livres nouveaux

Livres d'images

Chez Bias, un très net changement de ton dansla production. Des images de bonne qualité et destextes sans prétention au chef-d'œuvre, mais plu-tôt agréables à lire ; par exemple, dans la collec-tion Val fleuri, La vache malade, de H.E. Todd etVal Biro, aventure humoristique où le « spécia-liste » viennois des vaches réussit là où a échoué levétérinaire local.

Bernard Carant réédite en France La maisonde ma poupée, beau montage d'origine alle-mande, sous forme d'album dépliant en bristol : laboutique, le salon, la cuisine, avec personnages1900 et accessoires, dont chacun prend naturelle-ment sa place quand on installe le tout sur la tableou par terre. Un « cadeau pour enfant sage » quiamusera toute la famille.

L'officier Pugh et les voleurs de Londres, deAllan et Janet Ahlberg, ou les démêlés de la policeavec des voleurs de jouets ; les images, surtout,sont tout à fait plaisantes.

Centurion jeunesse publie un album de MaxVelthuijs, L'enfant et le cerf-volant : un petit tourà travers le monde et retour à la maison, sansgrande surprise.

Une série de « Livres de l'étoile » illustrés parStepan Zavrel, artiste tchèque au style décoratifet aux couleurs inégalement reproduites ; rien detrès marquant: Ils suivent l'étoile, histoire desrois mages, Terre, notre belle planète, anticipa-tion vaguement optimiste. Une pluie d'étoilesreprend un conte de Grimm, d'abord bien traduit,mais dont on a supprimé, à la fin, la métamor-phose des étoiles en pièces d'argent, ce qui luienlève toute crédibilité et remplace le concret duconte populaire par une poésie désincarnée;malentendu très regrettable.

Chez Jean-Pierre Delarge : Le clown de Dieu,de Tomie de Paola; l'histoire du jongleur deNotre-Dame bien racontée, avec des images dansl'esprit de la légende.

A l'École des loisirs, Géraldine, la souris-musique, de Léo Lionni: en grignotant un fro-mage, les souris sculptent sans le vouloir une

statue musicienne ; ainsi vient à Géraldine le désirde jouer de la flûte ; on subodore un symbolisme,qui reste assez obscur...

Le phare, Une aventure de Tim, d'EdwardArdizzone : les enfants, amis du gardien de phare,contribuent à le sauver des attaques d'une bandede naufrageurs. Bien illustré, se lit avec plaisir.

Que dites-vous cher ami ? Que faites-vous, cherami? de Sesyle Joslin et Maurice Sendak; dansles circonstances les plus baroques, les enfantsbien élevés de Sendak n'oublient jamais d'êtrecorrects : « Oh ! excusez-moi », disent-ils au cro-codile heurté par mégarde, ou « Non merci » aubandit qui leur propose une balle dans la tête.

Hôtel Beaurivage, de James Stevenson, est bâticomme une bande dessinée : un gosse de riches(rongeurs par surcroît) s'ennuie dans la stationbalnéaire où ses parents passent leurs vacances,mais il devient l'ami du chien-jardinier quiconstruit un planeur à ses moments perdus. Beau-coup d'humour.

Le château des toiles d'araignées, de Jan Wahlet Edward Gorey, offre aux réflexions du lecteurl'histoire d'un marchand de légumes: rêveurimpénitent, celui-ci gâche toutes les chances quela réalité lui propose, aveuglé qu'il est par larecherche d'un merveilleux de convention.

Théophile a rétréci, de Florence Parry HeideetEdward Gorey. Les parents de Théophile éludentses problèmes ; à l'école, on les noie dans l'abs-traction, si bien qu'il finit par en prendre sonparti. Après avoir rétréci, le voilà qui devientvert... Mais, au fond, « ils » ne s'en apercevrontmême pas ! Les dessins d'Edward Gorey sontexcellents. Une terrible histoire, qu'on pourraitprendre au tragique car elle correspond à dessituations souvent vécues par les enfants ; et l'onpense plus d'une fois à la Marcelle de Burnin-gham. Un album pour les aînés et les parents.

