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LINA BO BARDI une architecture à découvrir L'ÉCRITURE DE L'HISTOIRE AU BRÉSIL HEITOR VILLA-LOBOS À PARIS LA LANGUE PORTUGAISE EN FRANCE 2017 /2 #7 Brésil Culture le magazine du service culturel de l’ambassade du Brésil en France

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LINA BO BARDI

une architecture à découvrir

L'écriture de L'histoire au BrésiL

heitor ViLLa-LoBos à Paris

La Langue Portugaise en

france

2017 /2

#7

Brésil Culturele magazine du service culturel de l’ambassade du Brésil en France

éditorial

Brésil Culture, pour sa septième édition, prend les sentiers de l’Histoire. Nous ouvrons ce numéro avec un bel article de Laura de

Mello e Souza, qui nous aide à traverser l’histoire de la construction du récit brésilien, ses contours et ses détours, comme celui de la naissance d’une

identité historique fondée notamment à la croisée des chemins entre le Brésil, l’Europe et l’Afrique. De la grande Histoire aux petites, nous allons

nous délecter en perçant un peu l’intimité musicale du compositeur et chef d’orchestre Heitor Villa-Lobos. Racontées par l’un de ses proches, le

musicien Jean-Jacques Bussard, ces petites histoires prosaïques dressent un portrait en fines lignes du grand Villa-Lobos, et nous permettent

de mieux saisir l’art de son style. L’art et le style, nous les retrouvons dans l’article sur l’exposition de la formidable architecte italo-brésilienne

Lina Bo Bardi. Femme en avance sur son temps, Bo Bardi est un exemple d’empowerment féminin qui doit être admiré de tous, hommes et femmes,

surtout dans un monde où celles-ci continuent à affronter de grands défis. Pour mieux connaître l’histoire de son « architecture à partager »,

Alessandra Criconia et Elisabeth Essaïan nous invitent à flâner à travers le parcours de l’exposition que l’École nationale supérieure d’architecture

de Paris-Belleville consacre à Bo Bardi. Puis, passons du partage de l’architecture à celui de la langue ! Jacqueline Penjon nous raconte l’histoire de

l’enseignement du portugais en France, de son origine à nos jours, ainsi que les obstacles dépassés par notre belle langue pour s’installer définitive-

ment dans les cours, et dans les cœurs français. Alors, ne faites surtout pas d’histoires… et bonne lecture !

2 ÉVÉNEMENTS SOUTENUS PAR L'AMBASSADE

4 L'ÉcRITURE DE L'hISTOIRE AU BRÉSIL AUjOURD'hUIpar Laura de Mello e Souza

6 VILLA-LOBOS à PARISpar Jean-Jacques Bussard

8 LINA BO BARDI UNE ARchITEcTURE à DÉcOUVRIRpar Alessandra Criconia et Elisabeth Essaïan

10 NAISSANcE DE L'ENSEIgNEMENT DU PORTUgAIS EN FRANcEpar Jacqueline Penjon

12 à SUIVRE : AcTIVITÉS LIÉES AU BRÉSIL

Brésil Culturele magazine du service culturel de l’ambassade du Brésil en France

Suivez-nouS Ambassade du Brésil à Paris

http://paris.itamaraty.gov.br

Service éducation : http://fr.educ-br.fr/

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Service culturel : [email protected]

Ambassadeur du Brésil en France : Paulo C. de Oliveira Campos.

“Brésil Culture” est une publication du Service culturel de l’ambassade du Brésil en France. “Brésil Culture #7” est une œuvre de : Pedro Saldanha, Edison da Rosa, Leila Azeddine, Izabella Borges, Clémence Homer, Karine Lehmann, Rose Osório, Janice Santos et Rafaela Vincensini.

Traduction et révision : Leila Azeddine et Clémence Homer.

Mise en page : Izabella Borges et Clémence Homer.

Tous droits réservés. Reproduction autorisée moyennant mention de la source.

Photo de couverture : Paulisson Miura/wikimedia commons

sommaire

Du 06 au 09/07 - Pour son édition 2017, le festival international « clin d’Œil » a mis le Brésil à l'honneur. Pendant les quatre jours de cet événement bisan-nuel sur les arts en langue des signes, le public a pu découvrir des créations brésiliennes dans différents domaines artistiques, comme le théâtre, la danse et la capoeira.

éVéneMents

Du 05 au 10/09 - L’une des principales manifestations culturelles brésiliennes annuelles en France, le festival « Lavage de la Madeleine » puise son inspiration dans le rituel du lavage des marches de l’église du Bonfim, à Salvador de Bahia. L'événement bénéficie du soutien du gouvernement brésilien et de l’État de Bahia.

10/10 et 27/10 - L'ambassade a organi-sé à la salle Villa-Lobos une projection de la présentation filmée de l’opéra « Olga », du compositeur Jorge Antunes. Elle a également soutenu le récital de lancement du CD « jorge Antunes : meus pianistas », à la Maison du Brésil, à la Cité internationale universitaire de Paris.

12/12 – Toujours dans le cadre de la 9e édition du Festival de bossa nova de Thiais, et en partenariat avec l’association Jazzo-Notes, l’ambassade a ac-cueilli la projection du docu-mentaire « Samba & Jazz », en présence de son réalisa-teur, Jefferson Mello.

