N . I M E N I T O F F

LIVRE DE LA CRÉATION

LE GERME EST JETÉ ET DEMAIN

IL POUSSERA UN ARBRE JUSQU'AU SEPTIÈME CIEL ET LE MONDE VIENDRA F R A P P E R A LA PORTE DE L'HUMA- NITÉ PARFAITE POUR CUEILLIR LES FRUITS D'UN REFLET DE LA SAGESSE

S U P R È M E .

Librairie L. RODSTEIN

17, rue Cujas, Paris ( V

1938

DÉDIÉ A MADAME LE DOCTEUR IMENITOFF

de la Faculté de Médecine de Paris

AVANT-PROPOS

D'après les données-intuitives et conscientes qui m'ont permis de reconstituer l'image-globale présente-préexistente et future de la création, on ne peut donner une fausse inter- prétation au symbole de Justice suprême qui porte nom Dieu et dont je me sers souvent dans mes écrits.

L'ayant reconnu comme mesure immuable, je l'ai abrité dans la sainte sainteté de mon MOI et si pour ajuster toute action je me mire en moi-même, ce n'est pas pour m'être cru parfait, c'est pour le devenir.

Pour édifier mon Univers et faire ressortir les lois qui le régissent, j'ai commencé dès l'A. B. C. D. comme si j'étais le premier homme en qui a germé la pensée de me substituer pour un temps au Créateur.

Pour que par un chemin dégradant en partant de l'ori- gine de l'action créatrice, revenir vers mon MOI terrestre et ainsi définir le pourquoi de la VIE et de la MORT.

La certitude d'avoir vu le vrai visage de fond de l'intui- tion, image de la sagesse préexistente, m'a fait dire :

Que le chemin que j'ai parcouru en moi-même pour atteindre la source initiale est le même que suit la pensée avant de devenir elle-même un but, quel que soit son degré, germe palpable ou impalpable.

Que les mille problèmes inclus dans le cadre Vie et Mort ne sont que spectres renversés les uns des autres et tous réflétant d'une manière déformée à des angles différents la Cause première.

Ayant reconstitué cette Cause, par l'union de l'intuition avec son double similaire présent-conscient, j'en ai par déduc- tion formé une mesure unique, qui me dispense de peupler mon Univers avec des réponses toutes faites.

Chaque question qui se présentera, s'ajustera automa- tiquement une réponse selon la formule unique donnée et là où la question cache un poison, son propre spectre élabo- rera la réponse qui portera les antidotes.

Sur le chemin de retour de mes recherches, j'ai cueilli quelques bribes de science pour les confronter avec ce que j'ai vu sur le plan de la Création et j'en ai conclu que, étant les pourquoi et les comment de la Création, l'intuition est la Science ne peuvent faire jaillir une grande flamme l'une sans l'autre.

Que par la Science les Savants suivent un chemin ascen- dant vers l'origine, en élevant des échafaudages et en faisant de chaque degré de leurs actions un but, sans admettre un but final.

Il n'en est pas de même de l'intuition qui est une image conventionnelle renfermant la science préexistente.

Elle est comme un germe qui attend le fécondateur et lorsque celui-là se présente, alors la préexistence dévide sa mémoire pour dévoiler les pourquoi de l'action.

Lorsque l'intuition n'est qu'un pressentiment, la vérité qu'elle porte scellée en elle se présente souvent déformée devant le monde.

C'est pourquoi je me suis astreint à définir la cause de la déformation du parfait.

Et m'étant mis en route à la recherche de la vérité, je me proposais non pas de faire ressortir de l'Inconnu des nouveaux mystères mais dévoiler et donner la forme palpa- ble à ceux que j'aborderai.

Que la réponse à Tout gravite dans le cadre-nature où gît notre action, mais pour que la sagesse Innée se dévide par réflexe, il faut créer un milieu apte à son éclosion.

Que ce milieu ne peut être borné par une doctrine de caste politique religieuse, raciale ou scientifique, car il englobe le Tout.

INTRODUCTION

Ami, bien qu'éloignés l'un de l'autre par des milliers de lieux, ne nous étant jamais rencontrés, si nous cherchons la vérité, nous sommes des maillons, lesquels à l'heure dite doivent s'assembler pour ne former qu'une chaîne. Nous nous reconnaîtrons dès la première parole car nos désirs émanent de la même source et ils s'acheminent vers le même but. Si le chemin est trop long entre nous, ne pense pas que nous ne nous rencontrons jamais. Si la justice est notre point de rencontre, le premier arrivé attendra l'autre. Si tu butes contre l'injustice et tes forces t'abandonnent ne crains rien, car celui qui sur tes traces suivra ton chemin, soulèvera ton fardeau et le portera jusqu'au bout, le lot que tu as choisi l'éternité te l'accordera.

