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1 SCHÉMA RÉGIONAL DE LA FORMATION, INITIALE ET CONTINUE, TOUT AU LONG DE LA VIE 2007-2013 Livret : SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN COLLEGES ET LYCÉES 2007-2013

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SCHÉMA RÉGIONAL DE LA FORMATION, INITIALE ET CONTINUE, TOUT AU LONG DE LA VIE 2007-2013

Livret :

SCHÉMA PRÉVISIONNEL

DES FORMATIONS

EN COLLEGES ET LYCÉES 2007-2013

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Dans ce document, la forme masculine est utilisée sans discrimination et désigne aussi bien les hommes que les femmes

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SYNOPSIS Avant propos 5 Les collectivités sont amenées à accroître leur implication dans le service public de l’éducation dans un contexte qui appelle une action renforcée pour réduire les inégalités, soutenir le développement et favoriser l’insertion, ... Introduction Guide de lecture .................................................................................................... 11 1/ Concourir à l’insertion sociale en adoptant une vision globale de la formation de la personne Synthèse : diagnostic et propositions ...................................................................... 15

• Diagnostic : La jeunesse représente une véritable ressource pour l'avenir, la vie scolaire doit l'y préparer, ...

• Proposition : Donner les moyens aux jeunes d'accéder à l'autonomie et de prendre une part active à la vie collective, ...

Axes d’intervention : • Développer la participation des lycéens et leur accès à l’autonomie par les nouveaux

médias……………… ..................................................................................................21 • Soutenir la prise de responsabilité et valoriser l’esprit d’entreprendre des lycéens ..23 • Favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté en soutenant les initiatives

d’animation de la vie lycéenne ….. .............................................................................24 • Élargir les champs de l’éducation et l’ouverture des établissements …..… .............. 28

2/ Rendre les franciliennes et les franciliens acteurs de leur projet personnel et de formation Synthèse : diagnostic et propositions ...................................................................... 35

• Diagnostic : L’orientation scolaire et professionnelle, un déficit de démocratie, ...

• Proposition : Mettre en place les conditions d’une orientation progressive et choisie tout au long de la vie, ...

Axes d’intervention : • Développer l’éducation à l’orientation dès le collège ……. ........................................41 • Mieux répondre aux besoins d’information des jeunes sur les filières de formation, les

métiers et les débouchés ……………………..............................................................43 • Mettre en réseau les acteurs régionaux de l’information et de l’orientation et mailler le

territoire régional ...................................................................................45 • Relier l’école et le monde du travail .....................................................................47

3/ Elever le niveau de formation et améliorer la qualification pour favoriser l’insertion professionnelle durable Synthèse : diagnostic et propositions ........................................................................53

• Diagnostic : L’évolution des sciences, des techniques et des organisations va exiger une formation professionnelle et personnelle plus importante, ...

• Proposition : Élever le niveau de formation, mieux garantir l'insertion, compléter la qualification des jeunes par des compétences d'avenir, ...

Axes d’intervention : • Renforcer le trépied de l’insertion : qualification, maîtrise des TIC et maîtrise des

langues ……… ...........................................................................................................59 • Élever le niveau de formation et offrir une carte des formations débouchant sur des

métiers porteurs ou permettant l’accès à des métiers variés ………… ......................64 • Aménager les lycées afin qu’ils renforcent la réussite des jeunes .............................86

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4/ Établir des partenariats avec le monde professionnel et socio-économique Synthèse : diagnostic et propositions ........................................................................93

• Diagnostic : La relation avec le monde socio-économique dès la formation améliore les perspectives d’insertion des jeunes, ...

• Proposition : Articuler développement économique et humain dès la formation initiale, ...

Axes d’intervention : • ... Approfondir les échanges et le partenariat avec le monde socio-économique au

niveau régional ……………………………………………………………………………..95 • Soutenir les échanges et les partenariats avec le monde socio-économique au niveau

des lycées …………………………………………………………………………………...97 5/ Sécuriser et valoriser les parcours de formation et d’insertion en particulier par la complémentarité des différentes voies et modes de formation Synthèse : diagnostic et propositions .....................................................................103

• Diagnostic : Les discontinuités des parcours de formation sont une des causes du décrochage scolaire qui fragilise les individus face à l’emploi, ...

• Proposition : Faciliter et accompagner les transitions pour permettre des parcours de formation réussis, ...

Axes d’intervention : • Sécuriser les parcours en offrant aux jeunes le meilleur des dispositifs et

développer des outils de suivi et de capitalisation ............................................107 • Sécuriser les parcours aux charnières les plus sujettes à rupture..................... .110

6/ Lutter contre les inégalités et les discriminations Synthèse : diagnostic et proposition .....................................................................115

• Diagnostic : Les inégalités territoriales, sociales et culturelles pèsent lourdement sur les inégalités de réussite, ...

• Proposition : Donner à chaque jeune les moyens de réussir, ... Axes d’intervention :

• Développer la lutte contre le décrochage scolaire et faciliter la reprise de formation123 • Initier des actions de soutien à l’accompagnement éducatif pour ceux pour qui l’accès

à la réussite est le plus difficile …………… ..............................................................125 • Renforcer l’aide sociale individuelle pour pallier les inégalités.................................128 • Permettre à chacun de choisir sa formation quel que soit son domicile et son origine

sociale …..................................................................................................................130 • Améliorer l’accueil des élèves handicapés...............................................................134

La démarche de mise en œuvre du schéma des collèges et lycées 2007-2013139 CONCLUSION ........................................................................................................147 Table des matières détaillée..............................................................................................151

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AVANT PROPOS La décennie à venir sera sans nul doute celle de l’implication des collectivités territoriales dans la formation et les Régions seront à l’avant-garde de cette évolution. Avec environ 494 000 lycéens en Ile-de-France, l’Etat et la Région en tant qu’acteurs institutionnels principaux jouent respectivement et de manière complémentaire un rôle dans l’avenir de l’éducation et de la formation des jeunes franciliens. Il est de leur responsabilité de créer les conditions de la réussite dans une école de la République. Même si l’Etat conserve la responsabilité première de promouvoir une école de la réussite et l’accès à la culture générale pour tous, la Région est de plus en plus impliquée dans le champ de la formation. Ainsi, la formation professionnelle, l’apprentissage, les formations sanitaires et sociales ou artistiques relèvent, à des degrés divers, de l’intervention majeure des Conseils Régionaux. Dans un contexte où la formation « tout au long de la vie » devient à la fois un outil indispensable pour faire face aux évolutions de la société et une chance de connaissance permanente, où la variété des modes et voies de formation offerts est un gage d’amélioration des performances du système éducatif, la vaste réorganisation des pouvoirs publics engagée tant par la déconcentration de l’État que par la décentralisation constitue un enjeu majeur pour un développement durable et solidaire du pays. En trente ans, notre système éducatif a dû répondre à des défis importants. La massification des études secondaires et supérieures, ainsi que l’élévation du niveau de formation de la population, ont été réussies. Pour autant, la part du déterminisme social dans la réussite des parcours de formation n’a malheureusement pas fléchi. L’enjeu des années à venir est plus que jamais la démocratisation. En effet, il est clair que les objectifs de démocratisation n’ont pas été atteints : si aujourd’hui les enfants d’ouvriers atteignent le niveau du baccalauréat dans des proportions plus importantes que par le passé - fortement par le biais du baccalauréat professionnel - leur taux de poursuite d’étude dans l’enseignement supérieur reste faible. De plus, la proportion d’enfants des milieux défavorisés dans les classes préparatoires et les grandes écoles a diminué ces dix dernières années. Et il ne faut pas oublier une catégorie plus récente d’enfants de famille durablement sans emploi dont la situation scolaire est encore plus préoccupante. Or, il y a urgence. Sociale d’abord pour donner de l’espoir aux enfants et aux jeunes des familles des classes moyennes et défavorisées qui ont, lors des révoltes urbaines de novembre 2005 ou des manifestations contre le contrat première embauche (CPE) au printemps 2006, exprimé leurs angoisses légitimes face à l’avenir. Sociétale ensuite car comment répondre aux défis d’aujourd’hui sans lutter contre l’échec scolaire, les sorties sans qualification, les inégalités notamment envers les femmes, sans augmenter le nombre de jeunes dans l’enseignement supérieur, sans former plus de scientifiques alors même que nos performances en la matière sont inférieures à celles des grands pays industrialisés et même de certains grands pays émergents. C’est l’enjeu de la nouvelle configuration des pouvoirs publics qui se fait jour. L’articulation différente des responsabilités entre l’Etat, dont le rôle n’est pas remis

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en cause, et les collectivités territoriales qui voient le leur renforcé, doit permettre le renouveau de l’action publique. Dans ce contexte, la première tâche de la région sera de continuer à assumer ses responsabilités. ASSUMER PLEINEMENT L’EXERCICE DES COMPÉTENCES RÉGIONALES En matière d’éducation, après 20 ans de décentralisation, l’ensemble des régions atteint la maturité dans l’exercice des compétences transférées. Le titre du colloque de l’Association des Régions de France (ARF) de Lille de juin dernier l’illustre : « Du transfert des lycées aux projets régionaux pour la jeunesse ». Comme les autres régions, l’Île-de-France entend assumer pleinement l’exercice des compétences qui lui ont été transférées avec une volonté de voir progresser l’équité et la réussite. Aucun jeune de notre région, et notamment des quartiers populaires, ne doit pouvoir penser qu’il est oublié des progrès en éducation et en formation, et au contraire doit penser qu’il peut avoir accès à la filière de son choix. Chacun doit pouvoir également bénéficier d’une culture générale commune, de qualité, quelle que soit la formation suivie, adaptée aux exigences de la vie moderne et répondant aux besoins de formation du citoyen responsable et acteur de la société. UN IMPORTANT DISPOSITIF DE PLANIFICATION RÉGIONALE Le nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 s’inscrit dans un contexte caractérisé par une extension des compétences de planification des régions. Un effort de planification très important a été engagé qui se traduit dans le nouveau Schéma Directeur de la Région Île-de-France (SDRIF), adopté en février 2007. Parallèlement à ces orientations sur l’aménagement, notre Région s’est également engagée dans l’élaboration d’un Schéma Régional de Développement Économique (SRDE), adopté en octobre 2006. L’enjeu est d’articuler développement économique, développement social, préservation de l’environnement et prévention des risques dans le sens d’un développement durable. C’est pourquoi la Région doit apporter une contribution, en partenariat avec l’Education Nationale, à l’éducation à l’environnement. Quant au Schéma Régional de Développement Économique (SRDE), il soutient le développement de l’Île-de-France dans le contexte nouveau de la société de la connaissance, de la « numérisation » accélérée de la société et de l’accroissement des échanges et de la concurrence internationale. Enfin, le contrat de projets Etat-Région pour la période 2007-2013, adopté en février 2007, met en avant la nécessité de valoriser les ressources humaines franciliennes et d’anticiper les mutations économiques, environnementales. C’est dans ce contexte général de réflexion, pour un meilleur développement de l’Île-de-France et une réduction des inégalités dans notre Région, que s’inscrit le nouveau Schéma régional de la formation tout au long de la vie.

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CONTEXTE DU NOUVEAU SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN COLLEGES ET LYCÉES 2007-2013 Un champ de compétences plus large Notre nouveau Schéma régional de la formation tout au long de la vie s’inscrit dans la continuité du Schéma 2000-2006 et intègre les données nouvelles qui découlent du 2ème volet de la décentralisation. La loi du 13 août 2004, qui définit « l’éducation [comme] un service public national, dont l’organisation et le fonctionnement sont assurés par l’Etat, sous réserve des compétences attribuées … aux collectivités territoriales pour les associer au développement de ce service public », a étendu les compétences de la Région en matière de formation. Elle a, maintenant, un champ de responsabilités élargi aux publics adultes, aux formations sanitaires et sociales, aux formations artistiques et à la coresponsabilité du Schéma de l’AFPA. De ce fait, le nouveau Schéma régional de la formation tout au long de la vie est constitué de 3 documents complémentaires :

• Le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 ; • Un Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles

(PRDFP) des jeunes et des adultes ; • Des orientations pour l’enseignement supérieur.

Pour assurer la cohérence de l’action régionale dans ces trois domaines, ces 3 livrets sont établis sur la base d’un « socle » commun de 6 principes stratégiques. Un atout : le bilan du Schéma des Formations 2000-2006 Si le contexte est nouveau, le bilan du Schéma des Formations 2000-2006, qui a été présenté au Conseil Régional le 15 décembre 2005, constitue un atout. Il montre en effet qu’ayant défini des orientations cohérentes, notre Région s’est attachée très sérieusement à faire ce qu’elle avait annoncé. Elle a mis en œuvre le Schéma qu’elle s’était donné. Grâce à cette approche cohérente et à cette mise en œuvre pragmatique et obstinée, des résultats tangibles ont été obtenus, notamment grâce au choix de l’innovation pédagogique et éducative. Cette démarche, qui s’est révélée efficiente, guide notre nouveau Schéma régional de la formation tout au long de la vie. UN ÉTAT DES LIEUX QUI APPELLE UNE ACTION RENFORCÉE DE LA RÉGION Mais il faut prendre également en compte l’évolution du contexte général dans lequel nous sommes. Il est différent d’il y a 6 ans. Un contexte social marqué par l’accentuation des inégalités La crise des banlieues a rappelé que l’Île-de-France doit faire face à l’accentuation des inégalités sociales et géographiques. Tout ceci met en exergue, la fonction éducatrice et socialisatrice de l’école, que la Région doit soutenir dans un territoire où la cohésion sociale se trouve menacée, où les difficultés d’insertion des jeunes dans le monde du travail nourrissent une certaine incompréhension entre générations. La perception des inégalités participe d’un désappointement vis-à-vis de

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la mise en œuvre des principes fondateurs de la République. Au contraire, l’école doit assurer l’égalité, la justice et le respect de tous. Dans notre région se renforcent également les inégalités territoriales, sociales, culturelles et technologiques. Ces disparités sociales et géographiques se traduisent par des différences flagrantes de réussite suivant les origines sociales des élèves. Ces freins sociaux et culturels à la réussite de tous sont à l’origine du décrochage scolaire et des sorties sans qualification pour lesquels trois facteurs prépondérants peuvent être identifiés :

• Les discontinuités des parcours scolaires et de formation, en particulier lors du passage du collège au lycée, lors des changements d’établissements, mais également lors du passage du lycée à l’enseignement supérieur ;

• Les inadéquations entre l’affectation et les attentes des jeunes, ainsi que le manque d’information pour construire un vrai projet personnel ;

• L’insuffisance des dispositifs consacrés à un suivi personnalisé des élèves en difficulté ;

• Le manque de passerelles permettant une réorientation choisie et accepté par l’élève ;

• Les difficultés d’organisation du travail scolaire, souvent en rapport avec une incompréhension de la culture scolaire.

Un contexte économique difficile où la croissance doit être soutenue Au plan économique, c’est la mondialisation, l’évolution de la répartition géographique des fonctions, la « numérisation » accélérée de la société qu’il faut prendre en compte. L’Île-de-France reste une région forte, mais la compétition mondiale s’intensifie dans les segments qui ont fait la force économique et industrielle francilienne jusqu’ici. De ce fait, sa croissance est moindre que celles d’autres grandes métropoles européennes et est inférieure à la moyenne nationale. Il faut donc travailler à aller dans le sens d’un développement humain et durable pour les Franciliens. C’est tout l’enjeu du Schéma Régional de Développement Économique (SRDE) auquel le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 apporte une contribution, car l’évolution de l’économie risque de créer un décalage entre la qualification d’une partie de la population et les besoins économiques. Ceci risque d’affecter particulièrement les ouvriers qualifiés et les employés. L’évolution des emplois rend donc nécessaire une adaptation et une élévation des compétences, des connaissances et des qualifications. Or, l’évolution actuelle de l’appareil de formation ne va pas dans ce sens. Le taux d’accès aux baccalauréats généraux et technologiques ne progresse plus. Le taux d’accès aux baccalauréats professionnels ne permet pas une réelle augmentation du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur. Et le décrochage scolaire, s’il a été réduit, reste trop important pour permettre une bonne insertion sociale.

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L’évolution rapide du monde économique nécessite inévitablement un taux bien plus élevé de réussite en formation initiale, garante d’une réussite de la formation professionnelle tout au long de la vie. Compléter la formation initiale par des formations professionnelles continues est indispensable à l’évolution même des métiers et favorable aux mobilités professionnelles. L’accès à ces formations professionnelles nécessite une formation initiale solide. Dans un tel monde changeant, il est essentiel de savoir se construire un projet personnel, de savoir le faire évoluer, en fonction de ses aspirations, en tenant compte des évolutions, des réalités économiques et sociales. LES FINALITÉS DE L’ACTION RÉGIONALE : RÉDUIRE LES INÉGALITÉS ET SOUTENIR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE Le nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 doit viser des finalités sociales pour offrir à chacun sa voie de réussite, rétablir l’égalité des droits, atteindre l’objectif d’une qualification pour tous et redonner l’espoir dans l’avenir. La Région Île-de-France entend occuper toute sa place dans le soutien à l’ensemble des actions conduites dans les lycées pour prendre en charge la diversité des publics, leur offrir des approches variées multipliant les occasions d’apprendre par l’expérience, développer l’éducation de la personne, construire la citoyenneté et développer ainsi la responsabilité, l’autonomie et la réussite. Le nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 doit également contribuer au développement durable. Pour ce faire, il faut retrouver le chemin d’une ambition éducative pour tous en réunissant les moyens de réduire les inégalités sociales, culturelles ou territoriales. Il faut élever le niveau des compétences, des connaissances et des qualifications, qui est l’atout essentiel de la ressource humaine de notre région. Un rapport du Conseil d’analyse économique met en avant le fait qu’une année de formation supplémentaire génèrerait + 0,3 % de croissance sur 30 ans dans une économie de la connaissance et dans un monde ouvert. Aller vers la réussite pour chacun, amener l’ensemble des jeunes à un plus haut niveau de qualification, c’est donc à la fois répondre aux attentes légitimes des jeunes et des familles et aux besoins de l’économie et du développement de l’Île-de-France. LA PROCÉDURE D’ÉLABORATION DU SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN COLLEGES ET LYCÉES 2007-2013 Dans l’esprit de partenariat qui a toujours guidé notre collectivité, la Région a voulu aller bien au-delà de ce que la loi impose : consulter les Conseils Généraux et le Conseil Inter-Académique de l’Éducation Nationale sur le texte proposé au vote de l’Assemblée régionale. Pour cela, elle a engagé des concertations préalables, avant même qu’un texte ne soit établi. Le 27 février 2006, une large consultation des partenaires a été engagée par le biais d’une rencontre et d’un appel à contributions. 27 contributions ont été adressées à la Région par des Élus et des groupes politiques, des Conseils Généraux et des villes, les autorités académiques, des associations de parents d’élèves, des lycées et des partenaires sociaux.

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Ces contributions ont largement approuvé, dans leurs grandes lignes, la déclinaison pour le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et lycées 2007-2013 des six principes stratégiques sur lesquels repose le Schéma régional de la formation tout au long de la vie. Si elles n’ont pas masqué les grands clivages que l’on connaît bien, sur la question de l’apprentissage ou des moyens accordés à l’Éducation nationale, elles ont surtout apporté des contributions intéressantes à la réflexion et ont nourri l’élaboration du présent schéma. S’appuyant sur les acquis du Schéma des Formations 2000-2006, sur le diagnostic de la situation aujourd’hui, sur les contributions qui ont été adressées et sur les travaux de la Commission des lycées et des politiques éducatives, l’Exécutif est en mesure de proposer le nouveau Schéma prévisionnel des Formations en Collèges et lycées 2007-2013.

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INTRODUCTION UN « SOCLE » DE PRINCIPES STRATÉGIQUES, GAGE DE COHÉRENCE DU SCHÉMA RÉGIONAL DE LA FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Dans le cadre des compétences élargies de la Région en matière de formation, il est impératif d’assurer la cohérence de l’ensemble des actions conduites. C’est la raison pour laquelle, le Schéma régional de la formation tout au long de la vie a retenu un « socle » de principes stratégiques, repris par les trois documents de planification des formations, dont le présent Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013. Ce livret vaut Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées au titre de l’article L 214-1 du Code de l’éducation. Le nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et lycées 2007-2013 est donc construit sur la base de ces 6 principes stratégiques :

• Concourir à l’insertion sociale en adoptant une vision globale de la formation de la personne ;

• Rendre les franciliennes et les franciliens acteurs de leur projet personnel et de formation ;

• Elever le niveau de formation et améliorer la qualification pour favoriser l’insertion professionnelle durable ;

• Établir des partenariats forts avec le monde professionnel et socio-économique ;

• Sécuriser et valoriser les parcours de formation et d’insertion en particulier par la complémentarité des différentes voies et modes de formation ;

• Lutter contre les inégalités et les discriminations. Ces principes ont structuré la préparation du Schéma et organisent sa présentation. Ils ne sont pas classés de manière hiérarchique, tous sont d’une égale importance et concourent à la cohérence du schéma régional de la formation tout au long de la vie.

COMMENT LIRE LE SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN COLLEGES ET LYCÉES 2007-2013 Assumer la plénitude des compétences face à des situations diversifiées nécessite d’intervenir dans de nombreux domaines, d’où un Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 d’un certain volume. Afin que la lisibilité de la politique régionale n’en pâtisse pas, le document est structuré de telle façon qu’il autorise aussi bien une lecture synthétique qu’une lecture plus approfondie. Le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013, établi au titre de l’article L 214.1 du Code de l’Éducation, est structuré par les 6 principes stratégiques qui viennent d’être rappelés. Pour chacun de ces principes stratégiques, le texte commence par une « synthèse : diagnostic et propositions », d’environ 5 pages, qui permet d’avoir une vue globale du diagnostic posé sur la situation et des

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principales propositions régionales quant à ce principe stratégique. Ce niveau de lecture synthétique figure en bleu et se repère par une barre verticale en marge. Après cette synthèse, le texte en caractères noirs, développe « les axes d’intervention et les pistes d’action ». Pour chaque axe d’intervention, sont présentés successivement : le constat, les objectifs, les pistes d’action.

L’ensemble de ces éléments constitue le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 soumis à l’Assemblée délibérante. Des pistes d’action peuvent relever de plusieurs principes stratégiques. Elles ont été rattachées au principe auquel elles apportent une contribution essentielle. Les mêmes pistes peuvent figurer également, sous forme de renvoi, dans d’autres principes stratégiques qu’elles contribuent à mettre en œuvre. Les éléments proposés se fondent sur des travaux dont certains peuvent souhaiter avoir connaissance. C’est pourquoi on pourra trouver, sur support numérique, les références, les démarches utilisées pour conduire les analyses, les données rassemblées et les cartes élaborées pour fonder le diagnostic, les dispositifs précis déjà mis en œuvre par le passé ou de premières réflexions pour la concrétisation des pistes d’action proposées au Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 (les renvois à ces informations, accessibles sur support numérique, sont signalées dans le texte en caractères italiques soulignés en pointillé).

L’ESPRIT DE LA DÉMARCHE RÉGIONALE Si la Région entend assumer la plénitude des responsabilités qui lui sont propres, la Région se situe délibérément dans un esprit de partenariat. L’extension du champ des interventions que la Région engage a pour corollaire un respect des compétences des partenaires et en tout premier lieu de celles de l’État. C’est pourquoi, tout comme l’élaboration du Schéma, sa mise en œuvre sera partenariale et s’appuiera sur la concertation et la contractualisation. L’action prendra, le plus souvent, la forme d’un soutien à des initiatives laissant une grande latitude d’adaptation aux situations locales. En effet, la principale difficulté du système éducatif tient au fait que la massification de l’enseignement a accentué la diversité des jeunes accueillis dans les établissements. Il n’y a évidemment pas de remède unique à des situations diversifiées et c’est aux établissements et aux équipes éducatives, en fonction des spécificités des situations qu’ils rencontrent et du potentiel dont ils disposent, de définir les solutions qui seront les mieux adaptées. Le souhait d’une démocratie plus participative conduit également à renforcer l’information des partenaires pour un meilleur suivi de la politique régionale.

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1er principe stratégique : concourir à l’insertion sociale en adoptant

une vision globale de la formation de la personne

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Synthèse : diagnostic et propositions

En matière d'éducation, la décentralisation a attribué aux Régions une compétence logistique relative à la construction, la rénovation, l'équipement et au fonctionnement des lycées et une compétence de planification, en leur confiant l’élaboration du schéma des formations. Depuis 2004, les Régions se voient, en outre, investies de fonctions importantes d’accueil, d’hébergement et de restauration dans les lycées. C’est l’origine du transfert des personnels techniciens, ouvriers et de services La Région Île-de-France a délibérément voulu inscrire son action envers les lycéens et leur famille, dans une politique où les investissements et le financement du fonctionnement des lycées trouvent leur finalité dans une contribution à l'éducation des jeunes et un accompagnement de leur accès à la citoyenneté. C'est pourquoi la Région s’attache à la qualité de la vie scolaire, souhaite développer la participation des lycéens aux décisions qui les concernent et valoriser leur capacité à agir et à innover. Ceci d’autant que plus de 90 % des jeunes de 16 à 17 ans fréquentent le lycée, et que plus de 40 % des lycéens deviennent majeurs durant leur scolarité. Sur la base des actions conduites dans ce sens, au titre de la mise en œuvre du Schéma Régional des Formations 2000/2006, de nouvelles inflexions se dégagent de l'analyse prospective de la situation des jeunes. Dans une région où la cohésion sociale se trouve menacée, la compréhension de la culture de l'autre, la rencontre entre les générations, la découverte des principes fondateurs de la République sont à fortifier chez les jeunes générations. C'est pourquoi la Région entend soutenir la fonction éducatrice et socialisatrice de l'école et prendre ainsi sa part dans le service public d'éducation. La fracture sociale se double bien souvent d’une fracture territoriale. C’est contre cette tendance, contre le déterminisme de quartier que notre Région souhaite porter son effort. Il faut pour cela défendre ardemment une meilleure égalité d’accès à l’offre de formation sur l’ensemble du territoire francilien. Les critères du marché, de l’offre et de la demande des entreprises notamment, ne doivent pas être l’unique critère de choix d’implantation d’une formation. Il faut au contraire offrir une véritable diversité des formations, qui seule permet, en luttant contre la spécialisation des territoires d’échapper aux communautarismes et aux ghettos. L'allongement de la durée des études et, parallèlement, la difficulté à s'insérer professionnellement sur un emploi durable, réduisent de fait l'autonomie des jeunes.

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Favoriser l’autonomie sociale et économique des jeunes constitue un enjeu de première importance. Ceci dépend pour partie de leur capacité à maîtriser l’information, à communiquer, à se former, à s'orienter, … Lorsqu'on interroge les jeunes lycéens sur leur relation à leur établissement, ils valorisent la fonction de lieu de vie de leur lycée. Pour certains, c'est même parfois un des rares lieux de rencontre dans un espace serein et protégé. Il convient de concilier la mission première des établissements scolaires qui sont d’abord et avant tout des lieux de transmission des différents types de savoirs et la nécessaire prise en considération du lycée comme lieu de vie sociale des jeunes. La conception des lieux de vie scolaire mise en œuvre par la Région devra continuer à inspirer l’approche de la prise en responsabilité des fonctions d’accueil, de restauration et d’hébergement. Ce peut-être une occasion de faire du lycée un pôle d’animation ouvert sur son environnement social et économique. Les nombreuses actions proposées aujourd'hui par la Région Île-de-France souffrent, toutefois, d'une perception d'émiettement et ne renvoient pas une image structurée et lisible par les jeunes. Pour construire une véritable synergie entre les nombreuses initiatives de la Région, il devient indispensable d'étudier comment mieux rassembler, progressivement, les moyens d'accès aux actions menées par la Région en direction des lycéens. Des supports matériels innovants et fédérateurs permettront de faire apparaître la cohérence de l'action de la Région en direction de la jeunesse. La modernisation de l'accès à l'information doit prendre en compte la capacité des jeunes à utiliser et exploiter les nouveaux outils de communication : Internet, le téléphone mobile, de nouveaux médias qui permettent une réelle interactivité. De ce point de vue, la modernisation de tous les accès à l'information sur les actions proposées par la Région devient une nécessité, pour élargir les horizons quotidiens des jeunes trop souvent repliés sur leur environnement immédiat et réduire les inégalités liées aux origines sociales. Quatre propositions peuvent contribuer à favoriser l’autonomie des jeunes : • la création d'un outil personnel pour l'autonomie : la perspective qu’il faut

viser c’est de rassembler la totalité des aides individuelles régionales offertes aux jeunes sur un support unique de gestion remis à chacun (par exemple, une carte régionale Jeunes qui pourrait le cas échéant inclure la carte de transport).

• la modernisation de l'accès à l'information et l'interactivité qui doit en découler passent aujourd'hui par l'exploitation plus affirmée d'Internet. La forte fréquentation du site « lesmetiers.net » démontre l'efficacité de cette démarche. Il serait utile de créer un portail Internet jeunesse reliant les sites proposant de l’information utile aux jeunes et à leur famille en Île-de-France.

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• L’utilisation des nouveaux outils de stockage d'informations personnelles (la Clé USB, les Espaces Numériques de Travail) : outre les informations stockées par le jeune, ces outils pourraient reprendre les informations concernant les dispositifs régionaux pour les jeunes comme, par exemple, les dossiers de candidature de « Projet passion - Lycéens en action », les formulaires d’inscription, …

• les jeunes franciliens usent, quel que soit leurs milieux socio-économiques

d'origine, du téléphone mobile, mais leur besoin d'une information à caractère généraliste ne trouve pas pour l'instant de réponse téléphonique appropriée, à caractère non commercial. La proposition consiste à relier les fils info spécialisés sur une plate-forme téléphonique régionale, à vocation généraliste, pouvant réorienter vers les services spécialisés (fils info santé, prévention du sida et de la violence, etc.).

Dans une Région au poids et au potentiel économique remarquables, les jeunes représentent une véritable ressource, par leur capacité à entreprendre, à créer, … La Région Île-de-France doit s’attacher à renvoyer une image dynamique et valorisante des réalisations à l'actif des lycéens. Le développement de « l'esprit d'entreprendre », le soutien aux initiatives des jeunes, leurs engagements solidaires, sont bien encouragés par la Région à travers des dispositifs individuels ou collectifs : « Projet passion, lycéens en action » et « Projet lycée, innovation éducative », mais l'exploitation de ces formidables réalisations demeure trop timide en communication pour développer l’initiative. Organiser des manifestations thématiques à des fins de communication « grand public » permettra de présenter et de faire connaître, en les valorisant, les réalisations des lycéens dans tous les domaines : économiques, culturels ou artistiques, sociaux, humanitaires, développement durable, etc. L’effet recherché est de donner plus d’occasions aux lycéens d’exercer des responsabilités effectives et partagées dans la conduite d’un projet et de diffuser plus largement une culture de l’initiative. Le lycée constitue un espace et un temps de vie sociale intense. Les instructions ministérielles mettent l’accent sur l’importance de l’acquisition de compétences civiques et sociales et d’une culture humaniste. Cependant, les intentions déclarées de prise en compte de la participation des lycéens au fonctionnement institutionnel de l’établissement se traduisent inégalement sur le terrain. La Région peut les appuyer par ses actions de politique éducative. La contribution au devoir de mémoire relie le temps présent à son histoire et installe la compréhension des tensions, des conflits et leur dépassement. La proposition d’actions éducatives contribue à rendre les lycéens acteurs de leur formation et élargit leurs références. Ainsi, l’éducation à la santé, la sensibilisation à la sécurité routière, au développement durable, à la lutte

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contre les discriminations, la promotion des valeurs de l’olympisme et du sport, la prévention des violences et des incivilités, la découverte de l’Europe et des institutions internationales, … donnent corps à une approche éducative diversifiée et accessible aux lycéens. La Région continuera donc d’appuyer, notamment dans le cadre des dispositifs actuels, les initiatives des équipes éducatives ou des associations complémentaires de l’enseignement public qui fortifieront l’apprentissage d’une citoyenneté active chez les jeunes lycéens. Le droit à l'expression des jeunes lycéens participe, lui aussi très directement de l'apprentissage de la responsabilité individuelle et collective parce qu'il entraîne un dialogue avec les représentants des institutions, ce qui crée du lien avec la communauté juvénile. La Région entend favoriser l'expression des lycéens en créant un dispositif de soutien aux publications initiées par des lycéens : journaux, radios, sites Internet de lycéens, etc. notamment par des conventions avec les associations spécialisées en ce domaine. La prise en compte par l’institution scolaire de la représentation des lycéens mérite d’être développée : les fonctions de délégués gagneraient à leur pleine reconnaissance, sans se limiter à l’approche parfois formelle et à sens unique de la relation lycéens/équipe éducative. La Région s'appuiera sur les initiatives existantes, pour permettre aux associations complémentaires de l'enseignement public d'offrir aux lycées intéressés un cycle de formation s'adressant à la fois aux délégués déjà élus, et aux candidats délégués. Notre pays bénéficiant de la vitalité d’un million d’associations qui s’investissent dans tous les secteurs de la vie sociale, culturelle, sportive, il est souhaitable de favoriser l’implication des jeunes lycéens dans un engagement bénévole associatif, particulièrement formateur. La participation à une vie associative organisée est unanimement reconnue comme une école de démocratie. Les activités des traditionnels foyers socio-éducatifs ont perdu leur vitalité et la participation effective des lycéens aux associations scolaires fonctionnant à l'intérieur du lycée (associations sportives, foyers socio-éducatifs appelés par les textes à évoluer en maisons des lycéens) reste faible. La Région se fixe l’objectif d’encourager l'émergence de projets d'animation émanant de la maison des lycéens et des associations scolaires en apportant aux maisons des lycéens proposant un projet d’un soutien financier. De tels soutiens pourront également accompagner les campagnes thématiques : solidarité, ouverture sur l'environnement économique du lycée, accès aux loisirs culturels et sportifs, découverte des réalités européennes ou internationales, …

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Tous les acteurs de l’éducation partagent le constat d’un échange insuffisant entre parents et équipes éducatives dans le parcours de formation des jeunes. Pourtant, il apparaît clairement que l’implication des parents dans le suivi de la scolarité de leurs enfants favorise la réussite. L’enjeu est bien de développer tout au long de la scolarité du jeune, un climat de confiance et une authentique participation des familles à toutes les étapes du parcours de formation de leurs enfants. L'ouverture du lycée sur son environnement et la création de relations organisées avec les associations ou les entreprises apportent un dynamisme favorable au climat interne et sont propices à la découverte par les lycéens du monde du travail et des réalités sociales. Les chefs d’établissements sont à la fois sensibles à la nécessité de cette ouverture, mais aussi soucieux de protéger les équipes enseignantes et les lycéens. La Région, en concertation avec les autorités académiques pourrait soutenir financièrement ces actions, dans un cadre conventionnel défini en étroite relation avec les lycées et les partenaires. L’apprentissage de la citoyenneté ne peut faire abstraction du dialogue entre les adultes et les jeunes. Cette dimension intergénérationnelle, indispensable à la cohésion sociale, est menacée aujourd’hui par un clivage spectaculaire des modes de vie, des références culturelles, … Le regard porté sur les processus de socialisation des jeunes générations distingue « la prédominance d’une socialisation juvénile par les pairs qui construit ses règles et ses rapports de pouvoir de façon autonome, indifférente à la société ». La création d’un dialogue organisé entre jeunes et adultes, faisant la place aussi aux parents, impliquant les personnes, aux différents niveaux des organisations en charge de la jeunesse est éminemment souhaitable. Sans dialogue, la violence scolaire ne pourra pas se réduire par le simple renforcement des moyens de contrôle. La Région vient de mettre en place un conseil régional des jeunes, qui a proposé de prendre l'initiative de campagnes régionales d'information, d’organiser des rencontres et des débats sur les sujets qui préoccupent les jeunes. A l'exemple de la campagne du conseil de l'Europe, de lutte contre les discriminations, ou pour promouvoir l'égalité entre hommes et femmes, etc. La mise en avant en 2005 de la laïcité, dans des lycées volontaires a prouvé l’intérêt de telles démarches qui permettent aussi d’impliquer les élus régionaux dans des échanges et des débats avec les lycéens.

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LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION 1er axe d’intervention : développer la participation des lycéens, leur accès à l’autonomie en s'appuyant sur leur capacité à s'approprier les nouveaux médias

Les constats

Les jeunes, dans leur parcours vers l'autonomie ont besoin de repères, d’occasions concrètes d'engagement valant expérimentation, de dialogues responsables avec les adultes et les représentants des institutions. Les lycéens constituent un public diversifié, sollicité de toutes parts sur des sujets et par des moyens multiples. Ils doivent apprendre à discerner l’information qui les concerne et les intéresse, la comprendre, afin de pouvoir l’utiliser. La Région communique en direction des établissements scolaires mais cherche aussi à adresser directement aux jeunes les informations qui les concernent. Elle édite notamment un « guide du lycéen », remis à la rentrée scolaire à l’ensemble des lycéens franciliens, qui les informe des dispositifs régionaux mis en place à leur intention. Ces informations peuvent être retrouvées, parmi des informations plus générales, sur le site www.iledefrance.fr/jeunes, ainsi que dans le cadre de son partenariat avec le CIDJ sur le stand de la Région. Cependant, la mise en œuvre d’opérations régionales à destination des jeunes montre qu’il est difficile, dans un plan de communication, d’atteindre les lycéens eux-mêmes.

Les objectifs

La modernisation de la diffusion des informations doit prendre en compte la capacité des jeunes à utiliser et exploiter les nouveaux outils de communication qui permettent une réelle interactivité. La forte fréquentation du site lesmetiers.net démontre l'opérationnalité de cette démarche. Il serait utile de créer un portail Internet jeunesse reliant les sites proposant de l’information utile aux lycéens et à leur famille sur la Région Île-de-France et offrant de l'interactivité. Au-delà d’Internet, la Région doit s'appuyer sur les nouveaux médias jeunes et les exploiter afin de communiquer auprès de l’ensemble des lycéens franciliens : le téléphone mobile devient incontournable, l’usage d’Internet progresse, la clé USB se généralise et la Région en dote tous les lycéens de seconde.

Les pistes d’action Moderniser les modes de diffusion de l'information et aller vers la création d’un site

dédié à l'interactivité avec la jeunesse Il convient d'étudier comment faire évoluer le site www.iledefrance.fr/jeunes afin de valoriser, notamment, l’ensemble des actions en direction des lycéens. Des projets individuels à l’orientation, ce portail Internet permettrait de renseigner les lycéens sur leur scolarité (renvoyant lorsque nécessaire à des sites spécialisés), mais aussi sur l’ensemble des dispositifs régionaux créés à leur intention, que ce soit pour l’élaboration d’un projet personnel ou d’un projet collectif, qu'il s'agisse de sport, de culture, de santé, etc.

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Cet outil devra être interactif (formulaires d’inscription en ligne, informations sur les manifestations régionales, …), permettre l'expression des attentes des jeunes et faire le lien avec l’ensemble des sites de la Région Île-de-France à destination des jeunes franciliens et notamment des lycéens. Pour ce qui concerne les lycées, il serait élaboré en concertation avec l’Éducation nationale et ferait le lien avec les différents sites consacrés à la vie lycéenne des académies et des sites des diverses institutions. Les lycées pourraient y faire connaître leurs projets ou manifestations. Une démarche d'études de besoin, à l'image de celle qui s'est révélée féconde pour la conception du site lesmetiers.net, associant les jeunes eux-mêmes, serait le préalable à l'engagement de l'opération. S’appuyer sur de nouveaux outils de stockage d'informations personnelles (Clé

USB, Espace Numérique de Travail) Pour rendre les jeunes franciliens acteurs de leur projet personnel et de formation, les soutenir dans son élaboration, la Région s’appuiera sur la distribution d’outils numériques de stockage (clé USB, Espace Numérique de Travail), correspondant plus aux usages des jeunes (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet). Outre les informations stockées par le jeune, les informations apportées sur les ressources ayant trait à l’information et l’orientation, cet outil pourrait reprendre les informations concernant les dispositifs régionaux pour les jeunes comme, par exemple, les dossiers de candidature (« projet passion »), les formulaires d’inscription (« chèque culture »), … Le site Internet dédié à l’interactivité avec la jeunesse proposera régulièrement de nouveaux contenus téléchargeables, des mises à jour de logiciels et des actualités en rapport avec l’orientation, la recherche de stages, etc. Portail, site interactif et supports sont donc à concevoir et à expérimenter conjointement. Relier les fils info spécialisés sur une plate-forme téléphonique régionale à vocation

généraliste pouvant réorienter vers les services spécialisés (fils info santé, prévention du sida, de la violence)

Les jeunes franciliens sont des grands utilisateurs du téléphone mobile, quel que soit leur milieu socio-économique d'origine. Or, leur besoin d'une information à caractère généraliste ne trouve pas pour l'instant de réponse téléphonique appropriée, à caractère non commercial.

La Région proposera une plate-forme téléphonique régionale à vocation généraliste reliant les fils info spécialisés et pouvant réorienter vers les services compétents (fils info santé, prévention du sida, de la violence, …) comme certains organismes l’ont déjà mené mais, faute de moyens, abandonné. Créer un outil personnel pour l'autonomie : une carte jeune régionale

La commodité d'usage comme l'efficacité de l'information plaident pour réfléchir aux moyens de rassembler la totalité des aides individuelles régionales sur un support unique de gestion, remis à chaque jeune (y compris pour les cartes de transport). En ce domaine des tentatives sont demeurées inabouties, la carte jeune du ministère de la jeunesse et sports par exemple. Néanmoins des projets régionaux existent autour de la carte Imagine' R, ou du cité pass de l'UCPA, etc. Une expérimentation est un préalable indispensable avant toute généralisation.

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2ème axe d’intervention : soutenir la prise de responsabilité et valoriser « l’esprit d’entreprendre » des lycéens

Les constats

Pour contribuer au développement de la capacité d’initiative, de la créativité et des compétences comportementales (autonomie, responsabilité, capacité de travail en équipe, solidarité, etc.), il faut prendre en compte globalement toutes les préoccupations des jeunes franciliens : dimension scolaire, physique, artistique, potentiel créateur, situation sociale, etc. Les jeunes lycéens sont nombreux à s’engager dans des actions très variées. Ces actions, individuelles ou collectives, démontrent l’intérêt des jeunes franciliens à s’impliquer au bénéfice des autres. Ces engagements méritent donc d’être valorisés et de bénéficier d’une reconnaissance. Différents acteurs, comme la Direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports (DRDJS) Paris Île-de-France, ont pour mission de soutenir l’initiative des jeunes, à travers notamment le dispositif « Envie d’agir ». En Île-de-France, l'offre culturelle est l’une des plus abondantes et attractives au monde. Les lycéens souhaitent pouvoir y accéder, chacun, en fonction de ses affinités. Afin de permettre à tous d’accéder à cette culture, la Région développe des dispositifs, notamment le « chèque culture » et le dispositif « Lycéens au cinéma » et met à disposition régulièrement des places de spectacle à l’attention des établissements scolaires.

Les objectifs La capacité d’initiative, la créativité et les compétences comportementales présentent de multiples intérêts, d'un point de vue éducatif, pour l'insertion et pour le développement de la citoyenneté. Elles ne s'apprennent pas de façon livresque, elles se vivent, elles se développent par l'expérience. Le développement de l'« esprit d'entreprendre », le soutien aux initiatives des jeunes, leurs engagements solidaires, sont déjà encouragés par la Région à travers des dispositifs individuels ou collectifs. L'objectif est de faire connaître ces formidables réalisations pour que les jeunes soient encore plus nombreux à s’y engager. Dans cette perspective de rendre plus visible l’initiative des lycéens, les représentants des élèves, les équipes éducatives, les parents d’élèves seront sensibilisés pour relayer ces informations auprès des jeunes.

Les pistes d’action Relancer l’opération « Projet passion, lycéens en action » pour aider plus de jeunes

à réaliser leurs projets Pour les lycéens, « Projet passion, lycéens en action » atteint son objectif qui est de leur donner l’occasion d’un véritable apprentissage de la responsabilité : gestion directe d'un projet, contact avec les acteurs du monde économique, planification des différentes phases d'un projet, gestion des difficultés ou de l'imprévu, … Les lycéens soulignent, dans leur majorité, le rôle déterminant qu'ont constitué l’aide financière et le soutien humain liés à l'opération conduite par la Région. La mise en œuvre de cette opération régionale pâtit cependant d’un réel manque d’information des lycéens sur cette possibilité qui leur est ouverte par la Région. Il convient de relancer une campagne s'appuyant sur les médias et les lieux fréquentés par les jeunes, pour mieux faire connaître cette opération et permettre à plus de jeunes de lancer des projets.

