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CE SUPPLÉMENT GRATUIT DE LA LIBRE GAZETTE DE LIÉGE ET DE LA DERNIERE HEURE/LES SPORTS-LIÈGE EST RÉALISÉ PAR LA SA IPM ET N’ENGAGE PAS LA RÉDACTION JEUDI 24 MAI 2012 Marie-Claire Leroy-Fraipont: La passion chevillée au Cœur Thierry Castagne: Un projet UDIL pour Liège! Emile-Louis Bertrand: Entre Trilogiport et réseautage André Gilles La Province de Liège se (re)jette à l’eau ! N° 45 - MAI 2012 DOSSIER PORT AUTONOME DE LIÈGE & VOIES NAVIGABLES DOSSIER AGORIA

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Agoria et Ports

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Page 1: Liege Eco 24 mai 2012

CE SUPPLÉMENT GRATUIT DE LA LIBRE GAZETTE DE LIÉGE ET

DE LA DERNIERE HEURE/LES SPORTS-LIÈGE EST RÉALISÉ PAR LA SA IPM

ET N’ENGAGE PAS LA RÉDACTIONJEUDI 24 MAI 2012

Marie-ClaireLeroy-Fraipont:

La passion chevillée au Cœur

Thierry Castagne:Un projet UDIL pour Liège!

Emile-LouisBertrand:EntreTrilogiport et réseautage

André GillesLa Province de Liège se (re)jette à l’eau !

N° 45 - MAI 2012

DOSSIER PORT AUTONOME DE LIÈGE & VOIES NAVIGABLES

DOSSIER AGORIA

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L a l o g i s t i q u e a u f i l d e l ’ e a u

SOMEF, référence en logistique fluviale et maritime depuis 90 ans, affréteur leader en Walloniepropose des solutions de logistiques fluviales adaptées à tous les besoins.• Le meilleur bateau au meilleur coût quelle que soit la nature du transport : vrac, conteneurs,

pulvérulents, pièces exceptionnelles ;• Liaisons directes depuis Liège par caboteurs : Irlande, Royaume-Uni, Scandinavie, Baltique,

France ouest, Espagne…• La darse couverte de Monsin, outil trimodal le long du canal Albert propose une surface couverte

de 9.000 m2, des capacités de levage de 50 tonnes pour manutentions de bateaux, camions ettrains complets,

• Plusieurs concessions portuaires pour manutention de produits en vrac le long du canal Albertet de la Meuse,

• Intégré au réseau européen d’agences et de ports fluviaux de CFNR,• Certifications ISO 9001, OHSAS, ISPS et flotte agréée pour le transport de déchets en Belgique

et aux Pays-Bas.

SOMEF • rue de l’Ile Monsin 87 • 4020 Liège • t 04 264 84 30 • f 04 264 85 39 • [email protected] • www.somef.be

Membre du groupe

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Administrateur délégué: François le HodeyDirection des ventes publicitaires: Emmanuel DenisHenry VisartTél.: 02/211.29.59 – Fax: 02/211.29.97E-mail: [email protected] IPM - Liège ECO 26,Bld d’Avroy – 4000 -LiègeCoordination rédactionnelle: Eric Wiertz - Riton S.A.0495/88.07.78 - [email protected] commercial:Marie-France Ravet - Tél. +32 497 313 978E-mail: [email protected] Jamar - Tél. +32 483 66 15 69E-mail: [email protected] en page: plizz.be

Impression: SODIMCOEditeur responsable: RGP division de la S.A. IPM79, rue des Francs - 1040 Bruxelles

Couverture: SOMEF©

Crédits photographiques: SPW - DPVNI - PAL -SOMEF - AGORIA - © Service communication de laProvince de Liège - B. Devoghel, D.R.

Toute reproduction totale ou même partielle est strictement réservée à l’éditeur.

Le contenu de cette édition n’engage pas la rédaction.

Un retour durable !Après 4 mois d’hibernation, voici donc le retour de “Liège ECO”, votre supplément mensuel des éditionsliégeoises de “La Libre Belgique” et de “La Dernière Heure/Les Sports”, produit par la RGP (Régie géné-rale de publicité) au sein du groupe multimédia IPM. Quatre mois qui, suite au départ à la retraite de Marie-Claire Leroy, figure emblématique de ce titrecomme elle le fut de ses prédécesseurs “Liège province d’Europe” et “Liège Express”, ont permis à noséquipes de se restructurer et de s’élargir, à notre magazine de s’offrir une nouvelle maquette et de nou-velles ambitions commerciales avec pour têtes de pont nos nouveaux commerciaux Marie-France Ravetet Jean-Antoine Jamar.“Liège ECO” a aujourd’hui toujours pour objectif celui qui était le sien lorsqu’il fut lancé en janvier 2007:vous faire part des initiatives, qui, ici et là aux quatre coins de notre province, foisonnent et permettentau pays de Liège de voir l’avenir par le prise d’un certain optimisme. Fière d’une expérience longue de 30 ans et fidèle à l’esprit de ses pionniers, dont Marie-Claire Leroy était,la nouvelle équipe de “Liège ECO” vous propose de vivre de nouvelles aventures rédactionnelles et com-merciales avec pour toile de fond un pays de Liège qui réapprend à gagner.

Éric WiertzCoordinateur rédactionnel

DOSSIER “PORT AUTONOME DE LIÈGE” 5- Émile-Louis Bertrand entre Trilogiport et réseautage 5- Les réseaux du PAL 8- La croissance, toujours, malgré la crise 10- Pluie de records pour la voie d’eau wallonne 12- Une Wallonie fluviale toujours mieux équipée 14- Somef : se diversifier pour contrer la fin de la sidérurgie à chaud 15- Un nouveau bateau-école pour la Province de Liège 16

DOSSIER “AGORIA” 17- Thierry Castagne : « Un projet UDIL pour Liège ! » 17- Les 13 secteurs d’Agoria 18- Les licences d’exportation d’armes en questions 21

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TMARIE-CLAIRE LEROY : LA PASSION CHEVILLÉE AU CŒURC’EST UNE VÉRITABLE RÉVOLUTION QUE NOTRE TITRE, “LIÈGE ECO”, EST EN TRAIN DE

VIVRE PUISQUE SA FONDATRICE MARIE-CLAIRE LEROY VIENT DE PRENDRE SA

RETRAITE, LAISSANT DÉSORMAIS LES RÊNES COMMERCIAUX DU PREMIER MAGAZINE

LIÉGEOIS DE PROMOTION ÉCONOMIQUE À UN DUO COMPOSÉ DE MARIE-FRANCE

RAVET ET JEAN-ANTOINE JAMAR. RETOUR SUR UNE CARRIÈRE AUX ÉPISODES PARFOIS

COCASSES, QUI A TRAVERSÉ QUASIMENT UN DEMI-SIÈCLE DE L’HISTOIRE (MOUVE-

MENTÉE) DE LA PRESSE ET DE LA PUBLICITÉ EN CITÉ ARDENTE. UNE CARRIÈRE TOU-

JOURS MENÉE AVEC LA PASSION CHEVILLÉE AU CŒUR…

C’est toute jeune, à 17 ans déjà, queMarie-Claire, étudiante en Arts déco,fait ses premiers pas dans la presse,

dans l’équipe estudiantine et bénévole quisortait alors “La Jeune Gazette de Liége”, unquotidien à part entière encarté dans la“Gazette de Liége” de l’époque. Le directeurde cette dernière, Joseph Demarteau (IVe etdernier du nom) allait lui proposer dans lafoulée un stage de 6 mois, renouvelé par lasuite, où Marie-Claire put connaître la vraievie d’un vrai journal, les téléscripteurs et lesdépêches Belga faisant alors la loi, sans ordi-nateur, ni fax. Conférences, interviews

(notamment de Hugues Aufray et JeanFerrat), reportages à pied, en tram ou enaccompagnant les photographes motorisés,rencontres multiples avec le milieu de lapresse dont un certain Marcel Pirard, rédac-teur en chef liégeois de la “DernièreHeure”,… : une certaine forme de dolce vita àla liégeoise !

CAP SUR BRUXELLESLas pour elle, la “Gazette” allait être rachetéepar “La Libre Belgique” et Marie-Claire nefut logiquement pas reprise dans la nouvelleéquipe. Départ pour Bruxelles, cours de rela-

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tions publiques à l’École européenne, collabo-ration avec Press-Inter puis avec la RTB (pourle jeu “La Preuve par 4” entre autres), théâtre,figuration cinématographique (dans “DarlingLilly” par exemple, avec Julie Andrews),… :Marie-Claire déborde d’activités.

Le cabinet de consultants Bernard Krief l’en-gage pour participer notamment à des cam-pagnes promotionnelles. Cet employeur luipropose alors de rejoindre la maison-mèreparisienne, ce qu’elle refuse. Et c’est repartipour un tour : rédactrice en chef du “Guide del’automobiliste”, emploi chez un chirurgien-dentiste qui lançait l’implantologie, alorsrévolutionnaire, nouvelles collaborations avecPress-Inter,… avant un violent accident devoiture à Liège, en 1970, dont elle souffreencore quelquefois aujourd’hui. Fin du pre-mier acte… et de sa première vie profession-nelle.

“LIÈGE PROVINCE D’EUROPE”Heureusement, le deuxième acte n’allait pastarder à se montrer aussi passionnant que lepremier.

Ça commence fort, il est vrai : Marie-Claire selance dans la carrière de… détective privée !,comme employée puis comme patronne. « Unboulot captivant d’enquêtes et de recherchespour des entreprises, des ministères, etc., enBelgique et à l’étranger », se souvient-elleaujourd’hui.

Elle quitte le secteur en 1975 quand ellecroise par hasard Marcel Pirard, l’ancienrédac’chef de la DH, qui vient tout juste delancer “Liège Province d’Europe”, le premiermensuel promotionnel économique créé àLiège. Elle y entre directement en tant quejournaliste indépendante et y croise des

géants de la presse liégeoise del’époque : Émile Bonmariage,Christian Dessambre, Jean Jour,…Les conditions de travail sont spar-tiates, avec des réunions de rédac-tion dans le salon de MarcelPirard, mais elles s’améliorerontavec l’ouverture de bureau àGrivegnée.

