l’homme aux multiplesuniformes

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Croire et agir page 2 Bimensuel de l’Armée du Salut - 121 e année - N°7 - 2011 Celui qui a fait le ciel et la terre page 3 Le plus beau métier du monde … pages 4-5 Quel est votre parcours de vie ? Patric Bonnevaux :  Originaire  du canton de Vaud, j’ai fait l’école  d’agriculture  au  Valais,  puis  des  études  qui  n’ont  pas  abouti.  Ayant gradé à l’armée parce que  la  hiérarchie  et  l’uniforme  me  plaisaient,  j’ai  voulu  continuer  dans cette direction. J’ai fait l’école de gendarmerie  à Genève, où j’ai ensuite travaillé  durant 10 ans. Je m’y suis marié,  ai eu un enfant, puis nous avons  divorcé.  Comme  elle  est  retour- née  vivre  en  Suisse  alémanique  avec  notre  enfant,  je  n’y  avais  plus d’attache, ce qui m’a poussé  à revenir dans le canton de Vaud  et  à  demander  de  l’aide  à  Dieu  pour  trouver  une  femme  chré- tienne. J’ai  ensuite  rencontré  mon  épouse  Simone,  qui  fréquentait  le Poste de La Chaux-de-Fonds. Comment avez-vous découvert la foi et l’Armée du Salut ? P. B. :  J’ai  suivi  mon  instruc- tion  religieuse  comme  la  majo- rité des enfants de l’époque. Des  moments de partage avec le pas- teur  durant  le  catéchisme,  ainsi  que des camps à Vaumarcus m’ont  marqué. Quelque chose avait été  semé, sans que j’y donne suite. Avec le recul, je pense que je  savais  inconsciemment  que  Dieu  était  là,  mais  sans  prendre  la  décision de le suivre. C’est lors- que j’allais voir mon épouse à La  Chaux-de-Fonds que j’ai vraiment  découvert l’Armée du Salut, puis  la foi. Je m’y suis tout de suite  senti  à  l’aise  et  lorsque  nous  sommes  venus  nous  installer  à  Orbe,  nous  nous  sommes  natu- rellement dirigés vers l’Armée du  Salut pour trouver une église. L’homme aux multiples uniformes Sébastien Goetschmann Patric Bonnevaux aime son travail d’agent de police. Patric Bonnevaux (42), du Poste d’Orbe, s’est enrôlé en novembre 2010 comme soldat de l’Armée du Salut. Ce gendarme de profession avoue sans peine aimer porter l’uniforme.

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Patric Bonnevaux (42), du Poste d’Orbe, s’est enrôlé en novembre 2010 comme soldat de l’Armée du Salut. Ce gendarme de profession avoue sans peine aimer porter l’uniforme.

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Page 1: L’homme aux multiplesuniformes

Croire et agir

 page 2

Bimensuel de l’Armée du Salut - 121e année - N°7 - 2011

Celui qui a fait le ciel et la terre  page 3

Le plus beau métier du monde … pages 4-5

Quel est votre parcours de vie ?Patric Bonnevaux  :  Originaire 

du canton de Vaud, j’ai fait l’école d’agriculture  au  Valais,  puis  des études  qui  n’ont  pas  abouti. Ayant gradé à l’armée parce que la  hiérarchie  et  l’uniforme  me plaisaient,  j’ai  voulu  continuer dans cette direction.

J’ai fait l’école de gendarmerie à Genève, où j’ai ensuite travaillé durant 10 ans. Je m’y suis marié, ai eu un enfant, puis nous avons divorcé.  Comme  elle  est  retour-née  vivre  en  Suisse  alémanique avec  notre  enfant,  je  n’y  avais plus d’attache, ce qui m’a poussé à revenir dans le canton de Vaud et  à  demander  de  l’aide  à  Dieu pour  trouver  une  femme  chré-tienne.

J’ai  ensuite  rencontré  mon épouse  Simone,  qui  fréquentait le Poste de La Chaux-de-Fonds.

Comment avez-vous découvert la foi et l’Armée du Salut ?

P. B. :  J’ai  suivi  mon  instruc-tion  religieuse  comme  la  majo-rité des enfants de l’époque. Des moments de partage avec le pas-teur  durant  le  catéchisme,  ainsi que des camps à Vaumarcus m’ont marqué. Quelque chose avait été semé, sans que j’y donne suite.

