l'élaboration de la relation éducative

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Université François Rabelais - Tours UFR Arts et Sciences Humaines Département des Sciences de l'Éducation et de la Formation Année Universitaire 2009-2010 L'élaboration de la relation éducative auprès de professeurs et d'éducateurs Mémoire présenté et soutenu par Hélène Lecomte-Bécu Sous la direction de … Hervé Breton, Maître de conférences associé Sylvie Gaulier, Maître de conférences associé Catherine Guillaumin, Maître de Conférences Sébastien Pesce, Chargé de cours En vue de l'obtention du Master Professionnel 1ère année - Arts, Lettres & Langues Mention - Langues, Éducation et Francophonie Spécialité - Sciences de l'Éducation Mention Professionnelle Ingénierie de la Formation

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Page 1: L'élaboration de la relation éducative

Université François Rabelais - ToursUFR Arts et Sciences Humaines

Département des Sciences de l'Éducation et de la Formation

Année Universitaire 2009-2010

L'élaboration de la relation éducativeauprès de professeurs et d'éducateurs

Mémoire présenté et soutenu par Hélène Lecomte-Bécu

Sous la direction de …

Hervé Breton, Maître de conférences associéSylvie Gaulier, Maître de conférences associéCatherine Guillaumin, Maître de Conférences

Sébastien Pesce, Chargé de cours

En vue de l'obtention duMaster Professionnel 1ère année - Arts, Lettres & Langues

Mention - Langues, Éducation et FrancophonieSpécialité - Sciences de l'Éducation

Mention Professionnelle Ingénierie de la Formation

Page 2: L'élaboration de la relation éducative

4

Mes sincères remerciements à:

L'équipe éducative de la cité scolaire où j' exerçais le rôle

d'assistante d'éducation pour m'avoir permis d'aménager

mon emploi du temps et pour m'avoir guider tout au long

de cette année,

Mes informaticiens familiaux pour l'étude des

questionnaires et l'organisation de ce mémoire

Paul et Arthur, mes enfants, qui ont su m'encourager à

leurs manières,

Jean-Baptiste, mon époux, qui a su m'écouter, m'épauler

et me donner du temps,

Catherine, Hervé et Sébastien qui m'ont permis de

réaliser ce travail dans de bonnes conditions

Page 3: L'élaboration de la relation éducative

4

SOMMAIRE

Sommaire...........................................................................................................................3

Introduction..........................................................................................................................41.Le fil d'Ariane : du trajet au projet de recherche .........................................................5

1.1: Le contexte .................................................................................................................51.2: L'inscription dans un cadre officiel:............................................................................6

2.La question de départ : un cheminement......................................................................163.Approche Conceptuelle...................................................................................................20

3.1: Éduquer et/ou Instruire:............................................................................................203.2: L'acte éducatif:..........................................................................................................343.3: L'accompagnement :.................................................................................................373.4: La médiation:............................................................................................................473.5: La relation éducative :...............................................................................................53

4:La question problématisée:............................................................................................584.1: Les hypothèses:.........................................................................................................584.2: Les concepts et les notions:.......................................................................................584.3: La construction d'une question problématisée:.........................................................60

5.Partie méthodologie........................................................................................................615.1: Contexte local:..........................................................................................................615.2: Terrain de recherche:.................................................................................................635.3: La mise en lien entre théorie et pratique:..................................................................635.4: L'analyse de contenu:................................................................................................75

Conclusion ..........................................................................................................................85Annexes...............................................................................................................................88Index des auteurs:............................................................................................................257Références Bibliographiques par thème........................................................................260Table des Matières............................................................................................................264

Page 4: L'élaboration de la relation éducative

4

Introduction

Notre recherche a été établit à un moment important dans la construction de notre

projet professionnel. Elle a pour finalité de nous aider à comprendre un futur

positionnement et surtout comment élaborer ses principaux constituants. Elle nous a permis

aussi de comprendre les attentes de notre nouveau poste.

Ayant le projet de travailler dans des structures à dominantes éducatives, nous

avons intégré un poste d'assistante d'éducation avec en charge de l'accompagnement

pédagogique.

En faisant le lien avec la formation continue, nous avons opté de profiter de ce

temps pour approfondir et développer ce thème dans une construction d'une recherche

action.

Pour cela, nous avons expliqué le cadre officiel et le cheminement personnel que

nous avons eu dans la construction de notre recherche . De telles manières à expliquer ce

qui nous ont amené à cette élaboration, dans les deux premières parties.

La troisième partie est dédiée à l'exploration des concepts d'éduquer, d'instruire,

d'accompagnement, de médiation , de relation et la notion d'acte éducatif. L'organisation de

la partie conceptuelle a été pensée dans un principe interactif entre la base historique-

sociétale et la réalisation progressive de ces processus.

La quatrième partie est liée à l'explication de la problématique de notre recherche

obtenue suite à la construction personnelle de la connaissance conceptuelle et une

confrontation à des hypothèses.

La cinquième partie, quand à elle, est destiné à la partie action de la recherche par

l'explication de la méthodologie et de sa mise en place en partant de la construction à la

production de l'analyse des données obtenues.

La conclusion présente les résultats de notre recherche mais aussi des perspectives

découvertes ou mises de côté au cours de notre élaboration.

Page 5: L'élaboration de la relation éducative

5

1.Le fil d'Ariane : du trajet au projet de recherche

La production de notre mémoire est liée à l'envie de comprendre les fondements et

les bases de l'accompagnement éducatif à travers les concepts de la relation éducative,

d'accompagnement et la notion d'acte éducatif.

1.1: LE CONTEXTE

Nous avons eu la chance de réaliser notre stage en entreprise au cours de mon

année de troisième, auprès d'une assistante sociale. Lors ce temps de découverte, nous

avons pu rencontrer diverses situations où le contact, l'échange entre deux personnes

étaient liés à un processus de socialisation, d'aide à un retour vers l'estime de soi. Or ces

processus, ne nous semblait pas se faire sans un don et une implication personnel de

l'accompagnateur envers l'accompagné. 15 ans après, ces impressions sur la posture

professionnelle sont toujours présentes. Cela nous a permis de créer un projet

professionnel qui est lié à la transmission des savoirs acquis envers des élèves en difficulté.

Des difficultés qui sont soit liées à des problèmes de santé qui peuvent amener à une

situation de handicap plus ou moins importante soit à des difficultés scolaires, familiales,

d'insertion. Pour réaliser ce choix, nous avons opté pour des études de géographie. Nous

avions comme attente de ce temps d'études une découverte et une compréhension de

l'espace entre nature et société. Cela nous permettait d'avoir une base pour pouvoir aller à

la rencontre de l'autre et notamment de l'élève en lui donnant une possibilité de découvrir

ce qui l'entoure différemment.

Ainsi suite à mes études de géographie en aménagement rural et paysager sur

Tours, en 2002, nous avons décidé de trouver un travail avec du contact, de l'échange sans

être pour autant rentrée dans le social et l'éducatif. Même si nous avions comme projet de

devenir professeur spécialisée car nous ne voulions pas travailler dans une classe ordinaire.

Le fait de ne pas être dans une classe ordinaire, nous permettait d'adapter un enseignement

à l'élève. Cela nous permettait d'avoir un don et une implication répondant à des attentes

personnelles sur le déroulement quotidien et la finalité professionnelle. Ce statut de

professeur spécialisé était à l'époque, le seul que nous connaissions pour transmettre et

Page 6: L'élaboration de la relation éducative

6

partager avec des jeunes les connaissances et les pratiques que nous cumulions

progressivement au fil des ans.

Pour réaliser ce projet, il nous manquait une conviction. Nous ne nous voyions pas

avoir sous ma responsabilité des enfants ou des adolescents juste avec le rêve de leur

transmettre et de les aider à se construire. Nous sommes donc rentrée dans le commerce en

librairie (2002-2006), où le livre source de savoir était un bon moyen de communiquer. Il

nous permettait de se rendre compte de l'attente du client envers ce savoir suivant les

espaces de vente. Un livre vendu en littérature n'avait pas le même but qu'un livre

« pratique » et encore moins qu'un livre à utilité « scolaire ». C'est grâce à la richesse et à

l'intensité de ces échanges que nous nous sommes rendu compte de l'importance et du rôle

que pouvait avoir un professeur.

A cela se rajoute 10 ans d'accompagnement de jeunes dans un mouvement de

jeunes (1995-2006) et l'arrivée de nos enfants.

Ces lieux d'échanges, de transmission, d'adaptation à l'autre nous ont amené à

présenter le concours de CRPE (2009) en candidat libre, une posture liée au choix

d'éduquer nos enfants (congé parental 2006-2009 )et d'être présente pour eux. Le projet de

mastérisation du concours nous ont amené à nous tourner vers les Sciences de l'Éducation

et vers les postes d'Assistants d'éducation ou pédagogiques. Une juxtaposition qui nous

permet de découvrir, le contexte de l'éducation en étant plongée dans la pratique et dans la

théorie.

1.2: L'INSCRIPTION DANS UN CADRE OFFICIEL:

Nous avons posé comme choix de terrain de recherche les professeurs de la cité

scolaire au niveau du collège, dans laquelle nous évoluions en tant que assistante

d'éducation et le personnel d'un SESSAD dans une autre commune.

1.2.1: Du code de l'éducation:

Nous avons fait le choix de prendre deux articles dans le code de l'éducation qui

nous semble être la source officielle de notre recherche. En effet, le code de 'éducation

nous permet de retrouver l'ensemble des articles établis au fil des années pour régulariser le

milieu éducatif. Il est la référence officielle pour les professionnels, les parents et les

élèves.

Page 7: L'élaboration de la relation éducative

7

Le premier article, l'article L111-11 nous précise la finalité de l'éducation:

« L'éducation est la première priorité nationale. Le service public de l'éducation est

conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l'égalité des

chances. Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission

première à l'école de faire partager aux élèves les valeurs de la République. Dans

l'exercice de leurs fonctions, les personnels mettent en œuvre ces valeurs. Le droit à

l'éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité,

d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et

professionnelle, d'exercer sa citoyenneté. Pour garantir ce droit dans le respect de

l'égalité des chances, des aides sont attribuées aux élèves et aux étudiants selon leurs

ressources et leurs mérites. La répartition des moyens du service public de l'éducation

tient compte des différences de situation, notamment en matière économique et sociale.

Elle a pour but de renforcer l'encadrement des élèves dans les écoles et établissements

d'enseignement situés dans des zones d'environnement social défavorisé et des zones

d'habitat dispersé, et de permettre de façon générale aux élèves en difficulté, quelle

qu'en soit l'origine, en particulier de santé, de bénéficier d'actions de soutien

individualisé. L'acquisition d'une culture générale et d'une qualification reconnue est

assurée à tous les jeunes, quelle que soit leur origine sociale, culturelle ou

géographique. »

Cela nous permet de comprendre les orientations que prend le ministère pour organiser et

structurer la scolarité de tous les élèves.

Cette loi du 23 avril 2005 vient en complément de la loi du 11 février 2005 pour

l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes

handicapées. C'est dans la quatrième partie nommée accessibilité que nous trouvons les

articles sur la scolarité des personnes handicapées. Nous retiendrons une partie de l'article

19 qui a modifié l'article L112-2-1 du code de l'éducation. Ce second article nous donne la

manière dont le suivi de la scolarité doit être organisé pour les personnes handicapées.

Ainsi,

«Des équipes de suivi de la scolarisation sont créées dans chaque département. Elles

assurent le suivi des décisions de la commission des droits et de l'autonomie des

personnes handicapées, prises au titre du 2° du I de l'article L. 241-6 du code de l'action

sociale et des familles. Ces équipes comprennent l'ensemble des personnes qui

concourent à la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation et en particulier le 1Modifié par Loi n°2005-380 du 23 avril 2005

Page 8: L'élaboration de la relation éducative

8

ou les enseignants qui ont en charge l'enfant ou l'adolescent. Elles peuvent, avec l'accord

de ses parents ou de son représentant légal, proposer à la commission mentionnée à

l'article L. 241-5 du code de l'action sociale et des familles toute révision de l'orientation

d'un enfant ou d'un adolescent qu'elles jugeraient utile.2 »

Donc à travers ces deux articles, nous pouvons expliquer le cadre officiel de la cité

scolaire et du SESSAD.

lier de santé, de bénéficier d'actions de soutien individualisé. L'acquisition d'une culture

générale et d'une qualification reconnue est assurée à tous les jeunes, quelle que soit leur

origine sociale, culturelle ou géographique. »

Cela nous permet de comprendre les orientations que prend le ministère pour organiser et

structurer la scolarité de tous les élèves.

Cette loi du 23 avril 2005 vient en complément de la loi du 11 février 2005 pour

l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes

handicapées. C'est dans la quatrième partie nommée accessibilité que nous trouvons les

articles sur la scolarité des personnes handicapées. Nous retiendrons une partie de l'article

19 qui a modifié l'article L112-2-1 du code de l'éducation. Ce second article nous donne la

manière dont le suivi de la scolarité doit être organisé pour les personnes handicapées.

Ainsi,

«Des équipes de suivi de la scolarisation sont créées dans chaque département. Elles

assurent le suivi des décisions de la commission des droits et de l'autonomie des

personnes handicapées, prises au titre du 2° du I de l'article L. 241-6 du code de l'action

sociale et des familles. Ces équipes comprennent l'ensemble des personnes qui

concourent à la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation et en particulier le

ou les enseignants qui ont en charge l'enfant ou l'adolescent. Elles peuvent, avec l'accord

de ses parents ou de son représentant légal, proposer à la commission mentionnée à

l'article L. 241-5 du code de l'action sociale et des familles toute révision de l'orientation

d'un enfant ou d'un adolescent qu'elles jugeraient utile.3 »

Donc à travers ces deux articles, nous pouvons expliquer le cadre officiel de la cité

scolaire et du SESSAD.

2Créé par Loi n°2005-102 du 11 février 20053Créé par Loi n°2005-102 du 11 février 2005

Page 9: L'élaboration de la relation éducative

9

1.2.2: De la cité scolaire:

Ce collège bénéficie de « l'image d'un établissement de type centre-ville.

L'engagement réel d'une équipe pédagogique et éducative stable et l'investissement des

familles dans la scolarité garantissent, pour les collégiens, un climat d'établissement

favorable ainsi que des poursuites de formation en adéquation avec le profil du collège »,

selon le projet d'établissement. Ce profil par contre « peut-être de nature à rendre plus

complexe le parcours de collégiens « peu à l'aise » dans le système scolaire4 ». Il accueille

environ 400 élèves, répartis entre 4 niveaux de la 6ème à la 3ème générale dont une

douzaine d'élèves au sein d'un double niveau 6ème-5ème UPI (Unité Pédagogique

d'Intégration).

Les valeurs communes aux membres de la communauté éducative sont des

principes qui guident l'action commune en lui assurant une cohérence et qui permet de

soutenir les actions menées en leur garantissant une crédibilité. Ainsi, elles privilégient en

« tant que lien entre l'individu et la société: la tolérance, la responsabilité, la réalisation de

soi, l'ouverture; en tant que valeur institutionnelle: la laïcité et l'égalité; en tant que

composantes des relations: la solidarité, le respect, le dialogue; en tant que valeurs

personnelles: l'engagement, la recherche de l'excellence pour soi. »

Ces valeurs ont permis de définir trois objectifs généraux qui donnent lieu à la mise

en place de programmes concertés d'action.

Le premier objectif est « individualiser et parfaire la prise en charge ainsi que

l'accompagnement des collégiens, dès leur entrée en sixième, afin de favoriser leur réussite

pour cela il faut accueillir pour permettre l'appropriation du collège; mettre en confiance et

fédérer; remédier, pour individualiser l'accompagnement des collégiens. » Les futurs 6ème

sont donc accueillis par un professeur sur le temps d'une journée dès le mois de juin

précédant l'entrée en 6ème. Ce temps est destiné à leur faire découvrir le collège à travers

ses infrastructures et son fonctionnement. Le jour de la rentrée des 6ème qui sont accueillis

sur une journée différente des autres niveaux, l’équipe éducative (professeurs et assistants

d’éducation) organise une après-midi dans un bois sur le principe du jeu de piste pour que

les 6ème apprennent à se connaître. Les élèves sont mélangés et se retrouvent ainsi avec

des camarades d'autres 6èmes.

Le deuxième objectif est de « promouvoir et faciliter, avec leurs familles,

l'engagement des collégiens dans des projets de formation à long terme, notamment vers 4Projet d'établissement 2008-2010 du collège

Page 10: L'élaboration de la relation éducative

10

l'enseignement général et technologique pour connaître les voies de formation, les métiers

et le contexte socio-économique; se connaître pour se mettre en démarche de projet, se

faire confiance (travail sur l'estime de soi); associer les familles ».Il est ainsi proposé, dans

le cadre de l'enseignement, en 6ème, 5ème et 3ème des groupes de projets liés aux

sciences, aux arts, aux sports , à la découverte du patrimoine et à la découverte du milieu

professionnel.

Le troisième objectif est de « favoriser et accompagner la progression de chaque

collégien sur le chemin de la citoyenneté, gage d'une insertion réussie au sein de la cité afin

de développer dans l'établissement un climat de confiance prenant appui sur une pédagogie

de contrat; de promouvoir la responsabilisation et l'engagement des collégiens; d'ouvrir le

collège sur le plan culturel ainsi que sur l'Europe ». Il est donc proposé aux élèves suivant

les niveaux de participer à la course Action contre la faim; de se former aux premiers

gestes en secourisme; de participer à des échanges avec l'Espagne et l'Angleterre. Dans les

directives ministérielles, les élèves passent aussi leur ASSR (Attestation Scolaire de

Sécurité Routière ), le B2i (Brevet Informatique et Internet). Il est aussi proposé, aux

élèves, un accompagnement pédagogique et suivant leur niveau une inscription dans un

PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Éducative).

En effet selon l'article 16 de la loi n°2005-80 du 23 avril 2005:

« A tout moment de la scolarité obligatoire, lorsqu'il apparaît qu'un élève risque de ne

pas maîtriser les connaissances et les compétences indispensables à la fin d'un cycle, le

directeur d'école ou le chef d'établissement propose aux parents ou au responsable légal

de l'élève de mettre conjointement en place un programme de réussite éducative.5 »

Donc les équipes éducatives ont à leur disposition un programme qui comporte : le

diagnostic ; les actions à mettre en œuvre dans et hors de la classe; les modalités

d'intervention de chacun; le calendrier avec les temps de régulation et de bilan. Ce

document officiel définit non plus ce qui doit être enseigné mais ce qui doit être appris. Il

permet de couvrir l'ensemble du parcours scolaire obligatoire en termes de compétences

pour l'élève et non en termes de capacités, connaissances et attitudes. Il permet donc de

créer un parcours de progrès et de réussite ou l'élève pourra s'exprimer. Car l'élève doit

participer à ce projet en comprenant le sens et les enjeux. Il faut donc lui donner des

moyens de repérage, un accompagnement précis. Cet accompagnement prendra en compte

les aides disponibles au sein de l'éducation nationale comme la différenciation, l'aide

5qui vient en complément de l'article L311-3-1 du code de l'éducation

Page 11: L'élaboration de la relation éducative

11

personnalisé, les stages de remise à niveau, les RASED (réseau d'aide spécialisée aux

élèves en difficulté).

Il existe aussi au sein du collège dans l'organisation des enseignements de

l'accompagnement pédagogique. Cet accompagnement est lié à la notion

d'accompagnement éducatif qui est généralisé à tous les collèges. Ainsi,

«L’accompagnement éducatif accueille les collégiens et les élèves des écoles

élémentaires de l'éducation prioritaire qui le souhaitent après les cours. Le dispositif

propose une aide aux devoirs et aux leçons, la pratique de l'anglais oral, d'un sport ou

une ouverture sur l'art et de la culture. C'est un temps passerelle entre l'école et la

famille. L'objectif est de changer le rapport à l'École et à la connaissance et de

contribuer à l'égalité des chances en offrant à tous les conditions qui permettent une

scolarité réussie. [...] Quatre domaines sont privilégiés : l'aide aux devoirs, la pratique

sportive, la pratique artistique et culturelle, au collège, la pratique orale des langues

vivantes. [...] Les activités sont encadrées principalement par des enseignants

volontaires et des assistants d'éducation. Elles mobilisent la communauté éducative et

peuvent faire appel à des intervenants extérieurs, qui apportent au dispositif des

compétences spécifiques. L'accompagnement éducatif doit être coordonné avec les

dispositifs existant hors temps scolaire (contrat locaux d'accompagnement à la scolarité,

contrats éducatifs locaux, programmes de réussite éducative, études surveillées, etc.),

sans se substituer à eux, afin de proposer une offre cohérente. Les parents d'élèves sont

informés de l'offre d'accompagnement éducatif proposée par l'établissement et de son

intérêt pour leur enfant. Ils sont garants de son assiduité dès lors qu'il s'y engage. 6»

Il permet donc aux élèves d'avoir avec un professeur, l'assistant pédagogique ou des

assistants d'éducation de l'aide aux devoirs,à la compréhension, des méthodes de travail ou

de la remise à niveau suivant leurs besoins et leur niveau. Il existe aussi des temps que

nous définirons comme temps culturel où il est proposé à l'élève des échecs, des activités

manuelles.

6Article sur l'accompagnement éducatif consulté sur EDUSCOL

Page 12: L'élaboration de la relation éducative

12

1.2.3: Du SESSAD:

1.2.3.1: Le cadre officiel:

Le fonctionnement du Service d'éducation Spécialisée et de Soins à Domicile au

point de vue législatif est lié à deux lois. Celle du 2 Janvier 2002 qui rénove l'action sociale

et médicosociale-sociale et la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances,

la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Ainsi selon l'article 1 de la loi du 2 janvier 2002:

«L'action sociale et médicosociale tend à promouvoir, dans un cadre interministériel,

l'autonomie et la protection des personnes, la cohésion sociale, l'exercice de la

citoyenneté, à prévenir les exclusions et à en corriger les effets. Elle repose sur une

évaluation continue des besoins et des attentes des membres de tous les groupes

sociaux, en particulier des personnes handicapées et des personnes âgées, des personnes

et des familles vulnérables, en situation de précarité ou de pauvreté, et sur la mise à leur

disposition de prestations en espèces ou en nature. Elle est mise en œuvre par l'État, les

collectivités territoriales et leurs établissements publics, les organismes de sécurité

sociale, les associations ainsi que par les institutions sociales et médico-sociales au sens

de l'article L. 311-17 ».

Cette organisation inter-ministériel permet donc à des services de pouvoir évoluer

selon le code de l'éducation et selon le code de l'action sociale et des familles. Par cette

organisation législative, le SESSAD évolue en ayant quatre axes principaux qui sont

« toujours négociés avec les usagers, leurs familles ou les représentants légaux:

l’orientation, la stimulation précoce, le soin (psychothérapie, kinésithérapie,

psychomotricité, orthophonie, éducation), le soutien (apprentissages scolaire, pré-

professionnels, professionnels, intégration sociale)8 ». Cela implique une organisation du

travail qui se répartit entre l'accompagnement, les soins prodigués dans les locaux et dans

la relation crée entre l'espace scolaire, l'espace culturel et de loisirs, le monde professionnel

et le cadre institutionnel. Car l'accueil et la mise en place d'un suivi d'un jeune par un

SESSAD9 ne peut se faire que sous un contrat10 avec la MDPH (Maison Départementale

des personnes handicapées). La M.D.P.H oriente donc « les enfants, les adolescents et les

7Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 1 JORF 3 janvier 2002 8Projet d'établissement du SESSAD9Article 4 de la loi du 2 janvier 200210Articles 20, 26, 28, 29 de la loi du 2janvier 2002

Page 13: L'élaboration de la relation éducative

13

jeunes accueillis au SESSAD. Le SESSAD fournit en tant que de besoin et

périodiquement, des bilans spécialisés complets pour chaque usager ainsi que le projet

individuel et ses avenants. Ses représentants participent aux commissions techniques de la

M.D.P.H11 ».

1.2.3.2: Le fonctionnement:

Il accueille actuellement 30 jeunes de 0 à 20 ans avec 4 places réservées à de jeunes

polyhandicapés. Les jeunes sont répartis pour les interventions en quatre classes d'âges ce

qui permet une adaptation de l'intervention aux jeunes. Cela permet aussi d'avoir une

interaction des jeunes entre eux.

La répartition des jeunes se structure de la manière suivante: « 0-6 ans : Au foyer,

en maternelle, en crèche ou en halte-garderie; 7-12 ans : En CLIS ou intégrés

individuellement; 13-15 ans : en SEGPA ou en UPI; 16-20 ans : en situation

d’apprentissage (DAQUI, CFAS,LEP, LEPA) ou en emploi adapté. 12» Il impose donc un

travail en réseau voire en partenariat avec les mondes contribuant et nécessaires au bon

déroulement du projet éducatif et professionnel du jeune.

Car «l’objectif général est l’épanouissement, l’autonomie, l’intégration sociale au

sens large de la personne considérée, quel que soit son âge. Pour cela, il faut pouvoir

estimer « en prévision optimiste » les capacités de la personne en question en réalisant des

évaluations pluridisciplinaires qui prendront en compte l’environnement et les capacités

d’adaptation particulières de l’enfant.13 »

Donc le jeune trouvera au sein du SESSAD, une équipe pluri-disciplinaire, qui

s'adaptera à son projet (personnel, éducatif et professionnel) au fur et à mesure d'un suivi

rythmé par des interventions : « individuelles de rééducation ou de psychothérapie; des

séances en groupes; des activités et accompagnements éducatifs; liées à l'accès à

l'autonomie; des projets spécifiques et un travail en réseau.14 »

Cette équipe pluri-disciplinaire est composée: « d'une secrétaire, d'un médecin;

d'accompagnement éducatif par des éducateurs; de psychologue clinicien; de

kinésithérapeute; d'orthophoniste; de psychomotricien; d'art-thérapeute15 » qui selon sa

fonction a un rôle bien précis au sein du SESSAD.11 Projet d'établissement du SESSAD cf annexe12Projet d'établissement du SESSAD cf annexe13Projet d'établissement du SESSAD cf annexe14Projet d'établissement du SESSAD cf annexe15Projet d'établissement du SESSAD cf annexe

Page 14: L'élaboration de la relation éducative

14

Nous nous attarderons sur l'accompagnement éducatif réalisé par les éducateurs et

le rôle de l'orthophoniste.

1.2.3.2.1: L'accompagnement éducatif16

Il est mis en œuvre l'ensemble des éducateurs sur les lieux de pratiques de l'enfant

(SESSAD, école, famille, activités de loisirs, culturelles et le milieu professionnel) avec un

respect important sur l'interaction spatiale. Cela permet un meilleur suivi pour réaliser le

projet éducatif qui est souvent lié à la création d'un processus d'autonomie.

L'éducateur a au sein du SESSAD un rôle de référent dans le suivi et

l'accompagnement du jeune aussi bien par lui que par les autres membres de l'équipe du

SESSAD et les personnes agissant pour le jeune.

Il va élaborer un suivi personnalisé et repérable par le jeune, de telle manière à

créer une relation de confiance pour fortifier l'accompagnement. Un accompagnement qui

se fera aussi bien individuellement qu'à travers des activités de groupes.

1.2.3.2.2: L'orthophoniste17

L'orthophoniste est comme l'éducateur. Elle est amené à intervenir auprès du jeune

suivant là où il se trouve. La particularité de son action sera liée à la déficience du jeune

au niveau de l'apprentissage de la parole et du langage oral ou écrit.

Elle devra amener l'enfant à progresser suivant ses capacités liées à « l'handicap »

plus ou moins prononcé de l'enfant. Donc elle devra adapter sa pratique dans le but:

« d’éveiller chez l’enfant la conscience de l’existence de l’autre et le désir

d’interagir avec lui, dans le domaine verbal ou non-verbal

de l’aider par l’intermédiaire de la parole à prendre sa place de sujet ce qui lui

permettra ensuite d’accéder aux capacités de repérages d’identités et d’unités

nécessaires au langage

de l’aider à affiner ses perceptions; travailler avec lui sur ces repérages à travers

l’émergence des mots, la verbalisation des affects, les effets de sa parole sur l’autre-

l’adresse-, ce qui induira une structuration et un enrichissement tant au niveau

phonologique que sémantique

16Projet d'établissement du SESSAD cf annexe17Projet d'établissement du SESSAD cf annexe

Page 15: L'élaboration de la relation éducative

15

de prendre conscience du manque ou de la négativité sans lesquels le passage de la

perception à la conceptualisation est impossible

pour les enfants plus âgés, aider à l’apprentissage et à la maîtrise de l’outil du

langage écrit. »

Page 16: L'élaboration de la relation éducative

16

2.La question de départ : un cheminement

2.1: Le 30 Septembre 2009:

Nous avons eu une journée pour poser une question qui doit être la synthèse de ce

que nous pensons et de ce que nous voulons chercher soit:

Comment mettre en place un accompagnement éducatif?

Quelles sont les compétences pour réaliser un accompagnement éducatif?

Suite à une visite en bibliothèque, nous nous sommes posée la question autrement

ne devons-nous pas nous intéresser à la notion d'acte éducatif. Cela nous faisait basculer

notre question de départ vers quelles sont les compétences pour réaliser un

accompagnement/acte éducatif?

2.2: Le 30 Octobre 2009:

Nous restons bloqués par les définitions d'acte et d'accompagnement sans arriver

vraiment à être satisfaite de ce que nous trouvons

Nous avons choisi des livres au départ en lien avec le concept clé de notre question

de départ soit l'accompagnement. Nous avons donc commencé à lire le lien

d'accompagnement18. Cet ouvrage montre la difficulté du positionnement de

l'accompagnateur entre les limites données par le projet professionnel et envers celui qu'il

accompagnait. Il donne à l'acte posé par l'accompagnateur une grande importance. Nous

avons posé le livre en son milieu, car il nous manquait des connaissances sur l'acte

éducatif. Le fait de deviner ce qu'il voulait dire nous suffisait pas. Nous devions trouver

des auteurs qui définissaient cet acte. Car notre indécision par rapport à la question de

départ sur l'acte et l'accompagnement se trouvait être concrète.

2.3: Le 15 Novembre 2009:

Par les recherches dans les livres, les articles et des discussions, nous commencions

à comprendre que l'accompagnement et l'acte n'était peut-être pas indissociable. Ils

18 Fustier. P (2000). le lien d'accompagnement entre don et contrat salarial. Paris:DUNOD.238 P.

Page 17: L'élaboration de la relation éducative

17

interagissaient entre eux sûrement sous différentes manières. Nous avions trouvé des

réponses sur l'acte éducatif qui nous ont amené à nous dire que l'accompagnement et l'acte

ne pouvait se faire sans le concept de relation. Car l'acte est une réponse à quelque chose

qui se fait obligatoirement dans un contexte donné19.

Ainsi, nous mettons en lien avec l'acte et l'accompagnement : la notion de relation

éducative.

2.4: Vers la fin décembre 2009 :

Ainsi, en passant d'un livre à l'autre au fur et à mesure de mon questionnement et de

mon avancée, nous espérons pouvoir problématiser la question de telle manière à ce que

notre futur mémoire rende compte de l'interaction omniprésente de l'accompagnement, de

l'acte et de la relation dans l'éducatif. Tout en sachant qu'il sont tous les trois liés à un

contexte précis suivant le milieu où il se produit.

Nous réalisons un questionnaire avec les premières définitions et nos premières

conceptualisations de mes thèmes. Cette construction progressive d'idées nous permet de

poser une première synthèse et des hypothèses. Nous avons posé cet acte dans le but de

voir si les concepts, auxquels nous avons pensé, sont bien en lien avec ma première

question. Et surtout s'ils peuvent se retrouver dans la pratique des milieux concernés par

ma recherche.

2.5: Le 10 Janvier 2010:

A la mi-janvier, nous arrivons progressivement à comprendre la complexité de

l'interaction de l'accompagnement, de l'acte et de la relation dans le domaine de l'éducatif.

Nous ne dirons pas que nous avançons dans nos lectures, car nous lisons un livre et

nous nous rendons compte qu'il nous fait remettre en question nos lectures précédentes.

Nous reprenons donc les livres les uns après les autres. La plus grande difficulté est de

mettre par écrit ces avancées-reculs.

Or ce fonctionnement nous pousse à cibler nos lectures autour de

l'accompagnement, de la relation (mise en place, fonctionnement, contexte) . L'acte

découle souvent de ses lectures. Il renforce une particularité de leurs fonctionnements.

19Rouzel. J.(1998).l'acte éducatif.Fontenay-le comte: ERES, (réed 2007) , p161-181.

Page 18: L'élaboration de la relation éducative

18

Le retour de certains des questionnaires a été source de discussions enrichissantes.

Pour certains praticiens qui pensait que ce serait facile à répondre, il a amené un

questionnement sur la pratique et son but. Il a surpris par sa forme et son contenu. C'était

inhabituel et pousse à attendre le mémoire rédigé.

Ainsi, nous devons poursuivre les lectures et attendre le livre sur l'entretien

d'explicitation pour pouvoir construire notre grille d'entretien et réaliser ces entretiens.

2.6: En février 2010:

L'avancement dans les lectures est toujours au même point. Chaque « nouvelle page

découverte » nous fait reposer plein de question. Nous avons l'impression de tout remettre

en cause et en même temps d'ouvrir de nouvelles pistes.

Nous faisons une pause dans ce que nous lisons pour essayer de comprendre

l'entretien d'explicitation de son élaboration à sa finalité. Nous constituons donc notre grille

de recueil de données pour nous lancer dans les entretiens.

Notre choix des praticiens est lié pour les professeurs à l'importance données aux

matières qu'ils enseignent. L'histoire-géographie permet de se construire une culture de

notre pays et du monde à travers l'évolution historique, politique, culturelle et la situation

physique. Les sciences (physiques, biologies et technologie) ont un but précis.

L'orthophoniste, au sein du SESSAD, a un double rôle entre instruire et aider l'enfant.

L'éducateur par son lien entre les professionnels de la santé , l'école et la famille doit avoir

une pratique intéressante et adaptative.

2.7: En Mars 2010:

Nos recherches nous ont amené à découvrir un nouveau concept: la médiation et à

approfondir le concept d'éduquer/instruire. Ces nouvelles lectures nous ont permis de voir

la notion de relation éducative autrement. Nous concevons dorénavant le concept de

relation éducative comme un concept regroupant les précédents.

La relation éducative serait donc un concept qui ne peut se réaliser que grâce à un

accompagnement où l'accompagnateur joue un rôle de médiateur entre l'accompagné et des

tiers. Cet accompagnement peut avoir des finalités différentes: éduquer, instruire et ne peut

se faire qu'à travers des actes.

Ainsi, la relation éducative serait une finalité.

Page 19: L'élaboration de la relation éducative

19

Or on peut avoir aussi voir l'interaction de ces concepts comme des éléments d' un

cercle vertueux (où chaque concept ne peut se réaliser sans la contribution de l'autre).

Mais il faut que nous comprenions la dualité entre éduquer et instruire pour

continuer et réaliser complétement les rouages de ces interactions.

Ces études de concepts nous permettent de poser une première grille d'analyse des

entretiens. Or cette analyse ne peut pas se poursuivre tant que nous n'avons pas transcrit

nos concepts.

Page 20: L'élaboration de la relation éducative

20

3.Approche Conceptuelle

3.1: ÉDUQUER ET/OU INSTRUIRE:

Lors de notre recherche, nous avons été confronté à une question sur ce que faisait

ou devait apporter les enseignants comme les éducateurs. Devaient-ils instruire ou éduquer,

participer à un projet d'instruction ou d'éducation? C'est pourquoi nous avons cherché à

comprendre l'histoire des institutions prônant de l'enseignement et notamment le Ministère

chargé de la transmission de savoirs. Quels sont le sens, la réalité et la finalité que

véhiculent les concepts éduquer et instruire. Sont-ils indissociables, différents ou

interactifs?

3.1.1: L'histoire des institutions de l'enseignement:

Pour comprendre, les concepts éduquer et instruire nous devons comprendre

l'évolution des « affaires d'enseignements20 ». Nous aurons plus particulièrement pour

l'étude du Ministère un article disponible sur le site du Ministère de l'Éducation Nationale,

(2010), « Le ministère de l'éducation nationale, de 1789 à nos jours».

3.1.1.1: L'émergence du XVe au XVIIIe:

Grâce à l'apparition de l'imprimerie, le processus d'alphabétisation s'est fortement

développé dés la fin du XVe siècle. Ce processus a été fortement amplifié par la

concurrence entre l'Église Catholique et l'Église Protestante pour Marc Loison21. Pour

Érasme, en 1551 dans le texte de pueris statim ac liberaliter instituendis aux éditions de

Rotterdam,

« l'effort de la mémoire [...]est merveilleusement tenace;[...] Ajoutez à cela qu'il y a des

choses que, grands, nous aurons besoin de savoir et qui, par une disposition de nature,

s'apprennent bien plus vite et plus facilement dés l'âge tendre que plus tard: ainsi les

éléments de la lecture, les langues, les apologues et les fables.[...] Au surplus

20Ministère de l'Éducation Nationale. (2010). « Le ministère de l'éducation nationale, de 1789 à nos jours »Ressource en Ligne, accédé le 01/04/2010, sur http://www.education.gouv.fr/pid289/le-ministere-de-l-education-de-1789-a ..... 21Loison,M,(2007).l'école primaire française de l'ancien régime à l'éducation prioritaire.Paris:Vuibert.p19

Page 21: L'élaboration de la relation éducative

21

considérez que - ce que l'enfant apprend fût-il peu de chose - il pourra, jeune homme,

consacrer à des études plus importantes le temps que ces études plus humbles lui

prendraient alors.22 »

Pour cela, il faut que les familles prennent en charge l'instruction des familles. Les familles

aisées ont ainsi la possibilité de faire appel à un précepteur qui doit, dans les Essais selon

Montaigne avoir « plutôt la tête bien faite que bien pleine 23». dans les villes comme à la

campagne les familles non-aisées peuvent faire appel au curé ou à un maître du voisinage

pour Marc Loison.

Au XVIe , l'école devient un enjeu pour les deux Églises et les pouvoirs publiques.

Dés 1506, « l'évêque de Paris, dans la préface du manuel de Gerson, destiné à instruire le

simple peuple s'adresse aux curés, vicaires et maîtres d'écoles et leur demande d'exposer ce

manuel durant les messes paroissiales et à l'école.24 » En 1529, « Luther innove en

composant un Petit Catéchisme, dialogué de manière élémentaire. De son côté, Calvin

publie, en 1541, le Formulaire d'instruire les enfants en la chrétienté. Il s'agit du premier

manuel de catéchisme construit selon une succession de demandes et de réponses

susceptibles d'être apprises par cœur par les enfants.25 » En 1554, « le parlement de Paris

charge le chantre de faire la chasse aux « écoles buissonnières » pour « obvier aux

inconvénients qui en pourraient advenir pour la mauvaise et pernicieuse doctrine que l'on

pourrait donner aux pervertissant leur bon esprit.26 »

Au XVIe siècle, Coménius établit une méthode où l'enfant doit être amener

progressivement à l'état d'adulte parfait. Cette

« pansophie (idée de sagesse universelle) ne peut s'accomplir qu'à travers une

« pampédie » ou projet d'une instruction universelle visant l'accession à la vérité et

libérant les possibilités présentes en tout homme. »27

Il fait le lien entre la nature et l'homme en prônant comme principes que l'homme a la

possibilité d'évoluer en contact avec la nature pour elle et pour lui Pour cela il doit avoir à

sa disposition un ensemble pédagogique lui donnant des connaissances de base qui lui

permettront de s'adapter à n'importe quelles situations dans sa vie future. Cette éducation

22Loison,M,(2007), op.cit, p2023Loison,M,(2007), op.cit, p2224Loison,M,(2007), op.cit, p2625Loison,M,(2007), op.cit, p2726Loison,M,(2007), op.cit, p2827Vergnoux,A.(2009). Théories pédagogiques Recherches épistémologiques. Paris:Vrin.P52

Page 22: L'élaboration de la relation éducative

22

devant être proposée à tous les enfants, filles ou garçons, qu'ils soient riches ou pauvres.

Elle était inscrite dans le courant philosophique et théologique de le religion protestante.

Sous la période de Contre-Réforme, dés le milieu du XVIe, dans l'idée de réformer

l'église catholique pour qu'elle puisse s'opposer à la montée du protestantisme, on voit

apparaître des catéchismes qui favorisent l'instruction des enfants par des séminaires et des

congrégations. Ainsi, il va « surgir un réseau d'écoles de la charité28 ». Certaines de ces

écoles « prévoient également un maître d'école pour apprendre aux garçons « à lire, écrire,

et toutes les bonnes mœurs qu'on put et doit enseigner aux jeunes enfants. » Après cet

enseignement, les garçons seront mis en apprentissages et les plus doués d'entre eux

pourront toutefois être admis au collège. Les filles, de leur côté, se voient enseigner

seulement à lire, à filer et à coudre.29 »

3.1.1.2: L'impact des Frères des écoles chrétiennes:

Sous l'égide de Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719), et en reprenant les propos

tenus par Ferdinand Buisson dans son dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire

cité par Marc Loison:

« la congrégation séculière laïque des Frères des Écoles Chrétiennes fut fondée en 1680,

par Jean-Baptiste de la Salle, Chanoine de l'Église Métropolitaine de Reims. La

véritable nouveauté de cette congrégation fut d'affirmer que l'éducation et l'instruction

doivent être données aussi aux classes populaires. Cette idée, déjà banale dans les pays

protestants, ne fut pas acceptée facilement en France. L'impulsion donnée par les Frères

dans le domaine de l'instruction populaire rencontra une vive opposition non seulement

de la part de la bourgeoisie et de la noblesse mais aussi de la part des « philosophes ».

Certains grands esprits n'hésitaient pas à demander, en effet, que les connaissances du

peuple ne s'étendent pas plus loin que leurs occupations.30 »

Pour Ferdinand Buisson, l'organisation de l'enseignement simultané par niveaux basé sur

l'utilisation de l'abécédaire, du livre imprimé et puis des registres manuscrits adaptés « à

l'apprentissage des rudiments: lire, écrire, compter, préfigure la forme scolaire des siècles

suivants.31 »

28Loison,M,(2007), op.cit, p3329Loison,M,(2007), op.cit, p3430Loison,M,(2007), op.cit, p3531Loison,M,(2007), op.cit, p37

Page 23: L'élaboration de la relation éducative

23

Or la mixité est proscrite par l'Église Catholique donc la scolarisation des filles n'est

pas favorisé. Ainsi, dans le projet de Contre-Réforme des congrégations destinées à

l'enseignement des filles sont crées comme les Ursulines. Ces congrégations ont

« un enseignement gratuit et élémentaire pour une majorité d'externes pauvres et un

enseignement payant dépassant les simples rudiments pour les pensionnaires issues d'un

milieu aisé.[...]Prières, lectures et travaux d'aiguilles, tel est le programme des ces

écoles de charité. Comme pour les garçons, le réseau d'écoles charitables se double

d'institutions payantes qui ont la charge d'accueillir, dans de nombreux couvents et

maisons, les filles de la bourgeoisie et de la noblesse. Ces variétés de possibilités offre

aux enfants des villes des chances supérieures à celle des ruraux.32 »

3.1.1.3: L'intervention du pouvoir royal:

Dans la continuité de la Contre-Réforme et la lutte contre le protestantisme, le

pouvoir royal va éditer deux ordonnances royales pour une législation scolaire en 1698 et

1724. Marc Loison reprend les propos tenus par René Grevet (1991).école, pouvoirs et

sociétés ,Villeneuve d'Ascq:université de Lille p79-80:

« les déclarations royales de 1698 et 1724 semblables dans leur finalité, sont

importantes à plus d'un titre. Elles contribueront à la création de nombreuses écoles ou à

la réanimation de celles qui existaient de façon aléatoire ou sporadique. Ces législations

ordonnent en effet qu'on établisse des maîtres ou des maîtresses d'école dans les

paroisses qui en sont dépourvues et que les habitants soient imposés pour subvenir à

leur subsistance. Obligation est faite aussi aux parents d'envoyer leurs enfants aux

écoles et catéchismes jusqu'à l'âge de 14 ans. Ce principe de l'obligation scolaire vise

essentiellement les enfants des nouveaux-convertis. Il s'agit d'extirper définitivement

l'hérésie protestante.33 »

3.1.1.4: L'impact des philosophes et des Lumières

Le fait de développer l'instruction à tout le peuple soit la bourgeoisie, la noblesse ou

le peuple voire les démunis au cours du siècle des lumières ne plaisait pas à tout le monde.

Marc Loison reprend les propos tenus par Richelieu dans son Testament politique en 1640:

32Loison,M,(2007), op.cit, p3833Loison,M,(2007), op.cit, p45-46

Page 24: L'élaboration de la relation éducative

24

« Ainsi, qu'un corps, qui aurait des yeux en toutes ses parties, serait monstrueux, de

même un état le serait-il si tous ses sujets étaient savants. On y verrait aussi peu

d'obéissance que l'orgueil et la présomption y seraient ordinaires; le commerce des

lettres bannirait absolument celui de la marchandise qui comble les états de richesses; il

ruinerait l'agriculture, vraie mère nourrice des peuples, et il déserterait en peu de temps

la pépinière des soldats, qui s'élèvent plutôt dans la rudesse de l'ignorance que dans la

politesse des sciences; il remplirait enfin la France de chicaneurs plus propres à ruiner

les familles et troubler le repos public qu'à procurer aucun bien aux états.34 »

Ainsi tous les penseurs de cette période, qui croient au pouvoir et au

développement de l'éducation pour favoriser l'ascension sociale, vont se poser la question

de la généralisation de l'instruction populaire.

Jean-Jacques Rousseau, en publiant Emile ou de l'éducation en 1762, prône que « la

théorie de l'éducation soutient une nouvelle genèse de l'homme: l'accès de celui-ci à un état

social et civilisé qui lui est imposé et qu'il faut bien qu'il assume ». Rousseau cherche à

accompagner son élève tout au long de cet itinéraire et il voudrait lui offrir, pour sortir de

cet état privilégié que constitue l'état de nature l'appui permanent de cette nature elle-

même. D'où l'apparition dans le processus éducatif, de deux valeurs qui se révèlent encore

aujourd'hui comme « nouvelles »: le respect de la situation d'enfance et la connaissance des

caractères qui définissent cette situation par rapport à celle de l'adulte. 35»

La Chalotais, dans son Essai sur l'éducation nationale en 1763 dit que :

« l'éducation devant préparer des citoyens à l'état, il est évident qu'elle doit être relative à

sa constitution et à ses lois; elle serait foncièrement mauvaise, si elle y était contraire; c'est

un principe de tout bon gouvernement que chaque famille particulière soit réglée sur le

plan de la grande famille qui les comprend toutes.36 » Il faut donc confier son organisation

à l'État.

Turgot (1727-1781), dans la lignée de La Chalotais en tant que ministre de Louis

XVI ,propose « de généraliser l'instruction, d'imposer un maître par commune, de faire un

concours de rédaction de livres scolaires, de concevoir un enseignement dans les collèges

qui soit adapté aux professions, et enfin de créer un conseil de l'éducation nationale qui

aurait pour mission de diriger et d'uniformiser l'enseignement dans le pays. Il vise à

supprimer la tutelle de l'Église sur le dispositif scolaire et à faire de ce dernier un outil au

34Loison,M,(2007), op.cit, p4935Loison,M,(2007), op.cit, p5436Loison,M,(2007), op.cit, p52

Page 25: L'élaboration de la relation éducative

25

service du pouvoir politique.37 » Cette éducation nationale décrite par Turgot donne un

principe éducatif qui tend à créer une cohésion sociale, à favoriser l'ordre et permettre de

cette façon le développement de l'économie et de la société.

Une définition reprise par Mohammed Cherkaoui, « l'éducation participe à

l'intégration politique de individus. […] Les processus de modernisation, c'est à dire le

passage d'une société simple à une autre complexe, le fonctionnement normal de la

démocratie ou plus simplement la communication entre les élites politiques et les

populations, exigent, affirme-t-on, l'alphabétisation et la maîtrise par les citoyens des

éléments de base de l'instruction. 38»

Mais l'instruction, l'éducation reprise par l'état permet de lutter contre le pouvoir de

l'Église. Pour Diderot, Helvétius et Holbach « l'ignorance annihile tout esprit critique,

engendre la superstition et les préjugés. Selon d 'Holbach, instruire le peuple est un moyen

de l'amener à se libérer de la tyrannie des rois et des prêtres.39 »

3.1.1.5: Des lumières à Condorcet:

A la suite de lumières, selon René Grevet, propos repris par Marc Loison,

« l'histoire de l'enseignement est d'abord celle d'un changement de perception: l'institution

scolaire originellement à finalité religieuse, se constitue de plus en plus nettement comme

enjeu social et politique.40 »

Dés 1789, « l'essentiel paraissait de doter la République d'un réseau destiné à

instruire toutes les classes de la société41 » pour cela de nombreux articles, documents sont

publiés dans les académies, les gazettes, les assemblées révolutionnaires,.. .

En 1790, Lacépède prône un système d'instruction publique visant à établir une

nouvelle distribution des diverses classes de citoyens. La vie sociale est séparée entre les

productifs et les élites à qui sont destinés les collèges et les écoles spéciales. Le système

d'instruction publique doit donc contribuer au développement des activités productives et à

l'enrichissement du pays.

La constitution du 3 Septembre 1791 stipule que: « il sera crée et organisé une

instruction publique commune à tous les citoyens, gratuite à l'égard des parties

37Loison,M,(2007), op.cit, p60-6138Cherkaoui, M(1986).Sociologie de l'éducation. Paris:PUF(réed 2008).p1439Loison,M,(2007), op.cit, p6340Loison,M,(2007), op.cit, p7741Ministère de l'Éducation Nationale. (2010).op.cit.p1

Page 26: L'élaboration de la relation éducative

26

d'enseignement indispensables pour tous les hommes, et dont les établissements seront

distribués graduellement dans un rapport combiné avec la division du royaume. 42»

le 20 avril 1792 est présenté à l'assemblée un rapport sur l'organisation générale

de l'instruction publique par Condorcet. Si ce rapport n'est pas appliqué il donne quand

même une définition de la finalité de l'instruction: « la vertu de l'instruction est à même

d'assurer le perfectionnement indéfini et le bonheur de l'espèce humaine. Par l'instruction

triompheront la liberté, la démocratie, l'égalité et enfin la moralité publique. 43» Condorcet

précisera que « l'instruction publique est un devoir de la société à l'égard des citoyens.44 »

Il dira aussi que :

« il est encore une autre inégalité dont une instruction générale également répandue

peut-être le seul remède. Quand la loi a rendu tous les hommes égaux, la seule

distinction qui les partages en plusieurs classes est celle qui naît de leur éducation; [...]le

devoir de la société, relativement à l'obligation d'étendre dans le fait autant qu'il est

possible, l'égalité des droits, consiste donc à procurer à chaque homme l'instruction

nécessaire pour exercer les fonctions communes d'homme,de père de famille et de

citoyen, pour en sentir, en connaître tous les devoirs.45»

Condorcet précisera que « une instruction publique est nécessairement la même

pour tous les individus qui la reçoivent en même temps.46 » « D'ailleurs l'éducation, si on

la prend dans toute son étendue, ne se borne pas à l'instruction positive,à l'enseignement

des vérités de fait et de calcul, mais elle embrasse toutes les opinions publiques, morales

ou religieuses. Or la liberté de ces opinions ne serait plus qu'illusoire si la société

s'emparait des générations naissantes pour leur dicter ce qu'elles doivent croire.[...]En un

mot, il est également impossible ou d'admettre ou de rejeter l'instruction religieuse dans un

éducation publique qui exclurait l'éducation domestique, sans porter atteinte aux

parents[...]. Il faut donc que la puissance publique se borne à régler l'instruction, en

abandonnant aux familles le reste de l'éducation.47»

« Un autre motif oblige encore de borner l'éducation publique à la seule instruction;

c'est qu'on ne peut l'étendre plus loin sans blesser des droits que la puissance publique

doit respecter.[...] Une telle institution qui, brisant les liens de la nature, détruirait le

42Loison,M,(2007), op.cit, 8143Loison,M,(2007), op.cit, p8544Condorcet, Ecrits sur l'instruction publique volume premier cinq mémoires sur l'instruction publique , Edilig p3545Condorcet, op.cit, p3846Condorcet, op.cit, p5047Condorcet, op.cit, p58 à61

Page 27: L'élaboration de la relation éducative

27

bonheur domestique, affaiblirait ou même anéantirait ces sentiments de reconnaissance

filiale, premier germe de toutes les vertus, on condamnerait la société qui l'aurait

adoptée à n'avoir qu'un bonheur de convention et des vertus factices. Ce moyen peut

former sans doute, un ordre de guerriers ou une société de tyrans; mais il ne fera jamais

une nation d'hommes, un peuple de frères. 48»

Il parlera aussi de l'instruction des hommes « ce que nous venons de dire de

l'instruction des enfants s'applique également à celle des hommes; il faut qu'elle puisse se

proportionner et à leur capacité naturelle, à l'étendue de leur instruction première, et au

temps qu'ils peuvent ou qu'ils veulent encore y consacrer, afin d'établir toute l'égalité qui

peut exister entre des choses nécessairement inégales, celle qui exclut, non la supériorité,

mais la dépendance.» « Mais rien ne peut empêcher qu'elle ne soit la même pour les

femmes et pour les hommes.49 »

3.1.1.6: L'organisation législative jusqu'à Jules Ferry:

La loi du 17 novembre 1794, par Lakanal, fixe la « création d'écoles primaires à

raison d'une pour mille habitants avec une section pour les garçons et une section pour les

filles. l'enseignement comprendra la lecture, l'écriture, le calcul mais également des

éléments de géographie,..., de sciences naturelles, l'éducation morale et physique ainsi

qu'une initiation aux diverses activités de l'industrie humaine. […] Chaque citoyen a la

possibilité « d'ouvrir des écoles particulières libre » les parents sont libres du choix de leur

école50 »

Le 17 mars 1808 est appliqué un décret portant l'organisation de l'Université

impériale soit les prémices d'un ministère. Par ce décret l'Université reçoit le monopole de

l'enseignement public et régit l'organisation de l'autorisation d'ouverture à la répartition des

élèves par niveau dans les écoles. Par contre: « toutes les écoles de l'Université impériale

doivent prendre pour base de leur enseignement: « les préceptes de la religion catholique;

la fidélité à l'empereur, à la monarchie impériale dépositaire du bonheur des peuples[...]qui

ont pour objet l'uniformité de l'instruction, et qui tendent à former pour l'État des citoyens

attachés à leur religion, à leur prince, à leur patrie et à leur famille. 51»

48Condorcet, op.cit, p3849Condorcet, op.cit, p7150Loison,M,(2007), op.cit, p10551Loison,M,(2007), op.cit, p126

Page 28: L'élaboration de la relation éducative

28

Une ordonnance est proclamé en 1830 en disant que « toute commune est

désormais obligée de se doter des moyens d'instruction primaire.52 » Mais il faudra attendre

la loi Guizot du 28 juin 1833 pour que l'école devienne réellement une affaire d'état. En

effet, « la loi Guizot fait de l'obligation imposée aux communes d'ouvrir une école une

réalité effective.[...] Dans celle-ci, on y enseigne nécessairement l'instruction morale et

religieuse, la lecture, l'écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système

légal des poids et mesures.53 » Par contre la scolarisation des filles n'est pas mentionnée.

C'est dans la proclamation de la loi Falloux le 15 mars 1850 et dans la loi Duruy du

10 avril 1867 que la scolarisation des filles sera obligatoire dans les communes de plus de

800 habitants puis de 500 habitants.

Le 4 février 1879, Jules Ferry est nommé ministre de l'instruction publique. Il

proclamera le 28 mars 1882 une loi sur l'enseignement primaire obligatoire. L'école était

déjà gratuite depuis le 16 juin 1881. il s'agissait de mettre en place la réglementation de

l'école républicaine. C'est à dire une instruction morale et civique et non plus religieuse.

L'instruction est obligatoire pour tous les enfants de six à treize ans révolus selon le choix

des parents dans une école publique ou libre ou à domicile. La présence à l'école sera

vérifié et l'absentéisme devra être justifié54.

3.1.1.7: De Jules Ferry à nos jours:

En 1936, la scolarité est prolongé jusqu'à 14 ans révolus pour être en 1959 reculée à

16 ans révolus. La proclamation du collège unique en 1975 par la loi Haby donnera à

l'école élémentaire une répartition d'enfants compris entre 3 à 11 ans.

Mais depuis la publication du plan Langevin-wallon en 1946 qui dit qui « que la

structure de l'enseignement doit être adaptée à la structure sociale.[...]les besoins nouveaux

de l'économie moderne posent la nécessité d'une refonte de notre enseignement qui, dans

sa structure actuelle, n'est plus adapté aux conditions économiques et sociales.

[...]l'empirisme et la tradition commandent ses méthodes alors qu'une pédagogie nouvelle,

fondée sur les sciences de l'éducation devrait inspirer et renouveler ses pratiques55 »

De 1946 à la loi du 10 juillet 1989 sur l'orientation sur l'éducation, nous pouvons

noter que l'école nouvelle a continué de se développer avec un désir d'inculquer

52Loison,M,(2007), op.cit, p14653Loison,M,(2007), op.cit, p15954Loison,M,(2007), op.cit, p234 à 23655Loison,M,(2007), op.cit, p277

Page 29: L'élaboration de la relation éducative

29

précocement des savoirs et développer des aptitudes à travers le GFEN (groupe français

d'éducation nouvelle), les CEMEA (centres d'entrainement aux méthodes d'éducation

actives) et la méthode pédagogique mise en place par Célestin Freinet . L'organisation du

rythme scolaire est divisé en tiers-temps pédagogique depuis 1964 soit un temps « pour les

disciplines instrumentales, le français et le calcul; un temps pour les disciplines d' éveil

(activités à dominante scientifique, manuelle, esthétique); un temps pour l'éducation

physique56 ». Depuis 1969, la mixité au sein des établissements est lié aux pouvoirs des

recteurs. Et à cela on voit apparaître en 1981 une loi sur la politique de l'éducation

prioritaire où l'objectif est de « contribuer à corriger l'inégalité sociale par le renforcement

sélectif de l'action éducative dans les zones et les milieux sociaux où le taux d'échec

scolaire est le plus élevé et que la politique du gouvernement consiste à subordonner

l'augmentation des moyens à leur rendement escompté en termes de démocratisation de la

formation scolaire.57 »

Ainsi avec la loi de 1989, la politique d'éducation prioritaire a pour objectif

principal « la réussite scolaire pour tous les élèves ». Et cela a été renforcé comme nous

l'avons dans la première partie sur l'inscription du mémoire dans un cadre officiel par les

lois de 2002 et de 2005. En sachant que la loi de 2005 précisera l'importance du socle

commun de connaissances et de compétences.

Comme nous l'avons vu à travers la construction de l'école républicaine, les termes

d'instruction et d'éducation sont omis présents et ne prennent pas la même importance

suivant les périodes, les acteurs. Alors quelle définition pouvons nous donner?

3.1.2: Éduquer:

3.1.2.1: Étymologie et historique 58 :

Le verbe éduquer est d'origine latine educare : élever, instruire et de ducere : tirer à

soi, d'où conduire, mener. C'est un verbe dérivé du mot dux : chef. Selon O. Reboul59,

1984, nous dirons que le terme vient soit d' educare, soigner les plantes, soit d'educere

faire sortir suivant l'idée que nous recherchons en lien avec l'éducation. En 1385, nous lui

donnerons comme définition « formé par l'éducation. »

56Loison,M,(2007), op.cit, p287 57Loison,M,(2007), op.cit, p29758Dictionnaire le Trésor de la Langue Française Informatisé59Danvers,F. 500 mots-clefs pour l'éducation et la formation tout au long de sa vie. P198

Page 30: L'élaboration de la relation éducative

30

Le substantif féminin éducation est mentionnée dés 1527 comme la « formation,

l'action d'éduquer ». Elle est empruntée au latin classique educatio qui signifie: « action

d'élever (des animaux et des plantes); éducation, instruction, formation de l'esprit ».

3.1.2.2: D'éduquer à la notion d'éducabilité:

Pour Roberts Dottrens, « l'éducation est une action qui s'exerce sur soi-même et sur

autrui. […] -l'auto-éducation- est toujours un acte volontaire que l'on s'impose pour

parvenir à ses fins, à certains résultats: se corriger d'une mauvaise habitude ou d'un défaut;

se développer en acquérant une culture complémentaire; maîtriser une technique; assurer

son perfectionnement professionnel;... etc60 ».

Il précise aussi que « l'éducation publique pose le problème de la destinée de

chacun de ceux qui la reçoivent et, par conséquent, celle de la société qui la distribue.

L'éducation familiale et scolaire conduit l'enfant à l'état d'homme appelé à vivre dans une

communauté, dans un milieu social plus ou moins complexe, plus ou moins étendu.61 »

Comme nous l'avons vu dans la construction de l'école républicaine, la notion

d'éducation apparait comme le moyen d'inscrire l'enfant dans une société en lui offrant une

ouverture d'esprit par l'acquisition de savoirs autre que fondamentaux. Elle ne peut pas

s'appliquer directement car elle ne doit pas s'opposer au mode de vie de la famille ou de la

communauté proche. Mais elle doit permettre à un enfant d'évoluer selon ses capacités

dans la société.

Or la notion d'éduquer se réalisera que si les professionnels agissant pour autour de

l'enfant et les parents croient à l'éducabilité de ce dernier. Pour Philippe Meirieu « le

principe d'éducabilité se délite si chaque éducateur n'est pas convaincu, non seulement que

le sujet peut réussir ce qu'il lui propose, mais encore qu'il est capable, lui et lui seul, de

contribuer à ce que le sujet y parvienne. En d'autres termes, le principe d'éducabilité

s'anéantit s'il n'est pas totalement et complétement investi par un éducateur, qui face à un

être concret, croit, à la fois et indissolublement, qu'il détient un pouvoir suffisant pour

permettre cette réussite et qu'il doit faire comme s'il était le seul à le détenir.62 »

Ainsi, il définit éduquer comme: « promouvoir l'humain et construire l'humanité...

et cela dans les deux sens du terme, indissociablement: l'humanité en chacun de nous

comme accession à ce que l'homme a élaboré de plus humain et l'humanité entre nous

60Dottrens, R et Mialaret G(1966). Éduquer et Instruire. Paris: Nathan-UNESCO. P961Dottrens, R et Mialaret G(1966). op.cit. P1062Meirieu, P.(1991). Le choix d'éduquer. Paris: ESF(réed 2007).Pp26

Page 31: L'élaboration de la relation éducative

31

comme communauté où se partage l'ensemble de qui nous rend le plus humain. C'est

pourquoi décider _ou même accepter_ de priver délibérément, ne serait-ce qu'un seul

individu de la possibilité d'accéder aux formes les plus élevées du langage,[...], c'est

l'exclure du cercle de l'humanité, c'est s'exclure soi-même du ce cercle.63 »

C'est pourquoi des lois sont parues comme nous l'avons vu pour favoriser l'accès

aux savoirs, savoirs-êtres, savoirs-faire à tout le monde sans discrimination. Cet accès suit

le principe d'éducabilité en permettant à chacun de trouver sa place dans sa construction

aux savoirs. De telles manières, à ce que chacun trouve sa place , on va créer des structures

facilitant cette construction comme par le SESSAD. Mais on va voir aussi se créer des

courants pédagogiques qui prôneront des projets éducatifs liés au développement de

l'enfant où à ses capacités.

Or cette éducabilité ne peut se réaliser qu'en complément d'une instruction.

3.1.3: Instruire:

3.1.3.1: Étymologie et historique du verbe 64 :

Dés la 1re moitié du XIIe le verbe est utilisé sous la forme enstruire:« former l'esprit

de quelqu'un par des préceptes, des leçons ». A la fin du XIVe, il aura comme définition «

(en parlant de choses) apporter un enseignement, servir de leçon ». Puis en 1672, on le

retrouvera utiliser dans le sens « donner ses instructions, ses directives ». Il a été emprunté

au latin instruere « assembler dans, dresser; munir, outiller », un sens qui subsiste dans

l'ancien français sous la forme estruire « construire ».C'est sous la période impériale qu'il

gardera comme écriture instruire . En 2009, il signifie dans le Petit Larousse illustré:

« former l'esprit de quelqu'un en lui donnant des connaissances nouvelles. »

Le substantif féminin instruction apparaît dés 1320 en signifiant:« ordre, directive

donnés par un supérieur à ses subordonnés ».En 1690 nous trouverons comme définition «

explications écrites ou verbales définissant la manière de se servir de quelque chose ».