Ne pouvant compter comme finan-cement que les rentrées commer-ciales, le boss de LPE lui propose de rejoindre une équipe publicitaireégalement composée de JoséNervenne et du futur bourgmestrede Fouron Nico Droeven. D’abordréticente (mais convaincue après unrepas aussi convivial que persuasifau restaurant de Robert Paulus),Marie-Claire allait pouvoir s’épa-nouir et exceller dans un métier quise révélera totalement fait pour elle:la vente publicitaire !

Une équipe de choc allait se consti-tuer avec Ghislaine Destexhe (« une

vendeuse extraordinaire »), Paul Devos (« ladynamique petite Française »), OdetteCrombags (« la constante »), JacquelineLamboray (« l’antenne verviétoise ») ouÉliane Loriaux (« la fidèle, qui fut la dernièreà quitter l’équipe »).“Liège Province d’Europe” allait alors êtrerepris par son imprimeur, le groupe verviétois“Le Jour”, dont Marie-Claire devient l’ap-pointée, avec Philippe Gillain pour directeur,Marcel Pirard étant décédé à 53 ans. Suite à ladéfaillance du Jour, le groupe IPM (“La LibreBelgique” et “La Dernière Heure”, dirigé parla famille le Hodey) allait reprendre LPE,piloté au départ de Bressoux et du CentreMultimédia, qui comptait entre autres en sesrangs Bruno Martinelli, Marc Verdin, LucJospin avant José Piron, Anne-Julie Lambionet Christian Van Brabant.

Au départ de Philippe Gillain, LPE rejoint lesrédactions de la Libre et de la DH au boule-vard d’Avroy et profite des talents de journa-listes comme Lilly Portugaels, Marc et Jean-Michel Magain, Jean-Pierre Cao, DieudonnéCoenegrachts, Jacqueline Remits, PierreStéphany, Henk Heuberger, André Viatour,Albert Wyckmans, Marc Koch ou autres GuyLemaire.

LA SPI ET SON ANNUAIRETout début des années ’90, jamais à courtd’idées, Marie-Claire propose de lancer, enappendice à “Liège Province d’Europe”, l’an-nuaire de la SPI, accueilli avec enthousiasmepar le gouverneur de la Province de LiègePaul Bolland et le député permanent JosephMoxhet, qui présidait aussi l’intercommunalealors dirigée par André Lacroix. Une nouvelleaventure commençait, avec José Nervenne àla palette graphique et, à la SPI, ClaireDumoulin et la fidèle et amie Nelly Liemer

sans oublier Benoît Collet et Christine Villers.Une aventure à succès aussi puisque l’an-nuaire sorti fin 2011 était le 20e du nom,comptant 400 pages et présentant quelque2.000 entreprises, avec la directrice CatherineCollette pour correspondante à la SPI, désor-mais dirigée par Françoise Lejeune et prési-dée par le député provincial Julien Mestrez.Avec Denis Pierard puis François le Hodeypour directeurs, LPE prit Marie-Claire Leroypour Product Manager dans une équipe ren-forcée par Béatrice Bolsée et managée,comme c’est toujours le cas aujourd’hui, parHenry Visart. Après une prometteuse expé-rience multi-provinces (dans le Hainaut et enNamur/Brabant), “Liège Province d’Europe”,miné par les frais d’envoi postaux, allait ren-dre son tablier pour faire directement place à“Liège Express”, désormais encarté au seinde l’édition liégeoise de “La Libre Belgique”dirigée par Frédéric Van Vlodorp d’abord puispar Paul Vaute.Au bout de deux ans cependant, Marie-Claireproposa d’encarter désormais le magazineéconomique et promotionnel dans les éditionsliégeoises de la Libre et de la DH, sous un nou-veau nom (trouvé par le graphiste LionelGraindorge), “Liège ECO”, dont la coordina-tion réactionnelle fut confiée à l’auteur de ceslignes, qui avait déjà occupé cette fonction lesdernières années de LPE.

“JE TIENS À REMERCIER PLEINEMENT MES CLIENTS !”En début d’année 2012, après 45 ans de tra-vail, dont plus 35 avec un même produit(qu’importent les titres) qui lui doit beau-coup, Marie-Claire est donc retraitée. Ces cen-taines de clients se souviendront de sa joie devivre, de son dynamisme de tous les instants,de son talent de vendeuse, il est vrai parfoisun peu, disons, volontaire.

Prise par quelques petits soucis de santé, ellen’a malheureusement pas eu l’occasion de lesremercier comme elle l’aurait voulu. « J’ai euune vie professionnelle très heureuse, s’enthou-siasme-t-elle. Et je tiens à remercier tous ceuxqui, au cours de toutes ces années, m’ont soute-nue. Je pense tout particulièrement à François etPatrice le Hodey, à Denis Pierard, à ArlettePommier, à Emmanuel Denis sans oublier HenryVisart, pour son écoute et son amitié ! Et puiscomment ne pas citer Béatrice, Dominique, Lio,Riton et d’autres, parmi lesquels des ancienscomme José Piron et Gary Cornu et de plus nou-veaux comme Samuel Lempereur et LucDumoulin ? Du fond du cœur, merci à tous ! Jepasse maintenant le relais commercial à unenouvelle équipe constituée de Marie-FranceRavet et Jean-Antoine Jamar : je leur souhaite depoursuivre la grande aventure de “Liège ECO” etde rencontrer autant de satisfactions profession-nelles et personnelles que celles que j’ai puconnaître ! »

La passion chevillée au cœur, titrions-nous…

Éric Wiertz

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Marie-Claire Leroy-Fraipont Photo: Bruno Devoghel ©

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LgE : “LE” dossier du PAL, c’est leTrilogiport. Où en est-on exactement ?

ELB : Nous procéderons le 5 juin à l’ouverturedes offres reçues pour la construction de cetteplateforme multimodale d’une centained’hectares, un dossier essentiel tout à faitunique dans la dynamique du redéploiementwallon. Nous allons donc pouvoir passer à l’ad-judication. Quant aux différents recours, lesavis de la Cour constitutionnelle et du Conseild’état ont toujours été en faveur du projet.Avec le GIE (groupement d’intérêt écono-mique) Trilogiport, qui regroupe le PAL, laSPI et le Port d’Anvers, nous allons poursuivrenos efforts, puissants, de communication pourattirer les futurs clients de nos concession-naires, qui attendent des dates précises pourlancer la commercialisation de leurs services.

LgE : Vous parliez d’un dossier essentiel…ELB : Il l’est. Les plus grands groupes interna-tionaux l’ont compris en désirant en être. Pourl’aménagement et l’exploitation du terminal àconteneurs, c’est le consortium formé parDubai Ports, Euroports (Euroports, qui gèrenotamment le terminal trimodal de Meerhout,le 2e plus grand d’Europe) qui a été choisi,après appel à projets publié dans la pressenationale et internationale spécialisée. La gestion des terrains logistiques à quant à elle été confiée à deux autres grands de la logis-tique internationale : Deutsche LagerhausTrilogiport (DLG, pour 30 ha) et WarehousesDe Pauw (WDP, 10 ha). Deux concessionnairesextrêmement complémentaires, DLG (déjàimplanté dans 18 ports, avec des partenairesextrêmement importants) étant particulière-ment actif en Allemagne et en Autriche, WDPen Belgique, en France et aux Pays-Bas. Nous escomptons créer là 2.000 emplois autotal, voire plus le consultant spécialiséCushman & Wakefield avançant le même chif-fre mais uniquement en emplois directs.

Partout, l’intérêt est immense pour leTrilogiport, notamment en Allemagne, pays

vers lequel nous développons d’ailleurs unecommunication spécifique.

LgE : On sait que, sous votre houlette, le Portautonome de Liège s’est inscrit dans une dyna-mique de réseau…ELB : Et nous la poursuivons plus que jamais,avec le SPW, avec l’AWEX, avec la SPI, avec laMupol (l’association des manutentionnaireset utilisateurs du port de Liège), avec lesautres ports.

Dans notre pays, il existe une multitude d’in-tervenants dans le milieu de la voie d’eau. Jevais tenter de tous les rassembler pour la pre-mière fois autour d’une même table afin demener des projets communs, à commencerpar le développement du canal Albert. Unnoyau dur est déjà constitué avec De

Scheepvaart (qui gère les 329 km canaux etrivières navigables situés en Flandre), le portd’Anvers et nous-mêmes, autour duquel gravitent les ports wallons, celui de Bruxelleset l’association flamande de promotion de la voie d’eau “Waterwegen en Zeekanaal”.L’objectif est clair : créer un lieu unique deréflexion et d’échange qui nous permettratous de mieux nous coordonner, d’augmenterencore nos trafics.

Progressivement, notre réseau s’étoffe. LePAL est par exemple désormais en contactssuivis avec le port de Gand. Nous disposonsaussi d’accords très concrets avec les portsd’Anvers et de Rotterdam. Des accords quinous permettent de créer une véritablechaîne logistique, de faire de notre région unarrière-port de ces deux ports, parmi les plus

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E.-L. Bertrand (DG du PAL) entre Trilogiport et réseautageAlors qu’il va fêter incessamment ses 75 ans, le Port autonome de Liège, 1er port fluvial belge et

3e européen, se porte on ne peut mieux, merci pour lui. Engagé dans un processus d’amélioration

interne (nouveau site Internet, informatique plus efficace encore,… ), le PAL a réussi en 2011

à accroître une nouvelle fois ses résultats, et ce malgré la crise et les déboires de la phase à chaud

d’ArcelorMittal. Le directeur général du PAL, Emile-Louis Bertrand, ne peut que se montrer

satisfait, même s’il se dit impatient de voir se réaliser à Hermalle-sous-Argenteau la plateforme

multimodale du Trilogiport.

Emile-Louis Bertrand, directeur général

du Port autonome de Liege - PAL©

“PORT AUTONOME DE LIÈGE ET VOIES NAVIGABLES”

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importants au monde. Avec Duisbourg, Liègeest d’ailleurs le seul port intérieur à susciterun tel intérêt de leur part.

Sur un autre front, nous participons très acti-vement au projet “Connecting Citizen Ports21” (CCP21), conclu dans le cadre du pro-gramme Interreg de l’Union européenne etqui unit les ports de Liège, de Bruxelles, deLille, de Paris, Port de Suisse, la Provincenéerlandaise d’Utrecht et le Rheinport Basel-Mulhouse-Weil. Et le 28 septembre prochain,j’ai pris l’initiative de réunir les entreprisesprivées et les organismes publics liés à la voied’eau dans ce pays afin de leur faire connaî-tre, aux Flamands surtout, le dynamisme dela voie d’eau wallonne et liégeoise.

