lpdd 25 reduitlespuitsdudesert.org/wp-content/uploads/2018/03/lpdd-25-reduit3-1.… · les sourires...

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le Magazine Les Puits du Désert & O.N.G Tidène MARS 2018 Bulletin de liaison n°25 Jeunes filles au puits de Sakafat Conception, rédaction & réalisation : Vanessa N’DIAYE, Christel PERNET, Lionel GODDE. Crédit Photos: Sylvie Chappaz, Jacques Tcheng Vanessa N’DIAYE, ONG Tidène . Les Puits du Désert - BP09 -74450 Le Grand Bornand Site web: www.lespuitsdudesert.org Courriel: [email protected]

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le Magazine Les Puits du Désert

& O.N.G Tidène

MARS 2018 Bulletin de liaison n°25

Jeunes filles au puits de Sakafat

Conception, rédaction & réalisation : Vanessa N’DIAYE, Christel PERNET, Lionel GODDE. Crédit Photos: Sylvie Chappaz, Jacques Tcheng Vanessa N’DIAYE, ONG Tidène . Les Puits du Désert - BP09 -74450 Le Grand Bornand Site web: www.lespuitsdudesert.org Courriel: [email protected]

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EDITO De nombreux adhérents nous disent attendre le bulletin chaque semestre, et c’est une ré-compense pour nous de savoir qu’il vous intéresse. Certes il n’est pas parfait, mais nous le rédigeons et fabriquons en interne (Vanessa, Lionel et moi-même), et nous souhaitons en-core l'améliorer. Vos suggestions sont les bienvenues... Ce semestre a été chargé pour nous, tant en France qu’au Niger, et il marque un grand pas en avant dans nos réalisations. Nous poursuivons avec force et vigueur les projets d’accès à l’eau, de maraîchage et de scolarisation, et nous avons mis en place un programme visant à développer l’autonomie des femmes, basé sur la formation de celles-ci et la création de coopératives. Notre mission d’octobre dernier nous a permis de prendre conscience du dénuement du village d’Intawagré, bien loin de la vallée de Tidène qui fait presque figure de privilégiée quand on visite cette région désertique au sud ouest d’Agadez, en plein cœur du Ténéré. Avec le soutien financier de généreux donateurs, nous avons pu commencer à équiper ce village d’éleveurs avec un puits et une école. Le récit de Jacques Tcheng que vous lirez dans ce bulletin parle de lui-même. Au-delà des remerciements à tous ceux qui nous aident et nous soutiennent, je tiens à dire le plaisir des rencontres et des amicales relations nouées avec nos partenaires. La récente visite en France de Mohamed Ixa a été un moment de partage avec de nom-breux partenaires que nous sommes allés rencontrer à Paris, Annecy, Bordeaux, Grenoble et Toulouse. Un tour de France de la solidarité et de l’amitié que nous effectuons toujours avec joie. Christel PERNET

Le temps des décisions...

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QUOI DE NEUF AU NIGER ?

Dans le cadre du PROMAP (Programme d’appui à la promotion de l’Agriculture Produc-tive), l’ONG TIDENE mène depuis novembre 2017, un projet financé par la coopé-ration allemande (GIZ), pour renforcer la résilience des plus vulnérables grâce à la créa-tion d’emplois et l’amélioration des revenus dans la région d’Agadez.

L’équipe de Tidène est chargée d’encadrer les travailleurs, et les travaux qui consistent à faire réali-ser des demi-lunes (digues pour améliorer la fertilité des sols) par la population, des cordons pierreux et des digues en pierres sèches.

La mise en place de demi-lunes par les femmes

AUTOUR DES PUITS ...

Poursuite de la phase 2 du Projet "Sécurité et dé-veloppement", avec l'achèvement de 3 nouveaux puits villageois et 10 puits maraîchers, pour ali-menter de nouveaux jardins, et contribuer, comme le veut le gouvernement nigérien, à une pleine autosuffisance alimentaire.

