l'évolution politique de la france entre 1815 et 1914

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Thème 3: le XIX ème Siècle Chapitre 1: L’évolution politique de la France entre 1815 et 1914

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Thème 3: le XIXème Siècle

Chapitre 1: L’évolution politique de la France entre 1815 et 1914

I] L’échec de la monarchie constitutionnelle (1815-1848):

A la chute deNapoléon Ier, en 1815,la monarchie estrétablie et Louis XVIIIdevient roi de France. Ilmaintient les acquis dela Révolution et imposela Charte. Celle-ci assurele partage du pouvoirentre le roi et uneassemblée élue ausuffrage censitaire.

Article 1. - Les Français sont égaux devant la loi, quels que soient d'ailleurs leurs titres et leurs rangs.Article 4. - Leur liberté individuelle est également garantie, personne ne pouvant être poursuivi ni arrêté que dans les cas prévus par la loi, et dans la forme qu'elle prescrit.Article 6. - Cependant la religion catholique, apostolique et romaine est la religion de l'Etat.Article 8. - Les Français ont le droit de publier et de faire imprimer leurs opinions, en se conformant aux lois qui doivent réprimer les abus de cette liberté.Article 13. - La personne du roi est inviolable et sacrée. Ses ministres sont responsables. Au roi seul appartient la puissance exécutive.Article 15. - La puissance législative s'exerce collectivement par le roi, la Chambre des pairs, et la Chambre des députés des départements.Article 16. - Le roi propose la loi.Article 18. - Toute la loi doit être discutée et votée librement par la majorité de chacune des deux chambres.Article 27. - La nomination des pairs de France appartient au roi. Leur nombre est illimité ; il peut en varier les dignités, les nommer à vie ou les rendre héréditaires, selon sa volonté.Article 35. - La Chambre des députés sera composée des députés par les collèges électoraux dont l'organisation sera déterminée par des lois.Article 40. - Les électeurs qui concourent à la nomination des députés, ne peuvent avoir droit de suffrage s'ils ne paient une contribution directe de trois cent francs, et s'ils ont moins de trente ans. Donné à Paris, l’an de grâce 1814

LOUIS XVIII à gauche et son frère Louis

XVI à droite.

Quelles sont les différences ?

Charles X succède à son frère en 1824. Il est partisan de l’absolutisme. L’opposition se fait entendre et le roi est renversé après la révolution parisienne des « Trois Glorieuses » en 1830.

Les « Trois Glorieuses » racontées par les contemporains:1830 Version de Louis Blanc Version d’Alfred de Vigny

Mardi 27 juillet

Le matin, la police, conformément aux ordresreçus, met hors d’usage les presses dujournal Le Temps. Furieux, les typographesparcourent Paris pour répandre la nouvelle.La fièvre gagne tous les quartiers de lacapitale. Les premières barricades sedressent.

Aujourd’hui commence les soulèvements populaires. Lesordonnances du 25 en sont la cause (le roi Charles X prend ladécision d’interdire la liberté de la presse et de dissoudre lachambre des députés). Le roi va à Compiègne et laisse lesministres faire feu sur le peuple. Dès l’avènement de CharlesX, j’avais prédit qu’il tenterait d’arriver au gouvernementabsolu.

Mercredi 28 juillet

La population s’arme et les combatscommencent. Charles X refuse de retirer lesordonnances.

Je ne puis traverser Paris. Les ouvriers sont lâchés […]. Ilstuent, sont fusillés, et poursuivis par la garde royale.

Jeudi 29 juillet Toute la ville est couverte de barricades. Unepartie de l’armée passe du côté des insurgés.Mais déjà le palais des rois était au pouvoirdu peuple. Le Louvre était pris.

Attaque des casernes de la rue Verte et de la Pépinière.Bravoure incomparable des ouvriers serruriers. En vingtminutes, les deux casernes sont prises.

Vendredi 30 juillet

Pas un prince n’a paru. Les pauvres braves de la Garde sont abandonnés sans ordre, traqués partout, chassés partout. Paris est libre. Donc, en trois jours, ce vieux trône sapé!

Louis-Philippe, ducd’Orléans, devient roi desFrançais sous le nom deLouis-Philippe Ier. Ilpromet de maintenir lamonarchieconstitutionnelle etélargit le corps électoral.Après 1840, il mène unepolitique de plus en plusautoritaire. Les idéesrépublicaines grandissent.