SOUTENUS PAR L’AMBASSADE

06/11 – La Journée d’étude « La guerre de canudos dans le Nordeste brésilien, en 1897 » a exploré, entre autres, la dimension épique de cet événement historique, notamment à travers le ro-man O pêndulo de Euclides de Aleilton Fonseca, paru en français aux Éditions Petra.

09/11 – La table-ronde or-ganisée à l'ambassade et intitulée « Le Brésil à Paris Photo » a réuni neuf photo-graphes brésiliens et leurs éditrices, Claudia Jaguaribe (Editora Madalena) et Ana Cecilia Impellizieri Martins (Editora Bazar do Tempo), dans le cadre de Paris Photo.

07/12 - À l’occasion du 9e Festival de bossa nova de Thiais, l’association Jazzo-Notes a présenté un concert à l’ambassade du Brésil à Paris. Au programme: chan-sons de Vinicius de Moraes, de Tom Jobim et d'autres grands noms de la musique brésilienne.

novembre décembre

juillet septembre octobre

Service éducation : coopeduc.paris@ itamaraty.gov.brService commercial : [email protected]

Brésil Culture 32

Jusqu’aux années 1940 environ, les livres d’Histoire qui avaient marqué le Brésil n’avaient pas été rédigés par des historiens

professionnels, mais plutôt par des diplomates, comme Francisco Adolfo de Varnhagen (História Geral do Brasil, 1854-57) et Manuel de Oliveira Lima (Dom João VI no Brasil, 1908), ou encore par des fonctionnaires associés à la Bibliothèque nationale ou au corps ensei-gnant du prestigieux lycée Pedro II à Rio de Janeiro, à l’instar de João Capistrano de Abreu (Capítulos de História Colonial, 1907). Si de 1936 à 1939 il a enseigné l’Histoire à l’Université du District fédéral, Sérgio Buarque de Holanda (Raízes do Brasil, 1936), l’un des plus grands de tous les temps, avait d’abord fait des études de Droit. Caio Prado Junior était, lui aussi, titulaire d’un diplôme en Droit lorsqu’il lançait Evolução Política do Brasil, en 1933 ; son principal ouvrage, Formação do Brasil Contemporâneo (1942), a en revanche été publié après son passage sur les bancs de la toute nouvelle Université de São Paulo, où il avait suivi les cours du Département d’His-toire et de Géographie.

L’ouverture des formations en Histoire dans plusieurs universités brésiliennes a apporté à cette discipline un élan sans précédent. À l’inverse de ce qu’il s’était produit dans l’Amérique hispanophone, la couronne por-tugaise n’avait pas autorisé les formations universitaires sur ses territoires améri-cains : ce n’est donc qu’au XXe siècle qu’ont été fondées les universités brésiliennes, et à partir des années 60 que les forma-tions en Histoire, avec leurs programmes de deuxième et troisième cycles, se sont développées considérablement. Depuis, une historiographie plus proche des normes universitaires a pu se consolider et s’enrichir. Aujourd’hui, des for-mations en Histoire sont proposées dans des dizaines d’établisse-ments d’enseignement supérieur brésiliens, parmi lesquels il convient de souligner les universités publiques – fédérales ou des États – et certains établissements privés de grande qualité, tels que les uni-versités catholiques. Des travaux de master et de doctorat y sont menés. Tous les deux ans, les congrès de l’Association nationale des professeurs universitaires d’Histoire (ANPUH) réunissent, le temps d’une semaine, entre quatre et six mille participants, avec une forte présence de chercheurs étrangers. Si, jusqu’au milieu du XXe siècle environ, les ouvrages d’Histoire brésiliens avaient été caractéri-sés par une grande volonté de synthèse et d’interprétation de ce qu’était le pays, les études scientifiques quant à elles devenaient plus monographiques et délimitées. Après une période marquée par une certaine primauté de la perspective économique, présente

dans le travail de sommités telles que Caio Prado Jr., Celso Furtado, Fernando Antonio Novais, Alice Piffer Canabrava, Eulália Maria Lahmeyer Lobo, et Maria Yedda Linhares, l’Histoire sociale et cultu-relle a pris de l’élan à partir des années 1980, que ce soit en raison des influences de l’historiographie française des Annales (Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie), de la microhistoire italienne (Carlo Ginzburg, Giovanni Levi), ou encore du marxisme hétérodoxe des Britanniques (E. P. Thompson, Eric Hobsbawm). Des études sur les sexualités, les hérésies, les moralités, ou la religiosité populaire ont suivi, s’appuyant sur des documents de l’Inquisition portugaise; l’analyse de la famille brésilienne a également pris de l’importance : fortement influencé par la démographie, ce travail révèlerait une situation très différente de celle qui avait été décrite dans des classiques tels que Maîtres et esclaves (Casa Grande e Senzala, 1933) de Gilberto Freyre; et le thème de l’esclavage a été revisité,

gagnant au passage en complexité. Parmi ce premier type d’études, il convient de souligner les travaux innovants d’Anita Novinsky sur les « nouveaux chrétiens », et ceux de Ronaldo Vainfas. Citons, dans cette deuxième catégorie d’analyses, celles de Maria Luiza Marcílio et d’autres démographes qui ont mis au jour différentes configu-rations familiales. Quant à ce troisième thème, il est abordé dans les études de nombreux historiens, tels que João José Reis, Sílvia Hunold Lara, Leila Mezan Algranti, et Sidney Chalhoub : l’histoire de l’esclavage qui s’écrit actuellement au Brésil est désormais reconnue comme étant l’une des plus dynamiques au monde, aux côtés de celle de l’Amérique du Nord.

