les.afriques.235

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lesafriques.com ÉDITION INTERNATIONALE : Afrique Zone CFA 1700 F CFA • France 3,50 • France DOM 4 • Maroc 23 DH • Algérie 170 DA • Tunisie 3,30 DT Mauritanie 1100 MRO • Belgique 3,50 • Italie 4 • Canada 5,95 $ CAN • Luxembourg 3,50 • Suisse CHF 5,9 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : ABDERRAZZAK SITAIL Hebdomadaire international N° 235 - 14 au 20 mars 2013 MAROC : LE CLASSICO ATTIJARIWAFA-BANQUE POPULAIRE CHAVEZ VU PAR L’AFRIQUE 1954-2013

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Page 1: Les.afriques.235

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Hebdomadaire international

N° 235 - 14 au 20 mars 2013

MAROC : LE CLASSICO ATTIJARIWAFA-BANQUE POPULAIRE

CHAVEZVU PARL’AFRIQUE

1954-2013

Page 2: Les.afriques.235

2 Les Afriques . 17 janvier 2013

Page 3: Les.afriques.235

14 mars 2013 Les Afriques . 3

05 EDITORIALAdios Comandante !

06 BAROMÈTREMali :Iyad Ag Ghali dans la liste noire des USA

08 BRUITS DE MARCHÉRwanda : Paul Kagamé remanieen silence

12 ARRÊT SUR IMAGECélébration de manifestants à Port Saïd,après le retrait des forces de police

14 BANQUES & ASSURANCESMaroc : le retour en force de Younes Maâmar

16 Gel des activités de la plus grande banqued’affaires de Mauritanie

18 Côte d’IvoireLe match à trois du secteur bancaire

23 Attijariwafa bank-BCPLe «classico» marocain

28 BOURSES & FONDSDoualaLes Bourses d’Afrique centrale au petit trot

30 VERBATIM

32 ENTREPRISES & MARCHÉSInfrastructures La plaie africaine

34 POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINEReconstruire le Mali : un défi culturel

41 EMPLOIMaroc : l’aquaculture des anguillesemploie plus de 700 pêcheurs

42 POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Mobilisation internationale contrela piraterie maritime en Afrique

44 RDCL’inflation n’est que monétaire ?

62 ARRÊT SUR IMAGENon loin de Qalqilya, une file d’ouvrierspalestiniens prennent des bus quileur sont exclusivement réservés.Une décision vite décriée ...

48 DOSSIERHugo Chavez, le dernier Bolivar

L’ex-directeur général de l’ONE,Younes Maâmar, revient au Marocavec le fonds d’investissement Actisqui a repris les deux filiales deVeolia, Redal et Amendis.

14-15

Maroc : le retour en forcede Younes Maâmar

Bicici, BOA Côte d’Ivoire et Sgbcidominent le secteur bancaireivoirien de la tête aux épaules. Maislaquelle de ces 3 institutions joue lepremier rôle ? Les françaisesbénéficient-elles de la prime auxpionniers ? … 18-22

Côte d’Ivoire : le match àtrois du secteur bancaire

Le problème des infrastructures esttoujours cité comme l’un desprincipaux obstacles par le secteurprivé, dans toutes les études.L’Afrique n’échappe pas à la règle.

32-33

Infrastructures La plaie africaine

Et si la question du Nord Mali, qui està vrai dire celle de son intégrité,n’était pas une question dedéveloppement ?

34-40

Reconstruire le Mali :un défi culturel

Les pays africains avec le soutien dela communauté internationalelancent une croisade contre lapiraterie maritime. Le Camerounabritera, en avril prochain, unSommet des chefs d’Etat et degouvernement qui lui dédié. 42-43

Mobilisation internatio-nale contre la pirateriemaritime en Afrique

L’inflation congolaise n’est passeulement et toujours d’originemonétaire. Il faudrait pour lamaîtriser, la saisir sous toutes sesformes et en connaître les causes.

44-45

RDC : l’inflation n’est quemonétaire ?

SOMMAIRE

Page 4: Les.afriques.235

4 Les Afriques . 14 mars 2013

54 FOCUSGabon : est-il possiblede vivre sans le pétrole ?

62 ZOOMClassement Forbes 2013Aliko Dangote l’homme d’affairesle plus riche d’Afrique

64 ARRÊT SUR IMAGEAudience de certains des 9 policiers accusésd’avoir tabassé à mort le chauffeur de taximozambicain Mido Macia

66 RELATIONS INTERNATIONALESItalie :un nouveau maillon faible de la Zone euro

68 Le complexe militaro-industriels’exporte en Egypte

70 Maroc-FranceHollande au Maroc en avril

72 ARCHIVES D’AFRIQUEMaroc : sur les traces du pacha ThamiEl Mezouari El Glaoui

74 PIED DE LETTRELes voies du Développement propre

Sous Hugo Chavez, l’économie s’estmise au service de la révolution, àmoins que cela ne soit le contraire.Parcours de celui qui incarne plusque jamais le socialisme du 21e

siècle. 48-53

Hugo Chavez,le dernier Bolivar

Sixième producteur d’or noir enAfrique, le Gabon a atteint son picpétrolier en 1997. La productiondevrait se poursuivre pour encore40 ans. Un dernier rapport offre undiagnostic de ce secteur. 54-61

Gabon : est-il possiblede vivre sans le pétrole ?

Le magazine Forbes vient de publierson classement 2013 des plusgrandes fortunes mondiales. Avec 16milliards de $, le nigérian AlikoDangote est classé 43ème. 62-63

Classement Forbes 2013 :Aliko Dangote l’homme d’af-faires le plus riche d’Afrique

Le président français FrançoisHollande effectuera probablementune visite d’Etat au Royaume duMaroc, la première semaine du moisd’avril prochain. Un discours estattendu au Parlement. 70-71

Maroc-FranceHollande au Maroc en avril

Groupe Les Afriques Edition & Communication S.A.Société anonyme au capital de 2’657’600.- CHFSiège Social : Rue du Cendrier 24 - 1201 Genève Suisse

Président administrateur déléguéAbderrazzak Sitaïl

Filiale France : EditeurEditions Financières du Sud SARLFiliale à 100% de Les Afriques149, rue Saint Honoré 75001 Paris France

Filiale MarocLes Afriques Communication & Edition SARL219 bis, bd Zerktouni, Casablanca 20330 - MarocTél : +212 522 233 477 - Fax : +212 522 233 501

Directeur de la PublicationAbderrazzak Sitaïl

Directeur de la RédactionAdama [email protected]

Rédacteur en chef délégué Ismaïla Aidara, Paris, Dakar. Rédacteur en chef Louis Amédée, UEMOA. Rédacteur en chef Achille Mbog Pibasso, CEMAC.

Rédacteur en chef Walid Kefi, Maghreb.Grand reporter : Rodrigue Fenelon Massala.

Secrétaire de Rédaction : Daouda Mbaye.

Rédaction :Walid Kefi, Tunis, Ismaïla Aidara, Paris, Dakar, LouisAmédée, UEMOA, Achille Mbog Pibasso, CEMAC,François Bambou, Yaoundé, Bénédicte Chatel, Paris, AnneGuillaume-Gentil, Paris, Adama Wade, Casablanca,Mohamed Baba Fall, Casablanca, Khalid Berrada,Casablanca, Sanae Taleb, Casablanca, Daouda Mbaye,Casablanca, Olivier Tovor, Lomé, Willy Kamdem, Yaoundé,Amadou Seck, Nouakchott, Mohamedou Ndiaye, Dakar.

Comité Scientifique :Guy Gweth, Paris. Intelligence économique. François Konan, New York. Politiques économiques.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

Responsable Artistique : Mouhcine El Gareh Maquettiste : El Mahfoud Ait Boukroum

Edition Internet – en françaisAdama Wade, Casablanca. Ismaïla Aidara, Dakar.Mohamedou Ndiaye, Dakar

ChroniqueursFrançois Konan, New York. Economie.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

Directeur Développement et MarketingLibasse [email protected]

Responsable e-Marketing :Khalid Essajidi

Responsable Abonnement et DistributionNada Benayad

Commercial, [email protected]@lesafriques.com

DiffusionPresstalis, Sochepress,Royal Air Maroc, SN Brussel.ImpressionRotimpres, Aiguaviva (Spain).Dépôt légal : novembre 2010

Edition internationaleCommission paritaire : 1012 C 89135Edition MarocB.O.N°5618-26 rabii 1429 (3-4-2008)

Crédit photosAFP, DR

© Reproduction interdite sans l’accord écritde l’éditeur

SOMMAIRE

Page 5: Les.afriques.235

14 mars 2013 Les Afriques . 5

ÉDITORIAL

es ressorts secrets de l’histoire ont vouluque Hugo Chavez ait tiré sa révérence le 3mars 2013, soit 60 ans jour pour jour aprèsla disparition de Staline. Là s’arrête lacomparaison entre le petit père du peupleet le tribun du bolivarisme. Hugo Chavez aintroduit le primat de la justice sociale

dans la politique et réaffirmé la puissance del’idéologie dans la mobilisation des masses autourd’un idéal et d’un objectif. Réduire la complexité dupersonnage à la dictature et au populisme serait unpeu ne retenir de Napoléon Bonaparte que la bataillede Waterloo. Arrivé au pouvoir en 1998 par desélections démocratiques, l’enfant de Barinas aura étéréélu quatre fois et résisté à un coup d’Etatouvertement perpétré par les américains, au granddam d’une opposition trop marquée à droite. Si ledirigisme de Chavez confinait à la dictature, force estde lui reconnaître au moins un mérite : celui d’avoirmené une réforme historique, en redistribuant lesterres agricoles, en nationalisant les compagniespétrolières et en lançant un programme d’habitatsocial destiné aux pauvres et aux démunis. Au-delàd’une idéologie politique flottante et de rodomontadesthéâtrales, c’est peut-être les réformes économiques etsociales que l’Afrique doit retenir de Chavez. Plus quel’alliance circonstancielle avec l’iranien Ahmadinajeaddans une même opposition à l’Amérique, c’est le

renforcement du rôle de l’Etat dans la promotion dela justice sociale et économique que nous devonsretenir du Vénézuela. Force est de le dire, l’Amériquedu Sud et l’Afrique subsaharienne sont engagéesactuellement dans deux processus opposés. Alors quede la Bolivie à l’Equateur en passant par l’Argentine etle Nicaragua, l’Etat réinvestit ses fonctions régaliennesen reprenant contrôle de certaines multinationales,chez nous, l’Etat poursuit son désengagement, endéléguant ses prérogatives à des compagnies auxlogiques court termistes. L’Etat sud-américains’inscrit ainsi dans la logique de l’Etat actionnaire etdéveloppementiste qui a sorti l’Asie Sud-Est de lamisère il y a quelques décennies. Pendant ce temps,l’Etat africain, s’endette de nouveau en confiant larédaction de ses documents stratégiques à la Banquemondiale et au FMI. Il est évident que les conflitspolitiques et sociaux qui secouent l’Afrique actuellesont un peu le reflet de l’échec des Etats dans lapromotion de la justice sociale et économique. L’Italiede ces dernières semaines l’a montré, les peuples ontbesoin d’idéologie et d’opium et non de rigueur et detechnocratie. Le loufoque Berlusconi et le comiqueBeppe Grillo ont renvoyé le sévère Mario Monti à sacure d’austérité. Or, combien de Mario Montiessayent aujourd’hui de gaver les africains de leçonsde rigueurs, là où ils ne demandent qu’à profiter deleur soi-disant reprise économique ?

L

Adama WadeDirecteur de la Rédaction

Hugo Chavez,ex-président du Vénézuela

Adios Comandante !

Page 6: Les.afriques.235

6 Les Afriques . 14 mars 2013

1000MILLIARDS DE

DOLLARSTaille potentielle du

marché africain généréepar l’agriculture et l’agro-

business en 2030.

19MILLIARDS

D’EUROSPerte historique de Bankia

en 2012.

140MILLIONS DE

DOLLARSInvestissements à

mobiliser par LiberianPalm Development

Chiffres

55MILLIARDS DE

F CFACoût de financement des

17 km de la VDN (Voie de dégagement Nord

à Dakar)

73MILLIARDS DE

DOLLARSPlus grosse fortune

mondiale (Carlos Selim etfamille, selon Forbes)

Matata Ponyo serre les boulons

EN F

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Le Premier ministre du Congo, Matata Ponyo,a suspendu une soixantaine de directeurs,contrôleurs et inspecteurs du port de Matadi.La décision a été prise à l’issue d’une missiond’inspection, sur décision du ministre des fi-nances.

Angola : Botelho de Vasconcelosfait monter les enchèresL’Angola s’est fixé pour objectif de produiredeux millions de barils de pétrole par jour en2014 ou 2015, a indiqué le 27 février Botelho deVasconcelos, le ministre du pétrole. Actuelle-ment, le pays du sud-ouest de l’Afrique extrait1,75 million de barils par jour, d’après le dernierrapport annuel de BP, ce qui en fait le deuxièmeproducteur d’Afrique.

Jean-Philippe Prosper Vice-prési-dent pour l’Afrique de la SFILa Société financière internationale (SFI), ins-titution membre du groupe de la Banque mon-diale, a annoncé en fin de semaine dernière lanomination de Jean-Philippe Prosper au postede Vice-président pour l’Afrique subsaha-rienne, l’Amérique latine et les Caraïbes. Il serabasé à Johannesburg après une brève périodede transition.

Bénin : Yayi Boni case ses opposantsAprès avoir échappé à une tentative d’empoi-sonnement en octobre 2012, le président duBénin, Yayi Boni, est de nouveau cible d’un vastecomplot. Cette fois-ci c’est un coup d’Etat per-pétré par des opposants, en prison ou en exilpour certains, et qui devaient l’empêcher derentrer d’un voyage à l’étranger. Ces différentscomplots sont-ils le signe d’un essoufflement ?

Mali : que fait Amadou Sanogo ?Alors que les tchadiens meurent par dizaine aufront, les militaires maliens, à l’instar du capi-taine Amadou Sanogo, paradent en ville. Grati-fié récemment d’un salaire mirobolant dans lecadre d’une mission fictive, l’exputschiste estvertement critiqué de Paris à Ndjamena. IdrissDéby invite les militaires maliens sur le terrain.

Mali : Iyad Ag Ghali dans la listenoire des USALes Etats-Unis ont ajouté à leur liste Iyad AgGhali, à la tête du groupe islamiste Ansar Dine,visé pour ses liens étroits avec Al-Qaïda auMaghreb islamique (Aqmi). Ses avoirs éven-tuels aux Etats-Unis sont par conséquent gelés,et les Américains n’ont plus le droit d’effec-tuer de transactions avec lui.

BAROMÈTRE

Page 7: Les.afriques.235

14 mars 2013 Les Afriques . 7

Foire Internationale de Tripoli2013Du 2 au 5 Avril 2013, la Foire Internationalde Tripoli aura lieu dans la capitale li-byenne. Cette foire internationale se veutun événement économique qui offre auxentreprises marocaines l’opportunité deprendre directement contact avec les dé-cideurs du secteur public et de rencontrerdes partenaires du secteur privé.E-mail : [email protected] : +33 01.45.35.48.48

Troisième Congrès de la sociétécamerounaise de parasitologie Du 10 au 12 avril 2013, la Société camerou-naise de parasitologie (SCP) organise sontroisième Congrès. Ce sera au Palais descongrès à Yaoundé (Cameroun) sous lethème principal: Paludisme. Il va réunir à ceteffet les professionnels de la santé membresde la Société Camerounaise de Parasitologie,des universitaires et des chercheursd’Afrique et d’autres continents.Contact : [email protected]

Careers In Africa ParisL'événement de recrutement Careers inAfrica se tiendra à Paris du 12 au 14 Avril2013. Careers in Africa est désormais consi-déré comme un événement majeur concer-nant le recrutement pour l'Afrique. Cetévénement s'adresse aux jeunes talentsd'origine africaine désirant poursuivre leurcarrière en Afrique, et devenir les acteurs del'exceptionnelle croissance que commence àconnaître l'Afrique.E-mail : [email protected] : careersinafrica.com

Turquie Afrique : L’événementFuturalia Pour sa 18ème édition, le Forum Futurallia Is-tanbul 2013, se tiendra du 5 au 7 juin 2013. Ils’agit d’une occasion pour les hommes d’af-faires africains, les entrepreneurs et les en-treprises de développer de nouveauxcourants d’affaires, d’identifier des opportu-nités d’investissement et rechercher de nou-veaux partenaires en Turquie.Contact : +212 90 468 52 00E-mail : [email protected]

100 Dinar algérien (DZD) = 1,27 $100 Rand Af. Du Sud (ZAR) = 11,05 $100 Kwanza Angola (AON) = 1,04 $100 Livre Egypte (EGP) = 14,84 $100 Birr Ethiopie (ETB) = 5,43 $100 Cedi Ghana (GHS) = 52,25 $100 Shilling Kenya (KES) = 1,17 $100 Dollar Libéria (LRD) = 1,35 $100 Dirham Maroc (MAD) = 11,75 $100 Ariary Madag (MGA) = 0,0456 $100 Ouguiya Maurit (MRO) = 0,3449 $100 Roupie Maurice (MUR) = 3,22 $100 Kwacha Malawi (MWK) = 0,2621 $100 Kwacha Zambie (ZMK) = 0,0193 $100 Dinar Libye (LYD) = 78,32 $

100 Dollar Namibie (NAD) = 11,04 $100 Naira Nigéria (NGN) = 0,6351 $100 Shilling Somalie (SOS) = 0,0616 $100 Leone S. Leone (SLL) = 0,0232 $100 Dinar Tunisie (TND) = 63,21 $100 Shilling Tanzanie (TZS) = 0,0618 $100 Shilling Ougan (UGX) = 0,0378 $100 Franc Zone CFA = 0,1989 $

Agenda

La politique d’achat à prix garanti du riz en Thaïlande, qualifiéed’aventureuse par la Banque mondiale, atteint ses limites. La Banquethaïlandaise de l’agriculture et des coopératives agricoles a du faireappel à la Caisse d’Epargne, une institution publique, pour financerle système. Il manque 300 milliards de bahts (7,75 milliards d’euros)pour financer la campagne rizicole 2012-2013, sachant que le riz estacheté au producteur entre 15 000 et 20 000 bahts la tonne (387 à517 euros) selon la qualité, soit 40% plus cher que le riz concurrentdu Vietnam. Seule la moitié de la somme sera couverte par l’endette-ment public. D’après la FAO, qui a audité le programme, les réservesthaïlandaises de riz se montent à 18,2 millions de tonnes, un volumedouble d’il y a deux ans. C’est beaucoup pour ce marché (38 M t).

Ça ne riz pas en Thaïlande

La Chine file du bon cotonLes stocks chinois de coton devraient s’établir à 8 millions de tonnes, enfin de saison 2012-2013 (fin juillet), soit 47% des stocks mondiaux, selon leComité consultatif international du coton (ICAC). Alors que le gouverne-ment a acheté 3,12 millions de tonnes de coton, destinées aux réservesstratégiques en 2011-2012, ses achats se sont ensuite poursuivis à unrythme frénétique, avec l’acquisition de près de 6 millions de tonnes sup-plémentaires entre septembre 2012 et janvier 2013. Les autorités ont réaf-firmé que la sécurité d’approvisionnement en céréales reste une priorité.

Pas d’enchères sur le blé en Egypte

Cours des monnaies et devises

Le premier importateur mondial de blé, l’Egypte, abandonnerait les en-chères pour son approvisionnement en céréales, en raison de problèmesde liquidités. L’Egypte pourrait simplement se fournir de gré à gré auprèsdes négociants. Les lettres de crédit utilisées jusqu’ici pour régler lesachats, garanties par les réserves en devises, ont perdu en crédibilité. Ladévaluation monétaire augmente le coût des approvisionnements, et lesboulangers égyptiens ont menacé de se mettre en grève. Ils critiquent leretard de paiement de 6 mois du gouvernement, qui leur devrait 60 mil-lions de dollars pour le pain qu’ils distribuent à un tarif subventionné.

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8 Les Afriques . 14 mars 2013

BRUITS DE MARCHÉ

Le dossier de Chanas sera l’un des gros menus de la pro-chaine session de la CRCA (Commission régionale decontrôle des assurances) prévue pour la fin mars àDakar. Parmi les éventualités, un carton rouge au Conseild’administration ou encore, cas extrême, le placementde la compagnie sous administration provisoire. Le faitque l’un des administrateurs de Chanas soit égalementVice-président du Groupe Ecobank risque de peser lourdà l’arrivée, note-t-on dans les milieux financiers afri-cains. Présidente et fondatrice du groupe, Jacqueline Ca-salegno, 88 ans, a vu ses actions détenues dans lacompagnie placées sous sequestre suite à une décisionde justice. Un jugement devrait avoir lieu en mars, maisla justice camerounaise peut en décider autrement. Ma-dame la présidente n’a pas répondu aux injonctions de laCIMA et va de ce fait être convoquée à Dakar pour la qua-trième fois après Lomé, Malabo et Abidjan. (à Libreville,le SG de Chanas avait réussi l’exploit de faire oublierChanas ). La question que l’on est en droit se poser est lasuivante : que fait leConseil d’administra-tion ? Peut-on laisserun dirigeant, mêmefondateur, tuer une so-ciété ? Doit-on limiterl’âge des dirigeantspour l’exercice desfonctions exécutives ?En Europe, JacquelineCasalegno serait sansdoute sous curatelle.

Cameroun : la Chanas souspression de la CRCA

En poste depuis 2009, le ministre rwandais de l'économie etdes finances, John Rwangombwa, et le gouverneur de laBanque centrale de ce pays, Claver Gatete, en place depuis mai2011, ont échangé leurs postes dans le cadre d'un léger rema-niement ministériel. Le gouvernement n'a donné aucune expli-cation officielle à ce remaniementministériel, qui concerne aussi leportefeuille des infrastructures,celui des réfugiés et de la gestiondes crises. A noter qu’à la faveur dece remaniement, le Rwanda s’estdoté d’un secrétaire d’Etat auxmines auprès du ministre des res-sources naturelles.

Rwanda : Paul Kagamé remanieen silence

Guinée : Alpha Condé place ses hommes

Cette fois-ci est la bonne. La SIAT Gabon a décroché sonvisa pour l’introduction à la Bourse régionale des valeursmobilières du Gabon. C’est la 1ére fois que la cloche tinterapour le compartiment actions. Le visa de la SIAT (agroali-mentaire) a été obtenu à Ndjaména, le 27 février, en mêmetemps que la prestation de serment des 14 nouveaux mem-bres commissaires de la Cosumaf (Commission de surveil-lance du marché financier de l’Afrique centrale). Anciensecrétaire général adjoint de la Commission bancaire del’Afrique centrale (Cobac), l’équato-guinéen Nsue Rafaelfête son premier succès avec le visa octroyé à SIAT Gabon.

Gabon : SIAT décroche son visa

Le président guinéen a nommé par décret Mayaki MariamaBarry à la direction nationale du Trésor public, en rempla-cement de Aïssatou Boiro, assassinée dans des conditionsmystérieuses, le 9 novembre 2012. Auparavant, MayakiMariama Barry occupait la fonction de contrôleur de ges-tion au sein de l’agence principale de la Banque centraledes Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Autre nominationpar décret, celle de Gnalen Condé, précédemment direc-trice de l’administration et des finances de l’autorité dubassin du Niger, en tant que direction nationale de lacomptabilité matière et du matériel.

Paul Kagamé

Page 9: Les.afriques.235

14 mars 2013 Les Afriques . 9

Suite à notre article intitulé «Tanger Med, Marsa Maroc prendra en 2015 lagestion du terminal 3», nous avons reçu des précisions de la direction deMarsa Maroc. En effet, la convention de concession qui a été signée le 4 fé-vrier 2013 entre l’Agence nationale des ports et Marsa Maroc en présence duministre de l’équipement et du transport, concerne le Terminal à Conteneurs3 au Port de Casablanca (TC3) et non le Terminal àconteneur 3 du port de Tanger Med comme nousl’avons malencontrueusement écrit. Pour rappel,Marsa Maroc avait signé en juin 2009 avec TMSA,la convention de concession du Terminal à Conte-neurs Multi-utilisateurs 4 (TC4) du port Tanger-Med II. Pour de plus amples informations sur lesujet, nous prions les lecteurs de consulter le siteweb.www.marsamaroc.co.ma.

A l’occasion de ses 89 ans, le présidentMugabé a reçu 89 vaches des mains dugouverneur de la banque centrale, Mar-tin Dinha, en guise de cadeau d’anni-versaire et coupé un gâteau de 89 kilos.Les divers cadeaux reçu à l’occasion ontété estimés à 600 000 $. De quoiconforter le vieux leader dans sa quêted’un nouveau mandat présidentiel de 5ans. Entre 2 envolées contre l’impéria-lisme, Mugabé, au pouvoir depuis 1987,a accusé l’opposition d’inventer de laviolence politique pour camoufler sadéfaite aux élections à venir.

Zimbabwe : RobertMugabé a 89 vaches

La Badea a tenu Conseild’administration à MascateLe conseil d’administration de la Banquearabe pour le développement écono-mique en Afrique (Badea) s’est tenu àMuscat (Oman) du 6 au 8 mars 2013, enprésence du directeur général de la

Banque, Abdelaziz Khelef. Parmi lespoints qui étaient à l’ordre du jour, lerapport du directeur général sur les acti-vités de la banque durant la période jan-vier 2012-février 2013, le rapportfinancier couvrant le quatrième trimes-tre 2012 et le rapport d’audit financierpour l’exercice 2012. Par la suite, leConseil des gouverneurs de la Badea seréunira les 3 et 4 avril prochains à Dubaï.La Badea intervient dans 43 paysd’Afrique subsaharienne.

Abdelaziz Khelef

Louis Dreyfus dans ChinalcoMiningLouis Dreyfus Commodities Metals Suissea procédé, fin février, à l’acquisition d’uneparticipation minoritaire dans ChinalcoMining Corporation International (CMC).Selon le communiqué de presse, «ce par-tenariat représente une étape importantedans le développement du groupe sur lemarché des concentrés de cuivre et uneoccasion unique d’établir une relationcommerciale stratégique avec CMC et samaison-mère». Cette étape renforce laposition de Louis Dreyfus Commoditiessur les marchés du cuivre, du plomb, duzinc et des métaux raffinés en lui donnantun accès à long terme aux ressources dela mine péruvienne de Toromocho, dansle district miner de Morococha, dont LouisDreyfus Commodities s’est engagé àacheter une partie de la production an-nuelle de concentrés de cuivre pour unepériode de 5 ans.

