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AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected] LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm

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AVERTISSEMENT

Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected]

LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm

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UNIVERSITE HENRI POINCARE – NANCY 1

2010

FACULTE DE PHARMACIE

Les plantes médicinales des pelouses calcaires de la

Réserve Naturelle de Montenach (57)

THESE

Présentée et soutenue publiquement

Le 23 septembre 2010

pour obtenir

le Diplôme d’Etat de Docteur en Pharmacie

par Stéphanie SCHAAL

née le 21 mars 1986 à Thionville (57)

Membres du Jury

Président : M. Max HENRY, Professeur,

Faculté de Pharmacie de Nancy

Directeur : Mme Dominique LAURAIN-MATTAR, Professeur,

Faculté de Pharmacie de Nancy

Juges : M. Renaud GARCIA, Docteur ès Sciences, Pharmacien

de l’Université Libre de Bruxelles,

Cattenom

M. Jean-Christophe HAMELIN BOYER, Docteur en Pharmacie,

Thionville

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UNIVERSITÉ Henri Poincaré, NANCY 1

FACULTÉ DE PHARMACIE

Année universitaire 2009-2010

DOYEN Francine PAULUS

Vice-Doyen

Francine KEDZIEREWICZ

Président du Conseil de la Pédagogie

Bertrand RIHN

Commission de la Recherche Christophe GANTZER

Mobilité ERASMUS et Communication

Francine KEDZIEREWICZ

Hygiène Sécurité

Laurent DIEZ

Responsable de la filière Officine : Francine PAULUS

Responsables de la filière Industrie : Isabelle LARTAUD,

Jean-Bernard REGNOUF de VAINS

Responsable du Collège d’Enseignement : Jean-Michel SIMON

Pharmaceutique Hospitalier

DOYEN HONORAIRE

Chantal FINANCE Claude VIGNERON

PROFESSEURS EMERITES

Jeffrey ATKINSON

Marie-Madeleine GALTEAU

Gérard SIEST Claude VIGNERON

PROFESSEURS HONORAIRES

Roger BONALY

Thérèse GIRARD

Maurice HOFFMANN

Michel JACQUE Lucien LALLOZ

Pierre LECTARD

Vincent LOPPINET

Marcel MIRJOLET

François MORTIER

Maurice PIERFITTE Janine SCHWARTZBROD

Louis SCHWARTZBROD

MAITRES DE CONFERENCES

HONORAIRES

Monique ALBERT Gérald CATAU

Jocelyne COLLOMB

Bernard DANGIEN

Marie-Claude FUZELLIER

Françoise HINZELIN

Marie-Andrée IMBS

Marie-Hélène LIVERTOUX Jean-Louis MONAL

Dominique NOTTER

Marie-France POCHON

Anne ROVEL

Maria WELLMAN-ROUSSEAU

ASSISTANT HONORAIRE

Marie-Catherine BERTHE

Annie PAVIS

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ENSEIGNANTS

PROFESSEURS

Gilles AULAGNER ............................... Pharmacie clinique

Alain BAGREL ..................................... Biochimie

Jean-Claude BLOCK ............................ Santé publique

Christine CAPDEVILLE-ATKINSON ........ Pharmacologie cardiovasculaire

Chantal FINANCE ................................ Virologie, Immunologie

Pascale FRIANT-MICHEL ...................... Mathématiques, Physique,

Audioprothèse Christophe GANTZER .......................... Microbiologie environnementale

Max HENRY ....................................... Botanique, Mycologie

Jean-Yves JOUZEAU ............................ Bioanalyse du médicament

Pierre LABRUDE .................................. Physiologie, Orthopédie, Maintien à

domicile

Isabelle LARTAUD ............................... Pharmacologie cardiovasculaire Dominique LAURAIN-MATTAR ............... Pharmacognosie

Brigitte LEININGER-MULLER ................ Biochimie

Pierre LEROY ..................................... Chimie physique générale

Philippe MAINCENT ............................ Pharmacie galénique

Alain MARSURA ................................. Chimie thérapeutique

Patrick MENU .................................... Physiologie

Jean-Louis MERLIN ............................. Biologie cellulaire oncologique Jean-Bernard REGNOUF de VAINS ........ Chimie thérapeutique

Bertrand RIHN ................................... Biochimie, Biologie moléculaire

Jean-Michel SIMON ............................. Economie de la santé, législation

pharmaceutique

MAITRES DE CONFÉRENCES

Sandrine BANAS ................................ Parasitologie

Mariette BEAUD ................................. Biologie cellulaire

Emmanuelle BENOIT .......................... Communication et santé

Isabelle BERTRAND ............................. Microbiologie environnementale

Michel BOISBRUN .............................. Chimie thérapeutique François BONNEAUX ........................... Chimie thérapeutique

Ariane BOUDIER ................................. Chimie Physique

Cédric BOURA .................................... Physiologie

Jean-Claude CHEVIN .......................... Chimie générale et minérale

Igor CLAROT ..................................... Chimie analytique

Joël COULON ...................................... Biochimie Sébastien DADE ................................. Bio-informatique

Dominique DECOLIN .......................... Chimie analytique

Béatrice DEMORE ................................ Pharmacie clinique

Joël DUCOURNEAU ............................. Biophysique, audioprothèse, acoustique

Florence DUMARCAY ........................... Chimie thérapeutique

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François DUPUIS ................................. Pharmacologie

Raphaël DUVAL ................................. Microbiologie clinique

Béatrice FAIVRE ……………………………………..Hématologie - Génie Biologique

Adel FAIZ .......................................... Biophysique-acoustique

Luc FERRARI ..................................... Toxicologie Stéphane GIBAUD .............................. Pharmacie clinique

Thierry HUMBERT ............................. Chimie organique

Frédéric JORAND ............................... Santé et environnement

Olivier JOUBERT ................................. Toxicologie, sécurité sanitaire

Francine KEDZIEREWICZ .................... Pharmacie galénique

Alexandrine LAMBERT ......................... Informatique, Biostatistiques

Faten MERHI-SOUSSI .......................... Hématologie biologique Christophe MERLIN ............................ Microbiologie environnementale et

moléculaire

Blandine MOREAU .............................. Pharmacognosie

Maxime MOURER ................................ Pharmacochimie supramoléculaire

Francine PAULUS ............................... Informatique

Christine PERDICAKIS ........................ Chimie organique Caroline PERRIN-SARRADO ................. Pharmacologie

Virginie PICHON ................................ Biophysique

Anne SAPIN ....................................... Pharmacie galénique

Marie-Paule SAUDER .......................... Mycologie, Botanique

Nathalie THILLY ................................. Santé publique

Gabriel TROCKLE ............................... Pharmacologie Marie-Noëlle VAULTIER ........................ Biodiversité végétale et fongique

Mohamed ZAIOU ............................... Biochimie et Biologie moléculaire

Colette ZINUTTI ................................ Pharmacie galénique

PROFESSEUR ASSOCIE Anne MAHEUT-BOSSER ...................... Sémiologie

PROFESSEUR AGREGE Christophe COCHAUD ......................... Anglais

Bibliothèque Universitaire Santé - Lionnois (Pharmacie - Odontologie) Anne-Pascale PARRET ....................... Directeur

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SERMENT DES APOTHICAIRES

je jure, en présence des maîtres de la Faculté, des conseillers de

l’ordre des pharmaciens et de mes condisciples :

Ð’ honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes

de mon art et de leur témoigner ma reconnaissance en

restant fidèle à leur enseignement.

Ð’exercer, dans l’intérêt de la santé publique, ma

profession avec conscience et de respecter non

seulement la législation en vigueur, mais aussi les

règles de l’honneur, de la probité et du

désintéressement.

Ðe ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs

envers le malade et sa dignité humaine ; en aucun

cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et

mon état pour corrompre les mœurs et favoriser des

actes criminels.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes

promesses.

Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y

manque.

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« LA FACULTE N’ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION,

NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES

THESES, CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREE S

COMME PROPRES A LEUR AUTEUR »

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Remerciements

A notre président de jury

Mr Max Henry, professeur

Vous nous avez fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse. Veuillez trouver

ici, l’expression de notre respectueuse gratitude.

A notre directeur de thèse

Mme Dominique Laurain-Mattar, professeur

Nous vous adressons nos plus sincères remerciements pour avoir bien voulu guider ce travail

avec autant de gentillesse et de patience.

A nos juges

Mr Renaud Garcia, Pharmacien

Recevez nos plus grands remerciements pour votre aide, et votre soutien.

Mr Jean-Christophe Hamelin Boyer, Pharmacien

Vous nous avez fait le très grand honneur de juger cette thèse.

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Ames parents

Vous avez toujours été là pour me soutenir.

A mon frère, Fabien

Qui m’a toujours encouragé.

A toute ma famille

A mon petit-ami, Romain

Merci de ta patience.

A ma belle-mère, Isabelle

A ma toute ma belle-famille

A tous mes amis de la faculté

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Sommaire

Table des figures ............................................................................................................. 5

INTRODUCTION .......................................................................................................... 8

Première PARTIE ...................................................................................................... 9

1. Présentation de la Réserve Naturelle de Montenach ................................................ 10

1.1. Localisation de la Réserve Naturelle ................................................................. 10

1.2. Historique de la Réserve Naturelle .................................................................... 12

1.3. Faune de la Réserve Naturelle ........................................................................... 13

1.3.1. Les invertébrés (715 espèces) ..................................................................... 13

1.3.2. Les vertébrés (106 espèces) ........................................................................ 14

2. Les pelouses calcicoles ............................................................................................. 15

2.1. Caractères géologiques des pelouses calcaires de Montenach .......................... 15

2.2. Des ressources en eau inestimables ................................................................... 16

2.3. Origine des pelouses calcicoles ......................................................................... 17

2.3.1. La déforestation, du Néolithique au Moyen-âge ........................................ 17

2.3.2. Des utilisations agricoles en perpétuelle évolution .................................... 18

3. Gestion du site et entretien ....................................................................................... 21

3.1. Risques et menaces (WERNAIN, 2004) ........................................................... 21

3.2. Les enjeux de sauvegarde .................................................................................. 21

3.3. Comment gérer ces pelouses afin de les sauvegarder ? ..................................... 22

3.3.1. Le pâturage ................................................................................................. 22

3.3.2. La fauche .................................................................................................... 22

3.3.3. Les brûlis .................................................................................................... 23

3.4. Outils contribuant à cette sauvegarde ................................................................ 23

3.4.1. Le Conservatoire des Sites Lorrains (CSL) ............................................... 23

3.4.2. L’association des amis des 7 collines ......................................................... 24

3.4.3. L’inventaire ZNIEFF .................................................................................. 24

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2

3.4.4. Les LIFEs ................................................................................................... 25

3.4.5. Le statut de réserve naturelle des pelouses de Montenach ......................... 25

3.4.6. Natura 2000 ................................................................................................ 26

3.4.7. Maîtrise d’usage ......................................................................................... 27

4. Environnement et patrimoine (WERNAIN, 2004) ................................................... 28

4.1. Climat ................................................................................................................ 28

4.2. Hydrologie, hydrographie, qualité de l’eau ....................................................... 29

5. Unités écologiques .................................................................................................... 30

5.1. Les pelouses sèches calcicoles et broussailles ................................................... 30

5.1.1. Le groupement sur affleurements rocheux à Fumana procumbens ............ 32

5.1.2. Le groupement de pelouses ouvertes à Asperula cynanchica .................... 32

5.1.3. Le groupement de pelouses fermées à Linum catharticum ........................ 33

5.1.4. Le groupement de pelouses ourléifiées à Brachypodium pinnatum ........... 33

5.1.5. Le groupement des pelouses « armées » à Prunus spinosa ........................ 34

5.1.6. Les fruticées mésophiles ............................................................................. 35

5.2. Les milieux forestiers ........................................................................................ 36

5.3. Les bas-marais et suintement alcalins ............................................................... 38

6. Une des principales richesses de la réserve naturelle : les orchidées ....................... 39

6.1. Origine de l’appellation ..................................................................................... 39

6.2. Comment reconnaître une orchidée ? ................................................................ 40

6.3. Description d’une orchidée ................................................................................ 40

6.3.1. Les feuilles .................................................................................................. 40

6.3.2. Organes souterrains ou au niveau du sol .................................................... 40

6.3.3. La fleur ....................................................................................................... 41

6.3.4. Fruits ........................................................................................................... 44

6.3.5. Graines ........................................................................................................ 44

6.4. Mode de reproduction ........................................................................................ 46

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3

6.4.1. La reproduction sexuée des orchidées ........................................................ 46

6.4.2. La reproduction végétative des orchidées .................................................. 49

6.5. Hybrides ............................................................................................................ 50

SECONDE PARTIE ..................................................................................................... 51

Achillea millefolium L. (Asteracées) ............................................................................ 53

Agrimonia eupatoria L. (Rosacées) ............................................................................. 59

Ajuga reptans L. (Lamiacées)....................................................................................... 63

Aquilegia vulgaris L. (Renonculacées) ........................................................................ 66

Arctium lappa L. (Asteracées) ...................................................................................... 69

Bellis perennis L. (Astéracées) ..................................................................................... 75

Bryonia Dioica Jacq. (Cucurbitacées) .......................................................................... 79

Capsella bursa-pastoris L. Med. (Brassicacées) .......................................................... 83

Carlina acaulis L. (Astéracées) .................................................................................... 85

Centaurea cyanus L. (Astéracées) ................................................................................ 87

Chelidonium majus L. (Papaveracées) ......................................................................... 90

Cichorium intybus L. (Astéracées) ............................................................................... 98

Colchicum autumnale L. (Liliacées) .......................................................................... 103

Corylus avellana L. (Bétulacées) ............................................................................... 107

Crataegus monogyna Jacq. ......................................................................................... 110

Crataegus laevigata (Poir.) DC. (Rosacées) .............................................................. 110

Cynanchum vincetoxicum L. (Asclépiadacées) .......................................................... 115

Equisetum arvense L. (Equisétacées) ......................................................................... 118

Eryngium campestre L. (Apiacées) ............................................................................ 123

Eupatorium cannabinum L. (Asteracées) ................................................................... 125

Euphorbia cyparissias L. (Euphorbiacées) ................................................................ 129

Foeniculum vulgare Miller (Apiacées) ....................................................................... 131

Fragaria vesca L. (Rosacées) ..................................................................................... 135

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4

Genista tinctoria L. (Papilionacées) ........................................................................... 137

Gentiana Centaurium L. (Gentianacées) .................................................................... 139

Geum urbanum L. (Rosacées) .................................................................................... 143

Glechoma hederacea L. (Lamiacées) ......................................................................... 146

Hieracium pilosella L. (Astéracées) ........................................................................... 150

Hypericum perforatum L. (Hypericacées) .................................................................. 153

Linum catharticum L. (Linacées) ............................................................................... 159

Melilotus officinalis L. Pallas (Fabacée) .................................................................... 160

Ononis spinosa L. (Papilionacées) 163

Origanum vulgare L. (Labiacées)............................................................................... 166

Plantago major et Plantago lanceolata (Plantaginacées) .......................................... 169

Polygala vulgaris L. (Polygalacées) ........................................................................... 174

Prunella vulgaris L. (Lamiacées) ............................................................................... 177

Pulsatilla vulgaris Miller (Renonculacées) ................................................................ 179

Rhamnus catharticus L. (Rhamnacées) ...................................................................... 182

Rosa canina L. (Rosacées) ......................................................................................... 185

Sambucus nigra L. (Caprifoliacées) ........................................................................... 188

Sanguisorba minor Scop. Ou Poterium Sanguisorba L. (Rosacées) ......................... 193

Scabiosa arvensis L. (Dipsacées) ............................................................................... 196

Stachys officialis Trevis. Ou Betonica officinalis L. (Labiées) .................................. 198

Taraxacum officinale Weber (Astéracées) .................................................................. 200

Teucrium chamaedrys L. (Labiées) ............................................................................ 205

Thymus serpyllum L. (Labiées) .................................................................................. 208

Urtica dioïca L. (Urticacées) ...................................................................................... 210

Verbascum thapsus L. (Scrofulariacées) ..................................................................... 215

Conclusion - perspectives ........................................................................................... 218

ANNEXES ................................................................................................................. 220

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5

Table des figures

Figure 1: Bloc diagramme de la réserve naturelle par N. Theobald ............................. 11

Figure 2: Forêt de feuillus – dessin de Carole Pourcher (WERNAIN, 2004) .............. 17

Figure 3: Déforestation et culture - dessin de Carole Pourcher (WERNAIN, 2004) ... 18

Figure 4: Enfrichement des terres - dessin de Carole Pourcher (WERNAIN, 2004) ... 20

Figure 5: Diagramme ombrothermique-station d'Halstroff (WERNAIN, 2004) ......... 28

Figure 6 : Typologie de la végétation des pelouses ...................................................... 31

Figure 7: Exemple d’organisation d'une fleur d’Ophrys fuciflora et Orchis morio

(Illustration de Joseph François) .............................................................................................. 43

Figure 8 : Partie souterraine, fleur eclate et diagramme floral d’une orchidée

(Illustration de Joseph Francois, ancien instituteur de Montenach) ......................................... 45

Figure 9: Achillicine ..................................................................................................... 55

Figure 10: Ponticaépoxide ............................................................................................ 55

Figure 11: Composants antiprolifératifs de l’achillée millefeuille (1 : centauréidine, 2 :

casticine, 3 : artémétine, 4 : paulitine, 5 : isopaulitine, 6 : psilostachynine, 7 :

desacétylmatricarine ; 8 : sintenine) ......................................................................................... 56

Figure 12: Structure des néo-clérodanes de la bugle .................................................... 64

Figure 13 : Structures des ecdystéroïdes de la bugle rampante. ................................... 65

Figure 14: Isocytisoside ................................................................................................ 67

Figure 15: Arctioside .................................................................................................... 71

Figure 16: Arctinal ........................................................................................................ 71

Figure 17: Lappaphène-A ............................................................................................. 71

Figure 18: Saponines issues de Bellis perennis. ........................................................... 77

Figure 19: Oxyde de carline ......................................................................................... 86

Figure 20: Acide chélidonique ...................................................................................... 91

Figure 21: Protopine ..................................................................................................... 92

Figure 22: Stylopine ..................................................................................................... 92

Figure 23: Chélidonine ................................................................................................. 92

Figure 24: Structure de la colchicine .......................................................................... 104

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6

Figure 25: 2''-rhamnosyl vitexine ............................................................................... 112

Figure 26: Vitexine ..................................................................................................... 112

Figure 27: Proanthocyanidol : dimère B2 .................................................................. 112

Figure 28: Squelette de base des flavonoïdes ............................................................. 119

Figure 29: R= OH Quercétol ; R=H Kaempférol. ...................................................... 120

Figure 30: Euparine .................................................................................................... 126

Figure 31: Génistéol ................................................................................................... 138

Figure 32: Eugénol ..................................................................................................... 144

Figure 33: 7'S,8R,8'R-icariol A(2)-9-O-beta-D-glucopyranoside. ............................. 147

Figure 34: Gléchomafurane ........................................................................................ 148

Figure 35 : 9-HODE ................................................................................................... 149

Figure 36 : Ombelliférone .......................................................................................... 151

Figure 37 : Isoétine ..................................................................................................... 151

Figure 38: Squelette de base formant l'hypéricine et la pseudohypéricine. ............... 154

Figure 39 : Hyperforine .............................................................................................. 155

Figure 40: Tanshinone-IIA ......................................................................................... 155

Figure 41: Coumarine ................................................................................................. 161

Figure 42: Mélilotoside .............................................................................................. 161

Figure 43: Mélilotigénine ........................................................................................... 162

Figure 44: Structure de la formononétine ................................................................... 165

Figure 45: Structure de l'ononine ............................................................................... 165

Figure 46: Structure des composés (1), (2), (3), (4) issus du polygala ....................... 175

Figure 47: IC50 des composés 1 à 4 et de la Doxorubicine vis à vis des lignées

cellulaires LoVo et LoVo/Doxo. ............................................................................................. 176

Figure 48: R=CH3 : alpha-amyrine ; R=COOH : acide ursolique ............................. 189

Figure 49: Sambunigroside ......................................................................................... 190

Figure 50:R=ß-D-Glucose : chrysanthémine ; R=ß-D- rhamnoglucose : sambucine ;

R= ß-D-xyloglucose : sambucyanine ..................................................................................... 190

Figure 51 : Taraxastérol .............................................................................................. 201

Figure 52 : Taraxacolide beta-D-glucoside................................................................. 202

Figure 53: Catalpol ..................................................................................................... 216

Figure 54: Inventaire botanique de la réserve naturelle Montenach .......................... 220

Figure 55: Décret concernant la création de la réserve naturelle ............................... 221

Figure 56: Décret concernant la crétion de la réserve naturelle (suite) ...................... 222

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7

Figure 57: Carte des limites de la réserve naturelle de Montenach (Wernain, 2003) . 223

Figure 58: Aigremoine ................................................................................................ 224

Figure 59: Fleur de chicorée ....................................................................................... 224

Figure 60: Bugrane épineuse ...................................................................................... 224

Figure 61: Eglantier .................................................................................................... 224

Figure 62: Dompte-venin ........................................................................................... 224

Figure 63: Fraisier ...................................................................................................... 224

Figure 64: Germandrée petit-chêne ............................................................................ 224

Figure 65: Fleurs d'aubépine ...................................................................................... 224

Figure 66: Panicault .................................................................................................... 224

Figure 67: Noisetier .................................................................................................... 224

Figure 68: Polygale ..................................................................................................... 224

Figure 69: Nerprun ..................................................................................................... 224

Figure 70: Grande bardane ......................................................................................... 224

Figure 71: Colchicum autumnale ............................................................................... 224

Figure 72: Eupatoire chanvrine .................................................................................. 224

Figure 73: Marjolaine ................................................................................................. 224

Figure 74: Pelouse calcaire ......................................................................................... 224

Figure 75: Bardane ..................................................................................................... 224

Figure 76: Piloselle ..................................................................................................... 224

Figure 77: Colchique .................................................................................................. 224

Figure 78: Lin purgatif ............................................................................................... 224

Figure 79: Prêle .......................................................................................................... 224

Figure 80: Bouillon blanc ........................................................................................... 224

Figure 81: Euphorbe ................................................................................................... 224

Figure 82: Scabieuse ................................................................................................... 224

Figure 83: Pantains ..................................................................................................... 224

Figure 84: Benoîte ...................................................................................................... 224

Figure 85: Serpolet ..................................................................................................... 224

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INTRODUCTION

Les plantes ont été autrefois l’objet de nombreuses curiosités, du fait de leurs

propriétés. D’anciens livres rapportent leur usage dans la médecine, les tribus d’Amazonie se

soignent toujours et encore par les plantes. Ceci ne peut qu’éveiller notre curiosité, mais

comment, pourquoi possèdent-elles ces vertus ?

La recherche et la science nous fournissent aujourd’hui le pouvoir d’explorer

les plantes, de comprendre le fondement de leur histoire, de leurs vertus, de leur puissance.

On découvre ainsi que c’est à l’échelle moléculaire qu’il faut s’attarder, pour découvrir la ou

les substances possédant des propriétés extraordinaires.

De nos jours, dans la médecine, dans la pharmacologie, il est question de

résistance aux antibiotiques, d’échappement thérapeutique,… C’est pourquoi, nous pensons,

qu’il faut poursuivre la recherche sur les plantes, et y rechercher des molécules naturelles,

nouvelles, à fort potentiel pharmaceutique. La nature nous a créé, pourquoi ne pourrait-elle

pas nous soigner ? Ceci a déjà été démontré maintes fois par le passé, mais de nos jours il est

question de culture biologique, alimentation biologique, grenelle de l’environnement, alors

pourquoi ne pas regarder par terre, sous nos pieds, si les plantes que nous froissons de nos pas

ne peuvent pas nous aider à y contribuer. La solution est peut être là, à côté de chez vous dans

un près, dans la haie qui s’y trouve…

Tout ceci afin d’expliquer notre motivation, premièrement le choix des

pelouses calcaires, milieux extrêmement riches en diversité floristique, et milieux à

sauvegarder. C’est pourquoi dans un premier temps nous présenterons les pelouses calcaires,

leur formation, leur entretien, leur caractéristiques. La réserve naturelle de Montenach est très

étudiée, il existe une liste floristique. Dans un second temps, à partir de cette liste, nous

identifierons les plantes médicinales, aborderons leur propriétés pharmacologiques et leurs

utilisations. Les plantes ont été photographiées par nos soins au cour des printemps 2009 et

2010.

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Première PARTIE

Présentation de la réserve naturelle

de Montenach et de ses richesses

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La Réserve Naturelle de Montenach

1. Présentation de la Réserve Naturelle de Montenach

1.1. Localisation de la Réserve Naturelle

C’est au cœur du pays des 3 frontières, à 25 km au nord-est de Thionville (Moselle, 57), à

proximité de Sierck-les-Bains qu’on retrouve une zone renfermant un trésor naturel de

diversité faunistique et floristique. Bien heureusement les Hommes ont décidé de faire de ce

bout de Terre un espace protégé. Ceci afin de pouvoir conserver cette richesse issue de Dame

Nature.

C’est en se rendant à Montenach qu’on parviendra à découvrir cet espace exceptionnel. Il

se trouve au centre d’un amphithéâtre naturel vers lequel convergent trois ruisseaux qui ont

entaillé le plateau lorrain, et maintenant on y distingue 7 collines dont 6 sont classées réserve

naturelle :

- le Kirchenberg

- le Löschenbruchberg

- le Kremberg

- le Felsberg

- L’Evendorferberg

- Le Klausberg

La réserve naturelle totalise une superficie de 107 hectares 12 ares et 88 centiares (figure

1). Les versants ensoleillés de ces six collines sont classés réserve naturelle. La réserve

naturelle est limitée en partie amont par le plateau sur lequel se trouve des champs ou plus

rarement des boisements, et en aval, par des prairies. Elle s’étend sur les flans de collines

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menant du village au plateau agricole. Les versants qui la constituent, s’étagent entre 225 et

325 mètres d’altitude.

Les limites sont issues de l’évolution des pratiques agricoles qui a abouti à l’abandon

progressif des pelouses situées sur les versants les plus abrupts. Elles résultent également de la

situation de la maîtrise foncière. En effet, la totalité des terrains situés dans la réserve

naturelle est propriété communale (WERNAIN, 2004).

Figure 1: Bloc diagramme de la réserve naturelle par N. Theobald

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1.2. Historique de la Réserve Naturelle

Dès le 19ème

siècle, les pelouses calcaires de Montenach ont attiré l’attention des

botanistes. Dans les années 1970, de nombreux naturalistes allemands fréquentaient le site,

non sans conséquences en termes de piétinement et d’arrachage d’orchidées. Il faudra attendre

l’ouvrage de Nicolas Théobald, originaire de Montenach, pour que l’idée de protéger le site

commence à cheminer localement. Enfin, la persévérance de quelques naturalistes Lorrains

dont Pierre Kieffer, alors chargé de missions à la Direction Régionale de l’Environnement de

Lorraine, a fini par convaincre la commune de la nécessité de protéger ce patrimoine. Après

cinq ans d’expérience de réserve naturelle volontaire, la demande de classement en réserve

naturelle parut une nécessité à l’ensemble des partenaires (WERNAIN, 2004).

C’est au 19ème

siècle, que la reconnaissance de l’intérêt du site se met en place. En 1842,

M. Hollandre mentionne la richesse floristique de Montenach dans sa flore. Jusqu’en 1950 les

collines sont entretenues par des chèvres et des moutons. L’arrêt de cette pratique entraîne une

colonisation arbustive des pelouses. En 1950 les premières mesures de gestion des pelouses

sont proposées par Nicolas Theobald, s’inquiétant de la déprise agricole. Il préconise alors

l’arrachage des épineux. En 1975, Nicolas Theobald publie un ouvrage dans lequel il fait

transparaitre la richesse du site. Suite à la sécheresse de 1976, les collines du

Loeschenbruchberg, du Felsberg, de l’Evendorferberg et du Klausberg sont remises en

pâturage. En 1982, les premiers chantiers de débroussaillement des pelouses sont réalisés

après accord de la commune par des naturalistes passionnés d’orchidées. C’est donc la

population locale qui prend la gestion du site en main. Le 8 février 1985, la réserve naturelle

volontaire est créée sur 90 ha de terrains communaux. En 1987, une convention de gestion est

passée entre le Conservatoire des sites Lorrains et la commune de Montenach. Le 5 mars

1990, le conseil municipal délibère en demandant le classement en réserve naturelle. En 1990,

le Conservatoire des Sites Lorrains, la population et la municipalité mettent en place un

sentier botanique de découverte afin d’éviter la dégradation due à l’augmentation de la

fréquentation du site. Des chantiers de gestion et d’entretien de la réserve sont régulièrement

organisés. Puis l’association des Amis de la Réserve des Sept Collines a été créée, résultat

d’une mobilisation plus importante de la population locale pour la gestion, la surveillance et

l’animation du site. En 1993, le pâturage est abandonné sur l’Evendorffberg. Le 8 février

1994, la réserve naturelle de Montenach est créée sur 107 ha de terrains communaux. Le 19

décembre 1994, le Conservatoire des Sites Lorrains est nommé gestionnaire du site, une

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antenne est installée à Montenach. De janvier 1994 à mars 2002, s’engage une coopération

avec le Comité Départemental du Tourisme de Moselle pour des travaux de gestion des

milieux. Le 4 avril 1997, un arrêté préfectoral autorise l’extension du sentier de découverte, et

le 14 juin 1997 est inauguré la nouvelle signalétique du sentier de découverte. De 1999 à

2001, le programme Interreg IIA « Vivre la Nature au pays des Trois Frontières » est lancé,

un financement partiel du plan de gestion est pris en charge par l’union européenne. En

automne 200 débute une coopération avec le centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel

Van Gogh pour les travaux de gestion des milieux. En effet, des chantiers réguliers avec une

dizaine de patients sont organisés (WERNAIN, 2004).

1.3. Faune de la Réserve Naturelle

Au total , 834 espèces animales ont été recensées sur le territoire de la réserve naturelle de

Montenach au 30 novembre 2001 (WERNAIN, 2004).

1.3.1. Les invertébrés (715 espèces)

- 1 espèce d’arachnide

- 715 espèces d’insectes dont :

o 22 Orthoptères (sauterelles, criquets, grillons, mante religieuse) ;

o 4 Odonates (libellules) ;

o 45 Coléoptères (scarabées, coccinelles) ;

o 630 Lépidoptères (papillons de jour et de nuit représentants d’excellents bio-

indicateurs), un exemple est le Flambé : papillon très rare qui cherche une

muraille qui reflète la température, les pontes sont déposées sur les jeunes

feuilles de mahaleb, puis la nymphe ira sur le tronc, l’hiver ;

o 5 Hémiptères (punaises, cigales) ;

o 6 Hyménoptères (guêpes, fourmis).

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Les pelouses calcaires se différencient principalement des près et pâtures par la faible

disponibilité en matière nutritives et une sécheresse relative du sol. Les espèces végétales et

animales qui y vivent sont adaptées à ces conditions extrêmes. Au printemps, l’étonnante

diversité florale forme une mer de couleur particulièrement appréciée par de nombreux

insectes.

La richesse entomologique des collines qui entourent Montenach, est certainement

imputable à l’axe migratoire privilégié que constitue la vallée de la Moselle et les côtes qui la

bordent. Les insectes sont les plus nombreux et parmi les plus visibles : papillons, sauterelles,

criquets etc.…

Beaucoup d’insectes ont développé des adaptations très particulières à la vie sur ces

milieux. Nombreux sont ceux qui, à un stade au moins de leur vie (larve ou adulte), n’utilisent

qu’une seule espèce de plante pour se nourrir et se reproduire. Aussi, si la flore vient à se

banaliser, c’est toute la richesse des lieux qui est menacée.

1.3.2. Les vertébrés (106 espèces)

- 5 espèces de reptiles

- 81 espèces d’oiseaux

- 20 espèces de mammifères

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2. Les pelouses calcicoles

Les pelouses calcicoles sont des formations végétales peu stables composées

essentiellement de plantes herbacées vivaces formant un tapis plus ou moins ouvert. Elles se

développent sur sol carbonaté peu épais, peu fertile avec une réserve en eau utile faible en

position topographique de pentes orientées Sud / Sud-est principalement. Les pelouses

subissent un éclairement intense et une période de sécheresse édaphique, pouvant être plus ou

moins forte selon les années. Ce sont des milieux semi-naturels résultants de la conjonction

du sol, du climat et surtout du passé historique (SCHAAL, 2003).

2.1. Caractères géologiques des pelouses calcaires de Montenach

Les particularités géologiques du territoire de Montenach sont remarquables à plusieurs

titres. Le fond de la vallée en aval du village montre des affleurements importants de

quartzites qui sont les plus anciennes roches de notre région. D’âge dévonien, ces roches sont

très rares ; elles ont été autrefois exploitées comme pavés (pavés rouges de quelques rues à

Metz) et peuvent servir à l’état concassé pour le revêtement de routes. Le château de Sierck-

les-Bains est édifié sur un éperon de ces roches, dont les carrières sont le long de la route, ou

du ruisseau, de Montenach à Sierck-les-bains. Sur ces quartzites poussent naturellement des

plantes de sols acides. Mais ces roches sont non affleurantes au niveau de la réserve.

Puis en franchissant l’espace qui sépare le moulin de sulzen et la route de Sierck-les-Bains

vers Montenach le promeneur ignore qu’il enjambe en quelques dizaines de mètres plus de

150 millions d’années.

Au dessus des quartzites de l’ère primaire on trouve la série stratigraphique classique du

trias datant de l’ère secondaire, c’est à dire successivement de bas en haut :

- les grès bigarrés en bancs de quelques décimètres à 3 ou 4 cm d’épaisseur, alternant

avec des marnes et occupant essentiellement le fond de la vallée. Le village est construit

sur ce grès et les puits forgés dedans fournissent presque tous de l’eau potable.

- les versants au dessus des grès sont constitués par des marnes (mélange de calcaire et

d’argile) de couleur variable, gypsifères par endroit, plus ou moins recouvertes d’éboulis

calcaires et propices aux cultures. Leur partie supérieure est constituée de marnes

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bariolées imperméables et dolomitique (dolomie : roche composée de carbonate de

magnésium) et forme un niveau de sources.

- dominant le talus marneux, se dresse un abrupt où apparaît le rocher calcaire, du calcaire

à entroques donc la pente varie entre 30° et 60°, recouvert par le calcaire à cératites de

pentes plus faibles passant progressivement au replat du plateau lorrain occupé par des

cultures.

2.2. Des ressources en eau inestimables

Les complexes pelouses calcaires et leurs sous-sols se comportent comme de véritables

châteaux d’eau naturels. La roche calcaire est composée de multiples fissures où l’eau

s’infiltre et s’épure. En bas de côte, un sol généralement imperméable empêche l’eau de

s’infiltrer plus profondément en donnant naissance à de petites sources d’eau très calcaires

mais de bonne qualité pour l’alimentation humaine si aucun apport d’engrais n’a été réalisé en

surface. Il n’est dès lors pas étonnant que de nombreuses communes aient choisi d’installer

des systèmes de captages d’eau potable au pied des pelouses calcaires. Il existe aussi les

sources dites tuffeuses (pétrifiantes à tuf abondant) qui sont à l’origine de marais alcalins

particulièrement intéressants en terme de biodiversité faunistique et floristique. La réaction

chimique de ce dépôt de tuf s’écrit : CaCO3+CO2+H2OCa2++2(HCO

3-)

La nature calcaire des roches superficielles constituants les pelouses calcaires de

Montenach laisse passer l’eau, les pelouses sont donc dépourvues d’eau et très sèches.

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2.3. Origine des pelouses calcicoles

2.3.1. La déforestation, du Néolithique au Moyen-âge

Durant la période postglaciaire, un climat doux et humide a favorisé le développement

d’épaisses forêts de feuillus (chêne et hêtres) et d’une flore à affinité subméditerranéenne

(buis, orchidées…).

Il y a 7000 ans, pendant la période du Néolithique, l’homme, jusqu’alors chasseur et

cueilleur, subit l’influence d’agriculteurs venus des plaines du Danube. Un processus de

déforestation permettant de s’installer sur les versants les mieux exposés s’amorce alors et se

poursuivra jusqu’au Moyen-âge. Ce faisant, l’extension de la végétation thermophile est

favorisée. C’est l’apparition des premières pelouses calcicoles à Montenach. On assiste aux

grands défrichements (figure 2).

Figure 2: Forêt de feuillus – dessin de Carole Pourcher (WERNAIN, 2004)

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2.3.2. Des utilisations agricoles en perpétuelle évolution

2.3.2.1. Des utilisations nombreuses et indispensables des collines au 19ème

siècle

La population du village s’accroît fortement, aussi pour subvenir a leur besoins, les

cultures sur les collines pourtant difficiles d’accès et peu fertiles sont nécessaires. Elles se

perpétuent aux endroits les plus plats, et se réalisent dans le sens de la plus grande pente

pour permettre à chaque exploitant d’avoir une terre de qualité semblable. Les cultures sont

essentiellement céréalières (blé, avoine, seigle) et fourragères (luzerne, trèfle). Le chanvre et

le lin, destinés au tissage, sont également cultivés. On pratique une rotation des cultures,

avec une jachère tous les 4 ans. Des vergers existent (fabrication de cidre, de liqueurs ou

d’alcools pour la consommation personnelle), ainsi qu’un vignoble assez important au pied

de certaines collines ensoleillées, là ou les terrains commencent à êtres pentus (figure 3).

Figure 3: Déforestation et culture - dessin de Carole Pourcher (WERNAIN, 2004)

L’entretien des parcelles est effectué à la pioche ou à la houe. Pour éviter un

appauvrissement quantitatif trop important de la terre des champs situés au sommet des

pentes, les paysans remontent manuellement chaque année cette terre car elle descend lors

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des pluies et des orages. Les pierres sont amassées en tas caractéristiques appelés

« murgers », souvent en forme allongée. Des murets sont également construits avec ces

pierres pour retenir et délimiter les parcelles. Ces tas de pierres sont encore présents

aujourd’hui, et permettent de repérer les parcelles anciennement sujettes à ces pratiques

culturales.

2.3.2.2. Début du XXème siècle. : abandon progressif des cultures

Au début du 20ème

siècle, l’essor industriel provoque le dépeuplement du village, ainsi

que la déprise des pratiques agricoles. Les cultures céréalières et fourragères disparaissent

progressivement des collines qui ne sont plus vouées qu’au pâturage, aux vergers et aux petits

jardins.

Apres 1918, la production des vignobles s’est peu à peu amenuisée. En 1960 on

compte une quinzaine de vignes contre une soixantaine en 1920. La culture de la vigne fut

importante sur les côtes bien exposées. Ruinées par le phylloxera (maladie dûe à un puceron),

cette activité laissa beaucoup de terrains libres que l’élevage et plus localement l’arboriculture

réutilisèrent.

Au début du siècle, la plupart des foyers possèdent quelques chèvres et une ou deux

vaches. Tous les jours les enfants emmènent paître leurs animaux sur les collines. Les zones

les plus arides étaient pâturées par les moutons (Mérinos qui est la race Lorraine) sous la

garde du berger communal (jusqu’à 1950). Il fut remplacé par des grands troupeaux itinérants

venus d’Alsace, via les coteaux de la Meuse et de la Marne. Le berger payait l’herbe mangée

par les moutons, et le soir venu, il parquait les animaux dans les près, au bas des collines et se

faisait payer les crottes.

2.3.2.3. L’après deuxième guerre : abandon généralisé des activités sur les

collines

Le nombre d’agriculteurs diminue fortement dû à l’exode rural. Le pâturage, les

cultures et même les vergers sont alors totalement abandonnés vers 1950 / 1960, laissant les

collines en proie à l’enfrichement qui est l’évolution naturelle de ces coteaux (figure 4).

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Figure 4: Enfrichement des terres - dessin de Carole Pourcher (WERNAIN, 2004)

2.3.2.4. Reprise du pâturage en 1976

Suite à la sécheresse de 1976, des mesures d’urgence sont prises par la commune de

Montenach. Certains terrains des collines prêtées gratuitement aux agriculteurs du village

permettent la création de parcs de 6 hectares pour le pâturage d’une dizaine de génisses par

parc.

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3. Gestion du site et entretien

Pourquoi l’entretien des pelouses calcicoles est-il nécessaire ?

3.1. Risques et menaces (WERNAIN, 2004)

Les pelouses calcaires régressent de manière significative depuis l’abandon du

pastoralisme itinérant autour des années 1940. L’abandon conduit à un embroussaillement : il

s’agit d’une reprise de la dynamique naturelle de la végétation suite à la déprise agricole. Elle

conduit à l’envahissement puis la disparition des espèces thermophiles.

Les pelouses calcaires de Montenach sont des pelouses issues d’une déforestation et de

l’abandon de cultures telles que la vigne et les céréales. On assiste alors à une fermeture du

milieu par une extension plus ou moins rapide d’épineux (cornouiller, aubépine, prunellier).

Pour lutter contre cet appauvrissement de la flore, le Conservatoire des Sites Lorrains aidé par

l’association des 7 collines organisent des chantiers de débroussaillement, fauchage et

ratissage, d’octobre à février.

3.2. Les enjeux de sauvegarde

Les pelouses calcaires sont reconnues comme d’intérêt communautaire par la directive

européenne, et prioritaire lorsqu’elles sont riches en orchidées. Elles abritent des espèces rares

et menacées comme de nombreuses orchidées, plantes, insectes, reptiles et oiseaux. Il peut

sembler contradictoire au nom de la préservation du patrimoine naturel de réaliser des

interventions sur les milieux pour maintenir leurs richesses animales ou végétales. La nature

ne se suffirait-elle pas à elle même ?

Lors de l’abandon de ces actions anthropozoogènes, notamment de la déprise agricole, la

reconquête forestière naturelle provoque de profondes modifications de leur flore, et affecte

naturellement ces orchidées. Dans un but de conservation de cet flore et faune naturelle il faut

alors aider la nature.

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3.3. Comment gérer ces pelouses afin de les sauvegarder ?

La gestion consiste alors à garder les pelouses ouvertes en fauchant l’herbe et en exportant

la matière organique qui enrichirait le site à mauvais escient, en coupant ou en élaguant les

arbres, en arrachant les jeunes pousses ou à l’instauration du pâturage.

3.3.1. Le pâturage

Le pâturage permet de maintenir une meilleure diversité floristique caractéristique des

pelouses. Il évite la reprise dynamique naturelle végétale. Pour cela, on peut utiliser

différentes espèces animales comme :

- les caprins, mais peu utilisés à cause de leur contention difficile,

- les ovins sont les plus utilisés,

- les bovins malheureusement sont trop lourds et peu adaptés aux pentes,

- les équidés, ceux-ci permettent une hétérogénéisation de la végétation importante très

profitable aux insectes.

Un exemple précis est l’instauration de chevaux Konik Polski sur le site d’Apach,

constitué lui aussi de pelouses calcaires afin de préserver la diversité floristique..

3.3.2. La fauche

La fauche est une alternative correcte au pâturage, elle permet généralement

l’augmentation de la diversité floristique, mais ne permet pas en général d’obtenir une si

grande diversité que le pâturage. Il s’agit de maintenir la plus grande richesse faunistique et

floristique des différents stades d’évolution d’un coteau calcaire tout en veillant à ce que le

stade initial de pelouse ouvert puisse pleinement s’exprimer.

- on réalise l’entretien des pelouses ouvertes existantes, par des limitations de la

colonisation arbustive (coupe de prunellier, d’aubépine…) tout en conservant les

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arbustes rares (églantiers et pruniers). Le tapis herbacé sera fauché par placettes et

selon différents rythmes annuels et / ou pluriannuels.

- on effectue la régénération des stades de pelouses dans les zones de broussailles ou de

boisement ayant conservés les espèces végétales rares et caractéristiques des pelouses

ouvertes (coupes et abattages).

3.3.3. Les brûlis

Les brûlis permettraient dans certains cas de maintenir une relative richesse minimale en

espèces, en éliminant arbustes, mais ne permettrait pas une augmentation de la diversité à lui

seul.

3.4. Outils contribuant à cette sauvegarde

3.4.1. Le Conservatoire des Sites Lorrains (CSL)

Le conservatoire des sites lorrains, crée en 1984, est une association régie par les

articles 21 à 79 du code Civile Local. Il pour but la conservation des richesses naturelles

biologiques et esthétiques des sites, milieux et paysages lorrains. Le siège administratif et

social du Conservatoire des Sites Lorrains se situe à Fénétrange, mais dispose de plusieurs

antennes délocalisées, et notamment une à Montenach, afin d’assurer une gestion optimale de

la réserve naturelle.

Lors de la première réunion du comité consultatif de la réserve naturelle de Montenach

qui s’est tenue le 19 décembre 1994, le CSL a été désigné comme gestionnaire du site. Cette

décision a été formalisée par une convention de gestion entre le préfet de la Moselle et le CSL

le 8 février 1995. Il met en place une politique de sauvegarde des espaces naturels

remarquables et du patrimoine en Lorraine. Il assure la gestion des sites aux moyens

d’inventaires, de suivis scientifiques, de plans de gestion et de tous travaux nécessaires au

maintien des habitats. Et il informe le public aux moyens de conférence, stages, expositions,

visites guidées et autres moyens de communication. Lorsque la richesse d’une pelouse a été

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mise en évidence et sa protection décidée, le CSL cherche à s’en assurer la maîtrise. Il

procède par acquisition, par localisation ou par signature d’une convention avec le

propriétaire, qui est souvent une commune. Plus d’un demi-millier d’hectares en Lorraine ont

déjà bénéficié de telles mesures. Par suite, si l’état du milieu le nécessite, le CSL procède à sa

restauration (débroussaillement, fauchage, résorption des décharges). Ces actions viennent au

rétablissement d’une mosaïque de milieux variés, propices à l’expression de la diversité

biologique de ce type de milieux. A moyen terme, la végétation a besoin d’entretien pour

garder son caractère de pelouse. Pour cela, le pâturage est le moyen naturel de gestion et va

donc être rétabli sur une partie des sites du conservatoire. Des conventions sont passées avec

des agriculteurs qui mèneront leurs moutons sur les sites en fonction des exigences

biologiques des pelouses. Des visites guidées seront organisées sur les sites afin de montrer au

grand public la richesse de ces milieux et les actions entreprises pour leur conservation.

3.4.2. L’association des amis des 7 collines

En 1990, des habitants du village de Montenach ont crée l’association des amis de la

réserve des 7 collines afin de participer à la gestion biologique de la valorisation des pelouses

calcaires de la commune. La dynamique locale ainsi formée a permis d’impliquer la

population du village lors de la demande de classement en réserve naturelle, mais également

dans le fonctionnement quotidien. De plus, le CSL aidé par l’association des amis des 7

collines organise des chantiers de débroussaillement, fauchage et ratissage, d’octobre à

février.

3.4.3. L’inventaire ZNIEFF

Le site de Montenach a fait également l’objet d’une fiche dans le cadre de l’inventaire

des Zones Naturelles d’Intérêts Faunistiques et Floristiques (ZNIEFF) et le site a été décrit au

sein de l’inventaire des espaces naturels sensibles du département de la Moselle, réalisé par le

conservatoire des sites lorrains pour le compte du conseil général de la Moselle. Cet

inventaire permet de prouver l’intérêt européen porté aux réserves naturelles.

