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N°6 Mai 2013 ( ( ( ( La lettre d’actualités de chirurgie plastique des Laboratoires SEBBIN L’EXPANDER www.sebbin.com Il y a du nouveau sous le soleil : le déploiement international du Groupe Sebbin, avec l’ouverture de notre filiale Sebbin Iberica (Espagne et Portugal). Ma connaissance des marchés européen et latino-américain et plus de 12 ans d’expérience chez QMED en tant que Vice-Président EMEA, m’ont permis d’entreprendre cette nouvelle aventure sans hésiter. Avec un atout non négligeable : une large gamme de produits premium et une haute qualité de service qui positionnent Sebbin Ibérica comme le partenaire incontournable des chirurgiens. Notre offre s’enrichit au travers de partenariats avec des sociétés comme Anteis, Regenlab, Revitacare, Cytocare, Conjonctyl, Enerpeel, Promotitalia (Happylift), et avec la gamme d’instruments à usage unique 4Umedical, société du Groupe Sebbin : succès assuré à portée de main ! Sans oublier nos services en partenariat : le logiciel de simulation virtuelle 3D Crisalix et l’aide au référencement web via Consulta Click . Pour entrer de plain-pied dans un avenir prometteur, nous tissons des liens très forts avec les universités : plus de 25 sessions de formation en 3 mois ! Dans cette optique, nous contribuons aux avancées scientifiques en collaborant avec les sociétés savantes comme SECPRE, AECEP, AEDV, SEME ou SEMCC. Avec Macrofill, l’avenir est déjà dans l’Expander. Pour en savoir plus sur ce kit innovant de lipofilling à usage unique dédié au lipomodelage, n’hésitez pas à nous contacter. Mais avant tout… Bonne lecture. de Alberto Fabregas, Directeur Général de Sebbin Espagne & Portugal L’EDITO

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N°6 M a i 2 0 1 3 ( ( (

( La lettre d’actualités de chirurgie plastique des Laboratoires SebbiN

L’expander

www.sebbin.com

il y a du nouveau sous le soleil : le déploiement international du Groupe Sebbin, avec l’ouverture de notre filiale Sebbin Iberica (espagne et Portugal). Ma connaissance des marchés européen et latino-américain et plus de 12 ans d’expérience chez QMeD en tant que

Vice-Président eMeA, m’ont permis d’entreprendre cette nouvelle aventure sans hésiter. Avec un atout non négligeable : une large gamme de produits premium et une haute qualité de service qui positionnent Sebbin ibérica comme le partenaire incontournable des chirurgiens. Notre offre s’enrichit au travers de partenariats avec des sociétés comme Anteis, Regenlab, Revitacare, Cytocare, Conjonctyl, enerpeel, Promotitalia (Happylift), et avec la

gamme d’instruments à usage unique 4Umedical, société du Groupe Sebbin : succès assuré à portée de main ! Sans oublier nos services en partenariat : le logiciel de simulation virtuelle 3D Crisalix et l’aide au référencement web via Consulta Click . Pour entrer de plain-pied dans un avenir prometteur, nous tissons des liens très forts avec les universités : plus de 25 sessions de formation en 3 mois ! Dans cette optique, nous contribuons aux avancées scientifiques en collaborant avec les sociétés savantes comme SeCPRe, AeCeP, AeDV, SeMe ou SeMCC. Avec Macrofill, l’avenir est déjà dans l’Expander. Pour en savoir plus sur ce kit innovant de lipofilling à usage unique dédié au lipomodelage, n’hésitez pas à nous contacter. Mais avant tout…

bonne lecture.

de Alberto Fabregas, Directeur Général de Sebbin espagne & PortugalL’edITO

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La lettre d’actualités de chirurgie plastique des LaboratoiresL’expander ( ( (N°6/ Mai 2013

Reconstruction du sein - Catherine bruant Rodier ................................................................ p3

On ne prend jamais assez de précautions ............................................................................ p6

Correction endoscopique des bosses frontales .................................................................. p6

Quelle résorption de graisse après lipofilling du sein ?........................................................... p7

Couvrir le mamelon pour limiter le risque infectieux ............................................................. p8

Chirurgie esthétique et tabac .................................................................................................... p9

Abdominoplastie et thromboprophylaxie ............................................................................ p9

Hier / Aujourd’hui : Une greffe de face ........................................................................... p10

Flashback sur l’histoire des greffes : Thiersch, Wolfe et Krause ..................................... p11