C 'est 1483 que nous trouvons la première définition liée à l'apprentissage « action

d'instruire quelqu'un, de lui communiquer des connaissances ».En 1580, elle sera précisé

par Montaigne comme un « savoir acquis par l'étude. » En 1662, nous lui donneront

comme définition une « leçon, un précepte qu'on donne pour instruire ».En 1791, nous

parlerons d' « instruction publique » et en 1794 nous préciserons que c'est « l'ensemble des 63Meirieu, P.(1991). Le choix d'éduquer. Paris: ESF(réed 2007).Pp3064Dictionnaire le Trésor de la Langue Française Informatisé

Page 32: L'élaboration de la relation éducative

32

connaissances relatives à un certain domaine ». Elle a été emprunté au latin, instructio:

« action d'adapter, de disposer; action d'instruire, enseignement. » En 2009, elle signifie

dans le Petit Larousse illustré: « action d'instruire, de donner des connaissances

nouvelles. »

3.1.3.2: L'approche conceptuelle:

Comme nous avons pu le voir à travers la création de l'école républicaine,

l'instruction a toujours été une revendication des personnes voulant donner des

connaissances.

La particularité de ce don de connaissances par rapport à la notion d'éducation est

sa finalité. Durant plusieurs siècles, l'instruction se limitait à l'apprentissage du fait de

lire,écrire et compter notamment à travers les dogmes et les catéchismes des Églises. Cela

suffisait pour les enfants. Au fur et à mesure de l'évolution philosophique, politique et

économique des sociétés, le principe d'instruction s'est trouvé amplifié par des bases de

connaissances communes à tous les jeunes de la société.

Ainsi, l'Instruction est devenue le symbole de l'égalité de tous devant la

connaissance. Elle doit se faire de trois ans jusqu'à l'âge de seize ans grâce à des

programmes communs où sont détaillés des compétences nécessaires pour une vie d'

« adulte ». Avec ce bagage minimum, le jeune peut comprendre et évoluer dans la société.

Elle permet pour Robert Dottrens de « doter tous les enfants des outils de la connaissance,

c'est à dire des notions de base sans la possession desquelles aucune formation

intellectuelle n'est possible et d'une méthode de travail les rendant capable de

compléter,seuls, l'instruction élémentaire qu'ils auront reçue à l'école. »

Pour Philippe Meirieu,

« les différentes matières sont, en fait, des moyens précieux, indispensables, pour

permettre de s'approprier à ces codes. Elles permettent d'accéder aux langages, à

l'abstraction, à la compréhension de soi, des ressorts de sa propre culture, des enjeux de

sa propre histoire. Elles permettent à l'individu de se comprendre lui-même et de

communiquer avec autrui; car, vivre ensemble dès l'école, c'est apprendre à se connaître

soi-même et apprendre à établir le contact avec l'autre. C'est donc se reconnaître

différent , différent dans son processus d'apprentissage, son insertion sociale, ses

affinités affectives; et reconnaître aussi que l'on peut accéder à un savoir commun qui,

Page 33: L'élaboration de la relation éducative

33

loin d'annuler ces différences permettra de mieux les comprendre et de mieux entrer en

relation avec les autres.65 »

Donc l'Instruction est une base de l'éducation car elle permet à la personne de se

construire pour pouvoir évoluer dans la société. Mais dans l'instruction de base , il y a aussi

une base d'éducation car on amène le jeune, selon Robert Dottrens, « à se libérer, à se

préparer à la vie solidaire; c'est faire acquérir aux enfants, par l'expérience, un système de

valeurs, qui les rendent aptes à s'intégrer intelligemment et moralement dans un monde en

rapide devenir66 » en complément de Philippe Meirieu.

L'Éducation est quant à elle, le moyen du jeune d'assimiler grâce à des méthodes, à

des actes menés par des professionnels des savoirs « se conduire, collaborer, s'adapter, se

cultiver67»; des connaissances et des compétences. Et dans cette assimilation rentre en

compte la posture et la manière de mener le jeune vers cette maîtrise.

C'est pourquoi, nous allons nous interroger sur les concepts d'acte, de médiation,

d'accompagnement puis de relation éducative pour voir comment réaliser ces concepts.

65Meirieu. P(1985). L'école mode d'emploi,... .Issy-les-Moulineaux:ESF(réed2009)P104-10566Dottrens, R et Mialaret G(1966). op.cit. P35467Dottrens, R et Mialaret G(1966). op.cit. P20

Page 34: L'élaboration de la relation éducative

34

3.2: L'ACTE ÉDUCATIF:

3.2.1: Étymologie et historique 68 :

Le nom substantif masculin acte est emprunté au latin acta: consignation par écrit

d'un acte officiel. En 1338, dans le domaine du droit, nous le définirons comme: « écrit,

pièce constatant certains fait ». dans le domaine moral, en 1507, nous l'apparenterons à

l'action humaine. En 1521, nous l'opposerons à parole par action. En 2009, il signifie dans

le Petit Larousse illustré: « toute action humaine adaptée à une fin, de caractère volontaire

ou involontaire,et considérée comme un fait objectif et accompli. »

3.2.2: L'approche conceptuelle:

Ahmed Lemligui définit trois points pour la mise en place de l'acte:

« _ philosophique: une intervention fondée sur des valeurs identifiables

_ pédagogique: tout acte éducatif doit être adapté à la personne ou au groupe qu'il

vise. Il faut une notion de neutralité en considérant ses interlocuteurs d'une manière

identique, en ajustant les contenus des apprentissages recherchés en fonction de chacun, de

ses besoins, de sa progression. Tout en cherchant à amener l'autre à formuler des demandes

pertinentes et réfléchies. Attention, on reste dans un acte désintéressé.

_ Œuvre de professionnels: avec une maîtrise d'un ensemble de compétences pour

résoudre des problèmes, élaborer/évaluer des objectifs, poser des diagnostics face au

problème. 69»

C'est une mission qui doit favoriser la préservation du lien social en étant un dernier

rempart contre l'exclusion.

Robert Dottrens dit que dans « chacun de ces actes, et dans tous ceux qui leur

ressemblent, l'intéressé se fixe un but, désire arriver à un résultat. Ce but fixé, tout

naturellement il choisit les moyens qui lui paraissent les meilleurs à pouvoir l'atteindre.70 »

68Dictionnaire le Trésor de la Langue Française Informatisé69Lemligui, A.(2006).« Ce que l'acte éducatif veut dire », in Union Infos, revue de l'Union Départementale des Clubs en Équipes de Prévention Spécialisée de Paris, n°37, décembre 2006. 70Dottrens, R et Mialaret G(1966). Éduquer et Instruire. Paris: Nathan-UNESCO. P9

Page 35: L'élaboration de la relation éducative

35

Or l'éducateur ou l'enseignant ne doivent pas oublier « la puissance de l'exemple: attitudes,

langage, comportements, et celle de l'imitation.71 »

Philippe Meirieu précise que dans le métier d'éducateur, « on s'arroge le droit de

prendre l'autre pour objet, de décider à sa place des raisons qui inspirent ses faits et

gestes.72 » Joseph Rouzel complète cette position de l'éducateur en disant:

« d'autre part, pour être constitué l'acte demande l'élaboration de l'après-coup, donc il

exige de l'éducateur de se couper, de se castrer de sa propre satisfaction. Les autres ne

sont pas là pour le faire jouir. D'où la nécessité impérative d'ateliers cliniques, où il

s'agit non seulement de rendre compte de ce qu'on a fait, mais surtout de produire un

acte, au sens où un acte n'apparaît que forgé, formé dans le langage. L'acte éducatif,

peut s'inscrire en tant que tel, doit être soumis à un processus de formation. En plagiant

Lacan, je dirai qu'il n'y a pas de formation de l'éducateur, il n'y a que des formations de

l'inconscient: c'est dans la confrontation à son propre désir , en éclaircissant ce qu'il veut

à ces autres dont il a la charge, que l'éducateur peut et doit désencombrer l'espace pour

les rencontrer. Si l'on fait l'hypothèse, comme je le soutiens, que l'inconscient est en jeu

non seulement chez tout-être humain, mais aussi entre humains, c'est en se soumettant

lui-même à l'opération de coupure qu'opère la parole, que l'éducateur construit l'espace

où son acte peut advenir. Autrement dit, l'acte éducatif est un acte qui s'engage avant

tout du côté de l'éducateur.73 »

Et selon Ahmed Lemligui l'acte éducatif est le point commun à l'accès à des

apprentissages. C'est la manifestation d'une activité éminemment humaine. « l'acte éducatif

ambitionne de faire de l'usager un citoyen responsable de ses actes74, »

Le but est de transposer l'autre dans une registre d'altérité. C'est à dire lui donner la

capacité à avoir et maintenir des relations dans la société. Car Éduquer, c'est conduire hors

de; donner les moyens; transmettre des façons.

Il faut soit arriver à ce que l'individu s'adapte à et dans la société où il évolue en

accumulant des connaissances soit faire de l'autre un être capable d'affirmer ses positions

(positives et négatives) tout en comprenant qu'il n'est pas seul et doit faire avec les

positions des autres autour de lui. Cela oblige une réflexion constante sur les fondements

d'une intervention. Car pour Jean-Marie Servin parler d'acte éducatif amène une notion de

71Dottrens, R et Mialaret G(1966). Éduquer et Instruire. Paris: Nathan-UNESCO. P972Meirieu, P.(1991). Le choix d'éduquer. Paris: ESF(réed 2007).P2273Rouzel. J(1998). L'acte éducatif. Paris:Erès (réed 2007). P176-17774Lemligui, A.(2006).« Ce que l'acte éducatif veut dire », in Union Infos, revue de l'Union Départementale des Clubs en Équipes de Prévention Spécialisée de Paris, n°37, décembre 2006.

Page 36: L'élaboration de la relation éducative

36

conflit et un usage positif du conflit. Car « c'est à l'acmé du conflit éducatif que l'enfant

éprouve éprouve la solidité de l'adulte qui lui résiste, qui ose dire « non ». C'est également

à ce niveau que l'enfant éprouve l'engagement émotif de l'éducateur à son sujet,

vérification son implication existentielle, son engagement, en sa faveur: il existe pour

quelqu'un, il est unique, et, par conséquent, il est digne d'amour.75 »

Ainsi, pour Marcel Postic « l'acte éducatif se distingue du processus d'influence[...]

par le fait qu'il annonce son intention formatrice en direction d'un des partenaires de

l'interaction.[...] C'est le devenir de l'homme qui est au centre du processus éducatif par

l'intermédiaire des membres de la communauté sociale. L'acte éducatif se propose une

construction de comportements chez un sujet, selon un vecteur orienté. Il suppose un

ensemble cohérents d'actions entreprises en vue d'une fin, un système ordonné de moyens;

il est la mise en oeuvre de principes explicites ou implicites, issus d'une théorie générale.

C'est à dire qu'il est, par essence, directif, parce que les options sont prises pour l'éduqué, et

non par lui.76»

75Servin, J-M. (2001). « L'acte éducatif pour quoi et pour qui? »,in dossiers du Lien Social, revue du Lien social, n°572, 12 avril 2001, Ressource en Ligne.p676Postic, M(1979). La relation éducative. Paris: PUF (réed 2001).p19-20

Page 37: L'élaboration de la relation éducative

37

3.3: L'ACCOMPAGNEMENT :

Monique Lafont définit l'accompagnement comme « permettre d'imaginer un

devenir d'eux-mêmes, corollairement un devenir d'autrui ». J. Moll renforce cette définition

comme le fait « d'avancer solidairement sur le chemin d'une plus fine compréhension de

l'humain sans cesser de se cogner à leurs propres limites. »77

Alors quels sont les fondements de l'accompagnement, quels sont les pratiques et

quels sont ces finalités?

3.3.1: Historique du concept:

La notion d'accompagnement est utilisé depuis une dizaine d'années78. On l'a

principalement étudié dans le processus d'accompagnement en fin de vie. C'est pourtant un

vieux processus relevant de l'aide et du conseil. Il a été lie longtemps à la notion de

compagnonnage. Un mot qui est issu du latin companio, le copain, avec comme base cum

pour co /avec et panis le pain79. Il est défini en 1719 comme « un temps pendant lequel un

ouvrier travaillait comme compagnon 80». Ce temps de partage d'expériences, d'écoute et

d'observation de la pratique se faisait dans une vie de groupe lié à métier. Cela permettait à

un apprenti de vivre avec son maître pour que ce dernier lui transmette son savoir. Pour

Maela Paul81, c'est

« un lieu où se forment les hommes en se confrontant aux problèmes concrets de la vie

professionnelle et de la vie communautaire.[...] On est bien ici dans une intervention sur

mais dans une relation avec.[...] Dans cette relation de maître à disciple, d'ancien à

apprenti, l'apprenti est « accompagné » techniquement et moralement et progresse à

partir de sa propre expérience. Les « maîtres » sont aussi « des éducateurs de la vie »:

voilà pourquoi ils possèdent le don et le goût de transmettre. »

C'est une relation qui relève donc de la transmission pour amener l'accompagné vers une

maîtrise de savoir-faire et de savoir-être. Il cherche à amener l'autre vers le haut pour qu'il

puisse réussir une pratique. Il passe obligatoirement par un processus de maïeutique et de

77M,Lafont, L'accompagnement, une grande aventure.... .in Cahiers Pédagogiques, revue du CRAP, n°393, décembre 2001, Page 1078Paul, M. (2009).l'accompagnement : une posture professionnelle. Condé: L'Harmattan. P. 879Dictionnaire le Robert pour tous, 1994, Paris (réed 2006)80P,helyot,,Histoire des Ordres Religieux, 6e partie, chapitre 23, p. 180 in dictionnaire des trésors de la langue française informatisé http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/affart.exe?19;s=2239414335;?b=0;81Paul, M. (2009), op.cit, p48

Page 38: L'élaboration de la relation éducative

38

dialectique en vue d'une inscription dans la société de l'accompagné. Mais comment le

décrire de manière plus approfondie?

3.3.2: Définition lexicale et sémantique:

Jean-Pierre Boutinet décrit l'accompagnement selon deux origines. Il parle tout

d'abord de l'accompagnement grammatical. Dans cet aspect, le mot accompagnement

devient un complément grammatical où il renvoie à une personne X avec laquelle une

action s'accomplit.. C'est à dire que l'accompagnateur X va jouer un rôle de juge ou de

conseiller d'une action menée par l'accompagné. Il possède dans ce cas des compétences

qu'il va mettre à profit pour la personne accompagné qui est en difficultés.

Ensuite, il parle de l'accompagnement musical. En se fondant dans la construction d'une

harmonie musicale, l'instrumentiste Y cherche à harmoniser sa contribution sonore avec

une partition de référence. Cela signifie que l'accompagnateur Y va agir dans un cadre de

référence. Ce cadre sera sa base pour l'action qu'il mènera. Tout en sachant que l'action

sera menée en dehors de lui et par une personne qui aura sa propre conception et ses

propres attentes face à l'action.

Il existe donc des paradoxes entre ces deux postures. Dans un premier cas,

l'accompagnateur X a un rôle de témoin dans son processus d'accompagnement. Il est en

situation de dominant. Dans un second cas, l'accompagnateur Y, lui tient un rôle de tierce

personne où il ne peut agir que dans le cadre et que en complément des autres. Il est en

situation de dominé. Lorsque l'on essaye de faire le lien entre les deux postures, on amène

le processus d'accompagnement vers la notion d'accompagnement de projet.

Nous pouvons renforcer cette approche grammaticale par la décomposition

sémantique de Maela Paul autour de trois verbes clefs. Le premier est conduire. C'est à dire

mener quelqu'un vers, diriger, mener vers/à, faire passer, transmettre82

« où une personne est à la tête du mouvement […] Sur un plan abstrait, il décrit l'idée

d'amener quelqu'un à être dans telle situation (reprise par pousser, entraîner, inciter) et

celle de faire progresser.[...] Diriger est toujours faire aller dans un certain sens,

impliquent l'idée de responsabilité, d'animation.[...] Pousser est soumettre à une

pression, inciter à se mettre en mouvement dans une certaine direction83.»

82Dictionnaire le Robert pour tous, ibid83Paul, M. (2009),op. Cit, p69

Page 39: L'élaboration de la relation éducative

39

Le second verbe est guider. C'est à dire conduire, piloter, diriger, mener vers/à, entrainer

dans un certaine direction morale/intellectuelle soit conseiller, orienter, éclairer84. Il s'agit

alors de

« montrer le chemin, conduire quelqu'un en veillant à la marche, pousser quelqu'un dans

une certaine direction […].Conseiller est délibérer ensemble afin de guider quelqu'un

dans sa conduite ou sa voie. Déterminer est fixer par un choix, entraîner la décision

volontaire de quelqu'un. Avertir est informer quelqu'un de quelque chose, appeler son

attention sur. 85»

le troisième verbe est escorter. C'est à dire accompagner pour guider, surveiller, protéger

ou honorer pendant la marche86.

« de son premier usage militaire, il conserve l'idée de se tenir avec (assister), apporter

« consolation et soutien dans l'adversité » (réconforter); protéger contre un danger, un

risque, un obstacle, un ennemi, avec l'idée de faire opposition (défendre). Protéger est

aider quelqu'un de manière à mettre à l'abri d'une attaque ou d'un danger, à intercepter

ce qui peut nuire, faciliter sa réussite, son développement ou son avancée. Surveiller

décrit l'attitude d'attention soutenue requise pour prendre soin, suivre ou contrôler le

comportement de quelqu'un. »

Donc, l'accompagnement serait un processus en perpétuel évolution. Il ne peut pas

rester figer. Il peut s'inscrire dans une action de compagnonnage où l'on ne viserait plus

principalement que la maîtrise de savoirs liée à une pratique spécifique mais où l'on

viserait selon le besoin de l'accompagné un savoir-faire, un savoir-être ou une

accumulation de savoirs. Mais ce besoin sera étudié en fonction des expériences, des

compétences et du projet de l'accompagné. Ainsi, l'accompagnement ne demande-t-il pas à

l'accompagnant d'avoir une pratique et une posture adaptée ?

3.3.3: Espace de pratique:

La pratique est « une manière concrète, habituelle d'exercer une activité. Elle a le

sens du réel, elle s'applique aux situations concrètes voire utilitaires. Elle peut suivre une

règle d'action sur le plan moral ou social87 ».

84Dictionnaire le Robert pour tous, ibid85Paul, M. (2009),op. Cit, p7086Dictionnaire le Robert pour tous, ibid87Dictionnaire le Robert pour tous, ibid

Page 40: L'élaboration de la relation éducative

40

Les espaces où on peut retrouver de l'accompagnement sont dans quatre domaines

principalement. En premier, le domaine de la formation initiale et continue: ce sera à

travers l'accompagnement pédagogique, la relation maître-élève. L'accompagnement

éducatif peut y être défini comme l'ensemble des actions visant à offrir, aux côtés de

l'école, l'appui et les ressources dont les enfants ont besoin pour leur réussite scolaire. Et

dans cet accompagnement éducatif, on doit avoir comme objectif:

« aider les élèves à faire leurs devoirs, à apprendre leurs leçons, à approfondir les

apprentissages, en leur apportant l'aide et les outils nécessaires au développement de

leur autonomie. »88

En deuxième, le domaine thérapeutique: ce sera à travers la posture que le soignant va

avoir envers son patient souffrant de longues voire de graves maladies. En troisième, le

domaine social: il est principalement dirigé vers des personnes en voie de marginalisation

et d'exclusion. Et en quatrième, le domaine existentiel: il favorise l'accompagnement lié

aux changements d'états dans la vie. Il intervient principalement dans le domaine

psychologique voire spirituel.

Maela Paul, nous donne une pluralité de métiers dans lesquels nous retrouvons des

pratiques d'accompagnement: le coaching et l'idée d'entraînement; le counseling:

orientation et relation d'aide; le conseil et la consultance; le tutorat, l'apprentissage et la

socialisation; le mentorat et la solidarité transgénérationnelle; les médiateurs et la question

de la tierce place; le compagnonnage et l'idée de transmission; le sponsoring et l'idée de

parrainage. Nous allons reprendre la définition de ces métiers sauf pour le compagnonnage

que nous avons développer plus haut et les médiateurs que nous verrons dans la partie

suivante.

Le coaching s'adresse « à des adultes en situation professionnelle, à l'occasion d'un

problème à résoudre ou d'un défi à relever, centré principalement sur le passage à l'action

et l'atteinte d'un objectif en terme de résultat immédiat, il articule nécessairement une

demande individuelle en interaction avec un collectif.89 »

Le counseling « définit un type d'accompagnement à la fois psychologique, éducatif

et social, à l'occasion d'une difficulté situationnelle, d'un malaise existentiel ou d'une

menace d'exclusion par désadaptation, souscrivant à l'idée de développement.90 »

88Document académie de Versailles : Élaborer un projet d'accompagnement éducatif (p.4)89Paul, M. (2009),op. Cit, p2890Paul, M. (2009),op. Cit, p32

Page 41: L'élaboration de la relation éducative

41

Le conseil se caractérise par « l'instauration d'une relation entre deux personnes

considérées comme sujets-acteurs (puisqu'on n'accompagne pas des objets ou des dossiers),

par une dimension relationnelle adossée à une dimension temporelle prenant en compte le

temps de maturation et l'inscription dans une histoire. Le travail s'effectue en « relation »:

sans recherche de conformité avec des modèles ou des référentiels préétablis, il consiste à

travailler le rapport de la personne à une situation donnée en terme de problème et de

solution, de plan d'action, dans une perspective incluant ses différents champs

d'interaction.91 »

Le tutorat est « un mode d'accompagnement combinant deux fonctions

(socialisation et formation), mobilisant une pluralité de rôles et de compétences

(organisationnelles et relationnelles, pédagogiques). Le tuteur appartient aux figures

asymétriques d'encadrement ayant pour mission l'adaptation et l'intégration à des normes

socioprofessionnelles.92 »

Le mentorat se « divise en trois phases: un commencement, un déroulement, un

dénouement. C'est dans et par la première que s'instaure la relation, par cette « fusion

initiale » qui signe l'investissement affectif réciproque et conditionne le modeling. La

seconde fait place à la nouveauté et donc au changement (des attitudes, des compétences)

autrement dit au temps avec sa valeur de renouvellement. La relation s'en trouve modifiée,

tendant à plus de symétrie. Le troisième signe la fin de la transition et de la relation,

l'objectif étant que le « protégé » puisse désormais voler des ses propres ailes.93 »

Le sponsoring vise comme objectif « d'optimiser (une démarche de recherche

d'emploi) et d'apporter un soutien personnel et professionnel, sans pour autant assister. Il

implique une conformité à des normes et l'appropriation de comportements adaptés94 ». Il

s'inscrit dans la continuité du parrainage qui « constitue une forme de relation

intergénérationnelle, entre un adulte expérimenté et un jeune en insertion

professionnelle95 ». Le parrainage en opposition au mentorat permet par la relation un

processus d'insertion alors que le mentorat agira juste sur le phénomène de transition entre

la formation et le milieu professionnel.

91Paul, M. (2009),op. Cit, p3592Paul, M. (2009),op. Cit, p4093Paul, M. (2009),op. Cit, p4294Paul, M. (2009),op. Cit, p5095Paul, M. (2009),op. Cit, p50

Page 42: L'élaboration de la relation éducative

42

3.3.4: Caractéristiques de sa pratique:

Maela Paul, nous donne comme définition de la pratique de l'accompagnement:

« un ensemble de pratiques qui permet à la personne de trouver sa solution personnelle à

un problème donné, à un moment donné. »96 Ainsi, nous devons retrouver dans cette

pratique, selon Baudrit (1999),

« une notion d'étayage à partir laquelle on peut identifier deux types d'aide ou de

soutien:

-une aide psychologique: encourager, sécuriser, intéresser, mettre en confiance,

accueillir,informer,conseiller,....

-une aide pédagogique: guider, montrer ou démontrer, contrôler, évaluer, former.... 97»

Pour Jean-Pierre Boutinet, nous pouvons avoir trois niveaux de lecture dans la

pratique. Ces niveaux de lecture viennent en complément de la définition de

l'accompagnement grammatical98. Le premier est celui où l'on parle de la guidance soit le

niveau le plus faible dans l'autonomie de l'accompagné. L'accompagnement est directif. Le

professionnel va imposer des suggestions relevant de l'accompagnement prescriptif. Le

deuxième est celui où l'on parle du côte à côte soit le degré moyen de l'autonomie.

L'accompagnement et l'accompagné marchent ensemble en s'efforçant de définir des

rythmes compatibles de marches. Ce sera un accompagnement contractuel. Le troisième

parle quant à lui de l'accompagnement non directif où l'accompagnateur laisse un grand

degré d'autonomie dans le suivi du processus.

Pour Maela Paul, suivant l'attitude que nous allons avoir, nous aurons des

composantes différentes qui viennent compléter les trois niveaux de lecture de Jean-Pierre

Boutinet. La première attitude consiste « à ne pas faire ni dire à la place de l'autre, à lui

laisser suffisamment d'initiatives pour qu'il apprenne en situation 99». La seconde consiste à

« avoir la capacité adapter l'action aux capacités de la personne accompagnée. Les

composantes de la pratique sont:

une dimension praxéologique: l'expérience pratique sur le terrain, « grandeur

nature » (autrement dit l'action) constitue l'élément fondamental comme espace de

96Paul, M. (2009),op. Cit, p3097Baudrit, 1999 cité dans Paul, M. (2009),op. Cit, p3898JP.Boutinet., op. cit99Paul, M. (2009),op. Cit, p39

Page 43: L'élaboration de la relation éducative

43

développement et d'apprentissage; instrumentée par l'observation, elle sert de

critère à tout le processus;

une dimension relationnelle: la relation qui n'est justifiée qu'au regard du dispositif,

se donne l'entretien comme instrumentation, contribuant à la fois à la proximité

relationnelle et à la distance réflexive;

une unité temporelle: à construire à partir d'une succession de séquences, cette unité

est le plus souvent (du moins dans les systèmes en alternance) définie a priori par le

dispositif. 100 »

Ainsi, l'accompagnement s'inscrit dans les trois processus dans une temporalité plus

ou moins longue liée à la finalité de l'accompagnement. L'accompagnateur pourra avoir

dans ces processus un rôle de tiers qui l'apparentera à un statut de médiateur. Cela

l'amènera à établir/construire une relation où le cognitif et l'affectivité sauront dictés par

l'institution. Il créera ce processus dans une temporalité plus ou moins longue.

3.3.5: La spécificité de la posture:

La posture est définie comme « une attitude, position du corps, volontaire ou non,

qui se remarque, soit par ce qu'elle a d'inhabituel, ou de peu naturel, de particulier à une

personne ou à un groupe, soit par la volonté de l'exprimer avec insistance. […]Dans le sens

figuré et littéraire, c'est une attitude morale de quelqu'un avec pour synonyme. Le

comportement, (ligne de) conduite. . Cela peut-être aussi une situation morale, politique,

sociale, économique de quelqu'un à ce moment là les synonymes seront condition, état,

position.101 »

Maela Paul, en se basant sur les propos de Rogers en 1980, dit que cette posture

doit se baser sur un principe philosophique où l'on retrouve trois conditions de base:

« cette philosophie a pour principe de croire que :

-ce qu'il y a de plus profond dans l'homme est digne de confiance

-chaque individu a en lui les ressources pour sa propre croissance et changer l'idée qu'il

a de lui même « pourvu que lui soit assuré un climat d'attitudes psychologiques

facilitatrices que l'on peut déterminer102 »(Rogers, 1980).

100 Paul, M. (2009),op. Cit, p39101dictionnaire des trésors de la langue française informatisé, http://atilf.atilf.fr/ dendien/scripts/tlfiv5 /visuse l.exe? 78;s=2941304640;b=13;r=2;nat=assiste;102Paul, M. (2009),op. Cit, p31

Page 44: L'élaboration de la relation éducative

44

Les trois conditions de base pour cette « facilitation » sont l'authenticité, l'ouverture ou

congruence; le respect de l'autre ou considération positive inconditionnelle; la

compréhension impersonnelle, l'intérêt pour autrui ou empathie. 103»

Pour Guy Le Bouëdec, « le propre de la posture de l'accompagnement est la

centralisation inconditionnelle d'une personne sur la personne de l'autre.104 » Il y a dans ce

cas là trois situations liées à des questions sur la finalité de l'accompagnement, en lien avec

la spécificité de la personne. La première, où l'on cherchera à répondre à Que faire pour

que l'autre retrouve une espérance? La personne accompagnée est souvent dans une

détresse totale où elle ne perçoit plus aucun avenir et espérance . La deuxième, où l'on

cherchera à répondre à Que faire pour que l'autre retrouve un sens, une direction, un

« orient »? La personne accompagnée est dans une période de crise. Elle a perdu tous ses

repères et ne sait plus vers où se diriger. Et la troisième , où l'on cherchera à répondre à

Que faire pour aider l'autre à mobiliser ses ressources propres de lucidité et de volonté?

La personne accompagnée est en train de s'interroger sur son propre devenir. C'est à dire

qu'elle s'interroge sur les voies professionnelles voire personnelles qu'elle doit prendre

pour sa vie présente et future.

Ainsi, nous allons rentrer plutôt dans un accompagnement qui relèvera du fait de

diriger, d'exercer de l'autorité sur tous les niveaux du processus. Nous nous opposons ainsi

aux caractéristiques de guidance et la totale autonomie définis par JP Boutinet. Il y aura

une attente de suivi dans le processus. Nous rechercherons à ce moment là à réaliser un

contrat qui peut être rapproché de l'aspect institutionnel qui rentre dans la composante de la

pratique selon Maela Paul105.

3.3.6: Le contrat:

Les principales actions du processus d'accompagnement seront donc prévues au

contrat, pour Guy Le Bouëdec. Elles seront liées à des activités comme « la négociation, la

capacité à réagir,l'optimisation des ressources, le devoir de propositions,...106 ». Ce contrat

se basera sur trois composantes. La première: accueillir et écouter: c'est à dire « s'ajuster

pour recevoir l'autre tel qu'il est, pour permettre à l'autre d'exprimer dans son style ce qu'il

est en train de vivre; c'est pouvoir transmettre à l'autre la certitude d'avoir été compris dans

103Paul, M. (2009),op. Cit, p31104G, Le Bouëdec, Une posture éducative fondée sur une éthique. in Cahiers Pédagogiques, revue du CRAP, n°393, décembre 2001, Pp18-20105Paul, M. (2009),op. Cit, p39106G, Le Bouëdec.(2001), op.cit, p18

Page 45: L'élaboration de la relation éducative

45

son ensemble, dans ce qu'il dit et vit.107 » La deuxième, le dévoilement du sens: c'est aider

la personne accompagné à verbaliser personnellement son vécu. Dans cette verbalisation,

on va participer au dévoilement du sens bon ou mauvais qui constitue la vie, les dires et

les faires de l'accompagné. Il faudra donc accompagner la personne à admettre ce qu'elle

ressent, perçoit, pense ou doute et l'aider à les nommer pour qu'elle puise avancer. La

troisième, le cheminement à ses côtés: c'est à dire avoir un accompagnement contractuel où

l'on respectera les moments d'assurance comme de doute. On aidera la personne à

comprendre et s'approprier ses passages dans sa vie108.

Mais il ne faut pas oublier que le contrat se fait dans le cadre d'une institution. C'est

dans ce principe que Paul Fustier définit l'accompagnement:

« accompagner c'est seulement autoriser cette démarche, la soutenir voire la favoriser;

cette démarche ne pourrait être gênée ou interrompue, si l'autre tentait d'apporter la

réponse en indiquant quelle est sa place, quelle est sa position dans l'échange, ce qu'il en

est du problème qui se pose. Il faut au contraire pouvoir et savoir rester dans une

ambiguïté suffisante, proposer de l'indécidable, afin qu'une élaboration soit possible du

côté de la personne. »109

C'est donc en respectant la personne accompagné dans un processus rythmé et

inscrit dans une certaine temporalité que l'accompagnement pourra se faire. Il faudra être

vigilant à respecter une certaine éthique vis à vis de l'accompagné car le lien établit

progressivement servira d'appui à une relation. Cette relation se fera dans le but d'amener

l'accompagné vers une situation confortable pour lui. Cette situation ne devra pas être

empreinte d'une trop grande fusion qui empêchera le cheminement. Elle ne devra pas être

non plus directive car l'autonomie de la personne ne sera pas développée mais il faudra

quand même respecter un contrat.

Ce contrat est bien souvent guidé par l'institution dans lequel évolue

l'accompagnateur mais il laisse une part de liberté d'action. Car pour Guy Le Bouëdec,

« tout accompagnement sa fait au nom d'une institution. Cette institution indique le champ

théorique de référence, mais aussi le cadre, le rôle, les modalités, les sanctions

éventuelles,... . 110»

107G, Le Bouëdec,(2001), op.cit, p19108G, Le Bouëdec,(2001), op.cit, p19109Fustier,P.(2000). Le lien d'accompagnement entre don et contrat salarial. Paris:DUNOD(réed 2005).P 119110G, Le Bouëdec,(2001), op.cit, p19

Page 46: L'élaboration de la relation éducative

46

Ainsi, l'accompagnement peut prendre en compte les caractéristiques suivants liés à la

relation, qui sera étudiée ci-dessous:

« -asymétrique: elle met en présence au moins deux personnes d'inégales

puissances

- contractualisée: elle instaure une communication dissymétrique sur fond de

parité

-circonstancielle: elle répond à une situation particulière

-temporaire: elle constitue une période délimitée par un début et une fin

-co-mobilisatrice: elle sollicite un cheminement en commun.»111

111Paul, M. (2009).l'accompagnement : une posture professionnelle. Condé: L'Harmattan. P. 308

Page 47: L'élaboration de la relation éducative

47

3.4: LA MÉDIATION:

3.4.1: Étymologie et historique 112 :

Le substantif féminin médiation vient du latin mediatio: médiation , entremise. Sa

prononciation a évolué au fil des siècles car en 1694 et 1718, nous disions -me- et depuis

1740: mé-. Au XIIIe nous la définissions comme la «division par deux». A la fin du XIV e,

nous utiliserons le mot mediacion comme «intermédiaire entre Dieu et l'homme» .En

1541 nous préciserons que c'est une «entremise pour concilier Dieu et l'homme» . En 1814,

nous la définirons comme : « le fait de servir d'intermédiaire entre deux ou plusieurs

choses »

Elle a plusieurs définitions suivant le domaine dans lequel elle est utilisée. Ainsi en

philosophie, elle signifie: « action de servir d'intermédiaire entre un terme ou un être

duquel on part, et un terme ou un être auquel on aboutit. »En psychologie, c'est un «

Processus par lequel une connaissance sensorielle se transforme en une donnée

intellectuelle. En droit usuel, nous l'apparentons à une « Entremise destinée à concilier ou à

faire parvenir à un accord, à un accommodement des personnes ou des parties ayant des

différends ». En 2009, elle signifie tout d'abord dans le Petit Larousse illustré: « entremise

destinée à amener un accord; arbitrage, » puis dans le domaine du droit: « une procédure

de règlement des conflits qui consiste dans l'interposition d'une tierce personne. »

Le médiateur adjectif-substantivé emprunté au latin mediator:médiateur et de

mediare: être au milieu, est au début du XIVe le médiatour «celui qui s'entremet pour créer

un accord» .En 1473-74 , il est «celui qui intervient pour procurer un traité, une paix». En

2009, le Petit Larousse illustré le définit comme « celui qui sert d'intermédiaire, d'arbitre,

de conciliateur.

3.4.2: Approche conceptuelle:

La médiation concerne tous les secteurs de l'activité humaine et toutes les

personnes publiques, privées; les individus et les groupes; les actions nationales et

transnationales. Pour Bruno Tricoire, « la nouveauté relative de la notion le dispute à sa

banalité consensuelle: gens civilisés, nous sommes tous médiateurs dès lors que nous

cherchons à vivre en bonne entente avec les autres. La médiation s'offre clairement comme

112Dictionnaire le Trésor de la Langue Française Informatisé

Page 48: L'élaboration de la relation éducative

48

promesse de réponse à des problèmes de communication, de régulation des crises ou des

conflits et, plus globalement, de violence et d'exclusion sociale.113 »

3.4.2.1: Les différents domaines d'applications:

L'état et la médiation avec un principe d'intervention après la condamnation de

délinquant dans la cadre de la probation et les préalables aux poursuites.

La médiation familiale soit dans le domaine conjugal avec la gestion des divorces

où les enfants sont l'enjeu principal. Dans cette médiation l'enfant est protégé et écouté

qu'au moment où la gestion de sa garde est mentionnée. Soit dans les relations familiales

avec un champ d'action élargi aux ascendants et aux collatéraux. Pour le Centre National

de la Médiation(CNM), la médiation va au delà de la famille nucléaire. Il faut chercher

l'intérêt pour les relations transgénérationnelles et collatérales. Elle s'applique entre frères

et sœurs pour une question d'héritage; pour récréer un lien familial dans une situation de

fin de vie; pour favoriser la relation parents-enfants dans le cas de la difficulté scolaire;

pour renouer des relations familiales distendues par l'éloignement géographique, culturel et

économique; pour favoriser un lien dans des familles recomposées.

La médiation civique ou la médiation communautaire qui se base sur la volonté de

faire quelque chose, de sortir de la passivité et de restaurer le lien social.

La médiation sociale qui repose sur la mission générale du juge soit sur la loi de

1971 où la médiation est introduite dans le règlement des conflits sociaux au même titre

que la conciliation et l'arbitrage.

La médiation dans le secteur public est une médiation investie d'une autorité

institutionnelle avec au plus haut niveau le Médiateur de la République régit selon la loi du

3 janvier 1973. Il a la qualité d'intercesseur et ne reçoit aucun ordre ou conseil des autorités

étatiques.

3.4.2.2: Définition et nature:

Pour Jean-François Six, dans le temps des médiateurs, on peut définir la médiation

qu'en prenant en compte les quatre sortes de la médiation. Les deux premières sont

destinées à faire naître ou renaître le lien. Les deux dernières étant destinées à parer les

conflits. Il s'agit de la médiation créatrice qui a pour but de susciter entre des personnes ou

113Tricoire, B(2002).la médiation sociale: le génie du « tiers ».Paris:l'Harmattan.p39

Page 49: L'élaboration de la relation éducative

49

des groupes des liens nouveaux. La médiation rénovatrice sera là pour réactiver des liens

distendus. La médiation préventive fera attention à prévenir l'éclatement des conflits. La

médiation curative, quant à elle, sera là pour aider les parties en conflit à en trouver la

solution.

Cette répartition de la médiation se situe dans deux grands courants de la médiation

celle de différences et celle de différends auquel se rajoute la médiation d'urgence.

La médiation de différences est une médiation de droit commun, car la différence

est à la base de toute construction sociale. Comme le lien social ne se fabrique jamais d'une

manière binaire ou immédiate, il passe par la médiation d'un élément tiers (objet, être) et

par le médiateur par le langage. Elle s'inscrit dans une action quotidienne. En dehors de

tout conflit, la médiation peut créer des liens jusqu'à alors inexistants , ou restaurer des

liens distendus sans heurts. L'une est créatrice et l'autre réparatrice. L'une construit le lien

social, l'autre en comble les déficits. La médiation créatrice va requérir une vigilance toute

particulière car la relation affaiblie peut amener du conflit. Donc la médiation de

différences est une médiation anticipatrice, soutenue et quotidienne s'inscrivant dans la

discrétion.

La médiation de différends intervient dans les conflits dans le but de prévenir un

conflit que le médiateur, intuitivement aura détecté à temps. Ainsi, par un travail sur les

mots utilisés par les médiés, par une écoute vraie. Il va les aider à formuler leurs demandes

selon leurs histoires, leurs valeurs communes, leurs attentes. Il instaurera donc par un

questionnement pertinent un processus de maïeutique. Dans cette maïeutique, il devra être

effacé tout en acheminant les médiés vers la solution. On est, dans ce cas là, dans une

médiation rénovatrice où la justice ne peut pas agir car la médiation relève du

psychologique.

La médiation d'urgence se fera que par la demande du médiateur. C'est lui qui la

provoquera car les médiés sont en danger et ne peuvent plus réagir. Dans ce cas là, le

médiateur s'imposera par la conviction.

Mais il faut qu'elle repose absolument sur l'autonomie des personnes pour se

réaliser correctement. Pour Bruno Tricoire, le rôle du médiateur s'inscrit dans sa définition

par « son extériorité, sa neutralité et sa légitimité. A ceci près qu'envoyé par le pouvoir, il

participe d'un jeu qui limite grandement son action, aussi longtemps qu'il entretient

l'illusion de sa neutralité.114 »

114Tricoire, B(2002).op.cit.p40

Page 50: L'élaboration de la relation éducative

50

Il définira donc l'organisation de la médiation en deux ordres.

« La médiation de 1er ordre suppose:

des problèmes bien identifiés dans une logique substantive;

une demande intelligible et formulable dans une rationalité unique par les acteurs

concernés;

un résultat tangible envisagé sinon posé au départ (solution, compromis,

solution...de compromis)

une méthode rigoureuse basée sur le modèle systémique de l'intervention à court

terme( identification du problème, examen des solutions essayées et des causes de

leur échec, objectifs alternatifs, faisabilité concrète, évaluation de résultat...)

un processus animé par la dialectique des contradictions et par la recherche de leur

synthèse réconciliatrice

une éthique du contrat entre des personnes rationnelles et consentantes

un tiers neutre garant du processus115. »

Dans ce procédé, « l'exigence de neutralité du médiateur est donc un miroir à deux faces:

l'une représente le projet d'une justice contractuelle dans les situations de crise

l'autre invisibilise la fiction juridique d'un contrat qui prend pour établies

l'équivalence et la commensurabilité des parties prenantes et les assujettit à une

rationalité qui laisse pendante (qui neutralise donc) la question du pouvoir. 116»

La médiation de 2ème ordre se « réfère aux modèles constructivistes de la

continuité de l'observateur et de son observation d'où procède une situation en devenir.

L'observateur (immédiatement acteur,voire auteur) ne perçoit pas la réalité de la situation,

mais celle de son interaction singulière avec elle, laquelle définit ses obligations à l'égard

de l'action.117 » Cela nécessite dans ce travail d' « auto-médiation une préparation et un

entraînement pour affirmer ce dont on n'est pas sûr.118 » Bruno Tricoire donnera en

conclusion sur le rôle du médiateur de 2ème ordre cette définition: « Cette posture,

assurément, participe d'une éthique du don plutôt que du contrat et s'éloigne de la

neutralité. Il y faut, ajoute-t-il du discernement pour ne pas devenir le fidèle terrorisant

115Tricoire, B(2002).op.cit.p43116Tricoire, B(2002).op.cit.P44117Tricoire, B(2002).op.cit. p44118Tricoire, B(2002).op.cit. p45

Page 51: L'élaboration de la relation éducative

51

d'un faux événement, du courage pour ne pas substituer notre intérêt au travail d'une vérité,

de la réserve enfin pour ne pas épouser la promesse d'une réponse ultime, c'est à dire une

religion définitive.119 »

Il faut donc arriver à discerner le vrai du faux qui peuvent s'inverser à n'importe

quel moment sans que le médiateur s' en aperçoive à cause d'une existence du

dédoublement : « le vrai (à un niveau) s'avère faux (à un autre), bien et mal échangent

leurs positions, cause et effet se perdent en équifinalités, le retour du temps cohabite avec

son irréversibilité, le dire vaut pour le faire,...120 ».

Donc nous pouvons synthétiser l'organisation de la médiation de 2ème ordre de la

façon suivante:

« pour permettre l'expression des mal-entendus, des dilemmes vécus, des conflits,

des blocages qui sont causes de la souffrance individuelle et collective

pour intégrer les problèmes dans un contexte de vie, dans une histoire, à travers un

récit commun susceptible de donner sens à ce qui arrive

pour imaginer, faire émerger et définir ensemble des possibles et se les approprier

pour accompagner le cheminement par lequel chacune et chacun pourra choisir-

dans ce qui lui parle le plus- ce qui lui paraît réalisable et soutenable à la fois pour

soi et pour la communauté.121 »

Donc faire médiation, c'est « prendre le risque de cette élucidation dans des termes

qui permettent aussi bien « la problématisation de l'histoire » que « l'historication des

problèmes », c'est faire valoir les liens et les contradictions comme les liens de

contradictions, c'est inventer des dispositifs qui fassent exister activement, délibérément,

l'indécidabilité pour tous les protagonistes et relativement à chaque question traitée-c'est à

dire à un problème-la distinction entre experts et diplomates, c'est restituer ce que la

rencontre a déposé (en) disposé (de) nous, bref c'est répondre d'une éthique des

situations. 122»

Pour Philippe Gaberan, la médiation éducative c'est « quand l'éducateur manque

son objectif lorsqu'il méconnaît ou lorsqu'il oublie que la finalité de l'activité n'est pas dans

119Tricoire, B(2002).op.cit.p46120Tricoire, B(2002).op.cit. p48121Tricoire, B(2002).op.citp52122Tricoire, B(2002)op.cit.p64

Page 52: L'élaboration de la relation éducative

52

la réalisation d'un objet mais dans la possibilité offerte à une personne de se saisir d'un sens

à être là.123 ».C'est pourquoi pour Bruno Tricoire , il faut privilégier une action-recherche

qui nous permettra d'allier une réflexion sur et pour les actions réalisées. Cette action

recherche permet « produire des connaissances, d'avoir une utilité concrète, c'est à dire un

projet de résolution de problèmes pratiques.124 »Elle doit se baser sur « la dynamique des

interactions entre réflexions et expériences, sur un projet finalisé autour de la situation-

problème et sur les ressources d'un collectif inter-disciplinaire et inter-institutionnel.125 »

Ainsi, l'interaction issue de l'intervention du professionnel doit pouvoir permettre

« d'élaborer et de partager un récit à la rencontre de deux histoires et doit favoriser la

représentation d'un devenir. 126» Car pour Michèle Guillaume-Hofnung « le travail sur les

mots est un élément fondamental. Il assure une communication réelle et non un

entrecroisement d'affirmations qui utilisent les mêmes termes dans des acceptations

souvent incompatibles.[...] Le médiateur doit profiter de ce moment favorable pour les

engager à trouver une solution, à dépasser le blocage et sortir de la situation par le haut. Il

ne doit pas imposer la sienne. Il contribue à l'émergence d'une solution autonome.127 »

Donc la médiation révèle d'un processus mettant en relation deux personnes(le

médiateur, l'accompagné) dans le but de rétablir un lien stable et vivable entre

l'accompagné et la société l'environnant. Elle ne peut se réaliser que dans un processus

suivant un contrat qui permet à l'accompagné de s'exprimer et de poser des actes. C'est

pourquoi elle exige une neutralité du médiateur dans la construction du processus de

médiation en établissant une relation qui se concrétisera par la pose d'actes.

123Tricoire, B(2002).op.cit.p42124Tricoire, B(2002).op.cit.p69125Tricoire, B(2002).op.cit.p70126Tricoire, B(2002).op.cit.p72127Guillaume-Hofnung, M(1995). La médiation. Paris:PUF, collection Que sais-je?(réed 2009). p86

Page 53: L'élaboration de la relation éducative

53

3.5: LA RELATION ÉDUCATIVE :

3.5.1: Étymologie et historique 128 :

Le substantif féminin relation est issu du latin relatio: action de rapporter un fait, un

témoignage. Il y aura deux formes de définitions qui se suivront au cours des siècles.

En 1220 nous l'utiliserons dans le sens faire relatïon « rapporter, relater » En 1284

dans le domaine juridique ce sera un « rapport, témoignage ». Cela rejoindra la définition

de 1602 « narration, faite par un voyageur, d'une expédition lointaine ».

En 1265, nous aurons aussi comme définition « lien, rapport ». En 1657, nous

préciserons un « lien entre des personnes ».le champ s'agrandira en 1721 dans le sens avoir

des relations et en 1755 avec l'apparition de la notion de relations sociales. Ce qui justifie

l'apparition de la définition de relation au pluriel, en 1813, comme« personnes de

connaissance ».

Le Petit Larousse 2009, nous donnera aussi deux définitions principales: « action de

relater, récit, narration » et « lien existant entre des choses, des personnes; rapport ».

3.5.2: L'approche conceptuelle:

Dans sa description de la finalité de l'acte éducatif, Marcel Postic nous dit que

« C'est dans les rapports sociaux introduits par l'acte éducatif que le sujet, enfant,

adolescent ou adulte, se découvre, évolue,se structure. Le processus de transformation

continue […] est déclenché et entretenu par les échanges qui sont organisés par les

systèmes de contrôle et de régulation que constituent les institutions éducatives, et qui

sont animés par l'éducateur, selon ses caractéristiques personnelles. Les structures

sociales de l'éducation et la manière adoptée par l'éducateur, quand il assume son rôle

dans ces structures, déterminent la dynamique des rapports, soit en les facilitant, soit au

contraire en les freinant et en les canalisant étroitement..129 »

Pour Rémi Hess, elle ne peut se réaliser que dans une dynamique de groupes car

elle met en présence un adulte (professeur) face « à un nombre important de jeunes qui

détient un savoir à transmettre. Dans cette relation, le jeune est supposé démunis de ce

128Dictionnaire le Trésor de la Langue Française Informatisé129Postic, M(1979). La relation éducative. Paris: PUF (réed 2001).p22

Page 54: L'élaboration de la relation éducative

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savoir sans qu'ils manifestent toujours le désir de l'acquérir.[...] Les jeunes sont des

usagers de l'école avec la particularité qu'ils sont astreints à l'obligation scolaire. Cette

astreinte fait qu'ils ne sont pas forcément demandeurs de formation ou d'apprentissage 130».

Or pour Philippe Gaberan, « la relation éducative advient dans sa dimension

humaniste dès lors que, acceptant de ne pas réduire l'être à l'avoir, les équipes éducative

s'astreignent à maintenir l'être dans le temps.131 »Car il faut avoir la capacité de « l'un

comme l'autre, à mettre du sens sur le fait d'être en vie et de devoir grandir sans jamais

parvenir à être tout à fait semblable aux autres132 ».

Pour cela, il faut créer une verbalisation par l'élaboration d'une relation. C'est à dire

pour Philippe Gaberan que « la relation éducative n'est pas dans l'injonction à parler mais

dans le détour,l'errance, la perte de temps, la confidence et le partage. La relation éducative

est dans le cheminement qui va des maux subis aux mots consentis. Et pour cela n'importe

quel support est bon. Si au risque de réduire sa fonction à la seule partie de la tâche

effectuée […], l'éducateur attache autant d'importance à se saisir d'un support d'action, c'est

parce qu'il sait que celui-ci peut devenir le prétexte à un échange de paroles et un moyen de

communication.133 »

Mais elle ne peut se construire qu'en faisant un lien avec la société environnante.

Elle doit pouvoir s'adapter aux évolutions de cette dernière et suivre ces préceptes

fondateurs comme l'instruction et l'éducation. Car pour Rémi Hess, « on s'est aperçu que

l'école pouvait avoir une finalité moins noble de contrôle social (après la Commune de

Paris, il fut évident dans l'esprit des législateurs que rendre l'école obligatoire permettait

d'empêcher les enfants de traîner dans la rue). 134»

Ainsi, Remi Hess reprend dans son ouvrage , les réflexions de Nohl sur la relation

pédagogique parue dans Nohl,H, Die pädagogische Bewegung in Deustchland und ihre

Theorie, Franhfurt, 1949:

« 1. Si la base de l'éducation est le rapport-personnel entre un adulte et un être en

devenir et qui parvient par lui-même à sa vie et à sa forme.[...]. Dans cette relation,

l'éducateur doit défendre le droit individuel du jeune au développement et à l'auto-

réalisation du jeune contre d'autres prétentions qui ne seraient pas justifiées.[...]

130Hess,R et Weigand, G(1994). La relation pédagogique. Mercués:Economica.p7131Postic, M(1979). op.cit.p24132Postic, M(1979).op.cit.p31133Postic, M(1979). op.cit. p42134Hess,R et Weigand, G(1994). op.cit.p8

Page 55: L'élaboration de la relation éducative

55

2. Si l'action éducative existe à cause du jeune, cela entraîne que les actions à

entreprendre ne peuvent être définies que dans le contexte historico-social existant

et non pas une fois pour toutes.[...]

3. La relation pédagogique est un rapport d'interaction; l'adulte éducateur et le jeune

ont un rapport d'interchangeabilité.[...] la relation entre l'éducateur et le jeune est

caractérisée par le fait qu'elle est définie par la confiance éducative.

4. La relation éducative ne peut être produite par la force et la manipulation. Elle est,

quand elle est réussit un moment de spontanéité.[...]

5. Le lien entre un jeune et un adulte qui est l'hypothèse du rapport pédagogique doit,

être, dès le départ comme provisoire.[...]. Ce n'est que quand l'éduqué apprend à se

défaire définitivement des liens avec l'adulte que le but de l'éducation, c'est à dire la

capacité du jeune à une action émancipée autoréalisante peut-être atteint. […]

6. Le rapport de l'éducateur à l'enfant est toujours double: de l'amour pour lui dans sa

réalité et de l'amour pour son but, l'idéal de l'enfant, les deux étant non séparés mais

unis; faire un enfant à partir de ce qui est faisable en lui, attiser en lui la vie

supérieure, le mener aux performances dont il est capable, non pas à cause de la

performance, mais parce que la vie de l'homme s'accomplit en elle.135 »

Ce à quoi Christoph Wulf rajoute dans Theorien und konzepte der Erziehungswissenschaft,

Juventa, Munich, 1990 page 44:

« 1. Le concept de relation pédagogique indique fermement la signification d'une

relation de confiance entre l'adulte et le jeune qui est une condition importante du

processus éducatif.[...] Ainsi, la relation provoque une communication plus forte que le

contenu: c'est la méta communication.

2.[...] En effet, la situation éducative scolaire, par exemple, présente une relation

asymétrique qui limite l'enseignant et l'élève dans leurs possibilités de communication.

7. […] De plus, la critique doit se pencher sur le fait que le sens et le but de

l'éducation sont transférés de façon trop importante dans un but rapport pédagogique

plus personnel. La relation en soi est le but de cette éducation.136 »

135Hess,R et Weigand, G(1994). op.cit.p13136Hess,R et Weigand, G(1994). op.cit.p14

Page 56: L'élaboration de la relation éducative

56

Cela est repris par Jean Houssaye,dans le triangle pédagogique, Peter Lang en 1992, dans

la construction de la relation grâce à trois dimensions: enseigner, apprendre et former. Cela

se définit en sept points essentiels dans la construction de la relation:

« 1. la situation pédagogique peut-être définie comme un triangle composé de trois

éléments, le savoir, le professeur et les élèves, dont deux se constituent comme sujets

tandis que le troisième doit accepter la place du mort ou, à défaut, se mettre à faire le

fou.

2. Toute pédagogie est articulée sur la relation privilégiée entre deux ou trois éléments

et l'exclusion du troisième avec qui cependant chaque élu doit maintenir des contacts;

changer de pédagogie revient à changer soit de relation de base, soit de processus.

3. les processus sont au nombre de trois: « enseigner » qui privilégie l'axe professeur-

savoir, « former » qui privilégie l'axe professeur-élèves, « apprendre » qui privilégie

l'axe élèves-savoirs; sachant qu'on ne peut tenir équivalemment les trois axes, il faut en

retenir un et redéfinir les deux exclus en fonction de lui.

4. Une fois installé dans un processus, on ne peut en sortir de l'intérieur, on reste

toujours tributaire de sa logique; le changement ne peut s'opérer qu'en établissant

d'emblée dans un autre processus; les logiques des trois processus sont ainsi exclusives

et non complémentaires.

5. Le triangle pédagogique s'inscrit lui-même dans un cercle qui représente

l'institution; mais le rapport avec cet englobant est différent selon les

processus:identité pour « enseigner », opposition pour « former », tolérance pour

« apprendre ».

6. Un processus se maintient si l'axe central, tout en s'imposant comme premier, laisse

suffisamment de jeu et de compensation aux deux autres; dans le cas contraire, le

fonctionnement n'est pas satisfaisant: le mort se met à faire le fou.

7. Tout processus est loin d'être univoque; il admet en son sein des pratiques

pédagogiques différentes selon la part faite à chacun des deux axes annexes; il reste

que les familles pédagogiques sont d'abord constituées par la structure qui les

constitue et qu'à ce titre elles s'excluent.137 »

137Hess,R et Weigand, G(1994). op.cit.p71

Page 57: L'élaboration de la relation éducative

57

Donc la relation éducative ne peut se faire qu'à travers un processus basé sur trois

fondements: enseigner, former et apprendre. Pour cela toute personne « encadrante » a à sa

disposition différents outils pour la construire progressivement dans le temps suivant le

rythme et la personnalité de l'encadré. Car cette relation ne peut se faire qu'en se basant sur

le projet de l'encadré inscrit dans la réalité de la société.

Ce processus peut prendre toute sa vigueur grâce à un processus

d'accompagnement qui permettra d'amener l'encadré vers son but. Cet accompagnement

essayera de l'atteindre en l'inscrivant dans un contrat lié à la structure « institutionnelle »

régissant l'encadrant. Mais l'encadrant de sa part sa formation, de sa fonction une

construction propre de ce processus qui suivra obligatoirement les trois axes décrit ci-

dessus par Jean Houssaye. Cela permettra de consolider la relation au fil du temps et de

servir de médiateur entre l'encadré et l'institution.

« Ainsi, la relation éducative est l'ensemble des rapports sociaux qui s'établissent

entre l'éducateur et ceux qu'il éduque, pour aller vers des objectifs éducatifs, dans une

structure institutionnelle donnée, rapports qui possèdent des caractéristiques cognitive et

affectives identifiables, qui ont un déroulement, et vivent une histoire.138 »

138Postic, M(1979). La relation éducative. Paris: PUF (réed 2001).p22

Page 58: L'élaboration de la relation éducative

58

4:La question problématisée:

Suite à notre recherche conceptuelle, nous nous sommes posés beaucoup de

question qui nous ont amené à poser des hypothèses et une question problématisée.

4.1: LES HYPOTHÈSES:

la relation éducative se construit juste par le biais de la transmission de savoirs

universels où par la guidance de quelqu'un vers ...

l'acte éducatif est qu'une action vécue qui a pour but d'instruire, de former, d'aider,

d'accompagner quelqu'un

on peut être enseignant et éducateur en même temps et inversement tout en

respectant l'institution dont on dépend

4.2: LES CONCEPTS ET LES NOTIONS:

Pour arriver à vérifier nos hypothèses, nous avons construits une recherche

conceptuelle sur quatre thèmes et une définition de la notion d'acte éducatif. Pour poser

notre question problématisée, nous allons reprendre les conclusions de ces parties.

4.2.1: Les concepts:

4.2.1.1:Éduquer et/ou instruire:

L'Instruction est une base de l'éducation car elle permet à la personne de se

construire pour pouvoir évoluer dans la société. Mais dans l'instruction de base , il y a aussi

une base d'éducation car on amène le jeune, selon Robert Dottrens, « à se libérer, à se

préparer à la vie solidaire; c'est faire acquérir aux enfants, par l'expérience, un système de

valeurs, qui les rendent aptes à s'intégrer intelligemment et moralement dans un monde en

rapide devenir139 » en complément de Philippe Meirieu.

139Dottrens, R et Mialaret G(1966). op.cit. P354

Page 59: L'élaboration de la relation éducative

59

L'éducation est quant à elle, le moyen du jeune d'assimiler grâce à des méthodes, à

des actes menés par des professionnels des savoirs « se conduire, collaborer, s'adapter, se

cultiver140»; des connaissances et des compétences. Et dans cette assimilation rentre en

compte la posture et la manière de mener le jeune vers cette maîtrise.

4.2.1.2:L'accompagnement :

L'accompagnement s'inscrit dans les trois processus dans une temporalité plus ou

moins longue liée à la finalité de l'accompagnement. L'accompagnateur pourra avoir dans

ces processus un rôle de tiers qui l'apparentera à un statut de médiateur. Cela l'amènera à

établir/construire une relation où le cognitif et l'affectivité sauront dictés par l'institution. Il

créera ce processus dans une temporalité plus ou moins longue.

4.2.1.3:La médiation:

La médiation révèle d'un processus mettant en relation deux personnes(le

médiateur, l'accompagné) dans le but de rétablir un lien stable et vivable entre

l'accompagné et la société l'environnant. Elle ne peut se réaliser que dans un processus

suivant un contrat qui permet à l'accompagné de s'exprimer et de poser des actes. C'est

pourquoi elle exige une neutralité du médiateur dans la construction du processus de

médiation en établissant une relation qui se concrétisera par la pose d'actes.

4.2.1.4:La relation éducative:

La relation éducative est l'ensemble des rapports sociaux qui s'établissent entre

l'éducateur et ceux qu'il éduque, pour aller vers des objectifs éducatifs, dans une structure

institutionnelle donnée, rapports qui possèdent des caractéristiques cognitive et affectives

identifiables, qui ont un déroulement, et vivent une histoire.

4.2.2: La notion: L'acte éducatif:

L'acte éducatif se distingue du processus d'influence[...] par le fait qu'il annonce son

intention formatrice en direction d'un des partenaires de l'interaction.[...] C'est le devenir de

l'homme qui est au centre du processus éducatif par l'intermédiaire des membres de la

communauté sociale. L'acte éducatif se propose une construction de comportements chez

un sujet, selon un vecteur orienté. Il suppose un ensemble cohérents d'actions entreprises 140Dottrens, R et Mialaret G(1966). op.cit. P20

Page 60: L'élaboration de la relation éducative

60

en vue d'une fin, un système ordonné de moyens; il est la mise en œuvre de principes

explicites ou implicites, issus d'une théorie générale. C'est à dire qu'il est, par essence,

directif, parce que les options sont prises pour l'éduqué, et non par lui.

4.3: LA CONSTRUCTION D'UNE QUESTION PROBLÉMATISÉE:

Suite à notre recherche conceptuelle, nous pouvons nous poser la question suivante:

« Comment construire une relation éducative, en se basant sur des processus

d'accompagnement et de médiation lorsque nous sommes enseignants ou éducateurs? »

C'est en cherchant à répondre à cette question que nous avons choisi notre terrain et

les méthodes pour comprendre les pratiques de professionnels.

Page 61: L'élaboration de la relation éducative

61

5.Partie méthodologie

5.1: CONTEXTE LOCAL:

Mon travail et mon stage sont indissociables. Je suis, actuellement, Assistante

d'Éducation, dans une cité scolaire (collège-lycée) située dans une petite ville.

5.1.1: Le rôle d'assistante d'éducation:

Je travaille à temps plein sur la cité plus spécifiquement lundi et mardi au lycée,

puis mercredi, jeudi, vendredi sur le collège.

La répartition des tâches se fait dans les domaines suivants:

la surveillance: des permanences, du hall et de la cour, du passage au self et des

temps de repas des élèves.

le suivi des absences: prendre contact avec les familles pour avoir les raisons.

administratif: distribution de documents liés au bon fonctionnement de

l'&établissement, suivi des élèves (réunions parents-profs; bulletins;...)

la gestion des entrées et sorties de l'établissement.

l'accompagnement pédagogique: aide aux devoirs lors des permanences, suivi de

certains élèves individuellement

5.1.2: La particularité de ma mission:

Mon emploi du temps me permet d'être au contact de toutes les tranches d'âges de

la cité scolaire et à différents moments de leurs vie de collégiens ou de lycéens. Et plus

particulièrement, on m'a demandé de suivre en accompagnement pédagogique.

5.1.2.1: Ma mission: l'accompagnement pédagogique

Lors de cet accompagnement , je suis deux collégiens, de niveau cinquième, de

manière individuelle.

Page 62: L'élaboration de la relation éducative

62

5.1.2.2: Son origine:

Deux ou trois semaines, après la semaine de la rentrée, le professeur principal d'une

classe est venu voir le principal du collège pour lui faire part de ses inquiétudes envers le

niveau et le travail personnel de certains élèves. Certains ne travaillaient pas de manière

égale suivant les matières et commençait à avoir un niveau qui baissait par rapport à la

sixième.

Le professeur principal ne savait pas trop comment les aider sans les brusquer et les

bloquer. Les programmes officiels au sujet de l'accompagnement éducatif, parle de l'aide

aux devoirs en tant que point essentiel. Les professeurs comme les assistants d'éducation

peuvent y participer.

L'avantage de faire participer un assistant d'éducation vient du fait qu'il n'a pas

l'élève en cours et pas le même rôle envers ce dernier. C'est pour cela que l'on m'a demandé

de suivre ces deux élèves.

5.1.3: Son déroulement:

Je suis censée suivre les élèves toutes les semaines, une heure, dans le bureau de la

vie scolaire. J'essaie de les suivre sur des temps de permanences, pour ne pas alourdir leur

emploi du temps. Cela me permet, aussi, de ne pas leurs donner l'impression que ce soit

une punition.