« Charles X ne peut plus rentrer dans Paris : il a fait coulerle sang du peuple.La république nous exposerait à d’affreuses divisions ; elle

nous brouillerait avec l’Europe.Le duc d’Orléans est un prince dévoué à la cause de la

Révolution.Le duc d’Orléans ne s’est jamais battu contre nous.Le duc d’Orléans a porté au feu les couleurs tricolores.Le duc d’Orléans peut seul les porter encore ; nous n’en

voulons pas d’autres.Le duc d’Orléans s’est prononcé ; il accepte la Charte

comme nous l’avons toujours voulue et entendue.C’est du peuple français qu’il tiendra sa couronne. »

Révolution de février 1848:

Pendant qu’aux Tuileries, les aides de camp se succédaient, et que leroi hésitait, puis donnait à Bugeaud le commandement général pourl’empêcher de s’en servir, l’insurrection, comme dirigée par un seul bras,s’organisait formidablement. Des hommes d’une éloquence frénétiqueharanguaient la foule au coin des rues; d’autres dans les églises sonnaient letocsin à pleine volée; on coulait du plomb, on roulait des cartouches; lesarbres des boulevards, les vespasiennes, les bancs, les grilles, les becs de gaz,tout fut arraché, renversé; Paris, le matin, était couvert de barricades. Larésistance ne dura pas ; si bien qu’à huit heures, le peuple, de bon gré ou deforce, possédait cinq casernes, presque toutes les mairies, les pontsstratégiques les plus sûrs. D’elle-même sans secousses, la monarchie sefondait dans une dissolution rapide.Page 153 document 3. Gustave Flaubert, l’éducation sentimentale, troisièmepartie. 1869.

Dans un contexte decrise économique, Louis-Philippe Ier est contraintd’abdiquer à la suite d’unerévolution en février 1848.

II] l’éphémère IIème République (1848-1852):

Lamartine choisit le drapeau tricolore devant l’Hôtel de ville de Paris (25 février 1848)

Document 1 page 148.

Extrait de la Constitution du 4 novembre 1848

En présence de Dieu et au nom du Peuple français, l'Assembléenationale proclame :

I. - La France s'est constituée en République. En adoptant cette formedéfinitive de gouvernement, elle s'est proposée pour but de marcher pluslibrement dans la voie du progrès et de la civilisation, d'assurer unerépartition de plus en plus équitable des charges et des avantages de lasociété, d'augmenter l'aisance de chacun par la réduction graduée desdépenses publiques et des impôts, et de faire parvenir tous les citoyens, sansnouvelle commotion, par l'action successive et constante des institutions etdes lois, à un degré toujours plus élevé de moralité, de lumières et de bien-être.

Article 1. - La souveraineté réside dans l'universalité des citoyensfrançais. - Elle est inaliénable et imprescriptible. - Aucun individu, aucunefraction du peuple ne peut s'en attribuer l'exercice.

La République est proclamée le 24 février 1848. Legouvernement provisoire prend des mesures démocratiques etsociales:

Rétablissement des grandes libertés politiques:

Article 5. - La peine de mort est abolie en matière politique.

Article 8. - Les citoyens ont le droit de s'associer, de s'assembler paisiblement et sans armes, de pétitionner, de manifester leurs pensées par la voie de la presse ou autrement. - L'exercice de ces droits n'a pour limites que les droits ou la liberté d'autrui et la sécurité publique. - La presse ne peut, en aucun cas, être soumise à la censure.

Extrait de la Constitution du 4 novembre 1848

Instauration du suffrage universel masculin:

Article 24. - Le suffrage est direct et universel. Le scrutin est secret.

Article 25. - Sont électeurs, sans condition de cens, tous les Français

âgés de vingt et un ans, et jouissant de leurs droits civils et politiques.

Article 26. - Sont éligibles, sans condition de domicile, tous les électeurs

âgés de vingt-cinq ans.