Depuis quelques dizaines d’années, il y a eu un certain changement d’orientation, et les études sur des aspects de l’administration pen-dant l’Empire portugais se sont intensifiées, souvent dans un effort

conjugué de la part d’historiens brésiliens et portugais. La question du gouvernement local et de ses relations avec le centre de l’Empire – Lisbonne – a donné lieu à de nombreux travaux délimités et bien documentés ; le Projet Resgate, qui a bénéficié d’un soutien gouver-nemental, y a joué un rôle fondamental, dans la mesure où il a permis de classer et de numériser un ensemble important de documents administratifs isolés, déposés dans des archives portugaises et quelques autres archives en Europe.

Mais il faut en dire un peu plus sur l’historiographie de l’esclavage. Des recherches notables ont été menées sur la traite des esclaves, en particulier sur les relations entre la côte occidentale africaine et le Brésil, comme l’étude pionnière de Luiz Felipe de Alencastro, mais aussi celles de Manolo Florentino et d’une jeune génération de chercheurs hautement spécialisés. La contribution donnée par la

recherche brésilienne au site Voyages – The Trans-Atlantic Slave Trade Database (http://www.slavevoyages.org/) a été impor-tante et décisive, et ce n’est d’ailleurs pas un hasard : en effet, les Portugais, les Luso-Brésiliens et les Brésiliens ont été les plus grands trafiquants d’esclaves africains de l’Histoire. L’historiographie bré-silienne de l’esclavage est aussi une historiographie militante qui est engagée dans l’amélioration de la connaissance et de la compréhen-sion de cet aspect terrible de notre Histoire.

Dans les dernières années, l’étude de la période finale de

l’esclavagisme brésilien a également beaucoup avancé, avec des tra-vaux significatifs sur la famille esclave, la mémoire orale, les festi-vités populaires, et les différentes facettes de l’abolitionnisme, des révoltes esclaves à l’insertion internationale du mouvement, un sujet traité par Angela Alonso dans un ouvrage primé en 2016.

L’histoire des Indiens est la grande lacune qui commence à être rem-plie. Manuela Carneiro da Cunha, anthropologue de formation, et John Manuel Monteiro ont consacré une part considérable de leur travail intellectuel à combler cette faille. Aujourd’hui, du Nord au Sud du pays, des études se multiplient sur les Indiens brésiliens, leurs croyances, les relations créées dans les villages indiens coloniaux, les terribles guerres d’extermination entreprises par les colons mais aussi par les Indiens eux-mêmes, la religiosité, les chefferies et leurs relations avec les administrateurs. Les spécialistes engagés

dans ce champ sont nombreux, et beaucoup d’universités dans des États comme ceux de l’Amazonie et du centre du Brésil, qui possèdent encore une importante population amérindienne, développent des projets solides de recherche régionale dans ce domaine.

L’historiographie brésilienne a mûri, s’est consolidée et a occupé plus d’espaces dans les trois dernières générations. Sa qualité est largement reconnue au niveau international et des historiens bré-siliens enseignent aujourd’hui dans certaines des plus importantes universités du monde.

histoire

Images : Jean Baptiste Debret ; Charles Landseer/ wikimedia commons

L’écriture

Laura de Mello e Souza

Professeur d’Histoire à l’Université de São Paulo, puis en Sorbonne, où elle enseigne actuellement l’Histoire du Brésil, Laura de Mello e Souza est également essayiste. Elle

a écrit et publié, entre autres, Desclassificados do ouro (1982), o Diabo e a Terra de Santa Cruz (1986), o Sol e a Sombra (2006), Claudio Manuel da Costa, o letrado dividido (2011).

de L’histoire au BrésiLaujourd’hui

L’historiographie brésilienne s’est consolidée et a occupé plus

d’espaces dans les trois dernières

générations.

Brésil Culture 54

musique

Jean-Jacques Bussard

heitor Villa-Lobos (Rio de janeiro, 5 mars 1887- Rio de

janeiro, 17 novembre 1959)

Un des premiers instruments que joue Heitor Villa-Lobos est un violon alto que son père avait monté sur un piquet pour le trans-former en violoncelle. Le garçon, qui grandit à Rio au sein d’une

famille d’amateurs de musique, passe ensuite au piano, puis à la clari-nette et à la guitare. Les chansons de la rue sont celles qu’il préfère, et les chorões - interprètes du chorinho, musique populaire urbaine typiquement brésilienne - sont ses maîtres.

