lettre parentalités 31 lettre parentalités / g 2010...et penser ensemble », qui a regrou‐ pé...

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Le service des crèches du Conseil géné‐ ral de la Seine‐Saint‐Denis s’est engagé dans une démarche d’enrichissement de son projet éducatif Vivre ensemble, datant de 1993. Il a ainsi organisé, le 5 février 2013, une journée professionnelle sur le thème de la place des parents dans l’accueil de leur enfant en crèche : « Parents, enfants, professionnels : se rencontrer, créer et penser ensemble », qui a regrou‐ pé plus de 500 personnes : des profes‐ sionnels de la petite enfance, des parents d’enfants accueillis en crèche et de nombreux partenaires internes et externes (PMI, ASE, service social, ser‐ vice de la culture, CAF, etc.). La matinée fut consacrée à l’évolution et la transformation des familles avec une présentation de Laura Krieps, chef‐ fe du service de l’observatoire départe‐ mental et une intervention du socio‐ logue Gérard Neyrand sur : Diversification des situations familiales et effets dans les lieux d’accueil. En com‐ plément, des témoignages de profes‐ sionnels et de parents ont permis d’aborder la question de l’accueil d’en‐ fants en situation de handicap ainsi que l’accueil au quotidien en crèche. L’après midi a traité des relations parents/professionnels et de l’enjeu du « faire ensemble » avec une interven‐ tion de Marie‐Laure Bonnabesse, for‐ matrice petite enfance, sur le respect de la diversité et sur la coéducation, socle essentiel pour l’éducation des jeunes enfants. Les participants ont pu échan‐ ger sur les façons d’inventer l’accueil de l’enfant et de sa famille en crèche, la participation « active » des parents à la vie de la crèche. Tout au long de la jour‐ née, Sylviane Giampino, psychologue, a enrichi les échanges et mis en évidence des pistes de réflexion et d’action. Cette journée a été suivie d’ateliers dont l’objectif était de placer les pra‐ tiques au cœur des réflexions et de favoriser les échanges entre profession‐ nels. Le cadre réglementaire (décrets du 1 er août 2000, complétés par ceux du 20 février 2007 et du 7 juin 2010) a fait évo‐ luer et a clarifié la place des parents : passage de la notion de mode de garde à celui de mode d’accueil. Dans le même temps, « un enfant seul, ça n’existe pas » (Winnicott), il est donc incontournable de prendre en compte sa famille, son histoire. Il faut alors inventer sans cesse de multiples manières de faire connaissance, de donner la parole, de favoriser le dia‐ logue et l’échange entre parents et pro‐ fessionnels. Ces relations peuvent s’avérer complexes du fait des repré‐ sentations et des jugements des uns comme des autres. Les professionnels doivent prendre en compte ces évolu‐ tions, ces changements et s’y adapter. Déterminante, la 1 ère relation a lieu avant l’arrivée de l’enfant en crèche. Elle doit donc être largement travaillée, réfléchie et favorisée. À terme, un nouveau référentiel sera mis à la disposition des 55 crèches départementales. Réussite éducative, santé et bien- être... agir ensemble, colloque orga- nisé le 31 mars 2014 par l’Association française de promotion de la santé dans l’environnement scolaire et uni- versitaire (AFPSSU), Espace Reuilly à Paris. Comment contribuer à créer une école accueillante et bienveillante, pré- venante et humanisante, une école pour bien vivre ensemble ? Avec Jacqueline Costa-Lacoux, Marie-Rose Moro, Serge Tisseron, Éric Debarbieux, Patrice Huerre et bien d’autres. Contact : www.afpssu.com lectures Tous peuvent réussir ! Partir des élèves dont on n’attend rien. Cet ouvrage collectif présente des pratiques professionnelles et des clefs pour per- mettre à tous les enfants de réussir. Régis Félix et onze enseignants membres d’ATD Quart Monde, Édi- tions Quart Monde, Chronique sociale, 2013. Adapter la ville aux modes de vie des familles contemporaines. Une ville ne doit-elle pas favoriser les bons moments en famille ? Analyse qualitative et quanti- tative des pratiques des familles pari- siennes. Fors-Recherche sociale, 2013. Les chemins de la mixité conjuga- le. Enquête socioanthropologique qui examine l’influence du racisme sur les parcours de vie et l’agir des familles. Laura Odasso, in Migrations société, n°25, 2013. Culture et pratiques musicales. Quelles perspectives éducatives pour tous ? Quel accès à la musique et plus largement à la culture ? Diversité, ville école intégration, n°173, Scérén, 2013. l’agenda La lettre du réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents Seine‐Saint‐Denis L’Union départementale des associations familiales de Seine‐Saint‐Denis est une institution reconnue d’utilité publique, au service des familles et de la vie associative familiale. Créée en 1967, elle regroupe actuellement 24 associations familiales locales et fédérations, membres des Mouvements familiaux du dépar‐ tement. L’UDAF est un relais entre les familles, les associations familiales et les interlocuteurs des pouvoirs publics du département, pour toutes les questions relatives aux domaines de la politique familiale. Sa principale mission est donc de défendre les intérêts matériels et moraux des familles, de les représenter dans leur diversité, leur pluralité et leur richesse multiculturelle, notamment en dési‐ gnant des délégués des familles et en gérant des services d’intérêt familial. C’est à ce titre que l’UDAF de Seine‐Saint‐Denis offre différents services, notamment, pour la protection juridique des personnes souffrant de handicap psychique, l’ac‐ compagnement social lié au logement, la gestion d’appartements en colocation pour des personnes vulnérables placées sous protection juridique. Pour la soute‐ nir dans ses missions, l’UDAF 93 est appuyée par un réseau actif d’associations familiales. En effet, l’UDAF offre un espace neutre et indépendant pour les béné‐ ficiaires comme pour les partenaires, ce qui lui permet ainsi qu’à ses représen‐ tants d’y organiser régulièrement des animations de types : réunions, café‐ren‐ contres… Nacéra Amrouche, directrice, UDAF 93 numéro 31 décembre 2013 La place des parents, par Sophie Bonnelle, Hélène Pont et Frédérique Decampenaire, service départemental des crèches du 93 Contact : 01 43 93 81 15 Parentalités

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Page 1: Lettre Parentalités 31 Lettre Parentalités / G 2010...et penser ensemble », qui a regrou‐ pé plus de 500 personnes : des profes‐ sionnels de la petite enfance, des parents

LeservicedescrèchesduConseilgéné‐raldelaSeine‐Saint‐Deniss’estengagédans une démarche d’enrichissementde son projet éducatifVivre ensemble,datantde1993.Ilaainsiorganisé,le5février2013,unejournéeprofessionnellesurlethèmedela place des parents dans l’accueil deleur enfant en crèche : « Parents,enfants, professionnels : se rencontrer,créeretpenserensemble»,quiaregrou‐péplusde500personnes :desprofes‐sionnels de la petite enfance, desparentsd’enfantsaccueillisencrècheetde nombreux partenaires internes etexternes (PMI,ASE,servicesocial,ser‐vicedelaculture,CAF,etc.).Lamatinée fut consacrée à l’évolutionet la transformation des familles avecuneprésentationdeLauraKrieps,chef‐feduservicedel’observatoiredéparte‐mental et une intervention du socio‐logue Gérard Neyrand sur:Diversification des situations familialeseteffetsdansleslieuxd’accueil.Encom‐plément, des témoignages de profes‐sionnels et de parents ont permisd’aborder laquestionde l’accueild’en‐fantsensituationdehandicapainsiquel’accueilauquotidienencrèche.L’après midi a traité des relationsparents/professionnelsetde l’enjeudu« faire ensemble » avec une interven‐tion de Marie‐Laure Bonnabesse, for‐matricepetiteenfance,surlerespectdeladiversitéetsur lacoéducation,socleessentiel pour l’éducation des jeunesenfants.Lesparticipantsontpuéchan‐gersurlesfaçonsd’inventerl’accueilde

l’enfant et de sa famille en crèche, laparticipation«active»desparentsàlaviedelacrèche.Toutaulongdelajour‐née,SylvianeGiampino,psychologue,aenrichileséchangesetmisenévidencedespistesderéflexionetd’action.Cette journée a été suivie d’ateliersdont l’objectif était de placer les pra‐tiques au cœur des réflexions et defavoriserleséchangesentreprofession‐nels.Lecadreréglementaire(décretsdu1eraoût 2000, complétés par ceux du 20février2007etdu7juin2010)afaitévo‐luer et a clarifié la place des parents :passagedelanotiondemodedegardeàceluidemoded’accueil.Danslemêmetemps,«unenfantseul,çan’existepas» (Winnicott),ilestdoncincontournable de prendre en comptesa famille, son histoire. Il faut alorsinventer sans cesse de multiplesmanières de faire connaissance, dedonner la parole, de favoriser le dia‐logueetl’échangeentreparentsetpro‐fessionnels. Ces relations peuvents’avérer complexes du fait des repré‐sentations et des jugements des unscomme des autres. Les professionnelsdoivent prendre en compte ces évolu‐tions,ceschangementsets’yadapter.Déterminante, la 1ère relation a lieuavant l’arrivée de l’enfant en crèche.Elledoitdoncêtrelargementtravaillée,réfléchieetfavorisée.À terme, un nouveau référentiel seramis à la disposition des 55 crèchesdépartementales.

• Réussite éducative, santé et bien-être... agir ensemble, colloque orga-nisé le 31 mars 2014 par l’Associationfrançaise de promotion de la santédans l’environnement scolaire et uni-versitaire (AFPSSU), Espace Reuilly àParis. Comment contribuer à créer uneécole accueillante et bienveillante, pré-venante et humanisante, une écolepour bien vivre ensemble ? AvecJacqueline Costa-Lacoux, Marie-RoseMoro, Serge Tisseron, ÉricDebarbieux, Patrice Huerre et biend’autres.

Contact : www.afpssu.com

l e c t u r e s• Tous peuvent réussir ! Partir des

élèves dont on n’attend rien. Cetouvrage collectif présente des pratiquesprofessionnelles et des clefs pour per-mettre à tous les enfants de réussir.Régis Félix et onze enseignantsmembres d’ATD Quart Monde, Édi-tions Quart Monde, Chronique sociale,2013.

• Adapter la ville aux modes de vie desfamilles contemporaines. Une ville nedoit-elle pas favoriser les bons momentsen famille ? Analyse qualitative et quanti-tative des pratiques des familles pari-siennes. Fors-Recherche sociale, 2013.

• Les chemins de la mixité conjuga-le. Enquête socioanthropologique quiexamine l’influence du racisme sur lesparcours de vie et l’agir des familles.Laura Odasso, in Migrations société,n°25, 2013.

• Culture et pratiques musicales.Quelles perspectives éducativespour tous ? Quel accès à la musiqueet plus largement à la culture ?Diversité, ville école intégration,n°173, Scérén, 2013.

l ’ a g e n d a

L a l e t t r e d u r é s e a u d ’ é c o u t e , d ’ a p p u i e t d ’ a c c o m p a g n e m e n t d e s p a r e n t s

Se i n e ‐ S a i n t ‐Den i s

L’Uniondépartementaledesassociations familialesdeSeine‐Saint‐Denisestuneinstitutionreconnued’utilitépublique,auservicedesfamillesetdelavieassociativefamiliale.Crééeen1967,elleregroupeactuellement24associationsfamilialeslocalesetfédérations,membresdesMouvementsfamiliauxdudépar‐tement.L’UDAFestunrelaisentrelesfamilles,lesassociationsfamilialesetlesinterlocuteursdespouvoirspublicsdudépartement,pourtouteslesquestionsrelativesauxdomainesdelapolitiquefamiliale.Saprincipalemissionestdoncdedéfendrelesintérêtsmatérielsetmorauxdesfamilles,delesreprésenterdansleurdiversité,leurpluralitéetleurrichessemulticulturelle,notammentendési‐gnantdesdéléguésdesfamillesetengérantdesservicesd’intérêtfamilial.C’estàcetitrequel’UDAFdeSeine‐Saint‐Denisoffredifférentsservices,notamment,pourlaprotectionjuridiquedespersonnessouffrantdehandicappsychique,l’ac‐compagnementsocialliéaulogement,lagestiond’appartementsencolocationpourdespersonnesvulnérablesplacéessousprotectionjuridique.Pourlasoute‐nirdanssesmissions,l’UDAF93estappuyéeparunréseauactifd’associationsfamiliales.Eneffet,l’UDAFoffreunespaceneutreetindépendantpourlesbéné‐ficiairescommepourlespartenaires,cequiluipermetainsiqu’àsesreprésen‐tantsd’yorganiserrégulièrementdesanimationsdetypes :réunions,café‐ren‐contres…

NacéraAmrouche,directrice,UDAF93

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La p lace des parents, parSophieBonnelle,HélènePontetFrédériqueDecampenaire,servicedépartementaldescrèchesdu93Contact:0143938115

P a r e n t a l i t é s

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L’association LaMaison Du Pain a étécréée en 1976. Son but est l’entraidesocialepourlesfamillesendifficulté.LesiègeestàChelles(77)oùfonctionnentlecentred’hébergementagrééen1985et un Centre pour mères et enfants(CMe) agréé en 2008. L’hébergementestdiffus,enville.LeCMedePantinaétéagrééen2001.Iloccupe une ancienne clinique préemp‐téepar lacommuneet transforméeenlogement‐foyer par la société HLMFIAC. Durant l’été 2002, les premièresrésidentessontadmises.L’établissement a été agréé en 2011pour l’ingénierie sociale, financière ettechnique ainsi que pour l’intermédia‐tionlocativeetlagestionlocativesocia‐le(loiMolle).Il est le cinquièmeétablissement asso‐ciatifcrééenSeine‐Saint‐Denispourcepublic.Lesixièmeseraceluid’ASMAEàBobigny (2006). Ces deux structuresproposent un habitat semi‐collectif.Trois autres sont publiques, en modecollectif, dont l’une pour mineures etjeunesmajeures,uneautrepourl’urgen‐ce. Le CMe est de la compétence duConseilgénéral,servicedel’Aidesociale

