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LIGNES DE DÉSASSEMBLAGES RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE Matthieu BOURDREL Ecole des Mines de Saint Etienne Master Génie Industriel

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Page 1: Lignes de desassemblages

L I G N E S D E D É S A S S E M B L A G E S

RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE

Matthieu BOURDREL

Ecole des Mines de Saint Etienne

Master Génie Industriel

Page 2: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

TABLE DES MATIÈRES

Introduction........................................................................................................................................................... 3

Pourquoi desassembler?.................................................................................................................................. 4

Deux types de recyclage............................................................................................................................... 4

Différents types de valorisation pour un produit.............................................................................6

Classification des desassemblages.......................................................................................................... 7

Concevoir le système de désassemblage...................................................................................................9

Les différences entre assemblage et desassemblage......................................................................9

Les diférentes etapes du desassemblage................................................................................................11

Elaboration des gammes...........................................................................................................................11

la planification............................................................................................................................................... 11

L’ordonnancement....................................................................................................................................... 12

Définition.................................................................................................................................................... 12

Type de probleme................................................................................................................................... 13

Le pilotage........................................................................................................................................................ 14

Les algorithmes.................................................................................................................................................. 17

Conception des gammes............................................................................................................................17

Approche de Torres................................................................................................................................17

Ordonnancement et equilibrage des lignes......................................................................................18

Approche de Duta (Algorithmes génétiques).............................................................................18

Approche de Galantucci........................................................................................................................19

Approche de Reveliotis.........................................................................................................................19

approche de duta (algorithme kangourou).................................................................................20

Conclusion............................................................................................................................................................ 21

Références............................................................................................................................................................ 22

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Page 3: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

INTRODUCTION

La première question que l’on peut se poser lorsque l’on lit le sujet  « Les lignes

de désassemblages » est : « Est-ce réellement différent d’une ligne d’assemblage ? A cette

question, une réponse argumentée est nécessaire. On verra donc au cours de ce

document, que les similarités sont importantes mais les spécifications relatives aux

seules lignes d’assemblages ne permettraient pas de décrire complètement le problème

des lignes de désassemblages, comme le prouvent le grand nombre de publications

dédiées à ce sujet propre.

Revenons un peu sur les raisons qui poussent à désassembler. Les normes

environnementales se durcissent ces dernières années. En Allemagne des normes

imposent même le recyclage ou la réutilisation des produits: le fait de désassembler,

c’est ce que Reveliotis appelle la logistique inverse (reverse logistics). Il s’agit d’une

étape devenue nécessaire dans la vie d’un produit si bien que le DFD a fait son

apparition (Design for Disassembly). D’après Venkat Allada, ce procédé est le fait de

créer des objets afin qu’ils puissent facilement être démonté pour être recyclés,

réutilisés ou refabriqués.

Pour faire un inventaire global des différentes techniques au cœur de la

conception des lignes de désassemblages : on verra d’abord le pourquoi du

désassemblage en plus de détail, puis on s’intéressera à la conception du système de

désassemblage, ensuite on cherchera à comprendre les différentes étapes qui le

régissent avant de parler de quelques solutions existantes et de conclure.

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Page 4: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

POURQUOI DESASSEMBLER?

DEUX TYPES DE RECYCLAGE

Le design intelligent (intelligent design) est une notion relativement récente qui

permet entre autres de répondre à des exigences nouvelles du marché. En effet, elle

permet de créer des produits qui respectent l’environnement et doit s’arranger pour que

les produits techniques respectent les règlementations sur les décharges. En d’autre

termes, le design intelligent doit rendre plus facile le recyclage et quoi de mieux pour

recycler, qu’un produit qui peut être désassemblé dans le but que certaines de ses pièces

puissent être récupérer.

On distingue deux types de recyclage :

- Le recyclage noble qui permet la récupération et la réutilisation des

composants du produit usagé

- Le recyclage brut qui lui est destructif : on récupère les matières

premières en démolissant le produit

Ces deux types de recyclage peuvent être mis en œuvre sur une même ligne de

désassemblage : on parlera de recyclage partiellement destructif. La problématique de la

destruction partielle est très importante dans l’élaboration des lignes de désassemblage

(comme on le verra plus loin).

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Page 5: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

Désassemblage : à l’intersection du recyclage et de la réutilisation

Ainsi, le produit peut maintenant avoir un cycle de vie plus long car la

récupération de composants en plus du recyclage des matières première permet de

traiter plus efficacement des parties de produits qui ne seraient autrement pas

recyclable.