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N°6

Le mOTdu Docteur Julien Glicenstein

La reconstruction du sein reste un sujet d’actualité. Depuis 40 ans, les techniques ont évolué. Les prothèses mammaires, rondes ou anatomiques, les expandeurs, les lambeaux cutanéo musculaires régionaux (grand dorsal ou TRAM), les lambeaux libres (DieP, gracilis, etc) ont permis à des opérateurs spécialisés d’obtenir des résultats symétriques, adaptés à chaque cas et durables. Pour cela, la bonne connaissance de toutes les techniques est nécessaire mais insuffisante. La méthodologie du Pr Bruant Rodier tient compte, non seulement de la morphologie et de la psychologie de l’opérée, mais aussi du sens artistique de l’opérateur. Cette attitude montre l’intrication profonde de la chirurgie plastique et de la chirurgie esthétique.

NOUVeAU !(

MACROFiLL : Un système innovant pour le lipomodelage

SPiNFiLL : Des seringues stériles à usage unique

Ce kit à usage unique qui s’utilise avec la centrifugeuse ADiP’SPiN permet le prélèvement, le traitement et la réinjection en circuit fermé d’importants volumes de graisse. Simple d’utilisation et confortable , le kit

Macrofill permet d’augmenter la prise de greffe par une préservation des lobules adipeux. il est adapté pour l’ensemble des indications nécessitant un lipomodelage. Le kit Macrofill est livré stérile et à usage unique.

Les seringues Spinfill, incluses dans le kit Macrofill, permettent de contrôler la dépression lors du prélèvement du tissu adipeux gràce à un système unique de piston à crans. La faible dépression permet d’améliorer la survie des adipocytes. Les seringues Spinfill permettent de réaliser la procédure en circuit fermé. elles sont également vendues séparément et conditionnées en pack de 3 sachets individuels de 2 seringues.

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La lettre d’actualités de chirurgie plastique des LaboratoiresL’expander ( ( (N°6/ Mai 2013

Le Professeur Catherine Bruant-Rodier est spécialiste en chirurgie esthétique, reconstructrice et plastique au sein de l’Hôpital Civil de Strasbourg. Son activité se partage entre la pratique hospitalière et l’enseignement en université.Le Professeur Bruant-Rodier consulte à l’hôpital pour différents types de pathologies, qu’il s’agisse de malformations ou de séquelles dérivées d’une maladie ou d’un accident.

La reconstruction mammaire est décidément un art à part à bien des points de vue : étroite imbrication avec la carcinologie, extrême richesse des techniques chirurgicales, population de femmes au vécu et aux attentes très diverses, chirurgie reconstructive sans but fonctionnel, à visée

morphologique pure. C’est cette complexité à la fois dans les techniques mais aussi dans les indications morphologiques et psychologiques qui rend sa pratique si passionnante.

Seul le chirurgien peut accéder au cours de sa formation à la maîtrise de l’ensemble des techniques de reconstruction mammaire. elles s’échelonnent du plus simple au plus sophistiqué. Quelle que soit la technicité du geste, qu’il soit basique comme dans le lipofilling ou élaboré comme en microchirurgie, il comporte toujours l’étape finale du modelage, la reconstruction du volume, qui laisse la part belle à l’empirique et qui fait la joie de notre spécialité.Comme un peintre qui cherche le ton exact sur sa palette de couleurs, le chirurgien plasticien va définir parmi l’ensemble des techniques chirurgicales disponibles celle qui s’applique le mieux au cas particulier de sa patiente. il n’y a pas en reconstruction mammaire, une technique qui s’impose par rapport aux autres mais bien tout un éventail de techniques dont la diversité persiste dans le temps. Au-delà de la maîtrise du geste chirurgical, la finesse de l’indication est fondamentale pour espérer satisfaire la patiente dans ses attentes individuelles.

Le chirurgien propose – La patiente dispose.

La qualité des tissus en zone de mastectomie, la morphologie de la patiente, celle du sein controlatéral, les possibilités de prélèvements de lambeau sont autant d’éléments recueillis lors de l’examen clinique. Mais d’autres critères plus généraux sont pris en compte : l’âge, les enfants, le tabac, la pratique sportive, la profession et surtout l’image que la patiente se fait de son sein reconstruit.

