lettre de l'adira n°33 - entreprises en difficulté

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L’ADIRA accompagne les entreprises industrielles et tertiaires supérieures dans le Bas-Rhin. Le conseil apporté par l’équipe tient bien évidemment compte des étapes de la vie de l’entreprise. Ainsi, arrive-t-il qu’une période de mutation ou un incident de parcours la mette en difficulté. L’ADIRA a développé une expertise dans l’accompagnement des entre- prises en mutation. Pascal Gaden, qui a succédé à Hubert Gillmé, conseille et guide les chefs d’entreprise dans les démarches nécessaires à la sauvegarde de leur activité et au maintien des emplois dans toute la mesure du possible. Cette mission ne pourrait être menée à bien sans le travail de partenariat avec l’Etat, les élus locaux, les Collectivités, les administrateurs judiciaires et la confiance des chefs d’entreprises locaux. Si vous rencontrez une période difficile, contactez l’ADIRA le plus tôt possible ! Francis Grignon, Président de l’ADIRA Édito Stéphane Dedieu, Caddie : « L’ADIRA : un partenaire de confiance qui s’est impliqué pour sauver l’emploi » Caddie était accompagnée par Frank Becker à l’ADIRA bien avant de connaître des difficultés. Ainsi, l’ADIRA a facilité la mise en relation avec les interlocuteurs qui ont pu l’assister dans ses phases de développement : élus de la CUS, services du Conseil Général du Bas-Rhin, Direc- tion du Travail, Caisse des dépôts, fonds d’investisse- ment, partenariats avec des sociétés qui ont pu aider Caddie à innover… Quand l’entreprise s’est trouvée en difficulté, j’ai na- turellement sollicité Frank Becker et Pascal Gaden qui ont pu m’aiguiller dans les différentes procédures. J’ai demandé un mandat ad hoc puis l’entreprise a été placée en redressement judiciaire, suivie alors par Maître Guyo- mard. Dans ces étapes difficiles, l’ADIRA a été d’un grand sou- tien notamment pour faciliter les relations avec la Direction du Travail, la Préfecture... Elle a également accompa- gné les organes sociaux, ce qui a contribué à conserver un bon climat social. Par ailleurs, Frank Becker et Pascal Gaden m’ont permis de rencontrer un cabinet spécialisé dans la communication de crise et ont facilité les relations avec la presse. L’ADIRA m’a mis en relation avec de nombreux repreneurs potentiels, c’est finalement Altia, soutenue par le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI), qui a été choisie par le Tribunal de Grande Instance. En effet, les bonnes relations avec la Caisse des Dépôts ont joué sur l’accord du FSI pour le rachat de Caddie. Malgré la reprise, des res- tructurations ont été néces- saires. Un plan social de 125 personnes était annoncé au départ, 60 personnes se sont portées volontaires pour partir, le Plan de Sauvegarde de l’Emploi a donc porté sur 65 personnes dont une ving- taine a déjà été réembauchée par Altia. L’ADIRA a épaulé Caddie pour mettre en place une cel- lule de reclassement privée qui garantit la formation et l’aide au reclassement. Depuis la reprise par Altia, Caddie est désormais dans une phase de redéploie- ment avec des ambitions importantes pour regrou- per les entités du groupe à Drusenheim et pérenniser sa vocation industrielle, sociale et territoriale. Stéphane Dedieu, Directeur Commercial & Marketing La lettre de l'ADIRA N° 33 - octobre 2012 L’agence de développement économique du Bas-Rhin NOTRE DOSSIER : Entreprises en difficulté : des dispositifs performants « Je tiens à souligner la qualité du travail de partenariat mené avec l’ADIRA qui a permis de sauvegarder le plus d’emplois possible et de réussir la restructuration du groupe. En tant que dirigeant, j’ai apprécié de rencontrer à l’ADIRA des interlocuteurs disponibles et totalement désintéressés financièrement, ce qui renforce la confiance que nous leur accordons.» Le redéploiement suite à la reprise d’une entreprise en difficulté est un processus toujours long et fragile, c’est pourquoi l’ADIRA reste tout naturellement mobilisée auprès de Caddie qui ne manquera pas de relever de nombreux challenges.