Un dynamisme qui est de plus en plus connuet apprécié, grâce à nos efforts de communica-tion large, qui se traduit par des rencontresmais aussi des actions comme le récent relifting de notre site Internet www.portde-liege.be. Nous voulons être présents sur tousles fronts. Nous avons par exemple eu il y apeu des échanges de know-how avec les portsde Strasbourg et de la Moselle française, à quinous avons par exemple pu présenter notreexpérience en matière de plateformes multi-modales.

Vous pouvez me croire, la réussite du Portautonome de Liège et son formidable poten-tiel sont reconnus bien au-delà de nos fron-tières. Je viens par exemple de recevoir unedélégation burundaise de très haut niveau. Etune visite de l’ambassadeur des Philippineset de responsables commerciaux indiens vientde se tenir.

LgE : N’êtes-vous pas, au surplus, en contactavec le port de Dunkerque ?ELB : Tout à fait. Je m’y suis d’ailleurs rendutout récemment avec la plateforme des portswallons (qui nous permet notamment de coor-donner nos objectifs auprès du gouvernementwallon). Nous en avons profité pour avancer

concrètement sur notre projet de “taxi-bargetransfrontalier”, qui vise à promouvoir ledéveloppement du trafic de conteneurs surl’axe fluvial Nord/Pas-de-Calais/Wallonie. Àterme, ce concept de service de taxi fluvialpermettra de connecter entre eux 12 ports,maritimes et fluviaux, sur un axe à grandgabarit allant de Dunkerque à Liège, avec uneoffre mixte conteneurs maritimes et de trans-port combiné, visant à développer des offresde transport multimodal porte-à-porte.

Ce projet nous permet d’anticiper la futureliaison Seine-Escaut, qui développera un axe

nord-sud important alors que, nous, nous ren-forçons l’axe est-ouest. C’est d’ailleurs par cetaxe, sur lequel nous travaillons avec VNF(Voies navigables de France), que sera alimen-tée la sidérurgie liégeoise à froid.

LgE : Les conteneurs, justement, c’est l’avenir ?ELB : C’est une piste réellement intéressantepour le transport fluvial et la multimodalitédans son ensemble. En terre liégeoise, il fautà ce sujet saluer le développement de la pla-teforme de Renory. Et dans un futur proche,Euroports boostera sans nul doute le trafic deconteneurs au Trilogiport.

LgE : Le PAL dispose-t-il encore de suffisam-ment de terrains pour accueillir des entreprisesdésireuses de développer le trafic fluvial ?ELB : Trouver de nouveaux terrains est cru-cial pour poursuivre la dynamique de déve-loppement de la voie navigable. Une récenteétude de la Wallonie sur le potentiel de ter-rains fluviaux a permis de dégager, à Liège etailleurs, de nouvelles possibilités en lamatière. Tout est évidemment une questionde budget et de financement mais nousdevons tout mettre en œuvre pour aller plusloin dans la réflexion et nous concentrer surles meilleurs emplacements. Ici aussi, nouscomptons sur notre politique partenariale, laSPAQuE (Société publique d’aide à la qualitéde l’environnement) devant évidemment par-ticiper à la réflexion globale, nombre de ter-rains visés devant subir une dépollution.

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Un X-ième recours… qui fait ploufSi le dossier Trilogiport s’assimile à une saga, c’est aux multiples recours des riverains qu’il le doit,portés par le désormais bien connu phénomène NIMBY (“not in my backyard”, “pas dans monjardin”).La dernière procédure en date ne s’attaquait plus directement au projet lui-même mais à des arti-cles d’un “décret-programme” du gouvernement wallon portant sur la procédure à suivre en casde suspicion de pollution des sols. Début mai, la Cour constitutionnelle a tranché, et pas dans le sens des riverains puisqu’elle arejeté leur demande. Enfin, le Conseil d’Etat vient de rendre un avis favorable puisqu’il a consi-déré que le dossier devait être examiné dans le cadre de la procédure ordinaire du Conseil d’Etatet non dans un processus spécifique d’urgence.

© SPW - Port de LiègeBarge a Hermalle-sous-Argenteau Trilogiport

© Aerialmedia - Port autonome de LIege - Vue aerienne de l'Ile Monsin

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UN PORT CITOYEN

OUVERT SUR

LE MONDE

LAISSEZ-VOUS SÉDUIRE PAR LE PORT AUTONOME DE LIÈGE

www.portdeliege.be Quai de Maestricht 14 • B-4000 Liège • TEL +32 4 232 97 97 • [email protected]

© SPW© AerialMedia© Somef

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On l’a vu, le projet prioritaire du PALest constitué par le futur Trilogiport,un authentique village multimodal

de 100 ha idéalement situé sur le canalAlbert, en Basse-Meuse liégeoise. Dans cecadre, un important groupement d’intérêtéconomique, le GIE Trilogiport, a été consti-tué par trois partenaires : le Port d’Anvers, laSPI et le PAL.

“MEMORANDUM OF UNDERSTANDING” ET TAXI-BARGE TRANSFRONTALIER

Avec Anvers justement, les contacts sont onne peut plus concrets, Liège se posant claire-ment en arrière-port des infrastructuresanversoises. Un protocole d’accord a d’ailleursofficiellement été signé en septembre 2011entre les deux parties avec pour objectif l’op-timalisation de la chaîne logistique entreAnvers et Liège. Ce “memorandum of unders-tanding” permet déjà une étroite collabora-tion dans bien des domaines : nouvelles tech-nologies, transmissions d’informations,actions de communication communes,…

Avec Dunkerque, c’est le projet de “taxi-bargetransfrontalier”, qui est développé, soit unedémarche proactive pour promouvoir le déve-loppement du trafic de conteneurs sur l’axefluvial Nord/Pas-de-Calais/Wallonie entre lePort autonome de Liège, le Grand Port mari-time de Dunkerque, Voies Navigables deFrance et le Service public de Wallonie(DGO2). Un projet extrêmement concretpuisqu’une charte de partenariat a déjà étésignée en ce sens en juillet dernier.

LE PAL DANS LE PLAN PRIORITAIRE EUROPÉEN DES NŒUDS MODAUX

Grande fierté pour son directeur généralÉmile-Louis Bertrand, le PAL figure désor-mais également dans le réseau prioritaireeuropéen (“core network”) des réseaux detransport (RTE-T), dont il avait dans un pre-mier temps été exclu. C’est grâce à une cam-pagne de sensibilisation et d’influence,menée en étroite collaboration avec le Portd’Anvers et De Scheepvaart, auprès de diffé-rents acteurs (ensemble des forces poli-

tiques wallonnes et fédérales, Commissioneuropéenne, Fédération européenne desports intérieurs,… ) que cette reconnais-sance est aujourd’hui une réalité. « Unereconnaissance en fait essentielle, souligneÉmile-Louis Bertrand, dans le cadre des sub-

sides européens qu’elle permet de solliciter. Ceplan européen profitera à l’ensemble de larégion liégeoise. Nous nourrissons clairementl’ambition dans ce cadre de jouer un rôle-clé ausein des réseaux européens de transports etentendons affirmer son rôle économique de

ATTIRER DE NOUVEAUX TRAFICS À LIÈGE ET MIEUX ENCORE

POSITIONNER LA RÉGION LIÉGEOISE DANS L’HINTERLAND

DES PORTS MARITIMES DE LA MER DU NORD (ANVERS,

ROTTERDAM, ZEEBRUGES ET DUNKERQUE) : TEL EST L’OB-

JECTIF DE LA STRATÉGIE DE RÉSEAUX MISE EN ŒUVRE PAR

LE PORT AUTONOME DE LIÈGE. PETIT PASSAGE EN REVUE DE

CES PARTENARIATS FRUCTUEUX.

LES RÉSEAUX DU PAL

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Un record absolu pour le port des yachtsTout semble tourner bien rond au Port autonome de Liège, qui maintient en les accroissant légè-

rement ses résultats de manutention et dont le port des yachts, une de ses 32 zones portuaires,

affiche une augmentation spectaculaire en 2011.

Situé sur la Meuse le long du boulevard Frère-Orban, le port des yachts a ainsi accueilli l’an der-

nier 1.600 bateaux de plaisance et navires de croisières, enregistrant ainsi une croissance de 10%

par rapport à 2010.

Cette augmentation engendre une croissance significative du nombre de passagers : le nombre

des plaisanciers ou touristes s’est élevé au nombre de 5.581 (+ 28 %), un record absolu. Ajoutons

encore que 4.901 nuitées ont également été enregistrées (+ 39 %).

« Le PAL œuvre quotidiennement pour offrir un accueil de qualité aux multiples touristes belges et

étrangers, insiste Émile-Louis Bertrand, contribuant ainsi au bon développement de l’activité écono-

mique touristique liégeoise. »

Il souligne aussi l’intérêt économique majeur du Port des Yachts pour Liège : « Je me félicite de ce

véritable engouement autour de notre port de plaisance et de nos résultats de fréquentation 2011, et ce

malgré les travaux de dragage effectués à l’automne dernier. Je tiens également à préciser ici l’excellente

collaboration de la Ville de Liège (pour un accueil de qualité) et de la Province de Liège (pour une pro-

motion efficace) qui nous a permis d’enregistrer ces résultats positifs au port des yachts. »

Selon le PAL, ces chiffres illustrent également le potentiel de cette infrastructure sur la carte tou-

ristique de la plaisance européenne et confirment la nécessité de développements futurs afin de

répondre à la demande croissante du tourisme fluvial.

Le port des yachts vu de nuit de la terrasse de laCapitainerie, l’une des plus agréables de Liège

© Restaurant “La Capitainerie du port deLiège”

© SPW - Port autonome de Liege - Chargement de cereales

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port intérieur et le développement du transportcombiné en Europe. »

Autre action de réseautage importante queCCP 21 (“Connecting Citizen Ports 21”), unprojet d’une durée de 4 ans et qui rassemble7 ports intérieurs européens : les ports deBruxelles, Lille, Paris, Liège et Utrecht, le Portde Suisse et Rheinports. Objectif : promou-voir la connectivité et le transport durable enoptimisant l’organisation logistique du fret eten militant pour le développement spatialdurable des ports intérieurs.

