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Livre Blanc Tourisme & Territoires Pour un tourisme conquérant 20 propositions et 60 mesures concrètes Juin 2003 Comité de pilotage « Tourisme & Territoires » sur l’initiative de la FNCDT et avec la participation des CDT et des acteurs français du tourisme des territoires

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Livre Blanc Tourisme & Territoires

Pour un tourisme conquérant 20 propositions et 60 mesures concrètes

Juin 2003

Comité de pilotage « Tourisme & Territoires » sur l’initiative de la FNCDT et avec la participation des CDT

et des acteurs français du tourisme des territoires

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« L’attractivité de la France, c’est l’attractivité des territoires de France… La France ne valorise pas assez ses territoires »

JP RAFFARIN, (Entretien à La Montagne / 27 décembre 2002)

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S'interroger, Comprendre, Anticiper. Tels étaient les principes fondateurs de la démarche conduite par la FNCDT

qui trouve sa conclusion dans ce livre blanc. Je me félicite de cette initiative qui va incontestablement permettre aux différents acteurs du tourisme en France de disposer d'un très utile outil pour appréhender les enjeux qui vont être au centre de l'évolution de ce secteur. Ce livre blanc est aussi la parfaite illustration du rôle majeur que joue la FNCDT dans la réflexion sur le tourisme, confirmant sa position d'interlocuteur privilégié du Secrétariat d'Etat au Tourisme.

S'interroger. En choisissant de faire un diagnostic approfondi de l'existant, la FNCDT a su s'appuyer sur un processus réellement démocratique, permettant à chacun de s'exprimer. Le débat qui s'est engagé a mobilisé, outre le comité de pilotage, plus de 30.000 personnes et je ne peux que me féliciter de l'opportunité qui a été donnée à chacun des acteurs du tourisme, partout en France et quelle que soit leur fonction , d'exprimer leurs espoirs, leurs attentes, mais aussi, éventuellement, leurs craintes. Comprendre. En analysant les perspectives du développement du tourisme en France, le travail de la FNCDT intègre parfaitement les changements que la réflexion relative à la décentralisation et à la modernisation de l'Etat ne manquera pas d'induire. Le débat, instauré à cette occasion, a aussi permis de poser les bonnes questions et, en créant cette démarche de proximité participative avec tous les acteurs du tourisme français, de déterminer clairement les axes des actions futures. Anticiper. En repositionnant le client au cœur de l'organisation, en mettant l'accent sur la simplification ou en rappelant les valeurs d'une vraie démarche qualité, pour ne citer que ces trois exemples, ce livre blanc démontre la faculté d'adaptation qui anime tous ceux qui ont contribué à sa rédaction. Ce livre blanc est donc un outil pour chacun d'entre nous et je salue cette initiative. Elle confirme la place déterminante de ses rédacteurs dans la contribution au débat national sur le tourisme. A nouveau, je les en félicite. Léon BERTRAND Secrétaire d'Etat au Tourisme

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La richesse culturelle et patrimoniale de la France est incarnée dans ses territoires et leur exceptionnelle diversité. C’est l’une des raisons majeures pour lesquelles le tourisme, dont l’importance reste souvent méconnue, est l’un des secteurs d’avenir majeurs de notre Pays. La France est d’ores et déjà la première destination mondiale, elle représente 9 % du marché mondial du tourisme, et le chiffre d’affaires du secteur 6,6 % du PIB national.

Améliorer nos performances et maintenir notre place est possible pourvu qu’on le mette en valeur et que l’on fasse demain plus encore qu’aujourd’hui découvrir au touriste, qu’il soit du bout du monde ou de proximité, nos pays, paysages, monuments, gastronomie ou nos traditions et cultures locales.

Depuis la loi de 1992, le secteur du tourisme est décentralisé et compétence partagée entre les différentes collectivités locales. Elle organise la collaboration entre les partenaires publics (Etat, collectivités locales) et privés, des plus grandes entreprises à l’hôtelier de village ou l’agriculteur.

Dans ce schéma, les comités départementaux du tourisme, bras séculiers des Conseils généraux, n’auraient pu assurer leur rôle sans l’appui constant de ces derniers qui en assurent plus des 4/5ème de leur financement.

C’est pourquoi l’initiative de la FNCDT de mettre à plat les atouts et faiblesses de ce secteur pour proposer de multiples améliorations au système existant ne pouvait qu’être saluée par l’Assemblée des Départements de France.

Le livre Blanc « Tourisme et Territoires », est riche de l’expérience de terrain des comités départementaux du tourisme et des Conseils généraux. Il vient à point nommé, après l’étude réalisée par l’ADF en mars 2000 sur les politiques départementales du tourisme pour rappeler l’importance du tourisme dans l’économie de notre Pays et la part qu’y prennent les Conseils généraux.

Il démontre que les comités départementaux du tourisme savent avec compétence et objectivité analyser les forces et faiblesses de notre paysage institutionnel et qu’ils soient à la hauteur, comme les conseils généraux du rôle que la loi leur a attribué.

Au-delà de l’exhaustivité de l’analyse, il faut souligner la richesse et la pertinence des propositions formulées : mettre le touriste et les territoires au cœur des préoccupations de chacun des acteurs est indispensable. Devant les enjeux de développement, mieux organiser un secteur porteur de centaines de milliers de créations d’emplois, se doter des moyens nécessaires pour que chaque territoire sache mieux faire connaître ses atouts ne peut que contribuer au rayonnement de la France. C’est dans ce domaine aussi que l’avenir se joue dans la proximité.

Conseils généraux et comités départementaux du tourisme, en partenariat avec l’ensemble des acteurs publics, et privés s’attachent quotidiennement à relever ce défi. Je ne doute pas que la contribution du livre Blanc de la FNCDT soit essentielle à cet avenir. Les départements pour leur part sont prêts, demain comme hier et aujourd’hui à y contribuer.

Jean Puech Président de l'Assemblée des Départements de France

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Sommaire Page

Sigles et abréviations 3 Avant propos 5 Chapitre 1 : Analyse et diagnostic

Préambule 9 Introduction 11

I - Etat des lieux/réalités et faits saillants 11

1. Le tourisme en France 11 une performance remarquable 12 une puissance économique et sociale 12 une réalité fortement sous estimée un marché d’avenir 14 un modèle atypique 14 un marché très sensible 16 une concurrence exacerbée 17 un modèle à risques pour l’avenir 18

2. Le tourisme des territoires 23

une réalité économique puissante 23 la richesse de la France est dans ses territoires 23 des acteurs publics très diversifiés 25 levier incontournable du développement local 26 une organisation territoriale appliquée différemment 27 des disparités très importantes 29 les CDT, force tranquille 30 des CDT au cœur du système relationnel 35

3. Conclusions du titre I 41

II - Les enjeux de demain 53

1. Les grandes évolutions 53 les évolutions de l’environnement 53 les NTIC 55 les intercommunalités 56 les évolutions du tourisme des 20 prochaines années 57

2. Les conséquences 59

III - Conclusions du chapitre 1 63

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Chapitre 2 : Propositions 67

I - Définition d’un cadre général 67 a. Principes et valeurs fondant les actions proposées 67 b. L’état d’esprit 69

II - 20 propositions 71

Pour un nouveau tourisme n° 1 une vision nouvelle et élargie du tourisme 73 n° 2 une reconnaissance et une mobilisation 75 n° 3 une véritable politique d’accompagnement de projets 77 n° 4 le développement du tourisme dans tous les territoires 81

n° 5 un tourisme solidaire 83

Pour une intelligence touristique n° 6 une approche touristique identitaire des territoires 85 n° 7 une véritable politique nationale et européenne de marques

et de labellisation 87 n° 8 une veille élargie et permanente 89 n° 9 la création et la généralisation d’un système normé

et regroupé de l’offre touristique 93 n°10 un "knowledge management" partagé 95 n°11 la généralisation du partenariat privé-public

dans le développement du tourisme 97

Pour une organisation performante n°12 une mise en tourisme de l’offre coordonnée

au plus près du territoire 99 n°13 une promotion des territoires coordonnée autour de

« projets de destination » 101 n°14 une promotion plus large du tourisme français à l’étranger,

mieux dotée et mieux partagée 105 n°15 une implication mieux ciblée de l’État 107 n°16 une répartition "légitime" des missions des acteurs

institutionnels du tourisme 109 n°17 une définition claire des missions des OTSI, CDT et des CRT 111 n°18 une relation conventionnée entre les structures 115 n°19 un nouveau positionnement de l’intervention

en commercialisation des organismes institutionnels 117 n°20 une professionnalisation des acteurs du tourisme

des territoires 119

Conclusions 121 Récapitulatif des propositions et des mesures préconisées 122

Annexes Annexe 1 : Organismes et personnes impliqués ou consultés dans le cadre de l'élaboration du Livre Blanc 125 annexe 2 : l’esprit de la loi du 23 décembre 1992 127 annexe 3 : les missions assurées par les CDT 129 annexe 4 : Le nouveau CDT 133

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Signification des sigles et abréviations utilisés Par ordre alphabétique ACFCI Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie ADCF Assemblée Des Communautés de communes de France ADF Assemblée des Départements de France AFIT Agence Française d’Ingénierie Touristique ARE Assemblée des Régions d'Europe ARF Assemblée des Régions de France CAUE Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement CCI Chambre de Commerce et d’Industrie CDAT Commission Départementale de l’Action Touristique CDEC Commission Départementale d’Équipement Commercial CDT Comité Départemental du Tourisme CNT Conseil National du Tourisme CPER Contrat de Plan État Régions CPTR Conférence Permanente du Tourisme Rural CRAT Commission Régionale de l’Action Touristique CRCI Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie CRT Comité Régional du Tourisme DCT Dotation aux Communes Touristiques DGF Dotation Globale de Fonctionnement DRAC Délégation Régionale des Affaires Culturelles DRAF Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt DRIRE Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement DRE Direction Régionale de l’Équipement DRT Délégation Régionale au Tourisme EPCI Établissement Public de Coopération Intercommunale FACIT Fonds d’Aide au conseil et à l’Innovation Touristique FCIR Fonds pour le Capital Investissement Régional FNCDT Fédération Nationale des CDT FNCRT Fédération Nationale des CRT FNOTSI Fédération Nationale des OTSI FRAC Fonds Régional d’Aide au Conseil GIE Groupement d’Intérêt Économique GIP Groupement d’Intérêt Public MEDEF Mouvement des Entreprises de France NTIC Nouvelles Technologies d’Information et de Communication OTSI Office du Tourisme /Syndicat d’Initiative ONF Office National des Forêts ONT Observatoire National du Tourisme OMT Organisation Mondiale du Tourisme PAT Pays d’Accueil Touristique PDIPR Plans départementaux d'itinéraire de petite randonnée RMA Revenu Minimum d’Activité RMI Revenu Minimum d’Insertion SAN Syndicat d’Agglomération Nouvelle SEML Société d’Économie Mixte Locale SGAR Secrétariat Général aux Affaires Régionales SIVOM Syndicat Intercommunal à Vocation et à Objet Multiples SIVU Syndicat Intercommunal à Vocation Unique SLA Service Loisir Accueil SNAV Syndicat National des Agences de Voyages UMIH Union des métiers de l'Industrie Hôtelière VNF Voies Navigables de France WTTC World Travel and Tourism Council ZRR Zone de revitalisation rurale

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Avant propos du Président de la FNCDT Le large débat lancé par le gouvernement pour engager une seconde étape dans la décentralisation de l’Etat et la tenue prochaine d’un comité interministériel sur le tourisme fournissent une opportunité au réseau des Comités Départementaux du Tourisme (CDT) de contribuer aux débats nationaux. Ce livre blanc est l’expression de leur réflexion stratégique pour le tourisme français, enjeu économique mais également enjeu de solidarité, enjeu social, culturel, d’aménagement du territoire.. Ce livre blanc est également la traduction de leur expérience en matière de proximité et de décentralisation, leur action s’inscrivant depuis de longues années dans le cadre d’une politique décentralisée du tourisme. Enfin, il a été conçu pour nourrir le débat national sur le tourisme en espérant que d’autres acteurs apporteront également leur pierre à l’édifice. Couvrant l’ensemble du territoire national, dont la diversité constitue la 1ère force du tourisme français, et connaissant parfaitement tous les acteurs régionaux et locaux, les CDT, bras séculiers des Conseils Généraux, qui représentent une force opérationnelle de 1 900 collaborateurs, vivent le tourisme des territoires au quotidien. Derrière la volonté de participer à la réflexion, il y a aussi la conscience de devoir agir vite. Face à une offre internationale qui explose littéralement, à une concurrence mondiale de plus en plus intense, à des attentes et des comportements en évolution rapide, la France peine à s’adapter et à s’organiser, à l’image des 54 000 offres d’emplois qui n’ont pas été pourvues dans les métiers du tourisme en 2001 ! De plus, on mesure mal que le tourisme reste très fragile et qu’il est condamné, plus que tout autre, à s’adapter très rapidement et à saisir toutes les opportunités nouvelles qui se présentent en se donnant l’organisation et les moyens de l’excellence. C’est la seule garantie pour la France et ses territoires de conserver son leadership du tourisme mondial et, au-delà, de faire du tourisme un véritable moteur de développement local, équitable et durable. Après 10 ans de décentralisation touristique, nous avons aujourd’hui le recul et la maturité nécessaires pour apprécier la loi n° 92-1341 du 23 décembre 1992 portant répartition des compétences dans le domaine du tourisme et sa mise en œuvre. Certaines choses marchent fort bien, d’autres beaucoup moins. De fait, comme pour le tourisme international, l’environnement du tourisme dans les territoires a changé, en termes de concurrence, mais aussi en termes de structures et d’organisation, de nouveaux intervenants, les intercommunalités notamment, étant apparus depuis quelques années. Cette évolution des acteurs du tourisme dans les territoires, du contexte dans lequel ils évoluent ainsi que celle des missions des CDT, incite aujourd’hui à en

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tirer un bilan et faire des propositions concrètes susceptibles d’améliorer l’efficacité du tourisme des territoires et, en conséquence, du tourisme français. Les enjeux pour la France sont considérables. Si l’on sait que le tourisme constitue l’un des secteurs les plus créateurs de richesse et d’emplois, on mesure parfois moins qu’il est essentiel non seulement au développement national mais encore et, surtout, au développement local. Activité transversale, sa contribution économique réelle dépasse largement le profil issu des statistiques sectorielles. Ses retombées, qui sont toujours sous-estimées, se mesurent, certes, en termes financiers, mais aussi en termes culturels et sociaux. Le tourisme est essentiel parce qu’il permet souvent aux habitants des régions de France, surtout les plus reculées, d’exister et de faire vivre leur culture. Mais il est essentiel aussi pour ceux qui viennent les rencontrer et partager avec eux, et je pense bien sûr à nos visiteurs français et étrangers, mais aussi à tous ceux qui, dans notre pays, ne partent pas encore en vacances. Parce qu’on ne dira jamais assez que le tourisme n’est pas uniquement économique ; comme nous le rappelons dans les premiers chapitres, il est aussi social, culturel et facteur d’aménagement, d’embellissement de paysage et de promotion de nos produits. En rapprochant les gens, les pays et les régions, en dissipant les préjugés, en permettant de mieux comprendre autrui, il favorise la compréhension entre les peuples et le partage. Œuvre d’éducation, de formation, de paix et de tolérance, « il ouvre les horizons de ceux qui reçoivent, comme de ceux qui viennent » dit Fernand Chaussebourg. Et pour notre société, cet enjeu humaniste là n’a pas de prix. Je tiens à donner ici quelques précisions sur la démarche qui a été suivie pour élaborer ce livre blanc. Si la FNCDT en est l’instigatrice, c’est un comité de pilotage, constitué de directeurs et de présidents de différents CDT, représentatifs de tous les espaces touristiques, qui l’a diligenté. L’avancement des travaux a été suivi par moi-même, le conseil d’administration et l’équipe de la FNCDT. Quant aux auteurs, ce sont tous les acteurs du tourisme des territoires qui ont accepté d’apporter leur pierre à l’édifice, à l’une ou l’autre des étapes de la démarche. Le présent document est en effet le fruit d’une démarche interactive en 5 étapes, reposant sur une large consultation menée dans tous les départements français. 1) la première étape a consisté à sélectionner les membres du comité de pilotage dont la mission a été de définir la démarche, proposer des pistes de réflexion et superviser l’ensemble du travail d’analyse et de rédaction. 2) Sous sa conduite, la seconde étape a permis de réaliser un diagnostic de l’existant à travers une synthèse des enquêtes et études existantes, mais aussi un questionnaire d’évaluation auto-administré auprès d’un échantillon de 16 CDT

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représentatifs des territoires ainsi que des interviews menées en face à face auprès d’acteurs et experts du tourisme des territoires. 3) Après validation du diagnostic et rassemblement des propositions par le comité de pilotage, la troisième étape s’est traduite par l’élaboration d’un avant-projet. 4) La quatrième étape a débuté par l’instauration d’un débat à l’intérieur de chaque département autour de cet avant-projet. Ce débat s’est engagé avec les 97 présidents et directeurs des CDT auxquels a été envoyé l’avant-projet, puis s’est prolongé à travers l’organisation de 61 tables rondes ou débats locaux réunissant plus de 2 000 acteurs et opérateurs institutionnels et privés locaux. Parallèlement, des contacts et des rencontres ont été organisés avec la plupart des organismes et experts représentatifs du tourisme des territoires et, bien sûr, le projet a été largement débattu avec les représentants de l’Assemblée des Départements de France. 5) Enfin, la dernière et cinquième étape a consisté à retravailler l’avant-projet, puis à finaliser le livre blanc en fonction des remarques et suggestions faites par les acteurs locaux et institutionnels du tourisme. Ce sont les résultats issus de cette démarche de proximité participative et mobilisatrice des acteurs du tourisme français qui ont été rassemblés ici. Il s’agit bien d’un point de vue qui ne prétend pas exprimer la position de tous, mais reflète celle de la majorité des acteurs consultés. Les mesures proposées s’inscrivent dans une stratégie à terme dont il faudra arbitrer les priorités, à l’aune des coûts d’objectifs notamment, sous peine de composer un programme financièrement insupportable. Pour terminer, qu’il me soit permis de remercier les membres du comité de pilotage pour l’implication et la qualité du travail qu’ils ont su fournir, en plus de leurs responsabilités quotidiennes. En leur nom et au nom du conseil d’administration de la FNCDT, je veux aussi remercier tous les élus locaux, les présidents et les directeurs de CDT qui ont bien voulu s’impliquer dans ce travail ainsi que tous les experts, professionnels, techniciens de chaque département qui ont participé aux tables rondes et débats internes (voir la liste des membres du comité de pilotage et les participants aux tables rondes ou débats internes en annexe 1). Je suis également reconnaissant à tous les responsables et représentants des organisations représentatives du tourisme local de nous avoir apporté leur éclairage pertinent sur le sujet. Ils nous ont permis d’élargir la vision au-delà du seul point de vue des CDT. Merci enfin à tous les personnels de la FNCDT et des CDT qui se sont mobilisés avec dévouement autour de ce projet.

Jean Pierre SERRA Président de la FNCDT

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Chapitre 1 Analyse et diagnostic Préambule Nous commencerons par donner la signification de quelques termes dans leur acception la plus courante, tels que nous les utiliserons dans ce chapitre. Le tourisme comprend « les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs ». (Mémento du tourisme 2002) Le terme de « visiteur », qui désigne tous ces voyageurs, est le concept de base de l’ensemble du système des statistiques du tourisme. Les visiteurs sont soit des touristes, soit des excursionnistes, selon qu’ils passent au moins une nuit, ou pas, dans un moyen d’hébergement (collectif ou privé) dans le lieu visité. Par « produit touristique », on n’entend pas seulement une offre composée d’au moins deux prestations facilement consommables, mais toute offre faite à un touriste, présent ou potentiel, afin que celui-ci puisse satisfaire ses besoins et ses désirs. (selon la définition de G.Toquer et M.Zins) C’est dire qu’en plus des produits « secs » -hébergements touristiques, sites naturels et culturels, restaurants gastronomiques, infrastructures de découverte (voies vertes, sentiers, routes touristiques, historiques et/ou artistiques, etc- il existe six grandes familles de produits : 1) les territoires : villes, départements, régions, pays, espaces géographiques,

etc. 2) les stations : littorales, sports d’hiver, thermales, etc. 3) les complexes intégrés : hôtels de loisirs, hébergement + loisirs (ex.

Center Parcs), parcs de loirs + hébergement (ex. Disneyland Paris, Astérix), villages de vacances.

4) les forfaits : produits clés en main proposés par des voyagistes (ex. Club Med, Fram) ou des stations (ex. semaine aux sports d’hiver).

5) les événements : festival, manifestations culturelles ou sportives, etc. 6) les produits ciblés faisant l’objet de filières spécifiques : séjours sportifs,

congrès et séminaires, cures thermales et thalassothérapie, etc. (in « Le tourisme des années 2010 » la documentation Française)

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Introduction L’expression « tourisme et territoire(s) » a été préférée, ici, à celle de « tourisme de proximité », à cause de la confusion à laquelle cette dernière est susceptible de prêter, pouvant désigner soit un tourisme de très courts séjours effectués par des populations situées à 2 heures maximum de voiture, de train ou d’avion, par rapport à la destination soit des produits de week-ends thématiques : culturels, gastronomiques, de shopping, etc. Cependant, les deux expressions se valent, la proximité étant la donnée principale de ce « tourisme des territoires ». Quoi qu’il en soit, tout le tourisme français est tourisme de territoires, y compris Paris, qui constitue néanmoins un territoire à part du fait d’une situation particulière/unique et d’un poids économique considérable. Sur le plan administratif, ce tourisme concerne directement les Collectivités locales (Régions, Départements, Communes) –la compétence leur en a été confiée par les lois du 7 janvier 1987 et du 23 décembre 1992- et leurs satellites (CRT, CDT, OTSI), mais il concerne également l’État, par le biais des services déconcentrés des DRT, d’un organe consultatif auprès du préfet de région -les CRAT-, des services externalisés rattachés au Secrétariat d’État au Tourisme (Maison de la France, AFIT, Observatoire National du Tourisme, etc), et par le biais des enveloppes tourisme des CPER et des DCT intégrées aux DGF.

I - Etat des lieux / réalités et faits saillants du tourisme

1. le tourisme en France

Il s’agit d’un marché énorme, en croissance constante et aux très fortes retombées, mais il s’agit aussi d’un marché sensible, sur lequel le modèle français, bien que très performant, connaît déjà quelques ratés.

a. Une performance remarquable de l’entreprise France

En regard de la petite taille de l’hexagone, les classements parlent d’eux-mêmes : • 1ère destination mondiale avec plus de 76,5 millions de visiteurs, soit 11 % des arrivées mondiales • 3ème place en part de marché avec 34 milliards d’euros de dépenses effectuées par les touristes (source DT) • 2ème rang (après les USA), avec 9 % du marché mondial, en tourisme d’affaires et événementiel. L’explication principale est à rechercher non seulement dans la diversité et la richesse de ses ressources naturelles et culturelles, qui sont sans doute parmi les meilleures du monde, mais également dans sa position centrale en Europe occidentale (avec

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une proximité exceptionnelle de tous les grands bassins de clientèle européenne et un transit très important de 160 millions de personnes dont une partie s’arrête pour une nuit), dans l’importance de sa façade maritime, dans la qualité de son réseau d’infrastructures de transport, dans le niveau d’équipement de ses stations balnéaires et de haute montagne et, enfin, dans une image de marque internationale particulièrement séduisante pour les visiteurs (art de vivre, gastronomie, création, romantisme, pays des droits de l’homme, etc).

b. Une puissance économique et sociale indispensable pour la France

Dans l’économie nationale, le poids du tourisme est considérable, totalisant 97,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel (consommation touristique intérieure), soit 6,6 % du PIB national. (Direction du tourisme). Les dépenses des touristes s’élèvent à 34 milliards d’euros. L’hébergement non marchand (estimé en loyers fictifs correspondant au service d’hébergement marchand qu’auraient payé les touristes séjournant dans leurs résidences secondaires ou chez des parents ou amis) représente 8,3 milliards d’euros (chiffres 2001 Mémento du tourisme). Le produit de la taxe de séjour et de la taxe forfaitaire perçues en 2000 s’élève à 106,5 millions d’euros. Aujourd’hui, le tourisme occupe le 1er rang de la balance extérieure française avec un solde bénéficiaire de plus de 15 milliards d’euros, loin devant l’automobile (+ 9 milliards) et l’agroalimentaire (7 milliards). L’industrie touristique génére plus d’un million d’emplois directs, soit 4% du nombre total des emplois, le nombre de travailleurs saisonniers du tourisme avoisinant les 400 000 chaque année. Au total, ce sont plus de 3 millions d’emplois directs et indirects, soit 12 % du total, que représente l’économie touristique en France (source WTTC, Compte Satellite du Tourisme 2002) !

c. Une réalité économique, sociale, culturelle et humaniste fortement

sous estimée, quantitativement et qualitativement

1) Quantitativement Activité transversale par nature, le poids réel du tourisme en terme économique est plus important encore que celui des statistiques sectorielles de la nomenclature économique. En effet, sont également concernés par le tourisme de nombreuses professions et de nombreux équipements appartenant à d’autres secteurs économiques, comme par exemple : - les transporteurs, les chauffeurs de taxi, les loueurs de voiture, les

stations services, les artisans et artistes, les agriculteurs, les professions

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de santé, les commerçants (fleuristes, libraires, alimentation, cadeaux, vêtements…), etc.

- les musées, les espaces culturels, les équipements sportifs, les spectacles, etc.

- les réseaux routiers et autoroutiers, télécoms, etc. 2) Qualitativement L’aspect tertiaire de l’industrie touristique, qui s’appuie de plus en plus sur les services et l’immatériel, en fait une activité d’avenir ainsi qu’un formidable tremplin pour ceux de ses salariés qui souhaitent rejoindre d’autres secteurs d’activités. De plus, les emplois touristiques créés dans les territoires sont des emplois nets (c’est-à-dire non issus de délocalisation) et non délocalisables (car attachés à une destination ou à un territoire précis). En outre, en faisant connaître et en vendant auprès de 80 millions de visiteurs annuels des produits symboles de notre culture et de notre « french way of life », le tourisme constitue aussi un formidable vecteur de promotion des produits français à l’exportation. Il est, ainsi, l’ambassadeur dans le monde de milliers de produits, de la décoration au vin, en passant par la mode ou la gastronomie. Mais le tourisme est encore plus que cela : par la rencontre avec d’autres cultures, il permet aux Français de progresser et de s’ouvrir sur le monde en favorisant, en même temps que l’ouverture aux autres et la tolérance, leur adaptation au monde et aux marchés internationaux en particulier. Cette œuvre de pacification sociale et d’épanouissement personnel est essentielle dans l’apport du tourisme. D’ailleurs, le tourisme est devenu un symbole et un enjeu politique et culturel très fort. Ce n’est pas par hasard que des attaques terroristes visent des lieux touristiques dans le monde ! D’autant que les populations sont beaucoup plus impliquées dans le processus touristique que l’on ne pense. Elles sont par exemple les 1er hébergeurs touristiques (en 2001 en France, 57% des visiteurs français sont descendus chez des parents ou amis en nombre de nuitées et 63% en nombres de séjours ! ) Celles qui sont associées aux activités touristiques participent bien sûr directement aux bénéfices économiques, sociaux et culturels qu’elles génèrent et en particulier aux créations d’emplois et à la valorisation commerciale des entreprises et des biens. Par exemple, les salariés du tourisme (hôtels, restaurants, etc), les maisons d’hôtes, les gîtes ruraux, etc Celles qui n’y sont pas directement associées bénéficient néanmoins des retombées indirectes permettant de vivre au pays (revenus et consommation d’équipements), d’y perpétuer les modes de vie (repères) et de valoriser leurs biens fonciers/immobiliers.

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Interlocuteurs naturels et relais d’opinion, voire parfois prescripteurs pour les visiteurs, les habitants sont tous, peu ou prou, des acteurs quotidiens du tourisme. Ils peuvent même parfois le subir, lorsqu’il entraîne des nuisances (intégration architecturale, sur-fréquentation, insécurité, etc). En outre, ils en sont les financeurs par l’intermédiaire de leurs impôts nationaux et locaux. L’implication des habitants dans le tourisme est donc multiple et plurielle.

d. Un marché d’avenir pour la France, susceptible de créer environ 100/130 000 emplois par an Selon les projections de l’OMT, il y a une forte probabilité d’accueillir 100 millions de visiteurs en France en 2010 ! Cela représente pour la France, sur la base du ratio actuel d’emplois par visiteurs, la création de l’ordre de 900 000 emplois directs et indirects supplémentaires en 7 ans, soit plus de 130 000 par an ! Compte tenu de l’occupation actuelle des hébergements, il est probable qu’une partie de ce flux de nouveaux visiteurs sera absorbé sans embauche supplémentaire. Ainsi on peut estimer que le nombre effectif de création d’emplois devrait se situer en France dans les années à venir entre 100 000 et 130 000 emplois par an ! Ce chiffre est à comparer au 52 000 emplois salariés créés entre 1999 et 2001 dans le secteur touristique. En termes de contribution à la balance des paiements, cela devrait représenter quelques 5 milliards d’euros supplémentaires ! En effet, la croissance du marché du tourisme, presque continue depuis la seconde guerre mondiale, va s’accélérer encore. L’OMT prévoit 1,5 milliard d’arrivées internationales en 2020, les dépenses correspondantes atteignant plus de 2 000 milliards de dollars. Toutefois, cette croissance sera inégale selon les régions du monde. L’Europe et l’Amérique, qui dominent actuellement le tourisme mondial (avec respectivement 57/58% et 16/18% de parts de marché), vont croître moins rapidement que l’Asie et le Moyen Orient. Avec un taux de croissance annuel moyen estimé à 6,5 % entre 1995 et 2020, la zone Asie de l’Est-Pacifique devrait totaliser 25,4% des parts de marché en 2020 (contre 18,3% aujourd’hui) !

