les téléréalités sur rtl-tvi

2
Le Soir mai 2015 REPORTAGE 2 P our des émissions comme l’Amour est dans le pré ou Top Chef, RTL-Tvi a le pouvoir d’influencer le déroulement. C’est ce qu’on appelle la magie de la produc- tion. Prenons d’abord l’exemple de Top Chef, sur laquelle RTL- Tvi intervient partiellement. La chaîne belge entretient des accords de coproduction avec M6, qui diffuse le programme en France. En contrepartie, on verra toujours au minimum un candidat belge dans l’émission française. « On y intègre suffi- samment de candidats belges pour donner à ce programme un aspect d’ancrage très fort pour la Belgique », témoigne Stéphane Rosen- blatt, le directeur de RTL-Tvi. En plus de participer, le candidat belge a aussi davantage de chances de res- ter longtemps en lice que les autres candidats français. Wiet Bruurs, le di- recteur des diver- tissements de la chaîne, explique le mécanisme : « On fait un ap- pel aux candi- datures, on fait un pré-casting pour que les can- didats belges soient poussés en France, pour qu’ils puissent intégrer la compéti- tion et on fait un peu de pression pour qu’ils restent le plus longtemps possible. » C’est que l’enjeu est impor- tant, car plus le candidat belge ira loin, plus le spectateur belge s’accrochera à l’émission. Et l’audience d’une chaîne télé- visée, c’est son gagne-pain. Ce système ne déplaît évidem- ment pas aux candidats belges, comme Julien Lapraille (édition 2014 de Top Chef) : « J’ai ter- miné à la septième place sur 22. Je pensais à la base faire une semaine ou deux d’émission. Et j’en ai fait neuf… ».  « J’ai posté ma candi- dature, puis quand je suis passé au casting, on nous a testés pour voir si on savait parler devant la caméra, si on savait parler en cuisinant, etc. ». Pour le jeune cuisinier luxembourgeois de 29 ans, c’est aussi la « belge-atti- tude » qui a fait mouche : « Dans toute émission française, il faut un Belge. Parce qu’on est gais, on est contents, on est très insouciants. Tandis qu’un Français est beau- coup plus carré. Il faut un Belge pour animer tout ça et mettre ce petit plus. » Ce genre de scénario est valable aussi pour une émission comme Le Meilleur Pâtissier. C’était aussi le cas avec La Nouvelle Star, produite par M6 jusqu’en 2010. Le directeur de RTL-Tvi Stéphane Rosen- blatt commente : « La Nouvelle Star, on l’a coproduite avec M6 pendant des années. Et il y avait là aussi la certitude qu’il y ait au moins un candidat belge par émis- sion. Maintenant, l’émission est sur D8 et on achète, on n’est plus coproducteur. Et donc on n’a plus aucun contrôle. » L’Amour est dans le pré, un exemple de réussite La téléréalité qui marche le mieux pour la chaîne est une production 100% belge. Une équipe de tournage belge, des candidats belges et surtout, une production belge. L’Amour est dans le pré est produite par FreemantleMedia, une boîte de production directement associée à RTL-Tvi puisqu’elle fait aussi partie de RTL Group. Même si l’émission a été adaptée dans une trentaine de pays, RTL-Tvi en détient l’exclusivité pour le sud de la Belgique. Wiet Bruurs n’a pas hésité à faire le pas pour sa chaîne : « C’est un format qui fonctionne partout, il n’y a pas un pays où ça n’a pas vraiment fonc- tionné. Les histoires, les émotions évoquées sont tellement univer- selles, que c’est l’ensemble de la famille qui regarde cette émission. Et aujourd’hui, c’est plutôt rare ». Pour que l’émission fonctionne, il faut plusieurs ingrédients et notamment un bon casting. Frédéric Antoine, professeur de communication à l’Université catholique de Louvain estime que « si les personnages sont un peu ternes, l’émission est morte. Les gens ne vont pas s’accrocher au truc. Ce n’est pas par hasard qu’on prend deux sœurs qui s’occupent de chevaux, dont une est une superbe blonde. Ça permet d’avoir un élé- ment de charme dans l’émission. » « Un casting comme un puzzle » Mais tout ne se limite pas à l’apparence phy- sique. Quand on fait un cas- ting, « chaque pièce du puzzle doit être différente », confirme Anne Franck, directrice de l’émission et productrice chez FreemantleMedia. « Pour rendre l’émission intéressante, on essaie de faire un puzzle avec les person- nages les plus diversifiés possibles. En termes d’âge, de physique, de localisation géographique, de per- sonnalités, d’accent, il faut que ça soit différent. Avoir des fermes et des métiers dif- férents, c’est bien aussi. » Ce n’est donc pas un hasard si l’Amour est dans le pré ver- sion belge ren- contre un tel suc- cès. « Le candi- dat qui marche le mieux : celui qui est céliba- taire et qui veut vraiment trou- ver quelqu’un, puisque c’est le moteur de l’his- toire », poursuit Anne Franck. En