ma vie au jardin magazine | automne 2013

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Ma vie au Jardin MAGAZINE Automne 2013 | numéro 1 Découvrez une sélection des meilleurs articles publiés par Jean-Marc Chery alias Hortiman, technicien horticole, jardinier et blogueur.... Dossier Astuces pour une haie écologique Reportage Visite d’une jardinerie en Allemagne Tendance [ Le «weed dating» Chronique [ Le dernier Disney et les pesticides

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Premier numéro du magazine Ma Vie au Jardin, sélection d'article sur le jardin rédigés par Hortiman

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Page 1: Ma Vie au Jardin Magazine | automne 2013

Ma vie au JardinMAGAZINE

Automne 2013 | numéro 1

Découvrez une sélection des meilleurs articles publiés par Jean-Marc Chery alias Hortiman,

technicien horticole, jardinier et blogueur....

DossierAstuces pour une haieécologique

ReportageVisite d’une jardinerieen Allemagne

Tendance [ Le «weed dating»

Chronique [ Le dernier Disney et les pesticides

Page 2: Ma Vie au Jardin Magazine | automne 2013

p 4 Disney: Planes et le message ambigu sur les pesticides

p 5 Le weed dating ou l’amour est dans le pré

p 6 - 7 Découverte: visite d’une jardinerie en Allemagne

p 8 - 9 Une haie vivante et écologique !

p 10 Hôtels et abris à insectes inutiles ? p 11 La chenille, la petite tortue, l’araignée et la Crème Chantilly

Sommaire

Page 3: Ma Vie au Jardin Magazine | automne 2013

Éditorial

Le jardin et le droit de jardiner sont une affaire passionnelle. Pour preuve, la réaction violente et quasi épidermique des jardiniers, à la suite d’un énième projet de loi Européenne destinée à réglementer

le commerce des graines et semences. Certains se sont enflammés et ont répandu l’idée que la culture d’un potager privé allait devenir illégale.

Partant d’une bonne intention d’informer sur le lobbying des industries des semences auprès de Bruxelles, des leaders d’opinion autoproclamés ont lancé cette idée saugrenue, provoquant la révolte et l’inquiétude des jardiniers à propos de ce projet de loi. Réfléchissons un peu: comment les autorités iraient «trainer» devant les tribunaux tous les pauvres citoyens cultivant leur potager. Cette fausse ru-meur concernant l’interdiction des potagers, propagée comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux, fait plus l’effet d’une farce que d’un risque crédible.

Ce qui est sûr, c’est que de grandes entreprises veulent garder pour elles le bénéfice et la propriété de la diversité génétique de nos variétés de légumes anciens et par la même, nous en interdire l’accès. Cette appropriation du patrimoine génétique universel appartenant à l’humanité tout entière a un nom: cela s’appelle de la biopiraterie...

Jean-Marc Chery / Hortiman

Tous les articles de ce magazine sont extraits des publications des 4 sites de l’auteur:

Le blog par Hortiman: www.planetejardin.netConseils Jardin & Fleurissement: www.planetejardin.comConseils Jardin: le Mag: www.conseilsjardin.infoMa Vie au Jardin (communauté - réseau social): www.mavieaujardin.com

Page 4: Ma Vie au Jardin Magazine | automne 2013

Chronique

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Disney: Planes et le message ambigu sur les pesticides

Aujourd’hui je vais vous parler cinéma et pesticides

avec le nouveau film Disney: Planes. Si vous n’avez pas d’enfants, peut-être n’avez-vous jamais entendu parler de ce film d’animation, copie conforme de Cars, mais cette fois-ci avec des avions.

Je dois vous avouer que j’écris cet article à l’aveugle, car je n’ai pas vu le film, mais j’ai pu apercevoir de longs extraits sur le web ainsi que des critiques. Certes le film parle de dépassement de soi et de la volonté d’aller au bout de ses rêves, mais y a-t-il une seconde lecture à avoir du film de Disney ? Ce qui m’intrigue, en dehors de la bonne morale américaine, c’est le héros du film: un avion d’épan-dage agricole.

«Les designers et animateurs de Pixar ont réus-si à rendre le personnage (un avion épandeur) sympathique, plein de nobles vertus et animé d’un projet tout aussi noble.»

