Cie Ekphrasis

L’homme assis dans le couloirde Marguerite Duras

Une passion amoureuse vécue comme une atteinte mortelle.

«L’homme assis dans le couloir» est un récit court de Marguerite Duras, un texte non-théâtral.Un homme et une femme vivent leur passion amoureuse comme une atteinte mortelle. Ils sont regardéspar un personnage – « sans doute par moi » commente Marguerite Duras – qui fait le récit des évènements.Cette troisième personne se confond avec les amants, elle est touchée par la force de leur désir.

“Je lui parle et je lui dis ce quel'homme fait.Je lui dis aussi ce qu'il advient d'elle. Qu'ellevoie, c'est ce que je désire.”Le leitmotiv de «L’homme assis dans le couloir» pointait déjà, vingt ans plus tôt, dans Hiroshima mon amour :«Tu me tues, tu me fais du bien».

Mise en scène : Arlette DesmotsInterprétation : Paola CórdovaMusique : Philippe LakitsLumière : Claire Childéric

Sensualité, amour et violence.

“Il aurait posé son pied nu au hasard de la forme, vers le cœur, et soudain,il n’aurait plus bougé. La chair des seinsest douce et chaude, on s’y embourbe.L’homme ne bouge plus (…) Il dit : - Je t’aime.Toi.”Ce texte est magnifique de sensualité et d’amour, insoutenable de violence, aussi. Nous voulons le faire entendre dans toute sa beauté et sa cruauté.

A travers l’écriture incomparable de Duras, nous voulons aussi témoigner de «ces choses» qui se passentdans l’ombre des couloirs dont on ne parle jamais…De ces femmes, si chères à l’auteur, faites de cette sorted’oubli d’elles-mêmes qui les conduit à la folie ou à la mort.

Nous souhaitons vous emmener avec nous sur ce chemin ambigu fait de désir, d’attente, de jouissance et de souffrance…Pour mieux comprendre peut-être.

Le spectacle restitue le texte dans son intégralité.

Pudeur et minimalisme pour mieux donner à voir et à entendre…

Respecter le caractère narratif du récit est l’intention première de notre travail.

Une seule interprète pour 3 femmes, celle qui voit (témoin), celle qui est vue (l’amante), celle qui donne à voir (la narratrice), tour à tour l’une ou l’autre, ou simultanément, comme le suggère l’écriture même de Duras. La comédienne, dirigée dans le souci d’une théâtralité minimale, cherche la complicité des spectateurs par la force de sa présence et celle de son regard qui vient se loger dans le leur.Une sorte de complicité émotionnelle se crée et le spectateur, concerné au plus profond de lui-même, est entraîné dans des champs de sensations multiples et ambivalents : il écoute, il voit, se souvient peut-être…et fait le voyage avec elle.Rien n’est imposé - suggéré seulement par la force poétique et évocatrice du verbe durassien qui résonne à travers la comédienne, sa voix, son corps, son regard, ses déplacements dans l’espace.

Une musique discrète et répétitive envahit petit à petit l’espace, comme la résonance du rythme intérieur de la femme et accompagne sa déambulation sans jamais illustrer l’action du récit.

“Dire le texte avec rien à faire d’autre, rien que garderl’immobilité, rien qu’à porter le texte hors du livre,par la voix seule, sans les gesticulations pour faire croire au drame du corps souffrant à cause de paroles dites alorsque le drame tout entier est dans les paroles et que le corpsne bronche pas.”

M. Duras

Une mise en espace dépouillée

Une trajectoire dessinée par un rayon de lumière qui suggère l’espace étroit et défini, sans issue, du couloiret qui, en même temps, ouvre sur celui, immense, sans limite, de la nature environnante et omniprésente.L’espace que l’on regarde, d’où l’on regarde, d’où l’on est regardé.

Le parti pris de cette mise en espace épurée, «à l’état brut», nous permet d’installer ce spectacle dans des lieux atypiques, non-exclusivement théâtraux.

L’espace scénographique est agencé pour recevoir 40 spectateurs maximum, répartis de chaque côté du couloir de lumière pour favoriser, dans l’intimité, une vraie rencontre émotionnelle et sensible entre le public et la comédienne.

Arlette Desmots46 ans en 2006Comédienne – Formée initialement au Conservatoire de Rennes (1983), elle es comédienne depuis 1985 et joue entre autres :

LE SUICIDÉ de Nicolaï Erdman - msc. Jean-Marc BernardLES FEMMES AU TOMBEAU de Michel de Ghelderode - msc. Virginie BaësLES FAUSSES CONFIDENCES DE MARIVAUX - msc. Jean-Christophe BarbaudLA JOURNÉE D’UNE RÊVEUSE de Copi - msc. Gislhaine BeaudoutHUIS-CLOS de Sartre, L’OURS de Tchekov, LES MIETTES de Calaferte - msc. Valérie Jallais

Metteur en scène – En 2000, elle rencontre Joël Pommerat dont la particularité des propositions et la qualité de la direction d’acteur l’amènent à engager une réflexion sur sa pratique artistique. Cette réflexion, enrichie de sa propre expérience de direction d’acteurs (amateurs ou professionnels au cours de stages) la conduit à faire le choix de la mise en scène.