à l’enfance. Ilest tariféà la journée, sacapacitémoyenneestde75personnespour31 logements,dont10sontdiffusdanslesvillesalentour(5sontregroupésàRomainville).En2012,leCMeacontri‐buéàlarédactionduLivreBlancàpro‐pos des femmes sortant de maternitésanssolution.Protéger sans enfermer : les femmessontsous‐locatairesavecunbailtempo‐raire(avecALouAPL).Lastructurepro‐poseunmoded’habiterprochedudroitcommun. Accompagné, il permet deviseràl’autonomiedespersonnes,dansle respect des droits de l’enfant et deslocataires.Huittravailleurssociauxetunepsycho‐logueaccompagnentlepublic.Lastruc‐ture fonctionne 24h/24 avec trois sur‐veillants.Depuis la finde l’année2012,une cheffe de service soutient lesactionséducativesdel’équipe.L’inspecteur ASE (par périodes de 6mois) valide les admissions pour unepriseenchargeadministrativeetfinan‐cière. L’ASE 93 accepte les femmesenceintesde leurpremierenfantet lesfratriesavecunaînédeplusde3ans.Leprocessus d’admission est court et

concernedesmèresayantuneattacheavec ledépartement.Laduréemoyen‐nedepriseenchargeen2012estde26mois.Environ5à8famillesparansontrelogées dans le parc social de droitcommun,cequipermetautantdenou‐vellesadmissions.Leprojetdel’établissementviseàvivreen semi‐collectivité des relationsconstructives. Pour l’essentiel, il estnécessairede consolider laparentalité.Laplacedupèreoudesonsubstitutestprise en compte ; au‐delà des visiteslibres, des hébergements peuvent êtreautorisés. Sur unmode contractuel, sedéveloppent des apprentissages liés àl’habitat, aux responsabilités de la viefamiliale et sociale, pour réaliser desprojets de vie autonome, stabiliser lesfamilles, pour favoriser l'accès à la for‐mation, à l’emploi et au logement.L’interventionàdomicileestprivilégiée.Lesmodesdegardesontceuxdel’envi‐ronnement (crèche, halte‐garderie...).Laproximitéde l’équipe socio‐éducati‐veaveclelieudeviedesrésidentesetdeleurs enfants permet d’accueillir desfamilles monoparentales fragiles, pourquiunrisquedeséparationdesenfantsexiste. L’été, de courts séjours sontorganiséspourdépayserlesfamillesquipartentparpetitsgroupespourvivreunmoment ensemble, dans un espace etunenvironnementnouveau.

L’Association des femmes maliennes deMontreuilaétécrééeendécembre1996.Ellerépondaitàunedemandedefemmessouhai‐tantsortirdeleurisolement.Laplupartd’entreellesnesachantni lire,niécrire,ellesétaientsouventconfrontéesauxmêmesproblèmes–difficultéspourentreprendredesdémarches,rencontrer les enseignants de leurs enfants,allerà laposte,à lamairie,à lapréfecture…parfoismêmeobligéesdesefaireaccompa‐gner par leurs enfants pour les aider.Comment alors se libérer, vivre la vie de lacommune,participeràl’économiedelasocié‐té,êtrecitoyennesàpartentière?Ils’agissaitpour l’associationdecontribueràl’intégration de ces femmes et de leursenfants,mêmesiengénérallesenfantssontnésenFrance,sontdoncfrançaisetn’ontpasàêtreintégrés.Sadeviseest«Pourmieuxseconnaître, se reconnaître et vivre ensemble »,danslerespectdesdifférences.L’association a donc engagé des actionsd’échange,d’entre‐aideetdesavoir‐faire.Elleproposedesateliersd’alphabétisation,decou‐turepourvaloriserlesavoir‐fairedesfemmesetdel’aideauxdevoirspourlesenfants.Unemédiatrice peut les aider dans leur relationavec lesenseignantsetdans leurcorrespon‐

danceaveclesécolesetlesassociationsfémi‐ninesduMali.Avecl’aidedepartenaires,elleaorganisédesconférences,desdébats,dessor‐tiesculturellesetfamiliales.Elleaainsipermisauxfemmesmaliennesdes’intégrerdansleurquartier en les incitant à participer auxréunionsdeparentsd’élèves,auxconseilsetfêtes de quartier. L’association a égalementouvertunjardincollectifsurlaplaceHannah‐Arendt,cultivéparleshabitantsduquartierquiontretrouvéleplaisirdecultiverplantes,fleurset légumescommedans leurpaysd’origine.Depuis sa création, plus d’une centaine debénévolessesontrelayéspouranimerlesacti‐vités.Le3mars2012,l’associationafêtéses15ans.Une grande fête a été organisée partouteslesfemmesauparcMontreau.Cefutunvéritablemomentd’émotion,d’échangesetdeplaisirpartagéentreplusdequatrecentsconvives.Lesfemmesontacceptédeseraconterdansune publication qui retrace leur vie une foisarrivéesàMontreuil«Ellesl’ontvécu»,publiéeauxÉditionsRhubarbeavecdetrèsjoliespho‐tos et des recettes de cuisine pour varier lequotidien.Enventeàl’association:[email protected]

L 'appui à la parental i té se lonLa MaisonDuPainParPatriceFleury,directeurétablissement,LaMaisonDuPain,Pantin Contact:0156961717

Unspectacleauservicedel'éducationroutière«L'histoireducodedelarouteracontéeparunechaussure»estunspectaclepédago‐giquedontlebutestdefairemémoriserparlejeunepubliclescomportementsfonda‐mentauxdesécuritéroutière.Lespectacleseprêteàtouteactiondepréventionme‐néeàl’école,encentredeloisirs,centreso‐cialoulorsdejournéesthématiquesorgani‐séesparlescollectivitéslocales.Lespec‐tacle,d'uneheureenviron,estaussiungrandjeuinteractif.Ilfaitparticiperlesen‐fantsàuneséried'épreuvescaptivantes.Sketchesetquizs'enchaînentàunrythmeendiablé.Toutlemondeparticipeets'amuse!Touslescomportementsdesécuritémisenvaleurontétésoigneusementsélectionnéslorsdetablesrondesavecdesprofession‐nelsdelasécuritéroutière.Cespectacled'uneheure,avecmisesensi‐tuation,mimes,cascades,magie...estdes‐tinéeauxscolairesdel'élémentaire,duCPauCM1.Ilconvientaussiàunpublicfamilial,lesparentsytrouverontunefouled'infor‐mationspourlesappuyerdansleurrôleéducatifet...poureux‐mêmes!Contact:tél.:0637325667ouhttp://www.double‐z.net

LaMaisondesparentsdeBobignyouvredoré‐navantsesportesunsamediparmois(10hà17h).Desentretiensindividuelssurren‐dez‐vousetdesgroupesdeparoledepa‐rentssontproposés.Contact:tel.:0148458598ou0148458463maisondesparents@ville‐bobigny.fr32,rueHectorBerlioz

e n b r e f …

n um é r o 3 1 • d é c e m b r e 2 0 1 3

L’AssociationdesfemmesmaliennesdeMontreuilParLydiePérillaud, présidente,AFMM,Montreuil Contact:0148701115

NuméroréaliséparlesmembresducomitédepilotageduREAAP93(Caissed’allocationsfamiliales,Conseilgénéral,DDCS,Éducationnationale,Fédérationdescentressociaux,Protectionjudiciairedelajeunesse)etcoordonnéparProfessionBanlieue.Rens:DDCS0141607015ouProfessionBanlieue0148092636.

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• « Être parent(s) aujourd’hui ». Du 18au 23 novembre 2014 à Noisy-le-Grand, cette manifestation, conçueavec de nombreux acteurs de l’éduca-tion et de l’enfance, est l’occasionpour les parents de s’informer, dedébattre, d’échanger avec des profes-sionnels ou tout simplement de parta-ger de bons moments en famille. Cetteannée, c’est le thème Jeu et Parentalité,qui fait l’objet d’un focus particulier.

Rens. : www.noisylegrand.fr

l e c t u r e s• Soutenir et contrôler les parents, le

dispositif de parentalité. Alors que lesRéaap, créés en 1999, avaient pourobjectif le soutien à la parentalité devantla précarisation d’un nombre croissantde parents, le virage actuel, impulsé parles pouvoirs publics, tend vers le contrô-le des parents jugés défaillants et placeles intervenants du soin, du social et del'éducation au centre d’injonctions para-doxales. Gérard Neyran, Éditions Érès,2014.

• L’égalité des filles et des garçons dèsla petite enfance. Les enfants, filles ougarçons, construisent leur identité à par-tir de modèles inégalitaires. Commenttransformer cette situation où les filles etles garçons y perdent beaucoup ?Comment offrir un égal épanouissementaux enfants des deux sexes ? (dir.)Francine Hauwelle, Marie-Nicole Rubioet Sylvie Rayna, Éditions Érès, 2014.

• Mythe de la parentalité, réalité desfamilles. Famille : elle est en crise,paraît-il. En mutation de fond et deforme, sans doute, mais pourquoi encrise ? Parentalité : le plus souventelle reste présupposée, indéfinie, il esttemps de penser la parentalité et nonseulement la commenter. Saül Karsz,Dunod, 2014.

l ’ a g e n d a

L a l e t t r e d u r é s e a u d ’ é c o u t e , d ’ a p p u i e t d ’ a c c o m p a g n e m e n t d e s p a r e n t s

Se i n e ‐ S a i n t ‐Den i s

LaCaissed’allocationsfamilialesdeSeine‐Saint‐Denisestparticulièrementsen‐sibleetattentiveàladémarched’accompagnementdelafonctionparentalequis’inscritdanslapolitiqued’actionsocialedesCafcommeunmoyendefavoriserl’épanouissementdechacundesmembresdelafamille.LeRéseaud’écoute,d’appuietd’accompagnementdesparents(Réaap)valoriselescompétencesdesparentsdansleurrôleéducatif,facilitelarelationenfants/parentsetimpulselamiseenréseaudesacteursdelaparentalité.C’estdanscesensquelaCafestengagéedansuneoffrediversifiéedesoutienàlaparentalitévisantàpermettreàunmaximumdeparentsd’accéderàdesactionsadaptéesàleurbesoindanslecadrededifférentsdispositifsd’appuiàlaparentalitéquesontleslieuxd’ac‐cueilenfants/parents(Laep),lescontratslocauxd’accompagnementàlascola‐rité(Clas),lamédiationfamilialeetbienentenduleRéaap.LaCafdeSeine‐Saint‐Denisappréciel’implicationduConseilgénéraldanscedispositif,etqu’ilsoitunacteuretunfinanceurimportantsdesactions,àsescôtés.Eneffet,leConseilgénéraletlaCafapportentchacununpeumoinsde300000eurosparan,cequiporteà600000euroslemontantconsacréauxactionsduRéaap.Cen’estpasunesommenégligeable,alorsmêmequ’ilneresteplusquedeuxfinanceursprincipauxdudispositif,l’États’étantretiré.Afindecontribueràunemeilleurecontinuitéetarticulationentre lesactionspourlapetiteenfanceetlaparentalité,deconcouriràl’émergencedeprojetsnouveauxauniveaudépartemental,decontribueràdiminuerlesdisparitéster‐ritoriales en matière d’équipement et d’actions, un schéma petiteenfance/parentalitéestencoursd’élaborationsur ledépartement.LaSeine‐Saint‐Denis,dufaitdesesréalitéssocialesetdesarichessepartenarialeaétéretenuepourlamiseenplacedelapréfigurationd’untelschéma,quisefaitsousl’égidedupréfet,aveclaCaf,leConseilgénéral,lesreprésentantsdesmaires,l’Éducationnationale,ladirectiondépartementaledelacohésionsociale(Ddcs),l’uniondépartementaledesassociationsfamiliales(Udaf),etlaMutualitésocia‐leagricole(Msa).L’objectifdeceschémaestdepermettreunemeilleurearticu‐lationentrelesdifférentsdispositifs,petiteenfanceetparentalité,etdecréerdulienentrelesactionsdesoutienàlaparentalitéetcellesdelapetiteenfance.Ceschémadépartementaldevraitêtresignéenoctobre2014etpermettraledéveloppementd’actionsnouvelles.LeRéaapalesouciquelesporteursdeprojetdesoutienàlaparentalitécom‐muniquentauprèsdesparentssurlesprincipesfondateursdudispositifquifigu‐rentdanslachartenationaleetfavoriseledéveloppementduréseausocial.LeRéaapporteuneattentionparticulièreauxactionsmisesenœuvreavecuneimplicationsignificativedesparentsetsuscitel’élaborationdenouvellesinitia‐tives parentales développées localement, prenant appui sur un réseau deparentssoutenupardesprofessionnelsetdesinstitutions.Lesporteursdepro‐jetd’actionsRéaappeuventcomptersurleconseild’administrationetlesser‐vicesdelaCafpourêtreattentifsetmobiliséspourl’obtentiondesfinancementsnationauxnécessaireà leursactions, commeàune instructiondiligentedesappelsàprojetpermettantlamiseenœuvrerapidedeceux‐cienayantsécuriséleurfinancement.LaCafseradoncparticulièrementattentiveausoutiend’actionsportéesparlesassociations.

Jean‐PierreTourbin,Présidentduconseild’administrationCaissed’allocationsfamilialesdeSeine‐Saint‐Denis

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P a r e n t a l i t é s

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SantéetparentalitéParVincentBaudot,consultantensantépublique,IcôneMédiationSanté,5rueMatabiau,31000,ToulouseContact :05 61 63 10 69

NuméroréaliséparlesmembresducomitédepilotageduRéaap93(Caissed’allocationsfamiliales,Conseilgénéral,Ddcs,Éducationnationale,Fédérationdescentressociaux,Protectionjudiciairedelajeunesse),l’UdafetcoordonnéparProfessionBanlieue.Rens:Caf0149354998ouProfessionBanlieue0148092636.