Deux puits sont en cours de finalisation à Ta-

mezlak et Gofat, pour environ 10 000 personnes.

10 nouveaux puits maraîchers viennent également de démarrer, ainsi que 2 nouveaux puits villa-geois, qui offriront de l’eau à 4000 personnes.

Le village d'Abaka a enfin de l'eau pour ses habi-

tants, et notamment pour les enfants de l'école. Chaque puits construit est systématiquement as-

socié à la mise en place d'un comité de gestion, établi pour assurer la bonne gestion et la mainte-nance de ce puits.

Un puits pastoral est en cours de finalisation dans

les campements de Korin Jimina et d’Intawagré.

Le puits d’Abaka et son château d’eau avec ses panneaux solaires.

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La réfection de l’école de Boudari

est terminée ! Les bâtiments ont été refaits à neuf et la cantine est approvisionnée. Nous nous étions engagés lors de notre mission de janvier 2017.

Promesse tenue !

À l’école d’Egarwey, la réhabilitation de la classe est terminée. Elle servira de logement pour l’enseignant. Assurer un logement décent s’avère un atout très important pour convaincre les ensei-gnants, plus enclins à travailler en ville qu'à venir s’installer en brousse. Juste à côté, une classe plus grande a été construite en briques de ciment, structures métalliques et tôles. Elle accueille tous les enfants d’Egarwey dans des conditions idéales. Enfin protégés des aléas climatiques, les enfants vont ainsi pouvoir étudier sereinement. La construction de cette école est financée par les dons récoltés lors des Olympiades du Cœur de notre partenaire KSB.

L’Ecole LAGO a fait peau neuve. Les peintures des douches, toilettes et classes ont été refaites. De nouvelles couvertures, et des tapis ont été achetés pour équiper l’internat. Une motopompe a été installée au ni-veau du puits du jardin scolaire pour assurer une bonne irrigation, afin que les élèves puissent manger les légumes du jardin à la cantine. Le nouveau directeur, Jules, est très apprécié par les enfants et les parents d’élèves.

L’ancienne classe, devenue logement pour l’enseignant... … et la nouvelle classe.

LE POINT SUR L’ÉDUCATION ?

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Pour accompagner les femmes vers une autonomie, plusieurs types d’ac-tions sont possibles: Petit commerce de produits de con-

sommation, de tissus. Formation à la transformation et sé-

chage des fruits et légumes. Formation à la couture. Micro-crédit. Appui à la reconstitution du cheptel. Don de charrettes asines. Appui en vivres à la coopérative, et

notamment en céréales. Don de moulins à grains pour alléger les taches quotidiennes.

Les femmes nigériennes sont confron-tées à des conditions de vie difficiles. Elles ont très peu de ressources écono-miques. Les sécheresses, de plus en plus fréquentes, aggravent la situation des familles qui dépendent de l’agricul-ture et de l’élevage pour vivre. Sans ac-compagnement, elles ne peuvent pas créer ni développer des activités géné-ratrices de revenus.

POUR DES FEMMES PLUS AUTONOMES

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Jacques TCHENG EN VISITE AU NIGER

Directeur Général d' « Eau de Grenoble », Jacques Tcheng était notre interlocuteur pour le suivi des projets de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse. Désormais à la retraite, il a souhaité se rendre avec son épouse à Agadez, pour accompagner Mohamed Ixa dans la visite des réali-sations. Il nous livre ses impressions...

