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L L E E B B A A S S S S I I N N C C O O N N V V E E N N T T I I O O N N N N E E L L D D U U L L A A C C T T C C H H A A D D Une Etude Diagnostique de la Degradation de l'Environnement

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LLEE BBAASSSSIINN CCOONNVVEENNTTIIOONNNNEELL

DDUU LLAACC TTCCHHAADD

Une Etude Diagnostique de la

Degradation de l'Environnement

2

LE BASSIN CONVENTIONNEL DU LAC TCHAD

Une Etude Diagnostique de la Dégradation de 1'Environnement

Novembre 1989

Préparée par:

Janusz Kindler, Institut d'Ingénierie Environnementale, Université Technique de Varsovie

Chef d'Equipe, Ressources en Eaux.

Peter Warshall, Office des Torres Arides, Université d'Arizona..

Ressources Ecologiques, Editeur du Rapport.

Eric J.Arnould, Office des Terres Arides, Université d'Arizona

Ressources Humaines.

Charles F. Hutchinson, Office des Terres Arides, Université d'Arizona

Images Satellites, Analyse de Sécheresses.

Finance par:

Le Programme des Nations Unies pour 1'Environnnement (PNUE)

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)

Pour:

Le Programme des Nations Unies pour 1'Environnement (PNUE)

Le Programme des Nations Unies pour le Développement(PNUD)

L' Office Soudano-Sahélien des Nations Unies (OSSNU)

En coopération avec:

La Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT)

Les experts nationaux du Cameroun, du Tchad du Niger et du Nigeria.

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SOMMAIRE

L'Etude Diagnostique de la Dégradation de l'Environnement du Bassin Conventionnel du Lac

Tchad constitue un résumé des symptômes liés aux "maladies" de l'environnement tels que sujets

suivants: l'érosion de terres jadis productives, la surexploitation des eaux souterraines, la perte des

espèces animales végétales sauvages, les migrations forcées des populations durant des périodes de

famine et de sécheresse. Ce rapport essaie de mettre l'accent sur les causes de la dégradation des

sols, de l'eau, de l'air, des plantes, et de la vie animale à l'intérieur Bassin Conventionnel. Il vise

aussi à suggérer et classifier par ordre de priorité des stratégies qui pourraient contribuer à soigner

les plaies béantes de l'environnement du Bassin. C'est un rapport essentiellement diagnostique. Il

n'intègre pas la conception des projets, les estimations de coûts, les évaluations socio-économiques

de l'environnement, les priorités nationales en matière de méthode d'attraction des bailleurs de

fonds qui apparaissent dans le Plan d'Action.

L'impulsion pour la réalisation de ce rapport peut être rattaché à la signature de la Convention de

Lomé en 1964. Cette convention, signée par le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigeria, avait

créé la Commission pour le Bassin du Lac Tchad qui, supportée par le PNUD, essaya de

coordonner la gestion régionale des ressource en eau et, plus récemment, la gestion des terres, des

plantes et des animaux. L'impulsion la plus immédiate de ce rapport est provenue d'une requête de

du PNUE. Le financement des consultations a été obtenu grâce au programme EMINWA du PNUE

pour la promotion des bassins des fleuves inter-Africains, et de l'Office Soudano-Sahélien des

Nations Unies par l'intermédiaire d'un contrat du PNUD.

Le rapport contient quatre sections. La section 1 traite des données de base concernant l'écologie,

l'eau et les ressources humaines du Bassin Conventionnel. La section 2 décrit des régions

particulières. Elle traite aussi des problèmes rencontrés ainsi que leurs causes en divisant le bassin

conventionnel en unités hydrographiques et écologiques appelées "bassins diagnostiques". La

section 3 donne un diagnostic général la situation de développement et de conservations des

espèces du bassin diagnostique. Elle contient aussi des recommandations sommaires.

Première Partie: Données de Base du Bassin Conventionnel.

La diversité des ressources en hydrauliques et écologiques du bassin ne permet pas une

interprétation facile et générale à l'égard des impacts des sécheresses, des actions humaines et de la

dégradation de l'environnement. La production économique, les sécheresses, les politiques

foncières, les maladies et déprédateurs, les interventions financières nationales et internationales,

les traditions ethniques, l'organisation gouvernementale, et les agitations civiles, tous ces facteurs

interviennent pour donner une image complexe à multiple facettes.

En définitive, le bien-être économique dépend sur une pluviométrie imprédictible qui varie

annuellement ou mensuellement en fonction de multiples facteurs: irrégularité de la venue des

orages, distribution de la pluviométrie, les nombreuse infiltrations et la capacité d'infiltration des

sols. En plus, la production d'aliments, de bois, de poisson et de terrains de pâture dépend des

inondations pérennes ou éphémères des fleuves, d'eau provenant de trois types de lacs, et d'eau

souterraines provenant de trois distinctes nappes aquifères.

Le rapport montre que l'usage statistique des moyennes ou des extrêmes d'événements

hydrologiques peut conduire à des investissements non-profitables tels que ceux du SCIP (Sections

2.1.2). Cette méthode est aussi inadaptée pour l'évaluation de la dégradation environnementale. Le

rapport met l'accent sur la nécessité, pour les projets de développement, d'avoir des scénarios

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"d'année type"qui définissent et analysent les impacts du projet en fonction d'une année très

humide, humide, "normale", sèche, très sèche et des séries d'années de sécheresses consécutives. Le

plus pire des scénarios (années sèches consécutives) peut ne pas être intelligible à travers une

analyse statistique. Le rapport insiste sur le fait qu'il y'a plusieurs catégories de sécheresses

(Section 1.3) qui ne sont pas nécessairement reliées. Par exemples, les éleveurs et les agriculteurs

sont beaucoup plus concernés par la variabilité de la pluviométrie. Les pêcheries, les cultures de

décrue et les bassins de pâturage sont plus concernés par l'ampleur de la crue du fleuve. Le flux des

cours d'eau et la pluviométrie ne sont pas nécessairement reliés. En réalité, le flux des cours d'eau a

été beaucoup plus variable que celui de la pluviométrie. Finalement, les niveaux du lac Tchad ne

sont pas nécessairement corroies ni aux flux des cours d'eau, ni à la pluviométrie. C'est pour cette

raison que la plupart des projets de développement situés à côté du lac se sont avérés coûteux et

inadéquats. Définir les "années-type" en fonction de la pluviométrie, du flux des cours d'eau, du

niveau des lacs et de la crue, est une priorité des activités de recherche de la CB (Section 3.3.2) et

constitue une étape nécessaire à toute politique flexible de développement, comme proposé dans ce

rapport, et qui pourrait s'adapter rapidement aux changements des besoins en eau.

Il n'y a rien qu'on puisse faire en ce qui concerne la pluviométrie elle-même. Nous devons donc

nous tourner vers une utilisation efficiente des eaux de pluie en réduisant la vitesse des vents sur les

champs, en augmentant l'infiltration, en réduisant les températures à sol avec des plantes

ombrageuses, en augmentant l'humidité à sol, en réduisant les pertes d'évaporation sur la surface de

réservoirs et des champs irrigués. Les principaux problèmes liés aux cours d'eaux sont: l'irrégularité

des courants d'eau aussi bien pour les pêcheries que pour le lac; une inondation naturelle adéquate

pour irriguer les plaines de pâturage, les sites de reproduction des poissons; l'agriculture et la

régénération des forêts; et des crues adéquates qui puissent assurer la recharge des eaux

souterraines. Les principaux problèmes des eaux souterraines sont: une surexploitation des eaux

souterraines et un affaissement possible des terrains due à une surexploitation; des droits d'usage

qui n'autorisent l'utilisation des eaux souterraines que pendant les "années-types" les plus sèches;

l'usage d'une pauvre catégorie d'eaux souterraines pour les projets irrigués. Conserver et obtenir de

1'eau pour les besoins des centres urbains devient une tache cruciale.

La stabilité et la fertilité des sols constituent le "capital naturel" qui déterminera les possibilités du

CB à nourrir ses habitants et assurer ainsi une sécurité économique. Selon le système français

de classification, il y'a vingt classes principales de sol avec des potentialités de production et de

conservation différentes. Les principaux problèmes dans ce domaine sont: l'érosion des couches

d'alluvion, l'érosion éolienne, la déposition de sable sur les sol arables réduisant ainsi la fertilité,

l'alcanisation et la salinisation, la formation de barrières de sable, et la comactation des sols arables.

Compte tenu de la stabilité des sols, les plantes constituent la source ultime annuelle de santé du

Bassin du Lac Tchad. Les zones à phytoplancton supportent les pêcheries; le bois assure l'énergie

pour la préparation des aliments; la production des bovins, des moutons, et des chèvres est basée

sur les herbes et les fourrages ligneux de la région; certaines espèces sauvages sont utilises comme

aliments de secours pendant la sécheresse; la diversité génétique des cultivars diminue le risque

de famine causée par la sécheresse. Il n'y a pas de carte de la végétation actuelle du CB qui

montre l'actuelle communauté de plantes et leur état de santé.

Les principales catégories de la dégradation floristique sont: la réduction de la couverture de

canopée qui procure les meilleures micro climatiques plantes et qui préviennent aussi contre les

effets de l'érosion. Le changement des herbes d'espèces pérennes en espèces annuelles; la réduction

de la biomasse des produits forestiers; la perte du volume des racine et de la capacité de rétention

des sols; la réduction du cycle des sols minéraux par des arbres a racines profondes; la perte des

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fourrages qui fixe le nitrogène au sol; et la perte de la diversité des espèces. Les influences

négatives des actions humaines (en contraste avec les influences des sécheresses) sont: la

surexploitation des arbres comme énergie de bois, principalement à coté des villes; les coupures

excessives de bois de construction, principalement du Borassus aethipum et des palmiers doumiers;

la surexploitation des pâturages et la foulure des sols par les troupeaux d'animaux; le déboisement

des terres pour l'agriculture irriguée et les systèmes hydrauliques; et le défrichement de terre pour

créer des zones d'habitations humaines.

Les ressources animales procurent une source importante de protéines. Le lac Tchad et ses

tributaires constants constituent l'une des zones de pêcherie les plus riches du monde (130 espèces).

Au cours de la dernière décennie ces pêcheries ont souffert de la sécheresse, de la diversion ou des

blocages des flux d'eau par les barrages, une augmentation des activités de pêche causée par la

nouvelle venue des agriculteurs et des nomades, une dimension petite des mailles de filets de

pèche, une capture effrénée des juvéniles, et un marché noir de poissons croissant. Les pêcheries

n'ont pas été l'objet de surveillance depuis la guerre civile du Tchad.

Certaines espèces sauvages attirent les touristes dans la région. Ce qui crée une source de sursaut

du revenu national et un sentiment de fierté de la part de la population qui se considère comme

faisant partie de l'héritage national. D'autres espèces sont importantes d'un point de vue

planétaire. Les espèces d'une importance particulière se trouvant dans le bassin sont: l'algazelle, la

gazelle Dorcas, le rhinocéros noir; toutes les espèces dépendantes de l'eau (sitatunga, hippo,

crocodiles, cobe defassa). Les problèmes concernant les oiseaux sont centrés sur les zones de

nidification pour la grue à couronne noire ainsi que pour les oiseaux migrateurs inter-continentaux

tel que le pigeon capucin. Le commerce de la peau des reptiles n'est pas contrôlé. La faune a

beaucoup souffert de la prolifération d'armes automatiques, de la sécheresse et du manque de

cadres appropriés pour la protection, le maintien et la restauration des populations.

Les sécheresses récurrentes des années 1970 et 1980 ont dévasté la production animale domestique.

Plusieurs symptômes du collapse du système pastoral sont visibles dans le Bassin Conventionnel.

Ces symptômes incluent: une surexploitation des pâturages, le changement aux petits ruminants et

aux chameaux; la sédentarisation de populations nomades; la perte des plaines de pâturage au profit

de l'agriculture ou des projets de barrages en amont; le développement de forages non-adaptés aux

cycles traditionnels de pâturage; le retrait obligé des populations pastorales sur des terres

marginales, retrait causé par les projets agricoles, l'urbanisation croissante, et l'agitation civile; le

puisement de la force de travail des éleveurs; et l'action de la foulure des sols par les troupeaux,

plus au sud. Les grands désastres (la mort du cheptel, les plans d'aide, et le collapse des prix) se

sont .reproduit a deux reprises. La coordination régionale pour la prévention des maladies n'a pas

été efficace, spécialement durant la période des grands désastres durant laquelle des éleveurs et des

troupeaux entiers ont été décimés.

Les paysages les plus précieux du Bassin Conventionnel sont tous associés à l'eau. Le lac Tchad est

le second marécage le plus grand de l'Afrique. Les plaines alluviales des Yaérés du Logone

supportent plus d'activités économiques (cultures de décrue, croissance des pâturages, régénération

des forêts, production et reproduction des poissons, parc touristique national de Waza) plus que

toute autre zone en dehors du lac Tchad. Les ouadis du nord, les bassins versants du Niger et du lac

Tchad, le lac Fitri et les marécages du Bornou méritent tous une attention particulière dans des

projets de développement visant la conservation.

6

Deuxième Partie: Les Bassins Diagnostiques

Comme expliqué, les problèmes concernant la gestion des ressources humaines et naturelles sont

très localisés à l'intérieur du Bassin Conventionnel. La table 2.1 et la figure 2.1 montrent comment

le Bassin Conventionnel peut être subdivisé en unité planifiée de ("bassins diagnostiques") qui sont

plus viables du point de vue du développement, de la conservation et de la planification. Il y'a huit

bassins diagnostics: Le Lac Tchad (incluant les lacs du Kanem, le Bas-Chari, le Bas-Logone

(incluant Yaérés et El Beid), le Mayo Kebbi et d'autres mayos Mandara, les drainages du Bornou,

la Komadougou-Yobé, Bahr et El Ghazal (au nord), et le Lac Fitri.

Cette deuxième partie contient la "substance" du rapport avec une revue de données récentes et des

besoins futures du bassin, incluant les ressources humaines.

Troisième Partie: Conservation et Développement

On ne peut pas séparer les activités de développement de celles de la conservation. Il n'y a pas de

solutions miracles à la dégradation des ressources naturelles. La dégradation des sols prend des

décades pour sa réhabilitation. Les donateurs, les citoyens et les gouvernement nationaux doivent

être prêts à prendre des engagements de long terme en vue de lutter contre ces fléaux. Un

réajustement d'un contrôle national opposé à un contrôle local nécessitera des années pour la

résolution des conflits, de la révision des législations mais aussi l'établissement de procédures

viables et acceptables. Le "long terme" s'applique à une période d'environ dix ou quinze ans. Une a

patience est nécessaire dans ce domaine, surtout quand de nouveaux groupes d'utilisateurs des

ressources et un code national de gestion de ces ressources ont besoin d'être déterminés.

Les projets visant un seul objectif; (par exemple l'agriculture irriguée)ont tendance à échouer ou

alors à produire des résultats indésirables. Les projets ont besoin d'intégrer des objectifs multiples.

Les bénéfices à court-terme doivent pouvoir compenser les sacrifice consentis en main d'œuvre

pour assurer la gestion des ressources à long terme. En ayant ceci à l'esprit, le rapport recommande

1'intégration des cultures irriguées avec des programmes de prévention contre la famine et de

conservation des aliments. Il recommande aussi la diversification de l'agriculture irriguée en

intégrant la régénération des arbres, la production de fourrages et d'autres interventions qui

improuveraient la situation de l'eau et la conservation des sols. Le rapport ne recommande pas de

nouveaux projets de développement à grande échelle dans un avenir proche. Au contraire, il

propose une revue des systèmes hydrauliques existants, une réparation des dommages

environnementaux causés par certains projets à l'aval des cours d'eau, et l'intégration des grands

systèmes hydrauliques dans un programme d'ensemble de prévention contre la famine. Les priorités

en matière d'utilisation des eaux doivent se déplacer de l'agriculture irriguée aux intérêts des

agriculteurs traditionnels situés à l'aval des cours d'eau (pêcherie, agriculture de décrue, pâturages,

recharge des eaux souterraines. Cette priorité doit aussi s'étendre à l'usage multidimensionnel des

marécages (par exemple la faune, le tourisme et le développement économique de la production) .

Les projets à coûts récurrents exorbitants doivent bénéficier d'une priorité secondaire.

La troisième partie recense les grandes lignes de plus de 60 importantes démarches politiques; les

changements de priorité pour les financements et pour l'organisation administrative des projets; la

recherche, la surveillance, les besoins en éducation et en formation dans le domaine du

management des ressources et de la résolution des conflits; les problèmes de législation; des projets

accordant la priorité à la gestion harmonieuse des sols, de l'eau, des plantes, du bétail ; et la

coopération internationale (principalement à travers la Commission du Bassin du Lac Tchad). Les

taches présentées mettent l'accent sur le besoin de combattre la sévère dégradation

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environnementale causée par le sécheresse et les activités humaines. Les politiques de lutte contre

la désertification existante et les stratégies nationales de conservation doivent servir de base pour

les actions futures.

Les exemples de hautes priorités qui doivent être promus par les projets inclus: l'ajustement des

frontières du Bassin Conventionnel pour qu'il puisse y avoir une meilleure gestion des ressources

hydrauliques. Une reforme foncière pour encourager les groupes locaux à investir et à être

beaucoup plus engagés dans la gestion des ressources naturelles dans le long terme (Section 3.4.2);

l'incorporation de scénarios "année-type" aussi bien par les bailleurs de fonds que par les

gouvernements dans les évaluations socio-économiques et environnementales; accorder plus de

droit de propriété aux inondations du Logone et de ses tributaires; orienter l'aide internationale sur

les petits paysans; mener des recherches sur la géohydrologie de tous les aquifères et la promotion

de politiques pérennes de rendement; la remise à jour du programme de surveillance de la pèche; la

création d'un "parc de paix" qui procure un habitat convenable aux espèces et qui en même temps

développe les activités de tourisme le long des frontières du Tchad, du Cameroun et du Nigeria;

une augmentation du niveau d'éducation et de la formations des agents d'encadrement en matière de

conservation des eaux et des sols.

Finalement, le rapport recommande une révision des structures et de la fonction de la Commission

du Bassin du Lac Tchad avec un nouveau accent sur les systèmes de communication entre les pays

du bassin et un nouveau ou étendu rôle accordé à la planification, à la surveillance et à l'évaluation.

La Commission du Bassin du Lac Tchad n'a pas rempli son rôle de surveillance des conflits

concernant l'usage des eaux et de la terre à l'intérieur du bassin puisqu'elle manque de pouvoir. Elle

n'est pas bien désignée pour promouvoir des projets qui sont strictement nationaux dans leur

caractère. Cependant, elle est conçue pour coordonner des actions régionales de lutte contre les

déprédateurs, de communications, de systèmes d'alerte, des disputes concernant l'eau, de la

surveillance du climat et des cours d'eau, et des ateliers de formation. Comme l'exploitation des

ressources en eaux et en terres devient de plus en plus intense, et comme les populations migrent et

s'adonnent aux activités commerciales de plus en plus extensives, le besoin d'un cadre légal

général en matière d'administration devient plus pressant. Les dirigeants des Etats devraient

s'engager dans un cadre juridique régional pour la résolution des problèmes liés à la gestion des

ressources en eau, comme cela a été suggéré lors de leur meeting de 1970.

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TABLE DES MATIERES

Sommaire

Table des Matières

Abréviations

Figures et Tableaux

Avant-Propos

Première Partie: 1. LES DONNEES DE BASE DU PROJET

1.1 Introduction

1.2 Remerciements et Approche de l'Etude

1.3 Climat, Sécheresse, Dégradation et Désertification

1.4 Les Donnée de Base du Bassin Conventionnel

1.4.1 Ressources et problèmes écologiques

1.4.2 Ressources en Eau et Questions Environnementales

1.4.3 Ressources Humaines et Questions Environnementales

Deuxième Partie: 2. LES BASSINS DIAGNOSTIQUES

2.1 Introduction

2.2 Le Bassin Diagnostic du Lac Tchad

2.3 Le Bassin Diagnostic du Chari Inférieur

2.4 Le Plaines de Décrue du Logone

2.5 Le Mayo Kebbi

2.6 Les Drainages du Bornou (Yedseram, Ngadda, Gubio)

2.7 Le Komadougou Yobé

2.8 Le Bassin Diagnostique du Nord (Termit Sud, Bahr el Ghazal)

2.9 Le Bassin Diagnostique du Lac Fitri

Troisième Partie: 3. CONSERVATION ET DEVELOPPEMENT

3.1 Préambule

3.2 Frontières

3.3 L'Aménagement du Bassin et les Communautés Humaines

3.4 Institutions et Gestion de l'Environnement

Personnes Contactées

Annexe A: Termes de Référence

Annexe B: Bailleurs de Fonds des Projets

Bibliographie

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LISTE DES SIGLES

ADB/BAD African Development Bank/Banque Africaine pour le Développement

AGRHYMET Programme for thé Reinforcement of the Agrometeorological and Hydrological

Service of the Sahelian Countries

AMCEN African Ministerial Conférence on the Environment

BIEP Bureau Interministériel d'Etudes et de Programmation du Développement Rural,

Government of Chad

BSPE Bureau de Statistiques, Planification, Planification et Etudes, Government of Chad

CAR Central African Republic

CHADPLAN Chad Lake Basin Action Plan

CORLAB Committee on River and Lake Basins

CRA Centre de Recherche Agronomique

CTFT Centre Technique Forestier Tropical

DHV DHV Consulting Engineers

EC European Community

ECA Economic Commission for Africa

EMINWA Environmentally Sound Management of Inland Waters, UNEP

FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations

ICBP International Council for the Protection of Birds

IUCN International Union for the Conservation of Nature

LCBC/CBLT Lake Chad Basin Commission/Commission du Bassin du Lac Tchad

NCF Nigerian Conservation Foundation

NRM Natural Resources Management

ORSTOM Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération

PADADD Projet d'Appui au Développement Agricole du Département de Diffa, Niger

SCIP Southern Chad Irrigation Project

SEMRY Société d'Expansion et de Modernisation de Riziculture de Yagoua

SODELAC Société du Développement du Lac

UNDP/PNUD United Nations Development Program/Programme des Nations Unies pour le

Développement

UNEP/PNUE United Nations Environment Programme/Programme des Nations Unies pour

l'Environnement

UNICEF United Nations Children's Fund

UNSO United Nations Sudano-Sahelian Office

USAID U.S. Agency for International Development

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LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

1.1 Le Bassin Naturel et Conventionnel

1.2 Unités Administratives

1.3 Carte Pédologique Simplifiée

1.4 Zones Bioclimatiques

1.5 Communautés Biologiques et Zones Protégées

1.6 Carte des Pluies Annuelles Médianes 1968-1985

1.7 Pluviométrie Annuelle, Ndjamena

1.8 Trajets Aériens de la Poussière Saharienne

1.9 Isocourbes D'Evapotranspiration Annuelle Moyenne

1.10 Coupe Schématique

1.11 Problèmes Liés à la Qualité des Eaux Souterraines

1.12 Groupes Socio-Culturels

1.13A Zones Agricoles

1.13B Développement de l'Irrigation

1.14 Distribution de Maladies

.15 Densités de la Population Rurale en 1979

1.16 Centres Urbains en 1979

2.1 Bassins Diagnostics

2.2 Variabilité de la Pluviométrie et Qualité des Pâturages

2.3 Variabilité du Cours du Fleuve, de la Pluviométrie et des Niveaux des Lacs

2.4 Le Bassin Diagnostic du Lac Tchad

2.5 Les Niveaux du Lac et la Morphologie

2.6 Groupes Arabes et Daza du Bahr el Ghazal et du Kanem

2.7 Bas Chari Bassin Diagnostic

2.8 Bas Logone Bassin Diagnostic

2.9 Les Développements dans l'endroit du Barrage du Maga

2.10 Réalisation et Projets SEMRY

2.11 Réalisation et Projets SEMRY II

2.12 Pêches Migratoires dans les Bassins de Logone/Chari/Lac

2.13 Les Groupes Socio-Culturels Logone Bas et Mayo Kebbi

2.14 Mayo Kebbi Bassin Diagnostic

2.15 Bornu Bassin Diagnostic

2.16 Komadougou Yobé Bassin Diagnostic

2.17 Bassin Diagnostic Septentrional

2.18 Lac Fitri/Batha Bassin Diagnostic

3.1 Le Bassin Conventionnel et le Bassin Elargi

3.2 Routes de Transhumance dans le Bassin Conventionnel en Année de Bonne Pluviométrie

11

LISTE DES TABLEAUX

1.1 Communautés de plantes du Bassin Conventionnel

1.2 Les Caractéristiques des Stratégies Nationales de Lutte contre la Désertification

2.1 Zones de Drainage du Bassin Conventionnel

3.1 Ressources en Gestion de la Formation

3.2 Recommandations pour la Préservation des Ecosystèmes et de la Diversité des Espèces

3.3 Recommandations en matière de Politique

3.4 Résumé Partiel des Actions Recommandées

3.5 Résumé des Projets de Développement et de Conservation pour la Commission du Bassin du

Lac Tchad

12

Avant-Propos

II y a plus d'une quinzaine d'années la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain

(Stockholm, juin 1972) a adopté un plan d'action. En réponse à cette conférence, l'Assemblée

Générale de l'ONU a décidé d'établir le Programme des Nations Unies pour l'Environnement

(PNUE), visant a servir de point d'ancrage et de coordination pour l'action environnementale au

sein du système des nations unies (résolution (XXVII) de l'Assemblée Générale, datée du 15

Décembre 1972). L'ensemble des organisations du System des nations unies furent invitées a

adopter les mesures nécessaires en vue d'entreprendre des actions concertées et coordonnées en

regard des problèmes environnementaux internationaux. De même, les organisations

gouvernementales et non-gouvernementales concernées par le domaine de l'environnement furent

invitées à encourager autant que possible, ainsi qu'a collaborer avec l'ONU au maximum de leurs

possibilités.

Le PNUD - en collaboration avec d'autres agences de l'ONU - a lancé un nouveau programme

global visant a la gestion adaptée des eaux de surface (EMINWA). Ce programme est destiné à

assister les gouvernements dans leur tache d'intégration des problèmes environnementaux dans la

gestion des ressources aquatiques. Ce programme est en concordance avec le plan d'action pour

l'environnement humain, l'action de la Mar del Plata de la conférence de l'ONU pour l'eau, les

recommandations du programme de Montevideo pour le développement, ainsi qu'avec la revue

périodique de la législation de l'environnement et les décisions du conseil exécutif du PNUD.

Le programme pour les eaux de surface en Afrique assigne la toute première priorité à la gestion

des eaux ainsi qu'à la lutte contre les effets de la sécheresse. Ce programme constitue l'une des

portions majeures de 1'EMINWA. Lors de la première Conférence Interministérielle Africaine sur

l'Environnement (CIAE )tenue au Caire en décembre 1985, les problèmes du bassin du lac Tchad

furent traités avec la plus grande attention. Durant les 20 dernières années, les périodes successives

de sécheresse et la dégradation du couvert végétal ont abouti à des changements majeurs des

conditions environnementales du bassin du lac Tchad. L'assèchement du lac Tchad, l'avancée du

désert, ainsi que le déclin de l'agriculture, de la taille des troupeaux et des pêcheries menacent le

bien-être social et économique de plus de 12 millions d'individus vivant dans le bassin du lac au

Tchad, au Niger, au Nigeria et au Cameroun. Consciente de ces menaces, la Conférence Inter-

ministerielle Africaine sur 1'Evironnement a décidé de soutenir la commission du bassin du lac

Tchad pour le développement intégré du bassin. Cette commission s'est assignée pour tache

prioritaire dans la région de stopper l'assèchement du lac Tchad et de définir une gestion rationnelle

de ses eaux et écosystèmes. Le comité pour le fleuve et le bassin du lac (CORLAB, établi par la

CIAE) a de même donné priorité à la question du lac Tchad.

Du à l'ampleur des problèmes dans le bassin du lac Tchad, l'unité des eaux et de la lituosphere

(PNUD) a réalisé en une étude de reconnaissance. L'étude fut présentée en 1988 à la conférence des

ministres chargés de l'environnement dans la région du lac Tchad (Maroua, Cameroun).

Adoptant le plan proposé par l'étude diagnostique (mise en perspective et objectifs, environnement

physique et ressources naturelles du bassin, développement socio-économique du bassin,

désertification, recommandations pour l'implantation du plan d'action), les termes de référence

précisent que le consultant entreprendra des visites de terrain lorsque celles-ci s'avéreront

nécessaires à la collecte des données.

Il doit être noté que l'hydrologie et les ressources hydrauliques du bassin du lac Tchad ont déjà été

le sujet de plusieurs enquêtes, y compris les enquêtes approfondies (1964-1979) de l'ORSTOM, une

13

étude des ressources en eau du bassin Tchad (UNESCO, 1970), une évaluation des ressources du

bassin Tchad en vue du développement (FAO,1972), une étude du PNUD pour le développement

du bassin Tchad (DRN 1979), etc. Cependant, un grand nombre de ces études ayant été réalisées

avant la sécheresse des années 70, une remise à jour s'est avérée nécessaire. La tache centrale de ce

rapport a été justement la remise à jour des données accumulées jusqu'à ce jour, ainsi que la

formulation de recommandations pour le futur.

En délimitant des problèmes environnementaux spécifiques, leur impact respectif, et des solutions

possibles, l'étude diagnostique espère contribuer à la création d'un plan d'action pour une gestion

appropriée de l'environnement dans le bassin du lac Tchad. L'application de ce plan devra être

suivie de l'adoption d'un accord international entre les pays concernes par le Pan du Tchad. La mise

en route des activités sera financée conjointement par les gouvernements du Bassin, le PNUD,

d'autres organisations des nations-unies, ainsi que par diverses nations donatrices et organisations

non gouvernementales.

La première réunion du groupe de travail chargé de la préparation du rapport diagnostique a été

tenue en avril 1988 dans les bureaux du PNUD a Nairobi. Ce groupe de travail comprend des

experts venus du Tchad, du Niger et du Nigeria, des représentants de la Commission du Bassin du

Lac Tchad (CBLT) ainsi que des experts du PNUD dans les domaines de la gestion des ressources

hydrauliques et de la lutte contre la désertification. Le groupe s'est mis d'accord pour compiler les

informations et données de base sur le bassin du lac Tchad. Ces informations et données furent

collectées a travers les réponses fournies aux questionnaires préparés par les consultants. Par

ailleurs, l'ensemble des membres du groupe de travail a reconnu la nécessité pour les consultants de

mener une mission de terrain. Celle-ci a été organisée par la CBLT. Il a aussi été décidé que le

PNUD assisterait le groupe de travail en collectant les informations possédées par l'ORSTOM en

France.

L'ensemble de ces décisions furent appliquées entre avril et juillet 1989. Les experts nationaux ont

fourni une part significative des informations aux consultants qui, a leur tour, ont fouillé la

documentation existante et commencé des études préliminaires. L'ORSTOM a fourni une quantité

importante de données et d'informations. Enfin, entre le 3 et le 19 juillet 1989, le groupe des 4

consultants (experts respectivement en gestion des ressources aquatiques, anthropologie sociale,

diversité biologiques et images satellites) a rencontré la CBLT et s'est rendu dans les 4 pays

membres. La visite a compris des discussions approfondies avec les membres du secrétariat

exécutif de la CBLT. Les consultants ont pu bénéficié à N'djamena d'importantes contributions de

la part du PNUD, de la FAO et de 1'UNICEF. Tout particulièrement, nos remerciements vont a

l'assistance fournie par la CBLT grâce à laquelle nos consultants ont pu se déplacer intensivement

dans la région du bassin. Non seulement les consultants ont pu personnellement se familiariser

avec les paysages de la région, mais ils ont de plus bénéficié d'occasions uniques d'établir des

contacts directs avec des membres des gouvernements concernés, des chercheurs, des techniciens

de terrain, ainsi que des citoyens (paysans et autres) des 4 pays concernés. Les informations

amassées à travers ces contacts directs se sont avérées précieuses pour la compréhension des

problèmes, des contraintes que ces derniers génèrent, ainsi que pour la conception de solutions

possibles.

14

PREMIERE PARTIE: DONNEES DE BASE DU PROJET 1.1 INTRODUCTION

Au cours de plusieurs millénaires, le bassin du Lac Tchad a connu des moments de crues, de

sécheresses et d épidémies mais aussi des moments de prospérité. Les gouvernements des Etats

riverains du Bassin du Lac Tchad sentent qu'ils ont la responsabilité profonde d'empêcher

l'ensemble des habitants du bassin de continuer à souffrir des catastrophes naturelles. En outre, ils

souhaitent fournir une sécurité économique soutenue à la population du bassin. Cela exige la paix,

la planification familiale, le développement économique et la conservation des ressources naturelles

et renouvelables du Bassin. Ce rapport est centré sur le développement et la conservation du capital

naturel du bassin : les sols, l'eau, l'air, les plantes, l'énergie et la vie animale.

Ce rapport fut sollicité par l'Office Soudano-Sahélien des Nations Unies. Il a été financé par le

Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) et organisé par la Commission du

Bassin du Lac Tchad. Les termes de référence se trouvent dans 1'Annexe A.

Les objectifs de ce rapport sont les suivants:

- "diagnostiquer" les symptômes de "mauvaise santé" écologique dans le bassin. Par exemple, les

symptômes comprennent des migrations involontaires des citoyens parce que la terre et l'eau ne

peuvent plus les soutenir; la propagation incontrôlée de maladies de cheptel; l'érosion de terres

qui était productive autrefois; les nappes d'eau souterraine surexploitées et qui ne soutiennent

plus les arbres qui fournissent les combustibles ligneux et le fourrage.

- après avoir décrit "les symptômes," essayer de mettre le doigt sur les causes. Par exemple, la

réduction des poissons peut être causée par la basse pluviométrie, le flux réduit des canaux en

amont des barrages, le pompage excessif d'eau souterraine ou la pêche excessive.

- suggérer et accorder la priorité aux stratégies pour traiter les maux écologiques et les problèmes

de productivité du bassin.

L'impulsion pour ce rapport est venue de deux directions. En 1964, les quatre pays qui partagent les

eaux et les terres du Bassin du Lac Tchad ont signé la Convention de Fort-Lamy (actuel

N'djamena). Le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigeria ont créé la Commission du Bassin du

Lac Tchad pour assurer l'utilisation plus efficace des eaux du bassin pour coordonner le

développement régional (plutôt que national) et pour assister dans le règlement de tous conflits qui

pourraient surgir entre les participants du bassin.. Le PNUD a aidé la Commission du Bassin du

Lac Tchad à financer et planifier les activités du bassin. Nous espérons que le rapport actuel aidera

à mettre à jour et à clarifier des questions principales du bassin pour la Commission du Bassin du

Lac Tchad (CBLT) et les gouvernements des pays du bassin.

L'autre impulsion pour ce rapport est venue du programme EMINWA du PNUE (Programme des

Nations Unies pour l'Environnement). Ce programme a produit un programme d'Action pour le

Bassin du Zambèze, qui fut la plus haute priorité du bassin fluvial inter-africain de l'EMINWA. Le

Bassin du Lac Tchad est son deuxième projet.

1.2 REMERCIEMENTS ET APPROCHE DE L'ETUDE

1.2.1 Remerciements

15

Les consultants voudraient exprimer leurs remerciements au Programme des Nations Unies pour

l'Environnement (PNUE)de Nairobi pour avoir coordonner le projet qui a conduit à ce rapport.

Nous remerciements particuliers vont au Dr. Jaroslav Balek, directeur de la Division Eau et

Lithosphère, et aux cadres de sa division Dr. Habib El-Habr et Mr. Emmanuel Dierrcky de

Casterle. L'Office Soudano-Sahélien des Nations Unies (OSSNU) a commissionné les services des

Etudes sur les Terres Arides de l'Université d'Arizona; nous remercions Mr. Augustin Mandeng et

Mr. Ibrahima Djibo pour les efforts consentis durant cette période. Au niveau de l'Université

d'Arizona à Tucson, des efforts ont été consentis par Dr. Robert G. Varady Luery, qui était assisté

par Ms Andréa Luery, Ms Rachel Quenk, et Ms Mary Storie. Le rapport a été traduit par Ms

Isabelle Houthakker et Mr Mamadou Baro.

1.2.2 Approche de l'Etude

Ce rapport combine (1) une recherche et une revue extensive de la documentation (voir la

Bibliographie Annotée); (2) une enquête de trois semaines sur le terrain par quatre consultants

expatriés et deux membres de la CBLT; (3) des entrevues avec des ministères, des donateurs

potentiels, des professeurs d'université, des techniciens, des cadres gouvernementaux, des

coordinateurs d'agence; (4) des questionnaires aux experts nationaux (voir "Personnes auxquelles

on s'est adressées").

Les consultants choisis pour ce rapport ont créé une équipe multidisciplinaire en hydrologie,

anthropologie, gestion des ressources naturelles, diversité biologique, images satellites et

couverture aérienne. L'équipe a essayé d'écrire un texte intégré mettant l'accent sur les liaisons

entre les communautés humaines et leur accès aux ressources naturelles et renouvelables. Les

aspect hydrologiques, écologiques, ainsi que les ressources humaines sont réunis dans la Partie 3

pour les recommandations sur la conservation et le développement. La partie 4 fournit une liste

concise de ces recommandations.

Le rapport se limite au bassin conventionnel de Lac Tchad comme défini par les chefs d'Etat pour

la CBLT (Figure 1.1). Néanmoins, il y'a des moments où les questions du bassin conventionnel ne

peuvent pas être séparées de celles des zones en amont du bassin naturel. En effet, il y a des

moment où les question du bassin conventionnel ne peuvent pas être séparées des questions

internationales (par exemple, la conservation des oiseaux migrateurs ou le financement des

programmes écologiques). Dans ces cas-là, nous avons simplement intégré la question dans un

contexte plus global (Figure 1.2).

Ce rapport ne constitue pas répétition de la documentation extensive et générale trouvée dans une

multitude de publications (voir les publications avec un "*" dans la Bibliographie). En lieu et

place, nous voulons nous concentrer sur les problèmes d'actualité: la dégradation écologique, les

stratégies possibles pour empêcher la dégradation supplémentaire et l'amélioration des ressources

de terre, hydrauliques et biologiques déjà dégradées.

1.3 CLIMAT, SECHERESSE, DEGRADATION ET DESERTIFICATION

La sécheresse est plus simplement définie comme une insuffisance de pluviométrie sur une

période de dix jours, d'un mois, d'un hivernage, d'un an ou d'une période de plusieurs années.

D'habitude, elle est exprimée statistiquement par les consultants (Section 2.1.2); et du point de vue

phénoménologique par les cultivateurs et les bergers. Ces descriptions peuvent toutes deux mener

à des problèmes pour la planification, les stratégies de politique, la conservation et les projets de

développement. Dans des discussions récentes sur la sécheresse, les descriptions se sont

16

subdivisées en thèmes comme suit: la sécheresse météorologique, se concentrant sur la

pluviométrie; la sécheresse hydrologique, se concentrant sur la réduction des eaux de surface, l'eau

souterraine et 1'infiltration ou les augmentations de 1'évaporation et l'évapotranspiration; la

sécheresse agricole, se concentrant sur les déficits de la capacité de rétention d'eau ou de l'humidité

du sol nécessaires pour la croissance des cultures à n'importe quel moment durant la période de

végétation (la conductivité électrique de l'eau du sol peut aussi être utilisée); et la sécheresse

écologique, se concentrant sur la productivité primaire réduite de la biomasse dans les groupements

végétaux "naturels" tels que les forêts, les pâturages ou les lacs.

Ces formes de sécheresse ont modifié complètement les paramètres de base du développement

économique (par exemple, les termes de l'échange, les opportunités de travailler, les types de

travail, l'organisation communautaire du travail, les règles gouvernant l'accès aux ressources

naturelles) et la diversité biologique de l'Afrique de l'Ouest. Les sécheresses successives des

décennies de 1970 et de 1980 ont changé le Bassin du Lac Tchad de façon permanente. On a appelé

une partie de ces changements la "désertification."

- le rétrécissement du Lac Tchad, du Lac Fitri et des flux des principaux fleuves;

- la baisse des nappes phréatiques;

- la disparition des espèces végétales spécifiques et la réduction de la couverture de

frondaison;

- la perte des populations de faune et des plantes "sauvages" vivrières de secours pendant

la sécheresse; l'érosion croissante des sols et (ou) la perte de la fertilité;

- une réduction des cultures pluviales ou même irriguées.

On emploie le terme "désertification" pour tout ce qui est indésirable. Nous aimerions éviter ce mot

autant que possible à cause de son usage trop vague, la confusion qu'il crée entre la dégradation

causée par les humains contre celle causée par la nature, et parce que nous sentons que les Africains

de l'Ouest ont mobilisé leurs énergies humaines de façon spectaculaire pour parer aux déficits

des événements naturels récents. Voici quelques exemples:

- les cultivateurs qui échangent des semences adaptées à la sécheresses et cultivent des

arbres fruitiers qui n'exigent pas de soins;

- les pêcheurs qui déménagent pour s'installer en amont, qui changent la dimension des

mailles et diversifient leurs moyens de survie

- les éleveurs qui changent leurs parcours (allant plus au sud ou restant dans des zones

bien-arrosées) et qui modifient la composition et la commercialisation de leurs

troupeaux;

- les cultivateurs utilisant de plus en plus l'eau souterraine pour compenser les lacunes de

pluviométrie;

- les cultivateurs essayant avec enthousiasme des mesures de contrôle de l'eau et de lutte

contre l'érosion telles que les haies vives et les brise-vent;

- quelques cultivateurs qui se joignent aux plans de production de riz et de blé irrigués sur

des exploitations agricoles gérées par l'Etat;

- tous les citoyens qui naviguent entre les économies rurales et urbaines ou qui y vont à la

recherche de travaux salariés et pour le commerce;

- l'ajournement du mariage comme stratégie pour réduire la taille de la famille, ou

l'utilisation du contrôle des naissances pour limiter la taille du foyer et conserver les

ressources;

- Le changement d'une économie de troc à une économie monétaire, surtout en ce qui

concerne les biens échangés auparavant entre les cultivateurs et les bergers.

17

Certaines de ces stratégies de survie ont obligé des familles à se départir de leurs propres ressources

naturelles à certains moments. Dans la Section 1.4, les effets et les causes socio-économiques de

l'exploitation de survie seront décrits. Nous décrirons ces effets comme des formes de dégradation

du capital naturel du bassin (des sols, de l'eau, la production des planâtes et l'élevage) dans les

zones du bassin versant.

Cette stratégie peut-être plus ennuyeuse par endroits mais elle peut, comme nous le sentons, avoir

des effets réussis plus durables (Partie 2).

Nous décrirons plus en détail comment la dégradation a des causes politiques et socio-économiques

aussi bien que des causes naturelles. La liaison entre la sécheresse et la famine et entre la

sécheresse et la dégradation continue la base des ressources n'est pas inévitable. Par exemple, en

Inde, l'agriculture irriguée s'est concentrée sur l'accumulation des excédents alimentaires et leur

approvisionnant pour des périodes difficiles. Ce sont des programmes planifiés d'avance pour des

travaux publics qui se produisent seulement dans les années où l'agriculture pluviale échoue.

Malgré des sécheresses également dévastatrices, l'Inde n'a pas souffert de dislocations et de

famines.

Dans ce rapport nous soulignerons le fait que les processus de dégradation peuvent être très rapides.

Les événements naturels peuvent causer des changements des pâturages ou bien des barrages en

amont peuvent causer des changements sur les pêcheries sur des périodes quinquennales. Le

processus de rétablissement et de réhabilitation peut être très lent, surtout pour les arbres de bois de

feu ou les zones où il manque des réserves de semences dans le sol.

Deux des consultants disposant d'une expérience sahélienne extensive ont remarqué l'échec de

beaucoup de projets grandioses (des ceintures vertes, système hydraulique, des programmes de

pâturage) initialement conçus au nom de la lutte contre la désertification, au cours des deux

dernières décennies. Ils ont vu le gaspillage d'immenses quantités d'aide internationale dans l'effort

pour lutter contre la dégradation écologique. Peu de projets ont traité adéquatement les stratégies

(surtout des stratégies organisationnelles sociales) qui seraient en harmonie avec des réalités

climatiques. Nous pensons qu'afin de minimiser la dégradation causée par les humains et le climat

imprévisible, il faudrait disposer de d'orientations politiques qui soient flexibles, et qui

comprennent l'assurance contre la sécheresse et qui s'accommodent à la mobilité humaine au lieu

de lutter contre elle. Ces politiques doivent se baser sur des années types hydrauliques (section

2.1.2) qui s'ajustent, comme le climat, aux années humides ou sèches, ou à une suite d'années

sèches.

1.4 DONNEES DE BASE DU BASSIN CONVENTIONNEL

Cette section passe en revue les ressources écologiques, hydrologiques et humaines du bassin

conventionnel qui sont importantes pour une compréhension de la dégradation écologique et des

actions futures de conservation/ développement.

Couvrant une surface de presque 2.500.000 km², le bassin géographique du Lac Tchad est une

région presque circulaire entre 6.24 degrés de latitude Nord et 10.23 degrés de longitude Est

(Figure 1.2).

Le bassin est fermé, avec deux exceptions. Dans les années humides, pendant la période de crue,

des eaux du Fleuve Logone s'écoulent au delà des Chutes de Gauthiot vers le sud-ouest pour

atteindre le Fleuve Niger par son affluent, la Bénoué. Pendant des phases où le niveau du lac est

18

exceptionnellement haut, des eaux peuvent aussi s'écouler vers le Bassin du Nil par le Bahr El

Ghazal. Plus de deux tiers du bassin géographique sont situés dans une zone aride et ne contribuent

pas activement au flux de surface vers le Lac Tchad.

Le bassin conventionnel du Lac Tchad, c'est la superficie sous le mandat de la Commission du

Bassin du Lac Tchad (CBLT) constituée en 1964 pour coordonner les activités du Cameroun, du

Tchad, du Niger et du Nigeria. La superficie du bassin conventionnel est égale à moins de 20

pourcent du bassin géographique.

1.4.1 Ressources et problèmes écologiques.

FORMES DE LA TERRE

La diversité de formes de la terre dans le bassin conventionnel est énorme. On y trouve trois types

de lacs: les lacs de piémont au Cameroun et au Tchad; les lacs entre les dunes au Tchad et au

Nigeria; et des lacs hydrographiques tels que le Lac Tchad qui comprend tous les quatre pays. Il y

a à peu près quinze types de formes de la terre, y compris des deltas multiformes; des barrières en

sable des littoraux de lacs récents et anciens; les ergs, les îles de dunes et d autres paysages éoliens;

les terres plates dérivées des lagons quaternaires; les pédiments des massifs érodés; les vallées

fossiles et les oueds; et des lits de ruisseau et de fleuve incisés. Chacune de ces formes de la terre

et chacune de ces surfaces contrôle la productivité continue de la terre et, dans une certaine mesure,

les espèces qui peuvent y croître . Puisque l'objectif de ce rapport est de recommander la protection

de la productivité continue de la surface de la terre, nous devons nous souvenir que toutes les

formations géologiques, toutes les formes de la terre et tous les sols n'ont pas les mêmes

potentialités et n'exigent pas les mêmes pratiques de conservation. Les projets pour protéger des

sols et les approvisionnements en eau doivent soigneusement élaborer leurs interventions

techniques et sociales pour le paysage spécifique.

Dans le Bassin du Lac Tchad, les questions géomorphologiques influencées par les humains ont été

mal documentées. Il y a peu d'informations concernant les changements de la forme des chenaux; la

charge sédimentaire; les lits de cours d'eau régularisés par les dépositions sédimentaires qui

enterrent le cours de surface; le réactivation des dunes et la formation des dunes . On ne dresse pas

des cartes de l'incision ou du ravinement sur les pentes des vallées.

En théorie, les impacts humains sur les changements des chenaux des ruisseaux, des fleuves et des

oueds peuvent être imputes à l'urbanisation, aux routes, aux barrages et (ou) aux déroutements en

amont et à l'écoulement augmenté et au ruissellement en nappes provenant des cotés endommagés.

Les influences humaines sur les dunes peuvent être imputées au surpâturage, aux barrières

artificielles, aux véhicules tout terrain et au piétinement. De telles actions sont rarement séparées

des phénomènes naturels. Les changements du paysage s'entrelacent avec des causes naturelles

telles que des événements tectoniques, la sécheresse météorologique continue et des événements de

ruissellement et de flux de chenaux extrêmes. Dans le sud-ouest aride des Etats-Unis, plus de

trente ans de débats n'ont pas résolu toutes les questions concernant les influences humaines contre

les influences naturelles sur les formes de chenaux.

LES SOLS

Dans le Bassin du Tchad, l'aspect le plus crucial de la dégradation écologique concerne les sols. Les

sommaires (Figure 1.3) aident à définir les efforts de planification générale "à partir du sommet"

(voir les "Atlas" dans la bibliographie). Mais des enquêtes spécifiques au site sont indispensables

19

pour comprendre les besoins locaux de pratiques de conservation des sols. En outre, comme les

cultivateurs savent que certains sols ne sont utiles que pendant des années de types hydrologiques

particulières, surtout dans le Sahel, les cultivateurs ont besoin de deux ou trois types de sols

chacun adapté à un régime de pluviométrie différent (Partie 2).

Il y a une variété étonnante de conditions et de types de sol dans le bassin. La dimension des

particules varie des graviers aux sables et aux argiles les plus fines; le drainage varie selon la nature

des sols (sols démesurément drainés à très mal drainés, sols imbibés d'eau et inondés

saisonnièrement). La profondeur du sol varie des sols superficiels sur les roches aux sols rigolites.

Les argiles varient des argiles montmorillonitiques à ceux d'oxydes hydratés et de kaolinite; et aux

sols très lessivés et acides jusqu'aux sols calcaires à base saturée, parfois avec des sels solubles et

alcalites.

Selon le système français de classification, il y a vingt principales classes de sol utilisées au Tchad,

au Niger et au Cameroun (fig. 1.3). Les sols les plus répandus sont les Ferrasols, les Acrisols et les

Luvisols (la classification du FAO) ou les Oxisols, les Ultisols et les Alfisols (la classification de

l'USDA). Il y a des lithosols localisés (des sols superficiels sur les roches), des sols juvéniles, des

sols halomorphes, des gleys, et des vertisols extensifs(des sols argileux avec des fendures

profondes aussi appelés "sols de coton) dans le bassin.

En général, l'eau du sol limite la production à travers tout le bassin. Pendant les années humides ou

dans la partie sud du bassin, quand l'eau est abondante, l'azote devient le facteur limitant. Pour des

raisons inconnues, la nitrification est basse dans les sols sahéliens. Dans des zones où l'eau et

l'azote ne sont pas des facteurs limitant, d'autres éléments nutritifs constituent les limites à la

production. Le phosphore, en particulier, limite la croissance des légumineuses. La capacité de

rétention d'eau et le rapport A:P sont les données cruciales en matière d'évaluation les sols. La

dégradation du sol peut être évaluée en contrôlant les changements de l'azote total, du carbone

inorganique contre organique et du phosphore total, du rapport A:P et des changements de capacité

de rétention d'eau.

La dégradation des profils, de la structure et de la texture des sols sont bien documentés dans des

zones locales. Ils ne sont pas bien-documentés pour la totalité du bassin conventionnel. Il n'y a pas

de cartes ni de documents qui spécifie, par exemple, les zones de dégradation de sol très grave ou

des zones qui profiteraient le plus des pratiques de conservation immédiates.

Les problèmes principaux, selon les anecdotes, sont l'érosion par le ruissellement en nappes;

l'érosion éolienne de la couche arable (y compris la déflation); l'abrasion des plantes par le sable

poussé par le vent; la réduction de la fertilité et de la couche arable; l'alcalinisation; la salinisation;

la formation de la croûte du sol; la formation des barrières de sable et la compaction de la couche

arable.

Ces formes de dégradation du sol peuvent venir des brûlis, du labourage mécanique, de la

cultivation excessive, des jachères raccourcies, du surpâturage, des mauvaises pratiques d'irrigation

et des champs dénudés après la récolte, du piétinement, des routes et de la construction des mines.

Ils peuvent être confondus avec l'impact des événements naturels tels que la sécheresse

météorologique de moyen terme et des événements extrêmes de vent et de ruissellement en nappes.

Certains sols peuvent se dégrader si sévèrement que leur reconstruction ou leur réhabilitation peut

devenir trop coûteuse ou techniquement difficile (par exemple, les sols argileux alcalins du bassin

conventionnel). Ces sols doivent être abandonnés ou doivent attendre -parfois des siècles ou des

20

milliers d'années pour que la nature les ranime. Les symptômes des sols "de terrain érodé" ou "sans

vie" comprennent la salinisation, la perte des communautés de mycorhizes et microbiennes, et

l'incapacité de soutenir des plantes vasculaires. Ces sols dégradés ont été appelés "désertisés."

Il faut se souvenir que les sols ne deviennent pas nécessairement mobiles quand la pluviométrie

diminue. La frondaison végétale s'ouvre, la nappe phréatique baisse et (ou) l'infiltration de surface

ralentit. Pour que l'érosion due au vent ou à l'eau puisse commencer, la frondaison végétale et la

couverture de graminées doivent être si épars que l'érosion provoquée par les gouttes de pluie, le

ruissellement et les vents peuvent déplacer les horizons supérieurs. Les sols plus sableux et

septentrionaux sont manifestement plus susceptibles à l'harmattan à cause de la vitesse augmentée

du vent, de leur texture plus sableuse et de leur structure moins cohésive.

