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Vendredi 16 janvier 2015 Arsenal Grande Salle 20h00

MALEDICTION Direction Wilson Hermanto Piano Alexeï Volodin Franz Liszt Les Préludes Concerto pour piano n1 Malédiction, S. 121 Bela Bartok Le Mandarin Merveil leux Durée : 70 minutes + entracte

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Franz Liszt ( 181 1 - 1886) Les Préludes S.97 Créés au Théâtre de la Cour de Weimar le 23 février 1854 sous la direction du compositeur. C’est à Weimar, entre 1848 et 1858, que Liszt écrit ses douze premiers poèmes symphoniques. Le terme est de son cru et désigne ces œuvres d’un type nouveau qui ne suivent plus les modèles classiques de la symphonie mais reposent sur des idées littéraires. En matière de programme, Liszt n’est pas un précurseur : Vivaldi, Beethoven ou Berlioz y ont déjà pensé avant lui. D’ailleurs, dans plusieurs cas, il n’a apposé l’argument qu’à posteriori à la musique, prouvant que son dessein était loin d’une simple description ou paraphrase. La nouveauté de ces œuvres se situe ailleurs. Troisième poème symphonique, Les Préludes, demeure l'œuvre la plus célèbre. Conçue en 1848, la partition ne fut terminée qu'en 1853. Primitivement, elle devait servir d'introduction à des pièces chorales basées sur des poèmes du marseillais Joseph Autran, les Quatre Éléments. Ce n’est que plus tard, lorsque Liszt rectifia les dernières touches de l’œuvre et décida de lui offrir un destin solitaire, qu’il la pourvut d’un argument littéraire avec les Nouvelles Méditations poétiques de Lamartine, qui lui-même avait déclaré que son poème était une « sonate de poésie ». De ce texte, il est vrai, le musicien ne retint que le sens général, condensé en une phrase qu'il plaça en exergue de sa partition : « Notre vie est-elle autre chose qu'une série de Préludes à ce chant inconnu dont la mort entonne la première et solennelle note ?... .» Il est cependant évident que le titre n’est, tout comme le poème, qu’une pensée a posteriori destinée à encourager l’auditeur à rattacher une philosophie extra-musicale à des concepts musicaux abstraits. 1853 Événements contemporains Napoléon III épouse Eugénie de Montijo. Le Baron Haussmann est nommé préfet de la Seine ; il transformera Paris. La France prend possession de la Nouvelle Calédonie. Naissance du peintre hollandais Vincent Van Gogh. Début de la guerre de Crimée. Elisha Otis invente l’ascenseur. Fondation de la maison Steinway à New York. Œuvres contemporaines Verdi Traviata Schumann Concerto pour violon, Les Chants de l’aube, Märchenerzählungen Brahms Trois sonates pour piano.