Cameroun : le gros passifde la CBCNotre article sur la CBC a fait desvagues. Rappelons que l’ancien ac-tionnaire principal n’est pas majori-taire contrairement à ce que nousavions écrit. Yves Michel Fotso, ac-tuellement incarcéré à la SED deYaoundé pour 25 ans, détient en effet41% contre 10 à 15% pour son père,précise une source proche du dossier.La Banque qui vient d’être placée enadministration provisoire traîne unpassif évalué entre 47 et 50 milliardsde franc CFA. D’où un gros probléme.Il faudrait certainement une bad bankà la nigériane pour sortir la CBC dutrou. Question : qui prendra en chargece passif ?

Rectificatif à propos de la convention MarsaMaroc-ANP

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10 Les Afriques . 14 mars 2013

BRUITS DE MARCHÉ

Le groupe sud-africain, qui vient de réaliser des résultatsau-delà de ces estimations, procédera à des acquisitionsen Afrique. Un trésor de guerre de 500 millions de dollarsest mobilisé dans ce cadre. Les pays à fort taux de crois-sance sont prioritaires. Les prises de participations, mino-ritaires ou majoritaires, se feront en fonction desopportunités, a déclaré le CEO du groupe, Julian Roberts.«Nous sommes déterminés à booster notre croissance or-ganique et externe en Afrique, et pas seulement par desacquisitions à 100%». Basé à Londres, Old Mutual a dé-boursé 1,5 milliard de dollars sous forme de dividendesspéciaux au titre de l’exercice 2012, qui a vu la réductionde la dette et la vente de sa filiale américaine dans labranche de l’assurance-vie. Parmi les priorités à venir, ledéveloppement de l’assurance-vie au Kenya, en Namibieet dans divers pays subsahariens. Concernant le RoyaumeUni, c’est la gestion de fonds qui sera de mise.

Old Mutual cherche desacquisitions en Afrique

La Banque africaine de développement a tenu son Conseild’administration à Abidjan le 27 février 2013. Pour le prési-dent de l’institution, Donald Kaberuka, il s’agit des premierspas du retour de la banque en Côte d’Ivoire. Les membresdu Conseil ont été reçus par le Premier ministre ivoirien,Daniel Kablan Duncun, lors d’une entrevue, où il a été for-tement question de tout œuvrer pour le retour de la BAD.Sur le terrain, les travaux de réfection et d’extension dusiège de la Banque avancent, selon le calendrier prévucomme l’ont constatés les administrateurs. La BAD contri-buera pour 1 milliard d’euros sur l’enveloppe de 8,75 mil-liards promis récemment par les bailleurs, lors de la réuniondu groupe consultatif de Paris.

La BAD a tenu son Conseild’administration à Abidjan

Bénin : encore un complot contre Yayi Boni

Avec un chiffre d’affaires de 60 milliards de dollars et 70millions de tonnes de denrées transportées en 2011, LouisDreyfus Commodities, premier trader du monde de cotonbrut et de sucre, est un leader du négoce et de la transfor-mation des produits agricoles (canne à sucre, riz, jusd’orange, huiles végétales, céréales, café vert). Le groupe adiversifié ses activités dans le secteur des métaux avec lacréation de Louis Dreyfus Commodities Metals en 2009.Louis Dreyfus Commodities emploie 38 000 personnes etest présent dans plus de 90 pays. Le capital de la société estpour approximativement 80% aux mains du groupe LouisDreyfus et pour 15 à 20% alloué à ses employés. (NJN)

Et renforce son leadership mondial

La tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat béninois, an-noncée le 3 mars dernier, aura au moins permis de faired’une pierre trois coups. Le procureur Justin Gbenametoestime que l’idée de ce coup de force était d’empêcherle chef de l’Etat, Yayi Boni, de rejoindre Cotonou aprèsun voyage en Guinée équatoriale. Le coup serait monté,selon le procureur par le colonel Pamphile Zomhahounet l’homme d’affaires Johannes Dagnon, tous deux ac-tuellement détenus. Autre accusé, Patrice Talon, un an-cien proche du président Boni Yayi, accusé en octobre2012 d’être l’instigateur d’une tentative d’empoisonne-ment du chef de l’Etat.

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Nedbank tourne autour d’EcobankLe groupe bancaire sud-africain va procé-der à l'acquisition d'Ecobank d'ici le moisde novembre 2013, a déclaré son CEO,Mike Brown. C'était à l'issue d'une ren-contre avec le PDG d'Ecobank, ThierryTanoh, en déplacement en Afrique duSud, en marge de la présentation des ré-sultats de Nedbank. Nedbank avait ac-

cordé à son partenaire d'origineouest-africaine un prêt de 285 millionsde dollars convertible en actions. Lors dela présentation des résultats de labanque, devant un parterre de journa-listes et d'analyses financiers, MikeBrown a confirmé l'intention de Nedbankde prendre le contrôle d'Ecobank. Restedésormais à savoir si le Conseil d'admi-nistration d'Ecobank (où le poids despéres fondateurs est enore important)avalisera l'opération.

Mauritanie : Mohamed Abdel Azizpoursuit Noel Mamère en justiceUne plainte au pénal pour diffamation de-vait être déposée le lundi 4 mars par lesavocats du président mauritanien, Moha-med Abdel Aziz, contre le député EuropeEcologie-Les Verts, Noël Mamère, qui, àplusieurs reprises ces dernières se-maines, l’a qualifié de «parrain de ladrogue». Les propos remontent au 21 jan-vier dans l’émission «28 minutes» surArte. Dans un premier temps, le présidentmauritanien n’a pas répondu. Mais, le 10février dernier, le député français revientà la charge sur un site internet, étayantses accusations d’une «grâce présiden-tielle» accordée à un trafiquant de drogueet des relations «poussées» avec unconsul de Guinée Bissau, «plaque tour-nante du trafic de drogue», qui «a pignonà la présidence mauritanienne». Les avo-cats Eric Diamantis et Jemal Ould Moha-med du cabinet Watson Farley& Williamsont été mandatés par le chef d’Etat mau-ritanien pour «aller jusqu’au bout». Loinde se rétracter, ledéputé français ditdénoncer une situa-tion «qui fait denous les obligés detoute une série derégimes peu recom-mandables».

Côte d’Ivoire : AAF se ressourcedans l’eau minéraleLe fonds d’investissement African Agri-culture Fund (AAF), géré par la sociétésud-africaine Phatisa, a annoncé le 28 fé-vrier avoir investi dans Continental Beve-rage Company (CBC), une sociétéd'embouteillage et de distribution d'eauminérale installée à Abidjan. Pour justi-fier cette opération, Phatisa met enavant une étude récente de l’ONU selonlaquelle 75 à 250 millions de personnesconsommeraient de l’eau non potable enAfrique. «Le besoin en eau potable faitl’objet d’une réelle demande, en raisond’une forte croissance démographique etde l'urbanisation», explique la société.CBC a été créée en 2004 par le GroupeTeylium, conglomérat africain propriétéde l’homme d’affaire Yérim Sow actif enAfrique de l’Ouest et du Centre.

Selon la revue spécialisée «Americain Shipper», Maersk Line changera, dèsavril prochain, la ligne reliant la côte Est des Etats-Unis à la côte Est de laChine et qui passe à travers le Canal de Panama, pour la ligne allant versl’Europe et passant par le Canal deSuez, ainsi que le port de TangerMed. Les navires assurant le retourpasseront par le port espagnol deValence. Cette nouvelle ligne mari-time reliera les ports chinois deNingbo, Shanghai, Shenzhen Yan-tian et Hong Kong, Tanjung en Ma-laisie, suivi du Canal de Suez puis àMalte, Tanger Méditerranée et enfinles ports américains de Savannah,Charleston et Miami.

Après un exposé sur la situation du Malidevant la Commission de Bruxelles,Moussa Mara, jeune maire de la com-mune IV de Bamako, a réuni une bro-chette de cadres et leaders de lacommunauté Tamasheq, le samedi 2mars à Bamako. La réunion avait pourbuts d’évoquer ensemble les voies etmoyens permettant à la communautétamasheq d’informer sainement lesopinions nationales et internationalessur la situation au Nord. Un beau coupde pub pour Moussa Mara, probablecandidat aux élections de juillet ?

Mali : Moussa Maraaffûte ses armes

Maersk Line mise sur Tanger-Med

Thierry Tanoh

Mohamed Abdel Aziz

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12 Les Afriques . 14 mars 2013

Egypte

ARRÊT SUR IMAGE

Le 8 mars 2013. Célébration demanifestants à Port Saïd, après leretrait des forces de police.

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14 mars 2013 Les Afriques . 13

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Maroc Le retour en force de Younes MaâmarL’ex-directeur général de l’ONE, Younes Maâmar,revient au Maroc avec le fonds d’investissementActis qui a repris les deux filiales de Veolia, Redal etAmendis.

A u terme d’un accord, signé le7 mars 2013, le groupe Veo-lia cède ses deux filiales ma-

rocaines, Redal et Amendis,délégataires des services d’assainis-sement et de distribution d’eau po-table, respectivement à Rabat et àTanger au fonds d’investissementsActis. Montant de l’investissement,200 millions de dollars. L’arrivée du

fonds d’investissement anglais auMaroc est l’œuvre de Younes Maâ-mar, un cadre marocain qui a parti-cipé dans de nombreuses opérationsde financement en Afrique et dansles pays émergents, ayant fait sespreuves notamment à la Banquemondiale et à l’ONE (Office natio-nal d’électricité). Selon les informa-tions, l’ex-directeur général de

Younes Maâmar,ex-Dg de l’ONE(Maroc)

Ben bernanke

Suite à une insuffisance descontrôles partiellement liée, à desdéparts non remplacés ainsi qu’à desarrêts maladie, constatée au cours de2 contrôles effectués fin 2011 etdébut 2012, la Commission des sanc-tions de l’Autorité de contrôle pru-dentiel (ACP), superviseur dusecteur bancaire, a infligé, vendredi1er mars 2013, une amende de 700000 € et un blâme à la Tunisian Fo-reign Bank. Pour mémoire, Il s’agitd’un petit établissement basé à Paris,qui compte 3 agences en France etune à Tunis. Il faut souligner que cesmanquements ont été formulés parErnst & Young, au terme d’une mis-sion d’audit réalisée en 2009.

Tunisian ForeignBank sanctionnée

A l’issue de la première phase de laversion 2013 de ses tests de résis-tance, la Réserve fédérale (FED) desEtats-Unis, a trouvé que la soliditédes grandes banques américainescontinue de se renforcer dans l’en-semble. Sur les 18 banques aux-quelles la FED a imposé cettehypothèse d’une récession écono-mique de 2 ans d’une gravité sansprécédent depuis la crise des années1930, seule Ally Financial, en coursde restructuration et sous la tutellede l’Etat, n’est pas parvenue à preuvede sa capacité à maintenir son ratiode fonds propres durs au-dessus des5% réglementaires. Les autres (70%des actifs bancaires) revendiquerontun ratio de fonds propres durs à7,7% au 4ème trimestre 2014.

Solidité bancaire : sa-tisfaction de la FED

BANQUES & ASSURANCES

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l’ONE a réussi à trouver un com-promis entre les parties prenantesau dossier, à savoir l’Etat, les collec-tivités locales, Veolia et Actis.Le désengagement de Veolia étaitannoncé depuis quelques tempss’inscrivant dans le processus de re-centrage du groupe sur l’espace eu-ropéen. Le retrait du Maroc vientaprès celui annoncé en Egypte et auMoyen Orient. Le choix du groupeanglais n’est certainement pas for-tuit, Actis a pour focus, depuis sacréation en 2004, des investisse-ments dans les marchés émergents(Afrique, Chine, Inde, Amérique la-tine et Asie du Sud-Est).

Qui est Younes Maâmar ?Ancien directeur général de l'Of-fice national d'électricité (ONE),cet expert en matière de dévelop-pement des affaires et des financesa affûté ses armes à la Banquemondiale. Pendant les 6 annéesqu’il a passé dans cette institution,il s’est construit une expérience enmatière de l’exploitation du pé-trole et du gaz. Avant de joindrel'AES Corporation en tant que di-recteur de projet dans le départe-ment de l'Europe et de l'Afrique.

Son expérience professionnelle enAfrique inclut le Maroc, le Nigéria,le Cameroun, le Tchad, l'Algérie,l'Egypte, le Sénégal, la Mauritanie,la Namibie, le Congo-Brazzavilleet le Mozambique.

Actis, l’entreprisedes marchés émergentsActis a été créé en 2004 en tant quespin-out du groupe CDC. Uneparticipation de 60% a été vendueaux gestionnaires et au personneldes CDC pour un montant total de373 000 euros. «Nous investissonsen réponse à deux tendances: haussede la consommation intérieure sti-mulée par l'expansion rapide de lanouvelle classe de consommateurs,et la nécessité d'un investissementsoutenu dans les infrastructures…Nous prenons succès des marques lo-cales et les intégrer dans des entre-prises de classe mondiale. Il enrésulte un flux d'affaires unique»,peut-on lire sur le site d’Actis. Avec5 milliards de dollars géré par 105professionnels de l'investissementen capital, Actis entame une nou-velle aventure au Maroc, un mar-ché dit émergent.

Sanae Taleb, Casablanca

Actis cible,depuis sacréation en2004, desinvestisse-ments dans lesmarchésémergents.

Veolia,sur le départ

Mario Draghi, président de laBanque centrale européenne (BCE)vient de soutenir que tant qu’il seranécessaire, l’institution poursuivrasa politique monétaire accommo-dante. Il a indiqué qu’au cours d’unerécente réunion, il a été questiond’une baisse de taux, sachant que leconsensus qui a prévalu a été demaintenir les taux actuels, notam-ment avec un taux directeur à 0,75%depuis juillet dernier, soit le plus bas.

Poursuite de lapolitique monétairede la BCE

Quatre des meilleurs élèves de Narokvont bénéficier de bourses d’étudesde la Kenya Commercial Bank(KCB). Emily Kumbash, Rana Jack-son, Boniface Kipkoech, et FrancisKerry, iront poursuivre leurs études,respectivement à l’école des filles deTengecha, à l’école de Garçons del’Alliance, à Maranda et au Lycée deKilgoris. Confirmation de JustusNjue, directeur de la qualité chezKCB, qui a remis les chèques aux ré-cipiendaires.

KCB octroie desbourses à Narok

La Banque Nationale du Commerce(NBC), une des plus grandesbanques de Tanzanie, a affiché unbénéfice net de 6,41 mrds de shillingtanzanien. Cette bonne tenue descomptes émane de la réduction desdettes irrécouvrables. Contraire-ment à une perte sèche de 5,68 mil-liards de shilling en 2011, en raisonde mauvaises créances, radiées àhauteur de 56,55 milliards de shil-ling, et 55,81 milliards de shilling depertes, NBC réalise ce bénéfice suiteaussi à la croissance des revenusnets, passés à 93,3 mrds Sh en 2012.

NBC fait mieuxqu’équilibrer sescomptes, en 2012

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Gel des activités de la plus grandebanque d’affaires de MauritanieLa Générale de Banque de Mauritanie (GBM), la plusimportante banque d’affaires du pays, annonce«plusieurs mesures de sauvegarde» aboutissant àun gel de ses activités pour faire face à une situationde crise provoquée par le pouvoir.

M ohamed Ould Bouama-tou, PDG de l’institutionet détenteur de l’une des

plus grosses fortunes de Mauritanie,justifie cette option en citant unchapelet d’actes hostiles et «totale-ment illégaux» de la Banque Cen-trale de Mauritanie vis-à-vis de laGBM, dans une déclaration trans-mise à la presse.Il s’insurge contre le comportementd’une institution de régulation mo-nétaire «aujourd’hui réduite en un ins-trument aux mains du pouvoir, pourrégler des comptes aux banques et auxopérateurs qui refusent de se plier àl’arbitraire et à l’injustice». Il accuse laBCM «de poursuivre depuis plusieurssemaines une entreprise de déstabilisa-tion du groupe Bouamatou SA».Dans le cadre d’une vaste action desape menée «en contradiction avecla réglementation bancaire». Desactes dont le résultat prive la GBM«de l’accès aux devises, aux dépôts desentreprises publiques et parapu-bliques, d’une participation normaleau jeu de la compensation, et de lagestion de ses propres comptes».Parallèlement à ces mauvais coups,le gouverneur de la BCM et certainsmembres du gouvernement «ontdonné instructions aux entreprises,publiques et privées, tant maurita-niennes qu’étrangères, pour retirerleurs dépôts de la GBM. Alors queles comptes courants de cette der-nière auprès de la Banque Centralede Mauritanie (BCM), en état de sé-questration, sont largement crédi-teurs, affichant un solde positif deplus de 18 milliards d’ouguiya (soitenviron 60 millions de dollars us)-

en monnaie nationale, devisesétrangères et bons du Trésor.

Briser la dynamiqued’un groupe nationalMohamed Ould Bouamatou, ex alliédu pouvoir de Nouakchott, exilé de-puis plus de 2 ans au Royaume duMaroc, accuse désormais celui-ci «devouloir briser la dynamique duGroupe Bouamatou(BSA), et de fairemain basse sur le patrimoine de labanque au profit d’intérêts privés clai-rement identifiés. Au détriment de lapersonne de Mohamed Ould Boua-matou certes, mais aussi et surtout audétriment de l’économie nationale».Depuis plusieurs semaines les en-treprises du groupe BSA (banque,assurance, télécommunications, ci-ment, gaz…) sont dans le collima-teur des impôts et de la BanqueCentrale de Mauritanie.

La GBM,indésirable àNouakchott ?

Depuis plu-sieurssemaines lesentreprises dugroupe BSAsont dans lecollimateurdes impôts etde la BanqueCentrale deMauritanie.

La Banque centrale a accordé lepouvoir de la Banque centrale del'Inde d'ouvrir un bureau de repré-sentation à Kenya. Cette banque,basée à Mumbaï et qui revendiqueun actif de 50 milliards de $ et unréseau de 4200 agences, suit ainsi lamême démarche que HSBC, HDFCBank, Bank of China, Nedbank etFirstRand Bank qui ont tous optépour des bureaux de représenta-tion à Nairobi.

Ouverture d’unBureau de représen-tation de Bank ofIndia à Nairobi

Après Bank of India, Bank of Ki-gali sera la 7ème banque étrangère àêtre autorisée à ouvrir un bureaude représentation au Kenya. C’estla Banque centrale du Kenya qui aconfirmé l’information, soutenant,la semaine dernière, avoir reçul'autorisation de cette banquecommerciale cotée sur à la RwandaStock Exchange (Bourse des va-leurs du Rwanda). Elle devientainsi la première banque de lasous-région de l'Afrique de l’Est às’implanter au Kenya.

Bank of Kigali,aussi à Nairobi

Afin d'améliorer sa rentabilité aprèsune série d’acquisitions, réalisées aucours des 3 dernières années, Caixa-bank, banque espagnole, vient derendre public sa décision de suppri-mer environ 3000 emplois. Aprèsl’augmentation des effectifs l’andernier, après l’absorption deBanca Civica, l’établissement quiest en train d’intégrer l’acquisitionde Banco de Valencia, réalisée en2012, va procéder à la compressionde 10% de ses effectifs.

Caixabank se délestede 10% des effectifs

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Elles ont fait l’objet d’une série de re-dressements fiscaux pour un mon-tant total estimé à 13,1 million dedollars. L’opposition et la presse pri-vée nationale se sont faites l’écho del’affaire pour dénoncer «l’acharne-ment d’un pouvoir empêtré dans lesaffaires contre un opérateur écono-mique national dont l’activité contri-bue grandement à l’équilibre socioéconomique du pays».Devant «cette nouvelle conception del’exercice du pouvoir» et ces actes demauvaise gouvernance, le banquiermauritanien signale avoir saisi leshautes instances financières interna-tionales, avoir pris toutes les mesures«pour anticiper sur une possible dé-gradation de la situation».«On se souvient», rappelle le ban-quier, «que durant les événements en-registrés en Côte d’Ivoire, des attaquesavaient été menées contre les agences deBNP Paribas et la Société Générale, lespoussant à prendre des mesures poursécuriser les avoirs de leurs clients».Par ailleurs «en dilapidant mes biensceux de ma banque, le gouverneur de labanque centrale prend la responsabilitéde déstabiliser l’économie nationale etde détruire des centaines d’emploisqualifiés», avertit encore Bouamatou.Convaincu «qu’une solution seratrouvée pour que la GBM continue ses

activités», le patron de la banque in-terpelle et met en garde plusieurs ac-teurs extérieurs : les correspondantsinternationaux de la banque, la SFI,un partenaire de longue date, maisaussi tous les bailleurs de fonds de laMauritanie, quelque soit le lieu delocalisation de leur siège. Ce qui ar-rive à la GBM peut arriver à toutesles banques, car ce n’est que le symp-tôme du mal profond qui ronge laMauritanie. Personne n’est à l’abri etl’Association professionnelle desbanques de Mauritanie (APBM),dont le silence est assourdissant, se-rait bien avisée de s’interroger sur lesens qu’elle donne à sa mission.Le banquier mauritanien, qui a long-temps soutenu Mohamed OuldAbdel Aziz après le putsch de 2008, etpendant la bataille électorale de laprésidentielle de juillet 2009, conclutsa longue déclaration en ces termes«je suis déterminé pour que le droit, lecourage et l’abnégation prévalent surla lâcheté et la cupidité. Pour ceux quien douteraient, je suis tenace et je nerenonce jamais. Ceci est une déclara-tion de résistance».Présenté comme une mesureconservatoire, le gel des activités dela GBM ne devrait être qu’un nou-vel épisode.

Amadou Seck, Nouakchott

L’Associationprofessionnelledes banquesde Mauritanie(APBM), dontle silence estassourdissant,serait bienavisée des’interrogersur le sensqu’elle donne àsa mission.

Le gel des activitésd’une banquepeut peser surl’économie

La banque d’affaires américaineGoldman Sachs annonce le licen-ciement de quelque 5% de ses ef-fectifs mondiaux. Sur les 32 400agents de la banque en 2012, cepourcentage représente environ1600 emplois. Il s’agit de réduc-tions qui vont concerner tous lesbureaux et départements. A noterque ces départs ne sont pas descoupes d’effectifs nets, puisque labanque continue à embaucher parailleurs, souligne-t-on.

Goldman Sachslibère un millierd’agents

Le Conseil d’administration de laBAD a récemment approuvé un ac-cord non capitalisé de 200 millionsde $ de participation aux risques(APR) à la Chartered Bank (SCB).Cette convention devra favoriser lefinancement du commerce enAfrique en fournissant un appui aucommerce, à des secteurs écono-miques vitaux, tels que l'agro-indus-trie et l’industrie de transformation,mais aussi au développement du sec-teur financier.

Accord entre laBAD et StandardChartered Bank

Afin de permettre à Ecobank d’ac-croître ses capacités de financementdu commerce, de faire bénéficier deliquidités aux filiales d’EcobankTransnational Incorporated (ETI)et fournir un financement appro-prié aux PME et aux entreprises lo-cales, la Banque africaine dedéveloppement (BAD) vient de luiaccorder une rallonge de 200 mil-lions de $, comprenant une partici-pation des risques et un prêt de lafacilitation des échanges.

La BAD à larescousse d’EcobankTrade Finance

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18 Les Afriques . 14 mars 2013

Côte d’ivoireLe match à trois du secteur bancaireBicici, BOA Côte d’Ivoire et Sgbci dominent le secteur bancaire ivoirien de latête aux épaules. Mais laquelle de ces trois institutions joue le premier rôle ?Les françaises bénéficient-elles de la prime aux pionniers ? La panafricaineprofite-t-elle de la grâce de la nouveauté ?

P oumon économique de lazone Uemoa (30,66% du PIBnominal de la zone), les pers-

pectives de développement écono-mique de la Côte d’Ivoire sontsolides. Sa croissance réelle de 8 à 9%en 2012 atteindra 6% en 2013. Cettecroissance est notamment portée parl'affermissement de la confiance desinvestisseurs, la normalisation poli-tique, l’atteinte du point d’achève-ment de l’initiative PPTE (juin 2012)et les missions de prospection etd’échanges entamées par de nom-breux bailleurs de fonds. Cependant, faire de la Côte d’Ivoireun pays émergent passe indéniable-ment par une croissance et une dy-namisation du secteur bancaireivoirien et du marché boursier sousrégional. En effet, toute économiequi souhaite émerger ne saurait bâtircette croissance sans celle de son sys-tème financier, c’est-à-dire sans avoir

un secteur des banques et des assu-rances fort et un marché financierdynamique. L’économie mondialeactuelle est une économie de désin-termédiation, qui se traduit au-jourd’hui par une part importantedes financements obtenus directe-ment par les entreprises sur les mar-chés des capitaux et par desplacements réalisés directement parles entreprises ou les particuliers surles marchés financiers. Pour la plupart des pays d’Afriquesubsaharienne, l’économie est uneéconomie d’endettement où l’es-sentiel des besoins de financementest couvert par le crédit bancaireplutôt que par les marchés finan-ciers. Or, le rôle premier d’un sys-tème financier (marchés financiers,banques, assurances…) est de met-tre les agents économiques excé-dentaires en ressources (ménages)en relation avec ceux qui sont défi-

citaires. Le développement écono-mique de la Côte d’Ivoire, plus gé-néralement de la zone Uemoa passedonc obligatoirement par celui deson système financier. C’est certainement cette vision qui aconduit à la création de la BourseRégionale des Valeurs Mobilières(BRVM) le 18 décembre 1996 enremplacement de la Bourse des Va-leurs d’Abidjan. A la BRVM, sont co-tées 37 sociétés réparties selon 6secteurs d’activités : agriculture, dis-tribution, finances, industrie, ser-vices publics, transport. On endénombre 31 de la Côte d’Ivoire. Lesecteur «finances» comporte 7banques dont Bicici, BOA Bénin,BOA Burkina Faso, BOA Côted’Ivoire, BOA Niger, Ecobank Trans-national Incorporated (ETI), Sgbci,et un établissement de crédit, AliosFinance. Intéressons-nous particu-lièrement aux banques Bicici, BOACôte d’Ivoire et Sgbci, trois banquesqui participent activement à la dyna-misation du marché bancaire enCôte d’Ivoire. Avec 27,3% des actifs en 2010 et80 000 nouveaux comptes créés aucours de la seule année 2011, le mar-ché bancaire ivoirien demeure lemarché le plus diversifié de la zoneUemoa. Représentant plus de 30%du PIB (contre 66% du PIB en Tuni-sie et plus de 80% en Afrique duSud), ce marché continue à croîtremalgré les pertes évaluées à 100 mil-liards de francs, enregistrées au coursde la récente crise postélectorale de2011. La croissance de ce marché setraduit par un taux de bancarisationpassé de 7% en 2010 à 14,5% en 2012et par une évolution du volume total

Abidjan, capitaleéconomiqueivoirienne, théâtred’un combat à 3

Pour la plupartdes payssubsahariens,l’économie estd’endettement,où l’essentieldes besoins estcouvert par lecrédit bancaireplutôt que parles marchésfinanciers.