La dégradation des sols n'est pas nouvelle pour le bassin conventionnel. Entre 1800 et 1925 on a

beaucoup fait référence aux impacts des humains et du cheptel qui ont accéléré la "désertification."

Comme autrefois, la conservation de cette ressource naturelle dépend de:

- du déficit hydrologique et la sécheresse de l'année préalable;

- des formes de paysage du site en question;

- de la pression humaine sur les plantes nécessaires pour satisfaire aux besoins des

humains et du cheptel.

LES PLANTES

Les plantes sont en fin de compte la source de la richesse du Bassin du Lac Tchad. Le

phytoplancton est la base de la chaîne alimentaire des pêcheries des lacs et des fleuves. La

spiruline, une algue cultivée dans les lacs intérieurs, fournit de la protéine importante dans des

sauces pour les aliments et crée un commerce important pour des moissonneurs locaux. Le bois

fournit presque toute l'énergie pour la préparation des aliments. Le bœuf, le mouton et la chèvre qui

paissent sur le parcours forment la principale partie de la protéine de la population qui varie avec la

production des graminée et du fourrage ligneux. Les variétés de cultures spéciales telles que le

sorgho et qui tolèrent la crue ou les variétés de mil adaptées à la sécheresse produisent de la

nourriture même dans des conditions atmosphériques extrêmes. Les plantes sauvages spécifiques

fournissent des aliments de réserve utilisés pendant la sécheresse ou comme revenu supplémentaire

pour les foyers marginaux.

Le Bassin du Lac Tchad se trouve dans la région saharo-sindienne et soudano-zambézienne de

l'Afrique (Figure 1.4). La région Sahara-Sindienne partage un développement évolutionniste avec

l'Arabie, l'Iran et l'Inde. Le bassin conventionnel touche le Sahara méridional et oriental. Le

potentiel de ce domaine varie de moins de 500 espèces végétales (désert absolu) à environ 1.000

espèces (dans les régions ayant une pluviométrie de 200 mm bordant le Sahel) sur une superficie de

10.000 km². Il y a très peu de genres endémiques (à peu près 16), c'est-à-dire des groupes végétaux

appartenant uniquement à un seul domaine ou une seule région.

La région soudano-zambezienne enveloppe les forêts ombrophiles du Congo. Elle se subdivise en

Domaines Sahélien et Soudanien. Le Domaine Sahélien traverse toute l'Afrique de l'Atlantique à la

Mer Rouge avec des liens à la végétation de l'Afrique du Sud, du Domaine de Somalie/Masai et

même de l'Asie. Il y a environ 1200 espèces (500-1.500 espèces par 10.000 km²) avec à peu près

40 plantes vraiment endémiques.

Le Domaine Soudanien à peu près a 1.000 à 2.000 espèces végétales par 10.000 km². Il n'y a

probablement pas plus que 2.750 espèces à travers tout le domaine. Environ 900 espèces sont

21

endémique (elles ne se trouvent pas ordinairement ailleurs). Les savanes arborées soudaniennes

s'effilent à l'est du Bassin du Lac Tchad (au Soudan) mais s'élargissent à l'ouest.

L'expansion des domaines sahariens, sahéliens et soudaniens limitent l'importance de la portée

d'une action de préservation végétale. D'autre part, les groupements végétaux intacts sont rares.

Cette classification en deux régions biotiques et en trois domaines floraux est trop idéalisée. Le

Bassin du Lac Tchad a été occupé depuis l'âge néolithique par des groupes humains qui ont modifié

la densité et la composition des espèces végétales (Seignobos, 1981). Il n'y a pas de groupement

végétal qui soit exempt des influences humaines, y compris ceux dans les parcs nationaux de Waza

et Mokogo. Une classification plus détaillée est présentée dans la Table 1.2. Même cette table

simplifie trop les groupements végétaux qui sont établis sous les influences humaines depuis

longtemps.

En considérant un plan d'action, il faut séparer soigneusement les influences humaines des

changements naturels de la végétation causée par la sécheresse. Il n'est pas toujours facile de

distinguer les causes humaines des causes naturelles. Les "causes naturelles" de fluctuation de la

production des plantes, surtout la pluviométrie et le niveau de la nappe phréatique, ne peuvent pas

être modifiées facilement.

Il n'y a pas de carte du bassin conventionnel ou du Bassin du Lac Tchad qui montre des zones de

dégradation végétale. Le reportage sur le bassin conventionnel est incomplet (CFTF, 1988). Les

principaux types de dégradation floristique signalés sont les suivants:

- la couverture de frondaison réduite qui augmente les températures du sol, augmente

1'évaporation de 1'eau du sol et expose la surface du sol à érosion par les gouttes de pluie et par

le vent;

- le changement des espèces, avec le remplacement des espèces pérennes par des plantes

annuelles et des dicotylédones;

- la réduction de la biomasse de produits forestiers due aux nappes phréatiques abaissées ou à la

surexploitation;

- la perte de volume des racines qui augmente l'érosion des sols;

- le nombre réduit d'arbres à racines profondes qui recyclent les minéraux retenus dans le sol;

- la réduction des légumineuses qui ajoutent de l'azote au sol;

- la perte de la diversité d'espèces par la récolte de la plupart des plantes de valeur en

combinaison avec la sécheresse de moyen terme.

TABLE 1.1 GROUPEMENTS VEGETAUX DU BASSIN CONVENTIONNEL

A. Groupements végétaux sahélo-sahariens: (a) Les formations des dunes avec le Panicum

turgidum ; (b) Les petites dunes ondulantes et plaines sableuses; (c) Les vallées fossiles et les

grandes dépressions.

B. Groupements végétaux sahélo-soudaniens (a) Groupements végétaux sableux avec A.

Sénégal/G. senegalensis (b) Groupements végétaux de sable limoneux avec Anogeissus; (c)

Groupements végétaux sableux salins; (d) Groupements végétaux de Balanites/A. seyal formés

par les humains.

22

Figure 1.4 Bioclimatic zones

Zones bioclimatiques

23

C. Groupements végétaux soudano-sahéliens: (a) Groupements végétaux d'Anogeissus sur le

sable et sur le sable avec des concrétions; (b) Groupements végétaux de Terminalia laxifolora

sur des sables ripicoles; (c) "Savanes de parc" avec Adansonia, Parkia, Faidherbia, Borasus et

Hyphanaene; (d) Divers groupements végétaux sur des sols hydromorphiques

D. Groupements végétaux soudano-guinéens: (a) Groupements végétaux d'isoberlinia sur des

sables ferralitiques; (b) Groupements végétaux de Daniellia sur des sables ferrugineux; (c)

Groupements végétaux latéeritiques

E. Groupements végétaux ripicoles: (a) Les groupements végétaux des lits de rivière des plus

grands fleuves; (b) La végétation au bord des ruisseaux de cours d'eau plus petits.

F. Groupements végétaux des Yaeres et du Lac Tchad: (a) Groupement végétal littoral d'Acacia,

de Mitragyna; (b) La savane herbeuse de Hyparrhenia; (c) Groupements végétaux du lit et des

zones d'eau ouverte du Lac Tchad.

G. Groupements végétaux des montagnes et des regs: (a) Savane arborée et savanes arborées

d'isoberlinia; (b) Savanes arborées de Boswellia;(c) Savane arborée d'Anogeissus et de

Boswellia; (d) La savane arbustive d'A. hockii.

A l'extrême, certains changements des plantes semblent irréversibles. Les coûts de remise de la

terre dans un état productif sont extrêmement élevés. Voici trois symptômes de changements

irréversibles: le manque de réserve de semences restant dans le sol; la mort des souches, le

déracinement des arbres, et la perte de la pousse des cimes d'arbres; et le piétinement intense par le

cheptel qui rend le sol compact et empêche la régénération.

Voici des éléments de l'action humaines qui ont des influences néfastes sur les plantes: la coupe

excessive des arbres pour le combustible ligneux, le bois de construction et le fourrage ligneux pour

le cheptel; le surpâturage et le broutage excessif par le cheptel; le piétinement; le défrichement pour

l'agriculture; le défrichement pour les colonisations humaines.

LA VIE ANIMALE

Les lacs de piémont, les étangs saisonniers et les marécages, les fleuves, les bassins de retenue et le

Lac Tchad lui-même englobent à peu près 130 espèces de poissons. Le Bassin Conventionnel

contient une des zones de pêche d'eau douce les plus productives de l'Afrique. On a fait des études

extrêmement détaillées sur les pêcheries. Mais le système de contrôle s'est écroulé depuis la guerre

civile au Tchad.

Les symptômes de dégradation comprennent la perte d'espèces prisées (Alestes baremoze), le

dessèchement des zones de pêche, l'augmentation des efforts de pêche de la part des cultivateurs

déplacés et des nomades, l'augmentation du marché noir de poissons et celle de l'utilisation de

mailles de plus en plus petites et de la capture, etc. Tous ces symptômes ont été apparents pendant

la dernière décennie. La diminution de la capture n'est pas un symptôme parce que les captures

peuvent augmenter avec la sécheresse à cause de 1'effort de pêche intensifié, du plus nombre élevé

de pêcheurs, de la taille de mailles plus petites et des stocks concentrés.

Il y'a environ 60 à 65 mammifères de taille moyenne à grande dans le bassin conventionnel (BC) .

On n'a pas fait d'enquête récente des mammifères du Tchad dans le bassin conventionnel. En

dehors du BC, La SECA a étudié la plupart des principaux parcs nationaux et des principales

24

réserves de faune au Tchad. En 1988, le groupe de spécialistes d'antilopes a étudié les quatre pays

du bassin. Leur rapport n'est pas encore disponible. La guerre civile, la diffusion des armes

automatiques, le besoin de viande de réserve utilisée pendant la sécheresse, le défrichement des

habitats, et la sécheresse se sont combinés pour dévaster un grand nombre de ces espèces. Les

espèces qui concernent particulièrement la communauté pan-africaine et internationale

comprennent l'algazelle, l'addax, les gazelles dorcas et Dama et le rhim dans la partie sahélo-

saharienne du bassin. Les troupeaux d'éléphants ont été chassés et forcés à se réfugier dans les

habitats proches des zones de guerre et de sécheresse. La coopération internationale est nécessaire

pour accommoder les migrations d'éléphants. Quelques rhinocéros noirs habitent toujours au

Tchad. Le lamantin du Lac Leré orme une population intérieure isolée. Tous les mammifères qui

dépendent de l'eau (hippopotames, sitatunga, cobes defassa) ont subit des pertes de population

radicales pendant la dernière décennie. La situation de deux espèces de loutre est inconnue.

Il y a environ 500 espèces d'oiseaux (à l'exclusion des raretés) dans le bassin du Tchad. Mais on ne

connaît pas d'enquête complète des espèces d'oiseaux dans le bassin. Les oiseaux ont été recensés

par le BIROE depuis 1984. On n'a pas pu obtenir ces documents pour ce présent rapport. Aucune

espèce particulière n'a été spécifiée comme étant sur le point de disparaître. Les préoccupations

principales comprennent les zones où se nichent la grue à couronne noire et les régions d'hivernage

pour les migrateurs eurasiatiques tels que le Chevalier combattant. Ces zones ont été remplacées

par l'agriculture irriguée ou par des projets à systèmes hydrauliques.

Il n'y a eu pas de revue des populations de reptiles et d'amphibies. Mais le commerce des peaux de

reptiles (surtout du varan du désert) a été intense. Les crocodiles ont souffert de la sécheresse et de

la chasse abusive.

Le cheptel domestique comprend les vaches, les chèvres, les moutons, les chameaux, les ânes et les

chevaux. Les sécheresses successives ont dévasté ce système de production. Le Nigeria est

essentiellement devenu dépendant du Tchad et du Cameroun pour la viande. Les symptômes

classiques de l'écroulement du pastoralisme sont répandus: le surpâturage, le transfert aux petits

ruminants et aux chameaux, l'installation d'anciennes communautés nomades, la mise en valeur des

eaux sans considérations écologiques, la compression d'éleveurs dans des terres plus petites et

marginales par la diffusion de la cultivation; l'exclusion des nomades des anciens pâturages de

réserve pour la sécheresse, le cheminement des chameaux et des bovins plus loin au sud que ce

qu'on avait enregistrés au préalable, la transformation des anciens biens de commerce et services

inter-ethniques en du commerce en nature à l'économie monétaire, la migration aux villes pour le

travail manuel, et la perte du pool de travail à cause du nomadisme.

Des symptômes extrêmes - la mort du cheptel, les prix dégringolant des carcasses, et l'aide de

secours se sont reproduits deux fois. Pendant la sécheresse de 1969-74, par exemple, le Niger a

perdu 80% de ses bovins et le Tchad a perdu 90%. Pendant la sécheresse de la décennie de 1980

une réduction de troupeaux supplémentaire s'est produite. En plus, le bœuf de l'Amérique Latine a

remplacé partiellement la production sahélienne dans les centres littoraux urbains de l'Afrique. La

guerre au Tchad a poussé encore plus de nomades et d'éleveurs des zones de pâturage préférées ou

les a entassés dans des zones "de réfugiés" au Tchad et au Cameroun. Finalement, certains

pâturages ont été cédés au Parc National de Waza et à des plans d'irrigation de grande ampleur qui

n'ont pas de provisions pour le pâturage après la récolte.

25

DIVERSITE BIOLOGIQUE

La diversité biologique se concentre sur le maintien des espèces des plantes et des animaux pour la

"valeur attribuée à leur existence," leur "valeur d'option," et (ou) leur valeur de

consommation/production. La "valeur attribuée à leur existence" se rapporte à des espèces

d'importance culturelle, nationale ou internationale spéciale qui n'ont pas nécessairement une

valeur économique facilement définie. La valeur d'option est la préservation de la matière

génétique (y compris les cultivars et d'autres formes de plantes et d'animaux domestiques) qui

pourrait contribuer à la richesse économique à l'avenir. On peut maintenir cette ressource génétique

en se concentrant sur des espèces individuelles, mais il est d'habitude plus pratique de se concentrer

sur l'habitat des espèces et le groupement végétal écologique.

Les zones protégées sont résumées dans la Figure 1.5. L'inclusion n'implique en aucune façon la

situation ou l'efficacité de la gestion. Par exemple, la Réserve de Faune de Mandalia a été

endommagée par la guerre et l'empiétement humain. Une carte des forêts protégées fut difficile à

obtenir et n'a pas été incluse. Du point de vue planétaire, les groupements végétaux écologiques les

plus uniques et les groupements végétaux écologiques qui contiennent les réseaux alimentaires les

plus intacts sont comme suit:

- le lac lui-même (la deuxième zone de terre inondée la plus grande de l'Afrique de l'Ouest et

une des plus importantes de toute l'Afrique; ses îles de dune inondées; ses bassins superficiels

et divisés, etc).

- Les plaines inondées de Yaérés du Logone et des montagnes de Mandara qui alimentent le Parc

National de Waza.

- Les oueds des drainages septentrionaux (en dehors du bassin conventionnel) qui peuvent

toujours soutenir des populations restantes d'algazelles, d'addax, de gazelles dorcas et de rhims.

- La "ligne de partage des eaux" du bassin versant entre le Fleuve Niger et le Bassin du Lac

Tchad qui comprennent les Chutes Gauthiot et une série de lacs (une qui contient un lamantin).

- Les marécages restants de terres inondées dans l'Etat de Bornou, tels que Sambisa et Nguru.

- Le Lac Fitri (un exemple en miniature du bassin fermé du Lac Tchad).

Il n'est pas étonnant que ces groupements végétaux soient tous associés avec l'eau. Toutes ces

zones ont des parcs nationaux actuels ou proposés ou des réserves de faune (voir la Partie 2). De

plus, "la protection sur papier" n'est pas la même chose qu'un programme actif réel de conservation.

Des groupements végétaux spéciaux (qui restent non identifiés) et des formations géologiques

spéciales telles que les zones de Hadjer et de Rhumski devraient probablement être incluses ci-

dessus.

Les espèces individuelles végétales d'oiseaux, et de mammifères qui nous préoccupent ont été

traitées ci-dessus. La race domestique d'intérêt principal est la vache Kouri. Les cultivars de

sorgho, de mil et de riz qui tolèrent la crue et les mils adaptés à la sécheresse sont des plantes

domestiquées qui nous préoccupent particulièrement. Une forme "pygmée" d'Alestes pourrait se

trouver uniquement au Lac Tchad.

26

Figure 1.5 Biotic communities and protected areas, Lake Chad Conventional Basin

Communautés biologiques et zones protégées

27

1.4.2 Ressources hydrauliques et questions écologiques

LA PLUVIOMETRIE

La courbe de précipitation moyenne annuelle dans le Bassin du Lac Tchad a varié de 1.400 mm à

moins que 200 mm. Le système de pluviométrie est unimodal, c'est-à-dire avec une saison

pluvieuse et une saison sèche par an. Même pendant l'hivernage, les tempêtes sont souvent très

irrégulières, mais quand elles se produisent, elles sont souvent un événement de grande intensité.

La pluviométrie mensuelle moyenne peut se produire en moins de trois ou quatre éclatements brefs.

Les averses violentes ont une intensité maximale variant de 33 à 67 mm en 24 heures

(Neasmiangodo, 1987).

Dans la plupart du monde aride, la pluviométrie n'est pas distribuée de façon normale (surtout les

moyennes mensuelles et de dix jours), donc la déviation standard n'est pas une mesure

particulièrement bonne du champ des données ou de la probabilité de l'occurrence des

précipitations dans n'importe quel emplacement particulier (Section 2.1.2). De façon générale,

la variabilité de la pluviométrie mesurée par le coefficient de variation augmente comme la valeur

absolue de la moyenne diminue c'est-à-dire que les chances d'obtenir de la pluviométrie pendant

une seule année diminuent en même temps que la diminution de la pluviométrie moyenne. Dans ce

contexte, l'inclinaison nord-sud de la précipitation décroissante et de la longueur décroissante de

l'hivernage ont une signification fondamentale pour toutes les considérations de gestion de

ressources hydrauliques dans le Bassin du Lac Tchad.

La variabilité inter-annuelle de la pluviométrie augmente aussi vers le nord. Si on la mesure selon

le rapport entre la pluviométrie annuelle maximale et minimale, elle augmente d'un niveau

d'environ 1,8 à la latitude de Pala, à 2,8 à la latitude de N'djamena, jusqu'à presque 15 à la latitude

de Bol. Le risque de ne pas obtenir de la pluviométrie suffisante augmente substantiellement dans

la direction sud-nord.

Les courbes de pluviométrie annuelles moyennes pour la période humide de 1950-1967 sont

montrées pour la partie occidentale du bassin pour une période "humide" et pour la période sèche

de 1968-1985 (Figure 1.6). Le changement des courbes de pluviométrie est beaucoup plus

prononcé dans la partie sahélienne du bassin que dans la partie soudanienne.Les courbes de

pluviométrie annuelles moyennes sont tirées de la période de 1951-1980 (Figure 1.7). Pour indiquer

comment une grande pluviométrie peut s'écarter de la moyenne dans une année spécifique, les

courbes de pluviométrie de l'année la plus critique de 1984 sont aussi montrées (Figure 1.7).

Etant donné la variabilité extrêmement grande de la pluviométrie d'une année à l'autre et au cours d'

une même année, les résultats de toutes les analyses statistiques des données de pluviométrie

doivent être traités avec beaucoup de prudence (Figure 1.8). Les données de pluviométrie

rassemblées à plusieurs stations hydro-météorologiques dans le Bassin du Lac Tchad sont

d'habitude suffisantes pour estimer les fonctions de distribution de probabilité. Mais on n'a pas

d'idée précise sur combien d'informations fiables on peut obtenir à partir d'un tel exercice.

On ne peut rien faire au sujet de la quantité, du calendrier ou de l'emplacement de la pluviométrie.

La pluviométrie dans le bassin sera toujours irrégulière, peu fiable et localisée. La pluviométrie ne

peut pas être manipulée. La seule stratégie serait d'utiliser la pluviométrie le plus efficacement

possible en augmentant 1'infiltration, la capacité de rétention d'eau de sol, en guidant le

ruissellement et en réduisant l'évaporation et la transpiration. La principale préoccupation est celle

des sécheresses et tempêtes qui dissipent les efforts des populations locales. Les plantules germent

28

mais se dessèchent et meurent entre les tempêtes. Pour la sécurité alimentaire, une stratégie de

multiplication de cultures est le standard dans le Sahel et les zones de transition. Les variétés

résistantes à la sécheresse augmentent aussi l'efficacité de l'utilisation de la pluviométrie. Il n'est

pas encore clair qu'un système d'alerte rapide puisse profitablement aider les cultivateurs à éviter

les risques de plantation.

Figure 1.6

Chad isohyets for wet and dry years

29

Figure 1.7 Annual rainfall at N'Djamena

30

Figure 1.8 Saharan dust trajectories across west Africa

Trajets aériens de la poussière saharienne

31

Des discussions supplémentaires de la variabilité de la pluviométrie et de ses impacts sur les

systèmes de production se trouvent ci-dessous et dans la section 2.1.2.

TEMPERATURE

La pluviométrie basse est accompagnée par des températures démesurément hautes dans toutes les

terres arides. La tendance annuelle des extrêmes de température est modérée par le début de

l'hivernage qui produit deux périodes de pointe chaudes annuelles dans le Bassin du Lac Tchad. La

première pointe de température la plus élevée se produit avant le début de l'hivernage. La seconde

se produit juste après que les pluies s'arrêtent. Pendant des années de couverture de nuages

inférieure, les impacts des températures plus élevées sont plus sévères. On n'a pas pu trouvé

d'ouvrages mettant en corrélation la couverture de nuages, la poussière atmosphérique et les

températures du sol.

Des exceptions au modèle de température se produisent dans les parties les plus au sud du bassin, là

où l'hivernage s'étend considérablement dans la période froide. Bien que les moyennes annuelles ne

varient pas beaucoup à travers tout le bassin, l'augmentation de l'amplitude de température

moyenne (Tmax - Tmin) du sud jusqu'au nord est caractéristique du changement depuis la zone

climatique guinéenne jusqu'à la zone climatique saharienne.

La principale préoccupation concernant les hautes températures, c'est leur impact sur des taux

d'évaporation et de transpiration des plantes, surtout des cultures. Les préoccupations secondaires

comprennent le danger de feu d'autant plus aggravé par la réduction accélérée de l'eau stagnante

pour le cheptel. Les stratégies pour réduire les impacts des hautes températures comprennent le

maintien de la haute humidité atmosphérique par la réduction du vent et l'augmentation de l'ombre.

Dans le Lac Tchad, les hautes et persistantes températures atmosphériques influencent les niveaux

d'oxygène du lac et, peuvent par conséquent causer la mort des poissons. La réduction du volume

de l'eau par l'évaporation augmente la salinité qui réduit aussi l'habitat des poissons. A l'état actuel

des connaissances, il n'y a pas de solutions définitives à ces problèmes.

L'HUMIDITE

L'humidité atmosphérique relative, utilisée pour évaluer la demande évaporatoire de l'atmosphère

est influencée par deux facteurs: l'avancée et la retraite de la zone de pluie, et les grandes masses

d'eau de surface. Les plus hautes valeurs coïncident régulièrement avec les mois de pluviométrie

de pointe. Par exemple, en août, la valeur moyenne la plus basse de 84 pour-cent fut enregistrée à

N'guigmi, une station avec une pluviométrie très basse. Les valeurs les plus basses se produisent

pendant la saison sèche, généralement en février ou mars, le plus petit étant la moyenne de mi-jour

à N'djamena, 11 pour-cent pour tous deux mois (FAO, 1972). Cependant la variabilité de l'humidité

atmosphérique mensuelle, quotidienne, et même par heure est substantielle.

Le contrôle de l'humidité atmosphérique dans les terres agricoles est un objectif essentiel de la

conservation. Les cultures transpirent le moins et la plus grande quantité d'eau est conservée quand

l'humidité atmosphérique est la plus élevée. Sur la terres irriguées, les hautes humidités

atmosphériques peuvent épargner les coûts de pompage et le travail humain et aider à réduire la

salinisation. Les brise-vent et les haies vives sont des techniques typiques pour augmenter

l'humidité atmosphérique locale.

32

LE VENT

La saison sèche dans le Bassin du Lac Tchad est caractérisée par des vents chauds et secs provenant

du nord-est (Figure 1.9). Pendant l'hivernage, des vents de mousson du sud-est sont prédominants.

Pour la région du Lac Tchad, les données de la vitesse du vent et les analyses de fréquence

directionnelle, entre autres, sont présentées dans l'étude de faisabilité du SCIP (Sir MacDonald,

1973).

Le vent peut être un facteur favorable ou nuisible. Ses bénéfices comprennent la pollinisation

éolienne des graminées, l'oxygénation des lacs (le remuement des éléments nutritifs et des

sédiments du lac, l'augmentation de la rotation bio-géochimique), et, pendant l'hivernage, l'humidité

atmosphérique accrue (par la fourniture des masses d'air frais et humide).

Le vent est nuisible aux systèmes de production humains quand il est sec et chaud et aspire

l'humidité du sol, créé de la pression sur la balance d'eau des plantes, réduit l'humidité

atmosphérique, mobilise les sols fins (l'érosion éolienne), accélère le mouvement des dunes et

cause l'abrasion des plantes avec du sable porté par le vent. Plusieurs techniques sont disponibles

pour aider à minimiser les impacts nuisibles de vents chauds, secs et puissants.

Figure 1.9

Isolines of mean annual evapotranspiration

Isocourbes d'évapotranspiration annuelle moyenne

33

L'EVAPORATION D'UNE SURFACE D'EAU LIBRE

Ce paramètre hydro-météorologique est d'une importance particulière dans le Bassin du Lac Tchad

et sa quantification est essentielle pour tous les examens de balance d'eau. Sa valeur dépend de tous

les facteurs hydro-météorologiques discutés jusqu'ici (y compris la radiation solaire) mais la mesure

directe de l'évaporation soulève un certain nombre de difficultés bien connues. L'étude du FAO

(1972) présente des données sur l'évaporation totale, moyenne, mensuelle et annuelle des stations

situées à Ndjamena, Bol, Lai, Maiduguri, Nguigmi, Maine-Soroa et Zinder. Cependant, il y a des

variations considérables entre les stations et entre les instruments de mesure utilisés aux stations

spécifiques. Par exemple, à Ndjamena le chiffre annuel de 2.263 mm donnée par 1'évaporomètre

Piche (ORSTOM) est comparé à un chiffre de cuvette submergée de 2.510 mm (cuvette S) ou de

2.834 mm (cuvette A), et si l'équation de Penman est acceptée comme étant la plus précise,

l'évaporation est égale à 2.362 mm.

L'ORSTOM a estimé l'évaporation moyenne annuelle de la surface du Lac Tchad à 2.150 mm, avec

les valeurs mensuelles moyennes de janvier à décembre de 150, 152, 148, 137, 158, 180, 180, 190,

194, 311, 228 et 132 mm respectivement. Dans l'étude de faisabilité du SCIP (Sir MacDonald,

1973), la valeur moyenne de 2.290 mm fut utilisée.

Dans tous les modèles de balance d'eau du Lac Tchad, l'évaporation (avec la venue d'eau du lac par

les Fleuves Chari et Logone) est une de deux variables clé. Elle exige certainement des

investigations plus minutieuses basées sur des mesures de terrain dans des conditions hydro-

météorologiques différentes. Tous les 100 mm d'évaporation de la superficie d'eau de 10,000 km²

impliquent une perte de 1 km3 d'eau. Donc, l'exactitude de tous les calculs de balance d'eau dépend

fondamentalement des estimations de l'évaporation. Les recommandations faites en 1972 (il y a 17

ans maintenant!) par le FAO pour installer des stations permanente de mesurage d'évaporation dans

le lac constitue toujours une priorité pressante de la recherche.

L'évaporation joue un rôle important en éliminant le stress de chaleur des plantes et des animaux et

en refroidissant les surfaces du sol et du lac. L'évaporation est un "prix" payé par les créatures

vivantes pour maintenir leur balance de chaleur. D'autre part, l'évaporation enlève de l'eau qui

servirait à la production de la biomasse végétale et du poisson. La perte inutile d'eau par

l'évaporation est une principale préoccupation écologique. Les pertes dues à l'évaporation dans les

bassins de retenue artificiels (des bassins de retenue particulièrement peu profonds avec de grandes

superficies) aussi bien que celles provenant de l'irrigation excessive n'ont pas été traitées de

manière adéquate dans le bassin.

LA TRANSPIRATION

Dans le Sahel et les zones soudaniennes, la transpiration représente environ 10 à 30 pour-cent de

1'évapotranspiration totale. L'évapotranspiration potentielle peut être définie comme une "mesure

du taux de transpiration d'une courte couverture verte extensive qui ombrage complètement le sol et

qui est alimentée en eau de manière adéquate" (FAO, 1972). Ceci n'est pas une définition très utile

pour le bassin. La plupart des taux récents d'évapotranspiration potentiels calculés avec la Formule

de Penman pour plusieurs stations dans le Bassin du Lac Tchad sont présentés par le FAO (1984).

Par exemple, les totaux annuels pour Bol et N'djamena sont 2.079 mm et 1.788 mm respectivement.

Environ un tiers des valeurs annuelles correspond à la période de végétation des cultures pluviales

(juillet à octobre), un tiers à la saison d'hivernage des cultures irriguées (novembre à février), et le

dernier tiers au reste de l'année (Figure 1.10).

34

La transpiration est un phénomène nécessaire à toutes les plantes. Pour qu'elles puissent pousser,

celles-ci doivent utiliser l'eau du sol et "l'exhaler" en forme de vapeur. Afin de diminuer le stress de

chaleur, les feuilles transpirent sous forme d'un mécanisme de refroidissement. L'eau en forme de

vapeur est moins utile à la production agricole, de pâturage et forestière que l'eau dans sa forme

liquide. Donc, 1'objectif principal en ce domaine est d'augmenter la production tout en minimisant

la transpiration.

La nature a déjà développé beaucoup de processus pour réduire la transpiration, surtout pour la

transformation du métabolisme des plantes en C3, C4 et CAM. Cette diversité génétique n'a pas

encore été utilisée à fond par les planificateurs de conservation de l'eau. En outre, l'humidité

atmosphérique accrue a été reconnue depuis longtemps comme une méthode pour réduire des

pertes de transpiration. D'autre part, l'application incorrecte des engrais peuvent conduire à des taux

de croissance et de transpiration accélérés. Ceci est un gaspillage de l'eau du sol qui peut aussi

mener aux mauvaises récoltes du fait des sécheresses "stimulées par les engrais" au moment de la

germination des semences. En général, les pâturages naturels transpirent d' 1 mm/jour pendant la

période de croissance. Les terres arables fertilisées et irriguées transpirent de 4mm/jour (c.-à-d.,

200 kg d'eau pour chaque kg de matière sèche).

Une meilleure compréhension des processus d'évapotranspiration dans les régions du lac et de la

plaine inondée est cruciale pour toutes les estimations de balance d'eau et de toute analyse

comparative des coûts et bénéfices des projets d'eau. La transpiration et 1'évapotranspiration

constituent "des coûts d'eau" dans les systèmes de production. C'est un coût nécessaire pour faire

pousser les pâturages, les cultures de plaine inondée, les arbres et les habitats de poissons. Dans

ce sens, ce n'est donc pas une "perte" d'eau comme celles utilisées par beaucoup d'ingénieurs

agronomes dans des équations de balance d'eau. Les eaux de crue jouent un rôle identique à celui

de l'eau utilisée pou l'irrigation dans la croissance des cultures.

L'objectif visé dans la manipulation des plaines de décrue et de l'agriculture irriguée est d'inonder

les sols d'une manière appropriée (parvenir à une production maximale, minimiser les excédents en

eau et le lessivage, etc. Puisque l'irrigation naturelle comporte quatre ou cinq systèmes de

production (l'agriculture de décrue, la croissance des pâturages, la production de poissons, la

production forestière et le tourisme de faune) contre l'agriculture irriguée qui en ce moment ne

comporte que deux systèmes de production, il faudrait alors comprendre comment l'eau est

"dépensée" avant de la détourner vers d'autres formes d'utilisation.

LES RESSOURCES D'EAU DE SURFACE

Pour des raisons pratiques, il n'existe pas de ressources d'eau de surface au nord du Lac Tchad à

cause de la pluviométrie extrêmement basse, des taux d'évaporation élevés et de la grande capacité

d'infiltration.

Les principales régions de collection de l'eau qui alimente le lac sont les suivantes:

- le bassin hydrographique supérieur du Fleuve Chari qui prend sa source dans la République

Centre- Africaine et dans le Sud-Est du Tchad, et en particulier l'affluent Bahr Sara qui se joint

à d'autres affluents à l'aval de la ville de Sahr.

- Le bassin hydrographique supérieur du Logone qui prend sa source dans la République

Centrafricaine et le Cameroun et converge à Lai.

35

Figure 1.10

Groundwater cross-sections

Coupe schématique

36

Les étendues plus basses des fleuves ci-dessus agissent comme zones de dispersion dans lesquelles

la culture irriguées incontrôlées et de décrue sont beaucoup pratiquées. Dans ces zones il y'a des

débordements et une évaporation considérables.

Le troisième système fluvial le plus grand du Bassin du Lac Tchad est celui du Komadougou Yobé.

Il prend sa source dans les hautes terres de Kano-Jos du Nigeria, mais le flux qui arrive au Lac

Tchad ne dépasse pas 1 pour-cent de l'eau totale du lac.

En plus, deux ruisseaux saisonniers du Nigeria, le Yedseram et le Ngadda, déchargent un volume

d'eau très réduit dans le lac. Il existe aussi deux autres ruisseaux importants : El Beid, qui se

décharge sur le long du Logone à travers le Grand Yaéré; et le Serbewel qui est un affluent du

chari.

Les ressources en eau de surface du Bassin du Lac Tchad sont discutées en détail dans la Partie 2

de ce rapport.

LES RESSOURCES EN EAU SOUTERRAINE

Le Bassin du Tchad est une dépression structurale du début du Tertiaire et un lieu d'affaissement et

de sédimentation plutôt que d'érosion. Cette zone est exposée aux activités tectoniques. Il y'a deux

auges étendues dans le bassin. L'auge de Tibesti-Cameroun va vers le NE/SO et l'Aïr Tchad va vers

le NO/SE. Le point où ils se croisent est le Lac Tchad (Furon, 1960).

Bien qu'on ait été aménagé beaucoup de forages dans la zone pour l'approvisionnement des zones

urbaines et rurales en eau, et bien qu'il y'ait eu des études de faisabilité pour divers projets etc., les

données disponibles ne sont pas encore suffisantes pour résoudre plusieurs controverses qui ont

surgi au sujet de 1'hydro-géologie du bassin. Le plus jeune des sédiments s'appelle la Formation

Tchad; elle contient des nappes aquifères principales et sont les plus exploitées du bassin. Il y'a

maintenant une entente générale (Hamidu, et. al., 1989), sur le fait que les zones supérieures,

moyennes et inférieures de la Formation Tchad sont différentes d'un point de vue géologique et

qu'elles devraient plutôt être considérées comme des gisements quaternaires (avec la nappe aquifère

phréatique), du Pliocène Inférieur, et du Continental Final (tous deux avec des nappes aquifères

artésiennes du même nom) . En effet, les mêmes noms ont déjà été utilisés par l'enquête de la FAO

(1973). n plan et trois sections géologiques en travers des parties centrales et occidentales du

bassin sont présentés dans les Figures 1.11A, B, C et D.

L'épaisseur des gisements quaternaires varie de 30 à 100 m, mais localement elle peut atteindre 180

m. La nappe aquifère phréatique n'est pas continue sur toute la zone du bassin et les conditions de

rechargement sont mauvaises. Le rechargement naturel ne se produit pas tellement par

l'infiltration de l'eau de pluie mais plutôt par l'infiltration affluente des ruisseaux saisonniers et des

fleuves pérennes qui traversent la région. Elle est indiquée par une corrélation claire de la

décharge des ruisseaux avec les fluctuations de la nappe phréatique souterraine.

Le Pliocène Inférieur a une épaisseur d'au moins 200 m et il contient une des plus grandes nappes

aquifères du bassin. La profondeur, jusqu'à la partie supérieure de la nappe aquifère, varie de 150

et 400 m en dessous du niveau du sol. Sa superficie totale est inconnue, son extension vers le nord-

est est indéterminée, et il y a des doutes quant à la position de son bord sud-est. La superficie de la

zone d'activité artésienne peut être estimée à 87.000 km², dont 25.000 km sont occupés par le Lac

Tchad (FAO, 1973). La compréhension de son fonctionnement est très incomplète (BRGM, 1986).

Le fait que son rechargement est contestable (aucun affleurement visible) ne fut noté pendant les

37

premiers jours de son exploitation (voir Miller, et. al., 1968). Mais jusqu'à la fin des années 1960,

les taux de retrait étaient si bas qu'aucune perte importante de charge artésienne de superficie n'a été

observée.

Pour une illustration de la magnitude des ressources en eau souterraine des Gisements Quaternaires

et du Pliocène Inférieur, on peut consulter l'étude du BRGM (1986). Pour la partie tchadienne du

bassin géographique uniquement, le rechargement moyen annuel est estimé à 3,6 x 109 m

3/an,

tandis que le volume de réserves exploitables est entre 94.600 et 206.010 109 x m

3. Il est clair que

le rechargement naturel de ces nappes aquifères est assez limité comparé au volume de

ruissellement de surface. Par exemple le Fleuve Chari s'écoule avec un taux moyen d'environ 36 x

109 m

3 annuellement à travers le profil de N'djamena. La même source fournit une estimation du

rechargement total annuel moyen de toutes les nappes aquifères d'eau souterraine du Tchad de 20,6

x 109 m

3/an.

Le Terminal Continental qui se trouve d'habitude entre 450 et 620 m en dessous de la surface,

s'étend du Niger au Nigeria, bien en avant dans le Cameroun et le Tchad. Il contient une nappe

aquifère artésienne très extensive rechargée dans le Tchad et le Cameroun méridionaux. Les

rendements dans ces deux pays sont malheureusement mauvais, contrairement au Nigeria où la

nappe aquifère est lourdement exploitée et où des sérieuses pertes de charge ont été notées jusqu'à

6 m par an). Aussi, dans le cas de cette nappe aquifère, le BRGM (1986) signale que les

connaissances sont très incomplètes.

La transmission verticale entre les trois nappes aquifères discutées ci-dessus semble être très

limitée. La qualité de l'eau est généralement acceptable pour l'utilisation villageoise et pour le

cheptel. Les qualités chimiques de l'eau des nappes aquifères artésiennes rendent son utilisation

pour des besoins d'irrigation difficile (hautes valeurs en carbonate de soude résiduel, agressivité.

Figure 1.12).

Le Terminal du Continental recouvre cinq principales formations crétacées de Kerri-Kerri, des

Grès de Combe, de Schistes Fika, des Grès Congila et Bima exposés par de récentes prospections

de pétrole à des profondeurs de 2.700-4.500 m. Toutes ces successions sédimentaires sont déposées

sur ce qu'on appelle la plate-forme du Complexe sous-sol.

La formation de Kerri-Kerri a une épaisseur d'environ 200 m, un affleurement près de Potiskum au

Nigeria, et selon des hypothèses encore non confirmés, elle recharge les nappes aquifères du

Terminal Continental et du Pliocène Inférieur situées au-dessus d'elle. Les Grès de Combe ont une

épaisseur maximale de 350 m qui s'effile vers le Lac Tchad. Ils forment de bonnes nappes aquifères

dans les zones d'affleurement. En ce qui concerne les formations plus basses, les données

disponibles ne sont pas encore suffisantes pour la quantification des caractéristiques des nappes

aquifères (Hamidu, et. al., 1989).

Les principales questions d'eau souterraine comprennent 1 entretien des flux dans les fleuves pour

permettre le rechargement des nappes phréatiques; déterminer l'étendue de l'eau "fossile" contre

l'eau rechargeable; réserver l'eau souterraine pour des années sèches afin d'éviter la baisse de la

nappe phréatique souterraine; les coûts augmentés du pompage de l'eau souterraine plus basse;

l'application de l'eau souterraine avec de hautes concentrations d'ions aux terres agricoles irrigables;

et des risques de pollution dans des régions urbaines majeures.

38

Figure 1.11 Water quality concerns

Problèmes liés à la qualité des eaux souterraines

39

Figure 1.12 Socio-cultural groups

Groupes socio-culturels

40

1.4.3 Ressources humaines et questions écologiques

LES DOMAINES ETHNIQUES ET INSTITUTIONNELS

Le bassin conventionnel forme une unité socio-historique basée sur une histoire partagée par des

groupes de population dont certains se sont établis à cheval sur des frontières nationales. Beaucoup

de circuits de commerce sont toujours contrôlés par des groupes qui les ont considéré depuis

longtemps comme leur spécialité (par exemple, les Hausa et Kanuri). Les langues principales

utilisées dans la région reflètent les rôles politiques exercés pendant la période pré-coloniale: le

kanuri (Niger et Nigeria), le fulfulde (Niger, Nigeria, Cameroun), et l'arabe (Tchad). Les anciens

Etats islamisés (le Kanem, le Bornou, l'Empire Peul de Sokoto, de Ouaddaï et de Baguirmi) sont

largement responsables de la distribution actuelle des populations dans le bassin conventionnel, y

compris les petits groupes qui se sont réfugiés dans les montagnes de Mandara et les régions de

Mayo Kebbi. Il y'a plus de 70 groupes ethniques dans le bassin, et chacun exploite l'environnement

naturel d'une façon légèrement différente (Figure 1.13).

Aujourd'hui, cependant, la situation de conservation et de développement dépend plus des pratiques

et des politiques dans les états membres que des ressources naturelles et humaines partagées. Au

Niger et au Tchad on parle français. Au Nigeria on parle anglais. Le Cameroun est officiellement

bilingue mais, dans le bassin conventionnel, le français prédomine. Seulement quelques options

institutionnelles sont courantes à travers les états membres. Par exemple, tous les états ont opté

pour une politique de développement et de contrôle des ressources naturelles dirigée par l'Etat.

LE CONTEXTE DE LA POLITIQUE INTERNATIONALE

La Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) fut établie en 1964 pour régler et coordonner les

plans d'utilisation d'eau dans le bassin. La Convention de la Commission de Bassin du Lac Tchad

ne couvre ni la terre, ni les pâturages, ni les ressources forestières. L'utilisation des ressources

hydrauliques du Lac fut basée sur:

1) la Convention du Bassin du Tchad signé en 1964;

2) la Loi se rapportant au développement du Bassin du Tchad, annexé à la Convention;

3) les accords sur l'utilisation et la conservation de l'eau dans le Bassin du Lac Tchad.

41

Figure 1.13A Agricultural zones

Zones agricoles

42

Figure 1.13B Irrigation development

Développement de l'irrigation

43

La Convention a érigé la Commission du Bassin du Lac Tchad comme un organisme de

coordination pour l'échange et le développement d'informations dans le bassin conventionnel.

La Loi reconnaît la foncier traditionnel de chaque état pour l'utilisation d'une partie des ressources

hydrauliques du bassin et prévoit l'exploitation unilatérale des ressources de lac tant que cela

n'influence pas défavorablement les intérêts des autres états. Les états membres ont consenti à

consulter la CBLT avant d'initier des projets de mise en valeur des eaux qui influenceraient

probablement le flux des eaux dans le bassin.

L'accord prévoit que chaque Etat membre ait droit à un "partage raisonnable et équitable" de

l'utilisation avantageuse des ressources hydrauliques du Lac Tchad. Cependant, la loi internationale

maintient qu'il n'y a qu'une obligation de bonne foi à négocier des accords non officiels sur

l'utilisation des ressources hydrauliques partagées. Les concepts de partages équitables et

d'utilisation équitable ne sont pas toujours interprétés comme voulant dire que les intéressés soient

égaux en ce qui concerne l'emploi des ressources naturelles du lac.

L'accord indique que chaque Etat ripicole a le droit d'utiliser l'eau comme à sa façon pourvu

seulement qu'il ne perturbe pas le co-développement ripicole de la région de façon injustifiée. L'eau

est disponible sur la base du "premier venu, premier servi". Un Etat n'a pas le droit de développer

des projets qui seraient en contradiction avec les besoins immédiats d'autres états de la région.

Les états membres sont obligés de prendre des mesures raisonnables pour assurer la conservation

des ressources hydrauliques du bassin; de maintenir les flux naturels et la qualité de

l'environnement; d'empêcher le mauvais usage ou la pollution de l'environnement, et de planifier

des projets d'une manière qui contribue au développement intégré du bassin conventionnel dans

l'ensemble. De plus, l'accord tient compte du paiement des dommages compensatoires si le

dommage est un de ceux qui sont stipulés par la convention internationale. La CBLT a le devoir

d'assurer que les états membres se conforment à la réglementation de la convention.

Les développements ultérieurs semblent parfois violer l'esprit sinon la lettre de ces accords. Les

plans d'irrigation le long des Fleuves Hadeja-Jama'are et Yobé au Nigeria ne tiennent pas

entièrement compte des impacts écologiques ou économiques de ces bassins hydrographiques sur

les cours d'eau à l'aval ni au Nigeria ni au Niger (par exemple, voir Schulz, 1976).

La Convention de Moundou entre le Tchad et le Cameroun signée le 20, août, 1970 spécifie les

limites des changements de niveau d'eau dans le Logone permises avec la création de structures de

contrôle. Des négociations ultérieures ont modifié cette convention pour refléter les réalités

présentées par la construction de SEMRY II au milieu de la décennie de 1970. L'adhérence à ces

conventions est volontaire, étant donné l'absence d'un organisme de contrôle ou de sanctions

internationales efficaces. En bref, la coordination globale des plans de développement d'irrigation

entre les pays est minimale à présent et restera probablement ainsi à moins qu'on puisse s'accorder

sur l'adhésion à un plan commun et à un plan de contrôle.

A la 24ème session de la CBLT en 1977, les quatre états membres ont adopté la Convention sur le

Règlement Commun de la Flore et de la Faune (Agreement on Commom Régulation of Flora and

Fauna). L'accord contient des dispositions sur les moyens et les méthodes de chasse et de pêche, la

réglementation du commerce, l'amélioration des ressources, et la collecte des statistiques. Le

manque d'organismes régulateurs efficaces limite l'efficacité de ces résolutions.

44

LES PLANS NATIONAUX DE LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION

Trois des quatre états membres ont adopté des plans nationaux pour lutter contre la désertification

sur la base de la recommandation du CILSS. Le Nigeria a parrainé plusieurs conférences

importantes sur la désertification qui clarifient le point de vue de son gouvernement sur ces

questions. Ces ressources documentaires fournissent un point de départ important pour le

développement d'une stratégie pour tout le bassin. La gestion publique de l'environnement est

considérée comme une donnée de la stratégie (Table 1.3).

Table 1.2

Voici les caractéristiques de lutte contre la désertification au niveau des stratégies nationales:

1) la reconnaissance du cycle d'aridité et de sécheresse comme étant normal et permanent

(Tchad);

2) la reconnaissance du besoin d'une approche intégrée au développement des zones naturelles;

3) la reconnaissance de l'importance de la préservation de la diversité biologique (Cameroun) ;

4) l'insistance sur la gestion de l'espace à l'échelle du village ou du canton (Niger, Cameroun);

5) l'insistance sur l'intégration des mesures de lutte contre la désertification avec une

augmentation de la production;

6) l'insistance sur l'intégration des mesures de lutte contre la dégradation dans les projets actuels;

7) la gestion des forêts naturelles (Niger);

8) l'insistance sur engagement constant et à long terme pour les efforts de lutte contre la

dégradation;

9) l'insistance sur la vulgarisation des connaissances disponibles (Niger)

Les plans de lutte contre la désertification se concentrent généralement sur des problèmes

physiques en procédant secteur par secteur. Il y a peu d'insistance sur des stratégies

multidisciplinaires ou sur des stratégies pour satisfaire aux besoins de la majorité des populations

rurales(assurer des activités renumératrices sûres et rentables à long terme et un accès garanti aux

ressources. Les stimulants pour gérer les ressources naturelles sont trop généraux ou inexistants. De

plus, les plans négligent la question de la réduction de la vulnérabilité humaine aux sécheresses

périodiques d'ampleur variable. Voici d'autres lacunes importantes dans les plans de lutte contre la

désertification:

1) Une attention insuffisante au transfert direct des compétences techniques et directionales parmi

aux véritables usagers des ressources;

2) Une insistance excessive sur "la protection" au lieu d'une utilisation et d'une gestion judicieuse

des ressources;

3) Une appréciation insuffisante de la flexibilité et de la rationalité des systèmes d'exploitation

des ressources traditionnelles et le besoin d'intégrer à la fois des approches de gestion

traditionnelles et modernes;

4) Une analyse par zones écologiques plutôt que par sous-bassins et bassins versants;

5) Une insistance sur la sédentarisation des populations et des animaux bien que la flexibilité

temporelle et spatiale des populations ait été une des adaptations principales aux cycles

climatiques;

6) Une inattention à la diversité génétique de la flore et de la faune domestiques et sauvages

(Niger);

7) Un manque d'attention au problème de pression démographique dans certaines régions;

8) Un manque apparent d'admission du caractère parfois permanent et du fait que l'aridité pourrait

durer pour des décennies (Niger, Cameroun);

45

9) Un manque d'insistance sur la vulgarisation des techniques et des expériences disponibles dans

d'autres pays sahélo-soudaniens (Burkina Faso, Mauritanie, Mali, Gambie, Sénégal);

10) Une absence de discussions pour une coordination inter-régionale dans l'effort de lutte contre

la désertification.

L'AIDE INTERNATIONALE

L'annexe C présente une sélection de projets de développement dans le bassin conventionnel. Elle

n'est pas exhaustive, et n'intègre certainement pas une partie des plus petits projets financés par les

ONG. La table aide à évaluer le degré avec lequel les agences de financement ont fait attention à

la gestion soutenue des ressources naturelles.

L'eau est la ressource à laquelle les sources de financement ont prêté le plus d'attention. Le

développement de ressources d'eau souterraine et de surface pour l'agriculture et la consommation

humaine et animale ont été leurs préoccupations primaires. La ressource a été traitée séparément

des autres ressources et les impacts écologiques du développement de ressources hydrauliques ont

généralement été négligés. Les ressources génétiques domestiquées, spécialement les cultivars

surtout étrangers destinés à l'exportation: le blé, le riz, les arachides et le coton ont reçu les

secondes sources les plus grandes d'argent des donateurs. La conservation et le développement des

espèces ligneuses locales ont bénéficié peu d'attention de la part des donateurs. En plus des

questions directement liées aux projets de développement des ressources naturelles, les donateurs

ont aussi prêté attention au dialogue politique et a la recherche scientifique . Le dialogue de

politique a aidé à produire les plans nationaux de lutte contre la désertification et le transfert de

certaines responsabilités de gestion des bureaucrates aux gérants des ressources locales. Les

recherches conduites par les organisations de recherches internationales et nationales ont

commencé à prêter de l'attention à la gestion des ressources naturelles, surtout à 1'agro-foresterie, et

dans une moindre mesure à l'aménagement des sols.

Le contrôle écologique, l'enseignement écologique, la formation en gestion des ressources

naturelles et en résolution des conflits, le dialogue politique dévoué à déléguer l'autorité de gestion

de ressources au niveau local, et la régionalisation des politiques de gestion de ressources n'ont pas

été traités, et cela contribue à la dégradation écologique.

LES CAUSES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA DEGRADATION ECOLOGIQUE

L'économie du bassin conventionnel est caractérisée par la diversité des activités économiques

gérées par le grand nombre de groupes ethniques distincts qui habitent le bassin. Les fondamentales

distinctions ethniques (Lambezat 1961: 64) représentent des systèmes uniques par lesquels des

groupes combinent un sous-ensemble d'activités économiques principales du bassin conventionnel.

L'économie du bassin est aussi caractérisée par la flexibilité, la mobilité spatiale et temporelle dans

la participation aux activités particulières, et par le manque de revenus, d'épargnes ou de sécurité

alimentaire. Les terres inondées, essentiellement le Lac Tchad et de plus petits lacs, les fleuves et

d'autres cours d'eau saisonniers fournissent des réserves pour la sécheresse. Les terres inondées sont

la seule assurance naturelle outre l'aide publique, la mobilité et le changement du travail. Autrefois,

l'utilisation intensive des ressources était la norme dans le bassin conventionnel parce que les

technologies extensives de basse utilisation de ressources étaient prédominantes. Les Montagnes

de Mandara constituent une exception. La gestion intensive des terres et de l'eau étaient et continue

toujours à être pratiquée.

46

Figure 1.14 Disease distribution

Distribution des maladies

47

L'agriculture pluviale, l'agriculture de décrue et irriguée, le pastoralisme, la pêche, la cueillette des

produits minéraux et végétaux, et le commerce de ces produits continue à dominer l'économie du

bassin conventionnel (Figures 1.13 et 1.14). Dans les meilleures périodes, les écosystèmes humains

dans le bassin ont produit un surplus de produits complémentaires variant du natron, du bois de feu,

des matériaux de construction, et des médicaments aux céréales, et au commerce de la viande et du

poisson. Le commerce intra-bassin est critique au développement régional bien qu'aucune étude

systématique de ses dimensions ni de sa valeur ne soit parvenue à notre attention.