Le 2 mars 1848, le gouvernement provisoire proclame le suffrage universel. L’électionà l’Assemblée Constituante du 23 avril 1848 est la première à utiliser ce suffrage. "Nousdevions aller voter ensemble au bourg de Saint-Pierre, éloigné d'une lieue de notre village. Lematin de l'élection, tous les électeurs, c'est-à-dire toute la population mâle au-dessus de vingtans, se réunirent devant l'église. Tous ces hommes se mirent à la file deux par deux, suivantl'ordre alphabétique. Je voulus marcher au rang que m'assignait mon nom, car je savais quedans les pays et dans les temps démocratiques, il faut se faire mettre à la tête du peuple etne pas s'y mettre soi-même. Au bout de la longue file venaient sur des chevaux de bât oudans des charrettes, des infirmes ou des malades qui avaient voulu nous suivre ; nous nelaissions derrière nous que les enfants et les femmes ; nous étions en tout cent soixante-dix.Arrivés au haut de la colline qui domine Tocqueville, on s'arrêta un moment ; je sus qu'ondésirait que je parlasse. Je grimpai donc sur le revers d'un fossé, on fit cercle autour de moi etje dis quelques mots que la circonstance m'inspira. Je rappelai à ces braves gens la gravité etl'importance de l'acte qu'ils allaient faire ; je leur recommandai de ne point se laisser accosterni détourner par les gens, qui, à notre arrivée au bourg, pourraient chercher à les tromper ;mais de marcher sans se désunir et de rester ensemble, chacun à son rang, jusqu'à ce qu'oneût voté. «Que personne, dis-je, n'entre dans une maison pour prendre de la nourriture oupour se sécher (il pleuvait ce jour-là) avant d'avoir accompli son devoir.» Ils crièrent qu'ainsiils feraient et ainsi ils firent. Tous les votes furent donnés en même temps, et j'ai lieu depenser qu'ils le furent tous au même candidat. »

Alexis de Tocqueville, Souvenirs, 1849, tome XII. Paris, Gallimard.

Abolition de l’esclavage :Article 6. - L'esclavage ne peut exister sur aucune terre française

Le Gouvernement provisoire,

Considérant que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu'en détruisant le librearbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu'il est une violation flagrante dudogme républicain : Liberté, Egalité, Fraternité.

Considérant que si des mesures effectives ne suivaient pas de très près la proclamation déjà faite duprincipe de l'abolition, il en pourrait résulter dans les colonies les plus déplorables désordres,

Décrète :

article 1er : L'esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises, deux moisaprès la promulgation du présent décret dans chacune d'elles. A partir de la promulgation du présent décretdans les colonies, tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres, seront absolument interdits.

article 5 : L'Assemblée nationale réglera la quotité de l'indemnité qui devra être accordée aux colons.

article 8 : A l'avenir, même en pays étranger, il est interdit à tout Français de posséder, d'acheter ou de vendredes esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement à tout trafic ou exploitation de ce genre.Toute infraction à ces dispositions entraînera la perte de la qualité de citoyen français.Néanmoins les Français qui se trouvent atteints par ces prohibitions, au moment de la promulgation du présentdécret, auront un délai de trois ans pour s'y conformer. Ceux qui deviendront possesseurs d'esclaves en paysétrangers, par héritage, don de mariage, devront, sous la même peine, les affranchir ou les aliéner dans lemême délai, à partir du jour ou leur possession aura commencé.

Décret du 27 avril 1848 du gouvernement provisoire, rédigé par Victor Schoelcher, ministre des Colonies dugouvernement provisoire.

Ouverture d’ateliers nationaux pour employer les chômeurs. (fermés en juin 1848)

« Le 25 février, le gouvernement provisoireprenait un décret par lequel il garantissaitl’existence de l’ouvrier par le travail. Le décretqui constituait les ateliers nationaux futrendu le 27; le 28, le ministre des Travauxpublics annonçait à tous les travailleurs sansemploi (nombreux durant cette période), quedes travaux importants allaient êtreentrepris, et que les maires des douzearrondissements de Paris seraient chargés derecevoir les demandes d’ouvrage et de dirigerles ouvriers vers les chantiers. Les mairiesfurent assiégées de demande. »D’après Daniel Stern (pseudonyme de Maried’Agoult), Histoire de la Révolution de 1848,1851.

Mais la première assemblée nationale qui est élue est dominéepar les républicains modérés qui s’inquiètent des revendicationspopulaires. En juin 1848, la fermeture des ateliers nationaux, jugés tropcoûteux, provoque une révolte qui va être réprimée dans le sang. C’estla fin de la République sociale.

Des milliers de morts 12000 personnes emprisonnées ou déportées en Algérie.

Une Constitution estadoptée et en décembre1848, Louis-NapoléonBonaparte est éluprésident de la Républiquepour un mandat de 4 ans.Le 2 décembre 1851,avant la fin de sonmandat, il met en place uncoup d’Etat et s’empare detous les pouvoirs. Après lerecours à un plébiscite,Louis-Napoléon Bonapartedevient Napoléon III.

