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1 -Mag Bimestriel N°103 MARS-AVRIL 103 Le magazine du Club fédéral des nseignants -Mag 2 0 1 5 SOMMAIRE PRÉPARATION MENTALE Le rôle de la confiance en soi chez le joueur de tennis par Sophie Maurissen ENSEIGNEMENT Galaxie Tennis : témoignages par le département Formation et Enseignement ENSEIGNEMENT Apprendre aux jeunes à jouer (aussi) en fontion de l’adversaire par Hatem Akriche JEU, SET E-MAG À vous de jouer ! Sur une idée originale du département Formation et Enseignement 3 9 14 21

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BimestrielN°103M A R S - A V R I L

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Le magazine du Club fédéraldes nseignants

N° -Mag

2 0 1 5

SOMMAIRE ! ! !

PRÉPARATION MENTALELe rôle de la confiance en soi chez le joueur de tennispar Sophie Maurissen

ENSEIGNEMENTGalaxie Tennis : témoignagespar le département Formation et Enseignement

ENSEIGNEMENTApprendre aux jeunes à jouer (aussi) en fontion de l’adversairepar Hatem Akriche

JEU, SET E-MAGÀ vous de jouer !Sur une idée originale du département Formation et Enseignement

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-MagLe magazine du Club fédéraldes nseignants

LA TERRE BATTUE POUR L’EXCELLENCEÀ moins de deux mois de la prochaine éditon du tournoi de Roland-Garros, je souhaite rappeler ici mon attachement à la terre battue.

Le tournoi parisien est un rendez-vous incontournable du circuit qu’il faut absolument pérenniser. L’évolution du stade correspond aux nouvelles attentes des joueurs, du public, des partenaires et des médias. Les enjeux sont considérables pour l’ensemble du tennis français. Vous pouvez vous informer sur le projet (http://www.nouveaurolandgarros.com/) et le soutenir (https://www.facebook.com/NouveauRolandGarros?fref=ts).

D’autre part, je suis convaincu des vertus de l’apprentissage sur terre : Apprendre à jouer sur terre battue, c’est se donner toutes les chances d’être performant sur dur ; en raison du ralentissement des surfaces, la transition terre/dur est aisément réalisable. Avoir une formation sur terre battue, c’est développer le sens tactique des joueurs de la meilleure des manières. C’est leur apprendre à utiliser toutes les zones du court, à maîtriser toutes les trajectoires, à jouer avec les effets. C’est aussi l’idéal pour apprendre à construire un point, saisir les bonnes opportunités et faire les bons choix. Jouer sur terre battue, c’est aider nos jeunes joueurs à se forger un mental à toute épreuve qui leur sera très utile chez les seniors.

Bien sûr, je suis conscient que peu de clubs affiliés disposent de courts en terre battue, mais je tiens à souligner les efforts importants des dirigeants et des enseignants pour permettre aux meilleurs jeunes de clubs de découvrir la terre, d’y trouver du plaisir et de progresser.

Arnaud Di Pasquale

ÉDITORIAL

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Le rôle de la confiance en soi chez le joueur de tennis

par Sophie Maurissen, psychologue du sport spécialisée dans le tennis,

intervenante dans la formation DE Tennis d’Île-de-France, doctorante en psychanalyse à l’université Paris–VII

« Federer m’avait battu très facile-ment, plus facilement que si j’avais eu davantage de confiance en moi. En revanche, la défaite de 2007, qui s’était déroulée en cinq sets, m’avait complètement démoli. Car je savais que j’aurais pu faire mieux, que ce n’étaient ni mes capacités techniques ni la qualité de mon jeu qui étaient en cause, mais une fai-blesse psychologique. »1

Ce témoignage de Rafael Nadal après sa défaite à Wimbledon sou-ligne l’importance de la confiance en soi dans la pratique du tennis de compétition. Nous nous propo-sons d’éclairer et d’analyser cette capacité interne afin de souligner quelques pistes de travail pédagogique pour les enseignants et les entraîneurs de tennis dans un prochain numéro.

INTRODUCTIONComme dans de nombreux sports, la pratique du tennis en compétition confronte le joueur au regard du public, qu’il craint souvent de décevoir tel un gla-diateur au milieu de l’arène. Face à l’enjeu, certains

compétiteurs entrevoient la défaite avant même d’avoir saisi la raquette et d’avoir engagé la pre-mière balle. Le fait que certains se réfèrent à leur adversaire – parfois moins bien classé – comme à un « très bon joueur » qu’ils redoutent nous amène à nous demander s’il s’agit d’humilité de leur part ou d’un manque de confiance en soi ?D’emblée, il est important d’établir une distinction entre la confiance et la confiance en soi afin de pou-voir les différencier et mieux saisir leur imbrication.

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Rafael Nadal

Préparationmentale

COMMENT L’ENSEIGNANT PEUT-IL RENFORCER CETTE CAPACITÉ INTERNE AUPRÈS DES JOUEURS ?

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CONFIANCE/CONFIANCE EN SOIÉtymologiquement, le mot confiance provient du latin con (« avec », « ensemble ») et fidere (« se fier », « croire »). La confiance implique un partage avec quelqu’un. En effet, nous faisons confiance à certaines personnes en particulier. Dans le cadre de la pratique du tennis de compétition, cela engage en général pour le joueur une confiance en son entourage sportif, composé principalement de ses parents et de son entraîneur. La confiance engage donc également une confiance dans la parole.

La confiance en soi – du latin per se (« par soi ») – suppose une alliance avec soi-même. Ceci démontre que cette capacité dépend de la faculté de l’individu de croire en lui. Dès lors, pour avoir confiance en soi, il est nécessaire de croire en ses capacités. Seul ce processus mental inconscient permet à l’individu de se faire confiance : pour entreprendre une action, il faut croire à la possibi-lité de sa réalisation.

C’est en cela que la psychologie tente d’entrevoir ce qui échappe à l’individu lui-même afin de lui fournir les moyens nécessaires à son auto-réalisation. Pour ce faire, il est fondamental de prendre en considé-ration l’histoire subjective de chaque individu.

