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LES ŒUVRES DU FRAC ÎLE-DE-FRANCE SE FONT LA MALLE DANS LES LYCÉES Un projet itinérant réalisé avec la Région Île-de-France et avec le soutien de la Fondation ENGIE Pour l’année scolaire 2017-2018, le frac île-de-france reconduit un projet inédit d’exposition hors-les-murs conçu pour les lycéens franciliens, à pair d’un premier module itinérant réalisé par l’aiste-designer Olivier Vadrot, et contenant une sélection d’ œuvres originales de petit format issues de la collection du frac. Après la première édition, qui a voyagé dans 20 lycées franciliens, la seconde édition de Flash Collection fait peau neuve. Cee année, deux nouvelles malles gigognes, un véhicule électrique et des sacs-à-dos sur mesure viennent s’ajouter au dispositif et vont permere de toucher 50 lycées en Île-de-France. Le principe de la «malle» propose sur un mode ludique, une découvee de la création contemporaine à destination des lycéens. Il per- met une rencontre directe avec l’a contemporain en désacralisant son mode de présentation et en réinventant une nouvelle manière d’accéder aux œuvres, plus immédite, ouvee et sensible. Avec les œuvres de Julien CARREYN Lucien HERVÉ Jirí KOVANDA Bo Christian LARSSON Émilie PITOISET Aurélie SALAVERT LE FRAC ÎLE-DE-FRANCE Les Fonds régionaux d’a contemporain (Frac) sont une spéci- ficité française. Ils ont été créés au début des années quatre- vingt dans chaque région de France. Leur objectif est de faire connaître l’a contemporain au plus large public, par la créa- tion d’une collection, sa conservation et la diffusion d’ œuvres. À la différence d’un musée, la collection d’un Frac n’est pas seulement exposée dans un bâtiment unique, mais a vocation à voyager en région et ailleurs, dans tous types de lieux, dans lesquels le public est invité à faire l’expérience de la rencontre avec des œuvres d’a originales. Par ces rencontres, les Frac font découvrir la diversité de la création plastique contempo- raine et créent des liens entre des oeuvres et des publics va- riés. Depuis 2002, le frac île-de-france dipose également d’un espace d’exposition permanent, le plateau, situé dans le quar- tier des Bues-Chaumont à Paris, qui présente un programme d’expositions donnant lieu à des productions d’ œuvres. Conception graphique du logo : Baldinger•Vu-Huu frac île-de-france / le plateau, 22 rue des Alouees, 75019 Paris, +33 (0)1 76 21 13 41 www.fraciledefrance.com, [email protected], Entrée libre, Horaires : Mer.-Dim. 14h-19h, Nocturne jusqu’à 21h les 1 ers mer. du mois Émilie PITOISET Née en 1980 à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) Just because #9, 2010 Photographie découpée au cuer Collection du fonds régional d’a contemporain d’île-de-france Émilie Pitoiset est une aiste plasticienne qui crée des œuvres mêlant fiction et réalité, photographies et collages, taxidermies et performances. Grande collectionneuse d’images dont elle interroge le statut d’archives et celui d’auteur, l’aiste éprouve un intérêt paiculier pour les photographies d’archives dont les his- toires sont ouvees et les provenances variées. Que ces images soient reprises de films célèbres - « Le sang des bêtes » de Georges Franju - ou d’amateurs(trices), leur prove- nance impoe moins à l’aiste que leur réappropriation, réarrangement, recomposition. Dans la série « Just Because », ce sont justement des photographies d’amateurs et d’ano- nymes qui sont la matière première de sa création. L’aiste a sélectionné et fait réimpri- mer des photographies en noir et blanc de fêtes foraines des années 1950, dont le point commun est de représenter un tireur concentré dont le canon est directement braqué sur le spectateur. Le découpage au cuer fait main, visible par les traits dont l’intersection correspond au canon du tireur, confère une dimension supplémentaire au cliché : il donne non seulement l’impression qu’une vraie balle a été tirée, mais aussi que le (la) spectateur (trice) a été directement visé(e) par le tireur. Pouant, il ne faut pas se tromper ici, puisqu’en fait de tir à balle réelle, il s’agit d’un « tir photographique » ou « shot » : à l’époque, les vainqueurs des stands à tir des fêtes fo- raines recevaient une photographie de leur exploit en tirant sur une cible qui déclenchait le mécanisme de l’appareil photographique. En s’arrêtant sur le moment du tir, cet instant d’entre-deux entre la vie et la mo, Émilie Pitoiset travaille un thème qui lui est cher, celui de la tension entre fiction et réalité. Aurélie SALAVERT Née en 1966 à Avignon (Vaucluse) Sans titre, Sans date Aquarelle sur caon Collection du fonds régional d’a contemporain d’île-de-france Travaillant à Bruxelles, Aurélie Salave est une aiste protéiforme, inclassable et mo- deste, dont le genre de prédilection est le dessin, qu’elle ne cesse de réinventer par l’em- ploi de différentes techniques et styles, de l’abstraction à la figuration, du monochrome aux couleurs. Diplômée des Beaux-As de Marseille en 1990, ce qui implique qu’elle ait suivi une formation plastique et théorique en histoire de l’a, l’aiste n’en crée pas moins des œuvres qui défient toute classification stylistique. Souvent de petit format, ses œuvres sont hétérogènes et minimalistes. Leur conception, entre inventivité et hasard, paage des modes de production proches des aistes sur- réalistes et dadaïstes de la première moitié du XXè siècle, qui faisaient appel à l’expres- sion libre de leur inconscient. Ainsi, cee aquarelle - qui, comme la plupa de ses autres œuvres, ne poe volontaire- ment ni titre, ni date - mêle un œil ve et les cernes d’un tronc d’arbre. Plutôt abstraite voir improbable, de cee association se dégage une ceaine poésie : le tronc devient le suppo idéal, la chair d’un visage hybride, imaginaire. C’est alors au spectateur qu’il re- vient d’imaginer sa propre histoire. Designer de la première malle, Olivier Vadrot est né en 1970, il enseigne le design et la scénographie à l’École nationale supérieure des beaux-as de Lyon. Ses réali- sations questionnent les modalités de diffusion de l’a aujourd’hui, qu’il s’agisse d’ œuvres visuelles, sonores ou textuelles. Le frac île-de-france est soutenu par la Région Île-de-France, la DRAC Île-de-France et la Mairie de Paris Le château, à Rentilly (77) est le deuxième lieu du frac, mis à disposition par la Communauté d’agglomération de Marne-et- Gondoire. Sa transformation en 2014 est dûe à Xavier Veil- han, aux architectes Bona-Lemercier et au scénographe Alexis Berand. À VOUS LA PAROLE ! Professeur(e)s et lycéen(ne)s, paicipez au blog Flash Collection sur hps://flashcollection.fraciledefrance.com/ ! Vos témoignages sont précieux : publiez et paagez vos réactions, commentaires ou pensées sur ce blog paicipatif et collaboratif. Parlez-en également sur les réseaux sociaux avec les hashtags : #flash_coll #flashcollection #fracidf #blogging Contacts : [email protected] [email protected] : @flash_coll

