l’etude des systemes techniques...

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1 Sciences Industrielles - Lycée Blaise Pascal - ORSAY L’ETUDE DES SYSTEMES TECHNIQUES INDUSTRIELS I - Introduction. Notion de système. Jusqu’au milieu du XIX e siècle, la production des objets techniques reste l’apanage de l’artisanat, et c’est l’apprentissage qui assure la pérennité des savoirs faire. Avec l’émergence de l’industrie et de la production de masse, la formalisation de savoirs spécifiquement technologiques apparaît. La création de l’AFNOR ( Agence française de normalisation ) en 1926 montre l’importance de la communication dans le domaine industriel après la Première Guerre mondiale. Cependant, jusque dans les années 1960, la créativité technologique reste tributaire de la culture d’entreprise. La généralisation de l’informatique, seule capable d’assurer la gestion d’énormes quantités de données, permet la création de produits complexes, appelés systèmes techniques industriels. La conception de ces systèmes, la gestion de leur complexité et de leur interdisciplinarité devient une activité scientifique à part entière, appelée Ingénierie système, et impose l’utilisation d’outils précis, adaptés et performants. Exemple : Une automobile moderne est un exemple significatif de complexité et d’interdisciplinarité. Système en tant que tel, elle est elle même constituée de nombreux sous ensembles complexes. Certains d’entre eux ont fait l’objet de sujets de concours par le passé. Citons : - Un système de transmission de puissance (moteur, embrayage CCP 06, boite de vitesses X-ENS 03, différentiel, joints de transmission) - Un système de freinage CCP 98 - Un système de suspension X 00 - Un système de direction CCP 04 - Un système de climatisation X-ENS 99 Ces systèmes sont liés par le fait qu’ils peuvent partager leurs alimentations électrique ou hydraulique, mais aussi qu’une fonction du véhicule peut faire intervenir plusieurs de ces systèmes en même temps ( Le contrôle de trajectoire (ESP) agit sur le système de freinage et peut aussi agir sur le système de suspension, de direction, de transmission de puissance ) 1 - Définition d’un système. Un système est un ensemble organisé d’éléments reliés les uns avec les autres, de façon à former une entité en relation avec son environnement, dans le but de remplir une ou plusieurs fonctions. ( Exemples : système nerveux, système éducatif...).

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Sciences Industrielles - Lycée Blaise Pascal - ORSAY

L’ETUDE DES SYSTEMES TECHNIQUES INDUSTRIELS

I - Introduction. Notion de système.

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la production des objets techniques reste l’apanage de l’artisanat, et c’est l’apprentissage qui

assure la pérennité des savoirs faire. Avec l’émergence de l’industrie et de la production de masse, la formalisation de savoirs

spécifiquement technologiques apparaît.

La création de l’AFNOR ( Agence française de normalisation ) en 1926 montre l’importance de la communication dans le

domaine industriel après la Première Guerre mondiale. Cependant, jusque dans les années 1960, la créativité technologique reste

tributaire de la culture d’entreprise.

La généralisation de l’informatique, seule capable d’assurer la gestion d’énormes quantités de données, permet la création de

produits complexes, appelés systèmes techniques industriels. La conception de ces systèmes, la gestion de leur complexité et de leur

interdisciplinarité devient une activité scientifique à part entière, appelée Ingénierie système, et impose l’utilisation d’outils précis,

adaptés et performants.

Exemple : Une automobile moderne est un exemple significatif de complexité et

d’interdisciplinarité. Système en tant que tel, elle est elle même constituée de nombreux

sous ensembles complexes. Certains d’entre eux ont fait l’objet de sujets de concours par

le passé. Citons :

- Un système de transmission de puissance

(moteur, embrayage CCP 06, boite de

vitesses X-ENS 03, différentiel, joints

de transmission)

- Un système de freinage CCP 98

- Un système de suspension X 00

- Un système de direction CCP 04

- Un système de climatisation X-ENS 99 …

Ces systèmes sont liés par le fait qu’ils peuvent partager leurs alimentations électrique ou hydraulique, mais aussi qu’une

fonction du véhicule peut faire intervenir plusieurs de ces systèmes en même temps ( Le contrôle de trajectoire (ESP) agit sur le

système de freinage et peut aussi agir sur le système de suspension, de direction, de transmission de puissance )

1 - Définition d’un système.

Un système est un ensemble organisé d’éléments reliés les uns avec les autres, de façon à former une entité en relation

avec son environnement, dans le but de remplir une ou plusieurs fonctions. ( Exemples : système nerveux, système éducatif...).