C’est au cours de la plus tendre enfance que la confiance prend racine, s’élabore et se ressourcera plus tard. Un individu qui aura pu intérioriser un amour parental au cours de son développement sera plus apte à s’aimer et par conséquent à se faire confiance. À l’inverse, un individu longtemps déni-gré par ses proches, prendra l’habitude de se déva-loriser et appréhendera toute circonstance qui le mettrait en valeur. D’autre part, la confiance en soi, tel que l’indique son étymologie, dépend en grande partie de la relation du sujet à ses croyances2.

Selon Donald Winnicott3, le rapport de l’individu à ses croyances est déterminé par sa relation à sa mère ou à son substitut. Elle constitue la base de la qualité de la relation du futur adulte avec son entourage. Si l’issue de cette relation primaire avec la mère est satisfaisante, l’individu acquerra un nar-cissisme adéquat. Étant donné que le narcissisme

est le fondement de la confiance en soi, il pourra déployer un degré satisfaisant d’investissement sur lui-même. L’individu possédant un narcissisme adéquat pourra se sentir aimé sans sentiment de toute-puissance, en confiance, sécurisé dans les actions de sa vie et capable de vivre un échec sans se désorganiser. Ainsi, il sera apte à se reconstruire après des épreuves difficiles, sensible aux marques d’attention de son entourage et recherchera leur reconnaissance sans pour autant se trouver dans une relation de dépendance.

Si au contraire cette relation avec la mère ou son substitut est excessive, l’individu développera une tendance à investir plutôt sur lui-même. Cet excès dans la relation est à entendre aussi bien dans le sens du trop que dans celui du pas assez. Si cette relation est démesurée dans le sens du trop, l’indi-vidu pourra manifester un excès d’amour de soi. Il accordera une trop grande importance à l’image de soi et fera preuve d’un narcissisme excessif4. Si, dans le cas inverse, cette relation est insuffi-sante – dans le pas assez –, l’individu pourra déve-lopper une carence narcissique issue de blessures dans l’amour de soi et de manques affectifs qui n’ont pas été comblés. Ces deux pathologies nar-cissiques proviennent du même manque : manque de constance et de solidité dans la mise en place de l’amour de soi. Cela entraînera des répercussions sur la confiance en soi qui aura tendance à se déve-lopper sur le même versant.

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Aminata Sall (ligue du Val d'Oise)

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ISLE CAS DE PAULPrenons le cas concret d’un joueur de 11 ans. Dans son club, Paul est le meilleur de sa catégorie d’âge. Il lui arrive même de battre certains adultes de son club. Son entraîneur voit en lui un joueur avec beaucoup de potentiel. C’est la première fois qu’il entraîne un jeune d’un si bon niveau. Il consacre beaucoup de temps à Paul et s’investit considéra-blement : il l’accompagne fréquemment lors des tournois, au détriment des autres joueurs du club. Considéré comme une « petite vedette » dans son club, Paul est le réceptacle de nombreuses marques d’attention de la part de son entourage sportif (par-tenaires de jeu, entraîneur, autres enseignants du club, dirigeants, parents, parfois parents de cama-rades de jeu). Il en reçoit peut-être même trop ; ce qui renforce de façon démesurée la confiance qu’il a en lui et son amour-propre. Au fur et à mesure de son évolution dans le tennis et des marques d’attention qui lui sont portées (encouragements, louanges, entraînements mis en place spécifique-ment pour lui, parents qui sacrifient leurs activi-tés pour l’accompagner en tournoi, articles à son sujet dans le journal local, etc.), Paul a développé

un narcissisme excessif. Un jour, le conseiller tech-nique régional lui propose de s’entraîner à la ligue avec les joueurs de son âge qui figurent parmi les meilleurs de sa région. Paul se trouve alors confronté à des situations de défaite à l’entraîne-ment et ne retrouve plus ni la reconnaissance ni les marques d’attention qui lui étaient particulièrement accordées. Pourtant il en reçoit toujours de la part de son entourage sportif habituel (ses parents et les membres de son club) et de son nouvel entou-rage (les membres de la ligue). Mais Paul se sent comme un joueur parmi d'autres. Ce changement radical d’environnement va le perturber. Il démontre alors des comportements agressifs – il jette pour la première fois sa raquette pendant un match et lors des entraînements, il pique des colères –, devient perturbateur, agité et insolent sur le court. Toutes ces attitudes représentent des tentatives de la part de Paul d’attirer l'attention sur lui, celle à laquelle il était habitué. Ces comportements manifestent un excès de demande d’attentions et de recon-naissance de sa part. Malheureusement, celles-ci ne sont plus associées à des valeurs positives (qui menaient à des louanges), mais négatives (qui

Dylan Polderman (ligue de Paris)

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IS conduisent à des réprimandes, des punitions). Face à cette frustration, Paul se trouve dans l’impossi-bilité d’entendre et d’accepter la moindre critique et commence progressivement à perdre sa motiva-tion, ainsi que sa confiance en lui. La critique pro-voquera chez lui une désorganisation totale de ses assises narcissiques.

À travers l’exemple de Paul, nous pouvons entre-voir l’importance d’accorder une attention mesu-rée et équilibrée au joueur dès le début de sa pratique tennistique. Cette capacité-là revient sur-tout à ses parents et à son entraîneur. Il incombe à l’entraîneur de veiller sur l’équilibre du joueur et de développer une relation mesurée qui ne se situe pas dans l’excès (trop ou pas assez). Pour cela, il est nécessaire que l’enseignant ne tombe pas dans le piège d’une quête narcissique pour lui-même. Celle-ci pourrait se manifester par le fait d’entraî-ner un bon, voire un très bon joueur. L’entraîneur doit d’abord savoir mesurer son investissement sur le joueur et les attentes – voire les espérances – qu’il projette sur ce dernier.

