levinas paul celan de l'être à l'autre

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  • 5/14/2018 LEVINAS Paul Celan de l'tre l'autre

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    Emmanuel LevinasPaul Celande l'etre a l'autreLavis d'Alexandre Hollan

    Editions Fata Morgana

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    -I _ . ~ - - - -

    Sur l e chemin de La u i e , P atti C ela no ..pa r

    Henri Michaux

    Sur le chemin de la VIC, Paul Celanrrouva de grands obstacles, de- rresgrands, plusieurs presqu' insu r rnontab les ,1.10 dernier vrairnenr insurrnoncable, Encerte penible periodc, nous nons semmesrenconrres .. , sans nous rencontrer, 00 a .parle pour n'avoir pas a parler. C'erair cropgrave en lui, ce qui erair grave. II n'eiitpas permis qu'on y penetrat. Pour arreter,ila va ir un sourire, souvenr, un s ou r ir e quiavair passe par beaucoup de naufrages.

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    Nous faisions semblanr d'avcir avanttout des problemes touchant le verbe.Dans un lie de neige, dans son -schnee-

    bert desole, desesperanr, adrni rablernentdur, Ie poete i m : ! - g a l . e repose et [era a jarnaisreposer d'une errange, particuliere faconceux qui en tout repos gardent malaise.La cure, venue de t'ecciture, DC suffisait

    pas, n'a pas suffi, Bonds inuriles. Toujowsdans la salle des cris, enserre dans le s ins-truments de torture. Un ciel d'encre deplus en plus. Cbaque jour finir par frapper.II s'en est alle, Choisir, ilpouvait encore

    choisir, La fin ne serait pas si longue. Aufil de l' eau, Ie cadavre aise,

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    P ou r P au l R i c ( J J 1 1 . 1 '

    a lle s ist wOligel: a lse . r i s t,alles i s r mehr :Paul Celan

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    - . . - . --- - -lkrs l'autre

    Je 11 .evo is pa .s tie d : i j f o r e l 1 c e , ecrit PaulCelan a Hans Bender, entre fmc poigneede msine: It'll p o e m e . Voila Ie poerne, lan-gage acheve, ramene au niveau d'uneinterjection, d'une expression aussi peuarticulee qu'un din d'ceil , qu'un signedonne au prochain ! Signe de quoi ? devie? de bienveillance ? de complicire ?Ou signe de rien, au de complicite pourrien : dire sans die. Ou signe qui est sonpropre signifie : Ie sujet donne signe de

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    cette d nation de signe au point de se fairerour entier signe. Communication e l e -rnentaire er sans revelation, balburianteeofance du discours, bien rnaladroiteinsertion dans In fameuse la ng lt l; ; q rt ip l 7 r i e , dans le fameux d ie S p1 'l l( he . rp tj ch t,entree de rnendianr dans la de me lw e del 'e l r /! .11 se trouve que Paul Celan - qLLC

    Heiclegger ~L su cependanc celebrer aucours de l'un de ses sejours en Allernagne'- nous dit le pell de comprehension qu'ila pour une cerraine langue qui instaurelcmonde dans l'erre signifi~1.me cornrnel'eclar de la PhYJis des presocratiques ;puisque Celao compare a une langueune r o t u e st b e l l e en montagne ou STIr tt lg c a t ch e . fl u w it le Illartago/t, j l r : : U , I ; t salwage,

    f l e n r i : C O r i' lm cmt/ le p a r t , e t s u r la droite 5 1 !dresse Ia C i l .l 1z / l tl m d e r tJ ,i jl O 1 t( " e, er a u DiOfl th l lSS u p e r lm s , / ' a t i l l e l s p l e n d id .e . s e d r e s s e n o n l o ind. e fa.. . l a ngue p a s POUt t ot ' e t p a s p r i l l I ' m o i -c a 1 1 je le de ma nde , p o , , ' / ' ql./.l d O l l C es t-elk< 0 1 ~ r " e . fa tern, ce ' / 1 1 . 1 1 pas POllt' toi, dij~ie.qll 'c lle e st c on fl te . e t pa J POUt m o i - u n ela ng ue , de tOf.ijlJttrJ, sa n s Je e t s an s Toi , r i enqu e Ltd, r te n qu e r ; a , . comprends- t u , El le. r implB1nent , ot c 'esttout", Langue du neu tre ..