« Le Peuple français veut le maintien de l'autorité de Louis-

Napoléon Bonaparte, et lui délègue les pouvoirs nécessaires pour

établir une constitution sur les bases proposées dans sa

proclamation du 2 décembre 1851. » Plébiscite du 20 et 21

décembre 1851

« Le peuple veut le rétablissement de la dignité impériale dans la

personne de Louis Napoléon Bonaparte, avec hérédité dans sa

descendance directe, légitime ou adoptive, et lui donne le droit de

régler l'ordre de succession au trône dans la famille Bonaparte,

ainsi qu'il est prévu par le sénatus-consulte du 7 novembre 1852. »

Plébiscite des 21 et 22 novembre 1852.

- M’sieur le Maire, c’est quoi un bibiscite ? - C’est un mot latin qui veut dire oui.

III] LE SECOND EMPIRE (1852-1870):

Le 2 décembre1852, Napoléon III estproclamé empereur desFrançais. Jusqu’en 1860,le régime est autoritaire,les libertés d’expressionet de réunions sont trèsrestreintes mais lesuffrage universel estmaintenu.

Dans le courantdes années 1860, lapresse et les réunionspubliques se libèrent.En 1870, la France perdla guerre contre laPrusse qui entraine lachute de l’Empire.

Bataille de Sedan et proclamation de la nouvelle République:

Soubassement de la statue de la République, place de la République à Paris

Répartition de la chambre des députés après les élections législatives du 8 février 1871:

Républicains radicaux 6%

38 députés

Républicains modérés 18%

112 députés

Libéraux11%

72 députésBonapartistes

3%20 députés

Orléanistes34%

214 députés

Légitimistes 28%

182 députés

Nombre de députés

Républicains radicaux Républicains modérés Libéraux Bonapartistes Orléanistes Légitimistes

Pendant que la France est battue à la bataille de Sedan, la Républiqueest proclamée le 4 septembre 1870. Les premières élections législativesdonnent la victoire aux royalistes.

Le peuple de Paris, craignant le retour à la monarchie et voulant continuer le combat contre les Prussiens, se révolte lors de Commune de Paris. Celle-ci va être réprimée dans le sang.

CONCLUSION:

Le XIXème siècle est marqué par des bouleversements politiques enFrance. L’héritage révolutionnaire laisse des traces indélébiles dansles pensées des Européens mais surtout des Français. La IIIème

République, qui a du mal à s’installer, s’ancre dans le paysagepolitique français.

Situez les principales périodes :

Situez les principaux chefs de l’Etat

Situez les principaux évènements

Second EmpireLouis XVIII Les « Trois Glorieuses »

Commune de ParisLouis-NapoléonBonaparte

Deuxième RépubliqueJules Ferry et l’école gratuite

laïque et obligatoireLouis-Philippe

Coup d’Etat

Monarchie Constitutionnelle

(Restauration, Monarchie de Juillet)

Adolphe Thiers Abolition de l’esclavage

Affaire Dreyfus

Napoléon IIISuffrage universel masculin

Révolution de FévrierTroisième République

Charles X Séparation de l’Eglise et de l’Etat

MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE

MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE

MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE

DEUXIEME REPUBLIQUE

SECOND EMPIRE

TROISIEME REPUBLIQUE

Frise chronologique : 1815-1940

Louis XVIII (1815-1824)

Charles X (1824-1830)

Louis-Philippe

(1830-1848)

Louis-Napoléon Bonaparte

(1848-1852)

Napoléon III

(1852-1870)

IIIème République (1870-1940)

Monarchie constitutionnelle (1815-1848)

Restauration (1815-1830)Monarchie de

Juillet

IIème République(1848-1852)

Second Empire (1852-1870)

IIIème

République

1

2

3

4

5 6

7 9

8

1830 : Les « Trois Glorieuses »

1851: Coup d’état du 2 décembre 1871: Commune de Paris

1882: Jules Ferry et l’école gratuite laïque et obligatoire

1848 : Révolution de Février 1848, Abolition de l’esclavage, Suffrage universel masculin

1894-1906 : Affaire Dreyfus1905: Séparation de l’Eglise et de l’Etat

Chapitre 2: la naissance et l’ENRACINEMENT DE LA IIIème

République (1870-1914)

Introduction:

La IIIème République est proclamée le 4 septembre 1870, après la défaite de la France face à la Prusse. Les monarchistes gagnent les premières élections législatives et la Commune de Paris se met en place.