La difficulté de suivre ce rythme provient de la présence ou non de l'élève à

l'horaire prévu. Effectivement, l'élève peut-être malade comme il peut ne pas se présenter

à la vie scolaire. Lors de sa non présentation, il y a souvent trois raisons récurrentes:

j'avais oublié (e)

elle/il est allé (e) au CDI (centre de documentation et d'Information)

je ne me suis pas réveillé(e)

Lors de cet accompagnement, je reprend avec eux le travail à faire à la maison.

Nous essayons de finir ensemble ce qui n'est pas fait. Ce travail non fait est lié :

à une mauvaise organisation du temps de travail

à un dispersement dans les activités à la maison

à un mauvais apprentissage des leçons

Page 63: L'élaboration de la relation éducative

63

à une incompréhension des consignes

à des difficultés liées à une dyslexie

à une vie familiale perturbée

Suivant, la raison, donnée, nous essayons d'y remédier. Surtout que l'origine des

difficultés de ces deux élèves n'est pas la même. Donc il faut pouvoir organiser son

accompagnement suivant les raisons évoquées et le comportement des élèves.

5.2: TERRAIN DE RECHERCHE:

Le but de ma recherche est de comprendre ce qui me semble être des fondements

essentiels dans les métiers de professeurs et d'éducateurs.

C'est vers eux que je me suis tournée pour parler de mon sujet de recherche. A

travers leurs réponses, je me suis rendue compte que je pouvais approfondir les thèmes sur

la relation éducative, l'accompagnement et l'acte éducatif.

Pour moi, la recherche doit se faire en conciliant théorie et pratique. C'est une

avancée qui doit se faire par des remises en causes qui amène à des réflexions, à une

remise en cause de la question et de son orientation.

5.3: LA MISE EN LIEN ENTRE THÉORIE ET PRATIQUE:

Pour arriver à faire le lien entre mes idées, mes lectures et le milieu professionnel,

j'ai choisi d'avancer en deux temps. Je considère les lectures comme une action continuelle

en perpétuelle évolution.

Le but de ma recherche est de comprendre ce qui me semble être des fondements

essentiels dans les métiers de professeurs et d'éducateurs.

C'est vers eux que je me suis tournée pour parler de mon sujet de recherche. A

travers leurs réponses, je me suis rendue compte que je pouvais approfondir les thèmes sur

la relation éducative, l'accompagnement et l'acte éducatif.

Pour moi, la recherche doit se faire en conciliant théorie et pratique. C'est une

avancée qui doit se faire par des remises en causes qui amène à des réflexions, à une

remise en cause de la question et de son orientation.

Page 64: L'élaboration de la relation éducative

64

5.3.1: Le premier temps: le questionnaire:

Nous avons choisi de réaliser un questionnaire auprès des professeurs du collège,

du lycée où je travaille et auprès de l'ensemble du personnel du SESSAD .

Nous avons présenté ce questionnaire comme le moyen de support de la recherche

de notre mémoire. Selon Madeleine Grawitz, « l'intérêt du questionnaire est centré sur

l'individu interrogé, le contenu d'un questionnaire est déterminé par l'objectif de la

recherche, plus que par les besoins de l'enquête.141 » Elle précise aussi qu'il est « un

compromis sur l'étendue et la profondeur du domaine étudié, qui implique un choix entre

les questions essentielles possibles et celles que l'on sacrifie pour assurer la sécurité de

l'ensemble142. »

Nous avons fait le choix de questions préformées de telles manières à « rassembler

des réponses plus complètes, tout en demeurant plus faciles à classer que les questions

ouvertes143 » en nous basant sur les définitions, les descriptions trouvées à travers nos

lectures. Nous avons aussi associé certaines de nos hypothèses . Car pour Madeleine

Grawitz « l'objectif , sur le plan de la conception de l'enquête, des problèmes soulevés, du

choix des questions, l'expérience du chercheur, sa perspicacité, sa documentation, lui

permettent de mieux déceler les problèmes à étudier, en ce qui concerne le libellé des

questions, leur acceptation ou compréhension.144 » Car « les questions préformées ont pour

but de faciliter la répartition des opinions, de la façon la plus proche possible de la réalité ,

c'est à dire en permettant aux opinions moyennes de s'exprimer.145 »

De plus, nous avons structuré le questionnaire de telle manière à garder l'anonymat

des personnes mais avec la possibilité de pouvoir faire des regroupements selon le niveau

(collège, lycée) , la matière enseignée ainsi que le nombre d'années dans la profession et

l'âge voir le sexe. Ainsi, nous pouvions suivant le nombre de réponses essayer de

comprendre les fondements de ces professionnels autour des trois termes de notre

recherche.

Cela nous permettait suivant les réponses de voir si nous nous trompions où pas

dans l'orientation de notre recherche.

141Grawitz,M(....).méthodes sciences sociales. Paris:DUNOD (réed 1993).p599142Grawitz,M(....).op.cit.p600143Grawitz,M(....).op.cit.p606144Grawitz,M(....).op.cit.p600145Grawitz,M(....).op.cit.p616

Page 65: L'élaboration de la relation éducative

65

Le but de ce questionnaire était de nous aider à structurer le deuxième temps soit

l'entretien d'explicitation.

5.3.2: Le deuxième temps: l'entretien d'explicitation:

Nous avons fait le choix de l'entretien d'explicitation car il nous paraissait le plus

approprié à notre sujet.

En cherchant à comprendre les interactions entre l'accompagnement, l'acte et la

relation dans l'éducatif, il nous fallait trouver un moyen d'interroger le praticien (professeur

d'histoire-géographie au collège et au lycée, professeur de sciences, éducateur et

orthophoniste) sur sa manière de faire.

L'entretien d'explicitation nous permettait de comprendre en profondeur comment

les praticiens mettent en place146 ces concepts au quotidien de manière souvent

inconsciente. Il nous permettait aussi par la structuration de la grille de recueil de données

d'amener le praticien à réfléchir sur sa pratique et sa réalisation concrète. La grille et ses

relances nous permettaient d'approfondir telles ou telles façons de voir et de penser

l'action. Ces retours successifs sur l'action par le processus de verbalisation peuvent

donner, ainsi, aux praticiens une nouvelle vision de l'action. Ce renouveau de l'action lié à

une réflexion progressive peuvent parfois amener à une restructuration de l'agir

professionnel. C'est pourquoi nous avons posé le choix de mener ce type d'entretien car

nous voulons chercher à comprendre la pratique des interviewés.

Pour cela, nous avions étudié « l'entretien d'explicitation (2010) » de Pierre

Versmech pour comprendre les fondements, la structuration de la verbalisation de l'action

vécue, l'accès à la verbalisation de l'action et pour pouvoir faire un retour réflexif sur cette

pratique, qui nous permettent de retrouver les notions ci dessous liées à l'action vécue. Cela

nous a permis de donner une explication ci-dessous de l'utilisation de cette méthode

d'entretien.

5.3.1: Les fondements:

5.3.1.1.L'objet:

L'entretien est focalisé sur la mise en mots a posteriori de l'action. Il cherche à

décrire l'action elle-même plus que l'émotion générée. Il va chercher à montrer la 146Perrenoud,P (2004).Adosser la pratique réflexive aux sciences sociales. Education permanente.n°160 p35-60

Page 66: L'élaboration de la relation éducative

66

dimension vécue. C'est à dire la pratique singulière de l'action plutôt que ses aspects

conceptuels,généralisant, schématiques ou ses aspects imaginaires, créatifs. Pour cela il

montrera la dimension procédurale de l'action plutôt que les seuls aspects déclaratifs

(savoirs théoriques, raisons) ou les aspects intentionnels (but, finalités). Il rentrera donc

dans le dimension implicite et pré réfléchie de l'action car se définit dans trois optiques:

l'action est une connaissance autonome; l'action est opaque à celui-là même qui

l'accomplit; dans toute action , il y a un savoir pratique pré réfléchi.

Ainsi, l'action est une source privilégiée d'information sur les aspects fonctionnels

de la cognition.

5.3.1.2.Les conditions:

Pour réaliser, la compréhension de l'action vécue, nous devons être dans la

perspective d'entrer dans le domaine de la verbalisation de l'action vécue tout en faisant

référence à une tâche réelle et spécifiée. Nous devons donc focaliser sur l'action plutôt

que sur le contexte, l'environnement, les circonstances ou les jugements, les opinions, les

commentaires. Nous devons arriver à subordonner les aspect déclaratifs et intentionnels de

l'action procédural. Cela nous permet de vérifier que, au moment ou il s'exprime,

l'interviewé est en évocation du vécu; de son action spécifiée, c'est à dire dans la position

de parole incarnée. Notre positionnement devra l'aider à trouver l'accès à la mémoire

concrète. Nous devons alors veiller à ne pas solliciter la mémoire consciente; à désamorcer

tout enjeu et toute tension visant un effort conscient de rappel. Car nous cherchons l'accès

sensoriel.

5.3.1.3.Les techniques:

Pour conduire un entretien d'explicitation, nous devons questionner l'interviewé en

fonction du caractère préréfléchi de l'action en évitant d'induire le conscientisé. Nous

favoriserons le quoi, plutôt que pourquoi. Nous poserons des questions descriptives en

favorisant la relance sur les dénégations car le préréfléchi n'est pas connu. Nous devons

aussi nous attacher à questionner sur les gestes qui sont les témoins du préréfléchi.

Nous favoriserons donc les relances ericksonniennes147 et formulations vides de

contenu comme nous l'explique Catherine Le HIR:

« les séquences d'acceptation: en parlant de faits sur lesquels l'interviewé ne pouvait

être d'accord (je les appellerai dans la suite du commentaire des faits indéniables), je

147www.expliciter.fr/IMG/pdf/La_caravane_de_Leon-2.pdf le 18 février 2010

Page 67: L'élaboration de la relation éducative

67

cherche à mettre en place une communication fondée sur l'acquiescement pour

instaurer un climat de confiance.

Les techniques de continuité subjective: en employant des conjonctions de coordination

(et quand, et tout en ,..) pour garder le sujet en évocation

les suggestions indirectes: en utilisant des formules sans contenu «et juste avant

d'entendre ce toc et que vous sentez ce que vous sentez... », pour restituer l'état évocatif.

On l'a pose quand on peut observer chez l'interviewé un changement dans le regard .

C'est à dire que les yeux se fixent en haut à gauche. A ce moment là, l'interviewé est en

évocation d'une image visuelle. »

Cela nous permet de solliciter la mémoire concrète.

Ainsi, nous obtenons un questionnement en fonction des propriétés de l'action. Car

nous allons questionner le procédural en cherchant à comprendre un processus

d'identification, de réalisation de l'action en nous appuyant sur les cycles test-action-test

et sur les cohérences causales, temporelles, logiques. Cela nous permettra et notamment au

moment de l'analyse de maîtriser la granularité de la description d'une action.

Donc nous devons guider l'évocation en cherchant à questionner l'implicite

linguistique.

5.3.1.4.La régulation:

Au cours de l'entretien nous devons proposer un contrat de communication en nous

synchronisant sur l'interviewé. Cela nous obligera à canaliser et à être non-directif.

Dans le déroulement, nous devons faire attention à l'initialisation de l'entretien car

la difficulté des premières phases est réelle. Et nous devons poursuivre en respectant trois

fonctions qui sont chercher, élucider et réguler dans un souci d'obtenir des critères finaux.

La validation de l'entretien se fera sur la base de trois critères complémentaires: le

critère de vérité: est-ce que ce qui est dit est vrai?; le critère de précision: est-ce qui est dit

est détaillé?; puis avec un critère de complétude: tout a-t-il été rapporté?

Nous devons obligatoirement avoir des principes éthiques qui se positionnent sur le

respect de la personne et la compréhension des limites du rôle du professionnel.

Page 68: L'élaboration de la relation éducative

68

5.3.1.5.:Le but:

La réalisation de l'entretien est composé d'un ensemble de techniques qui visent à

permettre au formateur/professionnel de s'informer sur la manière dont le praticien a

réalisé une tâche particulière, dans un but de recherche liée à l'ergonomie, la didactique, la

résolution de problème; dans un but de soutien ou de remédiation pédagogique ce qui

permet l'analyse des erreurs; dans un but de perfectionnement ou d'entraînement aussi bien

dans le domaine professionnel où sportif où musical; dans un but de bilan ou d'orientation.

Cela permet d'aider l'autre à s'auto-informer par une pédagogie de la prise de

conscience effectuée dans l'aide à l'appropriation de l'expérience. Pour cela nous pouvons

utiliser en complément la pédagogie des situations.

Et en utilisant la pédagogie du fonctionnement métacognitif, nous pouvons former

l'autre à s'auto-informer.

5.3.2: La structuration de la verbalisation de l'action vécue:

L'action réelle suit deux principes fondamentaux. Le premier englobe les savoirs

théoriques, thématisés qui sont sous-jacents au faire et qui sont susceptibles de fonder les

raisons de l'efficacité ou de la pertinence de ce faire. Le second suit le but que vise l'action.

Elle suit les variables de la situation dans laquelle s'inscrit la tâche spécifiée sans

décrire le savoir-faire. Donc l'évaluation subjective de l'action (jugements, opinions,

commentaires, représentations) par sa formulation ne donne aucune information sur le

procédural.

Donc nous obtenons un tableau récapitulatif:

Déclaratif Contextes Jugements Intentionnel

Savoirs théoriques

savoirs procéduraux

formalisés

consignes

savoirs réglementaires

Circonstances

Environnement

Procédural

Savoirs pratiques

Déroulement des actions

élémentaires

Actions mentales,

matérielles,matérialisés

Évaluations

subjectives

Opinions et

commentaires

croyances

Buts et sous buts

Finalités

Intentions

Motifs

Page 69: L'élaboration de la relation éducative

69

5.3.2.1.Le contexte:

La verbalisation du contexte évite à l'interviewé l'implication personnelle. Elle

apporte des faits et de la précision sur ce qui est externe au sujet mais rien directement sur

sa propre action.

Il faut quand même acquérir un minimum d'informations sur les éléments liés au

contexte pour permettre une meilleure compréhension de la réalisation de l'action.

5.3.2.2.Le procédural:

La verbalisation de sa propre action, dans le détail de son exécution est impliquante

pour la personne. Cette dernière y est nécessairement présente en tant que JE .

Elle s'y déroule dans ses succès et ses difficultés à travers la description de

l'enchaînement des actions élémentaires, qu'elles soient de prise d'information

(identification, critères) ou d'exécution (réalisation d'une opération).

Les seules sources d'information sur le procédural, c'est le procédural lui-même, les

observables et les traces qu'il engendre, et sa verbalisation.

5.3.2.3.Les jugements:

La verbalisation des jugements subjectifs sur sa propre activité est un moyen pour

éviter de s'impliquer personnellement.

Les jugements ne permettent pas de savoir comment l'interviewé a réellement agi,

ce ne sont pas des faits.

Il peut-être utile d'avoir l'appréciation subjective de l'interviewé sur ce qu'il a fait et

comment il a fait, en quoi est-ce important pour lui, ou sur la conscience qu'il a de ses

représentations et de ses croyances à propos de ce qu'il fait.

L'information est complémentaire.

5.3.2.4.Le déclaratif:

Il y a une interaction en va et vient avec le procédural. C'est à dire que le procédural

se déduit des savoirs théoriques. Ces derniers fondent et justifient l'efficacité des pratiques.

La pratique sans la théorie est aveugle.

Page 70: L'élaboration de la relation éducative

70

Nous pouvons inférer des propriétés du procédural par des savoirs théoriques

réellement fonctionnels. Dans la plupart des cas ils sont justes au niveau de ce qui permet

la réussite pratique.

5.3.2.5.L'intentionnel:

Il y a une interaction en va et vient avec le procédural. C'est à dire que le but

conduit l'action, il l'oriente, permet qu'elle s'organise et que l'anticipation joue sa fonction

régulatrice.

Dans les faits: il peut exister un grand écart entre le but conscientisé et le but

effectivement poursuivi.

Nous pouvons inférer des propriétés du procédural soit le but effectif.

5.3.3: L'accès à la verbalisation de l'action:

5.3.3.1.L'organisation:

Pour favoriser cette verbalisation, nous devons distinguer des catégories de

verbalisation. Cela nous oblige à avoir un apprentissage pour savoir les repérer à partir de

leur apparition. De cette manière nous pouvons produire des relances qui canalisent si

nécessaires l'interviewé vers le domaine de verbalisation du vécu de l'action , vers des

informations centrées sur le procédural en faisant référence à une tâche réelle et spécifiée.

5.3.3.2.L'attitude:

Lors de l'entretien, nous devons avoir une pluralité d'attitudes à respecter et à mixer

ensemble. C'est à dire nous devons avoir une écoute très ouverte, très proche de l'attitude,

Il y a une non-directivité.

Les relances que nous poserons devront être basées essentiellement sur la mise en

mots de l'implicite. Cela aide à l'explicitation du faire. Il faut donc une relance attentive

liée obligatoirement au comment le formé exprime « ce faire (son propre faire de

l'action) » avec ses propres mots.

Et nous devrons arriver à canaliser l'interviewé tout en maintenant une qualité de

relation dans l'ouverture et la confiance. Ainsi les interventions doivent être canalisantes de

telles manières à amener l'interviewé vers lui-même. Pour cela nous devons se servir des

ces temps d'interventions/de relances pour amener l'interviewé à passer d'un « ce faire » à

Page 71: L'élaboration de la relation éducative

71

« son faire ». un savoir-faire unique, où la pratique, la théorie et l'individualisme sont en

interaction indéliables et imperceptibles.

Donc Les interventions sont donc obligatoirement dirigées vers le vécu du sujet

pour le rapprocher sans cesse de son propre vécu, de sa propre présence d'un vécu.

5.3.4: La relecture de cette pratique de recherche:

Cette pratique de l'entretien d'explicitation a été difficile à réaliser car la mise en

pratique de la théorie ci-dessus a été difficile à mettre en place. En effet, si la finalité de

l'entretien d'explicitation est la verbalisation de l'action vécue par un questionnement précis

avec une relance adaptée. La tenue de cet entretien n'est pas simple. Car nous devons

arriver à faire la part des choses entre ce que nous avons envie d'entendre par rapport à

notre recherche et ce que nous « connaissons » de cette pratique. C'est vrai que c'est à ce

moment là où notre réserve doit se jouer car c'est la pratique d'un individu que nous

voulons verbaliser. Ce n'est pas la pratique générale que nous pensons connaître. « Que

nous pensons connaître »: oui, car si la personne interviewé fait le même travail que nous

sur une certaine pratique. Nous ne maîtrisons pas sa manière de réaliser, de penser cette

pratique. Et nous ne connaissons pas l'ampleur de son vécu personnel et professionnel qui

fait de cette pratique , une pratique unique. Il y a effectivement des points communs mais

l'entretien d'explicitation vient démontrer que toute pratique à sa propre verbalisation.

5.3.4.1.La construction de la grille de recueil:

Nous avons posé comme choix de méthodes de recherche le questionnaire et

l'entretien d'explicitation.

5.3.4.1.1. Le questionnaire:

Pour construire la grille du questionnaire, nous avons pris la définition dans le Petit

Larousse illustré 2009 et dans le Petit Robert, des termes suivants: transmettre,

accompagner, relation, acte. Nous avons aussi regardé dans le dictionnaire de Pédagogie

édité aux PUF. Cela nous a permis d'obtenir des définitions que nous avons pu confronté à

nos premières lectures.

En suivant les conseils de Madeleine Grawitz, nous avons construits notre grille de

questions de telles manières à obtenir des définitions générales liées à une pratique

personnelle attachée à un cadre.

Page 72: L'élaboration de la relation éducative

72

5.3.4.1.2. L'entretien d'explicitation

Pour mener notre entretien en suivant les conseils de Pierre Versmech, nous avons

choisi quatre grands ensembles directifs.

Nous voulions mettre en confiance le professionnel pour cela nous avons choisi de

lui demander de nous expliquer son parcours et sa construction professionnelle. De cette

manière , il pouvait nous expliquer sa pratique actuelle.

De cette pratique, nous avons fait le choix de rentrer dans la mise en mots des

processus d'accompagnement au sein de sa pratique. Nous avons cherché à avoir une grille

directive qui nous laissait une part d'autonomie dans nos relances en fonction des

interactions obtenues.

De l'accompagnement, nous sommes passés à la relation éducative car nous

commencions à nous dire que la relation ne pouvait se faire sans accompagnement ou base

fondamentale comme éduquer et instruire. Cela nous permettait de pouvoir poser des

questions sur la médiation et sur la définition de la posture.

Nous n'avons pas traité la notion d'acte car elle se mettait directement dans la

pratique d'accompagnement et dans la construction de la relation. La médiation devait

apparaître comme un processus « de secours » entre l'encadrant, l'encadré et l'institution.

C'est donc en suivant ce raisonnement et cette imbrication de concepts que nous

avons construits la grille de recueil de données. Tout en sachant, qu'elle devait faciliter une

verbalisation de la pratique de la manière la plus proche de la réalité.

5.3.4.2.La conduite:

Lors de ces entretiens, il y a eu de nombreuses relances qui nous ont amené à

reposer nos questions voire de nouvelles questions pour approfondir la réflexion. Lors de

ces nombreuses relances, nous eu l'impression de quitter l'entretien d'explicitation pour

faire de l'entretien semi-directif. Nous passions d'une grille de huit questions de bases à

grille avec une trentaine de questions. Pourtant nous avions effectivement l'impression que

nous avancions dans la compréhension de la pratique de l'interviewé. De plus, certaines

questions de notre grille semblait disparaître dans le discours de l'interviewé. Cela nous

rassurait sur la cohérence de notre questionnement mais cela nous amenait à nous poser la

question suivante: où était le but de l'entretien d'explicitation?

Page 73: L'élaboration de la relation éducative

73

5.3.4.3.L'analyse:

Pour Laurence Bardin , « l’analyse de contenu est un ensemble de techniques

d’analyse des communications » 148. Elle permet de pendre en compte le « contenant.

L'analyse de contenu peut-être une analyse des « signifiés »(analyse thématique) mais elle

peut-être aussi une analyse des « signifiants »(analyse lexicale, analyse des procédés) 149».

Elle reprend les règles émises, par Berelson établit dans les années 1950, pour

donner les règles « du découpage de la communication pour que l’analyse soit valide[…] :

-homogènes : on ne mélange pas les torchons avec les serviettes pourrait-on dire ;

-exhaustives :épuiser la totalité du « texte » ;

-exclusives : un même élément du contenu ne peut-être classé dans deux catégories

différentes de manière aléatoire ;

-objectives : des codeurs différents doivent aboutir aux mêmes résultats ;

-adéquates ou pertinentes : c’est à dire adaptées au contenu et à l’objectif 150».

Et c'est avec la notion de granularité que nous avons posé nos grilles d'analyse. Car

nous avons posé le choix de deux niveaux d'analyses. En fait, pour nous, une analyse

d'entretien peut se faire à plusieurs échelles (tout en respectant la qualité du propos). Nous

pouvons partir de grands paragraphes au dénombrement d'un mot en particulier mais cela

est lié à l'attente de la recherche.

Par rapport à notre sujet, nous avons préféré partir d'un découpage linéaire par

paragraphe de telles manières à retrouver des grands thèmes associés à nos concepts clés.

Pour arriver à un découpage par morceaux de phrases dans lesquels, nous sortions

des unités de sens de un ou deux mots. De ces unités de sens, nous avons cherché des sous-

thèmes que nous avons regroupés en thèmes s'apparentant aux concepts que nous avons

développé dans la première partie. Cette lecture multiscalaire nous permettait de décrire

par des mots simples une pratique unique en vue de la généraliser dans un but précis.

Cela signifie que nous avons choisi d’analyser les quatre entretiens en les

découpant en unité de codage qui nous ont permis de déterminer des unités de contextes .

Car l’analyste est censé dans son travail au sécateur, de délimiter des unités de codage ou

d’enregistrement. Celles-ci peuvent être, selon le matériau ou le code : le mot, la phrase, la

148 Bardin, L.(1977).l’analyse de contenu. Paris :PUF(8ème édition :1996)p35149 Bardin, L.(1977).op.cit.p39150 Bardin, L.(1977).op.cit.p40

Page 74: L'élaboration de la relation éducative

74

minute, le centimètre carré. L’aspect précis et bien délimité du découpage donne bonne

conscience à l’analyste. Lorsqu’il y a ambiguïté pour repérer le sens des éléments codés, il

y a lieu de définir des unités de sens, supérieurs à l’unité de codage, non prises en compte

dans le dénombrement fréquentiel, mais permettant de comprendre la signification des

items découpés en les replaçant dans leur environnement.151 »

De cette manière ,nous avons pu obtenir une analyse par catégorisation qui

« impose de rechercher ce que chacun d’eux a de commun avec d’autres. […] Elle est

une démarche de type structuraliste qui comporte deux étapes :

-l’inventaire : isoler les éléments .

-la classification : répartir les éléments, donc chercher ou imposer une certaine

organisation aux messages. 152»

Pour cela, nous avons du trouver des catégories avec « les qualités suivantes :

-l’exclusion mutuelle : cette condition stipule que chaque élément ne peut être affecté à

plus d’une seule case .[…]

-l’homogénéité : le principe d’exclusion mutuelle dépend de l’homogénéité des

catégories. Un même principe de classification doit gouverner leur organisation. On ne

peut fonctionner que sur un registre, une dimension d’analyse dans un même ensemble

catégoriel. Des niveaux d’analyses différents doivent être séparés en autant d’analyses

successives .[…]

-la pertinence : est considérée pertinente une catégorie qui est adaptée au matériel

d’analyse choisi et qui appartient au cadre théorique retenu. Il y a dans la pertinence une

idée d’adéquation optimum. Le système de catégories doit refléter les intentions de

recherche, les questions de l'analyste et/ou correspondre aux caractéristiques des

messages.

-l’objectivité et la fidélité :[…]l’organisateur de l’analyse doit définir clairement les

variables qu’il traite, comme il doit préciser les indices qui déterminent l’entrée d’un

élément dans une catégorie.

-la productivité : […] Un ensemble de catégories est productrice s’il apporte des

résultats riches : riches en indice d’inférences, riches en hypothèses nouvelles, riches en

données fiables . 153»

151 Bardin, L.(1977).op.cit.p40152 Bardin, L.(1977).op.cit.p151153 Bardin, L.(1977).op.cit.p154

Page 75: L'élaboration de la relation éducative

75

Donc c'est dans l'analyse que nous avons trouvé le but de l'entretien d'explicitation.

Or la pose de la méthode d'analyse a été dure à mettre en place. Car nous devions trouver

comment analyser cette verbalisation en essayant de respecter la qualité du propos émis

dans une interaction avec ma recherche.

Cela nous a permis de découvrir des nouveaux thèmes associés à des concepts

auxquels nous n'avions pas pensé dans notre recherche. Ces nouveaux concepts donnant

une autre ouverture à la manière de conduire une recherche et plus particulièrement sur le

thème de cette recherche.

5.4: L'ANALYSE DE CONTENU:

Notre méthode de recherche s'est basé sur la cohabitation de deux méthodes

permettant au praticien de réfléchir sur sa pratique.

5.4.1: Le questionnaire

Comme nous l'avons vu plus haut, le questionnaire nous a permis de nous conforter

dans l'orientation de la recherche.

Il a été aussi le moyen d'entrer en discussion avec les professionnels ciblés. Ils ont

été surpris par les questions. Ils ne s'attendaient pas à ce genre de questions. Ils pensaient le

remplir durant une pause café, or il a suscité en eux beaucoup de questions. Un

questionneuse sur leur pratique en tant que fondements, finalités, postures.

Par contre, nous aurions peut-être dû proposer une hiérarchisation des réponses

pour approfondir certaines questions.

Pour réaliser l'exploitation du questionnaire, nous avons mis à contribution des

membres de notre propre famille pour réaliser une macro sous Excel ou Open Office.

L'organisation de la macro est basée sur

« les formules de préparation et de sélection des infos dans les onglets de calculs, et la

fameuse fonction en visual basic que j'ai créé pour le calcul des réponses, qui donne le

nombre de fois où la lettre "Lettre" apparaît dans la chaine de caractère "Reponse" :

Function CompteL(Reponse As String, Lettre As String) As Integer

Dim I As Integer /Dim Imax As Integer Imax = Len(Reponse) 'nombre de caractères

Page 76: L'élaboration de la relation éducative

76

dans la chaine "Reponse" /CompteL = 0 'on commence par dire qu'il n'y en a pas

For I = 1 To Imax 'on parcourt les lettres de la chaine l'une après l'autre, de la 1 à la

dernière (Imax) If Mid(Reponse, I, 1) = Lettre Then CompteL = CompteL + 1'on ajoute

1 si c'est bien la "Lettre"recherchée /Next I 'on recommence tant que ce n'est pas la

dernière lettre de la chaine/ End Function 154»

en langage informatique. Nous avons demandé deux modes de lectures du questionnaire

par le milieu professionnel et par la matière enseignée. Nous sommes conscients qu'il n'y a

pas de matières enseignées au sein d'un SESSAD mais des pratiques professionnelles

spécifiques (éducateur, orthophoniste, …). Nous les avons définis comme matière car nous

avions fait le même questionnaire pour les deux ensembles institutionnels de telles

manières à être juste dans notre questionnement.

Lors de l'analyse des trente sept questionnaires retournés sur la centaine de

distribués, nous nous sommes aperçus que pour les professeurs du collège

l'accompagnement signifie guider quelqu'un vers pour qu'il se construise. Ils sont là pour

transmettre et accompagner en donnant un cadre et un but en répondant au cadre

institutionnel et à l'individu. Ils privilégient le savoir entre le professeur et l'élève et se

considèrent comme enseignant en priorité.

Pour les professeurs du lycée, il faut communiquer un savoir. L'accompagnement a

la même définition que pour leurs collègues du collège. L'acte éducatif sera posé dans les

mêmes conditions mais en privilégiant aussi des attentes pédagogiques. Ils se considèrent

plus comme des enseignants-éducateurs que des enseignants purs.

Le personnel du SESSAD, lui est plutôt là pour communiquer un savoir-être.

L'accompagnement sera toujours dans l'idée de guider quelqu'un vers afin qu'il se

construise. Ils sont donc là pour transmettre et accompagner en suivant principalement

l'individu. La relation éducative se fera dans un moyen d'allier le savoir entre professionnel

et individu. Ils se considèrent comme des éducateurs.

Nous ne prenons pas en compte les réponses posées à des professeurs des écoles

amies en tant que « testeuses » du questionnaire même si on remarque que le savoir-faire et

l'accumulation de capacités est privilégié.

Lors de l'analyse par matière , nous nous apercevons que les réponses diverges.

Nous allons les regrouper en domaine scientifique, littéraire, artistique, sportif et

technique.154Explication extraite de la construction de la macro et envoyée par mail

Page 77: L'élaboration de la relation éducative

77

Dans le domaine scientifique(maths, SVT, physique), transmettre signifie faire

passer un savoir afin de le guider vers pour se construire. Ils vont privilégier l'individu afin

d'allier le savoir entre le professeur et l'élève.

Dans le domaine littéraire( français, histoire-géographie, philosophie et les

langues), faire passer un savoir est un des constituants de la transmission et de

l'accompagnement en réponse à des attentes institutionnelles, pédagogiques tout en se

basant sur l'individu. Ils se considèrent comme des enseignants.

Dans le domaine sportif, ils vont privilégier le fait de faire passer un savoir-être,

pour que l'individu apprennent à vivre en groupe; Ainsi, en transmettant et en

accompagnant, ils vont pouvoir répondre aux attentes de l'individu tout en suivant les

attentes institutionnelles.

Le domaine culturel(musique, dessin) et technique (technologie, gestion) sont

regroupés dans le divers. Ils suivent les mêmes préceptes que leurs collègues des domaines

scientifiques et littéraires. Ils se considéreront par contre comme leurs collègues sportifs

soit comme des enseignants éducateurs.

Les réponses du personnel du SESSAD n'a pas donné de divergences de

positionnement dans la pratique, ce qui fait que nous ne reprenons pas l'analyse dans le

détail.

Suite à l'analyse du questionnaire et aux différentes discussions, nous avons pu

cibler les professionnels qui nous permettait d'avancer en profondeur dans notre recherche.

5.4.2: L'entretien d'explicitation

Ainsi, nous avons choisi de faire quatre entretiens: deux auprès de professeur du

collège et deux auprès d'un éducateur et de l'orthophoniste au sein du SESSAD. Chaque

entretien avait été expliqué avant chaque entrevue afin de ne pas perdre beaucoup de

temps lors de la réalisation. En effet, chacun de ces entretiens a été réalisé dans des

tranches horaires assez courtes, environ 50 minutes au maximum à cause des emplois du

temps des professionnels.

Or suite à une disparition de cassette d'enregistrement durant quelques semaines,

nous avons fait le choix de recontacter le praticien pour lui proposer de répondre à nouveau

à une grille de recueil de données. Ce choix a été fait pour respecter l'engagement que le

praticien avait pris envers nous, en nous accordant du temps. Il est aussi un moyen de

Page 78: L'élaboration de la relation éducative

78

reconnaître notre faiblesse et de continuer notre recherche en retrouvant une verbalisation

spécifique d'une pratique. Cela nous permet aussi de comparer la verbalisation d'une

pratique de manière orale et écrite par un même praticien (puisque la cassette a été

retrouvée à la mi-juin).

Ainsi, nous avons pu nous rendre compte de l'importance que pouvait donner

l'entretien d'explicitation face à un questionnaire. Car il permet par la rencontre de deux

personnes de construire un retour réflexif sur une pratique propre à l'interviewé par

l'élaboration progressive d'interactions se voulant de plus en plus introspectives sur

l'action. Le questionnaire étant lié à un respect de l'anonymat qui dans ce cas se fait dans

la rédaction des réponses de manière solitaire pour l'interviewé. Donc l'explicitation

approfondie de la pratique n'est pas aussi riche que par l'entretien.

Lors de ces entretiens nous avons opté pour le tutoiement afin de réaliser plus

cordialement ces entretiens. Cela nous a permis de créer un climat de confiance qui a

facilité l'échange.

Au cours de ces entretiens, les interactions sont passées de onze possibilité

d'interaction sur la grille nous servant de bases à 43 interactions. Ces différentes

interactions nous ont permis de reposer une question de manière à approfondir le retour sur

l'action pour le praticien. Cela nous a aussi permis parfois de confronter nos propres

connaissances de la pratique en la confrontant.

Ainsi la construction de l'entretien au cours de quatre temps, nous a permis de

structurer notre analyse en catégories associées aux définitions principales obtenues suite

au questionnaire: le parcours professionnel, l'accompagnement, la relation et le

positionnement.

5.4.2.1:Du parcours professionnel à la pratique:

Lors de nos entretiens, nous avons voulu comprendre le cheminement des

interviewés à partir du lycée jusqu'à leur profession actuelle. Chaque professionnel a un

parcours bien déterminé. Henry, Gaëlle et Florence ont un parcours constant dans leur

spécialité. Ils ont entamé leur construction professionnelle après le baccalauréat afin de

suivre un rêve ou une passion. Ce choix de carrière s'est donc construit par la succession

d'examens nationaux permettant l'obtention du diplôme donnant accès au poste convoité de

manière rapide et certaine. Pour Florence et Gaëlle, les années universitaires ont permis

l'obtention du concours tout en se spécialisant (sciences du langage, STAPS).

Page 79: L'élaboration de la relation éducative

79

Car le professorat ou le travail au quotidien avec les enfants étaient le fil conducteur

de leur carrière à venir. Henry a monté son projet au fil de son cycle universitaire. Le

professorat a été une opportunité qui lui permettait d'allier passion et travail sous une

forme qu'il n'avait pas envisagé en premier. De cette manière, il continue la recherche et la

publication sans aucunes appréhension par rapport aux enfants.

Joseph, lui, a construit sa pratique professionnelle grâce à une opportunité offerte

lors d'une reconversion. Cette reconversion professionnelle, lui a permis de vivre sa

pratique dans différents services et à différents niveaux de responsabilités. Il a par rapport

aux autres professionnels une construction professionnelle lui permettant de créer des

réseaux par sa confrontation à d'autres milieux de l'intérieur. Cette confrontation ou

richesse professionnelle, lui permet de prendre du recul dans sa pratique et d'être plus en

adéquation avec les besoins des jeunes qu'il accompagne lorsqu'il amène le jeune vers un

projet professionnel. Cela lui a permis de rechercher dans sa reconversion professionnelle

une formation en lien avec sa pratique.

Ainsi, il évolue comme Gaëlle au sein d'un SESSAD ce qui leur permet d'avoir une

activité liée à un agrément et d'avoir un statut d'activité salariée pour Gaëlle. En effet, elle a

une activité libérale en tant qu'orthophoniste sur son deuxième mi-temps.

5.4.2.2: De guider quelqu'un vers à un principe d'accompagnement:

Lors de ces quatre entretiens, nous avons plus parlé l'accompagnement éducatif que

de l'accompagnement social. Car il permet pour Joseph de voir où en est le jeune. Florence

rajoute que l'accompagnement selon chaque jeune et vers ce à quoi on tend pour lui.

L'accompagnement permet de développer l'autonomie par la création d'un lien.

Henry précise que dans sa pratique, il ne peut se faire que en dehors du cadre du cours tout

en restant dans un principe de transmission. Car cela permet de donner des bases en

matière d'éducation mais cela est plutôt lié au statut de professeur principal qui n'est pas

constant selon les années. Par ce rôle de réfèrent donné par l'institution, il y a un travail

avec les parents basé sur la rencontre, la discussion lors de rendez-vous. On retrouve ce

même statut auprès de Joseph où le statut de référent est pour lui au cœur de sa pratique. Il

est au centre du projet comme un animateur auprès des collègues (équipe, éducateurs), de

la famille, des enfants et de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées).

L'accompagnement se fera souvent dans le même cadre lors de séance soit de groupe soit

individuelle. Une organisation que l'on ne retrouve pas dans le professorat où

Page 80: L'élaboration de la relation éducative

80

l'accompagnement ne peut se faire que de manière individuelle et adaptée à l'individu pour

Florence et Henry.

Car l'accompagnement, selon Joseph, ne peut se faire que selon un projet réfléchi et

élaboré. Dans ce cas là, Florence se base sur les programmes qui permettent de voir les

enfants dans des situations précises liées dans sa pratique au mouvement. Pour Henry, ce

projet sera plus personnel dans l'idée de transmettre une culture générale pour tous

quelques soient les origines, le profil ou le centre d'intérêt de l'enfant.

Donc en adaptant l'accompagnement, en élaborant un suivi particulier qui dans la

pratique de Gaëlle se base sur des petits tests, des petits bilans à la première rencontre avec

l'enfant, on peut travailler au mieux. Cela permet de reprendre des points difficiles liés à la

scolarisation, au projet de formation à finalité professionnelle, au comportement, à

l'expression, à la capacité à s'intégrer dans la société pour chacun des professionnels

suivant sa pratique.

Mais il ne peut se faire que dans une continuité, liée au concept de temporalité. Un

concept que nous n'avons pas étudié et approfondi dans notre recherche. Pourtant, ce

concept est important dans l'organisation de la pratique d'accompagnement de chacun. Pour

Henry, l'accompagnement se faisant en dehors de la classe, c'est à dire du groupe. Il ne peut

se réaliser que lors de séances d'une heure liées aux directives d'accompagnement

personnel mis en place par le ministère de l'Éducation Nationale où lors de séances au CDI

(Centre de documentation et d'information). Florence réalise, elle, son accompagnement

durant ses cours en prenant à part l'enfant. Elle le suit « au quotidien » car cela lui permet

de voir où en est l'élève par « l'arme » de la discussion. Pour Joseph et Gaëlle, il se

déroulera principalement en séance individuelle ce qui permet d'évoluer les compétences,

de pouvoir travailler des objectifs. Eux aussi utilisent l'arme de la discussion amplifiée par

l'écoute qui permet de guider plus précisément.

Mais Gaëlle trouve que son accompagnement n'est pas aussi important que Joseph

car elle ne voit pas aussi régulièrement la famille que lui ou sa collègue éducatrice. Et

surtout qu'elle se sent moins proche des enfants. Elle est plus dans la concrétisation

d'objectifs à plus ou moins longs termes qui se déroulent l'un et l'autre en parallèle dans sa

pratique. Car elle doit répondre à un principe de partenariat avec les instits ou les parents

inquiets qui lui envoient les enfants. Joseph, comme Florence et Henry est aussi inscrit

dans des principes de partenariat. Car ils doivent répondre en tant que spécialiste dans leur

Page 81: L'élaboration de la relation éducative

81

domaine à une demande de parents, d'institutions. Or ils peuvent aussi faire appel à une

autre personne comme la COP (conseillère d'orientation et psychologue), des collègues.

Donc la finalité de cet accompagnement s'inscrit dans le développement de

compétences pour le jeune. Pour cela le jeune doit se concentrer, réfléchir, se donner en

s'investissant dans le processus de manière régulière et de lui-même, pour lui-même.

Ainsi, il développera des compétences qui seront dans la pratique de Florence liées

à trois domaines le savoir (faire et être), la connaissance qui sont inscrits dans un processus

sommatif. Mais il développera surtout des compétences liées à l'aspect relationnel, au

respect de l'autre, la solidarité, la gestion de sa santé pour aujourd'hui mais surtout dans la

visée de la vie future. Gaëlle donnera dans ses compétences des petits moyens d'aide, des

moyens de compensation pour vivre avec tout au long de la vie. C'est pourquoi Gaëlle

insiste sur la capacité de se remettre en cause dans l'accompagnement de telle manière à

adapter le processus à l'individu. Comme le dit Joseph, Florence il y a la base puis après

vient l'individu.

5.4.2.3: Un rôle de médiateur dans le processus d'accompagnement:

Le rôle de médiateur est défini par Henry comme un interface entre institution et

parents. Dans ce cas, il a un rôle de médiateur. Lors de son entretien, il nous a décrit le rôle

de médiateur scolaire entre l'élève avec des histoires de disciplines, des problèmes

d'incivilités qu'il peut avoir en lien avec la vie scolaire. Car sa pratique l'amène à expliquer,

à provoquer la rencontre afin que cela ne se reproduise. Donc l'élève se trouvera face aux

personnes de la vie scolaire, du CPE (conseiller principal d'éducation), du principal pour

essayer de résoudre ces difficultés par l'intervention du professeur.

Il peut aussi dans le cas de l'élaboration des PPRE avoir un rôle de médiateur. Car il

doit faire le nécessaire pour répondre à un dispositif d'accompagnement précis. Un

document officiel et médical qui intervient aussi dans la pratique de Gaëlle et Joseph.

Pour eux la médiation est plus présente et visible dans leur pratique. Car elle est le

lien entre les enseignants/instits et leurs rôles de répétiteurs. Car ils doivent aider

concrètement l'enfant à répondre à des besoins sans être trop scolaire car ils ne sont pas

dans ce cadre. Cela leur permet en reprenant les mots de Florence à l'accompagner vers

afin de l'aider à être avec plus ou moins de difficultés.

Page 82: L'élaboration de la relation éducative

82

Dans le cas de la pratique libérale de Gaëlle, la médiation n'a pas tout son sens car

son activité se déroule à la chaîne. Elle n'a pas le temps de voir ou de téléphoner de

manière approfondie aux instits. Elle est un interface limité. Cela n'est pas ressenti dans la

pratique salariale ou l'interface est plus régulier et même inscrit dans une temporalité

constante. Il peut être aussi réalisé dans le cadre même de la difficulté pour Joseph, lors de

séances au sein des écoles sous une forme d'alternance jeu/travail avec toujours cette arme

de la discussion.

5.4.2.4: D'un moyen d'allier savoir entre professionnel et l'individu à la création de la

relation:

C'est dans la continuité du processus d'accompagnement amplifié par un principe de

médiation ou de partenariat que vient s'inscrire la relation. Nous pourrions l'associer à la

pose d'un acte éducatif qui par le principe de rupture permet de repartir et d'avancer.

Pour Joseph, elle peut se réaliser que dans le temps avec des efforts d'adaptation

dans le respect d'une régularité. C'est à dire des petits créneaux une fois par semaine. C'est

de manière que le processus pourra avancer.

Pour chacun, cela s'inscrit dans du relationnel qui sera lié à une transmission de

savoir qui part des programmes pour Florence et Henry de manière non égalitaire car le

professeur a un statut d'autorité.

Pour Gaëlle et Joseph, l'élaboration de la relation se fera à la base par le travail en

équipe qui permet d'avoir des conseils, des échanges sur la pratique. Après Joseph, nous

explique que la relation ne peut pas se faire sans avoir confiance en l'autre. Pour cela il faut

apprendre à connaître l'autre avec sa vie, ses différences, sa personnalité, son âge, sa

capacité à s'exprimer ou pas et sa façon d'être. Ainsi, nous pouvons échanger, instaurer un

climat de confiance, aider et éveiller sa curiosité. Pour cela lui faire dire comment s'est

déroulé la semaine est aussi important pour lui que pour Gaëlle. Cette connaissance de

l'emploi du temps hors du temps scolaire se retrouve aussi dans la pratique de Florence et

de Henry.

C'est la construction du lien et sa maintenance par la pratique qui fonde la relation

éducative. C'est effectivement dans la manière d'organiser les apprentissages, les

méthodologies, les bases pour rééduquer que va se créer la relation. Car elle va confronter

un individu comme la décrit Joseph à un dépositaire de savoirs pour Henry. Mais ce

dépositaire de savoirs va devoir s'adapter avec une ouverture d'esprit préparée et anticipée

Page 83: L'élaboration de la relation éducative

83

à l'individu. Car comme le dit Florence, c'est de l'humain lié à une façon dont on voit le

monde qui permet de faire passer des savoirs (bruts, faire, être) comme tu le veux.

Cela permet de développer chez le jeune des compétences qu'il sera capable de faire

donc de réussir. Cela lui permettra de se ré-assurer, de se valoriser, d'évoluer, de se sentir

mieux, de trouver sa place, de se gérer, d'avoir les bonnes pratiques, de lui apprendre le

goût de l'effort et à ne pas baisser les bras. Cela se ressentira donc dans sa vie future pour

trouver un endroit pour habiter, une activité professionnelle; pour avoir des relations avec

les autres; pour pouvoir consommer et avoir accès à ce qu'il souhaite.

Donc ils utilisent tous « l'arme » de la discussion de manière naturelle. Ils ont aussi

recours à l'humour, au jeu, aux petits mots d'encouragements. De cette manière, ils assurent

les fondements de la relation éducative comme un lien créé pour redonner envie soit

d'apprendre soit d'évoluer dans la société. Une évolution qui se fera à long terme, la

relation qu'ils créent ne trouvera son épanouissement que dans la vie future, nous

supposons adulte de l'enfant. C'est pourquoi, ils insistent sur l'obligation d'établir cette

relation sans aucunes contraintes visibles car le cadre institutionnel/professionnel est

toujours présent.

5.4.2.5: Le positionnement:

Nous leurs avons demandé de manière plus ou moins implicites au cours de nos

interactions de se positionner en tant que professionnel de leur pratique.

La qualité d'un éducateur vient de sa capacité d'écoute, de pouvoir comprendre,

d'avoir de l'ouverture. Cela s'inscrit dans un aspect relationnel avec un coté plus affectif. Il

faut donc aller chercher à pouvoir remotiver l'enfant. Il faut pouvoir lui parler de ce qui le

concerne. Pour reprendre les mots d'Henry « être un petit soldat dans un rouage » qui serait

entièrement lié à l'individu et ses besoins.

Pour cela il faut bien considérer la personne à part entière avec toutes ses qualités

ou défauts. Joseph nous en fait une description rapide: timide, parle beaucoup ou peu,

rigole beaucoup ou peu, l'humeur du jour, ce jour là. Il faut donc observer pour Florence.

Gaëlle rajoute que cela peut se faire en équipe où tout le monde à son mot à dire, car

chacun a son projet, les thérapeutes ont des objectifs.

Page 84: L'élaboration de la relation éducative

84

Pour cela Florence insiste sur le fait que la pratique doit être expliquer à

l'enfant/élève. Il faut lui rendre compte, avoir des supports. Des supports qui donnent une

liste exhaustive permettant une adaptation à la situation suivant l'individu.

Dans la pratique de Gaëlle et de Joseph, l'individu donne aussi des limites à la

pratique qui sont liés à la situation dans le temps et aussi dans le respect de ce qui est

partagé. Car il y a une notion de secret qui ne peut pas être garder juste dans le cadre de la

relation s'il y a des éléments mettant en danger l'individu. Dans ce cas-là, comment faire

pour garder une relation juste. Gaëlle nous explique aussi l'importance de la temporalité

dans sa pratique, car un suivi peut se faire sur trois quatre ans. Au delà de ce premier

temps, il faut pouvoir réorienter vers un autre collègue ou faire une bonne pause au niveau

de l'accompagnement des élèves.

Henry, nous a précisé que l'accompagnement, la médiation ou la construction d'une

relation se faisait au sein de l'institution en tant que bénévole soit sur son temps libre. Mais

il a pour mission de former des futurs citoyens qui se sentent bien.

Page 85: L'élaboration de la relation éducative

85

Conclusion

A ce stade dans l'élaboration de notre mémoire, nous devons faire le point sur notre

recherche et son cheminement. Nous avons posé notre question de départ en fonction d'un

questionnement sur l'action de professeurs ou d'éducateurs car notre projet professionnel se

construit entre ces deux rôles. Au fil de notre cheminement dans la recherche, nous

arrivons à nous poser la question suivante: «quelles sont les compétences pour réaliser un

accompagnement/acte éducatif? »

Pour voir si notre orientation de recherche pouvait avoir du sens auprès de

professionnel, nous avons effectué un questionnaire se basant principalement sur les

notions d'acte, accompagnement et de relation en lien avec le cadre institutionnel. Le cadre

institutionnel est important auprès des personnes que nous avons rencontré. En effet, elles

sont soumises à des lois récentes en rapport avec l'organisation de l'accueil notamment

dans le domaine de l'éducation des enfants sans aucune distinction.

Cela nous a permis d'étudier les concepts de :éduquer, instruire, l'accompagnement,

la médiation et de la relation. Nous nous sommes aussi intéressé à la notion d'acte éducatif.

Ainsi, nous avons pu construire notre problématique: « Comment construire une

relation éducative, en se basant sur des processus d'accompagnement et de médiation

lorsque nous sommes enseignants ou éducateurs? » Pour l'approfondir, nous avons émis

trois hypothèses: la relation éducative se construit juste par le biais de la transmission de

savoirs universels où par la guidance de quelqu'un vers un but déterminé en fonction de

l'individu; l'acte éducatif est qu'une action vécue qui a pour but d'instruire, de former,

d'aider, d'accompagner quelqu'un; on peut être enseignant et éducateur en même temps et

inversement tout en respectant l'institution dont on dépend.

Suite à notre questionnaire et nos études conceptuelles, nous avons pu réaliser

quatre entretiens. Ces entretiens ont été principalement organisé autour du parcours

professionnel de telle manière à comprendre les fondements de la pratique, de la

description du processus d'accompagnement, de la réalisation de la relation éducative.

Page 86: L'élaboration de la relation éducative

86

Par l'analyse de ces entretiens , nous avons pu établir cinq dominantes: le parcours,

l'accompagnement, la médiation, la relation et la posture.

Le parcours a montré que la plupart des professionnels étaient aujourd'hui dans leur

pratique avec une implication personnelle importante. Cette pratique leur permettait d'allier

passion et terrain voire de partir du terrain pour adapter sa professionnalisation afin de

garder le lien intact.

L'accompagnement a été plutôt partagé comme un processus nécessaire à la

réalisation de la pratique pour deux des professionnels. Les deux autres avaient deux autres

visions de l'accompagnement qui étaient liées aux opportunités de pratique. Ces

opportunités étant liées au rôle donné par l'institution où par le statut libéral ou salarié de

l'activité professionnelle. Il a été mentionné deux sortes d'accompagnement éducatif et

social. Dans le cadre de l'analyse des pratiques, c'est l'accompagnement éducatif qui est

apparu comme fondamentale pour guider le jeune vers ou l'amener vers avec des processus

précis.

La médiation a été sous entendue dans les entretiens. De cette manière, elle en est

ressorti comme un interface entre l'institution et les parents. C'est pour reprendre Jean

Houssaye une forme de triangularisation avec le professionnel, l'accompagné et le

demandeur de cette action.

La relation notamment éducative est apparue au terme des ces analyses comme

quelque chose de primordiale dans l'organisation de la pratique et dans sa réalisation. Mais

elle ne pouvait pas s'établir toute seule, elle devait s'ancrer dans un processus

(accompagnement, médiation) ou dans une action. Par contre c'est un processus inscrit

dans une temporalité et dans un cadre.

De cette relation a découlé une organisation de la pratique s'identifiant à la

description de la posture professionnelle de l'élaboration à ses limites.

Ainsi, nous n' avons pu valider qu'une seule des hypothèses. C'est à dire qu'on peut

être enseignant et éducateur en même temps et inversement tout en respectant l'institution

dont on dépend. Car la pratique se base soit sur l'éducation qui a été défini dans la partie

conceptuelle comme le moyen d'inscrire quelqu'un dans la société en lui donnant les

connaissances et les compétences correspondant à sa singularité soit sur de l'instruction qui

a été défini comme le moyen de transmettre à tous des savoirs communs à tous pour lui

assurer une place dans la société; en fonction de la demande liée à l'élaboration d'un

processus d'accompagnement.

Page 87: L'élaboration de la relation éducative

87

Les deux autres hypothèses: la relation éducative se construit juste par le biais de

la transmission de savoirs universels où par la guidance de quelqu'un vers …; l'acte

éducatif est qu'une action vécue qui a pour but d'instruire, de former, d'aider,

d'accompagner quelqu'un, ne sont pas validées.

La deuxième est rejetée car suite à nos recherches, nos conduites d'entretiens, nous

nous sommes rendus compte que la relation éducative était une construction interactive

entre la transmission de savoirs, la guidance de quelqu'un vers et la spécificité de la

pratique du professionnel.

La troisième n'est pas validé car nous n'avons pas pu la valider. Nous pensons que

l'acte éducatif est un ensemble qui pourrait aussi bien se dévoiler par la relation éducative

comme par le processus d'accompagnement voire un processus de médiation. Mais si l'acte

est symbolisé comme une coupure permettant une réaction, n'est-il pas juste un élément

constructeur d'un de ces trois éléments ci-dessus? ou est-il une étape lien entre eux? A ce

jour nous ne pouvons pas valider cette hypothèse mais nous pouvons la garder comme

source de recherche future.

Par contre, nous nous sommes rendus compte que la conduite de nos entretiens et

l'analyse, nous ont amené deux nouveaux concepts: la temporalité et le partenariat qui

auraient sûrement donné une nouvelle orientation à notre élaboration.

Page 88: L'élaboration de la relation éducative

88

Annexes

Page 89: L'élaboration de la relation éducative

89

la loi du 2 janvier 2002

Article 1 (Article L116-1):

Créé par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 1 JORF 3 janvier 2002

Créé par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 2 JORF 3 janvier 2002

L'action sociale et médico-sociale tend à promouvoir, dans un cadre interministériel, l'autonomie et la

protection des personnes, la cohésion sociale, l'exercice de la citoyenneté, à prévenir les exclusions et à en

corriger les effets. Elle repose sur une évaluation continue des besoins et des attentes des membres de tous les

groupes sociaux, en particulier des personnes handicapées et des personnes âgées, des personnes et des

familles vulnérables, en situation de précarité ou de pauvreté, et sur la mise à leur disposition de prestations

en espèces ou en nature. Elle est mise en œuvre par l'État, les collectivités territoriales et leurs établissements

publics, les organismes de sécurité sociale, les associations ainsi que par les institutions sociales et médico-

sociales au sens de l'article L. 311-1.

Article 4 ( Article L312-1 ):

Modifié par Loi 2002-2 2002-01-02 art. 4 I, art. 14 I, II, art. 15 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 14 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 15 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 4 JORF 3 janvier 2002

I. - Sont des établissements et services sociaux et médico-sociaux, au sens du présent code, les établissements

et les services, dotés ou non d'une personnalité morale propre, énumérés ci-après :

1° Les établissements ou services prenant en charge habituellement, y compris au titre de la prévention, des

mineurs et des majeurs de moins de vingt et un ans relevant de l'article L. 222-5 ;

2° Les établissements ou services d'enseignement et d'éducation spéciale qui assurent, à titre principal, une

éducation adaptée et un accompagnement social ou médico-social aux mineurs ou jeunes adultes handicapés

ou présentant des difficultés d'adaptation ;

3° Les centres d'action médico-sociale précoce mentionnés à l'article L. 2132-4 du code de la santé publique ;

4° Les établissements ou services mettant en oeuvre les mesures éducatives ordonnées par l'autorité judiciaire

en application de l'ordonnance n° 45-174 du 2 février 1945 relative à l'enfance délinquante ou des articles

375 à 375-8 du code civil ou concernant des majeurs de moins de vingt et un ans ;

5° Les établissements ou services :

a) D'aide par le travail, à l'exception des structures conventionnées pour les activités visées à l'article L. 322-

4-16 du code du travail et des ateliers protégés définis aux articles L. 323-30 et suivants du même code ;

b) De réadaptation, de préorientation et de rééducation professionnelle mentionnés à l'article L. 323-15 du

code du travail ;

Page 90: L'élaboration de la relation éducative

90

6° Les établissements et les services qui accueillent des personnes âgées ou qui leur apportent à domicile une

assistance dans les actes quotidiens de la vie, des prestations de soins ou une aide à l'insertion sociale ;

7° Les établissements et les services, y compris les foyers d'accueil médicalisé, qui accueillent des personnes

adultes handicapées, quel que soit leur degré de handicap ou leur âge, ou des personnes atteintes de

pathologies chroniques, qui leur apportent à domicile une assistance dans les actes quotidiens de la vie, des

prestations de soins ou une aide à l'insertion sociale ou bien qui leur assurent un accompagnement médico-

légale-social en milieu ouvert ;

8° Les établissements ou services comportant ou non un hébergement, assurant l'accueil, notamment dans les

situations d'urgence, le soutien ou l'accompagnement social, l'adaptation à la vie active ou l'insertion sociale

et professionnelle des personnes ou des familles en difficulté ou en situation de détresse ;

9° Les établissements ou services qui assurent l'accueil et l'accompagnement de personnes confrontées à des

difficultés spécifiques en vue de favoriser l'adaptation à la vie active et l'aide à l'insertion sociale et

professionnelle ou d'assurer des prestations de soins et de suivi médical, dont les centres de soins,

d'accompagnement et de prévention en addictologie et les appartements de coordination thérapeutique ;

10° Les foyers de jeunes travailleurs qui relèvent des dispositions des articles L. 351-2 et L. 353-2 du code de

la construction et de l'habitation ;

11° Les établissements ou services, dénommés selon les cas centres de ressources, centres d'information et de

coordination ou centres prestataires de services de proximité, mettant en œuvre des actions de dépistage,

d'aide, de soutien, de formation ou d'information, de conseil, d'expertise ou de coordination au bénéfice

d'usagers, ou d'autres établissements et services ;

12° Les établissements ou services à caractère expérimental.

Les établissements et services sociaux et médico-sociaux délivrent des prestations à domicile, en milieu de

vie ordinaire, en accueil familial ou dans une structure de prise en charge. Ils assurent l'accueil à titre

permanent, temporaire ou selon un mode séquentiel, à temps complet ou partiel, avec ou sans hébergement,

en internat, semi-internat ou externat.

II. - Les conditions techniques minimales d'organisation et de fonctionnement des établissements et services

relevant des catégories mentionnées au présent article, à l'exception du 12° du I, sont définies par décret

après avis du Conseil supérieur des établissements et services sociaux et médico-sociaux visé à l'article L.

312-2.

Les établissements mentionnés aux 1°, 2°, 6° et 8° du I s'organisent en unités de vie favorisant le confort et la

qualité de séjour des personnes accueillies, dans des conditions et des délais fixés par décret.

Les prestations délivrées par les établissements et services mentionnés aux 1° à 12° du I sont réalisées par des

équipes pluridisciplinaires qualifiées. Ces établissements et services sont dirigés par des professionnels dont

le niveau de qualification est fixé par décret et après consultation de la branche professionnelle ou, à défaut,

des fédérations ou organismes représentatifs des organismes gestionnaires d'établissements et services

sociaux et médico-sociaux concernés.

Page 91: L'élaboration de la relation éducative

91

III. - Les lieux de vie et d'accueil qui ne constituent pas des établissements et services sociaux ou

médico-sociaux au sens du I doivent faire application des articles L. 311-4 à L. 311-8. Ils sont

également soumis à l'autorisation mentionnée à l'article L. 313-1 et aux dispositions des articles L.

313-13 à L. 313-25, dès lors qu'ils ne relèvent ni des dispositions prévues au titre II du livre IV

relatives aux assistants maternels, ni de celles relatives aux particuliers accueillant des personnes

âgées ou handicapées prévues au titre IV dudit livre. Un décret fixe le nombre minimal et maximal

des personnes que ces structures peuvent accueillir.

Article 20 (Article L312-6)

Modifié par Loi 2002-2 2002-01-02 art. 4 I, art. 14 I, V, art. 20 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 14 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 20 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 4 JORF 3 janvier 2002

Afin de coordonner la mise en œuvre des actions sociales et médico-sociales menées dans chaque

département et de garantir, notamment, la continuité de la prise en charge ou de l'accompagnement des

personnes accueillies, une convention pluriannuelle conclue entre les autorités compétentes, au titre

desquelles figurent les centres communaux d'action sociale et les centres intercommunaux gestionnaires

d'établissements sociaux ou médico-sociaux, définit les objectifs à atteindre, les procédures de concertation et

les moyens mobilisés à cet effet, notamment dans le cadre des schémas départementaux mentionnés au 2° de

l'article L. 312-5.

Article 26 (article L313-2)

Modifié par Loi 2002-2 2002-01-02 art. 4 I, art. 24 I, II, art. 26 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 24 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 26 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 4 JORF 3 janvier 2002

Les demandes d'autorisation relatives aux établissements et services sociaux et médico-sociaux sont

présentées par la personne physique ou la personne morale de droit public ou de droit privé qui en assure ou

est susceptible d'en assurer la gestion.

Les demandes d'autorisation portant sur des établissements ou des services de même nature sont reçues au

cours de périodes déterminées par décret en Conseil d'État, afin d'être examinées sans qu'il soit tenu compte

de leur ordre de dépôt.

Page 92: L'élaboration de la relation éducative

92

Le calendrier d'examen de ces demandes par la section sociale du comité régional de l'organisation sanitaire

et sociale est fixé par le représentant de l'État dans la région, après avis des présidents des conseils généraux

concernés. Ce calendrier doit être compatible avec celui des périodes mentionnées à l'alinéa précédent.

Lorsque les dotations mentionnées au 4° de l'article L. 313-4 ne permettent pas de financer la totalité des

dépenses susceptibles d'être engendrées par les projets faisant l'objet des demandes d'autorisation, l'autorité

compétente procède au classement desdites demandes selon des critères fixés par décret en Conseil d'État.

L'absence de notification d'une réponse dans le délai de six mois suivant la date d'expiration de l'une des

périodes de réception mentionnées à l'alinéa précédent vaut rejet de la demande d'autorisation.

Lorsque, dans un délai de deux mois, le demandeur le sollicite, les motifs justifiant ce rejet lui sont notifiés

dans un délai d'un mois. Dans ce cas, le délai du recours contentieux contre la décision de rejet est prorogé

jusqu'à l'expiration d'un délai de deux mois suivant le jour où les motifs lui auront été notifiés.

A défaut de notification des motifs justifiant le rejet de la demande, l'autorisation est réputée acquise.

Article 28 (article L313-4)

Modifié par Loi 2002-2 2002-01-02 art. 4 I, art. 24 I, II, art. 28 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 24 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 28 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 4 JORF 3 janvier 2002

L'autorisation initiale est accordée si le projet :

1° Est compatible avec les objectifs et répond aux besoins sociaux et médico-sociaux fixés par le schéma

d'organisation sociale et médico-sociale dont il relève et, pour les établissements visés au b du 5° du I de

l'article L. 312-1, aux besoins et débouchés recensés en matière de formation professionnelle ;

2° Satisfait aux règles d'organisation et de fonctionnement prévues par la loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002

précitée ou pour son application et prévoit les démarches d'évaluation et les systèmes d'information

respectivement prévus aux articles L. 312-8 et L. 312-9 ;

3° Présente un coût de fonctionnement qui n'est pas hors de proportion avec le service rendu ou les coûts des

établissements et services fournissant des prestations comparables ;

4° Présente un coût de fonctionnement en année pleine compatible avec le montant des dotations

mentionnées, selon le cas, aux articles L. 313-8, L. 314-3 et L. 314-4, au titre de l'exercice correspondant à la

date de ladite autorisation.