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Concevoir des manifestations multipliant les occasions d'initiative des jeunes et les faire connaître

Il s’agirait de concevoir des manifestations thématiques qui multiplient les occasions d’initiatives des jeunes et permettent de les valoriser. La conception de manifestations, déconcentrées, donnera aux jeunes des occasions plus nombreuses de montrer leurs initiatives et permettra de faire largement connaître tout le potentiel de la jeunesse francilienne. Une manifestation de cette nature existe pour les apprentis. Il sera intéressant d’étudier la faisabilité d’une manifestation dans le même esprit pour les lycéens et de voir s’il est possible d’associer, dans l'esprit de complémentarité des modes de formation, des lycéens et des apprentis. L’organisation de manifestations au niveau régional, comme un « forum régional initiatives jeunes », en partenariat notamment avec le dispositif « Envie d’agir » du Ministère de la Jeunesse et des Sports, constitue un moyen d’information en direction des jeunes et des publics relais. Elle pourra s'appuyer sur l'existence du Réseau Information Jeunesse francilien qui rassemble des structures capables d’apporter de l’information à tous les jeunes, aussi bien dans les zones urbaines que rurales, et de relayer cette information par des moyens mobiles, couvrant la superficie francilienne. L’organisation d’un « évènement régional », dans plusieurs structures du Réseau Information Jeunesse Île-de-France, permettra de faire bénéficier les lycéens d’une même communication sur tout le territoire francilien. Communiquer pour favoriser l'ouverture culturelle

Afin d’encourager la pratique culturelle des jeunes en Île-de-France, la Région a créé le « Chèque Culture® » souple et attractif : il propose des entrées gratuites et des réductions dans tous les domaines : théâtre, concerts, cinéma, livres, exposition, patrimoine, … Les informations sont disponibles sur un site Internet spécifique. Le dispositif « Lycéens au cinéma » a pour objectif de permettre aux lycéens franciliens de développer une culture et une approche critique des œuvres cinématographiques. Cette action qui prend place dans le cadre scolaire, propose la projection de trois films minimum, par classe et par année, choisis à partir d’une liste d’une vingtaine de titres prédéterminée. La Région développe une politique culturelle large et accessible à tous. Il convient de communiquer ces possibilités aux lycéens afin qu’ils aient accès à une offre culturelle variée. 3ème axe d’intervention : favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté en soutenant les initiatives d'animation de la vie lycéenne

Les constats Le lycée est un lieu d’apprentissage de la vie en collectivité et de l’éducation à la citoyenneté, il constitue également un élément de la socialisation des jeunes. Cependant, au-delà des notions de civisme et du vivre ensemble au lycée, la citoyenneté se développe par l’initiation au fonctionnement et à une implication dans les institutions qu'ils fréquentent. Les jeunes doivent pouvoir être associés aux décisions qui les concernent. Participer à des initiatives citoyennes permet aux lycéens de dépasser la relation pédagogique et d’exprimer leur créativité. Elle amène les jeunes à la découverte de notions, de concepts ou d’actions qu’ils ne connaissent pas.

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Cependant, les activités des traditionnels foyers sociaux éducatifs ont perdu leur vitalité, et la participation effective des lycéens aux associations scolaires fonctionnant à l'intérieur du lycée (associations sportives, foyer socio-éducatif ou maison des lycéens) reste bien en deçà du souhaitable. La prise en compte par l’institution scolaire de la représentation des lycéens demeure un peu trop institutionnelle. Les fonctions de délégués ne trouvent pas toujours aujourd'hui leur pleine reconnaissance ; le plus souvent, elles correspondent à une approche un peu obligée de la relation lycéens/équipe enseignante. Lors de l’organisation des CAVL, on peut noter que les autorités académiques regrettent une forte désaffection de la représentation lycéenne. La participation à des projets collectifs fournit aussi l'occasion d'expérimenter le travail en équipe et d'affirmer le sens des responsabilités. Le Conseil Régional d’Île-de-France a créé en novembre 2004 le Conseil Régional des Jeunes (CRJ), notamment pour mieux connaître leurs attentes et contribuer à l’apprentissage actif de la responsabilité, de la citoyenneté et de la vie publique.

Les objectifs L'objectif de la Région est de soutenir la fonction éducatrice et socialisatrice de l'école, en contribuant au développement de la vie lycéenne et de la démocratie participative et en soutenant les lycéens qui s’impliquent dans la vie de leur établissement. Il s'agit :

• d’encourager les équipes éducatives à développer des initiatives impliquant directement les lycéens et l’ensemble de la communauté scolaire, à participer ainsi à une forme d’éducation à la citoyenneté et à soutenir les initiatives suscitant l’engagement des jeunes ;

• de promouvoir des relations ouvertes et confiantes entre les jeunes et les adultes, en facilitant la participation des lycéens aux décisions qui les concernent. Il s’agit ici d’approfondir les formes d’expression vivante et démocratique au sein de l’institution.

Pour favoriser l'expression de la jeunesse, la Région doit soutenir les moyens d’expression des lycéens : journaux, radios ou sites Internet dans les lieux de vie qui sont les leurs. De plus, soutenir la mise en place de Maisons des Lycéens au sein des établissements, c'est permettre aux élèves qui participent à leur fonctionnement, d'acquérir le sens des responsabilités et de la vie civique. C’est offrir un lieu de rencontre et de convivialité placé sous leur responsabilité. La Région se fixe également pour objectif de soutenir la relance de la motivation et de la participation des délégués élèves au sein des lycées.

Les pistes d’action

Soutenir les initiatives des établissements : « Projet lycée, innovation éducative » La Région soutient les projets des établissements qui souhaitent engager des démarches originales, dynamisant ainsi la vie lycéenne, dans le cadre du dispositif « Projets lycée, innovation éducative ». Celui-ci vise à encourager les équipes éducatives à développer des initiatives impliquant directement les lycéens et l’ensemble de la communauté scolaire, à participer ainsi à une forme d’éducation à la citoyenneté et à soutenir les initiatives suscitant l’engagement des jeunes. Ce dispositif fonctionne bien et sera poursuivi.

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La Région doit veiller à adapter le règlement de l’opération régulièrement, au fur et à mesure de l’étude des dossiers déposés, de l’évolution des projets et des attentes, ainsi que des textes publiés par l’Éducation nationale. Soutenir les modes d'expression des lycéens : presse lycéenne, radio lycéenne,

sites lycéens Le droit à l'expression des jeunes lycéens participe très directement à l'apprentissage de la responsabilité individuelle et collective parce qu'il entraîne un dialogue avec les représentants des institutions, en même temps qu'il crée du lien avec la communauté juvénile. La création d'un journal lycéen ou d’une radio au sein de l’établissement, lorsqu'elle ne s'effectue pas à l'initiative d'un professeur ou d'un adulte, est une démarche complètement empirique pour les jeunes qui se lancent dans cette aventure. Dès lors, un appui à la maîtrise de techniques - qu'elles soient rédactionnelles, graphiques ou informatiques - peut s'avérer bien utile pour eux. La Région :

• soutiendra l'expression des lycéens : en étudiant la création d'un dispositif de soutien logistique, voire financier, des publications initiées par des lycéens : journaux, radio, site Internet, etc. notamment par le canal de conventions avec les associations spécialisées en ce domaine ;

• soutiendra les projets présentés par les lycéens, relatifs à la création d’un journal lycéen, d’une radio lycéenne, … dans le cadre des opérations « Projet passion, lycéens en action » et « Projet lycée, innovation éducative » ;

• poursuivra les actions de sensibilisation au fonctionnement des médias et de compréhension de l’information transmise.

Inciter les maisons des lycéens à bâtir des projets dont le financement sera

soutenu par la Région La maison des lycéens, instance prévue par les textes de l'Éducation nationale, constitue l'un des moyens du développement de l'exercice de la citoyenneté. La programmation, la conception et la réalisation des diverses actions sont l'occasion pour les élèves eux-mêmes de faire preuve d'initiative, de sens des responsabilités et d'esprit d'équipe. A travers les projets proposés et développés par les maisons des lycéens, une réelle collaboration entre les élèves et les membres de l’équipe éducative de l’établissement se met en place, favorisant une « approche citoyenne » et responsable des lycéens impliqués dans le fonctionnement de la maison des lycéens (gestion logistique et financière, contacts et rencontres avec des responsables de clubs, de groupes de musique, d’organismes sportifs, …). Afin de soutenir le développement de telles instances, la Région encouragera l'émergence de projets d'animation émanant des associations scolaires ou de la maison des lycéens soit à partir d'un projet proposé par la maison des lycéens qui recevra le soutien financier de la Région, soit dans le cadre de campagnes thématiques (solidarité, ouverture sur l'environnement économique du lycée, accès aux loisirs culturels et sportifs, découverte des réalités européennes ou internationales, …). La Région étudiera l’opportunité de proposer une aide logistique et technique, destinée aux élèves volontaires souhaitant créer une maison des lycéens au sein de leur établissement.

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Valoriser le rôle des délégués élèves

Depuis quelques années, le rôle du délégué des élèves dans les établissements a considérablement évolué. De porte-parole de sa classe, le délégué élève a peu à peu acquis une compétence de représentation dans les instances des lycées (Assemblée générale des délégués des élèves, Conseil des délégués pour la vie lycéenne (CVL), …).

La formation des délégués élèves est un élément essentiel dans l'éducation à la citoyenneté : développer le sens des responsabilités, savoir communiquer, recevoir et restituer de l'information, avoir une vision générale des établissements scolaires, en connaître les partenaires et le fonctionnement interne, maîtriser le rôle et la fonction du délégué élève, …

La Région soutiendra les formations en direction des délégués élèves pour les lycées intéressés. Souvent, celles-ci correspondent à une approche institutionnelle et à sens unique de la relation lycéens/équipe enseignante. Ce pourra être l'occasion d'initier des formations plus interactives, tournées également vers des projets sur l'établissement scolaire et son environnement, des rencontres entre établissements scolaires. De tels cycles de formation pourront accueillir à la fois des délégués déjà élus, mais aussi des candidats délégués.

La Région soutiendra les initiatives élaborées par les délégués élèves, notamment pour faire connaître le lycée dans la ville, inciter à des rencontres, débats et échanges entre les délégués élèves des établissements d’Île-de-France, …

Affirmer la place et le rôle des parents dans l’institution scolaire pour développer la

coopération de tous les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes Tous les acteurs de l’éducation partagent le constat d’échanges insuffisants entre les familles et les équipes éducatives dans le parcours de formation des jeunes. Pourtant, il apparaît clairement que l’implication des parents dans le suivi de la scolarité de leurs enfants favorise la réussite. L’enjeu est bien de développer tout au long de la scolarité du jeune, un climat de confiance et une authentique participation des familles à toutes les étapes du parcours de formation de leurs enfants. Mais compte tenu de la complexité du système éducatif, la distance entre les deux principaux responsables de l’éducation des jeunes, que sont les familles et l’école, s’accroît dès l’entrée au collège et s’accentue au lycée. De plus, les familles ne sont pas à égalité pour dialoguer avec l’institution scolaire. Dans le cadre des actions citoyennes, les parents d’élèves sont souvent des acteurs importants. Les associations de parents d’élèves sont en général informées de l’envoi d’informations dans les établissements, voire associées à la mise en œuvre des dispositifs régionaux (elles participent aux comités de validation « Projet lycée » et « Projet passion ») et sont des relais de terrain incontournables. La Région entend approfondir le soutien qu’elle accorde aux associations de parents d’élèves qui jouent un rôle moteur, pour installer au quotidien et sur la durée des processus de coopération avec les établissements scolaires et les équipes enseignantes. A cet effet, la Région s’appuiera sur une instance de coordination et de proposition, réunissant les fédérations de parents, les associations complémentaires de l’enseignement public, des experts de l’éducation et des représentants des autorités académiques, … afin de déterminer des actions nouvelles, à l’image du groupe de travail créé par la convention CIDJ/Région sur le thème de la parentalité.

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Des premiers travaux rédigés par ce groupe, il ressort quatre propositions :

• l’ouverture d’un espace utilisable par tous au sein de chaque établissement de formation proposant de façon permanente, des communications et informations thématiques, etc. mais favorisant aussi la rencontre avec les enseignants, COP, CPE, représentants du monde professionnel et les familles ;

• la création d’une série d’émissions sur la connaissance du système éducatif et ses

évolutions face au monde du travail, en partenariat avec des médias spécialisés dans l’éducation et avec un effort significatif de diffusion : TV et radios régionales ;

• l’extension de l’ouverture des établissements tout au long de l’année, pour offrir aux

familles la possibilité d’utiliser les installations de l’enseignement scolaire à des fins d’initiation, de découverte et de perfectionnement, par exemple dans le domaine des nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et l’apprentissage linguistique ;

• le soutien aux projets d’associations de parents d’élèves sur les thématiques de la

parentalité par le biais de subventions. La Région examinera la faisabilité pratique et budgétaire de ces propositions initiales afin de soutenir le rapprochement concret des parents avec l’institution scolaire. 4ème axe d’intervention : favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté par l’élargissement des champs de l’éducation et l’ouverture des établissements

Les constats Au-delà de la représentativité dans les instances, être citoyen c’est comprendre le monde qui nous entoure, comprendre l’information pour se faire sa propre opinion et participer à la vie de la cité. Comme le montre régulièrement l’actualité, les jeunes franciliens peuvent être très directement confrontés aux manifestations de violence, notamment racistes et xénophobes. Ainsi, la connaissance et la compréhension de l’histoire, des modes de vie, des cultures différentes, constituent un enjeu d'éducation de première importance. Sont concernés, par exemple : la connaissance des institutions de la République, la prévention et la lutte contre les violences et les incivilités, contre les discriminations, l’éducation à l’environnement. Par ailleurs, le clivage des modes de vie, des références culturelles menace la compréhension intergénérationnelle, indispensable à la cohésion sociale.

En outre, la Région, grande métropole internationale, s’affirme dans l’espace européen. Mais la réalité de l’Union Européenne reste cependant encore confuse dans l’esprit du grand public : ses institutions sont mal connues, ses procédures décisionnelles ignorées et la répartition de ses compétences avec les États membres peu maîtrisée. Aussi, la Région s’attache à diffuser la connaissance des institutions européennes et des conditions de travail au sein des pays européens. La Région a mené une longue réflexion sur ce thème et a construit au cours du Schéma Régional des Formations 2000-2006 une pratique confirmée dans ce domaine. Elle sera amenée à poursuivre et à développer ses actions de sensibilisation citoyenne.

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Les objectifs Face à l’étendue du territoire francilien et aux inégalités qui freinent l'accès du plus grand nombre à l’information et à la compréhension du monde qui nous entoure, il s’agit de renforcer les actions et les dispositifs qui permettent une ouverture sur l’extérieur et d'élargir les sujets de sensibilisation des lycéens. Pour garantir la cohésion sociale, il importe de soutenir les initiatives qui contribuent à l'information et la sensibilisation des jeunes lycéens afin de diffuser largement, au-delà des clivages, notamment communautaires, l'esprit de tolérance et de compréhension mutuelle. Afin de faire participer la jeunesse aux enjeux de l’environnement et du développement durable, il convient de valoriser les actions de terrain et de faire appel aux professionnels du secteur pour les sensibiliser. La Région s’est engagée dans le domaine du développement durable par l'objectif de faire de l'île-de-France une éco région. Cette démarche contribue à affirmer le rôle de la Région comme partenaire de la communauté éducative et à y associer sa jeunesse. La Région doit aussi permettre aux lycéens, afin qu’ils comprennent mieux le monde dans lequel ils vivent, d’avoir accès à une information de qualité concernant les institutions européennes et internationales. C'est pourquoi la Région aide les lycéens et les établissements souhaitant élaborer des projets à dimension européenne et internationale, et soutenir la mobilité des lycéens, etc.

Les pistes d’action

Rappeler l’importance de la connaissance et de la compréhension de l’histoire, des modes de vie, des cultures différentes, …

Les références historiques, qui figurent dans les programmes d'enseignement des lycées, fournissent une introduction privilégiée à des actions de sensibilisation complémentaires. La Région poursuivra son partenariat avec le “ Mémorial de la Shoah ” (qui élargit ses problématique de travail et évoque le thème de la négation des génocides : Shoah, Arménie, Rwanda) et, avec le « Mémorial de Caen », qui contribuent à l’éducation à la paix et à la citoyenneté. La contribution au devoir de mémoire relie le temps présent à son histoire et installe la compréhension des tensions, des conflits et leur dépassement. La Région se propose donc d’appuyer de façon volontariste, dans le cadre des dispositifs actuels, les initiatives des équipes éducatives ou des associations complémentaires de l’enseignement public qui fortifieront l’apprentissage d’une citoyenneté active chez les jeunes lycéens. La Région étudiera la labellisation des actions associatives dans ce domaine pour développer ces initiatives par des conventions instituant des relations durables avec ces partenaires dans le respect des principes de laïcité. La dimension intergénérationnelle, indispensable à la cohésion sociale, est menacée aujourd’hui par un clivage des modes de vie, des références culturelles … L’apprentissage de la citoyenneté ne peut s’abstraire du dialogue entre les adultes et les jeunes. La Région soutiendra les projets de transmission de mémoire, de rencontres intergénérationnelles, de réalisations communes, …

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Élargir les champs de l'éducation : santé, sport, environnement, sécurité routière, … Pour dépasser le strict cadre d'un enseignement obligatoire, donner corps à la citoyenneté, la Région a souhaité favoriser l'installation de relations entre des lycées volontaires et les organismes proposant des programmes d’actions citoyennes. Le champ des thèmes liés à la citoyenneté est vaste : les institutions de la République, la morale civique, l’Europe, les actions internationales et le développement durable, la solidarité, le respect de l’environnement, l’éducation à la santé, la sensibilisation à la sécurité routière, la lutte contre la violence et les incivilités, la lutte contre les discriminations, les valeurs du sport et de l’olympisme, la compréhension de l’information transmise et le fonctionnement des média, l’éducation artistique, technique, scientifique ou économique … La Région a mis à disposition des équipes éducatives plusieurs programmes de sensibilisation entrant dans le champ de la citoyenneté. Ces opérations seront poursuivies et développées et d’autres propositions viendront les renforcer. La sécurité routière a été instituée grande cause nationale en 2000, et des progrès significatifs ont été réalisés. Malheureusement, les chiffres démontrent un renversement de la tendance favorable observée. Les 15/24 ans, qui totalisaient en 2004 un quart des tués de la route et près d’un tiers des blessés graves, alors qu’ils ne représentent qu’environ 10 % de la population française, rappellent qu’il est nécessaire de continuer les actions de sensibilisation. Les actions entreprises seront poursuivies et des études en vue d’actions nouvelles seront engagées pour :

• Établir un « chéquier-permis » pour les jeunes qui ont un projet professionnel ou d’étude et qui n’ont pas les moyens de financer une formation à la conduite ;

• Mettre en place un plan de développement de la conduite accompagnée pour les lycéens, en s'appuyant sur les initiatives déjà mises en place par d'autres collectivités (« Contrat Prévention Deux Sèvres » par exemple) ;

• Lancer un appel à projets auprès des associations pour des actions auprès des établissements.

La Région poursuivra sa politique volontariste en matière d’éducation à la santé. Pour réduire les risques liés à la sexualité (MST, VIH, grossesses non désirées, etc.), le Centre Régional d’Information et de Prévention du Sida (CRIPS) coordonne des actions d’information et de prévention dans les lycées. La Région poursuivra son soutien à ces actions et ainsi qu’aux établissements et des associations concernant l’information et la sensibilisation des lycéens sur la santé, l’alimentation (lutte contre l’obésité notamment), la contraception, le tabac (soutien au sevrage notamment), les addictions… Les actions d’incitation des lycéens à la pratique sportive seront développées et soutenues. Outre le soutien à l’Education Physique et Sportive dans le cadre du cursus des lycéens, le Conseil Régional a adopté un dispositif cadre pour promouvoir les valeurs du sport et de l’olympisme en Île-de-France et notamment dans les lycées franciliens. La Région encourage aussi le développement du sport scolaire en soutenant notamment l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS). Elle participe également au financement des « Jeux des lycéens des lycées capitales d'Europe ». Les efforts relatifs à l’environnement et au développement durable, seront développés. Depuis déjà plusieurs années, la Région Île-de-France a mis en place un programme d’actions pour la protection de l’environnement qui prend la forme, pour les lycées, de chantiers placés sous le label Haute Qualité Environnement (HQE), d'initiatives pour le traitement des déchets ou la maîtrise de l'énergie. Depuis l’année scolaire 2004-2005, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), en partenariat avec la Région, a mis en place un programme de sensibilisation et d’information des lycéens franciliens aux problématiques de l’environnement. Il convient d’approfondir ce partenariat.

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La volonté régionale de lutte contre la violence dans les établissements nécessite poursuite et développement de l’action. Première Région à avoir voté un plan d’amélioration de la sécurité en 1999, l’Île-de-France s’est également engagée dans un volet « justice-lutte contre l’insécurité ». C’est dans ce cadre qu’a été ouvert en février 2000, le numéro vert « Jeunes Violences Écoute », suivi par la mise en place de « correspondants lycéens contre la violence », lycéens volontaires ou élus dans le cadre du Conseil de la Vie Lycéenne, chargés d’organiser des actions d’information et de prévention de la violence. Inscrire les établissements dans la cité, la République, l’espace Européen et

International

• Inscrire les établissements dans la cité et la République La formation des citoyens est une des missions essentielles de l’école de la République. Les lycées, qui accueillent des élèves bientôt majeurs ou déjà majeurs, doivent jouer pleinement leur rôle d’éducation à la citoyenneté et donc d’émancipation. La Région développera son soutien aux initiatives et aux projets qui éclairent et forment les jeunes citoyens en devenir à leurs droits et à leurs devoirs. Du fait de l’étendue et de la diversité du territoire francilien, les initiatives des établissements sont multiples et très variées, en fonction des situations et des contextes locaux. Dans le cadre des aides aux établissements, la Région privilégie le soutien au travail inter établissements (démarche de projet entre lycées mais aussi avec des collèges, des écoles, des maisons de retraites, …), ouvrant le lycée sur la ville et son environnement et s’appuyant sur les partenaires de terrain et les réseaux locaux. Au-delà des thématiques de sensibilisation à la citoyenneté déjà repérées et décrites ci-dessus, des projets innovants déposés par les établissements, les collectivités locales ou les associations sur le thème de la citoyenneté seront étudiés.

• Inscrire les établissements dans l’espace Européen L’Association Jean Monnet a mis en place, avec le soutien de la Région Île-de-France, de la Commission européenne et du Parlement européen, des sessions d’information sur l’histoire et la construction de l’Europe à destination des équipes enseignantes et des lycéens. Ce programme qui touche entre 60 et 80 lycées chaque année scolaire sera poursuivi. La Région soutient également les projets des jeunes ou des établissements sur le domaine de l’Europe dans le cadre des opérations « Projet passion, lycéens en action » et « Projet lycée, innovation éducative » et pourrait inciter les établissements à monter ou à faire connaître des projets pour la journée de l’Europe, le 9 mai, en proposant une animation régionale lycéenne. La sensibilisation à l'Europe est une première étape nécessaire. Mais, la mobilité améliore les possibilités d'insertion sociale et professionnelle des jeunes et constitue aussi une valorisation personnelle. C’est pourquoi la Région encourage et soutient la mobilité des jeunes des sections européennes en lycée professionnel (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation).

La Région s’associe aux actions du CIDJ dans le cadre du « Service Volontaire Européen » afin de permettre à un plus grand nombre de jeunes franciliens de 18 à 25 ans, de partir dans un autre pays de l’Union Européenne pendant une durée de six à douze mois

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pour participer à une mission d’intérêt général et à cette occasion découvrir le pays, la langue, la culture, … La Région étudiera l’opportunité de soutenir les projets des établissements relatifs à la visite des institutions européennes.

• Inscrire les établissements dans l’espace International La Région Île-de-France apporte son soutien aux projets de solidarité et de coopération internationale du monde associatif francilien. Elle s’investit aussi dans une coopération décentralisée dans le cadre d'accords de coopération prioritaire avec d’autres régions du monde et apporte son soutien aux jumelages entre les lycées franciliens et les lycées des régions partenaires. La Région appuie également les chantiers « période de formation professionnelle » mis en place par certains lycées professionnels, sensibilise les lycéens aux actions internationales, et au commerce équitable. La Région poursuivra ses actions et cherchera à faire connaître plus largement les projets réalisés dans les établissements franciliens. La Région met à jour et édite des documents d’aide au montage de projets de solidarité et de coopération internationale, est partenaire de la Semaine de la Solidarité Internationale … Il est important de diffuser largement cette information aux établissements franciliens. Au croisement de nombreuses demandes des différents interlocuteurs institutionnels, associatifs et scolaires, la Région pourra en favoriser la synergie et la diffusion par le canal du site lycées.iledefrance.fr, en y créant un espace d’échange régional sur les projets européens et internationaux des lycées (ce qui permettra de mutualiser l’information relative aux projets de solidarité et de coopération internationale sur les trois académies franciliennes). Soutenir le développement de la démocratie en instaurant un dialogue plus régulier

entre les responsables politiques et les lycéens (journées thématiques avec le Conseil Régional des Jeunes)

La Région pourra organiser des « journées citoyenneté », permettant un dialogue plus régulier entre les responsables politiques et les lycéens. Le Conseil régional des jeunes a proposé de prendre l'initiative de campagnes régionales d'information, de l'organisation de rencontres et de débats sur les sujets préoccupant les lycéens et les jeunes : à l'exemple de la campagne du Conseil de l'Europe de lutte contre les discriminations ou pour promouvoir l'égalité entre hommes et femmes, etc.

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2ème principe stratégique : Rendre les franciliennes et les franciliens

acteurs de leur projet personnel et de formation

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Synthèse : diagnostic et propositions

Le Schéma Régional des Formations 2000-2006 a dégagé des voies prioritaires d’actions afin d’aider les jeunes franciliens à construire leur propre projet personnel de formation et à aller vers une insertion professionnelle choisie. Ce moment de la construction du projet qui pourrait être privilégié est, la plupart du temps, mal vécu par les jeunes et leurs familles car, malgré les progrès accomplis, l’orientation durant la scolarité reste trop principalement conduite, le plus souvent, par les nécessités de l’affectation scolaire en fonction des résultats obtenus et des places disponibles. L’orientation est aussi un enjeu démocratique, car les « initiés » ont en ce domaine un avantage substantiel sur les autres. De plus, cette orientation s’effectue toujours selon l’idée d’une hiérarchisation des voies de formation où l’enseignement technologique et professionnel reste dévalorisé par rapport à l’enseignement général. Le mécanisme actuel ne parvient pas à faire émerger une orientation progressive et choisie ; il se révèle d’autant plus dommageable que le système éducatif est cloisonné et ne prévoit que peu de passerelles à double sens entre les voies de formation ; autant le passage de la voie générale à la voie professionnelle est aisé, autant le passage de la voie professionnelle vers la voie technologique ou générale est plus difficile et plus rare. L’évolution du monde professionnel amènera inévitablement à compléter la formation initiale par des formations professionnelles continues, indispensables à l’évolution même des métiers et aux mobilités professionnelles. D’où l’intérêt d’un service personnalisé d’orientation apportant information, conseil et propositions tout au long de la vie. L’orientation s’adresse à tous, elle doit devenir un processus continu et positif, qui restitue la responsabilité aux jeunes et à leur famille, en s’appuyant, d’abord sur la connaissance de soi, de ses aptitudes et de ses motivations, mais aussi sur une information actualisée en permanence sur les métiers, les filières de formation et les débouchés économiques correspondants. En matière de qualification, l’émergence de la « validation des acquis de l’expérience » plaide également pour la construction d’une éducation à l’orientation, complément indispensable à la formation tout au long de la vie. Au-delà de ces considérations générales, souvent répétées, des tendances persistantes affectent la capacité des jeunes à se saisir de leur propre projet de formation :

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• L’éducation à l’orientation, pourtant recommandée depuis 1985, pour tous les collégiens, demeure sous-développée et n’apporte pas les outils pratiques d’un choix raisonné.

• L’influence du milieu familial et socioculturel est décisive au moment de

l’orientation-affectation scolaire et, de fait, privilégie les enfants dont les parents maîtrisent la complexité du système éducatif.

• Les stéréotypes liés aux représentations des métiers persistent tout

particulièrement pour les carrières industrielles, de travaux publics, du bâtiment, de l’hôtellerie, etc. La connaissance de l’actualité des conditions de travail, des rémunérations, des débouchés, qui évoluent de plus en plus rapidement, ne parvient pas à la plupart des jeunes et des parents.

• Les filles s'engagent principalement dans une orientation scolaire à

tendance littéraire pour l’enseignement général ou tertiaire pour l’enseignement technologique ou professionnel. S'agit-il toujours de choix personnels et non de l’influence de l’image de la répartition traditionnelle des rôles entre les sexes ?

• Les jeunes sortis sans qualification du système éducatif cumulent les

handicaps et sont confrontés à des difficultés pour se réorienter en rattrapant une filière de formation initiale ou en accédant à la formation professionnelle continue.

Face à de telles difficultés, le service public d’orientation peine à se structurer pour affronter ces considérables enjeux. A la suite de la tentative de décentralisation annoncée en 2003, et abandonnée depuis, le métier même des Conseillers d’Orientation Psychologues apparaît profondément en crise. Ainsi qu’en témoigne un récent rapport des inspections générales, le ministère de l’Education nationale ne fixe pas de priorités claires pour l'orientation. L’articulation des réseaux publics et para-publics, s’intéressant à l’information et à l’orientation des jeunes (les CIO, les missions locales, le réseau information jeunesse, les ANPE…) un temps portée sous le terme de « réseau public d’insertion des jeunes », est pour le moins à parfaire. Le guichet unique reste à inventer pour offrir, aux jeunes et à leur famille, un service d’information, de diagnostic et de conseil, territorialement organisé et facilement accessible. Dans le même temps, des initiatives privées et payantes se multiplient pour capter les importantes demandes des familles et des jeunes en matière d’information voire d’élaboration de projets d’orientation. La définition de nouvelles priorités d’information et d’orientation ne peut pourtant pas se contenter de réagir aux difficultés des services publics et para publics en ce domaine ; elle doit impérativement prendre en compte également l’arrivée massive des technologies de l’information et de la communication, qui modifient, particulièrement chez les jeunes, quel que soit leur milieu social et

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économique d’origine, les modes ordinaires d’accès à l’information. Internet, le téléphone mobile, les radios jeunes sont des médias interactifs incontournables pour diffuser une politique publique fondée sur la liberté de la personne. Il est primordial de développer l'éducation à l'orientation dès le collège afin de préparer les jeunes au processus de formation tout au long de la vie et de validation des acquis de l’expérience. C’est une priorité qu’affiche fortement le PRDFP. Dans le cadre du Schéma Régional des Formations 2000-2006, il avait été proposé aux équipes éducatives des collèges d’Île-de-France volontaires, de mettre en place des méthodes d’éducation au choix au bénéfice des jeunes collégiens. La Région participait alors à l’acquisition de documents (livret de l’élève, logiciels) et à la formation des équipes éducatives. Cette initiative s’appuyait sur le projet d’éducation à l’orientation recommandé dans les instructions officielles. Elle a fait l’objet d’une évaluation positive de l’Université Paris 7, (Professeur J. Beillerot). Malgré cela, elle n’a pas connu le développement escompté, en particulier en raison de l’absence d’heures affectées à l’emploi du temps dans les collèges. A présent, une option de découverte du monde du travail en classe de 3ème figure à l’emploi du temps des collégiens ; parallèlement, certains Conseils Généraux d’Île-de-France s’impliquent dans des opérations d’information et d’orientation en direction des collégiens et de leur famille. Dans cet environnement plus favorable, il s’agit de développer l’éducation à l’orientation, en finalisant la découverte du monde du travail, prévue en classe de 3ème, grâce notamment aux méthodes reconnues d’éducation au choix et à la création d’un portfolio personnel. Cette initiation, rendue plus systématique, aura besoin d’être entretenue et poursuivie au lycée, voire en formation supérieure et continue. Il s'agit de rendre les jeunes acteurs de leur orientation, tout au long de leur parcours de formation, avec l’appui d’un outil personnel, qu’ils complètent en fonction de leurs expériences. Il pourrait prendre la forme d’un carnet de bord portfolio remis à chaque collégien, en commençant par les élèves de troisième de découverte professionnelle. Pour les lycéens, ce portefolio serait intégré à l’outil numérique de stockage de données personnelles (clé USB, Espace Numérique de Travail). Il faut également mieux répondre aux besoins d’information des jeunes sur les filières de formation, les métiers et la réalité des débouchés régionaux, en poursuivant la modernisation des outils et des modes de communication pour tenir compte des évolutions de plus en plus rapides des techniques et des situations économiques. Or, l’offre d’informations sur les métiers et les filières de formations régionales a mobilisé des méthodes et des supports traditionnels : brochures et dépliants jusqu’à la création du site lesmetiers.net.

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L’organisation à Paris du Salon de l’Education permet d’accéder aux informations, d’aller à la rencontre des organismes de formation publics et privés. Pour être efficace la participation à ce type d’évènement doit reposer sur une démarche préalable de diagnostic, mettant en relation connaissance de soi, motivations, centres d’intérêts et connaissance des métiers et des débouchés. Offrir de l’information ne suffit pas toutefois à répondre aux besoins de conseils personnalisés, massivement exprimés par les jeunes. Les réseaux publics et para-publics régionaux ne peuvent satisfaire par des entretiens toutes les demandes en ce sens et sélectionnent leur public prioritaire : jeunes demandeurs d’emploi, jeunes rencontrant des difficultés. A partir de l’expérience réussie du site lesmetiers.net, la Région est en mesure de contribuer à l’amélioration des réponses apportées aux besoins d’information et de conseils personnalisés. Il faut renforcer le service de pré-conseils personnalisés en ligne sur le site lesmetiers.net et créer un service d’information téléphonique généraliste sur les métiers, les formations, les débouchés régionaux. Des campagnes, sur les parcours de formation, l’orientation professionnelle, le rôle des structures locales, les métiers d’aujourd’hui devront accompagner ce dispositif. Pour conforter les synergies, il est essentiel de mettre en réseau les acteurs régionaux et de mailler le territoire régional. C’est un objectif transversal de la politique régionale de formation tout au long de la vie mis en avant tant dans le livret PRDFP que dans ce livret Lycées. Les CIO, les délégations ANPE, les missions locales, les structures du Réseau Information Jeunesse agissent sans coordination profonde sur l’ensemble du territoire régional. Leur implantation locale résulte de décisions juxtaposées et anciennes. Des organismes professionnels, des établissements scolaires, des syndicats d’employeurs et de salariés, des établissements de formation, des associations mais aussi des collectivités territoriales établissent des partenariats avec la Région Île-de-France sur ces questions. Trois enjeux sont déterminants : • un enjeu de coordination des acteurs régionaux (ils sont nombreux et

sollicitent aussi la Région pour leurs propres priorités) ; • un enjeu de pilotage des politiques et des stratégies décidées par la

Région, en partenariat avec les services publics et para-publics ; • un enjeu de couverture territoriale, en mettant en évidence par une

cartographie, l’implantation géographique actuelle des différents réseaux et leur accessibilité aux usagers pour repérer les éventuelles redondances ou insuffisances.

C'est dans ce contexte qu’il convient d’envisager les voies d’ une réelle mise en cohérence des interventions (CIO, missions locales, ANPE, Réseau Information Jeunesse) au regard des priorités de la Région.

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Pour engager une telle dynamique, l’organisation d’assises régionales pour l’information et l’orientation des jeunes pourrait déboucher sur une charte régionale, la définition d’un cahier des charges et de modalités conventionnelles avec les structures existantes, ou à créer, pour un meilleur fonctionnement et une optimisation de la couverture géographique de la région. Elles pourraient s'appuyer sur une évaluation de l’ensemble des actions engagées, selon une définition méthodique spécifique à chacune et faisant apparaître les repères et les indicateurs quantitatifs et qualitatifs de référence. Ceci rejoint une des conclusions du rapport du Comité de coordination des programmes régionaux de l’apprentissage et de la formation professionnelle qui préconise de différencier les interventions, non pas selon la situation des jeunes (collégiens, apprentis, lycéens, étudiants, suivis en missions locales etc.) mais selon leurs besoins personnels afin d’y apporter la réponse la plus adaptée Le renforcement des liens entre l’école et le monde du travail est indispensable pour compléter le dispositif. Etablir des partenariats avec le monde professionnel et socio économique est un objectif régional fort qui fait l’objet du 4ème Principe Stratégique. Il a une importance toute particulière dans l’information et l’orientation car la méconnaissance du monde du travail et du fonctionnement des entreprises, des administrations publiques, des collectivités, de l’artisanat, du monde associatif ainsi que de la réalité des pratiques professionnelles handicapent lourdement les jeunes au moment où ils ont à exercer un choix d’orientation scolaire et professionnelle. Face à cette difficulté, le système éducatif réagit en inscrivant des séquences de découverte en classe de 3ème au collège, en multipliant les stages professionnels et en encourageant l’alternance. Toutes ces démarches ne placent pas les jeunes à égalité devant la nécessité de trouver un stage, d’y être accueillis et accompagnés. Les relais familiaux restent, à ce stade, déterminants pour concrétiser cette exigence de formation et c’est au niveau de chaque établissement scolaire qu’il convient de construire une relation durable avec les entreprises et le monde du travail. La Région souhaite inciter les acteurs économiques à participer à l’organisation de ce tissu relationnel afin d’accompagner les démarches des élèves et de leurs enseignants. Une base existe, le Réseau Régional des Métiers créé en 1995, en partenariat avec les professions et les académies. C’est pourquoi la Région proposera aux partenaires, la relance du Réseau Régional des Métiers (RRM) et appuiera la coopération école-entreprise au niveau de chaque établissement et proposer aux autorités académiques la nomination d’un référent école-entreprise par établissement (rencontres, conférences, stages, tutorat…) (cf. 4ème principe : partenariat professionnel).

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LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION 1er axe d’intervention : développer l'éducation à l'orientation dès le collège afin de préparer les jeunes au processus de formation tout au long de la vie et de validation des acquis de l'expérience

Les constats Pour « aider les jeunes franciliens à construire un projet, de formation et professionnel », le Schéma des formations 2000 - 2006 prévoyait la mise en place d’actions ciblées en fonction des différents publics concernés (collégiens, lycéens, étudiants, apprentis, jeunes des dispositifs 16-25 ans) et des actions transversales. Ainsi, depuis 2002, la Région lance chaque année un appel à projets visant à soutenir les établissements scolaires qui souhaitent initier des projets en faveur de l’information et de l’orientation des jeunes dans le cadre de leur projet d’établissement. Le bilan de cette action fait apparaître une augmentation des demandes des établissements passée d’une quinzaine en 2002 à une centaine en 2004 et en 2005. Aujourd’hui, une option découverte du monde professionnel en classe de 3ème est en passe d’être proposée à tous les collégiens ; parallèlement, certains Conseils Généraux d’Île-de-France s’impliquent dans des opérations d’information et d’orientation en direction des collégiens et de leur famille.

Les objectifs Il s’agit pour la Région de rendre les jeunes acteurs de leur orientation tout au long de leur parcours de formation. La mise en place de démarches éducatives en orientation doit leur permettre de se connaître, de découvrir leurs centres d’intérêts et, ainsi, de les préparer au processus de formation tout au long de la vie et de validation des acquis de l’expérience. Il est important qu’au moment des choix d’orientation, le jeune ait une connaissance des filières de formations, des métiers, du monde du travail et de son évolution. Il est nécessaire de faire évoluer la représentation stéréotypée qu’ont les jeunes et les parents de certains métiers dans les branches professionnelles telles que le bâtiment, l’industrie, l’hôtellerie … ainsi que la représentation de genre (métier pour les filles ou pour les garçons). Il convient aussi d’informer sur les potentialités qu’offrent les formations aux métiers de la nature, aux métiers verts (aménagement paysager, horticulture) aux métiers liés aux services aux personnes en milieu rural, dispensées dans les lycées agricoles franciliens, souvent peu connus. Aux trois lycées publics agricoles déjà transférés à la Région s’ajouteront le transfert du lycée horticole de Montreuil et la construction, dans le cadre du PPI du nouveau lycée de Magny en Vexin. Celui-ci constituera un équipement innovant puisqu’il rassemblera à la fois la préparation à des diplômes relevant de l’Agriculture et de l’Education nationale. Le soutien de la Région à la mise en place de démarches éducatives en orientation a pour objectif de réduire les choix d’orientation par défaut. Il se fonde sur le contexte favorable créé par la mise en place de l'option de découverte professionnelle en classe de troisième ; celle-ci met en évidence l'importance de fournir un outil moderne et adapté permettant de capitaliser les expériences et informations sur ce sujet, obtenues par chaque jeune. D’autant plus que cette initiation, rendue plus systématique, aura besoin d’être entretenue et développée au lycée, voire dans les formations supérieures et continues. L'objectif consiste ainsi à rendre les jeunes acteurs de leur orientation tout au long de leur parcours de formation, au moyen d’un outil personnel enrichi au fur et à mesure de leurs expériences.

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Les pistes d’action

Aider les établissements et les professionnels d’orientation souhaitant mettre en

place des démarches éducatives en orientation dans le cadre de leur projet La Région continuera son soutien aux initiatives des équipes pédagogiques des établissements scolaires (collèges et lycées publics et privés sous contrat) visant à aider les jeunes à devenir acteurs de leur orientation, aux Centres d’Information et d’Orientation et à la Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale (dont les moyens doivent être renforcés par l’Etat) dans leur démarche éducative en orientation, à des organismes ou à des associations qui mettent en place des actions permettant de construire un projet personnel d’orientation. La Région accordera une attention particulière aux projets prenant en compte le public handicapé accueilli dans les établissements (à l’exemple du soutien régional à l’association A. Sourd, soutenue depuis 2004 pour la mise en œuvre d’un service d’accompagnement des jeunes sourds en parcours d’orientation). Les parents seront associés aux dispositifs mettant en œuvre des démarches éducatives en orientation. Proposer aux départements un partenariat pour concevoir, avec les académies, un

carnet de bord portfolio remis à chaque collégien, en commençant par ceux qui suivent l’option de découverte professionnelle

Afin de renforcer l'efficacité des moyens publics intervenant pour l’orientation des élèves de collège (équipes éducatives, Conseiller d’Orientation Psychologues, parents, …), il est nécessaire de développer les partenariats, notamment entre la Région et les Départements. Il s'agit de tenir compte à la fois de l’évolution des technologies et de la mise en place de l’option de découverte professionnelle en classe de 3ème. Ceci amène à concevoir un outil personnel qui permette à chaque collégien de recueillir et de conserver tout le travail mené au cours de l’option de découverte professionnelle : recherches, rapports de stages en entreprises ou en établissements de formation (lycées professionnels, CFA), informations recueillies lors des participations à des manifestations (forums, salons), interviews de professionnels, fiches métiers, … S’appuyer sur un support numérique personnel de construction du projet pour

« l’avenir » (clé USB, Espace Numérique de Travail) Dans la même perspective que le « carnet de bord » des collégiens et dans sa continuité, un usage des outils numériques de stockage mis à disposition des lycéens et correspondant plus aux usages des jeunes (clé USB, Environnement Numérique de Travail), (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation) est à concevoir et à expérimenter pour chaque lycéen à son entrée au lycée. Ces outils ont l’avantage de pouvoir stocker tout contenu multimédia numérisé (des informations sur les lieux, sites Internet ou autres ressources ayant trait à l’orientation, l’information sur les métiers, les débouchés, les poursuites d’étude et la recherche d’emploi ou de stages), en plus de documents personnels. Techniquement, une partie protégée de l’espace de stockage serait dédiée uniquement aux contenus fournis à l’origine, tandis que l’autre partie resterait disponible pour l’utilisateur afin qu’il puisse disposer de l’historique le plus complet de sa formation, de ses expériences professionnelles ou autres.

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Le site Internet interactif dédié à la jeunesse proposera régulièrement de nouveaux contenus téléchargeables, des mises à jour de logiciels et des actualités en rapport avec l’orientation, la recherche de stages, etc. Site interactif pour la jeunesse (cf. 1er principe : une vision globale de la formation) et usage des nouveaux supports sont donc à concevoir conjointement. 2ème axe d’intervention : mieux répondre aux besoins d’information des jeunes sur les filières de formation, les métiers et la réalité des débouchés, en poursuivant la modernisation des outils et des modes de communication

Les constats Quel que soit leur milieu social d’origine, les jeunes sont massivement utilisateurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication, plus particulièrement du téléphone mobile et d’Internet. Ils inventent et diffusent les nouvelles pratiques sur ces médias. L’initiative régionale de création du site lesmetiers.net s’inscrivait dans cette évolution. Cependant, beaucoup de supports utilisés pour transmettre l’offre d’informations sur les métiers et les filières de formations régionales restent traditionnels (brochures, dépliants). L’organisation de salons généralistes, tel le Salon de l’Education à Paris permet aux visiteurs de rencontrer ponctuellement les organismes de formation publics et privés. Cependant, pour être efficace, la participation à ce type d’évènement repose sur une démarche préalable initiée dans les établissements, faisant la correspondance entre connaissance de soi, motivation, centres d’intérêt et connaissance des métiers et des débouchés. L’intérêt de ce type de manifestation est la rencontre directe du jeune avec les professionnels et les représentants des établissements pour répondre à ses interrogations. Les jeunes qui participent à ce genre de manifestation attachent une importance particulière à l'information donnée par d’autres jeunes qui sont en cours de formation ou qui viennent d’entrer dans la vie active. Le dialogue passe mieux entre jeunes. La construction d’un dispositif régional plus complet repose en premier lieu sur la mise à disposition permanente d’une offre d’informations actualisée vivante et attractive, utilisant les modes de communication majoritairement utilisés par les jeunes : Internet, téléphone mobile, radio. Offrir de l’information ne suffit pas toutefois à répondre aux besoins de conseils personnalisés massivement exprimés par les jeunes, les réseaux publics et para publics régionaux ne peuvent satisfaire toutes les demandes en ce sens et ciblent chacun leur public : jeunes demandeurs d’emploi, jeunes en difficulté.

