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1414 Out of Africa Retour de vacances avec la Rega Magazine des donateurs de la Garde aérienne suisse de sauvetage Numéro 70, juin 2008

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1414

Out of AfricaRetour de vacances

avec la Rega

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4 DossierOut of Africa : voyage de retour à bord d’un jet de la Rega

Des vacances en Tunisie brutalement interrompues par un accident au bord de la piscine. Victime d’une mauvaise chute, une Suissesse est opérée surplace avant le rapatriement en Suisse pour la suite du traitement.

9 InterviewOlivier Seiler, médecin en chef de la Rega, raconte les missions à l’étranger

« En optant pour des transports combinés, on économise de l’argent. »

10 Au cœur d’une baseLa base d’intervention d’Erstfeld :

un appui essentiel au cœur de la Suisse primitive

La Rega fête 25 ans d’interventions dans le canton d’Uri.

13 PartenariatLa Société Suisse de Sauvetage (SSS)

donne naissance à la Rega

La Rega entretient des liens historiques étroits avec la SSS depuis 1952.

14 Mission de sauvetage Deux fillettes de 10 ans donnent l’alerte

Elles sont redescendues toutes seules dans la vallée pour alerter les secours : le père de Lili, blessé, ne pouvait plus marcher.

16 PosterZoom sur la centrale d’alarme de la Rega, opérationnelle 24h sur 24. Au cœur de l’action, elle coordonne l’organisation des transports de patients.

18 Les coulisses de la RegaLes hélicoptères de la Rega sont bimoteurs depuis plus de 15 ans.

19 Portrait

21 Mini SPICK

22 Rétrospective« Ils étaient surpris que je sois encore en vie »

Après une chute de 100 mètres en Patagonie, un alpiniste de 20 ans est rapatrié en Suisse par un jet ambulance Rega.

24 En bref

25 Service donateurs

27 Invité : Jean-Charles Simon

28 HistoireDu vélo volant à l’hélicoptère de sauvetage moderne

Incroyable : l’histoire de l’hélicoptère a plus d’un siècle.

32 PréventionLa sécurité ne prend pas l’eau !

Couverture :

Enfin à la maison

Le « Challenger » de la Rega atterrit à l’aéroport de Zurich-Kloten.

Sommaire

0844 834 844Le numéro d’appel des donatrices et donateurs

Pour joindre la Rega : voir page 25

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Ernst Kohler

Chère donatrice,Cher donateur,

Victime d’un accident grave ou tomber subitementmalade durant un séjour à l’étranger : ces coups dusort peuvent vite prendre une ampleur dramatiquepour les personnes touchées et leur entourage. Notresystème de rapatriement dans le monde entier jouitd’une excellente réputation grâce à nos avions am -bulances, véritables « unités de soins volantes ». Descompagnies d’assurances nationales et étrangères font appels à nos services, tout comme les Suisses en difficulté dans les 4 coins du monde…

Nous avons toutes les raisons d’être fiers de nosmissions de secours: depuis le début des vols inter -nationaux de la Rega, il y a 50 ans, nos trois jets ambulance de type Canadair CL 604 n’ont jamais étéautant sollicités. L’an dernier, ils ont accompli un totalde 4235 heures de vol et assuré 851 rapatriements depersonnes malades ou accidentées.

Cette tendance à la hausse perdure depuis des années : les interventions dans des régions éloignéesaugmentent et, avec elles, la durée moyenne des vols.La spécificité de notre action tient au niveau élevé de savoir-faire spécifique de nos équipages et à notre capacité à gérer très rapidement des vols ambulances.Notre longue expérience en la matière garantit la qualité exceptionnelle de ces prestations.

Les moyens mobilisés par la Rega concourent à un but unique : le bien des patients, lesquels peuventcompter sur une prise en charge médicale optimale. Si les ressources nécessaires sont disponibles, c’estgrâce à notre système d’affiliation unique au monde !Chères donatrices, chers donateurs, chacun d’entrevous contribue à maintenir la flotte de la Rega dans lesairs. Je vous remercie sincèrement pour votre précieuxsoutien et vous souhaite une bonne lecture.

Ernst Kohler, Président de la direction

Editorial

Conseil de fondation de la Rega :

Albert Keller*, président, Uitikon Waldegg ; Franz Steinegger*, vice-président,Flüelen ; Markus Reinhardt*, Dr en droit, Coire ; Paul Maximilian Müller*, Berne ; Prof. Daniel Scheidegger*, Arlesheim; Anne Ormond-Ronca, Denens ; PD Dr Adrian Frutiger, Trimmis ; Charles Raedersdorf, Köniz ; Ulrich Graf, Pfäffikon (SZ) ; PD Roland Müller, Dr en droit, Staad ; Dr Andreas Berger, Merlischachen ;Michael Hobmeier, Bäch ; Bruno Jelk, Zermatt ; Daniel Biedermann, Berne (représentant de la Croix-Rouge suisse) (* = membres du comité directeur)

Direction:

Ernst Kohler, président ; Dr Carlo Höfliger, médecin-chef ; Andreas Lüthi, chef des finances

Impressum No 70 / juin 2008

Magazine des donateurs

de la Garde aérienne suisse

de sauvetage (Rega)

Parution semestrielle, Tirage : 1,480 million Rédaction : Thomas Kenner (rédacteur en chef), Gery Baumann,Maria Betschart, Walter Stünzi Édition française :

CRS, Service de traduction, BerneÉdition italienne :

Gabriella Broggi, Lugano Photos : P. Lewis (couverture) ; Ch. Perret (p. 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 18, 25, 32) ; Foto Fabry (p. 2, 15) ; C. Schmidheiny (p. 2, 23) ; R. Walker (p. 10) ; R. Bösch (p. 11) ; Tourist Info Uri (p. 11) ;L. Gähwiler (p. 14) ; T. Kenner (p. 19) ; G. Baumann (p. 22) ;P. Henriod (p. 27) ;F. Engesser (p. 31)Direction de production :

tutto fatto, Zurich Graphisme :

Alex Demarmels, Thalwil Éditeur :

Service de presse Rega, case postale 1414, 8058 Zurich-Aéroport, www.info.rega.ch, compte postal 80-637-5 Litho : Sota AG, Zurich Impression : Weber Benteli, BiennePublicité : Kretz AG, Verlag undAnnoncen, 8706 Feldmeilen Reproduction : avec indication des sources

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Dossier

Au cours de sa vie, Arlette Fässler a dû faireface à divers coups du sort, mais elle a toujours repris le dessus. Agée de 77 ans, cette Vaudoiseoriginaire d’Ecublens a perdu son mari il y a 15 ans,alors qu’il venait tout juste de prendre sa retraite.Depuis ce jour, elle assume seul le quotidien. Pouréchapper à la routine, elle s’offre depuis plusieursannées deux semaines de vacances balnéairesdans le bassin méditerranéen, en compagnie de sameilleure amie. Les deux femmes privilégientl’arrière-saison, lorsque les grosses chaleurs sontpassées.

Septembre 2007 : leur destination est Hamma-met, en Tunisie. Arlette Fässler et son amie y cou-

Un rapatriement d’Afrique du Nord à bord du jet ambulance de la Rega

Des vacances de rêve en Tunisieinterrompues brutalement

lent des jours heureux, comblées par la légendairehospitalité des Tunisiens. Les vacances sont repo-santes, le temps file bien trop vite !

Une mauvaise chute au bord de la piscine

met un terme aux vacances

L’accident se produit trois jours avant le retouren Suisse : après un bain rafraîchissant, ArletteFässler glisse et fait une mauvaise chute au bordde la piscine. En proie à de vives douleurs, elle estclouée au sol. Sa jambe, complètement tordue, estbrisée. Sa chute a occasionné une fracture ouver-te sérieuse à la cuisse droite.

Chaque année, Arlette Fässler s’offre un agréable séjour balnéaire avec

sa meilleure amie. Mais un accident, survenu le 11 septembre 2007, a

mis une fin abrupte à ces vacances de rêve en Tunisie. Opérée sur place,

la donatrice accidentée a ensuite été rapatriée en Suisse par la Rega.

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À gauche:Escale à Djerba où un deuxième patient est transporté à bord.

À droite:L’air chaud et humide de l’extérieur se condense à l’intérieur de l’appareil. Vera Stucki et Dirk Piel, médecin et infirmier Rega, ont comme les pieds dans une nappe de brouillard.

Dossier

Les secouristes arrivent rapidement sur leslieux ; Arlette Fässler est conduite en urgence à l’hôpital d’Hammamet.

La patiente est opérée sur place,

à Hammamet

Dans le cas d’une fracture ouverte, le risqued’infection grave s’accroît d’heure en heure : unrapatriement immédiat en Suisse n’est pas adaptéen raison du temps de transport.

Pour les médecins d’Hammamet, la nécessitéd’opérer la patiente sur place et au plus vite ne faitaucun doute. Arlette Fässler se retrouve donc, lejour même, en salle d’opération.

Deux jours après l’intervention couronnée de succès, l’accident est annoncé à la centraled’alarme de la Rega, à l’aéroport de Zurich- Kloten. Après les clarifications d’usage et laconsultation des médecins tunisiens, il est décidéle jour même de rapatrier la patiente en Suisse :elle peut être transportée allongée sur un brancardà bord d’un avion de ligne.

Au même moment, une demande de rapatrie-ment de l’île de Djerba (située au sud de la Tunisie) vers l’Europe est également en suspens ;le chef d’opération décide alors en accord avec lemédecin de la Rega de combiner le transport desdeux patients. Cette solution permet de répartirles coûts et s’avère judicieuse sur le plan écono-mique. Avec un petit crochet par Djerba, ArletteFässler conserve un excellent souvenir de son volde retour à bord du jet ambulance de la Rega. En Suisse, elle passera encore plusieurs semainesà l’hôpital avant d’entamer une longue période derééducation.