    11 se trouve done pour Celan que Iepoerne se situe precisernent a ce niveaupre-synraxique et pre-logique (cornmecela est, ccrrcs, de rigueur aujour-d'hui l), mais aussi pre-devoilanr : aumoment du pur toucher, du purcontact, du saisissemenr, du serrernenr,qui est, peuc-ecce, une [\1(;on de donner

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    [usqu's Lamain qui donne. Langage dela proximite pour la proximire, plusancien que celui de Ia veri te de !'etre- queprobablemenr ilporte et supporte -, lepremier des langages, reponse prece-dant la question, responsabilite pour leprochain, rendanr possible, par SOD ptmrl ' eusre toute la rnerveille du donner.

    Le poeme va 4'ftr1C t ra it e a u -d el la 'J t d e r eteutre qu'il J1JpPOSC a m e 1 l u t d'e t re rejoint,dig ag e - d e li 1 1 1 'e - v ac an t, p eu t-e tr e ...Amour de cette proposition du M.eridlen"se bade un texte ou Celan livre ce qu'ilpercoit de son act poerique. Texteelliptique, allusif s'interrompant sanscesse pour Iaisser passer dans les inter-ruptions Son autre voix, cornrne si deuxou plusieurs discours se superposaienr,

    avec une errange coherence qui n'esr pascelle d'un dialogue, mais ourdie selonun contrepoinr qui consritue - rnalgreleur unite rnelodique immediate - Ietissu de ses poemes, Mais les formulesvibranres du Mer id i en demandent inter-preration.Le poeme va vers l'autre. Il espere le

    rejoindre deLvre et vacant. L'ceuvresolitaire du poere ciselanr la matiereprecieuse des mots" esc l'acre de debus-quer un vis-a.-vis. Lc pocme de-I/ierttdiaLogue - il e st s(Juvenf d ialogue eperdl l~,. . .r e nc on tre s, c he min s d lin e o oix 1 J ( t Y S un to ivigifartt6 - les categories de Buber !Seraient-elles preferees a rant de genialeexegese descendant souverainernenr surHolderlin, Trakl et Rilke du mysterieux

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    SdnfJafzUlatd puur montrer la poesieouvranr le monde, er le lieu entre terre etciel ? Seraient-elles preferees a l'arrimagedes structures dans l'espace intersideralde l'Objecrivite dnnr, a Paris, les poetesse sentent tout [usre I'hesira rion , la bonneou la rnauvaise chance de s'arrirner maisapparten ant , eux, de tout leur etre al'objectivire de ces structures? Poetiquesd'avanr-garde oi l Ie poere n'a pas dedestin personnel. Buber leur est prefere,sans aUl.:110 douce. Le personnel sera lapoesie du poerne : le j J ( ) e m e p a r l e ! D e I t Jdate qlli es t L a Henne de fa cin;c /YJJtdf l f ( !u niqu e qu i. pf'oprt/mem. le c on c er ne ', L epersonnel; de moi a l'autre. Mais lameditation haletaare de Paul Celan -osant cirer Malebranche d'apres un

    texte de Walter Benjamin sur Kafka erPascal, d'apres Leon Chestov - n'obeir' aaucune Donne. Il faU[ I'ecouter de pluspres : le poerne qui parlair de rnoi, parlede te qui concern lin d 1J 'tr e ,. lin f(JJI/ antre "de ja il parle e o e c un autre, , a ' v e e a a utr eq t.d m i ;.ln e s er aii proche qui serair tou t/ 1 1 ' o t h e . . . i J u a d 'u n e t ra i te t w -d c vc /J zt d e c e :ant re s" , deja nou s J{/m mu lo in - d e h Q r s ,deja dans la darte e le f' Jt t( )p ie ~ .. , Ltt p o e s i en o u s d eu a n te . Brllie ?lOJ etapes llJ