Les objectifs L’objectif prioritaire de la Région est de continuer à diversifier les moyens d’information en s’appuyant sur les Technologies de l’Information et de la Communication pour permettre au plus grand nombre de jeunes d’accéder à l’information sur les filières de formation, les métiers, les établissements de formation et pour être en mesure, dans un monde qui évolue rapidement, de mettre à jour en permanence l'information. Partant de l’expérience réussie du site lesmetiers.net, il s'agit de continuer à améliorer les réponses apportées aux besoins d’informations et de conseils personnalisés des jeunes.

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Les pistes d’action

Soutenir les initiatives locales (manifestations, salons, forums, etc.) proposées par

des collectivités territoriales, des organismes, des organisations professionnelles ou des associations concourant à améliorer l’information des jeunes sur les métiers et les formations et contribuant à la valorisation de l’enseignement professionnel et technologique

L’organisation de forums pour les collégiens, en partenariat avec les départements et les autres collectivités locales qui le souhaiteraient, permettrait de mutualiser les moyens et de rendre ces salons plus attractifs. La Région soutiendra l’organisation de ces manifestations en veillant à ce que, pour jouer pleinement leur rôle, chacune :

• inclue un travail de préparation des jeunes (collégiens, lycéens) à la visite par les Conseillers d’Orientation-Psychologues ou les professeurs accompagnateurs (élaboration de questionnaire) ;

• conçoive une manifestation interactive à laquelle participent des professionnels et

des représentants d’établissements de formation mais aussi des jeunes en formation (apprentis, lycéens professionnels) ;

• prévoie une large place à l'offre gratuite du service public ;

• accorde une importance à la participation des parents aux manifestations.

Dans le but de préparer les lycéens à leur cursus universitaire et afin de réduire l’échec ou les abandons dans les premières années, il est important de développer le soutien aux actions visant à informer les lycéens sur l’enseignement supérieur. Que ce soit au travers de la connaissance du système LMD (Licence – Master - Doctorat), des universités ou du développement de partenariats lycée/université. La Région soutiendra les initiatives des Universités qui auront pour objectifs :

• d’améliorer l’information des lycéens, de leur famille et des équipes éducatives sur les poursuites d’études supérieures, notamment en université, pour une orientation réussie ;

• d’améliorer l’information, l’accueil et le suivi des étudiants dès leur entrée à

l’université pour une meilleure intégration ;

• d’accompagner et aider à la réorientation des étudiants en difficulté en cours de cursus.

Renforcer le service de pré-conseils personnalisés en ligne sur le site lesmétiers.net, développer son interactivité et diversifier son contenu

Mis en service en novembre 2003, le site Internet lesmetiers.net offre deux services principaux : une information sur les métiers et les formations en Île-de-France à l’aide de 440 fiches métiers incluant une vidéo et un service de réponse en ligne aux questions des internautes assuré par des conseillers d’orientation psychologues. Le site connaît une fréquentation importante avec environ 100 000 connexions par mois et 120 questions en moyenne chaque semaine. Cet outil participe au service public régional gratuit de l’information et de l’orientation. Il assure ainsi une égalité d’accès de tous les publics à l’information sur tout le territoire.

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Au-delà de l’enrichissement des contenus existants, pour accompagner la généralisation et l’évolution des usages Internet du public 12-25 ans, une nouvelle version du site Internet doit être envisagée. Les évolutions du site lesmetiers.net devront prendre en compte la dimension de l’usage d’Internet chez les 12-25 ans dont 82 % sont internautes et bénéficient majoritairement d’une connexion haut–débit. Il s’agira de renforcer les services offerts par le site en s’appuyant sur les atouts reconnus du site lesmetiers.net : innovation, témoignage, vidéo et interactivité. Le service de réponses personnalisées aux questions des internautes sera développé. A cette occasion, on proposera aux Services Académiques d’Information et d’Orientation des Rectorats et de l’ONISEP ou de la DRONISEP un renforcement et une pérennisation des partenariats. L’expertise apportée par la participation de Conseillers d’orientations psychologues à la rédaction des réponses aux internautes est, en effet, un gage de qualité. Une attention particulière sera portée à l’accessibilité du site Internet aux personnes handicapées en rapport avec les recommandations européennes. Étendre les initiatives vers les autres médias jeunes : téléphone et radio

La construction d’un dispositif régional plus complet repose en premier lieu sur la mise à disposition permanente d’une offre d’informations actualisée, vivante et attractive, relayée par les moyens de communication majoritairement utilisés par les jeunes au delà de l'Internet : téléphone mobile, radio, etc. (cf. 1er principe : une vision globale de la formation). C'est pourquoi il convient d'étudier les moyens de :

• Créer un service d’information téléphonique généraliste sur les métiers, les formations, les débouchés régionaux ;

• Proposer aux radios massivement écoutées par les collégiens et lycéens le

développement de rubriques consacrées aux parcours de formation, à l’orientation professionnelle, au rôle des structures locales, aux métiers d’aujourd’hui, etc. ceci à l’occasion d’évènements régionaux sur ces thèmes ou éventuellement lors de campagne de communication grand public.

Promouvoir l’enseignement professionnel et la complémentarité des modes et voies de formation

Une politique de communication sera portée chaque année par la Région pour valoriser les filières technologiques et professionnelles ainsi que les dispositifs régionaux d’insertion. Elle devra exprimer la complémentarité des modes et voies de formation et de professionnalisation. 3ème axe d’intervention : mettre en réseau les acteurs régionaux et mailler le territoire régional

Les constats Les CIO, les agences ANPE, les missions locales, les structures du Réseau Information Jeunesse agissent sans coordination réelle sur l’ensemble du territoire régional. Leur implantation locale résulte de décisions juxtaposées et anciennes. Des Maisons de l’Emploi se mettent en place par ailleurs.

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Les organismes professionnels, les établissements scolaires, les syndicats d’employeurs et de salariés, les établissements de formation, des associations mais aussi les collectivités territoriales établissent également des partenariats avec la Région Île-de-France sur ces questions.

Les objectifs Pour améliorer l'efficacité de l'action en direction des usagers, la Région doit soutenir la mise en cohérence des actions de tous les acteurs agissant sur le territoire régional et aider à ce que se développe, chez les professionnels de ces structures, une culture du réseau et de la mutualisation des informations pour faire en sorte que le public « s’y retrouve » et soit accompagné au mieux dans sa démarche personnelle. Il s'agit d'offrir au public une information facilement accessible, dans des lieux mieux identifiés, en matière de formations, métiers, établissements de formations, possibilités d’aides à la formation….

Les pistes d’action Organiser des assises régionales pour l’information et l’orientation des jeunes

débouchant sur la rédaction et la signature d’une charte régionale Des initiatives ont déjà été prises pour améliorer la coordination entre les différents acteurs, au travers notamment du « Réseau public de l'information des jeunes – RPIJ ». Elles sont appréciées et ont contribué à une réelle amélioration des échanges de pratiques et de la prise en charge des usagers. Elles ne paraissent pas néanmoins à la hauteur des trois enjeux qui sont en cause :

• un enjeu de coordination des acteurs régionaux : ils sont nombreux et sollicitent aussi la Région pour leur propre priorité ;

• un enjeu de pilotage des politiques et des stratégies retenues par la Région, en partenariat avec les services publics et para publics ;

• un enjeu de couverture territoriale : une cartographie de l’implantation actuelle des différents réseaux et de leur accessibilité pour usagers mettant en évidence les éventuelles insuffisances de couverture.

La multiplicité même des partenaires fait que l'on ne progressera pas dans ce domaine sans des échanges approfondis associant les personnels engagés dans ces actions. C'est pourquoi, l'initiative d'assises régionales paraît constituer le point de départ d’un approfondissement du travail en réseau. Elle permettra d’envisager les voies d’une réelle mise en cohérence des interventions (CIO, missions locales, ANPE, Réseau Information Jeunesse) au regard des priorités de la Région. Ce sont des questions transversales qui relèvent également du Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles (PRDFP) et illustrent tout l'intérêt de l'approche régionale coordonnée mise en place au titre du Schéma régional de la formation tout au long de la vie. La Région favorisera la structuration et la coordination régionale d’un service public de l’accueil, de l’information, de l’orientation maillant le territoire en étendant et en développant le partenariat. Pour engager cette dynamique, des assises régionales permettront un large échange avec tous les partenaires sur ces questions importantes et délicates pour définir les axes d’une charte régionale, d’un cahier des charges et des modalités conventionnelles avec les structures existantes ou à créer.

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Elles pourraient s'appuyer sur une évaluation de l’ensemble des actions engagées, selon une définition méthodique spécifique à chacune et faisant apparaître les repères et les indicateurs quantitatifs et qualitatifs de référence. Ceci rejoint une des conclusions du rapport du Comité de coordination des programmes régionaux de l’apprentissage et de la formation professionnelle qui préconise de différencier les interventions, non pas selon le statut des jeunes mais selon leurs besoins personnels afin de leur apporter la réponse la plus adaptée à leur situation. 4ème axe d’intervention : relier l’école et le monde du travail

Les constats La méconnaissance du monde du travail, du fonctionnement des entreprises et de la réalité des pratiques professionnelles handicape lourdement les jeunes au moment où ils ont à exercer un choix d’orientation scolaire et professionnel. Face à cette difficulté, le système éducatif propose une option de découverte professionnelle en classe de 3ème au collège, en multipliant les stages professionnels, et en encourageant l’alternance. La région a soutenu la DRONISEP Île-de-France en 2005 lors de l’édition d’un guide à l’usage des professionnels les informant de la démarche entreprise par l’Éducation nationale vis-à-vis des collégiens de 3ème et de l’esprit dans lequel elle la conduisait. Toutes ces démarches nouvelles ne placent pas les jeunes à égalité devant la nécessité de trouver un stage, d’y être accueillis et accompagnés. Les relais familiaux sont, à ce stade, déterminants pour concrétiser cette exigence de formation. C’est au niveau de chaque établissement scolaire ou de formation qu’il convient de construire une relation durable avec les entreprises et le monde du travail.

Les objectifs Il s’agit :

• d’apporter aux élèves une connaissance du monde professionnel grâce à des actions concrètes et de découverte, telles que des visites d’entreprises, des rencontres avec des professionnels ou encore des stages d’observation en entreprise.

• de développer la culture et la connaissance des enseignants vis-à-vis du monde

professionnel et de l’entreprise, ceux-ci n’en ayant, dans leur grande majorité, que très peu dans ce domaine.

• de développer également la connaissance du système éducatif au sein du monde

professionnel et notamment informer les entreprises des actions menées et des dispositifs existants favorisant et développant le rapprochement écoles/entreprises.

Ces objectifs, qui visent à rendre les franciliens acteurs de leur projet, constituent également un domaine privilégié de mise en œuvre du quatrième principe : établir des partenariats avec le monde professionnel et socio économique.

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Les pistes d’actions Soutenir les organismes ou associations qui initient des actions visant à améliorer

la connaissance des entreprises et du monde du travail auprès des jeunes et des équipes pédagogiques (équipes éducatives, Conseillers d’Orientation Psychologues …) et les relations Ecole/Entreprise

Avec l'accélération des évolutions, la situation de l'économie, du marché de l'emploi et la réalité des métiers se modifient très rapidement. La question de la vulgarisation et de la diffusion d'informations se double donc de celle de son actualisation permanente. Au-delà du site lesmetiers.net qui a précisément pour objectif d’apporter cette information aux jeunes, (cf. 2ème axe d’intervention de ce principe stratégique), la Région soutiendra les autres initiatives permettant d’améliorer la connaissance du monde de l’entreprise par les jeunes. A cette occasion une attention particulière sera portée aux actions de sensibilisation à l’entreprenariat. L’appui aux équipes éducatives est également essentiel dans ce domaine. C’est pourquoi la Région poursuivra sa politique d’appui et d’information des adultes qui sont sollicités par les jeunes sur ces questions (à l’exemple de la publication en partenariat avec l'ONISEP, et avec l'appui des journalistes de la revue « Alternatives Économiques » du guide « les métiers de demain en Île-de-France »). Cette information sera réactualisée notamment grâce aux travaux qui ont été conduits pour l'élaboration du nouveau Schéma régional de la formation tout au long de la vie, aux investigations que poursuivra l'Observatoire Régional Emploi-Formation (OREF, GIP-CARIF) et aux échanges qu’il conduira avec les observatoires de branche. Relancer le réseau régional des métiers afin de rassembler et de coordonner

l’action des organismes régionaux L’Éducation nationale, la Région et les professions ont, depuis longtemps, développé des actions visant à donner aux jeunes et aux enseignants une connaissance des métiers et du fonctionnement des entreprises, basée sur une rencontre du monde professionnel. A cet égard plusieurs dispositifs ont été créé, notamment : le Réseau Régional des Métiers, créé en 1995 à l’initiative de la Région, en partenariat avec les professions et les académies, et le Club des Partenaires créé à l’initiative du Rectorat de Paris. Depuis l’année scolaire 2005-2006, la mise en place de l’option découverte professionnelle en classe de 3ème génère un accroissement de la demande de ce type d’action de la part des enseignants et nécessite une meilleure coordination des acteurs régionaux. La réactivation du Réseau Régional des Métiers permettra de mieux coordonner, au niveau régional, les initiatives des Rectorats et des branches professionnelles en faveur de la découverte par les jeunes des métiers et du fonctionnement de l’entreprise.

La Région pourra inciter les acteurs économiques à participer à l’organisation de ce tissu relationnel afin d’accompagner les démarches des élèves et de leurs enseignants. Ce pourrait être également l'occasion de développer l’information en direction du monde professionnel et notamment des petites et moyennes entreprises sur les actions de découvertes professionnelles menées dans les établissements. La Région mobilisera ses partenaires afin d’élaborer et de faire connaître un guide pratique à destination des entreprises y compris celles de l’économie sociale et solidaire et des associations, les informant de l’importance, des modalités et de l’esprit des périodes de formation en entreprise.

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Envisager avec les autorités académiques la possibilité de désigner un référent école-entreprise par établissement

Pour développer la coopération école-entreprise au niveau de chaque établissement, la Région proposera aux autorités académiques la nomination d’un référent école-entreprise par établissement: rencontres, conférences, stages, tutorat (cf 4ème principe : partenariat professionnel).

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3ème principe stratégique : Elever le niveau de formation et améliorer la

qualification pour favoriser l’insertion professionnelle durable

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Synthèse : diagnostic et propositions

Le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 s’inscrit dans le cadre de l’entrée dans la société de la connaissance, de la mondialisation, de l’évolution de la répartition géographique des fonctions, de la « numérisation » accélérée de la société et de l’accroissement des échanges internationaux. Dans ce contexte de développement des sciences et des techniques et de transformation des modes d’organisation des entreprises, l'élévation du niveau de formation et de qualification est une nécessité. Elle passe en premier lieu par une transmission efficace des savoirs et des connaissances pour tous au lycée. Un niveau supérieur de formation est en effet un atout essentiel pour l’insertion dans un tel contexte. L'insertion professionnelle des lycéens des voies technologiques et professionnelles, sept mois après leur sortie, est très différente selon les niveaux de formation. Dramatiquement faible pour les jeunes sortant sans qualification (61 % en emploi en Île-de-France en février 2002), elle progresse beaucoup dès le niveau CAP ou BEP (80 %), plus encore pour les baccalauréats et les BTS (plus de 90 %). En 2004, trois ans après la fin de leurs études supérieures, les 2/3 des jeunes sortis avec un diplôme de premier cycle de l’enseignement, et les 4/5 des diplômés, de second cycle occupent des positions de cadre ou de professions intermédiaires). A ceci s’ajoute le fait que l’allongement de la formation atténue les discriminations. Plus les filles sont diplômées, plus leur trajectoire professionnelle se rapproche de celle des garçons. De même, plus les enfants d’ouvriers sont diplômés plus leur trajectoire se rapproche de celle des enfants de cadres et ils accèdent eux-mêmes à des positions d’encadrement. L’intérêt d’une formation ne se réduit pas à ses débouchés professionnels immédiats. L'éducation apporte aux individus les outils intellectuels leur permettant de prendre du recul, d'avoir la maîtrise des situations et d'agir. Dans la société civile, cela soutient l'action citoyenne. Dans l'activité économique, c'est la possibilité d'introduire plus de matière grise dans le travail, d'autonomie d'action, de créativité qui sont des facteurs de compétitivité et donc de développement. C’est pourquoi, la Région affirme l’utilité d’élever le niveau de formation et de qualification, pour chacun, à la fois la clé des adaptations professionnelles ultérieures et la base la plus solide de la formation tout au long de la vie. Les diplômes permettent aussi d’atténuer certaines inégalités ou discriminations (sociales, ethniques, de genre, …) subies sur le marché du travail même si la réalité du « plafond de verre » entrave l’accès aux positions d’encadrement de jeunes issus de l’immigration et des femmes. La crainte que « l’inflation de diplômés » conduise à leur dévalorisation sur le marché du travail et à un sentiment de déclassement est liée avant tout au contexte actuel du marché du travail. Dans l’immédiat l’afflux de diplômés peut se traduire par une faible rentabilité sur les conditions de première embauche. Mais dès lors qu’ils relèvent de filières en phase avec le marché du travail, la possession d’un diplôme, surtout s’il est élevé reste capitale : les diplômes les

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plus élevés constituent la meilleure barrière contre le déclassement à moyen et long terme. Ainsi, élever le niveau de formation favorise au plan individuel, l’insertion durable et soutient, au plan collectif, le développement de l’Île-de-France. Cela conduit à 4 axes d’intervention : Le premier axe d’intervention vise à renforcer chez les jeunes le « nouveau trépied de l’insertion » : qualification - maîtrise des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) - maîtrise linguistique L’insertion durable s’appuie de plus en plus sur un trépied : la qualification, la maîtrise des TIC et la maîtrise linguistique. Dans ce triangle, la qualification (le diplôme) reste essentielle ; cependant, s’insérer demain sans connaître au moins une langue étrangère ou sans une réelle maîtrise de l’ordinateur et de ses potentialités risque de devenir de plus en plus difficile. L’évolution numérique et celle des échanges et des mobilités, qui suppose notamment un renforcement global des compétences linguistiques, nécessitent donc une attention particulière. La numérisation accrue de la société conduit donc la Région à soutenir un large développement de l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement (TICE) en lycées. C’est à l’école que cet apprentissage peut se faire dans l’égalité, avec le recul, et l’esprit critique, nécessaires. S'appuyant sur un effort très important d’équipement (130 000 ordinateurs, 1 pour 3 élèves, des réseaux dans tous les lycées), la Région soutient le développement des usages. Dans ce domaine où les évolutions techniques sont rapides, d’importantes expérimentations sont en cours. L’expérimentation des Espaces Numériques de Travail (ENT) est engagée pour offrir à chacun (élèves, enseignants, équipes de direction, …) quel que soit son rôle, un accès unifié, sécurisé et fiable à l’ensemble des services et ressources numériques dont il a besoin. La Région vise à les mettre à disposition dans tous les lycées. La diffusion d’une clé USB à tous les jeunes entrant au lycée permettra d’observer, à une très large échelle, l’usage éducatif et pédagogique qui peut être fait d’un cartable électronique et d’un bureau virtuel. D’autres nouveaux outils sont à expérimenter également dans ce domaine, en particulier les tableaux numériques interactifs (TNI), les classes nomades, les tablettes numériques interactives et, plus généralement, toutes les technologies qui émergent dans ce domaine. Corollairement, la Région fera en sorte que les lycées puissent bénéficier des ressources numériques éducatives pour l’enseignement et l’accompagnement scolaire.

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L’accroissement des échanges internationaux conduit également la Région à soutenir l’apprentissage des langues et la mobilité internationale. En termes d’apprentissage des langues, au-delà de l’équipement des lycées en laboratoires multimédia, la Région soutiendra spécifiquement les projets des établissements ayant pour objectif le soutien aux compétences linguistiques, en privilégiera la voie professionnelle et le soutien aux jeunes issus des milieux les plus défavorisés. Le soutien à la mobilité des lycéens en sections professionnelles européennes par des aides sera poursuivi et le développement de telles actions sera examiné avec les autorités académiques. Le soutien à la mobilité des lycéens en Section de Technicien Supérieur (STS) sera poursuivi dans le cadre de la politique régionale de la mobilité. Par ailleurs, au titre de la réduction des inégalités sociales, les séjours d’immersion linguistique seront encouragés et soutenus pour les jeunes aux plus faibles ressources (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités). Le second axe d’intervention prône l’élévation du niveau de qualification et une offre de formations débouchant sur des métiers porteurs ou permettant l’accès à des métiers variés dans différents secteurs d’activités L'élévation du niveau de qualification contribue au développement économique dès lors que l’on s'assure d'une cohérence convenable entre formations et perspectives d'insertion. Si l'adéquation est impossible - et non souhaitable dans l’absolu - elle ne saurait être ignorée et doit être recherchée. Cela suppose une prospective des métiers et des qualifications dans lesquels on peut attendre le plus de recrutements en Île-de-France. En cette matière, le législateur a confié à la Région, la mission de fixer les priorités d'orientation dans le schéma prévisionnel des formations en Collèges et lycées et le Plan régional de développement des formations professionnelles (PRDFP). Les conclusions des premiers travaux sur l’évolution des qualifications en Île-de-France, en particulier ceux de l'Observatoire régional emploi-formation (OREF, GIP-CARIF) conduisent la Région, après concertation avec les autorités académiques, à proposer d’élever le niveau global de formation et de qualification et à orienter l’offre de formation dans certains domaines porteurs d’emplois ou vers des diplômes qui débouchent sur un éventail large de secteurs professionnels multipliant les possibilités d'insertion. Pour élever le niveau global de qualification, il faut à la fois : • continuer à réduire les sorties sans qualification : grâce à une poursuite de

l’accroissement des capacités d’accueil en CAP permettant une insertion directe (+1000 places) ;

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• permettre et inciter les jeunes de la voie professionnelle à

poursuivre leur formation vers le niveau IV en développant les baccalauréats professionnels en trois ans et en augmentant de 10 points les taux de poursuite d'études du BEP vers le baccalauréat professionnel ;

• encourager l’accès aux voies générale et technologique en

augmentant de cinq points le taux de passage de troisième en seconde de détermination ;

• développer le niveau III (BTS) et y amener prioritairement les

diplômés de niveau IV de la voie professionnelle. Ces objectifs, préparés avec les autorités académiques, devront être mis en oeuvre en concertation avec les Recteurs. Le taux d'accès au baccalauréat qui stagne dans la région depuis plus de 10 ans devrait reprendre sa progression et passer, à terme, de 74 % à 79-80 %. La politique régionale, axée ici sur l’élévation du niveau de formation, trouve sa cohérence dans la convergence des diverses actions touchant également l’accompagnement et le soutien à la réussite des lycéens (cf. chaque principe stratégique). Par ailleurs, l’élévation du niveau de formation doit s’accompagner d’une meilleure articulation entre carte des formations et possibilités d’insertion durable. C’est un domaine où il faut adopter une position équilibrée. Ignorer l’économie serait conduire trop de jeunes à des difficultés d’insertion, mais ne pas prendre en compte leurs attentes accentuerait l’orientation forcée et le risque de décrochage. Dans cette optique, la Région souhaite orienter l’offre de formation vers certains diplômes dans des secteurs de formation porteurs d’emplois ou permettant une insertion multi-secteurs d’activité ou multi-métiers. Les travaux de prospective permettent d’ores et déjà de prôner : • la réduction et la reconversion de capacités d’accueil dans certains

domaines, comme le niveau V tertiaire administratif, en particulier en comptabilité ;

• l’optimisation de l’usage des capacités d’accueil, voire leur augmentation, dans les formations débouchant sur des métiers porteurs, comme l’hôtellerie-restauration, les installations sanitaires ou thermiques, la maçonnerie ;

• le développement de formations attirant déjà les jeunes et porteuses d’insertion, comme le secteur sanitaire et social ;

• le développement de formations ne conduisant pas obligatoirement au métier préparé mais assurant une insertion satisfaisante grâce aux mobilités professionnelles, comme l’électrotechnique.

• …

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La répartition géographique de l’offre de formation a également une grande importance pour élargir les possibilités de choix de formations offertes aux franciliens. Des études montrent que la variété de l’offre favorise la réussite. L’amélioration de l’accessibilité passe par des actions complémentaires : implantations nouvelles de formation, renforcement des internats, amélioration des transports. Aussi, dès lors qu’une formation est à développer, elle doit l’être prioritairement là où l’analyse des temps d’accès fait apparaître des temps d’accessibilité à cette formation sensiblement supérieurs aux moyennes. Ces orientations du Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 seront inscrites à l’appel annuel à projets, conjoint Etat-Région, pour l’évolution de l’offre de formation initiale, dans le cadre du Plan prévisionnel triennal glissant (PPTG) initié par le Schéma Régional des Formations 2000-2006. Elles se traduiront dans un schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de formations. Elles seront ajustées annuellement et la Région est disposée à les formaliser dans les conventions annuelles prévues par la loi. La conception et la mise en oeuvre de l’ensemble des orientations régionales, pour l’évolution de l’offre de formation, s’opéreront en concertation avec l’Etat dans le cadre des compétences partagées, en s’appuyant notamment sur l’OREF (GIP-CARIF), outil du Contrat de Projet État-Région. La Région se dotera d’outils lui permettant de suivre, sur l’ensemble du territoire francilien l’avancée de la mise en œuvre des objectifs qui auront été fixés. Les résultats de ces observations feront l’objet, chaque année, d’une présentation au Conseil Régional et au Conseil Inter-Académique de l’Education Nationale (CIAEN). Le troisième axe d’intervention visera à poursuivre l’aménagement des lycées afin qu’ils contribuent aux réussites des jeunes Il est essentiel que la Région continue à conduire son action immobilière avec une finalité d’amélioration des conditions d’éducation et de vie scolaire. C’est l’adaptation des locaux (laboratoires, ateliers, classes) qui permet, concrètement, la modernisation de la carte des formations. Plus généralement, la programmation architecturale de toutes les opérations importantes a la même visée : locaux équipés et adaptés à la formation et à la vie scolaire, y compris pour faciliter les relations enseignants-familles, bureaux pour les enseignants, accès libre des élèves à l'Internet, hébergement (internat ou logement), restauration, … Par ailleurs, le choix de la démarche HQE pour les opérations immobilières est une contribution importante à la mise en œuvre des objectifs d’éco-région. Enfin la politique visant à doter les lycées d’un équipement pédagogique et général moderne et adapté à l’évolution des conditions d’enseignement est à poursuivre pour continuer à réduire les inégalités entre établissements. Ces investissements seront soutenus par des dotations en fonctionnement et en personnel TOS adéquates et accompagnés par une politique sociale (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités).

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LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION

1er axe d’intervention : renforcer chez les jeunes le « nouveau trépied de l’insertion » : qualification - maîtrise des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) - maîtrise linguistique La qualification est un atout essentiel pour l’insertion professionnelle et le développement économique durable. Ceci d’autant plus que son niveau est élevé, mais l’avantage est flagrant dès le premier niveau de formation (CAP, BEP). Elle le sera encore plus demain. La spécialité de formation est également importante, soit parce qu’elle prépare à des métiers porteurs d’emploi ou non, soit parce que certaines spécialités offrent des perspectives plus diversifiées que d’autres. Cette question de la qualification, assez complexe, est développée dans le deuxième axe d’intervention afin d’accorder dans ce premier axe toute leur importance à deux thèmes nouveaux du Schéma prévisionnel des formations en collèges et lycées 2007-2013 : les deux autres appuis du trépied, la maîtrise des Technologies de l’Information et de la Communication et la maîtrise linguistique.

1. Intensifier le soutien au développement de l’usage de l’informatique et de l’Internet dans les lycées pour renforcer la maîtrise des technologies de l’informatique et de la communication

Les constats

Que l’on soit mécanicien, caissier ou médecin on est désormais appelé à utiliser un ordinateur. Aujourd’hui, et cela sera de plus en plus vrai demain, une maîtrise des bases de l’usage des outils numériques est indispensable pour s’intégrer dans le monde du travail. C’est ce qui avait conduit le Schéma des formations 2000-2006 à fixer l’objectif d’offrir les conditions permettant à chaque jeune de se familiariser, dès le lycée, avec l’informatique sous toutes ses formes. C’était l’objectif de 100 000 ordinateurs dans les lycées. Sa réalisation a dû prendre en compte le fait que les TICE sont désormais intégrées à de nombreux programmes officiels, et que, s’agissant des technologies elles-mêmes, une certification a été créée : le B2i (brevet informatique et internet). Les lycées sont aujourd’hui bien équipés : plus de 130 000 ordinateurs, soit maintenant 1 poste pour 3 élèves, des réseaux connectés à l’Internet, des meubles et laboratoires multimédias, etc. Cet effort est reconnu de tous. Mais si l’équipement est bien sûr la condition nécessaire, elle n’est pas suffisante ; c’est désormais le développement des usages qui est l’enjeu car il est essentiel que l’enseignement de l’usage de l’outil numérique se fasse à l’école, lieu où son apprentissage bénéficie à tous et peut se faire tout en conservant un regard critique à son endroit.

Les objectifs La numérisation de la société appelle un effort accru de soutien au développement de l’usage des TICE dans les lycées. La contribution de la Région à ce développement passe par la mise à disposition des équipes éducatives, des élèves et des parents, d’un outil numérique fiable et adapté aux exigences de l’enseignement : l’Espace Numérique de Travail. La clé USB, distribuée aux lycéens à partir de la rentrée 2007, constitue une transition du « travail-papier » vers l’Espace Numérique de travail : il s’agit de passer du cartable physique au cartable électronique physique (clé USB) puis au cartable électronique virtuel (l’Espace Numérique de Travail).

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L’objectif est également de faire en sorte que chaque élève puisse récupérer les travaux qu’il a réalisés avec ces outils lorsqu’il poursuit son cursus dans une autre classe ou un autre établissement. La diffusion de tous les éléments qui vont dans le sens d’un meilleur usage des TICE dans la lutte contre les inégalités et le soutien aux réussites constitue une priorité. Le développement des usages nécessite également une amélioration de la communication sur les possibilités que ces outils offrent.

Les pistes d’actions La Région s’est déjà engagée dans le soutien au développement des usages au travers de différentes expérimentations. Viser la mise à disposition d’Espaces Numériques de Travail dans tous les lycées

La Région et les trois Académies ont mis en place l’expérimentation dans des lycées publics franciliens, d’Espaces Numériques de Travail (ENT). Ces outils sont l’élément clé d’une extension des usages puisqu’ils permettent de faciliter et de sécuriser l’accès de chacun aux différents services et ressources numériques liés à son « profil » : élèves, enseignants, équipe de direction, administratifs, techniciens, personnels de service ou de santé mais aussi parents d’élèves, partenaires des collectivités voire du monde professionnel (pour le suivi des stages par exemple). L’ENT peut couvrir tout le champ de la vie de l’établissement : vie scolaire (notes, absences, etc.), vie de l’établissement, (emploi du temps, actualités, réservation des salles ou des équipements, etc.), activité pédagogique (cahier de textes, exercices ou rappels de cours, etc.), ainsi que la recherche documentaire et l’accès aux ressources. Cette expérimentation met en évidence, l’intérêt de tels outils pour un développement des usages. C’est pourquoi il faut viser la mise à disposition d’Espaces Numériques de Travail dans tous les lycées. Car c’est l’outil fédérateur qui s’imposera inéluctablement demain. Mais en même temps, l’expérimentation a mis également en évidence, l’importance du temps nécessaire pour leur appropriation par les équipes éducatives, l’insuffisante maturité des produits actuellement proposés, les nécessaires améliorations de leur cahier des charges qui se dégagent des usages au quotidien dans les établissements. Ces expériences font l’objet d’un suivi, initié par la Région et d’une évaluation dans le cadre d’un « Observatoire des ENT en Île-de-France » qui associe les Académies et la Région. Ce suivi et cette évaluation débouchent sur des résultats concrets qui permettent d’organiser l’émergence d’une solution stable d’ENT, mieux adaptée aux besoins des établissements qui permettra un déploiement massif commençant par les lycées volontaires. En cohérence avec les orientations de la Région, on veillera à ce que des solutions issues du monde des logiciels libres puissent participer aux mises en concurrence qui conduiront à sélectionner les produits qui seront déployés. La Région s’est dotée de l’appui d’une assistance à maîtrise d’ouvrage pour établir le cahier des charges de l’ENT qui sera fourni à tous les lycées volontaires à partir de la rentrée de septembre 2008. Ce cahier des charges intégrera les enseignements de l’expérimentation conduite dans notre Région ainsi que des autres expérimentations ou généralisations engagées par d’autres collectivités puisque 9 régions, 24 départements, 92 lycées et 198 collèges sont d’ores et déjà engagés, à des degrés divers, dans l’usage d’ENT.

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Continuer à élargir le champ des expérimentations Dans le domaine des outils numériques conçus pour la formation, les évolutions sont nombreuses, rapides et importantes. C’est pourquoi d’autres outils sont à expérimenter dans ce domaine, en particulier les tableaux numériques interactifs (TNI), les classes nomades, les tablettes numériques interactives et, plus généralement, toutes les technologies qui émergent dans ce domaine. L’expérimentation se fera dans la cadre de protocoles, associant les autorités académiques, afin de recueillir les enseignements sur l’apport de chacun d’eux à l’éducation et à la pédagogie. Outre la mise à disposition d’outils nouveaux, des expérimentations concerneront également l’aménagement immobilier à prévoir dans les salles pour en faciliter l’usage en limitant la multiplication des prises et fils de connection. Permettre aux lycées de bénéficier des ressources numériques éducatives pour

l’enseignement et l’accompagnement scolaire Après 3 années de mise à disposition d’outils d’accompagnement scolaire par Internet en mathématiques, la Région propose depuis cette rentrée le financement de ces outils à tous les lycées professionnels et aux lycées généraux ou technologiques scolarisant une proportion importante d’élèves rencontrant des difficultés. Leur usage a montré qu’ils peuvent contribuer à renforcer l’aide individuelle et l’accompagnement éducatif des jeunes. Un protocole, élaboré en concertation avec les académies, organise les conditions dans lesquelles chaque lycée peut en bénéficier. L’expérimentation montre également, comme pour les ENT, que les produits numériques d’accompagnement ne sont pas à maturité. La permanence de leur usage est la condition indispensable de l’émergence de retours « de terrain » sur leurs intérêts et leurs lacunes dans un usage pédagogique, qui seuls permettent leur amélioration. C’est pourquoi il faut multiplier les expérimentations ; la Région soutiendra les nouveaux projets dans ce sens dès lors qu’ils auront l’aval des autorités académiques. Plus généralement, la Région finance aujourd’hui les ressources pédagogiques que sont les manuels scolaires. L'expérimentation d'outils d'accompagnement scolaire par Internet a permis de constater que les ressources numériques, bien qu'encore à un stade de maturité relatif, évoluent favorablement, en particulier pour l'individualisation du suivi des élèves. La richesse des ressources multimédias, payantes ou gratuites, fait qu'elles sont de plus en plus utilisées, surtout avec les outils de visionnement collectifs, tels que les vidéo projecteurs, dont la Région a largement équipé les lycées. On peut légitimement penser qu'un glissement du manuel papier vers des manuels hybrides est une tendance naturelle. Il faudra autoriser progressivement les établissements à consacrer, s’ils le souhaitent, une partie des crédits « gratuité» pour l’acquisition de ressources numériques. Ces ressources, accessibles au lycée mais également au domicile de l'élève à travers son espace numérique de travail, permettent en outre de faire entrer dans les foyers des lycéens franciliens des dictionnaires, des encyclopédies et plus généralement des objets culturels. Élaborer un « Schéma directeur pour l’informatisation des lycées »

Afin de permettre à chacun, enseignant, proviseur, CPE, documentaliste, élève, parent, … de ne pas être dépaysés par un changement de paysage numérique lors d’un changement d’établissement, la Région élaborera, en partenariat avec les autorités académiques, un « Schéma directeur pour l’informatisation des lycées » qui ne sera pas une uniformisation mais un ensemble de principes et de règles communes d’infrastructures, de développements, de standards et d’architecture des systèmes d’information qui permettront à chacun de se repérer facilement dans l’ENT de chaque lycée francilien. * * *

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Compte tenu de l’importance de l’ensemble des enjeux et du fait des compétences partagées entre l’État et les Collectivités Territoriales, la Région proposera aux autorités académiques une « Charte de partenariat pour le développement de l’usage des TICE » à laquelle seront associés, s’ils le souhaitent, les Départements. Cette Charte définira, autour d’objectifs partagés, l’articulation des initiatives qui reviendront aux collectivités territoriales et à l’État.

2. Renforcer la maîtrise des langues étrangères

Les constats La nécessité de bien maîtriser au moins une langue vivante étrangère est aujourd’hui reconnue par tous. Bien que cette compétence ne soit pas encore explicitement requise pour tous les métiers, on peut légitimement penser qu’elle est amenée à le devenir et que les employeurs seront de plus en plus nombreux à l’exiger au moment de l’embauche. En tout état de cause, la bonne maîtrise d’une langue vivante étrangère, et notamment de l’anglais, constitue un atout majeur pour l’insertion et dans une perspective de mobilité professionnelle. Conscientes de l’importance de cette compétence dans la formation des élèves, les Académies la font figurer dans leurs priorités. Par ailleurs, il est important de rappeler que l’Île-de-France reste la première destination touristique au monde, ainsi que la première plate forme commerciale internationale en France. Ces activités génèrent de nombreux emplois pour lesquels il est indispensable de maîtriser les langues étrangères. La jeunesse francilienne, en raison de la pluralité de ses origines familiales, conduit un certain nombre de jeunes à être bilingue. Cette richesse constitue un atout pour ces jeunes et pour le développement économique francilien.

Les objectifs Pour répondre aux enjeux de la maîtrise des langues, l’objectif est de poursuivre et d’accentuer le soutien aux apprentissages linguistiques par des dotations en matériels, des aides aux projets d’établissements et des aides individuelles sous condition de quotient familial afin que le niveau de ressources des ménages ne constitue pas un obstacle discriminatoire à ces apprentissages. Au-delà de la poursuite des actions matérielles, il s’agit de soutenir les occasions d’immersion linguistique reconnues par les enseignants comme un facteur essentiel d’amélioration des compétences en langues étrangères.

Les pistes d’actions Soutenir l’amélioration de la maîtrise des langues des lycéens

La Région s’est depuis plusieurs années engagée dans une politique volontariste pour faciliter l’apprentissage des langues par l’équipement des lycées. La mise en place progressive du cadre européen des langues (formalisation de niveaux de compétences successifs) change notablement l’approche de l’enseignement des langues en particulier par le développement des mises en action des élèves. Cette politique matérielle doit être poursuivie et, surtout, accompagnée d’actions favorisant l’immersion linguistique de diverses manières : les stages à l’étranger, les séjours linguistiques, les conférences en langue étrangère, les jumelages, etc.

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Au titre de l’équipement, 257 laboratoires numériques de langues ont déjà été fournis aux lycées franciliens. Cette politique d’équipement sera poursuivie et un nouveau dispositif de formation à ces outils sera mis en place pour tenir compte du mouvement des enseignants. Le soutien à l’action des enseignants de langue passe également par l’accompagnement individualisé par les TICE : le diagnostic de niveau des élèves suivi d’un programme d’autoformation accompagnée en laboratoire de langue permettrait d’individualiser la formation. L’accompagnement du travail autonome des élèves pourra faire partie des projets des établissements « d’accompagnement à la scolarité » (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités). La mise en place de ces projets donnera lieu également à une formation des enseignants et intervenants à l’utilisation des laboratoires de langues installés par la Région. Le soutien aux parcours européens de formation dans les sections européennes professionnelles des lycées, mis en place en 2003, participe de l’amélioration de la maîtrise linguistique comme de la formation professionnelle. Ce dispositif apporte un soutien financier destiné à prendre en charge les dépenses supportées par les établissements pour la recherche de stages et une aide forfaitaire individuelle au séjour et à l’hébergement des jeunes, sous condition de quotient familial. La gestion des demandes, l’instruction des dossiers et le versement des aides sont confiés aux lycées. La Région étudiera, avec les autorités académiques, l’extension de ce dispositif aux sections européennes générales et technologiques des lycées afin d’apporter aux élèves une aide sous conditions de revenu et selon la durée du séjour à l’étranger. De l’avis des enseignants, le séjour d’immersion à l’étranger constitue un facteur de réussite essentiel pour améliorer les compétences linguistiques des élèves. Étant donné leur coût prohibitif, les voyages linguistiques ne sont accessibles qu’à un tout petit nombre d’élèves ce qui constitue un facteur discriminatoire. Dans un souci d’équité, la Région définira une politique active et volontariste dans ce domaine. Elle engagera une réflexion sur la prise en charge d’une aide aux séjours linguistiques des lycéens, sur la base du quotient familial, soit dans le cadre de projets d’établissement, soit par des aides individuelles aux jeunes dont les établissements ne monteraient pas de projet. L’apprentissage des langues par la pratique trouve une application particulièrement efficace au travers des conférences qui réunissent chaque année de nombreux lycéens et étudiants autour de simulations d’institutions européennes et internationales. La Région soutiendra la constitution de partenariats pour organiser des rencontres de ce type afin d’offrir un champ d’apprentissage concret, particulièrement motivant et un terrain de découverte et d’ouverture notamment pour les élèves issus des milieux défavorisés. La mise en place d’une conférence parisienne, en français et en anglais, en partenariat et les autorités académiques constituerait une première et un terrain de formation attractif à destination des franciliens. Les conférences de simulation des Nations Unies (SUN) en sont un exemple : durant une ou deux journées, les élèves deviennent les ambassadeurs d’un pays à l’assemblée des Nations Unies. Ils participent alors aux débats, à la rédaction de résolutions négociées et au vote en suivant rigoureusement les règlements de l’ONU. A la formation aux institutions internationales vient s’ajouter un apprentissage de l’anglais ; les SUN se tiennent en effet le plus souvent en anglais. Les programmes de jumelage d’établissements ou développant des travaux collaboratifs entre lycéens de langues différentes pourront faire l’objet de soutien dans le même objectif. La reconnaissance, via une certification, de la langue maternelle des lycéens pourra participer de la démarche de validation des acquis de l’expérience.

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Compte tenu de l’ampleur des enjeux et dans le contexte de compétences partagées, la Région proposera aux autorités académiques de réunir l’ensemble des actions menées dans le cadre de la promotion de la maîtrise des langues étrangères dans une « charte de soutien à l’enseignement des langues », qui définira les rôles des intervenants et articulera leurs interventions. Par ailleurs, au titre de la mise en œuvre du Programme Prévisionnel des Investissements (PPI), un lycée à sections internationales sera réalisé à Noisy-le-Grand afin que l’offre d’enseignement de ce type, actuellement concentrée dans l’ouest de la région, se développe au profit de l’est francilien. 2ème axe d’intervention : élever le niveau de qualification et offrir un maximum de formations débouchant sur des métiers porteurs ou permettant l’accès à des métiers variés 1. Soutenir l’élévation du niveau de formation et de qualification

Les constats

Le développement économique s'appuie de plus en plus sur les connaissances et l’innovation. Au cours des vingt dernières années, l'évolution de la population active occupée témoigne d'une tendance forte à l’augmentation des niveaux de qualification des emplois. La part des cadres, professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires progressent fortement : 43 % des actifs en 1990, 48 % en 1999, plus de 50 % en 2004. L’élévation du niveau de formation et de qualification est donc nécessaire pour permettre aux jeunes franciliens, de s’insérer durablement et dans de meilleures conditions, de disposer des bases qui leur seront nécessaires pour évoluer dans leur vie (notamment au plan professionnel par la formation tout au long de la vie) et pour contribuer à soutenir le développement économique régional. L'insertion professionnelle sept mois après la sortie est très différente selon les niveaux de qualification. Dramatiquement faible pour les jeunes sortants sans qualification (61 % en février 2002), elle progresse beaucoup dès le niveau CAP ou BEP (80 %), plus encore pour les baccalauréats (91 %) et les BTS (90 %). Du fait des efforts entrepris, le taux de jeunes sortants sans qualification a baissé ces dernières années en Île-de-France de 9 à 6 %. Mais 8 000 jeunes par an sortent encore sans un premier niveau de qualification, CAP ou BEP (niveau V). Mais les données nationales montrent surtout que le taux d’accès au baccalauréat général ou technologique, qui avait fortement progressé jusqu’en 1994, stagne depuis cette date. En Île-de-France, où le taux d’accès au niveau du baccalauréat est un peu supérieur, le taux global stagne également depuis plusieurs années alors que, pour la voie professionnelle, le baccalauréat permet une insertion améliorée et que, pour l’ensemble des voies, il ouvre la possibilité d’accéder à un BTS ou DUT (niveau III) ou d'entreprendre des études supérieures longues (LMD), niveaux où se créeront nombre d’emplois dans l’économie de demain. Le taux d’obtention pour une classe d’âge d’un premier diplôme de niveau universitaire du type licence, maîtrise ou diplôme d’ingénieur est pour la France inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE. Cette proportion de 26 % est inférieure de plus de 10 points à la proportion de diplômés en Australie, au Danemark, en Finlande, en Irlande, en Islande, en Italie, au Japon, en Nouvelle Zélande, en Norvège, aux Pays-Bas, en Pologne, en Suède et au Royaume Uni. Cependant, la France, se caractérise également par une proportion élevée (15 % ou plus), en comparaison avec la moyenne OCDE (9,2 %), de diplômes supérieurs techniques : DUT, BTS, etc.(OCDE - Regards sur l’éducation 2006).

