luminita rosca - la sphere publique

7/25/2019 Luminita Rosca - La Sphere Publique

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LA SPHRE PUBLIQUE,LA DMOCRATISATION DE LA VIE

SOCIALE ET POLITIQUEET LES MDIAS EN ROUMANIE


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Luminia RocaLa sphre publique, la dmocratisation de la vie sociale et politique et les

mdias en Roumanie

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Descrierea CIP a Bibliotecii Naionale a RomnieiROCA, LUMINIA

La sphre publique, la dmocratisation de la vie sociale et politique et les

mdias en Roumanie/ Luminia RocaTritonic, 2012ISBN: 978-606-662-031-4

Coperta: ALEXANDRA BARDANRedactori: BOGDAN HRIBTehnoredactor: DAN MUAComanda nr. 62 / noiembrie 2012Bun de tipar: noiembrie 2012Tiprit n Romnia

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Tiraj: 500 ex.Pre: 28 lei


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Luminia Roca

LA SPHRE PUBLIQUE,LA DMOCRATISATION

DE LA VIE SOCIALE ET POLITIQUEET LES MDIAS EN ROUMANIE


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Sommaire

Introduction 9

1 La sphre publique : encadrement thorique 13 1.1 Le modle de Habermas 15 1.2 La perspective communicationnelle 18

1.3 Les analyses de K. Jakubovicz et P. Mancini 22

2 La sphre publique europenne 25 2.1 La dimension communicative de la sphre 25 publique europenne

2.2 Les mdias et lUnion Europenne 28

3 Le discours dinformation et la sphre publique 35 3.1 Le contrat dinormation 35 3.2 Lvnement mdiatique et la sphre publique 43

4 La sphre publique roumaine : dterminations 49 historiques

4.1 La thorie des ormes sans ond 49 4.2 Lge dor de la dmocratie : lentre-deux-guerres 56 4.3 Le dclin de la dmocratie 61 4.4 Lespace public comme mystification 63 4.5 Lan 1989 70

5 Le postcommunisme. La transition, la transformation, 73

l'intgration dans la Roumanie postcommuniste5.1 Les mdias dans les socits postcommunistes 75

5.2 Le onctionnement des mdias roumains dans la 76 dcade 1990-2000

5.3 La dmocratisation de l'espace public en Roumanie 85


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6 La consolidation dmocratique entre 2000-2010 95 6.1 Le systme mdiatique roumain. 95

Rglementation et autorglementation 6.2 Les dimensions conomiques et discursives 109 des mdias roumains

Conclusions 126

Rfrences bibliographiques 129

Annexe no 1 : Rsolution du Parlement Europen 135 du 7 septembre 2010 Annexe no 2 : Audiences des reality shows au mois 151 de novembre 2009 Annexe no 3 : Liste des documents programmatiques 153 du Conseil de lÈurope concernant la libert

dèxpression et la libert des mdias Annexe no 4 : Liste des documents programmatiques 157 du Conseil de lÈurope concernant les mdias de

service public

ABSRAC : Public sphere in totalitarian period. 159 Te Romanian case


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Introduction

Dans cet ouvrage nous nous proposons dun ct de prsenterlvolution de la configuration des industries de la communicationen Roumanie, dans un processus qui commence au dbut du

XIXmesicle, et de lautre ct de suivre les volutions de et danslespace public roumain.

Les mdias onctionnent dans des systmes sociopolitiques,comme partie intgrante de la sphre publique et qui mlangeaussi les pratiques socioculturelles de lintrt public. Cest fictionnelde penser que les mdias, et surtout les mdias de masse, agissentsans aucun rapport avec lunivers socio-humain, avec le systmedes valeurs et des reprsentations du monde qui les ait vivre etqu`ils soutiennent. Dailleurs, entre le systme mdiatique etlespace public se met en place un rapport de complmentarit : lessociologues affirment que, en ait, lopinion publique cest le rsultatde la recherche de la vrit moyenne, les journalistes considrentque le but final de leur activit cest de rechercher et dapprendre la

vrit pour la transmettre au grand public. Ainsi, la conrontationdides, le pylne de la sphre publique, est plus authentique etpermet aux citoyens dassumer la responsabilit de leurs actes.

Dans les socits modernes, les moyens de communicationattribuent un rle de plus en plus important aux dbats publics,lorsquils disposent des modalits techniques ncessaires pourles dissminer au niveau des masses. Les mdias et le systme

sociopolitique agissent comme les vaisseaux communicants :produire des vnements mdiatiques dintrt public cest avoirdes effets dans la communication sociopolitique. Mais linverse estaussi valide : organiser des vnements politiques cest influencerlagenda des mdias. Comme partie prenante du processus de


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dmocratisation de la sphre publique, les mdias constituent leplus important support pour la visibilit des acteurs sociaux. Le

dbat public, la conrontation des ides reprsentent la modalitla plus significative de la communication sociale dmocratique,lorsquil sagit des institutions, des organisations civiques, deshommes politiques, des mdias et, aussi, la plus importantecomposante de la sphre publique.

Dans cette perspective, la notion dvnement provoqu,mise en discussion par Charaudeau (1983, 1997), est lie

naturellement celle de sphre publique, comme le rseau designifications sociales englobant la totalit des univers de discoursde ceux qui produisent les significations. Cette vision rapprocheessentiellement la notion de sphre publique la communication, tous les domaines qui privilgient la libre pense : la philosophie,la rhtorique, le discours acadmique.

Depuis LAntiquit, lvnement oprait la distinction entrela sphre publique et la sphre prive, et marquait la sphrepublique, qui a t associe, lpoque contemporaine, la notiondopinion publique. Analyser lopinion publique de la perspectivemdiatique constitue une dmarche trs difficile puisquelle seretrouve au carreour entre connaissances et croyances, dunct, et entre opinions et apprciations, de lautre ct. Pour les

journalistes, lopinion publique reprsente linstance suprme quilgitime le discours et les pratiques journalistiques et ils ont appel elle lorsquils se sentent menacs par le pouvoir ou mme par lepublic (dans le cas o leur audience est en baisse, par exemple).Le plus souvent, les journalistes oprent avec des arguments etdes avis circulant dans les communauts humaines, considrescomme un conglomrat et appeles, de manire conventionnelle,

opinion publique. Les journalistes reprennent des opinions etdes valuations des personnes considres comme reprsentantles intrts de la collectivit, quils encadrent dans un systme deconnaissances et de croyances adapt la situation sociopolitique,la gographie historique et l'heure.


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La notion despace public sera utilise pour dsigner lensembledes processus de communication et de socialisation qui instituent

des pratiques sociales et politiques transparentes et dmocratiques.La dmarche sappuie sur les dlibrations, la communication etles mdiations ayant comme but la socialisation, laction politiqueet le changement social. Ltude rcente de P. Dahlgren (2005)nous conduira aire lanalyse de la sphre publique sur les troisaxes : structural, reprsentationnel et interactionnel, par rapportaux processus de communication et la manire dans laquelle se

orgent les discours reprsentationnels.Le temps et la gographie constituent des variables de la

dfinition de lespace public, telle que nous lapprhendons selon saconfiguration dans les villes grecques, une autre dans les socitsmdivales ou dans les villes bourgeoises du XVIIIme sicle, dansles pays communistes ou dans ceux postcommunistes. Danscette perspective, on a vu apparatre et se dvelopper les culturesurbaines, lintrieur desquelles sest constitue la sphre publiquecomme dimension des liberts des citoyens, de lorganisationde la vie collective. partir dune analyse des dterminationshistoriques, notre travail a essay de surprendre aussi ladynamique et les caractristiques de la sphre publique roumainesattachant aux thories de J. Habermas et de H. Arendt, ainsi

qu toute une postrit habermassienne, aux tudes P. Mancini(2005), K. Jakubowicz (2005, 2007) et M. Schudson (1996), plusparticulirement.


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1. La sphre publique : encadrement thorique

On encadre dans la notion despace public, depuis la parutiondes ouvrages de Habermas, un nombre impressionnant derecherches de la sphre de la sociologie, de la communication,

de la philosophie, de la psychologie ou de la mdiologie. CommeHabermas, lui-mme, tmoignait dans lun des articles o il rvisait(pour la troisime ois) ses thories concernant lespace public, ilna pas devin, lors de la publication de son ouvrage, la postrioritconde de la thorie et de la notion de sphre publique.

De nombreux chercheurs du phnomne considrent, commeparents ondateurs des recherches concernant lespace public,Jrgen Habermas, dans la sphre de la sociologie, et HannahArendt dans celle de la philosophie. Pour Seyla Bernhabib (1996),la principale rrence, de la perspective des vertus civiques etrpublicaines, est reprsente par Hannah Arendt. La deuximerrence est exemplifie par la conception de Bruce Ackerman,comme le modle du dialogue public , la perspective normative

de lespace public, dans la ligne de Kant avec son ordre publicdroit et stable (Bernahabib, 1996). Finalement, le troisimemodle de rrence est celui de J. Habermas, connu comme lemodle discursi de lespace public, qui propose la transormationdmocratique des socits du capitalisme tardi.

De la perspective de la philosophie de laction politique, lespacepublic soutient lvolution des liberts dmocratiques et de la

libert dexpression et leur dcouplage public et il en est le garant.Le modle philosophique propos par H. Arendt pour lespacepublic est un modle agonistique , spcifique la polis grecque,et un modle associationnel , lespace public moderne o laccsau dbat nest pas prdfini par des critres moraux homognes


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(Bernhabib, 1996, p. 79). Autrement dit, lespace public apparat lo les gens agissent ensemble et o la libert peut apparatre. Ainsi,

cest seulement en prsence de la vrit et de lautorit publique quelaction politique et la communication soient lgitimes et quellesdeviennent oprationnelles et saines , et seulement lorsquellessont lgitimes par la raison ou par le recours lhistoire. De plus,dans la socit moderne, la perte du domaine public et la conusionqui existe entre public et priv mnent au conormisme, liminentla possibilit des initiatives personnelles et mnent labsence du

sacr par la disparition dune authentique proccupation pourlimmortalit (Arendt, 1958).

