mas 36 - les arquebusiers des îles de marennes · magasin interne de 5 cartouches en quinconce. la...

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MAS 36 MAS 36 Présentation Pays France Type Fusil à verrou Batailles Seconde Guerre mondiale Guerre d'Indochine Guerre d'Algérie Guerre du Viêt Nam Munitions 7,5 × 54 mm 1929C Fabricant Manufacture d'armes de Saint-Étienne Période d'utilisation 1936 - 1980 Durée de service 50 ans Poids et dimensions Masse (non chargé) 3,720 kg 3,890 kg (avec baïonnette) Masse (chargé) 3,850 kg 4,020 kg (avec baïonnette) Longueur(s) 1020 mm 1290 mm (baïonnette) Longueur du canon 575 mm Caractéristiques techniques Architecture Verrou rotatif Mode d'action Simple action Portée maximale 400 m Portée pratique 200 m Vitesse initiale 850 m/s Capacité 5 cartouches Variantes MAS 36 CR 29, MAS 36 LG 48, MAS 36/51

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MAS 36

MAS 36

Présentation

Pays France

Type Fusil à verrou

Batailles

Seconde Guerre mondiale

Guerre d'Indochine

Guerre d'Algérie

Guerre du Viêt Nam

Munitions 7,5 × 54 mm 1929C

Fabricant Manufacture d'armes de Saint-Étienne

Période d'utilisation 1936 - 1980

Durée de service 50 ans

Poids et dimensions

Masse (non chargé) 3,720 kg

3,890 kg (avec baïonnette)

Masse (chargé) 3,850 kg

4,020 kg (avec baïonnette)

Longueur(s) 1020 mm

1290 mm (baïonnette)

Longueur du canon 575 mm

Caractéristiques techniques

Architecture Verrou rotatif

Mode d'action Simple action

Portée maximale 400 m

Portée pratique 200 m

Vitesse initiale 850 m/s

Capacité 5 cartouches

Variantes MAS 36 CR 29, MAS 36 LG 48, MAS 36/51

Le fusil modèle 1936 est adopté par l'armée française pour remplacer le Lebel modèle 1886/93 ainsi que les

armes du système Berthier modèle 07/15M16 et 1892M16. Il était fabriqué par la Manufacture d'armes de

Saint-Étienne. L'arme, utilisée pendant plus de cinq décennies, est appelée simplement MAS 36 par ses

utilisateurs militaires.

Comparés à la production totale, peu de MAS 36 ont été fabriqués avant guerre. Beaucoup trop de fusils

Berthier de tous modèles étaient en stock et les arsenaux en modifièrent plus de 40 000 exemplaires pour le

chambrage de la nouvelle cartouche de 7,5 mm modèle 1929 à partir de 1934, détournant le potentiel de

production des Manufactures d’État.

L'arme se présente comme une logique évolution-simplification du système Mauser dont il emprunte le

magasin interne de 5 cartouches en quinconce. La culasse, elle, est largement simplifiée : elle est à corps

cylindrique avec levier d'armement coudé et comporte deux tenons de verrouillage dans sa partie arrière, un

simple extracteur à griffe robuste, et ne se compose que de 5 éléments démontables :

1. le corps de la culasse ;

2. le bouchon arrière ;

3. le percuteur ;

4. le ressort du percuteur ;

5. l'extracteur (non démontable par l'utilisateur) ;

6. Une baïonnette cruciforme de type Lebel est rentrée dans un tube du garde main, sous le canon. Pour

la fixer on la sort par le bouchon et on la retourne en encliquetant le bouchon dans le tube.

Une des autres caractéristiques de cette arme est de ne pas posséder de sureté, car selon la doctrine française,

elle devait être approvisionnée en munitions au tout dernier moment.

La crosse est relativement courte, la poignée épaisse, par rapport aux autres fusils, et bien adaptée aux

besoins de l'époque. Les derniers descendants du système MAS 36, sont les fusils règlementaires de

précision FR-F1 et FR-F2 pour tireurs d'élite (qui ont des pièces compatibles avec le MAS 36, notamment la

culasse malgré son levier redessiné, ou la crosse parfaitement interchangeable), dont le lien de parenté avec

leur ainé est indéniable.