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L’accès à l’enseignement supérieur augmente certes mais la réussite et la qualification ne sont pas corrélées au taux d’accès : seulement 47 % des entrants à l’Université parviennent au DEUG en 2 ans, et 24 % ne parviennent pas à l’obtenir. Parmi les sortants de l’université sans diplôme, environ 10 % sont des bacheliers généraux, 30 % des bacheliers technologiques et 60 % des bacheliers professionnels. Par ailleurs, l'accès aux différents niveaux de qualification est en partie hypothéqué par le fait que certains jeunes pourraient accéder à des formations d’un niveau supérieur à celles où ils sont affectés :

• ainsi, certains bacheliers d’enseignement général, qui auraient la capacité de poursuivre des études plus longues, sont scolarisés en STS et contraignent ainsi des bacheliers de l’enseignement technologique ou professionnel à s’inscrire à l’Université dont les exigences ne s’accordent pas bien avec les compétences qu'ils ont acquises en voie technologique ou professionnelle. C'est une des raisons pour lesquelles le taux de qualification de niveaux III et plus ne progresse pas ou très peu ;

• ainsi, certains jeunes entrants en BEP, pourraient être scolarisés en seconde indifférenciée, puis s’orienter en voies générale ou technologique et privent certains jeunes actuellement en CAP de suivre un BEP puis un Baccalauréat Professionnel, ce qui entrave la progression du taux d’accès au niveau IV ;

• enfin, certains jeunes entrants en CAP qui pourraient être scolarisés en BEP privent des jeunes n’accédant pas actuellement au lycée d’une formation menant au CAP, ce qui freine la réduction du taux de sortants sans qualification.

Ceci résulte de multiples facteurs liés tant aux procédures d’affectation qu’à une certaine auto-limitation de l’ambition pour certains jeunes, mais aussi à un manque de capacités d’accueil en CAP et BTS surtout, mais aussi en Baccalauréat Professionnel, auquel le présent Schéma veut remédier.

Les objectifs

Face au risque réel de décalage entre la qualification d’une partie de la population et les perspectives d'insertion durable, la Région, assumant ses compétences légales, consistant à définir des priorités d'orientation établit le schéma prévisionnel des formations en collèges et lycées 2007-2013 pour servir de base à l’évolution des structures pédagogiques des établissements arrêtées annuellement par les autorités académiques. Ce Schéma fixe l’objectif d’élever le niveau global de formation et de qualification, en combinant diverses actions :

• continuer à réduire les sorties sans qualification avec un objectif d’une qualification pour tous;

• permettre et inciter les jeunes de la voie professionnelle à poursuivre leur formation vers le baccalauréat professionnel (niveau IV) ;

• encourager l’accès aux voies générale et technologique particulièrement pour les jeunes de la voie professionnelle ;

• développer le niveau III en lycées, (STS voire les licences professionnelles) et y amener plus de diplômés de niveau IV de la voie professionnelle ;

• développer les formations sanitaires et sociales à tous les niveaux et sur l’ensemble du territoire.

Les pistes d’actions

Fixer les objectifs d’élévation du niveau de formation et de qualification

En concertation avec les autorités académiques, les évolutions suivantes seront recherchées :

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- Réduire les sorties sans qualification

Pour aller vers la disparition des sorties sans qualification (avec l’objectif d’atteindre à terme 100 % de jeunes disposant d’une qualification minimum de niveau CAP ou BEP), on prendra les mesures permettant à l’enseignement sous statut scolaire public de réduire le taux de sortie sans qualification de 6 % à 4 % dans la période couverte par le schéma. Ceci nécessite de pouvoir accueillir 2 000 élèves supplémentaires en formation initiale, notamment par l’ouverture de CAP. Ces nouvelles sections permettraient d’accueillir d’une part des jeunes qui sortent aujourd'hui de 3ème sans qualification et d’autre part ceux qui abandonnent leurs études pendant les cycles de CAP ou BEP. Le développement de l’apprentissage, notamment en EPLE, comme le prévoit l’accord-cadre d’objectifs et de moyens pour le développement et la modernisation de l’apprentissage (ACOM) signé en décembre 2005 par l’Etat et la Région, participera également à cet objectif.

- Développer l’accès au niveau baccalauréat par :

• une orientation plus importante vers la seconde de détermination en sortie de 3ème, de l’ordre de 5 % ;

• un développement du baccalauréat professionnel en 3 ans, jusqu’à accueillir 20 % des élèves s'orientant vers la voie professionnelle (soit environ 30% des orientations vers le BEP) ;

• une augmentation de 10 % du taux de poursuite d'études entre la classe de terminale de BEP et le baccalauréat professionnel en 2 ans ;

• une baisse des taux de redoublements en seconde de l’ordre de 2,5 point ;à l’issue de la seconde, les élèves concernés pourraient passer pour moitié en 1ère générale ou technologique, l’autre moitié dans la voie professionnelle.

L’ensemble de ces mesures, associé au développement de l’apprentissage, notamment en EPLE, devrait permettre de faire progresser, à terme, le taux d’accès au niveau IV en Île-de-France de 74 % à 79-80 %.

- Favoriser l’accès à l’enseignement supérieur en augmentant là aussi les taux

d’accès, notamment en lycées.

• une augmentation des capacités d’accueil en STS ; • un encouragement à l’accès en STS des bacheliers professionnels et technologiques

par la création de passerelles et de places en nombre plus important ; • un soutien à la participation des lycées à la préparation de licences professionnelles.

Le développement de l’apprentissage, notamment en EPLE, comme le prévoit l’accord-cadre d’objectifs et de moyens pour le développement et la modernisation de l’apprentissage (ACOM) signé en décembre 2005 par l’Etat et la Région, permettra une amélioration du taux d’accès au niveau III et plus. La politique régionale, exprimée ici en termes d’élévation de niveau de formation, trouve sa cohérence dans la convergence des diverses actions d’accompagnement et de soutien à la réussite envisagées dans ce Schéma au titre des différents principes stratégiques. Pour soutenir ces objectifs d’élévation du niveau de qualification, la Région communiquera, en concertation avec les autorités académiques, par la diffusion de ce Schéma et notamment, à l'occasion des appels à projets annuels pour l’évolution de l’offre de formation initiale, conjoints Etat-Région, pour souligner l'importance d'une reprise de l’élévation des niveaux de formation auprès de l'ensemble des communautés éducatives : chefs d'établissements, équipes enseignantes, jeunes, parents.

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La Région se donnera les moyens de suivre l’évolution des indicateurs traduisant cette élévation des niveaux de formation (cf. démarche de mise en œuvre). Pour bien évaluer et bien maîtriser ces objectifs et projections de scolarisation des différentes filières de formation initiale de lycéens et apprentis, un rapport sera établi par l’observatoire de la réussite et soumis à l’assemblée régionale chaque année. Réaliser les capacités nécessaires à l’accueil d’un plus grand nombre de jeunes en

lycées Élever le niveau de formation et de qualification amène à garder plus longtemps les jeunes dans les lycées et donc à accueillir plus de jeunes, même si la réduction de certains cursus (Baccalauréat Professionnel de 3 ans, diminution des redoublements) modère cet effet. Du fait des responsabilités régionales, il importe de s’assurer que l’on dispose des capacités d’accueil permettant cette élévation des niveaux de formation et donc d’évaluer l’impact de ce scénario sur les effectifs. Les objectifs énoncés sont à long terme et dépassent l’horizon 2013. L’analyse des parcours s’effectue sur un cycle complet de second degré soit 7 années, de la 6ème à la Terminale. De ce fait, les effets des évolutions du système scolaire mettent nécessairement du temps à se faire sentir, d’autant plus que le niveau de formation est élevé. Si ces perspectives de recul des sorties sans qualification, d’accès renforcé aux voies générale et technologique et de développement des baccalauréats professionnels se réalisent, elles permettraient d’atteindre à terme l’ensemble des objectifs d’élévation du niveau de qualification, tant au niveau CAP et BEP (+2 %), qu’au niveau baccalauréat (+5 %) grâce à une meilleure orientation vers les voies générale et technologique (pour 3 % environ) et à un renforcement du baccalauréat professionnel (pour 2 % environ).

L’accès à l’enseignement supérieur devrait alors lui aussi progresser, mais dans une moindre mesure (1 à 2 %). En effet si le nombre de bacheliers va augmenter, la part des bacheliers professionnels va se renforcer fortement. Or, la poursuite d’études après le baccalauréat est aujourd’hui beaucoup plus rare pour la voie professionnelle (environ 20 %, quand ils sont plus de 60 % pour les sortants de baccalauréat technologique et 90 % pour les sortants de baccalauréat général, source : académies franciliennes). Mais comme davantage d’élèves vont être bacheliers de l’enseignement professionnel, il importe de s’assurer de leurs possibilités de poursuite d’étude. Cette tendance semble bien engagée puisque, depuis 2000, la poursuite d’étude vers les STS est passée d’environ 7 % à 12 % en 2004 pour les bacheliers professionnels en Île-de-France. Ce taux devrait encore augmenter. L'impact, en termes de capacités d’accueil des lycées publics, du scénario retenu serait le suivant à l’horizon 2018 :

• 12 000 lycéens supplémentaires seraient à accueillir en pré-baccalauréat, essentiellement dans les voies générale et technologique alors que la voie professionnelle se maintiendrait. Ce maintien des effectifs professionnels résulterait d’une part, d’orientations plus nombreuses vers la seconde de détermination et d’autre part de la substitution, pour une partie, de cycles professionnels en quatre ans (BEP + Baccalauréat Professionnel) par des cycles en trois ans (Baccalauréat Professionnel en trois ans)

• En post-baccalauréat, 1 000 étudiants supplémentaires seraient à accueillir en STS, 300 en CPGE.

Les projections, à ces horizons lointains, constituent des ordres de grandeur, sensibles aux fluctuations de taux de migration ou de réussite au baccalauréat. L’évolution démographique de la région entre 2006 et 2012, période pendant laquelle les générations « d’âge lycée » seront moins nombreuses, permettra aux pouvoirs publics d’engager plus facilement cette politique d’élévation du niveau de formation.

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Au-delà de 2012, les jeunes « d’âge lycée » seront de nouveau très nombreux. L’élévation du niveau de qualification commencera à se faire sentir plus sensiblement sur les effectifs d’élèves à accueillir dans les établissements. Des capacités d’accueil importantes devront être livrées, principalement dans les voies générale et technologique. La réalisation du Programme Prévisionnel d’Investissement en lycées (PPI), adapté en 2006 pour améliorer la carte des formations et répondre aux besoins locaux, prévoit la construction de plus de 18 000 places d’enseignement supplémentaires dont une partie est déjà engagée. Les capacités qui seront ainsi créées permettront donc non seulement l’absorption de la vague démographique mais aussi la réalisation des objectifs d'élévation des niveaux de qualification en lycées et l’accueil d’apprentis en lycées publics, comme le prévoit l’ACOM, signé en décembre 2005 entre l’Etat et la Région.

Projection lycéens publics Taux de passage constant

etTaux de passage volontariste

-15000

-10000

-5000

0

5000

10000

15000

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

Voie professionnelle (matriceconstante 2004)

Voie générale et technologique(matrice constante 2004)

Voie professionnelle (matricevolontariste)

Voie générale et technologique(matrice volontariste)

Evolutions du nombre de lycéens en EPLE De 2004 à 2018 De 2004 à 2012 Pré baccalauréat 12 097 -3 203 Post baccalauréat 1 362 638 Total EPLE 13 459 -2 565

Se donner les moyens de mieux suivre les parcours des jeunes

La mise en œuvre de ces pistes d’action sera concertée avec les autorités académiques, et progressive. Cela réclame un suivi attentif de l’évolution des taux annuels de passage en lycées publics. La prise en compte de l’enseignement privé sous contrat et de l’apprentissage enrichira ces données afin de suivre leur contribution à l’élévation des niveaux de formation et permettra de mieux connaître les parcours réels des jeunes. L’élévation des niveaux de formation ne peut cependant pas résoudre à elle seule la question de la réussite, de l’insertion des jeunes et du développement économique. Les spécialités de formation y ont une importance capitale.

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2. Offrir un maximum de formations débouchant sur des métiers porteurs ou

permettant l’accès à des métiers variés et améliorer la répartition géographique de l’offre de formation

Les constats

A la fin de leurs études professionnelles en lycée, les jeunes franciliens se trouvent dotés de possibilités d’insertion professionnelle très inégales que l’on peut illustrer par quelques exemples. Certains, titulaires d’un CAP ou d’un BEP, ont, en Île-de-France comme dans l’ensemble de la France, de bonnes possibilités de trouver un emploi. Ainsi les titulaires d’un diplôme de niveau V du Bâtiment : construction et couverture ont, selon les observations de l’enquête nationale sur l’emploi, de meilleures chances d’obtenir un emploi que l’ensemble des diplômés, même de niveau plus élevé. D’autres sont issus de formations qui, depuis longtemps, ne permettent plus à leurs diplômés d’accéder au métier auquel ils se sont préparés et ne protègent pas efficacement du chômage. Dans les années 2000, la même enquête montrait que le quart seulement des diplômés de niveau V en comptabilité occupaient un poste, comptable ou non, d’employé administratif du secteur privé ou du secteur public. Le pourcentage de chômeurs parmi les personnes sorties depuis moins de10 ans de ces formations était supérieur de près de 10 points au même pourcentage sur l’ensemble des sortants de formation initiale. L’étude régionale de la filière des formations du Tertiaire administratif, achevée début 2006, montre qu’en Ile-de-France, dans ce domaine de la comptabilité, les sortants des formations de niveau baccalauréat ont à leur tour de graves difficultés à trouver des débouchés. Pour certaines formations, en revanche, la grande diversité des professions d’insertion envisageables est un atout pour trouver du travail. Ainsi les jeunes formés au niveau IV en Electricité-électronique s’insèrent-ils bien et dans de multiples métiers, parmi lesquels ceux de l’électricité-électronique ont un poids à peine supérieur à 10 %. D’autres diplômes débouchent sur un très petit nombre de professions, mais l’analyse des informations sur l’emploi et le marché du travail suffit à montrer que leurs titulaires trouvent facilement un emploi. C’est le cas des diplômes professionnalisants de niveau V des domaines sanitaire et social (Aide-soignant, Auxiliaire de puériculture, Aide à domicile, …). Ils donnent accès à des professions où le chômage est très rare en Île-de-France (taux de demandes d’emploi égal à 4 % pour les aides soignants en 2004). Ces bonnes conditions d’insertion ne se retrouvent pas pour le BEP Carrières sanitaires et sociales qui, lui, ne permet pas d’accéder facilement à un emploi, comme le montre l’extension francilienne de l’enquête Génération 98 du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CEREQ) : il offre néanmoins une bonne préparation à la poursuite d’études professionnalisantes. Pour certaines professions, des indicateurs actuellement médiocres sur le fonctionnement du marché du travail peuvent être contrebalancés par de bonnes perspectives de recrutement, liées à des départs à la retraite nombreux. C’est le cas des ouvriers qualifiés de la manutention, profession où le chômage francilien est élevé (taux de demande d’emploi de 18 %) mais qui, selon les projections élaborées par l’OREF (GIP-CARIF), devrait recruter beaucoup au cours des 10 prochaines années, notamment pour compenser de nombreux départs en retraite représentant plus du quart des emplois recensés dans la région en 1999, ce qui ouvre des perspectives d’embauche aux diplômés franciliens .

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Pour tenir compte de ces importantes différences de situation, le Schéma des formations 2000-2006 avait posé les bases d’une politique d’observation et d’analyse des conditions dans lesquelles les jeunes franciliens peuvent s’insérer. Des instruments ont été progressivement mis en place et la concrétisation de l’OREF (GIP-CARIF) a permis de tirer parti de nombreuses informations qui n’avaient pu être exploitées jusqu’alors. On dispose aujourd’hui, pour la première fois, d’une description transversale des perspectives d’insertion, couvrant un large éventail formations professionnelles en lycée. L’utilisation de ce panorama des conditions d’insertion pour piloter l’offre de formation permet d’améliorer très sensiblement les conditions d’accès à l’emploi offertes aux jeunes franciliens. Les capacités d’accueil disponibles dans les différentes formations professionnelles gouvernent en effet les affectations des élèves autant que les vœux qu’ils expriment : beaucoup de classes professionnelles accueillent des élèves qui n’en avaient majoritairement pas fait le choix. Aussi une carte des formations orientée en fonction des conditions d’insertion, alliée à une politique d’information pour l’orientation intégrant ces données conditionne-t-elle le succès professionnel et personnel des jeunes franciliens. La répartition géographique de l’offre de formation a également une grande importance pour les possibilités de choix de formation offerte aux franciliens. Un certain nombre de jeunes privilégient la proximité du lycée à la spécialité de formation Au titre de la consultation préalable, un atlas des formations offertes en Île-de-France, pour chaque diplôme, dans les lycées et les CFA, a été diffusé sur CD Rom et mis en ligne. Ces nouvelles cartes, dont un exemple figure à la page suivante reprennent les données de cet atlas en les enrichissant pour faire apparaître l’accessibilité aux formations. On retrouve sur cette carte, les cercles symbolisant la présence de l’offre (lycées publics en vert, CFA en jaune, lycées privés sous contrat en rouge). L’apport de cette carte nouvelle est de mettre en relation l’offre avec les lieux de résidence des franciliens et de faire apparaître le temps d’accès à la formation la plus proche. Sur les cercles verts (lycées publics) un chiffre indique la taille moyenne des sections pour cette formation. Sur cette carte, sont colorées les zones habitées, très importantes au cœur de la région et moins développées à sa périphérie. Grâce aux travaux du Syndicat des Transports d’Île-de-France (STIF) qui ont mesuré les temps d’accès en transports en commun, de zone à zone, pour 7000 zones de l’Île-de-France, la couleur présente une gamme, du bleu intense pour les zones où le temps d’accès à la formation en lycées publics la plus proche est inférieur à 15 minutes, au bordeaux intense pour les zones les plus éloignées de la formation. Dans un espace aussi vaste que l’Île-de-France, il n’est pas étonnant que les zones isolées de la grande périphérie aient un temps d’accessibilité long, en transports en commun, aux formations moins courante. Mais lorsque de grands ensembles urbains sont dans cette situation - en l’occurrence sur cet exemple du BEP Logistique et commercialisation, l’ouest notamment la vallée de la Seine - cela met en évidence, dans une optique d’aménagement du territoire et d’équité, les zones au sein desquelles il convient d’envisager préférentiellement l’ouverture de cette formation quand elle devra être développée. Depuis la loi du 13 août 2004, la responsabilité de la Région est renforcée. La Région élabore le Plan régional de développement des formations professionnelles en prenant en compte « les dispositions relatives à la formation professionnelle qui figurent au Schéma prévisionnel des formations des collèges, des lycées, … ». Surtout, dorénavant, des conventions annuelles d’application, signées par les autorités académiques et la Région « prévoient et classent par ordre prioritaire les ouvertures et fermetures des sections de formation professionnelle initiale ».

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Les objectifs

L’élévation du niveau de formation doit s’accompagner d’une meilleure prise en compte des forts contrastes existants sur le marché du travail pour adapter la carte des formations. C'est un domaine où il faut adopter une position équilibrée. Ignorer l'économie serait conduire trop de jeunes à des difficultés d'insertion, mais ne pas prendre en compte leurs attentes accentuerait l'orientation forcée et le risque de décrochage scolaire. La structure de l’offre de formation doit donc être adaptée pour donner aux lycéens le maximum de chances d’accéder à la réussite et à l'insertion professionnelle. A chaque niveau, le nombre de places offertes aux jeunes dans les différentes spécialités doit leur ouvrir la meilleure insertion possible dans l’emploi et, à terme, des perspectives de carrière satisfaisantes. Le diagnostic sur les débouchés évoqué ci-dessus, complété d’une analyse de la situation de l’offre de formation en lycée, permet de dresser un schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de formations en lycées. La création de capacités d’accueil en CAP, le maintien global du nombre de sections de BEP en adaptant la nature des formations offertes aux débouchés, le développement des formations de niveau IV ouvertes aux titulaires de CAP ou BEP et le renforcement des STS devront être mis en œuvre en s'appuyant sur ce schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de formations en lycées. Les analyses à l’origine de ce schéma débouchent également sur des recommandations complémentaires : soit quant au mode de formation, soit quant au relais nécessaire dans la politique d’information pour l'orientation (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet). En effet, quand les débouchés sont porteurs mais la demande faible, accroître l’offre de formation sans une politique d’information ciblée sur ces métiers porteurs conduirait de fait à affecter les jeunes contre leur gré ce qui, on le sait, augmente le risque de sortie prématurée. L'adaptation de l’offre de formation sera conçue pour assurer une complémentarité entre les formations par alternance sous statut scolaire et par apprentissage. En cohérence avec la politique de soutien au développement de l’apprentissage, les formations pour lesquelles un développement dans le cadre d’une UFA en lycée (Unité de Formation par Apprentissage) peut être envisagé, voire privilégié, seront donc signalées. A cela s’ajoute l’objectif d’améliorer la répartition géographique de l’offre de formation. Dès lors qu’une formation doit être développée, elle doit l’être prioritairement là où l’analyse des temps d’accès fait apparaître des territoires pour lesquels le temps d’accessibilité est très sensiblement supérieur aux moyennes. Sur l’exemple présenté ci-dessus, pour les formations au BEP Bois et matériaux associés, quand de nouvelles capacités d’accueil devront être implantées, la zone Seine Aval apparaît clairement comme le secteur préférentiel de développement de cette formation. Cette adaptation de l'offre de formation doit s'inscrire dans la transparence, parce qu’il est important que les acteurs de l’orientation mesurent la complexité des phénomènes en jeu. Elle doit aussi s’inscrire dans la concertation, qui seule permet de prendre en compte les aspects de la réalité qui ne sont pas dépeints par l’appareil statistique. Surtout, elle doit s’inscrire dans la durée : sa mise en œuvre doit progresser à chaque rentrée, en même temps que la disponibilité d’informations nouvelles qui permet éventuellement d’ajuster les objectifs (cf. 4ème principe : partenariat socio-professionnel et démarche de mise en oeuvre).

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Les pistes d’action

Adapter l’offre de formation grâce à un schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de formations en lycées

Le Code de l'Education stipule que « chaque année, les autorités compétentes de l'État (Recteurs et DRIAF) arrêtent la structure pédagogique générale des établissements d'enseignement du second degré en tenant compte du schéma prévisionnel des formations en lycées ». Le schéma des priorités d’ouvertures et fermetures des formations présenté ci-dessous en lycées n’a pas recherché l’exhaustivité. Parmi les diplômes professionnels de niveau V et IV ainsi que les diplômes technologiques de niveau III, il s’est concentré sur ceux dont les analyses socioéconomiques effectuées ont montré qu’il était particulièrement nécessaire d’adapter le nombre de places offertes ; une attention particulière a été portée aux diplômes des filières prioritaires du Schéma régional de développement économique (SRDE). Ainsi, toute évolution nécessaire sur l’une des principales formations franciliennes y figure mais, bien évidemment, les autorités académiques pourront décider d’autres adaptations sur les diplômes non mentionnés. De même, pour les diplômes mentionnés, l’évolution du contexte économique ou du monde de la formation donneront lieu à des actualisations périodiques. Celles-ci permettront d’intégrer de nouvelles formations dans le champ du schéma (cf. démarche de mise en œuvre). Pour les formations sur lesquelles la Région propose des préconisations (de l’ordre de 90 diplômes sur 400 environ préparés en lycée), le schéma énonce des objectifs régionaux en termes d’effectifs, puis les moyens qui doivent être mis en œuvre pour les atteindre : les orientations d’ouvertures et de fermetures de formations en lycées mais aussi la politique d’information des collégiens et lycéens qui doit lui être associée ou, parfois, la précéder. S’agissant des orientations d’ouverture et de fermetures de formation en lycées, le mode souhaité est précisé : sous statut scolaire ou en Unité de Formation par Apprentissage (UFA) de manière complémentaire aux voies professionnelles et technologique sous statut scolaire. Dans tout ce qui suit, les propositions relatives aux UFA sont systématiquement faites dans l’esprit de complémentarité qui vient d’être évoqué. Concernant les diplômes qu’il faudrait développer, des constats géographiques signalent les zones où l’offre en lycée n’est pas facilement accessible en transports en commun. L’idée n’est évidemment pas, dans une région aussi vaste et face à des diplômes si nombreux, que toutes les formations devraient être présentes partout. Mais, dans une optique d’aménagement du territoire et dans un objectif d’équité, c’est de préférence dans ces zones qu’il faudra ouvrir de nouvelles sections, en recherchant, parmi les implantations possibles, celle(s) qui améliore(nt) le mieux la carte de l’offre pour ce diplôme. Par ailleurs, à côté de ces choix géographiques d’implantation d’autres mesures, comme l’utilisation d’un internat, voire une action sur les transports en commun, pourront être envisagées pour améliorer l’accès aux formations. Le schéma des priorités des ouvertures et des fermetures de formations en lycées constituera la base de l’adaptation de l’offre en lycées : à l’occasion d’une construction ou d’une rénovation et, lors des rentrées, lorsque la structure pédagogique des établissements est adaptée. Il ne constitue pas un carcan rigide. A chacune de ces occasions, les préconisations de ce schéma devront être éclairées d’éléments complémentaires : nécessaire recherche de cohérence pédagogique de l’offre de formation au sein du lycée, contraintes techniques sur les locaux ou les équipements, autorisation d’ouverture spécifique par les formations sanitaires et sociales, procédures légales de création d’unités de formation par apprentissage, … L’initiative des chefs d’établissements contribuera à concilier, autant que possible, l’ensemble de ces obligations et préoccupations. La responsabilité de la Région et des autorités académiques est de s’assurer qu’au niveau

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régional et académique la résultante de ces initiatives est bien conforme aux orientations du schéma. Le schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de formations en lycées est présenté par niveau de formation ; ses préconisations sont regroupées en ensembles définis de la même manière, à partir de la nomenclature des spécialités de formation : ces ensembles apparaissent au niveau considéré (V, IV, III) uniquement lorsqu’ils font l’objet d’orientations d’ouvertures et de fermetures. La composition de ces ensembles ainsi que les éléments chiffrés et les cartes sur lesquels se fonde le schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de formations en lycées figurent à titre informatif sur support numérique. L’orientation générale du Schéma prévisionnel des formations en collèges et lycée 2007-2013 est celle d’une élévation du niveau de formation et de qualification. Une fois passée la période de creux des effectifs des générations scolarisables en lycée, la réalisation des objectifs du Schéma passera nécessairement par un solde positif des ouvertures et fermetures pour l’ensemble des voies de formations. Dans le schéma des priorités des ouvertures et des fermetures de formations en lycées, le nombre des diplômes où la formation devrait être développée sans condition d’action préalable d’information (41), apparaît très supérieur à celui de ceux ou des fermetures sont nécessaires (moins de 10). En réalité, du fait de l’importance des effectifs dans cette dernière catégorie, le nombre des divisions concernées par les ouvertures et les fermetures est à peu près équivalent. Schéma des priorités des ouvertures et des fermetures de formations (en savoir plus) D’une manière générale, il faut envisager les ouvertures et les fermetures sous l’angle d’une complémentarité des modes et voies de formation qui garantisse à chaque jeune une formation dans le cadre d’un service public de formation initiale. L’apprentissage doit pouvoir se développer sans se placer en concurrence avec l’enseignement technologique et professionnel public. L’un et l’autre doivent contribuer à la réussite et à l’obtention d’un premier niveau de qualification. NIVEAU CAP ET BEP (niveau V) (en savoir plus sur le niveau V) À ce niveau les préconisations régionales sont essentiellement commandées par la double volonté de développer les CAP pour limiter les sorties sans qualification et de réduire ou reconvertir les formations très féminisées de BEP du tertiaire administratif : C’est pourquoi le schéma des priorités d’ouvertures et de fermetures de section définit les nouvelles formations à développer qui sont susceptibles de former correctement ces jeunes femmes. AMENAGEMENT PAYSAGER Aménagement paysager (NSF 214) La situation des personnes cherchant un emploi de jardinier sur le marché du travail francilien est souvent difficile. La profession fait cependant face à un besoin de qualification, qui doit passer par la formation continue mais également, de façon modérée, par la formation initiale. En Ile-de-France, le BEPA Aménagement de l’espace Spécialité Travaux paysagers est déjà suffisamment développé au regard des possibilités de poursuite d'études en Baccalauréat Professionnel Agricole Travaux paysagers. C'est donc en CAPA Travaux paysagers que la croissance des capacités d'accueil doit être envisagée. Compte tenu de l'attractivité relativement faible du diplôme, elle doit s'accompagner, avec l'appui de la profession, d'un appui spécifique à la valorisation des métiers de la filière paysage. Pour le CAPA Travaux paysagers l’offre est plus difficile d’accès depuis l’Ouest de la région (Yvelines, Val-d’Oise, Hauts-de-Seine) et depuis la Seine-et-Marne.

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ALIMENTATION HÔTELLERIE TOURISME Agro-alimentaire, alimentation, cuisine (NSF 221) Dans un contexte d'emploi très favorable, il est souhaitable de développer les capacités d'accueil suivantes: • du CAP Agent Polyvalent de Restauration (APR) qui débouche sur la restauration collective. L’offre en CAP APR est difficile d’accès depuis le secteur de Pontoise et de ceux de Marne-la-Vallée et Meaux. • du CAP Cuisine dans les divers modes de formation (d'abord sous statut scolaire mais aussi en apprentissage sous forme d'UFA). L’Ouest francilien (Hauts-de-Seine, Ville nouvelle de Cergy ….) ainsi que l’Essonne sont éloignés de l’offre sous statut scolaire. • du BEP Alimentation (de préférence en UFA). L’Est de la Région (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et nord de la Seine-et-Marne) a un accès plus difficile à l’offre. C’est le cas également à l’Ouest (Yvelines, Essonne, Est du Val-d’Oise). • du BEP Bioservices (NSF 343), mais après un effort d'information des élèves sur ce nouveau diplôme formant au métier d’agent technique d’alimentation (ATA) pour améliorer son attractivité. Dans les Yvelines, l’offre de formation est difficile d’accès. Par ailleurs, il convient de construire des parcours de formation adaptés pour les jeunes issus des SEGPA qui s’orientent vers les métiers de l’alimentation, parcours devant leur permettre d’acquérir une qualification professionnelle reconnue, de s’insérer et d’évoluer dans leur carrière. Le CAP Conduite de systèmes industriels option « agroalimentaire » ainsi que le CAPA Industries agroalimentaires, tous deux à créer en Ile-de-France, peuvent constituer de premières réponses. Accueil, hôtellerie, tourisme (NSF 334) Dans un contexte d’emploi plutôt favorable, il est souhaitable d'assurer un développement mesuré des capacités d'accueil : • du CAP Services hôteliers, essentiellement sous forme d'UFA. La Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et l’Est de Paris ont un accès plus difficile à ces formations. Il en est de même dans une moindre mesure pour les Yvelines et l’Essonne qui n’ont pas une offre suffisante, de même que la zone d’Argenteuil-Montmorency ; • du CAP Restaurant. L’Ouest francilien (Hauts-de-Seine, Val-d’Oise….) ainsi que l’Essonne ont un accès plus difficile à ces formations ; • du BEP Métiers de la restauration et de l'hôtellerie (sous réserve de possibilités de poursuites d'études en Baccalauréat Professionnel). L’offre est difficile d’accès à partir du cœur de l’Essonne et de la zone d’Argenteuil-Montmorency, dans le Val-d’Oise. Les modalités de développement du CAP Assistant technique en milieu familial et collectif sont précisées avec celles des formations sanitaires et sociales (330-332) auxquelles ce diplôme est associé. BTP Mines et carrières, génie civil, topographie (NSF 231) Malgré la bonne insertion qu'elles permettent d'obtenir, les formations du groupe 231 Mines et carrières, génie civil, topographie restent trop peu attractives pour pouvoir être développées dans l’immédiat. La priorité est donc à une meilleure information des candidats potentiels, qui accroîtrait la motivation des élèves, et à l’accueil en internat. Ce n'est que dans un second temps que l’on pourra envisager d’augmenter le nombre de sections, notamment en BEP Techniques du géomètre et de la topographie. Le CAP Conduite d'engins de travaux publics est le seul diplôme pour lequel un accroissement du nombre de sections ne doit pas être envisagé compte tenu de la situation de l’emploi moins favorable pour les conducteurs d'engins du BTP, qui sont nombreux à connaître le chômage. Les possibilités de poursuite d'études devront être maintenues.

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Bâtiment : construction et couverture (NSF 232) Dans un contexte d’emploi favorable, il est souhaitable de mieux communiquer sur l'ensemble des formations du Bâtiment : construction et couverture afin d'en renforcer l'attractivité. Le développement modéré des capacités d'accueil de certains diplômes peut être envisagé sous réserve d'amélioration du remplissage des sections existantes : c’est le cas du BEP Techniques du gros œuvre du bâtiment et du CAP Maçon dans les divers modes de formation (statut scolaire, apprentissage sous forme d'UFA). L’accès à ces formations est plus difficile pour les jeunes des Yvelines et de la zone de Marne-La-Vallée. Au-delà de la création de capacités supplémentaires, une meilleure utilisation des internats existants est une autre façon de les rendre plus accessible. Bâtiment : finitions (NSF 233) Dans un contexte d’emploi favorable, il est souhaitable de développer l'offre de formation de CAP Installateur sanitaire. Pour ce diplôme, l’accès aux formations sous statut scolaire est difficile principalement dans le nord de la Seine-et-Marne (environ de Marne-la-Vallée, zone de Meaux). Certains diplômes liés aux métiers du second œuvre du bâtiment, classés dans d'autres spécialités, relèvent d’une analyse et d’orientations semblables : le CAP Installateur thermique, les BEP Techniques des installations sanitaires et thermiques et Techniques du froid et du conditionnement d'air et, dans une moindre mesure, le CAP Préparation et réalisation d'ouvrages électriques et le CAP Maintenance de bâtiments de collectivités sont à développer, en particulier sous forme d'UFA, en relation avec des maîtres d'apprentissage du secteur public (collectivités locales, hôpitaux, etc.). Le CAP Installateur thermique sous statut scolaire est plus difficile d’accès du nord de la Seine-et-Marne (environ de Marne-la-Vallée, zone de Meaux), mais aussi des Yvelines (secteurs de la Seine-Aval et de la ville nouvelle de St-Quentin). L’accès aux deux BEP de la filière est plus difficile pour les jeunes de Seine-Saint-Denis et de grande couronne (Marne-La-Vallée, Melun, St-Quentin-en-Yvelines). Le renforcement de l'attractivité des autres formations de la spécialité, pour améliorer l’utilisation des capacités d’accueil, nécessite une communication sur les métiers et les perspectives d'embauche. En revanche, le CAP Peintre applicateur de revêtements, dont les diplômés semblent avoir maintenant des difficultés à s'insérer, ne devra plus être développé. Travail du bois et de l'ameublement (NSF 234) Dans un contexte d’emploi favorable, il est souhaitable de mieux communiquer sur l'ensemble des formations afin d'en renforcer l'attractivité. Le développement modéré des capacités d'accueil de certains diplômes peut être envisagé sous réserve d'amélioration du remplissage des sections existantes : il s’agit du CAP Menuisier Installateur, présent dans un seul lycée aujourd’hui, à Villiers-le-Bel, et du BEP Bois et matériaux associés, plus difficile d’accès d’une partie des Yvelines, la Seine-Aval (mais un internat à Villiers-Saint-Frédéric). MATÉRIAUX SOUPLES Spécialités pluritechnologiques, matériaux souples (NSF 240) Dans un contexte de perspectives d'emploi et de recrutement défavorables pour les métiers de l'Habillement pris dans leur ensemble, la spécialité 240 Spécialités pluritechnologiques matériaux souples a été retenue pour l'intérêt du « créneau » constitué par les formations du pressing et de la blanchisserie : l'insertion et les perspectives de carrières des CAP y sont favorables. Il est souhaitable de mieux communiquer sur l'ensemble des formations du pressing et de la blanchisserie afin d'en renforcer l'attractivité et d'en améliorer le remplissage. Le développement des capacités d'accueil peut être envisagé à cette condition en : • CAP Métier du pressing, dont l’accès est plus difficile pour les jeunes vivant à l’Est de l’Ile-de-France (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Seine-et-Marne) et dans une grande partie des Yvelines.

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• CAP Entretien des articles textiles en entreprises industrielles. Pour cette formation, seule la Seine-et-Marne dispose d’une offre. Habillement (y compris mode, couture) (NSF 242) Les principales familles professionnelles d’accueil des formations de l’Habillement sont les Ouvriers non qualifiés et ouvriers qualifiés du textile et du cuir. Ces deux familles ont des taux de demande d’emploi considérables, supérieurs à 30 %, et perdent chaque année de nombreux nouveaux emplois (-37 % entre 1982 et 1999). Les besoins nets annuels de recrutement seraient presque nuls d’ici 2015. Pourtant, en 5 ans, le nombre de jeunes accueillis dans ces formations n’a pas baissé. il a même augmenté de 10 % pour le principal diplôme concerné, le BEP Industries de la mode et métiers connexes (plus de 800 entrants en 2005). Au-delà du BEP, les élèves sont très peu nombreux à préparer un Baccalauréat Professionnel de la filière. Le maintien des effectifs au niveau actuel n’est pas souhaitable. Des capacités d’accueil devront être fermées. Il faudra examiner comment scolariser dans d’autres spécialités les jeunes, essentiellement des filles, actuellement dans ces formations tout en préservant les niches liées aux métiers d’art et spécifiques à l’Ile-de-France. TRANSPORT Transport, manutention, magasinage (NSF 311) Dans un contexte d’emploi très favorable, il est souhaitable de développer les diplômes suivants : • le BEP Logistique et commercialisation, sous réserve de possibilité de poursuite d'études mais en tenant compte de la faible identité du Baccalauréat Professionnel Logistique qui le prolonge sans permettre d’accéder à des emplois très différents du BEP. L’accès à cette formation sous statut scolaire est plus difficile pour les jeunes de l’Ouest francilien (les Yvelines et le Val-d’Oise) ainsi que ceux d’une partie de l’Est, notamment vers les deux villes nouvelles de Seine-et-Marne. • le CAP Conduite routière (compte tenu de son attraction). En effet, malgré les possibilités d’insertion, les formations initiales à la conduite routière sont particulièrement peu développées en Ile-de-France. Ce CAP est présent dans un seul lycée aujourd’hui à Coulommiers, sous statut scolaire. Dans cette filière l’accès à l’offre est plus difficile depuis l’Ouest francilien (les Yvelines et le Val-d’Oise) où l’implantation de la filière logistique dans un lycée est à examiner. TERTIAIRE ADMINISTRATIF Comptabilité – Gestion (NSF 314) Secrétariat – Bureautique (NSF 324) Pour ces formations aux effectifs très importants, dans un contexte d’insertion professionnelle très défavorable, il convient de poursuivre la réduction déjà engagée des capacités d'accueil (en priorité là où les flux sont les plus importants) des formations suivantes : • le BEP Métiers de la comptabilité • le BEP Métiers du secrétariat COMMUNICATION ET INFORMATION Journalisme et communication (NSF 321) Les formations de ce groupe ont été traitées dans le cadre de l’étude de filière Communication. Malgré la pression de la demande sociale, il n’est pas souhaitable de développer ces formations, qui n’offrent guère de débouchés à ceux qui ne poursuivent pas leurs études au-delà du niveau V.