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    La tra1l.JceJlcicmce

    Le rnouvement ainsi decrit va du lieuvers Ic non-lieu, d'ici vers l'utnpie. Qu'ily air dans l'essai de Celan sur Ie poerneune tentative de penser la transcendanceest evident". L a p o e s i e - : c on ve rs io n e nin fin ) de la m o rta lit! p ur e e t fa l-e ltr e m o rte ".Le paradoxe n'esr pas seulement dansl'aventure infinie d'une lettre morte ; jIest dans I'anrinomie o u se developpe leconcept merne de rranscendance - saut

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    par-dessus l'abime ouvert dans l'ene aqui l'idenrire merne du sauteur infligeun dementi, Ne fauc-il pas mourir pourrranscender contre-nature er memecontre-erre ? Ou a la fois sauter et nepas sauter ? A mai 11 S que le poerne per-metre au rnoi de se separer de Iui-rneme,En terrnes de Celan : decouvrir un L imO ft fa p erso nn e, da m le sa iJ i . rscment C /U mot -a n nm e h ra n ge r a die - S f! degagelJ . A mainsque Ie poerne qui va a I'aurre tO l t r ne , lacea I t , , ; - differe son extase, J ' a g g ra v e dansI'enrreremps - en termes de Celan, rnaiscornbien ambigus, pe r s is t a ux a m jiu s del u i -memo , A moins que le poeme, pourdurer, ajaurne sa o acumen - en termesde Celan. .. Je riu oq llf! . .. se reporte sansl 'e lJ ,c h e, a fi n d e dur er de Jon D ija -p lllJ a so n

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    l o r l j o l t y s - e n c o t ' f ! . Mais pom ce toUjOlt rJ - e n c o r e ,le poete ne conserve pas dans le passagea l 'autre sa souverainete orgueilleuse decreateur, En rermes de C e1an : Ie poereparle da m {','In gle d'irldirl-aisrm ,I e so uex iste nce , da ns l'cm g le d ' i nc l i na i so o i"c r e a tn r e s 'm on t . .. Q ui I I ! t r a c e (qui tracele poeme) s 'aoere a l l t i dkii l14. Singulierede-substantiation du Moi ! Se faire tourentier signe, c'esr peut-etre cela". Td~vede glorieuses sirnagrees de creareur lQ u'o n n ollS l a i ss e t r a nqn i ll a v e c le poieinetautres b a L i 't 'e 1 " 1 t fJ J - eerie encore Celan aHans Bender. Signe fait a J'aurre, poigneede main, dire. sans dit irnportanrs parleur inclinaison, par leur interpellationplutet que par leur message; importantspar leur attention! A tte ntio n c om m e P I /PC

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    p rie re Ie ta m e done parle Malebrancheavec rant d'irnprevues sonorires SOlJSLaplume de Walter Benjamin: recepci-vice extreme, mais extreme donation;attention - mode de conscience sansdistraction, c'esc-a-dire sans pouvoird'evasion par d'obscur sourerrains ;pleine lumiere projetee non pour voirles idees, rnais pour inrerdire laderobade ;sens premier de I'insornnie qu'est laconscience - rectitude de la responsa-bilite avant tour apparoir de formes,d'images, de choses.Les chases apparalcronr certes -Ie dit

    de ce dire poetique ; rnais dans Ie rnou-vernent qui Ies porte a I'autre cornmefigures de ce mouvernenr. 'I bu te c h os e,tOtlt a r r e , camme it cbemine 11811 l 'altt1 'c, ser

