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& grandes écoles universités Dans tous les domaines Luxe, cuisine, musique, transport… Les MBA spécialisés investissent tous les secteurs. Ils complètent un parcours ou renforcent une compétence. PAGE 6 Une compétition féroce Si les MBA asiatiques se développent de façon exponentielle, surtout en Chine, les cursus américains restent une valeur sûre. PAGES 10-11 Le goût des MBA Selon le directeur délégué du MBA de HEC, Bernard Garrette, les entreprises françaises et européennes aiment ce diplôme lisible à l’international. PAGE 2 L a maîtrise en administration des affaires (MBA) ne connaît pas la crise et continue son insolente conquête de la planète. Sor- tie d’Harvard dès 1908, l’invention améri- caine à laquelle se sont rapidement convertiestou- tes les grandes universités du pays a attendu les années 1950 pour rayonner hors de son continent de naissance. Aujourd’hui, elle prend ses aises en Chine où elle fonctionne déjà comme un signe d’appartenanceau business-club mondial, et part, sûre d’elle-même, à la conquête des continents indien ou africain. La France a un moment résisté, estimant suffi- sante la formation initiale délivrée dans ses grandes écoles de management. Aujourd’hui, elle succombe peu à peu à cette tendance anglo- saxonne au retour en formation après une expé- rience. Et l’exception française se noie douce- ment dans le sillage d’un mouvement mondial entraînant chaque année entre 300 000 et 500 000 nouveaux venus. Drôle de diplôme que celui qui se cache derriè- re ces trois lettres ! Les étudiants y avalent en accéléré des séries d’« études de cas » qu’ils dis- cutent jusqu’au bout de la nuit dans la langue de Bill Gates, avec d’autres « hauts potentiels » venus de la planète entière. Avant de restituer le résultat à une promotion aux parcours profes- sionnels et aux ambitions très divers. Et là, on ne se demande pas si le cours en anglais va tuer la langue française ! Diabolique outil de la mondialisation ? A l’échelle collective, on est bien sur un modèle 100 % global. Ce qui n’empêche pas certaines for- mations – françaises notamment – de jouer à fond la carte du management responsable et de s’ouvrir largement à l’éthique. Si l’on se penche sur le bénéfice individuel, c’est un accélérateur de carrières, un outil de réorientation, ou le sésa- me pour intégrer des entreprises réputées très fermées. Le MBA s’impose comme une carte de visite, la carte de membre d’un club très fermé. Mais pour que cet investissement soit réelle- ment utile, encore faut-il choisir son program- me avec discernement et ne pas se tromper sur la formule. Le « full time » (formation à plein temps) ne ressemble pas au MBA Executive, qui lui-même diffère largement du « spécialisé ». L’appellation MBA n’ayant pas été déposée, le logo cache des réalités très différentes qu’il faut interroger avant de s’aventurer. Tout comme chaque postulant doit se demander s’il est bien l’heure pour lui de se lancer. Faut-il y aller direc- tement à la sortie de ses études, attendre quatre, cinq ou dix ans ? Faut-il jouer la carte nationale et profiter des fleurons de nos établissements français, foncer vers l’ébouriffante Asie ou s’en- detter jusqu’au cou pour un prestigieux MBA chez l’Oncle Sam ? Là encore, pas de place pour le hasard dans une formation qui mobilise énergie, temps et argent. C’est le projet de carrière, ce sont les ambitions et les capacités du candidat qui lui dic- teront son chemin. D’ailleurs, il n’est pas inutile de se faire aider à ce stade du choix, tant cette éta- pe conditionne la suite d’une vie professionnel- le et tant le maquis est touffu. Mais ne fait pas qui veut un bon MBA. On est choisi avant de choi- sir. C’est la loi du genre en affaires. p Maryline Baumard Ce diplôme est un accélérateur de carrière. Il s’impose comme une carte de visite, la carte de membre d’un club très fermé MBA, trois lettres très tendance Ce diplôme inventé aux Etats-Unis connaît un formidable engouement dans le monde et se décline à l’infini Le reportage photo qui illustre ces pages a été réalisé auprès des étudiants du MBA d’Audencia Nantes, les 16 et 17 mai, par Jean-Sébastien Evrard. JEAN-SÉBASTIEN EVRARD POUR « LE MONDE » Votre carrière prend de la hauteur PROGRAMMES EXECUTIVE Pour maîtriser les outils du management de haut niveau, diriger une organisation ou une business unit, décider des orientations stratégiques de votre entreprise, les programmes Executive de Toulouse Business School vous accompagnent dans votre évolution. • AEROSPACE MBA •EXECUTIVEMBA(tracks:consulting/Innovation/StrategicManagement) • ADVANCED MANAGEMENT PROGRAM /CPA Contact e-mail : [email protected] Cahier du « Monde » N˚ 21256 daté Jeudi 23 mai 2013 - Ne peut être vendu séparément

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&grandes écolesuniversités

Dans tous les domainesLuxe, cuisine,musique, transport…LesMBA spécialisés investissenttous les secteurs. Ils complètentunparcours ou renforcentune compétence.PAGE 6

Une compétition féroceSi lesMBAasiatiquesse développent de façonexponentielle, surtout enChine,les cursus américains restentune valeur sûre.PAGES 10- 1 1

Le goût desMBASelon le directeur déléguéduMBAdeHEC, BernardGarrette,les entreprises françaiseset européennes aiment cediplômelisible à l’international.PAGE 2

La maîtrise en administration des affaires(MBA) ne connaît pas la crise et continueson insolente conquête de la planète. Sor-tie d’Harvard dès 1908, l’invention améri-

caineàlaquellesesontrapidementconvertiestou-tes les grandes universités du pays a attendu lesannées1950pourrayonnerhorsdesoncontinentde naissance. Aujourd’hui, elle prend ses aises enChine où elle fonctionne déjà comme un signed’appartenanceaubusiness-clubmondial,etpart,sûre d’elle-même, à la conquête des continentsindienouafricain.

LaFranceaunmomentrésisté, estimantsuffi-sante la formation initiale délivrée dans sesgrandes écoles de management. Aujourd’hui,elle succombepeu àpeuà cette tendanceanglo-saxonneauretourenformationaprèsuneexpé-rience. Et l’exception française se noie douce-ment dans le sillage d’unmouvementmondialentraînant chaque année entre 300000et500000nouveauxvenus.

Drôledediplômequeceluiquisecachederriè-re ces trois lettres ! Les étudiants y avalent enaccéléré des séries d’«études de cas» qu’ils dis-cutent jusqu’auboutde lanuitdans la languedeBill Gates, avec d’autres «hauts potentiels»venusde laplanèteentière.Avantde restituer le

résultat à une promotion aux parcours profes-sionnels et aux ambitions très divers. Et là, onne se demande pas si le cours en anglais va tuerla langue française !

Diabolique outil de la mondialisation? Al’échelle collective, on est bien sur un modèle100%global.Cequin’empêchepascertainesfor-mations – françaises notamment – de jouer à

fond la carte dumanagement responsable et des’ouvrir largement à l’éthique. Si l’on se penchesur le bénéfice individuel, c’est un accélérateurde carrières,unoutil de réorientation,ou le sésa-me pour intégrer des entreprises réputées trèsfermées. Le MBA s’impose comme une carte devisite, la carte demembred’un club très fermé.

Mais pour que cet investissement soit réelle-

ment utile, encore faut-il choisir son program-me avec discernement et ne pas se tromper surla formule. Le « full time» (formation à pleintemps) ne ressemble pas auMBAExecutive, quilui-mêmediffère largement du «spécialisé».

L’appellationMBAn’ayantpasétédéposée, lelogo cachedes réalités très différentes qu’il fautinterroger avant de s’aventurer. Tout commechaque postulant doit se demander s’il est bienl’heurepour lui de se lancer. Faut-il y aller direc-tementà la sortiede sesétudes, attendrequatre,cinq ou dixans? Faut-il jouer la carte nationaleet profiter des fleurons de nos établissementsfrançais, foncer vers l’ébouriffanteAsie ou s’en-detter jusqu’au cou pour un prestigieux MBAchez l’Oncle Sam?

Là encore, pas de place pour le hasard dansune formation qui mobilise énergie, temps etargent. C’est le projet de carrière, ce sont lesambitionset lescapacitésducandidatqui luidic-teront son chemin.D’ailleurs, il n’est pas inutiledesefaireaideràcestadeduchoix, tantcetteéta-pe conditionne la suite d’une vie professionnel-le et tant le maquis est touffu. Mais ne fait pasquiveutunbonMBA.Onestchoisiavantdechoi-sir. C’est la loi du genre en affaires.p

MarylineBaumard

Cediplômeestunaccélérateur

decarrière. Ils’imposecommeunecartedevisite,

lacartedemembred’unclubtrèsfermé

MBA, troislettres trèstendance

CediplômeinventéauxEtats-Unisconnaîtunformidableengouementdanslemondeetsedéclineàl’infini

Le reportage photo quiillustre ces pages a été

réalisé auprès des étudiantsduMBAd’AudenciaNantes,

les 16 et 17mai, parJean-SébastienEvrard.

JEAN-SÉBASTIEN EVRARD POUR «LE MONDE»

Votre carrièreprend de la hauteur

PROGRAMMES EXECUTIVEPour maîtriser les outils du management de haut niveau, diriger une organisation ou unebusiness unit, décider des orientations stratégiques de votre entreprise, les programmesExecutive de Toulouse Business School vous accompagnent dans votre évolution.• AEROSPACE MBA•EXECUTIVEMBA(tracks :consulting/ Innovation/StrategicManagement)• ADVANCED MANAGEMENT PROGRAM / CPA

Contact e-mail : [email protected]

Cahier du «Monde »N˚ 21256 daté Jeudi 23mai2013 - Nepeut être vendu séparément

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s LesMBA

Les attentes des entrepriseschangentetbeaucoupd’éco-les remanient leurprogram-meMBA. A côté des impéra-tifs de croissance et de lea-dership, place désormais à

l’éthique et à la responsabilité sociale,estimeBernardGarrette,directeurdélé-gué duMBA deHEC et fin connaisseurde l’offre nationale et internationale.