Danslechampdelasanté,lathématiquedelaparentalité revient assez souvent, non pasdirectement,maisàtraverslasantédesjeunesenfants, des enfants, des adolescents. Lesparentsnesontjamaistrèsloinet,surcesques‐tions,ilfautentenircompte.Delààlier«santéàparentalité»,iln’yaqu’unpasmaisquinéces‐sitenéanmoinsdetenterdedéfinirlanotiondeparentalité.Celle‐ci est un concept complexequi est tra‐vailléauseindeplusieursdisciplines1:1/L’anthropologieestundomaineoùlaparen‐talitéestabordéeenfonctiondescivilisationsetdessociétés.Lecontextesocioculturelethisto‐riqueestprisencompteetpermetd’entrevoirlanotiondeparentalitéàtraverslaspécificitédes sociétés. La parenté se distingue de laparentalité.Laparentéfaitréférenceàlanais‐sance,àlafiliation,àladescendance,àlapater‐nité,àlamaternité.Laparentalitéestdéfinieàtravers cinq fonctions : l’engendrement, lenourrissage, l’éducation, l’attribution d’uneidentitéetl’accèsaustatutd’adulte.Lesanthro‐pologuesontmontréquelepèregéniteurpou‐vaitnepasassurerlesquatreautresfonctions.2/Lasociologie auneapprocheunpeudiffé‐rente.Elles’intéresseàladiversitédesmodèlesparentauxaveclesnotionsdegrand‐parentali‐té, de beau‐parentalité, de co‐parentalité(notammentencasdeséparationdecouple),depluriparentalitéetd’homoparentalité.C’estunepriseencomptedelaplacequelesdiffé‐rentsadultessontàmêmedeprendreauprèsdel’enfant.C’estunevisionassezcomplémen‐tairedel’approcheanthropologiquequipermetd’étudier les différentsmodèlesparentaux etleursévolutions.3/Ledroits’intéresseégalementàcettenotiondeparentalité.L’évolutiondesmodèlesparen‐tauxagénéréunetraductionjuridiquedecesmutations,ainsi l’autoritéparentale conjointe(1970)consacrel'égalitédesdroitsetdevoirsdupèreetdelamèredansl'éducationdesenfantsen lieuetplacede lapuissancepaternelle, leprincipedecoparentaliténotammentpourlescouples divorcés, mais pas que... D’autresnotionsn’ontpasencoretrouvédetraductionjuridique, comme la reconnaissancede diffé‐rentesformesdeparentalité:leparentsocial,l’autoritéparentaledesgrands‐parentssurles‐quelsjuristesetparlementairessepenchent.4/Lapsychologieestledomaineoùlesliensaveclasantésontlesplusévidents.Laparenta‐litéestunmécanismepsychiquequipermetdepréparer l’arrivée de l’enfant : en effet, uneconstructionpsychiquesemetenplaceavantlanaissance de l’enfant. La parentalité corres‐

pondégalementaubesoindesereproduire,deprendreenchargeetdetransmettreàunautreêtre:ledésird’avoirunenfant.C’estégalementunprocessus,unpassaged’unstadeàunautre ;enl’occurrence,lepassageàl’étatdeparentquis’appuiesurunensembledepratiques.Onpeutainsidirequ’enpsychologie, laparentalitéestl’ensemble des réaménagements psychiqueset affectifs qui permettent à des adultes dedevenir parents, c’est‐à‐direde répondre auxbesoinsdeleursenfantsàtroisniveaux:lecorps(lessoins),lavieaffective,laviepsychique.Aussiladéfinitionsuivanteparaîtassezcomplè‐te puisqu’elle tient compte des différentesapprochesanthropologique,sociologique,juri‐diqueetpsychologique:«Laparentalité,c’estl’ensembledesdroitsetdevoirs,desréaména‐gements psychiques et des affects, des pra‐tiques de soin et d’éducation,mis enœuvrepourunenfantparunparent(dedroitouélec‐tif),indifféremmentdelaconfigurationfamilia‐lechoisie2.»La définition de la santé proposée parl’Organisation mondiale de la santé (Oms)prendlasantéausenslargeduterme,quivabienau‐delàdel’absencedemaladie,puisqu’el‐le introduit lesnotionsdebien‐êtrephysique,social,psychique,moral…Onpeutdoncposerlepostulatquelasantéestunethématiquecen‐traledelaparentalité.

Comment travailler le lien entre santé etparentalité?

Ens’appuyantsur lespratiquesdescoordina‐teursdesdeuxdispositifsdelaPolitiquedelavillequesontlesAtelierssantéville(Asv)etlesprogrammes de réussite éducative (Pre), onpeutlisterlesdifférentesproblématiquesqu’ilsabordent lorsqu’ils travaillent sur le thèmesantéetparentalité:‐Lacapacitédeveilleetdedétectionprécocepar lesparentsdeproblèmesde santéetdetroubles chez l’enfant. Il s’agiradepermettreaux parents d’avoir ce rôle fondamental deveilleetdedétectionafinqu’ilspuissentseposi‐tionnersurcesquestions.‐Lestâchesetsoinsquotidiensapportésparunparent à un enfant, comme l’accompagne‐ment vers les soins (docteur, dentiste…), lesdémarches de prévention (exposition solai‐re…).‐Lerôledesparentsdansl’éducationàlasanté :l’hygiènedevie(hygiènebuco‐dentaire…),undialoguedeprévention(pouvoirdiscuteravecsonenfantdesaddictions,desrapportsproté‐gés…)‐Le rôledesparentsdans ledéveloppement

HistoiresenfamilleDepuis 2002, la Cie pour l’Artisanat desmenteurs va à la rencontre des publics deSeine‐Saint‐Denispourproposer lethéâtrelàoùonnel’attendpasforcément:lesrez‐de‐chausséed’immeuble,lesséminairesdeprofessionnelsde la santéoudu logementsocial... Mais aussi auprès des publics quel’on n’associe pas forcément au théâtre :adultesenalphabétisationouenrecherched’emploi,enfantsdeSegpa,jeunesautistes,collégienstravaillantsur lesommeil...PourlaCie,lethéâtreestunoutildedéveloppe‐ment social et de développement person‐nel. Il s’agitdeprendreenconsidération larelation entre corps, esprit et émotion.Depuisquatreans,laCie estenrésidenceàla cité Cour d’Angle à Saint‐Denis. S’ap‐puyant sur les contes traditionnels et leuruniversalité, laCie chercheà favoriser l’ex‐pression des parents, notamment ceux auparcoursmigratoiredifficile.EnpartenariataveclaMaisondequartierSémard,laCieselance dans une nouvelle aventure mêlantmusique (grâce à une collection d’instru‐mentsdumonde)etcontes.Poursuivantsadémarche de création collective, la Ciechercheàtravailleràlarelationparents‐en‐fants de façon ludique pour renforcer laconfiance et la connaissance les uns desautres.

Pour lesenfantde6à10ansaccompagnéd’unparent.Gratuit ‐ Inscription au 01 43 52 18 99 [email protected]://artisanatdesmenteurs.ouvaton.org

e n b r e f …

descompétencespsychosocialeschezl’enfant:l’estime de soi, le lien avec les autres…‐Larelationaffectiveentreparentsetenfantsetsesconséquencessurlasantédesunsetdesautres.‐Lesconséquencesdesrelationsconjugalessurlebien‐êtredel’enfant.‐Lacapacitédesparentsàrésisteraux«injonc‐tions»:leparentasonlibre‐arbitreetilfautlerespecter et faire en sorte qu’il le garde.Cesontdoncdesbasesdetravailquipeuventalimenterlesprojets.La parentalité n’est pas le seul élément quiinfluencelasantédel’enfant:lecadreenviron‐nemental‐l’école,lespairs,lesstructuresd’ac‐cueiletdeloisirs,etc.‐interagitaveclafamilleetinfluesurlarelationparentale.Demêmequelescadresjuridiques,culturels,politiquesontunimpact sur la parentalité et sur la santé desenfants.Resteàlesmobiliser,cequiengendreleques‐tionnementsuivant:commentfairepoursensi‐biliser les parents puis les associer dans lesactions«santéetparentalité»?Faut‐ilprivilé‐gier l’accompagnement individuel, lesactionscollectives ? Et quels partenariats faut‐ilconstruirepourmettreenœuvrecesactions?1 «Santéetparentalité,l'approchedesvilles»,Réseaufrançaisdesvilles‐santédel'Oms,Pressesdel'Ehesp,2013.2 MartineLamouretMartheBarraco,Souffrancesautourduberceau,GaëtanMorinÉditeur,1998.

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Depuis plusieurs années déjà, la direc‐tionacadémiquedesservicesde l’Édu‐cation nationale (ex‐Inspection acadé‐mique)deSeine‐Saint‐Denisestenga‐gée dans des actions qui visent à rap‐procher lesparentsdesétablissementsscolaires,particulièrementlespluséloi‐gnés.‐ Dans le cadre de l’opération Ouvrirl’écoleauxparentspourréussirl’inté‐gration lancée en 2008, des ateliers,organisés dans une trentaine d’écoles,accueillentdesparentsd’élèves volon‐taires. Ils sont animés par des profes‐seurs etdes formateursqui répondentauxinterrogationsdesparentsetexpli‐citent les contenus et les pratiques del’écoleélémentaire.‐ Dans lescollègesd’unequinzainedevilles,desAteliersdesavoirssociolin‐guistiques (Asl) Parent d’enfant‐Parent d’élève ont été mis en placedepuis2007. Ils sontco‐financéspar leConseil général, la Direction départe‐mentaleàlacohésionsociale(Ddcs)etles municipalités et sont ouverts auxparents d’élèves qui souhaitent qu’onlesaccompagnedanslacompréhension

de la scolarité de leurs enfants.Beaucoupdethèmesdelavieducollè‐geysontexplicités :emploidutemps,bulletindenotes,évaluations,remédia‐tions,programmesdisciplinaires,travailàlamaison,aidesfinancières…Lesprofessionnelsdesétablissements–principaux de collège, professeurs,conseillers principaux d’éducation(Cpe), assistantes sociales, infirmières,conseillers d’orientation ‐ rencontrentles parents d’élèves inscrits et répon‐dentàleursquestions.L’objectif principal est d’accompagnerchaqueparentenluiapportantlesoutilsquivontl’aideràdécoderlaviescolairedesonenfantetàparticiperàlaviedel'établissement.Ces ateliers, destinés en priorité auxparents d’origine étrangère (mais passeulement), sont des lieux d’échangesetdetransmissionaniméspardespro‐fessionnels volontaires. L’ambiance yest toujours chaleureuse et conviviale.Renseignez‐voussur leur implantation,ilyadesplacesvacantesetlesinscrip‐tions sont toujours possibles dans lesétablissements.(suiteauverso)

Être parent aujourd’hui, la prochaine soi-rée rencontre des acteurs de la parenta-lité des villes d’Épinay-sur-Seine, deL’Île-Saint-Denis, de Saint-Denis, deSaint-Ouen et de Villetaneuse, se tien-dra le mardi 9 décembre 2014 de 18 hà 21 h à la Maison des initiatives et de

la citoyenneté, 1bis rue Mechin/placedes Arts, L’Île-Saint-Denis. Vous y êtescordialement invités.

Rens. : 01 48 09 26 36

l e c t u r e s• La parentalité en questions -

Synthèse des travaux de recherchedes Universités populaires deparents. Des parents livrent les résultatsdes recherches qu’ils ont menées dans lecadre des universités populaires deparents sur des thèmes comme les écrans,la transmission des valeurs, l’école, l’ima-ge des quartiers... 9 livrets réunis dans uncoffret constituent l’ouvrage. ÉditionAcepp, septembre 2013. Pour commander : 01 44 73 85 20 ouwww.acepp.asso.fr

• Parentalité, addiction et travailsocial. Le questionnement de l’ouvra-ge tourne autour des représentationssociales d’un parent souffrant d’addic-tion et tout spécialement de dépendan-ce au produit « drogue ». Cet ouvrageapporte des outils d’intervention socia-le auprès des parents dépendants. Ilpermet aux professionnels d’objectiverles obstacles de l’évaluation du risquede la dépendance du parent sur l’en-fant : permettre une reconnaissancesymbolique du parent et préserver l’in-térêt de l’enfant dans la limite des com-pétences parentales. L’Harmattan,Logiques sociales - Sociologie travailsocial, 2013.

l ’ a g e n d a

L a l e t t r e d u r é s e a u d ’ é c o u t e , d ’ a p p u i e t d ’ a c c o m p a g n e m e n t d e s p a r e n t s

Se i n e ‐ S a i n t ‐Den i s

Laréussitescolaireestlefruitd’unecoproductionquifaitinterveniraumoinstroisacteurs:lesparents,lesenseignantsetlesenfantseux‐mêmes.Lesparentsd’abordpuisqueceux‐cicréentlesconditionsdecetteréussiteenprocurantàl’enfantunesécuritéàlafoismatérielleetaffective.Sesentiraimé,encouragémêmelorsqu’onrencontredesdifficultésscolairesestauprincipemêmedelaréussite. Les enseignants qui transmettent le savoir et accompagnent lesenfantstoutaulongdeleurparcoursjouenteuxaussiunrôleimportantcarilssontcenséscompenserlesdéficitsscolairesouculturellesdesfamilles,notam‐mentdesmoinsbienpourvues,endélivrantdesenseignementsadaptésàtouslesenfants.Enfin lesenfantseux‐mêmescontribuentà leurmanièreàcetteréussiteenrépondantpositivementounégativementauxpréconisationsdesadultes.Mêmes’ilssontsouslaprotectionetlaresponsabilitédeceux‐ci,ilssontaussiacteursdeleurviescolaireetàcetitreilestimportant,danslarelationpédagogique,deprendreencompteleursingularité,leursdispositionsetleryth‐meauquelilsprogressent.Desrapportsconstructifsàl’écolevontparticiperàlaréussitescolairesansforcémentl’assurer,etàl’inversedesrelationsdifficilespro‐duirechezlesenfantsunconflitdeloyautéentreraisonscolaireetraisonaffecti‐ve.Impliquerlesparents,cen’estpassimplementleurdemanderdepréparerdesgâteauxpourlakermesseousignerlespétitionsdesenseignantspoursou‐tenirleursluttes,c’estd’abordetavanttoutlesreconnaîtrecommelespremierséducateursdeleursenfants,lesaccueillirdignementdanslesécoles,lesinfor‐mer,aveclesoucipédagogiquedelesinitierauxméthodesetauxenjeuxdel’écolepouréviterleseffetscatastrophiquesdu«délitd’initié»quiprofiteauxenfantsissusdescatégoriessocialeslesmieuxdotées.Chaqueétablissementdevraitdoncdisposerd’unemaisondesparentsoùdespapasetdesmamanspourraientspontanémentvenirdiscuterentreeuxmaisaussiavecdesmembresducorpsenseignant.Ouvrirl’écoleauxparents,cen’estpasfairerentrerdesgêneursetdesincompé‐tents,voireparfoisdes«barbares»,c’estaucontraires’associerpour,encom‐plémentarité,aidernosenfantsàréussiraumieuxleurscolarité.

