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Page 1: Maquette de couverture : Camille Chenaliconesalain.free.fr/Docs/Jardin.de.mes.livres.pdf · 2020. 7. 21. · Le grand livre du mois, 2003) 39 12 La vie et la mort de Gitta Mallasz

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Maquette de couverture : Camille Chenal Illustrations: icônes du site : http://iconesalain.free.fr/Album

Version numérique du livre téléchargeable sur ce même site

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Avant-Propos

Prendre des notes est une manière efficace de mémoriser l’essentiel des livres lus, et de pouvoir y revenir et aussi de les faire connaître. En lisant, j’ai toujours un crayon à portéede main pour souligner ce qui me frappe, ce qui m’interpelle. Après la lecture cela me sertpour synthétiser la substantifique moelle de l’ouvrage. C’est plus qu’un résumé car très subjectif, cela représente ce que j’ai appris et juge intéressant à retenir pour ma vie ou pour inciter un autre lecteur à s’y intéresser. Que les non-croyants ne se laissent pas rebuter à priori par mon approche culturelle religieuse car au-delà, il s’agit d’une approche spirituelle universelle concernant tout Homme, des leçons de vie pouvant intéresser chacun.

J’ai souvent communiqué ces fiches dont l’écriture s’est étalée sur plus de 30 ans, à ma famille et mes amis. Elles m’ont aussi servi à étayer mes commentaires sur mes icônes (par exemple l’icône de l’Hospitalité d’Abraham ou de la Transfiguration). Elles m’ont inconsciemment « construites intérieurement ». Elles étaient éparpillées sous forme numérique dans mon ordinateur. Ce n’est évidemment qu’une petite partie des livres qui m’ont passionnés et instruits et dont je n’ai pas mis au propre des notes .

J’ai voulu réunir 24 de ces notes pour les rendre offrir à mes enfants, petits-enfants (11)et amis et ainsi laisser trace de mon chemin dans la vie, en parcourant le jardin de mes livres et goûtant les fruits que j’y ai cueillis. C’est une incitation à la lecture de livres dits « sérieux », lecture que les sollicitations faciles des média à la mode risquent de faire oublier.

En fin de recueil j’ajoute deux notes de présentation de 2 œuvres hors normes qui sont enrapport avec le livre le plus vendu au monde : la Bible. Le premier c’est mon album : « LaBible en bref par les icônes ». Il présente l’Histoire Sainte du peuple de Dieu, figure de l’Humanité, en une téméraire synthèse de 8 épisodes et 9 pages, illustrée par mes icônes etleur présentation. C’est le fil rouge de ma lecture de la Bible , devenue vivante par des formations et la lecture quotidienne des textes des messes (épîtres et évangiles). La deuxième présentation est celle de l’œuvre en 10 volumes de Maria Valtorta « L’Evangile tel qu’il m’a été révélé », texte complet des visions et dictées divines dont la foi en leur authenticité est laissées à l’appréciation des lecteurs, mais qui ne contredisent en rien les évangiles canoniques. Sa lecture m’a permis de mieux connaître Jésus-Christ ,sa vie dans toute son humanité et toute sa divinité et celle de Marie et des apôtres. Bonne visite de ces « florilèges », suivant les thèmes ou auteurs qui vous parlent.

Alain 05.06.2020

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SOMMAIRE

N° Titre AuteurÉdition

P.

1 « Vaincre fatigue, stress, déprime,et protéger son cœur »

Dr. Pierre PALLARDY (Ed. Lafo (Ed. Lafont 2003 et Grand livre du Mois)

6

2 La vie en abondance Irène GrosjeanEd . Biovie 2020

11

3 « Leçons de vie » Elizabeth Kübler-Ross et David Kesser (Pocket 2002)

13

4 La cinquième montagneou ELIE et la veuve de Sarepta

de Paolo COELHO (2011) 16

5 « Il faut que l’on se parle » Samuel Shem et Janet Surrey 18

6 Le sacrifice interdit Marie Balmary (Ed.Grasset1986 . 20

7 Les enfants de Jocaste Christiane Olivier, (Ed. Denoël 2001)

22

8 Nouveaux regards sur la naissance et la mort

D’après Lydia Muller dans « La vie et lamort de Gitta Malasz » (Ed.Dervy 2001)

30

9 La femme et le salut du monde Paul Evdokimov (Ed.D.D.B.2003) 32

10 « Pourquoi les enfants font la loi ? » D’après un article dans l’Express du02.03.06 commentant le livre de Paul

Yonnet:« Le recul de la mort,l’avènement de l’individu

contemporain » (Ed. Galimard)

37

11 En attendant la mort, en attendant la Vie.D’après divers articles et le livre:“ Who

Dies, Qui meurt ? »

de Stephen Levine et Ondrea Levine(1989)

(Ed. Le grand livre du mois, 2003)

39

12La vie et la mort de Gitta Mallasz

(d'après le livre de Bernard et PatriciaMontaud et Lydia Muller Ed.Dervy 2013)

41

13 Le linceul de Turin (D’après le livre « Le Linceul duressuscité » éd. du Jubilé,(2004) et les conférences de Dominique

Daguet)

46

14 Paroles de Rabhi Livres de Pierre Rabhi : "Du Sahara aux

Cévennes" – Paroles de terre"- "Leretour à la terre" : article synthétique

dans la revue Prier de mars 2003

51

15 Le cantique des créatures de St Françoisd'Assises

Éloi Leclerc

Ed. D.deB. 199053

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16 La puissance de la joie de Frédéric Lenoir Ed. Fayard 2015

55

17 Petit traité de l’abandon Alexandre JOLLIEN Ed.Seuil 2012

59

18 Le cerveau.

Les clés de son développement et de salongévité ,

Pr. Bernard Sablonnière

Ed. J.-Claude Gawsewitch, 2015,

61

19 « L’appel du silence »

Père Alphonse Goettmann Béthanie :Revue « Le chemin » N° 59 (2003)-

64

20 De l’attention « Les réflexion sur le bon usage des études

scolaires en vue de l’amour de Dieu »,)

Simone Weil Préface de Jean Lacoste

(éd. Bartillat,121p

66

21 Cultiver son attention Camille Chenal

Ed. Eyrolles 2019

68

22 « Comme une révélation... » La vie après la mort racontée par mon ange

gardien

de Stéphane Duté Ed. M+

71

23 La Bible en bref par les icône Alain Chenal chez l’auteur 2016

73

24 « L'Évangile tel qu'il m'a été révélé » de Maria Valtorta Ed.Pisani Italie en 1979 et éd. Maria

Valtorta en France en 2017

74

.

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1. « Vaincre fatigue, stress, déprime, et protéger son cœur »du Dr. Pierre PALLARDY

(Ed. Lafont 2003 et Grand livre du Mois)

Résumé :

Anxieux, surmenés, agressifs, timides, boulimiques, complexés, mélancoliques... tous, nous redoutons les maladies. Contre ces ennemis de l'ombre, Pierre Pallardy propose une méthode naturelle, qui soigne l'être au plus profond de lui-même. Cette méthode, fruit de trente-six ans d'expérience, cautionnée par la médecine, vous apprend à découvrir ou à redécouvrir votre corps, à le respecter, à l'aimer, à guérir votre ventre, à épanouir vos sens, à équilibrer votre système nerveux.

« Pierre Pallardy a démontré au cours d'une longue et brillante carrière un véritable talent clinique qui lui permet d'entendre les souffrances physiques et psychologiques de ses patients.

Sa notoriété témoigne de la qualité de l'attention et des soins qu'il prodigue. « Dans ce livre, Pierre Pallardy résume sa perception du fonctionnement global du corps humain et ses pratiques thérapeutiques. Je pense que nombreux sont ceux qui le liront avec intérêt. Ils y trouveront en effet à la fois de précieux conseils, des sujets de réflexion sur la source de leurs maux et cette approche globale de l'être souffrant qui manque trop souvent aux purs techniciens », écrit le professeur Claude Jasmin dans sa préface. Trouver ou retrouver santé, forme, énergie, confiance en vous, joie de vivre, telle est la formidable leçon de vie de Pierre Pallardy.

Résumé de la méthode du Dr. PallardyMéthode basée sur l’harmonie entre le cerveau supérieur rationnel et le ventre, secondcerveau. Cette harmonie est garante de la guérison de toute une série de troublesfonctionnels dont les colopathies, colites, ballonnements, constipations et autres. L’auteurillustre en introduction ses propos par des exemples divers de personnes fatiguées,stressées, déprimées ou présentant des troubles cardiaques.

I. Désintoxication et alimentation

1. L’alimentation.Elle doit respecter un bon équilibre alcalin/acide. Dans la bouche le PH est alcalin grâce àla salive qui doit imprégner les aliments par une mastication lente et dans une atmosphèredétendue. Dans l’estomac le PH devient acide grâce aux sucs gastriques. Le pylore,muscle à la sortie du duodénum régule l’admission dans l’intestin : s’il s’ouvre trop vite illaisse passer des aliments mal broyés et acides qui perturbent la digestion intestinale et

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provoquent fermentations et ballonnements. L’excès d’acidité provoque aussi des crampeset rhumatismes.Les " fatigues du ventre" se propagent au cerveau supérieur par le nerf pneumogastriquequi fait le lien entre les 2 cerveaux. La digestion intestinale est facilitée par les bactériesprobiotiques (lait fermentés, yaourts) et par les aliments prébiotiques qui leur servent denourriture (chicorée, pois, lentilles ail, oignon, lait de femme). 3 hormones dont laproduction est soutenue ou entravée par certains aliments, agissent positivement sur lefatigue, le stress et la déprime :- la sérotine, hormone du bien être et du sommeil,- la dopamine, hormone du plaisir- la noradrénaline, anti dépresseur,

RECOMMANDATIONS :

- Privilégier le petit déjeuner et équilibrer les 3 repas ;- éviter les excès de sucre, de graisses, de sel ;- augmenter les antioxydants : fruits, légumes, graisses oméga 3, herbes aromatiques ;privilégier les cuissons à la vapeur, éviter les barbecue, les cuissons longues ;- boire 1.5 l. d’eau par jour et un maximum de 2 verres de vin ou de bière par repas , le théet le café(arabica de préférence) limités à 2 tasses par jour, après les repas et pas à jeun ;- éviter les potages le soir qui créent des fermentations et sont une menace pour lesommeil.Équilibre idéal : glucides 55% ; protéines 15% ; Lipides 3O%.

Glucides : Privilégier les sucres lents : légumes frais et secs, lait, yaourt, chocolat noir...Éviter les sucres rapides : pain blanc, viennoiseries, purée de pommes de terre, frites, rizprécuit.. .Tolérer les sucres moyens : pain et riz complet, couscous, pruneaux, ananas,bananes...

Protides animales : procurent les acides aminés essentiels :Viandes blanches ou rouges dépourvues de graisse visible, 3 X par semaine au déjeuner,et poisson 3 X par semaine, œufs de préférence au petit déjeuner à la coque ou brouillés ;yaourts nature ou aux fruits et fromages (cuits ou chèvre) au petit déjeuner ou à la fin durepas ;

Protéines végétales : Céréales ou légumes secs en petite quantités et mangés lentementpour les intestins fragiles.

Lipides (graisses) insaturés à privilégier ; poissons et crustacés, oléagineux (noix,noisettes), huile de colza, de noix, volailles et œufs de poule élevées en plain air.Éviter les acides gras saturés : charcuterie, graisses animales, huiles chauffées, crème ;sont tolérables au petit déjeuner : beurre, fromage maigre.

Liquides : à privilégier : eaux minérales diversifiées, infusions (thym, angélique, sauge,menthe...), chicorée.

Les repas :Petit déjeuner : Éviter le petit déjeuné « français » qui entraîne dans la spirale du sucremais le prendre copieux et à base de protéines et sucres lents : œufs, jambon dégraissé,viande blanche, fromages, yaourts, avec un peu de glucides : pain complet ou aux

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céréales Bio avec un peu de beurre, flocons d’avoine ou riz aromatisé au persil ou aubasilic, à la fin un fruit de saison ou un thé ou café.Déjeuner : Manger lentement viandes, poissons, légumes cuits, salades crues, fromages,fruits.Dîner : ne jamais le sauter mais le réduire. Privilégier poisson, volaille, légumes cuits, riz,pâtes, pommes de terre.

II. La respiration.

La respiration est une fonction charnière entre le conscient et l’inconscient. Pratiquer lesexercices suivant de respiration ado-thoracique :1. Gonfler et dégonfler le ventre en inspirant/expirant 3-8 secondes, 3X de suite, 5X parjour .2. Respiration thoraco-abdominale : se redresser et dé-serrer la ceinture, se détendre ;- inspirer 3-4 sec. en gonflant le ventre, continuer 3-4 sec. en ouvrant la cage thoracique- bloquer la respiration 1-2 sec. - expirer doucement 6-8 sec. si possible par la bouche en rentrant le ventre au maximum eten arrondissant le dos, la tête sur la poitrine,- bloquer la respiration 1-2 sec. puis se redresser.Cycle 5 X de suite toutes les heures.

III. La régénération

Le sommeil. Les ennemis du sommeil sont :- la fermentation intestinale, l’alcool et une alimentation trop riche le soir, une activité tropintense après 17 heures ou se coucher immédiatement après le repas ou s’endormirdevant la télé ou voir des films violents.Pour mieux dormir :- respecter son rythme biologique et améliorer l’environnement (lit nord.-sud., chambreaérée et maximum 17 °, obscurité totale)- faire une sieste inférieur à 2O’ et ½ h. après le repas.- prendre une douche alternée tiède/froide puis respiration abdominale et auto-massage.

Le sport - plaisir au moins 3X par semaine, même si l’on est fatigué et déprimé.Privilégier la marche rapide, la natation, le vélo de 15 à 4O minutes en surveillant sonpouls qui doit rester en dessous de 12Op/m. Pour la nage alterner les nages et terminerpar une douche chaude et 1O’ de repos. Pour la marche l’expiration doit être plus courteque l’inspiration. Pour le vélo éviter les grosses montées et avoir une bonne position,synchroniser la respiration avec le mouvement des jambes, marcher un peu à la fin.

Gymnastique douce des deux cerveaux . Mouvements imaginaires continus et lents surle rythme de la respiration en poussant ou tirant des forces imaginaires de 5 à 30 KOsuivant sa forme sans brûler les étapes.Position : Jambes écartées, légèrement fléchies, bassin basculé en avant, rythme 5-8 sec.5xÉtapes: 1 : Inspire : attraper 2 oreillers de plume le plus loin possible et les attirer avec lesmains ouvertes et à l’expire les repousser en arrondissant le dos et rentrant le ventre 5X/jour.

2. Inspire : tirer vers soi un poids de 5 KO poings fermés, vers la taille et à l’expire lerepousser, mains verticales, le plus loin possible 5X de suite 5X/jour.

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Variantes : poids dirigés vers le haut ou latéralement.

Gymnastique relaxante. Allongé sur le dos, nuque longue, une jambe repliée contre lapoitrine maintenue par les mains, l’autre jambe tendue le long du sol, pieds en flexion, sedétendre.- inspire : pousser légèrement et progressivement le genou vers le haut en poussant surles main mais sans bouger- expire relâcher la pression en conservant la position - 5X puis changer de jambe.Variantes : même exercice avec les 2 jambes pliées ou assis avec les bras autour desjambes ou à 4 pattes, jambes écartées tendre la tête à l’inspire et soulever une chargeavec les reins en arrondissant le dos à l’expire (chat en colère).

IV . Auto-massages

Après une douche ou un bain et au calme, après 5 respirations masser avec toute la mainà plat, détendre les poignets. Traiter 2 zones par séance 1O’ chaque, le soir pour dormir.Étapes :1. Imposition des mains 1’ 3o, Position assise,2. effleurage léger en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre,3. Malaxage, pétrissage de la peau du ventre, sur tout le ventre, 2’4. pincé - roulé de 2cm de peau entre pouce et indexe,5. pression-vibration : enfoncer les doigts de chaque coté du nombril et faire vibrer àl’expire et à l’inspire,6. imposition finale des mains 1’3O.

Mêmes gestes pour l’auto-massage :- de la nuque et des épaules : pression, rotations, malaxages doigts sur la nuque, paumessur la gorge,- des pieds : bloquer la cheville avec la main, envelopper le pied avec les mains, poucessur la voûte plantaire (pression, rotations, glissés), puis sur le dessus,- du visage et de la tête, des lombaires et fessiers, des jambes et cuisses.

V. Hydrothérapie

1. Chez-soi : douche tonifiante du matin : alterner douche tiède sur tout le corps avecdouche froide 2O à 3O secondes, sécher et frictionner puis repos.Douche relaxante du soir, 1h.30 après le repas, tiède et froide 2O à 3O’ puis terminer parl'eau froide à 1O°.2. Cures thermales : prendre de l’exercice avant et pendant.3. Sauna : douche froide préalable, puis faire une étape à 6O-7O° transpirer puis aller à9O°.

VI. La méditation

1. Positions :-assis parterre, derrière surélevé par un coussin, jambes croisées, bras le long du corps,thorax dégagé, poignets sur les cuisses, mains superposées, main droite en dessous,pouces s’effleurant.Dos en équilibre, pas cambré, bassin légèrement basculé vers l’avant,épaules basses, détendues, tête à l’horizontale, légèrement rentré;yeux mi-clos, regard vers le bas, sans fixer ;visage détendu, bouche légèrement ouverte.

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Sur une chaise : jambes non croisées, genoux écartés, dos droit.

2. Méditation :- inspire : sentir l'air qui pénètre dans le ventre, - apnée - repos de l’âme- expire : chasser les soucis avec l’air- focaliser l’esprit sur un objet placé sur le sol ou sur un tabouret - laisser apparaître etdisparaître les pensées.

3. Se faire plaisir :- il faut savoir prendre son temps sans se stresser et apprendre à "attendre" avec larespiration ado-thor.;- prendre du temps pour un petit-déjeuner familiale, pour une marche, et être sensible auxlumières et aux odeurs de la nature;- rire car c'est le "jogging" du ventre; l'humour, l'autodérision et l'indulgence sont sourcesde bonheur;- vaincre la timidité et la pudeur pour oser exprimer de la tendresse…et surtout cesser dese plaindre et utiliser la respiration comme une véritable prière ou comme support de laprière.

Alain, janvier 2004

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2. La vie en abondanceIrène GrosjeanEd . Biovie 2020

Cet ouvrage est la quintessence de toutes ses années depratique, une ode à la bonne santé, à travers le bon sensd'une femme, mère et grand-mère d'un âge plus querespectable dont la vitalité débordante est la démonstrationmême de son message. "Que l'aliment soit ton seul remède! ", professait Hippocrate. Irène Grosjean,: naturopathediplômée, cette énergique jeune dame de quatre vingt huitprintemps a consacré sa vie à la santé naturelle etl'alimentation vivante, cumulant des résultats saisissants etune expérience colossale. Elle rend à notre alimentation sa place centrale,fondamentale, et nous propose rien de moins que lamaîtrise de notre bien-être et de notre santé. Elle exerce lanaturopathie depuis plus de 60 ans. Militante du bonheur etde la santé, ses maîtres mots sont : la respiration,l'alimentation vivante, le sommeil et l'élimination.

Voir la vidéo de son interview sur https://youtu.be/3pupDVbec2s

L’homme est un animal d’origine frugivore car ses reins sont petits (émonctoires) et sesintestins (digestion) sont longs comme chez les grands singes frugivores dont nousdescendons, alors que les carnassiers ont des reins importants et des intestins courts carla viande se digère vite, mais produit des toxines importantes. Les fruits sont lescarburants énergétiques naturels du corps et les légumes (apports minéraux) permettentl’entretien du corps. Hors zone tropical l’homme a dû s’adapter car il a besoin d’énergiepour conquérir le monde d’où l’introduction des céréales et du sucre produits par la culture.Ils sont moins énergétiques que les fruits et nécessitent donc, dans toutes lescivilisations, des excitants pour stimuler l’énergie ( thé, vin, coca...) d’où la nécessité d’ungros effort d’élimination des toxines par le foi, les intestins et les reins.

Pour être en bonne santé il faut agir sur :- la respiration, l’alimentation et les émonctoires, le sommeil- le style de vie qui doit être en harmonie avec la Nature et avec « l’IntelligenceUniverselle créatrice».

Il nous faut une médecine de « santé » naturopathique par opposition à la la médecinede « maladie » officielle allopathique qui essaye principalement d’éliminer les symptômesdes maladies alors qu’ils sont les feu-rouges « danger » émis par le corps en difficulté eten déséquilibre. Par exemple en arrêtant brutalement la fièvre avant qu’elle soit tropdangereuse , on empêche le corps de se défendre contre les infections.

L’alimentation :I.G. est végétarienne, mais s’est aperçu que c’est les fruits et légumes crus qui sont lesplus importants car la cuisson enlève une grande partie de leur énergie. Notre alimentationdiversifiée, plutôt carnivore, cuite et industrielle, nous amène un terrain trop acide favorableau développement des maladies. Il faut privilégier les aliments alcalinisants et éviter lesaliments acidifiants : voir le tableau ci-dessous.

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Les aliments acidifiants surtout la viande et les produits laitiers, produisent de l’acideurique que les reins ont du mal à éliminer d’où l’arthrose et le diabète. Les sucres lents(céréales), le foi n’est pas fait pour les digérer et se fatigue, et les intestins longs non plus.D’où des résidus colloïdiques qui, s’ils ne sont pas évacués, envahissent le liquidelymphatique intercellulaire, d’où des maladies comme l’asthme, les bronchites, l’eczéma,les colites. Et si ces maladies sont bloquées par des médicaments, il peut se créer desmaladies dégénératives comme Alzheimer, cancer, Parkinson. Il faut prendre soin de sesémonctoires qui sont les intestins, les reins, les poumons et la peau.

Pour soulager l’intestin il faut :- favoriser tout ce qui est alcalinisant, en particulier les fruits et légumes de saison (crus sipossible) notamment bananes, carottes, pommes de terre, avocats. Pour les protéines :les fruits secs, les légumineuses, jaune d’œuf, - éliminer ou limiter les aliments acidifiants :- les excitants, alcool, café, thé, sucres lents lents : pain, pâtes, céréales,- viandes rouges, charcuteries, poissons, blanc d’œufs, lait de vache et ses dérivés(fromage)- les sucres blancs, les plats cuisinés, les pâtisseries,Remèdes :- faire une cure d’argile dilué dans l’eau : 1 ou 2 cuill. à Soupe d’argile verte en poudredans un verre d’eau 2 à 3 fois par jour pendant 1 mois- prendre des probiotiques et manger des produits lacto-fermentés

Alain 2020

Acidifiants à limiter Alcalinisants à favoriser

Fruits

Prunes, abricots et secsNoix, noisettes, pistaches

Agrumes (orange...) fraise, cerise, pèche groseille grenade ananas raisins pommes poirestomate, melon pastèque, banane mûre, figueamende sèche, raisins secs,

Légumes

Oseille, rhubarbe, échalotte, ognonsmielTous les légumes secs notamment lentilles haricotstoutes les céréales et dérivés : pain, pâtes

Presque tous les légumes notamment colorés châtaignes, pommes de terre, Avocats, olives,Germe de blé et graines germées spiruline (algues) ; ginseng.

Substances animales

Lait et produits dérivés : beurre, crème, fromages, blanc d’œufToutes les viandes (en particulier le bœuf) et à des degrés moindres, les viandes blanches,les poissons et les crustacés

Yaourts, fromage blanc, cailléjaune d’œuf

AutresAlcools et sucres blancs et cachésAliments et plats cuisinés industrielsCacao, pâtisseriescondiments, épices

• Huiles de première pression à froid (vierge extra) riches en acide linoléique :bourrache, sésame, onagre ;

• vinaigre de cidre.

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3. « Leçons de vie »de Élisabeth Kübler-Ross et David Kesser

Ed. Pocket 2002

1. L’authenticité.- En fin de vie l’être humain devient plus authentique, plus lui-même,exactement comme un enfant.- La vie c’est ce que vous êtes et non ce que vous faites.- Pour découvrir son être authentique, il faut s’impliquer pleinementdans ses actes, ne pas vivre en fonction uniquement de ce que nousdevrions faire, mais ce que nous voulons faire.

2. La leçon d’amour.- L’amour est la seule expérience vraiment réelle et durable, elle est le contraire de la peur,l’essence de toute relation.- L’amour que nous donnons ou recevons est en général conditionnel, nous n’aimons pasles autres tels qu’ils sont, mais pour ce qu’ils font ou pour la qualité que nous leur prêtonsou souhaitons, et réciproquement. Même vis à vis des enfants, nous les conditionnons enles récompensant ou en leur imposant des actes pour « mériter » notre amour.- Le refus de donner son amour est bien plus grave que tout ce que l’autre a pu faire demal.- Il ne faut pas confondre amour de soi qui est vital et l’égoïsme ou l’égocentrisme qui estculte de soi et rejet de l’autre.- L’amour est présence et compassion.- Vivre l’instant présent est primordial en toutes les circonstances de la vie et surtout auterme de celle-ci.- L’amour est notre expérience du divin.