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Page 1: LES ŒUVRES DU FRAC ÎLE-DE-FRANCE SE FONT LA MALLE DANS …€¦ · Le titre « chillout » mais aussi les couleurs psychédéliques de l’arrière-plan renvoient au monde de la

LES ŒUVRES DU FRAC ÎLE-DE-FRANCE SE FONT LA MALLE DANS LES LYCÉES

Un projet itinérant réalisé avec la Région Île-de-France et avec le soutien de la Fondation ENGIE

Pour l’année scolaire 2017-2018, le frac île-de-france reconduit un projet inédit d’exposition hors-les-murs conçu pour les lycéens franciliens, à partir d’un premier module itinérant réalisé par l’artiste-designer Olivier Vadrot, et contenant une sélection d’ œuvres originales de petit format issues de la collection du frac. Après la première édition, qui a voyagé dans 20 lycées franciliens, la seconde édition de Flash Collection fait peau neuve. Cette année, deux nouvelles malles gigognes, un véhicule électrique et des sacs-à-dos sur mesure viennent s’ajouter au dispositif et vont permettre de toucher 50 lycées en Île-de-France.Le principe de la «malle» propose sur un mode ludique, une découverte de la création contemporaine à destination des lycéens. Il per-met une rencontre directe avec l’art contemporain en désacralisant son mode de présentation et en réinventant une nouvelle manière d’accéder aux œuvres, plus immédite, ouverte et sensible.