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des ressources et emplois. En effet, levolume des ressources globaless’élève à 3693,87 milliards de f CFAen 2011 contre 3136,32 milliards en2010, soit une croissance de 17,78%.Quant aux emplois, ils s’élèvent à3112, 74 milliards de f CFA en 2011contre 2672,11 milliards en 2010, soitune nette progression de 16,5%. Lesressources clientèle ont connu unecroissance de 20,91% passant de2787,57 milliards en 2010 à 3370,64milliards de francs en 2011.

Leader, la Sgbci «drague»la jeunesseSur ce marché en pleine dynamisa-tion, la Sgbci conserve sa 1ère place en2011, elle-même leader du marchébancaire sous-régional, avec 19,4%(654,02 milliards) en 2011 du vo-lume des ressources clientèle contre20,2% en 2010 (561,91 milliards). LaBicici occupe la 6ème position enterme de ressources clientèle, avec309,23 milliards, soit 9,2%. La BOAprend la 8ème place avec 163,81 mil-liards, soit 4,9%. La concurrence est de plus en plusvive étant donné qu’une grande par-tie de la population ivoirienne n’apas encore accès aux services ban-caires. Chaque banque essaie soitd’améliorer sa part sur ce marché enplein essor en renforçant sa présenceet ses capacités, soit de rattraper sonretard en multipliant les campagnesmarketing à la conquête de nou-veaux clients. Comme en témoignent l’ouverturede nouvelles agences ou la rénova-tion des anciennes. Les banquesmultiplient les campagnes marketingà la conquête de nouveaux clients. LaSgbci s’est remise à l’offensive depuis3 ans grâce au programme de déve-loppement et de modernisation deson réseau. Ses dirigeants prévoientde dépasser le seuil de 80 agencescontre 63 aujourd’hui. Le plan de dé-veloppement 2012-2015 mentionnel’ouverture de 8 ou 9 implantationspar an. Le 26 janvier 2012 à l’INP HBde Yamoussoukro, la Sgbci a organiséune rencontre en partenariat avec

Orange (Côte d’Ivoire Telecom) et3IE avec les étudiants de l’Institut na-tional polytechnique-Houphouët-Boigny (INP-HB) pour laprésentation d’un projet d’acquisi-tion d’ordinateurs avec accès à inter-net. Le compte bancaire qu’il fautobligatoirement ouvrir à la Sgbcipour être éligible au projet est uncompte spécial «Jeune» sans frais detenue de compte la première année.Quant à la Banque Atlantique deCôte d’Ivoire (BACI), elle s’est alliéedepuis Juin 2012 avec le groupe ma-rocain BCP pour renforcer ses capa-cités. Première banque marocaine entermes de ressources collectées (21,3milliards d’euros de total de bilan en2011), BCP jouit d’une solidité fi-nancière, lui permettant de s’offrirprès de 50% du groupe ivoirienBanque Atlantique.La SIB, depuis le 18 décembre 2009est membre du groupe bancaire ma-rocain Attijariwafa bank (7ème

banque en Afrique). Son directeurgénéral a souligné que la SIB a uneambition de banque universelle. «LeGroupe croit en la Côte d’Ivoire, la SIBcroit en ce pays, et nous allons le dé-montrer», a-t-il affirmé. Avec l’arri-vée du groupe Attijariwafa bank, laSIB a doublé de taille entre fin 2009et 2011, passant de 16 à 36 agences eta entamé un changement avec sanouvelle charte graphique. Depuisfin août 2012, elle compte 40 agenceset souhaite bien être plus proche desclients, en ouvrant de nouvellesagences. Et ce, par la mise en placeune communication institutionnelle,surtout à l’endroit des PME. Avec l’arrivée de l’ivoirien ThierryTanoh à la tête du groupe Ecobank(ETI), Ecobank souhaite se concen-

trer désormais sur la «consolidationet l’optimisation de ses plateformes».De quoi anticiper une évolution desactivités d’Ecobank Côte d’Ivoire.Depuis juillet-août 2012, la BIAO re-çoit directement à ses guichets les co-tisations sociales que doivent lesentreprises à la CNPS, sans oublier lepaiement des factures de la CIE etSodeci. Quant à la BNI, elle profitede l’activité d’intermédiation de BNIGestion, en proposant aux entre-prises des fonds communs de place-ment, passant forcément par lesproduits d’épargne de la banque.Le 31 mai 2012, la somme de 20 mil-liards de f CFA a été accordée par laSFI à la Bicici pour financer via lamutualisation des risques les PMEdu secteur de l’agro-industrie, de lasanté, des travaux publics et destransports.Chaque banque opte donc pour unestratégie de développement, de re-cherche et de fidélisation de sa clien-tèle, surtout en faveur des PMEivoiriennes, dont l’accès au prêt ban-caire est jusque-là difficile. Toutefois, l’analyse de l’indice Her-findahl-Hirschmann et du ratio deconcentration attestent que ce mar-ché à forte concurrence a une faibleconcentration. L’Indice d’Herfindahl-Hirschmann,en abrégé IHH ou H est utilisécomme un indicateur du pouvoir demarché ou de la concurrence quis’exerce entre les entreprises d’unmême marché. Il se calcule en addi-tionnant les carrés des parts de mar-ché. Le ratio de concentration a étécalculé à partir des parts de marchésdes trois premières banques en termesde ressources et emplois clientèle.L’indice Ressources Clientèle est es-

Projetd’acquisitiond’ordinateursavec accès àinternet, lecomptebancaire qu’ilfaut obligatoi-rement ouvrirà la Sgbci pourêtre éligible auprojet est uncompte spécial«Jeune» sansfrais de tenuede compte lapremièreannée.

Indices Herfindhal-Hirschmann* Ratios de concentration

2009 2010 2011 2010 2011

Ressources Clientèle 995 1041,49 1016,84 42,2 40,9

Emplois Clientèle 1067 1141,52 1123,14 46,2 46,9

Tableau 1: Indices Herfindhal Hirschmann et ratios de concentration du marché bancaire ivoirien.(*) : Données issues du rapport 2009 de la commission bancaire, page 26.

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20 Les Afriques . 14 mars 2013

timé autour de 1000. Cela signifieque le marché est peu concentré etqu’il existe de réelles possibilités decroissance. Les banques «entrantes»ou existantes devraient trouver labonne stratégie à adopter pour atti-rer tous types de clientèle. D’ail-leurs, les établissements de créditscomme Alios Finance ou les micro-finances telles qu’Advans Côte d’Ivoire entretiennent la concurrencesur le marché des particuliers (mé-nages, PME…). Le marché bancaire ivoirien est doncappelé à exploser. Plus que jamais, cemarché doit être observé par tous lesinvestisseurs.Pour les trois banques, les comptescourants ou autres dettes à vueconstituent la plus grande partie dutotal des ressources collectées.En 2008, les comptes courants repré-sentaient 45,23% des ressourcesclientèle de la Bicici (118,496 mil-liards) contre 29,43% pour lescomptes d’épargne à vue et 20,52%pour les DAT (annexe 1). En 2011,les comptes courants représentaient48,30% des ressources clientèle(149,349 milliards) contre 28, 97%pour les comptes d’épargne à vue(89,589 milliards), 17,58% des DAT

et 4,99% des comptes d’épargne àterme. Quand bien même, sa part demarché en termes de ressourcesclientèle ait baissé (9,2% en 2011contre 12,8% en 2008), la banqueobtient plus de ressources moins

chères, à moindre coût. Les particu-liers constituent la catégorie la pluspourvoyeuse de fonds à la banque.Elle représente 64,39% des res-sources clientèle en 2009 (168,831milliards) contre 61,61% en 2011(190,506 milliards), tandis que la ca-tégorie Entreprises & Institutionnelsreprésente 31,11% des dépôts clien-tèle en 2009 et 35,42% en 2011 (an-nexe 1). Donc, la Bicici collecte desressources moins chères, qu’elle re-vend ensuite plus chère, non pas auxparticuliers qui cotisent le plus, maisaux entreprises et institutionnels.Ceux-ci représentent, en fait, 88,06%des crédits à la clientèle en 2009(176,400 milliards) contre 84,73%en 2011, avec une légère baisse,contre 15, 27% pour les particuliers.Elle peut ainsi réaliser une bellemarge nette sur commissions.En 2008 (annexe 2), les comptes cou-rants ou autres dettes à vue de laBOA représentaient 59,03 % des dé-pôts de la clientèle, c’est-à-dire68,225 milliards (total dépôts clien-tèle égal à 115,578 milliards), tandisque les DAT et les comptes d’épargne

(f CFA millions) 2008 2009 2010 2011

Comptes d’épargne à vue

BICICI 77 113 81 854 90 201 89 589

BOA Côte d’Ivoire 4 124 6 682 10 386 12 464

SGBCI 115 716 129 584 145 892 150 613

Comptes d’épargne à terme

BICICI 12 133 13 670 16 064 15 424

BOA Côte d’Ivoire 24 666 1 732 1 149

SGBCI 30 944 37 949 47 259 47 559

Bons de caisse

BICICI 500 500 500 500

BOA Côte d’Ivoire 3 217 4 845 5 346 5 727

SGBCI 4 361 12 931 18 573 22 584

Autres dettes à vue

BICICI 118 496 109 767 139 020 149 349

BOA Côte d’Ivoire 68 225 67 730 75 263 85 570

SGBCI 172 650 217 706 223 555 284 771

Autres dettes à terme

BICICI 53 762 49 057 49 233 54 344

BOA Côte d’Ivoire 39 988 42 553 49 681 55 309

SGBCI 100 082 139 939 126 632 148 494

TOTAL (Ressources Clientèle)

BICICI 262 005 254 848 292 018 309 206

BOA Côte d’Ivoire 115 578 122 476 142 408 160 218

SGBCI 423 753 538 109 561 911 654 021

ANALYSE DES RESSOURCES ET DES EMPLOISAnalyse des ressources clientèle

Ressources en fonction du type de dépôts clientèle

ANALYSE DES RESSOURCES ET DES EMPLOIS

(f CFA millions) 2008 2009 2010 2011

BICICI*

Entreprises et institutionnels 83 824 79 278 94 024 109 532

Particuliers et professionnels 168 831 164 096 186 616 190 506

Autres ressources 8 844 11 475 11 378 9 168

TOTAL 262 005 254 849 292 018 309 206

BOA Côte d’Ivoire

Particuliers 8 752 25 523 12 457 39 336

Entreprises privées 102 702 89 504 125 171 115 319

Etats et organismes assimilés 4 124 7 449 4 780 5 563

TOTAL 115 578 122 476 142 408 160 218

SGBCI

Entreprises et professionnels 152 464 193 368 185 869 224 047

Particuliers 242 140 288 930 338 315 352 867

Clientèle diverse(Dont administrations)

19 546(3.869)

23 449(2.641)

27 990(3.188)

39 521(15 118)

Autres sommes dues 9 603 32 371 9 737 37 586

TOTAL 423 753 538 109 561 911 654 021

(*) : 83 824 millions issus de la clientèle entreprise et 168 831 millions de la clientèle privée (particuliers, professionnels et institutionnels) pour l’année 2008.

Analyse des ressources clientèleRessources en fonction du type de clientèle

BANQUES & ASSURANCES

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14 mars 2013 Les Afriques . 21

Annexe 1 : Part de chaque type de ressources dans le total des dépôts de la clientèle (en %)

BICICI

Types de ressources 2008 2009 2010 2011

Comptes d’épargne à vue 29,43 32,12 30,89 28,97

Comptes d’épargne à terme 4,63 5,36 5,50 4,99

Bons de caisse 0,19 0,20 0,17 0,16

Autres dettes à vue (cpte courants) 45,23 43,07 47,61 48,30

Autres dettes à terme (DAT) 20,52 19,25 16,86 17,58

TOTAL 100 100 100 100

Part de chaque type de clients dans le total des dépôts de la clientèle (en %)

Types de clients 2009 2010 2011

Entreprises et institutionnels 31,11 32,20 35,42

Particuliers et professionnels 64,39 63,91 61,61

Autres ressources 4,50 3,90 2,97

TOTAL 100 100 100

Part de chaque type de clientèle dans le total des crédits clientèle (en %)

Type de clients 2009 2010 2011

Entreprises et institutionnels 88,06 86,33 84,73

Particuliers et professionnels 11,94 13,67 15,27

TOTAL 100 100 100

Annexe 2 : Part de chaque type de ressources dans le total des dépôts de la clientèle (en %)

BOA Côte d’Ivoire

Types de ressources 2008 2009 2010 2011

Comptes d’épargne à vue 3,57 5,46 7,29 7,78

Comptes d’épargne à terme 0,02 0,54 1,22 0,72

Bons de caisse 2,78 3,96 3,75 3,57

Autres dettes à vue (cpte courants) 59,03 55,30 52,85 53,41

Autres dettes à terme (DAT) 34,60 34,74 34,89 34,52

TOTAL 100 100 100 100

Part de chaque type de clients dans le total des dépôts de la clientèle (en %)

Types de clients 2008 2009 2010 2011

Particuliers 7,57 20,84 8,75 24,55

Entreprises privées 88,86 73,08 87,90 71,98

Etats et organismes assimilés 3,57 6,08 3,36 3,47

TOTAL 100 100 100 100

Part de chaque type de clientèle dans le total des crédits clientèle (en %)

Type de clients 2008 2009 2010 2011

Particuliers 4,78 4,90 8,88 11,32

Entreprises privées 83,94 86,11 78,23 73,10

Etats et organismes assimilés 11,28 9,00 12,89 18,62

TOTAL 100 100 100 100

Annexe 3 : Part de chaque type de ressources dans le total des dépôts de la clientèle (en %)

SGBCI

Types de ressources 2008 2009 2010 2011

Comptes d’épargne à vue 27,31 24,08 25,96 23,03

Comptes d’épargne à terme 7,30 7,05 8,41 7,27

Bons de caisse 1,03 2,40 3,31 3,45

Autres dettes à vue (courants) 40,74 40,46 39,78 43,54

Autres dettes à terme (DAT) 23,62 26,01 22,54 22,70

TOTAL 100 100 100 100

Part de chaque type de clients dans le total des dépôts de la clientèle (en %)

Types de clients 2008 2009 2010 2011

Entreprises et professionnels 35,98 35,93 33,08 34,26

Particuliers 57,14 53,69 60,21 53,95

Clientèle diverse(Dont administrations)

4,610,91

4,360,49

4,980,57

6,0423,12

Autres sommes dues 2,27 6,02 1,73 5,75

TOTAL 100 100 100 100

Part de chaque type de clientèle dans le total des crédits clientèle (en %)

Type de clients 2008 2009 2010 2011

Entreprises et professionnels 83,68 82,66 80,02 79,34

Particuliers 14,65 15,97 17,11 18,86

Administrations et secteur public non marchand

1,24 0,82 2,25 0,99

Total créances productives 99,57 99,45 99,37 99,20

Créances improductives nettes 0,43 0,55 0,63 0,80

TOTAL 100 100 100 100

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22 Les Afriques . 14 mars 2013

à vue ne représentaient respective-ment que 3,57% (4,124 milliards) et34,50% de ces mêmes dépôts (39,988milliards). En 2010, les comptes cou-rants représentent 52,85% (75,263milliards) contre 34,89% pour lesDAT (49,681 milliards) et 7,29%pour les comptes d’épargne à vue(10,386 milliards). Les ressources clientèle ont certesnettement évolué entre 2008 et 2010,mais la part assez importante des dé-pôts à terme et la très faible part descomptes d’épargne dans ces res-sources laisserait croire que la BOAsubit le pouvoir de ces fournisseursde fonds. En effet, les DAT sont beau-coup appréciés des grandes entre-prises, qui dans ces cas, imposentparfois leurs conditions. Car, selonles conditions de constitution d’unDAT à la BOA en 2012, le versementminimal est de 5 millions f CFA et letaux d’intérêt annuel est de 4,5%.Même si les comptes courants occu-pent une part importante, cette si-tuation pourrait traduire une margenette d’intérêts moins importante. Notons, par la suite, que ce sont lesentreprises qui constituent la caté-gorie la plus pourvoyeuse de fondsde la B0A. Elles représentent88,86% en 2008, 73,08% en 2009 et87,90% des ressources tandis que lesparticuliers ne représentent respec-tivement que 7,57%, 20,84% et8,75% en 2010. La BOA, n’a doncpas de choix. Elle prête forcémentplus aux entreprises, qui négocientdonc leur taux d’intérêt. Contraire-ment à la Bicici, ceux qui cotisent leplus reçoivent en retour plus. Lesentreprises privées représentaient

78,23% en 2010 des crédits à laclientèle, en légère baisse par rap-port à 2009 (86,11%). Cette baisses’explique notamment par la haussedes crédits à l’Etat et aux particu-liers, respectivement de 9% en 2009à 12,89% en 2010 et 4,90% en 2009à 8,88% en 2010.S’agissant de la Sgbci, les res-sources clientèle ont augmenté aufil des années et sont composéesessentiellement des fonds mobili-sés par les comptes courants quireprésentent : 40,74% en 2008,40,46% en 2009, 39,78% en 2010et 43,54% en 2011 (soit 284,771milliards) du total des ressourcesclientèle de l’entreprise (annexe 3).Les comptes épargne en 2011 va-

lent 23,03% (153,013 milliards) etles DAT 22,70% des dépôts clien-tèle. Notons que les comptes cou-rants en 2011 de la Générale valentplus du double des dettes à vue dela Bicici (pourtant créées en 1962toutes les deux).Sachant très bien que les comptescourants ne sont pas rémunérés, laSgbci arrive à faire des économies etlimite donc ses dépenses. Les parti-culiers représentent 60,21% en 2010de ces ressources clientèle et 53,95%en 2011. La stratégie de la SociétéGénérale est donc de collecter lemaximum de fonds à partir descomptes courants auprès d’uneclientèle, moins imposante et in-fluente que les grandes entreprisespour ensuite vendre plus cher les res-sources collectées.En effet, bien qu’étant la meilleurecatégorie en termes d’épargne, lesparticuliers ne représentent que18,86% des crédits clientèle contre79,34% pour les entreprises et pro-fessionnels (annexe 26). Mais, lescrédits aux particuliers, ces dernièresannées, ont évolué, car le taux étaitde 14,65 en 2008.

Aurélie Yapi, Abidjan

ANALYSE DES RESSOURCES ET DES EMPLOISAnalyse des ressources clientèle

Analyse des crédits à la clientèle en fonction de la catégorie

(f CFA millions) 2008 2009 2010 2011

BICICI*

Entreprises et institutionnels 183 888 176 400 190 765 179 889

Particuliers et professionnels 30 334 23 918 30 211 32 427

TOTAL 214 222 200 318 220 976 212 316

BOA Côte d’Ivoire

Particuliers 6 357 5 615 11 039 9 575

Entreprises privées 111 591 98 762 97 239 84 562

Etats et organismes assimilés 15 000 10 320 16 023 21 537

TOTAL 132 948 114 697 124 301 115 674

SGBCI

Entreprises et professionnels 293 266 356 048 375 766 358 986

Particuliers 51 345 68 789 80 342 85 339

Administrations et secteur public non marchand

4 348 3 552 10 543 4 490

Total créances productives 348 959 428 389 466 651 448 815

Créances improductives 1 496 2 371 2 942 3 630

TOTAL 350 455 430 760 469 593 452 445

Bio-expressPassionnée de recherches, d'analyse financièreet de mathématiques, Aurélie Yapi est diplôméede l'Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny (Inp-hb) de Yamoussoukro, Côte d'Ivoire.Cette analyste a soutenu avec brio son mémoirede fin de cycle ingénieur (Hautes études en assu-rance), soutenu le 19 décembre 2012.

BANQUES & ASSURANCES

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14 mars 2013 Les Afriques . 23

Attijariwafa bank-BCPLe «classico» marocainAttijariwafa bank reste leader du secteur mais la BCPa progressé deux fois plus vite en termes de PNB. Lesdeux institutions font preuve d’une bonne maîtrisedes charges d’exploitations, ainsi que d’une bonnegestion du risque.

L e tableau ci-dessous donneune idée de l’envergure desdeux mastodontes du secteur

bancaire marocain fort de 19 établis-sements de crédit agréés. Face aumodèle mature d’Attijariwafa bank,seule banque maghrébine dans le top500 mondial version 2013 de TheBanker (filiale de Financial Times)qui s’appuie sur la banque au Maroc,nous retrouvons la BCP (BanqueCentrale Populaire) qui mérite bienson slogan de «banque en mouve-ment». L’année 2012 a en effet vul’institution présidée par MohamedBenchaâboune gagner quelques mè-tres sur sa consœur avec un PNB qui

a augmenté deux fois plus vite et uneffort soutenu dans l’ouverture denouvelles agences (100 en 2012), et cedans un contexte général de repli.Cependant, il semble, en portantl’analyse sur le ROE que ce que laBCP gagne en vélocité, elle le perd enrentabilité. Ce ratio clé exprimant le rapportentre les bénéfices est les fonds pro-pres est de 17,6% chez Attijariwafabank contre seulement 10,3% pourl’étalon. S’ils sont engagés dans lacourse au leadership, les deux rivauxtentent de concilier croissance et qua-lité en veillant à la préservation desfondamentaux : un bon coefficient

Le matchdes leaders

MohamedBenchaâboune,PDG groupe BP

Mohamed El Kettani,PDG Attijariwafa bank

Une grosse prouesse pour Dia-mond Bank Senegal qui vient declôturer son premier plein exercicedepuis le démarrage de ses activi-tés à Dakar en avril 2011. La filialesénégalaise du holding DiamondBank prend bien ses marques.L'année 2012, a connu une fortecroissance, selon des sources auto-risées. La taille et le portefeuille dela banque ont pris de la voilureaprès une année timide. Une per-formance émanant de la confiancedes grandes entreprises accordée àla banque en 2012, d’une trésorerieconsolidée et stable et de la qualitéde ses ressources humaines jeunes.Dans les starting block, l’ouverturede 3 nouvelles agences avant le 31décembre 2013. Aussi, la banquecompte innover et renforcer sesproduits online banking après lelancement du produit Dmobiledéjà opérationnel.

Diamond BankSenegal poussedes ailes

En Afrique du sud, en Mauritanie,au Nigéria, et au Sénégal, les auto-rités politiques et monétaires ontfait part de leur intention d’émet-tre des obligations islamiquesSukuk. Confirmation de l’agenceS&P qui précise qu’en Egypte, legouvernement a présenté une loiautorisant des émissions d’obliga-tions islamiques pour aider à fi-nancer les déficits du pays. Aussi,en Tunisie, le budget 2013 prévoitle financement d’une partie du dé-ficit public par des Sukuk. Pour despays africains, qui présententd’énormes déficits et des financespubliques exsangues, attirer desinvestisseurs étrangers via desSukuk pourrait leur permettred’accéder à de nouvelles sources definancement.

Finance islamique :les sukuks ont levent en poupe

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24 Les Afriques . 14 mars 2013

d’exploitation et un niveau de risquedigeste, deux paramètres clés dont seservent les Conseils d’administrationen général pour juger de la qualité dumanagement.Sur ce plan opérationnel, notons quechez la BCP, les concours à l’économiese sont élevés à 184,2 milliards de di-rhams, en progression de 8%, contreun encours de 247,6 mds chez Attija-riwafa bank. Les créances en souf-france restent inférieures à 3,5% chezBCP pour une moyenne du secteurbancaire dépassant 5,5. Cependant, laBanque populaire, qui reste exposée àl’industrie, au raffinage, au textile etau maritime, secteurs plutôt difficilesen ces temps de crise, a procédé, à l’in-vitation de la Banque centrale maro-caine (Bank Al Maghrib), aurelèvement de son taux de couverturedes créances en souffrance par les pro-visions à 77%. A cela s’ajoute 300 mil-lions de dirhams affectés à la rubriqueprovision pour risques généraux et unfonds de soutien du groupe qui pas-sera de 2,8 milliards à 3,5 milliards dedirhams. Chez Attijariwafa bank, lecoût du risque est en augmentationde 0,03 points à 0,48%. A noter queles provisions du secteur bancaire ma-rocain pour risques généraux avoisineles 3 milliards de dirhams, dominéspar la BCP, Attijariwafa bank et la So-ciété Générale. Cette sensible envoléedes provisions pour risques générauxtémoigne-t-il des prévisions pessi-

mistes des banquiers quant à l’évolu-tion de l’économie marocaine ?Bref, s’agissant de la maîtrise descharges, la BCP affiche un coefficientd’exploitation de 46% en améliora-tion de deux points contre 45% chezAttijariwafa bank. A noter que lamoyenne du secteur bancaire oscilleautour de 54%.

Des enjeux en 2013Sur l’exercice 2013, la BCP poursui-vra sa transformation institution-nelle. L’établissement est en train deconsolider son modèle de banquecoopérative par le biais de la pour-suite du désengagement de l’Etat aubénéfice des Banques populaires ré-gionales. Ainsi, suite aux cessions de20% puis 10% à ces banques régio-nales respectivement en 2011 et 2012,l’Etat marocain ne détient plus (di-rectement s’entend puisque l’Officechérifien des phosphates, organismepublic, est actionnaire à 5%) que 6%de la BCP. Les BPR, qui comptentdésormais plus de 40% des parts,sont appelées à monter à 51%. La double cession a permis à l’Etatmarocain d’engranger 8,5 milliardsde dirhams. Pour compenser cet ef-fort de décaissement, la BCP a ouvertson capital à deux institutions inter-nationales, en l’occurrence la SFI (fi-liale de la Banque mondiale et laBPCE, qui ont acquis chacune 5% etun siège au Conseil d’administration

Casablanca,capitaleéconomiquedu Maroc

Samuel Meango, secrétaire perma-nent du Bureau de l’Association desBanques centrales africaines, vientde déclarer à l’issue d'une récenteréunion, à Dakar au siège de laBceao, la poursuite du travail d'inté-gration pour envisager l'avènementd'une monnaie unique et d'uneBanque centrale commune enAfrique. L’étape de Dakar a permisde faire le point sur la mise en œuvredes décisions prises par le Conseildes gouverneurs de l'ABCA, lors dela session du 30 août 2012 à Alger.

Pour développer sa stratégie de «Selfservice banking», Rawbank, pre-mière banque de la République Dé-mocratique du Congo, a opté pourl’e-Banking de Clear2Pay. Grâce à cefournisseur international de tech-nologies de paiement et de solutionsd’e-Banking de nouvelle génération,Rawbank (49,48 millions de $ defonds propres, 533,73 millions detotal de bilan, 407,82 millions de $de dépôts clientèle) entend redyna-miser sa stratégie online et de fidé-lisation de la clientèle.