3. La leçon de la relation à l’autre.- La relation à l’autre est le révélateur de vérités essentielles sur notre personnalitéprofonde, nos peurs. Chaque échange contient un potentiel d’amour.- L’équilibre et la plénitude recherchée sont en nous et non à l’extérieur.- Au lieu de chercher désespérément l’âme sœur, quelqu’un qui nous aime, il vaut mieuxs’efforcer d’être digne d’être aimé et de mériter l’amour reçu.- Nous voulons être aimés tels que nous sommes : aimons les autres tels qu’ilssont !- Nous avons tendance à reprocher sans cesse à l’autre les mêmes « fautes » du passé, àespérer pouvoir le « changer ». Lorsque nous lâchons prise, l’amour peut prendre sonenvol.- Nous avons la nostalgie de tendresse et d’affection maternelle de notre enfance.

La leçon du deuil.- Il est vain de lutter contre le sentiment de «perte ». Celui-ci se décline en 5 phasespsychologiques qu’il faut assumer et que l’on ne franchit que quand on est prêt.

- le refus, la non acceptation de la perte : « ce est pas possible »,- la colère : pourquoi moi ? C’est la faute à...- le marchandage : d’accord mais plus tard, laisse moi encore quelque chose, - la dépression : c’est trop dur je n’en peux plus,- l’acceptation : c’est comme - ça, on verra bien.

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- Le deuil établit des liens puissants entre les êtres ; il est souvent une initiation à l’âgeadulte.- « Rien ne dure, tout a une fin, la seule chose qui est éternelle c’est l’amour donné etreçu. »

5. La leçon du pouvoir.- Notre véritable pouvoir n’est pas dans ce que nous possédons, notre situation sociale,mais il est dans l’expression de notre être authentique, de notre force intérieure. Il consisteà exprimer toutes nos potentialités.- Croire en l’autre permet de croire en nous-mêmes.- Une personne reconnaissante est forte.

6. La leçon de la culpabilité.- Se croire coupable est un événement indépendant de notre volonté et négatif.- Il faut cultiver son indépendance et être capable de dire non sans se culpabiliser et avoirhonte.- La culpabilité nous ancre dans le passé et nous empêche de construire un avenir.- La thérapie de la confession catholique libère par le pardon.

7. La leçon du temps- Le temps s’écoule à des vitesses très variables, sa valeur est subjective et relative(vitesse). Hors de notre monde, le passé, le présent, le futur coexistent. Nos défunts sont« présents » après leur mort.- Notre temps est limité et précieux.- La difficulté est de vivre pleinement le moment présent qui recèle toutes les occasions debonheur.

8. La leçon de la peur.- Elle nous met en garde contre un risque d’agression, mais souvent aucun danger réelnous menace et elle n’a aucun rapport avec la réalité vécue .- Nos peurs sont difficiles à cerner : elles ont de couches successives plus profondes et ledernière, fondamentale est celle de la mort.- L’approche de la mort nous confronte à toutes nos inquiétudes et permet de s’apercevoirqu’une vie différente est possible et que par conséquent nos peurs n’ont plus de raisond’être.- L’anticorps de la peur c’est l’amour qui est la seule véritable émotion qui s’exprime ici etmaintenant. La peur est fondée sur le passé et concerne le futur.- Le signe de la vraie liberté est d’oser faire ce que nous redoutons le plus.

9. La leçon de la colère.- La colère est une émotion naturelle qu’il ne faut pas refouler mais contrôler et l’exprimerde façon appropriée. Elle signale des blessures refoulées, une souffrance chronique quientraîne l’agressivité contre l’autre et soi-même.- Il faut découvrir la peur sous-jacente à la colère : il est plus facile d’entretenir sa colèreque de se confronter à sa peur.- Quand il n’est pas possible de se libérer on dirige sa rage contre quelqu’un.- Les mourants n’acceptent plus les faux-semblants et osent dire leur peur et leur colèrecomme les enfants : cela devient une émotion passagère et non un état permanent.10 La leçon du jeu.- « Amusons-nous la vie est si courte ! » : les mourants savent qu’il est essentiel de sedistraire. Jouer c’est vivre pleinement. L’amusement c’est de faire ce qui nous plaît,

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seulement pour le plaisir, pour exprimer sa joie de vivre. Il faut retrouver le sens du plaisircar il est inné. Le rire réduit le stress.- Passer de bons moment ensemble, faire la fête, ou avoir du temps uniquement pour soiest indispensable et permet de rester jeune de cœur.

11. La leçon de patience.- Elle est particulièrement difficile !- Apprendre à attendre : on obtient toujours ce dont on a besoin au moment où il faut,même si ce n’est pas ce qu’on attendait.- Lutter contre un délais d’attente indépendant de nous est vain. Face à une situationcontre laquelle on ne peut rien, essayez d’en percevoir le sens profond, la leçon de vieofferte.- La Foi nous permet de comprendre qu’aucune expérience n’est inutile, surtout lesmauvaises.- La clé de l’équilibre réside dans la confiance et la patience.

12 La leçon du « lâcher-prise ».- Lâcher-prise n’est pas un signe de faiblesse : il est illusoire et mortel de vouloir contrôlertous les éléments de sa vie.- Il faut se libérer de ses schémas de comportement, de vouloir savoir à tout prix ce que ledestin nous réserve car nous ne savons pas où est notre meilleur intérêt. « Père que tavolonté soit faite et non la mienne » dit Jésus devant l’inacceptable de sa Passion.- Avoir confiance en soi et en Dieu quoi qu’il arrive car tout peut conduire vers un mieux-être, un plus être physique et spirituel.- Lâcher prise n’est pas renoncer, refuser la vie, désespérer, c’est réagir positivement,accepter la vie telle qu’elle est , même le pire.- La sérénité c’est d’accepter les choses que je ne puis changer, avoir le courage dechanger les choses que je peux et la sagesse de discerner la différence ! »

13. La leçon du pardon.- Le pardon permet de transcender la blessure . Commencer par exprimer sa colère. - Ne pas assimiler l’offenseur à son acte car il est comme nous.- Pardonner n’est pas oublier. C’est un processus long et douloureux. Il s’agit de rouvrirson cœur, renoncer à la vengeance, ne pas se préoccuper de l’offenseur mais de sapropre paix intérieure.

14 La leçon du bonheur.- Quand on réalise que cette vie n’est pas éternelle, devant la perspective de la mortproche, on donne un autre sens à la vie. Il est alors plus facile d’être heureux d’un rien, carle bonheur est en réalité un état d’esprit qui n’a que peu de rapport avec les circonstancesextérieures. Il ne dépend pas des événements de notre vie mais de la manière dont nousles percevons et interprétons ; bien que nous soyons affectés par ces événements, il fautapprendre à penser positivement, renoncer à ce qui rend malheureux et choisir l’amour etle bonheur.- Le bonheur est le but essentiel de notre vie. Il accroît notre capacité à donner. Nousavons tous reçu ce dont nous avons besoin pour réussir notre vie mais nous n’en avonspas conscience, nous ne savons pas qui nous sommes.- La mort est l’essence même de la vie. Ceux qui y sont confrontés qui l’ont côtoyée peuvent être nos maîtres. Connaître l’imminence de sa mort permet de constater la réalité de la vie et de profiter pleinement de chaque jour.

Alain, août 2003

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4. La cinquième montagne(ou ELIE et la veuve de Sarepta)

Paolo COELHO (2011)

« Fuyant Israël sur l'ordre de Dieu, le prophète Élie se retrouve àSarepta, petite cité phénicienne assiégée par les Assyriens. Il yperdra ce qu'il a de plus cher : la femme aimée. La révolte contreDieu n'est-elle pas la façon la plus juste, la plus humaine, deréagir ? Comment le prophète peut-il défendre son propre peupledes menaces qui pèsent sur lui, quand le doute l'envahit ? C'estalors qu'un ange est envoyé à sa rencontre... »

P. COELHO imagine le début de la vie du prophète ELIE à partir des élémentsrapportés dans la bible, en particulier l'épisode de la veuve de SAREPTA, ville phéniciennedu pays de TYR et SIDON, également rappelé dans l’Évangile de St. LUC (4, 24-26). Il décrit l'apprentissage de sa vocation de prophète que Dieu lui fait subir à travers lapersécution, le dépouillement, les choix tragiques, les incertitudes, les refus et révoltes,avant qu'il puisse accomplir sa mission de libération de son peuple et de restauration duculte du Dieu unique d'Israël dont JEZABEL, la belle phénicienne épouse du roi d'Israël,ACHAB, l'avait détourné.

Dans ce roman se retrouvent les grandes lignes de la pensée de P. Coelho. : lesens que chacun doit donner à sa vie, la persévérance avec laquelle il faut suivre sa"Légende personnelle", la nécessité d'espérer et de comprendre que la tragédie faisantirruption dans une existence n'est pas la punition pour un péché, mais un défi pourl'homme qui doit le dépasser pour retrouver le chemin de son destin. La vie comporte unesérie d'étapes, bien au delà de notre compréhension, qui nous enseignent les leçonsnécessaires à l'accomplissement de notre destin et à la satisfaction de notre désir profond."Quand tu veux quelque chose, tout l'univers conspire à te permettre de réaliser ton désir."

Le jeune ELIE (23 ans) échappe miraculeusement à la mise à mort de tous lesprophètes d'Israël ordonnée par JEZABEL, en se réfugiant au désert dans les grottes de larivière Kérith où il est nourri par un corbeau. Quand il s'est acclimaté à la vie d'ermite etqu'il a repris des forces, Dieu l’envoie à SAREPTA (AKBAR en phénicien) auprès d'unejeune veuve et son fils qui le recueille malgré son dénuement. ELIE après avoir ressuscitéle fils de la veuve mort subitement, arrive à s'intégrer totalement dans la vie de la citéd'AKBAR. Avant d'être persécuté, ELIE exerçait le métier de charpentier et c'est entravaillant avec plaisir le bois qu'il a découvert que le sacré était partout. Une femme luiavait expliqué que les hommes pouvaient être classés en deux groupes: ceux qui étaientheureux de faire ce qu'ils font et ceux qui s'en plaignaient.

A AKBAR il apprit que l'arme la plus terrible c'est la parole car elle parvient àdétruire sans laisser de traces. Les phéniciens lui apprirent l'écriture de BYBLOS,"l'alphabet" comme l'ont appelé les grecs en y adjoignant des voyelles et que les

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marchands phéniciens répandaient dans tout le monde méditerranéen. Ce moyen decommunication et de conservation de la mémoire à la portée de tous était perçu comme undanger par les prêtres dépositaires de la tradition et des croyances contrairement àl'utilisation ésotériques des hiéroglyphes égyptiens réservée aux initiés. L'alphabet avaitd'abord grandement facilité les relations commerciales, mais il pouvait aussi véhiculer desidées subversives, répandre la connaissance et de nouvelles religions.

Entre ELIE et la jeune veuve un amour profond est né, danger encore plus grand dedétourner le prophète de sa mission. " L'amour est très dangereux...et alors !" dit l'ange àELIE. Celui-ci lutte contre cet amour dont le seul mot lui cause une terreur profonde et il neveut pas en assumer les conséquences. Mais l'ange lui dit: "Le Seigneur est sourd auxprières de ceux qui veulent échapper à l'amour. L'amour libère expérimente la veuve.

Alain, 2011

Elie enlevé au ciel dans un char de feu

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5. « Il faut que l’on se parle » Samuel Shem et Janet Surrey

« Être avec l’autre dans une bonne relation - Construire dans le couple un dialogue épanouissant »

Le « Nous »

- Utiliser les différences à des fins positives en constituant un« Nous » qui dépasse le « Je » et le « Tu ».- S’enrichir des ruptures de communication pour établir une meilleurerelation.- Le Père a besoin de s’isoler, d’entrer dans « sa cave », la Mère deplonger dans son « puits » de déprime !- Dans une relation de réciprocité, la lutte pour le pouvoir peut setransformer en partage du pouvoir du « Nous ».- Trouver ensemble où se trouve notre « Nous » en ce moment etquels sont ses besoins.

Les différences entre Hommes et Femmes.

- Un dialogue respectueux des différences, où l’on est pris au sérieux, permet de sedépasser.-L’Homme a peur des relations, la Femme a besoin des relations.- La force de l’un peut se révéler une faiblesse vue par l’autre : ex. l’objectivité, l’humour...- Celui qui reçoit plus d’attention voit son pouvoir renforcé, celui qui demande plusd’attention, veut plus de pouvoir, ce qui peut effrayer l’autre !- Le blocage dans l’espace relationnel est « l’impasse relationnel » où l’on éprouve rage,honte, humiliation, rancœur.

Les voies de la différence

- Les garçons et les filles, par suite de leur éducation surtout ont deux façons d’être aumonde, deux rapports à l’autre. Le développement des garçons et des filles diverge à partirde 3-4 ans.- Pour « devenir un homme », les garçons sont poussés à nier l’importance du relationnel,à se détacher de la mère pour ne plus être « un bébé », à se désinvestir de l’échangeverbal et affectif et privilégier le développement du « moi », le désir de réussite. La peurrelationnelle du garçon lui fait considérer le lien affectif comme une menace et le rendincapable de liens réciproques.- Pour le garçon : « je suis ce que je fais » ; pour la fille : « je suis en étant avec l’autre » - Le désir de relation est au cœur de tout développement humain sain, et la croissance sefait à tous les stades de la vie « par et vers » des liens meilleurs.- La réciprocité est la condition d’une relation saine. C’est reconnaître le « Nous » formépar la qualité du rapport entre les individus. Le « Nous » doit être prioritaire dans laconstruction des relations et nourri par elles.- Pour nous protéger nous avons mis au point des parades, des façons de couper lecontact.

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Les 3 impasses relationnelles.

« Le défi consiste à lâcher le passé, ses traumatismes, ses leçons, sesressentiments, ses conditionnements, ses images.

1. L’impasse « Peur - Désir »- « Les femmes en demandent toujours plus » - Les hommes ont peur de se faire« bouffer »- Dans l’impasse il convient de voir la douleur du partenaire.- C’est le glissement du « Nous » dans l’affrontement entre le « Je » et le « Tu »

2. L’impasse « Résultats - Processus »- L’homme met l’accent sur la capacité d’aller droit au but, , d’obtenir des résultatstangibles, de la production, il sacrifie le relationnel au profit du résultat, de l’efficacité. Lafemme a du mal à prendre congé, elle a peur de couper le contact.- Pourquoi n’y a-t-il pas « prescription » pour les méfaits des hommes ?- La femme dit « j’ai froid », l’homme répond :« il ne fait pas froid »

3. L’impasse « Rapport de force » ou partage du pouvoir- Pour la femme le partage de décision est fondamental, elle souhaite un partage dupouvoir ; l’homme soucieux avant tout d’efficacité, préfère céder au pouvoir de l’autre ouimposer le sien.- La violence sert à monopoliser le pouvoir et à l’imposer.- « Les femmes sont trop susceptibles disent les hommes, on ne sait jamais sur quellemine on va sauter ! ».- Les méthodes, les solutions basées sur la primauté de l’individu et axées sur lechangement propre à une seule personne sont vouées à l’échec, il faut se fonder surla priorité de la relation, le pouvoir de la relation réciproque.

L’apprentissage de la réciprocité- Au lieu de considérer les torts de chacun, de rester sur le « Je » et le « Tu », il convientde considérer la « relation », le « Nous » du couple. Les outils :- Quelle est la couleur, la texture, le son, l’animal, qu’évoque pour chacun le « Nous » ducouple?- Couper le contact momentanément quand ça déraille.- Entendre l’autre faire le point sur ce qu’il ressent en lui-même sans parler de l’autre.- Rédiger une déclaration d’intention de relation, écrire le but de leur relation, ce qui les aréuni, ce qu’ils veulent faire ensemble à l’avenir.- Admettre la responsabilité mutuelle : nous sommes arrivés ensemble dans cette situation,pour aboutir à quelque chose de nouveau.- Les psychothérapies individuelles ont tendance à accentuer et renforcerl’égocentrisme ; un moi enflé et narcissique est vecteur de ruptures.

Alain, 2003

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6. Le sacrifice interdit de Marie Balmary (1986 Grasset).Freud et la Bible

ou des attachements parentaux et conjugaux àla conquête de l'altérité qui permet l'alliance d'amour

ABRAM entend le commandement divin: "Quitte ton pays", coupe tesattaches, va vers toi ! Il a déjà quitté sa mère et son pays d'origine avecson père TERAH qui l'a ainsi conduit hors de son rapport maternel. Il partavec SARAï, sa demi-sœur, que Térah lui a donnée comme épouse touten la gardant attachée à lui comme le traduit son nom " ma princesse".Térah meurt et Dieu demande à Abram d'aller plus loin, au pays deCanaan. Chassé par la famine, il va avec sa tribu en Égypte dont lesouverain Pharaon va convoiter Saraï. S'il se dit son époux il risque de sefaire tuer, s'il se dit son frère il sera honoré. Pour Abram, Pharaon est uneimage de son père dont il est le rival quant à la possession de Saraï , pèrequ'il ne peut tuer et dont il craint d'être tué. Pharaon prend effectivementSaraï comme épouse mais en est "puni" et il la rend à Abram en leschassant du pays. Abram et Saraï n'ont toujours pas d'enfants.

Pour faire sortir Abram de son destin, Dieu le fait sortir de "sa tente" pour lui faireregarder le ciel et il lui promet une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel.Mais la stérilité de Saraï persistant, celle-ci cherche un moyen "extérieur à elle" pouraccomplir cette promesse. Elle demande à Abram de faire un enfant à sa servante Agar,mais par la suite elle refusera que le fils né de cette union soit héritier d'Abram.

Dieu leur montre alors le vrai chemin de libération qui est intérieur:- Il change le nom d'Abram en y ajoutant un "Hé" féminin, c.à.d. lui révèle son "manque", son besoin de l'autre, il s'appellera AbraHam ce qui signifie "Père de

multitudes".- Il demande à Abraham de ne plus appeler son épouse "sa princesse" mais "Princesse", Sara, c.à.d. de renoncer à la relation possessive vis à vis de sa

femme, en enlevant à son nom Saraï le ï (yod) qui mettait son nom à la forme possessive: - puis Dieu impose à Abraham et aux mâles de son peuple la circoncision c.à.d. la

"coupure" du lien qui retient le prépuce couvrant la verge, la "mettant à nu , en attente de la"couverture" par la femme.

Le "divin" guérit par "sortie", par transformation intérieure, par nouvelle naissance,par ouverture à l'autre. Par la coupure du lien possessif entre Abraham et Sara, ladécouverte d'un "manque", l'intervention douloureuse d'un tiers (la circoncision), leurguérison est proche et elle est annoncée par les 3 anges sous les chênes de Mambré.

Mais il reste dans l'inconscient du couple, il plane sur eux l'ombre de Térah, leurpère commun qui, de son vivant n'avait pas coupé ses liens avec sa fille et belle fille Saraï.

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En effet Abraham recommence vis à vis d'Abimelek dont le nom signifie "Père-roi", sonstratagème de cacher son mariage avec Sara quand celui-ci veut la prendre pour femme.Averti en songe, il respecte Sara comme épouse d'Abraham et la lui donne avec unevéritable dote comme son père aurait dû le faire. Alors le couple, libéré de l'emprisepaternelle et de l'attachement possessif réciproque peut véritablement faire "Alliance" etdevenir fécond. C'est la naissance d'Isaac.

Abraham et Sara auront aussi à surmonter leur propre attachement à leur fils pourlibérer celui-ci. Sara vit mal sa première dépossession d'Isaac, au moment du sevrage etne supporte pas la moquerie du fils de sa servante, Ismaël. Elle les fait envoyer dans ledésert, mais Dieu les sauve de la mort et plus tard, Sara pardonnera à sa servante sonarrogance et acceptera cet autre fils d'Abraham. A Abraham, Dieu demandera d' "offrir"son fils, de le "faire monter ", de "l'élever". Mais ce "fils lié" ne sera pas sacrifié, Dieu nepeut pas renier ses promesses, il n'est pas un ogre, une idole exigeant un sacrifice humaincomme les dieux de l'époque, mais il veut libérer le père et le fils de leur attachement etc'est un bouc c.à.d. un animal symbole du père qui sera sacrifié. Isaac, libéré pourraassurer la descendance promise.

L'amour véritable et fécond ne peut exister qu'entre des êtres libres et différents,entre des personnes respectant leur altérité. La tentation originelle est l'illusion sataniquede la "fusion" , de l'indifférenciation, de l'identification:" vous serez comme des dieux" parmagie, par assimilation de l'autre, alors que Dieu a créé Adam et Eve différents, Ish etIsha, à Sa ressemblance c.à.d. dans une relation d'alliance trinitaire entre personnes libres.Le péché originel a rendu laborieuse cette alliance pour les hommes car elle nécessite decouper les liens de l'attachement, de dépasser le désir fusionnel pour pouvoir faire allianced'amour entre couple et entre générations.

Alain juillet 1997 L’hospitalité d’Abraham

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7. Les enfants de JocasteL'empreinte de la mère

De Christiane Olivier, édition Denoël 2001

Résumé :

Voici "l'autre psychanalyse", la part féminine, celle que Freudn'a pas pu écrire. En face d'Œdipe, il y a Jocaste, sa mère, quirègne sur son fils en l'absence de Lalios, le père tué. EtJocaste règne toujours, non seulement sur son fils, mais sur safille, en l'absence du père qui abandonne avec joie les soins etl'éducation du jeune enfant à sa femme. Soins et éducation quisont ainsi mono-sexués alors que les enfants sont de deuxsexes. Pour Christiane Olivier, femme et psychanalyste, c'estl'ombre de la mère, ressentie si différemment par le petitgarçon et la petite fille, qui explique et nourrit l'antagonismeséculaire entre l'homme et la femme. Dans un style clair etaccessible à tous, elle dresse le procès non pas de lamaternité, mais du maternage, procès qui peut aussi se lirecomme un mode d'emploi de la vie du couple. Elle démontre,avec humour, que la fameuse "envie du pénis" dontsouffriraient les femmes pourrait bien n'être que la projectiond'une "envie du sein" ou "envie de l'utérus" dont souffriraientles hommes, et que nos hommes politiques ayant parfoisrésolu leur œdipe n'ont presque jamais résolu "leur jocaste".

Freud en question

Christiane Olivier met d'abord en question les théories "phallocratiques" de Freud quiramène la sexualité féminine à "l'envie de pénis" et au "renoncement au clitoris", alorsqu'elle pense que le "démuni" c'est l'homme qui souffre de "l'envie de sein et de retourdans l'utérus maternel". Le renoncement à la sexualité clitoridienne justifie pour Freud desubordonner la jouissance de la femme au désir de l'homme.

Pour Christiane Olivier, si Œdipe est considéré comme le mythe de l'homme, Jocaste doitêtre considéré comme le mythe éternel de la femme. La mère en matière d'érotisme est lapremière initiatrice de son fils et le plaisir de l'enfant est une réponse à celui de la mère.Son fils est pour elle "objet sexuel", mais sa fille ne l'est pas. Le garçon trouve dans samère un "objet sexuel satisfaisant" tandis que sa fille ne peut en trouver que dans sonpère, en général absent de sa petite enfance.

Evolution du garçon

Dès sa naissance le garçon est en face de l'autre sexe, en position œdipienne élémentaireet la mère a l'occasion unique de se voir sous la forme masculine qui vient la compléter. Lepetit garçon devra s'échapper de l'Œdipe contre sa mère qui ne veut pas qu'il s'éloigned'elle ni ne la quitte. Il doit entrer en guerre contre sa mère qui veut le garder petit. Il engardera la hantise de tenir la femme à distance, c'est l'origine de sa misogynie. En cas de

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névrose, le garçon peut devenir amorphe, sans désir ou bien très agressif envers sa mèreet son entourage. L'absence du père peut l'entraîner à une homosexualité défensiveenvers sa mère et contre la femme. Quel homme peut se dire "défait" de sa mère ? Il l'aquittée, mais jusqu'où ? En faveur de qui? Quelle mère pourrait dire avoir renoncé à sonfils ? Les femmes n'épousent que le fils d'une autre femme, elles sont tenues à distancepar leur mari secrètement relié à sa mère et trouveront dans leur fils le seul homme proched'elles et la boucle infernale se reproduit.

Evolution de la fille

Le drame de la fille est de n'être pas un "objet satisfaisant" pour sa mère sur le plansexuel. Elle ne pourrait l'être que pour le père. La petite fille est niée dans sa sexualitéclitoridienne d'enfant et renvoyée à sa sexualité future de femme. Alors elle joue à lafemme et en emprunte les artifices. Toute sa vie elle se croira obligée pour exister deprouver qu'elle est bien une femme et devra plaire aux autres. Sa mère ayant ignoré sonclitoris, elle devra attendre l'adolescence pour découvrir son corps pareil à celui de samère. Si elle refuse les canons de la beauté et de la féminité ce sera pour échapper auDésir et cela conduit à l'anorexie ou au féminisme.

La trace œdipienne .

Chez l'homme elle prend la forme du ressentiment contre la femme, du refus de la femmecomme égale. L'identité de la femme est marquée par le désir de rencontrer l'homme silongtemps absent de sa vie. La femme qui cherche l'amour réparateur de l'homme, vatomber sur l'amour castrateur de l'homme qui redoute de lui être soumis. Le couple esttoujours le lieu ou la femme veut se faire reconnaître de celui qui ne peut pas lui accorderreconnaissance sans se sentir en danger.

