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UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE Année 2009 N° 4 THESE pour le DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Qualification en médecine générale par Lionel MANDIN Né le 24 mars 1977 à La Roche sur Yon Présentée et soutenue publiquement le 17 février 2009 Perception de la vaccination contre le Papillomavirus Humain : une enquête chez des adolescentes en classe de 3 ème . Président : Monsieur le Professeur Patrice LOPES Directeur de thèse : Monsieur le Docteur Cédric RAT

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Page 1: Lionel MANDIN - Université de Nantes

UNIVERSITE DE NANTES

FACULTE DE MEDECINE

Année 2009 N° 4

THESE

pour le

DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE

Qualification en médecine générale

par

Lionel MANDIN

Né le 24 mars 1977 à La Roche sur Yon

Présentée et soutenue publiquement le 17 février 2009

Perception de la vaccination

contre le Papillomavirus Humain :

une enquête chez des adolescentes en classe de 3ème

.

Président : Monsieur le Professeur Patrice LOPES

Directeur de thèse : Monsieur le Docteur Cédric RAT

Page 2: Lionel MANDIN - Université de Nantes

TABLE DES MATIERES

I- Introduction………………………………………...……………………...p7

1- Infection à HPV et cancer du col utérin……….…...…………….…….p8

1-1 L’infection à Human Papilloma virus…..………………...……….p8

1-2 Le cancer du col utérin………………….……………..…………….p9

1-2-1 Définition histologique .…………………………………..…p9

1-2-2 Epidémiologie...……………………………………………...p9

1-2-3 Dépistage……………...…………..…………………………p10

1-2-3-1 Le frottis cervico-vaginal….......……………………p10

1-2-3-2 La colposcopie………….....………………………..p10

1-2-3-3 Dépistage par PCR, HC et HIS…….……………….p10

1-2-4 Traitements…………………………………………………..p11

2- La vaccination anti-HPV……………… …...……....…………………..p12

2-1 Généralités sur les vaccins et la vaccination.……...…………………p12

2-1-1 Définitions………....……………………………..………….p12

2-1-2 Représentation de la vaccination… ..………………………..p12

2-1-3 Couverture vaccinale …………………..……………………p12

2-2 Le vaccin anti-HPV………..……………………………………. ..…p13

2-3 Calendrier vaccinal…………..……………………………………….p13

2-4 Schéma vaccinal……………...………………………………………p14

2-5 Effets secondaires/contre-indications…………..…………………….p14

Page 3: Lionel MANDIN - Université de Nantes

3

II- Objectifs de l’étude...................................................................................p16

III- Méthodologie.……….…………………………………………….……..p16

1- Sélection de l’échantillon…..…………………………….……...……..p16

2- Réalisation de l’étude….…..….……………………………………….p17

3- Le questionnaire…………….….......…………………….……………..p17

IV- Résultats du questionnaire………..………………………………….p18

1- Participation……………….……..……………..………….…..………p18

2- Description de l’échantillon……...……….…………….…...…….…..p18

2-1 Age des jeunes filles………………………………………………….p18

2-2 Les fratries……………………………………………………………p18

2-3 Les parents……………………………………………………………p20

2-3-1 Age des parents………………………………………………p20

2-3-2 Catégories socio-professionnelles…………...……………….p20

3- La santé vue par les jeunes filles……..…..….….….…..……..………p21

3-1 La santé vue par la jeune fille elle-même …………........…...….……p21

3-2 Discussion de la santé dans la famille….….…………..……….…….p22

4- La vaccination (en général) vue par les jeunes filles……………..….p22

4-1 Définition du terme « vaccin » proposée par les adolescentes.....……p23

4-2 Les vaccins déjà pratiqués…………….………………......….………p24

4-3 Perception de la vaccination générale…..........................………..…...p25

4-4 Décision de se faire vacciner…..……………………………………..p25

5- Perceptions et connaissances des jeunes filles sur le cancer du col.....p27

Page 4: Lionel MANDIN - Université de Nantes

4

5-1 Incidence du cancer du col selon les adolescentes…………..……….p27

5-2 Connaissances sur le papillomavirus.…………...……..…………......p28

5-3 Modalités de dépistage et de prévention selon les adolescentes...……p28

5-4 Sources d’informations rapportées par les adolescentes.....….……….p29

5-4-1 Sources d’informations pour l’origine virale du cancer du col…..p29

5-4-2 Sources d’informations pour le vaccin anti-HPV……...…...…......p30

6- Vaccination contre le HPV…………..………………….……………...p30

6-1 Proportion de jeunes filles vaccinées contre le HPV ….......…...….....p30

6-2 Qui a décidé de la vaccination pour les 4 adolescentes vaccinées ?.....p30

6-3 Exploration de la situation des non vaccinées……..………….……...p31

6-4 Connaissance du schéma vaccinal chez les enquêtées.……..……..….p31

6-5 Expression d’un intérêt pour cette nouvelle vaccination............……..p32

V- Discussion ……….………………...…...…………………………………p33

1- Discussion de la méthode …………………….………………………..p33

2- Discussion des résultats...…………..………………………...………..p33

VI - Conclusion….……………….…………………………………………..p38

Bibliographie…………………………………………………..… ……...…..p40

Liste des abréviations………….……………………………………………p42

Annexes :

Annexe 1 (calendrier vaccinal)…………………………………..……..…p43

Annexe 2 (le questionnaire)…………….…………..………………….….p44

Annexe 3 (tableau INSEE)……………………………………….…….…p51

Annexe 4 (recommandations AFSSAPS)……………..….……………...…p52

Page 5: Lionel MANDIN - Université de Nantes

5

I- Introduction

La vaccination contre le Human papilloma Virus (HPV) est commercialisée en France

depuis novembre 2006 et remboursée depuis juillet 2007 [1]. Son rôle est reconnu pour lutter

contre les infections à HPV, infections sexuellement transmissibles très répandues dans la

population générale, infections responsables de cancers du col utérin [2] et de cancers de

l’oropharynx [3]. L’efficacité est estimée à 70% [23] si la vaccination est réalisée dans le cadre

des indications proposées par l’AFSSAPS [4].

Celle-ci recommande de vacciner :

« les adolescentes âgées de 14 ans et, en rattrapage, les jeunes filles et femmes d’âge compris

entre 15 et 23 ans n'ayant pas eu de rapports sexuels, ou au plus tard dans l'année suivant leur

premier rapport, en prévention des maladies provoquées par les papillomavirus humains (HPV)

de type 6, 11, 16 et 18 ».

Le laboratoire commercialisant le premier vaccin anti-HPV développe depuis plusieurs

mois maintenant une forte campagne d’information à destination de cette population cible, afin

d’étendre la couverture vaccinale et de diminuer le nombre de nouveaux cas de cancers du col

dans le futur.

Une étude anglaise [5] a en effet montré que, pour que la vaccination anti-HPV se

développe, il faut non seulement informer la population de l’existence de ce vaccin, mais aussi

expliquer comment il fonctionne, et pourquoi il est important de se faire vacciner avant les

premiers rapports sexuels, voire dans l’enfance [6]. Cette étude conclue aussi qu’il faut informer

sur l’incidence importante du cancer du col de l’utérus dans nos pays développés. Si

l’information est insuffisante, la réussite de la campagne de vaccination est compromise.

Dans ce contexte, notre étude avait pour objectif de décrire comment cette nouvelle

vaccination est perçue par les jeunes filles de 3ème

. Elle avait aussi pour objectif de décrire les

connaissances de ces adolescentes sur le cancer du col.

Page 6: Lionel MANDIN - Université de Nantes

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1. Infection à HPV et cancer du col utérin

1.1.L’infection à Human Papilloma Virus

Le papilloma virus humain (HPV) est un virus plurivalent (plus de 120 types connus)

[16] qui peut infecter les tissus cutanés mais aussi les muqueuses, en particulier la muqueuse du

col utérin. L’infection peut donner lieu à une transformation des cellules du col en cellules

métaplasiques, l’évolution défavorable consistant ensuite en une transformation de cet

épithélium métaplasique en cellules cancéreuses [7]. Ainsi, lors d’analyse par PCR, on retrouve

du virus HPV jusque dans les couches basales d’un épithélium métaplasique en voie de

transformation cancéreuse [7].

Les types responsables de l’infection du col utérin sont les formes 6, 11, 16 et 18, les

formes 6 et 11 donnant plutôt des condylomes acuminés et les formes 16 et 18 étant

responsables d’environ 2/3 des cancers du col [2].

Une fois l’infection faite par voie sexuelle, il faudra 5 à 10 ans pour que les cellules se

transforment ou non en cellules métaplasiques, processus permettant ensuite l’évolution ou non

vers des cellules précancéreuses. Tous les épithéliums métaplasiques n’évoluent cependant pas

obligatoirement vers un état précancéreux [7].

Une nouvelle preuve de la responsabilité du HPV dans les processus de cancérisation

Une nouvelle preuve de la responsabilité du papilloma virus humain dans l’évolution

cellulaire vers un état cancéreux a été rapportée par une étude américaine [3]. Celle-ci a montré

que, malgré une diminution du tabagisme chez les jeunes adultes (hommes et femmes), il n’y

avait pas de diminution proportionnelle du nombre de cancers de l’oropharynx. L’étude a

apporté un élément d’explication en identifiant la présence de papilloma virus humain de type 16

au niveau des cellules oropharyngées en voie de transformation. Ainsi, aux USA, la vaccination

est recommandée non seulement chez les jeunes filles mais également chez les garçons afin de

diminuer le risque de cancers oropharyngés [3].

Aujourd’hui, la responsabilité du papilloma virus humain dans la survenue des cancers du

col utérin, mais aussi oropharyngés, est donc bien établie.

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7

Cette responsabilité ne peut expliquer à elle seule le développement des cancers du col. Il

existe assurément des cofacteurs, permettant d’expliquer que certaines femmes non infectées

développent quand même un cancer du col, et inversement, que certaines femmes infectées ne

développent pas de cancer du col. Certains de ces cofacteurs ont déjà été identifiés [16] : le

comportement sexuel (le nombre de partenaires, l’âge des premiers rapports…), les grossesses

multiples (responsables de variations hormonales, immunologiques, l’accouchement provoquant

une exposition de l’endocol à l’environnement vaginal), les antécédents de maladies

sexuellement transmissibles (le virus herpès pourrait jouer un rôle de cofacteur important avec le

HPV dans la cancérisation des cellules), l’état immunologique de la femme (l’immunodépression

favorisant la survenue et le développement des cancers).

L’existence d’une infection à HPV et/ou d’un ou plusieurs cofacteurs pourra donc être

responsable du développement ou non d’un cancer du col utérin.