Bien avant que notre conscience ait pris en main notre œuvre dans le souterrain de notre moi, mille mains ont déjà façonné toutes ses parties, lesquelles attendent le réveil du maître qui leur donnera le jour et, pièce à pièce, les assem- blera en une unité.

Lors de mon réveil, je me suis mis à fouiller dans les archives de mon moi, et j'ai trouvé, recroquevillée dans une

cachette, une petite image qui attendait là depuis toujours. Lorsque je l'ai dépliée, comme mue par une baguette magi- que, elle s'est mise à pousser des prolongements de tous les côtés, lesquels par leur entrecroisement ont modifié à vue d'œil son aspect et son étendue. Cela continuait ainsi, jus- qu'à ce que je devins un point invisible dans l'univers nou- veau-né. C'est de cette petite image, âme humaine, que j'ai fait la base de la création.

Avant de dérouler ma pensée sur la création, je demande l'indulgence pour mon français. Il y a trente-trois ans, mes pensées m'ont donné rendez-vous à Paris et de l'autre bout du monde, j'ai accouru à l'appel pour être exact à l'heure du rendez-vous et même avant l'heure, selon mon habitude.

Depuis que je pense consciemment, mes pensées m'ont adressé la parole en français et j'étais bien forcé de leur répondre, bien ou mal ; il n'y a rien en moi dont je ne puisse avoir honte, je vais tout étaler devant le monde, que le monde me juge, Dieu m'a jugé.

Dans la vie, nous sommes tous des déguisés, mais lors- que nous restons seuls en tête à tête avec notre conscience, nous rejetons le déguisement. Il doit en être de même cha- que fois que nous affrontons la conscience du monde, c'est pourquoi, avant de me présenter, j'ai revêtu ma pensée, ma parole et mon corps d'une blouse de travail qui est le dégui- sement le plus honnête et le plus simple.

Aucun titre de gloire ne peut m'intimider ; j'ai moi- même façonné le germe, j'ai labouré mon champ où je l 'ai planté. Je suis moi-même l'arbre, et le fruit que je présente est la part légitime que je restitue à l'humanité pour m 'avoir

permis de façonner ma pensée au dépens de ses souffrances et des miennes, au dépens de tout oe qui la fait vibrer en vue de l'insaisissable sublime. Pour le pain que j'ai mangé, pour avoir respiré l'air et bu l'eau, pour avoir goûté à tous les autres bienfaits de la vie et par bienveillance envers ceux qui se débattent dans l'ignorance.

Ne connaissant rien des sciences des nombres, j'ai ré- solu le problème universel plus d'une fois, et le pont que j'ai jeté d'ici-bas à l'origine de la création est à toute épreuve, car ce qui porte, à sa base, la justice ne peut crouler.

La Vérité intuitive qui ne peut satisfaire un savant est la seule source où ma conscience a puisé et éveillé à la vie toutes les connaissances innées qui s'abritent en nous.

Il sera démontré que ces connaissances sont la mani- festation par réflexe de la sagesse d'un effort antérieur à notre existence que, de même ordre d'idée, sont les connais- sances des insectes, de même que la sagesse par réflexe dé tout ce qui s'accomplit de merveilleux dans notre organisme.

Ayant comme but la vérité à la mesure de l'homme, on ne parviendra jamais à réaliser une synthèse, car le provi- soire est plus facile à étudier si l'on sait son rôle par rapport au définitif stade ; or, tout dans la vie n'étant que provisoire, aucun problème touchant notre existence ne peut être résolu tant que le plan de la Création — unité stable — ne soit connu.

A tous ceux qui cherchent la vérité je prie de vouloir bien pénétrer ma pensée scellée dans les images intuitives, lesquelles ne seraient que de la poésie si je n'apportais pas

la clé de leur langage. Mon vocabulaire de mots très restreint m'oblige de condenser ma pensée et chaque déduction est un écheveau de fils, lequel, une fois dévidé, peut dérouler une épopée de la création.