Avec les œuvres de

Julien CARREYNLucien HERVÉJirí KOVANDA

Bo Christian LARSSONÉmilie PITOISET

Aurélie SALAVERT

LE FRAC ÎLE-DE-FRANCE

Les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac) sont une spéci-ficité française. Ils ont été créés au début des années quatre-vingt dans chaque région de France. Leur objectif est de faire connaître l’art contemporain au plus large public, par la créa-tion d’une collection, sa conservation et la diffusion d’ œuvres. À la différence d’un musée, la collection d’un Frac n’est pas seulement exposée dans un bâtiment unique, mais a vocation à voyager en région et ailleurs, dans tous types de lieux, dans lesquels le public est invité à faire l’expérience de la rencontre avec des œuvres d’art originales. Par ces rencontres, les Frac font découvrir la diversité de la création plastique contempo-raine et créent des liens entre des oeuvres et des publics va-riés. Depuis 2002, le frac île-de-france dipose également d’un espace d’exposition permanent, le plateau, situé dans le quar-tier des Buttes-Chaumont à Paris, qui présente un programme d’expositions donnant lieu à des productions d’ œuvres.

Conception graphique du logo : Baldinger•Vu-Huu

frac île-de-france / le plateau, 22 rue des Alouettes, 75019 Paris, +33 (0)1 76 21 13 41www.fraciledefrance.com, [email protected], Entrée libre, Horaires : Mer.-Dim. 14h-19h, Nocturne jusqu’à 21h les 1ers mer. du mois

Émilie PITOISETNée en 1980 à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis)Just because #9, 2010Photographie découpée au cutterCollection du fonds régional d’art contemporain d’île-de-france

Émilie Pitoiset est une artiste plasticienne qui crée des œuvres mêlant fiction et réalité, photographies et collages, taxidermies et performances. Grande collectionneuse d’images dont elle interroge le statut d’archives et celui d’auteur, l’artiste éprouve un intérêt particulier pour les photographies d’archives dont les his-toires sont ouvertes et les provenances variées. Que ces images soient reprises de films célèbres - « Le sang des bêtes » de Georges Franju - ou d’amateurs(trices), leur prove-nance importe moins à l’artiste que leur réappropriation, réarrangement, recomposition. Dans la série « Just Because », ce sont justement des photographies d’amateurs et d’ano-nymes qui sont la matière première de sa création. L’artiste a sélectionné et fait réimpri-mer des photographies en noir et blanc de fêtes foraines des années 1950, dont le point commun est de représenter un tireur concentré dont le canon est directement braqué sur le spectateur.Le découpage au cutter fait main, visible par les traits dont l’intersection correspond au canon du tireur, confère une dimension supplémentaire au cliché : il donne non seulement l’impression qu’une vraie balle a été tirée, mais aussi que le (la) spectateur (trice) a été directement visé(e) par le tireur. Pourtant, il ne faut pas se tromper ici, puisqu’en fait de tir à balle réelle, il s’agit d’un « tir photographique » ou « shot » : à l’époque, les vainqueurs des stands à tir des fêtes fo-raines recevaient une photographie de leur exploit en tirant sur une cible qui déclenchait le mécanisme de l’appareil photographique.En s’arrêtant sur le moment du tir, cet instant d’entre-deux entre la vie et la mort, Émilie Pitoiset travaille un thème qui lui est cher, celui de la tension entre fiction et réalité.

Aurélie SALAVERTNée en 1966 à Avignon (Vaucluse)Sans titre, Sans dateAquarelle sur cartonCollection du fonds régional d’art contemporain d’île-de-france

Travaillant à Bruxelles, Aurélie Salavert est une artiste protéiforme, inclassable et mo-deste, dont le genre de prédilection est le dessin, qu’elle ne cesse de réinventer par l’em-ploi de différentes techniques et styles, de l’abstraction à la figuration, du monochrome aux couleurs. Diplômée des Beaux-Arts de Marseille en 1990, ce qui implique qu’elle ait suivi une formation plastique et théorique en histoire de l’art, l’artiste n’en crée pas moins des œuvres qui défient toute classification stylistique.Souvent de petit format, ses œuvres sont hétérogènes et minimalistes. Leur conception, entre inventivité et hasard, partage des modes de production proches des artistes sur-réalistes et dadaïstes de la première moitié du XXè siècle, qui faisaient appel à l’expres-sion libre de leur inconscient.Ainsi, cette aquarelle - qui, comme la plupart de ses autres œuvres, ne porte volontaire-ment ni titre, ni date - mêle un œil vert et les cernes d’un tronc d’arbre. Plutôt abstraite voir improbable, de cette association se dégage une certaine poésie : le tronc devient le support idéal, la chair d’un visage hybride, imaginaire. C’est alors au spectateur qu’il re-vient d’imaginer sa propre histoire.

Designer de la première malle, Olivier Vadrot est né en 1970, il enseigne le design et la scénographie à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon. Ses réali-sations questionnent les modalités de diffusion de l’art aujourd’hui, qu’il s’agisse d’ œuvres visuelles, sonores ou textuelles.