LeMBApermet traditionnellementde faire un saut dans sa carrière. Est-ce encore le cas en période de crise?

Le MBA reste le seul diplôme demanagementvraiment lisibleà l’inter-national. C’est un standard mondial.Et cela se vérifie de façon croissante.Les multinationales ont tendance àrecruter de façon globale : elles sontdonc très sensibles à cette notion destandarduniversel. C’est pourquoi unMBAdélivré par une institution répu-tée est un parchemin très attractifpour les recruteurs – et donc en géné-ral efficace pour son titulaire. Maisl’accélération de carrière peut êtreplus oumoins forte.

Mais ces programmes, au coût élevé,sont-ils un bon investissement?

Il existe toujours une part de risque,bien sûr, mais les entreprises sont tou-jours aussi friandes de diplômés MBA.Pour ce qui nous concerne, 90%de nosdiplômés sont en poste dans les troismois qui suivent le diplôme. Certainsconnaissent des progressions de carriè-respectaculaires.Quantaux10%quires-tent sansposte, c’est leplus souventparchoix. Quelques-uns s’engagent dansl’humanitaire, ou décident de voyager,d’avoirunenfant…FaireunMBAestsou-ventunedémarche trèspersonnelle.

J’ajoutequele«retoursurinvestisse-ment» n’est pas toujours salarial : il y a

aussi l’intérêt du poste, la qualité de vieau travail, l’entreprise…

Dans quel cas et pour quel type deprofil unMBA sera-t-il plus particu-lièrementutile?

Pour simplifier, on peut distinguertrois types de candidats : ceux qui sen-tentqu’ilsontatteintunesortede«pla-fond de verre» ; ceux qui voient queleur entreprise décline et qu’il esttemps de changer ; et ceux qui réussis-sent bien, mais souhaitent changer defonction,de secteuroud’entreprise.Cesontdespersonnesqui veulent sedon-ner l’opportunitéd’explorerdenouvel-les voies. Par exemple, des militairesqui deviennent banquiers d’affaires,des enseignantsqui se tournentvers lemarketing…

Dans lamultitudedeMBAproposésenFranceetdans lemonde, surquels cri-tères les candidats font-ils leur choix?

Lestroisprincipauxsontleplacementà lasortieduprogramme(etdonc lapro-gression de carrière qu’il permet), la«marque» (autrement dit, la notoriété

de l’institution), et la durée du cursus. AHEC,nousavonsoptépouruneduréedeseizemois, qui est à nos yeux un atout-clé du programmedans sa version «fulltime» («plein temps»). Cela permet devivre pleinement une expérience d’ap-prentissageauseind’ungroupeinterna-tional et de bien préparer la suite de sacarrière,sanspourautantexigerunecou-pure trop longue–etdonc coûteuse.

VotreMBA figure généralementdansle Top 20 des classementsmondiaux.Ces palmarès sont-ils un bon indica-teur?

Je ne crois pas. Les classements sontentachés d’erreursmanifestes. De plus,ils sont extrêmement volatils. Certainsd’entre eux reposent essentiellementsur les salaires des diplômés. Réduire laqualité d’un MBA à cette seule donnéeest déjà contestable. Mais quand onregarde leschiffres, lesniveauxdesalai-re publiés frisent l’invraisemblance etleurprogressiond’uneannéesur l’autredépasse l’entendement. Au total, cesclassementssontfondéssurdescritèrestrèsdisparates et peu fiables.

Ona souvent décrié lesMBApourleur enseignementun peu stéréoty-pé, et parfois peu enphase avec la réa-lité des entreprises. Cette critique est-elle toujours d’actualité?

En général, les entreprises sont asso-ciéesà laconceptiondesMBAetàl’ensei-gnement. Et ce sont elles qui, in fine,recrutent les diplômés.Or, onneperçoitpasdedésintérêtde leurpartà l’égarddece typedediplômes, aucontraire.

Pour notre part, nous sommes très àl’écoutede leurs attentes.Nousvenonsd’ailleurs de remanier en profondeurnotre curriculum, sur la base d’uneenquête menée avec le cabinet Bainauprès des entreprises. Le maître mot,

pourelles, c’est la croissance: ellesveu-lentdesmanagerscapablesdedévelop-per de nouveaux business, notam-ment à l’international. Notre réponseconsiste à apporter à nos participantsles compétencesde base d’unmanagergénéraliste, et à les faire travailler enoutre sur laprise dedécision, l’influen-ce, le leadership…

Cesnotionssontregroupéesdansunespécialisation appelée «Leadership inglobal organisations» («être un leaderdans des organisations mondiales»).Une autre spécialisation est consacrée àl’entrepreneuriat. Les entreprises nousdemandent aussi de former nos partici-pants à l’éthique et à la responsabilitésociale. Nous avons donc créé un coursobligatoire sur ces questions. Autant defaçons pour nous de nous adapter auxbesoinsdumondedu travail.

L’accompagnementdes participants,le coaching et la réflexion sur la car-rière occupent-ils toujours une placeimportante dans lesMBA?

UnMBAsertaussiàseposerdesques-tions sur sa carrière et sonprojet de vie.

Cette dimension de coaching et d’ac-compagnement individualisé est trèsimportante. Nous l’incluons dans unensemble appelé «Career Manage-ment Center» (« support carrière») :cela recouvre à la fois la connaissancede soi, notamment grâce à un bilan decompétences, celle dumarché de l’em-ploi, et l’adéquationentre cemarché etle profil de l’étudiant. Pour les partici-pants, plus d’un quart de leur tempsest consacréà ces questions. LemarchédesMBAsembletoujoursporteur,mal-gré la crise.

Cet engouement bénéficie-t-il à l’en-semble des institutions?

Toutes les écolesne sontpas logées àla même enseigne. Celles qui possè-dent unemarque visible au planmon-dial voient le nombre de leurs candi-dats augmenter. C’est le cas pour unedizaine de business schools en Europe,parmi lesquelles figure bien sûr HEC.Ces écoles ne connaissent pas vrai-ment de difficultés.

L’écarttendàsecreuserentre lestêtesde listeet les institutionsplus«petites»,

ParmilesnombreuxMBA,comments’yretrouver?

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Toutes nos formations sont accessibles au titre de la formation continue

DR

«Le retour surinvestissementpeutaussiêtreautrequesalarial»e n t r e t i e n PourBernardGarrette,directeurdéléguéduMBAd’HEC,

cediplômedemanagementestunstandardmondialtrèsattractifpourlesrecruteursdesmultinationales

Lesaccréditationset les classe-ments sont un indicateur dequalité Premièreprécaution, s’as-surerque le cursus convoitéestreconnupar l’AMBA (AssociationdesMBA). Les accréditations desinstitutions internationales,comme l’AACSB (Association toAdvance Collegiate Schools ofBusiness) ou l’EFMD (Fondationeuropéennepour le développe-ment dumanagement), aident àjauger la qualité d’une forma-tion. Les classements établis parle Financial Times, The Economistou Forbes sont aussi de bons baro-mètres, tant on achète, en plusd’un enseignement de hautniveau, unemarque et un réseau.Enfin, unMBA se caractérise parsa dimension internationale.

«Full-time», «part-time» ou«executive » Pour les puristes,seul compte leMBA «full-time».Comme son nom l’indique, il exi-ge de ses étudiants un investisse-ment à plein temps (un an, dix-huitmois, ou deux ans, pour lesAnglo-Saxons). DesMBA «parttime» n’empêchent pas de conti-nuer à travailler. Il ne faut pasles confondre avec l’«executiveMBA» (ouEMBA), lui aussi en«part time»,mais qui s’adresseà une population qui a en géné-ral de cinq à dix ans d’expérien-ce. Leurs programmes sont pluscourts que les autres etmoinsgénéralistes. Leur but est de per-mettre aux cadres d’actualiser

leurs connaissancesdesoutils demanagement.

Faut-il opter pour unMBA «enligne»? La formule, moins oné-reuse, vientdeGrande-Bretagneetconnaîtunsuccès croissant. Lesétudiantss’organisentcommeilslesouhaitent,mais cesMBAneper-mettentpasdese créerunréseau.

Et les MBA spécialisés? La for-mulepermetd’êtreà lapointedanssonsecteur.Certainesécolesrebaptisent leursmastèresenMBApourredorer leurblason.Dis-penséesenalternance, voireen«executive», ces formationsaccueillentdespromotionsplusrestreinteset souventplusâgées.p

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2 0123Jeudi 23 mai 2013

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pour lesquelles lemarchédevient trèsdifficile. Les programmes MBA quiaccueillentdeseffectifs réduitsontdumal à faire le plein. Les candidatsrecherchent de plus en plus, à traversle MBA, une carte de visite utilisabledans lemondeentier.p

Proposrecueillis parJean-ClaudeLewandowski

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Est-ce bien le moment, en plei-ne crise économique, dedébourser quelque dizainesdemilliers d’euros? La répon-

se peut être positive, car en périodede basses eaux, un jeune cadre peutêtre tenté de «muscler» son profil,pour se présenter mieux armédevant les recruteurs. «Beaucoupcherchent à compléter leurs compé-tences et à les valider au moyen d’undiplôme, observe Pierre-YvesLagroue, directeur des MBA deParis-I. Le MBA répond bien à cebesoin.» Quant aux employeurs, ilest souvent judicieux pour eux d’en-voyer un collaborateur se formerquand l’activité tourne au ralenti.

Loin de s’effondrer, le marché desMBA fait donc de la résistance. Il semaintientdans l’hémisphèreNordetcontinuemêmede croître, à l’échellede la planète. D’après les experts, onpeut estimer entre 300000 et500000par an le nombre de diplô-més MBA, toutes formules confon-dues. Il existe désormais desmilliersde programmes MBA, de tous types.Et comme les candidats hésitent àquitter leur emploi, lesMBA à tempspartiel connaissentunvraidécollage.