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3.4.4. Les LIFEs

Crée en 1992, LIFE (L’instrument Financier pour l’Environnement) est le principal

instrument financier de la politique communautaire de l’environnement. Il fait suite aux ACE

(Actions Communautaires pour l’Environnement et ACNAT (Action communautaire pour la

Nature). Life cofinance à hauteur de 50% de leur coût, des projets. On estime que 50% à 75%

des pelouses ont disparu au siècle dernier. Des mesures d’urgence s’imposaient. Face à ce

constat, Espaces Naturels de France a déposé un dossier de candidature pour un programme

Life « protection des pelouses sèches relictuelles de France » en 1998 auprès de la

Commission des Communautés européennes. Le programme (LIFE 98NAT/F/5237) a été

accepté en date du 15 juillet 98. A ce titre, l’union européenne prend en charge 50% des coûts

éligibles pour les travaux prévus. La maîtrise d’œuvre de ce programme est assurée par

Espaces Naturels de France, Fédération des conservatoires d’espaces naturels. Le programme,

qui concerne 10 régions différentes, vise à restaurer 29 pelouses sèches subsistant sur le

territoire national et à leur appliquer un entretien adéquat. En Lorraine, la maîtrise d’œuvre

déléguée à été confiée au conservatoire des sites lorrains pour 7 ensembles de sites.

3.4.5. Le statut de réserve naturelle des pelouses de Montenach

En 1985, la commune de Montenach a demandé le classement en réserve naturelle

volontaire des pelouses calcaires. Pour cela une étude scientifique rigoureuse est adressée au

Ministre de l’environnement par l’intermédiaire du préfet. Si le ministre, après avis d’un

comité scientifique national retient le principe d’une réserve, le préfet est chargé d’élaborer le

projet et de consulter toutes les parties intéressées : propriétaires, protecteurs de la nature, élus

locaux, chasseurs, pécheurs,… Si les propriétaires ne sont pas d’accord le projet est soumis à

une enquête publique. Cette procédure est longue et peut prendre des années. C’est donc l’état

qui créer des réserves. En 1994 la réserve naturelle est créée par décret du 8 février.

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La mission d’une réserve naturelle se résume en 3 mots : protéger, gérer, faire

découvrir :

protéger un site, ce n’est pas uniquement planter des écriteaux, les faire respecter, mais

c’est principalement mener des actions concrètes de gestion des milieux et d’accueil

du public.

gérer des analyses scientifiques, des inventaires réguliers sont réalisés afin de

comprendre les mécanismes en présence et de suivre l ‘évolution des espèces et des

milieux. C’est sur ces bases scientifiques solides que des interventions prudentes sont

parfois menées pour reconstruire et améliorer un milieu : fixation de dunes…

faire découvrir pour enrichir les connaissances du public et répondre à la curiosité

naturelle. Des visites guidées, des parcours découvertes, des expositions, sont

proposées. Les élèves sont principalement sensibilisés aux milieux naturels car il faut

préparer les adultes de demain à défendre leur cadre de vie. Sur le terrain, l’ensemble

de ces missions est assurée par des conservateurs et des gardes animateurs. Ce sont

eux qui font vivre la réserve Naturelle.

3.4.6. Natura 2000

Bien que constituant un net progrès pour la connaissance du patrimoine naturel,

l’inventaire ZNIEFF, établi selon des critères nationaux, était insuffisant. Le projet Natura

2000 vise à constituer un réseau de sites abritant des habitats ou milieux naturels ainsi que des

espèces animales ou végétales devenues rares ou menacées. Ces habitats et espèces d’intérêts

communautaire sont précisées dans les annexes des directives 79-409 (oiseaux) et 92-43

(habitat, flore, et autres groupes faunistiques) du Conseil de l’union européenne. La réserve

naturelle de Montenach fait partie d’un des sites inscrits au projet européen Natura 2000.

Le conservatoire des sites lorrains à été désigné comme gestionnaire du site lors de la

première réunion du comité consultatif de la réserve naturelle de Montenach. Cette décision a

été formalisée par une convention de gestion signée entre le préfet de la Moselle et le

conservatoire des sites lorrains, le 8 février 1995.

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3.4.7. Maîtrise d’usage

- activité agricole

Actuellement, seuls 10 ha sont encore pâturés de façon extensive dans la réserve

naturelle. Le pâturage permet de maintenir les prairies du bas de pente.

- activité cynégétique

Deux lots de chasse occupent le banc communal ; ils sont démarqués par le ruisseau

du Hangoldbach. Afin de prendre en compte la spécificité de la réserve naturelle et la

nécessité d’une collaboration étroite entre les adjudicataires et le CSL, des clauses

particulières ont étés annexées au cahier des charges de la chasse communale.

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4. Environnement et patrimoine (WERNAIN, 2004)

4.1. Climat

Les données pluviométriques et thermiques retenues sont celles de la station

météorologique de Halstroff (57), située à 10 kilomètres environ à l’est de Montenach (figure

5). Le climat est soumis à des influences océaniques et continentales, à l’identique du climat

régional, caractérisé par des hivers rigoureux et des étés chauds et orageux.

Figure 5: Diagramme ombrothermique-station d'Halstroff (WERNAIN, 2004)

Les versants, du fait de leur exposition sud, sud-ouest, bénéficient d’un microclimat

local. Les températures annuelles sur ces pelouses d’environ 10°C, sont proches de celles que

l’on trouve dans le sud de la France. Cependant, avec 834 mm par an, les précipitations sont

relativement abondantes, et même supérieures à celles du plateau lorrain central. Ceci étant dû

au relief marqué qui survient brutalement après la vallée de la Moselle.

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4.2. Hydrologie, hydrographie, qualité de l’eau

Quatre ruisseaux (Bissenbach, Mortzbach, Höllenbach et Hangoldbach) convergent à

Montenach pour former le ruisseau de Montenach qui rejoint la Moselle à Sierck-les-Bains.

Ils longent ou traversent (uniquement pour le Bissenbach, au Kremberg) la réserve. Ces

ruisseaux drainent un bassin versant d'environ 46 km², formé essentiellement de plateau de

cultures, et entraînent donc avec eux une quantité importante de produits fertilisants et

phytosanitaires. Le régime de ces ruisseaux est torrentiel, avec un débit de crue décennal de 8

m³/s (débit de crue centennal de 16 m3/s). Le ruisseau de Montenach possède un débit

spécifique moyen de 400m³/s/km², équivalent à ceux des cours d'eau des Vosges (c'est le seul

ruisseau du département atteignant cette valeur). La plupart des flancs de collines sont par

ailleurs traversés de ravins secs d'écoulement, activés lors des fortes pluies.

Au contact des couches calcaires et marneuses, naissent plusieurs sources. Celles situées

sur le Löschenbruchberg sont captées et servent à l'alimentation en eau potable du village.

C'est à la base du capteur ouest que les suintements diffus de la source ont permis l'installation

d'une tourbière alcaline très riche d'un point de vue floristique.

L'hydrographie souterraine de la réserve naturelle reste à ce jour non-étudiée.

Du point de vue de leur qualité, le ruisseau de Montenach et ses affluents présentent des

eaux fraîches et majoritairement bien oxygénées, de bonne à excellente qualité physico-

chimique. Toutefois, le rejet d'eaux usées et la fertilisation sur les plateaux sont responsables

de fortes teneurs en nitrates.

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5. Unités écologiques

Les différents milieux naturels rencontrés sur le territoire de la réserve naturelle peuvent

être classés en trois unités végétales principales (WERNAIN, 2004) :

- les pelouses sèches calcicoles et broussailles

- les milieux forestiers

- les bas-marais et suintements alcalins

5.1. Les pelouses sèches calcicoles et broussailles

Ces pelouses sont issues d'activités agricoles anciennes abandonnées au milieu du XXème

siècle : cultures dans les parties les moins pentues, vignes, vergers et pâturage au niveau des

plus fortes pentes. Les pelouses anciennement pâturées sont dites secondaires, et celles issues

de cultures sont dites tertiaires. Leur superficie est de 33 ha 50 a. soit 28 % du territoire de la

réserve naturelle.

Ainsi au total cinq groupements, correspondants à différents degrés de fermeture du

milieu, ont été ainsi distingués :

- groupement sur affleurement rocheux à Fumana procumbens

- groupements de pelouses ouvertes à Asperula cynanchica (3 sous-unités)

- groupement de pelouse fermée à Linum cartharticum (2 sous-unités)

- groupement de pelouses ourléifiées à Brachypodium pinnatum (3 sous-unités)

- groupement de pelouses « armées » à Prunus spinosa.

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-

-

-

-

Degré de fermeture du milieu

Figure 6 : Typologie de la végétation des pelouses

Groupement sur affleurement

rocheux à Fumana procumbens

Mosaïque de végétation (2 variantes)

Groupement de pelouses ouvertes à Asperula cynanchica

3 sous-unités

- sous-unité méso-xérophile à Helianthemum nummularium

- sous-unité typique

- Sous-unité mésophile à Daucus carota

Groupement de pelouses fermées à Linum

catharticum

2 sous-unités

-sous-unité de pelouse rase à Hieracium

pilosella

-sous-unité typique de pelouse haute

Groupement de pelouses ourléifiées à Brachypodium

pinnatum

3 sous-unités

- sous-unité marnicole à Inula salicina

- sous-unité marnicole à Peucedanum cervaria

- sous-unité calcicole à Vicia tenuifolia

Groupement de pelouses « armées » à Prunus

spinosa

2 sous-unités

- tapis herbacé fermé

- tapis herbacé ouvert

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5.1.1. Le groupement sur affleurements rocheux à Fumana procumbens

On rencontre Fumana procumbens sur ce type de pelouse.

5.1.2. Le groupement de pelouses ouvertes à Asperula cynanchica

Ce type de pelouse se scinde en 3 sous-unités : une sous-unité méso-xérophile à

Helianthemum nummularium, une sous unité typique et une sous unité mésophile à Daucus

carota.

5.1.2.1. La sous-unité méso-xérophile à Helianthemum nummularium

Cette sous unité est définie par Helianthemum nummularium que l'on trouve dans la

totalité des relevés et par Dianthus carthusianorum, moins abondant. A noter également la

présence de Genistella sagittalis, espèce acidiphile qui fournit à la pelouse une physionomie

particulière.

On rencontre de nombreuses espèces de milieux ouverts dans cette sous-unité. C'est le

cas de Asperula cynanchica, Carlina bulgares, Linum tenuifolium et Hieracium pilosella.

5.1.2.2. La sous-unité mésophile à Daucus carota

Cette sous-unité se distingue de la précédente par l'absence d'Helianthemum

nummularium et de Dianthus carthusianorum et par l'apparition d'un cortège d'espèces

mésophiles comme Plantago media, Plantago lanceolata, Daucus carota, ...

5.1.2.3. La sous-unité typique

Cette sous unité s'individualise des deux autres par l'absence d'Helianthemum

nummularium, de Dianthus carthusianorum et du cortège mésophile (Plantago media,

Plantago lanceolata, Daucus carota, ...).

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5.1.3. Le groupement de pelouses fermées à Linum catharticum

Ce groupement de pelouses se distingue du précédent par l'apparition d'un cortège

d'espèces telles Centaurea scabiosa, Agrimonia eupatoria, Trifolium rubens et Origanum

vulgare qui témoignent de la fermeture progressive du milieu.

5.1.3.1. La sous-unité de pelouses rases à Hieracium pilosella

Cette sous unité est caractérisée par la transgression d'espèces des milieux ouverts

comme Asperula cynanchica, Hieracium pilosella, Linum tenuifolium, Prunella laciniata ou

encore Carlina vulgaris qui trouvent encore dans ces milieux fermés les conditions

nécessaires à leur développement, malgré Brachypodium pinnatum dont le taux de

recouvrement reste encore relativement faible.

5.1.3.2. La sous-unité typique de pelouses hautes

Cette sous-unité typique est caractérisée par l'absence des espèces des milieux ouverts

rencontrés dans la sous-unité précédente.

Brachypodium pinnatum atteint des recouvrements allant de 20 à plus de 80 % de la

surface en herbe. Cette graminée est la principale responsable de la fermeture du milieu

puisque, lorsqu'elle s'étend en nappes au sein des pelouses ou le long des stades arbustifs, elle

empêche l'installation des autres espèces de pelouses et engendre ainsi une perte de

biodiversité des pelouses.

5.1.4. Le groupement de pelouses ourléifiées à Brachypodium pinnatum

Ce groupement est marqué par l'extension des espèces d'ourlets qui entraîne la

régression des espèces de pelouses rases (Leontodon hispidus, Carex caryophyllea, Thymus

praecox, etc ...). Trois sous-unités, fortement individualisées, ont été distinguées par la

présence d'une espèce qui devient hégémonique. En effet, ces trois espèces (Inula salicina,

Peucedanum cervaria et Vicia tenuifolia sont présentes avec de forts taux de recouvrement

(> 75 % en général).

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5.1.4.1. La sous-unité marnicole à Inula salicina

L'espèce prédominante de cette sous-unité est Inula salicina qui occupe, de manière

quasi-mono spécifique, de petites stations de quelques mètres carrés. En effet, l'abondance de

cette espèce est supérieure à 75 % dans la quasi-totalité des stations qu'elle colonise.

Cette espèce marnicole est relativement fréquente sur les six collines, et dans ces

groupements fermés les espèces d'ourlets classiques sont en nette régression. Il y a donc de ce

fait appauvrissement du tapis herbacé qui complique le rattachement de cette sous-unité à une

unité phytosociologique.

5.1.4.2. La sous-unité marnicole à Peucedanum cervaria

Cette sous-imité est illustrée par Peucedanum cervaria, espace marnicole présente

dans tous les relevés avec une forte abondance, parfois même avec un taux de recouvrement

supérieur à 80 %.

5.1.4.3. La sous-unité calcicole à Vicia tenuifolia

Il s'agit d'une sous-unité très fermée où dominent Vicia tenuifolia et Brachypodium

pinnatum (abondance supérieure à 50 % en moyenne). Cette sous-unité est parfois facilement

reconnaissable du fait de l'abondance de Vicia tenuifolia au sein du groupement (souvent

supérieure à 50 %).

5.1.5. Le groupement des pelouses « armées » à Prunus spinosa

Ce groupement montre un recouvrement arbustif et ligneux important (recouvrement de

la strate arbustive compris entre 10 et 80 %) et correspond à des milieux très fermés où

Brachypodium pinnatum est généralement très abondant.

Ce groupe phytosociologique se caractérise par la présence de Prunus spinosa, Cornus

sanguinea et Crataegus monogyna. Ces relevés correspondent en fait à une colonisation du

stade pelouse par des espèces arbustives et ligneuses, ce qui explique l’importance du fond

résiduel de pelouse que l'on peut y trouver.

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En considérant les communautés végétales et le stade d'avancement de leur colonisation

arbustive, deux sous-unités ont pu être distinguées. Le critère qui a été adopté est la

potentialité du milieu à redevenir un stade de pelouse en cas de coupe de la strate arbustive et

de la strate ligneuse. Cette conception de gestion a permis la distinction de deux variantes au

sein de ce groupement.

5.1.5.1. La sous-unité de pelouses ''armées'' à tapis herbacé ouvert

Cette sous-unité présente encore un cortège caractéristique de pelouses, certes

amoindries par rapport aux pelouses ourléifiées. Les espèces les plus compétitives, c'est-à-dire

celles qui peuvent concurrencer Brachypodium pinnatum, sont davantage présentes que dans

le groupement suivant.

5.1.5.2. La sous-unité de pelouses ''armées'' à tapis herbacé fermé évoluant

vers une fruticée

Cette sous-unité est caractérisée par une strate arbustive prononcée, par un fort

recouvrement de Brachypodium pinnatum, ce qui laisse à penser que dans le cas d'une coupe

arbustive, le Brachypode deviendrait hégémonique et ne laisserait pas place aux autres

espèces dans la reconquête de cette ancienne pelouse.

Si ces sous-unités de pelouses où s'expriment ponctuellement des espèces arbustives,

étaient laissées à l'abandon encore quelques années, elles évolueraient vers une formation

végétale composée d'arbustes et de ligneux, la fruticée.

5.1.6. Les fruticées mésophiles

Elles constituent le stade pré-forestier des coteaux calcaires suite à l'abandon d'entretien

des pelouses précédentes. Les espèces principales sont : le Prunellier (Prunus spinosa),

l’aubépine (Crataegus monogyna) et le Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea). Les zones

arbustives denses recouvrent une superficie de 14 ha 55 a, soit 12 % du territoire de la réserve.

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5.2. Les milieux forestiers

Les milieux forestiers rencontrés sur la réserve sont essentiellement localisés en fond de

vallon, sur les pentes exposées au nord ou intermédiaires, ou les secteurs les plus abruptes

délaissés prioritairement par une quelconque exploitation humaine. Leur superficie représente

66 ha 13 a, soit 55 % du territoire de la réserve naturelle. Une grande partie est issue

d'évolution spontanée suite à l'abandon de l'exploitation des secteurs les plus abruptes, tandis

que certaines sont présentes depuis longtemps mais ont toujours fait l'objet d'exploitation pour

le bois de chauffage.

L’ensemble de ces zones forestières présente plusieurs faciès selon les conditions

pédologiques, la topographie et l'exposition. Elles sont diversement dominées par le hêtre

(Fagus sylvatica) en fonds de vallon et versants nord ou intermédiaires, le chêne sessile

(Quercus petraea) et le chêne pédonculé (Quercus robur) ou encore le frêne (Fraxinus

excelsior) en situation de fonds de vallon. Localement le robinier faux-acacia (Robinia

pseudacacia), issu de plantation mais dont les régénérations naturelles sont très vigoureuses,

est bien représenté et constitue une menace importante sur les pelouses ouvertes. Les essences

arborescentes et les potentiels d'habitats sont très diversifiés et représentatifs de la diversité

Lorraine. Ainsi, il n'existe pas encore sur la réserve Naturelle de Montenach de vieilles forêts

qui présentent une naturalité importante. Cependant, nombre d'entre elles n'ont subit aucune

intervention d'ordre anthropique depuis plusieurs décennies et constitueront, à long terme, un

écosystème bénéficiant d'un haut degré de naturalité qu'il conviendra de préserver sur toute ou

partie des secteurs forestiers. En effets certaines d'entres-elles abritent encore un grand

nombre de peuplements de robinier faux-acacia (Robinia pseudacacia) qu'il est indisponible

de contrôler.

5.2.1. La Chênaie-charmaie calciphile à xérophile

Ce groupement est composé majoritairement de Chênes et de Charmes pour la strate

arborescente.

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5.2.2. La Hêtraie-chênaie

Sa strate arborescente est dominée par le hêtre, accompagné par le chêne sessile, le

merisier (Prunus avium), le frêne, les érables et le charme. La strate arbustive est riche en

espèce et abondante, composée de rosiers des champs, de coudriers, de cornouillers,

aubépines. clématite, fusain.... La strate herbacée est également riche en espèces, notamment

de grandes stations d'aspérule odorante (Galium odoratum) et mélique uniflore (Melica

uniflora). Les espèces typiques sont la laiche digitée (Carex digitata), la campanule gantelée

(Campanula trachelîum), la pulmonaire tubéreuse (Pulmonaria montana), la renoncule à tête

d'or (Ranunculus auricomus), la renoncule des bois (Ranunculus nemorosus), la primevére

élevée (Primula elatior), le gouet tacheté (Arum maculatum), la raiponce en épi (Phyteuma

spicatum), la parisette (Paris quadrifolia), le lamier jaune (Lamiastrum galeobdolon),

l'euphorbe des bois (Euphorbia amygdaloides), la néottie nid d'oiseaux (Neottia nidus-avis),

le sceau de Salomon multiflore (Polygonatum multiflorum)...

5.2.3. La chenaie-frênaie

A la faveur des bas de pentes, aux sols plus profonds, frais et riches, ou encore sur

colluvions humides s'expriment des variantes de la Hêtraie-chênaie, enrichies par la présente

abondante de frêne commun (Fraxinus excelsior).

5.2.4. La chênaie thermophile

Ce groupement est très localisé en conditions stationnelles extrêmes, là où les pentes

sont très abruptes et où le degré de xérophilie est important. La particularité est

essentiellement la présence de quelques chênes pubescents (Quercus pubescens) à densité très

faible.

5.2.5. Les forêts de ravins

Localement, sur les éboulis anciens dont l'origine est encore floue (extraction de

localisée de matériaux ou d’origine naturelle), se développe un groupement forestier original,

de grande valeur sur la réserve naturelle de Montenach : la forêt de ravin sur éboulis.

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Ce groupement est caractérisé par la présence de tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphillos)

et d'érable sycomore (Acer pseudoplatanoides).

5.3. Les bas-marais et suintement alcalins

Le marais de la réserve naturelle de Montenach est constitué de dépôts de tuf colonisés par

des espèces particulières de bryophytes et de phanérogames sur 6 a 95 ca.

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6. Une des principales richesses de la réserve naturelle : les

orchidées

Les pelouses sèches sont des milieux de prédilection pour de nombreuses espèces

d’orchidées sauvages. Ces plantes sont à la pointe du règne végétal, au sommet de l’évolution

des végétaux ; en dehors de leurs exigences édaphiques, leur rareté vient aussi de leur mode

de reproduction par graines et par bulbe. La réserve naturelle de Montenach regorge de ces

orchidées, il est fondamentalement impossible de dissocier la réserve naturelle de ses

orchidées, souvent inconnues pour les profanes.

Afin d’observer ces magnifiques fleurs, il faut évidemment être en période de floraison de

celles-ci qui peut varier d’une année à l’autre en raison des conditions météorologiques, en

particulier des températures qui règnent de janvier à juin, la floraison de l’espèce peut être

précoce ou retardée. C’est ainsi qu’au mois de juin se déroule la journée découverte de la

réserve naturelle de Montenach, lorsque les orchidées sont à l’apogée de leur splendeur

(SCHAAL, 2003).

6.1. Origine de l’appellation

Les chinois ont été les premiers à décrire les orchidées (on leur doit la première

description botanique Cymbidium ensifolium). Depuis 600 avant JC environ, l’histoire des

orchidées est assez bien documentée. Ainsi, Confucius fait référence à lan (mot chinois

désignant orchidée) comme la « reine des plantes parfumées », mentionnant souvent « le

parfum suprême de lan ». Le nom d’orchidée vient de l’appareil souterrain en forme de

testicules (en grec cela ce traduit orchis). Ils étaient considérés à l’époque comme un puissant

aphrodisiaque. Ce nom d’orchis fur donné par Théophraste (372-287 avant JC). L’Histoire

Naturelle de Pline l’Ancien (77 après J.-C), à l’origine de la théorie des signatures, qui voulait

que Dieu indique l’utilité d’une plante par son aspect, évoque le pouvoir sexuel des orchidées.

Au premier siècle de l’ère chrétienne, le médecin grec Dioscoride précise que les orchidées

sont précieuses pour traiter les problèmes génitaux. Ce n’est qu’en 1576, en France, que

Mathias de Lobel dressa les premières descriptions véritablement botaniques de quelques

orchidées de notre flore (Plantarum seu Stirpium Historia) (SHEEHAN, 2002).

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6.2. Comment reconnaître une orchidée ?

Le seul critère indiscutable de reconnaissance est l’organisation de leur fleur.

6.3. Description d’une orchidée

6.3.1. Les feuilles

La tige des orchidées d’Europe est toujours dressée et non ramifiée. Elle peut être pleine

ou creuse, glabre ou plus ou moins pubescente. Les feuilles des orchidées ont des formes

simples, sans pétiole et presque toutes des nervures parallèles, caractère habituel des

monocotylédones. Les feuilles, caulinaires, de forme variable, parfois maculées de pourpre-

noir, sont alternes, rarement presque opposées. Enfin, 4 orchidées indigènes sont en apparence

dépourvues de feuilles, celle-ci étant réduites à des écailles jaunâtres (Corallorrhiza,

Epipogium), brunes (Neottia) ou violacées (Limodorum Limodore). Leurs fleurs seules

permettent de reconnaître en elles des orchidées.

6.3.2. Organes souterrains ou au niveau du sol

On distingue trois catégories d’orchidées en fonction de la nature des organes

souterrains.

6.3.2.1. Les orchidées à tubercules

Les tubercules sont des racines tubérisées, gorgées de substances nutritives. Ils

assurent ainsi le stockage des nutriments nécessaires au redémarrage de la plante après sa

période de repos hivernal. Ces orchidées possèdent aussi des racines non tubérisées, souvent

d’ailleurs ramifiées et plus ou moins cylindriques, qui sont le siège de l’activité symbiotique

et assurent les fonctions d’absorption hydrominérales.

Les tubercules peuvent êtres de forme et de nombre différents. Mais rappelons que

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sauf avec autorisations tout arrachage de ces plantes est interdit dans la réserve. Dans le cas le

plus fréquent il existe deux tubercules sphériques (Ophris ; Orchis…) ou ovoïdes à

développement successif, accolés à la base de la tige. Ceci justifie le nom donné à ces plantes

(BOURNÉRIAS et al, 2002).

6.3.2.2. Les orchidées à rhizomes

Le rhizome est une tige souterraine plus ou moins charnue munie ou non de racines.

Chez Cypripedium, Epipactis ou Cephalantera, il est allongé et plus ou moins ramifié ; chez

Neottia, il est court et entouré d’une masse dense de racines, évoquant un « nid d’oiseau »

(BOURNÉRIAS et al, 2002).

6.3.3. La fleur

Une orchidée se reconnaît grâce à l’organisation de sa fleur. Elles sont organisées selon

un plan unique. Les cinq caractéristiques communes des fleurs d’orchidées sont :

- la zygomorphie

- La colonne ou gynostème

- Le rostellum

- Deux pollinies ou plusieurs

- Le labelle

Leurs pièces florales ne sont pas disposées en étoile, mais présentent une symétrie

bilatérale, elles admettent vues de face un unique axe de symétrie. Elles comportent trois

sépales extérieurs et trois pétales, à couleurs souvent vives. Les trois sépales, rarement verts,

et les deux pétales latérales ont souvent le même aspect ( forme et couleur) : on les nomme

alors tépales (SCHAAL, 2003). La partie la plus spectaculaire se nomme le « labelle ». Ce

pétale médian diffère des deux autres par ses dimensions et souvent sa couleur. Celle-ci

contribue souvent à donner à la fleur son aspect remarquable, aussi bien pour l’homme que

pour l’insecte qui la visite, attiré par l’aspect de son labelle et ou les parfums qu’elle émet

(phéromones). Il sert fréquemment de plate-forme d’atterrissage aux insectes pollinisateurs

(SHEEHAN, 2002).

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6.3.3.1. Organes femelles

Au centre de la fleur, le stigmate visqueux, brillant, résulte de la fusion des trois

stigmates originaux. Les stigmates latéraux sont soit très réduits, voire disparus, soit bien

développés ou hypertrophiés. La fonctionnalité du lobe médian peut être plus ou moins

réduite par suite de sa transformation partielle en un rostellum. Celui-ci forme une

protubérance ou un pli plus ou moins développé faisant généralement obstacle au contact

direct entre le pollen et la surface stigmatique fonctionnelle de la même fleur. Dans certaines

espèces le rostellum est quasiment inexistant, ce qui facilite l’autopolinisation. Sous

l’insertion des sépales, on observe un renflement du pédoncule floral. C’est l’ovaire, dit

« infère » en raison de sa position, mais il peut être droit ou tordu en hélice. Ces fleurs sont

hermaphrodites (BOURNÉRIAS et al, 2002).

6.3.3.2. Organes mâles

Les étamines de la majorité des orchidées européennes ont réduites à leur partie fertile,

l’anthère, contenant deux sacs polliniques. La majorité ne portent qu’une seule étamine ( sauf

pour les Sabots de Vénus qui sont les seules à posséder deux étamines). Cette étamine est

étroitement liée au gymnostème. A l’ouverture de l’ anthère, le pollen, parfois en amas

pulvérulents, est le plus souvent réuni en deux masses plus ou moins compactes, allongées,

arrondies. Dans la majorité des espèces, ces masses sont reliées à une pièce visqueuse

nommée viscidium, l’ensemble formant les pollinies. La consistance du viscidium permet de

se coller au corps d’un insecte. Le pollen qui lui est solidaire peut être ainsi véhiculé d’une

fleur à l’autre (BOURNÉRIAS et al, 2002).

La forme des fleurs d’orchidées peut prendre l’aspect d’une silhouette humaine (ex :

Orchis simia (singe), O. militaris, O. purpurea, un insecte, une araignée ou qui portent

d’étranges appendices (imitant l’odeur et la barbichette d’un bouc)). Ces particularités sont

étroitement liées au rôle des fleurs et à leur pollinisation (SCHAAL, 2003).

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Figure 7: Exemple d’organisation d'une fleur d’Ophrys fuciflora et Orchis morio

(Illustration de Joseph François)

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6.3.4. Fruits

Le plus souvent le fruit est une capsule plus ou moins allongée. Sous l’effet de la

dessiccation, cette capsule s’ouvre par des fentes situées le long des nervures médianes. Sa

paroi se partage en trois valves larges, supportant les graines, et trois plus étroites. Chez les

orchidées à ovaire tordu, la capsule subit une détorsion, redressant les valves du fruit, entre

lesquelles les graines s’échappent, restent attachées par leur deux extrémités : le fruit prend

l’aspect d’une cage, disposition favorisant les disséminations des graines par le vent.

6.3.5. Graines

Pour la plupart des orchidées, les graines sont très nombreuses (de quelques milliers à

millions par capsule), de très petite taille (0.2 à 0.6 mm), plus ou moins allongées. Elles sont

dépourvues de tissus nutritifs. Leur embryon, indifférencié, est muni d’une enveloppe issu du

tégument interne de l’ovule, qu’entoure une structure lâche, la testa, formée à partir d’un

tégument externe de l’ovule (BOURNÉRIAS et al, 2002).

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Figure 8 : Partie souterraine, fleur eclate et diagramme floral d’une orchidée

(Illustration de Joseph Francois, ancien instituteur de Montenach)

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6.4. Mode de reproduction

6.4.1. La reproduction sexuée des orchidées

6.4.1.1. Conditions de reproduction

Une plante peut repousser chaque année si les conditions sont bonnes, grâce à la

réserve souterraine contenue dans le bulbe. C’est à dire : un hiver pas trop rigoureux et un

ensoleillement assez fort durant la période de végétation.

6.4.1.2. Une belle imitation

Le labelle imite la forme et les couleurs de l’insecte à laquelle l’orchidée correspond

(mouche, bourdon…). Parfois la plante émet même l’odeur des insectes femelles. De plus, la

forme est améliorée : le labelle possède des bosses appelées gibbosités pour que le pollen se

place, juste où il faut, sous l’insecte ; c’est une véritable piste d’atterrissage sur mesure

(SCHAAL, 2003).

6.4.1.3. La pollinisation

Chez les orchidées la pollinisation prend deux formes :

- le pollen est transporté d’une fleur vers une fleur d’un pied différent de la même espèce,

c’est la pollinisation croisée.

- Le pollen passe directement de l’anthère au stigmate, c’est l’autopollinisation

(BOURNÉRIAS et al, 2002).

La pollinisation croisée :

La fécondation est assurée par des insectes, et souvent par une seule espèce. C’est pour

attirer ces derniers que les orchidées ont développé des fleurs aussi colorées et de forme si

particulière ! L’insecte mâle est attiré par les phéromones de la fleur, qui imitent celle de

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l’insecte femelle. La forme ,la coloration et la pilosité du labelle imitant celles de la femelle

incitent le mâle à se poser sur cette plate-forme. Le pollen est agglutiné en deux boules en

forme de massues munies d’une ventouse, ils se collent contre la tête de l’insecte lors de son

atterrissage sur la fleur. Toutefois, cette colle n’est pas assez forte pour empêcher les pollinies

de se replier sur la tête de l’insecte ; quand celui-ci visitera une autre fleur, les pollinies se

retrouveront dans une position idéale pour adhérer au stigmate. La pollinisation est alors

accomplie. Dès que la fécondation est réalisée, la fleur se fane très rapidement.

L’autopollinisation :

Elle n’est efficace que si elle entraîne une autofécondation. On peut relever trois cas :

- chez Ophrys apifera, les caudicules s’infléchissent jusqu’à déposer directement le pollen

sur les stigmates,

- l’absence de viscidium entraîne une pollinisation par effondrement direct de pollen sur

le stigmate de la même fleur (Epipactis et Cephalanthera),

- Le pollen n’est pas réuni en masse compacte et n’est donc pas transportable

(BOURNÉRIAS et al, 2002).

-

6.4.1.4. La fructification

Lors de la fructification l’ovaire se transforme en fruit sec qui s’ouvre en plusieurs

fentes libérant plusieurs milliers de graines microscopiques. Elles sont dépourvues de toute

réserves nutritives et leur embryon, réduit à quelques cellules, ne peut croître que grâce au

concours de champignons microscopiques :. Cette association est obligatoire au stade de la

germination des graines. En 1909, Noel Bernard les regroupaient dans les Basidiomycètes du

genre Rhizoctonia. Plus tard, on retrouvait les genres Thanatephorus, Ceratobasidium,

Tulasnella, Sebacina. Plusieurs auteurs font remarquer que des espèces fongiques peuvent

êtres des symbiotes de la plante adulte sans pour autant intervenir au niveau de la germination

de la graine. La réponse en matière de spécificité est donc mitigée et doit être modulée

(BOURNÉRIAS et al, 2002).

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6.4.1.5. L’infime chance d’espérer naître grâce à une symbiose (BOURNÉRIAS et

al, 2002)

Très légères, les graines d’orchidées peuvent êtres disséminées par le vent à grande

distance. La probabilité qu’une graine rencontre après sa chute des conditions stationnelles

favorables à la germination, puis au développement d’une nouvelle plante, est très faible mais

non nulle, expliquant l’apparition insolite d’individus isolés de certaines orchidées rares loin

de leur aire habituelle de répartition. La symbiose des orchidées avec le rhizoctonia est en

relation avec les formes particulières de leurs organes souterrains, qui en font des plantes

vivaces. Nous pouvons évoquer les travaux de Noël Bernard, jeune militaire qui, en 1899,

observait la néottie nid d’oiseau en forêt de Fontainebleau. Ainsi il découvrit le rôle

déterminant joué par des filaments mycéliens lors de la germination des graines ( les

champignons et la plante formant des mycorhizes dites endotrophes : littéralement « vivant à

l’intérieur de la racine ». Mais la graine doit rencontrer son partenaire fongique au niveau du

sol, elle ne transporte pas le champignon avec elle.

Le champignon nourricier, un hyphomycète, composé d’un réseau de filaments

microscopiques (le mycélium), infecte l’embryon contenu dans la graine, en pénétrant celle-ci

à l’aide de ses filaments, il s’agit d’une levée de dormance, la graine seule étant incapable de

germer. La pénétration du champignon stimule à la fois la croissance et la division cellulaires

et se traduit donc par le gonflement de l’embryon. Un point important est que toutes les

cellules ne sont pas infectées : une sorte de zonage s’établit entre les régions dont les cellules

hébergent le mycélium et les zones périphériques, dont les cellules demeurent indemnes. La

jeune radicule qui se différencie est constituée de cellules infectées. Cependant,

progressivement les pelotons mycéliens sont phagocytés par les cellules de l’hôte. Maintenant

il faut encore que la coopération trouve un équilibre, sans que le champignon soit trop

envahissant pour la graine. Elle tirera les sucres nécessaires pour se développer, la symbiose

peut durer juste le temps d’aider la plantule ou toute la vie de l’orchidée selon l’espèce.

Puis au niveau de la plante adulte la situation est différente chez les orchidées vertes et

chez celles dépourvues de chlorophylle.

Chez les orchidées chlorophylliennes, il n’y a pas d continuité entre la mycorhization

de la graine en germination et celle de la plante adulte. Celle-ci fait l’objet de nouvelles

infections au niveau de ses racines par des champignons qui peuvent êtres différents de celui

qui a permis la germination de la graine. Chez la plante adulte, seules les racines sont

concernées par la présence du champignon ce qui ne veut pas dire que toutes les racines soient

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mycorhizées, loin de là. Certaines espèces dont l’activité photosynthétique est intense peuvent

même perdre leur symbiote (Listera ovata). Les parties aériennes sont toujours épargnées, ce

qui signifie que les graines ne transportent pas leur symbiote avec elles : leur éventuelle

rencontre avec un partenaire adapté s’effectuera au niveau du sol. Mais les rhizomes et

tubercules sont aussi indemnes du champignon. Cette résistance à la colonisation fongique

des tubercules a été expliqué par la présence de substances fongicides comme l’orchinol et

l’hircinol. La synthèse de ces substances est induite par l’infection par le champignon. De

même au niveau de la racine il y a des cellules hébergeantes et des cellules phagocytantes. La

symbiose apparaît comme un parasitisme réciproque et alterné, que la plante ne peut maîtriser

que grâce a un arsenal biochimique mais aussi grâce a des enzymes qui s’attaquent

spécifiquement à la paroi fongique. Le champignon possède des pectinases et cellulases

capables de dégrader la paroi des cellules hôtes.

Les orchidées non chlorophylliennes présentent une adaptation complète à la

symbiose : l’appareil souterrain devient l’essentiel de la plante. L’essentiel de l’absorption est

réalisé par le réseau mycélien qui prolonge dans le sol le mycélium interne à la plante. Chez

Neottia nidus-avis, un court rhizome est porteur de racines en spaghettis regroupées en un nid

d’oiseau. Toutefois le champignon ne colonise pas les parties aériennes et épargne la zone

centrale des organes souterrains (BOURNÉRIAS et al, 2002).

6.4.2. La reproduction végétative des orchidées

Bien que les orchidées aient opté pour une spécialisation poussée dans leur mode de

reproduction sexuée, elles ont toutefois gardé à l’instar de nombreux végétaux, la possibilité

de se reproduire par voie végétative. Les espèces munies de stolons ou rhizomes se ramifient.

Lorsque la dégénérescence du rhizome intervient au niveau d’une bifurcation, les parties

séparées résultantes ont la faculté de générer chacune une tige. Aussi peut-on trouver dans la

nature des pieds groupés, comprenant parfois un nombre important d’individus.

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6.5. Hybrides

Les mille et une incarnations d’une fleur : une grande partie des orchidées de notre flore

savent croiser leurs chromosomes pour notre plaisir étonné…Si les orchidées s’hybrident,

toutes les compositions ne sont pas possibles : il faut réunir des circonstances favorables. Par

exemple, que les insectes pollinisateurs soient adaptés à l’une et à l’autre des deux espèces

parentales, ou que le pollen étranger soit compatible avec le stigmate ( ce qui est loin d’être

toujours le cas). Dans les pelouses des environs de Montenach existent de nombreuses

orchidées, dont certaines sont rares. Autour de Montenach, nous connaissons plus de 25

orchidées. Une attention particulière est accordée aux hybrides : Ophrys devenensis ( O.

fuciflora * O. insectifera), est particulièrement abondant ici dans 3 populations au moins, dont

une comporte plus de 60 exemplaires, ce qui est exceptionnel pour l’Europe occidentale.

Particularité des sites de Montenach :

Il existe (ou il a existé) une orchidée spécifique à ce site, l’Ophrys Montenachii. Le

statut taxonomique d’Ophrys « montenachii », reste controversé. Pour certains il s’agit

seulement d’une forme d’O. fuciflora. D’autres y voient une forme particulière d’O. apifera

var. bicolor. Autrefois on pensait que c’était l’hybride O. apifera * O. fuciflora. Récemment

on a cru y voir un hybride triple résultant du croisement de O. apifera par O. devenensis.

Malheureusement il n’a plus été revu depuis 1994.

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SECONDE PARTIE

Les plantes médicinales des pelouses

calcaires

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Maintenant, nous connaissons en partie l’histoire des pelouses calcaires, leur

constitution, leurs particularités. Nous y avons appris l’intérêt porté à cette réserve par le

Conservatoire des sites lorrains, le conseil général de Moselle et même des habitants de

Montenach eux-mêmes. C’est dans cette deuxième partie que nous allons découvrir les

plantes médicinales qui y ont élus domicile.

Il existe un petit fascicule de 25 pages, ancien, rédigé par Pierre Kieffer, qui

était conservateur de la Réserve, qui nous présente 80 plantes médicinales à découvrir le long

du sentier botanique de la réserve naturelle. Ce livret propose une petite description des vertus

des plantes en 5 – 6 lignes, ainsi qu’un emplacement le long du sentier. Ceci évoque déjà

l’intérêt la volonté de faire découvrir ce site, riche en espèces végétales à tous les curieux

promeneurs.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, en se limitant aux pelouses calcaires, nous allons étudier

plus précisément la composition chimique de ces plantes médicinales, et grâce aux techniques

de recherche moderne, nous allons découvrir des molécules utiles ou non, pouvant présenter

un potentiel de recherche plus approfondie.

Nous vous proposons de découvrir 48 plantes médicinales des pelouses calcaires de

Montenach, présentées par ordre alphabétique.

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Achillea millefolium L. (Asteracées)

Achillée millefeuille

Noms vernaculaires

L’achillée se nomme aussi : Herbe aux charpentiers, Herbe de la Saint-Jean, Saigne-

nez, Herbe aux cochers, Herbe aux militaires, Herbe à la coupure, Herbe de Saint-Joseph,

Sourcils de Vénus, Herbe à dinde, Herbe militaire, Millefeuille. Elle tire son nom d' Achille

qui, sur le conseil de Chiron le Centaure, l’aurait utilisé pour soigner les blessés de la bataille

de Troie (MARX, 2007). De fait, durant de nombreux siècles, on l’utilisa pour soigner les

blessés sur les champs de bataille, pour arrêter les saignements et réduire les nombreuses

infections qui se logeaient dans les plaies. C’est de là que l’achillée tire son nom d’herbe

militaire (MARX, 2007). Les sommités fleuries de l’achillée sont inscrites à la Pharmacopée

Européenne.

Description botanique

C’est une plante herbacée, aromatique, de 4 à 90 cm de hauteur, à tiges fleuries

dressées, sillonnées dans la longueur. Les feuilles sont alternes, plus longues que larges,

divisées en segments étroits nombreux et disposées dans des plans différents, comme autant

de petites feuilles ; ces segments eux-mêmes portent des divisions étroites terminées par une

petite pointe. Les inflorescences sont des capitules, petits, de 2 à 5 mm de largeur, eux-mêmes

réunis en corymbes serrés. Chaque capitule au premier abord ressemble à une fleur simple, les

fleurs en languette étant peu nombreuses et pouvant être prises pour des pétales. L’involucre

ovoïde de bractées couvertes de petits poils a une bordure membraneuse étroite. Le réceptacle

aplati ou un peu bombé porte entre les fleurs des paillettes. Les fleurs, toutes de la même

couleur, blanches ou roses, sont gamopétales ; celles du centre, en tube, stamino-pistillées, à

cinq dents, à tube aplati, ont cinq étamines insérées sur la corolle, les filets libres entre eux,

mais les anthères soudées en un tube au travers duquel passe le style. Le stigmate est

bifurqué ; les stigmates sont mûrs après les étamines et les styles s’allongent après la maturité

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des étamines. L’ovaire est adhérent à deux carpelles à placentation pariétale. Un ovule

anatrope est dressé. Les fleurs du pourtour n’ont pas d’étamines, elles sont disposées sur un

seul rang et sont ligulées ; la ligule est presque aussi large que longue. Les fruits sont des

akènes blanchâtres et comme coupés à leur sommet, comprimés, avec une petite bordure

étroite et sans côtes longitudinales. La graine est sans albumen, l’embryon est droit. La plante

est vivace par ses tiges souterraines rampantes, grêles, de couleur fauve produisant des

rameaux souterrains perpétuant et multipliant la plante, de plus l’aneuploïdie rend difficile

l’identification (GARNIER et al, 1961).

Composition chimique

Parties aériennes

Les parties utilisées sont les feuilles et les sommités fleuries de la plante. Les parties

aériennes contiennent des flavones (apigénine et lutéoline), des flavonols (centauréidine,

casticine, artémétine), des seco-pseudoguaïanolides (paulitine, isopaulitine, psilostachyine C),

des guaïanolides (désachétylmatricarine), le germacranolide nommé sintenine (CSUPOR-

LOFFLER et al, 2009), des polyines tels que le ponticaépoxyde, et des composés azotés

(stachydrine, choline) (ROMBI, 1998).

L’espèce au sens large renferme des lactones sesquiterpéniques : achillicine, achilline,

achillifoline, millefine, leucodine, dihydroparthénolide, balchanolide, 2,3-

déhydrodésacétoxymatricine (BRUNETON, 1999).

L’huile essentielle

L’herbe et l’inflorescence contiennent une huile essentielle. Les inflorescences fraîches

en donneraient de 0.07 à 0.25 %. L’huile essentielle contient différentes molécules telles que

des mono terpènes oxygénés, du chamazulène, du sabinène, béta-pinène, 1,8-cinéole, terpine-

4-ol, eucalyptol (ORAV et al, 2006). Ainsi que : l-limonène, l-bornéol, l et d-alpha-pinène,

acétate de bornyle et autres esters du bornéol, l-camphre, acide acétique, acide salicylique,

formique, butyrique, isovalérianique, aldéhyde formique, alcools éthylique et méthylique,

acétone, furfural, traces d’eugénol, thuyone, nopinène, caryophyllène. La teneur en azulène de

l’huile essentielle de l’achillée est très inégale, selon le matériel étudié ou le procédé de

distillation ; certaines essences en contiennent autant qu’une bonne camomille, mais d’autres

en sont dépourvues. L’azulène est localisé sous forme de proazulène dans les poils glanduleux

de la plante ; ce proazulène a pour formule : 4,4-déméthylazulène-7-méthylacétique acide.

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En fait, seules les espèces et population tétraploïdes de A. millefollium lato sensu

renferment des proazulènes qui, par hydrodistillation fournissent des azulènes (ROMBI,

1998).

OH

O

O

O

O

Figure 9: Achillicine

CH3

(C C)3

CH CH CH CH CH2

O

Figure 10: Ponticaépoxide

Outre l’huile essentielle il existe aussi dans l’achillée 1.86 % d’une huile fixe ayant

pour constituants : les acides myristique, palmitique, cérotique, les acides oléique et

linoléique, l’alcool cérylique, le glycérol, un stérol non saturé, du triacontane (GARNIER et

al, 1961)

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Propriétés pharmacologiques

Emménagogue

L’achillée millefeuille démontre une activité emménagogue in vitro (GARNIER et al,

1961, INNOCENTI et al, 2007).

Anti proliférative

Un extrait chloroformé des parties aériennes démontre une activité antiproliférative sur

trois lignées cellulaires tumorales humaines. Les molécules isolées de cet extrait sont les

flavones apigénine et lutéoline, les flavonols centauréidine, casticine et artémétine et les seco-

pseudoguaïanolides paulitine, isopaulitine, psilostachyine C, les guaïanolides

desacétylmatricarine et le germacranolide sintenine. Seules la centauréidine, la paulitine et

l’isopaulitine montrent un effet anti tumoral majeur. Tandis que la lutéoline et l’apigénine

possèdent un faible profil anti cancéreux (CSUPOR-LOFFLER et al, 2009).

Figure 11: Composants antiprolifératifs de l’achillée millefeuille (1 : centauréidine,

2 : casticine, 3 : artémétine, 4 : paulitine, 5 : isopaulitine, 6 : psilostachynine, 7 :

desacétylmatricarine ; 8 : sintenine)

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Antispasmodique

L’activité antispasmodique de l’achillée millefeuille est due en partie à ses flavonoïdes

(BENEDEK et al, 2007, BENEDEK et al, 2007).