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Lettre de l'ADIRA n° 33 - Entreprises en difficulté : des dispositifs performants

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Page 1: Lettre de l'ADIRA n°33 - Entreprises en difficulté

L’ADIRA accompagne les entreprises industrielles et tertiaires supérieures dans leBas-Rhin. Le conseil apporté par l’équipe tient bien évidemment compte des étapes de la vie de l’entreprise. Ainsi, arrive-t-il qu’une période de mutation ou un incident de parcours la mette en difficulté.

L’ADIRA a développé une expertise dans l’accompagnement des entre-prises en mutation. Pascal Gaden, qui a succédé à Hubert Gillmé, conseille et guide les chefs d’entreprise dans les démarches nécessaires à la sauvegarde de leur activité et au maintien des emplois dans toute la mesure du possible.

Cette mission ne pourrait être menée à bien sans le travail de partenariat avec l’Etat, les élus locaux, les Collectivités, les administrateurs judiciaires et la confiance des chefs d’entreprises locaux. Si vous rencontrez une période difficile, contactez l’ADIRA le plus tôt possible !

Francis Grignon, Président de l’ADIRA

Édit

o

Stéphane Dedieu, Caddie : « L’ADIRA : un partenaire de confiance

qui s’est impliqué pour sauver l’emploi » Caddie était accompagnée par Frank Becker à l’ADIRA bien avant de connaître des difficultés. Ainsi, l’ADIRA a facilité la mise en relation avec les interlocuteurs qui ont pu l’assister dans ses phases de développement : élus de la CUS, services du Conseil Général du Bas-Rhin, Direc-tion du Travail, Caisse des dépôts, fonds d’investisse-ment, partenariats avec des sociétés qui ont pu aider Caddie à innover…

Quand l’entreprise s’est trouvée en difficulté, j’ai na-turellement sollicité Frank Becker et Pascal Gaden qui ont pu m’aiguiller dans les différentes procédures. J’ai demandé un mandat ad hoc puis l’entreprise a été placée en redressement judiciaire, suivie alors par Maître Guyo-mard.

Dans ces étapes difficiles, l’ADIRA a été d’un grand sou-tien notamment pour faciliter les relations avec la Direction

du Travail, la Préfecture... Elle a également accompa-gné les organes sociaux, ce qui a contribué à conserver un bon climat social. Par ailleurs, Frank Becker et Pascal Gaden m’ont permis de rencontrer un cabinet spécialisé dans la communication de crise et ont facilité les relations avec la presse.

L’ADIRA m’a mis en relation avec de nombreux repreneurs potentiels, c’est finalement Altia, soutenue par le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI), qui a été choisie par le Tribunal de Grande Instance. En effet, les bonnes relations avec la Caisse des Dépôts ont joué sur l’accord du FSI pour le rachat de Caddie.

Malgré la reprise, des res-tructurations ont été néces-saires. Un plan social de 125 personnes était annoncé au départ, 60 personnes se sont portées volontaires pour partir, le Plan de Sauvegarde de l’Emploi a donc porté sur

65 personnes dont une ving-taine a déjà été réembauchée par Altia.

L’ADIRA a épaulé Caddie pour mettre en place une cel-lule de reclassement privée qui garantit la formation et l’aide au reclassement.

Depuis la reprise par Altia, Caddie est désormais dans une phase de redéploie-ment avec des ambitions importantes pour regrou-per les entités du groupe à Drusenheim et pérenniser sa vocation industrielle, sociale et territoriale.