Comme nous pouvons le constater à travers l’ana-lyse du cas de Paul, au cours de la maturation de l’individu, la confiance en soi n’est pas figée. En effet, Paul avait développé un degré satisfaisant de

confiance en lui et un narcissisme mesuré lors de son enfance. À travers son évolution dans le cadre du tennis, cette élaboration narcissique a été ébran-lée et s’est transformée en une construction exces-sive. Ne retrouvant plus ses repères narcissiques, Paul a ensuite manifesté un manque de confiance en lui. La confiance en soi se déploie et n’a de cesse d’évoluer tout au long de la vie de l’individu. Elle est particulièrement importante pendant les pre-mières années de l’enfance, mais également pen-dant la période de l’adolescence. À cette étape sensible du développement de la personnalité, il se produit un bouleversement qui rend l’adolescent vulnérable par la spécificité même des effets phy-siques et psychiques de la puberté. Ces change-ments sexualisent et conflictualisent les liens avec son entourage, et plus particulièrement avec ses parents. L’adolescent doit alors trouver de nou-velles distances relationnelles, au risque de perdre le cocon de l’enfance. Ainsi, il est probable qu’il perde en partie l’appui naturel qu’il pouvait cher-cher et trouver facilement auprès des adultes. Cette perte partielle potentielle et l’établissement de nou-velles distances affectives le conduisent à douter et à s’interroger sur la solidité de ses acquis et de ses capacités. La confiance en soi est fortement ébran-lée à cette période où les enjeux peuvent être déter-minants pour l’avenir.

Tom Paris, Raphaël Renaudie et Franck Petit Brisson (ligue du Lyonnais)

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ISCependant, « ce qui fait la vulnérabilité de l’ado-lescent peut être aussi sa chance. Cette fragilisation apportée par la puberté le contraint au changement et l’ouvre à l’influence des autres avec ses risques, mais aussi ses avantages. La prise de distance du milieu familial peut aider à rompre l’enfermement d’une enfance difficile et offrir d’autres alternatives que la fatalité de la répétition »5.

Comme nous pouvons le constater lors de l’ado-lescence, le processus d’acquisition et de dévelop-pement de la confiance en soi s’avère long et ne s’accomplit pas en général sans heurts. Ceci sou-ligne à quel point l’enseignant doit rester patient, modeste et à la fois ambitieux dans les objectifs à atteindre pour le joueur.

LES EXIGENCES INTERNES DU JOUEURAu cours de sa maturation, le joueur acquiert des exigences internes qui correspondent à celles des adultes et qui influenceront le déploiement de sa confiance en lui. Nadal affirme : « Ma famille proche, ma famille étendue et mon équipe profes-sionnelle (qui sont tous un peu comme ma famille) forment trois cercles concentriques autour de moi […], ils créent à eux tous l’environnement d’af-fection et de confiance qui m’est nécessaire pour déployer mon talent […] ; chacun joue son propre rôle pour m’aider à réduire mes points faibles et à développer mes points forts »6. Les exigences des membres de ces « trois cercles concentriques » se traduisent par une confiance en soi satisfaisante ou, au contraire, par des autocritiques qui induisent des frustrations pour le joueur (rater un coup peut provoquer une totale remise en question). Pour pouvoir exploiter son potentiel, il est nécessaire que le joueur acquière une confiance en soi suffisante afin qu’il puisse se sentir capable d’accomplir un acte sportif dans des moments difficiles.

Pour cela, il doit repérer les différentes parties qui composent le jeu : le jeu externe et le jeu interne7. Le jeu externe, c'est jouer contre un adversaire pour dépasser des obstacles externes (qualité de frappe, ajustement/placement sur le terrain, rotation du corps, organisation gestuelle, etc.) et atteindre un

objectif externe. Le jeu interne a lieu dans la tête du joueur. Il se joue contre des obstacles tels que des absences de concentration, une nervosité, le doute de soi-même, l’auto-jugement et l’auto-condamna-tion. Il est important de souligner qu’il n’existe pas un clivage net entre le jeu interne et le jeu externe. Ces deux composantes sont imbriquées et peuvent parfois être confondues. Leur importance réside, entre autres, dans le fait qu’elles sont à la portée du compétiteur : à travers le jeu interne, le joueur peut très bien, par exemple, dépasser les habi-tudes mentales qui inhibent son excellence dans la performance.

Nous avons ici analysé la constitution de la confiance en soi chez le joueur et repéré les divers éléments qui interviennent lors du développement de celle-ci. Dans un prochain numéro, nous spé-cifierons comment cette confiance en soi peut se manifester chez le joueur lors d’un match, quelles sont ses conséquences, et quels sont les outils que l’enseignant de tennis peut développer afin de ren-forcer la confiance en soi chez ses joueurs.

1 R. NADAL, J. CARLIN, Rafa, Éditions JC Lattès, 2012.2 Le terme croyance se réfère ici à l’action de croire : croire en soi, croire en ses capacités, croire en l’amour que lui portent ses parents, croire en son entourage (parents, entraîneur, entre autres) et en leur parole, etc.3 D.W. WINNICOTT, La mère suffisamment bonne, Petite Bibliothèque Payot, 2006.4 S. FREUD, Pour introduire le narcissisme, Petite Bibliothèque Payot, 2012.5 P. JEAMMET, Spécificités de la psychothérapie psychanalytique à l’adolescence, Psychothérapies 2002/2 (Vol. 22), p. 77-87.6 R. NADAL, J. CARLIN, Rafa, Éditions JC Lattès, 2012, p. 29.7 W. T. GALLWEY, The Inner Game of Tennis. The Classic Guide to the Mental Side of Peak Performance, Random House Trade Paperbacks, 2008.

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LES NEWS DE LA CHAÎNE VIDÉO DU CLUB FÉDÉRAL DES ENSEIGNANTS

En bref…

Q�Petits As 2015 – GarçonsQuelques morceaux choisis du tournoi masculin 2015 des Petits As de Tarbes.

Q�Petits As 2015 – FillesQuelques morceaux choisis

du tournoi féminin 2015 des Petits As de Tarbes.

Q�Programme Avenir National – Stages de rentréeJean-Claude Massias nous propose un document tourné lors des stages de rentrée du Programme Avenir National.