Il y'a trente ans florissait un commerce saisonnier important du nord au sud en gomme arabique

(Acacia senegalensis) dans le sous-bassin septentrional du bassin conventionnel du Lac Tchad

(Yobe, Termit Sud, Kanem). Par exemple, plus de 800 T furent exportés rien que dans le bassin

inférieur du Yobe à la fin des années 1950. Pendant la période avant la sécheresse, quelques

120.000 T de poisson furent attrapés annuellement dans le bassin Logone-Chari et la partie sud-est

du Lac. Vers la fin des années 1950,quelques 55 T furent prises du Yobé inférieur pendant la saison

de pêche (Anon, 1958). Des quantités importantes de poissons sont toujours commercées à

Maiduguri et Maroua à partir des stations de pêche le long du Logone, du Chari et du lac lui-même.

L'exportation du natron et du sel du nord-ouest du lac à d'autres régions date des anciens temps. Le

cheptel nigérien et tchadien est une source de protéine cruciale aux peuples du Nigeria et du

Cameroun. Les études de la consommation de la protéine animale indiquent cependant que le

poisson du lac et des fleuves, surtout le Chari et Logone, contribue à compenser les pénuries

chroniques de protéine animale au Cameroun (Thys, Dineur et Magis 1984). Quarante pour-cent de

la capture de poisson du bassin conventionnel fut consommé au Nigeria, 33 % au Tchad et 26 % au

Cameroun (DHV et. al. 1979). Il n'y a eu aucune évaluation des changements des stations de pêche

qui se sont produits depuis le début de la décennie de 1980 au Lac Tchad et à dans d'autres régions.

Parmi tous les principaux produits d'exportation modernes des quatre pays, on ne produit que le

coton (Tchad, Cameroun) dans le bassin conventionnel. Parmi les produits d'exportation

secondaires, le cheptel, qui est critique aux économies du Tchad et du Niger, est produit dans ou à

travers du bassin. L'élevage dans le bassin contribue au moins 31 pour-cent de la production

nationale. La production de poisson dans le bassin représente 12,5 pour-cent de la production des

pêcheries nationales (DHV et. al. 1979: 95). Tandis qu'aucune donnée compréhensive n'est

disponible, on peut cependant se rendre compte que le bassin conventionnel est une source

importante de combustible ligneux et de bois de construction pour les centres urbains principaux.

La plupart des projets de développement d'infrastructure stables du bassin (SEMRY, SCIP,

SODELAC) ont déplacé des sous-systèmes productifs qui existaient avant (Figure 14B) .Ils ont

fourni à certains participants de nouveaux avantages économiques (SCIP) et ont fourni un palliatif

aux effets immédiats de la sécheresse climatologique dans certaines régions (par exemple, SEMRY

III). Cependant, ni ces projets, ni les sociétés d'état pour le développement des cultures

commerciales (par exemple, la SODECOTON) n'ont fourni une contribution soutenue à la santé

économique et écologique globale du bassin parce que (1) les cultivateurs sont devenus dépendants

de 1'état pour les intrants et le soutien technique; (2) les sociétés d'état ont maintenu les prix à la

production à un bas niveau; (3) les cultivateurs n'ont pas de stratégie en année sèche quand les eaux

basses (voir SCIP) réduisent ou éliminent l'approvisionnement en eau irrigué; (4) le développement

des sociétés d'état n'a pas intégré l'agriculture traditionnelle (en année sèche ou très sèche) avec

l'agriculture irriguée; (5) une croyance naïve que les années d'eaux basses sont des phénomènes

temporaires a obstrué le développement de politiques dont les stratégies tiennent compte à long

terme du phénomène de la sécheresse ; (6) certaines cultures irriguées n'ont pas de marchés (par

exemple, SEMRY 1 et II sont incapables de vendre leurs cultures de riz à des prix concurrentiels);

(7) une mauvaise compréhension des marchés internationaux et des fluctuations des prix a mené à

48

de grands investissements dans des projets qui produisent peu ou pas de revenu (par exemple,

SODECOTON et COTONCHAD pendant "l'effondrement du coton"); (8) il y'a eu de la confusion

entre "les développements agricoles irrigués" qui assument de grands risques financiers et de

commercialisation et des investissements "d'autosuffisance" qui sont des stratégies d'élimination

basées la recherche de prix stables et des marchés sûrs.

Les populations du bassin conventionnel partagent non seulement des systèmes complémentaires

de production et d'échange qui se chevauchent, mais aussi sont confrontées à des contraintes

sévères de ressources en eau qui contraignent la productivité soutenue. La mobilité remarquable des

colonies de peuplement humain agricoles, de pêche, et pastorales, est l'ancienne réponse humaine à

cette contrainte (James, 1987). Le déplacement de quelques centaines de villages au lit du Lac

Tchad pour exploiter le fond de lac exposé depuis 1980 en est une illustration récente (Kolawole,

1988). Cependant, un certain nombre de mécanismes traditionnels pour faire face à la sécheresse

climatologique et hydrologique ont été entravés par des développements récents. Par exemple, la

mobilité et la flexibilité des systèmes d'utilisation de ressources ont été limitées par la croissance de

la population et l'existence des frontières nationales. Les systèmes de gestion des ressources

traditionnelles ont été viciés par des politiques nationales de possession des ressources.

Nous pensons que les systèmes traditionnels d'utilisations des ressources ne sont pas eux-mêmes la

cause de la dégradation écologique. La sécheresse climatologique est la cause principale.

Cependant, en fonctionnant sur la base des contraintes actuelles, certains systèmes actuels

d'utilisation des ressources sont soit directement ou indirectement responsables d'une partie de la

dégradation écologique.

a. L'organisation sociale

Partout dans le bassin les systèmes traditionnels d'organisation sociale ont été plus ou moins

transformés par le système mondial moderne. Le degré d'autorité des systèmes plus anciens de

solidarité familiale et villageoise a été modifié ou réduit. Inversement, de nouveaux systèmes, des

associations villageoises et des coopératives, des associations de femmes et de plupart, ces groupes

sont jeunes, souvent inexpérimentés, et insuffisamment qualifiés pour le travail de gestion des

ressources naturelles.

Généralement, dans les régions agricoles vers le sud où les densités de population sont relativement

hautes et où il y'a une longue histoire de coopératives, de missionnaires ou d'activités de

vulgarisation, les populations locales ont des capacités technologiques (y compris les capacités

traditionnelles) et une grande aptitude à l'organisation et la responsabilité. Dans ces zones bien

arrosées, le rôle de l'assistance extérieure (des états et des donateurs) peut se limiter à la

surveillance technique des mesures de lutte contre la dégradation.

Par contraste, dans la zone pastorale et dans d'autres zones avec une densité de population légère,

les gens ont peu d'expérience en matière de coopératives et peu d'expériences modernes dans le

domaine des activités de développement soutenues. Dans ces zones, la capacité à court terme des

populations à s'organiser pour la gestion des ressources naturelles est relativement faible. Cela peut

être amélioré avec un effort de formation majeur concentré sur des interventions qui correspondent

aux besoins d'une population fondamentalement mobile et flexible avec peu des sécurité de réserve

pour la sécheresse. Dans ces zones (bassins septentrionaux. Lac Fitri, Lac Tchad) la participation

des états et des donateurs doit être proportionnellement plus grande pour fournir la cohérence et la

continuité nécessaires.

49

b. Enseignement, formation et logistique de vulgarisation

II y'a un manque sérieux de cadres de vulgarisation efficaces, qualifiés en approches globales de la

gestion des ressources, libérés des fonctions de police et pourvus du soutien logistique, dans le

bassin conventionnel. Au Tchad, la concurrence entre des agents de terrain et le manque de

connaissance des textes applicables complique la tâche des forestiers et des agents des parcs. Le

besoin de tels cadres est particulièrement intense au Tchad, où un certain nombre d'ONG comble

les lacunes de personnel, et où les problèmes d'éducation ont été exacerbés par le conflit civil et la

désorganisation de gouvernement. Au Nigeria, un surplus de cadres ingénieurs et une insuffisance

d'équipes de vulgarisation intégrés, de niveau moyen, a déformé l'orientation du développement

rural. Au Cameroun, des cadres ont été orientés vers des zones plus productives du sud. Il semble y

avoir assez de personnel de haut niveau tandis qu'il y'a un manque de cadres de vulgarisation

multisectoriels. Au Niger, des profils du personnel semblent mieux aller avec les besoins de

développement, mais le manque de personnel et logistiques sont intenses. Il est probable qu'un

doublement et un recyclage de tout le personnel soit nécessaire à travers le bassin pour réaliser une

transformation de la pratique de la gestion des ressources actuelles en une stratégie plus globale qui

respecte les techniques de gestion traditionnelles (Partie 3).

c. Les troubles civils

Le conflit et les troubles civils ont directement perturbé les écosystèmes dans plusieurs parties du

Bassin du Lac Tchad. L'existence d'une paix durable et d'une sécurité civile dans la campagne est

une condition préalable à la gestion améliorée des ressources naturelles dans le bassin

conventionnel. La guerre est défavorable à la conservation des ressources naturelles et décourage

ou annule 1'investissement local dans la gestion des ressources. .

Maladies et nuisibles

Les maladies liées à l'eau, soit aux eaux stagnantes (malaria, bilharziose, vers de Guinée et choléra)

ou aux eaux en mouvement (par exemple, l'onchocercose) sont endémiques à travers la région. Les

locustes, les crickets, les aphidiens, les travailleurs et d'autres ennemis des cultures n'épargnent

personne, comme le font les maladies endémiques du cheptel (la peste bovine, la pleuropneumonie,

le charbon et la maladie du sommeil). La transhumance pastorale continue et les mouvements des

troupeaux commerciaux, facilités par la prolifération des points d'abreuvement améliorés, assurent

la propagation des vecteurs de maladie animale.

La malnutrition et la mauvaise santé maternelle des nourrissons mènent à des taux élevés de

mortalité infantile. La mauvaise santé et les taux élevés de mortalité infantile sont responsables des

taux de natalité élevés, surtout parmi les populations rurales. Les états membres de la CBLT ne

peuvent pas se permettre d'avoir des taux élevés de croissance de population continus dans un

contexte de sécheresse climatologique et hydrologique avec les techniques actuelles de gestion des

ressources (Figure 1.15).

e. Politiques foncières et disposition des ressources

La politique foncière et la possession des ressources est un élément critique d'une gestion solide des

ressources naturelles. Dans la période pré-coloniale, les politiques de conservation des ressources

n'étaient pas rares, comme par exemple la convention du Fulani Dina dans le delta intérieur du Mali

ou les règles de pêche imposées par des prêtres d'eau le long d'un grand nombre des principaux

fleuves de l'Afrique de l'Ouest, y compris le Logone, le Chari et le Yobé (Lambezat 1961: 83ff).

50

Des stratégies de conservation mises en vigueur collectivement sont l'explication des structures

extensives de conservation du sol et de l'eau dans les Montagnes de Mandara.

Les politiques coloniales et post-coloniales ont abrogé l'autorité de gestion de ressources à l'Etat. La

possession finale des ressources naturelles est détenue par l'Etat. Les efforts de réforme de dix ans

au Nigeria n'ont pas mené à une dérogation des droits de propriété au citoyen moyen (Francis 1984;

James 1987). Parmi les états membres de la CBLT, seul le Niger semble avoir de l'expérience dans

le domaine de la gestion coopérative (Etat, populace, donateurs) des ressources locales à une

échelle limitée. On est toujours en train d'étudier la réforme sur la possession des ressources rurales

au Tchad et au Niger. Certaines réformes sont en cours au Cameroun, surtout sur les périmètres de

SEMRY.

Les résultats de la centralisation de la responsabilité de la gestion des ressources ont généralement

été négatifs dans les états membres de la CBLT comme dans d'autres pays sahéliens. Les

populations locales n'ont pas l'autorité nécessaire pour régler l'accès aux ressources

communautaires telles que les forêts et les pâturages ou pour punir ceux qui pourraient en abuser.

Les usagers des ressources qui n'ont rien à gagner dans la préservation et l'utilisation des ressource

poursuivent des objectifs à court terme et cherchent souvent à contrecarrer des codes nationaux

d'utilisation des ressources. Les individus riches peuvent d'habitude obtenir des droits d'accès ou

éviter des poursuites judiciaires concernant les codes nationaux ou locaux d'utilisation des

ressources, donnant donc un mauvais exemple aux usagers locaux des ressources (Thompson 1982;

n.d.).

51

Figure 1.15 RURAL POPULATION DENSITY IN 1979

DENSITES DE LA POPULATION RURALE EN 1979

52

Malgré le climat de politiques actuel, des améliorations dramatiques de 1'intendance de ressources

se sont produites au niveau local dans beaucoup des pays de l'Afrique de l'Ouest où des plans de

co-gestion des ressources ont été rédigés entre le gouvernement, la communauté et les responsables

des donateurs. Ces plans ont exigé la dérogation de l'autorité de gestion de ressources à la

communauté et la réforme des lois sur la possession des ressources (Shaikh et. al., 1988).

Les lois de possession des ressources dans le bassin et leurs implications sont brièvement passées

en revue ci-dessous.

f. L'urbanisation

L'urbanisation marquée du bassin depuis 1979 est une principale source de dégradation écologique

(Figure 1.16). L'établissement d'un grand nombre de personnes et d'animaux dans un seul endroit

dans des environnements arides sans systèmes adéquats de gestion de ressource renouvelable a eu

des résultats catastrophiques, tels que la destruction du Parc National de Mandélia au Tchad.

L'urbanisation représente l'extrémité finale d'un continuum partant des environnements subissant un

stress léger suivis des localités avec des puits profonds et des places de marché, puis les villages et

finalement les villes. Le manque de stratégies de réserves adéquates pour la sécheresse contribuent

à l'urbanisation imprévue. Le manque d'alternatives énergétiques urbaines à bon marché au bois

mène à la perte du couvert végétal sur plusieurs kilomètres autour des principales villes, l'élevage à

base urbaine impose aussi un poids excessif sur les ressources de pâturage et de fourrage ligneux

autour des villes, ce qui peut mener à la formation des sols résistants extensifs ou à la mobilisation

des dunes. L'urbanisation sans installations adéquates de traitement d'eau et de vidange contribue à

la pollution de l'eau souterraine et concentre les vecteurs de maladies humaines (Biney, 1984).

L'urbanisation détourne de la campagne la main-d'œuvre qui est nécessaire pour les projets de

réhabilitation du sol et de la végétation qui nécessite une forte intensité de main-d'œuvre. Malgré

ces problèmes cruciaux, il faut se souvenir que les travailleurs sahéliens ne croisent pas les bras

face à cette situation : Ils adoptent des techniques flexibles et diverses. Les stimulants pour habiter

dans les zones rurales contre les zones urbaines peuvent facilement réorienter ces tendances.

Beaucoup de travailleurs circulent (des villages à la ville) au lieu d'émigrer.

53

Figure 1.16 URBAN CENTERS IN 1979

CENTRES URBAINS EN 1979

54

g. Cultures d'exportation

Le désir national de se procurer des cultures d'exportation est un autre facteur important de la

dégradation écologique (fig. 1.13). La coupe à blanc pour les périmètres d'irrigation à grande

échelle, les barrages et les bassins de retenue sans prêter assez d'attention au reboisement et aux

pâturages saisonniers est une des causes principales du déboisement à grande échelle dans le

bassin. De plus, l'irrigation peut contribuer à la salinisation de certains sols agricoles. Le

développement de l'irrigation sans des mesures d'élaboration préventives a contribué aussi à

l'augmentation des maladies endémiques d'origine hydrique (Gadzama 1983). La promotion du

coton et des arachides sans prévoir des dispositions pour des intrants adéquats à coût minimal,

surtout pour des alternatives aux engrais et insecticides à base pétrochimique, mènent les

cultivateurs à prendre des raccourcis et causent 1'épuisement du sol à la fin. Même dans les

scénarios les plus optimistes l'agriculture irriguée emploiera seulement 4% des cultivateurs du

bassin conventionnel. La vaste majorité des usagers des ressources naturelles n'est pas touchée par

ces projets qui attirent une quantité excessive d'aide étrangère en comparaison aux besoins de la

vaste majorité des paysans.

h. Sources alternatives de revenu

Comme la population augmente et la biomasse et la diversité écologique se rétrécissent à cause de

la sécheresse, la demande pour des sources de revenu alternatives s'intensifie. En plus, la demande

pour des produits manufacturés importés a augmenté juste au moment où les prix des produits

agricoles ont stagné.

Comme les années sèches deviennent plus intenses et (ou) plus fréquentes, les économies, les

avoirs (par exemple des bovins), et les sources de revenu des foyers rétrécissent. La pression sur les

ressources naturelles et renouvelables augmente, faute de sources alternatives de revenu ou de

sécurité contre la sécheresse. Les ressources forestières les plus septentrionales du Cameroun,

celles du Nigeria et certaines zones du Tchad ont été dévastées par les populations locales. Les

bergers avec du cheptel affamé cherchant à porter au maximum la taille des troupeaux qui mettent

à sec les plantes des pâturages et les végétaux ligneux.

i. La réinstallation

La migration et la réinstallation contribuent remarquablement à la dégradation écologique, surtout

quand les immigrants n'ont pas de sécurité foncière. Le résultat de l'augmentation de la population

dans les montagnes de Mandara, les "événements" au Tchad, le boom économique du Nigeria, et la

productivité décroissante des sols arides partout dans la partie septentrionale du bassin

conventionnel ont tous imposé des effets particulièrement négatifs sur les ressources, avec de

longues périodes de renouvellement (les bois de feuillu, la grande faune, les sols fertiles).

La réinstallation et la colonisation de nouvelles terres agricoles ont poussé le cheptel dans des

zones de plus en plus marginales et ont causé une concurrence accentuée pour les terres fertiles qui

restent, telles que les yaérés, les oueds, les zones rupicoles et les parcs nationaux dont certaines

doivent être préservées et protégées pour leur potentialités biotiques, et dont toutes exigent des

régimes de gestion négociée pour l'utilisation rentable à long terme. Les expulsions imprévues

peuvent contribuer aux conflits civils et à la dégradation écologique.

Les changements du système de succession provoqué par la pression sur la terre contribuent aussi à

la dégradation. Les jeunes membres des grandes familles ne peuvent pas recevoir de la terre par la

55

succession dans des conditions de haute densité de population et des besoins d'argent liquide

croissants. De telles personnes ont été obligées à émigrer sur des terres marginales telles que les

plaines autour de Maroua, ou la brousse déjà densément peuplée le long des fleuves Chari et

Logone.

j. Les projets de développement

Les projets de développement financés aussi bien par l'aide extérieure ou intérieure ont joué un rôle

dans la dégradation et l'entretien écologiques. L'impact économique et écologique net des grands

périmètres d'irrigation semble avoir été négatif. Cependant, on n'a entrepris une évaluation

systématique des impacts qui prenne en compte les bénéfices auxquels on a renonces. Les

interventions de foresterie ont eu très peu d'effet à cause du manque de participation populaire

(Nigeria) et des problèmes techniques (Cameroun) ou des limitations d'échelle (Tchad). Certaines

interventions à petite échelle conduites par les ONG ont amélioré les densités d'arbres champêtres

(A. albida au Tchad) ou établi des bois de village et des brise-vent. (Niger, Tchad). Les réseaux

routiers ont encouragé l'exportation des produits forestiers et du poisson, mais ont encouragé en

même temps l'exploitation chaotique de certaines ressources.

Les impacts indirects de développement économique dans tout le pays, surtout l'individualisation

des intérêts économiques, ont réduit la capacité des autorités traditionnelles à commander les

ressources de main-d'œuvre nécessaires pour l'entretien des ressources communes. Donc la fuite de

la portion de la population des Montagnes de Mandara qui était active sur le plan économique a

mené à la dégradation des systèmes de terrasse. La concurrence entre la pêche collective et la

pêche individuelle diminue l'efficacité de la gestion des calendriers de pêche traditionnels annuels

sur le Chari/Logone et les yaérés. De plus, comme les cultures commerciales remplacent celles de

subsistance, certaines associations végétales perdent leurs valeurs ou leur valeur économique en

tant qu'aliments de réserve pendant la sécheresse et ne sont donc plus maintenues, (par exemple, la

disparition de nombreuses populations des espèces Ficus dans le sous-bassin du Logone, la levée

des parcs d'Acacia albida dans les piémonts du Mandara et l'extension de l'Azadirachta indica et de

l'Eucalyptus camaduensis sur de grandes étendues de terre.) Ces changements d'espèces réduisent la

diversité biologique mais ne causent pas nécessairement d'autres formes de dégradation écologique

(comme par exemple l'érosion des sols).

k. L'accès à l'utilisation des ressources

Tandis que l'utilisation de ressources peut être limitée par des techniques ou des connaissances,

l'accès aux ressources est limité par les règles, la tradition, les lois ou l'occupation antérieure.

Quand les ressource diminuent (à cause de la sécheresse), les problèmes d'accès deviennent graves.

La situation actuelle est compliquée par l'occupation accélérée par des populations croissantes,

surtout au sud. L'accès limité aux ressources pour les métayers, les exploitants contractants ou les

bergers aboutit à l'exploitation abusive des ressources par ces gens qui sentent qu'il n'y ont pas

d'intérêts. Les projets qui fixent l'usage de la production flexible sur les éleveurs et les agriculteurs

(telle que les plans d'irrigation de la Direction de Développement du Bassin du Tchad (DDBT =

CBDA: Chad Basin Development Authority), diminuent la capacité des producteurs à répondre aux

fluctuations climatiques avec des cultivars alternatifs, des transferts à d'autres activités, ou le

déplacement vers de nouvelles ressources.

1. La fragmentation de l'effort de recherches

L'effort de recherches dévoué au contrôle écologique et à l'évaluation des impacts est dispersé dans

quelques institutions entre lesquelles il semble y avoir peu de communication. Malgré l'urgence du

56

problème de dégradation écologique, il n'y a pas assez de données de contrôle (climatiques,

hydrologiques, pédologiques, agrostologique, démographique, etc.) pour évaluer la fluctuation

climatique et les tendances séculières. En conséquence il y'a une base de données inadéquate sur les

causes, l'étendue et les conséquences de la dégradation écologique. Malgré des transformations

majeures des économies des états membres depuis quelques années, il y'a peu d'informations sur le

mouvement des populations, ni sur les vulnérabilités différentielles à la sécheresse et la dégradation

des ressources. Et il n'y a pas beaucoup de données sur le succès différentiel des divers groupes de

populations faisant face à la sécheresse et à la dégradation des ressources. Il est rare de trouver une

base de données qui traite en détail du rapport entre l'usage des ressources par les humains et la

dynamique des ressources elles-mêmes dans des contextes particuliers. En conséquence, une

grande partie de la documentation concernant le bassin conventionnel est remplie d'informations

surannées et d'opinions plutôt que d'évidences solides.

Résumé par pays: Comparaisons de ressources humaines

La partie du bassin au CAMEROUN est marquée par une diversité écologique et ethnique

prononcée et de hautes densités de population. Environ 2 millions de personnes habitent dans le

bassin conventionnel, et environ 10 pour-cent de ceux-ci sont des habitants urbains. La densité

moyenne est environ 40 p/km² et monte à 200 p/km dans les Montagnes de Mandara. La population

de Maroua a augmenté d'environ 71.000 en 1979 à plus de 100.000 en 1989. La densité moyenne a

augmenté d'environ 8 p/km² en 1976 (Pontie 1976) et beaucoup d'habitants ruraux habitent dans des

districts avec des densités de population de 80 p /km² ou plus. Les densités de population diminuent

nettement au nord des Montagnes de Mandara, bien que la population de Kousséri semble avoir

augmenté substantiellement en raison des "événements" tchadiens. En général, toutes les villes

dans le bassin national ont grandi aux dépens des zones rurales.

Par rapport au Cameroun dans l'ensemble, le taux de scolarisation est le plus bas de l'ensemble du

bassin conventionnel (environ 20 pour-cent de la population d'âge scolaire). Il n'y a pas

d'enseignement écologique. L'infrastructure de santé est relativement développée comparée aux

autres pays (DHV, et. al., 1979). La récente infrastructure de Kousséri semble être sous-utilisée.

La base des ressources naturelles renouvelables est relativement riche et diversifiée, mais la plupart

des efforts de gestion ont été plutôt inadéquats jusqu'à présent. Les projets de SEMRY et les plans

de promotion de coton sont typiques du genre de projet qui impose des systèmes inflexibles de

gestion et de production au lieu de se baser sur les écosystèmes naturels fondamentalement

dynamiques.

L'urbanisation (Maroua, Kousséri, Yagoua), la réinstallation provoquée par la pression

démographique (Mandara), la recherche de sources de revenu alternatives de coupe du bois et de

pâturage commercial et de la pêche (delta de Chari-Logone, Lac Maga) , des problèmes de santé, et

des plans de développement écologiquement perturbateurs (par exemple, le Barrage Maga) sont

probablement les causes anthropogènes les plus importantes de la dégradation écologique au

Cameroun septentrional.

La partie du bassin au TCHAD est très diverse du point de vue écologique, difficile à gérer et est

marquée par des différences ethniques, religieuses et économiques profondes. Beaucoup d'unités

administratives sont très petites, reflétant le manque de cohésion politique entre les clans et les

lignages, sans parler des régions. De plus, les services de base distribution, 1 infrastructure ainsi

que de cadres valables sont inadéquats. Environ 3.600.000 Tchadiens habitent dans le bassin

conventionnel, y compris plus de 500.000 dans la capitale (de 300.000 en 1979 avant les

57

"événements"). N'djaména est de loin le plus grand centre urbain dans le bassin national tchadien.

Quatre-vingt pour-cent de la population en dehors de N'djamena est rurale. La densité de

population moyenne est environ 4,57 p/km², mais varie de 2,09 dans le Kanem à plus de 20 p/km²

dans la Préfecture de Moye Kebbi. La scolarisation est basse et fut gravement perturbée par les

"événements" au début de la décennie de 1980. L'éducation parrainée par les missions au Tchad du

sud a abouti à un taux de scolarisation relativement élevé là-bas (60-90 élèves par 1.000 habitants;

DHV et. al., 1979: 173). Les installations de santé sont insuffisamment équipées en dehors de

N'djamena et sont réparties de façon inégale dans le bassin conventionnel. Les préfectures du lac et

du Moyen Kebbi sont les mieux servies du bassin conventionnel (1989 BSPE/MSP). Malgré des

difficultés monumentales, il y'a de grandes potentialités à long terme pour le développement des

ressources au Tchad.

La politique de possession des ressources au Tchad a été passée en revue dans le récent rapport du

CTFT (1986). La terre au Tchad appartient soit à l'état soit à des personnes organisées en

coopératives. La terre domaniale est divisée en domaine publique (par exemple, des forêts classées)

qui sont inaliénables, et en domaine privé qui comprend la plupart des terres qui ne sont pas

autrement enregistrées par des personnes organisées en corporations. La base juridique devrait

permettre aux individus, aux groupes de producteurs, aux communautés villageoises, aux

associations et aux coopératives d'occuper leurs ressources terriennes sans aucune forme de

menace. Cependant, il y a plusieurs ambiguïtés dans la législation. La législation ne fait aucune

distinction entre ceux qui utilisent la terre et de ceux qui la possèdent selon droit coutumier. La

législation n'admet pas que les droits d'usage dont une personne jouit pourraient avoir été accordés

par des liens de parenté coutumiers. Dans la mesure où l'état n'exige pas l'enregistrement des

réclamations de terres avec toutes les chamailles connexes que cela occasionnerait, l'état refuse de

s'occuper du problème de propriété absentéiste. La loi suppose aussi que la personne qui souhaite

enregistrer la terre a le courage de confronter le statu quo coutumier et a les ressources matérielles

et intellectuelles nécessaires pour poursuivre l'affaire par des canaux bureaucratiques. La législation

suppose aussi que l'état et les administrations régionales ont le désir et la capacité de mettre en

vigueur les droits de propriété exigés par la législation.

Le Tchad n'a pas de code forestier bien qu'un est en cours d'élaboration. Actuellement, les droits

d'usage sont protégés sur les espaces de village bien que ce concept tiré de la loi coutumière reste

indéterminé. Cependant, les définitions d'ébauche de la région boisée sont si vagues qu'elles

confondent la propriété publique avec l'espace villageoise, les forêts avec les zones pastorales. La

législation exige des plantations privées et communautaires sans spécifier des régimes de gestion.

Les expériences d'aménagement forestier naturelles dans le bassin semblent être limitées. Les

populations associent généralement les agents forestiers avec les agences publiques paramilitaires

comme les douanes ou la police.

Les provisions d'ébauche du code forestier renforcent la situation paramilitaire du service forestier,

au lieu de la modifier. C'est regrettable puisque la répression est incompatible avec la mission de

vulgarisation qui devrait être l'activité principale du service forestier. Les cultivateurs auxquels on

impose des contraventions pour avoir coupé des arbres ne vont probablement pas investir des

ressources dans leur plantation. Les cultivateurs seront peu disposés à cultiver des arbres de valeur

qui sont sur une liste d'espèces protégées parce qu'ils devront prouver qu'ils les ont planté afin de

les récolter, ce qui engage un processus laborieux et incertain d'obtenir un permis d'abattage.

La structure d'impôts forestiers actuelle est extrêmement basse et vise uniquement à fournir du

revenu sans envisager des objectifs de gestion particuliers. De plus, la législation couvre toute

l'étendue du pays au lieu d'être régionalisée.

58

Parmi les causes anthropogènes principales de dégradation écologique au Tchad, les "événements"

du début des années 1980, la réinstallation, la recherche des sources de revenu alternatives, la

maladie et le manque d'accords appropriés sur la possession des ressources sont les plus importants.

Le NIGER est favorisé par une diversité ethnique minimale dans sa partie du bassin conventionnel.

Sa part du bassin conventionnel est sahélienne et saharienne, et de ce fait la population est éparse et

les ressources économiques sont dispersées. Environ 186.000 personnes (un décroissement de

195.000 au début de la décade de 1980) utilisent les ressources de la partie nigérienne du bassin

conventionnel. Dix pour-cent habitent des villes. La distribution de la population urbaine a changé

considérablement au cours des dix ans derniers. La ville de N'guigmi avec environ 10.000

personnes a acquis de la population et Diffa, avec environ 10.000, n'a pas changé de population au

cours des dix derniers ans. Les villes ont acquis de la population aux dépens des zones rurales. La

densité de population varie d'environ 21 p/km² dans le bassin de Yobé à 4,3 p/km² dans la région de

cuvette de Mainé Soroa et à encore moins dans le comté de N'guigmi. Le taux de scolarisation est

bas (environ 17 pour-cent), inchangé depuis la fin des années 1970. Les programmes

d'alphabétisation ruraux n'atteignent qu'un pourcentage minuscule de la population. Il n'y a pas de

programme d'éducation écologique (SEDES 1986:81). Les réformes récentes favorisent le

développement à partir de la base. Les activités de développement dans le bassin sont largement

des activités à petite échelle, à forte intensité de main-d'œuvre plutôt que capitalistique.

Le régime foncier du Niger était déjà en train d'être revues depuis quelque temps, mais la nouvelle

Charte Nationale et les textes qui établissent la "Société de Développement" à l'échelle nationale

prévoient la gestion locale des investissements locaux et les avantages qui en proviennent. Plusieurs

projets ont négocié des conventions de gestion de ressources locales avantageuses à l'Etat et aux

usagers des ressources. Le Plan National de Lutte Contre la Désertification énonce le besoin

d'élaborer un code d'utilisation des eaux aussi bien qu'un code forestier, un code pastoral et un code

concernant le défrichement. Les conférences sur les politiques préalables exigeaient l'établissement

d'un code rural à paraître en même temps que la Charte Nationale, mais ce code n'a pas encore été

mis sous forme définitive (République du Niger, Ministère d'Hydrologie et de

l'Environnement/CILSS/ Club du Sahel 1985).

Les causes anthropogènes principales de la dégradation écologique au Niger sont les projets de

développement en amont de la portion nigérienne du Yobé, l'aménagement imprévu de l'eau

souterraine et le pâturage commercial sur des pâturages fragiles dans les strates herbacées de

Manga.

Le NIGERIA est favorisé par une diversité ethnique limitée dans son morceau du bassin

conventionnel et dispose de ressources financières considérables. Sa part du bassin est relativement

productive. L'immigration des états avoisinants a enflé sa population. La population de 1980 fut

estimée à 5,2 millions; la population présente compte probablement presque six millions;

(Ogunjemilua 1984). Les densités de population varient probablement de plus de 40 p/km² au sud

du lac à plus de 70 p/km² près de la frontière avec le Cameroun et à plus de 35 p/m² dans la partie

sud-ouest du bassin national bordant le territoire des Hausa. Environ 80 pour-cent de la population

est rurale. Maiduguri a grandi considérablement de seulement 190.000 personnes en 1979 à

500.000 à 600.000 présentement.

Puisque les densités de population sont hautes, le besoin de l'utilisation maximalement productive

de l'environnement a coloré les objectifs des projets de développement de l'Etat de Bornou.

59

Des 12.000.000 habitants de la région, 15 % habitent des villes et exploitent des ressources dans le

bassin. La scolarisation est plus élevée que dans d'autres parties du bassin conventionnel mais bien

en dessous des normes nigériennes; (DHV et. al., 1979: 176). Le développement dans la région est

principalement capitalistique et gérée à partir du sommet. Les intérêts de la masse ont été mis en

seconde place au profit de ceux des firmes nationales et expatriées.

Il existe plusieurs discussions utiles sur la loi concernât l'utilisation des ressources du Nigeria;

(Francis 1984; James 1987; Yerokun 1983). La loi foncière au Nigeria est régie par la législation

promulguée en 1978 qui a investi les gouverneurs de chaque état toute la terre à être "tenues par

fidéicommis et administrées pour l'utilisation et le bénéfice commun de tous les Nigériens." La

législation forestière s'occupe surtout du contrôle de l'abattage, par le Décret de l'Etat Bornou No. 8

de 1987 et le Décret sur (le contrôle de) l'abattage des arbres de 1986. L'Acte d'Autorité du

Développement du Bassin du Tchad de 1973 (amendé en 1975) a présenté le contrôle administratif

de la partie du sud d'un tiers de du lac sous le contrôle territorial Nigérien de la Direction du

Développement du Bassin du Tchad (CBDA: Chad Basin Development Authority).

La loi foncière de 1978 fait une distinction entre la terre urbaine et rurale, et cette dernière doit être

administrée par des Comités d'Allocation de Terres. "Les droits d'occupation" devaient remplacer

des formes de titre préalables, celles-ci consistant en formes statutaires et coutumières; et les droits

des occupants étaient privilégiés (en théorie) par rapport aux droits "des titulaires". L'Acte

expliquait bien clairement les principes d'occupation de terres rurales par les personnes organisées

en corporation publiques et privées. Les provisions pour les droits, les transferts, la division et

l'aliénation concordants sont obscures et dans certains cas intérieurement incompatibles. La rente

foncière fut abolie. On pouvait obtenir des gouverneurs des états des dons de terre (pas plus que

5.000 ha par don) pour des buts de développement. Les droits de l'Etat supplantent toutes les autres

réclamations. Plusieurs commentateurs sont d'accord sur le fait que l'Acte d'Utilisation des Terres

n'a pas atteint les objectifs supposés d'intervention rationnelle dans le régime foncier coutumier. Le

régime foncier rural n'est toujours pas dérangé sauf quand il est en conflits avec les intérêts publics

ou privés des agents de développement détenant du capital. Dans ce cas les détenteurs du capital

reliés à la ville font souvent prévaloir leur autorité. En effet, la réforme représente l'expropriation

plutôt que la modification des droits fonciers coutumiers. De plus, l'Acte a semé la de confusion

dans les arrangements de métayage coutumiers. En somme, l'incertitude des titres au Nigeria reste

un anti-stimulant important pour 1 ' investissement à long terme dans la gestion de la terre , de l'eau

et de la végétation (James 1987: 189).

L'exécution rapide des projets de développement capitalistique, de la production des cultures

commerciales et de l'urbanisation se trouvent parmi les causes anthropogènes principales de la

dégradation écologique au Nigeria septentrional. Les effets écologiques de la recherche des sources

de revenu alternatives provenant du pâturage et de la coupe du bois commerciaux sont intenses

aussi. Les effets de la réinstallation se sont fait sentir le plus intensément au Nigeria. Des milliers

des cultivateurs ont été contraints à déménager comme la Direction de Développement du Bassin

du Tchad s'avance avec des projets de développement d'infrastructure d'irrigation. L'exécution

complète du traité de l'ECOWAS sur le droit d'entrée et de la résidence, prévue pour 1995, pourrait

déclencher des ondes d'afflux d'immigrants provenant des états avoisinants à l'Etat de Bornou avec

des impacts imprévisibles sur la base des ressources (James 1987: 66) .

60

DEUXIEME PARTIE: LES BASSINS DIAGNOSTIQUES

2.1 INTRODUCTION

Pendant les travaux de terrain, l'équipe est venue à s'accorder à deux innovations conceptuelles qui

influencent ce rapport: la définition du plan d'action des sous-bassins de l'ensemble du Bassin du

Lac Tchad et la définition des politiques et des projets par années types hydrauliques. Ces deux

concepts proviennent du fait la question la plus importante concernant le bassin est la suivante: les

ressources hydrauliques sont distribuées inégalement et sont très variables, d'une tempête, d'une

année et d'une décennie à 1'autre.

2.1.1 Les bassins diagnostiques

L'esquisse de la diversité des climats, des formes de la terre, des sols, des plantes et des hydrologies

de la Partie 1 a convaincu les consultants de subdiviser le bassin conventionnel en blocs plus

réalistes. Les généralisations plus larges concernant le bassin ne pouvaient pas produire un

diagnostic précis ni un plan d'action pratique. Suivant un rapport plus ancien de la FAO et des

études de la Banque Mondiale, le Bassin Conventionnel fut divisé en huit sous-unités que nous

appelons "bassins diagnostics" (Figure 2.1).

Table 2.1 ZONES DE DRAINAGE DU BASSIN CONVENTIONNEL

Carte

No

Drainage

Zone

Bassin géographique

Zone (km²)

Bassin conventionnel

Zone (km²)

%

1.0 Lac Tchad 25,000 25,000 100

2.A Chari 472,960 47,400 10

2.B Serbeouel 2,400 2,400 100

3.A Logone 77,650 19,400 25

3.B El Beid 22,650 22,600 100

4.A Yedseram 16,320 16,300 100

4.B Ngadda 14,400 14,400 100

4.C Gubio 26,560 22,600 85

5 Komadougou Yobé 147,840 44,400 30

6.A Termit Sud 738,850 105,000 14

6.B Bahr El Ghazal 807,360 74.000 9

7 Batha 78,030 7.800 10

8 Mayo Kebbi 21,360 13,000 60

9 Benue Pas inclu 13,000 _

2,451,370 427,300 17.4 %

61

Figure 2.1 DIAGNOSTIC BASINS

BASSINS DIAGNOSTIQUES

62

En général, les limites des huit bassins diagnostiques sont basées sur les écoulements des eaux de

surface. Les limites sont des lignes de partage des eaux des bassins versants ou d'autres principales

divisions écologiques. Mais, les drainages du Chari/Logone, du Logone/El Beid, du Lac Tchad/Bar

El Ghazal et du Bornou ont tous "des lignes de partage des eaux" qui dépendent de la profondeur

des eaux de crue entre eux. Le Bassin Diagnostique Septentrional et le Bassin Diagnostique du Lac

Fitri n'ont pas de cours qui se jettent dans le Lac Tchad. La partie sud-ouest du bassin

conventionnel se vide dans le Fleuve Niger - et pas dans le Lac Tchad. Nous ne discuterons pas du

drainage du "bassin conventionnel du Lac Tchad" dans le Fleuve Niger.

En se concentrant sur chaque Bassin Diagnostique, le mouvement entre divers bassins

diagnostiques et les influences en amont (en dehors du bassin conventionnel) peuvent être tracés

facilement. Par exemple, un grand nombre d'éleveurs émigrent saisonnièrement d'un bassin

diagnostique à un autre, à la poursuite de l'eau et du pâturage. Pareillement, beaucoup de pêcheurs

changent de bassins diagnostiques selon le type d'année hydraulique (humide, sèche, normale). Le

bassin conventionnel comprend seulement les parties des bassins versants naturels (Figure 2.1)

qui causent des complications à la planification des politiques de ressources hydrauliques en

amont/à l'aval et d'afflux/reflux (Table 2.1) . Un grand nombre des nappes phréatiques souterraines

traversent les lignes de partage des eaux de surface des bassins versants, compliquant encore plus

les politiques "d'utilisation conjonctive" (eau souterraine/de surface).

La partie 2 traite de l'hydrologie, des sols, de l'écologie et des ressources humaines de chaque

bassin diagnostique séparément.

2.1.2 Les années type hydrauliques

Malgré des recherches et des analyses extensives, il y'a peu de documents qui essaient de combiner

les indices de ressources hydrauliques, de politiques, des projets de développement ou de

conservation et des systèmes de production (des secteurs) en un traitement unifié. La conception

d'un projet et les évaluations des impacts écologiques d'un projet sont trop souvent basées sur des

conditions "moyennes". Cette façon de penser a handicapé des ministères, des cadres de

vulgarisation et des donateurs les laissant non préparés à la variabilité climatique ("s'attendre à

l'imprévu"). Les donateurs et les gouvernements mènent souvent de des programmes coûteux de

lutte contre la désertification, ou alors, ils rationalisent les conditions atmosphériques comme étant

une "aberration" inattendue qui contrecarre le succès des projet. Souvent ces programmes se sont

traduits par un gaspillage financier. L'échec des projets étant souvent attribuée aux conditions

climatiques et régionales défavorables.

Nous espérons introduire un cadre "d'année type" hydraulique à la planification et la conception

des projets qui accommodera des fluctuations climatiques. Un tel cadre est utilisé pour déterminer

le cours d'afflux le plus solide sur le plan économique et écologique dans des fleuves contrôlés en

Californie (Warshall, 1983).

Le cadre "d'année type" hydraulique doit être lié à un type d'analyse mathématique, aussi bien des

moyennes, des médianes ou des distributions de centiles. Nous avons l'intention d'utiliser des

statistiques seulement comme un "outil" parmi tant d'autres; de jouer avec des méthodes

statistiques, en essayant de comprendre les variations des résultats; de tenir compte de la

signification économique et sociale plutôt étroite des statistiques; d'être sceptique.

En 1979, le PNUD a choisi certaines années spécifiques (d'un répertoire de 29 années d'écoulement

des chenaux du Fleuve Chari à N'djamena) comme "des années types." C'était les conditions

63

hydrauliques hautes (écoulement de pointe), médianes, et basses (les plus basses du dossier) pour le

bassin dans son ensemble:

Les années hydrauliques du PNUD (1979).

Année type Année Ecoulement (m3/s)

Basse 1972/73 539

Médiane 58/59 1090

Haute 1955/56 1720

Cette approche de "médiane et d'extrêmes" fut adoptée pour caractériser des années types pour le

Lac Tchad, pas le Chari. Puisque la médiane et les extrêmes ne représentent pas vraiment les

conditions hydrologiques du bassin, et le cours du Chari n'est pas mis en corrélation avec les

niveaux du lac, cette approche n'est pas appropriée. Les niveaux du lac ne correspondaient pas aux

cours du Chari parce que le fleuve est responsable seulement d'une partie du volume du lac, et cet

intrant est plus variable que la pluviométrie (voir en bas). L'eau peut aussi rester à cause des

réserves des années antérieures. En outre, le lac se divise en deux étangs, ce qui embrouille les

mesures du niveau du lac. Une moyenne courante de deux ou trois ans des cours du Chari pourrait

améliorer la corrélation mais jusqu'à présent, nous avons seulement un données extrêmement

limitées. Bref, il faut être sceptique au sujet de l'utilisation d'un indice hydrologique (cours de

rivière) pour planifier un projet qui dépend d'un autre indice (niveau du lac).

La sécheresse extrême au début des années 1980 a mis en question l'approche de la médiane et des

extrêmes en étendant remarquablement le rayon des écoulements enregistrés. La différence entre

les point hauts et les points bas approchent maintenant un ordre de magnitude:

Les années hydrauliques (1989)

Année type Année Ecoulement (m3/s)

Basse 1984/85 213.

Médiane 1942/43 1030.

Haute 1955/56 1720.

Du point de vue de la politique des projets, l'approche de médiane et d'extrêmes a peu de

signification quant aux tendances à long terme et aux déviations des conditions de médiane ou

(avec des échantillons si petits)de la probabilité générale des valeurs extrêmes. (Voir le schéma sur

les changements climatiques à long terme.

Y A-T-IL EU UN CHANGEMENT CLIMATIQUE?

Les sévères sécheresses qui ont assailli le Bassin du Lac Tchad pendant les 20 dernières années ont

soulevé la question d'un changement climatique possible dans la région (Thambyahpillay, 1984). Il

est extrêmement difficile de déterminer empiriquement si un changement s'est déjà produit parce

que le données climatiques disponibles sont si limitées. Pourtant, il est apparent que des sécheresses

comparables se sont produites plusieurs fois dans la région pendant les derniers 300 ans

(Rasmussen, 1988).

Il y'a maintenant un débat hautement controversé concernant la possibilité d'un changement de

climat imminent à la suite de la pollution industrielle qui cause des changements dans la

composition de l'atmosphère. Mais jusqu'à présent il y'a peu d'entente parmi les principaux modèles

64

de circulation globale (MCG) au sujet des changements spécifiques qui pourraient se produire dans

le Sahel à cause du réchauffement produit par le gaz carbonique (Mitchell, 1989). D'ailleurs, les

projections suggèrent que les changements de température seront probablement remarquablement

plus petits aux latitudes plus basses, telles que celles du Bassin du Lac Tchad, que ceux aux

latitudes moyennes et hautes (Parry et al., 1988).

Il semble y avoir un consensus général au sujet des directions probables du changement, sans

regarder sa magnitude relative. La pluviométrie annuelle dans le Sahel restera la même ou pourrait

diminuer. On a fait des prévisions semblables pour les températures, avec des moyennes restant

presque les mêmes ou augmentant légèrement. Donc, malgré le scénario, la situation sahélienne ne

s'améliorera probablement pas, mais pourrait se détériorer remarquablement (Hutchinson, 1989).

Nous essaierons aussi d'utiliser les méthode(s) statistiques appropriées aux projets de

développement et de conservation spécifiques, et des données du même bassin diagnostique (ou

d'un autre qui soit le plus étroitement analogue).

Le Bassin du Lac Tchad a un nombre énorme des systèmes de production dépendants de l'eau

("secteurs") qui sont actifs dans beaucoup d'environnements différents. Leur lien aux ressources

hydrauliques diffère d'un secteur à l'autre et ces liens hydrauliques s'influencent beaucoup l'un à

l'autre seulement dans des circonstances particulières. Ces systèmes de production comprennent les

systèmes pluviaux, de décrue, d'eau souterraine, d'irrigation fluviale, l'irrigation alimentée par les

bassins de retenue et l'agriculture de combinaison. La foresterie, le pastoralisme, les industrie de la

pêche, même les produits artisanaux et les stations génératrices d'énergie électrique générée par le

diesel comptent tous sur des composantes différentes du cycle hydraulique.

Les cultures pluviales et l'élevage pluvial sont très étroitement liés au processus le plus variable du

cycle hydraulique. La Figure 2.2 montre la pluviométrie a N'guigmi et la diffusion et la contraction

spectaculaires des pâturages sahéliens et de la production du fourrage ligneux. Le coefficient de

variation pour la pluviométrie à N'guigmi est de 0,494. (Par contraste, le coefficient de variation de

pluviométrie à N'djamena est de 0,283.) Les systèmes de production pluviaux constituent le secteur

le plus volatil de l'économie. Il faut placer les pluviomètres le plus près possible site du projet.

Puisqu'un bassin fluvial tel que le Chari accumule de l'eau provenant d'une très grande région, et

puisque sa source est dans une zone climatique généreuse, la plupart des hydrologues qui sont

familiers avec les bassins fluviaux septentrionaux s'attendaient à ce que la variabilité inter-annuelle

de l'écoulement des chenaux soit beaucoup moins importante que celle de la pluviométrie (Figure

2.3). Cependant, cela n'est pas le cas. Le cours du Fleuve Chari à N'djamena varie plus que la

pluviométrie. (Le CV (coefficient de variabilité) de pluviométrie à N'djamena est de 0,283; Le CV

d'écoulement à N'djamena est de 0,375).

65

Figure 2.2 RAINFALL VARIABILITY AND PASTURE QUALITY

66

Figure 2.3 VARIABILITY IN RIVERFLOW, RAINFALL AND LAKE LEVELS

67

En regardant de plus près on voit que l'irrigation fluviale, les pêcheries, les forêts ripicoles,

l'agriculture et les pâturages de décrue sont mieux protégés contre les chocs climatiques parce qu'ils

dépendent de la pluviométrie et de l'eau souterraine superficielle, aussi bien que de l'écoulement

des chenaux. L'écoulement des chenaux ne se stabilise pas et n'augmente pas la productivité

(pendant les années humides) autant que l'échelonnement des intrants d'eau de pluviométrie et

l'arrivée du cours du fleuve. Ce bassin diagnostique peut aussi dépendre de l'eau souterraine pour

survivre la "sécheresse" entre l'arrivée de la pluviométrie et l'arrivée des crues du fleuve. Cette

stabilité hydrique représente, bien entendu, des "refuges pendant la sécheresse" bien connus de la

population rurale, et pendant les sécheresses, ces régions connaissent l'exploitation et la dégradation

écologiques les plus lourdes. En bref, des planificateurs exigent trois indices hydrologiques pour

saisir correctement la dynamique de la gestion des eaux qui dépend de plusieurs facteurs: le cours

du fleuve, la pluviométrie et les niveaux de crue. (Un indice hydrologique augmenterait les chances

d'un échec des projets et une mauvaise planification.)

Il manque manifestement l'indice hydrologique d'année type pour la hauteur, l'étendue superficielle

et la durée de la crue. Cet indice a un impact sur des centaines de milliers des personnes qui

dépendent économiquement du yaéré (section 2.4) et des zones environnantes. Un indice d'année

type pour la planification de projet et des impacts pourrait être développé en utilisant une

combinaison de prospection au ras du sol et des photos par satellite (partie 3).

Finalement, les niveaux du Lac (et du bassin de retenue artificiel) devraient avoir encore moins de

variabilité. En effet, le CV de niveau du lac à Bol est 0,005. Mais le manque de profondeur et la

division du Lac Tchad en deux étangs causent de très petites variations du niveau du lac qui ont de

très grands effets sur la surface du lac et sur la distribution de la profondeur d'eau (Section 2.2). Le

Lac est si unique en son genre que seul l'étang septentrional pourrait être considéré comme un lac

d'année humide, et l'étang du sud comme un delta variable qui est inondé parfois par le reflux de la

Grande Barrière. Le terme "niveau du lac" est trompeur en réalité et a embrouillé des planificateurs

et des ingénieurs. On a rassemblé des données pour une station (Bol) où les conditions "moyennes"

ont très peu de rapport à N'guigmi (bassin septentrional) et n'ont qu'un rapport ambigu à la prise du

SCIP à cause de la distribution d'eau et des intrants de l'El Beid. Dans les exemples du Lac Tchad

et du Chari, une série d'indices hydrauliques de pluviométrie et d'écoulement des chenaux sont

nécessaires pour définir les "années types." Un seul indice mènera à de mauvaises hypothèses de

planification économique et à des mauvaises conceptions de projet.

Bien que nous soutenons le scepticisme, la déviation standard de 1s mesure moyenne semble

indiquer la fiabilité potentielle du mesure moyenne. Quand on les considère comme des

observations normalisées avec des seuils de fiabilité, les mesurages moyennes peuvent fournir une

mesure de la magnitude relative d'une observation aussi bien qu'une suggestion de sa fréquence

(par exemple, la Figure 2.3). En définissant les années types hydrauliques, il est possible de diviser

des observations annuelles par distributions de centile, ou selon leur distance moyenne (1, 2 ou 3

déviations standard). La planification économique devrait donner un poids particulier aux points

bas possibles et aux seuils de fiabilité des moyennes. Les scénarios des pires cas (des années sèches

consécutives) ne peuvent pas être intelligibles à partir de l'analyse statistique.

2.2 LE BASSIN DIAGNOSTIQUE DU LAC TCHAD

2.2.1 Les Donnés de Base des Ressources Hydrauliques (Lacs Kanem inclus)

68

Le LAC TCHAD (Figure 2.4 et 2.5) est situé à une altitude d'environ 280 m au-dessus du niveau de

la mer. Dans l'histoire récente, ses eaux se sont répandues sur une superficie d'environ 3.000 à

25.000 km². Le volume d'eau retenu dans le lac varie entre 20 et 100 x 109 m

3.

Le lac est alimenté par une superficie terrestre qui couvre environ 25 % de son bassin total (surtout

les bassins versants du Chari/Logone). Les niveaux, le volume et la superficie de surface du lac

varient énormément en fonction de la venue d'eau d'écoulement des chenaux Chari/Logone. Dans

une année dite "typique", les chenaux des Chari/Logone/El Beid et Serbewel représentent 99 % de

l'écoulement de l'ensemble des chenaux et environ 85 % des intrants du total des eaux douces.

Bien que le Lac Tchad soit un bassin fermé situé dans une zone aride, il a une salinité relativement

basse parce que (1) il n'y a pas de pierre à chaux dans les bassins versants et l'eau de fleuve

transporte une charge ionique basse; (2) la sédimentation bio-géochimique se produit dans le lac,

réduisant la tenue en sels de 45 %; (3) 1'infiltration considérable aide à lessiver les sels du lac

(surtout dans l'étang septentrional); (4) les mollusques aident à régler des ions de calcium par la

formation des coquillages; (5) les macrophytes aident à régler le potassium et les silicates par la

croissance végétale; (6) les diatomées aident aussi à régler les silicates.