termes d’audiences, l’émission est même la téléréalité la plus regardée en Wallonie et à Bruxelles (envi- ron 600.000 téléspectateurs), devant les Koh Lanta, Secret Story ou Anges de la téléréali- té. Wiet Bruurs pense que « La seule chose qui garantit le succès, c’est une bonne narration. Il faut raconter de belles histoires avec la bonne dose d’émotion, de tension, de rires et de chagrins. L’Amour est dans le pré nous donne une panoplie complète de ces émotions- là. » Des obligations pour les can- didats ? Il est évident que chaque émission de téléréalité est construite selon un format qui respecte certaines règles de base. Les fermiers de l’Amour est dans le pré doivent faire des speed-dating, choisir des filles, aller en voyage, etc. Ce sont des étapes prévues par la pro- duction et que les candidats s’engagent à respecter. « Parfois, il y a des agriculteurs qui préf è- reraient faire un bowling plutôt que de nettoyer l’étable. Mais faire travailler les filles à la ferme, c’est dans le format de l’émission », explique Anne Franck, présente avec les candidats tout au long du tournage. « On leur demande aussi de ne pas se voir entre la fin de la ferme et le voyage parce qu’on a besoin de raconter l’histoire sans avoir de trou ». Il existe aussi évidemment une clause de confidentialité que chaque candidat s’engage à respecter. Pour Wiet Bruurs, il y a là un énorme enjeu : « On leur demande une discrétion avant la diffusion. Si les histoires se retrouvent dans la presse avant la diffusion, l’émission n’a plus d’intérêt à être regardée ». Mais à part ces quelques détails, il n’y a pas de contrainte. « La contrainte n’est pas une bonne chose dans ce genre de programme parce qu’on ne peut pas obliger quelqu’un à faire quelque chose ». À l’inverse, RTL offre aux candidats de l’émission une possibilité de suivi pendant et après le tournage. « L’équipe de production est très présente pour eux pendant les tournages mais une fois que l’émission est termi- née, ils ne sont plus là. On a donc engagé un conseiller de sorte qu’il y ait en permanence quelqu’un qu’ils peuvent appeler. » Des psychologues sont aussi présents en permanence pendant toute la durée du tournage pour les aider en cas de besoin. SIMON HAMOIR Du casting à la diffusion, quel rôle joue RTL dans ses téléréalités ? Télévision / Focus sur les téléréalités de RTL-Tvi Des fermiers en quête d’amour, des cuistots à la recherche de la recette du succès, des groupes de jeunes envoyés au soleil, ou encore des aventuriers sur une île déserte. Tout le monde a déjà regardé une de ces émissions un soir dans son canapé. Les téléréalités, on en consomme toutes les semaines sur RTL, la RTBF ou encore TF1. Mais comment ces émissions sont-elles construites, en particulier en Belgique sur RTL-Tvi ? C hez RTL Belgium, les émissions de téléréalité diffusées sur RTL-Tvi, Club RTL ou Plug RTL sont fournies à des étages différents. On peut les classer en trois par- ties. Il y a d’abord les émissions que RTL achète simplement à une boîte de production pour être directement diffusées. C’est le cas de la plupart des pro- grammes de téléréalité diffu- sés sur Plug RTL. « Les Anges de la Téléréalité, les Chtis, les Marseillais, tout ce que l’on dif- fuse sur cette chaîne vers 18h et qui est destiné à un public très jeune, on achète juste les droits de diffusion », confirme Wiet Bruurs, directeur des divertis- sements de RTL-Tvi. Mais ce sont les deux étages suivants qui nous intéressent. Soit des émis- sions 100% belges produites par RTL en externe (L’Amour est dans le pré, Vu à la télé…), soit des programmes français achetés par RTL mais où elle intervient en partie au niveau de la production (Top Chef, le Meilleur Pâtissier, La Nouvelle Star…). Top Chef, un format généraliste qui correspond bien à une chaîne comme RTL-Tvi, est une émission produite par Studio 89, une boîte française. L’émission est diffusée à la base sur la chaîne française M6. Mais Top Chef a suscité un intérêt en Belgique, ce qui n’a pas laissé RTL-Tvi indifférent. Stéphane Rosenblatt, le directeur des programmes de RTL-TVi s’ex- plique : « Nous coproduisons Top Chef avec M6 car cette chaîne peut produire un format de ce type pour un marché de 70 millions d’habitants que nous ne pourrions pas produire avec le même niveau d’exigence de production sur un marché de 4,5 millions d’habitants en Wallonie. » SIMON HAMOIR ECLAIRAGE Les téléréalités sur RTL, comment ça marche ? RTL-Tvi produit aussi ses propres émissions. ©Simon Hamoir Julien Lapraille, candidat de Top Chef en 2014. ©RTL.be Tableau réalisé avec des données d’audience fournies par RTL et des données fournies par FreemantleMedia. ©SimonHamoir