Rôle de l'anatomie

L'anatomie et surtout ce que l'adulte éducateur en fait, joue un rôle décisif dansl'établissement de la première relation qui elle même devient le modèle de toutes celles àvenir. Le nouveau-né cherche avant tout à se nourrir et à dormir en symbiose avec samère. La petite fille traverse des difficultés "orales", elle ressent un vide et a le désir du"plein", elle est "affamée", ce qui amènera la femme à la cuisine. Elle imagine que lesautres sont aussi affamés et se croit obligée de les gaver, jusqu'à confondre "aimer" et"nourrir", parce qu'elle s'est sentie mal-aimée

Apparition du langage.

Après s'être différenciée de la mère (stade du "miroir) et avoir quitté définitivement lasymbiose avec elle, l'enfant se sent seul et appelle la mère. Une fille parlera plus tôt que legarçon car elle ressent une plus grande distance à franchir par ce moyen decommunication avec sa mère. Le garçon a son compte de proximité et de complétude.Ainsi dès l'enfance se marqueront les différences entre le langage de la femme quirecherche l'assentiment pour combler le vide du silence et celui de l'homme plus banal,distant, dénué d'affectivité, car pour lui il s'agit de conquérir une distance par rapport à lafemme.

Le stade analIl marque le passage de la jouissance personnelle (expulsion ou rétention des fèces) àl'oblativité ( céder au désir de propreté de l'éducateur) . Cette bataille anale est plutôt

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l'affaire du garçon qui a peur de "perdre" son sexe, de se faire castrer par sa mère d'aprèsFreud. Il se lance dans une guerre avec sa mère, dans une misogynie ambivalente car enmême temps il "adore" sa mère. L'obsession de l'homme sera de ne rien donner, de mettreune distance entre lui et les femmes. La fille qui a atteint plus vite le stade du langage et dela symbolisation, comprend qu'elle peut "donner cela" tout en conservant le reste de sapersonne. C'est la permanence du contenant, alors que le contenu que la mère exige s'estéchappé, comme l'eau versée du gobelet que l'enfant tient toujours dans sa main.L'homme prendra l'habitude de se dérober à la demande sexuelle, de se réserver, de setaire, de ne pas céder à son désir.

Evolution différenciée de la fille et du garçon

La petite fille subit le silence autour de son sexe, elle voudrait connaître le secret de samère; elle est une sorte d'ange, mais aime jouer au docteur et à la mère; elle joue lafemme extérieurement jusqu'au jour où elle découvre ses attributs féminins. Alors elledevient quelqu'un à regarder, à prendre, à posséder : la femme "de", la mère "de", sinonelle n'est rien. Appréciée pour son apparence extérieure et non pour son intérieur. On luiassigne une fonction de reproduction et "d'élevage" et la décourage d'une fonction deproduction sociale. Les femmes se rattrapent en jouant au "gagnant" avec leurs enfantsqu'elles comparent entre elles mais restent tenues à distance des activités qui ne sont pasen relation avec le corps et les enfants ( voir les sujets des magazines féminins).

La fille a le désir d'être perçue comme "autre", différente du garçon dont elle envie le statutcar il attire sa mère. Son but c'est de séduire le père et elle est jalouse de sa mère quiattire son père. Elle imitera la femme, sa mère, car elle veut être désirée pourexister.Quand après la puberté, l'adolescente prend le dessus sur sa mère, elle va sevenger de l'attitude inconsciente de sa mère qui n'a pas "reconnu" sa sexualité féminine,elle va lui faire la guerre car elle a écarté le père de son berceau. Ou alors elle aura tropdétesté la "femme" pour souhaiter en devenir une et refusera tout signe de féminité ourefusera de nourrir ce corps qui la fait ressembler à sa mère et c'est l'anorexie.

C'est au père d'équilibrer la relation de la mère avec ses enfants par sa proximité avec safille et sa distance avec son fils. Le regard des mères sur leur fils contient en même tempsque l'amour maternel, le désir du sexe opposé, donc le désir de leur fils. Le petit garçon sesent convoité et d'après Freud, craint la castration et la perte de son sexe. Il va d'abordengager la lutte anale, puis de crainte d'être dépossédé, il va s'entourer de défenses etvouloir toujours être le plus fort, se défendre du féminin et rêver de soumettre la genteféminine. Les femmes, habitées par la dramatique faim "orale" transposée de toutes sortesde façons, notamment sur le plan du rapport à la nourriture, cherchera à être comblée parson époux.

L'impossible rencontre.

Chacun est marqué par son échec avec "Jocaste": le garçon n'a pas pu accéder au corpsde celle qu'il aimait, la fille n'a pas pu être désirée de celle qu'elle affectionnait. Les 2aspirent à ce qui leur a manqué puisse être réparé au sein du "Je t'aime", réunifiant lecorps et l'esprit, annulant la dualité de la séparation, de la différence. Le couple est lephantasme des retrouvailles avec la Mère idéale, non étouffante pour l'homme et désirantepour la femme. Mais il y a l'ombre de Jocaste, la persistance inconsciente descomportements vécus autre fois avec "une autre", la répétition du piège que la mère areprésenté pour le fils, de l'étrange insatiabilité qu'elle a déclenché chez la fille; pour

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l'homme, la peur d'être à nouveau enfermé, pour la femme la crainte de ne pas êtresuffisamment aimée.

L'amour conjugal, c'est tout l'art du compromis entre ce phantasme et la réalité. L'hommeaura une peur psychologique de celle qu'il croit aimer et pour vaincre cette peur, il assurerasa domination domestique et sexuelle. La femme, sortant de la solitude aspirera à uneparole unifiante de l'homme, le fameux "Je t'aime"! L'insatisfaction du départ va semanifester par un souci de perfection étendu à tous les domaines de la vie courante et partoujours la même question : "M'aimes-tu totalement?". De toujours éprouver le degréd'amour de l'homme, inquiète celui-ci car cela lui rappelle le désir dévorant de sa mère etrisque de le faire fuir. Et le cercle vicieux de la répétition se referme, où chacun se rendcompte qu'il ne retrouve pas chez l'autre ce qu'il était venu y chercher.

Heureusement le principe de plaisir de l'acte sexuel vient aplanir momentanément leprincipe de répétition qui sème la panique. Le coït donnant priorité au principe de plaisir,est l'occasion de "repasser le miroir", de mourir un instant à sa solitude, pour retrouver"l'un" original. L'homme, une fois le besoin de possession physique apaisé avec cettefemme "élue" par opposition à l'interdit de la relation amoureuse incestueuse avec samère, estimera le détachement avec sa mère consommé, mais il n'aura pas tendance àprolonger indéfiniment le jeux amoureux et sa peur du désir de l'autre, la peur qu'elledemande toujours plus revient. Peuvent alors apparaître l'éjaculation précoce ou retardée,voir l'impuissance comme signe de la guerre inconsciente avec le désir féminin. L'hommedoit tenir compte de la demande féminine sans se sentir dépossédé, cela dépendra de lamanière dont le petit garçon est sorti du combat annal avec la mère.

L'amour physique de la femme dépendra de la façon dont elle s'est tirée de la relation"orale" insatisfaisante à sa mère et sa jouissance sera soumise au fait de trouver dans sonpartenaire une bonne ou une mauvais mère, c. à d. quelqu'un qui l'aura physiquement etmoralement reconnue : l'estime des partenaires au cours de la journée est souventdéterminante pour la réussite ou l'échec de la nuit ! La femme désire être appréciéeaffectivement et désirée physiquement. Ce qui a été traumatisant pour la femme dans sonenfance peut être réparé par l'homme perçu comme "une bonne mère". Pour la femme, ils'agit d'échapper à la projection sur son conjoint de la "mauvaise mère" ou à l'absenced'une " bonne mère" et au désir de "tout" obtenir. Pour l'homme ce sera d'échapper à lapeur du désir maternel, à la crainte de retomber sous la domination féminine. Sinon lesconjoints deviennent ennemis à cause de leur enfance et se séparent , elle disant "Il nem'a jamais comprise, je n'existais pas !", lui la qualifiant "d'emmerdeuse" en référence à saguerre annale avec sa mère. C'est le résultat de leurs avatars avec "Jocaste"!

Words or war ! (Paroles ou guerre!)

Dans notre société, le langage masculin, s'est construit en opposition au langage fémininde la mère. L'homme a peur que la femme prenne la parole au même lieu que lui. Dansson rapport de distanciation à la mère il a perdu la faculté de faire une phrase affectueuse,ne sait comment dire son amour. La loi œdipienne l'a enfermé dans la froideur, la logique,le silence. Il reste englué dans son compte à régler avec sa mère même s'il ne la voit plus,il ne trouve pas les mots pour exprimer un choix qui n'est jamais très clair.Quant à la femme qui a fantasmé l'homme comme une "bonne mère", elle va rencontrerl'homme œdipien qui est son pire ennemi car pour lui la relation amoureuse avec sa mèrea été "barrée". La fille égarée une première fois dans l'enfance quand, ne se sentant pas"sexuée", elle adopte le comportement et le langage de sa mère, sera égarée unedeuxième fois par l'homme qui la cantonnera à sa fonction sexuelle et reproductrice.

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Seul le retour du père, de Laïos, l'époux de Jocaste disparu, peut tempérer l'influence decelle-ci sur le garçon et la fille. La place du père à égalité auprès des enfants dès leplus jeune âge est indispensable.

Régression et sublimation

Il faut que le mari cesse de jouer à l'enfant pour que sa femme puisse cesser d'être la"Mère". Un problème nouveau se pose avec le travail des femmes qui les fait sortir del'esclavagisme conjugal et leur donne aussi droit à la "régression" (redevenir enfant) et à la"sublimation" (employer ses pulsions ailleurs et autrement par ex. nourrir son esprit). Adéfaut les femmes s'adressent à d'autres femmes pour se faire aimer sans condition etavoir droit à la régression qui passe par des "petites folies" (cadeaux que la femme se faitparce que personne ne les lui fait) et par les "gourmandises" (douceurs que le mari oubliede distribuer moralement et que la femme ingurgite physiquement)

La famille

Le resserrement familial, la famille nucléaire voir monoparentale, sans "parents desecours", le face à face renforcé mère-enfant aliénés l'un à l'autre, l’œdipe vécu en vaseclos, ne sont pas étrangers à la montée de la violence des jeunes et dans les couples. Laprédominance féminine dans l'éducation scolaire accentue la guerre des sexes dans unmonde qui a tendance à classer comme féminin tout ce qui est du corps et de l'affectivité,et comme masculin tout ce qui est intellectuel et économique. La société doit se chargerd'une partie de la garde de l'enfant jeune et non rattacher encore plus la mère à son foyerpar un salaire maternel qui accentuerait encore l'esclavage de la femme et sonenfermement social.

La maternité, changement d'état physiologique devient changement de statut social. Si lesfemmes sacrifient leur statut de femme, l'enfant va représenter pour elles la preuve de leurexistence et réussite. Si elles décident de garder un double statut, c'est la galèreculpabilisante. Ce sacrifice de la mère, ce dévouement crée avec l'enfant une detteimpardonnable entre générations que la fille ne pourra assumer car elle prend sa mèrepour son éternelle rivale. L'enfant ne doit plus être la cage dorée de la femme : tout lemonde veut l'amour de l'enfant mais sa charge ne repose que sur la femme. Elle doit êtremieux répartie avec l'époux et des structures extérieures à la famille pour sortir l'enfant duface à face œdipien avec la mère qui secrète la misogynie de l'homme avec son besoin dedomination et de distance, et la jalousie de la femme avec son besoin de justification et degratification. Il faut qu'hommes et femmes assument une égalité des rôles dans ladifférence des sexes pour que l'enfant puisse concevoir que la différence des corpsn'engendre pas la différence des pouvoirs qui sert de base à la guerre actuelle entehommes et femmes.

Le "nouvel homme", ne refusant pas de paterner, engendrera sans doute un nouveau fils,mais surtout une nouvelle fille qui trouvera dés sa naissance un "objet sexuel" adéquat etne sera plus poursuivie par les démons de l'insatisfaction pour n'être rassurée qu'à coupde perfectionnisme .

Alain, 24.04.2002 (40 ans de mariage !) Annexe 1 : Commentaire personnelAnnexe 2 : L'antidote chrétienne au mythe d'Œdipe et de Jocaste

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ANNEXE 1

Commentaire personnel

Christiane Olivier présente une thèse psychanalytique un peu caricaturale et réductricemais qui est une clé de lecture éclairante des relations hommes – femmes, parents –enfants et de couple. Elle est, à mon avis, à nuancer en fonction du caractère propre àchacun, notamment du degré de féminité chez l'homme et du degré de masculinité chez lafemme qui peuvent atténuer ou exacerber le complexe œdipien. Il faut aussi tenir pluscompte de l'évolution récente de la société dans le sens d'une meilleure répartition desrôles vis à vis de l'enfant.

Le mérite de C. Olivier est d'abord de montrer que ce complexe d'Œdipe du fils par rapportà sa mère et vice versa , souvent relégué au niveau d'une plaisanterie, marqueinconsciemment et profondément les relations hommes – femmes et de couple. Sonoriginalité est de mettre en lumière l'empreinte de la mère sur la fille qui est aussitraumatisante. Ces 2 types de relation à "Jocaste" risquent de se répéter inconsciemmenttoute la vie en un cycle traumatique ravageur. Ces "répétitions" peuvent avoir desconséquences insoupçonnées affectives et psychosomatiques graves dont on essaye (ourefuse !) de se guérir par la médecine et des psychothérapies ou que l'on compense demultiples façons ( boulimie ou anorexie, perfectionnisme, accumulation , papillonnagesexuel, déprime, violence…) au lieu de chercher les causes profondes du coté de nosrelations à "Jocaste". Seule une prise de conscience à partir de ces traumatismes passésrésultant de ces relations, peut "normaliser" nos comportements en les remettant enquestion sans culpabilisation ni rejet de responsabilité sur l'autre mais dans un esprit depardon et de compassion mais aussi d'humour, vis à vis de soi et de l'autre.

Cependant il est difficile de faire ce travail seul. Nos souvenirs sur nos relations auxparents dans la petite enfance et les traumatismes de notre naissance sont enfouis dansl'inconscient. Pour les faire remonter et les interpréter, l'aide d'un bon psychothérapeutepeut être nécessaire ou la pratique d'une technique particulière comme le "rebirthing"(revivre sa naissance) ou le Zen ("l'assise immobile" d'Art'as). Déjà la connaissance del'existence de ces conditionnements inconscients nous permet de relativiser noscomportements quotidiens et de les modifier volontairement, sans culpabilisation ni rejet deresponsabilité sur l'autre mais dans un esprit de pardon et de compassion et aussid'humour, vis à vis de soi et de l'autre.

"L'incomplétude" réciproque de l'homme et de la femme et leur désir de symbiose, lacomplémentarité du masculin et du féminin, sont le moteur "à explosion" de la vie decouple. Le défi du couple est de purifier cette énergie de ses scories du passé, de lacanaliser et de libérer la source d'amour en chacun pour le bonheur de soi et de l'autre.

ANNEXE 2

L'antidote chrétienne au mythe d'Œdipe et de Jocaste .

Les figures de Jésus, Marie et Joseph peuvent être considérées comme des antidotes aumythe d'Œdipe, Jocaste et Laïos si l'on donne foi aux récits des Évangiles.

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En effet, Jésus a reçu comme père adoptif Joseph qui a été très"présent" auprès de lui comme le rapportent les Evangiles: avant etpendant sa naissance à Bethléem, lors de la fuite en Égypte, de laprésentation au Temple, des pèlerinages à Jérusalem. Ce n'était pasun Laïos absent et fuyant son destin de père adoptif : il guide etsécurise sa famille, respecte profondément son épouse ( il n'a pasrépudié la jeune fille promise devenue enceinte avant mariage etrespecte sa virginité !) alors que le contexte social n'est pas dans cesens. Une fois son travail de père terminé, il s'efface sans entraver lamission de son fils qui quittera le métier qu'il lui avait appris.

Marie n'est pas Jocaste. Prévenue du terrible destin de son fils, dès la présentation decelui-ci au Temple, elle ne s'y oppose pas mais l'y prépare par son enseignement religieuxauquel elle associe, d'après la tradition, ses deux jeunes cousins Jacques et Jude, fils dufrère de Joseph. Elle manifeste cependant son inquiétude lors de la "fugue" de Jésus -enfant au temple de Jérusalem. Surtout elle soutient la mission suicidaire de son fils en lesuivant avec les femmes disciples jusqu'au pied de la croix. En plus, après la mort etrésurrection de Jésus elle sert de "bonne mère" aux apôtres orphelins de leur maître puiss'efface devant l'Esprit Saint leur nouveau guide. Par la suite, dans l’Église, elle devientaussi mère spirituelle des chrétiens et en particulier des moines et prêtres célibataires leurpermettant de sublimer leur attachement maternel et besoin d'amour féminin. Cependant, ilne faut pas voir dans le couple Marie et Joseph le modèle du couple chrétien car leuramour n'est pas au niveau sexuel inhérent au couple "normal".

Jésus, quant à lui, a fait preuve de sa liberté vis à vis de sesparents tout en les respectant. Dès l'âge de 12 ans, ilfausse compagnie 3 jours à ses parents pour rester auTemple de Jérusalem avec les docteurs de la Loi. Il quitterasa mère, veuve, pour "prendre la route", et le jour où samère et ses proches parents essayent de le rencontrer pourle raisonner, il les renvois et dit « Qui est ma mère, qui sontmes frères ? » Ma mère et mes frères sont ceux qui font lavolonté de mon Père (c .à d. ceux qui accomplissent leurmission)". Il dira encore " Tu quitteras ton père et ta mèrepour t'unir à ton épouse". Il est également étonnammentlibre, pour son époque, vis à vis des femmes qu'il attire à sasuite. Il ose fréquenter une ancienne prostituée et necondamne pas la femme adultère mais leur demande dechanger de vie et les accepte comme disciples, scandalespour ses contemporains.

Le recouvrement de Jésus au Temple

Mais par sa nature divine, en tant qu'incarnation de Dieu, il renverse complètement lesmythes d'Œdipe et de Jocaste : il se fait tuer pour l'amour de son Père avec lequel il esten complète symbiose ("Mon Père et moi sommes Un "), Il "épouse" l'humanité qui est samère par Marie et "enfante" dans l'Esprit Saint les hommes nouveaux, capables d'aimerpassionnément en toute liberté, échappant à la fatalité œdipienne.

Alain, avril 2002

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8. Nouveaux regards sur la naissance et la mortD'après Lydia Muller dans

"La vie et la mort de Gitta Malasz"(Ed. Dervy 2001)

Bernard Montaud, fondateur de la Psychologie corporelle, à codifié les 7 étapes de lanaissance du point de vue du nouveau-né lui-même (1). Lydia Müller, psychologue suissespécialisée dans l'accompagnement des cancéreux luttant contre la mort, a traduit enallemand le livre de Gitta Malasz " Dialogues avec l'Ange" (2) relatant l'incroyablerencontre que Gitta, artiste décoratrice austro-hongroise et ses trois amis juif, ont faiteavec leur "Ange" ou " maître intérieur " au moment de l'extermination des juifs en Hongrie.

Le témoignage de la vie de Gitta Malasz et en particulier de sa mort a confirmé à LydiaMüller le parallèle étonnant entre les étapes de la naissance décrits par B. Monteau etcelles de la mort. La naissance est décrite comme une descente de la Vie dans la matièreet la condition humaine, en devenant inconsciente de son origine. L'enfant quitte un grandAmour pour accomplir sa tâche dans le monde. Cette naissance est une grande etdouloureuse épreuve pour un enfant dont cependant la qualité de l'accueil et la perceptionde l'amour de ses parents peut atténuer les traumatismes. L'approche de la mort, reproduitles mêmes étapes que celles de la naissance, c'est une remontée vers le grand Amour quinous attend; c'est également une souvent longue et douloureuse épreuve car il s'agit dequitter ce corps auquel nous nous sommes identifiés, son petit "moi", de se présenter avecnotre tâche terrestre plus ou moins accomplie devant ce grand Amour qui met en lumièretoutes nos imperfections et manques.

Chaque étape de la mort peut être vécue de manière négative en s'opposant auprocessus, en s'accrochant au passé: c'est d'après Lydia Müller la "version traumatique",ou bien elle peut être vécue positivement en acceptant l'épreuve, en y adhérant et non ense résignant, c'est la "version transformée". Lydia Müller distingue à la naissance 3 étapesintra-utérines et 4 étapes extra-utérines et leur trouve des correspondances dans leprocessus du "mourir".

A. Les 7 étapes de la naissance.

1. La décision de naître.

C'est l'embryon "à terme" qui décide de "sortir" pour ne pas mourir étouffé : il se retourne,tête en bas, pour s'engager dans le long tunnel de la descente vers le col de l'utérus, etdéclenche les contractions qui vont l'y pousser inexorablement.

2. La longue descente.

Par les contractions de plus en plus violentes le ventre de la mère l'oblige à avancer,douloureusement, pour lui comme pour elle-même. La mère peut faciliter sa tâche en serelaxant entre les contractions ou bien se crisper ce qui augmente les douleurs; lui peutse laisser faire ou bien résister: il apprend l'endurance et la persévérance.

3. Le blocage face au col de l'utérus pas suffisamment ouvert.

Le bébé est devant le dilemme: sauver sa vie en forçant le passage et en "sacrifiant" ceventre qui l'a nourri et porté, ou mourir étouffé. Et sa mère doit accepter de l'expulser enouvrant le col au maximum malgré la douleur

4. La sortie et les premiers instants de vie extra-utérine.

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Le nouveau-né est encore attaché à sa mère par le cordon ombilical et, en apnée, il jouitd'abord de sa délivrance. Puis l'air s'engouffrant dans ses poumons, la douleur le fait crier,la coupure ou le détachement du cordon lui fait découvrir la séparation de sa mère et sasolitude.

5. Découverte du monde extérieur.

Elle est plus ou moins douloureuse suivant l'accueil qu'il reçoit. D'après L. Müller aumoment de sa sortie, le bébé a encore la jouissance directe de "Grands Organes desSens" qui lui permettent de percevoir tout, au delà des apparences et il ressentparticulièrement tout contact "sans amour" et les sentiments imparfaits des personnes quil'entourent.

6. C'est l'étape où il retrouve sa mère et son amour même imparfait, et où, d'après L.Muller, il découvre la possibilité d'une vie intérieure.

7. Mais devant la souffrance intolérable due au décalage entre ce grand Amour fusionnelqu'il vient de quitter et sa situation dans ce monde, un écran salvateur s'installe et lecoupe du souvenir d'où il vient. Il perd ses facultés des "Grands Organes des Sens", ets'endort apaisé.

B. Les 7 étapes du "mourir"

1. La décision de mourir.

Elle est rarement consciente et volontaire (sauf en cas de suicide qui est une sorte d'auto-avortement) mais il y a des témoignages chez les saints ou chez les peuples proches de lanature. En fin de vie, "on" décide de mourir, la maladie ou l'accident va avoir une issuefatale, "on" le sait mais la personne et l'entourage ne veulent pas l'accepter, refusant lediagnostic ils ont peur d'en parler et cherchent désespérément un remède miracle . Ceuxqui ont terminé leur tâche sur terre et fait grandir leur "homme intérieur" sont prêts à quitterleurs petits amours terrestres pour le "grand Amour" qu'ils pressentent au-delà de cette vie.Cette décision de mourir consciente ou non enclenche les "contractions", le travail de lanouvelle naissance..

2. Le long couloir des pertes fonctionnelles du corps : révolte ou acceptation.

La personne perd, par étapes, avec des périodes de rémission, ses facultés corporelles etintellectuelles : mobilité, orientation, vue, audition, sensibilité, mémoire.…Le mondeextérieur se rétrécit pour attirer la conscience vers le monde intérieur. Il faut lâcher tousses avoirs, ses pouvoirs, ses identifications. Le patient est confronté à tous ses propresrefus, peurs, blocages, qu'il doit apprendre à dépasser. Il doit accepter sa dépendancegrandissante, la perte du contrôle de sa vie. Si non il sera ballotté entre espoirs derémission, regrets du passé et peur du lendemain : seul l'instant présent doit être vécuintensément. Comme la mère, l'entourage peut se crisper contre cette évolution,s'illusionner et illusionner le malade, lui transmettant ses propres angoisses. Il faut aider lapersonne à profiter dans l'instant présent de ce qui lui reste de facultés en la choyant et endéveloppant sa vie intérieure. Se lamenter sur ce qu'elle a perdu et sur ses douleurs nesert à rien, il faut l'encourager à rendre grâce pour ce qu'elle a vécu et à l'humour sur sasituation présente. Cela demande de sa part beaucoup de courage, de persévérance etd'humilité. Cela suppose un long entraînement tout au long de sa vie pour "muscler" savolonté et acquérir cette humilité. Ce qui peut la motiver dans ses épreuves c'est cettelueur au bout du tunnel, la perspective d'en sortir par le haut, le grand Amour qui l'attend.