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2Dans le cadre de l’enseignement de S.I., on ne s’intéressera qu’aux systèmes techniques industriels.

Dans un système, il ne suffit pas de connaître tous les éléments du système pour connaître le système. Il faut aussi

appréhender les relations entre les composants afin de déterminer le fonctionnement global du tout.

Trois idées fortes sont donc à la base d’un système :

- Les composants d’un système (éléments)

- Les relations entre les composants (organisation)

- Les fonctions réalisées par le système (comportement avec le milieu extérieur)

2 - Frontière d’un système.

C’est une limite fictive qui permet d’isoler le système considéré de son environnement (milieu extérieur). La mise en place

de cette frontière est primordiale pour la modélisation du système.

Dès lors, on peut définir précisément :

- la ou les fonctions du système,

- les propriétés internes (constituants, les réseaux d’énergie et d’information, ..),

- les entrées/sorties.

3 - Entrées et sorties d’un système. Matière d’œuvre.

Parmi les échanges du système avec l’extérieur, on distingue : - les flux dirigés vers le système : entrées

- les flux provenant du système : sorties

Les flux échangés peuvent être : - des flux de matière,

- des flux d’énergie,

- des flux d’information .

Un système modifie de la matière d’œuvre (en

général pour nous de la matière, mais aussi quelquefois

de l’énergie ou de l’information) en se servant de

l’énergie. La manière pour le faire est donnée par

l’information .

4 - Fonction globale d’un système. Valeur ajoutée.

Un système agit dans un but bien défini. Le but sera défini en terme d’action, c’est à dire par un verbe ( faire... ). Cette action

est appelée fonction globale du système.

Un système agit sur de la matière d’œuvre, il lui donne une plus grande valeur, c’est ce qu’on appelle la valeur ajoutée.

La valeur ajoutée consiste à transformer, déplacer ou stocker la matière d’œuvre.

Exemples : - la matière d’œuvre est un matériau : machine à bois automatisée

la valeur ajoutée est le façonnage de la planche de bois

- la matière d’œuvre est une énergie : usine hydroélectrique

la valeur ajoutée est la facilité de transport, de distribution, d’utilisation

- la matière d’œuvre est une information : magnétoscope + téléviseur

l’information codée et stockée sur la bande magnétique est transformée en image et son.

la valeur ajoutée : l’information est rendue perceptible pour l’homme

Informations

Matièresd’œuvreentrantes

Matièresd’œuvresortantes

Informations

Energie

SYSTEME

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II - Analyse d’un système technique industriel.

1 - Généralités.

L’étude des systèmes s’appuie sur le triangle de la figure

ci-contre. Chronologiquement, cette étude débute par la définition

du système souhaité, elle se poursuit par la conception numérique

du système simulé, puis, après validation, par le contrôle des

écarts entre les performances simulées et les performances

attendues. Enfin elle permet, en passant à la réalisation

d’obtenir le système réel.

Exemple connu : L’Airbus A380 a été entièrement conçu

sous forme de modèle informatique et vendu à des

dizaines d’exemplaires avant que le premier

prototype ne soit construit et a fortiori essayé en vol.

Une représentation plus

détaillée de la vie d’un système est

représentée ci-contre par son

diagramme en V. On y représente :

1 - Phase justifiant la

création du système. Un projet

industriel n’a de sens que s’il satisfait

un besoin exprimé. Ce besoin, qui

justifie le projet, doit être

parfaitement identifié, car de sa pertinence dépend la réussite économique du produit final. A ce niveau, on ne doit pas faire état de

solutions techniques, mais exprimer le besoin et rien que le besoin.

2 - Pour s’assurer qu’un produit ou système industriel peut satisfaire totalement le besoin d’un client, exprimé précédemment,

il faut s’occuper de l’ensemble des services qu’il doit rendre. La notion de fonction de service apparaît alors, la première d’entre elles

( FS1 ) étant la fonction globale précédemment définie.

Exemple : Véhicule auto balancé de type Segway ® (Centrale Supelec 05)

Ensuite il s’agit d’élaborer un document où l’on définit, pour chacune de ces fonctions de service, le où les critères qui

permettront de vérifier si cette fonction de service est assurée.

Pour chaque critère, il convient de définir le niveau attendu ainsi que la tolérance éventuelle sur ce niveau.