1.2.Le cancer du col utérin

1.2.1. Définition histologique

Le cancer du col de l’utérus se développe essentiellement au niveau de la zone de

jonction entre l’exocol (épithélium cylindrique malpighien) et l’endocol (épithélium glandulaire)

[2]. Dans 80 à 90% des cas, le cancer du col utérin est un carcinome épidermoïde (il se

développe à partir de la muqueuse malpighienne). Dans 10 à 20% des cas, il s’agit d’un

adénocarcinome (il se développe à partir de la muqueuse glandulaire).

1.2.2. Epidémiologie

Le cancer du col de l’utérus est un cancer fréquent : 2ème

cause de cancer dans le monde

chez la femme, juste après le cancer du sein [16]. C’est également un cancer de la femme jeune

puisque le pic d’incidence de nouveaux cas se situe entre 45 et 55 ans. Toutefois, il existe une

différence du nombre de cas entre les pays riches et les pays pauvres du fait essentiellement des

moyens de dépistage précoce (largement déployés dans les pays riches) et des avancées

thérapeutiques [2] [7]. En France, le cancer du col utérin est ainsi la 8ème

localisation de cancer

chez la femme [30].

En France, la prévalence est de 3070 nouveaux cas par an [8]. Le taux de mortalité a

fortement baissé depuis 20 ans (diminution de 50 à 70%) du fait d’une meilleure prise en charge

thérapeutique, mais aussi grâce au dépistage précoce par réalisation de frottis [9].

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8

1.2.3. Dépistage

1-2-3-1 Le frottis cervico-vaginal [10]

La réalisation d’un frottis consiste à prélever des cellules au niveau de la zone de

jonction : celles de l’exocol sont prélevées à l’aide d’une spatule d’Ayre, celles de l’endocol sont

prélevées à l’aide d’une petite brosse. Il s’agit ensuite d’étaler ces cellules sur une lame de verre

et de les fixer avec un produit. Cette technique est simple, rapide, et peut être réalisée dans un

cabinet de médecine générale au cours d’un examen gynécologique au spéculum.

Les lames sont ensuite envoyées à l’anatomopathologie pour examen des cellules. Il

s’agit de déceler les atypies cellulaires (dystrophie) [11], les cellules métaplasiques [12] (non

cancéreuses, simple transformation d’un épithélium cylindrique ectopique en un épithélium

malpighien), les cellules dysplasiques [13] (cellules précancéreuses) voire les cellules

cancéreuses.

Lorsque le résultat du frottis est normal, on continue la surveillance habituelle. Lorsqu’il

est anormal, le suivi dépend du type cellulaire trouvé. Par exemple si le frottis montre des

cellules dystrophiques ou métaplasiques, une surveillance annuelle ou à 6 mois est alors

proposée. S’il existe un doute sur l’existence de cellules dysplasiques ou l’existence de cellules

cancéreuses, alors la conduite à tenir recommandée par la HAS [32] consiste à réaliser une

colposcopie.

Il est recommandé de réaliser un frottis tous les 3 ans, après 2 frottis normaux à un an

d’intervalle, et ce à partir de l’âge de 20 ans [28].

1-2-3-2 La colposcopie [14]

Réalisée chez le gynécologue si le frottis est anormal ou suspect, la colposcopie permet

de déceler sous loupe binoculaire les zones de modifications cellulaires.

Cet examen est réalisé après la pose du spéculum et avant le toucher vaginal. Il permet

d’observer, après application d’acide acétique puis du lugol au niveau du col, l’aspect normal ou

anormal de la zone de jonction cylindro-malpighienne.

En cas de doute ou d’anomalies évidentes de la zone de jonction, seuls des prélèvements

ciblés pourront affirmer le côté pathologique des cellules.

1-2-3-3 Dépistage/identification par PCR, HC ou HIS

La PCR, la HC et la HIS sont des techniques de détection du HPV. Elles ne sont pas

recommandées dans le dépistage individuel. Cependant, du fait d’une meilleure sensibilité que le

frottis, notamment pour identifier les lésions de haut grade, certains experts se demandent si elles

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9

n’auraient pas un intérêt supérieur dans le dépistage (et dans certaines indications) plutôt que le

frottis [16].

La PCR [15] (Polymerase Chain Reaction) est une technique scientifique consistant à

reproduire l’ADN d’un virus, le copier puis l’amplifier, de façon à pouvoir affirmer sa présence

dans le prélèvement. C’est ainsi qu’on a pu mettre en évidence la présence du papillomavirus

humain dans les prélèvements issus des formes inflammatoires, métaplasiques, précancéreuses et

cancéreuses du col utérin.

La HC (Hybrid Capture) [16] ou hybridation en phase liquide (examen d’hybridation

moléculaire) permet, grâce à des sondes ARN très sensibles, de mettre en évidence des

microplaques d’ADN de HPV dans les cellules des frottis en s’hybridant avec elles. Ces couples

ADN/ARN sont ensuite révélés par une technique immunoenzymatique. Il existe deux types de

sondes : les sondes d’ARN spécifiques à 13 types de HPV à haut risque oncogène (dont les types

16 et 18) et les sondes d’ARN spécifiques à 5 types de HPV à bas risque oncogène (dont les

types 6 et 11).

La HIS [16] ou Hybridation In Situ est une technique de biologie moléculaire

fonctionnant comme la HC, c’est-à-dire par hybridation moléculaire. Cette technique utilise des

sondes marquées qui vont s’hybrider directement avec l’ADN viral des cellules infectées du

frottis. Cette technique permet donc de localiser dans un prélèvement les cellules infectées et

donc d’établir des corrélations avec l’histologie. C’est une technique malheureusement peu

sensible et onéreuse (il faut autant de sondes que de surface de prélèvement à couvrir).

1.2.4. Traitements [17]

Le traitement du cancer du col de l’utérus dépend essentiellement du degré d’invasion au

niveau de la muqueuse, et l’on distingue ainsi les carcinomes in situ (CIN1, CIN2, CIN3 selon

l’importance de l’envahissement néoplasique au sein de l’épithélium), les carcinomes micro-

invasifs et les carcinomes invasifs.

De façon non exhaustive, on traite les carcinomes in situ peu profonds (CIN1) plutôt par

vaporisation laser ou par cryothérapie, et les carcinomes plus profonds (CIN2 et CIN3) par geste

chirurgical : conisation au laser, au bistouri froid ou à l’anse diathermique. Ces techniques

permettent de retirer une tumeur superficielle et peu profonde avec un taux de réussite élevé (90

à 95%).

Les carcinomes micro-invasifs et invasifs sont traités soit par

chirurgie (colpohystérectomie éventuellement associée à une lymphadénectomie), soit par

radiothérapie (radiothérapie externe ou curiethérapie).

La chimiothérapie sera utile s’il existe une extension locorégionale ou générale.

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2. La vaccination anti-HPV

2.1. Généralités sur les vaccins et la vaccination

2.1.1. Définitions :

« Vaccin » : (encyclopédie Larousse 2008)

« Substance d'origine microbienne (microbes vivants atténués ou tués, substances

solubles) qui, administrée à un individu ou à un animal, lui confère l'immunité à

l'égard de l'infection déterminée par les microbes mêmes dont elle provient et parfois

à l'égard d'autres infections, sans provoquer la maladie »

« Vaccination » : (encyclopédie Larousse 2008)

« Administration d'un vaccin ayant pour effet de conférer une immunité active,

spécifique d'une maladie, rendant l'organisme réfractaire à cette maladie »

2.1.2. Représentations de la vaccination :

Bien que la vaccination ait permis de sauver de nombreuses vies (éradication de la

variole, diminution du nombre de cas de tétanos, poliomyélite, rougeole…), celle-ci reste pour

un certain nombre d’individus un geste à risque, potentiellement dangereux pour la santé, qui

pourrait même provoquer des maladies. Peut être est-ce le fait de l’injection d’un virus ? même

inactivé ? Ou est-ce le fait de provoquer une réaction immunitaire en dehors de toute maladie qui

provoque ces craintes ? La dernière vaccination ayant fait controverse est la vaccination contre

l’hépatite B.

En 1994, alors qu’on vaccinait de façon systématique tous les adolescents de 12 ans

contre l’hépatite B, les centres de pharmacovigilance ont reçu de nombreuses déclarations

incriminant cette vaccination dans la survenue de maladies démyélinisantes. Le programme de

vaccination systématique a donc dû être suspendu et n’a pas repris, alors même que de

nombreuses études [18], depuis cette époque, n’ont pas démontré de lien entre la vaccination et

la survenue de maladies de type sclérose en plaque [19].

2.1.3. Couverture vaccinale :

Une étude en 2006 [20] des carnets de santé des nourrissons a montré une excellente

couverture vaccinale pour le vaccin pentavalent (obligatoire) Diphtérie-Tétanos-Polio-

Coqueluche-Haemophilus Influenzae (de l’ordre de 97%), une couverture moins bonne pour le

vaccin Rougeole-Oreillons-Rubéole (de l’ordre de 79%), et plus faible encore pour le vaccin

Page 11: Lionel MANDIN - Université de Nantes

11

contre la méningite à pneumocoque (60%). Dans cette même étude, la couverture vaccinale des

nourrissons estimée à partir des carnets de santé était de 36% pour l’hépatite B.

La couverture vaccinale générale contre l’hépatite B serait plus faible dans la population

générale [21], estimée à 21,7% en 2004.

En France, entre la mise sur le marché du vaccin quadrivalent contre le papillomavirus,

en novembre 2006, et le mois de juin 2008 [22], il a été délivré 1,4 millions de doses de vaccins

pour 800 000 jeunes filles ou femmes vaccinées. Parmi elles, seulement 400 000 auraient reçu

les 3 injections prévus par le schéma vaccinal, 200 000 auraient eu 2 injections et 200 000

n’auraient eu qu’une seule injection. La majorité d’entre elles sont des jeunes femmes pour

lesquelles il y a eu un rattrapage de vaccination (15-23 ans) alors que les jeunes filles de 14 ans

(cible de la recommandation) sont très minoritaires [22].

2.2. Le vaccin anti-HPV [23] :

Les vaccins contre le HPV sont des vaccins recombinants : il n’y a donc pas de virus

injectés, mais des particules du virus portant les protéines exprimant le type de HPV.

Il existe aujourd’hui 2 types de vaccin, l’un est bivalent, c’est-à-dire qu’il assure l’immunité

contre les types 16 et 18, l’autre est quadrivalent et assure une immunité contre les types 6, 11,

16 et 18 (les types 6 et 11 étant responsables essentiellement des condylomes acuminés et les

types 16 et 18 des cancers du col utérin). Ce deuxième type de vaccin protège donc non

seulement contre le cancer du col mais aussi contre les condylomes acuminés.