3. Les points de blocage : se résigner à perdre son corps ou le donner.

La désintégration du corps peut devenir un enfer de douleurs qu'il faut atténuer au mieuxpar des calmants. Le "moi" s'accroche aux dernières fonctions corporelles ou

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intellectuelles, à une possibilité de s'exprimer, un contrôle du corps, à l'attachement à unepersonne: tout perdre, devenir "rien", c'est perdre son "moi". L'entourage aussi refuse sondépart. Seule la souffrance insupportable pousse à accepter de sacrifier son "moi" àtravers l'abandon de son corps, sa "mère nourricière". L'acharnement thérapeutique (quel'entourage doit refuser) ne peut que bloquer le passage. Chaque abandon, l'acceptationde chaque perte peut ouvrir plus le passage "intérieur" laissant percevoir la lumière quimontre le chemin vers la sortie. Le suicide ou l'euthanasie ne sont que des sorties desecours de désespoir, des morts "ratées" dont on ne connaît pas les conséquences. Seulle don de son corps de sa vie délivre. Sans mort il n'y a pas de résurrection !

4 à 7. Les étapes libérées du "moi" corporel.

Pour ces étapes il faut se référer aux récits de ceux qui sont revenus d'une mort clinique etqui ont tous raconté les mêmes expériences (3). Cela commence par la fin des douleurs,une sensation de bien-être et de paix. Ils se trouvent hors de leur corps, planant au-dessus, voyant leur corps et les personnes qui s'affairent à le soigner et percevant leurssentiments.

Ceci correspond à l'étape 4 du "mourir". Le mourant est encore relié à son corps, mais"hors" de son corps, détaché du monde extérieur avec lequel il ne peut plus communiquermais dont, comme le nouveau-né à sa sortie du ventre, il perçoit et sent tout , leurs regrets,leurs peurs, leurs culpabilités, leur non-amour, leurs tensions le tirant vers le bas. Pourl'entourage il s'agit plutôt d'assister spirituellement le mourant et de l'accompagnerpersonnellement dans son ascension spirituelle.

Puis les mourants sont aspirés à grande vitesse dans un tunnel par une chaude lumière,rencontrant parfois leurs proches décédés précédemment. Le film de leur vie défile àgrande vitesse mais dans tous ses détails, avec le constat de sa terrible imperfection sousl'éclairage de la lumière de l'Amour immense qui les baigne. Certains ont accès à la visionde leur "Ange" ou de l'être de lumière qu'ils étaient destinés à être. Au de là, il y a unebarrière, ceux qui ont pu rapporter ces expériences n'ont pas franchi cet écran, ils"reviennent" dans leur corps car ils ont à terminer leur tâche terrestre, mais cetteexpérience les a transformés. Cette description correspond aux étapes 5 et 6 du"mourir", étapes qui sont intimement liées.Dans ces étapes, il s'agit pour le mourantd'accepter son imperfection, la réalité de la personne qu'il a été, ses moindres actes de"non amour" face aux autres, ses erreurs. Il éprouve un besoin immense de pardon qu'ilpeut partager avec ceux qui sont à son chevet même sans parler. Face à cela ilexpérimente l'Amour inconditionnel et miséricordieux qui l'attend et il n'a aucune envie derevenir.

La 7ème étape est le passage irréversible de "l'autre coté de l'écran", dans l'autre vie, horsdu temps et de l'espace, où se dévoile le face à face avec son "Ange" ou l'être de lumièrequi nous attend. La connaissance de cette nouvelle Vie, ne relève plus de l'observationmais de la foi religieuse qui nous révèle qu'elle est déjà au dedans de nous. Alain , (le 19 mars 2002, fête de St. Joseph, patron de la "bonne mort")

(1) Bernard Beaumont, L'accompagnement de la naissance, Ed. Edit'As 1997

(2) Gitta Malasz, Dialogues avec l'Ange, Ed. Aubier 1976 et1990

(3) Raymond Moody : La vie après la vie ,Ed. Lafond 1970

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9. La femme et le salut du monde de Paul Evdokimov (Ed.D.D.B.2003)

Résumé

Professeur de théologie morale, l'auteur aborde la question duféminin, partant d'une véritable théologie de l'être humain. A partir dela Bible et de l'histoire, il s'interroge sur la guerre entre le masculin etle féminin, avec ses alternances de matriarcat et de patriarcat.

I. L’anthropologie.

1.La condition de l’être humain- Corps, âme, esprit : l’esprit n’est pas le 3ème étage mais le principe qui s’exprime à traversle psychique et le corporel et les rend spirituel.- Le cœur n’est pas le centre émotionnel des psychologues mais intègre toutes lesfacultés de l’esprit humain et il est le lieu de l’inhabitation divine.- Dieu n‘est pas une idée que l’on peut prouver mais un être par rapport à qui l’on vit.

2. L’image et la ressemblance de Dieu.- L’Homme peut se définir comme un être qui aspire à se dépasser.- Dieu devient homme pour que l’homme devienne dieu. (St. Irénée). Il est une créature quia reçu pour ordre de devenir dieu. Il a été créé à l’image de Dieu et cette image dansl’absolu est le Christ, archétype supra-humain. Ceci différencie l’homme des anges : il est àl’image de l’incarnation : il n’est pas spirituel pur. Après la chute l’image demeure mais lacapacité de ressemblance est annihilée. Le Christ a restauré l’intégrité de notre nature et lapossibilité d’accéder à la ressemblance par l’illumination du Saint Esprit.- Dieu étant Amour on peut dire « amor ergo sum » : « j’aime donc je suis ».

3. Les origines et les fins- L’essence de Dieu est inconnaissable et inconcevable mais nous pouvons percevoir sesénergies.- L’unique travail de l’homme est de « chanter son Dieu », de devenir « prière ».

4. L’ascèse, l’expérience mystique et le face à face de la sainteté.- La lutte ascétique ne se réduit pas à une hygiène de vie.- Toute religion se construit autour d’une personne vivante qui peut te dire « lève-toi etmarche ».- L’icône supprime radicalement toute note empirique et sensuelle et élève le regard vers lespirituel. Elle dessine une présence sans la chosifier. Elle est une révélation du « caché »,une ouverture sur le transcendant.- L’humilité est la seule puissance qui détruit radicalement tout esprit de ressentiment, derevendication et d’égocentrisme, elle déplace l‘axe de la vie de l’homme en Dieu, lui faittrouver sa vraie place.- L’ascèse opère la maîtrise du spirituel sur le matériel ; elle développe le souvenir de lamort, la nostalgie de l’éternité.

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- L’Esprit unit au Fils et par lui au Père et alors le Dieu Trine demeure en nous.

5. Le sacerdoce royal et la dignité prophétique des fidèles.- Par le baptême, l’onction et l’eucharistie, tout le peuple de Dieu est prêtre, roi et prophète.6 L’Église dans le monde et les choses dernières.- La mort est la plus grande douleur de notre existence, elle apporte la dimension deprofondeur de la vie.- La « dormition » est la séparation entre l’esprit et le corps. L’âme n’anime plus le corpsmais en tant qu’organe de la conscience elle demeure dans l’esprit. A la résurrection l’âmeretrouvera son corps parfaitement identique à lui-même, semblable au corps du Christressuscité.- L’essentiel de la souffrance infernale est constitué par le vide de l’amour non réalisé, latragique non conformité entre l’image et la ressemblance. Satan à la fin se trouve privé dumonde objet de sa concupiscence, limite à son propre être limité.- Le royaume de Dieu n’est pas une implantation étrangère mas la révélation de laprofondeur cachée de ce monde même.- La Beauté est l’accomplissement du Vrai- Ce que la bible nous dit par le mot, l’icône nousl’annonce par la ligne et la couleur et nous le rend présent. Il s’agit d’un art théophanique.A son point culminant, la Musique nous laisse devant l’absolu, l’élévation atteint la valeurliturgique de la présence : la messe de Mozart est une icône avec des sons.

II. L’Eve biblique et la Femme dans l’histoire

Le Mythe est une forme supérieure de la connaissance incomparablement plus riche quele concept. Au moyen des symboles et des archétypes, le mythe saisit le métahistoriquedans l’historique. Les archétypes demeurent au fond de notre psyché. Jung les appelle les« organes de l’âme », inhérentes à l’inconscient collectif de notre âme. Ainsi les récitsbibliques nous racontent des faits qui constituent le fond même de notre vie.

L’Avènement d’Eve comme vis à vis d’Adam est un authentique enfantement de cellequ’il portait déjà en lui. Isolé de son élément complémentaire, l’homme ou le femme n’estqu’une moitié d’être humain, dans sa fusion originelle encore indifférenciée.- C’est la Lumière qui des 3 personnes divines fait un seul Dieu, elle est le principe spirituelde la communion. Les ténèbres ce n’est pas l’obscurité, c’est l’absence, l’inexistence. Le« sumbolon » en grec le symbole, est ce qui unit ; le « diabolos » en grec signifie ce quisépare, divise.- Après la chute, l’unité Homme-Femme devient le masculin et le féminin rempli d’attractionet de répulsion. Seule la réintégration de la cellule humaine en Christ réintroduit lacommunion, elle est au cœur du mystère du mariage chrétien.La maternité de la Vierge se pose comme figure de la Paternité divine.

- La spiritualité féminine est liée intimement à l’Esprit-Saint : c’est la femme qui reçoit lespromesses du Salut, l’homme de joue aucun rôle.- Eve a été tentée en tant que principe religieux de la nature humaine. - Tout être humain se présente avec divers dosages de l’animus et de l’anima, de logos etd’éros, de principe intelligent d’analyse et de différenciation et du principe de relation et decommunion de l’autre coté.

- Le complexe d’œdipe : à la lumière du jour, Œdipe est une victime innocente, mais dansson subconscient il s’est opposé au principe masculin paternel, attiré vers le sommeil dusein maternel. Il résiste à tout ce qui l’arrache du sein cosmique et maternel.(p .161)

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Le patriarcat- L’homme engendre et la puissance de sa raison prend le dessus sur tout ce qui estmystère, obscurité. Le principe solaire du sens prime le principe tellurique, terrestre,souterrain, l’élément magique. C’est « l’homo faber » tourné vers l’extérieur, le maître dontla femme devient l’esclave ou une pure abstraction inspiratrice, un rêve, une religion (p.174). La femme est une esclave qu’il faut savoir mettre sur un trône (Balzac)- .- Or St. Paul dit : « Dans le Seigneur, jamais l’homme sans la femme, jamais la femmesans l’homme (1.Cor. 11,11). L’humanité est comme une cime dont les 2 versants sont lemasculin et le féminin s’accomplissant l’un par l’autre.- La vocation de la femme est « d’être », de donner une âme au monde, son champd’action est la culture.

III. Les archétypes

- L’homme est capable d’être modelé sur l’archétype Christ par l’Esprit Saint.- Dieu a allumé la flamme de l’amour dans le cœur des humains et ne pourra plus jamaisl’éteindre car elle est dirigée vers Lui et se révèle de la même nature.- Dieu peut tout sauf contraindre l’homme à l’aimer. Le mal vient de la perversion, du refusconscient de l’amour divin et crée l’enfer.- Marie, enfantant Dieu-Homme, nouvelle Eve, contient en elle, comme Adam , toutel’humanité, elle est mère de tous les vivants (Jean 19,27).- Christ est l’archétype du Soi, qui est supérieur au moi conscient. La pensée de Jung esttrès proche de la Christologie et de la Mariologie (voir « La réponse à Job »)- Les archétypes sont innés, et sont doués d’une grande force énergétique. Les symbolesuniversels (arbre, serpent, montagne, eau, roi, enfant...) sont les images des archétypesqui vivent dans l’inconscient collectif.- La « femme revêtue du soleil » de l’Apocalypse est l’archétype de la femme-vierge-mèrequi a enfanté l’homme des temps derniers, Fils de la Sagesse.

La Théotokos, archétype du féminin.

- C’est dans la chaire donnée au Christ que tous les hommes sont devenus participants dela nature divine du Verbe.- L’Assomption de la Vierge en fait la première créature ressuscitée.- Le ministère de la femme n’est pas dans ses fonctions il est dans sa nature. Liée dansson essence même à l’Esprit Saint, la femme est Eve-Vie qui sauvegarde, vivifie, protège.C’est à travers son être, sa nature qu‘elle est appelée à accomplir son sacerdoce royalconformément à son état charismatique. Sa mission est d’enfanter Dieu dans les âmesdévastées. La vie chrétienne est la croissance de l’enfant Jésus dans les âmes.(Grégoirede Nysse). - La Beauté sauvera le monde ; non point n’importe quelle beauté, mais celle de l’EspritSaint, celle de la Femme habillée de soleil.

Saint Jean-Baptiste , archétype du masculin.

- Le premier Adam contenait le masculin et le féminin indifférencié.- Dans l’icône de la Déïsis, la vierge et St. Jean-Baptiste sont la pensée de Dieu sur leféminin et le masculin et le masculin-féminin est intégré dans le Christ .- Tous les couples contrastants ne trouvent leur résolution créatrice que dans le principevivant de la coïncidence universelle des opposés qui est le Christ.

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- Élie avec son char de feu est le second précurseur. Élie et J.Baptiste sont des« violents » , de la violence de ceux qui sont doux et humbles de cœur- La vraie joie,transparente et limpide est toujours la joie à cause de l’autre. Car elle est la victoire surl’égo, « l’être pour soi ».

Déïsis: St Jean Baptiste

Les charismes de l’homme et de la femme.

- Le masculin et le féminin sont antinomiques et ne deviennent complémentaire que dansl’ordre de la grâce, en Christ , d’où l’importance du mariage .- L’antagonisme redoutable des sexes ne peut être transcendé vraiment que par uneconversion spirituelle réciproque.- Le monde foncièrement masculin est de plus en plus un monde sans Dieu car il est sansmère et Dieu ne peut y naître.- Dans leur majorité, les paroisses ne sont pas conscientes de leur vérité transcendante ;tout désir de passer aux réalités signifiées et symbolisées provoque des étonnements etdes inquiétudes : tout est moyen, gris, les catéchismes sans flamme, et se dissous dansune société culturelle parce que la femme n’y est pas admise mais employée.- Dans sa bipolarité -anima et animus - toute âme est à l’image de la Déïsis ( ellipse à 2foyers) est à la fois fiancée et amie de l’Époux, de la catégorie de la « Vierge » Toute Pureet de St. Jean Baptiste, le Violent.- L’arc, symbole masculin de destruction et de mort, sublimé , à plusieurs cordes devientlyre et apporte la musique et l’harmonie féminine et symbolise la vie.- Le masculin est christophore, le féminin est pneumetophore. Le ministère masculin prendfigure baptismale, acte de structuration, d’immersion violente, l’événement ; c’est l’image

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de St. .Jean - Baptiste et de St Michell. Le ministère féminin est enfantement,intériorisation, c’est l’image de la Vierge, de l’Annonciation, de St. Raphaël (dont l’attributest le lis) .- C’est du cœur féminin que jaillit spontanément, instinctivement, la résistance aumatérialisme et à tous les éléments démoniaques de la décomposition de la civilisationmoderne.- La virilisation de la femme est un projet de nivellement qui décèle la lutte la plus virulentecontre la loi de Dieu car c’est l’anéantissement de l’état charismatique féminin.- Dans une fresque russe du XIIe siècle St. George est vainqueur du dragon sans armeset le dragon n’est pas tué mais une reine, figure de l’Église, tient le dragon en laisse par unruban. Le malin n’est pas détruit mais converti, le mal qui est en lui est rendu à la nonexistence.- Le message évangélique est avant tout libération royale du « moi ». - Le christianisme seul ne fuit pas la souffrance, mais l’accepte et d’une nécessité fait uneliberté. C’est la souffrance absurde qui est insupportable, c’est le destin stupide, aveugle,imposé, qui est invivable, c’est l’amertume de la vie perdue, des dons évanouis qui estirrecevable. La grâce secrète du « Prend ta croix et suis-moi » du Christ dit : « comprend tasouffrance et rends-la lumineuse et éclairante : du destin en apparence imposé, fais dudedans un destin librement choisi.

- Être soi-même, c’est réaliser l’idée normative de Dieu sur soi. Mais l’homme peut anéantirle projet de Dieu. Et refuser son « Fiat »

Alain

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10. « Pourquoi les enfants font la loi ? »D’après un article dans l’Express du 02.03.06 commentant le livre de

Paul Yonnet:« Le recul de la mort, l’avènement de l’individucontemporain (Galimard)

Du milieu du XVIIIE siècle à nos jours, la mortalité maternelle a étédivisée par 131, et la mortalité par 69. À présent, dans les sociétésdéveloppées, les enfants qui naissent et leurs mères sont assurésde vivre. L'enfant désiré est le point de rencontre de ce repli de lamort, déplacée vers la vieillesse, et d'une longue histoire decontention puis de réduction de la fécondité, un processus propreà l'Europe de l'Ouest, marqué par trois stades : le recul de l'âge aumariage ; la chute de la fécondité à l'intérieur du mariage (réponseau recul de la mortalité infanto-juvénile) ; la mise au point detechniques efficaces de prévention des naissances non désirées.

Alors, la société n'a plus besoin du mariage comme opérateur de la réduction de lafécondité et il n'est plus nécessaire d'interdire les relations sexuelles précoces pourgarantir la collectivité contre l'excès des naissances. C'est la logique de l'enfant désiré quifaçonne l'individu moderne et organise sa psychologie. De «cellule de base» de la société,la famille devient la «cellule de base» de l'individu. Articulant les savoirs de nombreusesdisciplines, cet ouvrage, qui rend intelligible ce qu'on appelle l'individualisation, enconstitue, à tout point de vue, une nouvelle définition.

Paul Yonnet, sociologue développe la thèse que l’enfant règne sur ses parents depuis qu’ilest un « enfant du désir », et devenu une incarnation de l’individualisme, le produit d’unefamille absolument nouvelle.

C’est une histoire liée à la baisse de la mortalité infantile et maternelle et aux progrès de lacontraception. Les enfants ne sont plus produits en masse pour perpétuer la race et élevéspar des nourrices. Les mères accouchent sans danger, les enfants ne meurent plus en basâge, ils sont devenus rares, choisis et programmés. On a les moyens de s’investirfortement sur eux. La question de survie a disparue de la psychologie des couples :parents et enfants peuvent s’attacher mutuellement l’un à l’autre de façon totale.

Ce n’est plus la famille qui fait l’enfant mais l’enfant qui fait la famille : il fonde socialementla famille alors que le lien conjugal se fragilise! Le lien filial passe pour indissoluble plusque le mariage. Il en résulte que l’humilité des enfants et des jeunes fait place à leurglorification égocentrique car ils sont le fruit et témoin du désir des parents. L’accèsprécoce à l’autonomie de l’enfant sera la preuve qu’il est bien le fruit du désir d’enfant : « sij’ai désiré cet enfant, pourquoi l’empêcherai-je de faire ce qu’il veut, d’épanouir sapersonnalité ? ». Et l’enfant voudra continuellement des preuves d’avoir été désiré. Touterelation éducative va être organisée autour du développement précoce de leurindividualisme. Paradoxalement dans le même temps la société refuse à l’adolescent touteconfrontation au réel en supprimant le service militaire obligatoire, en prolongeant lesétudes, la dépendance économique, la cohabitation.

Claude Halmos, psychanalyste (« L’amour ne suffit pas »,chez NIL éd) s’alarme desdangers de ce cocon doré : « on n’élève pas un enfant aux sentiments, un petit a besoinde se construire ». Il faut lui demander des efforts, lui imposer une inévitable frustration,

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brider son impatience pulsionnelle, lui donner des repères, sanctionner quand il dépasseles bornes car, « en aimant son enfant c’est soi-même que l’on aime, c’est soi-même quel’on protège des exigences ».

En effet je pense aussi que c’est le manque de repères qui rend l’enfant insécure et« opposant ». Si on lui demande toujours et fait toujours ce qu’il veut, mêmes dans leschoses les plus banales, on le déstabilise car choisir est un acte difficile et il réagit endisant « non » systématiquement. Ne jamais donner d’ordre ou tolérer leur inapplicationquasi systématique, ou utiliser des stratagèmes hypocrites pour contourner l’opposition ouproposer des alternatives inacceptables, n’est pas constructif de la personne. Comblertous les désirs, envies de l’enfant sous prétexte de l’aimer ne fait que créer del’attachement réciproque, cultive son égocentrismes et une incapacité à s’ouvrir à l’autre, àle respecter dans sa différence. La maman ou le papa « poule » ne donne que des« poussins » insatisfaits et malheureux car perpétuellement frustrés des rapportsfusionnels impossibles et dangereux. Pour « élever » un enfant, comme pour créer un« citoyen », un minimum d’autorité et d’obéissance est indispensable dans une vie defamille comme dans la société. Tout l’art d’éduquer est dans la « mesure » entre respect dela personne qu’est l’enfant et fermeté dont il a besoin car il a encore bien des choses àapprendre avant d’être autonome. Cela exige la lucidité des parents sur leurs proprescomportements, eux-mêmes tributaires des comportements de leurs propres parents vis àvis d’eux, comportements qu’ils ont inconsciemment tendance à reproduire ou dont ilsprennent le contre-pied.

Alain, mars 2006

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11. En attendant la mort, en attendant la Vie.D’après divers articles et le livre: « Who dies, qui meurt »1989)

Stephenn Levine et Ondrea LevineEd. Le grand livre du mois, 2003

La canicule de l’été a braqué les projecteurs sur ceux qu’on cachait hypocritement : les“ vieux ” d’aujourd’hui qui ne sont plus ceux de hier. On n’en parle, comme pour les SDF,que quand il y en trop qui meurent, faute d’attention.La fatalité de la mort et les conditions de fin de vie, l’euthanasie spectaculaire, ont donnélieu à beaucoup de reportages, d’émissions de télé, de discussions...enfin ! Car c’est unequestion essentielle maintenant que le niveau de vie et la médecine ont repoussé lalongévité de manière effarante : à 7O ans avoir encore un espoir de vie de 2O ou 3O ans,voir plus, et le risque de finir “ Alzheimer ” ou très diminué, seul, dans des guétos de fin devie, à charge de la société et des familles, fait peur. Il y a certes des personnes qui gardentleurs facultés et activités au delà de 90 ans (des musiciens notamment !) mais c’est desexceptions qui confirment la règle et occultent ces milliers de morts vivants qui peuplent les“ longs séjours ” des hôpitaux et cliniques ou les EPHAD. Eux, mais aussi tous ces jeunesqui meurent d’accident, du sida, de cancer, les attentats-suicides et toutes les violencesguerrières font remonter la question que la société de consommation et de plaisir et leculte de la jeunesse essaye de nous escamoter : nous sommes tous mortels ! “ La mort estun processus physiologique naturel au même titre que la naissance : l’angoisse quelleinspire ne peut être combattue qu’en la regardant en face, en l’acceptant.”(Prof.Wilkening).

Or les “ vieux ” ne peuvent plus échapper à ce face à face avec la mort, ils sont les seulsqui ont une réflexion sur la mort, une expérience de ce face à face que tout le monde veutignorer le plus longtemps possible. C’est là leur richesse inestimable, or on les dissuaded’en parler, on leur ment sur leur état . Tant qu’ils sont conscients, capables d’échanges,pas uniquement verbaux, ils peuvent nous ouvrir les yeux sur les véritables richesses de lavie à travers la relecture de leur vie. Leur centrage sur l’instant présent, le future étant àtrès court terme, leur fait recevoir comme un cadeau ce qui fait le quotidien de la vie. Dansla vérité des échanges ils retrouvent la spontanéité des enfants entièrement dépendantsdes autres et du moment présent.

“ La vieillesse est l’apprentissage de la Pauvreté ”, de la dépendance, du dépouillementprogressif de nos couches protectrices du “ petit moi ” de notre personnage, de notreparaître. Le défi est de vivre cela positivement comme une chance d’expérimenter la“ béatitude ” de l’Évangile la plus paradoxale dans notre société : “ Bien heureux lespauvres, le Royaume des Cieux leur est ouvert ”.

Quel sens a la vie si l’on ne peut plus rien “ faire ”, plus lire, écouter de la musique, voir latélé, sortir, dépendre des autres pour ses besoins les plus élémentaires, comme ma mèreces derniers temps ? Posons-nous la question : “ quel sens a la vie d’un bébé qui ne faitque dormir et manger, totalement dépendant de ses parents ? ” Son sens est dans sonavenir, ses potentialités mais dont il n’a pas conscience. Dans l'immédiat, il est dansl’amour dont on l’entoure et qu’il perçoit. Et si nous considérions nos vieux parents,“ tombés en enfance ” comme vivant un “ film d’enfantement à l’envers ”, un retour versl'origine qui aboutit à un nouveau "passage" par un petit trou (le chas d’une aiguille ditl’évangile), pour naître à un autre monde “ où un Grand Amour nous attends ”, celui d’unAutre “ Père/Mère ” et celui de tous ceux qui nous ont précédé et que nous avons aimé ?

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Cela donnerait un sens à cette attente de la mort qui serait attente d’une autre Vie,préparation certes douloureuse comme un accouchement, dépouillement d’autant plusdéchirant qu’on s’accroche aux oripeaux de la vie. Il s’agit de quitter ce corps qui fait malpartout, trop gros, trop lourd, se détacher de nos liens, de nos biens, renoncer à notrepersonnage, notre “ moi - je ” pour un ultime “ lâcher - prise ” dans l’humilité.