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Techniques de l'imprimerie et de l'édition (NSF 322) Le principal diplôme de niveau V de la Spécialité de formations Techniques de l'imprimerie et de l'édition, le BEP Métiers de la communication et des industries graphiques, peut, suite à sa récente rénovation, être légèrement développé dans les pôles existants, à la double condition qu’il permette la poursuite d’études de la plupart de ses titulaires et que ceux-ci se dirigent plutôt vers le Baccalauréat Professionnel Production imprimée que vers le Baccalauréat Professionnel Production graphique (prépresse). SANITAIRE ET SOCIAL Spécialités plurivalentes sanitaires et sociales (NSF 330) Santé (NSF 331) Travail social (NSF 332) En conformité avec le schéma des formations sanitaires et sociales, dans un contexte d’emploi très favorable, il est souhaitable de développer l'accès aux qualifications, validées par le ministère de la Santé et des Solidarités, qui assurent l'insertion : Aide Soignant et Auxiliaire de Puériculture. Le CAP Petite Enfance ne sera développé que si les politiques sociales locales permettent de bonnes conditions d’insertion. L'enjeu est désormais le développement quantitativement important en lycée, sous statut scolaire ou sous forme d’UFA, des possibilités de poursuite d'études des jeunes titulaires d’un BEP en vue de l'obtention des diplômes d’Aide Soignant, d’Auxiliaire de Puériculture ou d’Aide à domicile. Pour les diplômes Aide Soignant et Auxiliaire de Puériculture l’accès à l’offre est plus difficile pour les jeunes de l’Essonne, des Yvelines (secteur de la Seine-Aval) et du Val-d’Oise (secteur d’Argenteuil-Montmorency), mais aussi en petite couronne, particulièrement en Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne. Pour les formations d’Auxiliaire de Puériculture l’offre est aussi éloignée de la Seine-et-Marne. En ce qui concerne la Mention Complémentaire Aide à domicile, l’offre est plus difficile d’accès depuis le Val-d’Oise. Dans toutes ces zones, les jeunes formés en BEP Carrières sanitaires et sociales n’ont pas de possibilités de poursuite d’études en lycée. En revanche, il convient de modérer le développement du BEP Carrières sanitaires et sociales, formation propédeutique dont les débouchés propres sont faibles, tant que ses possibilités de poursuite d’études ne seront pas plus développées. Le BEPA Services aux personnes peut être développé : il est actuellement présent à Chailly-en-Brie en Seine-et-Marne et à Maule dans les Yvelines. Le développement du CAP Assistant technique en milieu familial et collectif (appartenant formellement à la spécialité 334 Accueil hôtellerie, tourisme) peut être envisagé, notamment sous forme d'UFA permettant de favoriser le développement de l'apprentissage pour de futurs emplois dans le secteur public (en particulier dans les maisons de retraite, voire les hôpitaux). L’accès au CAP ATMFC est difficile pour les jeunes du secteur de la Seine-Aval. SERVICES AUX PERSONNES Coiffure, esthétique et autres spécialités des services aux personnes (NSF 336) Dans un contexte d’emploi plutôt favorable, il est souhaitable de développer modérément les capacités d'accueil des diplômes suivants : • le CAP Esthétique cosmétique et, dans une moindre mesure ; • le CAP Coiffure. Pour ces deux CAP sous statut scolaire, l’accès est plus difficile depuis le Val-d’Oise, les Yvelines (secteur de St-Quentin-en-Yvelines) et la Seine-et-Marne. PROPRETÉ Nettoyage, assainissement, protection de l'environnement (NSF 343) La spécialité Nettoyage, assainissement, protection de l'environnement a été sélectionnée pour l'importance du volume des départs en retraite à venir et les créations nettes d'emploi d'agents d'entretien à l'horizon 2015 qui permettent de penser que les personnes désireuses d’occuper un emploi dans le domaine du nettoyage ou de l’assainissement, auront, de plus

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en plus, une insertion dans l'emploi facilitée. Cela étant, le marché du travail pour ces emplois ne parait pas très favorable aux jeunes qualifiés, notamment à ceux qui ont préparé le CAP Maintenance et hygiène des locaux ou d’un BEP Métiers de l’hygiène, de la propreté et de l’environnement (issu de la transformation du BEP Bioservices dominante maintenance et hygiène des locaux). Il n’est donc pas souhaitable pour le moment d’augmenter le nombre de sections préparant à ces diplômes en lycées. Par ailleurs, les préconisations pour le nouveau BEP Bioservices ont été jointes à celles concernant les diplômes de la spécialité Agro-alimentaire, alimentation, cuisine et en particulier le CAP Agent Polyvalent de Restauration dont il est proche (cf. NSF221). NIVEAU BACCALAURÉAT PROFESSIONNEL (niveau IV) (en savoir plus sur le niveau IV) Au niveau IV, les orientations régionales sont essentiellement commandées par le souci de permettre la poursuite d’études au-delà du BEP. Par ailleurs, des préconisations de développement de Baccalauréat Professionnel en 3 ans peuvent être faites lorsqu’il s’agit de développer l’offre globale de niveau IV. AMÉNAGEMENT PAYSAGER Aménagement paysager (NSF 214) Les titulaires de Baccalauréat Professionnel de la spécialité Aménagement paysager entrant dans la vie active, souvent comme commercial ou chef d’équipe, semblent avoir un taux d’insertion et de chômage très favorable. Cependant, compte tenu des perspectives d'emploi réelles mais limitées dans la principale famille professionnelle d'accueil, le développement des capacités d'accueil en Baccalauréat Professionnel Agricole Travaux paysagers doit se faire modérément, uniquement pour permettre aux titulaires du BEPA Aménagement de l’espace Spécialité Travaux paysagers de poursuivre leurs études au niveau IV. ALIMENTATION HÔTELLERIE TOURISME Agro-alimentaire, alimentation, cuisine (NSF 221) La capacité d’accueil des baccalauréats professionnels préparant aux métiers des industries de process (Baccalauréats Professionnels Bio-industrie de transformation et Pilotage des Systèmes de Production Automatisée, qui est formellement rattaché à la NSF 201) et du Baccalauréat Professionnel Métiers de l'alimentation devra être développée. Le Baccalauréat Professionnel Bio-industries de transformation n’est, à ce jour, proposé qu’à Paris, le Baccalauréat Professionnel Métiers de l’Alimentation à Eragny dans le Val-d’Oise et à Etiolles en Essonne. Le Baccalauréat Professionnel Pilotage des systèmes de production automatisée est plus difficile d’accès de la zone de Saint-Quentin, du Val-d’Oise, de la Seine-Saint-Denis et du sud de la Seine-et-Marne. Pour élever le niveau de qualification dans la fonction commerce alimentaire, pour laquelle il n’y a pas de formation de niveau IV dans la région, et pour répondre à la préoccupation de la qualité/sécurité sanitaire des aliments, il est souhaitable que le nouveau baccalauréat professionnel « Technicien vente et conseil qualité en produits alimentaires » soit expérimenté en Île-de-France par les ministères de l’Agriculture et de l’Education nationale, sous la forme d’un cursus en trois ans. Une double campagne devra être menée, auprès des élèves pour améliorer l’attractivité des formations préparant aux métiers de l’agroalimentaire, et en direction des professionnels, pour faire connaître ces formations et les diplômes auxquels elles préparent. BTP Spécialités pluritechnologiques, Génie Civil Construction Bois (NSF 230) La spécialité 230 Spécialités pluritechnologiques, génie civil, construction, bois a été sélectionnée pour l'intérêt des formations de techniciens du bâtiment permettant la poursuite d'études des jeunes sortant du BEP Techniques de l'architecture et de l'habitat, dont le débouché direct est incertain. Les formations de cette spécialité sont pour une part

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constituées de BT, très attractifs. Le Baccalauréat Professionnel Technicien du bâtiment : études et économie doit être développé en 2 ans pour permettre les poursuites d’étude de BEP mais aussi en 3 ans, après la troisième. Le développement de ce Baccalauréat Professionnel est, en effet, d'autant plus nécessaire que les différents BT de la spécialité risquent de fermer. Bâtiment : construction et couverture (NSF 232) La spécialité Bâtiment : Construction et couverture a été sélectionnée au niveau IV pour l'intérêt des formations du gros oeuvre du bâtiment permettant la poursuite d'études des jeunes titulaires du BEP Techniques du gros oeuvre du bâtiment ou du CAP Maçon. Malgré de bonnes possibilités d'insertion pour les diplômés, les formations de cette spécialité souffrent d'un manque d'attractivité qui retentit sur les résultats aux examens. La priorité est donc à une meilleure information des élèves, filles et garçons, sur ces formations. Ce n'est que dans un second temps que l’on pourra envisager d’augmenter les capacités d'accueil en Baccalauréat Professionnel Construction Bâtiment Gros Œuvre. Bâtiment : finitions (NSF 233) La spécialité Bâtiment : finitions a été sélectionnée pour l'intérêt des formations du bâtiment permettant la poursuite d'études des jeunes titulaires d'un des nombreux diplômes de niveau V du second oeuvre. Malgré de bonnes possibilités d'insertion pour les diplômés, les formations de cette spécialité souffrent d'un manque d'attractivité qui ne doit pas conduire à des fermetures de sections. Ces fermetures rendraient encore plus difficiles les poursuites d'études, particulièrement nécessaires au renouvellement de l'encadrement intermédiaire de la profession. Si ces formations devenaient plus attractives, les capacités d'accueil, notamment en Baccalauréat Professionnel Aménagement finition, devraient être augmentées. MÉCANIQUE ÉLECTRICITÉ ÉLECTRONIQUE Spécialités pluritechnologiques, mécanique-électricité (NSF 250) Malgré de bonnes possibilités d'insertion pour les diplômés, certaines formations de cette spécialité souffrent d'un manque d'attractivité qui retentit sur les résultats aux examens. La priorité est donc à une meilleure information des élèves sur ces formations. Les capacités d'accueil en Baccalauréat Professionnel Maintenance des équipements industriels devront être développées. L’offre est plus difficile d’accès du nord de la Seine-et-Marne. Le nouveau Baccalauréat Professionnel Microtechniques et les Baccalauréat Professionnel en 3 ans pourront également faire l'objet d'ouvertures de section si l'accroissement de leur attractivité permet d'assurer un bon remplissage des sections existantes. L’offre en Baccalauréat Professionnel Microtechniques est plus difficile d’accès du nord de la Seine-et-Marne, de l’Essonne, du Val-d’Oise, des Yvelines en partie (Seine-Aval, St-Quentin) et de Seine-Saint-Denis. Les Hauts-de-Seine et la Seine-et-Marne ne disposent pas d’offre de Baccalauréat Professionnel en 3 ans. Par contre, il existe des projets d’ouvertures dans le Val-d’Oise et les Yvelines. Le Baccalauréat Professionnel Maintenance des appareils et équipements ménagers et de collectivités est remplacé à la rentrée 2006 par le Baccalauréat Professionnel Systèmes électriques numériques (SEN), option électrodomestique : sa capacité d'accueil devra également être accrue s'il devient plus attractif. Electricité, électronique (non compris automatismes, productique) (NSF 255) Les perspectives d'emploi ouvertes aux sortants de niveau IV de cette filière sont plutôt favorables sans être exceptionnelles. Aussi un développement des capacités d'accueil des préparations au baccalauréat professionnel peut-il être envisagé, plus pour permettre la poursuite d'études des lycéens qui quittent actuellement le lycée au niveau CAP ou BEP et

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souhaiteraient poursuivre jusqu'au baccalauréat professionnel que pour augmenter le nombre global de sortants dans ces filières. Des sections de Baccalauréat Professionnel Electrotechnique, énergie, équipements communicants devront être ouvertes. Le cas échéant, cette offre nouvelle pourra être mise en place dans le cadre d'UFA. En revanche, le Baccalauréat Professionnel Micro informatique et réseaux : installation et maintenance, dont les diplômés semblent avoir maintenant des difficultés à s'insérer, ne devra plus être développé. L'ouverture de sections de Baccalauréat Professionnel Systèmes électroniques numériques (SEN) doit être subordonnée à un renforcement de la demande sociale. La création de nouvelles capacités en Baccalauréat Professionnel Aéronautique (option mécanicien systèmes avioniques) pourra se faire dans le lycée de Cerny, qui possède la certification JAR 147. TRANSPORT Transport, manutention, magasinage (NSF 311) Les métiers du magasinage et de la logistique, sur lesquels débouchent les formations de niveaux V et IV de ce secteur, ont de bonnes perspectives de recrutement en Île-de-France, notamment pour les jeunes titulaires d'un Baccalauréat Professionnel Logistique. L'offre de formation de ce baccalauréat professionnel devrait être développée modérément de façon à faciliter la poursuite d'études des titulaires du BEP. Un effort d'information devra simultanément être conduit dans la direction de ceux-ci pour les avertir de la nature de ce baccalauréat, plus orienté vers la consolidation des acquis du BEP que vers l'acquisition de compétences nouvelles. TERTIAIRE ADMINISTRATIF Comptabilité – Gestion (NSF 314) La priorité régionale est que cesse l'arrivée sur le marché du travail de jeunes formés à la comptabilité au niveau CAP - BEP (niveau V). Aussi, dans un premier temps, les capacités d'accueil en baccalauréat professionnel comptabilité devront-elles être maintenues tandis que les entrées en BEP Métiers de la comptabilité seront réduites, ce qui conduira à ce qu'une plus grande proportion d'élèves de BEP puisse poursuivre ses études jusqu'au baccalauréat professionnel. Cependant une fois le « cylindrage » BEP-Baccalauréat Professionnel réalisé, les effectifs scolarisés aux deux niveaux de formation devront reculer de concert, l'objectif étant la disparition à terme des sorties au niveau baccalauréat en comptabilité, qui ne débouchent plus sur une insertion dans ces métiers. Le baccalauréat technologique Sciences et techniques de gestion (STG), spécialité Comptabilité et finance des entreprises, qui appartient à la spécialité 310, a vocation à préparer à des sorties aux niveaux III et supérieurs. Il n'est donc pas concerné par cette perspective de fermeture de sections. COMMERCE Commerce, vente. (NSF 312) L'insertion est de plus en plus difficile pour les jeunes formés au niveau V de la filière Commerce vente. Ce niveau correspond de moins en moins aux besoins des employeurs alors que les perspectives d'emploi sont bonnes pour les sortants de niveau IV de cette filière. Il est donc nécessaire d'accroître les possibilités de poursuite d'études, sans cependant augmenter le nombre total de jeunes entrants dans les formations du commerce et de la vente. Le développement de l'accueil des titulaires d’un BEP du commerce et de la vente en 1ère STG est possible mais difficile. Les capacités d'accueil en Baccalauréat Professionnel Commerce, en Baccalauréat Professionnel Vente (prospection, négociation, suivi de clientèle) et, à la frontière des formations strictement commerciales, en Baccalauréat Professionnel Services accueil assistance conseil (relevant formellement de la NSF 330) doivent être développées.

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Un effort particulier doit être effectué en faveur du Baccalauréat Professionnel Vente, qui semble mieux correspondre aux besoins des employeurs. Cet effort devra être accompagné d'une information des élèves sur les débouchés de ce Baccalauréat Professionnel, actuellement moins attirant. SANITAIRE ET SOCIAL Spécialités plurivalentes sanitaires et sociales (NSF 330) Les spécialités plurivalentes sanitaires et sociales ont été sélectionnées au niveau IV pour l'intérêt des formations des services à la personne permettant la poursuite d'études des jeunes titulaires du BEP Carrières sanitaires et sociales et du BEPA Services aux personnes. Deux baccalauréats professionnels viennent d’être créés dans cette perspective, afin de répondre aux besoins de techniciens exerçant dans l’ensemble des secteurs couvrant les services de proximité : le Baccalauréat Professionnel Services de proximité et vie locale (SPVL) et le Baccalauréat Professionnel Services en milieu rural (SMR) appartenant formellement à la spécialité 334 Accueil hôtellerie, tourisme. Il convient de développer les sections de ces deux Baccalauréat Professionnel en restant attentif aux conditions d’insertion des jeunes qui en sortiront à partir de 2007. Les préconisations pour le Baccalauréat Professionnel Services Accueil Assistance Conseil ont été jointes à celles concernant les diplômes de la spécialité Commerce, Vente (cf. NSF312). NIVEAU BTS (niveau III) (en savoir plus sur le niveau III) TECHNOLOGIES INDUSTRIELLES Technologies de commandes des transformations (NSF 201) Les BTS de ce groupe de formation ont des débouchés nombreux et variés et offrent un large éventail de poursuites d'études. Tous, le BTS Informatique et réseaux pour l’industrie et les services techniques comme les autres à orientation plus industrielle, doivent voir leurs capacités d'accueil développées. Cependant la faiblesse du remplissage des sections doit conduire à privilégier les actions d'information, notamment auprès des filles. L'ouverture de nouvelles sections, notamment en UFA devrait ainsi être envisagée, soit en réponse à un accroissement de la demande de formation, soit dans le cadre de nouvelles organisations plus attirantes pour les élèves (notamment enchaînement d'une première année sous statut lycéen et d'une seconde en apprentissage). L’offre en BTS Mécanique et automatismes industriels est plus difficile d’accès du Val-de-Marne et du nord-est de l’Essonne. L’offre en BTS Contrôle industriel et régulation automatique n’est présente qu’à Paris et à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne). L’offre en BTS Informatique et réseaux pour l’industrie et les services techniques est plus difficile d’accès pour les jeunes des zones de Pontoise et Seine-Aval (Yvelines). L’offre en BTS Maintenance industrielle est plus difficile d’accès du Nord de la Seine-et-Marne. ALIMENTATION HÔTELLERIE TOURISME Agro-alimentaire, alimentation, cuisine (NSF 221) Dans le souci de soutenir les formations aux métiers de la qualité des industries agro-alimentaires, les capacités d'accueil dans les BTS suivants devront être développées : • BTS Biotechnologies ; • BTS Qualité dans les IAA et les bio-industries ; • BTS Bio-analyses et contrôle. Le BTSA Analyses agricoles, biologiques et biotechnologiques, qui n'est pas proposé aux jeunes franciliens en 2005 fera l'objet d'une ouverture.

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Une double campagne devra être menée auprès des élèves pour améliorer l’attractivité des formations préparant aux métiers de l’agroalimentaire et en direction des professionnels pour faire connaître ces formations et les diplômes auxquels elles préparent. Accueil, hôtellerie, tourisme (NSF 334) Les capacités d'accueil de préparation aux BTS de l'Accueil, hôtellerie, tourisme doivent être maintenues. Les deux options du BTS Hôtellerie restauration doivent être préservées pour offrir des perspectives de poursuite d'études aux bacheliers technologiques et professionnels de la filière, qui peuvent ainsi attendre une meilleure qualité d’insertion. Les BTS Ventes et productions touristiques et Animation et gestion touristique locale répondent à une demande sociale forte. Mais les emplois auxquels le premier prépare sont soumis à la concurrence des ventes sur internet. Aussi, seul le BTS Animation et gestion touristique locale, qui dispose de débouchés portés par le développement des activités touristiques, pourra voir ses capacités d'accueil développées, dans le cadre déjà prévu de l'ouverture d'un lycée neuf en Seine-et-Marne. TRANSPORT Transport, manutention, magasinage (NSF 311) En Île-de-France, les perspectives d'embauche favorables des titulaires d'un BTS Transport ainsi que l'importance de la demande sociale justifient une extension des capacités d'accueil. Compte tenu du développement récent des autres formations de ce niveau, notamment en IUT, cette extension devra toutefois être menée en veillant à ne pas remettre en cause les conditions d’insertion actuelles. TERTIAIRE ADMINISTRATIF Secrétariat – Bureautique (NSF 324) Dans la filière secrétariat, il convient de favoriser les poursuites d'études jusqu'au niveau du BTS, premier niveau où les chances d'insertion soient durablement satisfaisantes. Dans cette perspective, il faut d'abord mieux remplir les sections de BTS existantes. Au delà de cet effort, les capacités d’accueil mériteraient d'être augmentées (sauf pour le BTS Assistant Secrétaire Trilingue, qui va disparaître) dans la mesure où le renouvellement de la pyramide des âges suscitera essentiellement des recrutements de niveau III. Cette augmentation devrait concerner les divers modes de formation (statut scolaire, UFA). Les BTS Assistant de Direction et Assistant de Gestion PME PMI sont bien perçus sur le marché du travail. L’offre en BTS Assistant de direction est plus difficile d’accès du centre et du sud de l’Essonne, et des environs des Mureaux. COMMERCE Commerce, vente. (NSF 312) Dans l'ensemble, les formations du commerce et de la vente peuvent voir leurs capacités d'accueil développées en lycée au niveau III, en particulier sous forme d'UFA. Seul le BTS Commerce international, dont les débouchés sont moins assurés, ne devra pas croître en nombre de divisions. L'insertion après le BTS Négociations relations clients est sans doute plus facile et ce BTS est sans doute un meilleur instrument de poursuite d'études pour les bacheliers professionnels. Aussi devra-t-il être privilégié pour la création de divisions nouvelles dans la mesure où il reste assez attractif. Pour les BTS Négocations relations clients et BTS Management des unités commerciales, à l’offre nombreuse, seul le secteur de Seine-Aval (Yvelines) paraît peu desservi. Les capacités d’accueil en BTS Technico-commercial (BTS n’appartenant pas au groupe des formations du commerce et de la vente) devront être développées en Île-de-France, notamment dans les options Matériaux du bâtiment (actuellement présent seulement à Paris) et Produits alimentaires - qui est à créer en Île-de-France..

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INFORMATIQUE Informatique, traitement de l'information, réseaux de transmission des données. (NSF 326) Le développement des capacités d'accueil en BTS Informatique de gestion doit se poursuivre, à un rythme modéré, dans les divers modes de formation (statut scolaire, UFA). La croissance des flux d'alimentation de la profession à ce niveau ces dernières années a cependant été telle qu'un nouvel équilibre du marché du travail des informaticiens va s’établir ; il sera souhaitable d'effectuer une analyse approfondie des conditions dans lesquelles les titulaires de BTS vont dorénavant faire face à la concurrence des diplômés de niveau plus élevé. En tout état de cause, une attention particulière devra être accordée à l'information des élèves, notamment des filles, qui sont peu nombreuses à choisir cette orientation. Les orientations pour le BTS Informatique et réseaux pour l’industrie et les services techniques sont présentées avec celles concernant les technologies industrielles (NSF 201). Elles sont analogues. SANITAIRE ET SOCIAL Spécialités plurivalentes sanitaires et sociales (NSF 330) Santé (NSF 331) Travail social (NSF 332) Les perspectives d'emploi ouvertes aux sortants de formations sanitaires et sociales de niveau III sont très favorables. Conformément au schéma des formations sanitaires et sociales, les formations professionnalisantes sous tutelle du Ministère de la santé et des Solidarités, pour les Puériculteurs ou sous la double tutelle du Ministère de la Santé et de la Solidarité et du Ministère de l’Éducation nationale pour les Educateurs spécialisés voire les Educateurs de jeunes enfants, seront également développées en lycée. En dehors de ces formations soumises à autorisation d’ouverture par la Région, quelques formations de niveau BTS présentent des indicateurs d'attraction et de réussite qui incitent à proposer le développement de leurs capacités d'accueil : • le diplôme en imagerie médicale et radiothérapie dans la mesure où l’accueil en stage peut être assuré. L’offre est plus difficile d’accès depuis les Yvelines, l’Essonne, la Seine-et-Marne et la Seine-Saint-Denis ; • le BTS Economie sociale et familiale, dont la croissance devra cependant rester modérée ; il est un peu plus difficile d’accès des Yvelines et de l’Essonne ; • le diplôme de Conseiller en économie sociale familiale, dont la préparation doit être proposée plus systématiquement à ceux qui ont obtenu le BTS ESF ; Par ailleurs, les capacités d’accueil en BTS Analyses biologiques pourront être développées (l’offre est plus difficile d’accès pour les jeunes de l’Essonne, de la Seine-et-Marne, de la zone Est de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, et du Nord des Yvelines), mais le BTS Biotechnologies (actuellement présent seulement à Paris et à Gif-sur-Yvette), dont les débouchés sont plus larges, lui sera préféré. En revanche, les BTS Diététique ne devront pas être développés tant que l'avenir de ce diplôme restera incertain. Assurer dans la transparence la mise en œuvre et l’actualisation des orientations

régionales

Les orientations définies pour le schéma des priorités d’ouvertures et fermetures seront inscrites dans l’appel à projets diffusé par l’Etat et la Région aux responsables des établissements de formation initiale. Elles guideront ainsi les ouvertures et fermetures de formations retenues par le Plan Prévisionnel Triennal Glissant, dispositif mis en place par le Schéma des formations 2000-2006 qui a fait la preuve de son intérêt, et qui sera pérennisé.

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Ces orientations pourront être précisées dans les conventions d’application du Plan régional de développement des formations professionnelles, où, conformément à la loi, la Région et les autorités académiques définiront le schéma des priorités des ouvertures et des fermetures de formations en lycées. Les orientations pour le schéma des priorités des ouvertures et des fermetures de formations en lycées seront actualisées et enrichies périodiquement, en concertation avec les autorités académiques. Ce sera particulièrement nécessaire à l’occasion des rénovations de diplômes qui peuvent amener à revoir la carte de l’offre pour les formations du domaine concerné par la redéfinition des référentiels. Cette actualisation et cet enrichissement reposeront sur l’exploitation annuelle de l’ensemble des informations disponibles sur la formation, l’emploi et le chômage en Île-de-France avec l’appui de l’OREF (GIP-CARIF). La conclusion prévue de la « convention entre le ministère de l’Education nationale et la Région concernant l’échange d’informations statistiques nécessaires au pilotage du système éducatif » permettra d’enrichir le système régional d’information, notamment sur les parcours et les données sexuées. Parmi ces informations, celles fournies par les enquêtes sur l’insertion professionnelle des anciens lycéens doivent tenir une place privilégiée : la Région continuera à s’assurer qu’elles fournissent des résultats régionaux pertinents, comme elle a commencé de le faire en soutenant notamment l’exploitation régionale de l’enquête d’Insertion des lycéens dans la Vie Active (IVA).

L’indispensable analyse des chiffres ne suffit cependant pas pour appréhender intégralement le fonctionnement du marché du travail. C’est pourquoi l’analyse sera affinée par des échanges réguliers, notamment autour de l'OREF (GIP-CARIF), avec les branches professionnelles (cf. 4ème principe : partenariat socio-professionnel). La Région se dotera d’outils lui permettant de suivre, sur l’ensemble du territoire, l’avancée de la mise en œuvre des objectifs qui auront été fixés : observatoires des sorties sans qualification, de l’accès au niveau baccalauréat et de l’orientation post-baccalauréat, de l’évolution de l’offre de formation, etc. Les résultats de ces observations feront l’objet, chaque année, d'une présentation au Conseil régional et au Conseil Inter Académique de l’Education Nationale (CIAEN). C'est pourquoi l'ensemble des informations sur lesquelles est basé le présent schéma des priorités d’ouverture et fermetures figurent en annexe. Elles seront également disponibles en ligne, avec d’autres éléments concernant le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 sur différents sites régionaux comme le site « lycées » et l’espace collaboratif des Etats généraux des formations. De même la Région, s’appuyant notamment sur l’OREF (GIP-CARIF), s’assurera que les informations nouvelles sur l’insertion des jeunes et les ajustements apportés aux orientations pour les ouvertures et les fermetures des formations reçoivent une large diffusion, en particulier auprès des acteurs de l’information et de l’orientation. Un état des lieux de la répartition des effectifs en formation par niveau, entre l’apprentissage et la formation sous statut scolaire sera réalisé et présenté tous les ans à l’Assemblée régionale.

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3ème axe d’intervention : Aménager les lycées afin qu’ils renforcent les réussites des jeunes

Les constats Le Code de l’Éducation, par son article L214-6, confie à la Région « la charge des lycées, etc. Elle en assure la construction, la reconstruction, l’extension, les grosses réparations, l’équipement, etc. ». C’est une compétence dont l’importance se mesure tant du point de vue quantitatif que qualitatif. Avec la charge de 469 EPLE, d’un nombre encore plus important de sites et d’annexes et de près de 6 millions de mètres carrés construits, la Région a la charge d’un patrimoine immobilier extrêmement étendu. Mais, parce qu’il s’agit de surfaces dédiées à l’éducation, cette responsabilité revêt encore plus d’importance. L’entretien et l’adaptation des locaux des lycées sont indispensables à l’ouverture de toutes les nouvelles formations dès lors qu’elles supposent des arguments de capacités ou concernent l’enseignement professionnel et technologique qui accueille plus de la moitié des élèves en Île-de-France. Adapter la carte des formations en permettant la concrétisation des ouvertures de formations arrêtées par les académies suppose, chaque année, des travaux immobiliers conséquents. Au-delà des adaptations de rentrée, la responsabilité du bâti est également essentielle pour soutenir la vie scolaire comme la modernisation des enseignements. C’est pourquoi, comme les autres régions, l’Île-de-France a conduit ses opérations de constructions ou de rénovations sur la base de références régionales qui rompaient avec les pratiques de l’État – qui ne prévoyait que les locaux d’enseignement proprement dit - des locaux de vie scolaire, le câblage informatique des établissements, le doublement des surfaces de Centre de Documentation et d’Information (CDI) pour rendre possible le développement du travail personnel, ou la création d’amphithéâtres ou de salles polyvalentes permettant de rassembler plusieurs classes, etc. Enfin, de par son importance (puisqu’il représente l’équivalent de la surface du parc de logement d’une ville de 30 à 50 000 habitants), la conception et la gestion de ce patrimoine constitue un enjeu essentiel au regard de la gestion énergétique en Île-de-France. C’est ce qui a conduit la Région à développer une politique de haute qualité environnementale (HQE) pour les opérations sur les lycées. C’est ce qui rend importante la question du traitement des déchets des lycées. Au-delà des bâtiments, la qualité de l’équipement pédagogique et général est essentielle au bon fonctionnement des enseignements, pour permettre l’utilisation des technologies de l’information et de la communication et permettre la mise en place des référentiels de formation chaque fois qu’ils sont rénovés pour tenir compte de l’évolution des techniques et des équipements utilisés par les entreprises dans lesquelles les élèves sont appelés à s’insérer.

Les objectifs En matière d’éducation, la décentralisation a attribué aux Régions une compétence de planification, en leur confiant l’élaboration d’un Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées en même temps qu’une compétence logistique relative à la construction, la rénovation, l’équipement et au fonctionnement des lycées. S’ajoutent, depuis 2004, les fonctions d’accueil, d’hébergement et de restauration à l’origine du transfert des personnels, techniciens, ouvriers et de service. La Région a toujours assumé cette compétence logistique dans la perspective d’une contribution à l’amélioration des conditions d’éducation et de formation. C’est en effet une condition essentielle à la réussite. C’est pourquoi la Région entend poursuivre son action dans ces domaines.

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Elle assumera, comme elle l’a fait jusqu’ici, la compétence de construction, de rénovation et de maintenance du patrimoine avec la préoccupation constante de l’exercer de telle sorte qu’elle contribue à la modernisation des conditions d’enseignement et qu’elle permette le développement de la vie scolaire. C’est l’objet des orientations régionales de programmation qui intègrent un amphithéâtre, un doublement des surfaces de CDI par rapport aux normes qui étaient celles de l’État, de nombreux locaux de vie scolaire, des bureaux pour les enseignants, le câblage des établissements, l’organisation d’un accès libre des élèves à Internet, etc. La possibilité d’améliorer les relations enseignants – familles et de permettre l’ouverture des établissements sur leur environnement amènera à concevoir certains espaces (salle polyvalente, salle de libre accès à Internet, locaux de vie scolaire, etc.) de façon à ce qu’ils permettent un accès simple et sécurisé. La Région poursuivra également les efforts engagés pour fournir aux lycées les équipements nécessaires à l’adaptation et à la modernisation des conditions d’enseignement. Les actions pour l’équipement des lycées en ordinateurs et réseaux, l’équipement des laboratoires et ateliers en machines et matériels modernes où le numérique tient une large place ainsi qu’en mobilier et équipement général seront poursuivies. Enfin, la Région attribuera aux lycées les moyens de leur fonctionnement tant au travers de la Dotation Globale de Fonctionnement des Lycées (DGFL) qui doit maintenant bénéficier à l’ensemble des élèves accueillis dans les lycées que des moyens TOS, progressivement au fur et à mesure de la mise en place des transferts de compétences. De façon générale, la Région entend fournir aux établissements, aux équipes éducatives et aux élèves, les moyens nécessaires au bon fonctionnement des établissements. Elle assumera les compétences qui lui ont été confiées dans une perspective éducative.

Les pistes d’actions Permettre la modernisation de la carte des formations par l’adaptation des locaux

des lycées (travaux dits de « mesures de rentrée »). L’adaptation annuelle de la carte des formations entraîne l’ouverture, la fermeture et le transfert d’un grand nombre de formations dans les lycées franciliens. Cette adaptation représente chaque année plus de 1000 modifications de structures au sein des établissements, parmi lesquelles 100 à 150 nécessitent des travaux et environ 300 nécessitent de nouveaux équipements. Un accompagnement de ces mouvements par la Région est indispensable pour assurer la mise en place des locaux et des équipements correspondants. Pour se faire, s’appuyant sur le Plan Prévisionnel Triennal Glissant (PPTG), un dispositif unique de recensement des projets de modification des structures, de la part des académies, a été mis en place. Celui-ci permet d’identifier en amont les modifications qui sont de nature à induire des travaux ou à nécessiter des équipements dans les établissements. De cette façon, les études peuvent être engagées et les travaux mis en œuvre dans une cohérence de calendrier avec celui des ouvertures de formations nouvelles. Ce processus, désormais opérationnel, permet dans la plupart des cas de livrer les locaux avant l’ouverture effective des formations. Le processus repose sur la transmission par les rectorats des projets de mesures de rentrée selon un calendrier pluriannuel dans le cadre du Plan Prévisionnel Triennal Glissant (PPTG) ; l’organisation de réunions de balayage permet de relever les mesures posant des difficultés de réalisation, et rend possible un suivi rigoureux en interne de la multitude de petites opérations immobilières induites.

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La Région entend renforcer le caractère pluri-annuel du dispositif, par le recensement et la concertation sur les mesures conséquentes en termes de travaux ou d’équipements plusieurs années à l’avance et par l’extension de la base de données commune avec les Rectorats, afin que celle-ci permette de mieux suivre l’avancement de toutes les mesures de rentrée. Poursuivre la conception de la programmation architecturale des opérations

immobilières de telle sorte qu’elle favorise le développement de la vie scolaire, l’amélioration des conditions d’enseignement et la réussite.

Le double processus de programmation architecturale, mis en place à la Région, est désormais bien structuré et fonctionnel : établissement et mise à jour d’un référentiel régional portant sur les locaux récurrents d’une part, concertation spécifique et rédaction d’un programme adapté pour les travaux relatifs à chacun des établissements d’autre part. Ce référentiel régional a naturellement vocation à évoluer en fonction des orientations et de la politique régionale : poursuite du rééquilibrage des locaux en faveur de la vie scolaire, prise en compte des innovations pédagogiques et des dispositifs mis en place pour l’égalité des chances notamment. Prise en compte des opérations « Réussite pour Tous » L’accueil de dispositif de type « Réussite pour Tous » ou de la Mission Générale d’Insertion de l’Éducation Nationale (MIGEN) se heurte parfois à des problèmes de locaux pour la gestion et l’animation de l’opération. Pour pallier cette carence, les nouvelles opérations prévoient :

• Un bureau de coordonnateur (actions MGI ou dispositif « Réussite pour Tous »). • Á proximité de ce bureau, une petite salle banale, pouvant accueillir 20 élèves au

maximum, pour des activités liées à l’opération (salle câblée avec prises). Développement des TICE et des Environnements Numériques de Travail (ENT) Le développement des réseaux et des TICE dans les lycées et la montée des demandes de maintenance – assistance conduit à prévoir, au delà du local serveur déjà inscrit dans les références :

• 1 local « administrateur(s) » du réseau du lycée pouvant accueillir 2 ou 3 personnes travaillant sur écran.

• Á proximité du local « administrateur(s) », 1 petit local de stockage de composants informatiques.

Par ailleurs, l’usage de l’informatique et notamment du vidéo-projecteur pendant les séquences pédagogiques devenant courant, l’utilisation du tableau numérique interactif se multipliant, une réflexion est menée sur la disposition de la salle de classe, permettant la présence à la fois du tableau traditionnel et de l’écran de projection, et offrant un dispositif installé à demeure, protégé et facile d’utilisation. Outre l’expérimentation d’aménagement de salles de lycées existants, un concept de « mur pédagogique » est testé sur les nouveaux lycées. Il consiste à intégrer, dès la conception du bâtiment, la vidéo-projection comme un outil banalisé de la salle de classe. Enfin, la Région entend poursuivre son offre d’espaces numériques de travail et examine les possibilités d’élargir encore l’offre et l’ouverture de lieux de travail personnels dans les lycées, afin de mettre à disposition, non plus seulement des professeurs et des élèves, mais aussi des parents d’élèves, des locaux équipés d’ordinateurs permettant un accès libre à Internet.

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Contribuer à faire de l’Île-de-France une éco Région en particulier par la réalisation

d’opérations HQE pour les lycées. Diverses actions complémentaires sont engagées dans le domaine des lycées pour contribuer à faire de l’Ile-de-France une éco Région : réalisation d’opérations HQE pour les lycées, engagement d’une analyse globale des conditions de chauffage des lycées, étude générale des conditions de collecte, de traitement et de recyclage des déchets couvrant notamment la question du recyclage des ordinateurs renouvelés en faveur des jeunes lycéens de milieux défavorisés (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités). La démarche de « haute qualité environnementale » a été mise en œuvre sur le patrimoine des lycées de la Région Île-de-France à partir de 1998, pour quelques opérations choisies en fonction de leur spécificité : lycée agricole offrant l’opportunité d’une réflexion sur les espaces naturels, lycées du bâtiment offrant celle d’une réflexion sur les économies d’énergie, le bon usage des matériaux de construction ou encore la gestion des déchets et la conduite d’un chantier « propre », par exemple. En cohérence avec les engagements de la Région en matière de développement durable et de la mise en œuvre d’une Eco – région, l’objectif est désormais d’élargir et d’affiner cette approche. Il a donc été décidé, depuis 2004, que l’ensemble des opérations patrimoniales significatives, à savoir toutes les constructions de nouveaux lycées et toutes les opérations lourdes de restructuration ou d’extension, feraient l’objet d’une démarche environnementale spécifique de type HQE. Cette démarche de programmation environnementale sera poursuivie. Les « cibles » couramment retenues pour être développées sur chaque opération sont définies dans un cahier des charges qui fait partie intégrante du programme architectural des locaux. Les thèmes préférentiels de la Région concernent la gestion économique de l’énergie et de l’eau, le confort des usagers (notamment l’acoustique), l’entretien et la maintenance des locaux et des installations techniques, et enfin la conduite d’un chantier à faibles nuisances. Pour mettre en œuvre simultanément l’ensemble de ces programmes HQE sur le nombre important d’opérations concernées, la Région a mis en place des missions spécifiques de suivi de ces opérations par des conseillers environnementaux. Leur mission va de la phase initiale de diagnostic-programmation, en passant par l’assistance au maître d’ouvrage durant toutes les phases d’études et de travaux, jusqu’à l’établissement de deux bilans d’exploitation, le premier à 6 mois, le second à 2 ans après la réception des travaux, et ce afin d’assurer un retour d’expérience sur l’ensemble de la démarche. Pour toutes les opérations plus ponctuelles qui ne justifient pas une démarche aussi structurée, la programmation architecturale est désormais complétée par un certain nombre d’exigences généralisées. Celles-ci concernent tout d’abord la santé des usagers avec les exigences de retrait total des matériaux polluants tels que l’amiante ou le plomb. Elles concernent également l’insertion harmonieuse du projet dans son site et sa qualité architecturale, la pérennité des matériaux choisis, et une préoccupation de maintenance ultérieure des ouvrages. A chaque fois que cette programmation environnementale est menée sur un établissement existant, elle offre à la communauté scolaire, au delà des objectifs patrimoniaux, une réelle opportunité de sensibilisation qui peut aller jusqu’à la conduite d’un projet pédagogique associé (cf. 1er principe : une vision globale de la formation). Il est à noter que les générations actuelles de lycéens semblent particulièrement réceptives aux préoccupations de développement durable, sans toutefois bien appréhender les moyens qui sont les leurs pour en devenir réellement acteurs.

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Ainsi la thématique d’ « Eco – gestion » du bâtiment par exemple peut constituer le support pédagogique d’une réflexion sur les usages au sein du bâtiment : gestes d’économie d’énergie, de tris des déchets, de surveillance des consommations, … L’objectif est donc de poursuivre et d’accompagner le développement de ces programmations environnementales en liaison avec les communautés scolaires, et de recueillir au fur et à mesure de la finalisation des chantiers les leçons de leur mise en œuvre. Par ailleurs, la Région examinera, dans le cadre des compétences dernièrement transférées, la prise en compte des préoccupations environnementales en termes de restauration (circuit court, alimentation bio, …). Fournir aux lycées un équipement pédagogique et général moderne et adapté à

l’évolution des conditions d’enseignement. La mise à disposition d’équipements rénovés et adaptés aux évolutions technologiques est une nécessité pour offrir aux jeunes des conditions optimales de formation. Sont concernés les équipements qui favorisent les enseignements pour toutes les filières, mais également les matériels qui facilitent le fonctionnement du lycée et participent à l’environnement de l’élève. A ce titre, le développement de l’usage des Technologies de la Communication et de l’Information (TICE) sera poursuivi. S’appuyant sur un effort important d’équipement (plus de 130 000 ordinateurs aujourd’hui dans les lycées), la Région conduit une politique de renouvellement systématique faisant profiter les établissements des dernières évolutions technologiques. Avec l’achèvement de la mise en service de réseaux informatiques dans tous les lycées, des actions seront menées en vue d’une amélioration de la continuité de service et, le cas échéant, d’une restauration des données plus performante. Des initiatives seront poursuivies pour accompagner les évolutions pédagogiques, notamment en expérimentant et développant des outils adaptés et modernes : projection de l’image, interactivité (tableaux blancs interactifs), supervision de salles informatiques (laboratoires multimédia). La Région poursuivra ses efforts pour doter en matériel les établissements neufs ou rénovés. En fonction de l’évolution de la carte des formations, elle mettra, chaque année, à disposition le matériel nécessaire aux établissements qui accueillent des sections nouvelles. Former les élèves sur des matériels qu’ils retrouveront dans leur milieu professionnel est une condition pour une insertion réussie. Les technologies évoluent rapidement. Pour adapter les équipements aux nouveaux enjeux, la Région continuera à conduire, en lien avec les corps d’inspection, un effort de modernisation des matériels pédagogiques pour chaque diplôme rénové. Les équipements pédagogiques sont de plus en plus sophistiqués (commandes numériques, systèmes communicants). Dans la perspective de favoriser la pérennité de ces matériels et d’accroître leur temps de mise à disposition pour l’élève, la Région engagera les lycées à développer des actions de maintenance efficaces. Par convention, elle soutiendra chaque établissement qui souhaite s’y engager. Dans cette perspective, un effort particulier sera entrepris pour garantir le niveau de conformité de ces mêmes équipements aux nouvelles normes de sécurité. L’effort de renouvellement du matériel sera poursuivi dans le cadre d’une politique d’aménagement durable. La Région sera à l’initiative d’actions pour inciter et aider les établissements à mettre en œuvre des stratégies de valorisation ou de recyclage des matériels et produits utilisés. Par ailleurs, en relation avec l’établissement, les politiques d’équipement seront poursuivies pour renouveler les équipements nécessaires au bon fonctionnement quotidien du lycée (entretien) et de son administration.

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4ème principe stratégique : établir des partenariats forts avec le monde

professionnel et socio-économique

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Synthèse : diagnostic et propositions

La Région a clairement mis en exergue son option pour une approche globale de la formation de la personne, du citoyen, du professionnel. Dans cette dernière dimension, chercher à offrir à chacun son parcours de réussite et d'insertion est aussi une des meilleures façons de soutenir le développement francilien. Élever le niveau de formation et de qualification et favoriser les partenariats avec le monde professionnel et socio-économique sont des leviers pour contribuer au progrès et soutenir la croissance de l’Île-de-France, condition nécessaire à l’amélioration des conditions d’insertion des jeunes. La Région s’est dotée d’un Schéma Régional de Développement Économique (SRDE) qui « prend résolument le parti d’une croissance forte, solidaire et durable en participant pleinement à la stratégie régionale en faveur du développement humain ». Le SRDE met en avant le lien fort entre dynamisme économique, aménagement du territoire, et besoins en termes de ressources humaines. Fondé sur un système de gouvernance permettant à chaque acteur de trouver sa place, il fait donc une large part aux partenariats, notamment avec le monde économique. Le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 apporte sa contribution au SRDE : • d’une part en prenant le parti de l’élévation du niveau de qualification des

jeunes franciliens et en accordant une attention particulière aux relations emploi-formation notamment pour les 8 filières prioritaires (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation) ;

• d’autre part en permettant aux relations entre monde professionnel (entreprise, économie sociale et solidaire, action associative) et monde de la formation de se développer sur des bases partenariales, au bénéfice des jeunes en formation, de leur insertion durable et du développement économique régional.

L'élévation du niveau de formation et de qualification apparaît une nécessité pour l'entrée dans la société de la connaissance. Elle y contribuera d'autant plus que l'on s'assurera d'une certaine adéquation entre formations et perspectives d'emploi. Dans une attitude équilibrée qui ne recherche pas une totale adéquation - à la fois impossible et sans doute pas souhaitable dans l'absolu - il s'agit de pouvoir prendre en compte les perspectives d'insertion pour l'avenir et donc d'être à même de les mesurer en permanence. Cela suppose une prospective, particulièrement difficile dans le monde changeant dans lequel nous vivons, pour lequel il paraît important de développer, avec le monde professionnel et socio-économique, des réflexions partagées. Elles s’appuieront sur l’OREF (GIP-CARIF), outil du Contrat de projet État-Région, en charge de l’animation du réseau des Observatoires de branches. L'intérêt des échanges et du partenariat entre le monde professionnel et le monde de la formation est assez largement reconnu. Au niveau de la Région, ce sont les relations contractuelles avec les organisations professionnelles d'employeurs et de salariés au travers, en particulier, des Accords Régionaux de Partenariat Professionnel (ARPP), mais aussi les études de filières, les réunions de concertation, etc. Au niveau des établissements, les échanges et le

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partenariat entre les lycées et les entreprises préparent l'insertion. L'alternance contribue à varier les approches de la formation par son côté pratique (qui complète les approches déductives et met en valeur d’autres formes d’intelligence) et contribue à une certaine égalisation des chances. Et on tend assez largement à reconnaître que, dans ce domaine, la situation a profondément évolué au cours des dernières décennies. Ces échanges permettent également l'amélioration de l'alternance dans la formation (c'est-à-dire des périodes de formation en entreprise) et des possibilités de découverte de l'entreprise. L'alternance est un des moyens d'ouvrir l'école sur le monde (ce n’est évidemment pas le seul et ce Schéma insiste par ailleurs sur l'importance de l'éducation à la citoyenneté). Au-delà de la nécessaire maîtrise de l'expression (la langue) et du maniement des symboles (les mathématiques), les séquences en entreprise offrent des approches pragmatiques et concrètes qui sont, pour beaucoup de jeunes, un moyen d'accès aux apprentissages. L'alternance en formation prend différentes formes : les périodes de formation en entreprise, les formations complémentaires d'initiative locale (FCIL) ou l'apprentissage. Paradoxalement les formations complémentaires d'initiative locale (FCIL), qui visent à mieux préparer l'insertion par une relation privilégiée avec le monde professionnel, ne bénéficient pas des dotations de fonctionnement fournies pour tous les lycéens. Il est nécessaire d'étendre désormais le bénéfice de la DGFL à l'ensemble des élèves du lycée. Par ailleurs, alors que la Région s'est fixée pour objectif de développer l'apprentissage dans un esprit de complémentarité des voies et modes de formation, son implantation dans les lycées apparaît particulièrement opportune quand il permet l'élévation du niveau de formation et de qualification ou améliore la fluidité et l'individualisation des parcours. Au-delà des formations en alternance et d'un effort de prospective partagé, il y a de nombreux autres domaines dans lesquels il est utile de favoriser la connaissance mutuelle par les échanges et le partenariat. Au niveau des établissements de formation, c'est la contractualisation entre établissements et entreprises, le soutien à la mise en place d'associations d'anciens élèves, la participation des lycées aux manifestations professionnelles, le soutien à la lutte contre les discriminations par des tutorats, etc. La Région proposera aux autorités académiques, pour appuyer la coopération école-entreprise au niveau de chaque établissement, la nomination d’un référent école-entreprise par établissement (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet). Enfin, il convient de soutenir toutes les initiatives qui peuvent contribuer au développement régional. L'un des problèmes majeurs de notre région est celui de l'atonie du marché de l'emploi. Dans le domaine de la formation, il faut soutenir la sensibilisation à la création d'activités de toute nature (création d'entreprise, économie sociale et solidaire, action associative). Et alors que 40 % des cadres dirigeants des petites entreprises et de l'artisanat ont plus de 50 ans, il faut sensibiliser à la reprise d’entreprises et y préparer les jeunes qui le souhaitent. Au fond, il s’agit d’essayer de combiner, dans un cercle vertueux qui profite à tous, développement économique et développement humain.