Le HCSP (le Haut Conseil de la Santé Publique) :

« dans l’avis du 14 décembre 2007, recommande, dans l’état actuel des connaissances,

préférentiellement le vaccin quadrivalent (6, 11, 16,18) par rapport au vaccin bivalent (16,

18) ». [24].

Le vaccin, qu’il soit bi ou quadrivalent, immunise contre les types 16 et 18, ce qui

représente 70% des cancers. Il y a malheureusement inversement 30% des cancers qui ne sont

pas liés à ces 2 types de HPV. C’est pourquoi il est nécessaire de continuer une surveillance au

minimum tous les 3 ans par frottis même si la jeune fille est vaccinée.

2.3. Calendrier vaccinal (annexe 1) :

La vaccination anti-HPV est disponible en France depuis novembre 2006 et prise en

charge par la sécurité sociale depuis juillet 2007. Selon l’AFSSAPS [4] le vaccin s’adresse aux

«adolescentes âgées de 14 ans et, en rattrapage, les jeunes filles et femmes d’âge compris entre

15 et 23 ans n'ayant pas eu de rapports sexuels, ou au plus tard dans l'année suivant leur

Page 12: Lionel MANDIN - Université de Nantes

12

premier rapport, en prévention des maladies provoquées par les papillomavirus humains (HPV)

de type 6, 11, 16 et 18 » ».

Enfin, certaines études [25] ont montré également que, plus la vaccination était précoce,

meilleure était l’immunité. Il faut évidemment noter aussi que certaines adolescentes peuvent

avoir eu des rapports sexuels avant 14 ans. C’est une raison pour laquelle la vaccination est

indiquée aux USA pour les jeunes filles de 9 à 15 ans. La vaccination des 16 à 26 ans est

recommandée au cas par cas, comme en France.

2.4.Schéma vaccinal :

Le schéma vaccinal comporte 3 injections intramusculaires, réparties de la façon

suivante :

- Pour le vaccin quadrivalent [27]: « le schéma de primovaccination comprend 3 doses de

0,5 ml administrées selon le schéma suivant : 0,2, 6 mois. Si un autre schéma de vaccination

s'avère nécessaire, la deuxième dose doit être administrée au moins un mois après la première

dose, et la troisième dose doit être administrée au moins 3 mois après la deuxième dose. Les

trois doses doivent être administrées en moins d'un an. »

« La nécessité d'une dose de rappel n'a pas été établie. »

- Pour le vaccin bivalent [26]: « le schéma de vaccination recommandé comporte 3 doses

administrées selon le schéma suivant : 0, 1,6 mois. Il est recommandé aux sujets qui ont reçu une

première dose de Cervarix de terminer le schéma de vaccination en 3 doses avec Cervarix »

« La nécessité d’une dose de rappel n’a pas été établie »

2.5.Effets secondaires / Contre-indications [27] :

Selon l’Agence Européenne pour l’Evaluation des Médicaments (EMEA), il existe des contre-

indications au vaccin anti-HPV :

« les sujets ayant présenté des symptômes indiquant une hypersensibilité après

l'administration d'une dose de Gardasil ne doivent pas recevoir d’autres doses de

Gardasil. L'administration de Gardasil doit être différée chez les individus souffrant

d'une maladie fébrile aiguë sévère. Cependant, la présence d'une infection mineure,

comme une infection modérée des voies respiratoires supérieures ou une fièvre peu

élevée, n'est pas une contre-indication à la vaccination. »

Page 13: Lionel MANDIN - Université de Nantes

13

De même, vis-à-vis de la grossesse :

« les données sont insuffisantes pour recommander l'utilisation de Gardasil pendant

la grossesse. La vaccination doit donc être reportée après le terme de la grossesse ».

Par contre :

« Gardasil peut être administré chez les femmes qui allaitent ».

Toujours selon l’Agence Européenne pour l’Evaluation des Médicaments (EMEA), les

effets secondaires sont classés selon qu’ils sont «très fréquents (≥ 1/10), fréquents (≥ 1/100,

<1/10), peu fréquents (≥ 1/1 000, < 1/100), rares (≥ 1/10000, < 1/1 000, très rares (<1/10

000)».

Les effets très fréquents sont :

- la « fièvre »

- et « au site d'injection : érythème, douleur, gonflement ».

Les effets fréquents sont :

- «au site d'injection : ecchymose, prurit ».

De façon rare, il est rapporté un risque d’« urticaire », et de façon «très rare, un

bronchospasme ».

Enfin, « dans les études cliniques […] parmi les 11 778 sujets ayant reçu Gardasil et les 9 686

sujets ayant reçu le placebo, 26 cas d'arthrites non spécifiques ont été rapportés, 19 dans le

groupe Gardasil et 7 dans le groupe placebo ».

Depuis la mise sur le marché en novembre 2006, les centres de pharmacovigilance ont rapporté

la survenue d’« adénopathies, asthénies, fatigues, malaises, syncopes vagales, nausées,

vomissements, vertiges, syndromes de Guillain-Barre, réactions d'hypersensibilité incluant des

réactions anaphylactiques/anaphylactoïdes, arthralgies, myalgies ». Tous ces effets étant

actuellement isolés, des études de surveillance complémentaires sont toujours en cours.

Deux décès par mort subite [22] ont été par ailleurs rapportés suite à la vaccination anti-HPV en

Allemagne et en Autriche. L’AFSSAPS, s’appuyant sur les conclusions de l’Agence

Européenne pour l’Evaluation des Médicaments (EMEA), a précisé en juillet 2008 qu’aucune

donnée actuelle ne mettait en cause la vaccination anti-HPV dans ces 2 décès. Là encore des

études complémentaires sont en cours [22].

Page 14: Lionel MANDIN - Université de Nantes

14

II- Objectif de l’étude :

Comme nous l’avons déjà décrit au chapitre I-2-1-4, les vaccinations anti-HPV réalisées

en France sont pour la majorité des vaccinations de rattrapage (elles concernent les jeunes filles

de 15 à 23 ans). Les recommandations officielles de l’AFSSAPS promeuvent pourtant une

vaccination à 14 ans.

Notre étude s’est intéressée à l’information que pouvaient avoir les jeunes filles de 14 ans sur la

vaccination.

En effet, une étude anglaise [30] a montré que l’acceptation d’un nouveau traitement est liée à

différents facteurs, et particulièrement :

- l’information sur le traitement (tolérance, recul, sécurité),

- l’information sur la maladie (gravité, pronostic, traitement actuel).

Cette étude anglaise [30] a permis de mettre en évidence, après interviews des enfants et des

parents d’une école, qu’une majorité de ces personnes ne connaissait pas la fréquence du cancer

du col de l’utérus, qu’une majorité ne savait pas que ce cancer touchait des femmes plutôt

jeunes, qu’une majorité ne savait pas qu’il existait un vaccin dans cette indication. Après avoir

reçu des informations sur la maladie et le vaccin, l’ensemble des personnes interrogées était

plutôt favorable à cette nouvelle vaccination.

Notre étude avait pour objectif de décrire, en France, le niveau de connaissance de jeunes

filles de 14 ans sur le cancer du col, de décrire la proportion de jeunes filles qui connaissait

l’existence du vaccin et enfin, de décrire les représentations des jeunes filles de 14 ans

concernant ce nouveau vaccin.

III- Méthodologie :

1. Sélection de l’échantillon :

Pour la réalisation de notre étude, nous avions décidé d’interroger les adolescentes

directement dans leur collège. Nous avions initialement sélectionné 3 collèges différents de la

région nantaise : 2 collèges publics et un collège privé, l’hypothèse étant que les populations

ainsi sélectionnées pouvaient donner des réponses différentes. Malheureusement, les contraintes

administratives et d’organisation pour interroger les jeunes filles ont été nombreuses et l’étude a

finalement amené à interroger les adolescentes de 3 classes d’un collège.

En effet, après avoir contacté et rencontré les directeurs d’établissement de trois collèges,

peu étaient enthousiastes à l’idée d’une telle étude dans leur propre établissement, faisant part de

problèmes d’organisation (rencontre avec les élèves difficile à organiser), ou de problèmes liés

au sujet lui-même puisqu’abordant la sexualité.

Page 15: Lionel MANDIN - Université de Nantes

15

Ainsi seulement deux proviseurs ont donné leur accord initial pour accueillir notre étude

dans leur établissement.

Le questionnaire a ensuite été soumis à la validation des médecins scolaires. Après de

nombreuses versions du questionnaire et avec l’aide de notre psychologue universitaire, le

questionnaire a été validé par la médecine scolaire.

Le questionnaire a finalement été soumis à la validation des parents d’élèves. Après

explications et lecture du questionnaire, seule une des deux commissions de parents d’élèves a

donné son accord, sous conditions, pour la distribution du questionnaire.

Les conditions suivantes devaient être respectées :

- accord individuel préalable des parents,

- distribution et explication du questionnaire assurées par l’infirmière scolaire.

Ainsi, au total, seul le collège Gérard Philippe de Carquefou a eu la gentillesse

d’accueillir notre étude. Trois classes ont été sélectionnées pour des raisons organisationnelles

par la médecine scolaire.

2. Réalisation de l’étude :

Le questionnaire a été distribué entre le 24 novembre et le 2 décembre 2008.

Aucune information n’a été donnée préalablement à la réalisation du questionnaire. La

présentation du document amenait simplement à préciser qu’il s’agissait d’une étude et qu’il était

donc demandé de remplir un questionnaire.

Le temps de remplissage était libre (1/2 heure environ).

3. Le questionnaire (annexe 2):

Le questionnaire a été rédigé avec l’aide de notre psychologue universitaire afin de

s’assurer que les questions posées étaient compréhensibles, simples et non choquantes pour les

jeunes filles. Il s’agissait en particulier de préciser les mots ou les nuances à utiliser par rapport

au cancer, à la mort...

Notre questionnaire, à choix multiples, s’articulait autour de 5 thèmes différents :

- la première partie concernait des données sociales et familiales ;

- la seconde partie explorait l’intérêt que portaient les adolescentes à la santé en

général ;

- la troisième partie explorait l’intérêt porté à la vaccination en général ;

Page 16: Lionel MANDIN - Université de Nantes

16

- la quatrième partie explorait les connaissances qu’elles avaient sur le cancer du

col et l’importance qu’elles y accordaient ;

- enfin, la cinquième partie explorait leur connaissance et leur perception du

vaccin anti-HPV.

IV- Résultats du questionnaire :

Les résultats du questionnaire sont donnés dans l’ordre des questions.

1. Participation :

Le questionnaire a donc été proposé à 3 classes de 3ème

du collège public de Carquefou

soit 35 jeunes filles. Le jour de la présentation du questionnaire, il y avait 3 absentes et 4 jeunes

filles n’ont pas eu l’autorisation parentale pour remplir le questionnaire. 28 adolescentes ont

donc effectivement rempli le questionnaire, soit une participation de 80%.