Stéphane Dedieu, Directeur Commercial & Marketing

La lettrede l'ADIRAN° 33 - octobre 2012

L’agence de développement économique du Bas-Rhin

notre dossier :

Entreprises en difficulté : des dispositifs

performants

« Je tiens à souligner la qualité du travail de partenariat mené avec l’ADIRA qui a permis de sauvegarder le plus d’emplois possible et de réussir la restructuration du groupe. En tant que dirigeant, j’ai apprécié de rencontrer à l’ADIRA des interlocuteurs disponibles et totalement désintéressés financièrement, ce qui renforce la confiance que nous leur accordons.»

Le redéploiement suite à la reprise d’une entreprise en difficulté est un processus toujours long et fragile, c’est pourquoi l’ADIRA reste tout naturellement mobilisée auprès de Caddie qui ne manquera pas de relever de nombreux challenges.

Page 2: Lettre de l'ADIRA n°33 - Entreprises en difficulté

La Lettre de l’ADIRA - numéro 33 - octobre 2012

Jacques Muller,Commissaire au redressement productif en Alsace

L’emploi et la place de l’industrie sont très clairement des priorités nationales et la mise en place des commissaires au redressement productif permet aux dirigeants d’identifier rapidement leur interlocuteur à l’échelon ré-gional pour le compte de l’Etat.

Les commissaires au redressement productif sont chargés prioritairement des entreprises de moins de 400 salariés de tous secteurs d’activité (industrie, services, commerce, BTP, agriculture). Le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle s’occupe des entreprises de plus de 400 salariés en lien avec les commissaires au redressement productif. Il s’agit d’adopter une posture défensive en anticipant et accompagnant des entreprises en restructuration mais également d’intervenir sur l’aspect offensif pour aider des entreprises en développement qui auraient des problèmes de financement par exemple.

Jacques Muller identifie deux axes majeurs de son activité :

L’anticipation est primordiale afin d’interve-nir suffisamment tôt pour apporter un panel de solutions pertinentes. Dans ce cadre, le com-missaire au redressement productif s’appuie sur la cellule de veille des mutations économiques créée en 2004. Elle regroupe la Banque de France, la Direccte, la Direction Générale des Finances Publiques, l’Urssaf, le Conseil Régio-nal d’Alsace, les Conseils Généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, le CAHR et l’ADIRA. D’autres partenaires entrent également en compte pour détecter les difficultés des entreprises : experts comptables, mandataires et administra-teurs judiciaires, partenaires sociaux, organisa-tions professionnelles patronales et syndicales. Dans la mesure où les chefs d’entreprises ont naturellement du mal à exprimer leurs difficultés car ils craignent un impact sur leurs clients, four-nisseurs, financeurs… Jacques Muller considère que l’efficacité de ce réseau de confiance lui faci-lite la tâche par rapport à ses collègues d’autres régions.

Le commissaire au redressement productif est ensuite chargé de l’ingénierie de solutions pour proposer des issues adaptées au cas parti-culier de chaque entreprise en difficulté. Le tra-vail en réseau est également très utile lors de cette phase pour négocier par exemple avec la Banque de France et le médiateur du crédit lors d’un problème de financement, avec la Direc-tion Générale des Finances Publiques pour solliciter un étalement des dettes sociales et fiscales, ou avec Oséo et la Caisse des Dé-pôts lors d’une question d’investissement.

Le commissaire au redressement productif est chargé de fédérer, faciliter et fluidifier les différentes interventions pour aider des en-treprises en difficulté.

Grâce au travail en réseau mis en place depuis 2004 dans le cadre de la cellule de veille, l’Alsace fait figure d’exemplarité com-parée aux autres régions françaises.

Jacques Muller tient à saluer le partena-riat mené ave l’ADIRA bien avant sa prise de fonction en tant que commissaire au redressement productif. Il était aupara-vant Directeur du Travail du Bas-Rhin. Il souligne la complémentarité de son action avec celle des collaborateurs de l’ADIRA et en particulier Pascal Gaden. L’ADIRA est notamment très présente dans la détection des difficultés, la re-cherche de repreneurs... Elle bénéficie d’une connaissance fine du territoire, des filières, du monde économique et de contacts jusqu’à l’international grâce à Alsace International et l’AFII (Agence Française pour les Investissements Internationaux). Une relation de confiance s’est tissée au bénéfice des entre-prises locales, afin de leur ap-porter une expertise optimisée lorsqu’elles se trouvent confrontées à des périodes de mutation.