L'autorisation, ou son renouvellement, peuvent être assortis de conditions particulières imposées dans l'intérêt

des personnes accueillies.

Lorsque l'autorisation a été refusée en raison de son incompatibilité avec les dispositions de l'un des articles

L. 313-8, L. 314-3 et L. 314-4 et lorsque le coût prévisionnel de fonctionnement du projet se révèle, dans un

délai de trois ans, en tout ou partie compatible avec le montant des dotations mentionnées audit article,

Page 93: L'élaboration de la relation éducative

93

l'autorisation peut être accordée en tout ou partie au cours de ce même délai sans qu'il soit à nouveau procédé

aux consultations mentionnées à l'article L. 313-1.

Lorsque les dotations mentionnées aux articles L. 313-8, L. 314-3 et L. 314-4 ne permettent pas le

financement de tous les projets présentés dans le cadre du premier alinéa de l'article L. 313-2 ou lorsqu'elles

n'en permettent qu'une partie, ceux des projets qui, de ce seul fait, n'obtiennent pas l'autorisation font l'objet

d'un classement prioritaire dans des conditions déterminées par décret en Conseil d'État.

Article 29 (Article L313-5)

Modifié par Loi 2002-2 2002-01-02 art. 4 I, art. 24 I, II, art. 29 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 24 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 29 JORF 3 janvier 2002

Modifié par Loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 - art. 4 JORF 3 janvier 2002

L'autorisation est réputée renouvelée par tacite reconduction sauf si, au moins un an avant la date du

renouvellement, l'autorité compétente, au vu de l'évaluation externe, enjoint à l'établissement ou au service de

présenter dans un délai de six mois une demande de renouvellement.

La demande de renouvellement est déposée dans des conditions fixées par décret en Conseil d'État. L'absence

de notification d'une réponse par l'autorité compétente dans les six mois qui suivent la réception de la

demande vaut renouvellement de l'autorisation.

Lorsqu'une autorisation a fait l'objet de modifications ultérieures, ou a été suivie d'une ou plusieurs

autorisations complémentaires, la date d'échéance du renouvellement mentionnée au premier alinéa est fixée

par référence à la date de délivrance de la première autorisation.

Page 94: L'élaboration de la relation éducative

94

Extrait du Projet d'établissement du SESSAD:

En fonction des orientations

La capacité prévue se décompose en quatre tranches d’âge :

0-6 ans : Au foyer, en maternelle, en crèche ou en halte-garderie,

7-12 ans : En CLIS ou intégrés individuellement,

13-15 ans : en SEGPA ou en UPI,

16-20 ans : en situation d’apprentissage (DAQUI, CFAS,LEP, LEPA) ou en emploi adapté.

Des périodes de passation thérapeutique ou de suivi individuel à long terme peuvent avoir lieu dans

certains cas délicats orientés à l’IME de Prépatour.

La population d’un SESSAD se renouvelle chaque année en raison de déménagement, de décisions

des familles, d’une prise d’autonomie ou de réorientation.

Le SESSAD accueille des enfants, des adolescents et des jeunes adultes des deux sexes réputés

déficients intellectuels légers, moyens et profonds de 0 à 20 ans ou des polyhandicapés nécessitant des

interventions thérapeutiques et éducatives spécialisées dans un milieu ordinaire de vie.

Roger Misès invite à produire des outils de classification capables de « prendre pleinement en considération

les processus psychopathologiques sous-jacents aux handicaps les plus évidents ». Mais poursuit-il : « Les

critères et les instruments qui se bornent au relevé des handicaps les plus évidents, aboutissant ainsi à une

confusion entre des cas de significations diversifiées, sont également inadéquats en épidémiologie. Il importe

en effet que l’approche épidémiologique prenne aussi en compte la dimension psychopathologique, de façon

à dégager conformément au modèle de P.H.N Wood les traits et les mécanismes du processus morbide de

base. Cette orientation permet de soutenir une politique de santé qui ne vise pas seulement à pallier les

conséquences des troubles mentaux sur les plans adaptatifs, éducatifs et sociaux, mais autorise également

des actions à visées préventives et éducatives ».

Le SESSAD Trisomie ... accueille des personnes dont l’efficience intellectuelle est entravée, pour

des raisons connues ou inconnues très variées. Il y est parfois associé des troubles du comportement.155

2.2.1 Entre 0 et 6 ans

Il n’est ni possible, ni souhaitable de pronostiquer l’évolution de l’enfant. C’est pourquoi le

SESSAD soutiendra la famille et les puériculteurs et/ou les enseignants pour le maintien en un milieu le plus

stimulant possible, jusqu’à l’éventuelle orientation dans l’enseignement élémentaire, en CLIS ou en classe

normal, ou à son inscription dans un établissement spécialisé.

155 B. Azema, J.Y Baneyre, F. Capireau, M. Jaeger, Classification Internationale des handicaps et Santé Mentale, Coédition CTNERHI-GFEP, Paris, 2001, Pages 28-29

Page 95: L'élaboration de la relation éducative

95

Un travail de collaboration existe avec le CAMSP.

2.2.2 Entre 7 et 12 ans

Sur notification de la M.D.P.H en lien avec l’équipe de suivi de scolarisation les enfants sont

orientés soit dans l’une des trois CLIS de la commune, soit en intégration individuelle.

Le SESSAD soutient et accompagne.

2.2.3 Entre 12 et 16 ans

Il est possible à l’enfant de poursuivre au collège (avis M.D.P.H), en SEGPA, en UPI ou dans une

classe ordinaire avec le soutien du service ou encore d’intégrer un établissement médico-social. C’est au

collège que seront élaborés les projets d’avenir professionnel : préparation à l’apprentissage professionnel ou

passerelle vers les IMPRO.

2.2.4 Entre 16 et 20 ans

L’accès à une situation socio-professionnelle : à ce moment intervient la PAIO, la chambre des

métiers, Prométhée du département ou les CFAS pour aider à l’insertion en apprentissage. Le service pourra

collaborer avec Prométhée pour accompagner la quatrième et dernière étape, l’accès éventuel vers un emploi.

Il manque actuellement dans l'espace communal des solutions variées de formations

professionnelles spécialisées et une centralisation des emplois accessibles.

A tout moment, on pourra envisager avec les familles, le projet le plus adapté pour le jeune : milieu ordinaire

avec accompagnement ou établissement spécialisé, ou sortie du dispositif d’aide.

3.1 Objectifs poursuivis selon la population accueillie

L’objectif général est l’épanouissement, l’autonomie, l’intégration sociale au sens large de la

personne considérée, quel que soit son âge.

Pour cela, il faut pouvoir estimer « en prévision optimiste » les capacités de la personne en question

en réalisant des évaluations pluridisciplinaires qui prendront en compte l’environnement et les capacités

d’adaptation particulières de l’enfant.

La famille constitue le premier milieu de vie de la personne. Les valeurs familiales, dans la mesure

où elles ne sont pas en contradiction avec la citoyenneté et l’éthique du service, devront être respectées par le

SESSAD, qui est aussi là pour soutenir la transmission de ces valeurs, quel que soit le handicap advenu.

Le premier objectif est le soin, prendre en compte toute douleur physique, mettre en œuvre les

mesures médicales pour soulager, traiter cette douleur. Le soin concerne aussi la souffrance morale de

l’enfant et de sa famille pour permettre l’éducation et le soutien des apprentissages de l’enfant.

Les interventions du SESSAD font partie du plan de compensation dans le cadre d’un projet de vie.

Page 96: L'élaboration de la relation éducative

96

3.2 Modalités de prise en charge

3.2.1 Protocole d’admission

3.2.1.1 Pré-admission

Après notification de la M.D.P.H, il est proposé aux familles, un rendez-vous avec la directrice et un

psychologue du service.

Au cours de cette rencontre le service et ses interventions seront présentés :

une lecture accompagnée du livret d’accueil aura lieu, celui-ci sera remis à la famille à l’issu de

l’entretien,

Les familles auront alors un temps de réflexion avant de donner leur accord à la prise en charge

de leur enfant.

3..1.2 Admission

Dans un délai d’un mois l’admission se déroule avec les parents et l’enfant. Sont présents à cet

entretien un éducateur, les thérapeutes pressentis pour le suivi et le directeur.

Parallèlement, le médecin du service reçoit l’enfant et sa famille.

Un premier D.I.P est alors élaboré en commun et remis aux parents.

Par la suite, l’équipe et la famille se rencontreront deux à trois fois par an pour ré-actualiser le D.I.P

en fonction de l’évolution de l’enfant. Ce sont les entretiens familiaux.

3.2.2 Projet individuel

Il est résumé dans le D.I.P

Il se constitue en interactivité et en interdisciplinarité

Il est évolutif,

Il est contractuel,

Il se développe suivant différentes phases qui comportent des échéances : les bilans doivent

pouvoir être faits dans les 4 à 6 semaines suivant l’admission, le D.I.P lui est concomitant, les évaluations

sont faites deux fois par an au minimum, plus si nécessaire.

L’élaboration du projet individuel se fait toujours avec la participation de l’enfant, de l’adolescent,

du jeune adulte et/ou de sa famille, les concertations ont lieu au minimum deux fois par an.

Nous le représenterons ainsi :

Conception et intervention

Page 97: L'élaboration de la relation éducative

97

Intervenants internes Étapes Intervenants externes

SESSAD :

Médecin,

Thérapeutes,

Éducateurs,

avec

L’enfant, l’adolescent, ou le jeune

adulte, la famille ou les

représentants légaux.

Bilans écrits

Plan d’action

Évaluations

Et ré-actualisation

M.D.P.H,

Éducation nationale,

Autres services sociaux

ou médico-sociaux,

Associations,

Employeurs,

Libéraux,

Services hospitaliers spécialisés.

Les instances de régulation et d’évaluation sont multiples et croisées puisqu’il s’agit de tenir

compte, dans un processus dynamique, de ce qui est renvoyé à chacun d’entre nous et à l’équipe par :

L’enfant, l’adolescent, le jeune adulte,

La famille,

Les enseignants,

Les services partenaires,

Les patrons d’apprentissage,

Les employeurs.

3.2.3 Implication des familles

Grâce au livret d’accueil, les familles peuvent rejoindre l’association comme simple adhérent ou

comme membre du Conseil d’Administration.

Conformément à la loi 2002-2 un questionnaire de satisfaction est proposé en fin de prise en charge

sous deux formes différentes :

L’une a été rédigée pour les enfants et les jeunes,

L’autre pour les familles ou les représentants légaux.

Page 98: L'élaboration de la relation éducative

98

Ils sont remplis à l’issue de la dernière rencontre famille/thérapeute et remis au Conseil

d’Administration.

3.3 Les réunions

3.3.1 Réunions institutionnelles

Une fois par semaine l’équipe au complet se réunit autour d’un ordre du jour concernant le

fonctionnement du service et l’organisation du travail. Les décisions sont consignées dans un cahier.

3.3.2 Réunions de synthèses

Une fois par semaine les membres de l’équipe se réunissent pour mettre en commun leurs

observations sur l’évolution d’un enfant.

3.3.3 Réunions de supervision

Elles ont lieu toutes les six semaines avec un psychanalyste extérieur au service.

3.3.4 Réunions de formation

Plusieurs fois par an, elles s’organisent autour d’un exposé sur un stage, une formation ou des

exemples cliniques.

3.3.5 Réunions avec les partenaires

Liste des partenaires

Genre Nom

Enseignement Référent de l’éducation nationale

École Anatole France (CLIS)

École Yvonne Chollet (CLIS Classe d’Intégration Scolaire)

Écoles des différentes communes du secteur public ou privé

Collège (SEGPA Section d’Enseignement Général et Professionnel

Adapté)

Collège (SEGPA)

Collège (UPI)

Lycée professionnel (CAP et DAQUI),

LEPA et LEP (Lycée d’Enseignement Professionnel)

Page 99: L'élaboration de la relation éducative

99

CFA du bâtiment (CFAS)

EREA (Établissement Régional d’Enseignement Adapté)

MFR (Maison Familiale et Rurale)

Établissements et Institutions IME (Institut Médico Éducatif)

MECS (Maison d’Enfants à caractère social)

ITEP (Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique)

SESSAD ou SESSD (Service d'Éducation et de Soins à Domicile)

SAVS (Service d’Accompagnement à la Vie Sociale)

Emploi et formation CIO (Centre d’Information et d’orientation)

PAIO (Permanence Accueil Information et Orientation)

Prométhée du département

Chambre des métiers (Centre Aide à la Décision)

CFAS (Centre de Formation d’Apprentis Spécialisé dans la formation des

jeunes handicapés et en grande difficultés)

Entreprises et Artisanat (patrons d’apprentissage)

Ateliers protégés et ESAT (Établissements et Services d’Aide par le

Travail)

Loisirs DEJ (Direction Enfance et Jeunesse)

DDJS (Direction Départementale Jeunesse et Sports)

Mairie de ... (piscine, gymnase)

Mairie de ... (base de loisirs )

UFOLEP (Union Familiale des Organisations Laïques d'Éducation

Physique)

WISH association

Associations diverses de loisirs

PIJ (Point Information Jeunesse)

Santé Planning familial

Infirmières scolaires

Psychologues scolaires

CMPP (centre Médico PsychoPsychoogique)

CMSP (centre Médico Socio-Psychologique)

Centres hospitaliers

Page 100: L'élaboration de la relation éducative

100

CAMSP (Centre Action Médico Sociale Précoce)

Libéraux

Social MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées)

UPAS (Unité de Prévention et d’Action Sociale)

CIAS (Centre Intercommunal d’Action Sociale)

ACESM (AEMO judiciaire)

AIDAPHI (AEMO)

CAE (Centre d’Action Éducative)

CAF (Caisse d’Allocations Familiales)

Logement FJT (Foyer des Jeunes Travailleurs)

Moyennes mensuelles des rencontres avec les partenaires : 5.

3.4 Les interventions

3.4.1 Séances individuelles de rééducation ou de psychothérapie

Elles font suite à des bilans écrits. Elles se déroulent de préférence sur les lieux de vie et d’activité

de l’enfant ou du jeune, parfois au service quand il est nécessaire de protéger le cadre thérapeutique.

3.4.2 Les séances en groupe

Elles obéissent à des objectifs écrits précis. Encadrées par deux thérapeutes, elles peuvent se

dérouler au service ou à l’extérieur (poney, piscine, musique…). Elles se différencient des :

3.4.3 Activités et accompagnements éducatifs

Ils sont élaborés, rédigés et affichés par l’équipe éducative : loisirs, sports, soutien scolaire, visites

des familles et des partenaires.

3.4.4 Accès à l’autonomie

L’aménagement du nouveau local est conçu pour permettre un travail randomisation autour de

l’hygiène, l’alimentation, la vie administrative (bilans individuels).

3.4.5 Projets spécifiques

Ils sont mis en place avec l’assistance de professionnels extérieurs (par exemple un tournage vidéo)

ou bien il s’agit de projets ponctuels (transferts).

Des comptes-rendus sont rédigés.

Page 101: L'élaboration de la relation éducative

101

3.4.6 Le Travail en réseau

Il fait l’objet de dossiers spécifiques.

Exemple : Il existe un travail en réseau autour d’un enfant avec une problématique lourde qui

associe l’IME de Prépatour, l’intersecteur de pédopsychiatrie et le SESSAD. Ce type de travail pourrait

trouver sa forme officielle prochainement.

5.2 Effectifs du personnel budgété, définitions et justifications

Le SESSAD-GEIST 41 de Vendôme est composé d’une équipe de personnes qualifiées et

spécialisées, responsables de la conduite de leurs interventions éducatives, ré-éducatives et psychologiques

auprès des usagers.

L’encadrement administratif et budgétaire, l’intendance, la coordination des moyens et des emplois

du temps, les relations institutionnelles externes sont dévolues à la direction et au secrétariat.

5.2.1 La secrétaire

La taille du SESSAD induit une nécessaire polyvalence du poste.

La secrétaire assiste la direction, elles assure les travaux administratifs, comptables et informatiques

nécessitant des initiatives quotidiennes, ainsi que l’accueil téléphonique des familles et l’encadrement des

enfants en salle d’attente.

5.2.2 Le médecin

Médecin de l’équipe, il participe à l’accueil des familles, à l’élaboration des projets individuels et

les valide aux réunions de synthèse.

Il coordonne les informations médicales en les sollicitant auprès des divers intervenants et

thérapeutes.

Son examen clinique dépiste les handicaps, contribue à leur exploration et à leur traitement.

Il assure la communication avec les intervenants extérieurs au service, médecins spécialistes,

chirurgiens, médecins généralistes.

Les consultations de psychiatrie ont lieu en pédopsychiatrie ou en psychiatrie hospitalière, ou encore

en libéral.

5.2.3 L’accompagnement éducatif

Il est mis en œuvre par un éducateur spécialisé et un moniteur éducateur. De part leur formation, ils

sont complémentaires dans leur façon d’agir.

D’une manière générale, ils concourent à l’acquisition d’une meilleure autonomie des enfants,

adolescents et adultes suivis. Ils permettent aussi de développer leurs capacités d’initiatives en vue de se

représenter comme sujet de ses pensées et de ses actes.

Page 102: L'élaboration de la relation éducative

102

La rencontre est le moyen privilégié pour permettre aux jeunes d’évoluer et de construire leurs projets

d’avenir. Le soutien apporté associé à une nécessaire considération leur permet de développer une meilleure

estime d’eux-mêmes.

Les éducateurs sont présents sur leurs différents terrains d’évolution (famille, école, vie sociale et

professionnelle).

Les éducateurs ont un rôle de référent multipolaire, celui-ci permettant de maintenir un lien social et

une cohérence de l’intervention du SESSAD auprès des enfants, adolescents ou adultes, de leur famille et des

partenaires du service.

La famille représente un partenaire privilégié avec qui les éducateurs collaborent continuellement.

Le travail en partenariat est également un des axes favorisés dans l’accompagnement des jeunes (éducation

nationale, structures de loisirs, organismes de formation professionnelle et entreprises).

Ils mettent en place différentes modalités de prise en charge en fonction des besoins constatés en

équipe et en concertation avec la famille.

D’une part, le suivi personnalisé (en individuel dans les différents lieux de présence du jeune, éventuellement

dans sa famille) permet d’élaborer une relation de confiance, nécessaire avant toute intervention. Il donne

ensuite la possibilité de construire avec lui un accompagnement au plus prés de ses désirs en lien avec ses

capacités.

D’autre part, le jeune peut participer à des groupes d’activités sur des temps extra-scolaires

(mercredis, vacances scolaires, transferts). Les groupes sont constitués en fonction des âges des enfants, de

leurs besoins et de leur maturité.

L’objectif visé est de mettre le jeune en relation avec ses pairs et des adultes afin de découvrir la sociabilité et

ses valeurs (respect, écoute, échanges…) et de leur proposer un cadre structurant.

Les missions des éducateurs comportent de nombreux trajets en voiture et des interventions pouvant

durer d’une heure à une demie journée voire une journée entière pour une seule personne ou un groupe sur

une large plage horaire.

Les éducateurs relatent leur pratique quotidienne au sein de l’équipe pluridisciplinaire du SESSAD.

5.2.4 Le psychologue clinicien

La fonction principale du psychologue est, conformément au code de déontologie du 22 mars 1996,

de faire reconnaître et respecter la personne dans sa dimension psychique. Il n’intervient qu’avec le

consentement libre et éclairé des personnes concernées. Dans l’équipe pluridisciplinaire le psychologue

clinicien intervient sur deux plans complémentaires dans une approche directe (au niveau clinique) ou

indirecte (au niveau institutionnel).

Sur le plan clinique,

- Il intervient au moment de l’accueil, dans le cadre de la pré-admission pour présenter le service. Sa

présence permet d’expliquer sa fonction de partenaire dans le développement psychologique de

Page 103: L'élaboration de la relation éducative

103

l’enfant, dans la compréhension des difficultés qui y sont afférentes et des enjeux familiaux autour

de l’entrée de l’enfant dans le service.

- Il est présent auprès de l’enfant, dans les moments importants de sa vie (deuil, naissance d’un

puîné, etc…). L’accompagnement proposé se fait sous formes d’entretiens réguliers ou ponctuels.

- Le psychologue propose un suivi psychothérapique régulier qui se réfère au courant

psychanalytique. Il utilise pour faciliter l’expression les médiateurs classiques (dessin, jeux,

modelage…). Avec l’âge, la parole devient pour certain l’unique mode d’échange. Les séances ont

lieu préférentiellement au service afin de préserver le cadre thérapeutique. Un compte rendu du suivi

est rédigé pour les services de tutelle, en veillant au respect de l’intimité du sujet.

- Il participe avec ses collègues aux entretiens familiaux, s’intéresse aux interactions et aux relations

interpersonnelles. Il tente de repérer et d’interroger d’éventuels dysfonctionnements et ainsi

permettre à la famille de trouver un nouvel équilibre.

Sur le plan institutionnel,

- Il participe aux réunions au sein de l’institution, et éventuellement à l’extérieur dans le cadre du

partenariat. Il participe à la mise en commun d’éléments de compréhension des diverses

problématiques des enfants. S’appuyant sur ses connaissances de la psychodynamique des sujets, il

apporte un éclairage diagnostique.

De manière générale il a pour tâche d’accompagner le travail de réflexion, de questionnement et

d’apporter son aide dans l’élaboration du projet individuel.

5.2.5 Le kinésithérapeute

Étant donné l’hétérogénéité de la population du SESSAD (âges, handicaps), le travail

kinésithérapique, quant il est indiqué, doit comporter deux dimensions :

Une dimension psychomotrice et une dimension de rééducation fonctionnelle propre.

Le kinésithérapeute est susceptible d’intervenir pour nos quatre classes d’âge sur des modes très

différents :

La prise en charge commencera par un bilan individuel et adapté à chaque enfant,

Auprès des petits, il veille à un bon développement physique, sachant qu’une prise en charge précoce est plus bénéfique,

Il interviendra ponctuellement auprès des moyens pour correction de problèmes physiques parfois déjà installés,

Certaines maladies entraînant des déformations physiques seront prises en charge.

Le kinésithérapeute peut se déplacer en fonction du cadre de travail offert et de l’âge des enfants.

L’intervention à domicile pour les petits est envisageable, rarement adoptée pour des raisons techniques.

Page 104: L'élaboration de la relation éducative

104

5.2.6 L’orthophoniste

La situation de handicap mental ou polyhandicap, met l’enfant ou l’adolescent dans une position

particulière par rapport au langage, à la parole et aux apprentissages.

L’enfant ordinaire développe simultanément deux axes lorsqu’il apprend à parler

la faculté générale de langage

l’acquisition d’une langue particulière

L’ouverture au langage nécessite pour que l’enfant puisse passer de la perception à la

conceptualisation des capacités de différenciation (repérages des identités qu’elles soient de l’ordre du son ou

du sens) et de capacités de segmentation dégageant l’unité phonologique ou sémantique et donc permettant

ensuite les combinaisons de sons ou de sens.

La mise en place de ces capacités est extrêmement difficile chez un enfant en situation de handicap

mental.

L’orthophoniste d’un SESSAD doit donc rester vigilant sur cet aspect du handicap et tenter d’aider

l’enfant à mettre en place un langage et une parole qui ne soient pas issus de l’immédiateté (un enfant peut

parler sans avoir vraiment l’accès au langage, écholalie, stéréotypies verbales ou utilisation unique de la

fonction phatique par exemple).

Les interventions sont initiées par une phase d’évaluation selon une approche non standardisée qui

permet d’analyser les capacités langagières et cognitives de l’enfant.

Par le biais de supports ou d’activités diverses, l’orthophoniste a pour rôle :

d’éveiller chez l’enfant la conscience de l’existence de l’autre et le désir d’interagir avec lui, dans le

domaine verbal ou non-verbal,

l’aider par l’intermédiaire de la parole à prendre sa place de sujet ce qui lui permettra ensuite

d’accéder aux capacités de repérages d’identités et d’unités nécessaires au langage,

l’aider à affiner ses perceptions,

travailler avec lui sur ces repérages à travers l’émergence des mots, la verbalisation des affects, les

effets de sa parole sur l’autre- l’adresse-, ce qui induira une structuration et un enrichissement tant

au niveau phonologique que sémantique,

prendre conscience du manque ou de la négativité sans lesquels le passage de la perception à la

conceptualisation est impossible,

pour les enfants plus âgés, aider à l’apprentissage et à la maîtrise de l’outil du langage écrit.

En parallèle, informer et accompagner les familles pour optimiser leur soutien à l’enfant ou au jeune

dans une systématisation de la circulation de la parole au niveau individuel et dans les interactions avec

l’environnement scolaire, pré-professionnel ou professionnel.

Page 105: L'élaboration de la relation éducative

105

L’orthophoniste intervient donc dans les différentes classes d’âge, en fonction des compétences que

l’enfant a élaborées jusqu’à présent, stimulation, soutien d’apprentissages, expression et élocution, sans

forcément de rapport direct avec l’âge chronologique de l’enfant.

Les lieux de ses interventions, école collège ou service, sont choisis en fonction des besoins propres

à chaque enfant, service si l’enfant a besoin de réassurance, école ou collège si la notion d’apprentissage

prédomine.

Les relations avec les intervenants extérieurs sont également le plus possible favorisées de façon à

ce que l’enfant ou l’adolescent se sente porté et soutenu dans une même dynamique.

5.2.7 Le psychomotricien

Le développement psychomoteur ralenti ou perturbé précocement doit bénéficier de stimulations réfléchies dans la complémentarité de ce qui les porte : les séances individuelles avec le thérapeute, le travail en groupe à l’école, les jeux de la crèche ou de la halte-garderie, les activités para-scolaires ou la vie familiale.

Le programme de soins proposé tiendra ainsi compte soit d’une nécessaire répétition sous des formes différentes, soit des risques de redondance, soit des médiations à privilégier.

Le psychomotricien intervient avant tout pour nos deux premières classes d’âge : les petits et les moyens.

Il est très mobile, souvent, quoique non systématiquement, au foyer pour les petits (guidance parentale) ou en maternelle (progression adaptée des apprentissages, collaboration avec les auxiliaires d’intégration).

Il est à l’école, et parfois au service, pour les moyens, en collaboration étroite avec les enseignants afin de permettre et de consolider les apprentissages.

Des bilans peuvent être faits pour toutes les classes d’âge.

5.2.8 L’art-thérapeute

C’est une qualification récente que l’on espère voir bientôt inscrite dans nos conventions. Un art-thérapeute est diplômé d’une des écoles reconnues en France.

Il utilise les différents supports des arts qu’il maîtrise pour valoriser et faire évoluer les personnes malades ou déficientes avec qui il travaille. Cette évolution peut concerner les capacités ou les domaines manuels, gestuels, spatio-temporels, narcissiques, symboliques…

L’art-thérapeute travaille en collaboration avec les éducateurs et les autres spécialités thérapeutiques, il participe aux réunions de synthèse et aux rencontres familiales, peut être amené à rencontrer et à travailler avec les partenaires. Il réalise des bilans et des évaluations par rapport à des objectifs pré-déterminés.

Page 106: L'élaboration de la relation éducative

106

Questionnaire destiné aux professeurs de la cité scolaire Emile Zola à Châteaudun

Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, je prépare actuellement un master en Sciences de L'éducation. Je

dois rédiger un mémoire. Lors de cette rédaction , je dois allier recherche théorique et recherche sur le

terrain. Je me permets donc de vous transmettre ce questionnaire. Les réponses données seront traitées de

manière confidentielle et anonyme. Elles ne seront en aucun cas transmises à des tierces personnes.

Je vous remercie d'avance de l'attention que vous porterez à mes questions. Je vous demande de me répondre

le plus sincèrement possible. Elles me permettront de continuer et d'orienter mes recherches.

Pourriez-vous me rendre ce questionnaire à la rentrée des vacances de fin d'année.

1/Matière enseignée:

2/Niveau: □ collège □ lycée

3/Pour vous transmettre signifie:

□faire passer à quelqu'un des connaissances, un caractère, une qualité

□communiquer, faire connaître

4/Vous êtes là pour transmettre:

□ un savoir

□ un savoir-faire

□ un savoir-être

5/Pour vous accompagner signifie:

□aller quelque part avec

□être avec quelqu'un pour

□guider quelqu'un vers

6/Vous êtes là pour accompagner un jeune:

□à accumuler des connaissances

□à accumuler des capacités

□à se construire

□à apprendre à vivre en groupe

7/Vous êtes là pour:

□accompagner

Page 107: L'élaboration de la relation éducative

107

□transmettre

□transmettre et accompagner

8/Un acte éducatif pour vous signifie:

□transmettre

□accompagner

□donner un cadre et un but

9/Comment posez-vous un acte éducatif:

□en réponse à des attentes institutionnelles (programmes)

□en réponse à des attentes pédagogiques(projet pédagogique de l'établissement)

□en réponse à une idéologie personnelle

□en vous appuyant sur des courants de pensées pédagogiques

□en vous appuyant sur les collègues

□en vous appuyant sur l'individu (élève)

10/La relation éducative se définie,selon vous ,comme

□un lien obligatoire entre professeur et élève

□une juxtaposition d'acte et d'accompagnement éducatif

□un moyen d'allier institution-professeur-élève

□un moyen d'allier savoir-professeur-élève

11/Vous vous considérez comme:

□enseignant

□éducateur

□enseignant et éducateur

12/Vouliez-vous devenir absolument enseignant: □ oui □non

13/Avez-vous travaillé dans un autre domaine(que l'éducation) avant de devenir professeur:

□oui □non

si oui, pouvez-vous me donner le domaine et le nombre d'années:

14/En relation avec l'enfant,avez-vous travaillé comme:

□ surveillant/ assistant d'éducation

□maître d'internat

□moniteur/animateur de centre aéré/ colonies

□responsable de groupes dans des mouvements pour les jeunes (scoutisme, ….)

Page 108: L'élaboration de la relation éducative

108

15/Nombre d'années comme enseignant:

□stagiaire

□de 1 an à 5ans

□de 5 ans à 10 ans

□de 10 ans à 15 ans

□de 15 ans à 20 ans

□20 ans et plus

16/Nombre d'années comme enseignant dans la cité scolaire:

□de 1 an à 10 ans

□de10 ans à 20 ans

□20 ans et plus

17/Niveau d'études :

□ Baccalauréat

□licence (bac +3)

□master (bac +4 et +5)

□doctorat

18/Êtes-vous: □une femme □un homme

Voici un espace pour vos réflexions personnelles, si vous le souhaitez:

Page 109: L'élaboration de la relation éducative

109

exploitation des questionnaires par milieu professionnelNombre de questionnaires 3 – Transmettre signifie … 4 - Transm ettre un ... 5 – Accom pagner signifie …

faire passer = A Savoir = A Aller quelque part avec = Acommuniquer = B Savoir-faire = B Être avec quelqu'un = B

Savoir-être = C Guider quelqu'un vers = C

6 – Accom pagner à … 7 – Être là pour … 8 – L'acte éducatif ... 9 – Com ment poser vous cet acte …

Accumuler des connaissances = A Transmettre = A Transmettre = A Attentes institutionnelles = A Les collègues = EAccumuler des capacités = B Accompagner = B Accompagner = B Attentes pédagogiques = B L'individu = FSe construire = C Transmettre et accompagner = C Donner un cadre et un but = C Une idéologie personnelle = CApprendre à vivre en groupe = D Des courants de pensées pédagogiques = D

10 – La relation éducative … 11 – Vous considérer vous com m e … 12 – Vouliez vous absolum ent devenir enseignant 13 – Avez-vous travaillé …

Lien obligatoire = A Enseignant = A Oui = A Oui = A

Juxtaposition acte accompagnement éducatif = B Éducateur = B Non= B Non= B

Moy en d'allier institution prof esseur élèv e = C Enseignant éducateur = C

Moy en d'allier sav oir prof esseur élèv e = D

14 – En relation éducative … 15 – Nom bre d'années comm e enseignant 16 – Nom bre d'années … dans la cité scolaire 17 – Niveau d'études

Surveillant assistant éducation = A Stagiaire = A de 10 à 15 = D de 1 à 10 = A Baccalauréat = A Master = CMaître d'internat = B de 1 à 5 = B de 15 à 20 = E de 10 à 20 = B Licence = B Doctorat = DMoniteur animateur = C de 5 à 10 = C 20 et plus = F 20 et plus = CResponsable de groupe = D

A B C D E F0

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SESSADLycéeCollègePrimaire

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Page 110: L'élaboration de la relation éducative

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18 – Êtes-vous …

Femme = AHomme = B

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Page 111: L'élaboration de la relation éducative

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Analyse du questionnaire par matière:

2 – N i v e a u 3 – T r a n s m e t t r e s i g n i f i e … 4 - T r a n s m e t t r e u n . . .

n iv e a u ly c é e = A f a ir e p a s s e r = A S a v o i r = An iv e a u p r im a ir e = B c o m m u n iq u e r = B S a v o i r - f a ir e = Bn iv e a u c o llè g e = C S a v o i r - ê t r e = C

5 – A c c o m p a g n e r s i g n i f i e … 6 – A c c o m p a g n e r à … 7 – Ê t r e l à p o u r … 8 – L 'a c t e é d u c a t i f . . .

A lle r q u e lq u e p a r t a v e c = A A c c u m u le r d e s c o n n a is s a n c e s = A T r a n s m e t t r e = A T r a n s m e t t r e = AÊ t r e a v e c q u e lq u 'u n = B A c c u m u le r d e s c a p a c it é s = B A c c o m p a g n e r = B A c c o m p a g n e r = BG u id e r q u e lq u ' u n v e r s = C S e c o n s t r u ir e = C T r a n s m e t t r e e t a c c o m p a g n e r = C D o n n e r u n c a d r e e t u n b u t = C

A p p r e n d r e à v iv r e e n g r o u p e = D

9 – C o m m e n t p o s e r v o u s c e t a c t e …1 0 – L a r e l a t i o n é d u c a t i v e … 1 1 – V o u s c o n s i d é r e r v o u s c o m m e …1 2 – V o u l i e z v o u s a b s o l u m e n t d e v e n i r e n s e i g n a n t

A t t e n t e s in s t it u t io n n e lle s = AL e s c o llè g u e s = E L ie n o b l ig a t o ir e = A E n s e ig n a n t = A O u i = AA t t e n t e s p é d a g o g iq u e s = BL ' in d iv id u = F J u x t a p o s i t io n a c t e a c c o m p a g n e m e n t é d u c a t if = B É d u c a t e u r = B N o n = BU n e id é o lo g ie p e r s o n n e l le = C M o y e n d 'a llie r in s t i t u t io n p r o f e s s e u r é lè v e = C E n s e ig n a n t é d u c a t e u r = CD e s c o u r a n t s d e p e n s é e s p é d a g o g iq u e s = DM o y e n d 'a llie r s a v o ir p r o f e s s e u r é lè v e = D

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1 01 21 41 61 8 d iv e r s

p h y s iq u ep h i lo s o p h i ea l l e m a n de s p a g n o le p ss v tf r a n ç a ism a t h sh is t o i r e _ g é oa n g l a i sp r im a i r eS e s s a d

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d iv e r sp h y s iq u ep h i lo s o p h iea l le m a n de s p a g n o le p ss v tf r a n ç a ism a t h sh is t o i r e _ g é oa n g la isp r i m a i r eS e s s a d A B C D E F

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Page 112: L'élaboration de la relation éducative

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1 3 – A v e z - v o u s t r a v a i l l é … 1 4 – E n r e l a t i o n é d u c a t i v e …1 5 – N o m b r e d ' a n n é e s c o m m e e n s e i g n a n t1 6 – N o m b r e d ' a n n é e s … d a n s l a c i t é s c o l a i r e

O u i = A S u r v e i l l a n t a s s i s t a n t é d u c a t io n = A S t a g ia ir e = A d e 1 0 à 1 5 = D d e 1 à 1 0 = AN o n = B M a ît r e d ' i n t e r n a t = B d e 1 à 5 = B d e 1 5 à 2 0 = E d e 1 0 à 2 0 = B

M o n i t e u r a n im a t e u r = C d e 5 à 1 0 = C 2 0 e t p lu s = F 2 0 e t p lu s = CR e s p o n s a b le d e g r o u p e = DN o n c o n c e r n é = E

1 7 – N i v e a u d ' é t u d e s 1 8 – Ê t e s - v o u s …

B a c c a la u r é a t = A M a s t e r = C F e m m e = AL ic e n c e = B D o c t o r a t = D H o m m e = B

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Page 113: L'élaboration de la relation éducative

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Grille de recueil de données pour les entretiens

Dans le cadre de ma recherche en Master 1, je souhaite rencontrer des professionnels pour faire un lien entre

la théorie et la pratique liées à mes thèmes de recherche.

Lors de ces entretiens enregistrés via un dictaphone, j'assure à l'interviewé le respect de son anonymat dans

mon mémoire et de la destruction de la bande suite à ma soutenance.

L'interviewé:

_ le parcours

_ le choix de cette spécificité

Le cadre /rôle de l'interviewé

_ décrivez moi le milieu dans lequel vous évoluez

_ expliquer moi le rôle que vous avez dans ce milieu

_ quelles sont les spécificités de votre pratique

l'accompagnement éducatif

_ en revenant sur la notion d'accompagnement, pouvez vous me décrire une situation

d'accompagnement?

_ comment pouvez vous dire que cet accompagnement ai été bénéfique ?

la relation éducative

comment décriveriez-vous cette relation?

pourriez vous me décrire une situation de relation éducative?

_ Que seraient les attentes que vous avez par rapport à cette relation ?

_ S'inscrirait-elle juste dans un projet où vous mettez en avant les directives institutionnelles ou le

projet personnel de l'accompagné?

_ Quel est votre positionnement dans cette relation?

_ Quels sont les termes qui seront selon vous les proches de votre fonction, enseignant, éducateur,

formateur ou médiateur?

Page 114: L'élaboration de la relation éducative

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Entretien avec un moniteur éducateur Joseph

l'entretien c'est déroulé dans un bureau d'un SESSAD, d'une petite ville de province. Les bureaux étaient

collés l'un à l'autre. Par la fenêtre , on pouvait voir des arbres qui bordait le cours d'eau et laisser deviner des

vielles maisons avec des petits pontons.

J1: Moi: pouvez-vous m'expliquer votre parcours s'il vous plaît?

j1: eh bien,donc que, j'ai fait des études d'éducateur à lits de tours , et cela fait 3 ans que je travaille au

SESSAD comme éducateur à temps plein. donc auparavant j'étais auxiliaire de vie scolaire dans le loir et

cher, voilà pendant cinq ans où j'ai pu , faire cette formation de moniteur éducateur à Tours. Et auparavant

j'avais fait des études de commerce et de logistique; voilà mon parcours professionnel. [toux]

J2: pourquoi en tant que moniteur éducateur et pas éducateur spécialisé ou pas une autre voie?

j2: et bien en fait dans le cadre des emplois jeunes et bien les formations proposées dans l'association où

j'étais était de deux ans. donc moniteur éducateur était une formation qui durait deux ans et qui l'était assez

complète polyvalente donc c'est pourquoi j'ai choisi ME. Et c'était assez en lien avec le travail que l'on

faisait en tant qu'auxiliaire de vie scolaire. voilà.

J3:vous pouvez me décrire le milieu dans lequel vous évoluez?

j3: donc je travaille dans un SESSAD qui accompagne des enfants déficients intellectuels [râle] et donc nous

avons un agrément pour 30 enfants âgés entre l'agrément et pour les enfants âgés entre 0 et 20 ans . Et donc

le but est d'accompagner les enfants à une meilleure autonomie et à un développement en lien avec l'école et

la famille, avec des partenaires extérieures. Nous intervenons à la fois auprès des parents que l'on rencontre

ou que l'on va voir chez eux on peut intervenir dans les écoles bien sûr; et on peut aussi proposer des

activités de groupes et des sorties.

J4: d'accord , donc vous faites une grosse partie de votre spécificité, de l'accompagnement du jeune, un

accompagnement éducatif ou un accompagnement social?

j4:eh bien , c'est un peu les deux

J5:vous pouvez me décrire la différence entre l'accompagnement social et l'accompagnement

éducatif?

j5:(….)[les yeux fermés] alors l'accompagnement éducatif {heu} (….) ben ca permet de par exemple en

individuel de voir où en est le jeune est de l'aider à être le mieux à l'école. Donc ça c'est en individuel. En

accompagnement éducatif de groupe, on fait des activités diverses culturelles, sportives, des repas, des

activités manuelles, d'autres sorties, des visites l'accompagnement social, je dirais que c'est peut être un

terme plus général où on va prendre en compte (….)[on entend des enfants c'est incompréhensible](…....).

dans sa vie.

J6: et par rapport à vous dans votre quotidien vous faites plus de l'accompagnement éducatif?

j6: oui

J7: et comment pouvez vous me décrire votre accompagnement éducatif en prenant une situation

d'accompagnement de l'élaboration , à la réalisation concrète?

Page 115: L'élaboration de la relation éducative

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j7:(....) en fait le projet est réfléchi dés que le jeune arrive dans le service, dans l'équipe [rhum-râle] il est

travaillé avec les familles , et donc en suite chaque personne qui accompagne l'enfant s'occupe de lui dans

son domaine de spécialité. alors que ce soit la psychologue, l'orthophoniste, la quiné, la psychomotricité,

l'art-thérapeute ou les éducateurs. Nous les éducateurs sommes les référents du projet auprès de la famille et

aussi auprès de l'équipe. C'est à dire que nous avons chacun des enfants référents soit la moitié comme on est

deux éducateurs. Et ensuite on est référent auprès de la MDPH,il y a des réunions. On va aussi aux réunions

à l'école des réunions de suivi de scolarisation [toux] on est donc aussi au centre du projet du jeune

J8: et vous votre pratique en tant qu'accompagnateur , comment vous pouvez me la décrire , me la

préciser?

j8:et bien le but c'est de {heu} voir le jeune dans plusieurs endroits que ce soit à l'école, en activités, dans sa

famille pour {heu} essayer d'avoir la vision la plus globale possible de cet enfant [toux] et de pouvoir l'aider

dans sa vie à grandir et à et à évoluer dans l'école , dans la société, {heu} essayer de trouver sa place et de

pouvoir après {heu} et bien je dirais trouver un métier qui lui plairait et une formation pour ce métier avec

parfois des stages ou de l'apprentissage à faire et donc de pouvoir ensuite{heu} l'aider à trouver et l'aider à

trouver si besoin des entreprises qui peuvent l'accueillir et donc voilà!

J9:et par rapport à toutes ces démarches d'aide à l'enfant, envers la famille comment vous vous

positionnez, comment vous mettez en place ces rendez vous ?

j9: et bien ces rendez-vous ils ont lieu, ils sont réfléchis en équipe, ils ont lieu deux ou trois fois par an pour

faire un bilan avec les parents et l'enfant, l'enfant est toujours présent aux réunions, donc {heu} ben nous on

est un peu l'animateur de la réunion, pas tout le temps ça peut être nous ou d'autres personnes mais on est

aussi un peu le référent du projet auprès des collègues

J10: et en tant que référent vous parliez d'être toujours en groupe, il n' y a pas un contact direct avec

l'enfant ?

j10:mais si il y a aussi des suivis individuels parfois on va à l'école en en séances individuelles

J11: et lors de ces séances individuelles quel est vous votre positionnement face à l'enfant, comment

vous vous positionnez ?

j11:c'est à dire

J12: et ben, est ce que vous avez un rôle, vous êtes là pour les aider, vous êtes là pour les écouter?

j12:oui c'est ça ,c'est un rôle d'écoute et de guide et de rencontre avec l'enseignant pour voir comment cela

évolue et écouter un peu comment va l'enfant et ses questionnements et puis de l'aider dans ses activités qui

peuvent l'aider à être plus concentrer autour de jeux, de jeux d'observation, de réflexions qui vont permettre

après de s'en resservir peut être en classe et puis de passer par le jeu pour travailler des points qui permettent

de pouvoir avancer sur d'autres et bien enfin dans d'autres matières comme le français et les maths mais où il

faut avoir ses compétences pour là pour pouvoir travailler , des compétences comme la concentration, la

réflexion, l'observation, l'attention voilà!

Page 116: L'élaboration de la relation éducative

116

J13:et quand vous parlez compétences de l'enfant comment vous pouvez expliquer et amener l'enfant?

Est ce que vous avez un but précis pour l'amener à telles ou telles compétences ou est ce que vous y

allez à tâtons?

j13: ben on essaye de travailler au mieux avec l'enseignant pour voir si c'est plus en français ou en maths qu'il

y aurait des difficultés pour le jeune donc après en lien avec ca on peut soit reprendre des choses qu'il a fait

en classe autour de fiches ou de livres soit trouver par exemple des choses à apprendre comme l'heure, les

jours, les saisons, les tables de multiplications qui sont un apport autour du programme scolaire disons que

l'on n'est pas non plus des enseignants, des répétiteurs mais on est {heu} on est un petit peu en lien avec la

classe pour un petit peu voir là ou ça peut aider le jeune et concrètement après dans la classe

J14: donc justement par rapport au fait que vous ne soyez pas enseignant, soyez pas répétiteurs

comment vous vous mettez en place cette action? Quelle est votre posture? Qu'est ce que vous allez

rechercher?

J14: (...) cela va être de de déjà pouvoir passer [hum] par les médiations avec le jeu donc c'est pas un temps

de classe il faut que l'enfant ait envie de venir en séances donc le but c'est pas non plus que ce soit trop

scolaire donc il faut à la fois des temps de discussions , temps de (..)travail, de jeu donc on peut décrire

comme cela une séance qui dure 30 minutes pour les enfants en primaire et qui peut durer 45 minutes pour

les enfants qui sont au collège et au lycée

J15: et vous votre action dans ce temps là c'est une autonomie par rapport au jeune, vous êtes là pour

le laisser en autonomie ou pour le guider

j15: ben , il peut avoir les deux , des choses qui sont guidées des choses plus en autonomies pour apprendre

J16: et comment vous pouvez analyser cette accompagnement en tant qu'accompagnement bénéfique?

j16; c'est à dire qu'est ce que vous entendez par cette question

J17: est ce que l'accompagnement que vous faites par rapport au jeune est bénéfique ou pas?

j17:donc en fait on peut dire

interruption par un enfant

cela a nécessité de reposer la question précédente:

J18: est ce que l'accompagnement que vous faites par rapport au jeune lors de vos séances est

bénéfique ou pas? Comment pouvez vous analyser ce côté bénéfique?

j18: ben c'est dans le temps et en en parlant avec les enseignants, les enfants , les collègues que l'on voit par

exemple sur six mois -un an pour des améliorations du travail

J19: par rapport à ce que vous me dites, on peut dire que c'est un accompagnement qui s'inscrit dans

la durée!

j19: oui tout à fait sur une ou sououvent plusieurs années

J20: et ce n'est pas un accompagnement à vocation unique!

j20: non

Page 117: L'élaboration de la relation éducative

117

J21: donc

j21: et souvent le jeune a deux ou trois accompagnement individuels voire plus

J22: individuel, c'est à dire que vous le recevez tout seul, nous sommes d'accord ce n'est pas un autre

éducateur c'est vous , ce n'est pas un autre éducateur c'est à dire que vous êtes son éducateur référent

j22: non deux ou trois accompagnements individuels cela veut dire qu'il peut avoir un accompagnement avec

un psychologue , avec une orthophoniste et un éducateur

J23: donc si on part sur l'idée que c'est un accompagnement qui s'inscrit dans la durée est ce qu'il peut

être compris dans la construction d'une relation éducative

j23: tout à fait, c'est important

J24: comment vous pouvez décrire cette relation

j24: ben cette relation elle s'inscrit dans le temps avec heu la confiance/ et puis la la (..) connaissance de

l'autre qui permet après d'avoir confiance , et de pouvoir et d'avoir envie d'apprendre et deeee pouvoir aussi

{heu} avancer dans le travail qu'on peut proposer(…) donc on peut parler oui de relation éducative qui

permet à l'enfant de s'étayer et d'avancer et de pouvoir {heu} développer ses connaissances (..) et aussi sa

confiance en lui et son autonomieee au niveau des apprentissages avec méthodologie et (..) des choses sur

lesquelles il peut se baser et (..) qui lui permettent après d'avancer et (..) tout en changeant de classe

J25: que seraient les attentes que vous pouvez avoir par rapport à cette relation

j25: ben {heu} pas d'attentes particulières , fin chaque jeune est différent donc {heu} l'objectif est que le

jeune puisse {heu} on va dire {heu} travailler autour de (..) de (..) son projet/ en fin c'est un grand mot mais

autour de ses(..) difficultés et aussi valoriser ses compétences et d'avancer comme çà (..) comme çà dans le

temps dans donc c'est çà le but /

J26: et quel est votre positionnement enfin votre posture professionnelle comment vous faites en

prenant une exemple votre relation?

j26: ben le but c'est d'instaurer ce que je disais une relation c'est d'instaurer un climat de confiance en

discutant, en parlant aussi des centres d'intérêt de l'enfant et puis aussi en reprenant un petit peu sa vie à

l'école pour voir un peu comment on peut l'aider s'il y a des choses à améliorer et puis en reprenant aussi des

choses qu'ils n'auraient pas bien comprises ou des choses autour de l'heure ou faire ses lacets ou connaître des

bases pour lui permettre d'être mieux de se sentir plus en confiance et de continuer à apprendre après en

classe voilà le but est pas tant d'apporter des connaissances théoriques, ça c'est la classe en elle même, c'est

de redonner confiance et pour (incompréhensible) pour que le jeune après est envie d'apprendre et d'évoluer

J27: comment?

j27: et ben en pouvant valoriser ce qu'est capable de faire l'enfant ou en découvrant de nouveaux jeux et en

lui montrant qu'il est capable de réussir par la valorisation, la réassurance et la discussion

J28: et par quels moyens?

Page 118: L'élaboration de la relation éducative

118

j28: et ben les moyens sont différents çà peut être avec des supports de jeux, avec des supports plus de

discussion et aussi de partir aussi de ce que l'enfant a envie de faire et de l'aider à avancer donc de partir de

ses projets , de ses envies et voir avec lui ce qui est possible ou pas et d'aider

J29: comment vous arrivez à l'aider en tant que moniteur éducateur quelles sont les qualités?

j29: ben les qualités ce serait d'être à l'écoute, de pouvoir comprendre ce que l'enfant (..) là où il en est dans

son projet, d'avoir assez d'ouverture pour aller chercher des choses à droite à gauche , de pouvoir aussi le

remotiver et puis voilà d'(..) être assez à l'écoute

J30: jusqu'où?

j30: (..) c'est à dire jusqu'où

J31: c'est à dire est ce que vous avez des limites dans votre accompagnement et quelles limites?

j31: ben c'est des limites proches à chacun, donc çà dépend de la situation, de l'enfant de là où il en est donc

voilà après dans l'écoute il y a des limites autour de , par exemple s'il y a un enfant qui peut donner un

élément très important où de l'ordre du secret où là on ne peut pas le garder pour soi mais sinon les limites

sont assez larges à part celles ci où l'enfant confie des choses assez graves ou de voilà, il faudra à ce

moment là en faire part à d'autres personnes voilà les limites qui sont déjà assez importantes

J32: est ce que vous pouvez prendre un exemple un cas concret

j32: ben j'ai pas de cas (..) concrets, non c'est assez , cette question de limites est assez , ben comment dire

impliquer dans dans la relation , dans l'échange donc elles seront forcément liées à la personnalité de l'enfant

, la curiosité à sa façon d'être là où il en est donc c'est assez difficile à cerner pour moi

J33: vous m'avez parlé d'échanges et notamment par rapport à l'enfant or quand on parle d'échanges

cela se fait entre deux personnes comment vous vous positionnez , quels sont vos gestes vos attitudes?

j33: ben oui l'échange c'est entre deux personnes donc il faut considérer que l'enfant est une personne à part

entière et pouvoir aussi lui parler avec des des choses qui le concerne , des thèmes de sa vie ,des sujets

plutôt pardon de sa vie et donc après faire un effort d'adaptation aussi à l'enfant c'est comme çà que la

relation peut s'établir par l'écoute par {heu} une certaine ouverture aussi dans l'esprit par rapport à ce que

l'enfant peut penser donc euh voilà comment la relation peut s'établit, mais elle est unique , elle est

différente, elle , selon les enfants ; leurs âges selon leurs capacités à à s'exprimer plus ou moins , selon leurs

passés, leurs difficultés

J34: et vous cela veut dire que vous n'allez pas avoir la même pratique professionnelle selon l'enfant

que vous en face de vous?

j34: si mais ce sera avec des abords différents

J35: c'est à dire

j35:et ben cela dépendra de sa personnalité si il est très timide, si il est pas timide, si il parle beaucoup , si il

parle peu , si il rigole peu, si il rigole beaucoup voilà après il faut sentir , il faut cerner l'enfant et pouvoir

s'adapter selon son caractère, selon sa personnalité, selon aussi son humeur du jour, donc il faut être ça passe

Page 119: L'élaboration de la relation éducative

119

par beaucoup de temps d'écoute , de questions sur la vie de l'enfant et après lui proposer une activité voir si il

est d'accord, voir si lui il peut proposer quelque chose à faire pour ce jour là. Donc c'est çà le travail.

J36: c'est à dire une perpétuelle remise en cause ou une répétition?

j36: non chaque jour est différent donc on a des supports qui reste mais le quotidien est différent chaque jour

selon l'humeur de l'enfant ce qu'il a vécu et puis nous aussi donc c'est différent ce n'est pas monotone c'est

très varié

J37: et comment vous arrivez à vous positionner, comment pouvez vous suivre cette évolution par

rapport à vos compétences professionnelles

j37: la possibilité donc d'en reparler en équipe, il y a des formations, on peut aussi s'enrichir par des lectures,

de livres ou de textes et puis par oui par le dialogue avec les enseignants avec d'autres professionnels d'autres

services {heu}(..) donc c'est le perpétuel questionnement, interrogation et puis après établir des hypothèses et

des possibilités de travail après et évaluer ces hypothèses et ces possibilités de travail

J38: comment

j38: ben en équipe, en dans le temps et c'est aussi les autres personnes autour qui peuvent donner des

informations et puis c'est aussi dans le temps en avançant qu'on valider une hypothèse par rapport à tel ou tel

enfant et par rapport à telle ou telle situation

J39: vous avez un exemple de situation

j39: {heu}(..) non {heu}(….) qu'est ce que je désaisonnalisais (..) ben ça peut être par exemple un enfant qui

[hum] peut être angoissé de rentrer dans une nouvelle école. Et donc l'objectif ça va être de l'accompagner

dans ce passage de par exemple de l'école primaire à un collège. Donc il va falloir par exemple aller visiter

l'école en parler auparavant et puis à la rentrée être présent et l'accompagner dans le collège pour le visiter

encore et puis aussi le rassurer sur ses relations aux autres et puis on voit que petit à petit dans le temps. ben

il commence à aller bien et s'habituer à l'école. On on voit çà avec les enseignants et la famille comme quoi

l'enfant est bien parce que nous on les voit peu une fois par semaine sur des petits créneaux à l'école. Ou

principalement oui! à l'école donc il faut avoir d'autres informations et c'est là où il faut beaucoup discuter

avec les enseignants , les parents, les éducateurs qui peut y avoir à l'école voilà ça c'est important voilà un

exemple

J40: comment pourriez vous décrire votre pratique est ce un accompagnement ou une construction

d'une relation

j40: c'est imbriqué tout à fait

J41: et est ce que vous avez un rôle d'éducateur, de formateur, de médiateur ou d'enseignant

j41:ben c'est à la fois un rôle à la fois d'éducateur, de médiateur, de référent, d'accompagnateur donc c'est un

rôle qui a plusieurs facettes pardon

J42:est ce qu'ils sont différents

Page 120: L'élaboration de la relation éducative

120

j42:non ils ont des points communs et des points divergents et ils sont par certains points liés les uns aux

autres autour de l'accompagnement,autour de l'aide à la personne autour de l'aide dans la relation et l'aide à ce

que la personne se sente mieux c'est ça les points communs s'il y avait un socle commun

J43:et ce sentiment de bien -être il est rattaché à quoi, à la personne en elle-même, à un désir que la

personne s'inscrive dans un projet

j43: oui tout à fait , le but est que la personne essaye d'évoluer, se sente de mieux en mieux et qu'elle trouve

sa place dans la société dans une vie avec un endroit où habité, une activité professionnelle ou pas et puis des

relations avec d'autres personnes, des loisirs, des vacances, le droit de pouvoir consommer donc enfin être

faire partie du siècle dans lequel on vit aujourd'hui, l'accès à la technologie, l'informatique, à la connaissance

voilà des des du monde

J44: c'est une connaissance qui commence quand? quand vous parliez du jeune enfant comment peut

-il parler de projet professionnel

j44: au départ on ne parle pas de projet professionnel, on en parle plus tard. Au collège et au lycée , il faut

parfois anticiper et préparer avant sur deux trois ans un projet pour que la personne puisse se former ,

éventuellement trouver un travail ou un lieu d'apprentissage et grandir.

donc en fait, on ne parle à un enfant de primaire de projet professionnel, c'est plus tard.

Page 121: L'élaboration de la relation éducative

121

Grille de recueil obtenue suite à l'entretien avec un moniteur éducateur Joseph

J1: Moi: pouvez-vous m'expliquer votre parcours s'il vous plaît?

J2: pourquoi en tant que moniteur éducateur et pas éducateur spécialisé ou pas une autre voie?

J3: vous pouvez me décrire le milieu dans lequel vous évoluez?

J4: d'accord , donc vous faites une grosse partie de votre spécificité, de l'accompagnement du jeune, un

accompagnement éducatif ou un accompagnement social?

J5: vous pouvez me décrire la différence entre l'accompagnement social et l'accompagnement éducatif?

J6: et par rapport à vous dans votre quotidien vous faites plus de l'accompagnement éducatif?

J7: et comment pouvez vous me décrire votre accompagnement éducatif en prenant une situation

d'accompagnement de l'élaboration , à la réalisation concrète?

J8: et vous votre pratique en tant qu'accompagnateur , comment vous pouvez me la décrire , me la préciser?

J9: et par rapport à toutes ces démarches d'aide à l'enfant, envers la famille comment vous vous positionnez,

comment vous mettez en place ces rendez vous ?

J10: et en tant que référent vous parliez d'être toujours en groupe, il n' y a pas un contact direct avec

l'enfant ?

J11: et lors de ces séances individuelles quel est vous votre positionnement face à l'enfant, comment vous

vous positionnez ?

J12: et ben, est ce que vous avez un rôle, vous êtes là pour les aider, vous êtes là pour les écouter?

J13: et quand vous parlez compétences de l'enfant comment vous pouvez expliquer et amener l'enfant?Est ce

que vous avez un but précis pour l'amener à telles ou telles compétences ou est ce que vous y allez à tâtons?

J14: donc justement par rapport au fait que vous ne soyez pas enseignant, soyez pas répétiteurs comment

vous vous mettez en place cette action? Quelle est votre posture? Qu'est ce que vous allez rechercher?

J15: et vous votre action dans ce temps là c'est une autonomie par rapport au jeune, vous êtes là pour le

laisser en autonomie ou pour le guider ?

J16: et comment vous pouvez analyser cette accompagnement en tant qu'accompagnement bénéfique?

J17: est ce que l'accompagnement que vous faites par rapport au jeune est bénéfique ou pas?

interruption par un enfant ce qui a nécessité de reposer la question précédente:

J18: est ce que l'accompagnement que vous faites par rapport au jeune lors de vos séances est bénéfique ou

pas? Comment pouvez vous analyser ce côté bénéfique?

J19: par rapport à ce que vous me dites, on peut dire que c'est un accompagnement qui s'inscrit dans la durée!

J20: et ce n'est pas un accompagnement à vocation unique!

Page 122: L'élaboration de la relation éducative

122

J21: donc?

J22: individuel, c'est à dire que vous le recevez tout seul, nous sommes d'accord ce n'est pas un autre

éducateur c'est vous , ce n'est pas un autre éducateur c'est à dire que vous êtes son éducateur référent?

J23: donc si on part sur l'idée que c'est un accompagnement qui s'inscrit dans la durée est ce qu'il peut être

compris dans la construction d'une relation éducative?

J24: comment vous pouvez décrire cette relation?

J25: que seraient les attentes que vous pouvez avoir par rapport à cette relation?

J26: et quel est votre positionnement enfin votre posture professionnelle comment vous faites en prenant une

exemple votre relation?

J27: comment?

J28: et par quels moyens?

J29: comment vous arrivez à l'aider en tant que moniteur éducateur quelles sont les qualités?

J30: jusqu'où?

J31: c'est à dire est ce que vous avez des limites dans votre accompagnement et quelles limites?

J32: est ce que vous pouvez prendre un exemple un cas concret?

J33: vous m'avez parlé d'échanges et notamment par rapport à l'enfant or quand on parle d'échanges cela se

fait entre deux personnes comment vous vous positionnez , quels sont vos gestes vos attitudes?

J34: et vous cela veut dire que vous n'allez pas avoir la même pratique professionnelle selon l'enfant que vous

en face de vous?

J35: c'est à dire?

J36: c'est à dire une perpétuelle remise en cause ou une répétition?

J37: et comment vous arrivez à vous positionner, comment pouvez vous suivre cette évolution par rapport à

vos compétences professionnelles?

J38: comment?

J39: vous avez un exemple de situation?

J40: comment pourriez vous décrire votre pratique est ce un accompagnement ou une construction d'une

relation ?

J41: et est ce que vous avez un rôle d'éducateur, de formateur, de médiateur ou d'enseignant

J42: est ce qu'ils sont différents?

J43: et ce sentiment de bien -être il est rattaché à quoi, à la personne en elle-même, à un désir que la personne

s'inscrive dans un projet ?

J44: c'est une connaissance qui commence quand? quand vous parliez du jeune enfant comment peut -il

parler de projet professionnel ?

Page 123: L'élaboration de la relation éducative

123

Grille d'analyse par catégorie de l'entretien de Joseph

Unités de sens Sous thèmes

L6à17

J1: Moi: pouvez-vous m'expliquer votre parcours s'il vous plaît?

j1: eh bien,donc que, j'ai fait des études d'éducateur à l'ITS de tours , et cela fait 3 ans que je

travaille au SESSAD comme éducateur à temps plein. donc auparavant j'étais auxiliaire de

vie scolaire dans le loir et cher, voilà pendant cinq ans où j'ai pu , faire cette formation de

moniteur éducateur à Tours. Et auparavant j'avais fait des études de commerce et de

logistique; voilà mon parcours professionnel. (toux).

J2: pourquoi en tant que moniteur éducateur et pas éducateur spécialisé ou pas une

autre voie?

j2: et bien en fait dans le cadre des emplois jeunes et bien les formations proposées dans

l'association où j'étais était de deux ans. donc moniteur éducateur était une formation qui

durait deux ans et qui l'était assez complète polyvalente donc c'est pourquoi j'ai choisi ME.

Et c'était assez en lien avec le travail que l'on faisait en tant qu'auxiliaire de vie scolaire.

voilà.

Parcours professionnel

L 18 à25:

J3:vous pouvez me décrire le milieu dans lequel vous évoluez?

j3: donc je travaille dans un SESSAD qui accompagne des enfants déficients intellectuels

(râle) et donc nous avons un agrément pour 30 enfants âgés entre l'agrément et pour les

enfants âgés entre 0 et 20 ans . Et donc le but est d'accompagner les enfants à une meilleure

autonomie et à un développement en lien avec l'école et la famille, avec des partenaires

extérieures. Nous intervenons à la fois auprès des parents que l'on rencontre ou que l'on va

voir chez eux on peut intervenir dans les écoles bien sûr; et on peut aussi proposer des

activités de groupes et des sorties.

rôle

L26 à l59

J4: d'accord , donc vous faites une grosse partie de votre spécificité, de

l'accompagnement du jeune, un accompagnement éducatif ou un accompagnement

social?

j4:eh bien , c'est un peu les deux

J5:vous pouvez me décrire la différence entre l'accompagnement social et

l'accompagnement éducatif?

j5:(….les yeux fermés) alors l'accompagnement éducatif euh (….) ben ca permet de par

exemple en individuel de voir où en est le jeune est de l'aider à être le mieux à école. Donc

ça c'est en individuel. En accompagnement éducatif de groupe, on fait des activités diverses

culturelles, sportives, des repas, des activités manuelles, d'autres sorties, des visites

l'accompagnement social, je dirais que c'est peut être un terme plus général où on va prendre

en compte ….(on entend des enfants) (incompréhensible)…..... dans sa vie.

accompagnement

Page 124: L'élaboration de la relation éducative

124

J6: et par rapport à vous dans votre quotidien vous faites plus de l'accompagnement

éducatif?

j6: oui

J7: et comment pouvez vous me décrire votre accompagnement éducatif en prenant une

situation d'accompagnement de l'élaboration , à la réalisation concrète?

j7:(....) en fait le projet est réfléchi dés que le jeune arrive dans le service, dans l'équipe

(rhumm-râle) il est travaillé avec les familles , et donc en suite chaque personne qui

accompagne l'enfant s'occupe de lui dans son domaine de spécialité. alors que ce soit la

psychologue, l'orthophoniste, la quiné, la psychomotricité, l'art-thérapeute ou les éducateurs.