Le frac île-de-france est soutenu par la Région Île-de-France, la DRAC Île-de-France et la Mairie de Paris

Le château, à Rentilly (77) est le deuxième lieu du frac, mis à disposition par la Communauté d’agglomération de Marne-et-Gondoire. Sa transformation en 2014 est dûe à Xavier Veil-han, aux architectes Bona-Lemercier et au scénographe Alexis Bertrand.

À VOUS LA PAROLE !

Professeur(e)s et lycéen(ne)s, participez au blog Flash Collection sur https://flashcollection.fraciledefrance.com/ !Vos témoignages sont précieux : publiez et partagez vos réactions, commentaires ou pensées sur ce blog participatif et collaboratif.Parlez-en également sur les réseaux sociaux avec les hashtags : #flash_coll #flashcollection #fracidf #bloggingContacts : [email protected] [email protected]

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ŒUVRES PRÉSENTÉES DANS LES MALLES :

frac île-de-france / le plateau, 22 rue des Alouettes, 75019 Paris, +33 (0)1 76 21 13 41www.fraciledefrance.com, [email protected], Entrée libre, Horaires : Mer.-Dim. 14h-19h, Nocturne jusqu’à 21h les 1ers mer. du mois

Julien CARREYNNé en 1973 à Angers (Maine-et-Loire)Chillout «mister collage», 2007Dessin, collageCollection du fonds régional d’art contemporain d’île-de-france

Julien Carreyn est un artiste pluridisciplinaire : DJ, auteur d’un livre de cuisine avec Pierre La Police, directeur artistique de fanzines, plasticien, sa pratique n’est pas ré-ductible à une technique ou un mode d’expression uniques. Il situe son travail dans un environnement visuel volontairement naïf et pop, dans lequel il mélange les images, les esthétiques, les couleurs et les techniques. Adepte des petits formats (de la carte postale au A4, format « industriel » comme ici) et du travail par séries, ses œuvres sont la plupart du temps humoristiques voire provocatrices.Quant à la provenance de ses images, Julien Carreyn ne s’impose pas de limites puisqu’il emprunte sans distinction à la culture populaire, underground ou non, ce qui lui permet de constituer un corpus très divers, qui va des films de série B des années 1960-70 aux mangas, de Star Wars aux films érotiques.Chillout «Mister Collage» fait partie d’une série de onze images, « Punitions canni-bales » (2007), dans laquelle se côtoient collages, dessins au stylo bille et au feutre, une photographie et un pastel, dont les sujets paraissent à première vue hétéroclites : nus féminins, scènes érotiques et de sacrifices, présence incongrue d’architecture et d’objets électroniques. L’artiste crée un univers indépendant du monde « réel », sans prétendre à une habileté technique ni à une exigence particulière quant à la cohérence des éléments choisis pour le collage.Le titre « chillout » mais aussi les couleurs psychédéliques de l’arrière-plan renvoient au monde de la musique électronique (le « chill-out » est un style musical créé dans les années 1990 qui se caractérise par une ambiance planante) et au métier de DJ qu’oc-cupe l’artiste depuis ses débuts. Les objets et le personnage - que rien ne réunissent - évoquent l’univers visuel des années 1990.

Lucien HERVÉNé en 1910 en Hongrie, décédé en 2007 à ParisChaise de Jacobsen, Palais de l’Unesco, 1956Tirage argentique d’époquePhotographie en noir et blancCollection du fonds régional d’art contemporain d’île-de-france

Artiste français d’origine hongroise, Lucien Hervé est une figure majeure de la pho-tographie d’architecture. Arrivé à Paris en 1929, il travaille d’abord en tant que dessinateur pour les maisons de haute-couture, puis se consacre entièrement à la photographie à la fin des années 1930. Si son travail se tourne principalement vers la photographie d’architecture, il pose également son regard sur les rues de Paris en photographiant les passants. En 1949, il prend des clichés de la Cité Radieuse à Mar-seille, conçue par Le Corbusier : il devint dès lors son photographe officiel jusqu’à sa mort, en 1965. Son talent est également remarqué par plusieurs architectes renom-més tels que Alvar Aalto, Jean Prouvé, ou Oscar Niemeyer.Parcourant le monde, il documente les plus belles architectures du passé mais aussi les grands chantiers du XXè siècle, comme la Pyramide du Louvre à Paris, la Sagrada Familia de Gaudì à Barcelone ou encore le secrétariat de Chandigarh en Inde.Refusant tout effet de mise en scène, les photographies de Lucien Hervé sont ré-solument modernes. Les jeux d’ombre et de lumière, les cadrages en plongée et contre-plongée sont caractéristiques de son travail. Alliant lignes dynamiques et élé-ments minimalistes, ses photographies sont parfois proches de l’abstraction. L’œuvre Chaise de Jacobsen, Palais de l’Unesco est réalisée par l’artiste à l’occasion de la construction du siège de l’Unesco à Paris. Elle immortalise la célèbre chaise créée par Arne Jacobsen dans les années 1950. Grand architecte et designer du XXè siècle, Ja-cobsen est connu pour ses objets au design minimaliste et fonctionnel et aux formes simples et élégantes, à l’image des chaises Mosquito photographiées par Hervé. Jouant sur les contrastes entre le noir de la chaise et le blanc lumineux du mur, Lucien Hervé réalise une oeuvre claire et épurée, sans aucun artifice.

