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Magazine officiel d’information de la Confédération et des cantons romands N°13 printemps-été 2004

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Magazine officiel d’informationde la Confédération et des cantons romands

N°13 printemps-été 2004

33printemps-été 2004  

Editeurs responsablesCRDE-Conférence romande des déléguésà l’énergie (président : Jean-Luc Juvet, NE),Services cantonaux romandsde l’environnement,Office fédéral de l’énergie (OFEN),Office fédéral de l’environnement,des forêts et du paysage (OFEFP)Conception, rédaction et publicitéCommunication in Sciencerue des Maraîchers 8, CH-1205 Genèvetél. 022 809 40 57, fax 022 809 40 58www.inScience.chComité de rédaction Sylvain Affolter,Mireille Fleury, Joël Fournier, ElizabethGolay, Chantal Purro, Eve Siegenthaler,Emile Spierer, René VuilleumierJournalistes Pierre-André Magnin(responsable d’édition), Derek Christie(Genève), Igor Chlebny (Neuchâtel)Préparation numériqueMG Mac, Gérard Multin, CarougeImpression Weber SA, BienneDiffusion tous ménages, 915’000 ex.Distribution La PosteParution deux fois par anCouverture : inScience / Digital Wisdom

printemps-été 2004

A bien regarder,tout ne va pas si mal

SommaireEdito: Chaîne du BonheurDossier mobilité : Retrouver le bonheurEco-pratique : Jour de lessiveFourmis des bois : La nuit où la terre a trembléRenaturation: Revoilà la rivière!Dossier : Avec l’énergie des voisinsRecyclage: Mine d’aluminium à domicileVivez-vous dans une Cité de l’énergie?Déchets : Ce qui va (encore) à la poubelleVotre vieux natel peut faire trois bonheursAdresses utilesAvis de recherche: Vieilles photos de rivières libres

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voir un ver luisant au bord du chemin; accueillir unpapillon sur son balcon; entendre les martinets sepoursuivre autour du clocher : ce sont autant depetits bonheurs dans notre quotidien.

On entend souvent dire que la nature va de plus en plusmal. Ce n’est pas entièrement vrai. En se baladant dans nosmontagnes, on peut y voir régulièrement des aigles, alorsqu’ils avaient été quasiment exterminés il y a un siècle –comme les chamois, les bouquetins, les castors et les lynx.Par bonheur, tous ont retrouvé une place dans le pays, etpas seulement dans le parc national des Grisons.

A propos de ce parc, il faut savoir qu’au moment de sacréation en 1914, c’était un paysage dévasté par une défo-restation qui avait laissé des flancs de montagne à nu. Grâceà une série de lois, la forêt a aujourd’hui repris ses droits.D’autres lois ont sauvé nos cours d’eau et nos lacs, malmenésjusque dans les années 1980. Ils se portent désormais mieux,grâce aux stations d’épuration, aux lessives sans phosphateset à la «renaturation» des rives qui a débuté dans plusieurscantons.

Même si la nature perd globalement du terrain sous lapression démographique et l’urbanisation, il est encourageantde voir qu’il est possible d’inverser le cours des choses. Ainsi,l’effort de recyclage de la Suisse ne cesse de se développerdans tous les domaines. Et le pays est champion d’Europedans l’utilisation du chemin de fer pour le transport despersonnes et des marchandises. Dans le domaine routier, lesprogrès sont également nombreux. La Suisse a été parmi les

premiers à introduire l’obligation du catalyseur et du contrôleanti-pollution pour les véhicules à moteur.

L’ennui est que le trafic routier ne cesse de croître : il y atoujours plus de véhicules en circulation, avec des moteurstoujours plus gros, et qui font des trajets toujours plus longset plus nombreux. Cette évolution réduit à néant les effortsd’économie d’énergie et de limitation de la pollution menésdans d’autres secteurs, comme le bâtiment et l’industrie.

Chacun sait aujourd’hui qu’il y a un lien entre le réchauf-fement climatique et l’utilisation du pétrole. Mais pendantl’été 2003 – le plus chaud depuis 500 ans – on a battu tousles records de déplacements en voiture!

Alors, profitons de la belle saison pour utiliser davantagenos deux pieds et le vélo. De nuit, c’est le meilleur moyend’apercevoir un ver luisant sur le côté du chemin. ●

P-A Magnin

Petrus

Les sept derniers numéros d’énergie environnement sont téléchargeables sur Internetwww.inscience.ch/ee/magazine/magazine.htm

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5printemps-été 2004  

éditorialLe bonheurde la solidarité

ntempéries, séismes, sécheresses, ouragans... La cata-strophe fait partie de l’actualité. Elle menace tout le temps,tout le monde. À vrai dire, elle n’est peut être que l’expres-sion d’un monde en perpétuel mouvement, en perpétuelle

Un exemple: le 26 décembre 2003, lors du séisme de Bam(Iran), 41000 personnes sur environ 120 000 habitants onttrouvé la mort suite à l’effondrement de leurs maisons. Cons-truites en terre battue, ces habitations répondaient parfaite-ment aux conditions climatiques extrêmes et aux vents violentsqui ravagent la région. Mais elles n’ont pas été conçues pourrésister à un tel tremblement de terre, car il ne s’en produitqu’au rythme des siècles. Les travaux de reconstruction quidébutent en Iran doivent à la fois tenir compte des facteursclimatiques et du facteur sismique. Il s’agit de promouvoirune nouvelle architecture originale et locale qui intègre laformation de tous les corps de métiers. Pour l’avenir, on peutainsi espérer que, comme ce fut le cas en Californie quelquesjours avant la catastrophe de Bam, un séisme de même ampli-tude sera sans conséquences notables.

On constate que lorsque le malheur frappe soudainementun coin du monde, une formidable solidarité se met en placegrâce à la générosité de la population suisse et à l’efficacitédes partenaires de la Chaîne. Dans le malheur, cette solidaritécrée un espace d’espoir qui permet d’avancer. Elle crée aussiun espace de bonheur entre ceux qui donnent et ceux quireçoivent. Cette solidarité est sans doute ce qui nous rend leplus humain. Et, pour un bonheur plus durable, nous pouvonsl’utiliser dans de nombreux gestes quotidiens, et pas seulementlorsque la terre tremble. ●

re-création. Seuls varient les lieux, les victimes et le tempsqui s’écoule entre les phénomènes...

Pour que l’on puisse parler de «catastrophe», il faut quedes gens ou leurs biens soient touchés. Un tremblement deterre, à lui seul, ne tue pas. Ce sont les maisons qui tuent,en s’effondrant sur leurs habitants. Que dire des guerres etdu malheur provoqués par les hommes, volontairement oupar négligence?

Le mouvement chaotique de l’univers – quelle qu’en soitla cause – nous dépassera toujours. Et chaque action humaineen fait partie. Cependant, depuis toujours, l’homme apprendà vivre avec ce mouvement. Et une lueur d’espoir existe. Nonpas parce que les catastrophes de toute nature diminuent,mais parce que le comportement et les règles de vie peuventen tenir compte. D’après les documents historiques, jamaisaussi peu de personnes ont été victimes du destin. Jamais lamortalité due à des catastrophes «naturelles» – quelle qu’ensoit la définition – n’a été aussi faible. On doit ce fait à l’orga-nisation humaine qui, peu à peu, en comprend les mécanismeset apprend à agir en conséquence.

A la modeste échelle de la Chaîne du Bonheur, cette pré-occupation est absolument centrale: nous savons que la pro-chaine catastrophe ne pourra pas être évitée, mais ses dégatspour l’homme et l’environnement peuvent être limités.

Félix BollmannDirecteur de la Chaîne du Bonheur

www.bonheur.ch

Des bénévolesrecueillent les dons

du public à laChaîne du Bonheur

(au premier planà gauche, Félix

Bollmann, qui signecet éditorial)

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Un rêve : se déplacer sans effort et sansparticiper au réchauffement de la planète.En réalité, la voie des airs est celle quinécessite le plus d’énergie par kilomètreparcouru. Une famille qui fait un voyagede 500km en avion produit 2 à 3 foisplus de CO2 que si elle voyageaiten voiture. Et dix fois plus qu’enprenant le train.

Horaires et prix des trainswww.cff.chTél. 0900 300 300(Fr. 1,19/minute)

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dRetrouver le bonheur

ès la fin de la Seconde Guerremondiale, nos sociétés occi-dentales n’ont pas cessé degagner en bien-être, en

nous est fait d’une combinaison uni-que de gènes et de situations vécues.Par ailleurs, les scientifiques ont ob-servé que le bonheur est souvent liéau sentiment de se sentir utile à quel-que chose, ou à quelqu’un. Ainsi, le faitd’avoir un emploi ou de vivre encouple rend, en général, les individusplus heureux.

L’effet positif de la libertéLe Prof. Bruno Frey et Alois Stutzer

(Université de Zurich) ont recensé lesprincipaux facteurs qui influent sur lesentiment de bonheur des habitants denotre pays. Le plus gros problème vientdes différences sociales. Le sentimentd’être moins bien nanti que ses voisinsou ses connaissances nuit au bien-être.Fait intéressant, le bonheur des plusriches est aussi contrarié parce que desgens vivent moins bien qu’eux. Enrevanche, la démocratie directe, parcequ’elle permet aux citoyens de s’expri-mer, exerce un effet positif et apaisant.

La liberté individuelle a aussi un effetpositif : plus on se sent libre et en me-sure de contrôler sa propre vie, plus ons’approche du bonheur. Ainsi, ces cher-cheurs ont constaté que les habitantsdes communes jouissant d’une forteautonomie sont plus heureux que lesautres.