Nous les éducateurs sommes les référents du projet auprès de la famille et aussi auprès de

l'équipe. C'est à dire que nous avons chacun des enfants référents soit la moitié comme on est

deux éducateurs. Et ensuite on est référent auprès de la MDPH,il y a des réunions. On va

aussi aux réunions à l'école des réunions de suivi de scolarisation (toux) on est donc aussi au

centre du projet du jeune

J8: et vous votre pratique en tant qu'accompagnateur , comment vous pouvez me la

décrire , me la préciser?

j8:et bien le but c'est de (heu) voir le jeune dans plusieurs endroits que ce soit à l'école, en

activités, dans sa famille pour (heu) essayer d'avoir la vision la plus globale possible de cet

enfant (toux) et de pouvoir l'aider dans sa vie à grandir et à et à évoluer dans l'école , dans la

société, (heu) essayer de trouver sa place et de pouvoir après (heu) et bien je dirais trouver

un métier qui lui plairait et une formation pour ce métier avec parfois des stages ou de

l'apprentissage à faire et donc de pouvoir ensuite(heu) l'aider à trouver et l'aider à trouver si

besoin des entreprises qui peuvent l'accueillir et donc voilà! référent du projet auprès des

collègues

L60 à l70

J9:et par rapport à toutes ces démarches d'aide à l'enfant, envers la famille comment

vous vous positionnez, comment vous mettez en place ces rendez vous ?

j9: et bien ces rendez-vous ils ont lieu, ils sont réfléchis en équipe, ils ont lieu deux ou trois

fois par an pour faire un bilan avec les parents et l'enfant, l'enfant est toujours présent aux

réunions, donc (heu) ben nous on est un peu l'animateur de la réunion, pas tout le temps ça

peut être nous ou d'autres personnes mais on est aussi un peu le référent du projet auprès des

collègues

J10: et en tant que référent vous parliez d'être toujours en groupe, il n' y a pas un

contact direct avec l'enfant ?

j10:mais si il y a aussi des suivis individuels parfois on va à l'école en en séances

individuelles

référent

L71 à L83;

J11: et lors de ces séances individuelles quel est vous votre positionnement face à

l'enfant, comment vous vous positionnez ?

j11:c'est à dire

Page 125: L'élaboration de la relation éducative

125

J12: et ben, est ce que vous avez un rôle, vous êtes là pour les aider, vous êtes là pour les

écouter?

j12:oui c'est ça ,c'est un rôle d'écoute et de guide et de rencontre avec l'enseignant pour voir

comment cela évolue et écouter un peu comment va l'enfant et ses questionnements et puis

de l'aider dans ses activités qui peuvent l'aider à être plus concentrer autour de jeux, de jeux

d'observation, de réflexions qui vont permettre après de s'en resservir peut être en classe et

puis de passer par le jeu pour travailler des points qui permettent de pouvoir avancer sur

d'autres et bien enfin dans d'autres matières comme le français et les maths mais où il faut

avoir ses compétences pour là pour pouvoir travailler , des compétences comme la

concentration, la réflexion, l'observation, l'attention voilà!

L84 à l93:

J13:et quand vous parlez compétences de l'enfant comment vous pouvez expliquer et

amener l'enfant?Est ce que vous avez un but précis pour l'amener à telles ou telles

compétences ou est ce que vous y allez à tâtons?

j13: ben on essaye de travailler au mieux avec l'enseignant pour voir si c'est plus en français

ou en maths qu'il y aurait des difficultés pour le jeune donc après en lien avec ca on peut soit

reprendre des choses qu'il a fait en classe autour de fiches ou de livres soit trouver par

exemple des choses à apprendre comme l'heure, les jours, les saisons, les tables de

multiplications qui sont un apport autour du programme scolaire disons que l'on n'est pas non

plus des enseignants, des répétiteurs mais on est (heu) on est un petit peu en lien avec la

classe pour un petit peu voir là ou ça peut aider le jeune et concrètement après dans la classe

Compétences de l'enfant

L94à l102:

J14: donc justement par rapport au fait que vous ne soyez pas enseignant, soyez pas

répétiteurs comment vous vous mettez en place cette action? Quelle est votre posture?

Qu'est ce que vous allez rechercher?

j14: (blanc) cela va être de de déjà pouvoir passer (hum) par les médiations avec le jeu donc

c'est pas un temps de classe il faut que l'enfant ait envie de venir en séances donc le but c'est

pas non plus que ce soit trop scolaire donc il faut à la fois des temps de discussions , temps de

(..)travail, de jeu donc on peut décrire comme cela une séance qui dure 30 minutes pour les

enfants en primaire et qui peut durer 45 minutes pour les enfants qui sont au collège et au

lycée

médiation

L103 à 133:

J15: et vous votre action dans ce temps là c'est une autonomie par rapport au jeune,

vous êtes là pour le laisser en autonomie ou pour le guider

j15: ben , il peut avoir les deux , des choses qui sont guidées des choses plus en autonomies

pour apprendre

J16: et comment vous pouvez analyser cette accompagnement en tant

qu'accompagnement bénéfique?

j16; c'est à dire qu'est ce que vous entendez par cette question

J17: est ce que l'accompagnement que vous faites par rapport au jeune est bénéfique ou

accompagnement

Page 126: L'élaboration de la relation éducative

126

pas?

j17:donc en fait on peut dire

interruption par un enfant

repose de la question précédente:

J18: est ce que l'accompagnement que vous faites par rapport au jeune lors de vos

séances est bénéfique ou pas? Comment pouvez vous analyser ce côté bénéfique?

j18: ben c'est dans le temps et en en parlant avec les enseignants, les enfants , les collègues

que l'on voit par exemple sur six mois -un an pour des améliorations du travail

J19: par rapport à ce que vous me dites, on peut dire que c'est un accompagnement qui

s'inscrit dans la durée!

j19: oui tout à fait sur une ou sououvent plusieurs années

J20: et ce n'est pas un accompagnement à vocation unique!

j20: non

J21: donc

j21: et souvent le jeune a deux ou trois accompagnement individuel voire plus

J22: individuel, c'est à dire que vous le recevez tout seul, nous sommes d'accord ce n'est

pas un autre éducateur c'est vous , ce n'est pas un autre éducateur c'est à dire que vous

êtes son éducateur référent

j22: non deux ou trois accompagnateurs individuels cela veut dire qu'il peut avoir un

accompagnement avec un psychologue , avec une orthophoniste et un éducateur

J23: donc si on part sur l'idée que c'est un accompagnement qui s'inscrit dans la durée

est ce qu'il peut être compris dans la construction d'une relation éducative

j23: tout à fait, c'est important

L134 à 161:

J24: comment vous pouvez décrire cette relation

j24: ben cette relation elle s'inscrit dans le temps avec heu la confiance/ et puis la la (..)

connaissance de l'autre qui permet aprés d'avoir confiance , et de pouvoir et d'avoir envie

d'apprendre et deeee pouvoir aussi (heu) avancer dans le travail qu'on peut proposer_ (…)

donc on peut parler oui de relation éducative qui permet à l'enfant de s'étayer et d'avancer et

de pouvoir (heu) développer ces connaissances (..) et aussi sa confiance en lui et son

autonomieee au niveau des apprentissages avec méthodologie et (..) des choses sur lesquelles

il peut se baser et (..) qui lui permettent après d'avancer et (..) tout en changeant de classe

J25: que seraient les attentes que vous pouvez avoir par rapport à cette relation

j25: ben (euh) pas d'attentes particulières , fin chaque jeune est différent donc (euh) l'objectif

est que le jeune puisse (heu ) on va dire (heu) travailler autour de (..) de (..) son projet/ en fin

c'est un grand mot mais autour de ses(..) difficultés et aussi valoriser ses compétences et

d'avancer comme çà (..) comme çà dans le temps dans donc c'est çà le but /

relation

Page 127: L'élaboration de la relation éducative

127

J26: et quel est votre positionnement enfin votre posture professionnelle comment vous

faites en prenant une exemple votre relation?

j26: ben le but c'est d'instaurer ce que je disais une relation c'est d'instaurer un climat de

confiance en discutant, en parlant aussi des centres d'intérêt de l'enfant et puis aussi en

reprenant un petit peu sa vie à l'école pour voir un peu comment on peut l'aider s'il y a des

choses à améliorer et puis en reprenant aussi des choses qu'ils n'auraient pas bien comprises

ou des choses autour de l'heure ou faire ses lacets ou connaître des bases pour lui permettre

d'être mieux de se sentir plus en confiance et de continuer à apprendre après en classe voilà

le but est pas tant d'apporter des connaissances théoriques, ça c'est la classe en elle même,

c'est de redonner confiance et pour (incompréhensible) pour que le jeune après est envie

d'apprendre et d'évoluer

J27: comment?

j27: et ben en pouvant valoriser ce qu'est capable de faire l'enfant ou en découvrant de

nouveaux jeux et en lui montrant qu'il est capable de réussir par la valorisation, la réassurance

et la discussion

J28: et par quels moyens?

j28: et ben les moyens sont différents çà peut être avec des supports de jeux, avec des

supports plus de discussion et aussi de partir aussi de ce que l'enfant a envie de faire et de

l'aider à avancer donc de partir de ses projets , de ses envies et voir avec lui ce qui est

possible ou pas et d'aider

J29: comment vous arrivez à l'aider en tant que moniteur éducateur quelles sont les

qualités?

j29: ben les qualités ce serait d'être à l'écoute, de pouvoir comprendre ce que l'enfant (..) là où

il en est dans son projet, d'avoir assez d'ouverture pour aller chercher des choses à droite à

gauche , de pouvoir aussi le remotiver et puis voilà d'(..) être assez à l'écoute

pratiques

L171à 186:

J30: jusqu'où?

j30: (..) c'est à dire jusqu'où

J31: c'est à dire est ce que vous avez des limites dans votre accompagnement et quelles

limites?

j31: ben c'est des limites proches à chacun, donc çà dépend de la situation, de l'enfant de là où

il en est donc voilà après dans l'écoute il y a des limites autour de , par exemple s'il y a un

enfant qui peut donner un élément très important où de l'ordre du secret où là on ne peut pas

le garder pour soi mais sinon les limites sont assez larges à part celles ci où l'enfant confie

des choses assez graves ou de voilà, il faudra à ce moment là en faire part à d'autres

personnes voilà les limites qui sont déjà assez importantes

J32: est ce que vous pouvez prendre un exemple un cas concret

j32: ben j'ai pas de cas (..) concrets, non c'est assez , cette question de limites est assez , ben

comment dire impliquer dans dans la relation , dans l'échange donc elles seront forcément

liées à la personnalité de l'enfant , la curiosité à sa façon d'être là où il en est donc c'est assez

accompagnement

Page 128: L'élaboration de la relation éducative

128

difficile à cerner pour moi

L186 à 233:

J33: vous m'avez parlé d'échanges et notamment par rapport à l'enfant or quand on

parle d'échanges cela se fait entre deux personnes comment vous vous positionnez ,

quels sont vos gestes vos attitudes?

j33: ben oui l'échange c'est entre deux personnes donc il faut considérer que l'enfant est une

personne à part entière et pouvoir aussi lui parler avec des des choses qui le concerne , des

thèmes de sa vie ,des sujets plutôt pardon de sa vie et donc après faire un effort d'adaptation

aussi à l'enfant c'est comme çà que la relation peut s'établir par l'écoute par (euh) une certaine

ouverture aussi dans l'esprit par rapport à ce que l'enfant peut penser donc euh voilà comment

la relation peut s'établit, mais elle est unique , elle est différente, elle , selon les enfants ;

leurs âges selon leurs capacités à à s'exprimer plus ou moins , selon leurs passés, leurs

difficultés

J34: et vous cela veut dire que vous n'allez pas avoir la même pratique professionnelle

selon l'enfant que vous en face de vous?

j34: si mais ce sera avec des abords différents

J35: c'est à dire

j35:et ben cela dépendra de sa personnalité si il est très timide, si il est pas timide, si il parle

beaucoup , si il parle peu , si il rigole peu, si il rigole beaucoup voilà après il faut sentir , il

faut cerner l'enfant et pouvoir s'adapter selon son caractère, selon sa personnalité, selon aussi

son humeur du jour, donc il faut être ça passe par beaucoup de temps d'écoute , de questions

sur la vie de l'enfant et après lui proposer une activité voir si il est d'accord, voir si lui il peut

proposer quelque chose à faire pour ce jour là. Donc c'est çà le travail.

J36: c'est à dire une perpétuelle remise en cause ou une répétition?

j36: non chaque jour est différent donc on a des supports qui reste mais le quotidien est

différent chaque jour selon l'humeur de l'enfant ce qu'il a vécu et puis nous aussi donc c'est

différent ce n'est pas monotone c'est très varié

J37: et comment vous arrivez à vous positionner, comment pouvez vous suivre cette

évolution par rapport à vos compétences professionnelles

j37: la possibilité donc d'en reparler en équipe, il y a des formations, on peut aussi s'enrichir

par des lectures, de livres ou de textes et puis par oui par le dialogue avec les enseignants

avec d'autres professionnels d'autres services euh( ) donc c'est le perpétuel questionnement,

interrogation et puis après établir des hypothèses et des possibilités de travail après et évaluer

ces hypothèses et ces possibilités de travail

J38: comment

j38: ben en équipe, en dans le temps et c'est aussi les autres personnes autour qui peuvent

donner des informations et puis c'est aussi dans le temps en avançant qu'on valider une

hypothèse par rapport à tel ou tel enfant et par rapport à telle ou telle situation

J39: vous avez un exemple de situation

positionnement

Page 129: L'élaboration de la relation éducative

129

j39: euh ( ) non euh( ) qu'est ce que je désaisonnalisais ( ) ben ça peut être par exemple un

enfant qui (hum) peut être angoissé de rentrer dans une nouvelle école et donc l'objectif ça va

être de l'accompagner dans ce passage de par exemple de l'école primaire à un collège donc

il va falloir par exemple aller visiter l'école en parler auparavant et puis à la rentrée être

présent et l'accompagner dans le collège pour le visiter encore et puis aussi le rassurer sur

ses relations aux autres et puis on voit que petit à petit dans le temps ben il commence à aller

bien et s'habituer à l'école on on voit çà avec les enseignants et la famille comme quoi l'enfant

est bien parce que nous on les voit peu une fois par semaine sur des petits créneaux à l'école

ou principalement oui à l'école donc il faut avoir d'autres informations et c'est là où il faut

beaucoup discuter avec les enseignants , les parents, les éducateurs qui peut y avoir à l'école

voilà ça c'est important voilà un exemple

L234 à 236

J40: comment pourriez vous décrire votre pratique est ce un accompagnement ou une

construction d'une relation

j40: c'est imbriqué tout à fait

Accompagnement et

relation

L237 à l245:

J41: et est ce que vous avez un rôle d'éducateur, de formateur, de médiateur ou

d'enseignant

j41:ben c'est à la fois un rôle à la fois d'éducateur, de médiateur, de référent,

d'accompagnateur donc c'est un rôle qui a plusieurs facettes pardon

J42:est ce qu'ils sont différents

j42:non ils ont des points communs et des points divergents et ils sont par certains points liés

les uns aux autres autour de l'accompagnement,autour de l'aide à la personne autour de l'aide

dans la relation et l'aide à ce que la personne se sente mieux c'est ça les points communs s'il y

avait un socle commun

Reconnaissance /statut

L 246 à 259:

J43:et ce sentiment de bien -être il est rattaché à quoi, à la personne en elle-même, à un

désir que la personne s'inscrive dans un projet

j43: oui tout à fait , le but est que la personne essaye d'évoluer, se sente de mieux en mieux et

qu'elle trouve sa place dans la société dans une vie avec un endroit où habité, une activité

professionnelle ou pas et puis des relations avec d'autres personnes, des loisirs, des vacances,

le droit de pouvoir consommer donc enfin être faire partie du siècle dans lequel on vit

aujourd'hui, l'accès à la technologie, l'informatique, à la connaissance voilà des des du monde

J44: c'est une connaissance qui commence quand? quand vous parliez du jeune enfant

comment peut -il parler de projet professionnel

j44: au départ on ne parle pas de projet professionnel, on en parle plus tard. Au collège et au

lycée , il faut parfois anticiper et préparer avant sur deux trois ans un projet pour que la

personne puisse se former , éventuellement trouver un travail ou un lieu d'apprentissage et

grandir.

donc en fait, on ne parle à un enfant de primaire de projet professionnel, c'est plus tard.

médiation

Page 130: L'élaboration de la relation éducative

130

Grille d'analyse par thèmes de l'entretien de Joseph

Grille d'analyse par thèmes de l'entretien de Joseph

Unités de sens par ligne Mots clefs de

l'interviewé

sous-

thèmes

thèmes Catégories

L9: « j'avais fait des études de commerce et de

logistique »

études Parcours

universitai

re

formation Parcours

professionnal

isant

L7-8: « j'étais auxiliaire de vie scolaire dans

le loir et cher » « voilà pendant cinq ans »

L13: « dans le cadre des emplois jeunes »

auxiliaire de

vie scolaire

Vécu

professionnel

L6: « j'ai fait des études d'éducateur à l'ITS de

tours »

L13-14: « les formations proposées dans

l'association où j'étais était de deux ans »

L14-15: « moniteur éducateur était une

formation qui durait deux ans et qui l'était

assez complète polyvalente »

L16: « c'était assez en lien avec le travail que

l'on faisait en tant qu'auxiliaire de vie

scolaire »

Études

formations

moniteur

éducateur

lien

Formation

continue

complète

polyvalent

e

Professionnali

sation

L6-7: « cela fait 3 ans que je travaille au

SESSAD comme éducateur à temps plein »

Travaille

temps plein

Pratique

professionnell

e actuelle

L18: « je travaille dans un SESSAD »

L19-20: « nous avons un agrément pour 30

enfants âgés » « entre 0 et 20 ans »

SESSAD

agrément

Organisation

de la pratique

L20-22: « le but est d'accompagner les

enfants à une meilleure autonomie et à un

développement en lien avec l'école et la

famille, avec des partenaires extérieures »

accompagner Autonomi

e

développe

ment

lien

spécificité accompagne

ment

L22-23: « intervenons à la fois auprès des

parents que l'on rencontre ou que l'on va voir

chez eux »

Intervenons pratique

Page 131: L'élaboration de la relation éducative

131

L23: « on peut intervenir dans les écoles «

L23-24: « on peut aussi proposer des activités

de groupes et des sorties. »

L48-49: « il y a des réunions. »

L49: « va aussi aux réunions à l'école des

réunions de suivi de scolarisation »

proposer

réunions

école

suivi

L46-47: « les éducateurs sommes les

référents du projet auprès de la famille et aussi

auprès de l'équipe »

L47-48: « nous avons chacun des enfants

référents soit la moitié comme on est deux

éducateurs »

L48: « on est référent auprès de la MDPH, »

L50: « on est donc aussi au centre du projet du

jeune »

L64: « on est un peu l'animateur de la

réunion »

L65-66: « on est aussi un peu le référent du

projet auprès des collègues »

éducateurs

famille/équipe

enfants

moitié

MDPH

centre du projet

animateur

collègues

référent

L28: « c'est un peu les deux »

L32: « ca permet de par exemple en

individuel de voir où en est le jeune est de

l'aider à être le mieux à l'école »

L33: « ça c'est en individuel »

L33-34: « accompagnement éducatif de

groupe, on fait des activités diverses

culturelles, sportives, des repas, des activités

manuelles, d'autres sorties, des visites »

en est

fait

activités

définition Accompagne

ment éducatif

L42: « le projet est réfléchi dés que le jeune

arrive dans le service, dans l'équipe »

Projet

réfléchi

élaboratio

n

Page 132: L'élaboration de la relation éducative

132

L43: « il est travaillé avec les familles » élaboré

L43-44: « chaque personne qui accompagne

l'enfant s'occupe de lui dans son domaine de

spécialité »

L62: « ils sont réfléchis en équipe »

L129-130; « il peut avoir un

accompagnement avec un psychologue , avec

une orthophoniste et un éducateur »

Personne

spécialité

réfléchis

accompagneme

nt avec..

Mise en

place

partenariat

L 87-88: « on essaye de travailler au mieux

avec l'enseignant pour voir si c'est plus en

français ou en maths qu'il y aurait des

difficultés pour le jeune »

L89-90: « on peut soit reprendre des choses

qu'il a fait en classe autour de fiches ou de

livres soit trouver par exemple des choses à

apprendre »

L125: « le jeune a deux ou trois

accompagnement individuels voire plus »

Travailler

au mieux

difficultés

reprendre

trouver à

apprendre

deux ou trois

accompagneme

nt individuel

pratique

L117-118: « c'est dans le temps (…) que l'on

voit par exemple sur six mois -un an »

l121: « sur une ou sououvent plusieurs

années »

Temps

six mois un an

plusieurs

années

temporalit

é

L76: « c'est un rôle d'écoute et de guide et de

rencontre avec l'enseignant »

L77: « voir comment cela évolue et écouter

un peu comment va l'enfant et ses

questionnements »

Écoute/guide

rencontre

voir

compétenc

es

Page 133: L'élaboration de la relation éducative

133

L55-56: « à évoluer dans l'école , dans la

société, »

L81 à 83: « il faut avoir ses compétences

pour là pour pouvoir travailler , des

compétences comme la concentration, la

réflexion, l'observation, l'attention voilà! »

L118:« pour des améliorations du travail »

Évoluer

compétences

pouvoir

travailler

améliorations

finalité

L28: « c'est un peu les deux »

L35-36: « un terme plus général où on va

prendre en compte ….(on entend des enfants)

(incompréhensible)…..... dans sa vie. »

Prendre en

compte

dans sa vie

définition Accompagne

ment social

L55-56: « à évoluer dans l'école , dans la

société, »

L56: « essayer de trouver sa place »

L56 à 59: « de pouvoir (...) trouver un métier

qui lui plairait et une formation pour ce métier

avec parfois des stages ou de l'apprentissage à

faire (...)pouvoir (...) l'aider à trouver et

l'aider à trouver si besoin des entreprises qui

peuvent l'accueillir »

L63: « pour faire un bilan avec les parents et

l'enfant »

Évoluer

essayer

pouvoir

formation

aider

trouver

bilan

finalité

L82-83: « des compétences comme la

concentration, la réflexion, l'observation,

l'attention »

Concentration

réflexion

attentes Accompagné

L77 à 81: « l'aider dans ses activités qui

peuvent l'aider à être plus concentrer autour

de jeux, de jeux d'observation, de réflexions

qui vont permettre après de s'en resservir peut

être en classe et puis de passer par le jeu pour

aider

concentrer

jeu

compétenc

es

Page 134: L'élaboration de la relation éducative

134

travailler des points qui permettent de pouvoir

avancer sur d'autres (...) dans d'autres matières

comme le français et les maths »

L105-06: « des choses qui sont guidées des

choses plus en autonomies pour apprendre »

travailler

avancer

guider

apprendre

L91 à 93: « l'on n'est pas non plus des

enseignants, des répétiteurs mais on est {heu}

on est un petit peu en lien avec la classe »

Enseignants

répétiteurs

lien

scolaire éducative médiation

L97: « de déjà pouvoir passer [hum] par les

médiations avec le jeu »

L98: « il faut que l'enfant ait envie de venir

en séances »

Passer

jeu

avoir envie de

pédagogie

L98: « c'est pas un temps de classe »

L99 à 100: « il faut à la fois des temps de

discussions , temps de (..)travail, de jeu »

L101 à 102: « qui dure 30 minutes pour les

enfants en primaire et qui peut durer 45

minutes pour les enfants qui sont au collège et

au lycée »

Temps

discussion

travail / jeu

30min primaire

45min

secondaire

temporalit

é

L100 : « on peut décrire comme cela une

séance »

séance pratique

L93-94: « voir là ou ça peut aider le jeune et

concrètement après dans la classe »

L98: « il faut que l'enfant ait envie de venir

en séances »

L98-99: « le but c'est pas non plus que ce soit

trop scolaire »

Aider

concrètement

après

avoir envie de

trop scolaire

finalité

L135: « cette relation elle s'inscrit dans le

temps »

L146: « d'avancer comme çà (..) comme çà

dans le temps »

L192: « après faire un effort d'adaptation »

L220: « c'est aussi dans le temps en avançant

qu'on valider »

Temps

avancer

effort

d'adaptation

temps /

avançant

temporalit

é

Éducative relation

Page 135: L'élaboration de la relation éducative

135

L230: « on les voit peu une fois par semaine

sur des petits créneaux »

une fois par

semaine

petits créneaux

L135-136: « avec heu la confiance/ et puis la

la (..) connaissance de l'autre »

L143: « chaque jeune est différent »

L149 à151: « c'est d'instaurer un climat de

confiance en discutant, en parlant aussi des

centres d'intérêt de l'enfant et puis aussi en

reprenant un petit peu sa vie à l'école pour

voir un peu comment on peut l'aider »

L184-185: « dans la relation , dans l'échange

donc elles seront forcément liées à la

personnalité de l'enfant , la curiosité à sa façon

d'être là où il en est »

L192: « des thèmes de sa vie, des sujets plutôt

pardon de sa vie »

L193: « peut s'établir par l'écoute »

L195-196: « selon les enfants, leurs âges,

leurs capacités à s'exprimer plus ou moins,

selon leur passés, leurs difficultés »

Confiance

connaissance

de l'autre

différent

instaurer

climat de

confiance

parlant

aider

échange

personnalité

curiosité

façon d'être

sa vie

écoute

selon:

enfant/âge/

capacité à

s'exprimer/pass

é/

difficulté

élaborati

on

L140-141: « au niveau des apprentissages

avec méthodologie et (..) des choses sur

lesquelles il peut se baser »

L152 à154: « en reprenant aussi des choses

qu'ils n'auraient pas bien comprises ou des

choses autour de l'heure ou faire ses lacets ou

connaître des bases pour lui permettre d'être

mieux de se sentir plus en confiance et de

Apprentissages

méthodologie

base

reprenant

pas comprises

connaître des

bases

Pratique

Page 136: L'élaboration de la relation éducative

136

continuer à apprendre »

L164 à 166: « de partir aussi de ce que l'enfant

a envie de faire et de l'aider à avancer donc de

partir de ses projets , de ses envies et voir avec

lui ce qui est possible ou pas et d'aider »

L193: « une certaine ouverture d'esprit »

L256: « faut parfois anticiper et préparer avant

«

partir de

aider à

voir avec

ouverture

d'esprit

anticiper

préparer

L163: « les moyens sont différents »

L163-164: « des supports de jeux, avec des

supports plus de discussion »

Moyens

jeux

discussions

moyens

L 154-155: « voilà le but est pas tant

d'apporter des connaissances théoriques, ça

c'est la classe en elle même »

L213 à 215: « la possibilité donc d'en reparler

en équipe, il y a des formations, on peut aussi

s'enrichir par des lectures, de livres ou de

textes et puis par oui par le dialogue avec les

enseignants avec d'autres professionnels

d'autres services »

L219: « les autres personnes autour qui

peuvent donner des informations »

L232: « beaucoup discuter avec les

enseignants, les parents, les éducateurs qui

peut y avoir à l'école »

Pas tant

apporter

c'est la classe

reparler en

équipe

formations

dialogue avec

les

enseignants/d'a

utres

professionnels/

d'autres

services

autres

personnes

beaucoup

discuter

y avoir à

l'école

partenari

at

L136-137: « permet après d'avoir confiance ,

et de pouvoir et d'avoir envie d'apprendre et

deeee pouvoir aussi {heu} avancer »

Avoir confiance

avoir envie

d'apprendre

finalité

Page 137: L'élaboration de la relation éducative

137

L141: « et (..) qui lui permettent après

d'avancer et (..) tout en changeant de classe »

L143: « l'objectif est que le jeune puisse

{heu} on va dire {heu} travailler autour de (..)

de (..) son projet/ »

L155 à 157: « c'est de redonner confiance et

pour (incompréhensible) pour que le jeune

après est envie d'apprendre et d'évoluer »

L195: « mais elle est unique, elle est

différente »

avancer dans

changer de

classe

objectif

projet

redonner

envie

d'apprendre

envie d'évoluer

unique /

différente

L138 à 140: « on peut parler oui de relation

éducative qui permet à l'enfant de s'étayer et

d'avancer et de pouvoir {heu} développer ses

connaissances (..) et aussi sa confiance en lui

et son autonomieee »

L145: « autour de ses(..) difficultés et aussi

valoriser ses compétences »

L159: « en pouvant valoriser ce qu'est

capable de faire l'enfant »

L160-161: « il est capable de réussir par la

valorisation, la réassurance et la discussion »

L248 à 252: « le but est que la personne

essaye d'évoluer, se sente de mieux en mieux

et qu'elle trouve sa place dans la société dans

une vie avec un endroit où habité, une activité

professionnelle ou pas et puis des relations

avec d'autres personnes, des loisirs, des

vacances, le droit de pouvoir consommer donc

enfin être faire partie du siècle dans lequel on

vit aujourd'hui, l'accès à la technologie,

S'étayer

avancer

développer ses

connaissances

difficultés

compétences

valoriser

capable de

faire

capable de

réussir

valorisation

réassurance

discussion

essaye

d'évoluer

se sente mieux

trouve sa place

un endroit ou

habité

activité

Compéte

nces

dévelop

pées

Page 138: L'élaboration de la relation éducative

138

l'informatique, à la connaissance voilà des des

du monde

professionnelle

relations avec

des autres

pouvoir

consommer

accès à …..

L169 à 171: « ce serait d'être à l'écoute, de

pouvoir comprendre ce que l'enfant (..) là où il

en est dans son projet, d'avoir assez

d'ouverture pour aller chercher des choses à

droite à gauche , de pouvoir aussi le

remotiver et puis voilà d'(..) être assez à

l'écoute »

L191: « pouvoir aussi lui parler avec des

chose qui le concerne »

Écoute

pouvoir

comprendre

avoir de

l'ouverture

aller chercher

à

pouvoir

remotiver

pouvoir lui

parler

concerne

qualité éducateur Positionne

ment

profession

nel

L176-177: « des limites proches à chacun,

donc çà dépend de la situation, de l'enfant de

là où il en est »

L117 à 179: « un enfant qui peut donner un

élément très important où de l'ordre du secret

où là on ne peut pas le garder pour soi »

Limites propres

situation

élément

important

secret

ne pas pouvoir

garder

limites

L190: « l'échange, c'est entre deux

personnes »

L191: « considérer que l'enfant est une

personne à part entière »

Échange

deux

considérer

personne à part

entière

personnalité

timide

pratique

Page 139: L'élaboration de la relation éducative

139

L201 à 206: « et ben cela dépendra de sa

personnalité si il est très timide, si il est pas

timide, si il parle beaucoup , si il parle peu , si

il rigole peu, si il rigole beaucoup voilà après

il faut sentir , il faut cerner l'enfant et pouvoir

s'adapter selon son caractère, selon sa

personnalité, selon aussi son humeur du jour,

donc il faut être ça passe par beaucoup de

temps d'écoute , de questions sur la vie de

l'enfant et après lui proposer une activité voir

si il est d'accord, voir si lui il peut proposer

quelque chose à faire pour ce jour là »

parle

beaucoup/peu

rigole

peu/beaucoup

humeur du jour

ce jour là

L210: « donc c'est différent ce n'est pas

monotone c'est très varié »

Différent

varié

Page 140: L'élaboration de la relation éducative

140

Entretien avec un professeur d'éducation physique et sportive Florence

L'entretien s'est déroulé dans un petit bureau d'une cité scolaire (collège et lycée), d'une ville de province.

Nous étions à côté de la salle des professeurs. Il y avait une fenêtre qui nous permettait de voir le jardin

devant l'entrée administrative.

F1: peux-tu m'expliquer ton parcours?

F1: parcours professionnel, depuis le début, (…), depuis le bac?

F2:oui

f2: donc bac S , puis je suis allez faire STAPS à Nantes, je suis d'Angers à la base. J'ai passé mon bac S à

Angers, j'ai passé le concours pour entrer à l'UFR STAPS à Nantes euh ,j'ai décroché le concours mais il a été

annulé cette année là , parce qu'après les facs ils ouvraient à tout le monde donc je suis rentré à la fac à

Nantes , j'ai ratée ma première année comme beaucoup, puis deuxième année, troisième année, donc la

licence à la suite de la licence j'ai passé mon CAPES que en fin d'année je l'ai raté la première année une

vraie catastrophe pourtant j'avais jamais autant bossé vraiment je pensais que j'étais prête et puis j'y étais pas.

Je pense que je n'avais rien compris au concours en général euh et l'année d'après je l'ai eue donc en 2001

F3 : Et pourquoi professeur de sport ?

f3 : j'ai toujours depuis la 6eme je me souviens toux c'était avec ma mère quand on a été voir la prof d'EPS en

6eme pour demander le parcours pour le faire parce que s'est déjà ce que je voulais faire c'est rigolo euh

pourquoi parce que c'est ma passion en fait. Le sport c'est ma passion après pourquoi le professorat, j'ai un

peu du mal à l'expliquer je ne sais pas......J'aimais bien déjà encadrer les jeunes dans les clubs pi ca s'est fait

non déjà dés la 6eme donc c'est vrai que j'avais pas forcément de je sais pas pourquoi professeur je sais pas

peut être l'image de la prof je sais pas. Le sport c'était une évidence professeur c'est venu comme ca, je suis

incapable de l'expliquer. Maintenant je sais mais avant en 6ème je suis incapable de l'expliquer

F4 : D'accord, décris moi dans quel milieu tu évolue ?

f4 : Ici

F5 : oui

f5 le milieu ….......

F6 : professionnel

f6: professionnel donc

F7: environnement ,institution, comme tu veux, comment toi tu est dans un milieu dans une

structure comment toi tu la perçois?

Page 141: L'élaboration de la relation éducative

141

f7: comment je perçois en gros ici en fait …........euh....le professeur d'EPS c'est vrai que bon a un rôle, un

contact qui est assez facile avec l'enfant je dirais généralement au collège, je parle au collège parce qu'au

lycée ça peut être un peu différent au collège les enfant y aiment beaucoup venir dans la dans la discipline a

chaque fois y sont quand même plutôt content de venir, on est pas trop rejetés, donc la relation elle se fait

assez facilement. Après ce que je pourrais regretter dans

dans prof d'EPS, c'est peut être le fait d'avoir de pas avoir assez de responsabilités je dirais. Ce que j'aurais

aimé avec du recul maintenant c'est par exemple prof des écoles. J'ai l'impression qu'on a peut être pas

forcément de responsabilités mais d'importance dans le, dans ce métier là, que nous on est entre guillemet,

des fois j'ai l'impression que l'on est pas grand chose quoi

F8: ouais

f8 : même si c'est peut être pas vrai et puis c'est pas vrai pour tout le monde mais je sais pas suivre un gamin

en CP du début à la fin et puis voir toutes les étapes qu'on peut franchir avec un enfant à cet age là …. la

responsabilité qu'on a euh je pense là je trouve qu'on là moins , on les voit pas souvent euh on est un pion

quoi un petit peu

F9 : pourtant tu les suis de la 6eme à la 3eme

f9 : oui certains oui bah on est trois collègues en EPS donc tu vois sur tout le.... on les connait hein j'ai pas dit

c'est vrai je pense que par rapport à d'autres collègues on connait bien les gamins parc qu'en plus on les voit

dans ses situations de mouvement avec euh peut être la pression un petit peu du sport la compétition, on les

voit quand même des fois dans des moments qui sont différents que derrière un bureau ou on ne bougent pas

quoi mais euh non on les connait on les connait bien mais j'aimerais en faire encore plus. Tu vois j'aime

beaucoup par exemple l'enseignement avec les UPI, j'ai l'impression d'apporter vachement plus quoi

F10 : Parce que dans la pratique du sport qu'elle différence entre un élève entre guillemet normal et un

élève d'UPI pour toi ?

f10 : C'est pas dans la pratique du sport en fait c'est dans..........

F11 : Dans ton implication, comment toi tu ?

f11 : J'ai l'impression qu'ils ont plus besoin de moi en fait euh que je peux leur apporter beaucoup plus que

…... dans l'aspect relationnel rien que le fait de les écouter je leur apporte beaucoup rien qu'avec ça c'est vrai

de prendre soin un petit peu d'eux, un coté plus affectif surement qu'on a peut être moins avec un élève quand

a pas besoin et ce qui est normal quand on y pense on n'est pas leurs mamans non plus

F12: en général non

f12 : on est pas là pour ca mais euh c'est vrai que je trouve que on se sent plus impliqué

F 13: d'accord ,

f13:mais moi je trouve

Page 142: L'élaboration de la relation éducative

142

F14: c'est peut être une idée mais ta pratique sportive elle a quand même des spécificités, vous avez

des buts par rapport au programme officiel

f14: ouais

F15: tel élève doit avoir au niveau du sport

f 15: ouais

F 16 : des autres pratiques pas que savoir courir un 1500m ou des choses comme ca il y a d'autres

domaines tu peux m'expliquer un peu en gros tous les domaines ?

f16 : les domaines dans lesquels on s'attache, en fait je dirais qu'il y a trois domaines euh le savoir en fait on

combine, le savoir, c'est à dire tout ce qui est connaissance, on leur apport des connaissances, du règlement,

je sais pas pour courir faut voilà, y a beaucoup de choses euh la savoir faire parce que c'est bien de savoir

mais nous on demande surtout que le savoir se transforme en savoir faire et puis moi je dirais le troisième sur

lequel il faut s'attarder aussi c'est le savoir être, le respect des autres, solidarité euh autonomie, gérer sa santé

pour actuellement et pour le futur, on est beaucoup aussi sur ce domaine là donc on va dire que tout est

combiné pour pouvoir faire notre discipline mais euh oui voilà si tout est combiné

F17 : et il y a des temps différents dans les heures ou en fait c'est tout ensemble

f17 : non voilà c'est, c'est tout combiné. Je sais pas si je te donne, je pourrais te donner une compétence

euh.... c'est tout dans une en fait c'est j'ai pas de savoir …........ euh je sais pas marquer un panier en basket y

a la connaissance avant tout en gros l'enfant il doit être capable de l'expliquer comment on fait pour marquer

un panier en basket mais après la savoir c'est une chose mais il va falloir essayer de l'appliquer et de réussir

parce que c'est pas parce que on sait que l'on sait faire pi le savoir être ca va être plus euh ….. là c'est un peu

plus difficile parce que c'est très technique comme comme compétence mais euh ca va être je sais pas être

capable de travailler en autonomie pour réussir, ca va être capable de moi j'y arrive mais je vais aider le

copain pour lui expliquer comment faut faire pour qu'il réussisse donc voilà on est sur en travaillant sur une

situation on englobe au quotidien tout puisque on est pas sur le travail sur feuille

F18 : oui

f 18 : la connaissance elle passe par la pratique en fait

F19 : c'est vrai qu'au niveau du sport il n'y a rien d'écrit

f 19 : non

F20 : non, c'est que de la pratique?

f 20 : il y a des fiches de travail c'est à dire pour noter, observer pour rendre compte à l'enfant des fois c'est

son copain qui l'observe et dit bah moi j'ai noté ca, on donne des petits critères simples, mail il n'y a pas … y

a pas de travail écrit, d'exercices écrits non. J'dis pas qu'on travaille pas sur feuille hein

Page 143: L'élaboration de la relation éducative

143

F21 : oui, mais la feuille est un support à la pratique

f 21 : voila, exactement

F22 : une explication de........

f 22 : exactement, une explication de compte-rendus pour que l'enfant se rende compte où il en est, tout ca,

mais....... pas de, pas de questionnaire quoi en soi avec tu fait et je corrige, pas du tout c'est un support

F23 : et notamment quand tu crées tes supports, quand tu fait tes séances, comment tu te positionnes

toi outre que tu dois amener à dominer telle compétence mais est ce que tu va faire ça par rapport au

groupe ou tu peux arriver à l'adapter à l'individu ?

f 23 : alors ouais alors à la base on a la compétence qui sort des programmes

F24 : oui

f 24 : on a plusieurs pour une activité, on a plusieurs compétences à faire acquérir par exemple en fin de

6eme ou en fin de 5eme, après à partir de ca donc on a une liste de compétences, nous on s'adapte déjà à la

classe c'est à dire que, première séance on fait ce qu'on appelle une évaluation diagnostic on... en gros c'est

une petite batterie de tests pour se rendre compte du niveau, parce que s'est bien gentil les programmes avec

les textes mais on en est des fois loin c'est vrai, d'une classe à une autre on n'a pas le même niveau hein, donc

on fait un petit bilan par rapport à ses compétences puis on voit où y en sont, la classe globalement, avec en

gros le niveau le plus fort et le niveau le moins fort et où est ce qu'on en est et après on adapte l'enseignement

par rapport à ca, donc l'individu oui il est pris en compte on différencie quand même, peut être que c'est plus

simple chez nous je sais pas, on différencie quand même beaucoup la pédagogie, euh on fait des groupes de

niveau, on fait euh on fait euh, oui on s'adapte beaucoup oui

F25 : d'accord est ce que …....

f 25 : on travaille toujours via toujours les niveaux en fait après c'est sur le global,......excuse moi

F26 : non,non, je t'en prie et tu peux considérer cela comme un accompagnement éducatif ou pas, le

fait d'adapter, de travailler...........

f 26 : bah dans le terme oui,......oui, oui, on essaye d'accompagner chacun vers ce à quoi on tend pour lui quoi

F27 : d'accord, donc là est ce que tu pourrais me décrire une situation en prenant le cas d'un élève ou

un groupe d 'élève sur comment tu va faire pour créer cet accompagnement toi et puis comment eux

vont le mettre en place, soit un élève d'UPI si tu veux

f 27 : bah euh dans une séance euh bah après l'évaluation diagnostic par exemple je sais pas je prends

l'activité on crée des groupes de niveau donc par terrain ca veut dire que sur un terrain on va mettre je sais

pas trois ou quatre enfants maximum parce qu'après y jouent pas donc ca ….admettons quatre enfants on fait

des groupes, terrain 1 quatre enfants, terrain 2 quatre enfants, terrain 3 quatre enfants, donc qui ont les même

difficultés on va dire puis après sur un thème on propose un thème, je sais pas savoir servir par exemple en

Page 144: L'élaboration de la relation éducative

144

badminton y vont pas avoir du tout la même situation proposée en fonction de leurs difficultés parce que y

peut ne savoir servir parce que techniquement il a pas de geste, y peut ne pas savoir servir parce que il arrive

pas à avoir la force pour le faire donc à chaque fois on va, on pose le problème puis on propose des situations

en fonction du problème de chaque groupe, alors on reste sur du groupe évidemment, après je dis pas qu'a

l'intérieur du groupe quand on voit, on perçoit le problème bon y arrive pas, il tape à coté de la balle, on va

redonner de l'éducatif pour qu'il arrive lui personnellement à pouvoir frapper dans cette balle, donc en fait on

travaille beaucoup avec ce qu'on appelle des variables plus et des variables moins. On prévoit un exercice et

puis sur notre feuille, j'aurais du t'amener des cours hein ca aurais....., sur notre feuille en fait on a prévu si

l'exercice est relativement simple pour lui qu'est ce qu'on prévoit donc on a une petite liste, si il est pas, si il

est trop difficile donc on liste pourquoi il est trop difficile et puis on propose à chaque, à chaque fois y a une

solution en fait quoi

F28 : et comment tu peut juger que l'accompagnement que tu as donné est bénéfique?

f 28 : bah euh? Parce qu'il est réussi

F29 : outre le coté sommatif voilà, par rapport à l'élève....

f 29 :ah ouais, c'est vrai qu'on est beaucoup sur le sommatif par les critères de réussite, on est beaucoup sur

j'ai réussi, si j'arrive à frapper mon service euh je sais pas 5 fois sur 7 par exemple on peut considérer que

c'est quelqu'un qui commence à réussir à servir, on est beaucoup sur le sommatif quand même

F30 : d'accord, et au niveau du sport y a quand même pas que le coté sommatif parce que on ne fait

pas du sport que pour du sommatif

f 30 : ah bah non

F31 : là au niveau de l'accompagnement est ce qu'il n'y a pas un autre moyen justement de dire ce

qu'on a fait en sport, parce qu'il y a des élèves qui sont peut être en difficultés par rapport à leur corps,

des choses comme ca,

f 31 : déjà dans les évaluations en EPS, on est, il y a plusieurs années, une dizaine d'année de ça on était que

sur le sommatif, c'était une activité de performance en fait, je saute tant j'ai, je saute trois mètres j'ai dix , j'en

saute six j'ai vingt, je saute un mètre, j'ai zéro. C'était que là dessus, maintenant on n'est plus du tout sur ces

principes là. On est sur en gros. On est sur aux deux tiers sur ce que l'on appelle performance et maîtrise

d'exécutions, car la performance c'est clairement du sommatif et la maîtrise d'exécutions c'est comment

l'élève eeuh fait pour trouver des solutions. Donc là un élève qui n'est pas fort techniquement au niveau de la

performance peut réussir à avoir, à très bien, par exemple si je reste sur le badminton sur la maîtrise si par

exemple: je lui demande de jouer haut. Il peut , il peut au niveau performance ne pas gagner contre les autres

mais par contre au niveau de l'intention qu'il a bien compris que quand le gars il était devant eh ben lui il faut

qu'il envoie derrière. Et là donc il a tous ses points. Et là je pense que la maîtrise est faite évidemment pour

euh ben pour montrer ben qu'il n'y a pas que la performance dans le sport, ça c'est évident. Donc les deux

Page 145: L'élaboration de la relation éducative

145

tiers de la note sont sur les connaissances et le travail. Donc tu vois cela fait 6 points sur le travail, on a une

marge. Donc sur les vingts points on a 6 points sur le travail fourni en classe. Cela veut dire qu'un élève

même pas bon , si il se donne pendant les cours à son niveau, il n'y a pas de souci. au niveau de l'endurance ,

il y en a toujours qui sont très forts et il y en a qui se traîne et qui ont du mal. Si ils font le cycle comme c'est

demandé et puis qu'ils s'investissent beaucoup, ils ont leurs cycles et tu vois déjà ça peut regonfler quelqu'un

qui n'est pas bon du tout en performance et puis il y a la maîtrise. Tu vois en endurance, cela peut être la

régularité. C'est à dire courir régulièrement. C'est à dire indépendant de le performance, c'est à dire

indépendant de je cours vite ou je cours pas vite. La performance tu vois , elle va prendre sept points, donc

cela va différencier sur la note mais même un élève qui court pas vite va avoir douze, treize voir quatorze.

F32: d'accord si on reprend la notion d'implication, il suffit qu'un élève n'arrive pas à faire du sport

par rapport à lui même, par rapport aux autres, parce qu'il n'aime pas le sport comment toi tu vas

l'accompagner pour qu'il arrive

f32: je vais beaucoup discuter déjà pour comprendre d'où ça vient parce que je ne veux pas que ça soit « j'ai

pas envie et on n'en parle plus ». je veux comprendre car ce n'est pas normal qu'un enfant entre guillemet

n'aie pas envie. Cela peut être la peur mais cela dépend de l'activité. L'escalade , on le voit, il y en a qui se

bloque tout de suite euh qui d'ailleurs ne dise rien mais ils ont une attitude de rejet par rapport à l'activité puis

tu comprends au final que c'est parce qu'il ne veulent pas montrer devant les autres qu'ils ont peur. je sais pas

cela peut être la peur, çà peut être la natation j'ai peur de me mettre en maillot de bain pour les filles. J'ai

beaucoup discuté, je pense que je vois que cette arme là

F33: en individuel,

f33: absolument, en individuel, on a beaucoup le temps dans les cours pendant que les autres sont lancés en

situation ;alors vient là on discute. On est assez proche. Par là , je ne dis pas qu'ils vont me dire tout pour

autant mais on a une relation assez proches avec les enfants. On a une relation assez proches avec les enfants.

Je discute beaucoup avec les enfants, on connaît, on a beaucoup le temps, on sait ce qu'ils ont fait le week-

end et tout est tout nous, rire généralement ouais (rire) on a beaucoup le temps. On connaît, je pense qu'on les

connaît pas trop mal

F34: oui, cela donne une autre vision

f34: complétement

F35: et là par rapport à la notion de relation éducative comment toi par rapport à l'importance de ces

discussions , à la construction de la relation comment tu peux les amener à avoir des compétences, à

leur faire comprendre qu'ils apprennent quelque chose, que cela peut être utile

f35: ben à part par la discussion, par des exemples des choses comme çà; leurs faire comprendre que c'est

important par exemple savoir nager: c'est important pour savoir se sauver, en cas de souci. Oui, c'est çà par

des exemples pour essayer de leur faire comprendre que c'est important

Page 146: L'élaboration de la relation éducative

146

F36: donc quand tu crées une relation éducative , c'est toujours dans une notion de bien être et de

protection de soi

f36: oui, savoir courir. C'est vrai que si un élève de cinquième entre guillemet, ne sait plus faire cela. Il se met

en danger quand même pour sa vie future par forcément pour sa vie sportive, je parle

si en cinquième, il ne peut pas faire deux cent mètres, il ne pourra plus faire ses courses non plus. Donc, oui,

moi, je vois, je ne parle pas du tout de la note et de machin. L'enfant il le sait, à la base à l'école, ils se font

sanctionner par une note. Moi , je ne suis pas du tout dans cette logique là quand un enfant ne veut pas faire.

complétement

F37: d'accord, oui, le sport est un bien-être ce n'est pas qu'un aspect sommatif

f37:ah oui! Complétement/

F38: par rapport à ce que tu me dis sur la relation l'élève est amené à la développer lui même pour lui

même et pour les autres,

f38: oui apprendre à vivre ensemble, à se gérer par rapport à l'effort, …, par rapport au futur aussi quand il

n'y aura plus d' EPS et qu'il voudra en faire. Qu'il aie les bonnes pratiques, c'est vrai qu'il ne fasse pas

n'importe quoi. Et puis le corporel, pour la vie future, la mise en forme et puis .. puis.. tout ce qui est lié à la

santé, c'est très important, la solidarité, le respect, je trouve que ce sont des valeurs qui , oui ça passe par

l'EPS mais ce sont des valeurs qui pour moi doivent, j'espère, j'aimerais les transmettre pour qu'elles se

généralisent partout dans l'idéal. le goût de l'effort c'est dur mais on se bat car on ne va pas baisser les bras.

Quoi mince dans la vie tu auras des coups durs, tu auras des moments où tu vas t'arracher même si tu as mal

quoi, en gros. C'est vraiment ces valeurs que je trouve essentielles. Je leurs dit toujours, c'est un peu facile

mais quand on veut , on peut quoi, on peut arriver, vous voulez quelque chose mais vous pouvez peut-être y

arriver quoi, il faut!

F39: donc dans ta relation avec l'enfant suit le projet personnel de l'enfant avant le projet

institutionnel!

f39: ah oui carrément, pourtant je me calcule bien, je suis assez scolaire, je part toujours des programmes je

cadre bien, c'est un peu ma base mais je pense que dans la façon d'enseigner, je suis beaucoup, je suis

beaucoup sur le relationnel, sur les valeurs euh en effet sur le bien être et sut tout çà/

F40:est ce que tu penses que c'est une spécificité du prof d'EPS où est ce que l'on peut trouver çà dans

d'autres matières enseignées

f40: alors là, je sais pas! Je ne pense pas que ce soit une spécificité du prof d'EPS parce que je dirais que tous

les profs d'EPS ne sont pas sur la même logique. Chacun a ses logique, je pense que c'est selon ce qu'on est,

de la façon dont on voit le monde aussi, en général, c'est vrai. Euh donc je pense pas que c'est une spécificité

maintenant je dirais que c'est de l'humain donc çà ne paraît pas du tout une spécificité du prof d'EPS. C'est à

dire que chacun dans sa matière doit organiser les choses à sa façon en fait. Tu peux faire passer tes contenus

Page 147: L'élaboration de la relation éducative

147

comme tu le veux, tu as un programme c'est tout. Maintenant le contenu tu peux le faire passer d'une façon

ou d'une autre et j'ai des collègues qui sont

beaucoup plus proches. Ouais, je suis peut-être plus sur un rôle d'éducateur, de formateur que sur le rôle

d'enseignant parce que je dirais que l'enseignant parce que pour moi, il englobe tout çà plus que sur le rôle

d'instructeur quoi. Il faut que je fasse des savoirs puis des... Oui pour moi, c'est tout lié mais non je dirais que

tout prof peut voir les choses de cette façon et les faire passer,...., après dire que c'est plus facile chez nous, je

n'en sais rien là je suis incapable de te répondre

F41: pourquoi tu parles d'éducateur ou de formateur par rapport à la différence avec l'enseignant?

Comment tu les perçois

f41: l'éducateur, je ...dirais.. que c'est , c'est, c'est éduquer l'enfant dans sa globalité, justement avec toutes

ses valeurs, tout ce qui est les valeurs,.. pour qu'en gros il s'insert bien dans la société si on parle globalement.

Formateur, je dirais que c'est plus pour l'emmener vers une vie professionnelle, vers un bien être dans sa vie

professionnelle. Instructeur, c'est celui qui va déduire un savoir. En idéal, il faudrait tout cela, mais je pense

qu'on a plus des pôles qui penchent vers un côté , mais je pense. On peut connaître notre milieu mais au fond

de nous mêmes, je pense qu'il y a toujours un côté qui penche d'un côté ou l'autre.

F42: je pense que c'est la spécificité du monde enseignant avec le côté institutionnel et ses programmes

et avec le côté on est ce que l'on est donc on est sensé leurs apprendre mais pourquoi

f42: souvent, il n'y a pas assez de sens je trouve dans tout ce qu'on leur propose je veux dire l'autre fois je

parlais avec ma petite cousine, elle a dix ans,euh on parlait , on était sur Paris, on visitait , euh , bref un

musée. Et puis je lui demande, je ne sais plus, je lui demande euh le moyen-âge! Je ne sais plus ce que je lui

ai posé comme question elle était capable de me dire le moyen-âge, des trucs mais vraiment très pointus mais

je lui demande de lui situer mais impossible. Et c'est vrai que je me dis mince la première chose dans

l'histoire c'est quand même d'apprendre, je ne sais pas mais la chronologie de pointer quelque chose de bien .

Alors peut être que cela a été fait et que c'est l'enfant qui l'a qui l'a pas et qui n'a pas faute si il ne sait pas le

situer en fait ce moyen-âge et si tu sais qu'il s'est passé des petites choses mais bien précis. Je ne sais pas ce

qu'a fait le prof. Mais je pense qu'on le fait pas assez. On est trop des fois dans nos, on sait que c'est cela que

l'on doit apprendre et on est vraiment là dessus et je pense qu'on en oublie pourquoi il faut l'apprendre et

l'expliquer. Parce que nous on sait peut-être pourquoi mais l'enfant il n'a pas peut-être compris pourquoi on

fait çà? Pourquoi on court, tiens, on l'a souvent! En sport, on prend pas assez de temps à leur expliquer

pourquoi on va, on a choisi nous cette activité! Parce que c'est nous qui l'avons choisi. Honnêtement, on

choisit par rapport à nos installations çà c'est sûr! Mais on l'a quand même choisie parce que l'on sait qu'elle

développe telle ou telle objectif mais pour nous c'est quelque chose d'important mais si on ne l'explique pas à

l'enfant. Il ne comprend pas pourquoi on court c'est nul. Certains, ils cherchent et encore on est sur un public

qui ne cherche pas beaucoup. Ils sont à l'école, ils font ce qu'il y a à faire mais certains je pense qui doivent

rire au nez des fois. Et je pense que plus on va sur les publics difficiles plus il faut expliquer, expliquer.

Page 148: L'élaboration de la relation éducative

148

F43: est ce que tu trouves intéressant ton intervention auprès des Upistes

f43:oui, complétement

F44: parce que là tu trouves plus de sens à ta discipline, à l'explication

f44: oui, complétement

F45: comment trouves tu ton implication envers ces élèves plus enrichissante, plus humaine

f45: ah ouais, et tu as vraiment la sensation de beaucoup plus leur apporter et tu as vraiment plus l'impression

que tu existes et que tu es quelqu'un d'important pour eux et tu vois peut-être aussi beaucoup plus les progrès

parce que c'est plus difficile à la base. Alors t'es content mais bon t'as le même ressenti avec un petit gamin

qui va à la piscine et qui ne sait pas nager et au bout de cinq six séances a réussi. T'es content quoi t'as

apporté quelque chose et puis t'es content d'avoir réussi quelque chose. En fait on pourrait dire qu'avec un

élève difficile avec un élève qui a des difficultés au départ c'est super enrichissant plus que l'élève qui bien

sûr réussi et voilà car t'as absolument rien apporté en fait. Même si c'est très bien avec lui et qu'il n'y a pas de

problème mais je pense que oui. Oui, c'est ce que je disais les élèves d'UPI et je pourrais généraliser aux

élèves en difficultés en général. T'as l'impression de servir à quelque chose, d'avoir un rôle (rire)

F46: et est ce que tu mettrais par le terme médiateur

f46: ouais, médiateur,l'accompagner vers quelque chose, l'aider à oui être entre l'élève en difficulté et l'élève

qui ne l'est plus, oui totalement , l'aider à c'est çà, complétement

F47: merci

f47:çà te va

Page 149: L'élaboration de la relation éducative

149

Grille de recueil de données obtenues à la suite de l'entretien de Florence:

F1: peux-tu m'expliquer ton parcours?

F2:oui

F3 : Et pourquoi professeur de sport ?

F4 : D'accord, décris moi dans quel milieu tu évolue ?

F5 : oui

F6 : professionnel

F7: environnement ,institution, comme tu veux, comment toi tu est dans un milieu dans une structure

comment toi tu la perçois?

F8: ouais

F9 : pourtant tu les suis de la 6eme à la 3eme

F10 : Parce que dans la pratique du sport qu'elle différence entre un élève entre guillemet normal et un élève

d'UPI pour toi ?

F11 : Dans ton implication, comment toi tu ?

F12: en général non

F 13: d'accord ,

F14: c'est peut être une idée mais ta pratique sportive elle a quand même des spécificités, vous avez des buts

par rapport au programme officiel

F15: tel élève doit avoir au niveau du sport

F 16 : des autres pratiques pas que savoir courir un 1500m ou des choses comme ca il y a d'autres domaines

tu peux m'expliquer un peu en gros tous les domaines ?

F17 : et il y a des temps différents dans les heures ou en fait c'est tout ensemble

F18 : oui

F19 : c'est vrai qu'au niveau du sport il n'y a rien d'écrit

F20 : non, c'est que de la pratique?

F21 : oui, mais la feuille est un support à la pratique

F22 : une explication de........

Page 150: L'élaboration de la relation éducative

150

F23 : et notamment quand tu crées tes supports, quand tu fait tes séances, comment tu te positionnes toi outre

que tu dois amener à dominer telle compétence mais est ce que tu va faire ça par rapport au groupe ou tu

peux arriver à l'adapter à l'individu ?

F24 : oui

F25 : d'accord est ce que …....

F26 : non,non, je t'en prie et tu peux considérer cela comme un accompagnement éducatif ou pas, le fait

d'adapter, de travailler...........

F27 : d'accord, donc là est ce que tu pourrais me décrire une situation en prenant le cas d'un élève ou un

groupe d 'élève sur comment tu va faire pour créer cet accompagnement toi et puis comment eux vont le

mettre en place, soit un élève d'UPI si tu veux

F28 : et comment tu peut juger que l'accompagnement que tu as donné est bénéfique?

F29 : outre le coté sommatif voilà, par rapport à l'élève....

F30 : d'accord, et au niveau du sport y a quand même pas que le coté sommatif parce que on ne fait pas du

sport que pour du sommatif

F31 : là au niveau de l'accompagnement est ce qu'il n'y a pas un autre moyen justement de dire ce qu'on a fait

en sport, parce qu'il y a des élèves qui sont peut être en difficultés par rapport à leur corps, des choses comme

ca,

F32: d'accord si on reprend la notion d'implication, il suffit qu'un élève n'arrive pas à faire du sport par

rapport à lui même, par rapport aux autres, parce qu'il n'aime pas le sport comment toi tu vas l'accompagner

pour qu'il arrive

F33: en individuel,

F34: oui, cela donne une autre vision

F35: et là par rapport à la notion de relation éducative comment toi par rapport à l'importance de ces

discussions , à la construction de la relation comment tu peux les amener à avoir des compétences, à leur

faire comprendre qu'ils apprennent quelque chose, que cela peut être utile

F36: donc quand tu crées une relation éducative , c'est toujours dans une notion de bien être et de protection

de soi

F37: d'accord, oui, le sport est un bien-être ce n'est pas qu'un aspect sommatif

F38: par rapport à ce que tu me dis sur la relation l'élève est amené à la développer lui même pour lui même

et pour les autres,

F39: donc dans ta relation avec l'enfant suit le projet personnel de l'enfant avant le projet institutionnel!

Page 151: L'élaboration de la relation éducative

151

F40:est ce que tu penses que c'est une spécificité du prof d'EPS où est ce que l'on peut trouver çà dans

d'autres matières enseignées

F41: pourquoi tu parles d'éducateur ou de formateur par rapport à la différence avec l'enseignant? Comment

tu les perçois

F42: je pense que c'est la spécificité du monde enseignant avec le côté institutionnel et ses programmes et

avec le côté on est ce que l'on est donc on est sensé leurs apprendre mais pourquoi

F43: est ce que tu trouves intéressant ton intervention auprès des Upistes

F44: parce que là tu trouves plus de sens à ta discipline, à l'explication

F45: comment trouves tu ton implication envers ces élèves plus enrichissante, plus humaine

F46: et est ce que tu mettrais par le terme médiateur

F47: merci

Page 152: L'élaboration de la relation éducative

152

Grille d'analyse par catégorie de l'entretien de Florence

Unités de sens Sous thèmes

L7à18

F1: peux-tu m'expliquer ton parcours?

F1: parcours professionnel, depuis le début, (…), depuis le bac?

F2:oui

f2: donc bac S , puis je suis allez faire STAPS à Nantes, je suis d'Angers

à la base. J'ai passé mon bac S à Angers, j'ai passé le concours pour entrer

à l'UFR STAPS à Nantes euh ,j'ai décroché le concours mais il a été

annulé cette année là , parce qu'après les facs ils ouvraient à tout le

monde donc je suis rentré à la fac à Nantes , j'ai ratée ma première année

comme beaucoup, puis deuxième année, troisième année, donc la licence

à la suite de la licence j'ai passé mon CAPES que en fin d'année je l'ai

raté la première année une vraie catastrophe pourtant j'avais jamais autant

bossé vraiment je pensais que j'étais prête et puis j'y étais pas. Je pense

que je n'avais rien compris au concours en général euh et l'année d'après

je l'ai eue donc en 2001

Parcours

professionnel

Page 153: L'élaboration de la relation éducative

153

L 19 à109:

F3 : Et pourquoi professeur de sport ?

f3 : j'ai toujours depuis la 6eme je me souviens toux c'était avec ma mère

quand on a été voir la prof d'EPS en 6eme pour demander le parcours

pour le faire parce que s'est déjà ce que je voulais faire c'est rigolo euh

pourquoi parce que c'est ma passion en fait. Le sport c'est ma passion

après pourquoi le professorat, j'ai un peu du mal à l'expliquer je ne sais

pas......J'aimais bien déjà encadrer les jeunes dans les clubs pi ca s'est fait

non déjà dés la 6eme donc c'est vrai que j'avais pas forcément de je sais

pas pourquoi professeur je sais pas peut être l'image de la prof je sais pas.

Le sport c'était une évidence professeur c'est venu comme ca, je suis

incapable de l'expliquer. Maintenant je sais mais avant en 6ème je suis

incapable de l'expliquer

F4 : D'accord, décris moi dans quel milieu tu évolue ?

f4 : Ici

F5 : oui

f5 le milieu ….......

