mai-juin 2014 - n°511

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Betteravier Le ORGANE MENSUEL DE LA CONFÉDÉRATION DES BETTERAVIERS BELGES asbl CBB – Bd. Anspach 111 Bte 10 – 1000 Bruxelles T. 02 513 68 98 – F. 02 512 19 88 – P 806265 Éditorial par Valerie Vercammen, Secrétaire général de la CBB Le Betteravier 05-06/2014 — 1 MAI-JUIN 2014 N° 511 - 48 ième année Betteravier Le ORGANE MENSUEL DE LA CONFÉDÉRATION DES BETTERAVIERS BELGES asbl CBB – Bd. Anspach 111 Bte 10 – 1000 Bruxelles T. 02 513 68 98 – F. 02 512 19 88 – P 806265 Editeur responsable: Mathieu VRANCKEN, Président de la CBB Directeur de la publication: Valerie VERCAMMEN Edition et publicité: Bernadette Bické - Martine Moyart Responsable de la technique betteravière: IRBAB Tienen Imprimerie: Corelio Printing Abonnement annuel: Belgique: 12,00 € UE: 22,00 € - Hors UE: 27,00 € IBAN: BE 70 1031 0384 3925 TVA BE 0445.069.157 Tél. 02 513 68 98 - Fax 02 512 19 88 E-mail: [email protected] www.cbb.be Vous aVez eu raison de choisir BETASEED. Merci ! L’aVez-Vous Vu que Les VARIÉTÉS BTS présentent La MeiLLeure LeVée au chaMp? www.betaseed.be Betaseed. siMpLY diFFerent. distribué par clovis Matton. UE : le printemps précoce a permis de se- mer plus tôt mais les gains de récolte es- comptés pourraient être réduits en raison des conditions de sol défavorables liées à un hiver doux (sols compacts, etc). En France, on s’attend à hausse de 2% des emblave- ments pour atteindre 400.000 ha. Selon l’Association des planteurs polonais, les surfaces betteravières progresseraient de 2,5 à 3 % par rapport à l’an dernier à environ 190.000 ha. Sur base des achats de graines, la superficie prévue en Belgique et aux Pays- Bas est de respectivement 60.000 ha et 76.000 ha. En 20 ans (1990 à 2011), l’agriculture a di- minué ses émissions de gaz à effet de serre de 23% alors que, tous secteurs con- fondus, les émissions de l’UE ont baissé de 17% seulement. Selon le Copa-Cogeca, le secteur agricole ne pourra pas maintenir ce rythme à l’avenir en raison de l’augmentation de la demande alimentaire. Aux Etats-Unis, la production de stevia devrait plus que doubler d’ici 2017 tandis que l’aspartame reculerait de 25 %, selon les estimations du consultant britannique Lea- therhead Food Research. La stevia et les mélanges de stevia avec d’autres édulco- rants tels que l’acésulfame K gagnent des parts de marché. En 2009, seulement 5% des produits alimentaires et des boissons comportaient des édulcorants intenses uni- quement à base de plantes contre 15% en 2013. Au Brésil, suite à la chute des prix du su- cre sur le marché mondial, 54,6% de la canne ont été détourné vers la production d’éthanol contre 50,4% un an plus tôt. Selon l’association des fabricants de sucre Unica, la production d’éthanol a augmenté de 19% pour atteindre 25,4 milliards de litres, tandis que la production de sucre a augmenté de 0,6% à 34,3 Mt. Les Etats-Unis sont en tête des pays culti- vant le plus d’OGM avec 70,1 Mha, soit 40% des surfaces OGM mondiales, suivis par le Brésil avec 40,3 Mha. L’Argentine est en 3ème place avec 24,4 Mha suivie de l’Inde (11 Mha de coton transgénique) et du Canada (10,8 Mha de canola OGM (colza de printemps). Dans l’Union européenne, les surfaces de maïs Bt MON 810 (seule variété autorisée pour le moment) restent très mo- destes (148.013 ha).La quasi-totalité de ces surfaces se concentrent en Espagne (136 932 ha). 4 autres pays de l’UE cultivent des OGM : le Portugal, la République tchè- que, la Slovaquie et la Roumanie. Environ 15 % du chiffre d’affaires de l’agroalimentaire italien seraient d’origine mafieuse, rapporte l’unité policière spéci- alisée basée à Rome. En 2013, l’agroalimentaire italien aurait été racketté d’environ 14 milliards € au détriment des en- treprises du secteur. La mafia vole, menace afin d’obtenir le monopole sur tel ou tel produit et force les agriculteurs à leur vendre leur production à prix cassés puis oblige les négociants à leur acheter au prix fort. Ces opérations compromettent la sécurité et la qualité alimentaires des produits nationaux. La troisième partie de notre analyse SWOT est consacrée aux opportunités du post-quota. Après le 30 septembre 2017, tout va changer. Et qui dit «changement», dit «opportunités». (Mais aussi des risques, mais cela, ce sera le sujet de mon prochain édito). Je suis convaincue que la période post-quota créera des opportuni- tés pour notre filière betterave-sucre. 200 millions de tonnes de sucre en 2020, 240 millions de tonnes en 2030 En 2012, la production mondiale de sucre s’élevait à 177 millions de tonnes et la con- sommation atteignait 172 millions de ton- nes. Des analystes tablent sur une hausse de la consommation de 23 millions de ton- nes d’ici 2020. En 2030, nous aurons be- soin de 240 millions de tonnes au niveau mondial. Qui va produire tout ce sucre? Le Brésil? Certes, mais ses capacités de pro- duction ne sont pas illimitées. Les fabri- cants européens profiteront donc égale- ment des opportunités qu’offre l’essor du marché mondial du sucre. Le marché eu- ropéen, quant à lui, est un marché mature. La hausse de la demande viendra donc principalement des économies émergen- tes en dehors de l’Europe : de Chine et d’Inde (ces 2 pays sont responsables pour 55% de l’augmentation des besoins en su- cre), d’Amérique Latine (30%) et d’Afrique (15%). En Occident, nous notons plutôt la tendance inverse : l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) vient de baisser la quantité journalière de consommation de sucre conseillée à 6 cuillères à café (25g). Cette norme restrictive semble peu réaliste. Selon les dernières études dispo- nibles, le Belge consomme en moyenne environ 135 g de sucre par jour, ce qui cor- respond à une cinquantaine de kilos par année. (Pour information : les Chinois mangent en moyenne seulement une dou- zaine de kilos de sucre par an). Le consommateur demandeur de “durabilité” Comment définir la durabilité? Souvent, on l’explique au moyen de la théorie des 3 « P » : « People, Profit, Planet ». Il s’agit donc d’entreprendre et de réaliser du profit tout en respectant les personnes (social) et la planète (environnement). La durabili- regroupe différents thèmes dont l’environnement, le social, la traçabilité et les produits locaux. Le marketing étudie le comportement des consommateurs et les critères de décisions d’achat. Parmi ces derniers, le prix et la qualité restent priori- taires, mais de toutes les études, il ressort que la « durabilité » et la « traçabilité » de- viennent de plus en plus également des critères décisifs d’achat. Une étude récen- te que j’ai consultée sur le comportement des consommateurs aux Etats-Unis dé- montre que la durabilité est un critère dé- cisif pour 77% des Américains lorsqu’ils achètent des produits alimentaires. La « durabilité » n’est donc plus un phéno- mène de mode mais une réelle préoccu- pation des consommateurs. Le sucre bel- ge est « durable » grâce aux nombreux efforts fournis par les agriculteurs et les fabricants. Si la législation COOL est adoptée (mention du pays d’origine), notre filière pourra présenter notre sucre avec une plus-value comme « sucre européen durable » et ce, face au sucre de canne importé avec sa très lourde empreinte car- bone et écologique. Avez-vous déjà remar- qué que la Raffinerie Tirlemontoise a mis le slogan «fabriqué avec des betteraves de chez nous» sur son paquet de sucre fin d’un kilo ? Les bioplastiques Coca-Cola et Pepsi, Heinz et Danone: ce ne sont que quelques exemples parmi les grandes marques qui ont choisi d’emballer leurs boissons et aliments dans du bio- plastique. Le secteur de la télécommuni- cation a également emboîté le pas : Nokia et Samsung utilisent des bioplastiques pour les housses de leurs téléphones por- tables et leurs smartphones. Même les constructeurs automobiles, comme Toyo- ta, utilisent des éléments en bioplastique pour être perçus comme des entreprises « durables ». Votre tableau de bord ou vos tapis de voitures sont peut-être déjà fabri- qués en bioplastique. A l’échelle mondiale, on estime le marché à 50 millions de ton- nes. Une opportunité pour le post-quota? Les opportunités du post-quota

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Page 1: Mai-Juin 2014 - N°511

BetteravierLeo r g a n e m e n s u e L d e L a c o n f é d é r a t i o n d e s B e t t e r a v i e r s B e L g e s

asbl CBB – Bd. Anspach 111 Bte 10 – 1000 Bruxelles

T. 02 513 68 98 – F. 02 512 19 88 – P 806265

éditorial par Valerie Vercammen, Secrétaire général de la CBB

Le Betteravier 05-06/2014 — 1

mai-Juin 2014N° 511 - 48 ième année

BetteravierLeo r g a n e m e n s u e L d e L a c o n f é d é r a t i o n d e s B e t t e r a v i e r s B e L g e s

asbl CBB – Bd. Anspach 111 Bte 10 – 1000 Bruxelles

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Editeur responsable: Mathieu Vrancken, Président de la cBB

Directeur de la publication: Valerie VercaMMenEdition et publicité:

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Abonnement annuel: Belgique: 12,00 €

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L’aVez-Vous Vu que Les vAriéTéS BTS présentent La MeiLLeure LeVée au chaMp?

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distribué par clovis Matton.