Trop d’exigence nuitUne étude américaine, publiée dans

la revue déjà citée, montre que les per-sonnes heureuses ne cherchent pas lameilleure solution à leurs problèmes,mais une réponse acceptable. Elles ontdavantage de chances d’accéder aubonheur, justement parce qu’elles sont

moins exigeantes au départ : elles secompliquent moins la vie.

D’ailleurs, les scientifiques s’accor-dent pour dire ce que l’on a toujourspressenti: les personnes matérialistessont généralement moins heureusesque la moyenne, même si elles gagnentbeaucoup d’argent.

Accumuler d’instinctLe problème est que nous sommes

de toute évidence programmés pourvouloir «toujours plus». Ce trait hu-main avait un sens aux temps préhisto-riques, où la nourriture et les biensétaient difficiles à accumuler. Maisaujourd’hui, dans un monde rempli detentations, cet instinct nous mène àune consommation excessive et... à lafrustration. Car la satisfaction immé-diate de ses désirs ne conduit pas aubonheur, disent les chercheurs. Aucontraire: en croyant qu’il est possiblede tout posséder, on se condamne àl’insatisfaction permanente...

La surconsommation qui caractérisenos sociétés industrielles est d’ailleurssource de déséquilibres. Trop de dé-chets, dont l’élimination nuit à la qua-lité de l’air et de l’eau. Trop de moteursqui produisent des gaz polluants et dubruit. Trop d’énergie gaspillée pourfabriquer, transporter et éliminer desobjets éphémères ; ou pour chauffer –ou refroidir – des bâtiments mal isolés.

En résumé, et on peut le prendrecomme une bonne nouvelle, notrebonheur est lié à celui de notre planète:voilà la meilleure raison d’en prendresoin. ●

Les scientifiques ont observé que la course àla consommation ne mène pas au bonheur.Elle ne fait que dégrader l’environnement,dont on a justement besoin pour être heureux.

même temps qu’elles se sont enrichies:des habitations plus grandes et plusnombreuses ; davantage de véhiculeset d’appareils ménagers ; des jours decongé et des loisirs supplémentaires ;et une plus longue espérance de viegrâce aux progrès de la médecine.Cependant, depuis une dizaine d’an-nées, cette double croissance s’essouf-fle. Si la richesse globale (PIB) aug-mente encore chaque année ou pres-que, le sentiment de bonheur stagneou régresse dans la plupart des paysindustrialisés.

Une science du bonheurCette tendance explique pourquoi

les scientifiques ont commencé às’intéresser sérieusement à ce sujet.Depuis quatre ans, il existe même unerevue consacrée exclusivement aubonheur et à la qualité de vie: le Journalof Happiness Studies.

D’après le psychologue Ruut Veen-hoven, professeur aux universitésd’Utrecht et de Rotterdam (Pays-Bas)et co-fondateur de cette revue, la qua-lité de vie commence par celle del’environnement, au sens large duterme: pureté de l’air, silence, propretédes rues, beauté des paysages, maisaussi sentiment de sécurité, liberté dese déplacer, variété du choix pour sesachats, etc.

Cependant, le cadre de vie n’expli-que pas tout. Dans une même situa-tion, tout le monde ne sera pas aussiheureux, parce que chacun d’entre Derek Christie

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les études scientifiques montrent que, pour entretenir la santéde son coeur et de ses artères, un bon trajet à pied 5 fois parsemaine vaut tous les sports. Le vélo a le même effet. A une

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Bon pour le coeur:

Les trajets à piedpeuvent remplacer le sport

condition: il faut avancer d’un bon pas (une marche lenteou nonchalante n’apporte pas grand chose du point de vuecardiovasculaire) et l’effort doit se poursuivre pendant au moins30 minutes. Les études indiquent qu’un match de foot ouun jogging hebdomadaire – même éprouvant – ne compensepas les jours d’inactivité.

Remplacer ses petits trajets motorisés par de la marche,ou du vélo, est donc le meilleur cadeau qu’on puisse faire àsoi-même et à l’environnement. Si on habite un peu loin dela gare, ou de l’arrêt de bus, voilà une occasion de faire sonactivité quotidienne. On peut aussi éviter les bouchons enparquant son auto à distance de son lieu de travail, et finir letrajet à pied.

Pour se faire plaisir et humer un air plus pur, on essaierade couper à travers des parcs ou des quartiers tranquilles plutôtque de longer une route à fort trafic. La découverte du cheminidéal peut prendre quelque temps (un bon plan de ville esttoujours utile), mais c’est souvent un moyen de découvrirdes recoins insoupçonnés.

En Suisse – comme dans les pays voisins – on ne bougeplus assez. Un tiers de la population n’effectue aucun exercicedigne de ce nom. A lui seul, le manque d’activité physiqueprovoque environ 2000 décès prématurés par an, essentiel-lement en raison de problèmes cardiovasculaires. ●Réseau santé et activité physique Suisse www.hepa.ch

Retrouver la forme

investir dans les transports publics, c’est favoriser le bien-être des citoyens. Différentes études ont montré que c’estmême l’un des moyens les plus efficaces de réduire les

Transports publics

coûts de la santé. En effet, les usagers des transports publicsmarchent davantage que ceux qui utilisent un véhicule àmoteur ; ils polluent moins ; et ils ont presque 20 fois moinsde risques d’être victimes d’un accident. Les femmes – quifont généralement davantage attention à leur santé – prennentdeux fois plus souvent les transports publics que les hommes.

Des enquêtes ont montré que, si on a déjà un abonnement,on prend plus facilement la décision de monter dans untransport public que si on doit acheter son billet.

Parce qu’il permet de circuler sans formalités, l’abonnementdonne – comme l’automobile – ce sentiment de liberté quiparticipe à notre bonheur. Mais pour un prix nettementmoindre, vu qu’entre amortissements, assurances, essence etparking la plupart des ménages déboursent entre Fr. 500 et1000.- par mois pour leur voiture. ●Pour calculer le coût mensuel de son automobile www.tcs.ch

inScience

Unique au mondeL’abonnement général permet de prendre tousles trains, trams, bus, bateaux et cars postauxde Suisse, ainsi que certaines remontées mécani-ques (Fr. 2900.- par an, réduction pour les autrespersonnes du même ménage) www.cff.ch

9printemps-été 2004  

Anti-crevaisonCertain pneus résistentaux crevaisons grâce àun renforcement enkevlar tressé (Conti-nental safety system,environ Fr. 35.-)

Le «city-bike» combine technologie et confort d’emploi.Voici quelques trucs pour se faciliter la ville.

Pas de dérailleur,pas de déraillement!Point de dérailleur, mais une boîtede sept ou huit vitesses dans le moyeude la roue. Les meilleurs systèmes(Shimano Nexus) permettent decommuter instantanément sur n’im-porte quel rapport, sans devoir cesserde pédaler. Les vitesses se changentaussi sans problème à l’arrêt.

Le secret du talcLe talc (le même quepour bébé) facilite lamise en place d’unechambre à air, et onrisque moins de la per-cer en la coinçant entrela jante et le pneu : tenirle pneu en positionverticale, verser un peude talc dans le bas dupneu, puis faire tournerafin de répartir lapoudre ; en enduireaussi, à la main, lachambre à air.

Boulon antivolIl existe des boulonset des écrous diffi-ciles à dévisser sansun petit outil spé-cial. Dès l’achatd’un vélo, on peutles faire installerpour fixer la selle etles roues.

Un cadenas pour garder le panierDouble emploi pour ce cadenas :maintenir fermement le panier sur leporte-bagage et prévenir le vol.

Être vu de côtéCes catadioptres seplacent sans outil entre lesrayons. De nuit, mêmelorsque le vélo avancelentement, ils créentl’illusion de grandscercles lumineux trèsvisibles dans les pharesdes voitures (dès Fr. 3.-)

Quel cadenas?Les gros cadenas en Usont souvent les plus ré-sistants. Les marchandsde vélos connaissent lesmeilleurs modèles.

Toujours accrocher son vélo à un poteau...

Briller aussi à l’arrêtAvec une dynamo, pas besoinde piles pour ses phares. Mais àl’arrêt, les feux s’éteignent. Ilexiste des phares (pour l’avantet l’arrière) dotés d’un accumu-lateur qui continue de fournirde l’électricité lorsqu’on s’arrêteà un stop (environ Fr. 40.-)

Machine à se refaire une santé

Pousser avant de gonflerAprès avoir dévissé la tête decette valve – et avant de placerl’embout de la pompe – appuyersur la tête pour la décoincer(ça doit faire «pshitt»).Gonfler jusqu’à 4 bars.

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10  printemps-été 2004

Rouler électrique

Retrouver le silence

’est en milieu urbain que le recours à l’électricité pourse déplacer a le plus de sens. C’est pourquoi les villesde Lausanne et de Neuchâtel subventionnent l’achat

oTrop de bruit nuit

n le sait, le bruit perturbe le sommeil et réduit la capacitéde concentration. Mais selon l’Organisation mondiale dela santé (OMS), un bruit excessif entraîne aussi une aug-

mentation de la tension artérielle et une aggravation desmaladies cardiovasculaires, parce que davantage d’hormonesliées au stress sont produites dans le corps. Les statistiquesmédicales révèlent que des personnes sensibles ou déjàmalades peuvent même en mourir.

En Suisse, le nombre de personnes exposées à un niveaude bruit jugé inacceptable avoisine le million: 550000 souf-frent du trafic routier, 265000 des trains, 100000 des avionset 75000 des stands de tir.