Le modle du dialogue reprsent dans lanalyse critiquede lauteur Seyla Bernhabib est bas sur la comprhension dulibralisme comme dialogue public avec une srie de contraintesconversationnelles, dont les plus importantes sont la neutralitet lobligation dintroduire les arguments dans le dbat. Dans la

vision de Bruce Ackerman les problmes sont rsolus traversle dialogue public et non pas sur la base des thses de la viemorale, et la neutralit du dialogue apparat de la coexistence,dans les limites du droit public, des diffrents groupes de lasocit pluraliste, qui ont des avis diffrents sur le bien public(Bernhabib, 1996, p. 83). La critique de ce modle renvoie lide

que le dialogue politique se transorme rapidement dans undiscours juridique sur les droits.Une vue qui rsume une bonne partie des ides prsentes

jusqu'ici se trouve dans les thories de lcole de Chicago (VoirRichard Sennet, 1977). Ainsi, on donne le nom d'espace public tout environnement qui peut tre vu directement et dans le cadreduquel les occupants utilisent des signes et des signaux pour

dchiffrer les tats, afin de rendre leurs onctions oprationnelles.D'un autre point de vue, l'espace public est constitu par lacommunication et la socialisation des individus, en ce quiconcerne la mise en place d'une intersubjectivit pratique, dela reconnaissance mutuelle en tant que sujets, de la relation entre


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les gens et de lenchanement de leurs actions dans la cooprationsociale (Louis Quer, apudPailliart (dir.), 2002, p. 68).

1.1 Le modle de Habermas

Le modle construit par Habermas met en lumire leprincipe de la participation publique, comme orme avance dudveloppement de la socit civile et comme extension de lexercice

public de la raison. Pour Habermas, lapparition de lespacepublic reprsente le prolongement des changes conomiqueset commerciaux, comme extension de lexercice public de laraison. En ce sens, le processus de dmocratisation de la socitcomme potentiel raisonnable des gens pour le dveloppement deleurs habilits communicationnelles est li indissolublement lanotion de sphre publique. La sphre publique devient une sourcedmancipation sociale, tandis que lintrt public est le rsultatdu consensus rationnel issu des discutions pratiques entre lesacteurs de la socit. Ainsi, la sphre publique se constitue commela partie de la vie sociale qui permet aux citoyens lchange libredes opinions pour le bien de tous, ce qui cre les prmisses de laormation de lopinion publique.

Le principe qui rend onctionnelle la thorie dHabermasest celui de la publicit, comme coutume critique et publique dela raison. Celle-ci se dfinit comme la dimension constitutivede lespace public, mais aussi comme un lment de contrle dupouvoir public, investi avec autorit. Il sagit dune vision litiste delespace public : le public qui contribue la constitution de la sphrepublique par une dmarche rationnelle ait appel des individus

capables dutiliser leur raison et son exercice critique et qui peuventmenacer mme le pouvoir de ltat (Habermas, 1989, d. anglaise).

Habermas est revenu priodiquement au texte initial afinde mettre jour son analyse et de prendre en considration lescritiques qui lui ont t aites jusqu prsent. Il aut dire que


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lanalyse critique des textes de Habermas a men aussi desvolutions intressantes lintrieur de ce champ de recherche.

Cest le cas dun texte de 1996, o Habermas admet que nousne parlons pas dune seule sphre publique, idale, comme il lapostulait dans son ouvrage de 1962, mais de la coexistence dessphres publiques trouves en comptition, qui ont t excluesde la sphre publique dominante : la zone plbienne, lexclusiondes emmes, etc. Ce constat mne laffirmation de lexistence deplusieurs arnes de la sphre publique moderne : les produits

de limpression, linormation, le divertissement et la zone desconflits des ides (des orces politiques en opposition, mais passeulement).

Depuis, se sont produites des transormations de la sphrepublique prcoce la sphre publique de ltat de la dmocratiede masse du bien-tre social, ce qui a cr un contraste entrelidalisme qui glorifie le pass et le prsent dnatur dans lemiroir du criticisme culturel (Habermas, 1996, p. 430). prsent,nous parlons dune sphre publique prstructure et domine parles mdias, infiltrs, leur tour, par les mcanismes du pouvoir(ibid., p. 437) o, en plus de la onction critique dautorglage, sontapparues des onctions qui ont pour but dinfluencer les dcisionsdes consommateurs, des clients, des votants, des publics de toutes

sortes. Cette transormation structurelle a t possible parce quelinrastructure de la sphre publique a toute une autre configurationpar rapport aux priodes analyses initialement par Habermas :sont apparues de nouvelles ormes dorganisation, le marketing,la consommation de livre proessionnel, les mdias lectroniques,ladvertising, la usion entre inormation et divertissement, lecollapsus de la vie associative et, le plus important, le pouvoir

des mdias arrive se servir des manipulations, ce qui touche auprincipe de la publicit. (ibid., p. 436).

Finalement, aprs la parution de louvrage, des volutionssignificatives dans les recherches lies au comportement des

votants ont eu lieu, passant de la culture du dbat la culture de


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la consommation. Pareil, la rvolution de lducation, tellementclame, ne sest pas gnralise et na pas eu les effets escompts

par certains auteurs. Les corrections que Habermas a apportes ses thories

nous mnent vers la perspective la plus convenable sur lespacepublic, celle des sciences de la communication, employantcomme grille danalyse : a) les moyens et les mthodes decommunication ; b) le discours mdia comme expression dundiscours reprsentationnel. En ce sens la thse que lespace public

est, en mme temps, global et ragment est valide. Il est global ,par la diffusion des effets de la communication de masse et desmdias transnationaux. Le caractre ragment apparat dansle processus de ragmentation des publics et de laccroissement des niches communicationnelles. Il est vident que le systme desmdias et celui de la communication ont le rle le plus importantdans la configuration de la sphre publique.

out comme Teodore Adorno1, Habermas jette un regardcritique sur la communication de masse, en particulier sur les effetsquelle a eus sur la sphre publique. Lmergence de la communicationde masse a eu des effets positis en largissant progressivementla sphre publique, en largissant, de mme, la participation delarges segments de citoyens. Nanmoins, laccroissement de la

participation a men la diminution de la qualit. Dautre part, ilestime que lextension est souvent impose par la orce, elle ne semanieste pas librement dans toutes les couches de la populationet paradoxalement, ce plus dinormation devient la cause delatrophie des diffrentes onctions dmocratiques. Et proposde la lgitimit de la sphre publique dans les dmocraties demasse postindustrielles, Habermas soutient quelles continuent

prtendre quelles dendent les principes de ltat libralconstitutionnel, aussi longtemps quelles essaient srieusement de

1Teodore Adorno, sociologue et philosophe, le principal reprsentant de lcolede Francort au sein de laquelle a t labore la Torie Critique. Adorno critique trssvrement lindustrie culturelle qui pervertit lindividualit et produit de lalinationdans les socits modernes de consommation.


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se maintenir la hauteur du mandat de la sphre publique exerantdes onctions politiques (G. Borradori, 2005, pp. 97-99).

1.2 La perspective communicationnelle

Du point de vue des sciences de la communication, lagrille thorique sattache aux moyens et aux mthodes decommunication, ainsi quau discours mdiatique comme discours

reprsentationnel. Dans ce contexte, Bernard Mige (2002) parlede quatre modles de communication : le modle de la pressedopinion qui a contribu lapparition des premires socitsdmocratiques ; la presse commerciale, qui, dans sa longuehistoire, a men la sparation du journalisme de la littratureet laccentuation de la composante des affaires du journalisme; lintroduction et le dveloppement des mdias audiovisuels quiont avoris le dveloppement de la publicit commerciale, dela culture du divertissement et la gnralisation du modle desrelations publiques. Avec lvolution de ce dernier et avec le plusrcent modle de la communication publique, nous assistons desormes de communication institutionnelle et la monopolisationde la communication dans lespace public par les institutions et les

administrations. Ainsi, dans toutes les socits dmocratiques etlibrales, nous parlons dun monde de la communication demasse et de la communication, en gnral, et nous comprenonspar cela toutes les techniques de publicit, de relations publiques etde communication politique et institutionnelle. Il est vident quele ct communicationnel, qu`il s`agisse des mdias traditionnelsou des nouveaux mdias, constitue un dfi pour toute analyse de la

sphre publique (voir Habermas, Dahlgren, Schlessinger).P. Schlessinger (1999) considre que les processus de

communication constituent le coeur de la sphre publique etquils jouent et ont jou un rle important dans la constructionhistorique des nations-tats et, pour Stuart Hall (1992), la sphre


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publique se prsente comme un systme de reprsentationsculturelles , laspect communicati y tant prdominant.

Le discours reprsentationnel se dfinit par le onctionnementde la communication par le langage et par la notion dereprsentation (Charaudeau, 1997 ; Dahlgren, 2005 ; Fowler,1994). Afin dexister et de survivre, une communaut humainea besoin dagir et de parler de ses actions ; par consquent,communiquer par le langage cest ondamental pour un groupsocio-humain. Dans ce contexte, la reprsentation acquiert

dimportantes onctions sociales : dorganisation collective(mettant en vidence un systme de valeurs), daffirmer et deconstruire lidentit du groupe, en exhibant dans sa proprecommunaut les caractristiques comportementales du groupe,dincarnation des valeurs dominantes du groupe laide desormes de reprsentation.