Thomas Kenner

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14:56 15:41

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Outre la surveillance des patients et les soins, des dossiers sont également remplis pour chaque patient. Le médecin de la Rega Vera Stuckiy consigne les principales données médicales. Après un vol au-dessus de la Méditerranée, le premier patient est déposé à destination.

Pendant que la patiente est préparée au transport en ambulance à l’hôpital d’Hammamet, pour l’aéroport de Tunis, l’avion de la Rega metle cap sur l’Afrique. À son bord, le médecin Vera Stucki et l’infirmier Dirk Piel effectuent les derniers préparatifs. La rampe de chargementdu « Challenger » est symbole de retour chez soi.

Après le décollage, l’avion de la Rega laisse la capitale tunisienne derrière lui pour se diriger vers l’aéroport de Djerba. À l’arrivée, les formalités d’usage avec les autorités locales sont réglées, puis le deuxième patient est transporté à bord.

Dossier

« Out of Africa »

Les rouages d’un rapatriement

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14:34 14:45

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21:0120:29Déjà la nuit tombe, lorsque l’avion de la Rega met le cap sur Genève. La patiente de Tunis est débarquée à l’aéroport de Cointrin, d’où elle sera conduite en ambulance à l’hôpital de Morges.

Avec précaution, la patiente est transportée à bord de l’avion de la Rega. L’équipe médicale n’est pas seule sur la brèche ; les pilotes s’affairent eux aussi dans le cockpit. En dépit des données électroniques, les préparatifs de vol s’accompagnent toujours d’une certainepaperasserie…

L’équipe médicale doit désormais s’occuper de deux patients. Une agréable température de 20 degrés règne à l’intérieur du « Challenger », alors qu’une chaleur torride sévit sur le tarmac. L’air chaud et humide qui s’engouffre dans l’appareil à l’ouverture de laporte se condense au sol et y forme une nappe de brouillard.

Dossier

La Rega dispose de trois avions ambulance de type Canadair CL 604 « Challenger ». L’année

dernière, cette flotte a accompli 4235 heures de vol : un record depuis la fondation de la Garde

aérienne de sauvetage ! L’appareil immatriculé HB-JRB est le jet utilisé le 14 septembre 2007

pour le transport combiné organisé depuis l’Afrique du Nord.

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Interview

Un conseil

médical

24 heures sur 24

La gestion des urgences médicales revêt une impor-tance croissante. Les méde-cins de la Rega fournissent24 heures sur 24 un conseilmédical aux patients séjour-nant à l’étranger sous diver-ses formes : prise de contactavec les médecins sur place,entretien avec les prochesou encore organisation d’untransfert interhospitalier au lieu de séjour. Cette assistance permet d’établirs’il convient d’organiser unrapatriement immédiat enSuisse ou si une telle mesure peut être différée,voire si le patient est apte à poursuivre son voyage. La Rega apporte son soutienjusqu’à la résolution de tousces points. Ce type d’assis -tance à distance peutd’ailleurs durer plusieursjours.En 2007, 2827 patients à l’étranger ont fait appel à laRega ; 993 ont bénéficié d’un rapatriement, ce qui correspond à une hausse de2,5 % par rapport à l’annéeprécédente. Dans 848 cas,ces vols ambulance ont été effectués avec le « Challenger 604 » de la Rega, souvent sous formede transports combinés.En outre, 145 rapatriementsse sont déroulés sur des volsde ligne avec l’assistanced’un médecin et/ou d’infirmiers de la Rega. Le nombre des consultationstéléphoniques s’élève à 1834 en 2007 (contre 1704en 2006) ; l’augmentation estde 7,6 %.

Olivier Seiler : « La guérison commence souvent avecun rapatriement effectué dans de bonnes conditions. »

Il s’ensuit toutefois un processus de guérisontrès complexe qu’il vaut généralement mieux ac-complir en Suisse. Après une intervention de cetype, un rapatriement effectué dans de bonnesconditions joue un rôle important pour la suite, àsavoir la phase de rétablissement.

Normalement, le rapatriement des personnesprésentant ce type de diagnostic s’effectue à bordd’avions de ligne. Quels sont les éléments qui ontmotivé le rapatriement de cette patiente à bord del’avion ambulance de la Rega ?

Dans ce cas précis, nous avons décidé d’opterpour un transport dit combiné : cette solution efficace et économique nous permet de rapatrierdans le même avion plusieurs patients se trouvantdans une même région. Les rapatriements à bordde nos propres avions ambulance offrent évidem-ment des avantages indéniables, comme le faitd’avoir un contrôle direct sur les missions. Ainsi,nous ne sommes pas tributaires des horaires de vol ou des disponibilités des compagnies aériennes ; nous pouvons influencer le déroule-ment opérationnel de façon très directe. Nous n’avons pas autant de latitude avec les transportsde patients effectués à bord de vols charter ou de ligne.

En termes de coûts, quelle variante est la plusintéressante ?

Au vu des tarifs élevés pratiqués en Europe,les vols combinés s’avèrent une pratique inté -ressante en termes de coûts. Ils permettent de réaliser des économies intéressantes.

En quoi consiste l’assistance médicale ?Un médecin et un infirmier se trouvent tou-

jours à bord de l’avion de la Rega, indépendam-ment de la gravité des cas. Les rapatriements àbord de vols commerciaux sont effectués avecl’assistance d’un médecin et/ou d’un infirmier enfonction de l’état des patients.

Interview : Thomas Kenner

Un grave accident lors d’un séjour à l’étran -ger, voilà un cas classique pour la Rega. Que fontses médecins pour aider de façon optimale lespersonnes concernées ?

Notre tâche consiste en premier lieu à fournirau patient un conseil médical par téléphone, àl’assister et à le rassurer. Nous pouvons ainsi trouver une solution judicieuse sur le plan médico-social, en accord avec son état de santé. Pour yparvenir, nous procédons de façon très systéma-tique : le médecin de la Rega se met en relationavec le médecin traitant sur place et il décide alorssi la prise en charge médicale primaire est assu-rée à l’étranger ou s’il convient d’organiser auplus vite un rapatriement en Suisse. Un premiertraitement sur place est en effet parfois indispen-sable pour éviter complications et séquelles.

Souvent, c’est le facteur temps qui conduit à mener une opération sur place, en généralpresque en urgence, comme pour la touriste vic-time en Tunisie d’une fracture ouverte …

C’est exact, dans ce cas précis, il n’était justement pas possible de retarder l’opération.

La plupart des gens redoutent d’être victimes d’un accident ou de

tomber malade à l’étranger. Loin de chez soi, les questions relatives

à la prise en charge médicale sur place et au rapatriement dans son

pays prennent rapidement une ampleur dramatique. Entretien avec

le médecin chef de la Rega, le Dr Olivier Seiler, sur les différents types

d’intervention.

Rapatriements : avion ambulance de la Rega ou vol de ligne ?

Les transports combinés,efficaces et économiques

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Au cœur d’une base

tant de sauvetage aérien, mécanicien puis secou-riste.

« Liseli » : 17 ans de bons et loyaux services

Dès 1966, Heliswiss effectue les premierssauvetages aériens en Suisse centrale avec un Bell 47 ; il s’agit généralement de randonneursaccidentés. À partir de 1974, l’hélicoptère est basé à Erstfeld et le nombre des interventions progresse rapidement au fil des ans. La Rega décide alors en 1978 d’utiliser à Erstfeld son propre hélicoptère, une Alouette III immatriculéHB-XFM. L’engin, affectueusement baptisé « Liseli », est exploité par Heliswiss jusqu’en 1995.

Depuis novembre 1975 – époque à laquelleHeliswiss effectue encore des sauvetages aérienspour la Rega depuis sa base d’Erstfeld – Hans Stocker, appelé Housi, est de la partie. Aujour -d’hui encore, il travaille pour la Rega comme secouriste et mécanicien. Il n’oubliera jamais sonpremier sauvetage. En 1972, alors qu’il skie à Bivio, un pilote d’Heliswiss le « cueille à froid »!Après un transport de matériel, donc seul à bord,le pilote a absolument besoin d’un assistant desauvetage aérien pour une intervention sur le domaine. Sans attendre, Housi lui prête main forte pour hélitreuiller un skieur grièvement blessé. Cette première intervention en hélicoptèremarque le premier jalon pour sa carrière d’assis -

La Rega fête 25 ans d’interventions au cœur de la Suisse primitive.

La base de la Rega à Erstfeld, située en plein cœur du pays, est souvent

sollicitée pour des interventions dans les régions alentour.

Depuis 25 ans, la Rega exploite une base d’intervention à Erstfeld

Un appui essentiel au cœurde la Suisse primitive

La base d’Erstfeld est toujours prête à intervenir, même lors de catastrophes naturelles. En août 2005, elle a sauvé in extremis le conducteur d’une pelleteuse dans les eaux déchaînéesde la Reuss.

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Au cœur d’une base

L’idée d’excursion de la base de la Rega à Erstfeld

Découvertes passionnantes

sur la « haute route » du Schächental

Pour les membres de l’équipe de la base Rega à Erstfeld, les sentiers du Schächental valent

le détour pour une promenade.