UE : le printemps précoce a permis de se-mer plus tôt mais les gains de récolte es-comptés pourraient être réduits en raison des conditions de sol défavorables liées à un hiver doux (sols compacts, etc). en France, on s’attend à hausse de 2% des emblave-ments pour atteindre 400.000 ha. Selon l’association des planteurs polonais, les surfaces betteravières progresseraient de 2,5 à 3 % par rapport à l’an dernier à environ 190.000 ha. Sur base des achats de graines, la superficie prévue en Belgique et aux Pays-Bas est de respectivement 60.000 ha et 76.000 ha.

En 20 ans (1990 à 2011), l’agriculture a di-minué ses émissions de gaz à effet de serre de 23% alors que, tous secteurs con-fondus, les émissions de l’Ue ont baissé de 17% seulement. Selon le copa-cogeca, le secteur agricole ne pourra pas maintenir ce rythme à l’avenir en raison de l’augmentation de la demande alimentaire.

Aux Etats-Unis, la production de stevia devrait plus que doubler d’ici 2017 tandis que l’aspartame reculerait de 25 %, selon les estimations du consultant britannique Lea-therhead Food research. La stevia et les mélanges de stevia avec d’autres édulco-rants tels que l’acésulfame k gagnent des parts de marché. en 2009, seulement 5% des produits alimentaires et des boissons comportaient des édulcorants intenses uni-quement à base de plantes contre 15% en 2013.

Au Brésil, suite à la chute des prix du su-cre sur le marché mondial, 54,6% de la canne ont été détourné vers la production d’éthanol contre 50,4% un an plus tôt. Selon l’association des fabricants de sucre Unica, la production d’éthanol a augmenté de 19% pour atteindre 25,4 milliards de litres, tandis que la production de sucre a augmenté de 0,6% à 34,3 Mt.

Les Etats-Unis sont en tête des pays culti-vant le plus d’OGM avec 70,1 Mha, soit 40% des surfaces OGM mondiales, suivis par le Brésil avec 40,3 Mha. L’argentine est en 3ème place avec 24,4 Mha suivie de l’Inde (11 Mha de coton transgénique) et du canada (10,8 Mha de canola OGM (colza de printemps). Dans l’Union européenne, les surfaces de maïs Bt MOn 810 (seule variété autorisée pour le moment) restent très mo-destes (148.013 ha).La quasi-totalité de ces surfaces se concentrent en espagne (136 932 ha). 4 autres pays de l’Ue cultivent des OGM  : le Portugal, la république tchè-que, la Slovaquie et la roumanie.

Environ 15 % du chiffre d’affaires de l’agroalimentaire italien seraient d’origine mafieuse, rapporte l’unité policière spéci-alisée basée à Rome. en 2013, l’agroalimentaire italien aurait été racketté d’environ 14 milliards € au détriment des en-treprises du secteur. La mafia vole, menace afin d’obtenir le monopole sur tel ou tel produit et force les agriculteurs à leur vendre leur production à prix cassés puis oblige les négociants à leur acheter au prix fort. ces opérations compromettent la sécurité et la qualité alimentaires des produits nationaux.

La troisième partie de notre analyse SWOT est consacrée aux opportunités du post-quota. après le 30 septembre 2017, tout va changer. et qui dit «changement», dit «opportunités». (Mais aussi des risques, mais cela, ce sera le sujet de mon prochain édito). Je suis convaincue que la période post-quota créera des opportuni-tés pour notre filière betterave-sucre.

200 millions de tonnes de sucre en 2020, 240 millions de tonnes en 2030

en 2012, la production mondiale de sucre s’élevait à 177 millions de tonnes et la con-sommation atteignait 172 millions de ton-nes. Des analystes tablent sur une hausse de la consommation de 23 millions de ton-nes d’ici 2020. en 2030, nous aurons be-soin de 240 millions de tonnes au niveau mondial. Qui va produire tout ce sucre? Le Brésil? certes, mais ses capacités de pro-duction ne sont pas illimitées. Les fabri-cants européens profiteront donc égale-ment des opportunités qu’offre l’essor du marché mondial du sucre. Le marché eu-ropéen, quant à lui, est un marché mature. La hausse de la demande viendra donc principalement des économies émergen-tes en dehors de l’europe  : de chine et d’Inde (ces 2 pays sont responsables pour 55% de l’augmentation des besoins en su-cre), d’amérique Latine (30%) et d’afrique (15%). en Occident, nous notons plutôt la tendance inverse  : l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) vient de baisser

la quantité journalière de consommation de sucre conseillée à 6 cuillères à café (25g). cette norme restrictive semble peu réaliste. Selon les dernières études dispo-nibles, le Belge consomme en moyenne environ 135 g de sucre par jour, ce qui cor-respond à une cinquantaine de kilos par année. (Pour information  : les chinois mangent en moyenne seulement une dou-zaine de kilos de sucre par an).

Le consommateur demandeur de “durabilité”

comment définir la durabilité? Souvent, on l’explique au moyen de la théorie des 3 « P »  : « People, Profit, Planet ». Il s’agit donc d’entreprendre et de réaliser du profit tout en respectant les personnes (social) et la planète (environnement). La durabili-té regroupe différents thèmes dont l’environnement, le social, la traçabilité et les produits locaux. Le marketing étudie le comportement des consommateurs et les critères de décisions d’achat. Parmi ces derniers, le prix et la qualité restent priori-taires, mais de toutes les études, il ressort que la « durabilité » et la « traçabilité » de-viennent de plus en plus également des critères décisifs d’achat. Une étude récen-te que j’ai consultée sur le comportement des consommateurs aux etats-Unis dé-montre que la durabilité est un critère dé-cisif pour 77% des américains lorsqu’ils achètent des produits alimentaires. La «  durabilité  » n’est donc plus un phéno-

mène de mode mais une réelle préoccu-pation des consommateurs. Le sucre bel-ge est «  durable  »  grâce aux nombreux efforts fournis par les agriculteurs et les fabricants. Si la législation cOOL est adoptée (mention du pays d’origine), notre filière pourra présenter notre sucre avec une plus-value comme « sucre européen durable  » et ce, face au sucre de canne importé avec sa très lourde empreinte car-bone et écologique. avez-vous déjà remar-qué que la raffinerie Tirlemontoise a mis le slogan «fabriqué avec des betteraves de chez nous» sur son paquet de sucre fin d’un kilo ?

Les bioplastiques

coca-cola et Pepsi, Heinz et Danone: ce ne sont que quelques exemples parmi les grandes marques qui ont choisi d’emballer leurs boissons et aliments dans du bio-plastique. Le secteur de la télécommuni-cation a également emboîté le pas : nokia et Samsung utilisent des bioplastiques pour les housses de leurs téléphones por-tables et leurs smartphones. Même les constructeurs automobiles, comme Toyo-ta, utilisent des éléments en bioplastique pour être perçus comme des entreprises « durables ». Votre tableau de bord ou vos tapis de voitures sont peut-être déjà fabri-qués en bioplastique. a l’échelle mondiale, on estime le marché à 50 millions de ton-nes. Une opportunité pour le post-quota?

Les opportunités du post-quota

Page 2: Mai-Juin 2014 - N°511

Le Betteravier2 — 05-06/2014

NEUTRAFERTILEcumes : l’effi cacité au bon prix

INFO :Longchamps 081-510 210Tienen 016-801 464Oreye 019-679 471

structure du sol prairie

vergerrendement

PC (€/t bett) PPSP (€/t PSP)départ usine

PPSP (€/t PSP)avec transportb

PPH (€/t PH)départ usine

PPH (€/t PH)avec transportc

Pmin 4,50 26,56pc 34,08gc 31,23 10,59 max 16,19

Pmoy 5,00 28,99pc 36,51gc 33,65 11,76 max 17,37

Pmax 5,50 33,84pc 38,94gc 36,08 12,94 max 18,54

a c t u a L i t é s r t

Marché des pulpes 2014Enquête sur Le Betteravier et le site web de la CBBau cours des réunions d’hiver, un formulaire d’enquête a été distribué aux planteurs pour sonder l’avis des betteraviers sur le journal Le Bet-teravier et le site web de la cBB ainsi que sur leurs sujets de prédilec-tion.

Le but final étant d’améliorer notre communication vers les planteurs. L’enquête pouvait également être remplie en ligne au départ du site de la cBB (lire les résultats complets sur www.cbb.be).

au total, 413 questionnaires complétés nous sont parvenus (55 % en français et 45 % en néerlandais). Sur base des réponses, on peut en conclure que Le Betteravier est connu (100% des répondants), lu (99.74%), apprécié (89.33%) et considéré comme utile par les plan-teurs pour leur métier. Les sujets qui remportent le plus de d’intérêt sont par ordre d’importance : la Pac et le régime sucre, le marché du sucre (européen et mondial), les pages techniques de l’IrBaB et les articles sur la réception des betteraves dans les usines. ces sujets sont suivis avec assiduité par plus de 92 % des planteurs ayant ré-pondu à l’enquête.

concernant les newsletters envoyées par mail, les planteurs sont également très positifs et estiment pour la plupart que les newsletters envoyées sont utiles (91%) et efficientes (90%). Selon les statistiques de consultation du site, les rubriques les plus consultées sont la mes-sagerie betteravière de l’IrBaB, le marché du sucre et les actualités.

a la question de savoir quel média privilégier à l’avenir pour la com-munication de la cBB vers les planteurs, 50 % des planteurs avouent ne pas consulter régulièrement le site web de la cBB. La plupart des planteurs souhaitent conserver les deux supports de communication (Journal Le Betteravier version papier + newsletter envoyée par mail) même si le Betteravier peut être consulté sur le site de la cBB beau-coup plus rapidement, soit 1 semaine avant son arrivée dans vos boî-tes aux lettres. ce délai d’une semaine est hélas nécessaire pour l’impression et l’expédition du journal par la poste.

Le Betteravier est mis chaque mois sur le site de la CBB :

www.cbb.be, une semaine avant sa parution.

Suite aux discussions entre planteurs et sucriers de

la rT, les modalités suivantes ont été fixées pour la

reprise et le commerce de pulpes en 2014.

Prix de cession RT

Le prix de cession des pulpes pour les acheteurs

d’excédent par rapport à leur ayant-droit a été fixé à

5,00 € par tonne de betteraves, avec une modulati-

on à la hausse ou la baisse de maximum 0,5 €/t de

betteraves selon les conditions du marché.