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Galaxie Tennis : témoignagesDépartement Formation et Enseignement

L’ENJEU DE LA RÉFORME DE LA NOUVELLE ÉCOLE DE TENNIS : ACCÉLÉRER LES PROGRÈS DE L’ENFANT !Est-il facile de faire accepter aux enfants, aux parents, et même aux moniteurs, ce qui peut s’apparenter à un retour en arrière : c'est-à-dire faire jouer les enfants sur un terrain moins difficile ?

Tout le monde veut que les enfants jouent comme les « grands » (les adultes) le plus vite possible : c’est ce que je nom-merai l’envie irrépressible du résultat immédiat.

Les enfants, par identification aux champions, à leurs parents, aux enseignats, etc.Les parents, pour lesquels, souvent, la finalité est que l’enfant accède au grand terrain. Car qui dit grand terrain sous-entend « grand progrès » !Et même nous, moniteurs, avons tendance à nous précipiter car « passer » un enfant sur le terrain supérieur équivaut à reconnaître la réussite de son travail (je l’ai fait progresser, donc maintenant il peut jouer sur terrain plus difficile).

Mais ne soyons pas dupes, les enfants se rendent compte par eux-mêmes qu’ils ont plus d’aptitude sur un terrain réduit. Ils ont plus de maîtrise et plus d’options de jeu, donc plus de réussite.

Durant un match, ces options supplémentaires et cette réussite accrue leur donnent confiance.

Je trouve que ces aménagements effectués à l’école de tennis vont dans la bonne direction, et notam-ment dans la direction du « plus de rigueur ».Rigueur pour les enseignants, car la grille d’évalua-tion est exigeante.Cette rigueur, l’enfant la ressent et, donc, se met au diapason de son professeur. D’autant plus que l’enfant, confronté à l’exigence de son moniteur, se trouve valorisé car il se dit : « Si mon moniteur est exigeant avec moi, c’est que je compte pour lui. Donc je vais encore plus m’appli-quer pour réussir. »

MATTHIEU BÉRINGEREnseignant au Racing Tennis Club de Joinville (ligue de Paris), 266 licences.

Enseignement

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LA GRILLE DE COMPÉTENCES À ACQUÉRIRCette fameuse grille d’évaluation, que certains trouvent trop dure, que d’autres encore veulent remanier, etc. Soyons clairs, elle ne constitue pas une « fin en soi » !C’est un point de repère, un outil pour l’enseignant qu’il utilisera en complément dans la séance et dans sa programmation.Voila quelques mots que je ressortirais de mon témoignage : Aptitude, Maîtrise, Réussite, Rigueur, Exigence, Valorisation.

Lors de la première séance Jeu & Matchs, les enfants ont « matché comme des fous » et je n’ai pas entendu qui que ce soit se plaindre de la taille des terrains.Les parents qui assistaient à la séance ont vu des matchs, des vrais, du terrain blanc au terrain vert.Après vous avoir dit tout ça, je pense pouvoir affir-mer que nous avons les arguments pour faire accep-ter à l’ensemble des personnes impliquées dans cette réforme que tout est mis en place pour accélé-rer les progrès de l’enfant et non les freiner.

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Cette réforme est partie prenante du projet du club et de sa politique sportive. Il nous a paru indispen-sable de prendre ce virage important, avec comme conséquence un gros changement dans la vie des clubs et des enseignants professionnels.

Six mois après la mise en place, voici une liste non exhaustive de points extrêmement positifs :

LES POIGNETS DE COULEUR DONNÉS AUX ENFANTSCeux-ci donnent une identité propre, comme pour les petits judokas avec leur ceinture, ce qui nous paraissait très important. Pour donner du relief à cette attribution des poignets, nous avons organisé une remise officielle à Noël lors d'une petite fête. Tous les deux mois, nous ajustons (éventuellement) les niveaux avec les journées Jeu & Matchs.

ANTOINE POUSSARDStade Poitevin Tennis (ligue du Poitou-Charentes), 207 jeunes, dont 150 concernés par Galaxie Tennis.

Manon Provost avec des jeunes de niveau blanc.

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SL’APPRENTISSAGE EST PLUS ÉVOLUTIF ET PLUS PROGRESSIF La grille de compétences à acquérir, sans notion de temps, permet à l’entraîneur de respecter davantage les phases d’apprentissage.Les groupes sont plus homogènes grâce aux cinq niveaux et aux conditions de jeu correspondantes.Je constate que les groupes progressent et je vois des enfants venir à la compétition petit à petit sans avoir la crainte de jouer contre quelqu’un d’un niveau supérieur.

LA BALLE VIOLETTE, UN OUTIL INDISPENSABLE ET TRÈS LUDIQUEJ’ai constaté que des enfants n’arrivaient pas à jouer et faire des échanges en balle rouge. Dès qu’ils utili-saient la balle violette, ils progressaient.

COMMUNICATION PLUS IMPORTANTEQue ce soit auprès des parents pour les informer lors de réunions, auprès des enfants grâce à l’affichage de la grille de compétences à acquérir ou auprès des enseignants auxquels le club a remis le très inté-ressant Cahier de l’enseignant la communication est renforcée. Elle permet à chacun d’être mieux informé, donc de comprendre les enjeux et d’être davantage impliqué.

Bref, vous l’aurez compris, je trouve cette réforme très positive car elle facilite et simplifie davan-tage notre travail de formation, de détection et de fidélisation.Mais tout n’est pas parfait, et il reste encore quelques éléments à améliorer, notamment dans l’organisation de la compétition.

COMPLÉTER LE CALENDRIER DE COMPÉTITIONSLes meilleurs enfants du club ont du mal à trouver des compétitions adaptées à leur niveau sans sortir de la Vienne. Heureusement, notre conseiller sportif territorial Laurent Bouteloup a mis en place un nombre impor-tant de compétitions pédagogiques.Le club a mis en place un Tournoi Multi-Chances 10 ans de niveau national 4*.

L’ENREGISTREMENT DES NIVEAUX DES JEUNES SUR ADOCAvec 150 enfants, l’actualisation des niveaux fut un peu longue à faire mais se révéla finalement très importante pour la suite de la saison (NDLR : dès la saison prochaine, les clubs pourront modifier le niveau de plusieurs enfants en même temps).