DanielVerba,UniversitéParis13/IRIS

n u m é r o 3 3 • n o v e m b r e 2 0 1 4

Parental i té ParDominiqueLevet, référentparentalitéscolaireetclassesd’accueil,Directiondesservicesdépartementauxdel’ÉducationnationaledeSeine‐Saint‐Denis

P a r e n t a l i t é s

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Crééen2000,lecontratlocald’accom‐pagnementàlascolarité(Clas),undesleviers de la politique d’action socialede la Caf en matière de soutien à laparentalité, offre, au côté de l’école,l’appui et les ressources dont lesenfants ont besoin dans leur environ‐nement familial et social et accom‐pagne les parents dans la scolarité deleursenfants.Les objectifs principaux: les actionsvisentàcréerlesconditionsfavorablesaudéveloppementdel’enfantetàsonépanouissement personnel, tant auniveau de sa scolarité qu’au niveaufamilial,enrenforçantlesliensenfants‐parents.Lesactivitéssocio‐éducativesproposéesdoiventsusciterl’envied’ap‐prendreetdedécouvrir,nécessairesàlaréussitescolaire.Ellesdoiventégale‐mentpermettentdevaloriserlescom‐pétences parentales. Les parents sontdesacteursdel’accompagnementàlascolarité. Leur implication est privilé‐giée et reconnue. Les actions doiventaussileuroffrirdesespacesd’informa‐tion, de dialogue, de soutien, demédiationenrecherchantunearticula‐tionaveclesréseauxd’écoute,d’appuiet d’accompagnement des parents(Réaap).Lesactionssedéroulentendehorsdutempsscolaire. Il s’agitd’uneaideauxdevoirs pour les élèves de l’école élé‐mentaireaulycée,encomplémentaritéd’apports culturels dans un cadre

laïque, non prosélyte, favorisant lamixitéentrelesfillesetlesgarçons.Lesactions sont prioritairement destinéesaux élèves qui ne trouvent pas dansleur environnement les conditionsnécessairesà la réussite scolaire.Ellesprivilégient également l’accompagne‐ment des enfants lors des momentscharnièresduparcoursscolaire(lepas‐sage dans le secondaire, l’orientationen3ème, l’accèsenclassede seconde)et des enfants récemment arrivés enFrance.Ainsi, en Seine‐Saint‐Denis pour l’an‐néescolaire2014‐2015prèsde10400enfants et jeunes bénéficient d’unaccompagnement à la scolarité, dont54 %scolarisésenécoleprimaire,35 %aucollègeet11%aulycée.Lesbénéfi‐ciaires étaient de 10 188 élèves pourl’année scolaire 2013‐2014 soit uneaugmentationdeprèsde2,10%.Lachartenationaledel’accompagne‐mentàlascolarité:ellefixeuncadrede référence et les actions retenuesdoivent répondre aux exigences dequalité de l’offre en direction desélèveslesplusendifficulté.LeClasdoitcontribueràunemeilleureégalitédeschancesetàunrenforcementdesliensfamilles‐écoles.Une étroite collabora‐tion entre les accompagnateurs et lesenseignants permet de proposer unaccompagnementpersonnalisé.Un comité de pilotage départemen‐tal : leClasestaniméparuncomitéde

pilotage départemental réunissant lesreprésentants de la Préfecture, de laDirection départementale de la cohé‐sionsociale(Ddcs),delaDirectiondesservices départementaux de l’Éduca‐tion nationale (Dsden), du Conseilgénéral et de la Caf, qui en assure lepilotageetlesecrétariat.Lecomitédepilotage valide les actions proposéesparlesporteursdeprojetets’assuredel’articulationentrel’Éducationnationa‐le,leprogrammederéussiteéducative,leRéaapetdanslecadredelamiseenœuvredelaréformedesrythmesédu‐catifs,desliensentrelesactionsClasetles temps d’activités périscolaires(Tap).LeComitédepilotagedélivreunagrément qui conditionne le verse‐mentdelaprestationdeservice.Cettedernièrecouvrelapriseenchargepar‐tielledesdépensesdefonctionnementdes actionsmenées pour des groupesde5à15enfants.LaCafestleprincipalfinanceur et mobilise chaque annéeuneenvelopped’unmillionquatrecentmilleeuros.Des actions portées principalementpar des associations de proximité :62,5 % des porteurs de projet agrééssont des associations. Les servicesmunicipauxdel’enfance,delajeunesseoudel’éducation,selonlesvilles,cou‐vrentles37,5%restant.Ainsi,34com‐munes sur les 40 du départementbénéficient d’actions Clas. Chaqueannée,denouveauxporteursdeprojetsollicitentledispositifClas.En2014,15nouveauxporteursdepro‐jetsontsollicitéunagrément.

L 'accompagnement à la scolar i té: le ClasParAnnickJouret,conseillèretechniqueenactionsociale,Caf,Seine‐Saint‐Denis Contact:01 49 35 47 30

Pourallerplusloin:Lesprochainesdatesthéâtreforum:

En2015,organisésaveclaCompa‐gnieEntréedeJeu,ilssetiendrontauxcollègesJeanMoulinàAuber‐villiersle22janvier,ClaudeDe‐bussyàAulnay‐sous‐Boisle27jan‐vier,NelsonMandelaauBlanc‐Mesnille29janvier,Cesaria‐EvoraàMontreuille3février,JulesMicheletàSaint‐Ouenle5février,TravailLangevinàBagnoletle10février,GarciaLorcaàSaint‐Denisle12fé‐vrieretPantinenmars,ladateetlelieun’étantpasencorefinalisés.

LescollègesquiaccueillentdesAsl:DenisDiderotetJeanMoulinàAu‐bervilliers,ClaudeDebussyàAulnay‐sous‐Bois,TravailLangevinàBagno‐let,PierreSémardàBobigny,Jacque‐linedeRomillyauBlanc‐Mesnil,Ro‐mainRollandàClichy‐sous‐Bois,PolitzeràMontreuil,GeorgesBraqueàNeuilly‐sur‐Marne,OlympedeGougesàNoisy‐le‐Sec,LavoisieràPantin,PabloNerudaàPierrefitte‐sur‐Seine,GarciaLorcaàSaint‐Denis.

e n b r e f …

n um é r o 3 3 • n o v e m b r e 2 0 1 4

Numéro réalisé par le comité de pilotage du Réaap93 (Caisse d’allocations familiales,Conseilgénéral,Directiondépartementalede lacohésionsociale,Éducationnationale,Fédération des centres sociaux, Protection judiciaire de la jeunesse) et coordonné parProfessionBanlieue.Rens:Caf01 49 35 49 98ouProfessionBanlieue0148092636.

‐ Financédans lecadredesactionsduRéseaud’écoute,d’appuietd’accompa‐gnement des parents (Réaap), chaqueannée depuis 2007, un théâtre‐forumest organisé dans huit collèges deSeine‐Saint‐Denis pour les parentsd’élèves et les professeurs de ces éta‐blissements.Cesmoments permettentde rapprocher ces deux communautésadultes, autour de thèmes qui concer‐nent l’éducation des adolescents, dansdessoiréesconvivialeset ludiques.Lesacteursmettentenscènedessituationsquiabordent les relationsécole‐familleou des thèmes liés à l’adolescence etfont échanger les spectateurs sur cessujets,toutenlesamenantàinterprétersur scène leurs propositions émisesdansledébat.Succèsgaranti!‐Engagésdemanièrepartenarialedansle cadre du Projet éducatif territorialdepuis octobre 2013, la Direction desservicesdépartementauxdel’Éducationnationale et le Conseil général ontouvert lors de la rentrée scolaire2014/2015, des Espaces‐Parents danslesdouzenouveauxcollègesdudépar‐tement. Ce sont des lieux ouverts etorganisés, qui visent à encourager etaccompagnerlaplacedesparentsdans

l’institution scolaire en tant qu’acteursdelascolaritédeleurenfantmaisaussien tant qu’acteurs ressources poten‐tiels.Ilssontdédiésauxrencontresindi‐viduelles et collectives, sous la respon‐sabilitéduchefd’établissement,etten‐dent à faciliter la participation desfamilles,leséchangesetlaconvivialité.Desactionsetprojets,pouvantêtreenlienavecleprojetd'établissement,sontouserontproposésdanscesespacesparles parents d'élèves ‐ leurs représen‐tantsetleursassociations ‐leséquipeséducativesoudespartenairesdel'école,acteurs du territoire (associations,centres sociaux, culturels, maisons dequartiers,théâtres,ludothèques,…).Des partenaires « historiques » dudépartement comme la Caf, laFédération des centres sociaux 93 etProfession Banlieue les accompagnentdansceprojet.Toutescesactionsvisentàrendrel’éco‐leplusaccueillantedansuneperspecti‐ve de co‐éducation et de coopérationavec les parents, enjeumajeur pour laconstructiondel'Écoledelaréussitedetouslesélèves,danslesensdelaloidejuillet2013surlarefondationdel'ÉcoledelaRépublique.

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Il est bon de rappeler qu’il n’y a pas derecette idéale ni de façon standardiséede procéder pour parler d’usages dedrogues. Chaque situation est unique etla façon d’aborder ces questions vadépendre de la formation du profes-sionnel, de la place occupée par celui-ciauprès de la famille, de sa relation avecelle, du cadre dans lequel le profession-nel est sollicité ou dans lequel il solliciteles parents, ainsi que des autres acteursqui interviennent et ce que le profes-sionnel en sait. Néanmoins, un objectifque tout professionnel peut se donner,avant d’aborder la question des drogueset des addictions avec des adolescentset leur famille, est d’y voir plus clair.C’est-à-dire de partir du principe qu’il nesait pas quels sont les enjeux sous-jacents à la demande qui lui est faite. Etla question sous-jacente à se poser est :« Où est le problème ? » ou « Qu’est ce quipose problème, à qui ? » Par expérience,avant d’être un problème, l’addictionest d’abord une solution. En effet, sur laquantité d’expérimentations qui se fontdans la vie d’un individu, celle qui s’ins-talle durablement et peut mener à une

addiction représente dans un premiertemps une manière de gérer, de régler,d’éviter, ou de masquer une difficultéantérieure non résolue. L’addictionparaît être d’abord un mode de gestionde problèmes antérieurs.Le problème des addictions touche toutle monde. Cela signifie que chaque indi-vidu, à un moment ou à un autre de savie est amené à s’interroger sur son rap-port à l’interdit, aux limites, à ce qu’estl’excès et à ce qu’est la dépendance.Quel rapport intime chacun entretient-il avec ces questions ? Chacun a croisésur sa route le tabac, l’alcool, les médi-caments, le travail, le sport, l’amour, lasexualité. Chacun a également éprouvéla douleur, la tristesse, l’anxiété, l’an-goisse, la colère, les questions existen-tielles et y a apporté ses propresréponses. Il est essentiel d’avoir cela entête, parce que chaque acteur de lasituation a été confronté à cela, l’ado-lescent(e), le père, la mère et le profes-sionnel. Le rapport à ces questionsinfluence la façon d’écouter et d’en-tendre le discours des autres. Être auclair sur ses propres (suite page 2)

Des formations autour de l’animationd’ateliers bilingues, sur l’éveil auxlangues, sur la valorisation de la languematernelle sont proposées par l’asso-ciation DULALA (d’une langue àl’autre) qui assure la promotion dubilinguisme et l’éducation au plurilin-guisme.

Rens. : www.dunelanguealautre.org

« Parler de discriminations avec les

jeunes », conférence-action organiséepar Les Zégaux, association spéciali-sée dans la prévention des discrimina-tions dans le domaine de l’éducation, le14 octobre de 8h30 à 13h00, à la Tourde Malte, à Évry.