Le domaine du Klausen fait partie des plus beaux paysages de cols montagneux de Suisse ! Le longde la « haute route » du Schächental – col du Klausen, Ratzi, Bienne, de Ruogig à Eggberge – le pay-sage est fantastique avec des montagnes majestueuses et une flore extra ordinaire.À bord d’un confortable car postal, les passagers en partance de Flüelen sont déposés à l’arrêt « Balm », au col du Klausen, via Altdorf et Bürglen. C’est ici, sur le sentier de grande randonnéeconduisant à Alp Heidmannegg, que commence la randonnée en altitude en direction d’Eggberge.Les randonneurs et les cyclistes jouissent d’un panorama exceptionnel sur les sommets monta-gneux environnants de Clariden jusqu’à Uri-Rostock. Au pied des parois de roches calcaires des Schächentaler Windgälle, le chemin monte et descend jusqu’à Alp Mettenen. De là, le sentier remonte la vallée du côté exposé au soleil et passe au-dessus du Schächental jusqu’à Ratzi, puisBienne, en passant par Gisleralp et Weissenboden. De là, la promenade continue : Ruogig/Selez,Fleschsee, puis Eggbergen d’où l’on peut admirer un panorama impressionnant sur le lac d’Uri. Conseil : le parcours compte sept heures de marche ! Il est recommandé de planifier cette

randonnée sur deux jours. Les gîtes de montagne de Ratzi ou de Bienne proposent un

hébergement à un prix abordable. tk

Pour plus d’informations : www.i-uri.ch

Bernhard Russi, donateur du canton d’Uri

Allo, la Rega !

« Allo, ici Bernhard Russi ; je suis sur la route du col de l’Oberalp, au-dessus du Moss, après le pont ferroviaire. Venez tout de suite, SVP ! Un moto cycliste,plongé jusqu’à la taille dans un tas de fumier, est sonné après sa chute spectaculaire. » Vingt minutes

plus tard, la Rega est sur place. Pour moi, cet été là était très particulier. Lors demes déplacements, j’étais souvent le premier témoin d’un accident et il me fallaitagir. Une semaine plus tôt, un motard m’avait dépassé à grande vitesse peu aprèsAlbertville, en France. Il a percuté un îlot directionnel au moment de se rabattre, a décollé du sol, fait plusieurs tonneaux et a atterri 100 m plus loin dans le fossé. La police est arrivée sur les lieux 35 minutes après l’accident et a appelé une ambulance. Le pauvre homme est décédé durant le transport. Trois semaines après l’accident au col de l’Oberalp, j’ai vu une moto sans conduc-teur faire un vol plané par-dessus la route du col de la Furka. Fort heureusement, le conducteur, retenu par la barrière, s’en est tiré avec une fracture du fémur.« Allo, ici Bernhard Russi ; je suis sur la route du col de la Furka. SVP … »Le motocycliste, choqué mais conscient, me signale qu’il préfère une ambulance,n’étant pas donateur à la Rega. « Nous réglerons cela plus tard », lui ai-je répondu.J’avais peur pour lui et ne pouvais rien faire ; je savais que nous étions engagés dansune course contre la montre.Dans ces deux cas, j’ai été soulagé lorsque la centrale de la Rega m’a confirmé l’arrivée des secours. Le numéro « 1414 » de la Rega est enregistré dans mon téléphone portable – parchance en premier lieu pour pouvoir aider les autres. La tentation est grande – vule quadrillage exceptionnel du territoire par cette organisation de sauvetage – de planifier une aventure hasardeuse, de prendre de plus grands risques ou d’entre -prendre tardivement une randonnée en montagne, en se disant : « la Rega est là encas de pépins ! »Conscient des risques, j’étudie d’encore plus près mes sorties de ski ou d’escalade.Car le véritable aventurier est celui qui part et revient par ses propres moyens !

Bernhard Russi

Autrefois, l’équipage d’un hélicoptère com-prenait le pilote, un assistant de sauvetage aérienet un guide de montagne. Si nécessaire, on passaitprendre le médecin à l’hôpital d’Altdorf. En1980, la Rega engage son propre médecin et, troisans plus tard, un pilote et un assistant de sauvetageaérien. La base de la Rega en Suisse centrale, ap-pelée « Rega 8 », voit alors le jour le 1er mars 1983.En juin 1991, les Uranais emménagent dans l’im -posant immeuble près de l’entrée d’autorouted’Erstfeld. Depuis mai 1995, l’équipage effectueses interventions à bord d’un Agusta A 109 K2.

Une base de montagne à 460 mètres

au-dessus du niveau de la mer

Située à une hauteur d’à peine 460 mètres au-dessus du niveau de la mer, « Rega 8 » est une base de montagne classique. D’où l’éventail desinterventions : en été, elles portent essentiellementsur des accidents de montagne et, l’hiver, sur desincidents liés aux sports d’hiver. Outre les inter-ventions sur des accidents de la circulation et liésau travail, « Rega 8 » transporte également des patients d’un hôpital à un autre. Au cœur de la région alpine, la base est souvent sollicitée dansd’autres régions.

Thomas Kenner

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Partenariat

Difficile à croire: dans l’entre-deux-guerres, la Suisse a failli décréter une inter -diction générale de baignade! En effet, peu de gens savent nager en 1933, année où l’on recense près de 200 noyades ! La création de la SSS, le 9 avril 1933, vient donc à point nommé. Elle s’est d’ailleurs immédiatement engagée pour que la population apprenne à nager et pour assurer la formation de nageurs sauveteurs.

75 ans d’un succès extraordinaire

La SSS peut se féliciter d’un parcours exceptionnel : à ce jour, quelque 430 000 nageurs sauveteurs ont déjà obtenu leur brevet-I. Avec 27 500 membres actifs et 10 000membres donateurs, la SSS fait partie – au même titre que la Rega – des plus impor-tants membres corporatifs de la Croix-Rouge suisse. Les activités de la SSS sont financées par des dons et des milliers d’heures de travail bénévol.

L’histoire de la Société Suisse de Sauvetage est remarquable : d’une timide petiteassociation au départ, elle est devenue aujourd’hui une institution indispensable dansle monde de la prévention et du sauvetage suisse. La SSS a donc tenu à marquer d’unepierre blanche ce jubilé en offrant à ses membres un logo spécialement créé pour l’occasion, un nouveau site Internet et un calendrier regorgeant de manifestations etd’activités. Mieux encore : la SSS a prévu d’inviter toute la population suisse à fêter l’événement avec elle. La Rega adresse de tout cœur ses vœux de prospérité à celle quilui a permis de voir le jour !

La SSS à l’origine d’une utopie

La Rega doit bel et bien son existence à la Société Suisse de Sauvetage : il y a 56 ans,un petit groupe de pionniers de la SSS rêve de rendre possible le sauvetage aérien –conception encore utopique à l’époque. Le 27 avril 1952, les délégués de la SSS se réunissent en assemblée au restaurant « Bären » à Douane, sur les rives du lac de Bienne.Le Dr Rudolf Bucher, figure marquante du développement de la SSS pendant plus de20 ans, s’engage pour la création d’une « filiale » de la société de sauvetage, spéciali-sée entièrement dans le sauvetage aérien. L’assemblée des délégués approuve – la Gardeaérienne suisse de sauvetage (GASS) est née. La Suisse devient ainsi l’un des premierspays doté d’une organisation de sauvetage aérien bien structurée.

Thomas Kenner

En 1952, la SSS donne naissance à la Garde aérienne suisse de sauvetage

La SSS à l’origine de la Rega

Club des brevetés

A l’occasion de son 75e anniversaire, la SociétéSuisse de Sauvetage (SSS) recherche celles etceux ayant suivi un cours de brevet (brevet jeunesauveteur ou brevet natation de sauvetage). En effet, ces 75 dernières années ont réuniquelque 430 000 personnes dans le cadre descours de sauvetage. Grâce à la SSS, la Suisse –véritable « château d’eau de l’Europe » – est devenue plus sûre d’année en année : les dé-tenteurs de brevet y ont tous participé. C’estpourquoi la SSS tient à fêter ce jubilé avec eux pour leur témoigner sa gratitude et sa fierté. Ces « brevetés » ont en effet contribuéà faire de sa vision fondatrice une réalité : uneSuisse où il se trouve (presque) toujours unepersonne capable de sauver une vie de la noya-de. En guise de remerciement, la SSS lance un « Club des brevetés » réunissant les anciens de la société. L’affiliation au club est gratuite et sans engagement. Ce Club doit permettre debelles retrouvailles, des échan-ges d’anecdotesamusantes, la diffusion de photos-souvenirs…Pendant toute l’année 2008, les brevetés duClub sont invités à des événements locaux etrégionaux liés au jubilé ; l’occasion de faire découvrir au public ces personnes qui appor-tent leur contribution à la sécurité aquatique en Suisse.

www.sss.ch

www.club-des-brevetes.ch

En Suisse, les adeptes de l’eau peuvent s’initier très tôt au

sauvetage en obtenant un brevet jeune sauveteur. La Rega

entretient des liens historiques avec la Société Suisse de

Sauvetage (SSS) puisqu’elle en est issue voilà 56 ans.

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Le médecin s’occupe du pied cassé du patient, pendant que le pilote de la Rega récupère le sac à dos abandonné.

Elle trace alors les coordonnées sur une carte et les communiquepar radio à la base Rega d’Untervaz. Peu après 16 heures, l’hélicop -tère rouge et blanc atteint l’endroit situé au fin fond du Val Sumvitg.Le bruit du rotor parvient de plus en plus distinctement à Thomas D.,rassuré. Quelques instants plus tard, le sauveteur professionnel lui apprend, à son grand soulagement, que l’alerte a bel et bien été

Un vendredi de l’été 2007 : Thomas D., sa fille Lili et sa cama-rade Diane, quittent le refuge Terri (2170 m) pour redescendre dansle Val Sumvitg. Depuis plusieurs jours, ils arpentent ensemble l’Oberland grisonnais, dormant chaque soir dans un gîte différent. Ce Berlinois, âgé de 40 ans, et les deux fillettes de dix ans se re -mémorent avec fierté leurs exploits sportifs durant ces vacances enSuisse.