Partout dans lemonde, c’est la for-mule qui progresse le plus. En Euro-pe, il s’agit le plus souvent de pro-grammes«executive»,destinésàdescadres dotés d’une solide expérience

et qui visent un poste de direction.Principale raison de ce succès : lesMBA «part time» permettent depoursuivre son activité. Ils sont doncmoins pénalisants sur le plan finan-cier,etmoinsrisquésprofessionnelle-ment. Aussi, ils intéressent les entre-prises qui peuvent confier à leurscadresunprojet à peaufiner au coursdu cursus. Autre phénomène nota-ble, l’essor des MBA «à distance».«C’est une formule qui gagne du ter-rain aux Etats-Unis etmême en Euro-pe, affirme Tawfik Jelassi, doyen del’executiveMBA de l’école des Ponts-ParisTech.

Lechoixestdeplusenplusvasteetcesprogrammessontmoinsonéreuxque lesprogrammes traditionnels en«présentiel» – l’ENPC y réfléchit…Audencia Nantes, qui offre depuislongtempsunMBAde ce typemontéaveccinq institutionseuropéennes,avu le nombre de participants nette-ment augmenter ces dernièresannées. «Ce programmeest en phaseavec les attentes de nombreux jeunescadrestrèsconnectésetdeplusenplusmobiles»,estimeJeanCharroin,direc-teurde cette école.

Terred’origineduMBA, l’Amériquedu Nord est à la peine. «On y observeun tassement, que ce soit pour les pro-grammes“fulltime”oules“executive”,indique Tawfik Jelassi. En cause, l’ato-niedel’économie,lesdifficultésfinan-

cières des diplômés et les réticencesdes banques à leur accorderdes prêts.«Même dans les institutions les plusprestigieuses, les cursus “full time”voient chuter le nombre de leurs ins-crits, confirme Pierre-Yves Lagroue. Ilest difficile, actuellement, de lâcher unemploi pour aller se former, de finan-cersaformation,deretrouverunposteensuite…»Or,c’est surcesegmentquelaconcurrenceestféroce.Notammentparcequ’il s’agitd’unvecteurd’imagepour les institutions.

A l’inverse, la croissance reste trèsforteenAsie, etsurtoutenChine,par-ticulièrement pour les MBA à tempspartiel. Même tendance, de façongénérale, pour l’ensemble des BRICS(Brésil, Russie, Inde, Chine, Afriquedu Sud). Même en Europe, la situa-tion diffère suivant les pays. «AuRoyaume-Uni, les MBA accueillentcourammentune soixantaine de par-ticipants, constate Jean Charroin.Alors qu’en France beaucoup de pro-grammes se contentent de promo-tions réduites. » Nombre d’expertstablentdésormais sur une consolida-tion qui favoriserait les MBA les pluscotés, au détriment des programmeslesmoins «visibles».

Dans ce contexte, les institutionspeaufinent leurs arguments. «Nousessayons de négocier des conditionsde prêt avantageuses auprès des ban-ques ou d’offrir des bourses attracti-

ves», indique Frédéric Fréry, direc-teur scientifique du MBA «executi-ve» de l’ESCP Europe. L’école peutjouerdeses cinq campuseuropéens,en répartissant ses inscrits. Ellevient de remanier son cursus, pourpermettre à des participants noneuropéens de suivre son program-me, moyennant un nombre res-treint de séjours sur le Vieux Conti-nent. De quoi, espère-t-elle, lui atti-rer une nouvelle clientèle.

Audencia Nantes, de son côté, jouela différence. «Il nous est difficile derivaliser avec les grands MBA sur lemanagement. En revanche, nousavons une carte à jouer sur des sujetscommelaresponsabilitésocialedel’en-treprise ou le développement durable,qui sont un peu notre image de mar-que, explique Jean Charroin. C’estpourquoi nous avons choisi de placernotre unMBA sous le signe du “mana-gement responsable”. Et les candidatsapprécient : d’emblée, nous avonsrehaussé notre prévision d’effectifs.»Preuveque lademandeétait là!p

J.-C. L.

Nombred’expertstablentsuruneconsolidation,quifavoriserait lesMBA

lespluscotés

Unmarchéprestigieuxqui restedynamique

Lademandemondialesemaintientàunrythmesoutenu,notammentgrâceàl’Asie.Maiscesontsurtoutlesprogrammesàtempspartielquiprogressent

30123Jeudi 23 mai 2013

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s LesMBA

Ce sont les deux poidslourdsetlespluscotésdesMBA à plein temps del’Hexagone.Lespluspri-sés des recruteurs, lesmieux classés par la

presse anglo-saxonne. Ceux quiaccueillent, aussi, lesplusgroscontin-gentsdeparticipants.Avecunbonmil-lier d’inscrits pour l’Insead (Instituteuropéen d’administration des affai-res)–encomptantsoncampusdeSin-gapour – et un peu plus de 200pourHEC,cesconcurrentsdirectssontradi-calementdifférents.

MêmenéeàFontainebleau,l’Inseada gardéune culture fortement teintéed’américanisme, jusque dans lerecours systématique aux études decas qu’affectionne Harvard, quandHEC, fille de la chambrede commerceetd’industriedeParis,affichesoniden-tité française – même si l’ouvertureinternationale y est très fortementmarquée. Côté classements, enfin,avantage à l’Insead (au 6e rang mon-dial, cette année, selon le FinancialTimes, contre une 21e place pour leMBA d’HEC). Points forts et faibles deces cursus prestigieux par deux jeu-nesalumni.

Alexandra Turculet (HEC MBA2012) «Je cherchais unMBA très inter-national, avec une grande diversité deprofils, mais je ne voulais pas pourautant me retrouver dans une “usi-ne”».VenuedeRoumanieoùelleétaitchef de projet dans un groupe alle-mand, Alexandra Turculet hésiteentredesprogrammesdeduréevaria-ble. Les seize mois du MBA d’HECemportent sa décision: «Deux ans[pour le MBA de l’Insead], je trouvaisque c’étaitune coupure trop longue.»

En septembre2010, à 27ans, elleentame sa formation. D’emblée, elleest impressionnée par l’enseigne-ment à Jouy-en-Josas (Yvelines).«Nous avions des profs remarquables– beaucoup comptent parmi lesmeilleursdansleurdiscipline.Enoutre,laplupartavaientuneexpériencedansla “vraie vie”, en tant que consultants,créateurs, ou dans des banques, ce quiapportait beaucoup de valeur ajou-tée.» Alexandra garde un souvenirfortdesoncoursdefinanced’entrepri-se, donné par un professeurqui occu-paitunposteimportantdansuneban-qued’investissement.

Autreélémentappréciable,lesgrou-pesdetravail,de4ou5participants,etqui changent tous les quatre mois.«L’occasionde travailler avec des gensvenus d’Asie, d’Amérique latine… Tousavaient des parcours et des points devuetrèsdivers,cequidonnait lieuàdeséchangesrichesetpassionnants.»L’ap-prentissagerepose surunmélangede

cours théoriques, d’interventions deprofesseurs invités ou de praticiens,de lectures, d’études de cas (souventsurdesproblématiquesréellesd’entre-prises)… «De quoi passer très vite à lamise en pratique», note Alexandra.Sansoublier les discussionsentreétu-diants: chacun apporte son vécu etpartagesonexpérience.«Pourmoiquivenais d’un système très traditionnel,c’était surprenant. Quant aux ensei-gnants, la plupart sont jeunes, sympasetaccessibles.»

Tous les vendredis, les participantsbénéficient d’un accompagnementpersonnalisépour réfléchir à leur car-rière et peaufiner leur projet. Aumenu: ateliers, notamment sur le CV,rencontresavecdes consultants,bilande compétences, coaching… Alexan-dravisaitunpostedansungrandcabi-net de conseil en stratégie. C’est cequ’elle a obtenu à la sortie. Le bilan?Beaucoup de travail, certes, peu detemps libre, mais une expérienceintense… Alexandra a le sentimentd’avoir énormément progressé, dans

sa carrière commesur le plan person-nel.«CeMBAaétéunegrandepérioded’ouverture à d’autres cultures. J’y airencontré des gens de tous horizons,qui avaient lesmêmes ambitions et lamêmeenviequemoid’apprendre…J’aimaintenantdesamissurtouslesconti-nents, que je peux appeler à n’importequel moment. Ce MBA a changé mavisiondumonde.»Unseul regret:quelecampusde Jouy-en-JosasnesoitpasimplantéaucœurdeParis.

AndréTerrail (Insead2011)Titulai-re d’un bachelor de Babson College,aux Etats-Unis, André Terrail a tou-jourseu l’idéedecomplétersonbaga-geavecunMBA.Pourlui,pasd’hésita-tion: «C’était l’Insead ou rien», dit-il.L’ouverture sur l’Asie avec le campusde Singapour, la durée du cursus,autant d’éléments qui le confortentdans ce choix. En janvier 2011, à29ans, il rejoint donc le campus deFontainebleau.

Premier choc, la dimension inter-nationale, omniprésente. D’entrée, il

se retrouve au sein d’un groupe decinq participants, avec un Brésilien,unIndien,uneTaïwanaiseetunTurc.Tous avec des parcours très réussis.«On rencontre des gens de toutesnationalités, qui parlent trois ou qua-tre langues… C’est un concentré dumonde entier. Et chacun a quelquechosedepassionnantàraconter.A l’In-sead, on se fait des amis pour la vie.»Le réseau, particulièrement étoffé etréactif, est d’ailleurs un des pointsforts duprogramme.

Côté enseignement, le niveau esttrès élevé. «Cela nous bouscule vrai-ment. Les premiers jours, on ressentcomme un énorme coup de pied auxfesses.» Certains cours sont «un vraibonheur », avec des professeurs«éblouissants».

Andréapu,enoutre,avec l’aidedesenseignants, plancher pendant deuxmois sur un projet consacré à sonentreprise familiale, le restaurant LaTour d’argent, à Paris. «Beaucoup deprofsdel’Inseadontunprofilentrepre-neurial», souligne-t-il. Quant à lapédagogie, elle repose sur les étudesde cas, très nombreuses, notam-ment en finance. Il n’est pas rarequ’unparticipantinterviennedanslecours, et fassebénéficier le groupedesonexpérience.