Banque digitalede Rawbank,avec Clear2Pay

Une monnaieunique africainebientôt ?

Negatu Makonnen, représentant ré-sident de la BAD au Rwanda, et JackN. Kayonga, Pdg de la Banque de dé-veloppement du Rwanda (BRD)viennent de signer à Kigali uneconvention de financement d’uneligne de crédit 8 millions de $. Ceprêt devra permettre à la BRD de fi-nancer davantage l’agriculture, lestélécommunications, l’éducation etle tourisme au Rwanda.

Appui de la BADau secteur privérwandais

Les 2 rivauxtentent deconciliercroissance etqualité enveillant à lapréservationdesfondamentaux.

BANQUES & ASSURANCES

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14 mars 2013 Les Afriques . 25

La Banque africaine de développe-ment et le gouvernement du Kenyaont signé, mercredi 27 février, un ac-cord de prêt de 57,66 millions de $au Programme multinational de ré-sistance à la sécheresse et desmoyens d'existence durable dans laCorne de l'Afrique. Le programmesera réalisé en plusieurs phases. La1ère étape devant débuter en 2013 àDjibouti, en Ethiopie et au Kenya. Anoter que le projet se concentrerasur environ 4 millions de bénéfi-ciaires, dans les 5 premières années.

La BAD combat lasécheresse dans laCorne de l’Afrique

Accusé par des entreprises d’avoirviolé la Loi fédérale anti-monopole,lors de l’attribution de ses cartes decrédit, American Express se re-trouve dans le collimateur de laCour suprême des Etats-Unis. Pourrappel, des entreprises américainesde la grande distribution, parmi les-quelles Italian Colors Restaurant,avaient introduites depuis 2003, desplaintes collectives devant la justice.

American Expressdans le collimateurde la Cour Suprême

pour un montant total de 3,5 de di-rhams. Pendant ce temps, Attijari-wafa bank est à l’affût desopportunités. Même si, suite aux dé-convenues dans la reprise desbanques publiques au Togo et de laBIA au Niger, l’institution au logo si-nusoïdal est sur la piste de la créationde filiales en Greenfield dans certainspays. Verra-t-on l’ouverture de nou-velles filiales en 2013, notamment enGuinée équatoriale (bruits autour dela reprise de la Société générale), auBénin et au Niger ?

Un match qui se jouehors MarocAlors que les équipes de MohamedKettani ont décrété la trêve dans lesacquisitions, celles de Mohamed Ben-chaâboune ont fait l’actualité de la fi-nance panafricaine en s’alliant avec legroupe Banque Atlantique, courant2012. La joint-venture ABI, mise enplace par les deux entités à 50-50,évoluera sous la gestion de la banquemarocaine, majoritaire au conseil.Faut-il le dire, ABI entrée dans le pé-rimètre de consolidation sur le seuldernier trimestre 2012, a contribuépour 80 millions dans les résultats dela Banque. Aussi, sommes-nous fon-dés de dire que 2013 sera la véritableannée test du partenariat BCP-Banque Atlantique. Sera-t-il aussiperformant que le modèle Attijari-

wafa bank qui tourne à plein régimeen Afrique ? En effet la divisionBanque de détail à l’international(BDI), l’un des principaux moteursde la croissance d’Attijari, a vu sacontribution au PNB s’accroître de13% à 4,3 milliards de dirhams. Sacontribution au RNPG est en haussede 29,8%.

… et surtout au MarocAu Maroc, la BCP et Attijariwafabank sont deux modèles différents depar l’histoire et la vocation. Née de lafusion en 2005 entre la BCM et WafaBank, la banque au logo sinusoïdalest un modèle qui repose sur labanque, l’assurance, des filiales spé-cialisées (intermédiation boursière,immobilier, etc.) et l’international.La BCP, née dans le giron de l’Etat dela coopérative, est une banque de pre-mier plan, championne de la collectedes dépôts des marocains du monde.Si elle a régulièrement échoué à pren-dre ancrage dans le domaine de l’as-surance, la BCP s’est en revancherattrapée dans l’intermédiation bour-sière en rachetant Upline Securitiesqui lui permet aujourd’hui de former10% de son PNB à partir des opéra-tions du marché. Le coefficient d’exploitation de laBCP, à 46,4%, est en amélioration dedeux points entre 2011 et 2012. Lesfonds propres consolidés permettent

Quartiersfinanciers : BankAl Maghribimpose tout demême unrelèvement desprovisions

Le projet de loi autorisant l’émissiond’obligations islamiques par le Tré-sor égyptien, du mercredi 27 février,permettrait à l'Egypte de réduire sondéficit budgétaire et reconstituer sesréserves de change. Il s’agit d’untexte élaboré par un gouvernement,dominé par les islamistes, et qui au-torise aussi le secteur privé à recou-rir à ces obligations, appelées«sukuks», compatibles avec les prin-cipes du Coran qui interdit l'usure.A noter que la loi doit être votée parla Chambre Haute du Parlement.

Emission d’obliga-tions islamiquesen Egypte

Les provisionsdu secteurbancaire maro-cain pourrisques géné-raux avoisineles 3 mrds dedh, dominéspar la BCP,Attijariwafabank et laSociétéGénérale.

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26 Les Afriques . 14 mars 2013

au groupe de satisfaire déjà la nou-velle réglementation qui entre en vi-gueur en juin prochain. Les dépôts dela clientèle en croissance de 10%. Lescréances ont augmenté de 8% à 184,2milliards de dirhams. Les travailleursmarocains à l’étranger totalisent 74,2milliards de dirhams de dépôts, encroissance de 4,5%.

Cours boursier :un indicateur phycologiqueUn bénéfice par action de 22,36 di-rhams pour la Attijariwafa bankcontre 10,4 dirhams pour la BCP. Sil’action de la première a corrigé de10% en Bourse à 313 dirhams, celuide la 2ème a résisté à la tendance bais-sière (recul de -0,8% en 2012 contre -11% pour le secteur bancaire et -15%pour le MASI. L’annonce d’un divi-dende de 4,75 dirhams par action enaugmentation de 8% devrait renfor-cer cette tendance positive en faveurde l’étalon. Idem pour les résultats gé-néralement bons de la BCP en dépitde l’augmentation du coût du risque.Le réservoir de 64% de ressourcesnon rémunérées (contre 55% pour lesecteur) contribue à la bonne opi-

nion émise sur la banque à travers lareconduction de son investmentgrade (Standard and Poor’s) pour laquatrième année consécutive. De soncôté, Attijariwafa bank qui compteplus de 6 millions de clients (contre4,2 millions pour sa rivale), aconforté son rang de première capi-talisation boursière du marché maro-cain. Adossée sur un bon matelas defonds propres qui devra lui faire pas-ser sans souci le cap du 30 juin 2013(changement dans la réglementationbancaire en termes de fonds propres),la banque marocaine la plus présenteen Afrique a ouvert le chantier de lavalorisation des ressources humaines.L’opération d’augmentation de capi-tal réservé e au personnel (5% du ca-pital) a certainement renforcé lesentiment d’appartenance entre les16 000 collaborateurs du groupe,mais s’est traduite par un impact de100 millions de dirhams sur les pro-fits. La crise au Mali (13 millions dedirhams) a été largement compenséepar la reprise sur provisions du fait del’amélioration des situations en Côted’Ivoire et en Tunisie.

Adama Wade

BANQUES & ASSURANCES

Tableaux comparatif de l’actionnariat• PRINCIPAUX ACTIONNAIRES

D’ATTIJARIWAFA BANKAu 31/05/2012SNI 46,98 %Divers actionnaires 14,33 %MCMA-MAMDA 8,15 %WAFA ASSURANCE 6,60 %SANTUSA HOLDING 5,33 %Personnel 4,98 %RCAR 3,90 %CIMR 2,34 %CDG 2,34 %Caisse marocaine de retraite 2,30 %AXA Assurances Maroc 1,38 %RMA Watanya 1,34 %WAFACORP 0,03 %

100%

• PRINCIPAUX ACTIONNAIRES DE BCPAu 30/10/2012BPR 42,49 %Divers actionnaires 8,99 %RCAR 6,41 %Tresorerie Générale 6,02 %Personnel 5,87 %OCP 5,06 %BPCE 5,00 %CIMR 4,79 %RMA Watanya 3,86 %IFC (Equity) Fund L.P 3,22 %Caisse marocaine de retraite 2,58 %WAFA Assurance 1,93 %Inter. Finance Corporation 1,21 %MCMA 0,90 %MAMDA 0,90 %Africa Capitalization Fund 0,57 %CNIA 0,20 %

100%

La banquemarocaine laplus présenteen Afrique aouvert lechantier de lavalorisationdes ressourceshumaines.

Afin de soutenir la Banque d’inves-tissement et de développement de laCommunauté des Etats d’Afrique del’ouest (BIDC) dans les domainestechniques, la BAD vient de signeravec elle un accord de 950 000 $.Cette avance financière devant ser-vir à renforcer les capacités institu-tionnelles de la BIDC est un donoctroyé par le Fonds d'assistance ausecteur privé africain, soutenu par leJapon, la BAD, la Banque autri-chienne de développement et l’Au-triche. A noter que la signature, lorsde l’inauguration du Bureau natio-nal de la BAD au Togo, a été présidéepar Serge N’Guessan, Représentantrésident de la BAD au Togo et parBashir Ifo, Pt de la BIDC.

Accord entre BADet BIDC

A l’issue de la réunion du Comité depolitique monétaire de la BanqueCentrale des Etats de l'Afrique del'Ouest (Bceao), tenu le 6 mars 2013à Dakar, sous la présidence de Tié-moko Meyliet Koné, gouverneur del’institution et président statutaire,il est ressorti que l’activité écono-mique interne a été bien orientée àfin 2012. Cette bonne tenue conforteles prévisions d’une croissance duPIB de l'Union en termes réels, esti-mée à 5,8% en 2012. Pour l’année encours, les analystes du Comité trou-vent que le regain de l’activité éco-nomique devrait se poursuivre avecun taux de croissance réel projeté à6,5%. Toutefois, cela nécessite lemaintien d’une discipline budgé-taire renforcée, la bonne exécutiondes programmes économiques et fi-nanciers appuyés par les partenairesextérieurs et, l’accroissement subs-tantiel des investissements publicset privés. Quant à l’inflation, elles’inscrit en baisse passant de 3,3% àfin octobre, à 2,8% à fin décembre2012 et à 2,2% à fin janvier 2013.

Uemoa : perspec-tives de croissance

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28 Les Afriques . 14 mars 2013

DoualaLes Bourses d’Afrique centrale au petit trotLa fusion des Bourses de Douala et de Librevillepréconisée tarde à se matérialiser. Pourtant, labipolarité actuelle est à la fois source de tensionspolitiques et une preuve de désintégrationéconomique et financière en Afrique centrale.

C’est un véritable paradoxeque vivent les pays de laCommunauté écono-

mique et monétaire de l’Afriquecentrale (Cemac). Pendant qu’ail-leurs l’on prône le rassemblementafin de constituer un groupe solideet faire face avec efficacité aux pro-blèmes de l’heure, tel n’est pas lepour les pays d’Afrique centrale quiont du mal à sortir de leur enferme-ment. Une douzaine d’années aprèsla création quasi-concomitante parles pays de la Cemac de la Boursedes valeurs mobilières de l’Afriquecentrale (Bvmac) dont le siège setrouve à Libreville, au Gabon, et dela Bourse nationale des valeurs mo-bilières du Cameroun, la Doualastock exchange (DSX) basée àDouala, les deux places boursièresont du mal à trouver les marques.Normal, diront des analystes, quandon sait que l’étroitesse du marché ne

saurait recommander l’existence dedeux marchés financiers dans unensemble de moins de 40 millionsd’habitants.La nécessité d’une fusion, a une foisde plus été évoquée il y a quelquesjours à Ndjaména, au Tchad, à la fa-veur de la prestation de serment desnouveaux dirigeants de la Commis-sion de surveillance du marché fi-nancier de l’Afrique centrale(Cosumaf). Le nouveau président,Raphaël Ntung Nsue, à qui a il a étérecommandé d’optimaliser le fonc-tionnement de cette institution, saitsans doute que la réussite de sonéquipe sera difficile, si le cadre ré-glementaire ne connaît pas une re-définition par rapport auxexigences du marché. Parce que letemps est à l’action, l’avocat généralauprès de la Cour de justice de laCemac, Georges Taty, n’a pas eu be-soin de mettre les gangs pour ana-

En attendant laBourse unifiée

Les 2 placesboursières ontdu mal àtrouver lesmarques.

L'opération d’emprunt obligataired’un montant 9 milliards f CFApour la construction du nouveausiège de l’Institut international del’Assurance (IIA) à Yaoundé (livrai-son mars 2015) et le siège de laCIMA à Libreville a été entière-ment souscrit sur le marché. L’opé-ration a permis de mobiliserquelque 2,5 milliards f CFA pour lesiège IIA et 6,5 mrds pour CIMA.

Succès de l’empruntobligataire-cons-truction sièges IIA

BNP Paribas (BNP), 1ère banquefrançaise cotée privilégiant le po-tentiel de croissance dans des paysémergents au détriment de la zoneeuro, entend renforcer ses activitésbanque d'investissement en Afrique.Jean-Christophe Durand, directeurgénéral de BNP pour la région, aprécisé cette nouvelle orientationqui ne veut plus se focaliser unique-ment sur le financement de grandsprojets, mettant l'accent davantagesur un rôle de conseil.

BNP veut doperson activité banqued’investissement

Cândida Maria Guilherme Narciso,gouverneure de la province deLunda Sul en Angola, a inauguré,jeudi dernier à Saurimo, la toutepremière agence de la Banque Pri-vée de l’Atlantique (BPA). Cette ins-titution à capitaux angolais, quiopère en Angola depuis 2006 et estprésente dans 16 chefs-lieux à tra-vers les 18 provinces d’Angola, àl’exception de Cabinda et Luena(Moxico), poursuit ainsi son pland’expansion de ses services. Un ob-jectif salué par la gouverneure decette province qui étrenne sa pre-mière agence BPA.

Première agence dela BPA à Saurimo

BOURSES & FONDS

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14 mars 2013 Les Afriques . 29

lyser froidement, la situation dans lalaquelle vivent les deux marchés fi-nanciers de la sous-région.Au-delà des artifices, «il n’auraéchappé à personne que les Bourses deDouala et de Libreville suscitent peud’engouement de la part des entrepre-neurs et des investisseurs, si l’on enjuge par les piètres résultats avec troissociétés cotées à Douala et aucune àLibreville», fera-t-il observer. End’autres termes, le temps ne devraitplus être celui des considérationspolitiques partisanes ou celui desconsidérations nationalistes, maisplutôt, le moment du pragmatismesans lequel, l’Afrique centrale auradu mal à apporter une réponse ap-propriée aux problèmes de dévelop-pement. Dans un contexte où «lesbourses internationales multiplientdes fusions afin de créer des géantsmondiaux, il est inconcevable d’avoirdans une même union monétaire,deux régulateurs fonctionnant dureste sans aucune synergie entre eux»,concordent des analystes financiers.

La BAD se prononceDepuis que l’idée d’une fusion desdeux places boursières est évoquéepar les six pays de la Cemac avec desavis pertinents des partenaires au dé-veloppement à l’instar de la Banqueafricaine de développement (BAD),aucune n’ a été enregistrée sur le plantechnique ou pratique, ce qui ne par-ticipe pas à encourager les entre-prises. Et pour cause, pendant que lesnouveaux dirigeants de la Cosumafsont instamment interpelés pourl’option d’une fusion qui peut êtreréalisée sous plusieurs formes, les au-torités camerounaises se réjouissentdes «prouesses» de la Bourse natio-nale, à travers notamment les Bonsdu trésor assimilables (BTA). D’aprèsle ministère camerounais des fi-nances, les émissions de titres publicslancées en 2011 par le gouvernementrencontrent un énorme succès, ce quiconstitue une véritable boufféed’oxygène pour le marché secondairede la DSX. Depuis lors, le comparti-ment de titres, naguère inexistant, a

pris beaucoup de volume, puisquepour l’année 2012, ce sont 8429 Bonsde Trésor assimilables qui ont étééchangés pour un montant de 8 mil-liards de f CFA. Par ailleurs, les titresémis en syndication ont quasimentatteint 8 millions d’obligations géné-rant des achats-ventes de 79 milliardsde f CFA.Il s’agit somme toute, des opérationspalliatives ponctuelles sur lesquelleson ne saurait bâtir une vision de dé-veloppement communautaire, qui,non seulement est basée sur la durée,mais aussi sur un minimum deconsensus de tous les Etats de la sousrégion. Autant le dire, l’existence dedeux Bourses à Douala et à Librevilleest à la fois source de «tension» poli-tique et une manière de saper l’inté-gration communautaire, desatermoiements observés ici, étanthélas les mêmes dans les autres pro-jets communautaires, que ce soit lacréation d’une compagnie sous ré-gionale, Air Cemac, que l’institutiond’un passeport communautaire, desexemples et bien d’autres qui appel-lent des dirigeants de la sous-région,la mise en place des conditionsconcrètes favorisant une meilleureintégration en Afrique centrale.

Achille Mbog Pibasso, Douala

Pour a mise enplace desconditionsconcrètesfavorisant unemeilleureintégration enAfriquecentrale.

A l’image d’AirCemac, ledécollage de laBourse uniquetarde toujours

Faute d’avoir été assurée à la sociétéd’assurance congolaise (Sonas), laCompagnie aérienne d’aviation(CAA) qui vient de perdre un Fok-ker 50 dans un crash (7 morts et 3survivants) à Goma, dans le nordKivu, se retrouve dans de beauxdraps. Dans tous les cas, RichardKapena, directeur général de laSonas, vient de confirmer mardidernier que la CAA n’a assuréaucun de ses appareils en répu-blique démocratique du Congo.

De la couverture desrescapés du crash duFokker 50 de la CAA

C’est sous la présidence d’AbdelilahBenkirane, chef de gouvernement,que le Conseil de surveillance duCrédit agricole du Maroc, réuni lasemaine dernière à Rabat, a examinéla stratégie du groupe en matière definancement de l’agriculture. Reve-nant sur la contribution du groupeau Plan Maroc vert, MohammedAyyadi, membre du directoire dugroupe, a rappelé que la banque aparticipé au financement de ce planà hauteur de 20 milliards de dh. Unerallonge du même ordre pour fi-nancer le petit agriculteur.

Crédit agricole auPlan Maroc vert

C’est sur le thème «Bâtir le social-business en Afrique : un nouveau ca-pitalisme au service des besoins lesplus pressants de la société» que leprofesseur Muhammad Yunus, PrixNobel de la Paix 2006, a animé la19ème conférence de la BAD, le 12mars 2013 à Tunis. Devant un par-terre composé de diplomates, de dé-cideurs politiques et de la sociétécivile, celui qui a été récompensé parle Nobel suite au travail remarqua-ble avec la Grameen Bank a reprisson leitmotiv : «Un dollar de charitén’a qu’une seule vie. Un dollar dusocial-business est éternel».

BAD-Conférences

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30 Les Afriques . 14 mars 2013

Crime«Comme c'est le cas pour lesionisme, l'antisémitisme etle fascisme, il devient main-tenant inévitable de considé-rer l'islamophobie comme uncrime contre l'humanité»Le Premier ministre turc,

Recep Tayyip Erdogan

Autorité«Ben Ali prenait toutes les dé-cisions et je n'avais aucuneautorité sur les décisions sé-curitaires»Mohamed Ghannouchi, der-nier Premier ministre, sous

Ben Ali

Pouvoir«Depuis que je suis arrivé àla tête du gouvernement, j’aifait de telle sorte que mesrapports et mes échangesavec SM le Roi se déroulentdans la cordialité. Je ne veuxpas exercer le pouvoir dans le

sens d’un bras de fer. Car, pour moi, SM le Roi est lesymbole de l’Etat. C’est mon chef et je dois travailleravec lui pour que tout l’Etat avance, peut être dou-cement mais aisément»Abdelilah Benkirane, Premier ministre du Maroc

Terroristes«Comment peut-on leur de-mander de jouer un rôle pouraméliorer la situation, la ren-dre plus stable, avec moins deviolences, alors qu'ils veulentfournir du matériel militaireaux terroristes ?»

Bachar Assad, président de la Syrie

Pouvoir«C’est la 15ème personne del’UFDG (Parti de l’opposi-tion) qui a été assassinée de-puis qu’Alpha Condé est aupouvoir, jamais il n’a ouvertune commission d’enquête,jamais il n’a adressé des

condoléances, jamais il ne s’est ému de l’assassinat deces citoyens-là pour lesquels il est le président»Cellou Dalein Diallo, opposant guinéen

Extraterrestre«J’ai vu qu’on a présenté au grandjour ceux là qui vont animer ceschambres africaines extraordinairesque j’appelle les chambres d’extra-terrestres et qui finiront de montrerque ce sont des chambres insolites,

étranges, qui n’obéissent à aucunerègle de procédure pénale, des chambres qui n’ont aucunelégitimité, aucune légalité, des chambres qui ne jugerontjamais Hissène Habré»Me El Hadj Diouf, l’avocat conseil d’Hissène Habré

Ordres«Je suis venu aux Etats-Unis rendrevisite à mes neveux, alors que vous,sous-entendu le gouvernement Cha-viste, vous vous rendez à Cuba rece-voir les ordres des frères Castro etdilapider l'argent des Vénézuéliens,traîtres. […] Ce gouvernement est le

plus corrompu dans l'histoire du Vénézuela»Henrique Capriles, candidat malheureux face à HugoChavez, lors des dernières élections présidentielles

Référendum«Je demande solennellement à Fran-çois Hollande d’organiser un réfé-rendum, en janvier 2014, poursavoir s’ils [les Français] veulent ounon rester dans l’UE»Marine Le Pen, leader du Front na-

tional

Démocratie«Toute ma vie, j’ai lutté pour la dé-mocratie et ça toute la Côte d’Ivoire,toute l’Afrique et toute la France po-litique le sait »Laurent Gbagbo, ex-président de laCôte d’Ivoire

Vodka«En ce qui concerne la Syrie, nousdevons écouter l'opinion de nos col-lègues concernant certains aspects dece problème compliqué. Il me semblequ'il est impossible d'y voir clair nonseulement sans une bouteille de bonvin, mais sans une bouteille de

vodka. Il faudra y réfléchir»Vladimir Poutine lors de la visite de François Hollande enRussie

VERBATIM

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32 Les Afriques . 14 mars 2013

ENTREPRISES ET MARCHÉS

Infrastructures La plaie africaineLe problème des infrastructures est toujours citécomme l’un des principaux obstacles par le secteurprivé, dans toutes les études. L’Afrique n’échappepas à la régle.

Entre 2004 et 2012, les écono-mies africaines ont crû enmoyenne de 5% par an. En

termes de croissance, c'est ladeuxième région au monde la plusrapide après l'Asie en développe-ment depuis quelques années. Aucours des dix premières années dumillénaire, 6 des 10 économies à plusforte croissance du monde (Angola,Nigeria, Ethiopie, Tchad, Mozam-bique et Rwanda) appartenaient à larégion. Et sur 8 des 10 dernières an-nées, l’Afrique a connu une crois-sance supérieure à celle de l’Asie.Cette croissance devrait impliquer unchangement structurel. Or, l’onconstate un changement structurel àdes rythmes lents et irréguliers. Parchangement structurel, il faut enten-dre un transfert de la main d’œuvre etsecteurs où la productivité moyennedu travail est faible vers ceux où elleest élevée, en augmentant ainsi la pro-ductivité moyenne du travail de toutel’économie. Cette transformationrime aussi avec la diversification et lasophistication des exportations et dela production, l’urbanisation et latransition démographique.La question est : pourquoi cette len-teur ? A la base, il existe plusieurs obs-tacles, dont l’enclavement de certainspays, le manque de profondeur desmarchés financiers, l’insuffisanced’infrastructures, les défaillances ins-titutionnelles (corruption, réglemen-tation du marché de travail, climatdes affaires, problèmes fonciers, etc.).Concentrons-nous sur le problèmedes infrastructures. Ce facteur esttoujours cité comme l’un des prin-cipaux obstacles par le secteur privé,dans toutes les études. Le tableau

suivant compare la situation del’Afrique sub-saharienne (ASS) àcelle des autres économies à faiblesrevenus comme elle.A noter que sur la densité des routesest mesurée en km pour 100 km² deterres arables, la densité des lignestéléphoniques par millier d’hab. Lacapacité de production d’électricitéen mégawatts par million d’hab.Aussi, les autres unités, après celle dela densité, l’accès à Internet, sont en% de la population.Ce déficit notoire au niveau duparc infrastructurel est de nature àposer des sérieux problèmes tant à

Nécessairechangementstructurel

Tableau : Déficitinfrastructurelde l’Afrique

En décidant vendredi 8 mars 2013,Journée mondiale de la Femme, deconfier 2 vols (AT 774 et AT 775), re-liant Casablanca et Paris, à des équi-pages entièrement composés defemmes, le groupe Royal Air Marocrend hommage à son personnel fé-minin, 32% de l’effectif global, dont24 pilotes. A l’aller comme au re-tour, un équipage composé de 7femmes, à savoir Oumkeltoum Ab-badi (commandant de bord), Me-riem El Bakriui (officier pilote),Meryem Bensassi (chef de cabine),et les hôtesses de l’air Maamar, Abli,Benghali, Tarmouti, assurera lesvols à bord d’un Boeing 737-800.

Les travaux de la voie express re-liant l'autoroute Fès-Oujda à l'aé-roport Fès-Saïs et à la ville de Fès,ont été lancés jeudi 7 mars 2013,par le roi Mohammed VI du Maroc.La nouvelle voie ambitionned'améliorer la sécurité et la fluiditéde la circulation routière, d'accom-pagner l'évolution du trafic passa-ger au niveau de l'aéroport Fès-Saïset de réduire le temps de liaisonentre l'aéroport et les villes de Mek-nès, Taounate, Taza et Sefrou.

RAM rend hom-mage à la Femme

Réalisation d’unevoie express à Fès

A partir du mois d’avril 2014, SAB-Miller, second plus grand brasseurmondial, entamera la constructiond’une brasserie dont la capacité at-teindra 260 000 hectolitres en Na-mibie. Castle Brewing Namibia quijusque-là importait la bière SAB-Miller en Namibie, depuis plus de 20ans, a été à l’origine de cette implan-tation. En Ethiopie, Heineken, unautre géant du secteur envisageait laconstruction d’une brasserie de 1,5millions d’hectolitres par année.