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Fabrication des

composants

Assemblage

TransportMaintenance

Utilisation

Recyclage et/ou

Réutilisation

Page 6: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

Cycle de vie d’un produit

DIFFÉRENTS TYPES DE VALORISATION POUR UN PRODUIT

Il y a différentes façon de valoriser un produit lorsqu’il est usager :

- La valorisation de ses différents composants : celle-ci est au cœur de la

démarche de réutilisation. On tiendra surtout compte du fait que si les

sous-ensembles constituant le produit sont hors d’usage, il faut

considérer les deux autres types de valorisation

- La valorisation des matériaux : celle-ci permet le recyclage des

différents matériaux constituant le produit. Les problématiques de

contamination des matériaux sont alors à prendre en compte : si deux

métaux ont été en contact, alors l’un a contaminé l’autre et il devient

plus difficile à recycler et perd donc de la valeur.

- La valorisation énergétique : c’est l’alternative à la mise en décharge, il

s’agit de comptabiliser l’énergie produite lors de l’incinération du

produit (attention ici aux substances non combustibles).

Cette problématique de la valorisation des composants est très importante pour

les entreprises qui veulent démonter partie ou tout de certains produits : en effet, le

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Energétique

matériaux

Valorisation

composants

Page 7: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

désassemblage n’est jamais effectué que s’il rapporte à une entreprise : il n’y a pas de

désassemblage « gratuit ». Chacune de ces options sont donc considérée lorsqu’un

produit arrive en fin de vie.

CLASSIFICATION DES DESASSEMBLAGES

D’après Touzanne, il existe plusieurs types de classification du désassemblage

[Touzanne, 2002] : ils sont répertoriés dans la figure qui suit :

Les différentes classification du désassemblage selon Touzanne

Ce qui suit est une explication des différents types de désassemblages :

- Sélectif : vise à obtenir des sous-ensembles fonctionnels

- Ciblé : cherche à récupérer un ou plusieurs composants, le reste sera

valoriser d’une autre façon

- Partiel destructif/Total destructif : pour récupérer les composants, on

peut détruire certaines partie du produit (souvent dans le but de

gagner du temps). Il va sans dire que ces différentes opérations sont

considérées dans le cadre de la valorisation des produits : la

destruction ne sera effectuée que si elle coute moins que le démontage.

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Désassemblage

Sélectif/ Ciblé

Partiel Destructif/ Total destructif

Linéaire/ ParallèleAutomatique/ Non automatique

Monotone/ Non monotone

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] Matthieu BOURDREL

- Linéaire : un seul constituant final est désassemblé à la fois

- Parallèle : plusieurs composants sont désassemblés à la fois

- Automatique ou non : certaines chaines de désassemblages (comme les

chaînes d’assemblage) peuvent être automatisées.

- Monotone ou non : un démontage est monotone si il faut démonter

tous le produit pour avoir accès à un composant. Au contraire, il sera

non monotone si une simple modification du produit permet le

démontage du composant : par exemple, sur une voiture, l’ouverture

simple du capot permet le démontage du filtre à air.

On notera que d’après Torres et al., la clef d’un recyclage automatique est un

désassemblage non destructif.

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Page 9: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

CONCEVOIR LE SYSTÈME DE DÉSASSEMBLAGE

Pour mieux comprendre les points suivants, il faut d’abord brièvement décrire les

étapes qui régissent globalement une ligne :

- Le choix d’une gamme

- L’affectation des tâches aux différents postes (équilibrage de la ligne)

- Le séquencement des produits à traiter

Cette vision est certes très simpliste, elle sera donc complétée par la suite. Le

schéma qui suit reprend cette vision des différents niveaux.

LES DIFFÉRENCES ENTRE ASSEMBLAGE ET DESASSEMBLAGE

Par bien des côtés, un système de désassemblage ressemble à un système

d’assemblage. Le DLBP (Dissassembly Line Balancing Problem) est donc relativement

similaire à l’ALBP (Assembly Line Balancing Problem) mais certaines spécifications

rendent le problème des lignes de désassemblages.

