Joseph Di Crea de SKF démontre que les analysesstatiques et dynamiques du moteur permettent decollecter des données complémentaires auxanalyses vibratoires concernant notamment l’étatdu bobinage.

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MACHINES TOURNANTES

Les tests électriques complètentl’analyse vibratoireL’analyse vibratoire est essentielle pour s’assurer du bonfonctionnement d’un système d’entraînement. Pour que le diagnosticsoit complet, elle doit toutefois s’accompagner selon SKF d’une analyseélectrique du moteur. Le groupe suédois propose pour ce faire deséquipements de test appropriés ainsi que des formations afin que lestechniciens soient à même d’identifier les défauts électriquespréjudiciables aux performances des systèmes d’entraînement.

oulements, solutionsd’étanchéité, mécatronique,systèmes de lubrification… Le

savoir-faire de SKF en la matière estreconnu. Ses produits et servicesassociés servent quasiment tous lessecteurs industriels : marine,aéronautique, transport ferroviaire,énergies renouvelables ettraditionnelles, métallurgie, machines-outils, médical, industrieagroalimentaire, véhicules et utilitaireslégers. Aucune application industrielleou presque ne leur échappe. Pour s’enassurer, il suffit de visiter son centrebaptisé SKF Solution Factory, installé àSaint-Cyr-sur-Loire (37) sur son plusimportant site de fabrication français. Ce centre offre un large aperçu de sessolutions dédiées à de nombreusesapplications industrielles via laprésentation d’équipements ensituation et de démonstrationsinteractives. La visite des deux niveauxd’exposition permet de se rendrecompte que l’étendue du savoir-fairede SKF n’est pas un vain mot. SolutionFactory n’est cependant pas seulementune vitrine. Ce centre réunit depuis2015 diverses expertises jusqu’alorsprésentes sur plusieurs sites français. Ilcomprend les unités de productionspécifiques pour les étanchéités, laréparation de broches, l’unitéd’appairage de roulements de grandesprécisions, l’unité des roulementscapteurs, les techniques de serrageindustriel, la lubrification, lesprototypes, la rénovation et latransformation de roulement pourrépondre aux demandes spécifiques. Au côté de l’espace d’exposition, un

centre de formation permet auxtechniciens industriels d’approfondirleurs connaissances théoriques et deles mettre en pratique via diversateliers. Des séances de formation sontproposées autour de deux thématiquesprincipales : mécanique (technologiesdu roulement, transmissions,lubrification et étanchéité) etmaintenance conditionnelle (analysesvibratoires et électriques pour laréalisation de diagnostics et faciliterles prises de décision lors du suivi deséquipements). Les équipes de SKF seproposent également de concevoir desformations dédiées aux secteursd’activité et aux exigences spécifiquesd’un industriel. En matière de maintenanceconditionnelle, les techniquesd’analyse vibratoire à partir de mesuresréalisées sur des machines tournantespermettent depuis longtempsd’identifier certains défauts et depréconiser les opérations demaintenance appropriées. Maisexploitées seules, elles restentincomplètes. « Elles fournissentseulement la moitié des informationsconcernant l’état de santé d’un moteur.Elles ne donnent aucune informationsur l’état du bobinage ou sur un défautélectrique spécifique. Des analysesstatiques et dynamiques du moteurvont permettre de collecter deprécieuses données complémentaires.Les vibrations influent bien entendusur les roulements, mais aussi sur lebobinage des moteurs. 80 % desdéfauts affectant l’isolement desmoteurs ont pour origine une faiblessed’isolation entre spires », assure

R

cem lemag À NE PAS MANQUER

Joseph Di Crea, spécialiste dudéveloppement de service et de lasurveillance conditionnelle desmoteurs électriques chez SKF.Aussi, depuis le rachat en 2007 deBaker, société américaine disposant deplus de 45 ans d’expérience dans lestests électriques, le groupe suédois arenforcé son expertise en la matière ets’est doté de systèmes pour l’analysestatique et dynamique de moteursélectriques destinés aux fabricants,exploitants et réparateurs de moteurs.Le testeur d’isolement multifonctionsDX permet notamment d’analyserl’isolement des circuits moteurs, desgénérateurs et les sections de bobines.Cet instrument offre la possibilité dequalifier l’isolement mesuré et decibler, de manière préventive, lesactions de maintenance. L’analyseurdynamique de moteurs EXP4000permet quant à lui de caractériser lecomportement électrique du moteurpar un bilan de puissance et de mettreen relation les variations de l’intensitéavec celle du couple. Il indique laqualité de l’énergie, l’état mécanique etélectrique du moteur et de la machineentraînée.« Le test traditionnel d’isolement avecun mégaohmmètre s’avère biensouvent insuffisant. De plus, lestechniciens sont parfois incapablesinterpréter les résultats fournis et dedéterminer les interventions à réaliser

sur le moteur», observe Joseph DiCrea. Le recours à des analyseursélectriques dédiés permet d’obtenir desinformations plus pertinentes sur l’état

de santé d’un bobinage moteur.Cependant, il faut savoir en quoiconsistent les mesures et les tests àeffectuer, et réaliser les essais enrespectant les procédures et lesséquences de test appropriées. » L’analyseur est capable de réaliser lesessais, d’acquérir et d’enregistrer lesmesures automatiquement, maisencore faut-il savoir le paramétrer etconnecter correctement les câbles detest. SKF a donc conçu deux modulesde formations répondantspécifiquement à ces impératifs. Lepremier concerne l’analyse électriquestatique. À l’issue de celui-ci, lestagiaire sera capable d’expliquer leprincipe des tests d’isolement, de listerles principaux défauts et leurmanifestation, d’utiliser le logiciel pour