En outre, la diffusion des flux dans le monde, qui s’accompagne d’une diversification des destinations, va encore s’élargir et augmenter le nombre de concurrents.

e. Un modèle atypique

Il est fondé sur quatre caractéristiques spécifiques : 1) Une organisation administrative très structurée

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L’organisation territoriale du tourisme en France repose sur ־3 niveaux de compétence administrative, région, département et commune / intercommunalité, contrairement aux modèles européens à structure fédérale. Comme évoquée plus haut, cette compétence s’exerce à travers les directions du tourisme de chacun de ces organismes administratifs et leurs satellites respectifs que sont les CRT, CDT et OT mais aussi les différents services ou représentants de l’Etat (Préfecture et DRT essentiellement).

Au national, il existe un organe consultatif, le CNT (Conseil ־National du Tourisme) rattaché directement au Ministre chargé du tourisme et trois organismes sous tutelle de l’Etat partagent les responsabilités respectives de la promotion, de l’ingénierie et de l’observation du tourisme français en partenariat privé-public.

La promotion est confiée à « Maison de la France », GIE associant l’État, les Régions, les Départements, les collectivités touristiques, les entreprises, les groupements professionnels, le tourisme associatif et les organismes chargés de la promotion du tourisme à l’étranger. Il réunit actuellement 1160 adhérents, dont 30 % sont des acteurs directs du tourisme et 25 % des institutionnels. Son budget de fonctionnement qui a atteint 52,1 millions d’euros en 2001, est subventionné par l’État à plus de 50 % et par les Régions à 12,1% (6,3 millions). Il est présidé par un professionnel privé. Il sert d’office national du tourisme puisque sa mission est celle de la promotion et de l’international en général. Son organisation a été copiée par de nombreux pays dans le monde. L’ingénierie est assurée par l’AFIT (Agence Française de l’Ingénierie Touristique), GIP fédérant près de 300 organismes publics et privés, acteurs de l’économie touristique, qui en sont membres, actifs, affiliés ou correspondants. Il dispose d’un budget de 5,9 millions d’euros en 2002 pour « favoriser l’adaptation de l’offre touristique française aux évolutions de la société et de la consommation pour mieux répondre à la demande, améliorer sa compétitivité et faire face à la concurrence internationale ». L’observation est partiellement confiée à l’ONT (Observatoire National du Tourisme), Association loi 1901 réunissant près de 200 membres, administrations et entreprises publiques, collectivités territoriales, fédérations et professionnels du tourisme, français et étrangers. Son objet est la concertation, l’échange d’informations et la réflexion entre les acteurs en matière d’observation socio-économique du tourisme ainsi que la collecte et le rassemblement des informations en vue d’améliorer la connaissance de l’activité touristique, des

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points de vue économique et social. Il assure la valorisation des travaux qu’il réalise et conduit des actions de partenariat avec les organismes institutionnels et professionnels concernés. En 2002, son budget est d’environ 0,6 million d’euros.

Tous ces organismes travaillent en liaison à l’international avec l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme), organisation intergouvernementale regroupant 125 Etats et environ 300 organismes touristiques.

2) Une offre atomisée et une faible présence des grands

opérateurs. Les grandes entreprises ne représentent que 20% environ du chiffre d’affaires du tourisme. (MEDEF) Cette caractéristique constitue une force en termes de réponses diversifiées aux besoins des clients, mais nous verrons plus loin qu’elle est aussi une très grande faiblesse en matière de commercialisation, nécessitant plus que partout ailleurs des réponses spécifiques en particulier en termes de regroupement et de mutualisation.

3) Une diversité de territoires sans doute inégalée dans le monde,

surtout pour un pays de cette taille.

4) Un espace campagnard qui est d’ailleurs devenu le 2ème espace touristique.

f. Un marché très sensible

1) Une sensibilité forte aux aléas météorologiques Il faut rappeler que le tourisme est une activité qui reste fortement liée au climat. Malgré le développement et la professionnalisation des équipements et des services, l’impact des aléas météorologiques reste encore considérable sur sa performance.

2) Une extrême sensibilité à l’insécurité et aux événements Monétaire, politique ou physique, toutes les formes d’insécurité liées aux aléas de l’actualité internationale sont actives. Ainsi, les répercussions des attentats, marées noires, inondations, épidémie de vache folle, le virus Ebola, El Nino, mais aussi les grèves de routiers ou des transports ferroviaires ou aériens, sont quasi immédiates : annulations, réductions, voire extinction des flux touristiques. En général, la perturbation reste circonscrite géographiquement et ne dure que jusqu’au dénouement de la crise. Cependant, pour la première fois depuis 1982, suite au drame du 11 septembre 2001 et à ceux de l’île de Djerba et de Bali, où des touristes ont été la cible désignée d’actes terroristes, on a assisté à des effets durables à la suite d’une crise même si, au final, le tourisme mondial a légèrement progressé en 2002.

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C’est pourquoi, le Secrétariat d’État au Tourisme vient de mettre en place une cellule de veille dédiée à laquelle participe la FNCDT.

3) Une dépendance à l’accueil, aux services et aux équipements en général Heureusement pour certains et malheureusement pour d’autres, le tourisme ne repose pas que sur les richesses naturelles et culturelles des territoires. L’accueil, l’hébergement, les équipements de loisirs, les services associés… etc… mais aussi et surtout l’organisation de l’offre, les accès et les transports en général sont autant de critères clés de décision. Ainsi l’aménagement du territoire a un impact essentiel pour le tourisme. C’est pourquoi, le désenclavement autoroutier d’une région, la gare TGV, l’ouverture d’une ligne aérienne "low cost" ou la création d’une offre hôtelière groupes par exemple, modifient périodiquement la donne touristique. Plus généralement, la qualité d’un séjour dépend de tous, car, dans un séjour, tout est tourisme : accueil aux frontières, navette aérogare, accueil du taxi, signalisation, parkings, offre de change, menu enfant, sécurité, propreté, contacts avec les habitants … Or, la qualité finale est jugée souvent à l’aune de celle du maillon le plus faible de la chaîne ! C’est pourquoi, les attitudes et positions « anti-touristiques » comptent tant. Par exemple, des policiers de l’air et des douaniers peu aimables dans les aéroports -est-il possible d’« accueillir en amis plutôt qu’en intrus » ? demande le MEDEF-, du personnel monoglotte et peu souriant, des heures d’ouverture inadaptées, peu ou pas de nocturnes, une fermeture dominicale ou hivernale, un accès et un parking bus inexistant, une absence d’accès handicapés, la scolarisation le samedi, etc.

g. Une concurrence exacerbée qui annonce une véritable guerre du tourisme De nouvelles destinations fleurissent chaque année. En 1950, 15 pays comptabilisaient la totalité des 25 millions de touristes internationaux alors qu’en 1999, déjà, 70 pays et territoires ont reçu plus d’1 million de visiteurs chacun ! Le tourisme est désormais reconnu par tous, pays, régions, villes, comme un levier essentiel de développement. Pour certains d’entre eux, les plus pauvres, c’est même souvent la seule source de devises. C’est pourquoi, en France comme dans le monde, il est difficile, aujourd’hui, de trouver un pays, une région, une ville qui ne communique pas. À la promotion institutionnelle s’ajoute bien entendu celle des opérateurs et de tous les professionnels du tourisme, des hébergeurs aux agences de voyages en passant par les propriétaires et gestionnaires d’espaces de loisirs.

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La concurrence entre les destinations est devenue très rude et nous nous situons probablement sur ce point à une étape charnière car de très nombreux experts internationaux s’accordent sur le fait que l’offre est désormais très supérieure à la demande et que cette situation va encore s’aggraver dans les années à venir. La compétition va donc devenir féroce, car le développement programmé de nouvelles destinations et d’équipements touristiques devrait continuer à un rythme plus rapide que la demande, même si celle-ci devrait croître, comme on l’a vue, à un rythme élevé. Un phénomène renforcé d’une part avec la banalisation des nouvelles technologies qui rend les offres plus facilement accessibles sur le marché, et d’autre part l’entrée des pays de l’Europe orientale dans la zone euro. Les arbitrages des futurs touristes vont donc être de plus en plus difficiles à prendre face à l’abondance du choix. Et la concurrence sera de plus en plus européenne et internationale. Au même prix, on a désormais le choix entre une semaine hivernale en Tunisie en hôtel 3 étoiles ou un week-end gourmand en Périgord ! Par avion, Budapest n’est qu’à 2 h de Paris ! En France comme en Europe (58 % de part de marché en 2001 mais 45 % prévu en 2020), cette concurrence s’est déjà traduite par une perte progressive de part de marché des arrivées internationales (11,4 % en 90, 11% en 2001) au bénéfice de la zone Asie de l’Est-Pacifique, Asie du Sud, Afrique et Amériques (dans l’ordre décroissant). Ce durcissement et cet élargissement de la concurrence entraîneront une élévation du niveau de la qualité et un renforcement du professionnalisme du secteur. Il est clair qu’à terme, avec l’explosion de la concurrence et le nivellement vers le haut de la qualité, la différence se fera de plus en plus, comme cela se passe dans tous les autres secteurs/marchés, sur notre capacité à créer à travers des marques une valeur ajoutée supplémentaire autour des services et d’une « culture », précisément, celle associée à l’identité de nos territoires.

h. L’envers de la médaille : un modèle à risques pour l’avenir

Si la typicité du modèle français fait la force de son tourisme, il contient aussi, en lui, ses faiblesses, qui sont autant de risques potentiels dans le défi de la « guerre » concurrentielle internationale du secteur. 1) Une faiblesse endémique du budget national

En regard de la concurrence internationale et de l’importance économico-sociale du secteur, les moyens financiers sont trop faibles comme le soulignent régulièrement les professionnels.

En effet, le budget 2003 du secrétariat d’État au tourisme est de 75 millions d’euros, en crédits de paiement. Cela ne représente

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que 0,03% du budget national, alors que la culture en pèse 1,13 % et l’agriculture 2,22% ! C’est moins d’1/1000ème des dépenses effectuées par les touristes français et étrangers dans notre pays ! C’est 1,2 % du chiffre d’affaires du PMU ! Enfin, c’est moins de la moitié de la TVA versée par Disneyland Paris à l’État ! (JM COUVE, député, rapporteur tourisme de l’avis présenté au nom de la Commission des Affaires Économiques, de l’Environnement et du Territoire sur le projet de loi de finances pour 2003). Il est vrai que, compte tenu de la présence d’enveloppes « tourisme » dans d’autres ministères, il serait souhaitable d’avoir une vision consolidée des budgets pour mesurer avec précision les écarts avec nos concurrents. La réforme de la loi de finances en 2005 favorisera cette consolidation en raisonnant en programme. En se fondant sur les chiffres des Actes des premières rencontres parlementaires sur le Tourisme du 28 janvier 2002, ce total peut être estimé à environ 850 millions d’euros (avec 450 millions d’engagements des autres dépenses ministérielles en faveur du tourisme et 300 millions des Régions et des Départements). Cet effort financier reste cinq fois inférieur à celui de l’Espagne ! (Rapport du MEDEF du 20 novembre 2002). On peut d’ailleurs le vérifier dans la promotion où les comparaisons s’appuient sur des bases comparables. La subvention versée par l’État à Maison de la France est égale à 30 millions d’euros, soit 9 fois moins (en pourcentage du PIB) que les crédits de promotion de l’Espagne, 2,5 fois moins que ceux de la Grande-Bretagne et 1,4 fois moins que ceux de l’Italie (source la Documentation Française in « le tourisme des années 2010 ») ! Ce budget de promotion est modique, plaçant la France au : • 10ème rang mondial des offices nationaux de tourisme avec 58 millions de dollars, derrière l’Espagne (147), le Mexique (103), la Thaïlande (93), le Brésil (92), l’Australie (87), Singapour (86), Porto Rico (78), Chine (68), Corée (63). • 18ème rang, si on retient comme critère le rapport entre les budgets de promotion investis et les recettes touristiques ! • 74ème rang mondial, si l’on compare le budget moyen investi en promotion par touriste (0,86 dollar), loin derrière l’Espagne (1,65), le Portugal (2,69), la Suisse (3,66) ou l’Autriche (3,46) ! Maintes fois dénoncée par tous, publics et privés (il y a plus de 10 ans, le rapport de Mr Chaussebourg sur le tourisme l’évoquait déjà), cette situation est de moins en moins compréhensible et aura des conséquences négatives graves dans les prochaines années si rien n’est fait très rapidement.

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2) Une organisation administrative du territoire national en décalage avec le marché

Si l’organisation territoriale du tourisme, calquée strictement sur le découpage administratif du territoire, joue la proximité, elle ne rime pas toujours avec efficacité dans les domaines de la promotion ou de l’organisation des services aux clients. En effet, le découpage administratif ne correspond pas forcément à des « territoires de tourisme », c'est-à-dire des territoires, quelle qu’en soit la forme (zone, pays, filière), présentant une identité touristique propre, susceptible de les rendre identifiables et séduisants pour les touristes. Ni à des territoires fonctionnels en termes d’organisation de services. Cette situation ne facilite donc pas leur commercialisation et leur promotion. Il s’agit là d’un point clé dans la réflexion sur l’amélioration de l’organisation de la promotion des territoires (voir plus loin). En outre, les différents niveaux de décision et d’intervention, propres à la France, complexifient terriblement l’exercice de recollement et de coopération, entre les différents territoires administratifs. Et ce n’est pas la création des « intercommunalités » qui simplifie cette situation, bien au contraire.

3) Une offre en dehors des circuits de commercialisation

Comme évoqué plus haut, l’atomisation de l’offre apporte souvent l’assurance d’une grande diversité et d’une capacité à répondre à "l'individualisation des besoins", mais elle est aussi le signe d’une grande inégalité et d’une faiblesse endémique et structurelle. Elle rend plus difficile encore le travail de structuration et de professionnalisation qu’il est indispensable d’entreprendre pour mettre l’offre en conformité avec la demande, et offrir ainsi la ־

qualité et les services attendus par les touristes. .assurer la lisibilité et la mise en marché de l’offre ־ L’un des grands problèmes du tourisme français, aujourd’hui, est que 85% de l’offre française reste encore hors des circuits de commercialisation performants. (In « Le tourisme des années 2010 », la documentation française)

4) Des résultats insuffisants

Aujourd’hui, le tourisme est tombé à 5% du PNB en France, ce qui place la France au 6ème rang des 15 États de l’Union, loin derrière l’Espagne qui occupe le 1er rang avec 8,4% (à noter que les recettes de cette même Espagne et de l’Italie augmentent plus vite que celles de la France : +5,2% par an au lieu de +4%). Un touriste qui visite l’Espagne dépense 40 % de plus qu’un touriste qui vient en France. Cette simple comparaison a le mérite

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d’illustrer concrètement les raisons du décalage existant entre la 1ère place occupée par la France en nombre de visiteurs et sa 3ème place en termes de recettes. En fait cela montre bien qu’il faut relativiser notre place de leader dans le tourisme qui est obtenue en grande partie grâce au nombre de visiteurs qui transite chaque année à l’intérieur de nos frontières (160 millions de voyageurs l’année dernière !) dont une partie consomme une nuitée. En même temps, elle justifie d’entreprendre la recherche de solutions d’autant plus rapidement que la part de marché française ne cesse de s’éroder d’année en année, inexorablement. Si rien n’est fait, le prolongement des tendances actuelles montre que notre pays ne sera, en 2020, que la 3ème destination touristique mondiale avec 7% de part de marché ! (Prévisions OMT)

Au défi posé, on sait que les raisons, et donc les réponses, sont plurielles. La plupart des experts se retrouvent sur la nécessité d’agir au moins dans les 7 directions suivantes : 1. La séduction des touristes en transit (la position géographique

centrale de la France par rapport aux pays émetteurs de l’Europe de l’Ouest en fait un territoire de passage : 21,5% des visiteurs ne séjournent qu’1 seule nuit en France !)

2. Une meilleure structuration et qualité/labellisation de l’offre 3. Une meilleure organisation de la promotion (en particulier en

provenance des territoires) 4. Une recherche de désaisonnalisation vers une clientèle plus

internationale et de plus haut de gamme (il existe un glissement actuel vers des nationalités moins « dépensières »)

5. L’augmentation de la durée du séjour (le touriste qui visite l’Espagne reste en moyenne 13 jours, alors que le touriste visitant la France ne séjourne qu’une semaine)

6. Le renforcement du tourisme d’affaire et du tourisme événementiel (dont les retombées sont considérables en comparaison du tourisme de loisir).

7. Le développement et la valorisation d’un tourisme de plus haut de gamme positionnant la France sur la qualité, dans lequel la diversité des cultures et des identités territoriales va naturellement constituer une carte maîtresse face à la concurrence.

5) Une relation parfois délicate entre tourisme et environnement

De masse, le tourisme peut occasionner des dégâts irréversibles à l’environnement et au patrimoine culturel. Certaines destinations, connaissant un fort succès touristique, pâtissent du surpeuplement, de la pollution et de la surexploitation, victimes de leur propre succès. Cette situation est renforcée en France par une extrême concentration des flux dans l’espace et dans le temps.

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Trop de tourisme tue le tourisme et peut amener parfois des réactions de rejet que nous aurions tort de sous-estimer.

Cela oblige les destinations à s’interroger sur la mission et sur le rôle du tourisme, dans le sens du « tourisme durable ». Celui-ci passera par une inversion des critères, de celui du nombre de visiteurs à ceux de viabilité économique et de gestion équilibrée des ressources, dans l’esprit du Code mondial d’éthique du tourisme élaboré par l’OMT. Elle passera parallèlement par une approche plus qualitative et plus citoyenne du tourisme, mettant l’habitant au centre de la politique et des enjeux touristiques.

6) Une industrie quasi lourde Il nous semble utile de rappeler ici, pour terminer cette présentation synthétique du tourisme français, que le tourisme est une industrie quasi lourde parce que l’investissement en équipement directs (hébergements, espaces de loisirs..) et indirects (infrastructures, équipements de transports…) y est important. Elle est d’autant plus lourde, d’ailleurs, qu’il s’agit de tourisme industrialisé (de masse) et qu’il doit fonctionner toute l’année. En dehors des grandes villes et des zones touristiques en grande partie désaisonnalisées, sa rentabilité est faible, longtemps aléatoire même, car ne se dégageant, souvent, qu’au terme de la période de remboursement des emprunts souscrits. Une étude de juin 2002 de la Caisse des Dépôts et Consignations pour la Direction du Tourisme montre que les investissements touristiques dépassent en volume ceux de l’ensemble des industries de consommation. C’est pourquoi le développement de ce secteur sur le territoire, au-delà de son impact transversal diversifié, demande une forte planification dans le temps et dans l’espace et une implication importante des pouvoirs publics. Cela oblige aussi, plus que dans d’autres secteurs, à une proximité très grande entre les privés et le public.

2. Le tourisme des territoires

1) Une réalité économique et financière puissante

Hors Paris, le tourisme des territoires concerne 56,5 millions de visiteurs, qui y dépensent 14 milliards d’euros par an. Les emplois salariés touristiques (chiffres 1999) sont plus de 610 000. Auxquels il faut ajouter les salariés touristiques territoriaux qui sont plus de 12 000. Le produit de la taxe de séjour et de la taxe forfaitaire perçues en 2000 s’élève à 80,3 millions d’euros, hors Île-de-France (26,2 millions).

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De la part de l’État, les territoires reçoivent 203,8 millions d’euros pour la période 2000-2006, soit 34 millions par an au titre de l’enveloppe tourisme des CPER (Contrats de Plans État-Régions) et 179 millions d’euros au titre de la Dotation aux Communes Touristiques, qui est destinée à compenser les charges résultant de l’afflux saisonnier de populations, et est intégrée à la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF). Les budgets cumulés des Conseils Généraux consacrés au tourisme sont de 341,6 millions d’euros (source ADF). Les aides économiques au tourisme accordées par les Collectivités s’élèvent à 212 millions d'euros en 2000, dont 116 millions par les départements, qui sont les plus gros contributeurs. Ce montant représente 9% du total des aides attribuées, en progression de 71,4% par rapport à 1999. Ces chiffres montrent que les territoires hors la ville de Paris sont la principale destination des visiteurs (près de 74 %), que les emplois salariés touristiques y représentent 90 % de ceux de l’ensemble du tourisme français et que l’effort des collectivités y est important, en forte croissance chaque année. A titre de repère, les seuls budgets des CRT et des CDT représentent, ensemble, 231,5 millions d’euros, soit 3 fois le budget national du tourisme !

2) La richesse de la France est dans ses territoires La France est probablement l’un des pays au monde qui offre la plus grande diversité de ressources naturelles et culturelles dans ses territoires. C’est, en réalité, un cas unique : on peut la comparer, sur le plan touristique, à une petite Europe regroupant des pays aux cultures très diverses, mais avec quelques racines communes.

Paris, capitale, y occupe une place de choix, une place essentielle dans la réussite de l’ensemble du tourisme français. À elle seule, la « ville lumière » reçoit en effet 20 millions de touristes par an. Le tourisme y emploie 10 % des salariés de l’ensemble du secteur et génère 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Cette attractivité s’explique par un cumul de plusieurs facteurs : • Paris possède 6 des 10 sites les plus visités d’Europe, • Paris dispose de la plus grande capacité d’hébergement d’Europe (près

de 75 000 chambres), • Paris propose une offre culturelle à la fois diversifiée et de grande

qualité. Paris est aussi une des premières destinations mondiales pour l’accueil du tourisme d’affaires. La ville se classe d’ailleurs au 1er rang des villes mondiales de congrès internationaux (critères : + 300 participants, + 3 jours) avec 229 réunions, soit 15,2 % du marché mondial. Enfin, Paris sert souvent de plate-forme et d’escale pour les visiteurs avant de se rendre en province.

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Quant aux autres territoires français, ils sont multiples. Au plan touristique, il y a des villes et des agglomérations, des espaces géographiques et des espaces « culturels », dont la délimitation correspond au découpage administratif ou non. Leur identité est plus ou moins forte, plus ou moins vivante, selon le nombre d’attributs qui les portent : langue, musique, gastronomie, architecture, histoire, mémoire, tradition, savoir-faire, mode de vie, environnement, etc… Certains sont de véritables régions (Bretagne, Bourgogne..), d’autres de tout petits pays (comme le comté de Nice avec le « Nissarte »). Il y a aussi ceux qui n’ont ni identité particulière, ni site ou monument remarquable. Ou, peut-être, devrions nous dire « qui n’ont pas encore trouvé le moyen de revendiquer une identité »… tant il est rare de trouver un territoire qui ne possède des atouts « touristiquables », qu’ils soient culturels ou naturels. Certains des territoires français sont connus dans le monde entier, comme les Alpes, la Riviera/Côte d’Azur, la Provence, la Bretagne… mais aussi comme Cannes, Nice, St Tropez, Deauville, Chamonix, St Paul-de-Vence… ou comme le Mont St Michel, St Émilion, le château de Versailles, les châteaux de la Loire, les Hospices de Beaune…. Les autres ne sont connus que des régions voisines et/ou proches. Comme on le voit, l’identité n’est pas toujours constitutive de notoriété, mais elle y contribue, en particulier sur les clientèles françaises. Quant à l’étendue de ces territoires, là encore, la diversité est la règle. Ils peuvent couvrir ou bien une partie d’un département (comme la Côte d’Opale, la petite Camargue), ou bien une partie d’une région, à cheval sur plusieurs départements (Le Berry, le Querçy, le Rouergue ou le Verdon par exemple) ou bien plusieurs départements ou régions (comme le Val-de-Loire), voire de pays (Flandre, Pays Basque, Catalogne). Sans compter les nouveaux territoires d’intérêt et de promotion comme l’Arc Atlantique ou le Grand Ouest, même si ces derniers ne correspondent pas forcément à des territoires identitaires cohérents au plan touristique comme on le verra plus loin.

C’est précisément le nombre et la nature de ces « territoires » qui, pour les clients (et pour les habitants eux-mêmes), constituent la richesse incroyable et la spécificité de l’offre touristique française, et qui la rendent unique au monde. Ils correspondent parfois à un découpage administratif (généralement Département ou Région), mais, le plus souvent, à un regroupement de territoires sans aucun lien administratif entre eux (à l’exception des communes lorsqu’il s’agit de ville ou d’agglomération). On touche là un des problèmes clés de la complexité et de la difficulté de l’organisation de la promotion touristique des territoires.

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3) Des acteurs publics très diversifiés et de toutes natures

Le tourisme des territoires se caractérise par un très grand nombre d’acteurs publics et institutionnels, élus et techniciens, intervenant à titre principal ou accessoire. a) Les intervenants majeurs

: L’État ־Délégations Régionales au Tourisme DRT Mais aussi les organismes touristiques AFIT, ONT, Maison de la France, Conseil national villes et villages fleuris…

Les collectivités locales ־Les Conseils Régionaux, Conseils Généraux et les Communes Leurs services internes de tourisme Leurs organismes conventionnés : CRT, CDT, OT

Les EPCI (Établissements Publics de Coopération Intercommunale) ־

à compétence tourisme : Les Communautés d’Agglomération, Communautés Urbaines, SAN (Syndicats d’Agglomération Nouvelle), Communautés de Communes, pays (économiques), SIVU, SIVOM et autres syndicats intercommunaux, pôles et pays touristiques (PAT), bassins, etc Leurs chargés de tourisme et/ou de développement Leurs organismes conventionnés : OT

Divers organismes plus ou moins paritaires, entités chargées du ־

développement et/ou de la promotion des territoires : Agences de développement touristique, Missions, Commissariat de massifs, Maisons du tourisme, etc.. mais aussi les Maisons de Province à Paris, SLA etc.

b) Les intervenants ponctuels

D’autres acteurs publics et para-publics sont concernés par le tourisme même si leurs interventions restent généralement plus limitées : • Espaces de décision relevant du préfet : CRAT, CDAT, • Les SEML (Sociétés d’Économie Mixte Locales) de gestion et/ou

d’aménagement, • Les agences de développement économique des régions,

département ou communes, • Les services déconcentrés de l’État (DRAC, DRIRE, DRE, DRAF,

DIREN….), • Les services territoriaux chargés du Développement Économique, de

la Culture, des Services, des Transports et des Infrastructures, • Diverses structures : PNR (Parcs Naturels Régionaux), VNF (Voies

Navigables de France), ONF, CAUE, Fédérations sportives…. • Les chambres consulaires : commerce et industrie (CCI), artisanat

(Métiers) et agriculture avec leurs services tourisme et/ou services développement,

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• Les organismes représentant les collectivités (ARF, ADF), les intercommunalités (ADCF) et leurs satellites (FNCRT, FNCDT, FNOTSI).

Cette formidable diversité d’intervenants, qui confirme la place particulière du secteur touristique, s’explique, bien sûr, par le caractère transversal de son activité, mais aussi par les enjeux qu’il soulève dans les territoires.

4) Le tourisme : levier incontournable du développement local

Même s’il connaît des variations saisonnières de forte amplitude, le tourisme fournit aux territoires un apport non seulement exceptionnel, mais surtout irremplaçable. En effet, il génère un grand nombre d’emplois, en particulier pour les ־

groupes les plus vulnérables de la société, notamment les jeunes et les personnes peu qualifiées,

il rééquilibre le territoire en permettant la création d’activités dans ־les régions moins développées et/ou périphériques. Ex. territoires insulaires, régions rurales ou de montagne fragiles…

il maintient des activités et contribue ainsi à fournir une alternative ־au déclin des activités économiques traditionnelles

il rend possible des milliers de projets culturels, de loisirs et ־d’animation locale en contribuant d’une façon décisive à leur équilibre financier

il peut participer à l’embellissement de l’environnement ־paysager et architectural

il améliore l’habitat et la qualité des services de proximité ־ il valorise le patrimoine privé et public ־ il favorise la création de richesse et fait vivre la culture ־ ,Et bien sûr, son rôle social, et éducatif est considérable car ־

comme évoqué plus haut, il permet aux habitants de tous les territoires de progresser en s’ouvrant sur le monde et les autres.