Face à la menace monarchiste, comment la IIIème République parvient-elle à s’imposer ?

I. Les débuts difficiles de la République

II. L’affirmation de la République III. La résistance républicaine face aux crises:

- Victoria DUMERY- Mathieu COURTIAL- Tessa MATHIEU

- Marine DIDELON- Suzie VILLE-PICOT- Steven JORDAN

- Maxime DEBEAUPUIS- Thomas HANZO- Lylian COSTANZO

- Léo BENOIT-ROUX- Charlène DUROT- Romain LOPEZ

- Dana ARNONE- Alexis KAISER- Enora WETTSTEIN

- Angel POISSONNIER- Elisa VIENS

- Alyssa DOITEAU- Paul DURIEU- Bastien VIGNE

- Michael BERNET- Alexis LEBIED- Théo GALDIN

- Margot BOUIH- Justine FOLCO- Mounia TBIBI

I. Les débuts difficiles de la République

II. L’affirmation de la République III. La résistance républicaine face aux crises:

- Marina BELMERABET- Kévin PERTUS- Andy RABELLE

- Marie DEBEAUMONT- Elisa BOET- Anthony EL KIHEL

- Sohann M’BARK- Estevan MOINARD- Laurie GEEREBAERT

- Anaïs MATHIEU- Alicia GRANONE- Camille MURILLO

- Philippe BONNEFOI- Léonie LESAGE- Laetitia PONTIVY

- Kenza BETELLI- Lucas HEINRICH

- Pauline TEISSIER- Axel PERRAUD- Eliott FERCHAT

- Valentin DESCOURS- Yasmine MOUZAOUI- Adel DUPUIS

- Maël LALANDE- Jefferson GAUBERT- Laura BOUDENGAIN

I. Les débuts difficiles de la République.

Document 1:La France signant les préliminaires d’un traité de paix avec l’Empire allemand le 28 janvier 1871.

Documents 2 : Article 1 du traité de paix préliminaire de Versailles du 26 février 1871 :

• ART. 1. - La France renonce en faveur de l'Empire allemand à tous ses droits et titres sur les territoires situés à l'est de la frontière

Article 2 du traité de Francfort du 10 mai 1871 :

• ART. 2. - Les sujets français, originaires des territoires cédés, domiciliés actuellement sur ce territoire, qui entendront conserver la nationalité française, jouiront, jusqu'au 1er octobre 1872, et moyennant une déclaration préalable faite à l'autorité compétente, de la faculté de transporter leur domicile en France et de s'y fixer, sans que ce droit puisse être altéré par les lois sur le service militaire, auquel cas la qualité de citoyen français leur sera maintenue.

Document 3 : La France en 1860 à gauche et la France en 1875 à droite

Documents 4 : Elections législatives de 1871 et de 1881 : Les Légitimistes et Orléanistes sont royalistes. Les Bonapartistes sont pour un Empire.

Républicains radicaux 6%

38 sièges

Républicains modérés 18%

112 sièges

Libéraux11%

72 sièges

Bonapartistes3%

20 sièges

Orléanistes34%

214 sièges

Légitimistes28%

182 sièges

ELECTIONS LÉGISLATIVES EN 1871

Socialistes et radicaux socialistes

9%…

Union républicaine

37%204 sièges

Gauche républicaine

31%168 sièges

Républicains modérés

7%39 sièges

Bonapartistes8%

46 sièges

Royalistes8%

42 sièges

ELECTIONS LÉGISLATIVES DE 1881

Document 5 : Lois constitutionnelles de 1875 adoptées par les royalistes modérés et les républicains.

Peu après la proclamation de la Troisième République, la Francedoit faire face à la défaite contre l’Allemagne. La paix est signée le 28janvier 1871. Les traités de paix prévoient que la France doit êtreamputée d’une partie de son territoire (Alsace-Moselle).

La République doit aussi faire face à l’élection d’une majorité demonarchistes à l’Assemblée nationale en 1871. Ceux-ci veulent rétablirla monarchie mais n’y parviennent pas suite à des désaccords(Orléanistes et Légitimistes).

En 1875, grâce à une partie des monarchistes, des loisconstitutionnelles sont adoptées pour encadrer la République. En 1881,les républicains gagnent les élections. La République commence às’imposer.

II. L’Affirmation de la République : (Partie 1)Document 1 : Les grandes lois libérales de la République :

1881 :

• « Les réunions publiques sont libres.