Pourquoi ne pas reconstruire à la patiente un volume qui lui ferait plaisir : plus gros, plus petit ou au contraire à l’identique. il y va de même de la forme : certaines femmes rêvent de seins ronds bien en place, d’autres préfèrent préserver au maximum le naturel de leur sein d’origine.La notion de prise de risque sera abordée. Les techniques prothétiques ont un risque opératoire modéré mais des réinterventions prévisibles par tranches d’environ 10 ans. elles s’opposent aux techniques par lambeaux dont le risque opératoire immédiat est d’autant plus élevé qu’elles sont microchirurgicales mais dont la pérennité du résultat constitue un atout indéniable.

(recOnsTrucTIOn

du seInpar le Professeur

Catherine bruant-Rodier

Reconstruction mammaire par prothèse

b) Femme à poids normal et au sein de forme

naturelle ronde

a) Tissus jugés satisfaisants en zone mammaire après

mastectomie

Reconstruction mammaire par prothèse avec augmentation controlatérale

b) Prothèse bilatéralea) Patiente mince avecpetit sein ptosé

L’invitée de

L’expander(

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Le chirurgien définit les possibilités thérapeutiques. Il expose à la patiente les avantages, les inconvénients, le résultat prévisible de chacune des techniques proposées et c’est à la patiente, alors, de se situer et de faire ses choix par rapport à ses propres critères.

Les techniques prothétiques par implant définitif ou par expansion ne sont envisageables que si les tissus en zone mammaire sont de qualité et de quantité suffisante, ce qui est en général le cas en dehors d’une irradiation préalable. elles conviennent aux femmes ayant un bon équilibre poids-taille, stables en poids et au sein controlatéral idéalement rond. Lorsque le sein est de petite taille, la reconstruction peut être l’occasion d’une augmentation de volume en utilisant une prothèse bilatérale à la demande de la patiente. Cette technique chirurgicale est simple, sans cicatrice surajoutée, mais des réinterventions seront à prévoir au fil des années pour changer le matériel et retoucher la symétrie du résultat. Les techniques par lambeaux s’imposent dès lors que les tissus en zone mammaire s’avèrent déficients, le plus souvent après radiothérapie. Lorsque les excès tissulaires mobilisés sont suffisants pour reconstruire un volume mammaire, l’inconvénient du site donneur est contre balancé par l’avantage d’un résultat naturel et pérenne dans le temps. Alors que les lambeaux pédiculés restent limités par l’arc de rotation du pédicule vasculaire aux régions dorsale (grand dorsal) et abdominale (TRAM),

les lambeaux microchirurgicaux (qui nécessitent un branchement d’une artère et d’une veine sous microchirurgie)

La lettre d’actualités de chirurgie plastique des LaboratoiresL’expander ( ( (N°6/ Mai 2013

Reconstruction mammaire par lambeau de grand droit de l’abdomen (TRAM)

b) Postopératoirea) Préopératoire

Reconstruction mammaire par lambeau de grand dorsal sans prothèse

b) Postopératoirea) Préopératoire

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s’affranchissent de ces contraintes spatiales pour puiser à distance dans les réserves tissulaires des cuisses (gracilis), des fesses ou de l’abdomen (DieP).Ces techniques microchirurgicales ont l’inconvénient par rapport aux techniques pédiculées d’un taux d’échec plus important de l’ordre de 5 à 10%. il existe des contre indications à ces reconstructions autologues dont font par exemple partie le tabac, le diabète ou les problèmes thrombo-emboliques.

Les techniques combinées associent lambeau de grand dorsal et prothèse. Elles combinent la fiabilité vasculaire d’un lambeau pédiculé au caractère volumateur d’une prothèse. elles sont réalisables chez la quasi-totalité des patientes quels que soient leur morphotype et leur terrain vasculaire.

Evolution des techniques.

en cancérologie mammaire, les progrès des techniques radiologiques et l’extension des pratiques de dépistage permettent le diagnostic de tumeurs de plus en plus petites, parfois même au stade précancéreux. Au-delà des lésions avérées, des mutations génétiques authentifient dans certaines familles un haut risque de cancers pour lequel une surveillance et un traitement préventif sont proposés.Alors que le traitement conservateur, comportant tumorectomie et radiothérapie, est de plus en plus pratiqué pour des cancers avérés d’assez grande taille, les mastectomies sont la règle pour ces tumeurs peu invasives mais malheureusement diffuses ou multifocales.