En 1913, il s’inscrit à l’Institut national de musique où, frustré par un enseignement qu’il juge excessivement scolaire, il ne conclue pas sa formation mais continue à explorer et expérimenter les différentes formes musicales. Son travail iconoclaste séduit notamment le pia-niste Arthur Rubinstein qui interprètera la musique de Villa-Lobos dans le monde entier et l’aidera à se rendre à Paris. Le Brésilien y fera deux longs séjours, l’un de 1923 à 1925 et l’autre de 1927 à 1930, où il sera particulièrement prolixe et jouera de nombreux concerts, stupéfiant la vieille Europe raffinée.

C’est pendant ces séjours parisiens que Villa-Lobos compose la quasi-totalité de ses Chôros, qui évoquent non seulement l’art des musiciens populaires qu’il avait si bien assimilé, mais aussi toutes les autres modalités d’expression musicale de ce pays aux dimensions continentales – la musique des Indiens et des Noirs ; celle des vachers, des pêcheurs, des pagayeurs et des mendiants, même les chants des oiseaux, la lumière du soleil, les couleurs et les parfums de la terre, et mille bruits de la nature, que le Maestro recréait avec différents instruments siffleurs. Ces compositions font sensation dans la capi-tale française.

Villa-Lobos continue par ailleurs à explorer son admiration pour Bach, manifeste dans la série des Bachianas Brasileiras, qu’il com-pose entre 1932 et 1944, et dans lesquelles son inspiration essentiel-lement brésilienne s’adapte à des formes classiques et à l’écriture

contrapuntique. De cette synthèse de deux cultures si différentes sont ainsi nées des œuvres d’une grande originalité.

Villa-Lobos s’adresse pour la dernière fois à un auditoire parisien le 28 mai 1959.

* *

Ayant moi-même été régisseur chargé de la musique classique d’une grande maison de disques à Paris, j’ai eu le privilège et la joie de rencontrer et de servir le grand compositeur et chef d’orchestre Heitor Villa-Lobos. C'était entre 1954 et 1958, lors de l’enregistrement de ses diverses compositions, jouées par l’Orchestre national de la Radiodiffusion française, sous sa direction, d’où le titre du coffret Villa-Lobos par lui-même.

Voici quelques anecdotes survenues au cours de la réalisation de ce coffret. Pendant l’enregistrement de la Bachianas Brasileiras n°5 pour soprano et huit violoncelles, la soliste, la grande Victoria de los Ángeles, n’arrivait pas à chanter correctement - du jamais vu pour cette artiste, personne ne comprenait ce qui lui arrivait. Finalement, à la troisième prise, la soprano dit à Villa-Lobos : « Excusez-moi Maestro, je suis désolée, mais c’est votre parfum et l’odeur de cigare qui m’indisposent. » On décida alors de reporter au lendemain matin l’enregistrement de cette Bachianas n°5 ; je consultai, pour savoir s’ils étaient disponibles, les huit violoncellistes qui, par chance, me répondirent que oui. Le lendemain matin, Arminda Neves d’Almeida, la femme de Villa-Lobos – qui l’accompagnait à tous ses déplacements – annonça à Victoria à son arrivée au studio : « Heitor a pris deux bains ce matin, il n’a pas fumé son cigare habituel, ce qui est rare chez lui, il a fait un gros effort. » La première prise de son fut parfaite, la deuxième prise aussi. Villa-Lobos s’excusa alors auprès de l’artiste à qui il avait dit la veille au sujet de l’incident, « c’est cologique », au lieu de « psychologique ». Aussitôt que Victoria de los Ángeles partit, le Maestro alluma son gros cigare.

Lors de l’enregistrement d’une des Bachianas avec une forte

orchestration, à la seconde prise, lors de l’écoute, le Directeur artis-tique dit à Villa-Lobos : « Les cordes, c’est une vraie cacophonie. » Villa-Lobos répondit : « C’est bien, c’est voulu cacaphonie », ce qui fit rire tout le monde, « c’est nécessaire, ça se passe dans la forêt, il faut cacaphonie ». Le preneur de son ajouta : « Si vous voulez, je peux baisser les cordes. » – « Non, non, surtout pas, au contraire, on ne doit entendre la mélodie jouée par l’harmonie et la percussion que passa-gèrement. » Le preneur de son lui fit remarquer que l’on dit cacopho-nie et le Maestro lui répondit « c’est ça, cacaphonie ».

Une fois, consultant la partition de la Bachianas que l’on devait enre-gistrer le lendemain, je remarquai à la partie de clarinette un ré grave sous la portée, je me dis qu’il s’agissait peut-être d’une erreur d’écri-ture, ou d’imprimerie, car la clarinette sib ne descend qu’au mi, sous la portée. J’en prévins les clarinettistes (pas du tout surpris) et j’en fis part au Maestro, qui me répondit « tout ce que j’écris est jouable ».

À une autre occasion, les contrebassistes n’arrivaient pas à jouer un court passage de 2/3 mesures, et le soliste fit remarquer au Maestro que c’était injouable. Villa-Lobos descendit alors de son estrade, prit une contrebasse et joua correctement ce passage. Après qu’il leur fit noter le doigté, les contrebassistes emportèrent leur partition, et à la séance suivante ce fut parfait et d’un bon effet.