Il fut remplacé à partir des années 1950 par le fusil semi-automatique MAS 49 puis par le MAS 49/56, pour

les premières lignes, mais utilisé encore, après les années 1980 dans les troupes d'Outre-Mer et pour

l'armement des unités de réserve de seconde ligne jusqu'à la disparition de la réserve générale de l'armée

française après l'adoption du plan « Armées 2000 ». En 2010, des MAS 36 étaient toujours utilisés dans la

Marine nationale comme FLA (Fusil Lance Amarre).

Il existe huit versions du MAS 1936.

MAS 36 "premier modèle"

Les garnitures métalliques sont noires, cuites au four. Sa production date d'avant la Seconde Guerre

mondiale. Son embouchoir est en métal usiné et comporte deux oreilles de protection pour le guidon qui

permettent de l'identifier au premier regard.

MAS 38 TR (Tir Réduit) Calibre 5,5

C'est un MAS 36, doté d'un canon de calibre .22, que l'on utilise en chargeant le magasin avec des

cartouches-relais utilisant un percuteur décalé transformant la percussion centrale en percussion annulaire et

contenant une cartouche de calibre .22 long rifle. Cette transformation, si elle avait le défaut d'exiger

l'emploi de ces coûteuses cartouches-relais, permettait d’entraîner les recrues au tir à répétition comme avec

l'arme militaire en calibre 7,5 mm. La mise en service de cette arme fut retardée par l'entrée en guerre et ses

exigences de fabrication. Les premiers exemplaires ne furent livrés que vers 1942 et servirent à

l’entraînement de l'armée d'armistice. Après la guerre, l'armée française préféra utiliser pour l'instruction

diverses carabines calibre .22 disponibles en quantité et plus économiques comme la Mauser/MAS 45 ou

encore la « Falke modèle 36 ».

MAS 36 "deuxième modèle"

Les garnitures métalliques sont phosphatées, vert olive. Sa production date d'après 1945. C'est la version la

plus produite avec sa dérivée, le MAS 36/51. Son embouchoir est en tôle emboutie avec un tunnel de

protection pour le guidon, tout comme la plaque de fond de magasin. Elle a équipé tous les régiments et

formations de l'armée française à un moment ou à un autre, puis les troupes de réserve, le fusil MAS 49/56

étant affecté prioritairement aux régiments endivisionnés, à la gendarmerie, mais aussi à l'administration

pénitentiaire…

MAS 36 CR (Crosse Repliable) 39

Version munie d'une crosse repliable en aluminium adoptée en 1939 par les chasseurs alpins et les Groupes

d'Infanterie de l'Air, précurseurs des régiments parachutistes. Le canon de 45 centimètres est plus court que

sur le MAS 36 standard, et même la baïonnette en est raccourcie avec 290 millimètres seulement. Cette arme

fut utilisée à Narvik pour la première fois en mai-juin 1940. Après 1945, elle fut distribuée aux troupes

aéroportées combattant en Indochine et en Algérie, sa longueur réduite permettant de la fixer sur le dessus

du parachute ventral pour les opérations. Toutefois, les utilisateurs lui préféraient l'USM1 semi-automatique

aussi précise, quoique beaucoup moins puissante, reprochant au MAS 36 CR 39 un recul violent et

désagréable au contact du métal de la crosse, aggravé par les températures négatives de certains théâtres

d'opérations. Lors de la guerre du Golfe en 1990, les équipages des avions de transport de l'armée de l'Air,

notamment sur C 160 Transall, eurent la surprise de percevoir leurs lots de survie où figuraient encore des

MAS 36 CR 39 flambant neufs, avant leur remplacement par des carabines double express de fabrication

française.

MAS 36 LG (Lance-Grenades) 48

C'est un MAS 36 muni d'un canon renforcé avec marquage « G » et d'une alidade de visée permettant de

tirer la grenade à fusil Modèle 1948, dérivée de l'obus empenné du lance-grenades de 50 MM modèle 1937.

Il a été adopté en 1948 et employé en Indochine pour finir sa carrière en Algérie. Les derniers exemplaires

en service furent remis au standard général du modèle 36 après 1962, lors du retrait des arsenaux des

grenades à fusil modèle 1948.