Les reprsentations, comme modles mentaux et commemthodes daffirmation des valeurs dans la communication socialeconstituent lespace entre les limites duquel stablit le systmedes normes (H. Arendt) et a lieu le processus de publicisation(J. Habermas) ou le dialogue public (B. Ackerman). Dans ce jeusocial configur par lintermdiaire du langage et des processus dereprsentation, les dlimitations entre public et priv deviennent de

plus en plus imprcises. Gnralement, la presse populaire atteintdes audiences considrables en traitant la vie prive des clbrits,des politiciens et des gens ordinaires dans de spectacles tlviss.Il s'agit d'un processus, appel par Charaudeau avec une ormuleexpressive: rendre le priv public . Lide trs commune que toutce qui touche l'intrt public, et par consquent la vie prive despersonnalits publiques, doit se retrouver comme discours dans la

sphre publique, montre que l'espace public a considrablementlargi le champ d'application et les problmes de la vie quotidienne,lintimit mme trouvant sa place dans la sphre publique. Ainsi,la notion de bien public utilis dans l'Antiquit grecque n'est pasoprationnelle aujourd'hui, car on ait clairement la distinction


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entre le bien individuel et celui collecti. Aujourd'hui, apprendredes inos intimes de la vie des princes de l'Angleterre, du prsident

amricain, des dirigeants des pays europens ou des toiles dushow-biz, parce que tous ont le statut de personnalits publiquesqui soulve l'intrt public, est considr comme un bien collecti.Dans ce contexte, la notion de bien public a t remplace par celled'intrt public, qui devient oprationnel dans la sphre publique.

La nature de lespace public est dfinie par P. Charaudeau (1997) laide de la notion de discours en circulation ou de discours

circulant , ce qui limite le traitement de la sphre publique auxquestions du langage. Le discours circulant consiste dans unnombre dnoncs empiriques produits pour dfinir les tres, lesactions, les vnements, leurs caractristiques, les comportementset les jugements qui leur correspondent. Ces noncs prennent uneorme discursive et parois se figent dans des ragments textuels(proverbes, dictons, aphorismes) ou se constituent en sociolectes.De cette perspective, lespace public comme somme des discourscomposant le discours circulant, nest pas une entit unique ethomogne, mais une conjonction entre les pratiques sociales etles reprsentations (idem). Les diffrentes modalits discursivesdu discours circulant reprsentent le lieu de reconnaissance desmembres dune communaut (ibid., p. 112).

Lanalyse du discours circulant met en vidence trois onctionssociales : laffirmation/la rutation du pouvoir politique, larglementation et la dramatisation de la vie quotidienne. Chacunede ces onctions a des maniestations particulires : les discoursdes institutions de ltat qui affirment avec la orce de lautoritles valeurs de la socit, les discours qui contestent ces valeurs,les discours ordinaires rgissant les rapports sociaux, quips de

codes de langage (de politesse, dhonneur, daccueil), les discoursqui parlent des questions de la vie des gens, de leur lutte pour lasurvie, entre leurs dsirs et le destin comme une atalit.

out cela montre que les thories, qui considrent quelespace public este devenu prisonnier des mdias et de leurs


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intrts, sont exagres et inappropries au contexte. En ralit,les mdias participent la constitution, la dconstitution et

la transormation de la sphre publique, comme une ormes depublicisation des vnements, des inormations diverses et desdiscours.

Le comportement des journalistes proessionnels entranantles slections de l'ensemble du systme la ralit, des catgoriessociales, de la langue, enfin, tout le systme de reprsentationsqui est acti travers les mdias est proondment influenc par

l'idologie, le systme de valeurs et de reprsentations spcifiques des poques historiques, des rgimes politiques.

Pratiquement, l'idologie, les aspects sociaux, conomiques,juridiques influencent le onctionnement du systme mdiatique,qui, son tour, impose certaines contraintes la production et la rception des textes. La mdiation est le rsultat des slectionsde l'inormation et du filtrage , du point de vue des valeursidologiques dominantes, des catgories sociales renorcespar le onctionnement d'un systme social ou dun autre. Dansun ouvrage de rrence de 1994, Roger Fowler traite en dtailde la relation entre la production des mdias, les institutionsmdiatiques et les contraintes spcifiques que cette relationncessite journalistes. Selon lui, la production de mdias est

l'aboutissement d'un processus complexe qui commence parune slection systmatique des vnements et des sujets enonction d'un ensemble de catgories sociales , et le rsultat del'excution d'un systme institutionnel complexe qui a pour effetla construction symbolique de la ralit en conormit avec les

valeurs sociales reconnues de grandes catgories de rcepteurs (p.12). Dans cette perspective, le produit journalistique ne onctionne

que par rapport une idologie particulire.Les institutions mdiatiques agissent dans un contexte

sociopolitique, grent les ressources financires et humaines, et,comme toute entreprise, elles ont des intrts conomiques, ce quiconduit parois des intrts politiques, agissant selon le principe


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de l'offre et de la demande. Agissant sur le march des mdias,les institutions sadressent des consommateurs qui sattendent

certaines reprsentations de la ralit. Cela conduit une slectiond'vnements en onction d'un ensemble de valeurs sociales et desidologies et, en ce sens, les mdias dendent le systme socialquils relvent, eux-mmes.

1.3 Les analyses de K. Jakubowicz et P. ManciniDans un autre texte de rrence appartenant Michael

Schudson (1996), lauteur reprend un thme de dbat clbre, celuidu dclin de la vie publique contemporaine. Son analyse montreque le modle habermassien, tout comme les critiques bases surce que celui-ci a gnr dans le dbat scientifique, ne reste quunmodle idal, atteindre et dsirer dans un tat du bien-tre etdu bon gouvernement.

Un autre auteur proccup par la non congruence entre lesthories classiques du journalisme, dextraction anglo-saxonne, etle paysage des mdias italiens met en vidence les caractristiquesde la vie publique italienne prenant en considration le spcifiquede lhistoire, de la politique et de la communication (Mancini,

2005). Mancini affirme que les transormations de lespace publicitalien des dernires annes sont le rsultat de la aon dont lavie politique a onctionn (ibid., p. 135). Ces transormations serrent premirement la personnalisation et la dramatisationdes nouvelles et de la communication politique, dun ct, et lanaissance de la tlvision commerciale, de lautre ct. La deuximeprmisse de lanalyse de Mancini est celle que le systme politique

italien est un systme des coalitions , ce qui a gnr dans lesdernires dizaines dannes de nombreuses crises de gouvernement.Mancini montre que ce phnomne a essentiellement influencle onctionnement des mdias dItalie qui se caractrisent par :a) un puissant contrle des mdias par ltat ; b) un degr lev


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de partialit politique ; c) une puissante intgration des litesdes mdias celles politiques (ibid., p. 137). Pareil, le systme

politique complexe, o ce qui est important cest la ngociationet non pas lopposition bipartisane a gnr une tendance activedans la communication politique, notamment the negotial use et une certaine configuration du contexte symbolique de la sphrepublique dans laquelle il y avait deux emplois de la ngociationpolitique : la mdiation entre la majorit et lopposition et celle entreles actions qui ont partie du gouvernement (ibid., pp. 139-140).

Cette multipolarit politique gnre des onctions spcifiques la communication des mdias, celles traditionnelles, tant presqueludes. Ainsi, suite une analyse transversale, Mancini identifieles onctions de la communication des mdias comme les onctionsde la communication des mdias actives dans la sphre publiqueitalienne : a) ltablissement des canaux de communicationsignificatis pour la mdiation de la communication entre lamajorit et lopposition et celle entre les actions du mme parti; b) la dfinition des problmes qui sont en ngociation ; c) lapublicisation et la spcification des tapes de la ngociation ; d) ladfinition des alliances et des contrats individuels de ceux qui sonten ngociation (ibid., pp. 143-144).

Dans ce paysage extrmement compliqu, le travail des

journalistes devient, lui aussi, trs spcifique. Deux des conclusionsde ltude sont importantes dans la perspective de notre tude : lerle important de leur travail dans les pratiques de ngociationde la communication politique, la prise du rle de orum dudbat politique, ncessaire dans le processus de la ngociation etlactivation du rle de connecter les diffrents groupes de lliteet non seulement, afin dtablir la liaison entre les citoyens et les

lites, telle quelle est postule dans les manuels de journalisme.Le modle danalyse de Mancini rpond dans une trs grande

mesure nos tentatives de rpondre quelques questions concernantla sphre publique roumaine. Premirement, daprs le modle deSchudson : A-t-elle exist ? et Si oui, quand et comment? .


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Le modle danalyse de la sphre publique polonaise(Jakubowicz, 2005) convient nos buts parce que nous parlons dun

espace culturel qui a connu la domination du systme totalitariste,pendant environ 50 ans. Dans la priode analyse (le totalitarismecommuniste n.n.), lauteur identifiait trois sphres publiques enPologne : celle officielle, celle alternative et celle de lopposition.Daprs le modle staliniste la sphre publique officielle (qui tendaussi tre lunique n.n.) est gnre par la structure de pouvoirqui subordonne entirement la culture, les mdias servant en

totalit lappareil de ltat idologique. Nous parlons dun contrlecogniti par lintermdiaire du langage et des institutions de ltat,qui ont comme but unique lintroduction dans lespace public deces inormations, de ces images et de ces ides qui convenaient auxstructures de pouvoir (Jakubowicz, 2005, p. 155). Lespace publicalternati tait li lglise Romano-Catholique, dj depuis 1956,et partir de lanne 1976 jusqu 1980, nous parlons de lapparitionde lespace public de lopposition, qui tait en liaison troite avec lesactions du syndicat La Solidarit. De lanalyse de Jakubowicz, ilrsulte que, chacune des trois sphres publiques correspond unecatgorie significative de publications, officielles ou clandestines,des livres samizdat, avec la mention que la censure officielle taitextrmement puissante sur la tlvision et la radio publiques,

celles qui marquaient la sphre publique officielle.