Alors que peuvent attendre de nous les “ vieux ” en fin de vie ? D’abord le respect d’êtreshumains quel que soit leur état, ils sont plus que leur corps dont il faut cependant soulagerau maximum les douleurs. Ensuite, non pas la pitié superficielle, la sollicitude ennuyéeessayant de cacher la réalité, mais la compassion, c.à.d. “ l’être avec ”, l’écoute de leursouffrance physique et morale, sans leur cacher la réalité de leur mort par peur de la notre.Ils ont besoin de gestes physiques d’amour et de tendresse comme des bébés, voir unesimple présence. “ Leur donner du temps c’est en recevoir ” c’est aller vers soi vers lesquestions essentielles du sens de notre vie, de son poids d'amour.

Se priver de cette expérience, qui peut être terriblement douloureuse, par le suicide oul’euthanasie active est séduisante dans le contexte actuel de la société ( solitude, manquede soins palliatifs, d’accompagnement psychologique, absence de sens de la vie), maisc’est une fuite, un échec de sa vie, une occasion manquée d’aller au bout de la vie dont onne sait pas bien quand elle s’arrête et ce qui se passe dans les derniers moments quelquesoit le niveau apparent de conscience.

Là encore, les “ saints ” ou sages, quelque soit leur religion et philosophie sont desmodèles ayant cultivé une attitude positive et attentive face à la mort, vivant comme s’ilsallaient mourir demain. Vivant la pauvreté évangélique ils meurent souvent jeunes, parfoisdans de grandes souffrances comme Ste Thérèse de l’Enfant Jésus ou alors à petit feu auservice des autres comme St Jean-Paul II, mais dans l’espérance de cet Amour qui lesattends et dont ils ont vécu toute leur vie, expérimentant les "béatitudes". Jésus - Christ lui-même, s’il avait refusé sa passion , s’il n’avait pas assumé sa vie jusqu'à la mort sur unecroix, ne nous aurait pas ouvert le chemin de la Vie.

Alain, 15 novembre 2OO3

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12. La vie et la mort de Gitta Mallasz(d'après le livre de Bernard et Patricia Monteau et Lydia Muller Ed. Dervy 2013)

Résumé :Ce livre s'ouvre sur une première partie consacrée à la vie exceptionnelle de Gitta Mallasz : sa jeunesse en Hongrie, son questionnement, avec trois amis juifs, sur l'enfer de la guerre et leur incroyable rencontre avec une force de lumière naturelle appelée «maître intérieur» (qui a fait l'objet d'une publication sousle titre Dialogues avec l'Ange), sa vieillesse rayonnante aux côtésde Bernard et Patricia Montaud et sa mort, elle aussi hors du commun, résolument tournée vers la vie,

Nouveaux regards sur la naissance et la mort

Bernard Monteau, fondateur de la Psychologie corporelle, à codifié les 7 étapes de lanaissance du point de vue du nouveau-né lui-même (1). Lydia Müller, psychologue suissespécialisée dans l'accompagnement des cancéreux luttant contre la mort, a traduit enallemand le livre de Gitta Malasz " Dialogues avec l'Ange" (2) relatant l'incroyablerencontre que Gitta, artiste décoratrice austro-hongroise et ses trois amis juifs, ont faiteavec leur "Ange" ou " maître intérieur " au moment de l'extermination des juifs en Hongrie.

Le témoignage de la vie de Gitta Malasz et en particulier de sa mort a confirmé à LydiaMüller le parallèle étonnant entre les étapes de la naissance décrits par B. Montaud etcelles de la mort. La naissance est décrite comme une descente de la Vie dans la matièreet la condition humaine, en devenant inconsciente de son origine. L'enfant quitte un grandAmour pour accomplir sa tâche dans le monde. Cette naissance est une grande etdouloureuse épreuve pour un enfant dont cependant la qualité de l'accueil et la perceptionde l'amour de ses parents peut atténuer les traumatismes. L'approche de la mort, reproduitles mêmes étapes que celles de la naissance, c'est une remontée vers le grand Amour quinous attend; c'est également une souvent longue et douloureuse épreuve car il s'agit dequitter ce corps auquel nous nous sommes identifiés, son petit "moi", de se présenter avecnotre tâche terrestre plus ou moins accomplie devant ce grand Amour qui met en lumièretoutes nos imperfections et manques.

Chaque étape de la mort peut être vécue de manière négative en s'opposant auprocessus, en s'accrochant au passé: c'est d'après Lydia Müller la "version traumatique",ou bien elle peut être vécue positivement en acceptant l'épreuve, en y adhérant et non ense résignant, c'est la "version transformée". Lydia Müller distingue à la naissance 3 étapesintra-utérines et 4 étapes extra-utérines et leur trouve des correspondances dans leprocessus du "mourir".

A. Les 7 étapes de la naissance.

1. La décision de naître.

C'est l'embryon "à terme" qui décide de "sortir" pour ne pas mourir étouffé : il se retourne,tête en bas, pour s'engager dans le long tunnel de la descente vers le col de l'utérus, etdéclenche les contractions qui vont l'y pousser inexorablement.

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2. La longue descente.

Par les contractions de plus en plus violentes le ventre de la mère l'oblige à avancer,douloureusement, pour lui comme pour elle-même. La mère peut faciliter sa tâche en serelaxant entre les contractions ou bien se crisper ce qui augmente les douleurs; lui peutse laisser faire ou bien résister: il apprend l'endurance et la persévérance.

3. Le blocage face au col de l'utérus pas suffisamment ouvert.

Le bébé est devant le dilemme: sauver sa vie en forçant le passage et en "sacrifiant" ceventre qui l'a nourri et porté, ou mourir étouffé. Et sa mère doit accepter de l'expulser enouvrant le col au maximum malgré la douleur.

4. La sortie et les premiers instants de vie extra-utérine.

Le nouveau-né est encore attaché à sa mère par le cordon ombilical et, en apnée, il jouitd'abord de sa délivrance. Puis l'air s'engouffrant dans ses poumons, la douleur le fait crier,la coupure ou le détachement du cordon lui fait découvrir la séparation de sa mère et sasolitude.

5. Découverte du monde extérieur.

Elle est plus ou moins douloureuse suivant l'accueil qu'il reçoit. D'après L. Müller aumoment de sa sortie, le bébé a encore la jouissance directe de "Grands Organes desSens" qui lui permettent de percevoir tout, au delà des apparences et il ressentparticulièrement tout contact "sans amour" et les sentiments imparfaits des personnes quil'entourent.

6. C'est l'étape où il retrouve sa mère et son amour même imparfait, et où, d'après L.Muller, il découvre la possibilité d'une vie intérieure.

7. Mai devant la souffrance intolérable due au décalage entre ce grand Amour fusionnelqu'il vient de quitter et sa situation dans ce monde, un écran salvateur s'installe et lecoupe du souvenir d'où il vient. Il perd ses facultés des "Grands Organes des Sens", ets'endort apaisé.

B. Les 7 étapes du "mourir"

1. La décision de mourir.

Elle est rarement consciente et volontaire (sauf en cas de suicide qui est une sorte d'auto-avortement) mais il y a des témoignages chez les saints ou chez les peuples proches de lanature. En fin de vie, "on" décide de mourir, la maladie ou l'accident va avoir une issuefatale, "on" le sait mais la personne et l'entourage ne veulent pas l'accepter, refusant lediagnostic ils ont peur d'en parler et cherchent désespérément un remède miracle . Ceuxqui ont terminé leur tâche sur terre et fait grandir leur "homme intérieur" sont prêts à quitterleurs petits amours terrestres pour le "grand Amour" qu'ils pressentent au-delà de cette vie.Cette décision de mourir consciente ou non enclenche les "contractions", le travail de lanouvelle naissance..

2. Le long couloir des pertes fonctionnelles du corps : révolte ou acceptation.

La personne perd, par étapes, avec des périodes de rémission, ses facultés corporelles etintellectuelles : mobilité, orientation, vue, audition, sensibilité, mémoire.…Le mondeextérieur se rétrécit pour attirer la conscience vers le monde intérieur. Il faut lâcher tousses avoirs, ses pouvoirs, ses identifications. Le patient est confronté à tous ses propresrefus, peurs, blocages, qu'il doit apprendre à dépasser. Il doit accepter sa dépendancegrandissante, la perte du contrôle de sa vie. Si non il sera ballotté entre espoirs de

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rémission, regrets du passé et peur du lendemain : seul l'instant présent doit être vécuintensément. Comme la mère, l'entourage peut se crisper contre cette évolution,s'illusionner et illusionner le malade, lui transmettant ses propres angoisses. Il faut aider lapersonne à profiter dans l'instant présent de ce qui lui reste de facultés en la choyant et endéveloppant sa vie intérieure. Se lamenter sur ce qu'elle a perdu et sur ses douleurs nesert à rien, il faut l'encourager à rendre grâce pour ce qu'elle a vécu et à l'humour sur sasituation présente. Cela demande de sa part beaucoup de courage, de persévérance etd'humilité. Cela suppose un long entraînement tout au long de sa vie pour "muscler" savolonté et acquérir cette humilité. Ce qui peut la motiver dans ses épreuves c'est cettelueur au bout du tunnel, la perspective d'en sortir par le haut, le grand Amour qui l'attend.

3. Les points de blocage : se résigner à perdre son corps ou le donner.La désintégration du corps peut devenir un enfer de douleurs qu'il faut atténuer au mieuxpar des calmants. Le "moi" s'accroche aux dernières fonctions corporelles ouintellectuelles, à une possibilité de s'exprimer, un contrôle du corps, à l'attachement à unepersonne: tout perdre, devenir "rien", c'est perdre son "moi". L'entourage aussi refuse sondépart. Seule la souffrance insupportable pousse à accepter de sacrifier son "moi" àtravers l'abandon de son corps, sa "mère nourricière". L'acharnement thérapeutique (quel'entourage doit refuser) ne peut que bloquer le passage. Chaque abandon, l'acceptationde chaque perte peut ouvrir plus le passage "intérieur" laissant percevoir la lumière quimontre le chemin vers la sortie. Le suicide ou l'euthanasie ne sont que des sorties desecours de désespoir, des morts "ratées" dont on ne connaît pas les conséquences. Seulle don de son corps de sa vie délivre. Sans mort il n'y a pas de résurrection !

4 à 7. Les étapes libérées du "moi" corporel.Pour ces étapes il faut se référer aux récits de ceux qui sont revenus d'une mort clinique etqui ont tous raconté les mêmes expériences (3). Cela commence par la fin des douleurs,une sensation de bien-être et de paix. Ils se trouvent hors de leur corps, planant au-dessus, voyant leur corps et les personnes qui s'affairent à le soigner et percevant leurssentiments.

Ceci correspond à l'étape 4 du "mourir". Le mourant est encore relié à son corps, mais"hors" de son corps, détaché du monde extérieur avec lequel il ne peut plus communiquermais dont, comme le nouveau-né à sa sortie du ventre, il perçoit et sent tout , leurs regrets,leurs peurs, leurs culpabilités, leur non-amour, leurs tensions le tirant vers le bas. Pourl'entourage il s'agit plutôt d'assister spirituellement le mourant et de l'accompagnerpersonnellement dans son ascension spirituelle.

Puis les mourants sont aspirés à grande vitesse dans un tunnel par une chaude lumière,rencontrant parfois leurs proches décédés précédemment. Le film de leur vie défile àgrande vitesse mais dans tous ses détails, avec le constat de sa terrible imperfection sousl'éclairage de la lumière de l'Amour immense qui les baigne. Certains ont accès à la visionde leur "Ange" ou de l'être de lumière qu'ils étaient destinés à être. Au de là, il y a unebarrière, ceux qui ont pu rapporter ces expériences n'ont pas franchi cet écran, ils"reviennent" dans leur corps car ils ont à terminer leur tâche terrestre, mais cetteexpérience les a transformés. Cette description correspond aux étapes 5 et 6 du"mourir", étapes qui sont intimement liées.

Dans ces étapes, il s'agit pour le mourant d'accepter son imperfection, la réalité de lapersonne qu'il a été, ses moindres actes de "non amour" face aux autres, ses erreurs. Iléprouve un besoin immense de pardon qu'il peut partager avec ceux qui sont à son chevetmême sans parler. Face à cela il expérimente l'Amour inconditionnel et miséricordieux quil'attend et il n'a aucune envie de revenir.

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La 7ème étape est le passage irréversible de "l'autre coté de l'écran", dans l'autre vie, horsdu temps et de l'espace, où se dévoile le face à face avec son "Ange" ou l'être de lumièrequi nous attend. La connaissance de cette nouvelle Vie, ne relève plus de l'observationmais de la foi religieuse qui nous révèle qu'elle est déjà au dedans de nous.

Alain , (le 19 mars 2002, fête de St. Joseph, patron de la "bonne mort")

La mort de Gytta Malasz

En 1943 à Budaliget, petit village de Hongrie, trois jeunes femmes et un homme, en quêted'essentiel quoique éloignés de toute pratique religieuse, ont fait une expérience spirituellebouleversante. Par la bouche de l'une d'elles, Hanna, pendant dix-sept mois, s'exprimera"une puissance de lumière ", un messager ou maître intérieure qu'on appellera plus tardleur "Ange ". Gitta sera la seule des quatre à survivre à la déportation et à la mort dans uncamp de concentration nazi car les autres étaient juifs. Gitta a eu pour mission de faireconnaître les dialogues avec leur Ange, qu'elle avait notés au jour le jour et elle les apubliés en France en 1976.

Gitta, fille d'officier autrichien, était une grande sportive, championne de natation, prochede la nature. Elle vivait avec sa famille à Budapest où elle était une décoratrice renommée.Elle s'était liée d'amitié avec Hanna, mariée à Joseph et à leur amie Lili, tous hongroisd'origine juive, mais non pratiquants. Hanna, un jour au cours de leurs entretiens habituelss'est écriée en toute lucidité : "Attention ce n'est plus moi qui parle !" et des messages deleurs "Anges" leur furent donnés régulièrement toutes les semaines, en réponse à leursquestions essentielles ( Voir (1) le livre "Les dialogues avec l'Ange" de Gitta Mallasz), lespréparant aux évènements tragiques qu'ils auront à vivre. D'abord déportés, ilsorganisèrent une usine de guerre nazi qui leur permirent de sauver beaucoup de juifsdéportés, puis à l'exception de Gitta ils furent envoyés en camp d'extermination. Gitta,n'étant pas juive y échappa, mais tomba sous le régime communiste. Elle put sauvermiraculeusement ses parents de la déportation et elle-même parvint à se réfugier enFrance grâce à un ami allemand qui lui procura un visa de sortie de Hongrie d'un an pourtravailler comme décoratrice. Séjournant à Paris, le seul moyen de pouvoir rester enFrance était pour elle de réaliser un mariage blanc.

Miraculeusement, un hongrois naturalisé français accepta ce mariage et ….2 mois aprèsrefusa le divorce et fut son époux attentionné et fidèle jusqu'à sa mort. Toute la vie de Gittafut consacrée à sa "tâche": la transmission des messages reçus, la traduction endifférentes langues des dialogues et leur diffusion ainsi qu'à la tenue de conférences à leursujet avec l'aide de Bernard Montau, créateur de l'école de spiritualité Art'as, dans leRhône, auprès de qui elle s'installa à la fin de sa vie.

Gitta ne se considérait pas comme "un nouveau spécimen zoologique de la spiritualité oude l'ésotérisme" et se défendait de faire école ou d'être pris pour quelqu'und'extraordinaire. Je l'ai rencontrée et photographiée lors d'une conférence qu'elle a donnéeà Gorze où elle m'a dédicacé son livre "Les dialogues avec l'Ange" par ces mots: "Lecouple est un sanctuaire"!

Gitta a mis le dialogue avec le divin au niveau d'un dialogue naturel avec son "Ange",d'une rencontre avec le meilleur de nous-mêmes, ouverte à tous. Elle considère que latâche de l'homme sur terre est de réaliser l'union consciente avec son "Ange", son "alter-ego" de lumière, ce que symbolise le chandelier à 7 branches (2). Pour rencontrer son

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"Ange", dialoguer avec lui il faut lui poser la question la plus vitale pour soi et aller au boutde chaque tâche aussi petite soit-elle, à chaque instant. Chacun doit transmettre auxautres ce qu'il a de plus précieux dans sa vie. Le vrai surnaturel consiste à vivre l'ordinairejusqu'à son comble.

Ce qui manque le plus aux hommes, dit Gitta, c'est leur dignité sacrée d'être humains, dese souvenir de leur "moitié de lumière" dont ils sont la "moitié de matière". Jésus-Christ,par sa mort et sa résurrection a créé les conditions de l'unification et montré la voie del'accomplissement du corps "matière-lumière". Nous devons tous devenir des Jésus dit-elle. Les pratiques spirituelles ont une énorme importance durant la vie, les petites mortsde nos refus dépassés, de nos épreuves vaincues sont une préparation à notre mort quiest le "résultat" de notre vie : "Ce n'est pas la mort qui est mauvaise, mais la tâche nonaccomplie" dit "l'Ange".

Ayant conscience d'avoir terminé sa tâche et sentant sa mort proche, Gitta demanda à sonami Bernard Montau de noter son comportement et chacune de ses paroles au cours des12 jours de son "mourir" (du 11 au 25 mai 199 ), c. à d. de ce qu'elle appelait le travail deson "accouchement à sa nouvelle vie". Lydia Muller dans le même livre a décrypté les 7étapes de sa mort et les comparé aux 7 étapes de la naissance d'un enfant (Voir ma note(3)). Mourir, c'est la grande épreuve où il s'agit d'accepter de couper le cordon ombilicalavec son corps et ses facultés, avec son petit égo et ses vanités, avec son amour de laterre et des siens, bref de "donner sa vie". Gitta a exigé de "vivre" sa mort hors de l'hôpitalqui vole la mort aux mourants, mais aussi aux vivants, car l'amour nécessaire à cetteaventure peut difficilement s'y accomplir. Gitta a dû vaincre son grand souci d'autonomie,ses petites préoccupations, sa pudeur. Elle a appris à se laisser faire, à se laisser aller à latendresse, à ne pas se plaindre de l'insupportable dépendance, ce qu'elle appelle l'épreuvedu "pipi –caca sacré". Son dépouillement, ses douleurs, son avilissement, elle a réussi àles accepter parce que "c'est dans le scénario", que cela a du sens, c'est programmé pourson plus grand bien, cela sert la tâche du "mourir". Ce qui facilite la tâche du mourant c'estle fait que l'entourage entre aussi dans ce scénario, dans une totale neutralité, sansprojeter ses propres angoisses et sans vouloir le retenir mais en l'entourant de beaucoupd'amour,.

Au moment du dernier lâcher-prise, du grand passage, Bernard a dû sortir de sa chambreet laisser Gitta seule pour que rien ne l'attache plus au monde et elle est partie transfiguréed'amour, pour sa réunion sacrée, son face à face avec son Ange.

Alain, avril 2002

(1) Bernard Beaumont, L'accompagnement de la naissance, Ed. Edit'As 1997

(2) Gitta Malasz, Dialogues avec l'Ange, Ed. Aubier 1976 et1990

(3) Raymond Moody : La vie après la vie ,Ed. Plafond 1997

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13. Le Linceul de Turin« Témoin de la Passion de Jésus le Christ - signe de sa résurrection ? »

(D’après le livre « Le Linceul du ressuscité » éd. du Jubilé,(2004) et les conférences de Dominique Daguet)

1. Le Linceul.

Le Linceul conservé dans la cathédrale de Turin depuis 1578 ( que j’ai vu lors del’ostension - exposition de 1978), faussement appelé « Suaire » est un drap de lin de4.34m sur 1.10m qui garde les traces du corps d’un homme supplicié et crucifié comme l’aété Jésus de Nazareth d’après les 4 évangiles. L’étoffe est du lin tissé grossièrement enchevron tel que cela se pratiquait chez les sémites au Moyen Orient (technique qui n’estplus en usage au moyen âge). A noter qu’en général les crucifiés étaient des esclaves oudes bandits dont les corps étaient jetés dans les fosses communes sans sépulture. Desspécialistes ont estimé d’après l’analyse des traces de sang que le corps a été déposéenviron 2h. 3O après la mort et qu’il n’y a séjourné que 33 à 40 heures. La parfaiteconservation du lin (absence de putréfaction) et des traces de sang de type AB peufréquent, est étonnante. Les taches de sang ont une couleur rouge et non brune due à laprésence d’une substance inhabituelle : la bilirubine qui, d’après le docteur Pierre Barbetest produit quand le corps subit des souffrances extrêmes et que la peau « sue du sang ».Le nombre important de pollens recueillis sur le linceul et analysés confirment l’ancienneté(certain sont issus de plantes qui ont disparues depuis 12 siècles), l’origine moyen-orientale et les pérégrinations du linceul. Toutes ces constatations sont compatibles avecl’hypothèse que le linceul date du 1er siècle, qu’il provient de Palestine et a enveloppé lecorps d’un crucifié comme le pratiquaient les israélites à l’époque.

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2.L’Histoire du Linceul.

Si le linceul est celui qui a enveloppé le corps de Jésus, il est hautement probable que lesapôtres et disciples, après avoir vu le linceul vide et posé effondré sur la pierre dusépulcre, preuve évidente pour l’apôtre Jean de sa résurrection, ont recueilli cetteprécieuse relique. Ils ont du soigneusement la cacher et l’emmener avec eux en secretdans leurs pérégrination pour fuir les persécutions des 1ers siècles. On en trouve la traceau VIe siècle à Edesse, en Turquie actuelle, dont le roi s’était converti au christianisme.D’après la tradition orthodoxe, le roi d'Edesse a été guéri par la vue du visage du Christimprimé sur un linge. L'icône orthodoxe dite du "mandylion" reproduit cette image "non faitede main d'homme". Or, le linceul, plié en 8 pouvait ne laisser apparaître que la sainte Facedont la trace était la plus lisible. Curieusement, c'est à cette époque que la représentationiconographique du Christ par les chrétiens changea et devint convergente avec le visagedu linceul (voir le livre de Paul Vignon : « le Saint suaire de Turin devant la science –1938 »). Par la suite, caché pour échapper aux guerres avec les musulmans, oubliée,miraculeusement retrouvée dans les murs d’Edesse, le linceul fut l’objet de tractationsavec l’empire byzantin qui finit par l’acquérir. Le linceul fait son entrée officielle le 15 août944 à Constantinople comme l’atteste une homélie de l’évêque Grégoire retrouvée. En1150 un miniaturiste en fit un dessin retrouvé récemment dont les détails permettent deprouver que le linceul de Turin est bien le même que celui vénéré à Constantinople à cetteépoque.

En 1204, les croisés en route vers Jérusalem s’emparèrent de Constantinople pour desraisons diverses et pillèrent la ville emportant entre autre beaucoup de reliques dont lacouronne d’épines du Christ pour laquelle Saint Louis fit édifier la Sainte chapelle à Pariset... aussi le Linceul pris par le chevalier franc-comtois Othon de la Roche, duc d’Athènes.Le recel des reliques volées étant devenu cause d’excommunication par le Pape, lapossession du linceul resta secrète et il est probable qu’il ait été récupéré par les Templierset emmené en France. En effet l’historien Michelet rapporte en 1307 que les Templiersadoraient une « idole » à forme d’Homme à 2 faces. Le linceul ne réapparut qu’en 1349 àLirey près de Troyes chez des descendants de Othon de la Roche, la famille de Charny.Celle-ci en 1357 devenue propriétaire du linceul quitta Lirey pour un lieu plus sûr, lechâteau de Montfort en Auxois (Côte d’Or). Revenu à Lirey le Linceul fut l’objet depèlerinages autorisés par le Pape qui accorde des « indulgences » aux pèlerins. Puis il futconfié par la famille de Charny aux chanoines de la collégiale St. Hyppolite de Besançonqui le gardèrent 34 ans. Mais en 1459 Marguerite de Charny le remit à son ami le duc deSavoie, homme de confiance et de grande foi. A partir de cette date le linceul a été vénéréà Chambéry dans ce qui fut appelé « la chapelle du St. Suaire » du château des ducs. En1532, il échappa miraculeusement à un incendie qui laissa des traces très visibles sur ledrap. En 1578 pour plus de sécurité, le duc donna le linceul à l’évêque de Turin, le futureSt. Charles Borromée. A Turin les ostensions (expositions publiques pour sa vénération)furent plus ou moins fréquentes suivant les époques; celle de 1898 permit au photographePia de prendre sa fameuse photo. En 1998, eut lieu une analyse par le carbone 14 defragments du Linceul qui provoquèrent un coup de théâtre en prétendant que le linceuldatait au mieux du 14ème siècle !

3. La « Photographie » du corps en négatif et en recto-verso .

Le Linceul garde la trace en négatif du corps qu’il a enveloppé. En 1898 le photographeitalien : Secondo Pia, prend un cliché du Linceul et a la surprise de voir dans le bain durévélateur apparaître une image positive extraordinairement évocatrice, en particulier en cequi concerne le visage. Depuis d’innombrables savants et chercheurs ont analysé le

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linceul, ses traces et son image pour en comprendre l’origine et comment elle s’est formée.Aucune explication n’a résisté à la critique scientifique et toutes les hypothèses defalsification se sont avérées fausses : ce n’est ni une peinture, ni une brûlure, ni unephotographie, ni une empreinte naturelle, ni une réaction chimique.