En conclusion, associé à d’autres activités économiques, il permet donc de :

a) créer des emplois b) préserver le tissu social, en :

contribuant à maintenir une agriculture traditionnelle liée à la ־conservation du paysage

permettant la survie et l’épanouissement des productions ־culturelles et artisanales traditionnelles ainsi que du folklore (au lieu de leur standardisation et de leur appauvrissement).

faisant revivre, parfois, des traditions et des savoir-faire locaux ־

c) dégager des fonds pour la préservation et la restauration du patrimoine architectural, les ressources tirées de la fréquentation des sites et monuments culturels ayant vocation, au moins partiellement, à

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être utilisées pour l’entretien, la sauvegarde, la valorisation et l’enrichissement de ce patrimoine

d) faire progresser les hommes en les aidant à s’ouvrir aux autres et au monde extérieur

5) Une organisation territoriale définie par la loi, mais pas toujours

appliquée de manière identique

En théorie, l’organisation est simple, réglée principalement par la loi; en réalité, elle est complexe et très diversifiée, car chaque territoire constitue un cas d’espèce en termes d’organisation et de priorités. a/ Une organisation théorique simple

Six articles principaux de la loi n° 92-1341 du 23/12/92 en fixent le cadre général (voir annexe 1) La loi fixe 3 niveaux d’intervention (Région, Département et Commune) où chacun « conduit sa propre politique » en cohérence avec les autres, mais est « associé à la mise en œuvre de la politique nationale » (qui, de fait, correspond à un 4ème niveau). De manière simplifiée, ,la Région définit les objectifs à moyen terme de développement ־

avec un CRT centré sur la promotion internationale, la création de filières et l'observation,

le Département aménage et tient compte des orientations du ־Conseil Régional, avec un CDT qui met en oeuvre la politique départementale et qui s’occupe de l’élaboration, de la promotion et de la commercialisation de produits touristiques,

la commune confie à l'Office de Tourisme les missions d'accueil et ־d'information.

En revanche, toutes les structures peuvent promouvoir leur destination, le CRT et le CDT devant se coordonner à l’international. Le tout, organisé autour de conventions qui « fixent les actions et les modalités de mise en œuvre entre collectivités locales ».

b/ Une réalité complexe et différente d’un territoire à l’autre La réalité sur le terrain après 10 ans de décentralisation est à la fois semblable et différente d’un territoire à l’autre. Semblable, parce que la loi a permis de mettre en place et de faire fonctionner les différents niveaux malgré et en fonction de la diversité des situations. Et différente, parce que chaque niveau définit des objectifs à moyen terme, que les répartitions de mission varient d’un territoire à l’autre et que des schémas de développement ont été mis en place par chaque territoire sans que la coopération et la cohérence entre niveaux ne soit toujours au rendez-vous. Une démarche nationale impulsée dès 1994 par la FNCDT a incité chaque Département à élaborer un schéma départemental de développement touristique, de sorte qu’ils en ont tous un aujourd’hui.

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De fait, les Conseils Généraux, plus proches du terrain et plus sensibilisés au tourisme, ont défini très rapidement des schémas de développement touristique, en concertation avec les acteurs, complétés par des plans marketing opérationnels. L’élaboration plus tardive des schémas régionaux, dans bien des cas, a rendu difficile la coordination entre les schémas imaginée par le législateur. Et cela malgré la qualité de la loi. Autrement dit, 1/ Certains aspects de la loi n’ont pas été appliqués. Ainsi, - toutes les Régions n’ont pas encore de schémas de développement

touristique - les schémas régionaux existants ne traitent pas tous des loisirs alors

que c’est inscrit dans la loi - les Départements ont, tous, élaboré des schémas, mais il s’agit plus

souvent de schémas de développement que d’aménagement contrairement à ce qu’indiquait la loi

- la coopération et la coordination entre les niveaux auxquelles incitait la loi ne sont pas toujours organisées sur le terrain.

2/ Si la souplesse de la loi sert, effectivement, la réalité diverse du tourisme des territoires, son manque de précisions, en particulier concernant les relations entre les différents niveaux entre eux, dessert l’efficacité de son organisation. Si bien que nous sommes aujourd’hui face à des situations très diverses selon les territoires, situations dont les deux raisons précédentes ne sont pas les seules responsables. En effet, une autre raison majeure, sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir tant elle est essentielle pour l’avenir, tient à l’identité de chaque territoire et à la volonté des responsables –perçue parfois comme une obligation- de promouvoir un territoire « administratif » plutôt que « touristique ». Enfin, une dernière raison est due au fait que les CRT, CDT et OT ont, autour d’eux, d’autres organismes qui interviennent, ponctuellement ou non, dans le tourisme et qui, eux-mêmes, ne sont pas identiques d’un département à l’autre dans leurs missions, leurs organisations ou leurs actions. Pour toutes ces raisons, qui viennent s’ajouter aux différences de ressources touristiques des territoires et de moyens financiers, techniques, logistiques et humains, aux priorités et aux orientations politiques de chaque niveau administratif, au nombre d’intervenants institutionnels mis en place, aux champs d’intervention, aux missions, et aux statuts attribués à chacun d’eux, aucune organisation territoriale n’est aujourd’hui tout à fait la même d’une région à l’autre, ni dans la même région, ni entre deux régions, même à niveau comparable.

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Chacune est l’expression de l’environnement et de la stratégie de développement territorial des collectivités, des élus qui les dirigent, mais est aussi, souvent, le reflet de leur mode de recherche de la plus grande efficacité possible. La coopération entre les 3 organismes épouse ainsi toutes les formules possibles (voir plus loin les relations avec les CDT) et, malheureusement, il est assez courant que les différents niveaux doublonnent, en particulier en matière d’information et de promotion en s’intéressant au même territoire, mais sur des supports et sous des identités/marques différentes. Cette complexité d’articulation avec, en particulier, un point d’orgue dans la promotion, non seulement se paie en interne (coûts supplémentaires, déperdition d’énergies), mais encore, souvent, en externe (qualité du service rendu). Ainsi en est-il des porteurs de projets qui doivent parfois effectuer un véritable parcours du combattant pour faire le tour des aides et des enveloppes financières propres à chaque niveau.

6) Des disparités très importantes Les territoires français sont connus pour être parmi les plus inégaux de toute l’Europe. Le déploiement du tourisme sur le territoire ne fait pas exception puisque 20% des territoires accueille 80% du tourisme. Il n’y a égalité ni dans les atouts, ni dans les moyens. Certains sont gâtés, comme la Côte d’Azur, d’autres beaucoup moins. La « french riviera » reçoit, en effet, 10 millions de touristes (dont 1,5 millions de touristes d’affaires par an), qui représentent 72 millions de nuitées hôtelières, un chiffre d’affaires touristique de 5 milliards d’euros et 64 000 emplois directs et indirects. En ce qui concerne les moyens affectés au tourisme, la disparité entre les Régions est très forte également. Sur un total annuel de 94,3 millions d’euros (chiffre 2001), le budget annuel de promotion de chaque CRT, par exemple, va de 1,5 million à 8 millions d’euros.

7) Les CDT, force tranquille et protéiforme

a. Ils disposent d’une grande force de frappe Regroupés au sein de la FNCDT, les CDT représentent une force de 97 membres adhérents, dont 4 départements d’Outre mer, soit 1900 salariés et un budget cumulé de l’ordre de 174 millions d’euros, dont 55 millions environs consacrés à la promotion.

Chaque CDT emploie 15 personnes en moyenne et dispose d’un budget moyen de 1,7 millions d’euros, son budget Promotion représentant environ 1/3 du budget de fonctionnement,

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Toutefois, ce calcul par moyenne occulte la forte hétérogénéité de taille entre les CDT. Il existe, en effet, un écart de 1 à 24 en matière d’effectif et de 1 à 34 en matière de moyens financiers, le plus petit des CDT employant 6 personnes et disposant d’un budget de 0,4 million d’euros, alors que le plus grand en emploie 94 et que son budget se monte à 13,7 millions d’euros ! Ces différences ne font que traduire, une nouvelle fois, la réalité de territoires à l’environnement, à l’offre, au potentiel et à la volonté politique très différents.

b. Chaque CDT est différent, adapté à son environnement local

1. Une dénomination et une forme juridique communes et souples La grande majorité exerce leurs activités sous le nom de CDT. Certains ont cependant choisi délibérément une autre appellation, soit en remplaçant le mot « Comité » par « Office » comme dans Office Départemental du Tourisme (ODT) ou par « Agence » comme dans Agence Départementale du Tourisme (ADT), soit en introduisant le concept de développement comme dans Agence de Développement Touristique (ADT). En ce qui concerne la forme juridique, la totalité des CDT a choisi la forme d’Association loi 1901. Cependant, depuis janvier 2003, on trouve une SEML. Le statut d’Association présente en effet beaucoup d’avantages ici. Il confère une grande souplesse de composition et de fonctionnement, permettant non seulement de s’adapter à tous les cas de figure, mais encore de : !"Accueillir en son sein les élus et les représentants de tous les

acteurs publics, privés et associatifs de la filière touristique : Institutionnels, professionnels du secteur marchand et non marchand, particuliers. D’où une meilleure capacité à monter des partenariats, assurer les pilotages transversaux nécessaires au développement touristique, proposer des idées, des produits, des actions

!"Faire circuler l’information et s’adapter à toutes sortes de financement : subventions, cotisations, portage financier, recettes commerciales.

2. Un financement semblable

Les sources de financement proviennent essentiellement de fonds publics, et largement du Conseil Général puisque la subvention qu’il verse assure 85 % du budget de fonctionnement en moyenne, la fourchette réelle étant comprise entre 50 % et 100 %. La tendance est à la diversification des ressources, mais l’ensemble formé des cotisations, des participations des professionnels et des recettes propres ne représente encore que 9 % du budget en moyenne.

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3. Un champ d’intervention diversifié qui s’adapte à son

environnement A l’échelle du département, de nombreux acteurs interviennent sur des domaines plus ou moins spécialisés, le CDT intervenant de manière globale. Les autres acteurs sont par exemple : une agence de développement et d’équipement touristique, une agence d’actions culturelles et de loisirs, un service de conseil et d’assistance des CCI, un institut de formation touristique, etc, Au plan institutionnel, le CDT travaille avec un très grand nombre d’interlocuteurs tels que le Conseil Général, le CRT, le Conseil Économique et Social, la CDEC, le SGAR, les Chambres consulaires, etc … Ainsi qu’avec les Communes, les EPCI et les OTSI. Il travaille également avec les représentants des professionnels au travers du SNAV, de l’UMIH, l’ACFCI, et des autres organisations de filières (hôtels, gîtes, campings, etc). Dans la majorité des cas, le CDT a adapté son intervention à cet environnement et a développé une politique très active de partenariat qui trouve sa traduction notamment dans l’élaboration des schémas de développement touristique.

4. Des missions étendues et variables

Les missions exercées par les CDT diffèrent d’un CDT à l’autre, en nature de prestations, comme en largeur et en profondeur de la gamme de prestations. Certes, elles s’articulent toutes autour de leur mission centrale telle que définie par l’art. 7 de la loi de 92, c’est-à-dire la préparation et la mise en œuvre de la politique touristique du département, mais elles varient en fonction de la taille de chaque CDT, de son environnement politique et institutionnel et de l’évolution des demandes comme on l’a évoqué plus haut. En fait, depuis 10 ans, les missions des CDT ont considérablement évolué, passant des 6 missions de base (études, information, animation, promotion, production, commercialisation) à de nouvelles missions de type aménagement-développement, menées en partenariat avec les CCI notamment (80 % des CDT exercent aujourd’hui cette mission), pilotage de projet, conseil aux entreprises, montage de produits, structuration et conseil technique aux territoires, coordination d’organisations touristiques (pôles, pays, bassins..) et même, parfois, accueil et gestion d’événements et/ou d’équipements.

Aujourd’hui, les missions les plus couramment assurées par les CDT recouvrent les contenus suivants (voir détail en annexe 3):

1/ Assistance technique au service du Département / Aide à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique touristique du département

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En particulier : schéma de développement touristique, schémas sectoriels (pistes cyclables, signalisation…) ou études techniques (camping car, parcours aventure…), aide au montage des projets et contrats d’équipement et de développement, montage de produits touristiques, avis techniques sur la pertinence des projets développés et financés par le Conseil Général… etc. 2/ Assistance technique territoriale pour le compte des communes / communautés de communes, pôles touristiques, pays et plus généralement des maîtres d’ouvrage publics En particulier : avis pour instruction technique des dossiers de demande de financement au Département, définition de stratégies de territoire / identification de besoins, étude en développement touristique, (Re)positionnement de sites ou de territoires, montage de produits touristiques, assistance à la mise en marché… etc.

3/ Aide technique et « conseil » aux entreprises et acteurs privés du tourisme En particulier : pré-conseil aux porteurs de projet, instruction technique des dossiers de demande de financement au Département et fourniture d’informations qualitatives et statistiques (étude d’implantation ou d’aménagement, étude en développement touristique…)… etc. 4/ Création, amélioration et qualification de l’offre et des services touristiques En particulier : démarches qualité par filières, valorisation des patrimoines bâtis et naturels, Fleurissement… etc.

5/ Promotion En particulier : éditions (brochures, magazines, dépliants, cartes, guides, affiches, etc), salons et workshops, publicité, actions micro-marché, relations presse, marketing direct…etc.

6/ Production et Commercialisation En particulier : Service Loisir Accueil, Site Internet 7/ Etude et observation touristique (qualitative et quantitative) En particulier : évaluation et quantification de l’offre, analyse et suivi de la fréquentation / observatoire départemental, et de la demande… etc. 8/ Centrale d’information et banque de données En particulier : constitution de banques de photos (photothèque), fichiers clients et prospects, centre de documentation (études, livres, journaux..)

9/ Accueil et diffusion des informations

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En particulier : gestion ponctuelle et/ou permanente de points d’informations touristiques, Lettre(s) périodique(s) d’information… etc. 10/ Animation et fédération des acteurs du tourisme En particulier : animation et gestion de filières, animation et gestion des réseaux informatiques (Internet, système d’informations touristiques) , rencontres, Assises, Journées.. etc.

Au final, ces 10 missions correspondent à 4 types d’actions : 1) Assistance à la création, à l’amélioration et à la qualification de

l’offre 2) Conseil et élaboration d’outils d’orientation et d’aide à la décision

(dont la gestion de données et d’information est essentielle) 3) Animation et fédération 4) Communication/promotion et production/commercialisation

et 4 destinataires-cibles principales : 1) Conseil Général 2) Autres Collectivités locales, 3) Professionnels / opérateurs du tourisme, 4) Touristes actuels ou potentiels.

5. Des organisations internes variées L’analyse des organigrammes révèle plusieurs types d’organisation : par domaines d’intervention ־

Exemples : • Développement et conseil • Promotion et communication • Production et commercialisation

par compétences/métiers ־

Exemples : • Centre de ressources

. Centre de ressources qualité

. Suivi des politiques contractuelles du CG

. Mise en valeur et organisation de l’offre • Gestion de l’information

. Promotion

. Relations presse • Service de réservation • Éditions et photothèque • NTIC • Accueil public

par croisement de pôles (fonctionnel) et de services ־(opérationnels) Exemples :

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• Pôles . Pôle Accueil et documentation . Pôle Développement . Pôle Communication et multimédia

• Services . Service aménagement . Service commercialisation (intégration éventuelle du SLA) . Service espaces naturels

Par clients : ce type d’organisation, plus récente, traduit bien ־

l’orientation « accompagnement/ conseil » des CDT qui sont de plus en plus sollicités pour avis et expertise par le Conseil Général (leur structure mère en quelque sorte) et les Collectivités locales.

Bref, presque toutes les organisations existent à l’image de l’extrême diversité de leur territoire et de leur environnement.

6. Des méthodes de travail différentes, mais des outils

communs Pour mener à bien ces missions, les CDT empruntent des voies et des méthodes différentes d’un CDT à l’autre. Cela tient, là encore, à la diversité de leur mission, mais aussi de leur management. La professionnalisation des managers et de leur équipe s’est accélérée depuis ces dernières années. Aujourd’hui, ce point reste cependant un enjeu majeur dans leur évolution en particulier vers les métiers d’information, de pré-conseil, d’accompagnement en ingénierie touristique et en marketing, en complément d’une ingénierie touristique privée. En termes d’outils, presque tous les CDT s’appuient aujourd’hui sur un schéma départemental de développement touristique, dont l’élaboration leur a été confiée par le Conseil Général, complété par un plan d’action marketing et commerciale auquel, sauf exception, participent la plupart des acteurs et partenaires locaux (OT, CCI, hôteliers, restaurateurs, gestionnaires d’équipements loisirs, etc).

7. Une demande large et très soutenue de la part des collectivités locales Les CDT sont interrogés sur l’ensemble de la problématique touristique, y compris sur des sujets pointus comme la fiscalité des associations ou des VRT, ou encore sur les régimes d’encadrement des aides du tourisme, la loi littoral, la loi montagne, la taxe de séjour, etc. L’une de leurs grandes difficultés actuelles ne tient pas tant à la largeur de leurs missions -la taille et les compétences du CDT étant souvent corrélées à celle-ci- qu’au fait qu’ils n’arrivent pas à

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répondre à toutes les demandes de leurs clients, en particulier celles des communes, par manque de temps et de ressources internes principalement. Plus que de moyens, les CDT manquent principalement d’accompagnateurs et de conseillers, et notamment de conseillers au développement et aux porteurs de projet. C’est pourquoi, lorsque les EPCI à compétence tourisme dotent leurs OT de missions équivalentes à celle des CDT, c’est autant par volonté de maîtriser le développement touristique localement que par désir de compenser l’absence de disponibilité des collaborateurs des CDT.

8. Des expertises pointues Il faut noter que, dans les régions de France, la plupart des CDT possèdent un savoir-faire ou une expertise pour lesquels on les sollicite souvent, bien au-delà de leur propre territoire. Cette compétence ou connaissance spécifique provient le plus souvent du travail effectué sur leur territoire en liaison avec des projets ou filières prioritaires pour eux ainsi qu’au sein de l’AFIT avec laquelle les CDT entretiennent des relations étroites. Ainsi, tel CDT sera très pointu sur le golf ou le sport de pleine nature, alors que tel autre sera devenu un expert des banques de données ou de la veille, des plates-formes Internet ou de la gestion d’un événement. L’un sera spécialiste du marché espagnol, alors que tel autre sera très centré sur le tourisme d’affaires. Aujourd’hui, la FNCDT travaille sur un projet permettant de partager ces expertises et savoir-faire irremplaçables qui devraient être beaucoup mieux exploités (voir propositions finales).

8) Des CDT devenus le cœur du système relationnel des territoires Comme on l’a évoqué précédemment, l’organisation des territoires et la loi de 92 se sont traduites historiquement par la mise en place très rapide et énergique de la réalisation de schémas départementaux de développement touristique et de plans d’actions. Les besoins étaient immenses. Intermédiaires entre les OT et les CRT, les CDT se sont très vite situés au centre du système d’information et d’organisation touristique des territoires, suffisamment proches du terrain pour avoir une connaissance approfondie des acteurs locaux, mais suffisamment tournés vers le pré-conseil et la promotion pour avoir un regard sur la demande. Les OT, quant à eux, centrés sur l’accueil et possédant des budgets limités, ont rapidement collaboré avec les CDT en matière de promotion

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dans un premier temps, puis de structuration des projets et de l’offre dans un deuxième temps.

Cette proximité avec les acteurs locaux, qui se matérialise en particulier par la création de liens permanents avec les OT, explique en grande partie qu’aujourd’hui, même si la qualité de la coopération entre le CDT et ses partenaires dépend beaucoup des hommes qui animent les structures, celle–ci soit plutôt étroite et bonne avec le Conseil Général, la DRT, et bien sûr les OTSI, plutôt technique avec les EPCI, et plus variable, avec les CRT. Lorsqu’elles existent, ce qui n’est pas toujours le cas, les relations sont bonnes également avec les autres intervenants institutionnels, ce qui ne signifie cependant pas toujours une véritable concertation. En revanche, elles sont rares, ponctuelles, avec les autres services déconcentrés de l’État.

Avec le Conseil Général Une convention annuelle est signée entre le Conseil Général et le CDT. Majoritairement, la coopération est bonne et régulière, fondée sur la qualité des relations, la proximité et la reconnaissance par le Conseil Général de la compétence technique des CDT. Certaines sont excellentes. Ainsi, plusieurs directeurs de CDT sont membres du Comité de Direction du Conseil Général ou y sont régulièrement conviés. Toutefois, même quand les relations sont bonnes, il arrive que le CDT ne soit pas systématiquement consulté sur des sujets touristiques importants (certains investissements par exemple). De même, la communication tourisme a parfois du mal à être isolée de la communication globale du Conseil Général. Quelques relations, peu nombreuses il est vrai, sont cependant mauvaises, lorsque la légitimité du CDT est contestée par exemple. Avec la DRT Les relations sont bonnes et de qualité en général. Mais pourrait-il en être autrement du fait de leur mission publique et de leur rôle d’arbitrage et de respect des procédures ? En outre, d’une part, l’enveloppe annuelle tourisme des CPER est modeste, d’autre part, la faiblesse patente des moyens humains et financiers des DRT limite leurs possibilités d’intervention. Avec le CRT C’est là que la coopération s’avère la plus délicate. La majeure partie des schémas directeurs et des plans marketing respectifs s’ignorent superbement. Des doublons sont souvent constatés, en particulier en matière de promotion et de communication (éditions, salons, marketing direct…) principalement sur les marchés France et parfois sur les pays étrangers de proximité. En revanche, la coopération est souvent meilleure sur les pays lointains où les CDT n’ont pas les moyens d’aller seuls.

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Il reste qu’une minorité de CDT travaille en parfaite coopération et harmonie avec leur CRT. Des exemples existent de collaboration remarquable comme celui de la Bourgogne par exemple. Les raisons de cette bonne ou mauvaise coopération peuvent être différentes d’un département à l’autre. Cependant on constate qu’elles tournent autour de 5 points : a. Un problème de personnes.

De nombreuses relations ont cessé, ou au contraire ont démarré, avec l’arrivée d’un nouvel interlocuteur. La professionnalisation des directeurs et une meilleure information des élus sont généralement des sources d’amélioration de la coopération. De même, il est intéressant de noter que, lorsque les élus locaux décident de jouer le jeu de la coopération, l’analyse de nombreuses situations concrètes démontre qu’aucune disposition législative ne résiste à leur volonté.

b. Un positionnement administratif de la destination, souvent coupé de la demande d’identité Le positionnement stratégique de la destination touristique par les CRT se fonde souvent sur l’identité administrative de la Région : Centre, Paca, Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes, etc) en s’appuyant sur des campagnes d’image globales, alors que les CDT travaillent le plus souvent sur des pays ou sur une identité touristique (les Bouches-du-Rhône vendent la Provence, La Marne le Champagne, l’Indre et Loire vend la Touraine, etc). Ces derniers ont donc du mal à se reconnaître dans une destination trop globale et trop administrative, peu en phase, à leurs yeux, avec les demandes de leurs clients et leur propre stratégie de positionnement. Ce point est tellement important que nombre de CDT, appuyant leur démarche sur un positionnement de filières et de « pays » touristiques, travaillent déjà en commun avec des départements qui n’appartiennent pas à leur région, compliquant encore un peu plus la relation avec le CRT. Actuellement, de nombreux rapprochements interdépartementaux sont en cours concernant l’aménagement et la promotion. Lorsque la région correspond à une identité touristique réelle, forte et claire, la relation est naturellement plus étroite entre les deux organismes, et la référence à la région fonctionne, alors, beaucoup mieux. Un exemple concret (et non unique ) est fourni par la Bourgogne qui a créé un partenariat très étroit entre le CRT et les CDT en matière de promotion supprimant ainsi tout doublon. Ainsi, le plan de promotion, décidé en commun et intégrant les demandes des CDT, arrête les pays et les filières sur lesquels la Région va agir, en tenant compte des plans départementaux. Il faut noter que les campagnes France sont cofinancées par les Départements et la Région donnant là un bel exemple de coopération. Dans la même ligne, les campagnes de

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chacun des CDT revendiquent et renforcent désormais le positionnement Bourgogne, puisque la Bourgogne sert de « fil rouge » à l’ensemble des positionnements des Départements sans que cela ne les empêche d’avoir la présence de leur nom et /ou du logo de leur département.

c. Un développement déséquilibré des schémas entre les Régions et les Départements Sans doute parce que les Départements ont été précurseurs et qu’ils ont dépassé le cadre de la loi de 92 en matière de schéma d’aménagement en bâtissant de véritables schémas de développement et d’aménagement, 90 % d’entre eux ont aujourd’hui un schéma de développement touristique. Certains en sont déjà à leur 3ème ou 4ème schéma ! Lorsque les Régions ont commencé, à leur tour, à s’y intéresser, elles ont créé des schémas d’aménagement ou de développement et ont mis en place des plans marketing sans réellement tenir compte, il faut bien le reconnaître, des plans déjà existants dans les Départements, entraînant, là aussi, quelques frustrations avec les départements et en conséquence avec les CDT en terme de stratégies et d’actions. En retard dans ce domaine (les régions sont encore loin de posséder toutes un schéma de développement touristique) il paraît illusoire de suivre à la lettre l’esprit de la loi de 92 qui prévoyait que les Départements devaient tenir compte des schémas des régions avant d’élaborer le leur et devaient faire de « l’aménagement » quand la région définissait du « développement » à plus long terme.

d. Un champ d’intervention variable Comme on l’a vu, le positionnement des CRT centré sur la promotion auprès des marchés lointains ne pose pas trop de problèmes, excepté la problématique de l’identité. En revanche, plus le CRT se recentre sur le national et les marchés de proximité d’une part, plus il se positionne à l’interne en coordinateur-fédérateur intervenant dans la structuration de l’offre et dans l’ingénierie touristique d’autre part, et plus le risque de doublonnage augmente et la relation devient difficile avec les CDT. Ainsi, à tort ou à raison, les CDT ont aujourd’hui le sentiment d’être un peu « méprisés » par les régions et de ne pas être suffisamment compris/pris en compte et soutenus dans leurs actions.

Avec les OTSI La coopération entre les CDT et les OTSI existe et est, la plupart du temps, très étroite même si l’efficacité reste variable, surtout avec les grandes villes qui disposent de moyens importants, donc d’OT importants. Des doublons peuvent ainsi être constatés ici ou là (observation, information, conseil/ingénierie..), mais les relations restent bonnes, en général, car les OTSI sont clairement centrés sur l’accueil et l’animation de leurs professionnels, leurs conseils s’adressant aux projets très locaux.

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Producteurs d’informations, les problèmes éventuels se posent principalement en termes de compatibilité entre le système de gestion de l’information de chaque OT et ceux du CDT et du CRT. D’ailleurs, l’aspect technique sert souvent de support et d’argument à la coopération entre OT et CDT (compatibilité des logiciels de gestion des données, certification AFNOR des OT, fleurissement, etc). Avec les EPCI Quelque part signe de reconnaissance, l’assistance technique des CDT est souvent sollicitée en cas de projets touristiques intercommunaux. Toutefois, des difficultés de compréhension se manifestent parfois, notamment avec les plus puissants EPCI qui veulent se doter de structures aux missions équivalentes à celles des CDT et avec ceux qui n’ont pas délégué leur compétence touristique aux Pays Touristiques (ex Pays d’Accueil Touristique/PAT). D’ores et déjà, de nombreux doublons sont constatés concernant notamment l’accompagnement des porteurs de projet et la promotion.

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Conclusions du titre I

1. Le tourisme est une activité différente des autres secteurs dans la mesure où il est transversal à la fois dans son activité, qui dépend aussi des autres secteurs (routes, infrastructures, accueil, etc), et dans les retombées de son action, qui ont des répercussions économiques mais aussi, et surtout, sociales, culturelles et humaines ce qui le rend indispensable au développement local.

2. Si la richesse du tourisme français est dans ses territoires et dans

leur remarquable accessibilité, la diversité et la structure de ceux-ci sont complexes et difficiles à organiser. D’autant que le tourisme est devenu pour certaines collectivités locales un enjeu vital qu’elles veulent donc développer et, aussi, maîtriser.

3. Il existe 3 niveaux de territoires qui forment autant de

« marques » pertinentes, dont l’efficacité promotionnelle est toutefois très inégale.

!"le territoire « administratif », qui est issu du découpage du

territoire national en régions, départements et communes. En tant que marque, il peut être pertinent parfois sur le marché national (Région) ou régional (département et pays), ou bien pour les clients qui ont déjà décidé de leur destination (fidélisation, habitude, etc) ou qui ne se posent pas le choix de la destination (famille ou amis sur place par exemple / approche de passionnés raisonnant par filières exclusivement). C’est le cas des villes qui représentent une destination claire. Cependant, d’une manière générale, on peut considérer comme des exceptions les départements ou les régions correspondant à une destination touristique claire et pertinente pour les clients.

!"le territoire de « l’offre », qui devrait logiquement être organisé

et structuré par rapport à l’administratif, et mis en marché en fonction de la demande.

!"le territoire de la « demande » qui correspond à la logique des

clients, c’est-à-dire, d’abord, aux identitaires territoriaux (voire carte ci-dessous).

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Pointe

du Raz St

Tropez Côte

d’Opale

Le schéma ci-dessus s’analyse ainsi : Le client reconnaît comme une destination touristique un territoire qui a un capital image pertinent.