• Elles peuvent avoir lieu sans autorisation préalable, sous les conditions prescrites par les articles suivants. »

• « L'imprimerie et la librairie sont libres »

• « Tout journal ou écrit périodique peut être publié sans déclaration ni autorisation préalable, ni dépôt de cautionnement. »

1884 :

• « Les syndicats ou associations professionnelles, même de plus de vingt personnes exerçant la même profession, des métiers similaires, ou des professions connexes concourant à l'établissement de produits déterminés, pourront se constituer librement sans l'autorisation du Gouvernement. »

• « Les syndicats professionnels ont exclusivement pour objet l'étude et la défense des intérêts économiques, industriels, commerciaux et agricoles. »

1901 :

• « Les associations de personnes pourront se former librement sans autorisation ni déclaration préalable, mais elles ne jouiront de la capacité juridique que si elles se sont conformées aux dispositions de l'article 5. »

Document 2 : Le rôle de Jules Ferry dans l’école de la République :

1881 :

• « Art. 1er.- Il ne sera plus perçu de rétribution scolaire dans les écoles primaires publiques, ni dans les salles d'asile publiques. Le prix de pension dans les écoles normales est supprimé. »

1882 :

• « Art. 1er.- L'enseignement primaire comprend : L'instruction morale et civique ; La lecture et l'écriture ; La langue et les éléments de la littérature française ; La géographie, particulièrement celle de la France ; L'histoire, particulièrement celle de la France jusqu'à nos jours ; Quelques notions usuelles de droit et d'économie politique ; Les éléments des sciences naturelles physiques et mathématiques ; leurs applications à l'agriculture, à l'hygiène, aux arts industriels, travaux manuels et usage des outils des principaux métiers ; Les éléments du dessin, du modelage et de la musique ; La gymnastique ; Pour les garçons, les exercices militaires ; Pour les filles, les travaux à l'aiguille. »

• « Art. 2.- Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s'ils le désirent, à leurs enfants, l'instruction religieuse, en dehors des édifices scolaires. L'enseignement religieux est facultatif dans les écoles privées. »

• « Art. 4.- L'instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes âgés de six ans révolus à treize ans révolus ; elle peut être donnée soit dans les établissements d'instruction primaire ou secondaire, soit dans les écoles publiques ou libres, soit dans les familles, par le père de famille lui-même ou par toute personne qu'il aura choisie. »

1886 :

• « Art. 17.- Dans les écoles publiques de tout ordre, l’enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque. »

Document 3 : Suppression des emblèmes religieux à l’école, 1882.

Document 4 : Photo de classe en 1900

II. L’Affirmation de la République : (Partie 2)

Document 1 : Elections législatives de 1902 :

Document 2 : Aristide Briand défend le projet de loi (6 avril 1905)« Que s’est-il donc passé dans ce pays depuis trente-quatre ans que la République vit en régime concordataire ? On peut dire que, pendant cette période, les intérêts de l’Eglise n’ont pas souffert, le budget de l’Etat s’est montré prodigue envers l’Eglise ; les subventions des départements et des communes lui ont été données, pour ainsi dire, sans compter. […] Comment s’est-elle comportée vis-à-vis de la République ? La vérité, c’est que pendant cette longue période concordataire, dans toutes les circonstances graves, difficiles, aux heures critiques où son existence a été menacée, la République a vu le clergé se dresser contre elle en ennemi […]Sous le boulangisme et plus récemment encore (durant l’Affaire Dreyfus), vous savez quelle a été l’attitude du clergé. Il n’est pas une liberté dont jouisse ce pays qui n’ait dû être conquise sans les résistances acharnées de l’Eglise : la voilà la vérité ! »

Document 3 : La loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905• « Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les

seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.

• Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes.

• Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d'aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons.

• Les établissements publics du culte sont supprimés.

• Article 3 : Dès la promulgation de la présente loi, il sera procédé par les agents de l'administration des domaines à l'inventaire descriptif et estimatif :

• 1° Des biens mobiliers et immobiliers desdits établissements ;

• 2° Des biens de l'Etat, des départements et des communes dont les mêmes établissements ont la jouissance.

• Article 28 : Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions. »

Document 4 : L’organisation religieuse autour de 1905.