Avec  le  recul,  je  pense que  je savais  inconsciemment  que Dieu était  là,  mais  sans  prendre  la décision de  le  suivre.  C’est  lors-que j’allais voir mon épouse à La Chaux-de-Fonds que j’ai vraiment découvert  l’Armée du Salut, puis la  foi.  Je m’y  suis  tout  de  suite senti  à  l’aise  et  lorsque  nous sommes  venus  nous  installer  à Orbe,  nous  nous  sommes  natu-rellement dirigés vers l’Armée du Salut pour trouver une église.

L’homme aux multiples uniformes  Sébastien Goetschmann

Patric Bonnevaux aime son travail d’agent de police.

Patric Bonnevaux (42), du Poste d’Orbe, s’est enrôlé en novembre 2010 comme soldat de l’Armée du Salut. Ce gendarme de profession avoue sans peine aimer porter l’uniforme.

Page 2: L’homme aux multiplesuniformes

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croire et agir

cœur de franchir. Je suis conscient que  c’est  un  engagement  consé-quent, presque  impossible à  tenir (on  signe  les  articles  de  guerre), mais  pour moi  c’est  un  guide,  un garde-fou  dans  les  moments  de tentation.

De plus, comme pour mon métier, j’apprécie  porter  l’uniforme,  cela permet d’afficher la couleur, d’être clair  sur  qui  on  est  et  ce  qu’on représente.

Qu’est-ce que le rôle de soldat de l‘Armée du Salut représente pour vous ?

P. B.  :  Mon  plus  grand  défi  est de  témoigner  de  l’amour  à  mon prochain. Dans un métier où nous sommes  souvent  confrontés  aux dérives  de  la  nature  humaine,  le 

Patric Bonnevaux souhaiterait que l’Armée du Salut retrouve sa pre-mière vigueur.

risque de devenir cynique et désa-busé existe. Cet engagement m’en-courage à continuer de voir le bon dans  l’être  humain,  à  témoigner l’amour du Christ à mes collègues comme  aux  personnes  auprès  de qui je dois intervenir.

Mon souhait, c’est que  les gens voient  en  moi  le  chrétien-gen-darme  plutôt  que  le  gendarme-chrétien.

Dans quel domaine l’Armée du Salut pourrait-elle s’améliorer ?

P. B.  : Je suis encore à la décou-verte de ce qu’est l’Armée du Salut, de sa riche histoire. L’organisation est surtout connue pour ses enga-gements sociaux, mais, de ce que j’ai  constaté à Orbe,  en  tout  cas, cet  aspect  est  un  peu  en  régres-sion.  Pour  moi,  le  manque  au niveau  spirituel  est  encore  plus important qu’au niveau social. Les valeurs  bibliques  s’étiolent,  car peu sont confrontés aux problèmes comme la misère, ce qui engendre une  certaine  indifférence  face  au message  de  soulagement  qu’ap-porte le Christ.

Même si le contexte est différent, je souhaiterais que l’Armée du Salut retrouve la visibilité, la fougue et la vigueur  des  premiers  jours.  Qu’elle soit  plus  offensive,  plus  percu-tante, que cette armée combatte en brandissant  la Parole. Nous devons prendre  position  dans  tous  les domaines où les valeurs chrétiennes sont bafouées. Je pense par exem-ple à la défense de la famille, selon le  modèle  divin.  Nous  devons  dire que deux hommes ou deux femmes ensemble, l’avortement, etc. ne sont pas dans  les plans de Dieu pour  la famille. Je m’inquiète aussi au sujet de la jeunesse. De sa consommation abusive d’alcool et de l’endettement précoce. En tant qu’Armée du Salut, nous avons un rôle de prévention et de soutien à jouer.

Quelle est votre fonction au sein du Poste d’Orbe ?

P. B.  : Pour le moment, je cher-che encore un peu ma voie. Je me suis engagé dans différentes acti-vités du Poste.

Je suis responsable d’une cellule de  maison,  je  participe  à  divers comités, comme pour le marathon de prière ou  le camp de ski et  je rends aussi visite à certaines per-sonnes malades ou dans le besoin.

Etait-ce important de devenir soldat ?