La salinité est remarquablement stable malgré d' immenses oscillations des niveaux du lac, ce qui

est dû principalement a la morphologie du lac. Quand les eaux baissent, des dépôts lacustres

marginaux se forment. Seul une portion de ces sels se dissout quand le lac remonte. Certains restent

sous une forme solide et d'autres ont été déplacés par le transport du vent.

En résumé, la modification des intrants hydrologiques et de la morphologie du Lac doivent

toujours tenir compte de l'impact sur les concentrations de salinité qui peuvent comprendre le

développement des polders, des venues d'eau réduites (surtout du Komadougou Yobé dans le

bassin septentrional), le règlement des seuils; des changements des reflux de la plaine inondée

(surtout l'El Beid), et des impacts sur des populations de mollusques et de macrophytes.

Le lac se subdivise en deux étangs morphologiquement distincts. Ils deviennent tout à fait visibles

à une hauteur de surface de l'eau d'environ 279 m. A cette hauteur, une crête appelée la Grande

Barrière est visible entre Baga Kawa un Baga Kiekra, subdivisant le lac en deux étangs

septentrional et méridional. Quand elle est exposée, la crête développe vite un groupement de

plantes dense qui limite encore d'avantage l'écoulement de l'étang méridional à l'étang

septentrional. Le lit du lac dans l'étang septentrional est en moyenne d'environ 2 m plus bas que

dans l'étang méridional. Le Lac a été divisé depuis 1973 (voir Figure 2.5) jusqu'au milieu des

années 1980. Les venues d'eau du fleuve et de la pluviométrie pendant ces années ont été

insuffisantes pour chevaucher la Barrière Grande et équilibrer les niveaux de l'eau dans les deux

étangs. Un débordement qui se produisait a des niveaux plus élevés de courte durée était sujet à 1

évaporation presque immédiate et les eaux de surface de 1 étang septentrional se sont desséchées

complètement.

69

Figure 2.4 LAKE CHAD DIAGNOSTIC BASIN

LAC TCHAD : BASSIN DIAGNOSTIQUE

70

Figure 2.5 LAKE LEVELS AND THE TWO POOL MORPHOLOGY

LES NIVEAUX DU LAC ET LA MORPHOLOGIE

71

Le lac reçoit plus de la moitié de son approvisionnement annuel en eau entre septembre et

novembre. Ce système de venue d'eau saisonnier, associé avec de 1'evaporation beaucoup plus

uniforme, cause des fluctuations des niveaux de l'eau de 1 a 2,5 m chaque année. La venue d'eau

annuelle moyenne au lac est égale à 38,5 x 109 m

3, mais elle a varié durant la période d'environ 7 x

109 m

3 (1984/88) à environ 53 x 10

9 m

3 (1961/62). Pendant cette période, les niveaux du lac et les

surfaces correspondantes ont varié d'un point bas de 275,35 m et moins de 3.000 km² en 1984, à

une pointe de 283,41 m et de presque 26.000 km² en 1962. Même aux plus hauts niveaux d'eau, le

lac a un grand nombre d'îles, et le pourcentage de l'eau libre représente seulement environ 70 pour-

cent de la superficie totale du lac. La venue d'eau annuelle moyenne au lac est à peu près 2/3 du

volume moyen d'eau retenue pendant une année "normale" comme définie par l'ORSTOM.

RECHERCHES DE BALANCE D'EAU DU LAC TCHAD

Les balances d'eau hydrologiques du lac ont été élaborées par plusieurs organisations, d'abord par

l'ORSTOM (1969), sur la base des données mensuelles de 1954-1966. Deux anomalies principales

ont été identifiées. Premièrement, des pertes d'évaporation et d'infiltration augmentent comme le

niveau d'eau du lac baisse. Pendant des périodes de bas niveaux la végétation augmentée résulte en

évapotranspiration augmentée qui peut être plus importante que 1'evaporation de la surface d'eau

libre. Deuxièmement, on a trouvé que les pertes d'eau du lac étaient remarquablement plus élevées

entre août et février et plus basses pendant le reste de l'année contrairement à ce qu'on aurait du

prévoir à partir du calcul des valeurs de Penman. Cela pourrait être causé par la situation des vents,

des erreurs dans les mesures de venue d'eau du lac, et le rechargement de l'eau souterraine. Les

erreurs pourraient aussi être causées par des courbes d'étape/capacité incorrectes.

En 1972, un modèle d'ordinateur mathématique de la balance d'eau du Lac Tchad fut développé

par Sir MacDonald & Partners (Evans, 1987), comme une composante de l'étude de faisabilité pour

le Projet d'Irrigation du Tchad Méridional au Nigeria. Le modèle comprenait un certain nombre de

paramètres supplémentaires pour rectifier les anomalies identifiées par l'ORSTOM. Le modèle

fut mis à jour en 1980 pour simuler la balance d'eau du lac dans son état de division en étangs

méridional et septentrional. Les résultats du modèle ont été assez satisfaisants, bien que les auteurs

ont clarifié le fait que la croissance de la végétation soit un paramètre important pour lequel des

informations minimales sont disponibles.

En ce qui concerne les calculs de la balance d'eau faits jusqu'ici, il faut préciser qu'ils sont tous loin

d'être précis et fiables. Plusieurs éléments de la balance d'eau (surtout 1'evaporation et l'infiltration)

ne sont pas mesurés avec de la précision suffisante pour obtenir des résultats satisfaisants. Il

faudrait prêter plus d'attention aux mesurages et à la collecte de données de bases afin de

déterminer le vrai fonctionnement du système du lac.

Qualitativement, les entrées dans et les sorties du lac sont assez claires. L'évaporation et

1'évapotranspiration du lac sont dans l'ordre de 48 à 50 x 109 m

3 annuellement et ne changent pas

beaucoup d'un an à l'autre. Au contraire, la venue d'eau du fleuve (par le Chari et l'El Beid) et la

quantité de pluviométrie qui tombe sur la surface du lac varient substantiellement. Le cours du

fleuve et la pluviométrie basse sont les causes principales des bas niveaux du lac pendant certaines

années, surtout dans le cas d'une pluviométrie basse dans les parties supérieures et inférieures du

bassin hydrographique du lac.

En résumé, toutes les politiques pour le lac (voir 2.3 et 2.4 pour les plaines inondées) devraient se

baser sur quatre principes:

72

- de grandes superficies du lit du lac ont des chances d'émerger ou d'être inondées d'une année à

1'autre ;

- l'étang septentrional ressemble plus à un lac; l'étang méridional est plutôt comme un delta

fluvial ;

- pendant les années humides, 1' étang septentrional sera plus stable que l'étang méridional;

pendant les années sèches, seul le delta Chari sera inondé;

- des changements profonds des zones écologiques accompagneront toujours les changements

de ce lac superficiel. Certaines zones écologiques pourraient même disparaître temporairement

(voir en bas).

LE KANEM

Le système hydraulique des oueds de Kanem est lié au niveau du Lac Tchad (étang méridional) .

On ne comprend pas bien les influences de la fluctuation de la nappe phréatique et qui sont

probablement localisées. L'épuisement à court terme des puits se produit même avec les chadoufs,

mais ils se remplissent rapidement à nouveau. On n'a pas enregistré de grands changements de

niveau d'eau depuis dix ans, malgré les liens supposées avec le Lac Tchad. La pluviométrie est plus

importante pour le maintien des niveaux des nappes aquifères dans les oueds méridionaux.

Les dunes qui ont une profondeur maximale de 20 à 40 m prédominent dans la forme de la terre. Il

n'y a pas de flux directionnel entre les lacs et étangs saisonniers et permanents. Ils couvrent les

fonds d'un ancien erg fixe. Envisagé aux termes de la dégradation écologique, il y a deux types

d'oueds qui exigent des stratégies différentes:

(1) les oueds isolés dans des dépressions de raide-pente séparées par du sable en mouvement (par

exemple, Nokou, Mao).

(2) les oueds plus ou moins ouverts tels que le Bahr el Gahzal qui sont discutés dans la section sur

le Bassin Diagnostique Septentrional. Toutes les dépressions ne sont pas des oueds.

Les fonds des oueds (par opposition aux simples dépressions de dunes) ont un sol non sableux et

une nappe phréatique entre 3 et 10 m en dessous de la surface. Il y a des sols limoneux ou

limoneux-sableux au fond des oueds isolés. L'eau est basique ou neutre avec une plus grande

concentration de natron près de Noukou et avec 2 à 2,5% de matière organique dans les horizons

supérieurs. Les niveaux d'eau dépendent des pluies aussi bien que des nappes phréatiques du

Lac Tchad et du Bir Louri (nappe phréatique de Chirati). En ce moment il ne semble pas y avoir de

perte de fertilité, bien que certains oueds aient une campagne agricole de trois cycles.

La végétation du fond des oueds dépend de la qualité d'eau de l'étang ou du lac. Les eaux

oligocarbonées soutiennent des phragmites, tandis que l'eau méso-carbonée et poly-carbonée cause

des stress. Le Cyperus laevigatus pousse au bord de la zone inondée. Dans des zones sous-carbonées

et hypercarbonées. il n'y a pas de plantes vivant sur des terres inondées. Il y a du C. laevigatus au

bord de ces zones. La spiruline, une algue récoltée et utilisée pour faire des sauces hautes en

protéines, prospère dans le nappes d'eau méso-carbonées jusqu'aux plus carbonées.

Les impacts de la sécheresse sur la végétation de dunes ont été spectaculaires: peu d'arbres

survivent entre Rig-Rig et Nokou. Il y a souvent une steppe anthropogène (Calotropis, Balanites,

Zizphus, Acacia) sur les pentes des dunes. Au sud, certains oueds ont des doums et des rôniers aussi

bien que l'A. senegal. On a récemment planté du Prosopis et du Parkinsonia. La strate de graminée

varie avec la pluviométrie et a changé considérablement depuis la sécheresse.

73

Les oueds soutiennent aussi des vergers de dattiers, des bananes, des goyaves et du citrus. Seul

l'eau oligo-carbonée peut soutenir des poissons (Tilapia, Hemichromis et Parophiocephalus). Les

oiseaux d'eau visitent les lacs de façon opportunistique. Les hippopotames sont rares mais se

montrent de temps en temps.

2.2.2 Les questions de ressource hydraulique

a. La possibilité d'irrigation a été mise en considération à Bornou depuis plusieurs années.

Dès 1968, l'utilisation de l'eau du Lac Tchad pour l'irrigation à grande échelle avait été prises en

considération. En 1969, le Gouvernement de l'Etat du Nord Est a soumis une requête au PNUD

pour une étude de faisabilité du Projet d'Irrigation du Tchad Méridional (SCIP) couvrant une

superficie de 66.000 ha, dont 16.000 ha seraient disponibles pour le développement immédiat. En

1971, les consultants furent délégués pour exécuter les études de faisabilité. Les consultants du

projet ont noté plus tard "qu'au moment de la conception du Projet d'Irrigation du Tchad

Méridional, et en effet pendant le fonctionnement des études sur le terrain, l'hydrologie a été

considérée comme jouant un rôle mineur; l'eau de bonne qualité était disponible en grandes

quantités dans le vaste bassin de retenue naturel du Lac Tchad." (Sir MacDonald, 1973). Comme

les études de projets se développaient il était devenu évident (surtout pendant l'automne de 1972

avec la venue d'eau de lac la plus basse enregistrée) que la question de disponibilité de l'eau doit

être considérée sérieusement. Les consultants ont conclu, cependant, "que la préoccupation avec

les bas niveaux du lac sont regrettables d'une certaine façon; la phase présente devrait être

envisagée comme une exception à la règle plutôt qu'une loi "(Sir MacDonald, 1973). Cette

déclaration était typique des ingénieurs des années 1970.

b. Les conceptions de la prise des canaux du SCIP et de la station de pompage principale

étaient basées sur l'analyse de fréquence des niveaux du lac. Le niveau du lac critique adopté pour

la conception était 279,9 à Bol-dune. De 1974 à 1973, cependant, les niveaux d'eau minimums

enregistrés à Bol-Dune étaient de 278,12 et 278,23 respectivement (le minimum sans précédent des

années 1907-1972 était 279,93). Cela peut expliquer pourquoi les consultants (MRT, 1978) ont

déclaré que "pour une période de deux à trois mois à une fréquence d'une fois tous les cinq ans," la

source de l'approvisionnement d'eau d'irrigation sera les forages.

Les consultants ont remarqué aussi qu'il faudra peut-être traiter l'eau des forages. Mais il faut noter

qu'en 1973 les consultants associés avec le MRT (Sir MacDonald, 1973) ont rejeté les nappes

aquifères artésiennes de Bornou comme source potentielle d'eau pour l'irrigation. Ils sentaient que

ni les rendements ni la qualité de l'eau souterraine des nappes aquifères n'était aptes à l'utilisation

pour l'irrigation. Quant aux gisements quaternaires, les mêmes consultants sentaient que l'eau

souterraine exploitable est "une exception plutôt qu'une règle dans la zone de New Marte."

Les deux années extrêmement sèches de 1973 et 1974 furent suivies de quelques années

relativement humides, et dans le prospectus publié en 1979 pour fêter l'inauguration du projet SCIP,

on peut lire ce qui suit: "des études hydrologiques montrent que des niveaux du lac au cours des

années 1870-1970 ont été dans l'ensemble à un niveau plus élevé que celui qui prédomine

maintenant; il semble donc logique de considérer les sécheresses du début des années 1970 comme

des aberrations temporaires plutôt que comme des indications des nouvelles normes basses."

Le rétrécissement du Lac Tchad dans les années 1980 a imposé des contraintes sérieuses au

fonctionnement du SCIP. En juin 1985, l'eau ouverte la plus proche était éloignée d'environ 70 km

du chenal de prise. Bien que le niveau du lac en 1988 était assez haut pour permettre l'irrigation de

8.000 ha de blé dans la zone du SCIP, il y'a des doutes sérieux concernant l'avenir du projet. La

74

principale cause de la performance inadéquate du SCIP dans le passé récent, c'est que ses

hypothèses de conception n'ont pas tenu compte des sécheresses profondes telles que celle

enregistrée dans les années 1980. Mais avec les niveaux hautement variables du Lac Tchad,

l'efficacité du projet sera toujours en doute. Une étude intéressante du SCIP et de sa performance

inadéquate a été publiée récemment par Kolawole (1989).

Des préoccupations de qualité d'eau ont surgi même pendant des années humides, parce que la prise

du SCIP utilise surtout des eaux de l'El Beid. Les premières eaux de crue (juillet et août) sont très

minéralisées par des sels qui se sont accumulés dans le bassin versant de l'El Beid pendant la saison

sèche. Les eaux "du lac" (un mélange des eaux du Chari, du Serbewel, de l'El Beid et de l'année

dernière) peuvent réduire la production des cultures et endommager les sols pendant cette période.

En résumé, le manque d'analyse écologique et une politique qui consiste à ne pas "s'attendre à

l'imprévu" ont été un principal obstacle au développement intégré, à la conservation des sols, et aux

rapports de rentabilité sol/eau à long terme. La production économique et l'entretien continu du sol

ont tous deux souffert d'une conception erronée concernant l'approvisionnement en eau de réserve

pour la sécheresse (les forages), la qualité d'eau (l'El Beid et l'eau souterraine), la fiabilité de

l'approvisionnement en eau, et l'impact de la qualité d'eau sur des sols du SCIP.

c. Le contrôle de la salinité est une principale préoccupation écologique dans l'analyse de

tous les impacts sur le Lac Tchad. L'entretien de cette salinité dépend de l'écoulement

"supplémentaire" nécessaire pour réaliser le lessivage; assez d'écoulement pour maintenir la

dilution de l'eau du lac des années préalables; et assez de détritus (matière végétales d'algues

mortes) pour stimuler la sédimentation bio-géochimique. Cette préoccupation n'a pas encore été

traitée au sein de la CBLT.

d. La bordure nord-est du lac contient de petites vallées entre les dunes qui sont inondées

saisonnièrement au fur et à mesure que le niveau du lac monte. Les autres vallées deviennent

humides à cause d'une nappe phréatique qui monte en correspondance à la montée du niveau du lac.

Quand le lac baisse ou l'eau bloquée s'infiltre et s'évapore, ces "polders" deviennent des champs

pour la cultivation du blé, du maïs, du coton et des pommes de terre. Une série d'événements

complexes peut se produire avec le développement des polders. Sur un autre plan, la surface du lac

est limitée et les zones de gisement de sel marginales sont réduites. D'autre part, toute augmentation

localisée des concentrations du sel limitera la production des cultures et la fertilité continue du sol.

En ce moment, le développement des polders ne serait peut-être pas assez grande pour influencer la

salinité pendant les années humides. Les impacts pendant une sécheresse prolongée pourraient

constituer une préoccupation écologique.

e. Divers consultants prétendent que les projets d'irrigation à grande échelle n'auront pas

d'impact sur le Lac Tchad. Ces estimations sont basées sur des modèles de balance d'eau

contestables pour le Lac et ne sont pas basés sur des années types hydrauliques. En plus, ils ne

tiennent pas compte des autres impacts, tels que la fuite d'eau souterraine du lac, l'isolation de

étangs septentrional et méridional, et la protection par des digues. L'objectif est d'éviter la

dégradation écologique du Lac par bouts. Finalement, la qualité et la distribution des eaux n'ont pas

été considérées. En bref, les modèles de balance d'eau sont des exercices académiques intéressants

mais, quand on les utilise pour justifier des déroutements d'eau et des développements d'irrigation

on devrait les traiter avec plus scepticisme. Si les modèles n'incorporent pas la qualité et la

distribution des eaux, aussi bien que des changements d'utilisation des terres, ils ne pourront pas

traiter le développement et les conséquences de la conservation du projet de manière adéquate.

75

f. Il sera nécessaire de faire des recherches supplémentaires sur le mouvement d'eau

souterraine entre l'étang septentrional et méridional aussi bien que sur la fuite du lac aux nappes

aquifères environnantes dans divers scénarios de pompage. Tous deux ont des conséquences de

production et écologiques pour les poissons, la faune, l'agriculture du lit du lac et la socio-économie

du bassin.

g. Il y a eu une proposition pour régler le seuil de la Grande Barrière afin de porter au

maximum le niveau du lac dans l'étang méridional aux dépens de l'étang septentrional. Cette

proposition devrait être analysée soigneusement pour identifier tous les impacts d'eau souterraine et

de qualité d'eau dans l'étang septentrional, les règlement d'année type hydraulique et les

conséquences socio-politiques.

h. L'approvisionnement en eau pour refroidir la station électrique de New Marte et ses sels

résiduels est une importante question en terme de qualité et d'approvisionnement en eau. La station

électrique n'a pas été fonctionnelle pendant les périodes de sécheresse. Ses déchets pourraient

causer la dégradation écologique. La logique économique de ce projet de développement est

douteuse.

i. Les questions générales du Lac Kanem se trouvent dans la section sur le Bassin

Diagnostique Septentrional (2.9). Cette section suivante se concentre sur la liaison entre le Lac

Tchad et les oueds.

Un grand nombre d'oueds ont été épargnés par la sécheresse. En 1988, le CFTF a enregistré le fait

que les oueds de Mao n'avaient pas été touchés de manière visible. D'autres oueds ont subi les

processus suivants:

(1) L'invasion des nappes par des bandes de sable, avec des sables stériles dans les fonds

limoneux-argileux. Il y a des nebkhas et des rebdous au pied des arbustes, des arbres et des

palmiers. On y'a un besoin pressant de planter des brise-vent.

(2) La salinisation, surtout avec une nappe phréatique émergente. Des croûtes de sel furent

causées par 1'evaporation ou l'action capillaire, surtout là où il y'a une nappe phréatique

sporadiquement émergente.

(3) La perte de densité et des espèces sur les dunes. Voir la description du Drainage Septentrional

pour le changement des dunes. Comme à Mao, Noukou a un rayon de 20 à 25 km² où le

déboisement humain (contre climatique) est apparent. Le fourrage ligneux pour le cheptel et

l'approvisionnement du combustible ligneux furent dévastés.

(4) La surexploitation possible des palmiers pour les chadoufs et du bois de construction dans les

derniers peuplements naturels qui restent à Cheddra et Rig-rig.

(5) La disparition des doums à cause de la sécheresse et la surexploitation.

2.2.3 Arrière-plan des ressources écologiques

II y a trois paysages principaux dans le lac et leur étendue varie avec l'année type hydraulique:

l'archipel des îles du côté est, qui constituent vraiment les sommets des dunes d'un erg très

submergé; des -îles de végétation (flottants ou enracinés) avec le Cyperus ou des Phragmites comme

dominants; et des zones d'eaux ouvertes.

Le manque de profondeur du lac a mené quelques chercheurs à décrire le "Lac Tchad" simplement

comme une terre inondée profonde. Cela est soutenu par le fait que les espèces de poisson sont

toutes dérivées des espèces adaptées aux fleuves.

76

Il y a 120 espèces de poissons dans le lac et les eaux stagnantes du delta de Chari. La distribution

de ces poissons change selon la distance du Chari, de l'El Beid, et, autrefois, du delta Komadougou-

Yobé, et selon le type de paysage (archipel, eaux ouvertes, îles végétales). Les eaux ouvertes

contiennent moins de poissons que 1'archipel.

Pendant les années humides, le bassin septentrional dispose de plus de poissons que le bassin

méridional à cause de sa plus grande profondeur. Pendant les années sèches, le volume diminué du

lac concentre le poisson, réduit l'habitat de reproduction et l'habitation et augmente la concurrence

et la vulnérabilité à l'équipement de pêche. Le manque de profondeur promeut une suspension de

sédiments qui tue les poissons en obstruant leurs branchies ou en réduisant leur oxygène. L'étang

septentrional se dessèche d'abord et les poissons ne peuvent pas aller à l'étang méridional parce

qu'une barrière d'asphyxiants se forme à partir des plantes pourrissantes le long de la Grande

Barrière. Parce qu'aucune espèces ne semble être limitée au "Lac" Tchad, la régénération des stocks

est possible tant que l'habitat de plaine inondée (les yaérés) reste intact et que la pêche est

contrôlée.

2.2.4 Les questions de ressources écologiques

a. En 1963, des filets nylon en mailles nylon furent introduits, modifiant complètement l'effort de

pêche, l'intensité de pêche, la taille de la capture, et les espèces et attrapés. Entre 1962 et 1970, le

temps que la population locale passait à faire la pêche a augmenté par trente. Donc il est difficile de

séparer les impacts des humains de ceux des années de bas niveau du lac. Pendant certaines années

de sécheresse, la taille de la capture a augmenté à cause de la concentration des poissons dans de

plus petits volumes d'eau.

En 1977, la grandeur des mailles des filets utilisées généralement était déjà trop petite. Elle ne

devrait pas être plus petite que 60-70 mm. Dès 1971, l'Alestes baremoze avait été surexploité

indépendamment des niveaux d'eau et des conditions de sécheresse.

Il y'a beaucoup de facteurs de recherche écologique, de contrôle et de gestion qui ont causé la

réduction des espèces et la mauvaise utilisation des captures, et qui ont menacé la viabilité continue

des stocks de poisson et des pêcheries. Ceux-ci sont traités en bas et dans la Partie 3. Les

estimations de rendement actuelles ne comprennent pas les plaines inondées seulement la zone du

Lac Tchad lui-même. Elles ne sont pas traités par année type hydraulique (Carmouze, 1988).

b. Le Lac soutient des hippopotames, des loutres et des sitatunga. Le sitatunga, une antilope

adaptée aux marécages, est une des préoccupations de la conservation. Certains troupeaux

d'éléphant entrent dans le lit du lac saisonnièrement. Le Lac est aussi important comme zone de

repos pour des oiseaux migrateurs intra-africains et inter-continentaux. La protection des habitats

du lac et du rivage du lac pour ces espèces est une préoccupation principale.

Il y a deux zones protégées le long du rivage de lac: le Parc National de Douguia au Tchad et le

Réserve du Lac Tchad au Nigeria. On sait très peu au sujet de la situation de ces zones protégées.

77

2.2.5 Arrière-plan des ressources humaines

Le Lac lui-même soutient ce qui suit:

(1) une principale pêcherie partagée par tous les pays adjacents à ses rivages ou son qui pratiquent

le commerce; (cette pêcherie dépend complètement de la migration du fleuve/lac et du

débordement du Chari/Logone) ;

(2) une industrie de cheptel majeure qui dépend de l'entrée saisonnière dans le lit du lac pour le

fourrage;

(3) une industrie de transport variable qui se produit seulement pendant les hauts niveaux du lac;

(4) un "système de production" de cueillette non documenté basé sur des palmiers de doum sous-

irrigués par le lac, des plantes aquatiques et des marais salants.

(5) une agriculture moderne émergeant le long des rivages du Nigeria qui pompe l'eau du lac pour

l'irrigation et les systèmes de refroidissement impliqués dans la production électrique;

(6) un héritage de faune et une possible industrie de tourisme qui consistent en oiseaux de terre

inondée, crocodiles, hippopotames, éléphants et sitatunga;

(7) un système de contrôle "de pollution" passif qui empêche l'eau de Lac Tchad de devenir trop

saline;

(8) un système de rechargement d'eau souterraine qui est mal compris mais qui pourrait alimenter

les développements agricoles des polders sur les rivages nord-est du lac.

Le rivage du lac et les régions insulaires étaient jadis dominés par les Buduma, mais avec la retraite

du lac, des communautés de Kotoko, Kanuri, Hausa et d'autres furent les premier à pratiquer

l'agriculture dans le fond du lac (Fig. 2.6) .

78

Figure 2.6 ARAB AND DAZA GROUPS OF THE BAHR EL GHAZAL AND THE KANEM

GROUPES ARABES ET DAZA DU BAHR EL GHAZAL ET DU KANEM

79

2.2.6 Les questions de ressources humaines

a. Beaucoup de communautés agricoles dans la région de lac ont développé propre leur plan

d'irrigation propre à technologie simple. Ils ont émigré au fond du lac où les cultures peuvent être

irriguées par action capillaire. Ils ont produit jusqu'à 150.000 tonnes de sorgho de décrue par an

depuis le début des années 1980 pour les marchés urbains, surtout à Maiduguri. Le manque

saisonnier de fourrage et d'eau, des réclamations foncières opposées et des maladies d'origine

hydrique dans l'aire du lac sont les principaux problèmes que les pionniers doivent endurer.

b. Les problèmes de gestion écologique associés au régime foncier dans les oueds (discutés dans la

section sur Kanem et Bahr-el-Ghazel) existent dans les environs du lac aussi.

c. L'immigration des Arabes Hassaouna, des Daza et des Oueled Sliman de la région de Noukou et

de Rig-Rig, et l'arrivée des Kreda de la région de Mao dans l'étendue septentrionale du lac ont

provoqué une concurrence de ressources intense avec les Buduma pour les bourgoutières et d'autres

ressources de pâturage. Le mélange du cheptel encourage la propagation des maladies animales.

d. Dans la zone de l'étang méridional il y a un manque grave d'autorité administrative reconnue sur

les terres agricoles et les pâturages qui sont exposés quand le niveau du lac s'abaisse. Cette situation

a causé de grave conflits civils. L'établissement récent des jalons précis peut servir de point de

repère utile mais il ne résout pas les questions de gestion des ressources.

e. Les soins vétérinaires et le transport du poisson sont particulièrement difficiles dans ce bassin

diagnostique à cause du mauvais système routier, du transport par bateau peu fiable et de la

population insulaire.

Il n'y a pas d'institution reconnue sur le plan international qui contrôle l'effort, les zones et les

saisons de pêche. Il y a un marché noir immense des ventes de poissons, et par conséquent il est

difficile d'être à l'écoute des espèces, de la quantité et des âges des poissons. Il n'y a pas de règles

capables d'être mises en vigueur pour délimiter la grandeur des mailles, la capture des espèces, les

"réserves" de poisson, l'âge des poissons attrapés, etc. Le manque de codes capables d'être mis en

vigueur permet la surexploitation de certaines espèces.

f. Les modèles du Lac Tchad ont été trop sectoriels, se concentrant seulement sur l'hydrologie et

l'agriculture. Il faut mettre en corrélation l'écoulement des chenaux en amont avec les rendements

de poisson anticipés des plaines inondées. Le manque d'indices hydrologiques pour prédire le

recrutement du poisson fluvial/lacustre par zone, la durée et l'ampleur des crues provoquent

déterminent l'intensité des conflits sociaux, la pêche abusive, du mauvais transport et la

détérioration croissante de l'environnement.

g. Le SCIP a distribué la terre par parcelles sans considérer la qualité des sols. Cela a mené à

1'inéquité de la production des cultures. Cela encourage aussi la surexploitation des sols plus

pauvres.

Pendant les années humides, avec l'irrigation, la santé écologique des travailleurs du SCIP est

menacée de plus en plus par le bilharziose et le malaria associés avec l'eau qui coule lentement.

2.3 LE BASSIN DIAGNOSTIQUE DU CHARI INFERIEUR

2.3.1 Arrière-plan des ressources hydrauliques

80

Comme illustré dans la Figure 2.7, le bassin de drainage total du Fleuve Chari (à l'exclusion de son

affluent Logone), est 472.960 km² de surface. La partie supérieure du bassin hydrographique a été

subdivisée en trois sous-bassins où les valeurs de ruissellement moyennes annuelles sont 17,0, 5,0

et 5,9 x 109 m

3. Ces valeurs diminuent substantiellement en allant vers l'est aux parties plus arides

du nord-est du bassin. La frontière orientale du Bassin Chari est une région beaucoup plus sèche

que les autres sous-bassins hydrographiques et n'influence pas substantiellement les niveaux du Lac

Tchad. Le sous-bassin hydrographique le plus influent, c'est celui du Bahr Sara qui se joint à

d'autres affluents à l'aval de la Ville de Sahr. Ce bassin hydrographique, bien que sa superficie soit

moins que la moitié de la superficie du système du Bahr Aouk du sud-ouest convergeant autour de

Sahr, fournit presque deux fois autant d'eau au Chari. Donc il faut le considérer comme la zone de

captage d'eau la plus importante, et il faut faire tous les efforts possibles pour conserver ses

ressources hydrauliques.

Le Chari inférieur comprend environ 600 km du fleuve entre Sahr et N'djamena. A l'étiage le Chari

est contenu dans ses berges et serpente dans son lit de sable grossier. Mais il y a plusieurs

débordements durant les périodes de hautes eaux. Le débordement de rive droite près de Miltou est

particulièrement important; il s'écoule dans le Bahr Erguig qui s'allonge à travers les plaines

d'inondation extensives de Massenya avant de décharger finalement de retour dans le Chari 300 km

à l'aval de Miltou. Une bonne description des pertes et des prises d'écoulement le long du Chari

inférieur est présentée par la FAO (1972). Quand la décharge à Sahr est à environ 1200 m3/s, et que

Bahr Sara contribue environ 2300 m3/s à l'aval, l'écoulement à Chagoua (juste avant la confluence

avec le Logone), est environ 3100 m3/s (conditions d'écoulement médianes). La décharge est

perdue entre Sahr et N'djamena à cause de l'infiltration et de 1'évapotranspiration dans les plaines

d'inondation du Chari.

81

Figure 2.7 LOWER CHARI DIAGNOSTIC BASIN

BAS CHARI : BASSIN DIAGNOSTIQUE

82

Le delta Chari à proprement parler commence immédiatement à l'aval de N'djamena, à 140 km du

Lac Tchad, où le Fleuve Serbewel bifurque de la rive gauche et suit son propre cours jusqu'au lac.

Le ruissellement annuel de Fleuve Serbewel varie de 1,3 à 3,9 x 109 m

3.

2.3.2 Questions de ressources hydrauliques

a. Le bassin conventionnel n'est qu'une petite partie du bassin total du Fleuve Chari. L'érosion ou

les déroutements d'eau en amont, surtout dans le bassin du Fleuve Chari, est au-delà de la portée de

ce rapport. Néanmoins, ils peuvent avoir des impacts importants sur les ressources dans le bassin

conventionnel.

b. Le Serbewel est alimenté par les hautes eaux du Chari aussi bien que des plaines inondées

environnantes. Un chenal proposé du Serbewel à l'El Beid prolongerait l'écoulement des chenaux

de l'El Beid et distribuerait l'écoulement plus près du SCIP tout en rallongeant la saison de pêche.

Cette proposition exige l'évaluation soigneuse des cours des Logone/Chari. Elle a l'avantage de

cannaliser écoulement après qu'il ait été utilisé pour la reproduction du poisson et la croissance des

pâturages. Cette proposition peut fournir une alternative aux barrages en amont qui sont beaucoup

plus destructifs sur les plans écologique et économique.

c. Il faut passer en revue la digue de Semab de Katoa à Bangor et la placer sous la gestion générale

de 1'irrigation des plaines inondées, d'écoulement des chenaux et des écoulements de pointe pour

année type hydraulique. Les conséquences économiques et écologiques de la digue n'ont jamais été

analysées. La protection du Chari par des digues sans système véritable peut produire des impacts

sévères à 1'aval.

2.3.3 Arrière-plan des ressources écologiques

Le bassin conventionnel comprend seulement l'étendue inférieure du Chari. Néanmoins, ce bassin

diagnostique dispose du fleuve permanent le plus grand. Ses bords plats compliquent les divisions

du bassin versant. Ses sols proviennent d'anciens deltas, des montagnes méridionales, des sols de

fond de lac de l'ancien Lac Tchad, et d'anciennes dunes éoliennes du nord. Un grand nombre des

chenaux abandonnés constituait jadis les chenaux de l'ancien Chari. La dépression de Massenya

était jadis un delta intérieur.

Les sols sont variés et imbriqués de façon complexe avec des plaines alluviales récentes à argiles,

des diatomites et des sels; un complexe de littoral de lac récent, y compris la barrière de sable d'un

lac récent plus élevé; des principaux lits de cours d'eau du Chari et du Bar Erguig; des anciennes

plaines alluviales avec des sols ferrugineux; une bande de sols éoliens avec des sols faiblement

différenciés; et une ancienne barrière de sable de littoral de lac datant de l'époque où le niveau du

lac atteignait 320m. La dépression de Massenya et d'autres chenaux ont des sols halomorphes à

cause d'une nappe phréatique près de la surface.

Trois groupes de sol revêtent un intérêt particulier pour ceux qui s'occupent de la dégradation

écologique. Le long des chenaux et des berges du fleuve, il y a des sols faiblement développés

formés par la déposition des sols hydromorphiques. Dans l'ancien delta et le bassin de Massenya, il

y a des sols hydromorphiques extensifs avec une surface de pseudo-gley, et des sols d'alcali

lessivés. Ces sols sont extrêmement fragiles. Déjà en 1964, beaucoup de ces sols étaient dépourvus

de végétation. L'autre groupe de sols principal, c'est les sols bruns (certains avec des faciès bruns

ou bruns rougeâtres faiblement développés; d'autres avec des faciès ferrugineux faiblement

lessivés).

83

Le bassin diagnostique traverse la zone sahélo-soudanienne et la zone soudano-sahélienne. En

général, la ligne entre les zones oscille vers le nord et le sud autour de la ville de Massenya.

Presque tout le bassin diagnostique soutient des steppes arbustives, des savanes arbustives et des

savanes boisées. Il y a un Parc National (Douguia) et une Réserve de Faune (Mandélia) le long de

la rive droite du Chari. Le Parc National de Mande et la Forêt Classée de Yimbe bordent la limite

méridionale du Bassin Diagnostique. On n'a pas pu déterminer la situation des forêts théoriquement

protégées.

2.3.4 Questions de ressources écologiques

a. Il n'y a aucun doute sur le fait que la sécheresse a tué ou causé des dégâts à plusieurs espèces

d'arbres. Le Terminalia avicennoides, l'Anogneissus leiocarppus, le Scleorcarya birrea, le Lannea, là où

la nappe phréatique a baissé, l'Acacia nilotica, ont tous souffert. La mort des arbres a été apparente

sur les sols ferrugineux légèrement lessivés du sud-est et les sols isohumiques du nord. Néanmoins,

les conséquences à long-terme varient pour les différents groupes de sol et emplacements.

Les sols "halomorphe à alcalis" forment une croûte quand ils sont dénudés. La croûte réduit

l'infiltration et augmente le ruissellement, le ruissellement en nappes et la dégradation par les eaux

courantes. Elle encourage aussi la formation des nappes de sable et de nebkhas. La réhabilitation de

ces sols sera difficile. D'autre part, tant que l'inondation existe, les sols hydromorphiques et

hydroromorphiques contenant du gley entre le Chari et le Logone se régénéreront naturellement

avec le temps.

b. Autour de N'djamena, la dégradation du sol s'est répandue parmi les sols bruns, les sols

hydromorphiques, les sols ferrugineux et les sols alcalins. Il y'a de grandes superficies dénudées

avec des croûtes. Ces sols dégradés ont eu peu de rapport à la sécheresse. Ils sont principalement le

résultat du dénudement par des humains. L'abattage des arbres (A. seyal) dans les argiles sableuses

et l'abattage de l'A. nilotica des sols hydromorphiques est sévère jusqu'à 120 km à l'est de

N'djamena. L'A. nilotica a presque tout à fait disparu. La dégradation la plus sévère est à l'est de

Ndjamena. D'autre part, dans les régions moins peuplées de ce bassin diagnostique, les vingt

dernières années de sécheresse ne semblent pas avoir eu d'impact sur les sols (Hamel, 1989).

L'Anogeissus leiocarpus, le Terminalia et le Combretum ont aussi été dévastés par le défrichement

pour l'agriculture et l'approvisionnement du bois dans la zone d'influence de N'djamena. La forêt a

perdu sa diversité et probablement son espoir de régénération naturelle dans un proche avenir. Les

Balanites, Guiera, Boscia, Calotropis et Zizphus qui sont tous des groupements végétaux

d'arbres/arbustes imparfaitement développées sont courants maintenant.

c. La sécheresse a influencé la perte des espèces en rendant les feux de brousse plus mortels. Le feu

a un impact particulièrement fort sur les sols tropicaux ferrugineux légèrement lessivés dans les

savanes de peuplements ligneux du sud-est. Dans ce sens, la sécheresse s'est ajoutée aux impacts de

l'abattage et du défrichement par les humains.

d. La perte de l'Acacia seyal et de l'A. nilotica est aussi le résultat de la propagation de la cultivation

des berbéridacées dans les dépressions argileuses. Non seulement la terre est-elle défrichée, mais

on utilise aussi les branches des arbres environnants comme des clôtures pour protéger les champs

(zeriba). Ces "clôtures mortes" nécessitent de grandes quantités de bois.

e. Pendant la guerre civile, la zone des plaines inondées du Chari au sud de Guelengdeng a attiré

beaucoup de réfugiés du nord et du sud. Depuis 1980, les rôniers et les doums de Ngam et de la

84

région Bongor (forêts à sols sableux) souffrent de la coupe excessive complète. Ces forêts déjà

dégradées font partie d'un commerce d'exportation de bois de construction au Nigeria et au

Cameroun aussi bien qu'à N'djamena. La récolte du bois d'œuvre est complètement incontrôlée. La

partie 3 recommande un projet d'agroforesterie immédiat et intense pour cette région.

f. Les habitants du sud défrichaient la terre pour le pour coton en baguant les arbres et par les

brûlant. Cela a mené à la perte d'espèces, à l'homogénéisation du paysage, et au déboisement. Mais

l'érosion des sols n'est pas encore visible sur les vertisols.

g. Entre Guelengdeng et Kim, les secteurs agricoles n'ont que des reliquats arbres et des "parcs"

boisés marqués d'arbres bagués ou de brûlis délibérés.

h. La pression due au pâturage a augmentée dans la partie méridionale du bassin diagnostique du

Chari avec la retraite du tsé-tsé et des glossines aussi bien qu'à cause de la sécheresse au nord.

Certains groupes d'éleveurs qui avaient déménagé au nord sont sédentaires maintenant. L'impact

écologique généri n'est pas encore bien documenté.

i. La Réserve de Faune de Mandelia (138.000 ha) fut créée en 1967. C'est un parc situé sur une

plaine inondée tracassé par le braconnage, les exploitations agricoles des villages mais aussi par des

installations militaires et un manque de personnel et d'équipement adéquats. La plupart des grands

mammifères ont émigré vers les réserves du Cameroun tels que Waza. L'administration a considéré

la possibilité de rendre la réserve accessible à tous. Ces idées devraient faire partie plan du "parc de

la paix internationale" suggéré dans la Partie 3. Ce parc n'a été le sujet d'études scientifiques depuis

1964.

j. La Réserve de Douguia (59.400 ha) fut créée en 1961. Elle est seulement accessible par bateau à

partir du Chari. La réserve est limitée par le Chari à l'ouest et le littoral du Lac Tchad au nord. C'est

la seule réserve qui soit directement en contact avec le lac à des niveaux raisonnablement hauts.

Tandis qu'elle sert de refuge pour les mammifères et les oiseaux, on ne sait pas si elle soutient aussi

la reproduction des poissons - une addition utile à la réserve. Aucun travail ni aucune information

récente ne sont disponibles sur Douguia. Pendant les années 1960 il y'avait des éléphants, des

hippopotames, des cobes defassa, des damalisques, des lions, des léopards, des autruches et même

des girafes. Les impacts de la guerre, de la sécheresse et du braconnage ont mené à la disparition

des lions, du buffle d'Afrique, du guépard et d'autres espèces. Le parc n'a pas été évalué récemment.

k. L'accès au parc le long du Chari est entravé par de mauvaises routes. La solution serait

d'endiguer les berges. Il serait peut-être plus prudent de créer une route de toute saison et de

permettre le débordement des berges. L'inondation empêche la dégradation écologique dans cette

zone en diminuant le danger d'incendie, en régénérant les arbres, en augmentant la pêche de plaine

inondée et en rétablissant les pâturages.

2.3.5 Les questions concernant les ressources humaines

Le Chari inférieur est le foyer d'un grand nombre de groupes ethniques. Les principaux groupes

agricoles et agro-pastoraux sont les Kotoko, Baguirmi, Massa et les groupes connexes (Sara,

Hadjerai, etc.) Les groupes pastoraux comprennent les Arabes Shuwa, les Peul et d'autres groupes

Arabes transhumants du sous-bassin de Kanem.

Dans le bassin conventionnel, les Baguirmi habitent le cours supérieur de la rive droite du Chari où

l'agriculture basée sur le sorgho et le mil transplanté, la pêche et le pastoralisme sont pratiqués

85

ensemble. La zone est un corridor transhumant pour les populations du Batha voyageant vers les

Salamat. Des pêcheur-agriculteurs Kotoko semi-sédentaires et des Arabes semi-sédentaires (Choa)

habitent son cours inférieur. Une variété des petits groupes agricoles sédentaires habitent la rive

gauche. On cultive des céréales, des cultures de tubercule et du riz dans l'étendue supérieure. La

densité de la population n'est pas élevée.

Les populations ont dû traditionnellement faire face à certaines contraintes de ressources. La nappe

phréatique varie de quelques mètres dans les terres basses à 45 m ou 50 m sur les roches de gneiss

fondamental dans la région de Baguirmi. Ailleurs il y'a des roches de gneiss fondamentale dans

lesquelles l'eau est rare. Le manque d'eau local peut provoquer des problèmes entre les

transhumants et les agriculteurs dans la période de soudure. Les sols alcalins oui ne conviennent

pas à l'agriculture ne sont pas rares, mais des sols hydromorphiques inondés saisonnièrement s'y

trouvent. La diversification économique, c'est-à-dire la culture du sorgho et du mil hydrophiles, la

chasse et la pêche saisonnières, 1 élevage intensif (Massa), constituent une forme traditionnelle

d'exploitation diversifiée des systèmes de.production.

Depuis la sécheresse sahélienne des années 1970, le Chari inférieur est devenu un corridor

transhumant de plus en plus important à certains moments de l'année. Des groupes sédentaires et

nomades qui ne se rencontraient jamais pendant les années humides sont maintenant entrés en

contact. Les Oueled Rachid pénètrent plus profondément dans cette région de novembre jusqu'en

avril, alors que le rayon transhumant des Salamat et des Khozzaro est limité à la partie

septentrionale du bassin diagnostique du Chari près de N'djamena pendant 1 hivernage (Cabot, et

al., 1989). Comme 1'agro-pastoralisme s étend dans la région, la tâche de trouver du pâturage

convenable et (ce qui est plus important) de l'eau devient difficile. Le conflit entre les groupes

pastoraux et agro-pastoraux en résulte avec la mise à feu de brousse et des exploitations agricoles -

un résultat regrettable de la concurrence pour des ressources dans la région du sud extrême.

Cette concurrence est devenue particulièrement sévère en 1984-85 quand des Arabes Shuwa du

delta et de Kreda, et des Kecherda du Bahr-el-GhazaI sont descendus vers Guelendeng et Bousso

(Cabot et al., 1989). En 1984, de grands nombres de bergers de chameaux sont descendus à la

région de Massenya pour la première fois de mémoire d'homme. En 1982-83, des troupeaux de

bovins se sont concentrés le long du Chari et du Bailla vers Bousso. Ces concentrations -le résultat

des stratégies de survie désespérées - ont abouti à la pression intense sur les ressources de pâturage,

créant un environnement idéal pour la propagation des maladies animales, et ont provoquant des

conflits entre des bergers et des cultivateurs au sujet des pertes de récoltes. Des feux de brousse,

destructeurs des espèces de savanes arborées soudaniennes, ont été mis en place pour stimuler la

repousse des pâturage ou pour menacer d'autres groupes qui compétissaient pour autour des mêmes

ressources.

Dans le delta inférieur, des nomades et des cultivateurs réfugiés ont défriché la terre, exploité les

plantes et les sols de façon négligente, et dans certains cas, ont causé des conflits de régime foncier.

Par exemple, de Ngoura à Myota, les pâturages sont souvent dégradés et discontinus autour des

camps. Les cuvettes à fond plat ont été défrichées pour les berbéridacées. On a observé des feux de

défrichement pendant des survols en juillet 1989. Les arbres sur leurs pentes sont souvent

intensément broutés ou leurs branches ont été coupées. Les palmiers de doum ont été totalement

exploités pour se procurer du bois d'œuvre.

2.4 LES PLAINES INONDEES DU LOGONE

2.4.1 Les ressources hydrauliques

86

Bien que le Fleuve Logone soit un affluent du Chari, il est lui-même considéré comme un fleuve

principal étant donné ses caractéristiques spécifiques. Le fleuve prend sa source dans les

Montagnes d'Adamaoua au Cameroun à une hauteur d'environ 1.200 m, et la région du Bassin

Logone est estimée à 77.650 km² (voir Figure 2.8). Le Logone à proprement parler commence avec

la confluence des Fleuves Vina et Mbera. On rencontre les rapides de Soquel à environ 25 km à

l'aval de la confluence. Le caractère du fleuve change en aval des rapides: l'inclinaison s'aplatit et le

fleuve s'écoule à travers une plaine inondée étroite de sols alluviaux jusqu'à sa jonction avec le

Penda, en aval duquel la plaine inondée s'élargit et atteint le Lai.

Figure 2.8

LOWER LOGONE DIAGNOSTIC BASIN

Includes : Mayos of the Yaeres and El Beid

BAS LOGONE : BASSIN DIAGNOSTIQUE Les Mayos des yaérés et le El Beid y sont inclus

87

Les données hydrologiques indiquent que la crue de pointe du Logone est extrêmement régulière

avant qu'il ne se joint au Chari en amont de N'djamena et qu'il y'a peu de variation de 1'écoulement

du fleuve à 1'aval, quelque soit la magnitude de crue dans le bassin hydrographique supérieur. Cette

réduction des écoulements de pointe est due à l'atténuation naturelle par l'emmagasinage dans les

vastes plaines d'inondation qui couvrent la superficie totale d'environ 25.000 km². Voici le rayon

des écoulements annuels maximum enregistrés dans le Fleuve Logone aux stations choisies (Sir

MacDonald, 1972):

Station Distance du Lac

(km)

Rayon d'écoulement maximum

(m3/s)

Lai 360 1750-3730

Bongor 410 1740-2630

Katoa 330 1120-1500

Logone Birni 200 850-980

Cette table indique assez définitivement les endroits où les principales pertes de chenal se

produisent. Le débordement du Fleuve Bénoué par le Mayo Kebbi se produit en amont de Bongor,

mais la plus grande quantité d'écoulement des chenaux est perdue à l'aval de Bongor par le

débordement pour irriguer le Grand Yaérés.

Les plaines d'inondation de Logone peuvent être divisées en grandes régions comme suit (FAO,

1972):

- la zone de débordement du Ba-Illi,

- le Bassin de Tandjillé,

- la zone de débordement du Mayo Kebbi (voir la Section 2.5) .

- la zone de débordement du Logomatia-Yeare-El Beid (du Grand Yaérés).

Environ 20 km à l'aval de Lai, le Logone déborde de la rive droite dans la plaine de Satequi-

Deressia. Ce débordement donne sa source au "Grand Courant," l'origine du Fleuve Ba Illi qui

s'écoule en changeant de noms plusieurs fois et décharge au retour dans le Logone à Logone Gana,

après un parcours d'environ 410 km. En effet, la population locale a creusé des canaux pour

permettre aux hautes eaux d'atteindre les plaines. Le Logone commence à déborder de ses berges

quand la jauge de fleuve à Lai-Mission va au-delà de 4,60 m (l'altitude de "0" est à 350,31 au-

dessus du niveau de la mer) . Les débordements se produisent pour la plupart en mi-août jusqu'à la

mi-octobre. Jusqu'au début des années 1970, l'inondation se produisait invariablement avec une

durée de submersion suffisante pour permettre la culture du paddy. Les sécheresses des années

1970 et 1980 ont rendu la culture du paddy très problématique. Il n'y a pas eu de débordement

pendant plusieurs années (par exemple, 1972, 1979, 1980, 1984, 1985), et il n'y a eu que des

débordement de très courte durée pendant les années restantes.

Le Fleuve EL BEID, appelé l'Ebeji localement, forme une partie de la frontière entre le Nigeria et

le Cameroun. Il draine une superficie d'environ 22.640 km2. Ce cours d'eau s'écoule durant la

plupart de l'année, commençant en juin ou juillet et cessant au mois de mai suivant. La décharge de

pointe se produit en novembre ou en décembre. L'El Beid est de loin le plus grand fleuve nigérien

qui se jette dans le Lac Tchad, mais ses eaux viennent principalement du Cameroun. Il y a trois

sources principales de cette eau: (1) le ruissellement direct des Montagnes de Mandara, (2) le

débordement des crues du Fleuve Logone dans les Yaérés, et (3) les débordements relativement

petits du Fleuve Serbewel. L'étendue inférieure du fleuve s'est déplacée progressivement vers

l'ouest, aboutissant à une large étendue de chenaux abandonnés qui suivent tous des cours vers

l'ouest. Ces chenaux se dispersent au nord et se jettent le long du lac sur le delta. On estime que

88

l'écoulement à l'El Beid du Logone commence quand les écoulements atteignent 1500 m3. La

durée et la dimension des écoulements apportés par le Logone varient beaucoup.

Les données de ruissellement annuel les plus récents pour la station de Gamboru obtenues

directement du Ministère de l'Eau de l'Etat de Bornou à Maiduguri sont comme suit:

68/69 570.21 x 106 m

3

69/70 1,617.22 x 106 m

3

70/71 2,556.52 x 106 m

3

71/72 392.97 x 106 m

3

72/73 4.44 x 106 m

3

73/74 17.35 x 106 m

3

74/75 300.79 x 106 m

3

75/76 735.80 x 106 m

3

76/77 641.70 x 106 m

3

77/78 231.00 x 106 m

3

78/79 773.47 x 106 m

3

Le TENDJILE est le seul affluent important du Logone inférieur qui se joint au fleuve environ 75

mm plus bas. Il y a un débordement important à Ere qui se joint finalement au système du Mayo

Kebbi. Un autre débordement de rive gauche se produit à Bongor, d'où l'eau s'écoule aussi dans le

Mayo Kebbi.

Immédiatement en aval de Bongor, il y a un important affluent sur rive gauche, le Mayo Guerleou,

qui est une des principales sources de rechargement des Grands Yaérés. Environ 100 km à l'aval un

autre débordement de rive gauche s'unit pour former le Logomatia, qui finalement alimente aussi

les Grands Yaérés.

Il n'y a pas d'études hydrologiques disponibles sur la nature et l'étendue des inondations

saisonnières dans les Grands Yaérés. C'est pourquoi l'estimation plus précise des écoulements, des

pertes et des gains d'eau n'est pas possible. Cependant, on peut dire qu'il y a deux phases

d'inondation pendant les années normales du point de vue hydrologique. La première se produit

pendant la période de fortes pluies d'août à septembre. La seconde, qui est d'habitude plus intense

que la première, est causé par le débordement du Logone de septembre à décembre. Pendant les

années sèches ces phases peuvent être séparés par un mois ou deux, et pendant les années

exceptionnellement sèches. Il peut ne pas y avoir d'inondation du tout. La plus grande inondation

superficielle a été estimée à 8.000 km². Typiquement, la terre inondée sera couverte pendant une

certaine période par des eaux de surface d'environ 0.7m de profondeur.

Sur le plan hydrologique, les Grands Yaérés jouent le rôle de grand bassin de retenue compensateur

naturel, abaissant et prolongeant l'écoulement de la crue et fournissant généralement plus de venue

d'eau distribuée uniformément au Lac Tchad. En même temps, les inondations à grande échelle et

superficielles des Yaérés aboutissent à des pertes d'écoulement majeures des chenaux à cause de

l'infiltration, l'évaporation et l'évapotranspiration. Les eaux de crue "irriguent" les pâturages et les

champs d'agriculture de décrue, rechargent la nappe phréatique et créent des habitats pour la

reproduction et la croissance des pêcheries.