Le frac île-de-france est soutenu par la Région Île-de-France, la DRAC Île-de-France et la Mairie de Paris

Jirí KOVANDANé en 1953 à Prague (République Tchèque)Untitled, May 30th,2008Sous-titre : This is my mobile phone. If it rings, I shall not answer. But those who pass by here can pick it up. Akademie der Künste, BerlinPhotographie, collageCollection du fonds régional d’art contemporain d’île-de-france

Le travail artistique de Jirí Kovanda se concentre essentiellement autour de la perfor-mance. C’est dans les années 1970 que l’artiste tchèque se fait connaître en réalisant des actions et happenings dans les rues de Prague. Elles se caractérisent par l’imita-tion et la répétition d’éléments existants, ce qui les rend difficiles à différencier des gestes de la vie quotidienne. Il peut s’agir par exemple de fixer les gens qui se trouvent derrière lui dans un escalator, ou encore de s’asseoir à côté d’un téléphone et attendre qu’il sonne. En ce sens, ses performances sont quasiment invisibles pour le public. Elles sont généralement documentées par des photographies ou des vidéos.Cette pratique de gestes minimalistes, banals, se retrouve également dans ses instal-lations faites d’objets trouvés ou de produits alimentaires (une pile de feuilles, une tour de morceaux de sucre...) laissés de façon anodines à certains endroits de la ville.La performance Untitled, May 30th, réalisée en 2008, consiste pour l’artiste à s’as-seoir sur une chaise dans le hall de l’Académie des Arts de Berlin, son téléphone por-table posé une table à côté de lui. Lorsqu’il sonne, il ne répond pas mais les passants peuvent décrocher. Une trace de cette performance est conservée sous la forme d’une photographie en noir et blanc accompagnée de la date de l’action et d’une courte des-cription.

Bo Christian LARSSONNé en 1976 en SuèdeHidden Track - Final Fantasy, 2011de la série « SYMPHONY »Sous-titre : MOVEMENT IVImpression jet d’encre sur papierCollection du fonds régional d’art contemporain d’île-de-france

Artiste pluridisciplinaire, Bo Christian Larsson fait dialoguer plusieurs médiums dans ses œuvres pour créer un nouveau langage : la performance, la sculpture, la vidéo, le collage, la peinture et le dessin. Mêlant symboles et rituels qui se réfèrent à la fois à la mythologie antique, au folklore, à l’histoire scandinave et à la culture populaire contemporaine, l’artiste suédois réinvente sans cesse le monde et l’Histoire dans ses œuvres. Les conventions sociales, les mythes et le rapport à la nature sont des thèmes récurrents de son travail. Ses objets et sculptures, presque toujours réalisés après une performance, sont sou-vent constitués de matériaux récupérés dans des brocantes ou des librairies d’occa-sions. L’œuvre Hidden Track - Final Fantasy a été réalisée par Bo Christian Larsson à la suite d’une série de performances intitulées « SYMPHONY » dans laquelle l’artiste explore les possibilités du son. Au cours de la performance, des fragments de chansons pop réarrangées par l’artiste sont chantées simultanément par plusieurs chorales dans différents espaces de la galerie, créant de nouvelles formes musicales tour à tour ca-cophoniques ou mélodieuses. L’artiste crée ainsi une sorte de puzzle sonore et spatial. Dans Hidden Track - Final Fantasy, les noms de plusieurs chanteurs et groupes de mu-sique dont Bo Christian Larsson s’est inspiré pour créer sa performance sont reliés les uns aux autres. En mêlant éléments linéaires, abstraction et formes reconnaissables, l’artiste crée un univers malléable qui tente de traduire la performance musicale sous forme visuelle.