L’USAGE DU NUMÉRIQUE DANS LA SCÈNE RAP FRANCOPHONEEntretien avec les rappeurs Hash Lean, Holy Kidd et Bali.

MOTS CLÉS DE L’EXPOSÉ :

• Principe « d’extimité »

• Phénomène d’acteurs/spectateurs ou « d’expérience partagée »

• Certaines formes de « trans-médiation »

• Eléments résultants d’un « life style »

PRÉSENTATION DES INTERVENANTS:

• Hanz A, 21 ans, rappeur sous le nom d’Hash Lean, sans emploi.

• Yacine D, 25 ans, rappeur sous le nom de Bali, éducateur spécialisé.

• Pierre-Louis G, 22 ans, rappeur sous le nom d’Holy Kidd, étudiant en master.

INTRODUCTION :

• Le rap (1980’s) à a toujours connu l’ère du numérique.

• Légitimité du rappeur résulte à « visible » (hyper-masculanité).

• Le spectateur à imagine « l’invisible suggéré par le visible ».

QUELLES SONT LES USAGES DU NUMÉRIQUE DANS LE DOMAINE CRÉATIF QU’EST LA

SCÈNE RAP FRANCOPHONE ?

• Réseaux mentionnés : Youtube, Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat, Périscope, Keakr, MySpace, Deezer, Spotify.

• Matériels utilisés : « software », caméra, micro, ordinateur, portable, tablette, enceintes et/ou table de mixage.

PLAN :

• I – Le numérique, un outil obligatoire dans le processus créatif du rap ?• I – 1/ Le clip, l’enregistrement, étapes encore nécessaire ?• I – 2/ Des outils qui permettent de faire émerger de nouvelles façons de

travailler.

• II – Le numérique comme outil complémentaire, en parallèle aux volontés artistiques de l’artiste.• II – 1/ Un moyen pour se faire (re)connaître.• II – 2/ Des dérives qui vont bien au-delà du rap comme « art ».

I – LE NUMÉRIQUE UN OUTIL OBLIGATOIRE DANS LE PROCESSUS

CRÉATIF DU RAP ?

I – 1/ LE CLIP, L’ENREGISTREMENT, ÉTAPES ENCORE NÉCESSAIRE ?

• « Pour que les gens t’écoutent, il faut qu’ils s’identifient, s’intéressent. La musique ne s’écoute plus, elle se regarde. » - Hash Lean

• « Par rapport à l’ère du temps, faire un clip, démarcher les maisons de productions, ce n’est plus seulement l’important. » - Hash Lean

I – 2/ DES OUTILS QUI PERMETTENT DE FAIRE ÉMERGER DE NOUVELLES

FAÇONS DE TRAVAILLER.

« Cela me permet ensuite d’avoir du recul sur mes prestations. »

« Grâce à Périscope, au final je me suis amélioré, car je faisais ça (l’improvisation) quotidiennement. » - Bali

UNE PLATEFORME TOTALEMENT DÉDIÉE AU RAP :

« J’ai rencontré de superbes personnes sur les réseaux sociaux, notamment Kay, une jeune femme chinoise (vivant en Espagne), qui fait du beatmaking, du rap/chant et des covers. » - Holy Kidd

II – LE NUMÉRIQUE COMME OUTIL COMPLÉMENTAIRE, EN PARALLÈLE DES

VOLONTÉS ARTISTIQUES DE L’ARTISTE.

• « Je ne me mets pas sur Périscope pour avoir plus de visibilité, c’est juste du partage avec des gens que je ne connais pas : je capte l’instant en créant une scène virtuelle. » - Bali

• « Mon but c’est de maximiser les auditeurs, car je n’ai pas forcément les mêmes abonné(e)s sur Snapchat, Instagram, Facebook, ou Twitter. Ça permet de toujours relayer ton image, en faisant de la pub plus ou moins gratuitement. » - Holy Kidd

II – 1/ UN MOYEN POUR SE FAIRE (RE)CONNAÎTRE.

• « C’est quelque chose qui est devenu hyper important, tout se passe par les réseaux. » - Holy Kidd

• « Tous les jours tu as un rappeur qui « sort ». C’est pas pour ça que j’utilise les réseaux, mais aussi parce que j’y suis contraint. » - Hash Lean

• « Tout est dématérialisé, les gens n’ont plus besoin de se déplacer, tout arrive sur le smartphone, l’écoute se fait en mobilité. » - Holy Kidd

EN PARALLÈLE DE LA RÉUSSITE… LA VOLONTÉ DE MONTRER, LE « LIFE

STYLE » DU RAPPEUR :

II – 2/ DES DÉRIVES QUI VONT BIEN AU DELÀ DU RAP COMME « ART ».

• « (Le numérique) je trouve que ça peut être super bien, mais de là à montrer sa vie privée, je trouve ça excessif. » - Bali

• « (…) ceux qui achètent des streams ou des vues, ça sert strictement à rien, c’est pas pour autant que ta musique va être plus écouté. » - Hash Lean

• « Les rappeurs ne sont plus là par passion, mais pour l’argent, et ça c’est bien dommage. » - Holy Kidd

CONCLUSION :

• Facilité d’utilisation (mobilité)• Accessibilité (quasi instantané)• Implication de « l’acteur-spectateur »• Émergence de collaboration via réseaux• Division entre les « utilisateurs raisonnées » / les « utilisateurs excessifs »• Dérive des algorithmes

• « Le fait de payer ses vues, je trouve ça déloyal, et assez matérialiste. » - Bali

BIBLIOGRAPHIE :

• Hammou, Karim. « Comment le monde social du rap amenage-t-il son territoire ? L'exemple de la polemique autour du groupe manau », Sociétés contemporaines, vol. no 59-60, no. 3, 2005, pp. 179-197.

• Rancière, Jacques. Le spectateur émancipé. La Fabrique Editions, 2008• Mansour, Dana. «  Sylvie Périneau, dir., Les formes brèves audiovisuelles. Des

interludes aux productions web  . Paris, CNRS Éd., coll. CNRS Alpha, 2013, 236 pages », Questions de communication, vol. 26, no. 2, 2014, pp. 431-433.

COMPTE RENDU D’ENQUÊTE :

• 1/ Pourquoi se servir du numérique, au sens globale du terme, dans ta production du rap ?

• 2/ Dans quel but utiliser les applications (que tu utilises) dans ton processus créatif ?

• 3/ Au delà de l’utilisation de ces applications, quel regard as-tu sur l’utilisation des autres rappeurs de ces outils numérique ?