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LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION 1er axe d’intervention : approfondir les échanges et le partenariat avec le monde professionnel et socio-économique au niveau régional

Les constats Le schéma des formations 2000-2006, qui valait Plan régional de développement de la formation professionnelle des jeunes (PRDFPJ), a institué de nouvelles relations avec le monde socioprofessionnel et notamment une nouvelle forme de partenariat : les Accords Régionaux de Partenariat Professionnel (ARPP), points de rencontre de préoccupations communes aux partenaires (Etat, Région, organismes professionnels avec une représentation paritaire). Ils peuvent couvrir différents thèmes : accueil des jeunes en entreprise, actions contre les discriminations, aide à la définition des gammes d'équipements professionnels des lycées, usage d’équipements hors temps scolaire par les entreprises, connaissance des métiers, accueil de professeurs en entreprises, interventions de professionnels dans le cadre des formations, etc. Les rencontres régulières permettent aussi d’enrichir l’approche qu’ont les pouvoirs publics de l’évolution de la carte des formations. Depuis, deux ARPP ont été signés (industrie hôtelière et commerce interentreprises), quatre nouveaux accords sont prévus et six autres sont envisagés. Un des thèmes communs aux deux ARPP signés est l’information sur les métiers. Par ailleurs, les échanges avec le monde économique se sont concrétisés au travers des dix études de filière de formation, pilotées par la Région : l'ensemble des représentants des entreprises et des salariés concernés ont été sollicités pour l’élaboration des études, associés à leur déroulement -à mi-parcours de l'étude puis lors de son achèvement dans une réunion de validation - et informés des conséquences opérationnelles que la Région entendait leur donner, notamment en termes de carte des formations. De nombreux éléments nouveaux sont apparus. L'Observatoire Régional Emploi-Formation, OREF (GIP-CARIF), effectivement mis en place début 2005, a permis de finaliser différents travaux transversaux et prospectifs, complémentaires des approches par filières, qui n'avaient jamais pu être réalisés jusqu'ici : il a ainsi alimenté le schéma des priorités d'ouvertures et de fermetures de formations en lycées. L’OREF (GIP-CARIF) s’est vu confier, entre autres missions, celle de suivre les travaux des observatoires de branche prévus par l’accord national interprofessionnel sur la formation du 20/09/03. L’accord-cadre d'objectifs et de moyens pour le développement de l'apprentissage (ACOM), signé en décembre 2005 entre l’Etat et la Région, prévoit des déclinaisons opérationnelles avec les branches professionnelles Par ailleurs, des liens, hors ARPP, ont perduré, ciblés en fonction des publics ou des dispositifs (jeunes selon leur statut, adultes). C’est le cas, par exemple, dans le domaine de l’information sur les métiers : conventions de partenariat (avec la CAPEB, le GIP), Réseau régional des métiers, à l’origine de la mise en œuvre du site lesmetiers.net (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet). Des relations privilégiées avec certains partenaires économiques, dans le domaine de l’emploi, sont également prévues dans le cadre du Schéma Régional de Développement Économique (SRDE). Les échanges et le partenariat régional avec les professions prennent donc des formes multiples ce qui constitue tantôt une richesse tantôt une déperdition de moyens mais se traduit généralement par un manque de lisibilité qui peut décourager les initiatives.

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Les objectifs

L'objectif, pour le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 est d'approfondir les échanges et le partenariat avec le monde professionnel et socio-économique, pour :

améliorer les chances de réussite des jeunes en leur permettant une découverte réelle des métiers et du monde du travail ;

améliorer leurs chances d’insertion en enrichissant les analyses conduisant à l’adaptation de la carte des formations ;

soutenir le développement régional par l’amélioration de la qualification des franciliens.

Les contacts avec les professions au niveau régional doivent être développés et rationalisés.

Les pistes d’action

Poursuivre et adapter le partenariat entre la Région et le monde professionnel et socio-économique

Les ARPP devront, pour des raisons évidentes d'efficacité, couvrir l'ensemble des champs de partenariat entre la Région et les professions, en dépassant bien évidemment le strict cadre du Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013. De nouvelles modalités d’accord sont définies dans le cadre du livret PRDFP du schéma régional de la formation tout au long de la vie et du SRDE. Ces ARPP « rénovés », devenus Contrats régional d’engagement professionnel (CREP) se baseront sur un accord-cadre qui pourrait être décliné concrètement, selon les besoins, en conventions de mise en œuvre. Ils devront prendre en compte la question essentielle mais difficile de la lutte contre les discriminations. Les partenariats devront permettre de réfléchir aux questions du recrutement, du développement de la diversité en entreprise, à la fois du point de vue de l’équité et de celui de la valorisation des ressources humaines ; dans ce cadre, les langues d’origine peuvent constituer un atout dans un contexte d’échanges multilatéraux (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation). Évidemment, ils couvriront également les partenariats relatifs aux lycées et à l'alternance scolaire, qui pourront donner lieu à des conventions spécifiques. Y seront notamment privilégiés, pour la mise en œuvre du Schéma prévisionnel des formations en collèges et lycées 2007-2013 : l’information sur les métiers, l’évolution des qualifications attendues, l’intervention de professionnels dans les établissements, le parrainage de bacheliers issus de l’éducation prioritaire (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités). Dans le cadre du PRDFP, des rencontres périodiques avec le monde économique, interprofessionnel ou avec les différents secteurs économiques, seront organisées. Une première rencontre d’information sur les modes de contractualisation avec les professions sera organisée dès 2007. Viser, en association avec l'OREF (GIP-CARIF), l'élaboration de prospectives

actualisées et articulées avec celles des professions Le schéma des priorités des ouvertures et fermetures de formations en lycées (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation) a pu être élaboré grâce de réels progrès en terme d’analyse prospective. Grâce notamment à l'OREF (GIP-CARIF), les études de filières ont été complétées par des approches transversales permettant d'apprécier la situation relative des filières les unes par rapport aux autres, ainsi que par des prospectives sur la démographie, l'emploi et les qualifications.

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L’indispensable analyse des chiffres ne suffit cependant pas pour appréhender intégralement le fonctionnement et la prospective du marché du travail, qui constitue l’un des fondements du schéma des priorités des ouvertures et fermetures de formations en lycées. Les échanges entre l’OREF (GIP-CARIF) et les observatoires de branches permettront d’une part de soutenir ces derniers dans leurs analyses de la relation emploi-formation et d’autre part d’articuler la démarche transversale de l’OREF (GIP-CARIF) avec les perspectives propres à chaque branche. Les analyses seront affinées par des rencontres et des échanges réguliers avec les branches professionnelles, autour de l'OREF (GIP-CARIF), acteur essentiel de l’animation régionale. L'objectif d'un point annuel est visé. L’ambition est l'élaboration de prospectives actualisées et articulées avec celles des professions. La Région, grâce à ces contributions, enrichira ses analyses prospectives, base de l’ajustement du schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de formations en lycées. De nouvelles études de filière de formation offriront l’occasion de compléter ce partenariat. Ces nouveaux éléments permettront de réactualiser les contenus utiles en termes d’information pour l’orientation (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet).

2ème axe d’intervention : soutenir les échanges et le partenariat avec le monde professionnel et socio-économique au niveau des lycées

Les constats Les bonnes relations entre les lycées et les entreprises sont un gage de qualité de la formation en même temps qu'un réel appui à la préparation de l'insertion des jeunes : ceux qui suivent des formations professionnelles et technologiques évidemment mais aussi ceux qui débutent l’élaboration de leur projet personnel. Ce partenariat est déjà très développé et se traduit sous des angles variés : versement de la taxe d'apprentissage, formation complémentaire d'initiative locale (FCIL), participation aux jurys d’examen, information sur les métiers et les entreprises, accueil des élèves en période de formation en entreprise, etc. L'élargissement et l'approfondissement de ces partenariats ne peuvent être que bénéfiques aux jeunes.

Les objectifs L'objectif est de soutenir le partenariat avec le monde professionnel et socio-économique au niveau des lycées afin d'approfondir et d'élargir ces échanges. La Région devra à la fois soutenir l'expansion des démarches habituelles engagées par les lycées avec les professions ou les entreprises mais aussi favoriser l'innovation dans des domaines difficiles où des progrès sont à faire en particulier s'agissant de la lutte contre les discriminations. Ces partenariats construits à l'échelle de l'établissement, doivent être conçus et mis en œuvre au bénéfice des jeunes pour améliorer la qualité de leur formation, mieux les préparer à l'insertion et les sensibiliser à la question de la création d'activités ou de la reprise d'entreprise, en particulier au niveau des PME dont, en Île-de-France, 40 % des dirigeants ont aujourd'hui plus de 50 ans.

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Les pistes d’action Favoriser les partenariats entre lycées et entreprises

Le partenariat entre entreprises et lycées est déjà très développé. La Région soutiendra son extension et en particulier les projets des établissements qui visent à approfondir le partenariat établissement-entreprises quelles qu'en soient la ou les formes : échange entre le lycée et les entreprises, soutien à la création d’associations d'anciens élèves, participation des lycées aux manifestations professionnelles, accueil d'enseignants en entreprises, interventions de professionnels en lycées, etc. Une attention particulière sera portée aux projets visant à travailler avec l'entreprise à la réduction des discriminations. Des contacts avec la HALDE et le FALSID seront pris pour concevoir les termes d'un appel à projets dans ce domaine. Une attention particulière sera accordée aux FCIL (formations complémentaires d’initiative locale) liées à la mise en œuvre des préoccupations environnementales et le partenariat avec les éco-filières. Dans certains cas, les équipements des lycées voués à la formation - pour lesquels la Région poursuivra son action de modernisation et de mutualisation (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation) - peuvent participer aux transferts de technologie ; c'est pourquoi la Région favorisera la création de plates-formes technologiques dès lors qu'elles améliorent la qualité de la formation et les transferts de technologie. L’accord-cadre d'objectifs et de moyens pour le développement de l'apprentissage, signé en décembre 2005 entre l’Etat et la Région a fixé l'objectif d'atteindre, à terme, 100 000 jeunes en CFA. Les lycées participeront à la réalisation de cet objectif en accueillant davantage d’apprentis et par là même renforceront leurs liens avec les entreprises. La Région proposera aux autorités académiques, pour appuyer la coopération école-entreprise au niveau de chaque établissement, la nomination d’un référent école-entreprise par établissement (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet). La Région mobilisera ses partenaires afin d’élaborer et de faire connaître un guide pratique à destination des entreprises y compris celles de l’économie sociale et solidaire et des associations, les informant de l’importance, des modalités et de l’esprit des périodes de formation en entreprise. Favoriser les occasions qui permettent aux jeunes de découvrir le monde du

travail, de se former dans l'entreprise et de mieux préparer leur insertion Bien évidemment, la question de la connaissance de l'entreprise se pose d'abord en amont, avant l'inscription dans une filière professionnelle ou technologique, lors de la construction du projet personnel qui nécessite une première connaissance des métiers. La Région se fixe pour objectif de mieux répondre aux besoins d’information des jeunes sur les filières de formation, les métiers et la réalité des débouchés régionaux (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet). Mais c'est au lycée que le contact avec l'entreprise va s'approfondir, en particulier au travers des « périodes de formation en entreprise », de plus en plus importantes dans les référentiels. L'objectif de ces périodes est de s'appuyer sur les capacités formatrices de l'entreprise pour faire acquérir aux jeunes certains éléments du référentiel de compétences. La recherche du stage par le jeune contribue également à le préparer aux démarches d'insertion. Lorsqu'il se heurte à des difficultés, les enseignants doivent l'aider et ont souvent recours pour cela à leur réseau de contact avec les entreprises. Malgré les efforts faits, tous les jeunes ne peuvent être accueillis en « période de formation en entreprise », et comme

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celles-ci sont obligatoires pour la certification, de nombreuses dérogations permettent d'éviter aux jeunes une injuste sanction à l'examen sans lui avoir assuré néanmoins l’expérience en entreprise. La Région soutient déjà quelques initiatives qui ont été prises pour créer des bourses de stage à cet effet. Elle soutiendra les projets présentés par les lycées qui vont dans le sens d'une augmentation du nombre de jeunes réellement accueillis en « période de formation en entreprise », en particulier dans le domaine des services ou la multiplicité d'entreprises de petite taille rend la recherche de stage particulièrement délicate. On pourra s’appuyer sur les initiatives prises au titre du PRDFP pour créer une bourse régionale aux stages (périodes de formation en entreprises). Les formations complémentaires d'initiative locale (FCIL) visent à améliorer les conditions d'insertion des jeunes et à permettre aux entreprises de lever certains obstacles à leur développement. C'est pourquoi les élèves inscrits dans les FCIL bénéficieront désormais de l'ensemble des aides accordées aux lycéens : dotation globale de fonctionnement des lycées (DGFL), et bénéfice de l'ensemble des aides et dispositifs offerts aux lycéens. Afin de veiller à la bonne adéquation de ces FCIL, une attention particulière sera accordée au suivi de leurs résultats en matière d'insertion, en relation avec les professions. Au-delà des stages et des FCIL, la préparation de l'insertion proprement dite doit être également prise en compte. C'est pourquoi la Région soutiendra les projets des établissements ou des partenaires visant à mieux préparer le jeune aux démarches d’insertion : élaboration de curriculum vitae, de candidatures, préparation d'entretiens de recrutement, organisation des démarches de recherche d'emploi. Un effort particulier doit être fait pour les jeunes qui ne peuvent disposer d'un « réseau » leur permettant d'accéder facilement à l'emploi. Ces jeunes se retrouvent exclus en raison de leur origine nationale, réelle ou supposée, de leur sexe, de leur âge, de leur lieu de résidence ou d'une combinaison de ces facteurs. À l'image de la charte régionale de parrainage vers l'emploi, mise en place par la Région en collaboration avec de nombreux partenaires en particulier du monde professionnel, la Région cherchera à faire en sorte que les lycéens rencontrant le plus de difficultés puissent également bénéficier d'un « parrainage ». L'action devra progresser tant au niveau régional en partenariat avec les représentants professionnels et socio-économiques qu'au niveau des établissements dont les projets originaux dans ce domaine seront soutenus. Alors que 40 % des cadres dirigeants des petites entreprises et de l'artisanat ont plus de 50 ans, il faut sensibiliser à la reprise d’entreprises et y préparer les jeunes qui le souhaitent car cela bénéficie à la fois à l'évolution professionnelle des actifs comme au développement de l'économie. Il en est de même, plus généralement, de la création d'activités (entreprises, économie sociale et solidaire, société civile). Les projets des établissements allant dans ce sens seront soutenus.

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5ème principe stratégique : sécuriser et valoriser les parcours de

formation et d’insertion en particulier par la complémentarité des différentes voies et

modes de formation

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Synthèse : diagnostic et propositions

Le concept de « sécurisation des parcours professionnels » est apparu progressivement ces dernières années pour répondre aux problèmes de discontinuité dans les situations d’emploi et de déqualification faisant suite à une ou des périodes de chômage. Le même concept peut être transposé, en amont, aux parcours scolaires et devenir le vecteur de solutions, particulièrement lorsque les itinéraires d’élèves ne sont pas linéaires. Une part non négligeable des jeunes qui ont abandonné la scolarité au collège ou au lycée n’est pas conduite à la qualification par les actions de formation continue qui leurs sont destinées. Il est donc infiniment plus efficace de prévenir, de sécuriser les parcours de formation initiale, c’est-à-dire de conforter les jeunes dans une logique de formation et de créer des articulations et un suivi individualisé lors des transitions. Abordée dans le cadre du dispositif « Réussite pour tous » (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités) la sécurisation des parcours scolaires doit devenir un objectif en soi. Une logique de parcours signifie des temps de réflexion, la possibilité de changer de parcours, de reprendre après des interruptions, d’essayer à nouveau, de capitaliser des réussites. La sécurisation des parcours scolaires impose la conception de transitions et d’équivalences, ainsi que l’adaptation des orientations et de la validation des compétences. Pour cela, elle suppose d’abord de porter un regard nouveau sur les parcours de formation. L’adaptation permanente aux mutations de la société qui s’annoncent au XXIème siècle amèneront à changer de métier ou à suivre les évolutions d’une même profession : cela conduira de plus en plus à faire des choix, à se réorienter, à se construire un parcours. De l’avis unanime, la formation tout au long de la vie est devenue une nécessité. Cette évolution, où les réorientations deviendront indispensables, peut aider à rendre positifs les changements de cursus aujourd’hui connotés plutôt négativement dans le système scolaire. Pourtant ils constituent plus un atout qu’un handicap, sur le plan individuel mais aussi pour le bénéfice de tous. Les modifications de cursus deviennent également des éléments constitutifs d’itinéraires de réussite, point de départ et préfiguration de futures carrières. Tout ceci ne peut que contribuer au dynamisme de la société et favoriser une mobilité sociale nécessaire tant au plan humain qu’économique. La formation tout au long de la vie peut aider à dépasser la situation actuelle où le diplôme initial détermine pour l’existence entière la position sociale. C’est en effet se priver des capacités qui s’appuient sur d’autres qualités et se révèlent souvent dans d’autres contextes ou à d’autres moments de la vie que ceux de la formation initiale.

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Dès lors, il revient aux acteurs de la formation initiale de valoriser tous les parcours et d’en sécuriser la mise en œuvre, en offrant à chaque élève le meilleur et le plus adapté des dispositifs. La complémentarité des voies et des modes de formation est une des clés de l’adaptation aux besoins de chacun. De ce point de vue, le développement de la polyvalence et de « lycées des métiers », qui visent à réunir au sein d’un même établissement les voies générales, technologiques, professionnelles et les modes de formation (scolaire et apprentissage) est à poursuivre. La réunion « sous un même toit » des différents modes de formations facilite les éventuelles réorientations. Assurer la réussite d’un parcours dépend de la possibilité de changement de voie ou de mode de formation en fin d’année scolaire. La Région incitera l’Etat au développement de l’usage de passerelles entre modes de formation pour ménager une continuité de prise en charge des élèves qui ont décidé de changer de parcours. Au sein même des parcours en lycée, la poursuite des scolarités vers des Baccalauréats Professionnels, les passerelles qui permettent de passer des enseignements professionnels aux voies technologiques relèvent de la même démarche. Les « Dispositifs d’accès à l’apprentissage » sont aussi une ressource qui ouvre de nouveaux horizons qualifiants pour des jeunes qui cherchent un contexte plus proche des métiers et moins scolaire. L’ensemble de ces dispositifs participe de l’élévation du niveau de qualification et la Région en soutiendra le développement. Outre les passerelles en fin d’année, des possibilités de modifications de cursus en cours d’année permettent d’individualiser la formation de façon plus fine et de proposer aux jeunes et aux familles des passages d’un mode ou d’une voie à l’autre. Une réaction rapide face à une difficulté en cours d’année évite de perdre du temps à attendre la prochaine rentrée scolaire. La réactivité des acteurs de formation offre alors une souplesse qui garantit le bon enchaînement des parcours des élèves. La Région Aquitaine est engagée dans une telle expérience en partenariat avec des lycées et des CFA. Cette innovation constitue une piste de travail dont la Région est prête à soutenir, en concertation avec les autorités académiques, l’expérimentation en Île-de-France. Sécuriser et valoriser les parcours conduits à accorder une attention particulière aux redoublements en seconde, qui peuvent concerner plus d’un élève sur trois dans certaines classes. S’ils constituent parfois une deuxième chance, ils sont souvent vécus avec un sentiment d’échec lourd de répercussions : désintérêt, perte de confiance en soi. Ceci n’a pas échappé aux académies qui visent la réduction de ces redoublements. En concertation avec les autorités académiques, la Région soutiendra les initiatives qui mettent en place des alternatives au redoublement en

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seconde, en s’appuyant notamment sur les expérimentations qu’elle aide en seconde en Seine-Saint-Denis, en seconde et en première en Essonne. La formation initiale apporte les savoirs indispensables au développement personnel, social et professionnel. Elle permet aussi de maîtriser des outils de développement personnel et professionnel nécessaire à la formation tout au long de la vie. La Validation des Acquis de l’Expérience s’imposera de plus en plus comme un moyen de progression professionnelle à travers une élévation de la qualification. L’initiation aux méthodes de la VAE, dès le lycée, permettra d’inscrire la formation des lycéens dans une perspective de long terme. Cette démarche peut nourrir également le projet personnel de l’élève (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet), le place au cœur du processus de formation, et le prépare à maîtriser un parcours choisi. Si l’inscription de la formation initiale dans le processus de formation tout au long de la vie s’adresse à tous, une attention particulière doit être portée à la fraction de la jeunesse dont les parcours de formation initiale sont les plus chaotiques, les plus marqués par des ruptures. Les sorties sans qualification représentent 8 à 9000 jeunes chaque année en Île-de-France. Bien que ce nombre ait sensiblement baissé dans la période 1999/2005, il reste bien trop élevé, et constitue un fardeau tant individuel que social considérable. Les études menées sur les abandons scolaires, particulièrement ces dernières années, ont conduit à un diagnostic partagé par tous les partenaires de l’éducation. Parmi les causes identifiées de l’abandon scolaire, trois sont prépondérantes : • les discontinuités des parcours scolaires et de formation, en particulier lors

du passage du premier au second cycle ; • les inadéquations entre l’affectation et les attentes des jeunes et des

familles ; • les difficultés d’organisation de travail, de niveau scolaire. Les difficultés d’ordre social ou familial, les distances culturelles, pour des familles éloignées par leur histoire de la logique scolaire, viennent encore creuser l’écart. Les rapports récents de l’Inspection Générale sur les académies franciliennes et les projets des académies qui ont suivi montrent une convergence des analyses et une détermination à dépasser les freins sociaux et culturels à la réussite de tous. La déscolarisation, devenue un phénomène connu et analysé, présente un caractère suffisamment massif pour qu’il faille accentuer les actions de prévention et de rescolarisation.

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La Région intervient dans ce domaine par des collaborations. Les partenariats progressivement construits engagent un ensemble d’actions partagées au bénéfice des jeunes. La Région entend poursuivre et accentuer son rôle de soutien, pour créer les conditions de synergies indispensables entre les acteurs de la réussite scolaire, notamment en proposant aux Conseils Généraux qui le souhaitent une charte de partenariat associant les académies pour la sécurisation des parcours et la continuité collège/lycée. La prévention des abandons lors des transitions, c'est-à-dire principalement dans le passage du collège au lycée et dans les processus de réorientation, nécessite la définition d’un projet partagé par les acteurs. La Région soutiendra les initiatives des collèges et des lycées dans la cadre de la charte de partenariat. Elle contribuera à la prise en charge de la coordination, elle pourra aussi soutenir l’intervention de référents, ainsi que les partenariats associatifs pour aider les jeunes aux parcours chaotiques à faire les bons choix, suivre les procédures et alimenter leur motivation. Ces projets pourront s’articuler avec l’opération « École ouverte » et bénéficier de compléments de moyens régionaux. La sécurisation de parcours s’appuie sur l’action des équipes éducatives et de leurs partenaires. Le développement d’actions passe par la sensibilisation en direction des personnels de l’Éducation nationale. La Région soutiendra les académies dans la mise en œuvre de ces programmes. Des sessions à destination des parents d’élèves avec l’aide d’associations d’éducation populaire doivent permettre de soutenir les compétences éducatives des familles. La Région participera, en concertation avec les partenaires, à la mise en place et à la diffusion de programme de formation à destination des parents (cf. 1er principe : une vision globale de la formation).

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LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION 1er axe d’intervention : sécuriser les parcours en offrant à chaque jeune le meilleur des dispositifs, développer des outils de suivi et de capitalisation

Les constats L’offre de formation en Île-de-France est particulièrement riche par la variété des filières et par la diversité des modes de formation, y compris dans l’enseignement agricole. Si on prend en compte l’ensemble des élèves sous statut scolaire au niveau lycée (public et privé sous contrat), on dénombre 494 000 élèves, auxquels il faut ajouter les 70 000 jeunes en CFA. Le principe de complémentarité des modes et voies de formation est la base du présent schéma des formations. Les dispositifs de programmation et d’organisation de la formation initiale (le PPTG, les PPI) permettent une répartition des offres sur le territoire et le regroupement des formations rares sous forme de pôles régionaux (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation). La massification de la formation secondaire induit une organisation destinée à gérer des effectifs très importants pour assurer à tous le bénéfice d’un service public d’éducation. On ne peut que se féliciter de l’élévation du niveau de formation pour tous que permet l’ouverture des lycées au plus grand nombre de jeunes. Mais l’effet de nombre qui en découle rend beaucoup plus difficile la prise en compte des parcours individuels. De délicats problèmes d’adéquation se posent entre le nombre de places disponibles, les choix des familles, les capacités des élèves et le nombre des débouchés de formation et d’emplois accessibles. La complexité du système éducatif conduit naturellement les institutions à concevoir des parcours linéaires au sein de filières et d’établissements. Or, les jeunes en formation vivent, eux, une expérience de découverte qui les conduit souvent à reconsidérer leurs choix. L’orientation en voie professionnelle s’effectue en fin de troisième, le choix d’une filière s’opère donc un an plus tôt que dans les voies générale et technologique où les élèves bénéficient d’un an de réflexion supplémentaire en classe de seconde indifférenciée. Les choix sont d’autant plus complexes quand ils s’effectuent dans la voie professionnelle qui prépare à plusieurs centaines de diplômes tandis que les voies générale et technologique conduisent à seulement quelques séries de baccalauréat. Dans un cas comme dans l’autre, des changements de parcours doivent être possibles pour palier des « erreurs d’aiguillage ».

Les objectifs La Région s’inscrit tout d’abord dans l’objectif d’élévation du niveau de formation de chacun (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation) qui inclut une base de formation générale garante d’une pleine insertion du jeune dans sa vie professionnelle et citoyenne. La formation sous statut scolaire en lycée et l’apprentissage constituent deux modes de formation initiale d’égale dignité qui apportent des approches pédagogiques variées adaptées aux besoins différents des jeunes en formation. L’objectif de qualification de la totalité d’une classe d’âge s’impose aujourd’hui plus que jamais. Pour l’atteindre, il faut assurer une fluidité des parcours individuels et les sécuriser. Les possibilités de réversibilité des choix doivent devenir autant de solutions qui assureront un parcours abouti pour chacun.

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La remise en cause de la valeur des diplômes, notamment par les élèves affectés dans des filières non choisies, une certaine défiance vis-à-vis des institutions rendent la persévérance scolaire plus difficile encore. Cela complique singulièrement la tâche des équipes éducatives. Les outils de suivi des parcours sont rares et peu unifiés, la formation initiale s’inscrivant encore peu dans la perspective d’une formation tout au long de la vie. Pour s’inscrire durablement dans une logique de parcours de réussite, le jeune doit pouvoir « conjuguer le futur », c'est-à-dire se placer dans une perspective d’avenir. Il s’agit de promouvoir une dynamique de familiarisation aux démarches du type « portefeuille de compétences » ou « certification » qui introduisent à la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). La sensibilisation des lycéens aux méthodes de la VAE, la valorisation de toutes les formes d’apprentissages, la prise de conscience progressive des compétences acquises ou à acquérir participent de la formation initiale du jeune pour une appropriation précoce d’un parcours de formation tout au long de la vie (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet). Ce processus s’inscrit dans la démarche engagée par la Commission européenne, notamment la définition progressive du cadre européen des certifications.

Les pistes d’action Développer l'usage des passerelles entre voies et modes de formation

Le développement concerté des différents modes et voies de formation est inscrit dans le processus d’évolution de la carte des formations (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation). Toutefois, si bien réparties soient-ils les voies et les modes de formation ne doivent pas rester étanches. Les passerelles entre voies et modes de formation apportent aux jeunes des possibilités d’individualisation de leur parcours. Les choix d’orientation, les affectations non voulues ou non acceptées peuvent ainsi être corrigés pour tracer une nouvelle voie de réussite. Il s’agit des passerelles permettant un passage entre les voies professionnelle et technologique (du BEP au Baccalauréat Technologique, du Baccalauréat Professionnel au BTS). Ce sont aussi les passerelles vers l’apprentissage qui peuvent répondre aux aspirations ou aux besoins des jeunes, quel que soit leur niveau de formation. La Région incitera l’Etat à la mise en place de passerelles et au développement de leur usage. Dans ce contexte, les Dispositifs d’Accès à l’Apprentissage, et les passerelles vers l’apprentissage peuvent bénéficier à des jeunes et les aider à s’engager dans cette voie de formation. La Région développera l’accès à ces dispositifs pour des élèves de la formation initiale en lycée sur le modèle des formations intégrées. Développer la polyvalence des lycées en s’appuyant en particulier sur les « Lycées

des Métiers » La Région s’est engagée de longue date dans la polyvalence. Tous les lycées neufs conçus par la Région (66) regroupent voies générale, professionnelle et technologique. Les lycées des métiers constituent des pôles d’excellence dans un domaine de métier. Ils réunissent sous un même toit des formations initiales pour des lycéens, pour des apprentis, pour des adultes et ce pour des formations de niveau V, IV et III. La mixité des formations permet des contacts et des échanges entre publics. Les passages d’une formation à une autre peuvent en être facilités. Le Région poursuivra son action en faveur de la polyvalence des lycées et de la labellisation « lycées des métiers » (77 lycées labellisés fin 2006).

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Soutenir les initiatives qui permettent de changer de voies et de modes de formation en cours d’année

La Région Aquitaine et l’Académie de Bordeaux ont mis en place conjointement une expérience originale de passerelles entre voies de formation. Des parcours pédagogiques sont construits pour des métiers porteurs. Ils développent une approche intégrée des formations scolaires, par apprentissage et continue afin d’accompagner ces lycéens dans leur parcours. Trois expériences de « mixité des formations » permettent de créer des classes regroupant des élèves de parcours différents. Ainsi les jeunes peuvent choisir, en cours d’année ou de cursus, le mode de formation qui leur parait le plus approprié. La Région soutiendra, en concertation avec les autorités académiques, les initiatives qui pourront lui être proposées pour mener des expériences analogues. Les passerelles en cours d’année permettent d’éviter les abandons et la démobilisation des jeunes lorsque, face à une difficulté (scolaire ou liée à la rupture d'un contrat d'apprentissage), ils doivent attendre l’année scolaire suivante pour s’inscrire dans un nouveau cursus de formation. On s’appuiera pour cela sur des lycées polyvalents ou sur des réseaux d’établissements. Certains projets de rescolarisation, notamment ceux qui s’appuient sur les Groupe d’aide par l’insertion (GAIN), participent de la même démarche (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités). Soutenir les alternatives au redoublement

Les redoublements en seconde sont parfois extrêmement nombreux. Dans certains lycées, ils peuvent concerner plus d’un élève sur trois. S’ils correspondent parfois à une seconde chance et trouvent une issue positive, ils restent trop souvent une voie sans issue et sont vécus comme tels par les élèves. Ce sentiment d’échec est lourd de répercussions et se traduit par un désintérêt, une perte de confiance en soi, et un fort sentiment d’abandon. Ce constat n’a pas échappé aux académies qui inscrivent dans leur projet la réduction de ces redoublements en adoptant différentes stratégies. En concertation avec les autorités académiques, la Région soutiendra les initiatives qui conduisent à des alternatives au redoublement, qu’elles revêtent la forme d’expérimentation en classe de seconde, d’accompagnement à la scolarité, de soutien scolaire (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités) ou bien encore la création de premières spécifiques, … Des expérimentations en classe de seconde et de première sont engagées dans les départements de Seine-Saint-Denis et en Essonne avec le soutien de la Région. Elles constituent des sources d’enseignements dont l’un des objectifs est l'extension à plus grande échelle. La Région apportera son concours au processus d’évaluation et de diffusion qui s’engage dans les académies de Créteil et de Versailles afin de favoriser les transferts d’expérience vers d’autres établissements. Organiser la transition lycée-université

L’abandon en cours de première année d’université peut atteindre 25 % des inscrits. De nombreux étudiants se trouvent sans solution dès les premiers mois de l’année universitaire et doivent attendre jusqu’à 9 mois avant de pouvoir repartir d’un bon pied. Les interruptions en cours de premier cycle universitaire laissent de nombreux bacheliers sans vraie qualification et les enquêtes d'insertion montrent qu'ils ont peu d’accès à l’emploi. La Région soutiendra les initiatives qui permettent des réorientations vers les BTS, notamment par une reprise de formation en cours d’année scolaire, qui réduit au minimum le temps de latence entre abandon et reprise d’étude. C’est pour tenter d’éviter, dès l’amont, de telles situations que, la Région soutiendra les initiatives qui visent à préparer l’entrée des élèves dans l’enseignement supérieur : les projets d’amélioration des conditions de préparation du passage en enseignement supérieur, les projets qui engagent les jeunes à mieux connaître les conditions d’admission afin qu’ils

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puissent maîtriser les techniques et produire les documents requis pour l’entrer dans des filières sélectives (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet). Initier aux méthodes de la VAE dès le lycée

La Validation des Acquis de l’Expérience constitue l’outil de base de la formation tout au long de la vie. Chacun reconnaît aujourd’hui la nécessité de cette approche qui permet non seulement une adaptation à un monde changeant mais aussi une mobilité professionnelle et sociale, et ce à l’échelle européenne. La prise en compte des démarches de la VAE dès la formation initiale en lycée présente plusieurs avantages dans la perspective de la définition progressive du projet personnel de l’élève. C’est d’abord la familiarisation avec des outils d’analyse des compétences personnelles : le travail d’autoévaluation, la démarche de rédaction du parcours personnel, la validation de compétences transversales. De plus, les outils de capitalisation et de certification permettent à l’élève d’élargir le spectre des terrains de réussite ; par exemple la validation de compétences par l’obtention « d’unité de valeur » à partir de sujets choisis par l’élève peut participer de la restitution d’une image positive de soi et constituer les premières étapes de la mise en perspective d’un projet de formation. Il s’agit bien de valoriser les parcours et non plus une seule et unique voie d’excellence. La Région soutiendra les initiatives, la création et l’expérimentation d’outils dans la perspective du développement de la VAE en lycée (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet). 2ème axe d’intervention : sécuriser les parcours, en particulier aux charnières les plus sujettes à ruptures

Les constats Conséquences des ruptures de parcours scolaire, les sorties du système scolaire sans qualification atteignent encore le taux de 6 % au plan régional. Il faut toutefois interpréter les chiffres avec prudence. Le rapport de l’Inspection Générale de l’Éducation nationale note la difficulté de réunir des chiffres fiables notamment pour les publics de lycée et de CFA, c'est-à-dire au-delà de l’âge de la scolarité obligatoire. « La prévention commence à porter ses fruits au collège » note la responsable nationale de la mission générale d’insertion de l’Éducation nationale, les « sorties prématurées concernent désormais plutôt les lycéens professionnels, et, dans une moindre mesure, les élèves de lycée général et technologique ». Si le décrochage reste présent en collège, principalement en classe de troisième, il peut atteindre de 20 à 25 % en première année de CAP et de 9 à 15 % en première année de BEP. Il faut noter également les difficultés que rencontrent nombre d’élèves issus de SEGPA dans leur parcours en CAP. Les ruptures semblent concerner plus les garçons que les filles. Une étude approfondie de cette question réalisée par l’université de Laval au Québec conclut à la nécessité de mettre en place des actions spécifiques en direction des garçons. Dans ce cas comme dans les autres, les facteurs de ruptures sont multiples, propres à la nature des enseignements comme au climat d’établissement mais aussi liés aux contextes sociaux, familiaux, culturels,… Ce rapport de l’Inspection Générale relève toutefois deux sources majeures de décrochage : la transition du collège au lycée et le « poids des orientations défaillantes ». Ceci est largement constaté par les acteurs de terrain dans les académies franciliennes. La segmentation de l’action publique, pose le problème des passages et des transitions.

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Les Conseils Généraux effectuent une analyse analogue ; certains ont déjà engagé des actions d’accompagnement à la scolarité et trois d’entre eux rémunèrent des enseignants volontaires à cette fin. Certains ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour la mise en place de projets communs, avec la Région et les autorités académiques, de sécurisation des parcours du collège au lycée.

Les objectifs

La sécurisation des parcours passe par la disparition des abandons lors des transitions entre le collège et le lycée. La mobilisation des communautés éducatives dans cette perspective doit permettre de surmonter les changements de tous ordres qui accompagnent ce passage et de développer le sentiment d’appartenance dans les établissements d’affectation par un processus engagé précocement en collège et poursuivi bien au-delà de la rentrée scolaire en seconde. Pour s’assurer que les élèves puissent réaliser leur parcours jusqu’au bout, ils doivent pouvoir bénéficier, si nécessaire, d’un soutien supplémentaire pour la préparation au diplôme. (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités).

Les pistes d’action Proposer une charte de partenariat de sécurisation des parcours collège-lycée

Les projets qui permettront de sécuriser les parcours collège-lycée nécessiteront la participation, des autorités académiques, des Conseils Généraux, de la Région et éventuellement d’associations. La conception des projets devra intervenir dans le contexte d’un cadre commun définissant les objectifs, rôles et engagements respectifs des partenaires, la nature des projets visés, les modes d’évaluation. La Région proposera aux départements qui le souhaitent d’inscrire ces éléments dans une charte de partenariat de sécurisation des parcours collège-lycée, dont l’élaboration interviendra en début de réalisation du présent Schéma, en partenariat avec les autorités académiques. Les premières actions mises en place dans ce cadre prendront un caractère expérimental. Elles permettront d’affiner les modes d’action. Soutenir les projets de collèges et de lycées s’inscrivant dans cette charte, la

coordination de leur action locale et l’intervention de référents La continuité des parcours lors de la transition collège/lycée ne peut intervenir sans une coordination d’actions menées à chaque niveau. Les collèges, y compris les SEGPA, les lycées et le CIO d’une même zone scolaire qui s’engageront dans un projet « sécurisation des parcours collège-lycée » au titre de cette charte, en seront les principaux acteurs. Ils pourront s’adjoindre des dispositifs publics et des associations. Tisser des relations entre ces intervenants est essentiel pour assurer la cohérence d’ensemble et permettre une continuité réelle d’intervention. Cette tâche particulière sera celle d‘un coordonnateur de projet qui pourrait être pris en charge par l’Etat, la Région et le Département. Son rôle d’abord destiné à soutenir la concertation entre équipes sera aussi de s’appuyer sur les ressources du territoire. La collaboration de collèges et de lycées, dans le cadre d’un partenariat local, est la clé de la réussite de ces projets et sera la condition de leur soutien. La prise en charge des jeunes issus de SEGPA dans leur intégration en CAP entrera pleinement dans cette démarche. Dans le cadre des projets mis en place par les établissements, le coordonnateur de projet pourra aussi intervenir auprès d’un réseau de « référents » directement en relation avec les élèves les plus en difficulté dans leur parcours scolaire. Leur rôle pourra prendre la forme d’un accompagnement du jeune, pour lui permettre une meilleure compréhension des enjeux et des structures mais aussi des stratégies personnelles de ses choix et de son action. Il s’agit, pour l’élève, de modifier son regard sur lui-même et sur ses interlocuteurs dans les établissements, d’apprendre à mieux se connaître, à maîtriser ses peurs et à lever les freins

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culturels vis-à-vis de la réussite scolaire. L’élève peut alors devenir acteur de son parcours de formation. Les projets des établissements scolaires pourront prendre des formes différentes pour prendre en compte au mieux les problèmes rencontrés localement et les potentialités des établissements et des structures locales. Accompagner l’articulation des projets « sécurisation des parcours collège-lycée »

avec les projets « École ouverte », et apporter un soutien aux compétences éducatives des familles et aux actions d’échanges entre équipes partenaires

Les projets de sécurisation des parcours peuvent comprendre des actions intervenant durant les périodes de vacances scolaires pour compléter des compétences personnelles par une approche non scolaire et pour organiser des sessions de formation. Elles peuvent alors s’intégrer au dispositif « École ouverte » et bénéficieraient d’un soutien complémentaire de la Région et des Départements. Les familles sont coproductrices de la réussite des enfants, or cette tâche est lourde à assumer : il faut maîtriser une masse d’informations, explicites ou implicites. Les projets de sécurisation des parcours pourront engager des actions d’information et de sensibilisation en direction des familles, animées soit par les partenaires du projet, soit par des organismes extérieurs (cf. 1er principe : une vision globale de la formation). Les personnels engagés sur la base du volontariat dans des projets de sécurisation des parcours devront bénéficier d’un accompagnement et de formation, notamment dans la phase expérimentale pour des compétences nouvelles. La Région et les départements engagés pourraient apporter un concours dans ce sens.

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6ème principe stratégique :

lutter contre les inégalités et les discriminations

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Synthèse : diagnostic et propositions

En Île-de-France se manifeste de façon particulièrement aigue la situation de la société française où se renforcent les inégalités territoriales, sociales, culturelles et technologiques. La Région est en effet marquée par une forte disparité sociale et géographique ; des zones très favorisées se distinguent des quartiers populaires dans lesquelles une partie de la population est touchée par la grande pauvreté. Même s’il convient d’éviter les généralisations et la stigmatisation des quartiers en difficultés où, il faut le rappeler, existent de remarquables réussites, il n’en demeure pas moins que le marquage social des territoires se retrouve dans les établissements scolaires dont la mixité sociale est de plus en plus réduite. Les inégalités géographiques dans l'offre de formation restent trop accentuées. Le système de formation est largement orienté par l’offre de formation. Bien entendu, seules les places offertes dans les différentes formations sont occupées à la rentrée et déterminent les filières de formation suivies par les élèves. L’image ou la notoriété accordée aux établissements, en particulier pour les CPGE ou les STS, est aussi un élément essentiel. C’est pourquoi, la répartition de l’offre sur le territoire et l’appui apporté aux formations qui souffrent d’une concurrence trop vive des lycées parisiens constitue une responsabilité forte des pouvoirs publics dans laquelle la Région s’engage pour améliorer les chances d’insertion et assurer une meilleure équité territoriale (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation). Depuis plusieurs décennies, nous assistons à une massification sans précédent de l’accès à l’enseignement secondaire, la quasi-totalité des élèves atteignant aujourd’hui une classe de troisième. Sur les 750 000 élèves qui terminent une classe de troisième chaque année en France, six sur dix continuent à la rentrée suivante en second cycle général ou technologique et quatre sur dix en second cycle professionnel. Parmi ceux qui poursuivent leurs études en second cycle général ou technologique, cinq sur six sont inscrits en lycée public. Parmi ceux qui continuent en second cycle professionnel, deux jeunes sur quatre fréquentent un lycée public, un sur quatre un centre de formation d’apprentis, et un sur quatre un lycée agricole ou un lycée professionnel privé (chiffres France entière 2005). Cette massification ne s’est cependant pas traduite par une amélioration du taux de réussite. A l’inverse, nous assistons même à ce qui pourrait être qualifié de « démocratisation ségrégative » en fonction de l’origine sociale des jeunes. Les disparités sociales et géographiques se traduisent comme l’indiquent les chiffres suivants, par des différences flagrantes de réussite suivant les origines sociales des élèves se manifestent dès le passage de l’école primaire au collège. Les différences les plus importantes se situent lors du Brevet des collèges : 71,9 % de réussite pour les enfants « d’ouvriers » contre 92,2 % pour ceux issus de familles « cadres, professions intellectuelles

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supérieures ». Il faut ajouter que les catégories les plus touchées par l’échec scolaire sont les familles « sans activité professionnelle » : pour le Brevet, les enfants de ces familles ne réussissent qu’à 62,3 % soit 8 points de moins que pour la catégorie « ouvriers ». A l’examen du Baccalauréat, les enfants d’origine familiale « Cadres, professions intellectuelles supérieures » réussissent à 86,6 % tandis que ceux d’origine familiale « ouvriers » obtiennent le baccalauréat à 76,4 %, soit plus de 10 points d’écart. Nombre d’indicateurs montrent que « l’ascenseur social » de l’Ecole est en panne. Les enfants d’ouvriers et d’employés, qui représentent au collège près de la moitié des élèves de 6ème, représentent moins d’un quart des étudiants et moins de 15% des élèves des filières sélectives des classes préparatoires aux grandes écoles. Le contraste est encore plus fort pour les enfants d’ouvriers : 32% des effectifs de 6ème, 6% des classes préparatoires. A 18 ans, près de 3 enfants d’ouvriers sur 10 ont arrêté leurs études contre 5% des enfants de cadres. Le système de « méritocratie républicaine » ne laisse que peu d’espoir aux enfants issus des catégories sociales les moins favorisées.

Dans toute la Région, on note également l’accroissement du nombre de primo-arrivants issus de l’immigration. L’académie de Paris dénombre 3034 primo arrivants auxquels s’ajoutent 3742 élèves à Créteil et 4415 à Versailles, soit au total 11 191 élèves. On note une forte présence des élèves non francophones en Ile-de-France, plus d’un quart des nouveaux arrivants sont accueillis dans les académies de Paris, Créteil et Versailles. Conscients de cette situation, la Région Île-de-France a développé une politique de lutte contre les inégalités (majoration DGFL, politique sociale, etc.). L’ensemble des données ci-dessus plaide pour une poursuite de la politique volontariste. Conformément aux engagements de la mandature face à ces tendances socioculturelles lourdes, l’objectif est de rétablir l'égalité réelle et d’atteindre une qualification pour tous. Bien que les réponses mises en place par l’État aient tout leur intérêt (éducation prioritaire, Contrats de réussite éducative) et répondent à des besoins évidents, elles ne permettent pas encore d’atteindre cet objectif. La Région réaffirme sa conviction que toutes les voies de formation sont d’égale dignité et que c’est en premier lieu la recherche d’un traitement équitable pour chaque élève, quelle que soit sa voie de formation ou son lieu de résidence, qui préside aux choix politiques régionaux. La Région Île-de-France poursuit l’objectif de donner accès à une formation diplômante à l’ensemble d’une classe d’âge, d’instaurer une équité en matière de réussite et entend prendre toute sa place dans la mise en œuvre de cette politique par un certain nombre d’actions dans les domaines éducatif et social.