De plus, un extrait hydroalcoolique d’achillée inhibe de façon dose dépendante des

contractions induites électriquement sur un iléon terminal de cochon de guinée in vitro

(BABAEI et al, 2007, LEMMENS-GRUBER et al, 2006).

L’activité antispasmodique de l’achillée serait en partie due à une action semblable aux

inhibiteur calciques (YAEESH et al, 2006).

Antibactérienne et antiparasitaire

Les extraits éthérés de fleurs et feuilles sont efficaces in vitro contre Staphylococcus

aureus, tandis que les extraits aqueux de fleurs et de feuilles et les extraits aqueux ou éthérés

de la tige sont inactifs. Mais les extraits aqueux des fleurs et les extraits aqueux ou éthérés des

feuilles inhibent les spores de Neurospora crassa. Aucun de ces extraits n’est efficace contre

Escherichia Coli. Les extraits des sommités fleuries ont été trouvés légèrement efficaces dans

le traitement du paludisme expérimental (BARNES et al, 2007).

Cholérétique

Les feuilles utilisées à l’état frais et injectées au chien par voie veineuse sous forme de

décoction doublent ou triplent le volume de bile excrétée (GARNIER et al, 1961).

Cicatrisante

Elle est aussi cicatrisante : d’où son nom d’herbe aux coupures ou herbe du soldat

(MARX, 2007). En usage local elle est traditionnellement utilisée comme traitement

d’appoint adoucissant et antiprurigineux des affections dermatologiques et comme trophique

protecteur (BRUNETON, 1999). Et elle permet une bonne cicatrisation des plaies ouvertes

(JIRASEK, 1975).

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Utilisation traditionnelle

L’achillée est utilisée traditionnellement dans les abrasions, blessures, inflammations

de la peau, plaies, brûlures : mettez 10 g d’herbe dans 100 ml d’eau bouillante pendant 15

minutes. Appliquez une compresse sur la partie concernée pendant au moins 15 minutes

consécutives. Recommencez plusieurs fois (TICLI, 1999).

Pour faire disparaître l’acné : faites infuser 10 g d’herbe dans 500 ml d’eau bouillante

pendant 10 minutes. Buvez 3 tasses de cette préparation par jour dont une à jeun (TICLI,

1999).

Dans les troubles de la digestion et les troubles hépatiques et biliaires (calculs rénaux),

mettez une cuillerée de cette plante dans 250 ml d’eau bouillante pendant 10 à 15 minutes.

Buvez de 2 à 3 tasses par jour. Faites macérer pendant 5 jours dans 500 ml de vin blanc 20 g

de sommités fleuries. Filtrez et buvez un petit verre de cette préparation après les repas, si

vous en ressentez le besoin. Conservez ce liquide dans une bouteille bien fermée et à l’abri de

la lumière (TICLI, 1999).

L’achillée s’utilise contre les douleurs prémenstruelles : faites infuser 15 g de

sommités fleuries dans 500 ml d’eau bouillante pendant 10 minutes. Buvez 2 tasses par jour

(TICLI, 1999). Elle est aussi efficace contre les hémorroïdes, rhagades : faites bouillir 10 min

50 g de sommités fleuries dans un litre d’eau. Filtrez et laissez refroidir puis appliquez en

compresses, à plusieurs reprises (TICLI, 1999). Ou faire fondre au bain marie : saindoux 50 g,

50 g de cire vierge, 50 g de suc frais. Conserver cette pommade au frais (BONNEVAL, 1990).

On peut l’utiliser en pommade antirhumatismale : il faut ajouter aux constituants

précédents 20g de camphre que l’on fait dissoudre avec le sain doux et la cire (BONNEVAL,

1990).

Elle est utile dans les troubles circulatoires : 20 g de plante dans 500 ml d’eau

bouillante pendant au moins 10 minutes. Buvez 2 tasses par jour, loin des repas (TICLI,

1999).

Aux prostatiques, non justifiables d’une intervention, il est recommandé le soir au

coucher des lavements de 100 à 150 g de la décoction chaude de millefeuille, pour parer aux

mictions nocturnes trop fréquentes (GARNIER et al, 1961).

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Agrimonia eupatoria L. (Rosacées)

Aigremoine eupatoire

Noms vernaculaires

Plusieurs étymologies grecques ont été proposées pour Agrimonia : ce mot vient soit

de agros, champ, et monias, sauvage, allusion à son habitat, soit de argemone, taie de l’œil, en

rappel des propriétés ophtalmologiques de la plante. Eupatoria dériverait de Mithridate

Eupator, roi du Pont, qui durant le 1er siècle avant Jésus Christ, aurait introduit la plante pour

ses vertus médicinales (SCHAUENBERG et al, 1977).

Connue depuis la préhistoire, prônée dans les maladies de foie, les troubles de la

vision et les défaillances de mémoire, l’aigremoine a été longtemps confondue dans les textes

avec la verveine officinale. Elle en est distinguée totalement au XVème siècle et atteint 100

ans plus tard, l’apogée de sa popularité. Peu à peu, la plante semble délaissée ; elle conserve

cependant jusqu’à nos jours la faveur des habitants du nord, qui considèrent son infusion

comme tonique, et la réputation auprès des comédiens et des chanteurs, d’être la gardienne de

leur voix. Une parente, Agrimonia odorata Mill., très parfumée, s’en différencie par son goût

pour l’ombre et son absence totale de propriétés médicinales (DELAVEAU et al, 1981).

On la nomme aussi Agrimoine, Eupatoire des Anciens, Herbe de Saint Guillaume,

Herbe de Sainte Madeleine. Ses sommitées fleuries sont inscrites à la Pharmacopée

Européenne.

Description botanique

Sa souche épaisse à racines rameuses émet une tige dressée simple ou peu ramifiée,

velue, rougeâtre, pouvant atteindre 40 à 60 cm de hauteur et portant de grandes feuilles

divisées en segments inégaux, les plus grands, ovales, sont pourvus sur les bords de larges

dents profondes, les plus petits sont entiers ou dentés ; ces segments qui constituent des

folioles sont insérées de part et d’autre d’un rachis, portant un segment terminal. Les petites

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fleurs jaunes très nombreuses, groupées en longues grappes terminales, s’épanouissent de juin

à août ; elles comprennent chacune un calice dont le tube est marqué de 10 sillons et porte à

son sommet plusieurs rangées de petites épines molles et crochues, une corolle à 5 pétales

ovales et étalées, 12 à 20 étamines à anthères biloculaires introrses d’abord dressées puis se

recourbant vers le pistil, un ou deux carpelles formant un ovaire arrondi surmonté de deux

styles courts. Le fruit est formé de 1 ou 2 akènes enfermés dans le calice hérissé et persistant

dont la gorge s’est complètement fermée (GARNIER et al, 1961, SCHAFFNER, 1993,

SCHAUENBERG, 1977).

Composition chimique

On utilise les feuilles, les sommités fleuries séchées (Ph. Fse, 10e éd.). La drogue

officinale contient au moins 5% de tanins, des flavonoïdes, glycosides de quercétol, du

kaempférol, du lutéolol et de l’apigénol (BRUNETON, 1999, SCHAUENBERG, 1977).

Dans une fraction d’éthyl acétate d’un extrait hydroalcoolique des parties aériennes

d’Agrimonia eupatoria, on a découvert plusieurs composants. Des flavan-3-ols dont la

catéchine et des proanthocyanidines B, une flavone dérivé de l’apigénine, l’isovitexine

(apigénine 6-C-glucoside) et quatre flavonols, l’hyperoside, l’isoquercétine, le tiliroside et le

kaempférol-3-O-glucoside (HELENA CORREIA et al, 2006).

Propriétés pharmacologiques

Hypotensive

Elle serait hypotensive chez le chat, après injection intraveineuse d’un extrait

d’aigremoine (BARNES et al, 2007, BRUNETON, 1999).

Anti-inflammatoire

Un extrait hydro-alcoolique enrichit en polyphénols (flavan-3-ols, flavonols, flavones

et acides phénoliques) est testé face aux espèces réactives produites lors d’un phénomène

inflammatoire. On démontre une activité de scavenger et une potentielle capacité

d’antioxydant. Ceci suggère que les polyphénols extraits de l’aigremoine font partie du

mécanisme anti-inflammatoire de cette plante (Correia HS, 2007)(RICE-EVANS CA, 1996).

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Hépatoprotectrice

Le tiliroside present dans un extrait hydroalcoolique des parties aériennes montre des

propriétés hépatoprotectrices (MATSUDA H, 2002).

Anti-hyperglycémique

Un extrait acqueux d’aigremoine (0.25-1 mg/ml) est testé sur des souris diabétiques,

on constate une baisse de l’hyperglycémie, et une stimulation de la sécrétion d’insuline sur

une lignée cellulaire pancréatique (lignée BRIN-BD11).

L’aigremoine, donnée par voie orale à des souris diabétiques (induites par la

streptozocine) pendant 12 jours montre une diminution de l’hyperglycémie. Une étude plus

approfondie montre la stimulation du transport du 2-désoxyglucose, de l’oxydation du glucose

et de son incorporation au glycogène musculaire abdominal par l’aigremoine (GRAY AM,

1998 Jul, SWANSTON-FLATT SK, 1990 Aug).

Actvité uricolytique

Une activité uricolytique signifiante a été démontrée chez des rats mâles après

administration d’infusions et de décoctions à une dose de 20 ml/kg de poids corporel

(BARNES et al, 2007).

Activité antibactérienne

Une activité antibactérienne est remarquée contre Staphylococcus aureus et le

streptocoque alpha-hémolytique (BARNES et al, 2007).

Un extrait hydroalcoolique d’Agrimonia eupatoria montre une inhibition de croissance

d’Helicobacter pylori à une dilution de 1/25ème

(C. CWIKLA, 2009). Ceci pourrait entrer

dans une alternative thérapeutique au traitement des gastrites à H. pylori.

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Activité antivirale

Un extrait aqueux des parties aériennes d’aigremoine inhibe la sécrétion des antigènes

de surface HBs dans un système in vitro sur des cellules HepG2.2.15 produisant des particules

virales complètes de l’HBV et des protéines virales (BARNES et al, 2007, KWON et al,

2005).

Utilisation traditionnelle

L’aigremoine est astringente de part ses tanins, diurétique, vulnéraire, détersive

(Rameau, 1989).

Astringente et cytophylactique, cette plante peut être employée contre la pharyngite

granuleuse sous forme de gargarisme et de badigeonnages. On utilise 100 g de feuilles

d’aigremoine et 1000 g d’eau. Faire bouillir jusqu’à réduction de un tiers ; ajouter 5 g de miel

rosat. En collutoire : 40 g d’extrait fluide d’aigremoine, 20 g de glycérine.

On l’utilise pour le lavage et le pansement des ulcères variqueux dont la cicatrisation

est retardée par la présence de fongosités, on utilise le vin ainsi obtenu : 200 g de plante

entière d’aigremoine séchée, 1 litre de vin rouge, faire bouillir 5 minutes ; laisser infuser 1

heure (GARNIER et al, 1961).

L’aigremoine était considérée par Dioscoride et Pline comme anti-dysentérique,

détersive, cicatrisante et comme antidote des venins. Au Moyen-âge, Sainte Hildegarde la

recommandait contre l’amnésie, les troubles de la vision et contre la fièvre. Au XVIème

siècle,

Matthiole considérait la plante comme diurétique et emménagogue et recommandait la

décoction ou le suc pour le traitement des coliques hépatiques, de l’obstruction du foie et de la

rate, des tumeurs de l’estomac et à l’extérieur sur les plaies et les ulcères, contre le prurit

(GARNIER et al, 1961).

Son eau distillée était employée contre les morsures de serpents, et plus tard l’énurésie

(SCHAFFNER, 1993).

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Ajuga reptans L. (Lamiacées)

Bugle rampante

Noms vernaculaires

On la nomme aussi : Petite Consoude, Consoude moyenne, Consyre moyenne, Herbe

de Saint-Laurent, Herbe au charpentier, Dorve, Herbe à maout, Herbe à la coupasse. Ce nom

vient du grec « a » : privatif et du latin « jugum » : joug (corolle sans lèvre supérieure), ou

déformation du latin « abigere » : chasser (prétendues vertus des bugles qui faciliteraient

l’accouchement) (J.C. RAMEAU, 1989).

Description botanique

C’est une petite herbe vivace de 10 à 40 cm commune dès le printemps dans les

prairies et les bois frais de toute la France. Elle émet des stolons rampants à tiges dressées

tétragones, velues sur 2 faces opposées avec alternance à chaque entre-nœud. Les feuilles sont

relativement grandes, obovales, arrondies au sommet et crénelées, atténuées en un long

pétiole, les inférieures en rosette. Les fleurs généralement bleues (parfois roses, rarement

blanches) se montrent d’avril à juillet, groupées par verticilles feuillés de 3 à 6 en lâches épis

terminaux. Elles ont un calice, campanulé, à 5 dents peu inégales et une corolle à tube velu en

dedans, dont la lèvre supérieure, caractéristique du genre, est à peine développée tandis que

l’inférieure étale un large lobe médian cordiforme. Les 4 étamines saillantes – les supérieures

plus courtes – ont leurs filets parallèles. Un gros nectaire jaune, dont la sécrétion abondante

attire les abeilles, avoisine l’ovaire surmonté d’un style bifide qui mûrit en un tétrakène

glabre. La plante n’a pas d’odeur (GARNIER et al, 1961, J.C. RAMEAU, 1989).

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Composition chimique

On utilise les sommités fleuries de la plante (SCHAUENBERG et al, 1977). Elles

renferment des quantités importantes de tanins (PARIS et al, 1971). La plante contient des

néo-clerodane diterpènes, nommées ajugatansine A1 et B1 (COLL, 2001).

On trouve de l’ajugavensine A et de l’ajugareptansone A et d’autres molécules figurant

dans le schéma ci-dessous (COLL, 2001) :

O

H

R3

O

R1

OOAc

R2

OAc

O

HH

R3OAc

OAcO

R2

R1

O

I II

Figure 12: Structure des néo-clérodanes de la bugle

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On retrouve aussi des ecdysteroïdes, nommés reptanslactone A (2), reptanslactone B

(3) et sendreisterone (5), 24-dehydroprecyasterone (1) et breviflorasterone (4) (ATTILA

VANYOL, 2009). Voir schéma ci-dessous :

Figure 13 : Structures des ecdystéroïdes de la bugle rampante.

Utilisation traditionnelle

La bugle est un ancien remède homéopathique contre l’angine, les irritations de la

bouche et du larynx, les rhumatismes, les ulcères de la bouche (SCHAUENBERG et al,

1977).

Jadis l’objet d’une réputation surfaite, la bugle était vantée comme vulnéraire, du

moins sa feuille dans les hémorragies, la dysenterie, la leucorrhée. On en appliquait aussi les

feuilles hachées sur les ulcères et contusions (le nom de Consoude lui viendrait de son

efficacité dans la « soudure » des plaies ; elle entrait à ce titre dans l’eau d’Arquebuse)

(GARNIER et al, 1961, PARIS et al, 1971).

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Aquilegia vulgaris L. (Renonculacées)

Ancolie vulgaire

Noms vernaculaires

Ce nom vient du latin aquilegus, a, um : qui recueille l’eau, de aqua, eau et lego,

recueillir ; car les pétales sont en forme de vase. Pour d’autres : de aquila, aigle ; à cause des

crochets de la corolle ressemblant aux serres d’un aigle, d’où le nom vernaculaire :

Aiglantine. Le terme ancolie est une corruption du latin aquilegia, qui fait en vieux français :

« anquelie » puis « ancolye ».

D’autres noms lui sont attribués tels que : Herbe de Lion, Gants de Notre-Dame, Cinq-

doigts, Manteau royal, Colombine, Cornette (GARNIER et al, 1961).

L’ancolie est inscrite sur la liste B des plantes médicinales.

Description botanique

C’est une herbe dont les tiges portant les fleurs sont feuillues et peuvent atteindre 100

cm de haut. Les feuilles sont lisses, d’abord pliées en accordéon dans les bourgeons, alternes,

composées. Les feuilles de la base sont divisées en nombreuses folioles disposées 3 par 3. Les

fleurs sont pendantes, roses, bleues ou blanches, de forme particulière : chacun des cinq

pétales se prolonge à la base par un éperon en forme de corne qui sécrète le nectar. Les cinq

sépales et pétales sont bien colorés. Le pollen et le nectar attirent les bourdons à la langue

longue. Les étamines dépassent les pétales, et sont nombreuses, libres, disposées sur 10 lignes

radiales opposées aux 5 sépales et aux 5 pétales, insérées sur le réceptacle. Les anthères sont

extrorses. Les fruits sont un groupe de cinq follicules minces comme du papier, qui

commencent déjà à s’ouvrir quand ils sont verts (GARNIER et al, 1961, PURSEY, 1978).

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Composition chimique

La plante contient de l’émulsine : un glucoside fournissant de l’acide cyanhydrique,

dans les organes verts seulement. La plante fraîche en fleurs contient 162.7 mg pour 100 g

d’acide ascorbique.

La graine contient : un glucoside, des lipides, une diastase décomposant les graisses

(GARNIER et al, 1961).

L’isocytisoside a été isolé dans un extrait éthanolique de la plante (MURIAS et al,

2005).

Les deux isomères E- et Z-p-acide methoxycinnamique ont été isolés des feuilles

d’ancolie (BYLKA, 2004).

Figure 14: Isocytisoside

Propriétés pharmacologiques

Protectrice hépatique

A des rats mâles prétraités au CCl41 à une dose de 1 ml/kg à 27 et 40 %, on administre

per os 100 mg/Kg d’extrait d’ancolie, on constate une diminution de la peroxydation lipidique

microsomale dans leur foie. L’activité antioxydante de la catalase et de la glucose-6-

phosphate-déshydrogénase inhibée par le CCl4 est restaurée (KUJAWSKA et al, 2007).

Une deuxième étude sur des rats mâles Wistar a été réalisée : trois groupes ont étés

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traités avec du CCl4 (1590 mg/kg) de manière à endommager le foie, 2 jour par semaine

pendant 6 semaines. Un des groupe a été traité simultanément par un extrait éthanolique

d’ancolie à une dose de 100 mg/kg/jour pendant 6 semaines, un second groupe s’est vu

administré de la silymarine à 100 mg/kg pendant 6 semaines. L’activité des enzymes

hépatiques a été mesurée, dans le groupe traité au CCl4, elle s’est élevée de 47 à 8700 %.

L’extrait et la silymarine réduisent significativement cette augmentation d’activité. De plus

l’extrait d’ancolie a permis de diminuer la bilirubine et le cholestérol chez les rats traités au

CCl4 à 42 et 17 % respectivement. Un examen histopathologique révèle une diminution de la

sévérité de la fibrose du foie induite par le CCl4, grâce à la silymarine et l’extrait d’ancolie

(JODYNIS-LIEBERT et al, 2009).

Une troisième étude a eu lieu sur des rats traités à l’acétaminophène (600 mg/Kg, per

os), certains se sont vus administrer un extrait éthanolique d’ancolie, d’autres un extrait

éthylacétique, et les derniers de l’isocytisoside (100mg/Kg ,per os). Les mêmes résultats que

les études précédentes sont retrouvées : une diminution de la peroxydation lipidique

microsomale au niveau du foie. Ce phénomène semble expliquer la capacité de protection de

l’extrait d’ancolie sur les atteintes hépatiques (JODYNIS-LIEBERT et al, 2005).

Antibactérienne

L’isocytisoside possède une activité antimicrobienne (BYLKA et al, 2004).

Utilisation traditionnelle

Toute la plante est vénéneuse, particulièrement les graines. La plante fut employée

autrefois contre le scorbut, l’ictère, et comme diaphorétique. La graine fût employée avec

succès comme dépurative dans les affections cutanées chroniques, notamment dans les

croûtes de lait. Administrée en émulsion à la dose de 50 cg à 2 g suivant l’âge ; ou en infusion

depuis 1 g jusqu’à 4 g pour 200 g d’eau bouillante, à prendre dans les 24 heures, coupée avec

le lait et édulcorée avec le sirop de pensée sauvage (GARNIER et al, 1961).

1 Tétrachlorure de carbone

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Arctium lappa L. (Asteracées)

Grande Bardane

Noms vernaculaires

On la nomme Herbe aux teigneux en raison de la faculté des fruits à s'accrocher

partout, ou encore Gratteron, Grippe copeaux, Oreille de géant, Chou d’âne. Sous cette

dénomination sont rassemblées plusieurs espèces difficiles à distinguer mais jouissant des

mêmes propriétés (Arctium lappa, A. Minus, A. Tomentosum) (BONNEVAL, 1990).

Très populaire dans l’antiquité, la bardane est une plante médicinale très ancienne. Sa

réputation était déjà grande au XVème

siècle, quand elle guérit Henry III atteint d'une maladie

de la peau.

La grande bardane est inscrité à la Pharmacopée Francaise 10ème

édition et la

Pharmacopée Européenne 6ème

édition.

Description botanique (annexes, figure 76)

La bardane est une grande plante herbacée bisannuelle pouvant mesurer jusqu’à 150-

200 cm de haut. La racine est à pivot, longue, charnue, foncée à l’extérieure, claire à

l’intérieure. La tige est robuste avec des sillons longitudinaux. La tige florale est très ramifiée

et pubescente. Les feuilles sont vertes sur la partie supérieure, d’un blanc grisâtre et très

pubescentes sur la face inférieure. Elles sont largement ovées, acuminées, avec une base

cordiforme. Les fleurs sont rose foncées ou pourpres, sessiles, hermaphrodites ou unisexuées,

les périphériques parfois stériles, ont un ovaire infère. Elles sont rassemblées en capitules

pédonculés, sphériques, enveloppées de bractées vertes acuminées et munies d’une griffe

jaunâtre. Les capitules sont à leur tour réunis en grands corymbe globuleux. Les fruits sont

des akènes d’un brun roux, à aigrette (TICLI, 1999).

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Composition chimique

On utilise toute la plante, mais la racine séchée est la seule drogue retenue par la

Pharmacopée française.

Racine

La racine est riche en polyosides : inuline hydrosoluble (LI et al, 2008), arctose,

mucilage (xyloglucanes et xylanes), gomme, saponosides, acides-alcools (malique, lactique,

tartrique), de l’acide gamma-guanidino butyrique et des sels de potassium (ROMBI, 1998).

Elle est riche en composés polyinsaturés, polyènes et polyines. Ces derniers sont soit

des dérivés du 5’-(1-propynyl)-2,2’-bithién-5-yl (arctinones, arctinols, arctinal, acide

arctique), soit des composés linéaires (tridéca-1,11-dièn-3,5,7,9-tétrayne), soit des

lappaphènes, molécules complexes résultats vraisemblablement de l’addition de l’arctinal sur

l’exométhylène d’une lactone sesquiterpénique du groupe des guaïanolides (BRUNETON,

1999).

Plus récemment l’extrait éthéré de la racine a fourni des composés volatils : carbures

sesquiterpéniques, aldéhydes aromatiques, 2-alkyl 3-méthoxy pyrazines ainsi que des lactones

sesquiterpéniques (déhydrocostuslactone) (ROMBI, 1998).

Il y a aussi des composés phénoliques : flavonoïdes (rutoside et hyperoside), acides

phénols (acide caféique, acide chlorogénique, dérivés d’acide caféoylquinique, acide alpha-

hydroxyméthylacrylique et esters de type verbascoside), mais aussi des tanins (FERRACANE

et al, 2009).

Des lignanes sont présents dans la racine de bardane : arctiine, arctigénine (LIU et al,

2005), diarctigénine (FERRACANE et al, 2009) et la néoarctine B (WANG et al, 1993).

Fruit, graines et feuilles

Les fruits et graines contiennent aussi des lignanes, di- et oligomériques et les feuilles

doivent leur amertume à l’arctiopicrine, une lactone sesquiterpénique du groupe des

germacranolides (BRUNETON, 1999).

Le fruit quant à lui, est riche en composés lignoïdiques dimères (arctioside,

matairésinol) et oligomères résultants de couplages oxydatifs ß-C-ß-C, ß-C-aryl-C et ß-C-O-

aryl : sesquilignanes (lappaols A-E) et dilignanes (ICHIHARA et al, 1978).

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71

O

glucose-O

O

OMe

MeO

OMe

Figure 15: Arctioside

SSOHC

Figure 16: Arctinal

O

OO

S S

H

OH

H

Figure 17: Lappaphène-A

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Propriétés pharmacologiques

Activité anti-bactérienne

La racine de bardane possède une activité anti-infectieuse : les dérivés

polyacétyléniques provenant uniquement de la racine fraîche exercent in vitro une activité

anti-bactérienne sur les souches Gram négatives uniquement. Tandis que les feuilles et les

fleurs de bardane montrent une activité contre Staphyloccoccus aureus, Escherichia coli,

Shigella flexneri et sonnei, Pseudomonas aeruginosa, Bacillus subtilis, Mycobacterium

smegmatis (MOSKALENKO, 1986) et antifongique (Candida albicans) (GIRRE, 2001).

C’est après irradiation par les U.V. que ces composés polyinsaturés deviennent actifs sur les

bactéries et les champignons (DELAVEAU, 1978). En effet ces molécules sont instables à la

lumière.

Activité anti-inflammatoire

La bardane possède des propriétés anti-inflammatoire et anti-PAF2, par ses lignanes et

la diarctigénine (BERTRAM, 1982). Elle exerce son activité anti-oxydante en inhibant la

formation de radicaux libres (JIRASEK, 1975). Cette action est complétée par l’activité anti-

AMPc-phosphodiestérase de l’arctigénine. De plus une étude montre que l’arctigénine in vitro

inhibe la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires (TNF3-alpha et IL-6

4) de façon dose-

dépendante (KIM et al, 2008, ZHAO et al, 2009).

Une autre étude à mis en évidence que l’arctigénine inhibe la phosphorylation des

MAP Kinases5, ce qui conduit à l’inactivation de AP 1

6qui contribue au moins en partie à

l’arrêt de production du TNF-alpha (CHO et al, 2004).

Activité hépatique et rénale

La bardane protège les cellules hépatiques des dommages induits par des substances

hépatotoxiques tels que l’éthanol, le tétrachlorure de carbone, et le paracétamol. Cet effet

serait en rapport avec les lactones sesquiterpéniques et les propriétés anti-radicalaires de la

plante (LIN et al, 2000, LIN et al, 2002).

2 Facteur d’aggrégation plaquettaire

3 Tumor nécrosis factor

4 Interleukine-6

5 Mitogen Activated Proteine Kinase

6 Activator Protéine-1

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Activité anti-âge

Une étude in vitro sur une culture de fibroblastes dermiques humains supplémentés en

arctiine montre une augmentation de leur synthèse de collagène et une baisse du taux d’

interleukine 6 et de TNF-alpha. Or l’IL-6 et le TNF-alpha jouent un rôle dans le processus de

vieillissement de la peau de part leur action pro-inflammatoire. L’arctiine pourrait donc

contribuer au traitement anti-âge des peaux matures. De plus dans une étude in vivo,

l’application d’extrait de fruits de bardane sur la peau montre une augmentation de la synthèse

de pro collagène et de l’expression de la hyalurone synthase 2. Ainsi après 4 semaines de

traitement topique, on constate une diminution des rides de la peau. Ceci renforce l’idée d’une

utilisation de la bardane dans le traitement anti-âge de la peau (KNOTT et al, 2008).

Activité anti-proliférative

L’arctiine induit une inhibition de croissance dans quelques lignées cellulaires

cancéreuses humaines (prostate, colo-rectal, poumon). Il a été montré que son action passe par

l’inhibition de l’expression de la protéine Cycline D1. Donc les cellules cancéreuses

exprimant cette protéine sont sensibles à l’activité de l’arctiine. Ceci constitue une base pour

de plus amples recherches en oncologie (MATSUZAKI et al, 2008).

L’arctigénine quand à elle, serait aussi un potentiel inducteur de l’apoptose. Cela est

montré sur des cellules leucémiques humaines. Le mode d’action est encore incertain (WANG

et al, 2008).

Une troisième étude montre aucune activité anti-tumorale (DOMBRADI et al, 1966).

Utilisation traditionnelle

Sa réputation dans le traitement des dermatoses et furonculoses se trouve en partie

justifiée par la présence de dérivés polyinsaturés dont les propriétés anti-microbiennes et

antifongiques ont étés démontrés in vitro (BRUNETON, 1999).

La racine de bardane, peut revendiquer par usage local et oral l’indication suivante :

traditionnellement utilisée dans les états séborrhéiques de la peau ainsi que, par voie orale,

pour faciliter les fonctions d’élimination urinaires et digestives. La feuille peut constituer un

phytomédicament traditionnellement utilisé en usage local comme traitement d’appoint

adoucissant et antiprurigineux des affections dermatologiques, comme trophique protecteur

dans le traitement des crevasses, écorchures, gerçures et contre les piqûres d’insectes

(BRUNETON, 1995).

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Utilisation par symptômes (TICLI, 1999) :

Acné, furonculose : préparez une décoction de racines (faites bouillir 25 g dans 250 ml

d’eau pendant 20 min). Il est conseillé de boire 3 tasses de cette décoction par jour, dont une à

jeun.

Chute de cheveux : faites une cuillerée de racines hachées dans un peu d’eau.

Réduisez-les ensuite en purée. Frottez le cuir chevelu avec cette préparation une fois par jour.

Dépuration de l’organisme et diurèse : faites macérer pendant 5 heures 2 cuillerées à

café de racines coupées en petits morceaux, dans 250 ml d’eau froide. Ensuite faites bouillir

ce liquide pendant une minute. Il est conseillé d’en boire 3 tasses par jour, comme dépuratif.

Une cuillerée à café de racines finement coupées, dans une tasse d’eau bouillante, constitue

une infusion diurétique (3 tasses par jour). Faites macérer, pendant 4 ou 5 jours, 40 g de

racines finement coupées, dans un litre de vin blanc. Filtrez et buvez en un verre à liqueur en

cas de besoin.

En cas de douleurs arthritiques : préparez un cataplasme de feuilles fraîches pilées et

appliquez-le sur les parties douloureuses.

Pour l’eczéma : faites bouillir 20 g de racines dans 200ml d’eau pendant 10 min.

Filtrez et effectuez des lavages et appliquez des compresses imbibées sur les parties du corps

concernées pendant 30 min. Cette préparation est aussi utile en cas d’acné.

En cas d’hémorroïdes : faites un cataplasme de feuilles cuites dans un peu de lait et

appliquez les avec une gaze.

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Bellis perennis L. (Astéracées)

Pâquerette vivace

Noms vernaculaires

La pâquerette est nommée aussi Petite marguerite, Pâquerette des près, Fleur de

Pâques. Bellis, ancien nom latin de la Pâquerette, de bellus joli, élégant ; perennis, vivace, de

per annos, à travers les années, vivant (sous-entendu) plusieurs années (GARNIER et al,

1961).

Description botanique

C’est une plante de 4 à 20 cm, à inflorescence en capitules solitaires, longuement

pédonculés, larges de 15 à 25 mm, réceptacle conique, bractées inégales sur 2 rangs. Les

fleurs sont gamopétales de 2 sortes et de 2 couleurs différentes. Celles du centre en tube, à

calice nul, comportent 5 pétales jaunes soudés, 5 étamines insérées sur la corolle, à filets

libres entre eux, mais à anthères introrses soudées en un tube au travers duquel passe le style

qui se divise en 2 branches stigmatiques aplaties ; les stigmates sont marginaux, les poils

collecteurs supéro-externes. L’ovaire est uniloculaire à 2 carpelles à placentation pariétale, un

ovule anatrope est dressé. La graine est sans albumen. Les fleurs de la périphérie ligulées sont

blanches ou roses et n’ont pas d’étamines. Les fruits sont de petits akènes, sans aigrette, ceux

du centre sans poils, ceux du pourtour finement velus. C’est une plante herbacée à tige

généralement nulle, à feuilles disposées en rosette, toutes à la base. Les feuilles sont plus ou

moins crénelées sur le bord, parfois entières, le limbe est ovale plus élargi près du sommet de

la feuille, brusquement atténué en pétiole à la base ; la nervure médiane seule est marquée.

C’est une plante vivace, se perpétuant par des bourgeons nés sur la tige souterraine

(GARNIER et al, 1961).

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Compostion chimique

On utilise les fleurs et les feuilles. Les capitules contiennent des acides organiques

(malique, tartique, acétique, tannique, oxalique), une résine (antholeucine) une matière

colorante jaune (anthoxanthine), une cire, une huile essentielle, une huile grasse, des sucres

non fermentescibles, un principe amer, du mucilage.

La plante renferme de l’inuline et dans tous ses organes une saponine. L’herbe et la

fleur contiennent aussi l’acide ascorbique (GARNIER et al, 1961).

Parmi les saponines des fleurs, on trouve des triterpènes : le perennisoside I, II, III, IV,

V, VI, VII, le bellidioside A, l’asterbatanoside D, le bernardioside B 2, et la bellisaponine BS6

(MORIKAWA et al, 2008) et BS1. Ainsi que les triterpènes de type oleanane

oligoglycosides : perennisaponines A, B, C , D, E et F, et les bellisosides D, E, F

(YOSHIKAWA et al, 2008).

Il y a aussi des flavonoïdes (NAZARUK et al, 2001) dont trois flavonol-glycosides :

isorhamnetine 3-O-beta-D-galactopyranoside, isorhamnetine 3-O-beta-D-(6"-acetyl)-

galactopyranoside et kaempferol 3-O-beta-D-glucopyranoside (GUDEJ et al, 2001). Et deux

apigénines : apigenine 7-O-beta-D-glucuronide [III], apigenine 7-O-beta-D-glucoside

(NAZARUK et al, 2000).

Les parties aériennes renferment une huile essentielle, contenant des polyacétylènes :

methyl deca-4,6-diynoate and deca-4,6-diynoïque acide (AVATO et al, 1997).

Propriétés pharmacologiques

Les capitules de la pâquerette possèdent des propriétés hémolytiques (SIATKA et al,

2003).

Un extrait méthanolique des fleurs de Bellis perennis contient des saponines, chez la

souris ayant une élévation des triglycérides par de l’huile d’olive, l’extrait per os supprime

cette élévation (MORIKAWA et al, 2008).

Le deca-4,6-diynoïque acide et le deca-4,6-diyne-1,10-dioïque acide sont

antibactériens in vitro contre les bactéries gram + et gram- respectivement (AVATO et al,

1997).

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Figure 18: Saponines issues de Bellis perennis.

Utilisation traditionnelle

En cas d’affection des voies respiratoires : faites bouillir 10 g de plante dans 500 ml de

vin blanc pendant 5 min. Filtrez. Il est conseillé de boire 3 ou 4 verres à liqueur de cette

préparation par jour.

Pour stimuler la diurèse, dépuration : laissez infuser 5 g de plante dans 250 ml d’eau

bouillante pendant 10 min. Il est conseillé de boire 2 petites tasses de cette infusion par jour, à

jeun.

Si hypertension : laissez infuser 10 ou 15 g de plante dans 500 ml d’eau bouillante

pendant 10 min. Il est conseillé de boire 3 tasses de cette tisane par jour.

En cas d’inflammations de la bouche et de la gorge : laissez infuser de 15 à 20 g de

plante dans 250 ml d’eau bouillante pendant 10 min. Procédez à des rinçages et des

gargarismes fréquents.

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Lors d’insuffisance rénale, de calculs : laissez infuser 20 g de plante dans 500 ml

d’eau bouillante pendant 10 min. Il est conseillé de boire 3 tasses de cette infusion par jour

pendant 3 semaines. Répétez le traitement si besoin.

Utilisée en homéopathie comme topique des brûlures, dans les maux de tête, torticolis,

artériosclérose, pleurodynies, engorgement des seins et de l’utérus, les furoncles, également

en homéopathie contre les hématomes et tumeurs d’origine traumatique, et tout engorgement

provoqué par une cause mécanique (GARNIER et al, 1961, TICLI, 1999).

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Bryonia Dioïca Jacquin (Cucurbitacées)

Bryone dioïque

Noms vernaculaires

On la nomme aussi Feuardent, Vigne du diable, Coulevrée, Rave de serpent, Vigne

blanche, Herbe aux femmes battues. Bryonia vient d’un ancien nom grec de cette plante, du

grec bryo, pousser avec vigueur ou de bryon, mousse (GARNIER et al, 1961).

Elle est inscrite sur la liste B des plantes médicinales.

Description botanique

C’est une plante herbacée, vivace, pouvant atteindre 5 m de longueur, couverte de

poils raides, courts et renflés à la base, à racine principale développée, charnue, cylindrique,

sur laquelle naissent des bourgeons se développant au printemps ; la plante est grimpante et

munie de vrilles non ramifiées, contournées en spirales, opposées aux feuilles et qui sont des

feuilles modifiées. Les feuilles sont en cœur à la base, pétiolées, simples, alternes, à 3 à 5

lobes aigus, sinués, dentés, les feuilles inférieures et celles des pieds femelles sont à peine

lobées. Comme le nom l’indique, les fleurs mâles et femelles sont sur des pieds différents ;

elles sont d’un jaune verdâtre ou d’un blanc jaunâtre, veinées. Les fleurs staminées sont

groupées au sommet de rameaux florifères allongés (plus longs que la feuille) , alors que les

fleurs pistillées sont rassemblées sur des rameaux florifères courts (plus courts que la feuille).

Les fleurs mâles ont un calice en forme de cloche à 5 dents, une corolle formée de 5 pétales

verdâtres soudées entre eux, 5 étamines à une loge, dont 4 se soudent 2 à 2, chaque paire

rappelant une étamine complète, le 5ème

est libre. Les anthères de chacun de ces 3 groupes

staminaux, contournées en S, ne sont pas soudées avec celles du groupe suivant. Les fleurs

femelles sont resserrées au-dessus de l’ovaire. Celui-ci adhérent, formé de 3 carpelles, est

surmonté de 3 styles cohérents en un seul dans leur partie inférieure ; ceux-ci sont terminés

chacun par un stigmate globuleux ou en forme de rein et poilu ; l’ovaire est divisé en loges

contenant chacune deux ovules anatropes. Le fruit est une petite baie de 7 à 8 mm d’épaisseur,

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globuleuse, lisse de couleur rouge-cerise (noire à maturité), contenant des graines aplaties,

sans albumen lorsqu’elles sont mûres (GARNIER et al, 1961).

Composition chimique

Racines

Les racines renferment des hétérosides triterpéniques, les cucurbitacines :

bryodulcoside, bryoside, bryonoside, cucurbitacine, bryodiosides A-C et la bryonidine

(BRUNETON, 1999). Pour être plus exact, il a été démontré qu’il y a plusieurs triterpènes

glycosidiques issus de la racine : les bryonosides A à G, le cabenoside D, le bryoamaride

(UKIYA et al, 2002).

On y trouve aussi une résine, la bryrésine et une saponine la bryonine. La racine

contient de l’acide malique ; beaucoup de nitrates de potassium ; une petite quantité d’huile

essentielle de couleur jaune pâle ; de l’amidon.

De plus dans les racines séchées on trouve la résine qui contient des lipides contenant

des acides stéarique, palmitique, oléique, myristique, linoléique, un phytostérol, des alcools

(bryonol, alcool cérylique), un alcaloïde amorphe, amer appelé bryonicine, des diastases : de

l’amylase, de l’invertine, une peroxydase et une diastase spécifique (bryonase) agissant sur les

constituants de la racine en libérant un suc dextrogyre et capable d’hydrolyser l’amygdaline et

la salicine (GARNIER et al, 1961).

Tige et feuilles

La tige et les feuilles contiennent un alcaloïde, la bryonicine, et les baies toxiques

renferment un colorant caroténoïde : la lycopine (SCHAUENBERG, 1977).

Fruit

Dans le fruit de la bryone, une protéine toxique à été découverte : la bryodifine,

d’environ 66000 KDa. En effet une injection intra péritonéale de 0.4 mg chez une souris

BALB/c la tue en 18 minutes (MUNOZ et al, 1992).

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Propriétés pharmacologiques

Activité anti-inflammatoire

Les triterpènes glycosidiques de la racine de bryone (les bryonosides), possèdent une

activité anti-inflammatoire. En effet, on a testé un extrait de racine sur des souris. Une

inflammation auriculaire à été induite par le TPA (12-O-tétradécanoylphorbol-13-acétate), et

on a constaté des ID507 de 0.2 à 0.6 mg par oreille (UKIYA et al, 2002).

Inactivation des ribosomes

Les bryodines 1 et 2 sont extraites des racines de bryone, ce sont des protéines, qui ont

la capacité d’inactiver les ribosomes (GAWLAK et al, 1997).

Anti-VIH

Une seconde étude montre que la bryodine inhibe sélectivement la croissance des

lymphocytes T (KE37/1) infectés par le VIH-1 à la concentration de 2-20 µg/ml. Les cellules

KE37/1 non infectées le reste, et de plus, on constate une diminution de la production de VIH

dans les cellules survivantes (WACHINGER et al, 1993).

Toxicité

Toutes les parties de la plante sont toxiques, mais leur composition n’est pas connue

avec la même précision que celle des racines.

Le contact des racines fraîches avec la peau provoquerait des rougeurs, irritations et la

formation de vésicules. L’ingestion de quelques fruits (moins de 10 chez l’enfant) induit des

vomissements, des douleurs abdominales accompagnées de diarrhée, et plus rarement de

l’agitation. La bryone figure sur la liste B des plantes médicinales inscrites à la pharmacopée,

c’est à dire que c’est une espèce dont l’évaluation du rapport bénéfice risque est négative. Le

seul usage actuel de la drogue est l’obtention de formes homéopathiques (BRUNETON,

1999).

La bryonidine introduite dans l’estomac, causerait une inflammation de celui-ci et de

l’intestin. Introduite dans les veines elle provoque seulement une légère inflammation ; le suc

pancréatique la décompose et la rend inopérante. Elle est sans effet sur le péristaltisme de

l’intestin, sur l’activité du cœur, sur les nerfs périphériques ; introduite dans les organes

vivants elle provoque une dilatation des vaisseaux. La bryonine est inactive mais la

7 Inhibitory dose

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bryonidine paralyse le système nerveux. La bryone ne mériterait pas d’application

thérapeutique. La résine est un irritant banal local, la bryonidine engendre la torpeur suivit

d’agitation et de mort, les veines et le cœur étant remplis de sang coagulé et étant fortement

enflammés.

L’extrait de poudre de racines, injecté à large dose dans le sac dorsal de la grenouille

conduit à la mort ; à la concentration de 1 pour 100000 il est vasoconstricteur ; sur le cœur

isolé de la grenouille, la perfusion provoque une diminution de l’amplitude des contractions.

L’extrait produit de l’hypotension chez le chat et le chien. En petite dose, la décoction

améliore l’activité du cœur ; à plus forte dose, la phase de renforcement est plus accentuée,

mais très courte et est suivie d’une phase ralentissante.

La bryone est un puissant purgatif hydragogue, et en même temps un peu diurétique.

La propriété purgative résiderait principalement dans les constituants résineux et alcaloïdiques

(GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

Les racines étaient autrefois recherchées pour leurs propriétés purgatives. En effet la

racine est un purgatif drastique. Les intoxications étaient courantes car les gens de la

campagne l’utilisent comme abortif, en remplacement de la mandragore. La teinture de sa

racine trouve son application contre la laryngite, trachéite, bronchite, pneumonie, pleurite,

rhumatismes musculaires, polyarthrite aigüe ou chronique, sciatique. Appliquée sur la peau, la

pulpe de la racine est calmante, révulsive et remplace les sinapismes (SCHAUENBERG,

1977). Elle est aussi utilisée dans la constipation chronique à condition qu’il s’agisse d’atonie

sans inflammation de l’intestin.

L’application de la pulpe fraîche ou de teinture étendue de 10 parties d’eau a une

action anti-ecchymotique (GARNIER et al, 1961).

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Capsella bursa-pastoris (L.) Med. (Brassicacées)

Bourse à pasteur

Noms vernaculaires

Appelée aussi Bourse-à-berger, Bourse de capucin, Bourse de judas, Boursette,

Malette, Malette à berger, Mille-fleurs, Moutarde de Mithridate, Tabouret, Thlapsi.

Répandue dans le monde entier excepté dans les régions arides, la capselle fleurit tout

au long de l’année. Existant depuis des temps anciens, elle est mal définie dans l’antiquité et

au Moyen-Age. Au XVIème

siècle, Matthiole résume le jugement de son époque : c’est un bon

hémostatique. Au cours de la première guerre mondiale, la médecine officielle s’intéresse

vivement à cette plante afin d’essayer de remplacer deux remèdes classiques : l’ergot de seigle

et l’hydrastis. H. Leclerc raconte qu’un berger qui soignait ainsi ses brebis put guérir une

jeune femme présentant des hémorragies utérines en lui administrant une cuillerée à café de

suc frais de capselle toutes les heures. Son nom de bourse-à-pasteur vient de la forme de ses

fruits qui rappellent la bourse des bergers, capselle venant du latin capsella, petit coffre

(DELAVEAU et al, 1981). Cette plante est inscrite à la Pharmacopée Française Xème édition.

Description botanique

C’est une plante annuelle très commune, atteignant 50 cm de hauteur, très répandue.

La racine principale donne naissance à des tiges dressées, plus ou moins velues à la base ; les

feuilles inférieures forment une rosette étalée sur le sol, les feuilles caulinaires, plus petites,

embrassent la tige ; elles sont entières, dentées ou pennatiséquées. Les fleurs blanches, très

petites, groupées en corymbe terminal, s’épanouissent durant toute l’année ; le calice est à 4

sépales dressés libres et caducs ; la corolle est à 4 pétales égaux, libres entre eux ; les étamines

à anthères biloculaires introrses sont de longueur inégale, les deux latérales plus courtes ;

l’ovaire est surmonté d’un style très court. Les fruits sont des silicules en forme de cœur ;

elles renferment de nombreuses graines oblongues et rougeâtre ; elles sont disposées en une

grappe très allongé et le plus souvent celles de la partie inférieure de la hampe avortent. La

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graine présente un embryon replié dont les deux cotylédons sont ovales et entiers (GARNIER

et al, 1961).

Composition chimique

Les principaux constituants sont des amines : acétylcholine, choline, histamine,

tyramine, des flavonoïdes : quercétine, diosmétine, lutéoline, hespéritine et leurs glycosides

(rutine, hespéridine, diosmine), des caroténoïdes, de l’acide fumarique, de la sinigrine, de la

vitamine C et de la vitamine K (BARNES et al, 2007).

Activités pharmacologiques et utilisations traditionelles

Agent blanchissant de la peau

Un extrait de capselle à été testé sur des cellules de mélanome de souris B16, et on

observe plus de 50% d’inhibition de synthèse de la mélanine à une dose de 50 µg/ml

(HWANG et al, 2007).

Anti-prolifératif

L’acide fumarique présent dans la bourse à pasteur inhibe la croissance de tumeur

solide d’Ehrlich chez la souris, et sur une culture cellulaire, on constate qu’elle diminue la

croissance et la viabilité de cette tumeur d’Ehrlich (KURODA et al, 1976). On observe le

même effet chez les souris L1210 (leucémiques). De plus l’acide fumarique améliore la

récupération des cellules envers les effets toxiques de la mitomycine C, l’aflatoxine B1 et la

N-Methyl-N’-nitro-N-nitrosoguanidine (KURODA et al, 1981).

Veinotonique

Une multitude d’activités ont été décrites lors de l’usage d’un extrait éthanolique sur

des modèles animaux : une réduction de la perméabilité capillaire chez le cochon de guinée

induite par l’histamine et la sérotonine a été observée (KURODA et al, 1969) et les

composants flavonoïdiques réduisent la perméabilité des vaisseaux sanguin chez la souris

(JURISSON, 1973).