La zone des GRANDS YAERES, une superficie d'environ 5.000 km² (voir Figure 2.8), est la plus

productive de toutes les zones d'inondation dans le Bassin du Lac Tchad en matière de pêcheries,

du cheptel et de la mise en culture de décrue. Pendant la saison sèche, quand il y a peu d'espace de

89

pâturage ailleurs, les Grand Yaérés fournissent une source alternative d'aliments et d'eau de grande

valeur pour les animaux (Fig. 1.14). Les étangs qui restent après que 1'eau s'est retirée sont aussi

importants pour les activités de pêche dans la région.

La balance d'eau approximative des Grands Yaérés pour les conditions d'eau médianes est

présentée par le GAC (1980);

La balance approximative des eaux des Grands Yaérés est donnée par le GAC (1980):

L'excèdent du Logone

La pluviométrie

Le drainage par El-Beid et d'autres fleuves

L'évapotranspiration

Pour l'année hydraulique relativement basse de 1957/58, le FAO (1972) a estimé que les pertes par

évapotranspiration totales des Grands Yaérés étaient 4,30 x 109 m

3. D'autres sources donnent un

chiffre approximatif de 5,00 x 109 m

3, et les connaissances actuelles des processus

d'évapotranspiration dans la région sont en fait très approximatives. Cependant il faut noter qu'une

grande partie de la pluviométrie tombe directement sur la zone des Grands Yaérés (presque trois

fois plus que le débordement du Logone).

2.4.2 Questions concernant les ressources naturelles

a. Chaque région de la plaine d'inondation, parfois chaque village, a un ensemble de variétés

culturales adaptées à ses propres conditions pédologiques. Chaque paysan a plusieurs parcelles de

terre: une parcelle de terre haute consacrée aux variétés de riz précoces qui fournit des aliments

pendant des périodes de pénurie; et une ou plusieurs parcelles plus grandes semées de variétés

semi-tardives ou tardives. On utilise cet échelonnement des variétés avant tout pour des besoins de

sécurité. Incapable de prédire la quantité de pluviométrie ou le niveau d'eau des crues, le paysan

utilise une grande variété de cultivars dont chacun exige des conditions culturales spécifiques. On

ne s'intéresse pas beaucoup aux variétés avec des exigences en eau très spécifiques, même si elles

produisent des rendements plus élevés. Les cultivateurs savent comment s'adapter aux conditions

hydro-météorologiques extrêmement irrégulières. Un système d'alerte rapide et fiable pour

déterminer l'étendue, la durée et l'ampleur de la crue de la crue augmenterait beaucoup l'efficacité

de la main-d'œuvre et des ressources naturelles.

b. Le projet d'irrigation à grande échelle qui se trouve le plus en amont est celui du projet

d'irrigation de Sategui-Deressia au Tchad, situé sur la rive droite du Logone dans la grande plaine

d'inondation du même nom. L'étude de faisabilité achevée en 1972 a envisagé l'exécution des

projets de cultures de paddy d'environ 10.000 ha (Linoli et Maidengue, 1987). Le travail commença

en 1975 mais il fut interrompu par les événements de 1979. En 1985, la Banque Mondiale a pris en

considération la possibilité de relancer le projet. Un programme de deux ans fut initié en 1986 pour

mettre les structures établies pendant les années 1970 en état de fonctionnement avant l'année 1989.

Pour le moment, l'agriculture traditionnelle dans la région est touchée défavorablement par les

travaux de développement inachevés et suspendus.

On sait très peu au sujet des projets d'irrigation le long de l'El Beid.

c. Le Barrage Maga capte le Mayo Tsanaga et le Mayo Boula (Figure 2.9). Il est aussi alimenté par

un canal du Logone. Il a bloqué le ruissellement sur les yaérés, causant une sécheresse artificielle

90

permanente (voir en bas). Une conception et une analyse d'impact écologique mauvaises

caractérisent ce projet hydraulique. Par exemple. On aurait pu incorporer dans la conception une

structure de dérivation ou de débordement qui aurait permis une inondation à l'aval, l'irrigation des

pâturages, la croissance des forêts, le soutien de la faune et des pêcheries. La mauvaise conception

a fait du mal à l'économique et la conservation.

d. L'endiguement des crues le long des rives du Logone est avantageux pour les cultivateurs et

nuisible à l'aménagement des pâturages, à la régénération des forêts et au réapprovisionnement de

la nappe phréatique. Ils peuvent augmenter la hauteur des crues avec des conséquences inconnues

à l'aval. Il faudrait pour cela passer en revue 1'endiguement des crues et ses conséquences

écologiques.

e. Il a été proposé des projets en amont et des bassins de transfert au Zaïre. Nous n'avons trouvé

aucune information sur les barrages en amont dans le CAR. Le projet du Zaïre fut mis en suspens à

l'issue de l'analyse coût/bénéfice et est considéré comme priorité secondaire à cause des dégâts

écologiques qu'il pourrait engendrer.

f. Il a proposé également d'aménager le chenal Serbewel/Chari/El Beid. Les informations dans ce

domaine ne sont disponibles.

g. Les changements des niveaux des nappes phréatiques provenant de la redistribution des Mayos et

des eaux du Logone à cause des endiguements, des barrages et des déroutements, n'ont pas fait

l'objet d'études. Avec la sécheresse, de tels changements peuvent contribuer substantiellement aux

pertes de végétation localisées.

Figure 2.9

LAND AND WATER DEVELOPMENTS IN THE MAGA DAM AREA

Les développements dans l'endroit du Barrage de Maga

91

h. Il ne semble pas y avoir de rapport sur les impacts cumulatifs des déroutements d'eau dans les

sources des Mayos. Il faudrait passer en revue les conséquences à l'aval des déroutements et de

l'emmagasinage.

i. Au Cameroun, une série de projets d'irrigation de la SEMRY (Société d'Expansion et de

Modernisation de la Riziculture de Yagoua) dépend des écoulements du Logone. SEMRY I est

celui le plus en amont (voir Fig. 2.10) avec 5300 ha semés en riz; à l'origine on avait planifié deux

plantations de riz par an sur toute la zone du projet. Le riz produit par SEMRY est environ 60 %

plus cher que le riz importé de Thaïlande (loco Duala) à cause des hauts coûts de production; en

conséquence, la direction de la SEMRY fut obligée de faire deux plantations par an, et de les

alterner sur une seule moitié de la zone du projet à la fois. Pendant la campagne de 1985/86,

environ 3900 ha furent cultivés et l'utilisation d'eau moyenne était 18,0 m3/ha. En 1986/87 les

chiffres correspondants étaient 4800 ha et 19,4 m3/ha.

Le projet de SEMRY II (Figure 2.9) de de 6000 ha est muni du bassin de retenue compensateur

d'inter-saison de Maga (capacité jusqu'à 600 x 106 m3) qui permet de limiter les retraits des eaux

du Logone à une période de 75 jours (novembre à janvier), bien avant la saison des eaux basses. La

balance d'eau du bassin de retenue de Maga pendant l'année hydraulique médiane est comme suit:

Pluviométrie sur le de bassin de retenue 240 x 106 m

3.

Venue d'eau des mayos de Mandara 210 - " -

Débordement du Logone 100 - "

Pertes dues à 1'évaporation et l'infiltration 150 - " -

Emmagasinage 400 - " -

Pendant la campagne de 1986/87 à SEMRY II, environ 4700 ha et 300 ha furent respectivement

cultivés pendant les saisons pluvieuse et sèche. L'utilisation d'eau était dans l'ordre de 15,0 m3/ha.

Les pertes d'évaporation du bassin de retenue peu profond de Maga couvrant une superficie

d'environ 400 km2 sont importantes, et le bassin de retenue a un effet défavorable sur la balance

d'eau des Grand Yaérés (y compris le Parc National de Waza). Le développement de pêcheries

proposé dans le bassin de retenue de Maga est une mesure de mitigation non prouvée.

Pendant les années d'eaux basses, la quantité d'eau exigée par tous les projets d'irrigation ci-dessus

représente une portion considérable de l'écoulement du fleuve. Une convention entre le Tchad et le

Cameroun fut signée en 1970 pour la distribution équitable de l'eau retirée du fleuve (la Convention

de Moundou) parce que le Logone sert de frontière dans sa vallée inférieure. La convention a prévu

que chaque gouvernement se charge de limiter sa prise d'eau du Logone respective à 5 m3/s en

janvier, février, mars et avril, et à 10 m3/s de décembre à mai. Pourtant, le seul projet SEMRY I

prend environ 5 m3/s, cela pourrait être environ 25 % de l'écoulement du Logone dans le profil de

prise (20 m3/s ont été enregistrés plusieurs fois à la jauge de Bongor en avril ou mai). C'est

pourquoi la Convention Moundou fut changée en 1976 pour permettre à chaque pays de retirer la

moitié de l'écoulement dépassant 40 m3/s. Sans tenir compte d'une mise en vigueur plutôt faible de

cette règle, l'écoulement résiduel arrive assez souvent à être très bas et la réduction de poissons

résultante a été remarquée dans le Logone Inférieur (Schrambach, et al., 1987).

Le projet SEMRY III est le plus réussi de tous les projets de SEMRY (fig. 2.11); il consiste en

plusieurs plans d'irrigation de petits périmètres organisés autour des villages existants (le projet fut

exécuté sans aucune réinstallation à grande échelle). La zone du projet totale est dans l'ordre de

1200 ha, et l'utilisation d'eau annuelle est dans l'ordre de 15 m3/ha. L'eau pour l'irrigation est

pompée à partir des Fleuves Logone et Serbewel.

92

Plusieurs consultants on considéré la construction du bassin de retenue du Kouroban (5,0 x 109 m

3)

sur le fleuve Vina et le bassin de retenue de Gore (2,8 109 x m

3) sur le Fleuve Pende pour

augmenter la fiabilité de l'approvisionnement en eau aux projets d'irrigation ci-dessus et pour

contrôler les écoulements du fleuve dans le Logone Inférieur. Comme l'a fait remarquer la CBLT

(1981), ces projets ont été proposés "sans prendre en compte les problèmes socio-économiques et

politiques soulevés par le développement du bassin du Logone". Il s'agit avant tout de la région des

Grand Yaérés qui est déjà touchée défavorablement par les projets d'irrigation de SEMRY I et II.

Le PNUD est sur le point de lancer une nouvelle série d'investigations pour évaluer à fond les

implications économiques, sociales et écologiques du plan de développement proposé. Ces études

devraient souligner l'évaluation des projets de développement qui existent déjà et de leurs impacts

cumulatifs sur les pâturages, les pêcheries et les cultivateurs de décrue, la croissance des forêts, les

nappes phréatiques, la faune et le tourisme du Logone.

j. Dans la direction du Lac Tchad, il y a deux projets d'irrigation de Gamboru et de Ngala alimentés

par l'eau pompée du fleuve El Beid (une superficie totale de 1200 ha). Cependant, le fleuve est

incapable de satisfaire toutes les exigences d'irrigation pendant les années d'eaux basses. La

construction d'un canal de 10 tan reliant les fleuves Serbewel et El Beid fut proposée il y a plusieurs

années mais jusqu'à présent il n'a pas été construit. Ce canal assurerait plus d'écoulement dans l'El

Beid d'août à février. Le Serbewel atteint sa pointe environ 2 mois plus tôt que l'El Beid, mais il est

encore à l'étiage pendant les mois de mai et de juin critiques à l'El Beid.

2.4.3 Les ressources écologiques

Les plaines inondées du Logone Inférieur occupent environ 32% du bassin fluvial et se trouvent

dans les limites du bassin conventionnel. Le Logone sert de frontière entre le Tchad et le

Cameroun. La dégradation de son lit permet des décharges des bords et des émissions défluentes

sur toutes les deux rives pendant la période de crue. La décharge "tchadienne" s'appelle le Grand

Courant et comprend le débordement du Ba-Illi au Chari. Au Cameroun, il y'a quatre divisions

principales: le drainage de Tandjille; les drainages (Mayos) des montagnes de Mandara; les Yaérés

du Logomatia, et l'El Beid. Cette section se concentrera sur les Yaérés et l'El Beid. Les plaines

inondées entre le Logone et le Chari sont-discutées dans la section sur le Bassin Diagnostique du

Chari à cause de la similitude des sols.

Les plaines inondables du Logone (les "Yaérés") couvrent 8.000 km². Elles sont très plates et sont

"irriguées" par le débordement des crues du Logone, les mayos des montagnes de Mandara, et la

pluviométrie qui commence à la mi-juillet. Les eaux de crue des mayos arrivent d'abord, suivis par

le débordement du Logone. Pendant des années de pluviométrie régulière, l'inondation des yaérés

commence en septembre et se retire en décembre. Ce rythme peut fournir une longue période de

végétation bien arrosée pendant des années normales et humides. Mais toutes les sources d'eau sont

très variables. L'étendue superficielle, la durée et la hauteur de l'inondation déterminent l'économie

des yaérés y compris les pêcheries, le pâturage et la productivité agricole. Pendant une année

d'inondation plus haute que 1500 m3 (et avant la construction des digues et des barrages), 850.000

tonnes de sédiments d'argile/limon/minéral furent déposées sur les Yaérés. Ce sont sa principale

source d'engrais "naturels".

Les plaines inondées ont peu d'arbres. La strate herbacée est interrompue seulement par des

marécages dans les dépressions et des villages sur les terres de plus haute altitude. Les niveaux de

crue (quand il y a une crue) varient de 0.7 à 1m. Les graminées des Yaérés comprennent les

suivantes: l'espèce Eragrostis, le Panicum, le Setaria, l'espèce Sorghastrum et le Hyparrhenia rufa.

93

Les poches d'Echinochloa ("bourgu") sont particulièrement importantes pour les troupeaux des

éleveurs.

Les sols (des vertisols et des sols hydromorphiques avec des nodules de calcium pour la plupart) et

leur aspect extrêmement plat ne sont pas particulièrement susceptibles à l'érosion. Il y a seulement

des sols alcalins dispersés et des bandes de sols sableux ferrugineux lessivés. Les années de

sécheresse ont changé la composition des espèces végétales, mais n'ont pas éliminé le couvert de

graminées et d'arbres. Le vent et 1'eau enlèvent la couche arable seulement dans des endroits isolés

où il y a des sols alcalins ou sur les pentes des montagnes de Mandara. On n'a pas pu déterminer

l'érosion des chenaux du Logone lui-même et des chenaux des Mayos à partir de la documentation

et des travaux de terrain disponibles.

En général, la densité de population est basse, et l'érosion causée par les humains est donc locale,

à l'exception de l'étendue le long des rives du Logone.

Le bassin diagnostique a inondé les savanes boisées claires sur les vertisols, formant "des îles" sur

les sols sableux. Il y a une savane herbeuse sur les sols hydromorphiques contenant du gley. Les

sols lessivés rouges/bruns soutiennent une savane arbustive avec des tertres de termites ou une

savane boisée avec du Daniella et du Burkea. Les savanes arbustives et boisées et les groupements

végétaux des étangs/marécages ont été décrits dans le WW.

Les étangs de saison sèche et 1'inondation des Yaérés contiennent deux faunes de poisson

différentes: les habitants des marécages/étangs (des migrateurs transversaux) et des migrateurs

lacustres ou fluviaux (longitudinaux). Pendant les années humides, un étang de 2000 m² peut

produire 8 tonnes de poissons. La crue est particulièrement importante pour la dispersion des

adolescents d'environ une douzaine d'espèces cruciales à la production de pêcheries. L'espèce

Alestes, l'espèce Labeo et l'espèce Distaichodus sont des exemples typiques des poissons

migratoires qui ont besoin de la crue et des plaines inondées pour grandir et se reproduire

successivement (Fig. 2.12).

Les sols inondés fournissent une partie des meilleurs pâturages du bassin. Les petites zones de

bourgu et les marécages fournissent des pâturages supplémentaires. Les bergers viennent du Niger,

du Nigeria, du Tchad et du Cameroun méridional; 90% des bovins viennent du Cameroun. Les

Yaeres sont cruciaux à Diamare, et aux départements avoisinants à un moindre degré.

Les crues de l'El Beid sont causées par la pluviométrie et par les mayos de Mandara et du Logone,

quand son écoulement est plus grand que 1500 m3 par seconde. (Le chiffre 1500m

3/s est

conjectural.) L'El Beid sert de drainage pour les sols des Yaérés en se débarassant des sels

minéraux lourds après les premières pluies. Pendant les années humides de forte inondation, l'El

Beid soutient des poissons plus grands et beaucoup de groupes d'adolescents et d'espèces. Pendant

les années humides, l'El Beid est la seconde zone de pêche principale (avec le Logomatia) et une

principale source de stock pour la pêcherie du Lac Tchad (Fig. 2.9).

Les utilisations des terres les plus frappantes dans ce bassin diagnostique comprennent le Parc

National de Waza (170.000 ha), la Réserve de Faune de Kalamaloue (4500 ha), une partie de la

Réserve de Faune de Mandelia du Tchad (au total: 138.000 ha), la canalisation du Logone par des

digues, le Barrage de Maga (30 km de long), et le développement rizicole de Bongor et les projets

rizicoles SEMRY du Tchad. En outre, les barrages dans les montagnes de Mandara ont réduit les

écoulements des crues aux yaeres. Parmi les principaux centres urbains se trouvent Kousseri,

Makari et Yagoua, Maroua et Bongor.

94

2.4.4 Questions écologiques

a. Le barrage de Maga a coupé l'inondation des montagnes de Mandara et partiellement du Logone.

Environ 900 km2 des yaérés sont situés derrière le barrage (Fig. 2.8 et 2.9). Environ 1500 km2 du

Parc National de Waza sont touchés par le barrage. La perte des eaux d'inondation se produit même

pendant des années de bonne pluviométrie. Les changements majeurs de la végétation sont en train

de se produire: Le Vetivarria, le principal fourrage pour les éléphants, est en train de mourrir et

d'être remplacé par des plantes annuelles. La repousse de saison sèche du bourgu et de

l'Hyparhhenia semble limitée. Le brûlis a commencé à causer des dégâts à la repousse au lieu de la

stimuler. Les arbres, surtout l'Acacia seyal, colonisent les plaines inondées. Le manque

d'inondation a causé une baisse de la nappe phréatique souterraine, causant ainsi la mort des arbres

tels que le Mitragyna inermis et le Scelerocarya qui dépendent de l'eau souterraine.

95

Figure 2.12 FISH MIGRATIONS IN THE CHARI/LOGONE/LAKE BASINS

PECHES MIGRATOIRES DANS LES BASSINS DU LOGONE/CHARI/LAC

96

L'impact des barrages et des digues est grave. Plus de la moitié de la végétation de la plaine

inondée du Parc National de Waza a disparu (50.000 ha). On croit que la capacité de charge des

pâturages en dehors du parc a beaucoup été réduite. Autrement dit, le système hydraulique a nuit à

la faune (surtout les antilopes tels que le cobe, le Topi et le rouan) dans le parc et au cheptel en

dehors du parc. Pendant les années 1970, cette région avait été le pâturage de 200.000 bovins. Les

comptes récents ont estimé qu'il n'y en avait plus que 100.000. En bref, le Maga a créé une

sécheresse hydrologique permanente à l'aval.

En outre, la fertilisation gratuite des yaérés par le débordement et les limons minéraux transportés a

cessé. Ceci aboutira à la dégradation continue de la fertilité des terrains de parcours. Les strates

herbacées ne sont pas surpâturées autant qu'elles sont sous-alimentées et sous-irriguées à cause du

projet du barrage. Les bergers doivent se mettre à débrancher les arbres pour du fourrage quand il

sont confrontés par la mauvaise production des graminées. Le manque du bon pâturage et du bon

fourrage pour certaines espèces de faune les oblige à errer en dehors du parc où ils sont plus

vulnérables au braconnage et où ils peuvent contracter des maladies telles que la peste bovine. Les

programmes de génie ont contribué à la dégradation écologique de ce bassin diagnostique. Le

raisonnement pour ces programmes a sous-estimé l'économie à usages multiples de l'inondation.

Les rapports qui justifiaient le barrage de Maga ont embrouillé "la perte des eaux" par l'infiltration,

1'évaporation et 1'évapotranspiration avec "l'approvisionnement en eau" aux pâturages productifs,

aux pêcheries de dépressions de terres, à l'agriculture de décrue et au rechargement de la nappe

phréatique souterraine (pour la croissance des forêts). Aucune comparaison soigneuse des

dommages économiques causés par le barrage de Maga avant sa construction, n'a été élaborée. Il

n'y a pas eu une évaluation des "bénéfices" de l'agriculture irriguée, des pêcheries de bassin de

retenue et du contrôle des eaux de crue. On avait considéré les Yaérés comme une "perte" de

plusieurs milliards de mètres cubiques d'eau plutôt que comme un système de pâturage et

d'agriculture de décrue de riz et de berbéridacée, de pêcheries et de tourisme de faune fertilisé et

irrigué de façon naturelle. Il a été recommandé des formes de contournement du barrage de Maga et

une recréation de l'inondation artificielle dans la Partie 3.

b. La gestion du Parc National de Waza. Outre les changements de végétation causés par le Barrage

de Maga, il faut prendre en considération d'autres aspects du Parc National de Waza.

Waza a abrité des éléphants "réfugiés" venus du Tchad. II est devenu le refuge le plus sûr pour les

éléphants fuyant la guerre et le braconnage. Les migrations d'éléphants sont internationales, allant

du Cameroun septentrional aux Préfectures du Chari-Baguirmi du Lac Tchad au Tchad.

II faut développer une politique pour empêcher ou limiter les feux de brousse et permettre ainsi à la

forêt d'Acacia seyal de croître et de fournir du fourrage ligneux aux éléphants. Ceci est

particulièrement important parce que le fourrage ligneux de Vitevaria est en train de disparaître et

le parc est "surchargé de bétail" à cause des troupeaux d'éléphants réfugiés. Pour réduire les feux de

brousse, il faudra construire une route dans les forêts d'Acacia seyal qui pourra aussi être utilisée

par les touristes et pour la surveillance du parc.

En outre, la surveillance par radio et hélicoptère empêcherait le braconnage et aiderait à diriger les

touristes vers les zones de faune désirées. Il faut dresser une carte des mouvements des éléphants et

créer des corridors en sécurité pour la circulation des éléphants dans et en dehors du parc et entre le

Cameroun et le Tchad. Ceci pourrait comprendre l'expansion du parc pour inclure les régions de

Mahe-Zinah-Tchede. On propose dans la Partie 3 un parc de paix international avec le Nigeria, le

Cameroun et le Tchad pour permettre le mouvement des éléphants, particulièrement pendant les

sécheresses et les troubles civils.

97

Malgré sa grandeur, Waza devient de plus en plus une "île" entourée par des routes, des

exploitations agricoles et des villes. La capacité de charge du parc baisse pendant les périodes de

sécheresse et la faune commence à se déplacer à la recherche de l'eau. Le parc a besoin d'une

stratégie de gestion pour la sécheresse. Cette stratégie devrait comprendre: la mise en valeur des

eaux pour les années sèches, telle que de nouvelles dépressions marécageuses et des petites digues

de rétention d'eau; un corridor de passage en sécurité jusqu'au Lagomatia; et un canal provenant du

bassin de retenue du Maga au moyen du Mayo Vrik. Les zones des étangs peuvent aussi disperser

la pression due au pâturage pendant les années sèches et servir de sites d'observation pour les

touristes.

On n'a pas pu déterminer la dégradation écologique possible causée par le village de Baram

pendant la période désignée pour cette enquête. Si le village est une cause de dégradation

écologique importante, il faudrait alors exécuter un projet de déplacement soigneusement planifié.

Ce projet devrait comprendre un anthropologue qui considérerait à fond les besoins des villageois

et résoudrait les conflits. Il devrait essayer de les inclure dans l'économie du Parc National. Des

villageois mécontents dans d'autres parties de l'Afrique de l'Ouest sont devenus des braconniers.

c. Les changements en matière d'utilisation des terres peuvent avoir des effets importants sur les

approvisionnements de bois, le fourrage ligneux et le terrain de pâturage. Le bassin de retenue

Maga lui-même occupe 35.000 ha. La digue empêche l'inondation de 35.000 ha supplémentaires.

La SEMRY II occupe 50.000 ha et la SEMRY III 1200 ha. Le Parc National de Waza couvre

170.000 ha des yaérés. L'agriculture de décrue et les villes, les villages et les routes couvrent un

nombre d'hectares inconnu. Gannett/Flemming estime que les plans actuels d'agriculture irriguée

élimineront environ 30.000 hectares supplémentaires des Yaérés et de Lai.

Privés de leur pâturage de saison sèche, les troupeaux transhumants restent plus longtemps dans

leurs pâturages d'hivernage. Ce pâturage prolongé a les impacts les plus sévères sur la régénération

de la strate herbacée en dehors du bassin diagnostique. Dans le bassin diagnostique, il n'est pas

encore clair combien l'approvisionnement en eau souterraine aux des arbres de savane arborée a

été endommagé par le barrage de Maga, la digue de Pousse-Tekele et quelques déroutements du

Logone. En général, on a perdu une quantité importante de terre de forêt, de fourrage ligneux ou de

cueillette de graminées potentiels; Des baisses d'eau souterraine dues à la sécheresse ont aggravé

ces pertes.

La dégradation écologique continuera par endroits faute de politiques et de législations sûres

concernant la terre et l'eau. Les bergers auront des conflits avec les cultivateurs et les gardes

forestiers. Les bergers ne sont pas la cause mais les victimes de ces changements d'utilisation des

terres. Les récolteurs de bois, les projets d'irrigation à grande échelle et la guerre ont été les causes

principales de la dégradation écologique des plaines inondées.

d. Il y a eu des pertes d'espèces forestières et du couvert forestier dans ce bassin diagnostique.

Certaines pertes forestières peuvent être attribuées strictement à la sécheresse. Par exemple, le

Khaya senegalensis a souffert principalement de la sécheresse. Dans d'autres cas, la pluviométrie

plus basse s'est jointe aux activités humaines (l'utilisation accrue par les émigrants fuyant la

sécheresse, la demande urbaine, le besoin des revenus alternatifs, les feux de brousse pendant des

périodes sèches, etc.) pour causer des problèmes dans la savane arborée. A Waza, par exemple, les

nappes phréatiques souterraines abaissées par la sécheresse et les barrages ont mené à la mort des

Anogeissus, particulièrement des arbres plus anciens qui ne peuvent pas répondre assez vite aux

changements du niveau de la nappe phréatique. Dans certains cas, la perte des espèces est due

simplement à la surexploitation. Par exemple, les rôniers ont été abattus excessivement bien au-delà

98

d'une politique de rendement soutenu. Les forêts ripicoles le long du Logone n'ont pas été évaluées,

mais elles peuvent toujours souffrir de la surexploitation humaine, bien qu'elles ne semblent pas

avoir été endommagées par la sécheresse.

e. La Réserve de Faune de Mandelia est en mauvaise condition. Il y reste environ dix éléphants.

Les lions, les buffles et les guépards ont disparu. La faune a subi le stress du braconnage et de

l'empiétement agricole. On discute sérieusement la possibilité de retracer les limites vers le sud et

de relier la réserve plus étroitement au Parc National de Waza (Partie 3). L'équipe d'enquête n'a pas

visité le parc.

f. Le Parc National de Kalamaloue couvre 4500 ha près de la route de Maltam-Kouserri. Son

principal objectif est le tourisme, puisque les Parcs Nationaux sont administrés par Ministère du

Tourisme. On n'a pas fait d'étude de son importance pour l'histoire naturelle ou comme habitat de

divers animaux locaux et migrateurs. On n'a pas fait de fouilles à fond des ruines préhistoriques

dans le parc. Kalamaloue pourrait être un site touristique culturel et/ou d'histoire naturelle unique.

Un rapport mis à jour aiderait à définir les ressources environnementales et les besoins du parc.

Le parc a souffert de l'action de la sécheresse, des bergers, du braconnage, des feux de brousse et

peut-être même des trois villages qu'il contient. Il borde le Tchad et a été aussi victime des effets

des armes et des munitions qui se répandent à travers toute la région pendant la guerre. Le parc

soutient toujours des éléphants et pourrait fonctionner comme une des "îles d'habitat" utilisées par

les troupeaux en train d'émigrer.

g. L'impact écologique des digues n'a pas été évalué. Des alternatives telles que des dérivations de

passe-déversoir ne semblent pas avoir été considérées.

h. Les buttes des Yaérés sont devenues très dégradées à cause de la nécessité d'y concentrer le

cheptel pendant la période de crue et à cause du besoin du bois. La végétation est essentiellement

celle d'un parc humanisé, avec de l'Acacia albida et des rôniers, Balanites, Zizyphus et graminées

annuelles. Les localités lourdement utilisées telles que les greniers, les puits, les marchés et les

groupements de villages nécessitent de la réhabilitation. Ceci sera discuté dans la Partie 3.

i. Les forêts de rôniers le long des rives du Logone, qui avaient fourni du bois de construction à

N'djamena en 1975, ont disparu. Cette ressource est complètement incontrôlée et il y a peu de

reboisement protégé. L'exploitation de rônier comprend même les arbres femelles qui sont de

qualité inférieure et qui soutiennent la régénération. En conséquence, les citoyens locaux sont

privés des aliments de réserves pour la sécheresse et de la nutrition améliorée fournis par ce fruit et

ces graines. La perte de bosquets de rônier est un symptôme alarmant du déboisement qui n'a rien à

faire avec le changement climatique.

Les palmiers de douro ont aussi été exploités mais la couronne semble pousser et ils pourraient se

régénérer éventuellement.

j. Le Parc de Mozogo-Gokoro (1400 ha) est une forêt relique unique de la zone soudanienne de

l'Afrique, dans les montagnes de Mandara. Le parc, une forêt classée depuis 1932, est une jauge

importante pour mesurer toutes sortes de dégradation écologique. Les étudiants des universités du

Cameroun devraient étudier cette forêt activement, et elle devrait aussi servir de site pédagogique

important pour les touristes et les consultants.

99

Le parc est entouré de villages, et le contraste entre les champs agricoles et la forêt est stupéfiant.

Les villageois ont tendance à éviter le parc à cause des serpents. Mais l'abattage des arbres, l'entrée

des animaux domestiques, et les potentialités pour des feux de brousse incontrôlables menacent

l'intégrité du parc. Il n'y a qu'un seul garde du parc qui habite loin du parc. Le vie animale du parc,

qui n'est néanmoins pas le point culminant du parc, a souffert pendant la sécheresse récente. La

partie 3 présente des recommandations pour protéger cette forêt qui est unique en son genre.

2.4.5 Données de Base des questions concernant les ressources humaines :

Au nord du pays de Sara il y'a une zone de grande diversité ethnique abritant les Marbai, Leie,

Kim, Jambon et d' autres groupes villageois autonomes. Le riz et le sorgho rouge, le mil et le taro

sont les cultures courantes au sud. Les Massa, qui habitent au nord de ces groupes des deux côtés

de la frontière entre le Cameroun et le Tchad, sont engagés dans le développement des périmètres

de riz des deux dernières décades. Encore plus au nord, sur les bords du Grand Yaere entre Pouss

et Logone Birniis, se trouve la province des Mousgoum qui sont alliés aux Massa. Saisonnièrement,

les yaérés hébergent des Arabes Shuwa des régions de delta et des Peul du Cameroun, du Nigeria et

du Niger. Il y a aussi des agro-pêcheurs Kotoko et des Arabe Shuwa près de N'djamena et

Kousseri, mais cette région entière est devenue une zone de production horticole commerciale

initiée par les habitants urbains (fig. 2.13).

La pluviométrie diminuée et l'eau de surface constitue un pool de ressources qui se rétrécissent

pour ces groupes, la perte du revenu provenant de la pêche et du cheptel, la perte de terres de

sorgho et de mil de décrue, et la dépendance accrue sur l'agriculture irriguée commerciale et le

commerce.

Les principaux investissements dans les périmètres de la SEMRY ont déplacé les activités

économiques pré-existantes, telle que la production du sorgho et du mil hydrophiles repiqués, et a

diminué les potentialités pastorales des yaeres à l'aval. SEMRY n'a pas fourni une compensation

économique durable par la production du riz. Cent soixante mille tonnes de riz restaient en plein

air à SEMRY I en juillet 1989 à cause de la différence de 90 francs entre le prix du riz produit au

Cameroun et du riz produit en Thaïlande. Le Lac Maga n'est pas sujet aux régimes de pêche

traditionnels des fleuves et ses ressources halieutiques ont été brutalement minées; les pêcheurs

n'ont pas de nouveau système de gestion faute de fonds pour pourvoir en personnel le centre de

pêcheries construit par les Japonais.

Les problèmes écologiques confrontés par la douzaine de principales populations montagnardes de

Mandara sont essentiellement les mêmes que ceux qu'ils ont confronté historiquement à cause de la

pression démographique et des manques d'eau et de terre. Tandis que le migration peut résoudre le

problème de pression démographique, elle compromet l'entretien des structures de contrôle d'eau et

de sol conçues pour conserver l'eau et la terre. Le déplacement aux piémonts en dessous des

inselbergs a occasionné des problèmes de régime foncier avec l'aristocratie et les villageois Peuls

locaux, a mis en marche des changements profonds des communautés végétales et a provoqué

l'érosion des sols et d'autres problèmes associés aux sols alcalins de la région.

100

Figure 2.13 ETHNIC GROUPS OF THE LOWER LOGONE AND MAYO KEBBI

LES GROUPES SOCIO-CULTURELS DU BAS LOGONE ET MAYO KEBBI

101

2.5 LE MAYO KEBBI

2.5.1 Ressources hydrauliques

Le bassin diagnostique du Mayo Kebbi ne comprend qu'une partie du bassin versant total. Une

partie du bassin versant méridional est en dehors du bassin conventionnel. En plus, le Mayo Kebbi

se jette dans le bassin fluvial du Niger pendant les hautes eaux du Logone. Cette ligne de partage

des eaux de bassin versant unique est comblée d'une série de lacs qui peuvent à certains moments

s'écouler dans le Fleuve Logone ou s'écouler vers le Fleuve Niger. C'est une caractéristique unique

du paysage dans le Bassin du Lac Tchad (Figure 2.14).

Le Mayo Kebbi, un affluent sur la rive droite du Bénoué, draine une superficie de 21.360 km2

située au Tchad et au Cameroun. Il capte le débordement de la rive gauche du Fleuve Logone près

de l'Ere Bongor. Il y a deux lignes de drainage principales: les marécages de Toubouris et les lacs

dans lesquels l'eau s'écoule du Bongor vers le sud, et le Loke, qui s'écoule d'Ere vers l'ouest. Les

lacs principaux des dépressions de Toubouris sont le Fianga, le Tikem et le N'Gara. Leur surface

varie considérablement selon la magnitude du débordement du Logone. Par exemple, la superficie

du Lac Fianga est environ 25 km² et au niveau d'eau de 323 m (ORSTOM, 1967). Entre les lacs

Tikem et Fianga l'eau peut s'écouler dans une direction ou l'autre. Les lacs de Toubouris donnent

naissance à Mayo Kebbi qui s'écoule de l'est à l'ouest. A Mbourao, le fleuve s'écoule à travers une

cascade de rapides, dont les plus hautes sont les Chutes Gauthiot à 43 m. Plus loin à l'aval, le Mayo

Kebbi traverse les lacs Treno et Lere et décharge finalement son écoulement dans le Bénoué.

La pluviométrie moyenne au Lac Fianga est 960 mm. On enregistre les hautes eaux dans le Mayo

Kebbi de juillet jusqu'en octobre. La saison sèche dure de novembre jusqu'à mars. D'après les

estimations de la FAO (1972) le débit annuel moyen du Bassin du Lac Tchad par le Mayo Kebbi

était 0,73 x 109 m

3/an. Mais cette quantité est peu fiable car elle n'a pas de coefficient de variation

et ne comprend pas les données des deux dernières décennies.

Figure 2.14

MAYO KEBBI DIAGNOSTIC BASIN

MAYO KEBBI BASSIN DIAGNOSTIQUE

102

2.5.2 Questions de ressources hydrauliques

On a considéré la construction d'un barrage et d'une station électrique hydroélectrique aux Chutes

Gauthiot dans le cadre des plans de contrôle du Logone. La station électrique d'une capacité

installée de 27,8 MW avait été projetée pour répondre aux exigences d'électricité de N'djamena et

des petits centres urbains avoisinants (un total d'environ 80 x 106 kwh/année). On examina

plusieurs options pour compléter l'écoulement naturel insuffisant du Mayo Kebbi: premièrement,

un déroutement d'environ 800 m3/an de Logone à Bongor pendant la période des crues, et

deuxièmement un déroutement plus ou moins continu des écoulements du Logone, éliminant

partiellement ou totalement l'inondation des Grands Yaérés. Finalement, la dernière option était la

construction de deux grands bassins de retenue d'emmagasinage en amont, à Koumban sur le fleuve

Vina et à Gore sur le Fleuve Genda. Le déroutement du Mayo Kebbi pour la production du pouvoir

hydro-électrique ne serait qu'une partie du plan global prévoyant une modification complète du

régime hydrologique du Logone.

Puisque toutes les options ci-dessus sont coûteuses et empireraient le budget d'eau du Lac Tchad, le

développement de pouvoir hydro-électrique des Chutes Gauthiot n'est plus considéré approprié.

2.5.3 Ressources écologiques

Les sols des lacs sont des sols d'alcali lessivés dans les bas-fonds. Les pentes se situant

immédiatement autour des lacs sont des sols de reliques pierreux avec des faciès ferrugineux. Vers

le Logone, les sols deviennent des sols lessivés et des sols ferrugineux faiblement lessivés;

certaines zones ont des trémies de fer et des concrétions (la région Pala).

La vie végétale sur les sols de reliques pierreux est une savane boisée "soudanienne" adaptée aux

regs avec des Combretacae et des Burseracae comme dominants, ou une savane arbustive devenue

claire dans laquelle les arbres sont graduellement remplacés par l'Acacia hockii, l'Albizia et le

Dalbergia. La végétation des sols ferrugineux tropicaux est un mélange complexe de savanes

arbustives et boisées décrit dans WW. La savane boisée près de Pala contient l'Isoberlinia et le

Monotes sur des sols ferrugineux de trémies ferrugineux.

Il y a une réserve de faune (Binder-Léré) qui entre dans la partie du bassin conventionnel à

l'extrême ouest. On connaît très peu de choses au sujet de cette réserve. Des rouans et des bubales

y habitent. Le lac Léré (juste à l'ouest du bord du bassin conventionnel) a une faune unique avec

des lamantins et des hippopotames et une combinaison de poissons du Fleuve Niger et du Bassin du

Lac Tchad.

2.5.4 Questions écologiques

1. Les populations d'arbres ont été de plus en plus désagrégées sur les sols ferrugineux, et les

classes d'âge plus anciennes ont disparu. Il devient de plus en plus difficile de distinguer un type

de groupement végétal d'un autre. La Préfecture de Mayo Kebbi (y compris certaines régions en

dehors du bassin conventionnel) est le plus grand producteur de bois de feu au Tchad. La récolte

s'élève à environ 1.100.000 tonnes (deux fois plus que la récolte de toute autre préfecture). Sa

commercialisation n'est pas bien documentée.

2. L'impact des feux de brousse a été particulièrement sévère au cours des douze dernières années.

Le "paysage du parc" semble être intact. Le changement le plus évident a été la perte de

l'Isoberlinia doka et sont remplacement par le Monotes.

103

Les jachères sont brûlées plus souvent, ce qu empêche la régénération des sols et la végétation.

Cette situation est très sévère dans les exploitations agricoles de coton.

2.5.5 Données de base des ressources humaines

Les Massa, les Touboucuri, les Moundang et un certain nombre de groupes plus petits peuplent le

bassin diagnostique de Mayo Kebbi (Fig. 2.13).

2.5.6 Les Questions concernant les ressources humaines

Les problèmes associés avec la région de Mayo Kebbi ressemblent à ceux auxquels sont

confrontées les populations du delta interfluvial et les Massa autour du Lac Maga. Ils comprennent:

(1) la pression démographique intensifiée sur les ressources halieutiques des lacs dans la portion du

Mayo Kebbi en amont; (2) la concurrence entre les populations réfugiés de grand cheptel et de

cultivateurs à cause de la perte des pâturages et des circuits de passage le long des fleuves au nord;

(3) la surexploitation des espèces ligneuses choisies, surtout le rônier (Borassus aethiopium) pour

augmenter le revenu supplémentaire; (4) la production de coton sans l'application des engrais

adéquats qui peut mener à l'épuisement du sol à long terme; (5) les taux élevés de maladies

d'origine hydrique.

2.6 LES DRAINAGES DE BORNOU (Yedseram, Ngadda, Gubio)

2.6.1 Les ressources hydrauliques

Le bassin diagnostique est principalement une plaine sans traits distinctifs, qui s'incline doucement

vers l'est et le nord-est vers le Lac Tchad. La seule caractéristique qui rompt la monotonie de la

plaine est une crête sableuse de Bama qui s'étend d'un point à l'ouest de Maiduguri, au delà de

Maiduguri et Bama, sur une distance d'environ 160 km. Cette crête est probablement un ancien

littoral du Lac Tchad (Fig. 2.15).

En dehors d'une période courte relativement pendant l'hivernage, la plupart des fleuves saisonniers

se jettent dans des zones marécageuses de la plaine et disparaissent par infiltration, évaporation et

évapotranspiration avant d'atteindre le Lac Tchad. Dans ces circonstances, la dépendance sur l'eau

souterraine pour l'approvisionnement urbain et rural et l'irrigation à petite échelle est plus intense

dans cette région que dans d'autres parties du bassin. Tout effet défavorable sur les systèmes d'eau

souterraine provenant de leur exploitation aura sûrement des conséquences de grande portée.

Le Fleuve YEDSERAM, qu'on appelle le Fleuve Mbuli dans son étendue inférieure, a une zone de

captage de 16.320 km2 (FAO, 1972) . La source du fleuve est dans les Montagnes de Mandara,

environ 250 km au sud du Lac Tchad. De nombreux affluents s'écoulent rapidement de cette

chaîne de montagnes dans les bas-fonds de piémont avant de s'écouler vers l'ouest pour rejoindre le

Fleuve principal de Yedseram. Les bas-fonds de piémont qui varient en altitude de 400 à 800 m

couvrent jusqu'à 2.300 km2 du bassin hydrographique supérieur. Ici, le fleuve principal traverse la

grande plaine d'inondation d'environ 6 km formée de gisements alluviaux récents, et il semble

qu'une grande partie de l'écoulement de la crue est perdue par infiltration et évaporation dans cette

région.

104

Figure 2.15 BORNO DIAGNOSTIC BASIN

BORNOU BASSIN DIAGNOSTIQUE

105

Des gisements récents de lagon quaternaires sont à la base du bassin hydrographique en aval de

Yaza (Sir MacDonald, 1973). Environ 30 km à l'ouest de Bama, au sud de la Forêt Classée de

Gombole, le Fleuve Ngadda rejoint le Yedseram. Les fleuves convergent dans un grand marécage

de Sambisa couvrant environ 130 km² à travers lequel les cours d'eau principaux sont mal définis.

En quittant le marécage, le Yedseram se tourne vers l'est et se coupe à travers la Crête Bama. En

aval de Bama, le fleuve suit un cours indistinct à travers plusieurs marécages de plaines où les

pertes dues à 1'évapotranspiration sont extrêmement hautes. Au nord de Dikwa le fleuve se morcelé

en une série de chenaux entrelacés qui s'écoulent à travers la plaine. Près de Ngala, le chenal de

fleuve devient visible de nouveau; il traverse la route de Maiduguri-Gambaru au Pont de Mbuli et

se vide finalement dans le Lac Tchad environ 20 km à l'aval.

Selon les informations reçues au Ministère de l'Eau de l'Etat de Bornou, les stations de mesure de la

décharge sont situées maintenant au Pont d'Uba, à Muture et Ajer, au Pont de Bama et au Pont de

Mbuli. Le volume de ruissellement annuel des Montagnes de Mandara dans le bassin

hydrographique supérieur du Yedseram est dans l'ordre de 28 à 40 pour-cent de la pluviométrie

annuelle. Dans le profil de Kuzzum (environ 20 km à l'aval du Pont Uba), on a estimé dans les

années humides de 1965, 1966 et 1967 qu'il était 306, 300 et 406 x 106 m

3, respectivement (Sir

MacDonald, 1972). Pendant les mêmes années, le ruissellement annuel enregistré au Pont de Mbuli

était 94,3, 79,5 et 157 x 106 m

3 respectivement. Il est apparent qu'il y a des pertes considérables du

chenal du fleuve et sur la plaine d'inondation, entre le profil de Kuzzum et le Pont de Mbuli. Les

données les plus récentes sur le ruissellement annuel pour le Pont de Mbuli, obtenues à partir du

Ministère de l'Eau de l'Etat Bornou, sont comme suit (on n'a pas encore calculé des données

semblables des années 1980) :

70/71 86.82 X 106 m

3

71/72 73.45 X 106 m

3

72/73

73/74 8.37 X 106 m

3

74/75 45.04 X 106 m

3

75/76 70.64 X 106 m

3

76/77 3.60 X 106 m

3

77/78 50.74 X 106 m

3

78/79125.51 x 106 m

3

La durée de l'écoulement au Pont de Mbuli dans les années 1970 variait de deux à trois mois (août à

octobre).

Le Fleuve NGADDA a une zone de captage de 14.400 km² (FAO, 1972). Il s'écoule du marécage

de Sambisa vers le nord et rencontre la Crête de Bama au sud de Konduga. Là il remplit le Lac

saisonnier du Yare. De là il s'écoule en parallèle à la crête pour se jeter dans le Lac Alau qui peut

atteindre une dimension de 700 ha dans les années de haute pluviométrie. Du Lac Alau il s'écoule

vers Maiduguri le long de la Route de Maiduguri-Bama, pour percer finalement les dunes

extensives à Maiduguri et se disperser dans la zone d'étiage du lit de l'ancien Lac Tchad. Le Fleuve

Ngadda ne réussit donc pas à maintenir un cours défini vers le lac. Entre Ngadda et Komadougou-

Yobé il y a une superficie d'environ 27.000 km² autour de Gubio qui n'a pas de système de drainage

distinct. L'inclinaison du terrain vers le lac est très petite et l'eau de surface se déplace lentement

vers des dépressions superficielles où elle va disparaître par infiltration et évaporation.

Comme on l'a vu ci-dessus, la contribution des fleuves saisonniers de Bornou au Lac Tchad (à

l'exclusion de l'El Beid et du Komadougou-Yobé qui sont discutés ailleurs), est négligeable en

comparaison à la venue totale d'eau du lac.

106

Ce bassin diagnostique en entier est situé dans le Nigeria. Il ne comprend que des fleuves

saisonniers. Les plus importants sont le Yedseram, le Gubio et le Ngadda.

2.6.2 Questions concernant les ressources hydrauliques

a. La Direction du Développement du Bassin du Tchad est en train de construire un bassin de

retenue d'une capacité de 108 x 10 m6 au débouché du Lac Alau. Les données de ruissellement

annuelles les plus récentes enregistrées au profil du barrage, qu'on a obtenues directement du

Ministère de l'Eau de l'Etat de Bornou, sont comme suit:

75/76284.29 x 106 m

3

76/77 69.26 x 106 m

3

77/78253.16 x 106 m

3

78/79257.80 x 106 m

3

79/80146.01 x 106 m

3

Le bassin de retenue s'étendra du lac existant à Konduga, occupant environ 6.000 ha. Le bassin de

retenue fournira de l'eau potable pour Maiduguri et de l'eau d'irrigation pour le Projet de la Cuvette

de Jere (8.000 ha), juste au nord-est de Maiduguri. Le projet comprend un programme de

réinstallation substantiel. Il faudra déplacer les gens en raison de la construction du bassin de

retenue et du défrichement de la terre pour le plan d'irrigation. Une déclaration faite par

Haskoning, la firme invitée à faire les plans de réinstallation, a laissé les auteurs de ce rapport

perplexes. Dans le sommaire exécutif du rapport final de Haskoning on lit que "le futur bassin de

retenue menace de détruire dans une grande mesure la production agricole existante de la zone du

Lac Alau, tandis que la production agricole augmentée dans la Cuvette de Jere est toujours

incertaine." Ceci est très décourageant, surtout quant l'exécution du projet est gravement retardée à

cause des problèmes économiques actuels du Nigeria. Dans de telles circonstances, il y a un risque

que des difficultés financières toucheront défavorablement le budget du programme de

réinstallation, qui dans des cas semblables serait d'habitude le premier à être coupé.

b. On est aussi en train de considérer la construction d'un canal de transfert d'eau long d'environ

120 km (avec une capacité d'environ 7 m3/s) reliant le bassin de retenue de l'AIau avec le Fleuve

Haval et se jetant dans le Bornou dans l'Etat méridional de Gongola. Ce serait un élément d'un

plan à grande échelle, prévoyant à la fin l'importation d'eau du Bassin du Niger. Quand on prend

en compte les fait que les ressources d'eau souterraine de Bornou sont en train d'être épuisées

rapidement, cette idée n'est pas surprenante. Pendant les 15 années à venir, Bornou va sans doute

être confronté à des manques d'eau très graves dans les zones urbaines et rurales. La plus grande

pression se produira dans les zones de bas revenu par habitant et de haute croissance de population.

Cependant, il faudrait analyser soigneusement l'efficacité de l'utilisation d'eau actuelle dans l'Etat

de Bornou avant d'ouvrir une nouvelle source d'approvisionnement. D'ailleurs, l'exécution d'un

grand plan de transfert d'eau exigera l'exécution d'une étude d'évaluation d'impacts écologiques et

sociaux.

c. Il faudra aussi être particulièrement soigneux en évaluant les conditions géologiques. A cet

égard, le développement de beaucoup de dolines de 0,5 à 30 m de diamètre et de fractures longues

de 300 à 600 m dans les sols mous qui prédominent dans cette région est un des phénomènes

fascinants et pas bien compris dans la région entre Maiduguri et le lac (Ostaficzuk et Pininska,

1987). De grands nombres de nouvelles fractures sont apparues en 1985 le long de la route de

Konduga-Mafa, très proche du Projet d'Alau. Une fois qu'une fracture ou une doline longue se soit

formée, elle draine l'eau de surface intensivement, comme démontré par un réseau local de rigoles

qui y sont reliées. Ce sont des phénomènes assez inquiétants qui peuvent mener à toutes sortes des

107

difficultés dans l'exécution des projets d'eau de surface (des instabilités de barrage, la perte d'eau

incontrôlée des bassins de retenue d'emmagasinage, etc.). Il est possible que la formation des

grandes fractures soit causée par des mouvements profonds tectoniques et de compaction. C'est

aussi possible que le pompage de l'eau souterraine ou la destruction des zones de rechargement ait

causé l'effondrement ou même déclenché des mouvements sismiques. Il faudrait utiliser les profils

sismiques existants de la zone comme documentation de référence pour l'interprétation des

photographies aériennes pour déterminer si le développement des dolines et des fractures est limité

à certaines zones spécifiques ou si elles sont réparties au hasard sur tout la superficie.

d. On ne peut pas utiliser les fleuves saisonniers de Bornou comme source fiable d'eau d'irrigation

aussi sans les munir d'installations de stockage. Pourtant, il y a plusieurs questions concernant la

faisabilité de l'emmagasinage d'eau de surface dans la région. Comme mentionné avant, les

conditions géologiques sont difficiles, et elles peuvent mener à plusieurs difficultés (par exemple,

des pertes d'eau imprévues du bassin de retenue). La variabilité d'un an à l'autre de l'écoulement

sensiblement saisonnier et les pertes d'eau dues à 1'évaporation du bassin de retenue sont

importantes aussi. Les bassins de retenue en construction ou en considération ont des capacités

considérablement plus grandes que le ruissellement annuel minimum dans la période enregistrée. 1

faut assurer les droits d'eau à l'aval.

e. En ce qui concerne l'approvisionnement en eau municipale, seulement sept villes à Bornou ont

été servies par les systèmes d'approvisionnement en eaux publiques et modernes en 1976, avec une

population totale servie d'environ 370.000. Le volume total d'eau fournie à l'époque était un peu

moins que 30.000 m3/jour (Ayoade, 1981). A présent, Maiduguri tout seul est approvisionné

d'environ 35.000 m3 d'eau souterraine par jour (provenant principalement de la nappe aquifère

appelée "Continentale Terminale"). Le pourcentage de la population de la ville servie par des

liaisons privées et des tuyaux de prise d'eau publics est de 26 et 74 respectivement. La population

de la capitale de l'Etat va augmenter de 350.000 à l'état actuel à environ 960.000 dès l'année 2005.

En 2005, selon le niveau de service, la ville aura besoin d'entre environ 95.000 m3/jour (10 pour-

cent de la population servie par des liaisons privées) et 226.250 m3/jour (90 pour-cent de la

population servie par les liaisons privées). Cela implique que d'ici l'année 2005, une quantité d'eau

trois à huit fois plus grande que celle qui est pompée et répartie aux clients à présent devra passer

chaque jour par l'approvisionnement en eau de Maiduguri (Anyaeche, 1988).