Pas de couverture réseau, le portable inutile

Vers onze heures, à une altitude de 1500 m, Thomas D. glisse,tombe et se casse le pied. Son premier réflexe est d’allumer son téléphone portable pour alerter les secours. Mais pas de chance, il n’ya pas de couverture réseau. Il pense alors redescendre dans la valléepar ses propres moyens. Il abandonne son sac à dos trop lourd au milieu du chemin avec un message explicatif. Malgré deux béquillesde fortune improvisées avec des branches, il réalise vite son impos-sibilité de marcher avec la douleur lancinante ressentie dans le piedgauche. Il ne voit plus qu’une solution : les fillettes doivent partirseules chercher de l’aide.

Les messagères descendent seules dans la vallée

Les fillettes étudient avec précision l’endroit où elles laissent le père de Lili – au point de rencontre de deux ruisseaux, en amontd’un pont, là où le sentier sort de la forêt – puis reprennent coura-geusement leur marche. Après trois kilomètres, le chemin débouchesur une route. Les fillettes arrêtent la première voiture et relatent leurmésaventure à la conductrice. Cette dernière tente de joindre la Regaavec son téléphone portable, mais la communication ne passe tou-jours pas. Les enfants montent dans la voiture. Trois kilomètres plusloin se profile enfin la première habitation, une petite auberge au hameau de Val. Près de cinq heures se sont déjà écoulées depuis l’accident. Les fillettes décrivent l’endroit à l’aubergiste; elle connaîtbien les lieux et comprend rapidement où se trouve l’accidenté. Elle appelle alors la Rega.

Le pilote récupère le sac à dos…

L’annonce de l’accident parvient à 15 h 41 à la centrale d’inter -vention. Au bout du fil, Romy Scherler obtient un compte-rendu pré-cis des événements décrits par les enfants à l’aubergiste grisonnaise.

Un sauvetage peu ordinaire

Deux fillettes de dix ans donnent l’alerte

La montagne, les prairies verdoyantes, les torrents aux eaux cristallines, les gîtes rustiques dans

une nature intacte : un monde fascinant pour les enfants. Entreprendre avec eux une randonnée

de plusieurs jours dans un tel cadre permet de vivre une aventure unique. Se lancer dans un tour

en montagne avec des enfants représente aussi une lourde responsabilité. On imagine difficile-

ment les rôles soudain inversés et des fillettes donner l’alerte pour secourir un père blessé…

Mission de sauvetage

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Retrouvailles en Allemagne : Thomas D., en compagnie de Lili et Diane

donnée par les fillettes et qu’elles se trouvent en sécurité. Tandis quele médecin s’occupe de son pied cassé, le troisième membre de l’équipage le libère d’un autre souci: récupérer son sac à dos laisséplus haut sur le chemin. Avant même l’installation du blessé à bordde l’hélicoptère, le pilote réapparaît avec le sac.

…les fillettes passent la nuit dans la famille du policier

Vers 17 heures, l’hélicoptère de la Rega atterrit à l’hôpital d’Ilanzavec Thomas D. à son bord. Il souffre d’une fracture sérieuse et doitêtre opéré. L’intervention ne peut toutefois avoir lieu de suite, sonpied est trop enflé. Une ambulance le conduit le lendemain dans uneclinique en Allemagne où l’opération sera effectuée ultérieurement.Mais qu’est-il advenu des fillettes ? Un policier du canton des Grisons est entre-temps allé les chercher à l’auberge de Val. Conduites à l’hôpital d’Ilanz, elles peuvent enfin rendre visite à l’accidenté. Comme ce dernier n’est pas en mesure de s’occuper deses messagères providentielles, le sympathique policier invite lesfillettes à passer la nuit dans sa famille. Lili et Diane raconterontalors à ses enfants le récit animé de leurs péripéties! Le grand-pèrede Lili les ramène le lendemain en Allemagne, la tête pleine de sou-venirs de leur séjour en Suisse qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier.

Gery Baumann

Mission de sauvetage

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Système d’informa

géographique (SIG

Affiche les informationsnécessaires : ■ carte nationale jusqu’a■ recherche de noms de

et lieux-dits■ hôpitaux suisses ■ cabanes du Club Alpin■ cartes panoramiques

domaines skiables ■ trajectoires de vol des

hélicoptères Rega

Système de communication

Indique le type d’appel entrant : ■ radio : canal R, canal E, canal K ■ numéro de téléphone 1414

Comprend une base de données d’intervention pour :■ les ambulances ■ la police ■ les hôpitaux ■ les services des pistes et de sauvetage

Permanence médicale

Centrale d’alarme Suisse

Centrale d’alarme

1414

Base de données d’intervention

(sur PC)

Montre simultanément à tous les postes de travail la disponibilité des basesd’hélicoptères : ■ disponibilité (prête à intervenir) ■ déploiement ■ vol vers le lieu d’intervention ■ sur le lieu d’intervention ■ vol vers l’hôpital d’accueil ■ à l’hôpital d’accueil ■ retour à la base

Médecin

En contact permanent avec des cliniques à l’étranger, le médecin apour rôle d’éclaircir la situation, de décider du rapatriement et, si oui, de ses modalités (quand et comment).

Cheffe d’opération Suisse

Organise les missions de sauvetage et le transport de patients en Suisse. Envoie les hélicoptères Rega et le personnel d’interventionsur place dans des délais très serrés.

La centrale d’alarme de la Rega,

véritable « Houston » du sauvetage aérien,

est installée au troisième étage du centre Rega,

à l’aéroport de Zurich-Kloten. Elle est en

alerte 24h/24 pour venir en aide par les airs,

en Suisse et à l’étranger.

La centrale d’alarme de la Rega

Le centre névralgique du sauvetage a

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Système de communication

Indique le type d’appel entrant :■ numéro de téléphone +41 333 333 333

Base de données d’intervention sur ■ les assurances partenaires ■ les compagnies aériennes ■ les ambulances à l’étranger ■ les cliniques à l’étranger

Système d’intervention

et de coordination (EKOS)

Pour la saisie électronique de toutes les données d’intervention : ■ protocole d’intervention ■ diagnostic ■ mise à disposition des moyens nécessaires■ préparation de l’intervention■ mouvements aériens■ données du patient

Mappemonde numérique

(Encarta)

Pour la localisation des lieux de séjour des patients appelant de l’étranger.

© Il

lust

ratio

n: A

lex

Dem

arm

els

Dispatcher

Planifie le vol vers l’étranger. Calcule le poids et la consommation de kérosène en fonction des conditions de vent,et fixe les escales des avions ambulance. Se procure les droits d’atterrissage et lesautorisations de survol, tout en s’assurant duravitaillement des avions à l’étranger et deleur préparation pour le retour.

Cheffe d’opération Étranger

Organise les rapatriements. Forte d’une grande expérience dansles relations avec les autorités étrangères, elle est une interlocutriceimportante pour les patients et leurs proches.

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Centrale d’alarme Étranger

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Hélicoptères Rega

Bimoteurs depuis plus de 15 ans

Dans les milieux spécialisés, l’annonce par l’Office fédéral

de l’aviation civile (OFAC) de l’alignement prévu de tous les

hélicoptères de sauvetage sur le modèle bimoteur, dès 2011,

fait grand bruit. Certains commentaires publiés dans la

presse ont critiqué ces nouvelles directives prétendant un

« danger pour le futur du sauvetage aérien en montagne ».

Ces réglementations sont, en réalité, un pas vers plus de

sécurité.

La Rega, pour sa part, est sereine. Il y a 20 ans, les nombreusesmissions nocturnes et les vols d’approche en zone urbaine – notam-ment au-dessus des hôpitaux – amènent la direction de la Rega à privilégier la sécurité avant tout. Elle mise alors sur les hélicoptèresbimoteurs. Depuis plus de 15 ans, les hélicoptères de sauvetage Regaont deux turbines et ils sillonnent les airs jusque dans les hautes Alpes ! Rares sont les cas extrêmes, en très haute altitude, exigeantsun hélicoptère de transport monomoteur plus léger.

Rega : interventions de sauvetage exclusivement

Le problème de cette nouvelle réglementation est lié aux « exploitations mixtes », c’est-à-dire aux entreprises d’hélicoptèresalliant vols commerciaux (transports de matériel notamment) et volsde sauvetage. En effet, comme les vols de transport exigent desmonomoteurs légers, l’exploitation d’une machine bimoteur uni-quement pour les sauvetages est trop chère, donc pas assez rentable.

La Rega s’est toujours consacrée aux activités de sauvetage : seshélicoptères servent exclusivement aux vols de sauvetage et auxtransports de patients. Rien de lucratif derrière sa mission, sauver des vies. Les priorités sont ailleurs : équipement médical spécialisé,disponibilité permanente et, précisément, sécurité aérienne. La Regava continuer de miser sur les hélicoptères deux turbines même enmontagne, comme chez tous nos voisins et en conformité avec lesnormes suisses et européennes.

Walter Stünzi

Déménagement à la RegaDébut mai 2008, la base Rega de Gsteigwiler (Oberland bernois)a déménagé à Wilderswil, sur le site de l’ancien aérodrome militaire d’Interlaken. Ce transfert permet de gagner de la placeet l’application des nouvelles normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). L’étroite collaboration avecla BOHAG (Berner Oberländer Helikopter AG) n’est pas affectéepour autant. À Wilderswil, la Rega est locataire de la RUAG quiest venue à bout des travaux de transformation, nécessaires pour l’accueil d’une base, en un temps record.

La Rega à l’EURO 2008Depuis des mois, on ne parle plus que de l’EURO 2008 ! Ce grandévénement sportif, marqué par la venue de visiteurs de toute l’Europe, est synonyme de fête, de grande animation dans les stades et de rendez-vous pour les fans de foot. Bref, un momentmarquant et une chance pour la Suisse ! Revers de la médaille :le risque élevé de blessure les jours de match. Durant ces joursd’effervescence exigeant des mesures particulières, la Rega assurera le transport rapide des blessés grâce à deux hélicoptè-res supplémentaires intervenant entre 16 h et minuit.