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    figutc, POlt1' l e p o cl ll e de ee t .m tre ... altf()/l.rdu mot qui I in terpetle e t lui donne 120m,( J l l e pe t i t s e r tU S C ' In b ie r . Le mouvemenr cen-trifuge clu pour l'autre serair-il l'axemobile de l'erre ~ou sa rupture ? ou sonsens ? L e fa it de parler a l'autre - Iepoerne - precede couee (hemad arion ;c'est en lui que Ies qualires se rassern-blent en choses : mills le poerne laisseainsi au reel l'alrerite q ue l'imaginarionpure lui arrache, ii G " 0 1 " / c e d e a Iatar unep an :e 1te de s a 1)eriM: Ie tem/JJ de l'alit1-e IG ,

    Sortie vers I'aurre homme, esr-ce unesortie? Un PtlJ h01'J de l ' hz tT l l . t l - i 1 ' l , s e p o rt e rdam' une _ r p h e r e r l i 1 ' i g e e uers l'bumam, maisC X G ' l tf 2 t ' l" ' t 'q u e l1. Cornrne si l'humanrre etaitun genre adrnertanr a I'inrerieur de SODespace logique- de son extension - u ne

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    rupture absolue comme si en allanr versI'aurre homrne on transcendair I'humain,vers I'utopie. Er comme si l'uropie erairnon pas le rive et Ie lot d'une rnaudireerrance mais La clairiere ou I'homme semontre : ... dat ' t c d e P N t op i a . . . E t " ho 'f J 1m e ?Et ia c t ia t l t r e ? - E n ze lle d.afte s.

    Dam fa darti de t'utopie ...

    Ce dehors insolire n'esc pas un autrepaysagc. Au-dela du simplement elr

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    Mais 10.surprise de cette avenrure ouIe moi se de-die a l'autre dans Ie non-lieu, c'est Ie retour. Non pas a partir dela reponse de l'interpelle, mais de par10. circularite de ce mouvernent sansretour, de cerre crajectoire parfaire. de cemeridien que, dans sa finalite sans fin,decrir le poeme. Cam me si en allant versl'aurre, je me reioignais et rri'implanraisdam une terre, desorrnars natale,decharge de tout le poids de man identire.Terre natale qui ne clair rien a l'enraci-nernent, rien a la premiere occupation;terce natale qui ne doir rien a la naissance,Terre natale ou terre promise? Vomit-elle ses habitants quand ils oublient leparcours circulaire qui leur a reodufamiliere certe terre, er leur errance qui

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    n'erair pas pour le depaysemenr, quicraie de-paganisarion ? Mais l'habitation[usrifiee par le rnouvemenr vers I'autre,est d'essence jurve,Celan ne se refere pas au judaisrne

    comme a un psrticularisme pittoresqueou a un folklore familial. Sans doute laPassion d'Israel SOllS Hitler - theme desvingr pages de Strest dans Strerte, corn-plainre des cornplainres, admira.blernenttraduite par Jean Daive - avaic-elle, auxyeux du poete, une signification pourI'humanire tour court, dour Ie judaisrneest une possibilite - au nne impossi-bjlire - extreme, ruprure de La naiveteJu heraut, du messager ou du berger del'etre~ Dehiscence du rnonde qui offrenon pas un seiour, mais, pour passer Ia

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    nuit, des pierres centre [esquelles frappeIe baron de l'errant se repercutaru enlangage mineral. Insornnie dans le lit dei'etre, impossibil!te de se pelotonner pours'oublicr. Expulsion hors de Ia mondan i t d 1 l m 0 1 z d e , nudite de celu.i qui empruntetout ce qu'i] possede ; insensibilite a lanature ... car le jui/, tu le sais bien, qnep O J J M ( ! ~ t - i l qu i 11 t i appartie71t1etfraiment,qu i n e s oa p r e t e , (! ;l f tpru l l te, jam ais 1 e .r t i tu e . ..Nom voici a nouveau dans la Montagneentre le rnartagon er la campanule rai-ponce. Deux juifs s'y riennenr au un seuljuif cragiquemenr deux avec lui-rnerne.M~'tis a tUX , cou s i n s SS1IJ de germains. it'm an qu e, .. de s YCI IX ou, plus exacternent,a leurs yeu. 'X un voile recouvre I'apparoirde route image, ca r le ju i! e t fa n atu re , c el