C’est là un paradoxe de la médecine qui permet la conservation du sein pour des lésions souvent plus graves que celles qui justifieront d’une mastectomie. Ainsi, des mastectomies bilatérales sont proposées à titre préventif chez des femmes jeunes génétiquement mutées. La reconstruction mammaire trouve toute sa place dans ces indications où le niveau d’exigence des patients est, à juste titre, très élevé.Une femme d’âge moyen, mariée, mère de famille, traitée de longs mois par radiothérapie et chimiothérapie aura tendance à vivre sa reconstruction mammaire différée comme un cadeau. Par contre, une jeune femme sans stabilité affective, chez qui la mastectomie est préconisée parfois de manière bilatérale pour des lésions peu avancées mais à fort risque évolutif, aura beaucoup plus de mal à accepter sa reconstruction même immédiate. La chirurgie reconstructive cherche une réponse adaptée à l’attente de ces patientes jeunes et privilégie pour le choix des techniques, les critères de naturel et de stabilité dans le temps du sein reconstruit. Les techniques de reconstruction autologues par lambeaux offrent ces avantages. La microchirurgie permet de s’affranchir des limites spatiales. On cherche à distance des excès tissulaires, parfois limités chez les jeunes femmes et on aborde des zones cachées. Par exemple, la reconstruction microchirurgicale par gracilis prélevée à la face interne de cuisse peut donner sans apport prothétique un volume mammaire même bilatéral chez une jeune femme sans aucun excès pondéral. Certes, le geste est techniquement difficile. Certes, il est plus risqué. Mais la patiente est jeune, à même de supporter une intervention longue. La qualité du résultat et la stabilité de l’évolution justifient sans doute l’enjeu initial.

Ainsi, à l’agressivité paradoxale de la cancérologie, la chirurgie reconstructive ne trouve qu’une réponse en miroir et ajoute au geste initial mutilant, l’agressivité d’une technique autologue microchirurgicale exigeante.

Le perfectionnement de ces techniques, leur pratique à plusieurs équipes, par des chirurgiens entraînés, sécurisent et banalisent ces gestes actuellement encore réservés à quelques centres de reconstruction mammaire, mais qui devraient, grâce à l’excellente formation de nos jeunes chirurgiens plasticiens, se généraliser.

La lettre d’actualités de chirurgie plastique des LaboratoiresL’expander ( ( (N°6/ Mai 2013

Double reconstruction mammaire par gracilis, différée droite et immédiate gauche

b) Postopératoirea) Préopératoire

Reconstruction par lambeau de grand dorsal avec prothèse

b) Postopératoirea) Préopératoire

Reconstruction mammaire par DIEP

b) Postopératoirea) Préopératoire

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La lettre d’actualités de chirurgie plastique des LaboratoiresL’expander ( ( (N°6/ Mai 2013

Les bosses frontales sont la saillie de l’os frontal dans la région supra orbitaire. Cette déformation se rencontre dans les anomalies faciales sévères (Crouzon, Apert, acromégalie…) mais est assez rarement isolée. Dans ce cas, le sinus frontal est très développé. Le traitement des bosses par voie externe bicoronale a été préconisé, mais l’intervention peut être compliquée d’une cicatrice élargie, de dysesthésies, d’alopécie. L’utilisation d’un endoscope permet des incisions minimes, diminue le saignement.Des radiographies de profil sont nécessaires pour mesurer l’épaisseur de l’os frontal. Des incisions sagittales de 1 à 1,5 cm sont pratiquées : une médiane, une ou deux de chaque côté à 7 et 10 cm de la ligne médiane. Le plan de dissection est sous périosté dans la partie médiane et superficiel sus aponévrotique latéralement.il est prolongé jusqu’à la région supra orbitaire sous contrôle endoscopique. Les nerfs et vaisseaux sus orbitaires sont isolés. La bosse est abrasée à la râpe fine. Il faut faire attention à ne pas ouvrir la paroi du sinus frontal (qui ne doit pas devenir transparente). Un lifting frontal peut être pratiqué en même temps. Les auteurs ont opéré 10 patients dont 6 hommes. Les résultats furent analysés par 6 observateurs indépendants. L’amélioration constatée fut considérée comme légère ou modérée dans presque tous les cas (un seul sans amélioration). il n’y eut aucune complication.

Endoscopic correction of frontal bossing. Guyoron B and al. Plast Reconstr Surg 2013, 131 ; 388-93e.