Prix des pulpes RT

Le prix des pulpes (PSP = surpressées ; PH = hu-mides) en excédent de l’ayant droit est calculé sur base du prix de cession (c’est-à-dire la valeur de la matière première des pulpes reportée en €/t nette de betteraves pour les planteurs) et de la teneur des pulpes en matière sèche (23,5% pour les PSP et 12% pour les PH). Le calcul est illustré dans le Tableau 1 sur base d’une hypothèse de 23,5% pour les PSP et 12% pour les PH. en 2014, les PSP se-ront proposées à 28,99 €/t et les PH à 11,76 €/t.

Tableau 1 : Calcul du prix des pulpes surpressées et humides départ usine.

a frais de surpressage avec teneur en matière sèche supérieure ou égale à 22% ; avec Pc = Prix de cession ; PSUrP = Prix du surpressage.

Le prix de cession des pulpes sera éventuellement adapté de maximum 0,5 €/t betteraves vers le haut ou vers le bas, selon les conditions du marché. Les prix minimum et maximum des PSP et des PH qui peuvent en découler sont repris dans le Tableau 2. Le prix définitif ne sera donc connu qu’en fin de campagne. Pour obtenir le prix rendu en ferme, il faut ajouter au prix calculé dans le Tableau 1 les frais de trans-

port. Pour 2014, ils seront calculés en indexant ceux de 2013 de 50% de l’index des frais de trans-port des betteraves réceptionnées durant la cam-pagne 2014. Dans le Tableau 2, les calculs ont été faits à titre d’exemple en intégrant les frais de transport de 2013, qui étaient 7,53 €/t PSP pour les petits camions (< 25 t) et de 4,67 €/t PSP pour les grands (> 25 t).

Benoît Haag, Secrétaire Fédé rT.Tableau 2 : Prix des pulpes surpressées et humides en 2014, avec les variations possibles, sur base d’une teneur en MS de 23,5% pour les PSP et 12 % pour les PH.

b sur base des prix de 2013 ; c variable ; avec Pc = Prix de cession ; pc = petit camion ; gc = gros camion.

Pulpes surpressées (PSP) Pulpes humides (PH)

Formule

PPSP = PC ×kg MS t PSPkg MS t bett

+ PSURP

PPH = PC ×kg MS t PHkg MS t bett

Prix 2014 tP aPSP /€99,2871,4

4,4823500,5 =+×= tPPH /€76,11

0,5112000,5 =×=

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Le Betteravier 05-06/2014 — 3

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Dans le cadre de l’enquête sur Le Betteravier, c’est Pier-re evrard, agriculteur à Poucet près de Hannut, qui a été désigné par tirage au sort pour recevoir le GSM mis en jeu pour stimuler l’ardeur à compléter l’enquête. Le Bet-teravier s’est rendu chez Pierre evrard et en a profité pour réaliser une courte interview d’un planteur de bet-teraves actif « officiellement » depuis plus de 40 ans et davantage en tant qu’aidant sur l’exploitation familiale.

Le Betteravier : Quels sont à votre avis les principaux changements en betteraves au cours des dernières années ?

Pierre Evrard : Pour moi, le principal changement, c’est l’allongement des campagnes. ce n’est pas vraiment le bâchage qui me dérange, mais le fait d’avoir encore un tas de betteraves à charger au mois de janvier entraîne trop de risques pour les planteurs. Des risques de gel, d’accès au tas, de repousses de betteraves sous les bâ-ches quand les délais sont trop longs et puis après le passage de l’avaleuse, avec la terre et les déchets qui restent, s’il fait trop humide, il est pratiquement impossi-ble de travailler le sol. cette année, tout s’est bien passé car l’hiver a été exceptionnellement doux mais en 2010, on a bien failli ne pas charger les derniers tas de bet-teraves. La neige avait tout recouvert. On ne voyait même plus la route.Il y aussi eu la fermeture de l’usine d’Hollogne. Mainte-nant, je livre à Tirlemont qui est plus éloignée. Jusqu’à l’an dernier, j’y prenais des pulpes humides. en tant qu’éleveur de Blanc-Bleu, j’aimais bien d’en donner au bétail pendant la campagne mais l’usine a fait savoir qu’elle ne produirait plus que des pulpes surpressées à partir de cette année. On nous a dit qu’on pourrait éven-tuellement en obtenir si la presse tombait en panne … Je le regrette car c’était intéressant.

côté positif, il y a l’augmentation des rendements à l’hectare avec les années. Ça a l’air bien parti cette an-née. On a pu semer tôt, peut-être même un peu trop tôt car on ne s’attendait pas à avoir une aussi longue pério-de sans pluie pour faire les semis. La levée est bonne. Dans certaines parcelles, les betteraves ont deux feuilles et les suivantes sortent. J’ai commencé un premier pas-sage de Far sur une parcelle mais je suis déçu du ré-sultat. On voit que les mauvaises herbes ont été freinées par le traitement mais pas suffisamment. Il faudrait de la pluie.

LB : En 2017, les quotas seront supprimés. Comment envisagez-vous l’après-quota ? La RT parle d’augmenter la production …

PE  : Jusqu’à présent, on n’a pas encore eu beaucoup d’informations. Produire plus de betteraves ne me déran-gerait pas. avec la restructuration, nous avons dû réduire

les quotas. revenir à mon droit de livraison d’avant 2008 ne poserait pas de problèmes. c’est davantage la ques-tion du prix des betteraves qui va être déterminante. Pro-duire des betteraves au prix des contrats pour betteraves industrielles, c’est bon pour la production en supplément, pas pour une production en quota. Dans la région, il y a pas mal de possibilités autres que la betterave pour avoir une bonne rotation : des légumes industriels (pois, hari-cots, fèves des marais) pour Hesbaye Frost à Geer, du colza, des pommes de terre, du lin …

LB : A partir de la prochaine campagne, la certification GIQF sera obligatoire en betterave. Qu’en pensez-vous ?

PE : Personnellement, je suis déjà certifié pour le GIQF de VeGaPLan depuis 6-7 ans car je contracte des légu-mes industriels pour Hesbaye Frost qui le demande éga-lement. Je pulvérise moi-même et je tiens mes docu-ments à jour. Les audits n’ont posé aucun problème.

«L’allongement des campagnes: des risques pour les planteurs»

Pierre evrard est éleveur de Blanc-Bleu-Belge depuis toujours. Une partie du bétail était déjà en prairie.

Le pulvérisateur est prêt. Pierre evrard attend la pluie pour réaliser les premiers traitements Far.

Page 4: Mai-Juin 2014 - N°511

Le Betteravier4 — 05-06/2014

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La récolte démarre au Brésil et avec elle, l’apport de nouvelles quantités de sucre sur le marché mondial. Pourtant, selon FO Licht, la sécheresse au Brésil a endommagé de nom-breux hectares de canne. Le recul de la récolte de canne brésilienne et une transformation de la canne davantage orientée vers l’éthanol de-vraient contribuer à une réduction de la produc-tion de sucre mondiale de 1 à 2 Mt en 2014/15. cependant, l’ampleur des stocks de sucre, en particulier en asie, maintiendra les cours à un niveau faible. en chine, les stocks sont particu-lièrement élevés. Ils représentent l’équivalent de plus de 4 mois d’approvisionnement. Du coup, on s’attend à une baisse des importa-tions de la chine, deuxième consommateur de sucre mondial, ce qui contribue à faire baisser les cours du sucre sur le marché mondial.

Marché européen : report de la décision d’importations supplémentaires ou de reclassement

Selon la commission européenne, aucune me-sure d’approvisionnement du marché commu-nautaire du sucre n’est nécessaire pour l’instant. Il y a suffisamment de sucre sur le marché communautaire. contrairement aux campagnes précédentes, il ne faudra probable-ment pas autoriser des importations supplé-mentaires ou le reclassement du sucre hors quota en sucre du quota cette année.

Les stocks de sucre Ue sont importants : 12,2 Mt fin 2013 contre 10,9 Mt l’an dernier à la même période. De plus, les importations de su-cre en provenance des pays acP (afrique, ca-raïbes et Pacifique) sont en progression de 19 % par rapport à la même période en 2013.

en revanche, le sucre importé sous le régime du quota d’importation dit cXL (environ 600.000 tonnes chaque année soumises à un droit réduit de 98 euros par tonne, essentiellement importées du Brésil, d’australie et de cuba) ar-rive plus lentement que d’habitude et n’a atteint jusqu’ici que 50 % de sa capacité. en fait, c’est le contingent de 334.054 t accordé au Brésil (cf encadré) qui n’a pas encore été rempli.

Les prix restent bas sur le marché mondial

en avril, les prix du sucre sur le marché mondial sont restés bas: de l’ordre de 330 e la tonne de sucre blanc sur le marché de Londres.

L’UE importe entre 2,5 et 3,5 Mt de sucre chaque année et se situe ainsi parmi les premiers importateurs mondiaux aux côtés de la ChineUne partie de ces importations est règlementée par des accords qui prévoi-ent pour chaque pays ou communauté de pays un contingent d’importation déterminé ou, selon les cas, l’application de droits de douane

Partenariat économique avec les pays ACP (Afrique Caraïbes, Pacifique)

avec les pays ACP, des accords ont été passés pour faciliter le dévelop-pement de ceux-ci et pour favoriser leur intégration dans l’économie mondi-ale. en vertu de ces accords, les pays acP bénéficient d’un accès au mar-ché européen sans droits de douane avec un prix du sucre garanti d’au moins 90 % du prix de référence du sucre Ue et sans limite de quantité.Pour les pays acP qui figurent dans la liste des PMa (Pays les Moins avan-cés de la planète), l’accès au marché européen est illimité comme le prévoit l’accord « Tout Sauf les armes » passé entre l’Ue et les PMa. en revanche, pour les pays acP « non PMa », un volume maximum d’importations com-munautaires est prévu  : 1,6 M t jusqu’en 2014/15. Une clause de sauve-garde prévoit certaines limites aux importations en provenance des pays acP, si l’ensemble des importations en provenance des pays acP (PMa + non PMa) dépasse 3,5 Mt et si le plafond des importations en provenance des pays acP non PMa est également dépassé.