AVANT 1905 (sous le régime du Concordat de 1801)

APRES 1905(sous le régime de la Loi de Séparation des Eglises et de l’Etat)

- Le gouvernement garantit la liberté de conscience et de culte

- Les évêques et les curés reçoivent un traitement de l’Etat - Les évêques et les curés ne reçoivent plus de traitement de l’Etat

- L’Etat nomme les évêques et le pape leur donne l’investiture catholique.

- Le pape nomme et investit les évêques.

- L’Etat reconnait le catholicisme comme étant la religion de la majorité des Français

- La République est un Etat laïc et n’est rattaché à aucune religion.

- Les fidèles peuvent faire des donations à l’Eglise.

Document 5 : Désignation de l’ennemi de la République :

Document 6 : Adoption des symboles de la République :1879 :

• Le vendredi 14 février 1879, les députés adoptent la Marseillaise comme hymne national français.

• Léon Gambetta, président de l’Assemblée nationale en 1879 : « L'ordre du jour appelle la discussion sur la prise en considération de la proposition de loi de M. Talandier et plusieurs de ses collègues, ayant pour objet de faire reconnaître à La Marseillaise, conformément au décret du 26 messidor an III (14 juillet 1795), son caractère de chant national français ».

1880 : La République triomphante préside à la grande fête nationale du 14 juillet 1880. Le 14 juillet devient « une journée de Fête nationale annuelle ». Adopté sous la présidence de Jules Grévy.

Au cours de la 3ème République : Les statues et surtout les bustes de Marianne se sont multipliés dans les mairies sous la IIIème République pour remplacer les bustes de Napoléon III. Au XXème siècle, toutes les mairies ont progressivement adopté cette allégorie en la représentant de manière très épurée.

En 1905, l’Eglise et l’Etat sont séparés. Une loi a été votée à l’initiatived’Aristide Briand. Les arguments sont que l’Eglise a trop profité de l’Etatsans vraiment de contrepartie. Les députés anticléricaux dominentl’Assemblée nationale et disent que l’Eglise est contre l’Etat.

Ce qui change entre 1904 et 1906, c’est que la loi prévoit que laRépublique est un Etat laïc et n’est donc rattaché à aucune religion. Lesgens d’église ne reçoivent plus de traitement de l’Etat.

La Troisième République met en place dans les années 1880 la fêtenationale et adopte la Marseillaise. Au fur et à mesure, le buste deMarianne orne toutes les mairies : preuve d’une unité et d’unattachement aux valeurs de la République.

III. La résistance républicaine face aux crises :

Document 1:L’Affaire Boulanger entre 1886 et 1891 : Boulanger est un homme

politique à l’esprit revanchard. Les mesures qu'il adopte, en tant que ministre de

l’Armée, (modernisation de l'armement, améliorations des conditions de vie des

soldats, radiation des cadres de l'armée des membres de famille ayant régné sur la

France) lui assurent une popularité considérable. Il quitte le ministre de l’Armée et

quelques années plus tard se lance en politique et va de victoires en victoires.

Plusieurs personnes lui soumettent l’idée d’un coup d’état, qu’il ne va pas faire par

républicanisme. Boulanger dérange et est accusé d’ « Atteinte à la sureté de l’Etat ». Il

fuit avec sa maitresse à Bruxelles, il est condamné à la déportation par contumace, il

se suicide deux mois après la mort de sa maitresse sur la tombe de celle-ci.

Document 2 : Le Scandale de Panama en 1892 :

le scandale de Panama est une affaire de corruption autour de l’investissement d’épargnants et la construction du canal de Panama. Plusieurs députés républicains sont mouillés dans l’histoire, étant accusé de corruption et de ruiner les épargnants, ce qui permet aux antiparlementaristes, personnes qui sont contre un régime parlementaire, de critiquer l’Assemblée nationale.

Documents 3 : L’Affaire Dreyfus : Chronologie :Septembre 1894 : L’Etat-major découvre qu’un de ses membres a livré des renseignements militaires à l’Allemagne sur un bordereau.

1894-1895 : Le Capitaine Alfred Dreyfus, accusé d’en être l’auteur, est condamné à la dégradation et à la déportation à vie au bagne de Cayenne.

• 1896 : Découverte d’un vrai coupable : Esterhazy.

• 1898 : Janvier : Malgré les preuves de sa culpabilité, le capitaine Esterhazy est acquitté par un tribunal militaire.

• 1898 : Janvier : Emile Zola, fervent Dreyfusard (en faveur de Dreyfus), publie une lettre « J’accuse », adressée au président de la République, Félix Faure, dans le quotidien l’Aurore, dirigé par Georges Clemenceau.