Système souhaité

Performances attendues

Système réel

Performances mesurées

Système simulé

Performances simulées

Ecart

Ecart Ecart

Expressiondu besoin

Cahier descharges

Spécificationset conceptiondu système

Réalisationdes éléments

Recette

Intégration dusystème

Exploitation et maintenance

Modification ou adaptation

Mise au rebut

1

3

4

5

6

7

8

2

Barred’appui

Poignéedirectionnelle

Plate forme

FS1 : Permettre au conducteur de se déplacer

aisément sur la route

FS2 : Donner au conducteur une sensation de stabilité

FS3 : Rester insensible aux perturbations provenant

de la route

FS4 : Rester manœuvrable dans la circulation

FS5 : Être peu encombrant

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Exemple : Véhicule auto balancé de type Segway ® :

Extraits du cahier des charges

Fonction de Service Critère Niveau

Vitesse 0 – 20 km/h

Accélération etdécélération enfonctionnement

normal

1,5 m.s-2 minimum

Distance d’arrêtmaximale

3 m à 20 km/h

FS1 :

Permettre auconducteur de sedéplacer aisémentdans un milieuurbain

Manipulationintuitive

Commande naturelle pourles réflexes humains

… … …

Dérapage Aucun

Basculement Aucun

Vitesse Rayon minimum

5 km/h 0,5 m

10 km/h 2,5 m

FS4 :

Rester manœuvrabledans la circulation Rayon de virage

Minimumadmissible

20 km/h 10 m

7 - Amélioration du système

8 - Fin de vie du système, avec impact environnemental minimal

Un système industriel peut être appréhendé selon différents aspects que l’on appelle points de vue.

- Le point de vue fonctionnel

- Le point de vue structurel

- Le point de vue temporel ou comportemental ( ordre des tâches, flux de produits et d’informations ).

- Le point de vue technique ( dessin industriel des composants ou d’ensembles de composants ).

Mais aussi, bien qu’on les abordera peu :

- Le point de vue économique.

- Le point de vue environnemental

De nombreux outils existent pour aborder, sous tel ou tel point de vue, un système. Ces outils, bien que très performants

chacun dans leur domaine, sont trop disparates pour donner une vision globale cohérente du système étudié, ce qui rend l’analyse très

difficile. C’est pour combler en partie cette lacune, qu’un langage unique, SysML (System Modeling Language), a été développé au

début des années 2000.

2 - SysML.

Le langage SysML a pour objectif de formaliser, de

manière graphique et indépendante de l’outil logiciel, les

spécifications disparates associées à un système technique

complexe.

Il permet, entre autres, de spécifier, concevoir,

définir et analyser la structure d’un système, identifier les

performances, les limites, l’environnement et les relations

avec l’extérieur. Il a donc avant tout un objectif de

documentation de la modélisation adoptée.

Au travers des neuf diagrammes, listés ci-contre, on

est en mesure d’aborder un système complexe sous ses

aspects fonctionnel, structurel et comportemental.

Ce document est appelé Cahier des Charges

Fonctionnel ( CdCF )

Le CdCF doit être rédigé indépendamment

des concepts de solutions envisageables. Il est rédigé

par le demandeur et dans le cas où demandeur et

fournisseur sont différents il constitue une référence

contractuelle entre eux.

3 - Phase permettant d’aboutir au modèle

informatique du système, c'est-à-dire le système

simulé.

4 - Les constituants du système deviennent

réalité.

5 - Phase d’assemblage des composants.

6 - Phase de rentabilité du système

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5Les neuf diagrammes du langage SysML sont composés des mêmes types de formes géométriques : des rectangles à coins

droits ou arrondis, des ellipses et des lignes. Selon les diagrammes, tout ou partie de ces formes géométriques seront utilisées.

Plusieurs types de relations peuvent être rencontrées entre les formes géométriques dans les diagrammes SysML : le tableau ci-dessous

regroupe les liens les plus classiques.

Remarque : Dans ce premier cours, on ne présente que 5 des 9 diagrammes, ceux au programme de la première période de P.C.S.I.. Ils

s’intéressent aux points de vues fonctionnel, structurel et peu au point de vue comportemental. En deuxième période, on

s’intéressera plus spécifiquement au point de vue temporel en présentant les diagrammes d’état , de séquence et d’activité.

Exemple d’illustration : Drone pour la prise de vue aérienne

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62 - 1 - Diagramme des exigences.

Le diagramme des exigences, appelé Requirement Diagram (req) dans le langage SysML, est le seul diagramme transversal

du langage SysML. L’objectif de ce diagramme est de modéliser les exigences devant être vérifiées par le système en liant les

solutions mises en oeuvre sur le système avec les besoins définis dans le cahier des charges. Ce diagramme traduit, par des

fonctionnalités ou des contraintes, ce qui doit être satisfait par le système. De nombreux domaines peuvent être couverts, les plus

classiques étant les exigences environnementales, économiques, fonctionnelles ou techniques.