Une autre fois, le Maestro me demanda de lui acheter du papier à musique grand format, au moins 100 feuilles, avec le maximum de portées. Je connaissais un imprimeur qui réalisait du papier à musique avec le nombre de portées désirées, et je lui apportais ce papier un après-midi à son hôtel : « Merci ami » (il m’appelait toujours ainsi). Il

désira que je reste discuter avec lui, puis il prit plusieurs feuilles de musique, qu’il numérota, et il se mit à composer. Je lui dis : « Je vous laisse travailler » – « Non, non, au contraire », répondit-il. De temps à autre, il me demandait de ne plus parler pendant quelques minutes, se concentrait et écrivait, probablement le thème, passant des vio-lons aux cordes, à la flûte, et ainsi de suite, tournant les pages, puis il relevait la tête : « Ami, qu’est-ce que l’on disait ? » – et tout en parlant, il se mettait à orchestrer, tournant les pages, revenant en arrière. En quelques minutes, il avait avancé sur plusieurs pages. Villa-Lobos avait, en effet, des facultés de concentration très grandes : même si plusieurs personnes parlaient à ses côtés, il continuait à rédiger sa partition, imperturbable, tout en fumant son éternel cigare.

Dans les œuvres de Villa-Lobos, la percussion occupe une grande place, et 5 à 6 musiciens étaient nécessaires parfois ; ainsi, comme il savait qu’on ne trouvait pas certains instruments de percussion en France, il apportait dans une valise tout le matériel nécessaire ; « du rythme, encore du rythme et de la couleur » disait-il.

Le Maestro aimait beaucoup les gros haricots noirs du Brésil, introu-vables en France, donc, lorsqu’il venait à Paris, il en apportait un sac de plusieurs kilos dans ses valises et, lorsqu’il souhaitait en manger, il remettait au chef de cuisine de l’hôtel la quantité désirée.

Villa-Lobos était un grand personnage, brillant de culture, avec une gentillesse sans limite ; participer à ses discussions, l’écouter, étaient toujours des moments forts. Vous, jeunes artistes, qui avez la chance de jouer ses œuvres colorées, n’oubliez pas qu’il a dit « Tout ce que j’ai écrit est jouable … ».

Jean-Jacques Bussard est né le 02/10/1929. Il a fait ses études de clarinette au Conservatoire de Versailles, puis s’est engagé à la Musique du Train à Paris de 1949 à 1953. Employé chez Pathé-Marconi-EMI de 1954

à 1986 comme régisseur artistique musique classique, il y a travaillé avec les plus grands artistes, comme Villa-Lobos, H. Von Karajan, Maria Callas, Victoria de los Ángeles, Samson François, S. Richter, Y. Menuhin,

D. Oïstrakh, M. Rostropovitch, entre autres.

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Brésil Culture 76

a pique (technique de construction en poteau-poutre en bois) et du seringueiro, lui a permis de créer un lien entre l’espace architectu-ral et son habitant, avec une qualité esthétique et anthropologique surprenantes.

Rendre visible

Comment restituer la poésie et la complexité de cette œuvre ? Fruit d’une collaboration entre l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, les facultés d’Architecture, de Design et d’Ingénie-rie de l’Université Roma Sapienza et l’Institut Lina Bo et Pietro Maria Bardi, l’exposition Lina Bo Bardi - Enseignements partagés a réuni, de 2015 à 2017, une quinzaine d’enseignants et une centaine d’étudiants de Paris, Rome et São Paulo3.

En pénétrant dans la cour du 60 boulevard de la Villette, c’est un kiosque-roulotte haut en couleurs qui s’offre au regard, avant que l’iconique fenêtre du SESC Pompeia, avec son tracé aléatoire et son volet rouge coulissant, ne dévoile la maquette aux quatre paysages colorés des terrains de sport. La maquette du MASP interpelle par son grand portique rouge de 7 mètres de long, tandis que la Maison de verre se laisse découvrir par la topographie du site et la masse végétale. À côté, une intrigante boîte noire et translucide percée de cônes rouges, ménage les regards sur les trois espaces circulaires de l’église Espírito Santo do Cerrado.

En montant, tout en suivant la ligne de vie de Lina Bo Bardi, le

3. Cette exposition a été conçue et réalisée dans le cadre de sept enseignements (quatre à l’ENSA-PB et trois à Roma Sapienza).

visiteur pourra consulter, sur des reproductions des meubles du SESC Pompeia, des ouvrages qui lui sont consacrés, avant de découvrir sur une structure poteau-poutre inspirée de l’exposition « Nordeste » de 1965, douze variations autour du travail graphique de Lina Bo Bardi et cinq détails constructifs en kirigamis, hommages à sa passion pour le Japon et la culture orientale de l’espace.

Au rez-de-chaussée, quatre reproductions des chevalets du MASP dévoilent, dans un dispositif de mise en abyme, la gestuelle des étu-diants au travail dans « Modes d’emploi », films d’Arnold Pasquier. Ses « Visites » permettent au public de marcher dans les pas de Lina à Rome et São Paulo, et d’entrer en dialogue avec les photographies d’Alessandro Lanzetta exposées sur les murs, avant que le film « Une pluie d’été » ne l’entraîne dans une interprétation chorégraphique de son architecture par huit danseurs.