Sauf exceptions (par ex. Bretagne, Bourgogne, Savoie, Jura…), ces territoires (sauf les villes), ne correspondent pas en France à des découpages administratifs mais correspondent plutôt à des identités culturelles (plus ou moins vivantes).

Il n'y a pas un territoire, mais des territoires "subjectivés", nés d'une séduction. Ce territoire varie en fonction du client. Cela peut être l’Europe, puis la France pour un asiatique ou un américain, la Provence pour un anglais ou un Français, et la Camargue ou le Mont St Michel pour un étranger ou un Français. Mieux encore, le territoire varie pour le même client suivant les moments et ses motivations !

En conclusion : Il n'y a pas un client, mais des clients. Il n’y a pas un territoire, mais des territoires, dont certains s’imbriquent. Mais ils ne sont pas tous touristiques aux yeux des clients.

Europe, USA, Asie…

Bretagne, Provence, Pays Basque, Alpes… Californie, Toscane…

Camargue, Verdon… Un site

Une ville

Un « pays

»

internationaux

françai

europée

habitant

De proximi

régiona

France, Italie, Espagne, Grèce…

Différents segments : seniors, couples avec

enfants,

couples

sans

enfants,

individuels

affaires

in

entive

LL EE SS

CC LL II EE NN TT SS

Golf, Pêche, Cheval, Ski, Randonnées, tennis, voile, Plongée…

Schéma « modélisé » des territoires vu sous l’angle du client

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Dans les faits, l’organisation touristique dans les territoires fonctionne à 2 niveaux : un niveau régional auquel la majorité des acteurs reconnaît, plus ou moins, une légitimité en matière de promotion/communication internationale sur les pays lointains, de promotion transfrontalière, voire de promotion nationale, en matière de fédération des acteurs locaux du tourisme autour de filières et de compétences notamment (mais pas vraiment en matière de structuration de l’offre), et un niveau local qui, bon gré mal gré, s’est organisé autour et avec le CDT.

Il existe ainsi un « couple Etat-Région » et un « couple Département-Commune ». On peut noter que cette structuration territoriale effective en deux niveaux correspond aussi à celle des autres acteurs institutionnels spécialisés, tels que les chambres consulaires, les fédérations sportives… etc. Aujourd’hui, les CDT forment le socle de l’organisation territoriale du tourisme de proximité : ils sont au centre du système relationnel des territoires, faisant ־

le lien autant avec l’État et la Région -même si ces liens restent insuffisants- qu’avec les OT, dont ils sont généralement très proches

ils sont également au cœur des préoccupations des acteurs ־

publics et privés des territoires, capables d’apporter une réponse technique globale, du positionnement stratégique à la mise en marché, en passant par l’animation et le suivi des partenariats.

Néanmoins, en matière touristique, la simplicité de cette organisation à deux niveaux réels n’est qu’apparente à cause du nombre considérable d’intervenants et de situations.

4. Les CRT restent majoritairement centrés sur la promotion, la création de

filières et l’observation des données. Ils sont à l’image des OT, assez cohérents dans le type de missions qu’ils réalisent. Leur cible privilégiée reste le client final et les commercialisateurs : tour opérateurs, autocaristes… jusqu’au tourisme d’affaires. Par contre, on peut noter que, dans le tourisme, ils sont encore peu présents dans le domaine de la formation, mission qu’ils ont assez peu prise en main.

5. À cause, et à l’image, de la diversité identitaire des territoires et des intervenants institutionnels dans le tourisme, on a vu que les CDT affichent une grande diversité de tailles, de formes, de missions,

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d’actions et de moyens, rendant peu significatives les comparaisons. Cette diversité, due aussi à leur environnement et à l’organisation du Conseil Général, et en particulier au rôle de sa direction du tourisme, est l’expression la plus tangible de la proximité des CDT avec le terrain et avec leur environnement proche, tant ils sont « imbriqués » et « maillés » avec les acteurs du tourisme dans chacun des territoires. Les missions des CDT restent très larges, dans l’esprit mais au-delà de celles prévues par la loi. Bien qu’aucun ne soit le même, on retrouve, néanmoins, de nombreuses caractéristiques communes, et, en particulier, une évolution de leurs missions vers : a. Le conseil et l’expertise, dans ce que l’on peut qualifier d’ingénierie

touristique au service du Conseil Général et auprès des collectivités locales (c'est-à-dire, d’une manière générale, tout ce qui va dans le sens d’une amélioration de l’offre et en complément d’une ingénierie privée), un rôle d’autant plus reconnu qu’ils sont les seuls à pouvoir le faire aujourd’hui, car celui-ci exige à la fois une très grande proximité permettant une connaissance fine du territoire et des acteurs, une expertise technique et du partenariat.

b. L’animation et la fédération des acteurs locaux (communes et départements) y compris dans la gestion des données et de l’information.

c. La promotion de proximité sur des cibles proches (y compris à l’étranger sur les cibles spécialisées ou sur les marchés transfrontaliers) et orientée vers les courts séjours et certaines filières spécifiques.

6. Les OT, qu’ils soient de villes ou de Communautés de communes, ont vu leur fonction évoluer très rapidement de l’accueil, à la saisie d’information vers l’animation des professionnels privés et la promotion en liaison avec les CDT. Dans les grandes villes et les EPCI, ils interviennent fortement sur l’aménagement et la structuration de l’offre avec, là encore, un lien étroit avec les CDT.

7. L’analyse de la compétence tourisme dans les territoires montre qu’il y a des choses qui marchent bien et d’autres qui marchent moins bien, à chaque niveau comme entre les niveaux. Cependant, à cause de la diversité des situations de chacun de ces niveaux et des relations entre eux, il est délicat d’en tirer des conclusions trop franches. Nous nous contenterons donc ici de rappeler ci-dessous les points globalement plutôt bons et ceux plutôt médiocres. Ce qui marche plutôt bien en général

- dans les CRT L’observation, les plans marketing, la relation avec Maison de la France

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- dans les CDT La relation avec le Conseil Général, les schémas de développement et les plans marketings /commerciaux, la relation avec les acteurs locaux, la mission d’amélioration et d’organisation de l’offre, la relation avec les SLA, la relation avec les OT.

- dans les OT L’accueil (en très grand progrès), la connaissance des acteurs locaux, la relation avec le CDT et l’information en général.

Ce qui marche plutôt moins bien

- dans les CRT La relation avec les CDT, les doublonnages en promotion sur les marchés français et de proximité, les schémas de développement, la formation, le tourisme d’affaire.

- dans les CDT La relation avec les CRT, le peu d’implication des CDT dans les schémas régionaux, les doublonnages dans les actions d’information et de développement touristique (avec les EPCI à compétence tourisme), dans les actions de promotion (surtout France et Pays transfrontaliers) et d’information touristique (avec les CRT), le tourisme d’affaire.

- dans les OT

Le professionnalisme du personnel, le manque de moyens.

9. Des expériences remarquables, développées par certains CRT, CDT et OT en fonction de leur situation et de leur compétence interne, sont susceptibles de servir d’exemples aux autres niveaux et/ou territoires. Animation et information des élus et acteurs clés du tourisme !"CDT de l’Ardèche : 80 journées sur les atouts touristiques auxquelles

ont participé 1500 acteurs du tourisme et 80 % des conseillers généraux.

!"CDT du Cantal : organisation d'un colloque annuel sur des thématiques

touristiques avec l'intervention des services de l'Etat (Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports, Direction Départementale du Travail, Direction Départementale de l'Equipement) sur des thèmes comme les Activités de Pleines Nature, le Tourisme et les Circuits…

Démarche durable / approche citoyenne !"Aix-en-Provence : 1er OT labellisé ISO avec mise en place d’une

politique du tourisme « citoyenne » après une démarche approfondie d’étude et d’association des habitants dans la démarche touristique.

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!"CDT du Var : création de l’opération « Var hiver » déclinée sur plusieurs années et visant tout à la fois une évolution des habitudes des hébergeurs, la création d’emplois à l’année, l’augmentation de la dépense moyenne, le rééquilibrage du tourisme en fréquentation et dans les territoires.

Démarche qualité

!"CDT de la Moselle : La démarche qualité appliquée au réseau des OTSI

a été initiée par le CDT en partenariat avec l'UDOTSI et l'assistance de l'OT de Metz. Depuis, le CDT apporte une assistance technique à la mise en œuvre de la démarche.

!"le CDT du Var et les offices de tourisme du département ont inscrit la

qualité de service au cœur de leurs actions avec le souci constant de toujours mieux répondre aux attentes de leurs clients. Cette démarche collective s'est traduite dans les faits par une attention toute particulière portée à la qualité des services offerts par les offices, passant par une réorganisation de leurs modes de travail, l'élaboration d'un système de contrôle et d'évaluation, la mise en place de baromètres de satisfaction, de tableaux de bord… Ce réseau a pu s'appuyer sur l'expérience du CDT du Var certifié conforme à la norme ISO 9001 en 1999 qui a souhaité propulser la prestation d'accueil et de conseil des offices de tourisme à un haut niveau de professionnalisme et d'inscrire leur progrès dans une boucle d'amélioration continue.

Observation !"Spot Auvergne

Financée par l’Etat et la Région d’Auvergne dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région, l’association qui réunit les 4 CDT et la CRCI, bénéficie d’une contribution financière de la part des 4 Départements. Le Comité de Pilotage regroupe les représentants de l’Etat (DRT, INSEE) de la Région (CRT, Conseil Régional) des départements (CDT, Conseil Généraux) de la CRCI. Ses missions : Harmoniser les systèmes d’observation du tourisme en Auvergne - Produire de l’information statistique et des analyses sur le tourisme en Auvergne - Organiser un système d’information et de publication des résultats. Ses domaines d’intervention pour l'Auvergne et ses départements : la connaissance de l’offre d’hébergement et de loisirs, de la fréquentation, de la demande, et de son évolution, des effets économiques liés à l’activité touristique (emploi, …).

!"CRT Midi Pyrénées : l’observation touristique en Midi Pyrénées se fait en collaboration entre les CRT et les CDT. L’observatoire régional réalise des analyses de marchés, des enquêtes de satisfaction… dont il fait bénéficier les CDT. Les CDT envoient leurs bases de données ainsi que leur fichier de demandes d’information dont le CRT est concepteur. Ce dernier se charge de réaliser d’importantes opérations de marketing.

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Aide aux porteurs de projets !"CDT Hérault avec CCI et Conseil général

Une mission d'accompagnement aux porteurs de projets – Il s’agit de guider les futurs investisseurs en leur apportant, dans un premier temps, un soutien aussi bien méthodologique, des informations, un appui technique ainsi qu’en ingénierie et enfin, des conseils d’aide à la mise en marché. Dans cette perspective, un guide à l'usage de l'investisseur touristique, accompagné d'une fiche de transmission qui permet de guider les porteurs de projet vers les interlocuteurs appropriés au sein du réseau de partenaires du CDT. En 2002, 146 projets, en majorité privés, ont été soumis au CDT, soit 46% de plus que l'année précédente. Ces projets concernaient l'hébergement, les activités de loisirs, et la gastronomie / restauration. 11% de ces projets ont reçu une subvention du Conseil Général.

Promotion !"CDT et CRT de Bourgogne : définition d’un positionnement commun

autour de la Bourgogne et élaboration d’un plan de promotion en commun en terme d’objectifs, stratégie, de cible et de financements.

!"CDT Savoie et CDT Haute Savoie : mise en œuvre de projets communs

correspondant à une culture de destination client – édition commune, promotion avec pilotage par une antenne à Paris : la Maison de la Savoie.

!"CDT Jura : regroupement de tous les acteurs du tourisme autour d’une

plate-forme Internet payante et d’un programme de promotion.

!"Massif des Vosges : promotion touristique collective des 6 CDT du massif. L’ADT du Haut Rhin gère cette structure informelle et est maître d’ouvrage d’un plan actions défini collectivement

!"Création dans le Cantal d’un fonds commun de promotion touristique

entre le CDT, une banque régionale, l’association inter consulaire, la fédération départementale de l’industrie hôtelière et le conseil général.

!"CDT et CRT de Bretagne : campagne de communication télévisuelle

depuis 2 ans. Cette collaboration permet de réaliser des spots télévisés de communication régionale et départementale, seule solution pour réunir un budget suffisant au média TV.

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Accueil et Information !"CRT Côte d’Azur / CCI : accueil à l’aéroport de Nice Côte d’azur !"CDT Hautes-Alpes : à l'initiative du CDT, partage d'une application

Internet entre le CDT, les OT, les prestataires, les institutions sur la gestion de l'information touristique départementale à destination du public.

Relations contractuelles avec les pays d’accueil !"CDT Côtes d’Armor : Convention entre CG / CDT / Pays : une

convention qui porte sur la mise en œuvre de dossiers auxquels le conseil général et le CDT reconnaissent un intérêt majeur – embellissement, signalisation, information touristique, labellisation des meublés, fabrication et distributions de produits touristiques, observation économique, randonnée et pratiques de pleine nature, hôtels homologués, groupement de professionnels et promotion.

Relations contractuelles avec les CRT !"CDT Val de Marne : le CDT et le CRT Ile de France ont conclu une

convention d'objectifs qui s'appuie sur les objectifs du schéma régional et départemental du tourisme. Elle a pour but d'établir des synergies de travail et d'assurer la mise en cohérence des actions menées. Un programme d'actions précise et concrétise ces objectifs.

Relations contractuelles avec les UDOTSI !"CDT Haute-Savoie / UDOTSI : Dans un souci d'économie de moyens,

de meilleure coordination des actions en faveur du tourisme et de gains de temps (éviter les doublons…), les statuts de l'UDOTSI prévoient une intégration "intelligente" au sein du CDT. Une convention entre le CDT et l'UDOTSI a été signée. Ces deux associations bénéficient d'un président statutaire commun. Le CDT met à disposition de l'UDOTSI les salariés, les locaux et le matériel. L'UDOTSI peut ainsi consacrer son budget (subvention du conseil général) à ses actions de formation, classement des meublés, aide et conseils juridiques aux OTSI…

Bases de données mutualisées !"CDT Aisne : "TourinFrance" (Système Régional d'Information

Touristique - SRIT) mise en oeuvre collectivement autour des 3 CDT par le CRT et 9 OTSI. Aujourd’hui, les CDT saisissant plus de 80% de l'offre sur un département.

!"CDT Côte-d’Or : Base de données photographiques accessible sur

Internet.

!"CDT Bouches du Rhône : mise en réseau de tous les OTSI à partir d’une seule base de données disponible sur une plate-forme Internet

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commune (visitprovence) actualisée quotidiennement en ligne, accessibles dans tous les points touristiques du département (OT, bornes touristique, point d’accueil..). L’ensemble de la base va aussi être « basculée » sur numéro d’appel unique accessible par un téléphone portable (en vocal direct automatique / nouveau système du type Dialoca).

!"CRT et 5 CDT Pays de la Loire : constitution du réseau "Cyvel".

Conception et mise en œuvre collective, avec 40 pôles couvrant l'ensemble du territoire régional, d'une base de données touristiques quasi exhaustive (13 000 offres), utilisable à chaque échelon pour l'accueil du public et l'alimentation des sites web.

Amélioration de l’offre !"CDT Marne : le CDT organise et finance le concours départemental de

fleurissement qui met en valeur, auprès des visiteurs, la qualité du fleurissement de la Marne à travers 465 communes et des opérations originales.

Réinsertion !"CDT Moselle : Programme EDEN d’insertion sociale (Entretien Des

Espaces Naturels), Gestion par le CDT, d'une vaste opération d'utilité collective à destination des communes, unique en France par son ampleur et atypique pour un CDT. Le CDT s'est doté d'un outil d'aménagement souple, efficace, peu onéreux, qui offre de multiples possibilités : équiper avec qualité les itinéraires de randonnée inscrits au PDIPR, de manière à constituer une offre attractive, procéder à la réhabilitation du petit patrimoine vernaculaire qui contribue à préserver l'identité des territoires, entretenir des cours d'eau et des zones naturelles sensibles gérés par les Conservatoires ou les Parcs, aménager pour le public famille, jeunes, scolaires, personnes handicapées des circuits initiatiques de découverte. 1980 personnes en chômage de longue durée ont bénéficié de formations qualifiantes, de bilans de compétence, qui ont parfois permis de faire évoluer le statut de leur contrat CES en CDI, au sein d'équipes dont les missions en terme de réalisation, de conseil et d'expertise sont devenues une référence auprès des élus locaux du département, par le biais d'une professionnalisation progressive.

!"CDT Côte d’Or : Le programme "tourisme insertion" en côte d’Or

consistait à mettre à disposition des offices de tourismes volontaires, des agents d'accueil formés et encadrés par un agent de développement. Ce partenariat de 3 ans entre le Conseil général, l'UDOTSI et le CDT a engendré de nombreux échanges dans le cadre de formations, d'accompagnement, de mise en réseau. A la fin de leur contrats, plus de la moitié de ces agents d'accueil ont vu leur poste pérennisé.

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Production - Commercialisation !"CDT Lozère

La lozère a mis en place depuis 20 ans une démarche très volontaire et originale en matière d’aménagement et de commercialisation en créant un guichet unique pour les deux après avoir mis au point un outil de production (SICA et SEM) pour le financement et la rénovation des hébergements et services touristiques en milieu rural ainsi qu’un instrument de commercialisation de mise en marché de ces hébergements. Le SLA mis en place est aujourd’hui rentable et a réalisé en 2002 un chiffre de 4,2M€.

!"CDT Anjou : constitution d'une forme de centrale d'achats de visites

virtuelles alimentant le site web. !"SLA Nord : à la demande du Conseil général, le SLA s’est chargé de

développer des séjours et excursions pour un public jeunes et scolaires et présentant des déficiences. Le SLA conçoit des packages en partenariat avec l’APF , sur une cible de clientèle non couverte pas une structure privée.

!"SLA Haute Vienne – Le SLA est un GIE qui regroupe le CDT, la CCI, la

chambre d’agriculture ,l’association Tourisme vert (gîtes de France), l’association Logis de France et l’UDOTSI. Il est chargé de la recherche et de développement de nouveaux produits et de leur commercialisation, de la réservation d’hébergements et d’activités, et d’actions commerciales et promotionnelles.

!"SLA / CRT Midi-Pyrénées : à l'initiative de la Fédération Régionale des

SLA de Midi-Pyrénées et en partenariat avec le CRT Midi-Pyrénées, un point central de réservation régional a été créé à Toulouse. Ce centre d'appel, dénommé Midi-Pyrénées Vacances Loisirs et regroupant les services départementaux de réservation, le CRT et des agences de voyages réceptives, reçoit les demandes de réservation générées par la diffusion de 5 catalogues régionaux de produits. Bien que titulaire d'une autorisation, cette association ne vend pas les séjours mais transmet les demandes; traitées ensuite par les 10 services départementaux de réservation (dont 8 SLA) et les agences de voyages partenaires.

Organisation de l’offre !"CDT des Alpes de Haute Provence

Concrétisant à la fois la spécificité de l’espace touristique, transcendant les territoires administratifs et le travail essentiel des CDT en matière d’organisation de production touristique, une démarche pilote trans-départementale a été lancée à l’initiative du CDT : les Rencontres et Ateliers de l’offre. Conçus comme des « mécanos » de l’offre par grands bassins d’accueil, ces manifestations, Trophée d’Or de l’initiative

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touristique, sont réalisées en partenariat avec les CDT du Var (Verdon), de Vaucluse (haute Provence Lubéron) mais aussi les départements alpins de PACA (Alpes du Sud) en liaison avec les deux CRT concernés.

!"CDT Anjou et CDT Touraine : charte de qualité liant investissements,

animation et promotion de plus de 50 sites et monuments, à destination des clientèles familiales ("Sur la piste de l'enfant Roy")

!"CDT Savoie : l'Agence Touristique Départementale de la Savoie, dans

son organisation actuelle, est issue de la culture de projet des Jeux Olympiques d'Albertville 1992. Parmi ses compétences figure l'organisation de très grands événements sportifs, dans le cadre de l'aménagement durable et multisaisonnier du territoire. Au-delà de leur notoriété, ces événements permettent la création de programmes de développement dépassant le cadre stricte de l'événement et fédérant un grand nombre d'acteurs du territoire.

Formation !"En 1996, à l'initiative conjointe d'un certain nombre de CDT du quart

nord-est de la France, et sous la coordination du CDT Marne, un programme pluriannuel spécifique de formation au management pour les directeurs de CDT a été conçu par le cabinet Bernard Julhiet Consulting. Depuis cette formation a été étendue aux directeurs d'autres CDT, d'Ile-de-France, de Normandie, de Bourgogne, etc. ainsi qu'aux managers opérationnels des CDT concernés. Au total, à ce jour, une trentaine de CDT sont engagés dans cette démarche.

!"A l'initiative et grâce au financement de la région Picardie et avec la

collaboration des CDT en ce qui concerne l'organisation logistique, un important programme de formation a été mis en place sur la période 2002/2004. Ce programme s'adresse aux trois activités suivantes : hébergeurs, sites de visites, activités et comprend 3 modules : accueil-qualité / Langue anglaise / Informatique. Le programme et son contenu sont définis en concertation entre CRT/CDT/OTSI.

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II- Les enjeux de demain 1. Les grandes évolutions

1) Les évolutions de l’environnement

a/ La construction européenne de l’Europe des régions

Nombreux sont ceux qui affirment que l’Europe au quotidien se fera plus sûrement par les Régions que par les États. De fait, l’Europe, c’est non seulement 15 Etats, mais encore 160 Régions. Sans compter les Eurosrégions que ces dernières ont déjà créées autour des frontières intérieures et extérieures.

Ces régions, y compris celles à pouvoir législatif, sont ancrées partout en Europe. Selon la Convention Européenne du 14 mai 2002 de l’ARE, c’est en elles que s’exprime l’autonomie « culturelle » ; elles renforcent la légitimité démocratique et conduisent au partage des pouvoirs ; elles sont le moteur du développement économique; elles intègrent les citoyens et garantissent que les missions sont remplies de manière efficace et aussi proche que possible du citoyen. Elles constituent le terrain d’entente idéal entre l’unité et la diversité qui caractérisent l’Europe.

D’ailleurs, la politique régionale européenne, qui vise à y assurer un développement équilibré, représente 195 milliards d’euros pour la période 2000-2006 (dont 19,46 pour la France). Cela constitue le 2ème poste de dépenses de l’Union après la PAC. L’écoute et l’influence des Régions ne cessent de grandir à Bruxelles où, désormais, 3 institutions européennes les représentent : l’ARE (Assemblée des Régions d’Europe, comptant parmi ses membres 250 régions de 26 pays européens et 12 organisations interrégionales), le Conseil Consultatif des Collectivités Régionales et Locales auprès de la Commission Européenne, et le Comité des Régions. Conscientes des enjeux, certaines régions ont des représentations ex-nomine à Bruxelles. Dans cette construction de l’Europe des Régions, le tourisme a un rôle significatif à jouer, car, au-delà des valeurs d’échange et de partage qu’il véhicule, il contribue au processus d’unification européenne en favorisant une prise de conscience commune, non de l’uniformité, mais au contraire de la diversité avec des racines communes. La réunion prochaine de l’Europe occidentale et orientale a d’ores et déjà déclenché ce mouvement de recherche de racines communes, d’une sorte d’identité européenne.

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b/ L’Euro accélère la concurrence et l’industrialisation du tourisme À ce jour, l’Union européenne monétaire représente 40% des recettes de voyages de la France (10,5 milliards d’euros en 97) et 42% des dépenses (3,8 milliards). (in « Le tourisme des années 2010 », La documentation Française) L’impact de la généralisation des paiements en euro sera donc considérable, exerçant une influence à la fois sur les déplacements des étrangers en France et sur ceux des Français à l’étranger. Dans sa zone, l’euro devrait faciliter le développement du tourisme et son industrialisation par 3 types d’actions : - faire baisser les prix, à cause de la baisse des frais de change notamment. - rendre les prix transparents. - favoriser les voyages en facilitant le passage à l’acte. En 98, l’OMT évaluait à 1500 milliards de $ la demande internationale supplémentaire entre les pays de la zone euro.

c/ Un marché du tourisme qui se concentre et qui se segmente On assiste, en France, au renforcement de la présence des grandes enseignes européennes à travers un vaste mouvement de concentration, y compris dans le secteur de la distribution, comme l’attestent les récentes fusions de voyagistes et de réseaux d’agences. Ce processus de structuration-restructuration traduit l’influence grandissante de groupes disposant de moyens financiers importants à la recherche d’un accroissement de leur volume d’offres, et d’affaires, par l’effet de chaîne. C’est le signe que le schéma d’organisation du tourisme se rapproche de celui de la consommation générale. Globalement, le marché s’industrialise. On s’oriente ainsi vers deux formes de marché : • l’un, industrialisé, avec production de forfaits normés à prix ultra

compétitifs et appuyés sur des stocks de type stations du bassin méditerranéen ou « resorts » du tourisme anglo-saxon

• l’autre, spécialisé, avec des produits plus différenciateurs, destinés à des marchés plus ciblés et/ou de proximité correspondant à des destinations et à des offreurs qui auront su se faire identifier et se faire désirer par les consommateurs.

d/ une offre qui se diversifie et s’élargit Si les investissements réalisés dans le secteur marchand ont relativement peu augmenté, 33 milliards d’euros en 1996 contre 29,3 en 1991 (ONT), ils se sont traduits, en revanche, par un élargissement des composantes de l’offre : - Création de stations intégrées proches des agglomérations (ex. Center

Parcs Normandie et Sologne) et dans les sites touristiques (ex. Cap Esterel et Belledune /Pierre et Vacances, Opio /Club Med)

- Création de loisirs marchands et de destinations Ex Nihillo : parcs récréatifs (ex. Astérix, Futuroscope, Disneyland Paris), parcs aquatiques

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(ex. Aquaboulevard), parcs éducatifs (ex. Nausicaa, Océanopolis, aquarium de la Rochelle, Pic du Midi, centre touristique et thermal d’Amnéville), golfs, thalassothérapie (doublement du nombre de centres de 1988 à 1993).

- Développement du locatif dans la plupart des grands espaces touristiques, grâce notamment à de nouveaux financements de type Nouvelle Propriété et Time Share.

- Réhabilitation de l’immobilier touristique grâce à une fiscalité avantageuse attachée à des concepts de type VRT (Village Résidentiel de Tourisme) et à des opérations ORIL (Opération de Réhabilitation de l’Immobilier de Loisirs) (ex. Tignes, St-Jean-de-Monts)

- Valorisation touristique du patrimoine naturel et culturel à travers des muséo-scénographies attractives, des fêtes et des spectacles historiés (de type cinéscénies ou sons et lumières). ex. Pont du Gard, Pointe du Raz, Gavarnie, Puy du Fou.

- Valorisation touristique du réseau autoroutier : mise en scène de parcours et d’aires, création d’équipements culturels, éducatifs et touristiques sur les aires de services en partenariat avec les Collectivités locales, animations estivales. Ex . Autoroute de Bourgogne, Aire des volcans.

- Lancement de grandes expositions dans la capitale et dans les grandes villes.

2) La révolution tranquille des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC)

L’introduction des NTIC n’a pas fini de bouleverser la donne touristique, en particulier en France, compte tenu de la structure de son tourisme : - en favorisant le regroupement et la mise en réseau d’une offre atomisée, - en faisant émerger de nouveaux modes d’information (guides en ligne,

présentation de destinations et de produits, courrier électronique, etc) et de réservation / vente (transport, hébergement, achat de billet pour un festival, inscription à une excursion, etc),

- en créant des bases de données de prospects et clients et en permettant la mise en place à grande échelle de véritables politiques de fidélisation,

- en ouvrant de nouvelles opportunités de croissance et de nouveaux marchés (commercialisation de produits locaux sur des marchés lointains),

- en réduisant les coûts de fonctionnement des entreprises (réduction des frais de commercialisation et d’édition, règlement en ligne, etc), donc le prix facturé au client. Sur Internet, on paie d’ores et déjà en France souvent entre 10 et 15% moins cher.

- en permettant à terme, avec un budget, somme toute, relativement limité, le basculement de toute l’offre Internet sur une ligne accessible notamment par téléphone mobile (portable), avant ou pendant le séjour, en français ou en anglais. Rendu possible grâce à l’amélioration des systèmes de dialogue vocal, plusieurs territoires dans le monde sont sur le point de lancer ce système comme l’Australie par exemple (voir aussi le CDT 13).

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Quoi qu’il en soit, cela signifie qu'à terme, les intermédiaires qui n’apporteront pas une nouvelle et véritable valeur ajoutée seront menacés de disparition comme on peut déjà le constater aux USA. En outre, l’importance de l’offre, la personnalisation et l’interactivité que permet Internet constituent un avantage extraordinaire par rapport aux media traditionnels, compte tenu du fait que la vente de tourisme ne nécessite pas forcément de contacts physiques et d’expédition de biens lourds. Ainsi il faut savoir que l’e-tourisme en France en 2001 a déjà totalisé 775 millions d’euros et a concerné environ 9 millions d’internautes (soit la moitié de l’ensemble des internautes français) dont 900 000 d’entre eux achètent leur voyage en ligne ! Le cabinet Forester Research estime que les voyages en ligne pèseront dès 2005, 4 milliards d’euros de chiffres d’affaires sur un marché européen de 38 milliards d’euros. C’est pourquoi les bases Internet (et demain leurs données accessibles sur un simple téléphone portable) vont s’imposer comme outil central dans le tourisme, à l’image de ce qui se passe déjà dans l’information ou le transport aérien ou ferroviaire. Et c’est tant mieux pour le tourisme car les chiffres le montrent déjà ; une personne qui devient internaute a systématiquement tendance a augmenter ses départs en vacances !