MAS 36/51

Ce modèle est doté d'un canon étoffé et d'une alidade à deux inclinaisons, 45 et 90 degrés, rabattable et

s'incluant dans le garde-main pour lancer des grenades à empennage aux normes OTAN ayant un tube de

propulsion au diamètre de 22 mm, modèles F1 dans la nomenclature armée française, pour l'engagement en

tir antipersonnel, antichar et d'exercice, en tir tendu et tir vertical. Certains exemplaires ont été équipés d'un

manchon de type tromblon destiné au tir de lacrymogènes et fumigènes pour les opérations de maintien de

l'ordre et figurent encore dans les registres d'armureries de la Gendarmerie et des Compagnies Républicaines

de Sécurité. C'est pour ce modèle que les patins caoutchouc de crosse seront fabriqués par la MAS.

MAS FUSTAN

C'est un MAS 36 d'instruction au tir de calibre 22 Long Rifle fonctionnant sans nécessiter l'emploi de

cartouches-relais, comme sur le MAS 36 calibre 5,5 de tir réduit (TR) fabriqué en petites quantités par la

MAS pour l'armée d'armistice. Le MAS FUSTAN est une arme à un coup, dotée d'un canon lourd, sous

lequel se trouve un tube pouvant être lesté pour servir de contrepoids. Il est équipé d'une hausse

micrométrique à dioptre copiée sur la hausse Lyman n° 48. Cette arme a probablement été fabriquée à la

MAS après guerre, en utilisant des pièces de présérie fabriquée par la section d'essai (SE) de la MAS, en vue

de l'adoption d'un fusil d’entraînement en calibre .22 plus simple d'emploi que le MAS 36 calibre 5,5 T.R. :

le MAS 36 au calibre 5,5 type S.E MAS 1942. Cette arme n'ayant jamais été adoptée, un petit lot de pièces

restait disponibles, qui furent assemblées à la MAS sur commande de la Fédération des Unions et Sociétés

de Tir d'Afrique du Nord (FUSTAN). Le nombre d'armes remontées fut probablement inférieur à 200, le

numéro de série le plus élevé connu est 191. Beaucoup furent détruites lorsque les pieds noirs durent quitter

hâtivement l'Algérie après les accords d'Évian. C'est donc une version très rare, les troupes françaises ayant

délesté les rapatriés des quelques exemplaires sauvegardés à leur débarquement à Marseille.

Neutralisations des fusils MAS 36

En cas de prise imminente par l'ennemi, le MAS 36 peut être neutralisé de manière quasi-définitive. Il suffit

d'enlever les baïonnettes de deux MAS 36, de se faire face avec ces deux armes, d'en retourner une et

d'enfiler les canons dans les logements de baïonnette de l'arme faisant face.

Ce système complète la destruction de la culasse, trop facilement remplaçable car très simple de fabrication.

Des trous ont toutefois été aménagés afin que les armuriers puissent quand même agir.

Sabots de crosse

Le MAS 36 est une arme relativement courte si on la compare aux autres armes modernes en service à cette

époque. Placé à côté d'un fusil Garand, la différence est significative.

Afin de pouvoir amortir le recul lors de son adaptation au tir des grenades à fusil, un sabot de crosse en

caoutchouc est fourni dans l'unité de conditionnement à partir de 1951. Des cales de cinq et dix millimètres

pouvaient alors même être intercalées à l'intérieur du sabot afin d'adapter l'arme aux différentes

morphologies des utilisateurs.

Il existe deux tailles de sabot de crosse qui comportent la mention MAS et l'année de fabrication. Il semble

que le sabot de crosse réglementaire n'existe sous cette forme que pour le MAS.

Organes de visée

Les organes de visée semblent rudimentaires. Le guidon est un trapèze, presque un rectangle, entouré par

deux oreilles ou par un tunnel, selon la version de l'arme. Le guidon est très peu dérivable, fixé au canon par

un système de tenon-mortaise et souvent soudé à l'étain par l'atelier APC (Atelier Petit Calibre), armement

petit calibre, pour éviter les déréglages dus aux manipulations subies par une arme en service, chute lors des

séances d'ordre serré, par exemple...