SABMiller s’installeen Namibie

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14 mars 2013 Les Afriques . 33

Carlos Lopes Alberto, ministre an-golais des finances, vient de soute-nir que les entreprises publiquescontinuent d’avoir un poids consi-dérable dans l’économie angolaise.Le gouvernement alloue des fonds àdes entreprises publiques, que cesoit sous forme d'un soutien à l’in-vestissement des entreprises pu-bliques, soit à titre des subventionsd’exploitation, ce qui certes permetde générer des créations d’emploiset accélérer la diversification écono-mique, mais pondèrent le budget.

La 13ème édition du Forum annueldes dirigeants africains est les 24-25et 26 avril 2013 à Marrakech. Orga-nisée par le groupe Afrique Chal-lenge, cette rencontre qui va portersur le thème «Transformation éco-nomique et stratégies de rupture :quels programmes, quelle dé-marche, et quels outils pour réussirl'émergence économique ?», entendrassembler des décideurs du privé,et du public, et déterminer à trans-former l’environnement de leurspays pour entrer émergents.

Les entreprisespubliques pèsent surl’économie angolaise

Forum annuel desdirigeants africains

RéférencesVivien Foster et Cecilia Briceno-Garmendia(2010), «Africa's Infrastructure - A timefor Transformation», publié par la Banqueinternationale pour la reconstruction et ledéveloppement, (institution du Groupe dela Banque Mondiale), en partenariat avec :Agence française de développement, 2010.Anton Eberhard, Vivien Foster, Cecilia Bri-ceño-Garmendia, Fatimata Ouedraogo, Da-niel Camos, and Maria Shkaratan (2008) :«Underpowered : The State of the Power

Sector in Sub-Saharan Africa», publié entant que section 6 de : Africa Infrastruc-ture Country Diagnostic, publié par laBanque mondiale.Escribano, Alvaro & Guasch, J. Luis & Pena,Jorge, 2010. «Assessing the impact of in-frastructure quality on firm productivityin Africa : cross-country comparisons ba-sed on investment climate surveys from1999 to 2005», Policy Research WorkingPaper Series5191, The World Bank

la production qu’à l’exportation etne manque pas de freiner l’indus-trie manufacturière. Selon les don-nées de la Banque mondiale, lecoût de l’exportation des biens àpartir des pays de l’ASS s’élève à1974 dollars par conteneur, contreune estimation médiane de 732dollars pour les pays asiatiques.La production en subit aussi lesconséquences. Prenons le cas del’électricité. L’Afrique ne consomme,selon les données de l’étude de Eber-hard et al. (2008), qu’à peine 10% del’électricité de ce que l’on trouve ail-leurs dans les autres pays en dévelop-pement similaire, soit juste assezpour alimenter une ampoule de 100watts par personne pendant 3 heurespar jour. Voilà qui est inquiétantpour 48 pays, constitués de 800 mil-lions d’habts, générant, à eux tous,plus au moins la même quantitéd’électricité que l’Espagne, un paysde 45 millions d’habitants. Consé-quence : plus de 30 pays africainsconnaissent des pénuries d’énergie etdes coupures régulières de courant.D’après l’étude de Foster et Bricerno-Garmendia (2010), pour le comptede la Banque mondiale et l’Agencefrançaise de développement, «les en-treprises africaines font état d’uneperte de 5% de leurs ventes, due à lafréquence des coupures de courant, unpourcentage passant à 20% dans le casdes entreprises du secteur informel, quine peuvent se permettre un générateurde secours. Dans l’ensemble, le coût des

coupures de courant pour l’économiepeut facilement atteindre 1 à 2% duPIB. Une réaction fréquente à cette si-tuation consiste à passer des contrats àcourt terme de fourniture d’électricitéde secours. Ces fournitures atteignentau moins 750 megawatts en ASS, …Avec un coût allant de 0,20 à 0,30USD le kilowattheure, cette électricitéde secours est onéreuse et, pour cer-tains pays, la note peut grimperjusqu’à 4% du PIB». La conclusion del’étude de Escribano, Guasch et Pena(2010) est encore saisissante : «les in-frastructures constituent unecontrainte majeure pour les affaires etfont baisser la productivité des entre-prises d’environ 40%».Ces chiffres sont déjà effarants,bien que faibles, car ils ne prennentguère en compte toutes les consé-quences de cet obstacle sur la trans-formation structurelle et in fine ledéveloppement de l’Afrique. Il sieddonc d’agir et d’agir vite pour es-sayer de trouver des solutions : al-location efficiente des ressourcesliées aux actifs infrastructurels, ré-duction de la bureaucratie inutileet non efficace, tarification opti-male des services, permanenced’entretien des infrastructures,meilleure réglementation, en insis-tant sur l’apport du secteur privé ,intégration régionale, etc.

Oasis Kodila Tedika,économiste de l'université

de Kinshasa et analystesur LibreAfrique.org

Pour 48 pays,constitués de800 millionsd’habts,générant, àeux tous, plusau moins lamême quantitéd’électricitéque l’Espagne,un pays de 45millionsd’habitants.

L’année 2014 pourrait être celle del’ouverture d’établissements hôte-liers appartenant à au moins 3grandes chaînes mondiales à Nai-robi. Parmi ceux-ci, KempinskiHôtel Villa Rosa, un hôtel de 200chambres haut de gamme, 6 suitesd’affaires et 2 suites présidentielles,situé à Nairobi, Radisson Blu Hôtel,un hôtel de luxe de 244 chambresdans Upperhill et Dusit Internatio-nal qui vient de signer un accordpour l’exploitation du 14 Riverside.

De grandes chaînes,bientôt au Kenya

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34 Les Afriques . 14 mars 2013

Reconstruire le Mali Un défi culturelEt si la question du Nord Mali, qui est à vrai direcelle de son intégrité, n’était pas une question dedéveloppement ?

C omprenons ce que nous vou-lons dire : c’est certainementune question de sécurité ré-

gionale et internationale. On ne bâtitrien dans l’insécurité, et on ne bâtitrien dans la rancœur et la méfiance.Or l’insécurité est une donnée per-manente du problème du Nord de-puis deux décennies au moins. Il n’ya pas eu durant cette même périodeune paix retrouvée entrecoupée dephases violentes. C’était au contraireun malaise permanent, une violencelatente, entrecoupée d’accalmies. Etcette situation de fait renvoie aux di-mensions fondamentales de la crisedu Nord : une problématique sous-régionale jamais résolue, des intérêtsfoncièrement divergents des Etatsconcernés au même titre que le Mali,un contexte international propice auxsurenchères et soubresauts, dont lacriminalisation du Nord Mali n’estqu’un aspect.Comprenons aussi que c’est unequestion de l’Etat et de son effica-cité. Et que bien sûr celle-ci est unequestion globale au Mali. Le Nordn’est pas seul concerné par la «fail-libilité» de l’Etat et son impuissance

à peu près permanente à remplircorrectement les fonctions d’unEtat. Cela a été dit, doit être répété,mais non pour absoudre l’Etat deses missions. On peut vouloir ins-taurer au Nord Mali une discrimi-nation positive, en considérationdes retards et des héritages de l’his-toire. Mais dans tous les cas se posela question de la capacité de l’Etat, ycompris si l’on opte pour la solu-tion d’une décentralisation pous-sée, sa capacité à orchestrer cettedécentralisation.Admettons encore que c’est unequestion de développement écono-mique, à condition d’élever un peu lavision que nous avons du développe-ment. A condition de reconnaître quecette question de développement sepose dans des termes à la fois sem-blables et différents au Nord Mali. Etqu’elle est, spécialement ici, à envisa-ger comme une mutation profondedes modes de vie, mutation dont lesproblèmes n’ont pas trouvé la ré-ponse spécifique qu’ils méritaient. Mais c’est aussi une question cultu-relle, que l’on doit l’envisager commetelle avant d’examiner les autres su-

Bamako,cosmopolitecomme le Mali

Une coalition de partis d’oppositionrejette la décision de Paul Biya, pré-sident camerounais, d'organiser lesélections sénatoriales avant les mu-nicipales et législatives, prévues cou-rant 2013. Pour Maurice Kamto,président du Mouvement pour la re-naissance du Cameroun (MRC), ils’agit d’une atteinte grave à la dé-mocratie au Cameroun. Il trouvequ’en faisant des conseillers muni-cipaux, dont le mandat a expiré de-puis juin 2012, et prorogé à 2reprises, le collège électoral des sé-nateurs, le président du Camerounprive ses concitoyens de leur droit àla participation effective aux pro-cessus démocratiques, stipulé parl'article 3 de la Charte de la démo-cratie de l'Union africaine.

L’opposition came-rounaise réfute lessénatoriales avantles municipales

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Se pose laquestion de lacapacité del’Etat àorchestrercette décen-tralisation.

Un ancien chef des Escadrons dela mort, Dirk Coetzee, est décédéla semaine dernière à l’âge de 57ans. Cette unité des Escadrons dela mort était chargée d'abattre desmilitants anti-apartheid dans lesannées 1980. Mort d'une insuffi-sance rénale à Pretoria, selon unesource médicale, cet ancien capi-taine de la police avait d’abord fuison pays pour s’exiler à Londresen 1989. Ironie de l’histoire, il ré-véla alors les activités clandestinesdes forces de sécurité sud-afri-caines et s’était mis sous la pro-tection du Congrès nationalafricain (ANC), le mouvementanti-apartheid qu’il avait com-battu sans pitié. Des révélationsqui avaient contribué à isoler en-core plus le régime blanc sud-afri-cain. A noter qu’en 1997, il avaitbénéficié d'une mesure d'amnistiepour l’affaire Mxenge.

Disparition de DirkCoetzee, ex-chef desEscadrons de la mort

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jets : culturelle dans le sens où ce quiest posé est ici la «question nationale»du Mali. Autrement dit la façon dontle Mali se conçoit comme nation, etla façon dont il envisage ce «vivre en-semble» qui se trouve aujourd’hui engrand péril. Cette question n’a pas ététraitée, sans doute, à sa juste mesure.On peut alors se pencher, parmi d’au-tres, sur cinq éléments d’une problé-matique culturelle :• Le legs historique. L’histoire a unpoids surévalué au Mali, peut-êtreparce qu’elle constitue plus qu’ail-leurs un refuge identitaire face auxmenaces, ou perçues comme telles, dela modernisation. Le Professeur Dou-laye Konaté me disait un jour : «il fau-drait s’interroger pour comprendrepourquoi le Mali a tant de problèmesavec la modernité». Question grave,propre à semer le trouble. Et c’est unhistorien qui la pose, car celui-ci aparfaitement perçu que ce n’est pasl’histoire en tant que telle qui est cul-tivée au Mali, mais une vulgate del’histoire qui permet d’entretenir lestatu quo. Par ailleurs, dans ce surin-vestissement de la mémoire, peut-être faut-il envisager la placerespective des mémoires : est-ce quetoutes les communautés ont unmême accès à la mémoire institu-tionnalisée, officielle ? Est-ce qu’onsait dire aujourd’hui le Mali en pre-nant en compte la totalité de ses com-

posantes historiques ? Le rôle des his-toriens, et de l’ensemble des cher-cheurs en sciences humaines, etl’écoute qu’on leur prête doivent êtreainsi interrogés. • Liée au sujet de la mémoire, il y a laquestion communautaire. Veut-onune nation malienne, ou un Mali descommunautés éthniques ? A l’indé-pendance du Mali, la réponse, mêmesi elle fut inadaptée, semblait claire.Aujourd’hui la communauté, l’ethniesont des valeurs-relais face à la déli-quescence de l’Etat-nation. C’est uneévolution pleine de périls sur laquelleil faut réfléchir.• La question de l’éducation est cen-trale, mais pas seulement pour for-mer des citoyens capables, et descadres compétents. Elle est centraleparce que l’école véhicule aussi les va-leurs de l’histoire, de la nation,comme elle véhicule les valeurs de lamodernité et de l’autonomie des in-dividus. Si cette école est déficiente,les individus sont livrés à eux-mêmeset à la résistance des communautés,qui n’ont pas intérêt au changementet à la promotion individuelle.Conséquence annexe : l’échec del’éducation est au Mali un problèmemajeur à résoudre, à condition qu’onne l’analyse pas simplement entermes quantitatifs. Il faut donc unepolitique de l’éducation, où notam-ment la part accordée à l’université et

Tombouctou,ville-mémoire

Le général d'armée Geraldo Sachi-pengo Nunda, chef d’Etat-majorgénéral des forces armées ango-laises (FAA), vient de réaffirmer, lasemaine dernière, à Lubango, dansla province de Huíla que les mili-taires et les agents de police vontrenforcer les mesures de luttecontre l’entrée illégale d’étrangersdans le territoire angolais.

Silvio Franco Burity, directeur desdouanes angolaises, vient de ren-dre publiques, le montant des re-cettes engrangées dans lamunicipalité de Kuangar, provincede Kuando Kubango (sud-est). Il aindiqué qu’elles ont atteint plus de400 millions de kwanza encaissésen 2012. Il a profité d’une visite auxpostes-frontières avec la répu-blique de Namibie pour avancer cechiffre, tout en estimant une ten-dance à la hausse en 2013 (autourde 500 millions de kwanza).

Recettes douanièresen hausse sur l’axeKuando-Kubango

Renforcement delutte contre l’immi-gration clandestine

Le businessman Patrice Talon, pré-sumé principal commanditaire del’affaire de tentative de coup d'Etatcontre le chef de l'Etat béninois, YayiBoni, le vendredi 22 février, fait l’ob-jet d’un nouveau mandat d’arrêt in-ternational. Le document a étédélivré, la semaine dernière par leprocureur de la République près leTribunal de première instance deCotonou. A noter que juste avantdes mandats de dépôt avaient été dé-livrés contre Johannes Dagnon,commandant Pamphile Zomahoun,2 présumés complices.

Nouveau mandatd’arrêt contre unhomme d’affaires

Ce n’est pasl’histoire entant que tellequi est cultivéeau Mali, maisune vulgate del’histoire quipermetd’entretenir lestatu quo.

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

à la recherche, si déficientes au-jourd’hui, doit être vigoureusementformulée.• La question des médias est haute-ment négligée. Or dans le génome dela démocratie malienne, il y a les mé-dias et le rôle émancipateur qui fut leleur. Les médias devraient être desvecteurs d’éducation, de modernité,de sens de la nation, et d’une appro-priation de la démocratie. S’ils n’ontpas ces capacités, la démocratie estpar définition menacée. Et dans unedémocratie «sommaire», ou si l’onpréfère une démocratie encore detransition, les médias doivent assu-mer des fonctions démultipliées carils constituent à vrai dire le seulcontre pouvoir permanent qui jaugeles gouvernants et peut évaluer leuraction. Ce n’est pas le cas, et l’on saitque la professionnalisation, la struc-turation des médias sont au Mali unchantier inabouti.• Il y a la question culturelle dans sadimension artistique et créative. Laculture malienne est aujourd’huiprobablement le principal vecteurd’ouverture vers l’extérieur, et sonépanouissement a coïncidé très exac-tement avec l’épanouissement de ladémocratie. Or si l’on a eu dans lespremiers temps de la IIIème Répu-blique une véritable préoccupationpour le dynamisme culturel, cettepréoccupation s’est traduite par unbouillonnement d’activités qui ne

constituait pas à proprement parlerune politique culturelle. Dans la der-nière décennie, la culture était deve-nue une non-question et elle étaitsurtout cultivée sous ses aspects dedéfense du patrimoine, ce qui est lapire manière de se confronter à lamodernité. On signalera que les res-ponsables politiques considèrent laculture comme secondaire, car ses ef-fets sont à diffusion lente et discrète,et parce qu’ils sont en général incom-pétents sur ce sujet. Ce faisant, ils né-gligent un puissant facteurd’autonomie individuelle et de mu-tation des mentalités, accessoirementils ignorent que la culture est aussi unsecteur économique très porteur. Onnotera enfin que la culture est proba-blement le lieu par excellence où peuts’exprimer la diversité communau-taire, sans mettre en danger la per-ception d’un «vivre ensemble»national. Quand on considère la ri-chesse et la diversité des expressionsculturelles du Mali, cette négligenceest coupable. Sur tous ces points, on peut affirmerqu’il n’y a pas de vision, qu’il n’y a eude projet. Ce qui renvoie à la questionde l’Etat. Cette question de l’Etat n’estpas celle de la «gouvernance», autre-ment dit de la simple acquisition denormes de fonctionnement et de per-formance. C’est une question de vi-sion et de projet. Cette vision, aumoins dernièrement, fait sans doute

Culture etmodernité

Aujourd’hui lacommunauté,l’ethnie sontdes valeurs-relais face à ladéliquescencede l’Etat-nation.

Pour la 24ème édition du Fespaco,prévu du 28 février au 7 mars 2015à Ouagadougou, Michel Oué-draogo, délégué général de la mani-festation, a précisé, lors de lacérémonie de clôture, que doréna-vant les films de la diaspora compé-tiront pour l’étalon de Yennenga, etla compétition long métrage 35 mmsera ouverte aux films numériques.

L’étalon d'or de Yennenga, trophéele plus prestigieux du Festival pana-fricain du cinéma et de la télévision(Fespaco), a été décerné au film«Tey», aujourd'hui, en langue wolof,du réalisateur sénégalais AlainGomis. Une première pour l‘indus-trie cinématographique de ce pays.Blaise Compaoré, président burki-nabè, a remis, samedi 2 mars à Oua-gadougou, le trophée à ce dernier.Ce film, qui raconte la dernière jour-née d'un homme qui sait qu'il vamourir, a fait l’unanimité du jury.

La palme du Fespaco2013 à «Tey» d’AlainGomis

Changementsattendus au pro-chain Fespaco 2015

La période de dépôt des candida-tures aux élections municipales etrégionales couplées du 21 avril enCôte d’Ivoire a été clôturée, mer-credi 6 mars 2013 à 17 h GMT.Confirmation de Youssouf Ba-kayoko, président la Commissionélectorale indépendante (CEI) deCôte d'Ivoire, mercredi 27 février.Rappelons que dernièrement, leFront populaire ivoirien (FPI) deLaurent Gbagbo, a appelé au reportdes élections, estimant «brutale,unilatérale et méprisante» la fixa-tion de la date par le gouvernement.

Clôture du dépôtdes dossiers de can-didature aux locales

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défaut au Mali et c’est une des consé-quences du consensus, ou de saforme «unanimiste», qui a eu poureffet de clore tout débat de fond.De l’absence de vision découle le pro-blème de l’aide, qu’on ne peutqu’évoquer ici. Le Mali est depuistrop longtemps un pays assisté, qui alivré une partie de sa capacité de dé-cision à d’autres que lui. Ce n’est pasl’aide qui est en soi le problème, maisbien l’attitude à avoir face à l’aide ex-térieure, et l’aptitude à orienter celle-ci en fonction d’une stratégie. On lesait depuis longtemps : il n’y a pas deprocessus d’aide efficace sans une dy-namique d’ordre interne, sans une«prise de pouvoir» des acteurs, quipermet de faire valoir une politique,des objectifs, et d’ajuster les proposi-tions d’aide à un projet. Lisez les jour-naux maliens et vous êtes édifiés : leMali est un immense réceptacled’aide, et nulle part il n’est vraimentquestion de savoir ce que nous vou-lons, comment nous le voulons.Tous ces aspects sont à évoquercomme des problèmes d’ordre cultu-rel au sens large. Ne pas les considérercomme tels, c’est se priver desmoyens d’agir et de maîtriser sondestin. Alors il faut sans doute direque le Mali a besoin de bien plus quede plans d’ajustement financier : il luifaut un plan d’ajustement culturel. Laformule a beau avoir déjà été quelque

peu usée, elle résume assez précisé-ment le défi.

Pour une politique decommunicationParler de plan d’ajustement culturel,c’est déjà poser des options, et c’estplanifier des actions. Pour exemple,nous nous concentrerons ici sur lesmédias et la communication, afin dedégager des pistes possibles d’actionconcrètes. Ceci en considérant deuxétapes : celle de l’urgence, et celle de larefondation.

UrgenceL’urgence est celle de la mobilisationpour des assies de la communicationet de l’information. Rappelons que leMali a tenu dans le passé des journéesnationales de la communication et del’information qui ont permis de dis-cuter très largement entre les acteursdu secteur médiatique de tous lesproblèmes rencontrés et d’envisagerdes réformes. On peut préconiser larelance de telles assises, dont le pro-pos serait évident : comment mobili-ser les médias et les journalistes pourrépondre à la crise actuelle ?Il faut sans doute dépasser cette ini-tiative, et instaurer à l’issue de larencontre un cadre de concertationpermanente entre gouvernement etacteurs des médias. A date régulière,ceux-ci seraient amenés à réfléchir à

Tissu Bogolan,identitéremarquablemalienne

La structura-tion desmédias sont auMali unchantierinabouti.

Port-Saïd, ville du nord-est del’Egypte, ne connaît pas de répit.Des heurts s’y sont à nouveau pro-duits entre policiers et manifes-tants, mardi 5 février 2013. Déjàdans la nuit du dimanche 3 aulundi 4 février, 6 personnes dont 3policiers y ont trouvé la mort. AuCaire aussi, la tension est vive, no-tamment aux abords des bâtimentsdes services de sécurité. A Port-Saïd, l’un d’eux a d’ailleurs été in-cendié. Aux dernières nouvelles, lesforces de police ont évacué la ville.

Afin d’aider l’Egypte à surmonterla grave crise économique qu’elletraverse, l’Etat américain va luiverser une aide financière de 250millions de $. John Kerry, secré-taire d'Etat, l’a soutenu, la semainedernière au Caire, précisant qu’unepremière tranche de 190 millionsde $ sur 450 millions, toujours endiscussion au Congrès, allait êtredécaissée sans délais. A noter quequelque 60 millions de $ supplé-mentaires sont prévus dans lecadre d’un Fonds d’assistance auxentreprises.

Soutien financieraméricain à l’Egypte

Violences ininter-rompues en Egypte

Les législatives égyptiennes devantse dérouler en 4 étapes, à partir defin avril 2013, ont été annulées parla justice administrative égyptienne.Le troisième pouvoir abolit ainsicette décision du président Moha-med Morsi. Les juges estiment quela nouvelle loi électorale doitd’abord être examinée par la Courconstitutionnelle. A noter que l’op-position, menée par ElBaradei, avaitannoncé le boycott de ces élections.

Annulation desélections d’avrilen Egypte

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

leur mission, autour de la questioncruciale en temps de crise, et au-delà : comment les médias peuvent-ils, de mieux en mieux, assumer unevocation de service public de l’in-formation ? On sait que c’est le slo-gan de l’ORTM («la passion duservice public»). On sait moins quecette vocation devrait être une vo-cation partagée par tous, du publicau privé, qu’il existe des méca-nismes pour promouvoir la notionde service public des médias, et quela sensibilisation est un facteur nonnégligeable en la matière.

De la formation continuedes journalistesLa crise est telle que tout le mondepeut en être conscient : il y a un ef-fort spécial à fournir pour apaiser lesesprits, reconstituer un tissu social,repenser les modes de cohabitation,(re)former à la citoyenneté et orien-ter les énergies vers un développe-ment partagé. Pour réussir ceprocessus, et face à la nécessité de ré-pondre à une urgence humanitaire,on a vu dans d’autres pays, dansd’autres situations de crise, quelle apu être la contribution importanted’une radio sous statut international,chargée de délivrer une informationfactuelle, une information «de ser-vice» tournée vers les nécessités de lareconstruction. Une telle radio d’ur-

gence assumerait la fonction de ser-vice public que les médias officiels nesont pas en mesure d’offrir en raisondes pesanteurs internes. Elle seraitsous statut international pour échap-per à toute pression et donner à tousdes garanties de neutralité, et pourdisposer de ressources extérieuressuffisantes afin de recruter deséquipes mixtes de journalistes spé-cialisés étrangers et de journalistesmaliens à la compétence éprouvée.Cette radio, et c’est le média le plusadapté au Mali, aurait aussi unefonction de formation et de diffusiondes «bonnes pratiques».Dans le contexte actuel, il faut certai-nement intensifier ce processus quine peut plus être pensé sous formed’actions ponctuelles et dispersées. Ilfaut en l’occurrence que les bailleursde fonds, dont on sait l’apport néces-saire, admettent que le temps des ini-tiatives isolées, de l’affichage et du«chacun pour soi» n’est plus accepta-ble dans la situation du Mali, il fautqu’ils puissent créer entre eux et avecles acteurs maliens une concertationpermettant de planifier des actionssuivies et cohérentes.

Action post-criseIl n’y aura pas d’amélioration signi-ficative de la situation des médias auMali, et de leur contribution à la ré-conciliation et à la refondation natio-

Des techniciensde médias à lacompétenceéprouvée

Il y a un effortspécial àfournir pourapaiser lesesprits,reconstituer untissu social,repenser lesmodes decohabitation.

Pour atténuer le climat de vio-lences qui s’est installé en Guinée,depuis maintenant plusieurs etayant causé au moins 6 morts, lasemaine dernière, Alpha Condé,président guinéen, a reçu lundi 4mars, des représentants de la classepolitique et de la société civile. Il anotamment lancé un appel solen-nel à l’apaisement.

Une 1ère liste de régularisés est parue,ces derniers jours, dans la presse ga-bonaise. Des communiqués ont étépubliés, invitant les intéressés à serendre à la Direction générale de ladocumentation et de l’immigration,afin de retirer des titres de séjour.Apparemment, le gouvernement ga-bonais tient sa promesse de mai2012 et compte procéder à des régu-larisations massives. Des sourcesfiables assurent qu’environ 50 000dossiers, reçus au ministère de l’in-térieur, sont en cours d’examen.

Régularisationde sans-papiersau Gabon

Le temps dudialogue politiqueen Guinée

Aureus Mining, ex-Mano River Re-sources, dont les travaux d’extrac-tion sont actuellement en cours,sera opérationnelle courant 2014.Le premier lingot d’or sera alorsproduit à ce moment là. Profitantd’une visite des installations dansle comté de Grand Cape Mount,Stephen B. Dorbor, directeur dudéveloppement de Mining Aureus,a révélé que la mine est conformeaux normes environnementales etque son impact social sera poten-tiellement bénéfique aux commu-nautés environnantes.