F6 : professionnel

f6: professionnel donc

F7: environnement ,institution, comme tu veux, comment toi tu est

dans un milieu dans une structure comment toi tu la perçois?

f7: comment je perçois en gros ici en fait …........euh....le professeur

d'EPS c'est vrai que bon a un rôle, un contact qui est assez facile avec

l'enfant je dirais généralement au collège, je parle au collège parce qu'au

lycée ça peut être un peu différent au collège les enfant y aiment

beaucoup venir dans l'a dans la discipline a chaque fois y sont quand

même plutôt content de venir, on est pas trop rejetés, donc la relation elle

se fait assez facilement. Après ce que je pourrais regretter dans

dans prof d'EPS, c'est peut être le fait d'avoir de pas avoir assez de

responsabilités je dirais. Ce que j'aurais aimé avec du recul maintenant

c'est par exemple prof des écoles. J'ai l'impression qu'on a peut être pas

forcément de responsabilités mais d'importance dans le, dans ce métier

là, que nous on est entre guillemet, des fois j'ai l'impression que l'on est

pas grand chose quoi

rôle

Page 154: L'élaboration de la relation éducative

154

L110à 135

F21 : oui, mais la feuille est un support à la pratique

f 21 : voila, exactement

F22 : une explication de........

f 22 : exactement, une explication de compte-rendus pour que l'enfant se

rende compte où il en est, tout ca, mais....... pas de, pas de questionnaire

quoi en soi avec tu fait et je corrige, pas du tout c'est un support

F23 : et notamment quand tu crées tes supports, quand tu fait tes

séances, comment tu te positionnes toi outre que tu dois amener à

dominer telle compétence mais est ce que tu va faire ça par rapport

au groupe ou tu peux arriver à l'adapter à l'individu ?

f 23 : alors ouais alors à la base on a la compétence qui sort des

programmes

F24 : oui

f 24 : on a plusieurs pour une activité, on a plusieurs compétences à faire

acquérir par exemple en fin de 6eme ou en fin de 5eme, après à partir de

ca donc on a une liste de compétences, nous on s'adapte déjà à la classe

c'est à dire que, première séance on fait ce qu'on appelle une évaluation

diagnostic on... en gros c'est une petite batterie de tests pour se rendre

compte du niveau, parce que s'est bien gentil les programmes avec les

textes mais on en est des fois loin c'est vrai, d'une classe à une autre on

n'a pas le même niveau hein, donc on fait un petit bilan par rapport à ses

compétences puis on voit où y en sont, la classe globalement, avec en

gros le niveau le plus fort et le niveau le moins fort et où est ce qu'on en

est et après on adapte l'enseignement par rapport à ca, donc l'individu oui

il est pris en compte on différencie quand même, peut être que c'est plus

simple chez nous je sais pas, on différencie quand même beaucoup la

pédagogie, euh on fait des groupes de niveau, on fait euh on fait euh, oui

on s'adapte beaucoup oui

F25 : d'accord est ce que …....

f 25 : on travaille toujours via toujours les niveaux en fait après c'est

sur le global,......excuse moi

pratique

L135 à 220 accompagnement

Page 155: L'élaboration de la relation éducative

155

F26 : non,non, je t'en prie et tu peux considérer cela comme un

accompagnement éducatif ou pas, le fait d'adapter, de

travailler...........

f 26 : bah dans le terme oui,......oui, oui, on essaye d'accompagner chacun

vers ce à quoi on tend pour lui quoi

F27 : d'accord, donc là est ce que tu pourrais me décrire une

situation en prenant le cas d'un élève ou un groupe d 'élève sur

comment tu va faire pour créer cet accompagnement toi et puis

comment eux vont le mettre en place, soit un élève d'UPI si tu veux

f 27 : bah euh dans une séance euh bah après l'évaluation diagnostic par

exemple je sais pas je prends l'activité on crée des groupes de niveau

donc par terrain ca veut dire que sur un terrain on va mettre je sais pas

trois ou quatre enfants maximum parce qu'après y jouent pas donc ca

….admettons quatre enfants on fait des groupes, terrain 1 quatre enfants,

terrain 2 quatre enfants, terrain 3 quatre enfants, donc qui ont les même

difficultés on va dire puis après sur un thème on propose un thème, je

sais pas savoir servir par exemple en badminton y vont pas avoir du tout

la même situation proposée en fonction de leurs difficultés parce que y

peut ne savoir servir parce que techniquement il a pas de geste, y peut ne

pas savoir servir parce que il arrive pas à avoir la force pour le faire donc

à chaque fois on va, on pose le problème puis on propose des situations

en fonction du problème de chaque groupe, alors on reste sur du groupe

évidemment, après je dis pas qu'a l'intérieur du groupe quand on voit, on

perçoit le problème bon y arrive pas, il tape à coté de la balle, on va

redonner de l'éducatif pour qu'il arrive lui personnellement à pouvoir

frapper dans cette balle, donc en fait on travaille beaucoup avec ce qu'on

appelle des variables plus et des variables moins. On prévoit un exercice

et puis sur notre feuille, j'aurais du t'amener des cours hein ca aurais.....,

sur notre feuille en fait on a prévu si l'exercice est relativement simple

pour lui qu'est ce qu'on prévoit donc on a une petite liste, si il est pas, si il

est trop difficile donc on liste pourquoi il est trop difficile et puis on

propose à chaque, à chaque fois y a une solution en fait quoi

F28 : et comment tu peut juger que l'accompagnement que tu as

donné est bénéfique?

f 28 : bah euh? Parce qu'il est réussi

Page 156: L'élaboration de la relation éducative

156

F29 : outre le coté sommatif voilà, par rapport à l'élève....

f 29 :ah ouais, c'est vrai qu'on est beaucoup sur le sommatif par les

critères de réussite, on est beaucoup sur j'ai réussi, si j'arrive à frapper

mon service euh je sais pas 5 fois sur 7 par exemple on peut considérer

que c'est quelqu'un qui commence à réussir à servir, on est beaucoup sur

le sommatif quand même

F30 : d'accord, et au niveau du sport y a quand même pas que le coté

sommatif parce que on ne fait pas du sport que pour du sommatif

f 30 : ah bah non

F31 : là au niveau de l'accompagnement est ce qu'il n'y a pas un

autre moyen justement de dire ce qu'on a fait en sport, parce qu'il y

a des élèves qui sont peut être en difficultés par rapport à leur corps,

des choses comme ca,

f 31 : déjà dans les évaluations en EPS, on est, il y a plusieurs années,

une dizaine d'année de ça on était que sur le sommatif, c'était une activité

de performance en fait, je saute tant j'ai, je saute trois mètres j'ai dix , j'en

saute six j'ai vingt, je saute un mètre, j'ai zéro. C'était que là dessus,

maintenant on n'est plus du tout sur ces principes là. On est sur en gros.

On est sur aux deux tiers sur ce que l'on appelle performance et maîtrise

d'exécutions, car la performance c'est clairement du sommatif et la

maîtrise d'exécutions c'est comment l'élève eeuh fait pour trouver des

solutions. Donc là un élève qui n'est pas fort techniquement au niveau de

la performance peut réussir à avoir, à très bien, par exemple si je reste sur

le badminton sur la maîtrise si par exemple: je lui demande de jouer

haut. Il peut , il peut au niveau performance ne pas gagner contre les

autres mais par contre au niveau de l'intention qu'il a bien compris que

quand le gars il était devant eh ben lui il faut qu'il envoie derrière. Et là

donc il a tous ses points. Et là je pense que la maîtrise est faite

évidemment pour euh ben pour montrer ben qu'il n'y a pas que la

performance dans le sport, ça c'est évident. Donc les deux tiers de la note

sont sur les connaissances et le travail. Donc tu vois cela fait 6 points sur

le travail, on a une marge. Donc sur les vingts points on a 6 points sur le

travail fourni en classe. Cela veut dire qu'un élève même pas bon , si il se

donne pendant les cours à son niveau, il n'y a pas de souci. au niveau de

l'endurance , il y en a toujours qui sont très forts et il y en a qui se traîne

Page 157: L'élaboration de la relation éducative

157

et qui ont du mal. Si ils font le cycle comme c'est demandé et puis qu'ils

s'investissent beaucoup, ils ont leurs cycles et tu vois déjà ça peut

regonfler quelqu'un qui n'est pas bon du tout en performance et puis il y a

la maîtrise. Tu vois en endurance, cela peut être la régularité. C'est à dire

courir régulièrement. C'est à dire indépendant de le performance, c'est à

dire indépendant de je cours vite ou je cours pas vite. La performance tu

vois , elle va prendre sept points, donc cela va différencier sur la note

mais même un élève qui court pas vite va avoir douze, treize voir

quatorze.

F32: d'accord si on reprend la notion d'implication, il suffit qu'un

élève n'arrive pas à faire du sport par rapport à lui même, par

rapport aux autres, parce qu'il n'aime pas le sport comment toi tu

vas l'accompagner pour qu'il arrive

f32: je vais beaucoup discuter déjà pour comprendre d'où ça vient parce

que je ne veux pas que ça soit « j'ai pas envie et on n'en parle plus ». je

veux comprendre car ce n'est pas normal qu'un enfant entre guillemet

n'aie pas envie. Cela peut être la peur mais cela dépend de l'activité.

L'escalade , on le voit, il y en a qui se bloque tout de suite euh qui

d'ailleurs ne dise rien mais ils ont une attitude de rejet par rapport à

l'activité puis tu comprends au final que c'est parce qu'il ne veulent pas

montrer devant les autres qu'ils ont peur. je sais pas cela peut être la peur,

çà peut être la natation j'ai peur de me mettre en maillot de bain pour les

filles. J'ai beaucoup discuté, je pense que je vois que cette arme là

F33: en individuel,

f33: absolument, en individuel, on a beaucoup le temps dans les cours

pendant que les autres sont lancés en situation ;alors vient là on discute.

On est assez proche. Par là , je ne dis pas qu'ils vont me dire tout pour

autant mais on a une relation assez proches avec les enfants. On a une

relation assez proches avec les enfants. Je discute beaucoup avec les

enfants, on connaît, on a beaucoup le temps, on sait ce qu'ils ont fait le

week-end et tout est tout nous, rire généralement ouais (rire) on a

beaucoup le temps. On connaît, je pense qu'on les connaît pas trop mal

F34: oui, cela donne une autre vision

f34: complétement

Page 158: L'élaboration de la relation éducative

158

L220 à 270

F35: et là par rapport à la notion de relation éducative comment toi

par rapport à l'importance de ces discussions , à la construction de la

relation comment tu peux les amener à avoir des compétences, à leur

faire comprendre qu'ils apprennent quelque chose, que cela peut être

utile

f35: ben à part par la discussion, par des exemples des choses comme çà;

leurs faire comprendre que c'est important par exemple savoir nager: c'est

important pour savoir se sauver, en cas de souci. Oui, c'est çà par des

exemples pour essayer de leur faire comprendre que c'est important

F36: donc quand tu crées une relation éducative , c'est toujours dans

une notion de bien être et de protection de soi

f36: oui, savoir courir. C'est vrai que si un élève de cinquième entre

guillemet, ne sait plus faire cela. Il se met en danger quand même pour sa

vie future par forcément pour sa vie sportive, je parle

si en cinquième, il ne peut pas faire deux cent mètres, il ne pourra plus

faire ses courses non plus. Donc, oui, moi, je vois, je ne parle pas du tout

de la note et de machin. L'enfant il le sait, à la base à l'école, ils se font

sanctionner par une note. Moi , je ne suis pas du tout dans cette logique là

quand un enfant ne veut pas faire. complétement

F37: d'accord, oui, le sport est un bien-être ce n'est pas qu'un aspect

sommatif

f37:ah oui! Complétement/

F38: par rapport à ce que tu me dis sur la relation l'élève est amené à

la développer lui même pour lui même et pour les autres,

f38: oui apprendre à vivre ensemble, à se gérer par rapport à l'effort, …,

par rapport au futur aussi quand il n'y aura plus d' EPS et qu'il voudra en

faire. Qu'il aie les bonnes pratiques, c'est vrai qu'il ne fasse pas n'importe

quoi. Et puis le corporel, pour la vie future, la mise en forme et puis ..

puis.. tout ce qui est lié à la santé, c'est très important, la solidarité, le

respect, je trouve que ce sont des valeurs qui , oui ça passe par l'EPS

mais ce sont des valeurs qui pour moi doivent, j'espère, j'aimerais les

transmettre pour qu'elles se généralisent partout dans l'idéal. le goût de

l'effort c'est dur mais on se bat car on ne va pas baisser les bras. Quoi

relation

Page 159: L'élaboration de la relation éducative

159

mince dans la vie tu auras des coups durs, tu auras des moments où tu vas

t'arracher même si tu as mal quoi, en gros. C'est vraiment ces valeurs que

je trouve essentielles. Je leurs dit toujours, c'est un peu facile mais quand

on veut , on peut quoi, on peut arriver, vous voulez quelque chose mais

vous pouvez peut-être y arriver quoi, il faut!

F39: donc dans ta relation avec l'enfant suit le projet personnel de

l'enfant avant le projet institutionnel!

f39: ah oui carrément, pourtant je me calcule bien, je suis assez scolaire,

je part toujours des programmes je cadre bien, c'est un peu ma base mais

je pense que dans la façon d'enseigner, je suis beaucoup, je suis beaucoup

sur le relationnel, sur les valeurs euh en effet sur le bien être et sut tout

çà/

L258 à L273;

F40:est ce que tu penses que c'est une spécificité du prof d'EPS où est

ce que l'on peut trouver çà dans d'autres matières enseignées

f40: alors là, je sais pas! Je ne pense pas que ce soit une spécificité du

prof d'EPS parce que je dirais que tous les profs d'EPS ne sont pas sur la

même logique. Chacun a ses logique, je pense que c'est selon ce qu'on

est, de la façon dont on voit le monde aussi, en général, c'est vrai. Euh

donc je pense pas que c'est une spécificité maintenant je dirais que c'est

de l'humain donc çà ne paraît pas du tout une spécificité du prof d'EPS.

C'est à dire que chacun dans sa matière doit organiser les choses à sa

façon en fait. Tu peux faire passer tes contenus comme tu le veux, tu as

un programme c'est tout. Maintenant le contenu tu peux le faire passer

d'une façon ou d'une autre et j'ai des collègues qui sont

beaucoup plus proches. Ouais, je suis peut-être plus sur un rôle

d'éducateur, de formateur que sur le rôle d'enseignant parce que je dirais

que l'enseignant parce que pour moi, il englobe tout çà plus que sur le

rôle d'instructeur quoi. Il faut que je fasse des savoirs puis des... Oui pour

moi, c'est tout lié mais non je dirais que tout prof peut voir les choses de

cette façon et les faire passer,...., aprés dire que c'est plus facile chez

nous, je n'en sais rien là je suis incapable de te répondre

Spécificité de la

pratique

L274 à 283:

F41: pourquoi tu parles d'éducateur ou de formateur par rapport à

posture

Page 160: L'élaboration de la relation éducative

160

la différence avec l'enseignant? Comment tu les perçois

f41: l'éducateur, je ...dirais.. que c'est , c'est, c'est éduquer l'enfant dans sa

globalité, justement avec toutes ses valeurs, tout ce qui est les valeurs,..

pour qu'en gros il s'insert bien dans la société si on parle globalement.

Formateur, je dirais que c'est plus pour l'emmener vers une vie

professionnelle, vers un bien être dans sa vie professionnelle. Instructeur,

c'est celui qui va déduire un savoir. En idéal, il faudrait tout cela, mais je

pense qu'on a plus des pôles qui penchent vers un côté , mais je pense.

On peut connaître notre milieu mais au fond de nous mêmes, je pense

qu'il y a toujours un côté qui penche d'un côté ou l'autre.

L284à l306:

F42: je pense que c'est la spécificité du monde enseignant avec le côté

institutionnel et ses programmes et avec le côté on est ce que l'on est

donc on est sensé leurs apprendre mais pourquoi

f42: souvent, il n'y a pas assez de sens je trouve dans tout ce qu'on leur

propose je veux dire l'autre fois je parlais avec ma petite cousine, elle a

dix ans,euh on parlait , on était sur Paris, on visitait , euh , bref un musée.

Et puis je lui demande, je ne sais plus, je lui demande euh le moyen-âge!

Je ne sais plus ce que je lui ai posé comme question elle était capable de

me dire le moyen-âge, des trucs mais vraiment très pointus mais je lui

demande de lui situer mais impossible. Et c'est vrai que je me dis mince

la première chose dans l'histoire c'est quand même d'apprendre, je ne sais

pas mais la chronologie de pointer quelque chose de bien . Alors peut être

que cela a été fait et que c'est l'enfant qui l'a qui l'a pas et qui n'a pas

faute si il ne sait pas le situer en fait ce moyen-âge et si tu sais qu'il s'est

passé des petites choses mais bien précis. Je ne sais pas ce qu'a fait le

prof. Mais je pense qu'on le fait pas assez. On est trop des fois dans nos,

on sait que c'est cela que l'on doit apprendre et on est vraiment là dessus

et je pense qu'on en oublie pourquoi il faut l'apprendre et l'expliquer.

Parce que nous on sait peut-être pourquoi mais l'enfant il n'a pas peut-être

compris pourquoi on fait çà? Pourquoi on court, tiens, on l'a souvent! En

sport, on prend pas assez de temps à leur expliquer pourquoi on va, on a

choisi nous cette activité! Parce que c'est nous qui l'avons choisi.

Honnêtement, on choisit par rapport à nos installations çà c'est sûr! Mais

on l'a quand même choisie parce que l'on sait qu'elle développe telle ou

Spécificité du corps

professionnel

Page 161: L'élaboration de la relation éducative

161

telle objectif mais pour nous c'est quelque chose d'important mais si on

ne l'explique pas à l'enfant. Il ne comprend pas pourquoi on court c'est

nul. Certains, ils cherchent et encore on est sur un public qui ne cherche

pas beaucoup. Ils sont à l'école, ils font ce qu'il y a à faire mais certains je

pense qui doivent rire au nez des fois. Et je pense que plus on va sur les

publics difficiles plus il faut expliquer, expliquer.

L307 à 324:

43: est ce que tu trouves intéressant ton intervention auprès des

Upistes

f43:oui, complétement

F44: parce que là tu trouves plus de sens à ta discipline, à

l'explication

f44: oui, complétement

F45: comment trouves tu ton implication envers ces élèves plus

enrichissante, plus humaine

f45: ah ouais, et tu as vraiment la sensation de beaucoup plus leur

apporter et tu as vraiment plus l'impression que tu existes et que tu es

quelqu'un d'important pour eux et tu vois peut-être aussi beaucoup plus

les progrès parce que c'est plus difficile à la base. Alors t'es content mais

bon t'as le même ressenti avec un petit gamin qui va à la piscine et qui ne

sait pas nager et au bout de cinq six séances a réussi. T'es content quoi

t'as apporté quelque chose et puis t'es content d'avoir réussi quelque

chose. En fait on pourrait dire qu'avec un élève difficile avec un élève qui

a des difficultés au départ c'est super enrichissant plus que l'élève qui

bien sûr réussi et voilà car t'as absolument rien apporté en fait. Même si

c'est très bien avec lui et qu'il n'y a pas de problème mais je pense que

oui. Oui, c'est ce que je disais les élèves d'UPI et je pourrais généraliser

aux élèves en difficultés en général. T'as l'impression de servir à quelque

chose, d'avoir un rôle (rire)

accompagnement

L325 à 328

F46: et est ce que tu mettrais par le terme médiateur

f46: ouais, médiateur,l'accompagner vers quelque chose, l'aider à oui être

entre l'élève en difficulté et l'élève qui ne l'est plus, oui totalement ,

posture

Page 162: L'élaboration de la relation éducative

162

l'aider à c'est çà, complétement

F47: merci

f47:çà te va

Page 163: L'élaboration de la relation éducative

163

Grille d'analyse par thèmes de l'entretien de Florence

Unités de sens par ligne Mots clefs de

l'interviewé

sous-thèmes thèmes Catégories

L10: « bac S, puis je suis allez

faire STAPS à Nantes, »

Bac S

STAPS

Parcours

universitaire

formation Parcours

professionnalisa

ntL11-12: « j'ai passé le

concours pour entrer à l'UFR

STAPS »

L12: « décroché le concours »

L15: « passé le CAPES »

L44: « que j'aurais aimé avec

du recul maintenant c'est par

exemple prof des écoles »

Concours

entrer UFR

STAPS

décroché

CAPES

aurais aimé

prof des écoles

Formation

continue

reconnaissance

Professionnalisatio

n

L22: « le sport c'est ma

passion aprés pourquoi le

professorat »

L43: « le fait de pas avoir de

responsabilités »

Sport

passion

professorat

responsabilités

fondement Pratique

professionnelle

actuelle

L37-38: « le professeur d'EPS

c'est vrai que bon a un rôle, un

contact qui est assez facile »

L40-41: « y sont quand même

plutôt content de venir »

Professeur

rôle /contact

content de venir

Organisation de la

pratique

L138-139: « bah dans le terme

oui,......oui, oui, on essaye

Essaye définition Accompagnement Accompagneme

Page 164: L'élaboration de la relation éducative

164

d'accompagner chacun vers ce

à quoi on tend pour lui quoi »

chacun

vers ce quoi on

tend

pour lui

éducatif nt

L54-55: « c'est vrai je pense

que par rapport à d'autres

collègues on connait bien les

enfants parce qu'en plus on les

voit dans ses situations de

mouvement »

L119: « alors à la base on a la

compétence qui sort des

programmes »

Par rapport

les voit

situations de

mouvement

base

programmes

élaboration

L59-60: « tu vois j'aime

beaucoup par exemple

l'enseignement avec les UPI »

Enseignement

avec les UPI

Mise en place

partenariat

L90: « c'est tout combiné »

L121-132: « on a plusieurs

pour une activité, on a

plusieurs compétences à faire

acquérir par exemple en fin de

6eme ou en fin de 5eme, après

à partir de ca donc on a une

liste de compétences, nous on

s'adapte déjà à la classe c'est à

dire que, première séance on

fait ce qu'on appelle une

évaluation diagnostic on... en

gros c'est une petite batterie

de tests pour se rendre compte

du niveau, parce que s'est bien

gentil les programmes avec

les textes mais on en est des

Combiné

plusieurs

compétences

s'adapte à la

classe

évaluation

diagnostic

se rendre

compte

niveau

voit où y en

sont

pratique

Page 165: L'élaboration de la relation éducative

165

fois loin c'est vrai, d'une

classe à une autre on n'a pas le

même niveau hein, donc on

fait un petit bilan par rapport à

ses compétences puis on voit

où y en sont, la classe

globalement, avec en gros le

niveau le plus fort et le niveau

le moins fort et où est ce qu'on

en est et après on adapte

l'enseignement par rapport à

ca, donc l'individu oui il est

pris en compte on différencie

quand même, peut être que

c'est plus simple chez nous je

sais pas, on différencie quand

même beaucoup la pédagogie,

euh on fait des groupes de

niveau, on fait euh on fait euh,

oui on s'adapte beaucoup

oui »

L155-157: « on va redonner

de l'éducatif pour qu'il arrive

lui personnellement à pouvoir

frapper dans cette balle, donc

en fait on travaille beaucoup

avec ce qu'on appelle des

variables plus et des variables

moins »

L202: « je vais beaucoup

discuter déjà pour comprendre

d'où ça vient parce que je ne

veux pas que ça soit »

L209: « j'ai beaucoup discuté,

je pense que je vois que cette

adapte

enseignement

individu

différencie

pédagogie

groupes

redonner de

l'éducatif

travaille

avec des

variables

beaucoup

discuter

comprendre

arme là

individuel

le temps dans

les cours

Page 166: L'élaboration de la relation éducative

166

arme là »

L211-212: « absolument, en

individuel, on a beaucoup le

temps dans les cours pendant

que les autres sont lancés en

situation ;alors vient là on

discute »

L48-50: « mais je sais pas

suivre un gamin en CP du

début à la fin et puis voir

toutes les étapes qu'on peut

franchir avec un enfant de cet

âge là »

L99-100: « en travaillant sur

une situation on englobe au

quotidien »

Suivre

du début à la

fin

cet âge là

quotidien

temporalité

L81-86: « il y a trois

domaines euh le savoir en fait

on combine, le savoir, c'est à

dire tout ce qui est

connaissance, on leur apport

des connaissances, du

règlement, je sais pas pour

courir faut voilà, y a beaucoup

de choses euh la savoir faire

parce que c'est bien de savoir

mais nous on demande surtout

que le savoir se transforme en

savoir faire et puis moi je

dirais le troisième sur lequel il

faut s'attarder aussi c'est le

savoir être, »

L90-98: « Je sais pas si je te

donne, je pourrais te donner

une compétence euh.... c'est

Trois domaines

le savoir

connaissance

règlement

transforme

savoir faire

savoir être

compétence

capable

d'expliquer

essayer

d'appliquer

Compétences

développées

Page 167: L'élaboration de la relation éducative

167

tout dans une en fait c'est j'ai

pas de savoir …........ euh je

sais pas marquer un panier en

basket y a la connaissance

avant tout en gros l'enfant il

doit être capable de

l'expliquer comment on fait

pour marquer un panier en

basket mais après la savoir

c'est une chose mais il va

falloir essayer de l'appliquer

et de réussir parce que c'est

pas parce que on sait que l'on

sait faire pi le savoir être ca va

être plus euh ….. là c'est un

peu plus difficile parce que

c'est très technique comme

comme compétence mais euh

ca va être je sais pas être

capable de travailler en

autonomie pour réussir, ca va

être capable de moi j'y arrive

mais je vais aider le copain

pour lui expliquer comment

faut faire pour qu'il réussisse »

travailler en

autonomie

lui expliquer

L86-87: « le respect des

autres, solidarité euh

autonomie, gérer sa santé pour

actuellement et pour le futur »

respect des

autres

solidarité

gérer sa santé

actuellement/fut

ur

finalité

L183-196: « Il peut , il peut au

niveau performance ne pas

gagner contre les autres mais

par contre au niveau de

Ne pas gagner

intention

bien compris

attentes Accompagné

Page 168: L'élaboration de la relation éducative

168

l'intention qu'il a bien compris

que quand le gars il était

devant eh ben lui il faut qu'il

envoie derrière. Et là donc il a

tous ses points. Et là je pense

que la maîtrise est faite

évidemment pour euh ben

pour montrer ben qu'il n'y a

pas que la performance dans

le sport, ça c'est évident. Donc

les deux tiers de la note sont

sur les connaissances et le

travail. Donc tu vois cela fait

6 points sur le travail, on a

une marge. Donc sur les

vingts points on a 6 points sur

le travail fourni en classe.

Cela veut dire qu'un élève

même pas bon , si il se donne

pendant les cours à son

niveau, il n'y a pas de souci.

au niveau de l'endurance , il y

en a toujours qui sont très

forts et il y en a qui se traîne

et qui ont du mal. Si ils font le

cycle comme c'est demandé et

puis qu'ils s'investissent

beaucoup, ils ont leurs cycles

et tu vois déjà ça peut

regonfler quelqu'un qui n'est

pas bon du tout en

performance et puis il y a la

maîtrise. Tu vois en

endurance, cela peut être la

régularité. C'est à dire courir

régulièrement. C'est à dire

indépendant de le

y a pas que la

performance

connaissances

travail

il se donne

font le cycle

investissent

régularité

indépendant de

la performance

Page 169: L'élaboration de la relation éducative

169

performance, c'est à dire

indépendant de je cours vite

ou je cours pas vite. »

L325-326:

« médiateur,l'accompagner

vers quelque chose, l'aider à

oui être entre l'élève en

difficulté et l'élève qui ne l'est

plus, oui totalement , l'aider à

c'est çà, complétement »

Accompagner

vers

aider à être

difficulté/ne

l'est plus

définition éducative médiation

Éducative relation

L254-257: « ah oui carrément,

pourtant je me calcule bien, je

suis assez scolaire, je part

toujours des programmes je

cadre bien, c'est un peu ma

base mais je pense que dans la

façon d'enseigner, je suis

beaucoup, je suis beaucoup

sur le relationnel, sur les

valeurs euh en effet sur le bien

être et sut tout çà/ »

Assez scolaire

part des

programmes

ma base

enseigner

relationnel

élaboration

L213: « Par là , je ne dis pas

qu'ils vont me dire tout pour

autant mais on a une relation

assez proches avec les

enfants »

L261-268: « que tous les

profs d'EPS ne sont pas sur la

même logique. Chacun a ses

logique, je pense que c'est

selon ce qu'on est, de la façon

dont on voit le monde aussi,

en général, c'est vrai. Euh

donc je pense pas que c'est

Relation assez

proches

même logique

façon dont on

voit le

monde

c'est de

l'humain

organiser les

Pratique

Page 170: L'élaboration de la relation éducative

170

une spécificité maintenant je

dirais que c'est de l'humain

donc çà ne paraît pas du tout

une spécificité du prof d'EPS.

C'est à dire que chacun dans

sa matière doit organiser les

choses à sa façon en fait. Tu

peux faire passer tes contenus

comme tu le veux, tu as un

programme c'est tout.

Maintenant le contenu tu peux

le faire passer d'une façon ou

d'une autre et j'ai des

collègues qui sont beaucoup

plus proches »

choses

contenus

comme tu veux

faire passer

L224-227: « ben à part par la

discussion, par des exemples

des choses comme çà; leurs

faire comprendre que c'est

important par exemple savoir

nager: c'est important pour

savoir se sauver, en cas de

souci. Oui, c'est çà par des

exemples pour essayer de leur

faire comprendre que c'est

important »

Discussion

faire

comprendre

exemples

moyens

L214: « Je discute beaucoup

avec les enfants, on connait,

on beaucoup le temps, on sait

ce qu'ils on fait le week-end »

L231-234: « Il se met en

danger quand même pour sa

vie future par forcément pour

sa vie sportive, je parle si en

cinquième, il ne peut pas faire

deux cent mètres, il ne pourra

Connaît

vie future

forcément

faire ses

courses

finalité

Page 171: L'élaboration de la relation éducative

171

plus faire ses courses non

plus. »

L241-251: « oui apprendre à

vivre ensemble, à se gérer par

rapport à l'effort, …, par

rapport au futur aussi quand il

n'y aura plus d' EPS et qu'il

voudra en faire. Qu'il aie les

bonnes pratiques, c'est vrai

qu'il ne fasse pas n'importe

quoi. Et puis le corporel, pour

la vie future, la mise en forme

et puis .. puis.. tout ce qui est

lié à la santé, c'est très

important, la solidarité, le

respect, je trouve que ce sont

des valeurs qui , oui ça passe

par l'EPS mais ce sont des

valeurs qui pour moi doivent,

j'espère, j'aimerais les

transmettre pour qu'elles se

généralisent partout dans

l'idéal. le goût de l'effort c'est

dur mais on se bat car on ne

va pas baisser les bras. Quoi

mince dans la vie tu auras des

coups durs, tu auras des

moments où tu vas t'arracher

même si tu as mal quoi, en

gros. C'est vraiment ces

valeurs que je trouve

essentielles. Je leurs dit

toujours, c'est un peu facile

mais quand on veut , on peut

quoi, on peut arriver, vous

voulez quelque chose mais

Apprendre à

vivre ensemble

à se gérer

bonnes

pratiques

santé

solidarité

respect

valeurs

goût de l'effort

pas baisser les

bras

Compétences

développées

Page 172: L'élaboration de la relation éducative

172

vous pouvez peut-être y

arriver quoi, il faut! »

L65-67: « J'ai l'impression

qu'ils ont plus besoin de moi

en fait euh que je peux leur

apporter beaucoup plus que

…... dans l'aspect relationnel

rien que le fait de les écouter

je leur apporte beaucoup rien

qu'avec ça c'est vrai de

prendre soin un petit peu

d'eux, un coté plus affectif »

Plus besoin de

moi

apporter

beaucoup

aspect

relationnel

prendre soin

côté plus

affectif

qualité éducateur Positionnement

professionnel

L268: « je suis peut-être plus

sur un rôle d'éducateur, de

formateur que sur le rôle

d'enseignant parce que je

dirais que l'enseignant parce

que pour moi, il englobe tout

çà plus que sur le rôle

d'instructeur quoi. Il faut que

je fasse des savoirs puis des...

Oui pour moi, c'est tout lié

mais non je dirais que tout

prof peut voir les choses de

cette façon et les faire

passer, »

Rôle

d'éducateur

formateur

enseignant

englobe

instructeur:fass

e des savoirs

tout lié

posture

L106: « il y a des fiches de

travail, c'est à dire pour noter,

observer, pour rendre compte

à l'enfant »

L113-115: « explication de

compte-rendus pour que

Fiches de

travail

noter

observer

rendre compte à

explication

compte-rendus

Pratique

support de travail

Professeur

Page 173: L'élaboration de la relation éducative

173

l'enfant se rende compte où il

en est, tout ca, mais....... pas

de, pas de questionnaire quoi

en soi avec tu fait et je

corrige, pas du tout c'est un

support »

L160-161: « on a une petite

liste, si il est pas, si il est trop

difficile donc on liste

pourquoi il est trop difficile et

puis on propose à chaque, à

chaque fois y a une solution

en fait quoi »

un support

petite liste

liste difficiles

propose à

chaque fois une

solution

L165-166: « c'est vrai qu'on

est beaucoup sur le sommatif

par les critères de réussite, on

est beaucoup sur j'ai réussi, si

j'arrive à frapper mon

service »

L175-181: « déjà dans les

évaluations en EPS, on est, il

y a plusieurs années, une

dizaine d'année de ça on était

que sur le sommatif, c'était

une activité de performance

en fait, je saute tant j'ai, je

saute trois mètres j'ai dix , j'en

saute six j'ai vingt, je saute un

mètre, j'ai zéro. C'était que là

dessus, maintenant on n'est

plus du tout sur ces principes

là. On est sur en gros. On est

sur aux deux tiers sur ce que

l'on appelle performance et

Est beaucoup

sur le sommatif

critères de

réussite

évaluations en

EPS

dizaine

d'années

activité de

performance

en gros

performance

maîtrise

d'exécutions

trouver des

solutions

Évaluation

Page 174: L'élaboration de la relation éducative

174

maîtrise d'exécutions, car la

performance c'est clairement

du sommatif et la maîtrise

d'exécutions c'est comment

l'élève eeuh fait pour trouver

des solutions. »

Page 175: L'élaboration de la relation éducative

175

Entretien avec un professeur d'Histoire – Géographie Henry

L'entretien s'est déroulé dans une salle de classe dans une cité scolaire (collège et lycée), d'une ville de

province. Nous étions à côté du bureau des CPE et prés de l'entrée des élèves.

H1: peux-tu m'expliquer ton parcours?

h1:depuis quand?

H2: depuis quand tu veux!

h2: depuis le lycée?

H3:oui

h3: ben au lycée, en terminale j'ai demandé à faire une lettre, une classe de lettre supérieure, je ne l'ai pas

obtenu. Ce qui fait que je me suis retourné vers la faculté, euh l'université. Donc j'ai choisi de faire des études

d'histoire car j'adore l'histoire depuis fort longtemps. Pas spécialement, d'ailleurs pour être professeur , c'était

pas au départ ce à quoi je pensais(..) et donc eh ben voilà , j'ai eu après mon bac euheuh à l'université de

Tours, j'ai j'ai commencé des études d'histoire. Et je suis allé jusqu'à la thèse. Je ne me suis pas interrompu.

J'ai fait tout le cycle. Voilà,pour mon parcours en gros et tout cela à l'université de Tours!

H4: d'accord, tu me dis que tu ne voulais pas être enseignant donc:

h4: disons que c'était de la culture généraleee, pour éventuellement ensuite tenter des concours administratifs

comme beaucoup d'ailleurs à l'université euh. Moi je pensais, j'étais intéressé par le

journalisme, j'étais intéressé par la diplomatie, ce genre de choses(..) et puis en fait j'ai tellement pris goût à à

cette matière. Je me suis dit que la meilleure façon de continuer à en faire , finalement toute ma vie, c'était,

c'était de l'enseigner. Et puis bon, d'un autre côté moi je , je n'ai jamais eu d'appréhension par rapport aux

enfants, aux élèves et tout ça, je me suis dit que cela pouvait être une expérience intéressante. Mais c'est vrai/

que je n'ai pas la vocation/ que l'on peut observer chez certains. Je n'avais pas la vocation dés le collège. Dés

le collège, on voit des élèves qui euh déjà disent voilà, je veux être prof de ceci de cela! Moi, j'ai pas connu

çà. Moi, c'est venu beaucoup plus tard.

H5: c'est à dire au moment de ta thèse, avant la thèse e

h5: non c'est venu,euh oh c'est venu euh allez ouf au moment où je faisais mon DEA. C'est à dire ben j'avais

à peu prés 22 ans, 22-23 ans. Je me suis dit à ce moment-là, bon euh , finalement, la voie, la voie la plus sûre

pour moi, la celle qui me correspond le mieux ben c'est celle-là. Alors j'ai quand même voulu commencer une

thèse parce que je me suis dit que euh d'abord je voulais allez au bout du cycle et que je me suis dit que si je

commençais pas une thèse là, je ne la ferais jamais. parce que je serais happé par les cours, par la vie

professionnelle et euh j'avais peur de ne pas pouvoir faire cela. Et j'avais un atout, c'est que euh je faisais mes

Page 176: L'élaboration de la relation éducative

176

études dans la ville où résidait mes parents donc c'était pas au niveau financier, c'était possible de poursuivre

mes études assez tard comme ça. Mais/ j'ai quand même enseigner avant de passer les concours, car j'étais

une année chargé de cours à l'université de Tours. donc c'est là en gros que j'ai découvert le contact

professeur-élève

h6 et pourquoi t'es pas resté dans le professorat à l'université

h6 tous simplement parce qu'il n'y a pas de place en fait, ce n'est pas vraiment un choix, j'ai l'habilitation

maître de conférence car j'ai la thèse enfin je l'ai demandé donc je l'ai mais bon dans le contexte actuel c'est

très difficile déjà quand on n'a pas l'agrégation de trouver une place à l'université moi je l'ai pas; j'ai juste le

capes. Et puis même quand on a l'agrégation moi j'en connais quelqu'un qui ont la thèse et même l'agrège et

qui ne trouvent pas de place. Il y a très peu de place en fait. Et puis je dois dire à la réflexion, je na sais pas si

c'est avantageux que ça au niveau financier. Les maîtres de conférences, ils ne sont pas inspectés par

définition donc ben ils progressent moins vite et ils gagnent nettement moins bien que nous dans le

secondaire. C'est paradoxale mais c'est vrai. Donc à la limite je suis beaucoup mieux dans le secondaire que

dans le supérieur. Ben je continue à publier, à faire des recherches pour moi c'est ce qui compte. C'est vrai

que les étudiants ce serait amusant mais euh c'est pas dramatique si je reste avec mes petits collégiens ou

avec mes lycéens.

H7: d'accord tu peux me décrire le milieu dans lequel tu évolues

h7: social

h8: non, professionnel

h8: le choix de carrière je l'ai expliqué. On est souvent prédéterminé pas toujours mais souvent moi mes

parents sont déjà dans l'enseignement euh ils étaient enseignants dans le primaire. C'est pas illogique que je

me retrouve à la place où je suis et puis euh ben le milieu enseignant bof disons qu'on côtoie beaucoup de

gens des gens qui ont souvent le même parcours que nous qu'on donc c'est vrai que l'on se fait beaucoup

d'amis dans ce milieu là euh moi en général, j'ai de bonnes relations avec les gens. Cela se passe très bien

avec les collègues, j'ai le contact facile donc euh euh oh je dirais pas que je suis ami avec tout le monde.

Effectivement il y a des collègues chez qui je suis invité que j'invite ben voilà on se côtoie c'est vrai. Il y a

beaucoup de mariage d'ailleurs paraît-il entre collègues (rires). Mais bon moi ça m'est pas encore arrivé hein.

Ben, je sais pas , je constate.

H9: et quel est ton rôle en tant que professeur au sein du collège, comment tu peux me le décrire

h9:c'est vaste çà comme question. Ben le rôle a changé de toutes façons car c'est plus seulement transmettre

les connaissances c'est la base. Ça reste hein quand même la base enfin pour moi c'est très important. Mais

bon il y a maintenant tout un accompagnement de l'élève euh bon faut bien dire faut dire les choses dans

quand même pas de cas , on fait un travail qui n'a pas vraiment été fait au niveau de la famille hein euh on

donne des bases en matière d'éducation. hein! euh euh on apprend aux élèves à se comporter en société enfin

Page 177: L'élaboration de la relation éducative

177

moi je trouve. Une grande partie du travail en collège, elle est consacrée à cela finalement apprendre aux

élèves à se comporter euh quand ils sont en collectivité. Moi, je trouve que c'est devenu enfin çà prend de

plus en plus d'importance. Autrement mon rôle de professeur ça va dépendre des années est ce que je suis

professeur principal ou pas. Cette année , je ne le suis pas. Mais quand on est professeur principal, il y a tout

un travail avec les parents , on rencontre beaucoup de parents d'élèves, on essaye ben on discute sur ce qui va

pas, sur ce qu'on va faire pour que cela aille mieux, euh l'année dernière , j'ai pris énormément de rendez-

vous comme ça pour essayer de,ben euh parfois, c'est un peu pour aider les parents dans leur travail de

parent si je puis dire. S'organiser en travail comment ils peuvent faire à la maison pour s'organiser euh pour

que l'élève ait de meilleur résultat euh ben par exemple fixer un planning euh on leur donne ce genre de

conseil. Enfin , moi, c'est des sujets que j'aborde souvent avec eux. Je leur fais aussi découvrir ce qui existe

comme ressources de l'établissement, le cahier de texte en ligne. Il y a beaucoup de parents qui découvre que

cela existe çà lors des entretiens. Ben autrement les années où je ne suis pas professeur principal. Euh ben je

suis un peu en retrait mais euh bon dans l'établissement on peut être aussi amené à organiser des choses, des

clubs. Ben cette année, je ne l'ai pas encore fait. Je vais sans doute un monter au dernier trimestre avec les

cinquièmes que j'aimerais un club, que j'aimerais voir perdurer l'année prochaine et les années suivantes. On

peut organiser aussi des sorties scolaires, ce genre de choses. Ben voilà un peu en gros les tâches qui nous

occupent en tant que professeur. Ben évidemment, tout ce qui est préparation de cours, correction de copies

çà tout le monde le sait hein, gros travail!

H10: quand tu me parles de situation d'accompagnement comment toi tu peux me le décrire, me le

définir

h10: en gros c'est une mission de conseiller, de tuteur quelque part bon çà ne s'adresse pas à tous les élèves

hein. On a des élèves qui sont très autonomes et puis d'autres qui ne le sont pas du tout qui ont vraiment

besoin de qu'on leur explique tout. Et encore même quand on le fait, on obtient des petits résultats mais euh

euh l'élève ne se transforme jamais comme on le voudrait en général. Les mauvaises habitudes restent actives

hein je l'ai souvent constaté, c'est un peu pessimiste mais bon on peut corriger des petites choses. On va euh

ben par exemple des élèves qui ont des difficultés pour analyser des textes, je prend cet exemple en histoire.

Ben je vais leur donner des petits exercices supplémentaires qui vont par exemple allers faire au CDI pendant

une heure euh une heure de travail d'accompagnement personnel, en euh comment on dit tous les termes

changent tous les ans y compris même avec un collègue. Ils peuvent aller travailler avec un collègue. On peut

faire çà; euh çà peut-être prendre des rendez-vous pour eux auprès du conseiller d'orientation car on a

beaucoup d'élèves qui ne font pas la démarche. Alors il faut un peu tout faire pour eux quoi, il faut les

materner, c'est le genre d'initiatives que je prends souvent quand je suis professeur principal. C'est ce genre

de choses. C'est aussi quand il y a des histoires de disciplines où quand il y a des problèmes d'incivilités, ben

il y a tout un suivi avec la vie scolaire. C'est essayé d'expliquer pourquoi tel élève à disjoncter, l'entendre, euh

voir comment on peut corriger le tir, comment on peut faire pour que çà ne se reproduise plus. Ben il y a des

rencontres avec les personnes de la vie scolaire, avec le ou la CPE, les aides éducateurs, la principale

Page 178: L'élaboration de la relation éducative

178

adjointe. Cela prend du temps mine de rien cela prend beaucoup de temps. Voilà c'est ce genre de choses.

Parfois il y a aussi des PPRE qui se mettent en place, c'est à dire des dispositifs d'accompagnement mais

spécifique pour des élèves en grande difficulté en général, il y a un dossier médical aussi euh ce sont des

élèves qui ont des difficultés d'apprentissage alors là on met en place comment dire une , des exercices

adaptés à l'élève. C'est à dire que l'on ne va pas lui faire faire exactement ce que l'on demande aux autres.

C'est à dire que l'on va simplifier les choses, on va trouver des exercices adaptés à sa difficulté. Bon tout cela

c'est fait sur notre temps libre, il faut quand même le signaler et c'est important quand même je crois de le

préciser dans ton rapport enfin dans ton enquête, c'est entièrement bénévole!! on fait çà alors que l'on n'est

pas payé pour . Bon on le fait volontiers car on a envie d'aider les élèves. Il faut le savoir hein c'est en plus

sur nos heures de libre que l'on fait tout çà. Mais on a des instructions officielle qui disent qu'on a d'autres

tâches donc là si on veut être dans les clous, on est obligé de de suivre ces directives là. Et puis moi c'est vrai

que le comment dire le travail de la classe, au bout d'un moment on tourne en rond. Moi j'aime bien essayer

d'aller au delà ,ben organiser une sortie scolaire tout bêtement. Hein, c'est enseigner autrement quelque part.

Forcément, il y a toujours un but éducatif derrière, moi j'aime aller au delà. Hein j'aime aller au delà du

travail en classe. Cela ne me suffit pas , si tu veux, de de le travail de la classe, évidemment, c'est la base.

Mais euh, on s'ennuie à force, surtout au collège, c'est répétitif donc moi çà ne me suffit pas.

H11: et si on reprend l'idée de la sortie scolaire quelles sont les attentes que tu as, les attentes sont

posées par rapport à toi où à la classe que tu peux emmener

h11: non, ça dépend parfois il y a des sorties qui peuvent concerner tout un niveau , tous les élèves de

troisième par exemple cette année font la sortie à Caen. Donc il y a des sorties comme çà qui sont planifiées

par toute l'équipe d'histoire-géographie et personne n'est exclu. Ben cela dit les gens qui ne sont pas capables

de se comporter correctement en société, ben effectivement pour eux. Bon dans l'établissement, on n'a pas

trop ce problème mais oui c'est déjà arrivé que des élèves ne fassent pas la sortie car on ne pouvait leur faire

aucune confiance,on est obligé de les surveiller en permanence mais c'est très exceptionnel. Et puis après , il

y a effectivement les sorties ponctuelles, je dirais un peu pour se faire plaisir mais aussi pour faire plaisir aux

élèves qui sont demandeurs. En général, c'est une classe. Donc oui, là effectivement on a tendance à choisir

une classe que l'on aime bien. On est quand même des êtres humains, il faut dire les choses. On me dirait ce

serait bien d'organiser une sortie avec eux, je dirais,non peut être pas. .. non.. parce que c'est vrai … que non

je n'attends pas des marques de connaissance spécifique mais voir que les élève sen profitent , sont contents

d'apprendre des choses, de découvrir cela fait quand même plaisir. C'est vrai que si on organise une sortie et

que à l'arrivée on n'a que des jérémiades ou des commentaires du style c'est nul. Cela ne donne pas envie.

Donc oui je regarde le public en adaptant la spécificité de la classe à la sortie. Mais je ne parle pas que des

très bonnes classes. Moi je pense pas car on a des classes assez faibles avec des élèves gentils que l'on peut

emmener. Et cela leur est sans doute plus profitable. Car en général, les élèves qui sont très bons, déjà avec

leurs parents, la plupart du temps, ils visitent des musées, des choses comme çà. Donc faire une sortie avec

eux, est ce que cela va leur apporter quelque chose pas forcément. Alors que ces élèves en difficultés parfois

Page 179: L'élaboration de la relation éducative

179

issus d'un milieu pas très favorisée pour eux, c'est un plus. Cela reste, c'est un souvenir. C'est pour cela que

c'est intéressant les sorties parce que moi je trouve que les élèves retiennent mieux que dans le contexte de la

classe. Moi, j'aimerais en faire plus, c'est lourd et couteux.

H12: peux-t-on demander à ce moment là une participation

h12: on peut le faire, d'ailleurs la plupart des sorties, il y a une participation demandée mais euh ce qui est

embêtant il faut une autorisation du conseil d'autorisation et cela donne un côté facultatif car effectivement

les familles qui n'ont pas les moyens de mettre la somme même faible où qui ne veulent pas la mettre. Donc

ce n'est pas l'idéal. Il y a effectivement des aides mais les élèves ne les sollicitent car reconnaître que l'on est

pauvre, ce n'est pas simple. Mais en général, les sorties on essayent de ne pas dépasser 15 euros par exemple

la sortie à Caen c'était 10euros.

H13:est ce que cela permet de créer une relation?

h13: oui, on va créer une relation de connivence, disons on va l'approfondir var moi en cours, je suis assez

proche des élèves. parce que je le contact est bon, le courant passe bien. Mais sur le terrain, je ne dirais pas le

contact avec le prof , c'est voir la matière autrement . Cela ne modifie pas leur attitude, ils peuvent

s'apercevoir que ce n'est pas si rébarbatif, cela peut leur apporter quelque chose. C'est la finalité de la sortie.

H14: alors comment tu peux faire?

h14: au collège, il faut avoir un bon contact avec les élèves. C'est indispensable, quelqu'un qui serait méfiant,

qui aurait peur des élèves. Il faut créer un climat de confiance, il faut donner l'envie d'écouter le professeur, il

faut créer une relation de confiance dans les deux sens entre le professeur et les élèves. C'est du relationnel,

c'est surtout çà surtout au collège et pas que dans la transmission de savoir. C'est aussi dans des petits mots,

d'encouragement, on peut demander des nouvelles de leur week-end , ce genre de choses. Cela crée des

climats de confiance et les élèves en ont besoin pour réussir leurs études. Ils ont besoin de savoir que le

professeur est de leur côté, qu'il est là pour les aider, que c'est pas quelqu'un qui est derrière infranchissable,

qu'il est un peu comme eux, qu'il est un être humain je pense que cela facilite la transmission des savoirs......

je pense que cela dépend de la personnalité du professeur, moi je suis quelqu'un qui aime bien parler. Mais

c'est clair, je ne suis pas leur copain, je reste prof. Je n'ai pas aller boire un café avec eux à la fin des cours

H15: quelle est ta position?

h15: je reste professeur, j'y veille à cela, j'y pense souvent attention à ne pas aller trop loin. C'est bien d'être

complice, de s'entendre , d'avoir une bonne entente avec les élèves mais on reste professeur on n'est pas un

copain.

H16:Quels sont les termes qui seront selon vous les proches de votre fonction, enseignant, éducateur,

formateur ou médiateur?

Page 180: L'élaboration de la relation éducative

180

h16: enseignant, c'est évident. Médiateur pas forcément. Formateur-enseignant, des trois je dirais oui. C est

deux là me conviennent pas.

H17: et pourquoi éducateur.

h17: ben , là reste je trouve que l'on s'éloigne un peu trop de la fonction professorale. C'est un terme un peu

trop éloigné. Je pense que la fonction professorale, elle veut dire quelque chose. Je ne suis pas là pour faire

de l'animation, pour encadrer, la classe est un peu spécifique. Donc le terme médiateur me gêne un peu à

cause de çà même si on fait un peu de médiation au sens où le prof est l'interface entre l'institution, les

parents mais ce terme ne me suffit pas et ne me correspond pas.

H18: merci beaucoup.

Page 181: L'élaboration de la relation éducative

181

Grille de recueil de données obtenues suite à l'entretien de Henry

H1: peux-tu m'expliquer ton parcours?

H2: depuis quand tu veux!

H3:oui

H4: d'accord, tu me dis que tu ne voulais pas être enseignant donc:

H5: c'est à dire au moment de ta thèse, avant la thèse e

h6 et pourquoi t'es pas resté dans le professorat à l'université

h8: non, professionnel

H9: et quel est ton rôle en tant que professeur au sein du collège, comment tu peux me le décrire

H10: quand tu me parles de situation d'accompagnement comment toi tu peux me le décrire, me le définir

H11: et si on reprend l'idée de la sortie scolaire quelles sont les attentes que tu as, les attentes sont posées par

rapport à toi où à la classe que tu peux emmener

H12: peux-t-on demander à ce moment là une participation

H13:est ce que cela permet de créer une relation?

H14: alors comment tu peux faire?

H15: quelle est ta position?

H16:Quels sont les termes qui seront selon vous les proches de votre fonction, enseignant, éducateur,

formateur ou médiateur?.

H17: et pourquoi éducateur.

H18: merci beaucoup.

Page 182: L'élaboration de la relation éducative

182

Grille d'analyse par catégorie de l'entretien de henry

Unités de sens Sous thèmes

L1à 54

H1: peux-tu m'expliquer ton parcours?

h1:depuis quand?

H2: depuis quand tu veux!

h2: depuis le lycée?

H3:oui

h3: ben au lycée, en terminale j'ai demandé à faire une lettre, une classe

de lettre supérieure, je ne l'ai pas obtenu. Ce qui fait que je me suis

retourné vers la faculté, euh l'université. Donc j'ai choisi de faire des

études d'histoire car j'adore l'histoire depuis fort longtemps. Pas

spécialement, d'ailleurs pour être professeur , c'était pas au départ ce à

quoi je pensais(..) et donc eh ben voilà , j'ai eu après mon bac euheuh à

l'université de Tours, j'ai j'ai commencé des études d'histoire. Et je suis

allé jusqu'à la thèse. Je ne me suis pas interrompu. J'ai fait tout le cycle.

Voilà,pour mon parcours en gros et tout cela à l'université de Tours!

H4: d'accord, tu me dis que tu ne voulais pas être enseignant donc:

h4: disons que c'était de la culture généraleee, pour éventuellement

ensuite tenter des concours administratifs comme beaucoup d'ailleurs à

l'université euh. Moi je pensais, j'étais intéressé par le

journalisme, j'étais intéressé par la diplomatie, ce genre de choses(..) et

puis en fait j'ai tellement pris goût à à cette matière. Je me suis dit que la

meilleure façon de continuer à en faire , finalement toute ma vie, c'était,

c'était de l'enseigner. Et puis bon, d'un autre côté moi je , je n'ai jamais eu

d'appréhension par rapport aux enfants, aux élèves et tout ça, je me suis

dit que cela pouvait être une expérience intéressante. Mais c'est vrai/ que

je n'ai pas la vocation/ que l'on peut observer chez certains. Je n'avais pas

la vocation dés le collège. Dés le collège, on voit des élèves qui euh déjà

disent voilà, je veux être prof de ceci de cela! Moi, j'ai pas connu çà. Moi,

c'est venu beaucoup plus tard.

Parcours professionnel

Page 183: L'élaboration de la relation éducative

183

H5: c'est à dire au moment de ta thèse, avant la thèse e

h5: non c'est venu,euh oh c'est venu euh allez ouf au moment où je faisais

mon DEA. C'est à dire ben j'avais à peu prés 22 ans, 22-23 ans. Je me

suis dit à ce moment-là, bon euh , finalement, la voie, la voie la plus sûre

pour moi, la celle qui me correspond le mieux ben c'est celle-là. Alors j'ai

quand même voulu commencer une thèse parce que je me suis dit que euh

d'abord je voulais allez au bout du cycle et que je me suis dit que si je

commençais pas une thèse là, je ne la ferais jamais. Parce que je serais

happé par les cours, par la vie professionnelle et euh j'avais peur de ne pas

pouvoir faire cela. Et j'avais un atout, c'est que euh je faisais mes études

dans la ville où résidait mes parents donc c'était pas au niveau financier,

c'était possible de poursuivre mes études assez tard comme ça. Mais/ j'ai

quand même enseigner avant de passer les concours, car j'étais une année

chargé de cours à l'université donc c'est là en gros que j'ai découvert le

contact professeur-élève

H6: et pourquoi t'es pas resté dans le professorat à l'université

h6 tous simplement parce qu'il n'y a pas de place en fait, ce n'est pas

vraiment un choix, j'ai l'habilitation maître de conférence car j'ai la thèse

enfin je l'ai demandé donc je l'ai mais bon dans le contexte actuel c'est

très difficile déjà quand on n'a pas l'agrégation de trouver une place à

l'université moi je l'ai pas; j'ai juste le capes. Et puis même quand on a

l'agrégation moi j'en connais quelqu'un qui ont la thèse et même l'agrège

et qui ne trouvent pas de place. Il y a très peu de place en fait. Et puis je

dois dire à la réflexion, je na sais pas si c'est avantageux que ça au niveau

financier. Les maîtres de conférences, ils ne sont pas inspectés par

définition donc ben ils progressent moins vite et ils gagnent nettement

moins bien que nous dans le secondaire. C'est paradoxale mais c'est vrai.

Donc à la limite je suis beaucoup mieux dans le secondaire que dans le

supérieur. Ben je continue à publier, à faire des recherches pour moi c'est

ce qui compte. C'est vrai que les étudiants ce serait amusant mais euh c'est

pas dramatique si je reste avec mes petits collégiens ou avec mes lycéens.

L55 à 97:

H7: d'accord tu peux me décrire le milieu dans lequel tu évolues

h7: social

pratique

Page 184: L'élaboration de la relation éducative

184

H8: non, professionnel

h8: le choix de carrière je l'ai expliqué. On est souvent prédéterminé pas

toujours mais souvent moi mes parents sont déjà dans l'enseignement euh

ils étaient enseignants dans le primaire. C'est pas illogique que je me

retrouve à la place où je suis et puis euh ben le milieu enseignant bof

disons qu'on côtoie beaucoup de gens des gens qui ont souvent le même

parcours que nous qu'on donc c'est vrai que l'on se fait beaucoup d'amis

dans ce milieu là euh moi en général, j'ai de bonnes relations avec les

gens. Cela se passe très bien avec les collègues, j'ai le contact facile donc

euh euh oh je dirais pas que je suis ami avec tout le monde. Effectivement

il y a des collègues chez qui je suis invité que j'invite ben voilà on se

côtoie c'est vrai. Il y a beaucoup de mariage d'ailleurs paraît-il entre

collègues (rires). Mais bon moi ça m'est pas encore arrivé hein. Ben, je

sais pas , je constate.

H9: et quel est ton rôle en tant que professeur au sein du collège,

comment tu peux me le décrire

h9:c'est vaste çà comme question. Ben le rôle a changé de toutes façons

car c'est plus seulement transmettre les connaissances c'est la base. Ça

reste hein quand même la base enfin pour moi c'est très important. Mais

bon il y a maintenant tout un accompagnement de l'élève euh bon faut

bien dire faut dire les choses dans quand même pas de cas , on fait un

travail qui n'a pas vraiment été fait au niveau de la famille hein euh on

donne des bases en matière d'éducation. hein! euh euh on apprend aux

élèves à se comporter en société enfin moi je trouve. Une grande partie du

travail en collège, elle est consacrée à cela finalement apprendre aux

élèves à se comporter euh quand ils sont en collectivité. Moi, je trouve

que c'est devenu enfin çà prend de plus en plus d'importance. Autrement

mon rôle de professeur ça va dépendre des années est ce que je suis

professeur principal ou pas. Cette année , je ne le suis pas. Mais quand on

est professeur principal, il y a tout un travail avec les parents , on

rencontre beaucoup de parents d'élèves, on essaye ben on discute sur ce

qui va pas, sur ce qu'on va faire pour que cela aille mieux, euh l'année

dernière , j'ai pris énormément de rendez-vous comme ça pour essayer

de,ben euh parfois, c'est un peu pour aider les parents dans leur travail de

parent si je puis dire. S'organiser en travail comment ils peuvent faire à la

maison pour s'organiser euh pour que l'élève ait de meilleur résultat euh

Page 185: L'élaboration de la relation éducative

185

ben par exemple fixer un planning euh on leur donne ce genre de conseil.

Enfin , moi, c'est des sujets que j'aborde souvent avec eux. Je leur fais

aussi découvrir ce qui existe comme ressources de l'établissement, le

cahier de texte en ligne. Il y a beaucoup de parents qui découvre que cela

existe çà lors des entretiens. Ben autrement les années où je ne suis pas

professeur principal. Euh ben je suis un peu en retrait mais euh bon dans

l'établissement on peut être aussi amené à organiser des choses, des clubs.

Ben cette année, je ne l'ai pas encore fait. Je vais sans doute un monter au

dernier trimestre avec les cinquièmes que j'aimerais un club, que

j'aimerais voir perdurer l'année prochaine et les années suivantes. On peut

organiser aussi des sorties scolaires, ce genre de choses. Ben voilà un peu

en gros les tâches qui nous occupent en tant que professeur. Ben

évidemment, tout ce qui est préparation de cours, correction de copies çà

tout le monde le sait hein, gros travail!

L98 à 138

H10: quand tu me parles de situation d'accompagnement comment

toi tu peux me le décrire, me le définir

h10: en gros c'est une mission de conseiller, de tuteur quelque part bon çà

ne s'adresse pas à tous les élèves hein. On a des élèves qui sont très

autonomes et puis d'autres qui ne le sont pas du tout qui ont vraiment

besoin de qu'on leur explique tout. Et encore même quand on le fait, on

obtient des petits résultats mais euh euh l'élève ne se transforme jamais

comme on le voudrait en général. Les mauvaises habitudes restent actives

hein je l'ai souvent constaté, c'est un peu pessimiste mais bon on peut

corriger des petites choses. On va euh ben par exemple des élèves qui ont

des difficultés pour analyser des textes, je prend cet exemple en histoire.

Ben je vais leur donner des petits exercices supplémentaires qui vont par

exemple allers faire au CDI pendant une heure euh une heure de travail

d'accompagnement personnel, en euh comment on dit tous les termes

changent tous les ans y compris même avec un collègue. Ils peuvent aller

travailler avec un collègue. On peut faire çà; euh çà peut-être prendre des

rendez-vous pour eux auprès du conseiller d'orientation car on a beaucoup

d'élèves qui ne font pas la démarche. Alors il faut un peu tout faire pour

eux quoi, il faut les materner, c'est le genre d'initiatives que je prends

souvent quand je suis professeur principal. C'est ce genre de choses. C'est

aussi quand il y a des histoires de disciplines où quand il y a des

accompagnement

Page 186: L'élaboration de la relation éducative

186

problèmes d'incivilités, ben il y a tout un suivi avec la vie scolaire. C'est

essayé d'expliquer pourquoi tel élève à disjoncter, l'entendre, euh voir

comment on peut corriger le tir, comment on peut faire pour que çà ne se

reproduise plus. Ben il y a des rencontres avec les personnes de la vie

scolaire, avec le ou la CPE, les aides éducateurs, la principale adjointe.

Cela prend du temps mine de rien cela prend beaucoup de temps. Voilà

c'est ce genre de choses. Parfois il y a aussi des PPRE qui se mettent en

place, c'est à dire des dispositifs d'accompagnement mais spécifique pour

des élèves en grande difficulté en général, il y a un dossier médical aussi

euh ce sont des élèves qui ont des difficultés d'apprentissage alors là on

met en place comment dire une , des exercices adaptés à l'élève. C'est à

dire que l'on ne va pas lui faire faire exactement ce que l'on demande aux

autres. C'est à dire que l'on va simplifier les choses, on va trouver des

exercices adaptés à sa difficulté. Bon tout cela c'est fait sur notre temps

libre, il faut quand même le signaler et c'est important quand même je

crois de le préciser dans ton rapport enfin dans ton enquête, c'est

entièrement bénévole!! on fait çà alors que l'on n'est pas payé pour . Bon

on le fait volontiers car on a envie d'aider les élèves. Il faut le savoir hein

c'est en plus sur nos heures de libre que l'on fait tout çà. Mais on a des

instructions officielle qui disent qu'on a d'autres tâches donc là si on veut

être dans les clous, on est obligé de de suivre ces directives là. Et puis moi

c'est vrai que le comment dire le travail de la classe, au bout d'un moment

on tourne en rond. Moi j'aime bien essayer d'aller au delà ,ben organiser

une sortie scolaire tout bêtement. Hein, c'est enseigner autrement quelque

part. Forcément, il y a toujours un but éducatif derrière, moi j'aime aller

au delà. Hein j'aime aller au delà du travail en classe. Cela ne me suffit

pas , si tu veux, de de le travail de la classe, évidemment, c'est la base.

Mais euh, on s'ennuie à force, surtout au collège, c'est répétitif donc moi

çà ne me suffit pas.