À travers ces multiples regards et formes de visualisations, l’expo-sition Lina Bo Bardi - Enseignements partagés saura peut-être res-tituer un peu de cette approche hybride et poétique, si actuelle dans notre monde contemporain, plein de doutes et de contradictions.

Des femmes designers et architectes du XXe siècle, que ce soit Eileen Gray, Lilly Reich, Aino Aalto, Charlotte Perriand, Ray Eames ou Jane Drew, Lina Bo Bardi (1914-1992) est celle qui est longtemps demeu-

rée la moins connue. Malgré le nombre de bâtiments construits – une vingtaine de maisons, musées, théâtres, églises, centres culturels et sportifs – qui la classe parmi les femmes ayant le plus conçu et réalisé, elle est restée dans l’ombre jusqu’à sa redécouverte récente1.

Diplômée de l’École royale d’architecture de Rome en 1939, durant le régime fasciste et à la veille de l’entrée de l’Italie en guerre, Lina Bo Bardi a participé, à travers des articles illustrés et des stands d’exposition, au débat qui, au cours des premières décennies du XXe siècle, avait pas-sionné le monde de l’architecture, sur ce que devait être une maison pour la femme et l’homme modernes. Avec cette modeste mais considé-rable expérience, Lina Bo Bardi est arrivée à Rio de Janeiro en novembre 1946. Et là, l’occasion de participer à la création du musée d’art à São Paulo a représenté pour elle une opportunité d’amorcer une nouvelle vie professionnelle dans son pays d’accueil, la conduisant à s’ouvrir à des expériences et des projets culturels et artistiques inédits.

Dans ses chefs-d’œuvre – la Casa de Vidro (Maison de verre, 1951),

1. Vingt ans après sa mort (2012), et pour le centenaire de sa naissance (2014), plusieurs expositions et publications ont été consacrées à Lina Bo Bardi. Parmi les expositions les plus remarquables, retenons « People meet in architecture » réalisée en 2010 par Kazuyo Sejima lors de la 12e Biennale de Venise, et « Lina Bo Bardi: Together » de Noemi Blager et Madelon Vriesendorp, montée pour la première fois à Londres en 2012.

le MASP (Musée d’art de São Paulo, 1968), l’église Espírito Santo do Cerrado (1976), le SESC Pompeia (1977-1986) et tant d’autres – le rationalisme italien et le surréalisme brésilien ont fusionné dans un nouveau concept de l’architecture de la convivência qui encourage la vie collective.

C’est au cours de ce processus d’hybridation qu’est né l’esprit de l’arquitetura pobre (« architecture pauvre », NdR) qui, comme Lina Bo Bardi l’a expliqué, n’est pas une architecture du bricolage faite par pur souci d’économie, mais une architecture simple qui utilise les matériaux de la vie quotidienne et les techniques artisanales pour être à la portée de tous. Une quête d’authenticité à laquelle elle s’est consacrée avec passion tout au long de sa vie.

Par ailleurs, Lina Bo Bardi ne partageait pas la vision corbuséenne de l’architecte comme un être supérieur, un dieu créateur. Pour elle, il était simplement « [...] un ouvrier qualifié qui connaissait son métier non seulement du point de vue pratique mais aussi théorique et historique [...]2 ».

Rien n’illustre mieux cette conception artistique que le SESC Pompeia. Dans le projet de récupération de l’ancienne usine, la rencontre entre l’humanisme italien et le monde brésilien de la maison en pau

2. Lina Bo Bardi, 1958, Teoria e filosofia da arquitetura. In S. Rubino, M. Grinover, (sous la direction de), Lina por Escrito. Textos escolhidos de Lina Bo Bardi, São Paulo, Cosac Naify 2009, p. 84. La citation, en portugais dans le texte original, a été traduite en français par les auteurs de l’article.

dossier spécial

Lina Bo Bardiune architecture à découvrir

Alessandra Criconia et Elisabeth Essaïan, commissaires de l’exposition

Alessandra Criconia, architecte, enseignante à la faculté d’architecture de Roma Sapienza, chercheure au laboratoire LaGRaTE (DiAP-Roma Sapienza).

Elisabeth Essaïan, architecte, enseignante à l’École nationale supérieure de Paris-Belleville, chercheure au laboratoire IPRAUS (UMR AUSser).

dossier spécial

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Ci-dessus, de gauche à droite: maquette du SESC Pompeia, réalisée par Vanessa Claro, Charlotte Cornu, Denis de Cazenove, Nicolas Dupont, Ali Guezi, Korantin Hurault, Adrien Perrin, Anne Prieur de la Comble, Leslie Sellem, Benoit Simonnet et Édouard Vermes, ENSA-PB; Kirigami. Architecture comme oeuvre collective. L'intérieur de l'église Espírito Santo do Cerrado, réalisé par Antonella Caroleo et Roberto Fioretti, DiAP Roma Sapienza; Proposition pour l'affiche de l'exposition, réalisée par Clarissa Bolettieri, Pamela Lofano, Andrea Pistilli, Elisa Puglielli et Dora Riondino, Roma Sapienza. Page de gauche: maquette de l'église Espírito Santo do Cerrado, réalisée par Pablo Brenas, Charlotte Changeur-Martini, Marie Navarre, Sylvain Sotto et Maxens Talbot, ENSA-PB.