Aureus Mining,opérationnelleen 2014

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nale, sans une politique de commu-nication assumée par la puissancepublique. Pour bien connaître laquestion, je peux l’affirmer : ce pilo-tage est une nécessité, à laquelle nedoivent pas se substituer les actionsdes partenaires extérieurs. Leur appuipeut en revanche être précieux pourla définition d’une telle politique decommunication : expertise et assis-tance à long terme peuvent alors êtreproposés. L’objectif est très précisé-ment de développer, sur une questioncomplexe, une capacité d’initiative etde planification de la partie malienne.Le chantier est vaste, mais peutconcerner quelques axes prioritaires :La formation, d’abord, encore et tou-jours. Formation des journalistes, destechniciens, des gestionnaires desmédias publics et privés : les lacunessont grandes au Mali, où la profes-sionnalisation des médias est restéeen panne, et le pays ne peut plus sepermettre les actions approximatives.Toute initiative en la matière doits’inscrire dans un plan national deformation qui privilégierait :• La création d’une Ecole de journa-lisme et de communication. Le Maliest aujourd’hui devenu un cas d’es-pèce : il n’y a pas ici de centre de for-mation professionnelle desjournalistes et des techniciens desmédias. Le besoin est admis par tous.Les effets d’une action vigoureuse en

matière de formation initiale sontplus rapides qu’on ne le pense : enmoins de cinq ans, une, puis deuxpromotions de diplômés peuventpermettre aux médias maliens d’at-teindre un seuil de compétence quiaujourd’hui leur fait défaut. J’ai déjà,pour ma part, travaillé sur un tel pro-jet et je dois souligner qu’il a manquépour sa réalisation une volonté poli-tique, et qu’il a sans doute manquéune réelle prise de conscience despartenaires extérieurs.• La mise en place d’un processusmaîtrisé de formation continue pourles journalistes en activité. Le Malidispose d’une Maison de la presse quiest un centre de ressources ayant prisen charge en partie la formation desjournalistes. Ce n’est pas sa vocationpremière, mais on peut bâtir sur cetacquis un plan de formation conti-nue qui s’inscrive dans la durée, avecl’appui d’opérateurs extérieurs deformation en capacité de formulerdes cycles de formation et des pro-grammes à long terme. Progressive-ment cette activité pourrait êtretransférée à l’Ecole de journalisme,dont c’est plus spécifiquement la mis-sion, et on soulignera la nécessitéd’intégrer à terme dans ses activités laformation continue, qui est unesource de recettes nécessaire pour pa-reille structure.• La création d’un centre de forma-

Mettre en placeun centre deformation dejournalistes

Au Mali, laprofessionnali-sation desmédias estrestée enpanne, le paysne peut plus sepermettre lesactions ap-proximatives .

C’est jeudi dernier 7 mars que les44 membres du Filankevitry nyFampihavanana Malagasy ouConseil de la réconciliation mal-gache (CRM) ont prêté serment.Cette institution fait partie des or-ganes prévus par la feuille de routede sortie de crise malgache, signéepar 11 entités politiques malgachesen septembre 2011, et qui doit êtremise en place avant la tenue des dif-férentes élections. Nommés le 13 fé-vrier dernier par décret du Conseildes ministres, ces membres duCRM sont des notables et des mem-bres de la société civile. Après cettecérémonie de prestation de ser-ment, ils vont pouvoir se penchersur les dossiers d’amnistie, etc.

Prestation deserment desmembres du Conseilde la réconciliation

Pas moins de 200 instructeurs bri-tanniques sont attendus au Mali.Dans le cadre de l’European UnionTraining Mission, ils participeront àl’instruction de militaires maliens.Confirmation lundi 4 mars 2013 àBamako, de William Hague, minis-tre britannique des affaires étran-gères. Le chef de la diplomatiebritannique a aussi assuré que sonpays compte apporter l’assistance etl’aide nécessaires pour la stabilitéaprès les opérations militaires, pourla paix durable, ainsi que le renfor-cement de la démocratie et du pro-cessus politique en cours. TiémanHubert Coulibaly, son homologuemalien a notamment salué le sou-tien de la Grande-Bretagne par lamise à disposition d’un avion Her-cule C-17 pour le transport destroupes de la Misma ...

Participationbritannique àla formation demilitaires maliens

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

tion dédié aux radios communau-taires, dont l’impact, chacun le sait auMali, sur le terrain est important. Cecentre de formation fonctionneraiten l’espèce sous la forme d’une radioécole, qui est un puissant moyen deformation pratique.• Un large programme d’envoi deboursiers à l’étranger en stages decourte et moyenne durée serait à en-visager. C’est un aspect notable, bienqu’onéreux, du dispositif, qui com-plèterait l’effort de formation in situen axant un tel programme debourses sur la formation des forma-teurs.La formation est une dimension cru-ciale de la politique de communica-tion à refonder. Ce n’est pas la seule.On passera plus rapidement sur lesautres actions à mettre en oeuvre, queconnaissent bien les personnes fami-lières du secteur des médias. Citonsnotamment :• Un plan Radio, qui mettrait l’accent,outre la formation, sur l’encadrementdes radios de proximité, sur les mo-dalités de gestion de ces entités, sur lerespect de cahiers des charges et denormes.• La mise en application de la conven-tion collective des journalistes et dustatut des journalistes.• Un plan numérique, qui mette àl’ordre du jour le développement descontenus internet d’information etde service.• Une restructuration des organismes

représentatifs de la profession, pourles constituer en interlocuteurs crédi-bles des pouvoirs publics. Dans cecadre une attention est à accorder aufonctionnement de l’auto-régulationde la profession qui est déficiente,voire absente au Mali.• La régulation institutionnelle de-meure très lacunaire, et la réformed’ensemble de ce dispositif est à pré-coniser, ainsi que sa professionnalisa-tion Ceci à la lumière des urgences enmatière d’élaboration des cahiers descharges des radios et futures télévi-sions privées. La restructuration ducadre juridique dans lequel fonc-tionne la presse écrite doit aussi êtreexaminée, par une stricte applicationdes dispositions légales, notammenten matière de droit du travail. La ré-gulation doit pouvoir se doter de mé-canismes contraignants et de moyensréels de sanction.• Des lois d’incitation économiquedoivent permettre au secteur des mé-dias de sortir «par le haut» de sonfonctionnement encore largementinformel. La défiscalisation, les facili-tés de crédit bancaire, la création defonds de soutien (non pas indiscri-minés mais relatifs à des critères ri-goureux de sélection) doivent aiderles médias et notamment la presseécrite, à entrer dans une logique plusvertueuse de rentabilité.

Thierry PerretSource : synthèse du Forum

de Bamako 2013

Vivement destextes incitatifs audéveloppementdes médias

Une attentionest à accorderau fonctionne-ment del’auto-régulation dela professionqui estdéficiente,voire absenteau Mali.

L’Etat marocain à consacrer uneenveloppe de 1,35 milliards de di-rham, entre 2003 et 2011, pour ap-porter les solutions nécessaires aux144 000 édifices et monuments me-naçant ruine au Maroc. Lundi 4mars 2013, deux conventions rela-tives à la restauration et à la réha-bilitation des monumentshistoriques et au traitement dubâti menaçant ruine à la Médina deFès, ont été signées, sous la prési-dence du roi Mohammed VI. Lapremière convention concerne letraitement d'environ 3500 bâtisses,financée par une enveloppe de prèsde 330 millions de dirham sur 5ans. Quant à la seconde conven-tion, elle porte sur la restaurationde 27 monuments historiques, àintégrer dans les domaines touris-tique, artisanal, économique etculturel, pour un investissement del'ordre de 285,5 millions de di-rhams. Pour rappel, Fès est classéedepuis 1981, patrimoine mondialde l'humanité par l'Unesco.

Réhabilitation demonuments histo-riques au Maroc

Mohamed Ould Abdel Aziz, prési-dent mauritanien, a balayé d’un re-vers de main, ceux qui avançaient lenon-engagement de son pays dansla guerre au Nord Mali. Lundi 4mars à Nouakchott, il a martelé queson pays n’a jamais été contre uneintervention militaire et n’a pasexclu un engagement de ses forcesarmées dans ce pays. Il a ajouté quela Mauritanie n’a jamais été pour lanégociation avec les terroristes. Deson avis, les islamistes, semant letrouble chez le voisin malien, sontdes extrémistes qui ignorent les lois,qui ignorent la morale, qui ignorenttout ce qui peut amener les indivi-dus à vivre et à cohabiter ensemble.

De l’interventionmilitaire maurita-nienne au Mali

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MarocL’aquaculture des anguilles emploie plus de 700 pêcheurs

A yant une longue expérience en matière d’aqua-culture, l’entreprise Nounemaroc lance sa nou-velle station de Kénitra à l’Est du Maroc. Cette

nouvelle station d’élevage d’anguilles veut contribuer à laredynamisation de l’économie de la région, à la créationd’emplois directs et au repeuplement en amont des bar-rages pour protéger la ressource en anguilles dans lesoueds. En plus de la redynamisation de l’aquaculture ma-rocaine, cette station va employer plus de 700 pêcheursdans cette région connue comme étant une zone humide.L’arrivée de cette station sur le marché marocain permet-tra de faire face à une concurrence asiatique acharnée. Ins-tallée sur une superficie de 3000 m2 avec 80 bassins etdotée d’une salle d’abattage de 5000 kg/jour, Nounemarocproduit 320 tonnes par an. L’objectif final avec un nou-vel investissement pourra atteindre 500 tonnes de la pro-duction et offrir une salle de transformation enproduction finie. Grâce à son expertise et à son savoir-faire, l’entreprise participe directement à la maîtrise parle Maroc d’une technologie qui, tout en favorisant une ré-duction de la consommation d’énergie de l’ordre de 20%,permet d’augmenter la capacité de production nationaledes poissons d’élevage en circuit fermé. La technologiemise en œuvre par l’entreprise offre l’opportunité auxjeunes diplômés qui ont intégré le groupe de disposer destechniques les plus avancées en aquaculture. Le lancementde cette station s’est effectué, jeudi 28 février dernier à Ké-nitra. Cet élevage d’anguilles qui s’inscrit dans le cadre dela stratégie de l’aquaculture moderne.Créée en France en 1970 et installée au Maroc en 2006,cette entreprise européenne est le fruit de la stratégie

d’aquaculture, qui vise à doter le pays de fleurons dans ledomaine de l’aquaculture, 2ème locomotive du dévelop-pement national durable. «La création de Nounemaroc estle résultat d’une étude de marché bien ficelée, qui a permisaux fondateurs de cerner les problématiques objectives etsubjectives, posées à l’élevage des anguilles au Maroc et deles encourager à engager un investissement initial de l’ordrede 13 millions de dirhams», communique des responsa-bles de l’entreprise. En effet, cette étude a permis de dé-gager plusieurs conclusions. D’abord, une faibleexploitation des potentialités dans le domaine. La pêchemarocaine est ancrée dans des techniques d’exploitationartisanales. Le Maroc a des ressources abondantes quipeuvent favoriser un élevage productif et contribuer à larichesse nationale.Il est important de souligner ici que l’aquaculture d’an-guilles au Maroc a enregistré une évolution en dents descie. Car, active et profitant d’une ressource en abondancedepuis les années 1930, cette activité a connu, dès 1995,de grandes difficultés avec l’accélération de la politiquedes grands barrages à l’embouchure des grands ouedsriches en anguilles. Sanae Taleb

EMPLOI

La ville de Kénitra, à 40 km au nord de Rabat, accueille une première unité d’aquacultured’anguilles qui fait vivre plus de 700 pêcheurs. Cette station veut, entre d’autres, faireface à la concurrence asiatique.

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42 Les Afriques . 14 mars 2013

Mobilisation internationale contre la pirateriemaritime en AfriqueLes pays africains avec le soutien de la communautéinternationale lancent une croisade contre la pirateriemaritime, tandis que le terrorisme y fait son lit. LeCameroun abritera, en avril prochain, un Sommet deschefs d’Etat et de gouvernement qui lui dédié.

L a lutte contre la piraterie ma-ritime en Afrique préoccupeaussi bien les pays africains

que la communauté internationale,d’où une mobilisation observéecontre ce fléau dont aucune partie dumonde n’est totalement épargnée.Etant donné la complexité de cetteréalité, notamment le mode opéra-toire des pirates de mer qui s’appa-rente à la guérilla, les Etats ontcompris la nécessité d’unir leurs ef-forts, pour opposer une réponse ap-propriée d’un phénomène quiressemble à une hydre de mer. La gra-vité de la situation est à l’origine de ladécision des pays africains, de l’orga-nisation en avril 2013, d’un Sommetdes chefs d’Etat et de gouvernementau Cameroun. Une démarche qui de-vrait permettre d’adopter une straté-gie globale de lutte en proposant desmesures durables et efficaces à pren-dre pour garantir la sécurité et la sû-reté dans l’espace maritime africain,notamment dans le Golfe de Guinée

où le phénomène est assez inquiétant.L’organisation d’un Sommet des di-rigeants africains sur la piraterie ma-ritime et les vols à main armée dans leGolfe de Guinée est conforme à la ré-solution 2039 du Conseil de sécuritéde l’ONU, prise le 29 février 2012. Lesréunions du Comité de pilotagechargé de la préparation dudit Som-met à Libreville, au Gabon, et à Braz-zaville, au Congo, ont posé les jalonsdes prochaines Assises, d’autant que«la sécurité maritime dans le Golfe deGuinée est telle que nous devons agirvite», a souligné Nassour Guéleng-douksia Ouaidou, le secrétaire géné-ral de la Communauté économiquedes Etats d’Afrique centrale (Ceeac).C’est sans doute au regard de la gra-vité des faits que les experts ont ex-primé leur «vive préoccupation faceaux menaces que représentent les actesrécents de piraterie, de vols à mainarmée et autres actes illicites commisen mer au large des côtes des Etats duGolfe de Guinée et leurs conséquences

Recrudescence dela piraterie

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Adopter unestratégieglobale delutte enproposant desmesuresdurables etefficaces àprendre pourgarantir lasécurité et lasûreté dansl’espacemaritimeafricain.

Depuis le vendredi 1er mars, leGouvernement nigérien a adoptéune loi interdisant la production,l’importation, la commercialisa-tion, l’utilisation et le stockage dessachets et des emballages en plas-tique souple à basse densité, surtoute l'étendue du territoire.D’après un récent communiquégouvernemental, cette mesure viseà protéger l’environnement, et lasanté, que menacent sérieusementles déchets plastiques.

En prélude à la réunion duConseil des ministres de la SADC,tenue du 8 au 9 mars et portantsur le projet d’intégration de paysmembres de la SADC (organisa-tion sous-régionale de 15 mem-bres, formée en 1992), celle dusous-comité réunissait des expertsd’Angola, de la Tanzanie, du Swa-ziland, de la Zambie, du Zim-babwe, d’Afrique du Sud et duBotswana, le 28 février au 1ermars 2013 à Maputo. Aujourd’hui,le Mozambique assure la prési-dence de la SADC.

Réunion prépara-toire de l’intégrationSADC à Maputo

Interdiction des sa-chets en plastiqueau Niger

En 2012, la Sierra-Léone a enregis-tré un taux de croissance écono-mique record. Avec 18,3 %, selon lesstatistiques officielles, ce pays a réa-lisé la plus forte progression enAfrique de l’ouest. Comparée à lacroissance moyenne dans la Com-munauté économique des Etats del’Afrique de l’ouest (Cedeao), au-tour de 6,9%, cette hausse du PIBsierra léonais reste historique.

Taux de croissancerecord en SierraLeone

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économiques, sociales et environne-mentales sur le développement desEtats de l’Afrique de l’Ouest et del’Afrique Centrale».

Chronogramme des activitésDans un récent rapport, le Bureaumaritime international insiste surl’urgence d’agir rapidement et effica-cement pour contrecarrer l’insécuritémaritime. La conjugaison des effortspréconisée comme mode opératoire,d’où la main tendue à la commu-nauté internationale, conscient quel’Afrique seule ne saurait venir à boutde la piraterie maritime dont les ra-mifications dépassent du reste lesfrontières maritimes continentales.L’intensification de la lutte est d’au-tant inévitable quand on sait qu’en2012, une quarantaine d’attaques ontété signalées dans le Golfe de Guinéecontre une trentaine d’attaques l’an-née dernière, d’après Abou Moussa,le représentant spécial du secrétairegénéral de l’ONU pour l’Afrique cen-trale et chef du Bureau régional desNations Unies pour l’Afrique centrale(Unoca).L’adoption d’un chronogramme desactivités pour faciliter l’organisationdes rencontres de haut niveau a reçul’aval des Nations Unies qui ont réi-téré leur détermination d’accompa-gner les institutions régionales dansl’organisation du Sommet des diri-

geants africains au Cameroun.L’ONU supervisera la réunion mi-nistérielle prévue à Cotonou, auBenin en mars 2013, dont la missionsera de préparer les documents à sou-mettre à l’appréciation et à l’adoptiondes chefs d’Etat et de gouvernement.L’organisation du Sommet sur la pi-raterie maritime et les vols à mainarmée dans le Golfe de Guinée béné-ficie de l’appui de la Communautééconomique des Etats de l’Afriquecentrale (Ceeac), de la Communautééconomique des Etats d’Afrique del’ouest (Cedeao), de la Commissiondu Golfe de Guinée (CGG), del’Union africaine (UA), du Bureaudes Nations Unies pour l’Afrique del’ouest (Unowa), du Bureau régionaldes Nations Unies pour l’Afriquecentrale (Unoca), de l’Organisationmaritime de l’Afrique de l’Ouest etdu Centre (Omaoc), de l’Organisa-tion maritime internationale (OMI)et d’autres partenaires stratégiquesinternationaux.Une mobilisation tout azimuts contrel’insécurité qui devrait mettre un ac-cent particulier sur la montée du ter-rorisme en Afrique à travers lamultiplication des mouvements ter-roriste dont des assassinats, des at-tentats ou des kidnappings nécessiteune synergie d’actions.

Achille Mbog Pibasso,Douala

Une lutteharmoniséecontre la pirateriedans le Golfe deGuinée

L’intensifica-tion de la lutteest d’autantinévitablequand on saitqu’en 2012,une quaran-tained’attaques ontété signaléesdans le Golfede Guinéecontre unetrentained’attaquesl’annéedernière

Au Sud Soudan, pays où certains in-dicateurs de santé sont les plus basau monde, l’Organisation interna-tionale pour la migration (OIM)vient de clore un séminaire de 3jours sur la mobilisation du poten-tiel de la diaspora aux fins du déve-loppement du secteur. Parmi lesparticipants, de hauts fonction-naires, des acteurs des NationsUnies et des représentants de la so-ciété civile. Aux termes de cet atelier,il a été mis en place un projet duFonds de l’OIM pour le développe-ment de la santé.

En visite de travail en Côte d'Ivoire,Goodluck Jonathan, président duNigéria, a lancé devant l’hémicycle,un appel à une synergie des effortsdans la lutte contre l'insécurité enAfrique de l'Ouest. Pour mettre unterme aux velléités de ceux qu’ilqualifie de «marchands de lamort», il a mis l’accent sur la coo-pération internationale. Très re-monté contre la piraterie et autrescrimes qui menacent la sécurité, ilpréconise un rapprochement ac-centué des Etats.

Plaidoyer du Prési-dent Goodluck Jo-nathan à la sécurité

Pour le développe-ment de la santé auSud Soudan

Compte tenu du fait que le Pro-gramme d’actions prioritaires(PAP) constitue un des piliers de laStratégie de croissance accélérée etde promotion de l’emploi (Scape)qui couvre la période 2013-2017, leTogo s’active à obtenir un consen-sus national y afférent. Confirma-tion de Mawussi Djossou Sémodji,ministre togolais de la planifica-tion, au cours d’une réuniond’orientation de la Scape.

En quête d’un PAPconsensuel au Togo

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RDCL’inflation n’est que monétaire ?L’inflation congolaise n’est pas seulement et toujoursd’origine monétaire. Il faudrait pour la maîtriser, la saisirsous toutes ses formes et en connaître les causes.

L a politique monétaire de laRépublique démocratique duCongo a fait de la stabilité des

prix son cheval de bataille, s’inspi-rant ainsi du courant monétaristequi stipule que l’accroissement del’offre de monnaie n’a pour effet àlong terme que «l’inflation». Danscette perspective, l’inflation n’estqu’un phénomène monétaire de parson origine, ses manifestations et sapropagation.Pourtant, J. Nsomue(1) illustre unfait remarquable concernant l’infla-tion congolaise qui avait atteint526,6% l’année 1999 contre 126,3%une année plutôt alors que pendantcette même année, la masse moné-taire globale s’était … contractée de36,0%. Cet exemple, pris parmi tantd’autres, tend à prouver que l’infla-tion congolaise n’est pas seulementet toujours d’origine monétaire. Ilfaudrait pour la maîtriser, la saisirsous toutes ses formes et en connaî-tre les causes.C’est dans ce même ordre d’idées queT. Kabeya(2) estime que l’inflation

congolaise est loin d’être seulementd’origine monétaire, pour sa part, ildresse une liste des facteurs d’ordrestructurels qui sont dus aux goulotsd’étranglements et qui expliqueraientles fluctuations de l’inflation qui ren-dent celle-ci presque insaisissable.Ces facteurs sont, entre autres l’ex-traversion élevée de l’économiecongolaise qui fait que celle-ci re-çoit beaucoup plus des biens etservices de l’extérieur et qui la rendtrès exposée à l’inflation importée.Aussi, entre en considération unehyper fragmentation de l’espaceéconomique national engendrantdes écarts des prix à l’intérieurphénoménaux.En outre, l’étroitesse du secteur deséchanges marchand caractérisé parune distribution «poissonnière». Leclimat des affaires délétère de laRDC induit que l’offre peine àémerger d’où une inflation parmanque d’offre et de concurrence.Enfin, l’éventail étroit de finance-ment des déficits publics qui sou-vent tentent le gouvernement de

La hausse des prixest bien réelle

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

L’accroisse-ment de l’offrede monnaie n’apour effet àlong terme quel’inflation.

Pour la campagne 2011-2012, les ex-portations namibiennes de poissonsont bondi de 42%, par rapport à2010-2011. De 162 millions de dol-lars namibiens en 2010-2011, ellessont passées à 308 millions de $ na-mibiens, soit une augmentation de3,2% à 3,6% du produit intérieurbrut (PIB). Bernhard Esau, ministrenamibien des pêches, défend que ceschiffres émanent de l’augmentationde la valeur ajoutée.

Les analystes de la Banque mondiale(BM) trouvent que les agriculteurset entreprises agricoles africainspourraient créer un marché alimen-taire de 1000 mrds de $, d’ici 2030.Comparés aux 313 mrds de $, valeuractuelle des systèmes alimentairesafricains, la marge de progressionest énorme. Seules conditions : ac-croître leur accès à plus de capitaux,à l'électricité, à une meilleure tech-nologie et à des terres irriguées.Pour Makhtar Diop, Vice-présidentde la BM chargé de la région afri-caine, c’est un secteur porteur.

Agriculture, unmarché de 1000 mil-liards de $, en 2030

Hausse des exportsde poissons

José Maria Arribas, directeur géné-ral de la compagnie en charge de laréalisation des travaux de réhabili-tation du périmètre irrigué de Mu-coso, dans la municipalité deKambambe, située dans la provincede Kwanza Norte en Angola, peutdésormais être exploité et accueillir1200 emplois directs. Après deuxannées d’intervention dans le péri-mètre, le système d’irrigation béné-ficie d’une capacité de 1800 m3/heure, ainsi que d’une autre stationintermédiaire. Les travaux ont né-cessité 1,3 million de kwanzas.

Périmètre irriguéde Mucoso, fin prêt

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céder à la séduction du financementmonétaire qui mal utilisé, n’est por-teur que des germes inflationnistes. Par ailleurs, il sied de noter que leprocessus inflatoire passe par 4étapes à savoir, l’inflation courte etcumulative avec un taux d’inflationallant jusqu’à 2% l’an, l’inflationrampante ou déclarée avec un tauxde 3% à 5% pour les économies dé-veloppées et 3% à 20% pour les payssous-développés, l’inflation déclaréeou ouverte avec un taux d’inflationde 20% à 100% est une autre étape,à laquelle peut suivre l’inflation ga-lopante ou hyperinflation qui estcaractérisée par un taux d’inflationau-delà de 100%.L’inflation a connu en RDC une évo-lution phénoménale pendant les deuxdécennies passées et a donc transitépar toutes les étapes du processus in-flatoire : dans un tableau de K. Kabuyaet M. Tshiunza(3), le taux moyen d’in-flation s’est élevé à 60,6% de 1980 à

1988, 1887,3% de 1989 à 2001.On pourrait bien se demanderquelle serait l’origine de l’inflationcongolaise pendant tout le proces-sus inflatoire des années avant le21ème siècle étant bien entendu qu’endehors des causes monétaires, l’in-flation peut également être causéepar une insuffisance de l’offre, par laprésence de coûts importants pourles entreprises qui les répercutentsur leur prix de vente (inflation parles coûts). Ou encore, comme lepense T. Kabeya, l’inflation peut êtreégalement causée par des distor-sions et des goulots d’étranglementsau sein de l’économie, sans oublier,élément majeur en Afrique, lesguerres qui perturbent la circulationdes biens des lieux de productionsvers les lieux de consommations.Il est vrai que pendant la décennie1990, la principale cause de l’infla-tion est restée le déficit budgétairedont le financement se faisait par les

Qu’est-ce quipondère le panierde la ménagère ?

Après avoircassé l’hyperin-flation,l’inflation bienque faible aadopté uncomportementvolatile. C’estdonc désormaisles causes nonmonétairesqu’il fauttraiter.

avances de la Banque Centrale auprofit du Trésor qui conduisait àl’augmentation des prix intérieurs.Cette situation a perduré duranttoute la décennie, quand bien mêmela banque centrale s’était fixé unseul objectif, celui de lutter contrel’inflation. L’inflation congolaise aconnu toutes les phases possiblesjusqu’à l’hyperinflation avant d’êtrerelativement maîtrisée en 2002, letaux d’inflation a été ramené de511% en 2000 à 135% en 2001 et15,8% en 2002 suite à une cure (leprogramme intérimaire renforcé ouPIR) administrée à l’économiecongolaise par les bailleurs interna-tionaux comme condition préalablepour renouer avec eux.Par ailleurs, on peut constater,comme ceci a été le cas dans certainspays en développement qui souf-fraient d’hyperinflation, que le pro-cessus de réforme débouche parfois,une fois la crise passée, sur des tauxde croissance bien supérieurs à ceuxconnus pendant la crise(4). C’estainsi qu’après la réforme du PIR, lasérie de taux de croissance écono-mique négatifs a été rompue, cesderniers passant à 2,1% en 2001 ou3,5% en 2002(5). Après avoir cassé l’hyperinflation,l’inflation bien que faible a adoptéun comportement volatile (tableaun°2) qui continue de brouiller lesanticipations des agents écono-miques. C’est donc désormais lescauses non monétaires de l’inflationcongolaise qu’il faut traiter.L’histoire démontre que l’inflationcongolaise est multidimensionnelleet non seulement monétaire. Elle estaujourd’hui plutôt due à d’autresfacteurs dont la faiblesse du tissuentrepreneurial du fait d’un climatdes affaires peu favorable, rendant lepays dépendants aux aléas d’appro-visionnement.