Rens. : http://leszegaux.frou [email protected]

l e c t u r e s• Cannabis, ce qu’il faut savoir. Cette

brochure fournit des informations et destémoignages sur la consommation decannabis et sur les risques associés. Édition Inpes, 2014. www.inpes.sante.fr

• Cannabis : les risques expliqués auxparents. Cette brochure destinée aux pa-rents a pour objectif d'apporter les infor-mations concrètes qui leur permettrontde connaître les risques démontrés de laconsommation de cannabis et de leurdonner des clés pour un dialogue avecleur enfant. Elle a aussi pour rôle de lesguider dans l'aide à lui apporter s'ils sentent qu'il a commencé à « déraper ».Édition Inpes, 2014.www.inpes.sante.fr

• Guide d’aide à l’arrêt du cannabis. Ceguide a pour objectif d'aider les per-sonnes qui envisagent d'arrêter deconsommer du cannabis en les accompa-gnant de manière pratique au long des dif-férentes étapes du processus d'arrêt.Édition Inpes, 2014.www.inpes.sante.fr

l ’ a g e n d a

L a l e t t r e d u r é s e a u d ’ é c o u t e , d ’ a p p u i e t d ’ a c c o m p a g n e m e n t d e s p a r e n t s

S e i n e - S a i n t - D e n i s

Les ressources et compétences familiales sont des leviers sur lesquels il estimportant de s’appuyer pour prévenir les conduites à risques des jeunes. D’où lanécessité de travailler avec les professionnels des structures et des équipes deproximité qui accueillent et accompagnent les familles, comme les maisons desparents, les centres sociaux, les lieux d’écoute, la prévention spécialisée… Cetaxe, parmi d’autres, fait partie des principes mis en avant par la Mission métro-politaine de prévention des conduites à risques (Mmpcr). Créée en juillet 2013, laMmpcr est le résultat du rapprochement des Missions du Conseil départemen-tal de Seine-Saint-Denis et de la Ville de Paris qui ont mutualisé leurs approcheset moyens pour optimiser leur capacité d’action et mettre en œuvre une poli-tique publique de prévention des conduites à risques plus efficace et solidaire surleurs territoires. La Mmpcr est une structure ressource en recherche-développe-ment qui accompagne les acteurs des deux territoires en contact avec les publicsexposés aux conduites à risques, dans leurs projets de prévention. Elle propose :un travail d’observation et de recherche-action pour comprendre les processusà l’œuvre et éclairer les problématiques émergentes ; l’information et la forma-tion des acteurs sur des outils pour développer des actions auprès de leurspublics (« l’espace accueil outil » reçoit individuellement sur rendez-vous ou enateliers thématiques) ; des temps d’échanges (déjeuners-débats, colloques...) etde qualification en direction des professionnels pour échanger sur les expé-riences et pratiques professionnelles ; la valorisation et le soutien à l’expérimen-tation des pratiques et expériences en prévention. En Seine-Saint-Denis, laMmpcr 93 gère également un espace de prévention, « Tête à Tête », situé dansle centre commercial de Rosny II. Celui-ci accueille les jeunes individuellement ouen groupe, pour les sensibiliser, les informer et répondre à leurs préoccupationssur les problématiques liées à la sexualité, à l’usage de produits psychoactifs, àl’utilisation des écrans et des réseaux sociaux numériques, au mal-être, aux vio-lences. Ce lieu est une ressource que les jeunes peuvent solliciter. Il contribue parson action à la prévention des conduites à risques.

Dorothée LamarcheResponsable de la Mmpcr, Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis

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Parler des usages de drogues et des addict ionsPar : Jean-Baptise Legouis, psychologue

P a r e n t a l i t é s

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Étap’Ado est une structure d’accueil etd’écoute pour les adolescents mineurs (13à 17 ans) ouverte toute l’année, sept jourssur sept, de 9 heures à 20 heures. Elleaccueille à Pantin des jeunes qui font ladémarche de venir déposer leur fardeau :un malaise, des difficultés, une crise, etquelquefois beaucoup plus. Étap’Ado leurpropose un sas de décompression pourpouvoir prendre du recul, verbaliser lesdifficultés, élaborer une ébauche de solu-tion. Le service est porté par laSauvegarde 93, une association départe-mentale de protection de l’enfance, quimobilise 400 salariés répartis en 8 serviceset de multiples compétences : de l’éduca-tion spécialisée à l’assistance éducativeen milieu ouvert et de la prévention de ladélinquance à l’accompagnement desfamilles sur la problématique du loge-ment…Étap’Ado accueille des jeunes en crise,pas encore en danger, et propose uneétape pour leur éviter de se perdre dansune rupture familiale, scolaire, voiresociale. Ils arrivent souvent dans un étatde grande détresse, de crispation, desaturation émotionnelle. Ils viennent des40 villes du département.Étap’Ado met à leur disposition un sas, untemps pour unifier leurs différentes tem-poralités (physique, psychique et émo-tionnelle), un lieu où se poser. Les pra-tiques et outils éducatifs que nous utili-sons vont leur permettre de mobiliser

leurs sens, leur imaginaire, leur capacitéde se penser autrement. Ils sont acceptéscomme ils sont. Ils peuvent revenir autantde fois qu’ils en ont besoin. Selon leur situation nous pouvons leurproposer de se poser pour une, deux, outrois nuits. Cette proposition est condi-tionnée par le consentement de leursparents qui sont contactés par téléphone.Le décalage entre ce que les adolescentsvivent, ce qu’ils sont et ce qu’ils disentn’en finit plus de renvoyer les parents ouresponsables légaux à leurs impuissancesnon seulement en tant que parents maisen tant qu’adultes qui cumulent plusieursdifficultés d’ordres conjugal, profession-nel, économique, culturel et de santé surle département. Face à cela, les adoles-cents, en prise avec ces réalités et sanspouvoir les appréhender vraiment, tes-tent et exacerbent constamment laconsistance et la solidité de leurs relationsavec les figures parentales. Les ren-contres avec les familles ne sont pas sys-tématiques, elles dépendent de la problé-matique et de la demande du jeune, saufs’il y a proposition d’accueil de nuit.Neuf fois sur dix, les parents acceptentcette proposition : nous valorisons le faitque leur enfant a demandé de l’aide, qu’ilest en sécurité, que s’il est difficile d’êtreadolescent, nous savons qu’il est difficiled’être parent d’adolescents et que noussommes prêts à les aider. Quand ilsdemandent à juste titre qui nous

sommes, nous leur suggérons de venirvoir, mais sans rencontrer le jeune tout desuite.

Depuis huit ans maintenant que le serviceexiste, nous constatons une forte mobili-sation des parents, souvent à deux quandils sont deux. Nous accompagnons lejeune et sa famille jusqu’à ce qu’ils soienten capacité de se parler, de réfléchirensemble dans la même pièce.En 2014, sur 284 accueils, 67 jeunes ontété mis à l’abri par l’Aide sociale à l’enfan-ce, 14 ont été accueillis par la famille élar-gie, 212 ont réintégré le domicile familial.111 familles ont été rencontrées.Les parents peuvent être reçus 7/7 jours,avant que le problème ne soit « institu-tionnalisé », et qu’ils soient culpabilisés.Les conflits se disent, des histoires fami-liales se racontent, des malentendus sontlevés, des décisions s’élaborent. Étap’Adopropose des recours : une médiationfamiliale, du soin, une maison de parents,une maison d’adolescents, une consulta-tion ethno-clinique, une prise en chargedes difficultés sociales, etc. Et oriente versles dispositifs concernés en tenant comp-te de la domiciliation de la famille.

Tout professionnel, toute personne estsusceptible de conseiller Étap’Ado à unadolescent ou un parent en difficulté.L’équipe d’Étap’Ado, composée d’éduca-teurs, d’une psychologue et d’une psy-chomotricienne accueille chaque jourphysiquement, par téléphone ou de façoninconditionnelle, toutes les demandes.

Alors n’hésitez pas !!

Étap’Ado, un l ieu d ’écoute et d ’accopagnementPar : Sophie Modier, directrice, 23 rue Delizy, Pantin Contact : 01 57 42 18 88

Quelques ressources :

– Mission interministérielle de luttecontre les drogues et les conduites addic-tives (Mildeca) : www.drogues.gouv.fr

– Observatoire français des drogues etdes toxicomanies (Ofdt) : www.ofdt.fr

– Mission métropolitaine des conduites àrisques 93, 41 rue Delizy, 93500, PantinTél. : 01 71 29 26 91. [email protected]

– Tête à Tête, centre commercial Rosny2, avenue du Général de Gaulle – Niveau 1 Porte 2. Tél. : 01 48 12 01 [email protected]

– Interventions à la demande : GrégoryPfau, docteur en pharmacie, unité d’ad-dictologie de l’hôpital de la Pitié-Salpê-trière à Paris, coordonnateur pour Parisdu dispositif Trend/Sintes (Ofdt-associa-tion Charonne) et de la mission XBT deMédecins du [email protected]

e n b r e f …

S e i n e - S a i n t - D e n i s L a l e t t r e d u r é s e a u d ’ é c o u t e , d ’ a p p u i e t d ’ a c c o m p a g n e m e n t d e s p a r e n t s Parentalités n u m é r o 3 5 • s e p t e m b r e 2 0 1 5

Le comité de pilotage du Réaap93 (Caisse d’allocations familiales, Conseil départemen-tal, Direction départementale de la cohésion sociale, Éducation nationale, Fédération descentres sociaux, Protection judiciaire de la jeunesse...). Coordination par ProfessionBanlieue. Rens. : Caf : 01 49 35 49 98 ou Profession Banlieue : 01 48 09 26 36.

tolérances ou intolérances paraît un bonpoint de départ, afin d’être plus à mêmede ne pas les projeter sur la situationprésentée.

Des règles qui paraissent importantes :1/ Éviter les excès, tant du côté de labanalisation que de la diabolisation. Leprofessionnel doit se constituer despoints de repère qui l’aident à donner unavis aux parents sur le bienfondé de leurinquiétude. Quel est le comportementqui inquiète ? Quand a-t-il commencé ?Quel âge avait l’enfant ou l’adolescent àce moment-là ? Pensent-ils à un élé-ment déclencheur ? Les parents obser-vent-ils une évolution quels qu’en soientles sens - positif ou négatif ? Qu’ont-ilsfait et quels ont été les effets de ce qu’ilsont fait ?

2/ Reconnaître la légitimité de l’inquié-tude, mais essayer de la resituer etrechercher les ressources et les pointsd’appui, de confiance, sur lesquels peu-vent s’appuyer les parents.L’adolescence est souvent anxiogène enelle-même. C’est souvent une périodede vie assez confuse où les adolescentsne se reconnaissent pas eux-mêmes etoù les parents ont du mal à reconnaître

leur enfant. Les résistances aux change-ments, de toutes parts, mettent en diffi-culté l’ensemble des membres de lafamille.3/ Ne pas viser d’emblée le sevrage oul’abstinence car les effets peuvent êtretrès néfastes.4/ Donner des points de repères auxparents sur les éléments de dangerositéou d’inquiétude.Les éléments de préoccupations àprendre en compte : – l’âge du début de la consommation oudu comportement inquiétant, plus c’esttôt plus c’est inquiétant ; – le rythme de la consommation ou ducomportement, la place que cela prenddans la vie sociale et familiale de l’ado-lescent ;– enfin, savoir si la consommation de

produits est solitaire ou en groupe (laconsommation solitaire est inquiétan-te).5/ Avoir des éléments concrets à appor-ter et de l’information.

Cms de Bagnolet, tél. : 01 56 63 91 00Cmp du Pré-Saint-Gervais, tél. : 01 48 44 32 09Cmp des Lilas, tél. : 01 48 91 29 99

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Association à but non lucratif, sansappartenance politique ou religieuse,l’association d’Aide familiale à domiciled’Île-de-France (Afad-Îdf) a été fondéeen 1947 par des familles et gère des ser-vices conventionnés par les Caf, laCnavts, les Cpam, les conseils départe-mentaux, les collectivités locales et lesmutuelles d’Île-de-France. Elle accom-pagne les familles qui rencontrent desdifficultés pouvant déstabiliser oudétruire leur équilibre de vie. En Seine-Saint-Denis, son activité concerne enpriorité les relations parents-enfants :soutien à la fonction parentale, inter-ventions sociales, préventives, éduca-tives et réparatrices dans et à partir dudomicile des familles, pour favoriserl’autonomie et l’intégration des diffé-rents membres de la cellule familialedans leur environnement de proximitéet susciter leur participation à la vie duquartier en créant ou restaurant du liensocial.Quelle que soit la forme de leur habitat(logement social, privé, hébergementd’urgence…), les familles sont accom-pagnées par des technicien(ne)s de l’in-

tervention sociale et familiale (Tisf) quis’impliquent dans toutes les étapes del’élaboration du projet personnalisé quirevêt quatre dimensions : une premièrerencontre au domicile établit le lienavec le bénéficiaire et identifie lecontexte de la demande d’intervention ;le soutien à la parentalité propose ourépond positivement à des demandesde temps personnalisés et individuels ;les activités sociales et quotidiennes ; etla restitution des moments partagés etles objectifs atteints ou définis avec lafamille en lien avec ceux définis par lesorganismes prescripteurs (Pmi, Ccas,Ase, services de la Justice, hôpitaux,associations de protection de l’enfan-ce). Il s’agit de participer au développe-ment de la dynamique familiale, enépaulant les parents lors d’évènementsmarquants : naissance, grossesse,maladie, rupture, divorce, décès.L’enjeu est de protéger l’enfant dans safamille, en guidant et en soutenantcelle-ci dans les tâches éducatives, afinde prévenir tout risque de maltraitanceet dans les situations pouvant mettre endanger physique ou psychologique des

Création du réseau des lieux d’accueil

enfants-parents de Seine-Saint-

Denis.

Le 26 novembre dernier, au centresocial Nelson Mandela à Épinay-sur-Seine, en présence de DelphineBoileau, responsable du serviceconseils techniques aux partenaires dela Caf 93, le réseau des lieux d'accueilenfants-parents agréés par la Caf 93 aété officiellement créé. Il est destinéaux gestionnaires et accueillants de cesstructures. Le réseau des lieux d’accueilenfants–parents est co-animé parAnnick Jouret, Caf 93, et SoniaToupiol, association des collectifsenfants–parents–professionnels régionÎle-de-France (Acepp Rif).

l e c t u r e s• Mythe de la parentalité, réalité des

familles. Saül Karsz s’attèle à démystifierce qu’est la parentalité, appellation noncontrôlée employée dans les médias, dansles discours politiques, dans les concerta-tions de travailleurs sociaux, gouffre sansfond et sans définition réelle, relevantd’un foisonnement d’idées reçues, de sté-réotypes et de préjugés à l’égard desparents, de leur rôle, de leur fonctionne-ment. Saül Karsz, Dunod, Paris, 2014.