Celui qui prendrait l'échafaudage pour l'édifice et se dépenserait à l'embellir pour s'installer le plus commodé- ment possible, se vouerait à une cause toute provisoire, car notre vie n'est pas une vibration immédiate d'une action suprême émanant de la source première ; elle n'est que l'écho d'une succession infinie des vibrations et c'est pour- quoi l'éternité ne nous livrera pas ses secrets si nos recher- ches ne sont faites qu'en vue d'un but immédiat. Les visibles et les palpables ne sont que des hiéroglyphes du langage secret de la création et pour en trouver la clef nous sommes forcés d'extérioriser la conscience de cet alphabet matériel qui l'em- prisonne et l'empêche de récupérer toute la gamme des vibra- tions éparses dans l'infini. N'ayant que mes ailes pour explorer l'inconnu, je me suis laissé porter en dehors du monde des hiéroglyphes, et ma conscience libérée par mo- ment de toute emprise matérielle qui l'encerclait a su capter un reflet du mystère sacré.

Pour procréer, il faut un cadre. Ayant choisi mon moi comme champ d'expérience, je suis resté des années à me parler à moi-même, à me juger ; être celui qui est sur la sellette, être l'accusateur et le défenseur, le lutteur qui est par terre, l'arbitre et celui qui est porté en triomphe ; et c'est ainsi qu'étant devenu maître de ma galère je me diri- geais vers le monde, mais toutes les portes étaient fermées, tout au plus voulaif-on de moi comme galérien, c'est alors

que j'ai transplanté le monde en moi pour lui faire entendre mes discours et le juger à son tour. Devenu un avec lui dans la justice, je me suis à nouveau trouvé seul, ayant scellé mille échelons dans un germe, alors j'appelais Dieu pour qu'il effleure le germe de son haleine et le féconde :

Que la justice suprême déroule le parchemin de mon action et qu'elle me juge et les autres.

Sur les mille chemins humiliants qui m'ont conduit vers la vérité, j'ai marché en dansant comme si j'allais à une noce ou à un rendez-vous d'amour. Lorsqu'à mon intention la porte entrebâillée de la création laissait échapper un reflet, éblouit, le cœur débordant de joie, j'ai couru vers le monde comme un enfant qui se précipite vers sa mère pour lui annoncer une trouvaille magnifique. Nul n'a répondu.

DIEU était présent. Seul et DIEU comme confident.

RÉSUMÉ DU LIVRE DE LA CREATION

Le plan de la création que je présente n'est pas celui d'un architecte qui a conçu avant d'avoir édifié.

Je suis comme un archéologue qui a déterré un temple enseveli et, après avoir donné leur numéro d'ordre à toutes les pièces et, l'ayant reconstitué, en a dressé le plan.

Le mode de reconstitution par lequel la préexistence se matérialise en moi dans le présent est intuitive et consciente.

L'image intuitive qui renferme la réponse chiffrée d'un problème qui me préoccupe et qui se manifeste soit en parole soit en dessin, donne naissance par réplique à une image similaire consciente, et de l'union du passé muet et du présent conscient éclate ma pensée. A cette apparition mûe comme par le déclic d'un ressort, la préexistence déroule le continu de son manuscrit qui se réflète sur l'écran du pré- sent et, d'échelon en échelon, ma conscience dévoile l'image intuitive et s'assimile ses connaissances.

Ce mode de reconstitution renferme le schéma de la formation de la pensée, d'un organisme, d'un univers.

En me mettant en route pour résoudre le problème de la création, je pars de ce principe : que dans toute circons- tance, lorsque nous agissons selon la justice, notre logique est l'image réplique de la justice divine et, dans le rôle du

créateur, je ne cherche pas à deviner son plan d'action, mais je lui donne ma logique, et ma règle de conduite est telle : comme j'ai écrit le livre universel Dieu l'a écrit.

Je frappe à la porte de l'inconnu et l'interroge : qu'est-ce que le créateur, quel est son plan d'action et la réponse me parvient par deux images intuitives doubles que voici :

PREMIÈRE IMAGE

SCHÉMA INTUITIF DU CRÉATEUR

La conscience suprême est immuablement formée de deux phases simultanées :

— Noyau — conscience-consciente. — Archive éthérique — sommeil de la conscience su-

prême. — L'unité existe en Dieu dans sa substance immuable. — L'unité n'existe pas dans les possibilités que la subs-

tance renferme, ni dans les apparences qu'elle revêt.