L138 à 195:

H11: et si on reprend l'idée de la sortie scolaire quelles sont les

attentes que tu as, les attentes sont posées par rapport à toi où à la

classe que tu peux emmener

h11: non, ça dépend parfois il y a des sorties qui peuvent concerner tout

un niveau , tous les élèves de troisième par exemple cette année font la

sortie à Caen. Donc il y a des sorties comme çà qui sont planifiées par

relation

Page 187: L'élaboration de la relation éducative

187

toute l'équipe d'histoire-géographie et personne n'est exclu. Ben cela dit

les gens qui ne sont pas capables de se comporter correctement en société,

ben effectivement pour eux. Bon dans l'établissement, on n'a pas trop ce

problème mais oui c'est déjà arrivé que des élèves ne fassent pas la sortie

car on ne pouvait leur faire aucune confiance,on est obligé de les

surveiller en permanence mais c'est très exceptionnel. Et puis après , il y a

effectivement les sorties ponctuelles, je dirais un peu pour se faire plaisir

mais aussi pour faire plaisir aux élèves qui sont demandeurs. En général,

c'est une classe. Donc oui, là effectivement on a tendance à choisir une

classe que l'on aime bien. On est quand même des êtres humains, il faut

dire les choses. On me dirait ce serait bien d'organiser une sortie avec eux,

je dirais,non peut être pas. .. non.. parce que c'est vrai … que non je

n'attends pas des marques de connaissance spécifique mais voir que les

élève sen profitent , sont contents d'apprendre des choses, de découvrir

cela fait quand même plaisir. C'est vrai que si on organise une sortie et

que à l'arrivée on n'a que des jérémiades ou des commentaires du style

c'est nul. Cela ne donne pas envie. Donc oui je regarde le public en

adaptant la spécificité de la classe à la sortie. Mais je ne parle pas que des

très bonnes classes. Moi je pense pas car on a des classes assez faibles

avec des élèves gentils que l'on peut emmener. Et cela leur est sans doute

plus profitable. Car en général, les élèves qui sont très bons, déjà avec

leurs parents, la plupart du temps, ils visitent des musées, des choses

comme çà. Donc faire une sortie avec eux, est ce que cela va leur apporter

quelque chose pas forcément. Alors que ces élèves en difficultés parfois

issus d'un milieu pas très favorisée pour eux, c'est un plus. Cela reste,

c'est un souvenir. C'est pour cela que c'est intéressant les sorties parce que

moi je trouve que les élèves retiennent mieux que dans le contexte de la

classe. Moi, j'aimerais en faire plus, c'est lourd et couteux.

H12: peux-t-on demander à ce moment là une participation

h12: on peut le faire, d'ailleurs la plupart des sorties, il y a une

participation demandée mais euh ce qui est embêtant il faut une

autorisation du conseil d'autorisation et cela donne un côté facultatif car

effectivement les familles qui n'ont pas les moyens de mettre la somme

même faible où qui ne veulent pas la mettre. Donc ce n'est pas l'idéal. Il y

a effectivement des aides mais les élèves ne les sollicitent car reconnaître

que l'on est pauvre, ce n'est pas simple. Mais en général, les sorties on

Page 188: L'élaboration de la relation éducative

188

essayent de ne pas dépasser 15 euros par exemple la sortie à Caen c'était

10euros.

H13:est ce que cela permet de créer une relation?

h13: oui, on va créer une relation de connivence, disons on va

l'approfondir var moi en cours, je suis assez proche des élèves. parce que

je le contact est bon, le courant passe bien. Mais sur le terrain, je ne dirais

pas le contact avec le prof , c'est voir la matière autrement . Cela ne

modifie pas leur attitude, ils peuvent s'apercevoir que ce n'est pas si

rébarbatif, cela peut leur apporter quelque chose. C'est la finalité de la

sortie.

H14: alors comment tu peux faire?

h14: au collège, il faut avoir un bon contact avec les élèves. C'est

indispensable, quelqu'un qui serait méfiant, qui aurait peur des élèves. Il

faut créer un climat de confiance, il faut donner l'envie d'écouter le

professeur, il faut créer une relation de confiance dans les deux sens entre

le professeur et les élèves. C'est du relationnel, c'est surtout çà surtout au

collège et pas que dans la transmission de savoir. C'est aussi dans des

petits mots, d'encouragement, on peut demander des nouvelles de leur

week-end , ce genre de choses. Cela crée des climats de confiance et les

élèves en ont besoin pour réussir leurs études. Ils ont besoin de savoir que

le professeur est de leur côté, qu'il est là pour les aider, que c'est pas

quelqu'un qui est derrière infranchissable, qu'il est un peu comme eux,

qu'il est un être humain. je pense que cela facilite la transmission des

savoirs......

je pense que cela dépend de la personnalité du professeur, moi je suis

quelqu'un qui aime bien parler. Mais c'est clair, je ne suis pas leur copain,

je reste prof. Je n'ai pas aller boire un café avec eux à la fin des cours

L194 à 197:

H15: quelle est ta position?

h15: je reste professeur, j'y veille à cela, j'y pense souvent attention à ne

pas aller trop loin. C'est bien d'être complice, de s'entendre , d'avoir une

bonne entente avec les élèves mais on reste professeur on n'est pas un

copain.

Spécificité de la pratique

L198 à 208: posture

Page 189: L'élaboration de la relation éducative

189

H16:Quels sont les termes qui seront selon vous les proches de votre

fonction, enseignant, éducateur, formateur ou médiateur?

h16: enseignant, c'est évident. Médiateur pas forcément. Formateur-

enseignant, des trois je dirais oui. C est deux là me conviennent pas.

H17: et pourquoi éducateur.

h17: ben , là reste je trouve que l'on s'éloigne un peu trop de la fonction

professorale. C'est un terme un peu trop éloigné. Je pense que la fonction

professorale, elle veut dire quelque chose. Je ne suis pas là pour faire de

l'animation, pour encadrer, la classe est un peu spécifique. Donc le terme

médiateur me gêne un peu à cause de çà même si on fait un peu de

médiation au sens où le prof est l'interface entre l'institution, les parents

mais ce terme ne me suffit pas et ne me correspond pas.

Page 190: L'élaboration de la relation éducative

190

Grille d'analyse par thèmes de l'entretien de Henry

Unités de sens par ligne Mots clefs de

l'interviewé

sous-thèmes thèmes Catégories

L10-11: « une classe de lettre

supérieure, je ne l'ai pas obtenu.

Ce qui fait que je me suis

retourné vers la faculté, euh

l'université. »

L15-17: « Et je suis allé jusqu'à la

thèse. Je ne me suis pas

interrompu. J'ai fait tout le cycle.

Voilà,pour mon parcours en gros

et tout cela à l'université de

Tours! »

L31-33: « au moment où je

faisais mon DEA. C'est à dire ben

j'avais à peu prés 22 ans, 22-23

ans. Je me suis dit à ce moment-

là, bon euh , finalement, la voie,

la voie la plus sûre pour moi, la

celle qui me correspond le mieux

ben c'est celle-là »

Classe de lettre

faculté

/université

thèse

tout le cycle

parcours

DEA

voie la plus sûre

correspond

Parcours

universitaire

formation Parcours

professionnalisant

L19-22: « disons que c'était de la

culture généraleee, pour

éventuellement ensuite tenter des

concours administratifs comme

beaucoup d'ailleurs à l'université

euh. Moi je pensais, j'étais

intéressé par le journalisme,

j'étais intéressé par la diplomatie,

ce genre de choses »

Culture

générale

tenter concours

administratifs

journalisme

diplomatie

projet Professionnalisa

tion

Page 191: L'élaboration de la relation éducative

191

L12-15: « Donc j'ai choisi de

faire des études d'histoire car

j'adore l'histoire depuis fort

longtemps. Pas spécialement,

d'ailleurs pour être professeur ,

c'était pas au départ ce à quoi je

pensais(..) et donc eh ben voilà ,

j'ai eu après mon bac euh euh à

l'université de Tours, j'ai j'ai

commencé des études d'histoire. »

L22-24: « (..) et puis en fait j'ai

tellement pris goût à à cette

matière. Je me suis dit que la

meilleure façon de continuer à en

faire , finalement toute ma vie,

c'était, c'était de l'enseigner »

Faire des

études d'histoire

adore histoire

pas pour être

professeur

pris goût à

façon de

continuer

enseigner

fondement Pratique

professionnelle

actuelle

L25-26: « 'un autre côté moi je ,

je n'ai jamais eu d'appréhension

par rapport aux enfants, aux

élèves et tout ça, je me suis dit

que cela pouvait être une

expérience intéressante »

Jamais eu

d'appréhension

par rapport aux

enfants/élèves

expérience

intéressante

posture Organisation de

la pratique

L44-52: « de trouver une place à

l'université moi je l'ai pas; j'ai

juste le capes. Et puis même

quand on a l'agrégation moi j'en

connais quelqu'un qui ont la thèse

et même l'agrège et qui ne

trouvent pas de place. Il y a très

peu de place en fait. Et puis je

dois dire à la réflexion, je na sais

pas si c'est avantageux que ça au

Trouver une

place

agrégation/

CAPES

avantageux

niveau financier

Contexte

socio-

économique

professionnalisa

tion

Page 192: L'élaboration de la relation éducative

192

niveau financier. Les maîtres de

conférences, ils ne sont pas

inspectés par définition donc ben

ils progressent moins vite et ils

gagnent nettement moins bien

que nous dans le secondaire. C'est

paradoxale mais c'est vrai. Donc à

la limite je suis beaucoup mieux

dans le secondaire que dans le

supérieur. Ben je continue à

publier, à faire des recherches

pour moi c'est ce qui compte ».

progressent

moins vite

beaucoup mieux

secondaire

publier,

recherches

ce qui compte

L70-71: « Ben le rôle a changé

de toutes façons car c'est plus

seulement transmettre les

connaissances c'est la base. Ça

reste hein quand même la base

enfin pour moi c'est très

important »

Rôle a changé

plus seulement

transmettre

les

connaissances

base

base spécificité accompagnement

L72-74: « il y a maintenant tout

un accompagnement de l'élève

euh bon faut bien dire faut dire

les choses dans quand même pas

de cas , on fait un travail qui n'a

pas vraiment été fait au niveau de

la famille »

Accompagneme

nt

fait un travail

donne des bases

en matière

d'éducation

pratique

L79-83: « mon rôle de professeur

ça va dépendre des années est ce

que je suis professeur principal ou

pas. Cette année , je ne le suis

pas. Mais quand on est professeur

principal, il y a tout un travail

avec les parents , on rencontre

beaucoup de parents d'élèves, on

essaye ben on discute sur ce qui

Rôle

dépendre des

années

travail avec les

parents

rencontre

essaye

Référent/

professeur

principal

Page 193: L'élaboration de la relation éducative

193

va pas, sur ce qu'on va faire pour

que cela aille mieux, euh l'année

dernière , j'ai pris énormément de

rendez-vous comme ça »

discute

ce qu'on va

faire

pris des rendez-

vous

L77-78: « Moi, je trouve que

c'est devenu enfin çà prend de

plus en plus d'importance »

L100-101: « en gros c'est une

mission de conseiller, de tuteur

quelque part bon çà ne s'adresse

pas à tous les élèves hein »

Moi

devenu

prend de plus

en plus

d'importance

mission de

conseiller

de tuteur

définition Accompagneme

nt éducatif

L91: « je suis un peu en retrait

mais euh bon dans l'établissement

on peut être aussi amené à

organiser des choses, des clubs. »

L113: « il faut les materner »

Organiser

choses/clubs

materner

élaboration

L84: « c'est un peu pour aider les

parents dans leur travail de parent

si je puis dire »

L110: « ils peuvent aller travailler

avec un collègue »

L111: « çà peut être prendre des rendez vous auprès du conseiller d'orientation (COP)»

Aider les

parents

travail de

parent

avec un

collègue

prendre rendez-

vous

COP

Mise en place

partenariat

L84-88: « S'organiser en travail comment ils peuvent faire à la maison pour s'organiser euh pour que l'élève ait de meilleur résultat euh ben par exemple fixer un planning euh on leur donne ce

S'organiser en

travail

faire à la

maison

pratique

Page 194: L'élaboration de la relation éducative

194

genre de conseil. Enfin , moi, c'est des sujets que j'aborde souvent avec eux. Je leur fais aussi découvrir ce qui existe comme ressources de l'établissement, le cahier de texte en ligne »

fixer un

planning

faire découvrir

ressources de

l'établissement

L75: « une grande partie du

travail au collège »

L108: « allers faire au CDI

pendant une heure euh une heure

de travail d'accompagnement

personnel »

Grande partie

CDI

une heure

d'accompagnem

ent personnel

temporalité

L73-75: « hein euh on donne des

bases en matière d'éducation.

hein! euh euh on apprend aux

élèves à se comporter en société

enfin moi je trouve »

L76: « apprendre aux élèves à se

comporter euh quand ils sont en

collectivité »

Donne des

bases

matière

d'éducation

apprend aux

élèves

se comporter en

société

en collectivité

Compétences

développées

L103-104: « on obtient des petits

résultats mais euh euh l'élève ne

se transforme jamais comme on le

voudrait en général »

Obtient petits

résultats

se transforme

jamais

comme on

voudrait

finalité

L101-102: « On a des élèves qui

sont très autonomes et puis

d'autres qui ne le sont pas du tout

qui ont vraiment besoin de qu'on

Élèves

très autonomes

d'autres pas du

attentes Accompagné

Page 195: L'élaboration de la relation éducative

195

leur explique tout » tout

explique tout

L106-107: « pour analyser des

textes, je prend cet exemple en

histoire. Ben je vais leur donner

des petits exercices

supplémentaires »

Analyser des

textes

petits exercices

Compétences

développées

L115-116: « C'est aussi quand il

y a des histoires de disciplines où

quand il y a des problèmes

d'incivilités »

Histoires de

disciplines

problèmes

d'incivilités

scolaire éducative médiation

L118-120: « . Ben il y a des

rencontres avec les personnes de

la vie scolaire, avec le ou la CPE,

les aides éducateurs, la principale

adjointe. Cela prend du temps

mine de rien cela prend beaucoup

de temps. Voilà c'est ce genre de

choses »

Rencontres

personnes de la

vie scolaire

CPE

aides

éducateurs

principale

adjointe

partenariat

L116-118« , ben il y a tout un

suivi avec la vie scolaire. C'est

essayé d'expliquer pourquoi tel

élève à disjoncter, l'entendre, euh

voir comment on peut corriger le

tir, comment on peut faire pour

que çà ne se reproduise plus »

Suivi avec la vie

scolaire

essayé

d'expliquer

l'entendre

voir

se reproduise

plus

rencontre

pratique

L206-207: « . Donc le terme

médiateur me gêne un peu à

cause de çà même si on fait un

Me gêne

interface entre

posture

Page 196: L'élaboration de la relation éducative

196

peu de médiation au sens où le

prof est l'interface entre

l'institution, les parents mais ce

terme ne me suffit pas et ne me

correspond pas. »

institution

parents

L184-185: »C'est du relationnel,

c'est surtout çà surtout au collège

et pas que dans la transmission de

savoir. »

Relationnel

transmission de

savoir

élaboration éducative relation

L177-179: « parce que je le

contact est bon, le courant passe

bien. Mais sur le terrain, je ne

dirais pas le contact avec le prof ,

c'est voir la matière autrement .

Cela ne modifie pas leur attitude,

ils peuvent s'apercevoir que ce

n'est pas si rébarbatif, cela peut

leur apporter quelque chose. »

Contact bon

courant passe

voir la matière

autrement

Pratique

L176: « je suis assez proche des

élèves »

L181: « avoir un bon contact »

L182-184: « Il faut créer un

climat de confiance, il faut

donner l'envie d'écouter le

professeur, il faut créer une

relation de confiance dans les

deux sens entre le professeur et

les élèves »

L185-186: « C'est aussi dans des

petits mots, d'encouragement »

Proche

bon contact

climat de

confiance

donner envie

écouter

créer une

relation

confiance

deux sens

petits mots

encouragement

moyens

Page 197: L'élaboration de la relation éducative

197

L175: « on va créer une relation

de connivence »

Relation

connivence

finalité

L187-190: « Cela crée des

climats de confiance et les élèves

en ont besoin pour réussir leurs

études. Ils ont besoin de savoir

que le professeur est de leur côté,

qu'il est là pour les aider, que c'est

pas quelqu'un qui est derrière

infranchissable, qu'il est un peu

comme eux, qu'il est un être

humain »

Climats de

confiance

besoin

réussir leurs

études

là pour aider

est un être

humain

Compétences

développées

L129-130: « Bon on le fait

volontiers car on a envie d'aider

les élèves. «

Fait volontiers

envie

aider les élèves

qualité éducateur Positionnement

professionnel

L126: « c'est fait sur notre temps

libre »

L128: « c'est entièrement

bénévole »

L196-197: « C'est bien d'être

complice, de s'entendre , d'avoir

une bonne entente avec les élèves

mais on reste professeur on n'est

pas un copain. »

L205-206: « Je ne suis pas là pour

faire de l'animation, pour

encadrer, la classe est un peu

spécifique »

Temps libre

bénévole

être complice

avoir une bonne

entente

n'est pas un

copain

faire de

l'animation

encadrer

classe

spécifique

limites

L96-97: «Ben évidemment, tout

ce qui est préparation de cours,

correction de copies çà tout le

monde le sait hein, gros travail! »

Préparation de

cours

correction de

copies

Pratique

support de

travail

Page 198: L'élaboration de la relation éducative

198

L120-124: « il y a aussi des

PPRE qui se mettent en place,

c'est à dire des dispositifs

d'accompagnement mais

spécifique pour des élèves en

grande difficulté en général, il y a

un dossier médical aussi euh ce

sont des élèves qui ont des

difficultés d'apprentissage alors là

on met en place comment dire

une , des exercices adaptés à

l'élève »

L131: « on a des instructions

officielle qui disent qu'on a

d'autres tâches »

gros travail

PPRE

dispositifs

d'accompagnem

ent

élèves en

grande

difficultés

dossier médical

apprentissages

exercices

adaptés

instructions

officielle

d'autres tâches

L195-196: « je reste professeur,

j'y veille à cela, j'y pense souvent

attention à ne pas aller trop

loin ».

L203-205: « ben , là reste je

trouve que l'on s'éloigne un peu

trop de la fonction professorale.

C'est un terme un peu trop

éloigné. Je pense que la fonction

professorale, elle veut dire

quelque chose ».

Professeur

y veille

fonction

professorale

veut dire

quelque chose

Posture

Page 199: L'élaboration de la relation éducative

199

Questionnaire de Henry

Suite à un défaut de cassette lors de mes retranscriptions, j'ai opté de refaire faire l'entretien sous la

forme d'un questionnaire. Car nous avions préparé cet entretien en échangeant de manière correcte avec

ce professionnel. Et car Il avait pris du temps pour écouter mon projet et surtout y collaborer en revenant

sur sa pratique.

H6:décrivez moi le milieu dans lequel vous évoluez

h6:Le milieu enseignant est un petit monde assez fermé sur lui-même, les professeurs ont souvent des amis…

professeurs. Souvent même on croise des couples d’enseignants. Cela dit, ce sont des gens ouverts,

généralement branchés « culture », aimant sortir, voyager, etc. Je pense que la plupart des professeurs sont

très impliqués dans leur métier et ne comptent pas leurs heures. Ce ne sont pas les paresseux accrocs aux

vacances que certains dépeignent.

H7:expliquer moi le rôle que vous avez dans ce milieu

h7:Je suis un petit soldat au sein d’une grande armée, un rouage du système. J’essaie de remplir mes missions

du mieux possible.

H8:quelles sont les spécificités de votre pratique

h8:Nous enseignons trois matières en fait : histoire, géographie, éducation civique. Notre rôle est de donner

une culture générale aux élèves et d’éveiller leur curiosité et même leur sens critique. Nous avons, je pense,

une mission importante de formation des futurs citoyens. En même temps, nos matières sont des matières

littéraires, notre travail consiste à faire en sorte que les élèves s’expriment avec clarté, fassent preuve d’une

certaine rigueur au niveau de la pensée et de l’expression (orale comme écrite) : des qualités qui leur

serviront plus tard, même ceux qui ne feront pas d’études longues.

H9:en revenant sur la notion d'accompagnement, pouvez vous me décrire une situation

d'accompagnement?

h9:Pour moi, l’accompagnement, c’est tout ce qui se passe hors du cadre du cours, où notre capacité de prise

en charge individuelle est limitée. Conseiller un livre ou un article à un élève après un cours, par exemple,

c’est une situation d’accompagnement. Ou encore aider un élève dyslexique qui utilise un ordinateur à

classer tous ses fichiers, ce que j’ai fait cette année avec un élève au CDI. L’accompagnement éducatif est

une mission habituelle pour le professeur principal, qui fait le lien entre l’établissement et les parents, fait

aussi de l’orientation (même s’il n’est pas formé pour…).

H10:comment pouvez vous dire que cet accompagnement ai été bénéfique ?

Page 200: L'élaboration de la relation éducative

200

h10:C’est très difficile à dire, car on ne peut voir les résultats de ces petites actions que sur la longue durée.

Et puis l’élève aussi est acteur. L’élève que j’ai aidé à classer ses fichiers, par exemple, n’a pas vraiment

amélioré ses résultats et manque toujours de rigueur. Par contre, les conseils de méthode donnés en classe

donnent des résultats avec les élèves volontaires, je le vois tous les jours, ils gagnent en rigueur et en

efficacité.

H11:comment décririez-vous cette relation?

h11:Ce n’est pas une relation égalitaire, le professeur exerce une autorité et peut utiliser de la contrainte si

cela s’impose ; il est aussi le dépositaire d’un savoir que l’élève n’a pas. Ce n’est donc surtout pas un copain

ou une copine. C’est quelqu’un qui transmet, ce qui ne veut pas dire qu’il n’apprend rien de ses élèves. On en

découvre beaucoup sur la nature humaine dans une classe. C’est donc un échange : le professeur qui délivre

ses consignes et guide les élèves d’un côté, les élèves qui mettent en application ce qu’ils ont appris de

l’autre et en rendent compte au professeur.

H12:pourriez vous me décrire une situation de relation éducative?

h12:Un cours tout ce qu’il y a de plus banal, tout simplement. Par exemple l’étude d’une carte ou d’un texte :

les élèves analysent un document, répondent aux questions posées, et ensemble nous réalisons une synthèse.

H13:Que seraient les attentes que vous avez par rapport à cette relation ?

h13:L’attention et la participation de tous, j’imagine. Mais c’est utopique, car beaucoup d’élèves vivent leur

scolarité comme une contrainte et ne voient pas toujours clairement ce qu’ils peuvent en tirer. C’est aussi une

question de maturité : un élève pourra être réceptif à un enseignement à un moment donné, et l’être moins par

la suite.

H14:S'inscrirait-elle juste dans un projet où vous mettez en avant les directives institutionnelles ou le

projet personnel de l'accompagné?

h14:Les directives institutionnelles sont fondamentales, mais nous gardons une marge de manœuvre. Quant

au projet personnel de l’élève, il n’entre pas en ligne de compte dans le cadre du collège unique, du moins

c’est mon avis. La culture générale dispensée au collège est destinée à tous, quelles que soient leurs origines,

leur profil ou leurs centres d’intérêt.

H15:Quel est votre positionnement dans cette relation?

h15:Comme je l’ai dit, je suis un transmetteur, une interface pour parler le langage informatique. J’essaie

aussi de dédramatiser la chose en faisant preuve d’humour, dans une certaine limite évidemment. Apprendre,

cela devrait être un plaisir à tout âge, il faut que l’élève arrive à se sentir bien dans une classe. Bien sûr, c’est

là un idéal.

H16:Quels sont les termes qui seront selon vous les proches de votre fonction, enseignant, éducateur,

formateur ou médiateur?

Page 201: L'élaboration de la relation éducative

201

h16:Enseignant, c’est très bien.

Page 202: L'élaboration de la relation éducative

202

Grille d'analyse par thèmes du questionnaire de Henry

Unités de sens par ligne Mots clefs de

l'interviewé

sous-thèmes thèmes Catégories

L10-11: « une classe de lettre

supérieure, je ne l'ai pas obtenu.

Ce qui fait que je me suis

retourné vers la faculté, euh

l'université. »

L15-17: « Et je suis allé jusqu'à la

thèse. Je ne me suis pas

interrompu. J'ai fait tout le cycle.

Voilà,pour mon parcours en gros

et tout cela à l'université de

Tours! »

L31-33: « au moment où je

faisais mon DEA. C'est à dire ben

j'avais à peu prés 22 ans, 22-23

ans. Je me suis dit à ce moment-

là, bon euh , finalement, la voie,

la voie la plus sûre pour moi, la

celle qui me correspond le mieux

ben c'est celle-là »

Classe de lettre

faculté

/université

thèse

tout le cycle

parcours

DEA

voie la plus sûre

correspond

Parcours

universitaire

formation Parcours

professionnalisant

L19-22: « disons que c'était de la

culture généraleee, pour

éventuellement ensuite tenter des

concours administratifs comme

beaucoup d'ailleurs à l'université

euh. Moi je pensais, j'étais

intéressé par le journalisme,

j'étais intéressé par la diplomatie,

ce genre de choses »

Culture

générale

tenter concours

administratifs

journalisme

diplomatie

projet Professionnalisa

tion

Page 203: L'élaboration de la relation éducative

203

L12-15: « Donc j'ai choisi de

faire des études d'histoire car

j'adore l'histoire depuis fort

longtemps. Pas spécialement,

d'ailleurs pour être professeur ,

c'était pas au départ ce à quoi je

pensais(..) et donc eh ben voilà ,

j'ai eu après mon bac euheuh à

l'université de Tours, j'ai j'ai

commencé des études d'histoire. »

L22-24: « (..) et puis en fait j'ai

tellement pris goût à à cette

matière. Je me suis dit que la

meilleure façon de continuer à en

faire , finalement toute ma vie,

c'était, c'était de l'enseigner »

Faire des

études d'histoire

adore histoire

pas pour être

professeur

pris goût à

façon de

continuer

enseigner

fondement Pratique

professionnelle

actuelle

L25-26: « 'un autre côté moi je ,

je n'ai jamais eu d'appréhension

par rapport aux enfants, aux

élèves et tout ça, je me suis dit

que cela pouvait être une

expérience intéressante »

Jamais eu

d'appréhension

par rapport aux

enfants/élèves

expérience

intéressante

posture Organisation de

la pratique

H9: « c'est tout ce qui se passe

hors du cadre du cours »

Tout

hors

cadre du cours

base spécificité accompagnement

H9: « notre capacité de prise en

charge individuelle est limitée »

Capacité

prise en charge

individuelle

pratique

H9: « L’accompagnement

éducatif est une mission

Mission Référent/

Page 204: L'élaboration de la relation éducative

204

habituelle pour le professeur

principal, qui fait le lien entre

l’établissement et les parents, fait

aussi de l’orientation «

habituelle

fait le lien

établissement

parents

orientation

professeur

principal

H14: « Quant au projet personnel de l’élève, il n’entre pas en ligne de compte dans le cadre du collège unique, du moins c’est mon avis. La culture générale dispensée au collège est destinée à tous, quelles que soient leurs origines, leur profil ou leurs centres d’intérêt. »

Projet

personnel

culture générale

dispensée

à tous

quelque soient

origines

profil

centres d'intérêt

élaboration Accompagneme

nt éducatif

H9: « Conseiller un livre ou un article à un élève après un cours, par exemple, c’est une situation d’accompagnement. Ou encore aider un élève dyslexique qui utilise un ordinateur à classer tous ses fichiers, ce que j’ai fait cette année avec un élève au CDI »

Conseiller

un livre/article

aider un élève

dyslexique

pratique

H10: « ils gagnent en rigueur et

en efficacité. »

Rigueur

efficacité

Compétences

développées

H11: « Ce n’est pas une relation égalitaire, le professeur exerce une autorité et peut utiliser de la contrainte si cela s’impose ; »

Pas égalitaire

exerce autorité

élaboration éducative relation

H11: « « il est aussi le

dépositaire d’un savoir que

l’élève n’a pas. »

Dépositaire

savoir

Pratique

H11:« : le professeur qui délivre ses consignes et guide les élèves

Délivre moyens

Page 205: L'élaboration de la relation éducative

205

d’un côté », consignes

guide

H11:« Ce n’est donc surtout pas un copain ou une copine. C’est quelqu’un qui transmet, ce qui ne veut pas dire qu’il n’apprend rien de ses élèves. On en découvre beaucoup sur la nature humaine dans une classe. C’est donc un échange »

Surtout

copain/copine

quelqu'un qui

transmet

un échange

finalité

H11:« les élèves qui mettent en application ce qu’ils ont appris de l’autre et en rendent compte au professeur. »

H13: « L’attention et la participation de tous, »

Application

rendent compte

attention

participation

Compétences

développées

H7: « je suis un petit soldat au

sein d'une grande armée, un

rouage du système. »

H8: « notre rôle est de donner

une culture générale aux élèves et

d'éveiller leur curiosité et même

leur sens critique »

H15: « J’essaie aussi de

dédramatiser la chose en faisant

preuve d’humour, dans une

certaine limite évidemment. »

Petit soldat

un rouage

rôle

donner

culture générale

éveiller

curiosité

sens critique

dédramatiser

qualité éducateur Positionnement

professionnel

Page 206: L'élaboration de la relation éducative

206

preuve

d'humour

H7: « j'essaie de remplir mes

missions du mieux possible »

Remplir mes

missions

limites

H8: « enseigner trois matières en

fait: histoire, géographie,

éducation civique. »

H14: « Les directives institutionnelles sont fondamentales, mais nous gardons une marge de manœuvre ».

Enseigner

histoire

géographie

éducation

civique

directives

institutionnelles

fondamentales

marge

manœuvre

Pratique

support de

travail

H8: « mission importante de

formation de futurs citoyens »

H8: « des qualités qui leur

serviront plus tard »

H15: « Apprendre, cela devrait

être un plaisir à tout âge, il faut

que l’élève arrive à se sentir bien

dans une classe. Bien sûr, c’est là

un idéal. »

Mission

formation

futur citoyen

qualité

plus tard

apprendre

plaisir

se sentir bien

finalité

H15: « Comme je l’ai dit, je suis

un transmetteur, une interface

pour parler le langage

informatique. »

H16: « Enseignant, c'est très

bien »

Transmetteur

interface

Enseignant

posture

Page 207: L'élaboration de la relation éducative

207

Grille d'analyse croisée des participations de Henry

Unités de sens par ligne Mots clefs de l'interviewé

sous-thèmes thèmes Catégories

L10-11: « une classe de lettre supérieure, je ne l'ai pas obtenu. Ce qui fait que je me suis retourné vers la faculté, euh l'université. »

L15-17: « Et je suis allé jusqu'à la thèse. Je ne me suis pas interrompu. J'ai fait tout le cycle. Voilà,pour mon parcours en gros et tout cela à l'université de Tours! »

L31-33: « au moment où je faisais mon DEA. C'est à dire ben j'avais à peu prés 22 ans, 22-23 ans. Je me suis dit à ce moment-là, bon euh , finalement, la voie, la voie la plus sûre pour moi, la celle qui me correspond le mieux ben c'est celle-là »

Classe de lettre

faculté /université

thèse

tout le cycle

parcours

DEA

voie la plus sûre

correspond

Parcours

universitaire

formation Parcours

professionnalisant

L19-22: « disons que c'était de la culture généraleee, pour éventuellement ensuite tenter des concours administratifs comme beaucoup d'ailleurs à l'université euh. Moi je pensais, j'étais intéressé par le journalisme, j'étais intéressé par la diplomatie, ce genre de choses »

Culture générale

tenter concours administratifs

journalisme

diplomatie

projet Professionnalisa

tion

L12-15: « Donc j'ai choisi de faire des études d'histoire car j'adore l'histoire depuis fort longtemps. Pas spécialement, d'ailleurs pour être professeur , c'était pas au départ ce à quoi je pensais(..) et donc eh ben voilà , j'ai eu après mon bac euheuh à l'université de Tours, j'ai j'ai commencé des études d'histoire. »

L22-24: « (..) et puis en fait j'ai tellement pris goût à à cette matière. Je me suis dit que la

Faire des études d'histoire

adore histoire

pas pour être professeur

pris goût à

façon de continuer

enseigner

fondement Pratique

professionnelle

actuelle

Page 208: L'élaboration de la relation éducative

208

meilleure façon de continuer à en faire , finalement toute ma vie, c'était, c'était de l'enseigner »

L25-26: « 'un autre côté moi je , je n'ai jamais eu d'appréhension par rapport aux enfants, aux élèves et tout ça, je me suis dit que cela pouvait être une expérience intéressante »

Jamais eu d'appréhension

par rapport aux enfants/élèves

expérience intéressante

posture Organisation de

la pratique

L44-52: « de trouver une place à l'université moi je l'ai pas; j'ai juste le capes. Et puis même quand on a l'agrégation moi j'en connais quelqu'un qui ont la thèse et même l'agrège et qui ne trouvent pas de place. Il y a très peu de place en fait. Et puis je dois dire à la réflexion, je na sais pas si c'est avantageux que ça au niveau financier. Les maîtres de conférences, ils ne sont pas inspectés par définition donc ben ils progressent moins vite et ils gagnent nettement moins bien que nous dans le secondaire. C'est paradoxale mais c'est vrai. Donc à la limite je suis beaucoup mieux dans le secondaire que dans le supérieur. Ben je continue à publier, à faire des recherches pour moi c'est ce qui compte ».

Trouver une place

agrégation/ CAPES

avantageux

niveau financier

progressent moins vite

beaucoup mieux secondaire

publier, recherches

ce qui compte

Contexte

socio-

économique

professionnalisa

tion

L70-71: « Ben le rôle a changé de toutes façons car c'est plus seulement transmettre les connaissances c'est la base. Ça reste hein quand même la base enfin pour moi c'est très important »

H9: « c'est tout ce qui se passe hors du cadre du cours »

Rôle a changé

plus seulement transmettre

les connaissances

base

Tout

hors

cadre du cours

base spécificité accompagnement

L72-74: « il y a maintenant tout un accompagnement de l'élève

Accompagneme pratique

Page 209: L'élaboration de la relation éducative

209

euh bon faut bien dire faut dire les choses dans quand même pas de cas , on fait un travail qui n'a pas vraiment été fait au niveau de la famille »

H9: « notre capacité de prise en charge individuelle est limitée »

nt

fait un travail

donne des bases en matière d'éducation

Capacité

prise en charge

individuelle

L79-83: « mon rôle de professeur ça va dépendre des années est ce que je suis professeur principal ou pas. Cette année , je ne le suis pas. Mais quand on est professeur principal, il y a tout un travail avec les parents , on rencontre beaucoup de parents d'élèves, on essaye ben on discute sur ce qui va pas, sur ce qu'on va faire pour que cela aille mieux, euh l'année dernière , j'ai pris énormément de rendez-vous comme ça »

H9: « L’accompagnement éducatif est une mission habituelle pour le professeur principal, qui fait le lien entre l’établissement et les parents, fait aussi de l’orientation «

Rôle

dépendre des années

travail avec les parents

rencontre

essaye

discute

ce qu'on va faire

pris des rendez-vous

Mission

habituelle

fait le lien

établissement

parents

orientation

Référent/

professeur

principal

L77-78: « Moi, je trouve que c'est devenu enfin çà prend de plus en plus d'importance »

L100-101: « en gros c'est une mission de conseiller, de tuteur quelque part bon çà ne s'adresse pas à tous les élèves hein »

Moi

devenu

prend de plus en plus d'importance

mission de conseiller

de tuteur

définition Accompagneme

nt éducatif

L91: « je suis un peu en retrait Organiser élaboration

Page 210: L'élaboration de la relation éducative

210

mais euh bon dans l'établissement on peut être aussi amené à organiser des choses, des clubs. »

L113: « il faut les materner »

H14: « Quant au projet personnel de l’élève, il n’entre pas en ligne de compte dans le cadre du collège unique, du moins c’est mon avis. La culture générale dispensée au collège est destinée à tous, quelles que soient leurs origines, leur profil ou leurs centres d’intérêt. »

choses/clubs

materner

Projet personnel

culture générale

dispensée

à tous

quelque soient

origines

profil

centres d'intérêt

L84: « c'est un peu pour aider les parents dans leur travail de parent si je puis dire »

L110: « ils peuvent aller travailler avec un collègue »

L111: « çà peut être prendre des rendez vous auprès du conseiller d'orientation (COP)»

Aider les parents

travail de parent

avec un collègue

prendre rendez-vous

COP

Mise en place

partenariat

L84-88: « S'organiser en travail comment ils peuvent faire à la maison pour s'organiser euh pour que l'élève ait de meilleur résultat euh ben par exemple fixer un planning euh on leur donne ce genre de conseil. Enfin , moi, c'est des sujets que j'aborde souvent avec eux. Je leur fais aussi découvrir ce qui existe comme ressources de l'établissement, le cahier de texte en ligne »

H9: « Conseiller un livre ou un article à un élève après un cours, par exemple, c’est une situation d’accompagnement. Ou encore aider un élève dyslexique qui utilise un ordinateur à classer tous ses fichiers, ce que j’ai fait cette année avec un élève au

S'organiser en travail

faire à la maison

fixer un planning

faire découvrir

ressources de l'établissement

Conseiller

pratique

Page 211: L'élaboration de la relation éducative

211

CDI » un livre/article

aider un élève dyslexique

L75: « une grande partie du travail au collège »

L108: « allers faire au CDI pendant une heure euh une heure de travail d'accompagnement personnel »

Grande partie

CDI

une heure d'accompagnement personnel

temporalité

L73-75: « hein euh on donne des bases en matière d'éducation. hein! euh euh on apprend aux élèves à se comporter en société enfin moi je trouve »

L76: « apprendre aux élèves à se comporter euh quand ils sont en collectivité »

H10: « ils gagnent en rigueur et en efficacité. »

Donne des bases

matière d'éducation

apprend aux élèves

se comporter en société

en collectivité

Rigueur

efficacité

Compétences

développées

L103-104: « on obtient des petits résultats mais euh euh l'élève ne se transforme jamais comme on le voudrait en général »

Obtient petits résultats

se transforme jamais

comme on voudrait

finalité

L101-102: « On a des élèves qui sont très autonomes et puis d'autres qui ne le sont pas du tout qui ont vraiment besoin de qu'on leur explique tout »

Élèves

très autonomes

d'autres pas du tout

explique tout

attentes Accompagné

L106-107: « pour analyser des textes, je prend cet exemple en histoire. Ben je vais leur donner des petits exercices supplémentaires »

Analyser des textes

petits exercices

Compétences

développées

L115-116: « C'est aussi quand il Histoires de scolaire éducative médiation

Page 212: L'élaboration de la relation éducative

212

y a des histoires de disciplines où quand il y a des problèmes d'incivilités »

disciplines

problèmes d'incivilités

L118-120: « . Ben il y a des rencontres avec les personnes de la vie scolaire, avec le ou la CPE, les aides éducateurs, la principale adjointe. Cela prend du temps mine de rien cela prend beaucoup de temps. Voilà c'est ce genre de choses »

Rencontres

personnes de la vie scolaire

CPE

aides éducateurs

principale adjointe

partenariat

L116-118« , ben il y a tout un suivi avec la vie scolaire. C'est essayé d'expliquer pourquoi tel élève à disjoncter, l'entendre, euh voir comment on peut corriger le tir, comment on peut faire pour que çà ne se reproduise plus »

Suivi avec la vie scolaire

essayé d'expliquer

l'entendre

voir

se reproduise plus

rencontre

pratique

L206-207: « . Donc le terme médiateur me gêne un peu à cause de çà même si on fait un peu de médiation au sens où le prof est l'interface entre l'institution, les parents mais ce terme ne me suffit pas et ne me correspond pas. »

Me gêne

interface entre

institution

parents

posture

L184-185: »C'est du relationnel, c'est surtout çà surtout au collège et pas que dans la transmission de savoir. »

H11: « Ce n’est pas une relation égalitaire, le professeur exerce une autorité et peut utiliser de la contrainte si cela s’impose ; »

Relationnel

transmission de savoir

Pas égalitaire

exerce autorité

élaboration éducative relation

L177-179: « parce que je le contact est bon, le courant passe bien. Mais sur le terrain, je ne dirais pas le contact avec le prof , c'est voir la matière autrement . Cela ne modifie pas leur attitude, ils peuvent s'apercevoir que ce n'est pas si rébarbatif, cela peut

Contact bon

courant passe

voir la matière autrement

Pratique

Page 213: L'élaboration de la relation éducative

213

leur apporter quelque chose. »

H11: « « il est aussi le dépositaire d’un savoir que l’élève n’a pas. »

Dépositaire

savoir

L176: « je suis assez proche des élèves »

L181: « avoir un bon contact »

L182-184: « Il faut créer un climat de confiance, il faut donner l'envie d'écouter le professeur, il faut créer une relation de confiance dans les deux sens entre le professeur et les élèves «

L185-186: « C'est aussi dans des petits mots, d'encouragement »

H11:« : le professeur qui délivre ses consignes et guide les élèves d’un côté »

Proche

bon contact

climat de confiance

donner envie

écouter

créer une relation

confiance

deux sens

petits mots

encouragement

Délivre

consignes

guide

moyens

L175: « on va créer une relation de connivence »

H11:« Ce n’est donc surtout pas un copain ou une copine. C’est quelqu’un qui transmet, ce qui ne veut pas dire qu’il n’apprend rien de ses élèves. On en découvre beaucoup sur la nature humaine dans une classe. C’est donc un échange »

Relation connivence

Surtout

copain/copine

quelqu'un qui transmet

un échange

finalité

L187-190: « Cela crée des climats de confiance et les élèves en ont besoin pour réussir leurs études. Ils ont besoin de savoir que le professeur est de leur côté, qu'il est là pour les aider, que c'est pas quelqu'un qui est derrière infranchissable, qu'il est un peu comme eux, qu'il est un être humain »

Climats de confiance

besoin

réussir leurs études

là pour aider

est un être humain

Compétences

développées

Page 214: L'élaboration de la relation éducative

214

H11:« les élèves qui mettent en application ce qu’ils ont appris de l’autre et en rendent compte au professeur. »

H13: « L’attention et la participation de tous, »

Application

rendent compte

attention

participation

L129-130: « Bon on le fait volontiers car on a envie d'aider les élèves. «

H7: « je suis un petit soldat au sein d'une grande armée, un rouage du système. »

H8: « notre rôle est de donner une culture générale aux élèves et d'éveiller leur curiosité et même leur sens critique »

H15: « J’essaie aussi de dédramatiser la chose en faisant preuve d’humour, dans une certaine limite évidemment. »

Fait volontiers

envie

aider les élèves

Petit soldat

un rouage

rôle

donner

culture générale

éveiller

curiosité

sens critique

dédramatiser

preuve d'humour

qualité éducateur Positionnement

professionnel

L126: « c'est fait sur notre temps libre »

L128: « c'est entièrement bénévole »

L196-197: « C'est bien d'être complice, de s'entendre , d'avoir une bonne entente avec les élèves mais on reste professeur on n'est pas un copain. »

L205-206: « Je ne suis pas là pour faire de l'animation, pour encadrer, la classe est un peu spécifique »

H7: « j'essaie de remplir mes missions du mieux possible »

Temps libre

bénévole

être complice

avoir une bonne entente

n'est pas un copain

faire de l'animation

encadrer

classe spécifique

limites

Page 215: L'élaboration de la relation éducative

215

Remplir mes missions

L96-97: «Ben évidemment, tout ce qui est préparation de cours, correction de copies çà tout le monde le sait hein, gros travail! »

L120-124: « il y a aussi des PPRE qui se mettent en place, c'est à dire des dispositifs d'accompagnement mais spécifique pour des élèves en grande difficulté en général, il y a un dossier médical aussi euh ce sont des élèves qui ont des difficultés d'apprentissage alors là on met en place comment dire une , des exercices adaptés à l'élève »

L131: « on a des instructions officielle qui disent qu'on a d'autres tâches »

H8: « enseigner trois matières en fait: histoire, géographie, éducation civique. »

H14: « Les directives institutionnelles sont fondamentales, mais nous gardons une marge de manœuvre ».

Préparation de cours

correction de copies

gros travail

PPRE

dispositifs d'accompagnement

élèves en grande difficultés

dossier médical

apprentissages

exercices adaptés

instructions officielle

d'autres tâches

Enseigner

histoire

géographie

éducation civique

directives institutionnelles

fondamentales

marge manœuvre

Pratique

support de

travail

L195-196: « je reste professeur, j'y veille à cela, j'y pense souvent attention à ne pas aller trop loin ».

L203-205: « ben , là reste je trouve que l'on s'éloigne un peu trop de la fonction professorale. C'est un terme un peu trop éloigné. Je pense que la fonction professorale, elle veut dire quelque chose ».

Professeur

y veille

fonction professorale

veut dire quelque chose

Posture

Page 216: L'élaboration de la relation éducative

216

H15: « Comme je l’ai dit, je suis un transmetteur, une interface pour parler le langage

informatique. »

H16: « Enseignant, c'est très bien »

Transmetteur

interface

Enseignant

H8: « mission importante de formation de futurs citoyens »

H8: « des qualités qui leur serviront plus tard »

H15: « Apprendre, cela devrait être un plaisir à tout âge, il faut que l’élève arrive à se sentir bien dans une classe. Bien sûr, c’est là un idéal. »

Mission

formation

futur citoyen

qualité

plus tard

apprendre

plaisir

se sentir bien

finalité

Page 217: L'élaboration de la relation éducative

217

Entretien avec une orthophoniste Gaëlle

L'entretien s'est déroulé au domicile de l'orthophoniste suite à la naissance de son premier enfant dans une

petite véranda d'une maison, dans un lieu dit.

G1: peux-tu m'expliquer ton parcours?

g1: euh depuis que je suis orthophoniste où depuis quelle date

G2: à partir du moment où tu trouves que ton parcours est signifiant

g2: après le bac, à partir du moment où je me suis dit que j'allais être orthophoniste. Je suis partie à Orléans à

la fac en sciences du langage puisque l'on m'avait dit que cela pouvait être pas mal pour être orthophoniste

en attendant de repasser le concours que je n'avais pas eu quand j'étais en terminale. Donc j'ai passé le

concours trois fois à Tours. Donc pendant ce temps je continuais la fac. J'ai eu mon DEUG, quand même, qui

me sert pas à grand chose, mais je l'ai eu (rires) et puis après j'ai su que l'on pouvait partir en Belgique et

donc je me suis orientée directement vers la Belgique et puis trois années d'études là bas. Et puis voilà retour

en France orthophoniste en juin 2007. euh voilà j'ai commencé à travailler dés le mois de septembre puisque

on a pas de mal à trouver de la place de toute façon. et puis voilà! et puis j'ai choisi de retourner sur

Vendôme.

G3: pourquoi t'as choisi d'être orthophoniste?

g3: alors parce que j'avais vu un reportage à la télé tout bêtement et je me suis dit que cela pouvait

m'intéresser et puis euh il y avait quelqu'un que je connaissais qui était déjà installé en tant qu'orthophoniste

donc je lui ai demandé si je pouvais venir voir un peu en quoi consister exactement le métier. Et puis ben

voilà cela m'a intéressée, cela m'a plu . Et je me suis renseignée après des études qu'il fallait faire. Je me suis

dit je suis capable de faire ça. Je me suis lancée comme ça. Parce que avant pas du tout, c'était puéricultrice,

comme un peu toutes les petites filles je pense! Et puis par contre on m'a découragé parce qu'on m'a dit qu'il

y avait pas beaucoup de place, que j'allais m'ennuyer des enfants, etc. donc voilà je suis restée dans la

branche avec les enfants parce que je savais quand même que c'était quelque chose qui m'intéressait. Et puis

voilà, après un reportage à la télé tout bêtement.

G4: d'accord, peux tu me décrire le milieu professionnel où tu évolues , au sein du SESSAD, à

l'extérieur

g4: euh, euh on peut parler de la relation que l'on a avec les ...... alors euh je peux dire que j'ai deux activités,

une salariée et une libérale justement

G5 : oui, tu peux faire la comparaison

Page 218: L'élaboration de la relation éducative

218

g5 : voilà, du coup le coté salarié ce qui m'intéresse le plus c'est d'avoir justement un partenariat avec les

écoles, pouvoir discuter avec les instits, essayer de suivre le rythme scolaire, c'est des choses qu'on a pas

forcément en libéral parce que ben c'est plus à la chaine je dirais les enfants y viennent au cabinet, on n'a pas

forcément le temps de voir ou de téléphoner aux instits, donc y a vraiment pas la même relation et ca je

trouve que c'est bien en temps que salariée et puis avoir le travail en équipe, vu qu'on travaille à plusieurs sur

un enfant je dirais et c'est intéressant de pouvoir avoir des conseils, des choses comme ca, dire je travaille ca

donc tu peux faire ca, voilà des choses qu'on a pas en libéral parce qu'on est vraiment tout seul devant

l'enfant. Donc c'est vraiment ca qui m'intéresse au sein du Sessad c'est d'être à plusieurs et de pas se trouver

tout seul tout simplement devant un problème parce que ca arrive (rires) ...donc voilà

G6 : et donc au sein du Sessad, qu'est ce que, quelles sont les spécificités de ta pratique, comment tu

peux réaliser tes attentes auprès des enfants, quelles sont les différences entre ta pratique en libéral et

en tant que salariée au sein du Sessad , est ce que ce sont les même ou pas du tout? Est ce que tu vas

changer tes méthodes de travail ?

g6: bah non, parce que moi quand je vois un enfant la première fois je fais mes petits tests, mes petits bilans

pour voir ce qu'il y a à travailler, âpres je sais très bien qu'au Sessad c'est forcément plus long parce que c'est

des enfants en plus grosses difficultés je dirais donc voilà après c'est vraiment plus à long terme mais mes

objectifs restent grosso modo les même quand c'est des troubles de l'articulation bah c'est les même que ce

soit en libéral ou en salariée ....non au niveau de la pratique vraiment je change pas grand chose entre le

Sessad et le libéral

G7 : d'accord, et au niveau, par rapport au sein du Sessad quand l'enfant vient est ce que ta pas déjà

un catalogage, du moins une description du Sessad qui va te permettre d'articuler tes premiers tests

plus facilement qu'un enfant que tu vois en libéral

g7 : oui, oui forcément puisqu'il a déjà était rencontré avec les parents donc on nous oriente déjà vers un

autre problème, en libéral c'est vrai que l'enfant arrive et puis hop, il faut passer au tests tout de suite, bien

que les parents nous disent toujours au téléphone bah voilà c'est plus ca ou ca le problème mais c'est vrai

qu'on est plus vite orienté par le Sessad

G8 : d'accord, et au niveau du libéral est ce que les parents viennent d'eux même ou est ce qu'ils

viennent notamment par rapport aux institutrices ou comment ca se passe?

g8 : ca dépend , il y a des deux. Parfois y a des instits qui envoient même un peu trop, parce que j'en récupère

parfois du CP, voilà on est en décembre oh la la il ne sait pas lire, donc moi je leur dit gentiment que c'est

d'abord à elles d'apprendre à lire à l'enfant et puis moi je vois après si il y a un problème, donc il y a des

instits qui envoient vraiment facilement vers l'orthophoniste et puis après il y a des parents inquiets eux

quand ils font les devoirs des choses comme ca ,ils disent ah y a peut être un petit problème en général ils en

ont toujours parler quant même à l'instit avant de venir, en disant bah est ce qu'il serait pas intéressant de

faire un bilan orthophonique et puis parfois ils viennent d'eux même, ca arrive

Page 219: L'élaboration de la relation éducative

219

G9 : d'accord, en revenant sur la notion d'accompagnement, accompagnement éducatif, est ce que tu

peux me décrire la situation d'accompagnement, au niveau de ton travail, quel est le but de ton suivi

des enfants, comment tu structure ta méthode?

g9: c'est pas facile ca dis donc (rires)..... euh bah moi j'ai appris à l'école donc je suis toujours très... c'est ce

qu'on me reproche un petit peu d'ailleurs je pense euh je fais d'abord les objectifs à court terme, ce que je

peux résoudre en premier et ce que je sais qui ne vas pas être trop trop long à résoudre donc je commence par

ca et je fais en parallèle les objectifs bah à plus long terme je commence par exemple je sais pas qu'est ce que

je pourrais donner comme exemple..... je peux rééduquer un trouble d' articulation par exemple un enfant qui

dit un « crain », le « cravail » ben je remet le « tr » en place, ca sa va assez vite et puis en parallèle on peut

déjà commencer la lecture si il est à l'étape de commencer à lire, et on sait que c'est à plus long terme, voilà je

travaille surtout à court terme et long terme en fait

G10 : d'accord et que ce soit sur du court terme ou du long terme, est ce que euh par rapport à ce

principe d'accompagnement, par rapport aux éducateurs est ce que tu pense que tu as le même rôle

d'accompagnateur ou pas du tout, ou est ce que ton accompagnement est beaucoup plus spécifique, on

va dire y reste sur un domaine précis?

g10 : oui j'ai l'impression moi, j'ai pas l'impression d'être, je vais pas dire aussi importante mais je pense que

les éducs ils ont une relation plus poussée avec l'enfant encore, ils rencontrent la famille plus régulièrement,

j'ai l'impression de les voir plus proche de l'enfant que moi

G11 : d'accord, donc toi tu pense que ton accompagnement même ta relation éducative elle est assez

restreinte ?

g11 : elle est différente de celle des éducateurs........après on a quand même un rôle d'accompagnement

forcément mais pour comparer aux éducateurs, j'ai l'impression que c'est beaucoup moins

G12 : et si on reste alors sur la notion d'accompagnement qu'on voit dans le travail d'éducateur, mais

par rapport au tient, comment tu pourrais décrire le processus d'accompagnement et la relation que tu

crée avec l'enfant, quelle est la finalité de cette relation puisque pour que l'enfant travaille est ce que tu

dois pas créer cette relation, comment tu peux la créer et comment elle peut avoir un effet bénéfique

sur l'enfant

g 12 : comment je crée une relation? (rires)

G13 : comment tu rentre en contact avec l'enfant ?

g13 : c'est vrai que je ne me suis jamais poser la question, c'est naturel enfin........

G14 : décris moi le naturel, comment tu fais lorsque un nouvel enfant arrive

g14 : alors je sais que je passe en général beaucoup par l'humour, avec les enfants, après euh je sais pas

j'essaye d'être le moins pénible pour les enfants, je passe par beaucoup de jeux, j'essaye que les enfants me

Page 220: L'élaboration de la relation éducative

220

voit comme une personne agréable, que ce soit pas une contrainte de venir en ortho , après comment je

fais........(rires)

G15 : si tu dis tu veux pas être pénible, est ce que tu as des exemples de pénibilité entre guillemet

g15 : bah je suis pas du genre à arriver et puis à dire bon bah aujourd'hui on fait tel exercice, je commence

par discuter un petit peu, savoir comment c'est passée la semaine, enfin j'ai pas l'impression d'être scolaire

j'évite en tout cas et puis c'est vrai qu'on a pas mal de matériel à notre disposition, donc moi j'aime bien

utiliser pas mal de petits jeux et des fois y ont même pas l'impression de travailler donc voilà j'essaye que ma

rééducation soit la plus agréable possible mais c'est pas évident de dire de quelle manière je ne me rend pas

compte

G16 : quand tu dis ne pas être scolaire, c'est a dire je prend le temps de discuter, de revenir en arrière

sur ce qui s'est passé, tu pense que c'est important ce temps d'écoute, de partage de leur vie

g16 : moi je trouve oui, ca permet de rentre dans la relation, de pas arriver, enfin moi je ne me vois par

arriver dans la salle et dire à l'enfant bah aujourd'hui, c'est tel exercice on travaille la lecture, non voilà

j'arrive jamais comme ca avec un enfant jamais, jamais, on discute d'abord euh j'essaye aussi de même

fabriquer la rééducation avec eux je leur demande bah qu'est ce que tu as envie de travailler aujourd'hui par

exemple ou un enfant je sais pas moi si ca fait trois quatre mois que je le vois qu'on a fait déjà plusieurs type

d'exercices eh ben je vais lui dire aujourd'hui on va faire des petites révisions par quoi tu veux commencer,

j'essaye de l'impliquer le plus possible dans, dans la rééducation,c'est pas moi qui décide et qui dit aujourd'hui

on fait ca, j'ai pas si........(rires)

G17 : et quand tu cherche à l'impliquer pourquoi tu veux vraiment qu'il est un rôle dans son suivi

g 17 : bah pour moi c'est indispensable je ne vois pas ca autrement, en générale je n'ai pas trop d'enfant, j'en

ai pas le souvenir des enfants qui disent qui ne veulent pas venir en ortho et je pense que c'est aussi grâce à

ca parce que ils se sentent impliqué, j'essaye de leur expliquer pourquoi ils viennent toujours par contre ca

c'est pas, je vais pas leur dire n importe quoi, donc ils savent pourquoi ils sont là, et voilà je pense que c'est

important que cela vienne d'eux aussi et je pense que ca va plus vite, et du coup la rééducation va plus vite et

ils sont plus impliqués et intéressés

G18 : et par rapport à cette implication, la finalité c'est quoi

g 18 : eh ben ca ca dépend de la pathologie, il y a des choses on sait que c'est à vie, on donne des petits

moyens d'aide, des moyens de compensation pour vivre avec. Après, si c'est un simple trouble de

l'articulation bah le but c'est que ca est disparu complétement et qu'on en parle plus

G19 : donc au niveau du suivi orthophonique, on suit les trouble de l'articulation, les maladies style

dyslexie, est ce qu'il y a d'autres pathologies ou des aspects psychologiques qui peuvent rentrer dans la

maladie qui amène à ce suivi, est ce que l'accompagnement est différent

Page 221: L'élaboration de la relation éducative

221

g19: ben c'est tellement large, effectivement que dés fois on commence sur quelque chose, on se dit bon on a

trouvé la cause et puis effectivement au cours de la rééducation on s'aperçoit qu'il y avait peut être quelque

chose d'avant, on peut se rendre qu'il faut prendre plus large effectivement mais c'est vraiment au cas par cas

G20: as tu un exemple avec la notion de remise en cause dont tu viens de me parler

g20; moi je me remets très souvent en cause(rire) un exemple précis un enfant du SESSAD avec qui j'ai

beaucoup de difficultés c'est un petit garçon trisomique qui a très peu de langage donc moi quand je suis

arrivée au SESSAD il avait déjà eu je crois une année d'orthophonie donc j'ai fait un pas un petit bilan parce

qu'on pouvait pas parce qu'il était trop petit je me suis dit je vais essayer de développer son langage et puis au

bout d'une année je me suis rendue compte qu'il y avait toujours rien donc là vu toute l'importance du travail

en équipe , on en a parlé: moi, je m'en sors pas avec ce petit garçon, je n'avance pas, je ne sais pas comment

m'y prendre, et du coup on a mis en place un groupe poney, voilà donc là j'ai complétement changé la

pratique voilà un exemple

G21: pourquoi un changement de pratique parce que au poney tu n'es pas dans ton bureau

g21: ce n'est pas du tout le même cadre, on est en groupe alors qu'avant j'étais en séance individuelle, euh on

travaille la relation avec l'animal donc pour moi ce n'est plus tout la même rééducation après dire que cela a

avancé beaucoup plus euh pas forcément mais on a essayé autre chose en tout cas

G22: cela a changé quelque chose au niveau de l'apprentissage

g22: là je n'étais plus vraiment dans l'objectif langage sortir de mots, j'étais plus dans la communication avec

l'autre essayer de s'intéresser à l'autre prendre conscience qu'il y avait un animal, qu'il bougeait, qui respirait,

ben des choses comme çà. Donc j'ai un peu changé mes objectifs en changeant ma manière en fait, mouais, je

n'étais plus sur les mêmes objectifs.

G23: est ce que c'est quelque chose de possible en libéral?

g23: non en libéral, on est vraiment tout seul, si on a un problème comme çà, on là la possibilité d'orienter

vers un autre collègue, on peut en discuter avec d'autres collègues effectivement même avec mes collègues

du SESSAD même si avec ma collègue du SESSAD , je n'ai pas beaucoup de discussions mais je peux

échanger avec certaines collègues pour essayer de trouver des solutions mais euh elles ne connaissent pas

l'enfant, c'est vraiment que ce que je leur rapporte quoi donc ce n'est pas évident du tout de faire la même

chose en libéral

G24: donc pour toi cela sembles plus intéressant d'être au SESSAD pour le suivi d'un enfant

g24: ah ben oui, on trouve peut être plus vite une solution devant un problème comme çà; le fait d'être à

plusieurs à en discuter; on n'a pas forcément les mêmes idées tous entre nous mais tout est bon à prendre

donc moi je trouve cela plus intéressant

G25 donc l'accompagnement est différent suivant le milieu où tu es alors comment tu peux le définir

Page 222: L'élaboration de la relation éducative

222

g25 en libéral à Mondoubleau où je suis. C'est beaucoup de cas de dyslexie ou troubles d'articulation. Alors

moi mon but c'est vraiment que cela se passe le mieux possible … à l'école en ce qui concerne la dyslexie

même si je n'est pas vraiment beaucoup de contacts avec les profs ou les instits. Mon but c'est d'essayer de le

remettre tout simplement dans le rythme scolaire et qu'il ait des notes scolaires, qu'il arrive à suivre

correctement en français quasiment normalement même si on sait que la dyslexie c'est à vie donc au

SESSAD, j'ai l'impression que je ne vais jamais les quitter. Je me dit la rééducation ne sera jamais terminée

avec moi pour certains enfants. Alors qu'en libéral, mon but est qu'un jours je les lâchent et qu'ils puissent

repartir tout seul d'eux mêmes.

G26: mais au sein du SESSAD, il n'y a pas une limite..

g26:oui mais c'est l'âge; ce n'est pas moi qui décides d'arrêter la rééducation.

G27: la notion de temporalité et de rythme s'apparente comment de un mois à à vie

g27: non, pas un mois mais moi j'envisage pas un suivi à vie en libéral ou après je dirais malheureusement en

fin de vie les personnes âgées atteintes d'Alzheimer ou comme çà . Il y a pas de rééducation car je dirais déjà

des rééducations qui dure trois aller quatre ans avec un enfant moi j'arrête même si c'est pas terminé soit on

fait une bonne pause soit j'oriente vers un collègue qui aura des pratiques un peu différentes du coup cela

évoluera pas de la même façon. Mais je me vois pas dix ans avec un enfant.

G28: tu parlais de maladie à vie alors comment fait l'enfant si il n'est pas suivi à vie?

g28: non, on lui donne des petits moyens de compensation et normalement il peut vivre normalement avec

çà. Après effectivement, il fera toujours des fautes mais il le sait.

G29: comment tu inscris ta pratique au sein du SESSAD

g29: ben ,on a tous notre mot à dire, on a tous notre petit projet. On a des réunions d'équipes où l'on dit moi

cette année je m'oriente vers çà çà. Chaque thérapeute a quand même des objectifs , par rapport à son métier

même si on est inscrit dans le projet institutionnel.

G30: peux tu te positionner dans ces termes enseignant, éducateur, formateur, médiateur

g30: enseigner, non, je me positionne après l'enseignement, si il y a un problème j'arrive; éducateur quand

même un petit peu moins que l'éducateur

G31 alors comment éducateur

g31: ben c'est , c'est compliqué comme question …................

G32: formateur

g32: j'ai pas l'impression médiateur un peu plus notamment dans la relation avec les instits, les parents en

libéral qui me demandent des petits exercices pour aider l'enfant.... je me suis jamais posée autant de question

sur mon métier (rire)

Page 223: L'élaboration de la relation éducative

223

G33: merci beaucoup

g33: c'est tout , je m'attendais à beaucoup plus long......

Page 224: L'élaboration de la relation éducative

224

Grille d'entretien obtenue suite à l'entretien de Gaëlle

G1: peux-tu m'expliquer ton parcours?

G2: à partir du moment où tu trouves que ton parcours est signifiant

G3: pourquoi t'as choisi d'être orthophoniste?

G4: d'accord, peux tu me décrire le milieu professionnel où tu évolues , au sein du SESSAD, à l'extérieur

G5 : oui, tu peux faire la comparaison

G6 : et donc au sein du SESSAD, qu'est ce que, quelles sont les spécificités de ta pratique, comment tu peux

réaliser tes attentes auprès des enfants, quelles sont les différences entre ta pratique en libéral et en tant que

salariée au sein du Sessile , est ce que ce sont les même ou pas du tout? Est ce que tu vas changer tes

méthodes de travail ?

G7 : d'accord, et au niveau, par rapport au sein du Sessad quand l'enfant vient est ce que ta pas déjà un

catalogage, du moins une description du Sessad qui va te permettre d'articuler tes premiers tests plus

facilement qu'un enfant que tu vois en libéral

G8 : d'accord, et au niveau du libéral est ce que les parents viennent d'eux même ou est ce qu'ils viennent

notamment par rapport aux institutrices ou comment ca se passe?

G9 : d'accord, en revenant sur la notion d'accompagnement, accompagnement éducatif, est ce que tu peux me

décrire la situation d'accompagnement, au niveau de ton travail, quel est le but de ton suivi des enfants,

comment tu structure ta méthode?

G10 : d'accord et que ce soit sur du court terme ou du long terme, est ce que euh par rapport à ce principe

d'accompagnement, par rapport aux éducateurs est ce que tu pense que tu as le même rôle d'accompagnateur

ou pas du tout, ou est ce que ton accompagnement est beaucoup plus spécifique, on va dire y reste sur un

domaine précis?