Envoyez une carte postale Rega

par InternetSimple, rapide et personnel : réalisez votre propre carte postaleavec la photo Rega de votre choix, puis rédigez votre message.La Poste l’imprime ensuite grâce à un procédé numérique ultra-moderne et l’envoie par courrier A – sur papier glacé ! – à votrefamille et à vos amis dans le monde entier. Si les données sonttransmises jusqu’à 17 h en semaine (14 h le dimanche), la Postegarantit la livraison en Suisse dès le lendemain. www.card.rega.ch

Chiffres Rega 2007Accédez aux chiffres-clés et aux comptes annuels 2007 de la Rega à l’adresse Internet : www.2007.rega.ch

Sur notre site Internet, vous trouverez les lieux et les dates desmanifestations et des expositions auxquelles la Rega participe :www.expo.rega.ch

LIGA, Dietikon

28.5–1.6.2008

Musée des Transports, Lucerne

12–13.7.2008

Wufa, Wil

4–7.9.2008

WEGA, Weinfelden

25–29.9.2008

Olma, Saint-Gall

9–19.10.2008

Geoprotecta, Saint-Gall

13–15.11.2008

Les coulisses de la Rega

La Rega s’expose

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Informations sur l’aviation et ses professions :www.svfb.ch

www.ofac.admin.ch

www.orientation.ch

www.rega.ch

Toujours sur la brèche : les membres d’équipage sontprêts à enfiler leur casque à tout moment.

Reini Gamma est un intermédiaireimportant entre les pilotes (à g. le pilote en chef Heinz Leibundgut) et les techniciens (à dr. Andreas Haefele).

important pour le bon fonctionnement du sauve-tage aérien. »

En matière de maintenance, les exigences posées par les fabricants des appareils – Euro-copter et Agusta – et des turbines contribuent aussi à l’exploitation optimale de la flotte. En plusdes manuels techniques, ils transmettent réguliè-rement des bulletins de service contenant les modifications ou améliorations opérées.

Disponibilité permanente grâce aux

appareils de réserve

Les appareils de réserve permettent à la Regad’être toujours prête à intervenir depuis n’importequelle base. Avant l’envoi d’un hélicoptère aucentre Rega à Zurich-Kloten, un des appareils deréserve est en effet mis à la disposition de la baseconcernée.

Des efforts permanents sont réalisés à la Regaen matière de formation et de perfectionnementpour rester à la pointe de la technique. Des séjoursréguliers à l’étranger, pour Reini Gamma et lestechniciens, sont notamment organisés chez lesfabricants des hélicoptères et des turbines. Ceressortissant de Suisse centrale, domicilié dans l’Oberland zurichois, utilise le temps qu’il lui reste pour s’adonner à son hobby : faire voler sonmodèle réduit d’hélicoptère, construit par sessoins. « Là, je m’en tiens à aucun manuel d’en -tretien, je peux même fignoler des modificationset les essayer en vol sans rien demander à person-ne » rigole le technicien qui se permet, durant sesloisirs, de planter son appareil miniature de tempsà autre…

Thomas Kenner

Toujours sur la brèche : peu avant l’interview,notre interlocuteur doit accomplir une missiond’urgence. L’hélicoptère de la base Rega de Dübendorf vient de passer trois semaines et de-mie au centre Rega à l’aéroport de Zurich-Klotenpour les travaux de maintenance périodiques. À nouveau prêt à voler, il doit être ramené le plusrapidement possible à sa base. En effet, l’appareilde réserve utilisé pendant ce laps de temps par l’équipage de Dübendorf est déjà attendu ailleurs !Reini Gamma, 43 ans, encadre cet échange et enprofite pour discuter des ultimes détails avec l’équipage. Une situation typique pour cet Ura-nais entré au service de la Rega voilà 18 ans, enqualité de mécanicien sur aéronefs. Aujourd’hui,il est à la fois suppléant du responsable de lamaintenance des hélicoptères et instructeur tech-nique. Il doit souvent prendre des décisions rapi-des pour garantir la disponibilité de la flotte. Sa présence sur l’une ou l’autre des bases de laRega est régulièrement requise.

Maintenance optimale pour les

opérations de secours

La Rega et sa disponibilité 24 heures sur 24pour sauver des vies : ce credo nécessite des ap-pareils parfaitement entretenus sur lesquels leséquipages puissent compter. Afin de satisfaireaux exigences de sécurité, l’investissement estimportant pour garantir l’application d’une régle-mentation complexe, édictée par les autoritésaéronautiques européennes et suisses.

Trait d’union entre législateur et technicien

Avec son supérieur, Curdin Capatt, ReiniGamma est responsable de la planification et dela réalisation des travaux d’entretien périodiques.« Notre domaine est extrêmement réglementé »,explique-t-il, « nous sommes le trait d’union ent-re le législateur et nos collaborateurs techniquesqui veillent à l’exécution consciencieuse des travaux planifiés ». Avec une grande fierté et uneprofonde estime, Reini Gamma parle des 18 em-ployés techniques de la Rega chargés d’assurer lamaintenance des 13 hélicoptères de la flotte. « S’ils ne sont pas en première ligne comme leséquipes d’intervention, leur travail est tout aussi

Disponibilité à toute épreuve pour Reini Gamma ! Membre de l’équipe

technique, il veille à la flotte d’hélicoptères de la Rega : elle doit être

toujours prête à décoller, de toute base en Suisse et à tout moment.

La Rega assure elle-même la maintenance de ses hélicoptères

Premier commandement :la sécurité

Portrait

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Un voyage au fil du ventUn ballon est porté par le vent, dont il suit la direc-tion. Celle-ci changeant suivant l’altitude, la tâche du pilote consiste à choisir les courants les plus favora-bles à la course de sa montgolfière.

En général, une équipe au sol assure en permanence un contact radio avec le

pilote et suit en voiture la trajectoire du ballon. Une autre équipe se tient prête à apporter son aide lors de l’atterrissage.

Un ciel haut en couleurDes fleurs rigolotes, des abeilles dodues, un cochon rose et d’autres ballons géants multicolores égaient le ciel lors du festival de montgolfières. Un spectacle coloré, propulsé par de l’air chaud!

Record!Le plus grand ballon à air chaud d’Europe appartient au groupe aérostatique de Vordemwald, sis en Argovie. Sa nacelle peut accueillir 20 passagers. Quant à son enveloppe, elle est aussi grande qu’un immeuble de 18 étages.

Savais-tu …… que l’air se refroidit avec l’altitude? Son refroidissement est environ d’un degré par centaine de mètres. Les montgolfières volant à une altitude variant de 1000 à 3000m, mieux vaut s’habiller chaudement à leur bord, même si un énorme «chauffage» se trouve au-dessus de la tête des passagers.

Une fille accourt

en pleurant vers sa

mère et gémit:

«Mon ami m’a dit

d’aller au diable.»

Furieuse, sa mère

rétorque: «Et c’est

justement vers moi

que tu viens?!»

¢

Le magazine futé des écoliers suisses – depuis 1982

Une fourmi se promène dans un pré. Soudain, un crottin lui tombe dessus. Deux heures plus tard, elle se retrouve à l’air libre. «Crotte!», peste-t-elle, «en plein dans l’œil!»

¢

Mini-SPICK

DevinetteQue vois-tu ici?

Solu

tion

de

la d

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ette

: Nous avons mis toute la maison sens

dessus dessous.

La mare aux

grenouilles!

Une offre alléchante

Solution du n° 69:L’hélico jaune vient de la base de Genève. Il s’agit d’un Eurocopter EC 135.Les gagnants d’une horloge Rega télécommandée sont: Frédéric Corbaz, 1268 Begnins; Nicole Gloor, 1040 Echallens; Annemarie Jehli, 7205 Zizers; Rupert Bürgin, 8055 Zurich; Matteo Gasparini, 6965 Cadro; Valeria Codiroli, 6584 Carena; Danny Del Don, 1226 Thônex; Urs Bächle, 4104 Oberwil; Hansueli Soller, 9315 Neukirch-Egnach; Ramona Felder, 8752 Näfels

Dans la boutique la plus cool de la ville, Alina voit une super offre: une affiche dédicacée de son groupe préféré, pour 110 francs, cadre inclus! Pour l’acquérir, il lui faudrait

dépenser tout l’argent qu’elle a reçu pour son anniversaire. Pour la énième fois, elle refait ses comptes: l’affiche coûte 100 francs de plus que le cadre. Quel est donc le prix du cadre?

Concours:

Écris la réponse sur une carte postale et envoie-la avant le 15 juillet 2008 à: Rega «Quiz», case postale, 1289 Genève Services Spéciaux. Parmi les bonnes réponses, la Rega tirera au sort dix participants qui gagneront chacun un modèle réduit d’un Eurocopter EC 145, d’une valeur de 29 francs. Bonne chance!

Viens, on joue à qui

vole le plus vite!

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Une fois remis, il a repris

l’entraînement : dans la salle

d’escalade, les chutes éventuelles

sont un moindre mal.

Christian Schmidheiny est un miraculé. Parti en Patagonie (Chili) en janvier 2007, ce jeune habi-

tant du Rheintal a dévissé de plus de 100 mètres sur la paroi presque verticale de l’Aleta del

Tiburón. Son sauvetage a nécessité une intervention sans précédent. Une semaine plus tard,

la Rega le rapatrie en Suisse, grièvement blessé. Aujourd’hui, Christian a totalement récupéré.

Sa plus grande passion – escalader des parois rocheuses à pic – est restée intacte.

Chute de 100 mètres en Patagonie

« Ils étaient surpris que je sois encore en vie »

Rétrospective

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Point de chute

Un sauvetage difficile sur la paroi à pic pour les membres de l’expédition suisse

Christian Schmidheiny (à droite) pendant l’ascension de la paroi, avant l’accident

Christian quitte l’Amérique du Sud à bord du jet ambulance HB-JRA. Environ 18 heures plus tard, après des haltes au Brésil etau Cap-Vert, l’avion atterrit en Suisse. Une ambulance conduit alorsChristian à l’hôpital cantonal de St-Gall.