3) L’intercommunalité, un nouvel acteur

La montée de l’intercommunalité est le phénomène le plus marquant du paysage politico-administratif de notre pays depuis les lois de décentralisation. En effet, depuis une vingtaine d’années maintenant, le maillage du territoire s’organise peu à peu à travers une intercommunalité de gestion et de projet issue des lois dites Pasqua, Voynet et Chevènement . Aujourd’hui, il existe 2175 groupements à fiscalité propre : 2033 Communautés de Communes, 120 Communautés d’Agglomération, 14 Communautés Urbaines et 8 Syndicats d’Agglomération Nouvelle. Les EPCI regroupent désormais 75% des Français, représentent 55 milliards d’euros de dépenses et drainent 5,5 milliards de DGF (chiffres 1999). L’émergence de cette intercommunalité complique actuellement l’organisation touristique territoriale des niveaux administratifs même si, pour l’instant, les coopérations sont étroites avec les CDT. En effet, fondées sur la subsidiarité et sur la mise en réseau de moyens, certaines de ces nouvelles entités prennent des compétences tourisme. Et, plus particulièrement, les pôles et pays touristiques (PAT/Pays d’Accueil Touristique), intercommunalités constituées depuis que, dans les années 80, le tourisme est inclus dans les CPER. Certains disposent de moyens autonomes qui leur permettent de mener directement leur propre promotion. Aujourd’hui, ce renforcement et la structuration du niveau le plus proche du terrain ne va pas sans poser problèmes en tourisme car :

- les identités des territoires de gestion ou de projet ne correspondent généralement pas à des territoires touristiques

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- les moyens restent, malgré tout, très insuffisants pour être réellement efficaces, en particulier en matière de promotion

- le CDT se retrouve un peu dans la situation du CRT par rapport aux CDT vis-à-vis des plus gros pays et EPCI

- Sans convention de coopération, les occasions de doublonnage pourraient être multipliées à l’avenir

- la subsidiarité (principe en vertu duquel les tâches ne peuvent être confiées à un niveau supérieur que lorsqu’elles excèdent les capacités du niveau inférieur) n’est pas toujours synonyme d’efficacité.

Quoi qu’il en soit, cette situation suscite de nombreuses interrogations, dont la moindre n’est pas celle de savoir qui, et en quels lieux, définira l’« intérêt communautaire touristique ». En effet, cette notion d’intérêt communautaire, devenue la clef fondamentale et qui a pris de l’ampleur depuis la loi du 12 juillet 99 dite Chevènement, ne possède pas exactement la même pertinence en matière d’aménagement-développement (où l’investissement et la gestion sont juges) et en matière de promotion (où c’est le client qui compte). Sur ce dernier point, on ne voit pas, là encore, pourquoi, ces pays et ces OT intercommunaux ou municipaux, se rangeraient en promotion sous la bannière d’un Département (voire d’une Région) si celui-ci(celle-ci) ne correspond pas à une destination touristique pertinente aux yeux des clients.

4) Les évolutions du tourisme des 20 prochaines années

Globalement, trois grandes mutations sociologiques dans les sociétés occidentales ont un impact direct sur le tourisme : le vieillissement de la population, l’augmentation du temps libre et le décloisonnement entre temps libre et travail. De fait, la frontière est de plus en plus ténue entre tourisme et loisirs. En effet, les visiteurs consomment des loisirs, qui entrent désormais systématiquement, et de plus en plus, dans l’offre touristique. Ils participent au choix de la destination. Quant aux habitants, ils consomment les services et les productions de l’industrie touristique. Les enquêtes menées dans différents départements et villes de France (Var, Hérault, Aix-en-Provence…etc.) montrent d’ailleurs que la demande de loisirs des touristes et celle des habitants se recoupe très largement. De même, l’imbrication entre travail et loisirs est de plus en plus forte. À l’intérieur même des entreprises, ont fleuri des aménagements de convivialité et de loisirs, de type salons (« lounges »), bars caféterias, salles de jeux, salles de sports, etc. L’offre touristique intègre les besoins en loisirs nés des nouvelles formes d’organisation du travail et de l’activité, comme les séjours mixtes (travail/agrément), le télétravail, etc… Les « à-côtés » du tourisme d’affaires (spectacles, journées libres, journées découverte : visite, dégustation, etc) sont aujourd’hui systématiques.

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On parle également de tourisme culturel en ce qui concerne ceux des visiteurs qui choisissent leurs destinations et leurs activités en fonction de l’intérêt du « patrimoine » culturel local (au sens large) ou de celui de l’événement culturel qui y est proposé. La compétence loisirs, sports et/ou culture a d’ores et déjà rejoint la Direction tourisme dans plusieurs Conseils Généraux et Villes. En outre, on constate que les aménagements ou équipements qui marchent le mieux en termes de fréquentation empruntent de plus en plus souvent aux 3 secteurs réunis, à savoir la mise en scène et l’animation (au loisir), le message/identité (à la culture) et la commercialisation (au tourisme : individuels et groupes). Cela concerne notamment les hébergements thématiques, les restaurants et bars thématiques, les ateliers-musées-boutiques, les centres d’interprétation/maisons de pays, les parcours de visite/découverte (entreprises, sites naturels, villes, etc), les animations/événementiel (reconstitutions historiques, cinescénies, sons et lumières, etc). Ces différents phénomènes se traduisent aussi par un développement des courts séjours. Déjà 42 % des français partent aujourd’hui en courts séjours marchands : un marché en plein essor qui intéresse bien sûr tous les territoires.

Cependant, aux trois grandes mutations sociologiques citées ci-dessus, viennent s’ajouter d’autres facteurs socio-économiques qui influencent la place, la forme et le contenu des séjours touristiques, tels que la fragmentation des ménages, la part importante des femmes, l’urbanisation des populations. En effet, ces tendances lourdes s’accompagnent d’une évolution des modes de vie, des besoins et des valeurs de consommation. Cet ensemble de pratiques de plus en plus complexes, engendrant des attentes et des comportements nouveaux, qualifie ce que certains sociologues ont appelé le nouveau consommateur. Donc, le nouveau touriste.

En 2010, ce touriste de 3ème génération, qui se personnifie déjà en France dans les attitudes et les comportements des 25/35 ans et des touristes internautes, de quoi sera-t-il fait ? - Il voudra toujours du repos, du dépaysement et de l’émotion mais

il recherchera surtout du sens (à travers la découverte de l’autre, de l’environnement, d’un savoir, d’un apprentissage mais aussi le partage d’une « histoire », d’un moment, d’une philosophie de vacances ou d’accueil, etc.) pour se retrouver (se soustraire à la vie sociale) et s’épanouir voire s’enrichir progresser et essayer de se transformer, de l’intérieur.

- Il exigera, comme un dû, la qualité « totale » (dans toutes les

composantes de l’offre : transport, accueil, logistique, services, etc) en

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se préoccupant aussi de sa sécurité personnelle. Et il sera de plus en plus exigeant.

- Il aura l’embarras du choix face à l’abondance incroyable de l’offre,

de plus en plus mondialisée, de plus en plus concurrentielle et en même temps de plus en plus spécialisée/pointue et à la carte, avant et pendant le séjour.

- Il achètera de plus en plus en opportuniste, en promotion, en

dénichant l’affaire et en décidant à la dernière minute.

- Il saura s’informer seul et achètera/réservera en majorité en vente directe, sur Internet.

- Ses critères de choix et/ou d’arbitrage s’exerceront toujours par

produit/filière et/ou par pays-territoire.

- Il appartiendra majoritairement au 3è âge actif, qui est devenu la première clientèle touristique mondiale. En Europe, il sera de plus en plus souvent asiatique (2ème clientèle mondiale en 2010 !),

- Il pratiquera beaucoup plus qu’aujourd’hui la « multipartance »

et les courts séjours, à proximité et/ou à 2/3 heures d’avion. - Il sera encore plus multiple, plus « caméléon », mélangeant les

formes et les types de tourisme et de séjours. Il passera d’une chambre d’hôtes à l’hôtel, du restaurant campagnard au restaurant gastronomique, de la méditation à la fête avec une bande de « potes », etc. Il privilégiera ainsi les séjours à thèmes, correspondant à sa situation familiale, sa(ses) « tribu(s) », ses codes avec souvent, à l’intérieur d’un même séjour, un mélange de découverte et de plaisir / détente.

- Il désirera rester autonome par rapport au collectif ce qui amènera les professionnels à faire de « l’individualisme de masse », un tourisme de groupe mais privatisé c’est à dire organisé en individuel.

- Rendu sur place, il n’hésitera pas à se déplacer, sans doute un

peu plus qu’aujourd’hui. 2. Les conséquences

Les grands enjeux ci-dessus se traduisent en autant de défis à relever en termes de besoins, donc de missions, de métiers et d’organisation des territoires mais aussi en termes de marques et de labels, de produits, de commercialisation et de promotion.

1) En termes de besoins

a. L’offre va se diversifier et se segmenter en matière d’hébergement

(thématique, de charme, chambres d’hôtes…), d’équipements culturo-

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récréatifs (destinés aux familles), de centres d’interprétation, d’équipements de santé (thalassothérapie, ferme santé, remise en forme…), de maisons de pays/produits régionaux, de services, d’animations (à l’année), de tourisme d’affaire thématique… etc.

b. L’offre va élever sa qualité en s’adaptant beaucoup mieux aux

attentes de qualité et de proximité (labellisation, qualité de l’accueil et convivialité, langue étrangère, goût, services, sécurité … mais aussi rapport qualité-service perçu/prix, désaisonalisation, formatage des produits, de partenariats et de réseaux, de politique de fidélisation, etc.) et en se professionnalisant par une qualification de main d’œuvre, par la formation des acteurs et des intervenants institutionnels (management, marketing, communication, droit/fiscalité/finances, NTIC….)

c. L’offre va se « marketer » et se « marquer » dans le sens d’un

renforcement de l’identité et des marques des territoires, des produits et prestations.

d. Les systèmes d’Information Touristique (SIT) vont se renforcer

grâce à une gestion de l’information, des études et de la veille internationale (marchés et clientèles étrangers) et intra régionale (marchés et clientèles régionaux), des outils d’évaluation et de contrôle, etc.

e. Les NTIC vont s’optimiser dans une optique de commercialisation de

plus en plus internationale: vente directe, Internet, marketing direct, etc. en facilitant l’accès à l’offre. Les plate-formes Internet de regroupement de l’offre et de commercialisation vont devenir stratégiques.

f. Le développement durable va être mieux pris en compte en

privilégiant les systèmes économisant l’énergie ainsi que les matériaux et techniques préservant l’environnement, en respectant des chartes de qualité, en s’engageant vis-à-vis des habitants (embauche, cohabitation avec les touristes, besoins, nuisances, intégration…), etc.

g. Le recrutement et la fidélisation du personnel vont devenir des

enjeux forts de management pour faire face au développement du tourisme et à la pénurie de main d’œuvre.

2) En termes de métiers pour les organismes touristiques

4 métiers vont notamment se renforcer :

a. Le conseil et l’assistance (orientation/opportunité/audit, définitions, stratégie, marketing mix…) en ingénierie (montage, faisabilité, mise en marché, communication…) et en accueil

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b. La gestion de l’information et des données (collecte, traitement et circulation)

c. L’animation/coordination (conventions, réseaux, partenariats,

filières…)

d. La promotion et la commercialisation internationale, en particulier à travers des plate-formes mutualisées.

3) En termes de produits touristiques

L’enjeu sera autant d’élever la qualité que de développer, diversifier et renouveler l’offre de produits existante. Segmentation des clients (par ex. : 3ème âge actif, groupe de copains… ) et segmentation des séjours (selon les saisons, par ex.) conduiront à la création de nouveaux produits, plus thématiques et plus ciblés, et de bouquets d’offres. Allant dans le sens du sur-mesure, y compris du sur-mesure de masse (grâce en particulier aux nouvelles technologies), les produits touristiques seront de plus en plus composites. Ils intégreront, donc, de plus en plus de technologies et de services permettant à chacun de consommer le produit à sa guise, « son » produit. La construction de ces produits suppose la multiplication des partenariats et des réseaux.

4) En termes de marques et de labels

En vue d’une meilleure lisibilité pour les candidats aux voyages/séjours et d’une différenciation des prestations et des services, marques et labels vont fleurir en complément du couple vedette qualité-prix. Avec l’élévation, mais aussi la standardisation, de la qualité, l’enjeu sera de créer de la valeur ajoutée supplémentaire en crédibilisant ses différences (explosion de labels) et en dotant les produits et leurs marques d’un supplément d’âme. C’est un enjeu stratégique pour tous les acteurs du tourisme, surtout en France.

5) En termes de promotion

La promotion internationale va s’intensifier. Deux types de promotion vont co-exister : internationale (ne concernant que quelques territoires et/ou certains produits/filières) en utilisant des moyens marketing de masse fortement ciblés ou non, et intra-régionale (c’est-à-dire entre régions), pour tous les autres territoires, avec une approche probablement plus personnalisée et relationnelle des clients. Les budgets marketing et de veille vont exploser.

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6) En termes d’organisation touristique du territoire

La superposition des niveaux, qu’ils soient de pouvoirs ou de gestion/projet, rend obligatoire leur coopération. Y compris entre niveaux de même rang, les territoires touristiques ignorant les frontières administratives de pouvoirs. De toute façon, l’élévation du professionnalisme des managers intervenant dans le tourisme et l’obligation qui sera faite aux organismes institutionnels de rendre des comptes, vont tourner le tourisme vers l’efficacité et le client. Les partenariats s’imposeront à terme, avec ou sans la loi.

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III - Conclusions du chapitre 1 Le tourisme représente à la fois une opportunité exceptionnelle pour la France avec la possibilité de créer plus de 100 000 emplois par an d’ici 2010 et une nécessité pour ses territoires en termes de développement économique, mais aussi, et surtout, culturel et social. C’est cette transversalité qui donne au tourisme un caractère si particulier et qui rend son organisation complexe en termes de niveau territorial, l’économique se situant demain plus proche de la région, et le social plus proche du département. D’autant que, contrairement à une idée très répandue, ce sont tous les habitants qui sont impliqués, directement ou indirectement par le phénomène touristique. Il constitue pour eux une occasion de vivre mieux, mais aussi la possibilité de progresser et de s’ouvrir aux autres. La France doit se remettre en question et c’est donc l’affaire de tous. Nous bénéficions d’atouts exceptionnels qui doivent nous permettre de développer un tourisme à l’année sur l’ensemble du territoire. Toutefois, le tourisme n’est pas un service de proximité protégé de la mondialisation. Bien au contraire, la concurrence qui s’annonce sera très dure. La France ne saurait donc continuer à vivre sur ses acquis comme « un « enfant gâté du tourisme mondial » (selon l’expression d’Eric Bismuth, « vice-président du Boston Consulting Group, in « Une politique touristique digne « de ce nom », la Tribune du 5/06/02). Au contraire, elle doit susciter une prise de conscience, mobiliser des moyens financiers qui lui font défaut aujourd’hui et lancer un grand plan de développement du tourisme, à l’instar de ce qu’a fait l’Espagne -notre principal challenger en Europe- pour atteindre la 1ère place mondiale qu’elle vise désormais. Nous rejoignons, d’ailleurs, sur ce point la demande du MEDEF telle qu’exprimée dans son récent rapport, intitulé « Pour que la France demeure en tête du tourisme mondial », démontrant ainsi que tous les acteurs de l’industrie touristique, publics et privés, sont bien en phase. En effet, notre performance est fragilisée par de nombreux phénomènes dont le déséquilibre d’une offre atomisée dans le temps et dans l’espace, la faiblesse des investissements en marketing et en promotion, une compétitivité en constante diminution, une offre de haut de gamme et un niveau de qualité souvent insuffisantes, des organisations de promotion pas suffisamment performantes à l’international, en particulier celle issue des territoires, une insuffisance d’intégration du tourisme dans les politiques de l’État et la faiblesse des partenariats publics et privés. Au plan des pouvoirs publics, il apparaît de plus en plus important d’adouber les instances de coordination et de trouver des instruments juridiques et politiques appropriés pour mieux promouvoir les territoires et faire que l’esprit de la loi de 92 qui était tout à fait remarquable dans son esprit, s’applique partout entre les niveaux administratifs.

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Mais il faut sans doute aller plus loin en favorisant les partenariats entre les acteurs publics, les opérateurs extérieurs, la population locale et les touristes. Cela ne sera possible qu’en optimisant l’organisation du tourisme dans les territoires français à partir du diagnostic dont les points clés sont rappelés ci-dessous. Les territoires ont des atouts et des forces clés formidables sur lesquels on doit s’appuyer : 1 Une excellente accessibilité grâce à une bonne qualité de transport

ferroviaire et routier ainsi qu’à une excellente situation géographique par rapport aux grands bassins européens.

2 Une diversité exceptionnelle et presque inégalée dans le monde

d’offres et de territoires porteurs de valeurs et de cultures, identifiables au national dont une quinzaine environ identifiables à l’international (au lieu d’1 seul, la France)

3 Les compétences de proximité que sont :

#"les régions en tant qu’euro-région avec un renforcement du couple Région-Etat

#"Le couple Département/Communes en tant que centre d’expertise, de ressources et d’échange des acteurs du tourisme, lieu pertinent en matière de structuration de l’offre, d’ingénierie et d’animation et de coordination des acteurs locaux du tourisme.

#"Les EPCI en tant qu’intercommunalité de gestion et de projet d’une taille suffisante pour mettre en place des politiques d’accueil et d’animation de qualité

4 La loi de 92 dont la souplesse permet de coller à la réalité plurielle

des territoires : ressources, organisation, politique de développement, poids du tourisme, etc.

5 Un nombre incroyable de savoir-faire, de réussites et d’expériences

remarquables qui existent partout en France.

Les faiblesses et problèmes clés à surmonter pour les territoires sont : 1 La coopération et la coordination entre les niveaux administratifs,

verticalement (compétences) et horizontalement (limites/frontières). 2 Le « décalage » entre la promotion touristique de la région (régions

administratives) et celle des « territoires » (zones et filières) touristiques.

3 L’atomisation de l’offre, en dehors des circuits de commercialisation. 4 La sensibilisation et l’implication de la population qui est peu prise en

compte aujourd’hui.

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5 Le professionnalisme (et des institutionnels, et des acteurs privés et associatifs).

6 La loi de 92 qui n’a pas été appliquée dans certains de ses aspects, ne tient pas compte des intercommunalités et ne précise pas véritablement les relations entre les différents acteurs et en particulier les CRT et les CDT.

7 La faible efficacité de la promotion et le niveau dispersé des moyens

mobilisés dans les territoires. En conclusion, les problèmes clés à résoudre peuvent être résumés en 7 points : 1) La méconnaissance par l’Etat / les administrations et les collectivités

territoriales de la réalité et de l’apport du tourisme et du fait qu’il s’agit d’une activité « à part » caractérisée par deux traits formant une combinaison unique : la transversalité (de son activité et de ses retombées) et la clientèle extérieure. Cette double « spécificité » du tourisme l’empêche d’être organisé et administré, en tous les cas dans le domaine de la promotion, sur un plan administratif comme les autres secteurs.

2) Les identités administratives des territoires qui ne sont généralement

pas en phase avec la perception des territoires des clients 3) La faible productivité des établissements et l’efficacité limitée de la

promotion en général. 4) L’évolution de la compétence des acteurs du territoire. 5) La mise en synergie des CRT, des CDT, des OTSI (notamment ceux

des EPCI) et le doublonnage de leurs missions en particulier dans le domaine de la promotion et de la communication.

6) La simplification des organisations. 7) Le partenariat public-privé qui est encore trop peu développé dans les

territoires. 8) Le développement d’un tourisme qui soit à la fois plus durable et plus

ambitieux. Heureusement, il existe de grandes opportunités à saisir pour les territoires - Le besoin de sens et de ressourcement des clients en accord avec

l’offre française. - L’évolution programmée de la demande touristique et les retombées

considérables qu’elle peut amener dans les territoires

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- L’apparition de nouveaux clients internationaux (exemple Asie)

susceptibles de venir toute l’année, de dépenser plus et de rester plus longtemps.

- Le développement des courts séjours/hors saison qui favorise en

Europe une destination aussi accessible et ouverte que la France. - La réforme de la décentralisation dont plusieurs principes fondateurs

s’appliquent parfaitement au tourisme des territoires, à savoir : proximité-subsidiarité, droit à l’expérimentation, autonomie financière.

- Le développement durable et l’implication plus forte des habitants qui

permettront de mieux maîtriser la mise en tourisme des territoires et de faire partager le tourisme aux populations locales.

- Le « désert touristique français », soit 70 % du territoire (espace quasi

vierge) susceptible d’être structuré autour d’un tourisme /vert et de nouveaux concepts/resorts dont on sait qu’ils seront l’avenir du tourisme.

- En enfin l’avènement des nouvelles technologies qui représente une

chance pour la France dont l’offre est très atomisée et à 80% en dehors des circuits de commercialisation.

Il est certain qu’il existe aussi des risques à éviter. Il y a d’abord celui de la sensibilité du tourisme aux aléas événementiels et climatiques. On a bien vu récemment l’intérêt de posséder un réservoir important de clientèle de proximité. La situation géographique de la France et sa structure de clientèle actuelle constituent de ce point de vue un atout à exploiter. Il y a aussi celui du retournement et de la « déconnexion » des habitants du tourisme qui condamnerait tout développement dans ce domaine tant la proximité avec les populations locales constitue un élément essentiel pour le tourisme. Il y a enfin celui d’une réforme, qui, par timidité, conserverait complexité, gaspillage et rivalités, et ne permettrait pas aux acteurs institutionnels d’être plus efficaces ou qui, au contraire, par un souci trop poussé de réformes « casserait » ce qui a été si long et difficile à créer, à savoir cet extraordinaire maillage des acteurs locaux mobilisés autour de la structuration, l’amélioration et la promotion de l’offre touristique.

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Chapitre 2 Propositions Avant propos Les propositions qui suivent sont notre réponse au diagnostic fait au chapitre 1. Elles ont donc pour objectif premier de résoudre les difficultés et les faiblesses du tourisme français et de lui permettre de conforter son leadership actuel en améliorant ses retombées qualitatives et quantitatives. Elles n’ont pas toujours pour but de faire plus, mais plutôt de faire mieux. Elles se situent ainsi dans une démarche volontariste et ambitieuse pour le tourisme français : l’inscription dans un développement durable et équilibré, au bénéfice de tous ses habitants. Parce que le tourisme, encore une fois, est bien l’affaire de tous. I – Définition d’un cadre général

1. Principes et valeurs fondant les actions proposées

10 principes, correspondant à des valeurs d’engagement, ont servi d’axes directeurs à nos propositions

1) Tourner l’organisation vers ses clients Industrie ou service, le tourisme n’échappe pas à la règle du genre, « le client est roi ». C’est pourquoi, face à la concurrence, il est impératif de mettre les clients, c’est-à-dire les touristes, les excursionnistes et les différents « consommateurs » des produits touristiques, au cœur de la compétence tourisme et d’asseoir les actions sur l’approche marketing, en partant des besoins et des attentes des clients. La valeur clé est ici l’écoute au sens large (marchés et clients).

2) S’inscrire dans un tourisme citoyen

Le développement durable vise à intégrer l’homme, la société et l’économie, dans toutes leurs diversités. Au-delà de la recherche d’une plus grande équité entre les territoires, il conduit à gérer de nouveaux compromis entre d’une part les intérêts des générations actuelles et futures, d’autre part, les besoins des êtres humains et la préservation de l’environnement. C’est pourquoi, il faut mettre l’habitant au centre de la logique touristique, respecter les identités, s’inscrire dans un tourisme citoyen… Les valeurs clés sont ici démocratie et responsabilité (respect des citoyens et de l’environnement).

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3) Viser la qualité L’optimisation n’est pas envisageable sans une qualité irréprochable de l’observation, de l’offre, du marketing, de la vente, etc. C’est pourquoi, il faut mettre la meilleure compétence en face de chaque demande ou problématique. On ne transige ni avec la qualité, ni avec la compétence. Les valeurs clés sont ici qualité et professionnalisme.

4) Favoriser les synergies

La création de liens, le partenariat et la mutualisation, des matières et ressources verticales en particulier, doivent être développés de la manière la plus large possible, horizontalement (entre privés et publics) et verticalement (entre niveaux administratifs). Ces outils sont susceptibles de régler une grande partie des problèmes actuels. Les valeurs clés sont ici le partage et l’efficacité

5) Supprimer les doublons

Il serait dommage que l’articulation verticale par strates de la compétence tourisme, qui permet la proximité, se traduise simultanément par un manque de lisibilité et des surcoûts éventuels. C’est pourquoi, il faut définir et organiser la coordination entre les niveaux pour une meilleure complémentarité. La valeur clé est l’économie

6) Simplifier

La démocratie de proximité et la recherche de l’efficacité conduisent, toutes deux, à la recherche de la simplification : nombre d’interlocuteurs, nombre de guichets ou comptoirs, documents, structures et organisations, relations, fonctionnements, etc. La valeur clé est l’efficacité

7) Respecter la diversité des situations

Sous réserve des principes précédents, la diversité et la complexité des situations ne constituent pas un handicap, mais, bien au contraire, une chance. La chance de « coller » au terrain afin d’apporter la meilleure réponse possible. Les valeurs clés sont l’adaptation et le pragmatisme

8) Encourager les initiatives L’initiative a besoin de champ, de souplesse, de liberté. La liberté de créer, d’innover, de tenter des expériences, donc de prendre des risques. Les valeurs clés sont la liberté et l’innovation

9) Anticiper

Scruter régulièrement l’avenir permet de s’adapter aux évolutions du marché, progressivement. Les valeurs clés sont la prévoyance et l’adaptation

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10) Enfin, favoriser un tourisme pour tous et pour tous les territoires Le tourisme est une chance pour tous les territoires. C’est pourquoi, les mesures recommandées doivent les concerner tous, qu’ils soient déjà très touristiques ou encore peu touristiques. Ce « droit au tourisme » doit s’appliquer aussi aux hommes tant celui-ci permet de les faire évoluer en les ouvrant aux autres et en contribuant ainsi à « la compréhension internationale, à la paix et à la prospérité ainsi qu’au respect universel et à l’observation des droits et libertés humaines fondamentales, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion » (article 3.1 des statuts de l’OMT). Les valeurs clés sont l’égalité et la solidarité

2. L’état d’esprit

Pour l’élaboration de nos propositions, nous avons veillé à respecter les 3 principes suivants

1) Les territoires doivent garder leur liberté de mise en œuvre en

fonction de leurs situations respectives, tout en respectant le cadre réglementaire.

2) En application d’un principe de réalité, il faut un minimum de

légitimité pour faire. C’est pourquoi, bon sens et réalisme ont guidé nos choix. En tout cas, nous l’espérons. Ainsi, on ne peut pas juger correctement d’un dossier technique si on est loin et que l’on connaît mal les acteurs locaux. De même, on ne peut pas, avec un budget limité et une équipe de 10-20 personnes, avoir la compétence et la disponibilité pour étudier des marchés étrangers et faire de la promotion dans le monde entier, etc.

3) Ce sont les visiteurs et les Français qui doivent gagner. Chercher à protéger et défendre des intérêts catégoriels, y compris les nôtres, n’aurait donc ici aucun sens. Nous, les niveaux administratifs du tourisme des territoires, nous voulons, tous, plus et mieux de tourisme.

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II – 20 propositions pour améliorer l'efficacité du tourisme des

territoires en France (Voir récapitulatif)

Elles s’articulent autour de trois axes principaux : un nouveau tourisme, une intelligence touristique et une organisation performante.

Pour un nouveau tourisme Les 5 propositions présentées sous cet intitulé visent à définir et faire reconnaître le tourisme dans toutes ses dimensions et dans toutes ses retombées afin de mobiliser les énergies, d’aider les entreprises touristiques, d’ouvrir au tourisme de nouveaux territoires et de favoriser le tourisme pour tous. Pour une intelligence touristique L’intelligence est l’art d’établir des relations entre les faits et les choses pour une adaptation réfléchie des moyens à des fins. Elle naît de l’observation et atteint son apogée lorsqu’elle est connivence. Elle réunit 6 propositions qui sont autant de conditions nécessaires au bon fonctionnement et à la mise en tourisme de la France. Pour une organisation performante Regrouper, mutualiser, valoriser. Mobiliser les moyens, au bon moment, à la bonne place. Cette partie regroupe 9 propositions susceptibles de mettre une organisation en synergie et au service d’une démarche client efficace.