P. B.  :  S’engager  comme  soldat n’est pas un aboutissement en soi, le but de tout chrétien est de pro-gresser  pour  tendre  à  ressembler au Christ. 

C’est  une  étape  que  j’avais  à 

Page 3: L’homme aux multiplesuniformes

évangile

Dans la Bible

« Que toute la terre craigne l’Eternel ! Que tous les habitants du monde tremblent devant lui ! (…) Heureuse la nation dont l’Eternel est le Dieu ! Heureux le peuple qu’il choisit pour son hé-ritage ! L’Eternel regarde du haut des cieux, il voit tous les fils de l’homme ; du lieu de sa demeure

Celui qui a fait le ciel et la terre

l y a un endroit dans la mon-tagne,  très  près  de  chez moi, que  j’affectionne  beaucoup  : le  Mont  de  Baulmes.  Il  s’agit d’un  grand  pâturage,  à  1300 

m d’altitude, un but de promenade où  j’aime  emmener  mes  amis  dans les beaux jours d’été, d’autant plus qu’on  y  trouve  un  de  ces  chalets-restaurants  typiques  du  Jura,  où l’on déguste une spécialité presque unique  :  des  délicieux  beignets  au fromage  ainsi  que  les  cornets  à  la crème faits de délicats bricelets et de  crème  fouettée …  Et  puis,  soit pour s’ouvrir l’appétit soit pour favo-riser la digestion après le repas, on marche 5 à 10 minutes pour rejoin-dre un point de vue, au bord d’une falaise  de  plusieurs  centaines  de mètres,  panorama  sur  les  sommets des Alpes, des lointaines Bernoises au Mont-Blanc. Une merveille  ! 

Mais ce qui est remarquable, à cet endroit, c’est une plaque de marbre fixée dans  la pierre  et  sur  laquelle sont gravés ces deux versets de l’Apo-calypse  : «  Tes œuvres sont grandes et  admirables,  Seigneur  Dieu  tout-puissant  !  » 1) et  : «  Craignez Dieu et rendez-Lui gloire et adorez Celui qui a fait le ciel et la terre  !  »  2). Cette 

plaque a été apposée il y a quelques années  pour  remplacer  la  précé-dente qui avait été brisée, par des vandales ou par des personnes into-lérantes que cette présence presque centenaire dérangeait. 

A chaque fois que je me rends à cet  endroit,  je me  réjouis du  fait que  les milliers  de  personnes  qui accèdent  à  ce  panorama,  avant d’admirer  le  magnifique  paysage, doivent être inspirées par ces deux versets.  L’un  est  une  louange  de reconnaissance envers  le  créateur 

Vue depuis le Mont de Baulmes.

I

de  cette  incomparable  nature, l’autre  un  rappel,  une  invitation à  lui  rendre  gloire  en  l’adorant. Cette  plaque  est  un  rappel  au peuple de la présence du Seigneur en  cet  endroit  comme  partout sur  la terre, en ce moment précis comme en tout temps, depuis des siècles et pour l’éternité. Que Dieu soit  remercié  pour  cette  liberté que nous avons, en ce pays, pour le louer librement  !

1) Apoc. 15  :  3  2)  Apoc. 14  :  7

 Pierre-André Combremont

il observe tous les habitants de la terre, lui qui forme leur cœur à tous, qui est attentif à tou-tes leurs actions. (…) Voici, l’œil de l’Eternel est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui espèrent en sa bonté, afin d’arracher leur âme à la mort et de les faire vi-vre au milieu de la famine. Notre

âme espère en l’Eternel, il est notre secours et notre bouclier. Car notre cœur met en lui sa joie, car nous avons confiance en son saint nom. Eternel, que ta grâce soit sur nous, comme nous espérons en toi ! »