Correction endoscopique des bosses frontales(

La nécessité de diminuer les incidents per et post opératoires s’est imposée peu à peu dans le monde chirurgical. Les auteurs proposent une série de mesures de contrôle qui doivent rendre le bloc opératoire aussi sûr que la cabine d’un avion. L’équipe chirurgicale doit se soumettre à la même discipline que l’équipage d’un long courrier.

La première étape consiste à opérer le bon malade, pratiquer l’intervention prévue et du côté prévu (les erreurs sont beaucoup plus fréquentes que l’on ne l’imagine !). Il faut donc, avant l’intervention vérifier le dossier du patient, le diagnostic, le type d’intervention, marquer le site opératoire, le tracé de l’incision (avec le contrôle de l’opéré), vérifier le matériel nécessaire à l’opération, vérifier les radiographies et examens complémentaires.

Avant l’incision, une pause est nécessaire pour faire le point, pendant lequel chaque membre de l’équipe vérifie son matériel et son rôle. Si plusieurs interventions sont pratiquées sur le même patient, une pause de ce type est pratiquée avant chaque temps opératoire. A la fin de l’opération, il doit être confirmé que l’intervention prévue a bien été pratiquée, qu’aucune compresse ou matériel ne manque, que le patient est réveillé.

Certains problèmes doivent être envisagés en fonction

de la position de l’opéré pendant l’intervention. S’il est en décubitus dorsal, il faut protéger les chevilles, les coudes, la colonne vertébrale, l’écartement des membres supérieurs. en décubitus ventral, la tête doit être en alignement avec le tronc, le front, les yeux doivent être protégés, des rouleaux placés sous les hanches et les clavicules… en décubitus latéral, un oreiller sous les genoux, la colonne bien alignée. Ces manœuvres, et d’autres préconisées par les auteurs, sont, bien sûr systématiquement vérifiées par les anesthésistes, mais les auteurs de l’article établissent une fiche avec des schémas très détaillés, qui devrait accompagner l’opéré.

ils terminent l’article (qui comporte une deuxième partie consacrée à la sécurité du patient pendant et après l’opération, et que nous analyserons dans le prochain numéro de l’expander) en discutant le brossage des mains de l’opérateur (ils préfèrent le badigeonnage) et la préparation de la peau de l’opéré.

Cet article peut paraître répéter des notions connues de tous les chirurgiens ; la fréquence des complications liées à la non observation de ces règles contredit cette affirmation.

Patient safety in the operating room. 1 pre operative. Poore SO and al Plast Reconstr Surg 2012; 130 : 1038-47.

(On ne prend jamaIs assez de précauTIOns

Le lipofilling est devenu une technique très populaire. Malgré des études cliniques et expérimentales de plus en plus nombreuses, la méthode reste empirique, varie avec chaque auteur et les résultats à distance ne sont pas analysés avec objectivité. il est habituel de lire dans les articles que la résorption de la graisse est de 30% sans que la méthode de mesure soit indiquée. Les auteurs, pour quantifier la résorption de graisse après lipofilling du sein dans une série de reconstructions mammaires, utilisent la photographie en 3 dimensions.

Trois catégories de patientes furent étudiées. Les premières avaient eu une reconstruction par greffe autologue, les deuxièmes un implant associé à la graisse, les troisièmes un apport graisseux après tumorectomie. Les patientes furent photographiées en 3 dimensions, avant l’intervention et 7, 16, 49 et 140 jours après. Un programme d’étude fut utilisé pour calculer à chaque fois l’augmentation du volume du sein. L’étude porta sur 90

patientes (123 seins). La stabilité du poids de l’opérée pendant la période d’étude fut vérifiée.Les patientes furent réparties en 3 groupes selon le volume de graisse injecté : important (110 à 216 cc), moyen (75 à 108 cc) ou faible (12 à 72 cc). Dans le premier groupe, 52% de la graisse était encore présente au bout de 140 jours, le deuxième 38%, le troisième 27% seulement. Les auteurs ne trouvent aucune différence entre la résorption de la graisse chez les patientes qui avaient reçu de la radiothérapie et les autres. La graisse semble se résorber plus vite chez les opérées ayant une reconstruction par matériau autologue que chez celles qui avaient eu une prothèse ou une tumorectomie. Dans tous les cas, un certain pourcentage de graisse persiste au bout de 5 mois. il est intéressant de noter que l’augmentation de volume apparaît plus importante dans la période postopératoire en raison de l’œdème et de la réaction inflammatoire.

bien que cette étude soit intéressante, elle n’apporte pas de réponse aux questions que tout opérateur se pose : existe-t-il des différences en fonction de l’âge, du site donneur et de la technique de prélèvement et d’injection ?