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Concerto pour piano n1 en mi bémol majeur Allegro maestoso, Quasi adagio, Allegretto vivace, Allegro marzial animato Dès 1825, Liszt avait commencé à esquisser plusieurs concertos pour piano, dont un concerto en mi bémol majeur, la même tonalité que le Concerto n5 « L’Empereur » de Beethoven qu’il avait beaucoup joué pendant sa carrière de pianiste virtuose. Mais son travail fut contrarié par la grossesse inattendue de sa maîtresse Marie d'Agoult qui était mariée, ce qui rendait les choses plus difficiles. Le couple s'est enfui de Paris à Genève. À contrecœur, Liszt dû laisser en suspens ses projets. Après plusieurs années de voyages exaltants avec Marie, en Suisse et en Italie (immortalisés dans Les Années de pèlerinage), Liszt est revenu en 1839 au brouillon négligé de son Concerto en mi bémol majeur. Il l'a non seulement révisé en profondeur, mais il a aussi travaillé à un nouveau Concerto en la majeur qui allait finalement devenir le Concerto pour piano n2. Pourtant, Liszt n'était toujours pas satisfait de ces deux compositions. Il ne les a ni jouées ni publiées pendant près d'une décennie. C'est seulement lorsqu'il s'est installé à Weimar comme Kapellmeister en 1848 qu'il est revenu aux manuscrits et les a soumis à plusieurs salves de révisions. Le Concerto en mi bémol majeur a été enfin publié en 1857. Liszt manifestait depuis longtemps un certain intérêt pour le remodelage de la forme concerto. Traditionnellement, un concerto comprenait trois mouvements distincts, mais Mendelssohn et d'autres commençaient à les réunir, ouvrant la voie à une nouvelle forme où les mouvements séparés se fonderaient en un seul. L'œuvre se divise en quatre sections relativement courtes (utiliser le terme « mouvement » aurait des implications traditionnelles ce qui serait trompeur), les trois dernières s'enchaînant. On entend tout d'abord un Allegro maestoso qui fonctionne comme une introduction en forme d'ouverture. Vient ensuite un Quasi adagio merveilleusement lyrique. Ici, le piano tient le rôle d'un chanteur d'opéra, encore accentué par l'apparition de récitatifs passionnés sur un accompagnement orchestral agité sur lequel on imagine aisément des paroles déchirantes. Un Allegretto vivace, qui ressemble malicieusement à un scherzo et se caractérise de manière piquante par le tintement d'un triangle, change rapidement l'atmosphère. Semblable au ballet féerique d'un grand opéra français, cette section a provoqué une attaque particulière des critiques allemands de l'époque, qui déploraient l'utilisation scandaleuse de la percussion théâtrale dans un concerto supposé « sérieux ». L’Allegro final regroupe les thèmes des trois sections précédentes, mais en en modifiant le caractère. On imagine ce que cette musique pétrie d'héroïsme, de conquérant brio et de lyrisme produisit lors de sa création au château de Weimar le 17 février 1855, avec un certain Hector Berlioz à la baguette et Franz Liszt au piano. 1848 Événements contemporains Insurrection parisienne qui donnera naissance à la IIe République. Les titres de noblesse sont abolis. Abolition de l'esclavage par le gouvernement provisoire de la IIe République française. La durée de la journée de travail est portée à 12 heures. Début de la production du premier chewing gum. Le régime présidentiel est instauré en France par une nouvelle constitution. Louis Napoléon Bonaparte est élu président de la IIe République. Marx et Engels publient le Manifeste du Parti communiste. Invention de la technique du béton armé. Œuvres contemporaines Schumann Album pour la jeunesse et Images d’Orient.

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Malédiction, S.121 Malédiction, pour piano et cordes, a été composée de 1830 à 1840. Sans titre, cette œuvre porte la mention « Malédiction », qui, en 1915, lors de sa première édition, en devint l'intitulé. Elle date des années de jeunesse du compositeur, l’époque de sa fréquentation des salons parisiens et des rencontres avec Berlioz, Chopin, Mendelssohn et Paganini… . Liszt a dix-neuf ans, et dans cette partition qui témoigne d’audaces pianistiques étonnantes, il y est déjà ce génie qui incarnera le piano moderne au cœur du XIXe

siècle. Cette pièce impressionnante, à mouvement unique, compte parmi les premières tentatives de Liszt de trouver une nouvelle voie. Son aspect narratif est sujet à des changements d’atmosphère, d’humeur et de tempo presque dignes d’un opéra. La forme reste indécise, les thèmes se succèdent sous des appellations telles que « Malédiction » (titre inspiré par Victor Hugo), « Orgueil », « Pleurs – Angoisses », « Songes » et « Railleries ». On ignore si Liszt eut l’occasion d’entendre cette pièce même en répétition, et pourtant, d’après ce que nous apprennent les manuscrits, il passa un certain temps (et ce sur plusieurs années), à mettre au point la forme finale de l’œuvre. On ignore également pourquoi il se cantonna, en particulier pour cette pièce, aux instruments à cordes alors que toutes ses œuvres avec piano de la même période, qu’elles aient été interprétées, publiées, terminées ou non, sont écrites pour orchestre symphonique avec cuivres et percussions.