Les chercheurs de la NASA en ont tiré une image tridimensionnelle numériséeextrêmement précise. En fait l’image apparaît comme une « projection orthogonale » ducorps, par dessus et par dessous, sur le drap, comme si celui-ci était tendu au-dessus eten-dessous du corps, alors que le linceul entourait le corps : il n’y a pas d’image « vue decoté ».

4. La contestable datation au carbone 14.

En 1988 fut réalisée sur des échantillons prélevés aux bords du linceul, une datation par leradiocarbone 14. Elle conclue que le linceul datait du moyen âge et qu’il ne pouvait doncn’être qu’un faux. Tous les autres arguments en faveur de l’ancienneté du linge furentbalayés sans scrupule. Or la non fiabilité scientifique de ces analyses a été prouvée lors du3ème congrès scientifique international de Turin en 1998 (voir le livre de madame VonOosterwyck, docteur es-sciences « le radiocarbone face au linceul de Turin, journal d’unerecherche » - éd. Guibert). Cette datation scientifiquement contestable vu son manque derigueur, le parti-pris des commanditaires, les contradictions dans les résultats annoncés,est infirmée par une multitude de constatations scientifiques et historiques convergentes :type de tissage, analyse des pollens, témoignages historiques écrits de personnages ayantvu le linceul ou d’évènements relatés, datation de pièces de monnaie posées sur lespaupières selon la coutume juive et ayant laissé une trace, traces d’inscriptions latines etgrecques autour du visage, notamment le mot Nazarenos en grec et surtout la coïncidencedes traces de blessures avec celles évoqués dans les évangiles.

5 . Le linceul témoin de la passion de Jésus-Christ?

Le linceul porte la trace d’une centaine d’impacts de flagellation avec un instrument dutype du « flagellum » romain à 2 lanières terminées par de boules de plomb, ainsi que desblessures par pointes autour de la tête(couronne d’épines ?). Sur le flanc droit il y a la traced’un coup de lance de type romain (coup de lance du centurion). Des traces d’ecchymosesapparaissent au niveau des genoux, et du nez (Jésus est tombé 3 fois) et dans le dos oùdevait reposer un bois de la croix que les suppliciés portaient. Les traces de clous sont trèsnettes dans les poignets au seul endroit assez résistant pour supporter le poids d’un corpset dans les 2 pieds superposés. Or la fixation à la croix par des clous était exceptionnellecar elle abrégeait le supplice en empêchant de se soulever pour respirer. Habituellementles crucifiés mouraient de soif et d’étouffement au bout de plusieurs jours et on cassaitleurs jambes pour s’assurer qu’ils ne peuvent plus respirer et sont donc morts. Ceci qui n’apas été fait dans le cas de Jésus dont le cœur a été transpercé pour vérifier sa mort. Uneabsence de traces sur le sommet de la tête et dans la nuque laisse supposer la présenced’une « mentonnière » ou « serre- tête » qui accréditerait l’authenticité de « la coiffe deCahors » vénérée comme relique dans la cathédrale St. Étienne et où figurent égalementdes traces de sang (d’après Robert Badinet « Le témoin secret de la résurrection » Ed.J.C. Godefroy)

Les traces de sang montrent encore que le corps n’a pas été lavé comme il est decoutume en Israël, mais qu’il a été enveloppé à la hâte comme il est précisé aussi dans lesévangiles car le début du shabbat (vendredi soir) approchait et les saintes femmes sont

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retournées au tombeau le lendemain du shabbat pour faire la toilette du corps etl’embaumer.

Ainsi toutes les caractéristiques « lues » sur le linceul sont conformes au récit évangélique.Des calculs de probabilités basés sur des chances estimées de coïncidences entre d'unepart les constatations tirées du linceul et d'autre part, les données des évangiles et lesconnaissances concernant l’époque et la région, montrent qu’il y a 1 chance sur 200milliards pour que l’homme du linceul ne soit pas Jésus. Aussi les membres du symposiumscientifique international de Rome en 1993 ont-ils conclu par analyse épistémologique, àl’authenticité du Linceul de Turin et à l’identité de l’homme dont il garde la trace avec Jésusde Nazareth. Le linceul peut donc être considéré par les croyants chrétiens comme témoin,avec un réalisme bouleversant, de la passion de Jésus-Christ.

De l'affirmation que Jésus-Christ est totalement homme donc capable de souffrir et mourirpar amour pour les autres, et pleinement Dieu, les chrétiens déduisent que par sa passion« infinie » c.à.d. sans fin à travers la souffrance de tous les hommes auxquels il s'estidentifié, Jésus a donné un sens à toute souffrance, qu’il a porté toute la souffrance del’humanité et l'a sauvé du mal. Les chrétiens croient que Jésus-Christ est ressuscité et quepar sa résurrection il a vaincu le mal et la mort et démontré que l’amour et la Vie peuventvaincre le mal et la mort car l’homme est destiné à une autre Vie, la Vie divine qu’il appellele « royaume de Dieu ».

6. Le Linceul signe de la résurrection de Jésus-Christ (et non pas preuve)

La disparition du corps de Jésus-Christ est longuement évoquée dans les évangiles et lapremière hypothèse évoquée par les apôtres est que le corps a été volé. Or il était enfermédans un caveau fermé par une lourde meule de pierre et gardé par des soldats. Ce n’estqu’après avoir vu le Christ vivant, touché son corps, mangé avec lui, que les apôtres ontcru à sa résurrection pourtant annoncée plusieurs fois par Jésus. Les « apparitions » deJésus rapportées dans les évangiles le montrent avec une apparence corporellesemblable et identifiable notamment grâce aux traces de son supplice, mais affranchie descontraintes de la matière, de l’espace et du temps tout en pouvant les réintégrer à son gré.

Face à l’impossibilité d’expliquer la formation de l’image négative du corps et sescaractéristiques, sans être des preuves, un certain nombre d’indices accréditentl’hypothèse « incroyable » de la résurrection qui fonde la foi chrétienne :

- la conservation exceptionnelle du linceul depuis 2000 ans et son parcoursétonnant pour nous parvenir,

- la disparition du corps sans explications,- l’impossibilité que le corps ait été retiré du linceul « normalement », vu l’absence

de traces d’arrachement de l’étoffe collée aux plaies et de putréfaction du linceul,- le caractère tridimensionnel de l’image est inexplicable et supposerait paraît-il,

l’action de la lumières sur un objet situé à l’infini,- l’absence de déformation de l’image en fonction de la distance du linge au corps et

absence d’image latérale du corps que le linceul a cependant du toucher. L’imagecorrespond à une « projection orthogonale » sur une toile plane, par une lumière de typelaser uni directionnelle,

- l’analyse du sang montre qu’il s’agit de sang d’un mort de type AB alors que lesrécits des évangiles parlent d’un homme vivant mais échappant aux contraintesbiologiques.

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D’après les évangiles le linceul a été découvert « non défait » (ce qui a convaincu l’apôtreJean de la résurrection de Jésus !) comme si le corps était « passé à travers » le linge dela même manière qu'il a traversé les murs et les portes quand il est apparu aux apôtresd'après les évangiles. Cela fait penser à une sorte de « dématérialisation » instantanéesous l’effet d’une décharge électrique de type coup de foudre. En effet l’explicationscientifique la plus plausible du phénomène est celle de type « effet Kirlian » (tracephotographique de l’énergie vitale des corps et matières vivantes) capable d’impressionnerle lin sous l’effet d’un éclair de foudre de quelques millionièmes de secondes au momentde la dématérialisation du corps lors de son retour à « l’état divin » de « Celui qui estLumière né de la Lumière » selon St. Jean.

Donc, tout en laissant à chacun la liberté de croire à la résurrection deJésus-Christ, pour le croyant, le linceul est un signe "en négatif" de sarésurrection qui reste le mystère entre « il n’est plus là » et « il estvivant ». Le linceul laisse chacun devant cette question fondamentale etdéterminante posée par Jésus à ses apôtres : « et vous, qui dites-vousque je suis ? ». Cet homme était-il un pauvre supplicié comme il y en aeu tant dans l’Histoire ou était-il cet Homme-Dieu toujours vivant,capable par sa passion dont le linceul garde la trace, de sauverl’humanité et chacun du mal et de le faire renaître à la Vie ?

Alain Chenal, août 2004

Pour plus d’éléments et d’illustrations voir l’enquête récente de « Ligthinthedark » sur : https://www.linceulturin.net/lenquete/qui démontre 10 concordances entre Jésus et le linceul de Turin :

1. Un homme de type sémite d’une trentaine d’années 2. Un homme frappé au visage et dont la barbe a été arrachée pour blasphème 3. Un homme flagellé par des romains 4. Un homme qui a été couronné d’épines 5. Un homme crucifié en plus d’avoir été flagellé 6. Un crucifié dont on n’a pas brisé les jambes 7. Un homme qui a reçu un coup de lance romaine post-mortem sur le côté droit 8. Un homme qui a reçu de la myrrhe sans pour autant être lavé de son sang 9. Un homme déposé dans un linceul de grand prix du 1er siècle10.Un homme qui n’est pas resté plus de 40 heures dans le linceul

11.Statistiquement, tout converge à ce que l’homme du linceul soit bien Jésus de Nazareth !

Alain 2020

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14. Paroles de Rabhi.

Livres de Pierre Rabhi : "Du Sahara aux Cévennes" – Paroles de terre"- "Le recours à la terre"

Article synthétique dans la revue Prier de mars 2003

Biographie : Pierre Rabhi, fils d'un forgeron du sud algérien a été adopté à l'âge de5 ans par un couple français et élevé en France. D'abord ouvrier dans une usineparisienne, il s'installe en 1961 avec sa femme Michèle en Ardèche et redonne vie à unepetite exploitation agricole. Il y démontre que l'agriculture biologique est la solution pourredonner vie aux exploitations et une alternative à la désertification et à la famine . Iltransmet cette expérience en France ( Nature et Progrès de Côte d'Or l'avait fait venir àDijon pour une conférence et nous sommes allés visiter son exploitation en Ardèche) et enAfrique où il a créé des centres de formation à l'agriculture biologique.

La revue "Prier" a recueilli de manière synthétique ses "Paroles de sage" résumées ci-dessous.

Notre civilisation technico-scientifique est basée sur le mythe d'une croissanceillimitée alors que les ressources de notre planète sont limitées. L'idéologie planétaire quiérige l'insatiabilité et l'avidité de biens matériels en système économique est absurde etincompatible avec la réalité. Si tous les chinois exigent une voiture, si toutes les réservesde pétrole sont utilisées, la terre deviendra invivable et la nature réagira sans doute pardes catastrophes climatiques sans précédents.

L'unique solution est de changer de logique : il y a d'autres richesses que le PNB et la richesse monétaire et matérielle. Pour les découvrir il faut partir de la conscience et de la compassion. Notre intelligence n'est pas faite pour dominer mais pour aimer non seulement le prochain mais toutes les créatures. Cela suppose de retrouver une dimension spirituelle où toute chose apparaît comme sacréeparce qu'elle rend gloire au mystère de la création. Toutes les religions ont failli quelque part, elles n'ont pas su empêcher l'orgueil des êtres humains de s'affranchir de la Nature et de Dieu dans un matérialisme prométhéen. Nous exerçons une cruauté effrayante sur la nature (élevages industriels!).Il faut se sentir "relié", regarder les bêtes avec gratitude pour ce qu'elles nous donnent, nous émerveiller de la noblesse d'un arbre séculaire. Trop de chrétiens sont encore insensibles aux valeursde la nature, ils ont vis à vis d'elle une attitude de propriétaire dominateur, François d'Assises n'a pasété assez entendu. L'aboutissement de cette logique ce sont les OGM et le clonage. Tout est miracle si l'on s'ouvre à cette intelligence universelle que d'aucuns nomment Dieu et qui insuffle vie à toute chose. Un grain de blé semé peut donner plus de 1500 nouveaux grains. Si l'Ethiopie était convenablement cultivée selon la méthode agro-biologique testée avec succès sur des terres arides, elle pourrait nourrir toute l'Afrique .

La société ne changera pas si l'on ne change pas l'homme : il faut impérativement repenser l'éducation des enfants. Au lieu de les élever "hors sol", il faut les reconnecter à la nature et les rendre conscients de son aspect sacré. Pourquoi le catéchisme n'enseignerait-il pas en préambule la

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beauté de la création et son mystère ? L'environnement naturel est la matrice de l'homme et son épanouissement . La rupture avec cet environnement est la source de tous les maux. D'un coté on a une société pathogène qui fragilise les individus, les précarise et de l'autre des brigades d'acteurs sociaux qui se portent à leur secours. Il y a une urgence à donner aux jeunes une vision d'autrui basée non sur l'esprit de compétition mais sur la solidarité et la relation. Notre système éducatif met trop l'accent sur l'intellect au lieu de valoriser le travail manuel. Il faut éduquer les enfants à refuser l'avidité comme mode d'être.

Tout ce que je possède de superflu, c'est au détriment de quelqu'un. Limiter sa consommation d'informations, manger sans excès, refuser la religion du travail pour dégager du temps libre pour soi-même et établir avec les autres des relations solidaires, permet de fuir la dispersion et d'entrer plus avant dans le mystère de la vie.

Alain, mars 2003

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15. Le cantique des créatures de St François d'Assises

par Éloi Leclerc D.deB. 1990

Sous le couvert de grandes images cosmiques fraternellementaccueillies, l'âme effectue une plongée dans son archaïsme, sesforces sauvages, ses profondeurs inconscientes, les forces obscuresdu désir, de l’Éros. Par ce chemin de grande humilité, de présencefraternelle elle en fait le chemin de son ascension spirituelle dans lalouange. Il y a dans l'homme une volonté de se posséder soi-mêmequi va jusqu'à vouloir être comme Dieu, vieux rêve de l'homme. C'est-pourquoi dit St François, il faut s'appliquer à l'humilité en tout, ne passe glorifier, s'enorgueillir intérieurement des bonnes paroles, desbonnes œuvres que Dieu fait en nous ou par nous. Le mal de lavolonté propre, de la volonté possessive se dépiste autrouble,l'irritation,l'impatience, l'agressivité que l'homme manifestedans les contrariétés.

Le soleil est l'image à la fois de Dieu et du Moi profond, le « divin soleil au centre denous » (Ste Thérèse d'Avila), l'être total qui aspire à naître en nous, le lieu où se manifestela gloire de Dieu. « J'explore ma propre sacralité en déchiffrant celle du monde (PaulRicoeur). Le consentement profond à la transcendance de Dieu commande tout lecantique du soleil.

La lune et les étoiles : la nuit est le symbole des profondeurs inconsciente et nourricières,symbole féminin et maternel. Chez l'homme l'évolution spirituelle passe par l'expériencevécue de l'Anima par la reconnaissance en lui du principe féminin.

Le vent et l'eau. Le vent symbole du Souffle Créateur, force vivifiante mais aussiterrifiante. Uni à l'eau, le vent est amené à la féconder, est signe d'une nouvelle naissance(naître d'eau et d'esprit). L'eau peut être simple reflet narcissique de notre moi et stérile ;ventilée et agitée comme l'eau de la piscine de Siloé, elle est vivifiante. L'eau est présence féminine, serviable, bienfaisante en même temps que réservée etsecrète, pure. L'eau précieuse est une eau vive qui jaillit des profondeurs inviolées, d'unesource cachée, sacrée.Elle symbolise le féminin de l'être. L'homme qui renonce à sa « sagesse » et à la volontéde domination est celui qui consent à reconnaître cette part non rationnelle de son être quesymbolise « sœur l'eau très utile et humble, précieuse et chaste ». Un tel homme se voitmystérieusement uni à l'Esprit de Dieu et de cette union résulte une nouvelle naissance.

Frère feu. Le feu, « beau, joyeux, indomptable et fort qui illumine la nuit est inscrit dans le psychismede l'homme, dans l'ardeur de son désir. Symbole de la libido, il exprime la puissanceardente de la vie depuis la possession la plus archaïque jusqu'à la plus grande actionspirituelle. Il nous plonge dans l'archaïsme interne et dans celui de l'humanité, celui del'inconscient collectif. La célébration fraternelle et religieuse du feu rejoint la préhistoire del'humanité.Sœur notre mère la terre. La terre est nourricière, originelle. La caverne, la grotte sontsymbole maternel, lieu de naissance et de résurrection, mais aussi lieu d'initiation.

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Les grandes images cosmiques expriment non seulement une communion aux élémentseux-mêmes, mais encore une communion de l’âme avec sa propre archéologie et celle del'humanité entière. L'homme revit les expériences affectives premières de l'humanité,découvre la puissance de libération des grands symboles cosmiques et de réconciliationde l'âme avec son archéologie et celle de l'humanité.La communion franciscaine à lanature, par un profond dépouillement de soi est une véritable communion avec sesorigines obscures. « Dieu nous attend là ou sont nos racines ».

La férocité « rationnelle » avec laquelle l'homme moderne traite la nature se retournecontre lui et se retrouve dans ses rapports avec ses semblables. Elle lui interdit toutecommunion profonde et aussi tout accès à ses propres profondeurs Il ne peut y avoir pourlui de réconciliation vraie et totale avec soi et ses semblables sans une fraternisation avecla nature elle-même.

Alain,

Pâques 2016 en écho à l'encyclique « Laudato 'Si » du Pape François

Cantique des créatures

Très haut tout-puissant, bon Seigneur,à toi sont les louanges, la gloire et l’honneur, et toute bénédiction.À toi seul, Très-haut, ils conviennentEt nul homme n’est digne de te mentionner.

Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tescréatures,spécialement, monsieur frère Soleil,lequel est le jour, et par lui tu nous illumines.et il est beau et rayonnant avec grande splendeur,de toi, Très-Haut, il porte la signification.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Lune et les étoiles,dans le ciel tu les as formées, claires, précieuses et belles.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par frère Vent,et par l’air et le nuage et le ciel serein et touttemps,par lesquels à tes créatures tu donnes soutien.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Eau,laquelle est très utile et humble, et précieuse et chaste.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par frère feupar lequel tu illumines dans la nuit,et il est beau et joyeux et robuste et fort.

Très haut tout-puissant, bon Seigneur,à toi sont les louanges, la gloire et l’honneur, et toute bénédiction.Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mère Terre,laquelle nous soutient et nous gouverne,et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe.

Loué sois-tu, mon Seigneur,par ceux qui pardonnent pour ton amouret supportent maladies et tribulations.Heureux ceux qui les supporteront en paix,car par toi, Très-Haut, ils seront couronnés.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle,à laquelle nul homme vivant ne peut échapper.Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels.Heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés,car la seconde mort ne leur fera pas mal.

Louez et bénissez mon Seigneur,et rendez-lui grâce et servez-le avec grandehumilité.

Voir l’icône p.53 et sur « iconesalain.free.fr »

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16. La puissance de la joie de Frédéric Lenoir (Ed. Fayard 2015)

Résumé : Plus intense et plus profond que le plaisir, plus concrète que lebonheur, la joie est la manifestation de notre puissance vitale, unevoie de l'accomplissement de soi, une voie de libération et d'amour,aux antipodes du bonheur factice proposé par notre culturenarcissique et consumériste. Elle est différente des sagesses quivisent à l'absence de souffrance et de trouble. La joie est unesagesse fondée sur le consentement total à la Vie, sur les pasdes philosophes Spinoza, Nietzsche,Bergson, Lao-Tseu et…. Jésus !

Plaisir, bonheur, joieLe plaisir ne dure pas, doit être continuellement stimulé et peut devenir néfaste (alcool,addictions). Le bonheur est entretenu par des plaisirs modérés et choisis avecdiscernement. Trop dépendant de causes extérieures pour être durables , il se construitpar un travail sur soi.La joie est une émotion ou un sentiment, une expérience à la fois mentale et physiqueintense en réaction à un événement extérieur, une exultation communicative.

Les Philosophes de la JoieLes Philosophes de la Joie

Spinoza (17Spinoza (17 eses ) ) Précurseur de la pensée des «Précurseur de la pensée des « LumièresLumières », il identifie Dieu avec la Nature. Tout organisme», il identifie Dieu avec la Nature. Tout organismes'efforce non seulement à survivre mais à accroître sa puissance vitale, à passer à unes'efforce non seulement à survivre mais à accroître sa puissance vitale, à passer à uneplus grande perfection.plus grande perfection.Quand nous réussissons cet effort, cela nous met en joie, quand nous échouons, celaQuand nous réussissons cet effort, cela nous met en joie, quand nous échouons, celanous rend triste (voir dans le sport). Par identification à une nation, une vedette, un leader,nous rend triste (voir dans le sport). Par identification à une nation, une vedette, un leader,on le devient, d'où les joies collectives intenses (olympiades, chanteur, orchestre, joie aussion le devient, d'où les joies collectives intenses (olympiades, chanteur, orchestre, joie aussiintense que passagère et qui peut virer rapidement à la tristesse et à l'aliénation.intense que passagère et qui peut virer rapidement à la tristesse et à l'aliénation.Spinoza appelle béatitude la joie permanente indépendante des conditions extérieures, laSpinoza appelle béatitude la joie permanente indépendante des conditions extérieures, lajoie libre. joie libre.

Friedrich Nietzsche (19es.)Friedrich Nietzsche (19es.) Féroce critique des religions aliénantes, religions de la tristesse, répressives dont il prendFéroce critique des religions aliénantes, religions de la tristesse, répressives dont il prendle contre-pied. Il faut cultiver tout ce qui augmente notre force vitale et donne la joie. Il fautle contre-pied. Il faut cultiver tout ce qui augmente notre force vitale et donne la joie. Il fautdire un oui inconditionnel à tout ce qui fait la vie, y compris dans sa part négative etdire un oui inconditionnel à tout ce qui fait la vie, y compris dans sa part négative etdouloureuse, aimer tout ce qui nous arrive et pas seulement le subir. Nietzsche invite àdouloureuse, aimer tout ce qui nous arrive et pas seulement le subir. Nietzsche invite àfaire de sa vie une œuvre d'art car l'art est une expérience privilégiée de la joie.faire de sa vie une œuvre d'art car l'art est une expérience privilégiée de la joie.

Henri Bergson (mort en 1941)Henri Bergson (mort en 1941) La joie est le signe précis que notre objectif est atteint. La tristesse que nous avons raté La joie est le signe précis que notre objectif est atteint. La tristesse que nous avons raténotre but (sen du mot péché en hébreux). Le plaisir n'est qu'un artifice imaginé par lanotre but (sen du mot péché en hébreux). Le plaisir n'est qu'un artifice imaginé par lanature pour obtenir de l'être vivant la conservation et le perfectionnement de la vie.nature pour obtenir de l'être vivant la conservation et le perfectionnement de la vie.

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Laisser fleurir la joieLaisser fleurir la joie

Le Dalaï-lama Lama a ditLe Dalaï-lama Lama a dit : «: « la joie est une puissance, cultivez-lala joie est une puissance, cultivez-la ». Pour la cultiver il». Pour la cultiver ilexiste des attitudes, des manières d'êtreexiste des attitudes, des manières d'être : : - - l'attentionl'attention : : regarder, écouter, toucher, sentir, goûter dans l'ici et le maintenant, habiterregarder, écouter, toucher, sentir, goûter dans l'ici et le maintenant, habiterson corps (sophrologie). Consentir même aux émotions négatives sans s'y identifier.son corps (sophrologie). Consentir même aux émotions négatives sans s'y identifier.

- la présence- la présence : : ce qui fait la qualité de la vie ce n'est pas la quantité de choses que nousce qui fait la qualité de la vie ce n'est pas la quantité de choses que nousavons accomplie mais la qualité de présence qu'on aura placé dans chacune de nosavons accomplie mais la qualité de présence qu'on aura placé dans chacune de nosactions ( Mère Thérésa dira, la qualité d'amour) Ex. Prendre vite des photos au lieu deactions ( Mère Thérésa dira, la qualité d'amour) Ex. Prendre vite des photos au lieu deregarder, contempler, goûter un paysage. Regarder l'autre, lui être présent, lui tenir laregarder, contempler, goûter un paysage. Regarder l'autre, lui être présent, lui tenir lamain, le caresser, lui parler avec les yeux.main, le caresser, lui parler avec les yeux.

- - la méditationla méditation : elle est simple: elle est simple : s’asseoir correctement dans un lieu et à un moment où on: s’asseoir correctement dans un lieu et à un moment où onne sera pas dérangé, bien respirer avec le ventre,faire silence intérieurement, ne pasne sera pas dérangé, bien respirer avec le ventre,faire silence intérieurement, ne pasréfléchir ni rêver, observer ce qui se passe, être attentif à soi et au monde extérieur =réfléchir ni rêver, observer ce qui se passe, être attentif à soi et au monde extérieur =méditation laïque de «méditation laïque de « pleine consciencepleine conscience » ou plutôt de pleine attention.Des joies» ou plutôt de pleine attention.Des joiesprofondes sans cause peuvent advenir.profondes sans cause peuvent advenir.