On en oublierait presque qu’un avion d’épandage est porteur de mort pour les insectes, les agricul-teurs et les riverains qui tombent malades par les pesticides épandus sur les champs. Mais non, les (jeunes) enfants sortant de la séance sont enthou-siasmés par le héros courageux qui cherche à échapper à son destin d’arme de destruction mas-sive...

Alors je me pose la question suivante: Disney ferait-il du Greenwashing ? Le film servirait-il à blanchir l’image d’une agriculture intensive, mortifère,

gangrènée et victime des intérêts financiers de mul-tinationales pour la plupart américaines.

Ce que le film Cars a été pour l’industrie automo-bile se reproduira-t-il pour Planes et l’industrie des pesticides dans le monde. Les enfants d’aujourd’hui seront les consommateurs de demain et pour les multinationales le conditionnement commence dès le plus jeune âge.

La bonne morale américaine, capitaliste est sous-jacente dans ce genre de film où le héros parti de rien gravit tous les échelons pour arriver au sommet. La vision est simpliste et oublie tous les pauvres malheureux qui restent au bas de l’échelle. C’est l’utopique ascenseur social, que les Améri-cains essaient de ressusciter, après la crise écono-mique mondiale qu’ils ont eux-mêmes provoquée, symptôme parmi d’autres d’un système à bout de souffle.

Le film Wall-e dont le message écologique était clair, empreint de réalisme et de poésie sur l’ave-nir de notre société serait-il une exception dans la filmographie contemporaine de Disney ? En tout cas le sujet principal du dernier Disney est très ambigu et, excusez l’expression, plutôt «casse-gueule»...

©Disney

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Tendance

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Le weed dating ou l’amour est dans le pré

De nombreux célibataires urbains connaissent déjà ou ont participé à un « speed dating ». Cette pratique anglo-saxonne signifiant rencontre rapide consiste à enchaîner les conversations, souvent limitées à 7 minutes avec de parfait(e)s inconnu(e)s dans l’espoir de rencontrer l’âme sœur (ou une aventure d’un soir c’est selon…). Le « weed dating », comprenez « rencontre de mauvaise herbe », est une tendance originaire de l’État de l’Idaho qui a fini par s’étendre à tous les états américains. Et elle commence à s’exporter, notamment en France.

Chez nous, l’émission de M6 « L’amour est dans le pré » qui rencontre un certain succès d’audience pourrait préparer un terrain propice au « weed da-ting » dans nos campagnes. En effet, à l’origine, le « weed dating » a été lancé pour faire se rencontrer des agriculteurs et agricultrices américains dans les

vastes et rudes campagnes rendant les interactions amoureuses difficiles. C’est aussi le grand mal de notre époque, même en ville.

De plus lorsque l’on remonte l’histoire, on se rend compte que les jardins ont toujours été propices au romantisme et aux rencontres amoureuses, voire libertines, à certaines périodes. Il est donc tout naturel de mêler les deux problématiques de l’écolo-gie (et du retour à la nature) et de la difficulté de se rencontrer.

C’est ainsi que d’étranges séances de jardinage, dans une ferme ou un potager, voient deux lignes de prétendants et prétendantes séparés par une plate-bande à désherber, se parler puis changer de place après quelques minutes. Les discussions tour-nent autour des choux et carottes, mais pas seule-ment…

Lors de ces rencontres, les participants sont natures et sans artifices trompeurs comme dans les speed datings classiques: Pas de costumes et de parfums chics, mais des chemises à carreaux, de la trans-piration et des mains pleines de terre ! C’est plus authentique comme ça.

«Pas de costumes et de parfums chics, mais des

chemises à carreaux, de la transpiration et des mains pleines de terre ! C’est plus authentique comme ça.»

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Reportage

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Découverte: visite d’une jardinerie en Allemagne

Au cours de l’été j’ai eu l’occasion de visiter une jardinerie en Allemagne

et cela a été une véritable leçon de com-merce. Aidé de ma tante en guise de tra-ductrice j’ai donc arpenté les allées de cette jardinerie gérée avec toute la rigu-eur et le sérieux propre à la culture ger-manique.

À mon arrivée sur le parking, rien d’ostentatoire sur l’extérieur du bâtiment, comme certaines jardineries françaises qui en font des tonnes avec des en-seignes lumineuses tape-à-l’œil. Un simple « GAR-TENCENTER + ZOO » rouge et une façade un peu austère ne vous préparant pas à ce qui se trouve à l’intérieur.