Lapremièremoitiéduprogrammeest très dense, avec une majorité decours imposésdans les disciplines debase. «Au début, on bosse vraimentdur,mêmeleweek-end,onsecoucheà2heures dumatin…»Compte tenudelaforteorientation«finance»ducur-sus, les participants venus de ce sec-teur peinent un peumoins. Au boutde quelques mois, il est possible dechangerde campus.André enaprofi-té pour partir pour Singapour. «L’oc-casion d’aller à Hongkong, en Malai-sie, en Chine…» La chance aussi demultiplier les rencontres et les sor-ties. «L’Insead a une capacité d’orga-nisation extraordinaire : on peutlouer une île pour un week-end, allerfaire dumotocross auCambodge…»

Pas d’inquiétude concernant lesdébouchés : le service carrières, quiorganisedenombreuxséminairesetdes ateliers, invite régulièrementdes entreprises sur le campus–notamment des banques, des cabi-nets d’audit ou de conseil… En règlegénérale, les diplômés de l’Insead«n’ont aucunmal à décrocherunbonjob». Aujourd’hui à la tête de La Tourd’argent, André reste bien sûr encontact étroit avec la business schoolet son réseau.p

J.-C. L.

L’opportunitédesMBArégionaux

HECet Insead:deuxsuccès, deuxstylesVuspardesanciensélèves, lespointsfortset les limitesdespremiersdelaclassefrançais,quisontaussidesconcurrents

LOINDESCLASSEMENTSdu Finan-cialTimes,MBWay(groupeEduservi-ces) adéveloppéuneoffre spécifi-que: lesMBArégionaux. Implantéesur sept campusenFrance, l’écoleproposedesMBAenmarketing, res-sourceshumaines,banqueet com-merce international.Le cursusest calquésurunepoursui-ted’étudesenmaster1 et enmas-ter2, avecunepossibilitéde réaliserladernièreannéeenalternance.Silesélèvespeuventpartir surdescam-puspartenairesenChine, auMexi-queouauxEtats-Unis, ilspeuventpoursuivre leur formationdans leurville.Unargumentséduisantpourceuxquin’ontpas lesmoyensdepar-tir, ouquinesouhaitentpasmulti-plier lesdéplacementsà l’étranger.«Avecmonentrepriseetmafamille

àAnnecy (Haute-Savoie), celam’ar-rangeaitdenepasavoirà fairededéplacements,raconteElaBojarun,dirigeantedugroupeSI2AàAnnecy.Beaucoupd’intervenantsétaientdeschefsd’entrepriseétrangers, quiapportentunevision internationale.Jenepensepasque le choixd’unMBAd’unegrandeécole, plus coûteux,aurait fait ladifférencepourdévelop-permesaffairesdans la région.»«C’étaitpourmoi l’opportunitédesuivreundiplômequalifiantàMont-pellieroù j’avaisdéjàunbonréseauque je souhaitaismaintenir»,affir-mede soncôtéBenjaminVanlierde,unchefd’entreprisede23ans, diplô-médeMBWayMontpellier.Troisnouveauxcampusouvrentà la ren-trée, àNantes,NiceetParis.p

CoralieDonas

4 0123Jeudi 23 mai 2013

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LesMBA u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s

Partir pourmieux revenir, uneformuleclassiquequ’aexpéri-mentéeAdrienPélissié, 27ansaujourd’hui, qui, après son

école de commerce à Bordeaux, ad’abord trouvé un emploi au sein dusite Web d’une chaîne de télé privée.Lorsque, lassé de l’ambiance «grandgroupe», il décidede retourner sur lesterresfamiliales,comprenant120hec-tares de vignes dans le Bordelais, ilopte pour un MBA spécialisé dans ledomaineduvinpouropérerunevéri-tablereconversion.«Nouscommercia-lisions déjà notre vin en France et jepouvais apporter une valeur ajoutéeendeveloppantl’export.J’aitoutdesui-te vu dans le MBAWine and Spirits deKedge [école de commerce née de lafusion d’EuromedmanagementMar-seille et de l’Ecole demanagement deBordeaux, BEM], un excellent moyende bâtir un réseau à l’international»,explique le jeunehomme.

CeMBA consacré au vin appartientà une famille de programmes ancrésdans l’économied’unterritoire. Il y enad’autressur ce créneau.D’AerospaceMBAà l’ESCToulouse (Ecole supérieu-re de commerce), au MBA maritimed’Euromed-KedgeàMarseille, en pas-santpar leMBAmaritimetransportetlogistique de l’EM Normandie (écolede management), ces cursus spéciali-sés se développent. «C’est l’effet terred’origine,lechocolatenSuisse,lavoitu-re au Japon, le vin àBordeaux», relèveavec amusement Hervé Remaud,directeur académique du Wine andSpirits MBA. Pourtant, son MBA

s’adresse à un public international, etcomportedesvoyagesd’étudedurantlesquels les participants rencontrentdes équipes de recherche spécialisées.Au-delàdulienfortdecertainesdecesformations avec un territoire et deleur ancrage géographique, se sontdéveloppés aussi toute une série deMBA spécialisés dans des secteurs endéveloppement.C’estvraidansl’hôtel-lerie, le luxe, lemanagementdusport,la santé, l’innovation…

«LeMBA spécialisé est une offre quis’adresse à un nouveau public et neremplace pas le MBA généraliste, esti-me Jeanine Picard, directrice des pro-grammesMBAhôtellerie-tourismeetluxede l’Ecolesupérieuredesscienceséconomiques et commerciales– l’Es-sec, à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise). Lesétudiants nous rejoignent pour facili-terleurinsertiondanslavieprofession-nelle. » «Avant 2008, 70% des étu-diants du cursus hôtellerie étaient pla-cés avant leur diplôme, maintenantc’est plutôt 30ou 40%, mais ils trou-vent tous un poste», assure pour sapart Cyril Lanrezac, directeurdes rela-tionsentreprisesetduservicecarrièreduMBAhôtelleriede l’Essec.

Le MBA spécialisé viendrait donccompléter un parcours ou renforcerune aptitude existante pour convain-cre les employeurs. «Nous nous assi-gnons deux missions : garantir unniveau de compétence et assurer l’ob-tention d’un contrat de travail pournos étudiants. Nous limitons nos pro-motions à une dizaine de personnespournepasmettre tropde spécialistes

sur lemarché»,préciseYvesGirouard,directeur des études duMBA spéciali-sé International Human Resourcesand Compensation&benefits mana-gementdesArts etmétiersParis Tech.«Pour moi, le critère numéro un dechoix d’un MBA spécialisé doit portersur le supportque luiapporte lesentre-prises», appuieMichel Gutsatz, direc-teurdesMBAàEuromed-Kedge.

L’insertion professionnelle, c’estbien ce que visait Sarah Petit en rejoi-gnant leMBAmanagement etmarke-tingduluxedel’ESG(Ecolesupérieurede gestion et management de Paris),

aprèsunmaster1enmarketingetcom-municationet une licencede scienceséconomiques. «Le diplôme MBA estreconnudansle secteurduluxeetmondouble parcours, généraliste puis trèsspécialisé, a convaincu mes recru-teurs.»Elleatrouvéelle-mêmesonsta-ge chezKenzo, et lamaison l’a ensuiteembauchéeenCDDpuis enCDI, com-mechefdeproduit licence.

L’ESGafaitduMBAsectorielsaspé-cialité, jusqu’à en proposer25. Parmiles derniers, on trouve unMBA cuisi-ne et entrepreneuriat, ou unMBA enproduction musicale. Le cataloguecomprend aussi desMBA en produc-tion audiovisuelle, ebusiness, com-merce international… « Le formatd’enseignementdiffèredel’offrehabi-tuelle : les coursnesontpassystémati-quementassurésenanglais,des voya-ges d’étude sont justeproposés.» «Lesdéplacements font gonfler les coûts»,plaide ainsi le directeur desMBAESGAlain Kruger. Or, nous voulons quel’offre reste accessible. L’appellationMBA nous permet d’éviter la confu-sion avec les masters, car ils ne déli-vrent pas le grade, et le diplôme estplusparlantà l’international.»

L’école effectue des démarchespour obtenir des titres de niveau1auprèsduRépertoirenationaldescer-tifications professionnelles. Les cur-sus spécialisés, souvent suivis par dejeunes candidats contrairement auxMBA executive, peuvent se confon-dre avec l’offre de mastères spéciali-sés développée aussi par les écoles etaccréditéeparlaConférencedesgran-

des écoles, la CGE. Le grand atout duMBA est sa reconnaissance, un avan-tage qui n’échappe pas aux candi-dats. «Le diplôme a une renomméetrès largeetdonneuneouvertureavecdes séminaires à Singapour et à NewYork que je recherchais, car après unpremier poste chez Ernst and Young,j’avais évolué dans un environne-ment franco-français», raconte Alai-neHourez,diplôméeen2012duMBAInternational human resources andcompensation &benefits manage-ment. Aujourd’hui manager Total

Rewards and Benefits chez Deloitte,elle ne se refuse pas à imaginer unemobilité internationale.

L’appellation MBA pour un grandnombrede formations spécialisées segénéralise.«Pour créerunMBA, il fautunmarché et de la matière, le secteurvisédoit rassemblerdes spécificitésquipourront être étudiées», estimeHervéRemaud. Attention toutefois à ne passe tromper dans le choix de sa forma-tion, prévient Yves Girouard : «UnMBAspécialisédéveloppel’employabi-lité pour des postes de haut niveau,mais pour des postes intermédiaires,des recruteurs peuvent préférer unebonne licenceouunmaster1.»p

C. Do.

ESSEC.EDU/GLOBALMBA

*Laréponseest

envous–©

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senior dans une entreprise de pointe d’offres énergétiques globales.

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EnAsie63%des inscrits enMBAontmoinsde quatre ansd’expérience, 26%enont entrequatre et neuf ans, et 11% enontplusde dix ans.