Contingents d’importation

avec les Balkans et la Moldavie, un quota d’importation de 234.000 t de sucre par an est prévu, sans droits de douane ;avec les pays dits «  cXL», représentés essentiellement par le Brésil et Cuba,…, un « quota d’importation » de 676.925 t de sucre est accordé an-nuellement avec des droits de douane réduits de 98 € par tonne ; les quan-tités qui dépassent ce quota sont importées dans l’Ue à taux plein. celui-ci s’élève à 419 € par tonne pour le sucre blanc et à 339 €/t pour le brut. Fina-lement, seuls de faibles volumes de sucre sont importés à taux plein. Depuis 2013, des quotas d’importations ont été accordés au Pérou et à la Colombie ainsi qu’à 6 pays d’amérique centrale (Guatemala, Nicaragua, Honduras, Costa Rica, Salvador, Panama) pour un total de 250.000 t sans droits de douane. Un volume qui devrait augmenter chaque année d’environ 7.000 t en vertu des accords passés. Il y a également des importations de sucre industriel prévues pour un mon-tant de 400.000 t par an sans droits de douane mais contrairement aux autres contingents décrits ci-dessus, ce contingent n’est pratiquement pas utilisé.

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techniques culturalesbetteravières

p v B c – p r o g r a m m e v u L g a r i s at i o n B e t t e r a v e c h i c o r é e , d a n s L e c a d r e d e s c e n t r e s p i L ot e sRubrique rédigée et présentée sous la responsabilité de l’IRBAB, J.-P. Vandergeten, Directeur de l’IRBAB, avec le soutien du Service public de Wallonie

i n s t i t u t r o Y a L B e L g e p o u r L’ a m é L i o r a t i o n d e L a B e t t e r a v e a s B LMolenstraat 45, B-3300 Tienen (Tirlemont) – F. +32 16 820468 – [email protected] – www.irbab-kbivb.be

Optimiser la culture de la betterave, c’est agir au mieux de ses possibilités pour pouvoir augmenter son rendement sucre/ha et limiter ses pertes en culture, jusqu’à la dernière livraison. Il faut également veiller à compresser ses coûts de production au maximum et ne pas faire de dépenses infruc-tueuses. Des éléments très variés (investissement en machine, infrastructure, achats groupés d’intrants, consommation de carburant, etc …) doivent éga-lement être pris en compte dans cette optimisation des coûts de produc-tion. Ces aspects ne sont pas repris dans le texte ci-après. Ce texte s’inté-resse à la phytotechnie de la culture de la betterave, en respect des légi-slations environnementales.

Choix des variétés, choix des terres, préparation du sol, semis

Le choix et la qualité de variétés performantes sont un élément fondamen-tal dans la progression du rendement national. Depuis longtemps, l’inter-profession betterave - sucre belge s’est accordée sur l’importance essen-tielle de ces éléments en exigeant des graines de très haute qualité pour ses betteraviers. Les lots commercialisés sont ainsi contrôlés chaque année selon un cahier de charge exigeant, élaboré avec l’IRBAB. La qualité des graines, mais surtout la qualité des variétés proposées par les maisons de sélection sont évaluées par l’IRBAB. L’IRBAB peut ainsi recommander des variétés expérimentées en conditions belges, en les comparant à des varié-tés utilisées comme témoin, correspondant à des variétés qui ont déjà fait leurs preuves en Belgique. Le travail des sélectionneurs et le travail d’ex-périmentation de l’IRBAB contribuent en grande partie à l’augmentation des rendements nationaux. Ceux-ci ont ainsi augmenté de ±220 kg de sucre brut/ha/an entre 1996 et 2013. Cette évolution a été de ±155 kg de sucre/ha/an entre 1996 et 2006 (jusqu’avant le nouveau régime sucre). Elle s’est accentuée ces dernières années avec ±325 kg de sucre/ha/an, pour la période 2007 à 2013. L’évolution du rendement sucre brut/ha est illustrée ci-dessous. On y ob-serve que, selon la courbe de régression choisie, un rendement de 16 à 18 t/ha de sucre brut serait atteint au niveau national après 2022.

Choisir une variété non contrôlée ou non testée en Belgique ou comparée à des témoins utilisés dans des essais réalisés hors Belgique constitue un risque de ne pas atteindre le niveau de production des variétés qui ont fait leurs preuves dans nos régions. Avoir fait ses preuves dans nos régions signifie : selon nos types de sols, nos conditions climatiques (pluviométrie, température, dates de semis,…), nos pratiques agricoles (terres avec fu-mure organique, …), notre environnement (maladies foliaires, parasites, nématodes, …), etc.

Le choix des terres, la préparation du sol et le semis sont essentiels à l’ob-tention d’un rendement élevé. Dans le choix des terres, on veillera à respecter la rotation, le pH, les te-neurs en humus et en éléments nutritifs de base (N, P, K, …) et à utiliser préférentiellement des terres saines, exemptes de nématodes ou faible-ment infestées (ceci est valable également pour le rhizoctone brun ou le rhizoctone violet). On veillera également à pouvoir gérer correctement l’interculture et les engrais verts (effet sur l’humidité du sol au semis). L’étape du semis est également capitale. Une couche arable trop humide, compacte, tassée, irrégulière, hétérogène, avec des zones lissées, etc… entrainent la formation de betteraves fourchues. Dans ce cas, le système racinaire est compromis dès ses premiers stades de formation. L’alimenta-tion en eau et en éléments nutritifs est également compromise. Ces bette-raves accuseront un retard de végétation et donc une perte de production. Leur tare terre plus élevée engendrera également une pénalité financière. La technique de semis est un élément important. Elle doit permettre un semis précis, une levée rapide et homogène. Un semis irrégulier entraine un décolletage irrégulier à la récolte. Les pertes à la récolte, liées à ces éléments (bris de racines fourchues, décolletage irrégulier, tare terre plus élevée) peuvent encore aggraver la perte en rendement sucre lors de la conservation à long terme.

Dans le même ordre d’idée, un choix de variété non tolérante au nématode à kyste de la betterave (estimé être présent dans 50% des terres au moins, à des niveaux divers d’infestation) dans une terre infestée handi-cape le potentiel de production de la terre. Le choix de telles variétés est encore trop hésitant pour de nombreux betteraviers, malgré les grands progrès génétiques proposés par les maisons de sélection. Il en va de même pour le choix de variétés anti-rhizoctone brun dans les terres infes-tées. Par contre, le choix de variétés résistantes à la rhizomanie ne fait plus l’ob-jet d’hésitations. Ces variétés sont utilisées sur 100% des terres depuis ±2006-2007 (NB : même période que le changement de régime sucre !).

NB : Un élément qui n’a pas été pris en considération dans les estimations faites par le NBR est la disponibilité en eau, autrement dit les besoins en irrigation. Nos conditions de culture ne sont également (et heureuse-ment !) pas influencées par cet important paramètre.

Contrôle des pertes à la récolte et durant le stockage

Pour apprécier le développement des machines de récolte, les chiffres sui-vants sont éloquents : 3% de pertes en production sucre en 1980 et 2% en 2012. Les mesures de pertes à la récolte effectuées dans les années 1980 étaient de 1,5 t de racines par hectare dans des sols limoneux et sablo-limoneux (2 t dans les sols argileux). Aujourd’hui, les mesures montrent des résul-tats équivalents, mais avec une production qui a augmenté de 75%. Au cours de la conservation à long terme (±2 mois au maximum), des bet-teraves arrachées avec un minimum de blessures et de bris de racines, et avec un décolletage correct perdent environ 2% de leur rendement sucre, lorsque cette perte se limite à celle due à un métabolisme normal. À plus long terme ou selon le degré de blessures et l’agressivité de l’arrachage, cette perte peut dépasser 5% et devenir exponentielle. Les ultimes opérations de culture, à savoir le bâchage Toptex et le bâchage contre le gel intense, constituent respectivement un incitant financier (pénalité tare terre) et une sécurité indispensable contre de lourdes pertes financières dues à la proportion de betteraves dégelées dans la livraison.

Optimiser la culture des betteraves pour 2017 ! Guy LEGRAND, Ronald EUBEN, Barbara MANDERYCK, André WAUTERS, Jean-Pierre VANDERGETEN

IRBAB asbl - KBIVB vzw, Tirlemont

Évolution du rendement sucre national belge, de 1996 à 2013 (t/ha) et courbes d’extrapolation (constante en bleu, plus évolutive en rouge).

Des études réalisées par des Instituts betteraviers européens (en particulier par le NBR - Nordic Beet Research Institute) estiment que la productivité de la betterave sucrière dépend pour :

70% du bon choix des variétés, des terres, de la préparation du sol et de la réussite du semis,

20% du bon contrôle des pertes à la récolte et durant le stock-age,

10% du bon contrôle des maladies, des parasites et des adven-tices.

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L’attention que le betteravier doit encore apporter à ces dernières opéra-tions de culture est certainement une des plus capitales.

Contrôle des maladies, parasites et adventices

Grâce aux différents systèmes de contrôle (réseau de champs d’observa-tion et service d’avertissements de l’IRBAB, mesures IPM, efficacité et bonne gestion des produits phytosanitaires,…), les pertes dues aux mala-dies et aux parasites sont devenues raisonnablement contrôlables. Appli-quer les traitements phytosanitaires en fonction des seuils de traitement, c’est-à-dire ni trop tôt, ni trop tard, est un élément important dans la ren-tabilité de la culture. Un traitement effectué trop tôt conduit souvent à une dépense inutile ou supplémentaire. Un traitement effectué trop tard peut entrainer une perte de production. De façon générale et grâce à l’emploi généralisé de divers traitements phy-tosanitaires dans l’enrobage des graines, on peut considérer que la ma-jeure partie des maladies et parasites du jeune âge de la betterave (c.à.d. jusqu’à la fermeture des lignes) est suffisamment contrôlée. De plus, ce traitement unique permet d’utiliser très peu de matières actives à l’hec-tare. On évite ainsi des traitements insecticides en plein champ, ce qui cor-respond à la pratique IPM (« Integrated Pest Management »).

