lutter contre les violences liées au genre

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LUTTER CONTRE LES VIOLENCES LI ES AU GENRE

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Depuis plusieurs années MdM met en oeuvre des actions de prévention et de réponse aux violences subies par les femmes dans 12 pays : Algérie, Égypte, France, Guatemala, Haïti, Liberia, Moldavie, Nicaragua, Niger, Pakistan, Pérou, République démocratique du Congo (Goma et Kinshasa). Ces interventions sont menées dans des contextes variés et concernent presque toutes les formes de violences perpétrées à l’encontre des femmes.

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LuTTer ConTreles violencesli es au genre

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QUI EST MÉDECINS DU MONDE ?

Médecins du Monde, association médicale indépendante, soigne les po-pulations les plus vulnérables et dénonce les atteintes à la dignité et aux droits de l’homme. Elle se bat pour améliorer la situation de ces populations. Médecins du Monde conduit des actions partout dans le monde : à l’inter-national dans plus de 60 pays, mais aussi en France et dans les 14 pays du réseau Médecins du Monde.

Depuis plusieurs années MdM met en œuvre des actions de pré-

vention et de réponse aux violences subies par les femmes dans

12 pays : Algérie, Égypte, France, Guatemala, Haïti, Liberia, Moldavie,

Nicaragua, Niger, Pakistan, Pérou, République démocratique du

Congo (Goma et Kinshasa).

Ces interventions sont menées dans des contextes variés et concer-

nent presque toutes les formes de violences perpétrées à l’encontre

des femmes.

CoMMenT AgIr FACE AUX VIOLENCES

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80 %des victimes de la traite humaine sont des femmes.

ChIFFrE...en

5 000 CrIMes D’Honneur

PAr AnViolences commises dans le monde par des maris, des pères ou des frères sur leurs femmes, filles ou sœurs afin de pré-server « l’honneur » de la famille ou de la communauté.

dEs grossEssEs sont non planifiéEs. Chaque année dans le monde, plus d’1/3 des 205 millions de grossesses ne sont pas planifiées à cause d’un manque ou d’un échec de la contra-ception ou de rapports sexuels non désirés. Parmi ces femmes encein-tes, 70 000 meurent des suites d’un avortement.

1/3

Parmi les femmes en âge de procréer, la violence constitue dans le monde une cause de décès aussi fréquente que le cancer.

fEMME1 sur dans le monde sera victime de viol ou d’une tentative de viol dans sa vie.5

fEMME1 sur dans le monde a été victime d’une violence.Au moins une femme sur trois a été battue, contrainte d’avoir des rapports sexuels, ou a subi d’autres formes de sévices au cours de sa vie.

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FEmmES SONt d C d ES VICtImES dE LEUr COmpAgNON

OU EX-COmpAgNON, SOIt

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1 décèstous les 2,5 jours

SELON AmNESty, EN 2008 EN FrANCE,

DANs LE MoNDE DisPosENt D’uNE LÉGisLAtioN suR LA VioLENCEDoMEstiquEet de plus en plus se dotent de plans nationaux d’actions pour lutter contre ce fléau.

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mULtIpLESDes VIoLenCes

Violences physiques et sexuelles : elles entraînent de graves conséquences individuelles, sanitaires, psychologiques et sociales : la victime est souvent mise au ban de la société. Dans les zones de conflit, la violence sexuelle contre les populations civi-les est souvent utilisée comme une arme de guerre.

Violences morales et psychologiques : actes nuisibles à la santé mentale et affective d’un individu. un abus de pouvoir et de contrôle sur la personne. Des violences souvent peu visibles lorsque non accompagnées d’agressions physiques.

Violences socio-économiques :pratiques et lois discriminatoires limitant l’autonomie financière, les droits civiques, à la santé, à l’éducation ou au travail.

Les violences liées au genre recouvrent une

multiplicité de réalités, selon la nature de l’agres-

sion et selon la relation avec l’agresseur : elles

peuvent être physiques, sexuelles ou psycholo-

giques, mais aussi intrafamiliales, communau-

taires ou étatiques.

traite des êtres humains :en vue d’une exploitation sexuelle, de travail ou de mendicité forcée, de trafic d’organes.

pratiques traditionnelles préjudiciables : pratiques touchant à l’état physique et mental ou à l’in-tégrité corporelle : crimes d’honneur, mariages forcés, mutilations sexuelles, sélection pré- et postnatale, etc.

des victimes de la traite humaine sont des femmes.