La hausse réglable en hauteur et fixée sur l'arrière de la carcasse est une planchette avec une œilleton percé

en son centre.

C'est en fait un système plus fiable et précis que celui du Mauser, du fait de l'allongement de la ligne de mire

offerte au tireur.

La planchette de hausse d'origine est frappée d'un « N » pour neutre.

Lors des tirs d'essai, si le MAS tire trop haut, trop bas à droite ou à gauche, la planchette de hausse pouvait

être remplacée en régiment par un armurier à l'atelier APC (Atelier Petit Calibre), aussi dénommé premier

échelon, selon un tableau fourni par la MAS afin d’affiner la précision de l'arme.

Ce système est inédit et il faut le dire peu pratique. Toutes les autres armes, hormis le Carcano à visée fixe,

sont réglables par le tireur, finement comme sur le Garand ou le Lee-Enfield ou plus grossièrement comme

sur le Mauser ou le Mosin-Nagant.

Diffusion

En plus de la France (armée de terre, armée de l'air, Marine nationale, Gendarmerie), il était encore utilisé

dans le milieu des années 1980, notamment comme arme d'instruction en école de gendarmes auxiliaires, les

1 200 000 fusils MAS 36 furent réglementaires dans les armées de nombreuses anciennes colonies

françaises en Afrique (Algérie, Bénin, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti,

Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Madagascar, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Seychelles et Tchad. De

même, il a été fourni aux supplétifs levés au Cambodge, Laos et dans l'État du Viêt Nam lors de la guerre

d'Indochine. Il se retrouva ainsi aux mains du Viêt Minh. Pendant la guerre du Viêt Nam, il termina sa

carrière militaire indochinoise dans les rangs des frères ennemis du Viêtcong et de l'ARVN. De nos jours,

rechambré ou avec un canon neuf, il fait la joie d'amateurs d'armes règlementaires françaises dans les stands

de tir sportifs, avec l'apparition en 2006 de la discipline de Tir aux Armes Réglementaires (TAR) au sein de

la Fédération Française de Tir.

De plus, dans le domaine de la chasse, l'armurier français Fournier a reconstruit des MAS 36 chambrés en

calibre civil 7x54 à partir d'armes de surplus. Ces carabines de chasse étaient fabriquées en diverses finitions

et profils, avec divers organes de visée, certaines sur commande. Leur utilisation est problématique car la

cartouche 7x54 n'est plus fabriquée industriellement et les outils de rechargement ne sont disponibles que

sur commande spéciale auprès de fabricants américains depuis la disparition de la marque française Lynx, ce

qui complique encore le rechargement de ce calibre.

On ignore encore à ce jour le nombre exact de fusils MAS 36 de tous les types fabriqués par les

Manufactures Françaises.

Données numériques

MAS 36

• Munition : 7,5 mm 1929C

• Longueur : 1,02 m

• Canon : 57,5 cm

• Masse du fusil vide : 3,7 kg

• Masse du fusil chargée : 3,95 kg

• Magasin : 5 cartouches

MAS 36 CR 39

• Munition : 7,5 mm 1929C

• Longueur de l'arme : 88,3 cm

• Longueur de l'arme crosse repliée: 62,5 cm

• Longueur du canon : 45 cm

• Masse du fusil vide : 3,745 kg

• Masse du fusil chargé : 3,995 kg

• Magasin : 5 cartouches

MAS 36 LG 48

• Munition : 7,5 mm 1929C

• Longueur de l'arme : 1,02 m

• Longueur du canon : 57,5 cm

• Masse du fusil vide : 3,8 kg

• Masse du fusil chargé : 3,92 kg

• Magasin : 5 cartouches

MAS 36 M 51

• Munition : 7,5 mm 1929C

• Longueur de l'arme : 1,07 m

• Longueur du canon : 62 cm

• Masse du fusil vide : 4,22 kg

• Masse du fusil chargé : 4,34 kg

• Magasin : 5 cartouches

Certaines armes ont été modifiées pour utiliser des cartouches 8 × 60 mm S.

illustration :manuel de préparation au certificat interarmes TTA168