Après avoir franchi l’entrée, la première chose qui saute aux yeux est la sensation que chaque chose est à sa place. Comparé à une jardinerie française la différence est très subtile: impossible de justifier par un quelconque détail cette impression. Peut-être l’agencement ou le manque d’exubérance des rayons. Dans les jardineries françaises que je connais (Botanic, Jardiland,…) vous entrez pra-tiquement toujours par la serre chaude avec ses plantes d’intérieur luxuriantes qui vous crient « achetez-moi ! achetez-moi ! » donnant l’impression d’une agression marketing…

La première partie de la jardinerie est consacrée au matériel de jardin et à la formidable animalerie ou l’on trouve de tout, du poisson à la mygale en passant par les oiseaux et les serpents. Passons maintenant au sujet sensible de la vente des pro-duits de traitement et de soins des plantes: Il y a un choix très complet de produits biologiques. Tout est très bien rangé et indiqué clairement malgré la barrière de la langue. On retrouve certains produits présents en France, mais d’autres sont issus de marques 100% Germaniques ou Hollandaises.

«Et il y a un « détail » appréciable: le peu de pro-duits chimiques (pesticides) présent est regroupé dans un espace fermé et contrôlé par une vendeuse formée. Encore mieux, une caméra garde les lieux en l’absence de la conseillère !»

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Reportage

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Concernant les produits phytosanitaires (pesti-cides) j’ai compris que c’était comme cela partout en Allemagne. Mis à part Botanic qui a totalement supprimé les pesticides de ses rayons, les autres enseignes françaises devraient en prendre de la graine.

Dans la seconde partie de la jardinerie se trouve l’équivalent de la serre chaude avec les plantes d’intérieur et la fleuristerie. Et là, il faut avouer que les Allemands ont du goût. Les plantes sont pré-sentées dans un mobilier blanc très épuré du style Ikea: c’est très class et l’on se sent tout de suite à l’aise. Tout est fait pour suggérer des idées de déco végétale sans l’agression du « achetez-moi » évoqué plus haut.

Comme je l’ai dit, on sent un peu la patte nor-dique du style Ikea dans l’art de la mise en scène des produits avec des plantes qui semblaient très fraiches et de bonne qualité. C’est tout aussi mar-keting qu’en France, il ne faut pas être naïf, mais la stratégie est différente. Ici on ne force pas, mais on accompagne et on suggère de manière subtile.

Pour finir la visite, nous entrons dans la zone des végétaux d’extérieur. Ce qui étonne c’est le choix et la fraicheur des plantes. Dans beaucoup de jar-dineries on trouve toujours un petit coin avec des plantes souffreteuses: mais là, j’ai beau chercher, rien !

Ce qui marque également c’est le prix bas des végétaux et même du matériel de jardinage (ter-reaux, poteries, etc.). J’ai essayé de faire des recherches sur les différences des taux de TVA entre l’Allemagne et la France. Elle est sensible-ment équivalente avec un taux réduit de 7% pour certains produits, mais un taux de 19% en Alle-magne contre 19,6% en France (c’est sans comp-ter l’augmentation qui va nous être appliquée en 2014).

Ces tarifs exceptionnelement bas s’expliquent par l’intégration de la production des végétaux au sys-tème de distribution ainsi que par une organisation de la logistique optimisée.

Ceci étant dit cette jardinerie n’est pas parfaite, avec la sempiternelle question « vous voulez notre carte de fidélité ? » (en allemand bien sûr, c’est ma tante qui m’a traduit). Carte de fidélité qui semble-t-il est couplée à une fonc-tion crédit, mais personne n’est parfait. Et pour finir, ma tante avait acheté une cisaille à gazon électrique sans fil dont il manquait le chargeur (obligé d’y retourner, car inutilisable)…

Zut, je me délecte pourtant de ces petits espaces que les responsables de rayons aimeraient ca-cher !

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Dossier

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Article proposé en octobre sur l’e-mag de l’enseigne de jardinerie Botanic®

Une haie vivante et écologique !