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S’agissant du dispositif « Réussite pour tous » il est nécessaire, pour poursuivre et amplifier la démarche initiée, d’en conserver le fondement de départ : l’initiative revient aux établissements qui définissent leur propre projet et proposent une démarche cohérente. L’évaluation des besoins réels des élèves par les équipes éducatives conduit à la conception de projets bien adaptés à chaque situation locale et intimement liés au potentiel matériel et humain de l’établissement. Cette démarche a permis la création de plus de 103 projets d’une grande variété qui ne cesse de s’enrichir. La baisse concomitante du nombre de sorties du système scolaire sans qualification, passée de 9 % à la fin des années 90 à 6 %, n’est sans doute pas sans rapport avec les efforts conjoints de la Région et des autorités académiques pour soutenir et développer ce dispositif. Dans le même esprit, la Région Île-de-France a soutenu activement la mise en place d’une expérimentation en classe de seconde dans 4 lycées de Seine-Saint-Denis qui vise, par une organisation pédagogique innovante et une prise en charge globale des élèves, à leur assurer des meilleures chances de réussite. La charte de partenariat avec les autorités académiques « Réussite pour tous », actualisée en 2005, prévoit une animation des projets afin de partager les expériences et d’en diffuser les résultats. Le relatif isolement des projets reste l’un des écueils principaux au développement des actions, ainsi qu’à leur fertilisation mutuelle. Ce processus d’animation a conduit à mettre en place des journées de rencontre des acteurs porteurs de projets « Réussite pour tous ». Elles ont suscité un vif intérêt parmi les participants des lycées et des organismes de formation. C’est la première étape de la constitution d’un réseau d’échange de pratiques pour le développement de projets dans le but d’élargir le nombre d’actions et d’atteindre le plus grand nombre de jeunes. Dans cette perspective, la Région mettra en place des outils de communication permettant la diffusion de l’information et l’échange entre les acteurs. Pour l’avenir, la constitution d’un réseau de « développeurs de la réussite » chargés de mieux faire connaître les expériences, de soutenir la démarche de projet des établissements et de la MGI, de favoriser les échanges et de mobiliser les ressources nécessaires pour les établissements sera l’aide régionale décisive pour l’extension des actions pour la réussite de tous. Au-delà des comptes rendus d’actions, il faut maintenant organiser, dans le cadre de la charte, le suivi et l’évaluation du dispositif pour en affiner les modes d’intervention et ouvrir de nouvelles voies. Par ailleurs, la Région souhaite faire de l’accompagnement à la scolarité une priorité conformément au programme de la mandature.

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L’accès à l’aide aux devoirs et à l’accompagnement à la scolarité est un domaine dans lequel on constate de fortes inégalités entre les élèves selon leur origine sociale. Dans certains lycées, les proviseurs constatent, pour un nombre important d’élèves, une absence totale de travail à la maison, alors que le passage en classe de Seconde s’était avéré périlleux pour beaucoup d’entre eux. En revanche, on observe un recours croissant au soutien scolaire payant dans les classes moyennes et supérieures. Au-delà des pratiques traditionnelles d’accompagnement individuel effectué par des enseignants de lycée, se développe et se structure un marché privé de soutien scolaire d’autant plus attractif pour les milieux favorisés qu’il permet une déduction fiscale de 50 %. Dans les lycées volontaires, la Région soutiendra la mise en place d’un dispositif constituant l’ossature de ce qui pourrait devenir une offre publique et gratuite d’accompagnement à la scolarité, en priorité au profit des publics les plus défavorisés. Les actions régionales, qui devront être conçues en concertation avec les autorités académiques et menées avec elles, pourront revêtir différentes formes. Pour que cet accompagnement puisse se faire dans les meilleures conditions, un fonctionnement des lycées d’Île-de-France en horaires élargis, le soir et le samedi, sera recherché avec les proviseurs. Afin de réduire la fracture numérique et culturelle, la Région soutiendra les initiatives qui faciliteront l’accès aux ressources numériques, notamment des plates formes d’aide au travail autonome des élèves, des bouquets de presse en ligne, des outils de travail coopératif. Dans le domaine des TICE, des expérimentations, notamment d’accompagnement par Internet en mathématiques en seconde commencent à porter leurs fruits et se révèlent particulièrement concluantes en lycée professionnel (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation). En plus de ces actions qui seront poursuivies, la Région Île de France soutiendra les projets expérimentaux qui visent à lutter contre la fracture numérique par le travail en réseau d’établissements situés en zones rurales. La baisse notable du taux d’étudiants issus des classes populaires dans les filières dites « d’excellence » est maintenant largement démontrée. De nombreuses initiatives font suite à celle de l’IEP Paris pour inverser la tendance. Soucieuse de ne pas stigmatiser les zones sensibles et consciente qu’il y existe un fort potentiel de réussite, la Région entend, par un travail de soutien à l’initiative, favoriser l’excellence et faire renaître l’ambition de la réussite dans les quartiers confrontés à des difficultés sociales. C’est pourquoi la Région mettra en place également, en concertation avec les autorités académiques, les mesures permettant d’améliorer l’image et l’efficacité des CPGE des quartiers défavorisés de banlieue et de soutenir les lycées qui font un effort particulier d’accueil en STS des bacheliers issus de la voie technologique et professionnelle. Ces mesures pourront s’appuyer sur des barèmes spécifiques pour la Dotation Globale de Fonctionnement des Lycées.

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Parallèlement à ces actions dans le domaine éducatif, la Région met en place une véritable politique sociale par des aides individuelles aux élèves et à leurs familles : la gratuité des livres scolaires, l’aide régionale aux lycéens pour acquérir les équipements personnels nécessaires à leurs études. Un effort est fait en particulier en direction des élèves les plus défavorisés : aide régionale à la demi-pension, majoration du barème de la Dotation Globale de Fonctionnement des Lycées (DGFL), aide à la mobilité pour les sections européennes des lycées professionnels. La Région prend également toute sa place dans la lutte contre les discriminations et les stéréotypes dont peuvent être victimes les filles, notamment dans le domaine de l’orientation scolaire (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet) et s’implique dans l’application de la convention interministérielle pour la promotion de l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, dans le système éducatif, signée le 29 juin 2006. La Région s’appuiera en particulier sur le label national égalité et sur l’objectif d’intégrer dans les enseignements dispensés la thématique de la place des femmes et des hommes dans la société. L’évolution de la réglementation en matière de sorties et de voyages scolaires rend ceux-ci plus difficiles à organiser ; les séjours culturels, linguistiques, les stages scientifiques, par exemple, sont pourtant des éléments déterminants pour ancrer les apprentissages dans l’expérience. Ils donnent un meilleur accès au savoir et contribuent à donner du sens aux études. L’ouverture sur le monde constitue un atout majeur dans la formation des élèves, mais aussi une nécessité pour le développement régional, tant du point de vue culturel, économique que scientifique. Il s’agit en effet de rompre l’isolement dont sont victimes les jeunes confinés dans leur territoire et qui n’ont accès aux richesses du monde qui les entoure que principalement par la télévision. Les nombreux obstacles faits à ce type d’activité pénalisent plus particulièrement les élèves les plus défavorisés qui ne peuvent s’appuyer sur le capital culturel et social de leur famille. La Région, en partenariat avec les autorités académiques, cherchera à déterminer des propositions concrètes et à trouver des solutions adaptées aux difficultés financières que peuvent rencontrer les établissements pour faciliter l’accès à ces apprentissages de terrain pour tous les élèves et en particulier à ceux qui n’y ont pas accès hors cadre de l’école. La maîtrise des langues étrangères est devenu un réel atout et bientôt une nécessité pour l’accès à l’emploi ; son absence conduit à l’inverse à un mode de sélection discriminatoire (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation). L’intérêt éducatif des voyages linguistiques pour l’apprentissage des langues n’est plus à démontrer et on constate que de nombreux élèves, notamment dans les lycées professionnels, n’ont jamais effectué de séjour à l’étranger en raison de leur coût prohibitif. Dans le cadre de sa politique sociale visant à réduire les inégalités entre les élèves franciliens, la Région étudiera les différentes formes de soutien qu’elle pourra apporter aux séjours linguistiques des lycéens.

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Dans la même optique, la Région soutiendra les actions qui viseront à pratiquer les langues étrangères de façon intensive telles des rencontres internationales de lycéens, les conférences de simulation des Nations Unies, le Parlement Européen des Jeunes ou les coopérations internationales via Internet. Le développement de compétences à l’international, est une clé d’insertion professionnelle mais aussi de croissance régionale. De ce point de vue, la reconnaissance et la certification des niveaux en langues étrangères d’origine constituent une source de réussite complémentaire. L’Île-de-France se caractérise par une très forte dualité sociale de son territoire qui est à l’origine d’un certain « déterminisme » dans les choix de formation. Afin que les jeunes franciliens disposent de la plus grande liberté de choix de formation, la Région en facilitera l’accessibilité : internats, dessertes, tarifications, affectations inter académiques, informations sur la mobilité. En ce qui concerne les handicaps, la Région s’est engagée dans une démarche d’intégration des élèves handicapés dans des établissements ordinaires. Force est pourtant de constater que le nombre d’élèves intégrés en lycées est moins élevé qu’en collèges. A titre d’exemple, pour le département de Seine Saint Denis, les 70 lycéens scolarisés en classes ordinaires ou en UPI sont à comparer aux 338 collégiens intégrés dans les établissements du département. Ces chiffres (2005) montrent que l’intégration en lycée reste plus complexe. De nombreuses actions en faveur de la scolarisation des jeunes handicapés sont d’ores et déjà menées. La Région est très fortement engagée : toutes les restructurations majeures et toutes les constructions neuves sont adaptées au handicap moteur et les demandes d’équipement sont satisfaites dans leur intégralité. Le diagnostic d’accessibilité généralisé aux personnes handicapées est en cours et sera mené sur l’ensemble des établissements d’Île-de-France. Une coordination entre les actions des autorités académiques et de la Région est indispensable pour un meilleur accompagnement des jeunes handicapés. Les initiatives et les demandes en matière d’intégration semblent insuffisantes. Les efforts doivent donc porter sur la sensibilisation des partenaires à la question de la scolarisation des élèves handicapés afin de vaincre les réticences, d’inciter à une meilleure sensibilisation de tous à l’accueil du handicap et de créer une dynamique autour de cette question. Une meilleure planification, en concertation avec les collèges, permettra de mieux connaître le nombre d’élèves arrivant en lycée à chaque rentrée scolaire et de les accueillir dans les meilleures conditions. Le champ de la politique d’ensemble de lutte contre les discriminations est extrêmement vaste : origines, appartenance ou non appartenance, réelle ou supposée, à une ethnie, une nation, une religion, état de santé, handicap, genre, orientation sexuelle.

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L’action régionale au titre de ce Schéma s’exprimera également au travers des principes stratégiques suivants auxquels on pourra se référer : • La sensibilisation à la nécessite de lutter contre toutes les discriminations

fait partie de l’éducation citoyenne (cf. 1er principe : une vision globale de la formation) ;

• La lutte contre les discriminations de genre s’exprime dans le domaine de

l’information et de l’orientation (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet) ;

• La lutte contre les discriminations « ethniques » est évoquée à propos

des difficultés rencontrées pour la recherche de stage (cf. 4ème principe : partenariat socio-professionnel).

A terme, la constitution d’un Observatoire de la Réussite permettrait de réunir tous les partenaires acteurs et observateurs de la réussite scolaire et de l’insertion des jeunes dans un cursus accomplis. Outil de réflexion et de proposition, l’Observatoire de la Réussite permettra aussi de diffuser et de sensibiliser les professionnels et les familles pour agir ensemble pour la réussite de tous.

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LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION 1er axe d’intervention : développer la lutte contre le décrochage scolaire et faciliter la reprise de formation

Les constats

Le partenariat entre la MGIEN, la DRIAF et la Région Île de France, concrétisé par la charte « Réussite pour tous », a permis la mise en place d’une collaboration efficace au service des élèves en risque de décrochage scolaire ou de jeunes déscolarisés. En 2006, le nombre de projets engagés dans le cadre du programme « Réussite pour tous » s’élève à 103, répartis sur les 3 académies. Les projets revêtent des formes très différentes. La charte « Réussite pour tous » a volontairement laissé une grande latitude aux établissements afin qu’ils construisent un projet qui réponde bien aux problèmes spécifiques rencontrés par leurs élèves en utilisant au mieux leurs ressources. Cette liberté s’est révélée positive, en permettant au dispositif de s’adapter aux besoins. Les projets se répartissent en deux grandes catégories qui font l’objet d’un financement différent de la part de la Région : mise à disposition des plates-formes régionales de formation pour les projets linguistiques, de re-mobilisation et de pré- qualification et aide financière directe aux établissements pour les projets de prévention du décrochage et de re-scolarisation qu’ils définissent et mettent en oeuvre. Les besoins se sont révélés importants et les demandes de formation linguistique vont croissant. La maîtrise insuffisante de la langue française semble être le premier obstacle à la réussite, notamment en lycées professionnels. D’autre part, de nombreux projets révèlent la nécessité d’un travail sur l’image de soi, pour restaurer la confiance, indispensable à l’élaboration d’un projet personnel et professionnel. Tels sont, entres autres, les constats qui ont pu être faits à l’issue des journées des équipes éducatives engagées dans « Réussite pour tous », organisées conjointement par la Région Île de France, les trois académies et la DRIAF, le 17 mai 2006 et le 24 janvier 2007, cette seconde édition ayant rassemblé 200 participants. La Charte de partenariat signée en 2005 a en effet introduit la nécessité d’une animation des projets « Réussite pour tous » pour « soutenir le développement des actions et améliorer leur efficacité propre et leur impact ». Cette journée, dont l’objectif était de réunir l’ensemble des porteurs de projets d’Île de France et d’initier la constitution d’un réseau de projets « Réussite pour tous », a permis de faire un bilan d’étape du dispositif, cinq ans après son lancement et d’amorcer une réflexion sur son suivi et son évaluation. Malgré un bilan positif des actions engagées, une collaboration accrue avec les établissements scolaires et une nette diminution, depuis 2000, des sorties sans qualification (passées de 9 % à 6 %), le nombre de jeunes qui sortent sans qualification du système scolaire - qui peut être évalué à 8000 par an environ - demeure préoccupant et constitue, à ce titre, une des priorités de l’action régionale en matière d’éducation. Au demeurant, le repérage et le dénombrement des déscolarisations restent une difficulté pointée dans le rapport de l’Education nationale sur les sorties sans qualifications (juin 2005). En effet, la multiplicité des intervenants dans ce domaine (Education nationale, missions locales, CFA, services sociaux, PJJ…) rend difficile la prise en charge de tous. La résolution de ce problème permettra une meilleure adaptation des actions et des dispositifs engagés à destination de ces publics.

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Les objectifs

L’objectif est donc de poursuivre et de renforcer la politique engagée dans ce domaine grâce à une multiplication des actions du dispositif « Réussite pour tous ». Ainsi, par exemple, la prise en considération des élèves nouveaux arrivants notamment dans les actions entamées en cours d’année scolaire est nécessaire. Il conviendra également de développer l’animation d’un réseau des porteurs de projets « Réussite pour tous » et de favoriser le partage des expériences et l’échange de pratiques. La recherche d’une meilleure connaissance de l’ensemble des jeunes en situation de décrochage reste un objectif prioritaire pour apporter des réponses à la mesure des besoins. Une évaluation du dispositif permettra d’améliorer son fonctionnement et d’adapter les actions au plus près des attentes et des besoins des publics concernés; ses conclusions peuvent conduire à tracer de nouveaux axes d’intervention. Une attention particulière sera apportée à la diffusion de l’information sur les actions « Réussite pour tous » auprès de l’ensemble des lycées franciliens. De plus, la Région soutiendra les expérimentations en lycée qui visent à mobiliser les élèves autour de leur projet scolaire et donc à prévenir le décrochage.

Les pistes d’action Poursuivre, amplifier la démarche « Réussite pour Tous »

Le développement du programme « Réussite pour tous » passe par l’animation du réseau des établissements qui sont déjà engagés et l’information des autres chefs d’établissement sur les possibilités que ce programme ouvre à leurs élèves. Il s’agit de favoriser les échanges entre les équipes pour améliorer les pratiques grâce à des supports de communication et des moments d'échanges (liste de diffusion, forums sur Internet, rencontres, séminaires…..). La Région mettra en place des outils et des supports de communication, tels une liste de diffusion, des forums sur Internet, un site WEB sur la réussite, des rencontres, des séminaires, etc. L’objectif est de contribuer à la constitution d’une communauté de travail. Le fonctionnement en réseau participera de l’évolution des projets et du développement du dispositif. L’amplification de la démarche « Réussite pour Tous » passe aussi par l’élargissement du type des approches soutenues par la Région. Comme elle le fait dans les 4 lycées de Seine-Saint-Denis, en partenariat avec l’Institut d’études politiques (IEP) et le Rectorat de Créteil, la Région soutiendra les expérimentations qui favoriseront, par une organisation pédagogique innovante, une prise en charge globale des élèves dès leur arrivée au lycée. Du fait de l’augmentation du nombre de jeunes primo-arrivants, il faut organiser l’intégration des élèves nouveaux arrivants dans le dispositif « Réussite pour tous ». Nombre de classes d’accueil sont formées par le CASNAV après la rentrée scolaire et accueillies en lycée. Les établissements ne reçoivent alors aucun moyen supplémentaire pour la scolarisation de ces élèves. L’extension de la campagne de complément de Dotation Globale de Fonctionnement des Lycées (DGFL) et d’équipement aux établissements d’accueil est donc une mesure d’équité qui sera mise en place à laquelle doit s’ajouter le soutien aux projets d’aide à l’insertion scolaire des élèves. Plus généralement, il est nécessaire d’engager un travail partenarial avec l’ensemble des acteurs de la formation et de l’insertion sociale pour un meilleur repérage des jeunes en situation de décrochage.

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Fournir un appui aux équipes qui prennent en charge les jeunes qui rencontrent le plus de difficultés

Tant les bilans d’opérations que la baisse du nombre des sorties sans qualification montrent la qualité des résultats obtenus par les équipes engagées dans ce dispositif. Ceci est d’autant plus remarquable que les élèves pris en charge sont ceux qui rencontrent le plus de difficultés. Ceci n’exclut pas que les équipes doivent affronter, à certaines périodes, des situations difficiles. Il conviendra d’organiser, à leur demande, l’appui prévu par la nouvelle charte. Un autre mode d’appui consiste à mieux diffuser les informations sur le dispositif auprès des établissements scolaires. C’est pourquoi on constituera un réseau de « développeurs de la réussite » chargés de mieux faire connaître les expériences, de soutenir la démarche de projet des établissements qui veulent s'y engager avec les MGI, de favoriser les échanges et de mobiliser les ressources nécessaires pour les établissements. Engager un processus d'évaluation du dispositif « Réussite pour tous »

La capitalisation des savoir faire, la diffusion des pratiques, l’extension des champs d’expérience sont les résultats attendus de l’évaluation. L’association d’équipes universitaires, l’organisation de conférences associant d’autres régions françaises et étrangères, le partenariat avec des instituts de recherche et de formation en France et à l’étranger, seront un levier pour croiser les expériences et les compétences, pour placer les dispositifs de prise en charge des élèves rencontrant des difficultés comme « Réussite pour Tous » dans une dynamique d’amélioration continue. L’animation d’un réseau d’associations en relation avec des laboratoires de recherche dans le domaine des sciences sociales appliquées permettra de contribuer à la production d’études et d’analyses pour enrichir les actions menées afin de réduire les sorties sans qualification. La Région Île de France apportera ainsi son concours aux actions et recherches pour la réussite de tous dans les lycées. Les projets d’expérimentation en classe de seconde pour une meilleure mobilisation des élèves autour de leur projet scolaire s’inscrivent dans une perspective de modélisation et de diffusion. Leur articulation avec les établissements d’enseignement supérieur permet d’y associer une démarche approfondie de suivi et d’évaluation. La Région a d’ores et déjà apporté un concours substantiel à la mise en place du projet, elle accompagnera le suivi des expérimentions et leur diffusion. 2ème axe d’intervention : initier des actions de soutien et d’accompagnement éducatif pour ceux pour qui l’accès à la réussite est le plus difficile

Les constats La question de l’accompagnement à la scolarité et de l’aide au travail personnel est un domaine dans lequel perdurent de remarquables inégalités. De très nombreux élèves des classes sociales les plus défavorisées ne bénéficient en effet ni d’un lieu calme et équipé pour faire leurs devoirs, ni d’un entourage familial susceptible de pouvoir les aider en cas de difficultés. « Selon un sentiment largement partagé, les enseignants considèrent en général que les élèves ne travaillent pas suffisamment, n’apprennent pas leur cours, ne font pas leurs exercices (…) La mission recommande qu’une réflexion soit conduite au sein des établissements, en liaison avec les corps d’inspection territoriaux, sur l’aide à apporter au travail personnel des élèves en dehors de la classe (prescription d’exercices visant l’appropriation du cours, de

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devoirs, « approfondissement » à rendre au professeur, etc.). Le travail personnel des élèves est l’un des facteurs qui conditionnent la réussite scolaire. Lorsqu’il est ni prescrit ni contrôlé, la tentation de recourir à des cours particuliers est forte. A cet égard, Paris ne manque pas de ressources en raison du nombre d’entreprises commerciales qui y travaillent. La dérive actuellement perceptible doit retenir l’attention car elle contribue à amplifier les inégalités sociales » (Rapport des Inspections Générales de l’Éducation nationale sur l’Académie de Paris-Septembre 2004). Cette situation est du reste au cœur des actions des proviseurs qui sont de plus en plus nombreux à mettre en place, au sein de leurs établissements, des dispositifs qui permettent à ces élèves de bénéficier de conditions d’études propices à la réussite scolaire. Deux moments de la scolarité s’avèrent particulièrement délicats : celui de l’adaptation aux méthodes et au rythme de travail du lycée en seconde et celui de la préparation aux examens. La plupart des élèves les plus favorisés bénéficient, quant à eux, non seulement d’un environnement favorable mais aussi, très souvent, de cours dispensés par des enseignants et, de plus en plus, des organismes privés qui connaissent un essor exceptionnel depuis quelques années. Selon les chiffres disponibles, si plus de 15 % de lycéens sont concernés en second cycle général et technologique, ils ne sont que 3 % de lycéens professionnels ; ce décalage reflète de façon éloquente les différentes stratégies scolaires suivant les catégories socio-professionnelles des familles. Il faut noter par ailleurs que 6% des lycéens bénéficient de cours de soutien gratuit, ce qui traduit une demande de service dans lequel la Région Île-de-France doit prendre toute sa place. On note également un manque d’ambition de la part de certains élèves qui intériorisent l’idée que l’accès à l’enseignement supérieur, et a fortiori aux filières les plus prestigieuses que sont les Classe Préparatoire aux Grandes Écoles (CPGE), ne sont tout simplement pas « faites pour eux ». De profondes inégalités marquent en effet l’accès à l’enseignement supérieur. Toutes sections confondues, les étudiants issus de familles « Ouvriers » représentent 10,7 % de l’ensemble de la population étudiante et ceux de familles « Professions libérales, cadres supérieurs » 31,2 %. Ces différences sont encore plus marquées en ce qui concerne les filières « prestigieuses » : en Classe Préparatoire aux Grandes Écoles, les chiffres respectifs sont 5 % et 51,9 %. Par ailleurs, le taux de boursier en CPGE en Île-de-France (12 %) est très inférieur au taux national (24 %). Au sein même de l’Ile de France, les disparités sont grandes : 16 % dans l’académie de Créteil, 12 % dans celle de Paris et seulement 9 % dans celle de Versailles. On assiste actuellement à une multiplication des initiatives émanant notamment d’établissements d’enseignement supérieur, d’associations ou d’élèves des grandes écoles qui visent à inverser la tendance On ne peut que se féliciter de la volonté manifestée par ces établissements d’apporter leur contribution à la lutte contre les inégalités, même si il y a un risque que le foisonnement des initiatives n’en masque la lisibilité.

Les objectifs

L‘objectif poursuivi par la Région Île-de-France est de rétablir une équité entre tous les élèves pour l’accès à la réussite et, pour cela, soutenir l’ensemble des initiatives qui y contribuent. Il s’agit de contribuer à l’émergence d’une offre publique gratuite d’accompagnement à la scolarité et d’aide aux devoirs susceptible de soutenir les élèves des milieux défavorisés à maîtriser l’organisation de leur travail personnel et à mieux répondre aux attentes des enseignants sans devoir recourir à des organismes privés qui ne sont financièrement accessibles qu’à un tout petit nombre d’élèves.

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L’action de la Région intégrera les initiatives visant à appuyer cet accompagnement par les TICE, comme elle le fait actuellement pour les mathématiques en classe de Seconde (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation). S’agissant de l’accès à la réussite, la Région entend favoriser le développement des actions visant à faire renaître l’ambition et les réussites dans les quartiers les plus éloignés de l’accès aux excellences. Il s’agit de renforcer l’attractivité des établissements qui offrent ces formations en banlieue et d’améliorer l’information sur les équivalences associées au suivi d’une CPGE. Les actions ne sauraient se limiter à quelques exemples emblématiques mais doivent viser toutes les formes d’excellence dans un principe d’égale dignité des voies de formation et des métiers.

Les pistes d’action Soutenir, en concertation avec les académies, les initiatives des établissements

souhaitant mettre en place des dispositifs gratuits d’accompagnement à la scolarité et d’aide aux devoirs (y compris via les TICE)

Pour poursuivre les objectifs de réussite pour tous, ces actions devront concerner prioritairement les publics les plus défavorisés, qu’ils soient scolarisés en voie générale, technologique ou professionnelle. Tant le soutien aux acquisitions dans l’année scolaire que la préparation aux examens ou aux concours (y compris dans la filière sanitaire et sociale) relèvent de tels dispositifs. Ces initiatives pourront combiner l'intervention de membres de l'équipe éducative, d'association ou d'autres personnes qualifiées. On étudiera les conditions de la prise en charge par la Région de la rémunération des intervenants pour l’accompagnement à la scolarité et l’aide aux devoirs et, dans la mesure où leur efficience est liée à une étroite coopération avec l’équipe éducative, du temps que cette dernière y consacrera. Le 5ème principe stratégique évoque la proposition de la Région aux Conseils Généraux intéressés, de soutenir les initiatives associant des collèges et des lycées pour la sécurisation des parcours, dans le cadre d'une charte conjointe avec les académies. Dans une optique de prolongement et de cohérence, ces chartes pourront être étendues à l’accompagnement à la scolarité puisque celui-ci contribue à sécuriser les parcours des jeunes entre collège et lycée. La politique d’internat développée ci-après (cf. 4ème axe d’intervention de ce principe stratégique), peut également permettre d’offrir aux élèves rencontrant des difficultés des lieux propices aux études. Poursuivre et développer les initiatives pour que les élèves les plus défavorisés

puissent rejoindre les filières considérées comme les plus prestigieuses auxquelles ils n’ont souvent pas accès en raison d’obstacles sociaux et culturels

La Région soutiendra, par des actions spécifiques et ciblées les établissements de banlieue qui offrent des CPGE et manquent d’attractivité. En concertation avec les académies, on examinera les mesures les mieux à même de renforcer leur attractivité : amélioration de la Dotation Globale de Fonctionnement des Lycées (DGFL), possibilité d’hébergement de jeunes, dotations particulières en équipement, aide au CDI, horaires d’ouverture élargis, organisation de conférence qui feront de ces lycées des pôles d’excellence reconnus. Des actions analogues seront envisagées pour les établissements de banlieue accueillant des STS de spécialités « courantes », afin d’éviter la fuite des jeunes vers les établissements parisiens.

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Par ailleurs, la Région qui a commencé à soutenir des établissements d’enseignement supérieur et des associations qui se sont engagées pour que les élèves issus des milieux les plus défavorisés puissent rejoindre les filières considérées comme les plus prestigieuses, recherchera à élargir ses initiatives. Observant par ailleurs les nombreuses initiatives des élèves des grandes écoles (HEC, Essec, Polytechnique, Ecole normale supérieure, ENSAM…) qui s’investissent massivement dans l’accompagnement à la scolarité des lycéens scolarisés dans des établissements sensibles, la Région pourrait ici jouer un rôle de catalyseur en cherchant à fédérer l’ensemble de ces initiatives en Île-de-France à travers des partenariats avec les établissements concernés. L’inscription aux concours est souvent payante ce qui peut rajouter une difficulté supplémentaire aux inégalités qui viennent d’être évoquées. Rétablir l’égalité des chances passe par un soutien financier à l’inscription aux concours pour les élèves boursiers. La question se pose dès le lycée, en particulier pour la filière sanitaire et sociale (aide-soigant, infirmier, …). Elle prend encore plus d’acuité après le baccalauréat pour les concours d’accès aux filières sélectives. Constituer un Observatoire de la Réussite

A terme, la constitution d’un Observatoire de la Réussite permettrait de réunir tous les partenaires acteurs et observateurs de la réussite scolaire et de l’insertion des jeunes dans un cursus accomplis. Outil de réflexion et de proposition, l’Observatoire de la Réussite permettra aussi de diffuser et de sensibiliser les professionnels et les familles pour agir ensemble pour la réussite de tous. 3ème axe d’intervention : renforcer l’aide sociale individuelle pour pallier les inégalités

Les constats La Région Île-de-France a mis en place depuis plusieurs années une politique visant à pallier les difficultés des jeunes franciliens dans les domaines scolaires, sociaux et culturels. Ainsi, les manuels, les supports pédagogiques scolaires de tous les lycéens jusqu’au baccalauréat et les équipements personnels dans certaines filières professionnelles sont pris en charge par la Région. Celle-ci finance également une aide à la demi-pension. Les difficultés d’accès à la culture, notamment pour les lycéens des zones les plus excentrées et de maîtrise des langues étrangères sont aujourd’hui de plus en plus discriminantes, non seulement dans la formation du citoyen, mais aussi pour l’accès à l’embauche (cf. 4ème principe : améliorer le niveau de formation).

Les objectifs L’objectif poursuivi par la Région est d’apporter des aides substantielles aux élèves confrontés à des difficultés sociales, culturelles et scolaires. Il s’agit pour la région Île-de-France d’intervenir dans l’ensemble des domaines dans lesquels persistent des inégalités et de permettre, autant que faire se peut, aux jeunes franciliens d’échapper aux déterminismes sociaux. Une attention particulière sera portée à l’accès à la culture et à la bonne maîtrise d’au moins une langue étrangère.

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Les pistes d’actions Poursuivre la politique de gratuité des manuels scolaires, des supports

pédagogiques et des aides spécifiques à l’équipement individuel La totalité des élèves pré-baccalauréat des établissements publics et privés sous contrat d’association bénéficient de la gratuité des manuels scolaires depuis la rentrée 2003. La Région poursuit ce dispositif de gratuité en assurant progressivement le renouvellement des collections sur la base des pertes ou détériorations déclarées par les établissements, des changements des programmes décidés par le ministère de l’Education Nationale, des évolutions d’effectifs et des formations dispensées par les lycées. La Région prendra également en charge les « consommables », tels que les cahiers d’exercice qui ne peuvent être utilisés qu’une seule fois. Avec l’essor du numérique, et en particulier le développement des Environnements Numériques de Travail, une part de cette enveloppe financière pourra être utilisée par les établissements pour acquérir des supports pédagogiques numériques. Dans la même optique, la Région dote les jeunes qui entrent au lycée d’un cartable électronique et d’un bureau virtuel sous la forme d’une clé USB qui préfigure la solution totalement dématérialisée qu’offriront les ENT. La Région poursuivra l’aide individuelle versée aux établissements afin qu’ils puissent mettre en place un dispositif de prêt ou distribuer des équipements individuels (vêtements professionnels, outillage, etc.) pour les élèves de certaines filières de l’enseignement professionnel et technologique. Pour éviter la fracture que crée le fait que certains jeunes ne disposent pas chez eux d’un équipement informatique, on étudiera les conditions dans lesquelles les ordinateurs désaffectés à l’occasion du renouvellement du parc informatique des lycées pourraient, une fois recyclés, être remis par les établissements aux élèves dans cette situation. Poursuivre la politique d’aide à la demi-pension

En lycées, l’aide à la demi-pension s’effectue en fonction des parts de bourse ; le nombre d’élèves pris en compte est d’environ 66 000 chaque année. Afin de répondre aux demandes de plus en plus nombreuses des familles en difficulté, la Région a adopté la mise en œuvre du quotient familial, dès septembre 2003. Cette politique doit encore être améliorée pour que tous les lycéens qui en ont besoin puissent en bénéficier. Soutenir les sorties pédagogiques et culturelles

Il s’agit de faciliter la mobilité en Ile-de-France, par la recherche d'une tarification qui permette à tous les lycéens, y compris ceux qui résident en moyenne ou grande couronne, d’avoir un accès facile aux richesses culturelles de la Région (en relation avec l’extension du dézonage de la carte Imagin’R par exemple). Au-delà de l’adaptation du règlement de l’opération « Projet lycée - innovation éducative » pour continuer à soutenir les projets qui comportent un déplacement, la Région, en partenariat avec les autorités académiques, cherchera également à déterminer des propositions concrètes et à trouver des solutions adaptées aux difficultés financières que peuvent rencontrer les établissements pour faciliter l’accès à tous les apprentissages de terrain pour les élèves et en particulier à ceux qui n’y ont pas accès hors du cadre de l’école et dont les ressources peuvent constituer un obstacle.

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4ème axe d’intervention : permettre à chacun de pouvoir choisir sa formation quel que soit son domicile et son origine sociale

Les constats L’Île-de-France se caractérise par une très forte dualité sociale de son territoire à l’origine d’un certain « déterminisme » de formation. Ceci est illustré par les deux cartes de la page suivante. La première met en évidence la forte dualité sociale du territoire. Au regard du revenu moyen après impôts, les contrastes sont importants et, surtout, ils se sont la plupart du temps accrus entre 1984 et 1998, faisant apparaître des zones défavorisées où se concentrent les zones urbaines sensibles (carte IAURIF-INSEE, extrait de « l’Atlas des Franciliens »). La seconde carte situe les communes selon la proportion de jeunes suivant une formation professionnelle. La localisation des zones à faibles revenus et des zones où l’enseignement professionnel est prépondérant se recouvre assez largement. Dit autrement, si l’école contribue un peu à réduire les inégalités, l’orientation reste marquée par un très fort déterminisme social. Résider dans un territoire c’est souvent être amené à suivre un certain type de formation. A ceci s’ajoute le fait que les quartiers les plus modestes sont souvent aussi les plus enclavés, ce qui ne fait que réduire les possibilités de choix d’orientation. Le temps d’accès à l’offre de formation la plus proche est, en moyenne, plus important depuis les quartiers les plus modestes, y compris pour les CAP. Cet écart augmente avec le niveau de formation. Type de formation Temps moyen (en

minutes) d’accès en transport en commun

pour la population francilienne à une

formation du type…

POPULATION TOTALE

Temps moyen (en minutes) d’accès en

transport en commun pour la population francilienne à une

formation du type…

POPULATION OUVRIERE

Temps supplémentaire pour la population

Ouvrière.

CAP 84 89 6 % BEP 58 63 7 % BACCALAURÉAT PROFESSIONNEL 73 78 7 % BTS 71 77 9 % Seconde de détermination 25 28 11 %

Les objectifs L’objectif est de rendre la variété de l’offre de formation largement accessible à tous. Chaque jeune Francilien doit pouvoir choisir le plus librement possible sa vie future, et donc son métier et sa formation. Le Schéma prévisionnel des formations en collèges et lycées 2007-2013 doit offrir la plus grande liberté de choix de formation aux jeunes, en les affranchissant au maximum des contraintes de lieu de vie, de milieu social, de déplacement, ou de frontières administratives. Favoriser l’accessibilité aux formations c’est aussi favoriser la mobilité sociale, car c’est permettre au jeune d’échapper à un certain déterminisme territorial et social.

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CARTE 1 : Une dualité sociale forte du territoire…… CARTE 2 : …. qui détermine, pour partie, les orientations vers les différentes voies de formation

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Les pistes d’action Améliorer la carte des formations et faciliter la mobilité sont les deux voies d’action principales pour atteindre cet objectif. L’amélioration de la carte des formations a été traitée dans le cadre du 3ème principe : améliorer le niveau de formation. Sont évoquées ici, les mesures complémentaires qui visent à améliorer la mobilité pour réduire les inégalités. Faciliter la mobilité pour accéder plus aisément à la formation, là où elle se trouve, est essentiel pour corriger les inégalités territoriales et passe par : - le développement de l’accueil en internat et l’amélioration de l’attractivité des internats

existants ; - l’amélioration de la desserte des établissements scolaires les plus excentrés, par les

transports en commun et l’amélioration de la tarification des déplacements scolaires ; - l’ouverture de possibilités d’affectation au-delà des limites administratives dès lors que

cela réduit sensiblement les temps de déplacement ; - le développement d’une politique d’information sur la mobilité et les facilités proposées

afin de vaincre les réticences des jeunes et des familles à quitter le quartier ou la ville pour se former.

Développer l’accueil en internat

La Région a retenu, à l’occasion de l’adaptation de son Programme Prévisionnel d’Investissement en lycées, la relance de la construction d’internats, représentant à terme 2 400 places. Ces internats, que l’on souhaite implanter dans des lieux bien desservis par les transports en communs, accueilleront des jeunes de plusieurs lycées. Cette politique améliorera considérablement les possibilités de suivre des formations pointues proposées dans un nombre restreint d’établissements. Il conviendra également d’améliorer l’attractivité des internats et de la vie d’interne ; en effet, si l’on exclut les établissements accueillant des élèves de CPGE, près de 20 % des places disponibles aujourd’hui en internat ne sont pas occupées. Améliorer l’accessibilité aux formations par la desserte et la tarification

Dans notre Région, l’immense majorité des élèves utilise les transports réguliers : plus de 340 000 élèves, de tous niveaux, utilisent la carte Imagin’R et plus de 80 000 élèves utilisent la carte OPTILE (utilisation des voies de bus régulières du réseau privé OPTILE). Seuls 48 000 élèves utilisent des transports scolaires spécifiques. Sur l’ensemble de ces modes de transports, réguliers ou scolaires, la Région, qui vient de prendre la Présidence du STIF, hérite d’une situation complexe, fortement contrastée selon les territoires. Suivant les politiques actuelles et passées des départements ou de l’État, la définition des ayants droits scolaires où du montant de la prise en charge des frais de transport varie d’un département à l’autre. La Région devra, progressivement, définir une politique de transport qui assure une meilleure homogénéisation des conditions offertes aux jeunes sur tout le territoire. Au cours de cette démarche, il sera nécessaire de prendre en compte la volonté régionale de faciliter particulièrement les déplacements des lycéens, que ce soit pour l’accès à la formation, l’accès aux stages, l’accès aux internats ou aux sorties pédagogiques. Ces actions visant à faciliter des déplacements pourront être mises en œuvre soit par des politiques tarifaires, soit par des améliorations de desserte.

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Par ailleurs, une attention particulière continuera à être portée aux besoins en garages à vélos. S’affranchir des limites administratives pour que l’offre de formation bénéficie

mieux à tous les franciliens S’agissant des déplacements domicile/lycée, les flux inter académiques ou même parfois entre départements d’une même académie sont extrêmement faibles. La carte ci-dessous illustre combien les mouvements inter académiques sont limités, sauf en direction de Paris où ils sont néanmoins en baisse. Ils étaient plus de 11 000 jeunes de banlieue à venir suivre à Paris une formation de second cycle en établissement public en 1996, ils ne sont plus que de 6 300 en 2004. Les échanges entre les Académies de Créteil et Versailles sont rares. Au sein de l’Académie de Créteil ce sont les échanges entre départements qui sont aussi plus rares.

Or, les aires de vie exprimées dans la ‘’logique des cadrans’’ du SDRIF, chevauchent ces limites (carte page suivante). Ainsi le RER D, axe de vie réel de nombreux franciliens, depuis Melun traverse la Seine-et-Marne (Académie de Créteil) puis l’Essonne (Académie de Versailles), puis le Val-de-Marne (Académie de Créteil) pour arriver à Paris (Académie de Paris), les jeunes habitant le long de cette ligne voient, selon leur résidence, leur affectation dépendre de trois Académies et de quatre inspections académiques. Il ne faut pas que des « imperméabilités » fassent courir le risque d’allonger les trajets scolaires des jeunes alors même que l’offre existant aujourd’hui permettrait de les raccourcir. C’est pourquoi la Région engagera une démarche concertée avec les autorités académiques pour définir les pistes pratiques qui contribueront à l’amélioration des conditions de vie réelle des jeunes franciliens sans ignorer les importants impératifs de gestion administrative des affectations de 400 000 élèves chaque année.

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Engager une politique d’information sur la mobilité

Majoritairement, les jeunes multiplient leurs vœux d’affectation autour d’une même formation (plus de 50 %). Ce qui témoigne de l’importance qu’ils y accordent. Néanmoins, un nombre important de jeunes (un peu moins de 20 %) concentrent leurs vœux sur un même établissement. C’est surtout au premier niveau de qualification et chez les jeunes issus de milieux les plus défavorisés qu’est privilégiée la proximité sur le choix du métier. Ils se retrouvent alors à préparer un métier non réellement choisi dont ils ne ressentent pas l’intérêt. Dans la mesure où favoriser l’accès aux formations contribue à la mobilité sociale, il paraît important d’engager un effort d’information en faveur des possibilités et de l’ouverture qu’offre la mobilité. 5ème axe d’intervention : améliorer l’accueil des élèves handicapés

Les constats L’accueil des élèves handicapés en Île de France au sein des établissements scolaires du second degré, et des lycées en particulier, est encore fortement marqué à ce jour, par la vision d’un accueil spécifique et par conséquent regroupé, pour les situations de handicap. Ainsi l’école est-elle en général plus facilement intégrée à l’hôpital, (scolarisation des enfants hospitalisés) puis à proximité de l’hôpital (création des EREA comme celui de Garches ou de Vaucresson, en liaison avec l’hôpital de Garches) que l’élève handicapé intégré dans l’établissement de son secteur. La faible demande de scolarisation de ces élèves en lycées, qui selon toute vraisemblance reste en deçà des besoins, parait confirmer cette analyse. Crainte d’un refus ou d’un accueil inapproprié, méconnaissance des solutions d’accueil, problématiques de transport, constituent peut-être les principales mais non les seules causes de cette faible demande.

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Il convient de rappeler que l’obligation légale de rendre accessible aux personnes à mobilité réduite l’ensemble des locaux de tous les établissements recevant du public, concernait exclusivement les projets donnant lieu à un permis de construire. Cette obligation a été évidemment respectée. C’est ainsi qu’une grande partie du patrimoine des lycées, qui a précisément fait l’objet soit d’une construction neuve, soit d’une restructuration globale depuis cette date, a permis une amélioration très nette de la situation des lycées en 12 années. Á ce jour, on compte 140 établissements accessibles en Île de France, chiffre qui sera porté à 240 dans les 6 années à venir, compte tenu des opérations en cours d’études ou de chantier. On constate cependant, et notamment pour certains établissements situés en centre urbain ancien, dont le bâti parfois de bonne qualité, ne peut donner lieu à construction neuve ni même à extension, que cette accessibilité n’a pas été faite dans le cadre de la loi de 1994, et le sera très difficilement. La Région s’est également engagée dans un projet ambitieux de reconstruction – restructuration de l’EREA Toulouse Lautrec à Vaucresson qui a pour particularité d’accueillir des élèves en situation de handicap plus ou moins sévère, et des élèves valides. Par ailleurs, la Région apporte une attention particulière aux 16 EREA franciliens qui accueillent 2 200 jeunes dans le cadre d’un enseignement adapté. Pour ce qui concerne les demandes d’équipements adaptés, toutes les demandes faites à la Région par l’intermédiaire des établissements, qui restent cependant relativement limitées, ont été satisfaites. La toute dernière loi du 11/02/05 accompagnée de ses derniers décrets d’application d’août 2006, modifie radicalement l’approche antérieure. Elle apporte en effet trois modifications importantes :

• La loi érige en principe la scolarisation de l’élève handicapé dans son établissement de secteur, les conséquences financières (transport) d’une éventuelle impossibilité étant de la responsabilité de la collectivité territoriale. La loi vise désormais le résultat (la scolarisation de l’élève) et non plus le moyen (la mise aux normes des bâtiments) ;

• Elle ne distingue plus les types de handicap, et concerne donc au delà du handicap moteur (les PRM, pour personnes à mobilité réduite), tous les types de handicaps, c'est-à-dire moteurs, sensoriels, cognitifs ou psychiques ;

• Elle impose un calendrier de mise en œuvre avec deux dates : 2011 pour la production d’un « diagnostic accompagné de préconisations techniques et du chiffrage des travaux » pour l’ensemble des établissements ; et 2015 pour leur mise aux normes effective.