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2. La sphre publique europenne2.1 La dimension communicative de lUnion Europenne

travers son analyse de lespace public europen, Habermas (1994)nuance sa thorie sur la sphre publique, en privilgiant sa dimension

communicative. LUnion Europenne est le rsultat politique globalde la dsintgration des ormes classiques d`tats-nations devant lapression de lconomie globale et du multiculturalisme. De ce point de

vue, le dveloppement de la culture politique impose un ordre libralet galitaire au niveau de la prise des dcisions par scrutin libre etouvert ; la cration des rseaux inormels de communication publiqueet linstitutionnalisation des processus de ormation de lopinionpublique. La vie publique moderne est caractrise par une grandediversit des arnes , et la sphre publique peut tre dcrite commeun rseau complexe avec plusieurs branches : internationale,nationale, rgionale, locale et sous-culturelle. Elle se prsente commeun pont hermneutique qui relie tous ces discours.

Pour Castells (1996, 1997), LUnion Europenne reprsente un

rseau dtats, avec de nouvelles ormes dassociation et de confiance,qui assure un nouveau espace de communication. Lide ondatricedes analyses de Castells sur lapparition de LUE este celle que lesrseaux mondiaux de communication ont avoris de grandespertes de souverainet des nations-tats modernes. La nation estdissemblable de ltat, les nations sont caractrises comme desarteacts culturels dfinis historiquement par des projets politiques.

Dans cette perspective, lintgration europenne constitue uneraction aux processus de mondialisation, dans le cadre desquels lessystmes mondiaux de la communication ont t dterminants.

P. Schlessinger (1999) propose une analyse complexe de ladimension communicative de lespace public europen, contourn


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par les lments suivants : les mdias nationaux soccupent de lamdiation sur LEurope ; il y a un agenda du discours politique

mdiatis par les politiques nationales ; il est en train de seconstituer une socit civile europenne ; il y a un espace communde la communication europenne : laudiovisuel europen quipermet la publicisation de lhritage commun et des valeurseuropennes ; il y a un marche europen de limpression ; il y a desinormations pour les lites et des inormations de masses.

Peu peu, la communication politique devient de plus en plus

europenne par rapport aux niveaux multiples de gouvernance.De plus, lespace europen est plus visible par rapport lespacepublic des nations de lEurope. Depuis plusieurs annes, les tudessur la construction de lespace public europen nous racontentque le processus est complexe et difficile. Pourtant, l'Europe, avecses outils institutionnels essaye de construire de nouveaux modesde discours et d'action politique, pour adoucir les asprits, maiscertains gouvernements et identits nationales sont rractairesau changement. Le plus grand dfi est la construction d'uneidentit europenne. Cela impose des mcanismes dlibratis,des pratiques sociales et culturelles du public autour de l'ide d'Union europenne 1et d` espace europen 2(Beciu, 2011).

1 [] on peut parler dèspace public europen au moment o il merge des pratiquessociales, des imaginaires sociaux et une culture publique autour de lìde d` UnionEuropenne et d` espace public . (En original ... se poate vorbi de spaiu public europeann momentul n care apar practici sociale, imaginare sociale i o cultur public n jurul ideii de Uniunea European i de spaiu european ). Beciu, 2011, p. 96.

2 La conclusion frquente est quìl ne sèst pas encore constitu un langage spcialis, toutcomme des intrts transnationaux communs ne se sont articuls non plus, qui puissent gnrer unespace public europen a lìntrieur duquel la grille de lecture et de dbat des problmes ne soitpas exclusivement nationale. Il devrait que de diffrents mcanismes dlibratifs(de diffrents forums)se forment dàbord, ce qui peut conduire terme l`mergence dùne identit europenne. Plus lesespaces dlibratifs nationaux et transnationaux concernant les politiques europennes se diversifient,

plus la possibilit dùn espace public europen est favorise. (En original : Concluzia frecventeste c nu s-a format nc un limbaj comun, dup cum nu s-au articulat niciinterese transnaionalecomune care s genereze un spaiu public european n care grila de lectur i de dezbatere aproblemelor s nu fie exclusiv naional. Ar trebui s se formeze mai nti diverse mecanismedeliberative(diverse forumuri), ceea ce poate duce n timp la emergena unei identiti europene. Cuct se diversific spaiile deliberative naionale i transnaionale referitoare la politicile europene, cuatt crete posibilitatea unui spaiu public european. ). Ibid., p. 93.


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Nanmoins, la possibilit de construire une sphre publiqueeuropenne est rejete par la plupart des auteurs des plus

reprsentatis pour ltude de la sphre publique europenne (PeterGra Kielmansegg, 1996; Juan Dez Medrano, 2009).

Pour une telle construction, les dimensions suivantes seraientncessaires : l'existence d'un langage commun par lequel lescitoyens de l'UE pourraient communiquer les uns avec les autres,l'existence des mdias influents dans toute l'Union, ainsi quel'existence d'un milieu de culture mdiatique et journalistique

commune dans toute l'Union. Les volutions lies la dimensioncommunicative de la sphre publique se situent actuellement aupremier plan des recherches ddies la construction de cettedernire. ous les analystes du phnomne acceptent sans aucundoute quìl nèxiste pas une sphre publique unique, mme sile centre politique de lÙnion Europenne gnre des publicspuissants, proposant des discours institutionnaliss dont lapromotion pourrait dterminer des reormes dmocratiques.

Selon une typologie de la sphre publique communicationnellepropose par Eriksen (2005), la grille dànalyse est composedes items suivants : le type de public (gnral, segment oupuissant) ; le type respectif de participation(ouverte, restrictionne,spcialise) ; les fondements de lgitimation (souverainet

populaire, intrts communs, autorit dlgue) ; et les fonctionsrespectives (de ormation de lòpinion, de rsolution deproblmes, de perectionnement). Ce modle dànalyse met endiscussion la capacit communicationnelle de la sphre publiqueeuropenne idale de construire des rseaux fiables, de contribuer la construction de lòpinion publique ou de la sphre publiquesupranationale. Lànalyse soulve des signes dìnterrogation

propos de la possibilit de configurer un espace public europen.A ce sujet, la premire interrogation est lie lìmpossibilitdèxistence dùn discours paneuropen qui cre un problme relau dbat concernant la uture Constitution europenne dsire ;une deuxime interrogation renvoie, selon Eriksen, au conflit entre


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les diffrents projets : le gouvernement dlibrati par des rseauxde communication, d`une part, et la ralit, voire le gouvernement

par dlibration publique, de l`autre part.

2.2. Les mdias et lUnion Europenne

Dans le contexte du dclin des partis politiques et de lampleurdes critiques ladresse de la presse et de la tlvision, qui ne sont

plus considres comme acteurs du progrs pour la dmocratie(Blumler & Kavanagh, 1999), lInternet a t salu comme unmdicament pour la dmocratie , apprhend comme un electronic salon , qui va revitaliser la sphre publique. Dans lecadre de ce processus, lInternet savre trs accessible, du point de

vue de laccs, du temps, du lieu et de largent ; il limine les obstaclesconcernant la parole en public ; il est transparent, gnrateurdinteractivit et de dialogue pour la dmocratie dlibrative; lInternet supprime la participation litiste et hgmonique.Aussi, il a la qualit de publiciser les inos ; lInternet acilite lacommunication et la consultation, tandis que lhypertextualitmanieste du potentiel pdagogique et enrichit linormation, lesqualits dun public clair et dune pense rationnelle, dans les

termes de Habermas.LInternet est considr un instrument important pour mettreen vidence la sphre publique europenne parce quil transcendeles limites du temps ou de lespace et dmocratise le dbat (dansles mdias traditionnels les cibles taient surtout les lites), il a dupotentiel de mobiliser les citoyens moins intresss par la politique(e-democracy).

De cette perspective lInternet joue un rle important dansla mise en orme de la citoyennet et dans ce quon connat denos jours comme e-democracy. Nanmoins, il ya des clivagesentre ceux qui ont et ceux qui nont pas accs aux ressources decommunication.


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La mdiation supranationale est la deuxime direction dansl'laboration de l'espace de communication europenne et elle

est connecte premirement la presse des lites des finances :Financial imes, Te Economist, International Herald ribune, TeEuropeanet des nouvelles la tlvision pour le march europende la consommation, produites par Euronews (1993), une stationde tlvision transnationale en anglais, ranais, espagnol, italien,allemand et arabe, en 1997. On estime actuellement que 90 millionsde oyers europens sont connects cette station de tlvision

Un autre aspect important de la mdiation au-del desrontires nationales est celui de la concentration des mdiastransnationaux. Ces derniers reprsentent un conglomrat dephnomnes conomiques et de production mdiatique : ce sontdes compagnies qui ont la distribution de leurs propres produits,y compris des antennes de tlvision. Dans dàutres pays que lepays de rsidence, les compagnies qui oprent directement ou pardes subsidiaires dans un ou plusieurs pays, des compagnies ou desgroupes dìndividus qui dirigent des groupes mdias dans plusieurspays. Ces compagnies promeuvent des valeurs europennescommunes, standardisent des pratiques proessionnelles dansle domaine du journalisme, ayant ainsi un rle important dansla constitution de la sphre publique, ait prouvable travers les

diffrents tudes et rapports de recherche3

labors, en ce sens, parles institutions europennes.Une vue dènsemble des compagnies mdias dveloppant une

activit transnationale met en vidences les groupes suivants : Le groupe allemand Bertelsmann acti dans le secteur de

làudiovisuel pendant plusieurs annes (RL / M6) largitson activit dernirement vers lìndustrie de lìmpression

en Europe de lÈst ; Les groupes Springier (Allemagne) et Ringier (Suisse) ont

mis en circulation dans des pays de lÈurope de lÈst desproduits succs dans les pays dòrigine ;

3Voir, par exemple, http://www.incd.net/docs/transnationalmedia.pd.