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Béla Bartók (1881 - 1945) Le Mandarin merveilleux, suite d'orchestre (op.19) Après la composition d’un premier ballet au symbolisme tragique, Le Prince de bois (1916), Béla Bartók se lança deux ans plus tard dans l’écriture d’une seconde chorégraphie. Si la musique du Prince de bois avait relativement séduit, le livret transformant un conte de fée en tragédie symboliste avait choqué. Ce n’était rien en comparaison du Mandarin Merveilleux dont la création allait provoquer l’un des plus beaux scandales du XXe siècle ! L’œuvre fut d’abord écrite au piano et terminée dans cette version en 1919. Toutefois, Bartók précisa rapidement le titre de la partition, un mimodrame, une pantomime dansée et jouée en un acte. L’argument s’inspire du texte du dramaturge hongrois Menyhért Lengyel (1880-1974) : trois souteneurs ordonnent à une prostituée d’attirer dans leur maison des passants qu’ils pourront ainsi dévaliser. Après deux essais infructueux (un vieux galant et un jeune naïf), un riche mandarin est pris au piège. Séduit par une danse lascive, il tombe amoureux de la prostituée, qui s’enfuit, effrayée par le regard du mandarin. Après plusieurs tentatives pour le tuer, les trois malfrats constatent que le mandarin vit encore. Prise de pitié et de remords, la jeune femme le prend dans ses bras ; les plaies du mandarin se mettent alors à saigner, causant sa mort. Chaque personnage est ainsi caractérisé sur le plan harmonique par un intervalle ou une suite d’intervalles qui remplacent le traditionnel leitmotiv. On imagine aisément que les vents décrivent les klaxons de voiture et les cordes, les tourbillons de poussière entre les immeubles. L’histoire réaliste et fantastique à la fois, mais plus encore sulfureuse de ce mandarin attira les foudres de la censure et un premier refus en 1924 de l’Opéra de Budapest. Le nouveau pouvoir de l’amiral Horty était en place depuis 1920. Ernö von Dohnanyi, Zoltán Kodály et Béla Bartók avaient tenu des responsabilités importantes sous le régime précédent du communiste Béla Kun. Faut-il voir dans la violence désespérée du sujet la métaphore d’une Hongrie sombrant dans la dictature ? Avant même sa création, l’œuvre était par conséquent condamnée et le régime de l’amiral Horty fit payer chèrement au compositeur ses amitiés politiques antérieures. La création de la version originale avec chœur eut lieu à l’Opéra de Cologne, le 27 novembre 1926. Konrad Adenauer, alors Bourgmestre de la ville, fit en sorte de faire annuler les représentations. En 1928, Bartók fit une nouvelle tentative pour faire accepter la partition, réalisant une suite symphonique. Le compositeur et chef d’orchestre Ernö von Dohnanyi créa la Suite la même année à Budapest. Il fallut attendre la disparition de Bartók pour que l’œuvre connaisse son premier succès aux États-Unis en 1946. Le public Français ne la découvrit, pour la première fois, qu’à la fin des années soixante, à Paris ! 1919 Événements contemporains Signature du Traité de Versailles. Début de l'Affaire Landru. En Italie, Mussolini fonde à Milan Les Faisceaux de combat, futur noyau de son Parti national fasciste. Roland Dorgelès publie Les Croix de bois et Marcel Proust À l'ombre des jeunes filles en fleurs. Découverte du virus de la grippe. Œuvres contemporaines de Falla Le Tricorne Bartók Le Mandarin merveilleux Richard Strauss La Femme sans ombre Fauré écrit Masques et Bergamasques Poulenc Le Bestiaire.

Olivier Legéret

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ALEXEI VOLODIN piano Né en 1977 à Saint Pétersbourg, Alexei Volodin a suivi dès l'âge de 10 ans des cours à l'Académie de musique Gnessine de Moscou, d'abord auprès de I. Chaklina puis de T. Zelikman. À 17 ans, il poursuit sa formation auprès d'Elisso Virsaladzé au Conservatoire de Moscou. En 2003, il obtient le Premier prix du 9e Concours Géza Anda à Zurich qui lance sa carrière de brillant soliste. Il fait partie des pianistes les plus remarquables de sa génération. La presse internationale lui reconnaît une technique époustouflante, ainsi qu'un répertoire très vaste et le qualifie « d'envoûtant magicien des tonalités et d'interprète de premier plan ». Alexeï Volodin s'est produit avec de prestigieux orchestres parmi lesquels l'Orchestre symphonique de Londres, le Philharmonique de New York, l'Orchestre symphonique de la Bayerische Rundfunk, le Gewandhausorchester Leipzig, l'Orchestre symphonique du Théâtre Mariinsky, l'Orchestre national de