«PourcréerunMBA,ilfautunmarchéetdelamatière»

Hervé Remauddirecteur académique duWine and SpiritsMBA

de Kedge (Bordeaux)

Luxe, aéronautique,musique… ils sontpartout!L’appellationMBAfaitvendre.Descursusspécialisésendesdomainestrèsdiverssemultiplientsoussonnom

50123Jeudi 23 mai 2013

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s LesMBA

L’embarrasdes choixSixdiplômésexpliquentcommentilsontréussiàchoisirparmiuneoffrecertesriche,maiscomplexeàdécrypter

Le choix d’un MBA estl’aboutissementd’unpro-jetpersonnel.Et, pours’as-surer de ne pas être déçu,riende tel quede savoir ceque l’on peut attendre de

cette formation.

AffinerunprojetMarionDuvergéatoujours penséMBA. «J’ai étudié auxEtats-Unis,auRoyaume-Uni,dansdeslycées internationaux en France…»Après trois ans d’expérience sur lemarchédu travail, elle concrétise sonprojet. Puisqu’elle possède déjà unBachelorofScienceinBusinessAdmi-nistration, décroché aux Etats-Unis,elle se tourne vers un MBA françaispour «équilibrer» son CVet choisit leGlobalMBAde l’Edhec.

A 28ans, elle fait donc un break,financé grâce à un prêt étudiant. Uneannée«intense»,auseind’unepromo-tion réunissant 25nationalités. «Celaa changé ma vision des choses. J’aigagné en confiance et je suis capablede repérer des opportunités quim’auraient échappé auparavant»,estime-t-elle. Après six mois de stageen«businessintelligence»àSanFran-cisco, son ex-employeur lui proposeunnouveauposte.Ellerejointainsi,entantquedirectricegénérale,unefilialede l’International Institute for Lear-ning (IIL), un organisme de conseil etdeformation,àDubaï,oùelleretrouvesix anciensde l’Edhec, l’Ecoledeshau-

tesétudescommerciales. Sonconseil:allerauboutdesonprojet.

Créer sa boîte Lorsqu’il envisage decompléter son parcours, David Lar-chercontactel’AerospaceMBAdeTou-louseBusinessSchool.Diplôméd’uneécole en aéronautique, et ingénieurchezAirbus depuis cinq ans, il entendpoursuivre sa route. En 2009, dans lecadre d’un congé formation et avecl’aided’unfinancementde larégion, ils’engage «à 200%». «En quatremois,ondoitassimilerl’équivalentd’uneéco-lede commerce!»

Son investissement s’avère payant,puisqu’il décroche à son retour uneplace dans la cellule innovationd’Air-bus.«Jepenseque leMBAaétéune clé.Parmi les dix personnes de l’équipe,nous étions deux diplômés de ce pro-gramme.» Il estime avoir «gagné encompétences autant qu’en confian-ce».Desatoutsqu’il apumettreàpro-fitenlançant,en2013, sapropreentre-prise,Coovia,qui«développedesappli-cationsde covoiturageen tempsréel».

Acquérir une double compétenceCéline Teyssier considérait le MBAcomme unmoyen de «rebooster» sacarrière, aprèsdouzeannéesdans l’in-dustrie. La situation géographique, larenommée de l’établissement et lecôtéhumain sont les trois critèresquiont convaincu cette ingénieure d’op-ter pour leMBAChange&Innovation

de l’IAE d’Aix-en-Provence.Un cursusqu’ellea suivià tempsplein, en2011 eten2012, aprèsavoirnégociéundépartdesonentreprise,assortid’unepartici-pation au financement de sa forma-tion. «Les 17personnes de la promovenaient de professions différentes, etdu monde entier. La richesse du MBAn’est pas seulement liée aux cours,maisaussiauxéchangesentrelesparti-cipants, constate-t-elle. A la fin d’unMBA, on sait bienmieux qui l’on est etcommentnaviguerdans lemilieupro-fessionnel.»

Unmois après le diplôme, la jeunefemmedécroche,à40ans,unpostedecoordinatricedeprojetschezNeopost,dans le secteur de la logistique. A l’in-terface entre l’univers technique etcelui du business, elle utilise aujour-d’huiaussibiensescompétencesd’in-génieureque lesacquisduMBA.

Elargir son périmètre Dac Diep amené une vraie étude demarché. Durythmedescoursauprofildesinterve-nants, en passant par le coût de cha-que cursus ou les temps de trajet, cediplômé de l’ISG Paris, devenu déve-loppeurbusinesscolisàLaPoste,apas-sé en revue une série de programmesbasésenrégionparisienne.«Je recher-chaisunMBAquibousculemeshabitu-des et me permette de prendre de lahauteur.» En évoluantvers la gestion,après une dizaine d’années dans desfonctions commerciales, il ressentait

également le besoin d’être mieuxarmé dans les ressources humainesou les systèmes d’information. Ayantdéjà étudié en école de commerce, ils’intéresse «au regard totalement dif-férent»portépardesuniversitairesdel’ExecutiveMBAdeDauphine.

De 2007 à 2009, il suit donc ce cur-susde675heures,répartieslesvendre-dis, samedis et dimanches, et ne taritpas d’éloges : «La formation est exi-geante, le travail personnalisé, et leséjour au Canada passionnant.» A37ans, il a réintégré son poste «avec

un périmètre plus large». Par ailleurs,entantqu’autoentrepreneur,il consa-cre le tempsqu’ilpassaitàDauphineàduconseil encréationd’activité.

Tout faire à la fois « Je ne pouvaispas me permettre d’arrêter de tra-vailler»,expliqueFrédéricDyrla, ingé-nieur dans une entreprise aéronauti-que. Pourtant, «auboutde dixannéesdans des bureaux d’études», il voulait«muscler» son CV et passer « côtéclients».En2009,ilpartdoncenquêted’unMBAassezflexiblepourconcilier

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LesMBA u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s

étudesetemploi, sachantqu’ilnesou-haitait pas nonplus «tomber dans lestravers d’un MBA franco-français».C’est l’Euro*MBA porté par Audencia(etcinqétablissementsàtraversl’Euro-pe)queFrédérictrouvelemieuxadap-téà ce cahierdes chargesexigeant.

Après un séminaire d’introductionde trois jours, la plupart des cours sedéroulentene-learning.Difficileencecasdecréerunecohésionentreles ins-crits? Au contraire, estime-t-il. «On seretrouve tous les quatremois pour dessemaines de présence obligatoire, sept

entout. Il yaaussidesdevoirscollectifsà rendre et, en fonction des fuseauxhoraires, on se donne rendez-vous surSkype pour les préparer», précise-t-il,soulignant aussi que « les séminairessonttrèsinteractifs»etque«lesprofes-seursrestentdisponiblespartéléphoneet sur Internet».

Diplômé début 2012, il bénéficied’unepromotiondanssonentreprise,mais il estime qu’elle n’est pas forcé-ment liée au MBA. Lorsque la forma-tion n’a pas été de l’initiative de l’en-treprise, il juge qu’elle est difficile àvaloriser rapidement : «On sort duschémadegestionde carrière établi.»Mais, par ailleurs, depuis le MBA, ilnote que l’envie d’entreprendre luitrotte dans la tête, comme cela arriveà beaucoupd’anciens.

Aider à sa reconversion « Je suisentrée dans la banque par l’ingénierieinformatique. Puis j’ai évolué vers desfonctions plus transverses et mana-gériales», résume Karine Roubach.Pour entériner cette reconversion, lajeunediplôméedeTélécomParisdéci-de,auboutdesixans,deselancerdansunMBAetoptealorspourl’Internatio-nalMBAdel’IAEdeParis(Institutd’ad-ministrationdes entreprises), que desanciens lui avaient recommandé. «Lefait que ce soit une structure à taillehumaine, avec des classes de seize àvingtpersonnes,m’aplu.Cela supposeun suivi personnalisé et une certaineréactivité», juge-t-elle.

Des points d’autant plus apprécia-bles qu’elle entame cette formationalorsqu’ellechangedeposteàlaSocié-té générale. «C’est une période char-gée, où l’on met sa vie personnelle auralenti», reconnaît Karine, qui estimeles bénéficesnets«en termesdemoti-vation et d’assurance». «C’est un peucommesi l’onavaitpuexercerdixmis-sionsdifférentesenunanetdemi!»p

AurélieDjavadi

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Prochaine rentrée septembre 2013

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Classement Financial Times 2012

HEC Paris2ème Mondiale pour l’Executive Education en 2012

Petit-déjeuner d’informationle 28 mai 2013

IMAGINEZQUEVOUSÊTESà la têtedeRenova,unePMEportugaisebieninstalléesur lemarché localdupapier toilette. Lesperspectivesnesontpasbrillantes: vos concurrentssontdesmultinationales, lemarchén’estpas spécialementencroissanceet la grandedistributionvousmal-traite.Après réflexion, cinqoptionss’offrentàvous:poursuivre laguerredesprix,produireenmarqueblan-che, innover technologiquement,sor-tirunpapier toilettenoir enéditionlimitéeou,au contraire, àdestina-tiondugrandpublic. Des situationscommecelle-ci, un étudiant deMBAvadevoir en étudier près de 200enun an, à raisonde deux à quatre cha-que jour. C’est ce que l’on appelledes «études de cas» : ces exercicesfondés sur des situations réelles demanagement sont au cœurde lapédagogie. En lesmultipliant, l’étu-diant acquiert une culture pratique.Commeun juriste se réfère à la juris-prudence, lemanagerpourra s’inspi-rer de ce que d’autres ont réalisédans le passé pour faire face à unesituationdonnée. «C’est unemétho-de très efficace. Souvent,mes étu-diants oublient au bout de quelquetemps l’aspect théorique. En revan-che, ils se souviennent très bien dessituations concrètes abordées ensem-ble», estimeTawfik Jelassi, responsa-ble des programmesMBAde l’ENPC(Ecole des ponts ParisTech).L’étudiant doit prendre connaissan-ce du cas des semaines en amont, etréfléchir en petit groupe à la solu-tion qu’il apporterait au problèmeposé. Chaquedossier fait en généralune dizaine de pages. «Il n’y a pasune seule bonne solution», expliquePierre Chandon, professeur demar-keting à l’Insead. «Les étudiants doi-

vent jouer le jeu et ne pas cherchersur Internet ce qui s’est réellementpassé.» Les groupes présententleurs propositions à leurs camara-des, commedes dirigeants pour-raient le faire devant un conseild’administration, des syndicats, unfournisseur…Pour aller plus loin,les professeurs peuvent produiredes documents complémentairesou encore des vidéos d’interviewsdes dirigeants de l’entrepriseconcernée. Parfois, une personnede l’entreprise estmême invitéedans la salle de classe.