Psaume 33

Page 4: L’homme aux multiplesuniformes

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vocation

Le plus beau métier du monde …

tre  officier  de  l’Armée du  Salut  est  plus  qu’un métier,  c’est  une  voca-tion  dans  laquelle  je 

m’épanouis  depuis  plus  de  30 ans. Je constate une nette évolu-tion du nombre de personnes qui viennent demander de l’aide. Des personnes  de  tous  âges,  natio-nalités,  religions.  Parmi  ces  per-sonnes  je  me  souviens  de  cette femme qui est venue un dimanche sonner  à ma porte.  En  la  voyant j’ai pensé à ces bandes organisées venant de l’Est, vivant de mendi-cité  et  d’autres  expédients.  Une «  clientèle  »  exigeante  et  assez «  pénible  » que  je  reçois  tout de même et à qui j’offre un café, une écoute, un conseil et parfois une aide.  Autour  d’une  tasse  de  thé j’écoute  son  histoire,  la  misère au  pays,  une  fille  handicapée, la  recherche  d’un  travail  dans  la région, le besoin d’argent pour les médicaments.  Le  scénario  habi-tuel … pourtant, en moi murmure une  voix  qui  me  dit  de  l’aider concrètement. Vais-je une fois de plus  me  faire  pigeonner  ?  Après lui avoir donné une aide pratique je lui propose de prier pour elle si elle est d’accord. C’est ainsi que je fais avec chacun que je reçois car j’ai  réalisé  que  leur  misère  n’est pas  que  matérielle  mais  aussi spirituelle.  Un  rayon  illumine son  visage  et  dans  un  mauvais français,  elle  me  dit  qu’elle  en 

Le Poste de Vevey est l’une des 58 communautés chrétiennes salutistes en Suisse. Vivre l’amour de Dieu et le proclamer sont les buts de l’Armee du Salut avec le slogan : Croire et agir ! Témoignage de l’officier responsable du site.

serait ravie. Avant que j’aie eu le temps d’ouvrir la bouche, la voici se  mettant  à  genoux,  adressant 

à  son  Dieu  une  prière  fervente, dans sa langue. Agenouillé auprès d’elle  je  reste  de  longues  minu-

Le major Jacques Tschanz reçoit souvent des visites.

E

 Jacques TschanzOfficier de l’Armée du Salut

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vocation

tes  jusqu’à  ce  qu’elle ait fini avec une prière de  bénédiction  à  mon égard!

Une  autre  anecdote est  cet  appel  télépho-nique,  alors  que  je me  trouvais  dans  un petit  village  de  trois mille  âmes.  A  l’autre bout  une  femme  âgée, complètement  affolée me  dit  que  son  mari est  coincé  sous  une armoire.  Comme  c’est à  trois  minutes  de chez moi je fonce chez ce  couple  et  trouve effectivement  le  mon-sieur  coincé  entre  une grande  armoire  avec miroir  et  le  lit  qui, heureusement  pour lui, a amorti sa chute. Le  tiroir  du  bas  était ouvert  ainsi  que  la porte,  ce  qui  en  pro-voqua la chute  ! Heureusement le nonagénaire  n’était  pas  blessé  ! Après  avoir  tout  remis  en  ordre je demandai à sa femme pourquoi elle m’avait appelé et  la  réponse m’étonna  :  «  J’ai  pensé  que  l’Ar-mée  du  Salut  viendrait  plus  vite que la police ... » C’est surprenant combien  certains  nous  ont  en estime ... !

J’aimerais  encore  vous  racon-ter l’histoire de ce couple dans le besoin dont  le mari au caractère violent se réfugiait dans l’alcool. Quand  je  suis  allé  les  visiter,  le mari  s’enferma  dans  une  pièce afin  de  ne  pas  me  rencontrer ... J’en  fus  un  peu  soulagé  car  il emmena  avec  lui  un grand  chien n’aimant pas les uniformes … puis gentiment, au fil des visites, nous nous  sommes  apprivoisés  lui  et moi (mais pas le chien …). Par la 

suite,  il  me  rendit  des petits  services,  puis fréquenta le culte domi-nical,  accepta  Christ comme  son  Sauveur  et Seigneur  de  sa  vie,  et devint  à  son  tour  un salutiste  ainsi  que  son épouse. C’était un autre homme que nous appe-lons, dans notre jargon salutiste  un  «  trophée de la grâce  » !

C’est  ainsi  que,  bien souvent,  Dieu  me  sur-prend et me bénit dans ce  que  je  considère comme  le  plus  beau métier du monde  : être gratuitement au service des autres  !

Le major Ruedi Odermatt en entretien avec un sans-abri.

Kurt a retrouvé du travail grâce à l’aide de l’Armée du Salut.