C’est pourquoi l’Ordonnance fédérale sur la protectioncontre le bruit (OPB) est entrée en vigueur en 1987. Pour pro-téger les habitants, elle prévoit notamment des revêtementsroutiers moins bruyants ou des aménagements du trafic. Maisen raison des coûts très élevés, moins d’un tiers des mesuresnécessaires ont été prises pour l’instant. Le délai d’assainis-sement a donc été repoussé à 2015 pour les routes nationaleset à 2018 pour les autres voies de circulation.

Il serait bien sûr plus facile de réduire la vitesse et la quantitéde véhicules engagés sur la voie publique. Pour le bonheurde tous, chacun doit prendre conscience des nuisances queprovoquent ses déplacements. ●

de scooters électriques (se renseigner auprès des marchands),toujours un peu plus chers que les modèles à essence (prixhors subvention: de Fr. 4600 à 5700.-) Deux heures sur uneprise ordinaire suffisent pour recharger leurs batteries à 95%de leur capacité. Autonomie: environ 40 km.

Environ six cents scooters électriques circulent déjà en Suisse.Quant aux vélos électriques (de Fr. 1800 à 4500.-), ils sontdéjà cinq mille. Certains récupèrent l’énergie à la descentepour recharger la batterie. On peut découvrir les nombreuxmodèles du marché sur les trois sites Internet ci-dessous, entiè-rement dédiés aux véhicules peu polluants.

Parmi les voitures, ce sont les moteurs «hybrides» essence-électricité qui ont le plus de succès. Deux modèles sontcommercialisés en Suisse: la Toyota Prius 1.6 et la Honda Civic1.4 IMA. A vitesse faible ou modérée, la propulsion esttotalement (Prius) ou partiellement (Civic) électrique. Dès60 km/h environ, c’est le moteur à essence qui prend le relais,ce qui permet de recharger les batteries. ●www.newride.ch www.e-mobile.ch www.infovel.ch

inScience

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e bruit d’une voiture est constitué par le vrombissementdu moteur, mais aussi par le roulement des pneus et lapénétration du véhicule dans l’air. Dès 50km/h environ,

e moteur d’une voiture qui tourne à 4000 tours/min faitautant de bruit qu’une trentaine de moteurs à 2000 tours.La conduite Eco-Drive consiste essentiellement à maintenir

Pneus silencieux

Êtes-vous Eco-Drive®?A travers le pays, quelque 40000 conducteurs se sont formés

à la conduite Eco-Drive, qui deviendra probablement obli-gatoire pour les nouveaux conducteurs dès le 1er janvier 2006.En attendant, les moniteurs d’auto-école peuvent se perfec-tionner (prochain cours pour devenir Eco-Coach: du 8 au10 juin 2004, à Lavey-les-Bains). ●

www.eco-drive.chCours de conduite pour voituresMichel Alder, Eco-Drive Quality Alliance, av. de la Gare 6CH-1950 Sion, tél. 027 322 41 33, fax 027 323 61 33Alex Da-Rin, TCS, route de Blandonnet 4, CH-1214 Verniertél. 022 417 23 93 fax 022 417 23 92 [email protected]

Cours de conduite pour poids lourdsKurt Boss, ASTAG, Weissenbühlweg 3, CH-3000 Bern 14tél. 031 370 85 25 fax 031 370 85 89

c’est le bruit des pneus qui domine. Voilà pourquoi de plusen plus de tronçons de routes principales et d’autoroutes sontrecouverts d’un revêtement qui absorbe le bruit (et parfoisaussi l’eau). Les fabricants de pneumatiques font aussi desefforts. Ils ont mis sur le marché différents types de pneus«verts». Grâce à de nouveaux matériaux et au choix du profil,la résistance au roulement est abaissée de 30% environ – d’oùune réduction importante du bruit et une diminution de laconsommation de carburant qui peut dépasser 5%.

Toutes les grandes marques en proposent. Sur mandat desautorités fédérales allemandes, l’Université technique deMunich (TüV) a publié une comparaison de 82 modèles,téléchargeable sur Internet. ●www.umweltbundesamt.de/uba-info-daten/daten/reifen.htm

son moteur à bas régime, avec le rapport le plus élevé possible :on est déjà en 3e à 30km/h, et en 5e à 50km/h. Mais sansrisque de caler : tout l’art d’Eco-Drive est de savoir appuyersur l’accélérateur bien plus fortement que d’habitude afind’amener beaucoup d’air dans la chambre de combustion.Résultat: le moteur fait moins de bruit, et on économise jusqu’à15% du carburant (si la voiture n’est pas trop chargée).

Pour bien acquérir la technique et se défaire de ses ancienneshabitudes, il faut pratiquer quelques heures d’auto-école avecun «Eco-Coach» certifié, dont la voiture est équipée d’uninstrument qui montre à chaque instant la consommationde carburant.

www.geneve.ch/bruit

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12  printemps-été 2004

Retrouver l’air pur

étiquetteEnergie pour voitures de tourisme a été créée dansle cadre du programme fédéral SuisseEnergie, en collabo-ration avec le TCS et l’Association des importateurs suisses

plusieurs études menées en Europe et aux Etats-Unisont montré que c’est à l’intérieur des véhicules queles taux de pollution sont les plus élevés.

Le piétonrespire mieux

Que ce soit dans les embouteillages ou à 120km/h surl’autoroute, les experts parlent d’un «effet tunnel» : chaquevoiture aspire les gaz d’échappement de celles qui sont devant.

Quant aux piétons, ils respirent un air 2 à 3 fois moins polluéque les occupants d’une voiture circulant dans la même rue.En effet, l’air sur le trottoir est de meilleure qualité qu’au milieude la route. Et la position debout constitue un avantage,puisque la pollution est émise près du sol.

Les cyclistes, parce qu’ils circulent sur le côté de la route,respirent mieux que les automobilistes, mais un peu moinsbien que les piétons. Enfin, les usagers de bus et de tramvoyagent dans une atmosphère moins bonne que celle despiétons et des cyclistes. Mais en raison de leur situationsurélevée, ils sont mieux lotis que les automobilistes. ●

Se déplaceravec la bonne étiquette

d’automobiles (auto-suisse). Elle classe les véhicules en septcatégories, qui vont de A (la meilleure) à G (la plus mauvaise),en fonction de leur consommation «relative». C’est-à-dire quemoins un véhicule consomme de carburant et rejette de CO2par rapport à son poids, mieux il est classé.

Bien sûr, un engin de deux tonnes – même classé en caté-gorie A – consommera davantage de carburant qu’une petiteauto de 850 kilos classée en D. Ce n’est pas pour ces compa-raisons qu’a été conçue cette étiquette, mais pour guiderl’acheteur qui a déjà fixé son choix sur une catégorie devéhicules. Puisque l’étiquette figure en grand sur toutes lesvoitures neuves, on peut comparer d’un coup d’oeil lesdifférentes motorisations d’un même modèle.

Les moteurs diesel sont souvent bien classés du point devue du rendement énergétique. Mais ils ne sont écologique-ment intéressants que si leur échappement est équipé d’unfiltre à particules (les poussières diesel sont cancérigènes).

Dans le canton de Genève, lorsqu’on achète un véhiculeclassé A et de norme «Euro4», on ne paye pas d’impôt autopendant les trois premières années! ●

www.etiquetteenergie.chwww.ecomobiliste.ch

www.geneve.ch/voiturepluspropre

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Consommer moins, c’est polluer moinsA 120km/h sur l’autoroute, les porte-skis et les porte-bagages restés sur le toit font grimper la consommationde carburant de 7,5%. Les coffres de voyage, même bienprofilés, peuvent l’augmenter jusqu’à 16%.

n été, la majeure partie de la pollution de l’air provientdes véhicules à moteur. L’un des plus gros problèmesest posé par les particules fines cancérigènes (PM10).

Un autre par les oxydes d’azote (NOx), des gaz qui irritentla gorge et les yeux. Or, le rayonnement solaire finit par les

Alerte à l’ozone

transformer en ozone (O3).Si la fameuse «couche d’ozone» naturelle

de très haute altitude nous protège du soleil,l’ozone formé au sol nous menace par seseffets corrosifs. Une forte concentration ac-croît les réactions allergiques et les difficultésrespiratoires, par exemple l’asthme.

Respirer trop d’ozone diminue les capa-cités physiques. C’est pourquoi on recom-mande de ne pas faire d’efforts intenses lorsdes pics de pollution, ou de les faire de trèsbonne heure (la concentration d’ozone estplus faible tôt le matin ou en fin de soirée).Pour connaître la situation dans sa région,un site Internet communique les valeursenregistrées dans les stations de mesuresuisses. ●

www.ozone-info.ch

Jour de lessive

14  printemps-été 2004

Sur zéro: zéro courantHors fonction, beaucoupd’appareils électroménagersconsomment un peu d’électri-cité tant qu’ils sont branchés àune prise. Si un tel interrupteurmural existe, le placer sur zéroquand tout est fini.

Ce sacré filtre!Un lave-linge bien entretenu lave mieux et dureplus longtemps : il vaut vraiment la peine d’enleverles fibres de tissu qui encrassent le filtre...

L’étiquetteEnergieElle doit se trouver bien en évidence sur lesappareils en vente. Et c’est bien utile pourcomparer différents modèles (voir à droite).

Quelques conseils, afin quela lessive ne soit pas une corvéepour l’environnement!

Produit à lessiveSous la même marque sevendent des produitsd’aspect bien différent :gros carton de poudreordinaire (pour 40 lessi-ves), petit paquet depoudre compacte (pour20 lessives), lessive liquide,tablettes, capsules...La lessive compacte a desavantages : son emballageproduit moins de déchets ;elle se dose parfaitement ;et c’est à peu près lemême produit que dans legros carton, mais sans le«ballast minéral» qui sertsurtout à faire du volume.Un seau en plastique avecun couvercle permet debien conserver la poudre.