Dans la collection Lutin poche, réédition desBabar de Jean de Brùnhoff, complets, en petitformat : Histoire de Babar, Le voyage de Babar,etc. A la fin du premier, une biographie détailléede l'auteur par son fils Laurent.

Très bonne reprise des Chansons de France deBoutet de Monvel, fidèle aux couleurs et à la sim-plicité de l'original ; après ce premier recueil devingt-quatre chansons, viendra le second ; c'estbien ainsi que l'auteur avait conçu ces deux

volumes. En attendant une réédition en grandformat, on a le plaisir à offrir aux enfants ceslivres gais, à la portée des petites mains.

Les Mellops font de l'avion, de Tomi Ungerer :une drôle d'histoire où les femmes sont à leurscasseroles et les Indiens à leurs poteaux de tor-ture, tandis que Papa vole vers l'aventure en com-pagnie de ses quatre garçons.

Pierre « un conte très moral », de Maurice Sen-dak, déjà paru dans la Mini Bibliothèque, s'ac-commode très bien de ce nouveau format, oùl'ami lion est à son aise pour convertir l'enfanttêtu à de meilleurs sentiments.

Un nouveau Lobel dans la collection Joie delire : Sauterelle, qui a déjà des amis fervents ; tolé-rante et sans préjugés, elle rencontre chemin fai-sant des maniaques, fanatiques et autres gens àcourte vue que nous avons l'impression d'avoirdéjà vus quelque part... Dessins et présentationde très grande qualité.

Chez Gallimard : Un jour dans la vie de Galan-tine Petitgroin; un album animé de TatianaHauptmann, dont l'héroïne est une dame cochontrès accueillante (le prénom est éloquent, pour lesaînés du moins); dans le décor, les portes sontdécoupées pour laisser entrevoir la scène sui-vante ; en fin de volume, un texte court donne lescénario. Images excellentes, drôles, bien enchair, dans des coloris pastel.

Le mariage de Cochonnet, de Helme Heine ;décidément, chez les cochons, on n'est pas triste !Les gens de la noce sont invités à prendre un bain,puis à se peindre sur la peau des habits à leurconvenance, que la pluie effacera, mais la boueaussi a ses plaisirs. Agréable album pour lespetits.

Fantadou. du même auteur, est un appel àl'imagination du corps : si tu étais un pied detable, un chien, un oiseau, une fontaine, un pom-mier, que ressentirais-tu, que seraient tes gestes,ta vie? A essayer avec les enfants.

Beaucoup de nouveaux Enfantimages,. devaleur très inégale, dont certains sont cités plusloin dans les contes.

Fier de l'aile, de Helme Heine : invincible, lejeune corbeau n'a pas d'ami ; quand il aura luttéavec lui-même, il deviendra enfin un corbeauparmi les autres ; un dessin superbe sur un thèmeplein de sens.

Gédéon dans la forêt, de Benjamin Rabier:réédition très réussie malgré le petit format.

La pêche à la baleine : le poème de Prévert, avecdes images post-surréalistes de Henri Galeron.

Garnier diffuse un album des éditions ErnestBenn: Comptons les oursons de 1 à 10, parSusanna Gretz ; les oursons sont sales, on les lave,

on les sèche, on les teint, ils vont en autobus, ilsgoûtent, toutes situations que l'enfant très jeunepeut connaître par expérience. En page de droite,un dessin en couleurs, en page de gauche, une oudeux lignes en gros caractères.

Des albums d'Eisa Beskow diffusés par les édi-tions Garnier : Les aventures de Pierre et Char-lotte; une petite histoire d'enfants dans le goûtrétro. Et L'œuf du soleil, à propos d'une petite féedes bois et de ses amis lutins, nains et grenouille.

Chez Grasset, Giovanna et Gros Thomas, deCristina Lastrego et François Testa. Un album enbandes dessinées, au dessin sympathique et drôle ;l'histoire est un peu longue: Giovanna rêvequ'elle vit, au moyen âge, d'étonnantes aventuresavec un dragon bon enfant, mais qui sait se fairerespecter, lui et ses amis.