Les systèmes de désherbage (système FAR) proposés par l’IRBAB présen-tent une efficacité plus que satisfaisante, pour autant que les mélanges, leurs doses et les intervalles conseillés de traitement soient respectés. Chaque année, l’IRBAB met en place des essais de désherbage où l’efficaci-té des traitements réalisés dans le cadre du système FAR s’avère efficace (système « FAR » : F = produit type ‘Bétanal’, A = produit type ‘Tramat’, R = produit racinaire type ‘Goltix’ ou ‘Pyramin’, adapté à la flore présente, effectué au stade cotylédons des adventices et en bonne conditions clima-tiques). En outre, les traitements FAR sont moins agressifs et procurent moins de stress à la culture et donc moins de pertes de rendement par rapport à des mélanges souvent inutilement plus complexes, et donc plus chers (souvent 1,5 à 2 x plus chers).

Augmenter ses niveaux de rendements

Prendre en considération tous les éléments précités est une base impor-tante de réflexion générale. D’autres éléments peuvent encore être envisagés, au niveau individuel, pour augmenter ses rendements. Le principal élément est l’avancement de la date de semis. Celle-ci est bien évidement fonction des conditions clima-tiques et de l’accessibilité des terres, mais un semis hâtif permet d’allonger la durée de végétation de la betterave. Tout allongement de la période de végétation apporte une augmentation significative de rendement en bette-rave. La période de végétation peut ainsi tendre vers un maximum de 250 jours dans les conditions actuelles (semis hâtif effectué au 10/03, récolte tardive effectuée au 15/11). Suite au réchauffement climatique, un semis plus hâtif devient une réalité. L’IRM (Uccle) observe ainsi un recul de la date des dernières gelées de printemps (sortie de l’hiver). Entre 1930 et 1980, cette date correspondait au ±16/04. Elle se situait au ±10/04 entre 1980 et 2000. Depuis 2000, elle se situerait au ±20/03. Voilà pourquoi on recommande actuellement de ne pas semer les betteraves avant le 10/03 dans nos régions (risque de ge-lées au moment de la levée, risque de vernalisation et de montée à graines).

Au niveau national, les années 2003 et 2011 ont été caractérisées par une date de semis-50 (1/2 de la superficie semée) très précoce. Ces dates étaient respectivement le 24/03 et le 27/03. Ces années ont connu des records de rendement sucre/ha national, chaque fois supérieur de ±18% par rapport à la moyenne des rendements sucre/ha des 5 années précé-dentes. La date de semis-50 moyenne des 5 années précédentes était le 19/04 pour la période 1998-2002 et le 13/04 pour la période 2005-2010.

Au niveau individuel, l’effet d’un semis précoce ou d’un allongement de la durée de végétation peut être illustré dans le graphique ci-dessous. Ce graphique résume les conclusions d’un essai de l’IRBAB réalisé en 2011, où 3 dates de semis ont été combinées à 3 dates d’arrachage. Le gain ou la perte de rendement sucre/ha peut ainsi être établie par rapport à une pé-

riode « moyenne » de végétation, soit 205 jours (p. ex. : semis au 09/04, récolte au 31/10).

Dans cet essai, on observe que l’avancement de la date de semis n’a pas d’effet sur la teneur en sucre, mais bien sur le rendement racines. La date de récolte a un effet sur la teneur en sucre et aussi sur le rendement ra-cines. L’augmentation de rendement racines se détermine avant l’été, si les con-ditions de culture permettent un excellent développement racinaire. L’ob-jectif étant d’atteindre une plante déjà bien développée, avec une couver-ture foliaire totale (= fermeture des lignes) avant l’ensoleillement maximal (période de mai à août avec ±200 heures/mois d’ensoleillement). Il con-vient ensuite de conserver la quantité de feuilles présentes. Le métabo-lisme de la plante est ainsi axé essentiellement sur la production de sucre et non sur la production de feuilles (cas d’une fumure azotée excessive).

20 t/ha de sucre en 2020 ?

Le slogan actuel qui vise à atteindre 20 t/ha de sucre brut en 2020 s’ap-puie sur la bonne synchronisation de tous ces éléments. C’est l’objectif à atteindre pour maintenir la compétitivité de la betterave dans les années à venir. Ce rendement illusoire il y a quelques années est déjà obtenu occasionnel-lement chez certains agriculteurs, comme dans certains essais de l’IRBAB. Comme le montre le graphique ci-dessous, un rendement moyen de 20 t/ha de sucre (et plus) a déjà été obtenu dans 25% des essais de l’IRBAB depuis 2009.

Dans ces essais, les valeurs les plus élevées de rendement sucre sont ob-tenues avec les périodes les plus longues de végétation. La variation de la teneur en sucre est par contre fonction du lieu, des variétés, etc… On ob-serve que les rendements moyens en sucre les plus élevés (> 20 t/ha) sont obtenus avec des teneurs en sucre comprises en moyenne entre 17,5% et 18,5%. Selon ce graphique, il apparait que la progression du rendement s’effectue donc plutôt sur le rendement racines et donc sur la première phase de végétation, période où le développement racinaire optimal doit être réalisé.

20 t/ha de sucre au niveau national : quand ?

Amener l’ensemble de la profession betteravière à de tels niveaux de ren-dements dépendra du niveau de professionnalisme de nos betteraviers. Ce niveau est déjà très élevé pour tous ceux qui tiennent compte de tous les éléments précités. Pour autant que l’évolution puisse se poursuivre, princi-palement au niveau de la génétique, le laps de temps nécessaire peut être visualisé sur les graphiques ci-après. Ces graphiques illustrent le « Yield Gap », c’est-à-dire le décalage observé entre les niveaux de rendements dans les essais officiels (essais de l’IRBAB) et les rendements nationaux.

Les champs d’essais de l’IRBAB sont réalisés en conditions réelles de la pratique, mais dans des conditions idéales d’expérimentation. Le décalage de rendement observé est dû à la combinaison de divers éléments qui en-trainent des rendements moins élevés, souvent liés au champ ou à la tech-nique agricole : date de semis trop tardive, présence importante de four-rières et court-tours, tassement et hétérogénéité du sol, population trop faible (<90.000 plantes), fertilisation azotée trop faible ou trop élevée, désherbage tardif, mal adapté, mal réalisé ou trop agressif, non utilisation de variétés anti-nématodes en terre infestée, pertes plus importantes à l’arrachage (décolletage irrégulier, bris de pointes ou de racines) et au cours du stockage (pertes de sucre, pertes de racines au chargement). Sur ces graphiques, on observe que le décalage (« Yield Gap ») correspond à un intervalle de ±10 ans (ou plus ?) pour observer les mêmes niveaux de rendement. Ce décalage est le moins marqué pour la teneur en sucre (et parfois inexistant). Il correspond en moyenne à ±0,5 point de teneur en sucre. L’évolution du rendement racines présente le décalage le plus important. Il

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Perte ou gain de rendement sucre (axe vertical en %) selon différentes dates de semis (axe horizontal) et pour différentes dates d’arrachage. La

ligne de 100% correspond à une durée de végétation de 205 jours (p.ex. : semis au 09/04, récolte au 31/10). Essai IRBAB 2011, de Lens

Saint Rémy.

Niveaux de rendement moyen en sucre brut (t/ha) atteints dans les es-sais variétaux annuels de l’IRBAB selon leur teneur en sucre moyenne

respective pour la période 2009-2013. Les essais variétaux sont semés en même temps que la pratique (généralement entre le 20/03 et le 15/04) et récoltés généralement entre le 15/09 et le 15/11. Pour une même an-née, les rendements sucre les plus élevés sont obtenus avec des arra-

chages tardifs. Légende : une couleur/année.

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Quelques définitions préalable Quelle est tout d’abord la signification des termes tels que GPS, RTK, Egnos, etc … Les systèmes GPS (« Global Positioning System ») fonctionnent tous sur base de la réception de signaux émis par des satellites. La réception de signaux provenant d’au moins 4 satellites permet au système de détermi-ner l’endroit précis où il se trouve exactement. La précision du positionne-ment dépend du type de signal de correction utilisé. Un signal de correction est quant à lui diffusé depuis un emplacement fixe ayant des coordonnées connues. Il peut également être émis par un satellite connecté à un point fixe, avec des coordonnées connues. Le système GPS combine les données des signaux émis par les satellites avec les signaux de correction. Il peut ainsi déterminer sa position avec une certaine précision. La précision sera fonction du système de correction utilisé. Il existe ainsi 3 types de signaux de correction. Par ordre croissant de précision, ces signaux de correction sont : le système Egnos (précision de 0-30 cm), le système Omnistar XP/HP (précision de 5-10 cm) et le sys-tème RTK (« Real Time Kinematik » précision de 0-2 cm). Egnos est un signal de correction gratuit. Les deux autres sont payants. La précision de Egnos et de Omnistar ont une précision dite de ligne à ligne. Cela signifie que plus le temps s'écoule entre deux passages contigus (ligne à ligne), plus la précision diminue. La précision de 0-2 cm est maintenue dans le temps en utilisant un signal de correction RTK. Les signaux de correction les plus utilisés dans notre pays sont Egnos et RTK. La pulvérisation, l’épandage d’engrais minéraux ou organiques et cer-taines opérations de travail du sol peuvent se satisfaire d’une précision de 0-30 cm. Des opérations telles que le semis, le binage, le buttage, etc… nécessitent une précision de 0-2 cm. Différents types de systèmes d'assistance de pilotage peuvent se combiner aux différents systèmes de positionnement par GPS. Par exemple, une ma-chine peut être équipée d'un système GPS, qui aide à la piloter. Ainsi, le contrôle de la machine reste dans les mains du conducteur qui reçoit des instructions de direction avec par exemple des pointillés lumineux sur un

écran. Dans certains systèmes, le guidage de la machine est directement pris en charge par un moteur électrique placé sous le volant, en incorpo-rant un moteur électrique dans le système de direction (Foto 1) ou par un système de direction hydraulique entièrement intégré (Foto 2).