• Prévention de la radicalisation. Quelleplace pour le travail social ? Même sile travail social, comme outil de préven-tion, a été absent des annonces qui ontsuivi les attentats de janvier 2015, sur leterrain, les travailleurs sociaux se sontemparés de la problématique et ont com-mencé à y répondre. Entre écoute d’uneparole libérée et maintien des liens so-ciaux, leur rôle est plus que jamais essen-tiel pour renverser une tendance qui n’arien de fatidique. Lien Social n° 1168, sep-tembre 2015.

• La coéducation, Actes de la 4° journéed’étude sur la parentalité, octobre 2014. http://ville-saint-denis.fr/jcms/jcms/prod_43439/maison-des-parents

l ’ a g e n d a

L a l e t t r e d u r é s e a u d ’ é c o u t e , d ’ a p p u i e t d ’ a c c o m p a g n e m e n t d e s p a r e n t s

S e i n e - S a i n t - D e n i s

La notion de soutien et d’accompagnement à la fonction parentale apparaîtpour la première fois dans la lettre circulaire 152 du 6 juin 1997 pour les orienta-tions de l’action sociale 1997-2000. Parmi les leviers pouvant soutenir la fonctionparentale, on pense naturellement à l’ensemble des mesures et des prestationsqui permettent de concilier la vie familiale avec l’ensemble des contraintes aux-quelles elle est confrontée, mais également à l’articulation entre vie privée et vieprofessionnelle. C’est ainsi que les Caisses d’allocations familiales ont développéune mission de conseil et d’accompagnement des parents et des enfants pourmieux appréhender les transformations qui affectent la famille relationnelleavec un soutien à des innovations juridico-institutionnelles comme la médiationfamiliale, le soutien scolaire, les réseaux d’écoute des parents, les lieux d’accueilparents/enfants, les points d’information famille. La convention d’objectifs et degestion pour la période 2013-2017 intègre ces différents pans dans la définitiondes priorités à poursuivre pour l’action familiale par le gouvernement et le conseild’administration de la Cnaf : « Pour aider concrètement les parents dans l’exer-cice de leur fonction de parent, les signataires ont souhaité reconnaître l’apportdu soutien à la parentalité en l’instituant en politique publique à part entière. Lescrédits consacrés à ces services seront doublés afin de permettre qu’une offre deservice parentalité maille progressivement l’ensemble du territoire et répondeaux nouvelles attentes des parents : portail Internet dédié, lieux d’écoute etd’échange, accompagnement des parents dans le cadre de la périnatalité oupour le soutien scolaire de leurs enfants, aide au départ en vacances des familles.Une attention particulière sera portée à un développement significatif des ser-vices de médiation familiale pour accompagner les familles qui font face à laséparation des parents ou souhaitent l’éviter ». Ainsi, les nouvelles orientationsdes Caf se distinguent très nettement de la seule intention de compenser lescharges que représente l’enfant, et recouvrent une diversité d’initiatives inno-vantes. Dans ce contexte, on peut faire l’hypothèse que la politique de soutien àla parentalité représentera une charnière permettant d’articuler les enjeux del’action familiale et ceux d’une palette d’actions ciblées.

Jessica Pothet,docteure en sociologie, attachée temporaire d'enseignement et de recherche,

université Paris Est Créteil, laboratoire LIRTES

n u m é r o 3 6 • n o v e m b r e 2 0 1 5

Agir au cœur des famil lesPar : Béatrice Vandromme, directrice départementale, Afad-Îdf, La Courneuve Contact : 01 48 13 04 78

P a r e n t a l i t é s

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La Maison des parents de Bobigny, struc-ture municipale créée en 2005, comptedeux lieux d'accueil sur la ville et a pourmission de soutenir et accompagner lesparents dans leur réflexion et leursdémarches. Ainsi, au travers de groupesde parole, d'ateliers, d'entretiens indivi-duels, les parents s'interrogent, confron-tent leurs idées et construisent leurpropre parentalité. Si certains parents sol-licitent d’eux-mêmes la Maison desparents, pour d'autres le chemin estmoins évident. La petite équipe de laMaison des parents s'attache donc à allerau-devant des parents, dans les quartiers,dans les associations, mais surtout à l'en-droit que fréquentent leurs enfantschaque jour : l'école. Depuis sa création, la Maison des parentsa établi un partenariat étroit avec l'Éduca-tion nationale, par le biais des coordina-teurs du réseau d’éducation prioritaire(Rep) et des inspecteurs de l’Éducationnationale. Des rencontres régulières ontpermis au cours de ces dix années d'éta-blir des liens de confiance réciproque afinde faciliter la relation famille-école, loind'être évidente et souvent source d'an-goisse pour les parents.La Maison des parents a ainsi pu accueillirdes animations pédagogiques à plusieursreprises, organiser des rencontres théma-tiques avec les directeurs du premierdegré, et une conférence en février 2015réunissant l'ensemble des enseignants de

la ville sur le thème « la pluri-culturalité àl'école, accueillir les enfants et leur famillevenus d'ailleurs », animé par Charles Di,ethnopsychanalyste.De même, depuis 2009, la Maison desparents organise, une fois par mois ausein d'un groupe scolaire de la ville, ungroupe de parole parents-enseignants enpartenariat avec le centre de loisirs. Àl’origine le groupe est né d’un conflit entreparents, mais il perdure année aprèsannée grâce à la mobilisation de l'équipepédagogique qui y voit un lieu d'échangesans tabou permettant de se décentrer desa place d'enseignant et de rencontrer lesparents d'une autre manière qu'aumoment du relevé de notes. Les parents,quant à eux, peuvent poser les questionsqu'ils souhaitent, parler de leursangoisses, de leurs interrogations etmieux comprendre le fonctionnement del'école qui souvent leur apparaît opaque.Entendre un enseignant dire que lui aussiest en difficulté face aux devoirs de sespropres enfants, n'est-ce pas rassurant ?La Maison des parents construit égale-ment, avec les écoles qui le souhaitent,des rencontres sur mesure comme despetits déjeuners, des rencontres théâ-trales, des conférences… Les projetsdépendent de la disponibilité des équipespédagogiques, de l'objectif fixé et despersonnalités, car c'est avant tout une his-toire humaine. Pour la Maison desparents, l'objectif est d'aller à la rencontre

des parents, de se rendre disponible poureux et de faciliter ainsi leur relation avecl'école. Les directions des écoles sollici-tent régulièrement l'équipe lorsqu'ils sonten questionnement ou en difficulté avecune famille. Elles l’invitent également auxréunions d'équipe éducative, aux jour-nées de rentrée, aux conseils d'école…Bobigny compte 29 écoles et 4 collèges.Des projets différents se sont construitsavec ces derniers, en fonction du principalde l'établissement et de l'implication deséquipes. Ainsi des groupes de parole sesont tenus durant plusieurs années dansdeux collèges, puis le changement dedirection a nécessité une nouvelleréflexion, un nouveau projet.À ce jour, la Maison des parents animeune rencontre parents-enseignants unefois par trimestre depuis deux ans dansl'un des collèges : des thèmes comme laviolence ou les apprentissages ont pu êtreabordés. Mais aussi, une conférence sur lethème du numérique a été organisée unsamedi matin d’octobre. Ces dix années ont démontré que l'actionponctuelle dans un établissement scolaireou dans un quartier ne permet pas l'impli-cation des parents ou des enseignants. Ilest, en effet, nécessaire de s'inscrire dansla durée, d’accepter que certaines actionsn'attirent pas la fréquentation escomp-tée, mais les professionnel(le)s doiventtenir, poursuivre, réajuster si besoin est.C’est la continuité et la permanence desacteurs de terrain qui permettent auxfamilles de déposer leur confiance etd'entrer en relation.

Un partenar iat qui s ’ inscr i t dans la duréePar : Camille Hugues, psychologue et directrice, Maison des parents, Bobigny Contact : 01 48 45 84 63

Le Pré-Saint-Gervais en actionDurant l’année 2015, la ville du Pré-Saint-Ger-vais s’est engagée dans des actions à destina-tion des parents. Deux Cafés des parents sesont tenus au collège Jean-Jacques Rousseau.Le premier, sur la sortie du collège, a permisdes échanges individualisés autour des ques-tions d’orientation, d’autonomie et desconduites à risques. Le second était centré surl’entrée au collège et dans l’adolescence. Lesujet de l’autonomie est revenu, ainsi que l’ap-prentissage des codes du collège. L’école élé-mentaire Brossolette a, quant à elle, organiséun Café sur « Les écrans, comment bien les uti-liser ? » La 4e édition de la Matinée des pa-rents portait sur Le corps, les repas et les repos.Ont été abordées des questions liées à l’ali-mentation, au sommeil, à l’hygiène et auxrythmes de l’enfant. Cette matinée a suscitéde vastes débats entre les parents et a permisde combattre quelques idées reçues. Diffé-rentes animations ont émaillé la matinée,comme des jeux géants favorisant l’activitéphysique organisée par la médiathèque Jeux-Pré-Partez à destination des pré-ados ; un ate-lier d’apprentissage du massage du bébé...Plus de 200 parents ont répondu présents , dequoi encourager les actions à venir !

e n b r e f …

Seine-Saint-Denis La lettre du réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents Parentalités n u m é r o 3 6 • n o v e m b r e 2 0 1 5

Le comité de pilotage du Réaap93 (Caisse d’allocations familiales, Conseil départemen-tal, Direction départementale de la cohésion sociale, Éducation nationale, Fédération descentres sociaux, Protection judiciaire de la jeunesse...). Coordination par ProfessionBanlieue. Rens. : Caf : 01 49 35 49 98 ou Profession Banlieue : 01 48 09 26 36.

enfants ou des personnes vulnérables.La participation des parents à leur projetpersonnalisé et aux modalités d’inter-vention est une nécessité. Il ne s’agitpas de faire pour eux mais à partir d’euxafin de prendre en compte leurs compé-tences. Les Tisf agissent avec lesparents pour les soutenir, les rassurerafin qu’ils puissent prendre peu à peuleur place. Intervenir au domicile d’unepersonne, c’est intervenir dans l’espacede l’Autre. Certaines familles se sententdans une grande insécurité de devoirouvrir leur porte à un(e) Tisf et manifes-tent alors de l’agressivité et des réac-tions de défense. Or la réussite du tra-vail d’une Tisf passe par la relation, lareconnaissance des besoins, l’évalua-tion du réconfort que le bénéficiaire esten droit d’obtenir, quelles que soient seshabitudes de vie. La mise en place de groupes de paroleest une forme de participation directe(apprentissage des débats, prise deparole) qui vise l’apprentissage de lacitoyenneté : être en mesure d’exercerses droits, assurer la protection du biencommun dans le respect de l’intérêtgénéral. D’autant que les Tisf observentde plus en plus fréquemment que les

familles ne demandent pas les presta-tions auxquelles elles ont droit, en rai-son des démarches complexes qu’ellesréclament et des conditions qu’ellesimposent. Parmi les familles accompagnées, unnombre important compte un ou plu-sieurs enfants atteints de troubles ducomportement, d’autisme ou encoreporteurs de handicap. Les interventionsdes Tisf sont alors complexes face àl’épuisement, le désarroi, la solitude,l’exclusion sociale, le sentiment dehonte des familles. En raison dumanque de structures adaptées, lesparents sont obligés de s’occuper deleur(s) enfant(s) à leur domicile et sesentent responsables de cette situation.De nombreuses familles monoparen-tales sont concernées et vivent dessituations d’isolement encore plusgraves. Depuis 2013, l’Afad de Seine-Saint-Denis propose des réunions desoutien animées par une psychologuepour ces familles très demandeuses, enpartenariat avec la Maison des parentsde Saint-Denis, la Pmi de Neuilly-sur-Marne et le centre social Caf deBobigny. Il s’agit d’un groupe d’expres-sion libre, non thérapeutique.

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C’est au début des années 1980 que lespremiers accueils parents-enfants (Ape)ont vu le jour dans les centres de pro-tection maternelle et infantile (Pmi).Ces accueils anticipaient l’esprit de lacirculaire (dite « Ralite » du nom duministre de la Santé de l’époque) du 16mars 1983 qui présentait ces centres« comme des lieux où les mères peuventnouer un dialogue avec les membres deséquipes, trouver le cas échéant un remè-de à leur isolement, voire une aide dansleurs difficultés relationnelles avec leurenfant ». La circulaire relative à la création desRéaap de mars 1999 a confirmé lanécessité de développer des réseaux deparents. La suivante, d’août 2003, a mis,en particulier, l’accent sur la période fra-gile qu’est la petite enfance qui suit lanaissance.Comme l’a si bien défini la sociologueLuce Dupraz, un accueil parents-enfants : « Ce sont des espaces de déten-te, de rencontre, d’échange et de jeuxouverts à tout enfant de moins de 4 ansaccompagné d’un adulte tutélaire quireste présent. » On y vient quand on

veut, on y reste le temps qu’on veut…Aujourd’hui, le département de laSeine-Saint-Denis compte 37 accueilsparents-enfants sur 110 centres de Pmi.Les Ape de Pmi sont inspirés de laMaison verte, créée par la pédiatreFrançoise Dolto, mais ils s’en distin-guent par les spécificités des missionsde la Pmi : la prévention périnatale et lasanté de l’enfant. Il n’y pas d’anonymat,car les familles accueillies fréquententgénéralement le centre et sont connuesnominativement ; les accueillants nesont pas des psychanalystes, mais deséducateurs de jeunes enfants et desauxiliaires de puériculture. La venue à la Pmi est souvent la premiè-re sortie du bébé après la maternité.Bien au-delà du suivi médical, dans unsouci d’appréhender au mieux la santéglobale du très jeune enfant, les profes-sionnels s’attachent à écouter le bébé,tout comme sa famille. L’accueil d’unnouvel enfant dans une famille est unévénement important qui est à la foissource de joie, mais aussi de change-ments, voire de bouleversements. Àl’Ape, chacun vient en tant que mère ou

Même pas peur ! Les phobies de l’en-

fant et de l’adolescent.