SUR TOUS LES FRONTS

Alors que se concrétise l’étroite collaborationentre le PAL et De Scheepvaart pour le développement du canal Albert, une plate-forme des ports wallons (Namur/PAN,Charleroi/PAC, Centre et Ouest/PACO) a puêtre constituée à l’initiative d’Émile-LouisBertrand afin d’initier une meilleure collabo-ration, une image commune, un meilleuréchange d’informations (approche de clients,prospection commerciale,… )

D’autres ports sont aussi des partenairesimportants du PAL, comme le port deRotterdam et celui de Gand : tous deux parti-cipent à une analyse des diverses possibilitésde collaboration et de consolidation des tra-fics déjà existants.

« Toutes ces synergies, et d’autres, nous permet-tent de continuer à tout mettre en œuvre pourattirer de nouveaux trafics en région liégeoise etde diversifier ainsi nos activités portuaires »,conclut un Émile-Louis Bertrand plus quejamais ancré dans une dynamique gagnantede réseaux et de partenariats “win-win”.

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A l’occasion de la visite au Port de Rotterdamde du ministre-président wallon Rudy Demottefin février, le Port de Rotterdam et le Port autonome de Liège ont signé une “lettred’Intention” qui vise à renforcer l’efficacité dela chaîne logistique entre le port rotterdamoiset le complexe portuaire liégeois et à accroîtrela compétitivité de l’économie au sein des deuxports.

L’objectif de cet accord est notamment d’opti-miser les connexions fluviales et ferroviairesentre les deux complexes portuaires pour letransport de vracs secs (“dry bulk”). Tous deuxentendent étudier ensemble les diverses possi-bilités d’améliorations logistiques et les mettreen œuvre afin d’optimiser le transit de mar-chandises dans les ports et d’améliorer le cli-mat d’investissements. Ils ont en outre l’inten-tion de prendre des mesures communes contri-buant à la pérennité du port, de l’industrie etdu transport. Le document fait également réfé-rence à une assistance mutuelle par desconnaissances et capacités en matière de trai-tement et stockage des sédiments de dragage

qui sont générés par l’adaptation des voiesd’eau en Wallonie. « Liège est situé au cœur de l’Europe, dans l’hin-terland des ports de la Mer du Nord dont Anverset Rotterdam, explique Émile-Louis Bertrand,DG du PAL. L’augmentation des trafics (notam-ment de conteneurs) dans ces grands ports mari-times a engendré la nécessité pour ceux-ci de setourner davantage vers l’intérieur des terres et lesinfrastructures fluviales. Nous souhaitions doncrenforcer notre collaboration avec Rotterdam, l’undes trois premiers ports mondiaux. »Pour Willy Demeyer, président du Port auto-nome de Liège, « cet accord s’inscrit dans lalignée des relations que Liège et Rotterdam entre-tiennent depuis le jumelage des deux villes en1958, année d’entrée en vigueur des Traités deRome instituant la Communauté économique eteuropéenne. Il s’agit d’une formidable opportunitéde poursuivre ce partenariat historique ».

Une lettre d’intention signée par le président du PAL WillyDemeyer, le ministre-président wallon Rudy Demotte, le CEO

du Port de Rotterdam Hans Smits et le directeur général du PAL Émile-Louis Bertrand.

© Port of Rotterdam

Une “lettre d’intention” avec le Port de Rotterdam

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Multimodal par essence, le Port auto-nome de Liège génère, comme toutport qui se respecte, des trafics et

manutentions fluviaux bien sûr mais égale-ment routiers et ferroviaires.

PLUS DE 15,5 MILLIONS T POURLE TRANSPORT “VOIE D’EAU”

Le millésime 2011 s’est révélé particulière-ment excellent pour ce qui concerne les tra-fics par voie d’eau dans les 32 infrastructuresdu PAL. Ils ont en effet augmenté (de 0,33%)et ont atteint 15.503.576 tonnes, soit 51.336tonnes supplémentaires par rapport à 2010,dans un contexte international et local pour-tant peu propice.

« Si on se penche sur les chiffres, explique ledirecteur général du PAL Émile-LouisBertrand, on peut clairement distinguer deuxpériodes différentes. Le premier trimestre 2011fut déterminé par une embellie économique évi-dente et par une industrie sidérurgique consom-matrice de matières premières pondéreuses, cequi se solda par une augmentation significativede 11% de nos tonnages voie d’eau. Le second,quant à lui, s’est caractérisé par une érosion destrafics portuaires liégeois. Elle peut s’expliquerpar le ralentissement progressif de la croissanceet par la fermeture annoncée définitive du der-nier haut-fourneau d’ArcelorMittal et de l’aciérie

de Chertal. Ces événements ont très naturelle-ment engendré des pertes importantes d’impor-tations de minerais de fer acheminés par la voied’eau. »

Au-delà, Émile-Louis Bertrand souligne égale-ment une période de baisse de niveau d’eauexceptionnelle l’été dernier, qui a entraînédes répercussions en cascade : réduction dutirant d’eau du canal Albert, limitation deschargements de bateaux, augmentation desfrais de transports pour les chargeurs,…

« C’est donc à un excellent premier trimestre quenous devons nos bons résultats 2011, résume leDG du PAL, mais aussi au développement denouveaux trafics tels les produits carriers, les pro-duits de l’agriculture, qui compensent quelquepeu les pertes enregistrées dans la sidérurgie, his-toriquement liée à la voie d’eau. »Parmi les satisfactions d’Émile-LouisBertrand, on peut également pointer la péren-nisation du port pétrolier de Wandre, qui aréussi, notamment par un système d’échangesde terrains, à se doter de nouvelles cuves assu-rant les réserves stratégiques. « Le transportpar conteneurs a pour sa part enregistré desrésultats historiques en région liégeoise, grâce àl’activité développée à Renory par le groupePortier Industries. Et la dynamique ne pourraévidemment que s’amplifier une fois leTrilogiport lancé. »

Autre augmentation remarquable que celleenregistrée à BioWanze, une industrie grandeadepte de la voie d’eau et dont la productions’est sensiblement accrue.

DES RÉSULTATS GLOBAUX TRÈS SATISFAISANTS

Après les trafics “voie d’eau” et leurs 15,5 mil-lions t en 2011, passons aux résultats engran-gés par les autres modes de transport.Le trafic ferroviaire, tout d’abord, s’est soldél’an dernier au Port autonome de Liège parune perte assez conséquente de 17,6% : 1,6millions t ont tout de même transité par lechemin de fer, que l’on sait particulièrementdépendant de l’activité sidérurgique.

« Par contre, comme lors de toute crise, le trans-port routier, qui permet de transporter de pluspetits volumes, augmente ses parts de marché,avec une croissance de 4%) pour atteindrepresque 4 millions t en 2011, commente lepatron du PAL. Et en ce qui concerne la naviga-tion fluvio-maritime, 96 caboteurs (navires demer) ont utilisé les facilités portuaires liégeoisesen 2011. Un résultat lui aussi en croissance, de10%. Ce type de transport est actuellement privi-légié par diverses sociétés, belges et étrangères,qui développent la commercialisation d’aciersspéciaux, avec des importations d’Espagne et deGrande- Bretagne et des exportations vers cemême pays. »

On peut le constater : la multimodalité n’estpas un vain mot au pays de Liège…

INUTILE DE SE VOILER LA FACE : LA CRISE N’EST PAS ENCORE TOUT À FAIT DER-

RIÈRE NOUS, ET LE PORT AUTONOME DE LIÈGE DOIT COMPOSER, COMME TOUT

ACTEUR ÉCONOMIQUE, AVEC CETTE DONNE. UNE DONNE ENCORE POTENTIEL-

LEMENT ACCENTUÉE L’AN DERNIER PAR LA FERMETURE DÉFINITIVE DES HAUTS-

FOURNEAUX SÉRÉSIENS. UNE SITUATION QUI N’EMPÊCHE PAS LE PAL DE CONTI-

NUER À PERFORMER, ENREGISTRANT EN 2011, AVEC À NOUVEAU UN TRAFIC

GLOBAL SUPÉRIEUR À 21.000 TONNES, LE QUATRIÈME MEILLEUR SCORE DE SA

LONGUE HISTOIRE.

LA CROISSANCE, TOUJOURS, MALGRÉ LA CRISE

2011 2010 Différence %

Produits de l'agriculture 765.898 664.105 + 101.793 + 15

Houille et lignite 1.541.773 1.780.799 - 239.026 - 13

Minerais 1.270.403 1.576.742 - 306.339 - 19

Bois et produits du bois 187.766 277.730 - 89.964 - 32

Coke et produits pétroliers raffinés 3.059.164 3.177.962 - 118.798 - 4

Produits chimiques 216.967 167.858 + 49.109 + 29

Produits minéraux non métalliques 6.234.800 5.772.603 + 462.197 + 8

Métaux 1.129.387 1.086.620 + 42.767 + 4

Machines et matériel 615 120 + 495 + 413

Meubles et autres articles manufacturés 243 9 + 234 + 2.600

Matières premières secondaires, déchets 730.777 741.319 - 10.542 - 1

Equipement et matériel de transport 0 2.468 - 2.468 - 100

Marchandises diverses, conteneurs 365.783 203.905 + 161.878 + 79

Total voie d’eau 15.503.576 15.452.240 + 51.336 + 0,3

© Euroports Inland Terminals

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BLESL’avenir passe par

les conteneursLe trafic fluvial de conteneurs au Port autonome de Liège a confirmé, en2011, son excellente santé, affichant une augmentation significative de64%. « L’an dernier, nous avons enregistré un trafic fluvial de conteneurs de 28.982EVP (“équivalent vingt pieds”), soit une hausse record de 11.358 unités parrapport à 2010 », se réjouit Émile-Louis Bertrand.

RENORY EN PLEIN BOOMCette croissance résulte à la fois du succès mondial enregistré par le tra-fic de conteneurs et du dynamisme des sociétés liégeoises de manuten-tion de conteneurs, plus précisément Liege Container Terminal (LCT) etTrilogiport Terminal SA. « Ces deux sociétés, de renommée nationale et inter-nationale, offrent une gamme de prestations complètes », rappelle le direc-teur général du PAL.