Page 6: L’homme aux multiplesuniformes

témoignage

Sans tambourni trompetteFoi ou foie

J’ai  entendu  quelque  part  une étymologie  possible  de  la  foi  du charbonnier.  Un  académicien  la donnait,  c’est donc du sérieux de la coupole  (de  l’Académie  française). Notre  élu  à  l’habit  vert  doutait beaucoup  de  la  religiosité  profes-sionnelle  de  ce  vaillant  ouvrier. Docte  mécréant  (mal  croyant), l’académicien  en  doutait  même beaucoup.  Il  se posait  la question suivante  ; vous la poserai-je  ? 

Si,  en  lieu  et  place,  le  langage courant  ne  faisait  pas  allusion au …  «  foie  du  charbonnier  ».  Que penser  ? L’homme, ses travaux ter-minés  et  la  gorge  empoussiérée, transitait par le bar le plus proche endommageant  peu  ou  prou  son foie trop imbibé  ? 

Oui,  c’est  un  hobby  personnel pour moi  que d’éplucher  les mots. Et loin de moi de suivre l’académie, tant il se peut vraiment que porter le  charbon  qui  réchauffe  soit  un geste chrétien ! Pouvoir des mots  ? Notre élu est dans son rôle d’expli-quer le poids des mots  ; et je remer-cie en passant nos théologiens qui nous  aident  à  bien  comprendre  ce qui alimente notre foi  !

Rendons au charbonnier, à  l’aca-démicien,  et  au  théologien  ce  qui leur appartient  …

Sandrine Ray au stade olympique de Turin en 2006

epuis  toute  petite  le hockey  sur glace est ma passion.  En  1991,  vers l’âge de 8 ans, j’ai même 

rêvé que je représentais mon pays lors  de  la  Cérémonie  d’Ouverture des  Jeux  Olympiques.  Un  rêve impossible  ! Si peu y participent et surtout le hockey sur glace féminin n’était  même  pas  une  discipline 

olympique. Elle ne  le devint qu’en 1998. C’est dire si les gens étaient sceptiques autour de moi, mais j’y ai cru jusqu’à en faire ma priorité.

J’ai gravi les échelons et à l’âge de  17  ans,  je  participais  avec l’équipe suisse à un tournoi  qua-lificatif  pour  les  JO  de  Salt  Lake City 2002. Ça y était ! Le jour dont j’avais  rêvé  si  souvent.  Il  suffi-sait d’une victoire  lors du dernier match.  Cette  période  avait  été très stressante, entre mon travail, ce sport qui me prenait tellement de  temps  et  la  grave  maladie  de mon père. Pour toutes ces raisons, gagner  ce  match  n’était  pas  que l’accomplissement  de  mon  rêve, mais la réponse à tous mes soucis. J’étais pourtant assez sereine, car 

nous  étions  bien  meilleures  que l’équipe  adverse,  le  Japon.  Mais tout  est  allé  de  travers.  2-2  à  la fin  du match  et  une  qualification manquée pour un petit but.

Je sortis détruite de la patinoire, mon monde s’était écroulé. Je levai alors la tête au ciel et criai  : «  Jésus, prends ma vie et fais-en ce que tu veux  !  » Une paix incroyable m’en-vahit  et  une  petite  voix me  souf-fla  : «  non, tu n’as pas tout perdu, car  je  t’aime  encore.  »  Savoir  que Dieu m’aimait, alors que je pensais avoir tout perdu, changea complè-tement ma vie et mes priorités. Le hockey est resté ma passion, mais plus le centre de ma vie. Et quatre ans plus tard, le même scénario se présenta.  Mais  cette  fois-ci,  nous devions  gagner  contre  l’équipe  de Chine,  bien  plus  forte.  Un  match fou et une victoire d’un but, inscrit à quatre secondes du terme.

J’ai paradé dans le stade Olympi-que de Turin en 2006. Dieu m’en a fait cadeau, Il a rendu l’impossible possible  !

Après les Jeux, j’ai embarqué pour 732 jours sur le Doulos, un bateau apportant la Bonne Nouvelle autour du monde. Je peux affirmer que la joie  de  participer  aux  JO  n’a  rien de comparable avec la joie que Dieu donne  lorsque  nous  le  servons  ! Aussi énormes et médiatisés soient-ils, les Jeux ne durent que 3 semai-nes, alors que tout ce qui vient de Dieu dure pour toujours. Croire en Lui et Lui laisser le contrôle de ma vie surpasse tout.