Extrait de « J’accuse » : le 13 janvier 1898, Emile Zola réagit à l’acquittement d’Esterhazy. Son « J’accuse » va l’amener à être condamné à de la prison.

« C’est un crime d’empoisonner les petits et les humbles, d’exaspérer les passions de réaction et d’intolérance, en s’abritant derrière l’odieux antisémitisme, dont la grande France libérale des droits de l’homme mourra, si elle n’en est pas guérie. C’est un crime que d’exploiter le patriotisme pour des œuvres de haine, et c’est un crime, enfin, que de faire du sabre le dieu moderne, lorsque toute la science humaine est au travail pour l’œuvre prochaine de vérité et de justice.

J’accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d’avoir été l’ouvrier diabolique de l’erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d’avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.

J’accuse le général Billot (ministre de la guerre en avril 1896) d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de l’innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s’être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l’état-major compromis.

J’accuse enfin le premier conseil de guerre d’avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j’accuse le second conseil de guerre d’avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d’acquitter sciemment un coupable.

Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. »

Les dreyfusards et les antidreyfusards s’affrontent :

« Zola n’est pas seul. Il a avec lui les hommes de pensée contre leshommes de pouvoir. Tous les regards qui ne sont pas déviés par les basintérêts du fanatisme politique et religieux sont tournés vers l’île du diable,vers un rocher où agonise un homme, jeté là au mépris des lois et du droit leplus élémentaires » Jean Ajalbert, « Ça commence », Les droits de l’homme,28 février 1898.

« Cette bande de juifs à l’audace effrénée de prétendre, à forced’outrages, faire capituler la justice militaire et la contraindre à réviser unarrêt qui a justement condamné un misérable qui livrait nos secrets àl’ennemi. » Edouard Drumont, « Finissez en… », La libre parole, 1er janvier1898

« Les amis de Dreyfus injurient tout ce qui nous est cher,notamment la patrie et l’armée. Leur complot divise et désarme la France etils s’en réjouissent. Quand même leur client serait innocent, ils demeuraientcriminels. » Maurice Barrès.

1898 : Juin : création de la Ligue des droits de l’homme. Extrait du manifeste de la Ligue des droits de l’homme, 4 juin 1898.

« L’œuvre de la Justice n’offrirait aucune sécurité, si la violation flagrante des droits de la défense restait sans recours. […] Il s’est fait comme une sorte de Terreur sous l’action perfide d’une campagne de diffamations et de mensonges et les vociférations organisées de « A bas, à mort les juifs ! » ont transformé en question politique une cause qui n’est en réalité que d’ordre purement judiciaire.

Cette poussée d’aveugle fanatisme ajoute au devoir de redresser une injustice, celui, plus grand encore, de sauver l’âme de la France d’un grave péril. »

1899 : Nouveau procès Dreyfus devant le conseil de guerre à Rennes après la découverte d’un document faux accusant Dreyfus. L’accusation n’a plus aucune preuve et pourtant le conseil de guerre le condamne. Emile Loubet, nouveau président de la République le gracie.

1902 : Le parti républicain radical, soutien de Dreyfus, remporte les élections législatives de 1902 et 1906.

1906 : La cours de cassation casse l’arrêt du conseil de guerre. La chambre des députés réhabilite le capitaine Dreyfus.

13 juillet : Dreyfus est réintégré.

Document 4 : l’Union sacrée : à la veille de la Première guerre mondiale la République a su s’imposer

Lors de la Troisième République, plusieurs crises la menacent commel’Affaire Boulanger (homme politique accusé d’ « atteinte à la sureté del’Etat ») ou encore le scandale de Panama (affaire de corruption). Mais unedes plus grandes crises de la République reste l’affaire Dreyfus de 1894 à1906.

L’Affaire Dreyfus met en accusation Alfred Dreyfus un capitaine del’armée. Il est accusé d’avoir livré des renseignements à l’Allemagne. Bienqu’innocent et sans aucune réelle preuve, Dreyfus va être condamné àplusieurs reprises à la déportation.

La France se divise entre les partisans et les détracteurs de Dreyfus, ausein même des familles. Zola publie « J’accuse » et met en accusation les« vrais coupables ». En 1906, Dreyfus est réhabilité. Cette affaire révèlel’antisémitisme d’une partie de la population.

Cependant à l’aube de la Première guerre mondiale, la République estancrée et l’union nationale est de mise.