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    fa it deu x de to u t tetltjJJ, e t m e m e al t j ourd 'h t J im em e ic i . .. paml1 ' fJ tnat tagorl, pa l/V I' 1t r am~pam de raiponce !... paltVrer de uous, 1J()1IJn ' t te s pastie/;()l{t, VOIIS n ' e te s p a s 81 1 f i e u r ; e tjI~ill(# n 'e .r t p a s jllilfet. Et ces montagnesdans leur irnposanre massivite ? Qu'enesr-il de ces montagnes donr Hegel disaitc'est ainsi avec soumission et liberre ?Celan ecrir : '" la te rr e s 'e u p /i ss e e da ns lehaf t t , s'est p l i J J e e l in e [ o is (I t d eu fo is e : tr oisfoi l , e t s 'e st o u ve rte a l l t I li /i e ll , e t all mili{)tl ily a de {'e all, e t t eau est uer t e , e t Ie VI111estbla nc , e f I e b ltm c u ie nt de plllJ h a t J t e nc o r e ,u ie nt d es g la c ie rs lO ..Au-dessus et au-dela, de ce silence er

    l'insignifiance d'un plissernent de terraindit montagne, er pour inrerrornpre lebruit du baton frappant Ia pierre er Ia

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    repercussion de ce bruit par les rochers,il faur - conrreZs II:mguf! en mage ic i -une vraie parole.Pour Celan anssi - dans un, monde

    que Mallarrne cependanr n'aurait pusoupconner -Ie poerne est l'acte spirituelpar excellence. Acre, a la fois, inevitableet impossible a cause d'UI1 p o l fm e a lJ SO / uqlli n ' ex i st e p a s . Le poe-me absolu ne diepas le sens de retre, il n'est pas unevananon ur le d i t i ) t e 1 7 : S t " h u obn et de rMensch a N ! d ie s er E rd c de Holderlin. 11die[a defection de route dimension, il vavers J'utopie, sur l 'i 11 J jJ o ss ib le c h em in del ' lmpossibte11 Plus er moins que l'erre. Lep o e m e ( ;{ .b J o lt l- 1f{)!1. c e r t e s , it n 'e x i s t e p a s , i ln e P e l l ' p as e xis te r" : Celan evoquerait-U

    l'idealire de l'irrealisable ? Parole graruiteer facile qu'il est difficile de lui prerer,Ne suggere-r-il pas plurot une modalireautre que celles qui se logenr entre leslirnites de l'erre et du non-erre ? Nesuggere-c-il pas la poesie elle-mernecornme une modalite inouie deJ'al l tre-men : q ll 'i tr e ? Le Meridien - it l'inster delei p a 1 "o te - i .mmater ie l , m a i s terrestre", Apar tir d t t o ut p o e 1fl e s a ns p " e so m / J li on . . . cet tei n t e r r oga t i on initiele ce t t e preJornptioninouie": L'ineludable : l'interruption deI'ordre ludique du beau et du jell desconcepts et du j e l l dlt m onde ; l'inrerro-garion de I'Aurre, recherche de I'Aurre.Recherche se dediant en poerne a l'aurre :un chant monte dans le donner, dans['un-pour-l'aurre, dans la signifiance

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    roeme de la signification. Signi.6..cati()Ilplus ancienne que l'onrologie et lapenseede l'"etre et qu.esupposent savoir et desir,philosophic et libido.

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    Not es

    1. dont chacun t 'a lt il' ait p rr J(mu /emem , d'apresun remoigoage incontestable que j'ai rc

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    7. Ibid., p..~O.,8. Ibid., pp. 3(}-319. Ibid., pp. 35 C[ 42.10. Ibid., p. 24.11. ']}anscendance pu I~poesie - esr-ce serieux ?