Doseur : indispensableLa formule de la poudre –et donc son dosage idéal –peut changer au fil desans. Si on utilise le mêmeproduit depuis longtemps,il vaut donc la peine deconsulter les indicationssur le paquet.On gagnera aussi à essayerde mettre moins depoudre que d’habitude:des tests ont montré quele linge peut être propre,même avec la moitié de ladose minimale conseilléepar le fabricant!

Pas nécessairePour ménager sa peau etl’environnement, renoncer auxassouplissants.

Le bon détachantSi, dans le linge, seuls un ou deux vêtements sontvraiment sales, il vaut mieux imprégner les tachesavec un peu de produit détachant, avant de lesmettre en machine. Si le produit est biodégradableet adapté à la salissure (c’est précisé sur l’étiquette),c’est mieux que de forcer la dose de poudre.

Good vibrations?Dans les brico-loisirs, on trouvedes amortisseurs en caou-tchouc à placer sous les piedsde la machine. C’est efficacepour amortir les vibrations (etdonc le bruit) de l’essorage.

Pas trop chaudLes lessives modernes donnentde bons résultats à toutes lestempératures. Comme lechauffage de l’eau consommebeaucoup d’énergie, autantménager son linge blanc en lelavant à 60°C (au lieu de 90°C).Et laver à 30-40°C ce qu’onlave ordinairement à 60°C.

EssorageSi le linge doit passer au

séchoir (qui consom-me deux fois plusd’électricité que lelave-linge !), un esso-rage d’environ 1200tours par minutepourra limiter laquantité totaled’électricité nécessaire

à la lessive et auséchage.

Bien remplie?La machine est idéalementremplie lorsqu’il reste unespace de la largeur d’unemain entre le linge et lehaut du tambour.

Quatre économiesSi le linge est normalementsale, une lessive sans prélavageéconomise de l’eau, de l’électri-cité, du produit à lessive... etdu temps, bien sûr.

l’

15printemps-été 2004  

étiquetteEnergie classe les appareils électroménagers, les ampoules et lesvoitures en sept catégories qui vont de A (la meilleure) à G (la plusmauvaise). Elle est particulièrement utile pour choisir un nouveau lave-

Pour éviter que les algues envahissent nos lacs et nos

rivières, les poudres à lessive vendues en Suisse ont

l’interdiction de contenir des phosphates. Mais cette

loi ne concerne hélas pas les produits pour lave-

vaisselle. Dès l’été 2004, on pourra connaître les

marques les moins nuisibles sur www.cipel.org,

le site de la Commission internationale pour la

protection des eaux du Léman.

Le top, c’est AAA

linge. D’abord parce qu’elle donne la quantité d’énergie et d’eau utilisée pourfaire une lessive standard (5 kg de linge blanc à 60°C). Et ensuite parce qu’ellejuge les performances de lavage et d’essorage. Ainsi, les meilleurs lave-linge(qui sont souvent les plus chers) sont classés «AAA».

Un lave-linge bien classé consomme moins d’électricité et moins d’eau.Comme il lave mieux, il utilise moins de produit. Et comme il essore mieux, leséchage est plus rapide et moins coûteux en énergie. Lorsqu’on calcule sur ladurée de vie (10 à 15 ans), un appareil AAA vaut largement son prix : au boutdu compte, il coûtera moins cher que celui classé dans les catégories D à G.

Sur l’étiquetteEnergie, l’indication du bruit émis durant le lavage et l’essoragen’est pas obligatoire. Lorsqu’un fabricant mentionne le niveau sonore de sonappareil, c’est qu’il est généralement fier de ses performances.Les meilleurs lave-linge du marché sont sur www.topten.ch

inScience

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Enquête chez les fourmis des bois

Nous sommes deux cent cinquante mille dans cettefourmilière du Jura. C’est une ville ! Moi, je fais partiedes plus vieilles. Et j’en ai parcouru des kilomètres, àrechercher des pucerons jusqu’au dernier petit bourgeon«

de la dernière branche des arbres de la forêt !C’est bon, le miellat de pucerons. C’est une sorte de sirop

bien sucré que les pucerons rejettent par leur derrière quandon les taquine avec nos antennes. Mais j’en mange très peu.Bien que j’en avale une grosse goutte, ce n’est pas pour menourrir, mais pour le rapporter dans notre cité.

Il y a cinq grandes routes qui mènent jusqu’à la fourmilière,et de nombreux couloirs permettent de descendre dans lesétages souterrains. Quand j’arrive en bas, je fais remonter lemiellat de mon estomac pour nourrir les jeunes ouvrières –celles qui chauffent notre cité. Elles avalent beaucoup demiellat, et lorsqu’elles digèrent ce liquide plein d’énergie, ellesdégagent de la chaleur. Ainsi, la fourmilière est chauffée pardes milliers de jeunes fourmis ; et leur combustible, c’est lemiellat des pucerons!

C’est un bon combustible qui ne pollue pas l’air intérieur.Et nous en prélevons juste ce qu’il faut sur les pucerons, afinde ne pas les épuiser. Il faudrait être folles pour gaspiller unesi précieuse énergie qui se renouvelle naturellement !

Mais il faut que je vous raconte une étrange histoire. Lasemaine dernière, pendant la nuit, il y eut un grand bruit ettoute la fourmilière s’est mise à trembler. Nous étions toutesà nos postes, prêtes à défendre la colonie...

Les tremblements et le bruit se poursuivirent pendant unebonne heure. Mais, finalement, on ne vit venir personne, ettout redevint calme. Si bien que le lendemain matin, au leverdu jour, je suis sortie comme d’habitude pour aller traire lespucerons. Mais après quelques pas, je me suis rendue compte

La Jeune ouvrière :

16  printemps-été 2004

La nuit où la terre

que les environs avaientchangé. L’herbe était haute,comme si on ne l’avait jamaisentretenue! C’était comme si lesplantes, les arbres et les cailloux avaientchangé de place durant la nuit ! Les jours suivants, il a fallucréer de nouvelles routes et reconstituer les troupeaux depucerons. Mais finalement, on s’en est bien tiré !»

«Moi, je ne suis pas encore sortie de la fourmilière depuisque je suis née. Ici à l’intérieur, il fait toujours chaud pendantla belle saison: au moins 25°C, même durant la nuit quandla température est basse à l’extérieur. C’est idéal pour éleverles nombreux bébés de la Reine, qui sont tous mes frères etsoeurs. En plus de participer au chauffage de ma ville, j’ap-prends à entretenir les couloirs et les chambres. Ils sont faitsd’aiguilles de sapin et de brindilles de bois qui pourrissentlentement. J’enlève les parties abîmées pour les repousser

La Vieille ouvrière :

inScience

a tremblé

«Cette histoire de fin du monde n’est pas crédible.Bien sûr, la terre a un peu tremblé cette nuit-là. Mais notrefourmilière est très solide et nos ouvrières sont capables defaire face à toutes les situations. Depuis le début de mon règne,j’en ai vu d’autres !

Il y a cinq ans, je me suis introduite, seule, dans un nidsouterrain creusé par des fourmis d’une autre espèce. Puisj’ai tué leur reine en combat singulier, et je me suis arrangéepour que la colonie m’obéisse et s’occupe des premiers oeufsque j’ai pondus. De plus en plus nombreuses, mes filles ontcommencé à bâtir ce monticule qui mesure aujourd’hui plusd’un mètre de haut. C’est un véritable capteur solaire : parsa forme arrondie qui dépasse de l’herbe, il peut recevoir lesrayons du soleil pendant la plus grande partie du jour. Cheznous, fourmis des bois, l’utilisation rationnelle de l’énergiefait partie de notre art de vivre !»

La Reine :

«La nuit du tremblement, j’étais de garde sur le sommet,et j’ai tout vu. C’est une énorme pelle mécanique qui a remuéla terre. Au début, j’ai cru qu’elle allait nous écraser. Maiselle a cueilli notre fourmilière d’un seul coup, avant de noustransporter dans un autre endroit. J’ai aussi vu des hommesqui s’affairaient autour de nous. Ils disaient qu’en Suisse lesfourmis des bois sont protégées, et qu’il ne faut pas détruireleurs nids parce qu’elles sont très utiles pour la forêt....

Visiblement, les hommes ont compris que nous mangeonsdes insectes qui s’attaquent aux arbres, et que nous aéronsle sol en fouillant dans les aiguilles de sapin. Voilà pourquoi

ils déplacent nos villes lorsqu’ils doivent faire passer uneroute ou construire une maison là où nous vivons.

J’ai bien essayé d’expliquer tout cela à la Reine,mais elle reste convaincue que les hommes

n’ont rien compris à la nature. Bien sûr,beaucoup de ses cousines ont dis-

paru. Surtout en plaine, où despoisons utilisés contre les puceronsont anéanti des colonies entières.Mais je crois que les temps chan-gent et que les hommes ontcompris qu’ils ne sont pas seulssur terre.» ●

Pierre-André Magnin

Collaboration : Daniel Cherix,Musée cantonal de zoologie, Lausanne

17printemps-été 2004  

vers l’extérieur et les compacter contre les bordsde notre cité. Tous ces déchets de bois finissent parressembler à de la tourbe et créent une épaissecouche d’isolation, qui nous protège du froid enhiver. On m’a dit que, même quand il fait -25°Cdehors, il ne gèle pas à l’intérieur.