Chez Harlin Quist, un album plus ancien, maisqui ne nous était pas parvenu : C'est pour tonbien, de Géraldine Richelson, avec des images deClaude Lapointe ; les adultes décident de ce quesont le mal et le bien, pourquoi les enfants nechangeraient-ils pas tout cela? Oui, mais qu'enpenseront-ils quand ils seront adultes à leur tour?Bonnes questions, bien traitées au niveau dujeune lecteur, loin des théories et des sermons.Vivant, concret, bien illustré.

Les éditions Ivoire, diffusées par Casterman,proposent, dans la collection Sophie, trois petitsalbums de Barbara Iresonn et Michelle Dau-fresne : Sophie cherche une grand-mère, Sophieet le chapeau qui s'envole, Sophie et le drôle!d'après-midi ; récits simples de la vie quotidienned'une petite fille; facile à lire et agréablementillustré.

Contes et romans

Albin Michel a publié un grand volume sur LesGnomes, de Wil Huygen, illustré par JienPoortvliet; c'est un amusant «documentaire defiction » sur l'histoire et les mœurs de ces petitespersonnes et de quelques êtres légendaires, sym-pathiques ou inquiétants. Les lecteurs de tousâges amateurs d'humour rosé et de curiosités ontde bonnes heures en perspective; ils vont toutsavoir: combien pèsent les gnomes, comment ilstravaillent, se logent, se nourrissent, se marient,quels sont leurs amis, leurs ennemis, le plan deleur appartement et la forme de leur baignoire...Une mine de renseignements précis et farfelus.

Chez Bias, dans la collection Bias poche : Uncheval d'une drôle de couleur, de Nathan Kra-vetz; les adultes s'inquiètent des couleurs

« anormales » que l'enfant donne à ses dessins,mais c'est pourtant lui qui sera vedette de l'expo-sition. Une histoire bien racontée avec des dessinsexpressifs de Susan Perl.

Cleo, de Gabrielle Rolin : cinq aventures d'unechatte noire, amusantes, bien écrites et quidevraient plaire aux enfants, comme à tous lesamis des chats.

Ce renouvellement d'inspiration chez l'éditeurs'accompagne d'une amélioration de la mise enpage ; la typographie facilite la lecture des débu-tants.

Encore un très bon titre chez Bordas, dans lacollection Aux quatre coins du temps : Ferdinandle Magnifique, de Ludwig Jerzy Kern, est l'his-toire d'un chien qui décide tout à coup de mar-cher, de s'habiller, de se conduire comme unhomme. Beaucoup d'aventures merveilleusementracontées ; l'esprit, la fantaisie, la désinvolture del'auteur polonais semblent très bien rendus enfrançais, y compris les jeux de mots et les astucestypographiques. Bonnes illustrations dans l'espritdu texte. A lire à tout âge.

Dans la collection Contes gais de tous lestemps, des Contes de Mark Twain, bien choisis,traduits par Marie-Raymond Farré et illustréspar Annie-Claude Martin.

Les Contes de Boccace, en revanche, expurgéspar André Massepain, encouragent le fâcheuxmalentendu des adaptations ; il est vrai que lesMille et une nuits avaient été récemment plusmalmenées encore, sous prétexte de dépoussié-rage.

A l'Ecole des loisirs, en Renard poche, LesAventures du vantard, où Philippe Dumas et soncomplice Boris Moissard s'amusent, dialoguantavec le lecteur par le dessin et le texte. La premièrehistoire, sans doute la mieux venue, se prête à lalecture à haute voix, à condition que les auditeurssuivent le spirituel commentaire de l'image.

Dans la collection Joie de lire, Le correspon-dant d'Anatole, de Lillian Hoban, montre lesenfants-singes et leur baby-sitter; toujours uneambiance de gentillesse, mais un texte un peulong.

Longue aussi l'histoire d'Yvan Pommaux : Lesrêves de Corbillo ; un corbeau rêveur, amoureuxet jaloux...

A la Farandole, dans la collection De-ci, de-là :Sous le plancher, une histoire de Cécile Loebillustrée par Hanne Tùrk ; Vincent aménage sousle plancher de sa chambre un élevage de cochonsd'Inde. Les parents sont compréhensifs, mais nevaudrait-il pas mieux un chien?

L'immeuble qui péchait, d'Evelyne Passegandet Peter Kratzer, propose des solutions pour l'ani-

mation des grands ensembles ; drôle, parfois déli-rant, du mouvement, des perspectives frappanteset quelques joyeux fouillis.