The volumetric analysis of fat graft survival in breast reconstruction. Choi M. and al Plast Reconstr Surg 2013; 131: 185-91

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La lettre d’actualités de chirurgie plastique des LaboratoiresL’expander ( ( (N°6/ Mai 2013

(QueLLe résOrpTIOn de graIsse après

LIpOfILLIng du seIn ?

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La lettre d’actualités de chirurgie plastique des LaboratoiresL’expander ( ( (N°6/ Mai 2013

Parmi les complications des prothèses mammaires, l’apparition d’une coque périprothétique reste redoutée. De nombreux facteurs étiologiques ont été évoqués : le suintement du gel, un hématome, la formation d’un “biofilm” autour de la prothèse : c’est-à-dire un regroupement de bactéries, augmentant leur résistance aux thérapeutiques anti microbiennes. Ce biofilm semble en cause dans les infections prothétiques. Des bactéries sont normalement présentes dans le tissu et les canalicules mammaires. Les auteurs couvrent les mamelons avec du Tegaderm (3M, St Paul Minnesota). ils ont suivi 32 opérées, qui avaient reçu un gramme de céphalosporine de première génération plus d’une demi heure avant l’opération. Pendant celle-ci, la zone de dissection est irriguée par une solution contenant trois antibiotiques, puis par une solution de bétadine diluée. Après placement de l’implant, des prélèvements bactériens sont faits au niveau du mamelon et à la face profonde de l’enveloppe mamelonnaire. Les auteurs opèrent par voie sous mammaire. Les résultats obtenus sont impressionnants. Une présence bactérienne fut décelée une fois sur trois, habituellement staphylocoque épidermidis. Aucune des opérées chez lesquelles des germes avaient été retrouvés n’eut de suites opératoires compliquées par une coque ou une infection. Chez 3 patientes chez lesquelles aucune

bactérie n’avait été retrouvée, il y eut 3 “coques” et une infection à staphylocoques dorés.Les auteurs semblent convaincus de l’intérêt de la protection du mamelon au cours de l’augmentation mammaire. Nous attendons d’autres preuves.

Risk of breast implant bacterial contamination from endogenous breast flora. Prevention with nipple shields and implication for biofilm formation. Wixtrom RN and al Aesth Surg J. 2012 : 32 : 956-63.

Diederik VAN GOOR, Directeur Général de Groupe SebbiN, reçoit le prix de l’iPRAS durant le dîner de gala du 28 février 2013, à Santiago du Chili, en reconnaissance du soutien apporté tant lors de notre participation au congrès mondial qu’à la spécialité de chirurgie plastique en général.

cOuvrIr Le mameLOn pOur LImITer Le rIsQue InfecTIeux(

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La lettre d’actualités de chirurgie plastique des LaboratoiresL’expander ( ( (N°6/ Mai 2013

Le tabac est considéré comme un facteur de risque important pour les interventions de chirurgie plastique. Les chirurgiens le savent et en tiennent compte.Les auteurs ont essayé de déterminer si les patients prétendant ne pas ou ne plus fumer disaient vrai, et quel était le taux réel de complications chez les fumeurs.ils ont étudié leurs patients pendant deux ans. ils précisèrent par un interrogatoire détaillé quels patients étaient ou avaient été fumeurs. Les patients risquant une nécrose cutanée lors de leur intervention eurent celle-ci repoussée de plusieurs semaines avec arrêt du tabac et celui-ci vérifié par un test à la nicotine, lors de l’examen anesthésique préopératoire, à distance de l’opération. Un examen d’urine à la recherche de nicotine fut pratiqué le jour de l’intervention, ses résultats ne pouvant être connus lors de celle-ci.Les patients furent suivis pendant 3 mois. L’étude porte sur 415 patients opérés (plasties mammaires de réduction et d’augmentation, abdominoplasties, TRAM libres ou pédiculés etc…). 57% n’avaient jamais fumé, 33% avaient

arrêté, 9% continuaient. Parmi les 54 patients dont le test montrait la présence de nicotine, 15 prétendaient ne pas fumer. Parmi ceux qui prétendaient avoir arrêté le tabac depuis moins de 6 mois, on trouvait 21% de “tricheurs”, 5% seulement chez ceux qui ne fumaient plus depuis plus de 6 mois. Parmi ceux qui prétendaient n’avoir jamais fumé, un seul subit un test positif à la nicotine. Le taux de complications (infection, nécrose cutanée, hématome, désunion cicatricielle) fut nettement plus important chez les fumeurs avérés ou “tricheurs”.Le chirurgien face à un patient fumeur a le choix entre refuser l’intervention et prendre un risque accru de complications. Ce choix doit être fait au cas par cas. Le test à la nicotine permet de détecter un nombre non négligeable de prétendus non fumeurs, avec un risque opératoire imprévu.