2001 - ANTIGONE de Sophocle, Paris

Puis celui de créer sa propre compagnie : la Cie Ekphrasis à Montreuil (93)Attentive à ses besoins, ses intuitions, ses exigences, elle s’engage dans un projet de direction d’une compagnie théâtrale, guidée par le plaisir de transmettre et de partager une expérience artistique et créative en donnant son identité propre à son travail.

2003 - FESTEN de Thomas Winterberg, Paris2004 - LE NOM de Jon Fosse, Les Lilas (1ère étape de création)2005 - L’HOMME ASSIS DANS LE COULOIR de Margueritte Duras, Montreuil

Depuis 10 ans elle étudie et pratique le shiatsu (massage thérapeutique japonais) qui nourrit et enrichit son travail sur la recherche d’une présence à la fois solide, ancrée et vibrante de l’acteur sur le plateau.

Paola CórdovaNée à Mexico en 1975. Après huit années d’études de danse classique, elle débute sa formation théâtrale auCentre Universitaire de Théâtre, UNAM, jusqu’en 1998.

Au Mexique elle joue dans :UNE CHEMISE DE NUIT DE FLANELLEde Leonora Carrington - msc. Hauke Lanz (Villa Medicis Hors les murs)LES HISTOIRES QUE SE CONTENT LES FRÈRES SIAMOIS de Luis Mario Moncada - msc. Martin Acosta ALICE DANS LE LIT de Susan Sontag - msc. de Juliana Faesler ALORS-ENTONCES, atelier Franco-Mexicain - msc. de Catherine Marnas

Depuis 5 ans, elle vit et travaille à Paris.En 2000/2001, elle fait une année d’études en tant qu’élève étrangère au Conservatoire National Supérieurd’Art Dramatique. Elle suit par ailleurs différents stages de danse contemporaine avec Karim Sebbar, Caroline Marcadé, Christian et François Ben Aïm.

Au théâtre, elle joue entre autre dans :BÊTES, CHIENNES ET AUTRES CRÉATURES de L.E.G.O.M- msc. de Giovani Ortega - Festival BalsArtsL’HOMME ASSIS DANS LE COULOIR de Marguerite Duras - msc. de Arlette DesmotsCELLE-LÀ de Daniel Danis - lecture dirigé par l’auteur au Théâtre National de la CollineFEDRA Y OTRAS GRIEGAS de Ximena Escalante - mise en voix dirigée par Philippe Eustachon à L’Institut du Mexique

Au cinema, Elle danse dans «SAUVAGE INNOCENCE» de Philippe Garrel, chorégraphie de Caroline Marcadé. Elle est le personnage central du long métrage : «DONNER LE JOUR» de Martin Verdet, primé aux Écrans documentaires en 2005.

La Cie EkphrasisInstallée à Montreuil (Seine-saint-Denis) depuis 2003, elle est dirigée par Arlette Desmots, metteur en scène, accompagnée dans la conception et la réalisation des projets, de Paola Córdova (comédienne),Christiane Lenfant (dramaturge) Philippe Mion (compositeur), Anouk Azar (vidéaste), Barbara Kaft(scénographe), Catherine Drouillet (administratrice).

A travers le choix des textes, le jeu d’acteur, les lieux investis et les formes scéniques que nous imaginons,c’est le champ d’une rencontre intime, émotionnelle et sensible avec le public qu’il nous imported’explorer. Nous cherchons, à travers une présence «à nu» de l’acteur - voyageant entre pudeur et sensibilité - et une épure des éléments qui l’accompagnent (scénographie, musique, images, lumière…) à laisser le plus de place possible à la simple vibration des mots, des corps et des émotions qu’ilstransportent, pour mieux ouvrir l’accès du spectateur à ses propres sensations et à son propre imaginairesans lui imposer une interprétation fermée par trop de signifiants.

Ekphrasis : forme descriptive littérairequi interrompt le récit principal pour permettre la traduction verbale d'un espace pictural (peinture, sculpture, photo...). L'ekphrasis "donne à voir " à travers les mots, et permet le passage de l'écrit au visible.

Cie Ekphrasis31, rue Anne Frank - 93100 Montreuil - Tél. 01 48 59 56 17Contact diffusion : Catherine Drouillet - Tél. 06 88 46 74 60catherine.drouillet @noos.fr

Créations2003

FESTEN de Thomas WinterbergLE NOM de Jon FosseJon Fosse est un auteur contemporain, norvégien.Son écriture laconique, répétitive, musicale, exploredans cette pièce les abîmes des relations familiales,sur le ton de la tragi-comédie.

2005 L’HOMME ASSIS DANS LE COULOIRde Marguerite Duras Récit à une voix qui relate une passion amoureusevécue comme une atteinte mortelle.

Actions culturelles

LECTURES ÉPHÉMÈRESmises en espace en appartements, librairies et jardins.LIRE EN FÊTEavec le soutien de la Drac Ile-de-France en 2004 et 2005.RENDEZ-VOUS AU JARDIN 2005 / 2006coordination de la manifestation dans plusieurs jardins privés de Montreuil (lectures, théâtre, concerts, expositions).Avec le soutien de la ville de Montreuil en 2006