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WAZ a gagn une position importante dans les pays delÈurope Centrale et de lÈst ;

Le magnat Rupert Murdoch a largi ses affaires des Etats-Unis vers la Grande Bretagne, lÌtalie et lÀsie ;

La chaine amricaine de tlvision SBS dtient plusieursantennes au Nord et au Sud-Est de lÈurope, avec uneactivit importante en Roumanie aussi ;

CME contrle de nombreuses stations de tlvision danspresque tous les pays de lÈurope Centrale et de lÈst.

Le dveloppement des mdias transnationaux produit des effetsde march : dùne part, ils construisent un systme mdiatiquecommercial global, et dàutre part, long terme, ils ractivent lasphre publique europenne / globale.

Lìntrt de lÙnion Europenne pour la configuration dùnesphre publique europenne a commenc lors du dmarrage duprocessus dàdhsion des tats Est-europens et aprs la chutedu rideau de er. Les processus politiques ont ainsi entrain desprocessus conomiques difficiles, ce qui a aussi cr la ncessitedùne communication efficace entre tous les acteurs impliqus dansle processus d`largissement de lÙnion europenne, ainsi que lancessit vidente de construction dùn march commun europenunique. Dans le cadre de ce processus continu de reconfiguration

de lèspace public europen, les acteurs les plus importants sont lesinstitutions de lÙnion Europenne : la Commission europenneet le Parlement europen. Par les directives, les lignes stratgiqueset le support du Parlement europen des dix derniers annesenviron, il sèst constitu un cadre thorique consistent pour lasphre publique europenne, un set de politiques europennes,ainsi que des ormes varies pour la promotion de ces dernires :

le portail Euractiv (http://www.euractiv.com/), les web-sitesdes Reprsentations nationales de la Commission europenne,ainsi quùn instrument, lÈurobaromtre qui mesure et indiquepriodiquement les transormations et les tendances de lòpinionpublique des tats membres.


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Le dbat institutionnel concernant la volont de construire une sphre publique europenne a t lance par le Livre blanc pour

une politique de communication en Europe, document prsent parla Commission europenne le 1er vrier 2006, et ensuite, par laRsolution du Parlement europen de septembre 2010, qui ractiveles plans dàctions europens en matire de communicationpublique en Europe, qui devrait enregistrer des rsultats moyenet long terme, pour que la sphre publique europenne ne resteplus seulement une affaire de Bruxelles (Pricopie, 2012a, pp.

71-110).La Rsolution du Parlement europen du 7 septembre 2010 sur le

journalisme et les nouveaux mdias crer une sphre publique enEurope4est le document officiel qui synthtise la position de lÙnionEuropenne sur la configuration de lèspace public europen,sur les voies et les moyens qui devraient tre utiliss dans le butdàmliorer la stratgie de communication des institutions et desofficiels europens avec les citoyens des tats membres de lÙnionEuropenne5. Il existe quelques directions d`volution que lesacteurs institutionnels de lÙnion Europenne accentuent dans lesdocuments quìls promeuvent priodiquement : le renorcementdes mdias et des nouvelles technologies6, la cration dùneopinion publique europenne, le renorcement de la dmocratie

participative et la transparence du processus dlibrati.Le document ait une synthse de ce qui se passe dans les paysde lUnion lgard de la construction de lespace public europen :le droit d'accs l'inormation des citoyens de l'UE est la base de la

4 Document prsent en Annexe no 1. Dàutres rrences aux textesprogrammatiques du Conseil de lÈurope aussi, en matire de communication et dejournalisme, sont prsentes enAnnexes no 3 et4.

5Voir aussi : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=A&reerence=

P7-A-2010-0307&language=FR.6 Dans le cadre de la sphre publique, le rle du journalisme et des nouveauxmdias est crucial et encourag par une multitude de financements publics europens,qui soutiennent la politique culturelle de lÙnion. En plus, comme principauxporteurs et transmetteurs des reprsentations vers les citoyens de lÈurope, leur rledans la construction identitaire dùne sphre publique europenne est considrableet considr dùne multitude de perspectives. (Pricopie, 2012b, p. 107).


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dmocratie participative, la participation des citoyens europensaux lections parlementaires europennes est en baisse, et c'est

parce que les citoyens sont sous-inorms sur les politiques et lesquestions relatives l'UE, comme l'ont dmontr les rsultats denombreux sondages Eurobaromtre, les technologies d'inormationet de communication numriques avorisent la diffusion del'inormation et permettent la construction d'une dmocratie plusdlibrative, les mdias inormatiques de socialisation gnrent denouveaux publics, considrant que ce nouveau contexte, qui est

li de prs l'existence des structures mdiatiques transnationalesou paneuropennes, sur le modle de la chaine ranco-allemandeARE, contribue la cration d'une sphre publique europenne,les nouveaux outils de communication ayant transormproondment l'industrie des mdias.

A part les acteurs politiques europens et nationaux, commeles partis politiques, le Parlement, les hommes politiques, laRsolution du Parlement europen du 7 septembre 2010considrecomme exceptionnel le rle des mdias dans la constitution etle renorcement de lèspace public europen, quòn parle desnouvelles technologies, des mdias traditionnels, des mdiasaffilis la Commission europenne ou, en gnral, des mdiascomme service public. La Rsolution met làccent sur les valeurs

ondamentales du onctionnement des mdias ; cependant, dans lecontexte ou les nouvelles technologies contribuent làmplificationdu rle des rseaux de socialisation, il sìmpose dìmpliquer des

journalistes proessionnels dans la dmarche de cration dùnnouveau modle de journalisme, qui devrait valoriser les principestraditionnels comme la dontologie et le proessionnalisme, touten y incluant les valeurs promues par les nouvelles mdias, et qui

devraient aussi sìntgrer au concept de dmocratie participative.Il n`y a pas que le service publique ou les nouvelles mdias quisont privilgis dans cette Rsolution du Parlement europen ; ledocument attire aussi làttention sur le ait que les radiodiffuseurspris y activent et quìls peuvent avoir un rle dterminant aussi


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dans làccomplissement des objectis communicationnels lesplus importants dans cette initiative de structurer une sphre

publique europenne. Dans le contexte de lèncouragement dela cration de mdias transnationaux, ainsi que du pluralisme,le Parlement europen ait aussi rrence aux situations deconcentration conomique dangereuse, de la proprit dans ledomaine des mdias, en sachant que la concentration conomiquea pour effet, parmi dàutres, làction ngative dàffecter les

valeurs ondamentales du journalisme, comme, par exemple :

lìndpendance, la libert dèxpression ou la clause de conscience.Le document ait une synthse de ce qui se passe dans les pays

de lUnion lgard de la construction de lespace public europen :le droit d'accs l'inormation des citoyens de l'UE est la base de ladmocratie participative, la participation des citoyens europensaux lections parlementaires europennes est en baisse, et c'estparce que les citoyens sont sous-inorms sur les politiques et lesquestions relatives l'UE, comme l'ont dmontr les rsultats denombreux sondages Eurobaromtre, les technologies d'inormationet de communication numriques avorisent la diffusion del'inormation et permettent la construction d'une dmocratie plusdlibrative, les mdias inormatiques de socialisation gnrent denouveaux publics, considrant que est lie de prs l'existence de

structures mdiatiques transnationales ou paneuropennes, surle modle de la chaine ranco-allemande ARE, contribue lacration d'une sphre publique europenne, les nouveaux outilsde communication ont transorm proondment l'industrie desmdias.


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3. Le discours public et la sphre publique

Le discours est la composante communicationnelle la plusancienne et la plus importante de la sphre publique. Les thoriescontractualistes sur le discours donnent une perspective globale

et une direction danalyse efficiente aux discours en gnral, etnotamment au discours des mdias, plus particulirement, dont lacomplexit peut tre dconcertante pour le chercheur.

3.1 Le discours dinformation

Parmi les auteurs qui ont developp des thories contractualistesur le discours et sur le discours des mdias, Patrick Charaudeau1se distingue d`une manire particulire. Son approche proposeun cadre thorique complexe et nuanc, en mme temps.Pour les mdias, linformation comme objet du processus detransmission des connaissances de linstance mdiatique vers le

rcepteur, reprsente le ondement du contrat de communication.(Charaudeau, 1997, pp. 67-128). Dans lanalyse des objectives ducontrat de la communication mdiatique, on met en vidence leait que lmetteur, comme instance mdiatique, joue un doublerle : de transmettre des inormations et de susciter le dsir deles consommer, et que lexistence du rcepteur montre lintrtde celui-ci pour les inormations transmises et/ou le plaisir

de les consommer. Par consquent, lmetteur et le rcepteurtablissent un accorden ce qui concerne le cadre de constructiondu discours, en dpendant de limage que linstance mdiatiquese ait de son rcepteur, qui, son tour, rinterprte linormation

1Voir plus notamment Patrick Charaudeau, 1997.


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reue sa propre manire. Les stratgies communicationnellessont dveloppes dans lespace des contraintes situationnelles et

discursives, o lvnement brut est transorm dans un vnementmdiatique en permettant linstance mdiatique de construire leprojet de discours. Les stratgies utilises par linstance mdiatiqueet par les rcepteurs sont aussi le rsultat de ltablissement dunlieu commun des contraintes situationnelles, discursives et desreprsentations que les deux instances se ont du monde et delles-mmes.