À NE PAS MANQUER cem lemag

créer une hiérarchie de surveillance etune traçabilité des données, et deprogrammer des mesures, les réaliseret exploiter les données. Le secondtraite de l’analyse électriquedynamique afin de délivrer au stagiaireles éléments nécessaires pourexpliquer le fonctionnement d’unemachine asynchrone, de mettre enplace la maintenance associée, etd’appréhender et utiliser l’analyseurélectrique dynamique. À la suite de cesformations, les techniciens de servicede maintenance industrielle ou deréparation de moteurs seront donc àmême de réaliser les tests dans lesrègles de l’art et de prendre lesdécisions adéquates en touteconnaissance de causes �

Youssef BELGNAOUI

Parlons numérisation !

C’est sous ce titre que SKF a réunises spécialistes techniques et lapresse professionnelle européenneà Londres en juin dernier. Le butétait de présenter ce que le groupeproposait pour s’adapter à lanouvelle ère industrielle. Un objectif :faire mieux, être plus productif, plusperformant.« La technologie est capable depresque tout faire, s’emballeVictoria Van Camp, présidente de labranche Technology, Business andProduct Development. La numérisationnous aidera à mieux faire. Pour cela,nous avons besoin de capteurs. Ilsnous permettront de collecter desdonnées et de communiquer dansun système global. »La connectivité des machinespermet ainsi d’envisager plus deproductivité et de flexibilité dans lesproductions. « La digitalisation et larobotisation permettent la polyva -lence de la production. C’est grâce àcela que nos usines européennes,sans gros volume, seront toujourscompétitives par rapport aux usinesasiatiques. Cela est très précieuxpour les fabrications spéciales parexemple », analyse Luc Graux,président de Bearing Operationschez SKF. L’objectif de cesévolutions technologiques est deservir l’efficacité opérationnelle deséquipements et la disponibilité desparcs machines par l’intégration de

la mesure au plus près dessystèmes. La grande avancée pourles industriels repose surl’intégration de ces capteurs et leurconnectivité sans fil, combinésnotamment à l’utilisation du cloud.Ces technologies sans fil apportentdes solutions en temps réel,notamment grâce à la création descentres de diagnostic à distance, oùla valeur essentielle est letraitement de l’information par desexperts.

Enlight connectSKF a développé Enlight, unesolution reliant des capteurs, quimesure la température et lesvibrations, les compare auxstandards et fait apparaîtrel’évaluation sous la forme d’unvoyant rouge, orange, vert. Unopérateur se charge des mesuressur site. Les données sont ensuiteautomatiquement transmises dansle cloud SKF pour être consultéespar les clients et analysées par lesexperts. « C’est un moyen astucieuxde mettre le “big data” entre lesmains d’un opérateur, résumeBernie van Leeuwen, directeur de lanumérisation et de la gestion desproduits. Cela permet aussi depasser du “big data” au “smartdata” afin de prendre unedécision. »

Rémunération au rendementLa numérisation de l’industrie et de

la production permet aussi debasculer d’un mode derémunération transactionnelle à unerémunération à la performance.Cette dernière se base sur descontrats axés sur la performance.SKF veille à ce que les activités duclient restent rentables. « Noussommes payés si le client en faitplus. C’est risqué, mais c’est la voieque nous prenons », analyseVictoria van Camp. La fourniture dematériels tels que les roulementsvient compléter les services, de lamaintenance prédictive à l’expertiseen matière de lubrification, quioffrent cette efficacitésupplémentaire. Récemment SKF aconclu un contrat “Rotation for life”de cinq ans avec Zinkgruvzn Miningen Suède. L’entreprise réalisera lasurveillance à distance de quatreinstallations dans une usined’enrichissement de Zinkgruvan.L’entreprise paiera à SKF unmontant basé sur l’atteinte de sesobjectifs de productivité. « Au lieud’être payés à la commande, nousaurons un loyer à la performance »,résume Victoria van Camp. Cetarrangement s’appuie sur destechnologies de numérisationfonctionnant de manièresynchronisée.

La réalité augmentée pour faciliterl’expertise techniqueSKF a décidé de miser sur la réalitévirtuelle et sur des solutions de

réalité mixte pour améliorerl’accessibilité et l’efficacité de sescompétences techniques. FrederikMagnusson, directeur du centre dedéveloppement logiciel SKF,explique les ambitions de l’équipe :« Imaginez que vous avez accès àun ingénieur d’application ou untechnicien de service en temps réel.Pour nous, le développement desolutions en réalité augmentéeconstitue une suite logique dansnotre transformation numérique.Affirmer notre positionnement entant que société de développementde logiciels représentait un autredéfi majeur à relever. Avec la réalitéaugmentée, l’environnement devantvous est combiné à un modèlenumérique qui superpose desdonnées techniques, desinstructions et les performances desmachines en temps réel. Lorsquevotre tête se déplace vers la gauche,pour regarder une autre partie de lamachine, la superpositionnumérique s’adapte, affichant lesdonnées dont vous avez besoin pourprendre des décisions éclairées etdes mesures correctives. Dans lemême temps, elle partageégalement ce que vous voyez avecl’ingénieur SKF à distance. Pour cela,il suffit d’un matériel relativementstandardisé, d’un logiciel développéen interne et d’une bonne connexionwifi sur site. »N.G.

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