— Qu'il y a unité du but pour toutes les possibilités. — Qu'il n'y a pas d'unité dans les modalités qui mènent

vers ce but. — Que ce but est motivé par une action double simul-

tanée (retour graduel de la conscience vers le sommeil et sa résurrection graduelle du sommeil léthargique).

IMAGE SIMILAIRE CONSCIENTE

Le temps se mesure par les événements qu'il renferme ; un événement se mesure par l'effort inclus en lui ; un effort

se mesure par les possibilités condensées en lui et par le prix qu'on l'a payé. Une conscience est la somme des étapes d'un effort depuis des siècles en route et qui est arrivé vers son but. Une grande conscience est la somme de conscience assemblée dans une unité. Dieu est la somme des grandes consciences depuis l'éternité en route inclus dans un seul temps : l'Eternel présent.

DEUXIÈME IMAGE

SCHÉMA INTUITIF DU PLAN DE LA CRÉATION CRÉATION DE L'ALPHABET

Une succession de lettres qui forment un alphabet ne sont que des reflets spectres de la première lettre projetée sur des écrans différents, à des angles différents. Une suite de lettres qui forment un mot est un assemblage harmonieux sur un écran unique d'un nombre donné des formes spectra- les-lettres qui ne sont en harmonie que chacune avec sa voi- sine.

Une suite de mots qui forment une phrase ne sont que des reflets du premier mot lesquels, tantôt renversés tantôt redressés, finissent par métamorphoser dans leur moi l'image première du mot créateur formant ainsi une suite des images nouvelles en harmonie les unes avec les autres.

Un chapitre est un tissage de reflets d'un certain nombre de mots, lesquels, dans un va et vient répété en s'entrecroi- sant et en s'assimilant les uns les autres, ont formé sur un écran unique une seule image. Un second chapitre d'une idée qui se déroule est le spectre renversé du premier.

Le livre entier est formé des unités, tissé des reflets qui s'assemblent, se séparent, s'englobent les uns les autres, formant toujours des images nouvelles d'une idée unique.

La conclusion du livre est le point de mire de tous les reflets formant une image unique, synthèse de toutes.

IMAGE SIMILAIRE CONSCIENTE

On ne peut écrire un livre avec une seule lettre. On ne peut écrire un livre s'il y a incompatibilité d'hu-

meur entre les lettres, et si chacune ne peut se mettre côte à côte avec toutes en harmonie parfaite.

On ne peut écrire un livre avec un alphabet dont chaque lettre se dirait l'élue et voudrait toujours être le commence- ment.

On ne peut écrire un livre si la lettre en tête voudrait Subjuguer toutes les autres en imposant, de force, son prin- cipe et son image.

Une grande conscience pourra écrire un livre parfait avec un alphabet harmonieux.

Plusieurs consciences peuvent écrire un livre unique parfait.

Une mauvaise conscience écrira un livre de laideurs et d'injustices sans que l'alphabet soit, en quoi que ce soit, déformé.

DEDUCTIONS

Pour que chaque lettre puisse se mettre côte à côte en harmonie parfaite avec toutes, il faut que chacune assimile le principe de toutes.

Pour qu'une lettre ne puisse subjuguer les autres en

imposant de force son principe ; la conscience créatrice est une volonté de justice dictatoriale dans cette phase, et la sagesse qui est à la base devient réflexe dans chaque lettre.

Pour que chaque lettre ne se dise l'élue pour être tou- jours le commencement, la conscience créatrice renverse l'ordre alphabétique préexistant de son moi et elle fait de sa dernière lettre, la première.

Que la conscience créatrice ayant déplacé ses connais- sances dans ses lettres qui se les communiquent chacune à toutes, il en naît un alphabet dont chaque lettre dans son milieu renferme la sagesse totale du créateur, autrement dit, chacune écrit le même livre à des degrés différents de la création dans des langues différentes.

Que cela étant, quelle que soit la volonté désordonnée qui disposera de cet alphabet pour écrire un livre d'injustices elle ne pourra le déformer et même s'il ne restait qu'une seule lettre le livre de justice renaîtra.

L'analyse de l'action double intuitive et consciente, par laquelle l'alphabet de la création a pris forme me donne automatiquement le schéma conscient du but et de l'action du créateur.

DÉDUCTIONS DU CRÉATEUR ET DE SON ACTION

SCHÉMA DU PLAN CONSCIENT DE LA CRÉATION

La conscience créatrice ayant déplacé son moi selon sa conception dans toutes les directions de son plan subsiste

néanmoins comme une seule unité quelle que soit la multi- tude d'univers et de formes de vie que le plan abrite.