Dimanche 3 décembre, 9h47, Nous apercevons un rassemblement d’hommes, de femmes et d’enfants, au milieu de quelques tentes plantées dans un sol aride et sablonneux. Parmi ces tentes, celle de l’école d’Intawagré, inaugurée le 22 octobre (il y a un mois et demi). Le vent souffle, notre Toyota s’arrête près d’une grande tente, et un groupe d’hommes s’approche, suivi des femmes de la coopéra-tive. Les écoliers, spécialement venus un di-manche, sont au garde à vous, soigneuse-ment alignés par l’instituteur reconnaissable par sa tunique et son pantalon oranges. L’ac-cueil est cérémonieux mais le plaisir de la rencontre et les salutations sont chaleureux. Les sourires illuminent les visages et après quelques mots de bienvenue prononcés à l’unisson, en français par les enfants, nous sommes invités à rejoindre les bancs de l’école où nous nous engouffrons. Devant nous, 27 enfants sur les 36 inscrits, dont 13 filles, ont pris rang, assis en tailleur sur 3 rangées au fond de la tente. Près de l’entrée se trouve le groupe des hommes dont Limane et Nattawa, qui sont deux entrepreneurs travaillant pour l’ONG Tidène. Il y a aussi le Chef du village, le Chef de la zone, de nombreux chefs de famille, rejoints plus tard par l’infir-mier du secteur venu de loin pour prendre lui aussi la parole. En face de ce groupe, à notre droite, les femmes se sont regroupées autour de la Présidente de la coopérative, l’épouse du chef de village. Plusieurs hommes (Ango, Nattawa) nous pré-sentent l’histoire d’Intawagré : il est difficile de regrouper et d’organiser la vie des no-mades, et pourtant… Ils ont pris conscience qu’il n’y avait pas de relève, que leur mode de vie devait évoluer, que les enfants devaient aller à l’école. Il a été difficile de trouver un instituteur. Il faut encourager les fonctionnaires à venir en brousse (enseignant – infirmier…). Aucune ONG ne vient si loin. L’Etat ne vient pas, ne s’intéresse pas à leurs problèmes. Seule l’ONG TIDENE est présente depuis une dizaine d’années.

Jacques Tcheng prés de Gadoufawa.  

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Depuis 2016, le regroupement se fait à Intawagré où il y a un puits traditionnel de 60m de fond, qui sert de base arrière. Mais le manque de pâturages fait que les migrations se font jusqu’à 20, voire 30km et même 50km du village.

Il est 10h : devant le tableau, l’instituteur montre ce que les élèves ont appris en 45 jours. Lecture globale par syllabe, puis identifier les nombres et les énoncer de 1 à 49, enfin simuler un dialogue entre 2 écoliers en français. Les élèves, d’abord un peu impressionnés par notre présence, se révèlent enthousiastes, vifs et plein d’assurance dès que l’Instituteur les sollicite : ils voudraient tous faire les exercices (" Moi Monsieur, moi Monsieur"). Eux qui ne connaissaient pas un mot de français il y a un mois et demi, parlent fort distinctement et sans accent.