« Lina Bo Bardi - Enseignements partagés » : jusqu’au 10/02/2018 à l’ENSA-PB.

http://linabobardienseignementspartages.com

Initiative soutenue par l’ambassade du Brésil en France.

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brésiliennes » due à l’initiative de l’Union scolaire franco-pauliste, affiliée au Groupement. Elle est inaugurée en 1911 par un cours his-torique en 12 leçons, intitulé « Formation historique de la nationalité brésilienne », donné par l’académicien Manuel Oliveira Lima. L’année suivante, Miguel Arrojado Lisboa dispensera neuf conférences à la Faculté des Sciences sur « Le milieu physique du Brésil ». Toujours en 1912, sous le patronage du Groupement, l’académicien Medeiros e Albuquerque prononcera en Sorbonne une conférence sur « La litté-rature brésilienne et la France ». La langue portugaise, cependant, n’a toujours pas droit de cité dans l’enseignement.

C’est en 1918, à l’occasion de la 3e semaine de l’Amérique latine à Bordeaux, que Martinenche, du Groupement, annonce la création d’un cours de langue et de littérature portugaises en Sorbonne pour 1919, financé par le gouvernement portugais. Il est aussi question d’introduire l’enseignement du portugais dans l’Académie de Bordeaux. Cette même année, Martinenche demande au minis-tère de l’Instruction publique d’offrir aux candidats la possibilité au Baccalauréat de présenter deux langues méridionales, comme par exemple l’espagnol et le portugais – même si ce dernier n’a pas d’enseignement institutionnalisé. Le cours en Sorbonne est confié à Georges Le Gentil, normalien, professeur de lycée.

En 1922, Georges Dumas et Ernest Martinenche sont invités aux commémorations du centenaire de l’Indépendance du Brésil. Un Institut de Haute Culture, rattaché à l’Université de Rio (Droit, Médecine et Polytechnique) est créé en septembre de la même année, où des Français donneront des cours et en échange, des

Brésiliens présenteront leurs travaux à l’Université de Paris. L’Académie brésilienne des Lettres, à l’initiative de Afrânio Peixoto, subventionnera un cours de littérature brésilienne en Sorbonne. Le Gentil sera donc chargé, à partir de 1922, d’un cours de langue et de littérature portugaises et brésiliennes qu’il développera avec succès. En 1931, un lectorat sera créé aux frais du gouvernement portugais ; la charge de cours deviendra maîtrise de conférence en 1935, puis, enfin, chaire magistrale en 1936.

La France envoie aussi de jeunes normaliens ou agrégés dans les universités portugaises comme professeurs ou lecteurs et, comme pour les missions à São Paulo ou Rio de Janeiro, naîtront ainsi plu-sieurs vocations de « lusitanistes » (Jean-Baptiste Aquarone, Léon Bourdon, etc.). À leur retour, la présence de ces professeurs permet d’ouvrir certaines universités françaises au portugais : en 1938, elles sont six (Bordeaux, Rennes, Montpellier, Poitiers, Toulouse et Aix) à proposer un enseignement de cette langue – une chaire Camões est également créée à Nice par le Portugal. La même année, le portugais devient la seconde langue obligatoire pour l’agrégation d’espagnol alors qu’il n’était que facultatif en 1919. Enfin, le 4 mars 1939, Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts, annonce la création d’une licence de portugais à la Faculté des Lettres de Paris. Le portugais sera donc accepté dans les examens et concours. Il continuera de se développer dans les universités. Quant au secondaire, l’enseignement de la langue ne sera véritable-ment institutionnalisé que dans les années 70, avec la création d’un Capes et d’une agrégation.

Pendant de nombreuses années, le portugais a, en France, le statut de langue périphérique et n’y est donc pas enseigné. Pourtant,

on le traduit et le XIXe siècle voit fleurir à Paris des publications dans la langue de Camões. Deux tentatives privées, d’organisation de cours de portugais langue étrangère gratuits, naissent à la fin du siècle. D’abord, celle du journaliste et écrivain brésilien Frederico José de Santa-Anna Nery (1848-1901), de Belém (Pará), installé à Paris depuis 1874, qui, par ses écrits, s’efforce de faire connaître le Brésil. Il crée en 1886, avec l’appui de l’Empereur Pierre II, La Société internationale d’études brésiliennes, où sont donnés des cours de portugais du Brésil. Les entreprises qui commercent avec ce pays en comprennent tout l’intérêt et incitent leurs employés à les fré-quenter. Puis, arrivé dans la capitale en 1885, Xavier de Carvalho (1862-1919), républicain portugais militant, journaliste et poète, fonde en 1892 une Société des Études portugaises où, à partir de 1902, les mardis et samedis soirs, seront donnés des cours de cette langue. Mais cela n’est qu’éphémère.

