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>Lexique Kunsthalle, Centre d’Art Contemporain du 17 septembre au 15 novembre 2009 Le jardin aux sentiers qui bifurquent Les Ateliers Pédagogiques d’ Arts Plastiques du Service Education de la Ville de Mulhouse > introduction > lire un œuvre > des outils pédagogiques > 2 artistes > piste plastique > lexique > ateliers enfants > visites adultes Pour cette deuxième exposition de Lorenzo Benedetti (Commissaire d’exposition invité), les Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques du Service Education éditent à nouveau des outils pédagogiques pour les acteurs éducatifs mulhousiens. Enseignants mulhousiens, Responsables de sites périscolaires, nous vous proposons de vous accompagner et de faciliter l’accès des œuvres auprès des enfants. En complément de ce dossier, vous trouverez des outils qui permettront aux enfants de découvrir et de s’approprier les œuvres. Grâce aux imagiers créés spécialement pour cette exposition, les enfants aborderont par le jeu et l’image, un large champ d’interprétation et de dialogue avec les œuvres. Cyrille Saint-Cricq, Responsable des Ateliers Pédagogiques Lorenzo Benedetti s’intéresse à l’espace de la Kunsthalle. Il se penche, à travers ce lieu fortement empreint de son histoire et de son architecture, sur les mutations qui peuvent marquer un espace. Le jardin aux sentiers qui bifurquent, la nouvelle de Jorge Luis Borges, le mène à interroger les possibles d’une œuvre et le rapport au temps dans un processus de création puis d’exposition. Il choisit de présenter des artistes qui puisent des formes et des matières dans l’objet existant, le paysage contemporain et qui, par leurs regards et leurs interventions, les mènent à l’état d’œuvres. Par ailleurs, Lorenzo Benedetti questionne le principe de l’exposition en se penchant sur la combinaison œuvre-espace, sur la tension qui émane de certains rapprochements et qui induit une métamorphose sans cesse renouvelée des lieux investis. Sept artistes, Etienne Chambaud, Ane Mette Hol, Benoît Maire, Helen Mirra, Mandla Reuter, Luca Trevisani, Raphaël Zarka sont invités à participer à cette exposition. Issus de la jeune scène internationale, ils représentent une nouvelle génération de plasticiens qui à travers leurs œuvres soulèvent des questions formelles dans un contexte à la fois physique, social ou historique. Sandrine Wymann, Responsable Kunsthalle Le jardin aux sentiers qui bifurquent, est un court texte de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges, tiré du recueil Fictions (1941). Les différentes temporalités et les structures ouvertes de la nouvelle font référence aux propositions artistiques de l’exposition. La relation entre l’espace et la forme est fondée sur une dialectique systématique dans laquelle les éléments ont pour fondement la transformation. L’exposition tente de définir les éléments du changement qui naissent par tension entre les espaces et les formes qui y sont contenues. Dans l’exposition Le jardin aux sentiers qui bifurquent le sujet est lié à l’espace en tant que forme et à sa dynamique de métamorphose. La multiplicité des combinaisons et transformations questionne perpétuellement l’espace d’exposition, tentant de le définir, tout en visant à dépasser ses limites, de définir son abstraction ou de redécouvrir les formes toutes faites qui s’accordent avec les conditions sociales ou historiques. Lorenzo Benedetti, Commissaire de l’exposition Les Ateliers pédagogiques d’Arts Plastiques 16 rue de la Fonderie, 68093 Mulhouse Cedex 03 69 77 77 38 [email protected] www.artsplastiques.mulhouse.fr www.crdp-strasbourg.fr/cddp68/experience Composition : façon d’agencer, de disposer et de hiérarchiser des éléments les uns par rapport aux autres de manière à donner du sens à une production ainsi qu’une lisibilité (et une esthétique). Matériau : ce qui entre dans la construction d’un bâtiment, dans la fabrication d’un objet, d’une machine, etc. Sculpture : art à trois dimensions qui crée des formes et des volumes. Les deux principaux types sont traditionnellement les rondes-bosses (sculptures monumentales ou indépendantes) et les reliefs. Pyrogravure : assemblage provisoire, fait de tubes métalliques et de planches, utilisés par les ouvriers pour travailler sur un bâtiment (architecture). Echelle : rapport entre une taille réelle d’un objet et sa taille représentée par le dessin (plan, carte...) ou par un volume (maquette, sculpture...). Polyédre : un polyèdre est une forme géométrique à trois dimensions ayant des faces planes qui se rencontrent le long d’arêtes droites Série : suite de choses constituant un ensemble. Atlas : recueil de cartes géographiques. Trompe-l’œil : genre pictural destiné à jouer sur la confusion de la perception du spectateur qui est trompé sur les moyens d’obtenir cette illusion (image). Bille de bois : grume (arbre abattu, ébranché et encore couvert d’écorce) découpée. Installation : en art contemporain, l’installation est constituée de plusieurs éléments qui sont assemblés pour former une œuvre dans un espace tridimensionnel. L’installation se caractérise par les différents moyens d’expression qui y sont employés (sculpture, peinture, son, jeux de lumière, vidéo etc.) mais aussi par la volonté d’intégrer, de conditionner et de solliciter le spectateur. Strate : c’est une couche homogène d’une roche dont l’épaisseur peut varier de quelques millimètres à quelques centaines de mètres. Cartographie : désigne la réalisation et l’étude des cartes. Cartouche : en dessin technique, c’est le cadre qui porte les références, détails de l’objet dessiné. >Visites-ateliers enfants Conception graphique et réalisation du document pédagogique : Caroline Brendel , Julie Wienhoeft et Cyrille Saint-Cricq 13 Publics : les écoles maternelles et élémentaires mulhousiennes les sites périscolaires de la Camsa Visites : sur RDV et suivant disponnibilités >Les Visites ados /adultes 4 à 12 ans La KUNSTHALLE/Centre d’art contemporain 16 rue de la Fonderie, 68093 Mulhouse Cedex 03 69 77 66 28 [email protected] Plus d’infos sur : www.kunsthallemulhouse.com Publics : tous publics Visites : gratuites les samedis et dimanches à 15h 2 euros / personne sur RDV les autres jours