LES MATCHS PAR ÉQUIPESJ’imagine que les plus « petits » clubs ont du mal à constituer des équipes par manque d’enfants du même niveau. J'espère qu'ils utiliseront la possibilité de se regrouper pour former des équipes.Ces problèmes relatifs à la compétition sont la conséquence de l'habitude prise par les parents de

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HERVÉ MOULINDirecteur sportif au Club Fun Tennis (ligue de Paris), 152 licences, dont 141 jeunes. Deux autres BE exercent au club : Florian Deves et Jérémy Elbert.

Galaxie Tennis s’inscrit parfaitement dans la philo-sophie du club de tennis que je dirige, club axé sur l’enseignement aux jeunes.

Une des difficultés mises parfois en avant par les enseignants est la réticence que certains enfants ont à jouer sur un terrain plus petit que celui auquel ils

aspirent et avec des balles adaptées à leur niveau. Majoritairement, les enfants souhaitent jouer sur un terrain plus grand en argumentant de la manière suivante : « Pourquoi jouer avec des balles molles alors qu’au stage effectué pendant les vacances ainsi que dans mon ancien club, je jouais avec des balles dures et sur un terrain plus grand ? »

Rassemblement interrégional au Stade Poitevin. Au 3e rang, on reconnaît Charles Courtin (CST 45), René Franqueville (CTR PCH) et Grégory Bunlet, (CST 86). À droite, Antoine Poussard.

surclasser leur enfant pour aller toujours plus vite et finalement « griller » des étapes dans l’apprentis-sage pédagogique. C'est un changement de philo-sophie que tout le monde doit intégrer, pour le plus grand bien des enfants.

Dès aujourd'hui, les jeunes de l'école de tennis en profitent. Ils viennent pour jouer et pour progresser, ce que me confirme ma fille toutes les semaines : elle fait du judo pour être avec ses copines… et pour avoir les fameuses ceintures de couleur !

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LA COMMUNICATIONJe pense que c’est avant tout une affaire de com-munication de la part des enseignants auprès des enfants et des parents. Ainsi, nous avons expli-qué aux enfants du club le niveau qu’ils pourraient atteindre en fin d’année grâce à la grille de compé-tences que nous leur avons montrée et expliquée.Dorénavant, les élèves savent ce qu’ils doivent réali-ser ou connaître dans les domaines de la technique, de la tactique, du comportement et de l’arbitrage s’ils veulent changer de niveau, et donc de terrain.

L’ÉVALUATIONMalgré tout, on s’est rendu compte qu’attribuer un niveau supérieur à chaque enfant en fin d’an-née était difficile car tous les critères d’évaluation doivent être atteints pour accéder au niveau supé-rieur. Même s’il n’est pas automatique de changer de niveau tous les ans, cette difficulté peut entrai-ner une démotivation des élèves, en particulier pour ceux évoluant sur terrain orange et vert.

Nous validons donc partiellement un niveau, cer-taines compétences de la grille ou les domaines TTCA un par un, l’idée étant, à terme, de récom-penser progressivement les enfants au moyen de produits dérivés avant l’obtention du Graal : le poignet !

LES MATCHS DÉFISNous souhaitons que les enfants aient la possibi-lité de faire des points le plus souvent possible, ceci est fondamental pour conserver leur motivation tout au long de l’année. Aussi, à chaque séance, les enseignants du club organisent des matchs défis au sein de chaque groupe d’école de tennis. Un sys-tème d’attribution de points, chaque semaine, vient ponctuer ces matchs défis. Cette façon de procéder est très efficace et ren-force la motivation de l’élève… mais ce système de points doit être mis à jour chaque semaine par l’enseignant sur une fiche individuelle d’évaluation en relation avec la grille de compétences à acqué-rir. Cette fiche et les résultats aux matchs défis sont

systématiquement adressés à chaque élève tous les trimestres par courriel. On y trouve au moins deux avantages : l’enfant connaît son classement au sein de son groupe et les parents peuvent juger de sa progression.De plus, les journées Jeu & Matchs permettent de valider (ou non) les différents niveaux.

LES POIGNETSNous avons également souscrit à l’idée du poi-gnet éponge. Et force est de constater que tous les enfants le portent avec fierté. Nous l’avons même étendu aux 11 ans et plus. Depuis, le taux d’absentéisme a diminué.

LE RÔLE DE L’ENSEIGNANTBien entendu, tout cela demande aux enseignants du travail et de la compétence, une présence de tous les instants, beaucoup d’organisation et de la rigueur dans l’enseignement.Mais le résultat sera là, j’en suis persuadé : des pro-grès et une meilleure fidélisation.

Pour favoriser l’implantation de Galaxie Tennis partout et continuer à travailler sur la fidélisation de tous nos jeunes, voici quelques idées :

Faire la promotion du site www.galaxietennis.fr qui donne beaucoup d’informations aux enfants et aux parents et présente les personnages de la Galaxie que sont Arthur, Hugo, Lou et Zoé.Proposer le passeport également aux jeunes de niveau vert.Intégrer les grilles de compétences à acquérir sur ADOC pour faciliter le travail des enseignants (l’enfant pourrait alors retrouver ses évaluations dans son espace du licencié).Décliner Galaxie Tennis aux moins de 15 ans.

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Si à haut niveau, les meilleurs cherchent à imposer leur jeu, les joueuses et joueurs doivent aussi prendre en compte le profil de leur adversaire lorsque l’écart de niveau se resserre. Pour les jeunes joueurs, il est souvent difficile d’imposer son jeu pour des raisons liées à la « maturité » technique, physique et psychologique. Le style du jeune joueur en formation est bien souvent peu défini et même si la formation de clui-ci doit s’envisager à long terme, il est opportun d’aborder au plus tôt les aspects tactiques et stratégiques, notamment l’analyse du jeu de l’adversaire. Dans cet article, j’analyserai, dans un premier temps, les statistiques du haut niveau féminin et masculin dans les tournois du Grand Chelem pour identifier des tendances tactiques et stratégiques. Dans une seconde partie, j’aborderai, sur la base de mon expérience d’entraîneur, la formation tactique des jeunes.