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Page 10: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

o Le désassemblage est généralement partiel ce qui influe sur

la profondeur de désassemblage et l’assemblage est bien

entendu toujours total

o L’état des composants n’est pas toujours égal, ce qui fait que

pour un même type de produit, il peut y avoir plusieurs

gammes de désassemblages et ces gammes doivent donc

varier : cela complexifie les gammes et l’équilibrage et

augmente le nombre de combinaison possibles.

o De même, les opérations sont parfois destructives ce qui

impose un grand nombre d’aléas lors du démontage du

produit. Il y a certes un grand nombre d’aléas dans une

chaine de montage mais ce nombre augmente grandement

dans une chaine de démontage.

o Il est également possible que le désassemblage se révèle

impossible.

o D’après Kopacek, le désassemblage n’est pas rentable s’il

n’est effectué que pour un unique produit. Il faudra donc

toujours considérer plusieurs produits.

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Page 11: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

LES DIFÉRENTES ETAPES DU DESASSEMBLAGE

Les différentes opérations réalisées lors du désassemblage sont issues d’un plan

de fabrication. Il faut donc d’abord élaborer ce plan de fabrication, les gammes des

produits. Ensuite, il faut prendre en compte la planification, et la mettre en lien avec les

deux étapes suivantes, à savoir l’ordonnancement et le pilotage du système (qui revient

assez souvent au problème d’équilibrage des lignes).

ELABORATION DES GAMMES

La plupart des articles traitant du désassemblage font état de problèmes quant à

la gestion des gammes de désassemblages.

En effet, le grand nombre d’aléas présent en désassemblage impose parfois de

créer au fur et à mesure des gammes différentes pour les mêmes types de produit. On

comprend alors bien mieux pourquoi il est important que tout se passe en temps réel en

désassemblage, les aléas sont trop abondants pour procéder autrement.

LA PLANIFICATION

La planification est une étape d’importance dans la gestion du désassemblage. Il

s’agit d’un processus qui a lieu dans tous les types de ligne, que ce soit les lignes

d’assemblage ou de désassemblage.

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Planification

Elaboration des gammes

Planification

Ordonnancement

Pilotage

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] Matthieu BOURDREL

Une entreprise a des objectifs stratégiques qu’elle vise à atteindre. De surcroit

elle édite des Plan Directeur de Production tous les 6 mois ou 1 an par exemple. La

planification a lieu le plus souvent toutes les semaines (on travaille à court ou moyen

terme) et elle vise à réaliser les commandes que l’entreprise reçoit tout en atteignant les

objectifs qu’elle vise.

Il s’agit de planifier les priorités (quels produits ?) et les capacités (quelles

ressources ?). Cette planification doit être réalisable : elle doit donc prendre en compte

les problématiques d’ordonnancement. En somme, on affecte sommairement les

produits aux ressources et on vérifie que cela est faisable dans l’horizon considéré.

L’ORDONNANCEMENT

DÉFINITION

Commençons par définir ce qu’est l’ordonnancement :

L'ordonnancement consiste à organiser dans le temps la réalisation d'un ensemble de tâches, compte tenu de contraintes temporelles et de contraintes portant sur l'utilisation et la disponibilité des ressources requises par les tâches. Un ordonnancement décrit l'ordre d'exécution des tâches et l'allocation des ressources au cours du temps afin de satisfaire un ou plusieurs critères d'optimisation [Lopez, 2001].

L’ordonnancement consiste donc en l’affectation des tâches aux ressources

disponibles, il assure le flux des produits dans l’entreprise.

Il y a deux approches possibles de l’ordonnancement :

o L’ordonnancement statique (ou hors ligne) : dans ce cas, on

prépare un ordonnancement et on s’y tient. C'est-à-dire que

s’il y a un aléa qui apparait dans n’importe quelle étape, on

ne modifie pas l’ordonnancement, on décale juste d’autant

toutes les opérations.

o L’ordonnancement dynamique (ou en ligne) : dans ce cas, on

crée un ordonnancement mais à la fin de chaque étape, le

retour des données dans le système engendre un

réordonnancement.

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Page 13: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

La deuxième approche, celle de l’ordonnancement en ligne, parait au premier

abord nettement plus adapté à des lignes où il y a beaucoup d’aléas. Et on verra bien vite

qu’elle est très adaptée aux lignes de désassemblages.

Les algorithmes d’ordonnancement cherchent généralement à optimiser le coût

ou les délais (dans certains cas que l’on n’abordera pas ici, on peut aussi chercher à

optimiser la qualité) tout en tenant compte d’un certain nombre de contraintes

relativement classique que l’on retrouve le plus souvent dans les lignes d’assemblages.