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unE approchE globalEL’engagement de MdM se fonde sur une réflexion glo-bale visant à prendre en charge les femmes victimes de violences, mais également à sensibiliser, informer et for-mer tous les acteurs concernés et les communautés.La problématique est donc abordée dans sa globalité, en prenant en compte, au-delà du geste médical, le contexte politique, social, économique, culturel et familial.

unE approchE pluridisciplinairELes conséquences de la violence étant multiples, Mé-decins du Monde s’attache à développer une appro-che pluridisciplinaire. si la prise en charge médicale et psychologique constitue le cœur de son action sur le terrain, MdM travaille à améliorer l’accès des femmes victimes de violences à une assistance juridique et à des services de réinsertion sociale.

une APProCHe CenTrée surL’ImpLICAtION dES pAtIENtES

un traVail En résEauMédecins du Monde travaille en appui et de concert avec un réseau de structures locales partenaires, insti-tutionnelles ou issues de la société civile. L’association cherche ainsi à donner aux populations locales les moyens de s’autonomiser et de lutter elles-mêmes contre les violences faites aux femmes.

la prisE En considération dEs détErMinants socio-culturElsLes déterminants socioculturels ont un impact sur les actions, les comportements mais avant tout sur les perceptions de chaque individu. L’importance devant être accordée aux représentations des violences par les populations, les acteurs de la prise en charge, mais également par les victimes elles-mêmes est un véritable enjeu, que l’on retrouve sur la plupart des programmes. Pouvant constituer une entrave à l’identification des vic-times de violence, à des services de qualité ou encore à l’application effective des évolutions législatives, les déterminants socioculturels doivent être pris en compte, dès le diagnostic du projet, dans le choix des activités et des modalités de leur mise en œuvre.

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exeMPLes D’ACTIondANS 12 pAyS

AlgérieMédecins du Monde propose des formations à l’écoute, l’accueil, l’orientation et la prise en charge des femmes ayant subi des violences. L’association appuie le fonc-tionnement d’une ligne d’écoute téléphonique anonyme et gratuite, afin de garantir sa pérennité.

égypte Initialement destiné aux jeunes filles des rues, ce programme vise désormais à répondre aux besoins des enfants, filles ou garçons, vivant dans la rue. L’objectif est de promouvoir leur droit et leur accès aux soins.

frAnce Dans les centres d’accueil, de soins et d’orientation de MdM, les femmes suivies vivent dans des conditions socio-économiques et administratives précaires. Leur vulnérabilité par rapport aux violences s’en trouve accrue. Dans ce cas, Médecins du Monde les accompagne et les oriente.

guAtemAlAMdM soigne les ouvrières dans les industries d’exporta-tion, les maquilas textiles et agroalimentaires. L’association forme des promotrices de santé reconnues par le ministère de la santé.

Pour améliorer la prise en charge et le respect des victimes

Pour sensibiliser les femmes à l’importance de leur santé et leur permettre de faire valoir leurs droits

Pour prévenir les violences et permettre des recours socio-juridiques

Pour une prise en charge pluridisciplinaire adéquate de la violence à l’encontre des enfants des rues

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© François Moura

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HAïtiAvec l’appui de partenaires locaux, Médecins du Monde forme le personnel soignant de 5 hôpitaux de Port-au-Prince, propose des consultations psychothérapeutiques gratuites, sensibilise et forme des leaders communautaires et participe à des activités de lobbying national pour la reconnaissance des droits des victimes.

liberiA en 2008, 35 % des cas de violences reportés à la police libérienne étaient liées au genre. Médecins du Monde a donc placé les femmes au cœur de son programme et celles-ci sont les principales bénéficiaires des activités de soins de santé primaires, maternelle ou mentale et de recours au planning familial.

moldAvie100 000 jeunes femmes moldaves âgées de 16 à 24 ans seraient exposées au danger de la traite à destination prin-cipalement de la russie, du Moyen-orient et d’europe de l’ouest. Médecins du Monde porte assistance à cette po-pulation affectée médicalement et psychologiquement.

nicArAguA en lien avec un réseau local de partenaires, MdM assure la prise en charge médicale, juridique, psychologique et sociale des victimes et de leur entourage et organise des ateliers de formation et de sensibilisation de la population masculine.

Pour que les acteurs agissent de concert

Pour prévenir le phénomène de la traite

Pour prévenir, diminuer et sanctionner la violence intrafamiliale et sexuelle

Pour renforcer le lien entre les communautés et les structures médicales grâce à une approche communautaire

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Pour lutter contre les violences économiques limitant le recours aux soins

nigerMédecins du Monde appuie la mise en place de la politi-que d’exemption de paiement des soins pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes (gratuité des consultations prénatales) et l’exemption de paiement pour les services de planning familial.

pAkistAnPrès de 80 % des femmes souffriraient de violence domes-tique. Médecins du Monde assure une prise en charge globale de ces femmes et de leurs enfants au sein de 35 refuges gouvernementaux.

pérouMédecins du Monde propose des activités de sensibili-sation et d’information destinées à améliorer l’accès des adolescents aux soins de santé reproductive et à prévenir les violences, y compris intrafamiliales.

rdc (gomA)en lien avec des associations locales, Médecins du Monde forme des conseillères psycho-sociales qui accueillent et orientent les victimes de violences sexuelles. elles les accompagnent vers une prise en charge globale.

rdc (kinsHAsA)Plus de 14 000 mineurs vivraient dans la rue (recensement en 2006). Médecins du Monde en lien avec un réseau de partenaires, intervient auprès des jeunes filles des rues depuis 1999.