Implicationdes étudiantsL’intérêt de laméthode repose engrande partie sur l’implication desétudiants, qui ont souvent un baga-ge professionnel àmettre à profit.JérémieGallien, professeur demanagement à la London BusinessSchool (LBS), se souvient avoir sou-mis un cas à une classe d’ExecutiveMBA– qui comprenait desméde-cins et des directeurs de clinique–sur l’amélioration de l’efficacitéopérationnelle d’unhôpital duMas-sachusetts. «Nous avons eu des dis-cussions passionnantes sur lamanière de gérer des infirmières etdes aides-soignantes. Il est difficilepar exemple pour un banquier d’af-faires qui ne l’a jamais vécu d’imagi-ner leurs réactions à ses décisions.»Les professeurs utilisent souventdes cas écrits par d’autres, en lesachetant sur une plate-forme com-me celle de l’ECCH, qui en proposequelque 45000à 2,90£ la copie(environ3,40euros).«Mais les écriresoi-même est bien plus intéressantpédagogiquement», assure PierreChandon. En revanche, c’est uninvestissement lourd. Pour prépa-

rer son cas sur l’opérateur télécomkényan Safaricom, Tawfik Jelassi aainsi passé près de troismois surplace à recueillir les données, à ren-contrer les dirigeants,mais aussiles fournisseurs, les clients, les dis-tributeurs…Parfois, les entreprises refusent decoopérer– surtout s’il s’agit de par-ler de leurs échecs,même si ellessont souvent ravies de susciter l’at-tention de prestigieuses forma-tions de business. «Renova étaitfier», se souvientPierreChandon,qui a écrit le cas sur l’entreprisepor-tugaise, tout en relevantque,«danscertaines situations, les données troprécentesou confidentielles sontpar-foismaquillées ouarrondies».Financièrement, l’intérêtd’écriredescasest limité. L’école reçoit 30%desventesenroyalties.Un joli pactolequand il s’agit dubest-seller écrit parunprofesseurde l’IMD (institutdemanagementsitué àLausanne) surle succèsd’easyJet, venduàplusieurscentainesdemilliers d’exemplaires.Mais dans la plupart des cas, lesroyalties couvrent à peine les fraisdeproduction. L’intérêt réside sur-tout, outre l’apport pédagogique,dans la reconnaissanceque la diffu-sionde ses travauxassure à une éco-le. Chaqueannée, l’ECCH remetunprix aux cas vendus au plus grandnombred’établissements.«C’esttrès prestigieux», se félicite TawfikJelassi, de l’ENPC, qui a été priméepour la première fois en 2012. «Celan’entrepas en comptedans les classe-ments internationauxaumêmetitreque lapublicationd’articlesde recher-che,mais celanousoffreunevisibilitéimportante.»Une sorted’Oscardel’étude de cas!p

SébastienDumoulin

70123Jeudi 23 mai 2013

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s LesMBA

«Noussommesunepréparation“premium”»A

vantd’intégrersaforma-tion, il faut préparer lesdossiersd’admission, etnotamment rédiger lesdissertations. Aussi denombreux candidats

ont-ils recours à une aide extérieure,au prix fort. En effet, en plus d’unexcellent score à l’examen duGMAT,le testobligatoire, lesdossiersdeMBAdoiventcontenirdecinqàseptdisser-tations en anglais d’excellente tenuepour retenir l’attention des recru-teurs et pourpermettre d’accéder à laphase finaledes entretiensoraux.

Hélène a tout juste 30ans. L’anprochain,cette jeunecadresupérieu-re intègre le MBA de l’Insead. La find’un parcours du combattant. Com-me la plupart de ses connaissancesqui ont un parcours similaire, elle afait appel à un coach pour mettretoutes les chances de son côté. « Ilm’a été recommandé par un ami.C’est un Russe, lui-même diplômé de

Stanford, et qui a fait réussir tous sesclients», explique la jeune femme.Lesbonsconseilsdecet asdudossierd’admission ont toutefois un prix :3000dollars par dossier (presque2 340euros). L’addition est salée,même lorsque l’on s’apprête àdébourser près de 60000euros enfrais de scolarité…

Il n’y a pas de prix officiel pour lescoachs, qui sont en free-lance. En fait,leurs facturesoscillent entre 2000et10000dollars (de 1 560 euros à7800euros). Les services des nom-breuses sociétés qui ont pignon surrue et livrent ce genre de prestationsontoffertssousdesformesetdespac-kagesdifférents.

ForsterThomas,par exemple,pro-poseunsuivipourunedissertationà1000dollars (780euros), les suivan-tes passent à 700dollars (545euros).Kaplan affiche pour sa part des tarifsde275dollars (environ215euros)pourdeux heures de coaching, et de3000dollars (2340euros) pour unaccompagnement complet de la can-didature à une école, ou 5000dollars(environ3900euros)siplusieurséco-les sontprésentées.

Malgré ces prix élevés, recourir àun coach pour préparer son dossierd’admission est une pratique qui estloind’êtremarginale.«Tous les Fran-çais que je connais qui ont intégré unMBA aux Etats-Unis sont passés parun coach», assure Edouard, qui a lui-même eu recours à une entrepriseaméricainepour fignoler sondossieravant de pouvoir s’asseoir sur lesbancsdeColumbia.

Concrètement, les entreprises decoaching proposent une évaluationgratuite de la candidature, qui leurpermet de vérifier que les ambitionsdu candidat sont réalistes –et qu’il nevapasplomberleursstatistiques.Fors-ter Thomas peut ainsi se vanter que86%despersonnessuiviesaient inté-gré l’un de leurs trois premiers choix.«Nous nous sommes appelés par télé-phone. Le coachm’a fait parler demoipour vérifier que tous les ingrédientsétaientlà.Ilneprendlepariques’ilesti-me avoir toutes les chances degagner», se souvientHélène.

Ensuite, le candidat envoie un pre-mier jet de ses dissertations, enpréci-sant les idées qu’il n’a pas utilisées, etdes allers-retours s’installent pour lesretravailler. «Nous avons passé unetrentained’heuresensemblesur lepre-mierdossier,plusunevingtained’heu-res demon côté. Entre la première ver-sion et la dernière, c’est le jour et lanuit», s’amuseEdouard.

Tous conviennentque le coachnerédige jamais. «Les jurys de MBA neveulent pas voir des dissertationsgénériques. Nous n’écrivons pas,

nousaidonslecandidatàbienformu-ler et à donner lameilleure image delui-même»,martèleLeeWeiss,direc-teur des Graduate Programs chezKaplan. «C’est un travail en com-mun, renchérit Hélène. Le coach neva pas vous inventer une vie. C’estdavantage comme un psy qui feraitaccoucher des bonnes réponses.»

Autre avantage, ces consultantssont familiers des codes en vigueur.

«Quand vous lisez les dissertationsdes étudiants, ils sont tous Super-man. Ce n’est pas dans notre culturedesevendredemanièreaussiagressi-ve», explique Edouard.

Ducôtédes écoles, laplupartmet-tent en avant le fait, comme le ditl’Insead, qu’«un mauvais candidatsera détecté à un moment ou à unautre du processus de sélection». p

S. Du.

Sélectionnéauprix fortLafactureestélevée,mais lerecoursàuncoachaidantàunemeilleurequalitédesdissertationsenanglais,passeportpourlesoraux,estdeplusenplusfréquent.Attention,candidatspeuambitieuxs’abstenir!

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La réflexion sur les forma-tions en ligne n’épargnepaslesMBA,avecuneques-tiondefond:commentpré-server la qualité du réseauprofessionnel qui se noue

entre les participants, durant un oudeuxansdecoursintensifsetdesémi-naires en France et à l’étranger, si lecursus sedéroule sur Internet?

De nombreux MBA aujourd’huifonctionnentdéjà avecunepartie descours en ligne. Certains ont franchi lepas du tout-à-distance ou proposentdublendedlearning,mêlantenseigne-ment à distance et cours en présence.C’est la formule du MBA triplement

accrédité de l’université anglaiseOpen University. Les étudiants ontaccèsàuneplate-formeenligne,reçoi-ventdes livres et peuventparticiper àdes sessions de deux jours ou à desséminaires. Une bonne façon deconserverl’«effetréseau».«Jemeren-dais à une rencontreparmois leweek-end, à Paris, et aux séminaires qui setenaient trois fois dans l’année. Celam’a permis de rencontrer les partici-pants venus de nombreux pays et lestuteurs», témoigneYannick Ircha, quia suivi le cursusentre2008et2011.

L’Euro*MBA est proposé par unconsortium de six écoles : AudenciaNantes, l’Institut d’administration

des entreprises (IAE) d’Aix, Maas-tricht University, EADA (businessschool) à Barcelone, l’université Koz-minski à Varsovie et l’HHL à Leipzig(Leipzig Graduate School of Manage-ment). « Il s’adresse à des personnesdont la forte mobilité internationalene leur permet pas de suivre un MBAexecutive classique», indique EllenKouzoubachian, responsable durecrutement et de la promotion ducursus àAudencia.