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>Lexique

Kunsthalle, Centre d’Art Contemporaindu 17 septembre

au 15 novembre 2009

Le jardin aux sentiersqui bifurquent

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> introduction> lire un œuvre> des outils pédagogiques> 2 artistes> piste plastique> lexique> ateliers enfants> visites adultes

Pour cette deuxième exposition de Lorenzo Benedetti (Commissaire d’exposition invité), les Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques du Service Education éditent à nouveau des outils pédagogiques pour les acteurs éducatifs mulhousiens. Enseignants mulhousiens, Responsables de sites périscolaires, nous vous proposons de vous accompagner et de faciliter l’accès des œuvres auprès des enfants. En complément de ce dossier, vous trouverez des outils qui permettront aux enfants de découvrir et de s’approprier les œuvres. Grâce aux imagiers créés spécialement pour cette exposition, les enfants aborderont par le jeu et l’image, un large champ d’interprétation et de dialogue avec les œuvres.

Cyrille Saint-Cricq, Responsable des Ateliers Pédagogiques

Lorenzo Benedetti s’intéresse à l’espace de la Kunsthalle. Il se penche, à travers ce lieu fortement empreint de son histoire et de son architecture, sur les mutations qui peuvent marquer un espace.

Le jardin aux sentiers qui bifurquent, la nouvelle de Jorge Luis Borges, le mène à interroger les possibles d’une œuvre et le rapport au temps dans un processus de création puis d’exposition.Il choisit de présenter des artistes qui puisent des formes et des matières dans l’objet existant, le paysage contemporain et qui, par leurs regards et leurs interventions, les mènent à l’état d’œuvres. Par ailleurs, Lorenzo Benedetti questionne le principe de l’exposition en se penchant sur la combinaison œuvre-espace, sur la tension qui émane de certains rapprochements et qui induit une métamorphose sans cesse renouvelée des lieux investis.