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Carlina acaulis L. (Astéracées)

Carline sans tige

Noms vernaculaires

Du latin Carolus, Charles, Charlemagne aurait employé les racines de cette plante pour

guérir ses soldats de la peste. Pour d’autres il s’agirait de Charles-Quint.

Pour d’autres, enfin, Carlina proviendrait d’une déformation de Cardina (et

finalement de Carduus) et signifierait « petit Chardon » ; acaulis de a privatif et caulos (grec)

tige. On la nomme aussi Carline des Alpes, Baromètre, Caméléon blanc, Chardonnerette,

Charcousse, Loque (GARNIER et al, 1961).

Description botanique

La plante a une tige nulle ou à peu près. Les fleurs sont disposées en capitules, ces

derniers, sont gros, larges de 6 à 12 cm. L’involucre est hémisphérique, les bractées

extérieures sont très inégales, divisées, épineuses, assez semblables aux feuilles ordinaires de

la plante, les bractées inférieures sont membraneuses, d’un blanc argenté, souvent violacées

en dessous, très visibles, étalées en rayonnant. Le calice est constitué de poils, la corolle est

formée de 5 pétales soudés en tube. Les 5 étamines sont insérées sur la corolle à filets libres

entre eux, mais à anthères introrses soudées entre elles et portant à leur base deux filaments

plumeux. Le style est bifurqué en deux branches stigmatiques, épaissi et velu vers le haut en

dessous de la bifurcation. L’ovaire est uniloculaire à 2 carpelles à placentation pariétale. Les

akènes sont soyeux, l’aigrette se détache à la maturité et est deux fois longue comme le reste

du fruit, et a une seule rangée de poils plumeux. Les feuilles de la plante sont sans stipules,

toutes pétiolées, profondément divisées, généralement sans poils ou rarement aranéeuses

(GARNIER et al, 1961). La racine est pivotante (SCHAUENBERG, 1977).

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Composition chimique

Dans la racine, on découvre une huile essentielle d’odeur agréable, de la résine, de

l’inuline et une substance antibiotique, le carlinoxyde (une furylbenzylacétylène)

(SCHAUENBERG, 1977), une cire, des tanins.

L’huile essentielle contient 12 à 15 % d’un sesquiterpène monocyclique, le carlinène

C15H24 et un dérivé du furane C13H10O :

O

Figure 19: Oxyde de carline

L’huile essentielle contient également de l’acide palmitique, des traces de phénols

(GARNIER et al, 1961).

Propriétés pharmacologiques

La partie utilisée est la racine (GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

La racine a été inscrite à la première édition de la Pharmacopée française ; elle est

réputée diurétique, tonique, stomachique, antirhumatismale, antibiotique (SCHAUENBERG,

1977).

Diurétique, diaphorétique, cholagogue, tonique des voies digestives, ce sont les

propriétés qui lui sont attribuées (GARNIER et al, 1961).

Des propriétés antibiotiques ont été mises en évidence pour l’oxyde de carline vis à vis

du staphylocoque doré et de nombreuses bactéries Gram positif, mais ce composé est trop

toxique pour un emploi thérapeutique (PARIS et al, 1971).

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Centaurea cyanus L. (Astéracées)

Bleuet

Noms vernaculaires

On le nomme aussi Centaurée bleuet, Bleuet des champs, Bluet (SCHAUENBERG,

1977). Le bleuet est la fleur qui, en France symbolise l’armistice du 11 novembre 1918.

Centaurea, nom latin de la plante, du grec Kentaurion, herbe du Centaure Chiron auquel on

attribuait la découverte des propriétés de ces plantes pour guérir les blessures. Cyanus, nom

latin du bluet, du grec kyanos, bleu (GARNIER et al, 1961).

On rapporte que la reine d’Egypte Akhésa, attendant le premier enfant de

Toutankhamon, s’évanouit au septième mois de grossesse. Les sages femmes la réanimère en

lui faisant respirer des parfums à base de lys et de bleuet.

Au XVIIIème

siècle, le prince de Conti utilisait l’eau de bleuet pour adoucir ses yeux

fatigués. Ce n’est pas pour rien que les paysans surnomment le bleuet « casse lunette »

(MARX, 2007).

La centaurée est inscrite à la Pharmacopée Française Xème édition.

Description botanique

Plante très souvent adventice des champs de blé, cette espèce fait partie des plantes

messicoles (plantes annuelles à germination préférentiellement hivernales habitant dans les

moissons) qui deviennent de plus en plus rares. Le bleuet vivace pousse naturellement en

Lorraine entre 1300 et 2300 m d’altitude, mais on le trouve fréquemment dans les champs des

plateaux lorrains.

C’est une plante herbacée bisannuelle de 25 à 80 cm à tige grêle et rameuse, à racine

pivotante portant de nombreuses radicelles, à feuilles alternes, sans stipules, vertes ou

blanchâtres et un peu cotonneuses, ne se prolongeant pas à leur base sur la tige ; les feuilles

supérieures et moyennes sont étroites, simples ou dentées, sans pétiole, les feuilles inférieures

ont un pétiole et sont profondément divisées. Les inflorescences sont des capitules,

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longuement pédonculés, de 3 cm environ de large. Les bractées de l’involucre se recouvrant

les unes les autres, portant de petits poils sur leur face externe sont entourées d’une bordure

membraneuse, étroite, brune, à cils courts, argentés, au moins au sommet, plus courts que la

largueur du reste de la bractée. Les fleurs sont bleues à calice réduit à des poils, aux 5 pétales

soudés en un tube allongée à la base, évasé et denté vers le haut ; les fleurs du pourtour, plus

grandes, plus claires, ont des dents de grandeurs inégales et sont stériles, n’ayant ni pistil, ni

étamines ; celles du centre, régulières, sont stamino-pistillées. Cinq étamines sont insérées sur

la corolle ; les anthères, introrses sont soudées entre elles en un tube dans lequel passe le style

épaissi au-dessous des 2 branches stigmatiques. Deux carpelles à ovaire adhérent, à

placentation pariétale, uniloculaire et contient un ovule anatrope dressé. Le fruit est un akène

comprimé, blanchâtre, barbu vers son insertion sur le capitule, surmonté d’une aigrette fauve

dont la longueur atteint presque la moitié de celle du reste du fruit. C’est une plante

bisannuelle (GARNIER et al, 1961, SCHAUENBERG, 1977).

Composition chimique

On utilise les fleurs, la racine ou le fruit.

Plante entière

La plante contient un principe actif amer : la cnicine ou centaurine ; les fleurs

renferment un glucoside, la cyanidine (SCHAUENBERG, 1977).

Graines

Dans les graines, quatre alcaloïdes indoliques ont été identifiés par chromatographie

liquide haute performance en phase inversée : la moschamine, la cis-moschamine, la

centcyamine, et la cis-centcyamine (SARKER et al, 2001).

Fleurs

On a extrait des fleurs de bleuet des polysaccharides composés de galactose,

rhamnose, arabinose, glucose et d’acide galacturonique, ils possèdent une action anti-

inflammatoire et agissent sur la protéine du complément (GARBACKI et al, 1999). On trouve

aussi un pigment bleu, la protocyanine (TAKEDA et al, 2005) et la cynocentauréine, qui

apparait comme un métalloanthocyanoside de haute masse moleculaire, six molécules

d’anthocyanosides, et six flavonoïdes chélatant deux atomes métalliques de fer

(BRUNETON, 1999).

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Les fleurs du bleuet doivent leur couleur à ces anthocyanosides ; elles renferment

également des polyines.(BRUNETON, 1999)

Racines

Les racines contiennent de la centauréine (GARNIER et al, 1961).

Propriétés pharmacologiques et utilisation traditionnelle

Les parties utilisées sont les fleurs. Traditionnellement utilisées en usage local en cas

d’irritation ou de gêne oculaire due à des causes diverses (atmosphère enfumée, effort visuel

soutenu, bains de mer ou de piscine) ainsi que comme traitement d’appoint adoucissant et

antiprurigineux des affections dermatologiques et comme trophique protecteur [Note Expl.,

1998], les capitules de bleuet sont surtout intéressants pour la note colorée qu’ils apportent

dans une tisane composée (BRUNETON, 1999).

Le bleuet a des propriétés astringentes. Il a été employé pour le lavage du cuir chevelu

contre la teigne et les pellicules et peut être ajouté à l’eau bouillie pour le lavage des yeux

(GARNIER et al, 1961).

Certains campagnards l’utilisent en collyre ou en compresses pour soigner les

affections des yeux (SCHAUENBERG, 1977).

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Chelidonium majus L. (Papaveracées)

Chélidoine

Noms vernaculaires

On la nomme aussi herbe aux verrues, herbe aux boucs, felongue. Le genre

Chelidonium L. ne compte qu’une seule espèce, la chélidoine de nos vieux murs. Son nom lui

vient du grec chelidôn, hirondelle, car elle fleurit à leur venue. C’est une plante vivace,

fréquente sur tous les murs, les décombres et les sols frais. Tous les enfants de la campagne la

connaissent. Ils la nomment Herbe aux verrues, parce que son suc à le pouvoir de détruire les

excroissances, aussi bien que le puissant azote liquide des dermatologues, quoique plus

lentement. La chélidoine était connue des médecins de l’antiquité, qui la prétendait bonne

pour les yeux malades. Fort employée au Moyen-âge, les alchimistes voyaient en elle un don

du ciel, « coeli donum ». La plante n’est pourtant pas inoffensive. Appartenant à la famille des

pavots, elle renferme comme ces derniers des alcaloïdes toxiques, et il est absolument

déconseillé d’ingérer la plante, fraîche ou séchée, sauf sur prescription médicale. Les

homéopathes emploient sa racine (DELAVEAU et al, 1981).

Son nom « d’éclaire » lui viendrait de sa renommée ancienne en ophtalmologie

(GARNIER et al, 1961).

La chélidoine est inscrite à la Pharmacopée Francaise Xème edition et Européenne

6ème

édition.

Description botanique

Son rhizome souterrain émet des tiges dressées, rameuses et velues, hautes de 20 à 80

cm, qui portent sur leur articulations noueuses des feuilles alternes vert pâles, glauques en

dessous, molles, pennatiséquées, profondément découpées en 5 à 7 segments principaux à

contour crénelé de feuille de chêne, le terminal, cunéiforme, est plus développé. Les fleurs,

disposées par 2 à 7 en ombelles simples à pédoncules inégaux qui représentent des grappes

contractées, apparaissent d’avril à octobre. Elles sont petites, avec 2 sépales jaunâtres dont la

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chute devance l’épanouissement complet et 4 pétales en croix, d’un jaune brillant,

régulièrement enroulés dans le bouton. Les étamines, nombreuses, ont un filet élargi vers le

haut puis brusquement rétréci au voisinage de l’anthère. L’ovaire uniloculaire est surmonté

d’un style très court et de 2 stigmates obliques. Le fruit est une capsule linéaire (silique),

glabre, non cloisonnée, de 3 à 4 cm sur 2 à 3 mm, irrégulièrement bosselée par les graines

disposées sur 2 rangs et s’ouvrant de bas en haut suivant 2 valves. Ces graines sont munies

d’un faux arille ou strophiole qui aide à leur dispersion. Toute la plante exhale une odeur

vireuse et sécrète, quand on la brise, un latex jaune ou orangé de saveur âcre brunissant à l’air

(GARNIER et al, 1961).

Composition chimique

Toute la plante renferme une trentaine d’alcaloïdes (surtout concentrés dans les parties

souterraines : jusqu’à 2%). Les principaux alcaloïdes sont des benzophénanthrines :

chélidonine, chélérythrine, sanguinarine ; celles-ci sont accompagnées de protopines et de

protoberbérines (berbérine, stylopine, coptisine) (THEN et al, 2000) et de magnoflorine. Les

autres alcaloïdes ne sont présents qu’en faible quantité. La drogue renferme des esters

d’acides hydroxy-cinnamiques et d’acides-alcools (acide malique, thréonique, glycérique)

(BRUNETON, 1999).

La coptisine est l’alcaloïde majeur des parties aériennes et la chélidonine celui des

organes souterrains.

On retrouve aussi de l’acide chélidonique et une faible quantité de caroténoïdes. Le

latex contient des enzymes protéolytiques, un inhibiteur de la cysteine-protéinase a été mis en

évidence, qui inhibe l’activité enzymatique de la papaïne (GIRRE, 2001).

O

O

COOHHOOC

Figure 20: Acide chélidonique

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O

ON

O

O

O

CH3

Figure 21: Protopine

Dans les feuilles on trouve de la stylopine.

N

O

O

O

O

H

Figure 22: Stylopine

NO

O

O

O

CH3

H

H

OH

Figure 23: Chélidonine

La sanguinarine, ou pseudo-chélérytine serait une base quaternaire de formule

analogue à celle de la chélidonine mais sans fonction alcool, elle est localisée presque

exclusivement dans la racine.

L’alcaloïde protopine est une base voisine de la cryptopine, dont elle se distingue par

la substitution d’un second groupement dioxyméthylène.

On a également de la berbérine, de la spartéine et une base lévogyre, renfermant 2

atomes d’azote tertiaires et une fonction phénol.

Calice, corolle et graines ne contiennent pas d’alcaloïdes. Le pigment jaune du latex

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serait la chélidoxanthine. La plante contient aussi une essence d’odeur agréable.

Dans les graines, on trouve 40 à 66% d’huile et une lipase très active. Des diastases

(oxydase, peroxydase, enzyme protéolytique) ont été caractérisées dans le suc.

Les feuilles fraîches sont assez pauvres en vitamine C : 55 mg pour 100 g (GARNIER

et al, 1961).

Propriétés pharmacologiques

Antiproliférative

Selon une étude récente, un extrait méthanolique de Chelidonium Majus L. possède

une action anti-proliférative dose dépendant sur des cellules leucémiques in vitro. Cette action

se révèle par une augmentation de l’apoptose des cellules. Ceci constitue une piste de

recherche vers un traitement anti-cancéreux (NADOVA S, 2008 ).

A partir de trois chélidonines et une triaziridine, un dérivé alcaloïde semi-synthétique a

été construit, et il s’avère avoir une potentielle action cytotoxique sur des cellules in vitro, en

inhibant la polymérisation tubulaire et provoquant un blocage de la division cellulaire en

métaphase (PANZER et al, 2000).

Antibactérienne

Les parties aériennes de la chélidoine possèdent une action antibactérienne sur les

Staphylococcus aureus méthicillino-résistants, grâce à des composés de type 8-hydroxylés

benzo[c] phenanthridine alcaloïdes (ZUO et al, 2008).

La chélérytrine in vitro inhibe la croissance significativement de Streptococcus

mutans, ainsi que son adhérence. Ce qui fait de cette molécule un potentiel agent de

prévention des caries dentaires (CHENG et al, 2007, CHENG et al, 2006).

Une glycoprotéine isolée du jus des feuilles et de racines de C. majus est actif contre

les staphylococci et enterococci multirésistants in vitro. La concentration minimale

bactéricide pour différentes souches de méthicilline-sensibles Staphylococcus aureus,

methicilline résistant S. aureus, mupirocine resistant MRSA8, aminoglycoside resistant

Enterococcus faecalis et aminoglycoside resistant E. faecalis sont 31-125, 31-250, 31-125,

125-500, 250-500 mg/ml respectivement (FIK et al, 1997).

8 Méticillino Résistants Staphyloccocus aureus

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Antifongique

Une activité antifongique a été documentée vis a vis de souches de Fusarium. Un

extrait méthanolique de plante entière au moment de la floraison montre une forte activité.

Cinq jours après inoculation. F. oxysporum f. sp. cubense est la souche la plus sensible. Un

extrait méthanolique des racines montre une meilleure inhibition de croissance.

En isolant les alcaloïdes de la racine : la chelerythrine et la sanguinarine sont actives

sur F. solani et F. culmorum, la berberine est active contre F. solani et la chelidonine est

inactive contre ces souches (MATOS et al, 1999).

Antiarthrosique

Un extrait méthanolique de chélidoine montre des effets antiarthrosiques chez la

souris, notamment par une diminution de la sévérité de l’arthrite au niveau des genoux. Le

mécanisme passe par une inhibition de production du TNF-alpha, de l’IL-6, de l’IFN-gamma

(LEE et al, 2007).

Cholérétique

Un extrait total sec des parties aériennes (extraction par l’éthanol à 70 %) administré à

une concentration de 10 mg/ml/minute pendant 30 min conduit à une augmentation

significative du flux biliaire chez un foie isolé de rat. A contrario, on n’observe aucune

augmentation du flux biliaire après administration de la fraction phénolique et alcaloïdique.

Cela suggère que tous les composants de l’extrait total sont nécessaire à l’activité cholérétique

(VAHLENSIECK et al, 1995).

Anti-inflammatoire

La stylopine, issue des feuilles de chélidoine possède une activité anti-inflammatoire

in vitro, en effet elle réduit la production de NO9, de TNF-alpha

10, de IL-ß1

11, d’IL-6 et

d’activité COX-212

induites par les LPS13

(JANG et al, 2004).

9 Monoxyde d’azote.

10 Tumor-necrosis-factor.

11 Interleukine.

12 Cyclo-oxygénase.

13 Lipopolysaccharides.

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Activité antirétrovirale

Une substance antirétrovirale a été découverte dans un extrait aqueux de chélidoine,

mais celle-ci n’est pas totalement identifiée. En revanche, in vitro, elle permet de prévenir

l’infection des lignées cellulaires CD4+ T AA2 et H9 du HIV-114

. Mais d’autres recherches

sont nécessaires (GERENCER et al, 2006).

Une autre étude montre que la chelidonine possède une IC50 de 200 µg/mL contre la

réverse transcriptase de L-HIV-1, alors que la berberine chloride a une IC50 de 100 µg/mL

(TANG et al, 1991).

Activité antispasmodique

Une activité antispamodique a été rapportée pour un extrait hydroalcoolique des

sommités fleuries de chélidoine, plus précisement pour les composés coptisine et (+)-acide

caffeoylmalique in vitro sur un iléum de rat (BOEGGE et al, 1996).

Sur un ileum isolé de cochon de guinée, 2 extraits hydroalcooliques (ethanol 70 %

w/w) de chélidoine à une concentration de 5×10(-4)

g/ml pour le bain d’organe permettent une

relaxation des contractions induites au barium-chloride (10-6

g/ml). En termes de pourcentage,

cela correspond à 53.5 et 49.0 % pour les 2 extraits. Le contenu en alcaloïdes de ces extraits à

été déterminé par chromatographie liquide haute performance, pour l’extrait 1 on a 0.38 % de

chelidonine, 0.41% de protopine, et 0.32 % de coptisine, pour l’extrait 2 : 0.59 %, 0.48 % et

0.26 % respectivement. Le pourcentage de relaxation induit par la chélidonine et protopine est

respectivement de 68.8 et 54.8 %, alors que la coptisine est inactive. D’autres expériences

utilisant ces deux extraits ainsi que les composants isolés montrent une réduction des

contractions dose-dépendante induites par le carbachol et un champ éléctrique. Ces résultats

indiquent que l’activité antispasmodique de la chélidoine comprend des mécanismes

musculotropes et neurotropes (HILLER et al, 1998).

14

Human Immunodeficiency Virus.

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Activité analgésique

Les effets de la chélidoine sur les récepteurs au GABA15

sont étudiés pour déterminer

l’activité analgésique. Lors d’un patch-clamp test16

, on utilise des neurones de la substance

grise périaqueductale isolés de rat, un extrait aqueux de chélidoine est mis toutes les 2

minutes à une concentration de 0.3 à 10 mg/ml et fait naître un courant d’ions chlorure de

manière dose-dépendante. Cet effet est inhibé de manière réversible par la bicuculline, un

antagoniste des récepteurs GABAA. De faibles concentrations de chélidoine (0.03 et 0.1

mg/ml) inhibent le courant d’ions chlorure activé par le GABA. Cet effet est aboli par ajout de

naltrexone, un antagoniste des récepteurs opioïdes sur une partie des neurones de la substance

grise periaquedutale et est potentialisé par la naltrexone sur les autres neurones de la

substances grise périacqueductale. L’inhibition de l’influence inhibitrice du GABA sur les

neurones est un mécanisme d’action similaire aux opioïdes analgésiques (KIM et al, 2001).

L’action inhibitrice de la chélidoine sur le GABA semble être un mode d’action analgésique.

Une autre expérience utilisant les mêmes méthodes démontre que de faibles

concentrations 0.03 et 0.1 mg/ml d’un extrait aqueux de chélidoine supprime un courant

d’ions dans les PAG neurones activé par la glycine, et au contraire augmente le courant d’ion

activé par le glutamate (SHINA et al, 2002). La glycine étant un neurotransmetteur inhibiteur

et le glutamate excitateur. De plus l’effet inhibiteur de la chélidoine sur le courant d’ion

activé par la glycine est partiellement aboli par la naltrexone, et n’a pas d’effet sur le courant

d’ion activé par le glutamate. Mais d’autres études sont nécessaires.

15

Acide gamma amino butyrique

16 L'expérience de patch clamp la plus courante consiste à imposer des sauts de potentiel à la membrane et à enregistrer le courant

qui traverse la membrane à travers les canaux ouverts par ce saut de potentiel. Pour réaliser des expériences de patch clamp, on utilise le

montage suivant : la préparation (cellule) est reliée via une pipette de patch à une tête d'amplificateur, elle même connectée à un

amplificateur, lui-même connecté à un ordinateur.

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Utilisation traditionnelle

Ce « lait », ce latex est utilisé depuis la nuit des temps en applications locales contre

les verrues. L’usage populaire et la recherche pharmaceutique et médicale ont confirmé

l’efficacité et le bien fondé de cette pratique ancestrale (GIRRE, 2001).

Pour certains auteurs, la chélidoine et ses préparations pharmaceutiques seraient,

comme la chélidonine pure, absolument inoffensives, ne provoquant qu’une diminution de la

sensibilité à la douleur sans action narcotique ou hypnotique. Cependant la plante est

vénéneuse à l’état frais. Des chiens meurent par ingestion de 60-90 g de suc de feuilles. Chez

l’homme le latex – inactif après exposition à l’air – provoque une forte irritation des

muqueuses pouvant aller jusqu’à la vésication, de la céphalée, des vomissements avec

diarrhée sanguinolente et hématurie (GARNIER et al, 1961).

L’action secondaire est narcotique : un malade ayant absorbé une mixture à base

d’extrait de chélidoine et de pissenlit présenta, de la somnolence, un autre succomba a une

injection sous cutanée de 0,33 g d’extrait de chélidoine manifestant une faiblesse cardiaque

extrême (GARNIER et al, 1961).

Les alcaloïdes produisent pour la plupart une dépression du système nerveux central et

une légère narcose et, appliqués localement, insensibilisent la peau en paralysant les

extrémités des nerfs sensitifs. La phase analgésique est suivie, aux fortes doses, de

convulsions épileptiformes comparables à celles que provoque le camphre. Chélérythrine et

sanguinarine seraient en outre douées d’une action expectorante. Les alcaloïdes de chélidoine

présentent de plus un fort pouvoir bactéricide (GARNIER et al, 1961).

La chélidoine permet d’exercer sur le système lymphatique une action spéciale qui la

rendrait utile en tant que dépuratif dans les engorgements des glandes et les affections

cutanées chroniques.

Les propriétés calmantes de la chélidoine ont été appliquées à d’autres fins : elles

luttent efficacement contre l’insomnie et l’angoisse des sujets nerveux. La plante serait un bon

remède de l’excitation cérébrale, l’action narcotique s’y trouvant associée aux effets

diurétiques et laxatifs.

De plus on mentionne des résultats satisfaisants contre la teigne avec une pommade

composée de suc de chélidoine, de savon blanc et de pommade camphrée à parties égales.

Il faut enfin noter l’utilisation empirique de la grande Eclaire dans les affections des

yeux avec un décocté de feuilles . Le suc, prudemment dilué a été expérimenté favorablement

dans les ulcères des paupières, blépharites et ophtalmies chroniques (GARNIER et al, 1961).

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Cichorium intybus L. (Astéracées)

Chicorée sauvage

Noms vernaculaires

Ses autres appellations sont : Barbe de capucin, Yeux de chats, Chicorée amère. Déjà

mentionnée 4000 ans av. J.C. dans le papyrus Ebers, qui est un des plus anciens textes

égyptiens qui nous soit parvenus, la chicorée est demeurée un bienfaisant remède auquel les

médecins sont restés fidèles. Amie du foie selon Galien, elle est parfaitement inoffensive et

pour cette raison entre dans la composition d’un sirop traditionnel, souvent prescrit aux

enfants, le sirop de chicorée composé. C’est une plante vivace dont les fleurs d’un bleu très

pur sont réunies en beaux capitules qui s’ouvrent le matin vers 6 heures et se ferment l’après-

midi. Elle contient un latex blanc d’une extrême amertume ; aussi convient-il de récolter ses

feuilles avant la floraison, car ensuite elles ne sont plus comestibles. L’utilisation alimentaire

de la chicorée date du XVIIème

siècle : cultivée dans les jardins, elle a depuis donnée naissance

aux nombreuses variétés potagères que nous consommons aujourd’hui sous les noms de

scarole, frisée ou endive.

Cichorium est la transcription latine du nom de la plante, du grec Kichorion, nom grec

de la plante, pour certains d’origine égyptienne, pour d’autres viendrait de Kio, je vais, et

chorion, champ, parce qu’on la rencontre dans les champs ; pour d’autres enfin il viendrait de

Kicheio, je rencontre, parce qu’on la trouve facilement.

Intybus ou intubus, nom latin de la Chicorée sauvage, du grec entubon, Chicorée

(GARNIER et al, 1961). Elle est inscrite à la Pharmacopée Française 10ème

edition.

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Description botanique (annexes, figure 62)

C’est une plante herbacée, vivace à racine pivotante de la grosseur du doigt, à tige

dressée très rameuse et à rameaux raides et écartés les uns des autres. Les feuilles inférieures

sont divisées en lobes ou en segments des deux cotés de la nervure ; les feuilles moyennes

sont entièrement embrassantes, les feuilles supérieures sont réduites à des bractées

relativement petites. L’inflorescence est un capitule axillaire, large de 3 à 4 cm. L’involucre

est vert formé de 2 rangs de bractées ; 8 bractées intérieures soudées par leur base, 5 bractées

extérieures plus courtes. Les fleurs sont toutes ligulées. Les ligules s’étalent et rayonnent au

soleil, se rapprochant les unes des autres la nuit par temps pluvieux. Le calice est réduit à une

couronne de petites écailles. La corolle est gamopétale montrant une languette bleue à 5 dents,

5 étamines, insérées sur la corolle, à filets libres entre-eux, à anthères introrses, soudées en un

tube au travers duquel passe le style qui se divise en 2 branches stigmatiques. L’ovaire est

adhérent à une tige, 2 carpelles à placentation pariétale ; un ovule anatrope dressé. Les fruits

sont des akènes, anguleux, ne se détachant pas du réceptacle commun, élargis vers le sommet,

surmontés d’une couronne d’écailles verdâtres dressées (GARNIER et al, 1961).

Composition chimique

On utilise la feuille et la racine.

Racine

La racine et la partie aérienne renferment un latex et un principe amer : l’intybine,

ainsi que 20 à 50% d’inuline (SCHAUENBERG, 1977). On a isolé de la racine de chicorée de

l’acide zelaïque et du daucostérol (HE et al, 2002) .D’autres composants tels que l’alpha-

amyrine et la taraxerone ont été mis en évidence dans la racine (DU et al, 1998).

La racine de chicorée renferme de l’arginine, de la choline et des bases alloxuriques.

Graines

Dans les graines de chicorée, on a trouvé deux triterpénoïdes, le cichoridiol et

l’intybusoloide. Ainsi que du lupéol, freideline, ß-sitostérol (DU et al, 1998), acide

bétulinique, bétuline, betulinaldéhyde, de l’acide syringique, de l’acide vanillique, du 6,7-

dihydroxycoumarine, du méthyl-alpha-galactopyranoside (ATTA UR et al, 2008). Issu des

graines, on a isolé un sesquiterpène glycoside guaïanolide, le cichotyboside (AHMED et al,

2008).

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Feuilles

La feuille contient environ 91 % d’eau et 1.42% de cendres, de l’inuline, du fructose et

de la choline comme dans la racine. La feuille peut contenir un peu de fer, 20 à 25 mg pour

100 g de substance. Ajoutons que dans la sève, on a trouvé de l’alcool cérylique, les α et ß-

lactucérols. Dans la feuille il a été isolé de l’acide chicorique. Notons enfin la caractérisation,

dans certaines conditions, d’un pigment rouge du groupe des quinones (GARNIER et al,

1961).

Propriétés pharmacologiques

Activité antihépatotoxique

Le cichotyboside montre une activité anti hépatotoxique suite à des lésions toxiques

dues au CCl4 chez le rat. De plus on constate une diminution des taux élevés des enzymes

hépatiques ASAT (Aspartate amino transférase) et ALAT (Alanine amino transférase), et une

augmentation des protéines totales et de l’albumine (AHMED et al, 2008, ZAFAR et al,

1998).

Activité antidiabétique

Le cichoridiol et l’acide vanillique montrent une activité d’inhibiteur de l’alpha-

glucosidase (ATTA UR et al, 2008).

L’acide chicorique in vitro augmente la capture du glucose dans les cellules L6

musculaires, mais uniquement en présence d’insuline. De plus il est capable de stimuler la

sécrétion d’insuline par la lignée cellulaire INS-1E et par des ilôts de Langerhans de rat. Dans

ce dernier cas, il est nécessaire qu’il y ait une concentration subnormale de glucose. L’acide

chicorique apparaît comme être un nouvel agent antidiabétique qui apporte de la sensibilité

des tissus à l’insuline et qui permet de sécréter de l’insuline (TOUSCH et al, 2008).

Un extrait méthanolique de Cichorium intybus permet une capture du glucose par des

3T3-L1 adipocytes avec une réponse dose-dépendante. De plus il y a une inhibition de

différentiation des 3T3-L1 pré adipocytes. Cet extrait serait donc intéressant dans le diabète

de type II, car il permettrait de diminuer le taux de glucose sanguin, sans provoquer une

adipogénèse (MUTHUSAMY et al, 2008).

Une étude montre qu’une administration d’un extrait de chicorée à des rats traités à la

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streptozocine, donc rendus diabétiques, diminue le taux de glucose sanguin, les triglycérides

et le cholestérol total. On note aussi une diminution de l’activité de la glucose-6-phosphatase

hépatique, ce qui traduit une baisse de la production de glucose hépatique (PUSHPARAJ et al,

2007).

Activité anti-inflammatoire

Un extrait alcoolique de racine de chicorée montre une activité anti-inflammatoire. En

effet il provoque une inhibition de production de la prostaglandine E 2 dans les cellules HT 29

de carcinome du côlon humain traité au TNF-alpha (qui est un agent pro-inflammatoire).

Deux mécanismes sont mis en cause, une inhibition de l’induction d’expression de la protéine

COX-2 par le TNF-alpha et une inhibition directe de la COX-2. La molécule responsable

serait le guaïanolide 8-deoxylactucine (CAVIN et al, 2005).

Activité vasorelaxante

L’acide chicorique, testé sur un morceau isolé d’aorte de rat, sur lequel on provoque

une contraction à l’aide de la norépinéphrine, montre une activité relaxante. Le mécanisme

suspecté entrant en jeu se base sur les efflux de calcium (SAKURAI et al, 2003).

Utilisation traditionnelle

On l’utilise en cure printanière de dépuration : préparez une infusion mixte de chicorée

(racines), de fumeterre, de pissenlit et de laitue (20 g chacune). Faites les infuser dans un litre

d’eau bouillante pendant 10 min. Filtrez et buvez le tout en 2 matinées. Faites macérer 20 g de

racines dans un litre de vin blanc pendant 10 à 15 jours. Il est conseillé de boire un verre de

cette préparation avant les repas.

En cas d’hypovitaminose : consommée en salade, la chicorée sauvage est excellente

pour les personnes âgées, entres autres.

Lors d’ictère : faites bouillir 15 g de racine dans 500 ml d’eau pendant 2 min. Laissez

infuser pendant encore 2 min puis filtrez. Il est conseillé de boire 2 tasses par jour.

Inappétence, troubles gastriques : portez à ébullition pendant 3 min une cuillérée à

café de feuilles dans 250 ml d’eau froide. Il est conseillé d’en boire 3 tasses par jour. Préparez

une infusion en mettant 5 g de feuilles dans 250 ml d’eau bouillante pendant 10 min. Dose

conseillée : 3 tasses par jour.

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L’usage prolongé de la chicorée grillée, en décoction à 20 %, empêche la digestion des

albuminoïdes et entrave les contractions cardiaques et peut même provoquer l’arrêt du cœur,

mais une expérience sur le chien et le lapin montre que l’infusion n’a pas d’action nuisible et

qu’elle aurait même une action favorable sur l’appareil digestif et sur la circulation du sang. Il

a été prouvé que les extraits de racines dilatent les vaisseaux sanguins, tandis que les extraits

de feuilles ont une action contraire. Des doses toxiques de jus de racines pressées provoquent

un arrêt du cœur (GARNIER et al, 1961).

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Colchicum autumnale L. (Liliacées)

Colchique

Noms vernaculaires

Aussi nommée Veillote, Veilleuse, Tue-chien, Safran bâtard, Faux safran, Safran des

près, Oignon de loup, Tue-loup, Poulotte, Vachotte, Femme nue, Dame sans chemise,

Chénarde, Lis-vert (J.C. RAMEAU, 1989). Son nom vient de l’adjectif grec : kolchikon, de

Colchide, où, d’après Dioscoride, croissaient ces plantes. Autumnale vient d’ d’automne

(GARNIER et al, 1961). Le colchique, connu des Grecs pour sa toxicité, est utilisé dans

l’empire byzantin dès le Vème

siècle pour le traitement de la goutte. Rejeté par la Faculté au

début du XVIème

siècle, il réapparait à la fin du XVIIIème

siècle sous forme de teinture : « deux

onces de racine dans quatre onces de vin rectifié » (BRUNETON, 1999). Elle est inscrite à la

Pharmacopée Française 10 ème edition.

Description botanique (annexes, figure 71)

C’est une plante herbacée, de 10 à 40 cm, à feuilles alternes, engainantes à la base,

vertes, luisantes, grandes, entières, terminées en pointe, à nervures non ramifiée. Les fleurs

sont grandes, isolées ou groupées par 2 ou 3, entourées de gaines membraneuses et fixées

directement sur le bulbe souterrain. La fleur est formée de 3 sépales roses liliacées et 3 pétales

de la même couleur soudés entre eux en un tube long, distincts seulement à leur extrémité

supérieure ; six étamines, en deux verticilles, insérées sur le tube du périanthe ; trois carpelles

fermés opposés aux sépales, soudés entre eux en un ovaire à 3 loges à placentation axile ;

deux séries de nombreux ovules anatropes et larges ; 3 styles libres. L’ovaire reste caché dans

le bulbe jusqu’au primptemps suivant, se développe alors et se soulève en même temps que

les feuilles, pour donner à maturité, en juin, une capsule renflée à 3 loges, septicide; 60 à 80

graines par loges, subglobuleuses, de 2 mm de diamètre environ, brunâtre et rugueuses. C’est

une plante vivace, à bulbe charnu, ovoïde, gros, enraciné, pourvu d’une gouttière

longitudinale, à base un peu aplatie (GARNIER et al, 1961).

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Composition chimique

La teneur en alcaloïdes totaux est très variable, de 0.3 à 1.2 %. Une vingtaine de

composés alcaloïdiques ont été isolés de la drogue. La plupart n’existent qu’en très faible

quantité. Ce sont presque tous des amides non ou faiblement basiques, formant difficilement

des sels. Certains d’entre eux existent à l’état d’hétérosides (colchicosides : 0.4 %).

Structuralement ils ont en commun un noyau tropolone, c’est à dire une structure tricyclique

comportant deux cycles heptagonaux ; leur atome d’azote est extra cyclique.

Le principal composé alcaloïdique tricyclique est la colchicine (0.6 % en moyenne).

Sa structure lui confère des solubilités particulières : elle est en effet soluble dans l’éthanol, le

chloroforme et l’eau. Sensible à la lumière, elle est photoisomérisée en luminocolchicines

sous l’influence du rayonnement UV. On retrouve aussi les alcaloïdes suivants : cornigéniné,

démécolcine, colchicilline, colhifoline et dérivés déméthylés (BRUNETON, 1999).

NH

O

OMe

OMe

MeO

MeOO

Figure 24: Structure de la colchicine

Les graines contiennent du saccharose, une huile grasse, un phytostérol lévogyre, de la

colchicine. Dans les semences on a isolé un hétéroside nommé colchicoside.

Le bulbe contient de l’inuline, de l’asparagine, des lipides, de l’amidon, du saccharose,

de la colchicine.

Les fleurs contiennent de la pectine, des lipides, une cire ou une résine, de la

colchicine.

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Propriétés pharmacologiques

Propriétés antimitotiques

La colchicine bloque la mitose au stade de la métaphase en empêchant la formation du

fuseau mitotique. Cette action est liée à la capacité de l’alcaloïde à se fixer sur la tubuline et

donc d’inhiber la formation des microtubules, indispensables à la formation du fuseau. Chez

les cellules végétales l’inhibition de la séparation des deux lots de chromosomes fils - ils

restent attachés par leur centromère commun - aboutit à la formation de tétraploïdes : la

recherche agronomique a parfois recours à la colchicine pour créer des lignées polyploïdes.

La toxicité cellulaire de la colchicine, trop importante, ne permet pas de l’utiliser comme

médicament anti tumoral (BRUNETON, 1999).

Propriétés anti-inflammatoires

La colchicine est un anti-inflammatoire spécifique des arthrites microcristallines

provoquées par des cristaux d’urates de sodium : elle est particulièrement efficace dans le

traitement de la crise de goutte aigue. Il semble que cette activité soit principalement liée à

l’action sur les polynucléaires neutrophiles dont la responsabilité est primordiale dans l’accès

goutteux : diminution de la mobilité, du chimiotactisme et de l’adhésivité, libération d’un

contenu fortement phlogogène entraînant l’inflammation. La colchicine est sans action sur le

métabolisme de l’acide urique : le traitement de fond de l’hyperuricémie doit faire appel à des

uricosuriques (benzbromarone, sulfinpyrazone) ou à des inhibiteurs de la synthèse de l’acide

urique (allopurinol) ou encore à de l’urate oxydase (BRUNETON, 1999).

Toxicité de la colchicine

La dose mettant en jeu le pronostic vital chez l’Homme se situe aux alentours de 10

mg ; l’ingestion de doses supérieures à 40 mg est toujours mortelle dans les trois jours qui

suivent l’ingestion de l’alcaloïde. L’intoxication, volontaire le plus souvent, est toujours très

grave lorsque la dose est supérieure à 0.5 mg/kg. Après une latence de 3 - 5 heures,

l’intoxiqué est pris de douleurs abdominales et d’une gastroentérite parfois hémorragique avec

diarrhée abondante entrainant déshydratation, hypokaliémie, acidose métabolique. Troubles

hématologiques par atteinte médullaire et état de choc sont plus tardifs ; septicémie,

insuffisance rénale complètent le tableau. La mort survient généralement après quelques jours.

En l’absence d’antidote, le traitement ne peut être que symptomatique : rétablir l’équilibre

hydroélectrique et atténuer les douleurs abdominales (BRUNETON, 1999).

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Utilisation traditionnelle

Le colchique était surtout connu comme plante vénéneuse, mais on l’a aussi utilisé

comme purgatif, aphrodisiaque et antigoutteux. En usage externe, il était considéré comme

efficace contre les poux. On l’employait, mélangé à du miel et du son d’orge, pour

l’extraction des épines et des pointes de flèches. Le colchique a aussi servi comme émollient

des ulcères, pour soigner les déboîtements, contre les dermatoses (DURAFFOURD et al,

2002, SCHAFFNER, 1993)

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Corylus avellana L. (Bétulacées)

Noisetier

Noms vernaculaires

Corylus vient du nom grec korus, casque, en allusion à la forme de la cupule entourant

les fruits. Avellana, vient d’Avella, ville de Campanie fertile en noisetiers.

Le noisetier est l’un de nos végétaux les plus anciens ; il existait à l’époque tertiaire :

de nombreux fossiles de feuilles ont étés retrouvés, et les hommes de la préhistoire en

consommaient les fruits, qu’on retrouve dans certaines tombes néolithiques. Voici quelques

appréciations des médecins anciens : Dioscoride pensait qu’il était nuisible à l’estomac mais

calmait la toux, sainte Hildegarde le conseillait pour remédier à l’impuissance, Matthiole le

recommandait pilée et mêlée à la graisse d’ours pour faire repousser les cheveux, Lusitanus

l’estimait souveraine contre la maladie de la pierre, et Craton contre les coliques néphrétiques.

De tout cela il demeure au moins une certitude : la noisette est très nutritive et stimulante ;

elle est plus digeste que la noix. La racine veinée du noisetier est employée en marqueterie et

ses souples rameaux fournissent la baguette fourche des sourciers, indicatrice des points

d’eau, si précieuse dans nos campagnes (DELAVEAU et al, 1981).

Egalement dénommé coudrier, cet arbuste indigène est surtout intéressant pour le

caractère oléagineux et alimentaire de ses graines qui fournissent une huile de composition

analogue à celle de l’huile d’amande (BRUNETON, 1999).

Le noisetier est inscrit à la Pharmacopée Française 10 ème édition.

Description botanique (annexes, figure 68)

Le noisetier est un arbuste à rameaux flexibles, formant des buissons touffus atteignant

parfois 5 m de hauteur, que l’on rencontre dans les bois, les taillis, les haies. Les feuilles

alternes, velues dans leur jeune âge, ont un limbe ovale en cœur à la base, rétréci en pointe au

sommet, à bords dentés denticulés, les fleurs précoces apparaissent longtemps avant les

feuilles, les fleurs mâles en septembre, les fleurs femelles en janvier-février ; les fleurs mâles

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en chatons allongés jaune doré, pendants, sessiles, sont dépourvus de calice et comprennent 8

étamines protégées par 3 écailles soudées, les deux écailles latérales recouvertes par l’écaille

centrale ; les fleurs femelles réunies en un bourgeon d’où sortent les styles rouges carminés

sont disposés par deux à l’aisselle d’une écaille ; chaque fleur est composée d’un involucre

campanulé entourant d’un ovaire biloculaire biovulé, surmonté de deux styles allongés

rouges ; généralement l’un des ovules avorte. Le fruit, renfermé dans l’involucre ou cupule

considérablement accru, est ovoïde, à péricarpe ligneux ; il contient une graine, rarement

deux, à cotylédons plan-convexes, huileux et amylacés (GARNIER et al, 1961).

Composition chimique

Feuille

La composition de la feuille est mal connue : on sait toutefois qu’elle renferme des

proanthocyanidols et un flavonoïde : le rhamnoside du myricétol, la myricitrine. La drogue

officinale contient au minimum 2 % de tanins (BRUNETON, 1999).

Noisette

L’amande de noisette contient des tanins, des acides phénoliques tels que l’acide

gallique, l’acide caféique, l’acide p-coumarique, l’acide ferulique, l’acide sinapique

(ALASALVAR et al, 2006).

Dans la coquille et les feuilles de noisetier, on a découvert des taxanes, dont le

paclitaxel, le paclitaxel C, la baccatine III, le 7-epipaclitaxel (OTTAGGIO et al, 2008), mais

en quantité 10 fois moins importante que dans le bois d’if (BESTOSO et al, 2006).

Ecorce

L’écorce renferme 5.23 % de tanins, une résine acide, deux substances

hydrocarbonées, le corylol, et le corylirésinol, un pigment flavonique, le myricétol à l’état

combiné sous forme de myricitroside (GARNIER et al, 1961).

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Propriétés pharmacologiques

Anti mitotique

Un extrait de noisetier montre une activité inhibitrice du passage de la métaphase à

l’anaphase dans des cellules tumorales humaines in vitro. Cette activité est due à la présence

de taxanes (OTTAGGIO et al, 2008).

Antioxydant

Des extraits éthanoliques d’amande de noisette, d’écorce, de feuilles, de coquille sont

étudiés pour leur potentiel anti oxydant. Ces extraits montrent en effet un potentiel

d’antioxydant qui serait dû aux composants phénoliques. Le noisetier représente une source

naturelle d’antioxydants (ALASALVAR et al, 2006, SHAHIDI et al, 2007).

Veinotonique

La feuille de noisetier est anti inflammatoire et anti œdémateuse. Ces propriétés sont

dues à des tanins catéchiques, mais surtout à des flavonoïdes, et notamment au myricitroside

(rhamnoside du myricétol), ainsi qu’au quercitroside (rhamnoside du quercétol). L’écorce des

jeunes rameaux et les feuilles sont douées de propriétés vaso-constrictrices utilisées dans le

traitement des varices, périphlébites, ulcères variqueux, hémorroïdes, on les emploie aussi

pour combattre les épistaxis idiopathiques ou symptomatiques chez les hémophiles, contre les

métrorragies de la ménopause et en cas de dégénérescence fibroscléreuse de l’utérus

(GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

La feuille est traditionnellement utilisée dans les manifestations subjectives de

l’insuffisance veineuse telles que jambes lourdes ; dans la symptomatologie hémorroïdaire.

Elle et aussi traditionnellement utilisé dans le traitement symptomatique des diarrhées légères

et traditionnellement utilisé par voie locale (collutoires, pastilles), comme antalgique dans les

affections de la cavité buccale et/ou du pharynx (BRUNETON, 1999).

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Crataegus monogyna Jacquin

Crataegus laevigata (Poir.) DC. (Rosacées)

Aubépines

Noms vernaculaires

Son nom provient du grec Crataegus, kratos, qui signifie « force », par allusion à la

dureté du bois, lequel a beaucoup servi à la fabrication de leviers, manches et poignées

d’outils et oxus et akantha pour épine. Quand à monogyna vient du latin monogynus : à un

seul ovaire (un seul style).

Nombreux sont les poètes et les romanciers qui ont célébré les aubépines : Jehan

Froisssart, Bernard Palissy, Georges Sand… Les aubépines, malgré l’âge très avancé qu’elles

peuvent atteindre - parfois 500 ans - malgré leurs aiguillons rébarbatifs et leur bois dur

comme le fer, restent pour tous le symbole de la délicatesse et de la beauté. Et pourtant, c’est

dans leur bois dur comme fer que l’on taillait autrefois les billots des supplices. Les deux

espèces représentées ici fréquentant les mêmes lieux sont douées des mêmes propriétés

médicinales. Alimentaires pour les hommes de la préhistoire, comme le prouvent les noyaux

trouvés dans les vestiges des cités lacustres, les fruits rouges des aubépines sont depuis

longtemps employés pour leurs effets diurétiques et astringents (DELAVEAU et al, 1981).

Lees baies, fleurs et feuilles sont inscrites à la Pharmacopée Française 10ème

édition et

Européenne 6ème

edition.

Description botanique (annexes, figure 66)

L’aubépine est un arbuste buissonnant et épineux, de 3 à 4 mètres de hauteur avec des

feuilles, d’un vert brillant et lobées et dont l’écorce grise clair lui vaut le surnom d’épine

blanche.