Colloque organisé par Enfances&Psy, le20 mai 2016 à l’Espace Reuilly, 21 rueHénard, Paris 12e. À chaque âge sesphobies. Du bébé à l’enfant puis àl’adolescent, les phobies évoluent dansleur nature et leur fonction. Quelleplace a la phobie dans notre cliniquecontemporaine ? Comment appréhen-der ce symptôme phobique ? Avec laparticipation de Jean-Pierre Benoit,Cristina Figueiredo, ChristianHoffmann. Site : http://enfancesetpsy.fr

l e c t u r e s• Idées reçues sur l’égalité entre les

femmes et les hommes. L’égalité entreles femmes et les hommes doit s’organiseret s’enseigner en déconstruisant les sté-réotypes sexués qui alimentent nos pro-pos. Thierry Benoit avec la collaborationde Dominique Nadaud. Éditions LeCavalier bleu, février 2016.

• De la famille à la parentalité. La fa-mille, dans sa dimension uniforme etnormative, n’existe plus comme organi-sation sociologique harmonieuse… etpourtant elle continue à fonctionnercomme mythe pour chacun d’entrenous… L’apparition du terme « parenta-lité » témoigne d’une reconnaissance dela diversité des manières de « fairefamille » avec des places et des rôles qui,loin d’être figés, continuent de s’inventer.Avec Catherine Sellenet, EmmanuelMurcier, Gérard Neyrand, FrédéricJésu… Le Furet n° 80, mars 2016http://www.lefuret.org/commander-en-ligne/le-furet/le-furet-n-80.html

• Monoparentalité et précarité.

Comment définir le lien entre ces deuxnotions ? Au-delà de la dimension écono-mique, quelles autres réponses ? Pôle de ressources Ville et développement so-cial du Val d’Oise. www.poleressources95.org

l ’ a g e n d a

L a l e t t r e d u r é s e a u d ’ é c o u t e , d ’ a p p u i e t d ’ a c c o m p a g n e m e n t d e s p a r e n t s

S e i n e - S a i n t - D e n i s

L’accueil, c’est toute une histoire ! Dans l’Antiquité grecque, le mythe dePhilémon et Baucis raconte comment les dieux Zeus et Hermès, déguisés enhumbles voyageurs étrangers, voulant tester la vertu des hommes, demandentl’hospitalité partout où ils passent : en vain, sauf chez ce couple amoureux demodestes paysans qui les accueillent sans réserve. On peut en tirer des leçons, des techniques, des normes de comportement etd’attitude. Une histoire de visage : faire bonne figure ? Une histoire de corps etde posture : ouvrir la porte et les bras à l’autre ? Un principe : accueillir l’étrangercomme le familier ? Autant d’exigences qui feraient de l’accueil une morale deplus ? Accueillir qui, quoi, comment, pourquoi, et surtout jusqu’où ? Accueillir neserait-ce pas aller au-delà de la seule courtoisie, de l’attention codifiée ? S’ouvrirà la possibilité d’une rencontre ? S’ouvrir au présent ici, maintenant, à l’attirance,au lien ?Qu’est-ce qui est accueillant ? De se sentir attendu, reconnu, de ne pas déranger,de trouver sa place, d’apporter sa part, de pouvoir donner de soi ? Et si tout celaramenait à l’hospitalité comme une valeur ressource ? Traditionnellement dans l’hospitalité, l’hôte est autant l’accueilli que l’ac-cueillant, un même mot pour deux places, qui évoque une réciprocité, non unesymétrie. Donner l’hospitalité, est-ce accueillir au point d’accepter de ne plusêtre souverain chez soi, que l’hôte se sente chez lui et que les rôles s’inversent ?Risquer le télescopage des cultures, le conflit des mœurs, le mélange des genres,le dérangement, autant que l’ouverture aux mondes ? Penser un espace d’accueil au sein d’une institution publique, où se rencontrentparents, enfants et professionnels, c’est aussi imaginer « un tiers lieu », un espa-ce où le « soutien à la parentalité » devient solidarité éducative : la réciprocités’exercerait pour accueillir les joies, les peines, les doutes, les envies, les ques-tions. Un lieu vivant où chacun peut discuter à part égale, jouer avec tous lesenfants, se mêler des affaires de l’autre sans lui faire violence, inventer. Cetaccueil inconditionnel où chacun pourrait devenir source de valeur pour tous,n’est pas qu’une utopie. C’est une invitation à déborder les limites qu’imposentles rôles, les règles déjà là, permettant de faire l’expérience d’une responsabilitééducative partagée.

Bernard Benattarphilosophe du travail, psychosociologue et médiateur

n u m é r o 3 7 • a v r i l 2 0 1 6

L’accuei l parents-enfants à la Pmi Par : Sabrina Da Costa, référente Pmi, Conseil départemental Contact : 01 43 93 11 26

P a r e n t a l i t é s

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L’officialisation de la création du réseaudes 64 lieux d’accueil enfants-parents(Laep) agréés par la Caf de Seine-Saint-Denis s’est déroulée le 26 novembre 2015à l’Espace Nelson Mandela à Épinay-sur-Seine. Le réseau est piloté par la Caf qui leco-anime avec l’Acepp. Cette dernière estun mouvement parental, éducatif etcitoyen qui représente un réseau d’initia-tives parentales et de lieux d’accueil de lapetite enfance associatifs très divers, régipar quelques principes : l’accueil de tousles enfants et de toutes les familles, l’im-plication des parents, la coresponsabilitééducative, la pédagogie de la diversité,l’implication dans le développementlocal... L’Acepp est implantée sur le terri-toire national avec 28 fédérations territo-riales couvrant une soixantaine de dépar-tements. La Caisse nationale d’alloca-tions familiales définit les lieux d’accueilenfants-parents comme des espaces desocialisation et de prévention, permet-tant une approche de l’accompagnementprécoce de la fonction parentale baséesur l’écoute et l’échange autour du lienfamilial, comme des vecteurs de solidari-té sociale.Les Laep, qui se sont développés dans lesannées 1990, dans la filiation des Maisonsvertes créées dans le courant de penséede Françoise Dolto, ont pour objet defavoriser la relation enfant-parent, de per-mettre la rencontre avec d’autres adultes,enfants et/ou cultures, de soutenir les

parents dans leur rôle d’éducateur, derompre leur isolement, d’aider à la sociali-sation des enfants, de les préparer à laséparation du parent pour les plus jeuneset à l’école pour les plus grands. Les accueillant(e)s au sein des Laep, quiont une fonction d’écoute et d’observa-tion favorisant l’évolution de la relationentre les parents et leurs enfants, ont putémoigner de l’importance de ces lieuxd’accueil si particuliers : « Les parents vien-nent au Laep pour ouvrir leur enfant à lasociété, rythmer leur semaine, les préparerà la scolarisation. Certains cherchent àéchapper, le temps d’un accueil, à un quoti-dien difficile, à l’insécurité d’un lendemainincertain. Il faut savoir prendre son tempsquand on accueille en Laep : beaucoup dechoses se passent qui ne sont pas contrô-lées, pas maîtrisées. Il ne faut pas chercherde résultats en tant qu’accueillante, maislaisser les choses se faire, laisser les familless’ouvrir et prendre confiance au fur et àmesure. » Le Laep accompagne la relationenfant-parent dans ses spécificités. Uneautre accueillante témoigne dans cesens : « Le Laep permet de consolider le lienparent-enfant : la parentalité est soutenuede manière à valoriser le savoir-faire desparents, les échanges permettent de s’enri-chir l’un l’autre. Au fil des accueils, lesparents prennent confiance en eux. »C’est ce que confirment des mères quiparticipent au Laep : « Quand je viens auLaep, je vis des moments de détente, pas

d’inquiétude : le Laep est un lieu sécurisé.J’apprends à jouer avec mon enfant, c’estun autre cadre que la maison, on est plusdisponible, on lâche les tâches ména-gères… Venir au Laep nous a permis, à monenfant et moi, de nous détacher l’un del’autre, de sortir de la fusion. C’est unendroit où mon enfant vit sa vie. »Le Laep favorise l’expression individuelleet collective de la parentalité dans le nonjugement. Cette dimension du Laep estconfirmée, d’une part par une accueillan-te: « Au Laep, les parents appartiennent àun groupe et existent aussi individuelle-ment, chacun ayant l’attention particulièrede l’accueillant. L’accueillant garantit labienveillance de la parole. Il se pose commemédiateur pour éviter les jugements devaleur. » Et par les mères : « Ce sont deslieux de rencontre avec d’autres parents quivivent les mêmes difficultés que nous ; avecle Laep, j’ai pris conscience que je n’étaispas toute seule à devoir faire face. Il n’y apas de jugement de la part des autresadultes, c’est différent par exemple de lafamille… Quand des parents n’osent pasparler avec les accueillants, ce sont lesautres parents qui font le lien et les aident àdemander de l’aide. » Ainsi, comme le dit la sociologue LuceDupraz : « Dans les Laep, les accueillants etparents s’essaient ensemble, ici et mainte-nant, à l’éducation des enfants. Ils échan-gent implicitement ce signe de reconnais-sance : nous sommes adultes et donc nousacceptons la responsabilité de présenter lemonde à nos enfants. » Contacts : Annick Jouret : 01 49 35 47 30Sonia Toupiol : 01 40 99 50 45

Les l ieux d ’accuei l enfants-parents agréés par la CafSonia Toupiol, Guylène Girard, association des collectifs enfants-parents-professionnels - Acepp Région Île-de-France, et Annick Jouret, conseillère technique en action sociale, Caf 93

Le Fil d’Ariane France est une association de pré-vention et de soutien des familles d’enfant pla-cés, créée le 10 avril 1998. Catherine Gadot, laprésidente actuelle, ne comprenant pas les rai-sons qui avaient conduit au placement d’unede ses filles, a alors considéré qu’une meilleureécoute entre parents et professionnels pourraitéviter de telles situations. Le Fil d’Ariane adonc pour but d’éviter la séparation des en-fants de leur famille naturelle en accompa-gnant les parents lorsqu’ils sont en difficultémorale, matérielle et/ou psychologique. Ils’agit d’une part d’accompagner les famillespour mettre fin plus rapidement au placementde leur enfant tout en leur enlevant le senti-ment de culpabilité qui les assaille. Et d’autrepart, d’anticiper, de faire de la prévention pourempêcher un éclatement de la cellule familiale.L’association organise ainsi des activités d’aideet de soutien aux parents confrontés au place-ment de leurs enfants, ou en phase de l’être,par des missions d’écoute, de conseil et d’ac-compagnement individuel. L’association pro-pose également un samedi par mois, un es-pace d’entraide de 14h00 à 16h30, lieud’écoute et d’informations où chacun des pa-rents peut partager et échanger sur sa situa-tion. Contact : 01 48 69 87 29.

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Seine-Saint-Denis La lettre du réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents Parentalités n u m é r o 3 7 • a v r i l 2 0 1 6

Le comité de pilotage du Réaap93 : Caisse d’allocations familiales, Conseil départemen-tal, Direction départementale de la cohésion sociale, Éducation nationale, Fédération descentres sociaux, Union départementale des associations familiales... CoordinationProfession Banlieue. Rens. Caf : 01 49 35 49 98 ou Profession Banlieue : 01 48 09 26 36.

père de tel enfant, mais également entant que femme ou homme. Chacun yvient avec son histoire singulière et decouple dans laquelle l’enfant s’inscrit.Les accueillants vont être amenés àrecevoir et partager des parties de ceshistoires.Les objectifs diffèrent selon le public. Pour les enfants, l’enjeu est double : ils’agit d’une part de soutenir la relationde l’enfant à son parent et de favoriserson autonomie et sa socialisation aucontact de ses pairs et d’adultes nonfamiliers. Et d’autre part, de permettrede se soustraire au regard de son parentdans un climat de sécurité affective.L’enfant va entrer en relation avec despersonnes qui ne sont pas des membresde sa famille. C’est souvent le premierlien social. Les accueils offrent un espa-ce collectif de jeux adaptés aux enfants,lieu de découvertes et d’expérimenta-tions dans un espace où les aptitudessociales des enfants sont valorisées.Pour les parents, l’accueil offre un lieude rencontres avec d’autres parentspour favoriser des liens sociaux. Il leurpermet de découvrir leur enfant autre-ment, en relation avec d’autres enfantsou adultes. Il leur permet par les

échanges de relativiser les difficultésrelationnelles qu’ils peuvent rencontreravec leur enfant, de se conforter et de serassurer dans leur rôle parental. C’est unlieu où le parent peut simplement seposer pour regarder évoluer son enfantet être écouté dans un climat bien-veillant. L’Ape est également un lieud’information et de relais vers d’autresespaces et lieux de rencontre. Pour les professionnels, l’Ape permetd’exercer autrement leurs fonctions enaccueillant les parents en dehors dutemps de la consultation où ils sont sou-vent en situation d’évaluation, deconseil et/ou de contrôle. Cela leur per-met de ne pas se positionner en tant quesachant, ce qui peut constituer un obs-tacle à leur relation auprès des familles.Les professionnels qui participent àl’Ape se sentent proches des parents parleur désir commun du bien-être de l’en-fant. Ainsi, comme le définit le psychologueDenis Mellier : « Accueillir, c’est d’abordaccepter l’altérité, la différence, l’écart, laparole de l’autre. Accueillir, c’est pouvoirpenser ensemble, avoir une fonction decontenant face à l’inconnu qui surgit dansle lien. »