       «  Je peux  tout par  Jésus-Christ 

qui me fortifie  » - Philippiens 4  :  13

D

Quand Dieu rend l’impossible possible

 Sandrine Ray

 André SterckxOfficier de l’Armée du Salut

Page 7: L’homme aux multiplesuniformes

infos

Bimensuel de l’Armée du Salut | Laupenstrasse 5 | Case 6575 | CH-3001 Berne | Tél. 031 388 05 91 - Fax: 031 388 05 95 | Courriel : [email protected] | Internet : http://www.armeedusalut.ch | CP: 30-3117-4| Abon-nement 1 an: CHF 48.-, CHF 67.- (étranger), CHF 72.- (par avion) | Fondateur : William Booth | Général : Shaw Clifton | Chef de territoire : Kurt Burger | Rédaction Berne: Gabrielle Keller (responsable), Sébastien Goetschmann | Equi-pe de rédaction : André Sterckx, Berne / Pierre-André Combremont, Yverdon-les-Bains / Marianne Hefhaf, Lausan-ne | Concept graphique : Didier Chassagnot | Mise en page : Rolf Messerli | Imprimerie : Rub Graf-Lehmann SA, Berne | Tirage : CH: 5000 ex. BE : 4000 ex. | Crédit photo : P 1, 2 : Sébastien Goetschmann ; P 3 : Pierre-André Com-bremont ; P 4, 6 : mad ; P 5, 8 : Gabrielle Keller ; P 7 : Aurélien Bergot | L’Armée du Salut, mouvement international, appartient à l’Eglise chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est inspiré par l’amour de Dieu. Sa mission est d’annoncer l’Evangile de Jésus-Christ et de soulager, en son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines.

Oui, je m’abonne pour une année au bimensuel «Espoir»

pour la somme de CHF 48.–

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A envoyer à: Armée du Salut, Service des abonnements, Case postale 6575, 3001 [email protected]

Les marmites contre la détresseLa collecte des marmites de l’Armée du Salut de Noël 2010 a réuni 1,26 million de francs ainsi que 280 000 francs par virements postaux. Dans l’ensemble, cela représente environ 10 000 francs de moins que l’an dernier.

Avec un montant de 7 000 francs, la première collecte des marmites en ligne a apporté une contribu-tion modeste au résultat global. Des extensions importantes sont prévues pour 2011 afin de renfor-cer l’utilisation de cet instrument novateur. Il faudra procéder à une meilleure sensibilisation à l’inté-rieur de l’Armée du Salut et à une publication élargie vers l’extérieur. Avec un montant de 3,8 millions de

francs, l’appel de dons par courrier a atteint un résultat similaire à 2008, mais nettement inférieur au résultat record de 4,3 millions de francs de 2009. Par ses actions, l’Armée du Salut s’adresse aux personnes défa-vorisées et aux familles détruites. Des hommes et des femmes qui sont passés à travers les mailles du filet social et qui dépendent d’une aide temporaire rapide et sans bureau-cratie inutile.

La collecte des marmi-tes symbolise l’une des préoccupations les plus importantes de l’Armée du Salut : « de la région pour la région ». L’Ar-mée du Salut est l’une des rares organisations en Suisse à s’engager en grande partie pour défendre les pauvres et les défavorisés dans

notre pays. Très souvent consi-dérée comme un tabou par les personnes touchées , la pauvreté peut exister chez nous sous des formes cachées. Elle revêt plusieurs aspects et va de la pauvreté sociale à la pauvreté économique en passant par la pauvreté spirituelle.

Les moyens financiers ne suffisent donc pas pour com-battre cette misère. Qui, hormis l’Armée du Salut, est à même d’assumer cette tâche de façon globale ?

AdS Suisse

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Sudoku

Solution du Sudoku

détente

Règle du jeuIl faut placer dans la grille, par ligne horizon-tale,  verticale,  également  dans  les  9  carrés, les chiffres de 1 à 9, sans exception. Ils peuvent être mis dans n’importe quel or-dre. Vous devez retrouver la totalité des chif-fres : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9. Voilà, le défi est lancé, à vous de jouer  !

« La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s’y plongent. »

Sénèque