La Direction de Développement du Bassin du Tchad travaille dur pour répondre à ce défi. Les

dispositions pour améliorer le système de distribution actuel sont en cours. Soixante-seize pour-

cent de la capacité du bassin de retenue Alau sera alloué à l'approvisionnement en eau municipale

de Maiduguri, c'est-à-dire 208.000 m3/jour, et une installation de traitement d'eau capable de traiter

67.000 m3/jour est en construction.

f. Le développement des forages et l'extraction de l'eau souterraine précipiteux se produisent sans

analyse du rapport bénéfice-coût adéquate et sans mitigation de l'impact sur les usagers d'eau

souterraine locaux. Par exemple, la nappe phréatique s'est abaissée de trois mètres par an par à la

suite de forages creusés dans les trois nappes aquifères. En 1981, la prise d'eau était dans l'ordre de

43,5 millions de m3, tandis qu'on a calculé que le rendement possible de toutes les trois nappes

aquifères est 41,7 millions de m3 (Satter et John, 1985). La dégradation écologique sévère

continuera si il n'y a pas de politiques en matière d'utilisation rationnelle des ressources naturelles.

g. La qualité de l'eau du fleuve El Beid est la source principale d'eau pour le projet d'irrigation du

SCIP. L'El Beid a de hautes concentrations de sodium et de potassium à des moments différents du

cycle des crues. L'ORSTOM a signalé que ces hautes concentrations dans la partie sud-ouest du

108

Lac pourraient causer des dégâts sévères au sol et diminuer les rendements des cultures. Cette

considération de qualité d'eau ne fut pas intégrée lors de la conception de l'irrigation du SCIP.

h. On ne connaît pas les impacts sur l'eau souterraine de l'évacuation des vidanges par les réservoirs

septiques à Maiduguri, mais ils pourraient être sévères.

i. La centrale électrique thermale à 32 MW à Nouvelle Marte a été incapable de fonctionner à cause

de l'impossibilité de refroidir des générateurs avec l'eau du Lac Tchad. Il faudrait évaluer à nouveau

le système de refroidissement et la méthode d'évacuation des sels du système de refroidissement.

Les sels des eaux du processus de refroidissement (et de l'El Beid) des eaux pourraient poser des

graves problèmes économiques et écologiques.

2.6.3 Les ressources écologiques

Comme dans le cas du Bassin Diagnostique de Komadougou, les surfaces de terre des drainages de

Bornou ont formé une combinaison d'événements lacustres et éoliens. Il y a des formations

éoliennes extensives; des gisements du Lac Tchad de littoral et de périphérie lacustres, anciens et

plus récents; des gisements alluviaux récents des fleuves saisonniers qui ont formé des plaines

d'argiles, de diatomites et de sels; et des anciens gisements alluviaux avec des sols ferrugineux.

Les sols sont tous des sols "juvéniles" reposant sur des sols hydromorphiques, bruns, et

halomorphes et des sables éoliens. Il y a des vertisols dans les dépressions topographiques, ou des

mélanges de vertisols/sols bruns. Les sols halomorphes sont facilement érodés.

Le bassin est essentiellement dans la zone sahélienne et devient une partie de la zone sahélo-

soudanienne pendant des périodes d'années humides, ou bien là où il y a des sols avec des teneurs

d'eau plus élevées. Les zones inondées extensives et les fleuves saisonniers créent des habitats de

terre inondée de grande importance pour les poissons, la riziculture, la culture des légumes, le

pâturage de saison sèche et 1'abreuvement du cheptel. La partie septentrionale comprend des

steppes arbustives (Acacia/Aristida) qui se régularisent en savane boisée (Combretuœ/Anogneissus/

Hypaarhennia) vers le sud. Les zones inondés extensives sont des prairies virtuelles de stagnina

d'Echinochloa stagnina (bourgu) et d'Hyparrhenia. Les zones ripicoles comprennent des forêts

d'Acacia/Mitragyna. Les "savanes parcs" répandues, avec l'A. albida et des baobabs, sont

artificielles.

Il n'y a pas de carte de la végétation des drainages de Bornou. La carte la plus récente disponible

date d'il y a 20 ans (avant les sécheresses successives). En 1972, on avait dressé une carte des sols

et des graminées. Thé Land Resources of Northeast Nigeria (ONDRI, 1972) (les ressources en

terre du nord-est du Nigeria) sont toujours la source d'informations principale mais

malheureusement périmée.

Le bassin diagnostique comprend la Réserve de Grands Faunes de Sambisa (518 km²), la Réserve

de Grands Faunes de Chingurmi, et la Réserve de Grands Faunes du Lac Tchad. Sambisa est une

principale zone de conservation des éléphants. C'est le dernier bastion de l'autruche au Nigeria et il

soutient toujours des lions, des léopards et des hyènes, une diversité d'antilopes et des girafes. La

Réserve du Lac Tchad a des éléphants, des hippopotames, des grues couronnées et des sitatunga

(antilope spéciales adaptée aux terres inondées). La Réserve de Grands Faunes de Chingurmi, un

parc de zone plus aride adjacent au Parc National de Waza du Cameroun, doit devenir un parc

national selon les plans actuels.

109

On se soucie du fait que la population des grues à couronne noire a quatre principaux sites de

reproduction et de juchée dans le bassin. La distribution de saison sèche de ces grues comprend

une superficie extensive d'environ 40 km de largeur le long du rivage du lac, aussi bien que la

Réserve de Grands Faunes de Sambisa. On a aussi enregistré pour la première fois des flamants au

Nigeria dans le site de juchée des grues à Baratura. La situation de ces réserves n'est pas bien

connue et il y existe beaucoup de conflits avec des développements hydrauliques et agricoles.

Il n'y a pas de problèmes de tsé-tsé ou de glossines dans le bassin.

Les principales utilisations de terre et d'eau dans le bassin sont à Maiduguri, dans le Projet

d'Irrigation du Tchad Méridional (SCIP), le Barrage du Yedseram, les réserves de faune et le

système routier et/ou de chemin de fer.

2.6.4 Questions écologiques

a. En général, des grands et petits barrages et des systèmes d'irrigation ont été construits sans faire

de provision pour le travail de reboisement sérieux ou des brise-vents bien que dans certains cas les

cultivateurs sont dédommagés pour la perte d'arbres économiques (environ 10 N /arbre). Le SCIP

est donc pratiquement dénudé d'arbres, et cette situation complique non seulement le problème de

combustible ligneux, mais augmente aussi la pression sur les ressources de combustible ligneux

dans la zone de Dikwa, augmente la vitesse du vent, diminuant ainsi la croissance des cultures et

augmente le risque d'érosion des sols pendant les périodes sèches.

b. Le déboisement chaotique est un problème chronique. L'utilisation de l'énergie domestique et

industrielle dans les industries du dessèchement du poisson et de boulangerie de Maiduguri et

d'autres villes principales contribue substantiellement au déboisement. L'abattage du bois est

devenu une activité économique lucrative qui est pratiquée sans plans de gestion adéquats pour les

zones naturelles à bois. La mise à feu saisonnière pour le défrichement est un problème grave qui

contribue au déboisement et à la pollution atmosphérique; c'est aussi le cas dans le sous-bassin de

Bornou. On ne sait pas si la mise à feu est pratiquée pour reveniquer les terres, les défricher, priver

d'autres personnes de son utilisation, ou pour lutter contre les nuisibles. Il n'y a pas de politique de

mise à feu contrôlée, cependant on remarque une attitude de proscription des mises à feu. De telles

proscriptions ont eu des effets opposés à ceux qu'on avait prévus au Mali et en Gambie.

c. La Réserve de Grands Faunes de Sambisa est une zone de terre inondée importante qui est en

conflit direct avec le projet de la Direction du Bassin du Tchad Méridional pour le canal de

transfert du Barrage du Kaberi; il souffrira aussi du Barrage de Yedseram et du projet d'irrigation

de Michiki Izge. Il ne semble y avoir aucun dialogue entre les autorités de conservation et de

développement concernant les drainages de Bornou. Les projets en amont pourraient détruire cette

réserve, la dernière zone principale pour la préservation de la diversité biologique de grands

mammifères dans la partie nigérienne du Bassin du Lac Tchad. La discussion concernant l'afflux

minimal et la programmation des décharges est absolument nécessaire.

d. La route à Diffa est maintenant devenue une série de pistes. Ces pistes sont le résultat du

piétinement lourd par les bovins qui aboutit à la perte du couvert végétal, à la mobilisation des

couches arables, et au ravinement. Une route macadamisée réduirait l'érosion.

e. Il faut passer en revue la situation des éléphants; elle exige de l'aide internationale. La migration

des éléphants a été perturbée par des exploitations agricoles à grande échelle, des autoroutes et des

villes qui grandissent rapidement, créant de la confusion générale parmi les troupeaux. Les

110

nouveaux troupeaux se sont fondus en petits groupes afin de trouver des circuits de migration sans

danger. La fragmentation des habitats et la perte de corridors migratoires condamnera finalement

les éléphants de Bornou à mort si on n'établit pas de la planification et des liens protégés entre les

habitats.

f. Dans le SCIP, le ravinement et le soulèvement des terres se produit sur les remblais des canaux

d'irrigation qui sont construits de vertisols. C'est un problème courant qu'on aurait dû prévoir. Les

coûts de réparation devraient être limités aux zones où les champs seront utilisés de façon

raisonnable. Pareillement, la croissance végétale dans la zone de prise principale du SCIP (surtout

le Pistia) cause des pertes d'eau majeures dues à 1'évapotranspiration et une obstruction majeure

des bateaux de pêche et de la pêche elle-même. Il faudra passer cette situation en revue.

g. Le Ministère des Ressources Animales et Forestières a mis sur pied un programme de rideau

abri, avec 55 km de rideau abri déjà plantés. La Banque Mondiale est en train de financer des

rideaux abris, la distribution des plantules, des pépinières, des Acacia et des arbres fruitiers par son

Projet de Foresterie II.

h. Les rongeurs, les locustes et les travailleurs nuisibles sont parmi les principales causes des pertes

de production, de la biomasse végétale naturelle et des réserves de semences. Le neem a souffert

d'une maladie qui a considérablement diminué la régénération. Les impacts de ces nuisibles

pourraient être réduits par des efforts coordonnés entre les pays du bassin conventionnel. Le

Nigeria s'est plaint que le travailleur et la maladie du neem sont venus du Cameroun et du Tchad et

qu'on aurait pu les contrôler avec un système d'alerte rapide ou des mesures de contrôle dans ces

pays. Une invasion de rongeurs récente est venue en partie du Niger.

i. La régénération, le couvert de végétation et les rendements des cultures ont souffert des manques

intenses d'engrais dans le bassin diagnostique. Il serait utile de faire un résumé des circuits et de la

stabilité de l'approvisionnement pour le bassin.

2.6.5 Données de base des ressources humaines

Les Kanuri, qui pratiquent l'agriculture et l'élevage sédentaire, sont le groupe le plus important sur

les plans démographique et politique au Bornou (70% de la population). Les Arabes Shuwa

constituent le second groupe le plus grand (environ 8% de la population). Ils pratiquent 1'agro-

pastoralisme et l'agriculture semi-nomades. Les Fulani nomades (Mbororo) représentent environ

5% de la population. De petits groupes, y compris les Manga et les Mobeur, habitent le long de la

frontière du Niger/Nigeria. Des groupes alliés aux peuples montagnards de la chaîne Mandara

habitent le long de la frontière du Cameroun/Nigeria.

2.6.6 Questions de ressources humaines.

a. Dans le bassin diagnostique de Bornou, la migration rurale-urbaine et les écarts de salaire

ruraux-urbains ont mené à des insuffisances de main-d'œuvre dans la campagne. Les

insuffisances de main-d'œuvre rurales découragent les investissements dans les activités de

maintien et de rétablissement des ressources naturelles et renouvelables qui prennent du temps.

L'isolation, la perte de la population et la pauvreté relative vont main en main dans les parties

les plus éloignées de l'Etat de Bornou.

b. Il n'y a que de grandes routes nationales et non de routes d'accès rurales (1984 Ogunjemilua),

et ceci a conduit à un déboisement localisé le long des circuits artériels principaux pour des

ventes de bois de feu; et l'inégalité de l'accès aux ressources, à la technologie, aux

111

connaissances nécessaires pour la gestion des ressources, à la vulgarisation agricole, aux

semences, aux engrais, etc. dans les parties septentrionales et orientales du bassin diagnostique.

c. Les travaux civils d'irrigation à grande échelle ont été construits sans analyse adéquate du

rapport coûts-bénéfices des effets économiques et écologiques, et sans des analyses techniques

spécifiques aux sites adéquats. Par exemple, la valeur du pâturage, du tourisme, de la

production du fadama et des pêcheries perdus à l'aval du système hydraulique n'a jamais été

analysée. Ni le SCIP ni les projets de polder de Baga n'ont commencé à amortir leurs

investissements colossaux à cause des problèmes de conception. L'incapacité d'utiliser une

partie de la base productive duBornou pendant les années sèches à cause des défauts de

conception associés avec SCIP devrait servir de leçon importante transmises à d'autres projets.

Elle est exacerbé par la gestion du SCIP qui décourage les cultivateurs de produire du masakwa,

le terme local pour le sorgho de décrue qui est bien adapté à la zone occupée par le projet de

SCIP. Certains responsables admettent que des développements d'irrigation à petite échelle

gérés par des cantons en association avec le Ministère d'Agriculture ont été mis en seconde

place, principalement pour des raisons politiques, tandis que des grands projets ont été

favorisés.

d. On a manqué de développer des alternatives énergétiques appropriées au contexte urbain

qui évolue rapidement. L'utilisation des cuisinières de gaz ou de kérosène naturelles ne

résoudra pas le problème d'énergie dans le proche avenir (surtout à Maiduguri) si on ne fait pas

un effort solidement coordonné pour assurer un approvisionnement constant de combustibles à

base de pétrole, des prix bas, des pièces détachées standardisées pour les foyers et les

réservoirs, des pièces de rechange, l'enseignement des nouvelles techniques de cuisine, et peut-

être un gazoduc. Les populations rurales vont continuer à dépendre du bois pour plusieurs

années. Un programme de vulgarisation des foyers améliorés et des bosquets privés serait la

seule stratégie efficace dans les zones rurales.

e. Les inéquités de la distribution temporelle et géographique de l'eau de nouveaux barrages

d'emmagasinage aux usagers à l'aval ont diminué la production et réduit le rayon d'occasions

économiques qui leur sont ouvertes.

f. Il y a plusieurs sources de dégradation de la végétation des pâturages. Le pâturage commercial

abusif sur les pâturages communs produit l'épuisement du couvert végétal. La réduction des

zones de pâturage est due à l'empiétement par les cultivateurs, et aussi au défrichement pour de

grands barrages d'emmagasinage et des projets d'irrigation. Cependant, le fourrage conservé ne

représente qu'environ 24 pour-cent des besoins de fourrage de saison sèche du cheptel dans

l'Etat de Bornou.

g. L'absence d'une éducation écologique dans les écoles crée un environnement de désintérêt

envers les questions de ressources. Les données disponibles sont équivoques quant à la menace

perçue et les causes de dégradation écologique (Rasheed 1985).

h. Des lacunes dans les politiques mises en oeuvre existent et sont notamment liées à gestion des

ressources naturelles nationales. Il y a un manque de lois écologiques et d'énoncés d'impacts

écologiques. Les analyses de conception de projets ne sont pas conduites par des conseillers

indépendants. L'échelle monumentale sur laquelle les projets de développement sont conçus et

exécutés dans le bassin diagnostique de Bornou augmente considérablement les coûts possibles

du développement mal conçu que les analyses d'impacts écologiques ont l'objet d'atténuer.

2.7 KOMADOUGOU-YOBE

2.7.1 Données de base des ressources hydrauliques

Ce bassin diagnostique d'environ 148.000 km² est divisé en deux parties distinctes: une zone de

captage d'eau de terre haute située dans les Etats de Kano et de Bauchi et la zone basse de

112

dispersion dans l'Etat de Bornou et au Niger (Figure 2.16). La partie supérieure, en amont de

Gashua, est le Bassin de Hadejia-Jama'are. Ce système s'appelle le Fleuve Yobé à l'est de Gashua

où la partie inférieure commence. Il se joint au Fleuve Komadougou Gana cent kilomètres plus loin

à l'est. Encore plus à l'est, le Fleuve Komadougou-Yobé (parfois appelé le Fleuve Yobé) est un

exemple classique d'un courant qui s'effile en perdant une grande partie de son écoulement total

annuel par l'infiltration et l'évapotranspiration. Les derniers 150 km du fleuve sont une frontière

internationale entre le Nigeria et le Niger.

A la fin des années 1960, les perspectives du développement d'irrigation ont incité le

gouvernement de l'Etat de Kano à s'engager dans plusieurs importants projets d'irrigation dans le

Bassin de Hadejia-Jama'are. Pendant les années 1970-1974, le Barrage de Tiga fut construit environ

60 km au sud de la ville de Kano sur le Fleuve Kano, l'affluent du Hadejia. C'est le second plus

grand barrage de remblai en terre au Nigeria qui a créé un bassin de retenue d'emmagasinage avec

une capacité de 1974 x 106 m

3 (venue d'eau annuelle moyenne de 1.300 x 10

6 m

3). Le bassin de

retenue de Tiga est la pierre première de plusieurs bassins de retenue et de plusieurs projets

d'irrigation à être exécutés dans la zone du bassin sous la direction globale de la Direction de

Développement du Bassin Fluvial de Hadejia-Jama'are (établie en 1976).

Puisque tous les projets d'irrigation dans le bassin sont basés sur l'emmagasinage de l'eau de

surface, deux autres grands barrages sont en construction. Le Barrage de la Gorge de Challawa sur

le Fleuve Challawa (un affluent du Hadejia en amont de Fleuve Kano), fournira l'emmagasinage de

1950 x 10 m3 (la venue d'eau annuelle moyenne est de 1060 x 10 m

3) et occupera une superficie

d'environ 100 km². Le barrage est environ 40 pour-cent achevé et selon le Premier Plan de

Roulement National de Trois Ans du Nigeria (First Three Year National Rolling Plan, TYNRP)

pour les années 1990-1992, la date d'achèvement prévue est 1992. Le second est le Barrage de

Kafin Zaki en construction sur le Fleuve Bunga, un des affluents du Fleuve Jama'are. Le bassin de

retenue aura une capacité totale de 2.700 x 10 m3. La construction du barrage a avancé moins de 5

pour-cent, mais les routes d'accès et les camps de construction sont prêts pour la continuation et

l'expansion du travail. Selon le TYNRP, la date d'achèvement du projet est 1995.

Le bassin de retenue de Tiga est une source d'eau municipale pour la Ville de Kano et fournit en

même temps de l'eau d'irrigation pour 16.000 ha de la Phase 1 du Projet d'irrigation de Kano. Cette

phase du projet (élevant la superficie totale du projet à 24.000 ha), sera achevée dès 1991 (elle est

financée par le gouvernement fédéral et l'Agence Britannique pour le Développement à l'Etranger

[British Overseas Development Agency]) . Le Projet de la Vallée de Hadejia, situé environ 160 km

à l'aval de Tiga, est un autre plan d'irrigation important. Des 25.000 ha qu'on a trouvés appropriés

pour l'agriculture irriguée de saison sèche, on a pris une superficie de 12.500 ha pour le

développement pour la Phase I du projet, à la base des décharges d'eau d'irrigation du bassin de

retenue de Tiga. La construction du projet fut commencée en 1981 mais son exécution fut

suspendue en 1984 à cause des conditions financières défavorables. L'achèvement de la Phase 1 est

prévu pour 1989 sous le TYNRP (selon le prêt d'un consortium d'affaires bancaires local et du

Crédit Lyonnais). La Phase II, couvrant les 12.500 ha qui restent, doit être exécutée après

l'achèvement du Barrage de la Gorge de Challawa.

113

Figure 2.16 KOMADOUGU-YOBE DIAGNOSTIC BASIN

KOMADOUGOU-YOBE BASSIN DIAGNOSTIQUE

114

2.7.2 Questions de ressources hydrauliques

a. Quant au Projet de la Vallée de Hadejia, il faut noter que le Fleuve Hadejia traverse la limite

entre deux formations géologiques à l'aval du bassin de retenue de Tiga: le gneiss fondamental et la

formation du Lac Tchad. Pendant les dix dernières années du fonctionnement de Tiga, jusqu'à 70%

des décharges du bassin de retenue de saison sèche disparaissait à cheval du fleuve avant d'atteindre

la prise d'eau du Projet de la Vallée de Hadejia.

Le Premier Plan de Roulement National de Trois Ans de la Direction du Développement du Bassin

Fluvial de Hadejia-Jama'are prévoit la construction de plusieurs plus petits projets d'irrigation

pendant les années 1990-1992, pour une superficie totale d'environ 10.000 ha. A la fin, on se

propose d'augmenter la superficie totale en développement irrigué dans les bassins fluviaux de

Hadejia et de Jama'are à 50.000 ha et 47.000 ha respectivement (Schuitz, 1976).

Les projets de contrôle du fleuve et de l'irrigation intensive dans le Bassin De Hadejia-Jama'are

modifieront le régime du Fleuve Yobé à l'aval de Gashua (Schuitz, 1976). Selon cette source, l'effet

de l'emmagasinage en amont et du développement de l'irrigation à long terme (environ 100.000 ha

en fin de compte) sur s'écoulement annuel à Gashua sera comme suit:

Année No development Develop. Max Reduction flux

1964 2280 x 106 m

3 1570 x 10 m3 32%

1965 1520 x 106 m

3 800 x 10

6 m

3 47%

1966 1630 x 106 m

3 920 x 10

6 m

3 44%

1967 1210 x 106 m

3 500 x 10

6 m

3 59%

1968 1130 x 106 m

3 420 x 10

6 m

3 63%

1969 1490 x 106 m

3 780 x 10

6 m

3 48%

1970 1560 x 106 m

3 950 x 10

6 m

3 40%

1971 1350 x 106 m

3 640 x 10

6 m

3 53%

1972 780 x 106 m

3 70 x 10

6 m

3 91%

1973 590 x 106 m

3 0 100%

1974 1560 x 106 m

3 650 x 10

6 m

3 58%

Une réduction de l'écoulement de 32 à 100 % modifiera substantiellement le régime hydrologique

du fleuve en aval de Gashua. Pendant une année très sèche, telle que 1973, il n'y aurait pas

d'écoulement du tout dans cette étendue du fleuve. En reconnaissance de ce problème, les

consultants (Schuitz, 1976) ont recommandé une étude (il y'a dix ans de cela) pour déterminer les

possibilités d'augmenter l'écoulement à Gashua à des niveaux normaux. Une telle étude a de

1'importance cruciale parce que le Fleuve Yobe perd environ 80% de son écoulement entre Gashua

et Yau, près de l'endroit où le fleuve se jette dans le Lac Tchad. C'est ici que le fleuve passe à

travers une étroite plaine d'écoulement qui est marquée par de plus grandes étendues alluviales sur

les coudes intérieurs du fleuve. L'inondation de ces étendues par le débordement du fleuve et le

drainage des dunes crée des marécages permanents qui sont activement utilisés pour la production

des cultures par la population locale.

A la Station de Bagara qui était typique de la région de la frontière internationale, le Komadougou-

Yobé s'écoulait pendant dix mois environ, de juillet jusqu'en mars-avril de l'année suivante,

jusqu'au début des années 1970. La décharge a diminué rapidement après les années 1970. Pendant

la saison sèche, il ne restait que des étangs isolés dans le chenal du courant principal. Pendant les

années 1970 elle fut réduite à huit mois en moyenne (juillet-février); pendant les années 1980, la

durée moyenne n'a été que de six mois (juillet-décembre). Ce sont des changements très affligeants

115

pour la population locale. La sécheresse et (ou) l'emmagasinage en amont ont été impliqués dans le

régime d'écoulement raccourci (Andillo, 1989).

b. La FAO a estimé la contribution annuelle moyenne du Komadougou-Yobé au Lac Tchad à 450

x 106 m

3 en 1972. Pendant les années extrêmement sèches de 1973 et de 1974, la venue d'eau

annuelle au Lac était 270,07 et 237,90 x 106 m

3 respectivement (mesurée dans le profil du Yau).

Pendant les années suivantes, selon les informations obtenues du Ministère de l'Eau de l'Etat de

Bornou, elle variait de 200 à 400 x 106 m3. Bien sûr, du point de vue du Lac Tchad dans

l'ensemble, une telle contribution est presque négligeable. Pourtant, c'est la seule eau de surface qui

s'écoule dans l'étang septentrional du lac. D'ailleurs, elle a de l'importance pour la population

locale qui utilise intensivement l'étang marécageux à la bouche du fleuve pour la production des

cultures et la pêche. Il semble que ce sont des raisons suffisantes pour maintenir les venues d'eau du

Komadougou-Yobé au Lac Tchad à des niveaux qui ne sont pas inférieurs à ceux qu'on avait

enregistrés autrefois.

2.7.3 RESSOURCES ECOLOGIQUES

La partie conventionnelle du Bassin de Komadougu-Yobe inclue la plaine de Geidam, la plaine de

Gurum Gana, et la plaine alluviale de Yobe qui forme le delta "intérieur" du bassin. Ces plaines

alluviales constituaient la méthode cruciale d'une "irrigation naturelle" du bassin conventionnel. Le

Yobe, bien retranché, se prolonge ensuite sur le lac Tchad.

A l'intérieur du bassin conventionnel, la surface actuelle est essentiellement plate avec des dunes à

certaines localités. Les formes de terrain englobent 'anciens alluvions de la période où le niveau du

lac était 320m; l'ancien cordon dunaire de la bordure du lac; les régions de dépression fadama; les

régions inondées le long du lit du fleuve; les zones dunaires qui submergent les dépressions (faya);

les zones dunaires non-inondables; les dunes salines; les fossiles des ergs et plateaux sablonneux; et

des sédiments provenant d'anciens et de nouveaux changements du niveau des lagunes et lacs

intervenus le long du rivage.

Le basin diagnostique se jette à l'intérieur de la zone sahélienne avec une faible pluviométrie

annuelle caractéristique de la végétation sahélo-saharienne. Les principaux arbres que l'on trouve

dans le long du Komadougu sont le Tamarinier et le Baobab. Sur la bordure du lac Tchad on

rencontre A. nilotica, A.tortillis, Balanites, zuziphus et Salvadora. Sur les dépressions, doum et

palmiers dattiers sont cultivés. Sur les dunes on trouve le Commiphora africana, l'A.senegalensis, la

Dalechampia scandens, l'A.albida et Zyziphus mauritania. Il y'a quelques forêts classées mais leur

statut ne pouvait pas être déterminé.

Les plaines alluviales supportent les prairies Viteverria sur les plaines inondables; les terres boisées

d'acacia sur les dépressions inondées; Mitragyna/Mimosa le long des rives des fleuves les plus

actifs; et les champs d'Acacia albida sur les terrasses ainsi que des champs de mil et de sorgho. Le

Calotropis envahie le long des routes et du lac au fur et à mesure que l'eau se retire.

Il n'y a pas de zone classées dans les régions basses du Yobé. En amont de la bordure du bassin

conventionnel, les terres humides du Nguru revêtent une importance internationale capitale durant

l'hiver puiqu'elles abritent des oiseaux palé arctiques tels que les bécasseaux, c'est un important

projet de développement et de conservation dans le bassin (voir ci-dessous). L'oasis du Buratura est

un important site pour la reproduction des grues à couronne noire. C'est aussi la première location

des flamingos au Nigeria. Il fût un temps où il y'avait environ 27 moyen et grands mammifères

dans le bassin diagnostic. Le rhinocéros noir, le guépard et le lion ont disparu de la zone. Une

116

évaluation récente de la situation faunique de la région n'était pas disponible. Les gazelles

constituent les seules grands mammifères qui continuent à survivre dans la région. Ce bassin

diagnostic comprend la reproduction du cheptel bovin (et croisements entre Azawak et Bororo)

spécifique au Bassin du Lac Tchad.

2.7.4 Préoccupations Ecologiques

II est difficile de trouver au Nigeria des documents traitant de sujets spécifiques concernant

l'environnement. Le Nigeria semble être beaucoup plus concerné avec les projets de développement

en aval et dispose de très peu de documents sur les conséquences, en amont, des nouvelles

canalisations à grande échelle. Il est difficile de trouver des informations sur la rive nigérienne du

bas-Kamadougou-Yobe. C'est pour cette raison que nous avons plutôt mis l'accent sur le Niger.

La plupart des problèmes concernant l'environnement des zones tropicales à sol ferrugineux sont

similaires à ceux rencontrés au nord du Bassin Diagnostique. Damasak a noté l'existence d'une

mobilisation générale de dunes de sable dans la zone inter-dunaire des palmiers dattiers, dans le

fadama, et dans les dépressions à l'intérieur du bas-Yobé. (Les implications sur le lac Tchad sont

traitées dans la section du Bassin Diagnostic du Lac Tchad).

a. Les barrages en amont ont altéré le régime du bas-Yobé ainsi que le principal courant d'eau sur la

marre située au nord du Lac Tchad. Bien qu'il n'y ait aucune étude détaillée établissant la

différence entre les impacts des sécheresses et ceux des barrages, il est clair que le niveau des eaux

souterraines a diminué, causant ainsi une diminution annuelle considérable de l'eau dans les

ruisseaux et dans les puits des villages de la région. Les cinq à six mois de crue du Yobé sont

réduites désormais à trois ou quatre mois. Certaines zones ne peuvent plus être inondées même si la

pluviométrie est abondante. La distribution traditionnelle de la végétation, plus particulièrement

celles des prairies Vetiverria, a incontestablement changé.

Les fadamas, ou plaines et marécages, alimentés à partir de l'excédent du Yobé se sont asséchés du

fait combiné de la sécheresse et du manque de fortes crues. Quand des opportunités s'offrent, les

paysans cultivent sur les sols fadama grâce à l'aide de motopompes ou de barrages latéraux pour

retenir les eaux.

Les impacts sur les pastoralistes Peuls et sur le couvert végétal n'ont pas été prospectés, le

mouvement des peuls au sud est bien connu.

b. Les barrages et la sécheresse ont mis fin aux activités de pêche dans la vallée du Yobé et la

plupart de la riziculture traditionnelle dépendante de la crue. En plus, les industries de pêche jadis

basée sur la décrue ont disparu.

c. Les barrages et la sécheresse sont aussi responsables de la perte de certains cultivateurs de riz.

Certaines variétés traditionnelles de riz uniques en leur caractéristiques génétiques devraient faire

l'objet de recherches et être sauvegardées si elles continuent à exister.

d. Le Projet Nguru est l'un des rares projets dans le Bassin du Lac Tchad à s'intéresser à la fois à la

conservation et au développement. Ce projet met l'accent sur une répartition équitable des

ressources en eau. Cela doit se traduire par les limitations suivantes: des zones de pâturage des

Fulani en vue de protéger les marécages et les habitats naturels des oiseaux, de la collecte des

broussailles et des feux de brousse pour stimuler la régénération des pâturages et du bois, de la

117

chasse illégale, de la diversion des eaux en amont qui alimentent les marécages afin d'augmenter les

capacités de pompage pour l'irrigation et atténuer les effets de la sécheresse.

La République Fédérale du Nigeria a signé un accord avec l'ICBP et la Société Royale pour la

Protection des Oiseaux. Les gouvernements des différents Etats et la Fondation Nigériane pour la

Conservation ont décidé de combiner leurs efforts respectifs. Le projet conjoint qui en découla

comprend un programme d'éducation au niveau secondaire et des projets de reforestation et de

développement pour les villageois qui accepteraient de protéger les marécages et la faune sauvage

et de veiller sur les oiseaux migrateurs. Ce projet, comme celui du delta intérieur du Niger au Mali,

repose essentiellement sur les populations locales et fonctionne sur la base d'un consensus

autour d'un programme élargi d'éducation des paysans, et d'une aide internationale. Ce projet peut

servir de modèle pour prévenir une dégradation environnementale et restaurer des habitats déjà

dégradés.

e. Il y'a eu une dégradation intense de la savane boisée causée par les sécheresses de 1968-73 et

1983-84. Les seules exceptions concernent les régions boisées situées proche du lac, le long du

Komadougou, et les cuvettes de Mainé-Sora. Bien avant la sécheresse de 1968, les stocks de bétail

avaient eu un impact sur la régénération des régions boisées. Les arbres et arbustes grandirent sans

jeunes plantes. La première sécheresse tua la plupart de ces vieux arbres qui ne pouvaient

augmenter rapidement la croissance de leurs racines de façon à satisfaire les demandes en

évapotranspiration. La composition des troupeaux changea après la sécheresse de 1973 en faveur

des chèvres et des moutons. Bien que quelques endroits limités avaient commencé à régénérer, la

combinaison des animaux broutteurs et de la sécheresse de 1983 ont vite stopper la régénération

des espèces du couvert végétal. De plus, en 1982, la consommation du bois dans certains

départements (Diffa et Nguigmi) a dépassé le taux de régénération (Le bois est collecté à 10 km de

la ville de Diffa.

Cependant les plaines de décrue et l'agriculture sous-pluie ont eu peu d'influence sur le processus

de déforestation du fait de la difficulté de cultiver et de la basse pression démographique. Les

périodes de jachère étaient suffisamment longues pour pouvoir restaurer la fertilité des sols. Mais

l'expansion de la contre saison de l'agriculture irriguée à une grande échelle a éventuellement

contribué à changer cette situation, à 1'example des bassins diagnostiques du Chari/Logone et

du Mayo Kebbi.

Le nombre des plantules distribuées dans le diagnostic bassin du côté du Niger est impressionnant,

mais l'évaluation de ce programme n'est pas disponible.

f. Le problème de la lutte contre les sautériaux et les rongeurs est un problème récurrent aussi bien

pour les paysans que pour les agents d'encadrement. Le déplacement des sautériaux de leur dôme

végétatif durant les périodes de sécheresse favorise une érosion éolienne, détruit les plantules de

régénération, et expose le sol à une érosion pluviale. De plus, l'action des rongeurs retarde la

régénération. L'invasion des rats-antiloppe(jeroboa) de 1986 était particulièrement sévère dans le

bassin.

g. La déflation éolienne est localisée et pas largement étendue. Il est encore possible d'entreprendre

des actions locales immédiates pour atténuer les effets néfastes. Les palmiers doumiers ont prouvé

leur capacité préventive dans les dépressions inter-dunaires. Cependant, un échantillon de 110

dépressions révèle que 20% des agriculteurs n'ont pas eu de problèmes avec le sable.

118

h. Les plantations de gomme arabique étaient détruites par la première vague de sécheresse des

années quatre vingt. Les conditions favorables pour la régénération se sont déplacées au sud.

L'action des chèvres et le déplacement des isohyètes a retardé la régénération de l'Acacia albida.

L'utilisation du doum pour la construction est sous le strict contrôle des services des Eaux et Forêts

du Niger.

2.7.5 Les données de Base des Ressources Humaines.

Les Kanuri et d'autres groupes affiliées dominent l'extrémité en amont du Bassin du Fleuve Yobé

avec des bergers Peuls semi-sédentaires et nomades. L'extrémité Est en aval du Yobe constitue le

territoire des Mobeur, sous-groupe des Kanuri, et d'autres groupes affiliés tels que les Manga. Les

Mobeur ont occupé cet endroit depuis plus de 300 ans.

Avant le présent cycle de sécheresses, l'économie de la vallée était constituée d'une production

saisonnière de mil, de pêche et d'élevage. La culture du riz sur les étangs avait été introduite au

début de la décennie de 1950. Après 1970 l'importance de la riziculture diminua considérablement

au profit de l'exportation des légumes. La culture du sorgho de décrue était pratiquée sur le littoral

du lac. Un réseau de diguettes était construit pour protéger les champs(lac-polder)d'une décrue

prématurée. Le blé était traditionnellement cultivé aussi bien dans la vallée du Yobé que dans le

delta. Il y'a 30 ans, le littoral du lac Tchad et le Yobé produisaient respectivement 6,5 T et 4,5T de

poisson durant la saison de pêche (Anon.,1958).

Les Peuls et les Tubu (Keda ou Gorane)traversent le bassin diagnostic avec leurs troupeaux. Depuis

la fin de la décennie de 1970, des groupes arabes Shuwa en quête de pâturages ont commencé à

s'infiltrer dans le bassin. La présence de leurs chameaux a été notée à Yobe, entre Damasak et

Diffa. Les raisons et la portée de ces migrations ne sont pas encore connues.

Les régions administratives de Diffa et Goure se situent dans la partie basse du bassin du

Komadougou du Niger. Selon les récentes sources (1986), la population de cette région s'élèverait à

330.000 personnes. Les deux-tiers de cette population est composée de paysans sédentaires. Le

reste de la population est nomade (pastoralistes). Les besoins en eau, aussi bien pour les

populations que pour les animaux, sont satisfaits grâce à l'aide de nappes phréatiques et artésiennes.

En 1979 il y'avait 410 puits cimentés et 37 forages dans la région. En périodes de sécheresse, la

majorité de la population se déplace au sud.

2.7.6 Le problème des Ressources Humaines

A L'AMONT

a. En amont, les problèmes rencontrés sont similaires à ceux du drainage du fleuve Borno.

b. Il y'a eu peu de recherche approfondie de l'impact des projets situés en amont sur les eaux

souterraines en aval. L'implémentation de stratégies effectives en matière d'utilisation des

ressources dans le bassin inférieur du haut Yobé est atténué par le fait que les effets de l'action de

l'homme sur cet environnement ne sont pas encore bien connus. De plus il n'existe pas de modèles

d'intervention en matière d'utilisation des ressources et de la production.

A L'AVAL

a. Les barrages construits en amont, le développement de l'irrigation et la sécheresse ont eu des

effets négatifs sur le cours aval de la crue et sur lequel l'économie de sous-région (la basse vallée du

119

Yobé) repose. Environ 6.000 ha de terre irriguée du bas-Yobé de la rive Nigérienne sont menacés.

Plusieurs centaines d'hectares de petits projets irrigués situés de l'autre côté de la rive (Nigeria) ont

été négativement affectés. La perturbation du régime de la crue du Yobé a conduit à une perte de

1'industrie de pêche de la région. Le changement des opportunités de travail qui s'en est suivi a

intensifié la compétition pour l'utilisation des terres irrigables. La sécheresse, ajoutée à la déviation

des traditionnels cours d'eau, ont favorisé l'émigration. Le département de Diffa au Niger a perdu

environ 10.000 habitants au début de la décennie de 1980.

L'intensification de la culture irriguée tend à favoriser le développement des insectes. La

prolifération des vrilles, des chenilles, des criquets migrateurs, du quelea et du moineau doré est

déjà au stade endémique. L'utilisation croissante des insecticides, dont l'utilisation de certains est

interdite aux Etats-Unis, crée un risque de contamination des eaux, et donc une menace à la santé.

Les Problèmes socio-économiques liés aux changements climatiques et aux changements des

relations traditionnelles de la main-d'œuvre pastorale revêtent un caractère aigu dans la zone

sahélienne du bassin diagnostique. Avant la décennie 1960, il était admis que le manque de main-

d'œuvre limitait la dimension et le nombre des troupeaux. compte tenue de la bonne pluviométrie

et du nombre limité des troupeaux il n'existait pas une dégradation signifiante de l environnement.

Cependant, depuis 1960, la promotion de programmes de santé humaine et animale, et

l'augmentation des opportunités commerciales ont crée les possibilités d'avoir des troupeaux de

plus en plus larges dans des conditions climatiques particulièrement difficiles. Dans certaines zones

seuls les commerçants pouvaient se permettre de pratiquer l'élevage en utilisant les éleveurs

traditionnels comme main-d'œuvre salariale, réduisant ainsi l'intérêt pour la gestion des troupeaux

à long terme que ceux-ci pratiquaient. Désormais l'éleveur employé par le commerçant ne

s'intéresse plus à la maintenance des pâturages. L'alternative à ce problème consisterait à créer des

associations et coopératives pastorales pour la gestion des ressources naturelles locales.

Le changement rapide de la situation pastorale fait apparaître les problèmes socio-économiques

suivants:

Les groupes pastoralistes ne disposent pas de droit de pâturage et ont perdu la plupart de leur

terrain de pâturage au profit de l'agriculture.

Il y a une réticence de la part du gouvernements d encourager des groupes d'éleveurs qui

veulent décentraliser le contrôle sur l'eau et la terre. De même, beaucoup de commerçants

urbains s'opposent aux groupes des éleveurs oui voudraient obtenir des droits de pâturage bien

définis.

En dépit des sécheresses persistantes, beaucoup de cadres des gouvernements continuent à

croire que la sédentarisation des groupes d'éleveurs est préférable à la flexibilité, à la mobilité,

et à la transhumance

II n'y a pas de politique bien établie en matière de gestion des eaux; encore moins une

réglementation judicieuse accès sur le contrôle des forages et des puits en vue de limiter une

surpopulation de bétail sur les zones de pâturage.

La politique en matière d'irrigation n'a pas intégré la dimension et l'importance des pâturages

dans son programme.

Rien n'indique qu'une politique d'une épargne monétaire contribuerait à diminuer la taille des

troupeaux et arrêter l'usage du troupeau comme caisse d'épargne et d'investissement.

Le système de transportation pour un rapide décollage n'a pas bénéficié d'une priorité au niveau

des fonds nationaux et internationaux.

A moins que ces problèmes essentiels ne soient résolus, le problème de saturation des zones de

pâturage ainsi que les conflits sociaux continueront à exister.

120

2.8 LE BASSIN DIAGNOSTIC DU NORD (le sud de Ternit et Bahr el Ghazal)

2.8.1 Les Données de Base de l'Eau et des Ressources Ecologiques.

Administrativement, les drainages du nord incluent une partie du lac, les préfectures Tchadiennes

de Kanem et Chari Baguirmi; et une partie du N'guigmi et les préfectures Nigériennes de Diffa et

Maine Goroa. Au Tchad les principaux centres urbains sont: Bol, Mao, Ngouri, et Moussoro. Au

Niger, Gore et N'guigmi constituent les principaux centres urbains.

Ce bassin diagnostic ne dispose pas de grands drainages qui, en temps normal, s'écoulent dans le

lac (fig. 2.17). Il constitue la plus grande zone de drainage du bassin du lac (807^360 km2). Pour

des raisons pratiques, la région peut être considérée comme étant une zone ne présentant pas

d'écoulement de surface au lac. Au contraire, il a un modèle de drainage particulier s'écoulant loin

le long du lac et tout au long de Bahr el Ghazal vers la dépression de Bodèle.

Le bassin de captage situé au sud du Termit englobant 738.850 km2 ne dispose pratiquement pas

de surface de ruissellement vers le lac. Parfois, après de fortes pluies, il y'a un ruissellement d'eau

s'étendant à partir du Massif de Termit au lac Tchad à N'guigmi.

La plus grande partie de la région est couverte par du sable mouvant(plateau à basse altitude) et par

de récents ergs. Le Bahr el Ghazal et les dépressions au sud du Bahr constituent l'exception. Ils ont

été formés à partir des déposites d'un ancien Lac du Tchad. L'autre exception, sur la rive ouest du

lac, comprend une ancienne barrière de sable du lac, les déposites quaternaires du delta de fleuves

extincts, et les déposites limoneux de la période quaternaire.

121

Figure 2.17 NORTHERN DIANOSTIC BASIN

BASSIN DIAGNOSTIQUE SEPTENTRIONALE

122

Les sols suivent étroitement la géomorphologie. Le plateau à basse altitude et légèrement ondulé

contient des sables siliceux, peu ferrugineux, de couleur qui tire du rouge au rouge-brun.

L'extrémité nord renferme des poches de sols désertiques. Les déposites du delta du Bar el Ghazal

sont couverts de sols légèrement ferralitiques, et des sols ferrugineux au dessus des sols

ferralitiques. Les dépressions au sud du Bahr et au nord du Komadougou contiennent des sols

alcalins lessivés. En contournant la partie ouest du bassin diagnostic, suivant le long du cordon

dunaire, on trouve des sols minéraux hydromorphiques à gleys.

Puisque la plupart des sols (essentiellement des sols tropicaux ferrugineux) est sensible à la

sécheresse, leur réaction à la dégradation de l'action humaine est d'autan plus accéléré. Le niveau

des eaux souterraines baisse très rapidement, la surface devient facilement mobile, et les couches

d'alluvions sont plus facilement introduites aux sols du sud.

Il est important de se rappeler que la zone au nord du diagnostic comprend des régions dans

lesquelles l'érosion par le sable constitue un phénomène normal. Le mouvement sudiste des

isoyètes a "naturellement déplacé la limite de l'érosion des vents du sud. On ne sait pas

actuellement à quelle distance au sud cette limite devrait être déplacée. Les conservateurs peuvent

seulement espérer ralentir cette poussée des actions humaines au sud.

BAR EL GAZHAL

Ces plates et larges wadis contiennent de l'argile ou de l'argile à texture sablonneuse parfois

contaminé par du sable éolien. La matière organique contient 4 à 5% des horizons supérieurs et le

pH tourne aux environs de 8; il n'y a pas de nitron. La nappe d'eau douce se situe entre 1 et 1,5 de

la surface durant la saison des pluies et entre 5 et 7m durant la saison sèche. Dans la région de

Cheddra, des ouadis ont été convertis en jardin maraîchers qui ravitaillent le marché de N'djamena.

Il n'y a pas de palmiers dattiers. Quelques arbres fruitiers et des cultures maraîchères sont destinés à

servir la ville de N'djamena.

Il y'a trois principaux types de végétation dans les drainages du nord: (l)une région sans arbustes,

une prairie de Panicum turgidum avec un mélange de couches herbacées; (2)une steppe d'arbuste de

Commiphora, Leptadena et d'Acacia raddianna en association avec des herbes Arisitida; (3)une

steppe d'arbustes qui, parfois, atteignent la hauteur d'arbres avec de l'Acacia senegal et l'A.laeta et

aussi bien que les autres Acacia, Balanites et Arisitida/Scheonfeldia herbes. La limite des arbustes

ne s'est pas encore déplacée au sud (voir ci-dessous). Les plantes boisées n'ont pas été largement

utilisées. Elles servaient de bois de feu pour les nomades, de surplus monétaire provenant de

l'extraction de la gomme arabique, et de source d'alimentation pour les bovins et moutons (durant la

saison sèche)ainsi que pour les chameaux et chèvres tout au long de l'année.

En ce qui concerne le cheptel animal, on distingue 25 variétés de pâturages mélangés avec des

herbes et des fourrages ligneux. Certains des pâturages étaient annuelles tout au moins avant

l'avènement du cycle des sécheresses. Ces pâturages n'étaient pas surexploités mais ils étaient peu

arrosés; ce qui conduit au déplacement de certains groupes pastoralistes au nord.

L'avènement des sécheresses a conduit à un changement drastique de la végétation. Par exemple,

dans la préfecture de Kanem, les espèces d'Acacia tortillis et de Balanites s'étendaient jusqu'au nord

du parallèle 15 degrés 30 minutes durant la moitié de la décennie de 1960. En 1975, toutes les

espèces végétales ligneuses et pérennes ont disparu au dessus du 14ème parallèle. Dans l'état du

Kanem environ 20.000 km² de pâturage diversifiée ont cédé leur place à une steppe uniforme. En

1985, il existait seulement les seules pâturages pour les bovins se situaient su le 14ème parallèle.

123

En 1988, la mission CTFT reporta les éléments suivants: une perte continue des espèces ligneuses,

une lente régénération des arbres, un replacement des herbes annuelles et plantes vivaces par le

Leptadenia pyrotecnia dans les zones non-ligneuses, une impossibilité des germes à l'intérieur des

couches éoliennes désormais couvrant le profil des sols d'avant 1960, et une augmentation de

l'exposition des sols à l'érosion. En 1988 cette dégradation s'est étendue jusqu'au 13ème parallèle.

En bref, la limite sahélienne au nord s'est déplacée au sud sur une distance d'environ 100 km. Des

observations similaires ont été faites au Niger.

La mobilité de cette bande Sahélo-saharienne sera impossible à déterminer pour les années à venir.

En discutant des questions de "désertification" nous devons donc être modeste en faisant des

projections. Une sécheresse à moyen terme ne peut être techniquement définie dans cette région du

Sahel.

On rencontre des chèvres, des moutons, des chameaux et des ânes dans le bassin diagnostic du

nord. La figure 2.2 donne des indications sur les variations de pâturage et les capacités d'accueil des

terres de pâturage durant une période de quatre ans. Cette figure n'inclue pas les végétaux ligneux.

Bien que les informations concernant la faune sont rares, les premiers rapports nigériens sur le

bassin diagnostic ainsi que certaines informations obtenues du côté Tchadien du bassin indiquent

une dégénération rapide de la faune. Dans les années soixante, l'existence d'autruches, d'algazelles,

et de gazelles (Damas et Dorcas) était fréquemment mentionnée.

2.8.2 Les Questions de l'Eau et de l'Ecologie

Comme les donateurs et les gouvernements l'ont compris, peu de choses peuvent être entreprises au

nord du Sahel en cas de sécheresse dans une échéance moyenne si ce n'est d'espérer que le cycle de

bonnes saisons pluviales reviendra. Ci-dessous se trouve une listes des principaux problèmes de la

région. Cependant les thèmes de discussion concernant le Komadougou-Yobé s'appliquent aussi à

la partie sud du bassin diagnostic.

a. En général, les types d'érosion saharienne diminuent au fur et à mesure que l'on avance au sud.

Cependant il est possible de rencontrer des poches d'érosion causée par les effets combinés des

sécheresses de ces vingt dernières années mais aussi par l'action humaine.

Les symptômes d'une érosion active dans le Bassin diagnostic comprennent les éléments suivants:

- des couches ondulées de sable blanc et un effet de déflation des vents sur des dépressions

situées au pied des arbres, le long du plateau;

- des déposites actifs de sable blanc, jaune ou rouge dans les zones dites "tranquilles", au

sommet des dunes et ainsi protégés de la turbulence des vents.

- des rigoles, des sols incisés et des ruisseaux sur la partie inférieure des pentes.

- des nebkhas, des rebdous et de petits courants d'air provenant de la déflation à la base des

arbres, arbustes et palmiers doumiers à 1'intérieur des dépressions de sols limoneux.

Selon l'avis de récents observateurs, ces symptômes d'une érosion active ne s'étendent pas à

l'ensemble du bassin diagnostique.

Sur un autre plan, presque la totalité du bassin dispose maintenant de couches(blanches ou noires)

sablonneuses mobiles. Ces bandes de sable ont été déposées au dessus du profil du sol de base. Les

symptômes de la dégradation des sols englobent:

- des nebkhas, des rebdous ou des microdunes plus ou moins couvertes d'une couche d'herbe.

124

- une réduction de fines particules des sols par un processus de déflation.

L'épaisseur de la couche supérieure extrême se situe entre 10 et 15 centimètres. Au dessous de la

couche mobile, il y'a généralement un lit dunaire fixe qui maintient les racines des plantes. La

partie supérieure de la couche altérée contraste avec la teinte généralement grise-blache de l'horizon

A et la teinte rouge-brun de l'horizon B. Ces horizons inférieures ont un pourcentage plus élevé de

particules (limons, argile et sable fin). L'atténuation de la blancheur des couches ainsi que la perte

de l'humus peut être attribuée à l'action érosive des charrues à traction animale.

b. L'action du bétail, notamment dans les zones d'habitation, constitue la principale cause de la

mobilisation du sol. La zone la plus sévèrement touchée dans cette région du bassin diagnostique se

situe aux alentours de Mao. Le piétinement de la végétation par les animaux et l'usage abusif de la

traction animale dans la zone accélère le processus de mobilisation des dunes à côté des villages

situés au dessus du 13ème parallèle. Sur les terrains de pâturage de Manga (Niger), un nombre

croissant de dunes apparaît mais elles sont plus petites que celles que l'on rencontre dans les

villages. L'augmentation du nombre des dunes pourrait être initiée à la fois par l'action des

pâturages et celle des sécheresses.

Dans la préfecture de Mainé Soroa (Niger), les projets de stabilisation des dunes a révégété une

dune en éliminant les pâturages, en construisant des clôtures, et en plantant du mil sur des pentes

dénudées, laissant les tiges de mil et plantant les arbres au pied des pentes. Parfois les pousses de

Cenchrus biflorous ont été éparpillées pour initier la révégétation.

Beaucoup de projets ont été financés par la Banque Mondiale, la Communauté Economique

Européenne et la Coopération Française. Certains projets qui tentent de stabiliser les dunes avec les

palmiers de Doum dont les feuilles sont utilisées comme des barrières et aussi par la construction

de clôtures ont juste commencé à faire le jour et leurs résultats ne sont pas encore disponibles.

La complète déstabilisation des dunes (leur déconstruction) a été suggérée comme une forme de

solution plus viable pour la stabilisation des dunes. Il n'existe pas de projets dans le bassin dont la

vocation serait de disperser les dunes actives.

Le principal problème des pastoralistes à l'intérieur de ce bassin diagnostique a été le manque de

forages, et le besoin de pénétrer le littoral du lac Tchad pour trouver des forages, ou alors de se

déplacer au sud en dehors du Komadougou (sur la partie ouest) et bien au dessus de la bordure du

Car (sur la partie Est).

Les changements intervenus dans la composition des espèces au nord du bassin diagnostic se

seraient passés même si il n'y avait pas de surpâturage à cause de la baisse de la pluviométrie. En

d'autres termes, la transhumance souffre du fait des restrictions de la flexibilité et de la mobilité qui,

combinées avec les effets de la sécheresse, ont conduit à des zones localisées victimes du

surpâturage. Les principales restrictions concernent les facteurs suivants: frontières internationales,

terrains de cultures, points d'eau, et attribution de routes de pâturage. Beaucoup de pastoralistes

errent désormais à l'intérieur de territoires inconnus avec tous les risques que cela implique,

ajoutant un aspect hasardeux à une exploitation irrationnelle des pâturages locaux.