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On a tendance à penser qu’il n’y a plusde père, plus d’autorité, que la cultureoccidentale a affaibli la place du père…Or, les mutations d’aujourd’hui sont enfait très positives car elles ont engendréune humanisation du masculin, c’est-à-dire la création d’une paternité relation-nelle avec l’enfant, la création du lienavec l’enfant. Mais construire et main-tenir cette paternité contemporaine delien est complexe dans le contexted’une société où règne de la discrimina-tion, de la souffrance psychique provo-quée par la perte des repères tradition-nels, dans une société où les inégalitéssociales et les difficultés à combineraffirmation individuelle et lien collectifpour se sentir intégré(e) augmentent,entre vie personnelle, vie professionnel-le et vie familiale.S’adresser aux pères, notamment desquartiers populaires, les faire participerà des activités, les mobiliser est difficile,car, face à ces différents facteurs, ilsadoptent des positions de défense, derésistance pour ne pas adhérer au nou-veau modèle de paternité qu’ils com-prennent mal. En outre, le plus souvent,lorsqu’ils sont convoqués, au sein d’unétablissement scolaire par exemple,c’est pour un problème, ce qui les ren-voie à l’échec, à la honte.Par ailleurs, plus il est question d’impli-quer le père, plus cela bouscule la mèredans son pouvoir dans une société oùl’impératif de la bonne mère est trèsprégnant, alors même que la domina-

tion et les inégalités perdurent entrehommes et femmes, sachant que lafemme est également aux prises avecdes difficultés d’affirmation. En France,et en Occident plus largement, le mou-vement féministe des années 1970 per-met en principe à la femme de s’affir-mer comme sujet social ayant desdroits civiques et sociaux, là où aupara-vant la femme n’existait que commeépouse et mère. Cette manière de s’af-firmer comme femme peut bousculerd’autres cultures et inciter certainesfemmes au repli et à l’affirmation de soiuniquement par l’intermédiaire du rôlede mère. Solliciter l’homme dans l’exercice de sapaternité nécessite de créer des passe-relles qui vont varier selon la situationde l’homme, de la femme et de l’enfant,pour que la communication circule dansla famille. La mère pourrait être un vec-teur de ce lien mais elle peut rencontrerdes difficultés à faire de la place àl’homme comme père, étant elle-mêmevictime d’inégalités, de domination.La société occidentale actuelle ne favo-rise pas non plus le développement dela paternité relationnelle qui constitueune nouvelle manière d’être père et quia succédé à l’échelle de l’Histoire à lapaternité institutionnelle. Ce nouveaumodèle de paternité implique unerépartition nouvelle des places et desrôles entre l’homme et la femme et sol-licite l’implication du père dans le sensd’une plus grande disponibilité peu

Écrans et jeux video à l’adolescence,mieux comprendre les risques pourmieux prévenir. Petit déjeuner-débat

le vendredi 30 septembre de 8h30 à

10h30 à la Bourse du travail de

Bobigny. Le pédopsychiatre Olivier

Phan présente les résultats de l’enquête

Programme d’étude sur les liens et l’impact des

écrans sur les adolescents scolarisés (Pelleas).

Inscription auprès de la Mission métro-

politaine de prévention des conduites à

risques : [email protected]

Infos parentalité. Tous les deux mois, la

Maison des parents de Saint-Denis

offre une tribune libre dans sa lettre

d'information à destination des profes-

sionnels qui travaillent avec les parents

dionysiens. Cette rubrique permet à

des professionnels du territoire de se

positionner, d'évoquer leurs actions ou

leurs réactions à l'actualité. Les propos

de cette rubrique n’engagent que leurs

auteurs et ne reflètent pas forcément

les positions de la ville de Saint-Denis.

Si vous souhaitez proposer un texte ou

recevoir Infos parentalité, n'hésitez pas à

contacter:

[email protected]

l e c t u r e s• Adolescents des cités. L’épreuve de la

mobilité. En s’intéressant aux différentes

manières d’habiter dans un quartier ségré-

gué, cet ouvrage propose une réflexion

sur les effets des mobilités en dehors du

quartier sur la socialisation et la construc-

tion identitaire des adolescents. Nicolas

Oppenchaim, Puf, 2016.

• Prévenir le décrochage scolaire. Le dé-crochage scolaire est devenu une préoccu-pation importante d’un nombre croissantd’établissements ; pourtant est-ce un phé-nomène nouveau ? Dossier proposé parla revue La santé en action, n° 436, juin2016.

l ’ a g e n d a

L a l e t t r e d u r é s e a u d ’ é c o u t e , d ’ a p p u i e t d ’ a c c o m p a g n e m e n t d e s p a r e n t s

S e i n e - S a i n t - D e n i s

L’évolution de la société et l’éclatement du modèle familial traditionnelau cours du 20e siècle ont provoqué un profond renouvellement desnormes et des pratiques familiales.

La parentalité recouvre aujourd’hui des réalités variées : famille recom-posée, adoption, monoparentalité, homoparentalité… La fonctionparentale peut être assumée par une pluralité d’acteurs et d’actrices,quels que soient leurs liens biologiques ou juridiques avec l’enfant. Leschéma du père qui concentrait encore au milieu du siècle dernier l’auto-rité et tout le pouvoir décisionnel n’est plus unique. Pour autant, la placedu père auprès de l’enfant demeure une question centrale, l’autoritéparentale restant majoritairement partagée entre un père et une mèrequi assurent l’éducation de l’enfant et en sont responsables.Les parents issus de l’immigration, face aux différences culturelles et par-fois aux conflits de valeurs, sont confrontés à des ajustements par rapportà leur propre modèle d’éducation.

Épaulés par les acteurs de terrain, professionnels de la petite enfance,centres sociaux, maisons des parents, associations, « (l)es parents réin-ventent les rôles familiaux et la place de chacun, père, mère, enfants, enfonction de situations qui leur sont propres face à l’imposition d’une familledémocratique, égalitaire et individualiste, plus fondée sur des relations etdes sentiments que sur le droit et la norme sociale ». (Bénédicte Goussault, Êtreparents aujourd’hui, une aventure au quotidien, Les Éditions de l’Atelier, 2005).

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La place des pères, par Christine Castelain-Meunier, sociologue au Cadis/Cnrs

P a r e n t a l i t é s

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La dernière rencontre des porteurs de projetsdu Réaap 93 s’est tenue le 21 juin dernierà Profession Banlieue. Devant plus d’unecinquantaine d’acteurs, Christine Caste-lain-Meunier est intervenue sur la placedes pères. Elle a été à l'origine du congéde paternité, de la proposition et de lacréation du livret de paternité mis enplace par le ministère de la Famille en2002, ainsi que de différentes mesuresen vue d'un rééquilibrage des places, desrôles et des responsabilités entre leshommes et les femmes, dans le sens dela parité parentale. Elle a écrit de nombreux ouvrages dont : - Pères, mères, enfants, Flammarion,1998, - La place des hommes et les métamor-phoses de la famille, Puf, 2002,- Le ménage : la fée, la sorcière et l’hommenouveau, Stock, 2013,- en préparation pour 2017 : Filles, gar-çons : les grands malentendus de l’éduca-tion…

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S e i n e - S a i n t - D e n i s L a l e t t r e d u r é s e a u d ’ é c o u t e , d ’ a p p u i e t d ’ a c c o m p a g n e m e n t d e s p a r e n t s Parentalités n u m é r o 3 8 • s e p t e m b r e 2 0 1 6

Le comité de pilotage du Réaap93 : Caisse d’allocations familiales, Conseil départemen-tal, Direction départementale de la cohésion sociale, Éducation nationale, Fédération descentres sociaux, Union départementale des associations familiales... CoordinationProfession Banlieue. Rens. Caf : 01 49 35 49 98 ou Profession Banlieue : 01 48 09 26 36.

compatible avec les modèles tradition-nels qui lui on été transmis, ainsi queceux qui ont été transmis à la femme. Etles liens conjugaux qui se mettent enplace ne sont pas non plus toujourscompatibles avec cette conception de laparentalité fondée sur une plus grandeégalité des fonctions.On croit à tort que les évolutions de lapaternité ont commencé il y a peu detemps. Or, à l’échelle de l’histoire, enFrance, elles datent de la Révolutionfrançaise.- En effet, avant 1789, dans la sociététraditionnelle rurale, le père avait tousles pouvoirs sur ses enfants à conditionqu’il se réfère à la morale religieuse...C’est l’âge d’or des pères avec, entreautres, l’importance symbolique accor-dée à la filiation dont il est censé se por-ter garant au nom du maintien de la tra-dition et de ses privilèges. Il possèdemême l’autorité sur ses enfantsmajeurs, y compris pour les contraindreau mariage avec la personne de sonchoix, sous peine sinon d’être envoyé àla Bastille (comme ce fut le cas deVoltaire). La vie des enfants est à cetteépoque-là très intégrée à la vie desadultes. Dans cette société traditionnel-le, les sphères de vie sont mélangées, iln’y a pas de clivage entre le travail, lesloisirs, la maisonnée, etc. Mais la sociétéest très hiérarchisée, avec la royauté, etla mobilité sociale n’existe pas. - Une deuxième période correspond à lasociété industrielle en développement,à la suite de la Révolution française. Ellese traduit par la fin de l’âge d’or despères, avec entre autres, la diminution

de leur pouvoir en promulguant les pre-mières lois limitant la puissance pater-nelle, en consacrant l’égalité entre tousles enfants en matière successorale(aîné, cadet ; fille, garçon). Le mariagereligieux n’est plus obligatoire, pour fon-der une famille, le mariage civil suffit.Avec l’industrialisation au début du 19e

siècle, les sphères publique et privée seséparent et se hiérarchisent : la sphèreprivée domestique est féminine et infé-riorisée. C’est l’univers de la mère quis’occupe des enfants. La sphèrepublique professionnelle est dominanteet masculine. Le père est chef de famille,responsable économique et juridique.C’est lui qui ramène le salaire. Il repré-sente la loi, mais détachée du religieux.Il exerce la seule autorité au sein de lafamille alors même qu’il est très absentpuisque dorénavant il en sort pour allertravailler en usine. Avant, dans la sociététraditionnelle rurale, il travaillait à laferme, en toute proximité. C’est encoreune société très patriarcale puisque lafemme n’a toujours pas de droitsciviques et sociaux. Pour autant, la femme est sollicitée surle versant affectif et sensible pouraccompagner le progrès social de cettenouvelle société industrielle qui véhiculel’idée que plus on va produire, plus on varéduire les inégalités sociales.Du côté des hommes, on commence àévoquer des carences paternellesnotamment pour les classes labo-rieuses… avec la référence négative aupère lorsqu’il n’assume ni le volet finan-cier, ni le volet éducatif. L’image d’unpère défaillant émerge. C’est le débutdes interventions de l’État pour aider lesfamilles en difficulté, du fait d’un pèredéfaillant, voire violent. Durant la guerre de 1914-1918, lesfemmes découvrent le travail salariédans les usines d’armement où ellesremplacent les hommes qui sont aufront. Elles goûtent un peu à la liberté età l’autonomie. Mais le droit de vote neleur sera accordé qu’en 1944. - La troisième grande période contem-poraine est marquée par la modernité etle mouvement des femmes des années1970. Les réformes législatives vontalors s’accélérer pour permettre à lafemme d’exister comme sujet socialayant des droits civiques et sociaux, etpas uniquement comme épouse etmère. L’année 1965 est marquée par lapossibilité d’ouvrir un compte en banqueet de travailler sans le consentement dumari. En 1970, la puissance paternelleest remplacée par l’autorité parentale,instituant le principe de coparentalitédans le mariage1. En 1975, le divorce parconsentement mutuel devient possible.Selon le psychanalyste, Michel Tort,c’est la fin du dogme paternel, la symbo-lique qui entourait la paternité ne faitplus loi. La création et le maintien du lien

avec l’enfant dès son plus jeune âgerend la paternité moins institutionnelle,d’autant que l’institution du mariagen’est plus indispensable pour fonder unefamille. Or la capacité pour un père decréer du lien avec l’enfant dépend ausside sa capacité à créer du lien avec lamère de l’enfant. La paternité, devenue plus relationnelle,humanise le masculin et le rend capablede répondre aux besoins de l’enfant, ycompris lorsqu’il est nourrisson. Dans lemême temps, dans la société contem-poraine, à la différence de la sociétérurale antérieure où le « je » n’existaitpas, chacun doit affirmer sa subjectivité,tout en respectant l’autre dans sacitoyenneté. La société s’individualise,renvoie les individus à leur histoire per-sonnelle. Si ces derniers se réfèrent àune culture en décalage avec la cultureoccidentale, ils se trouvent en difficultépour assumer cette nouvelle manièred’être père et transmettre des modèleset une hiérarchie de valeurs qui fassentsens dans la société contemporaine. La paternité relationnelle n’est pas sifacile à vivre et peine à être reconnuecomme norme. Elle contraste avec ladésaffection d’un certain nombre depères à assumer leur rôle et pousse àréfléchir sur la façon dont il convient deles solliciter afin qu’ils s’impliquent dansl’éducation de leurs enfants malgré lesdifférences de modèles. Car aujour-d’hui, être père reflète une juxtapositiondes modèles, hérités des trois périodeshistoriques et varie avec l’histoire per-sonnelle, la culture transmise. Ce fai-sant, l’exercice de la paternité est plusou moins compatible avec la normeactuelle de la paternité relationnelle.C’est à l’ensemble de la société et desservices éducatifs et sociaux d’aller à larencontre des pères qu’on dit absents,défaillants, qui peinent à exercer leurpaternité, afin de contribuer à recréerdu lien entre le père et l’enfant, si impor-tant pour l’éducation. Des spécialistesde l’éducation s’y attellent avec succèsaujourd’hui, surmontant de nombreusesdifficultés et résistances. Il devient fon-damental de s’inspirer, de développer etde se référer à ces nombreuses initia-tives qui contribuent à améliorer l’édu-cation : ateliers de menuiserie père-enfant, nouveaux espaces de parolespour les pères, séances de rencontrespères-enfants, et plus loin de nous, lesgroupes de soutien organisés gratuite-ment par Parents séparés inc., un orga-nisme canadien sans but lucratif quiaccompagne depuis 1998 les pères dansleur transition de vie familiale, pourassurer leur bien-être et celui de leursenfants (www.peres-separes.qc.ca).

1 Ce principe est étendu aux parents divorcés parla loi du 22 juillet 1987 et aux parents naturels parla loi du 8 janvier 1993 et est définitivement consa-cré par la loi du 4 mars 2002.