Sans ObjetApparent

3

Sans ObjetApparent

Lundi so i r

Christophe, le PDG, discute avec Alain le soir, aprèsque les salariés de l’entreprise soient partis. Ils sont seulset en profitent pour faire le point sur les entretiensqu’Alain, DRH, a mené auprès de tous les salariés, afind’établir un bilan sur les attentes de chacun.

Christophe : “Alors Alain, comment se sont passéstous ces entretiens ?”

Alain : “Très bien dans la plupart des cas, je n’aipas fini l’analyse que je veux vous remettre, maisje dois avouer que les gens sont plutôt satisfaitsde leur travail et des missions qui leur sontconfiées.”

Christophe : Je l’attends comme vous en doutezavec grande impatience. Essentielles : l’écoute etles attentes de nos équipes.

Alain : Tout à fait Président, mais je pense que nousavons déjà suffisamment d’éléments pour travailler.

Christophe : Ah bon ! …

4

Lundi soir - 19h15 : Bureau du PDG.

SCÈNE PREMIÈRE

- 19h15 : Bureau d

- C’est vrai, il suffit de me regarder… Quels beaux sourireslors de la dernière convention !

- Comment peux-tu dire cela ? Tu n’es, je te le rappelle,qu’une photo du personnel. Moi, en tant que Journal del’Entreprise, je sais ce qu’ils pensent, les salariés.

- Mais ce qu’ils pensent, c’est important ? Plus importantque l’image qu’ils dégagent ?

- Non, mais attends. Mes colonnes leur sont ouvertes tousles mois. C’est important ce que l’on dit ! Je suis lu par despublics très différents.

- Qu’est-ce que tu en sais ? On t’a analysé ? Quelqu’un t’adit ce que l’on pense de toi ?

- Je ne vois pas bien où tu veux en venir ! Je suis composéd’articles écrits par les salariés de l’entreprise, je suisdonc très représentatif de leur état d’esprit.

- Je demande à voir…

5

(et au même moment…)

Merc red i

Christophe, Doris et Jean-Pierre se retrouvent àl’occasion d’une réunion qui a pour objet le choixde la future campagne de communication, le budgetqui y sera attribué, ainsi que le compte rendu de ladernière campagne.

Christophe : “Quel bonheur d’avoir à travailleravec vous ce matin ! Qu’avons-nous au menuaujourd’hui ? J’ai soif de nouveauté, d’imagesrafraîchissantes.”

Doris : “A l’ordre du jour : nous avons le bilanchiffré de la dernière campagne, des propositionsconsistantes de notre agence conseil en communi-cation sur celle à venir, et pour finir, une ébauchede notre nouvelle identité visuelle très attenduepar tous, je pense.”

Jean-Pierre : “Oui Président, j’ai pris bonne noteque vous souhaitiez réajuster notre positionnementsur nos marchés. Toute mon équipe du marketing s’estdonc mobilisée pour remonter toutes les donnéesutiles, quelles soient qualitatives ou quantitatives,que j’ai transmises à Doris.”

Mercredi - 10h : Salle de réunion.

6

SCÈNE DEUX

- 10h : Sa l l e de ré

- J’espère qu’ils ne vont pas oublier de visualiser tout monstock d’images. Entre celles prises sur les campagnes desconcurrentes et celles faites pour leurs maquettes, ils ont dequoi travailler !

- Ah oui. Au fait, toi qui es bien placé et qui a photographiétous les concurrents, qu’est-ce que tu penses de moi ?

- Moi ce que je peux bien penser d’un logo… Ça n’estpas très utile de le savoir. C’est plutôt aux autres qu’ilfaut le demander.

- À qui ?

- Et bien à ceux qui te voient tous les jours !

- Ah bon, t’es sûr ? Peu importe ce qu’ils en pensent.De toute façon, il va être super mon nouveau look. Je vaisêtre magnifique, c’est Doris qui l’a dit.