Dans le cas du désassemblage cependant, il faut également considérer le type de produit

et son état qui ajoute des contraintes non négligeables dans l’exécution des algorithmes

voulant optimiser le désassemblage.

TYPE DE PROBLEME

La plupart des problèmes d’ordonnancement font partie des trois catégories

suivantes :

o Flow-shop : « Un atelier à cheminement unique est un atelier

où le processus d’élaboration de produits est dit « linéaire »,

c'est-à-dire lorsque les étapes de transformation sont

identiques pour tous les produits fabriqués »

Flow-shop

o Job-shop : « Les ateliers à cheminements multiples (ACM) sont

des unités manufacturières traitant une variété de produits

individuels dont la production requiert divers types de

machines dans des séquences variées. »

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] Matthieu BOURDREL

Job-shop

o Open-shop : le cheminement des opérations est ici multiple,

mais il n’y a pas de gammes.

Dans le cas du désassemblage, le problème considéré est un flow-shop hybride :

c’est-à dire qu’on a un problème de flow-shop où certains postes peuvent être doublés.

D’après Gungor, cette approche permet de modéliser au mieux le processus de

désassemblage.

LE PILOTAGE

L’ordonnancement n’est en fait qu’un système d’aide à la décision, dans le sens où

il peut ne pas être pris en compte. Il faut passer dans le système de gestion pour que

l’ordonnancement soit effectivement pris en compte. : C’est ce qu’on appelle le pilotage.

Une des fonctions principales du système de pilotage est l’équilibrage des tâches sur les

postes : on appelle cela l’équilibrage des lignes.

Dans le cas des lignes de désassemblages, le nombre de postes peut varier pour

un même type de produit, cela implique que l’équilibrage des lignes doit se faire en

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] Matthieu BOURDREL

temps réel [DUTA, 2008]. Le désassemblage impose donc des contraintes

supplémentaires par rapport à une ligne d’assemblage classique.

La définition de l’équilibrage d’une ligne de désassemblage est la suivante :

« L'équilibrage d'une ligne de désassemblage consiste à affecter n tâches de désassemblage

d'un produit aux m postes de travail de façon optimale du point de vue du temps de travail

et sans violer les relations de précédences entre les tâches. »

Cette définition est reprise de la définition sur l’équilibrage d’une ligne

d’assemblage. Mais dans le cas du désassemblage, comme il l’a été dit précédemment, le

nombre de tâches peut varier d’un produit à l’autre ce qui ne rend pas la tâche plus

facile.

L’équilibrage d’une ligne de désassemblage passe par les étapes classiques des

chaines de montages. On calcule les temps pris par chaque opération, on en déduit le

temps de cycle (le maximum des temps par tâche) puis on calcule le temps d’inactivité.

Enfin, le but est de minimiser le nombre de stations en regroupant les différentes tâches.

Pour cela, on va utiliser un ordonnancement en ligne (dynamique), car, comme on l’a vu

précédemment, le nombre d’aléas en désassemblage est nettement plus important : il

faut sans cesse refaire les gammes, l’ordonnancement et l’équilibrage en fonction de

l’état du produit.

Le schéma qui suit présente comment Nof et Chen envisagent la planification et

l’ordonnancement, en l’accordant avec le pilotage de l’entreprise. Eux aussi, voient

l’ordonnancement comme une étape dynamique et la multitude de contrôles présents

dans leur système en est un témoignage.

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Page 16: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

Planification et Ordonnancement intégrés

Dans la partie qui suit, on va présenter l’approche de différents auteurs pour

résoudre ce problème du désassemblage.

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Page 17: Lignes de desassemblages

C2

C1

C3

] Matthieu BOURDREL

LES ALGORITHMES

CONCEPTION DES GAMMES

Pour pouvoir désassembler un produit, il faut créer une gamme de

désassemblage, il y a donc une analyse du produit nécessaire pour pouvoir le

désassembler.

APPROCHE DE TORRES

Torres et al ont choisi d’utiliser une représentation du produit basée sur la façon

dont ils ont été fabriqués. Il ne considère pas que le produit puisse être détruit pendant

le désassemblage. Il part d’un principe simple et intuitif : on va démonter les différentes

parties du produit dans l’ordre inverse où elles ont été montées.

La méthode de Torres est de construire un graphe avec deux types de liaisons :

o Un trait signifie que les éléments sont assemblés ensemble

o Un ovale autour des nœuds signifie que l’ensemble des

nœuds forme un sous composant

Ainsi sur la figure qui suit :

Sur cette figure, il faut comprendre que c2 et c3 sont d’abord assemblés

ensembles et qu’ils forment un sous composant, ensuite on leur rajoute c1 et cela

complète le produit.