2. Description de l’échantillon :

2.1. Age des jeunes filles :

93% des jeunes filles avaient 14 ans. Deux seulement avaient 15 ans.

2.2. Les Fratries :

Aucune adolescente n’était fille unique.

15 jeunes filles n’avaient pas de sœur.

8 jeunes filles n’avaient pas de frère.

5 jeunes filles avaient à la fois des frères et des sœurs.

Page 17: Lionel MANDIN - Université de Nantes

17

Figure 1 - Composition des fratries des adolescentes de 3ème

interrogées :

Ages des membres de la fratrie :

L’âge moyen de la fratrie était de 14,4 ans.

Figure 2 - Age des frères et sœurs des adolescentes interrogées :

Age moyen des frères = 12,1 ans

Age moyen des sœurs = 16,7 ans

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

1 Frère 2 Frères 1 sœur 2 sœurs 3 sœurs 1 Frère-1 sœur

2 Frères-1 sœur

0

2

4

6

8

10

12

14

16

< 12 ans 12-18 ans > 18 ans

Age des frères

Age des sœurs

Page 18: Lionel MANDIN - Université de Nantes

18

2.3. Les parents :

2.3.1. Age des parents :

Figure 3 - Répartition de l’âge des parents de nos enquêtées :

L’âge moyen des parents des jeunes filles était de 44 ans.

2.3.2. Catégorie socio-professionnelle des parents :

Les catégories socio professionnelles des parents se répartissaient ainsi* :

- agriculteurs : 0%

- artisans, commerçants ou chefs d’entreprise : 10,9%

- cadres : 21,8%

- professions intermédiaires : 18,2%

- employés : 38,1%

- ouvriers : 5,5%

- sans emploi : 5,5%

- retraités : 0%

* selon les 8 classes socio-professionnelles définies par l’INSEE (Annexe 3)

0

5

10

15

20

25

30

< 40 ans 40-45 ans 45-50 ans 50-55 ans > 55 ans

Page 19: Lionel MANDIN - Université de Nantes

19

3. La santé vue par les jeunes filles :

3.1. La santé vue par la jeune fille elle-même :

93% des jeunes filles interrogées ont déclaré que la santé était quelque chose de « très

important » (Question Q2).

57% des jeunes filles interrogées ont déclaré ne pas avoir peur pour leur santé (question Q3).

Figure 4 – Réponses des adolescentes à la question « Tu prends des médicaments : »

57% des adolescentes ont déclaré ne consommer que « quelques fois » des médicaments (5 à 6

fois par an), 29% ont déclaré en consommer rarement (moins de 5 fois par an), 11% ne jamais en

consommer.

1 adolescente (3%) a déclaré en consommer souvent (plus de 6 fois par an).

Figure 5 – Réponses des adolescentes à la question « Tu vas voir ton docteur : »

NSP

JAMAIS

RAREMENT

QUELQUES FOIS

SOUVENT

n = 28

57%29%

11%3%

NSP

JAMAIS

1 à 2 fois / an

3-5 fois / an

6 fois et plus/ an

n = 28

43%39%

14% 4%

Page 20: Lionel MANDIN - Université de Nantes

20

43% des enquêtées ont déclaré consulter leur médecin traitant 3 à 5 fois par an, 39% ont déclaré

le consulter 1 à 2 fois par an, 14% le consulter plus de 6 fois par an. Une jeune fille ne s’est pas

prononcée pas.

3.2. Discussion sur la santé dans la famille :

Figure 6 – Réponses des adolescentes à la question « Parles-tu de ta santé avec tes parents ? »

68% des adolescentes interrogées ont déclaré parler quelques fois de leur santé avec leurs

parents. 21% ont déclaré leur en parler souvent et 11% ont déclaré leur en parler rarement.

A la question Q1-2, sur les 8 qui parlaient souvent ou quelques fois de santé avec leurs frères et

sœurs, 7 avaient une sœur.

Sur les 20 qui leur en parlaient rarement ou jamais, 14 n’avaient pas de sœur.

Ainsi :

Parmi les 13 qui avaient une sœur, 54% déclaraient en parler souvent ou quelques fois.

Parmi les 15 qui n’avaient pas de sœur, 7% déclaraient en parler souvent ou quelques fois.

4. La vaccination (en général) vue par les jeunes filles :

93% des jeunes filles ont répondu qu’elles savaient ce qu’était un vaccin (question Q6)

(Une a affirmé le contraire, et une dernière ne s’est pas prononcée.)

NSP

JAMAIS

RAREMENT

QUELQUES FOIS

SOUVENT

68%

21%

11%

N= 28

Page 21: Lionel MANDIN - Université de Nantes

21

4.1. Définition du terme « vaccin » proposées par les adolescentes :

6 jeunes filles (23%) n’ont pas proposé de définition (question Q6).

Les 22 autres jeunes filles ont formulé des réponses libres.

Les réponses ont été traitées en comparant les réponses données par les adolescentes à la

définition proposée dans le Larousse 2008.

Définition du dictionnaire Larousse 2008 :

« VACCIN : nom masculin (de vaccine)

Substance d'origine microbienne (microbes vivants atténués ou tués, substances

solubles) qui, administrée à un individu ou à un animal, lui confère l'immunité à

l'égard de l'infection déterminée par les microbes mêmes dont elle provient et

parfois à l'égard d'autres infections, sans provoquer la maladie »

7 mots ( ou groupes de mots ) de cette définition ont été retenus :

- substance,

- d’origine microbienne,

- microbe vivant atténué ou tué,

- substances solubles,

- administré,

- confère une immunité contre l’infection déterminée,

- sans provoquer la maladie.

Ces mots clés (ou des synonymes de ces mots clés) ont ensuite été recherchés dans les réponses

données par les jeunes filles.

Page 22: Lionel MANDIN - Université de Nantes

22

Figure 7 – Nombre de mots clés retrouvés dans les définitions données par les adolescentes

qui ont affirmé qu’elles savaient ce qu’était un vaccin

2 (8%) adolescentes ont donné une définition mais sans utiliser aucun des mots clés, 7 (27%) en

ont cité un, 6 (23%) en ont cité 2 et 5 (19%) en ont cité 3. Aucune n’a cité 4 mots clés ou plus.

4.2. Les vaccins déjà pratiqués :

96% des jeunes filles ont répondu être vaccinées (question Q7).

1 a répondu ne pas l’être.

Une adolescente sur 3 (33%) ne savait pas, ou ne s’est pas prononcée sur les vaccins qu’elle

avait réalisés.

4 adolescentes ont dit avoir été vaccinées contre le cancer du col.

Figure 8 – Les vaccins déjà reçus par les adolescentes de 3ème

interrogées

*autres : 2 vaccins contre la fièvre jaune

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

NSP 0 mot 1mot 2 mots 3 mots > ou = 4

n = 26

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

DTPolio (tétanos)

Hépatite B ROR (rubéole)

cancer du col

autres* Ne sais pas NSP

n = 27

Page 23: Lionel MANDIN - Université de Nantes

23

4.3. Perception de la vaccination en général :

Figure 9 – Réponses des adolescentes à la question « Pour toi, un vaccin : »

* la réponse « c’est dangereux pour la santé » a été donnée par la jeune fille non vaccinée.

4.4. Décision de se faire vacciner

Les 27 jeunes filles vaccinées ont répondu aux questions suivantes :

« Qui prend la décision de te vacciner ? »

Figure 10 – Réponses des adolescentes à la question « Qui prend la décision de te faire vacciner en général ? »

Ainsi dans plus d’un cas sur deux, les jeunes filles rapportent que leur avis n’intervient pas dans

la prise de décision. On retrouve cet élément de façon cohérente à la question Q9-2: 52% des

NSP

Tu ne sais pas si c'est dangereux

C'est dangereux pour la santé*

Ca peut être dangereux pour la santé

n = 28

25%

4%

57%

14%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

Tes parents Toi Ton docteur Toi et tes parents

tes parents et ton docteur

Tes parents, toi et ton docteur

n = 27

Page 24: Lionel MANDIN - Université de Nantes

24

adolescentes déclarent avoir laissé leurs parents et/ou leur médecin décider lors de vaccinations

précédentes.

La place du docteur dans la prise de décision n’est rapportée que par 40% des adolescentes.

La place des parents est par contre très importante, rapportée par 89% des adolescentes.

As-tu demandé qu’on te fasse un vaccin qu’on aurait oublié ou pas fait ?

Figure 11 – Réponses des adolescentes à la question « As-tu déjà demandé qu’on te fasse un vaccin

qu’on aurait oublié ou pas fait ? »

* parmi les 2 « oui » : 1 vaccin contre l’hépatite B et 1 contre le cancer du col ; les 2 ont été faits

car les jeunes filles l’ont noté sur la liste des vaccins faits

85,2% des jeunes filles n’avaient jamais demandé à se faire vacciner spontanément même si un

vaccin avait déjà été oublié.

La question Q.10 permettait à la jeune fille non vaccinée de préciser pourquoi elle n’était pas

vaccinée. En réponse, elle a noté que, selon elle, « ça peut donner des maladies ». Ensuite, à la

question « Es-tu d’accord avec cette raison ? », la jeune fille a répondu par l’affirmative.

A la question « A-t-on refusé de te vacciner alors que tu en avais émis le souhait ? », celle-ci a

répondu qu’elle n’en avait jamais fait la demande.

Oui*

Non

NSP

85,2%

7,4% 7,4%

n = 27

Page 25: Lionel MANDIN - Université de Nantes

25

5. Perceptions et connaissances des jeunes filles sur le cancer du col :

5.1. Incidence du cancer du col selon les adolescentes :

Figure 12 – Réponses des adolescentes à la question « D’après toi, le cancer du col de l’utérus est : »

Figure 13 – Réponses des adolescentes à la question « D’après toi, il peut tuer surtout : »

60,7% des enquêtées ont répondu que ce cancer tuait plutôt des femmes jeunes (<65 ans).

Plus d’un tiers (35,7%) ont répondu le contraire.

NSP

Très rare

Peu fréquent

Fréquent

Très fréquent

n = 28

39%

46%

11%4%

les femmes jeunes < 65 ans

les femmes agées > 65 ans

NSP

60,7%

35,7%

3,6%

n = 28

Page 26: Lionel MANDIN - Université de Nantes

26

5.2. Connaissances sur le papillomavirus :

75% des adolescentes interrogées ont déclaré avoir déjà entendu parler du Papilloma Virus

Humain (question Q15).

64,3% ont déclaré qu’elles savaient qu’un virus était à l’origine du cancer du col (question Q16).

18% disaient n’avoir jamais entendu parler ni du HPV, ni de l’existence d’une origine virale au

cancer du col utérin.