Une Sélection du Père Castor: On l'appelaitTempête, de Colin Thiele. En Australie, un enfantde pêcheur apprivoise un pélican ; les larges pein-tures de Robert Ingpen alternent avec les pagesdu récit : sable et mer, paysages sous le vent ; il y aune ambiance et une poésie très présentes dans celivre.

Chez Gallimard le dernier conte de MichelTournier : Pierrot ou les secrets de la nuit, fait unheureux contraste avec « La fugue du Petit Pou-cet», paru récemment chez G. P. Loin des para-doxes faciles et des modes qui datent déjà, Pierrotle boulanger, la blanchisseuse Colombine et Arle-quin le peintre en bâtiment inspirent un joli texte,simple et vraiment poétique ; après l'abandon etles peines d'amour, Pierrot réunit tout le mondedans la chaleur de son fournil, autour d'uneimmense brioche à l'image de l'aimée. Délicieux,c'est le cas de le dire, et agréablement sensuel. Lesimages de Danièle Bour sont bien dans le ton.

Quelques bons Enfantimages, parmi d'autresmoins réussis :

Le grand livre vert, de Robert Graves, illustrépar Maurice Sendak ; grâce à un livre de magie,Jack ruine au jeu ses oncle et tante, mais, commechacun sait, les enfants voient les choses plus sai-nement que les grandes personnes et tout se ter-mine fort sagement.

Comment Wang-Fô fut sauvé est une légendechinoise superbement contée par MargueriteYourcenar : le jeune empereur condamne un pein-tre dont les œuvres trop belles l'ont dégoûté de laréalité ; mais un dernier paysage menace de noyertoute la cour sous des vagues bien réelles et surcette mer née de son pinceau, le vieux peintre etson disciple échappent à la mort. Les images deGeorges Lemoine restent en deçà du texte.

Qui a volé les tartes ? de Allan et Janet Ahlberg,est une histoire un peu longue bâtie à partir depersonnages de contes pour enfants ; les illustra-tions sont très agréables.

Dans la collection 1000 soleils, Les Hauts deHurle-vent, d'Emily Brontë : texte intégral, pourles aînés, avec, en fin de volume, un cahier dedocuments sur l'auteur et sa famille.

Très bonne idée d'avoir réédité Le fauteuilhanté, de Gaston Leroux, mais quel contresens delui avoir donné une couverture tragique et surtoutune annexe didactique sur l'Académie française,avec, en bouquet, M. Alain Decaux et son télégé-nique sourire. A vous dégoûter de l'humour et dufantastique. Le fantôme de Gaston Leroux ira-t-ilhanter la rue Sébastien Bottin?

Contes d'Andersen, édition complète en quatrevolumes sous emboîtage; traduction La Ches-nais, regroupement par thèmes, avec une présen-tation de Jacqueline et Raoul Dubois.

Dans la collection Le rayon d'or : Les Mille etune Nuits, texte complet de la traduction Gal-land, en deux gros volumes illustrés de gravuresanciennes ; emboîtage noir frappé d'or. Uncadeau de poids qui n'encourage guère la lecture.

Dans la série du Trésor des contes d'HenriPourrat, un nouveau volume : Au village, tou-jours bien présenté, avec ses estampes en noir eten couleurs.

Chez Hachette, dans la Bibliothèque verte :Mon écureuil et moi, de Douglas Fairbairn ; texteintégral (publié d'abord chez Stock, Livres denature), quelques retouches améliorent certainsdétails de la traduction.

Tarka la loutre, d'Henry Williamson (publiéégalement chez Stock) paraît en texte intégral,avec de très bonnes illustrations de Gerda Muller,qui dédramatisent un peu le texte à l'intention desenfants.

Le Livre de Poche Jeunesse a publié pour lesfêtes un ensemble de contes et fables : Fables choi-sies de La Fontaine, illustrées par Grandville,avec, en fin de volume, quelques notes accessiblesaux enfants ; soixante-neuf fables où ne manqueaucune de celles qu'on se rappelle avec plaisir.