L’écorce âgée est écailleuse, mince, brune. Les feuilles sont caduques, en coin à la

base, plus ou moins trilobées au sommet, vert foncé et brillantes dessus, légèrement velues

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dessous pour C. laevigata et les feuilles sont nettement et profondément lobées (3-7 lobes

dentés aux extrémités), non toutes nettement en coin à la base pour C. monogyna. Les fleurs

odorantes, blanches ou roses, sont groupées en corymbe. Ces fleurs ont un androcée de 15-20

étamines insérées sur le bord d’un réceptacle brun-vert. Un pédoncule floral et des sépales

glabres, des étamines à anthères rouges, deux à trois styles caractérisent C. laevigata ; chez C.

monogyna le pédoncule floral et sépales sont pubescents, les anthères des étamines sont noires

et le style est unique. Les fruits sont des drupes rouges à maturité contenant 2 noyaux pour C.

laevigata et 1 noyau pour C. monogyna. Ces espèces sont hermaphrodites (ROMBI, 1998).

Composition chimique

Les sommités fleuries renferment des amines aromatiques, une trace d’huile

essentielle, des acides-phénols, 1-2 % de flavonoïdes et 2-3 % de proanthocyanidols.

Plus précisément on trouve des flavonoïdes : les flavonol-O-glycosides : hypéroside,

quercétine, rutine et des mono-C-hétérosides de flavones (vitexine, orientine) et, surtout, leurs

dérivés 2’’-O-rhamnosylés (la 2’’-O-rhamnosylvitexine est le flavonoïde principal des fleurs

accompagné, chez C. monogyna, de son dérivé acétylé en 4’’’). Le constituant flavonoïdique

majoritaire des feuilles est l’hypéroside, le galactoside en 3 du quercétol et, en moindre

quantité, le spiréoside et le rutoside (BRUNETON, 1999).

Des di-C-hétérosides de l’apigénol (vicénines, shaftoside) ont également été mis en

évidence (BRUNETON, 1999). Mais aussi du rutoside, isovitexine, isoorienthine, de la

lutéoline et du kaempférol, quercétol, isoschaftoside, néoschaftoside.

La composition de la fraction proanthocyanidolique est caractéristique : procyanidol

dimère B-2 [épicatéchol (4ß8) épicatéchol] et procyanidol trimère C-1 [épicatéchol (4ß8)

épicatéchol (4ß8) épicatéchol] majoritaires, présence de procyanidol B-5 [épicatéchol

(4ß6) épicatéchol], d’un tétramère et d’oligomères. Le (-)-épicatéchol est lui-même présent

en quantité notable (BRUNETON, 1999).

On note aussi la présence d’acides triterpéniques pentacycliques : acide oléanique,

crataegolique, ursolique.

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O

OH

OH

O

OHOO

O

OH

OH OH

CH3

OH

OH

OH

Figure 25: 2''-rhamnosyl vitexine

O

OH

O

O

OH

OH

OH

OH

OH

OH

Figure 26: Vitexine

O

OH

O

OH

OH

OH

OH

OH

OH

OH

OH

OH

Figure 27: Proanthocyanidol : dimère B2

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113

Propriétés pharmacologiques et utilisations traditionnelles

L’aubépine est régulatrice du système cardiovasculaire

L’aubépine est réputée active sur le myocarde et cette activité pourrait résulter d’une

synergie impliquant plusieurs composants de la drogue, principalement les procyanidols. Les

études expérimentales publiées mettent en évidence une toxicité négligeable et, malgré des

lacunes expérimentales parfois importantes, les effets positifs des extraits de cette drogue ont

été mis en évidence sur la contractilité et le débit myocardique (aussi bien sur organe isolé

que sur animal entier) ainsi que son activité hypotensive et sa propension à diminuer les

résistances vasculaires périphériques (BRUNETON, 1999). On a également montré ses

potentialités anti-arythmiques (Lapin). L’expérimentation sur organe isolé montre que les

extraits hydro-alcooliques et les procyanidols augmentent le débit coronarien ; il en est de

même in vivo (per os et chez plusieurs espèces animales). L’action impliquerait une inhibition

de la phosphodiestérase de l’AMPc17

et l’on a mis en évidence une activité sur les récepteurs

ß-adrénergiques (BRUNETON, 1999, COSTA et al, 1986).

Une autre étude montre que l’action chronotrope négatif de l’aubépine sur des

cardiomyocytes murins in vitro est réduit par l’atropine et l’himbacine, tous deux antagonistes

des récepteurs muscariniques. L’aubépine agit donc en partie par l’intermédiaire des

récepteurs muscariniques myocardique (SALEHI et al, 2009).

Un extrait de feuilles et de fleurs d’aubépine (C. Laevigata) montre in vitro l’inhibition

de certaines fonctions des polynucléaires neutrophiles telles que la libération d’élastase, la

migration chémotactique, la production de leucotriènes B, l’entrée du calcium extracellulaire

dans les neutrophiles. Ceci pourrait expliquer une partie de l’action de l’aubépine contre la

défaillance cardiaque (DALLI et al, 2008).

Les publications relatant l’observation des effets chez l’homme sont nombreuses. Une

étude en double aveugle (IWAMOTO et al, 1982) réalisée en milieu hospitalier sur 102

patients souffrants d’une insuffisance cardiaque d’origine ischémique ou hypertensive a

montré que l’aubépine administrée pendant 6 semaines provoque une amélioration des

symptômes subjectifs et objectifs. D’autres auteurs rapportent que la sommité fleurie de

Crataegus, administré per os et au long cours chez les insuffisants coronariens, améliore

significativement leur ECG dans 50% des cas (TOTTE et al, 1986) ce qui traduit

l’amélioration de l’activité fonctionnelle cardiaque.

17

Adénosine mono phosphate cyclique

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114

Une deuxième étude en double aveugle, sur une population de patients diabétiques de

type II étant sous traitement médicamenteux a été menée. Un groupe de patients est soumis à

1200 mg d’’extrait de Crataegus laevigata et le second groupe à un placebo. L’étude montre

un effet hypotensif de l’extrait d’aubépine (WALKER et al, 2006).

Activité gastro-protectrice

Un extrait éthanolique de baies d’aubépine (C. mongyna et C. laevigata) montre une

activité gastro-protectrice dose-dépendante chez le rat, auquel l’on a préalablement induit un

ulcère à l’éthanol (TADIC et al, 2008).

Antibactérienne

Un extrait de baies possède une activité antibactérienne modérée, principalement sur

les bactéries Gram positives : Micrococcus flavus ; Bacillus subtilis et Listeria monocytogenes

(TADIC et al, 2008).

Hypocholestérolémiante

L’aubépine démontre aussi une activité hypocholestérolémiante dans le plasma (HIEN

et al, 2002, PRABHAKAR et al, 1981, WEIHMAYR et al, 1996).

Action sédative

Reconnue par l’usage, cette propriété a été rapportée à la fraction de la plante

extractible par l’eau. Tous les auteurs récents s’accordent pour souligner que les actions des

aubépines sont le fait de synergies impliquant plusieurs composants, y compris les amines. Le

totum de la sommité fleurie paraît donc une meilleure indication que les autres formes

galéniques (ROMBI, 1998).

L’aubépine exerce une action sédative, anxiolytique et diminue l’agressivité (WICHTL

et al, 1999). En effet, l’administration d’aubépine chez des patients hypertendus diminue

l’anxiété (MARX, 2007). L’aubépine diminue également la température corporelle et de ce

fait prépare le sommeil (WICHTL et al, 1999).

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Cynanchum vincetoxicum L. (Asclépiadacées)

Dompte-venin

Noms vernaculaires

On le nomme aussi Asclépiade blanche, Contre-poison. Son nom vient du latin

vincere : vaincre, et toxicum : venin (Cette plante était autrefois, considérée à tord comme un

contre-poison) (RAMEAU et al, 1989).

Cette plante était utilisée contre la peste au 15ème

siècle, les empoisonnements et les

morsures des animaux venimeux. Cet emploi justifie le nom de Dompte venin. Elle était

recommandée contre l’hydropisie, la scrofulose, la fièvre typhoïde, la variole, le goitre.

Le dompte-venin est inscrit sur la liste B des plantes médicinales de la Pharmacopée.

Description botanique (annexes, figure 64)

L’asclépiade est une plante vivace par sa tige souterraine rampante, commune dans les

bois, sur les coteaux et les rochers, dans les endroits incultes arides et pierreux. La tige peut

atteindre 50 cm de hauteur ; elle porte des feuilles opposées à court pétiole, à limbe ovale

aigu, velues sur les bords et sur les nervures. Les fleurs blanches qui apparaissent de mai à

septembre, sont groupées en petites grappes contractées qui simulent des ombelles situées à

l’aisselle des feuilles ; le calice est à 5 discisions aigues et ciliées ; la corolle campanulée

blanche et glabre présente 5 divisions profondes ; il y a 5 étamines unies par leur filet et

constituant une sorte de couronne en forme d’écuelle à 5 lobes courts, arrondies au sommet ;

dans ces plantes le pollen est aggloméré en pollinies ; le gynécée est formé de 2 carpelles

soudés par la partie supérieure des styles fortement dilatée en une tête stigmatique ; chaque

loge ovarienne renferme de nombreux ovules descendants, anatrope. Le fruit est formé de 2

follicules divergents, renflés à la base, renferment de nombreuses graines surmontées d’une

aigrette de poils soyeux (GARNIER et al, 1961, SCHAUENBERG, 1977).

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116

Composition chimique

Il a été isolé du rhizome des hétérosides, le vincétoxoside, et l’asclépiadoside, une

huile essentielle, une huile grasse, des malates de potassium et de calcium, de l’oxalate de

calcium, de l’amidon, une matière gommeuse et un acide gras, l’acide asclépiique.

Les feuilles renferment 230 mg de vitamine C pour 100 g de substance fraîche

(GARNIER et al, 1961).

On retrouve des alcaloïdes phénanthroindolizidiniques : (-)-(R)-13α-antofine et (-)-

(R)-13α-6-O-desmethylantofine et (-)-(R)-13α-sécoantofine et (-)-(R)-13α-6-O-

desméthylsecoantofine (STAERK et al, 2002).

Trois autres alcaloïdes ont été identifiés dans les parties aériennes : (-)-10β-antofine N-

oxide et (-)-10β, 13α-14β-hydroxyantofine N-oxide et (-)-10β,13α-sécoantofine N-oxide

(STAERK et al, 2000).

Propriétés pharmacologiques

Activité cytotoxique

Les alcaloïdes phénanthroindolizidiniques montrent une activité cytotoxique vis à vis

de cellules cancéreuses multi résistantes (KB-V1). Les IC50 sont de l’ordre du nano molaire.

Néanmoins il faudra d’autres études pour étayer cette activité (STAERK et al, 2002).

Les (-)-10ß-antofine N-oxide et (-)-10ß, 13aα-14ß-hydroxyantofine N-oxide exercent

eux aussi une activité cytotoxique vis à vis d’une lignée cellulaire cancéreuse sensibles KB-3-

1 (STAERK et al, 2000).

Toxicité

L’asclépiadoside produit, chez les animaux à sang chaud, un arrêt de la respiration et

des convulsions asphyxiques avec irrégularité des battements du cœur aboutissant à la

paralysie cardiaque (GARNIER et al, 1961).

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Utilisation traditionnelle

Cette plante était autrefois employée pour combattre l’hydropisie et les dermatoses ;

les effets variaient selon les doses utilisées : à haute dose, elle était purgative et émétique ; à

faible dose, elle agissait sur le système urinaire et au niveau cutané (GARNIER et al, 1961).

La plante est sudorifique et vomitive (RAMEAU et al, 1989).

L’asclépiade blanche est utilisée en homéopathie ; on prépare une teinture de feuilles

fraîches. A la campagne on attribuait à cette plante la propriété de supprimer l’effet du venin

de serpent ainsi que de rendre inoffensif le virus de la rage (SCHAUENBERG, 1977).

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Equisetum arvense L. (Equisétacées)

Prêle des champs

Noms vernaculaires

La prêle est également surnommée queue de cheval, Queue de rat , Queue de renard,

Petite prêle en raison de l’aspect filiforme de son rameau. La prêle est inscrite à la

Pharmacopée Française 10ème

édition.

Description botanique

La prêle est une plante herbacée vivace dotée d’un rhizome fin, noir, long, rampant et

ramifié. Le rhizome donne deux sortes de tiges : l’une fertile, qui apparaît au printemps,

simple, dénuée de chlorophylle, pouvant mesurer jusqu’à 20 cm de hauteur voire plus,

cylindrique, d’un blanc jaunâtre ou brune, striée longitudinalement, se terminant au sommet

par une sorte d’épi de 2 à 5 cm ou plus, d’un jaune-grisâtre. Elle est subdivisée en segments,

portant, auprès de chaque nœud, des gaines membraneuses. La tige stérile est verte, elle peut

aller jusqu’à 1 m de hauteur, apparaît en été. Elle est grêle, côtelée longitudinalement,

articulée, avec la présence aux nœuds, à la fois de la membrane et de fins rameaux articulés

comme la tige et disposés en verticilles. La tige est creuse. Il s’agit d’une plante sans fleurs.

Au somment des tiges fertiles se développent de nombreux sporanges dans lesquels mûrissent

des spores qui permettent la reproduction de la plante (GARNIER et al, 1961).

Composition chimique

Matière minérale

On y retrouve des matières minérales : silice (dont 10% sous forme d’acide silicique

dans les tisanes). Le silicium est présent sous la forme de concrétions insolubles d’opaline

déposées sur les épidermes, les collenchymes périphériques, l’endoderme des tiges et

rameaux.

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119

Une faible partie du silicium serait sous forme soluble qui demeure mal connue

permettant sont transport actif (elle n’est pas visible dans les parties souterraines)

(BRUNETON, 1999, LAROCHE, 1968).

On retrouve aussi des chlorures et sulfates de potassium, phosphate et surtout

carbonate de calcium, fer , manganèse, magnésium, sodium, soufre.

Flavonoïdes

La prêle renferme de nombreux flavonoïdes. Des échantillons étudiés pas toujours

bien caractérisés, des époques et des lieux de récolte variées, etc… expliquent sans doute une

certaine confusion dans les résultats initialement publiés. Qui plus est, ces travaux ne

prenaient pas en compte la possibilité d’existence, maintenant démontrée, de chimiotypes. On

sait en effet qu’il existe deux chimiotypes différenciés par la composition en flavonoïdes de

leurs tiges stériles. Le premier asiatique et américain, renferme des flavones O-glucosylées en

C-5, notamment le 5-O-glucosyl-lutéolol et son ester malonique en 6’’qui représente 50 à

60% des flavonoïdes totaux. Le second chimiotype, européen, en est dépourvu. Les deux

chimiotypes analysés renferment en quantité importante du 3-O-(6’’-O-malonyl-ß-D-

glucopyranosyl)-quercétol (c’est le constituant majoritaire – 30 à 50% – du chimiotype

européen), du 3-O-glucosyl-quercétol et d’autres hétérosides de flavonols (au total près de 20

populations à composition intermédiaire. Pour un même chimiotype, la composition

qualitative en flavonoïdes d’une prêle varie fortement en fonction du cycle végétatif et leur

quantité est sous la dépendance des facteurs environnementaux (lumière, eau). Les rameaux

fertiles renferment des flavonoïdes à cycle B modifié (glycosides de protogenkwanine et

dérivés voisins, gossypitrine, 6-chloro apigénol (ROMBI, 1998) ainsi qu’une substance se

comportant comme un flavonoïde, mais qui est un glucoside de styrylpyrone (BRUNETON,

1999).

A

B

Figure 28: Squelette de base des flavonoïdes

Parmi les composants phénoliques, l’isoquercitrine est le flavonoïde le plus représenté,

et l’acide di-E-caffeoyl-meso-tartarique (MIMICA-DUKIC et al, 2008).

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120

OOH

OH

OH

R

OH

O

Figure 29: R= OH Quercétol ; R=H Kaempférol.

La prêle renferme de nombreux acides aliphatiques, un acide dicarboxylique à longue

chaîne, des acides-phénols phényl propaniques, des stérols (CHU et al, 1988) dont

majoritairement le béta-sitostérol, le campésterol, l’isofucostréol et des traces de cholestérol

(D'AGOSTINO et al, 1984), des traces d’alcaloïdes (ROBLOT et al, 1988).

Propriétés pharmacologiques

Action diurétique

Les résultats des expérimentations démontrent une activité diurétique. Les

modifications de l’élimination hydrique, sodique et potassique constatées chez le rat

(FRANCK BAKKE et al, 1980), ne sont pas démenties par les travaux de VALLIERE qui

montrent les effets sur les cations urinaires et une légère augmentation de l’élimination

hydrique. Ces données confirment les résultats d’expériences anciennes et couramment

évoquées pour justifier cette propriété ainsi que ceux obtenus, par la même voie mais chez des

animaux préalablement placés en surcharge hydrique, par GUILLEREY. Officiellement la

plante est retenue « pour favoriser l ‘élimination rénale de l’eau ».

Reminéralisant

La prêle est par ailleurs, par sa richesse en silice, présentée comme un reminéralisant.

On sait en effet que le silicium est présent, sous diverses formes, au niveau des macro-

molécules constitutives du tissu conjonctif et certains auteurs supposent que cet élément joue

un rôle important dans l’organisation structurelle de celles-ci (VERNIN, 1981) : il en découle

de nombreuses applications, principalement en rhumatologie mais aussi en cosmétologie. Le

silicium est également connu pour ses propriétés anti athéromateuses étudiées chez l’animal

(LOEPER et al, 1979).

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Action trophique au niveau ostéo-articulaire : rôle du silicium

Des résultats favorables sont rapportés en cas d’affections osseuses, traumatiques ou

non. Une étude avec suivi clinique et biochimique a montré que le traitement prolongé

augmente la fixation du calcium et des phosphates au niveau des tissus-ostéoarticulaires

(TIKTINSKY et al, 1983).

Son activité favorisante de la minéralisation osseuse a été mise en évidence chez les

patients présentant un retard de consolidation osseuse (VENDEVILLE, 2001).

In vitro, il a été mis en évidence une augmentation de la production de collagène par

des ostéoblastes en culture lorsqu’ils sont mis en contact sur des lames de verre sur lesquelles

de la silice a été fixée (BOSETTI et al, 2003). Il a été également montré qu’un complexe

végétal contenant de la silice issu de la prêle a une activité anti-élastase (l’élastine étant

notamment responsable de l’élasticité du derme (BENAIGES et al, 1998)).

Action anti-inflammatoire et antalgique

Un extrait hydro-alcoolique de prêle a montré une activité anti-inflammatoire et

antalgique dose-dépendante (DO MONTE et al, 2004).

Activité anti-diabétique

Un extrait méthanolique d’Equisetum arvense L. utilisé per os sur des rats rendus

diabétiques par la streptozocine montre une diminution significative du taux de sucre dans le

sang. Mais le mécanisme d’action reste encore inconnu (SAFIYEH et al, 2007).

Activité anti-infectieuse in vitro

L’huile essentielle de prêle montre une activité antibactérienne vis à vis de

Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa et

Salmonella enteritidis et une activité anti fongique envers Aspergillus niger et Candida

albicans (RADULOVIC et al, 2006).

Activité anti convulsivante et sédative

Un extrait hydro-alcoolique de prêle testé sur des rats à 200 et 400 mg/kg augmente le

temps d’un sommeil induit par des barbituriques. Et lors d’une crise convulsive induite par le

pentylenetetrazole, on constate une augmentation du temps de latence d’une crise, une

diminution de la sévérité de la crise et une protection face à la mort, ainsi qu’une diminution

du pourcentage de rats ayant une crise convulsive (DOS SANTOS et al, 2005).

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Activité vasorelaxante

L’acide diccaffeoyl-meso-tartarique montre une inhibition de la vasocontraction

induite par de la norépinephrine sur une aorte de rat. Ceci étant dû à une diminution de

l’influx calcique de l’espace extracellulaire causé par la norépinephrine (SAKURAI et al,

2003).

Utilisation traditionnelle

Dans le but de dépuration, diurèse : mettez 50 g de prêle dans 500 ml d’eau, faites

bouillir pendant quelques minutes, filtrez et sucrez si vous le souhaitez. Il est conseillé de

boire 2 ou 3 tasses de cette décoction par jour.

Contre les hémorroïdes : mettez 15 g de cette plante dans 300 ml d’eau bouillante

pendant 15 min. Procédez à des lavages et appliquez des compresses, à plusieurs reprises.

Dans le cas d’inflammation de la bouche et de la gorge : faites des rinçages et des

gargarismes avec l’infusion indiquée pour les hémorroïdes.

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Eryngium campestre L. (Apiacées)

Chardon Roland

Noms vernaculaires

Ce nom vient du grec Eryggion qui désignait ce genre et dériverait de eryge,

éructation, en allusion aux effets prétendus de la plante.

On nomme le chardon Roland, aussi Panicaut champêtre, Barbe de Chèvre, Chardon

roulant à cause de sa tige fructifère desséchée que le vent fait rouler sur le sol. « Roland »

serait une déformation de « roulant ». Il existe dans divers pays des « chardons roulants » de

genres différents (GARNIER et al, 1961).

Description botanique

C’est une plante vivace de 40 à 60 cm de hauteur, plus ou moins glauque, à longue

racine traçante. Les tiges sont minces. Les feuilles sont raides et coriaces, fortement

innervées, au bords ondulés et découpés, dont les lobes se terminent par de grosses épines

(aspect de chardon), les inférieures munies d’un long pétiole dilaté à la base en une gaine

embrassante. De juin-juillet à septembre on observe l’épanouissement des inflorescences (les

fleurs sont blanches ou bleuâtres), capitules groupés en corymbes terminaux entourés

d’involucres à 4-6 bractées étalées et épineuses. Portées par un réceptacle garni de paillettes,

les fleurs sessiles comportent un calice à 5 dents épineuses très développées, dressées et des

pétales échancrées. Les fruits sont ovoïdes, dépourvus de côtes mais couverts de petites

écailles pointues (GARNIER et al, 1961, SCHAUENBERG, 1977).

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Composition chimique

La racine est la partie employée (GARNIER et al, 1961).

La racine contient des saponines(SCHAUENBERG, 1977), du saccharose, la plante

fraîche 0,09 % d’une essence jaune pâle d’odeur musquée (GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

Glorifiée de façon excessive par les Anciens, la racine de Panicaut est douée toutefois

de vertus diurétiques incontestables. On utilise efficacement celle d’E. campestre dans

l’oligurie, sous forme d’une potion pouvant assurer en 8 jours le retour du débit urinaire

normal.

Extrait fluide d’E. capmestre …….6g

Sirop de citron ………….………50 g

Eau………………...…q.s.p. 300 cm3

La panicaut serait également aphrodisiaque.

Enfin, on le dit spasmolytique dans la coqueluche, les coliques (GARNIER et al,

1961).

La racine et la plante fleurie sont utilisées en décoction concentrée comme diurétique,

contre la gravelle, pour éliminer les chlorures du sang et contre certaines affections cutanées

(SCHAUENBERG, 1977).

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Eupatorium cannabinum L. (Asteracées)

Eupatoire chanvrine

Noms vernaculaires

L’eupatoire chanvrine est une plante très commune, originaire d’Europe centrale. Le

nom d’espèce cannabinum rappelle la similitude des feuilles de cette grande herbe vivace

avec celles du chanvre (feuilles à 3-5 folioles aiguës dentées) (BRUNETON, 1999).

Du grec Eupatorion, nom de la plante de Eupatôr, de noble naissance (Eu, bon, Pater,

père), surnom de Mithridate le Grand auquel on attribuait la découverte des propriétés

médicinales de l’espèce du genre .

Cannabinum, transcription latine de l’adjectif grec Kannabinos : de chanvre (de

Kannabis , chanvre, dérivé de Kanna, le Roseau) ; feuilles rappelant celles du chanvre.

Chanvrine, adjectif formé sur chanvre : lui-même dérivé de l’accusatif latin cannabem,

à travers le vieux français chaneve, puis chanve et enfin chanvre (GARNIER et al, 1961).

Description botanique (annexes, figure 74)

C’est une plante herbacée de 0.5 m à 1.50 m. Les feuilles sont opposées, sans stipules,

à pétiole court, divisées en 3 à 5 folioles aigües, dentées, portées chacune par un petit pétiole

secondaire (les feuilles supérieures sont assez souvent simples). Elles sont couvertes de poils

mous, ainsi que les tiges, et ponctuées en dessous de glandes transparentes. Les fleurs sont

groupées en un petit nombre, en capitules de 5 à 6 mm, longuement pédonculées, solitaires ou

réunies en panicule ou corymbe. L’involucre est allongé, presque cylindrique ; les bractées

sont imbriquées inégales. Les fleurs sont toutes en tube, régulières, toutes staminopistillées.

La corolle est à 5 dents, formée de 5 pétales soudés, rosée ou rougeâtre (parfois blanche). Les

anthères sont introrses, soudées entre elles par leur bords latéraux, arrondies à leur base. Le

style est divisé en 2 branches stigmatiques allongées, presque cylindriques vers le haut où

elles se dirigent plus ou moins l’une vers l’autre ; chacune de ces branches porte des rangées

de papilles distinctes l’une de l’autre. L’ovaire est adhérent, à une loge, à 2 carpelles à

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placentation pariétale, il contient un ovule anatrope, dressé. Les fruits sont des akènes noirs,

allongés, à 5 côtes saillantes, couverts de petites glandes résineuses, brillantes. Ils sont

surmontés chacun d’une aigrette blanche, à poils dentelés disposés sur un seul rang, plus long

que l’akène. C’est une plante vivace à tiges souterraines rameuses (GARNIER et al, 1961).

Composition chimique

On utilise les racines et les feuilles. Elle a suscité de nombreux travaux : triterpènes,

acides-phénols, polyines ont étés signalés. Parmi les nombreux composants décrits on peut

citer : une huile essentielle (0.3%), des flavonoïdes, des dérivés benzodihydrofuraniques, des

esters du nérol et une clérodane (cannaclérodanolide, une dilactone diterpénique). De

nombreux alcaloïdes pyrrolizidiniques sont présents aussi bien dans les parties aériennes

(échinatine et ses stéréoisomères : lycopsamine, intermédine, rindérine) que dans les racines

(supinine), leurs esters acétiques, angéliques, tigliques et isovalériques sont égalements

caractérisés. Assez récemment, deux polysaccharides, polymères hétérogènes du xylose et de

l’acide 4-O-méthyl-glucuronique, ont été identifiés dans les parties aériennes (ROMBI, 1998).

On trouve également des lactones sesquiterpéniques. Ce sont majoritairement des

esters (hydroxy-4tiglates, tiglates…) de 8ß-hydroxy germacranolides : eupatoriopicrine (0.4%

des parties aériennes) et ses dérivés (19-O-acétyl, 20-déoxy, 3ß-hydroxy, 19-O-linolényl),

eupatolide. Les autres lactones sont structuralement très proches : dérivés 3-O-acétyl (ex :

chromolaenide, eucannabinolide), dérivés 10,14-déhydro hydroxylés en 1 (sacchalinine),

dérivé du costunolide. L’eupachifoline C (un guaïanolide) est le produit d’oxydation de

l’eupatoriopicrine (ROMBI, 1998).

La racine contient une résine, du nitrate de potassium, du malate et du phosphate de

calcium, de la silice, du fer. De l’euparine a été caractérisée :

OOHCH

2

CH3

CH3

O

Figure 30: Euparine

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127

Dans les racines on a isolé de l’acide palmitique et établi la présence des acides

oléique et linoléique et de l’alpha-eupatérol.

Dans les tiges on a trouvé du rutoside.

Dans les fleurs sèches on a trouvé de l’acide palmitique et de l’alpha-lactucérol

(taraxastérol).

La plante contient de l’inuline (GARNIER et al, 1961).

Propriétés pharmacologiques

Activités cholérétique et hépato protectrice

Une préparation lyophilisée des parties aériennes est cholérétique, elle augmente la

clairance de l’érythritol marqué : la cholérèse est d’origine hépatocytaire. Chez le rat, la

même préparation montre des propriétes hépatoprotectrices : son action préventive à l’égard

de l’élévation de la transaminase induite par CCl418

est identique (0.25-1g/Kg) à celle de la

graine du chardon marie (1g/Kg). Contrairement à cette dernière l’eupatoire possède

également une action curative (ROMBI, 1998).

Cytotoxicité

L’eupatoriopicrine est active in vitro sur les cellules KB et HeLa, sur les cellules du

carcinome pulmonaire humain à petites cellules (ID50 : 1.5µg/ml) et sur d’autres lignées

cellulaires. Cette lactone semble agir au niveau de l’ADN. In vivo, elle ne ralentit que

temporairement la croissance de tumeurs solides implantées chez la souris (ROMBI, 1998).

Propriétés immunostimulantes

Les polysaccharides stimulent la phagocytose des granulocytes (10-2-10-5g/100ml), et

donnent des résultats positifs aux autres tests habituellement utilisés pour apprécier ce type

d’activité (ROMBI, 1998).

18

Tétrachlorure de carbone.

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128

Utilisation traditionnelle

Pour la médecine classique, c’est un cholérétique et un purgatif, figurant à la première

édition de la Pharmacopée Francaise de 1818. Actuellement on recherche plutôt ses propriétés

immunostimulantes et antimicrobiennes. La poudre totale est ainsi proposée dans les

infections rhinopharyngées et la prévention de la grippe. Il n’a pas été noté de toxicité aigüe

des extraits aqueux chez la souris.

La racine a des effets cholagogues et laxatifs, elle facilite la défécation et est utile chez

les malades constipés du fait de l’insuffisance de la sécrétion biliaire, dans l’ictère catarrhal,

dans la congestion passive du foie, dans les cholécystites simples ou liées à la cholélithiase.

Sous son influence, la proportion du cholestérol sanguin diminue et il y a diminution de

l’hypertension et de la cellulite. Elle est utile aussi dans certaines dermatoses dues à une

déficience de la sécrétion biliaire avec rétention dans les tissus d’éléments résiduels capables

de provoquer des troubles vaso-moteurs de la peau (GARNIER et al, 1961).

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129

Euphorbia cyparissias L. (Euphorbiacées)

Euphorbe Petit-Cyprès

Noms vernaculaires

Cyparissias vient du grec Kuparissas : cyprès ; la plante ressemble à un petit cyprès.

Ses autres noms sont : Petit Cyprès, Petite Esule, Tithymale, Rhubarbe des Paysans, Herbe à

lait. L’euphorbe est inscrite sur la liste B des plantes médicinales de la Pharmacopée Française

10 ème édition.

Description botanique

Cette euphorbe, commune dans les champs et les endroits incultes, sur le bord des

chemins et des routes presque partout en France, est une espèce vivace de 20 à 50 cm de

hauteur. Sa tige souterraine rampante, ramifiée, donne naissance à de nombreuses tiges

dressées, herbacées, portant de nombreux rameaux stériles ou florifères ; les feuilles, longues

et étroites, entières, à limbe étalé ou renversé, aigu au sommet, rétréci à la base, sont très

nombreuses et rapprochées sur les rameaux stériles, plus espacées sur les rameaux florifères.

Les fleurs, jaunes ou orangées, sont réunies en ombelles à rayons nombreux, grêles, plusieurs

fois bifurqués, apparaissant de mai à septembre ; à la base de l’ombelle se trouve un verticille

de feuilles un peu plus courtes et plus larges que les feuilles caulinaires ; les bractées

accompagnant les fleurs, largement ovales-triangulaires, sont jaunes pendant la floraison,

rougeâtre par la suite. Les glandes florales jaunes, en croissant présentent deux pointes

courtes. Le fruit est une capsule de 3 mm de longueur, trigone, glabre à la surface finement

chagrinée. Chacune des trois parties du fruit, marquée d’un petit sillon sur le dos, renferme

une graine brun clair, lisse, à caroncule blanchâtre. Cette espèce se trouve de préférence sur

les sols calcaires, presque partout en France et en Europe (GARNIER et al, 1961).

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130

Composition chimique

La racine est la partie utilisée (GARNIER et al, 1961).

Le latex de la plante renferme une substance âcre, l’euphorbone, de la résine, de la

gomme, de l’euphorbine (SCHAUENBERG, 1977) et des acides gallique, malique et tartrique

et une huile essentielle.

La graine contient une huile grasse siccative (GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

Sous le nom Scammonium europaeum, le latex était autrefois officinal. L’euphorbe a

été utilisée comme vomitif et purgatif drastique, ce qui a causé bon nombre

d’empoissonnements. Cette drogue n’est plus guère employée de nos jours

(SCHAUENBERG, 1977).

La racine ingérée ou employée en lavement peut provoquer chez l’homme des cas

d’empoisonnements aboutissant à la mort ; le suc peut occasionner une kératite purulente. On

le recommandait comme drastique à la dose de 0.5 g à 1 g, après l’avoir fait macérer pendant

24 h dans le vinaigre ou le suc d’oseille ou bien après l’avoir fait dessécher à l’air libre

pendant 10 mois (GARNIER et al, 1961).

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131

Foeniculum vulgare Miller (Apiacées)

Fenouil commun

Noms vernaculaires

Le nom foeniculum : vient de fenum, foin, à cause de la finesse de ses feuilles, ou de

son odeur aromatique (GARNIER et al, 1961).

La pharmacopée européenne (6ème

édition) consacre deux monographies à ce genre :

l’une au fruit sec de F. vulgare Miller ssp. Vulgare var. vulgare, l’autre au fruit sec de F.

vulgare ssp. Vulgare var. dulce miller) Thell (BRUNETON, 1999). Il est aussi inscrit à la

Pharmacopée Française 10 ème édition. Le fenouil était déjà utilisé par les anciens Egyptiens

(SCHAUENBERG, 1977).

Description botanique

C’est une grande herbe, vivace, pouvant mesurer jusqu’à 2 mètres de haut, glabre. Elle

possède une racine fusiforme, ramifiée, grosse et ligneuse. La tige est dressée, ramifiée, d’un

vert strié de bleu, brillante et pleine. Les feuilles sont subdivisées en segments filiformes d’un

vert bleuté. Les feuilles inférieures sont pétiolées, celles de la partie supérieure sessiles. Elles

sont dotées d’une gaine foliaire mesurant de 3 à 6 cm. Les fleurs sont de couleur jaune,

rassemblées en ombelles de 15 cm de large, avec des rayons très inégaux, dont le nombre peut

varier de 4 à 25. Les fruits sont formés de 2 akènes gris foncé, glabres, d’une longueur de 4 à

10 mm, de forme cylindrique, fuselés, dotés de côtes en relief (TICLI, 1999). L’odeur anisée

est très marquée (BRUNETON, 1999).

Composition chimique

La plante, et particulièrement les graines, renferment une huile essentielle avec anéthol

(GARNIER et al, 1961, SCHAUENBERG, 1977), substances grasses, sucres, sels minéraux,

estragol, bornéol, méthyleugénol et des carbures : d-pinène, camphène, dipentène, d-

limonène, α-phellandrène (GARNIER et al, 1961, TICLI, 1999).

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132

On trouve dans le fruit deux trimères stilbène diglucosides et une benzoisofuranone

(DE MARINO et al, 2007) ainsi que de l’amidon, cellulose, pentosanes, pectine, substances

azotées et une huile (dont de l’acide pétrosélinique, oléique, linoléique, palmitique).

Les métaux présents dans le fenouil ont été quantifiés, K, Mg, Ca, Mn, Fe, Cu, Zn et

Pb sont respectivement à une concentration de 1508.7, 27653.0, 2036.0, 4848.1, 24.8, 323.5,

15.2, 23.7 et 10.8 µg/g (XUE et al, 2006).

Dans la plante, on retrouve des composés phénoliques tels que : l’acide 3-O-

caffeoylquinique (3-CQA), acide chlorogénique, acide 4-O-caffeoylquinique (4-CQA),

ériocitrine, rutine, miquélianine, acide 1,3-O-dicafféoylquinique (1,3-diCQA), acide 1,5-O-

dicafféoylquinique (1,5-diCQA), acide 1,4-O-dicafféoylquinique (1,4-diCQA) et l’acide

rosmarinique (KRIZMAN et al, 2007).

Parmi les composés odorants du fenouil, les plus présents sont le trans-anéthole,

estragole, fenchone, et 1-octen-3-ol (DIAZ-MAROTO et al, 2005).

On note aussi la présence de furanocoumarines, en particulier de l’impératorine et du

bergaptène (KWON et al, 2002).

Propriétés pharmacologiques

Anti prolifératif

L’ingestion de graines de fenouil chez des souris porteuses de tumeur de la peau et de

l’estomac, montre une réduction de l’incidence et de la multiplication de ces tumeurs chez la

souris. Un régime à base de fenouil pourrait servir de prévention de carcinogenèse (SINGH et

al, 2008).

Anti glaucomateux

Un extrait aqueux de graines de fenouil est testé chez le lapin glaucomateux. Il en

résulte une baisse de pression intraoculaire allant jusqu’à comparer l’efficacité de cet extrait à

celle du timolol. Aucun essai de toxicité n’a encore été réalisé (AGARWAL et al, 2008).

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133

Anti agrégant plaquettaire

L’anéthole, inhibe dans le plasma d’un cochon de guinée l’agrégation plaquettaire

induite par l’acide arachidonique, le collagène et l’ADP19

. Tandis que sur une aorte de rat, on

constate une vasorelaxation à la concentration antiplaquettaire de l’anéthole. Chez la souris,

l’anéthole administrée par voie orale est un agent anti thrombotique sans avoir d’effets

secondaires de type pro hémorragique (à la dose thérapeutique anti thrombotique)

(TOGNOLINI et al, 2007).

Protecteur gastrique

Chez le rat, un prétraitement par voie orale d’un extrait aqueux de graines de fenouil,

permet après ingestion d’éthanol, de réduire significativement les lésions gastriques induites

par celui-ci par rapport à un témoin. Ceci montre une action anti-ulcérogène du fenouil

(BIRDANE et al, 2007).

Spasmolytique

Une étude comparative, sur des jeunes filles (13 ans de moyenne d’âge), atteintes de

dysménorrhées, est menée entre l’action de l’acide méfénamique et un extrait de graines de

fenouil. Il en résulte aucune différence entre le soulagement des douleurs des deux groupes.

Le fenouil a donc une efficacité comparable à l’acide méfénamique dans ce cas. Une seconde

étude valide cette activité mais place l’acide méfénamique comme ayant une action

légèrement supérieure (MODARESS NEJAD et al, 2006, NAMAVAR JAHROMI et al,

2003).

Un extrait éthanolique et l’huile essentielle de fenouil sont bronchodilatateur sur une

trachée isolée de cochon de guinée. Le mécanisme d’action impliquerait en partie l’ouverture

d’un canal potassique par la plante an niveau des cellules musculaires lisses, tandis que les

ions calcium ne joueraient aucun rôle (BOSKABADY et al, 2004).

Anti coliques

Le fenouil est réputé pour soulager les coliques des nourrissons. Une étude vs placebo

démontre une efficacité supérieure d’une émulsion d’huile de graines de fenouil sur le

soulagement des coliques par rapport au placebo (ALEXANDROVICH et al, 2003).

19

Andénosine triphosphate

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134

Anti hirsutisme

Une étude en double aveugle à été menée sur des femmes souffrant d’hirsutisme

idiopathique. On a testé une crème à base d’extrait éthanolique de fenouil à 2% et 1%, et un

placebo. On a constaté une réduction du diamètre des poils allant jusqu’à 18.3% pour la crème

à 2%, et -0.5% chez le placebo (JAVIDNIA et al, 2003).

Toxicité

L’essence de fenouil est un peu irritante, et d’action générale convulsivante. Des doses

élevées provoquent, en effet, des tremblements, des crises épileptiformes, une excitation

intense, des hallucinations, suivis d’une période d’abattement et de somnolence. En moindre

quantité, ses effets stimulants, précédant un stade de dépression, sont rapides et prolongés,

accompagnés de salivation et de contractions intestinales, d’une diminution et d’un

renforcement des pulsations et d’une légère élévation de température (GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

On l’utilise dans l’aphonie : laissez infuser 5 g de fruits pilés dans une tasse de lait

bouillant pendant 10 minutes. Passez au tamis et ajoutez du miel. Buvez chaud.

Dans les bronchites, pharyngites, on utilise la formule suivante : laissez infuser 15 g de

fruits pilés dans 300 ml d’eau bouillante pendant 10 minutes. Il est conseillé de boire 2 tasses

de cette infusion par jour.

Pour stimuler la digestion, contre les flatulences, inappétence : laissez infuser une

cuillerée de fruits écrasés dans 250 ml d’eau bouillante pendant 10 minutes. Il est conseillé de

boire 2 à 5 tasses de cette infusion par jour. A doses plus réduite elle est aussi conseillée pour

les enfants. C’est un excellent stimulant digestif.

Connu de longue date pour ses vertus galactagogues, le fruit de fenouil s’emploie sous

les formes suivantes : infusé à 10 ou 30 pour mille (se recommande aux nourrices, à raison de

2 verres par jour), ainsi qu’en cataplasme contre les engorgements laiteux (GARNIER et al,

1961).

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Fragaria vesca L. (Rosacées)

Fraisier sauvage

Noms vernaculaires

En l’an 124 de notre ère, l’écrivain romain Apulejus décrit les vertus thérapeutiques de

la fraise (SCHAUENBERG, 1977).

Le fraisier était connu des Grecs et des Romains mais ses propriétés médicinales ne

furent pas mentionnées avant le XVIème

siècle, où Matthiole signalait que les feuilles et la

racine guérissent les ulcères et les plaies, la dysenterie, arrêtent les hémorragies utérines,

provoquent l’urine, favorisent la rate (GARNIER et al, 1961).

On le nomme aussi Fraisier des bois, Fraisier comestible. Fragaria vient de fragrans,

odorant ; allusion à la chair parfumée du fruit. Vesca vient de vescere, nourrir ; le fruit est

comestible (GARNIER et al, 1961).

Le fraisier est inscrit à la Pharmacopée Française 10 ème édition.

Description botanique (annexes, figure 60)

Le Fraisier des bois est une plante vivace commune dans les bois, les haies, les

buissons et sur les côteaux. La tige souterraine donne naissance à une rosette de feuilles

longuement pétiolées, divisées en trois folioles dentées, plus ou moins plissées dans le sens

des nervures secondaires et recouvertes à la face inférieure d’un duvet soyeux. Les fleurs

blanches groupées en cymes apparaissent d’avril à juillet. Le calice est doublé d’un calicule ;

il y a 5 pétales et de nombreuses étamines à anthères biloculaires introrses ; les carpelles

nombreux sont groupés sur un réceptacle qui se renfle considérablement et devient succulent

et constitue la fraise de forme ovoïde ou conique rouge, rose ou blanchâtre, sur laquelle sont

fixés les akènes. Après la floraison, il se forme à la base de l’axe floral un petit bourgeon

mince fusiforme qui s’allonge sur le sol en rampant et qui peut atteindre 30 à 40 cm et se

termine par une rosette de feuilles et s’enracine en donnant une plante qui fleurira l’année

suivante (GARNIER et al, 1961).

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Composition chimique

Les parties utilisées sont le rhizome et les feuilles (GARNIER et al, 1961). La fraise

mûre renferme plusieurs substances minérales et du mucilage. La feuille est riche en tanins et

en flavonoïdes (SCHAUENBERG, 1977).

Le rhizome renferme 9.4 % de tanin ; ce tanin, apparenté à l’acide quinotannique se

trouve sous une forme d’un complexe hétérosidique, le fragarianoside, la fragarine, et un

sucre. A coté de ce complexe, on a trouvé une substance semblable à la quinovine et une

petite quantité d’acide gallotannique, une pentosane et des triterpènes.

Les feuilles, riches en tanin, renferment 223 mg de vitamine C pour 100 g de

substance fraîche (GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

Les feuilles et le rhizome sont diurétiques et astringents, ils sont utilisés en décoction

en cas de diarrhées, de jaunisse et lors d’hématurie. A la campagne on prépare une infusion de

feuilles qui joue le rôle de thé noir (SCHAUENBERG, 1977).

Pour stimuler la diurèse : faire bouillir 30 g de racines dans un litre d’eau pendant 10

minutes et laissez reposer 5 minutes. Il est conseillé de boire 3 tasses de cette décoction par

jour. Faites infuser 10 g de feuilles dans 250 ml d’eau bouillante pendant 10 minutes. Il est

conseillé de boire 3 ou 4 petites tasses de cette infusion par jour.

En cas de diarrhée : faire bouillir 20 g de racines dans un litre d’eau pendant 10

minutes. Il est conseillé de boire 1 ou 2 tasses de cette décoction par jour. Faire infuser 10 g

de feuilles dans 250 ml d’eau bouillante pendant 10 minutes. Il est conseillé de boire 3 ou 4

petites tasses de cette infusion par jour.

En cas de tartre : écraser une fraise fraîche sur la brosse à dents et frottez

énergiquement vos dents. Recommencer de temps et temps (TICLI, 1999).

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Genista tinctoria L. (Papilionacées)

Genêt des teinturiers

Noms vernaculaires

Genista, du nom latin du Genêt, du mot celtique gen, petit buisson, ou du grec Knèstis,

racloir, venant de Knaô, je gratte, je chatouille, à cause des épines. Et tinctoria, qui sert à

teindre.

On le nomme aussi Genestrolle, Petit Genêt, Genêt bâtard, Fleur à teindre, Herbe à

jaunir (GARNIER et al, 1961).

Description botanique

C’est un arbrisseau de 30 cm à 2 m de hauteur, non épineux, à rameaux dressés, striés,

verts, à nombreuses feuilles alternes, simples, lancéolés, le plus souvent de plus d’un cm de

longueur et présentant généralement deux stipules très petites à la base. Les fleurs jaunes sont

groupées à l’extrémité des rameaux ; le calice, formé de sépales soudés à la base, se présente

comme deux lèvres ; une inférieure à trois dents, une supérieure divisée jusqu’à la base en 2

lobes. Les 5 pétales forment une corolle papilionacée, la carène et l’étendard sont très écartés

l’un de l’autre quand la fleur est ouverte ; l’étendard est étroit, sans poils ou presque ; les 10

étamines sont soudées entre elles par les filets. Le pistil est formé d’un seul carpelle libre,

surmonté d’un style un peu courbé au sommet, avec un seul stigmate. Le fruit est une gousse

allongée et aplatie, brune, le plus souvent sans poils, mesurant à maturité 25 à 30 mm de

longueur sur 3 à 4 de largeur et contenant plusieurs graines. Celles-ci sont olivâtres, mates

(GARNIER et al, 1961).

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Composition chimique

Les parties employées sont les fleurs et les graines (GARNIER et al, 1961). La plante

contient deux alcaloïdes : la cytisine et la méthylcytisine, un glucoside colorant jaune : la

lutéoline, ainsi que de la génistéine (génistoside flavonique) (SCHAUENBERG, 1977).

La plante en fleur sèche contient 0.0237 % d’huile essentielle, noir-marron, concrète,

ett 0.33 % du poids sec en alcaloïdes parmi lesquels de l’anagyrine, de la cytisine, de la

méthylcytisine. La plante fraîche renferme 42 mg pour 100 g d’acide ascorbique. Dans les

feuilles jusqu’à 256 mg de vitamine C ont été dosé pour 100 g d’organe frais.

Dans les fleurs, il y a une cire, des sucres. Du lutéolol et du génistéol de formule :

OOH

OH OOH

Figure 31: Génistéol

Les fleurs contiennent aussi 0.0364 pour mille d’huile essentielle ; du génistoside

(génistine), glucoside ß du génistéol. Dans les fleurs on a découvert de la scoparine. La graine

contient de la cytisine (GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

La plante est diurétique et laxative. Utilisée autrefois par les teinturiers, le genêt était

également officinal (Herba Genistae tinctoriae). De nos jours cette plante n’est plus guère

employée (SCHAUENBERG, 1977).