NB : Parmi les adolescentes qui déclaraient connaître le HPV, ¾ disaient connaître son rôle dans

le cancer du col. Parmi celles qui ne connaissaient pas l’existence du HPV, 40% répondaient

savoir que le cancer du col utérin avait une origine virale.

5.3. Modalités de dépistage et de prévention selon les adolescentes :

Figure 14 – Réponses des adolescentes à la question « Connais-tu les moyens médicaux pour le rechercher ? »

89% des ne connaissaient pas de moyen de dépistage.

Parmi les 3 « oui » : une a donné le nom de frottis et 2 ont décrit l’examen sans pour autant le

nommer.

Figure 15 – Réponses des adolescentes à la question « D’après toi, existe-t-il un ou des moyens pour

l’éviter ? »

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Réponse

OUI

NON

NSP

n = 28

OUI

NON

82,1%

17,9% n = 28

Page 27: Lionel MANDIN - Université de Nantes

27

82,1% des adolescentes ont répondu qu’il existait un moyen d’éviter le cancer du col de l’utérus.

46,4% des adolescentes ont alors spécifiquement rapporté l’existence du « vaccin contre le

cancer du col ».

53,6% n’ont pas fait mention de ce vaccin.

Interrogées plus loin explicitement pour savoir si elles avaient entendu parler de la vaccination

contre le HPV, 82% des jeunes filles de 14 ans ont déclaré en avoir déjà entendu parler.

5.4. Sources d’information rapportées par les adolescentes :

5.4.1. Sources d’informations pour l’origine virale du cancer du col

Figure 16 – Réponses des adolescentes à la question « Par quel moyen l’as-tu appris ? »

Parmi celles qui connaissaient l’origine virale du cancer du col, 78% ont retenu la télévision

comme source d’information, 33% ont cité les amies ou la famille, 28% ont cité les journaux,

22% ont cité le médecin traitant. (Il était possible de donner plusieurs réponses).

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90% n = 18

Page 28: Lionel MANDIN - Université de Nantes

28

5.4.2. Sources d’informations pour le vaccin anti-HPV :

Figure 17 – Réponses des adolescentes à la question « As-tu déjà entendu parler du vaccin contre ce

virus ? si oui, préciser où ? »

Parmi celles qui connaissaient le vaccin anti-HPV, 65% ont rapporté que la télévision était la

source d’information. Les sources secondaires d’information étaient la famille, les journaux et

enfin le médecin traitant.

6. Vaccination contre le HPV :

6.1. Proportion de jeunes filles vaccinées contre le HPV dans notre échantillon

82% des jeunes filles interrogées n’étaient pas encore vaccinées contre le HPV (question Q18).

Parmi les 24 jeunes filles non vaccinées, 7 (soit 29%) ont affirmé que la vaccination était prévue

dans les prochains jours.

17 jeunes filles, soit 61% des jeunes filles de notre échantillon n’étaient donc pas vaccinées et

n’avaient pas prévu de le faire dans les semaines à venir.

6.2. Qui a décidé de la vaccination pour les 4 adolescentes vaccinées ?

3 jeunes filles (75%) ont affirmé que leur vaccination faisait suite à une demande conjointe

de leurs parents et d’elles-mêmes (question Q19).

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Docteur Télévision Famille Magazines

n = 23

Page 29: Lionel MANDIN - Université de Nantes

29

Une des 4 jeunes filles vaccinées, a affirmé que la vaccination faisait suite à une décision entre

ses parents et son médecin traitant.

6.3. Exploration de la situation des non vaccinées :

Elles sont 83% à avoir déjà abordé le sujet avec leurs parents sans pour autant émettre leur

envie de se faire vacciner (question Q24).

Parmi les 24 jeunes filles non vaccinées, 11 (46%) ont déclaré avoir déjà demandé la vaccination

anti-HPV à leurs parents, 11 ne l’ont pas encore demandé (question Q20).

15 des jeunes filles non vaccinées (62,5%) ont rapporté n’avaient jamais parlé de la vaccination

anti-HPV avec leur médecin traitant (question Q20)

Parmi les non vaccinées, elles étaient 17 (71%) à affirmer que leur médecin traitant ne leur avait

jamais proposé de se faire vacciner contre le HPV (question Q20).

6.4. Connaissances du schéma vaccinal chez les enquêtées :

Les 4 adolescentes vaccinées connaissaient le schéma exact de la vaccination (J0, M2, M6).

79% des jeunes filles non vaccinées ont affirmé ne pas connaître les modalités de la vaccination

anti-HPV (question Q21).

5 jeunes filles non vaccinées ont affirmé connaître les modalités de la vaccination. Parmi elles, 4

ont cité la nécessité de 3 injections et une n’avait rien précisé.

Lorsque la vaccination était « prévue », 29% des adolescentes seulement déclaraient connaître

les modalités de vaccination et les effets secondaires.

Fig. 18 – Proportion d’adolescentes connaissant les modalités vaccinales parmi les non vaccinées

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

vaccination prévue vaccination non prévue

ne se prononcent pas

n = 24

Page 30: Lionel MANDIN - Université de Nantes

30

6.5.Expression d’un intérêt pour cette nouvelle vaccination :

Au terme du questionnaire, 71% des enquêtées ont déclaré avoir un avis « plutôt favorable » de

la vaccination contre le HPV (question Q25).

71% ont émis le désir d’obtenir plus d’informations sur le sujet (question Q22).

Parmi les non vaccinées, elles étaient près de 80% à vouloir plus d’informations sur le cancer du

col et son vaccin (question Q22).

57% des jeunes filles interrogées estimaient que le vaccin anti-HPV était aussi important que les

autres vaccins (question Q23).

Parmi les 4 adolescentes qui rapportaient n’avoir jamais abordé le sujet de la vaccination contre

le cancer du col avec leurs parents, 2 répondaient qu’elles avaient envie de le faire à la fin du

questionnaire (question Q24).

Figure 19 – Réponses des adolescentes à la question « Ces quelques éléments donnés sur la

vaccination t’ont-ils donné envie de te faire vacciner ou non ? »

2 jeunes filles ont laissé un commentaire : « est-ce sûr ? » et « je préfère attendre d’en savoir

plus ».

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Oui, j'ai confiance

oui, mais j'attends d'autres

infos

Peut-être , mais il faut

d'abord avoir l'avis de mes

parents

Non,je n'ai pas

confiance en ce vaccin

Non, mes parents

refuseront une telle

vaccination

nsp

n = 24

Page 31: Lionel MANDIN - Université de Nantes

31

V- Discussion :

1. Discussion de la méthode :

Les biais de notre étude sont essentiellement liés à la sélection difficile de notre

échantillon et au faible effectif de la population interrogée, lesquels diminuent nécessairement la

représentativité et la diversité des réponses (en particulier pour les différences attendues entre les

collégiennes du public et les collégiennes du privé).

Deux origines peuvent avoir limité la taille et la représentativité de notre échantillon:

- l’acceptation des proviseurs, de la médecine scolaire, et des commissions de parents

d’élèves a posé problème : notre questionnaire était-il trop long ? Les questions posées étaient-

elles assez précises, pertinentes ? L’absence d’entête universitaire clairement identifiée a-t-elle

retiré de la crédibilité au questionnaire ? Le thème de la vaccination, sujet à polémique depuis les

problèmes posés par la vaccination contre l’hépatite B, a-t-il fait l’objet de réticences de la part

des parents d’élèves ? De même, les questions ayant un rapport indirect avec la sexualité (le

HPV est une infection sexuellement transmissible) ont-elles réveillé des craintes ou provoqué un

refus d’une telle enquête auprès des parents, voire même des proviseurs ?

- les difficultés organisationnelles mises en avant par la médecine scolaire : il y avait 6

classes possiblement interrogeables au collège de Carquefou et seules 3 ont pu participer.

Par contre, notre échantillon de 28 jeunes filles de 3ème

comporte, comme attendu, une

très grande majorité de 26 jeunes filles de 14 ans (93% des enquêtées) et seules 2 jeunes filles

ont 15 ans, ce qui correspond bien la population cible recherchée.

2. Discussion des résultats :

- A propos de la description socio-démographique de la population des enquêtées :

L’âge moyen des sœurs est de 16 ans et 8 mois. Ceci est à noter dans notre étude puisque,

lorsqu’une jeune fille a une sœur plus âgée, les informations et les discussions sur des sujets de

santé seront probablement plus approfondies, les conseils plus faciles à demander. En particulier,

on peut penser qu’il est plus facile de demander un conseil sur un problème gynécologique à une

sœur plus âgée qu’à un frère ou une sœur plus jeune que soi.

L’âge moyen des parents est de 44 ans et une très grande majorité (41/55) ont entre 40

et 50 ans. Ces parents, appartenant à la même génération, ont suivi tous en même temps la même

évolution de la médecine.

Par ailleurs, lorsqu’on compare les catégories socio-professionnelles individuelles des

parents avec celles de la population générale (annexe 3), on s’aperçoit que notre population de

parents appartient plutôt aux catégories socio-professionnelles supérieures avec une sur-

Page 32: Lionel MANDIN - Université de Nantes

32

représentation des artisans (10,9% contre 3,3% dans la population générale), des cadres (21,8%

contre 8,4%), des professions intermédiaires (18,2% contre 12,8%) et des employés (38,1%

contre 16,8%) et une sous représentation des agriculteurs (aucun n’a de parents agriculteurs),

des ouvriers (5,5% contre 13,2%), des retraités et des sans emplois (5,5% contre 14%). Cette sur-

représentation socio-professionnelle est probablement liée à notre petit échantillon et au fait

qu’on ait interrogé un seul collège dans une commune riche de la métropole nantaise. Si nous

avions pu réaliser notre étude dans les trois collèges sollicités, il est probable que nous aurions eu

une diversité socio-professionnelle plus importante. Enfin, la sous-représentation des retraités est

évidemment directement liée à la nature de notre échantillon.

- A propos de la perception de la santé chez les adolescentes interrogées :

La santé est une valeur universelle. Certaines définitions de la santé sont très larges,

faisant référence au bien-être : selon l’OMS [31] « La santé est un état de complet bien-être

physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou

d'infirmité », selon le Larousse 2008, la santé correspond à un «état de bon fonctionnement de

l'organisme ». Il est difficile de savoir à quelle définition de la santé ont pu faire référence nos

enquêtées. Toutefois, la santé semble, comme attendu, constituer une valeur de référence : pour

plus de 90% des adolescentes « la santé, c’est très important » (question Q2). Ainsi, pour elle, la

santé c’est bien sûr « très important » dans la vie.