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Pour un nouveau tourisme Proposition 1

Pour une vision nouvelle et élargie du tourisme Agissant à l’intérieur du temps libre, le tourisme comporte automatiquement, et de plus en plus, une dimension loisirs, ce qui lui confère une forte intégration dans le local. Le terme de loisirs doit s’entendre, ici, au sens du « leisure » anglo-saxon, comprenant l’amusement (« entertainment »), la culture et le sport.

En villégiature (tourisme de loisirs), en voyage pour ses affaires (tourisme d’affaires) ou pour sa santé (tourisme de santé), le visiteur achète de l’hébergement et consomme des loisirs, souvent les mêmes que ceux des habitants. De fait, la frontière est de plus en plus ténue entre tourisme et loisirs, et l’imbrication entre travail et loisirs est de plus en plus forte. Sans parler du tourisme culturel. Aujourd’hui, loisir, culture et tourisme sont souvent associés, au sein de la même Direction dans plusieurs Conseils Généraux et Villes, ou dans les aménagements ou équipements touristiques s’adressant aux familles. Ce rapprochement du tourisme et du loisir est accentué par le fait que le tourisme est, désormais, plus qu’une activité saisonnière. Celle-ci est, d’ailleurs, de moins en moins limitée aux mois d’été en raison de la désaisonalisation et du développement des courts séjours notamment.

De sorte que les populations sont de plus en plus impliquées dans le processus touristique. Par ailleurs, transversal de l’ensemble des autres secteurs et s’adressant prioritairement à une clientèle extérieure, le tourisme est bien un secteur à part par rapport à tous les autres. En effet, si le caractère transversal du tourisme est partagé avec l’aménagement du territoire et, à un degré moindre, avec la culture, le tourisme est la seule de ces 3 activités à s’adresser majoritairement à des clients étrangers. Des visiteurs externes, qui ne sont pas concernés par l’organisation administrative du territoire, mais par la destination elle-même. Ce particularisme suscite des logiques particulières, de conception, de production, de commercialisation et de promotion, qui ne peuvent être ignorées par le législateur. Enfin, on peut penser que nombre de malentendus et de difficultés pour appréhender et mettre en œuvre le tourisme s’expliquent par le fait que celui-ci ne bénéficie pas dans les textes légaux d’une définition précise, laissant ainsi libre cours à des interprétations diverses de cette activité.

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C’est pourquoi, constatant à la fois le particularisme du tourisme, l’absence de définition légale précise de ce secteur, le rapprochement en cours entre tourisme et loisirs, et entre habitants et visiteurs, nous proposons, à l’occasion du prochain regroupement des textes du tourisme en un Code du Tourisme -initiative que nous saluons- les 3 mesures suivantes :

1. Inscrire dans la loi une définition élargie du tourisme et du touriste.

Le tourisme pourrait comprendre toutes les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel résidentiel immédiat (quartier) à des fins de détente et de loisirs, de vacances, pour affaires et autres motifs. Le touriste serait ainsi soit un vacancier (une nuit au minimum), soit un excursionniste (pas la nuit et résidant en dehors de la commune visitée), soit un « loisiriste », c’est-à-dire un consommateur local de loisirs (pas la nuit, résidant dans la commune, mais se trouvant en dehors de son quartier de résidence habituel). Le terme de « visiteur », qui désigne à la fois ces voyageurs et ces consommateurs locaux, resterait néanmoins le concept de base de l’ensemble du système des statistiques du tourisme. Bien entendu, cette proposition se fera en cohérence avec les travaux au sein de l’Europe et de l’OMT.

2. Associer le mot « tourisme » au mot « loisirs » chaque fois que

possible, dans la loi et en dehors de la loi. Notons que les rédacteurs de l’article 4 de la loi du 23 décembre 92 l’ont déjà anticipé en ce qui concerne les schémas régionaux de développement (« le schéma régional de développement du tourisme et des loisirs… fixe les modalités et les conditions de mise en œuvre des objectifs ainsi définis par le plan régional, notamment au plan financier »), mais pas en ce qui concerne les schémas départementaux dits « d’aménagement » dans la loi de 92.

Cela indique le leadership des acteurs touristiques institutionnels en matière de loisirs de proximité. Bien entendu, cela ne signifie pas qu’ils ont vocation à se substituer aux professionnels de la culture et des sports, mais qu’ils sont directement concernés par la promotion et la mise en marché de leurs produits et qu’il y a donc lieu de « coordonner » étroitement ces deux secteurs Cela réaffirme également que l’univers de référence concurrentiel du secteur est bien celui du temps libre, allant du cinéma au bricolage en passant par toutes les activités culturelles et sportives.

3. Affirmer les populations locales parmi les cibles des organismes institutionnels de développement touristique au même titre que les cibles traditionnelles : collectivités locales, intercommunalités, entreprises et associations, visiteurs.

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Pour un nouveau tourisme Proposition 2

Pour une reconnaissance et une mobilisation autour du tourisme Sans reconnaissance, pas d’existence. En raison d’une part des caractéristiques et de l’importance stratégique du tourisme pour la France, dans toutes ses dimensions (économique, sociale, culturelle, aménagère, paysagère, promotionnelle, humaniste… etc.) et des enjeux internationaux à relever, et, d’autre part, des freins et du manque de considération vis-à-vis de l’industrie du tourisme, ainsi que de la responsabilité de chacun -donc de tous- dans la qualité finale du produit « territoire de France », il est urgent que l’Etat : a) affirme officiellement et solennellement sa spécificité et son

intérêt stratégique pour l’avenir de la France b) informe les particuliers et les administrations sur la réalité

touristique, sur la valeur de cette industrie

c) mobilise les français et leurs représentants autour de cette industrie

Nous proposons que cette prise de conscience et cette affirmation se concrétisent à travers 4 actions : 1. Reconnaître dans la loi le caractère spécifique du tourisme du fait

de ses clientèles externes (en dehors du département, en dehors de la France..) et de sa transversalité. Il ne s’agit pas d’une compétence classique pouvant être gérée à un seul niveau du territoire. Si l’économique est en phase avec les régions, le social et l’ensemble des autres dimensions citoyennes et humaines sont plutôt du niveau du département ou de la commune (ou intercommunalités).

2. Rattacher le Ministère du tourisme au 1er ministre

Ce lien serait, en effet, synonyme, aux yeux de tous (c’est-à-dire la haute administration, les régions, les professionnels du tourisme et les Français ainsi que les concurrents étrangers) d’une capacité d’imposer une ligne de conduite générale, planifiée, à l’intervention simultanée, mais non coordonnée, des différents ministères, consécutive à la transversalité de l’activité touristique et des loisirs. Elle permettrait aussi une meilleure prise en compte du tourisme dans les CPER.

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3. Créer un document récapitulatif regroupant les différents crédits « tourisme » dans les différents ministères, aussi longtemps que la réforme de la comptabilité publique, permettant de suivre le budget par programme et non plus par enveloppe ministérielle, n’est pas mise en œuvre. Ce document doit comporter également une partie permettant d’avoir connaissance des crédits territoriaux affectés au tourisme.

4. Elaborer un « Plan stratégique du tourisme français » fixant des

actions et des objectifs à 5 et 10 ans (avec des rapports d’étapes annuels), permettant de dégager des priorités partagées en lançant des Assises Nationales du Tourisme (sur le modèle des Assises des Libertés Locales) dont l’organisation pourrait éventuellement être confiée au Conseil National du Tourisme.

L’objectif est de mobiliser l’Etat et l’ensemble des acteurs privés, associatifs et institutionnels concernés autour d’un projet d’envergure, de tenir compte des schémas existants mis en œuvre dans les territoires et, en outre, de replacer l’ensemble des propositions du présent Livre Blanc dans un projet global, lisible par tous.

5. Lancer une véritable campagne d’information et de mobilisation

auprès des partenaires et des populations, par exemple, en réalisant et diffusant des supports d’information pédagogique sur le ־

tourisme, ses enjeux, ses retombées (CD rom, vidéo, brochures, exposition itinérante...), reprenant le document récapitulatif annuel « tourisme »,

en organisant des journées de formation-sensibilisation pour les ־acteurs publics dans tous les territoires,

,en sensibilisant les scolaires (jeux, instruction civique, expositions ־conférences, visites, études de cas…),

en organisant une « Journée du tourisme », relançant ainsi l’idée de la ־« Journée nationale du tourisme » fixée au 1er juin, créée sous le Ministère de Jean-Michel Baylet, mais qui s’est transformée, depuis, en campagne « Bonjour », (cf. la proposition n° 14)

en diffusant le « Guide du partenariat touristique privé-public » (voir ־proposition 11).

En dépendent une meilleure prise en compte du phénomène touristique dans les orientations d’aménagement et de développement, un changement de mentalités pour faire des Français des ambassadeurs du tourisme, et une élévation de la qualité de l’offre dans ses différents aspects. Cette campagne devrait être conçue et développée en partenariat avec les territoires (voir proposition 15)

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Pour un nouveau tourisme Proposition 3

Pour une véritable politique d’accompagnement des projets touristiques Il n’existe pas de véritable politique de tourisme sans une véritable politique d’aide au développement des entreprises.

Le tourisme est une industrie quasi lourde à rentabilité à moyen ou long terme. Le développement local exige que les équipements soient ouverts toute l’année alors que la logique administrative publique, les logiques fiscales, les politiques tarifaires (coût de l’électricité et de gaz ..) peuvent dans certains cas favoriser l’activité saisonnière. Cette contrainte se fait tout particulièrement sentir en espace rural où, si on ne fait rien, 30 à 40% de l’hôtellerie disparaîtra dans les années qui viennent. Par ailleurs, en tourisme comme ailleurs, on est passé de l’économie de production à l’économie de services. Si bien qu’aujourd’hui, les investissements immatériels pèsent de plus en plus lourds. Sont concernés le repositionnement marketing, l’adaptation des produits aux attentes clientèles en termes de contenu et de tarification, l’amélioration de l’offre par la mise en œuvre de démarches qualité, la mise aux normes internationales, les programmes de compatibilité entre réseaux, le développement des nouvelles techniques de vente (Internet, vente directe, vente par téléphone, robot de vente..), etc. Or, il n’y a pas, ou peu, d’aides à l’immatériel, la comptabilité publique l’assimilant à du fonctionnement.

Enfin, la sélectivité des aides européennes et leur réorientation vers les ex-pays de l’Est conduisent à leur diminution. Et, donc, au vieillissement des équipements touristiques dans les territoires. En conséquence, l’aide publique aux projets privés est indispensable, en investissement comme en fonctionnement. Elle est d’autant plus indispensable que, la plupart du temps, elle est résolutoire pour les projets des acteurs privés, quelle que soit leur taille. Dans le tourisme, les créations, les innovations et les expérimentations sont une des clés du succès de demain. Notre « exotisme » à nous, destinations françaises, se situe dans notre diversité (ressources et territoires) et dans notre capacité d’imagination (montage, produits et services). L’hyper compétition qui va s’accélérer encore dans les années qui viennent condamne les acteurs touristiques français à la créativité et à l’innovation dans tous les domaines, matériels et immatériels : produit, thème, service, montage, financement, commercialisation, communication, etc.

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Surtout dans les territoires de France dotés des plus faibles ressources naturelles et culturelles. Enfin, il faut signaler l’extrême diversité et complexité des démarches et des interlocuteurs pour un porteur de projet.

C’est pourquoi, nous proposons 6 mesures dont les 4 premières vont dans le sens de la création de « contrats de projets »

1. Réfléchir à la nomination d’un interlocuteur unique pour aider les porteurs de projets touristiques en fonction de la nature du projet. Par conventionnement entre les parties, cette action est notamment à mettre en œuvre en liaison avec les régions, départements et CCI.

2. Prévoir un volet spécial hôtellerie familiale (petites villes et

campagne) concernant la transmission des entreprises et la rénovation des équipements en l’adaptant aux demandes nouvelles des clientèles (voir proposition n° 4).

3. Modifier la pratique en matière d’aides et de subventions pour que

soit autorisée l’intégration d’immatériel dans l’investissement matériel éligible, à hauteur de 1 à 5% de ce dernier, pour la mise en marché et la promotion (y compris la création d’un site Internet) notamment. Toutefois, les modalités d’attribution veilleront à ce que l’aide ne constitue pas un financement déguisé du déficit de fonctionnement.

4. Augmenter la dotation, actuellement de 70 millions d’euros, du FCIR

(Fonds pour le Capital Investissement Régional) nouvellement créé et en réserver une partie en faveur des PME-PMI, et, plus largement, favoriser, par tous moyens, la création de fonds régionaux de développement et de capital-risque et de toute plate forme avec les organismes bancaires et de financement professionnel. Dans cette optique, réactiver autant que de besoin les fonds du FACIT (Fonds d’Aide au conseil et à l’Innovation Touristique) en simplifiant les règles d’éligibilité et les modalités d’attribution (1) , le champ d’application devant couvrir toute l’innovation, relative à l’ingénierie, au montage, au financement, à la commercialisation, à la promotion, aux partenariats, au développement durable, etc. (1) Doit-on reconnaître comme propriétaires indépendants les membres des réseaux de franchisés ? Doit-on donner la possibilité d’accorder des crédits d’étude aux privés (et non pas seulement aux groupements de privés)….

5. Réfléchir à une modification de la réglementation et des modalités

d’aides permettant de sortir d’une logique incitant plutôt à la fermeture temporaire (parce que saisonnière) des équipements touristiques et de loisirs qu’à une ouverture à l’année

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6. Créer une veille nationale des innovations et des expérimentations

touristiques (voir proposition n° 8) sous la forme d’une plate-forme commune regroupant les systèmes de veille de l’AFIT et des fédérations des partenaires publics (FNCRT, FNCDT, FNOTSI). En collaboration avec l’ARF, l’ADF, l’ADCF, l'ACFCI et les CCI, CRCI. Diffuser les cas exemplaires en liaison avec la presse spécialisée.

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Pour un nouveau tourisme Proposition 4

Pour le développement du tourisme dans tous les territoires

L’espace et le silence sont le luxe de demain. La France possède encore de grands espaces quasi vierges de tourisme, voire même de population, et présente la densité de population la plus faible au km2 des grands pays de l’Europe occidentale. Ce « désert touristique français », pour paraphraser un titre célèbre illustrant le déséquilibre entre Paris et la province, représente environ 70 % du territoire, 80% de ce dernier ne pesant que 28,7 % du total des nuitées touristiques. Il recouvre, très largement, ce qu’on appelle « l’espace rural », un terme générique incluant, en réalité, plaine, coteau, campagne, montagne, forêts, etc. Il constitue une réelle opportunité de développement touristique. En effet, - d’une part, cette « campagne » française est belle, qu’elle soit sauvage ou

entretenue par la main de l’homme. Ce sont les agriculteurs, principalement, qui préservent et entretiennent les paysages, comme le montre l’apparition rapide de friches agricoles lorsque les exploitations cessent, faute de successeurs.

- d’autre part, tout territoire peut devenir touristique pour peu qu’il s’en

donne les moyens, en valorisant ses ressources naturelles et en construisant une image et des produits en adéquation notamment. De nombreux produits potentiels sont encore en friche : halieutiques, cynégétiques, de cyclotourisme, de l’espace naturel (liés aux PNR), de santé, de médecine douce et de réalisation personnelle, d’apprentissage de savoir faire, etc.

Pour ces territoires, le tourisme constitue une double opportunité, celle de compléter les revenus agricoles, contribuant ainsi au maintien et/ou à la reprise de l’activité tout en valorisant son patrimoine bâti, et celle d’entraîner la création (ou la re-création) de produits de tradition de qualité. Cependant, ce tourisme dit rural rime rarement avec tourisme à la ferme, notamment à cause du coût des investissements liés aux normes sanitaires (souvent très lourd pour des projets de petite taille et pour des activités qui accueillent relativement peu de personnes), du surcoût architectural et paysager lié à la qualité du bâti et de l’espace offert, et à cause de la réglementation fiscale et sociale qui n’encourage ni la pluri-activité, ni l’activité d’accueil et d’hébergement touristiques.

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En outre, les porteurs de projets ont souvent une faible assise financière et n’ont pas forcément la formation et l’état d’esprit pour développer des projets touristiques.

C’est pourquoi, malgré les opportunités offertes par le tourisme et le potentiel existant, il existe un risque d’instauration en espace rural d’une « fracture touristique » à partir de déséquilibres trop marqués en termes de moyens techniques et financiers. Reprenant à notre compte certaines des recommandations de nos partenaires : Conférence Permanente du Tourisme Rural (CPTR),… nous proposons donc de : 1. Améliorer et compléter le dispositif d’aide et de subventionnement

aux projets touristiques en espace rural : rénovation des équipements et adaptation à l’évolution des demandes des clientèles, normes sanitaires, boutique, site Internet, reprise et transmission (notamment par le découplage de la vente entre fonds et murs via une structure intermédiaire régionale de crédit-bail, et/ou l’extension des durées de remboursement) (voir la proposition n° 3), élargissement des zones ZRR (ou création de zones de type objectif II sur l‘aspect tourisme uniquement dissocié des valeurs économiques afin de permettre des investissements défiscalisés sur des secteurs plus vastes), assouplir la loi montagne sur les espaces de la moyenne montagne pour permettre la mise en œuvre des unités touristiques nouvelles (UTN) sans les contraintes actuelles adaptées aux espaces de haute montagne et sur le concept de station… etc.

2. Autoriser les expérimentations locales, dérogeant à la règle ou

l’adaptant, en matière d’interventions en faveur des entreprises et des projets touristiques en espace rural.

3. Étudier des « contrats de paysage » (à définir avec tous les

partenaires concernés) qui sont une reconnaissance financière par la collectivité du travail de « jardinier des paysages » effectué par les agriculteurs. (en remplacement des aides de la PAC ?)

4. Assouplir la législation, notamment en supprimant les conditions

fiscales de l’assujettissement à la TVA souhaité par la majorité des loueurs (gîtes, meublés, etc) et en modifiant les règles du droit du travail en milieu rural relatives aux jours de repos (2 dimanches par mois). (voir proposition de Jean-Michel Couve)

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Pour un nouveau tourisme Proposition 5

Pour un tourisme solidaire

Nouveaux services, nouveaux métiers, nouvelles solidarités. Si le tourisme est aujourd’hui entré dans nos mœurs, ne serait-ce que par les congés payés, les week-ends prolongés et le rythme des vacances scolaires, il y a encore 16 % des Français qui ne partent jamais en vacances. Ceux-là ne connaîtront pas la joie de découvrir de nouveaux paysages, de nouveaux espaces, de nouveaux amis, de nouvelles sensations. Comme les personnes handicapées pour lesquelles un déplacement reste toujours une épreuve. Ils n’apprendront pas à mieux connaître les autres Français, de territoires et d’origines différents, et n’auront pas l’occasion de tester leur sentiment d’appartenance à un même pays. En étant empêchés de rencontrer d’autres cultures, ils seront privés de progrès et d’ouverture, et sur le monde et sur les autres, repoussant à plus tard leur adaptation à la mondialisation. C’est que la transversalité du tourisme n’est pas liée qu’à l’économique. Sa dimension sociale et humaniste est, en effet, considérable. On a déjà vu, plus haut, le rôle et l’effet de levier irremplaçable que le tourisme joue en matière d’aménagement et d’équipement des territoires, permettant aux populations locales de vivre au pays et d’entretenir le patrimoine privé et public. Mais, au-delà des emplois traditionnels proposés aux personnes les moins qualifiées (femme de chambre, lingère, personnel de salle, etc), le tourisme offre aussi de nouvelles opportunités en direction des catégories de personnes les plus défavorisées. En effet, il peut - fournir des emplois non seulement en formant des personnes non qualifiées

à travers des stages pratiques, mais encore en pérennisant des emplois saisonniers grâce à des rapprochements entre mer et montagne et/ou à des groupements d’employeurs.

- donner une seconde chance en remettant au travail et en rendant autonomes des Rmistes, des chômeurs de longue durée ou des travailleurs handicapés, et/ou en réinsérant des condamnés à travers des chantiers de réhabilitation et d’entretien des paysages (taille et débrousaillage, murettes de moellons, berges de ruisseaux, sentiers et chemins creux, etc) et du petit patrimoine vernaculaire (croix de carrefour, lavoirs, fours à pain, pigeonniers, etc), et à travers la création de nouveaux services aux clients et aux gestionnaires d’équipements (sécurité, gardiennage, randonnée, etc).

C’est pourquoi, nous proposons de bâtir un tourisme plus solidaire à travers trois mesures :

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1. Désenclaver le concept de « handicap » pour l’élargir à la notion « d’accessibilité » pour tous. Il s’agit en fait d’organiser l’accessibilité, au sens mécanique le plus large du terme, de tous (handicapé en fauteuil roulant, maman avec poussette, personnes très âgées….) à l’offre touristique : monuments, plages, spectacles, stations, etc, grâce à des aménagements adaptés. Il s’agira de soutenir le label existant et de le promouvoir nationalement.

2. (Ré)insérer des personnes en difficulté dans les nouveaux

services et les nouveaux métiers du tourisme -dans le cadre de la lutte contre la petite insécurité ou de l’entretien-rénovation du patrimoine naturel ou culturel par exemple- grâce à des conventions signées avec le Ministère de la Justice et/ou les services sociaux et à la création de groupements d’employeurs (permettant une annualisation des emplois). Cette action d’insertion qui pourrait être mise en œuvre par les CDT dans le cadre des RMA (revenu minimum d’activité) paraît un domaine d’autant plus intéressant que cette compétence est dévolue aux Conseils Généraux, ainsi que, depuis peu, la gestion du RMI, et que, plus généralement, la réinsertion n’empêche pas le professionnalisme (voir le rapport Seilllier en cours de rédaction qui précisera les modalités d’intervention du département dans ce domaine).

3. Mener des actions de sensibilisation des chefs d’entreprises et de leurs personnels au chèque vacance en liaison avec d’autres Ministères.

4. Etudier la possibilité d’autoriser la distribution et la gestion de

chèques vacances par des sociétés privées.

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Pour une intelligence touristique

Proposition 6

Pour une approche touristique identitaire des territoires L’identité des territoires fait le « sel du produit France » (Philippe MOISSET) Toute entreprise, aujourd’hui, regarde son histoire, sa culture interne et ses savoir-faire comme des éléments de patrimoine concourant à sa performance. L’identité d’un territoire est constituée par un nom et par une personnalité propres, faite d’histoire, de paysages et de géographie, de culture et de savoir faire, qui l’ont façonnée au fil du temps et qui le rend unique au monde. C’est une valeur ajoutée extrêmement forte, pour les touristes comme pour les habitants. Pour les habitants, prendre conscience de son identité restaure la confiance, fait (re)vivre la culture, donne des motifs de fierté, suscite des initiatives, crée du lien social et fait souvent renaître ou créer des produits de tradition. Pour les acteurs des territoires, l’identité crée une sorte de marque « séduisante » et plus lisible qui définit avec cohérence un territoire touristique et qui leur sert à la fois de « porte drapeau » et de « porte d’entrée » pour « tirer » le reste de l’offre. Souvent plus connus et plus faciles à repérer que le reste du territoire, ces territoires « identitaires » touristiques, qui ne correspondent généralement pas à des territoires administratifs, permettent en effet d’attirer des clients avec une marque solide et des moyens financiers plus limités. Cette attractivité est d’autant plus grande que cette identité répond à la demande d’« ethnicisme » exprimée par les touristes d’aujourd’hui, qui sont à la recherche de plus de dépaysement, de sens et d’authenticité -ils veulent rencontrer des hommes et partager des cultures (l’identité est constitutive de la culture), même au soleil, et même dans les villages de vacances ou « resorts » (succès des excursions à la carte). Ainsi cette identité « éclaire » toute l’offre touristique (meilleure notoriété, attractivité, lisibilité, dé-banalisation de la destination et des produits..), fait économiser des investissements marketing et fait (re)vivre les cultures. Elle sert d’outil de décision dans le choix des orientations et dans les arbitrages touristiques. Le projet/l’action s’inscrit-il ou ne s’inscrit-il pas dedans ? La renforce-t-il ou la décline-t-il ? etc.

C’est pourquoi, nous proposons de tourner le territoire vers le client, dans le sens d’une démarche qualité client fondée sur une prééminence de la marque « identitaire » sur la marque administrative à travers 3 actions :

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1. Etudier la faisabilité de labelliser ces territoires eux-mêmes par la création de plusieurs types de labels nationaux dans la lignée des crus français et de leurs terroirs. Ces labels touristiques d’identité seraient liés à la notion de culture, de tradition, d’histoire, de vignoble, de terroir, etc. et seraient attribués en fonction de l’importance et du nombre d’attributs possédés par chaque territoire. La FNCDT se propose de s’associer à tout acteur qui souhaiterait approfondir et porter ce sujet. En cas de succès de l’expérimentation en France, une extension à l’Europe pourrait être envisagée. La difficulté de mise en oeuvre de cette action oblige à une démarche préalable visant à rationaliser la notion d’identité. Celle-ci pourrait se définir à travers une étude basée sur trois facteurs : a/ la réalité historique, linguistique, géophysique et culturelle, b/ les résultats d’une étude sur la notoriété et l’image des territoires

français à l’étranger et dans l’hexagone (voir la proposition n° 8), c/ le comportement actuel des touristes sur les territoires. Cette proposition a pour but, non seulement de faciliter la lisibilité touristique du territoire, mais encore de favoriser et d’accélérer les mouvements déjà bien entamés de regroupement des territoires administratifs entre eux (voir « projets de destination » ci dessous). En outre, et ce n’est pas mince, elle présente l’avantage de pouvoir favoriser les territoires de France face à ses concurrents compte tenu de la richesse « identitaire » de ses territoires.

2. Organiser la promotion dans les territoires autour de « projets de destination » (voir proposition n° 13) comme cela est d’ailleurs déjà en cours dans de nombreux territoires : il s’agit en fait de tourner les territoires vers le client en « donnant la main », en matière de promotion, à des regroupements de territoires administratifs cohérents en terme de destination touristique ou, si ceux-ci correspondent à un territoire administratif, à celui qui le recouvre géographiquement dans la mesure bien sûr où ils disposent des moyens adaptés aux clientèles visées. La démarche de bon sens consiste à s’appuyer sur les plus grands territoires identitaires, correspondant à certains des territoires connus évoqués dans le point précédent, pour faire connaître les plus petits à la manière de poupées russes. Une sorte de promotion gigogne tout à fait adaptée à la réalité des perceptions et comportements des touristes.

3. Organiser les bases de données (marketing) et les outils d’aide à

la décision (observatoires..) de manière à pouvoir être exploitables à la carte, et par territoire administratif, et par territoire identitaire touristique (paramétrage à la demande).

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Pour une intelligence touristique Proposition 7

Pour une véritable politique nationale et européenne de marques, de labellisation et de certification La marque est à la fois repère et repérage Sans marques ou labels, pas de repères. Sans repères, pas de clients ! Les marques-labels sont essentiels, car elles protègent l’offre et permettent à la fois : - une vraie différenciation des prestations et des services (d’autant plus

nécessaires qu’en matière touristique, prestations et services ont le défaut d’être aisément imitables et non brevetables),

- un premier accès à l’information et à la réservation en facilitant le repérage, en donnant des garanties et en rendant les produits plus lisibles pour les candidats aux voyages/séjours,

- le regroupement de l’offre et donc la fédération des acteurs autour de systèmes de réservation et de commercialisation partagés.

Les marques-labels sont et seront particulièrement importantes pour la France, pour structurer son offre atomisée et peu professionnalisée, pour élever la qualité et pour accroître les ventes. Cependant, il ne s’agit pas de créer trop de labels (trop de labels tuent les labels), mais d’en créer là où ils manquent. D’ailleurs, face à la prolifération hétérogène actuelle et afin de garantir une égalité de critères entre les territoires, la démarche de labellisation ne saurait être que nationale ou européenne. Elle permettra donc de rationaliser les labels existants en diminuant les labels locaux en doublon avec des labels nationaux. À cette condition, nous proposons de : 1. Aider et renforcer les marques-labels nationales et européennes

qui marchent bien. Par exemple : Logis de France, Restaurateurs de France, Gîtes de France, CléVacances, Loisirs de France etc.

2. Etendre la politique de labellisation là où elle n’existe pas encore :

Par exemple : les auberges de pays, les territoires (voir proposition n° 6), les filières (et en premier lieu, les filières pêche –le label Relais de St Pierre a disparu- et cheval).

3. Rapprocher les cahiers des charges des labels de ceux des

certifications qualité portant sur la qualité du service, de manière à enclencher/encourager les processus de certification. Ex hotelcert dans l’hôtellerie.

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4. Caler les critères d’éligibilité des aides aux entreprises sur ceux de qualification de l’offre, afin d’augmenter la qualité de celle-ci et de donner accès à des labels aux entreprises aidées.

La FNCDT se propose d’aider tout organisme ou partenaire professionnel qui souhaiterait approfondir ces trois derniers points.