Dans la région du lac Tchad, le zébu Kouri est résistant à la peste bovine, mais il est vulnérable aux

parasites (e.g.trypanosomes) et au Jaune, quand ils entrent dans les terrains marécageux. La

poussée des bovins aux alentours du littoral a conduit à une surexploitation localisée des pâturages.

125

d. L'expansion du bétail à la fin des années soixante a freiné le processus de régénération de la

végétation en foulant les jeunes pousses. De plus, les deux sécheresses ont considérablement

retardé la régénération. La transition du bovin au chameau et le mouvement sud des chameaux a

bloqué la croissance des jeunes pousses puisque ceux-ci broutent les pâturages de façon

dévastatrice. La question est de savoir comment accéléré le processus de régénération quant on est

confronté avec un nombre croissant de ruminants d'une part, et une pluviométrie de plus en plus

rare. Le problème de surpâturage est lié au manque d'équilibre entre la perte rapide du couvert

végétal et une lente régénération de ce même couvert végétal dans le diagnostic bassin.

Le problème qui se pose à long terme est celui de savoir comment accélérer le processus de

régénération des arbres et des plantes résistantes à la sécheresse. En promouvant une culture de

pépinière de jeunes plantes, la plupart des espèces d'arbres locaux pourront surmonter les périodes

de sécheresse. Les espèces qui pourraient être intéressantes dans ce domaine et que l'on trouve aux

environs de Bol sont: L'Acacia nilotica, laeta, senegal et tortillis; le Prosopis, le Neem et

Leptadenia.

e. Dans les zones locales à pentes, la réduction la couverture de canopée de la végétation à conduit

à un lessivage croissant à travers les ruisselets et rigoles. Il est rare qu'une érosion accentuée des

rives des ruisseaux situés sur des pentes raides se passe. En comparaison à d'autres bassins

diagnostiques, ce problème est secondaire par rapport à celui causé par les vents.

f. A long terme, le mouvement du bétail vers le sud et la disparition de certaines espèces de plantes

va conduire à la perte de la fertilité des sols et au retardement du processus naturel de régénération.

Il n'existe presque pas d'études dans ce domaine. La vitesse et le degré avec lesquels ce processus

de dé-fertilisation avance dans le bassin diagnostique du nord ne sont pas connus.

g. Il n'y a pas de zones classées (réserves animales et parcs nationaux) au nord des drainages du

bassin conventionnel. Les espèces en danger de disparition qui nécessitent le plus de protection

sont: l'Addax (dont le nombre n'est pas connu) et l'algazelle (environ 300). L'IUCN espère pouvoir

mener une étude sur espèces en voie d'extinction dans la zone Sahélo-saharienne. La plupart des

habitats les plus promessants se situent en dehors du bassin conventionnel mais les migrations

s'effectuent entre le Niger et le Tchad.

h. Il n'a pas été possible de trouver des informations fiables sur la consommation et la régénération

du bois. Cette régénération a été retardée par le manque de pluies, d'engrais verts (étant donné que

les troupeaux d'éleveurs se sont déplacés au nord) et par la dégradation des sols.

i. Le déboisement est nettement visible le long des routes et sur les cuvettes de sable à côté des

villages. Les forêts de gommiers deviennent de plus en plus rares. Un projet de la Banque mondiale

espère restaurer le reste des gommiers du Niger, utiliser le gommier comme brise-vents dans les

champs, et garantir aux fermiers le droit de propriété de la gomme.

j. Les deux principales préoccupations des paysans de la région de Kanem (Bol)et des régions du

Niger similaires à celle-ci sont: a) l'ensablement des ouadis et autres dépressions (fadama)y et b) la

réactivation des dunes (voir discussions de la section consacrée au Komadougu).

1. Les problèmes liés à l'environnement dans les régions de Bahr et El Ghazal sont les suivants:

(1) Le problème des couches de sable et la nécessité de créer des brise-vents.

(2) Le fait que traditionnellement les dunes de sable n'étaient pas mises en jachère.

126

La fertilité des sols était assurée par l'épandage de fumier provenant du cheptel. Désormais,

avec la diminution de ce bétail, le cycle de jachère est le suivant: six ans de culture et 3 ans

de jachère. Moins de terres fertiles sont mises en rotation, exemple niébé (un an) , céréales

(deux ans) ,ou alors les cultures sont éparpillées dans des champs jadis non-utilisés. En bref,

les paysans eux-même sont en train d'essayer de maintenir la fertilité des sols sans l'aide

internationale. Le seul changement survenu à trait à la stratégie à savoir le défrichement de

nouvelles terres sur les dunes pour compenser la baisse de la fertilité.

(3) Les sols ouadi sont considérés fertiles et la rotation ne maintient qu'indirectement leur

fertilité (le niébé et d'autres cultures sont cultivés alternativement sur un champ divisé en

deux moitiés. Cependant, sans la contribution de la fumure provenant du cheptel animal, il

y'aura un besoin croissant d'augmenter les terrains de culture et de réduire la période de

jachère.

(4) II y'a un danger possible de surexploitation des palmiers comme bois de construction dans

le reste des dernières réserves naturelles de Cheddra et Rig-Rig.

(5) Les insectes ravageurs de culture causent indirectement une dégradation de

l'environnement. En attaquant les cultures, ils poussent les paysans à s'orienter dans d'autres

secteurs d'activités marchandes (tel que le commerce du bois par exemple).

Les dépressions interdunaires renferment parfois des lacs qui abritent du "spirulana"(algue

récoltée)ou du natron (sel récolté) ou alors des sols plus fertiles utilisés pour la culture de palmiers.

2.8.3 La Question des Ressources Humaines

LA REGION DU TERMIT SUD

La région du Termit Sud abrite les populations pastorales Tubu (Gorane), Peuls Wo'daa'be, Arabes

Shuwa, et d'autres groupes qui pratiquent une variété de systèmes de productions transhumants.

L'isolement des groupes d'éleveurs par rapport aux grands centres d'échanges rend difficile toute

tentative qui consisterait à "déstocker" les troupeaux en réponse à une période de sécheresse. Le

retard accusé dans la diminution de la taille des troupeaux pourrait entraîner une surexploitation des

pâturages et une perturbation de l'économie pastorale.

Les points d'eau existants ne correspondent pas toujours aux réserves des zones de pâturage; et les

forages modernes créent une inégalité d'accès aux ressources dans la mesure où seuls les éleveurs

riches peuvent se permettre de payer les redevances. De plus, comme cela est connu depuis le début

des années 1970, ces forages deviennent généralement le creusé d'une dégradation du couvert

végétal et du sol.

L'absence d'un système effectif de prévision des sécheresses limite le champ d'action des éleveurs

(ils ne peuvent ni "déstocker", ni migrer à temps).

L'infrastructure de santé animale reste insuffisante malgré certaines améliorations que l'on peut

noter dans la chaîne froide. Les éleveurs disposent d'une bonne connaissance de la médecine

vétérinaire occidentale mais le manque de produits de qualité limite l'efficacité de la prophylaxie.

LA REGION DE BAR EL GHAZAL

Cette région constitue la plaque tournante d'une variété de pastoralistes (Kreda, Daza, Oueled

Sliman) et agro-pastorales (Kuri et Budama), et agriculturalistes (Kanembou, Haddad) groupes. Les

127

cultures de décrues et les cultures pratiquées sur les dunes ainsi que la transhumance constituent les

principaux systèmes de production du lac et du Bahr. La densité de la population aux environs du

lac est la plus élevée (7 habitants par km²).

L'isolement des groupes d'éleveurs par rapport aux grands centres d'échanges rend difficile toute

tentative qui consisterait à "déstocker" les troupeaux en réponse à une période de sécheresse. Le

retard accusé dans la diminution de la taille des troupeaux pourrait entraîner une surexploitation

des pâturages.

Les paysans continuent à ne pas avoir accès à une forme intermédiaire de technologie

(motopompes)dont l'usage est nécessaire pour augmenter la productivité de la main-d'œuvre dans

les ouadis; ce qui contribuerait à diminuer la pression sur les terres arides dont le niveau

hydrostatique est déjà très bas.

Dans des conditions de désertification prolongée, la dégradation du couvert végétal apparaît

comme le résultat d'une coupure abusive des fourrages, d'un défrichage du fond des ouadis pour le

jardinage, d'une fragmentation aux alentours des forages, et d'une tension persistante entre des

groupes nomadiques. Chaque groupe d'éleveurs a tendance à créer sa sphère d'influence par tous

les moyens possibles (Cabot, et al., 1989).

Le dessèchement prolongé de la zone sahélienne du Tchad ainsi que les effets sévères de la

sécheresse du début des années 1970 et 1984-85 ont aggravé les tensions entre éleveurs (qui

accourent sur les deux rives du Bahr et du Kanembu) et les agriculteurs Kanouri (qui occupent les

champs situés sur les dunes le long du Bahr et au sud à travers Massaguet (Cabot et al., 1989). Les

éleveurs du nord de Kanem n'ont pas de zones de refuge au sud, contrairement aux transhumants du

Chari Baguirmi et ceux de Ouaddai.

Le régime foncier des ouadis qui privilégie les intérêts des propriétaires terriens pastoralistes

constituent un obstacle à un investissement sur les ressources renouvelables (fruits, dattes, et arbres

ombrageux). Les propriétaires terriens, qui sont généralement absents des lieux, ne sont pas prêts à

laisser les éleveurs cultiver des plantes économiquement utiles de peur de perdre leur droit de

propriété traditionnel.

2.9 LE BASSIN DIAGNOSTIC DU LAC FITRI

2.9.1 Données de Base sur l'Eau et les Ressources Ecologiques

Seule l'externe partie ouest de la dépression Batha/Fitri se situe sur le Bassin Conventionnel (Figure

2.18). Cette partie inclue le lac Fitri, parfois considéré comme version miniaturisée du lac Tchad.

Le Batha et ses tributaires comprend un bassin clos avec des ouadis éphémères qui coulent

seulement durant la saison des pluies (Juillet-Octobre). L'écoulement est extrêmement variable. Le

lac Fitri couvre 420 km² dans une année dite "moyenne". Cette surface peut doubler ou tripler

durant une année humide ou très humide (le maximum a été 1.300 km²) ou alors complètement

sèche comme ce fût le cas en 1973 et 1984. Pour une superficie de 800 km², un courant d'environ 1

X 109 m

3 est nécessaire pour compenser 1'évaporation (d'environ 3000 mm/an), la transpiration et

l'infiltration.

Après la pluie, le niveau d'eau du lac Fitri est extrêmement variable. La profondeur, durant une

période "normale" se situe entre 1,5 et 2 m. Le volume du lac (lorsque celui-ci n'est pas

complètement sec) varie entre 0.7 à 2 X 109 m

3. Comme dans le cas du lac Tchad, l'eau contient un

peu de sels minéraux.

128

La dépression contient des sols complexes du fait de l'expansion et de la compression du lac mais

aussi du fait de l'existence de nombreuses transgressions dunaires. Les sols proches du lac sont à

gley avec des argiles hydromorphiques ou pseudo-gleys qui supportent des terres humides

extensives. Il y'a peu de poches de sols alcalins. A long terme, les bordures à sols bruns et sub-

arides à arbustes et arbres espèces de la zone de décrue du lac forment un cercle régulier. En dehors

de ce cercle, il y'a une communauté de plantes "naga" à sol sableux s'étendant sur un ancien lac

hydromorphique ou sur des sols halomorphiques alcalins. Dans les dépressions, les vertisols et sols

halomorphiques alcalins supportent une forêt ouverte de canopée. Durant les saisons humides et

très humides, la végétation des terres humides se déplace vers le delta du Batha et à l'intérieur des

dépressions interdunaires du sud-ouest.

Le BIROE a mené des études sur les oiseaux de la région en 1984, 1986, et 1988. Le CERDAT et

le BIEP ont désigné un plan de développement rural de la région du lac Fitri avec un financement

de la Banque Islamique pour le Développement. En 1988, l'IUCN a suggérer une proposition

faisant du lac Fitri "une Réserve de Biosphère". Un document concernant aussi bien la conservation

et le développement du lac Fitri a été soumis l'approbation du gouvernement du Tchad.

2.9.2 L'Eau et les Ressources Ecologiques

II n'y a pas d'informations spécifiques dans ce domaine. Nous n'avons pas encore vu les rapports de

l'IUCN, du BIEP ou du CEDRAT.

2.9.3 Données de Base des Ressources Humaines

Le lac Fitri et ses environs est habité par les Bilala, une population agro-pastorale affiliée au

Kanembou. La région est saisonièrement visitée par un certain nombre de groupes arabes

pastoralistes (Fig. 2.18). La culture du berbère, Kreb (Panicum laetum),et du riz sauvage font partie

des activités agriculturales de la zone. Le mil est aussi cultivé sur les dunes. Les pêcheries du lac

Fitri étaient aussi importantes à l'économie traditionnelle du Bilala.

Le lac Fitri constitue une zone particulièrement riche. Il y'a toujours des pâturages verts. Les

bourgoutières de la saison sèche, les pâturages de décrue durant la saison sèche froide, et les

pâturages dunaires de la saison des pluies, constituent un domaine varié d'attraction pour les

populations agro-pastorales. En plus, le mélange de vertisols et de sols dunaires permet une

diversification du calendrier cultural englobant la culture de décrue du sorgho, du mil et du kreb.

S'ajoute à cela les ressources (Silurides et Pterocarpus) provenant de l'industrie de pêche.

La sécheresse climatologique a intensifié la compétition parmi les populations locales quant à

l'utilisation de ces ressources. Les éleveurs transhumants pour une courte durée se sont déplacés au

sud-est vers le Salamat. Les nouveaux venus, chassés du nord par la sécheresse (communication

personnelle de J.P.Monnier), s'installent dans la région du lac Fitri. Les anciennes lois d'usage

régies par la tradition ne sont plus fonctionnelles. Les paysans Bilala sont devenus très sévère à

l'égard de l'utilisation des routes traversant leur territoire et que les éleveurs pourraient emprunter.

Ils ont définis des parcours que les troupeaux doivent suivre ainsi que des endroits précis pour

l'installation de camps. De leur côté, les éleveurs ont commencé à taxer les paysans pour le

transport et d'autres services qui étaient traditionnellement échangés en espèce.

129

Figure 2.18 LAKE FITRI/BATHA DIAGNOSTIC BASIN

LAC FITRI/BATHA BASSIN DIAGNOSTIQUE

130

TROISIEME PARTIE: CONSERVATION ET DEVELOPPEMENT

3.1. INTRODUCTION

II y a deux approches en matière de la préservation et de développement: la première met l'accent

sur la préservation de l'héritage naturel du bassin dans les parcs naturels et les réserves de faune; la

seconde est plutôt accès sur la sécurité alimentaire de la famille, la production alimentaire et les

facteurs encourageant les revenus; en bref le développement économique et la préservation des

ressources naturelles.

Le Plan d'Action qui sera proposé établira tout un groupe d'actions qui vont protéger la richesse

naturelle du bassin (les sols, l'eau, les plantes, les animaux) pour soutenir d'une manière équitable

les besoins de la population rurale et urbaine. Autrement dit, pour que ce Plan d'Action réussisse, il

doit promouvoir les projets et les politiques suivants:

- maintenir les sols déjà existants sur place, améliorer la fertilité des sols, l'infiltration et la

capacité de rétention de la fuite de l'eau; améliorer la préservation de l'eau, l'utilisation

équitable de l'eau et la prévention de la dégradation de la qualité de l'eau;

- maintenir et améliorer la valeur nutritive des pâturages, restaurer les paysages dénudés,

améliorer l'équilibre entre l'utilisation de la biomasse du bois et sa régénération, créer des

conditions pour une efficace gestion du bois de construction ;

- maintenir et améliorer la protection et le maintien de la biodiversité, rassembler et tester des

"cultivars" pour les agriculteurs et les agroforestiers, les écosystèmes uniques et les espèces

d'importance particulière. réorganiser l'assistance gouvernementale et internationale de sorte

qu'une priorité soit accordée à la préservation à long terme des ressources naturelles dans les

projets de développement.

- Quand ce est possible, nous allons indiquer quelles activités humaines et quels projets pourront

encourager le maintien, la réhabilitation, la restauration ou bien la destruction et la dégradation

des ressources naturelles renouvelables. Certaines activités volontairement ou

involontairement constituent un encouragement à la protection et au maintien des ressources

naturelles ou bien constituent un désencouragement qui empêche, prévient, met en garde les

citoyens à ne pas détruire les ressources, ou bien encore ces activités constituent un dé s

encouragement pervers qui incite à détruire les ressources naturelles.

Les encouragements, les désencouragements et les encouragements pervers existent à tous les

niveaux et sont créés pas les règlements gouvernementaux ou par la politique nationale, le

développement des ressources en eau, les accords internationaux, les conventions du bassin, les

responsables de la politique forestière, les responsables de la préservation des coutumes, la police,

les dirigeants religieux ou les programmes "Nourriture pour Travail". Nous n'avons pas revu toute

la législation et la structure administrative qui ont une influence sur l'accès et l'utilisation des

ressources naturelles. L'annexe XX comporte la liste des projets et leurs sponsors que nous avons

pu rencontrer pendant les trois semaines de nos recherches de terrain. Une revue plus complète des

projets, des sponsors, des droits etc. et de leur importance pour les ressources naturelles devrait

constituer toute une partie du Plan d'Action.

Dans la troisième partie, nous mettons l'accent sur les principes et les valeurs nécessaires pour un

Plan d'Action efficace; nous soulignons aussi les tâches particulières qui devraient constituer l'objet

de prochaines études pour préparer le projet et son financement. La spécification de ces tâches se

trouve dans un ou plusieurs paragraphes. Nous espérons que cette liste des tâches deviendra un

"check-list" pour le Plan d'Action proposé (Tables 3.2, 3.3, 3.4, et 3.5).

131

3.2 LES FRONTIERES

Du point de vue hydrologique, les frontières du Bassin Conventionnel sont irrationnelles. Les

Bassins de Bornou, du Komadougou, du Logone, du Chari, du Batha, du Bahr el Gazal s'étendent

au-delà des frontières du Bassin Conventionnel. Les Chefs d'Etat ont proposé d'agrandir et de

constituer un bassin élargi (voir fig. 3.1). Cette extension devrait être implantée immédiatement.

Les frontières devraient correspondre aux frontières hydrologiques et non pas suivre des lignes

tracées à tout hasard (par exemple, le bassin élargi proposé divise le Batha dans ses parties amont).

D'un autre côté, le Bassin de Bénoué ne fait pas partie du Bassin du Lac Tchad. Il est évident que la

projet proposé de déverser les eaux du Logone vers Bénoué a été mal conçu. Cette déversion aurait

des effets négatifs sur l'économie des 3 principaux bassins diagnostiques, y compris le Lac Tchad.

132

Figure 3.1 THE CONVENTIONAL AND EXTENDED BASIN

LE BASSIN CONVENTIONNEL ET LE BASSIN ELARGI

133

TABLE 3.2 RECOMMANDATIONS POUR LA PRESERVATION DES ECOSYSTMES ET DE LA

DIVERSITE DES ESPECES.

Note: "*" indique les projets considérés par l'équipe comme nécessitant une plus haute priorité.

Recommandations Bassin Diagnostique

* Un "un parc de la paix" international Mandélia, Douguia,

Kalamaloue, Chuigurma (Voir projet 33).

Tchad, Nigeria, Cameroun

* Les besoins de financements du Parc National de

Waza.

Logone

* Réconcilier les droits d'usage de l'eau pour les marécages

de Sambisa. Continuer à financer le projet des terres inondées

de Nduru.

Bornou

* Les Etats membres devraient signer les qui conventions du

CITES, du RAMSAR, de la Convention Africaine pour la

Conservation et la Gestion de la Faune et de ses Habitats, la

Convention Africaine pour la Conservation de la Nature et

des Ressources Naturelles, etc.

Tous les pays qui n'ont pas encore signé

ces accords

Financer immédiatement la protection de l'habitat du

rhinocéros noir Tchad, Nigeria

Créer une Réserve de Biosphère au lac Fitri Tchad

Créer une Réserve de Biosphère au Lac Lere Niger/Bassin du Benoué

Protéger les zones de nidification de la grue couronnée Lac Tchad,Bornou

Créer des sanctuaires pour les mammifères tels que

hippopotames, sitatunga, loutres, etc.

Lac Tchad

134

TABLEAU 3.3 RECOMMANDATIONS POLITIQUES

Note: "*" indique que l'équipe a considéré le projet comme étant de haute priorité.

Recommendations Bassins Diagnostiques

Ressources Hydrauliques

* Elaborer et évaluer les projets de Ressources Hydrauliques selon un modèle de

"scénario année-type" (Section 2.1.2)

Tous

Accorder une plus grande priorité en matière d'allocation d'eaux aux activités

économiques suivantes: pêche, production animale, cultures de décrue,

régénération des forets, recharge des nappes d'eau (voir projets 3-10, 20 et Section

3.3.1.1). Maintenir ou simuler des flux d'eau par une lachure panifiée des eaux

courantes du fleuve.

Chari, *Logone, Mayos, *Borno,

*Yobe, Fitri

D'autres priorités englobent nouveaux projet d'irrigation à petite échelle. Utiliser la

priorité accordée aux grands bassins d'eau comme critère pour évaluer les

propositions de projets. Accorder une faible moins de priorité à la navigation, aux

centrale hydrauliques, aux cultures exportées et aux flux continuels des cours

d'eaux.

*Changement de stratégie: mettre plutôt l'accent sur la re conception des systèmes

hydrauliques existants et sur les petits projets de développement rural. Eviter les

grands projets à grands coûts récurrents. Maximaliser les bénéfices économiques

qui pourraient être obtenus de l'exploitation des cours d'eau.

Logone, Chari, Mayos, Yobé,

Bornou, Lac Tchad

Si possible, réserver les eaux souterraines pour les années particulièrement sèches. Tous

Implémenter des législations locales pour résoudre les disputes liées à l'utilisation

de l'eau et limiter les diversions à partir des tributaires du Lac Tchad par "années-

type". Sécuriser les systèmes de production situés en aval, les polders et le droit

d'exploitation des plaines inondées.

Logone, Yobe, Borno, Chari, Lac

Tchad

Ressources Humaines

* Accorder la priorité aux projets à objectifs multiples qui intègrent plusieurs

secteurs, sécurisent les droits à la terre, intègrent la conservation des sols avec le

développement économique.

Tous

* Orienter l'aide internationale sur les petits paysans Tous

* Accorder une priorité aux financements de la formations des agents impliqués

dans la gestion de ressources naturelles

Tous

* Commencer un dialogue politique sur la réglementation de la tenure foncière

pour encourager les groupes locaux à investir et à prendre des responsabilités dans

la gestion des ressources naturelles. Accepter l'usage communautaire et apporter

des solutions viables aux conflits traditionnels des revendications sur les ressources

nationales.

Tous

Chercher à ce que les donateurs regroupent les ministères en vue d'une revue

d'ensemble des grands projets nationaux qui affectent beaucoup de ressources

naturelles et les groupes de producteurs.

Tous

Travailler sur la base de stratégies nationales de conservation. Revoir les stratégies

nationales pour la résolution des conflits entre Etats du Bassin.

Tous

Ressources Ecologiques

* Réviser les opérations Tchad de parastatales et les utiliser comme exemples de

bonne gestion des ressources naturelles.

Tchad, Cameroun, Nigeria

* Réviser les codes nationaux de foresterie, de la pêche, du la réglementation des

terres et des arbres, du droit d'usage des groupes, du droit des pâturages, de la

faune et du feu avec l'aide des bailleurs de fonds. Tenir des ateliers sur les bassins.

Tous

Exiger que les donateurs et les gouvernements incorporent des stratégies de

conservation dans tous les projets de développement. Cela inclue des propositions

sur les impacts environnementaux et socio-économiques.

Tous

Initier un dialogue politique sur les amendes et la protection de l'environnement

avec des agences privées.

135

TABLEAU 3.4 : RESUME PARTIEL DES ACTIONS RECOMMENDEES :

LES PRIORITES EN MATIERE DE CONSERVATION ET DE DEVELOPPEMENT.

Note: "*" indique que l'équipe a considéré le projet comme étant de haute priorité.

Recommandations Bassins Diagnostiques

* Combiner l'agriculture irriguée, la conservation des aliments et des programmes

de prévention des famines

Tous

* réévaluer tous les grands systèmes (barrages, ponts, diversions), financer

pour la redéfinition des systèmes irrigués pour qu'ils s'accommodent aux

intérêts des usager situés en aval, de l'économie des plaines de décrue, et de la

protection environnementale (voir le barrage de Maga; le Projet 6; le barrage de

Tiga; le Projet 8; les ponts du Logone ; le Projet 7; les systèmes irrigués du

Bornou; le Projet 3; la Partie 2 de chaque Bassin Diagnostique).

Lac Tchad, *Logone,*Mayos

*Chari, Borno

*Yobe, El Beid

Serbewel, Yaérés

Elaborer des programmes de gestion des barrages selon un modèle d'année-

type (Tiga). Elaborer également une réglementation garantie sur

l'exploitation de tous les grands barrages, ponts et diversions situés sur des

passages d'eau.

* Combiner l'aide au développement avec des pratiques constantes de

conservation pour les petits paysans et éleveurs. Viser un développement

multiforme des projets (voir Projets 21, 22, 23 et 24 pour les détails

concernant les petits projets pastoraux; et les Projets 27,28,30 et 31 pour les

projets agro-pastoraux). Intégrer les techniques de collecte d'eaux dans les

bassins diagnostiques du Yobé et du nord. Incorporer des systèmes

d'irrigation à petite échelle au Borno, Yobé, Chari, el Beid et les ouaddis du

Kanem.

Tous

* Financer et réactiver le contrôle de la pêche et des coopératives de pêche.

Réglementer les activités et le commerce de la pêche.

Lac Tchad, Chari

Logone, Serbewel

El Beid, Yobé, Borno,

* Intégrer la gestion des données concernant la gestion de la variabilité des

crues et des poissons dans le modèle informatique du Lac Tchad. Inclure

les zones d'inondation, la profondeur et la durée de la crue dans le modèle.

Etablir des indices hydrologiques pour la pluviométrie, les courants d'eau,

le niveau des lacs et des inondations dans des scénarios d'année-type.

Chari, Logone

el Beid, Serbewel

Mayos

* Créer des zones de gestion active pour les bassins à eaux souterraines

menacées avec un financement pour la suivie, la cartographie des zones de

recharge, l'établissement d'une, réglementation prioritaire du droit de l'eau.

* Borno, zones de recharge,

Chari, Logone, Yedesram,

Yobé

* Etablir un programme comparatif de suivie du réseau hydrographique

pour déterminer des interventions spécifiques à envisager pour la

protection des sols et des actions de réhabilitation de la végétation.

Priorités: plaques de sable (fadama, zones de Faya) et des sols durs.

Borno, Yobe, Logone, Mayo,

Montagnes de de Mandara,

Chari

* Procéder à une révision des grands projets agricoles. Revoir la conception

de la gestion de sorte à intégrer les pâturages, l'eau pour la régénération des

arbres, le contrôle de l'érosion des sols, les brise-vents, et la conservation

de l'eau. Réviser les opérations pour les scénarios d'années sèches.

Chari, Logone, Bornou

Lac Tchad, Haut Komadougou

* Financer et promouvoir des techniciens qualifiés pour les ministères de

l'éducation pour réaliser un programme d'éducation sur l'environnement.

Inclure la publicité à l'échelle nationale ainsi qu'une diffusion élargie de

l'information.

Tous

* Réorganiser les écoles techniques, les programmes de vulgarisation, les

salaires des techniciens du développement rural pour encourager les

travaux d'encadrement et de vulgarisation en vue de la promotion des

ressources naturelles (Projets 43 et 44).

Tous

136

* Ajouter des espèces fourragères, des légumineuses, et des arbres fruitiers

aux pépinières. Assurer la reforestation de brise-vents, de ceintures de

couvertures, de clôtures vivantes, de gommiers.

Tous

* Promouvoir des projets de régénération et de pépinières d'arbres feuillus

(borassus palm).

Chari, Logone, Mayo

Chercher et collecter des cultivars (particulièrement les cultivars des

plaines de décrue) menacés d'extinction.

Yobé, Lac Tchad, Logone,

Chari, Montagnes de Mandara

Revoir la qualité des eaux souterraines ainsi que leurs utilisations pour les

consommation humaine et les besoins en agriculture.

Borno

Etablir une banque hydrologique de données.

Revoir les systèmes hydrauliques urbains, leur fiabilité, et les actions de

conservation.

Tous

Etudier la dislocation économique et la compétition à 1'intérieur du bassin

par les scénarios d'années-type.

Tous

Des projets à long terme de systèmes de prévision. Chari, Logone

Le pavage des routes pour réduire l'érosion des routes. Tchad, Cameroun,

Nigeria, le Nord

Une étude de pré-faisabilité pour le canal Logone

Combiner la suivie avec les images satellites Tous

TABLEAU 3.5 RESUME DES PROJETS DE CONSERVATION ET DE

DEVELOPPEMENT POUR LA COMMISSION DU BASSIN DU LAC TCHAD.

Note: "*" indique que l'équipe a considéré le projet comme étant de haute priorité.

Recommandations Bassin Diagnostique

* Elargir les frontières du Bassin Chefs d'Etats * Trouver de nouvelles voies pour la résolution des conflits et la

détermination des sources potentielles de conflits. Chefs d'Etats

* Elaborer des systèmes de communications, priorité essentielle de la

Commission du Bassin du Lac Tchad. Financer l'achèvement des micro-

ondes, des routes du Bassin, de bibliothèques, de systèmes d'alertes.

Donateurs, comme Nations de la

Commission du Bassin du Lac

Tchad

Continuer à tenir des ateliers sur les problèmes de ressources

naturelles qui peuvent affecter tous les Etats du bassin (lutte contre

les déprédateurs, délimitation des zones de pâtures, commerce de

poisson).

Donateurs

Considérer l'évaluation et la planification de 1'environnement comme

1'autre priorité principale. Les impacts de tous les projets doivent être

revus et analysés par la Commission du Bassin du Lac Tchad. Les

projets du Bassin Diagnostiques n'ayant pas d'effets pervers devraient

être laissés aux pays qui les abritent mais la Commission devrait étudier

tous les projets et déterminer pour elle-même quelles seront les

conséquences.

137

Cette proposition a été mise de côté. Il n'est pas nécessaire d'inclure le Bénoué dans le Bassin du

Lac Tchad. La frontière entre le Mayo Kebbi et le fleuve Niger devrait être rediscutée.

Probablement le Lac Leré devrait y être indu.

3.3 L'AMENAGEMENT DU BASSIN ET LES COMMUNAUTES HUMAINES

3.3.1 Valeurs et connaissances

La reconnaissance des problèmes de l'aménagement des ressources naturelles (la sensibilisation à

ces problèmes par la population et le gouvernement) est fondamentale pour que les solutions

techniques et organisationnelles soient adoptées. Les donateurs, les enseignants d'écoles, les leaders

religieux, les universités, les mass-média, les fonctionnaires du gouvernement à tous les niveaux,

même les consultants doivent être plus conscients de 1'impact de leur politique, de l'éthique de ces

projets sur l'environnement.

3.3.1.1 Les ressources en eau.

La pluviométrie et les écoulements du Bassin Conventionnel seront toujours difficiles à prévoir,

elles sont irrégulières. Une année ou deux ne suffisent pas pour établir une tendance. La

pluviométrie ou les débits moyens ne sont pas suffisamment fiables pour établir les bases des

projets de développement. Le pire des cas possibles ou une suite d'années sèches ou encore une

suite d'années pluvieuses vont toujours être une surprise (section 1.3 et 2.1.2). L'année moyenne ne

devrait pas constituer la base pour établir la politique et les projets qui doivent être appropriés à

l'année-type. Cela est conforme aux adaptations traditionnelles à la sécheresse et à l'inondation

(section 2.1.2). L'utilisation des "modèles" de ressources en eaux établis pour la zone tempérée ne

peut pas être appliquée directement au bassin du Tchad (section 2.1.2). La répartition de l'eau pour

les cultures agricoles qui subissent la fluctuation des prix internationaux ne devrait pas avoir la

priorité. "Le crash du coton" au Tchad et le manque de possibilité de vendre le riz du Cameroun

illustrent qu'un projet extrêmement coûteux peut ne pas être en mesure de créer une base

économique stable et sans-risque pour les pays en voie de développement.

Dans les bassins diagnostiques du Chari, Logone, Yobé, et Bornou, la répartition de l'eau aux

agriculteurs devrait être: l'inondation et le débit fluvial. Les ressources en eau devraient être

réservées à l'irrigation supplémentaire et à l'irrigation d'urgence en cas de sécheresse.

Les projets situés en amont qui privent les agriculteurs de l'aval des inondations et des débits

fluviaux provoquent des disputes sociales, les dislocations et finalement une utilisation

irraisonnée des ressources en eau et des sols. Sans assurer la répartition de l'eau en aval, les projets

d'amont s'avèrent être des encouragements pervers.

3.3.1.2 Formes de terrain et sols.

Le type et le degré de l'érosion des sols varie d'un bassin diagnostique à l'autre. Des constatations

générales concernant le bassin du Tchad dans son ensemble nous conduiraient en erreur. Même

dans le même bassin diagnostique les problèmes de l'érosion du sol peuvent être différents. Il est

beaucoup moins cher d'investir dans des actions de prévention que de financer les remèdes contre la

dégradation des terrains et des sols. La gestion des terrains et des sols est un processus décentralisé.

Les contrôles policiers du haut en bas n'auraient pas de sens (désencouragement). La gestion des

terrains et des sols est très localisée. Les types de sol peuvent varier même tous les dix mètres. Le

sol dits de "couverture" et la politique de contrôle de l'érosion peut provoquer des effets

désencourageants.

138

L'utilité des sols change en fonction d'années-type de pluviométrie. Si on impose de cultiver de

petits champs sans tenir compte des besoins en fonction de l'année-type, cela peut provoquer une

exploitation irraisonnée du sol.

La connaissance des problèmes de gestion des sols est très profonde parmi les agriculteurs, qui sont

enthousiastes pour tous les projets qui aident à stabiliser et améliorer le sols. Un bon financement et

des interventions appropriées au niveau local sont fortement appréciés.

3.3.1.3 Les systèmes de production basés sur l'élevage et l'agriculture.

L'aide internationale doit concerner l'économie rurale à l'échelle de petits agriculteurs et non pas

des projets de développement à grande échelle. Même si on utilisait au maximum le potentiel,

l'agriculture à grande échelle n'aurait employé que 4% de la population rurale. On devrait attirer

plus d'attention sur les problèmes suivants: l'éducation des agriculteurs, la bonne préservation de

l'eau, la bonne utilisation des engrais, des technologies, des brise-vent d'arbres, des pépinières,

d'arbres fruitiers et de fourrage de même que de nouveaux cultivars. Une large intervention

décentralisée permettrait une association efficace et équitable de la préservation des ressources

naturelles et de leur développement.

Dans la zone sahélo-soudanienne, la meilleure approche de la gestion des ressources naturelles est

le travail des vulgarisateurs compétents qui proposent des encouragements appropriés (voir 3.4).

Le développement de l'agriculture ne tenait pas compte des problèmes de l'auto-suffisance

alimentaire. Par exemple, au Cameroun, le prix international du riz s'est avéré inférieur au coût de

la production nationale du riz. Les récoltes nationales ne peuvent pas être vendues et sont

gaspillées. Dans le bassin du Tchad il n'y a pas de système de production contre la famine,

contrairement à l'Inde, où le gouvernement achète immédiatement tout le blé qui n'a pas été vendu,

pour le stocker. Les consultants spécialisés dans les problèmes de l'élevage devraient renoncer à

l'idée des pâturages à unique capacité de charge. Toute la politique devrait tenir compte de la

capacité de charge à l'année-type. Les causes principales de la dégradation des pâturages sont

sociales et non pas écologiques. L'installation des éléveurs n'est pas la meilleure solution pour

la préservation des pâturages. Dans la zone sahélienne, la mobilité est un facteur fondamental à

l'élevage. Quelque soit la forme de l'élevage imposée, mobile ou immobile, les désavantages pour

l'environnement peuvent être du même degré. De même il est important pour l'éleveur d'avoir la

possibilité de se déplacer en fonction des années-type. Pendant certaines années la meilleure

solution pour les éléveurs est de rester sur place. La flexibilité, la possibilité de choisir: rester sur

place ou se déplacer, de même que le système de marketing adapté aux conditions de sécheresse,

tout cela dervrait faire partie de toute sorte de projet d'action dans le bassin du Tchad.

3.3.2 Recherche et suivi

3.3.2.1 Les ressources en eau. Les eaux souterraines.

La plus importante tâche des recherches géohydrologiques dans le Bassin Conventionnel c'est une

meilleure connaissance des nappes de la Formation Tchadienne. L'exploitation excessive des eaux

souterraines de nos jours doit être identifiée. Les régions d'alimentation naturelles doivent être

identifiées et protégées. On a besoin avant tout d'une meilleure connaissance des capacités

productives et de l'étendue des nappes profondes, en particulier pour l'alimentation des centres

urbains pendant les années de sécheresse. Les modèles de stimulation peuvent être utiles pour

certaines nappes et certains bassins. Il faut identifier les régions où la qualité des eaux souterraines

limite les possibilités d'irrigation de l'agriculture. Pour assurer le suivi des eaux souterraines (les

variations de niveau et de pression) il est indispensable de mettre en place un système

139

piézométrique. Le système informatique des eaux souterraines de l'Office Nationale de

l'Hydraulique Pastorale et Villageoise (ONHPV-Tchad) devrait être étendu sur tout le Bassin

Conventionnel.

L'eau de surface

La plus importante tâche des recherches est de définir les années-type pour la pluviométrie, les

débits, les niveaux des lacs, de même que pour les inondations. Les recherches devraient aussi

concerner les différentes combinaisons de ces facteurs (par exemple le Lac Tchad peut avoir besoin

de tous les 4 facteurs. Voir les sections 2.1.2 et 3.3.2.2). Une partie des recherches devrait porter

sur l'application des années-type aux bassins diagnostiques majeurs. La plus grande priorité devrait

être accordée aux recherches hydrologiques concernant la gestion de l'eau dans la plaine

d'inondation du bassin diagnostique Chari/Logone.

Le niveau de l'inondation, la durée de l'inondation de même que son étendue sont très importants

pour la pisciculture. Il s'agit en particulier des niveaux de l'eau qui conditionnent la migration des

poissons des lacs vers les rivières.

Un des projets de recherche à long terme particulièrement important devrait être la mise en place

d'un système d'alerte rapide d'inondation et des changements des niveaux des lacs qui en résultent.

Ce système devrait se baser sur les stations de pluviométrie situées dans la République Africaine

Centrale et utiliser les informations satellitaires, qui sont déjà accessibles dans le cadre du système

AGRHYMET. Ce système d'alerte rapide, une fois mis en place, sera le meilleur moyen de gérer,

dans le bassin diagnostique du sud, la pisciculture, le pâturage, l'agriculture de décrue, les

transports, l'alimentation de la zone phréatique et le développement des ressources forestières. Le

système de station pluviométrique, de la coordination de données pluviométriques et d'autres

données nécessitent d'être revus à l'échelle de tout le bassin. Les stations hydrométriques ont besoin

elles aussi d'être revues en tenant compte de la possibilité d'établir de nouvelles stations et une

meilleure transmission de données, ce qui concerne les affluents du Chari supérieur et du Logone

dans la République d'Afrique Centrale.

En ce qui concerne le Lac Tchad, il nécessite aussi un système développé de stations de suivi pour

capter la dynamique du système de deux bassins, le niveau et le mouvement des eaux souterraines,

la pluviométrie et 1'évaporation au sein de la partie centrale du lac.

Une banque de données hydrologiques et la revue de toutes les sources d'information concernant le

débit fluvial seront nécessaires. Le but final est de mettre en place un système unifié de suivi du

stockage de l'eau, du débit fluvial, du transport des solides et de la qualité de l'eau.

La CBLT devrait intensifier l'étude du code et de la législation qui actuellement ne permettent pas

de résoudre efficacement les problèmes des droits d'eau.

3.3.2.2 Formes de terrain et sols

Dans la recherche il faudrait accorder la priorité au programme comparatif de "gestion du bassin"

établi de la même manière que le programme "Soil Conservation Service Program" de l'USDA. Ce

programme permettrait de contrôler et d'étudier les différents types d'érosion et de déposition (du

terrain, du lit des rivières et éolienne) aussi bien dans le bassin maintenu en préservation que dans

le bassin aménagé intensivement. Ce programme devrait permettre une connaissance bien localisée

de la susceptibilité de différents types de sols à l'érosion de l'eau, éolienne et du ravinement. Par

140

ailleurs, on devrait comparer l'érosion suscitée par l'action humaine à l'érosion naturelle, selon les

années-type hydrométéorologiques. Finalement, ce programme devrait comporter des études

comparatives de la vitesse de régénération: de la fertilité et la capacité productive agraire. Nous

considérons que c'est une tâche prioritaire dans le Parc National de Mozogo, qui peut être considéré

comme une région avec une végétation et des sols encore intacts. La Gambie a déjà commencé un

programme semblable en collaboration avec SCS.

Le programme de suivi et de recherche de la gestion du bassin peut être associé aux programmes

universitaires semblables (par exemple, l'Université de Maiduguri, du Tchad, et de Niamey). Et le

plus important, c'est que ce programme soit lié au centre de direction agricole. Le projet de

recherche concernant les engrais chimiques et les éléments nutritifs spéciaux pour améliorer les

sols dégradés est aussi indispensable. Une mauvaise utilisation des engrais chimiques peut

provoquer de mauvaises récoltes ou même "brûler" les sols.

L'étude de la réactivation des dunes s'est limitée aux villages et aux pâturages. Mais le problème de

la stabilisation et de la dispersion des dunes ne fut pas traité. Une carte de l'érosion des sols, des

types d'érosion et de leur gravité n'a pas été dressée pour le bassin. En particulier, les cartes de

reconnaissance nigériennes attendent d'être mises à jour. Les auteurs de ce rapport n'ont pas réussi à

trouver des cartes des sols aussi détaillées que celles du Niger, du Tchad et du Cameroun. Cela

peut être une des raisons pour la distribution inéquitable des terres dans les zones du projet SCIP.

Nous ne connaissons pas de recherches concernant la dégradation ou 1'aggradation des lits des

rivières. On ne connaît pas non plus le programme de suivi des influences de la retenue de 1'eau et

des digues de protection contre les inondations sur les lits des rivières. Les auteurs n'ont pas réussi à

trouver des renseignements quantitatifs concernant l'érosion dans la région des Montagnes de

Mandara. Il n'est pas clair si, et à quel point, la révégétation a accéléré les processus d'érosion des

terres et des lits de rivières.

3.3.2.3 Les systèmes de production basés sur 1'élevage et 1'agriculture.

Il faut d'urgence rétablir un système de suivi de la pêche. Depuis les événements au Tchad, des

études de la production des poissons, du marketing, des types de poissons, des dimensions et de la

localisation selon les différentes années-type n'ont pas été faites. Il faut absolument mettre à jour

les travaux d'ORSTOM et établir une politique de gestion de la pêche. Depuis les dernières études

il s'est produit la plus sèche année de mémoire du point de vue de la pèche dans les yaérés. Dans

cette période il y a eu aussi les plus bas niveaux de l'eau du lac. Le suivi de la vente devrait être un

projet multi-national. Les estimations de production actuelles ne précisent pas quelles fleuves

constituent les sources principales de la pêche. Deuxièmement, la priorité devrait être accordée à

un projet de planification qui analyserait les réponses des différents secteurs de l'économie selon les

années-type (par exemple, la Figure 2.3). Les années-type déterminent l'économie du bassin;

pendant certaines années on a pu observer que les secteurs, qui normalement restent indépendants

(les pêcheurs et les nomades) se superposent. Le but final est d'établir des plans de projets et de

proposer la politique qui serait basée sur une profonde connaissance des rapports entre l'économie

et les années-type.

Plus que jamais on a besoin des recherches faites en collaboration et à long terme, et qui concernent

la population rurale des nouveaux villages, les nouvelles formes de gestion des terrains aux niveau

des villages, l'utilisation des pâturages et le développement des ressources en eau, les coopératives

de pêcheurs qui organisent la pisciculture de manière à assurer la pisciculture à long terme, etc. Il

141

serait nécessaire de financer le suivi et les recherches en tant que partie constitutive de tous les

projets de développement rural.

La gestion à long terme des ressources naturelles ne peut pas être dissociée de l'étude des droits de

la terre et de l'eau. Cela nécessite des études non seulement des devoirs juridiques et des procédures

d'appellation, mais aussi des contraintes et des libertés accordées aux fonctionnaires, aux

agriculteurs, aux techniciens et à tous les autres. Le but de ces études serait le dialogue entre les

pays membres de la CBLT qui inciterait les changements législatifs et qui encouragerait une

meilleure gestion des ressources naturelles. Il n'y a pas de carte des terrains où s'était produit le

processus de dévégétation qui, à l'origine, avait différentes causes. Pour améliorer la situation dans

ce domaine, la télédétection à basse altitude serait très utile. Il n'existe pas de carte à l'échelle

1:500.000 de la végétation ni du Cameroun, ni du Nigeria, ni du Niger. Tous les cultivars adaptés à

la sécheresse et aux inondations devraient être rassemblés et protégés. La base génétique de la

production agricole, qui a toujours été adaptée aux années-type hydrométéorologique, a tendance à

se perdre. Les pays du bassin n'ont pas leur propre banque de céréales ni de programme de culture

agricole en place.

3.3.3 Les projets

La principale leçon que l'on pourrait conclure quand on voit la façon dont se développe l'Afrique de

l'Ouest durant ces 20 dernières années, c'est qu'il n'y a pas de solutions immédiates pour résoudre

les problèmes de la dégradation et du maintien des ressources naturelles. On ne peut pas prévoir la

vitesse avec laquelle vont se développer le transfert des technologies, les programmes de formation

et la mise en place de la gestion appropriée dans le domaine des ressources naturelles. Le désir de

faire des changements trop rapides pourrait être nuisible à la gestion des ressources naturelles, plus

que si l'on entreprenait toute action. La patience, particulièrement au moment où naissent de

nouvelles institutions et de nouveaux systèmes d'autorité, est absolument indispensable. Les

donateurs, les citoyens et les gouvernements des différents pays doivent collaborer à long terme. La

collaboration des donateurs, des citoyens et des gouvernements doit se faire à long terme. La notion

"à long terme" signifie à peu près 10 à 15 ans. Et voilà la seconde leçon principale, tirée du Sahel:

les projets concernant un seul secteur ou bien un seul but ont tendance à rencontrer de multiples

obstacles et les résultats sont négatifs. Les projets devraient avoir des buts multiples et être

composés de grands "paquets". Les bénéfices à court terme doivent se solder avec les bénéfices à

long terme. L'organisation des groupes d'utilisateurs des ressources naturelles (tels que les groupes

d'éleveurs) devrait être liée aux changements administratifs au niveau local et national de même

qu'aux codes juridiques. Si les groupes d'utilisateurs consacrent leur travail à une meilleure gestion

de ressources naturelles comme la plantation d'arbres, ou bien la construction de digues de

protection, il est aussi nécessaire de trouver une solution aux problèmes de la propriété des arbres

en question et du terrain. L'introduction des nouvelles cultures agricoles nécessite de nouveaux

programmes de formation et de nouvelles compétences de marketing. Dans le cas du Bassin du

Tchad, la plus grande priorité devrait être accordée aux projets à utilisations multiples

(Christophersen, et al. 1989). En principe nous nous prononçons contre le financement des travaux

de caractère général. On recycle trop d'information dans ce cas sans pour autant rapporter quelque

chose de nouveau. La tâche la plus difficile est d'éviter les répétitions des descriptions, qui ont été

utilisées maintes fois dans des études anciennes, et de viser les problèmes actuels de la dégradation

de l'environnement. Nous espérons que les prochaines études vont concerner en particulier chaque

bassin diagnostique et ses systèmes économiques y compris l'agriculture, l'élevage, la pisciculture,

etc.

142

3.3.3.1 Les ressources en eau

Contrairement à la majorité des "plans d'action", ce rapport diagnostique se prononce contre les

projets hydrauliques à grande échelle dans le proche avenir. Cependant, ce qui est nécessaire, c'est

de faire une vérification des projets existants et d'évaluer leurs impacts sur l'environnement et

l'économie (par exemple, quel est le coût de la construction des bassins de retenue en termes de

production, de travail et de perte d'eau en aval?)

Avant le financement de nouveaux projet hydrauliques, il faut faire ce genre de vérification. Les

besoins des utilisateurs de l'eau qui vivent en aval et dans les plaines d'inondation sont prioritaires.

De même pour la protection des marécages et des plaines d'inondation, qui constituent les régions

"d'utilisations multiples" comme les réserves des pâturages et des forêts, des pêcheries, de

l'agriculture de décrue et de diversité biologique.

Par ailleurs, les projets hydrauliques extrêmement coûteux dans le Bassin Conventionnel n'ont pas

créé de l'emploi supplémentaire et se sont avérés inefficaces du point de vue économique. Les

erreurs des projets, le coût élevé du pompage, le coût des nettoyages successifs des canaux, la

monoculture, les dotations aux pesticides et les engrais chimiques, le labourage et les récoltes

mécaniques, le coût du maintien pendant les années de sécheresse durant lesquelles il n'y a pas de

revenus, des problèmes qui n'ont pas été prévus et qui sont liés à l'érosion du sol, etc. - de tout cela

a résulté la transformation des "rêves" en opérations marginales.

Les projets d'eau de surface

1. Vérifier et réadapter tous les projets existants et proposés jusqu'à présent selon les années-type

hydrométéorologiques et les années-types du niveau du lac. Une bonne politique pour une année

humide peut s'avérer désastreuse pour une année sèche, ou pour toute une série d'années sèches.

Il faut utiliser les années-type hydrométéorologiques pour établir les limites des diversions selon

des différentes saisons provenant des fleuves permanents et saisonniers dans le bassin diagnostique

du Lac Tchad, Chari, Logone, Mayo Kebbi, Bornou, Yedseram et Komadougou-Yobé. Il faut

établir les règles opérationnelles pour tous les bassins de retenue dans le bassin selon les années-

type. Il faut utiliser les années-type pour fixer mensuellement les débits minimum garantis dans le

bassin diagnostique du Chari/Logone pour protéger aussi les éleveurs en aval, les agriculteurs qui

dépendent des inondations et des nappes phréatiques, la pisciculture et les polders qui dépendent

du niveau d'eau du lac. Il faut appliquer le même ensemble ou un ensemble d'années-type

semblable au bassin de Komadougou Yobé.

Pour déterminer quel est le meilleur projet il faut tenir compte des utilisateurs de l'eau qui ont la

priorité. La priorité est accordée à l'élevage et à la pisciculture parce que ces activités permettent

l'autosuffisance alimentaire et emploient une grande partie de la population (Logone, Chari, Mayo

Kebbi, Yobé, Bornou). On accorde une grande priorité à l'eau potable de bonne qualité qui est très

importante pour la santé des hommes et du bétail. Il ne faut pas accorder la priorité aux cultures

destinées à l'exportation, comme par exemple le coton, à cause des fluctuations des prix du marché,

des coûts de production élevés et la petite quantité d'emploi. Pareillement, l'allocation de l'eau pour

l'expansion des cultures de riz irrigué devrait être vérifiée. D'autre part on devrait accorder une plus

grande priorité à 1'intégration du stockage de la nourriture et à la prévention de la famine avec toute

politique d'irrigation.

143

La nécessité d'établir des années-type du niveau du lac et leur utilité économique sont beaucoup

plus pressantes que le désir de définir le Lac Tchad "optimal" (voir les priorités de la recherche). Il

faut remettre à plus tard l'idée de la construction du barrage et les projets d'irrigation à grande

échelle dans le bassin diagnostique du Chari, du Logone et de Bornou jusqu'au moment où la

connaissance des problèmes tels que les années-types, les inondations (niveau, durée, étendue),

l'irrigation supplémentaire, la création des prix du marché, les impacts en aval et l'alimentation des

nappes sera plus approfondie. Même si on considère les projets d'irrigation à petite échelle (par

exemple SEMRY III) il faut tenir compte de leur influence sur les utilisateurs de l'eau prioritaires.

2. Le maintien constant du débit dans les fleuves, obtenu grâce à l'alimentation contrôlée des

bassins de retenue situés en amont, n'est pas aussi prioritaire que la création du pic d'inondation

approprié, exigé pour l'agriculture de décrue, la pisciculture, les pâturages et la croissance des

arbres.

Les projets du Chari/Logone

Dans les futurs plans d'action concernant les projets hydrauliques, l'utilisation du Chari/Logone

pour la production de l'énergie électrique et la navigation ne doit pas avoir la priorité. Par contre,

l'utilisation du Chari/Logone pour l'irrigation naturelle des pâturages, la pisciculture, l'agriculture

de décrue, (riz et bérébéré) et la croissance des forêts doivent avoir la priorité.

3. Avant que tout projet de barrage ou de déversement supplémentaire soit proposé dans la région

du littoral méridional du Lac (El Beid, Serbewel, l'augmentation du niveau du bassin sud dans les

yaeres, etc.) il faut évaluer leurs impacts économiques. Le débit de 1500 m3/s et le temps

indispensable pour que l'eau de crue arrive à El Beid sont une pure spéculation. Il faut évaluer

clairement les conséquences économiques de la diminution et du raccourcissement du pic

d'inondation. Les études générales (par exemple, PNUD 1979) ne traitent pas ces questions de

manière suffisamment précise, sans tenir compte des années-type et sans bien comprendre quels

peuvent être les impacts indirects sur le processus de production, comme par exemple la

pisciculture. Les modèles mathématiques existants pour le Chari/Logone sont inadéquats étant

donné qu'ils ne décrivent pas l'étendue, la profondeur et la durée des crues des Yaérés, Bailli,

Tendjillé, Serbewel et El Beid. Ce sont des régions importantes du point de vue de la pisciculture,

de l'élevage, et de l'agriculture de décrue du riz et du sorgho. Il faut vérifier les modèles

mathématiques proposés pour inclure les variables qui décrivent les crues et les conséquences

économiques des diverses types d'inondation. Dans ce modèle on peut inclure le Mayo qui ne se

jette pas dans le bassin de retenue de Maga, de même que le canal de détour du barrage de Maga.