Upload: simon-hamoir

Post on 11-Nov-2015

41 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Enquête écrite pour l'EJL

TRANSCRIPT

  • Le Soir mai 2015

    reportage 2

    Pour des missions comme l Amour est dans le pr ou Top Chef, RTL-Tvi a le pouvoir dinfluencer le droulement. Cest ce quon appelle la magie de la produc-tion. Prenons dabord lexemple de Top Chef, sur laquelle RTL-Tvi intervient partiellement. La chane belge entretient des accords de coproduction avec M6, qui diffuse le programme en France. En contrepartie, on verra toujours au minimum un candidat belge dans lmission franaise. On y intgre suffi-samment de candidats belges pour donner ce programme un aspect dancrage trs fort pour la Belgique , tmoigne Stphane Rosen-blatt, le directeur de RTL-Tvi. En plus de p a r t i c i p e r, le candidat belge a aussi davantage de chances de res-ter longtemps en lice que les autres candidats franais. Wiet Bruurs, le di-recteur des diver-tissements de la chane, explique le mcanisme : On fait un ap-pel aux candi-datures, on fait un pr-casting pour que les can-didats belges soient pousss en France, pour quils puissent intgrer la compti-tion et on fait un peu de pression pour quils restent le plus longtemps possible.

    Cest que lenjeu est impor-tant, car plus le candidat belge ira loin, plus le spectateur belge saccrochera lmission. Et laudience dune chane tl-vise, cest son gagne-pain. Ce systme ne dplat videm-ment pas aux candidats belges, comme Julien Lapraille (dition 2014 de Top Chef ) : Jai ter-min la septime place sur 22. Je pensais la base faire une semaine ou deux dmission. Et jen ai fait neuf. Jai post ma candi-dature, puis quand je suis pass au casting, on nous a tests pour voir si on savait parler devant la camra, si on savait parler en cuisinant, etc. . Pour le jeune cuisinier luxembourgeois de 29 ans, cest aussi la belge-atti-tude qui a fait mouche: Dans toute mission franaise, il faut un Belge. Parce quon est gais, on est contents, on est trs insouciants. Tandis quun Franais est beau-coup plus carr. Il faut un Belge pour animer tout a et mettre ce petit plus. Ce genre de scnario est valable aussi pour une mission comme Le Meilleur Ptissier. Ctait aussi le cas avec

    La Nouvelle Star, produite par M6 jusquen 2010. Le directeur de RTL-Tvi Stphane Rosen-blatt commente: La Nouvelle Star, on l a coproduite avec M6 pendant des annes. Et il y avait l aussi la certitude quil y ait au moins un candidat belge par mis-sion. Maintenant, l mission est sur D8 et on achte, on nest plus coproducteur. Et donc on na plus aucun contrle.