Caleb Mukadi,étudiant-chercheur à la faculté

des sciences économiques et degestion/Unikin de Kinshasa.

Publié en collaborationavec LibreAfrique.org

Références :1- «Les fausses théories dudéficit budgétaire», Entre-prendre, N° 10, 10 juin 2007,Kinshasa.2- Conférence du forum éco-nomique portant sur la vola-tilité de l’inflationcongolaise, Unikin, Kins-

hasa, 2011.3- «La politique économiquerevisitée en RDC : pesan-teurs et perspectives»,l’Afrique des grandslacs,Kinshasa, 2006.4- Michael Bruno, «L'infla-tion freine-t-elle vraiment la

croissance ?», Finances etdéveloppement, septembre1995.5- «Politique économique enRDC : leçons des trois der-nières décennies», in Notesde conjoncture, Kinshasa,2002.

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Le 4 mars 2013. Non loin de Qalqilya, une file d’ouvrierspalestiniens prennent des bus qui leur sont exclusivementréservés une décision vite décriée ...

Israël

ARRÊT SUR IMAGE

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DOSSIER

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Hugo Chavez,le dernier BolivarSous Hugo Chavez, l’économie s’est mise au servicede la révolution, à moins que cela ne soit le contraire.Parcours de celui qui incarne plus que jamais lesocialisme du 21e siécle.

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T out en critiquant les USA, Hugo Chavezn’a jamais cessé de livrer du pétrole à cepays dont il était le quatrième fournis-seur. Le coup d’Etat perpétré contre luipar une fraction de l’armée en 2002

portait le sceau de l’Oncle Sam. Mais il en fallaitplus pour que Chavez rompe avec son pragmatismeà la tête d’un pays qui compte plus de réserves quel’Arabie Saoudite. Il continuera à faire de bonnesaffaires avec George Bush qu’il dénonce à longueurde tribunes révolutionnaires bolivariennes et deménager ceux qui ne partageaient pas son anti-américanisme primaire comme le Brésilien Lula. Ce sens du pragmatisme explique sans doute la réus-site de ses réformes économiques qui sonnent la fin del’utopie bolivarienne et le début du bolivarisme réa-liste vu comme ce nouveau socialisme du 21e siècle,dont aucun penseur n’a encore fixé les contours idéo-logiques. Le pétrole vénézuélien contribue à briser leblocus autour de Cuba, sous embargo américain de-puis les années 60. En effet, l’alimentation du régimedes Castro en énergie provient de Caracas à 60%. S’il qualifie Bush de «démon» en 2006 du haut de latribune de l’ONU, Chavez n’était pas opposé àl’idée de la levée de l’embargo sur les armes qui lefrappait, situation que Washington voudra mon-nayer tout au long du règne. S’il détenait le passe-port américain, Chavez aurait voté Obama contreRomney en novembre dernier, soit une année aprèsavoir qualifié le président d’origine kenyane dehonte pour les «peuples noirs». Deux années plutôt, au Sommet des Amériques de

2009, le Commandante s’affichera tout sourire avecBarack Obama, en lui lançant un surprenant «jeveux devenir votre ami». Il offrira alors au locatairede la Maison Blanche un livre dénonçant la politiqueaméricaine en Amérique Latine, intitulé «Les Veinesouvertes de l’Amérique Latine», d’Eduardo Galeano.

Chavez l’africainChavez partagerait avec Obama ces mêmes liens san-guins avec l’Afrique. A l’en croire, dans une interviewaccordée à un journaliste argentin en 2010, ses ori-gines sont indiennes et africaines. L’un de ses arrièresgrands parents serait noir. Il se sera rendu durant saprésidence en Afrique du Sud, en Gambie et au Ni-géria, et comptera parmi ses grands amis, NelsonMandela qu’il admire pour son combat contre l’apar-theid ou encore Mouammar Kadhafi, qu’il soutien-dra jusqu’au bout, lui offrant de l’accueillir au plusfort des frappes de l’Otan en 2011.Son discours anticolonialiste et ses réformes sociales,parfois au bulldozer, rencontrent de la sympathie ausein de l’ANC au pouvoir en Afrique du Sud. Le tru-blion Julius Malema, leader des jeunesses du parti, sesera rendu en voyage d’études à Caracas pour deuxans. «Ce que beaucoup de dirigeants africains appré-ciaient forcément chez Hugo Chavez, c’était finalementsa capacité à investir –aussi lourdement- dans des pro-grammes sociaux et à utiliser la manne pétrolière pourfinalement relever le niveau de vie de la classe pauvre dela société», explique à RFI Paul Simon Handy, direc-teur à la recherche à l’institut d’Etudes et de sécuritéde Prétoria. Dans le même registre, le professeur Lô

Président Hugo Chavez

Réussite de sesréformes écono-miques quisonnent la fin del’utopie boliva-rienne et le débutdu bolivarismeréaliste vucomme cenouveau socia-lisme du 21e

siècle, dontaucun penseurn’a encore fixéles contoursidéologiques.

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Gourmo Abdoul, Vice-président de l’Union desForces progressistes (Mauritanie), exprime son ad-miration «Chavez aura montré qu’un autre socialisme,démocratique et réellement au service des plus pauvresétait possible, s’il prenait appui sur la confiance à leurégard, un socialisme du XXIe siècle riche des particula-rités de chaque peuple».A l’inverse de ses rapports pragmatiques avec les USA,Chavez entretenait avec l’Afrique des liens symbo-liques et idéologiques. Les relations économiques sontquasi-inexistantes. La dernière lettre, adressée aucontinent lors du Sommet de Malabo (voir www.le-safriques.com), sur les liens Afrique Amérique duSud, sonne comme un testament de la part de celuiqui rappelle un Thomas Sankara, mais en moins sen-timental, un Kagamé mais en plus universel et moinslibéral, un Mugabe, mais en plus intelligent. L’ancienhomme fort de Caracas partageait avec ses révolu-tionnaires le même diagnostic. Il s’est posé les bonnesquestions au calvaire du petit peuple sans forcémenttrouver les bonnes réponses. Ses nombreuses entrevues avec Fidel Castro, l’iranienAhmadinejad donnent les contours d’un élan révo-lutionnaire, frontalement anti-américain (anti Em-pire, comme le disait-il dans ses émissions télévisées)qui ne lui feront jamais oublier que sa popularitéreste suspendue à l’aune des réformes économiquesconcrètes. Sur ce chapitre, Chavez est imbattable,ayant construit plus de 200 000 logements pour lesranchos (habitants des bidonvilles) depuis 2011. Lagratuité de la santé, de l’éducation et l’accès au loge-ment pour les démunis ne peut pas lui être enlevé de

son bilan. Sa plus grande réussite aura été la fin de larente pétrolière qui profitait aux élites et à la grandebourgeoisie et une vague de nationalisation qui tou-chera en plus du secteur de l’énergie, le transport aé-rien, le secteur bancaire (la Banque du Venezuela),l’industrie du papier, la sidérurgie, le transport ma-ritime, la téléphonie. Pour quel résultat au final ?Les chiffres du bilan de Chavez sont éloquents quoiquecontroversés par la presse occidentale qui dénonce un«capitalisme par cooptation». Le Commandante tiresa révérence alors que son pays détient le plus hauttaux de scolarisation de l’Amérique Latine, ledeuxième système de santé après celui du Cuba. SousChavez, 500 000 retraités ont commencé à recevoirune pension. Petroleos de Venezuela SA, issu de la na-tionalisation, est devenu l’une des plus grandes com-pagnies publiques au monde, inspirant des modèlesen Argentine (qui a nationalisé la filiale de Repsol) etnotamment en Bolivie (qui a nationalisé deux firmesappartenant à Iberia). Reste qu’en ce premier trimes-tre 2013, le pays traîne une inflation de 29% qui créétoutes les conditions du retour du FMI.

L’économie de la révolutionou la révolution de l’économieLe chercheur Alain Musset fait observer dans «Rue 89»que s’il y a eu des réformes au profit des pauvres sousChavez, il n y a pas eu, en revanche, de changementstructurels dans l’économie du pays. «Certes, il y a plusde justice rédistributive, mais elle est soumise au bonvouloir de l’Etat. Si la droite revient au pouvoir, cesmécanismes disparaîtront et les classes populaires

Au cours d’une rencontreavec Robert Mugabe,

président du Zimbabwe

Chavezentretenait avecl’Afrique des lienssymboliques etidéologiques. Lesrelationséconomiquessont quasi-inexistantes.

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n’auront rien gagné dans l’affaire. Car le Venezuela estextrêmement dépendant de ses importations.

Aux origines du révolutionnaireA l’écrivain qui disait de lui qu’il s’est engagé dans l’ar-mée en 1971, un fusil et un livre de Che Guevara sousle bras, Chavez rétorquera que c’est une «légende»,avec ce sens d’à propos qu’on lui connaît. «Non j’y suisentré avec ma balle de base ball et rien d’autre».Par contre, Hugo Chavez, sortira de ce camp quatreans plus tard avec le grade de sous officier. Son âmede commandant parachutiste lui est chevillée dansle cœur et dans le corps (son uniforme et son béretrouge ne le quitteront quasiment jamais), avec sonfusil et de nombreux enseignements du «Che». Sonidole reste cependant Simon Bolivar, né en 1783 àCaracas et mort en 1830 à Santa Marta en Colom-bie, qui aura été précurseur de l’émancipation descolonies espagnoles d’Amérique du Sud. Pour Cha-vez, l’auteur du manifeste du «Capital» se seraitquelque part inspiré du Bolivarisme. C’était sonsens à lui de concilier Karl Marx avec son père spi-rituel. Il tentera dans un autre registre de concilierchristianisme et socialisme en critiquant quelquescurés vénézuéliens trop réactionnaires à son goût.«Jésus était le plus grand révolutionnaire», avait-ilcoutume de dire. Pascal avait voulu rendre DieuChrétien, Chavez s’emploiera à réconcilier la Bibleavec le manifeste du parti communiste.Comme la plupart des leaders sud-américains dumoment, Chavez est issu de cette frange qui sépare

la classe moyenne pauvre et les couches populaires.Ses réserves, par rapport à la petite bourgeoisie, sou-vent réactionnaire et frileuse, constituent l’une destrames de son discours. Son apport au Bolivarismerénové, ce socialisme du 21 siècle post Union So-viétique, sera plus d’ordre pratique que doctrinaire.A la fin de son service en 1974, le fils d’enseignant,ancien vendeur de sucre, surnommé «la Fourmirouge», dans son village perdu des Barenas se re-trouve à la tête d’un mouvement révolutionnairebolivarien encore secret. S’ensuit une longue pé-riode d’incubation où Chavez poursuit son chemi-nement révolutionnaire en avalant des bouquinsentiers de Teilhard de Chardin, Lénine, Marx, etc. Sa première tentative de prise de pouvoir par la sub-version, le 4 février 1992, échoua lamentablement.Ce n’était que pour renforcer son sentiment d’unemission historique. Lénine n’avait-il pas échouédans sa première tentative ? «Les conditions ne sontpas encore réunies», écriera-t-il depuis la prison oùle jette un pouvoir discrédité et corrompu.Mais ce 4 février 1992, rebaptisé plus tard «jour dedignité» sonne la naissance politique de Chavez.L’américanophile Carlos Andrés Perrez, impopulaireà cause d’une sévère cure d’austérité imposée pourendiguer l’inflation, mate la rébellion militaire dansle sang. Les caméras du monde entier se porterontsur ce «Commandante Chavez», qui apparaît à la té-lévision nationale en uniforme, appelant seshommes à arrêter leur mouvement : «Nous avonséchoué pour le moment» déclarera-t-il devant des re-

Chavez, haragant la foule

Ses nombreusesentrevues avecFidel Castro,l’iranienAhmadinejaddonnent lescontours d’unélanrévolutionnaire,frontalementanti-américain.

DOSSIER

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présentants du régime qui ne comprendront pas lanuance du message. Le jeune révolutionnaire assu-mera toute la responsabilité et séjournera en prisond’où est née son irrésistible popularité dans le cœurdu petit peuple. Dans le même temps, le nouveaupenchant néolibéral de CAP (Carlos Andrés Perrez,alors vice-président de l’international socialiste)sonne son divorce avec le peuple qui l’avait élu àdeux reprises. La libéralisation de l’économie, cou-plée à la vérité des prix, frappait d’abord les millionsde défavorisés de cette classe populaire qui vivait auxportes de Caracas et dans les villes de l’intérieur. Leprésident Perrez sera destitué pour corruption en1993 et condamné en 1996 pour malversations par laCour suprême. Quant à Hugo Chavez, gracié en1994 après deux ans de prison, il entreprendra unvoyage initiatique à bord d’une camionnette à la ren-contre du Venezuela profond. En 1998, il se pose enantipolitique, dénonçant le système, et se fait éliredès sa première tentative avec 56% des voix, du ja-mais vu dans l’expérience démocratique du pays.

Un populiste ou un vrairévolutionnaire ?Quand il arrive au pouvoir en 1999, de manière dé-mocratique, Chavez tente de briser l’ordre ultralibé-ral. En plus de ses réformes, c’est son oppositionfrontale avec l’Amérique qui constitue le caractère do-minant du Chavez Politique. Ses successeurs s’en ins-pireront-ils ? Apparemment oui. Nicolas Maduro, lechef d’Etat par intérim, a expulsé un diplomate amé-ricain, le 5 mars 2013, pour tentative de déstabilisa-

tion quelques heures avant l’annonce de la mort du«Commandante». Poursuivant dans la même veine,Maduro impute, le cancer qui a emporté Chavez auxennemis de la Patrie en parallélisme avec la mort deYasser Arafat. Ce successeur qu’il avait désigné dés2011 préservera-t-il la révolution de Chavez ? Le peu-ple, appelé à voter dans moins, d’un mois trancheraentre un retour à l’ancien ordre où la poursuite d’uneexpérience qui vise la modification des rapports so-ciaux et politiques dans un pays autrefois féodal.«Chavez a incarné cette idée qu’un autre monde étaitpossible. Ce fut d’ailleurs le leitmotiv des altermondia-listes. Maintenant, il faut bien constater que ce régimereposait essentiellement sur la personnalité de Chavez.Est-ce que demain, lui n’étant plus là, ceux qui vont luisuccéder parviendront à maintenir tous ses acquis, c’estune vraie question. La force de Chavez, sa personnalité,son charisme, sa capacité de mettre en marche les chosessont aussi sa faiblesse, dans la mesure où le régime re-posait sur un seul homme», déclare à la Libre BelgiqueHugue LePaige de la Revue «Politique».Quant à l’élan révolutionnaire de Chavez, qui a ra-mené le Bolivarisme du domaine de l’utopie à celuide la réalité, il ne s’effacera pas de sitôt. L’equatorienRafael Correa, réélu le 17 février 2012, dédie sa vic-toire au «grand ami Hugo», «ce grand leader latino-américain qui a transformé le Venezuela. C’est direla responsabilité historique qui pèse sur les épaulesde Nicolas Maduro dont l’allure gauche et la posture«normale» n’est pas sans rappeler un certain AnouarEl Sadate succédant à Gamel Abdel Nasser.

Adama Wade

Des réformeséconomiquesconcrètes.Chavez estimbattable, ayantconstruit plus de200 000logements pourles ranchosdepuis 2011. Lagratuité de lasanté, del’éducation etl’accès aulogement pourles démunis ...

Une irrésistible popularitédans le cœur du petit peuple

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A u Gabon le bassin sédimentaire couvreune superficie de 247 000 km² dont30% onshore et 70% offshore. Environ47% de la surface attribuée est ouverteà l’exploration. Depuis le début de

l’exploitation pétrolière au Gabon dans les années60, la production pétrolière a atteint son pic en 1997avec un plafond record de 18,56 millions de tonnes.A partir de 2006, la production pétrolière du Gabons’est stabilisée grâce aux investissements réalisés surles champs marginaux et rendus possibles par lecours élevé du baril. Depuis 2009, la production re-monte progressivement pour atteindre 12,5 Mt en2011. Les prévisions 2012 font état de 12,7 MT(+5%) mais le premier semestre montre un légerrepli de la production, à -1,4%.Le Gabon occupe à ce jour, le sixième rang des pro-ducteurs pétroliers en Afrique Sub-saharienne no-tamment après le Nigeria, l’Angola et la GuinéeEquatoriale. Les réserves exploitables de pétrole brutdevraient cependant permettre de poursuivre la pro-duction pendant environ 40 ans au rythme actuel.Sauf hypothèse de découverte d’un champ majeur, lorsde la campagne d’exploration en mer profonde en2013-2014, les estimations pour les années à venir fontétat d’une stabilisation de la production à 240 000 b/j,obtenue grâce au redéveloppement ou aux dévelop-pements complémentaires sur certains champs (An-guille et Torpille pour Total Gabon, Onal, Etekamba,Omoueyi, Kari, Nyanga Mayombe pour Maurel etProm, …) et par la mise en production de découvertes

mineures venant compenser le déclin amorcé deschamps historiques de Rabi et Gamba (Shell).Le maintien du prix du baril exporté à un niveauhistoriquement fort (113,8$ fin juin 2012) se traduitpar une contribution élevée du secteur pétrolier aubudget de l’Etat gabonais (de l’ordre de 60%). En2011, le poids du secteur pétrolier dans le PIB est de49% et représente 83% des recettes d’exportation et54% des recettes budgétaires. L’Asie et les Etats-Unisreprésentent plus de 51% des exportations de pétrolebrut gabonais, l’Europe 15%, l’Australie 5%.

Production et recherche pétrolièreLe Gabon compte sept producteurs de pétrole.Shell Gabon est présent au Gabon depuis 50 ans etoccupe la place de premier opérateur pétrolier avecune production de 64000 barils/jours à partir de 4champs terrestres Gamba/Ivinga, Rabi/Kounga,Toucan et Koula. Shell devrait lancer une campagnede forage en offshore profond d’ici 2015. Les pre-mières explorations pétrolières françaises remon-tent à 1949 avec la création de la Société desPétroles d’Afrique Equatoriale Française qui re-joindra Elf Gabon en 1973, puis Total Gabon. En qualité d’opérateur Total Gabon produit 57 000barils/jours, mais se situe comme le premier pro-ducteur gabonais si l’on tient compte des participa-tions dans lesquelles le groupe n’est pas opérateur.Fin 2013 Total Gabon prévoit d’être à nouveau lepremier opérateur grâce à son programme d’inves-tissement en cours (champs en mer d’Anguille et

Gabon Est-il possiblede vivre sans le pétrole ?Sixième producteur d’or noir en Afrique, le Gabon aatteint son pic pétrolier en 1997. La productiondevrait se poursuivre pour encore 40 ans. Un dernierrapport des pouvoirs publics offre un diagnosticcomplet de ce secteur stratégique.

Les estimationspour les années àvenir font étatd’une stabilisa-tion de laproduction à240 000 b/j.

FOCUS

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Torpille). En outre le groupe français lance début2013 sa première campagne de forage en offshoreprofond dans la zone maritime gabonaise.Perenco a débuté ses opérations au Gabon en 1992avec l'acquisition de deux champs en mer au sud dePort-Gentil , puis a racheté en septembre 2009 les ac-tifs de Marathon Oil, Grâce à une ambitieuse straté-gie de développement et d'acquisitions, la productionactuelle est de 55 000 barils par jour pour 29 permisen mer et à terre. Une augmentation significative desréserves est due au récent développement des champsde Moukouti, Mwengui, Turnix, Rembo-Kotto, Om-poyi, Orindi, Oba, Olende et Niungo.Addax (racheté par le chinois SINOPEC en 2009) adébuté ses opérations en 2004 avec l’acquisitiond’une participation de 42,5% dans le contrat departage de production de Kiarsseny dans le bassinde Port-Gentil et produit environ 23 000 barils/jour.La société française Maurel et Prom, implantée auGabon depuis 2004 à la suite du rachat des actifs dela société Rockover, a atteint une production de 22000 barils/jour, grâce notamment à l’exploitationdes champs à terre d’Onal et d’Etekamba. La juniortente actuellement de diversifier ses ressources enlançant en 2013 des campagnes de sismique (Kariet Nyanga Mayombe) et d’exploration avec un ob-jectif de production de 28 000 barils/jours fin 2013.L’américain Vaalco produit en moyenne également21 000 barils/jours. L’anglo-irlandais Tullow Oil,qui a racheté en 2005 les actifs du sud africainEnergy Africa Gabon, détient des participationsdans 18 licences, dont 11 champs en production.

Elle n’est donc pas directement opératrice de pro-duction, mais est en partenariat actif avec quatrecompagnies productrices (Perenco, Marathon,Vaalco et Maurel et Prom), lui permettant d’obte-nir une part nette d’environ 13 500 barils/jour. Dans le même temps, on recense la présence d’une di-zaine de compagnies actuellement en phase d’explo-ration : Ces sociétés sont chinoises (Sino Gabon Oiland Gas et Sinopec Overseas), sud africaine (Sasol),américaines (Forest Oil, Anadarko), australienne(Sterling Oil), canadienne (Canadian National Re-sources, qui a racheté les actifs de Pionner), japonaise(Mitsubishi Petroleum), britanniques (Ophir), in-dienne (Oil India international), italienne (ENI).Début 2010, le gouvernement gabonais a créé la so-ciété nationale de pétrole dénommée GOC (GabonOil Company), dont la vocation consiste à déve-lopper les participations de l’Etat gabonais dans lesecteur pétrolier. La GOC sera, comme toutes lesautres compagnies pétrolières présentes au Gabon,directement rattachée à la Présidence de la Répu-blique et sous tutelle de la Direction générale desHydrocarbures et devra contribuer à la mise enplace d’une véritable économie pétrolière et gazièreintégrée par les moyens suivants :- La détention, la gestion et la prise de participationpour le compte de l’Etat dans toutes les activités re-latives à la recherche, l’exploration, l’exploitation, ladistribution, le transport, le stockage, la commer-cialisation, le raffinage.- La détention des participations de l’Etat dans lesgisements d’hydrocarbures et dans le capital des so-

Volonté gouvernementaled’une implication

dans le secteur

Début 2010, legouvernementgabonais a crééla société natio-nale de pétroledénommée GOC,dont la vocationconsiste àdévelopper lesparticipations del’Etat gabonaisdans le secteurpétrolier.

FOCUS

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ciétés titulaires des conventions d’établissement, etdes contrats de partage de production.- La commercialisation, l’importation, l’exportationet la distribution des produits extraits des gisementsd’hydrocarbures et des installations industrielles detraitement et de transformation des hydrocarbures.- Les opérations de gestion ou d’investissement, pourle compte de l’Etat, se rapportant à l’attribution n°1.- La recherche et l’exploitation des gisements d’hy-drocarbures ou autres substances connexes- La réalisation de toutes opérations financières se rap-portant directement ou indirectement à l’industrie.

Production gazièreA l’heure actuelle, les ressources en gaz naturel sontexploitées par la seule compagnie Perenco à partirde cinq gisements majeurs : Ganga, Ozangue, M’Bya,Breme et Batanga.Le seul champ sans pétrole associé est celui d’Ozangue.Celui de Ganga est majoritairement formé de gaz etpeut représenter une opportunité d’exploitation plusintensive dans un proche avenir. Shell dispose égale-ment de réserves de gaz importantes sur des gisementsen déclin : Rabi-Kounga, Toucan et Bende-M’Bassou.Globalement la plus forte concentration des ressourcesde gaz se trouve dans la zone autour de Rabi-Kounga,de Tsiengui et Obangue. Une estimation moyenne desressources gabonaises fait état de 2,34 Tscf. La dispo-nibilité de ces ressources se décline dans le temps enfonction des ressources pétrolières associées.Trois catégories de projets en aval sont actuelle-

ment identifiées : production d’électricité, usined’engrais à Port-Gentil (Gabon Fertilizer Company,groupe Olam), unité de liquéfaction pour l’expor-tation. Le plan de réduction du brûlage de gazamorcé depuis quelques années contribue à appor-ter une valeur ajoutée aux ressources.

Sous-traitance pétrolièreAutour des activités de production et d’explorationsont établies de nombreux sous-traitants pétroliers quifournissent différents services aux compagnies pétro-lières (sociétés de services de maintenance, assistancetechnique en forage, exploration sismique, ventes ins-tallations et réparations pétrolières) qui occupent uneplace importante dans le secteur. Les principaux sous-traitants pétroliers sont Schlumberger, Foraid Gabon(Spie Oil & Gas Services), Geo Industries, BakerHughes, Cameron Gabon, Acergy Gabon, Ponticelli.Ces sociétés sont en général présentes à Port-Gentilet/ou Gamba, les principaux centres pétroliers.

RaffinageLa Sogara (Société Gabonaise de Raffinage) estl’unique société gabonaise opérant dans l’aval pé-trolier hors distribution. Dans le cadre de son acti-vité de raffinage, en 2011, elle a traité 983 000 Tonnesde brut en provenance du champ pétrolier Mandji,en hausse de 6,2% par rapport à l’année précédente.L’activité de la raffinerie a été marquée en 2012 parun arrêt de production de 6 semaines, en vue de laremise à neuf de l’outil de production, vieillissant,

La Sogara(SociétéGabonaise deRaffinage) estl’unique sociétégabonaiseopérant dansl’aval pétrolierhors distribution.

720

1000

800

600

2006-2011

400

200

0

Milliersde tonnes

Evolution de la productionde la Sogara

821 835

580

900 926

Stockage, transport et distribution des produits pétroliers

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occasionnant un investissement de 10 Mds XAF. Laproduction au premier semestre a ainsi chuté de56,3%, se situant à peine à 206 000 tonnes. La So-gara a dû s’approvisionner sur le marché internatio-nal pour satisfaire la demande locale.La Sogara produit du fuel, du bitume, du gasoil, del’essence, du kérosène et d’autres hydrocarburescomme le pétrole lampant et le gaz. 80% de sa pro-duction est destinée au marché national dont lesbesoins sont estimés à 550 000 tonnes.Mi-2012, l’Etat gabonais a signé un protocole d’ac-cord avec la société sud-coréenne Samsung C&TCorporation pour la construction d’une nouvelleraffinerie dans la zone économique en projet de l’IleMandji, à Port-Gentil. Le coût de ce projet, d’unecapacité de 3 Mt de pétrole, est estimé à environ 1Md € et sa mise en exploitation serait prévue pour2016. La production de cette raffinerie devrait ser-vir pour un tiers à approvisionner le marché local,les 2/3 restants étant destinés à l’export.Le capital de la Sogara est réparti entre Total(43,84%), l’Etat gabonais (25%), Portofino AssetsCorporation (16,99%), Petro Gabon (11,67%) et legroupe italien ENI International (2,50%).Il n’existe qu’une seule société de stockage et d’en-treposage de produits pétroliers : la Sgepp (SociétéGabonaise d’Entreposage de Produits Pétroliers),dont la capacité de stockage à Libreville est de 20800 m3 de produits blancs, 3 200 m3 de fuel, 2450m3 de gaz butane et 800 m3 de butane. A Moanda,la capacité de stockage de la Sgepp est de 12 850 m3

de produits blancs et 300m3 de gaz.Quatre opérateurs interviennent dans la distribution

des produits pétroliers : Engen (entreprise Sud afri-caine ayant racheté en avril 2008, une proportion de60% des parts de Pizo Shell), Total marketing, Petro-gabon et Oil Lybia qui transportent et distribuent lesproduits pétroliers à travers leur réseau de stationsservices installées à Libreville et à l’intérieur du pays.Au terme de l’année 2011, le volume des ventes desproduits pétroliers a augmenté de 21% pour at-teindre 1 196 296 tonnes métriques (y compris lesimportations), dont près de la moitié à l’export.Les produits pétroliers distribués sur le marché ga-bonais bénéficient d’une subvention de l’Etat quipermet de vendre à prix fixe les produits sur l’en-semble du territoire.