Les fleurs sont purgatives (suc 20 g à 30 g ou infusion de fleurs à la dose de 30 g par

litre). Les graines sont éméto-cathartiques, jadis employées, réduites en poudre, à la dose de 4

g tous les deux jours dans du vin blanc contre l’hydropisie (GARNIER et al, 1961).

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Gentiana Centaurium L. (Gentianacées)

Petite centaurée

Noms vernaculaires

Erythraea provient de erythros, qui signifie rouge, à cause de la couleur des fleurs. Il

est dit que le Centaure Chiron a découvert ses propriétés, d’où son nom.

On la nomme aussi Gentianelle, Herbe au Centaure, Herbe à la fièvre (GARNIER et

al, 1961).

Description botanique

C’est une plante bisannuelle ou annuelle, d’aspect variable. Haute de 10 à 50 cm, elle

est parfois réduite à un coussin plaqué au sol. Les feuilles basilaires sont ovales, disposées en

rosette, sessiles. Les fleurs sont roses (SCHAUENBERG, 1977).

Les fleurs s’épanouissant vers 24°C, sont sessiles ou presque et disposées en cymes à

l’extrémité des rameaux subdivisés. Larges de 12 à 20 mm suivant les sous-espèces, elles ont

un calice tubuleux, persistant, à 5 sépales aigus, une corolle dont le long tube s’évase en

autant de pétales elliptiques et porte 5 étamines dont les anthères s’enroulent en spirale après

la libération du pollen. Le style, caduc après la floraison, se termine par 2 stigmates dilatés

transversalement et surmonte un ovaire à 2 carpelles soudés. Le fruit, capsule 2 fois plus

longue que le calice, déhiscente par 2 valves, renferme de minuscules graines fauves

profondément ridées, à albumen charnu (GARNIER et al, 1961).

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Composition chimique

C. erythracea contient des iridoïdes, responsables du caractère amer de la plante. Le

gentiopicroside est l’un des constituant majeur. Le centapicrine (SAKINA et al, 1976) et le

centauroside (TAKAGI et al, 1982) sont d’autres glucosides iridoïdes amers.

L’erythrocentaurine, qui est aussi un composé amer est présent dans la plante et rougit au

soleil. On trouve aussi l’erytaurine (WEISS et al, 2000), la dihydrocornine, amarogentine,

amarogentrine, gentiopicrine, et le gentioflavoside (BRUNETON, 1995).

Deux glycosides séco-iridoïdes ont été isolés des parties aériennes de la plante par

CLHP20

couplé à un détecteur à photo-diode ; le swertiamarine et sweroside

(KUMARASAMY et al, 2003).

La plante contient des composés polyphénoliques, tels que des xanthones (eustamine

et demethyleustamine), de l’acide phénolique, de l’acide p-coumarinique, de l’acide

sinapique, des esters d’acide hydroxycinnamique (VALENTAO et al, 2001).

Dans un extrait chloroformique des parties aériennes, on a décelé les xanthones

suivantes : 1,5-hydroxy-3-méthoxyxanthone, 1-hydroxy-3,5,6-triméthoxyxanthone, 1-

hydroxy-3,5,6,7-tétraméthoxyxanthone, 1-hydroxy-3,5,6,7,8-pentaméthoxyxanthone, 1-

hydroxy-3,7,8-triméthoxyxanthone et 1,8-dihydroxy-3,5,6,7-tétraméthoxyxanthone

(VALENTAO et al, 2002).

Une isocoumarine a été détectée dans les parties aériennes : 5-formyl-2,3-

dihydroisocoumarine (VALENTAO et al, 2003).

On trouve aussi des alcaloïdes : la gentianine (RULKO et al, 1972), la gentioflavine

(MEREKOV et al, 1967), la gentianine et la gentianidine.

La fraction steroïdique d’un extrait éthéré des parties aériennes de centaurée montre la

présence de ß-sitostérol, stigmastérol, campestérol, brassicastérol et delta 7 stigmastérol, tous

isolés par CLHP (AQUINO et al, 1985).

Propriétés pharmacologiques

Anti –bactérienne

Les deux glucosides seco-iridoïdes, swertiamarine et sweroside montrent des

propriétés antibactériennes vis à vis de Bacillus cereus, Bacillus subtilis, Citrobacter freundii,

et E. Coli. La swertiamarine est aussi inhibitrice de la croissance de Proteus mirabilis et

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Serratia marcescens, le sweroside agit sur le Staphyloccoccus epidermidis. Les tests de

toxicité de ces deux molécules indiquent une toxicité significative sur des crevettes de mer,

avec une DL50 de 8 µg/ml et 34µg/ml, le témoin étant la DL5021

de la podophyllotoxine, une

lignane cytotoxique, de 2.79 µg/mL (KUMARASAMY et al, 2003).

Anti-oxydante

Une infusion de fleurs de centaurée lyophilisées à été préparée. L’activité scavenger

sur les radicaux superoxyde à été testée par un test non enzymatique (NADH/phenazine

methosulfate) et enzymatique (xanthine/xanthine oxydase). Il en résulte que cette infusion

montre des propriétés anti-oxydantes par inhibition de la xanthine oxydase, et captation des

radicaux superoxydes. Ce sont les composés phénoliques qui exercent cette action

(VALENTAO et al, 2001).

Diurétique

Un extrait aqueux de centaurée à été administré tous les jours pendant une semaine à

des rats, à la dose de 10 ml/kg, à une concentration de 8 ou 16%. Dès le 5ème

jour on constate

une augmentation de la diurèse par rapport aux rats témoins. L’augmentation de l’excrétion de

sodium, potassium et chlorures dans les urines de 24 heures n’apparaît qu’après plus de 4

jours de traitement (HALOUI et al, 2000).

Autres activités

Un extrait aqueux de centaurée possède une activité anti-inflammatoire et

antipyrétique, mais pas d’activité analgésique, ceci est démontré sur quelques modèles

animaux (BERKAN et al, 1991).

20

Chromatographie liquide haute performance. 21

Dose létale 50 : Cet indicateur mesure la dose de substance causant la mort de 50 % d'une population

animale donnée (souvent des souris ou des rats) dans des conditions d'expérimentation précises.

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142

Utilisation traditionnelle

La petite centaurée est tonique, cholérétique, stomachique et fébrifuge. L’indication en

est la même que celle de la gentiane, mais la petite centaurée est moins amère. Sa valeur

amère est de 1 pour 2000 à 1 pour 3000. On utilise les feuilles en infusion (SCHAUENBERG,

1977).

On lui attribue d’heureux effets dans les fièvres intermittentes, l’anorexie des

convalescents, la chlorose, l’hydropisie (association avec les baies de genièvre diurétiques),

les diarrhées rebelles. Le décocté concentré a aussi été utilisé comme vermifuge. Elle est

douée de propriétés sédatives utilisables dans certaines dyspepsies douloureuses et se montre

légèrement laxative. Elle convient au traitement des troubles hépatobiliaires.

Ses sommités fleuries alliées autrefois à celles de Germandrée petit-Chêne et aux

feuilles sèches de Chardon Bénit composaient autrefois les Espèces amères. La petite

centaurée sert à la préparation des vermouths. En usage externe, les cataplasmes de plante

amélioreraient, les ulcères (GARNIER et al, 1961)

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Geum urbanum L. (Rosacées)

Benoîte commune

Noms vernaculaires

On l’appelle aussi Benoîte officinale, Herbe de saint Benoît, Herbe du bon soldat,

Racine-bénite, Avence, Herbe à fièvre, Gariot, Racine bénie (J.C. RAMEAU, 1989).

Son nom de genre viendrait du grec « geuô », je fais goûter, et lui aurait été donné en

raison de l’odeur spéciale de clou de girofle de son rhizome, et du latin « urbanus » : qui croît

dans les villes. L’explication de son nom français est simple : benoîte est une forme de bénite.

Il semble que ce soit dans l’Histoire naturelle de Pline l’ancien que les vertus de la benoîte

aient été pour la première fois vantées. Pline recommandait la Benoîte contre les douleurs de

poitrine et les digestions difficiles. Appelée Benedicta au 12ème

siècle par sainte Hildegarde,

elle devient plus tard l’herbe de Saint Benoît. Assez délaissée par les médecins dès le 16ème

siècle, la benoîte est restée très populaire dans les campagnes, bien que, d’après la légende, il

arrive parfois que la plante ensorcelle son possesseur. Aujourd’hui, bien étudiées du point de

vue chimique, elle a retrouvée la faveur des phytothérapeutes (DELAVEAU et al, 1981). Et

elle est inscrite à la Pharmacopée Française 10ème

édition.

Description botanique

La benoîte est une plante herbacée vivace, commune dans les lieux ombragés et

humides, dans les bois, les haies et sur le bord des chemins. Sa courte tige souterraine

brunâtre munie de racines adventives épaisses et allongées dégage une odeur de girofle. La

tige aérienne grêle, peu ramifiée, velue et rude au toucher, peut atteindre parfois 90 cm de

hauteur et porte des feuilles alternes dissemblables : celles de la base, groupées en rosette,

pétiolées, sont divisées en 3 segments inégaux ; les feuilles moyennes subsessiles très

développées sont divisées en 3 segments inégaux, le segment terminal toujours beaucoup plus

grand que les deux autres ; toutes les feuilles sont bordées de dents aigues, plus ou moins

inégales et accompagnées à la base de deux stipules élargies, arrondies, dentées. Les fleurs

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jaunes, petites, solitaires à l’extrémité des rameaux, s’épanouissent de juin à aout ; le calice

est à 5 sépales et s’accompagne d’un calicule dont les 5 divisions alternent avec les sépales ;

la corolle a 5 pétales étalés, plus longs que les sépales ; les étamines sont nombreuses ; les

carpelles nombreux, velus, sont disposés sur un réceptacle saillant, non charnu, et surmontés

chacun d’un long style persistant courbé en crochet dans le quart supérieur de sa longueur ;

les carpelles uniovulés, donnant à maturité un akène velu terminé par le style persistant et

crochu, constituent à l’extrémité des tiges une masse globuleuse et hérissée (DE MARTINO

et al, 2009, GARNIER et al, 1961, J.C. RAMEAU, 1989).

Il existe aussi la benoîte des ruisseaux, qui peut s’hybrider avec la benoîte commune,

leurs principes actifs étant les mêmes (SCHAUENBERG, 1977).

Composition chimique

On utilise les feuilles à la floraison, le rhizome avant la floraison. Le rhizome de

benoîte renferme un principe amer qui se présente comme une masse amorphe, neutre, de

saveur fortement amère, soluble dans l’eau, l’alcool, l’éther, 30 % de tanin (acide gallique,

caféique, chlorogénique (BARNES et al, 2007)), des sucres, 0.39 % d’huile essentielle

d’odeur fine et agréable de girofle qui communique au rhizome ce parfum caractéristique qui

lui a valu le nom de « racine de girofle ».

L’essence ne serait pas préformée dans le rhizome ; mais sa production, rappelant celle

de l’essence de laurier-cerise, d’amandes amères et de moutarde, résulterait de l’action d’une

enzyme sur un hétéroside ; les auteurs considèrent que le principe odorant, l’eugénol (un

phénylpropanoïde), provient du dédoublement d’un hétéroside, le géoside, par action d’un

enzyme particulier, la géase.

Hydrolyse par la géase : C21H30O11 + H2O = C11H20O10 + C10H12O2

L’action de la géase sur le géoside donne le viscianose et l’eugénol. Le viscianose est

probablement uni dans l’hétéroside à la fonction phénol de l’eugénol.

OH

OMe

Figure 32: Eugénol

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Ajoutons qu’on a dosé 114 mg de vitamine C dans 100 g de feuilles fraîches (GARNIER et

al, 1961).

Propriétés pharmacologiques et utilisation traditionnelle

La benoîte est très antivirale, donc à utiliser dans les fièvres d’origine virale sous

forme de teinture mère ou décoction (DURAFFOURD et al, 2002).

Une décoction aqueuse à 20 % de benoîte, administrée en injection intraveineuse

produit une baisse de la pression sanguine chez le chat (PETKOV, 1979).

Par son pouvoir astringent, la benoîte est indiquée dans les diarrhées, les dyspepsies

hyposthéniques. Mais attention elle est émétique à forte doses (DURAFFOURD et al, 2002).

Tonique et astringente, la benoîte est employée dans le traitement de la diarrhée

chronique, de la dysenterie. L’infusion était prescrite à 60 g par litre, la teinture 20 à 30

gouttes avant les repas ou l’extrait aqueux 1 à 3 g par jour. L’auteur ajoutait que cette plante

aurait été employée par les Danois comme succédané du quinquina dans le traitement des

fièvres intermittentes (GARNIER et al, 1961).

Il en découle les propriétés : astringente, fébrifuge, stomachique, sudorifique,

vulnéraire (DELAVEAU et al, 1981).

Elle est utilisée uniquement en homéopathie et herboristerie, soit en décoction de

racine, soit sous forme de teinture de plante entière.

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Glechoma hederacea L. (Lamiacées)

Lierre terrestre

Noms vernaculaires

On l’appelle aussi appelé Couronne de terre, Courroie de Saint-Jean, Drienne,

Glechoma faux lierre, Rondelette (GIRRE, 2001).

Glechoma dériverait du grec Glêkhôn, nom d’une plante analogue. Hederacea vient de

Hedera, Lierre (ressemblant au lierre par ses tiges rampantes) (GARNIER et al, 1961).

Le lierre terrestre n’a de commun avec le lierre grimpant que la reptation, qu’il

accomplit « à la façon du lierre » mais au ras du sol. Connu depuis le haut Moyen Age comme

plante médicinale, le lierre était apprécié par sainte Hildegarde, au XIIème

siècle, pour deux de

ses usages modernes : pectoral, vulnéraire. Au XVIème

siècle, il était recherché pour soigner

les plaies internes et externes et même pour combattre la folie. Cuit dans du lait, c’est encore

un des remèdes les plus couramment utilisés dans les campagnes contre les affections des

bronches (DELAVEAU et al, 1981). La feuille du lierre est inscrite à la Pharmacopée

Française et Européenne.

Description botanique

C’est une plante herbacée, rampante, vivace, pouvant mesurer jusqu’à 30 cm de long.

La tige est longue, grimpante, pubescente, radicante aux nœuds. Les tiges florifères sont, au

contraire, glabres, quadrangulaires, simples. Elles peuvent être entièrement glabres, mais aussi

pubescentes.

Les feuilles sont opposées, portées par un pétiole évident, de forme arrondie,

cordiforme ou réniforme, avec des crénelures grossières, pouvant elles aussi être glabres ou

pubescentes. Les fleurs bleu-violet ou rouge-mauve, sont groupés en glomérules, à l’aisselle

des feuilles supérieures. Leur calice est doté de cinq dents et il est à peine bilabié, recouvert

de poils courts. La corolle de un ou deux centimètres, présente une lèvre supérieure presque

plate et droite et une lèvre inférieure à 3 lobes, le lobe médian étant plus grand et poilu

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(TICLI, 1999).

Les fruits sont des tétrakènes, ovoïdes, lisses et brunâtres, rassemblés en groupes de

quatre dans le calice persistant (GIRRE, 2001).

Composition chimique

On note la présence d’une lactone diterpénique, la marrubiine. De plus on retrouve

chez le lierre terrestre des acides-phénols, des tanins, des acides triterpéniques (GIRRE,

2001), des flavonoïdes, de sesquiterpènes (glechomafurane ou glechomanolide, selon le

chimiotype), de l’acide ursolique. Un acide octadécadiénoïque hydroxylé à été identifié

(BRUNETON, 1999).

D’autres flavonoïdes ont étés identifiés : le cymaroside, le cosmioside, l’hyperoside,

l’isoquercitroside (ZIEBA, 1973) et une faible quantité d’huile essentielle à cétones

terpéniques (dont la pinocamphone) (TAKEMOTO et al, 1966).

On trouve sept glycosides dans un extrait de plante entière : (6R,7E,9R)-mégastigma-

4,7-dièn-3-one 9-O-béta-D-glucopyranoside, apigénine 7-O-néohespéridoside, chrysoériol 7-

O-néohespéridoside, (+)-pinorésinol 4,4'-bis-O-béta-D-glucopyranoside , (+)-syringarésinol

4,4'-bis-O-béta-D-glucopyranoside, (+)-laricirésinol 4,4'-bis-O-béta-D-glucopyranoside, et

(7R,8R)-thréo-7,9,9'-trihydroxy-3,3'-diméthoxy-8-O-4'-néolignane 4-O-beta-D-

glucopyranoside (KIKUCHI et al, 2008).

Deux nouveaux glycosides ont été isolés de la plante entière, leur structure a été

révélée par analyse spectrale, ce sont le 7S,7’S,8R,8’R-icariol A(2)-9-O-beta-D-

glucopyranoside et le 4-allyl-2-hydroxyphényl 1-O-beta-D-apiosyl-(16)-beta-D-

glucopyranoside (YAMAUCHI et al, 2007).

O

OH OH

OH

OMe

OMe OMe

OMe

Glc-D-ß

Figure 33: 7'S,8R,8'R-icariol A(2)-9-O-beta-D-glucopyranoside.

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148

OO

O

Figure 34: Gléchomafurane

Propriétés pharmacologiques

Anti-inflammatoire

Une étude basée sur les propriétés anti-inflammatoire de Glechoma hederacea teste

sur des macrophages de souris stimulés à l’IFN22

gamma et au LPS23

, la libération des

médiateurs de l’inflammation. On montre un inhibition par cette plante de la production de

NO24

induite par l’interféron-gamma et les lipo-polysaccharides de manière dose-dépendante.

De plus on observe une inhibition des cytokines pro-inflammatoires et de la production du

TNF-alpha. Ainsi le lierre terrestre pourrait être utilisé afin de contrôler la réponse

inflammatoire des macrophages (AN et al, 2006) .

Le lierre terrestre possède des propriétés anti-inflammatoires à tropisme broncho-

pulmonaire sensiblement identiques à celles du marrube blanc (MASCOLO et al, 1987).

Modulateur de l’activité adénylate cyclase

Le lierre terrestre contient un acide gras insaturé, octadécadiènoique hydroxylé en 9,

l’acide (9S,lOE,12Z)-9-hydroxy-l0,12-octadecadienoïque (9-HODE), qui semble être un

régulateur de l’activité adénylate cyclase des plaquettes humaines. Tout d’abord, le 9-HODE

stimule l’activité basale de l’adénylate cyclase. Or incubé avec des prostaglandines, PGE1 et

PGD2, le 9-HODE stimule l’activité adénylate cyclase de la même façon que celles-ci, mais

de manière plus intense que si le 9-HODE est seul. De plus les prostaglandines sont des

acides gras, donc le 9-HODE est un agoniste partiel sur les récepteurs plaquettaires de PGE1

et PGD2 (HENRY et al, 1987) .

22

Interféron 23

Lipopolysaccharide 24

Monoxyde d’azote

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149

OH

COOH

Figure 35 : 9-HODE

Utilisation traditionnelle

En cas d’asthme, bronchite, toux : laissez infuser 20 g de feuilles dans un litre d’eau

bouillante pendant dix minutes. Filtrez et sucrez avec du miel, à votre goût. Il est conseillé de

boire cette tisane, une tasse à la fois, dans un délai de 24 à 36 heures (TICLI, 1999).

En cas de diarrhée, inappétence, préparez l’infusion suivante : 2 cuillerées à café de

feuilles coupées en petits morceaux dans 250 ml d’eau bouillante pendant dix minutes. Il est

conseillé de boire deux tasses par jour de cette tisane (TICLI, 1999).

Rééquilibrant du tonus musculaire de l’estomac : laissez infuser 25g de cette plante

dans 500 ml d’eau bouillante pendant dix minutes. Il est conseillé de boire cette tisane tiède, à

raison de deux tasses par jour loin des repas.

Les sommités fleuries ont des propriétés expectorantes utilisées dans la bronchite

chronique (BRUNETON, 1999).

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Hieracium pilosella L. (Astéracées)

Piloselle

Noms vernaculaires

On la nomme aussi, Oreille de rat, Oreille de souris, Piloselle de rat, Veluette, Herbe à

l’épervier (J.C. RAMEAU, 1989).

Cette plante herbacée commune à fleurs jaunes et appelée également « épervière » car

on supposait, dans l’Antiquité, que les éperviers s’éclaircissaient la vue avec le suc de cette

plante. La forme de ses feuilles couvertes de poils est à l’origine de son nom « piloselle ».

Cette plante, dont ne parle aucun texte antique, apparaît dans un écrit du XIIème

siècle,

sous la plume de la sainte abbesse Hildegarde, probablement la 1ère

femme médecin de notre

ère. Son nom de genre explique cette vertu puisque Hieracium dérive de hierax, épervier ;

suivant une croyance populaire, ces oiseaux se servaient du suc de la plante pour fortifier leur

vue (DELAVEAU et al, 1981). La piloselle est inscrite aux Pharmacopées Européenne et

Française.

Description botanique (annexes, figure 78)

Composées vivaces à fleurs jaunes, les épervières comptent plus de cent espèces et

plusieurs centaines de formes intermédiaires fort difficiles à distinguer les unes des autres.

Moins d’une dizaine possèdent des propriétés médicinales (DELAVEAU et al, 1981).

La piloselle est une plante gazonnante vivace à poils laineux et à fleurs jaunes, qui

comporte une rosette de feuilles basales ovales-oblongues, tomenteuses blanchâtres à la face

inférieure, couvertes de longs poils sur les deux faces, au centre de laquelle s’élance une tige

sans feuille pubescente d’une vingtaine de centimètres, terminée par un capitule aux multiples

fleurs ligulées jaune clair. Les feuilles sont couvertes de poils longs, blancs et soyeux. Elle

sécrète des substances dites télotoxiques qui ne permettent pas à d’autres plantes de se

développer à côté d’elle. Très fréquente sur les terrains silico-calcaires incultes, voire arides

de nos régions tempérées, elle pousse jusqu’à 2500 mètres d’altitude. Elle se récolte à la

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floraison en été. La plante entière est utilisée (PURSEY, 1978).

Composition chimique

Elle contient des composés phénoliques : des flavonoïdes (lutéoline, apigénine et son

hétéroside, hiéracine, isoétine), des acides phénols (acide caféique et chlorogénique), des

tanins, des oxycoumarines (ombélliférone et son hétéroside), des lactones sesquiterpéniques

(guaïanolide), et de l’inuline (fructane) dans la racine.

L’ombélliférone, une coumarine contenue dans tous les organes de la plante est

majoritairement présente dans la plante fraîche sous forme hétérosidique (glucosyl-7-

ombélifférone) ; la feuille est l’organe le plus riche (ROMBI, 1998).

O OOH

Figure 36 : Ombelliférone

OOH

OH

OH OH

OH

O

Figure 37 : Isoétine

Elle contient des dérivés ortho-dihydroxycinnamiques, au moins 2,5%. Une analyse

des fleurs et des racines de piloselle après extraction à l’ether de pétrole a mis en evidence des

triterpénoïdes : de l’alpha et ß-amyrine, du taraxerol, du taraxastérol, du fern-7en-3ß-ol, du

lupéol et psitaraxstérol (GAWRONSKA-GRZYWACZ et al, 2007).

Dans sa racine, de l’inuline est accumulée (ROMBI, 1998).

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Propriétés pharmacologiques et utilisations traditionnelles

Activité bactériostatique, détoxifiante et aquarétique

L’ombelliférone est capable d’inhiber des colonies bactériennes comme la Brucella

(abortus et mélitensis) ainsi que le Staphyloccoccus aureus et E. coli. Elle expliquerait

sontactivité dans les troubles du tractus urinaire.

L’activité bactériostatique de la plante vis à vis de diverses espèces de Brucella,

démontrée à la fin des années quarante à été attribuée sur la base d’essais in vitro, à une

coumarine, l’ombelliférone libre. Quelques observations médicales et vétérinaires assez

anciennes semblent indiquer qu’un traitement de longue durée peut être efficace en cas de

brucellose.

La piloselle est une plante fortement diurétique : elle possède, par ses polyphénols,

une action stimulante de la diurèse avec effets déchlorurant et hypo-azotémiant. Des

préparations de poudre totale au cours d’épreuves de toxicité aigue (1g/kg) et subaigüe n’ont

révélé aucune manifestation toxique per os chez l’animal (ROMBI, 1998).

L'activité diurétique d'extraits de piloselle a été étudiée chez le rat. Le bilan ionique

urinaire a été étudié. Le protocole mis au point nécessite l'injection intrapéritonéale d'une

surcharge hydrique hypotonique de NaCl 0,45% sous un volume de 5 ml/100 g, dans laquelle

est dissoute la préparation de plantes. Deux diurétiques de synthèse de classe différente, le

furosémide et l'hydrochlorothiazide ont été testés afin de valider la méthode et d'obtenir deux

modèles de référence. La piloselle s'est révélée diurétique à 200 mg/kg et inactive à 50 mg/kg

(BEAUX, 1991).

Activité anti-cholestérolémiante et anti-athéromateuse

Ces activités sont dues à la présence d’acides phénols. L’action anti-athéromateuse est

également à relier à la méthyl ombelliférone dont la transformation produirait un dérivé

coumarinique qui participerait à la baisse du taux de cholestérol sanguin.

De plus l’ombelliférone exerce une activité cholérétique et a une action spasmolytique

au niveau du sphincter d’Oddi (ARKOPHARMA).

Activité expectorante

Elle stimule la toux et freine la production de mucosités. Cette constatation ne repose

actuellement sur aucun principe actif chimiquement reconnu (GARNIER et al, 1961).

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Hypericum perforatum L. (Hypericacées)

Millepertuis perforé

Noms vernaculaires

On nomme le millepertuis : Herbe percée ; Herbe-de-la-St-Jean ; Chasse diable ;

Millepertuis officinal ; Herbe aux piqûres ; Herbe à mille-trous (JIRASEK, 1975).

L’histoire du millepertuis remonte à plus de 2000 ans. Cité entre autres par Pline,

Dioscoride, Théophraste et Galien, pour ses propriétés cicatrisantes et antinévralgiques, il fut

ensuite considéré au Moyen Age comme une plante magique « Fuga daemonum » (fuis

démon) sensé chasser l’esprit des ténèbres et exorciser les personnes « possédées ».

Le millepertuis, plante inscrite à la Pharmacopée Française Xème

édition, relève du

monopole pharmaceutique et peut être délivré en tant que médicament dans une préparation

magistrale. Il est aussi inscrit à la Pharmacopée Européenne 6ème

édition.

Les pousses feuillées du millepertuis se rangent parmi les plus anciens remèdes. Les

feuilles écrasées sont fort appréciées pour guérir les blessures. Les glandes pédonculées qui se

trouvent sur les protubérances du nectaire et sur les bords des pétales contiennent une teinte

rouge, l’hypéricine. Ce sang de « saint-jean » qui teignait les doigts en violet se rangeait, au

Moyen Age, parmi les plus puissants moyens de sorcellerie.

Description botanique

C'est une plante herbacée, vivace, de 50 cm de hauteur environ, à tige rougeâtre avec

une racine rhizomateuse. Les feuilles sont opposées oblongues, sessiles. Dans les espaces

intercellulaires de leur tissu, elles ont des glandes translucides, visibles par transparence, et

qui apparaissent comme de petits points. Les fleurs sont bisexuées, disposées en inflorescence

composées, large et touffue. Il y a des glandes noires sur le pédoncule des fleurs. Le calice est

à sépales persistants, pointillés de glandes noires, la corolle a des pétales jaune d’or. De

nombreuses étamines sont soudées entre elles par les filets en trois faisceaux, le pistil possède

3 carpelles soudés, l’ovaire est supère à 3 loges. Les fleurs éclosent un jour et sont fanées le

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lendemain. Le fruit est une capsule s’ouvrant en trois valves (TICLI, 1999).

Composition chimique

Composition chimique des sommités fleuries :

La drogue fournit environ 0.6 à 3 ml/kg d’huile essentielle (carbures terpéniques, 2-

méthyloctane, n-alcanols, etc…), des triterpènes et des stérols. Elle est riche en composés

phénoliques : acide caféique, acide chlorogénique, proanthocyanidols (dimères [B-2] et

oligomères du catéchol et de l’épicatéchol) , dérivés prénylés du phloroglucinol (présents dans

les fleurs et dans les fruits où ils se concentrent à maturité : hyperforine (2-4.5%),

adyperforine ( 0.2 –1.8%)) et flavonoïdes. Ceux-ci sont abondants (2-4%) : hyperoside,

rutoside, quercitroside et isoquercitroside et, concentrés dans les fleurs, des bisflavones (bis-

apigénines C-3’-C-8 ‘’ [i.e. amentoflavone, 0.01-0.05%] et C-3-C-8’’ [0.1-0.5%]). On note la

présence d’une trace de xanthones dans les tiges fleuries (1,3,6,7-tétrahydroxyxanthone). Les

constituants responsables de la coloration du suc contenu dans des ponctuations noirâtres des

feuilles et des fleurs sont des naphtodianthrones (0,06-0.15%) : l’hypéricine,

biogénétiquement dérivée de l’émodol-anthrone, est accompagné de pseudohypéricine et,

dans la plante fraiche, des protohypéricine et protopseudohypéricine (BRUNETON, 1999).

OH OH

R

CH3

OHOH

OH

OH

O

O

R=CH3, hypéricine

R=CH2OH, pseudohypéricine

Figure 38: Squelette de base formant l'hypéricine et la pseudohypéricine.

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155

OHO

OO

Figure 39 : Hyperforine

O

O

O

Figure 40: Tanshinone-IIA

Propriétés pharmacologiques

Activité anti depresseur

In vitro

De nombreuses études, in vitro, ont mis en évidence les effets synergiques des

principes actifs du millepertuis vis-à-vis des principaux récepteurs impliqués dans les troubles

de l’humeur. Des extraits bruts de millepertuis et ses principaux principes actifs comme

l’hypéricine (MENNINI et al, 2004), les phloroglucinols, l’hyperforine (CHATTERJEE et al,

1998), l’adhyperforine, l’amentoflavone ont manifesté une activité sur plusieurs récepteurs.

Les extraits de millepertuis semblent être des inhibiteurs de la recapture des monoamines

(dopamine, noradrénaline, sérotonine). Cette inhibition n’est pas compétitive contrairement à

ce que l’on observe pour les antidépresseurs de synthèse comme la fluoxétine. Par ailleurs,

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l’hypéforine stimule la libération de glutamate, d’aspartate et de GABA25

dans les

synaptosomes. L’hyperforine augmente la concentration de sérotonine et de glutamate dans le

locus coerulus de rat.

En résumé les extraits hydroalcooliques de millepertuis agissent de deux façons :

Inhibition sélective de la monoamine oxydase de type A (MOA-A). Les

monoamines oxydases (de type A ou B) sont des oxydoréductases qui désaminent les

monoamines. Celle de type A est retrouvée dans les tissus et elle désamine la

dopamine, la noradrénaline et la sérotonine. Son inhibition sélective augmente donc le

taux de ces monoamines.

Inhibition de la catéchol-o-méthyletransférase (COMT), enzyme qui

participe à la dégradation de la dopamine et de la noradrénaline par ajout d’un

groupement méthyle qui va augmenter ces deux monoamines.

In vivo

Différentes études ont montré l’effet anti-dépresseur des extraits de millepertuis ou de

l’hyperforine chez les animaux, notamment des rats (test de la nage forcée). Les flavonoïdes

contenus dans le millepertuis semblent nécessaires.

Les extraits de millepertuis sont également anxiolytiques et diminuent la

consommation d’alcool chez le rat dépendant.

Ils améliorent aussi la mémoire et l’apprentissage de la souris. Ils ont également un

effet anti-stress, anti-inflammatoire et analgésique chez le rat.

De nombreuses études cliniques bien documentées ont été réalisées. Une étude en

double aveugle contre placebo à raison de 300 mg d’extrait de millepertuis par jour a permis

de montrer un effet statistiquement significatif sur la diminution du score de l’échelle de

Hamilton.

Deux études ont montré qu’ un extrait de millepertuis était aussi efficace vis-à-vis des

état dépressifs que la fluoxétine et la sertaline. De même, le millepertuis augmente la durée du

sommeil paradoxal chez les volontaires sains. L’efficacité et la sécurité d’emploi de cette

plante ont fait l’objet d’observations portants sur plus de 5000 patients (ROMBI, 1998).

25

Acide gamma amino butyrique

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Cicatrisant

Le millepertuis est réputé pour ses vertus cicatrisantes. Une étude à voulu le prouver,

et a constaté qu’un extrait d’huile d’olive des fleurs possède une action cicatrisante in vivo

importante. La fraction active a été isolée, on y retrouve des flavonoïdes, l’hyperoside,

l’isoquercitrine, la rutine, et (-)-épicatéchine (SUNTAR et al, 2009).

Photosensibilisant

L’hypéricine est un photosensibilisant de part sa structure de dianthrone Introduite

dans une cellule humaine sous l’influence de la lumière et de l’oxygène, ce composant exerce

une cytotoxicité mitochondriale ainsi que sur différents organelles tel l’appareil de golgi. De

plus, cela active la nécrose ou l’apoptose de la cellule. L’hypéricine pourrait être un bon

candidat pour les traitement anticancéreux (THEODOSSIOU et al, 2009).

Apoptotique

Un extrait de millepertuis, incubé avec des cellules leucémiques (par exemple K56),

permet leur arrêt de croissance, voire le déclenchement de l’ apoptose, sans lumière. La

présence de lumière a un effet synergique (HOSTANSKA et al, 2002).

Anti convulsivant

Un extrait aqueux et éthanolique des parties aériennes permet de retarder l’apparition

des convulsions toniques et évite la mortalité chez la souris. De plus il est mis en évidence,

que le mécanisme d’action passe par l’oxyde nitrique synthase (HOSSEINZADEH et al,

2005).

Anti-virale

D’autre part, une dianthrone, l’hypéricine serait anti-virale vis-à-vis de certains

rétrovirus. (GIRRE, 2001).

Spasmolytique

Les flavonoïdes ont un effet « crataegus like » qui est anti-vasoconstricteur avec

amélioration du débit coronarien dû aux procyanidines (GIRRE, 2001).

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Utilisation traditionnelle

Le millepertuis sert depuis longtemps comme plante médicinale. On lui a attribué les

propriétés suivantes : diurétique, emménagogue, et, en oenolé, fébrifuge. On l’a utilisé dans la

sciatique, la malaria et l’hémoptisie, pour les traumatismes internes et contre le choléra. En

usage externe, pour soigner les brûlures et diverses inflammations. Comme plante magique,

pour repousser les spectres et les orages (SCHAFFNER, 1993).

En cas d’affections de l’appareil respiratoire : laissez infuser 10 g de plante dans 500

mL d’eau bouillante pendant 10 minutes. Il est conseillé de boire 2 tasses de cette tisane par

jour.

En cas de blessure, plaies, brûlures, erythème solaire : faites macérer pendant une

semaine 500 g de plante dans un litre d’huile et un demi-litre de vin blanc. Chauffez ensuite le

tout jusqu’à évaporation du vin, ce qui vous donnera un liquide de couleur rougeâtre. Filtrez

et conservez dans des récipients bien fermés. Appliquez par compresses, sur les parties

touchées, car cette préparation atténue la douleur et accélère la cicatrisation.

Cystite et troubles des voies urinaires : laissez infuser 15 ou 20 g de plante dans 500

ml d’eau bouillante pendant 10 minutes. Il est conseillé de boire une tasse de cette infusion

avant les repas principaux (TICLI, 1999).

Remarque

Le millepertuis est un inducteur enzymatique hépatique, agit au niveau du cytochrome

p450 par induction de l’isoenzyme 1A2, 2C9, 2C19, 2D6, et 3A4 ( hyperforine, hypericine,

biapigénine) et induction de la glycoprotéine P, provoquant des interactions médicamenteuses

avec les médicaments à faible marge thérapeutique. Sa prescription relève donc de l’exercice

médical.

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Linum catharticum L. (Linacées)

Lin purgatif

Noms vernaculaires

Le nom catharticum vient de catharticos, purgatif. Ses autres noms sont cathartique

sauvage, Linum De montagne, Petit Lin, Linet (GARNIER et al, 1961).

Description botanique

C’est une plante annuelle de port gracile, fréquente dans les près, les bois, les endroits

herbeux. Haute de 10 à 40 cm, elle se distingue aisément des autres lins par ses feuilles ovales

presque toutes opposées, les inférieures arrondies au sommet, ses petites fleurs blanches

striées de jaune ou autre, irrégulièrement disposées sur des pédoncules longtemps flexueux, à

pétales 1 fois plus longs que les sépales et stigmates capités. Elles s’épanouissent de juin à

août (GARNIER et al, 1961, SCHAUENBERG, 1977).

Composition chimique

La partie employée est toute la plante. La plante renferme une substance amère : la

linine, une huile essentielle avec résine (SCHAUENBERG, 1977). On y a caractérisé un

pigment jaune, 2 % de tanin, 0.15% d’essence (GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

La plante est dépurative et vomitive. Peu utilisé actuellement, le lin (Herba lini

cathartici) est absorbé en infusion. En homéopathie, la teinture de la plante fraiche est

prescrite lors de bronchite, d’aménorrhée et contre les hémorroides (SCHAUENBERG,

1977). C’est à titre purgatif qu’on l’a recommandé, allant même jusqu’à le substituer au séné

en infusion de 8 g dans 120 g d’eau (GARNIER et al, 1961).

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Melilotus officinalis (L.) Pallas (Fabacée)

Mélilot officinal

Noms vernaculaires

L’origine éthymologique du mélilot provient du grec « méli » qui signifie « miel », et

de « lôtos », « lotus », « fleurs à miel », très recherché par les abeilles.

Hippocrate, Théophraste parlent d’un mélilot, mais est-ce bien le nôtre ? Le Moyen

Age n’en fait pas état, plus tard les avis se partagent. Les uns jugent le mélilot suspects de

toxicité, d’autres l’estiment efficace dans les cas de colique et de néphrite. On y voyait aussi

un remède à l’ivresse (DELAVEAU et al, 1981). Le melilot est inscrits aux Pharmacopées

Européenne et Française 6 et 10 ème édition respectivement.

Description botanique

Le mélilot est une plante bisannuelle des terrains calcaires ou légèrement salés, à

racines fibreuses et blanches. Les tiges, de 0.5 à 1 mètre, vertes et cannelées, portent des

feuilles alternes trifoliées à ovalaires, à stipules lancéolés. Les fleurs, jaunes odorantes,

visibles de mai à septembre, sont réunies en grappes allongées, pendantes, longues de 5 à 7

mm, à ailes aussi longues que l’étendard, mais plus longues que la carène. Le calice compte

cinq dents inégales, l’étendard de la corolle est plus long que les ailes, elles-mêmes plus

longue que la carène. Les akènes ovoïdes, sont terminés en courte pointe au sommet et, très

souvent, entourés par le calice. Feuilles et tiges portent des poils tecteurs bicellulaires,

échinulés et courbés à angle droit (ROMBI, 1998). Les fruits sont des gousses ridées

transversalement et glabres (SCHAFFNER, 1993).

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Composition chimique

Constituants des sommités fleuries

Elles contiennent des saponosides à génines triterpéniques pentacycliques (à propriétés

tensioactives) : soyasapogénols B et E, mélilotigénine (WOO, 1988), azukisaponines. On y

trouve également des flavonoïdes dérivés du kaempférol et du quercétol, des hétérosides

coumariniques : la mélilotine, l’ombelliférone, l’héniarine, la scopolétine, l’aesculétine,

l’aesculine, le mélilotoside (glucoside de l’acide o-hydroxy cinnamique en configuration Z)

qui est hydrolysé en glucose et en acide coumarinique instable qui subit une lactonisation en

coumarine (BROWN, 1981). Il se transforme dans les tissus lésés en coumarine par une ß-

glucosidase.

Des acides phénoliques sont présents tels que l’orthocoumarique, mélilotique, para-

coumarique, salycilique, hydroxyphényl-acétique, vanillique, syringénique, caféique,

férulique.

En cas de contamination fongique, l’acide 2-hydroxycinnamique est suceptible d’être

métabolisé en un composé anticoagulant, le dicoumarol (BRUNETON, 1999).

Un oleanene glucuronide a été extrait des racines de melilot : sa structure étant : 3-O-

alpha-L-rhamnopyranosyl-(12)-alpha-L-arabinopyranosyl-(13)-beta-D-

galactopyranosyl-(12)-beta-D-glucuronopyranosyl soyasapogenol B (UDAYAMA et al,

1998), et dans les parties aeriennes a été isolé la saponine dont la structure est 3-O-alpha-L-

rhamnopyranosyl-(12)-beta-D-xylopyranosyl-(12)-beta-D-glucuronopyranosyl

melilotigenine (HIRAKAWA et al, 2000).

O O

Figure 41: Coumarine

Oglucose

COOH

Figure 42: Mélilotoside

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162

O

OH

OH

COOH

Figure 43: Mélilotigénine

Propriétés pharmacologiques

Anti-oedemateux

Des travaux déjà anciens ont démontré que le mélilot est anti-inflammatoire et anti-

oedemateux sur différents modèles expérimentaux (œdèmes aux caraghénates, au formol

(HARNISCHFEGER et al, 1980)). Une préparation enrichie en flavonoïdes (associée au

rutoside) inhibe fortement l’œdème à l’ovalbumine chez le rat.

Il est également actif sur la musculature lisse des vaisseaux : il augmente le débit

veineux, diminue la perméabilité capillaire, inverse la vasoconstriction induite par

l’adrénaline, exerce une action favorable sur l’ischémie cardiaque après ligature coronarienne

chez le chien. Par ailleurs cette même préparation augmente le débit lymphatique, accélère la

résorption des œdèmes consécutif à une thrombophlébite expérimentale chez le chien. La

poudre totale de plante exerce un effet favorable sur la cicatrisation et la régénération

tissulaire. La coumarine augmenterait l’oxygénation tissulaire par amélioration de la

microcirculation, stabiliserait la membrane des érythrocytes. Un mécanisme d’action a été

proposé pour expliciter l’action de cette benzo-alpha pyrone : stimulation du pouvoir de

protéolyse des macrophages, stimulation du système réticulo-endothélial (GABOR, 1988).

Dans une étude, un extrait de melilot contenant des coumarines a été testé sur des

patientes atteintes de lymphoedeme chronique du bras après un cancer du sein sur une période

de 6 mois. On constate un effet significatif de réduction du lymphoedeme, et 5% de réduction

du diamètre du bras (PASTURA et al, 1999).

Le mélilot possède un triple effet myotrope sur le lymphatique, la veine et le capillaire

avec augmentation du tonus des vaisseaux (CASLEY-SMITH, 1999).

Le mélilot diminue la perméabilité capillaire par ses propriétés vitaminiques P

(WICHTL et al, 1999).

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Anti-inflammatoire

Le mélilot diminue, in vivo, chez le lapin l’activation des phagocytes circulants,

l’activité de phagocytose, et réduit le pourcentage de neutrophiles (PLESCA-MANEA et al,

2002).

Utilisation traditionnelle

On utilise aussi le mélilot par voie orale dans le traitement des troubles digestifs

(ballonnement épigastrique, lenteur à la digestion, éructations, flatulence) ; comme traitement

adjuvant de la composante douloureuse des troubles fonctionnels digestifs ; dans le traitement

symptomatique des états neurotoniques des adultes et des enfants, notamment en cas de

troubles mineurs du sommeil. La note Explicative [1998] précise par ailleur qu’il peut être

utilisé, par voie locale, en cas d’irritation ou de gêne oculaire due à des causes diverses

(fumée, effort visuel soutenu,…) (BRUNETON, 1999).

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Ononis spinosa L. (Papilionacées)

Bugrane épineuse

Noms vernaculaires

Ce nom vient du grec onônis, nom de la plante, de onos, Âne, et oninèmi, plaire ou

profiter à, plante qui plaît aux Ânes. Spinosa, signifie épineuse, du latin spina, épine.

La bugrane est aussi nommée arrête-bœuf, parce que le rhizome résistant arrête

brusquement la charrue (GARNIER et al, 1961). La bugrane possède une monographie à la

Pharmacopée Française 10 ème édition.

Description botanique

C’est une plante herbacée, velue, ligneuse à la base, de 10 à 80 cm de longueur,

rameuse, les rameaux se transformant souvent en épines, mais pas dans toutes les variétés, à

feuilles fasciculées, brièvement pétiolées, les inférieures à 3 folioles ; les stipules sont soudées

au pétiole par leur base. Les fleurs sont roses, rarement blanches, le plus souvent isolées à

l’aisselle des feuilles, les feuilles florales n’ayant qu’une foliole ; l’ensemble des feuilles

unifoliées et des fleurs forme une sorte de grappe terminale feuillée, plus ou moins allongée ;

les pédoncules sont plus courts que le tube du calice, celui-ci persistant, formé de sépales

soudées entre eux à la base sur moins de la moitié de leur longueur, de façon à former un

calice à 5 dents allongées. La corolle est papilionacée, la carène est courbée, rétrécie en bec,

l’étendard est strié, plié sur le dos et étalé sur les côtés ; les étamines ont toutes leurs filets

soudés entre eux vers le bas, mais distincts vers le haut. Le pistil est formé d’un seul carpelle

libre, surmonté d’un style courbé ou coudé vers son milieux. Le fruit est une gousse ,

dépassant peu le calice, égal ou plus court que lui, ovoïde, contenant 1 à 3 graines arrondies.

C’est une plante vivace à tige souterraine développée se multipliant grâce à celle-ci

(GARNIER et al, 1961).

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Composition chimique

On utilise la racine (GARNIER et al, 1961). La racine (Radix Ononidis) renferme une

huile essentielle, un glucoside flavonique, l’ononine, de l’onocérine, de l’ononide et d’autres

composants (SCHAUENBERG, 1977).

La racine contient 5.65 % de substances minérales, du saccharose, de l’acide citrique,

des tanins, des lipides, 0.0066 % d’huile essentielle ; de la spinosine de nature

phytostérolique, de l’ononine, glucoside isoflavonique, donnant chauffé avec des acides, du

glucose et un aglucone la formononétine. Cette dernière aurait pour formule semi-

développée :

OOH

OCH

3

O

Figure 44: Structure de la formononétine

Quant à l’ononine, elle aurait pour formule semi-developpée :

O

OCH

3

O

OC6H11O5

Figure 45: Structure de l'ononine

Propriétés pharmacologiques et utilisation traditionelle

L’ononine a été rapportée active sur le streptocoque ß-hémolytique (GARNIER et al,

1961).

La plante est diurétique. On utilise une infusion dans les cas de gravelle et de diverses

affections des voies urinaires (SCHAUENBERG, 1977). La décoction est diurétique et facilite

l’élimination des chlorures. Dans l’huile essentielle distillée à partir de la racine, on a trouvé

une substance hémolytique (GARNIER et al, 1961).

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Origanum vulgare L. (Labiacées)

Marjolaine sauvage

Noms vernaculaires

La marjolaine est aussi appelée Marjolaine bâtarde ,Thé rouge. Son nom vient de oros,

montagne, et de ganos, éclat ; il est venu jusqu’à nous à travers l’histoire des simples, drapé

d’un certain flou scientifique : les vieux textes médicaux font en effet grand cas d’un origan à

fleurs blanches dont les corolles sont rose-pourpre, et qui n’est pas le nôtre. L’origan est

inscrit aux Pharmacopées Française 10ème

édition et Européenne 6ème

édition.