Russie, le Philharmonique de Saint-Pétersbourg, le Philharmonique du Théâtre à la Scala, l'Orchestre National de France, l'Orchestre de la Suisse Romande, l'Orchestre symhonique NHK, l'Orchestre Philharmonique des Pays-Bas, le Wiener Symphoniker, les deux orchestres symphoniques de la SWR et l'Orchestre de la Tonhalle de Zurich sous la direction de chefs tels que Valery Gergiev, Lorin Maazel, Riccardo Chailly, Mikhail Pletnev, Semyon Bychkov, Marek Janowski, Zoltán Kocsis, David Zinman, Sebastian Weigle, Gerd Albrecht, Yakov Kreizberg, Tugan Sokhiev et Vladimir Fedoseyev. Volodin est un récitaliste très demandé. Il participe régulièrement aux festivals d'envergure et a notamment joué au Concertgebouw Amsterdam (Meesterpianisten) et Suntory Hall Tokyo (World Pianist), à Lucerne (KKL), à Vienne (Konzerthaus et Theater an der Wien), New York (Metropolitan Museum), Madrid (Auditorio Nacional), Barcelone (Palau de la Musica), Paris (Théâtre des Champs-Elysées et Salle Pleyel), Stuttgart (Meisterpianisten), Francfort (Alte Oper), Lisbonne (Gulbenkian), Budapest (Académie Liszt), Zurich (Tonhalle Grande Salle) et Bruxelles (Bozar). En 2009, Alexei Volodin a été nommé premier « artiste du mois » de la nouvelle salle de concert Mariinsky à Saint-Pétersbourg par Valery Gergiev, avec lequel il a entrepris des tournées aux États-Unis, au Japon, en Allemagne et en Espagne. Il a été invité à de nombreux festivals : Lucerne, La Roque d'Anthéron, Toulouse, Montpellier, Nantes, Sintra, Ruhr, Heidelberg, Bad Kissingen, Bad Reichenhall, Lichtfield, Meran, Moscou et Saint-Pétersbourg (Nuits blanches). En 2013, ses engagements l’ont amené à Londres (Wigmore Hall), à Paris (Salle Pleyel), à Berlin (Philharmonie), à Budapest (Liszt Academie), à Amsterdam (Concertgebouw) et à Bruxelles (Bozar). Il a enregistré des œuvres de Beethoven, Chopin, Rachmaninov et Prokofiev chez « Live Classics ». Il a ensuite passé un contrat avec le label « Challenge Classic » ; trois CDs sont parus avec des œuvres de Chopin, Rachmaninov, Schumann, Ravel et Scriabine.

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WILSON HERMANTO Chef d’orchestre Le chef d’orchestre américain Wilson Hermanto est en train de s’imposer rapidement sur la scène internationale grâce aux succès qu’il a récemment obtenus à la tête d’orchestres comme l’Orchestre philharmonique de Londres, l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, l’Orchestre symphonique de Prague, l’Orchestre de chambre de Paris en tournée au Japon (avec une réinvitation immédiate pour des concerts à Paris), l’English Chamber Orchestra en tournée en France et l’Orchestre du Festival du Schleswig-Holstein en tournée aux États-Unis avec en soliste le pianiste Lang Lang. Son interprétation de la Première Symphonie de Gustav Mahler à la tête du Sinfonietta de Lausanne, à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance du compositeur, a été très remarquée.

Ces dernières saisons, Wilson Hermanto a collaboré notamment avec l’Orchestre de Cleveland, la Radio-Philharmonie NDR (Hanovre), l’Orchestre de Chambre de Lausanne, l’Orchestre de Chambre de Genève, l’Orchestre de Floride, l’Orchestre d’État du Brandebourg (Francfort/Oder) et l’Orchestre symphonique de Moscou (pour un Requiem de Verdi couronné de succès), l’Orchestre national d’Île-de-France et l’Orchestre de Bretagne ; il vient de diriger Orphée aux Enfers d’Offenbach à Genève. Wilson Hermanto a fait des études de violon au Peabody Conservatory of Music (Baltimore) et de direction auprès de Sixten Ehrling à la Manhattan School of Music (New York). Il a également été l’un des derniers élèves de Carlo Maria Giulini à la Scuola di Musica de Fiesole. À New York, il a été directeur musical et membre fondateur du Prometheus Chamber Orchestra (1996-2002). Ensemble, ils ont joué le répertoire classique et romantique, mais aussi ils ont exploré la musique des grands compositeurs du XXe siècle. Wilson Hermanto a été directeur musical de l’orchestre des jeunes de la Young Musicians Foundation (YMF) à Los Angeles (1999-2002), avec lequel il a fait ses débuts lyriques dans Hänsel et Gretel de Humperdinck ; ils ont également assuré la création mondiale d’œuvres importantes de la jeune génération de compositeurs américains, avec le soutien de la Fondation BMI. Cette sensibilité particulière pour la musique contemporaine l’a fait remarquer par Pierre Boulez, qui l’a invité à venir travailler avec lui à l’Académie du Festival de Lucerne. De 2002 à 2004, Wilson Hermanto a été chef assistant de l’Orchestre de Cleveland sous la tutelle de Franz Welser-Möst, puis il a occupé les mêmes fonctions de 2004 à 2007 auprès de Christoph Eschenbach à la tête de différents orchestres.