Pour leur permettre de bénéficier de soins médicaux, d’un soutien psychosocial, de conseils juridiques, d’une formation professionnelle

Pour aider les jeunes victimes de violence au renforcement de leur estime de soi

Pour que les femmes deviennent actrices de leur propre reconstruction

Pour contribuer à l’amélioration de la santé de ces jeunes filles, à la lutte contre les IST et le VIH/ sida, et à leur protection

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© Isabelle eshraghi

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e“Je m’appelle myriam Gomez, je travaille dans une maquiladora.

Je suis ouvrière, je travaille à la couture et je suis assise toute la jour-

née. Cette usine est un peu rigide, elle met la pression sur le personnel.

en ce qui concerne la santé, on travaille avec du tissu et tout type

d’imprimé. on voudrait des masques et il n’y en a pas. Il n’y a pas de

clinique, il n’y a pas de médicaments et quand on attrape la grippe,

ou une forte fièvre, on nous dit de continuer à travailler. Lorsqu’on

demande l’autorisation d’aller voir le médecin ou d’aller à la sécurité

sociale, ils ne nous la donnent pas.

Quand arrive la paie, on s’aperçoit qu’on nous vole, avec les heures

supplémentaires qu’on ne nous paie pas.

si on forme un syndicat ou un groupe de personnes pour protester,

alors ils nous licencient.

Ce qui leur importe, c’est le travail, les objectifs et de pouvoir exporter,

c’est ça une maquila.

Ici, dans notre pays, il n’y a pas beaucoup d’activité économique. si

quelqu’un va dans une maquiladora, c’est toujours pareil, il est super-ex-

ploité, fatigué, épuisé quand il revient du travail. Mais c’est parce qu’on

doit assurer nous-mêmes le revenu de notre famille, ainsi que celui de

nos parents. Mais on le fait parce qu’on a besoin d’argent.

J’ai étudié pour être promotrice de santé. Même si je ne comptais pas

étudier, les discussions qui allaient être organisées m’intéressaient

parce que, pour ma part, j’en avais marre qu’en tant que travailleuses

de maquiladoras, on soit exploitées comme ça. et cela m’a intéressé

d’étudier pour notre santé et pour l’importance de nos droits en tant

que travailleurs, quand nous écoutions le discours de toutes ces fem-

mes diplômées, nous changions.

Alors, on a changé d’avis sur ce qu’on doit faire : en premier, il y a

notre santé et ensuite, le travail. Mais grâce à cette institution [Mé-

decins du Monde], nous avons déjà fait des progrès sur notre santé,

des progrès sur nos droits : on leur a mis le holà et on leur a dit :

« non ! Je ne veux pas, je ne peux pas ». Pourquoi ? Parce qu’on

nous a appris à respecter nos droits.

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Guatemala

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nicaraguaAlertés par le voisinage d’une tentative de viol sur une mineure de 12 ans, les policiers incarcérent le coupable à titre préventif en attendant son jugement. L’objectif est de ne pas le laisser dans l’impunité.

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paKistan Les Dar ul Aman, littéralement maisons de paix, accueillent des femmes victimes de violence dans leur foyer. MdM contribue à leur long travail de reconstruction en proposant une prise en charge médicale, psychologique, sociale et juridique.

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en réponse aux obstacles auxquels sont

confrontées les équipes sur le terrain,

Médecins du Monde souhaite porter un

plaidoyer articulé autour de deux axes :

une MobILIsATIonINdISpENSAbLE

l’accès aux soins médicaux et psychologi-ques, avec notamment l’accès à la contracep-tion d’urgence et à l’IVg (interruption volontaire de grossesse) médicalisée. Les conséquences médicales des IVg clandestines sont désas-treuses : chaque heure, 8 femmes en meurent dans le monde et des millions de femmes en gardent des séquelles à vie.

l’accès à une aide juridique via l’obtention d’un certificat médical pour les victimes de violence : l’objectif général est que toute personne victime de violence ait un accès direct et gratuit à un soignant formé et habilité à remplir et à délivrer, sans autre intermédiaire, un certificat médical descriptif afin que cette personne puisse s’en servir auprès de la jus-tice si et quand elle le souhaite

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Médecins du Monde62 rue Marcadet75 882 Paris cedex 18Tél : 01 44 92 15 15 – Fax : 01 44 92 99 99http : www.medecinsdumonde.org

Edition : Médecins du MondeConception : Aurore VoetImpression : Patonseptembre 2010