Ce programme mélange lui aussiles cours en ligne et six séminaires, àraison d’un par école, tous les quatremois. Entre les rencontres, lespartici-pantsse retrouventsur Internetpour

travailler en équipe, et ont desdevoirs à rendre.«Comme il n’y a pasautant de contacts en face à face quedansunparcours classique, les échan-gesdemailssemultiplient; jesuissolli-citée sept jours sur sept en période decours», précise Christine Naschber-ger,uneprofesseureenmanagementet en ressources humaines à Auden-cia,quidonneuncoursdeseptsemai-nes à l’Euro*MBA.

L’évolutiondesoutils joueévidem-mentun rôle important dans le déve-loppement de ces formations. «Nousnousdirigeonsversdavantagedecom-munication orale, avec de nouveauxoutils, commeWebEx. D’ici deux ans,

il ne devrait plus y avoir beaucoupdedifférences entre les cours classiqueset online», prévoit MmeNaschberger.LeMBA spécialisé en hôtellerie, pro-posépar leGlion Institute, en Suisse,s’affranchit déjà totalement descours ou des séminaires.

C’est le programme qu’a choisiEddy Brosse, directeur adjoint d’ungrand hôtel à Londres. Le déroule-ment à distance du cursus ne l’a pasempêché de nouer des amitiés ausein de sa promotion ni d’acquérirles connaissances enseignées. «C’est

tellement pratique et vivant que celanem’apasdérangédenepas rencon-trer les participants et les ensei-gnants.Laplate-formequenousutili-sons est si complète que l’on n’ajamaisfait le tourdesoptionsdecom-munication!», témoigne-t-il.

Les technologies online offrentl’atoutd’abolir lesdistances,à condi-tion toutefois de tenir compte desdécalages horaires. Grenoble écolede management (GEM) dispense uncours portant sur le managementd’équipes internationalesvirtuelles,réunissant des élèves de deuxièmeannéeetdesétudiantsduMBAinter-national business à l’université deTsukuba, au Japon. « Pour qu’uncoursdetroisheuresenvisioconféren-ce reste interactif, les professeursdoi-vent effectuer un important travailde préparation. Il ne faut pas oublierque les étudiants japonais suivent lecours le soir,après leur journéede tra-vail », rappelle Olivier Aba, profes-seur à GEM.

Si lesprogrammesenlignes’affran-chissent des horaires, l’investisse-ment en temps n’est pas inférieur àceluid’un cursusclassique: unequin-zained’heuresdetravailhebdomadai-re sont habituellement recomman-dées. La formule commence à séduireen France, remarque Barbara Wilson,représentante sur le territoire del’Open University Business School.«Le programme devient de plus enplus intéressant pour des personnesqui ne peuvent pas se permettre deprendreunanendehorsde leur travailpour suivreunMBA.»p

C. Do.

«D’icideuxans, ilnedevraitplusyavoirbeaucoup

dedifférencesentrelescoursclassiquesetonline»

Christine Naschbergerprofesseure enmanagement et en ressources

humaines à l’Euro*MBA

90123Jeudi 23 mai 2013

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u n i v e r s i t é s& g r a n d e s é c o l e s LesMBA

Il suffit pour s’en convaincre deconsulterlesclassementsinter-nationaux: les MBA asiatiquessontenpleineascension.Quasi-ment absents de la scènemon-dialeilyaunedizained’années,

ils y occupent désormais une placeenviable. Selon le Financial Times,huitd’entreeuxfigurentparmilescinquan-tepremiersprogrammesàpleintempsde la planète. Et cinq des douzemeilleursExecutiveMBAsontenAsie.

EnChine,onassistemêmeàunevéri-table explosion du marché. On peutestimer à plus de 100000par an lenombre de jeunes diplômés et decadres qui décrochent un MBA, tousformats confondus. Beaucoup deChinoisyvoientunoutildepromotionsociale. De leur côté, les universitéstrouvent dans ces programmes unemanne financière bienvenue. Les fraisde scolarité,même élevés, ne sont pasunobstaclepourlescandidats:engéné-ral, les familles se mobilisent pour lesaider. Les entreprises aussi sontmisesà contribution,notammentdans le casdesMBApart time (à tempspartiel).

De toute façon, les tarifs restent trèsinférieurs à ceux desMBAaméricains.«Les entreprises chinoises ont décou-vert leMBAdans les années 1980,à l’oc-casion d’un voyage aux Etats-Unis deDengXiaoping,quiasignéuneconven-tionpourenvoyer200managersse for-mer en Amérique duNord, raconteDaiShen,directeurdescampusinternatio-naux de France Business School. Et la

première institution à lancer un MBAdanslepaysaétél’EcolecentraleduPar-ti communistedePékin…»

Depuis, lesMBA chinois ont avancé.Aujourd’hui, quelque 230universitésen offrent un accrédité par l’Etat – desprogrammes de qualité inégale. Leplus connu a longtemps été celui de laCeibs(ChinaEuropeInternationalBusi-ness School), une institution montéeaveclesoutiendelaCommissioneuro-péenne,présenteàShanghaïetàPékin.Puis, lesuniversitéslesplusprestigieu-ses, comme Tsinghua, à Pékin, Jiao-Tong ou Fudan, toutes deux situées à

Shanghaï, s’y sont mises. Leurs MBAcommencent à soutenir la comparai-sonavec lesmeilleursoccidentaux.

S’ajoutent à cela les «programmesconjoints» montés par les grandesbusinessschoolsaméricainesoueuro-péennes avec un partenaire local. Kel-logg School of Management à Evans-ton (dans l’Illinois) s’est alliée avecHongkong University of Science andTechnology (HKUST), l’Insead avecTsinghua,EMLyonavecEastChinaNor-mal University de Shanghaï… Récem-ment, France Business School a nouédes accords avec les universités de

Fudan et de Zhejiang. Ces program-mes, souvent en anglais, plaisent. «Lesjeunes chinois apprécient la qualité deces formations et leur ouverture inter-nationale», note Dai Shen. D’autantqu’elles incluent souvent un séjour àl’étranger. Résultat, une école commeEuromed,associéeà labusiness schoolde JiaoTong, compte plus de partici-pantsMBAenChinequ’enFrance.

Cen’estpastout:àcôtédesuniversi-tés qui jouent le jeudes classements etdes accréditations internationales,quelques business schools privéesvoientlejour.LaCheungKongGradua-teSchoolofBusiness (CKGSB), crééeen2002 par la fondation dumilliardaireLi Ka Shing, attire dans son EMBA desdirigeants de premier plan venus detoute la Chine. Elle compte parmi sesdiplômés des personnalités commeJackMa,PDGdugroupeAlibaba,ou JinZhiguo, patron du fabricant de bièreTsingtao. L’école recrute des profes-seursderenomdanslesmeilleuresuni-versitésanglo-saxonnes.«Notreambi-tion est de former une nouvelle race dedirigeants, capables de rayonner àl’échellede laplanète,assure sanscom-plexe Xiang Bing, le doyen et fonda-teurdecetteinstitution.Dansunedizai-ne d’années, nous voulons prendrepla-ce parmi les dix écoles business de réfé-rencemondiales.»

LaChinen’estpas le seulpaysasiati-que touchépar cette fièvre. EnCorée, àSingapour, les MBA se multiplient. ASingapour, l’Insead accueille quelque

600inscrits chaque année, et la Natio-nal University (NUS) figure parmi lesinstitutionslesplusréputées.Enrevan-che, l’Inde, à quelquesexceptionsprès,n’a pas réussi à percer sur ce marché.Mais les universités fourbissent leursarmes et comptent rattraper leurretard.QuantauJapon,iloffredesMBAde bonniveau,mais dont l’attractivitésouffredecoûtsélevésetde l’atoniedel’économienationale.

Depuis quelques années, les MBAasiatiques attirent même des candi-dats occidentaux désireux de se fami-liariseravecl’économied’uncontinenten plein boom. Un signe: quatre insti-tutions réputées– la Ceibs, HongkongUST,NanyangBusinessSchool,àSinga-pour, et l’Indian School of Business,située à Gachibowli (Etat de l’AndhraPradesh)– ont récemment décidéd’unir leurs forces pour recruter descandidatsdumondeentier.p

J.-C. L.

L’Asie,nouveauchallengerAujourd’hui, lafièvredesMBAbatsonpleinsurlecontinentasiatique,surtoutenChine.

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n Sur lemonde.fr,unarticledeCarolineFrancsur lesMBAespagnols.

10 0123Jeudi 23 mai 2013

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JulienGervazaffichaitunCVsansfau-te de jeune cadre parisien. Il a pour-tant tout quitté pour suivre le MBAdeWharton,à l’universitédePennsyl-vanie. «Je voyais ma vie toute tracée,une progression douce, un peuennuyeuse. Je voulais quelque chosededifférent,et j’avaisenviedem’expa-trier aux Etats-Unis.»

130000euros : c’est le prix d’un

appartement en province… ou d’unbon MBA full time (plein temps) auxEtats-Unis, que ce soit à Columbia, àHarvard, à l’université de Chicago oude Pennsylvanie. Ce tarif, qui com-prend la scolarité, le logement et lesfrais de vie, est deux fois plus élevéqu’enEurope.Unedifférencequis’ex-pliquepar les deuxannées complètesde formation outre-Atlantique,contredouzeoudix-huitmoispour lamajorité des MBA européens. Avecleur durée, les MBA américains per-mettent, plus que les européens, d’ef-fectuer de vrais changements de car-rière.

Au-delà de cette question de for-mat, les cursus américains sont sur-tout de bons tremplins pour s’expa-trier. «Pour quelqu’un qui veut tra-vailler aux Etats-Unis ou en Asie, c’estune stratégie pertinente», confirmeMarlene Ribeiro, directrice chezMichael Page International. Sans sonMBA de l’université de Chicago, Jona-than Bensamoun, diplômé de l’Epita(Ecole pour l’informatique et les tech-niques avancées), qui travaillait enFrancecommeconsultanteninforma-tiquechezAlten,n’auraitjamaisdécro-ché un poste chez PriceWaterHouse-Coopers, à New York. «Pour les recru-

teurs américains, le MBA, c’est la nor-me. Ils connaissent la valeur de cesdiplômes et les salaires qui vont avec :cela entre dans leurs cases», consta-te-t-il. Aujourd’hui vice-président deShopKeep,unestart-upnew-yorkaise,il est passé en cinq ans d’un salaire de45000euros,enFrance,à170000dol-lars (plus de 132000euros).