Les langues « méridionales », l’espagnol et l’italien, sont enseignées dans le sud de la France ; une agrégation d’espagnol voit même le jour en 1900 dont la première session a lieu en 1909. Ainsi, l’anglais

et l’allemand commencent à perdre leur monopole. Le journaliste et sociologue français Jean Finot (La France devant la guerre des langues) souligne que « les langues sont devenues des instruments de relations pratiques […], on apprend une langue en vue des avan-tages matériels qu’elle peut et doit offrir ». En 1902, une réforme de l’enseignement secondaire vise à moderniser les contenus des formations et deux langues vivantes deviennent obligatoires dans deux sections du Baccalauréat. D’autre part, l’hégémonie culturelle de Paris n’est plus aussi évidente qu’au XIXe siècle. On essaie de res-serrer les liens avec divers pays. En 1908 par exemple, est créé le Groupement des universités et grandes écoles pour les relations avec l’Amérique latine, qui a pour président Georges Dumas, profes-seur de psychologie en Sorbonne, et pour secrétaire général Ernest Martinenche, professeur d’espagnol, la nouvelle langue enseignée en Sorbonne depuis 1906.

Le Groupement, parmi ses objectifs, vise à développer les études françaises en Amérique latine – au Brésil en ce qui nous concerne, et par réciprocité, à promouvoir la langue portugaise et les études brésiliennes en France. Le 2 novembre 1910, Louis Liard, vice-recteur de l’Académie de Paris, signe la création de la « chaire des études

naissance de l’enseignementdu portugais en france

Jacqueline Penjon

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langue portugaise

Jacqueline Penjon est professeur émérite de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 où elle a occupé la chaire de langue, littérature et civilisation brésiliennes, de sa créa-

tion (1995) à 2012. Auteur de nombreux articles sur la littérature brésilienne et sur la langue portugaise, elle a aussi publié des ouvrages didactiques et des traductions de poèmes et de contes (livres et anthologies). Son travail porte actuellement sur la

traduction et la littérature du XIXe au XXIe siècle.

faut-iL ParLer Portugais ?La maîtrise, ou du moins, une bonne connaissance du portugais est essentielle pour étudier ou pour trouver un emploi au Brésil. La plupart des formations dans les universités brésiliennes se déroulent en portugais. Si l’anglais est la langue des affaires internationales, de plus en plus de professionnels et d’étudiants apprennent le portugais du Brésil et souhaitent, naturellement, attester de leur niveau. D’autant plus qu’il s’agit de la cinquième langue la plus parlée au monde !

Salon de la bibliotèque du Cabinet royal portugais de lecture, à Rio de Janeiro.

http://paris.itamaraty.gov.br/fr/guide_-_partir_au_bresil.xml

http://portal.inep.gov.br/acoes-internacionais/celpe-bras

Brésil Culture 1110

Cinéma20e édition du Festival du cinéma brésilien de ParisDu 03 au 10/04En 2018, le festival fête ses 20 ans et, pour célébrer cette édition spéciale, il offre une programmation inédite : fictions en compétition, films documentaires et d’animation seront présentés en salle. Cerise sur le gâteau, une programmation en ligne sera mise à disposition très prochainement, pour le plus grand plaisir des cinéphiles.

Cinéma L’Arlequin76 rue de Rennes75006 Parishttp://festivaldecinemabresilienparis.com/

LittératureLe Brésil à Livre Paris 2018Du 16 au 19/03Invité d’honneur en 2015, le Brésil est à nouveau présent en 2018 au salon Livre Paris. Pendant les quatre jours de l'événement, le public pourra apprécier la programmation mise en place par le stand du Brésil : tables-rondes, lec-tures, séances de dédicaces avec les auteurs invités, ainsi que sa librairie spécialisée.

Salon Livre Paris – Porte de Versailles; stand du Brésil – G 79

Architecturejournées d’études Lina Bo BardiDu 17 au 19/01Apprendre à voir Lina / Saper vedere LinaArchitecte, scénographe, muséographe, designer de meubles et de mode, éditrice, illustratrice, Lina Bo Bardi (Rome, 1914 - São Paulo, 1992) fait l’objet depuis 2014 de nombreuses manifestations de par le monde. Les journées d’études « Ap-prendre à voir Lina / Saper vedere Lina », s’inscrivent dans le cadre de l’exposition Lina Bo Bardi - Enseignements parta-gés, réalisée par l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville (ENSA-PB) et le Département d’Architec-ture et Projet (DiAP) de l’Université de Roma Sapienza.

Divers lieux - ENSA de Paris-Belleville, Maison du Brésil, Ambassade du Brésil, Cité de l’architecture et du patrimoine, Institut culturel italien.

Programmation : http://linabobardienseignementspartages.com/Journees-d-etudes

à suiVre

Vous souhaitez étudier au Brésil ? Retrouvez l’équipe de la coopération éducative au salon de l’Étudiant « Partir étudier à l’étranger », les 27 et 28 janvier, à la Porte de Versailles. Pour plus d’infos : http://fr.educ-br.fr/ ou envoyez un email à [email protected]

Cinéma Festival international du court-métrage de clermont-FerrandDu 02 au 10/02 Le Brésil sera présent pour cette 40e édition du Festival inter-national du court-métrage de Clermont-Ferrand, qui est la plus importante manifestation cinématographique mondiale consa-crée au court-métrage.

https://clermont-filmfest.org/