- la confiance et l'ouverture du cœur- la confiance et l'ouverture du cœur :: La confiance inconditionnelle dans la vie comme La confiance inconditionnelle dans la vie commecelle des enfants. Surmonter ses peurs, soigner ses blessures de l'enfance pour retrouvercelle des enfants. Surmonter ses peurs, soigner ses blessures de l'enfance pour retrouvercette confiance dans la vie qui permet d'avancer, de grandir. Jésus a ditcette confiance dans la vie qui permet d'avancer, de grandir. Jésus a dit : si vous ne: si vous neressemblez pas à ces petits enfants vous ne pouvez pas accéder au royaume de Dieu (deressemblez pas à ces petits enfants vous ne pouvez pas accéder au royaume de Dieu (dela joie)la joie) ».».

- - la bienveillancela bienveillance : : vouloir le bien de l'autre. Les statues du bouddhisme montrent toujoursvouloir le bien de l'autre. Les statues du bouddhisme montrent toujoursdes visages de joie, de bienveillance. Se réjouir du bonheur de l'autre, être tolérant au lieudes visages de joie, de bienveillance. Se réjouir du bonheur de l'autre, être tolérant au lieude le jalouser, de le critiquer, d'avoir de la rancune, est un chemin de joiede le jalouser, de le critiquer, d'avoir de la rancune, est un chemin de joie ..

-- la gratuité la gratuité :: sortir de la dimension utilitaire pour s'ouvrir à l'inattendu, être disponible à ce sortir de la dimension utilitaire pour s'ouvrir à l'inattendu, être disponible à cequi n'est pas rentable, à perdre son temps.qui n'est pas rentable, à perdre son temps.

- - la gratitudela gratitude : : remercier, rendre grâce en chaque début et fin de journée pour la vie donné,remercier, rendre grâce en chaque début et fin de journée pour la vie donné,la santé, la famille, le travail, car naturellement notre mémoire retient davantage le négatifla santé, la famille, le travail, car naturellement notre mémoire retient davantage le négatifque le positif. Transmettre ce que l'on a reçu.que le positif. Transmettre ce que l'on a reçu.

- - la persévérance dans l'effortla persévérance dans l'effort: les grandes joies (artistiques et sportives notamment) sont: les grandes joies (artistiques et sportives notamment) sonttoujours le fruit d'un effort persévérant.toujours le fruit d'un effort persévérant.

- lâcher- lâcher prise et consentement prise et consentement :: accepter les événements, les situations qu'on ne peut pas accepter les événements, les situations qu'on ne peut paschanger, prendre de la distance, consentir à la vie en particulier dans les moments dechanger, prendre de la distance, consentir à la vie en particulier dans les moments decontrariété, les malheurs, comme dans les broutilles du quotidien.contrariété, les malheurs, comme dans les broutilles du quotidien.

- - la jouissance du corpsla jouissance du corps : : être présent à son corpsêtre présent à son corps, f, fixer son attention dans la marche, laixer son attention dans la marche, lanage, la danse, l'amour. Sentir tout son corps et l'aimer.nage, la danse, l'amour. Sentir tout son corps et l'aimer.

Devenir soiDevenir soi

- L'individuation ou libération ou déliaison, c'est reconnaître ce qui en nous n'est pas nous- L'individuation ou libération ou déliaison, c'est reconnaître ce qui en nous n'est pas nousmais imposé par l'extérieur, l'éducation, la culture, les croyances. C'est connaître nosmais imposé par l'extérieur, l'éducation, la culture, les croyances. C'est connaître nos

véritables besoins de notre nature profonde. véritables besoins de notre nature profonde.

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- «- « connais-toi toi-mêmeconnais-toi toi-même » en observant ce qui te mets en joie, ce qui te rends triste» en observant ce qui te mets en joie, ce qui te rends triste(Spinoza). Le besoin de reconnaissance et d'être aimé non satisfait entraîne des attitudes(Spinoza). Le besoin de reconnaissance et d'être aimé non satisfait entraîne des attitudesaliénantes pouvant nécessiter un travail thérapeutique pour prendre de la distance avecaliénantes pouvant nécessiter un travail thérapeutique pour prendre de la distance avecsoi-même, s'affranchir du regard des autres, de leurs critiques, provocations, comme desoi-même, s'affranchir du regard des autres, de leurs critiques, provocations, comme deleurs louanges.leurs louanges.- Le chemin de libération selon Spinoza consiste à nous affranchir de nos tyrans intérieurs- Le chemin de libération selon Spinoza consiste à nous affranchir de nos tyrans intérieurset extérieurs, à réorienter nos désirs vers des objets, des directions qui augmentent notreet extérieurs, à réorienter nos désirs vers des objets, des directions qui augmentent notrepuissance vitale, qui nous élève, nous fait grandir pour passer de la tristesse à des joiespuissance vitale, qui nous élève, nous fait grandir pour passer de la tristesse à des joiespassives ou actives.passives ou actives.- Jésus maître du désir- Jésus maître du désir ::Jésus a mis en pratique la spiritualité de l'amour. Il demande de ne plus pécher, c.-à-d. auJésus a mis en pratique la spiritualité de l'amour. Il demande de ne plus pécher, c.-à-d. ausens hébreux du terme, de désirer viser juste, ne pas rater la cible, de se convertir, sesens hébreux du terme, de désirer viser juste, ne pas rater la cible, de se convertir, seretourner pour grandir, avoir foi. L'exemple de Zachée qui désir voir et rencontrer Jésusretourner pour grandir, avoir foi. L'exemple de Zachée qui désir voir et rencontrer Jésus etetJésus,ne juges pas ce voleur mais s'invite chez-lui, provoque sa conversion et lui donne laJésus,ne juges pas ce voleur mais s'invite chez-lui, provoque sa conversion et lui donne lajoie. joie. (- Voir aussi mon icône ci-jointe de la visitation de Marie à Élisabeth (- Voir aussi mon icône ci-jointe de la visitation de Marie à Élisabeth : elles ont: elles ontaccepté la Vie en elles et exultent de joie alors que Zacharie est replié sur lui et triste car ilaccepté la Vie en elles et exultent de joie alors que Zacharie est replié sur lui et triste car ilrefusé de croire à la conception de son fils.)refusé de croire à la conception de son fils.)- de la liberté intérieure à la paix mondiale:Gandhi- de la liberté intérieure à la paix mondiale:Gandhi : c'est en changeant soi-même qu'on: c'est en changeant soi-même qu'onchange le mondechange le monde » La liberté c'est autonomie qui permet d'être utile et d'aimer de manière» La liberté c'est autonomie qui permet d'être utile et d'aimer de manièrejuste.juste.

S'accorder au monde ou la reliaisonS'accorder au monde ou la reliaison

- Créer des liens justes pour faire œuvre commune par l'amitié (philaé). L'amour conjugal- Créer des liens justes pour faire œuvre commune par l'amitié (philaé). L'amour conjugalne doit pas être conditionnelne doit pas être conditionnel : je t'aime à condition que... tu me sois utile, que tu sois riche,: je t'aime à condition que... tu me sois utile, que tu sois riche,que tu penses et agisse comme moi. L'amour conditionnel bascule dans le sacrifice, laque tu penses et agisse comme moi. L'amour conditionnel bascule dans le sacrifice, latristesse.tristesse.

- L'amour passion, fusionnel est éphémère et peut se transformer en haine. Il doit se- L'amour passion, fusionnel est éphémère et peut se transformer en haine. Il doit setransformer en «transformer en « philaéphilaé », amitié vraie, amour à cultiver. La présence de l'autre éveille alors», amitié vraie, amour à cultiver. La présence de l'autre éveille alorsla joie, permet de trouver sa joie dans celle de l'autre, dans l'encouragement à ce qu'il soitla joie, permet de trouver sa joie dans celle de l'autre, dans l'encouragement à ce qu'il soitpleinement lui-même. Aimer ce n'est pas posséder l'autre mais le laisser respirer et fairepleinement lui-même. Aimer ce n'est pas posséder l'autre mais le laisser respirer et faireavancer.Alain sept. 2016avancer.Alain sept. 2016

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Note annexeNote annexe : Icône de la Visitation : Icône de la Visitation : «: « La joie est une émotion ou un sentiment, une La joie est une émotion ou un sentiment, une expérience à la fois mentale et physique intense en réaction à un événement extérieur, uneexpérience à la fois mentale et physique intense en réaction à un événement extérieur, uneexultation communicative.exultation communicative.

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ANNEXE : Présentation de l'icône de la Visitation : la joie de Marie et d’Élisabeth

Dans l’évangile (Luc 1; 39-56 ) on appelle « Visitation» la visite de Marie récemment enceinte de Jésus à sacousine Élisabeth, comme l’archange Gabriel le lui avait annoncé. Élisabeth « la stérile » attends un enfantcomme un ange l’avait aussi annoncé à Zacharie, son époux, dans le temple où il officiait comme prêtre.Devant l’incrédulité de Zacharie, l’ange l’avait rendu muet. Elisabeth est à son 7 e mois de grossesse quandMarie vient la visiter à Hébron.

Lorsque Marie salue Elisabeth, celle-ci est remplie de l’Esprit Saint qui lui révèle la maternité divine deMarie et elle s’écrie : « Bénie es-tu parmi toutes les femmes et béni est ton enfant ! Quel honneur que la mèrede mon Seigneur vienne jusqu’à moi ! Au son de ta voix mon enfant a tressailli de joie dans mon sein !».

Marie devant la confirmation de sa maternité divine, rend grâce à Dieu par le chant du « Magnificat ».

Marie séjourna chez Elisabeth pendant 3 mois pour l’aider dans son accouchement jusqu’à la circoncision deJean qui sera le « Précurseur » de Jésus, le « Baptiste », celui chargé d’annoncer sa venu et de convertir par lebaptême dans l’eau du Jourdain.

L’icône qui représente cette scène est axée sur la descente de l’Esprit sur Elisabeth et centrée sur la relationentre les 2 mères qui jubilent dans une communion marquée par les cercles concentriques à leurs auréoles etqui sont tangents au cercle de l’Esprit Saint. L’Esprit Saint touche le petit Jean qui bondit de joie dans le seind’Élisabeth en reconnaissant son Seigneur, celui dont il aura mission d’annoncer la venue. Zacharie resteprostré dans son doute et son mutisme dont il sera délivré en confirmant que le nom de son enfant sera Jeancomme l’ange l’avait demandé.

Les couleurs et lignes de leurs vêtements correspondent à leur état d’âme. Au fond, derrière Marie,s’esquissent les collines de Judée qu’elle a traversées pour aller de Nazareth à Hébron et derrière Zachariesont figurés sa maison et le temple.

Alain

Icône du Site « iconesalain .free.fr »

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17. Petit traité de l’abandon Alexandre JOLLIENEd. du Seuil 2012

Alexandre Jolien, handicapé moteur cérébral, philosophe et écrivain (1975...), il a cofondé la Fondation SEVE : « voir Être et Vivre Ensemble ».

« Être vrai, se dépouiller des masques, oser l’abandon plutôt que la lutte est un chemin vers la liberté intérieur et la joie... qui mène au détachement. »

Résumé :" Être vrai, oser l'abandon plutôt que la lutte, voilà qui me guide dansl'existence, où jamais nous ne pouvons nous installer. Pour demeurer fidèleà soi, pour vivre une authentique simplicité du cœur, tout un art est requis.Comment s'abandonner à la vie sans baisser les bras ? Comment goûter lajoie sans nier le tragique de l'existence ? Comment traverser ledécouragement sans devenir amer ?Ce Petit traité de l'abandon tente de dégager un chemin vers la libertéintérieure. J'ai puisé dans la tradition philosophique et celle du zen uneinvitation à une vie plus simple, car le bonheur ne procède pas del'accumulation mais du dépouillement. C'est la joie qui mène audétachement et non la privation. D'où cet itinéraire vers l'abandon, né demes joies et de mes blessures. "

Notes : Le « soûtra du diamant » : « Le bouddha n’est pas le Bouddha, c’est pourquoi je l’appelle le Bouddha »Ce que je crois être la réalité, n’est pas la réalité. Ma femme n’est pas ma femme : elle n’est pas ce que je crois qu’elle est, l’étiquette que je lui colleet qui la tue. Si je l’accepte comme elle est, sans jugement ni critique, alors je peux l’appeler « mafemme ». Accueillir ce qui est, l’accepter sans jugement, le laisser être.Être un « miroir vide », écouter et voir l’autre sans juger, être son ami dans le bien, accueillir l’autredans un amour inconditionnel, bien veillant pour l’autre et pour soi.

La bienveillance c’est vouloir le bien de l’autre sans lui imposer notre vision du bien, ne pas le fixeret se fixer dans une attitude, dans son passé et notre passé. Maintenant, ici, il est comme ça, mais ilpeut évoluer.

Ne pas complique les choses : Ne pas extrapoler, en rajouter, calmer le mental, arrêter la vainecritique, le «la faute à qui ? Le Pourquoi ?»

La comparaison crée le manque et sa souffrance, le regret. Être dans la joie, ici et maintenantDépouillement de notre fausse image de soi, le « moi je », le « moi d’abord »

Quel désir profond m’habite ? Par peur de souffrir, je fuis la vie et l’amour. Mais désirer le mieuxfait avancer.

La détente, la « non tension » procure la joie. Aimer quelqu’un c’est l’aider à se détendre : commentêtre, se comporter pour qu’il se détende ?

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La détermination dans l’action : être totalement dans ce que je fais : être ZEN = « être juste assis ».

La foi ce n’est pas aimer une image de Dieu, mais se présenter à Dieu sans attentes. La prière est unepure écoute, dans la confiance, un abandon total, une rencontre, pas la demande !

Accepter la fragilité et être patient : oser la non-lutte contre ce qui ne dépend pas de nous (lesblessures, les souffrance).

La gratitude : tout faire sans but et sans esprit de profit, sans penser à ce que je ferai après. Savourerce qui est donné, le simple cadeau de la Vie. La Vie est gratuite, elle a sa propre fin.

L’humilité : miroir vide qui reflète la réalité sans la déformer = être dans le vrai et laisser l’autre cequ’il est sans avoir la prétention de le changer. Quand un autre nous critique, c’est un gain, ne pas seformaliser de ce que dit l’autre, ne pas se vexer.Le loup de Gubbio de St François : ne pas oublier que nos loups intérieurs sont aussi nos frères.

La peur empêche l’abandon et la confiance dans la vie . Dans la méditation, laisser passer les trainsde la peur, de l’angoisse comme des oiseaux sur un ciel bleu, sans se fixer sur les oiseaux, maisregarder le petit bout de ciel bleu.

Rencontrer l’autre c’est se dépouiller un peu de soi, de ce que l’on projette sur l’autre, de sespréjugés. C’est être à l’écoute de l’autre, lui sourire, même à la caissière du super-marché !

Rire de soi, pas de l’autre, ne pas se prendre au sérieux. Faire rire les autres sans se moquer d’eux.

La simplicité : c’est compliqué à cause du mental : au lieu de réfléchir, comparer, regretter, vouloir,il faut s’abandonner à tout, être heureux de tout, comme un bébé.

Être Zen : avoir la paix au fond de soi : le corps « frère âne » est un moyen d’y accéder en méditant,en marchant en pleine conscience. Ne pas s’arrêter sur une pensée, laisser couler les idées,s’abandonner.

Alain oct.2018

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18. Le cerveau.

Les clés de son développement et de sa longévité

Pr Bernard Sablonnière,

médecin biologiste et professeur de biochimie et de biologie moléculaire à la Faculté demédecine de Lille,

Ed. Jean-Claude Gawsewitch, 2015, 255 p.

Ces dix dernières années, les neurosciences ont fait un bond fantastique en matière deconnaissance du cerveau. On a ainsi découvert son étonnante plasticité et démontré que,construit, le cerveau adulte continue à s’adapter et à changer. On a appris que denombreuses hormones exercent sur lui leurs effets et sont largement impliquées dans lefonctionnement du cortex frontal, siège de la réflexion et de la décision. On sait, enfin, quel’on peut devenir âgé sans vieillir et maintenir le cerveau en pleine forme. A condition desuivre le bon mode d’emploi. Explications de Bernard Sablonnière.

Interview p ar Barbara Witkowska de Le Vif/L’Express

Longtemps, on a cru que l’homme naissait avec un cerveau figé une fois pourtoutes. On découvre qu’en fait, celui-ci grandit et évolue.

Bernard Sablonnière : Notre cerveau a 5 âges. Tout commence par le « big bang ». Lecerveau commence à s’ébaucher vers le 28e jour de la grossesse, alors que l’embryon n’aqu’une taille de grain de riz ! Les premiers neurones apparaissent, par des divisionscellulaires nombreuses. Trois mille nouveaux neurones sont construits par seconde, soit260 millions par jour ! Chez un fœtus de 6 mois, on dénombre 90 milliards de neurones,autant que le nombre d’étoiles de la voie lactée. Le deuxième âge du cerveau est comprisentre le 7e mois de la grossesse et la 12e année de vie. A ce moment-là, les connexionsse développent. Chaque neurone émet plusieurs tentacules, longs de quelques millimètresou de quelques centimètres. Les petits, appelés « dendrites », se connectent aux voisinsproches. Les tentacules plus longs, nommés « axones », permettent de se connecter àdistance. En moyenne, un neurone établit 5000 connexions (ou synapses) avec sesvoisins. Ce travail est considérable car un million de connexions se créent par seconde. Al’âge de 12 ans, le cerveau est complètement formé mais pas complètement mature.

A ce moment-là, il y a trop de connexions et il faut en éliminer certaines... Oui, ce grand élagage constitue le troisième âge et se situe entre 12 et 25 ans. On peutcomparer le cerveau à un arbrisseau qui a formé beaucoup de branches petites etmalingres. Elles vont s’éliminer petit à petit. Pendant ce troisième âge, les connexions sontrecouvertes par la myéline, une sorte de gaine isolante. Il faut isoler plus de 20 kilomètresde « fils électriques » ! La vitesse des connexions passe de 1 m/seconde à 100m/seconde, le cerveau se met en mode « haut débit ». L’imagerie cérébrale le montre trèsclairement. Les modifications des connexions neuronales expliquent une véritable mue ducomportement observé chez les adolescents avec, à la clé, une grande instabilité

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émotionnelle, beaucoup d’impulsivité et l’impossibilité de prendre une décision. Lequatrième âge du cerveau concerne la vie d’adulte, entre 25 et 70 ans. Tout le systèmefonctionne bien, la neurogenèse est très active, de nouveaux neurones se forment,notamment dans l’hippocampe, le cerveau de la mémoire qui se régénère très bien. Après70 ans commence le 5e âge du cerveau. Certaines connexions vont se rabougrir, commeles branches d’un sapin. Commence le déclin cognitif, les clés chimiques fonctionnentmoins bien. Le poids du cerveau se réduit de 15 %. On perd des neurones maiscontrairement aux idées reçues, la perte n’est pas énorme et correspond à 5 % du nombretotal des neurones. Nous n’avons pas un seul cerveau, mais plusieurs. Quels sont les plus importants ? Le cerveau frontal ou le cortex frontal est très important, c’est celui qui s’est le plusdéveloppé. Il réfléchit, il choisit le comportement, récupère un tas d’informations et décide.En-dessous du cortex se trouve le cerveau émotionnel ou limbique où se construisenttoutes les émotions. Ce cerveau est très bien développé chez l’homme. Derrière lestempes, formant un bandeau, se trouve l’hippocampe où siège la mémoire. L’hippocamperécupère les informations immédiates. A plus long terme, elles sont envoyées, consolidéeset stockées, dans d’autres régions dont le lobe frontal.

Quel est le rôle des hormones dans son fonctionnement ? Nous avons trois clés chimiques principales. La dopamine est l’hormone de l’envie et de ladécision rapide. Quand on est pressé, elle nous permet de réfléchir plus vite et de bougerplus vite. On a découvert récemment qu’il existe des variations du gène des récepteurs dela dopamine qui explique l’envie de vivre chez les centenaires. L’ocytocine est la deuxièmehormone majeure. On la connaît depuis une quinzaine d’années. C’est l’hormone del’empathie, du contact social, de l’amitié et de l’amour. Pour vous donner un exemple : lesprimates sont très agressifs, leur esprit de compétition est très élevé. Chez l’homme, lesgènes ont évolué, on ne se tape plus dessus. L’homme fait confiance à l’autre grâce,notamment, à l’ocytocine. La sérotonine, la troisième hormone majeure, module lefonctionnement de certaines régions du cerveau. Quand on éprouve un désir tropimportant ou quand on vit une passion amoureuse dévorante, la sérotonine va calmer lejeu. Quelqu’un qui a un bon transporteur de sérotonine, bien équilibré, se sentira heureuxmodérément et sans excès. Il gérera mieux les situations angoissantes.

Comment le cerveau se nourrit-il ? Son carburant préféré, c’est le sucre. Mais il pompe ce dont il a besoin, à savoir 5grammes par heure et cela ne sert à rien de lui donner de trop. Le cerveau a besoind’oxygène pour maintenir en bon état ses vaisseaux. Attention donc à l’hypertension – àpartir de 50 ans, il faut surveiller régulièrement sa tension – car elle stresse beaucoup lecerveau. L’hypertension est un facteur de risque, qui accélère le vieillissement cérébral etaltère les vaisseaux sanguins du cerveau. Pourquoi insistez-vous tellement sur l’exercice physique pour l’entretenir ? On connaît l’influence de l’exercice physique sur le cerveau depuis dix ans. Quand oncourt, par exemple, les battements cardiaques et la tension augmentent, les vaisseaux sedilatent et libèrent des neurotrophines. Ce sont elles qui vont réparer les connexions

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cérébrales. Il faut pratiquer l’exercice physique tous les jours, pendant 30 minutes et pasune fois par semaine pendant trois heures. La régularité est très importante. N’importe quelsport est bon du moment que le cœur augmente son travail de 30 %. Vous pointez aussi l’importance de l’alimentation... On s’est rendu compte de l’influence del’alimentation sur le cerveau en faisant des recherches sur le diabète. L’excès de poids,tout comme l’hypertension, d’ailleurs, crée des micro-infarctus d’une taille de l’ordre dumillimètre. La multiplication et l’accumulation de ces petites lésions provoque l’altérationdes connexions nerveuses, surtout dans l’hippocampe, ce qui peut déclencher, au bout dequelques années, l’apparition de troubles de la mémoire. Il est important de surveiller sonpoids, avoir un bon équilibre de graisses, surtout végétales, et privilégier des élémentsantioxydants comme le curcuma, le thé et le café. Très neuroprotecteurs, ils évitent àcertaines protéines dans le cerveau de rouiller. On conseille 3 tasses de café ou de thé parjour. Les polyphénols, contenus dans les fruits rouges, notamment, renforcent la tonicitédes vaisseaux sanguins. De manière générale, il faut manger moins de viande et plus devégétaux, mais il faut garder les protéines (contenues dans les pois chiches, le couscousou les fèves) pour ne pas perdre les muscles.

Selon vous, pour « booster » le cerveau, les relations sociales sont plus importantesque les activités intellectuelles ? Aujourd’hui, on réalise de nombreuses études dans les maisons de retraite. Leursconclusions démontrent que la stimulation intellectuelle marche mal quand la personne estisolée. En revanche, quand on la pratique en groupe, en jouant au scrabble avec 5 ou 6personnes, par exemple, on crée le sentiment de compétition. La sécrétion de dopamineest stimulée par le sentiment d’être bien ensemble. Il faut maintenir des contacts avec despersonnes du même âge. La méditation peut-elle enrichir le cerveau ? La méditation de pleine conscience force la personne à être réceptive aux petits détails.C’est comme quand vous suivez un cours d’œnologie, vous êtes obligé de mettre unvocabulaire très précis sur des détails. La méditation améliore la perception. Grâce àl’imagerie médicale, on perçoit ce cheminement cérébral ainsi qu’une stimulation et unrenforcement de certaines zones du cerveau, ce qui peut réparer certains circuits. Pendantla méditation en pleine conscience, on ressent pleinement le bien-être. L’imagerie médicaleest en train de démarrer. Dans quelques années, elle apportera des preuves réelles.

Alain, janvier 2012Alain, janvier 2012

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19. « L’appel du silence »Par le Père Alphonse Goettmann -

Béthanie : Revue « Le chemin » N° 59 (2003)

Mes notes brèves de lecture

Il n’y a pas de progrès spirituel en dehors du silence.

Une parole vraie est le dehors d’un dedans silencieux, une invitation à l’expérience dontelle parle.

La Bible est le livre où nous apprenons à vivre autrement.

Le silence n’est pas l’absence de bruit ou vide mais Présence, Plénitude, Source etsubstance de tout ce qui existe, le vrai nom du Père.

Le couple qui prend conscience de sa ressemblance avec Dieu est la première« icône » de la Sainte Trinité où chacune des 3 Personnes contient les 2 autres dansl’éternelle circulation de l’Amour intra-divin . Le couple est à l’image du mystère divin.

Le démon est un bavard perpétuel qui ne supporte pas le silence. Il engendre unerelation d’extériorité à nous-mêmes et avec les autres, dans le cinéma perpétuel de nospensées et paroles creuses et préoccupations inutiles.

Le disciple a une attitude interne d’écoute, de vigilance silencieuse et attentive : ilaccepte d’entrer dans la dépendance absolue et inconditionnelle avec Dieu seul, commeAbraham.