La finalit du contrat dinormation, lidentit des partenairesde lacte de communication, le thme, lvnement, le dispositimatriel qui permet la mise en scne du discours, sont les plusimportantes composantes des contraintes situationnelles.Du point de vue pragmatique, elles ont natre une certaineconfiguration de lintentionnalit de lmetteur du discours, quienglobe aussi les expectations causes par lexistence / la prise encharge du contrat de communication mdiatique. En dpendantde la situation concrte, la communication par les mdias peutaussi activer une srie de sous-contrats, qui caractrisent unesituation de communication spcifique. Par exemple, le contratde consommation de linsolite introduit de nouvelles clauses dans le contrat dinormation par les mdias, en ladaptant une

situation spcifique de communication (voir P. Charaudeau, 1983).Le contrat mdiatique sattache deux objectives importants :un objecti concernant linormation du citoyen, suivant la logiquecivique et se proposant de crer un objet de connaissance et un autreconcernant lintrt dun public, le plus nombreux possible, dansla logique de la consommation. De cette aon, une contradictionondamentale pse sur le contrat dinormation : transmettre des

connaissances dans lespace public, caractrises par du srieuxet ayant comme consquences les effets de vrit, et susciterdes sentiments, en choisissant les stratgies les plus appropriesde mise en scne de linormation, qui ont natre des effets desduction. Les difficults qui mergent de cette contradiction


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peuvent tre observes dans la slection des vnements, dans leprocessus de la transormation de lvnement brut en vnement

construit , dans le processus de transaction, mais aussi dans letraitement linguistique des textes.

Cette double finalit contradictoire est prsente dans le contratde communication publicitaire aussi, en prcisant que lobjectidclar du contrat de communication par les mdias est celuide mettre au courant ou dinormer, pendant que lintentionprincipale dans la communication publicitaire est celle de crer

motion, de stimuler les sentiments des gens, de susciter le plaisir.Dans la communication publicitaire, linormation est secondaire,tandis que la partie importante est une certaine dramatisation durel, une certaine mise en scne de linormation qui cre des effetsde fiction.

La communication de propagande sencadre dans le mme typede contrat que la communication publicitaire, o les stratgiesde sduction prvalent au dtriment de celles au but inormati.Mme si la communication de propagande politique comporteles mmes objectis que la propagande commerciale (la publicit),elle utilise des stratgies et des techniques discursives diffrentespour atteindre son but principal, la sduction du public, et sonbut secondaire, linormation du public. Cest parce que le contrat

de communication de la propagande politique est diffrent ducontrat publicitaire en ce qui concerne les objectis (la sductionprincipalement) et les buts, aussi : crer et maintenir un auditoirecapti un systme idologique dans le premier cas et transormerles rcepteurs en consommateurs, dans le deuxime cas.

Linstance mdiatique comme entit composite comprendplusieurs types dacteurs : du management de linstitution

mdiatique, du secteur de programmation ou de stratgie, delquipe de rdaction des inos. Il parat impossible quautant devoix produisent une nonciation unitaire, dont lintentionnalitcorresponde une certaine stratgie de communication. Quandmme, ce mixtum compositum ait natre un discours homogne,


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assum par tous les acteurs et qui est ond sur lidologie delinstitution mdiatique.2 Linstance qui produit le discours est

reprsente par le visage du journaliste qui est gnralementconsidr par le public comme le principal responsable du message,mais qui, en effet, est le dernier dans la chane de dcisions ence qui concerne la production et la construction du discours

journalistique. Cependant, du point de vue rationnel, il paratdifficile dtablir les responsabilits concernant la production etsurtout les effets des messages transmis par les mdias.

Le rcepteur, comme lautre instance mdiatique, est une entitcomposite qui ne peut pas tre traite globalement. Les rcepteursont des ractions diffrentes du point de vue cogniti et motionnel,en dpendant du support qui transmet les inormations et cestpourquoi ils sont identifis diffremment : des lecteurs, pour lesmessages imprims sur un support spcifique, des couteurs, pourla radio, et des tlspectateurs, pour la tlvision. Etant donnque le rcepteur ne participe pas directement au processus decommunication, linstance mdiatique est oblige de crer unsystme de reprsentations concernant le profile du rcepteur, sesexpectations, ses besoins. Pour aciliter lanalyse de la rception,Charaudeau introduit les notions dinstance-cible et dinstance-public.

Linstance-ciblea quelques caractristiques essentielles : a) elleest une construction de linstance mdiatique, correspondant un paquet deffets cible ; b) elle est une construction interne(au niveau du discours), ayant pour consquence la dfinition duprofil psycho-socio-moral du destinataire-idal ; c) elle apparatau lieu o se orge la cohrence des textes (si on est daccordque lexpectation est le concept-cl qui relve la cohrence dun

texte) ; d) elle est la consquence de lapplication des pratiquessociales et proessionnelles (des sondages, des questionnaires delecture, des rencontres avec les lecteurs, de lvaluation du courrier

2La composition htrogne et la complexit de linstance qui produit le discoursnest pas visible pour le grand public, tant une structure trs hirarchise, et mmebureaucratique.


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des lecteurs, etc.) ayant pour but de collecter et de collationnerdes donnes qui contribuent accomplir les stratgies de

communication de linstance mdiatique ; e) aprs avoir collect,collationn et interprt les donnes, elle rpond aux questions naves des journalistes, comme : qui est mon public ?, quellessont ses valeurs ?, quels sont les comportements, le style de vie lecarctrisant, en lindividualisant par rapport dautres publics ? ; )linstance-cible est soumise deux types de traitements : lun prenden considration la cible intellective, lautre la cible motionnelle.

La diffrence entre intellect et motion explique aussi le caractrecomposite des stratgies inormatives, dont le rle est de rpondreaux expectations du plan intellecti, et en mme temps, celles duplan motionnel.

Les stratgies inormatives cres conormment lintrt descibles intellectives sont ondes sur lhypothse que le public estmotiv et intress sinormer afin dapproprier ses conduites la ralit, mais aussi pour se valoriser dans les environnementssocioproessionnels qui le dfinissent. Les cibles intellectivesreoivent les inormations seulement dans les circonstances duneoffre dinormation crdible et accessible,tandis que linormationsans crdibilit, qui essaie de tromper le rcepteur, peut treinterprte comme un dfi aux capacits rationnelles de ltre

humain et alors, rejete.Les cibles motionnelles ont la capacit de ragirmotionnellement aux catgories codes socialement commereprsentations de lmotion , comme : limprvu, le rptiti,linsolite, le magnifique, lextraordinaire, le tragique, sans valuer lesinormations rationnellement, qualit appartenant exclusivementaux cibles intellectives.

Linstance-public, la deuxime composante du rcepteur, est uneentit extrieure de la chane mdiatique, elle nest pas construitesur les hypothsesde ce qui intresse et meut le rcepteur, maisdu point de vue du comportementde consommateur de celui-ci.Dans cette perspective, les stratgies de linstance mdiatique se


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concentrent sur la rentabilisation du produit mdiatique, afindattirer le plus grand nombre possible de consommateurs, ces

derniers pouvant garantir une audience considrable et un impact(des effets psycho-sociaux des messages) qui puisse tre plus oumoins estim.3

Dans lanalyse du contrat dinormation lanalyse des dispositisdtient une place importante. out acte de communication,donc la communication journalistique aussi, est determin parles lments matriels, physiques. Pour dnommer ces aspects,

certains auteurs (Lits, 1996) utilisent le terme de support,Charaudeau (1997) prre celui de dispositif, cause, affirme-t-il,de la complexit des aspectspris en considration. Le dispositif estainsi le cadre mental qui articule les lments matriels dans unrseau conceptuel dont le rle est de produire et de transmettredes messages imprgns avec les caractristiques du support. outcontrat de communication journalistique comprend un dispositi,sans lequel il ne serait possible non seulement le processus deproduction, mais aussi celui dinterprtation, de mme quunepice de thtre perdrait sa signification si les dispositis scniquesnexistaient pas.

La comparaison avec la pice de thtre nous aide comprendrele rle des dispositis par rapport laspect matriel. Dans le sens

conr par Charaudeau au dispositi, le support est llmentmatriel qui a le rle de canal de transmission : du papier, du bois,un mur, des ondes sonores, un cran vido etc, et la technologieest la somme de techniques, plus ou moins sophistiques, quiajuste les rapports entre les diffrents lments du matriel etdu support, aisant un mlange significati entre les lmentsde loralit, de la scripturalit, de la gestualit et de liconicit.

Cest toujours la technologie celle qui permet lemplacement etlordre des participants lacte communicationnel, entranant depossibles connexions entre eux. Cette manire de concevoir la

3Voire le rle du dpartement de marketing dans lentreprise mdiatique dans leprocessus dvaluation de la consommation des produits mdiatiques.


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matrialit de lacte de la communication journalistique permet demettre en vidence la particularit des contrats de communication

journalistique appartenant chaque support : la radiophonie, latlvision, la presse crite.

Par exemple, dans la communication journalistique radio, ledispositi acti est le dispositide contact, qui a le rle de dirigerlinormation afin de mettre en vidence la simultanit entre lemoment lorsque lvnement sest produit et sa rception. Dailleurs,la radio (par rapport la presse crite) peut transmettre des

inormations en direct, au prsent, valorisant les caractristiquesde loralit et les qualits inormatives et expressives de toutessortes de sonorits. Le contact est ralis dans un universcommunicationnel complexe, o intervient la communicationdinformation immdiate, polmique (des entretiens et des dbats),intimiste (des conessions), danalyse chaud orne avec descomparaisons et des mtaphores, dvocation (exploitant unecertaine magie des mots). La voix aussi reprsente le vecteur designifiance de la communication dans la radio, un univers peuplexclusivement par des sons. La mise en scne et le spectacle delinormation mis en marche par le dispositi de contact prennenten compte aussi le ait que la rception des messages radio nestpas toujours le rsultat dune grande concentration de la part du

rcepteur et elle se passe dans des espaces o plusieurs activitspeuvent se produire en mme temps.La tlvision signifie image et son et il est difficile de dire

lequel est le plus important dans le processus de structurationdu sens. Comme la radio, la tlvision aussi utilise des stratgiesdinteractivit (le tlphone, les sondages, le texto, les messagesen ligne) qui assurent le contact avec le public. Quand mme, la

simultanit de la rception et du droulement de lvnement estobtenue plus difficilement dans la tlvision que dans la radio, cause de lquipement plus lourd, plus difficile dplacer, dela technique plus sophistique. La prsence de limage dans lacommunication tlvisuelle met en marche un autre dispositi,


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aussi, outre que le dispositi de contact, le dispositif de spectacle, quipermet que certains vnements soient jous , tant dcoups de

la ralit et monts afin de crer lillusion de reprsenter le mondetel quil est. Les images de tlvision cumulent les effets de ralit,de vrit et de fiction, et la mise en scne de la ralit travers desimages et des mots, cre un spectacle du monde permanent, o lesgrands drames de lhumanit sont jous et aussi des scnes effet de catharsis.