Si les mentalités évoluent sensiblement dans le bon sens pour un jardin au naturel il est

un domaine que les jardiniers négligent volon-tiers c’est la haie. Un petit tour dans certains quartiers résidentiels, quelle que soit la région, suffit pour s’en convaincre : l’homme moderne a inventé le béton végétal.La haie moderne des années 90 - 2000 est des-tinée à se protéger des voisins, des badauds, des regards curieux et accessoirement de tout être vivant qui pourrait paradoxalement venir vous donner un coup de main au jardin. Voici quelques petits conseils pour créer une haie accueillante pour la faune du jardin.

Ce qu’il ne faut pas faire, c’est le béton vert…

Pour une haie foisonnante de vie, bannissez les alignements d’arbustes monospécifiques, enten-dons par là des alignements monotones de la même espèce. Subissant les mêmes inconvénients que la monoculture, un unique insecte parasite pourrait vous obliger à arracher toute votre haie.

Évitez les espèces exotiques comme le thuya, les cyprès ou encore le laurier palme. Les deux pre-miers n’attirent aucun insecte indigène (mis à part le terrible bupreste du thuya) et le dernier figure sur une liste des espèces invasives publiée par le ministère du Développement durable. De plus, ces plantes de haie exotiques rendent le sol compléte-ment stérile (acidité et composés toxiques) et hostile à toute vie « sur terre » et sous terre.

«Pour certains jardiniers et écojardiniers le thuya est la plante à abattre pour plus de biodiversité au jardin...»

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Dossier

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La 2HVA : Haie à Haute Valeur Ajoutée.

La haie doit apporter de la valeur au jardin. Non pas seulement une valeur esthétique, mais égale-ment biofonctionnelle : les insectes hébergés dans la haie peuvent venir défendre les légumes du potager pendant l’été.

Elle doit être constituée d’espèces locales adap-tées au climat, au sol et à la faune indigène de votre région. Elles doivent apporter abri et nour-riture pour les insectes, les oiseaux et les petits mammifères (hérissons et écureuils notamment).

Parmi ces espèces citons le charme (au feuillage marcescent chouchou de certaines chrysopes), les plantes produisant des baies et fruits comme le noisetier, certains cornouillers, l’aubépine, l’églan-tier, le sureau noir, la viorne obier, le prunelier… Veillez lors de votre achat à privilégier les espèces sauvages (moins faciles à dénicher) par rapport aux espèces horticoles esthétiques mais présen-tant peu d’intérêts écologiques.

«Une haie vivante, c’est également un sol vivant qui sent bon l’humus de sous bois et habité de nombreux insectes»

Ne ramassez pas les feuilles, pour favoriser la création d’un humus de sous-bois propice à la vie du sol.

Une fois établie et adulte, ce qui prendra 8 à 10 ans la haie verra se développer une végétation secondaire comme du lierre ou de la bryone (photo ci-dessous). Laissez cette végétation se développer en la gardant sous contrôle si la haie est encore jeune. Cela ne lui apportera que plus de valeur écologique.

L’ourlet

Créez une zone tampon entre la haie et le jardin ou la pelouse en semant une bande de prairie fleurie ou en laissant une zone non tondue au pied de celle-ci. En été les insectes ont tendance à quitter la haie pour chercher la nourriture sur la végétation basse. Certains entomologistes appel-lent cette zone un ourlet.

Le chiffre

Des études ont établi le nombre d’insectes asso-cié à une espèce donnée : pour l’exemple, l’au-bépine possède environ 180 espèces d’insectes associées et l’if environ… 3. Et ne parlons pas du thuya.

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Chronique

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Des hôtels et abris à insectes inutiles ?

Dans les bons gestes à faire au jardin la majorité des spécialistes conseillent de

construire hôtels et divers abris pour les in-sectes. Ceux-ci sont sensés offrir le gite à cette faune très utile au jardin pendant la belle sai-son. Abeilles et guêpes solitaires, chrysopes, coccinelles bénéficient alors de tout ce qu’il faut pour passer l’hiver à l’abri des intempéries. Vendus très cher par les jardineries et souvent de mauvaise qualité ces abris sont le plus sou-vent inutiles.