La nuit où tout a tremblé, j’ai eu vraiment trèspeur. Et le lendemain, il a fallu faire de nombreusesréparations, car des couloirs s’étaient écroulés.Sinon, je ne sais rien d’autre à propos de cetteétrange affaire. Il y en a qui racontent qu’on estpassé près de la fin du monde...»

La Sentinelle :

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18  printemps-été 2004

Quinze mille kilomètres de coursd’eau helvétiques ont été canalisésou enterrés. Heureusement, unvaste mouvement de «renaturation»est lancé dans le pays...

os aînés n’ont pas oublié le «plan Wahlen» qui a pro-fondément modifié l’aspect des plaines suisses durantla Seconde Guerre mondiale. Lancés par FriedrichWahlen, un ingénieur de la Confédération, ces grands

travaux ont presque doublé la surface cultivable entre 1939et 1945. L’objectif était d’assurer l’autonomie alimentaire dupays. Mais pour faire pousser davantage de blé et de patates,il a fallu assécher des marais, repousser les rives des lacs, etcanaliser des rivières – voire les enterrer.

Cet asservissement des cours d’eau avait débuté dès la findu XIXe siècle, pour lutter contre les effets dévastateurs descrues. A cette époque, la Suisse avait beaucoup moins deforêt qu’aujourd’hui : des millions d’arbres avaient été abattuspour servir de combustible, de matériaux de constructionet de traverses de chemin de fer. Comme beaucoup de pentesétaient mises à nu, les fortes pluies parvenaient très rapidementdans les cours d’eau, au lieu de s’attarder dans la végétationet le terrain...

Le Nant du Paradis ressuscitéJusqu’en 1996, ce ruisseau de Presinge (GE) s’écoulait dansune canalisation enterrée. Voici sa libération en trois étapes:1) Un engin de chantier commence à creuser pour déterrer lacanalisation et créer deux talus.2) Le travail est terminé. Les talus évitent que les pesticides etles engrais des champs voisins s’écoulent dans l’eau.3) La nature a repris sa place, d’elle-même.

Mise en canal, vers 1915Pour drainer une zone maréca-geuse et gagner de l’espace àcultiver, la Seymaz (GE) estrectifiée et mise en canal.Contrairement à ce qui se passedans une rivière libre, l’eau d’unerivière canalisée s’épure faible-ment et parvient difficilement às’infiltrer dans le sol pour régé-nérer la nappe phréatique,source d’eau potable.

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Revoilà la rivière!

19printemps-été 2004  

Même après la guerre, la transformation des cours d’eaus’est poursuivie, afin de regrouper les petites parcelles agricolesen de plus vastes domaines et d’étendre les zones construc-tibles. Si bien qu’actuellement en Suisse, on estime que lequart des cours d’eau (environ quinze mille kilomètres) sontemprisonnés par des digues et des dalles de béton, ou dansune canalisation souterraine.

Le retour du naturelMais les temps sont venus de faire revivre les cours d’eau:

l’Europe est en paix, les rendements agricoles sont élevés,et la Suisse n’a plus besoin d’exploiter autant de terres. Deplus, l’expérience a montré que la canalisation nuit gravementà la qualité d’une rivière et ne règle pas le problème des cruesexceptionnelles – bien au contraire. Les eaux en excès s’écou-lent trop rapidement dans leur voie rectiligne et, là où ellesdébordent, les dégâts sont terrifiants. En cas de fortes pluies,il vaut mieux qu’une rivière puisse s’étendre dans des zonesinondables, et perdre son énergie dans un parcours sinueux,tout en s’infiltrant en partie dans le sol.

C’est dans le canton de Zurich que les toutes premièresrivières ont été «renaturées», il y a plus de 25 ans. L’ingénieurChristian Göldi a prouvé qu’on pouvait remettre à ciel ouvertun cours d’eau enterré, sans le rendre plus dangereux en casde crue – même en ville. Le plus beau, c’est que si on laissequelques mètres de berges libres, la végétation et les animauxreviennent naturellement...

Depuis lors, ce mouvement de libération des cours d’eaus’étend dans toute la Suisse. En 1997, une initiative populairedotait le canton de Berne d’un fonds pour la renaturation.La même année, le canton de Genève modifiait sa loi sur leseaux pour y introduire le principe de la renaturation. Six ans

de recréation de zones humides et d’intervention sur de nom-breux kilomètres de berges en ont fait le canton le plus«libérateur» du pays. Genève a même signé des «contratsde rivières» avec la France voisine, d’où proviennent la plupartde ses cours d’eau.

Le canton de Fribourg se met aussi à la renaturation. Dansla zone industrielle de Marly, par exemple, les berges de laGérine vont bientôt retrouver leur aspect naturel de «forêtinondable». Un projet rendu possible parce que les aspectsde sécurité et d’écologie peuvent s’accorder. Car le bonheurde revoir des rivières libres est une question de concertation,qui exige de la bonne volonté de la part des communes, desagriculteurs et des propriétaires riverains. Il nécessite de trouverde la place... et aussi de l’argent !

Travaux d’Hercule sur le RhôneA ce propos, la Confédération et le canton du Valais comp-

tent investir un milliard de francs sur 30 ans dans le plus grandprojet de Suisse: la 3e correction des 160 kilomètres du Rhône.On prévoit notamment de recréer des zones inondables, avecdes roseaux et leurs espèces d’oiseaux devenus rares dans lepays. Mais cette somme n’est rien en regard des 7 milliardsde dégâts que le fleuve aurait pu faire en octobre 2000,lorsqu’il a failli rompre ses digues artificielles. Et on craintd’autres crues, en liaison avec le réchauffement climatiquequi peut associer de fortes pluies avec la fonte des neiges.

Ainsi, les aspects de sécurité vont de pair avec le désir devivre dans un décor plus naturel: lorsqu’on leur demandede donner une image du bonheur, beaucoup de gensévoquent un pique-nique au bord d’une rivière pleine de vieet de chants d’oiseaux. ●

Pierre-André Magnin

Avec l’énergie des voisinsEn novembre dernier, énergie environnement lançait un appelpour découvrir des groupes de voisins qui se sont entendus afind’améliorer la vie écologique de leur immeuble ou de leurquartier. Quelques belles initiatives sont décrites dans les pagessuivantes. Mais cet appel a aussi suscité des réactions de loca-taires, frustrés de ne pas pouvoir agir lorsque leur logement estbeaucoup trop chauffé en hiver.

20  printemps-été 2004

maintenant que la période dechauffage s’est achevée, lesrégies vont faire les comptesdes combustibles brûlés

dans les immeubles, puis répartir lescoûts en fonction de la taille des ap-partements. En recevant leur décomp-te de chauffage, bien des locatairesvont se sentir frustrés : «Il faut encorepayer, alors qu’on a eu trop chaudpendant tout l’hiver, même avec lesradiateurs fermés !»

La loi du moins chaufféLorsqu’une régie reçoit l’appel d’un

locataire qui se plaint d’avoir froid, etd’être en dessous des 20°C qui sontl’usage, elle demande au responsabletechnique de pousser un peu la chau-dière. Cet ajustement va élever la tem-pérature de tout l’immeuble : dans lesappartements où la température étaitauparavant tout a fait convenable, ilfera désormais trop chaud.

Or, les locataires qui ont trop chaudappellent très rarement leur régie.Plutôt que de téléphoner, ils fermentles radiateurs (si les vannes sont en bonétat), vivent en tee-shirt, et ouvrent lesfenêtres. Du moment où elle ne reçoitpas de plaintes, la régie est en droit decroire que tout va bien pour tout lemonde...

Ainsi, le chauffage d’un immeublese règle généralement sur l’apparte-ment le plus froid.

Equilibre des températuresPar une journée ensoleillée d’hiver,

l’appartement exposé au sud (qui re-çoit le soleil) est plus douillet quel’appartement exposé au nord – et c’estnormal. Par contre, lors d’un jour griset froid, tous les appartements d’un im-meuble devraient être à peu près à lamême température, si l’installation dechauffage est bien conçue. C’est-à-diresi la taille des radiateurs est bien adap-tée aux pièces à chauffer, et si le débitde l’eau chaude au niveau de chaqueradiateur est bien réglé.

Troubles de la circulationOn ne parle pas ici de la vanne que

peut tourner le locataire, mais d’undispositif placé dans la tuyauterie, quipermet de régler la pression de l’eau àl’entrée de chaque radiateur, afinqu’elle puisse circuler avec le mêmedébit dans tout l’immeuble. Si l’eauchaude se répartit bien, on dit que l’im-meuble est en «équilibre hydraulique».

Or, dans un immeuble, il arrive biensouvent que certains radiateurs reçoi-vent trop peu d’eau chaude, même sileur vanne est ouverte à fond. Ils sontalors victimes d’un «déséquilibre hy-draulique» qui peut avoir plusieurs ori-gines : le circuit de chauffage est malconçu, mal réglé ou mal entretenu. Ilse peut aussi que des travaux aientmodifié la circulation de l’eau. Seul unprofessionnel peut la ré-équilibrer.

En parler avec ses voisinsLa différence de température entre

logements peut avoir d’autres origines(voir à droite). Quoi qu’il en soit, leslocataires trop chauffés en hiver gagne-ront à avertir leur régie, afin qu’ellepuisse se faire une juste idée de la situ-ation de l’immeuble et prendre les bon-nes mesures. Il faut se rappeler qu’unseul petit degré de plus dans les ap-partements représente 6% de mazoutou de gaz brûlé en plus. Et que lestravaux sur le chauffage et l’isolationse font durant la belle saison. ●

Pour bien renseigner sa régie, mieux vautavoir des chiffres précis : il faut relever latempérature pendant quelques jours (griset froids), en posant le thermomètre surune table au milieu de la pièce.Si plusieurs voisins effectuent leursmesures en même temps, la démarchesera plus efficace !