Chaque dispositif dispose dune technologie spcifique,

avec des techniques propres dopration, avec des pratiquesproessionnelles spcifiques, avec des techniques diffrentes detraiter les inormations. Parois, la proession dun journaliste detlvision ou de radio parat tre totalement diffrente de celledun journaliste de la presse crite : cest parce que la technologie agnr des pratiques et des techniques dopration diffrentes et lediscours a t adapt aux rigueurs techniques.

Le contrat dinormation par les mdias est dfini laconfluence des effets produits par les contraintes situationnelleset les contraintes discursives. Le mdias construisent leurs cibles(le publics, ses expectations, ses objectis) comme un systmesymbolique de reprsentations, et dans le processus de rception,les cibles cognitives se mlangent avec les cibles motionnelles,

elles agissent les unes sur les autres, et les metteurs entrent encontact avec les rcepteurs. Le rsultat de cette interaction cestlemergeance de lopinion publique. A partir des effets dans lespacepublic, les thories des mdias degatekeeping(D. M. White, 1950,pp. 383-390) mettaient en vidence le pouvoir des journalistesde dcider de ce quil aut et de ce quil ne aut pas tre transmisdans lespace public. Ces thories parlaient, dans les annes 50-

60, dune vritable hgmonie des mdias dans les processus decommunication dans lespace public et, donc, dans la ormation delopinion publique. En ait, les nouvelles thories de la rceptionont dmontr les limites de la vision mcaniciste dugatekeeping,montrant que le filtrage des inormations dans les mdias dpend


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de critres trs complexes comme : un systme discursi, dontparlait Charaudeau dans ses approches thoriques, un systme

idologique et finalement, le systme social.

3.2. Lvnement mdiatique et la sphre publique

Le systme des mass-mdias onctionne dans des systmessociopolitiques donns, et le discours mdiatique est troitement li

aux concepts dvnement, d`intrt public et de sphre publique.Il nous est difficile, voire presque impossible, dimaginer que lesmoyens dinormation existent indpendamment de luniverssocio-humain, du systme de valeurs et des reprsentations dumonde o ils agissent et quils soutiennent.

Lvnement est nimporte quelle occurrence de la ralitenvironnante, avec une certaine signification pour un individuou un groupe humain. Lvnement produit des changementsdans le statut existentiel, social et proessionnel dun individu. Parextension, il parat raisonnable daffirmer quune communauthumaine accepte comme vnements les occurrences de la ralitenvironnante qui peuvent affecter son statut social, moral, affecti,politique, conomique, culturel ou changer les perceptions, les

sentiments, les connaissances, les intrts, les projections desindividus qui constituent la communaut concerne. Lvnementappartient au domaine du rel, extrieur au systme mdiatique,tandis que linormation discursive en est le produit, la mouledu rel. La distinction entre vnement et inormation nest passeulement une question de nuance, mais de ond aussi, impliquantune distinction ondamentale entre la ralit et la production mass-

mdia, une construction symbolique de la ralit qui matrialisedes discours sociaux prexistants et partags ouvertement.

Lanalyse des pratiques proessionnelles indique que danslactivit de slection, de hirarchisation et de construction, les

journalistes prennent en compte plusieurs valeurs de linormation


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signifiante : la proximit temporelle et spatiale, linsolite desaits, les personnalits impliques, les consquences, le conflit et

lintrt humain. Le systme des slections et des hirarchisationsdiscursives organise et planifie le discours conormment langle dapproche privilgi par les stratgies journalistiques.Langle dapproche, notion ondamentale dans le processus deplanification et dans lactivit de construction proprement ditedu texte, est llment dfinitoire de la pragmatique du texte, tantune composante de lintentionnalit et de son articulation avec

lacceptabilit.4

Dans le systme de slections, on opre des slectionssuccessives concernant le type de texte, sa place dans le contexteinormati, les modalits discursives utilises, la quantit et laqualit des inormations introduites dans lacte communicationnel.On prend aussi en considration les possibles transormations quipeuvent intervenir aprs les ngociations entre les instances de lacommunication. Les processus gnrs par lintentionnalit sonttoujours influencs par la situation de communication, et surtoutpar la configuration du rcepteur et les possibles perturbations quipeuvent affecter lefficience communicationnelle5.

Le thmeest une partie importante du contrat dinormationpar les mdias, reprsentant aussi un critre pour dcouper la

ralit dans une srie dunivers de discours, qui deviennent desrubriques, dans les termes spcifiques de la pratique journalistique.La slection des rubriques est un processus complexe dereconstruction thmatique du monde. Les thmes qui construisentet reconstruisent lespace public, avec les acteurs considrscomme tant dignes de celui-ci et avec les discours affrents, sontorms selon les catgories de pense de lopinion publique comme

4Voir en dtail, notre livre d`auteur de 2004 : Productia textului jurnalistic(Laproduction du texte journalistique). Iai : Polirom

5Voir en dtail sur lanalyse pragmadiscursive des mdias notre tude de 2006 :Mecanisme ale propagandei n discursul de informare. Presa romneasc n perioada1985-1995(Les mcanismes de la propagande dans le discours dinformation. La presseroumaine entre 1985 et 1989). Iai : Polirom.


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linformation politique, culturelle, sportive, sociale, pratique. Lamanire de traiter avec chaque thme ait preuve des stratgies

de reconstruction du monde que chaque organe de presse utilise(Charaudeau, 1997, p. 160). Par exemple, une publication quioffre un grand ou trs grand espace linormation sociale, sousla orme dune histoire de petits drames humains, sera visiblementdiffrente dune autre publication o les inormations politiques,conomiques et financires dominent. Si lon ait rrence laralit de la presse daujourdhui, on constate que Ziarul financiar,

Romnia liber, Jurnalul naional ou Evenimentul zileidcoupentla ralit diffremment par comparaison avec des magazinescomme Zu ! Click ou Ciao !, qui sont limits au drisoire deshistoires dalcve.

Avant de reconstruire le monde ou les morceaux demonde, les journalistes doivent reconnatre lvnement etensuite le recomposer,conormment aux clauses du contratdinormation. Recomposer le monde au niveau discursi cestun processus complexe, qui prsuppose de reconnatre un systmede pense et dorganisation, percevoir les lments nouveauxet perturbateurs (qui permettent de reprer la rptition desvnements externes accidentaux) et rintgrer lvnementaccidentel dans l`un des systmes de pense prexistants (ibid.,

p. 105). Cest la seule manire dans laquelle un sujet donne dusens un vnement, lorsque le sujet est capable de percevoirles phnomnes qui pourraient tre structurs et les structureren les commentant laide du langage. Autrement dit, on na pasdvnement l o il y a un dsordre smantique, o les occurrencesne peuvent pas tre intgres dans un systme qui asse rrence un univers de pense, dans un monde accessible un grand

nombre de rcepteurs.Par exemple, parler des morts comme rsultat dun gnocide,

dune purification ethnique, dune solution finale, comme victimesdu destin ou de la mchancet humaine, cest donner du sens uneoccurrence (la mort) en lintgrant dans un systme dvnements


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(le gnocide, la purification ethnique, la condamnation mort,la mort accidentelle, le crime), qui ait rrence un univers

exprientiel et de pense. Les vnements de dcembre 1989, parexemple, ont t considrs, dans le discours politique de lpoque,comme tant de graves troubles lordre public provoqus pardes houligans et des gueux , afin que les mmes vnements,aprs que Ceauescu sest enuit, soient qualifis comme une luttedu peuple contre les orces du mal, du dictateur et de sa amille,des scuristes .

Donner du sens aux aits de la ralit sinscrit dans la logiquedun processus qui concerne lintentionnalit de linstancemdiatique et plus prcisment les pressions externes qui donnentune orme lintentionnalit conormment la logique sociale.Il y a une relation troite entre lopration de construction dusens et lidologie caractrisant un systme de pense, assume parune communaut, par une institution de presse ou spcifique unsystme social. Lunivers des mdias consiste en reprsentations desvnements qui reconstruisent le monde en onction de certainescatgories de pense et dun certain univers linguistique, comme des ralits partielles . Lintgration dun ait, d`une occurrence,d`une inormation dintrt public dans un systme de pense etle ait quelle rpond aux attentes dun public dlimit, ce sont les

deux situations qui supposent un processus dvnementialisation,dans les termes de Charaudeau(ibid., pp. 105-106).Par exemple, noublions pas que pendant la grande

maniestation anticommuniste de Piaa Universitii de 1990 Bucarest, les maniestants et la presse ont parl du phnomnecomme gueusaille , et les maniestants taient appels /sappelaient eux-mmes des gueux . Dans ce cas, le processus

dvnementialisation construit la signification en crant desanalogies avec les maniestations et les maniestants de 1989 deimioara, que les mdias du rgime communiste avait appels des gueux . Si cet univers de connaissance nexistait pas, lasignification de la gueusaille pourrait chapper aux rcepteurs.