Plastic surgery and smoking. A prospective analysis of incidence, compliance and complications Coon D and al. Plast Reconstr Surg 2013; 131 : 385-91.

(chIrurgIe esThéTIQue eT Tabac

L’abdominoplastie est une intervention de plus en plus souvent pratiquée, en particulier après un amaigrissement important.Mais cette intervention est grevée de complications. La plus grave d’entre elles est l’embolie pulmonaire souvent mortelle. La prévention des thromboses profondes des veines des membres inférieurs, grâce aux héparines à bas poids moléculaire, a permis une diminution importante de ces graves complications. Cependant dans les plasties abdominales, le risque d’hémorragie postopératoire est important. Habituellement, le traitement prophylactique est prescrit pendant les dix jours postopératoires, sous forme d’injection quotidienne. Les auteurs ont étudié l’efficacité d’une nouvelle molécule (risaroxaban) utilisable par voie orale. Ils ont sélectionné 40 patients considérés comme à “haut risque” (excès de poids, entre 40 et 60 ans, prise de contraceptifs ou hormonothérapie…). Ceux qui avaient un antécédent de thrombose veineuse furent récusés, comme ceux qui avaient un trouble de la coagulation. Les patients furent séparés en 2 groupes, et l’étude pratiquée en “double aveugle”, certains recevant un comprimé actif, les autres un placebo. Les patients furent tous opérés le matin, et sortirent de l’hôpital le surlendemain de l’opération. ils furent tous réexaminés au 4ème jour postopératoire et semaine après semaine jusqu’au 3e mois. La technique opératoire fut identique chez les quarante opérés (abdominoplastie avec transposition de l’ombilic et plicature des muscles droits). Tous les patients portèrent des bas compressifs dans les suites opératoires. Les résultats de l’étude sont intéressants. Aucun patient qu’il ait ou non été soumis au traitement coagulant, n’eut de complication thrombo embolique. 8 patients sur 27, tous du groupe traité par les anticoagulants eurent les suites opératoires compliquées d’un hématome souvent important.Les conclusions des auteurs sont nuancées. Une évaluation très soigneuse du risque de thrombo embolie est nécessaire avec le concours d’un spécialiste, avant toute abdominoplastie, surtout s’il s’agit d’un sujet à risque.

How safe is thromboprophylaxis in abdominoplasty. Moreira Disri and al. Plast Reconstr Surg 2013, 131; 851e-70.

AbDOMiNOPLASTie & THROMbOPROPHyLAxie

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une greffe de face

Dans le n°1 de l’expander, le professeur Meningaud a détaillé les temps opératoires de la greffe de face. bien que d’indication exceptionnelle, cette remarquable intervention permet de redonner un vrai visage à des personnes complètement défigurées.La première guerre mondiale fut à l’origine de centaines de milliers de blessés et brûlés de la face. Les chirurgiens de l’époque, en particulier Harold Gillies, durent faire preuve d’une grande imagination pour trouver une solution technique pour réparer d’effroyables mutilations. et les opérés, d’un courage extraordinaire pour supporter les multiples temps opératoires nécessaires !

L’exemple montré ici est celui d’un officier de marine ayant subi une brûlure totale de la face et opéré par Harold Gillies en 1920. La brûlure avait cicatrisé en laissant une plaque rétractile et inextensible à la place de la peau de tout l’étage supérieur de la face. Plusieurs temps opératoires furent nécessaires, retardés par des infections et des nécroses partielles. Dans un premier temps, fut découpé un vaste lambeau thoracique relié au cou par 2 tubes de peau. Un “masque” cutané fut transplanté sur la face puis “sevré”. Sur la dernière photographie, plusieurs mois après la première, l’opéré sourit. Quelques retouches restent à faire.

Pastic Surgery of the face. Gillies HD. Henry Frodde Ed London 1920 pp. 360-363.