Chez LCT tout particulièrement, les choses bougent fameusement. Cettesociété du groupe Portier (dont les autres actionnaires sont Meusinvest etInter Ferry Boats/IFB, filiale de la SNCB) gère la plateforme logistique deRenory, au départ de laquelle elle organise donc, depuis 10 ans déjà, unenavette régulière de conteneurs vers Anvers. De 14.000 unités transbor-dées en 2009, on est passé deux ans plus à 22.000, avec même l’objectifd’atteindre 28.000 unités dès cette année, soit un doublement du traficconteneurs en 3 ans seulement. LCT nourrit d’ailleurs de grandes ambi-tions à Renory, où la société aimerait créer, en s’étendant notamment sur10 ha de terrains libérés récemment par la SNCB à Kinkempois et enbénéficiant rapidement de deux voies ferrées de 750 m chacune et direc-

tement reliées au réseau ferroviaire, un petit Trilogiport. Un petitTrilogiport qui prendrait même des airs de Quadrilogiport puisque LCTest également active à Bierset et ajoute un 4e mode de transport, l’aérien,à sa palette intermodale.

VIVEMENT LE TRILOGIPORT !Ces faits et chiffres confirment toute l’importance du trafic fluvial conte-neurisé, appelé à se développer plus encore à l’avenir. Ils ne peuvent éga-lement que conforter les autorités portuaires liégeoises dans leur projetde plateforme multimodale au Trilogiport qui, sur 100 ha, pourra notam-ment accueillir des conteneurs, et ce dès la mi-2015.

Plaque tournante de la multimodalité européenne et maillon incontour-nable de la logistique fluvio-maritime, le PAL s’inscrit clairement dans ladynamique de développement du transport par conteneurs, qui se tra-duira rapidement en termes de retombées extrêmement positives pourl’emploi.

© Service public de Wallonie - DPVNI

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Derrière ces chiffres (non encore offi-ciels mais assez aisément consulta-bles sur le Net), il faut comprendre

qu’un travail de fond, en tous points remar-quable, est assuré depuis des années par leService public de Wallonie (SPW, ex-MET) etparticulièrement par sa Direction de la pro-motion des voies navigables et de l’intermo-dalité (DPVNI, ex-OPVN), dont la missionpremière est d’ amener des tonnes à la voied’eau, ce qu’elle n’a eu de cesse de fairedepuis sa création en 1996.

ON N’A JAMAIS AUTANT CHARGÉ EN WALLONIE !

Premier record avec 18,44 millions t pour leschargements, à comparer aux 16,78 millions tde 2010 et aux 17,04 millions t de 2008, le

précédent record. Pour ce qui est des déchar-gements, si on n’enregistre pas un record(17,57 millions de t en 2011 contre 16,98 en2010 et 20,50 en 2004, record en cours), il fautrechercher la cause du côté de la chute bru-tale de l’activité sidérurgique, à Liège biensûr mais aussi à Charleroi. Le tonnage globaltransporté en Wallonie par la voie d’eau en2011 s’élève à 44,33 millions t, soit une aug-mentation de 5% par rapport à 2010. Les pro-duits métallurgiques (4,93 millions t, induitespar des échanges de coils et d’autres produitsentre les différents sites) et les engrais (3,00millions t, plusieurs usines hennuyères étantpour beaucoup dans ces chiffres exception-nels) ont réussi l’an dernier à performercomme ils ne l’avaient encore jamais fait,tout comme ce que nous appelons “les pro-duits divers” (1,58 millions t), une appella-

tion derrière laquelle se cache notamment letrafic de conteneurs, boosté ces dernierstemps par les deux lignes régulières entre leport liégeois de Renory (groupe Portier) etAnvers d’une part, et entre Ghlin (Mons) etAnvers (groupe CFNR/Deschieter) d’autrepart.

Continuons avec les résultats en tonnes.kilo-mètre, qui constituent la deuxième meilleureprestation enregistrée sur l’ensemble de laWallonie avec 1,857 milliard de tonnes/km,un chiffre où les provinces de Liège (952 mil-lions t/km) et du Hainaut (580 millions t/km)se taillent logiquement la part du lion.

CHAUX, BIOÉTHANOL ET SEL…Avec 14,93 millions t, les exportationsn’avaient elles non plus jamais été à si belle

C’EST UNE VÉRITABLE PLUIE DE RECORDS HISTORIQUES QUE LA WALLONIE FLU-VIALE A PU ENREGISTRER L’AN DERNIER, DANS DES CONDITIONS ÉCONOMIQUESPOURTANT THÉORIQUEMENT PEU FAVORABLES.

PLUIE DE RECORDS HISTORIQUESPOUR LA VOIE D’EAU WALLONNE

© BioWanze

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fête, à l’instar du trafic de transit (11,83 mil-lions t) et du trafic interne (3,51 millions t,dues notamment à l’activité du groupe chau-lier Lhoist qui déplace à lui seul près de lamoitié de ce chiffre de ses carrières en pro-vince de Namur vers son site de DumontWautier, à Saint-Georges-sur-Meuse). Seulesles importations accusent un léger recul :14,06 millions de t en 2011 contre 14,16 l’an-née précédente, assez loin des 16 à 17,5 mil-lions t enregistrées de 2001 à 2008. Au total, letrafic wallon 2011 affiche un résultat de 44,33millions t, le 4e meilleur depuis 1996.

Parmi les autres réussites marquantes, onremarquera la belle progression enregistréepar BioWanze, qui a vu l’an dernier son ton-nage fluvial passer de 635.000 t à 830.000 t,soit une augmentation de 31 %.

En outre, en région liégeoise, le trafic générépar le sel de déneigement est lui aussi enplein boom : au sel du SPW déchargé depuislongtemps par CTB-Magemon au Val Saint-Lambert s’est ajouté celui acheté par laProvince de Liège pour son propre compte etpour celui de diverses communes, quant à luidéchargé et stocké à Amay.

« Comme on peut le voir, l’un des atouts de lavoie d’eau est aussi de pouvoir s’adapter à denouveaux types de trafics, de remplacer des flux,parfois historiques, par d’autres, ponctuels ouplus pérennes, commente un professionnel du sec-teur. Je suis persuadé que pour la voie d’eau, denouveaux trafics sont encore à inventer. À nousde nous montrer créatifs…»

LA DPVNI AU GOUVERNAILPour permettre au secteur de poursuivre sondéveloppement, la Wallonie propose, via laDPVNI, plusieurs soutiens d’importance dansle cadre de son plan d’aides aux modes detransport alternatifs à la route.Cinq aides sont ainsi déployées. La première,la plus connue sans doute, est la prime à l’in-vestissement pour le développement du trans-port de marchandises par voie navigable oupar chemin de fer, qui couvre 20% de l’inves-tissement consenti par les grandes entre-

prises et 30% par les PME. « Depuis son lance-ment en 1996, cette aide a permis le financementde 60 dossiers, pour un investissement privé totalde plus de 26 millions € et plus de 6 millions €d’aides régionales, explique-t-on à la DPVNI. Lacondition d’octroi de cette aide est simple : aug-menter le trafic fluvial et, depuis peu, ferro-viaire.» Et ça marche, puisqu’en 2011, cetteaide a ainsi amené pas moins de 5,1 millions tau fleuve ou au rail, soit 35.000 tonnes de CO2épargnées sur cette seule année, par rapportà un transport routier équivalent.

Deuxième aide très importante que celle sou-tenant la modernisation de la flotte wallonne,qui couvre 30% des investissements éligibles.Ici aussi, le bilan est éloquent : 497 dossiers en15 ans, soit 39 millions € investis par les bate-liers et 8,6 millions € par les autorités régio-nales.

À ces deux mesures principales, s’en ajoutentencore trois : pour l’acquisition d’un premierbateau d’occasion, pour les navettes régu-lières de conteneurs, pour les études d’oppor-tunité du transport combiné enfin.

Avec la DPVNI, la voie d’eau wallonne et pluslargement l’intermodalité ont encore debeaux jours devant eux… •••

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ÉCLUSES DE LANAYE ET D’IVOZ-RAMET, LIAISON SEINE-ESCAUT EST,TRILOGIPORT, DRAGAGE,… : LA WALLONIE FLUVIALE, POURTANT DÉJÀ REMAR-QUABLEMENT ÉQUIPÉE, NE MANQUE VRAIMENT PAS DE PROJETS MAJEURS.

UNE WALLONIE FLUVIALE TOUJOURS MIEUX ÉQUIPÉE

La future 4e écluse de Lanaye – © Sofico-SPW

Située au cœur de l’Europe de l’Ouest, laBelgique dispose d’un réseau de voiesnavigables d’une densité exceptionnelle.

En Wallonie, plus de 450 km de voies ont étéprogressivement équipées afin de permettreau transport fluvial de se développer. Desefforts permanents qui se sont encore traduitsspectaculairement par la mise en service suiteà l’intervention énergique de la Sofico, il y atout juste 10 ans, de l’ascenseur à bateaux deStrépy-Thieu, le plus haut du monde.

DES PROJETS GIGANTESQUESPlus que jamais sans doute, la modernisationde notre réseau fluvial est d’actualité. La“faute” à deux dossiers européens largementtransnationaux : l’axe Meuse/Rhin-Main-Danube d’une part et le fameux projet Seine-Nord Europe d’autre part. Celui-ci reliera enfinle bassin parisien (Paris est 2e port intérieur

européen, juste devant… Liège) à celui del’Escaut par un canal à grand gabarit de 4.500t et long d’une centaine de km, dont l’inaugu-ration est annoncée pour 2016 encore. Afin depermettre au réseau wallon de toujours comp-ter sur la carte fluviale européenne, unemodernisation de toute la dorsale wallonnes’imposait : canaux Condé-Pommerœul, Nimy-Blaton-Péronnes, du Centre et Charleroi-Bruxelles ainsi que la Basse Sambre. Un dos-sier auquel le gouvernement wallon ne devraitplus tarder à donner suite.Par ailleurs, la Wallonie est, par le biais de laSofico et du SPW toujours, en train d’améliorersa liaison avec le bassin rhénan, véritable auto-route fluviale, en créant à Lanaye, à la fron-tière belgo-hollandaise, une 4e écluse d’ungabarit de 9.000 tonnes et rachetant une décli-vité de 14 mètres. Un chantier gigantesquelancé voici tout juste un an !

Pour prolonger cet axe à très grand gabaritjusqu’à la Meuse namuroise, il convient égale-ment de construire deux nouvelles écluses decapacité similaire en amont : à Ivoz-Ramet et àAmpsin-Neuville. Mise en service attendue en2014 pour Lanaye et Ivoz, alors que le chantierd’Ampsin-Neuville devrait être entamé en2015, pour une durée de 4 ans.