    LAmour est dans le pr, un exemple de russite

    La tlralit qui marche le mieux pour la chane est une production 100% belge. Une quipe de tournage belge, des candidats belges et surtout, une production belge. LAmour est dans le pr est produite par FreemantleMedia, une bote de production directement associe RTL-Tvi puisquelle fait aussi partie de RTL Group. Mme si lmission a t adapte dans une trentaine de pays, RTL-Tvi en dtient lexclusivit pour le sud de la Belgique. Wiet Bruurs na pas hsit faire le pas pour sa chane: Cest un format qui fonctionne partout, il ny a pas un pays o a na pas vraiment fonc-tionn. Les histoires, les motions voques sont tellement univer-selles, que cest l ensemble de la famille qui regarde cette mission. Et aujourdhui, cest plutt rare. Pour que lmission fonctionne, il faut plusieurs ingrdients et notamment un bon casting. Frdric Antoine, professeur de communication lUniversit catholique de Louvain estime

    que si les personnages sont un peu ternes, l mission est morte. Les gens ne vont pas saccrocher au truc. Ce nest pas par hasard quon prend deux surs qui soccupent de chevaux, dont une est une superbe blonde. a permet davoir un l-ment de charme dans l mission. Un casting comme un puzzle

    Mais tout ne se limite pas lapparence phy-sique. Quand on fait un cas-ting, chaque pice du puzzle doit tre diffrente , confirme Anne Franck, directrice de lmission et productrice chez FreemantleMedia. Pour rendre l mission intressante, on essaie de faire un puzzle avec les person-nages les plus diversif is possibles. En termes dge, de physique, de localisation gographique, de per-

    sonnalits, d accent, il faut que a soit diffrent. Avoir des

    fermes et des mtiers dif-frents, cest bien aussi.

    Ce nest donc pas un hasard si lAmour est dans le pr ver-sion belge ren-contre un tel suc-cs. Le candi-dat qui marche le mieux : celui qui est cliba-taire et qui veut vraiment trou-ver quelquun, puisque cest le moteur de l his-toire , poursuit Anne Franck.

    En termes daudiences, l m i s s i o n est mme la t l r a l i t

    la plus regarde en Wallonie et Bruxelles (envi-ron 600.000 tlspectateurs), devant les Koh Lanta, Secret Story ou Anges de la tlrali-t. Wiet Bruurs pense que La seule chose qui garantit le succs, cest une bonne narration. Il faut raconter de belles histoires avec la bonne dose dmotion, de tension, de rires et de chagrins. LAmour est dans le pr nous donne une panoplie complte de ces motions-l. Des obligations pour les can-didats?

    Il est vident que chaque mission de tlralit est construite selon un format qui respecte certaines rgles de base. Les fermiers de l Amour est dans le pr doivent faire des speed-dating, choisir des filles, aller en voyage, etc. Ce sont des tapes prvues par la pro-duction et que les candidats sengagent respecter. Parfois, il y a des agriculteurs qui prf -reraient faire un bowling plutt que de nettoyer l table. Mais faire travailler les f illes la ferme, cest dans le format de l mission , explique Anne Franck, prsente

    avec les candidats tout au long du tournage. On leur demande aussi de ne pas se voir entre la f in de la ferme et le voyage parce quon a besoin de raconter l histoire sans avoir de trou . Il existe aussi videmment une clause de confidentialit que chaque candidat sengage respecter. Pour Wiet Bruurs, il y a l un norme enjeu : On leur demande une discrtion avant la diffusion. Si les histoires

    se retrouvent dans la presse avant la diffusion, l mission na plus dintrt tre regarde . Mais part ces quelques dtails, il ny a pas de contrainte. La contrainte nest pas une bonne chose dans ce genre de programme parce quon ne peut pas obliger quelquun faire quelque chose . linverse, RTL offre aux candidats de lmission une possibilit de suivi pendant et aprs le tournage. Lquipe de

    production est trs prsente pour eux pendant les tournages mais une fois que l mission est termi-ne, ils ne sont plus l. On a donc engag un conseiller de sorte quil y ait en permanence quelquun quils peuvent appeler. Des psychologues sont aussi prsents en permanence pendant toute la dure du tournage pour les aider en cas de besoin.

    Simon Hamoir

    Du casting la diffusion, quel rlejoue RTL dans ses tlralits?

    Tlvision / Focus sur les tlralits de RTL-Tvi

    Des fermiers en qute damour, des cuistots la recherche de la recette du succs, des groupes de jeunes envoys au soleil, ou encore des aventuriers sur une le dserte. Tout le monde a dj regard une de ces missions un soir dans son canap. Les tlralits, on en consomme toutes les semaines sur RTL, la RTBF ou encore TF1. Mais comment ces missions sont-elles construites, en particulier en Belgique sur RTL-Tvi?