Sept artistes, Etienne Chambaud, Ane Mette Hol, Benoît Maire, Helen Mirra, Mandla Reuter, Luca Trevisani, Raphaël Zarka sont invités à participer à cette exposition. Issus de la jeune scène internationale, ils représentent une nouvelle génération de plasticiens qui à travers leurs œuvres soulèvent des questions formelles dans un contexte à la fois physique, social ou historique.

Sandrine Wymann, Responsable Kunsthalle

Le jardin aux sentiers qui bifurquent, est un court texte de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges, tiré du recueil Fictions (1941). Les différentes temporalités et les structures ouvertes de la nouvelle font référence aux propositions artistiques de l’exposition.La relation entre l’espace et la forme est fondée sur une dialectique systématique dans laquelle les éléments ont pour fondement la transformation. L’exposition tente de définir les éléments du changement qui naissent par tension entre les espaces et les formes qui y sont contenues. Dans l’expositionLe jardin aux sentiers qui bifurquent le sujet est lié à l’espace en tant que forme et à sa dynamique de métamorphose. La multiplicité des combinaisons et transformations questionne perpétuellement l’espace d’exposition, tentant de le définir, tout en visant à dépasser ses limites, de définir son abstraction ou de redécouvrir les formes toutes faites qui s’accordent avec les conditions sociales ou historiques.

Lorenzo Benedetti, Commissaire de l’exposition

Les Ateliers pédagogiques d’Arts Plastiques16 rue de la Fonderie, 68093 Mulhouse Cedex

03 69 77 77 [email protected]

www.artsplastiques.mulhouse.frwww.crdp-strasbourg.fr/cddp68/experience

Composition : façon d’agencer, de disposer et de hiérarchiser des éléments les uns par rapport aux autres de manière à donner du sens à une production ainsi qu’une lisibilité (et une esthétique).

Matériau : ce qui entre dans la construction d’un bâtiment, dans la fabrication d’un objet, d’une machine, etc.

Sculpture : art à trois dimensions qui crée des formes et des volumes. Les deux principaux types sont traditionnellement les rondes-bosses (sculptures monumentales ou indépendantes) et les reliefs.

Pyrogravure : assemblage provisoire, fait de tubes métalliques et de planches, utilisés par les ouvriers pour travailler sur un bâtiment (architecture).

Echelle : rapport entre une taille réelle d’un objet et sa taille représentée par le dessin (plan, carte...) ou par un volume (maquette, sculpture...).

Polyédre : un polyèdre est une forme géométrique à trois dimensions ayant des faces planes qui se rencontrent le long d’arêtes droites

Série : suite de choses constituant un ensemble.

Atlas : recueil de cartes géographiques.

Trompe-l’œil : genre pictural destiné à jouer sur la confusion de la perception du spectateur qui est trompé sur les moyens d’obtenir cette illusion (image).

Bille de bois : grume (arbre abattu, ébranché et encore couvert d’écorce) découpée.

Installation : en art contemporain, l’installation est constituée de plusieurs éléments qui sont assemblés pour former une œuvre dans un espace tridimensionnel. L’installation se caractérise par les différents moyens d’expression qui y sont employés (sculpture, peinture, son, jeux de lumière, vidéo etc.) mais aussi par la volonté d’intégrer, de conditionner et de solliciter le spectateur.

Strate : c’est une couche homogène d’une roche dont l’épaisseur peut varier de quelques millimètres à quelques centaines de mètres.

Cartographie : désigne la réalisation et l’étude des cartes.

Cartouche : en dessin technique, c’est le cadre qui porte les références, détails de l’objet dessiné.

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Publics : les écoles maternelles et élémentaires mulhousiennes les sites périscolaires de la Camsa

Visites : sur RDV et suivant disponnibilités

>Les Visites ados /adultes

4 à 12 ans

La KUNSTHALLE/Centre d’art contemporain16 rue de la Fonderie, 68093 Mulhouse Cedex

03 69 77 66 [email protected]

Plus d’infos sur : www.kunsthallemulhouse.com

Publics : tous publics

Visites : gratuites les samedis et dimanches à 15h 2 euros / personne sur RDV les autres jours

Raphaël Zarka né en 1977 à Montpellier, vit à Paris.