Digérer les événements

« Comme je me souviens ni de ma chute ni des jours suivants, je ne souffre d’aucunes séquelles comme des cauchemars ou des crises d’angoisse », explique le jeune miraculé. Les visages préoc-cupés des membres de l’expédition et des médecins de Punta Arenasqui lui ont portés secours cette nuit-là, il ne saurait les reconnaîtresans avoir visionné le documentaire tourné sur l’expédition. Aujour-d’hui, il a entièrement récupéré et brillamment réussi son diplôme de polymécanicien. Il s’investit également avec enthousiasme ausein du CAS ainsi que dans l’association de gymnastique et le corpsde sapeurs-pompiers de son district. L’hiver dernier, il a intégré l’école de recrues d’Andermatt où il suit une formation de spécia-liste de la montagne. Nourrit-il d’autres rêves ? Ses yeux brillent enrépondant : « Un jour, je retournerai à Torres del Paine pour retenterl’ascension de l’Aleta del Tiburrón », en empruntant la voie ouvertepar les membres de l’expédition qui porte aujourd’hui son nom. Pour y parvenir, il continue de s’entraîner, en plein air et sur les murs artificiels de sa salle d’escalade.

Gery Baumann

Le DVD « L’envol », consacré à l’expédition en Patagonie, est dispo nible sur la boutique en ligne du CAS : www.sac-cas.ch

Le drame se produit le 7 janvier 2007 tard dans la soirée : en redescendant en rappel du sommet de l’Aleta del Tiburón (aileron derequin), Christian dévisse de plus de 100 mètres après une fausse manipulation avec la corde. Grièvement blessé dans sa chute, il reste suspendu à une corde fixe. L’incident se déroule sous les yeuxd’un des guides et de deux de ses camarades ; ils ne pensaient pas le retrouver vivant.

Intervention spectaculaire – rapatriement

en jet ambulance de la Rega

Dans ce lieu reculé – sans réseau téléphonique et en pleine nuit – les membres de l’expédition suisse réussissent à sauver le blessé dans une intervention délicate et à lui prodiguer les premierssoins. Des secouristes du camp de base ont entre-temps rejoint unepension, après plusieurs heures de descente, d’où ils donnent l’alerte.Le lendemain matin, vers 10 heures, un hélicoptère de sauvetage chilien transporte le patient à la clinique de Punta Arenas, située 300 kilomètres plus loin.

Plongé dans le coma, Christian passe plusieurs jours aux soinsintensifs. En plus des blessures graves au visage et à la tête, il souffrede nombreuses fractures. Une fois le diagnostic posé, divers traite-ments chirurgicaux suivent. Les médecins locaux s’entretiennentchaque jour avec les médecins de la centrale d’intervention de la Rega, à Zurich-Kloten. Il s’agit de déterminer le moment opportunpour un rapatriement en Suisse. Cela est enfin possible le septièmejour : entouré de l’équipe médicale de la Rega arrivée sur les lieux,

Les muscles tendus jusqu’au bout des doigts, le regard concen-tré sur le mur : dans un mouvement unique et régulier, sa main blanchie par la magnésie saisit la prise colorée au-dessus de lui. Soncorps glisse vers le haut, comme tiré par un fil invisible – ChristianSchmidheiny, 20 ans, a repris l’entraînement dans la salle d’escaladesituée près de son domicile, dans le Rheintal saint-gallois. Il évolueau-dessus du matelas moelleux qui amortirait sans problème toutechute éventuelle. Cela n’a malheureusement pas été le cas lorsqu’ila dévissé de plus de 100 mètres en janvier 2007, lors d’une expédi-tion en Patagonie.

Collecter des pierres pour l’Université de Lausanne

Dans le cadre d’un projet scientifique mené par le Club AlpinSuisse (CAS) en collaboration avec l’Université de Lausanne, Christian est sélectionné avec onze jeunes alpinistes pour aller collecter des échantillons de roche dans le Parc National chilien deTorres del Paine, sur les parois de granit hautes de 1000 mètres. Les jeunes grimpeurs sont alors accompagnés de guides et de géologues suisses expérimentés.

Rétrospective

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15 000 heures de vol, une vie

L’ancien pilote de la Rega Toni Lötscher relate, dans son ouvrage « Rettungspilot », les histoires incroyables mais aussi dramatiques vécues durant ses 30 années devol de sauvetage. Il raconte les difficultés induites par le vent et les conditions météorologiques ainsi que les défis auxquels un pilote d’hélicoptère se confronte lors d’interventions en montagne. Il explique également l’évolution des techniques de sauvetage et la manièredont le pilote utilise son engin pour sauver des vies. Le tout, en témoignant des destins et drames humainsdont il a été le témoin. Au cours de sa carrière insolite depilote de sauvetage, il a effec-tué plus de 15 000 heures devol : une sacrée performance !

Rettungspilot, Toni Lötscher,1re édition 2007, 132 pages,plus de 70 photos, relié, 35 CHF, en librairie ou sur le site www.t-loetscher.ch

Disponible en allemand et en anglais.

Donnez votre sang,

sauvez des vies

Avec ou sans Euro 2008, le Service de transfusion sanguine CRS a besoin de donateurs en juin 2008 !Chaque jour, les hôpitaux suisses sollicitent quelque1300 poches de sang. Donnez votre sang pour éviter lapénurie cet été ; le sang collecté se conserve 47 joursmaximum. La Journée mondiale du don du sang a lieu le 14 juin prochain. www.transfusion.ch

Martigny

Musée et chiens

du Grand St-Bernard

Il y a 950 ans, saint Bernard fonde l’hospice du Grand-Saint-Bernard. Les chanoines élèvent alors des chienssaint-bernard pour le sauvetage. De nombreuses histoi-res racontent des sauvetages légendaires comme celledu saint-bernard Barry qui, voilà 200 ans, aurait sauvé la vie de 40 personnes dans la neige! La nouvelle a faitle tour du monde. Martigny consacre un musée aux pré-curseurs à quatre pattes de l’hélicoptère de sauvetage.www.musee-saint-bernard.ch

Bien préparer sa randonnée

en montagne

Chaque année, 6500 randonneurs sont accidentés dansles montagnes suisses ; une trentaine y laissent leur vie.Le bpa (Bureau de prévention des accidents) donne deprécieux conseils pour rentrer de randonnée sain et sauf.Les statistiques du bpa sont sans appel : c’est la ran-donnée – plus que l’escalade ! – qui occasionne la majo-rité des accidents en montagne. L’organisme diffuse la publication « Randonnées en montagne », véritable mine de conseils pour préparer sa randonnée, s’équiperet adopter les bons réflexes. Elle peut être commandéegratuitement sur http://shop.bpa.ch

Les alpinistes : des héros, des aventuriers, des sportifs ou plutôt des incons-

cients ? Est-il plus risqué de se lancer dans un circuit de l’extrême ou de

faire de la randonnée ? A l’occasion du 150e anniversaire de la 1re ascension

de l’Eiger, l’exposition « Parois et audaces » au Musée alpin suisse de Berne

interroge sur les risques de l’alpinisme et la motivation de ceux qui pratiquent

cette activité, d’hier à aujourd’hui.

« De l’avis même des habitants de la vallée, le sommet de l’Eiger est inaccessible.L’arête est découpée de manière si escarpée et les chutes sont si dangereuses qu’il estimpossible de songer à s’y risquer », déclarait l’alpiniste Gottlieb Studer en 1850. Pourtant, huit ans plus tard, l’Irlandais Charles Barrington réussit cette ascension avecl’aide des guides Christian Almer et Peter Bohren, de Grindelwald. En revanche, la facenord qui se dresse presque à la verticale, haute de 1800 mètres, est longtemps restée invaincue. En 1938, suite à plusieurs tentatives à l’issue tragique, une cordée germano-autrichienne (Anderl Heckmair, Ludwig Vörg, Fritz Kasparek et Heinrich Harrer) se hisse au sommet, après une ascension de plusieurs jours. Aujourd’hui encore, l’Eigerinvite à relever des défis : le 13 février 2008, le Suisse Ueli Steck, grimpeur de l’extrême,a gravi la voie Heckmair de la face nord de l’Eiger en 2 heures 47 minutes et 33 secondes,améliorant de plus d’une heure son propre record de l’an dernier !

De la conquête des sommets au record de vitesse

Les premiers alpinistes grimpaient avec de simples chaussures munies de quelquesclous, s’assurant par de fines cordes de chanvre. Si le pire arrivait, ils avaient peud’espoir d’être sauvés. Depuis, l’équipement, tout comme les méthodes de grimpe et desauvetage se sont perfectionnés. Aujourd’hui, un grand nombre de grimpeurs se tirentde situations qui autrefois auraient coûté la vie ; notamment grâce aux efforts inlassa-bles de la Rega et du CAS. Toutefois, le risque est présent à tout instant pour les grim-peurs de l’extrême, les alpinistes et les randonneurs. La quête incessante de nouveauxitinéraires et de records spectaculaires, l’envie de se mesurer à l’inconnu, de sonder seslimites et de prendre des risques ; voilà les types de rapports que les passionnés de montagne entretiennent avec elle. Le manque d’expérience, une connaissance insuffi-sante des dangers ou de brusques changements climatiques peuvent – malgré le GPS etdes équipements high-tech – transformer une simple sortie en montagne en entreprisepérilleuse.