L’instituteur et les principaux responsables de la communauté nous remercient d’avoir fait tous ces kilomètres pour être venus les voir et "toucher la réalité des choses". Le Chef du village garantit la fréquentation de l’école. Mohamed conseille aux femmes d’encoura-ger les enfants à étudier. Jacques dit que les Puits du Désert ont été sensibilisés grâce à Mohamed et Christel, qu’il n’est pas possible de prétendre résoudre les problèmes tout de suite, mais que l’association est venu en octobre dernier pour entendre les besoins. À nos côtés, Mohamed IXA, remercie à son tour les responsables de leur accueil, puis les enfants sortent de la tente pour aller jouer, et les discussions démarrent. Les premiers échanges font ressortir l’isolement de ces 30 à 50 familles qui rayonnent avec leurs troupeaux jusqu’à 50 km autour du puits traditionnel. Le besoin d’un local pour l’école appa-raît, et d’un logement pour l’instituteur et sa famille : c’est prioritaire pour fixer la population. Depuis quelques années, les femmes avaient organisé de manière informelle une coopérative pour faciliter les achats et échanges autour de la nourriture principalement, et améliorer les conditions de vie. Celle-ci dispose d’un fonds commun où chaque femme cotise pour acheter et vendre. Au nombre de 50 environ, les femmes de la coopérative se réunissent une fois par semaine et abor-dent tous les sujets. Elles souhaiteraient un local en dur pour stocker les produits, un moyen de transport et de l’argent. Le collège le plus proche est à 230 km, à Aderbissinat, où un enfant ne peut être envoyé seul. Des mamans accompagnantes partent avec eux pour 3 mois, puis d’autres prennent le relais. Elles ne parlent même pas la langue. Elles ne trouvent pas à se loger. Se nourrir est aussi plus dif-ficile, car "en ville, le sable n’est pas propre… ". Elles ne connaissent personne, il faut de l’argent pour tout. Limane insiste sur le rôle de la formation car si l’argent peut aller et venir, la culture et l’édu-cation restent - "L’argent c’est comme la pluie, ça peut venir". Pour lui, le monde va vite et les nomades doivent adapter leur mode de vie tra-ditionnel car les entreprises vont avoir de plus en plus besoin de jeunes formés qui vont quit-ter la zone. C’est trop isolé, personne ne veut venir à Inta-wagré. Il est important d’attirer un cadre de l’enseignement ou de la santé dans la zone. L’Etat ne les connait même pas, la seule visite a été celle d’un inspecteur d’académie lors de l’ouverture de l’école. Le Chef de zone indique qu’il y a 2 grandes rai-sons d’espérer : la première a été la visite de l’équipe de Puits du Désert avec Christel, Syl-viane et Vanessa, la seconde est celle d’au-jourd’hui. L’infirmier explique que le district sanitaire est immense, les malades sont difficiles à atteindre en raison des distances, du manque de moyens de transports et de l’absence de communications avec les hôpitaux. A cela s’ajoute le manque de médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires…). Enfin il note le manque de personnel : ils sont 2 pour couvrir tout le district, et il n’y a pas de sages-femmes. La direction générale de la santé d’Aderbissinat a remplacé son parc de radios HF par des téléphones portables et l’infirmier espère pouvoir récupérer les anciennes radios HF. Il est 12h10 la séance se termine et nous rejoignons la tente qui a été dressée pour nous accueillir. Les habitants nous invitent à passer la nuit à Intawagré. Mais vers 15h, nous reprenons la piste en direction d’Agadez, après de chaleureux remerciements et au-revoir. Jacques Tcheng

L'ins tuteur et les enfants de l'école d'Intawagré 

Mohamed Ixa, Ango et Limane, en discussion avec le chef de village

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Le Projet d’Intawagré avance et prend forme... Petit à petit le village d’Intawagré s’équipe et accède au monde extérieur. Les enfants vont à l’école et les femmes comptent sur nous pour réaliser leur rêve d’une coopérative...

La construction du puits, du logement de l’enseignant et l’achat du camion sont en train de devenir réalité. Quelques mois se sont écoulés depuis notre première mis-sion en octobre dernier, suivie en dé-cembre de la visite de Jacques Tcheng et de son épouse. Ce village n’avait jamais eu la visite d’une mission. Aujourd’hui, les financements apportés par des partenaires ont permis la mise en route du chantier du puits, du logement de l’instituteur et l’achat d’un indispen-sable camion.

Sylviane MEUNIER, secrétaire générale

DU 8 AU 23 OCTOBRE 2017, mission exceptionnelle et riche d'enseignements dans la Vallée de Tidène, au Nord d’Agadez et dans le sud d’Agadez en direction d’Aderbis-sinat et Tanout. Nous étions quatre au départ, le 8 octobre 2017 : Mohamed Ixa de retour au Niger après 15 jours de mission en France, Christel Pernet, Vanessa Ndiaye, notre directrice , et Syl-viane Meunier, notre secrétaire générale, pour qui ce voyage était une première.