Propos recueillis par Mathilde Lafaye, Responsable de la veille

Les commissaires au redressement productif ont été nommés le 2 juillet 2012 par lettre de mission du Ministre au redressement productif Arnaud Montebourg, sur proposition des Préfets de Région.

Quelques facteurs de fragilité pouvant conduire à des difficultés :

Perte tendanciellede parts de marché

Refus de prêts à l’entreprise

Fonds propresinsuffisants

Produits inadaptés ou obsolètes

Litigesinternes ou externes

Mésententede l’équipe dirigeante

Défaillance de clients importants

Surinvestissement

Croissance trop rapide

Diminution de la demande du secteur

Méconnaissancedes coûts de revient

Système comptable déficient

Mauvaise évaluation du marché

Coûts d’exploitation trop élevés

Surcapacité de production

Éloignement des donneurs d’ordre

Page 3: Lettre de l'ADIRA n°33 - Entreprises en difficulté

L’expertise de l’ADIRA :sécuriser le présent

et offrir des perspectivesDepuis 1974, l’ADIRA a conçu un dispositif exemplaire et unique en France pour la protection des entre-prises en difficulté. Chaque semaine, les équipes de l’ADIRA, de manière confidentielle et gratuite, rencontrent des dizaines de chefs d’entreprise nourrissant des projets d’expansion, d’investissement ou d’embauche mais certains sont en questionne-ment ou en pleine tourmente.

Il s’agit là aussi de les accompagner. L’infor-mation est transmise au service des muta-tions économiques animé depuis 2006 par Pascal Gaden qui dispose d’une part, d’un réseau mobilisable, constitué de profession-nels du droit, de la finance et d’entrepre-neurs ayant vécu eux-mêmes des difficultés et d’autre part, d’un partenariat privilégié avec les services de l’Etat en Région et ceux des Collectivités locales.

S’il s’agit bien sûr d’écouter et d’épauler au plus près le chef d’entreprise, l’objectif est avant tout d’éviter les complications : dépôt de bilan, licenciements, drames humains et économiques.En moyenne, 40 nouvelles entreprises en difficulté sont soutenues chaque année. Il s’agit d’entreprises dans lesquelles les emplois sont potentiellement menacés en raison de leur fragilité financière, com-merciale ou industrielle voire même d’un événement ou d’une décision stratégique (un projet de vente ou à défaut de réus-site, un projet de fermeture). Leurs effectifs cumulent entre 1000 et 2000 emplois poten-tiellement menacés.

Depuis 2008, sous l’impulsion de son Pré-sident Francis Grignon et du Conseil Géné-ral, une action de prévention en amont a été instaurée en impliquant au plus près les acteurs essentiels du tissu économique et social (élus, maires, Conseillers généraux, Présidents de Communautés de communes, administrateurs judiciaires, organismes administratifs...), dont les actions et leur proximité avec les entreprises, leur

permettent de recueillir des informations vitales à la sauvegarde d’une entreprise.

Selon le degré de difficulté identifiée, l’entreprise se situera dans l’une des trois phases suivantes :

l’anticipation : lors de mutations sectorielles, l’ADIRA met à disposition des outils opérationnels pour venir en aide aux entreprises concernées (ex. : les sous-traitants automobiles ont pu bénéficier d’aides régionales spécifiques : aide à la création de bureaux d’études, optimisation de la production, LEAN manufacturing…) ;

la détection d’une difficulté potentielle pour une entreprise via les réseaux ou les élus proches du terrain,

le traitement opérationnel : les moyens d’action sont nombreux, et se décomposent successivement se-lon que la difficulté est surmontable (médiateur du crédit, moratoire sur les dettes sociales et fiscales, recherche de financements ban-caires ou autres, mandat ad Hoc, redressement judiciaire…) ou insur- montable (liquidation judiciaire, ouverture du capital, vente des actions, fermeture de l’entre-prise, restructuration partielle ou totale, recherche de repreneurs en France et à l’étranger, suivi et accompagnement des salariés dans le cadre du reclassement ou du territoire au regard de la revitalisation du bassin d’emploi).