- Elle l’a dit, elle l’a dit… Et l’opinion des autres alors ? …

7

(et au même moment…)

ud i - 19h30 : DépDeux chefs de projet achèvent leur mémo de présentationaux équipes du nouveau produit que l’entreprise vacommercialiser. L’enjeu est de taille pour elles : si ellesarrivent à convaincre le comité “innovation et dévelop-pement” du bien-fondé de leurs recherches, elles pourrontfièrement présenter leur prototype à la Direction desVentes, très impatiente à l’idée de ce nouveau lancementet de tous les avantages qui en découlent.

Julie : “Bon, ça me paraît pas mal, je crois que là on a tout.”

Céline : “Tu es sûre ? Attends, il faut que l’on vérifie unedernière fois que l’on a bien ordonné tous les documentsdu guide d’utilisation.”

Julie : “Pourvu que ce troisième prototype ne tombe pasen panne demain lors de la présentation.”

Céline : “Mais non, moi je suis sûre que tout ira bien dece côté. Ce qui m’inquiète le plus, c’est la maquette dupackaging que nous allons présenter. C’est vraiment pasnotre rayon, et j’ai un peu peur que nous soyons passéesà côté de l’essentiel.”

Julie : “Tu as sans doute raison, on aurait peut-être pudemander un avis extérieur pour prendre un peu de recul.”

Jeudi - 19h30 : Département R&D.

8

SCÈNE TROIS

a r t emen t R&D.

- Non mais tu te rends compte, elles ne sont pas sûres d’elles,non mais de quoi je vais avoir l’air moi demain ?

- Ne t’inquiète pas, tu n’es qu’un prototype, et puis tout lemonde le sait bien, un prototype ça a toujours des ratés.Avant que tu deviennes un produit fini, il faudrait peut-êtrequ’elles te testent auprès des consommateurs pour ne pasfaire de gaffe !

- C’est ça, moque-toi de moi. Je te ferais remarquer que sinous ne sommes pas en phase tous les deux, notre duorisque de couper court. Toi aussi, tu ferais bien d’être aupoint. Il n’y a pas que moi qui devrais être testé. Après tout,le packaging c’est quand même la première chose que l’onvoit quand on cherche un produit !

9

(et au même moment…)

De bonne heureMichel, le Directeur des Ventes, en compagnie duPDG Christophe, travaillent sur un dossier crucialpour optimiser les résultats de l’entreprise : lemanagement du département commercial.

Ils réfléchissent ensemble, et ce, depuis quelquessemaines déjà au moyen de motiver, d’impliquerplus encore l’ensemble des vendeurs en les dotantd’un outil d’aide à la vente performant.

Christophe : “Alors Michel, avez-vous préparé lebilan de votre cellule commerciale ?”.

Michel : “Tout à fait, j’ai demandé à chaque vendeurde lister les points sur lesquels il ressent le besoinde nouveaux outils de prospection commerciale etde gestion de leurs ventes.”

Christophe : “Et qu’est-ce qu’il en ressort ? De quoiont-ils besoin qu’ils n’ont déjà ?”

Michel : “En fait, c’est plus subtil que ça. Ce n’estpas tellement de nouveaux moyens qu’ils ontbesoin, c’est plutôt d’une réadaptation de leurs

De bonne heure Vendredi matin.

10

SCÈNE QUATRE

Vendred i mat in .

- Si déjà toutes les personnes ici avaient le même discours…les clients auraient sans doute une image plus cohérente,plus précise de ce que nous savons faire. Moi, j’en entendsdes choses…

- Tu entends… tu n’es qu’un téléphone. Toi tu n’as pasaccès aux informations de fond ! Moi sur Internet en tantque site de l’entreprise, je propose aux personnes qui lesouhaitent des informations de choix.

- Internet, Internet. Tout ça, c’est très intéressant. Maiscomment faire pour que le discours des commerciaux soitconcordant avec ce que nous expliquons tous les jours.Les books de vente, les plaquettes produit c’est important,mais la clarté de leurs propos ne l’est pas moins, on est toustellement différents que veux-tu !

11

(et au même moment…)

outils aux nouveaux besoins de la clientèle. Ilssembleraient que celle-ci souhaite plus de détailssur le produit, des schémas, des explications.L’entreprise semble renvoyer une image de sérieux,cependant notre offre n’est pas perçue dans saglobalité. La plupart du temps, nos clients fidèles nesavent même pas que nous avons plusieurs domainesde compétences et que nous avons intégré depuisplus d’un an une cellule dédiée au développementde nouveaux projets très utiles pour eux, et quenous évoluons sans cesse.”