Christel PERNET, Présidente

Vanessa N'DIAYE, Directrice

LE POINT SUR INTAWAGRÉ

LE POINT SUR NOTRE MISSION AU NIGER

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Au programme de cette mission, tout d’abord, une réception à Niamey pour fêter avec tous nos partenaires, services techniques et autorités régionales, le 250ème puits de l’ONG Tidène et des Puits du Désert. Ce fut l’occasion de rencontrer tous les interve-nants de la région, de renforcer la visibilité de nos actions dans une région grande comme la France, et qui ne compte que quelques partenaires. L’objectif principal était de renforcer la visibilité de l’ONG Tidène auprès des partenaires présents au Niger. Puis, nous avons poursuivi notre périple sur Agadez pour nous diriger encore plus au sud

en direction d’Aderbissinat, afin de réali-ser un essai de pompage dans un campe-ment très isolé, dont les tentatives pour accéder à une eau de qualité furent nom-breuses et trop souvent infructueuses. Quel bonheur enfin de voir l’eau couler. D’ici quelques mois, le forage devrait être équipé d’une pompe alimentée par les panneaux solaires , et pouvoir ainsi "abreuver" tout le campement. Nous avons ensuite rejoint la vallée de Tidène, accompagnés de Mohamed Ixa, d'Ibrahim, le directeur de l’O.N.G Tidene, de Waissan, le chef de groupement des touareg, et d'Ibrahim Feltou, conseiller municipal de la commune de Tchirozérine, et originaire de Tidène, soit 4 véhicules au total, avec une sécurité bien assurée.

Arrivés dans le village d’Abaka, nous avons pu enfin voir l’eau potable couler dans le village grâce au forage équipé de panneaux solaires qui fournit une eau de qualité. Dans cette région où l’eau est très salée et im-propre à la consommation, ce forage très profond a pu régler le problème. Ensuite, nous avons continué sur l’Ecole "Lago" de Wharatakalt. Les enfants ainsi que toute la population, nous ont réservé un ac-cueil très chaleureux. Une course de cha-meaux, une fête de Tendé (tambour tradi-tionnel joué par les femmes), et ces hommes dans leurs plus belles tenues, montés sur des chameaux, tournant tout autour. Un spec-tacle magnifique et plein d’émotion. Une rencontre avec "Jules", le nouveau direc-teur, et une visite de l’école bien rénovée : nouvelles couches de peinture sur le forage, nouvelles lignes électriques, et ampoules pour éclairer les jardins qui donneront bien-tôt les légumes pour la cantine. Le nouveau directeur semble très impliqué, et nous sommes ravies qu’il puisse exercer toutes ses compétences dans cette école. À Tchirozérine, nous avons rencontré l’inspecteur d’académie qui ne tarit pas d’éloges sur l’école Lago. Il nous a confirmé que cette école est l’une des mieux équipées de toute la zone. Nous en sommes très fiers. Une discussion avec le comité de gestion et l’association de parents d’élèves, a soulevé le faible taux de scolarisation des filles après le CM2. Un collège d'état est en projet dans le village de Boudari. Cela permettra aux familles de poursuivre la scolarisation des jeunes filles, et évitera qu’elles ne soient déscolarisées en raison d'un manque de moyens ou de parenté capable de les héberger là où se trouvent les collèges.

LE POINT SUR NOTRE MISSION AU NIGER (suite)

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En réempruntant les pistes caillouteuses de la vallée, nous avons fait une halte au dispen-saire de Boudari où nous attendait l’infirmière accoucheuse, qui veille sur les futures ma-mans et les nourrissons. Nous avons également découvert la réhabilitation des logements et le dortoir de l’école de Boudari, et assisté en direct au déchargement des vivres pour la cantine. La réhabilitation est en cours de finalisation. Nous avons poursuivi notre mission avec la visite des jardins maraîchers et la rencontre de nombreux groupements féminins. Parmi ceux-ci, trois ont initié de nom-breuses activités de tressage des feuilles de palmier, mis en place des boutiques de produits de première né-cessité, et des activités de transforma-tion des fruits et légumes. Ravis par ces initiatives, nous avons dé-cidé de doter ces trois groupements fé-minins (Gadambo, Mardane, In Tedeiné) de moulins à grains, qui permettront aux femmes de préparer de la farine et des plats, sans être obligées de s'éreinter à piler les céréales. Nous avons également échangé à propos d’un appui conséquent en matériel et en forma-tion, afin qu’elles puissent accroitre leurs activités de transformation des produits, et pal-lier ainsi la pénurie de légumes en saison sèche. Elles pourront continuer à produire to-mates, oignons, choux et pommes de terre, mais aussi fabriquer de la semoule de blé et de maïs, indispensables à la préparation du couscous. Ceci évitera d’acheter du couscous importé d’autres pays. Avec les ingrédients récoltés dans les jardins maraîchers cultivés par les hommes, ces femmes peuvent développer une activité génératrice de revenus, tout en renforçant leur autonomie.