Que cela étant, le chef d'orchestre se cache dans cha- que vibration, dans chaque instrument et ce que le Tout connaît, chaque mollécule de ce plan le connaît.

Que les sciences des nombres sont à la base de cette phase de l'horlogerie ou une action est le résultat exact d'une division, d'une multiplication, d'une soustraction et d'une addition car la vie, sur le plan de la création, a une âme toute faite.

Que la mémoire est constante d'une métamorphose à l'autre, car la vie sur le plan est une suite ininterrompue des événements qui ne réflètent que le parfait sans trace de dé- chet.

Que la survivance de la mémoire dans tous les échelons du plan de la création équivaut à la non existence de la mort.

Que le but de cette action suprême préliminaire à la vie universelle est de créer une antithèse harmonie équivalente, laquelle par union avec son créateur formera un germe qui donnera naissance à une forme de vie, consciente où la sagesse de la thèse et antithèse se dévidera par réflexe don- nant au libre arbitre le choix entre mille chemins tracés d'avance, lesquels ne peuvent mener que vers le parfait.

Pour arracher les voiles à une image intuitive et connaî- tre son identité véritable, il faut la réfléter dans mille miroirs, la renverser, la dissocier et entremêler toutes les parties ; la reconstituer en faisant de n'importe quelle partie le com- mencement ou la fin. C'est en partant de ce principe que

j'agis et après avoir mis au jour du chaos les lois qui régis- sent la création, je veux m'efforcer, par les reflets matéria- lisés de leur action de confirmer l'identité apparente du livre universel. Voici quelques empreintes intuitives.

Que la marche aller et retour de la bête dans sa cage réflète l'action universelle du pétrissage par lequel Moloch devenue harmonie se réincarne en Dieu.

Que lorsque nous arpentons notre propre cage pour mûrir notre pensée, que le flux et le reflux de la mer, que le jour et la nuit ne sont que des phases du chemin aller et retour du rouleau universel.

Que le déplacement des continents, que l'évolution ascendente et descendante des peuples, que le mouvement du balancier dans l'horloge reflètent la dualité d'action cons- ciente et inconsciente de la création.

Que la montée et la descente de la sève dans l'arbre, l'espoir et le désespoir, que le principe mâle et femelle, la vie et la mort, reflètent laction double par laquelle la subs- tance immuable en Dieu renouvelle ses possibilités.

Que lorsque par le fil qui s'écoule de sa bouche, la che- nille s'enveloppe d'un cocon protecteur, à l'intérieur duquel s'accomplit sa métamorphose, elle reflète une phase de la création par laquelle les possibilités rampantes deviennent ailées.

Que les nébuleuses spirales, la tour de Babel et même la coquille d'escargot réflètent la forme unitaire du rouleau.

Que l'hydre qui, par ses palpes, ramène la nourriture dans sa cavité centrale.

Que les contractions de l'estomac.

Que le flux et reflux du sang vers le cœur réflètent une même phase aller et retour du manuscrit rouleau.

Que, quelle que soit la direction où j'oriente ma pensée, je me heurte à des miroirs qui se reflètent les uns aux autres leurs métamorphoses, tout en reflétant chacun d'une manière particulière le rouleau universel.

Qu'il ne peut exister de formes plus idéales pour la conservation de l'effort qu'une spirale, car il suffit d'un déclic pour restituer graduellement ce qui est condensé dans le res- sort manuscrit.

Voici une nouvelle phase de mes recherches qui prend figure et comme j'ai donné ma logique au créateur, cette halte borde pour moi le chemin de la vérité et je porte mes pas en avant.

Me trouvant au bout du rouleau de la création, j'ouvre la marche sur le chemin de retour et, au fur et à mesure que j'avance vers l'intérieur, je fais des déductions.

DÉDUCTION SUR LE CHEMIN DE RETOUR

Que le dernier chapitre du livre est le miroir qui a capté tous les reflets de l'action universelle sans avoir à les trans-

mettre autrement que vers leur origine, c'est par quoi est motivé le chemin du retour.

Que cela confirme le double mouvement par lequel la conscience suprême réveille sa substance vierge du sommeil.

Que la fin du manuscrit universel devient le commence- ment ; qu'il est de même de chaque chapitre, de chaque