Une fiscalité conventionnelleet contractuelleLa fiscalité pétrolière s’articule autour de deux mo-dèles distincts :- la fiscalité classique des anciennes conventions,qui couvre encore une partie de la production pé-trolière du Gabon, comporte une redevance mi-nière proportionnelle de 10 à 20 % pour leshydrocarbures liquides selon les contrats, une re-devance superficiaire calculée par km² ou par haselon le type de permis et un impôt sur les béné-fices pétroliers de 40 à 73% suivant les conventions.- les Contrats d'Exploration et de Partage de Pro-duction (CEPP) conclus depuis 1997 intègrent uneredevance superficiaire calculée par km² ou par haselon la phase en question (exploration ou exploita-tion), une redevance minière proportionnelle re-présentant 4% à 20 % (souvent calculée par tranche

Produits Prix

Super 535

Pétrole lampant 275

Gasoil 470

Bouteille de gaz butane (12,5 kgs) 5 450

Les produitspétroliersdistribués sur lemarché gabonaisbénéficient d’unesubvention del’Etat qui permetde vendre à prixfixe les produitssur l’ensemble duterritoire.

Prix des produits pétrolierssur le marché local

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de production en barils/jour) du pétrole vendu, lesolde se répartissant entre le «cost oil» (part réser-vée à la compagnie pétrolière en cas de productionpour amortir la totalité de ses dépenses, mais dont larécupération par année civile est plafonnée suivantles contrats entre 50 % et 80 % de ce solde) et le«profit oil» (dont la 1/2, les 2/3, 3/4 ou 4/5 iront àl'Etat Gabonais comme équivalent d'impôt).Enfin, des accords d’évaluation technique ont vu lejour afin d’inciter à la prospection. Ils permettentau bénéficiaire d’effectuer une phase préalabled’évaluation avant même de signer un contrat d’ex-ploration et de partage de la production.En matière de TVA, les compagnies pétrolières ontconnu quelques difficultés avec les autorités gabo-naises en mai 1995 dans le cadre de la réforme fiscalo-douanière de l'Udeac. Après de longues négociationsentre l'Upega (Union des Pétroliers Gabonais), le mi-nistère des Mines et le ministère des Finances, les acti-vités d'exploration ont finalement été dispensées dupaiement dela TVA tandis que les activités de produc-tion l'acquittent avant de la récupérer ou en sont pu-rement exonérées lorsque les opérations ont lieu entremembres de l’Upega. Sont également exonérées les en-treprises ayant un statut de sous-traitant purement pé-trolier qui adhèrent à l’Upega.A noter qu’il existe deux principaux régimes fis-caux propres aux sous-traitants pétroliers :- Le Régime fiscal simplifié (RFS), dont les seulesbénéficiaires sont les succursales étrangères ou-vertes ou Gabon ;- Le régime de droit commun applicable aux sous-trai-tants établis au Gabon et ayant un établissement per-

manant (filiale ou succursale) non éligibles au RFS.Les contributions versées à l’Etat au titre de l’explo-ration ou de la production pétrolière selon les diffé-rents contrats visés ci-dessus se font sous forme de :• dividendes au titre de ses participations au capi-tal des compagnies productrices• bénéfices des ventes de pétrole correspondant auxdroits qu'il possède sur ses permis• bonus perçus lors de la signature, de l’atteinte decertains seuils de production pétrolière des contratsd'exploration et d'exploitation• redevances minières proportionnelles à laproduction• redevances superficiaires• contribution à des fonds de soutien aux hydro-carbures, à des fonds d’équipement et de formationUn Code des hydrocarbures, en projet actuelle-ment, devrait permettre de réguler les activités dusecteur en amont et en aval.Perspectives : stabilisation de la production et nou-velles découvertes possibles en mer profondeLes réserves exploitables sont estimées à 3,7 milliardsde barils (BP statistical review of world enegy).Le Gabon a connu un pic de production de 370 000b/j en 1997. Depuis 2006, la production s’est stabiliséegrâce à la mise en production de nouveaux champs etau redéveloppement de certains. Les nouvelles op-portunités se situent en offshore profond et semi-pro-fond. nécessitant des coûts d’exploitation très élevés.Les campagnes d’exploration programmées en2013 et 2014 par les leaders de l’offshore profondseront à cet égard déterminantes.

Source : tresor.economie.gouv.fr

De nouvelles réservesdans l’offshore ?

Un Code deshydrocarbures,en projetactuellement,devrait permettrede réguler lesactivités dusecteur en amontet en aval.

FOCUS

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L e magazine Forbes vient de publier sonclassement 2013, des plus grandes for-tunes de la planète. En tête d’affiche auniveau de l’Afrique on retrouve le nigé-rian Aliko Dangote talonné par le sud-

africain Johann Rupert, son homologue NickyOppenheimer arrive en même position que l’égyp-tien Nassef Sawiris (182ème mondial) poursuivi parl’autre nigérian Mike Adenuga qui devance les troismarocains Othmane Benjelloun, Miloud Chaabi etAnas Sefrioui. En effet, les hommes d’affaires Bend-jelloun, Chaabi et Sefrioui, sont les seuls maghré-bins à figurer dans le classement Forbes deshommes les plus riches du monde pour 2013. Algé-riens et tunisiens n’ont pas été classés. Et ce n’estcertainement pas une pénurie de richards dans lesautres pays du Maghreb. Mais plus du fait que lesévaluations de Forbes se basent essentiellement surle patrimoine coté en Bourse.Par ailleurs, le nigérian Aliko Dangote vient à la 43ème

position, avec 16 milliards de dollars, il mène des af-faires dans différents secteurs d’activités, du cimentau sucre en passant par la farine, etc. La 179ème posi-tion du classement est occupée par le sud-africain Jo-hann Rupert et sa famille avec 6,6 milliards dedollars. A l’âge de 62 ans, Johann Rupert continue demener les affaires de sa famille. Son homologueNicky Oppenheimer et sa famille vient en 182e posi-tion des hommes d’affaires les plus riches de la pla-nète avec une fortune estimée à 6,5 milliards dedollars. A l’âge de 67 ans, Nicky Oppenheimer conti-nue de réaliser de belles performances dans le com-merce des diamants. L’égyptien Nassef Sawiris est à

titre d’égalité avec le sud-africain, Nicky Oppenhei-mer avec une fortune de 6,5 milliards de dollars. Nas-sef Sawiris est âgé de 52 ans. A la 267e position onretrouve un autre nigérian avec une fortune de 4,7milliards de dollars, le secteur de télécommunicationet de l’huile, même s’ils n’ont rien d’en commun, fontla fortune de Mike Adenuga âgé de 59 ans. A la 384ème

place on retrouve un autre sud-africain, ChristoffelWiese qui possède une fortune évaluée à 3,5 milliardsde dollars, le commerce de détails demeure son prin-cipal secteur d’activité. Le marocain Othman Benjel-loun arrive à la 437ème position avec une fortune de3,1 milliards de dollars, le président directeur généralde BMCE Bank continue de bien mener le navire deson groupe en vrai expert en banque et assurances.Benjelloun est suivi par Miloud Chaabi, qui a perdu1 milliard de dollars sur une année, selon Forbes. Safortune est estimée aujourd’hui à 2,1 milliard de dol-lars. Le patron d’Addoha, Anas Sefrioui se classe à latroisième place des hommes d’affaires marocains,cette année encore. Lui aussi a vu sa fortune baisser,selon Forbes, à 1,3 million de dollars contre 1,6 mil-liard en mars 2012. Selon ce même classement dumagazine américain, l'élite mondiale des milliar-daires est dominée pour la quatrième année consé-cutive par le mexicain Carlos Slim qui devance BillGates. Les milliardaires n'ont jamais été aussi nom-breux dans le monde. Forbes en dénombre 1486 avecune fortune cumulée en hausse de 17% à 5.400 mil-liards de dollars. Si le classement ne contient pas lesrichissimes princes et rois de la planète, c’est que leclassement est réservé aux hommes d’affaires.

Sanae Taleb

Classement Forbes 2013Aliko Dangote l’homme d’affairesle plus riche d’AfriqueLe magazine américain Forbes vient de publier son classement 2013des plus grandes fortunes mondiales, dominé par le mexicain CarlosSlim pour la quatrième année consécutive, avec une fortune, estiméeà 73 milliards de dollars. Avec 16 milliards de dollars, le nigérian AlikoDangote est classé 43ème fortune mondiale.

Les évaluationsde Forbes sebasentessentiellementsur le patrimoinecoté en Bourse.

ZOOM

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Othman Benjelloun arrive à la437ème position avec une fortunede 3,1 milliards de dollars.

Miloud Chaabi, sa fortuneest estimée aujourd’hui à2,1 milliard de dollars.

Anas Sefrioui se classe à la 3ème placedes hommes d’affaires marocainslui aussi a vu sa fortune baisserselon Forbes à 1,3 million de $.

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Le 8 mars 2013. Audience de certains des 9 policiers accusés d’avoirtabassé à mort le chauffeur de taxi mozambicain Mido Macia.

Afrique du Sud

ARRÊT SUR IMAGE

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Mario Monti,Premier ministeitalien perdant

RELATIONS INTERNATIONALES

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Après la Grèce, le Portugal et l’Espagne,l’Italie se révèle comme le nouveaumaillon faible de la zone euro. En effet,les élections législatives du 26 février2013 ont conduit à une impasse. C’est

ainsi que si le Centre gauche mené par Pier LuigiBersani a obtenu la majorité à la Chambre des dé-putés, c’est le Centre droit mené par Silvio Berlos-cuni qui l’a emporté au Sénat. La surprise a étéégalement la victoire de l’ex-comique Bepe Grillodont le mouvement est devenu le premier parti de laChambre des députés. L’interprétation qu’on peut donner à ces électionsdont la participation était faible, est un certain ras-le-bol des italiens vis-à-vis de la politique. C’est ainsiqu’ils ont sanctionné le Premier ministre MarioMonti, dont la politique d’austérité pendant lesquinze derniers mois de son règne a été marquée parl’augmentation des impôts, la baisse des dépenses pu-bliques, la réforme des retraites et l’assouplissementdu marché du travail. Cette politique vigoureuse apermis de réduire considérablement le déficit budgé-taire qui sera proche de zéro à fin 2013. Ils ont parcontre monté aux nues le mouvement 5 étoiles del’ex-comique Bepe Grillo qui n’a cessé de vilipenderles partis politiques traditionnels, et qui prône la finde l’austérité et l’abandon de l’euro. Ils ont enfindonné une faible majorité au Centre gauche dans laChambre des Députés et au Centre droit au Sénat.Ceci a pour résultat de rendre très difficile la forma-tion du nouveau gouvernement italien qui ne peutêtre composé que d’une coalition de plusieurs partis.Alors que les dirigeants italiens avaient redressé les fi-nances publiques dans les années 1990, la décennie2000 n’a pas eu de croissance et a même connu la ré-cession après la crise financière mondiale de 2008. Ladette publique italienne est actuellement de 2000 mil-

liards d’euros, soit 130% du PIB. Troisième puissanceéconomique de la zone euro, l’Italie a établi son mo-dèle de croissance sur les exportations. Mais sa margede compétition s’est affaiblie, la force de l’euro et l’aug-mentation des taux d’intérêt ont découragé ses expor-tations. Pour la première fois depuis 1945, les italienscraignent leur appauvrissement et se font du soucipour l’avenir de leurs enfants. Les causes de cette si-tuation sont à la fois nationales et européennes. Sur leplan national, la classe politique s’est avérée incompé-tente et malhonnête en partie. Le taux de fidélité fiscalea été faible pour un pays européen, les italiens rechi-gnant à payer leurs impôts. Sur le plan européen, l’Ita-lie pourtant europhobe reproche un certaindéséquilibre de la zone euro, au bénéficie des pays duNord. Elle souhaiterait la mutualisation de la dettesouveraine européenne, la création d’une véritable Eu-rope politique, et un plan de relance de la croissance àl’échelle européenne. Sans ces mesures, l’Italie risquede connaître une nouvelle décennie sans croissance etmême de récession. L’impasse italienne si elle ne se ré-soud pas rapidement risque de relancer la crise de ladette souveraine au niveau de la zone euro.Notre pays le Maroc, dont les deux tiers de l’économieest orientée vers l’Europe ne peut rester indifférent à cequi se passe dans la zone euro. Nos exportations, lesinvestissements directs étrangers, le tourisme, lestransferts de nos résidents, dépendent grandement dela situation économique en Europe. L’Italie est notretroisième client en Europe après la France et l’Espagne.Il faut donc espérer que la croissance puisse à nouveauréapparaître en Europe. Une autre leçon à tirer est lanécessité de diversifier notre économie vis-à-vis d’au-tre régions du monde : Afrique, Amérique, Asie.

Par Jawad KerdoudiPrésident de l’IMRI

(Institut Marocain des Relations Internationales)

Italie Un nouveau maillonfaible de la Zone euroLa dette publique italienne est actuellement de 2000 milliardsd’euros soit 130% du PIB. Troisième puissance économique dela zone euro, l’Italie a établi son modèle de croissance sur lesexportations. Mais sa marge de compétition s’est affaiblie.

L’Italie risque deconnaître unenouvelle décenniesans croissanceet même derécession.

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Le complexe militaro-industriels’exporte en EgypteSi l’on exclut l’aide économique et l’aide au développement, depuis1987, Washington a donné au Caire 1,3 milliards de dollars par an enaide militaire, en grande partie sous forme de dons et de prêts par lebiais du Foreign Military Financing (financement militaire étranger).

RELATIONS INTERNATIONALES

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Il est presque impossible d’échapper à l’hystériede l’establishment de Washington à l’égard du«séquestre» - 85 milliards de dollars de coupesbudgétaires indistinctes, soit une réduction infé-rieure à 2,3 % du budget fédéral de 3 640 mil-

liards de dollars. Malgré toute la rhétorique exaltéequant aux conséquences du séquestre sur les dépensesmilitaires, décrites comme «dévastatrices», «scénariocatastrophe», et même «vidage de la force», peu degens aux USA savent où leurs dollars durement gagnésvont et si oui ou non ces dépenses sont absolumentnécessaires. Parmi les nombreux programmes fédé-raux dispendieux on trouve la subvention pluri-dé-cennale des contribuables américains aux militairesd’Égypte. Si l’on exclut l’aide économique et l’aide audéveloppement, depuis 1987, Washington a donné auCaire 1,3 milliards de dollars par an en aide militaire,en grande partie sous forme de dons et de prêts par lebiais du Foreign Military Financing (financement mi-litaire étranger). Dans ce cadre, les fabricants d’armesaméricains contractent avec le Département de la Dé-fense pour fournir à l’Égypte des systèmes et servicesd’armement militaires, des mises à niveau et du suivide maintenance. Selon le service de recherche duCongrès américain, même si les chiffres sont difficilesà vérifier, on estime que l’aide militaire américainecouvre jusqu’à 80% des coûts d’approvisionnementen armes du ministère de la défense égyptien.Cette aide généreuse a permis à l’Égypte de devenir lequatrième utilisateur mondial de F-16 et d’acquérirenviron 4000 chars de combat. En fait, les contribua-bles américains facilitent la coproduction de chars decombat Abrams M1A1, et désormais du nouveauM1A2, dont certaines pièces sont fabriquées enÉgypte, et d’autres aux USA pour être ensuite expé-diés en Égypte pour assemblage final. Selon les termesde ce programme, le contracteur principal est Gene-ral Dynamics, localisé à Sterling Heights dans le Mi-chigan aux USA. Une semaine avant la démission duprésident Hosni Moubarak, Sue Sturgis, de l’Institutefor Southern Studies, a compilé une liste exhaustivedes entreprises de défense et des cabinets de conseilayant des contrats avec l’Égypte. On trouvait :Lockheed Martin au Texas et en FlorideUS Motor Works en Californie et au TexasDRS C3 et Aviation (filiale de la société italienneFinmeccanica) en PennsylvanieL-3 Communication Ocean Systems en Californieet au TexasBoeing en Arizona et dans le MissouriRaytheon en Arizona et dans le MassachusettsGoodrich Corporation dans le MassachusettsColumbia Group à Washington, DCMichelin Aircraft Tire en Caroline du SudTechnologie Wyle Laboratories, Camber Corpora-

tion, et Summa en AlabamaWRSystems Ltd, TASC, Deloitte Consulting, etAgustaWestland en VirginieClayton International en GéorgieAu cours des quatre dernières années, les dirigeantsde Washington ont distribué des centaines de mil-lions de dollars pour du matériel militaire dans lesétats sus-mentionnés seulement, allant de missilesStinger et pièces détachées pour véhicules aux sys-tèmes de reconnaissance des F-16, en passant par lescapteurs pour hélicoptères Apache.A ce point les dirigeants américains rétorqueraient quecette aide soutient leur influence auprès de leurs ho-mologues au Caire. Peut-être, mais ce que les autoritésaméricaines ne parviennent pas à expliquer de façonconvaincante c’est dans quelle mesure les intérêts amé-ricains peuvent toujours être promus sans l’abondantegénérosité américaine. Par exemple, ce sont les défaitesdévastatrices contre Israël qui constituent un élémentmajeur dissuadant l’armée égyptienne de lancer uneautre guerre inutile, pas l’aide. Par ailleurs, et assez cu-rieusement, l’armée égyptienne n’est même pas capa-ble d’utiliser pleinement une grande partie del’équipement de pointe américain qu’elle reçoit, carelle dispose de trop peu de soldats formés à leur utili-sation. Malheureusement, de nombreux membres duCongrès sont réticents à froisser les électeurs des dis-tricts qui dépendent de ce lien «public-privé» du com-plexe militaro-industriel. Les quelques dirigeants assezcourageux pour bouleverser le statu quo devraient dé-fier l’administration Obama, en particulier sur la ques-tion des crédits en faveur des opérations étrangères.Parmi ses autres dispositions, l’article 7041 du Conso-lidated Appropriations Act de 2012 (PL 112-74) pré-cise qu’aucun financement militaire ne peut êtrefourni à l’Égypte tant que l’administration ne certifiepas que le Caire soutient la transition vers un gouver-nement civil, ce qui inclut la tenue d’élections libres etéquitables, la mise en œuvre de politiques protégeantla liberté d’expression, la liberté d’association et de re-ligion, et l’application de la loi par des procès enbonne et due forme. Face aux agissements arbitraireset antidémocratiques de Morsi, l’administrationObama a pourtant renoncé à ces conditions.Le bilan atroce de Moubarak en matière de Droitsde l’Homme aurait dû empêcher les subventionsdes contribuables américains d’arriver en Égypte ily a déjà des décennies de cela. Aujourd’hui, à unmoment de contraintes budgétaires nationales, etalors que de nombreux d’Américains sont en faveurdu fait de stopper l’aide étrangère, mettre fin à unetelle «générosité» semble relever du bon sens.

Malou innocent, analyste au Cato Instituteà Washington DC.

Publié en collaboration avec www.libreafrique.org

Les contribuablesaméricainsfacilitent lacoproduction dechars de combatAbrams M1A1, etdésormais dunouveau M1A2.

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70 Les Afriques . 24 janvier 2013

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C ette visite surviendrait après la vi-site de travail en décembre 2012 dupremier ministre français Jean-Marc Ayrault à la tête d’une grandedélégation d’hommes d’affaires. Il

y a quelques mois, le président français Fran-çois Hollande a fait savoir qu’il se rendrait auMaroc au début de 2013. Le Président françaisFrançois Hollande, lors de cette visite officielleau Maroc, prévoit de s'adresser «au monde

Maroc-FranceHollande au Maroc en avrilLe président français François Hollande effectuera probablement unevisite d’Etat au Royaume du Maroc, la première semaine du moisd’avril prochain. Durant cette visite le président français annonceraéventuellement un discours devant le Parlement marocain.

arabe» depuis Rabat, ont indiqué des sourcesdiplomatiques françaises, citées en décembredernier par un quotidien francais.Il s’agira de la première visite officielle duPrésident Français dans le Royaume depuisson élection à l’Elysée en mai 2012. Cette vi-site sera peut-être l’occasion d’annoncer lenom du nouvel ambassadeur du Maroc enFrance.

Sanae Taleb, Casablanca

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72 Les Afriques . 14 mars 2013

Marrakech :portrait datant de 1947de Haj Thami Al Glaoui,

Pacha de Marrakech.

L e long de la route menant de Marrakech àOuarzazate, ses kasbahs rappelantl’Afrique noire, et ses vieux palais en piséesaluent le voyageur d’un dernier regard degrandeur et de nostalgie. C’est que le plus

célébre des pachas a laissé bien des traces. Né en 1879,mort en 1956, Thami El Mezouari El Glaoui, estnommé Pacha par dahir du sultan Moulay Youssefen 1912, l’année même où le royaume bascule dans leprotectorat français. Des divergences l’opposeront ausultan Mohammed V en décembre 1950 à propos duparti de l’Istiqlal (indépendance en arabe) qui de-mandait l’indépendance du Maroc. De plus en plus

vu comme un alter ego du souverain, le Pacha serainterdit de visite du Palais. Sa disgrâce le pousse aucoup de force. En février 1953, El Glaoui, avec la bé-nédiction de Paris, réunit 23 pachas et plus de 300caïds pour exiger le départ du Sultan. En août de lamême année, Mohammed V et sa famille sont exilésen Corse puis à Madagascar. A leur retour d’exil, ElGlaoui se soumet. Dans ses mémoires, André Hardy,chef des contrôleurs civils de Marrakech, décrit lesderniers jours du Pacha El Glaoui mort dans la mi-nuscule Zaouia de Sidi Ben Sliman, l’un des 7 saintsde Marrakech.

M.C

Maroc Sur les traces du pachaThami El Mezouari El GlaouiDe plus en plus vu comme un alter ego du souverain, le Pachasera interdit de visite du Palais. Sa disgrâce le pousse au coupde force. En février 1953, El Glaoui, avec la bénédiction deParis, réunit 23 pachas et plus de 300 caïds pour exiger ledépart du Sultan.

Né en 1879, morten 1956, Thami ElMezouari ElGlaoui, estnommé Pacha pardahir du sultanMoulay Youssefen 1912, l’annéemême où leroyaume basculedans leprotectoratfrançais.

ARCHIVES D'AFRIQUE

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14 mars 2013 Les Afriques . 73

Rabat, le 23 novembre 1953.Haj Thami Al Glaoui,pacha de Marrakechse prosterne devantle sultan durant desfestivités de la fête

du mouton.

Maroc, Marrakech :Le Général Alphonse

Juin discutant avecAl-Hadj Thami

Al Glaoui, pacha deMarrakech le 1 janvier 1950.

Maroc, Marrakech :Le Général AugustinGuillaume, Résident

Général du Maroc,est accueilli à l'aérodromede Marrakech par Al-Hadj

Thami al Glaoui, pachade Marrakech

le 13 octobre 1951.

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74 Les Afriques . 14 mars 2013

PIED DE LETTRE

’image de «nains juchés sur les épaulesde géants, pour voir plus loin qu’eux»,sied parfaitement aux adeptes dubenchmark au développement. Lesstratèges des pays en voiedéveloppement pourraient

parfaitement s’insérer dans ce moule pour éviter àleurs Etats respectifs les erreurs, déjà commisesdans les pays développés du nord. Certes, cettedémarche sous-tend des moyens. Mais en préludeaux moyens financiers, matériels et humains, ildoit exister la volonté politique d’insuffler un réeldéveloppement à son pays. Une vision claire avecdes objectifs précis et clairement chiffrés sera aussinécessaire pour ce faire.Les financements, nerfs de la guerre, pourraientvenir de certaines lignes, telles que celles émanantdu Mécanisme de développement propre (MDP).Depuis que le rapport Brundtland (1987) a définile développement propre, en ces termes : «Undéveloppement qui répond aux besoins du présent,sans compromettre la capacité des générations

futures à répondre aux leurs», des projetsMDPéables ont germé dans certains pays endéveloppement, où une certaine veille a permis debénéficier de ce qui est communément appeléBourses du Carbone. Une orientation axée surune production propre, notamment via desincitations financières, des subventions, desdéductions fiscales, … peut non seulement aiderles opérateurs privés à s’engouffrer dans cette voie,mais aussi amener les consommateurs à l’adopter,vu que les baisses des prix de produits «propres»augmenteront leurs revenus. Le label «Rouler sansémissions de CO2» pourra alors dépasser son côtéeffet de mode actuel. Les exemples foisonnent, … Nous croyons aussi que pour y arriver, les paysdits jeunes ne peuvent faire l’économie d’uneRecherche et Développement (R&D) adaptée, pasforcément onéreuse, et qui pourrait empruntéedes chantiers qui sont restés jusque-là vierges.L’autre disait que : «Qui ose gagne !». Larévolution attendue, pour un véritable décollageéconomique, passera très probablement par là.

LDaouda MBaye,Secrétaire de Rédaction.

Les voies duDéveloppement propre

Les moteurshybrides, moinspolluants

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Ce numéro aura pour thèmes majeurs :

- La bonne gouvernance, comme maître-mot- Les hommes du Président- Economie : croissance et rigueur - Banques : partenaires du développement- Industries et mines : le renouveau- Tourisme : moteur de l’économie- Infrastructures : continuité et efficacité- Investir au Sénégal : le Guichet unique à travers l’APIX

MACKY SALLLA RUPTURE

Le magazine hebdomadaire international Les Afriques publiele jeudi 28 mars 2013 un dossier spécial Sénégal.

Hebdomadaire international

P A R U T I O N : L E 2 8 M A R S 2 0 1 3Contact commercial :Tél. : +212 522 23 34 77 E-mail : [email protected]

DOSSIER SPECIAL SÉNÉGAL

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