2 - 2 - Diagramme des cas d’utilisation.

Le diagramme des cas d’utilisation est un diagramme comportemental,

appelé Use Case Diagram (uc ou ucd) dans le langage SysML. L’objectif de ce

diagramme est de montrer les fonctionnalités offertes par un système en

identifiant les services qu’il rend : il permet donc de modéliser les exigences

selon un point de vue complémentaire à celui exposé par le diagramme des

exigences. L’énoncé d’un cas d’utilisation doit se faire hors technologie,

puisque il est défini en termes de résultats attendus.

2 - 3 - Diagramme de définition de blocs.

Le diagramme de définition de blocs est un diagramme structurel appelé Block Definition Diagram (bdd) dans le langage

SysML. L’objectif de ce diagramme est de décrire le système via des blocs (blocks dans le langage SysML) et représentant des

éléments matériels (cas le plus fréquent) mais également des entités abstraites (regroupement logique d’éléments) ou des logiciels. Ce

diagramme représente les caractéristiques principales de chaque bloc ainsi que les liens entre eux : il permet donc une modélisation de

l’architecture du système.

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2 - 4 - Diagramme de blocs internes.

Le diagramme de blocs internes est un diagramme structurel appelé Internal Block Diagram (ibd) dans le langage SysML. Le

diagramme de blocs internes est rattaché à un bloc issu du diagramme de définition de blocs, le cadre du diagramme représentant la

frontière d’un bloc. Le diagramme de définition de blocs introduit la notion fondamentale de « port » qui correspond à un point

d’interaction avec l’extérieur du bloc. Les connecteurs (traits) entre les ports indiquent soit les associations soit les flux de matière,

d’énergie et d’information entre les différents blocs.

Les interconnexions des différents blocs via les ports standard et de flux représentés sur un diagramme de blocs internes

renseignent sur les relations entre les blocs : ainsi, par exemple, un port standard noté « cmd » a été utilisé pour commander le sous-

système de prise de vue et deux ports de flux ont été ajoutés, le port entrant représentant le flux vidéo de la caméra (qui ne fait pas

partie du système) et le port sortant représentant la communication avec la station au sol.

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82 - 5 - Diagramme paramétrique.

Le diagramme paramétrique est un

diagramme structurel appelé Parametric Diagram

(par) dans le langage SysML. Ce diagramme est une

extension du diagramme de définition de blocs (ibd)

et il partage donc les mêmes éléments graphiques. Il

présente la particularité de pouvoir connecter entre

elles des contraintes ajoutées au diagramme de blocs

par le biais d’un bloc particulier, dit « de

contraintes » (constraint block) qui contient des

paramètres et une relation, en général mathématique,

les reliant.

3 - Structure générale des systèmes automatisés. Chaîne fonctionnelle.

3 -1 - Structure générale d’un système.

Un système automatisé est un système de production pour lequel les tâches de coordination exécutées dans le passé par des

opérateurs humains, ont toutes ou en partie été transférées dans un ensemble appelé partie commande.

- La Partie Commande (PC) mémorise le savoir faire des opérateurs, pour obtenir la suite des actions à effectuer sur la

matière d’œuvre afin d’élaborer la

valeur ajoutée. Elle représente en

quelque sorte le ‘cerveau’. Les énergies

manipulées sont faibles ( Ex : 5V en

électrique, 15 bars en hydraulique,…)

- La Partie Opérative (PO) effectue la

transformation de la matière d’œuvre à

partir des ordres transmis par la partie

commande. Elle représente en quelque

sorte la ‘main’. Les énergies manipulées

sont souvent élevées ( Ex : 380V en

électricité, 250 bars en hydraulique,…).

PARTIE

OPERATIVE

PARTIE

COMMANDE

ordres

comptesrendus

signalisations

messages (vers d’autres

systèmes)

déchets

produit = matière

d’œuvre sortantematière d’œuvre

entrante

énergie

consigneshumaines

messages issusd’autres systèmes

Frontière dusystèmeInformation Information

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93 - 2 - Structure d’une chaîne fonctionnelle.

On appelle chaîne fonctionnelle l’ensemble des constituants réalisant une fonction élémentaire du système.

Elle est constituée de :

- Effecteur : dispositif terminal d’une chaîne d’action qui agit directement sur la matière d’œuvre (ex. : pinces de

robot, lame de scie, ...).

- Actionneur : sa fonction est de convertir une énergie d’entrée, disponible sous une certaine forme, en une énergie

de sortie (ex. : moteur électrique, chaudière, ...).