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Pour une intelligence touristique

Proposition 8

Pour une veille élargie et permanente Sans veille, pas d’intelligence. Savoir, c’est prévoir. Nous sommes dans une « guerre » de l’information. Les vrais architectes de l’offre sont les besoins et les attentes des touristes (et des habitants). Ainsi que leurs perceptions de l’offre. C’est pourquoi, l’observation économique et touristique constitue un outil stratégique d’aide à la décision, essentiel pour tous les opérateurs, publics et privés dans le cadre de l’hyper compétition du tourisme (positionnement, adaptation de l’offre, saisie des opportunités de marché, innovations, etc). Elle est en effet, à la fois démarche initiale à l’élaboration des plans marketing et anticipation des nouveaux produits. Or, il existe aujourd’hui dans le tourisme une carence d’informations sur les 3 points suivants : les attentes et les comportements par grands bassins et par pays ־

émetteurs, la concurrence, le benchmarking (étalonnage des performances et des ־

situations) des filières et des territoires, les notoriétés, images et perceptions des différents territoires et de l’offre ־

française sur tous les grands marchés. C’est pourquoi il existe une attente très forte des acteurs publics et privés du tourisme sur ce point. Pour constituer un outil opérationnel cette information doit être accessible d’une façon permanente (veille concurrentielle) ou régulière (baromètre de notoriété et d’image). Par ailleurs, les systèmes existants d’observation touristique ne prennent pas en compte le caractère transversal du tourisme, sous-évaluant ainsi ses retombées. Les données sont trop souvent mises en cause par ceux-là mêmes qui les utilisent. Aucune Région, encore moins un Département, n’ayant les moyens de financer de telles études, tous les acteurs de l’observation (État-Régions-Départements-Communes) doivent travailler ensemble pour concevoir et co-financer un système permanent d’études, d’observation et de veille. De fait, cela revient à reconnaître la nécessité de renforcer le rôle national de l’État en la matière, et de renforcer le volet observation dans les CPER.

C’est pourquoi, nous proposons de

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1. Remettre à plat le système national d’observation en redéfinissant des normes et des méthodes nationales sur l’observation de la fréquentation et des retombées touristiques et en associant tous les territoires dans le projet. L’objectif est de redéfinir la norme et la méthodologie au national afin d’améliorer la qualité de l’information touristique et de permettre ultérieurement de consolider les bases régionales, ainsi reformatées -elles-mêmes alimentées par les CDT et les OTSI- dans une base commune nationale accessible par Intranet et exploitable à la carte (par zone/territoire touristique, par territoire de gestion ou de projet, par territoire administratif...etc.). Cette démarche ne peut se concevoir sans une véritable mobilisation des régions, départements et communes autour de ce projet et sans l’engagement préalable des partis d’arrêter à terme leur propre système pour rejoindre la nouvelle norme.

2. Créer un « Centre international d’étude, d’observation et d’intelligence marketing touristique » (Pourquoi pas la transformation de l’ONT), en y regroupant l’ensemble des données sur les clientèles, les produits et les expériences, qui sont actuellement disséminées entre l’ONT, l’AFIT, la Direction du Tourisme, etc… ainsi que l’Unité de Recherche et de Prospective du Secrétariat d’Etat au tourisme (dont la mission est l’analyse prospective, la recherche fondamentale et appliquée avec l’objectif d’anticiper l’évolution, d’encourager les travaux des chercheurs, de favoriser l’innovation et la créativité à la fois dans les analyses et dans les produits touristiques). À intérieur de ce centre, la veille nationale des innovations et des expérimentations touristiques pourrait prendre la forme d’une plate-forme commune regroupant les systèmes de veille de l’AFIT et des fédérations des partenaires publics (FNCRT, FNCDT, FNOTSI), en collaboration avec l’ARF, l’ADF, l’ADCF et l'ACFCI, et diffuser les cas exemplaires en liaison avec la presse spécialisée (la Gazette des Communes, par exemple).

3. Mettre en place une veille marketing internationale permanente

des 15 premiers marchés récepteurs par produits / filières et par destinations avec sélection personnalisable et abonnement à la carte (avec accès par plate-forme Extranet personnalisable).

4. Mettre en place 5 types d’études, qui n’existent pas ou ne sont pas réellement opérationnelles à l’heure actuelle, et qui sont financièrement tout à fait supportables par chacun si leur financement est mutualisé entre tous.

a. Une étude bisannuelle des tendances et perspectives futures

dans le tourisme. C’est surtout l’opérationalité de cette étude qui doit être améliorée par rapport à ce qui existe.

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b. Une étude bisannuelle des attentes et comportements des touristes des 10 premiers marchés émetteurs mondiaux. C’est à la fois le rythme et la précision de l’étude qui est essentiel dans ce domaine.

c. Une étude barométrique annuelle de notoriété et d’image des

territoires identitaires touristiques Français sur tous les grands marchés, avec comparatif des principaux concurrents (avec possibilité d’ajouter des destinations à la carte) et dans l’hexagone (auprès des habitants). Aucune étude sérieuse n’existe dans ce domaine pourtant essentiel pour tous les territoires.

d. Une enquête barométrique annuelle de satisfaction et de

motivations auprès des touristes nationaux et internationaux, ciblée non seulement sur le tourisme de loisir, mais aussi sur le tourisme d’affaires (en remplacement de l’enquête aux frontières qui n’est plus réalisée).

e. Une étude nouvelle sur le poids économique du tourisme (sur le

rythme des CPER / 6 ans) avec une refonte complète de la méthodologie en intégrant notamment les différents aspects de retombées du tourisme (économique, social, promotionnel ..etc.), une redéfinition des professions et l’intégration des habitants comme hébergeurs.

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Pour une intelligence touristique Proposition 9

Pour la généralisation d’un système normé et regroupé de l’offre touristique L’information sur l’offre est la ressource verticale clé. On la retrouve à chaque étape du processus touristique. La logique voudrait donc que l’on parte de la même information, celle du terrain, et que chaque niveau l’enrichisse et la traite en fonction de ses besoins et de ses seuils de signification (tableaux de bord). La complexité naît quand chaque niveau la collecte, la produit et la valorise indépendamment des autres niveaux, car il faut alors déployer des trésors d’intelligence pour rendre compatibles les systèmes entre eux. On ne peut pas parler de promotion mutualisée et configurée à la demande en fonction du territoire sans norme commune en matière de structuration de l’offre, ce qui a été déjà largement amorcée avec TourinFrance. Il y a donc urgence à finaliser la grande base touristique française, domaine où l’intérêt individuel est dépassé par l’enjeu national et l’intérêt collectif.

C’est pourquoi, nous proposons la signature d’une convention rendue obligatoire entre l’Etat, les CRT, les CDT et les OTSI autour de 2 engagements minimum partagés :

1. Adopter par tous le format TourinFrance (Format Commun de Description et Format Commun d’Échange) comme norme de toutes les bases de données touristiques publiques. En effet, seule la mise en œuvre reste encore à généraliser.

2. Adhérer tous à la plate forme ResinFrance comme base partagée (mais pas forcément unique, bien entendu) en matière de commercialisation et distribution. Il faut rappeler que le serveur national « ne constitue pas pour autant un outil de réservation centralisé puisque la gestion des réservations continue à être de la responsabilité des organismes locaux de commercialisation (SLA, Gîtes de France etc.) et que ceux-ci peuvent créer des " serveurs virtuels " (ensembles géographiques ou thématiques de l’offre)».

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Pour une intelligence touristique

Proposition 10 Pour un "Knowledge Management" (gestion des connaissances) des territoires, partagé et porté par les organisations institutionnelles du tourisme Le cordonnier est souvent le plus mal chaussé. L’union fait la force. Des milliers d’expériences réussies existent, menées ici et là dans les territoires, relatives à toutes sortes de situations et problématiques. Dans chaque territoire, on trouve aussi, en fonction de la spécificité de chacun d’entre d’eux, de véritables experts qui possèdent des compétences pointues et multiplient dans une filière ou dans un savoir-faire marketing, organisationnels, opérationnels ou méthodologiques. Ils sont répartis dans les CRT, les CDT et les OT, parfois dans les organismes consulaires ou associatifs. Or, malgré les efforts des fédérations et des publications spécialisées (notamment les études et synthèses de l’AFIT, la Revue Espaces, la Gazette des communes, les séminaires et banques de données de la FNCRT, FNCDT et des UDOTSI), cette extraordinaire richesse n’est pas ou très peu exploitée, alors qu’il y a un besoin et une attente considérables de la part des acteurs du tourisme. L’information circule mal et chacun réinvente le fil à couper le beurre avec une perte considérable d’énergie, de compétence et d’argent. C’est pourquoi, nous proposons de créer une banque de données nationale et partagée de "Knowledge Management" (gestion des connaissances) en liaison avec l’AFIT et les partenaires institutionnels des territoires. Celle-ci présenterait les expériences, les savoirs, et les R&D exemplaires regroupés autour de différentes thématiques comme par exemple: ,Expérimentations remarquables (structuration de l’offre, mutualisation ־

promotion, observation, évaluation, formation, partenariat, commercialisation, plate-forme Internet…etc.),

,Innovations / Nouveaux concepts ־ ,Expertises de chaque acteur territorial (par outil, par filière…) ־ ,Prestataires du marché (consultants, formateurs, enseignants..) ־ .Modèles juridiques (contrat et convention, dossier type, etc) ־ Cofinancée par ses membres, la création et l’accès se feront par l’intermédiaire des fédérations et par Extranet. Les contenus serviront à alimenter la formation (voir proposition n° 20) sous forme d’exemples et/ou de cas.

La FNCDT se propose de s’associer à tout acteur qui souhaiterait étudier et mettre en œuvre cette action. Si aucun organisme ne souhaite s’investir dans ce projet elle propose de lancer une première expérience pilote autour des départements, avant une extension éventuelle à tout autre territoire.

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Pour une intelligence touristique Proposition 11

Pour la généralisation du partenariat privé-public dans le développement du tourisme Dans le tourisme plus que partout ailleurs, le secteur public et le secteur privé ont besoin l’un de l’autre, dans l’investissement comme dans le développement et la promotion, pour les raisons suivantes :

1) la finalité et le caractère transversal du tourisme

Son rôle structurant au service du développement local et de l’intérêt des populations (plus particulièrement encore dans les territoires en difficulté ou en milieu rural) et sa proximité avec l’aménagement du territoire (en particulier en matière d’accès routier, de transport et d’équipements touristiques), l’assimile à un service public, justifiant un financement de la collectivité. Il en est de même du caractère d’ambassade des identités et des produits touristiques. Quant à l’événementiel en général, et aux festivals, marchés, salons et congrès en particulier, non seulement ils constituent de formidables médias à fort effet de levier sur l’économie nationale et régionale, mais en plus ils contribuent à la désaisonalisation, point essentiel pour la réussite du tourisme français. Leur clientèle est intéressante en termes de volumes de ventes réalisées grâce à elle, comme en termes de marges dégagées. Ainsi les 10 plus grands événements actuels (Festival de Cannes, MIDEM, etc) représentent un chiffre d’affaires égal à celui de la consommation touristique de la haute saison dans le quadrilatère le plus fréquenté de la Côte d’Azur (Cannes, Antibes, Grasse, Juan-les-Pins), soit 300 millions d’euros environ car le tourisme de festival génère 3 fois plus de revenus par visiteur que le tourisme de loisirs !

2) Le niveau des investissements Beaucoup d’opérations ne pourraient se faire sans investissement public, notamment lorsque le risque est jugé trop grand ou le retour prévisionnel sur investissement, trop faible ou trop long. Quelle qu’en soit la raison : nouveauté, zone de chalandise, hauteur de l’investissement ou masse critique nécessaire (en quantité et/ou en qualité), etc. Ainsi en est-il notamment des projets nouveaux et des équipements à rénover.

3) L’efficacité

Même lorsque l’investissement public se substitue à l’initiative privée, la collectivité a toujours intérêt à trouver un exploitant privé qui gagnera sa vie en gérant l’équipement confié et en assumant aussi loin que possible le développement et le renouvellement de l’outil. Car le secteur public n’a pas vocation à gérer. Il le fait, la plupart du temps, moins bien que le privé et ne dispose pas du cadre juridique approprié. Par exemple : les campings communaux.

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C’est pourquoi, nous proposons Le lancement d’une véritable politique du partenariat touristique privé-public à travers 3 décisions : 1) Créer un « Guide du partenariat touristique privé-public » (en complément des documents sortis par la revue Espaces et par l’AFIT sur ce sujet) recensant pour chaque type d’actions toutes les formes et les modalités existantes, du privé vers le public comme du public vers le privé : création de structures communes, aides, délégation de service public, conventions, charte, sponsoring et mécénat… etc. Celui-ci inciterait notamment à la création de partenariats pour :

!"La gestion des équipements communaux

!"La gestion de l’événementiel

!"Les investissements d’équipements de tourisme et de loisirs

!"Les outils d’intelligence marketing

!"La promotion de loisirs (voir proposition n°12)

!"La promotion du tourisme d’affaire en particulier à travers des

organes spécialisés de type « conventions bureaux » mêlant privés et publics, en s’inspirant de ceux qui existent au Royaume-Uni et en Allemagne (les 2 pays qui prennent chaque année des parts de marché à la France !).

2. Lancer une campagne de sensibilisation autour du guide ciblée auprès des administrations et des entreprises de tourisme et de loisir en liaison avec les organisations patronales et les organismes consulaires privés régionaux. Cette action sera réalisée à l’occasion de la campagne de sensibilisation évoquée à la proposition n°2.

3. Adapter certains critères d’aides financières en matière de

promotion touristique sur la base de l’existence de ce type de partenariats.

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Pour une organisation performante Proposition 12

Pour une mise en tourisme de l’offre coordonnée au plus près du territoire

« Les décisions intéressant nos concitoyens devront désormais être prises au niveau le plus proche des réalités » Jacques CHIRAC 2/07/02

Personne ne connaît mieux son territoire que celui qui y vit et y travaille. Il en connaît les ressources et les acteurs, il cerne son identité, il en partage les valeurs, il sait les bassins de vie et de consommation, etc. Il semble impossible de mettre en œuvre et structurer une offre touristique sans être au plus près des hommes et de leur environnement. D’un autre coté, il faut des moyens et une certaine expertise pour analyser la situation et prendre les bonnes décisions.

Le département en étroite liaison avec les intercommunalités allie proximité, capacité (moyens humains et financiers) et expertise, dans une logique à la fois de subsidiarité et de guichet unique. Cet état de fait est renforcé par le fait que la taille des départements correspond plus ou moins à un déplacement moyen d’un touriste autour de son lieu de villégiature. Enfin, la meilleure information est celle qui remonte du terrain. Elle doit avoir la priorité.

Nous proposons donc de :

1. Reconnaître que la structuration de l’offre doit se réaliser au plus prés du territoire. Les actions à mettre en œuvre pour améliorer et développer l’offre (y compris en matière d’instruction des dossiers d’aide et de subvention) d’un territoire doivent être prises au niveau départemental et local.

2. Elaborer les décisions touristiques dans les territoires (en

particulier les schémas d’aménagement touristiques ainsi que les plans marketing) à partir des informations remontantes. D’un point de vue méthodologique, un croisement entre ces informations et les orientations stratégiques du niveau concerné donne lieu à une 1ere mouture qui fait alors la « navette » itérative avec le(s) niveau(x) inférieur(s) jusqu’à obtention d’un consensus sur le document (à la manière de l’établissement des budgets dans les entreprises). La « coordination » prévue par la loi de décembre 92 devient l’art de combiner avec intelligence les informations remontantes pour dégager des orientations sur lesquelles appuyer une politique. De sorte que l’ordre chronologique normal d’établissement des schémas d’aménagement devrait être : Intercommunalité, puis Département, puis Région. Cf. aussi la proposition n° 18 sur les chartes de développement

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Pour une organisation performante Proposition 13

Pour une promotion des territoires coordonnée autour de « Projets de Destination » Le principe de subsidiarité est inapplicable, seul, en matière de promotion, car la promotion touristique d’un territoire est une promotion économique d’intérêt général partagé. En effet, a/ une destination (territoire de la demande) exige à la fois une

identité ou une pertinence suffisante, une offre suffisante (en quantité et en qualité), et des moyens suffisants (en hommes et en finances).

Elle passe donc, la plupart du temps, par un double regroupement :

- de territoires administratifs, pour et autour d’une identité et d’une offre séduisantes - de moyens, à travers un partenariat privé-public (le privé pouvant aussi inclure les Chambres Consulaires).

b/ l’échelon de pertinence varie avec l’éloignement du prospect

visiteur. Plus on s’éloigne du territoire, plus le niveau de pertinence grimpe. Dans le département et dans les départements voisins, le pays est généralement lisible. Il peut le rester parfois encore dans la Région, mais guère au-delà. Sauf comme partenaire éventuel d’une filière. Un territoire touristique à l’identité assez forte peut, lui, être visible dans les régions voisines, voire en France pour quelques-uns d’entre eux. Seul un territoire à très forte identité, ou notoriété, sera reconnu en Europe ou sur les marchés internationaux. Il faut donc une coordination stricte entre les partenaires pour décider de l’échelon de pertinence et des différentes synergies en fonction de chaque produit et des marchés ciblés (effet poupées gigogne)

C’est pourquoi, nous proposons de :

1/ s’organiser autour de « Projets de Destination » Bien entendu, il ne s’agit pas de créer un nouveau niveau de compétence, ni une nouvelle structure mais d’adapter l’offre à la demande et s’inscrire dans une logique de projets.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Le point important est qu’existent, dans les territoires, des regroupements autour de projets mixtes (public-privé), dédiés à la promotion nationale et internationale - peu importe qu'ils soient formels ou informels, autonomes, adossés ou abrités chez l’un des partenaires.

2/ Fixer par convention leur pilotage ou co–pilotage

Leurs caractéristiques pourraient être les suivantes :

Ils sont tous adhérents à Maison de la France. Ils travaillent aussi bien pour du tourisme de loisirs que pour du tourisme d’affaires (voir proposition n° 11)

Ces « projets de destination » concernent des territoires touristiques identitaires (ou correspondant à un échelon de pertinence en tant que territoire de la demande) d’une taille suffisante (minimum à fixer) pour avoir une offre conséquente et des moyens humains et financiers correspondant aux marchés visés. Cette proposition devrait entraîner pour la promotion internationale la mise en avant d’une quinzaine de « projets de destinations touristique » cohérents (voir proposition n° 6), puis, à l’intérieur de ceux-ci, d’une soixantaine de projets de destination plus petits et donc davantage tournés vers une promotion nationale et sur les pays frontaliers avec la France. Les villes (avec les communautés de communes), qui correspondent à une identité touristique cohérente, travailleraient bien sûr sous leur propre identité pour les marchés de proximité et seraient partenaires de certains « projets de destinations ». Organe de pilotage Chaque organe de promotion se doterait d’un chef de file qui pourrait être l’un de ces membres à savoir un CRT, un CDT, un OTSI ou un professionnel (en particulier pour le tourisme d’affaires) suivant les types et les spécificités des projets.

Ainsi, serait-il légitime que le CRT soit l’animateur du projet de destination « Bourgogne » puisque la destination touristique correspond ici à la Région administrative, l’ADT du Haut Rhin l’animateur au titre du massif des Vosges….

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Les Projets de Destination

CDT

Conseil Général

Maison de la France

TourinFrance / RésinFrance

CRT

OT

Professionnels (sociétés privées et publiques du tourisme

du loisir et du transport)

Communes/Communautés de communes et d’Agglomération

Conseil Régional

Offre Demande

Pays

Autres partenaires institutionnels

(CCI, Chambres d’agriculture, chambres des métiers…etc..)

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Pour une organisation performante Proposition 14

Pour une promotion du tourisme français à l’étranger mieux dotée et mieux partagée

La promotion du tourisme français doit devenir la préoccupation continuelle des pouvoirs publics compte tenu de l’internationalisation des marchés et de l’évolution de la demande.

Les études montrent qu’il existe une corrélation très forte entre les budgets des offices nationaux de promotion et le niveau des recettes par séjour. Or, le budget promotion de Maison de la France est beaucoup plus faible que celui de nos concurrents directs. En outre, le budget n’est pas le seul levier, il y a aussi l’implication des plus hauts représentants de l’État, en France et à l’étranger. Aux USA comme en France, le Président s’implique déjà dans les opérations de communication visant à « vendre » l’image du pays auprès des touristes étrangers comme auprès de ses compatriotes, mais ce n’est pas le cas de tous nos représentants en poste à l’étranger. Enfin Maison de la France intervient ponctuellement dans le cadre d’actions nationales. C’est pourquoi, nous proposons les 4 mesures suivantes : 1. Tripler la dotation de l’État à Maison de la France, de 35 à 105

millions d’euros pour la mettre à un niveau en rapport avec la place et les enjeux du tourisme pour la France.

2. Centrer l’action de Maison de la France uniquement sur la

promotion et l’image du tourisme français à l’étranger. Maison de la France doit donc aussi être mobilisée lorsqu’un événement est susceptible d’altérer cette image (marée noire..). Il faut noter à ce sujet que les régions étrangères transfrontalières sont pour les régions et départements français voisins des destinations de proximité vers lesquels ils font légitimement beaucoup de promotion quand ils ne constituent pas avec eux des partenariats avec lesquels il font de la promotion commune sur des marchés lointains.

3. Créer une manifestation pour fêter le tourisme français, en France

dans tous les territoires et à l’étranger (en liant le tourisme à la fête du 14 juillet dans le monde entier ?) (Cf. aussi la proposition n° 2)

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

4. Redéployer les moyens dont sont pourvus les ambassades et les postes d’expansion économique pour mener une action efficace en assistance de Maison de la France dans chacun des pays autour de la fête du tourisme français dans le monde.

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Pour une organisation performante Proposition 15

Pour une implication mieux ciblée de l’État « Moins d’État, mieux d’État » L’importance des grands enjeux du tourisme, l’existence de l’Europe, l’internationalisation du marché, le contrôle nécessaire de l’Etat sur les « normes » et les grands outils touristiques (ONT, Maison de la France, AFIT, etc), la pertinence de la porte d’entrée « France » et de la technique « gigogne » en matière de promotion, l’obligation de partenariat public-privé alors qu’il existe de grands opérateurs publics directement concernés par le tourisme (ADP, Air France, SNCF, etc)… militent pour que l’État joue un rôle essentiel au national dans le tourisme ainsi que dans les territoires malgré la suppression annoncée des DRT. Garantir les normes et les classements, valoriser l’image de la France, réguler, assurer la solidarité et l’équilibre entre les territoires, s’inscrire dans une politique de développement durable sont les principales missions que doit continuer à jouer l’Etat, à travers une administration forte et des outils partenariaux, à la hauteur des enjeux de notre pays. C’est pourquoi, nous proposons: 1. une administration centrale, partenaire des territoires sur les

missions essentielles : $"Réglementation du tourisme $"Etablissement de la stratégie de la destination France

(voir proposition 2) $"Action coordonnée auprès des différents ministères ou services

concernés (en particulier culture, agriculture, artisanat, transport, aménagement du territoire)

$"Définition et imposition des normes (dont certaines européennes) $"Grands investissements et équipements structurants du territoire $"Campagnes d’information et de sensibilisation après des partenaires et

des populations $"Soutien à l’innovation technologique

2. Des outils nationaux indispensables et partagés

$"Une promotion à l’étranger nécessaire et financement de l’image et de la promotion internationale (proposition 14)

$"Un outil statistique et prospectif indispensable – définition et méthode, grandes études et publication et diffusion des données et chiffres du tourisme (cf. proposition 8)

$"Un outil nécessaire à maintenir, notamment en appui des territoires défavorisés, l’AFIT (propositions 3, 10 ,11)

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

3. De nouvelles formes de collaboration Etendre le réseau AFIT dans les territoires Il s’agit de donner la possibilité de « labelliser » une compétence transférée (dans la mesure où l’AFIT considèrera que sa compétence est suffisante, bien entendu) au sein de chaque CRT, pour les filières (culturelles…etc.), et au sein de chaque CDT où le correspondant « AFIT » jouera le rôle d’un généraliste en charge du développement départemental (ingénierie d’aménagement et de structuration de l’offre, montage de projets)

Ces experts seront animés et fédérés en réseau par l’AFIT et les fédérations.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Pour une organisation performante Proposition 16

Pour une répartition « légitime » des missions des acteurs institutionnels du tourisme « La cohérence sera articulée autour du couple État-Régions, la proximité autour du couple Département-Commune » (JP RAFFARIN) « Le département verra ses responsabilités renforcées au nom de la proximité avec les citoyens et les régions gagneront en puissance » (JP RAFFARIN). Au-delà de la décentralisation qui est en cours mais en tenant compte des besoins futurs engendrés par les nouvelles attentes et comportements des touristes et l’évolution des marchés et de la concurrence, il existe une répartition naturelle des missions entre l’Etat et chaque niveau de territoire. Si on se réfère aux atouts de chacun d’eux, on peut esquisser ce que nous pourrions appeler une « carte de légitimité ». Il est nécessaire que chaque territoire se positionne à l’endroit où il est le mieux placé. Certaines missions peuvent être assumées directement par le territoire, d’autres doivent obligatoirement être partagées. Dans ce cas, le chef de file doit être désigné au cas par cas (comme dans l’exemple des projets de destination) tant les situations et les expériences peuvent être variables d’un territoire à l’autre.

Ainsi, nous proposons de : Répartir les missions suivant les atouts de chaque territoire (et donc leur légitimité « naturelle »), éclairés par les attentes et comportements actuels et futurs des clients comme le résume le tableau de la page suivante :

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Atouts Légitimité

Légitimité partagée avec les autres niveaux administratifs et/ou les

professionnels "le client au cœur du système"

Représentation nationale Réglementation Taille / Vision d'ensemble France Péréquation / répartition des

ressources Neutralité Intégration Europe et International Capacité/Moyens incitatifs Droit Contrôle des outils Fiscalité Proximité avec la recherche nationale

Information nationale

Cohérence nationale/harmonisation des méthodes

Aménagements structurants du territoire

Définition des normes et

classement

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Contacts internationaux

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Vision d'ensemble région Europe / international Taille Economique Ouverture Europe Formation Capacité/Moyens incitatifs CPER

Capacité/moyens d'expertise Aménagement du territoire régional / transports

Financement / Aides aux entreprises

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Vision d'ensemble départementale et locale

Social et solidarité

Capacité/Moyens incitatifs Aménagement rural Capacité/moyens d'expertise Schémas sectoriels (PDIPR) et

fédération Proximité Communes et intercommunalités

Animation acteurs départementaux et relais infradépartementaux

Conseil et assistance Proximité "'projets" Classement des équipements

touristiques Proximité "professionnels" Fleurissement

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Très grande proximité acteurs Accueil et information clientèle Contacts directs professionnels Contacts directs habitants / citoyens

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Contacts directs touristes Gestion d'équipements et de services publics

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Pour une organisation performante

Proposition 17

Pour une définition précise des missions et métiers des OTSI, CDT et CRT

L’OT (quelle que soit sa forme) constitue le point essentiel des contacts avec les clients et les professionnels locaux. Il doit donc être au début et à la fin de toute mise en œuvre d’une politique touristique d’un territoire. Son cœur de métier se situe donc naturellement d’abord dans l’animation locale, l’accueil et l’information des clients ainsi que dans le partage et le recueil d’information auprès des professionnels locaux. Son métier devrait s’élargir vers l’étude et la qualification des clients ainsi que vers leur fidélisation. Le CDT est (et sera encore plus demain) à la fois le centre et le cœur du tourisme des territoires. Sa taille et sa proximité avec les acteurs et les communes lui permettent d’être à la fois courroie de transmission descendante et ascendante, expert opérationnel du tourisme et fédérateur d’acteurs. Son cœur de métier se situera donc à la fois dans la transmission et la gestion de l’information (d’une part vers les CRT et les organismes techniques nationaux et d’autre part vers les communes et professionnels), mais aussi dans la mise en œuvre de la politique touristique et l’action locale à travers l’évaluation et l’amélioration de l’offre, ainsi que dans la fédération et l’animation des acteurs autour de projets partagés. Ce double métier d’expert-conseil et d’animateur constitue déjà et constituera demain le cœur de son métier. Par ailleurs, l’intercommunalité, qui tire sa légitimité de la volonté commune locale de synergie et de projets, va continuer à s’étendre. Ses besoins en conseil et ingénierie touristique vont donc encore augmenter. Cependant, peu d’EPCI auront la capacité et les moyens d’assurer cette fonction, seuls. Dans le cadre de la décentralisation, le CRT sera demain le niveau de la cohérence et de la stratégie à long terme, à la place et pour le compte de l’Etat, déléguant aux départements la mise en œuvre et l’action à moyen et court terme à l’exception de quelques grands projets régionaux structurants. Son champ d’intervention naturel se situera dans l’économique d’une part et à l’international d’autre part (l’Europe en particulier). Son rôle sera, ainsi, de mettre en cohérence, de faciliter, de répartir les aides et de soutenir ou consolider les actions entreprises par les départements.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Chaque organisme étant ainsi positionné, nous proposons de : 1. Favoriser le développement d’OTSI puissants autour d’offices

intercommunaux aux missions renforcées Seule une taille minimum permet aux OT de remplir leurs missions en propre dans de bonnes conditions, à savoir : 1) L’accueil et l’information des visiteurs avec des plages d’accueil

larges (la mission première des OT), 2) L’animation locale et la fédération des acteurs locaux 3) La promotion régionale de la ville ou de l’intercommunalité 4/ L’information des élus, des citoyens et des professionnels Trois autres missions devraient être assurées en co-pilotage (et avec des partenaires)

1) L’assistance à l’élaboration de la politique de développement

touristique intercommunale 2) L’observation 3) La promotion nationale et internationale dans le cadre des

« Projets de destination » 2. Recentrer le CDT autour de 6 grandes missions (Voir schéma en

annexe 4)

1) La stratégie de développement au service du conseil Général : conception et assistance à la mise en oeuvre des schémas départementaux de développement et d’aménagement touristiques (en liaison directe avec ceux de chaque intercommunalité et/ou pays ou pôle), à élaborer en partant et en tenant compte des schémas existants (directeur, culture, urbanisme, agglomération, pays, etc).