Lire une œuvre d’art contemporainPour la visite d’une exposition, il y a plusieurs approches possibles pour découvrir les œuvres. Ici les enfants aborderont les œuvres en évoquant différents champs : matériel, plastique et iconique. Il est important de questionner les enfants : «Que voyons-nous? Est-ce un collage? Quelle couleur domine l’œuvre etc.» Ensuite les enfants seront invités à faire des propositions d’interprétation et à émettre des hypothèses. Le médiateur pourra par la suite compléter l’interprétation et expliquer la démarche de l’artiste.

1> Champ matériel (de quoi est faite l’œuvre, réellement, physiquement : les matériaux, les dimensions et sa nature, sculpture, peinture, bois, toile, plastique...).

2> Champ plastique (ce qui la compose, la constitue: les lignes, les couleurs, matières, reliefs, aplats ainsi que les notions techniques comme le collage, l’assemblage... ).

3> Champ iconique (l’œuvre est-elle constituée d’images ou produit-elle par sa nature des registres d’images? Représentation première, plan, ombre...).

4> Interprétation de l’œuvre (que veut-elle dire, qui et quoi questionne-t-elle, quelle est la démarche de l’artiste?).

1- Cette œuvre est une sculpture en bois (chêne massif) de petite taille posée directement au sol. Elle s’inscrit dans un ensemble de plusieurs pièces de taille différentes. 2- L’œuvre est constituée d’une seule pièce de bois, de forme rectangulaire directement débitée dans une bille de bois. Cette œuvre laisse apparaître dans sa partie haute et sur sa surface brute, un réseau de lignes gravées à l’aide d’un pyrograveur. Ces lignes continues ajoutées par l’artiste se superposent et s’opposent aux lignes naturelles du bois (fissures segmentées, et fibres du bois) qui vont dans une seule direction (le fil du bois). Ces lignes gravées peuvent faire penser à un réseau de fils qui «emballerait» l’œuvre ou bien à un schéma géométrique. La couleur est naturelle par le matériau laissé brut et la couleur brulée des lignes gravées. Elle est disposée au sol en position verticale en opposition avec les 2 autres œuvres présentées couchées. Sa taille est la moitié de l’œuvre n°7 et trois fois plus petite que la n°8. La numérotation du nom de l’œuvre Bille de Sharp n°5 semble donc indiquer une série, un nombre d’œuvres plus important et de tailles différentes. Ici nous seraient présentées 3 oeuvres parmi «x» œuvres. Suivant la taille de cette œuvre, on pourrait déduire que la Bille de Sharp n°9 (si elle existe) pourrait mesurer (180 cm + 60 cm) 240 cm de long. 3- Cette œuvre minimaliste de Raphaël Zarka, fait référence à Abraham Sharp (1651-1742) astronome anglais à l’Observatoire Royal. Il a écrit un livre en 1718, «La géométrie Improv’d» qui traite des polyèdres notamment ceux avec des faces tétragonales. Son livre montre comment couper ces nouveaux volumes à partir de cubes de bois. Une des planches du livre (planche II) nous montre la complexité des polyèdres et les coupes nécessaires à leur réalisation.Dans un premier temps l’œuvre par sa forme nous fait penser à un morceau de poutre (proche aussi du billot par sa taille et ses entailles) par ses qualités plastiques et formelles. Bille de Sharp propose aussi de jouer sur des oppositions d’images visuelles et langagières. Une bille de bois fait référence au tronc d’arbre brut coupé par le bucheron. La bille de forme ronde s’oppose donc à la forme de l’œuvre (parallélépipède). Pris au sens premier, la bille est un morceau de bois, fragment d’un ensemble (l’arbre) mais un deuxième sens plus imagé proche de langages régionaux (sud-ouest de la France) designe des morceaux, carrés, carreaux ou barres de chocolat du nom de bille de chocolat. Par sa numérotation, l’œuvre fait aussi appel à l’imagination de «billes» plus grandes ou plus petites suivant leur numéro et dont l’œuvre présentée ici ne serait qu’une partie. 4- A l’instar de l’astronome Zarka les tracés sur les billes de bois n’ont d’aucune valeur mathématique. Les billes de Sharp ne sont pas des modèles d’autre chose qu’eux-mêmes. Ce sont des objets purement esthétiques, des sculptures géométriques qu’il partage afin que nous puissions profiter de leurs formes. Comme Sharp et en comparaison avec qu’il a produite Zarka recherche la beauté de la géométrie dans des matières brutes ou des espaces naturels et urbains.