Pour illustrer mon propos, voici une petite anec-dote: dans mon jardin étaient disposés sous l’avan-cée de la maison de petits carillons en bambou qui n’avait pour seul but de produire d’agréables sons sous l’effet du vent. A priori pas très accueillant pour les insectes en matière d’abri: cela bouge de trop et c’est un peu bruyant… Cependant à ma grande surprise chaque année en mai j’ai pu obser-ver la gymnastique de nombreuses abeilles soli-taires qui usaient des plus improbables acrobaties pour construire un nid dans les tiges en bambou.

Fort de cette observation j’ai ensuite fabriqué de petits fagots en bambou de même diamètre et longueur que les carillons en question. J’ai placé ceux-ci près de sources de nourriture (massifs de fleurs mellifères et nectarifères) et attendu que des abeilles viennent y loger. Et à ma grande décep-tion, ces abris 5 étoiles que j’avais pris tant de soins à fabriquer et à installer n’ont, sauf exception, jamais été occupés. Les abeilles ont continué à s’installer dans les carillons pourtant ballotés par le vent.

En réalité beaucoup de jardiniers s’en rendent compte les abris ou hôtels à insectes que l’on achète ou fabriquons nous même ne sont pas ou très peu occupés par les insectes. Il y a plusieurs raisons à cela: les habitudes des insectes sont mal connues des jardiniers (même les plus expérimen-tés), les abris construits le sont avec les mauvais

matériaux et en dépit du bon sens. La plupart d’entre nous ayant des jardins en périphérie de ville ou à la campagne, il se trouvera toujours à côté de chez vous un petit bosquet ou une forêt où les insectes préféreront aller s’abriter. Inutile alors d’in-vestir dans de coûteux et ruineux abris à insectes proposés par les jardineries. Autre exemple dans mon jardin, j’ai planté il y a quelques années des clématites tangutica grimpant sur une armature mé-tallique. Ces clématites se rabattent au printemps à vingt centimètres du sol et restent échevetrées tout l’hiver sur place. Lors de la taille, ce prin-temps, j’y ai trouvé dans ce fatras de tiges sèches des dizaines de coccinelles (pas des coccinelles asiatiques, mais celles à deux points bien de chez nous) qui avaient passé l’hiver là… 0 % d’investis-sement, 100 % biodiversité.

Par contre en pleine ville les abris et hôtels à insectes peuvent être très utiles en l’absence de végétation « naturelle ». En zone urbaine c’est également la crise du logement pour les insectes...

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La petite histoire

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La chenille, la petite tortue, l’araignée et la crème Chantilly

Preuve que la nature devient folle, je peux observer en ce mois d’octobre 2013 une

attaque massive de piérides du chou dans ma région. Dans mon jardin mes choux de Bruxelles en sont littéralement infestés et au moindre rayon de soleil, des papillons blancs virevoltent dans tous les sens. Normalement, à cette époque de l’année, la température dans la région devrait être de 13°C ou 14°C mais en cet après-midi du 8 octobre cela a frôlé les 20°C.

Je me résigne à ne pas traiter au Bacillus thurin-giensis (préparation à base d’une toxine issue d’une bactérie qui permet de lutter biologiquement contre les chenilles) en espérant qu’une bonne période de fraicheur tempère les ardeurs des che-nilles et aille renvoyer en hibernation ses maudits papillons blancs. A tel point que je sautille dans le jardin lorsqu’une araignée en prend un dans sa toile, le transformant dans la minute en momie Inca.

Bon, je dois dire que l’araignée en question avait réservé le même sort à une superbe et rare « petite tortue » (photo en haut à droite et ci-contre), et pro-voqué une grosse envie « d’arachnicide »: en clair, j’ai eu envie de la zigouiller… Bénies soient les araignées ! Enfin, quand je dis tortue, je parle d’un papillon, pas d’une vraie tortue. On est d’accord…

Dans les communes autour de chez moi, les agents du fleurissement ont eu la bonne idée de planter en masse des Brassicas oleracea ‘Crème Chantilly’, une nouveauté ornementale de la même famille que les choux. Et bien les piérides, elles aiment ça la crème chantilly parce que les pauvres Brassicas ressemblent plus à des cactus qu’à autre chose….

«Pour résumer l’article les araignées qui aiment manger les petites tortues, mangent également des papillons qui aiment bien la crème chantilly….»

Je ne vous conseille pas de commencer à lire l’ar-ticle par la fin, vous risqueriez de me prendre pour un jardinier ayant abusé de l’absinthe.

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