HieR AUJOURD’HUi

Avant Après

Palette thoracique

Lambeau en place Résultat avant retouches

Nos instruments chirurgicaux sont fabriqués à partir d’acier chirurgical inoxydable et sont

présentés stéri les à usage unique.Disponibles en kits pour une chirurgie donnée,

i ls sont également disponibles séparément.

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La lettre d’actualités de chirurgie plastique des LaboratoiresL’expander ( ( (N°6/ Mai 2013

Carl Thiersch (1822-1895), Professeur de Chirurgie à l’Université de Leipzig, fut le premier chirurgien allemand à pratiquer les théories de Lister sur l’antisepsie. il s’intéressa particulièrement à la cicatrisation et aux transplantations de peau. il prélevait des fragments de peau au rasoir et il évitait de les appliquer sur le tissu de granulation. Les greffes dermo

épidermiques sont encore appelées greffes de Thiersch dans la littérature germanique et anglo saxonne.John Reisberg Wolfe (1824-1903) d’origine allemande exerça à Glasgow comme chef de service d’ophtalmologie. il estimait que les greffes devaient être débarrassées de tout le tissu sous cutané. il illustra sa théorie en publiant l’observation d’un homme de 25 ans défiguré par une explosion. il corrigea

la rétraction des paupières par une greffe de peau totale prélevée sur l’avant bras et dont seuls les deux tiers externes avaient été dégraissés, le tiers interne conservant le tissu sous cutané. Wolfe constata que la prise intéressait les deux tiers externes seulement. Quelques décennies plus tard en 1893 Fedor Krause (1856-1937) publia une série de 21 patients chez lesquels il avait placé plus

de 100 greffons dont seulement 4 s’étaient nécrosés. il donnait tous les détails sur la technique, les pansements et les suites opératoires. Les greffes de peau totale sont souvent appelées greffes de Wolfe Krause dans les pays anglo saxons et germaniques.

Prochain épisode : Greffes de Davis, Epithelial in lay de Esser.

FLASHbACKsur L’hIsTOIre des greffes(

CHAPiTRe Vi : THieRSCH, WOLFe eT KRAUSe

Rédacteur en Chef : Dr J .G l i censte in / ed i teur : Ouiza Seba / Direct ion Ar t i s t ique : Free Factor yL’expander est une publication de GROUPe SebbiN SAS - 39 parc d’activités des Quatre Vents - 95650 boissy l’Aillerie.

Retrouvez leGROUPe SebbiN

SOFCeP / SOFCPRe : du 9 au 11 mai à Quiberon, France.SITGES : du 17 au 19 mai à Barcelone, Espagne.

SECPRE : du 5 au 7 juin à Ténérife, Espagne.SFeTb : du 12 au 14 juin à Toulouse, France.

SAMCeP : les 14 et 15 juin à Porto Vecchio, France.Aesthetica : les 21 et 22 juin à biarritz, France.

Congrès de Sénologie : du 27 au 29 juin à Munich, Allemagne.Journée sur le lipomodelage du sein - Dr Delay :

le 29 juin à Lyon, France.

Carl Thiersch

John Reisberg Wolfe

Fedor KrausePrélèvement de greffeau rasoir

( ( (Retrouvez les prochains numéros de notre newsletter L’exPANDeR ainsi que les N°1, 2, 3, 4 et 5 en vous connectant sur l’espace privé sur :

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Ce document est à destination des professionnels de santé.

Les kits de lipofilling et le kit de seringues sont des dispositifs de classe IIa, fabriqués par ALCIS pour le compte d’ADIP’SCULPT, distribués par Groupe Sebbin et sont destinés à être utilisés dans le cadre d’une chirurgie réparatrice ou esthétique. Ces dispositifs sont marqués CE par l’organisme notifié BSI numéro 0086. Veuillez lire attentivement la notice d’instructions avant l’utilisation de ces dispositifs. Ces dispositifs ne peuvent pas être remboursés par les organismes d’assurance maladie.

Les instruments chirurgicaux et les kits d’instruments chirurgicaux sont des dispositifs de classe IIa exceptés les porte-aiguilles, l’écraseur de cartilage et le spéculum nasal qui sont des dispositifs de classe I, fabriqués par 4Umedical, distribués par Groupe Sebbin et sont destinés à être utilisés en chirurgie. Ces dispositifs sont marqués CE par l’organisme notifié SGS numéro 0120. Ces dispositifs ne peuvent pas être remboursés par les organismes d’assurance maladie.