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Page 18: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

Les différentes relations de précédences que définit ce type d’approche permet

ensuite d’appliquer un algorithme qui permet de créer automatiquement la gamme de

désassemblage du produit. Ainsi, selon ce que l’on cherche à récupérer et selon l’état du

produit, il est très vite possible par cette méthode de déterminer les gammes de

désassemblages et donc de définir toutes les tâches à effectuer, à ordonnancer et à

équilibrer sur la ligne.

ORDONNANCEMENT ET EQUILIBRAGE DES LIGNES

Nombre d’étude ont été faites sur le sujet de l’équilibrage des lignes de

désassemblages. J’ai ici arbitrairement choisi d’en présenter quelques unes.

APPROCHE DE DUTA (ALGORITHMES GÉNÉTIQUES)

Celle-ci a beaucoup étudié les lignes de désassemblages.

La première façon qu’elle a présentée de résoudre le problème utilise les

algorithmes génétiques : le problème des chaines de désassemblages, étant NP-complet,

l’emploi d’algorithmes génétiques permet d’approcher la solution optimale de façon

intéressante.

On commence par définir chaque membre de la population comme un

chromosome et on donne des solutions au hasard en combinant ces chromosomes. Puis

on met en route notre algorithme et à chaque itération, par croisement et mutation, on

crée d’autres solutions jusqu’à ce qu’une solution remplisse les critères demandés.

En fait, à chaque itération, on va choisir un certains nombres des solutions

évaluées en fonction de leur robustesse, et on créera les nouvelles solutions (par

croisement et mutation) à partir de celle-ci.

Cette solution est relativement rapide et permet d’obtenir des résultats

cohérents. De surcroit, en pratique, un algorithme rapide sera toujours préféré à une

méthode longue surtout dans le cadre d’une évolution dynamique, comme on peut s’y

attendre avec une ligne de désassemblage.

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] Matthieu BOURDREL

APPROCHE DE GALANTUCCI

Galantucci et al ont intégré aux algorithmes génétiques de la logique floue (fuzzy

logic). Cette logique, au contraire de la logique booléenne, permet à une proposition

d’être autre chose que vraie ou faux. Ce qui permet par conséquent de définir d’autres

opérateurs génétiques lors de la création des solutions, d’autres critères d’arrêt etc.… On

se base sur autre logique, cela permet donc d’obtenir des résultats d’une autre façon.

Dans le diagramme qui suit, on a repris le principe de l’algorithme génétique en

l’adaptant à la logique floue. On note les trois fonctions d’évaluation, le contrôle flou de

la validité des solutions et les étapes de mutation et de croisement.

Il est à noter que les résultats de cet algorithme ne se sont révélés intéressants

que dans le cas où l’on a une grande variété de produits à ordonnancer.

APPROCHE DE REVELIOTIS

Le modèle qu’à proposer Reveliotis pourrait être appelé Désassemblage étendu. Il

utilise les réseaux de Pétri pour implémenter un algorithme qui est capable

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Page 20: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

d’apprentissage. En somme l’algorithme peut stocker ses expériences pour s’adapter aux

situations futures.

Ces algorithmes sont de types RL (Reinforcement Learning) : l’algorithme

apprend à faire les bonnes décisions en observant son propre comportement et utilise

ses mécanismes internes pour améliorer ses actions avec un mécanisme de

renforcement.

APPROCHE DE DUTA (ALGORITHME KANGOUROU)

Le problème auquel on s’attaque ici, est le contrôle en temps réel d’une ligne de

désassemblage. La ligne est multi-produit (on a vu que dans le cas contraire, elle ne peut

être rentable [KOPACEK].

L’algorithme présenté ici est un algorithme Kangourou qui a déjà été utilisé dans

le problème des lignes d’assemblage par Minzu. Il s’agit d’un algorithme stochastique.

Le principe de cet algorithme est de définir un espace de solution et un voisinage.

On commence par chercher une solution au hasard. Puis on cherche à trouver la solution

optimale dans le voisinage et on boucle. Et on procède à autant d’itération que

nécessaire pour obtenir la solution.

On pourrait prolonger l’utilisation de cet algorithme Kangourou en utilisant la

méthode Tabou ou encore la méthode du recuit simulé qui utilise le même principe

d’espace de solutions dans lequel on cherche les solutions.