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Pascal Gaden, Conseiller Affaires spéciales et mutations économiques

Face aux difficultés,

le chef d’entreprise n’est pas seul,

des dispositifs existent

pour préserver son patrimoine,

son entreprise et les emplois.

Les élus locaux sont de bon conseil

et l’ADIRA que l’on peut aussi

contacter directement,

les accompagne techniquement

dans les solutions mises en œuvre.

Quelques facteurs de fragilité pouvant conduire à des difficultés :

Perte tendanciellede parts de marché

Refus de prêts à l’entreprise

Fonds propresinsuffisants

Produits inadaptés ou obsolètes

Litigesinternes ou externes

Mésententede l’équipe dirigeante

Défaillance de clients importants

Surinvestissement

Croissance trop rapide

Diminution de la demande du secteur

Méconnaissancedes coûts de revient

Système comptable déficient

Mauvaise évaluation du marché

Coûts d’exploitation trop élevés

Surcapacité de production

Éloignement des donneurs d’ordre

notre dossier : Entreprises en difficulté : des dispositifs performants

Page 4: Lettre de l'ADIRA n°33 - Entreprises en difficulté

Maître Nathalie Guyomard, administrateur judiciaire :

« démystifier les procédures offertes aux entreprises en difficulté »

Quel est le rôle de l’administra-teur judiciaire ?

L’administrateur est un auxiliaire de justice sollicité en cas de dif-ficultés importantes d’une entre-prise. Il est nommé par le Tribunal essentiellement sur demande du dirigeant, il assiste l’entreprise et organise les restructurations tandis que le mandataire judiciaire repré-sente les créanciers. L’administra-teur peut intervenir dans le cadre de plusieurs types de procédures.

Pourriez-vous nous expliquer ces différentes procédures ?

En amont, lors de procé-dures amiables (mandat ad hoc ou conciliation), le chef d’entreprise en difficulté peut solliciter l’administrateur pour une expertise et trouver des solutions avec ses partenaires (banquiers, organismes fis-caux et sociaux, bailleurs, CE, actionnaires en désaccord…)L’ADIRA accompagne réguliè-rement les dirigeants lors de cette procédure qui reste confi-dentielle. L’administrateur aide le chef d’entreprise à trouver une solu-tion supportable pour l’entreprise et acceptable pour les créanciers. La procédure amiable permet souvent au dirigeant de prendre conscience de la nécessité d’un accompagnement pour sortir d’une période difficile. Dans l’hypothèse ou l’actif dispo-nible est inférieur au passif exigible, le dirigeant dispose d’un délai de 45 jours pour régulariser la situation. A défaut il pourra (lui-même ou un créancier) solliciter le tribunal pour une procédure judiciaire. La cessa-tion de paiement est constatée et l’administrateur est alors désigné par le Tribunal qui place l’entreprise en redressement judiciaire pendant un an maximum.

L’administrateur intervient, en consé-quence, pour les solutions de sau-vegarde de l’entreprise : résiliation de contrats, adaptation sociale, arrêt d’un produit… Pendant cette période d’observation, les dettes passées de l’entreprise sont gelées afin de lui permettre de se restructurer. Les salaires et le coût d’éventuels licen-ciements peuvent être avancés par le Fonds de Garantie des Salaires. Cette période permet à l’entreprise de ne pas aggraver sa situation économique, de reprendre son activité et de prouver sa viabilité en dégageant la meilleure rentabilité possible. Au terme des restructurations, et de la période d’observation, trois solutions se profilent :

L’entreprise redevient profitable : Elle maintient son activité avec son dirigeant et ses salariés. L’administra-teur judiciaire propose aux créanciers un étalement du remboursement des dettes sur une période de 10 ans maxi-mum sans majoration et sans intérêts.