Les nouveaux jardins, preuves vi-vantes des bénéfices issus de la formation "Greffage des Arbres Fruitiers",sont en expansion. Beaucoup de citronniers, orangers, manguiers sont en pleine crois-sance. Lors de notre mission, les deux nouveaux puits de Tinnoun-gouran et Inwadenan étaient en cours de réalisation. Ils seront ter-minés d’ici peu, et offriront une eau potable de bonne qualité aux 4000 personnes des deux villages. Le puits "Le Tout Miséricordieux" nous a rempli d’émotion, lorsque nous avons vu une cinquantaine d’enfants et de femmes, habillés de pagnes multicolores, s'affairer à y puiser de l’eau.

Les femmes de Mardane autour de leur nouveau moulin à grain

LE POINT SUR NOTRE MISSION AU NIGER (suite)

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Enfin, notre mission s'est poursuivie au sud d’Agadez. Elle nous a permis de faire le point sur les besoins du village très isolé d’Intawagré, situé à 250 kms d’Agadez, soit plus de huit heures de piste sablonneuse.

Deux charrettes asines ont été ache-tées pour alléger la corvée d’eau des femmes, qui peuvent désormais trans-porter très facilement l’eau nécessaire aux besoins quotidiens. Une école de deux classes, équipée de logements, et un puits d’eau potable sont indispensables pour accompagner ces 50 familles nomades qui cherchent à se sédentariser. Dans un deuxième temps, il faudra aussi envisager un appui en secouristes et auxiliaires vétérinaires. En effet ce village est un carrefour pastoral et les animaux y sont très nombreux. Ils constituent la seule ressource pour ces populations qui se nourrissent essen-tiellement de lait de chamelle. De retour à Agadez, de nombreux ren-

dez-vous se sont succédés les derniers jours, notamment avec nos partenaires. Nous avons pris de très bons contacts pour l’avenir avec de nouveaux bailleurs de fonds. Nous sommes heureux de nous engager vers de nouvelles perspectives, notamment en mettant l’accent sur l’acquisition d'une autonomie pour les femmes, mais aussi sur l’appui aux éleveurs de chameaux, qui font toute la richesse du monde touareg.

LE POINT SUR NOTRE MISSION AU NIGER (fin)

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Une soirée en l’honneur de la construction du 250ème puits – NIGER Le mercredi 11 octobre, c'est à Niamey, au Niger, que l’association a fêté la construction du 250ème puits, avec tous ses partenaires. 250 puits, c'est énorme, mais c'est encore très peu par rapport au besoin en eau de cette région du Ténéré, aussi vaste que la France. En présence de nombreuses personnalités, mi-nistres, députés, membres de la diplomatie, chefs d’entreprises et responsables d’ONG internatio-nales, l’ONG Tidène et l’association "Les Puits du Désert" ont fêté cet événement comme il se doit, avec une présentation des activités, illustrée par un film réalisé par Ingrid Duparc de France Télévisions. L'occasion de rappeler le chemin par-couru et la formidable cohésion entre les 2 asso-

ciations, qui œuvrent ensemble depuis 14 ans pour développer la région d'Agadez. Mohamed Ixa et Christel Pernet ont exprimé leur grande satisfaction, et adressé leur re-connaissance aux invités présents, en espérant de tout cœur arriver bientôt à fêter le 500ème puits.