Poucette et douze autres contes d'Andersen,illustrés par Hans Tegner, compatriote et con-temporain de l'auteur; les histoires, relativementcourtes, restent très vivantes, souvent drôleset la traduction ancienne paraît améliorée, ce quiencourage la lecture à haute voix.

Le roi-grenouille et autres contes de Grimm ;dix-huit beaux contes bien traduits, illustrés parMorgan.

La belle et la bête, de Mme Leprince de Beau-mont et trois contes de Mme d'Aulnoy : La prin-cesse Rosette, La belle aux cheveux d'or, L'oiseaubleu.

Les Contes de Perrault, illustrés par GustaveDoré.

Ali Baba et les quarante voleurs, illustré parAndré Dahan.

Chez Seghers, dans la collection 1001 his-toires : Le roi Billy et huit autres contes d'EdithNesbit. Cette première édition française est unévénement car, à part une médiocre adaptationparue jadis d'un de ses romans, on semblait igno-rer de ce côté de la Manche l'un des plus grandsauteurs de la littérature enfantine mondiale.L'humour, la légèreté, la modernisation desthèmes classiques du conte, tout est déjà dans ces

récits du début du siècle, et dont la jeunesseétonne. L'illustration paraît banale auprès decette liberté d'imagination (notamment, page 55,le costume fantaisie de Billy, qui est un contre-sens). Fiche dans ce numéro.

Documentaires

Centurion Jeunesse commence une collection,Moi et le monde, qui aborde sous une forme« racontée » des sujets de la vie quotidienne : l'hô-pital, la naissance du petit frère, l'élevage d'unanimal ; les textes d'Antoinette Becker et les pho-tos d'Elisabeth Niggemeyer tendent à faire parti-ciper le lecteur à une situation qu'il peutconnaître. Le volume le plus intéressant est sansdoute Je suis comme vous, consacré aux enfantshandicapés ; on les voit vivre, et le texte expliquece qu'ils peuvent faire ou non, comment ils pro-gressent, plus ou moins. Bien sûr, tous les cas nesont pas envisagés, mais c'est là une informationaccessible, qui évite jugement et dramatisation.

A l'Ecole des Loisirs, dans la Bibliothèquedocumentaire, Comment devenir un roi du spec-tacle, pages choisies des mémoires de Barnunï, cepersonnage étonnant qui eut dès son plus jeuneâge le génie de la publicité.

Les Editions Etudes vivantes, dont nous avonsdéjà parlé à propos de leur collection Ecoramage(fiche dans ce numéro), abordent les métiers dansla nouvelle série La journée d'un... Quatre titresparus : Le boulanger-pâtissier, Le vétérinaire, Lejournaliste de télévision, L'hôtesse et le steward.Texte de Richard et Hélène Dubreuil, présenta-tion de chaque album par un professionnel ; illus-trations de divers dessinateurs. On y trouve enpeu de pages une quantité d'informations con-crètes généralement claires et accessibles, quel-ques aperçus historiques, prospectifs ou annexesqui se rattachent directement au métier décrit.C'est une approche très vivante d'une journée detravail, avec un aperçu des collaborations, maté-riels et coordinations nécessaires pour que toutfonctionne.

Dans la collection Mysterium : Le mystère duLoch Ness, Le mystère des pieuvres géantes, Lemystère des hommes des neiges; texte de R.T.F.Gantés, images de Chantai Beaumont et JacquesBlanpain. Chaque volume fait le point sur ces«serpents de mer» qui reviennent périodique-ment dans la presse : historique, rappel des témoi-gnages avec leur critique, hypothèses plus oumoins défendables, etc. Le Loch Ness a particu-lièrement intéressé nos lecteurs.

Chez Fleurus : Initiation aux photogrammes,par Claudine Loiselot ; un petit livre bien pré-senté, clair et accessible quant à la définition, aumatériel, à l'installation, aux différentes techni-ques, aux effets spéciaux ; bien illustré d'exemplesqui donnent envie de réaliser soi-même.

Chez Gallimard : La nature racontée parColette Portai est malheureusement décevant ; lesimages sont attrayantes, mais le choix des sujetsest arbitraire et, surtout, le texte, qui se veut à lafois documentaire et poétique, ne transmetaucune information utile.