Les résultats de l’entreprise sont équilibrés mais elle ne gagne pas d’argent : Elle aura fait la preuve de sa viabilité mais pas de sa capacité à rem-bourser les dettes anciennes. Dans ce cas, l’administrateur pourra préparer un dossier de reprise, le prix de ces-sion servira à dédommager les créan-ciers. Le Tribunal choisira le repreneur assurant la pérennité de l’entreprise, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif. Le chef d’entreprise ne peut pas être repreneur mais il pourra apporter sa connaissance en devenant salarié du repreneur.

L’entreprise continue à perdre de l’argent malgré les restructurations : Le tribunal prononce la liquidation, le dossier est alors transmis à un liquida-teur qui se charge de l’organisation de l’arrêt de l’activité, des licenciements, du solde du passif…

Enfin, la procédure de sauvegarde, entrée en vigueur en 2006, se situe entre les procédures amiable et judi-ciaire. Encore trop peu connue, elle représente un véritable outil de gestion prévisionnelle à disposition des chefs d’entreprise. Elle s’adresse aux entre-prises dont les difficultés sont prévi-sibles mais non encore avérées (ex. : perte d’un client majeur en janvier, la trésorerie permet de tenir jusqu’en juin mais pas au-delà). Il est donc possible d’agir avant la ces-sation de paiement. Le dirigeant peut demander au Tribunal la procédure de sauvegarde afin de se protéger de ses créanciers. Après une négo-ciation de l’administrateur, l’étalement des créances sur une période de 10 ans maximum pourra permettre une réorganisation de l’entreprise et donc assurer sa pérennité, l’emploi et le paiement des créanciers.

Le principal intérêt est d’intervenir très en amont et de garantir le chef d’entre-prise sur deux aspects :

aucun candidat repreneur ne pourra se présenter ;

les cautions seront gelées pendant l’année de la sauvegarde et les 10 ans du plan de sauvegarde.

Quels conseils donner aux dirigeants qui pourraient traverser une période de turbulences ?

Il faut démystifier les procédures et faire connaître les possibilités offertes aux dirigeants pour favoriser leur rebond. Le recours à un administrateur permet de bénéficier d’une expertise et d’un regard neuf sur la gestion et l’organisation de l’activité. J’incite les dirigeants à demander conseil avant que la situation ne soit trop critique et à mettre en place des outils de gestion simples tels que le suivi de leur chiffre d’affaires ou de leur trésorerie afin d’anticiper toute difficulté.

Propos recueillis par Mathilde Lafaye, Responsable de la veille

3, quai Kléber « Le Sébastopol »67000 Strasbourg - FranceTél. +33 (0)3 88 52 82 82Fax +33 (0)3 88 75 64 59Email : [email protected]

www.adira.com

Directeur de publication : Vincent Froehlicher

Rédaction : Mathilde Lafaye, Pascal Gaden

Relations avec les prestataires : Sigrid Périn

Conception graphique : la couleur du Zèbre - 03 69 96 41 69

Impression : Routage & Diffusion, Erstein - 03 88 59 03 45

Abonnement : Contactez l’ADIRA.

La Lettre de l’ADIRA - numéro 33 - octobre 2012

L’ADIRA travaille en

étroite collaboration

avec les administrateurs

judiciaires.

Pascal Gaden intervient

souvent très en amont

dans les entreprises,

conseille les dirigeants

vers les différentes

procédures

et les accompagne lors

des premiers rendez-vous

avec l’administrateur

judiciaire.

Enfin, la connaissance

du tissu local

et les relations avec

Alsace International

permettent de trouver

des repreneurs.