LES TEMPS FORTS DU SEMESTRE

Dons de pompes lors des rencontres Climat-Météo-Montagne. Belle opération solidaire à l’occasion des Rencontres Climat-Météo-Montagne, organi-sées à l’initiative de Christian Reverbel dans la station de La Plagne en Savoie. Trois pompes, recyclées et remises à neuf après avoir servies à pomper l’eau des canons à neige, vont partir au Niger pour pomper l’eau des puits. Belle seconde vie pour ces ma-chines offertes par l’entreprise Techno Alpin et par la SEM de la station de Valloire Galibier. Ibrahim Rissa, directeur de l’ONG Tidène, en mission pour quelques jours en France, a re-çu ces pompes en présence du député Vincent Rolland, du maire de La Plagne, Jean Luc Boch, et du grand témoin 2018 de cette manifestation, Audrey Pulvar (Présidente de FNH) De nombreuses personnalités scientifiques et présentateurs météo assistaient à cette ma-nifestation. Un immense merci à Christian Reverbel, qui renouvelle une magnifique opération de soli-darité Neige/Désert.

Ibrahim RIXA, Audrey PULVAR

et Fabienne AMIACH.

Chris an REVERBEL

et Patrice DREVET .

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LES TEMPS FORTS DU SEMESTRE

Retrouvailles à Toulouse avec Patrick et Stéphanie Baudry, Jean Christophe Si-belya, Mohamed Ixa et Christel Pernet. Objectif : préparation d’une grande soi-rée caritative qui aura lieu le 9 avril à Toulouse, et qui s’annonce déjà sous les meilleurs auspices. "De l’Air pour l’Eau", parrainée par Pa-trick Baudry (spationaute et ambassa-deur de bonne volonté de l’UNESCO) ré-unira au cours d'une soirée, les grands noms de l’aviation aux cotés de nom-breux artistes et personnalités. Deux fées se penchent déjà sur l'évène-ment: nos partenaires Bertaud Bélieu et LP Promotions. La soirée promet d’être grandiose !

Préparation de la soirée "De l’Air pour l’Eau"

Rencontre avec Éric GUIMON – Agence de l’Eau Adour Garonne À l’occasion de la visite en France de Mohamed Ixa, début janvier, Vanessa, Christel Pernet et Alain Dupouy, notre vice Président bordelais, ont été reçus par Eric Guimon Directeur de l’agence de l’Eau Adour Garonne de Bordeaux. La confirmation d’un accord pour un nouveau programme nous permet d’envisager la mise en chantier d’un projet de 8 puits villageois. Un immense merci à Eric Guimon qui soutient nos actions depuis 4 ans.

Vanessa, Eric Guimon, Mohamed, Christel et Alain Dupouy

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À l’initiative et à l’invitation de Monsieur Jean Pierre Vimard, PDG d’Expertime SAS, Christel Pernet a présenté les actions et projets de l’association, devant des collaborateurs très intéressés.

La générosité de cette entreprise dyna-mique et solidaire va contribuer au dé-veloppement du village d’Intawagré, où tout est à faire pour l’accès à l’eau, à la santé et à l’éducation.

NOS COUPS DE CHAPEAU

de droite à gauche : JP Guimard, PDG d’Expertime, C.Pernet, Isabelle Goulmot, DRH, et un collaborateur malien.

À Nicole Ponsot (CSES) et Bernadette Mulliez (Fondation Denibam), qui nous per-mettent grâce à leurs dons, de faire un grand pas vers l’équipement du village d’Intawagré, tant pour l’école que pour la coopérative de femmes.

Merci Nicole et Bernadette pour ces familles d’Intawagré si démunies.

À vous les donateurs de cordes pour les puits ! Vous n'imaginez pas la joie des éleveurs, lorsque Mohamed leur apporte des cordes qui ont terminé leur vie pour les al-

pinistes. Elles sont indispensables pour tirer l’eau du puits ! Lors de leur dernier passage en Haute-Savoie, Ibrahim, Directeur de l’ONG Tidène, et Nourridine, qui était étudiant en France et qui main-tenant travaille au Niger, ont reçu beaucoup de cordes destinées aux éleveurs du Niger. Merci à Vincent Lafond, Laure Chappaz et à tous leurs amis qui ont offert ces cordes.