L’«effet MBA» a été similaire pourAntoine Auvinet, 34 ans, diplômé2010 de Columbia University. Il estpassé d’un poste de cadre au sein deRichemont à un siège de vice-prési-dent d’Harry Winston, un joailler deluxe, à New York. «A mon âge, c’estune opportunité exceptionnelle. Etc’est le label d’une université Ivy Lea-gue [groupe de huit universités pri-vées américaines prestigieuses] quim’a ouvert cette porte. Cela rassuraitles actionnaires», explique cet anciende l’EMLyon,quiamultipliésonsalai-re par quatre.

Entraide entre anciensCescursus,qui rassemblentdesélè-

ves dumonde entier, sont égalementintéressants pour se constituer unpuissant réseau international.D’autantquelesbusinessschoolsamé-ricaines sont très axées sur l’entraideentre anciens. «La devise deWharton,c’est “take the call” (prenez l’appel),raconteJulienGervaz.Si jecontacteundiplômé,jesuissûrd’avoirunretour,etnous ironspeut-êtreprendreun café. Ily a vraiment une culture de solidaritéentre anciens élèves, qui se cooptententre eux, s’avantagent s’ils doiventmonter des partenariats business.»

Ce réseau est parfois décisif pourintégrer des entreprises. «Je n’auraisjamais pu entrer chez AmericanExpresssi jen’avaispasétérecomman-dée par quelqu’un de mon MBA àColumbia», remarque Estelle Mange-ney, qui y occupe un poste de mana-geur, à NewYork. LesMBA américainsles plus cotés restent la voie royalepour intégrer le conseil en stratégie etla finance, que cela soit aux Etats-Unisou en Europe.» Les gros cabinets com-me BCG, Bain, McKinsey et les ban-ques d’affaires de type GoldmanSachs ou J.P.Morgan sont remplies dediplômés de MBA. «Ils étaient en per-manence sur le campus, et ont recrutéune très grande partie de ma promo-tion», témoigne Antoine Grimaud,30ans, diplôméduMBAd’Harvard.

Certainscabinetsoffrentmêmedesbonus pour attirer lesmeilleurs. C’estcequiestarrivéàPhilippeCassafieres,embauché à sa sortie du MBA de laNewYork University par le cabinet de

consulting américain Booz, à Paris.«Ilsm’ontoffertunbonusquim’aper-mis de rembourser une bonne partiedes frais de scolarité. Et comme monsalaire a augmenté de 60% par rap-port à mon ancien poste chez Orange,j’ai déjà presque remboursé monemprunt.»

Toutefois, pour poursuivre sa car-rière dans un contexte français oueuropéen, le pari du MBA américainest plus risqué. «Les MBA de Harvard,Wharton,StanfordouColumbiaontdela valeur en soi auprès des recruteurs.Pour les autres, c’est discutable, com-menteMarleneRibeiro.Restequecom-me tout diplôme américain, ilsenvoientaminimalesignald’unebon-ne maîtrise de l’anglais, de capacitésd’expatriationetd’unecertaineouver-ture d’esprit.»

XavièrePhisel,directriceassociéeaucabinet de recrutement Sirca, partageson point de vue: «Mis à part les troisou quatre MBA américains connus,nous n’avons pas d’idées sur la valeurde ces diplômes. Il y a un côté “paillet-tes”,maisnoussommesdavantageras-surésparunbondiplômedegrandeéco-lefrançaise.Acela,il fautajouterlestra-ditionnelles réserves des recruteurs surle conceptmêmedeMBA.»

La France est en retard sur la recon-naissancedecesdiplômescommepuis-sants accélérateurs de carrière. «C’estpourquoi, à leur retour, certains diplô-més de MBA américains subissent uneffet douche froide, accentué par le faitqu’ils se sontendettés», remarqueMar-lene Ribeiro. Paul Blanvillain, consul-tant au cabinet Taylor Made Recrute-ment, va plus loin: «Pour une sociétéfranco-française, un MBA américainpeut faire peur. Personnellement, j’esti-mequ’unbonMBAeuropéenvautlarge-ment un MBA américain, et donne unréseaupluspertinent.»

Cettesituation,lesdiplômésdeMBAaméricains en ont conscience. «EnFrance, mon MBA à Columbia, on medit que c’est bien, mais sans plus. C’estune expérience avant tout valorisabledans le système anglo-saxon», recon-naît Antoine Auvinet. Antoine Gri-maud, quimonte une start-up à Paris,admet aussi que son diplôme de Poly-technique «est bien plus valorisé» quesonMBA àHarvard. «J’aurais pumon-ter mon entreprise sans MBA, j’auraisétémoins endetté, relève-t-il.Mais c’estce diplôme quim’a donné la confiancepourlefaire.C’estaussicommecelaquej’ai rencontrémonassocié.»

Réseau, confiance, opportunités: dequoirentabiliser,àl’avenir,sonMBA. p

JessicaGourdon

110123Jeudi 23 mai 2013

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Le MBA, produit d’exporta-tion ? L’idée peut paraîtreétrange, s’agissant d’un pro-gramme conçu à l’origine aux

Etats-Unis, et pour lequel la concur-rence est particulièrement rude. Iln’empêche:plusieurs institutionsdel’Hexagone, non contentes d’attireren France des participants venus dumonde entier, commercialisent leurprogramme.

L’Ecole demanagement de Greno-ble (GEM) s’est fait une spécialité decette stratégie : l’établissement offreson Executive MBA (EMBA) en Géor-gie, en Russie et en Arabie saoudite.Sonprogrammeà temps complet estmêmeaccessible à Londres. «Chaquesite accueille entre 20et 40inscrits,indique Gaël Fouillard, directeur dudéveloppement.L’objectif, au départ,était d’accompagner les entreprisesfrançaises à l’international. Mais ilnous arrive aussi d’être sollicités parles autorités locales.»

Parfois ce sont des sociétés, à l’ins-tar de Schneider en Arabie saoudite,qui en font la demande. En général,l’école s’appuie sur unpartenaire surplace,quifournitles locauxetsechar-ge dumarketing et de l’hébergementdes étudiants, la sélection étant assu-rée par les équipesdeGEM.

L’EMBA de l’Ecole des ponts-ParisTech (ENPC) possède aussi une solideexpérienceenmatièred’exportation.Présentdansdifférentspays(Argenti-ne, Japon, Inde…) depuis une vingtai-

ne d’années, il compte aujourd’hui90participants à Shanghaï en Chineet autant à Casablanca au Maroc.«Nous sommes même considéréscomme le meilleur MBA du royau-me», se réjouit Tawfik Jelassi, ledoyen. Euromed Management, deson côté, a réalisé une percée specta-culaireàShanghaï,avecsonpartenai-reAntai, l’écoledecommercedel’uni-versité Jiao-tong de Shanghai. Avec85à 100inscrits par an (soit bienplusqu’en France) et 700diplômés enChine,sonEMBAestreconnuetfigureaujourd’hui au deuxième ou au troi-sième rang dans le pays. «C’est uneopérationquinousaideàprogresseràl’international, assure Bernard Belle-tante, le directeur général. CeMBA estune excellente base pour proposer desprogrammespour dirigeants, puis descycles de formation initiale.» Dans lafoulée, Euromedaouvert sonMBAauMaroc, en tempspartiel ouàdistance,avecune trentainedeparticipants.

Autotal,unedemi-douzained’éco-lessontpartiestenterleurchance,sur-fant sur la notoriété croissante queleur confèrent les classements inter-nationaux.HEC, classéesixannéesdesuite première école de commerceeuropéenne par le Financial Times, asigné unpartenariat en Chine avec laSasac, l’organisme qui gère les entre-prisespubliques,pouryproposersonEMBA. Le programme, qui compte24participants, devrait obtenir bien-tôt le précieux visa du ministère de

l’éducation chinois. De quoi lui per-mettre d’atteindre rapidement unecinquantained’inscrits. «Notre noto-riété et l’aspect très international ducursus sont des arguments fortsauprès des candidats», estime Mari-na Kundu, directrice des program-mes diplômants à HEC. Une quaran-taine d’étudiants suivent le mêmecursus àDoha, auQatar.

Les accréditations internationalesont également contribué à la renom-

méedesécolesde l’Hexagoneet facili-té leur implantationenAsie. «LeMBAestavanttoutunebellevitrineinterna-tionale»,affirmeGaëlFouillard,avantd’êtreune sourcedeprofits. Certainesécoles s’adaptent au coût de la vie dupays: GEM facture son MBA environ18 000 euros à Moscou et29000eurosà Londres.

D’autres appliquent les tarifs inter-nationaux. D’autant que, même dansdespaysàfaibleniveaudevie, ilexiste

une clientèle solvable. HEC pratiquele même tarif (55000euros, aux-quels s’ajoutent 10000euros defrais)àDohaetenChine.L’EMBAd’Eu-romed coûte 30 000 euros àShanghaï ; le MBA de l’ENPC est à22 000 euros au Maroc et à25000euros en Chine. Seul le MBAInternational Paris se distingue, avecdes frais limités à 10000euros.«Mais nous équilibrons nos comp-tes», assure Pierre-Yves Lagroue,directeurdesMBAàParis-I.

Au demeurant, les institutionsexportatrices ne comptent pas s’entenirlà.Euromed,associéeàBordeaux

école de management au sein de lanouvelle école Kedge, va ouvrir unespécialisation du MBA en vin de sonpartenaireenChine.

D’autres initiatives sont en vue,notamment en Corée et au Japon.L’ENPCprévoit pour sa part de lancerl’anprochainunMBAaéronautiqueàPékin,avec l’Ecolenationalede l’avia-tion civile de Toulouse et l’universitéTsinghuadePékin.GEMentendégale-mentprofiterdesapercéelondonien-nepour y étoffer sonoffre.p

J.-C. L.

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12 0123Jeudi 23 mai 2013