L’alpinisme, une discipline en mutation

L’alpinisme a beaucoup évolué. À l’occasion du 150e anniversaire de l’escalade de l’Eiger, le Musée alpin suisse de Berne puise dans sa collection d’équipements d’alpinisme originaux, de photos fascinantes, de citations et de récits pour mettre en lumière cette évolution. Pourquoi les alpinistes pratiquent cette discipline et commentgèrent-ils le risque ? L’exposition y répond et permet de comprendre l’histoire de l’alpinisme depuis le dernier quart du XIXe siècle. Elle présente notamment des photo-graphies historiques de guides de montagne, de cordées, de refuges, d’arrivées au som-met mais aussi de sauvetages. Elles sont accompagnées d’interviews et de films. Le plusancien montre les sauveteurs récupérant le corps sans vie de Toni Kurz, en 1936, tandisque les plus récents présentent les techniques actuelles des grimpeurs de l’extrême.

Ariane T. von der Weidwww.alpinesmuseum.ch

Exposition « Parois et audace » au Musée alpin suisse

Le goût du risque en altitude

En bref

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La centrale des donateurs

très sollicitée

À l’occasion de l’appel au renouvellement des affiliations 2008,

les donatrices et donateurs ont eu pour la première fois

l’opportunité de consulter et de contrôler leurs données per-

sonnelles directement sur Internet. Cette nouveauté a ren-

contré un vif succès !

Lundi 28 janvier 2008 au centre Rega situé à l’aéroport de Zurich-Kloten : les locaux de la centrale des donateurs sont éclairésdès l’aube et les collaborateurs les plus matinaux commencent àconsulter le courrier électronique du week-end et à le classer en fonction des priorités. Apparemment, le temps hivernal incite denombreux donateurs à se calfeutrer chez eux et à allumer leur ordinateur… Ce lundi matin-là, plus de 3000 courriels et quelque 400 demandes électroniques d’affiliation sont adressés à la Rega depuis la fermeture des bureaux vendredi soir ! Cette affluence s’estpoursuivie durant plusieurs jours, avec plus de 2000 courriels quoti-diens pour la centrale. La Rega se réjouit de l’intérêt suscité et dunombre de données enregistrées et modifiées par souci d’exactitude.Merci pour votre collaboration et votre patience.

René Fritschi

Comment joindre la Rega ?

1414

Le numéro d’urgence de la Rega pour les opérations de

sauvetage en Suisse

+41 333 333 333

Le numéro d’alarme de la Rega pour les urgences à l’étranger

Tél. 0844 834 844

Fax 044 654 32 48

www.rega.ch ou

www.info.rega.ch

La centrale des donateurs

pour toute question sur l’affiliation, les change-ments d’adresse, les modifications d’état civil,etc.

Tél. 0848 514 514

Fax 0848 514 510

www.shop.rega.ch

La boutique Rega pour les commandes (voir milieu du magazine)

044 654 33 11

La centrale téléphonique

pour toute autre questionadministrative

www.info.rega.ch

L’adresse utile pour soumettre vos questions

par e-mail à la Rega

Indications relatives au transport de bétail en montagne

Numéro de la centrale d’alarme pour les transports de bétail 044 654 32 70

Evitez aux animaux toute souffrance inutile

Le vétérinaire décide si l’animal blessé est apte ou non au transport aérien. Suivant la nature des blessures, il convient d’abattre l’animal avant le transportpour lui éviter des souffrances inutiles.

Les bêtes agressives ou piégées sont prises en charge uniquement en présence d’un vétérinaire.

Évacuation de cadavres

Les animaux morts à l’écart de voies praticables sont évacués par les airs pourdes raisons de protection de l’environnement. Le bétail mort doit être signaléà l’instance compétente de la commune alpine. Celle-ci donne ensuite le man-dat d’évacuation à la Rega. Les cadavres doivent faire l’objet d’un marquageaisément repérable.

Indications à communiquer à la centrale d’alarme de la Rega

● Propriétaire de l’animal : nom, prénom, adresse, n° de donateur Rega● Marque auriculaire à 12 chiffres● Personne de référence : responsable de l’exploitation d’estivage,

vétérinaire, vacher● Lieu d’enlèvement, poids de l’animal, éventuels obstacles● Lieu de transfert à proximité d’une voie praticable

L’Aide suisse aux montagnards (ASM) et la Rega poursui-

vent, depuis des années, une étroite collaboration dans le

cadre du transport aérien d’animaux blessés, malades ou

morts dans les régions alpines. L’agriculture de montagne

peut continuer à compter sur cette aide précieuse en 2008.

L’année dernière, la Rega a organisé 1059 transports héliportésau profit de l’agriculture de montagne. C’est essentiellement des vaches et des veaux blessés ou morts, à la suite d’une chute sur un terrain accidenté ou d’un éboulement de pierres, qu’il a fallutransporter par hélicoptère jusqu’à la prochaine route praticable.

Important : la carte familiale de donateur

Dans nombre de cas, seul l’hélicoptère permet d’opérer le sau-vetage de ces animaux ! Cette prestation, importante pour l’agriculturealpestre, génère des coûts qui représenteraient une lourde charge fi-nancière pour les paysans de montagne. C’est pourquoi la Rega etl’ASM s’engagent ensemble depuis des années afin de proposer unesolution satisfaisante aux personnes concernées. Les propriétaires debétail titulaires d’une carte familiale de donateur (70 francs/an, idempour les célibataires) sont dégagés des frais d’intervention ! Pour éviter de mobiliser les hélicoptères de la Rega requis pour les inter-ventions urgentes liées aux personnes, les transports d’animaux sonten général effectués avec les hélicoptères d’entreprises partenaires.

Transports d’animaux dans les Alpes

Service donateurs

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Aussi longtemps que remonte ma mémoire,les hélicoptères ont toujours été pour moi des engins fascinants. Et les rares fois où, dans mavie, j’eus le bonheur de monter à leur bord, poursurvoler les Alpes valaisannes ou pour découvrirle Grand Cañon du Colorado, constituent des souvenirs inoubliables.

Oserai-je vous avouer que cette attirance mepoussait à des comportements quelque peu in -fantiles, comme abandonner brusquement, toutesaffaires cessantes, mes invités en pleine conver-sation passionnée ou, pire encore, le lait sur le feu,pour me précipiter sur ma terrasse au moindrevrombissement annonciateur, pour me dévisser la nuque dans l’espoir d’admirer quelques se -condes un de ces superbes engins écarlates tra-versant le ciel.

Mieux, combien de fois me suis-je rendu àl’aéroport de la Blécherette, uniquement pour lesadmirer dans leur hangar, guettant l’instant d’unéventuel décollage.

Bien sûr, comme beaucoup d’entre nous, ilm’était arrivé de rencontrer les hélicoptères de laRega fortuitement dans des circonstances plus pénibles, quand, après un long temps bloqué dansun bouchon sur l’autoroute, la vision d’un appa-reil en contre-bas de l’autoroute confirmait ceque nous redoutions, la gravité de l’accident quenous allions bientôt découvrir.

Alors, immanquablement, notre estomac seserrait violemment en prévision d’images sansdoute horribles, nous nous jurions alors de passersans bouger la tête, le regard fixé sur la route,mais la curiosité, ce bien vilain défaut, étant tou-jours trop forte, et nous ne pouvions nous em -pêcher de jeter ne fût-ce qu’un coup d’œil furtifsur les tôles enchevêtrées…

Ce qui gâchait évidemment passablement leplaisir de contempler la rutilante machine…

Bref, pendant longtemps, je considérai que laRega était une organisation très efficace dans le transport des blessés et sans doute merveilleu-sement utile, mais pour les autres, parce que je me croyais personnellement immunisé contre le malheur.

La vie en vol

Il fallut un voyage à Madagascar fin 2003pour que mon opinion changeât quelque peu à cesujet. Et effet, dix jours après mon retour de troissemaines passées dans ce magnifique pays, jecommençai à ressentir les symptômes d’une mau vaise grippe, croyais-je, et un beau matin (?),je tombai dans le coma.

La mauvaise grippe était en fait un palu cérébral.

Je fus transporté immédiatement au CHUV(même pas en hélicoptère, en simple ambulance !).Mon état était tel, tous les organes vitaux si touchés, que les médecins ne laissèrent que peud’espoir à ma famille. Néanmoins, ils se lancèrentdans un traitement quasi désespéré qui s’avérapourtant efficace, puisque, quinze jours plus tard, un peu à leur grande surprise et aussi, jel’espère, au soulagement de mes proches, je reprisconnaissance.

Commença alors pour moi une longue et lenteconvalescence. Je quittai bientôt les soins inten-sifs, pour être transféré dans une chambre audixième étage.

Ma principale activité, entre les interventionsdu physio, les prises de sang et les changementsde perfusions, consista alors, assis dans un fau-teuil, à contempler le monde à travers la fenêtre,fenêtre qui donnait directement sur l’héliport, situé quelques étages plus bas.

Et c’est ainsi que pendant des jours et desjours, je ne fis qu’observer à satiété d’innombra -bles atterrissages.

C’est exactement à cette période que la joieenfantine de pouvoir admirer un hélico rouge,s’est mélangé à la compassion confraternelle queje me mis à éprouver pour celui qu’on transpor-tait, qui s’en tirerait peut-être, grâce à la céléritéde la Rega et au talent des équipes du CHUV, mais qui devrait avoir beaucoup de patience et deténacité pour espérer retrouver, un jour, une viedite normale.

Aujourd’hui, quand j’entends le bruit d’un hé-licoptère, je me précipite toujours sur ma terrassepour le voir passer. Simplement, désormais, je faistoujours une petite prière pour le passager allongé.

Invité

Jean-Charles Simon

Animateur à la radio suisseromande (RSR), comédienet metteur en scène, écrivain, ancien conseillernational PDC.

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Léonard de Vinci, génie universel du XVe

siècle, est bien en avance sur son temps pour lesvols humains. Des esquisses de 1490 révèlent savision d’un appareil volant à hélices verticales !