LES DIFFÉRENTES MANIÈRES DE GAGNER LES POINTS À HAUT NIVEAU : LES GRANDS CHELEMS EN QUELQUES CHIFFRES

Le tableau ci-contre nous montre, par exemple, que lors de l’Open d’Australie, Stan Wawrinka a battu Rafael Nadal en gagnant 116 points qui se répar-tissent de la façon suivante : ! 53 points gagnants (46 %) ; ! 32 fautes directes (27 %) de Nadal ;! 31 fautes provoquées (27 %) de Nadal.

Les tableaux des pages 16-17 synthétisent les sta-tistiques tour par tour des quatre tournois du Grand Chelem en 2014.Voici les principaux enseignements qu'on peut tirer de ces statistiques :

! Nombre de points joués par match : 207 à 231 chez les hommes ; 137 à 143 chez les femmes.Wimbledon, hommes et femmes confondus, est le tournoi où ont été joués le plus de points.

! Service :En rapport au nombre total de points joués, le pourcentage d’aces chez les hommes est deux fois plus important que chez les femmes.Hormis Roland-Garros (18 %), les aces repré-sentent à peu près 30 % des points gagnants chez les hommes dans les tournois du Grand Chelem.Le pourcentage de doubles fautes chez les femmes, par rapport au total de points, est plus élevé que chez les hommes.

Apprendre aux jeunes à jouer (aussi) en fontion de l’adversaire

par Hatem Akriche, DES, entraîneur au TC 16

Enseignement

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STATISTIQUES SUR LES FAÇONS DE GAGNER LES POINTS SUR LES FINALES DES TOURNOIS DU GRAND CHELEM 2014

Pts joués Pts gagnés

Points gagnants du joueur dont

aces %Fautes directes de l’adversaire

dont

doubles fautes %

Fautes provoquées de

l’adversaire%

OPEN D’AUSTRALIE

WAWRINKA 6 6 3 6 204

116 53 19 46 32 3 27 31 27

NADAL 3 2 6 3 88 19 1 21 49 2 56 20 23

ROLAND GARROS

NADAL 3 7 6 6 246

130 44 3 34 49 3 38 37 28

DJOKOVIC 6 5 2 4 116 43 11 37 38 4 33 35 30

WIMBLEDONDJOKOVIC 6 6 7 5 6

366186 68 13 36 29 5 16 89 48

FEDERER 7 4 6 7 4 180 75 29 42 27 3 15 78 43

US OPENCILIC 6 6 6

16193 38 17 41 30 1 32 25 27

NISHIKORI 3 3 3 68 19 2 28 27 3 40 22 32

OPEN D’AUSTRALIE

NA LI 7 6 133

75 34 2 45 28 7 37 13 18

CIBULKOVA 6 0 58 11 0 19 30 3 52 17 29

ROLAND GARROS

SHARAPOVA 6 6 6 227

120 46 3 38 31 4 26 43 36

HALEP 4 7 4 107 20 1 19 52 12 48 35 33

WIMBLEDONKVITOVA 6 6

9861 28 4 46 4 2 7 29 47

BOUCHARD 3 0 37 8 1 22 12 3 32 17 46

US OPENWILLIAMS 6 6

11465 29 7 45 15 3 23 21 32

WOZNIACKI 3 3 49 4 3 8 23 3 47 22 45

! Points gagnants, fautes directes et fautes provo-quées (analyse valable à la fois pour les hommes et pour les femmes) :

À l’exception de Roland-Garros, ce sont les fautes provoquées qui rapportent le plus de points.On trouve plus de points gagnants à Roland-Garros qu’à l’Open d’Australie et l’US Open.Wimbledon est le tournoi où l'on compte le moins de fautes directes et le plus de points gagnants.L’US Open est le tournoi où les fautes provoquées représentent à peu près la moitié des points. Roland-Garros est le tournoi où plus on avance dans le tableau, plus la répartition fautes directes/fautes provoquées/points gagnants est homogène.

Wimbledon est le tournoi où plus on avance dans le tableau, moins on compte de fautes directes et plus on trouve de fautes provoquées.L’Open d’Australie et l’US Open sont les tournois où plus on avance dans le tableau, plus il y a de points gagnants et de fautes directes.Les hommes font plus de points gagnants et moins de fautes directes que les femmes. Les fautes provoquées sont sensiblement équivalentes sur les quatre tournois alors que les hommes jouent en moyenne 35 % de points en plus.Tous tournois confondus, les points gagnants et les fautes provoquées représentent 66 à 77 % du jeu des hommes et 62 à 71 % du jeu des femmes.

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127 MATCHS EN TOUT PAR TOURNOI 1/

64 % 1/32 % 1/16 % 1/8 % 1/4 % 1/2 %

Finale %

TOTA

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%

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% p

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tota

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% p

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ppor

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pts

gagn

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fautes

dire

ctes

OPENAUSTRALIE

2014Hommes

Pts gagnants 3709 26 2366 31 1036 36 590 36 360 33 179 38 72 35 8312 30 2458 9 30

Fautes directes 3753 27 2369 32 985 34 573 34 424 38 173 36 81 40 8358 30 1119 4 13

Fautes provoquées 6648 47 2811 37 879 30 496 30 324 29 124 26 51 25 11333 40 220 points de

moyenne joués par matchTOTAL 14110 100 7546 100 2900 100 1659 100 1108 100 476 100 204 100 28003 100

ROLANDGARROS

2014Hommes

Pts gagnants 4386 34 2198 34 1297 34 491 31 270 32 105 31 87 35 8834 33 1549 6 18

Fautes directes 4422 34 2093 32 1293 34 544 35 291 35 110 32 87 35 8840 34 836 3 9

Fautes provoquées 4250 32 2188 34 1252 32 533 34 279 33 127 37 72 30 8701 33 207 points de

moyenne joués par matchTOTAL 13058 100 6479 100 3842 100 1568 100 840 100 342 100 246 100 26375 100

WIM2014

Hommes

Pts gagnants 5331 37 3033 38 1294 37 692 41 334 35 161 36 143 39 10988 37 3248 11 30

Fautes directes 3576 25 1746 22 758 21 283 17 220 23 87 20 56 15 6726 23 886 3 13