Des outils pédagogiques1- L’imagier. Pour aborder les œuvres avec les enfants, les Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques proposent aux enfants l’imagier. Celui-

ci se compose de 18 images choisies en fonction d’objectifs bien précis. L’imagier se décline par différentes approches : les matières, les couleurs, les techniques, les gestes mais aussi les références culturelles et iconographiques. En jouant avec les images, les enfants comparent, verbalisent, posent des hypothèses, imaginent, cherchent des domaines communs ou opposés. L’imagier leur permet de lire l’œuvre d’une façon ludique tout en leur offrant une part d’interprétation et d’imagination.

2- Le carnet de visite. Pour découvrir une exposition, il y a plusieurs approches possibles pour rencontrer les œuvres.

Ici les enfants seront guidés par le carnet. Il dessineront, observeront, découvriront du vocabulaire et déveloperont leur curiosité en se promenant dans l’exposition. Nous proposons aux enfants de devenir à leur tour commissaire d’exposition et de selectionner 3 œuvres vues dans le lieu et de les mettre en scène.

Etienne Chambaud né 1980 à Mulhouse, vit et travaille à Paris.

Bille de Sharp n°5, 30x30x60 cm

Piste plastique

1- L’œuvre est une encyclopédie de cartes géographiques imprimée en couleurs et posée sur un socle d’un mètre de haut. Cette œuvre occupe un espace au milieu de 4 autres atlas sur socles. Les livres sont ouverts en leur milieu et une vitre nous empêche d’en tourner les pages. 2- Cette œuvre s’inscrit dans une série et présente des atlas provenant de différents pays. L’objet n’est pas détourné et garde son statut d’atlas. Les pages ouvertes laissent apparaître des couleurs ternes. Elles sont un peu passées et indiquent que les ouvrages sont anciens. Les codes couleurs restent ceux de la géopolitique que l’on trouve sur toutes les cartes. Parfois, des cartouches donnent des indications supplémentaires. Les contours noirs révèlent les pays et frontières. Les pages sont trouées de manière aléatoire, laissant apparaître les cartes des pages précédentes. Les découpes sont toutes de forme ronde, mais de diamètres différents. Parfois concentriques, parfois tangents, ces disques creusés dans les pages des livres voient leur forme modifiée par la superposition de plusieurs découpes. De cercles, l’on passe à des formes effilées qui viennent contrecarrer la forme rectangulaire du livre ainsi que les encadrements des cartes. Ces trous sont également de profondeurs variables (selon le nombre de pages qui ont été évidées) facilement repérables grâce aux ombres créées par le nombre de pages, ainsi que par le contraste des couleurs. La superposition des pages laisse entrevoir des strates. L’artiste révèle ainsi les entrailles de la terre que l’on retrouve ici creusée au sein même des cartes, bouleversant les iconographies classiques. 3- Les images crées par l’œuvre sont multiples. Ici l’atlas est montré ouvert sur deux pages, l’une représentant l’Italie, la deuxième montrant 4 pays de l’Europe de l’est. Les atlas font référence à des pays, des états, des frontières, des caractéristiques du globe terrestre. Les cartes sont des représentations subjectives du monde. Si la terre est ronde, le monde est vu et étudié au travers de la carte en deux dimensions ou le spectateur identifie facilement les images perçues (pays, cartes, symboles etc.) et se les représente mentalement. L’artiste joue ainsi sur la superposition et l’ouverture, comme un jeu de fenêtres sans fin ou presque qui laissent apparaître les cartes des pages précédentes, transformant ainsi la cartographie visible au premier plan. Le spectateur s’en trouve alors déstabilisé, il ne peut plus s’y projeter mentalement. Il perd ses repères de (re) connaissance. Des pays éloignés (géographiquement et politiquement) se retrouvent au même plan de la carte. L’artiste crée des pays hybrides composés de plusieurs parties du monde éloignées les unes des autres par des collages visuels. Ces fenêtres au creux des pages peuvent également évoquer le secret, cachettes privilégiées, les livres dissimulaient des armes, des messages ou autres objets de valeur. 4- Etienne Chambaud réinvente ainsi les territoires. Les trous connectent en quelque sorte des contrées lointaines et des époques différentes. Cette juxtaposition révèle les liens historiques, géographiques et politiques qui existent entre les pays. Les véritables frontières sont occultées. Page après page, époque après époque, le monde se construit par rapport à ce qui le précède. Ces fenêtres ouvrent l’imaginaire au voyage, au secret, représentent peut-être l’ouverture des mondes au monde. Les fenêtres révèlent également les entrailles de la terre, ou les fondements sur lesquelles nos civilisations se sont construites.Le spectateur revisite sa connaissance du monde et peut s’inventer une nouvelle vie dans ces pays.