Trop chauffé, l’hiver dernier?

P-A M.

21printemps-été 2004  

Ce locataire afroid: il appelle

la régie pourqu’on augmen-te le chauffage.

Son appartementcumule tous les pro-

blèmes : l’eau parvientfaiblement au radiateur,le cadre de la fenêtre est

mal ajusté, le plafond estmal isolé, et on a oublié

de fermer la lucarnedu grenier !

Pouvoir vivre en slipen plein hiver, c’estsigne que l’apparte-ment est trop chauffé.En hiver, la tempéra-ture normale se situe à20-21°C. Pendant lanuit, elle peut des-cendre jusqu’à17-18°C.

Les chiens et les chatsperdent continuel-lement leurs poilslorsqu’ils ont trop

chaud.

Plus on est nombreux,plus il fait chaud: unepersonne dégageautant de chaleurqu’une ampoule ordi-naire de 100 watts. Lesappareils électroniqueset ménagers chauffentaussi l’appartement.

Une fenêtre troplongtemps ouverte

augmente le dégage-ment de chaleur du

radiateur, ce quiaugmente aussi les

charges de tousles locataires...

Déséquilibrehydrauliqueau 3e étage

Ce radiateur reçoitmoins d’eau chaudeque ceux des apparte-ments du dessous.Heureusement, encette belle journée, lesoleil compense...

*

* *

Petrus

à

depuis 1995, des habitants du quartier d’Alt, à Fribourg,exploitent leur propre site de compostage, au piedde l’ancien mur d’enceinte de la ville. «Notre groupe

Compost urbaincompte actuellement quinze adultes et dix enfants, qui serelaient chaque mois de l’année pour gérer le compost»,explique la coordinatrice Cristina Leuenberger (à gauche surla photo, avec sa fille Brigitte et Arun Dreyer).

Les autres habitants du quartier jouent le jeu: ils viennentvider leurs bidons de déchets de cuisine dans le silo mis àdisposition. Puis, trois ou quatre fois par mois, le responsabledu compost transfère le contenu du silo sur des tas qui sontà des stades de maturation plus ou moins avancés. Il en profitepour éliminer les quelques déchets de plastique qui traînentça et là, et pour ajouter des copeaux de bois afin d’aérer etd’enrichir la matière en décomposition.

Les tas sont brassés deux fois par année. C’est l’occasionpour les membres du groupe de se retrouver pour une bonneheure de travail, suivie d’un apéritif. Au printemps, après 12à 18 mois de maturation, le compost est considéré comme«mûr». Il est alors tamisé et mis dans des sacs pour la vente,au prix symbolique d’un franc les 10 litres. Il est très appréciépar les détenteurs de jardins.

Depuis l’été 2003, ce lieu de compostage accueille lesnouvelles bennes du centre de tri des déchets ménagers. Cecia permis à la Ville de Fribourg de libérer la place centrale duquartier, et de donner plus d’espace aux jeux des enfants. ●

22  printemps-été 2004

La Chaux-de-Fonds, dans la partie anciennede la ville, une association issue de la «Coo-pérative de menuiserie» s’est lancée dans

Rénovation collective

dont certains emménageront dans le bâtiment cet automne,ont donc décidé de démolir et de reconstruire l’essentiel desétages. Mais ils conservent les fondations et la cave, ainsi queles solides murs extérieurs en moellons d’époque, qui serontrenforcés et recouverts d’une épaisse isolation. Ainsi, leshabitants auront des charges de chauffage bien plus bassesque dans un immeuble ordinaire.

La cage d’escalier d’un des immeubles est conservée, tandisque l’autre accueillera l’ascenseur. Et puisque la toiture doitêtre refaite, les coopérateurs ont choisi d’y installer des capteurssolaires «thermiques» (ceux qui produisent de l’eau chaudeet pas de l’électricité). L’utilisation de cette énergierenouvelable, conjuguée à une excellente isolation du toitet des murs, permet à ce nouveau bâtiment de recevoir lefameux label Minergie, une garantie de confort et d’efficacitéénergétique. ●

un grand projet. «Il s’agit de rénover deux immeu-bles contigus qui n’en feront bientôt plus qu’un»,indique Adriano Crameri (à gauche sur la photo,avec Eric Bruley).

Datant d’avant 1900, les minces planchers en boisétaient vermoulus. Les membres de l’association,

www.minergie.ch

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c’est un groupe de petits immeubles à Thônex (GE),dont le terrain va jusqu’au bord de la rivière Le Foron.Les copropriétaires et les locataires se retrouvent au

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Bon voisinage avec la nature

sein de l’Association des habitants de Val-Thônex qui orga-nise régulièrement des activités de plein-air pour rendre lavie commune plus harmonieuse. Par exemple en novembredernier, période où les animaux sauvages ont fini d’éleverleurs petits et où les oiseaux migrateurs sont partis, ces voisinsont consacré un samedi à leur rivière : ils ont ramassé denombreux déchets et débarrassé les chênes, frênes et noisetiersd’une partie des lianes envahissantes (clématites) qui lesempêchaient de s’épanouir.

«Le but n’est pas d’avoir un site propre en ordre, mais depermettre aux arbres et aux buissons de recevoir davantagede lumière pour que ce bout de rivière soit riche en flore eten faune», explique Yves Fessler, président de l’associationet maître-horticulteur. «Nous avons d’ailleurs invité uneornithologue, afin qu’elle nous apprenne quels oiseaux viventdans notre quartier et quels espaces ils occupent de pré-férence...»

Ces voisins organisent aussi des ateliers pour les enfants.Ils y apprennent à reconnaître et respecter la végétation deleur cadre de vie (photo), à planter des fleurs et des arbustes,et aussi à réparer leur vélo. ●

23printemps-été 2004  

u centre de St-Blaise (NE), un immeuble de trois étagesarbore fièrement ses 16 m2 de capteurs solaires. Puisqu’ils’agit d’une propriété par étages, il a fallu que tous

Copropriétaires solaires

les habitants soient convaincus de chauffer l’eau avec le soleil.«Nous devions de toute manière changer la chaudière qui n’étaitplus aux normes», précise Pascal Stucki (à droite sur la photo,avec Augusto Cavero), l’un des premiers à s’enthousiasmerpour le projet. «En discutant entre voisins, nous nous sommesmis d’accord pour un amortissement sur 20 ans, qui seravisiblement respecté puisque les coûts d’entretien sont trèsfaibles.»

Les sept copropriétaires ont opté pour des tuyaux souspression qui amènent un liquide porteur de chaleur (dit «calo-porteur») du toit vers le sous-sol, en passant par l’anciensystème de dévaloirs à déchets. A la cave, à côté de la nouvellechaudière, se trouve le réservoir d’eau chaude d’une capacitéde 1000 litres. «Si la température extérieure est très basse etle soleil insuffisant, un système électronique enclenche la chau-dière», explique Pascal Stucki. «Mais depuis cinq ans que lescapteurs sont là, la chaudière reste hors service de mai àseptembre, puisqu’il n’y a pas besoin de chauffage centralet que le soleil suffit à produire l’eau chaude nécessaire à toutl’immeuble.» ●

www.swissolar.ch

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Derek Christie

24  printemps-été 2004

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le Pédibus, ce ramassage scolaire qui se fait à pied, a un tripleavantage: il permet aux enfants de faire un effort physiquebon pour leur santé; il libère les parents de devoir accom-pagner chaque jour leur progéniture sur le chemin de l’école;et en limitant le nombre de véhicules qui circulent pourconduire les enfants en classe, il réduit le danger d’accidentpour les élèves.

C’est un soir de décembre 2002, lors d’une soirée de pré-sentation du Pédibus au Forum du collège d’Yvonand (VD),que Nathalie Pilloud (tout à gauche sur cette photo du pédibus,conduit par Isabelle Bocksberger) a fait la connaissance de huit

autres mamans, motivées comme elle à se lancer dansl’aventure.

Par la suite, les jeunes femmes se réunissent à plusieursreprises afin d’étudier la carte de la commune. Après avoirsondé les autres parents, elles définissent le tracé de deuxlignes de trajet pédestre, une «rouge» qui couvre le haut duvillage, et une «bleue» qui dessert les bords du lac et la gare.A l’instar de ce qui se fait pour les vrais bus, elles établissentdes horaires et font fabriquer des panneaux rouges et bleuspour indiquer les «arrêts».

A la rentrée scolaire 2003, une bonne vingtaine d’enfants

Le Pédibus des parents

sont déjà inscrits au Pédi-bus. D’emblée, les deuxlignes connaissent le suc-cès, si bien que d’autres fa-milles rejoignent le mouve-ment. Ainsi, quatre fois parjour, les habitants d’Yvo-nand se sont habitués à voirpasser de joyeuses carava-nes d’enfants sur le cheminde l’école, toujours enca-drées par des adultes: dansle système Pédibus, ce sonten effet les parents qui s’ar-rangent pour assurer à tourde rôle la conduite desenfants. ●

www.pedibus.ch

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D. Christie

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Mine d’aluà domicile

aluminium est le troisième élément le plus répandu surTerre, après l’oxygène et le silicium – mais on n’en trouvepas sous forme de minerai prêt à fondre, comme c’est lecas du fer ou du cuivre. Au mieux, les géologues identifient

Tout nus,les tubes sont en alu!En Suisse, environ 3000 tonnes d’aluminium usagé sonttriées annuellement par les ménages. Les frais de collectesont couverts par une taxe anticipée de quelques centimespar emballage. La plupart des canettes de boissons sontrécupérées. Mais moins d’un tiers des tubes de mayon-naise, sauce tomate, moutarde ou pommade trouvent lechemin des bennes de recyclage. Sans doute parce qu’unebonne partie du public ignore que ces tubes se récupè-rent, même s’ils ne sont pas complètement vides.En fait, lors du processus de refonte, l’aluminium estchauffé à une telle température que les restes de nour-riture, de plastique ou de papier sont volatilisés. Lesboulettes de feuilles d’aluminium (emballages de choco-lat, couvercles de yogourt, etc.), ainsi que les barquettesde pâtées pour chats et chiens, sont aussi les bienvenues.