Description botanique (annexes, figure 75)

Ses tiges, de 25 à 85 cm, sont dressées, souvent rougeâtres, plus ou moins velues, avec

des feuilles opposées pétiolées vertes sur les deux faces, entières ou découpées de larges dents

peu marquées. Les fleurs, visibles de juillet à octobre, disposées en glomérules terminaux très

compacts, sont purpurines, rarement blanches, odorantes et remarquables par leurs

nombreuses bractées ovales, imbriquées, d’un rouge violet, dépassant le calice. Celui-ci est

campanulé, sillonné de 13 nervures, barbu à la gorge, terminé par 5 dents lancéolées à peu

près égales. La corolle, nettement bilabiée, a un tube saillant, une lèvre supérieure dressée

émarginée, une lévre inferieure à 3 lobes presques semblables. Les 4 étamines sont droites,

divergentes – les 2 internes plus courtes – avec des anthères à loges séparées au sommet. Les

4 akènes formant le fruit sont ovoïdes et lisses. L’odeur est aromatique, la saveur amère

(GARNIER et al, 1961). (Figure 60)

Composition chimique

Elle fournit une huile essentielle généralement riche en thymol et ou en carvacrol

(TICLI, 1999).

On trouve des flavonoïdes : apigénine, lutéoline, salvagenine, cismartin, diosmetine,

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desmethoxucentauridine, 7-O-glucoside apigenine. Et récemment deux nouveaux flavonoïdes

ont été isolés, présent en concentration plus faible : 7-O- alpha-L rhamnoside-4’-O-beta-D-

glucoside et quercetine 3-O-beta-D-glucoside-4’-o-alpha-L-rhamnoside dans un extrait

méthanolique d’Origanum vulgare L (HAWAS et al, 2008).

Propriétés pharmacologiques

Antibactérienne

Les sommités fleuries revendiquent une action anti-bactérienne (DE MARTINO et al,

2009).

Anti cancéreux

Origanum vulgare est très courant dans le régime méditerranéen. On l’associe à un

risque moindre de cancer du colon. En effet ses composants seraient capables d’induire

l’apotose des cellules caco2 dans le cancer du colon humain (SAVINI et al, 2009). Deplus une

autre étude montre qu’une supplémentation en origan (40 mg.kg-1

) chez des rat portant un

cancer du colon joue un rôle dans la peroxydation lipidique ce qui suggère un possible effet

anticancéreux de l’origan (SRIHARI et al, 2008).

Antifongique

D’après une étude récente (ROSATO et al, 2009), la combinaison entre l’huile

essentielle d’Origanum vulgare et la nystatine dans le traitement de certaines candidoses

permet de réduire les doses de nystatine employées pour une même efficacité et donc de

diminuer sa toxicité rénale.

Action sur les PPAR

Des extraits d’origan ont fait l’objet d’une étude, sur leur action au niveau des

peroxisomes proliferator-activated receptors (PPARs). Il en résulte que certains composants

sont antagonistes (quercetine, lutéoline, acide romarinique), d’autres agonistes (biochanin A)

ou bien encore modulateurs des PPARs gamma (naringenine et apigénine) . Les molécules qui

permettent d’éviter le recrutement des PPARs constitueraient potentiellement une aide dans la

perte de poids. L’acide rosmarinique peut même améliorer le profil lipidique. De plus grâce à

l’activation de la NO synthetase endothéliale, l’extrait d’origan peut prévenir l’atherosclérose

(MUELLER et al, 2008).

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Utilisation traditionnelle

Les phytomédicaments pour la voie orale à base de sommités fleuries d’origan peuvent

revendiquer des indications thérapeutiques identiques à celle de la marjolaine ; en usage local

ils sont traditionnellement utilisés : comme traitement d’appoint adoucissant et

antiprurigineux des affections dermatologiques, comme trophiques protecteur dans le

traitement des crevasses, écorchures, gerçures, et contre les piqûres d’insecte, en pastilles et

collutoires comme antalgique dans les affections de la cavité buccale et ou pharynx, en cas de

nez bouché, rhume (BRUNETON, 1999).

En cas d’aérophagie : laissez infuser 10 g de sommités fleuries dans 200 ml d’eau

bouillante pendant 10 min. Il est conseillé de boire une tasse de cette infusion après les 2

principaux repas.

Pour une digestion difficile, indigestion : faites macérer 30g de sommités fleuries dans

un litre de vin blanc pendant 10 jours. Il est conseillé de boire un verre à liqueur de cette

préparation en cas de nécessité.

En cas d’inappétence : utilisez l’infusion indiquée contre la toux. Il est conseillé de

boire une tasse de cette infusion avant les principaux repas.

Si toux, affections des voies respiratoires : laissez infuser 2 cuillérées de feuilles et de

sommités fleuries dans 250 ml d’eau bouillante pendant 10 min. Il est conseillé de boire 2

tasses de cette infusion par jour (TICLI, 1999).

C’est aussi une constatation médiévale (la lèpre rouge guérie par Sainte Hildegarde

grâce a l’origan était probablement une dermatite érythémateuse) qui a conduit certains

observateurs à employer la plante en qualité de topique, sous forme de pommade

confectionnée soit à chaud avec des sommités fleuries et du saindoux (GARNIER et al,

1961).

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Plantago major et Plantago lanceolata L.

(Plantaginacées)

Grand Plantain et Plantain lancéolé

Noms vernaculaires

Comme en témoigne certaines sculptures égyptiennes, Théophraste, Pline ou Galien, il

est depuis des siècles utilisé par la médecine populaire comme astringent, anti-infectieux et

cicatrisant.

La feuille du grand plantain ressemble-elle vraiment à l’empreinte que laisse une

plante de pied ? Le nom des plantain en tout cas vient de là (DELAVEAU et al, 1981).

Il est appelé aussi Bonne femme, Herbe à cinq côtes, Herbe à cinq coutures, Oreille de

lièvre, Petit Plantain (GIRRE, 2001). Le plantain lancéolé possède une monographie à la

Pharmacopée Française 10ème

édition et Européenne 6ème

édition.

Description botanique (annexes, figure 79)

C'est une plante herbacée vivace pouvant mesurer jusqu’à 30 cm de haut à hampe

florale dépassant les feuilles. Son rhizome est court et comporte de nombreuses racines,

petites et fines. La tige est simple sans feuilles, florifère. Les feuilles sont disposées en

rosettes à la base. Elles sont larges, ovales, et se rétrécissent vers le pédoncule. Elles ont

jusqu’à 9 nervures saillantes. Les fleurs sont rassemblées en épis denses et cylindriques,

mesurant de 10 à 20 cm de long et dotées d’un pédoncule relativement court. Les fruits sont

des capsules ovales, oblongues renfermées dans les calices et les corolles persistants, nommés

pyxides (TICLI, 1999).

La pharmacopée française consacre, depuis janvier 1996, une monographie à la feuille

séchée de ces deux espèces indigènes. Dans les deux cas, elle exige une teneur minimale en

aucuboside : 0.2% dans le cas de la feuille de grand plantain, 0.5% dans celui de la feuille du

plantain lancéolé (BRUNETON, 1999).

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Composition chimique des feuilles

On y retrouve :

- des iridoïdes thermosensibles, dont l’hydrolyse enzymatique est très rapide :

dérivés de l’acide désoxy-7-liganique et secoiridoïdes glucoside du sécotogunoside

(aucuboside, catalpol, aspéruloside, globularine, majoroside…) (GROGER et al,

1967),

- des coumarines dont l’ esculétol,

- des flavonoïdes : libres (apigénine, baicaléine, gentisique, hispiduline, lutéoline,

néopetine, quercétine, scutellareine, 6-hydroxy-lutéine…) et hétérosides

flavoniques (glucoside de lutéoline, d’hispiduline, de quercétine, de kaempférol,

de scutellareine…),

- des acides phénols : libres (parahydroxybenzoiques, chlorogénique, férulique,

fumarique, gentisique, paracoumarique, salicylique…) et combinés (rhamnoside de

l’acide caféique, plantamajoside, actéoside..),

- des esters hétérosidiques phényltropaniques : actéoside, lavendulifoloiside,

verbascoside, plantamajoside ( = purpureaside A), (RAVN et al, 1988)

- des tanins 6%,

- des mucilages riches en D-galactose, en L-arabinose et contenant près de 40%

d’acides uroniques (AHMAD et al, 1980, BRUNETON, 1999),

- des polysaccharides,

- des stérols et triterpènes (acide ursolique),

- des traces d’alcaloides : arénaine, plantagonine, indicaine, noscapine = narcotine,

choline,

- des saponosides,

- des minéraux (forte teneur en Z+ et K+ et acide silicique).

Le mucilage du plantain lanceolé contient L-arabinose (20%), D-galactose (28%), D-

glucose (6%), D-mannose (2%), L-rhamnose (4%), D-galacturonique acide (31%), D-

glucuronique acide (7%) et en quantité moindre du L-fucose et D-xylose (BRAUTIGAM et

al, 1985).

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Propriétés pharmacologiques

Antispasmodique

Un extrait éthanolique des parties aériennes de plantain lancéolé montre une activité

anti-spasmodique sur les contractions de l’ileum et la trachée d’un cochon de guinée induites

par l’acétylcholine. Les composants lutéoline, actéoside, plantamajoside et le peracetate de

catalpol sont responsables de cet effet (FLEER et al, 2007).

Anti-inflammatoire

Un extrait de plantain lancéolé montre chez une lignée cellulaire de macrophage, une

diminution de la production de monoxyde d’azote (NO) de façon dose dépendante. Et on

constate une inhibition de la synthèse de l’ARN messager codant pour la NOsynthase. Ceci

explique en partie l’activité anti-inflammatoire (VIGO et al, 2005).

Utérotonique

Les extraits de plantain lancéolé et major montrent tous deux une activité utérotonique

sur un utérus isolé de lapin (SHIPOCHLIEV, 1981).

Antispasmodique musculotrope lisse, bronchique en particulier

C’est un excellent antitussif (MATEV et al, 1982). Cette activité bronchodilatatrice est

mise en évidence chez le cobaye (KOICHEV et al, 1982).

Anti infectieux

Par libération du dialdéhyde aucubigénine par l’ aucuboside (ISHIGURO et al, 1982).

L’aucubigénine possédant des effets bactériostatiques.

Antiviral

Un extrait aqueux de grand plantain montre une activité anti-herpès virus. En effet,

l’acide caféique issu de cette plante possède une activité anti HSV-126

avec un EC50 de

15.3µg/ml, pour le HSV-2, un EC50 de 87.3 µg/ml, et pour ADV27

-3 un EC50 de 14.2µg/ml

(CHIANG et al, 2002).

26

Herpès simplex virus 27

Adénovirus

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Immunomodulant

Un extrait méthanolique de feuille de plantain major, sans endotoxine, montre une

augmentation de la production de TNF alpha et de NO dans des macrophages péritonéaux de

rats (GOMEZ, 2000).

Activité sur l’hématopoïèse in vitro

Un extrait aqueux et méthanolique des parties aériennes de grand plantain, est ajouté à

la concentration de 0.4 et 0.2 mg/ml à une culture de cellules hématopoïétiques de souris et à

une culture de cellules spléniques à 37°C pendant 72h. On constate une augmentation

significative des cellules hématopoïétiques et des cellules spléniques (VELASCO-LEZAMA

et al, 2006).

Cytotoxique

Un extrait méthanolique de plantain grand contenant de la lutéoline-7-O-glucoside

possède une activité antiproliférative sur des cellules cancéreuses humaines. L’étude montre

que l’aglycone de ce flavonoïde, la lutéoline a un potentiel de cytotoxicité et est un poison des

ADN topoisomérases I (GALVEZ et al, 2003).

Adoucissant

La feuille est [Note Expl., 1998] traditionnellement utilisée comme traitement

d’appoint adoucissant et anti prurigineux des affections dermatologiques, comme trophique

protecteur dans le traitement des crevasses, écorchures, gerçures et contre les piqûres

d’insectes ainsi qu’en cas d’irritation ou de gêne oculaire due à diverses causes

(BRUNETON, 1999).

Utilisation traditionnelle

En cas de conjonctivite, blépharite : laissez infuser 40 g de plante dans 500 ml d’eau

bouillante pendant 20 min. Faites des bains oculaires.

En cas d’entérite, diarrhée : laissez infuser une cuillerée de plante dans 250 ml d’eau

bouillante pendant 10 min. Il est conseillé de boire jusqu’à 3 tasses de cette infusion par jour.

Pour une inflammation de la peau, blessures, plaies, piqûres d’insectes, furoncles :

laissez infuser 2 cuillerées à café de plantain et 2 de camomille dans 250 ml d’eau bouillante

pendant 15 min. Procédez à des lavages et des bains et appliquez des compresses sur les

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parties concernées. Appliquez sur les parties malades le suc de la plante fraîche.

Lors d’un saignement de nez : introduire dans les narines un morceau de coton imbibé

du suc de la plante fraîche.

Si toux, troubles des voies respiratoires, rhume, amygdalite : laissez infuser 1 ou 2

cuillérées de plante dans 250 ml d’eau bouillante pendant 15 min. Filtrez, sucrez avec du

miel. Il est conseillé de boire 2 ou 3 tasses de cette tisane par jour.

Les feuilles de plantain sont utilisées, en usage externe, dans l'irritation des paupières

et pour inhiber les effets des piqûres d'insectes. Ce sont les feuilles du grand plantain qui

représentent une meilleure activité anti-histaminique contre les piqûres d'insectes ou les

inflammations dues à des plantes telles que l'ortie. Elles ont aussi un pouvoir cicatrisant

(allantoïne et tanins) et une activité antibactérienne. Le plantain lancéolé (feuilles) est, de

plus, un expectorant pouvant être utilisé dans les troubles bronchiques (TICLI, 1999).

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Polygala vulgaris L. (Polygalacées)

Polygala vulgaire

Noms vernaculaires

On le nomme aussi Polygalon, Herbe au lait, Laitier (GARNIER et al, 1961).

Description botanique (annexes, figure 69)

C’est une espèce vivace commune dans les près et les pâturages, dans les bois, sur les

coteaux. La tige souterraine émet des tiges aériennes atteignant 30 cm de hauteur et portant

des feuilles alternes, ovales, allongées, atténuées à la base en un court pétiole ; il n’y a pas de

rosette de feuilles à la base des tiges. Les fleurs réunies en grappes simples, de couleur bleue,

violette ou rose, se montrent de mai à juillet ; les 2 grandes sépales présentent 3 nervures

principales reliées entre elles par un réseau à mailles arquées, la bractée du milieu est égale au

pédoncule ou plus grande, le fruit est un peu plus long que large. Cette plante peut croître en

tout terrain et s’élève sur les montagnes jusqu’à 2500 m d’altitude (GARNIER et al, 1961,

PURSEY, 1978).

Composition chimique

On utilise la plante entière. La racine renferme un hétéroside, la gaulthérine, une

enzyme, la gaulthérase, qui réagissent l’un sur l’autre en produisant l’éther méthylique de

l’acide salicylique. Des tiges feuillées à été isolée une substance cristallisant en petites

aiguilles incolores, de saveur sucrée, c’est la polygalite, qui se rapproche des alcools

polyvalents (GARNIER et al, 1961).

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Propriétés pharmacologiques

Une étude portant sur les extraits d’éther pétrolique, chloroformique, méthanolique de

racine et des parties aériennes de polygala a été menée. Le but étant d’évaluer leur potentiel

anti-cancéreux.

L’activité cytotoxique de ces extraits est testée sur des cellules LoVo. On constate une

haute activité cytotoxique pour l’extrait chloroformique avec une IC50 de 40 et 63.4µg/ml

pour les parties aériennes et les racines respectivement. Dans cet extrait on a découvert 4

composés : le 3’,5’-dimethoxybiphenyl-4-ol (1) (un isomère de l’aucuparine, une

phytoalexine), le methylsinapate (2), le 1,3-dihydroxy-2,4,7-trimethoxyxanthone (3), et le 7-

chloro-1,2,3, trihydroxy-6-methoxyxanthone (4).

L’activité anti-proliférative est mesurée sur des cellules humaines d’adénocarcinome

intestinal humain (LoVo) et les cellules résistantes aux médicaments LoVo/Doxo. La référence

étant la doxorubicine hydrochloride.

Figure 46: Structure des composés (1), (2), (3), (4) issus du polygala

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Figure 47: IC50 des composés 1 à 4 et de la Doxorubicine vis à vis des lignées

cellulaires LoVo et LoVo/Doxo.

Seuls les composés (3) et (4) (les xanthones) on une activité sur les lignées cellulaires.

De plus, la lignée LoVo/Doxo possède moins de topoisomèrase II et est donc résistante à

beaucoup d’agents anticancéreux, néamoins 3 et 4 montrent une activité cytotoxique, celle ci

n’est donc pas basée sur une interférence avec la synthèse l’ADN (DALL'ACQUA et al,

2002).

Utilisation traditionnelle

La plante était considérée comme tonique, expectorante, sudorifique ; à dose élevée,

elle agirait comme émétique ; souvent employée à la place du polygala amer, elle était

prescrite dans les cas de bronchite chronique, contre le croup, les affections rhumatismales

(GARNIER et al, 1961).

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Prunella vulgaris L. (Lamiacées)

Brunelle commune

Noms vernaculaires

On la nomme aussi Brunette, Prunelle, Charbonnière, Herbe au charpentier, Petite

consoude (J.C. RAMEAU, 1989).

Brunella vient de l’allemand Braunheil, remède contre l’angine (emploi médicinal de

la plante) (GARNIER et al, 1961).

Description botanique

C’est une plante vivace de 5 à 70 cm, à souche rampante, qui aime les endroits secs et

herbeux. Ses tiges dressées, peu velues, ont des feuilles presque toutes pétiolées,

abondamment innervées, souvent dentées, ovales, parfois en forme de fer de lance. De juin à

septembre se montrent des glomérules de fleurs généralement bleu violet, avec une paire de

feuilles à la base et de larges bractées embrassantes. Le calice est brun à lèvre inférieure bifide

et supérieure tridentée se rapprochant après floraison en donnant à la plante un aspect

caractéristique. La corolle a un tube sans anneau de poils intérieur et une lèvre supérieure en

casque sous laquelle sont placées les 4 étamines à filets parallèles – les antérieurs munis d’une

apophyse – et à loges écartées s’ouvrant chacune par une fente. Les nectaires, bien

développés, sont très visités par les abeilles (GARNIER et al, 1961, J.C. RAMEAU, 1989).

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Composition chimique

On a trouvé dans la brunelle des substances banales : résine, principe amer, tanin,

essence, matière grasse, lipase et un glucoside hydrosoluble (GARNIER et al, 1961).

Propriétés pharmacologiques et utilisation traditionnelle

Elle a été autrefois utilisée comme astringent et vulnéraire dans l’hémoptysie, les

diarrhées, la dysenterie, en gargarisme dans les angines, en application sur les plaies récentes.

On signale la résorption d’hémorroïdes volumineuses en 25 à 30 jours grâce à l’ingestion

quotidienne de salade de brunelle (GARNIER et al, 1961).

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Pulsatilla vulgaris Miller (Renonculacées)

Anémone pulsatile

Noms vernaculaires

On la nomme aussi Coquelourde, Coquerelle, Fleur aux dames, Herbe au vent, Fleur

de Pâques. Son nom vient du grec : anemoné, nom de la plante, de : anemos, vent ; la plante

vient dans la saison des vents ou dans les endroits exposés aux vents, ou bien : fleurs qui

s’ouvrent ou moindre vent. Pulsatilla : du latin pulsatus, poussé, battu (par les vents)

(GARNIER et al, 1961).

Bien qu’elle existe un peu partout en Europe, la pulsatile n’est pas très commune, et il

arrive souvent que l’on cherche en vain ses clochettes violettes qui s’agitent au moindre

souffle.

Description botanique

C’est une plante herbacée vivace de 10 à 40 cm de hauteur. La tige est à poils courts.

Les feuilles sont insérées, sauf celles de l’involucre, à la base de la tige, poilues, plusieurs fois

divisées en segments étroits, linéaires ; celles de l’involucre, sans pétioles, sont en lanières

étroites. Les fleurs sont violacées, dressées ou un peu penchées, solitaires au-dessus d’un

involucre distant de la fleur ; le pédoncule s’allonge beaucoup après la fructification. La fleur

est formée de : 6 grands sépales en cloche, un peu renversés au sommet, colorés, velus

extérieurement ; pas de pétales ; de nombreuses étamines à anthères jaunes, extrorses, libres, à

longs styles plumeux, persistants ; chaque carpelle contient un ovule. Les fruits sont des

akènes groupés, surmontés chacun d’un style plumeux persistant. Lorsque les fleurs se fanent,

cette plante vivace, soyeuse et fragile, se couvre de grosses houppes duveteuses formées par

les fruits plumeux, que le vent défait peu à peu. Sa saveur est si âcre que même les bêtes la

négligent dans les près (GARNIER et al, 1961).

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Composition chimique

On utilise la plante entière. La plante contient de l’anémonine et d’autres produits de

polymérisation. L’anémonine est un produit de la polymérisation de la protoanémonine :

O Oprotoanémonine

OO

O

O

anémonine

La protoanémonine est elle-même issue de l’hydrolyse d’un glucoside, la ranunculine.

Cette protoanémonine est une lactone hémiterpénique, elle se dimérise au cours du séchage en

anémonine. On trouve également dans la plante de l’acide anémonique.

Les rhizomes contiennent une saponine ainsi que les feuilles, les tiges et les fleurs

(GARNIER et al, 1961).

Propriétés pharmacologiques

Toxicité

La plante fraîche est nocive, mais la toxicité de ses préparations galéniques est

relativement faible. La souris supporte, par voie buccale, 50 cm3/kg d’eau distillée

d’anémone. La dose léthale, par voie buccale, pour la souris, est de 5 cm3/kg pour

l’alcoolature.

L’anémonine est très toxique, provoquant : vomissement et diarrhées, hématuries,

engourdissement, respiration laborieuse, faiblesse des membres, convulsion. Une injection de

200 mg d’anémonine intra-veineuse suffit chez un chien de 10 kg à provoquer très rapidement

et définitivement l’arrêt respiratoire suivi de l’arrêt cardiaque.

L’extrait de feuilles et de fleurs fraîches d’anémone, injecté au chien curarisé,

ralentirait tout d’abord le cœur puis l’accélérerait légèrement, et aurait une action vaso-

constrictive. Le suc frais en injection intraveineuse n’amène aucun changement sur la pression

sanguine. L’alcoolature, en injection intraveineuse chez le chien chlorasané, détermine une

hypotension qui ne résulterait pas d’une dépression cardiaque, et ne serait pas d’origine

vagale mais d’origine vasculaire (GARNIER et al, 1961).

L’usage de cette drogue est à proscrire chez la femme enceinte : la protoanémonine,

cytotoxique, serait tératogène et abortive chez le bétail (BRUNETON, 1999).

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Vermicide

L’anémonine et la protoanémonine sont vermicides sur les vers (Tubifex tubifex) par

une action directe non seulement sur le muscle, mais aussi sur le système nerveux (GARNIER

et al, 1961).

Bactéricide

A la concentration de 1/12500 à 1/25000, l’anémonine a des propriétés bactéricides sur

le bacille de Löeffer, le staphyloccoque, le streptoccoque et le colibacille. La protoanémonine

s’oppose au développement de bactéries aussi bien Gram positives que Gram négatives ; mais

ces substances sont trop toxiques pour qu’on puisse, les employer sans danger (BRUNETON,

1999, GARNIER et al, 1961).

Antispasmodique

L’anémone aurait également une action dépressive sur l’utérus isolé du cobaye, la

protoanémonine serait la molécule responsable (BRUNETON, 1999, GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

Les phytomédicaments à base de cette anémone sont traditionnellement utilisés dans

les règles douloureuses, dans le traitement symptomatique des états neurotoniques des adultes

et des enfants, notamment en cas de troubles mineurs du sommeil ainsi que dans le traitement

symptomatique de la toux [Note Expl., 1998] (BRUNETON, 1999).

Autrefois, elle était utilisée pour soigner des maladies variées comme la paralysie, la

cécité où les états mélancoliques. Aujourd’hui, les médecins phytothérapeutes la prescrivent

parfois contre les spasmes viscéraux, et les homéopathes utilisent son essence pour traiter les

varices. Les feuilles, en cataplasme, agissent sur les névralgies et les douleurs articulaires. Les

fleurs séchées au four et pulvérisées, fournissent une poudre à éternuer bien connue dans les

campagnes pour chasser les migraines. Fraîche la plante est toxique (DELAVEAU et al,

1981).

Le Codex donne pour la préparation de l’alcoolature la méthode suivante : feuilles et

fleurs fraîches d’anémone pulsatile 1000 g et alcool à 95 degrés. Contuser les parties utilisées,

les faire macérer pendant huit jours, en vase clos, dans l’alcool, en agitant de temps en temps.

Passer avec expression et filtrer. Les doses usuelles sont par voie buccale pour les adultes :

pour une dose : 0.50 g ; pour 24 heures : 0.50 g à 1.50 g (GARNIER et al, 1961).

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Rhamnus catharticus L. (Rhamnacées)

Nerprun purgatif

Noms vernaculaires

Cathartica vient du mot grec kathartikos : servant à purifier (de kathairô : je purge) ;

les fruits de cet arbuste sont purgatifs. Nerprun vient du latin populaire nyrum prunum ;

prunier noir, prononcé de bonne heure neruprunu et en français nerprun.

Les autres noms sont Nerprun cathartique, Nerprun purgatif, Nerprun officinal,

Noirprun, Epine noire, Epine de Cerf, Bourgépine.

Le Nerprun n’était pas connu de l’Antiquité et ses effets purgatifs ne sont mentionnés

que depuis le XVIème

siècle. Matthiole donna la recette d’un sirop de nerprun qu’il

recommandait comme laxatif dans le traitement de la goutte, la sciatique, la paralysie. Au

XVIIIème

siècle, la poudre de graine était employée comme purgatif. Abandonné pendant

quelques temps, le nerprun fût remis à l’honneur pour « tous les cas où l’emploi des

drastiques est indiqué » (GARNIER et al, 1961). Il est toujours inscrit à la Pharmacopée

Française 10ème

édition.

Description botanique (annexes, figure 70)

Cet arbrisseau rustique, dont les branches auraient servi a tresser la couronne d’épines

du Christ, est répandu dans les bois, les haies, les taillis, sur les coteaux très calcaires.

Mesurant généralement 2 à 4 m de hauteur, il peut parfois atteindre 6 à 8 m ; les rameaux

opposés épineux au sommet sont recouverts d’une écorce brun noirâtre, lisse et luisante

pendant le jeune âge, qui devient ensuite fortement gercée et crevassée. Les feuilles opposées

sur les jeunes rameaux, alternes et très rapprochées sur les rameaux âgés, sont simples,

pétiolées, pourvues de stipules étroites et caduques ; le limbe est ovale aigu, régulièrement et

finement denté, vert foncé en dessus légèrement velu en dessous, à nervures saillantes

convergeant vers le sommet de la feuille. Les fleurs jaune verdâtre s’épanouissent d’avril à

juin ; réunies en cymes à l’aisselle des feuilles, elles sont unisexuées ou hermaphrodites et

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comprennent un calice à 4 sépales triangulaires, une corolle à 4 pétales dont les bords latéraux

recourbés en dedans entourent l’étamine ; l’androcée formé de 4 étamines à filet court, à

anthères biloculaires introrses, avorte dans les fleurs mâles, comprend 2 à 4 carpelles

constituant un ovaire surmonté d’un style prolongé par autant de branches stigmatiques qu’il

y a de loges renfermant chacune un ovule ascendant anatrope. Le fruit est une drupe noire

contenant 3 ou 4 noyaux parcheminés. Le nerprun se distingue de la bourdaine par ses

rameaux épineux et ses feuilles finement dentées à nervures convergentes (GARNIER et al,

1961).

Composition chimique

On utilise les fruits (GARNIER et al, 1961). La plante renferme plusieurs glycosides

dans les fruits : la rhamnoémodine et la shestérine, et plusieurs substances colorantes jaunes.

Des fruits, il a été extrait sous forme d’hétérosides, quatre matières colorantes ne différant

entre elles que par un ou deux atomes de carbone ou d’oxygène : rhamnocitrine,

rhamnolutéine, rhamnochrysine et ß-rhamnocitrine. D’autre part un autre hétéroside fut

signalé, le rhamnoxanthoside, et son aglycone le rhamnétol. On a trouvé aussi l’émodol ou

trihydroxyméthylanthraquinone, du quercétol ou tétrahydroxyflavonol, une substance amère

la rhamnocathartine, des sucres (glucose, galactose, rhamnose, xylose). En outre, un

hétéroside à anthranol, legestéroside (shetérine) fournissant à l’hydrolyse acide l’anthranol de

l’émodol, du glucose et un pentose. Des graines, la rhamninase à été identifiée.

L’écorce de la tige renferme de la rhamnostérine, la frangula-émodine et la

rhamnofluorine. Elle renferme aussi un compexe hétérosidique instable, le rhamnarticoside, se

dissociant par l’eau à froid en plusieurs hétérosides parmi lesquels le rhamnicoside ; c’est une

poudre blanc grisâtre composée de fines aiguilles incolores, inodores, de saveur crayeuse puis

amère. Dans l’écorce on trouve du rhamnicoside et la franguline (SCHAUENBERG, 1977).

Les feuilles renferment 1000 mg de vitamine C pour 100 g de substance fraîche (GARNIER

et al, 1961).

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184

Utilisation traditionnelle

Les fruits sont purgatifs, dépuratifs et diurétiques, on utilise un sirop de fruits ou les

fruits séchés, en infusion (SCHAUENBERG, 1977).

Les fruits du nerprun sont laxatifs et diurétiques et contribuent à augmenter la

sécrétion de la bile sans modifier la concentration des constituants solides. A dose élevées, ils

peuvent provoquer de la diarrhée et de la néphrite.

Les feuilles et l’écorce sont douées de propriétés purgatives et peut-être antilaiteuses ;

elles sont à peu près inusitées.

Les fruits étaient employés contre l’hydroptisie et comme révulsif dans certaines

affections, apoplexies, congestion cérébrale, paralysie, et même comme vermifuge.

Un exemple de prescription : le suc à la dose de 15 à 30 g comme laxatif ; l’extrait à la

dose de 4 à 8 g ; le sirop à la dose de 10 à 40 g le matin à jeun dans une tasse de thé

(GARNIER et al, 1961).

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Rosa canina L. (Rosacées)

Eglantier

Noms vernaculaires

On l’appelle aussi Rosier des chiens. L’églantier possède une monographie à la

Pharmacopée Française.

Description botanique (annexes, figure 63)

C’est un arbrisseau touffu, buissonnant, d’environ 2 m de hauteur. Les rameaux

possèdent de nombreux aiguillons. Les feuilles, alternes, sont composées de cinq à sept

folioles dentées. Elles sont vert foncé sur la face supérieure, plus claires en dessous. Les

fleurs, rose pâle, sont des solitaires ou groupées en corymbes. Elles possèdent un pédoncule

floral de 1-2 cm, cinq pétales d’un rose pouvant être pâle à vif et de nombreuses étamines. Les

fruits secs (akènes) se trouvent à l’intérieur du réceptacle floral qui devient charnu et rouge à

maturité, constituant le faux fruit nommé « cynorhodon » (GIRRE, 2001).

Composition chimique

Les cynorrhodons contiennent un colorant rouge (la lycopine) qui est à l’origine aussi

de la coloration des tomates. Dans cent grammes de pulpe on trouve jusqu’à 2900 mg de

vitamine C, d’autres vitamines (A, B1, B2, E, P, K, PP), des sucres, de la pectine, des tanins,

de l’acide nicotinique, de la riboflavine, des flavonoïdes, de l’acide malique, de l’acide

citrique (TICLI, 1999).

Une extraction par fluide supercritique a permis d’isoler, d’un extrait de baie

d’églantier, de l’huile contenant, des carotènes, de l‘acide linoléique, et de la phéophytine des

graines (SZENTMIHALYI et al, 2002).

Par une méthode de chromatographie liquide couplé à l’electrospray à ionisation en

tandem avec un spectromètre de masse et détecteur à barettes de diodes, divers composants

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186

ont étés identifiés dans un extrait de baie d’églantier. On a trouvé :

- Une anthocyanine : cyanidine-3-O-glucoside

- Des glycosides de quercétine, de taxifoline et d’eriodictyol

- De la phloridzine, un O-hétéroside de dihydrochalcone,

- Du gallate-rutinoside,

- De la catéchine en tant qu’aglycone (HVATTUM, 2002).

Une méthode par HPLC, a isolé les différents caroténoïdes d’un extrait de baie :

- ß-carotène,

- lycopène,

- ß-chryptoxanthine,

- rubixanthine,

- zeaxanthine,

- lutéine (HODISAN et al, 1997).

Propriétés pharmacologiques

Inhibition de la mélanogénèse

Un extrait méthanolique de Rosa canina est testé sur une culture cellulaire de cellules

de mélanome de souris B16. On constate une inhibition de la synthèse de mélanine. La

quercétine contenue dans l’extrait de Rosa canina, semble être a l’origine de cette activité. En

effet cette molécule inhibe l’activité intracellulaire tyrosine-kinase, et inhibe l’expression de

la protéine tyrosine kinase dans les cellules qui est responsable de la synthèse de

mélanine (FUJII et al, 2009).

Perte de poids

Un extrait de fruit et de graine d’églantier stimule la perte de poids et la perte de

graisse viscérale notamment, chez la souris. Le trans-tiliroside est responsable en partie de

cette activité, et de plus il diminue le taux de sucre dans le sang chez la souris après une

charge de glucose. Ceci confère à l’églantier un potentiel antiobésité (NINOMIYA et al,

2007).

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187

Activité contre l’arthrose

Une étude en double aveugle, randomisé, a été menée sur 94 patients. 47 patients ont

reçu 5 g de poudre d’églantier (graines et coques), tous les jours pendant trois mois, tandis

que le second groupe a reçu un placebo. Le groupe initialement traité avec le placebo, a pris

au bout de 3 mois le remède à base d’églantier et vice versa pour l’autre groupe pendant 3

mois. Puis, un questionnaire jugeant la douleur, la sévérité de la maladie, la raideur,

l’incapacité à été proposé à chaque patient. En résultat, les données montrent que la poudre

d’églantier utilisée ici est capable d’atténuer les symptômes de l’arthrose, et de plus permet de

réduire la consommation d’anti douleur (WINTHER et al, 2005).

Activité de diminution de la résistance chez les SAMR28

La tellimagrandine est issue de l’extrait d’églantier, selon l’étude de Shiota S. et al.

Cette molécule permet de diminuer l’IMC29

des ß-lactames face aux SAMR. En effet, les

penicillines binding proteines 2, permettent la résistance de ces bactéries face aux pénicillines,

et ici la tellimagrandine inhibe l’activité des peniciline binding proteines 2, et donc diminue la

résistance aux ß-lactames (SHIOTA et al, 2004).

Utilisation traditionnelle

Les fruits, les feuilles et les pétales peuvent êtres cueillis.

Les propriétés thérapeutiques sont dues aux cynorhodons qui sont astringentes, anti-

diarrhéiques (grâce aux tanins) et qui possèdent surtout des propriétés stimulantes (de part la

vitamine C).

En cas d’avitaminose : faites bouillir 50 g de fruits dans un litre d’eau pendant une

minute précisément. Filtrez soigneusement. Il est conseillé de boire jusqu’à six tasses de cette

décoction par jour. Faites macérer 40-50g de fruits dans un litre de vin blanc pendant 10-15

jours. Filtrez. Il est conseillé d’en boire un verre à liqueur après les repas principaux.

Si brûlures, inflammations de la peau, plaies : laissez infuser 50g de feuilles dans un

litre d’eau bouillante pendant dix minutes. Procédez à des lavages et appliquez des

compresses sur les parties concernées (TICLI, 1999).

28

Staphyloccocus aureus méticillino résisitant 29

Minimum inhibitory concentration

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Sambucus nigra L. (Caprifoliacées)

Sureau noir

Noms vernaculaires

Le sureau est aussi nommé : Sureau noir, grand sureau, sulion, saon, susier, sus,

sambuc, arbre de Judas et skao.

L’histoire du sureau est sans doute aussi longue que l’histoire des hommes puisque

l’on a retrouvé certaines traces de cet arbre dans les stations datant de l’âge de pierre en

Suisse et en Italie du Nord. On sait aussi que les Grecs de l’Antiquité l’employaient

couramment, de même que les habitants de l’ancienne Rome. Si l’on trouve en Europe le

sureau si souvent près des villages, c’est qu’autrefois on l’y plantait pour attirer les bons

génies. Au XVème siècle et XVIème

siècles, par snobisme de langage, les Parisiens affectaient de

le nommer « sureau », un des noms qui lui sont restés. Plus tard, il a connu une vogue

décorative. Si les enfants des campagnes taillent toujours leurs sifflets dans son bois cassant et

léger, les promeneurs du XXème

siècle s’avouent souvent dégoutés par sa forte odeur

nauséeuse (DELAVEAU et al, 1981). Les fleurs du sureau sont inscrites à la Pharmacopée

Française 10ème

édition et Européenne 6 ème édition.

Description botanique

C'est un arbuste de 3 à 10 mètres de hauteur, à écorce verruqueuse brun-noirâtre et à

rameaux mous, cassants, à moelle blanche. Les feuilles sont opposées, composées de 5 à 7

folioles dentées, dégageant une odeur désagréable lorsqu’on les froisse. Sur le dessus elles

sont vert foncé et glabres ; sur le dessous, elles sont vert clair et pubescentes lorsqu’elles sont

jeunes. En juin, juillet, éclosent des fleurs blanches à odeur forte. Elles sont hermaphrodites,

rassemblées en ombelles de 10 à 15 cm de diamètre au bout des branches. La fructification, en

septembre octobre, fait apparaître des baies, noir violacé à maturité et 3 graines (TICLI,

1999).

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Composition chimique

Fleurs

Les fleurs renferment des flavonoïdes (rutoside et isoquercitroside, glucoside de

quercétol, kaempférol), des acides phénols (acide chlorogénique et caféique), une huile

essentielle, de la choline, des tanins, du mucilage, des acides-alcools (acide glycolique,

glycérique, malique, citrique) et du potassium.

OH

H R

H

H

Figure 48: R=CH3 : alpha-amyrine ; R=COOH : acide ursolique

Par hydrodistillation on obtient une huile essentielle à odeur de muscat et de

consistance pâteuse renfermant des acides gras, du 3,7-diméthyl-1,3,7-octatrièn-3-ol, du

linalol, du cis-héxénol et des oxydes de rose (GIRRE, 2001).

Des lectines sont isolés des inflorescences de sureau, telles que la GalNAc

(KARPOVA et al, 2007).

Les fleurs contiennent des triterpènes (alpha et béta-amyrine, acide oléanique et

ursolique).

Ecorce

L'écorce contient également les acides-alcools, des traces de sambunigroside et des

triterpènes (acide ursolique, acide oléanolique) (GIRRE, 2001). Une phytohémagglutinine a

été signalée (PAULO, 1976).

Récemment, TUREK a isolé des composés phénoliques de l’écorce de sureau : de

l’acide caféique, p-coumarinique, ferulique, gallique, syringique, chlorogénique (TUREK et

al, 2007).

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Fruits

Les fruits produisent des anthocyanosides : chrysanthémine, sambucyanine (GIRRE,

2001) et sambucine (BRONNUM-HANSEN et al, 1983), tous trois hétérosides de cyanidol

(GIRRE, 2001). Outre une faible quantité d’huile essentielle riche en esters d’acides gras

(MIKOVA et al, 1984), les baies renferment des sucres, des acides citrique et malique ainsi

que des polyphénols : flavonoïdes (rutoside, hyperoside) (BRONNUM-HANSEN et al,

1983). Quatre hétérosides cyanogénétiques sont présents dans les graines : prunasoside (R),

sambunigroside (S), et leurs homologues m-hydroxylés holocaloside et ziéroside

(POGORZELSKI, 1982).

O-glucose

CN

+/x-

Figure 49: Sambunigroside

Feuilles et graines

Les feuilles synthétisent le sambunigroside, hétéroside cyanogénétique. Les feuilles

contiennent de la prunasine, zierine et holocaline (glycosides cyanogenetiques), de la choline,

des flavonoïdes (rutine, quercetine), des stérols (sitostérol, stigmastérol, campesterol), des

triterpènes (alpha et beta-amyrine, palmitates,) des alkanes, des acides gras, des tanins

(BARNES et al, 2007).

Les graines contiennent des hétérosides cyanogènes (GIRRE, 2001).

OH O

OH

OH

OR

OH

Figure 50:R=ß-D-Glucose : chrysanthémine ; R=ß-D- rhamnoglucose :

sambucine ; R= ß-D-xyloglucose : sambucyanine

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Propriétés pharmacologiques

Diurétique

Quelques essais préliminaires semblent indiquer un effet sur la diurèse qui mériterait

d’être analysé davantage et avec une méthodologie plus précise : l’extrait aqueux injecté chez

le rat (75 Mg/Kg, I.V.) placé en surcharge hydrique, augmente nettement l’élimination de

l’eau. L’extrait méthanolique, chez le rat aux mêmes conditions inhibe la diurèse (CHIEZE,

1983). Pour GUILLEREY, l’extrait (extrait aqueux, 10mg/Kg, per os) est fortement diurétique

chez le rat (+241 % par rapport aux animaux témoins)(GUILLEREY, 1982).

Le sureau est diurétique et laxatif notamment dû aux fruits mûrs riches en

anthocyanes. Il est aussi astringeant et émollient, et a des propriétés oestrogéniques. Il est

utilisé comme adjuvant dans des régimes amaigrissants et pour favoriser l‘élimination rénale

de l’eau [note Expl., 1998] (BRUNETON, 1999).

Anti-viral

Un extrait des fruits de sureau montre une activité anti-virale in vitro sur le virus

humain infuenza A H1N1. En effet, les composés dihydromyricétine et le 5,7,3’,4’-tetra-O-

methylquercetine bloquent l’entrée des virions dans les cellules et leur reconnaissance par les

cellules humaines en partie (ROSCHEK et al, 2009).

Une seconde étude montre que le sureau réduit significativement les symptômes

associés à une infection due au virus influenza A et B (ZAKAY-RONES et al, 2004).

Anti-inflammatoire sur la parodontite

Un extrait aqueux de fleurs de sureau est testé in vitro sur une culture de macrophages,

neutrophiles, monocytes, en présence de Porphyromonas gingivalis et Actinobacillus

actinomycetemcomitans, bactéries responsables en partie de la parodontite. On constate une

inhibition de toute activité pro-inflammatoire. Le mécanisme sous-jacent est en partie lié à

une inhibition de l’activation de transcription nucléaire du facteur Kappa B, et de la

phosphatidylinositol 3-kinase (HAROKOPAKIS et al, 2006).

Toxicité

Le sambunigroside contenu dans les feuilles, l'écorce et les baies avant maturité est

toxique. Par ingestion on note des vomissements, coliques, diarrhées pouvant êtres sanglantes

(GIRRE, 2001).

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Antispasmodique

In vitro, une activité antispasmodique a été rapporté (iléon de rat, lapin/ cochon de

guinée intestin) et une activité spasmogenique chez l’utérus de rat pour les lectines isolés

(RICHTER, 1973).

Utilisation traditionnelle

Cuite dans du vin, la racine de sureau servait à combattre l’hydropisie, les morsures de

serpents. Par voie externe, les feuilles étaient utilisées en compresses lors de l’inflammations,

de brûlures, de morsures de chien et d’ulcères. Les fleurs étaient employées pour stimuler la

lactation, soulager les douleurs et provoquer la transpiration. Les baies de sureau étaient

utilisées comme diurétiques et antidiahrrhéique ; quant à son écorce, elle servait à combattre

les ictères et l’hydropisie et comme emménagogue (SCHAFFNER, 1993).

Le sureau a une action fébrifuge, sudorifique mais surtout, dans le cas particulier des

affections cutanées, anti-inflammatoire. Ainsi, lorsque dans certaines formes d’acné, vous

songerez aux masques à l’argile, vous aurez tout avantage à faire délayer l’argile dans une

infusion de fleurs de sureau (DURAFFOURD et al, 2002).

En cas d’affections de l’appareil respiratoire, bronchite, toux : laissez infuser 2-3

cuillérées de fleurs dans une tasse bouillante pendant 10 minutes. Il est conseillé de boire 2

tasses de cette infusion par jour (TICLI, 1999).

Si artériosclérose : faites bouillir 50 g de fleurs et de fruits séchés dans un litre d’eau

jusqu’à ce que le liquide se réduise à un demi-litre environ. Il est conseillé de boire cette

tisane en une journée (TICLI, 1999).

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Sanguisorba minor Scop. Ou Poterium Sanguisorba L.

(Rosacées)

Petite pimprenelle

Noms vernaculaires

Poterium vient du grec potêrion, nom du Marrube, donné par Linné à un arbuste

sarmenteux de la famille des Labiées. Sanguisorba vient du latin sanguis, sang et sorbere,

absorber ; arrête l’hémorragie, allusion aux propriétés que lui attribuaient les anciens.

On la nomme aussi Pimprenelle, Petite Sanguisorbe (GARNIER et al, 1961). La

pimprenelle est inscrites aux Pharmacopées Européenne 6ème

édition et Française 10ème

édition.

Description botanique

C’est une espèce vivace. Ses tiges angulaires dressées, souvent étalées ou même

couchées, peuvent atteindre 80 cm à 1 m de longueur et portent des feuilles divisées en 9 à 25

folioles ovales, arrondies et crénélées ; les folioles deviennent de moins en moins nombreuses

à mesure que les feuilles s’élèvent sur la tige, elles sont plus aigües et dentées en scie. Les

fleurs d’un vert pâle mêlé de pourpre, groupées en épis denses et globuleux, apparaissent

d’avril à juillet, quelquefois jusqu’en août ; elles sont mâles, femelles ou hermaphrodites ;

formant des dents étalées, ovales ; les étamines, quand elles existent, sont au nombre de 15 à

30 ; il y a 2 ou 3 carpelles surmontées chacun d’un style aussi long que les lobes du calice et

terminé par un stigmate en pinceau pourpre clair. Le fruit indéhiscent renferme 2 ou 3 graines

(GARNIER et al, 1961).

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Composition chimique

On utilise la racine, et la plante entière (GARNIER et al, 1961). La racine est riche en

tanin (LAMAISON JL., 1990). L’analyse de la plante entière a révélé la présence de 2.45 %

de sucres, 3 % de cellulose, 1.23 % de graisses, 5.65 % de substances azotées, 11 % d’azote

libre, 0.068% de composés organiques soufrés, 0.192 % d’acide phosphorique. Les feuilles

renferment 200 mg de vitamine C pour 100 g de substance fraîche (GARNIER et al, 1961).

Les acides phénoliques carboxyliques :4,8-dimethoxy-7-hydroxy-2-oxo-2H-1-

benzopyran-5,6-dicarboxylique et le 2-(4-carboxy-3-methoxystyryl)-2-methoxysuccinique

sont isolés de la plante entière. Ainsi que les composés phénoliques suivants : acide gallique,

acide ellagique, quercetine-3-O-(6’’-galloylglucose), ß-glucogalline, 2,3-

hexahydroxydiphenoyl-(alpha/ß)-glucose (AYOUB, 2003).