Toutefois, elles ne semblent pas inquiètes pour la leur actuellement (question Q3), elles

consomment peu de médicaments (question Q4) et elles ne vont que occasionnellement chez leur

médecin (question Q5). En effet, elles affirment (question Q4) prendre des médicaments pour la

majorité (16/28, soit 57%) 5 à 6 fois par an et pour 8 d’entre elles (28,6%) seulement 1 à 2

fois/an. Ceci correspond à une consommation relativement limitée avec moins d’une prise tous

les 2 mois. Ceci est cohérent avec le nombre de fois par an où elles déclarent aller chez le

médecin (question Q5). En effet pour un grand nombre d’entre elles (12/28 et 11/28 soit environ

82%), elles disent aller voir leur docteur entre une et 5 fois par an (39% iraient 1 à 2 fois/an et

43% iraient 3 à 5 fois/an). Doit-on comprendre qu’elles ne consultent que lorsqu’elles sont

malades ? Une difficulté est bien de préciser la place de la prévention lors de ces consultations

avec ces adolescentes. On peut supposer qu’elles consultent peu (jamais ?) pour avoir des

informations sur des sujets de santé.

Ces informations sur la santé seraient toutefois discutées et échangées dans la famille.

D’après les résultats qu’on obtient à la question Q1 de notre questionnaire, les jeunes filles

considèrent pour une grande majorité (89%) d’entre elles qu’elles discutent souvent ou quelques

fois de leur santé avec leurs parents, mais finalement peu ou pas du tout avec leurs frères et

sœurs. Les parents semblent donc les interlocuteurs naturels lorsqu’il s’agir de parler de la santé.

Toutefois, quand on analyse les réponses des 8 jeunes filles qui disent en parler souvent ou

quelques fois avec leurs frères et sœurs, on s’aperçoit que 7 (88%) de ces jeunes filles ont une

sœur. Interrogées sur leurs interlocuteurs privilégiés pour parler de leur santé au sein du foyer,

Page 33: Lionel MANDIN - Université de Nantes

33

les jeunes filles nous répondent ainsi qu’elles parlent assez naturellement et le plus souvent avec

leurs parents ou avec leurs sœurs.

Pour 57% des adolescentes interrogées (question Q3), la santé n’est pas un sujet actuel

d’inquiétude. On peut probablement l’expliquer par le fait qu’à 14 ans, les maladies, et à fortiori

le cancer, ont un caractère plutôt abstrait, les jeunes filles sont peu malades et ne se sentent pas

vraiment concernées. Ces quelques éléments peuvent expliquer pourquoi elles ne sont pas

inquiètes pour leur santé, alors qu’elles placent la santé parmi les choses « très importantes » de

la vie.

- A propos de la représentation de la vaccination chez les enquêtées :

La vaccination, un geste médical pratiqué en prévention du développement de certaines

maladies, a bien entendu une image plutôt positive. Cette image positive a quelques fois été mise

à mal, notamment lors de la polémique sur le vaccin contre l’hépatite B. Les craintes engendrées

par la vaccination sont peut-être dues tout simplement à la définition du vaccin. Selon le

Larousse 2008, le vaccin est « une substance d'origine microbienne (microbes vivants atténués

ou tués, substances solubles) qui, administrée à un individu ou à un animal, lui confère

l'immunité à l'égard de l'infection déterminée par les microbes mêmes dont elle provient et

parfois à l'égard d'autres infections, sans provoquer la maladie ». Le fait d’administrer des virus

vivants, même atténués, des particules de virus ou le fait de stimuler le système immunitaire en

dehors de toute maladie peut engendrer des craintes ou des croyances (notamment qu’un vaccin

pourrait provoquer une maladie).

Pour les jeunes filles interrogées, nous retrouvons ces mêmes principes. En effet, 93%

des adolescentes (question Q6) disent savoir ce qu’est un vaccin. Mais elles sont quand même

21% à ne pas pouvoir mettre un mot sur ce terme médical. On avait pourtant choisi pour la

définition du vaccin, un dictionnaire de la vie courante et non un dictionnaire médical, afin de ne

retenir aucun mot ou terme qui serait trop technique ou spécifique au langage médical. Pour les

autres, le concept de vaccin semble flou, même s’il est vrai que notre méthode d’analyse était

plutôt restrictive. Nous aurions pris la définition du Petit Robert 2008 (le vaccin est une

« substance préparée à partir de microbes, virus ou parasites (tués, inactivés ou atténués par des

procédés spéciaux), qui, inoculée à un individu, lui confère une immunité contre le germe

correspondant »), nous aurions retenu des mots clés différents. Mais, ce qui nous conforte dans

cette idée, c’est que d’abord, elles sont 96% à affirmer (question Q7) qu’elles sont vaccinées,

mais près de 30% à ne pas savoir contre quoi. Ensuite, (question Q8) elles sont majoritairement

(82%) indécises sur l’éventuelle dangerosité d’un vaccin.

Les parents semblent évidemment les acteurs principaux dans la décision de vacciner. En

effet, ils interviennent dans 100% des cas pour décider ou non de la vaccination (question Q9),

même si la jeune fille nous dit donner aussi son accord dans 44% des cas. Ce que nous pouvons

en conclure, c’est que la jeune fille s’en remet probablement à l’avis de ses parents et ne fait

Page 34: Lionel MANDIN - Université de Nantes

34

qu’accepter la vaccination proposée. Cette idée est renforcée par la question Q9-3 où elles sont

85% à affirmer n’avoir jamais demandé à se faire vacciner. Ainsi pour résumer, même si les

adolescentes semblent donner leur avis pour leurs vaccinations, il apparaît que la décision de

vacciner ou non appartient d’abord à leurs parents.

- A propos des connaissances que les jeunes filles ont sur le cancer du col

Comme nous l’avons déjà précisé, les maladies -et le cancer en particulier- ont un

caractère abstrait pour les jeunes filles de 14 ans. En effet, à cet âge, on n’est pas souvent

malade, on voit le cancer comme une maladie grave mais réservée à des gens plus âgés. Malgré

tout, notre étude a montré qu’elles avaient quelques notions importantes sur le cancer du col et

sur son origine. Sur la fréquence de ce cancer, elles sont assez partagées. 46,4% contre 39,3%

(question Q11) pensent que ce cancer est une maladie relativement fréquente pour les unes, et

une maladie peu fréquente pour les autres. En fait, on peut dire que toutes ont raison : le cancer

du col utérin est certes, la deuxième cause de cancer dans le monde, mais occupe le 8ème

rang en

France. De la même façon, elles sont près 61% (question Q12) à savoir que c’est un cancer qui

touche essentiellement la femme jeune (de moins de 65 ans). 75% des adolescentes qui

connaissaient le HPV connaissaient aussi sa responsabilité dans la survenue des cancers du col

(question Q16). 20% des enquêtées seulement n’ont entendu parler ni du HPV, ni de l’origine

virale du cancer du col. Elles sont 64% à citer le vaccin anti-HPV comme moyen efficace pour

éviter de développer un cancer du col (question Q14). La seule lacune que l’on pourrait citer, est

la méconnaissance des moyens de dépistage (question Q13). Elles ne sont que 3 (11%) à

connaître le frottis. Ceci est, en fait, peu surprenant, puisqu’un examen gynécologique et donc le

frottis ne seront indiqués que lorsque celles-ci auront eu des rapports sexuels.

Alors d’où tiennent-elles leurs informations ? Leur principale source d’informations est

incontestablement la télévision (question Q16). En effet, sur celles qui affirment connaitre

l’origine virale au cancer du col, elles sont 78% à l’avoir appris via la télévision. Nous pouvons

ainsi en déduire, que la campagne de vaccination promue par les laboratoires produisant le

vaccin anti-HPV (cf paragraphe d’introduction) retient donc l’attention de nos enquêtées. Ces

campagnes publicitaires ont, au moins, le méritent de faire passer une information importante,

même si elles manquent d’objectivité quant au type de vaccin à effectuer. Le seul constat que

nous pouvons regretter est la dernière place du médecin traitant donnée par les jeunes filles de 14

ans, lorsqu’il s’agit d’obtenir des informations médicales.

- A propos des connaissances et de la perception du vaccin anti-HPV :

Parmi notre échantillon de jeunes filles, seules 14% ont affirmé être vaccinées contre le

cancer du col (question Q18) et 25% à vouloir le faire dans les prochains jours. Elles sont donc

Page 35: Lionel MANDIN - Université de Nantes

35

plus de 60% à ne pas se sentir concernées par la vaccination alors que la HAS le recommande à

cet âge. Ceci confirme bien les constatations de l’AFSSAPS [22] qui affirment que depuis sa

mise sur le marché jusqu’en juillet 2008, les vaccins anti-HPV pratiqués sont des vaccins dits de

« rattrapage » (pour les jeunes filles de 15 à 23 ans). Pourquoi y-a-t-il si peu de vaccinations anti-

HPV prévues ou faites à 14 ans, alors que les jeunes filles semblent sensibles aux campagnes de

vaccination développées par les laboratoires à la télévision (question Q17) ? Et que les jeunes

filles qui connaissaient le virus HPV, sont sensiblement les mêmes que celles qui connaissaient

l’existence de ce vaccin (question Q17)?

Tout d’abord, pour les jeunes filles qui sont déjà vaccinées (question Q19), on s’aperçoit

que la décision a été prise en commun accord avec leurs parents (75%), mais peu après une

recommandation médicale. Pour celles dont la vaccination est prévue (question Q20), elles sont

nettement majoritaires (71%) à avoir émis le souhait de se faire vacciner contre le HPV.

Inversement, elles sont minoritaires (38%) à l’avoir demandé parmi celles dont la vaccination

n’est pas encore prévue. Même si à 14 ans, les jeunes filles ne peuvent pas décider seules de

leurs vaccination, il semble, d’après les résultats de notre étude, que le fait de désirer et de

demander cette nouvelle vaccination, joue un rôle important dans la décision finale prise par les

parents des adolescentes.

Ce qui paraît moins déterminant voire sans importance, est l’information et la proposition

de vaccination faites par le médecin traitant. En effet, elles sont plus de 62% (question Q20) à

affirmer ne jamais en avoir parlé avec leur médecin traitant, ni même, en avoir eu la proposition

(70%). On constate ceci, surtout chez celles dont la vaccination est prévue (14% d’entre elles ont

pris un avis médical). Parmi celles dont la vaccination n’est pas prévue, le fait que près de 44%

en ont déjà discuté avec leur médecin, n’a pas pour autant provoqué un mouvement de

vaccinations, même minime. L’avis et l’information médicaux ne semblent donc pas

déterminants dans la prise de décision de cette nouvelle vaccination.

De la même façon, le fait de ne pas connaître à 71% le schéma vaccinal et à 100% les

effets secondaires du vaccin (question Q21), ne semble pas être un frein, pour les adolescentes

non vaccinées, à vouloir se faire vacciner (ce qui serait sans doute impensable si on avait

interrogé directement leurs parents). En effet, (question Q21) les jeunes filles ne connaissent pas

plus les modalités vaccinales du vaccin, qu’elles aient prévu (60%) ou non (80%) de se faire

vacciner. En plus, elles sont 100% à ne pas connaître un seul des effets secondaires possibles.