Possibilités en culture de la betterave Les principaux avantages d'un système GPS en culture de betterave sont le gain de temps et l’élimination des redoublages. L’intérêt de ces avantages est fonction de l'opération réalisée avec l’aide d’un système GPS. Si la main d’œuvre et/ou si le coût du produit à appliquer (graines, produits phytos,…) sont élevés, les économies peuvent être conséquentes. Lorsque, par exem-ple, un système GPS gère complètement le pilotage d’un chantier agricole, le conducteur peut parfaitement rester maître de sa machine tout en sur-veillant attentivement le travail à effectuer. Un conducteur moins fatigué par une attention permanente peut donc effectuer plus longtemps un tra-vail de qualité. Quelques avantages potentiels des systèmes GPS sont pré-sentés ci-après, selon diverses opérations au champ. Travail du sol Selon les recherches effectuées par l’Institut Arvalis, le pourcentage de redoublages (% de la largeur de travail) est d’environ 10 % lorsque l'on n'utilise pas de système de GPS. Cela signifie qu’il y a une économie poten-tielle de carburant et d’usure du matériel de 10 % lors du travail du sol. La parfaite succession des passages n’est pas le seul avantage. Lors de l’utili-sation du GPS, on peut alterner en décalage les passages (Photo 3) et évi-ter ainsi des manœuvres superflues sur le bord du champ, ce qui réduit

Systèmes GPS en culture de betterave … … beaucoup plus que seulement rouler droit

Ronald EUBEN IRBAB asbl - KBIVB vzw, Tirlemont

Lorsqu’on parle de systèmes GPS en agriculture, on pense en premier lieu à un système de guidage qui offre la possibilité d’effectuer un semis parfaitement rectiligne par exemple, ce qui est vrai. Ainsi, un betteravier pragmatique pourrait penser qu’il pourrait tout aussi bien semer parfaite-ment droit sans devoir investir dans un système GPS (-RTK) pour obtenir un beau résultat final. Cependant, un système GPS présente beaucoup plus d’applications que le simple fait de rouler droit. Les opérations au champ s’effectuent de façon beaucoup plus rationnelle, en économisant du temps, du carburant et toutes sortes d’autres dépenses qui permet-tent de travailler également de façon plus respectueuse de l’environne-ment. Cet article présente un aperçu de toutes les applications possibles du GPS en culture de betterave, plus que le simple fait de rouler droit.

Photo 1: Moteur électrique intégré dans le système de direction. Photo: Agrometius

Photo 2: Représentation schématique du « Trimble Autopilot ». Système de commande hydraulique entièrement intégré. Photo: Agrometius

Photo 3: Avec un système GPS, non seulement on évite les redoublages, mais on peut également alterner les passages et réduire ainsi les manœuvres en bout de champ. Cela réduit la compaction du sol à ces endroits et constitue un réel gain de temps. Photo: www.SBG.nl

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considérablement la compaction du sol à ces endroits et permet un gain de temps non négligeable. Travaux de semis La jonction parfaite entre des passages successivement parallèles est un avantage lors du semis. Cependant, l’économie est moindre dans ce cas car la précision du semis sans GPS est en général déjà relativement satis-faisante grâce à l’utilisation des traceurs. L’utilisation d’un système GPS lors du semis permet d’avoir une précision constante tout au long du tra-vail, même si le conducteur a eu une longue journée ou même si la vision devient entravée par l’arrivée de l'obscurité. Un système GPS ne souffre ni de la fatigue, ni de journées trop courtes car il permet de continuer à se-mer dans l’obscurité. Un réel avantage d’un système GPS se justifie lorsque le semis peut être réalisé avec un semoir équipé de fermeture par section. Ces machines of-frent la possibilité de désactiver séparément des éléments. Lorsque les élé-ments du semoir sont automatiquement désactivés par le contrôle d'un signal GPS, on peut économiser environ 5% de graines de betterave (Photo 4). Cette économie s'amplifie d’autant plus que les parcelles ont une forme plus irrégulière. Compte tenu de la surface moyenne et des contours irré-guliers des terres de culture en Belgique, on peut s’attendre à de substan-tielles économies avec le semis assisté par GPS.

Lors du semis de la betterave, une économie de semences et un gain de temps ne sont pas les seuls avantages d'un système GPS. Un semis homo-gène, précis et parfaitement rectiligne présente également des avantages lors de la récolte. Un écartement trop petit des rangs entre deux passages de semoirs ou des mouvements brusques ou irréguliers de direction lors du semis (sans assistance GPS) peuvent être à l’origine de légères irrégulari-tés d’alignement des socs lors de l’arrachage qui sont alors responsables de blessures et de pertes d’arrachage supplémentaires lors de la récolte. Grâce à un système GPS, ces ‘erreurs de pilotage’ sont limitées au mini-mum. Protection des plantes et fertilisation La largeur de travail des nouveaux pulvérisateurs et des épandeurs d'eng-rais est généralement beaucoup plus grande que celle des autres chantiers. Par la grande largeur de travail, il est plus difficile pour le conducteur d-estimer le moment précis où il doit couper les sections de la rampe. Lors de la pulvérisation ou de la fertilisation de terres non encore cultivées, il est presque impossible d’effectuer deux passages parallèles avec précision (sans recouvrement) si des repères n’ont pas été placés au préalable. La valeur ajoutée d'un système GPS est évidente dans ces situations. Une application très intéressante lors d’un traitement phytosanitaire ou d’une fertilisation est à nouveau la coupure de sections de rampe assistée par GPS. Ce système va automatiquement commander l’ouverture ou la fermeture des sections d’un pulvérisateur ou d’un épandeur d’engrais. Par exemple, lorsqu’on traite à nouveau une zone déjà traitée, le système GPS signalera au pulvérisateur ou à l’épandeur d'engrais de fermer (automatiquement) une ou plusieurs sections (Photo 5). Les études réali-sées établissent des niveaux d’économies pouvant aller de 5% à 15% de quantité de produits phytosanitaires. La réalité se situera quelque part en-tre ces deux valeurs, selon l’importance de la taille et de la forme de la parcelle et la largeur de travail du pulvérisateur ou de l’épandeur d’engrais. Une étude réalisée aux Pays-Bas (van de Zande et al, 2012), dans laquelle le redoublage de différents pulvérisateurs sur différentes parcelles a été calculé, indique une économie moyenne de 6,3 % lorsqu’on choisit la cou-pure automatique par sections de 3 mètres. Lorsqu’on choisit la coupure par buse, le niveau d’économie passe à un niveau moyen de 7,8% ! Les réductions d’économie établis dans cette étude ont été calculées sur base de 74 parcelles différentes, et selon trois largeurs différentes de rampe. Des contours irréguliers de parcelles, des hausses de prix de produits phy-tosanitaires et d’engrais et des largeurs de travail plus grandes assurent la rentabilité de l’investissement d’un système GPS. En plus de la pulvérisation assistée de produits phytosanitaires, le système GPS offre également une valeur ajoutée dans les opérations de désherbage mécanique. Ces techniques de contrôle des adventices exigent une grande

précision. En utilisant un système GPS-RTK, la perte de plantules par er-reur de pilotage peut être facilement évitée.

Récolte Les systèmes GPS peuvent être intéressants pour les systèmes de récolte deux phases. Dans ce cas, le tracteur peut être équipé d'un système GPS-RTK car une précision maximale (0-2 cm) est nécessaire à ce moment. Le tracteur assisté par GPS est automatiquement piloté et les erreurs de pi-lotage dues au conducteur sont exclues. Pour travailler sans difficultés lors de l’arrachage, il est possible d’utiliser les traces de passage qui ont été utilisées lors du semis (bien entendu, adaptées à la largeur de travail de l’arracheuse). Les arracheuses automotrices sont généralement équipées de systèmes de contrôle automatique commandés par des capteurs placés sur la machine, entre les lignes de betteraves. Les systèmes GPS ont peu de valeur ajoutée dans ce cas. Des fabricants de machines ont commencé à équiper leurs engins de systèmes prototypes qui permettent de mesurer les rendements en continu, lors de la récolte. On peut ainsi dresser une cartographie du rendement au niveau de la parcelle, lors de la récolte, en associant cette mesure de rendement à un système GPS. Un logiciel combine les données de rendement avec les données GPS et crée des cartes de rendement des parcelles (Photo 6). Le betteravier obtient ainsi une illustration de la répar-tition des rendements dans un champ et visualise les zones dans lesquelles un rendement inférieur est mesuré. Ces zones doivent alors être investi-guées pour identifier l’origine des variations de rendement et agir ensuite selon la situation identifiée et sa faisabilité.

Une carte de rendement d'une parcelle est une chose très intéressante pour autant qu’elle puisse être interprétée de façon correcte. Pour inter-préter correctement ces cartes de rendement, il faut d’autres informations spécifiques au champ (pH, teneur en matière organique, présence de né-matodes, remembrement, …). En combinant toutes ces données, il sera envisageable d’améliorer la situation.

Photo 5: GPS-switch de Amazone. Un signal GPS commande la coupure de section d’un pulvérisateur. Les sections sont identifiées en rouge lorsqu’elles sont désactivées. On observe que les redoublages sont limités à un minimum (couleur vert foncé). Les sections de pulvérisation sont d’environ 3 mètres de large et sont désactivées si leur largeur complète dépasse une zone précédemment traitée. Photo: IRBAB

Photo 6: Une carte de rendement montre la variation de rendement au niveau de la parcelle (au plus les zones sont en rouge, au plus faible sont les rendements). Ces cartes peuvent être créées en combinant la mesure du rendement lors de la récolte avec un système GPS. Photo: Agrometius

Photo 4: Semis de maïs avec semoir équipé de coupures automatiques d’éléments commandées par GPS. Une économie substantielle de semen-ces est possible par la coupure automatique d’éléments du semoir, lorsque les parcelles présentent des contours irréguliers.