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Donc, les vnements sont perus comme modifications dumonde des phnomnes, produisant un tat de dsquilibre et des

effets visibles, reus par un sujet capable de les inscrire dans unrseau cohrent de significations sociales. Pas tout changementde ltat du monde est assum comme un vnement, seulementles changements qui entranent des transormations des tats destres humains, considres comme remarquables et aisant partiedune chane de causalits bien dfinies. galement, il ny a pasdvnement si on na pas un sujet capable de saisir leffet visible

et qui doit sinscrire dans un systme dexpectations. Lvnementapparat aussi l o les perturbations, la dviation provoquentltonnement et produisent des jugements et des raisonnementsqui rtablissent lintelligibilit du systme (de choses, de aits oudactions)6.

De ce point de vue, la notion dvnement se relie naturellement la notion despace public, comme un rseau de significationssociales et comme totalit des univers de discours de ceux quiproduisent des significations. Par consquent, la notion despacepublic ne peut pas tre spare de la communication, de lhistoire,de tous les domaines qui permettent le dveloppement de la penselibre : la philosophie, la rhtorique, le discours acadmique, etc.

6 Lanalyse discursive de P. Charaudeau relve de la rhtorique, de lasmiolinguistique, mais aussi de la psychologie cognitive.


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4. La sphre publique roumaine :dterminations historiques

La tentative de surprendre la dynamique et les caractristiquesde la sphre publique roumaine est dtermine par lacirconscription thorique du concept de sphre publique et parlanalyse des dterminations historiques spcifiques. Lanalyseque jai construite dans ce chapitre est le rsultat dun effort derecherche se prolongeant sur les douze dernires annes sur lediscours des mdias1et sur le concept de sphre publique2, maisaussi sur la ormation de lidentit proessionnelle des journalistes

roumains3

.

4.1 Lalphabet latin et la thorie des formes sans fond

Avant tout, nous devons prciser que lanne de naissancede la presse en langue roumaine est considr tre lan 1829

(dans les provinces roumaines Moldavie et Valachie) et 1834/7(en ransylvanie), apparition beaucoup retarde par rapport auxautres espaces culturels europens, mais qui devance les momentshistoriques de lUnion des Principauts. Il aut encore dire que laparution de la presse en langue roumaine a eu en principal uneonction culturelle et, ensuite, une onction de dissmination delinormation. Donc, les dbuts de la presse en langue roumaine

ont privilgi la composante culturelle, et la thmatique de lalutte dides a t celle de la latinit de la langue roumaine et de

1L. Roca, 2006.2L. Roca, 2010.3L. Roca, 2000.


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la romanit du peuple roumain. Les priorits des lites engrenesdans le processus de constitution de la sphre publique roumaine

ont t dorigine nationaliste : lintroduction de la langue roumainedans la communication publique, lunification des normes de lalangue roumaine, la promotion de la culture originale, des aspectsqui avorisent la communication des Roumains de toutes lesprovinces quils habitaient. Les dsidratas politiques ne sont pasprsents explicitement dans les programmes culturels qui ontaccompagn la parution de la presse en langue roumaine.

Lan 1848 a gnr un lan rvolutionnaire, qui sest concrtisdans un nombre impressionnant de gazettes en langue roumaineet ranaise, quelques-unes paraissant mme Paris. Ce momenta marqu lapparition de la presse politique et du dbat dans lasphre publique entre les partisans de lancien ordre odal,dorigine orientale et les partisans du nouvel ordre bourgeois,rvolutionnaire, des bonjouristes . La tendance rvolutionnairea continu, tant appuye par les lites intellectuelles qui setrouvaient en guerre avec les lites politiques.

Aprs lUnion des Principauts en 1859, le premier actepolitique important, aprs des annes de stagnation dans unMoyen ge tardi, les bases du utur tat roumain sont mises.Pendant le rgne de Cuza apparat la Loi lectorale et la Premire

Constitution (1864) interne de lhistoire des principauts. La Loilectorale tablissait les droits des lecteurs, les conditions pour lireet pour tre lu, les rgles concernant lorganisation et le droulementdes lections. Cette loi augmentait considrablement le nombre deslecteurs, ait extrmement important pour largir la base lectorale,le ondement de toute dmocratie moderne. Llargissement de la baselectorale a t dune importance crasante pour lvolution de la presse

roumaine du sicle pass, celui-ci reprsentant pour les journalistes unvritable dfi. En 1862 apparat la premire Loi de la presse, daprs lemodle de la Loi ranaise de la proprit littraire de 1789. En 1866,

juste aprs la venue du prince Carol de Hohenzollern Sigmaringendans le pays, le utur roi Carol Ier, la Constitution de la Roumanie a


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t adopte. Celle-ci a eu comme source dinspiration la Constitutionbelge de 1831, lune des lois ondamentales les plus librales qui

existaient en Europe lpoque. Le libralisme de la Constitutionbelge tait paraitement adquat pour un pays o des sicles de vieurbaine avaient cr un climat dordre et une discipline dans la viepublique. Dans le cas de la Roumanie, pays o la classe moyenne avaitencore une importance rduite, les paysans reprsentaient 80% de lapopulation, nayant pas dexprience dmocratique.

Le processus de la cration de lidentit proessionnelle et

de la consolidation institutionnelle du champ proessionnel dujournalisme roumain a t marqu par la question de lvolutionde la langue littraire, sa modernisation, notamment par leremplacement de lalphabet cyrillique par celui latin. La lutte pourlunification et la rglementation de la langue littraire a reprsentle contexte social et culturel qui a contribu la construction et lindividualisation du langage journalistique. Dans ce processustrs complexe de modernisation de la langue littraire, les objectissuivis par les rudits roumains taient la simplification de lalphabet,la fixation des normes dorthographe etlintroduction et la fixationdes nologismes dans les standards de la langue.

Pendant cette priode sest orm le langage proessionnel dujournalisme par la fixation des termes techniques et des units

phrasologiques spcifiques qui mentionnaient les sourceset le contenu des nouvelles ou qui se rraient lintrt deslecteurs. Les techniques du journalisme dinormation sont aussiconfigures, les contenus sont diversifis, la polmique politiqueapparat dans la presse de large inormation.

La promotion de la presse libre et la cration dun systmedducation des masses larges, ce qui supposait un systme

dcoles, denseignants, des manuels, ont constitu deux desobjectis principaux de la modernisation de la Roumanie. Unobstacle important dans lvolution de la presse a t, au XIXme

sicle, le monopole de lglise sur limprimerie, la censurelaque et religieuse, le peu dimprimeries qui existaient dans les


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Principauts Roumaines et lemploi de la langue slavonne commelangue de la culture. Dans les conditions o lducation avait

comme support des imprimeries avec lalphabet cyrillique, etseulement ceux qui tudiaient les langues trangres comme leranais, litalien, langlais ou lallemand taient amiliariss aveclalphabet latin, la circulation des gazettes de lOuest de lEuropeet laccs linormation taient limits. Cest pour cette raison quele procs dlimination de la langue slavonne des tablissementsdtat (ladministration, lglise) et le remplacement de lalphabet

cyrillique par celui latin ont t des moments de carreourdans la culture roumaine et ont concid avec la modernisationinstitutionnelle des Principauts Roumaines.

Les intellectuels roumains ont compris que le dveloppementde la presse en langue roumaine permettrait aussi le large accs la culture, en mme temps avec le dveloppement de lducationet de linstruction scolaire. Ce nest pas par hasard que lun desondateurs de la presse roumaine, Ion Heliade Rdulescu, a taussi lun des philologues importants du XIXme sicle, lauteurdune grammaire de la langue roumaine (Gramatica romneasc,1828, Sibiu) et lun des continuateurs de coala Ardelean(Lcolede Ardeal). Le procs de rglementation et dunification de lalangue roumaine a travers le XIXme sicle et a t finalis

au dbut du XXme

sicle (1904), lorsque lAcadmie Roumainea accept les principes de lorthographe phontique, suite unlong duel acadmique entre le courant tymologiste et celuide la transcription phontique de la langue, dont un reprsentantimportant a t itu Maiorescu. Lanalyse des principales thoriesphilologiques qui ont circul lpoque pourrait expliquerlhtrognit phontique, lexicale et grammaticale des textes

imprims dans les publications du XIXme sicle.Lepurisme latiniste a t la orme la plus importante de

maniestation du courant tymologiste et il a ses origines dans lesthories mises en circulation par les rudites de coala Ardelean,celles-ci tant aussi reprises par une srie dintellectuels des


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Principauts. Ces thories affirmaient lorigine latine de la langueroumaine, proposant, lextrme, llimination des lments

non latins, en considrant que les mots dorigine slavonne, parexemple, sont nuisibles la langue.4 Les exagrations dupurisme latiniste ont men la discrditation de ce courant etde ses reprsentants, et le moment qui a marqu son dclin at limpression de Dicionarul limbii romne (Dictionnaire de lalangue roumaine)(1871) par Massim et Laurian. Les reprsentantsdu purisme latiniste proposaient une langue artificielle qui navait

pas de chances dtre assimile par les gens. lpoque, circulait et tait accepte la thorie promue par

Aron Pumnul connue sous le nom de la thorie de lanalogismelinguistique qui se basait, dailleurs, sur la thse correcte que lalangue roumaine fixait ses origines dans le latin populaire. outcomme les puristes latinistes, A. Pumnul considrait que leslments non latins ne constituaient pas des composantes de lalangue roumaine, celles-ci pouvant tre remplaces par des termesroumains orms par drivation laide des suffixes roumains,tels -mntou -ciune. Il proposait ses contemporains des ormescomme: crpteriu , lepturariu , cuntrzice , rnuz ,se prononant ermement contre les nologismes quil considrait menteurs , mettant en vidence leur place les ormations

roumaines, construites par lexploitation des ressources internesde la langue, en principal de la drivation.5Il y a eu, lpoque, desractions virulentes contre le systme de normes propos par AronPumnul, dont les plus importantes sont les articles polmiquespublis par itu Maiorescu.

4 Le dicti

luminita rosca - la sphere publique

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