G11 : d'accord, donc toi tu pense que ton accompagnement même ta relation éducative elle est assez

restreinte ?

G12 : et si on reste alors sur la notion d'accompagnement qu'on voit dans le travail d'éducateur, mais par

rapport au tient, comment tu pourrais décrire le processus d'accompagnement et la relation que tu crée avec

l'enfant, quelle est la finalité de cette relation puisque pour que l'enfant travaille est ce que tu dois pas créer

cette relation, comment tu peux la créer et comment elle peut avoir un effet bénéfique sur l'enfant

G13 : comment tu rentre en contact avec l'enfant ?

G14 : décris moi le naturel, comment tu fais lorsque un nouvel enfant arrive

Page 225: L'élaboration de la relation éducative

225

G15 : si tu dis tu veux pas être pénible, est ce que tu as des exemples de pénibilité entre guillemet

G16 : quand tu dis ne pas être scolaire, c'est a dire je prend le temps de discuter, de revenir en arrière sur ce

qui s'est passé, tu pense que c'est important ce temps d'écoute, de partage de leur vie

G17 : et quand tu cherche à l'impliquer pourquoi tu veux vraiment qu'il est un rôle dans son suivi

G18 : et par rapport à cette implication, la finalité c'est quoi

G19 : donc au niveau du suivi orthophonique, on suit les trouble de l'articulation, les maladies style dyslexie,

est ce qu'il y a d'autres pathologies ou des aspects psychologiques qui peuvent rentrer dans la maladie qui

amène à ce suivi, est ce que l'accompagnement est différent

G20: as tu un exemple avec la notion de remise en cause dont tu viens de me parler

G21: pourquoi un changement de pratique parce que au poney tu n'es pas dans ton bureau

G22: cela a changé quelque chose au niveau de l'apprentissage

G23: est ce que c'est quelque chose de possible en libéral?

G24: donc pour toi cela sembles plus intéressant d'être au SESSAD pour le suivi d'un enfant

G25 donc l'accompagnement est différent suivant le milieu où tu es alors comment tu peux le définir

G26: mais au sein du SESSAD, il n'y a pas une limite...

G27: la notion de temporalité et de rythme s'apparente comment de un mois à à vie

G28: tu parlais de maladie à vie alors comment fait l'enfant si il n'est pas suivi à vie?

G29: comment tu inscris ta pratique au sein du SESSAD

G30: peux tu te positionner dans ces termes enseignant, éducateur, formateur, médiateur

G31 alors comment éducateur

G32: formateur

G33: merci beaucoup

Page 226: L'élaboration de la relation éducative

226

Grille d'analyse par catégorie de l'entretien de Gaëlle

Unités de sens Sous thèmes

L5 à 18:

G1: peux-tu m'expliquer ton parcours?

g1: euh depuis que je suis orthophoniste où depuis quelle date

G2: à partir du moment où tu trouves que ton parcours est signifiant

g2: après le bac, à partir du moment où je me suis dit que j'allais être orthophoniste. Je suis partie à Orléans à la fac en sciences du langage puisque l'on m'avait dit que cela pouvait être pas mal pour être orthophoniste en attendant de repasser le concours que je n'avais pas eu quand j'étais en terminale. Donc j'ai passé le concours trois fois à Tours. Donc pendant ce temps je continuais la fac. J'ai eu mon DEUG, quand même, qui me sert pas à grand chose, mais je l'ai eu (rires) et puis après j'ai su que l'on pouvait partir en Belgique et donc je me suis orientée directement vers la Belgique et puis trois années d'études là bas. Et puis voilà retour en France orthophoniste en juin 2007. euh voilà j'ai commencé à travailler dés le mois de septembre puisque on a pas de mal à trouver de la place de toute façon. et puis voilà! et puis j'ai choisi de retourner sur Vendôme.

G3: pourquoi t'as choisi d'être orthophoniste?

g3: alors parce que j'avais vu un reportage à la télé tout bêtement et je me suis dit que cela pouvait m'intéresser et puis euh il y avait quelqu'un que je connaissais qui était déjà installé en tant qu'orthophoniste donc je lui ai demandé si je pouvais venir voir un peu en quoi consister exactement le métier. Et puis ben voilà cela m'a intéressée, cela m'a plu . Et je me suis renseignée après des études qu'il fallait faire. Je me suis dit je suis capable de faire ça. Je me suis lancée comme ça. Parce que avant pas du tout, c'était puéricultrice, comme un peu toutes les petites filles je pense! Et puis par contre on m'a découragé parce qu'on m'a dit qu'il y avait pas beaucoup de place, que j'allais m'ennuyer des enfants, etc. donc voilà je suis restée dans la branche avec les enfants parce que je savais quand même que c'était quelque chose qui m'intéressait. Et puis voilà, après un reportage à la télé tout bêtement.

Parcours professionnel

L29 à 44:

G4: d'accord, peux tu me décrire le milieu professionnel où tu évolues , au sein du SESSAD, à l'extérieur

g4: euh, euh on peut parler de la relation que l'on a avec les ...... alors euh je peux dire que j'ai deux activités, une salariée et une libérale justement

G5 : oui, tu peux faire la comparaison

G5 : voilà, du coup le coté salarié ce qui m'intéresse le plus c'est d'avoir justement un partenariat avec les écoles, pouvoir discuter avec les instits, essayer de suivre le rythme scolaire, c'est des choses qu'on a pas forcément en libéral parce que bein c'est plus à la chaine je dirais les enfants y

rôle

Page 227: L'élaboration de la relation éducative

227

viennent au cabinet, on n'a pas forcément le temps de voir ou de téléphoner aux instits, donc y a vraiment pas la même relation et ca je trouve que c'est bien en temps que salariée et puis avoir le travail en équipe, vu qu'on travaille à plusieurs sur un enfant je dirais et c'est intéressant de pouvoir avoir des conseils, des choses comme ca, dire je travaille ca donc tu peux faire ca, voilà des choses qu'on a pas en libéral parce qu'on est vraiment tout seul devant l'enfant. Donc c'est vraiment ca qui m'intéresse au sein du Sessad c'est d'être à plusieurs et de pas se trouver tout seul tout simplement devant un problème parce que ca arrive (rires) ...donc voilà

L45 à 76:

g6 : et donc au sein du Sessad, qu'est ce que, quelles sont les spécificités de ta pratique, comment tu peux réaliser tes attentes auprès des enfants, quelles sont les différences entre ta pratique en libéral et en tant que salariée au sein du Sessile , est ce que ce sont les même ou pas du tout? Est ce que tu vas changer tes méthodes de travail ?

g6: bah non, parce que moi quand je vois un enfant la première fois je fais mes petits tests, mes petits bilans pour voir ce qu'il y a à travailler, âpres je sais très bien qu'au Sessad c'est forcément plus long parce que c'est des enfants en plus grosses difficultés je dirais donc voilà après c'est vraiment plus à long terme mais mes objectifs restent grosso modo les même quand c'est des troubles de l'articulation bah c'est les même que ce soit en libéral ou en salariée ....non au niveau de la pratique vraiment je change pas grand chose entre le Sessad et le libéral

G7 : d'accord, et au niveau, par rapport au sein du Sessad quand l'enfant vient est ce que ta pas déjà un catalogage, du moins une description du Sessad qui va te permettre d'articuler tes premiers tests plus facilement qu'un enfant que tu vois en libéral

g7 : oui, oui forcément puisqu'il a déjà était rencontré avec les parents donc on nous oriente déjà vers un autre problème, en libéral c'est vrai que l'enfant arrive et puis hop, il faut passer au tests tout de suite, bien que les parents nous disent toujours au téléphone bah voilà c'est plus ca ou ca le problème mais c'est vrai qu'on est plus vite orienté par le Sessad

G8 : d'accord, et au niveau du libéral est ce que les parents viennent d'eux même ou est ce qu'ils viennent notamment par rapport aux institutrices ou comment ca se passe?

g8 : ca dépend , il y a des deux. Parfois y a des instits qui envoient même un peu trop, parce que j'en récupère parfois du CP, voilà on est en décembre oh la la il ne sait pas lire, donc moi je leur dit gentiment que c'est d'abord à elles d'apprendre à lire à l'enfant et puis moi je vois après si il y a un problème, donc il y a des instits qui envoient vraiment facilement vers l'orthophoniste et puis après il y a des parents inquiets eux quand ils font les devoirs des choses comme ca ,ils disent ah y a peut être un petit problème en général ils en ont toujours parler quant même à l'instit avant de venir, en disant bah est ce qu'il serait pas intéressant de faire un bilan orthophonique et puis parfois ils viennent d'eux même, ca arrive

pratique

L77 à 98:

G9 : d'accord, en revenant sur la notion d'accompagnement, accompagnement éducatif, est ce que tu peux me décrire la situation

accompagnement

Page 228: L'élaboration de la relation éducative

228

d'accompagnement, au niveau de ton travail, quel est le but de ton suivi des enfants, comment tu structure ta méthode?

g9: c'est pas facile ca dis donc (rires)..... euh bah moi j'ai appris à l'école donc je suis toujours très... c'est ce qu'on me reproche un petit peu d'ailleurs je pense euh je fais d'abord les objectifs à court terme, ce que je peux résoudre en premier et ce que je sais qui ne vas pas être trop trop long à résoudre donc je commence par ca et je fais en parallèle les objectifs bah à plus long terme je commence par exemple je sais pas qu'est ce que je pourrais donner comme exemple..... je peux rééduquer un trouble d' articulation par exemple un enfant qui dit un « crain », le « cravail » bein je remet le « tr » en place, ca sa va assez vite et puis en parallèle on peut déjà commencer la lecture si il est à l'étape de commencer à lire, et on sait que c'est à plus long terme, voilà je travaille surtout à court terme et long terme en fait

G10 : d'accord et que ce soit sur du court terme ou du long terme, est ce que euh par rapport à ce principe d'accompagnement, par rapport aux éducateurs est ce que tu pense que tu as le même rôle d'accompagnateur ou pas du tout, ou est ce que ton accompagnement est beaucoup plus spécifique, on va dire y reste sur un domaine précis?

g10 : oui j'ai l'impression moi, j'ai pas l'impression d'être, je vais pas dire aussi importante mais je pense que les éducs ils ont une relation plus poussée avec l'enfant encore, ils rencontrent la famille plus régulièrement, j'ai l'impression de les voir plus proche de l'enfant que moi

L99 à 117:

G11 : d'accord, donc toi tu pense que ton accompagnement même ta relation éducative elle est assez restreinte ?

g11 : elle est différente de celle des éducateurs........après on a quand même un rôle d'accompagnement forcément mais pour comparer aux éducateurs, j'ai l'impression que c'est beaucoup moins

G12 : et si on reste alors sur la notion d'accompagnement qu'on voit dans le travail d'éducateur, mais par rapport au tient, comment tu pourrais décrire le processus d'accompagnement et la relation que tu crée avec l'enfant, quelle est la finalité de cette relation puisque pour que l'enfant travaille est ce que tu dois pas créer cette relation, comment tu peux la créer et comment elle peut avoir un effet bénéfique sur l'enfant

g 12 : comment je crée une relation? (rires)

G13 : comment tu rentre en contact avec l'enfant ?

g 13 : c'est vrai que je ne me suis jamais poser la question, c'est naturel enfin........

G14 : décris moi le naturel, comment tu fais lorsque un nouvel enfant arrive

g14 : alors je sais que je passe en général beaucoup par l'humour, avec les enfants, après euh je sais pas j'essaye d'être le moins pénible pour les enfants, je passe par beaucoup de jeux, j'essaye que les enfants me voit comme une personne agréable, que ce soit pas une contrainte de venir en ortho , après comment je fais........(rires)

relation

Page 229: L'élaboration de la relation éducative

229

L118 à 152:

G15 : si tu dis tu veux pas être pénible, est ce que tu as des exemples de pénibilité entre guillemet

g15 : bah je suis pas du genre à arriver et puis à dire bon bah aujourd'hui on fait tel exercice, je commence par discuter un petit peu, savoir comment c'est passée la semaine, enfin j'ai pas l'impression d'être scolaire j'évite en tout cas et puis c'est vrai qu'on a pas mal de matériel à notre disposition, donc moi j'aime bien utiliser pas mal de petits jeux et des fois y ont même pas l'impression de travailler donc voilà j'essaye que ma rééducation soit la plus agréable possible mais c'est pas évident de dire de quelle manière je ne me rend pas compte

G16 : quand tu dis ne pas être scolaire, c'est a dire je prend le temps de discuter, de revenir en arrière sur ce qui s'est passé, tu pense que c'est important ce temps d'écoute, de partage de leur vie

g16 : moi je trouve oui, ca permet de rentre dans la relation, de pas arriver, enfin moi je ne me vois par arriver dans la salle et dire à l'enfant bah aujourd'hui, c'est tel exercice on travaille la lecture, non voilà j'arrive jamais comme ca avec un enfant jamais, jamais, on discute d'abord euh j'essaye aussi de même fabriquer la rééducation avec eux je leur demande bah qu'est ce que tu as envie de travailler aujourd'hui par exemple ou un enfant je sais pas moi si ca fait trois quatre mois que je le vois qu'on a fait déjà plusieurs type d'exercices eh bein je vais lui dire aujourd'hui on va faire des petites révisions par quoi tu veux commencer, j'essaye de l'impliquer le plus possible dans, dans la rééducation,c'est pas moi qui décide et qui dit aujourd'hui on fait ca, j'ai pas si........(rires)

G17 : et quand tu cherche à l'impliquer pourquoi tu veux vraiment qu'il est un rôle dans son suivi

g17 : bah pour moi c'est indispensable je ne vois pas ca autrement, en générale je n'ai pas trop d'enfant, j'en ai pas le souvenir des enfants qui disent qui ne veulent pas venir en ortho et je pense que c'est aussi grâce à ca parce que ils se sentent impliqué, j'essaye de leur expliquer pourquoi ils viennent toujours par contre ca c'est pas, je vais pas leur dire n importe quoi, donc ils savent pourquoi ils sont là, et voilà je pense que c'est important que cela vienne d'eux aussi et je pense que ca va plus vite, et du coup la rééducation va plus vite et ils sont plus impliqués et intéressés

G18 : et par rapport à cette implication, la finalité c'est quoi

g18 : eh bein ca ca dépend de la pathologie, il y a des choses on sait que c'est à vie, on donne des petits moyens d'aide, des moyens de compensation pour vivre avec. Après, si c'est un simple trouble de l'articulation bah le but c'est que ca est disparu complétement et qu'on en parle plus

Spécificité de la pratique

L153à 196:

G19 : donc au niveau du suivi orthophonique, on suit les trouble de l'articulation, les maladies style dyslexie, est ce qu'il y a d'autres pathologies ou des aspects psychologiques qui peuvent rentrer dans la maladie qui amène à ce suivi, est ce que l'accompagnement est différent

g19: ben c'est tellement large, effectivement que dés fois on commence sur quelque chose, on se dit bon on a trouvé la cause et puis effectivement au cours de la rééducation on s'aperçoit qu'il y avait peut être quelque chose

Spécificité du corps professionnel

Page 230: L'élaboration de la relation éducative

230

d'avant, on peut se rendre qu'il faut prendre plus large effectivement

mais c'est vraiment au cas par cas

G20: as tu un exemple avec la notion de remise en cause dont tu viens de me parler

g20; moi je me remets très souvent en cause(rire) un exemple précis un enfant du SESSAD avec qui j'ai beaucoup de difficultés c'est un petit garçon trisomique qui a très peu de langage donc moi quand je suis arrivée au SESSAD il avait déjà eu je crois une année d'orthophonie donc j'ai fait un pas un petit bilan parce qu'on pouvait pas parce qu'il était trop petit je me suis dit je vais essayer de développer son langage et puis au bout d'une année je me suis rendue compte qu'il y avait toujours rien donc là vu toute l'importance du travail en équipe , on en a parlé: moi, je m'en sors pas avec ce petit garçon, je n'avance pas, je ne sais pas comment m'y prendre, et du coup on a mis en place un groupe poney, voilà donc là j'ai complétement changé la pratique voilà un exemple

G21: pourquoi un changement de pratique parce que au poney tu n'es pas dans ton bureau

g21: ce n'est pas du tout le même cadre, on est en groupe alors qu'avant j'étais en séance individuelle, euh on travaille la relation avec l'animal donc pour moi ce n'est plus tout la même rééducation aprés dire que cela a avancé beaucoup plus euh pas forcément mais on a essayé autre chose en tout cas

G22: cela a changé quelque chose au niveau de l'apprentissage

g22: là je n'étais plus vraiment dans l'objectif langage sortir de mots, j'étais plus dans la communication avec l'autre essayer de s'intéresser à l'autre prendre conscience qu'il y avait un animal, qu'il bougeait, qui respirait, ben des choses comme çà. Donc j'ai un peu changé mes objectifs en changeant ma manière en fait, mouais, je n'étais plus sur les mêmes objectifs.

G23: est ce que c'est quelque chose de possible en libéral?

G23: non en libéral, on est vraiment tout seul, si on a un problème comme çà, on là la possibilité d'orienter vers un autre collègue, on peut en discuter avec d'autres collègues effectivement même avec mes collègues du SESSAD même si avec ma collègue du SESSAD , je n'ai pas beaucoup de discussions mais je peux échanger avec certaines collègues pour essayer de trouver des solutions mais euh elles ne connaissent pas l'enfant, c'est vraiment que ce que je leur rapporte quoi donc ce n'est pas évident du tout de faire la même chose en libéral

G24: donc pour toi cela sembles plus intéressant d'être au SESSAD pour le suivi d'un enfant

g24: ah ben oui, on trouve peut être plus vite une solution devant un problème comme çà; le fait d'être à plusieurs à en discuter; on n'a pas forcément les mêmes idées tous entre nous mais tout est bon à prendre donc moi je trouve cela plus intéressant

L197 à 207:

G25: donc l'accompagnement est différent suivant le milieu où tu es alors comment tu peux le définir

accompagnement

Page 231: L'élaboration de la relation éducative

231

g25: en libéral à Mondoubleau où je suis. C'est beaucoup de cas de dyslexie ou troubles d'articulation. Alors moi mon but c'est vraiment que cela se passe le mieux possible … à l'école en ce qui concerne la dyslexie même si je n'est pas vraiment beaucoup de contacts avec les profs ou les instits. Mon but c'est d'essayer de le remettre tout simplement dans le rythme scolaire et qu'il ait des notes scolaires, qu'il arrive à suivre correctement en français quasiment normalement même si on sait que la dyslexie c'est à vie donc au SESSAD, j'ai l'impression que je ne vais jamais les quitter. Je me dit la rééducation ne sera jamais terminée avec moi pour certains enfants. Alors qu'en libéral, mon but est qu'un jours je les lâchent et qu'ils puissent repartir tout seul d'eux mêmes.

L208 à 236:

G26: mais au sein du SESSAD, il n'y a pas une limite..

g26:oui mais c'est l'âge; ce n'est pas moi qui décides d'arrêter la rééducation.

G27: la notion de temporalité et de rythme s'apparente comment de un mois à à vie

g27: non, pas un mois mais moi j'envisage pas un suivi à vie en libéral ou après je dirais malheureusement en fin de vie les personnes âgées atteintes d'Alzheimer ou comme çà . Il y a pas de rééducation car je dirais déjà des rééducations qui dure trois aller quatre ans avec un enfant moi j'arrête même si c'est pas terminé soit on fait une bonne pause soit j'oriente vers un collègue qui aura des pratiques un peu différentes du coup cela évoluera pas de la même façon. Mais je me vois pas dix ans avec un enfant.

G28: tu parlais de maladie à vie alors comment fait l'enfant si il n'est pas suivi à vie?

G28: non, on lui donne des petits moyens de compensation et normalement il peut vivre normalement avec çà. Après effectivement, il fera toujours des fautes mais il le sait.

G29: comment tu inscris ta pratique au sein du SESSAD

g29: ben ,on a tous notre mot à dire, on a tous notre petit projet. On a des réunions d'équipes où l'on dit moi cette année je m'oriente vers çà çà. Chaque thérapeute a quand même des objectifs , par rapport à son métier même si on est inscrit dans le projet institutionnel.

G30: peux tu te positionner dans ces termes qui selon toi sont les plus proches de ta fonction, enseignant, éducateur, formateur ou médiateur?

g30: enseigner, non, je me positionne après l'enseignement, si il y a un problème j'arrive; éducateur quand même un petit peu moins que l'éducateur

G31: alors comment éducateur

g31: ben c'est , c'est compliqué comme question …................

G32: formateur

g32: j'ai pas l'impression médiateur un peu plus notamment dans la relation avec les instits, les parents en libéral qui me demandent des petits exercices pour aider l'enfant.... je me suis jamais posée autant de question sur mon métier (rire)

posture

Page 232: L'élaboration de la relation éducative

232

G33: merci beaucoup

g33: c'est tout , je m'attendais à beaucoup plus long......

Page 233: L'élaboration de la relation éducative

233

Grille d'analyse par thèmes de l'entretien de Gaëlle

Unités de sens par ligne Mots clefs de l'interviewé

sous-thèmes thèmes Catégories

L8-9: « après le bac, à partir du moment où je me suis dit que j'allais être orthophoniste. Je suis partie à Orléans à la fac en sciences du langage »

Bac

fac en Sciences du langage

Parcours universitaire

formation Parcours professionnalisant

L11: « j'ai passé trois fois le concours »

L11-14: « pendant ce temps je continuais la fac. J'ai eu mon DEUG, quand même, qui me sert pas à grand chose, mais je l'ai eu (rires) et puis après j'ai su que l'on pouvait partir en Belgique et donc je me suis orientée directement vers la Belgique et puis trois années d'études là bas »

Concours

continuais la fac

DEUG

partir /orientée

Belgique

trois années

Formation continue Professionnalisation

L9-10: «l 'on m'avait dit que cela pouvait être pas mal pour être orthophoniste »

L18-22: « alors parce que j'avais vu un reportage à la télé tout bêtement et je me suis dit que cela pouvait m'intéresser et puis euh il y avait quelqu'un que je connaissais qui était déjà installé en tant qu'orthophoniste donc je lui ai demandé si je pouvais venir voir un peu en quoi consister exactement le métier ».

L23-26: « . Parce que avant pas du tout, c'était puéricultrice, comme un peu toutes les petites filles je pense! Et puis par contre on m'a découragé parce qu'on m'a dit qu'il y avait pas beaucoup de place, que j'allais m'ennuyer des enfants, etc. donc voilà je suis restée dans la branche avec les enfants parce que je savais quand même que c'était quelque chose qui m'intéressait »

Avait dit

pouvait être pas mal

être orthophoniste

vu un reportage

intéresser

quelqu'un que je connaissais

venir voir

consister le métier

puéricultrice

pas beaucoup de place

branche avec les enfants

je savais/intérêt

fondement Pratique professionnelle actuelle

Page 234: L'élaboration de la relation éducative

234

L30-31: « je peux dire que j'ai deux activités, une salariée et une libérale justement »

Activités

salariée

libérale

Organisation de la pratique

L143: « moi je me remets très souvent en cause »

L150: « donc là j'ai complétement changé la pratique »

Remets souvent en cause

changé la pratique

réflexivité spécificité accompagnement

L47-48: « je vois un enfant la première fois je fais mes petits tests, mes petits bilans pour voir ce qu'il y a à travailler »

Vois première fois

petits tests

petits bilans

a à travailler

pratique

L152-153 « ce n'est pas du tout le même cadre, on est en groupe alors qu'avant j'étais en séance individuelle »

Même cadre

groupe

séance individuelle

organisation

L65-69: « il y a des instits qui envoient vraiment facilement vers l'orthophoniste et puis après il y a des parents inquiets eux quand ils font les devoirs des choses comme ca ,ils disent ah y a peut être un petit problème en général ils en ont toujours parler quant même à l'instit avant de venir, en disant bah est ce qu'il serait pas intéressant de faire un bilan orthophonique et puis parfois ils viennent d'eux même, ca arrive »

Instits envoient

parents inquiets

peut être un petit problème

parler avec instit

Mise en place

partenariat

Accompagnement

éducatif

L73-76: « est pas facile ca dis donc (rires)..... euh bah moi j'ai appris à l'école donc je suis toujours très... c'est ce qu'on me reproche un petit peu d'ailleurs je pense euh je fais d'abord les objectifs à court terme, ce que je peux résoudre en premier et ce que je sais qui ne vas pas être trop trop long à résoudre donc je commence par ca et je fais en parallèle les objectifs bah à plus long terme »

Appris à l'école

fais d'abord objectifs à court terme

résoudre en premier

parallèle

objectifs à long terme

pratique

L48-51: « je sais très bien qu'au Plus long temporalité

Page 235: L'élaboration de la relation éducative

235

Sessad c'est forcément plus long parce que c'est des enfants en plus grosses difficultés je dirais donc voilà après c'est vraiment plus à long terme mais mes objectifs restent grosso modo les même quand c'est des troubles de l'articulation bah c'est les même que ce soit en libéral ou en salariée . »

long terme

objectifs restent les même

L132-134: « eh bein ca ca dépend de la pathologie, il y a des choses on sait que c'est à vie, on donne des petits moyens d'aide, des moyens de compensation pour vivre avec. Après, si c'est un simple trouble de l'articulation bah le but c'est que ca est disparu complétement et qu'on en parle plus »

L125-129: « ah pour moi c'est indispensable je ne vois pas ca autrement, en générale je n'ai pas trop d'enfant, j'en ai pas le souvenir des enfants qui disent qui ne veulent pas venir en ortho et je pense que c'est aussi grâce à ca parce que ils se sentent impliqué, j'essaye de leur expliquer pourquoi ils viennent toujours par contre ca c'est pas, je vais pas leur dire n importe quoi, donc ils savent pourquoi ils sont là, et voilà je pense que c'est important que cela vienne d'eux aussi »et je pense que ca va plus vite, et du coup la rééducation va plus vite et ils sont plus impliqués et intéressés »

L153-154: « euh on travaille la relation avec l'animal donc pour moi ce n'est plus tout la même rééducation après dire que cela a avancé beaucoup plus euh pas forcément mais on a essayé autre chose en tout cas »

Petits moyens d'aide

moyens de compensation pour vivre avec

but: disparaître

rôle

se sentir impliquer

essayer d'expliquer

pourquoi venir

important que cela vienne d'eux aussi

relation avec l'animal

essayé autre chose

Compétences

développées

L86-88: « oui j'ai l'impression moi, j'ai pas l'impression d'être, je vais pas dire aussi importante mais je pense que les éducs ils ont une relation plus poussée avec l'enfant encore, ils rencontrent la famille plus régulièrement, j'ai

Être pas aussi importante

rencontrent famille plus régulièrement

positionnement

Page 236: L'élaboration de la relation éducative

236

l'impression de les voir plus proche de l'enfant que moi »

L91: « elle est différente de celle des éducateurs »

les voir plus proche de l'enfant que moi

différente

L129-130: « je pense que ca va plus vite, et du coup la rééducation va plus vite et ils sont plus impliqués et intéressés »

L157-159: « à je n'étais plus vraiment dans l'objectif langage sortir de mots, j'étais plus dans la communication avec l'autre essayer de s'intéresser à l'autre prendre conscience qu'il y avait un animal, qu'il bougeait, qui respirait, ben des choses comme çà »

L176-177: « Mon but c'est d'essayer de le remettre tout simplement dans le rythme scolaire et qu'il ait des notes scolaires, qu'il arrive à suivre correctement en français quasiment normalement »

Rééducation va plus vite

objectif langage

communication avec l'autre

s'intéresser à l'autre

prendre conscience de

remettre dans le rythme scolaire

simplement

arrive à suivre

finalité

L33-35: « du coup le coté salarié ce qui m'intéresse le plus c'est d'avoir justement un partenariat avec les écoles, pouvoir discuter avec les instits, essayer de suivre le rythme scolaire »

Avoir partenariat

écoles

discuter avec les instits

essayer de suivre

rythme scolaire

salariée éducative médiation

L35-36: « c'est des choses qu'on a pas forcément en libéral parce que bein c'est plus à la chaine je dirais les enfants y viennent au cabinet, on n'a pas forcément le temps de voir ou de téléphoner aux instits »

À la chaîne

pas le temps de voir

téléphoner aux instits

libérale

L204: « qui me demandent des petits exercices pour aider l'enfant.... »

Demande petits exercices

pratique

Page 237: L'élaboration de la relation éducative

237

L203-204: « médiateur un peu plus notamment dans la relation avec les instits, les parents en libéral »

Avec instits

parents en libéral

finalité

L37-42: « c'est bien en temps que salariée et puis avoir le travail en équipe, vu qu'on travaille à plusieurs sur un enfant je dirais et c'est intéressant de pouvoir avoir des conseils, des choses comme ca, dire je travaille ca donc tu peux faire ca, voilà des choses qu'on a pas en libéral parce qu'on est vraiment

tout seul devant l'enfant. Donc c'est vraiment ca qui m'intéresse au sein du Sessad c'est d'être à plusieurs et de pas se trouver tout seul tout simplement devant un problème parce que ca arrive »

L108-110: « bah je suis pas du genre à arriver et puis à dire bon bah aujourd'hui on fait tel exercice, je commence par discuter un petit peu, savoir comment c'est passée la semaine, enfin j'ai pas l'impression d'être scolaire »

Travail en équipe

plusieurs sur un enfant

avoir des conseils

directement

pas se trouver tout seul

pas à arriver et dire

discuter

savoir comment c'est passé la semaine

élaboration Éducative Relation

L118-123: « on discute d'abord euh j'essaye aussi de même fabriquer la rééducation avec eux je leur demande bah qu'est ce que tu as envie de travailler aujourd'hui par exemple ou un enfant je sais pas moi si ca fait trois quatre mois que je le vois qu'on a fait déjà plusieurs type d'exercices eh bein je vais lui dire aujourd'hui on va faire des petites révisions par quoi tu veux commencer, j'essaye de l'impliquer le plus possible dans, dans la rééducation,c'est pas moi qui décide et qui dit aujourd'hui on fait ca, j'ai pas si........ »

Discute d'abord

fabriquer la rééducation avec eux

demande

travailler aujourd'hui

faire des petites révisions

impliquer le plus possible

Pratique

L101: « c'est naturel enfin »

L103-104: « je sais que je passe en général beaucoup par l'humour, avec les enfants, après euh je sais pas j'essaye d'être le moins pénible

Naturel

passe par l'humour

être le moins

moyens

Page 238: L'élaboration de la relation éducative

238

pour les enfants, je passe par beaucoup de jeux, »

L110-111: « c'est vrai qu'on a pas mal de matériel à notre disposition, donc moi j'aime bien utiliser pas mal de petits jeux »

pénible

jeux

pas mal de matériel

pas mal de petits jeux

L104-105: « j'essaye que les enfants me voit comme une personne agréable, que ce soit pas une contrainte de venir en ortho »

Personne agréable

pas une contrainte

de venir

finalité

L184-189: « non, pas un mois mais moi j'envisage pas un suivi à vie en libéral ou après je dirais malheureusement en fin de vie les personnes âgées atteintes d'Alzheimer ou comme çà . Il y a pas de rééducation car je dirais déjà des rééducations qui dure trois aller quatre ans avec un enfant moi j'arrête même si c'est pas terminé soit on fait une bonne pause soit j'oriente vers un collègue qui aura des pratiques un peu différentes du coup cela évoluera pas de la même façon. Mais je me vois pas dix ans avec un enfant. »

Envisage pas un suivi à vie

en fin de vie

trois quatre ans

bonne pause

oriente vers un collègue

pas dix ans avec

Limites

temporalité

éducateur Positionnement

professionnel

L194-196: « ben ,on a tous notre mot à dire, on a tous notre petit projet. On a des réunions d'équipes où l'on dit moi cette année je m'oriente vers çà çà. Chaque thérapeute a quand même des objectifs , par rapport à son métier même si on est inscrit dans le projet institutionnel. »

L198-199: « enseigner, non, je me positionne après l'enseignement, si il y a un problème j'arrive; éducateur quand même un petit peu moins que l'éducateur »

Tous notre mot à dire

notre petit projet

réunions d'équipe

thérapeute

objectifs

rapport métier

projet institutionnel

après enseignement

éducateur quand même

Pratique

Page 239: L'élaboration de la relation éducative

239

Page 240: L'élaboration de la relation éducative

240

Grille d'analyse croisée des entretiens sur le parcours professionnel:

Florence Henry Gaëlle Joseph sous-thèmes thèmes

Bac S

STAPS

Classe de lettre

faculté /université

thèse

tout le cycle

parcours

DEA

voie la plus sûre

correspond

Bac

fac en Sciences du langage

études Parcours universitaire

formation

Culture générale

tenter concours administratifs

journalisme

diplomatie

projet Professionnalisation

Concours

entrer UFR STAPS

décroché

CAPES

aurais aimé

prof des écoles

Concours

continuais la fac

DEUG

partir /orientée

Belgique

trois années

Études

formations

moniteur éducateur

lien

Formation continue

Sport Faire des études

Avait dit

pouvait être

fondement Pratique professionnelle

Page 241: L'élaboration de la relation éducative

241

passion

professorat

responsabilités

d'histoire

adore histoire

pas pour être professeur

pris goût à

façon de continuer

enseigner

pas mal

être orthophoniste

vu un reportage

intéresser

quelqu'un que je connaissais

venir voir

consister le métier

puéricultrice

pas beaucoup de place

branche avec les enfants

je savais/intérêt

actuelle

Travaille

temps plein

Professeur

rôle /contact

content de venir

Jamais eu d'appréhension

par rapport aux enfants/élèves

expérience intéressante

posture Organisation de la pratique

Trouver une place

agrégation/ CAPES

avantageux

niveau financier

Activités

salariée

libérale

SESSAD

agrément

Contexte

socio-économique

professionnalisation

Page 242: L'élaboration de la relation éducative

242

progressent moins vite

beaucoup mieux secondaire

publier, recherches

ce qui compte

auxiliaire de vie scolaire

Vécu professionnel

Page 243: L'élaboration de la relation éducative

243

Grille d'analyse croisée des entretiens sur l'accompagnement:

Florence Henry Gaëlle Joseph sous-thèmes thèmes

Rôle a changé

plus seulement transmettre

les connaissances

base

Tout

hors

cadre du cours

accompagner Autonomie

développement

lien

spécificité

Remets souvent en cause

changé la pratique

réflexivité

Accompagnement

fait un travail

donne des bases en matière d'éducation

Capacité

prise en charge

individuelle

Vois première fois

petits tests

petits bilans

a à travailler

Intervenons

proposer

réunions

école

suivi

pratique

Rôle

dépendre des années

travail avec les parents

rencontre

essaye

discute

éducateurs

famille/équipe

enfants

moitié

MDPH

centre du projet

animateur

référent

Page 244: L'élaboration de la relation éducative

244

ce qu'on va faire

pris des rendez-vous

Mission

habituelle

fait le lien

établissement

parents

orientation

collègues

Même cadre

groupe

séance individuelle

organisation

Essaye

chacun

vers ce quoi on tend

pour lui

Moi

devenu

prend de plus en plus d'importance

mission de conseiller

de tuteur

en est

fait

activités

définition Accompagnement

éducatif

Être pas aussi importante

rencontrent famille plus régulièrement

les voir plus proche de l'enfant que moi

différente

positionnement

Par rapport

les voit

situations de mouvement

base

programmes

Organiser

choses/clubs

materner

Projet personnel

culture générale

Projet

réfléchi

élaboré

élaboration

Page 245: L'élaboration de la relation éducative

245

dispensée

à tous

quelque soient

origines

profil

centres d'intérêt

Enseignement avec les UPI

Aider les parents

travail de parent

avec un collègue

prendre rendez-vous

COP

Instits envoient

parents inquiets

peut être un petit problème

parler avec instit

Personne

spécialité

réfléchis

accompagnement avec..

Mise en place

partenariat

Combiné

plusieurs compétences

s'adapte à la classe

évaluation diagnostic

se rendre compte

niveau

voit où y en sont

adapte enseignement

individu

différencie

pédagogie

groupes

redonner de l'éducatif

travaille

avec des variables

beaucoup discuter

comprendre

arme là

S'organiser en travail

faire à la maison

fixer un planning

faire découvrir

ressources de l'établissement

Conseiller

un livre/article

aider un élève dyslexique

Appris à l'école

fais d'abord objectifs à court terme

résoudre en premier

parallèle

objectifs à long terme

Travailler

au mieux

difficultés

reprendre

trouver à apprendre

deux ou trois accompagnement

individuel

pratique

Page 246: L'élaboration de la relation éducative

246

individuel

le temps dans les cours

Suivre

du début à la fin

cet âge là

quotidien

Grande partie

CDI

une heure d'accompagnement personnel

Plus long

long terme

objectifs restent les même

Temps

six mois un an

plusieurs années

Temporalité

Trois domaines

le savoir

connaissance

règlement

transforme

savoir faire

savoir être

compétence

capable d'expliquer

essayer d'appliquer

travailler en autonomie

lui expliquer

Donne des bases

matière d'éducation

apprend aux élèves

se comporter en société

en collectivité

Rigueur

efficacité

Petits moyens d'aide

moyens de compensation pour vivre avec

but: disparaître

rôle

se sentir impliquer

essayer d'expliquer

pourquoi venir

important que cela vienne d'eux aussi

relation avec l'animal

essayé autre chose

Écoute/guide

rencontre

voir

compétences

respect des autres

solidarité

gérer sa santé

actuellement/futur

Obtient petits résultats

se transforme jamais

comme on voudrait

Rééducation va plus vite

objectif langage

communication avec l'autre

s'intéresser à l'autre

prendre conscience de

remettre dans le rythme scolaire

simplement

arrive à suivre

Évoluer

compétences

pouvoir travailler

améliorations

finalité

Page 247: L'élaboration de la relation éducative

247

prendre en compte

dans sa vie

définition Accompagnement social

Évoluer

essayer

pouvoir

formation

aider

trouver

bilan

finalité

Ne pas gagner

intention

bien compris

y a pas que la performance

connaissances

travail

il se donne

font le cycle

investissent

régularité

indépendant de la performance

Élèves

très autonomes

d'autres pas du tout

explique tout

Concentration

réflexion

attentes accompagné

Analyser des textes

petits exercices

aider

concentrer

jeu

travailler

avancer

guider

apprendre

compétences

Page 248: L'élaboration de la relation éducative

248

Grille d'analyse croisée des entretiens sur la médiation:

Florence Henry Gaëlle Joseph sous-

thèmes

thèmes

Histoires de disciplines

problèmes d'incivilités

Enseignants

répétiteurs

lien

scolaire éducative

Passer

jeu

avoir envie de

pédagogie

Temps

discussion

travail / jeu

30 min primaire

45 min secondaire

temporalité

Suivi avec la vie scolaire

essayé d'expliquer

l'entendre

voir

se reproduise plus

rencontre

Demande petits exercices

séance pratique

Avec instits

parents en libéral

Aider concrètement

après

avoir envie de

trop scolaire

finalité

Page 249: L'élaboration de la relation éducative

249

Accompagner vers

aider à être

difficulté/ne l'est plus

Me gêne

interface entre

institution

parents

Définition

posture

Rencontres

personnes de la vie scolaire

CPE

aides éducateurs

principale adjointe

partenariat

Me gêne

interface entre

institution

parents

posture

Avoir partenariat

écoles

discuter avec les instits

essayer de suivre

rythme scolaire

salariée

À la chaîne

pas le temps de voir

téléphoner aux instits

libérale

Page 250: L'élaboration de la relation éducative

250

Grille d'analyse croisée des entretiens sur la relation:

Florence Henry Gaëlle Joseph sous-thèmes thèmes

Temps

avancer

effort d'adaptation

temps / avançant

une fois par semaine

petits créneaux

temporalité Éducative

Assez scolaire

part des programmes

ma base

enseigner

relationnel

Relationnel

transmission de savoir

Pas égalitaire

exerce autorité

Travail en équipe

plusieurs sur un enfant

avoir des conseils

directement

pas se trouver tout seul

pas à arriver et dire

discuter

savoir comment c'est passé la semaine

Confiance

connaissance de l'autre

différent

instaurer

climat de confiance

parlant

aider

échange

personnalité

curiosité

façon d'être

sa vie

écoute

selon: enfant/âge/

capacité à s'exprimer/passé/

difficulté

élaboration

Relation assez proches

même logique

façon dont on voit le

Contact bon

courant passe

voir la matière autrement

Discute d'abord

fabriquer la rééducation avec eux

Apprentissages

méthodologie

base

reprenant

Pratique

Page 251: L'élaboration de la relation éducative

251

monde

c'est de l'humain

organiser les choses

contenus comme tu veux

faire passer

Dépositaire

savoir

demande

travailler aujourd'hui

faire des petites révisions

impliquer le plus possible

pas comprises

connaître des bases

partir de

aider à

voir avec

ouverture d'esprit

anticiper

préparer

Discussion

faire comprendre

exemples

Proche

bon contact

climat de confiance

donner envie

écouter

créer une relation

confiance

deux sens

petits mots

encouragement

Délivre

consignes

guide

Naturel

passe par l'humour

être le moins pénible

jeux

pas mal de matériel

pas mal de petits jeux

Moyens

jeux

discussions

moyens

Pas tant apporter

c'est la classe

reparler en équipe

formations

dialogue avec les enseignants/d'autres professionnels/ d'autres services

autres personnes

beaucoup discuter

partenariat

Page 252: L'élaboration de la relation éducative

252

y avoir à l'école

Connaît

vie future

forcément

faire ses courses

Relation connivence

Surtout

copain/copine

quelqu'un qui transmet

un échange

Personne agréable

pas une contrainte

de venir

Avoir confiance

avoir envie d'apprendre

avancer dans

changer de classe

objectif

projet

redonner

envie d'apprendre

envie d'évoluer

unique / différente

finalité

Apprendre à vivre ensemble

à se gérer

bonnes pratiques

santé

solidarité

respect

valeurs

goût de l'effort

pas baisser les bras

Climats de confiance

besoin

réussir leurs études

là pour aider

est un être humain

Application

rendent compte

attention

participation

S'étayer

avancer

développer ses connaissances

difficultés

compétences

valoriser

capable de faire

capable de réussir

valorisation

réassurance

discussion

essaye d'évoluer

se sente mieux

trouve sa place

un endroit ou habité

activité professionnelle

relations avec des autres

pouvoir consommer

Compétences développées

Page 253: L'élaboration de la relation éducative

253

accès à …..

Page 254: L'élaboration de la relation éducative

254

Grille d'analyse croisée des entretiens sur le positionnement professionnel:

Florence Henry Gaëlle Joseph sous-thèmes thèmes

Plus besoin de moi

apporter beaucoup

aspect relationnel

prendre soin

côté plus affectif

Fait volontiers

envie

aider les élèves

Petit soldat

un rouage

rôle

donner

culture générale

éveiller

curiosité

sens critique

dédramatiser

preuve d'humour

Écoute

pouvoir

comprendre

avoir de

l'ouverture

aller chercher à

pouvoir

remotiver

pouvoir lui

parler

concerne

qualité éducateur

Temps libre

bénévole

être complice

avoir une bonne entente

n'est pas un copain

faire de l'animation

encadrer

classe spécifique

Remplir mes missions

Envisage pas un suivi à vie

en fin de vie

trois quatre ans

bonne pause

oriente vers un collègue

pas dix ans avec

Limites propres

situation

élément important

secret

ne pas pouvoir garder

Différent

varié

Limites

temporalité

Fiches de Préparation de Tous notre mot à Échange Pratique

Page 255: L'élaboration de la relation éducative

255

travail

noter

observer

rendre compte à

explication

compte-rendus

un support

petite liste

liste difficiles

propose à chaque fois une solution

cours

correction de copies

gros travail

PPRE

dispositifs d'accompagnement

élèves en grande difficultés

dossier médical

apprentissages

exercices adaptés

instructions officielle

d'autres tâches

Enseigner

histoire

géographie

éducation civique

directives institutionnelles

fondamentales

marge manœuvre

dire

notre petit projet

réunions d'équipe

thérapeute

objectifs

rapport métier

projet institutionnel

après enseignement

éducateur quand même

deux

considérer

personne à part entière

personnalité

timide

parle beaucoup/peu

rigole peu/beaucoup

humeur du jour

ce jour là

support de

travail

Rôle d'éducateur

formateur

enseignant englobe

instructeur:fasse des savoirs

tout lié

Professeur

y veille

fonction professorale

veut dire quelque chose

Transmetteur

interface

Enseignant

posture

Est beaucoup sur le sommatif

critères de réussite

évaluations en

Évaluation professeur

Page 256: L'élaboration de la relation éducative

256

EPS

dizaine d'années

activité de performance

en gros

performance

maîtrise d'exécutions

trouver des solutions

Mission

formation

futur citoyen

qualité

plus tard

apprendre

plaisir

se sentir bien

finalité

Page 257: L'élaboration de la relation éducative

257

Index des auteurs:

Ouvrages:

Altet, M. (2009). Les pédagogies de l'apprentissage. Mercuès: PUF. 128 pages

Bonafé,JP(1999). Les médiations, la médiation. Ramonville:Ères. Pp 219-295

Bru,B(2006),les méthodes en pédagogie. Paris:PUF(réed 2007).128 pages

Buisson, F(2003). Éducation et République. Paris: Kimé. 346 pages

Cherkaoui, M(1986).Sociologie de l'éducation. Paris:PUF(réed 2008).128 pages

Danvers, F(1981). 500 mots-clefs pour l'éducation et la formation tout au long de la vie. Lille: Presses Universitaires du Septentrion (réed 2003).p698.

Dottrens, R et Mialaret G(1966). Éduquer et Instruire. Paris: Nathan-UNESCO. 368 pages

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Gaberan,P(2003). la relation éducative. Fontenay-le comte: ERES.(réed 2008).145 pages

Gayet,D(2007). Les Relations Maître-Élève. Mercués: Economica.244 pages

Guillaume-Hofnung, M(1995). La médiation. Paris:PUF, collection Que sais-je?(réed 2009). 127 pages

Grawitz,M(....).méthodes sciences sociales. Paris:DUNOD (réed 1993).p595à631

Houssaye,J(1993). La pédagogie une encyclopédie pour aujourd'hui. Paris:Esf (réed 2009).350 pages

Kierkegard(2008). Éducation et subjectivité. Paris:l'Harmattan. (Vandevalle, B). 171pages

Loison,M,(2007). l'école primaire française de l'ancien régime à l'éducation prioritaire. Paris:Vuibert. 362 pages

Marchive, A(2008). La pédagogie à l'épreuve de la didactique. Rennes: PUR. 155 pages

Meirieu, P.(1985): l'école mode d'emploi des méthodes actives à la pédagogie différenciée. Paris:ESF (réed 2009).188 pages

Meirieu, P.(1991). Faire l'École, faire la classe. Paris: ESF(réed 2007).Pp17-145;183-187

Meirieu, P.(1991). Le choix d'éduquer. Paris: ESF(réed 2007).Pp11-40;87-98; 105-121;131-136;

Page 258: L'élaboration de la relation éducative

258

Meirieu, P.(1995). La pédagogie entre le dire et le faire-1: le courage des commencements. Paris: ESF.

Mialaret,G(2004).les méthodes de recherche en science de l'éducation. Paris:PUF.128 pages

Paul,M(2004). l'accompagnement une posture professionnelle spécifique. Paris:l'Harmattan.352 pages

Pineau,G.(2000). Temporalités en formation. Paris:Anthropos. 209 pages

Postic, M(1979). La relation éducative. Paris: PUF (réed 2001). 324 pages

Plaisance, E. et Vergnaud, G. (2001). les sciences de l'éducation. Lassay-les-Châteaux: La Découverte (réed.2005). 123 pages

Quivy, R; Van Campenhoudt, L. (1995). Manuel de recherche en sciences sociales. Lonrai:DUNOD (réed.2006). 256 pages

Rouzel, J (1998).l'acte éducatif. Fontenay-le comte: ERES, (réed 2007) , p161-181.

Tricoire, B(2002).la médiation sociale: le génie du « tiers ».Paris:l'Harmattan. Pp39-109

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Articles:

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Page 260: L'élaboration de la relation éducative

260

Références Bibliographiques par thème

Accompagnement:

Ouvrages:

Fustier,P.(2000). Le lien d'accompagnement entre don et contrat salarial. Paris:DUNOD(réed 2005).238 pages

Paul,M(2004). l'accompagnement une posture professionnelle spécifique. Paris:l'Harmattan.352 pages

Articles:

Collectif(2001). « Accompagner, une idée neuve en éducation », in Cahiers Pédagogiques, revue du CRAP, n°393, décembre 2001, Pp 11-26

Acte éducatif:

Ouvrages:

Rouzel, J (1998).l'acte éducatif. Fontenay-le comte: ERES, (réed 2007) , p161-181.

Articles:

Lemligui, A.(2006).« Ce que l'acte éducatif veut dire », in Union Infos, revue de l'Union Départementale des Clubs en Équipes de Prévention Spécialisée de Paris, n°37, décembre 2006.

Servin, J-M. (2001). « L'acte éducatif pour quoi et pour qui? »,in dossiers du Lien Social, revue du Lien social, n°572, 12 avril 2001, Ressource en Ligne.

Accédé le 02/12/2009, sur http://www.archive.lien-social.com/dossiers2001/571a580/572-

1.htm

Apprentissage:

Ouvrages:

Altet, M. (2009). Les pédagogies de l'apprentissage. Mercuès: PUF. 128 pages

Pineau,G.(2000). Temporalités en formation. Paris:Anthropos. 209 pages

Page 261: L'élaboration de la relation éducative

261

Éducation:

Ouvrages:

Bru,B(2006),les méthodes en pédagogie. Paris:PUF(réed 2007).128 pages

Cherkaoui, M(1986).Sociologie de l'éducation. Paris:PUF(réed 2008).128 pages

Houssaye,J(1993). La pédagogie une encyclopédie pour aujourd'hui. Paris:Esf (réed 2009).350 pages

Kierkegard(2008). Éducation et subjectivité. Paris:l'Harmattan. (Vandevalle, B). 171pages

Loison,M,(2007).l'école primaire française de l'ancien régime à l'éducation prioritaire . Paris:Vuibert. 362 pages

Meirieu, P.(1995). La pédagogie entre le dire et le faire-1: le courage des commencements. Paris: ESF.

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Plaisance, E. et Vergnaud, G. (2001). les sciences de l'éducation. Lassay-les-Châteaux: La Découverte (réed.2005). 123 pages

Articles:

Ministère de l'Éducation Nationale. (2010). « Le ministère de l'éducation nationale, de 1789 à nos jours »Ressource en Ligne.

Accédé le 01/04/2010, sur http://www.education.gouv.fr/pid289/le-ministere-de-l-education-de-1789-a.....

Éduquer et Instruire:

Ouvrages

Buisson, F(2003). Éducation et République. Paris: Kimé. 346 pages

Dottrens, R et Mialaret G(1966). Éduquer et Instruire. Paris: Nathan-UNESCO. 368 pages

Marchive, A(2008). La pédagogie à l'épreuve de la didactique. Rennes: PUR. 155 pages

Meirieu, P.(1991). Le choix d'éduquer. Paris: ESF(réed 2007).Pp11-40;87-98; 105-121;131-136;

Vincent,G (1994). l'éducation prisonnière de la forme scolaire?. Lyon:PUL.228 pages

Articles:

Defrance, B. (2005). « Instruction des savoirs et institution de la loi »,in Animation et Éducation , janvier 2005, Ressource en Ligne.

Accédé le 01/04/2010, sur http://www.bernard-defrance.net/archives/artic/index.php?textesperso=164

Page 262: L'élaboration de la relation éducative

262

Médiation

Ouvrages:

Bonafé,JP(1999). Les médiations, la médiation. Ramonville:Ères. Pp 219-295

Guillaume-Hofnung, M(1995). La médiation. Paris:PUF, collection Que sais-je?(réed 2009). 127 pages

Tricoire, B(2002).la médiation sociale: le génie du « tiers ».Paris:l'Harmattan. Pp39-109

Relation éducative:

Ouvrages:

Gaberan,P(2003). la relation éducative. Fontenay-le comte: ERES.(réed 2008).145 pages

Gaberan,P(1998). Être éducateur dans une société en crise: un engagement, un métier. Paris:ESF. 140 pages

Gayet,D(2007). Les Relations Maître-Élève. Mercués: Economica.244 pages

Hess,R et Weigand, G(1994). La relation pédagogique. Mercués:Economica.290pages

Meirieu, P.(1985): l'école mode d'emploi des méthodes actives à la pédagogie différenciée. Paris:ESF (réed 2009).188 pages

Postic, M(1979). La relation éducative. Paris: PUF (réed 2001). 324 pages

Articles:

Document académie de Versailles. Élaborer un projet d'accompagnement éducatif. P. 24

Réflexivité/ pratique professionnelle:

Ouvrages:

Danvers, F(1981). 500 mots-clefs pour l'éducation et la formation tout au long de la vie. Lille: Presses Universitaires du Septentrion (réed 2003).p698.

Articles:

Perrenoud, P. (2001). « Mettre la pratique réflexive au centre du projet de formation », in Cahiers Pédagogiques, N° 390, Janvier 2001. Pp 42-45

Perrenoud,P (2004).Adosser la pratique réflexive aux sciences sociales. in Éducation permanente n°160 p35-60

Schön, D. (1983). Le praticien réflexif. A la recherche du savoir caché dans l'agir professionnel. Montréal : logiques. Pp 45-67.

Page 263: L'élaboration de la relation éducative

263

Wittorski, R. (2008). « La professionnalisation », in Savoirs, N°:17,2008. Pp11-33

Techniques en sciences sociales:

Ouvrages:

Grawitz,M(....).méthodes sciences sociales. Paris:DUNOD (réed 1984).p697à787.

Mialaret,G(2004).les méthodes de recherche en science de l'éducation. Paris:PUF.128 pages

Quivy, R; Van Campenhoudt, L. (1995). Manuel de recherche en sciences sociales. Lonrai:DUNOD (réed.2006). 256 pages

Page 264: L'élaboration de la relation éducative

264

Table des Matières

Sommaire...........................................................................................................................3

Introduction..........................................................................................................................41.Le fil d'Ariane : du trajet au projet de recherche .........................................................5

1.1: Le contexte .................................................................................................................51.2: L'inscription dans un cadre officiel:............................................................................6

1.2.1: Du code de l'éducation:........................................................................................61.2.2: De la cité scolaire:................................................................................................91.2.3: Du SESSAD:......................................................................................................12

1.2.3.1: Le cadre officiel: ........................................................................................121.2.3.2: Le fonctionnement:.....................................................................................13

2.La question de départ : un cheminement......................................................................162.1: Le 30 Septembre 2009: ........................................................................................162.2: Le 30 Octobre 2009:.............................................................................................162.3: Le 15 Novembre 2009:.........................................................................................162.4: Vers la fin décembre 2009 :...................................................................................172.5: Le 10 Janvier 2010:...............................................................................................172.6: En février 2010:....................................................................................................182.7: En Mars 2010:.......................................................................................................18

3.Approche Conceptuelle...................................................................................................203.1: Éduquer et/ou Instruire:............................................................................................20

3.1.1: L'histoire des institutions de l'enseignement:.....................................................203.1.1.1: L'émergence du XVe au XVIIIe:.................................................................203.1.1.2: L'impact des Frères des écoles chrétiennes:................................................223.1.1.3: L'intervention du pouvoir royal:.................................................................233.1.1.4: L'impact des philosophes et des Lumières..................................................233.1.1.5: Des lumières à Condorcet:..........................................................................253.1.1.6: L'organisation législative jusqu'à Jules Ferry:............................................273.1.1.7: De Jules Ferry à nos jours:..........................................................................28

3.1.2: Éduquer:.............................................................................................................293.1.2.1: Étymologie et historique:............................................................................293.1.2.2: D'éduquer à la notion d'éducabilité:............................................................30

3.1.3: Instruire:.............................................................................................................313.1.3.1: Étymologie et historique du verbe:.............................................................313.1.3.2: L'approche conceptuelle:.............................................................................32

3.2: L'acte éducatif:..........................................................................................................343.2.1: Étymologie et historique:...................................................................................343.2.2: L'approche conceptuelle:....................................................................................34

3.3: L'accompagnement :.................................................................................................373.3.1: Historique du concept:.......................................................................................373.3.2: Définition lexicale et sémantique:.....................................................................383.3.3: Espace de pratique:............................................................................................393.3.4: Caractéristiques de sa pratique: .........................................................................42

Page 265: L'élaboration de la relation éducative

265

3.3.5: La spécificité de la posture:...............................................................................433.3.6: Le contrat:..........................................................................................................44

3.4: La médiation:............................................................................................................473.4.1: Étymologie et historique:...................................................................................473.4.2: Approche conceptuelle:......................................................................................47

3.4.2.1: Les différents domaines d'applications:......................................................483.4.2.2: Définition et nature:....................................................................................48

3.5: La relation éducative :...............................................................................................533.5.1: Étymologie et historique:...................................................................................533.5.2: L'approche conceptuelle:....................................................................................53

4:La question problématisée:............................................................................................584.1: Les hypothèses:.........................................................................................................584.2: Les concepts et les notions:.......................................................................................58

4.2.1: Les concepts:......................................................................................................584.2.1.1:Éduquer et/ou instruire:................................................................................584.2.1.2:L'accompagnement :....................................................................................594.2.1.3:La médiation:...............................................................................................594.2.1.4:La relation éducative: ..................................................................................59

4.2.2: La notion: L'acte éducatif:..................................................................................594.3: La construction d'une question problématisée:.........................................................60

5.Partie méthodologie........................................................................................................615.1: Contexte local:..........................................................................................................61

5.1.1: Le rôle d'assistante d'éducation:.........................................................................615.1.2: La particularité de ma mission:..........................................................................61

5.1.2.1: Ma mission: l'accompagnement pédagogique.............................................615.1.2.2: Son origine:.................................................................................................62

5.1.3: Son déroulement:...............................................................................................625.2: Terrain de recherche:.................................................................................................635.3: La mise en lien entre théorie et pratique:..................................................................63

5.3.1: Le premier temps: le questionnaire:...................................................................645.3.2: Le deuxième temps: l'entretien d'explicitation:..................................................65

5.3.1: Les fondements:.............................................................................................655.3.2: La structuration de la verbalisation de l'action vécue:...................................685.3.3: L'accès à la verbalisation de l'action:.............................................................705.3.4: La relecture de cette pratique de recherche:...................................................71

5.4: L'analyse de contenu:................................................................................................755.4.1: Le questionnaire.................................................................................................755.4.2: L'entretien d'explicitation...................................................................................77

5.4.2.1:Du parcours professionnel à la pratique:......................................................785.4.2.2: De guider quelqu'un vers à un principe d'accompagnement:......................795.4.2.3: Un rôle de médiateur dans le processus d'accompagnement:.....................815.4.2.4: D'un moyen d'allier savoir entre professionnel et l'individu à la création de la relation:.................................................................................................................825.4.2.5: Le positionnement:......................................................................................83

Conclusion ..........................................................................................................................85Annexes...............................................................................................................................88

la loi du 2 janvier 2002.................................................................................................89Article 1 (Article L116-1):.......................................................................................89

Page 266: L'élaboration de la relation éducative

266

Article 4 ( Article L312-1 ):.....................................................................................89Article 20 (Article L312-6)......................................................................................91Article 26 (article L313-2)......................................................................................91Article 28 (article L313-4).......................................................................................92Article 29 (Article L313-5)......................................................................................93

Extrait du Projet d'établissement du SESSAD:............................................................94En fonction des orientations.....................................................................................94

Questionnaire destiné aux professeurs de la cité scolaire Emile Zola à Châteaudun 106exploitation des questionnaires par milieu professionnel..........................................109Analyse du questionnaire par matière:.......................................................................111Grille de recueil de données pour les entretiens.........................................................113L'interviewé:...............................................................................................................113Le cadre /rôle de l'interviewé.....................................................................................113l'accompagnement éducatif........................................................................................113la relation éducative...................................................................................................113Entretien avec un moniteur éducateur Joseph............................................................114Grille de recueil obtenue suite à l'entretien avec un moniteur éducateur Joseph ......121Grille d'analyse par catégorie de l'entretien de Joseph...............................................123Grille d'analyse par thèmes de l'entretien de Joseph..................................................130Entretien avec un professeur d'éducation physique et sportive Florence...................140Grille de recueil de données obtenues à la suite de l'entretien de Florence:..............149Grille d'analyse par catégorie de l'entretien de Florence............................................152Grille d'analyse par thèmes de l'entretien de Florence...............................................163Entretien avec un professeur d'Histoire – Géographie Henry...................................175Grille de recueil de données obtenues suite à l'entretien de Henry............................181Grille d'analyse par catégorie de l'entretien de henry................................................182Grille d'analyse par thèmes de l'entretien de Henry...................................................190Questionnaire de Henry..............................................................................................199Grille d'analyse par thèmes du questionnaire de Henry.............................................202Grille d'analyse croisée des participations de Henry .................................................207Entretien avec une orthophoniste Gaëlle....................................................................217Grille d'entretien obtenue suite à l'entretien de Gaëlle...............................................224Grille d'analyse par catégorie de l'entretien de Gaëlle...............................................226Grille d'analyse par thèmes de l'entretien de Gaëlle..................................................233Grille d'analyse croisée des entretiens sur le parcours professionnel:.......................240Grille d'analyse croisée des entretiens sur l'accompagnement:..................................243Grille d'analyse croisée des entretiens sur la médiation:............................................248Grille d'analyse croisée des entretiens sur la relation:...............................................250Grille d'analyse croisée des entretiens sur le positionnement professionnel:............254

Index des auteurs:............................................................................................................257Ouvrages:...............................................................................................................257Articles:..................................................................................................................258

Références Bibliographiques par thème........................................................................260Accompagnement:......................................................................................................260

Ouvrages:...............................................................................................................260Articles:..................................................................................................................260

Acte éducatif:.............................................................................................................260Ouvrages:...............................................................................................................260Articles:..................................................................................................................260

Apprentissage:............................................................................................................260

Page 267: L'élaboration de la relation éducative

267

Ouvrages:...............................................................................................................260Éducation:..................................................................................................................261

Ouvrages:...............................................................................................................261Articles:..................................................................................................................261

Éduquer et Instruire:...................................................................................................261Ouvrages................................................................................................................261Articles:..................................................................................................................261

Médiation...................................................................................................................262Ouvrages:...............................................................................................................262

Relation éducative:.....................................................................................................262Ouvrages:...............................................................................................................262Articles:..................................................................................................................262

Réflexivité/ pratique professionnelle:........................................................................262Ouvrages:...............................................................................................................262Articles:..................................................................................................................262

Techniques en sciences sociales:................................................................................263Ouvrages:...............................................................................................................263

Table des Matières............................................................................................................264

Page 268: L'élaboration de la relation éducative

LECOMTE-BECU Hélène

L'élaboration de la relation éducative

auprès de professeurs, d'éducateurs

Université François Rabelais-Tours

UFR Arts et Sciences Humaines

Département des Sciences de l'Éducation et de la Formation

Master Professionnel 1ère année

Mention Professionnelle Ingénierie de la formation

Ce mémoire rend compte de l'élaboration de la relation éducative auprès de professeurs

et d'éducateurs. Nous nous sommes interrogés sur les fondements et la mise en place de la

relation éducative par rapport à l'accompagnement et le fait d'instruire et d'éduquer notamment

sous l'égide d''une institution.

Nous avons posé un questionnaire et quatre entretiens auprès de professeurs,

d'éducateurs et thérapeutes pour mener notre recherche.

L'analyse de contenu nous montre les fondements et les limites de l'accompagnement et

de la relation ainsi que l'émergence d'un processus de médiation. Elle montre aussi le choix de

la posture du professionnel.

Ainsi, nous envisageons la relation éducative comme une construction interactive en

perpétuelle élaboration.

Mots-clefs: éduquer, instruire, acte, accompagnement, médiation, relation, posture

Questo esposto rende conto dell'elaborazione della relazione educativa vicino a

professori e di educatori. Ci siamo interrogati sui fondamenti e la messa in posto della relazione

educativa rispetto all'accompagnamento ed il fatto di istruire e di educare in particolare sotto

l'egida d'un istituzione.

Abbiamo posto un questionario e quattro interviste vicino a professori, di educatori e

terapeuti per condurre la nostra ricerca.

L'analisi di contenuto ci mostra i fondamenti ed i limiti dell'accompagnamento e della

relazione così come l'emergenza di un processo di mediazione. Mostra anche la scelta della

posizione del professionista.

Così, consideriamo la relazione educativa come una costruzione interattiva in continua

elaborazione.

Parola-chiave: educare, istruire, atto, accompagnamento, mediazione, relazione, posizione