Les déchets sont une sourced’aluminium très intéressante,car la fabrication de ce métalà partir de minerai nécessitebeaucoup d’électricité.

25printemps-été 2004  

par bateau vers des usines situéespour la plupart en Europe, enAmérique du nord et en Chine, oùon la chauffe à nouveau à environ850°C, en la soumettant à un puis-sant courant électrique (électrolyse).

Mais on peut produire de l’alu-minium avec dix fois moins d’éner-gie : en refondant des objets usa-gés. Ainsi, le vrai gisement de cemétal se trouve dans nos cuisines,nos voitures, nos bâtiments, etc.Voilà pourquoi il est important derecycler ce métal et de ne pas enfaire une consommation excessive.

L’aluminium collecté en Suisseprovient à 14% des ménages et à86% des professionnels. Il est expé-dié dans des usines spécialiséesdans la refonte, situées dans le sudde l’Allemagne et dans le nord del’Italie. Au fait, on n’est pas obligéde savoir si une boîte vide est enaluminium ou en fer : elles vontensemble dans le même container,et seront triées par la suite. ●

des gisements de bauxite, soit des dérivés d’aluminium mêlés àdes oxydes de fer. Le mot «bauxite» fut donné en 1821 à unéchantillon de terre rouge provenant des Baux-de-Provence. Ily a pourtant peu de bauxite en Europe: les gisements les plusimportants se trouvent dans des mines à ciel ouvert en Australie,en Afrique, en Asie et en Amérique du sud.

Une fabrication énergivorePour faire un seul kilo d’aluminium, il faut beaucoup de travail

et d’énergie. Entre 4 et 6 kilos de bauxite doivent d’abord êtreextraits, broyés et chauffés, pour produire 2 kilos d’une poudreblanche appelée alumine. Cette poudre est ensuite transportée

Derek Christie

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www.igora.ch

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26  printemps-été 2004

ité de l’énergie : c’est un label quidésigne déjà une centaine decommunes suisses qui diversifientleurs sources d’énergie (solaire,

Le label suisse «Cité del’énergie» distingue desvilles qui s’engagent enfaveur de l’environne-ment. Plusieurs payseuropéens se joignentau mouvement.

et établir un catalogue des actionspossibles, avec l’aide de conseillersformés grâce au soutien de la Confédé-ration et des cantons. Tout est passé enrevue: aménagement du territoire, iso-lation des bâtiments, réseaux de dis-tribution de gaz et d’électricité, gestiondes eaux, routes, transports publics,formation et organisation interne del’administration.

Il en résulte un cahier d’une centainede pages, indiquant les actions pos-

sibles pour économiser de l’éner-gie : ce que la commune a réaliséet ce qu’elle peut encore faire. Les

villes qui réalisent aumoins 50% de cesactions sont déclaréesCités de l’énergie.

Ainsi, Martigny a reçu son label rapi-dement, car la première évaluation amontré qu’elle dépassait déjà les 50%.Mais pour les communes qui se sontpeu préoccupées d’environnement,l’évaluation initiale ne dépasse géné-ralement pas les 20 ou 30%.

Prix européenDepuis peu, l’idée de distinguer les

collectivités exemplaires se répand auniveau européen. Une collaborationentre l’Allemagne, l’Autriche, la Po-logne et la Suisse a permis de lancer leEuropean Energy Award – l’équivalenteuropéen des Cités de l’énergie. L’Es-pagne, l’Italie, l’Irlande, la Lituanie etla Slovaquie doivent se joindre au mou-vement durant l’année 2004. Et laFrance a lancé un essai-pilote dans larégion Franche-Comté.

Désormais, une commune qui a ré-alisé 50% des mesures potentielles re-çoit le European Energy Award d’argent,qui est l’équivalent du label suisse.

Vivez-vous dans une

gaz naturel, chauffage au bois, pompesà chaleur, chauffage à distance...) touten réduisant leur consommationtotale. En Romandie, quatorze com-munes l’ont déjà obtenu : La Chaux-de-Fonds, Crissier, Delémont, Fri-bourg, Lausanne, Martigny, Meyrin,Montreux, Morges, Neuchâtel, Ste-Croix, Sierre, Sion et Vevey.

Objectif personnaliséAvant de pouvoir prétendre à cette

distinction, créée en 1990 et réévaluéetous les 3 ans, les communes doiventd’abord analyser leur consommation

Quartier du FlonSur ce bâtiment des Services industriels

de Lausanne, des capteurs solairesproducteurs d’électricité.

Un véhicule communal de Morges fait le pleinde gaz naturel, un carburant deux fois moinspolluant pour l’environnement que l’essence.

Cité de l’énergie?

Une commune qui atteint 75% reçoitle European Energy Award d’or.

Les deux premiers labels en or ontété attribués à deux villes suisses :Lausanne et Riehen (Bâle-Ville).Riehen a atteint 78% de son potentiel,et Lausanne culmine à 80%, grâce à sapolitique des transports et à l’encou-ragement des énergies renouvelables.De nombreux bâtiments publics sontdéjà équipés de capteurs solaires. Lesservices industriels de la ville en ontaussi placé sur 250 balcons de par-ticuliers. De plus, les habitants deLausanne ont été nombreux à souscrireà la «bourse solaire», une électricitéqu’on paye volontairement un peuplus cher pour financer des instal-lations d’énergie renouvelable.

Petites communes bienvenuesSi la plupart des Cités de l’énergie

sont officiellement des «villes» (plus de10 000 habitants), le label est aussidestiné aux communes plus petites.Celles qui collaborent déjà entre ellespour la gestion des déchets, le traite-ment des eaux ou le ramassage scolaire

ont intérêt à se lancer ensemble dansl’aventure. Les communes qui nesouhaitent pas s’engager dans l’immé-diat peuvent devenir membres del’Association des Cités de l’énergie, etéchanger leurs expériences lors deséminaires. Ainsi, Crissier a présentécomment elle utilise la chaleur d’uneusine d’incinération des ordures mé-nagères pour chauffer des bâtimentspublics. Et Crans-Montana a expliquécomment elle s’est attaquée à ses pro-blèmes de circulation. En septembre2004, lors du prochain séminairequ’elle accueillera, Delémont pré-

sentera le tout premier «plan directeurcommunal de l’énergie» de Suisseromande.

Du volant au feu rougeL’utilisation rationnelle de l’énergie

est possible partout. Par exemple auvolant, grâce aux cours de conduiteEco-Drive (voir page 11). Dans un pre-mier temps, ce sont surtout les chauf-feurs des véhicules communaux qu’onprévoit d’initier à ce nouveau mode deconduite qui se développe dans le pays,parce qu’il limite la consommation decarburant et l’usure de la mécanique.

Certaines communes se passionnentaussi pour les petites diodes électro-luminescentes. On les connaît déjàdans les phares des vélos, mais ellespeuvent aussi trouver leur place dansl’éclairage des façades et les feux designalisation, à la place des ampoulestraditionnelles. Elles consomment peud’énergie et durent plus longtemps. ●

www.energiecite.chwww.suisse-energie.ch

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Ce qui va (encore)à la poubelle:

Ampoule ordinaireComposée de métaux et deverre, elle peut aller sans problèmeà la poubelle – contrairement auxampoules économes et aux tubeslumineux, qui contiennent del’électronique, des gaz et despoudres fluorescentes toxiques.

Vaisselle casséeLes objets en porcelai-ne nuisent au bonrecyclage du verre.Vont aussi à la pou-belle : les vitrescassées (à cause destraces de mastic) et lesmiroirs (à cause de lacouche métalliqueréfléchissante).

Sac d’aspirateurPour éviter de diffu-ser de la poussièredans la pièce aumoment du change-ment de sac, bienrefermer le trou avecla languette de cartonprévue à cet effet. Onpeut aussi y ajouter unmorceau de ruban adhésif.

Bouteille de vinaigre ou d’huileCes bouteilles ne sont pas en PET etnuisent à son recyclage, notammentà cause des restes d’huile et devinaigre.

Enveloppe pour photosMalgré les apparences, cesenveloppes sont le plus souventen plastique. Et le plastique esttrès malvenu dans le papier etle carton de récupération, car ilnuit au recyclage.

Briques de jus de fruit(ou de lait)Il n’y a pas que du cartondans ce genre d’embal-lage, mais aussi descouches de plastique, decire et parfois d’alumi-nium. En conséquence, ilne faut surtout pas lesmettre au vieux papier.

Chiffon souilléet vieille basketLes textiles, lesvêtements et leschaussures en bonétat peuvent êtredéposés dans descontainers derécupération. Maiss’ils sont usés ousouillés, leur place estdans la poubelle.

Litière du chatSurtout pas dans les WC: les grainsse déposent dans les canalisations etles bouchent. La plupart des installa-tions de compostage préfèrent nepas les avoir non plus (pour desraisons techniques).

28  printemps-été 2004

Papier et carton souillésS’ils sont propres, tous lespapiers et cartons d’embal-lage peuvent être récupérésavec le vieux papier.