Deux flavonols glycosides, 8-methoxyquercetin-3-O-beta-glucosyl-(1'"-2")-O-beta-

glucoside et kaempferol-3-O-[2'"-galloyl-O-beta-glucosyl-(1'"-2")-O-beta-glucoside)], et des

quercetine et kaempferol 3-O-mono-glycosides ont étés isolés des parties aériennes (EL-

MOUSALLAMY, 2002).

Propriétés pharmacologiques

In vitro, un extrait éthanolique de pimprenelle montre une inhibition de

l’acétylcholinestérase de 78 % à 1mg/ml (FERREIRA et al, 2006).

Une étude sur le rat montre qu’un extrait de pimprenelle possède une activité de

protection vis à vis de lésions stomacales induites par l’éthanol (GURBUZ et al, 2005).

Un extrait aqueux de pimprenelle montre une inhibition de l’infection de cellules MT-

230

par le HIV à des concentrations de 12.5 et 50 µg/ml (BEDOYA et al, 2001).

Un extrait aqueux à des concentrations de 50 et 125 µg/ml montre une activité

antivirale contre les virus HSV-1 et VSV31

in vitro (ABAD et al, 2000).

On note une activité anti-élastase (LAMAISON JL., 1990).

Utilisation traditionnelle

Cette plante était autrefois employée fréquemment dans le traitement de l’hématurie,

30

cellules transformées par leHuman T cell leukemia/lymphoma virus type 1 31

Vesicular stomatitis virus

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des crachements de sang, des métrorragies, des hémorroïdes, des diarrhées. Un exemple de

prescription contre les diarrhées est : la décoction de plante fraîche ou sèche, et la teinture

préparée à partir de la plante fraîche à la dose de 40 gouttes, 4 fois par jour (GARNIER et al,

1961).

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Scabiosa arvensis L. (Dipsacées)

Knautie des champs

Noms vernaculaires

Son nom Knautia : fut dédié par Linné au botaniste Christian Knaut, né à Halle en

1654, mort en 1716. Arvensis signifie des champs (du latin arva : les champs). On la nomme

aussi Scabieuse des champs, Langue de Vache, Oreille d’Ane, Langue de serpent.

Description botanique

C’est une plante herbacée vivace de 30 à 90 cm. Les hampes sont dressées, ramifiées,

et avec des parties inférieures couvertes de poils gris, raides, pointées vers le bas. Les feuilles

basilaires souvent dentées et en forme de lance, forment une rosette qui persiste l’hiver. Les

feuilles de la hampe sont généralement pennatilobées avec un grand lobe terminal, elles sont

opposées. Les fleurs sont très petites et rassemblées en un capitule aplati de 4 cm de diamètre,

de couleur lilas. Les plus grandes fleurs sont à la périphérie, rayonnantes, et ont quatre pétales

à deux lèvres. Sous chaque capitule se trouve un involucre de deux rangées de larges bractées

feuillues (PURSEY, 1978, SCHAUENBERG, 1977).

L’inflorescence est en capitules de 15 à 10 mm, entourés chacun d’un involucre de 12

à 16 bractées. Les bractées entre les fleurs sont remplacées par des poils raides. L’involucelle

entourant le calice est sur un pédoncule court et porte au sommet des dents peu distinctes. Le

calice en coupe se termine par 8 dents dressées, plus 4 étamines soudées à la corolle par leur

filets. Les anthères sont libres entre elles. Un seul style. L’ovaire est adhérent, à 2 carpelles se

réduisant par avortement à un seul carpelle, à un ovule. Le fruit est un akène (GARNIER et

al, 1961).

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Composition chimique

On utilise les feuilles, les capitules. La plante est riche en tanin et renferme un principe

amer (SCHAUENBERG PAUL, 1977). Un saponoside, le knautioside est présent dans la

plante (PLOUVIER, 1971).

On a dosé dans les cendres de la plante, au moment de la floraison, 33.31 % de K2O ;

21.49 % de CaO ; 12.68 % de SiO2 ; 11.26 % de MgO ; 8.45 % de Na2O ; 5.63 % de Cl ; 3.15

% de SO3 ; 2.09 % de P2O5 ; 1.94 % de Fe2O3. La plante contient du saccharose, une

substance amère, un tannin. La plante fleurissante contient de la vitamine C (28,0 mg pour

100 g de plante fraiche) (GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

La scabieuse est utilisée en homéopathie lors d’affections cutanées chroniques et

eczémas (SCHAUENBERG PAUL, 1977).

Elle a été utilisée comme dépuratif contre les maladies de peau et dans les affections

des poumons. On la prescrivait en tisane ou sirop.

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198

Stachys officialis Trevis. Ou Betonica officinalis L.

(Labiées)

Epiaire officinale

Noms vernaculaires

Le mot Stachys vient du grec signifiant épi, allusion à la forme de l’inflorescence.

Bétoine, vient du latin Betonica, ancien nom de cette plante, dont on faisait autrefois un genre

distinct, et est issu de vere tonica, vraiment tonique ou bien, selon Pline, altération de

Vettonica (de son usage parmi les Vettones, habitants de l’ancienne Lusitanie).

L’épiaire officinale et aussi nommée Bétoine officinale, Bétoine pourpre, Bétoine

vulgaire, Beltête. L’épiaire possède une monographie à la Pharmacopée Française et

Européenne.

Description botanique

C’est une herbe vivace de 15-65 cm de hauteur répandue dans les bois, les taillis et

prés montueux. Ses tiges grêles et velues sont dressées, quadrangulaires, avec 2 ou 3 paires de

feuilles de plus en plus pétiolées vers la partie inférieure, ovales, cordiformes à nervures

réticulées, à bord régulièrement crénelé. Les fleurs visibles en juin et jusqu’en octobre, sont

d’un rouge plus ou moins vif, disposées par verticilles à 2 bractées en épi terminal oblong

interrompu à la base. Elles ont un calice campanulé court, velu et une corolle longue

d’environ 15 mm, glabre à l’intérieur du tube, dont la lèvre supérieure pubescente est entière

et dépasse longuement les 4 étamines à filets parallèles et voisins. Des nectaires développés,

non fréquentées par les abeilles, alternent avec les 4 loges ovariennes. L’odeur des feuilles est

faible, peu agréable, leur saveur amère et âcre (GARNIER et al, 1961).

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199

Composition chimique

Les feuilles et les racines sont employées (GARNIER et al, 1961).

On a trouvé dans la plante divers principes : tanin, substance amère, stachydrine,

choline, et un mélange de deux bétaïnes isomères : bétonicine lévogyre et turicine dextrogyre,

dérivés pyrrolidiques.

On a signalé aussi un glucoside hydrosoluble et un saponoside acide (GARNIER et al,

1961). La plante renferme 15% de tanin et une demi-douzaine de substances annexes

(SCHAUENBERG PAUL, 1977).

Dans les parties aériennes on trouve des phenylethanoides glycosides : betonyosides A

à F, acétoside, acétoside isomère, campréosides II, forsythosides B et leucosceptoside B

(MIYASE et al, 1996).

Utilisation traditionnelle

Ceux qui récoltent la bétoine éprouvent, dit-on, des étourdissements et des vertiges,

vraisemblablement attribuables à l’un des constituants. L’ingestion de sa racine provoque, du

reste, vomissement et nausées.

Extrêmement en vogue autrefois comme tonique, fébrifuge (3 à 6 g de poudre dans un

jaune d’œuf, 4 h après la fin de l’accès de fièvre), elle figure encore parmi les Espèces

vulnéraires ou Thé suisse du Cod. de 1949. Son abandon presque total est, d’ailleurs,

injustifié, en raison des services qu’elle peut rendre, sous forme de décocté vineux à 10 %

dans le nettoyage des plaies infectées et des ulcères variqueux. Certaines autres préparations

ont été employées : infusé (10 à 20 g par litre), poudre de feuilles, sirop (1 partie de plante, 8

d’eau, 16 de sucre : 30 à 100 g en potion), poudre de racine (1 à 3 g en pilules, électuaire, ou

dans du vin). La poudre de feuille est sternutatoire. On la fume parfois en guise de Tabac

(GARNIER et al, 1961).

La bétoine est un astringent. A faible dose, elle est anti-diarrhéique ; en revanche, à

forte dose, elle devient purgative et vomitive. Les feuilles séchées et pulvérisées sont

sternutatoires. En homéopathie on utilise une teinture préparée avec les feuilles fraiches,

comme anti-diarrhéique. En usage externe, une décoction aqueuse ou vineuse donne de bons

résultats comme cicatrisant sur les plaies infectées et les ulcères variqueux. Anciennement la

bétoine était médicinale, mais son usage est tombé en désuétude (SCHAUENBERG, 1977).

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200

Taraxacum officinale Weber (Astéracées)

Le pissenlit

Noms vernaculaires

On le nomme aussi Dent de lion, Liondent, Salade de taupe, Chopine, Cochet, Florin

d’or, Couronne de moine, Laitue de chien, Coq, Grain de pré, Chicorée, Laiteron (J.C.

RAMEAU, 1989).

Probablement originaire de l’Europe de l’ouest, le pissenlit est un peu partout dans le

monde. Sa sève laiteuse a été considérée comme spécifique des maladies de la vue (ce qui a

voulu son nom scientifique formé de deux mots grecs : taraxis, troubles des yeux, et akeomai,

guérir). Mais, on ne retint finalement que ses remarquables propriétés diurétiques – ce que

traduit assez clairement son nom populaire – ainsi que son rôle dépuratif et son influence sur

les fonctions hépatiques.

S’il avait été connu dans l’Antiquité, il est vraisemblable que les textes l’auraient

mentionné. Or, avant le XVème

siècle, nul botaniste ou médecin ne cite le pissenlit. Pour Bock

en 1546, il est diurétique. Pour Tabernaemontanus, apothicaire allemand du XVIème

siècle,

docteur en médecine à Paris, le pissenlit constitue un vulnéraire inégalable. La médecine

officielle le méprise, mais le pissenlit continue à guérir officieusement les malades. Au début

du Xxème

siècle, il est brusquement réhabilité, avec une telle fougue qu’on baptise

« taraxacothérapie » toute thérapie faisant appel à lui. Sa réputation n’a pas fléchi depuis ;

c’est un des simples les plus utiles, qui mérite sa popularité (DELAVEAU et al, 1981).

Description botanique

Le pissenlit est une plante vivace sauvage à forte racine pivotante et charnue. Les

feuilles de couleur vert pâle, sont disposées en rosette à la base, toutes basilaires et découpées

en lobes très irréguliers dentelés, crochus, pointus d’ou son nom « dent de lion ». On retrouve

un involucre de bractées entières ou denticulées vers le sommet, les bractées extérieures étant

étalées ou recourbées vers le bas. Les fleurs ligulés jaunes sont groupées en capitules. Elles

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201

sont portées par des tiges creuses remplies de latex. Les fruits sont des akènes réunis en une

boule duveteuse dont les aigrettes sont arrachées par le moindre souffle de vent.

Plante commune des lieux frais et humides, le pissenlit pousse notamment dans les

prairies, les jardins et sur les bords des chemins jusqu’à 2000 mètres d’altitude (J.C.

RAMEAU, 1989).

Composition chimique

La racine de pissenlit est particulièrement riche en potassium, en fructose et en

inuline : la teneur en fructose est maximale au printemps alors que la teneur en inuline atteint

40 % en automne. L’amertume de toutes les parties de la plante est due à des lactones

sesquiterpéniques (eudesmanolides et germacranolide : tétrahydro-ridentine, glucosides du

taraxacolide et de l’acide taraxinique). La drogue renferme également des alcools

triterpéniques pentacycliques (taraxastérol, pseudo-taraxastérol, leurs acétates et leurs dérivés

hydroxylés (arnidiol, faradiol)) (BRUNETON, 1999).

Il y a aussi du ß-sitostérol libre et sous forme de glucoside ; le stigmastérol. Les

feuilles renferment des flanonoïdes (BRUNETON, 1999).

On note aussi la présence d’un acyl-glucoside de la ß-hydroxy gamma-butyrolactone :

le taraxacoside (RAUWALD et al, 1985).

La présence d’acides phénoliques est à noter, le composé le plus abondant dans les

racines est l’acide chicorique (SCHUTZ et al, 2005).

OH

Figure 51 : Taraxastérol

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202

O

O

O

o-glucose

H

Figure 52 : Taraxacolide beta-D-glucoside

Les pétales du pissenlit contiennent des caroténoïdes, dont l’époxyde de lutéine

(MELENDEZ-MARTINEZ et al, 2006).

Trois flavonoïdes glycosides sont isolés des fleurs et feuilles de pissenlit, la lutéoléine

7-glucoside, et 2 lutéoléine7-diglucosides. Dans un extrait de feuilles on retrouve des

coumarines : cichoriine et aesculine (WILLIAMS et al, 1996).

Propriétés pharmacologiques

Effet cholagogue et cholérétique

Le pissenlit a été longtemps employé pour stimuler la sécrétion de bile (CHABROT et

al, 1935). Chez le rat, la feuille de pissenlit augmente la sécrétion de bile de 40% (BOHM,

1959). Des travaux anciens tendent à montrer que la plante est cholérétique..

Activité diurétique

Le pissenlit exerce une action d’excrétion au niveau rénal pour une action diurétique :

les extraits de feuilles de pissenlit ont des effets diurétiques aussi puissants que le furosémide

chez les rats et souris (RACZ-KOTILLA et al, 1974). L’effet diurétique a représenté 100% de

la perte de poids retrouvée dans ces études animales.

La réputation du pissenlit – attestée par son nom !- a suscité des travaux

pharmacologiques qui ont pu la confirmer (SCHILCHER, 1987).

Plus récemment, il a été montré que le pissenlit possède une activité diurétique et que

son usage prolongé à forte dose entraîne une diminution du poids corporel chez la souris

(RACZ-KOTILLA et al, 1974)

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Action dans le domaine gastro-intestinal et hépatique

Le pissenlit est eupeptique, tonique amer et stimulant de l’appétit dû à ses lactones

sesquiterpéniques. Historiquement les plantes à saveur amère sont considérées comme des

stimulants de la digestion et de l’appétit par augmentation des sécrétions digestives,

notamment pancréatiques.

Deux études chinoises réalisées sur des animaux porteurs de métaplasie, hyperplasie et

ulcères gastriques ont montrés une amélioration histologique significative avec des

préparations contenant du pissenlit (FANG, 1991).

Le pissenlit est un laxatif léger dû à l’inuline et à sa richesse en potassium : dans une

série de 24 adultes souffrant de colites chroniques, une préparation contenant du pissenlit a

amélioré la constipation, la diarrhée et la gêne intestinale chez 96% des patients

(CHAKURSKI et al, 1981).

Activité anti-inflammatoire

Parmi plusieurs expériences, un extrait éthanolique de pissenlit montre une activité

contre l’angiogenèse et anti-inflammatoire par un mécanisme d’inhibition de la production de

NO et une diminution de l’expression de la COX-2 (JEON et al, 2008).

Le pissenlit (100 et 1000µg/ml) inhibe significativement la production de Il-132

par

des astrocytes de rat en culture stimulés par les LPS. De plus il est montré que cette

inhibition de production de IL-1 permet la diminution de production de TNF alpha par ces

astrocytes. Ceci suggère une activité anti inflammatoire au niveau su système nerveux central

(KIM et al, 2000).

Activité potentielle anti-cancéreuse

Un extrait aqueux de feuilles diminue la croissance de cellules cancéreuses du sein

lignée MCF-7/AZ. L’extrait de racine bloque l’invasion de ses cellules par la diminution

d’activité des metalloproteinases 2 et 9 (SIGSTEDT et al, 2008).

32

Interleukine 1

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Utilisation traditionnelle

L’usage traditionnel et les expériences anciennes définissent le pissenlit comme un

dépuratif permettant de drainer l’organisme des déchets et des toxines.

Racines et feuilles sont néanmoins « traditionnellement » utilisées en France par voie

orale comme cholérétique ou cholagogue et pour favoriser l’élimination rénale de l’eau ; la

racine peut aussi revendiquer l’indication « traditionnellement utilisé pour faciliter les

fonctions d’élimination urinaire et digestive ». En Allemagne, la Commission Européenne

précise que la plante, cholérétique, diurétique et stimulante de l’appétit est utilisée en cas de

ballonnements et de flatulence, de troubles de la sécrétion biliaire et de perte d’appétit. En

l’absence d’avis médical, elle est contre indiquée en cas de lithiases. Apparemment dénué de

toxicité, le pissenlit peut parfois induire (par contact) des dermatites allergiques ; la réaction

est croisée avec les autres Astéracées à lactones sesquiterpéniques (BRUNETON, 1999).

On l’utilise dans l’arthrose : en soutien de traitement de cette maladie, vous pouvez

préparer une décoction de 60g de feuilles et de racines de pissenlit que vous ferez bouillir

dans un litre d’eau pendant 4 minutes laissez infuser encore 5 minutes). Filtrez. Il est conseillé

de boire 3 à 4 tasses de cette décoction par jour, loin des repas pendant 4 à 6 semaines (TICLI,

1999).

On l’utilise aussi contre les verrues, le suc frais de la plante est appliqué directement

sur les verrues. C’est un soutien au traitement (TICLI, 1999). Le suc de pissenlit était sans

doute utilisé initialement comme stomachique, la plante entière en emplâtres et compresses, le

distillat pour les soins de la peau, l’hydrolysat contre la fièvre et la toux et la racine en tant

qu’amulette conte les maladies des yeux. Par la suite le pissenlit était utilisé pour le traitement

des maladies de l’utérus et on lui attribuait une forte action diurétique (SCHAFFNER, 1993).

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Teucrium chamaedrys L. (Labiées)

Germandrée Petit-Chêne

Noms vernaculaires

Teucrium : de Teucer, prince troyen auquel on attribue la découverte des vertus

médicinales de la plante. Chamaedrys : de kamei, à terre (petit) et drys, Chêne, par allusion à

la forme des feuilles. Germandrée provient de l’altération de Chamaedrys. On la nomme aussi

Petit-Chêne, Germandrée officinale, Chênette, Chêneau, Sauge amère, Calamandrier,

Thériaque d’Angleterre (GARNIER et al, 1961). La germandrée était une plante médicinale

très utilisé, or il a été découvert qu’elle a le pouvoir d’induire des effets toxiques sur le foie.

Son usage est donc interdit, mais elle est encore inscrite sur la liste B des plantes médicinales

de la Pharmacopée Française 10ème

édition.

Description botanique (annexes, figure 65)

La plante est vivace, touffue, pubescente, haute de 30 cm. Les feuilles sont ovales-

aigües, dentées, luisantes. Les fleurs roses sont disposées en épi court et feuillé

(SCHAUENBERG PAUL, 1977).

C’est une jolie plante vivace des terrains arides, rocailleux et calcaires. Sa souche rampante

émet des tiges quadrangulaires très ramifiées, ligneuses et pubescentes, de 10 à 30 cm,

dépourvues de feuilles au pied. Celles-ci sont ovales, munies d’un court pétiole, fermes, d’un

vert gai, brillantes sur le dessus, profondément crénelées. Les fleurs, pourpres, rarement roses

ou blanches, se montrent de mai à septembre, groupées en glomérules feuillées unilatéraux de

2 à 6. Le calice, généralement rougeâtre, velu et légèrement bossu vers la base, est pourvu de

dents presque égales (1/3 de sa longueur totale). La corolle, très particulière, semble

constituée par une lèvre unique à 5 lobes, la supérieure bipartite étant déjetée vers les 3

divisions de l’inférieure. Les 4 étamines rapprochées sont fortement saillantes vers le haut,

avec des anthères, biloculaires opposées bout à bout. Un anneau nectarifère gorgé de suc

entoure l’ovaire qui donne un fruit mûr, brun et papilleux (GARNIER et al, 1961).

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Composition chimique

On utilise les sommités fleuries.

La Germandrée contient une essence, du tanin, un glucoside hydrosoluble, un

saponoside acide, un saponoside neutre, une lactone identifiée à la marrubine et de la choline

(GARNIER et al, 1961).

Dans un extrait méthanolique de feuilles et de racine de germandrée, on a découvert

12 glycosides dont le verbascoside (LIN et al, 2009), 7 iridoïdes et 5 phényléthanoïdes

(PACIFICO et al, 2009) dont les teucriosides-3-(IIII)-O- méthylether, et le teucrioside-3-

(IIII),4(IIII)-O-diméthylether (BEDIR et al, 2003).

Une étude a isolé par HPLC-MS, des diterpénoïdes : dihydroteugine, teufline,

teuflidine, teucvidine (SUNDARESAN et al, 2006).

Issu d’un extrait organique, les chamaedryosides A, B et C ont été identifiés comme

des nor-neoclerodane diterpènes glycosides (FIORENTINO et al, 2009).

Un autre furanoneoclerodane diterpène à été isolé, la teucrine A (BEDIR et al, 2003).

Les composants volatils de la germandrée on été déterminé par DTD (direct thermal

desorption) couplé à Gc*Gc –TOF-MS (chromatographie gazeuse à 2 dimensions couplée à

un Temps de Vol et spectrometrie de masse). On retrouve du ß-pinène, germacrène D, alpha-

pinène, alpha-fernesene, alpha-gurjunene, alpha-elemene, gamma-cardinène (OZEL et al,

2006).

Propriétés pharmacologiques

Activité antioxydante et anti microbienne

In vitro, l’activité antimicrobienne et anti-oxydante des composants phénoliques d’un

extrait méthanolique de germandrée à été testé. La fraction non polaire atteste d’une plus

grande activité antimicrobienne que la fraction polaire, en particulier sur A. Iwoffi et C.

perfringens. Pour mesurer l’activité anti-oxydante, on utilise le DPPH33

test et le ß-

carotène/acide linoléique test. L’extrait non polaire est inactif. La fraction polaire montre au

contraire dans le DPPH test, que l’effet antioxydant est de 18.00 + ou – 1.42 µg/mg de

l’extrait (GURSOY et al, 2009).

33

DPPH : 2,2-diphenyl-1-picryl-hydrazyl

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Toxicité

Le furanoclerodane : teucrine A est hépatotoxique chez la souris. En effet, on constate

une nécrose hépatique. Or il est montré que la teucrine A doit être bioactivée par les CYP450

avant d’être toxique. C’est donc un de ses métabolites qui est responsable de l’hépatotoxicité,

et plus précisement le noyau furane est mis en cause (KOUZI et al, 1994).

C’est pourquoi elle n’est plus autorisée dans les phytomédicaments.

Cholérétique

En décocté de plante fraîche injecté au chien par voie intraveineuse peut tripler le

volume de la sécrétion biliaire (GARNIER et al, 1961).

Utilisation traditionnelle

La germandrée est un stimulant, diurétique et cholérétique (SCHAUENBERG, 1977)

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Thymus serpyllum L. (Labiées)

Serpolet à feuilles étroites

Noms vernaculaires

Il peut être appelé thym serpolet, thym sauvage, pillolet ou serpoulet (GIRRE, 2001).

Il est inscrit aux deux Pharmacopées Européenne 6ème

édition et Française 10 ème édition.

Description botanique (annexes, figure 85)

Le serpolet est une plante vivace, polymorphe, de 10 à 50 centimètres de hauteur,

couchée, gazonnante, stolonifère et odorante. La tige florale est ronde ou quadrangulée,

glabre, velue sur les arêtes ou partout. Les feuilles sont ovales, très petites, érigées . Les fleurs

sont petites et roses, l’inflorescence est verticillée en capitules ronds, ovales ou oblongs. La

floraison a lieu en juillet-août (SCHAUENBERG PAUL, 1977).

Composition chimique

La drogue est constituée par les sommités fleuries, récoltées en juillet août. Elles

sécrètent une huile essentielle constituée de phénols : thymol, carvacrol, cinéole, d'alcools

terpéniques (bornéol, linalol, terpinéol, géraniol) et de carbures terpéniques (pinènes,

camphènes) (GIRRE, 2001). La plante renferme 1-6 ml/Kg d’huile essentielle de composition

très variable (BRUNETON, 1999). Cette drogue renferme aussi des acides-phénols (acide

labiatique, acide cafféique), des saponosides et des acides triterpéniques (acide ursolique et

oléanolique)(GIRRE, 2001).

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Propriétés pharmacologiques

L’huile essentielle de serpolet montre une activité antibactérienne.

De plus cette plante a montré une activité antigonadotrophique chez le rat (GIRRE, 2001).

Utilisation traditionnelle

En l’absence d’études pharmacologiques et/ou cliniques pertinentes, la feuille et la

sommité fleurie sont traditionnellement utilisées par voie orale [Note Expli.,1998], dans le

traitement symptomatique des ballonnement épigastriques, la lenteur à la digestion, les

éructations, les flatulences. En usage local, elles sont traditionnellement utilisées en cas de

nez bouché, rhume ; pour le traitement de petites plaies après lavage abondant, en pastilles et

collutoires comme antalgique dans les affections de la cavité buccale et/ou du pharynx, ainsi

qu’en bain de bouche pour l’hygiène buccale (BRUNETON, 1999).

Le serpolet est un antiseptique (phénols) un antispasmodique et un antitussif

expectorant. En plus on lui attribut des propriétés sédatives, vermifuges, diurétiques,

cholagogues et sédatives (GIRRE, 2001).

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Urtica dioïca L. (Urticacées)

Ortie

Noms vernaculaires

L’ortie se nomme aussi : Grande ortie, Ortie commune, Ortie vivace, Ortie piquante.

Dans l’antiquité, l’ortie, plante de vénus, symbolise la luxure. Dans le language des fleurs,

l’ortie signifie la trahison. En Prusse wallone, un bouquet d’orties placé le 1er mai à la fenêtre

d’une femme indique qu’elle est de mœurs légères (BERTRAND, 2002).

Il est dans sa nature de piquer les maladroits ; la substance responsable, dont un

dixième de milligramme suffit pour déclencher la brûlante démangeaison, est un subtil

mélange chimique contenu dans les poils creux à la pointe fragile, localisés sur les pétioles

des feuilles (DELAVEAU et al, 1981). La feuille de l’ortie dioique possède une monographie

aux Pharmacopées Française 10ème

édition et Européenne 6ème

édition.

Description botanique

C'est une plante herbacée, vivace, robuste qui atteint 1,50 m de hauteur en Lorraine.

Elle pousse en touffes épaisses. La pointe de ces poils durs et coniques se brise lors d’un

contact et injecte les substances urticantes qui y sont contenues (histamine, sérotonine et

acétylcholine).

La tige est dressée et quadrangulaire. Les feuilles sont terminées en pointe au sommet et

pourvues de dents aiguës. Recouvertes de poils urticants, surtout le long des nervures, elles

sont opposées, pétiolées, ovées, cordiformes à la base, longuement acuminées, avec un bord

grossièrement denté (TICLI, 1999). Le limbe et le pétiole sont couverts de trois sortes de

poils :

- poils urticants

- poils tecteurs non urticants, longs, coniques, unicellulaires, dont la partie basilaire

fortement renflée contient des cristaux de carnonates de calcium

- poils glandulaires courts, constitués par un court pédicelle supportant une glande

quadricellulaire. Ces poils tecteurs et glandulaires sont surtout localisés à la face

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supérieur du limbe.

L’ortie est dioique, c’est à dire qu’il y a des pieds mâles et femelles. La fleur femelle est

verdatre et comporte un ovaire unilocullaire, uniovulé, surmonté d’un style et d’un stigmate

en pinceau. La fleur mâle est jaunâtre (anthères à grains de pollen jaune) et comporte quatre

étamines à filets longs, élastiques, repliés dans le bouton floral. L’akène renferme une graine

dont l’embryon est entouré d’un endosperme charnu peu important.

Les organes souterrains se présentent sous la forme de rhizomes cylindriques ramifiés

et rampants de couleur jaunâtre et de 3 à 10 mm d’épaisseur se terminant en fin chevelu effilé.

Nitrophiles et rudérales, elles sont très communes autour des habitations, dans les décombres

et les fossés et peuvent pousser jusqu’à 2500 m d’altitude (J.C. RAMEAU, 1989).

Composition chimique

Composition chimique des parties aériennes.

Une huile essentielle est présente. Elle contient des cétones (38.5%), des esters

(14.7%), des alcools libres (2%), des traces de substances azotées, des phénols et des

aldéhydes (BOMBARDELLI et al, 1997). On trouve également d’autres substances : ß-

sitostérols, acide formique et acétique, chlorophylle et phytol, vitamines et caroténoides.

Par analyse chromoatographique, on a mis en évidence dans un extrait aqueux la

présence de nombreux acides organiques. L’acide caféique, férulique et sinapique ont aussi

été trouvés dans les parties aériennes. L’acide caféylmalique et l’acide chlorogénqiue ont été

détectés dans les fleurs et feuilles séchées (BUDZIANOWSKI, 1991). Des flavonoïdes sont

présents dans les parties aériennes : la quercetine-3-O-rutinoside, le kaempherol -3-o-rutoside,

et l’isorhamnétine-3-o-glucoside (AKBAY et al, 2003). Dans les feuilles on trouve des

anthocyanidines (PINELLI et al, 2008).

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Composition chimique des racines

Les différentes études ont montré que les racines renfermaient de nombreuses

molécules apprtenant à différentes familles chimiques. Voici la composition :

- Des polysaccharides : glycanes, glucogalacturonanes, arabinogalactanes acide

- Un acide gras : de l’acide (10E, 12Z)-9-hydroxy-10,12-octadécadiénoique

- Des lectines

- Des céramides (BOMBARDELLI et al, 1997, BRUNETON, 1999, WICHTL et al,

1999)

- Des terpènes diols et des terpènes diols glucosides (KRAUS et al, 1991)

- Des stérols et stérols glucosides (CHAURASIA et al, 1990)

- Le sitostérol et le sitostérol-ß-D-glucoside

- Le 7ß- et el 7alpha-hydroxysitostérol

- Des composés phénoliques (KRAUS et al, 1990)

- Des dimères du phénylpropanes : lignanes diaryl-butaniques comme le

sécoisolaricirésinol et l’isolaricirésinol, et lignanes diaryl-furaniques comme le

néo-olivil (BOMBARDELLI et al, 1997).

Propriétés pharmacologiques

Utilisation contre l’adénome de la prostate

L’ une des propriétés est l’inhibition de la croissance prostatique : les extraits

hydroalcooliques contenant des lectines (UDA34

) et les polysaccarides ont une activité anti-

proliférative in vitro sur la croissance du tissu prostatique en bloquant la fixation des facteurs

de croissance, EGF et b-FGF, sur leur récepteur (WAGNER, 1994).

La présence de stérols dans la racine justifie sont utilisation dans l'adénome de la

prostate. Les sécoisalaricirésinols inhibent in vitro la liaison entre la testostérone et son

transporteur, la SHBG (sex hormon binding globulin) et empêchent cette dernière de se lier à

son récepteur (HRYB et al, 1995, WICHTL et al, 1999), tout comme les acides gras

octadécanoïques, qui sont in vitro fortement inhibiteurs de l’aromatase responsable de la

conversion de la testostérone en ß-oestradiol (KOCH et al, 2001).

Des études sont en cours pour confirmer l’inhibition mentionnée par plusieurs auteurs

de la testostérone 5-alpha réductase et d’autres enzymes comme l‘HLE (human leucocytes

34

Urtica dioica agglutinin

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elastase), marqueur de l’inflammation prostatique (KOCH et al, 2001) et l’ATPase NA+/K+

membranaire (agissant sur la croissance des cellules prostatiques) par des stéroïdes lipophiles

de la racine d’ortie (HIRANO et al, 1994).

De nombreuses observations cliniques montrent une diminution de la fréquence

mictionnelle, du résidu post mictionnel, du volume de la prostate, et des taux hormonaux avec

des doses d’extraits de 600 à 1200 mg par jour, et sur des durées de 3 à 6 mois, avec

amélioration de l’IPSS (Internation Prostae Symptom Score) (DATHE et al, 1987). En

particulier, une étude allemande (ENGELMANN et al, 1996) utilisant une préparation liquide

d’ortie contre placebo portant sur 41 patients a mis en évidence une amélioration sensible du

score IPSS (-9.5 points versus –4.7 ; score initial 18 points) et de l’index de qualité de vie.

Activité immunomodulatrice

Les polysaccharides interagiraient in vitro avec les lymphocytes T. Les lectines ont

également une activité immunomodulante en stimulant la production d’interféron gamma par

les lymphocytes, et en inhibant des désordres auto immuns fréquemment retrouvés dans les

prostatites chroniques non spécifiques (ROVIRA et al, 1999, WAGNER, 1994).

Activité hypoglycémiante

Un extrait aqueux d’ortie montre un effet hypoglycémiant après une ingestion de

glucose chez le rat. Cet effet est dû en partie à une moindre absorption de glucose par le

jéjunum (BNOUHAM et al, 2003).

Activité vasodilatatrice

Il y a une action hypotensive sur le rat (BRUNETON, 1999). Une étude in vivo sur des

rats, recevant une perfusion IV d’un extrait aqueux d’ortie montre une diminution de la

pression artérielle, et une action diurétique et natriurétique. Donc un effet sur le système

cardiovasculaire et rénal (TAHRI et al, 2000).

Les fractions hydriques de la racine d’ortie exercent in vitro et in vivo un effet

vasorelaxant en provoquant la libération de monoxyde d’azote dans l’endothélium vasculaire

et en ouvrant les canaux potassiques (TESTAI et al, 2002). Elles ont un effet inotrope négatif

confirmant l’usage traditionnel de la plante dans l’hypertension artérielle dans certains pays

(Maroc) (LEGSSYER et al, 2002, TESTAI et al, 2002).

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Utilisation traditionnelle

En usage externe, on pratiquait, au début du siècle, l' « urtication ». Cette opération

consistait à flageller tout le corps ou une partie du malade avec une poignée d'orties, pour

amener une éruption de boutons et activer ainsi la circulation du sang. On pratiquait

l'urtication dans les fièvres éruptives, le choléra, certains rhumatismes, la paralysie,

l'apoplexie.

En usage interne, l'ortie était utilisée dans les crachements de sang, les saignements de

nez et les pertes utérines en raison de ses vertus astringentes. On l'utilisait aussi dans certaines

maladies de peau.

La racine d’ortie est [note expl,. 1998] traditionnellement utilisée comme adjuvant

dans les troubles de la miction d’origine prostatique et pour favoriser l’élimination rénale de

l’eau. Pour la commission Allemande, la racine augmente le volume et le débit urinaire, elle

réduit le résidu post-mictionnel. Elle est donc utilisée dans les difficultés urinaires liées aux

stades I et II d’hypertrophie prostatique bénigne. La commission précise que l’usage de la

drogue ne modifiant pas l’hypertrophie elle-même, il ne dispense pas d’une consultation

médicale régulière (BRUNETON, 1999).

Les feuilles d’orties, riches en sels minéraux, en protéines, en vitamines, en carotènes

et en composés phénoliques passent pour comestibles. Traditionnellement, elles étaient

utilisées pour l’alimentation des volailles. Elles constituent une sources industrielle de

chlorophylle. Certains pays européens les préconisent comme anti-asthéniques et anémiques.

En France, il est possible pour des phytomédicaments à base de feuilles d’ortie dioïques de

revendiquer, par voie orale aussi bien qu’en usage local, les indications suivantes [note

expl,.1998] : traditionnellement utilisé dans les états séborrhéiques de la peau,

traditionnellement utilisé dans le traitement symptomatique des manifestations articulaires

douloureuses mineures (BRUNETON, 1999).

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Verbascum thapsus L. (Scrofulariacées)

Bouillon blanc

Noms vernaculaires

Aussi nommé Bonhomme, Cierge de Notre-Dame, Fleur de Grand Chandelier, Herbe

de Saint Fiacre, Molène (GIRRE, 2001).

Sous le nom commun de « bouillon-blanc », on confond souvent 3 ou 4 espèces de

Verbascum, ce qui ne porte pas à conséquence, car les propriétés sont les mêmes. Verbascum,

son étymologie est inconnue ou cela provient de barbascum, barbu (barba : barbe), à cause de

l’aspect des filets staminaux. Bouillon blanc vient de : bouillon, car les fleurs s’emploient en

infusé pectoral (GARNIER et al, 1961).

La fleur de bouillon blanc est inscrite aux Pharmacopées Française 10ème

édition et

Européenne 6ème

édition.

Description botanique (annexes, figure 79)

C’est une plante herbacée dont la hampe florale peut dépasser un mètre de hauteur.

Les feuilles sont lancéolées, crénelées, vertes-blanchâtres et très velues ; elles peuvent

atteindre 40 cm de longueur. La première année de végétation, elles forment une rosette, puis

la hampe florale se développe l’année suivante. En effet Verbascum thapsus est bisannuelle.

Les feuilles sont épaisses, grandes, pétiolées, serrées sur la base de la plante. Elles ont une

forme oblongue ou elliptique et elles se prolongent en aile le long de la tige. Celles de la tige

sont brièvement pétiolées ou sessiles. Le bord est entier ou légèrement denté. Les fleurs,

visibles de juin à novembre, presque sessiles, forment des glomérules groupés en longues

grappes ressemblants à des épis, pouvant atteindre plus de 1 m. Chacune comprend un calice

peu irrégulier, à 5 divisions lancéolées, et une corolle jaune souvent de grande taille (jusqu’à 4

cm de diamètre) dont le tube très court s’étale en une roue de 5 pétales inégaux. Sur les 5

étamines, les trois supérieures sont les plus courtes avec un filet fortement velu. Les fruits

sont des capsules ovoïdes s’ouvrant en deux parties, à maturité libérant des graines rugueuses

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(GARNIER et al, 1961, GIRRE, 2001).

La période de cueillette pour les feuilles et les fleurs est de juin à septembre. Laissez-

les sécher au soleil quelques heures puis placez-les dans un endroit ventilé et sec (TICLI,

1999).

Composition chimique

Les fleurs

La fleur renferme des polyphénols : flavonoïdes (2 à 4 %) (MEHROTRA et al, 1989),

des acides phénols (SWIATEK et al, 1984) surtout sous la forme d’esters osidiques de l’acide

caféique : verbascoside (également appelé actéoside), des saponosides, des acides gras et des

caroténoides (ROMBI, 1998).

La teneur en mucilage est d’environ trois pourcent : l’hydrolyse de ce mélange de

polysaccharides fournit majoritairement du galactose, de l’arabinose, du glucose et des acides

uroniques. On note aussi la présence d’iridoïdes : harpagoside, aucuboside, catalpol,

isocatalpol (SEIFERT et al, 1985), 6ß-xylosylcatalpol (ROMBI, 1998) et des lignanes

hétérosidiques (BRUNETON, 1999).

La fleur renferme un pigment, l’alpha-crocétène, des carbures, un phytostérol

(verbastérol).

O

H

O

O-glucoseOH

OH

Figure 53: Catalpol

Plante entière

Dans la plante entière on trouve aussi des saponosides triterpéniques surtout dans les

graines, ichtyotoxiques, des stérols et des stérones, des iridoïdes (aucuboside et dérivés

voisins). Tous les organes renferment des esters osidiques de l’acide caféique : verbascoside,

un acide phénol et le poliumoside (ROMBI, 1998).

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Racine

La racine contient un sucre, le verbascose et de la pectine. Dans la feuille on trouve

une substance mucilagineuse, un principe amer et un saponoside (GARNIER et al, 1961).

Fruit

Dans le fruit on a trouvé un saponoside hémolytique (GARNIER et al, 1961).

Propriétés pharmacologiques

Anti-inflammatoire

Ce sont les fleurs qui ont un intérêt thérapeutique, comme anti-inflammatoire léger au

niveau respiratoire et intestinal grâce aux mucilages. L’harpagoside possède des propriétés

anti-inflammatoires.

L’actéoside (verbascoside) est un inhibiteur de la lipoxygénase des leucocytes : à la

concentration de 2.93 µM il diminue de 50% la formation du LTB435

, un leucotriène

directement impliqué dans les réactions inflammatoires et allergiques (KIMURA et al, 1987).

Antibactérien et antifongique

L’aucuboside et les composés apparentés sont antimicrobiens (ISHIGURO et al,

1982). Les esters complexes de l’acide caféique suscitent aussi un intérêt grandissant : activité

anti-bactérienne et antifongique (SHOYAMA et al, 1986). Un extrait aqueux de bouillon

blanc montre une activité antibactérienne sur Klebsiella pneumonia, Staphylococcus aureus,

Staphyloccocus epidermitis et Escherichia coli (TURKER et al, 2002).

Utilisation traditionnelle

Le bouillon blanc est utilisé traditionnellement comme antalgique dans les affections

de la cavité buccale et ou du pharynx. On peut utiliser la recette suivante: laissez infuser 10 g

de fleurs dans 500 ml d’eau bouillante pendant 10 minutes. Buvez jusqu’à trois tasses par jour

de cette infusion (TICLI, 1999). Il entre dans la composition des espèces pectorales.

La fleur et ses préparations sont traditionnellement utilisées dans le traitement

symptomatique des pathologies inflammatoires ORL et broncho-pulmonaires

(ARKOPHARMA).

35

Leucotriène B4

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Conclusion - perspectives

De nos jours, l’Homme a pris conscience de l’importance des plantes, pour notre

santé, notre plaisir, pour sauvegarder un patrimoine floristique propre à chaque région. C’est

pourquoi il a dû créer des réserves naturelles, lieux où l’on préserve les herbes, les plantes, les

insectes,… Ici, la réserve naturelle de Montenach a été présentée, en s’intéressant plus

particulièrement aux pelouses calcaires. Nous y avons vu que l’Homme doit agir pour

préserver cet écosystème particulier, afin de maintenir la diversité floristique et faunistique.

Depuis toujours, on se soigne par les plantes, il est vrai qu’aujourd’hui on

cueille rarement soi-même les plantes, on utilise plutôt des formes prêtes à l’emploi et bien

plus concentrées fournies par l’industrie pharmaceutique. Mais le principe de base reste

toujours le même.

A travers les différentes plantes énumérées précédemment, nous avons

découvert de multiples usages des plantes des pelouses calcaires, mais chaque jour, en effet la

recherche permet de trouver de nouvelles potentialités à ces plantes, comme la découverte de

nouvelles molécules, de nouvelles propriétés.

Un exemple est la découverte de taxanes (taxol, taxotère) dans les cellules de

noisetier. Ces deux agents antimitotiques sont aujourd’hui utilisés comme agents

anticancéreux. Or les seules sources de production actuelles sont l’hémi synthèse à partir de la

10-désacétylbaccatine III (un précurseur naturel). Ce mode de synthèse est long et coûteux.

C’est pourquoi la découverte d’une nouvelle voie de synthèse des taxanes permettrait

d’augmenter la production et d’en réduire le coût. Récemment il a été montré que les celules

de noisetier possèdent la voie métabolique de synthèse des taxanes (jusqu’alors nous pensions

que seuls Taxus sp. la possédait), et que les endophytes n’y contribuaient pas.

Dans un second exemple, nous montrons la synergie d’action de la nystatine

(un antifongique) utilisée avec de l’huile essentielle d’origan. Or la nystatine possède une

toxicité rénale très forte. Employée ensemble, on constate une synergie d’activité anti

fongique. Ceci permet de réduire les doses employées de nystatine et donc de

considérablement diminuer les effets indésirables de celle-ci. Or il reste encore la toxicité de

l’huile essentielle de marjolaine a étudier.

La bryone dioïque a montré une activité contre le virus du SIDA (grâce à la

bryodine, un ribosome inactivating proteine single chain), en inhibant la croissance des

lymphocytes T infectés, de même une diminution de la production de virions a été constaté.

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Ceci pourrait constituer un point de départ sur l’élaboration d’un nouveau traitement anti-

VIH, qui serait peut-être moins lourd et avec moins d’effets secondaires que les thérapies

actuelles ?

Une plante très connue, l’églantier, contient un polyphénol doté in vitro d’une

capacité très interessante. En effet, la tellimagrandine I, un polyphénol, permet de réduire la

résistance des SAMR aux ß-lactames. Cette molécule diminue la production des PBP2

(Penicillin Binding Protein 2), et diminue leur activité. Or ce sont ces PBP2 qui sont en partie

responsables de la résistance des staphylocoques dorés. De nos jours, dans les hôpitaux,

beaucoup de décès sont encore dû aux maladies nosocomiales, dont une partie non

négligeable est imputé aux staphylocoques dorés résistants à la méthicilline. Il reste encore

des antibiotiques à usage strictement hospitaliers qui permettent de lutter contre ces bactéries,

mais nous ne savons pas pour combien de temps. C’est pourquoi, ici, l’églantier est une voie

de recherche dans ce cas.

Pour conclure, nous pouvons dire que la place des plantes au sein de notre

médecine n’est pas désuète, loin de là. Simplement, aujourd’hui nous avons une autre manière

de se soigner par les plantes. Ici, nous avons vu et compris que d’énormes potentialités se

trouvent juste à côté de chez nous, dans les pelouses calcaires, ce qui implique l’importance

de conserver cette diversité floristique.

Peut-être qu’un futur traitement pour une maladie orpheline, ou qu’une

nouvelle molécule anticancéreuse, antivirale se cache dans une de ces plantes. Seule la

recherche nous le dira.

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ANNEXES

Figure 54: Inventaire botanique de la réserve naturelle Montenach

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Figure 55: Décret concernant la création de la réserve naturelle

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Figure 56: Décret concernant la crétion de la réserve naturelle (suite)

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Figure 57: Carte des limites de la réserve naturelle de Montenach (Wernain, 2003)

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Figure 63: Fraisier Figure 58: Aigremoine

Figure 62: Dompte-venin

Figure 59: Fleur de chicorée Figure 60: Bugrane épineuse

Figure 61: Eglantier

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chêne

Figure 65: Fleurs d'aubépine Figure 64: Germandrée petit-chêne

Figure 67: Noisetier Figure 66: Panicault

Figure 69: Nerprun Figure 68: Polygale

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Figure 73: Marjolaine Figure 72: Eupatoire chanvrine

Figure 74: Pelouse calcaire

Figure 77: Colchique

Figure 75: Bardane

Figure 76: Piloselle

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Figure 83: Pantains Figure 82: Scabieuse

Figure 81: Euphorbe Figure 79: Prêle

Figure 80: Bouillon blanc Figure 78: Lin purgatif

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Figure 84: Benoîte Figure 85: Serpolet

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N° d’identification :

TITRE

Les plantes médicinales des pelouses calcaires de la Réserve Naturelle de Montenach (57).

Thèse soutenue le 23 septembre 2010

Par Stéphanie SCHAAL

RESUME :

C’est au cœur du pays des trois frontières (Allemagne, Luxembourg, France) que se trouve

Montenach, un petit village doté d’une réserve naturelle. On y reconnaît un milieu particulier, les pelouses

calcaires, qui sont riches en diversité floristique et faunistique.

Dans un premier temps, cette réserve va être présentée, ses particularités vont être énoncées. Et

plus particulièrement on s’intéressera aux caractéristiques de ces pelouses calcaires.

Puis dans un second temps, nous allons découvrir les plantes médicinales qui s’y trouvent, à travers

leur description botanique, leur composition chimique, leur usages traditionnels. De là en découle les

propriétés pharmacologiques attribués aux principes actifs découverts jusqu’à aujourd’hui.

MOTS CLES : plantes médicinales, pelouses calcaires.

Directeur de thèse Intitulé du laboratoire Nature

Mme LAURAIN-

MATTAR

Laboratoire de

Pharmacognosie

Expérimentale

Bibliographique

Thème

Thèmes 1 – Sciences fondamentales

3 – Médicament

5 - Biologie

2 – Hygiène/Environnement

4 – Alimentation – Nutrition

6 – Pratique professionnelle