Deux rotors coaxiaux :

une idée de Léonard de Vinci

De Vinci a tenté, avec son helix pteron, de ré-soudre le problème de rotation incontrôlée de lacabine au moment où les ailes se mettent à tour-ner. Le génie trouve une solution étonnammentsimple : il suffit de deux rotors coaxiaux pourcompenser les moments de rotation. Les essaisconcluants réalisés sur des modèles miniaturesentraînés par un ressort lui confirment la possibi-lité d’une mise en pratique. La technique de l’époque ne lui permet cependant pas une réalisa-tion à l’échelle 1:1.

Un inventeur de vélos dans les airs

À Lisieux, près du Havre (France), Paul Cornu – mécanicien de 26 ans – construit en 1907un hélicoptère avec moteur à essence 24 CV, à partir de pièces détachées de vélos. Il s’inspire

Depuis 1957, la Rega fait intervenir des hélicoptères de

sauvetage. Elle a ainsi marqué la deuxième moitié de

l’histoire de l’évolution du vol humain à la verticale. Les

cinquante premières années ont, en revanche, été aven-

tureuses et hasardeuses.

Plus de 100 ans de vol vertical

Du vélo volant à l’hélicoptère desauvetage

XVe siècle : la société n’est pasencore prête à saisirles esquisses visionnaires de Léonard de Vinci.

La paternité de l’engin volant revient à Paul Cornu, constructeur de vélos.

Histoire

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pilote d’essai allemande, décrit son premier vol àbord d’un Focke-Wulf 61.

Le Fw 61 est le premier hélicoptère présen-tant des caractéristiques de vol fiables. En juin1937, il valut à l’Allemagne plusieurs recordsmondiaux : 2439 m pour l’altitude, 1 h 20 pour ladurée de vol, 122 km/h pour la vitesse et 80 kmpour la distance parcourue. L’intérêt du public allemand est si grand que le régime national- socialiste décide d’exploiter la technique révolu-tionnaire à des fins de propagande. L’appareil seproduit lors d’une manifestation organisée dans le nouveau bâtiment de la Deutschlandhalle àBerlin. À chacun de ses 18 vols en salle en février1938, Hanna Reitsch récolte une salve d’applau -dissements. L’hélicoptère bat des records et prouve devant un public nombreux sa fiabilité etsa maniabilité.

Walter Stünzi

du concept de Léonard de Vinci de 1490 suggé-rant deux rotors coaxiaux. Le 13 novembre, il reste en vol à 30 cm du sol durant 20 secondes !Rien d’extraordinaire? C’est pourtant le premiervol en hélicoptère de l’histoire du vol aérien avecun équipage à bord. L’idée de Léonard de Vinci400 ans plus tôt est enfin mise en pratique. Désormais l’homme peut évoluer dans les airs àla verticale grâce à une hélice ; l’aventure peutcontinuer.

Focke-Wulf 61 :

vol en salle dans la Deutschlandhalle

« Le professeur Focke et ses techniciens s’amenuisaient à mesure que je m’élevais dans lesairs : 50 m, 75 m puis 100 m. J’ai ensuite lente-ment levé le pied de l’accélérateur ; l’ascensions’est faite plus progressive jusqu’à ce que, finale-ment, je me stabilise. C’était indescriptible, gri-sant. Cela m’a fait penser au vol d’une alouettequi, d’un léger battement d’ailes, s’élève au- dessus de champs ensoleillés. Je me suis ditqu’enfin l’homme avait percé le mystère du vol. »Avec ces termes enthousiastes, Hanna Reitsch,

Le vol spectaculaire en salle d’Hanna Reitsch dans la Deutschlandhalle à bord d’un Fw 61, en 1938. Il tombe à point nommépour la propagande du régime national-socialiste de l’époque.

Histoire

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1952

1971 1977 1992 2002

1957 1968

Eurocopter EC 145

(dès 2002)

Cet hélicoptère est destinéaux bases de plaine de laRega. La cabine, spacieuse,offre beaucoup de place auxpatients et aux équipes médicales.

Masse au décollage max. : 3300 kgVitesse de croisière : 240 km/h2 turbines : 1542 CV au totalTreuil de sauvetage : 270 kg/90 mNombre d’appareils : 5

Agusta A 109 K2 (dès 1992)

Les Agusta remplacent lesAlouette III en montagne et les BO 105 en plaine, à partir de 1992. Cet hélicop-tère bimoteur répond auxnormes de sécurité euro-péennes et dispose de capa-cités de vol exceptionnellesen montagne.

Masse au décollage max. : 2850 kgVitesse de croisière : 245 km/h2 turbines : 1542 CV au totalTreuil de sauvetage : 205 kg/50 mNombre d’appareils : 15

Bölkow BO 105

(1977–1995)

Les BO 105 sont destinésaux bases de plaine de Berne, Bâle et Zurich. Ils remplacent les Jet-Ranger 206 A et opèrent sans treuil de sauvetage.

Masse au décollage max. : 2600 kgVitesse de croisière : 243 km/h2 turbines : 850 CV au totalNombre d’appareils : 3

Alouette III (1971–1995)

L’Alouette III est durant des années le fleuron de laflotte d’hélicoptères de la Rega. Pourvu d’un treuil de sauvetage, il présentedes performances de vol exceptionnelles en haute altitude.

Masse au décollage max. : 2250 kgVitesse de croisière : 65 km/h1 turbine : 880 CVTreuil de sauvetage : 180 kg/25 mNombre d’appareils : 12

Agusta-Bell 206 A

« Jet Ranger » (1968–1977)

Premier hélicoptère de laRega avec propulsion à turbine. Ce modèle a sur-tout desservi les régions dela Suisse centrale et de laSuisse orientale, sous-équi-pées en hélicoptères, etplus tard la ville de Bâle.

Masse au décollage max. : 1360 kgVitesse de croisière : 185 km/h1 turbine : 270 CVNombre d’appareils : 2

Bell 47-J (1957)

Premier hélicoptère de laflotte remis gracieusementà la GASS par la Société desCoopératives Suisses austade Schützenmatte de Bâle, le 28 février 1957.

Masse au décollage max. : 1163 kgVitesse de croisière : 137 km/hTurbines : 265 CVMoteur à essence Boxer 6 cylindres

Hiller 360 (1952)

Premières tentatives desauvetage héliporté de laGarde aérienne suisse de sauvetage (GASS) à l’aéroport de Zurich-Klotenavec une nacelle de mongolfière, le 15 novembre1952.

Masse au décollage max. : 1135 kgVitesse de croisière : 85 km/hTurbines : 200 CVMoteur V4 à essence

Les hélicoptères

de la Rega :

aperçu de

l’histoire du

sauvetage aérien

d’après-guerre

Histoire

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Ne jamais nager l’estomacchargé ! Ne jamais nager à jeun ! Après un repas copieux, il faut attendre 2 heures. Évitez l’alcool !

Ne jamais sauter dans l’eau après un bain de soleil prolongé ! Le corps a besoin d’un temps d’adaptation.

Ne pas plonger ni sauterdans des eaux troubles ouinconnues ! L’inconnu peut cacher desdangers.

Ne jamais laisser les petitsenfants sans surveillanceau bord de l’eau ! Ils ne se rendent pascompte des dangers.

Les matelas pneumatiquesainsi que tout matériel auxiliaire de natation nedoivent pas être utilisés en eau profonde ! Ils n’offrent aucune sécurité.

Ne jamais nager seul surdes longues distances !Même le corps le mieuxentraîné peut avoir une défaillance.

SSS : 75 ans au service de la sécurité des sports et loisirs aquatiques

La sécurité ne prend pas l’eau !

Quand le mercure grimpe, la fraîcheur de l’eau agit comme un aimant ! Mais les joies de la baignade sont souvent assorties de dangers imprévisibles. Les chiffres sont effarants : 32 personnes ont perdu la vie par noyade en 2007, dont 23 hommes, 3 femmes et 6 enfants. Chaque année, on dénombre quelque 16 000 accidents de baignade et de sports aquatiques (estimation du bpa) dont en moyenne 31 sont mortels. A noter que les rivières et les lacs recèlentles plus grands dangers.

Selon les professionnels, la première cause des accidents aqua-tiques est le manque de surveillance des enfants. Les aides à la nata-tion (bouées, matelas pneumatiques, etc.) n’offrent pas une sécuritésuffisante : il ne faut jamais quitter des yeux les tout-petits. Parmi lesautres facteurs de risques, il y a aussi la sous-estimation du danger,les comportements inconscients ou exubérants, ainsi qu’une certaineinattention aux conditions météorologiques – froid, vent, risque d’orage ou brusque changement de temps.

Inspiré d’un modèle canadien, il existe depuis peu en Suisse untest de sécurité aquatique (WSC). En collaboration avec le bpa,swimsports.ch propose des exercices d’auto-sauvetage pour les enfants de huit à onze ans. Ce test apprend aux enfants à● tomber à l’eau et à s’immerger complètement,● faire la planche après avoir refait surface et bouger les bras et les

jambes en dépensant le moins d’énergie possible,● nager sur 50 mètres (pas de technique imposée).

Les enfants ayant suivi et réussi le test WSC peuvent ensuite aller seuls en eau profonde ou dans la piscine.

Thomas Kenner

Prévention

Sans relâche depuis 75 ans, la Société Suisse de Sauvetage (SSS) met

tout en œuvre pour assurer la sécurité dans et sur l’eau (lire article en

page 13). Et avec raison : la noyade reste la deuxième cause de morta-

lité accidentelle chez les moins de 16 ans.

La nouvelle brochure « Sports nautiques, plongée, baignade » est disponible gratuitement auprès du bpa ou à télécharger sur www.bpa.ch

Informations complémentaires sur le WSC sur www.swimsports.ch

Les six maximes

de la baignadeRespecter les six maximes de la baignade de la SSS réduit nettement le risque d’accident.

P.P.

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