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Deux tracteurs avec un conducteur ? Les frères Delputte gèrent une large exploitation agricole à trois endroits dans la région de Mons-Ath. En 2008, ils ont commencé à utiliser des systèmes GPS sur leurs tracteurs. Ils ont choisi le système GPS Autofarm. “Nous avons choisi un système GPS-RTK pour effectuer les semis et la plantation de pommes de terre, du fait que ces activités demandent un grand degré de précision. Les pulvérisations sont faites avec un signal Egnos.” dit Etienne Delputte. Selon lui, les principaux avantages sont : grande économie sur des frais très divers, possibilité de travailler plus longtemps sans que la qualité en souffre. Le système lui permet de travailler un champ de la même manière, avec de multiples combinaisons de machines en même temps. “Le seul inconvénient auquel je pense est le prix d’achat. Le prix d'achat n'est pas négligeable, surtout quand on choisit un système entièrement intégré, et le système est facile à utiliser. Bien sûr les jeunes maîtrisent plus rapidement le système.” Aujourd’hui les frères Delputte utilisent le GPS surtout pour le travail du sol, le semis, la fertilisa-tion et la protection des plantes. À l’avenir, ils aimeraient installer une cou-pure de section commandée par GPS sur toutes les machines sur lesquelles c'est possible. Actuellement les machines utilisées pour planter les pommes de terre sont équipées de coupures de section. Il souhaite aussi équiper les épandeurs d’engrais chimiques et les autres semoirs avec des coupures de section commandées par GPS. “Qui sait jusqu'où l'avenir nous conduira. Peut-être qu'un jour un conducteur contrôlera deux machines simulta-nément et qui seront connectées entre elles, à l’aide d’un système GPS. Mais ça c’est encore loin.” conclut Monsieur Delputte.

De la barre lumineuse à la mesure de rendement La famille Nijs, père et fils, sont agriculteurs à Binkom, dans le Brabant Flamand. Il y a 5 ans, ils ont acheté leur premier système GPS. Le système a servi surtout à épandre la potasse sur les champs en aidant le conducteur à suivre la bonne lig-ne. “Nous avons entièrement équipé notre tracteur depuis 3 ans avec un système GPS-RTK. Nous utilisons le système GPS pour de nombreuses applications. Nous travaillons avec une

coupure de section sur le pulvérisateur et sur l’épandeur d’engrais chimi-que et nous plantons des pommes de terre avec une coupure de section. Il y a deux ans, nous avons acheté un nouveau semoir à betteraves. Nous avons choisi de l’équiper avec une coupure de section guidée par un signal GPS. En conséquence, je crois que nous économisons environ 10% de grai-nes, dont 5% par la coupure de section au niveau des fourrières et 5% parce que nous ne semons pas nos lignes de passage de roues.” dit Joris Nijs. “En outre on peut continuer à travailler sans problèmes dans l'obscu-rité.” Joris ajoute encore : “Un inconvénient, c'est qu'on doit avoir une bonne réception mobile pour recevoir le signal de correction. En outre, le prix d'acquisition est un peu élevé, bien que je suis certain que le système s'autofinance. On économise sur les produits phytosanitaires, les engrais, les semences, le carburant, … parce que les redoublages sont évités. Un système GPS est donc à mon avis certainement rentable.” Pour conclure Joris regarde un peu vers le futur : “Je pense que les systèmes GPS seront de plus en plus utilisés dans le milieu agricole. Je m’attends aussi à ce que les systèmes continueront à s'améliorer et que nous pourrons faire encore plus en tant qu'agriculteur. Nous voulons à l'avenir préparer les lits de se-mences avec l’aide du GPS et nous pensons équiper également notre mois-sonneuse-batteuse avec une mesure de rendement lié au GPS. Une chose est certaine : une fois que vous avez acheté un système GPS, vous l’uti-lisez année après année dans de plus en plus d’applications.”

SSSYSTÈMEYSTÈMEYSTÈME GPS GPS GPS DANSDANSDANS LALALA PRATIQUEPRATIQUEPRATIQUE : : : TÉMOIGNAGESTÉMOIGNAGESTÉMOIGNAGES Nous reprenons ci-après les témoignages de deux exploitants agricoles qui utilisent des systèmes de GPS dans leur entreprise. Leurs expériences et leurs explications confirment l’intérêt de l’utilisation des systèmes GPS qui permettent d’améliorer considérablement les techniques de culture.

Conclusion Un système GPS offre beaucoup plus d'avantages que le simple fait de rouler droit. Il permet de réaliser des économies substantielles sur les produits phytosanitaires, les engrais, les semences et autres plants et sur le carburant et l’usure des pièces. En plus de ces économies, le système GPS offre également d’autres avantages. Un système GPS permet de faire plusieurs opérations simultanément. Des travaux agricoles homogènes et précis procu-rent un produit fini plus homogène, éventuellement avec une meilleure qualité. Les utilisateurs le résument clairement : “le prix d'achat d'un système entièrement intégré est assez élevé, mais il n'y a pas de doutes quant à la rentabilité d'un système GPS.”

Suite de la p 6

varie entre 10 et 24 t/ha selon les années (moyenne : ±16 t/ha). De plus, la tendance sur 17 ans n’est pas à la réduction de ce décalage (les droites de régression s’écartent !). Le développement racinaire au cours de la pre-mière phase de végétation apparait ici également être un élément impor-tant dans la progression du rendement sucre/ha. La tâche de l’IRBAB est d’insister sur les éléments essentiels permettant d’augmenter les rendements. Dans les éléments cités en introduction (voir encadré, étude du NBR), il faudra retenir en priorité la poursuite des tra-vaux sur les variétés, l’étude des résistances aux maladies et parasites. De façon générale, il faudra poursuivre l’étude et montrer l’importance de tous les éléments susceptibles de freiner la croissance de la betterave, de ré-duire les pertes de récolte et de conservation, etc… afin de « booster » la courbe des rendements nationaux. L’obtention d’un rendement sucre moyen de 20 t/ha en 2020 n’est pas une utopie. Cela devrait être le cas au niveau des essais variétaux de l’IRBAB et chez les betteraviers performants, comme déjà ponctuellement observé !

Des techniques respectueuses de l’environnement doivent assurer la durabilité de la culture

De nombreuses techniques ont été élaborées, visant une réduction des in-trants : faibles doses d’herbicides (système FAR), insecticides à très petites

doses dans les enrobages des graines, doses réduites d’azote minéral ap-pliquées en localisé, … Dans cette optique, le réseau des champs d’obser-vations de l’IRBAB, cofinancé par les autorités régionales, permet de don-ner des conseils ciblés en fonction de la présence de mauvaises herbes, de l’apparition de certaines maladies et/ou de parasites et de leur niveau d’infestation. De gros efforts ont été faits au niveau de la fumure azotée. En 1980, on utilisait 4 kg d’azote minéral par tonne de betterave à 16°S pour seule-ment 1,3 kg en 2012 (données essais IRBAB). Comparés à d’autres cul-tures, les reliquats azotés de la betterave à la récolte sont particulièrement faibles. La culture de la betterave est de ce fait souvent citée positivement en exemple dans les législations régionales en matière de maitrise des ni-trates (PGDA en Wallonie, MAP 4 en Flandre), d’autant que la maîtrise de la fertilisation azotée, conditionnée par ces législations, a une influence di-recte sur le rendement sucre et financier à l’hectare. Les techniques de non-labour (TCSL) ont été largement étudiées et per-mettent de garantir une lutte efficace contre l’érosion. La généralisation du déterrage et la combinaison déterrage/bâchage Toptex permettent de ré-duire fortement les quantités de terre et de verts transportées. Les études sur les couvertures vertes des silos de pulpe surpressée montrent qu’elles peuvent remplacer avantageusement les bâches plastiques et les pneuma-tiques usagés. Mais de nombreux défis attendent encore le secteur : mise en place de l’IPM (Integrated Pest Management), réduction encore plus importante des pesticides, compaction des sols, …

Quelques chiffres clefs de rendement potentiel de la betterave

1932 : Willcox (La Sucrerie belge) : selon la loi de croissance de Mitscher-lich : capacité rendement racines = 120 t/ha 1953 : De Wit : capacité de rendement racines = 130 t/ha, capacité de rendement sucre = 23 t/ha 2004 : Imperial Valley (USA) : rendement racines réel = 157 t/ha, rende-ment sucre réel = 23,7 t/ha (avec 9 mois de végétation, le soleil de la Cali-fornie et l’eau du Colorado !) 2007 : Salamanca (E): rendement sucre régional = 23,10 t/ha (9-10 mois de végétation) 2007 : Imperial Valley (USA) : rendement racines réel = 151,7 t/ha, te-neur en sucre = 16,3%, rendement sucre réel = 24,7 t/ha 2011 : Belgique : rendement racines national = 81,17 t/ha, teneur en sucre = 17,80%, rendement sucre national = 14,4 t/ha

Comme le disent les anciens, la betterave c’est une bouteille qu’il faut ob-tenir la plus grosse possible avant de la remplir de sucre. C’est-à-dire la plus grosse déjà avant l’été pour qu’elle se remplisse au maximum de sucre avant l’hiver.

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s (%)

Évolution du décalage du rende-ment (« Yield gap ») entre les ni-veaux de rendement obtenus dans les essais variétaux de l’IRBAB (en rouge), avec les variétés utilisées chaque année comme témoin de référence, et les valeurs nationales de rendement (en bleu). Légende : Wha : rendement racines (t/ha), S : teneur en sucre (%), Sha : rende-ment en sucre brut (t/ha).

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Le comité de l’agriculture de l’organisation mon-diale du commerce (omc) critique fortement le nouveau programme d’aide aux exportateurs de sucre en inde.