Enfin, par rapport à la perception qu’ont les jeunes filles de cette nouvelle vaccination,

notre étude a montré qu’elles avaient plutôt un avis favorable sur ce nouveau vaccin (question

Q25), puisqu’elles sont nettement majoritaires (près de 71%) à désirer se faire vacciner.

Toutefois, la plus grande partie d’entre elles (plus de 70%) désirent en savoir plus avant de

donner leur avis définitif. En effet, même si elles considèrent à plus de 57% (question Q23) que

ce nouveau vaccin est aussi important que les autres déjà existants, les jeunes filles non

vaccinées, sont plus de 79% à désirer à en savoir plus (question Q22). Elles sont plus de 83% à

en avoir déjà parlé avec leurs parents (question Q24). L’avis parental est sûrement l’élément

décisif quant à l’acceptation ou non de cette nouvelle vaccination. D’ailleurs, la jeune fille qui

Page 36: Lionel MANDIN - Université de Nantes

36

n’est pas vaccinée du tout, n’a ni l’intention d’en parler avec ses parents, ni le désir de se faire

vacciner (question Q24 et 25).

VI- CONCLUSION :

Tout au long de notre étude, on s’aperçoit quand même, d’une façon générale, que les jeunes

filles de 3ème

ont déjà quelques notions sur le cancer du col utérin, le rôle du HPV dans son

développement, et du vaccin qui l’en en protège. Même si pour elles, les maladies et notamment

le cancer du col utérin, sont encore des sujets abstraits, elles ont été sensibles aux campagnes de

prévention promues par les laboratoires commercialisant le vaccin, à la télévision. Elles savent

que le vaccin est indiqué pour elle. Elles en ont par ailleurs plutôt une perception favorable.

Toutefois, elles demandent à en savoir plus sur le vaccin en lui-même. Elles en ont déjà discuté

avec leur famille. L’avis parental sur le sujet est des plus importants, avant de donner un avis

définitif. Celui-ci est d’autant plus important, qu’il jouera, ensuite, un rôle prépondérant à la

décision de vacciner ou non.

Le phénomène étonnant mis en évidence dans cette étude, est le rôle du médecin traitant. En

effet, le médecin traitant se doit en plus de soigner d’avoir un rôle dans la prévention des

maladies, d’informations voire de conseils. En effet, notre étude a montré que les jeunes filles,

avec leur famille, qui avaient décidé de se faire vacciner, ont peu eu recours à leur médecin pour

en savoir plus et pour décider de se faire vacciner. A l’inverse, celles qui n’ont pas prévu de se

faire vacciner, n’ont pas eu :

- pour la moitié d’entre elles, d’informations, voire de proposition de vaccination anti-HPV de la

part du médecin traitant. Ne vont-elles chez leur médecin traitant que lorsqu’elles sont malades ?

Où se situent donc, lors de ces consultations, la part de prévention et d’informations que doit

fournir le médecin ?

- pour l’autre moitié de celles qui n’ont pas prévu de se faire vacciner, elles ont a priori reçu

l’information, voire même la proposition de vaccination de leur médecin traitant. Pourtant, elles

n’ont pas donné suite, pour le moment, à la proposition de celui-ci.

Ainsi, deux questions peuvent se poser à partir de ce double constat :

- tout d’abord, « quelle place accordent les parents au médecin traitant, quand il s’agit de

prendre des décisions médicales pour leurs enfants ? ». Cela concerne-t-il uniquement les

décisions dont le choix est dépendant des croyances et des habitudes des parents, comme pour la

vaccination ? Cela concerne-t-il d’autres protocoles médicaux autres que la vaccination ? Ou est-

ce le signe d’une diminution de l’influence et de la confiance accordées au médecin traitant par

les parents, dès lors qu’il s’agit de prendre des décisions bonnes pour leurs enfants ?

- par ailleurs, on peut se demander pourquoi un certain nombre de médecins traitants

n’ont pas abordé le sujet avec les jeunes filles et leurs parents, alors qu’elles sont la population

Page 37: Lionel MANDIN - Université de Nantes

37

cible de cette nouvelle campagne de vaccination. Est-ce par oubli, par manque de temps, par

ignorance des recommandations officielles ? Est-ce lié au fait que le cancer du col n’est qu’au

8ème

rang des cancers féminins en France, et que le système de dépistage par frottis est simple à

faire au cabinet de médecine générale ? Préfèrent-ils attendre d’avoir plus d’informations de

pharmacovigilance, et éviter, ainsi, tous problèmes comme il y a eu avec le vaccin contre

l’hépatite B ?

Page 38: Lionel MANDIN - Université de Nantes

38

Bibliographie:

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risques, 19 juillet 2007 disponible sur http://afssaps.sante.fr/htm/10/filcoprs/070704.htm

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prevalence: an emerging epidemic of human papillomavirus-associated cancers? Cancer. 2007 Oct

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[4] AFFSAPS, Plan de gestion de risque de la spécialité pharmaceutique Gardasil® Sanofi Pasteur MSD :

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Recomm Rep. 2007 Mar 23; 56(RR-2):1-24

[7] Schiffman M, Castle PE, Jeronimo J, Rodriguez AC, Wacholder S, Human papillomavirus and

cervical cancer. Lancet. 2007 Sep 8;370(9590):890-907

[8] Données InVS-HCL-Francim-INCa, février 2008

[9] Société française de cytologie clinique. Cytopathologie gynécologique en milieu liquide. Paris :

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[10] Collège National des gynécologues et obstétriciens français. Gynécologie, obstétrique. Paris :

Masson, février 2007: p122- chapitre VIII (collection « réussir les épreuves classantes nationales »)

[11] Collège National des gynécologues et obstétriciens français. Gynécologie, obstétrique. Paris :

Masson, février 2007: p119- chapitre V (collection « réussir les épreuves classantes nationales »)

[12] Collège National des gynécologues et obstétriciens français. Gynécologie, obstétrique. Paris :

Masson, février 2007: p119- chapitre VII (collection « réussir les épreuves classantes nationales »)

[13] Collège National des gynécologues et obstétriciens français. Gynécologie, obstétrique. Paris :

Masson, février 2007: p119- chapitre VII (collection « réussir les épreuves classantes nationales »)

[14] Joseph Monsonego. Traité des infections et pathologies génitales à papillomavirus. Paris : Springer,

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[15] Collège National des gynécologues et obstétriciens français. Gynécologie, obstétrique. Paris : Masson,

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Page 39: Lionel MANDIN - Université de Nantes

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[18] Mikaeloff Y, Caridade G, Rossier M, Suissa S, Tardieu M , Hepatitis B vaccination and the risk of

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[19] AFSSAPS. Vaccination contre le virus de l’hépatite B : résumé des débats de la Commission

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[21] Denis F, Abitbol V, Aufrère A, Médecine et maladies infectieuses, Paris : Masson,

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[22] AFSSAPS. Communiqué de presse premier bilan de la surveillance des risques en France du 15

juillet 2008 disponible sur http://afssaps.sante.fr/htm/10/filcoprs/cp-gardasil-072008.htm

[23] Silbermann B, Launay O, Preventing papillomavirus infectious and herpes zoster: new vaccines Med

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[24] InVS. bulletin épidémiologique hebdomadaire 16-17 du 22 avril 2008 : p 133

[25] Monsonego J, Prevention of cervical cancer (II): prophylactic HPV vaccination, current knowledge,

practical procedures and new issues, Presse Med. 2007 Apr; 36(4 Pt 2):640-66. Epub 2007 Mar 12

[26] AFSSAPS. Plan de gestion des risques du 19 décembre 2008 : chapitre RCP Cervarix :p 2-3

disponible sur http://www.emea.europa.eu/humandocs/PDFs/EPAR/cervarix/H-721-PI-fr.pdf

[27] AFSSAPS. Plan de gestion des risques du 19 décembre 2008 : chapitre RCP Gardasil p 3-7

disponible sur http://www.emea.europa.eu/humandocs/PDFs/EPAR/gardasil/H-703-PI-fr.pdf

[28] Collège National des gynécologues et obstétriciens français. Gynécologie, obstétrique. Paris:

Masson, février 2007: p 125, chapitre D (collection « réussir les épreuves classantes nationales »)

[29] Noakes K, Yarwood J, Salisbury D, Parental response to the introduction of a vaccine against

human papilloma virus. Hum Vaccin . 2006 Nov-Dec;2(6):243-8. Epub 2006 Nov 12

[30] Duport-N. Données épidémiologiques sur le cancer du col de l’utérus. État des connaissances.

Institut National de Veille Sanitaire; 2007

[31] Préambule à la Constitution de l'Organisation mondiale de la Santé, tel qu'adopté par la Conférence

internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin 1946

[32] ANAES. Conduite à tenir devant une patiente ayant un frottis cervico-utérin anormal – Actualisation

2002. ANAES. Saint Denis, 2002

Page 40: Lionel MANDIN - Université de Nantes

40

LISTE DES ABREVIATIONS :

ADN : Acide DésoxyriboNucléique

AFSSAPS : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé

ARN : Acide RiboNucléique

EMEA : Agence Européenne pour l’Evaluation des Médicaments

HAS : Haute Autorité de Santé

HC: Hybrid Capture

HCSP : Haut Conseil de la Santé Publique

HIS : Hybridation In Situ

HPV : Human Papilloma Virus

IST : Infection Sexuellement Transmissible

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PCR: Poly Chain Reaction

USA: Etats-Unis d’Amérique

Page 41: Lionel MANDIN - Université de Nantes

41

ANNEXES

Annexe 1: le calendrier vaccinal :

Tableau InVS. bulletin épidémiologique hebdomadaire 16-17 du 22 avril 2008 : p 138

Page 42: Lionel MANDIN - Université de Nantes

42

Annexe 2 : le questionnaire

Questionnaire sur le vaccin anti-HPV dans le cadre d’une enquête réalisée auprès des collégiennes de 3ème (population cible de la vaccination)

Le questionnaire est bien entendu anonyme. Merci de le remplir le plus précisément possible.

Présentation

Ton âge :

Nombres de frères et sœurs :

Age des frères et sœurs :

Age des parents :

Profession de ta maman :

Profession de ton papa :

Toi et ta santé :

Q1 : Parles-tu de ta santé avec tes parents ?

Souvent

Quelques fois

Rarement

Jamais

Ne se prononce pas (= NSP pour la suite)

Et avec tes frères et sœurs ?

Souvent

Quelques fois

Rarement

Jamais

NSP

Q2 : Pour toi, la santé c’est :

Important

Pas très important

Très peu important

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43

Pas important du tout

NSP

Q3 : As-tu peur pour ta santé ?