Nul ne saurait être bon cartographe sans être peintre, Claudius Ptolémée astronome grec (90-168 après JC)

Après avoir vu les œuvres d’Etienne Chambaud, nous proposons aux enfants de créer une carte géographique sous la forme d’un autoportrait. Ils pourront y faire apparaître des sentiments, leur personnalité, des choses qu’ils aiment ou bien des objets qui les caractérisent.Références artistiques: Carte du tendre et carte allégorique de l’Asie.

Incitation : Imaginez que vous êtes un cartographe et que vous devait réaliser une carte géographique de vous même. Quelle carte allez-vous nous montrer?

Verbalisation : Qu’est-ce qu’une carte que peut on y voir? Quels sont les codes, les symboles qui la composent?Comment dessiner, représenter sa personnalité, ses sentiments sous la forme de continents, de frontières, de montagnes, de mers...

Techniques: dessin, graphisme et peinture

Objectifs :

a - plastiques- Donner aux enfants la possibilité de créer une carte allégorique à partir de leur personnalité. - Engager de nouveaux moyens d’expression à partir de la potentialité des cartes. - Développer l’imaginaire à travers la représentation et le sens donné aux éléments (silhouette du créateur, sentiments...) sur la carte.

b - techniques- Organiser graphiquement les trouvailles par un travail pictural et de composition.

c - culturels- Découvrir des œuvres d’art traitant des cartes, de territoires (François Bruetchy...), des codes cartographiques et des lieux culturels (Cabinet d’Estampes de la Bibliothèque Municipale, ou les cartes du Musée Historique à Mulhouse).

Déroulement : Après une brève introduction aux enjeux et à la création des premières cartes (antiquité) ainsi qu’à leur utilisation, les enfants sont invités à se décrire et à se définir par écrit (physiquement, du point vue du caractère, des sentiments...). Ils peuvent aussi lister les choses qu’ils aiment (loisirs, nourriture...) et celles qu’ils détestent. Une fois la liste établie avec un minimum 20 mots, ils font un premier choix de forme et un premier croquis. Leur carte peut prendre la forme de leur silhouette (possibilité de créer des silhouettes en ombres et de les photographier) ou bien celle d’un animal qu’ils adorent, ils peuvent devenir une île, un continent isolé, avec des frontières ou bien une mer (les continents formeraient en réserve la silhouette/ forme choisie par l’élève). Ensuite les élèves cherchent à intégrer les autres éléments de leur liste en s’aidant des codes cartographiques (couleurs, courbes et symboles).Une fois l’esquisse réalisée, les enfants peuvent maintenant créer leur carte sur une feuille de papier au format 50x65 cm. Ils pourront lui donner une forme rectangle ou originale en la découpant. Elle pourra être pliée, accrochée au mur...

Evaluations et valorisation : une fois l’atelier fini, les cartes pourront être affichées au mur comme des peintures ou bien photographiées afin de réaliser un atlas de la classe (comme une photo de classe mais en version imaginée et singulière).