ON DRAGUE !À ces grands travaux de modernisation et enattendant le Trilogiport bassi-mosan, laWallonie ajoute pour l’instant d’importantsefforts de dragage, entamés en 2010. L’an der-nier a d’ailleurs vu cette activité se développerde manière très intéressante avec 320.000 m³de produits traités, dont 212.000 m³ de produitspollués, traités et recyclés notamment chezSedisol, à Farciennes.

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«Chaque haut-fourneau liégeois pesaitgrosso modo 2,8 millions t par an, révèled’emblée Olivier Stevens, directeur de

Somef. Il n’en restait déjà plus qu’un, il est défi-nitivement arrêté depuis août 2011. Des pertessèches pour notre société comme pour le Portautonome… »

UNE GRANDE IDÉE PAR AN

Proactive, Somef avait heureusement anticipéces événements. « Nous avons décidé de lancerun nouveau grand projet par an au travers denouvelles implantations fluviales et d’investisse-ments qui y sont liés », reprend Olivier Stevens. En 2010, c’est vers les granulats et les car-rières que Somef se tourna, elle qui était déjà

active dans le secteur mais qui lui proposa denouvelles implantations afin de le rapprocherde la voie d’eau. Ce fut notamment le cas avecle quai de Tihange, aux résultats éloquents :70.000 t manutentionnées en 2009, 230.000 unan plus tard et 450.000 en 2011 !En 2011, cap sur les produits dangereux et pol-lués. « Nous avons voulu proposer des solutions quifaisaient d’emblée de nous des spécialistes, tant entermes de compétences que d’agréments pour laWallonie, la Flandre et même les Pays-Bas. » Desopérations extrêmement complexes ont ainsipu être menées par Somef, avec par exemplel’évacuation des terres polluées extraites pourla construction de la nouvelle écluse d’Ivoz-Ramet. Autre marché à haute valeur ajoutée : lechargement et l’évacuation des terres polluées

de l’ancienne cokerie de Flémalle (350.000 t enun an), « en respectant scrupuleusement le cahierdes charges de la SPAQuE, particulièrementcontraignant pour garantir la sécurité des travail-leurs et des riverains. »

UNE DIVERSIFICATION GAGNANTE

Parallèlement, Somef, qui peut s’appuyer surson groupe faîtier français ATIC, n’a pashésité à se tourner vers des opérations com-plexes comme les transbordements en portsmaritimes. « Ce qui nécessite la mobilisationd’une flotte fluviale très importante, le trans-bordement devant s’opérer dans les 24h maxi-mum », insiste encore Olivier Stevens.Pour continuer à pallier les pertes dues à lafin du chaud, Somef n’a de cesse d’ouvrir denouvelles pistes (la chimie notamment, avecdes clients très satisfaits comme Solvay ouPrayon), de trouver des nouveaux clients. « Lechiffre d’affaires lié à ces nouveaux clients a toutsimplement doublé entre le 1er trimestre 2011 etle 1er trimestre 2012… » : la diversification ade ces vertus… •••

LA SIDÉRURGIE LIÉGEOISE À CHAUD, C’EST DÉFINITIVEMENT TERMINÉ. UN DÉCISION D’ARCELORMITTAL QUI TOUCHE DE PLEIN FOUET L’ACTIVITÉSIDÉRURGIQUE ELLE-MÊME ET SES TRAVAILLEURS MAIS AUSSI DE TRÈS NOMBREUX SOUS-TRAITANTS, DONT SOMEF, SON TRANSPORTEUR FLUVIALHISTORIQUE, QUI ASSURAIT DEPUIS 91 ANS LA LIVRAISON DES MATIÈRES PREMIÈRES POUR LES HAUTS-FOURNEAUX LIÉGEOIS.

SOMEF, OU COMMENT PERFORMER APRÈS LA FERMETURE DU CHAUD ?

© SOMEF

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La formation est, on le sait, l’un desauthentiques chevaux de bataille de laProvince de Liège. Dans son éventail de

formations qualifiantes, elle s’est lancéedepuis 1981 dans celle visant les futurs bate-liers, ce qui nécessita l’acquisition d’unbateau-école, le “Libertas”, mis à flot en 1921déjà et, on le comprendra, quelque peu usédepuis par les outrages de l’âge. « D’abordorganisée dans le cadre du plein exercice, cetteformation objectivement assez unique fut trans-férée en 1991 au CEFA (centre d’éducation et deformation en alternance) de l’école polytech-nique de Huy et prolongée ensuite à l’Institut depromotion sociale de Huy-Waremme, les deuxétablissements provinciaux où elle estaujourd’hui dispensée », explique le députéprovincial André Gilles, en charge de laFormation, également président du Collègeprovincial.

UNE BARGE-CITERNE ET UN POUSSEUR

Après 90 ans de navigation, dont près de 60 auservice de la formation (à Bruxelles, puis àHuy), le “Libertas” vient de céder le flam-beau à un nouveau bateau-école. « Il s’agitd’un convoi poussé de 84 mètres, composé d’un

bateau pousseur à passagers (le “Province deLiège I”, une sorte d’internat flottant où 20élèves peuvent prendre place) et d’une barge-citerne motorisée (le “Province de Liège II”, quipermet la simulation des différentes opérationsde manutentions), détaille le député-président.Cet outil est équipé des techniques de navigation

les plus modernes : ergonomie des timoneries,pilote automatique, radar, GPS, logiciels calcu-lant la stabilité du bateau, puissance desmoteurs, respect des normes les plus strictes enmatière de pollution et d’économie d’énergie,…En outre, grâce à ses performances et contraire-ment au “Libertas”, notre nouveau bateau-écoleest adapté à la navigation rhénane, un standardindispensable dans le monde actuel de la batel-lerie. »

Spécialement construit, après appel d’offres,par un chantier naval néerlandais sur base de

plans imaginés par l’école de batellerie deHuy, ce convoi poussé peut en effet êtreaujourd’hui considéré comme l’un desbateaux-écoles les plus performants enEurope, qui compte pourtant 26 établisse-ments de formation en batellerie. Un équipe-ment exceptionnel, qui a aussi un coût : plus

de 4,6 millions €, dont près d’une moitié pourla Province elle-même, les fonds européensFEDER (1,85 millions €) et la Wallonie(490.000 € du ministre de l’Economie Jean-Claude Marcourt et 250.000 € du ministre dela Mobilité Philippe Henry) soutenant on nepeut plus concrètement l’effort.

UNE FORMATION UNIQUE AU SUD DU PAYS

Niveau de pouvoir de proximité par excel-lence, la Province de Liège ne ménage nulle-ment ses efforts en faveur du redéploiementliégeois. « La mise à disposition des étudiantsbateliers de cet outil de pointe s’inscrit pleine-ment dans cette dynamique, insiste AndréGilles : former des professionnels de qualité etcompétents participe au développement de lanavigation intérieure entrepris par la Wallonieavec par exemple la modernisation de ses voiesnavigables, le développement du Trilogiport enliaison directe avec le port d’Anvers, l’émergenced’une ligne fluviale de conteneurs et de caissesmobiles entre la région française Nord-Pas-de-Calais et la Wallonie, la construction de la 4eécluse de Lanaye, etc. »

Très ancrée dans la réalité de son terroir (quinourrit, rappelons-le, le 3e port fluvial euro-péen), la Province de Liège est tout bonne-ment le seul pouvoir organisateur de toute laFédération Wallonie-Bruxelles à organiser desformations en batellerie. « Quatre formationscomplémentaires sont actuellement organisées,précise-t-on à l’école de batellerie de Huy : mate-lot, batelier, module ADN (expert pour le trans-port de marchandises dangereuses par voies denavigation intérieures) et module “Patenteradar”. » Avec un certain succès apparem-ment puisque, depuis 1981, c’est un millier demembres d’équipage qui ont été formés parles établissements provinciaux hutois (CEFAet Promotion sociale). Et le nombre debateaux achetés par d’anciens élèves devenuschefs d’entreprise s’élève à une septantaine.

FAIRE NAÎTRE DES VOCATIONS…

C’est le vendredi 4 mai que la Province deLiège a été inauguré son nouveau bateau-école. Le lendemain, dans le cadre de la cam-pagne “Toujours plus haut” menée parl’Union européenne et la Wallonie, il était pos-sible de visiter l’outil : ils furent nombreux às’y presser.

La preuve que notre région entretient un lienfort avec le fleuve et la navigation intérieure ;que la Province de Liège, aussi, a raison desoutenir ce secteur et de faire naître de nou-velles vocations.

TOUS LES ACTEURS DE LA VOIE D’EAU VOUS LE CONFIRMERONT : LE SECTEUR DE

LA BATELLERIE EST NOTAMMENT MENACÉ PAR UNE PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE

QUALIFIÉE. ACTIVE DANS LA FORMATION DE NOS FUTURS NAVIGANTS DEPUIS

PLUS DE 30 ANS, LA PROVINCE DE LIÈGE VIENT D’INAUGURER UN NOUVEAU

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André Gilles, président du Collège et

également en charge de la Formation.

Le Province Liège I et II est l’un des bateaux-écolesles plus performants en Europe

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Liège ECO : Vous êtes un fervent partisan de relations sociales équili-brées, prônant une forme de “new

deal social”. Un pari impossible à Liège ?

Thierry Castagne : Absolument pas ! Et,avec les partenaires sociaux et le ministrede l’Économie Jean-Claude Marcourt,nous sommes en train de le prouver.Début 2011 et en réponse à un souhaitémanant tant des entreprises indus-trielles que des syndicats, un groupe deréflexion et d’action, d’abord informelmais aujourd’hui bien plus structuré s’estconstitué: l’UDIL, soit l’Union pour ledéveloppement industriel liégeois. Bref, ils’agit d’un projet UDIL pour Liège !

LgE : En pratique, que fait l’UDIL ? De qui est-elle composée ?ThC : L’UDIL est née après une périodesociale agitée en région liégeoise.Ministre, patrons, syndicats, nous étionstous conscients que nous ne pouvionsplus continuer dans cette spirale néga-tive infernale. Il fallait instaurer un dia-logue constructif, mené dans uneconfiance mutuelle entre les partenairessociaux.

Le ministre Marcourt a réuni autour dela table Francis Gomez pour la FGTBMétal et Égidio Di Panfilo pour leSETCa, Gabriel Smal pour la CSC Meteaet Gérard Loyens pour la CNE d’une partet, de l’autre, le président d’AgoriaLiège-Luxembourg Christian Pans etmoi-même, ainsi qu’une demi-douzained’industriels de premier plan, dirigeantdes grandes entreprises et PME de larégion. Ce comité plénier se réunit deuxà trois fois par an.