Oui Non NSP

Q4 : Tu prends des médicaments :

Souvent (plus d’1/ mois)

Quelques fois (5 à 6 / an)

Rarement (moins de 5 /an)

Jamais

Q5 : Tu vas voir ton docteur :

Plus de 5 fois par an

Entre 3 et 5 fois par an

1 à 2 fois par an

Jamais

NSP

Vaccin : généralités

Q6 : Sais-tu ce qu’est un vaccin ?

Oui Non NSP

Si oui, peux-tu en donner la définition

Q7 : Es-tu vaccinée ?

Oui Non NSP

Si oui, sais-tu contre quoi ?

Tétanos

Hépatite B

Rubéole

Cancer du col

Autre (préciser)

Tu ne sais pas

Page 44: Lionel MANDIN - Université de Nantes

44

Q8 : Pour toi, un vaccin :

Ce n’est pas dangereux du tout pour la santé

Ca peut être dangereux pour la santé

C’est dangereux pour la santé

Tu ne sais pas si c’est dangereux pour la santé

NSP

Q9 : Si tu es vaccinée :

1 : Qui prend la décision de te faire vacciner en général :

Tes parents

Toi

Toi et tes parents

Ton docteur

Tes parents et ton docteur

Toi, tes parents et ton docteur

2 : Les vaccins que tu as eus, ont-ils été faits avec ton accord ?

Oui Non je ne sais pas donc je fais confiance à mes parents

et à mon docteur pour prendre la bonne décision

3 : As-tu déjà demandé qu’on te fasse un vaccin qu’on aurait oublié ou pas fait ?

Oui Non NSP

Si oui, quel vaccin ?

Q10 : Si tu n’es pas vaccinée :

1 : Sais-tu pourquoi tu n’es pas vaccinée ?

Oui Non NSP

Si oui, peux-tu donner la raison

2 : Es-tu d’accord avec cette raison ?

Oui Non NSP

3 : A-t-on déjà refusé de te faire vacciner alors que tu en avais émis le souhait ?

Oui Non NSP

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45

Si oui, pour quel vaccin ?

Le cancer du col de l’utérus :

Q11 : D’après toi, le cancer du col de l’utérus est :

Très rare

Peu fréquent

Fréquent

Très fréquent

NSP

Q12: D’après toi, il peut tuer surtout :

Les femmes jeunes (moins de 65 ans )

Les femmes âgées (plus de 65 ans )

NSP

Q13 : Connais-tu les moyens médicaux pour le rechercher ?

Oui Non NSP

Si oui, peux-tu citer au moins un de ces moyens

Q14 : D’après toi, existe-t-il un ou des moyens pour l’éviter ?

Oui Non NSP

Si oui, peux-tu citer au moins un de ces moyens

Q15: As-tu déjà entendu parler du virus HPV (Human papilloma virus) ?

Oui Non NSP

Q16 : Sais-tu qu’un virus a un rôle majeur dans la survenue des cancers du col de l’utérus ?

Oui Non NSP

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46

Si oui, par quel moyen l’as-tu appris ?

Télévision

Journaux/magazines

Amies/Famille/Entourage

Ton docteur

Autres (préciser)

Connaissances sur le vaccin anti-HPV

Q17 :As-tu déjà entendu parler du vaccin contre ce virus ?

Oui Non NSP

Si oui, préciser où ?

Q18 : Es-tu déjà vaccinée contre ce virus (au moins une injection) ?

Oui Non NSP

Ou est-ce prévu dans les prochains jours ?

Oui Non NSP

Q19 : Si tu es déjà vaccinée: La décision de ta vaccination fait-elle suite à une demande ( plusieurs réponses

possibles )

De ta part

De ta famille

De ton docteur

NSP et pourquoi t’es tu faite vaccinée ?

Q20 : Si tu n’es pas vaccinée contre le cancer du col :

As-tu déjà émis le souhait à tes parents de te faire vacciner ?

Oui Non NSP

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47

En as-tu déjà discuté avec ton docteur ?

Oui Non NSP

Ton docteur te l’a-t-il déjà proposé ?

Oui Non NSP

Comme tu l’as sans doute compris, ce vaccin te protège du virus HPV ; il te protège donc aussi du cancer du col de

l’utérus (il protège à 70%) surtout s’il est fait avant ou dans la 1ère

année des rapports sexuels.

Q21 : Connais-tu les modalités de la vaccination anti-HPV (c’est-à-dire le nombre d’injections nécessaires, les

effets secondaires)?

Oui Non NSP

Si oui : Précise le nombre d’injections à faire

Précise au moins un effet secondaire

Q22 : Souhaiterais-tu avoir plus d’informations sur le vaccin, la maladie du col, la prévention ?

Oui Non NSP

Q23 : D’une façon générale, que penses-tu de la vaccination contre le cancer du col de l’utérus ?

C’est une vaccination plus importante que les autres

C’est une vaccination moins importante que les autres

C’est une vaccination aussi importante que les autres

NSP

Q24 : La vaccination contre le cancer du col de l’utérus, est-ce un sujet que tu avais déjà abordé avec tes parents, ta

maman ?

Oui Non NSP

Si non, penses-tu que maintenant tu vas aborder le sujet avec eux (elle) ?

Oui Non NSP

Q25 : Ces quelques éléments donnés sur la vaccination t’ont-ils donnés envie de te faire vacciner ou non ? (une

seule réponse)

Page 48: Lionel MANDIN - Université de Nantes

48

Oui, j’ai tout à fait confiance en vaccin

Oui, mais je préfère attendre d’avoir d’autres éléments sur ce vaccin et surtout sur sa

dangerosité

Peut-être, car je préfère d’abord avoir l’avis de mes parents et de mon docteur

Non, je n’ai pas confiance en ce vaccin

Non, mes parents refuseront

NSP

Q26 : Remarques ou commentaires que tu as envie de noter ou dire

Merci d’avoir répondu à ce questionnaire.

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49

Catégorie socioprofessionnelle (PCS) Hommes Femmes Total Agriculteurs exploitants 1,6 0,6 1,1 Agriculteurs sur petite exploitation 0,9 0,4 0,6 Agriculteurs sur moyenne exploitation 0,3 0,1 0,2 Agriculteurs sur grande exploitation 0,4 0,1 0,3 Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 4,9 1,8 3,3 Artisans 2,4 0,6 1,5 Commerçants et assimilés 2,1 1,2 1,6 Chefs d'entreprise 10 salariés ou plus 0,4 0,1 0,3 Cadres, professions intellectuelles supérieures 10,9 6,1 8,4 Professions libérales 1,0 0,6 0,8 Cadres de la fonction publique 0,9 0,7 0,8 Professeurs, professions scientifiques 1,5 1,6 1,5 Profession de l'information, des arts et des spectacles 0,6 0,4 0,5 Cadres administratifs et commerciaux d'entreprise 3,0 2,0 2,5 Ingénieurs et cadres techniques d'entreprise 3,8 0,8 2,3 Professions intermédiaires 13,4 12,2 12,8 Professeurs des écoles, instituteurs et assimilés 1,2 2,3 1,8 Professions intermédiaires de la santé et du travail social 1,2 3,8 2,5 Clergé, religieux ns ns ns Professions intermédiaires administratives de la fonction publique 0,9 1,1 1,0 Professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises 3,7 4,1 4,0 Techniciens 4,1 0,6 2,3 Contremaîtres, agents de maîtrise 2,3 0,3 1,2 Employés 7,9 25,0 16,8 Employés civils et agents de service de la fonction publique 1,9 7,2 4,7 Policiers et militaires 2,1 0,4 1,2 Employés administratifs d'entreprise 1,4 6,6 4,1 Employés de commerce 1,3 4,0 2,7 Personnels des services directs aux particuliers 1,3 6,8 4,1 Ouvriers (y compris agricoles) 22,4 4,7 13,2 Ouvriers qualifiés de type industriel 5,0 1,0 2,9 Ouvriers qualifiés de type artisanal 6,1 0,5 3,2 Chauffeurs 2,7 0,2 1,4 Ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport 1,9 0,2 1,0 Ouvriers non qualifiés de type industriel 3,6 1,6 2,6 Ouvriers non qualifiés de type artisanal 2,3 0,8 1,5 Ouvriers agricoles 0,8 0,4 0,6 Inactifs ayant déjà travaillé 27,4 33,3 30,4 Anciens agriculteurs exploitants 1,8 2,0 1,9 Anciens artisans, commerçants, chefs d'entreprises 2,9 2,1 2,5 Anciens cadres 4,3 2,0 3,1 Anciennes professions intermédiaires 5,7 5,3 5,5 Anciens employés 2,7 15,5 9,3 Anciens ouvriers (y compris agricoles) 10,0 6,4 8,1 Autres sans activité professionnelle 11,4 16,3 14,0 Chômeurs n'ayant jamais travaillé 0,8 0,7 0,7 Élèves ou étudiants 9,6 9,3 9,5 Personnes diverses sans activité professionnelle de moins de 60 ans 0,8 2,6 1,8 Personnes diverses sans activité professionnelle de 60 ans ou plus 0,3 3,6 2,0

Annexe 3 : Tableau INSEE des catégories socio-professionnelles en France en 2007

Population de 15 ans et plus selon la catégorie

socioprofessionnelle

Source : Insee, enquête Emploi disponible sur .

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF02135

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Annexe 4 : Fiche AFSSAPS « Plan de gestion de risque de la spécialité pharmaceutique Gardasil »

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NOM : Mandin PRENOM : Lionel

Titre de Thèse : « Perception de la vaccination contre le Papillomavirus Humain :

une enquête chez des adolescentes en classe de 3ème. »

RESUME

La vaccination contre le cancer du col de l’utérus est une nouvelle vaccination autorisée

depuis novembre 2006 en France. Les recommandations officielles de ce nouveau

vaccin demandent aux médecins de vacciner les jeunes filles de 14 ans, avec ensuite

un rattrapage possible pour les patientes de 15 à 23 ans qui sont dans leur première

année de rapports sexuels. Or selon les derniers chiffres officiels, la vaccination

observée a plutôt été une vaccination de rattrapage car peu de jeunes filles de 14 ans

se sont faites vaccinées. Cette étude a donc pour but d’évaluer les connaissances et la

perception de cette nouvelle vaccination auprès de la population cible afin de mettre en

évidence ce qui freine au bon suivi de ces recommandations : méconnaissance du

nouveau vaccin ? Peur des effets secondaires comme celui de l’hépatite B ? Difficulté

d’informer et/ou de conseiller de la part des médecins traitants ?

-

MOTS-CLES

- Vaccin anti-HPV

- Cancer du col utérin

- Vaccination

- Human papilloma virus