Aux opticiens du Grand Bornand et de Talence (opticiens mutualistes), pour les dons de lunettes si utiles aux nomades, quand ils trouvent à chausser lunettes à leur vue !

Aux infirmières du Grand Bornand pour le petit matériel médical, et à Cathy Fournier qui nous a comblé par les cartons d’attelles fort utiles pour les cliniques et dispensaires d’Agadez. La distribution entre les établissements sera un beau moment de solidarité.

À l'U.N.W.G (United Nations Women's Guild) pour son appui à l'éducation, par le financement de l'équipement en matériel de l'école d'Egarwey.

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20 litres d’eau , c’est ce que tout être humain devrait avoir au minimum chaque jour pour vivre décemment. Le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’homme essentiel à

la pleine jouissance de la vie, et à l’exercice de tous les droits de l’homme. (Résolution de l’ONU du 28 juillet 2010)

REJOIGNEZ NOUS EN RENVOYANT VOTRE BULLETIN D’ADHESION CI-DESSOUS Bulletin d’adhésion (35 euros) et de don, à retourner à : Association "Les Puits du Désert" BP 09 – 74450 LE GRAND BORNAND

Nom: ……………………………………………………………………………..

Prénom: ………………………………………………………………..…….

Adresse: ……………………………………………………………………... Email: ………………………………………………………………………….

Je joins un chèque d’un montant de……….…€, à l'ordre de "Les Puits du Désert" Ou je fais un don sur notre site web : www.lespuitsdudesert.org Date et signature Pour les particuliers, ce don est déductible à hauteur de 66% dans la limite de 20% du revenu imposable. Pour les entreprises, le don est déductible à hauteur de 60% dans la limite de 5 pour mille du chiffre d’affaires (reportable sur 5 ans).

Vendredi 4 mai à 20h30 – à l’Impérial Palace d’Annecy - Concert au profit de l’association Les Puits du Désert, en partenariat avec le Rotary Club d’Annecy. Le groupe Bruxellois Kel Assouf évolue pour son 2e album vers des rythmes très rock, hypnotiques, aux paroles engagées. Envoutant mais aussi nos-talgique la musique de Kel Assouf ne laisse pas in-différent. Kel Assouf, qui signifie à la fois “la nostalgie" et "fils de l’éternité" en langue Tamasheq, construit depuis sa création son identité autour de deux idées centrales : la promotion de la culture Toua-reg et la lutte contre la discrimination.

En 2017, le groupe Kel Assouf a remporté deux "Octaves de la Musique" en Belgique, dans la catégorie musique du monde. Leader du groupe Kel Assouf et compositeur, Anana Harouna est accompagné par Toulou Kiki, actrice principale du film Timbuktu (2016). Ils sont tous deux originaires d’Agadez au Niger. Après des tournées mondiales et un succès grandissant, le groupe kel Assouf, ambassa-deur de l’association Les Puits du désert a accepté de se produire à Annecy pour un con-cert exceptionnel. Prix des places 15€- Renseignements et réservations 04 50 09 34 25

À NOTER SUR VOS AGENDAS...

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POUR L’EAU, POUR LA SANTÉ, POUR L’ÉDUCATION : MERCI

Grâce à votre soutien, la mortalité infantile diminue, et les populations ont accès aux soins de base. Les enfants ont accès à l’éducation, les femmes pratiquent des activités génératrices de revenus, les chefs de famille sédentaires et les éleveurs contribuent à l’essor économique de la vallée de Tidène et des zones rurales autour d’Agadez. Nous ne citons pas les noms des partenaires dans nos textes, mais vos logos sont notre vitrine. Chaque partenaire et chacun de nos donateurs particuliers est précieux. Nous vous sommes très reconnaissants pour votre confiance et votre soutien.

NOS PARTENAIRES

DENIBAM M'Her &

Deserts

Mécénat  

Paulo & Zinzin