LgE : Une forme d’union sacrée ensomme?ThC : Au sein de l’UDIL, la philosophiegénérale est de se dire que le combatpour la reconversion n’est pas à mener enmontant les Liégeois les uns contre lesautres mais en faisant valoir nos atoutsdans un contexte de mutation technolo-gique et de mondialisation dont les chan-gements s’inscrivent dans un rythmeaccéléré et dans une amplitude sans pré-cédent. À nous de nous entendre, demieux nous comprendre, de forger unevision commune, de mener des projetscommuns. C’est avec une volonté parta-gée qu’est née l’UDIL.

UNE DYNAMIQUE FORTE ETCONCERTÉE POUR LIÈGE, POURL’INDUSTRIE, POUR L’EMPLOI !

Via l’UDIL, il s’agit de nouer une uniontripartite pour tenter d’élaborer ensem-ble un modèle industriel pour notrerégion dans la Wallonie de demain quisera plus autonome et devra être plus res-ponsable dans un État fédéral réformé. Il

En un an et demi comme directeur général

d’Agoria Wallonie, Thierry Castagne, qui

connaissait parfaitement la maison pour

y avoir évolué depuis ses débuts profes-

sionnels, s’est imposé comme un acteur

de tout premier plan dans le débat socio-

économique au sud de pays. Patron de l’in-

dustrie technologique wallonne, il est aussi

le responsable de l’association régionale

Liège-Luxembourg de sa fédération et,

à ce titre, très engagé dans le redéploie-

ment industriel. Rencontre avec un

homme qui compte.

THIERRY CASTAGNE (DG AGORIA WALLONIE):“UN PROJET UDIL POUR LIÈGE !”

Thierry Castagne (DG Agoria Wallonie)

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s’agit de partager une vision commune sur ledéveloppement industriel ainsi que sur lenécessaire consensus local, condition de lacréation d’activité économique et d’emploi.

Concrètement, afin de créer un vrai climat de confiance, de dialogue et d’échanges,nous avons décidé de travailler prioritaire-ment sur des projets win-win, où chacune desparties y trouverait son compte. Cinq thèmesont ainsi été retenus : les compétences, la sécu-rité, l’innovation, l’image et la sous-traitance.Autour de chacun d’eux a été constitué ungroupe de travail formé de représentants desentreprises et des syndicats.Le tout avec une vraie ambition, celle de trou-ver l’intelligence et le courage de nos prédé-cesseurs qui avaient réussi à s’accorder pourcréer des outils utiles aux patrons comme auxtravailleurs. Je pense prioritairement àTechnifutur, le premier et le plus grand centrede compétences wallon fondé voici 20 ans.Avec l’UDIL, retrouvons une dynamique forteet concertée pour Liège, pour une nouvellepolitique industrielle, pour une pacificationsociale, pour l’emploi !

LgE : Près d’un an et demi après la fondationde l’UDIL, vous avez déjà pu avancer sur l’unou l’autre de ces thèmes ?ThC : Bien sûr, même si les avancées sont évi-demment différentes d’une thématique àl’autre.Prenons la thématique des compétences. Lessecteurs technologiques d’Agoria exigent unhaut niveau de compétences de l’ouvrier àl’ingénieur. Parler de compétences est doncaisé entre patrons et syndicats puisqu’il s’agitd’une volonté commune de les mettre envaleur, de les accroître, de les transmettre. Cetengagement remonte par ailleurs à plus de 25ans dans le secteur via les conventions collec-tives de travail et les fonds paritaires pour laformation.

L’UDIL a travaillé sur la transmission descompétences en entreprises. C’est une problé-matique réelle, mise en lumière en 2010 parle Lentic (Laboratoire d’études sur les nou-velles technologies, l’innovation et le change-ment de l’Université de Liège) pour le comptede l’IFP Liège-Luxembourg (le Fonds de for-mation de l’industrie technologique). L’étudeuniversitaire a révélé que, dans les 10 ans,25% des ouvriers de l’industrie technologiqueseront admis à la retraite. La démographiedes qualifications constitue dès lors unepréoccupation commune ; nombre de fonc-tions et de postes de travail risquent de setrouver dans une situation critique dans lesentreprises si les compétences ne sont pastransmises de manière adéquate et à temps :l’usinage, la maintenance industrielle, l’élec-tromécanique, le soudage, …

“PASSEURS DE COMPÉTENCES”Le groupe de travail “Compétences &Formation” de l’UDIL a dès lors lancé uneaction de tutorat en entreprises, soutenue par

Les 13 secteurs d’AgoriaFédération ancrée dans la tradition, la modernité et le savoir-faire de l’industrie technologique,Agoria est tout autant dans la technologie, l’innovation, les compétences, l’activité internationale. Forte en Belgique de ses 1.600 entreprises, de leurs 283.000 emplois, de son chiffre d’affaires global de 72,9 milliards € (chiffres 2009) et de ses propres 230 collaborateurs, la fédération de l’industrie technologique représente en fait 13 secteurs et de nombreux sous-secteurs :• Aérospatial : cellule ; moteurs ; avionique ; espace• Automatisation industrielle : composants et systèmes ; intégrateurs et contractants ; techniques

d’entraînement ; logiciels de production ; techniques de processus, de test, de mesure et derégulation

• Automobile : construction et assemblage ; sous-traitance ; remorques, semi-remorques et carrosseries ; conteneurs à marchandises ; cycles et pièces détachées ; appui et services

• Contracting & Maintenance : installation et entretien d’infrastructures techniques• Electrotechnique & Electronique : énergie ; composants industriels et systèmes ; techniques

des bâtiments ; matériel d’éclairage ; électronique médicale ; appareils électroménagers ; électronique professionnelle ; piles et accumulateurs

• Mécanique & Mécatronique : machines et équipements ; appareils et composants ; sous-traitance, inspection et certifications ; ingénierie, entretien et réparation

• Métaux & Matériaux : aluminium ; cuivre, zinc, plomb et autres non ferreux ; première transformation des métaux ; fonderies

• Montage &Grues• Plastiques & Composites • Produits de construction : chauffage, conditionnement d’air, châssis, quincaillerie, systèmes

électriques • Sécurité & Défense : armements, véhicules, électronique et optronique, senseurs et détecteurs• Technologies de l’information et de la communication (TIC) : solutions de télécommunication;

bureau ; électronique grand public ; IT sector (hardware, software, IT services & consultance) ;automatic identification & data capture

• Transformation du métal : travail de la tôle ; constructions métalliques lourdes (ponts, charpentes, chaudronnerie, chaudières) ; équipements et services pour le nucléaire

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l’IFP et l’ULg avec Technifutur pour brasarmé. L’idée est de permettre aux travailleursles plus expérimentés d’assurer la transmis-sion de leurs compétences à ceux qui sontappelés à leur succéder. Ce type de démarcheconstitue aussi une réponse à la question desfins de carrière, les “anciens” pouvant déga-ger utilement du temps pour assurer un pas-sage de témoin.

Depuis son lancement, cette action a permisde former 290 tuteurs dans 31 entreprises dif-férentes des provinces de Liège et de

Luxembourg. Et ce n’est pas fini puisque leprojet est désormais étendu au monde desemployés via le fonds paritaire Talenteo qui

L’annuaire 2011-2012 est disponible à la SPIau prix de 60 € HTVA.

Il existe également sous formeélectronique et

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chaque entreprise ses coordonnées complètes, son activité et le nom d’un membre de la direction

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Et la crise ?LgE : Sur un plan économique, comment seporte le secteur Agoria liégeois ? La crise est-elle encore présente ?ThC : Rappelons, si vous le voulez bien, lepoids des secteurs d’Agoria Liège-Luxembourg : plus de 23.500 emplois (soit unedizaine de % de l’emploi privé liégeois etquelque 45% de l’emploi industriel) issus deprès de 1.300 entreprises (4,5% du total desentreprises privées et plus de 53% de l’indus-trie). La sortie de crise pointe… Nous avonspratiquement retrouvé le niveau qui était lenôtre en 2008. La situation s’améliore doncmais elle demeure encore extrêmement fra-gile, notamment au regard des prévisions2012.Pour ce qui est du chiffre d’affaires, après unechute de 14,1% en 2009, il a crû de 3,1% l’an-née suivante et de 12% en 2011. La Mais lesprévisions 2012 sont plutôt moroses, avec unecroissance attendue autour de 0%.L’emploi pourrait retrouver une stabilisationcette année après encore une légère chute l’an

dernier (- 0,6%), qui faisait suite à des pertesbien plus sérieuses de 3% en 2010 et, surtout,de 7,6% en 2009.

Les investissements, pour leur part, ont aug-menté de 16% en 2011 et augmenteraient demanière substantielle encore en 2012 maisessentiellement du fait de certaines grandesentreprises liégeoises. Il s’agit là d’investisse-ments qui vont se révéler gagnants non seule-ment pour ces sociétés elles-mêmes mais aussipour leurs sous-traitants et donc pour toute larégion. Toutefois, de nombreux sous-traitantsde la sidérurgie restent dans l’expectative faceaux défis qui attendent la reconversion dansce secteur.

L’an dernier, lors de l’annonce par Arcelor-Mittal de la fermeture définitive de la phase àchaud, on estimait que nos sous-traitants del’industrie technologique pourraient perdrequelque 250 emplois dans l’aventure. Il fautnéanmoins souligner que les PME qui ont pulimiter les dégâts, la plupart ayant anticipépar une diversification sur de nouveaux mar-chés.

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mène actuellement une enquête auprès desentreprises pour bien cerner leurs besoinsdans ce domaine.

LgE : Un autre thème dans lequel vous avezbien progressé ?ThC : Prenons celui de la sécurité, qui, luiaussi, intéresse tant les patrons que les syndi-cats. L’action vise en particulier la formation.La volonté est d’inscrire cet investissementtant dans la formation initiale (à l’école) quedans la formation continuée. Notre ambitionest grande en la matière, viser le “zérodéfaut”. Vous savez, pour nos entreprises etnos travailleurs, la sécurité n’a rien d’un gad-get : c’est une vraie priorité, dans les grandesentreprises bien sûr mais aussi pour tous lessous-traitants. Une priorité au quotidien.