4. Les agriculteurs et les pêcheurs vivant dans la partie basse ont tous souffert à cause de la

sécheresse, de même que de l'exportation de l'eau en dehors du Bassin Conventionnel (voir les

sections 2.6 et 2.7). On ne peut pas proposer de nouveaux bassins de retenue et déversements d'eau

avant de prendre en considération les besoins des utilisateurs. C'est un problème international qui

concerne non seulement les citoyens du Niger et du Nigeria, mais aussi tout le bassin, étant donné

que le Yobé se jette dans le bassin du Lac Tchad. Le CBLT aurait pu être le médiateur pour les

utilisateurs en aval des deux pays.

5. Nous considérons qu'on mettra fin aux efforts d'exportation de l'eau du bassin. Par ailleurs on ne

devrait pas envisager pour le moment l'importation de l'eau du Zaïre dans le Lac Tchad. Même les

études préliminaires seraient prématurées. Toutes ces analyses doivent être remises à plus tard,

jusqu'au moment où le rapport entre la crue et l'économie des yaérés, de l'El Beid et du Serbewel

sera étudié plus profondément.

144

L'évaluation et la modification des projets hydrauliques.

Il faut concevoir tous les projets pour qu'ils puissent créer des pouls d'inondation pour les

utilisateurs des eaux en aval (Mayo Kebbi, Yobe, Bornou).

Il faut minimaliser la surface de tous les bassins de retenue pour réduire les pertes dues à

l'évaporation.

Le développement hydro-énergétique n'a pas dans le bassin (Chari, Logone) de priorité.

Si on envisage la construction d'un bassin de retenue, il faudra le construire de telle sorte qu'il

permette le développement maximal de la pêche et du pâturage pendant la saison sèche.

Comme nous avons déjà pu constater, la tâche prioritaire devrait être la vérification des projets

hydrauliques existants dans les bassins diagnostiques de Bornou, Chari, Logone, Yobé et Mayo

Kebbi. Dans le cadre de cette tâche il faut attirer l'attention surtout sur les facteurs qui limitent la

flexibilité de ces projets, en particulier la création du pouls d'inondation en aval.

6. Le barrage de Maga (bassin diagnostique du Logone) a provoqué une grave dégradation de

l'environnement (Section 2.4). Il faut réviser le projet du barrage de Maga afin de créer un canal de

détour ou bien un aqueduc qui augmenterait l'inondation dans les yaérés et dans le Parc National de

Waza. C'est une priorité pressante.

7. Dans le bassin diagnostique du Chari/Logone il faut accorder la priorité à l'évaluation des

impacts de la construction des digues de protection le long des fleuves Chari et Logone sur tous les

systèmes de production qui dépendent des crues (y compris les forêts, les pâturages et la

pisciculture).

8. Il faut réviser le projet du barrage de Tiga (Yobé supérieur) aussi bien que les autres retenues en

amont et leurs plans d'opération. Le but de cette tâche devrait être la restructuration des barrages

et/ou la modification des plans d'opération afin de permettre le passage à travers Gashua d'un

écoulement suffisant pour les besoins des utilisateurs d'eau en aval.

9. Les techniques de rétention des eaux de pluie (water harvesting) sont indispensables, surtout

dans le bassin diagnostique du Yobé et dans le bassin diagnostique septentrional.

10. Il faut encourager l'irrigation à petite échelle avec l'eau des puits aux oueds de Bornou, Yobé,

Chari et Kanem. Le système d'alerte rapide.

11. Il faut prendre en considération les années-type en établissant le projet du système d'alerte

rapide pour le Chari/Logone à la base des stations d'observation situées dans la République

Africaine Centrale et dans d'autres régions en amont. En se basant sur les information

pluviométriques et hydrologiques, qui proviennent des stations situées en amont, il est possible de

mettre en place le système d'alerte rapide qui pourrait prévoir l'arrivée de la crue, sa grandeur et sa

durée. Un tel système d'alerte rapide aurait beaucoup d'importance pour l'agriculture de décrue en

permettant des gains économiques et de main-d'œuvre.

Les ressources en eau souterraine

12. Le projet de recherche et de développement concernant l'eau potable pour alimenter les villes

doit être prioritaire. Cette alimentation n'est pas toujours continue. Il faut de préférence utiliser l'eau

145

souterraine pour alimenter les villes en eau potable. Cela réduit les risques pour la santé des

hommes, des animaux tout en diminuant les coûts du traitement de l'eau.

13. Un projet important que nous recommandons, c'est la délimita ion des terrains de gestion active

concernant les ressources en eau souterraine, menacées par la surexploitation. Les "Groundwater

Active Management Areas in Arizona and California" (ressources fossiles) peuvent servir de

modèles. Le but de ce projet de planification serait d'établir un calendrier de pompage qui pourrait

équilibrer l'extraction et l'approvisionnement des ressources. Il semble que la situation la plus grave

se trouve dans le bassin diagnostique de Bornou.

14. Un autre projet de recherche et de planification prioritaire c'est de dresser des cartes des régions

en aval qui sont réalimentées par les crues (de surface et des lits fluviaux) dans les bassins

diagnostiques du Chari, Logone, Yedseram, Bornou et Yobé. Il faut délimiter les régions où les

projets de stockage d'eau de surface et des projets de déversement sont en conflit avec la

réalimentation des nappes souterraines. La gestion conjonctive de toutes les ressources en eau est le

but final.

La qualité de l'eau

En ce moment, de graves problèmes de qualité d'eau sont passés inaperçus. La qualité de l'eau dans

le fleuve El Beid mérite toute notre attention, étant donnée le fait qu'elle pourrait avoir une

influence sur le projet d'irrigation de SCIP. L'éventuelle pollution causée par les grands centres

urbains devrait être contrôlée. L'utilisation des pesticides toxiques, que l'on pourrait trouver dans

l'eau potable, pourrait constituer un problème local. L'irrigation avec de l'eau salée et fortement

minéralisée dans les bassins diagnostiques du Lac Septentrional, du Yobé et de Bornou devrait être

révisé, projet par projet.

3.3.3.2 Formes de terrain et sols

L'érosion

15. Les mouvements du sable sont prioritaires. Dans les bassins diagnostiques du nord c'est un

problème commun. Toutes les techniques qui réduisent la vitesse du vent et le transport éolien sont

utiles. Mais on ne sait pas quelles parmi celles-ci sont les plus efficaces du point de vue financier,

quelles sont les plus acceptables pour la société et quelles sont les plus efficaces en général. Les

techniques ne sont pas contrôlées, sauf quelques informations anecdotiques (voir les

recommandations de l'aménagement expérimental du bassin).

De même, dans le bassin diagnostique de Bornou, Yobé, Logone, le comblage des dépressions par

les sables mobiles a diminué la production agricole. Il faut inclure les mesures de contrôle de

l'érosion dans tous les projets de ces bassins diagnostiques, en accordant une attention particulière

aux régions fadama et faya.

16. Les sols durs (argile alcalique et argile "loam") dans les bassins diagnostiques du Logone,

Mayo Kebbi, et des Montagnes de Mandara et Chari nécessitent de l'attention particulière dans tous

les projets de préservation et de développement. Il est difficile de réhabiliter ce genre de sols

dégradés. Les projets expérimentaux de réhabilitation, en particulier dans les environs du

N'djamena, doivent être mis en priorité.

146

17. La revue des problèmes hydrologiques et des problèmes d'érosion qui apparaissent dans les

projets d'irrigation à grande échelle doit être prioritaire (Chari/Logone, Bornou et Yobe). Les

canaux des projets SCIP, de même que l'érosion éolienne exigent des interventions contre l'érosion.

Routes et transports

18. La route de Maiduguri à Diffa/Damasak et la route du Tchad à travers le Cameroun vers le

Nigeria ne sont pas goudronnées. Les pistes sont la cause majeurs de l'érosion éolienne et

poussiéreuse, tout en causant aussi la destruction de la végétation au moment où les voitures

cherchent de nouvelles routes. In faut goudronner les routes et installer des drainages. Tous les

sujets dont nous avons parlé jusqu'à présent concernent les bassins diagnostiques du Chari, Logone,

Yobe, Bornou.

19. Le bassin diagnostique septentrional exigerait des routes secondaires pour faciliter le passage

du bétail et par conséquent réduire l'érosion causée par les animaux.

3.3.3.3 L'élevage et l'agriculture - systèmes de production

La pêche

20. Les ressources piscicoles du Chari et du Logone sont gaspillées à cause du pourrissement après

la capture. 50% de la pêche est gaspillée à cause du pourrissement. En plus, et pour empêcher ce

gaspillage, on coupe les arbres pour fumer le poisson. Le fumage est considéré comme une

principale cause "industrielle" du déboisement. La création des coopératives de transport sur place

pillée ou transport réfrigéré doit être considéré en termes des dommages économiques et

écologiques. Même subventionné, ce transport et ce stockage vont augmenter l'autosuffisance

alimentaire, diminuer les maladies, augmenter l'efficacité des ressources forestières et halieutiques,

créer de l'emploi, et probablement hausser le prix du poisson congelé. Le programme alternatif de

salaison a une mauvaise réputation à cause de la salaison excessive autrefois. Mais la salaison peut

être revalorisée par une meilleure formation et du contrôle adéquat.

Comme mentionné plus haut, le modèle mathématique du Lac Tchad doit comporter les variables

des crues. Ces variables doivent être reliées à: la survie des poissons, leur reproduction, la

composition des espèces, la production phytoplanctonique, le gain du poids et location des fret.

L'élevage

21. Plus que tout autre projet sectoriel, le pastoralisme exige une planification élaborée à "buts

multiples". Dans les contexte de la politique de pâturage de l'année-type (section 2.1.2) établit un

plan d'action afin de promouvoir la protection et les droits de préservation de pâturage en années

sèches, l'ouverture et la fermeture des puits et des clôtures, et le système des prix subventionnés

pour une intervention rapide durant les années mauvaises pour l'élevage. Cette subvention

d'intervention rapide est en réalité un "coût de médecine préventive". Sans intervention rapide, il y

aurait des frais à l'avenir pour la réhabilitation des pâturages (ce qui n'est pas la priorité des

gouvernements nationaux). Les coûts de réhabilitation des pâturages sont toujours plus élevés que

le coût de prévention de surpâturage. Les bassins diagnostiques du Chari, Logone, Yobé,

Septentrionaux et du Lac Fitri exigent de l'attention particulière.

Dans les projets de dégradation due à l'élevage, il faut prendre en considération l'érosion éolienne

autour des forages et des puits, des marchés, des silos, des fermes villageoises situées dans les

dunes des chemins tracés, des passages des frontières. Dans les bassins diagnostiques du Sud, la

147

présence intensive d'agriculteurs, d'éleveurs et des réfugiés de guerre, exige une composante de

résolution de conflit dans chaque projet.

Dans certains projets il faut encourager l'utilisation de l'irrigation supplémentaire afin d'augmenter

la production pastorale. Bien placés dans les structures des projets, ces pâturages irrigués seront

favorables à l'environnement et à l'élevage en réduisant les distances à parcourir et les interactions

entre les troupeaux, et en créant automatiquement les réserves de fourrage ligneux.

Dans les endroits où les bassins de retenue et le périmètres irrigués ont remplacé ou sont en conflit

avec les pâturages, le projet hydraulique doit fournir une partie de 1'eau aux pâturages irrigués.

Dans d'autres projets, le surplus de l'eau d'irrigation peut être utilisé pour augmenter la production

du fourrage ligneux et le reboisement.

Un autre projet d'encouragement est de coordonner l'introduction du bétail dans les champs cultivés

(cette introduction dans les champs fournit une fertilisation naturelle aux champs tout en

fournissant de la nourriture au bétail).

Il faut intégrer la croissance des veaux et des bœufs dans les endroits irrigués en tant qu'un autre

encouragement économique.

22. Il faut absolument augmenter le nombre de plantes fourragères dans les pépinières et

développer un plan d'action pour leur plantation (par exemple, un Acacia albida par km² et sur des

sols appropriés) . En échange pour les "encouragements" les groupes pastoraux peuvent planter et

entretenir ces plantes pérennes.

Comme nous l'avons mentionné plus tôt, le modèle mathématique du Chari/Logone devrait contenir

les variables de la crue telles que les types de graminées dans les plaines d'inondation, la

réalimentation naturelle des nappes, la croissance des plantes fourragères et les années-type de

productivité des yaérés.

23. Dans la phase préliminaire du projet, il sera nécessaire d'analyser les distances entre les points

d'eau naturels aussi bien que ceux qui ont été créés par les humains, entre la biomasse productive

selon les années-type et les processus de la fermeture des forages.

La fermeture des forages se produit uniquement dans les années-type durant lesquelles le stockage

baisse. Il est préférable de ne pas augmenter en mesure du possible le nombre de forages et de

puits autour desquels le bétail surexploite les pâturages. Une meilleurs solution serait les bassins de

retenue qui se remplissent d'eau pluviale et se vident saisonnièrement. Dans les régions où la

construction de ce genre de bassin de retenue est impossible, il faut envisager la construction de

puits fermés à cadenas. Mais dans ce dernier cas il est très difficile de surmonter les problèmes

pratiques qui peuvent en résulter si les sentiments de communauté pastorale ne sont pas assez forts.

24. Les problèmes de santé animale sont très graves dans les bassins de Yobé, Septentrional et du

Lac Tchad. L'élimination de la mouche tsé-tsé et la migration du bétail vers le sud ont ouvert des

nouveaux pâturages permanents. Le soutien de la République Centrale Africaine et l'établissement

des groupes d'éleveurs ont la priorité.

Industrie agroforestière

148

25. La seconde partie montre que les principales raisons pour le déboisement dans les zone sahélo-

soudaniennes et soudaniennes sont dues à la demande urbaine pour le bois et au projets

hydrauliques à grande échelle, aussi bien qu'à la sécheresse. Les projets d'irrigation à grande

échelle et les projets de bassin de retenue ne permettent pas aux forêts de se régénérer. Les terrains

dénivelés et inondés sont exclus d'une manière permanente de la production forestière. Dans le

plan d'action de reboisement il faut insister sur le problème d'utilisation du bois dans les centres

urbains. De même il est indispensable de prendre des mesures restrictives concernant les projets à

grande échelle qui diminuent la production forestière de façon permanente. Pour ne pas abattre les

forêts dans les régions urbaines il faut remplacer les combustibles, avec des produits pétroliers du

Nigeria, par exemple. L'idée du gazoduc du Maiduguri devrait être étudiée à nouveau et tenir

compte des économies de l'utilisation du bois de chauffage. Il faut établir un plan d'action pour

remplacer le bois de chauffage. Ce plan devrait comporter la standardisation des installations, la

possibilité de livraisons continues de combustibles, la formation et l'instruction en nouvelles

méthodes de cuisine. Dans tous les projets à grande échelle une certaine partie des terrains et une

certaine quantité d'eau devraient être réservés pour l'irrigation des arbres et des plantations.

26. Les principaux utilisateurs du bois de chauffage dans le secteur industriel, ce sont les fabricants

de briques, les boulangers et les marchands de poisson fumé. Il semble que la Banque Mondiale

s'intéresse aux études concernant le remplacement des combustibles ou les analyses de l'efficacité

de ces systèmes de production. Le remplacement des combustibles est prioritaire pour arrêter le

déboisement.

27. Pour diminuer ou arrêter l'érosion éolienne, les brise-vent forestiers sont nécessaires dans les

régions de sols alcaliques et les régions où pour les besoins de l'agriculture la dénivellation s'est

produite à grande échelle. Bornou et le Lac Fitri ont ce genre de problèmes.

28. Le reboisement est indispensable partout. Pendant notre travail de recherche sur le terrain les

représentants des bassins diagnostiques de Bornou, Septentrional, du Logone, de Mandara, du

Mayo Kebbi et du Chari nous ont signalé le besoin de créer de nouvelles pépinières. Les arbres

multifonctionnels (fruits, bois de chauffage, fourrage, bois de construction, médecine) deviennent

l'objet d'économie, une forme de capital et un moyen d'augmenter la sécurité de la population

rurale.

29. Un projet de plantation d'arbres qui fourniraient du bois de construction et un projet de

régénération de ces plantations constituent un besoin urgent du bassin. Dans les bassins

diagnostiques du Chari, Logone et Mayo Kebbi la protection des palmiers borassus et le

développement des pépinières devraient être prioritaires.

Agriculture.

L'avenir de la majorité des agriculteurs (plus de 95%) n'est pas lié à l'agriculture irriguée. Pour

empêcher la dégradation de l'environnement il faut, et cela est prioritaire, arriver à tous ces groupes

de citoyens. Ce sont ces groupes de citoyens qui devraient bénéficier du financement offert par les

donateurs et les gouvernements.

30. Les différentes mesures pour préserver le sol étaient testées évaluées dans d'autres pays du

Sahel. Ces mesures comprennent l'élaboration de haies vives qui délimitent les frontières des

propriétés, les graines de légumes qui proviennent de pépinières, la stabilisation des dunes, le

changement de culture, l'utilisation d' engrais chimiques pour accélérer la végétation, etc. L'échange

149

des informations et des projets, qui encouragent les agricultures à visiter les fermes-modèles dans

d'autres parties du Bassin ou dans d'autres pays, s'est avéré très utile (Shaikh, et al., 1988).

31. De nombreux agriculteurs aimeraient varier les cultures agraires et diversifier les arbres

fruitiers. Cette diversification permettrait un enrichissement de la végétation, et si cette

diversification concernait aussi les légumes la fertilité serait meilleure. Tous les projets de

développement rural devraient comporter les pépinières et des programmes de formation pour

soutenir le processus de diversification (Chari, Logone, Mandara, Mayo Kebbi, Yobé, Borno).

32. Les projets hydrauliques à grande échelle ne prévoyaient pas des mesures pour protéger le sol.

Dans de projets tels que le SCIP ou aperçoit déjà l'érosion du sol et on ne voit pas de paravents

forestiers qui diminueraient l'érosion éolienne, amélioreraient la préservation de l'eau, et

augmenteraient la productivité agricole. Il faut financer toutes les mesures de préservation de l'eau

et augmenteraient la productivité agricole. Il fait financer toutes les mesures de préservation dans

tous les projets para-gouvernementaux. Conformément à ce qui a été dit auparavant pour maintenir

la fertilité du sol il faut accorder moins d'importance à la production du coton dans les recyclages

agraires dans les projets para-gouvernementaux (les Bassins diagnostiques du Chari Logone, Mayo

Kebbi).

Diversité biologique

33. Le parc international de la paix entre le Tchad, le Nigeria, et le Cameroun est prioritaire. Les

parcs dans chaque pays (en ce moment Mandélia, Douguia, Waza, Kalamaloue, Chuigurma)

devaient être liés par des couloirs protégés en partie, pour permettre la migration des élephants et

d'autres grands mammifères.

Le système international des parcs nationaux devrait permettre de relier des "îles d'habitation" entre

elles et créer ainsi un meilleur système de protection des animaux (l'idée d'un archipel d'habitation).

Ce système permettrait la sécurité des animaux durant la sécheresse ou la guerre. Ce projet devrait

être consulté avec 1' IUCN et chargé des problèmes des éléphants. Ce projet devrait aussi mettre en

place un centre touristique pour tous les trois pays.

34. Il faut financer la préservation et le développement du Parc National de Waza (section 2.4). Il

faut réviser les frontières et le système de protection de la Réserve des animaux sauvages de

Mandélia.

35. Dans l'immédiat il faut financer et protéger les habitats du rhinocéros noir.

36. Il a été proposé deux solutions parallèles pour résoudre le problème des régions de marécages

de Sambisa: leurs protection ou le drainage (proposé par CBDA). Il semblerait qu ' il n'y a pas de

communication entre les ministères. La réconciliation des buts des deux ministères devrait être

prioritaire.

37. Il faut financer les études sur la grue à couronne noire. Il faut financer aussi les études dont le

but est de retrouver les cultivars du bassin diagnostique Chari/Logone perdus à cause de la

construction des digues de protection contre les inondations et différentes déversions. Cela

concerne aussi les cultivars dans les bassins diagnostiques du Komadougou Yobé, perdus à cause

de la construction des réservoirs amont. Ces cultivars sont considérés comme des espèces uniques

d'un point de vue génétique. Ils peuvent être très précieux pour le développement prochain de

150

cultivars. Par ailleurs, de nouveaux cultivars de dattiers sont indispensables dans le bassin

diagnostique du Yobé et le bassin diagnostique du Nord.

3.4. Institutions et aménagement de l'environnement

Presque chaque politique et toutes les mesures institutionnelles qui sont indispensables à la

prévention de la dégradation de l'environnement et, qui en même temps, encouragent une double

approche qui associe le développement à la préservation sont semblables dans tous les bassins.

Nous en parlons dans notre rapport en tant que questions nationales étant donnée que la CBLT ne

peut imposer de changements de la politique nationale à un gouvernement quelconque. Nous

n'avons pas étudié d'une manière précise la structure administrative des pays du bassin. C'est

pourquoi nous n'avons pas formulé de recommandations détaillées pour le Plan d'Action, pays par

pays.

3.4.1. L'administration nationale et l'aménagement de 1'environneront

38. Tous les gouvernement de tous les pays du bassin doivent présenter des exemples impeccables

de la gestion des ressources naturelles s'ils veulent que l'administration locale et les citoyens les

suivent. La revue des opérations des organismes para-gouvernementaux et, en faire des exemples

d'une bonne gestion des ressources naturelle (Tchad, Cameroun, et Nigeria), doivent être

prioritaires.

39. Les gouvernements des pays du bassin peuvent orienter la gestion des ressources naturelles

dans leur limites et leur frontières, par le financement direct. Les investissements dans les régions

rurales devraient avoir beaucoup plus de priorité que les investissements dans les régions urbaines.

Cela permettrait de diminuer les infrastructures urbaines et ses besoins. Les investissements

devraient être orientés vers la gestion des ressources naturelles à long terme.

40. Tous les pays du bassin ont une administration très fragmentaire en matière de politique de

gestion des ressources naturelles. Les ministères s'occupent de différents secteurs, et sont rarement

en contact. Il faut chercher des donateurs qui seraient prêts à financer dans chaque pays des

commissions interministérielles de révision. Il devrait y avoir dans ces commissions des

départements de l'agriculture, du développement rural, développement des ressources en eau, des

forêts, des animaux sauvages, des poissons, l'élevage, tourisme. Chaque ministre devrait avoir la

possibilité de réviser et de commenter les projets proposés par un autre ministre.

41. Au Tchad, au Nigeria, et au Cameroun il n'y a pas de coordination entre les ministères et

l'administration du financement. Cela concerne un projet qui nécessite une bonne coordination pour

la prévention de la famine, les travaux publics, les scénarios économiques et sociaux selon les

années-types la mobilité de la main d'œuvre. Ces actions sont prioritaires. Les projets des travaux

publics contre la sécheresse devraient comporter cet élément de préservation (par exemple la

reforestation, les pépinières, ou la construction des routes dans les régions de forte érosion). Les

plans d'actions devraient comporter des élément destinés à diminuer le stress dans les régions

particulièrement en danger du point de vue écologique.

Chaque ministère doit adopter et comprendre les principes d'utilisation des années-types servent

de base à la planification et à la réalisation des projets. Education écologique

151

42. Il faut financer et mettre à la disposition des expertises techniques pour aider tous les Ministères

de l'Education à établir un programme de l'éducation écologique. A tous les niveaux de l'éducation

supérieure il faut sensibiliser les étudiants aux problèmes suivants:

a.) l'histoire des ressources naturelles du bassin aussi bien la flore que la faune

b.) les problèmes écologiques

c.) les instruments traditionnels pour faire face à la sécheresse et la dégradation de

l'environnement

d.) la connaissance de ce qui peut et doit être réalisé.

Les programmes-modèles concernant l'éducation écologique existent déjà au Kenya et du Mali, de

même que dans les propositions de l'UNSD et l'institut du Sahel. La publicité nationale (différents

ministères) serait une approche possible pour éduquer dans cette direction la société. La diffusion

des informations sur l'utilisation d'un système modernisé du chauffage à bois, adressées avant tout

aux femmes dans les villes et à la campagne, devrait être prioritaire. Des prototypes de programmes

réussis existent déjà au Burkina Faso, Mali, Niger et du Sénégal. Ce genre de programmes doivent

mettre l'accent sur des ains de temps et d'énergie que les femmes peuvent faire en utilisant ce

système moderne de chauffage. On devrait aussi accorder la priorité au programme visant des buts

multiples: concernant la nutrition de l'enfant et de la mère, le planification des familles et le

contrôle des naissances.

Priorités de formation

Les programmes de formation et de vulgarisation sont fondamentaux pour le gestion nationale des

ressources naturelles. Sans ces programmes la gestion locale des ressources naturelles est privée de

la direction et de la participation nationale. Pratiquement tous les exemples des stratégies de la

gestion des ressources naturelles qui ont été une réussite au Sahel, prennent toujours leur origine

dans les programmes locaux de vulgarisation, dirigés par les individualités avec un grand charisme.

Les ministères et le système scolaire responsable de la formation et de la vulgarisation jouent

aujourd'hui un rôle prépondérant. Les derniers événements ont montré l'importance de ce rôle. Ils

ont besoin de nouvelles connaissances dans le domaine du sol, de l'eau de la gestion des animaux

sauvages et de la végétation. Les ministères et le système scolaire doivent être sensibilisés aux

aspects culturels, sociaux et organisationnels des populations. Dans beaucoup de cas les

popularisateurs doivent apprendre les langues étrangères. Le nombre approximatifs des gens formés

pour la gestion des ressources est donné dans le tableau 3.1.

Tableau 3.1

Catégorie des Agent Escomptées Hectares par agent Fonctions

Ingénieur forestier zoologues,

spécialiste de l'élevage des

poissons

Maîtrise

35,000

Planification,

évaluation, supervision,

formation

Adjoint technique des ingénieurs

forestiers, zoologues,

spécialistes de l'élevage des

poissons

Baccalauréat

10,000

La supervision locale,

popularisation,

formation

Agent technique Collège + un an 5,000 exécution,

popularisation

Gardes, pépinièristes, guides Sur la tâche 20,000 exécution, guide

152

II faut promouvoir parmi les cadres du bassin conventionnel un professionnalisme de type nouveau.

Leur devise devrait être la volonté d'assurer à la population rurale une meilleure gestion des

ressources naturelles et la possibilité de vivre dans une plus grande sécurité et ceci non pas

uniquement pour l'immédiat mais à long terme.

43. La réorganisation des écoles de formation technique et la mise en valeur des priorités devrait

avoir une importance fondamentale dans les pays du bassin. Cela concerne aussi le changement des

critères, selon lesquels les employés montent les grades de leur carrière professionnelle. Les plus

grands salaires devraient être accordés aux fonctionnaires ruraux permanents (récompense pour les

conditions du travail difficiles) et non pas aux fonctionnaires des villes. Il faut séparer leurs salaires

des revenus qui proviennent des amandes et autorisations. Il faut accorder des suppléments en guise

de récompense pour le travail dans les régions particulièrement difficiles.

44. Il faut éduquer les fonctionnaires à résoudre les situations conflictuelles de même que les

interventions techniques. L'école de formation sectorale aurait besoin d'un programme qui donne la

possibilité d'intégrer tous les buts de la gestion des ressources naturelles. Il faut soutenir des projets

interdisciplinaires, comme les programmes des Terres Arides de l'Université de Maiduguri. Les

projets financés par les fonds nationaux devraient intégrer les agriculteurs ou les éleveurs dans les

programmes de suivi et de recherche sous la direction des spécialistes. De bonnes relations entre

agriculteurs et chercheurs sont particulièrement importantes pour les recherches agronomiques

concernant les «cultivans» qui seraient résistants à la sécheresse et qui la tolérerait.

Les tâches spéciales au niveau national

Dans chaque pays du bassin, le ministère chargé de l'hydrologie et de la géohydrologie devrait

établir un plan pour équilibrer la réalimentation des nappes souterraines et leur utilisation annuelle.

Ce plan est nécessaire pour empêcher la diminution du niveau piézométrique à court terme et

l'épuisement de ces ressources à long terme.

3.4.2. La lois, les codes, et la politique nationales La réforme foncière

Dans toutes les pays du bassin le problème fondamental dans le domaine législatif et politique, c'est

la réforme du droit concernant les formes de propriétés des terres et des ressources naturelles. Cette

réforme devrait encourager la population locale à investir dans l'aménagement des ressources

naturelles en y jouant un rôle actif dans ce domaine. Les réformes devraient être basés selon les

principes suivants:

- la gestion du territoire local et de la propriété commune

- la nécessité de distinguer dans le droit la propriété publique de la propriété privée et

villageoise

- la réconciliation des droits «d'usage» et coutumes traditionnelles

- des règlements spéciaux pour les régions "sylvopastorales"

- méthodes de l'affermage à long terme des terrains sylvopastoraux en échange et de la gestion

obligatoire et de la reforestation.

Pour créer des bases juridiques solides des formes de propriété du terrain il faut que les groupes des

utilisateurs (éleveurs et les villageois) soient légitimes. Il faut établir la procédure qui pourrait

résoudre les revendications des terres qui traditionnellement appartenaient à quelqu'un. C'est une

tâche difficile et qui demande une assistance des spécialistes aussi bien du droit national que des

droits de coutumes.

153

L'aspect fondamental du développement et de la préservation à long terme c'est la nécessité de

résoudre le conflit entre les revendications juridiques traditionnelles et nationales. Tous les projets

devraient être consultés par des sociologues, les popularisateurs ayant des bases juridiques, des

anthropologues et des personnes capables d'établir le consensus social.

La stratégie nationale de préservation

A un certain degré, les plans pour arrêter le désertification ont donné des bases à la création d'une

stratégie nationale de préservation. La politique et son implantation devrait être étendue en dehors

des régions arides.

Il faut établir une convention qui obligerait que tous les grands projets nationaux de développement

et de le préservation doivent comporter l'évaluation des impacts des projets en question sur

1'environement et l'économie. C'est une tâche prioritaire.

L'évaluation de ces impacts permettrait de bien comprendre le bien fondé des décisions qui

obligerait: les citoyens de quitter les parcs nationaux ou autres terrains à cause des projets

hydrauliques nationaux. Cela concerne aussi les utilisateurs de l'eau qui vivent en aval.

Les codes

Nous n'avons pas revu en détails les codes nationaux concernant les forêts, l'utilisation des terrains,

l'élevage de poisson, la chasse, la protection contre les incendies. Il est indispensable de réviser ces

codes avec l'assistance des spécialistes internationaux. C'est ce qu'on est en train de faire au Mali,

au Sénégal, et dans d'autres pays du Sahel. Un des buts de la révision des codes serait de réorienter

les fonctionnaires qui, jusqu'à présent, ne veillaient qu'à ce que le code soit respecté pour qu'ils

popularisent les idées lancées par ces codes. De cette manière les facteurs décourageants seraient

diminués au profit des facteurs encourageants. Les codes forestiers que nous avons déjà revus

nécessitent d'être mis à jour. Il faudrait établir les limites du nombre d'arbres abattus, dans des

différents bassins diagnostiques et en fonction des types d'arbres. De même il est indispensable

d'établir des procédures qui peuvent résoudre le problème de la propriété des arbres. Au lieu

d'obliger à payer une amende il faut introduire un nouveau système d'amendes sous formes de

reforestation. Il faut que les droits des utilisateurs de l'eau, en particulier de ceux qui habitent dans

les plaines d'inondation et les régions d'aval soient définis clairement. Il faut établir des procédures

d'appel qui appliquent les lois dans des cas spéciaux.

Les gouvernements nationaux et le milieu des domines d'affaires.

Le rôle des hommes d'affaires pour équilibrer les gains financiers à court terme avec l'efficacité à

long terme. La conséquence de la nationalisation des terres est telle que les entreprises

commerciales peuvent tirer des bénéfices sans tenir compte des conséquences néfastes de leur

activité. Il faut commencer le dialogue au sujet des «payements pour l'extraction» des poissons, des

pâturages et des ressources forestières.

3.4.3. La coopération internationale et 1'aménagement de 1'environnement

A part la stabilité politique et le désir de garder la bonne volonté de coopération, la communauté

internationale est avant tout intéressée à ce qu'il soit possible dans le Bassin du Lac Tchad:

- d'agir conformément aux convention internationales

- de maintenir le flux de marchandises qui proviennent des ressources naturelles du bassin

154

- de mettre à la disposition des citoyens des biens esthétiques, des valeurs qui approfondiront

leur connaissance du monde, et qui constituent l'endroit de récréation («tourisme») .

D'une manière directe seulement quatre pays du LCBT sont concernés par les problèmes du bassin

du Lac Tchad. Mais on réalité les problèmes du bassin concernent un plus grand nombre de pays:

les donateurs et les différents organismes internationaux.

Les donateurs

Beaucoup d'agriculteurs auraient voulu préserver leur sols, la végétation et les ressources en eau

mais ne possèdent malheureusement pas de fonds nécessaires, et d'assurance. Les donateurs

pourraient être très utiles s'ils mettaient en place un système de conditions obligatoires pour

l'aménagement des ressources naturelles.

Comme ce qui a été déjà dit dans la première partie, les donateurs viennent juste de commencer à

incorporer la stratégie de conservation dans les programmes d'assistance économique. Quant au

financement il faut accorder la priorité aux problèmes suivants: le suivi de l'environnement,

l'éducation écologique, la formation pour une bonne gestion des ressources naturelles, la résolution

des conflits, le dialogue concernant la décentralisation de la gestion des ressources naturelles et le

changement des formes de propriétés des terres, ainsi que la coordination régionale des problèmes

de la gestion des ressources naturelles communes à l'ensemble du bassin.

Ces donateurs qui rencontrent des difficultés lies avec les formes de propriétés de la terre, devraient

commencer le dialogue avec les gouvernements des pays du bassins au sujet de la décentralisation

du contrôle des ressources naturelles. Diversité biologique

A part le parc international que nous avons proposé il y a cinq accords internationaux qui

concernent la préservation de la diversités biologiques:

- ACCMWIH

- ACCNNR

- CCPWCNH

- RAMSAR (pour la protection des marécages d'importance internationale)

- CITES (Appendice III) qui prohibe le commerce des animaux des espèces en voie de

disparition

II est important que les chefs des gouvernements signent les convention et les accords

internationaux pour tout le bassin conventionnel. Leur signature est avant tout requise pour les

projets de IUCN (union internationale pour la préservation de la nature) réalisés dans trois bassins

diagnostiques. (Lac Fitri, Lac Leré, Les Marécages du Ndourou, et le Parc National de Waza). a

signature des conventions et des accords est très importante en particulier la convention RAMSAR

qui pourra aider à protéger les lacs et les marécages du bassin.

La Commission du Bassin Lac Tchad (CBLT)

La CBLT est la plus importante organisation dans le bassin conventionnel. Les actions de la CBLT

ne sont pas aussi étendues que ce que prévoyait le mandat de la commission. La présence de la

Commission dans le bassin est presque invisible, à part les quelques solutions infrastructurelles,

dispersée dans différents endroits du bassin. Si les chefs des gouvernements accordaient un plus

quand pouvoir à la CBLT, son rôle aurait été beaucoup plus important, d'autant plus si la

concurrence pour les pays membres en ce qui concerne les ressources naturelles s'accroît. Si les

155

pays membres de la CBLT souhaitaient que la Commission s'acquitte pleinement de ses

engagements, il faudrait que la Commission ait beaucoup plus de pouvoir. Les chefs d'états

devraient réviser les décrets de l'année 1970 concernent les compétences et les droits de la CBLT

quand il s'agit de l'utilisation et l'alimentation de l'eau. Les chefs d'état devraient immédiatement

étendre les frontières du bassin conventionnel. Il faut entreprendre des démarches pour que la

République Centrale d'Afrique participe aux travaux de la CBLT. Sans la participation de la

République Centrale d'Afrique la planification dans le bassin diagnostique du Chari/Logone sera

incomplète.

La CBLT ne devrait pas entreprendre 1'implantation de projets qui ont le caractère purement

national étant donné qu'elle n'a ni le personnel, ni le support logistique ni 1'autoriasation de le faire.

Ce genre d'activités utilise les moyens que la CBLT devraient employer pour différentes actions

internationales dans tout le bassin comme la planification, le suivi, l'évaluation et la résolution des

conflits. La CBLT aurait besoin d'au moins un employé à plein-temps pour résoudre les conflits,

d'identifier des divergences des différents pays et qui serait chargé des problèmes juridiques

ambigus. Cet employé de la CBLT pourrait servire de liaison informelle autre les pays du bassin

pour identifier les conflits éventuels. L'adaptation de la politique de l'aménagement des ressources

en eau aux systèmes des années types de même que la délimitation des nappes aquifères doivent

réduire le nombre de conflits dont nous venons de parler.

La mise en place d'un système de communication devrait être prioritaire pour la CBLT. Il faut

financer la CBLT pour qu'elle achève la construction des lignes micro-ondes entre N'djamena,

Maiduguri, Diffa, et la construction de la station à Maroua. Il est nécessaire d'encourager les

travaux qui vont achever le construction de l'autoroute au nord du Cameroun. On pourrait appeler

cette autoroute: "L'autoroute de la Solidarité Internationale. Le système micro-ondes devrait être

utilisé par les départements de la CBLT pour coordonner les informations concernant la migration

des insectes, les maladies du bétails, les épidémies, l'arrivée du harmattan ou du tornado, les prix et

l'offre du bétail, le risque de famine, la nécessité d'aide alimentaire, etc. Le département d'élevage

de la CBLT doit préparer une documentation des points de passage du bétail et des abreuvages dans

différents pays. Elle doit commencer à élaborer des négociations au sujet des réserves des pâturages

destinés aux utilisateurs traditionnels. Elle doit établir des contacts radiophoniques avec les

utilisateurs traditionnels pour pouvoir recueillir des données concernant la qualité des pâturages. Ce

département devrait aussi aider à organiser des convention bilatérales concernant l'utilisation des

pâturages, de même qu'il devrait envoyer sur place des groupes chargés, d'une manière informelle,

de résoudre les situations conflictuelles internationales. Il faut financer et moderniser la

bibliothèque de la CBLT, et la mettre en contact avec d'autres institutions de telle manière à ce que

l'accès aux informations concernant les ressources naturelles du bassin soit facile.

Si la CBLT était en mesure, elle devrait recueillir toutes les données hydrologiques dont le suivi a

été expliqué auparavant (le niveau du lac, les eaux souterraines, la qualité de l'eau, le débit fluvial,

les précipitations, les variables atmosphériques). Ces données devraient être recueillies dans tous

les bassins et non pas uniquement dans le bassin conventionnel.

Il faut poursuivre le financeraient des séminaires de la CBLT et inviter à y participer les principales

organisations de recherche qui s'occupent de la gestion des ressources naturelles (Fig. 3.2).

Il s'agit de l'Institut de Recherche Agronomique à Maroua, le Département de Géographie,

l'Université de Yaoundé, le Centre de Recherche Appliquée, N'djamena; le Centre pour les Etudes

des Zones Arides de l'Université de Maiduguri; l'Institut de Recherches Lac Tchad, Maiduguri;

156

l'Institut Nigérien de Recherche Agronomique National, Niamey; ICRISAT Centre Sahélien,

Lamordé, Niger.

Le planning, le suivi et l'évaluation de 1'environement sont aussi prioritaires pour la CBLT. Les

chefs d'états devraient accorder à la CBLT le droit d'évaluer les impacts écologiques et

économiques de tout projet qui peut avoir des impacts internationaux. Cela empêcherait que les

différentes organisations essaient de promouvoir leur propre intérêts pour obtenir les contrats. La

CBLT devrait participer à la réévaluation des projets d'irrigation et de stockage de l'eau à grande

échelle qui ont des implications internationales (Lac Tchad). Par exemple les projets de

Komadougou Yobé ont une grande influence sur les cuvettes du nord du Lac Tchad et les citoyens

des deux pays. La CBLT pourrait réviser les bassins diagnostics ou les plans nationaux de point de

vue de leur cohérence avec les besoins du bassin. Si les chefs d'états le voulaient cette revue

pourrait concerner aussi les parcs internationaux et le tourisme au Nigeria, Cameroun, et au Tchad.

On pourrait aussi réviser les codes internationaux de 1'élevage du poisson de manière à ce que les

ressources des rivières et des lacs soient bien utilisées. La CBLT pourrait devenir l'organisation

principale qui serait chargée du suivi des changements, de la dégradation de 1'envrionement

(érosion des sols, disparition de la végétation, les problèmes des animaux sauvages, l'alimentation

en eau) qui préoccupe tous les pays du bassin. Pour réaliser ces tâches, le PNUD et d'autres

donateurs doivent faire une réévaluation de la CBLT et de ces capacités. Il sera nécessaire

d'accroître le personnel de la CBLT, le former, lui fournir des équipements, financer les expertises

internationales, etc. La CBLT ne devrait pas s'occuper de la réalisation des projets concernant

uniquement deux pays. Seulement les projets qui demandent une coopération internationale

devraient avoir la priorité.

157

Figure 3.2 TRANSHUMANT ROUTES IN THE CONVENTIONAL BASIN IN A WET YEAR

ROUTES DE TRANSHUMANCE DANS LE BASSIN CONVENTIONNEL EN ANNEE DE BONNE PLUVIOMETRIE

158

PERSONNES AUXQUELLES ON S'EST ADRESSE

CAMEROUN

Oscar Eyog Matig, IRA, Maroua

Staff, Department of Tourism, Fauna, Maroua

M. Saa, SEMRY III

M. Mshelia Francis, Responsable Cotton Agronomy IRA

M. Ehrong, Assistant Director, Agronomy IRA

Ehode Ehange, Attache au Director General, SEMRY I

Director General, SEMRY II

TCHAD

Abubakkar Jauro, Executive Secretary, CBLT

Baba Diguéra, Forestry Director, CBLT

0. C. Irivboje, Hydrology Director, CBLT

Dr. Bono Benard, Livestock Director, CBLT

Moctar All, Director General, SODELAC

All Mamade, Director General, Roets et Protection del 'Environment

Koumbaly, Aménagiste de Pares Nationaux

Lassou Kourdina, Director General de la Peche et Pisiculture

Baye Nadjara Neabaye, Agent, Park Service

Prefect, Lac Prefecture, Bol

Country Forestry Agent, Bol

Mr. Levasseur, Representative, FAO

Resident Representative, UNDP

Resident Representative, UNICEF

Jean Clanet, CRA

Bill Fitzgerral, Africaire, Abeche

Bill Stringfellow, ORT, Ngouri Irrigation Project

Virginia Leiws, Forestry CARE-Chad

NIGER

Assistant Prefect, Diffa

Nayoussa Issia, Assistant Director General, Prefecture of Diffa

Bagale Grema Kelloumi, Director, PADADD, Diffa

Mahaman Sana'alia. Assistant Director, Direction of Environment, Diffa

Lamine Tata, Responsible Technical Monitoring, PADADD, Diffa

Saidou Waje, Departmental Director of Agriculture, Diffa

Sub-Prefect, N'guigmi

County Forestry Agent, N'guigmi

County Livestock Agent, N'guigmi

Country Agriculture Agent, N'guigmi

159

NIGERIA

G. D. Malgwi, Director of Irrigation, Ministry of Agriculture

Mskelia Francis, Director of Agriculture, Ministry of Agriculture

Alhadji Alkali, Secretary General, Ministry of Agriculture

Musa All Marte, Director General, Department of Forestry, Ministry of Agriculture

Djibril Aminu, Chancellor, University of Maiduguri

Professor Gadzama, Director, Centre for Arid Zone Studies, University of Maiduguri

W. S. Richards, Biological Sciences, University of Maiduguri

D. S. Kabra, Veterinary Medicine, University of Maiduguri

F. A. Adeniji, Dean, Faculty of Agriculture, University of Maiduguri

Michael Padonu, Community Medicine, University of Maiduguri

M. R. Islam, Head, Department of Geology, University of Maiduguri

160

ANNEXE A: LES TERMES DE REFERENCE

Les termes de référence de l'étude diagnostique avaient été élaborés par le Programme des Nations

Unies pour l'Environnement comme suit:

Sous la supervision de l'Assistant du Directeur Adjoint du Programme sur l'Environnement et en

coopération avec les consultants de la désertification et les experts nationaux des pays riverains du

Bassin du Lac Tchad, les consultants prépareront (en Français et en Anglais) une Etude

Diagnostique dont les objectifs sont les suivants:

a) définir des problèmes environnementaux spécifiques et leurs impacts en vue d'aider la

Commission du Bassin du Lac Tchad et les gouvernements à disposer de programmes actuels

pour l'intégration de questions liés à l'environnement à la gestion et au développement des

ressources hydrauliques, incluant les besoins en eau et les installations sanitaires.

b) renforcer la prise de conscience des diverses institutions gouvernementales impliquées dans

des activités socio-économiques de développement et leur potentiel impact sur l'environnement

de l'eau dans le Bassin du Lac Tchad et 1'important rôle pour leur participation active dans

l'adaptation et 1'impleroentation du Plan d'Action du Lac Tchad; et encourager les bailleurs de

fonds pour leur contribution dans ce projet.

c) définir des problèmes spécifiques liés à l'environnement de la région du Lac Tchad exposée à

la désertification et leur impact sur le développement économique.

d) réexaminer et analyser les activités de développement (passées, présentes et futures) dans les

zones touchées par la sécheresse d'une part, et la réhabilitation et la protection de

l'environnement, incluant l'utilisation et la conservation des ressources naturelles, de l'autre et

identifier les possibles brèches entre les deux.

e) Préparer une liste d'activités spécifiques prioritaires et d'autres mesures nécessaires du contrôle

de la désertification, de la coopération et la coordination entre les pays concernés par

1'implementation de programmes harmonieux de développement de lutte contre la

désertification.

f) Assister le consultant responsable de l'étude diagnostique l'avant-projet final de l'étude.

161

ANNEX B SELECTION DE QUELQUES PROJETS EN COURS DANS LE BASSIN CONVENTIONNEL

I. Cameroun

Organization or

Project Location Secteur Activities Cost Funding

sources

Beginning

Date

Duration Observations

LCBC basin-

wide

multiple

10 Member

States

1964 ongoing

Projet Centre

Nord

Province

of

Extreme

North

multiple 2, 3, 4 WB, Cam Terminated

1987

Semry I et II Province

of

Extreme

North

Agro-ind 1 CCCE,

FAC,

Cameroun

Ongoing

Semry III Idem Agro-ind 1 EDF,

Cameroun

Ongoing

Mindif-

Moulvoudaye

Province

of North

Multiple 2 Cameroun reduced

ONAREF basin Environment 3 Cameroun Ongoing Out-moded

methods

CARE/ONAREF Mayo

Sava &

Tsanaga

Environment 10, 3 3.2

m

Care,

Cameroun

1982 Ongoing Monitor for

innovations

Northern wells Extreme

North P.

Hydrology 6 Care

CRS multiple 10 Catholic Ch ongoing

INADES Human

resources

5 Cida, Cam

available

Wells

development

Hydrology 6, 7 15 bilateral

agencies

Ongoing &

terminated

evaluate

Waza-Logone Waza multiple 8 Netherlands

1990

begining monitor

IRA North &

Extreme

North P.

research 5, 8 Cameroun,

France,

Usa, other

donors

ongoing

162

II. Chad

Organization

or Project Location Secteur Activities Cost Funding

sources

Beginning

Date

Duration Observations

Small-

scale,

Irrigation

Kanem

Mayo-

Kebbi

Agriculture

ORT-

Africaire

13 12.7m USAID-

CARE

SODELAC Lake agriculture 1 BAD. FID 1967 ongoing begin rehab

in 1988

Bongor Chari-B agriculture 1 UNDP, WB

Sategui-

Déressia

Chari-

Baguirmi

agriculture 1 UNDP,

World

Bank,

Bank

perimeter

rehab

Bongor

fisheries

Chari-

Baguirmi

fisheries 11 UNICEF pilot project

Ngouri-

Tarfey

project

Kanem

environment

15

Italien

Project

Kanem multiple 1,2, 3,4,6 97m Italy

Water use

Planning-

LCBC

2.6m

UNDP

Local

Nurseries

Kanem,

Mayo-

Kebbi

environment

3

BELACD,

SECADEV,

UNDP.

FAO, FAC.

EEC

Improved

stoves

national environment 17 Chad:

CONAFA

Chari-

Baguirmi

IDP

Chari

Rural

development

FED

Labo de

Farcha

national research 5,8 FAC

CIRAT national research 5,8 FAC

163

III. Niger

Organization or

Project Location Secteur Activities Cost Funding

sources

Beginning

Date

Duration Observations

PADADD Diffa agriculture 3,6,8,

11.13

10 m ACDI 1989 5 years Phase 2

Crop Protection National agriculture 1 42.1m GTZ 1987 3 years Institutional

Interim Forestry

Project

National

environment 3 4.6m Niger 1985 Ongoing Plantation

Pilot Date Palm

Project

Maine

Soroa

Environment 8 0.7m FAC 1986 4 years

Nguigmi IDP Nguigmi

Usaid-Pam

Agriculture 10 3m Fenu-

Pnud

1987 4 years

Green Anchor Adebour Environment 3 0.5m Acdi 1988 2 years

Rural

Electrification

Nguigmi Energy 1 64.7m Japan-

Acdi

1989 1 year

Provision of

Potable Water

Maine-

Soroa

Hydrology 6 1.5m FNI-FNE 1987 2 years

Fourth Hydro

Program

Diffa-

Zinder

Hydrology 6 16.8m Denmark 1988 4 years

Systematic

sampling of

wells and

boreholes

Diffa-

Zinder

Energy

8 0.03

m

Kuwait 1989 3 years

Development of

cuvettes

Maine-

Soroa

agriculture 1 30.2m CFCF 1987 2 years remainder

Danish project Diffa,

Mainé-

Soroa

Agriculture ? 2.1m Danida 1988 4 years

Improved

Stoves

Mainé,

Diffa

Environment 1 70m CEAO 1988 1 year

Road protection Maine Environment 15 0.21m ACDI 1988 1 year

Pastoral village

wells

Nguigmi Hydrology 6 0.77m ACDI 1986 3.5 years

Wells rehab

welldigger

training

Nguigmi

Hydrology 5,6 0.87m French

Union of

ILC

1988 2.5 years

Microrealizations Niger,

Department

Agriculture 13 0.73m Japan 1984 ongoing

North Diffa

Rehad

Diffa Environment 2,3,6 1990

Lake Chad

cuvettes

Nguigmi Agriculture 13,6 1990

Agric Dev and

desertification

control

Department Agriculture,

Environment

2,3,13,6,15 1990

Natural

management of

gum arabic

Maine-

Soroa

Forestery

9,3 1990

INRAN Department Research 5,8 Multiple

donors

ongoing

164

IV. Nigeria

Organization

or Project Location Secteur Activities Cost Funding

sources

Beginning

Date

Duration Observations

CBDA Borno Hydrology,

agriculture

1,4,7,8,16 Federal

government

1978 ongoing Duplicate

LCBC

functions

SCIP New

Marte

Agriculture 1 Federal

Government

1979 ongoing

BORADAP Borno Agriculture 2 IDA

Arid Zone

afforestation

Northern

states

Forestery 3 IDA completed

Forestery

Sector II

Northern

states

Forestery 3,9 IDA

Jama'are

Nguru

wetlands

conservation

Yobe

Basin

Environment 12,17 Britain 1990 Under study

Sambisa

swamp park

Sambisa

swamp

Environment 12,17 Under study

Jama'are-

Yobe small-

scale

irrigation

River

Valleys

Agriculture 13 Federal

Government

ongoing

Northern

Arid zone

development

Northern

states

Rural

development

10 EEC 1990 Beginning

of grass

roots

development

in Borno

LCRI Borno Research 5,8 Federal

Government

ongoing Under funded

Codes des activités

1. Production irriguée à grande échelle 10. Activités de développement diverses

2. Production agro-pastorale 11. Pêcherie

3. Reforestation 12. Faune

4. Routes 13.Production irriguée à petite échelle

5. Formation et documentation 14. Contrôle des déprédateurs

6. Puits 15. Stabilisation des dunes

7. Barrages 16. Electrification rurale

8. Recherche et développement 17. Conservation

9.Agro-foresterie

165

BIBLIOGRAPHIE

GENERALE

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8. Martin, D. et P. Segalen. 1965. Notice Explicative. Carte Pédologigue du Cameroun Oriental au

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Messenya, Mogroum. Paris: ORSTOM.

10. Pias, J. 1964. Notice Explicative. Cartes Pedologigues de Reconnaissance au 1/200.000. Feuilles de

Fort-Lamy. Massenya, Morgroum. Paris: ORSTOM.

11. Pias, J. 1970. Notice Explicative No. 41. Carte Pedologique du Tchad à 1/1.000.000, Vols I and II.

Paris: ORSTOM.

168

LAC TCHAD ET LE BASSIN DU LAC TCHAD

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Groundwater Resources in the Lake Chad Basin, Volume I, Hydrogeological Study,

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