La petite collection Le premier livre de lanature, éditée par Gallimard-Tournesol, tenteune approche de L'eau, La terre, L'air, Le ver,pour les petits; les images d'Etienne Delessertsont belles ; le texte d'Andrienne Soutter-Perrotest si court qu'il ne peut qu'énoncer les multiplessujets envisagés ; pour le ver, il semble que le livrede Gunilla Ingves, chez Dupuis, soit plus utilisa-ble avec les moins de dix ans.

Garnier diffuse une collection des éditionsBruna, Histoires merveilleuses des animaux, déjàcitée dans notre dernier numéro ; reçu depuis, Lepoisson, la vie de l'épinoche, par Sacha van Dulmet Jan Riem, semble clairement structuré et inté-ressant, mais le vocabulaire n'est pas toujours à laportée des jeunes lecteurs. La grenouille, enrevanche, reste confus et dispersé.

Chez Hachette, une petite collection scolaire,Histoire Juniors, peut rendre quelques servicesaux enseignants ; une dizaine de titres parus, cha-cun consacré à un personnage historique : saintLouis, Charlemagne, Henri IV, etc. Rapide, iné-gal et de présentation très traditionnelle.

Dans la collection La nouvelle encyclopédie :111 expériences amusantes, de G. Zanini etG. Pretto ; une expérience par page, avec chaquefois la liste du matériel, généralement simple, un

dessin en couleurs et texte explicatif accessible. Acomparer avec les deux volumes de Press chezDessain et Tolra, sur le même thème.

Collection Le temps de la découverte : L'explo-ration des océans, par E. Davies ; très bon docu-mentaire sur la plongée et tous les aspects del'exploitation des ressources sous-marines ; pho-tos, schémas et dessins, index, lexique et tableaident à la compréhension et facilitent lesrecherches.

Les éditions Robert Jauze ont consacré auxpompiers deux livres très bien présentés, l'unpour les aînés, Pompiers, j'écoute, l'autre pour lesenfants de dix-douze ans, Nos amis les pompiers.Le premier est d'une grande richesse documen-taire : reportage chez les pompiers de Brunoy, for-mation, techniques, matériel, diversité des inter-ventions, historique, renseignements pratiques,conseils de sécurité; photos remarquables, des-sins et schémas. L'album destiné aux plus jeunestente de condenser tout cela en une quarantainede pages ; le texte dense et l'absence de sous-titresen rendent la lecture moins attrayante. Le grosvolume reste une bonne acquisition pour unefamille où chacun, en feuilletant, trouvera ce quil'intéresse.

Chez Nathan, deux nouveaux titres de PieroVentura et Gian Paolo Ceserani : Les voyages auPôle Nord, histoire rapide des expéditions (aux-quelles ne manque pas, naturellement, la contri-bution italienne), et Les voyages de Livingstone.Toujours des dessins de qualité et un texte intéres-sant.

La plupart des autres nouveautés de fin d'annéeont été présentées dans le dernier numéro de laRevue, avec la Sélection 1979. Certaines, reçuestrop tard, sont en cours d'examen et nous en par-lerons dans le premier numéro de 1980.

notes de lectureGianni RodariGrammaire de l'imagination.Éditeurs français réunis, 1979.

Le titre de l'ouvrage de Rodari peut fairecraindre le pire ; mais en fait, il est question icid'expériences de créativité avec des enfants, expé-riences et exercices qui sont avant tout des jeux.

Un foisonnement d'idées, présentées plaisam-ment, sans pédantisme, sont issues d'horizons

variés : surréalisme, linguistique, poésie, psycho-logie, psychanalyse, théâtre, etc. Le champ destechniques, à partir d'un mot ou d'une phrase,peut également se diversifier à l'infini : libre asso-ciation (qui renvoie à Freud et à Proust), jeu demots, jeu de rôles, "nonsenses", etc., autant decourts chapitres (il y en a une quarantaine) oùRodari donne ses trucs. On voit chez lui uneconnaissance théorique et pratique des enfants,qui se traduit par une grande complicité avec eux.

Ce n'est pas un livre de recettes, mais on trouvede bonnes idées dans cette Grammaire de l'imagi-nation, et surtout on découvre avec intérêt l'au-

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