    Cestccpendant un trait distincrifde l'espritou du rarionaJ.jsme moderne : it C O t e de !amachemarisanon des faits , par la remQnteeaux formes, -Ie s t h d l l J d t i s 1 l 1 e , au seas kanriendu rerm e, des inrelligibles par la descenredans la sensibilitt~. ControUs dans leconcrer, irnpur, les concepts formels er pursI!~sonnent (ou raisonnenr) aurrernenc erprennenc de nouvelles significations.Exp os er l es categories de l'enteaderuenr dansIe temps, ('etair certes Limite! les droirs deL a raison, r na is a us si detouvrir u ne p hy siq u ean 'Fond.de III.togiguc m.fll themaeiqlle : l' ideeabstraire dela substance s'est falee principede permanence de 1 3 0 masse et I'idee vide dela comrnunaure, principe de I.' interaction

    reciproque, - Chez: Hegel, I'c~f it.'llres de ladialectiquc, ne Sf dessineur-elles pas d'nnefa~oo vigoureuse en.j i , g l l l 'l : m l dans l'his toirede l'humanite ? - La phct lomeno log ie hus-serlienne D 'est-elle pas une fll.~onde ~(henlfl-riser Ie reel dans les horizons insoupconnesde la subjectivitc sensible? TOLlt comrne lalogique formelle est a referer a 13.concretiond e la su bjec rivire , Ie m on de de Ill.perceptionet de l'lustcire, d an s s on objeceiviee, s'sccuscd'absrrauion - sinon de furm alism e - et se fa irIi.1condurreur pour la d ec ou ve rte d es h oriz on sde SCO$ O U ilv a s ig nif ie r d e v ra ie s ig nif ic ati on .Eln lisam le recenter tres cu rieux et belouvrage sur la P J , 1 I c / J o . r e (Nauwelaerrs edireu r,L ouv ain / P aris) d 'A lp ho nsc d e \'V ael.hem p ourqui ni Husser] ni Heidegger n'onr de secrets,nou s svons eu l'irnpression que le fr~\ldismcne fail que resriruer le sensible phenomeno-logique, qui strait encore logique au pur dansses images, ses oppositions, ses convergences

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    ee ses Iterations, a uae espece de Sf!n:sibiLitculrime, au la difference des sexes noramruentdetermine des possibilires d'un J(hf'rllatiImesans Icquel le~ J i g ll ij ir a t io t lS s e n s i b le s seraien tencore aussi abseraires que l'etait l'idee Jecause en dehors de la succession ternporelle,avant la Critique de LaRaison Pure. Tout undrarne Sf love done dans les combioaisonsdo marhernaricien et le jeu de concepts pursdu meraphysicien. La critique de la raisonpure conrinue !

    L2. U ' m e r id it m , p. ;'9.13. Ibid., p. 26.14.1bid., pp. 3233.j).~mone W c : : iJ pcut dire: P e r ' e , o/' t" { lChe de moi

    1 " 1 1 c o r p . r (it c e u I b m : P ') / I Y e n j { . l i r e d e s c h o . le .r t t o i61 fJC ! ai sr e J l{ bJ L ft er d e moi ettlrl1el/efl/l.!fl.t qu e ee lII'I-rtlrbmlent / . N i - 1 7 l e r I t e .

    ie, tmb-iJ;/,'/J. p. 3'5.17 _lbid., pp. 19-20.II .J.1bid., p. 3 7.

    2

    1 9 .O o t '/ ) KIlt/.r! i st E lfa h rt m g d es S ei ns d ;. !!S ei en de ,Hejde~ger. Einjp/Jl"lwg itl c li ~ M~ . t .< I !} bY . J. ik ,p. i o l.

    2 0 . Bn t l' 8t ie r z dans la mon tagne , p. l~.21. L a l IIM d i ct l, p. 43.22. Ibid., p. 36.2 Ibid., p. 4:1.2 . lbid., p, 36.