Moîse devant le buisson ardent doit enlever ses scandales pour fouler la terre sacrée :le pied a la forme d’un germe, il contient le corps tout entier, il est le point de contactavec la Source. On ne peut vivre l’instant présent, rencontrer Celui Qui Est qu’en ôtantles scandales de son « égo », dans le silence. Jésus en lavant les pieds de apôtres lesa purifié tout entiers.

Jérémie, le prophète, doit écouter dans le silence la parole de Dieu, dans l’abandontotal à Dieu sinon il n’exprime que le message et l’imposture de son propre cœur.

Job expérimente le « Oui » inconditionnel à Dieu qui seul le conduit au bonheur absolu,au delà du silence incompréhensible de Dieu : « Même s’il me tue, j’espère en Lui ! »

Jésus : « 30 ans de silence et 3 ans de parole ! » dit Péguy.

Le Christ ne se rencontre pas dans des mots ou par une approche mentale, maisseulement dans l’expérience qu’offre le silence de celui-ci dans la prière ou dans lesacrement.

Le Verbe est engendré de toute éternité par le Silence du Père, abîme de silence. Demême naît en nous le Verbe que quand dans la puissance de l’Esprit nous communionsau Silence du Père.

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Dans l’Eucharistie, l’abnégation silencieuse de Dieu s’unit à nous pour que nousdevenions comme Lui, dieu.

Marie nous montre le chemin : elle est océan de silence, terre vierge, silence de la« chair » qui, remplie de l’Esprit Saint, est capable d’enfanter la Parole.La Visitation de Marie à Elisabeth c’est la rencontre de 2 êtres habités par le silence quiéclate en chant d’allégresse et danse de joie.

L’Homme ne peut s’accomplir que par autre dans l’oubli de soi. L’égocentrisme estpourrissement dans la solitude et la mort.

Pour entrer dans le silence il faut désencombrer cave et grenier c.à.d. se libérer de lamémoire des souvenirs qui alimentent nos fermetures, nos peurs, nos agressivités, nosconcepts qui nous paralysent.

Alain, août 2003

Le prophète Jérémie à l’écoute de Dieu

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20. De l’attention « Les réflexion sur le bon usage des études scolaires en vue de l’amour

de Dieu », de Simone Weil Préface de Jean Lacoste (éd. Bartillat,121p)

Résumé

Petit texte écrit par Simone Weil (philosophe humaniste,1909- 1943)au début de la Deuxième guerre mondiale. Il est consacréà l’attention, faculté dont la formation « est le but véritable etpresque l’unique intérêt des études », dit ce qu’elle est et cequ’elle n’est pas, parle des nombreuses vertus, enfin, de sonapprentissage. Pour Simone Weil, l’attention est faite de veille,de vigilance légère, de mise en alerte de l’esprit ; il est, en cela,une préparation à l’attente de Dieu que constitue, au fond, laprière.

L’attention en tant que chemin spirituel

Les exercices scolaires n’ont pas d’autre destination sérieuse que la formation del’attention. L’attention intuitive est l’unique source de l’art parfaitement beau, desdécouvertes vraiment lumineuses et neuves, de la philosophie qui va vraiment versla sagesse, de l’amour du prochain vraiment secourable et c’est elle qui, tournéedirectement vers Dieu, constitue la vraie prière. L’attention absolument sansmélange est prière.L’attention consiste à faire le vide et à chasser les faux dieux etles idées dans l’attente d’une présence de Dieu toujours hypothétique.

Attente, attention, silence, immobilité, vont ensemble (définition de la méditation?).Le travail « taylorisé », la nécessité de faire de plus en plus vite, cette fausseespèce d’attention, vide l’âme de tout et est une offense à l’attention. Lagymnastique de l’attention dans le travail scolaire, intellectuel ou physique nousrend plus apte à la prière. La première règle est de bien faire ce que l’on fait. Mêmesi les efforts d’attention restaient en apparence stériles pendant des années, un jourune lumière exactement proportionnelle à ces efforts inondera l’âme.

La joie d’apprendre est indispensable aux études. Il faut qu’il y ait désir, plaisir etjoie. C’est le rôle du désir dans l’étude qui permet d’en faire une préparation à la viespirituelle, car le désir orienté vers Dieu est la seule force capable de faire monterl’âme et qui peut obliger Dieu à y descendre. La solution d’un problème degéométrie n’est pas un bien précieux en elle-même mais un petit fragment de vérité,une image de la Vérité unique, éternelle et vivante qui a dit un jour d’une voixhumaine : « Je suis la Vérité et le Vie ». Il faut attendre quand on écrit que le motjuste vienne de lui-même se placer sous la plume en repoussant seulement lesmots insuffisants. Le malheur de l’homme c’est le déracinement (hors de lui-même?). Face aumalheur, il reste la solidarité. L’orientation vers Dieu ne doit-elle pas devenir

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l’orientation vers autrui comme forme implicite de l’amour de Dieu ? Aimer Dieu etson prochain comme soi-même dit la Bible. Les malheureux n’ont pas besoind’autre chose en ce monde que d’hommes capables de faire attention à eux, laplénitude de l’amour du prochain c’est simplement être capable de lui demander :« quel est ton tourment » et lui porter toute son attention. Les études auxquelles ona accordé l’effort d’attention peuvent rendre capable, un jour, plus tard, si l’occasionse présente, de porter à un malheureux le bon secours. Ainsi les efforts inutilesaccomplis par le curé d’Ars, pendant de longues et douloureuses années pourapprendre le latin, ont porté tous leurs fruits dans le discernement merveilleux danslequel il voyait leur âme et a permis leur guérison.

Alain avril 2019

Autre propos sur l’attention :

Laurence Freemann osb, aumônier de la Communauté Mondiale de MéditantsChrétiens « CMMC » :

« L’attention est l’essence de la contemplation, elle purifie nos cœurs et change lemonde. » « La compassion est le fruit de l’attention. c’est la vie qui jaillit de la mort del’égoïsme. »

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21. Cultiver son attention

Camille Chenal

(Ed. Eyrolles 2019)

Résumé :

Évitez la dispersion : comment se reconnecter à soi-mêmeet à ses objectifs

Qui ne s'est pas surpris à utiliser son Smartphone en réunion, àoublier une tâche commencée la veille et non finie, à manquerune information importante ou à avoir du mal à se concentrer ?

On en éprouve la sensation que la vie file entre les doigts : toutva si vite, tout change, plus de repères.

On se pose des questions sur notre mode de vie, leconsumérisme, nos comportements, la fatigue, le stress, l'âgeet, surtout, sur l'usage des nouvelles technologies. Mais quelssont réellement les facteurs ayant une influence sur la qualité del'attention ? Peut-on soi-même agir ou réagir ?

La réponse est oui, à condition de s'exercer !

Vous découvrirez, au fur et à mesure de la pratique des 60 exercices proposés, lesnombreux effets positifs de ce travail sur vous. Ils nous aideront à porter vos choixd'attention en toute conscience, à manier vos temps d'attention et de concentration, àexercer vos capacités d'ouverture, de curiosité et de lâcher-prise. Votre relation avecvous-même et avec les autres en sera améliorée et, plus que tout, vous vous sentirezmaître de vos choix.

Note de lecture :

Qu’est-ce que l’attention ?Constantes et banalisées, les addictions aux smartphones, tablettes, aux « réseauxsociaux , aux séries... rendent l’attention de plus en plus difficile. Les « commerciaux etpublicitaires» en particulier ceux des GAFA connaissent parfaitement comment mobiliser etcapter notre attention par : le nouveau, ce qui bouge, ce qui vous préoccupe, le danger, lesexe, la satisfaction immédiate, l’envie, la récompense (sucre, gain, félicitations...).

La perte d’attention est un enjeu individuel et sociétal. Le bombardement informatif use l’attention, il faut sortir de ces conditionnements et de ses automatismes. L’attention estnécessaire pour l’encodage de la mémoire.

Être attentif c’est être présent, être en attente, focalisé sur un objectif, un acte, unepersonne.Du stade de « cultivateur du savoir », nous sommes passés à celui de « chasseurd’informations » : à quand le stade de cultivateur de « l’être » qui nécessite concentrationet présence au présent ?Le plaisir est le meilleur moteur de l’attention. Prendre plaisir dans les simples gestesquotidiens exécutés consciemment. Le calme, la détente, la relaxation favorisent l’attentionet la concentration . Mais il est difficile d’être concentré plus de 25 minutes d’affilée.

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Focaliser son attention sur les éléments positifs de notre vie, de bonnes nouvelles, rendplus heureux.

Le multi-tâches n’est pas rentable car si plusieurs tâches sont exécutées en même tempsl’attention se disperse sauf si l’une est automatique (comme marcher). L’exécutionsuccessive hiérarchisée est préférable.

Corps, âme (émotions) et esprit (mental) sont liés et interagissent mais seul le corps estdans le « présent », dans l’éternité de l’instant présent. Être attentif à ses propressensations corporelles nous ancre dans l’instant présent, nous fait « prendre chair ».

La concentration est l’attention continue. Elle peut s’entretenir par les sons : « AUM » chezles hindous, « Maranatha » chez certains méditants chrétiens ( John Main). « A ou Alpha»est le « son créateur ». Il est présent dans la plupart des noms donnés à Dieu : Ra, Allah,Yahvé, Jeshua. Chaque son ou syllabe du mantra, répétée dans un état de conscienceorienté vers l’amour et la présence divine apporte joie et paix.

Le corps n’est pas un obstacle à la transcendance et il ne faut pas essayer de l’ignorer,de le mortifier. (Note personnelle et désaccord partiel avec l’auteure : si le courant chrétienJanséniste (Condamné par l’Église) a pu mettre l’accent sur les mortifications, chez lessaints, leur ascèse et la souffrance endurée mais non recherchée pour elle-même, ne sontpas un objectif masochiste mais un moyen de purification, de maîtrise de soi, et desolidarité avec ceux qui souffrent. Et à l’extrême, pour les martyres, c’est un témoignage dela force de leur foi qu’on veut leur faire abjurer. C’est du même ordre que les souffrancesque s’imposent les yogis ou les sportifs pour améliorer leurs performances ! ).

Le corps est le meilleur outil disponible pour apprendre à soutenir son attention :parcourir toutes ses parties : sentir, ressentir, bouger consciemment permet d’éduquer sessensations.

L’hémisphère gauche du cerveau est focalisé sur les objets (voir l’arbre) il est cartésien .L’hémisphère droit est un projecteur global (voir le forêt), il est plus intuitif.

L’attention doit être ouverte et souple : non focalisée, recevant toutes les informationsans les traiter immédiatement, ouverte à la créativité.

Porter attention à la douleur ressentie, l’observer, la percevoir objectivement, laquantifier, la regarder en face, prendre du recul, évite de laisser son imagination et sesidées l’amplifier.

L’attention d’empathie (empathie = compréhension, sympathie = adhésion) est présenceà l’autre : regarder la personne sans jugement ni comparaison, laissant sa place à l’autredans ses différences, l’écouter avec bienveillance, sans l’interrompre, ne pas penser pourlui, lui laisser sa liberté de penser, d’agir et d’être. Mais aussi ne pas être complètementdépendant de l’autre et se croire responsable de son comportement.« Le plus important est de se connecter verticalement avec quelqu’un de supérieur ethorizontalement avec les autres » (cit. :Annette Herfkens )

ConclusionRésister à la pollution attentionnelle, éviter la dispersion, retrouver une capacité deconcentration est possible. La solution est en chacun, dans l’attention que nous portons à

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nous-mêmes et dans celle que nous portons aux autres et au monde. Le quotidien nousoffre tout ce qu’il faut pour exercer les aptitudes de l’attention, sa concentration et sonouverture pour mieux faire avec ce qu’on a - même en vieillissant. Vivre l’instant présent en lui portant toute notre attention, ouvrir son attention à tout ce quinous entoure et aux autres, permet de devenir acteur de ses choix et de son proprechangement.

Mieux orienter son attention permet de distinguer les automatismes, de prendre du recul etde vivre autrement avec un certain lâcher-prise , d’être pilote de sa vie, plus responsablede soi et de ce (et de ceux) qui nous entoure (ent).

Exercices

P.80 : Pratique du yoga des yeux : bouger consciemment les yeux.P.102 : Utilisation de la respiration abdominale et de la respiration comptée relaxante.P.122 : Prise de conscience d’un acte volontaire au quotidien : ouvrir une porte, saisir un objet...P.135 : Rituels conscients au lever et au coucher.P.150 : Faire ses activités l’une après l’autre, après les avoir hiérarchisées.P.158 : Observer ses routines, ses automatismes : d’hygiène, vaisselle, marche.P 163 : Visualiser des formes géométriques.P.167 : Respiration au carré et respiration de pleine conscience.P.179 : ressentir son corps. P.180 : présence au corps.P.191: Visualiser un objet.P.203 : S’exercer à une attention ouverte et souple par la respiration.

A RETENIR et A FAIRE : A la fin de chaque chapitre ( en grisé) 2 rubriques : A RETENIR et A FAIRE, donnent des éléments à retenir et de nombreux conseils concrets pour cultiver son attention et « mieux vivre » son quotidien.

Alain 30/11/19

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22. Comme une révélation... « La vie après la mort racontée par mon ange gardien »

Stéphane DutéEd. M+

Résumé

La vie après la mort imminente et les anges

Le tunnel

Apparemment tué avec sa femme lors d’un attentat terroriste, en mort imminente, Élie sedétache de son corps et flotte, en pleine conscience, au-dessus des évènements et lesdécrit comme filmés depuis un drone. Tout à coup il est violemment aspiré et projeté avecune vitesse inimaginable dans un très beau tunnel et une grande paix l’envahit. Ce quil’aspire est une lumière qui l’attend au bout du tunnel, c’est une lumière bienveillante,d’amour qu’il identifie au Christ de l’Apocalypse. Celui-ci lui communique sa volonté : il luienjoint de retourner sur terre et d’écrire tout ce qui lui est arrivé et va lui arriver. Puis ilparcours le tunnel dans l’autre sens et au bout du tunnel il rencontre un être qui seprésente comme son ange gardien.

Enoch l’ange gardien d’Élie est chargé de lui expliquer sa situation et la création dumonde des anges et des hommes avant de le renvoyer sur terre dans son corps.Le Créateur, l’Incréé a sorti du néant les anges qui sont de purs esprits, mais d’uneincroyable beauté et intelligence et dotés d’une volonté libre. Pour se faire voir hommes,les anges doivent se matérialiser sous une forme humaine. Les hommes leur ont inventésymboliquement des ailes pour marquer leur différence d’êtres spirituels et de messagers.Une myriade d’anges ont été créés d’un coup et chacun est différent de l’autre, notammenten intelligence et beauté créant une hiérarchie volontairement acceptée entre eux. Ils sont

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ainsi et atteignent ainsi une plus ou moins grande ressemblance ou proximité proximitéavec Dieu, l’Incréé. Le plus intelligent et beau, le plus ressemblant au créateur est Lucifer,(porteur de lumière). Les anges étaient intrigués par un autre monde créé par Dieu, unmonde matériel dont sont issus au bout de 25 milliards d’années d’autre êtres qui sontesprit et corps, les hommes, aussi faits à l’image et à la ressemblance du Créateur.

La mission des anges

Les anges ont voulu savoir ce que Dieu attend d’eux. Dieu leur révéla qu’Il voulait qu’ilssoient comme Lui : Amour et Humilité, et ainsi ils pourront le voir face à face. Par humilité ilfaut qu’ils considèrent les autres anges comme supérieur et les aiment quelque soit leurrang. Cette subordination au plus petit était inconcevable pour le plus intelligent et beaudes anges, Lucifer. Et surtout quand Dieu a étendu la mission des anges à aimer et serviraussi les hommes pour les aider à accéder à la ressemblance de Dieu. Lucifer a exercé saliberté et dit non à Dieu, son orgueil a été plus fort que l’obéissance à l’humilité. Tous lesanges ont été mis devant ce libre choix entre l’Amour-Humilité et leur propre gloire. Luciferfit valoir tous les arguments dans son sens et beaucoup d’anges se rallièrent à lui. Desanges resté fidèles, un anges se détacha pour dire : « Qui peut prétendre être commeDieu ? » Ce qui se dit MIKAËL. Michel prit la tête des anges fidèles. Un grand combat eutlieu dans le monde spirituel entre les 2 armées, et Lucifer fut vaincu et projeté sur terrepour être « le prince des ténèbres, le prince de ce monde ». Dieu sépara alors la lumièredes ténèbres et ce fut le premier jour de notre création dans l’espace matériel et le temps.A chaque homme est attribué un ange gardien pour l’aider à grandir en amour et humilité àtravers sa nature humaine dotée d’un corps animé qui est essentiel par sa capacité àaimer et à compatir, à être dans la joie ou de pleurer, à haïr et faire souffrir. Dieu a montréle chemin par son incarnation en Jésus, qu’il s’agit de suivre et d’imiter.

L’au-de-là.

La mort est ce passage dans le tunnel après que le corps soit mort, c . à d . que l’âmeentraînée par l’esprit s’en soit détaché. Tous les hommes y passent, y connaissent le paixet se trouvent devant l’Homme Lumière, Jésus-Christ et le « jugement ».

Alain, 2019

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23. La Bible en bref par les icônes Alain Chenal

(2016 chez l’auteur)

La Bible en bref

par les Icônes

« L’Histoire Sainte » du peuple de Dieu jusqu'à la fin des tempsen 8 épisodes, illustrés par des icônes contemporaines

(Cet album de 22 pages est disponible sur mon site : http://iconesalain.free.fr/Docs/Album.Bible.Bref.pdf )

Cet album synthétise à l’extrême ma « lecture » personnelle de la Bible. Il est a été réaliséafin de permettre aux personnes qui n'ont pas la culture religieuse nécessaire ou ne sontpas familières des textes bibliques, d'entrer dans une meilleure compréhension de l'artsacré d'inspiration chrétienne et en particulier les icônes.

Il s’agit d’un essai périlleux, voir présomptueux, de synthétiser en 8 épisodes ce qu'onappelle l' «Histoire Sainte », celle du « peuple de Dieu » qui représente l’Humanité, telleque relatée dans la Bible, et vécue dans l’Église jusqu'à la fin des temps. La Biblecomprend « l'Ancien Testament ou ancienne Alliance», histoire des débuts de l'humanitéet du peuple d'Israël jusqu'à Jésus-Christ et « le Nouveau Testament ou nouvelleAlliance», principalement les 4 Évangiles, histoire de Jésus-Christ qui est l'aboutissementet une clé de lecture de l'Ancien Testament et le début de l'histoire du christianisme jusqu'ànos jours, cette histoire qui n'a pas été un long fleuve tranquille et qui se poursuivra jusqu'àla fin du monde.

Je précise que mes textes volontairement très condensés, voir réducteurs, n’engagent quemoi-même et que certains raccourcis ou interprétations n’ont sans-doute pas toutes larigueur théologique nécessaire. Mais ils s'inspirent de nombreux ouvrages comme ceuxnotamment de Jocelyne Tarneau, Annick de Souzenelle, Marie Balmary...et desenseignements théologiques reçus pendant les 60 ans de ma propre quête spirituelle.

Cette histoire et l'expérience de vie des prophètes et saints qui l’ont marquée, a été unesource féconde pour ma pratique de l'iconographie depuis plus de 35 ans et pour mescommentaires des icônes.

Ces textes sont un « fil rouge » de l'Histoire Sainte relatée dans la Bible dont on ne connaîtsouvent que des scènes pittoresques ou des personnages mythiques ou emblématiques,déconnectés de leur contexte et de cette Histoire.

Alain, Alain, mai 2020 mai 2020

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24. « L'Évangile tel qu'il m'a été révélé » Maria Valtorta

Ed. Pisani Italie en 1979 et éd. Maria Valtorta en France en 2017

L’œuvre de Maria Valtorta en 10 volumes ne racontepas un nouvel Évangile, elle complète et illustreabondamment les 4 Evangiles canoniques de l’Églisecatholique. En 1943, Maria Valtorta reçoit une sérieininterrompue de visions et dictées qui durent jusqu'en1950. A la demande et sous le contrôle de sonconfesseur, elle les consignera sur des cahiers d'écolier,au fur et à mesure qu’elle les reçoit. Les quelques 700scènes de la vie de Jésus privée et publique et de sesapôtres, sont non seulement en concordance préciseavec celles décrites dans le évangiles canoniques, maisen expliquent maint passage obscure ou apparemmentcontradictoire. Ces scènes de la vie de Jésus permettentde mieux le connaître dans toute son humanité et sadivinité ainsi que sa mère Marie et ses disciples (nota1).Elles ont inspiré les commentaires de mes icônes.

Mes doutes : Dès la lecture du premier livre, j’ai douté de l’authenticité de ces révélationsextraordinaires et incroyablement prolifiques. Mais à la lecture ces doutes sont tombés,d’une part devant la concordance parfaite avec les évangiles canoniques, la plausibilitédes récits et d’autrepart, vu le travail scientifique d’authentification mené pendant 5 ans parJean Aulagnier (2) ( polytechnicien spécialiste des premiers siècles du christianisme). Il avérifié toutes les innombrables indications historiques, géographiques, sociales, naturellesdonnées dans ces écrits, indications que cette femme peu cultivée et clouée au lit nepouvait connaître, notamment le calendrier Juif antique découvert récemment dans lesmanuscrits de la mer Morte ainsi que les découvertes archéologiques récentes.

Le style :Je n’ai pas produit de notes au fur et à mesure de ma la lecture complète. Celle-ci est rendue pénible pour un lecteur actuel par ses longueurs, son style « St Sulpicien redondant » d’italienne pieuse. Mais il est profondément émouvant par son réalisme,touchant par les révélations sur la vie cachée de Jésus et de Marie, terrible dans le récit dela passion de Jésus. Il faut passer au dessus de la « forme » pour apprécier le fond et lesfaits qui sont bouleversants. Le style des 4 évangiles canoniques est d’autant plusappréciable et il faut commencer par eux pour connaître la « Bonne nouvelle » de Jésus.

En 1960 cette œuvre dérangeante a été mise à l’index pendant un an par le Saint Officepuis réhabilitée par le Pape Pie XII qui conseilla de publier l’œuvre en laissant les lecteursjuges : « qui lira comprendra » ajouta-t-il. Malheureusement la suspicion générale desmilieux catholiques subsiste, vu le caractère « incroyable » de ces révélations» et leur sur-abondance. Cette méfiance est renforcée par le fait que sa diffusion est assurée etsoutenue par la mouvance catholique traditionaliste (voir le site « Maria Valtorta ») etceci, malgré le soutien d’éminents théologiens comme Monseigneur Laurentin et lesvérifications de scientifiques.

Alain 2020

NotaNota (1)Voir en annexe mon album(1)Voir en annexe mon album : « : « Sur les pas de Marie-MadeleineSur les pas de Marie-Madeleine »» (2): Jean Aulagnier (2): Jean Aulagnier : Livre «: Livre « Avec Jésus au jour le jourAvec Jésus au jour le jour », éd. RESIAC.», éd. RESIAC.

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Annexe :Album sur les pas de Marie-Madeleine

42 scènes biographiques Alain Chenal

Présentation Les scènes que composent ce texte essayent de reconstituer savie en se basant d’abord sur ce qu’en disent les évangiles et enfaisant l’hypothèse soutenue par de nombreux exégètes que lapécheresse de Magdala, Marie de Béthanie la sœur de Lazare etde Marthe et la disciple de Jésus premier témoin de sarésurrection sont une et même personne. Les autres scènes sontinspirées par les visions et description qu’en fait Maria Valtorta(1897 – 1961) dans son œuvre « L’évangile tel qu’il m’a étérévélé ». Que l’on prête foi ou pas à ces révélations, le fait estque l’on obtient ainsi une biographie complète, cohérente etréaliste mettant en lumière le rôle éminent qu’elle a joué commepécheresse repentie, disciple, témoin privilégiée de la mort etrésurrection de Jésus et apôtre de l’Église naissante. Ce rôlesemble avoir été minimisé par la misogynie de l’Église qui a eu eta encore du mal a admettre le rôle des femmes.Que cet essais de biographie synthétique permette de mieux faireconnaître et apprécier Marie-Madeleine dans sa réalité, et peut-être inspirer des artistes.

Alain, 22.07.2018, Fête de Ste Marie-MadeleineAlain, 22.07.2018, Fête de Ste Marie-Madeleine

SOMMAIRE du document à télécharger sur http://iconesalain.free.fr/Album.Marie.Madeleine.htm

Avant-Propos

I. Marie de Magdala, la pécheresse, sœur de Lazare et de Marthe

II. La conversion de Marie de Magdala.

III. Marie-Madeleine suit Jésus comme nouvelle disciple.

IV. Marie-Madeleine à Béthanie et maladie de Lazare.

V. Mort de Lazare et ses funérailles.

VI. Résurrection de Lazare

VII. Les adieux de Jésus avant sa passion

VIII. La crucifixion de Jésus et sa mise au tombeau.

IX. Manifestations de Jésus ressuscité

X. Ascension de Jésus et dispersion des apôtres Marie-Madeleine en Provence

Alain, juillet 2020

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