Déchets compositesLorsque plusieurs matériauxsont étroitement mêlés pourconstituer un objet, on ditque c’est un «déchet com-posite». Ce mélange em-pêche pour l’instant leurrecyclage.

Emballagesen plastiqueLes plastiques nesont pas récupérés,sauf les bouteilles deboissons en PET et lesemballages de pro-duits laitiers en PE(repris seulementdans certainscommerces).

inScience

29printemps-été 2004  

Les déchets toxiquesà ramener au point de vente:(ou à la déchetterie communale)

Si les commerces de votre quartier et votre commune

vous permettent de récupérer tous les déchets figurant

sur cette page, félicitez-les de ma part!

PETVerre

Papier

Carton Déchets de cuisine

Produits de jardinage

Restes de peinture

Solvants et autres

produits chimiques

Ampoules économes

Tubes fluorescents

Piles et batteries

Appareils électriques

et électroniques

Déchets de jardin

Et les matériaux à recycler:

Aluminiumet fer-blanc

PE (Coop et Migros)

eVotre vieux natelpeut faire 3 bonheurs

n apportant votre vieux natel à un guichet de la Poste,(avec, si possible, son chargeur et ses accessoires), vouspouvez faire des heureux. D’abord, c’est Fr 5.- qui seront

versés à Terre des Hommes Suisse pour aider des enfants etdes familles des pays du Sud. Ensuite, c’est du travail de triet de reconditionnement pour l’Association Réalise qui proposedes stages de réinsertion à des personnes sans-emploi de notrepays. Enfin, c’est la garantie que votre portable n’ira pas à lapoubelle (certaines substances de son électronique et de sa

batterie sont nuisibles pour l’environ-nement), mais sera recyclé ou

revendu dans des paysmoins favorisés.

L’opération s’appelle «Solidarcomm» et se déroule dans toutela Suisse. Pour qu’un portable arrive à bon port avec sesaccessoires, la Poste met à la disposition du public des sachetsjaunes et les achemine gratuitement.

A propos d’électronique, on peut rendre – également gra-tuitement – tous ses vieux appareils (rasoirs, TV, vidéo, hi-fi,informatique, bureautique, etc.) dans les magasins qui vendentle même type d’appareils, afin qu’ils soient déconstruits etéliminés dans les meilleures conditions. Lorsque, par malheur,on jette ces appareils dans une poubelle, leurs substancesnocives polluent l’air au moment de l’incinération des déchetsménagers; elles contamineront aussi le sol lorsque les résidusde l’incinération seront mis en décharge. ●Solidarcomm:www.terredeshommes.chwww.realise.chRécupération du matériel électronique :www.swico.ch

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Confédération

Office fédéralde l’énergie (OFEN)CH-3003 BerneTél. 031 322 56 53Fax 031 323 25 00www.admin.ch/bfewww.suisse-energie.ch

Office fédéralde l’environnement,des forêts etdu paysage (OFEFP)CH-3003 BerneTél. 031 322 69 58Fax 031 322 70 54www.environnement-suisse.chwww.buwal.ch

Conférence romandedes déléguésà l’énergie (CRDE)www.crde.ch

Canton de BerneService d’informationdu Jura bernois sur leséconomies d’énergieRue de la Préfecture 2Case postale 65CH-2608 CourtelaryTél. 032 944 18 40Fax 032 945 11 [email protected]

Office de coordinationpour la protectionde l’environnementReiterstrasse 11CH-3011 BerneTél. 031 633 36 58Fax 031 633 36 [email protected]

Canton de FribourgService des transportset de l’énergieRue Joseph-Piller 13Case postaleCH-1701 FribourgTél. 026 305 28 41Fax 026 305 28 48www.fr.ch/ste

Office de la protectionde l’environnementRoute de la Fonderie 2CH-1700 FribourgTél. 026 305 37 60Fax 026 305 10 02www.fr.ch/open

Canton de GenèveCentre d’informationsur l’énergiePuits-Saint-Pierre 4case postale 3918CH-1204 GenèveTél. 022 327 23 23Fax 022 327 20 [email protected]/scane

Environnement-InfoChemin de la Gravière 6CH-1227 GenèveTél. 022 327 47 11Fax 022 327 80 99www.geneve.ch/[email protected]

Canton de VaudInfo-Energie :SEVEN Servicede l’environnementet de l’énergieRue du Valentin 27CH-1014 LausanneTél. 021 316 95 55Fax 021 316 95 [email protected]

Info déchets :SESA Service des eaux,sols et assainissementRue du Valentin 10CH-1014 LausanneTél. 021 316 75 46Fax 021 316 75 12

Canton du JuraService des transportset de l’énergieRue des Moulins 2CH-2800 DelémontTél. 032 420 53 90Fax 032 420 53 [email protected]

Office des eauxet de la protectionde la natureLes Champs-FallatCH-2882 Saint-UrsanneTél. 032 461 48 00Fax 032 461 48 01

Canton de NeuchâtelService cantonalde l’énergieInfoEnergieRue de Tivoli 16CH-2000 NeuchâtelTél. 032 889 47 26Fax 032 889 60 [email protected]/energie

Service communalde l’énergieRue du Collège 31dCH-2300 La Chaux-de-FondsTél. 032 967 66 77Fax 032 967 66 89

Service de l’urbanismeFaubourg du Lac 3CH-2001 NeuchâtelTél. 032 717 76 60Fax 032 717 76 69

Service de la protectionde l’environnementRue du Tombet 24Case postale 145CH-2034 PeseuxTél. 032 889 67 30Fax 032 889 62 [email protected]

Canton du ValaisService cantonalde l’énergieAvenue du Midi 7CH-1950 SionTél. 027 606 31 00Fax 027 606 30 [email protected]/energie

Service cantonalde la protectionde l’environnementRue des Creusets 5CH-1950 SionTél. 027 606 31 50Fax 027 606 31 54

Adresses utilesUne question sur les économies d’énergie?Sur les déchets qu’on peut trier? Ou surles actions en faveur de l’environnement?N’hésitez pas à la poser aux spécialistesde la Confédération ou de votre canton

31printemps-été 2004  

Avis de recherche

n quart des cours d’eau suisses coulent horsde notre vue, enfermés dans des canalisationssouterraines, ou contenus entre des talus, desmurs de béton ou des digues qui les obligent

Avez-vous devieilles photosde rivières libres?

Les images recherchéesPhotographies prises avant 1965 et montrant :• des rivières• des ruisseaux ou des nants• des zones humides (marais, roselières)• des rives de lacdans leur aspect naturel et avant les travauxd’aménagement.Merci d’envoyer des photocopies de vos photos auservice compétent de votre canton (voir ci-dessous), en mentionnant vos coordonnées et –si possible – le lieu et l’année des prises de vue.u

à filer droit. Ces aménagements ont été réalisés dèsla fin du XIXe siècle, dans le but d’éviter les inon-dations et de gagner du terrain pour l’agricultureet l’urbanisation. Aujourd’hui cependant, onrepense ces aménagements pour donner auxrivières des berges plus naturelles:• Parce que l’expérience démontre qu’une rivièrequi a la possibilité de s’étendre dans des zonesinondables est moins dangereuse en cas de fortespluies.• Parce qu’une rivière aux berges sauvages peutabriter des animaux et des plantes qui sontmenacés de disparition.• Parce que la qualité de notre eau potable dépendde la santé des cours d’eau qui réalimentent leslacs et les nappes phréatiques.• Parce que c’est un vrai bonheur de se promener lelong d’une rivière libre et chantante...

En collaboration avec les services cantonaux chargésde l’aménagement des cours d’eau, le magazineénergie environnement lance un appel au public afinde découvrir d’anciennes photos de rivières, de zones humides

ou de rives de lacs suisses. Les photosrecherchées doivent dater d’avant 1965et montrer l’état des lieux avant lestravaux d’aménagement.

Les anciennes photos sont très utilespour guider les projets de «renatu-ration», car elle peuvent aider àcomprendre comment une rivière secomportait avant qu’on la contraigneà suivre un parcours canalisé. On peutaussi y voir les terrains où elle débor-dait, et les zones où elle relâchait sesgraviers et ses alluvions, charriés parle courant.

Si vous possédez de telles photos,un grand merci d’envoyer des copiesau service compétent de votre canton(voir les adresses à droite). ●

Fribourg • Olivier OverneySection lacs et cours d’eau, Service des ponts et chausséesRue des Chanoines 17, CH-1701 Fribourg • Tél. 026 305 37 40

Genève • Alexandre WisardService de renaturation des cours d’eau et des rivesCase postale 206, CH-1211 Genève 8 • Tél. 022 327 70 84

Jura • Christophe NoëlOffice des eaux et de la protection de la natureLes Champs-Fallat, CH-2882 Saint-Ursanne • Tél. 032 461 48 00

Jura Bernois • Jacques DoblerOffice des Ponts et chaussées, IIIe arrondissement d’ingénieurs en chefRue de l’Hôpital 20, CH-2501 Bienne • Tél. 032 329 20 86

Neuchâtel • Berta PokorniService de la protection de l’environnementRue du Tombet 24, case postale 145, CH-2034 Peseux • Tél. 032 889 67 30

Valais • Dominique BérodService des routes et des cours d’eauRue des Creusets 5, case postale 405, CH-1951 Sion • Tél. 027 606 31 50

Vaud • Claude Alain DavoliSESA Service des eaux, sols et assainissementRue du Valentin 10, CH-1014 Lausanne • Tél. 021 316 75 74

Vers 1910L’embouchure de la Versoix (GE),qui sera bientôt renaturée.

2004