- Pré-actionneur : c’est un gestionnaire de l’énergie de commande d’un actionneur (ex. : variateur, distributeur,

interrupteur, ...).

- Capteur : sa fonction globale est de réaliser la mesure d’une grandeur physique et de la coder ou convertir en une

autre grandeur physique.

- Interface entrée/sortie : Elément de dialogue entre la partie commande et le milieu extérieur (boutons de

commande, voyants, pupitre).

Le schéma blocs est l’outil de représentation de la structure d’une chaîne fonctionnelle.

Autre représentation possible, visualisant d’une part le cheminement de l’information (chaîne d’information) et d’autre part le

cheminement de l’énergie (chaîne d’énergie) :

EFFECTEUR

agir

ACTIONNEUR

convertirl’énergie

PRE-ACTIONNEUR

gérer l’énergiecommandesou ordres

énergiemodulée

autreénergie

PARTIE

COMMANDE

élaborer et

transmettre

les ordres

DETECTEURS

et

CAPTEURS

acquérirl’information

signaux

dialogue (opérateur,autres systèmes)

PARTIE OPERATIVE

chaîned’acquisition

oud’information

chaîned’action

oud’énergie

PARTIE COMMANDE

énergiepotentielle

Matièred’œuvreentrante

Produit =Matièred’œuvresortante

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10Remarques : - Il peut y avoir une ou plusieurs chaînes d’acquisition.

- Lorsqu’il y a une chaîne d’acquisition portant sur les

effets de la chaîne fonctionnelle, on dit que la chaîne

fonctionnelle fonctionne en boucle fermée, sinon,

elle fonctionne en boucle ouverte.

Exemple : Store automatique.

Représentation de la chaîne fonctionnelle par un schéma blocs

4 - Analyse technique.

Elle permet de visualiser les composants du système, leur forme, leur

position par rapport aux autres. Elle comprend les schémas de toutes sortes

(électrique, pneumatique, hydraulique, …) et les dessins.

La représentation a longtemps été réalisée à la main. Pour le dessin,

elle pouvait présenter un ou

plusieurs composants, en 2D ou en

3D.

- dessin technique 2D

(réalisé à la planche

à dessin)

EFFECTEUR

tambourtoile

guides

énergie derayonnement

modulée

énergie derayonnement

ACTIONNEUR

moteurélectrique

PRE-ACTIONNEUR

contacteurélectro

magnétique

commande( signal

électrique )

énergieélectriquepotentielle

énergieélectriquemodulée

énergiemécanique

PARTIE

COMMANDEDETECTEUR

de fin decourse

compte rendu de fin d’action(signal électrique) CAPTEURS

ensoleillementventcompte rendus d’état climatique

(signaux électriques)

Remarque : La simplicité de cet exemple

( constitué d’une seule chaîne

fonctionnelle ) permet de faire

le schéma bloc du système

Exemple : Butée de fixation de ski

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11- dessin technique 3D (éclaté et nomenclature)

1 : Equerre de fixation

2 : Roue d’adaptation

3 : Réducteur

4 : Frein

5 : Moteur (220V-50Hz)

6 : Couronne d’adaptation

7 : Support d’embout

8 : Tambour d’enroulement

9 : Bloc fin de course

Exemple : Store automatique

Aujourd’hui elle est réalisé par des modeleurs 3D informatiques, ce qui permet à l’ordinateur d’avoir la description

complète de chaque pièce et donc de pouvoir la présenter dans n’importe qu’elle position, en 2D ou en 3D, avec ou sans les pièces

voisines. Il n’y a pas encore à l’heure actuelle de liaison entre ces modeleurs et SysML..

Exemple : Turbo réacteur d’avion Exemple : Moteur d’automobile

III - Contenus de l’enseignement de Sciences Industrielles.

Les éléments de la partie opérative ( pré-actionneur, et surtout actionneur et effecteur ) sont souvent des organes

mécaniques. L’étude du comportement de tout ou partie de la partie opérative nécessitera donc de connaître les outils de la

mécanique du solide ( cinématique, statique et dynamique ) .

L’étude de la partie commande, si les signaux transmis et reçus sont des variables binaires ( valeurs 0 ou 1 ) est l’étude des

systèmes à événements discrets.

Enfin, lorsque les signaux transmis et reçus sont des variables continues, l’étude du comportement de la chaîne fonctionnelle

est l’étude des asservissements.

C’est pourquoi le cours de S.I. portera pour une bonne partie sur ces sujets ( cinématique, statique et dynamique du solide,

systèmes à événements discrets, asservissements ) .