Fautes provoquées 5471 38 3216 40 1487 42 707 42 409 42 192 44 167 46 11649 40 231 points de

moyenne joués par matchTOTAL 14378 100 7995 100 3539 100 1682 100 963 100 440 100 366 100 29363 100

USOPEN2014

Hommes

Pts gagnants 3104 22 1898 29 1009 33 645 34 360 32 146 36 57 35 7219 27 2335 9 32

Fautes directes 2921 21 1902 29 977 32 605 32 400 35 109 27 57 35 6971 26 1167 4 17

Fautes provoquées 8026 57 2705 42 1062 35 633 34 373 33 147 37 47 30 12993 47 214 points de

moyenne joués par matchTOTAL 14051 100 6505 100 3048 100 1883 100 1133 100 402 100 161 100 27183 100

À haut niveau, l’entrée dans le point est capitale. En effet, c’est la qualité du service et du retour qui va décider directement de la suite du point selon les filières (plus ou moins courtes) propres à chacun. Plus encore que les femmes, les hommes gagnent beaucoup de points par un aces et un service gagnant sur leur première balle de service, voire finissent le point ou en prennent le contrôle dès le deuxième coup de raquette. Dans le cas contraire,

c’est le retour qui devient le coup primordial qui per-met de faire des coups gagnants ou de prendre le contrôle du point.Sur le circuit senior, aujourd’hui, ce sont essen-tiellement des attaquants de fond de court à filière plus ou moins courte – selon la qualité du service et de l’aisance au filet – qui dominent. La volée et le jeu au filet constituent un secteur dans lequel les femmes sont moins présentes.

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127 MATCHS EN TOUT PAR TOURNOI 1/

64 % 1/32 % 1/16 % 1/8 % 1/4 % 1/2 %

Finale %

TOTA

L

%

nom

bres

ac

es

doub

les fa

utes

% p

ar ra

ppor

t au

tota

l de p

ts

% p

ar ra

ppor

t aux

pts

gagn

ants

fautes

dire

ctes

OPENAUSTRALIE

2014Femmes

Pts gagnants 1883 21 1287 28 596 28 345 30 200 35 78 35 45 34 4434 25 708 4 16

Fautes directes 2728 31 1881 41 950 45 485 42 219 39 81 36 58 44 6402 36 999 6 16

Fautes provoquées 4262 48 1432 31 572 27 331 28 151 26 64 29 30 22 6842 39 139 points de

moyenne joués par matchTOTAL 8873 100 4600 100 2118 100 1161 100 570 100 223 100 133 100 17678 100

ROLANDGARROS

2014Femmes

Pts gagnants 2737 31 1504 32 639 31 313 30 177 30 101 29 66 29 5537 31 463 3 8

Fautes directes 3414 38 1749 38 765 37 391 37 230 39 139 41 83 37 6771 38 825 5 12

Fautes provoquées 2740 31 1405 30 645 32 355 33 180 31 103 30 78 34 5506 31 140 points de

moyenne joués par matchTOTAL 8891 100 4658 100 2049 100 1059 100 587 100 343 100 227 100 17814 100

WIM2014

Femmes

Pts gagnants 2970 32 1521 33 811 32 349 33 144 32 75 27 36 37 5906 32 890 5 15

Fautes directes 2804 31 1262 27 743 29 275 26 121 27 66 24 16 16 5287 29 733 4 14

Fautes provoquées 3378 37 1840 40 1001 39 425 41 186 41 135 48 46 47 7011 39 143 points de

moyenne joués par matchTOTAL 9152 100 4623 100 2555 100 1049 100 451 100 276 99 98 100 18204 100

USOPEN2014

Femmes

Pts gagnants 1223 14 1272 26 672 31 370 31 163 40 68 30 33 29 3801 22 653 4 17

Fautes directes 1793 21 1840 38 854 39 455 39 132 33 84 36 38 33 5196 30 987 6 19

Fautes provoquées 5527 65 1733 36 666 30 358 30 108 27 79 34 43 38 8514 48 137 points de

moyenne joués par matchTOTAL 8543 100 4845 100 2192 100 1183 100 403 100 231 100 114 100 17511 100

LA FORMATION DES JEUNES : L’INTELLIGENCE DE JEUChez les plus jeunes, le service n’a pas autant d’in-cidence sur le jeu, sans doute parce qu’il constitue l’un des coups les plus difficiles à appréhender du fait de sa complexité ; il demande à la fois coordina-tion et dissociation, sans oublier la période de crois-sance qui peut remettre en cause certains acquis en plus d’un manque de puissance.

En revanche, le retour permet souvent de prendre le jeu à son compte. Alors que tout comme le service, la volée n’est pas un coup qui rapporte beaucoup de points et permet d’écourter les échanges.

Ce manque relatif de coups très forts est l’oppor-tunité pour donner du sens aux aspects tactiques et stratégiques. En complément d’un travail priori-taire sur la formation technique vers un jeu complet,

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il faut faire comprendre aux jeunes que pour eux comme pour les champions, gagner un match consiste à résoudre une équation dont les variables sont ses points gagnants et les fautes de l’adversaire (directes ou provoquées). Les proportions sont bien évidemment différentes par rapport au haut niveau, mais l’état d’esprit général doit être identique :! attaquer : accélérer, prendre la balle tôt, avancer dans le terrain et finir les points au filet.! défendre et neutraliser : repousser l’adversaire,

lui faire jouer un coup supplémentaire, savoir faire des passings et des lobs, tenir les rallyes.

! contre-attaquer : inverser le cours d’un échange et reprendre l’initiative.

Sans négliger la volonté d’imposer leur jeu, ils doivent apprendre à décoder l’adversaire en cher-chant ses points forts et ses points faibles au ser-vice, en retour et en fond de court afin d’adapter leurs intentions. En tant que formateur de jeunes, mon objectif est d’amener les joueurs dont j’ai la charge à se poser les bonnes questions. Je les guide en proposant une méthode pour favoriser l’observa-tion de leur adversaire à l’échauffement, dès les pre-miers jeux, dans les moments importants du match (fins de sets, balles de break, etc.).