2) L’expertise et le conseil dans l’évaluation et l’amélioration de

l’offre en particulier auprès des collectivités territoriales et porteurs de projets (ingénierie touristique, structuration, développement et labellisation de l’offre, construction de produits, etc)

3) L’information, l’animation et la fédération de tous les acteurs du

tourisme et des loisirs du département

4) La gestion et l’animation de filières intra-départementales et/ou pour le compte de la région en liaison avec les fédérations et acteurs privés concernés

5) L’observation, la gestion et l’animation « technique » de centre

de ressources (mutualisables) en liaison notamment avec les CRT et OT et les organismes techniques nationaux en particulier dans les nouvelles technologies, l’information, la veille, l’expérimentation et

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

l’innovation (concepts, produits, méthodes, passerelles transversales, etc.) au bénéfice de tous, collectivités et professionnels.

6) La promotion nationale et internationale (avec éventuellement une

mise en marché et une commercialisation) à travers le co-pilotage des « projets de destination ».

3/ Recentrer les CRT autour de 6 grandes missions :

1) La stratégie de développement au service du conseil régional : conception et assistance à la mise en œuvre des schémas régionaux de développement et d’aménagement touristique (en liaison avec celui du national) à élaborer en partant et en tenant compte des schémas existants dans les départements (voir propositions précédentes).

2) L’observation, en liaison avec le national et avec les départements (dans le cadre de signature de conventions évoquées précédemment).

3) La définition des grandes filières régionales (en liaison avec celles regroupées au national), l’animation de celles-ci restant du ressort de l’échelon départemental (par le CDT le plus pertinent sur l’offre concernée).

4) L’évaluation et le conseil en financement : avis et conseil sur les financements européens (regroupement des projets des départements et de la région)

5) La promotion nationale et internationale à travers le « co-pilotage des projets de destination » et/ou les « convention bureaux »

6) La formation (dans le cadre de signature de conventions évoquées précédemment).

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Pour une organisation performante Proposition 18

Pour une relation conventionnée entre les structures

« Elles conduisent, dans le cadre de leurs compétences propres et de façon coordonnée, des politiques dans le domaine du tourisme » (loi de 92). Deux constats s’imposent : 1) La diversité des situations et des réalités touristiques dans les territoires

ne permettra pas à la loi de fixer des modalités extrêmement précises de « mise en tourisme » des territoires et de répartition du travail entre les structures (voir proposition 17).

2) Les rivalités, doublons et divers gaspillages constatés entre les différents

niveaux administratifs naissent, la plupart du temps, des hommes, à cause de l’absence de précisions de la loi quant aux missions et aux relations entre les niveaux, et non pas à cause de la liberté de coopération, qui a démontré son bien fondé depuis 10 ans maintenant.

C’est pourquoi, nous proposons de :

Rendre obligatoire la signature d’une charte de développement touristique entre tous les acteurs institutionnels de chaque Région, précisant les fonctions et les rôles de chacun et le type de relation qu’ils décident d’instituer entre eux sur leurs différentes missions (schémas, formation, filières, observation…). Cette proposition revient à rendre obligatoire le cadre qui avait été suggéré dans la loi de 92 à propos de la signature de « conventions entre les collectivités territoriales concernées » qui « définissent, d'une part, les actions contribuant à l'exécution des objectifs fixés par le plan régional et, d'autre part, les modalités de mise en œuvre du schéma… » mais sans imposer son contenu. Cependant, il faut que la signature et le respect de cette charte conditionnent les financements de l’Etat si on veut être certain que cela soit effectivement fait.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Pour une organisation performante Proposition 19 : Pour un nouveau positionnement de l’intervention en commercialisation des organismes institutionnels

Les nouvelles technologies vont bouleverser la commercialisation en favorisant notamment l’émergence de nouveaux partenariats (de la production à la distribution). En supprimant les intermédiaires sous leur forme actuelle, elles vont donner la possibilité à l’offre de rentrer en contact directement avec le client final. On va voir se développer de plus en plus des plate-formes d’information et de commercialisation, véritable « market place », qui regrouperont et organiseront l’offre pour la rendre « consommable » (information/ consultation, achat et/ou réservation) en ligne par ses différents publics. Cela constitue une opportunité particulièrement importante pour la France qui possède une offre atomisée, à 80% en dehors des circuits de commercialisation. Toutefois, cette mise en marché à travers ces plates-formes de commercialisation ne sera possible pour tous, et en particulier pour les offres émanant des plus petites structures, qu’à trois conditions : 1) avoir un niveau d’information suffisant 2) mutualiser les coûts de création et de gestion des sites « market place » 3) accepter de rentrer dans un format commun d’organisation et de

structuration de l’offre Les actions de commercialisation des organismes publics peuvent poser parfois problème s’ils ne s’inscrivent pas en complémentarité de l’action privée mais en concurrence. D’un autre coté, l’intervention de ces organismes semble justifiée dans plusieurs cas, lorsque qu’elle relève : - d'une action de conseil et d’assistance pour la mise en marché, - d'une action de fédération et de mutualisation de l’offre, en faveur des

petits producteurs notamment, - d'une action qu’aucun privé ne veut faire, - d'une action qui n’est pas rentable, mais d’intérêt général. Créés le plus souvent à l’initiative des CDT , les Services départementaux de réservation multi produits (SLA), leur constant développement, la diversification de leur production et l’efficacité de leurs partenariats commerciaux ont démontré la pertinence de leur création et de l’intervention de la collectivité. Néanmoins, la mutation technologique impose de nouvelles stratégies, notamment dans le cadre du serveur ResinFrance et en raison de l’intérêt entre l’information et la réservation.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

C’est pourquoi au moment où s’amorcent les débats sur la réforme de la loi du 13 juillet 1992, nous proposons, en partenariat notamment avec la Fédération Loisirs Accueil France de : 1) Analyser et mesurer l’impact de l’organisation de la mise en

marché sur le développement du tourisme, notamment dans les territoires où est constatée une carence de l’initiative privée.

2) Fédérer une offre France, avec notamment un réseau national des

SLA renforcé, dans le but d’augmenter nos parts de marché et définir des synergies pour favoriser et faciliter l’accès en ligne pour le grand public et les professionnels français et étrangers à la diversité des produits des territoires.

3) Mettre en œuvre les moyens permettant d’assurer la convergence

entre les systèmes d’information des différents niveaux d’intervention territoriaux et les systèmes de réservation en temps réel.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Pour une organisation performante Proposition 20

Pour une professionnalisation des acteurs du tourisme des territoires La compétence est le début de l’excellence. Il existe aujourd’hui une carence en matière de formation opérationnelle performante dans le domaine des métiers exercés par les organismes institutionnels de développement touristique. Or il s’agit d’un enjeu prioritaire aujourd’hui pour le tourisme comme pour les organismes de développement et de promotion touristique. Le positionnement des CRT, CDT et OT suppose la maîtrise de toutes les facettes de leurs métiers de base à savoir gestion de projet, stratégie, conseil, expertise, animation, accueil, pilotage, management interne, marketing, communication, commercialisation et gestion de l’information au sens large. Par rapport à leurs pratiques et compétences actuelles, leurs techniciens auront donc globalement besoin d’une aide importante en formation en particulier en matière de management (contrôle de gestion/mesure des performances et managements d’équipes et de projets), marketing, droit et finances. En outre, du fait des évolutions de la concurrence et des marchés, et de l’élévation de la qualité qui va s’en suivre, du fait de l’atomisation de l’offre et de la multiplication des acteurs, du fait que ceux-ci viennent d’horizons très divers et qu’on y trouve de nombreux « self made men », et du fait que l’ensemble est composé majoritairement de TPE (environ 80 % de la profession), souvent unipersonnelles, les besoins des entreprises en matière de formation, qui sont déjà importants aujourd’hui, seront considérables dans les années à venir. Cette formation, si elle était dispensée en période creuse (langue, accueil..), pourrait contribuer à annualiser les temps de travail et désaisonnaliser les emplois, un des plus gros problèmes rencontrés par les entreprises touristiques (employeurs et employés). C’est pourquoi, nous proposons de 1. Créer un programme de formation spécifique en tourisme et

territoire. À partir d’un tronc commun, ces formations en management, marketing, droit et finances, devront pouvoir être montées à la carte, alimentées par les expériences de chacun (banque de données FNCRT, FNCDT et FNOTSI), applicables aux filières et personnalisables pour chaque territoire.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

La FNCDT se met à la disposition de ses partenaires (en particulier FNCRT, FNOTSI et ACFCI) pour travailler avec eux à la mise au point du modèle pilote et pour le tester en son sein.

2. Créer un mastère et MBA « tourisme et territoires » suivi par les

Fédérations en liaison avec une grande école

Celui-ci aura notamment pour vocation de former les futurs manageurs de ces structures. Il ne s’agit évidemment pas de faire des fédérations des écoles de management mais plutôt de contribuer à la création au sein d’une grande école de notoriété internationale d’un diplôme de qualité et de haut niveau dans le tourisme institutionnel des territoires en phase avec les réalités de ce métier.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Conclusions « Le temps est venu de passer à une politique offensive. D’ici à 15 ans, le tourisme sera le premier secteur économique mondial. La France ne peut se permettre de louper le coche, elle doit gagner des parts de marché. » (Léon Bertrand) Si ce Livre Blanc n’avait permis que de prendre conscience des enjeux économiques, culturels, sociaux et stratégiques du tourisme pour les territoires, il serait donc déjà fort utile. Nous caressons cependant l’espoir qu’il contribue, grâce à ses propositions fondées sur une expérience quotidienne de terrain, à renforcer l’entreprise France dans la formidable bataille commerciale qui s’annonce, à donner la chance du tourisme à tous les territoires et à ouvrir la porte du tourisme dans les territoires à tous les Français. Faits d’« une réalité vivante, un sol, un espace, des paysages, des lumières, une mémoire aussi », les territoires de France sont, en effet, une chance pour la France. Et, au-delà, pour la vieille Europe ! En effet, avec Jacques Rigaud, nous partageons tous l’idée que non seulement « le territoire est chose commune comme la République », mais qu’« il y a une « beauté du territoire…… Elle est avant tout le fruit d’une multitude de « microdécisions de gens, d’entités de toute sorte, d’un vouloir-vivre collectif, « d’un « vouloir-aimer » la France. « C’est peut-être un des rares vrais consensus de ce vieux pays gaulois, « qui aime tant ce qui le divise mais chérit secrètement ce qui l’unit ». (in « Pour une « poétique » du territoire » Le Figaro (13/02/03) à l’occasion des 40 ans de la Datar). Cette volonté de rassembler dans un grand mouvement national tous les acteurs du tourisme français au-delà des intérêts individuels et de faire réellement bouger les territoires, c’est la volonté des CDT, et c’est aussi notre mission, notre devoir et le sens de ce livre blanc. Espérons, maintenant, que nous serons entendus.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

RECAPITULATIF

Llivre Blanc / Synthèse Propositions

1 Inscrire dans la loi une définition élargie du tourisme et du touriste

2 Associer le mot « tourisme » au mot « loisirs » chaque fois que possible 1 Pour une vision nouvelle et élargie du tourisme

3 Affirmer les populations locales parmi les cibles des organismes institutionnels de développement touristique

4 Reconnaître dans la loi le caractère spécifique du tourisme

5 Rattacher le Ministère du tourisme au 1er ministre

6 Créer un document récapitulatif regroupant les différents crédits « tourisme »

7 Elaborer un « Plan stratégique du tourisme français » / Assises Nationales du Tourisme

2 Pour une reconnaissance et une mobilisation autour du tourisme

8 Lancer une véritable campagne d’information et de mobilisation

9 Réfléchir à la création d’un interlocuteur unique pour les porteurs de projets touristiques en fonction de la nature du projet

10 Prévoir un volet spécial hôtellerie familiale (petites villes et campagne) concernant la transmission des entreprises

11 Modifier la pratique en matière d’aides et de subventions pour que soit autorisée l’intégration d’immatériel dans l’investissement matériel éligible, à hauteur de 1 à 5% de ce dernier

12 Augmenter la dotation du FCIR et réactiver autant que de besoin les fonds du FACIT en simplifiant les règles d'éligibilité

13 Réfléchir à des modalités d’aides permettant de sortir d’une logique incitant à la fermeture temporaire des équipements touristiques et de loisirs

3 Pour une véritable politique d’accompagnement des projets touristiques

14 Créer une veille nationale des innovations et des expérimentations touristiques

15 Améliorer et compléter le dispositif d’aide et de subventionnement aux projets touristiques en espace rural

16 Autoriser les expérimentations locales, dérogeant à la règle ou l’adaptant, en matière d’interventions en faveur des entreprises et des projets touristiques en espace rural

17 Etudier des « contrats de paysage » 4 Pour le développement du

tourisme dans tous les territoires

18 Assouplir la législation en supprimant les conditions fiscales de l’assujettissement à la TVA des loueurs et en modifiant les règles du droit du travail en milieu rural relatives aux jours de repos

19 Désenclaver le concept de « handicap » pour l’élargir à la notion « d’accessibilité » pour tous

20 (Ré)insérer des personnes en difficulté dans les nouveaux services et les nouveaux métiers du tourisme

21 Mener des actions de sensibilisation des chefs d’entreprises et de leurs personnels au chèque vacance en liaison avec d’autres Ministères.

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5 Pour un tourisme solidaire

22 Etudier la possibilité de la distribution et la gestion de chèques vacances par des sociétés privées.

23 Etudier la faisabilité de labelliser des territoires eux-mêmes

24 Organiser la promotion dans les territoires autour de « de projets de destination » 6 Pour une approche touristique

identitaire des territoires

25 Organiser les bases de données (marketing) et les outils d’aide à la décision (observatoires..)

26 Aider et renforcer les marques-labels nationales et européennes qui marchent bien.

27 Etendre la politique de labellisation là où elle n’existe pas encore

28 Rapprocher les cahiers des charges des labels de ceux des certifications qualité

7

Pour une véritable politique nationale et européenne de marques, de labellisation et de certification

29 Caler les critères d’éligibilité des aides aux entreprises sur ceux de qualification de l’offre

30 Remettre à plat le système national d’observation en redéfinissant des normes et des méthodes nationales sur l’observation de la fréquentation et des retombées touristiques

31 Créer un « Centre international d’étude, d’observation et d’intelligence marketing touristique » (Pourquoi pas la transformation de l’ONT),

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8 Pour une veille élargie et permanente

32 Mettre en place une veille marketing internationale permanente des 15 premiers marchés récepteurs

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

33

Mettre en place 5 types d’études : Une étude bisannuelle des tendances et perspectives Une étude bisannuelle des attentes et comportements des touristes des 10 premiers marchés émetteurs mondiaux Une étude barométrique annuelle de notoriété et d’image des territoires identitaires touristiques Français sur tous les grands marchés Une enquête barométrique annuelle de satisfaction et de motivations auprès des touristes nationaux et internationaux. Une étude sur le poids économique du tourisme

34 Adopter par tous le format TourinFrance (Format Commun de Description et Format Commun d’Échange) 9

Pour la généralisation d’un système normé et regroupé de l’offre touristique 35 Adhérer tous à la plate forme ResinFrance

10 Pour un "Knowledge Management" des territoires partagé

36 Créer une banque de données nationale et partagée de "Knowledge Management"

37 Créer un « Guide du partenariat touristique privé-public »

38 Lancer une campagne de sensibilisation autour du guide ciblée auprès des administrations et des entreprises

11 Pour la généralisation du partenariat privé-public dans le développement du tourisme

39 Adapter certains critères d’aides financières en matière de promotion touristique sur la base de l’existence de ce type de partenariats

40 Reconnaître que la structuration de l’offre doit se réaliser au plus prés du territoire

12 Pour une mise en tourisme de l’offre coordonnée au plus près du territoire 41

Elaborer les stratégies et les décisions touristiques dans les territoires (en particulier les schémas d’aménagement et de développement touristiques ainsi que les plans marketing) à partir des informations remontantes.

S’organiser autour de « Projets de destination » 13

Pour une promotion des territoires coordonnée autour d’un « Projet de destination »

42

43 Fixer par convention leur pilotage ou co-pilotage

44 Tripler la dotation de l’État à Maison de la France

45 Centrer l’action de Maison de la France uniquement sur la promotion et l’image du tourisme français à l’étranger

46 Créer une manifestation pour fêter le tourisme français, en France dans tous les territoires et à l’étranger

14 Pour une promotion du tourisme français à l’étranger, mieux dotée et mieux partagée

47 Redéployer les moyens dont sont pourvus les ambassades et les postes d’expansion économique

48 une administration centrale, partenaire des territoires sur des missions essentielles

49 Des outils nationaux indispensables et partagés 15 Pour une implication mieux ciblée de l'Etat

50 De nouvelles formes de collaboration – étendre le réseau AFIT dans les territoires

16 Pour une répartition "légitime" des missions des acteurs institutionnels du tourisme

51 Répartir les missions suivant les atouts de chaque territoire

52 Favoriser le développement d’OTSI puissants autour d’offices intercommunaux aux missions renforcées

53 Recentrer le CDT autour de 6 grandes missions

17 Pour une définition précise des missions des OTSI, CDT et CRT

54 Recentrer le CRT autour de 6 grandes missions

18 Pour une relation conventionnée entre les structures

55 Rendre obligatoire la signature d’une charte de développement touristique entre tous les acteurs institutionnels de chaque Région

56 Analyser et mesurer l’impact de l’organisation de la mise en marché sur le développement du tourisme, notamment dans les territoires où est constatée une carence de l’initiative privée

57 Fédérer une offre France dans le but d’augmenter nos parts de marché et définir des synergies pour favoriser et faciliter l’accès en ligne pour le grand public et les professionnels

19

Pour un nouveau positionnement de l’intervention en commercialisation des organismes institutionnels

58 Mettre en œuvre les moyens permettant d’assurer la convergence entre les systèmes d’information des différents niveaux et les systèmes de réservation

59 Créer un programme de formation spécifique en tourisme et territoire

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20 Pour une professionnalisation des acteurs du tourisme des territoires 60 Créer un mastère et MBA "Tourisme et Territoires" suivi par les fédérations

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Annexes Annexe 1 : organismes et personnes impliqués ou consultés dans le cadre de l’élaboration du Livre Blanc I - Comité de pilotage - Jean-Pierre Serra (Président FNCDT) - Jean Francois Richeux (Président du CDT Ille et Vilaine) - Jean-Pierre Marcon (Président du CDT Haute Loire) - Patrick Delbar (Directeur du CDT du Nord) - Michel Saint Pe (Directeur du CDT Moselle) - Pierre Spirito (Directeur du CDT Lozère) - Arnaud Teze (Directeur du CDT Anjou) - Marc Richet (Directeur du CDT Deux Sèvres) - Rémy Charmetant (Directeur du CDT Savoie) - Philippe Despeysses (directeur du CDT Hérault) - Jean Pierre Martinetti (Directeur du CDT Alpes de Haute Provence) - Véronique Brizon (Directrice FNCDT) - Joël Gayet (cabinet CoManaging)

II – Personnes rencontrées - César Balderacchi, Président du SNAV - Michel Becot, Président de l’AFIT - Maurice Bernadet, Président de l’ONT - Léon Bertrand, Secrétaire d’Etat au Tourisme - Fernand Chaussebourg, Président d’honneur de la FNCDT - Michel Claude, Directeur de la FNOTSI - Olivier Coustet, Conseiller technique auprès de Jean Pierre Raffarin - Patrick Devedjian, Ministre délégué aux libertés locales - Bruno Faréniaux, Directeur du Tourisme - André Jean Guerin, Directeur de l’AFIT - Bernard Joly, Sénateur - Jean Claude Landré, Président de la FNOTSI - Alain Monferrand, Directeur de l’ONT - Jean Paul Pottier, Président de la commission culture et tourisme de l’ADF - Michel Radelet, Secrétaire générale du CNT - Jean-Pierre Raffarin, Premier Ministre - Gilles de Robien, Ministre de l’Equipement, du Logement, du Tourisme et de la Mer Documents adressés : FNCRT, ACFCI, FNLF, FNGF, UNAT, Datar, Clévacances, associations des stations classées et communes touristiques… III - Experts interviewés - Yves Buccillat - Carole Dany - Philippe Moisset - Jean Luc. Pecqueux IV - Tables rondes, débats internes et présentations collectives 61 tables rondes et débats locaux et près de 2 000 décideurs locaux, publics et privés, associés.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Annexe 2 L’esprit de la loi du 23 décembre 1992 : extraits

Art. 3. - Les collectivités territoriales sont associées à la mise en oeuvre de la politique nationale du tourisme. Elles conduisent, dans le cadre de leurs compétences propres et de façon coordonnée, des politiques dans le domaine du tourisme. Art. 4. - Dans le cadre de ses compétences en matière de planification et après consultation des collectivités territoriales et organismes visés à l'article 15 de la loi n° 82-653 du 29 juillet 1982 précitée, la région défiait les objectifs à moyen terme du développement touristique régional. Le schéma régional de développement du tourisme et des loisirs prévu à l'article 3 de la loi n° 87-10 du 3 janvier 1987 relative à l'organisation régionale du tourisme fixe les modalités et les conditions de mise en oeuvre des objectifs ainsi définis par le plan régional, notamment au plan financier. Des conventions entre les collectivités territoriales concernées définissent, d'une part, les actions contribuant à l'exécution des objectifs fixés par le plan régional et, d'autre part, les modalités de mise en oeuvre du schéma mentionné à l'alinéa précédent. Art. 5. - Dans chaque département, le conseil général établit, en tant que de besoin, un schéma d'aménagement touristique départemental. Ce schéma prend en compte les orientations définies par le schéma régional de développement du tourisme et des loisirs. Art. 6. - Le comité départemental du tourisme, créé à l'initiative du conseil général, prépare et met en oeuvre la politique touristique du département. Art. 8. - Le comité départemental du tourisme contribue à assurer, au niveau du département, l'élaboration, la promotion et la commercialisation de produits touristiques, en collaboration avec les professionnels et les organismes concernés par le tourisme à l'échelon départemental et intercommunal ainsi qu'avec toute structure locale établie à cet effet. Les actions de promotion sur les marchés étrangers s'effectuent de façon coordonnée par le comité régional du tourisme et par le comité départemental du tourisme. Art. 10. - I. Sans préjudice des articles L. 142-5 à L. 142-12 du code des communes relatifs aux offices du tourisme dans les stations classées, le conseil municipal peut, par délibération, décider la création d'un organisme

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

dénommé office de tourisme qui assure les missions d'accueil et d'information des touristes ainsi que de promotion touristique de la commune en cohérence avec le comité départemental et le comité régional du tourisme. L'office de tourisme contribue à assurer la coordination des interventions des divers partenaires du développement touristique local. Il peut être également consulté sur des projets d'équipements collectifs touristiques. Il peut être autorisé à commercialiser des prestations de services touristiques dans les conditions prévues par la loi n° 92-645 du 13 juillet 1992 fixant les conditions d'exercice des activités relatives à l'organisation et à la vente de voyages ou de séjours.

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Annexe 3 Missions assurées par les CDT, seuls ou en partenariat (enquête interne FNCDT)

1/ Assistance technique pour le compte du département / Aide à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique touristique du département Assistance à la maîtrise d’ouvrage : schéma départemental de ־

développement touristique, schémas sectoriels (pistes cyclables, signalisation…) ou études techniques (camping car, parcours aventure…)

Aide à l’élaboration des critères d’aides au tourisme du Conseil Général ־ Animation ou participation aux structures techniques de recommandation ־

en matières d’aides et de financement (en liaison avec de nombreux organismes)

Identification des besoins ־ Mise en adéquation de l’offre et de la demande ־ Etude d’opportunité / étude de marchés ־ Aide au montage des projets et contrats d’équipement et de ־

développement Montage de produits touristiques ־ Suivi de dossier touristique ־ Communication et information sur la politique touristique ־ Rédaction de notes de synthèses et de contributions documentaires et ־

juridiques Avis techniques et/ou validation technique sur la pertinence des projets ־

développés et financés par le Conseil Général Ressource interne pour les politiques et actions à caractère touristique ־

(signalisation, grands projets…), pour le suivi financier du budget tourisme, pour le règlement tourisme, etc.

2/ Assistance technique territoriale pour le compte des communes / communauté de communes, pôles touristiques, pays et plus généralement des maîtres d’ouvrage publics Avis pour instruction technique des dossiers de demande de financement ־

au Département Assistance au système d’information touristique (réseau) ־ Définition de stratégies de territoire / identification de besoins ־ Etude d’implantation et d’aménagement ־ Etude en développement touristique ־ positionnement de sites ou de territoires(Re) ־ Définition d’identité ־ Structuration technique (mise en réseau) ־ Marketing stratégique ־ Montage de produits touristiques ־ Marketing mix : choix de clientèles, politique tarifaire, politique de ־

distribution , politique de communication et de promotion Assistance aux éditions ־ Assistance à la mise en marché ־

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

3/ Aide technique et conseil aux entreprises et acteurs privés du tourisme Instruction technique des dossiers de demande de financement au ־

Département Fourniture d’informations qualitatives et statistiques (étude d’implantation ־

ou d’aménagement, étude en développement touristique…) Conseil aux porteurs de projet / Aide au montage de projets dans les ־

domaines suivants : ► Accueil ou visites des porteurs de projets ► Faisabilité technique et économique ► Montage financier et juridique ► Pré-conseil sur les enjeux et l’opportunité de l’étude ou du projet par

rapport à la politique touristique du département ► Information sur les organismes et filières compétentes techniques et

financières ► Facilitation des démarches administratives ► Conseil dans le choix de consultants éventuels ► Rédaction du cahier des charges ► Accompagnement de l’étude / organisation de rencontres ► Assistance éventuelle à la mise en œuvre des préconisations ► Accompagnement dans le marketing du projet (montage de produits

touristiques, politique tarifaire, politique de distribution, politique de communication et de promotion)

4/ Qualification et labellisation de l’offre et des services touristiques Démarches qualité par filières : charte, communication-promotion, suivi ־

qualité, animation Certifications ־ Marques et labels ־ Valorisation des patrimoines bâtis et naturels ־ Fleurissement ־ Valorisation des événements et des manifestations par les publics ־

touristiques Visites guidées ־ Mise de sites en réseau ־

5/ Promotion Éditions (brochures, magazines, dépliants, cartes, guides, affiches, etc), et ־

diffusion salons et workshops ־ publicité (écrite, TV, radio) ־ opérations spécifiques : fleurissement, actions micro-marché, études ־

marketing…. relations presse ־ marketing direct ־ affichage ־ reportages photos ־ portail Internet ־

6/ Commercialisation Pré-commercialisation ־

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Commercialisation et démarchage ־ Service Loisir Accueil ־ Site Internet ־ 7/ Etude et observation touristique (qualitative et quantitative) Etudes touristiques ־ Analyse et suivi de la fréquentation ־ Evaluation et quantification de l’offre et de la demande ־ Suivi et évaluation des résultats des actions ־ Etablissement des standards et des indicateurs d’évaluation des actions du ־

CDT Veille et suivi de l’évolution d’une thématique ־ Observatoire départemental ־ 8/ Centrale d’information et banque de données Constitution de banques de photos (photothèque) ־ Centralisation des données sur l’offre ־ Fichiers clients et prospects ־ Centre de documentation (études, livres, journaux..) ־

9/ Accueil et diffusion des informations Bureau d’accueil ־ Gestion ponctuelle et/ou permanente de points d’informations touristiques ־ Bornes interactives, Internet ־ Lettre(s) périodique(s) d’information ־ Diffusion de documentations ־ 10/ Animation et fédération des acteurs du tourisme Animation et gestion de filières ־ Animation et gestion des réseaux informatiques (Internet, système ־

d’informations touristiques) Création, montage et animation de partenariats ־ Rencontres, Assises, Journées ־

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Livre Blanc – Tourisme et Territoires - FNCDT

Annexe 4 Le nouveau CDT

Evalue Anticipe

Elabore la stratégie (schéma)

Recommande Conseille

Fédère

Organise

Stimule

Gère

Conseil Général

Accompagne

Propose

Communique

Fait de la promotion

Informe

Projets de destinations

Animateur

Contrôle

Centre de ressources

Expert

Pilote ou copilote

Commercialise

Communes / Intercommunalités

CRT

OT

Professionnels Autres partenaires institutionnels (CCI, Chambres

d’agriculture, chambres des métiers…etc..)