Les objectifs

Les objectifs de la Région vont nécessairement s’inscrire dans ce contexte légal nouveau. Ils doivent également prendre en compte la progressivité de l’amélioration recherchée au regard des usagers. En tout premier lieu, il convient de permettre une augmentation significative du nombre d’élèves handicapés accueillis dans l’établissement de leur secteur géographique. Cet objectif ne passe plus exclusivement par des considérations patrimoniales, puisque l’on a vu qu’un nombre significatif de « bâtiments des établissements » permettent cet accueil. Il s’agit également de poursuivre systématiquement la politique de mise aux normes d’accessibilité des bâtiments à l’occasion de toute intervention patrimoniale sur les lycées. Au delà d’un accueil de principe au sein d’un établissement donné, il s’agit d’élargir la variété de l’offre de formations qui peut être proposée aux élèves handicapés. Cette approche

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soulève des questions plus complexes relatives aux filières professionnelles ou techniques, en matière d’adaptation des locaux, d’équipements ou d’encadrement. Il s’agit enfin de mener une politique étroite de concertation avec les autorités académiques, afin que les objectifs, les initiatives et les investissements consentis puissent être coordonnés et efficaces. Pour atteindre cet objectif, une sensibilisation de tous les acteurs potentiels et une meilleure coordination des initiatives, notamment via le comité technique Handiscol sont nécessaires.

Les pistes d’actions

Poursuivre les travaux de mise aux normes des établissements pour l’accueil des

jeunes porteurs d’handicaps. Il convient de poursuivre la politique d’accessibilité des établissements neufs ou rénovés dans le cadre des deux programmes prévisionnels cadres, adoptés en 2006 par l’Assemblée Régionale, l’un pour l’extension des capacités d’accueil en lycées (PPI), l’autre pour la rénovation des établissements (PPR). Dans la mesure où le champ des types de handicaps à prendre en compte est désormais plus large, un cahier des charges détaillé va être établi, qui sera remis aux architectes comme partie intégrante du programme de l’opération. Il aura pour objectif de préciser les attentes du maître d’ouvrage en ce qui concerne la prise en compte du handicap moteur mais également des autres types de handicaps et notamment sensoriels, c'est-à-dire auditif et visuel. Dans toute la mesure du possible, les opérations en cours feront l’objet des adaptations correspondantes. Mener un diagnostic chiffré sur l’ensemble des lycées de l’Ile de France quant à

l’accessibilité aux handicapés. Il convient, comme le prévoit la loi, de se mettre dès aujourd’hui en situation de réunir pour 2011 l‘analyse diagnostique exhaustive du patrimoine régional, complétée du descriptif des travaux à entreprendre et de leur chiffrage. Un appel d’offre est en cours qui concerne une cinquantaine de lycées répartis sur l’ensemble du territoire. Cette première étude doit servir de test. Elle permettra d’une part d’évaluer l’effort financier que la Région devra consentir pour répondre aux objectifs de finalisation de la mise aux normes d’ici 2015, d’autre part de poursuivre une étude de même type sur les 420 établissements restants. Ouvrir une réflexion en termes de desserte de proximité et d’offre de formation pour

les élèves handicapés. Quels que soient les efforts de la Région (comme des autres collectivités) pour accélérer le processus de mise aux normes global du patrimoine, il est manifeste que l’objectif fixé par la loi à 2015 sera difficile à atteindre. Il convient d’ici là par ailleurs d’améliorer l’accueil de proximité pour ces élèves. Cet objectif passe par une approche géographique des établissements accessibles, qui permettra également de mener ponctuellement des opérations de mise aux normes, lorsque cela paraîtra nécessaire au regard d’une zone mal desservie. De même, il convient comme le présent schéma le propose pour l’ensemble des élèves, de réfléchir à l’élargissement de l’offre de formation en direction des élèves handicapés. Cette réflexion passe par une concertation étroite avec les services des académies afin d’étudier les filières qui pourraient s’avérer adaptées et adaptables. Par ailleurs il y a lieu de réfléchir à la structure pédagogique des établissements accessibles, et à leurs éventuelles adaptations, lorsque cela doit permettre d’y accueillir des élèves handicapés.

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Sensibiliser l’ensemble des acteurs à la gestion de la scolarisation des élèves handicapés et mener une concertation large.

Ces pistes d’action doivent nécessairement s’accompagner d’un travail important de communication, de sensibilisation et de concertation. Enfin, il est indispensable de consolider la collaboration entre les autorités académiques et la Région, afin que les décisions et les investissements, qu’ils s’agissent des travaux à mener ou des équipes à mettre en place puissent être concertées très en amont et répondre à des objectifs définis conjointement. Sur la base des diagnostics préconisés par la loi et de la connaissance que nous avons des lycées, il est possible de mener une politique de communication en liaison avec les académies en direction des parents d’élèves et par le canal des associations qui le souhaitent. Il convient aussi de favoriser dans les lycées l’émergence de projets visant à permettre une meilleure intégration des élèves handicapés, notamment à l’ensemble des activités créatives culturelles et à leur réussite scolaire. Alors que l’on constate des écarts significatifs entre le nombre de jeunes élèves handicapés intégrés en collège et en lycée, il semble bien que l’objectif d’accueillir dans des établissements ordinaires l’ensemble des élèves handicapés qui en font la demande passe par un effort important pour sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés sur la question des handicaps et de la spécificité de l’accueil de ces élèves, afin de vaincre les réticences liées à la méconnaissance de ces questions. L’action menée en Région Haute Normandie constitue un exemple intéressant car elle a conduit à une nette amélioration de l’accueil d’élèves handicapés dans les formations professionnelles. A partir d’un diagnostic partagé par tous les partenaires (DRTEFP, AGEFIPH, DRASS, Région) réalisé en 1998, la Région Haute Normandie a progressivement mis en place une « Politique Régionale de la Formation des Personnes Handicapées ». Le constat de départ - difficultés identiques aux autres jeunes en difficulté d’insertion professionnelle, majorées par le handicap, une forte dépréciation personnelle, des ruptures de parcours plus fréquentes, une population caractérisée par un bas niveau de formation (IV et V bis) et une faible sensibilisation des personnels éducatifs à l’intégration dans les classes ordinaires - a conduit à la mise en place d’une démarche transversale et de décloisonnement des acteurs de la formation professionnelle. L’association (ALFA H), commune à tous les partenaires, qui est issue de cette démarche a pris en charge la politique régionale :

• partage d’une connaissance sur la manière d’aborder le handicap • création d’un dispositif d’appui et de soutien à l’apprentissage et à la qualification par

alternance pour les jeunes handicapés. • réalisation d’enquêtes de suivi. • professionnalisation des acteurs sur des méthodes pédagogiques adaptées. • mise en place de référents dans les structures d’accueil et les centres de formation.

Le bilan de cette action est particulièrement positif avec un taux de réussite de 52 % aux CAP et un taux en emploi de plus de 50% depuis la mise en place du dispositif. Dans le domaine scolaire, la Région Île-de-France pourrait s’inspirer de cette démarche pour réaliser un diagnostic partagé et engager des actions spécifiques. Une démarche concertée de sensibilisation et de formation, en partenariat avec les autorités académiques, pourrait être menée à la fois en direction des chefs d’établissements et des personnels des établissements (enseignants, conseillers principaux d’éducation, infirmières scolaires, assistantes sociales, médecins scolaires, personnels ATOS), des parents d’élèves et des élèves de l’établissement.

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Il conviendrait également de renforcer la collaboration entre les autorités académiques et la Région concernant la question de l’implantation géographique des établissements spécialisés. S’agissant des parents d’enfants handicapés, il est important qu’ils puissent disposer d’une information actualisée sur l’état d’avancement de la mise aux normes des lycées franciliens et d’une connaissance exhaustive des solutions d’accueil proposées aux lycéens handicapés. A cet égard, un recensement des demandes en amont, dès le collège, permettrait aux proviseurs des lycées de mieux anticiper les demandes, d’informer leur personnel et d’assurer ainsi le meilleur accueil possible aux lycéens porteurs de handicaps. Afin de favoriser l’intégration des élèves handicapés dans les lycées d’Île-de-France et les encourager à participer à la vie scolaire de l’établissement, des projets dans le cadre du dispositif « Réussite pour Tous » permettront aux établissements d’organiser un soutien et un accompagnement à la scolarité spécifique, tel que celui qui est mis en place au lycée Claude Bernard (Paris XVI) en partenariat avec la clinique Rist pour les élèves cérébro-lésés. Proposer une charte de partenariat pour l’intégration en lycées des jeunes porteurs

de handicap

Compte tenu des objectifs qui viennent d’être évoqués et dans le contexte de compétences partagées entre l’État et les Collectivités Territoriales, la Région proposera aux autorités académiques une « charte de partenariat pour l’intégration des jeunes porteurs de handicap », à laquelle seront associés, s’ils le souhaitent, les Départements. Cette Charte définira, autour d’objectifs partagés, l’articulation des initiatives qui reviendront aux collectivités territoriales et à l’État. Cette charte pourrait prévoir une animation des projets afin de partager les expériences et d’en diffuser les résultats. La Région soutiendra les initiatives des lycées dans le cadre de cette charte : elle contribuera à la prise en charge de la coordination.

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La démarche de mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013

Une élaboration concertée et transparente La large concertation qui a précédée l'élaboration du Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 a montré qu'un consensus existait autour des six principes stratégiques choisis pour servir de « socle » commun à l'ensemble des politiques régionales de formation. Les enseignements du bilan de ce Schéma Régional des Formations 2000-2006, présenté au Conseil Régional le 15 décembre 2005, rappellent qu'il est essentiel, après avoir défini des orientations cohérentes, de s'attacher très sérieusement à leur mise en œuvre, à faire ce qui est annoncé, avec ténacité et dans un esprit de partenariat ouvert à l'innovation. Cela a permis, au cours des cinq dernières années, d'aboutir à des résultats tangibles. Cette démarche, qui s’est révélée efficiente, guidera la mise en œuvre du nouveau Schéma et sera développée. Outre la participation concrète à l'élaboration de ce nouveau Schéma, les contributions adressées à la Région au cours de la consultation préalable ont mis en évidence des attentes fortes en matière d’évaluation, d’indicateurs de suivi, de tableaux de bord et d’échanges. Des propositions sont faites en ce sens en s'appuyant notamment sur les enseignements des démarches qualité au sein de la Région. Elles fournissent les bases d'une approche construite de « l'amélioration continue » qu'il faut essayer de développer dans la mise en œuvre de ce Schéma.

Une mise en œuvre concertée et transparente, inscrite dans la durée, laissant toute sa place aux initiatives locales les mieux à même de répondre à la spécificité des besoins

Partenariat, concertation, conventions et chartes Le même esprit de large concertation et de partenariat, qui a présidé à l'élaboration de ce Schéma, guidera sa mise en œuvre. Les partenaires, dont les contributions constructives méritent d'être saluées, seront donc aussi associés à sa mise en œuvre. L'éducation est un acte partagé. Les équipes éducatives mais aussi les familles, les acteurs des milieux de la culture, du sport, de la politique de la ville, …, les organisations professionnelles et les partenaires sociaux, les collectivités territoriales et bien évidemment les autorités académiques y contribuent. Leur coopération est le gage de la réussite des objectifs fixés par ce Schéma. Chacun de ces partenaires doit garder toutes ses compétences et en tout premier lieu l'État. Les autorités académiques, actrices centrales de la formation initiale sous statut scolaire, jouent un rôle essentiel. Elles avaient été associées via le Comité Technique État-Région (CTER) à la mise en place depuis l’élaboration du Schéma Régional des Formations 2000-2006. Elles ont participé aux travaux d'élaboration de ce nouveau Schéma.

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Le CTER, qui a fait la preuve de son efficacité, doit être l’instance opérationnelle principale de mise en œuvre et de suivi du Schéma prévisionnel des formations en collèges et lycées 2007-2013. Il assurera, pour les formations professionnelles, technologiques et l’apprentissage en lycées, l’adaptation de la carte des formations en lycées (publics et privés sous contrat) dans la perspective pluriannuelle du PPTG, sur la base du Schéma des priorités d’ouvertures et de fermetures de formations en lycées. Il favorisera la complémentarité entre les formations en lycées et les formations en CFA, en lien avec le GTA. Au-delà des programmations, il permettra d’organiser la coordination de l’action pour la réussite, l’approche globale de la formation de la personne, l’accueil du handicap et plus généralement tous les sujets où le partage des compétences trouve son accomplissement dans la synergie des actions. Piloté par la Région, le CTER a pour membres les trois académies franciliennes ainsi que les services de l’Etat concernés (DRIAF-Ile-de-France, DRTEFP, DRJSL, DRASS, DRDF, DRANPE). La Région proposera aux recteurs et au DRIAF les cadres conventionnels adaptés aux différents volets de ce Schéma. Dans cet esprit, la Région les invitera également à prendre en compte désormais, dans leurs projets académiques, le Schéma Prévisionnel des Formations en collèges et lycées 2007 2013. De même, la Région proposera à l'ensemble des partenaires : lycées, collectivités territoriales, organisations professionnelles, partenaires sociaux et monde associatif de poursuivre leurs contributions à l'élaboration de ce Schéma par une participation à sa mise en œuvre, dans un cadre conventionnel adapté. Au fond, sur la base des objectifs partagés issus de ce Schéma, il s'agit que les uns et les autres s'unissent, coordonnant leurs actions, et contribuent à développer et à améliorer l'efficacité du service public d'éducation au bénéfice des franciliens. C’est le meilleur moyen de relever les défis de l'approche globale de l'éducation et de la citoyenneté, du soutien de l'autonomie dans la construction du projet personnel, de l'élévation des niveaux de formation et qualification, de l'adaptation de la carte des formations pour améliorer les chances d'insertion, de la sécurisation des parcours de formation et de la lutte contre les inégalités et les discriminations. Inscrire l’action dans les territoires et l’espace européen La mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 s'articulera avec celle du nouveau Contrat de projets État-Région (CPER), du SDRIF et du SRDE, pour participer à l’aménagement et au développement durable du territoire. Dans certains domaines, les objectifs inscrits dans ce Schéma rejoignent des objectifs généraux des politiques européennes. Celles-ci ont été peu sollicitées jusqu'ici pour ce qui concerne les lycées. C'est pourquoi on recherchera systématiquement les possibilités offertes par l’Europe pour soutenir les actions prévues au Schéma. Dans cette même perspective d'ouverture sur l'Europe, on cherchera à accentuer l’aide aux lycées dans leurs éventuelles recherches de soutiens européens.

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Inscrire l'action dans la durée par le Plan Prévisionnel Triennal Glissant (PPTG) En Île-de-France, le système éducatif scolarise environ un demi-million de lycéens. Il nécessite l'articulation de moyens diversifiés. L'action des équipes éducatives, s'exerce dans des locaux, avec des équipements, dans une durée à minima de 7 ans pour couvrir tout le cursus de l’enseignement secondaire. Les évolutions du système éducatif ne peuvent donc que s'inscrire dans la durée. C’est une nécessité pour :

• pouvoir raisonner dans une perspective de moyen terme, • coordonner les perspectives d’évolution des différents modes de formation, • tenir compte des contraintes de calendrier que la réglementation (code des

marchés publics, loi sur la maîtrise d’ouvrage public, etc.) impose dès lors qu’il est nécessaire d’adapter les locaux pour accueillir des formations nouvelles, notamment dans les lycées.

C'est ce qui avait amené la Région, dans le Schéma Régional des Formations 2000-2006, à concevoir le dispositif du Plan prévisionnel Triennal glissant (PPTG) pour conduire l'adaptation de l’offre de formations par une vision pluriannuelle et transversale organisant la complémentarité. Chaque année, les orientations des pouvoirs publics pour l'adaptation de l'offre de formation sont diffusées auprès de l'ensemble des responsables d'établissements. Ils sont invités à y inscrire leurs projets dans la durée. Ce dispositif sera poursuivi et servira de base à l'élaboration des conventions annuelles dont la loi prévoit désormais explicitement, qu’elles définissent un ordre prioritaire des ouvertures et fermetures de formation pour les années à venir. Le PPTG s'appuiera sur l'apport prospectif de l’OREF (GIP-CARIF) Île-de-France et des travaux des observatoires de branches. Favoriser la variété des initiatives pour que les réponses soient les mieux adaptées à la diversité des situations La principale richesse qui fait aussi la complexité du système éducatif tient à la diversité des jeunes accueillis dans les établissements, accentuée par la massification de l’enseignement. Il n’y a évidemment pas de remède unique à des situations diversifiées. Les établissements et les équipes éducatives, sont les plus à même de définir les solutions qui seront les mieux adaptées en fonction des spécificités des situations qu’elles rencontrent et du potentiel dont elles disposent, dans le cadre des programmes et des directives nationales. C'est pourquoi, comme pour la mise en œuvre du Schéma Régional des Formations 2000-2006, le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 privilégiera les projets des établissements, collectifs au plus près des terrains pour dispenser l'éducation et soutenir la réussite. La Région soutiendra les lycées dans leurs initiatives dès lors qu'elles s'inscrivent dans les objectifs de ce schéma et respectent les règles qui auront été fixées pour optimiser leur efficience.

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Faire connaître le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 pour assurer sa mise en œuvre Compte tenu des compétences qui sont celles de la Région, de sa conception du partenariat comme de son souci d'une démocratie plus participative, la mise en œuvre de ce Schéma nécessite de l'information, de la communication et de l’écoute. C'est orientation n'est pas nouvelle. On la retrouve dans la large diffusion de l'information qui accompagne les appels à projets conjoints État Région lancés dans le cadre du Plan prévisionnel triennal glissant (PPTG). On a pu l'observer également, à l'occasion de la consultation préalable, dans la mise en ligne systématique du dossier de consultation, de l'atlas des formations, de l'ensemble des contributions des partenaires et des comptes-rendus des réunions de concertation. Cette politique de communication doit être élargie et approfondie pour accompagner ce nouveau schéma qui, assumant l'ensemble des compétences dévolues à la Région, élargit encore le champ de ses interventions. Le développement des technologies de l'information et de la communication, dont la Région soutient l'extension des usages dans les établissements, offre les possibilités d'une diffusion de l'information rapide, aisée et respectueuse du développement durable. D'ores et déjà ce Schéma est accompagné d'un support numérique qui permet d'accéder tant au texte lui-même qu'à ses fondements par le biais d'un dispositif de liens hypertextes entre les différents niveaux de lecture. Dès l'adoption par l’Assemblée Régionale du Schéma prévisionnel des formations en collèges et lycées 2007-2013, l'ensemble de ces éléments sera mis en ligne et enrichis de bilans et autres éléments de mise en œuvre sur le site www.lycees-iledefrance.fr où les équipes éducatives et chacun des partenaires pourront le consulter à tout moment. Du fait de l'intérêt des contributions proposées lors de l’élaboration du schéma, ce site permettra à tous les partenaires de proposer également des contributions pour sa mise en oeuvre. Le souhait d’une démocratie plus participative ne peut que profiter de ce renforcement de l’information et des possibilités d’expression des partenaires pour un meilleur suivi de la politique régionale.

Suivi, évaluation, recherche de l'amélioration continue Assurer l'efficacité par des objectifs clairs associés à une mise en œuvre évolutive Le présent Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées fixe pour la période 2007-2013 des objectifs ambitieux et clairs pour améliorer l'éducation, les réussites et l'insertion. Dans de tels domaines, l'action ne portera ses fruits qu’en s'inscrivant résolument dans la durée. Mais dans un monde changeant les modalités de mise en œuvre de ces objectifs ne sauraient être fixées ne varietur à cette échéance lointaine.

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Aussi le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 est-il conçu comme un outil dynamique dont les modalités de mise en œuvre devront pouvoir être actualisées autant que de besoin, d'abord pour intégrer les éléments nouveaux qui résulteraient des travaux régionaux et territoriaux (SDRIF et SRDE notamment), ensuite pour prendre en compte les évolutions du contexte socio-économique et technologique qui peuvent avoir des conséquences sur les conditions d'insertion et enfin pour tenir compte de nouvelles dispositions nationales, comme il en est annoncé dans le domaine de l'information et de l'orientation notamment. Se donner les moyens de suivre et d’évaluer l'action et de s'engager dans un dispositif « d'amélioration continue » Suivre la mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 nécessite de rassembler, annuellement, différents indicateurs qui témoignent de l'avancée des actions et de l’évolution de leur contexte. Pour ce faire, la Région se dotera d'outils de suivi de l'avancée de la mise en œuvre des objectifs qui ont été fixés sur l'ensemble du territoire francilien : observatoire des sorties sans qualification, de l'accès au niveau baccalauréat et de l'orientation post baccalauréat, de l'adaptation de la carte des formations, etc. Ce sera une tâche importante et difficile, à enrichir progressivement. L’OREF (GIP-CARIF) en sera partie prenante. Mais la simple énumération de ces éléments montre déjà qu'ils ne suffiront pas à couvrir la totalité du champ de sa mise en œuvre. Au-delà de la nécessaire collecte d'indicateurs, des travaux touchant à l'évaluation devront également être engagés. En matière d'éducation, on le sait, l'évaluation est extrêmement difficile surtout lorsqu'elle cherche à distinguer l'effet de tel ou tel facteur dans un résultat complexe qui les combine tous. Des laboratoires de recherche, par exemple dans le domaine des sciences sociales appliquées, seront sollicités à l'image du dispositif mis en place pour suivre l'expérimentation de nouvelles classes de seconde pour la réussite dans quatre lycées de Seine-Saint-Denis. Par ailleurs, dans un contexte de compétences partagées, la mise en œuvre de l’évaluation de dispositifs communs relève d’une action concertée et partagée avec les académies. La nouvelle charte « Réussite pour tous » a défini le cadre d’une telle coopération. Il sera proposé d'étendre progressivement cette démarche de charte à d'autres dispositifs. On cherchera également à ce que ces indicateurs et ces recherches, puissent être mis à disposition des établissements et leur fournissent des outils pour situer leurs actions au regard des objectifs poursuivis. Ainsi,

• le nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 définit des objectifs et des pistes d'action ;

• sa mise en œuvre induira des réalisations sur le terrain ; • les observatoires et recherches permettront de porter un regard sur

l'efficience de cette mise en œuvre. Les familiers des procédures de qualité reconnaîtront dans ces éléments, les trois premiers quartiers de la roue dite de Deming de l'amélioration continue présentée ci-après.

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Comme l'illustre cette roue, il suffit d'ajouter à ses trois premières étapes une étape d'amélioration de l'action pour engager un dispositif d'amélioration continue. La Région utilisera cette démarche d'amélioration continue pour le suivi et l'amélioration de la mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007 – 2013. Ces éléments de suivi et d’amélioration pourront être travaillés, autant que de besoin, dans des groupes de suivi de la mise en œuvre des différents volets du schéma qui associeront, selon leur objet, différents types de partenaires : autorités académiques, chefs d’établissement, membres des équipes éducatives, collectivités territoriales, organisations professionnelles et socio- économiques, laboratoires universitaires, associations, jeunes, etc. Au-delà de leurs apports propres, ces groupes pourront suggérer puis analyser des enquêtes plus larges. Un groupe d'échange recherche/innovation sera également mis en place, associant des observateurs qualifiés de la société civile. Ce sont les éléments recueillis dans le cadre de ce dispositif d'ensemble qui feront l'objet d'une présentation annuelle à l'assemblée régionale et au CIAEN.

Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013

Dispositifs de mise en oeuvre

LYCÉENS

Partenariat et Chartes

PRÉVOIR Traduction des

objectifs en pistes d’action

RÉALISER Mise en œuvre

du Schéma

VÉRIFIER Suivi indicateurs

Efficience Consultations

AMÉLIORER Définition d’adaptations des dispositifs de mise en œuvre du Schéma

Délibérations de l’Assemblée Régionale

Revue de dispositif

Tableaux de bord

Suivi par l’Université

L’AMÉLIORATION CONTINUE Dans la mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations

en Collèges et Lycées 2007-2013

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Le CIAEN, comprend des représentants des communes, départements et Région, des personnels et des usagers. Présidé par le représentant de l’Etat ou celui de la Région en fonction de son ordre du jour, il se prononce notamment sur le schéma prévisionnel des formations des collèges et lycées, le programme prévisionnel des investissements relatifs aux lycées, la liste annuelle des opérations de construction ou d'extension des lycées, les modalités générales d'attribution des moyens, la structure pédagogique générale des lycées, les aspects régionaux de la carte des formations supérieures et de la recherche et sur le PRDFP. Au-delà de ces compétences légales, la Région souhaite associer le CIAEN, au suivi de la mise en œuvre du Schéma prévisionnel des formations en collèges et lycées, dans une formation élargie autant que de besoin.

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CONCLUSION

Le Schéma prévisionnel des formations en collèges et lycées 2007-2013, livret du schéma régional de la formation tout au long de la vie, marque une nouvelle étape dans l’action de la Région pour améliorer l’éducation des franciliens. Il s'inscrit dans le processus qui, depuis 20 ans, a conduit toutes les Régions à passer d'une prise en charge de l'entretien des bâtiments des lycées à la volonté d'engager des politiques pour l'éducation et la réussite. Le Schéma des formations 2000-2006 s’inscrivait déjà dans cette dynamique, engageant la Région dans un soutien à la réussite, et à l’éducation à la citoyenneté et proposant une approche « pluriannuelle » de la préparation des rentrées, le Plan Prévisionnel Triennal Glissant (PPTG). Le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 s’appuie sur ces acquis et se veut plus ambitieux. Ce Schéma, tout en confortant l'action de soutien que la Région veut apporter aux équipes éducatives pour l'éducation et la réussite, affirme pour la première fois la plénitude des responsabilités régionales pour l’adaptation de la carte des formations professionnelles. Ce Schéma prône des objectifs d’élévation du niveau de formation, par une reprise de la progression, interrompue depuis 1994, des taux d’accès au baccalauréat pour les faire progresser, à terme, de 74 % à 79-80 % afin d’accroître le nombre de jeunes accédant aux diplômes de l’enseignement supérieur. L’objectif, à terme, de qualification pour tous sera soutenu avec un objectif, à l’horizon du schéma, de réduction du taux de sortie sans qualification de 6 % à 4 % ou moins. L’insertion durable s’appuiera de plus en plus sur un « trépied » associant : la qualification, la maîtrise des technologies de l’information et de la communication et la maîtrise linguistique. Ce Schéma fixe l’objectif d’une extension massive de l’usage des TIC dans l’enseignement par une généralisation des Environnements Numériques de Travail et des actions de soutien à l’apprentissage des langues, en particulier au travers de séjours linguistiques.

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Ignorer les perspectives de l’économie, qui vont modifier la structure de l’emploi, serait conduire trop de jeunes à des difficultés d’insertion. Mais ignorer les attentes des jeunes accentuerait l’orientation forcée et le décrochage. Optant pour une approche équilibrée, le Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 détermine les filières dans lesquels il convient de créer des CAP, de reconvertir des BEP qui n’ont plus de débouchés, de créer des baccalauréats professionnels et des BTS. Le schéma des priorités des ouvertures et des fermetures de formations en lycées qui en résulte signale également les zones où l’accès à l’offre de formation est plus difficile. Ceci pour que l’adaptation de la carte des formations améliore l’égalité d’accès à un large éventail de formations dans tout le territoire francilien et contribue à son aménagement. Cette évolution de l’offre de formation accessible, conjuguée à une information toujours renforcée sur les métiers doit permettre à de plus nombreux jeunes d’exercer un réel choix et de trouver leur voie de réussite. Le renforcement de la politique sociale contribuera aussi à la réduction des obstacles à la formation. Le nouveau Schéma n’ignore pas pour autant la nécessité de soutenir la fonction éducatrice et socialisatrice de l’école lorsque la cohésion sociale se trouve menacée. La Région développera les possibilités offertes aux établissements pour favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté mais aussi pour soutenir les jeunes dans l’initiative et l’accès à l’autonomie. Dans ce domaine, comme dans celui de l’aide à la construction du projet personnel, la Région s’appuiera sur la capacité des jeunes à s’approprier les nouveaux médias : le téléphone mobile, l’Internet et les radios jeunes afin d’utiliser ces vecteurs pour diffuser efficacement les informations utiles et faire connaître tout l’éventail des possibilités que la Région peut leur offrir. Dans la lignée des premières initiatives de soutien à la réussite, initiées par le Schéma Régional des Formations 2000-2006, la Région cherchera à étendre, en partenariat avec les autorités académiques, le dispositif « Réussite Pour Tous » en l’ouvrant à de nouveaux domaines : accompagnement scolaire, alternatives au redoublement, etc. Au-delà de ces actions en direction des lycéens et pour mieux assurer la sécurisation des parcours scolaires à la charnière difficile entre le collège et le lycée, la Région proposera aux Départements qui le souhaitent, d’établir avec les autorités académiques, des chartes soutenant des initiatives conjointes de collèges et de lycées pour mieux sécuriser le parcours des élèves. Avec ce nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013, en étroite concertation avec les autorités académiques et dans un esprit de partenariat, la Région se donne les moyens d’assumer ses compétences et de soutenir les initiatives qui déboucheront sur une amélioration de l’éducation offerte aux franciliens. C’est la contribution que la Région veut apporter à l’amélioration du service public d’éducation en Île-de-France. La mise en oeuvre de ce schéma 2007-2013 contribuera, également, aux approches plus larges de la politique régionale pour la jeunesse.

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La Région assume ainsi une approche moderne de l’éducation. Elle accompagne la transformation progressive du système mis en place par les fondateurs de l’école publique : passer d’une école pour tous à une prise en compte de chacun, inscrire fortement la formation du citoyen et les valeurs de la République pour assurer la liberté dans les expériences concrètes d’apprentissage des élèves, les ouvrir au monde et à l’universalisme, offrir les meilleurs chances d’insertion à tous, sans discrimination. C’est ainsi que le Conseil Régional d’Île-de-France entend participer à la construction d’une région et d’un pays dynamique, actif et porteur d’avenir.

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TABLE DES MATIÈRES DÉTAILLÉE DU SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN

COLLEGES ET LYCÉES 2007-2013 Synopsis ..................................................................................................... page 3 AVANT-PROPOS ..................................................................................................... page 5 INTRODUCTION ................................................................................................... page 11

Un « socle » de principes stratégiques, gage de cohérence du Schéma régional de la formation tout au long de la vie ...................................................................................... 11

Comment lire le schéma prévisionnel des formations en collèges et lycées 2007-2013 11 L’esprit de la démarche régionale................................................................................... 12

1er principe stratégique : concourir à l’insertion sociale en adoptant une vision globale de la formation de la personne ...............................................page 13 I. SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS ...................................... page 15 II. LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION..................... page 21 1er axe d’intervention : Développer la participation des lycéens, leur accès à l’autonomie en s’appuyant sur leur capacité à s’approprier les nouveaux médias. .............................Page 21

Moderniser les modes de diffusion de l'information et aller vers la création d’un site dédié à l'interactivité avec la jeunesse ....................................................................... 21

S’appuyer sur de nouveaux outils de stockage d'informations personnelles (clé USB, ENT)……………………….…………….. .................................................................... 22

Relier les fils info spécialisés sur une plate-forme téléphonique régionale à vocation généraliste pouvant réorienter vers les services spécialisés (fils info santé, prévention du sida, de la violence) .............................................................................. 22

Créer un outil personnel pour l'autonomie : une carte jeune régionale........................... 22 2ème axe d’intervention : soutenir la prise de responsabilité et valoriser l’ « esprit d’entreprendre » des lycéens .........................................................................................page 23

Relancer l’opération « Projet passion, lycéens en action » pour aider plus de jeunes à réaliser leurs projets .…... ............................................................................................... 23

Concevoir des manifestations multipliant les occasions d'initiative des jeunes et les faisant connaître ............................................................................................................ 24

Communiquer pour favoriser l'ouverture culturelle ....................................................... 24 3ème axe d’intervention : favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté en soutenant les initiatives d'animation de la vie lycéenne ...................................................................... page 24

Soutenir les initiatives des établissements : « Projet lycée, innovation éducative »................................................................................................................................................... 25

Soutenir les modes d'expression des lycéens : presse lycéenne, radio lycéenne, sites lycéens ............................................................................................................................ 26

Inciter les maisons des lycéens à bâtir des projets dont le financement sera soutenu par la Région ......................................................................................................................... 26

Valoriser le rôle des délégués élèves .............................................................................. 27 Affirmer la place et le rôle des parents dans l’institution scolaire pour développer la

coopération de tous les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes ...... 27

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4ème axe d’intervention : favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté par l’élargissement des champs de l’éducation et l’ouverture des établissements............. page 28

Rappeler l’importance de la connaissance et de la compréhension de l’histoire, des modes de vie, des cultures différentes ............................................................................ 29

Élargir les champs de l'éducation : santé, sport, environnement, sécurité routière .................................................................................................................................................... 30

Inscrire les établissements dans la cité, la République, l’espace Européen et International ................................................................................................................... 31

Soutenir le développement de la démocratie en instaurant un dialogue plus régulier entre les responsables politiques et les lycéens (journées thématiques avec le Conseil Régional des Jeunes)....................................................................................................... 32

2ème principe stratégique : rendre les franciliennes et les franciliens acteurs de leur projet personnel et de formation..................................................page 33

I. SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS .............................. page 35

II. LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION ............ page 41 1er axe d’intervention : Développer l'éducation à l'orientation dès le collège afin de préparer les jeunes au processus de formation tout au long de la vie et de validation des acquis de l'expérience .................................................................................................... page 41

Aider les établissements et les professionnels d’orientation souhaitant mettre en place des démarches éducatives en orientation dans le cadre de leur projet............................ 42

Proposer aux départements un partenariat pour concevoir avec les académies un carnet de bord portfolio remis à chaque collégien en commençant par ceux qui suivent l’option de découverte professionnelle......................................................................................... 42

S’appuyer sur un support numérique personnel de construction du projet pour « l’avenir » (clé USB, ENT) ........................................................................................... 42

2ème axe d’intervention : Mieux répondre aux besoins d’information des jeunes sur les filières de formation, les métiers et la réalité des débouchés, en poursuivant la modernisation des outils et des modes de communication ........................................... page 43

Soutenir les initiatives locales (manifestations, salons, forums, etc.) proposées par des collectivités territoriales, des organismes, des organisations professionnelles ou des associations concourant à améliorer l’information des jeunes sur les métiers et les formations et contribuant à la valorisation de l’enseignement professionnel et technologique ................................................................................................................. 44

Renforcer le service de pré-conseils personnalisés en ligne sur le site lesmétiers.net, développer son interactivité et diversifier son contenu .................................................. 44

Étendre les initiatives vers les autres médias jeunes : téléphone et radio....................... 45 Promouvoir l’enseignement professionnel et la complémentarité des modes et voies de

formation......................................................................................................................... 45 3ème axe d’intervention : Mettre en réseau les acteurs régionaux et mailler le territoire régional .......................................................................................................................... page 45

Organiser des assises régionales pour l’information et l’orientation des jeunes débouchant sur la rédaction et la signature d’une chartre régionale............................... 46

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4ème axe d’intervention : Relier l’école et le monde du travail ..................................... page 47 Soutenir les organismes ou associations qui initient des actions visant à améliorer la

connaissance des entreprises et du monde du travail auprès des jeunes et des équipes pédagogiques (équipes éducatives, Conseillers d’Orientation Psychologues …) et les relations Ecoles/Entreprises............................................................................................ 48

Relancer le réseau régional des métiers afin de rassembler et de coordonner l’action des organismes régionaux ..................................................................................................... 48

Envisager avec les autorités académiques la possibilité de désigner un référent école-entreprise par établissement............................................................................................ 49

3ème principe stratégique : élever le niveau de formation et améliorer la qualification pour favoriser l’insertion professionnelle durable ...........page 51

I. SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS .............................. page 53 II. LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION ............ page 59

1er axe d’intervention : renforcer chez les jeunes le « nouveau trépied de l’insertion » : qualification - maîtrise des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) - maîtrise linguistique ...................................................................................................... page 59 1. Intensifier le soutien au développement de l’usage de l’informatique et de l’internat dans

les lycées pour renforcer la maîtrise des technologies de l’informatique et de la communication .................................................................................................................... 59

Viser la mise à disposition d’ENT dans tous les lycées............................................... 60 Continuer à élargir le champ des expérimentations ………………… .............. ……..61 Permettre aux lycées de bénéficier des ressources numériques éducatives pour

l’enseignement et l’accompagnement .......................................................................... 61 Élaborer un « Schéma Directeur pour l’informatisation des Lycées » ........................ 61

2. Renforcer la maîtrise des langues étrangères ...................................................................... 62

Soutenir l’amélioration de la maîtrise des langues des lycéens ................................... 62 2ème axe d’intervention : élever le niveau de qualification et offrir un maximum de formations débouchant sur des métiers porteurs ou permettant l’accès à des métiers variés.. ...................................................................................................................................... page 64

1. Soutenir l’élévation du niveau de formation et de qualification ........................................ 64 Fixer les objectifs d’élévation du niveau de formation et de qualification .................. 65 Réaliser les capacités nécessaires à l’accueil d’un plus grand nombre de jeunes en

lycées............................................................................................................................ 67 Se donner les moyens de mieux suivre les parcours des jeunes................................... 68

2. Offrir un maximum de formations débouchant sur des métiers porteurs ou permettant

l’accès à des métiers variés et améliorer la répartition géographique de l’offre de formation.......................................................................................................................... 69 Adapter l’offre de formation grâce à un schéma des priorités d’ouvertures et

fermetures de formations en lycées .............................................................................. 73 Assurer dans la transparence la mise en œuvre et l’actualisation des orientations

régionales ..................................................................................................................... 84

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3ème axe d’intervention : Aménager les lycées afin qu’ils renforcent les réussites des jeunes.......................................................................................................................................... page 86

Permettre la modernisation de la carte des formations par l’adaptation des locaux des lycées (travaux dits de « mesures de rentrée »)............................................................87

Poursuivre la conception de la programmation architecturale des opérations immobilières de telle sorte qu’elle favorise le développement de la vie scolaire, l’amélioration des conditions d’enseignement et la réussite. .......................................88

Contribuer à faire de l’Île-de-France une éco Région en particulier par la réalisation d’opérations HQE pour les lycées................................................................................89

Fournir aux lycées un équipement pédagogique et général moderne et adapté à l’évolution des conditions d’enseignement ..................................................................90

4ème principe stratégique : établir des partenariats forts avec le monde professionnel et socio-économique .................................................................... page 91

I. SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS ............................... page 93 II. LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION ............ page 95

1er axe d’intervention : approfondir les échanges et le partenariat avec le monde professionnel et socio-économique au niveau régional ................................................ page 95

Poursuivre et adapter le partenariat entre la Région et le monde professionnel et socio-économique..................................................................................................................... 96

Viser, en association avec l'OREF (GIP-CARIF), l'élaboration de prospectives actualisées et articulées avec celles des professions....................................................... 96

2ème axe d’intervention : soutenir les échanges et le partenariat avec le monde professionnel et socio-économique au niveau des lycées..................................................................... page 97 Favoriser les partenariats entre lycées et entreprises........................................................... 98 Favoriser les occasions qui permettent aux jeunes de découvrir le monde du travail, de se

former dans l'entreprise et de mieux préparer leur insertion. .............................................. 98 5ème principe stratégique : sécuriser et valoriser les parcours de formation et d’insertion en particulier par la complémentarité des différentes voies et modes de formation .................................................................................. page 101

I. SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS .............................. page 103

II. LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION ........... page 107 1er axe d’intervention : sécuriser les parcours en offrant à chaque élève le meilleur et le plus adapté de chaque dispositif, et à l’intérieur de chaque dispositif et développer des outils de suivi et de capitalisation ..........................................................................................page 107

Développer l'usage des passerelles entre voies et modes de formation ..................... 108 Développer la polyvalence des lycées en s’appuyant en particulier sur les « Lycées des

Métiers » ....................................................................................................................... 108 Soutenir les initiatives qui permettent de changer de voies de formation en cours

d’année.......................................................................................................................... 109 Soutenir les alternatives au redoublement .................................................................... 109 Organiser la transition lycées, université...................................................................... 109 Initier aux méthodes de la VAE dès le lycée................................................................ 110

Page 155: Livret : SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS …lycees.iledefrance.fr/jahia/webdav/site/lycee/shared...7 CONTEXTE DU NOUVEAU SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN COLLEGES ET LYCÉES

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2ème axe d’intervention : sécuriser les parcours, en particulier les plus sujets à ruptures ............................................................................................................................................. page 110

Proposer une charte de partenariat de sécurisation des parcours collège-lycée ................. ...................................................................................................................................... 111

Soutenir les projets de collèges et de lycées s’inscrivant dans cette charte, la coordination de leur action locale et l’intervention de référents .................................. 111

Accompagner l’articulation des projets « sécurisation des parcours collège-lycée » avec les projets « École ouverte », et apporter un soutien aux compétences éducatives des familles et aux actions d’échanges entre équipes partenaires............................................. .................................................................................................................................... 112

6ème principe stratégique : lutter contre les inégalités et les discriminations.................................................................................................................... page 113

I. SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS .............................. page 115 II. LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION ........... page 123

1er axe d’intervention : développer la lutte contre le décrochage scolaire et faciliter la reprise de formation ..................................................................................................... page 123

Poursuivre, amplifier la démarche « Réussite pour Tous » .......................................... 124 Fournir un appui aux équipes qui prennent en charge les jeunes qui rencontrent le plus

de difficultés ................................................................................................................. 125 Engager un processus d'évaluation du dispositif « Réussite pour tous »...................... 125

2ème axe d’intervention : initier des actions de soutien et d’accompagnement éducatif pour ceux pour qui l’accès à la réussite est le plus difficile ................................................page 125

Soutenir, en concertation avec les académies, les initiatives des établissements souhaitant mettre en place des dispositifs gratuits d’accompagnement à la scolarité et d’aide aux devoirs (y compris via les TICE) ................................................................ 127

Poursuivre et développer les initiatives pour que les élèves les plus défavorisés puissent rejoindre les filières considérées comme les plus prestigieuses auxquelles ils n’ont souvent pas accès en raison d’obstacles sociaux et culturels........................................ 127

Constituer un Observatoire de la Réussite.................................................................... 128 3ème axe d’intervention : renforcer l’aide sociale individuelle pour pallier les inégalités............................................................................................................................................... page 128

Poursuivre la politique de gratuité des manuels scolaires des supports pédagogiques et des aides spécifiques à l’équipement individuel ........................................................ 129

Poursuivre la politique d’aide à la demi-pension ....................................................... 129 Soutenir les sorties pédagogiques et culturelles ......................................................... 129

4ème axe d’intervention : permettre à chacun de pouvoir choisir sa formation quel que soit son domicile et son origine sociale .............................................................................. page 130

Développer l’accueil en internat................................................................................. 132 Améliorer l’accessibilité aux formations par la desserte et la tarification ................. 132 S’affranchir des limites administratives pour que l’offre de formation rare bénéficie

mieux à tous les franciliens ........................................................................................ 133 Engager une politique d’information sur la mobilité ................................................. 134

Page 156: Livret : SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS …lycees.iledefrance.fr/jahia/webdav/site/lycee/shared...7 CONTEXTE DU NOUVEAU SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN COLLEGES ET LYCÉES

156

5ème axe d’intervention : améliorer l’accueil des élèves handicapés ..........................page 134 Poursuivre les travaux de mise aux normes des établissements pour l’accueil de jeunes

porteurs d’handicaps................................................................................................... 136 Mener un diagnostic chiffré sur l’ensemble des lycées de l’Ile de France quant à

l’accessibilité aux handicapés..................................................................................... 136 Ouvrir une réflexion en termes de desserte de proximité et d’offre de formation pour

les élèves handicapés.................................................................................................. 136 Sensibiliser l’ensemble des acteurs à la question de la scolarisation des élèves

handicapés .................................................................................................................. 137 Proposer une charte de partenariat pour l’intégration en lycées des jeunes porteurs de

handicap ..................................................................................................................... 138 La démarche de mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations en Collèges et Lycées 2007-2013 ............................................................................. page 139 Une élaboration concertée et transparente ……………………..…………………...page 139 Une mise en oeuvre concertée et transparente, inscrite dans la durée, laissant toute sa place aux initiatives locales les mieux à même de répondre à la spécificité des besoins .... page 139

Partenariat, concertation, conventions et chartes ....................................................... 139 Inscrire l’action dans les territoires ............................................................................ 140 Inscrire l'action dans la durée ..................................................................................... 141 Favoriser la variété des initiatives pour que les réponses soient les mieux adaptées à la

diversité des situations................................................................................................ 141 Faire connaître le schéma pour assurer sa mise en œuvre.......................................... 142

Suivi, évaluation, recherche de l'amélioration continue ............................................ page 142

Assurer l'efficacité par des objectifs clairs associés à une mise en œuvre évolutive 142 Se donner les moyens de suivre et d’évaluer l'action et de s'engager dans un dispositif

« d'amélioration continue » ........................................................................................ 143 CONCLUSION ....................................................................................................... page 147 Table des matières détaillée..................................................................................... page 151