Qui est mon adversaire ?! Profil général : D/G, gabarit, puissance, vélocité,

endurance.! Profil de jeu : offensif, défensif, multistyle.! Son comportement : langage du corps, signes

positifs ou négatifs dans ses mots ou son attitude

Quels sont les éléments et les séquences qui caractérisent son jeu ?! Service

Qualité en première et seconde balleZones et effets privilégiés

! Retour sur première et seconde ballePositionnement sur le courtQualité des retours Zones et effets

! Fond de court :Son coup de fond de court le plus instable (le coup qui se désagrège sous la pression)Sa qualité de balle

Ses points fortsSes points faibles (évite-t-il un coup en particulier ?)Ses séquences de jeu préféréesSes zones de jeuSon placement sur le terrainSon jeu de jambesSa capacité à tenir des rallyes

! Jeu au filetRéussite sur les différentes voléesRéussite au smashPositionnement sur le courtAnticipation

Quelles sont les évolutions à prendre en compte dans la durée du match ?! Langage corporel! Langage verbal! Stratégie et intentions! Attitude d’attention ! Jeu de jambes! Qualité de balle! Qualités physiques (vitesse, réaction, etc.)

Ce sens de l’observation doit se travailler en perma-nence sur le court : à l’entraînement, en match ami-cal, en compétition officielle.Il doit également se travailler hors terrain, à travers les entraînements et les matchs des copains. Le regard sur le jeu est alors différent car le jeune n’est pas impliqué dans le feu de l’action, ce qui lui per-met de discerner plus de détails.Guidée par l’enseignant, l’observation des matchs du circuit (au stade, à la télévision, etc.) aide égale-ment car les statistiques, les analyses et les ralen-tis permettent de comprendre les comportements et les choix des joueurs.

RETOUR DE MATCH ET FICHE D’ANALYSEQu’il s’agisse d’une victoire ou d’une défaite, le retour de match des jeunes est souvent global car ils ont souvent du mal à entrer dans les détails.J’ai donc élaboré une fiche d’analyse de match (ci-contre) que j’utilise pour structurer la réflexion et mettre en évidence la part du jeu de ce sport très complet. Une fois la méthode assimilée, les plus

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expérimentés sont mieux armés pour pré-parer leur match ou changer de stratégie dans son déroulement. Nous consacrons beaucoup de temps à la formation technique, qui est indispen-sable pour avoir les moyens de ses ambi-tions tactiques, mais la compréhension du jeu demande tout autant de temps et nécessite un accompagnement aussi pointu pour assimiler les subtilités du jeu.

Hatem et Théophile Joly (né le 17/05/2006)

CONCLUSIONAujourd’hui, nous sommes dans l’ère numérique et les outils dont nous disposons nous permettent de faire des analyses très poussées du jeu et des compétiteurs. Ces moyens utilisés régulièrement par les coachs de haut niveau nous éclairent sur l’évolution du jeu. Dans notre pratique d’enseignant-for-mateur, ils complètent désormais la palette pédagogique de l’entraîneur. Ces outils constituent une aide importante à la formation tactique des jeunes car ils objectivent les choix les plus courants des joueurs entrainés. J’ai remarqué qu’en développant la réflexion sur le jeu, les jeunes que j’entraîne sont plus souvent centrés, lorsqu’ils sont en compétition, sur les aspects stratégiques et tactiques. La concentration est accrue, et l’estime de soi moins altérée que lorsque les jeunes remettent en cause leur technique. Il y a moins d’inconnues et le « rituel tactique », initié ensemble, développe la confiance et l'autonomie.

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BRAVO MANU !

Emmanuel Connan est le lauréat 2014 du Trophée de l’ensei-gnant dans les Côtes-d’Armor.

Enseignant depuis maintenant 14 ans, Emmanuel a toujours exercé au TC Langueux. Son président, Pierre Vercruysse, a dressé le portrait d’un professionnel unanimement apprécié.

Nous tenions, nous aussi à féliciter « Manu » pour ce trophée qui récompense une carrière riche en succès au service de son club : la fidélisation des adultes et des jeunes qui a permis d’élever significativement le nombre de licenciés, le progrès des adhérents dans leur pratique, la réussite des compétiteurs jeunes et adultes, etc.

Merci au comité des Côtes-d’Armor pour cette initiative qui valorise les enseignants de son département.

En br

ef...

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À VOU

S DE J

OUER

!

Quel que soit son niveau, les choix tactiques sont fondamentaux pour

se donner une chance de gagner le point, le jeu, le match.

Les joueurs et les joueuses de haut niveau ont plus que d’autres la capacité à jouer le coup juste dans des situations

souvent complexes émotionnellement. Dans ce numéro de l’e-mag, nous

vous proposons, à nouveau, de vous imaginer être sur le court en

lieu et place des meilleurs…

En cliquant sur « lancer le clip » sous chacune des vignettes, vous visualiserez un début de point de quelques secondes. Le clip s’arrêtera juste avant la frappe de l’un des joueurs.

Choisissez la zone du coup à venir en cliquant sur une des propositions qui vous sont faites.

La réponse vous sera donnée immédiatement : si la zone choisie correspond au coup joué, vous pourrez vérifier la pertinence de votre choix ; si votre réponse n’est pas la bonne, le clip sera relancé au départ et vous pourrez tenter votre chance à nouveau

À vous de jouer !

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Lancer le clip…

Lancer le clip…

Lancer le clip…

Lancer le clip…

À vous de jouer !Jeu, set

e-mag

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2, avenue Gordon-Bennett • 75016 ParisTél. : 01 47 43 48 00 • Fax : 01 47 43 40 13

www.fft.fr

-MagLe magazine du Club Fédéraldes nseignants

Coordination de la rédaction Jean-François Blanco

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Rédaction Département Formation et Enseignement

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Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : Sophie Maurissen, Matthieu Béringer,

Antoine Poussard, Hervé Moulin, Hatem AkricheQ

Édition FFT/direction du Marketing et de la Communication

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Photos Christophe Saïdi, Mathieu Beringer, Antoine Poussard, Hatem Akriche

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Maquette Agence TWAPIMOA