Christophe : “Le sérieux, le sérieux, c’est bien,mais n’oublions pas tout de même que sur certainssecteurs, nous sommes les mieux placés en termes deproduits, de prix, de qualité et de délais. Les clientsne savent pas ça ?”

Michel : “Il faudrait sans doute revoir notre façonde nous présenter. L’expertise dans un domaine, çane s’exprime pas de la même manière que le sérieuxen général, cela nécessite une réelle capacitéd’adaptation.”

12

SCÈNE QUATRE (suite)

De bonne heure

- Et pourtant, Alain, lors de ses journées de sensibilisationà la culture d’Entreprise, met suffisamment l’accent sur cesujet, sur le vocabulaire de la maison.

- Comme quoi, entre le sens que l’on pense donner aux motset la perception que l’on a, ce sont bien deux choses sou-vent différentes.

- Toi, tu parles comme un livre.

- De quel livre me parles-tu ?

13

(et au même moment…)

à l ’heure

Myriam, l’hôtesse d’accueil discute avec Eddy, leresponsable de la sécurité.

Myriam : “Qu’est-ce qu’on a eu comme monde toutela journée !”

Eddy : “Oui, et en plus ça pose des problèmes decirculation : il faut le gérer tout ce monde.”

Myriam : “Si seulement tous les services étaientbien indiqués, ça me prendrait moins de temps àorienter toutes les personnes qui s’adressent à moi.”

Eddy : “Pourtant, c’est pas les mètres carrés et lesascenseurs qui manquent… Les parties communessont plutôt spacieuses, et parfois on se croiraitdans un deux-pièces.”

Myriam : “J’en ai parlé à Alain pas plus tard quela semaine dernière, il s’en occupe.”

Eddy : “D’accord, mais il est déjà tellement occupé !”

En fin de journée,à l’heure où les bureaux se vident…

14

SCÈNE CINQ

En f in deoù les bureaux se

- Ouf ! Quelle journée, A force de tourner en rond, je ne voismême plus le temps passer.

Le présentoir lui coupe la parole.

- Toi l’horloge, tu en as de la chance, tu ne te fais pas tripotertoute la journée.

- Oui, je les vois tous défiler : je suis aux premières loges.Ça m’amuse beaucoup de les voir t’observer comme ça…

- Si seulement les informations du hall d’accueil étaient plusclaires, je serais un peu moins sollicité. C’est pourtant pastrès compliqué. Il suffit juste de le réorganiser.

- Je partage ce que tu dis, encore faut-il savoir qui peuts’occuper de ce type d’aménagement associant compréhensionet valorisation de notre image.

- Ah toi, on ne peut pas te critiquer sur la précision.

- Eh oui, c’est une question de réglage.

15

(et au même moment…)

Epi

Pool Parallèle, agence conseil en communication,

espère vous avoir diverti à la lecture de ces

quelques lignes chargées de sens.

En effet, Lauren Lévi et François Vuillerme se

chargeront si vous le souhaitez, de vous expliciter

de façon très détaillée la valeur ajoutée de leur

démarche ainsi que de la réalité économique

du nouveau département “étude” qu’ils animent,

au sein de l’Agence.

Si l’une de ces scènes évoque quelque choseen vous, nous nous chargerons de le décrypter.

16

ÉPILOGUE

Toute ressemblanceavec des personnageset des objetsayant déjà existéest tout à fait volontaire.

l ogue

17

Achevé d’imprimersur les presses six couleursde l’Imprimerie Douladoureà Toulouse le 19 mai 2005.

Toute reproduction même partielle est interdite.

TOULOUSE2, rue Jacques Lemercier

31 000 ToulouseTél : 05 34 456 356

E-mail : pool@poolcom.fr

SIÈGE SOCIAL

W e b : w w w . p o o l c o m . f r

PARIS9, bis Rue Hervet

92 500 Rueil MalmaisonTél : 01 47 14 08 72

BORDEAUXEspace Montaigne

141, Avenue de Montaigne33 160 St Médard en Jalles

Tél : 05 56 95 98 20