L’australie, la colombie, le Brésil et l’Ue soulignent l’incompatibilité du soutien aux exportations de sucre dé-cidé par le gouvernement indien avec les règles de libé-ralisation du commerce mondial de l’OMc. Pour stimuler les échanges internationaux, l’OMc entend en effet ré-duire au maximum toutes les entraves au commerce (subventions, taxes,…). Les subventions indiennes sont également dénoncées par le Paraguay, la Thaïlande, le Salvador, le canada, les États-Unis, le Pakistan et la nouvelle-Zélande.L’australie estime que l’aide prévue par le gouvernement indien représente environ 15 % du prix mondial du sucre ce qui menace d’affecter sérieusement les échanges, l’Inde étant le 3ème exportateur mondial de sucre. Il est donc demandé à l’Inde de supprimer immédiatement ses subventions à l’exportation.

L’Inde deuxième producteur et premier consommateur mondial

L’Inde est le deuxième producteur mondial de sucre après le Brésil et le plus grand consommateur au monde. L’Inde est aussi le principal agent perturbateur du marché mon-dial car la récolte est y fort variable. Les agriculteurs in-diens sont très nombreux et imprévisibles. en fonction du prix, ils peuvent très facilement opter vers d’autres cultu-res. Quand les cours du sucre sont à la hausse, ils encou-ragent les planteurs de canne indiens et quand ils bais-sent ils les découragent. Il est donc très difficile d’estimer la production de sucre indienne qui est très cyclique. Selon les années, l’Inde est exportatrice ou importatrice de sucre. certaines années, la récolte est insuffisante mais depuis 2 ans, le climat est favorable et la production

indienne de sucre dépasse 25 Mt, soit bien plus que les besoins du pays. avec des stocks de près de 9 Mt de su-cre, le marché indien est actuellement saturé. Du coup, les prix du sucre se sont effondrés, ce qui a entraîné de grosses difficultés de paiement pour l’industrie sucrière car le prix du sucre est lié au marché mondial tandis que le prix de la canne est fixé à l’avance par l’etat. L’industrie sucrière indienne est actuellement fortement endettée vis-à-vis des agriculteurs. afin de permettre à l’industrie sucrière de rembourser ses dettes aux plan-teurs, l’Inde va subventionner ses exportations de sucre. certains disent que comme 2014 est une année électo-rale, le vote des agriculteurs est crucial. c’est pourquoi le gouvernement indien a décidé deux mesures pour soute-nir l’industrie sucrière : un programme de prêts sans inté-rêts d’un milliard de dollars à l’industrie indienne et l’annonce de subventions aux exportations de sucre brut. On estime à 4 Mt de sucre brut indien, la quantité de su-cre qui pourrait être vendue sur le marché mondial, déjà submergé par les récoltes du Brésil et de la Thaïlande.

Le groupe Wilmar International s’implante en Inde

Shree renuka Sugars est le premier fabricant de sucre indien et le 10e producteur mondial. Le groupe possède 7 sucreries en Inde ainsi que 2 raffineries dans les ports indiens de Haldia et de kandla. Il possède également 4 usines de transformation de canne au Brésil ainsi que plusieurs installations logistiques telles que des termi-naux et des entrepôts de stockage dans le port brésilien de Paranagua. Grâce à ses investissements brésiliens, Shree renuka couvre environ la moitié des besoins en sucre brut de ses raffineries. Il y a quelques mois, le groupe international Wilmar basé à Singapour et leader du secteur du palmier à huile, a annoncé son entrée dans le capital de Shree renuka Su-gars. Wilmar va investir jusqu’à 145 millions de dollars dans Shree renuka. Selon reuters, au terme de cette transaction, Wilmar et les fondateurs de la société indien-

ne Shree renuka pourraient détenir des participations égales. Pour Shree renuka, l’investissement de Wilmar va lui permettre d’améliorer sa situation financière et de réduire sa dette. Une dette contractée notamment lors de ses acquisitions au Brésil avant la crise.Pour Wilmar, l’opération lui permet de s’implanter en Inde ainsi qu’au Brésil, premier producteur mondial. elle s’ajoute à une série impressionnante d’acquisitions inter-nationales récentes dans le secteur du sucre. en austra-lie et en nouvelle-Zélande tout d’abord, avec l’acquisition en 2010 du premier fabricant de sucre australien Sucro-gen. en afrique du nord, avec en 2013, une prise de par-ticipation de 27,5% dans la société sucrière marocaine cosumar qui dispose d’une capacité de raffinage annu-elle de 1 Mt. L’an dernier, Wilmar a également conclu un accord pour être le fournisseur exclusif du groupe algé-rien cevital qui possède une des plus grandes raffineries du monde avec une capacité de 1,5 Mt de sucre par an.

Source: agraeurope, FO Licht

L’Inde critiquée à l’OMC

On estime à 4 Mt de sucre brut indien, la quantité de sucre qui pourrait être vendue sur le marché mondial, déjà submergé par les récoltes du Brésil et de la Thaï-lande.

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Le Betteravier12 — 05-06/2014

n o u v e L L e s d e s s o c i é t é s

Moins de traitements,moins de freinage plus de tonnes/ha

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La rentabilité confirméedans le désherbage

Moins de traitements: résultat basé sur des études de marché et des essais nationaux et internationaux

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Bayer Crop Science: nouveaux produits en colza et en maïsLors d’une conférence de presse, Bayer cropscience a pré-senté ses nouveaux produits phyto, propulse en colza ainsi que l’herbicide monsoon active en maïs.

Propulse, le nouveau fongicide en colza

Propulse est un fongicide à base de 125 g/l de prothioconazole et 125 g/l de fluopyram. ces deux substances sont parfaitement complé-mentaires en conduisent à de très bons résultats en matière de lutte contre les maladies du colza. Propulse est agréé à la dose de 1 L/ha pour lutter contre Sclerotinia et alternaria en colza. Propulse peut être appliqué une seule fois, depuis le stade boutons floraux visibles mais encore fermés jusqu’au stade fin floraison. Sur base d’une série d’essais étalés sur plusieurs années, Bayer cropScience recomman-de nénamoins de traiter avec Propulse dès la chute des premiers pétales, ce qui donne la meilleure efficacité contre Sclerotinia et donc des rendements plus élevés. en fonction du risque maladie, la dose peut être modulée entre 0,8 et 1,0 L/ha. ce positionnement optimise l’augmentation de rendement en raison de la longue rémanence du fongicide qui permet une maturité plus homogène de la culture.

Monsoon Active, le nouvel herbicide en maïs

Bayer cropScience vient de lancer une nouvelle matière active, la thiencarbazone, reprise sous le nom de Monsoon active. cette nou-velle solution contient également du foramsulfuron et du cyprosulfa-mide, cette innovation peut être utilisée dans des mélanges avec ou sans terbuthylazine grâce à son action de contact et radiculaire.Le Monsoon convient bien pour des mélanges triples, il est très com-plémentaire avec les trikétones et il peut être utilisé avec ou sans terbuthylazine.elle offre une action puissante contre toute une série de graminées, mais également contre beaucoup de dicotylées difficiles comme des renouées (renouée des oiseaux, renouée persicaire, renouée faux-li-seron,…) camomille, mercuriale,…De plus, le Monsoon active est efficace sur quelques vivaces (e.a. li-seron des haies,…).

t r a n s f e r t s d e q u o t a

en 2014, pour l’ensemble de la Belgique, à iscal et à la rt, il y a eu pratiquement 350 cessions de quotas betteraviers.

Le nombre de mouvements de quota est en bais-se  : 348 en 2014 contre 400 en 2013 et plus de 500 les années précédentes.Dans un mouvement de quota sur 3, le quota bet-teravier reste dans la même exploitation. Seul le nom de l’exploitant change. ce sont des transmis-sions familiales (père-fils, entre époux,…) ou ad-ministratives (passage en sociétés, fusion,…). ces transmissions représentent de 30 à 37 % des mouvements selon les usines. cette proportion est stable d’une année à l’autre. concernant les transferts de quota entre exploitations, 3 ventes sur 4 se font sans mouvement foncier.Le nombre d’exploitations qui cessent la culture betteravière semble se stabiliser avec 113 plan-teurs de betteraves en moins contre 121 en 2013, 179 en 2012 et 188 en 2011.

FONTENOY

Il y a eu environ 110 mouvements de quota cette année à Fontenoy, soit 30 % de moins que les156 mouvements de quota enregistrés l’an dernier. Dans 37 % des cas, il s’agit de mouvements fami-liaux ou de passage en société. Pour les cessions de quota entre des exploitations différentes, 69 ventes ont été enregistrées.Parmi elles, il y a eu 52 ventes de quota sans ter-res, avec une moyenne de 175 tonnes de quota betteravier cédé par vente et 17 ventes accom-pagnées d’un mouvement foncier. Dans ce dernier cas, le quota cédé en moyenne par vente était un peu plus bas : 105 t de betteraves.29 exploitations livrant des betteraves à Iscal ont

cessé la culture betteravière en 2014 : 5 en Wallo-nie et 24 en Flandres.

LONGCHAMPS

cette année, 144 mouvements de quotas ont été réalisés à Longchamps soit un peu plus que les135 mouvements enregistrés l’an dernier. Sur les 144 mouvements de 2014 à Longchamps, 43 (30 %) concernent des changements administra-tifs ou familiaux. Pour la centaine de mouvements restants, trois-quarts des mouvements sont des cessions de quota sans terres avec une moyenne de 218 tonnes de quota betteravier cédé par ven-te. On compte 27 ventes de quota accompagnées d’un mouvement foncier avec une moyenne de 152 t de quota cédé par mouvement. Sur les 2.660 planteurs de Longchamps, on dé-nombre 47 départs de planteurs wallons pour la campagne 2014, soit 16 départs de plus que l’an dernier.

TIENEN

94 mouvements ont été enregistrés au total en 2014, soit 10 % de moins que l’an dernier. Parmi ceux-ci, 32 sont des transmissions de quota fami-liales ou administratives.Il y a eu 62 ventes de quota entre exploitations  avec un quota moyen cédé par vente de 229 ton-nes de betteraves.37 exploitations betteravières livrant leurs bet-teraves à Tienen sur un total de 2.183 planteurs (1,7 %) ont cessé la culture betteravière ; 15 arrêts en Wallonie contre 22 en Flandre. Des chiffres forts comparables à l’an dernier.

75 % des cessions de quota se font sans mouve-ment foncier.

Moins de cessions en 2014