Les conclusions de Luminita Duta et ses collègues sur l’usage de cet algorithme

sont les suivantes :

o Les processus de désassemblages sont sujets à beaucoup

d’aléas et de perturbations, il faut donc des algorithmes au

temps d’exécution rapide pour déterminer la gamme

optimale de désassemblage

o L’algorithme Kangourou n’optimise pas ici l’équilibrage de la

ligne mais donne une solution qui l’améliore à chaque fois

o Ce genre d’algorithme diminue le nombre de données et

améliore le temps de calcul, ce qui est important dans un

problème de désassemblage

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] Matthieu BOURDREL

CONCLUSION

Les lignes de désassemblages posent donc par conséquent un problème bien plus

important que les lignes d’assemblages, surtout à cause du nombre bien plus important

d’aléas qui interviennent dans ce problème : deux produits du même type qui arrivent

en début de chaîne ont eu un parcours différents, et sont donc dans un état différent. Ce

sont ces aléas qui rendent la gestion statique du problème inadaptée : ce problème doit

se régler de façon dynamique. Ainsi les gammes de désassemblages, l’ordonnancement

et le pilotage de la ligne doivent s’adapter en temps réel. Cela implique l’utilisation

d’algorithmes rapides et efficaces.

Les auteurs n’ont cependant pas tout de suite pris en compte ces aléas, on avait

donc au début des études sur ce sujet des articles ne prenant pas en compte la véritable

spécificité du problème du désassemblage.

Mais, on l’a vu également, si ce problème est très complexe, il est important d’en

trouver des solutions car les normes environnementales sont de plus en plus

contraignantes et imposent donc de trouver des solutions efficaces et le moins couteuses

possibles, de créer les produits en vu de leur désassemblage futur.

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Page 22: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

RÉFÉRENCES

1. L . M. Galantucci, G. Percoco & R. Spina, Assembly and Disassembly Planning by

using Fuzzy Logic & Genetic Algorithms (2004)

2. M.M. Noor, K. Kadirgama, Aidy Ali, M.M. Rahman & Z. Ghazalli, Prediction of End-

of-Life Strategies for Household Equipments Using Artificial Intelligent (2009)

3. S. Y. Nof & J. Chen, Assembly and Disassembly: An Overview and Framework for

Cooperation Requirement Planning with Conflict Resolution (Février 2003)

4. F. Torres, S. T. Puente & R. Aracil, Disassembly Planning Based on Precedence

Relations among Assemblies

5. L. Duta, F. Gh. Filip & J. M. Henrioud, Applying Equal Piles Approach to

Disassembly Line Balancing Problem

6. Luminiţa. Duţă, F.G. Filip, J. M. Henrioud & C. Popescu, Disassembly Line

Scheduling with Genetic Algorithms (Mai 2008)

7. A. J. D. Lambert, Disassembly Sequencing: a Survey (2003)

8. Craig Boswell, The Impact of Design for Recyclability on The Electronics

Recycling Process

9. L. Sebrea Lopes & L.M. Camarinha-Matos, A Machine Learning Approach to Error

Detection and Recovery in Assembly

10. L. Duta, J. M. Henrioud & I. Caciula, A Real Time Solution to Control Disassembly

Processes

11. Surendra M. Gupta, LRM: Engineering Solutions for Evolving Customer and

Environmental Needs (1997-1998),

12. Uncertainty Management in Optimal Disassembly Planning through Learning-

based Strategies

13. Askiner Gungor & Surendra M. Gupta, Disassembly Sequence Planning for

Complete Disassembly in Product Recovery

14. Purvin Shah, A Machine Learning Approach to Optimize Usage of Recycled

Material in a Remanufacturing Environment

15. Spyros A. Reveliotis, Uncertainty Management in Optimal Disassembly Planning

through Learning based Strategies

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Page 23: Lignes de desassemblages

] Matthieu BOURDREL

16. Luminita DUTA, Contribution à l’étude de la conduite des systèmes de

désassemblages (Septembre 2006)

17. Venkat Allada, Preparing Engineering Students To Meet The Ecological

Challenges Through Sustainable Product Design

18. Touzanne F, Contribution à une méthode de conception des systèmes de

désassemblage des produits en fin de vie (2002)

19. Lopez P., Roubellat F., Ordonnancement de la production, (2001)

20. Kopacek P., Semiautomized Disassembly, Some Examples, (2005)

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