AUTRE PRIORITÉ UDIL ?L’INNOVATION ?Autre priorité UDIL, l’innovation. Effectivem -ent, l’innovation est au cœur d’un développe-ment industriel. L’engagement des secteursde la sidérurgie et de l’industrie technolo-gique dans les pôles de compétitivitéMecatech et de Skywin en est une illustrationflagrante. La moitié des projets du planMarshall se concentre sur ces deux pôles.Sans innovation dans les produits, les servicesou les process, l’entreprise se trouve en situa-tion bien plus vulnérable. L’action vise le coa-ching des PME, via la rencontre entre deuxindustriels : l’un issu d’une entreprise inno-vante et l’autre désireuse de s’engager ou deprogresser sur la route de l’innovation.L’UDIL privilégie l’échange entre industrielsqui parlent le même langage. Bien entendu,différents organismes liégeois de référencesont disponibles pour appuyer nos actions : jepense aux centres de recherche Sirris ouCRM, à Cide-Socran, à divers services del’ULg,…

AUJOURD’HUI QUATRE “PARRAINAGES” ONT DÉJÀ PUÊTRE FORMÉS SUR CE MODÈLE.

LgE : Vous nous parliez aussi d’une thématique “Image”…ThC : L’image, c’est essentiel pour l’attracti-vité de notre région, pour les investissementset, par conséquent, pour les emplois. Si toutest loin d’être idyllique en région liégeoise, eten particulier sur le plan du climat social, ona souvent tendance, ici plus qu’ailleurs, à noir-cir le tableau, à ne retenir que les mauvaisesnouvelles. Syndicats et patrons, nous voulonsdonc porter ensemble une nouvelle imagepour Liège, pour laquelle le projet LiègeExpo 2017 constitue évidemment une belleopportunité. Il faut reconnaître que leLiégeois est plutôt frondeur, revendicatif maisqu’il est aussi très attaché à et fier de sarégion. Jouons donc sur nos atouts pour diffu-ser ensemble les bonnes nouvelles : investis-sements, formation, sécurité, R&D,… Et avecla même lucidité et le même engagement, tra-vaillons ensemble à améliorer l’attractivité de

notre région, et en particulier le dialoguesocial dans les entreprises et les secteursindustriels.

LgE : Cinquième et dernière thématique miseen avant par l’UDIL, la sous-traitance : où enêtes-vous dans ce dossier ?ThC : Cette action a été mise en exergue ennovembre 2011 dans le cadre de la bourse desacheteurs d’Agoria durant laquelle les 130entreprises présentes ont bénéficié de prèsde 1.000 rencontres entre donneurs d’ordre etfournisseurs. À cette occasion, une enquêtesur les attentes des entreprises a été menéeavec le soutien de HEC- Université de Liège.Trois ateliers seront mis en œuvre dans la fou-lée.

“Les PME de sous-traitance ontaussi leur rôle à jouer dans lesgrands projets liégeois”Un atelier où les “n 1” (les responsables com-merciaux ou de production) de PME lié-geoises de sous-traitance peuvent échangerleurs pratiques métier tout d’abord. Nousavons en effet pu remarquer que les PMEsous-traitantes travaillent trop souvent dansleur coin et que du dialogue entre elles, peutnaître une vraie valeur ajoutée.Un deuxième atelier sur la levée des obsta-cles à la coopération des PME, abordant entreautres les aspects juridiques.Un troisième atelier sur le soutien possible degrandes entreprises aux PME en lien avec desprojets de développements spécifiques dansnotre région ou à l’exportation. Avec l’AIHE(Association des industries de

Licences d’export d’armes : oui à uneréforme, mais pas à n’importe laquelle

LgE : Un dossier récurrent touche directement votre secteur, particulièrement en région liégeoise :

celui de l’octroi des licences d’exportation d’armes.

ThC : C’est un dossier extrêmement préoccupant tant pour les entreprises que pour les syndicats,

qui se montrent unis sur ce dossier.

Depuis deux ans, nous tenons un seul et même discours : Oui à une réforme des licences, mais

pas à n’importe laquelle ! Non donc à une réforme qui fragiliserait l’industrie et l’emploi en

Wallonie sur la scène internationale par une réglementation kafkaïenne. D’un côté, les leaders

politiques nous parlent de relance et de soutien à l’industrie, et de l’autre, ils mettent sérieuse-

ment en danger un secteur de pointe comme celui de la défense et de la sécurité. Et que cela

plaise ou non, ce secteur est au cœur du plan Marshall, par le biais des pôles de compétitivité

Mecatech et Skywin notamment.

LgE : Où en est-on aujourd’hui ?

ThC : La directive européenne sur les transferts intra-européens de matériel de défense entre en

application ce 1er juillet 2012. En Belgique, cette matière a été régionalisée et c’est donc aux gou-

vernements et parlements régionaux de transposer la directive en droit national, ce qui en cours

en Flandre et déjà réalisé dans plus de 20 des 27 États de l’Union européenne ! En Wallonie, pas

car le gouvernement souhaite réaliser une réforme des procédures non seulement sur le plan

européen, mais également extra-européen.

Pourtant, l’urgence est on ne peut plus concrète : faute de transposition au 1er juillet prochain

(dans quelques semaines seulement !), les entreprises wallonnes du secteur de la sécurité et de

la défense ne jouissent plus du même agrément que leurs collègues européennes et seront péna-

lisées, par exemple en matière de transfert de pièces d’une filiale à l’autre au sein d’un même

groupe.

Concrètement, nos concurrents européens disposeront de procédures extrêmement efficaces

alors que les entreprises wallonnes en seront toujours réduites à être handicapées par un sys-

tème, dépassé, d’octroi de licences au coup par coup.

C’est tout bonnement inacceptable, et je peux vous assurer que les industriels et les organisa-

tions syndicales, unies comme jamais sur ce dossier, ne lâcheront pas le morceau !

Je tiens aussi à préciser qu’il ne s’agit en rien d’un chantage à l’emploi : nous pouvons compren-

dre qu’une discussion plus approfondie soit jugée nécessaire par certains sur les conditions d’ex-

portation de matériel dans certains pays. OK donc pour discuter, mais réglons aussi notre pas sur

celui de l’Europe en appliquant d’abord les règles européennes.D

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Herstal et environs), nous avons par exempleorganisé une séance d’information sur lesopportunités de sous-traitance qu’offre laconstruction du futur CHC (Centre hospita-lier chrétien) sur le site de Glain. Avec l’AIHEtoujours, nous organisons avec le Premieréchevin liégeois Michel Firket une initiativesimilaire visant les grands projets d’investis-sements urbanistiques en Cité ardente. Etpuis, puisqu’on n’est jamais aussi bien servique par soi-même, nous incitons les sous-trai-tants industriels liégeois à s’intéresser à laconstruction de notre “projet Phoenix”, notrefutur “business & conference center” quiverra le jour fin 2014 en lieu et place de nosanciens bâtiments du boulevard Émile deLaveleye. Un projet confié au bureau liégeoisGreisch, qui travaillera, nous l’espérons, avecun maximum de fournisseurs industriels denotre région.Dans le cadre de cet atelier “Sous-traitance”,le message est au final : « Intéressez-vous auxgrands projets liégeois ! En vous fédérant, enproposant vos services spécifiques à desentreprises plus importantes, à des donneursd’ordre privés et publics, vous pourrez peut-être vous aussi être de l’aventure… dans notrerégion mais aussi à l’étranger ». Cette dyna-misation de la sous-traitance, c’est bon bienentendu pour les entreprises, en particulierles PME, et pour l’emploi.

LgE : Mais, permettez-nous : UDIL, c’est vraiment… utile ?ThC : Et comment ! C’est aux yeux des parte-naires le socle d’une dynamique économiqueet sociale en région liégeoise basée sur desprojets concrets ! En travaillant ensemble, lesdifférentes parties autour de la table appren-nent à mieux se connaître, à mieux se com-prendre, à se respecter davantage. C’est unplus indéniable et un pari pour l’avenir denotre industrie. Partant de projets fédéra-teurs concrets, l’objectif est de s’accorder surles conditions (entre autres de relationssociales pacifiées) indispensables au dévelop-pement industriel de notre région. •

Question de coûts…LgE : On sait Agoria très sensible aux coûts quiaffectent la compétitivité de l’industrie et fragili-sent son développement.ThC : C’est en effet l’une de nos priorités, à savoirlutter contre ce véritable handicap concurrentielque représentent les coûts.LgE : Le coût du travail notamment…ThC : Bien sûr, mais pas seulement, même s’il estvrai que le coût du travail est réellement problé-matique dans notre pays. Attention, nous ne par-lons pas du salaire poche des travailleurs maisbien du coût salarial, à savoir les charges socialeset fiscales dont doivent s’acquitter lesemployeurs. La problématique de l’indexationautomatique des salaires en est une illustration ;la Belgique est le dernier pays à travers le mondeà pratiquer ce régime. Par ailleurs, il est avéréque l’indexation automatique des salaires pro-tège mal les bas salaires et conduit au contraire àfavoriser les hauts salaires, ce qui est une absur-

dité. Comme le recommandent tous les organismes compétents (OCDE, Union européenne,Banque nationale,… ), il y a lieu de mener une étude sereine en vue de réformer sans tabou etsans plus tarder ce système défavorable in fine aux entreprises et in fine à l’emploi. Au-delà de ce coût du travail, il faut aussi agir sur le coût de l’énergie. Comment se fait-il quedans notre pays, l’énergie soit plus chère qu’ailleurs, en général ? Enfin, je pointerais aussi le coûtdes matières premières, même si la situation est aujourd’hui moins problématique globalementqu’avant la crise.

LgE : 2011 a été marquée par des accords sectoriels. Avec succès ?ThC : L’an dernier, nous avons en effet pu renouer avec une tradition interrompue à Liège depuisplus de 20 ans par la signature, dans le cadre des accords nationaux, d’un accord provincial Liège-Luxembourg, conclu entre les syndicats et Agoria Parmi les points significatifs de cet accord, jesoulignerai la hausse du salaire minimal sectoriel pour les ouvriers. En contrepartie, un allège-ment de la cotisation de formation professionnelle continue, qui passe à partir de 2013 de 0,32 à0,25% de la masse salariale et qui sera même supprimée pour les entreprises de moins de 10 tra-vailleurs. Au total, un accord équilibré qui conjugue amélioration du pouvoir d’achat des plus basrevenus et allégement des charges pour les entreprises, en particulier les PME.Cet accord provincial comprend aussi un volet touchant à la formation (tutorat) et à la sécurité.

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