    Chez RTL Belgium, les missions de tlralit diffuses sur RTL-Tvi, Club RTL ou Plug RTL sont fournies des tages diffrents. On peut les classer en trois par-ties. Il y a dabord les missions que RTL achte simplement une bote de production pour tre directement diffuses. Cest le cas de la plupart des pro-grammes de tlralit diffu-ss sur Plug RTL. Les Anges de la Tlralit, les Chtis, les Marseillais, tout ce que lon dif-fuse sur cette chane vers 18h et qui est destin un public trs jeune, on achte juste les droits de diffusion , confirme Wiet Bruurs, directeur des divertis-sements de RTL-Tvi. Mais ce sont les deux tages suivants qui nous intressent. Soit des mis-sions 100% belges produites par RTL en externe (LAmour est dans le pr, Vu la tl), soit des programmes franais achets par RTL mais o elle intervient en partie au niveau de la production (Top Chef, le

    Meilleur Ptissier, La Nouvelle Star). Top Chef, un format gnraliste qui correspond bien une chane comme RTL-Tvi, est une mission produite par Studio 89, une bote franaise. Lmission est diffuse la base sur la chane franaise M6. Mais Top Chef a suscit un intrt en Belgique, ce qui na pas laiss RTL-Tvi indiffrent. Stphane Rosenblatt, le directeur des

    programmes de RTL-TVi sex-plique : Nous coproduisons Top Chef avec M6 car cette chane peut produire un format de ce type pour un march de 70 millions dhabitants que nous ne pourrions pas produire avec le mme niveau dexigence de production sur un march de 4,5 millions dhabitants en Wallonie.

    Simon Hamoir

    ECLAIRAGE Les tlralits sur RTL, comment a marche?

    RTL-Tvi produit aussi ses propres missions. Simon Hamoir

    Julien Lapraille, candidat de Top Chef en 2014. RTL.be

    Tableau ralis avec des donnes daudience fournies par RTL et des donnes fournies par FreemantleMedia. SimonHamoir

  • Le Soir mai 20152 reportage Dcollage imminent d'une nouvelle missionDANS LES COULISSES Reportage l'aroport de Charleroi

    Il est peine 4h du matin lorsque lquipe de FreemantleMedia arrive laroport de Charleroi. En chef de file : Anne Franck, la productrice, accompagne dHugues, son ralisateur ainsi que de Julien et Sylvain, le camraman et lingnieur du son. quatre, ils ont pour mission de rcolter les meilleures images possibles et de tourner des petites histoires qui plairont au spectateur. Pour cette mission, RTL est le client : ils assument en f in de course le fait quun programme fasse de l audience ou pas , explique Anne Franck. Soit cest la chane qui commande une mission, soit ce sont les socits de production qui proposent des missions et des formats et esprent quune chane les achte. La tlralit l'Amour est dans le pr, aussi produite par FreemantleMedia, a t cre via le premier processus. Anne Franck confirme que Wiet Bruurs (directeur des divertissements) l avait dj repr et avait envie de l amener sur RTL . Pour ce projet tourn Charleroi, cest encore diffrent : Une mission sur la vie dun aroport, a existe partout dans le monde et cest moins original. Mais, on se l est vu proposer et on a accept .

    Pas de canevas

    Ce docu-ralit (qui cherche encore son nom) se base sur

    une vingtaine de personnes rcurrentes de laroport. Parmi eux, des bagagistes, des responsables du check-in, le duty manager (le coordinateur de laroport), ou dautres membres du personnel. Sur base de ces diffrents acteurs de la vie de laroport de Charleroi, lquipe de tournage cherche raconter des histoires.

    Mais contrairement l'Amour est dans le pr, il ny a pas de canevas dmission dans ce cas-ci , commente Anne Franck. Lhistoire se construit alors dune faon trs prcise. a fonctionne l inverse dune f iction. Dans une f iction, on trouve un personnage puis on invente l histoire. Ici, l histoire se construit d elle-mme partir des diffrents personnages et personnalits. Une trs bonne relation entre la ralisation et la production est donc indispensable. Anne, la productrice, et Hugues, le ralisateur, discutent constamment du contenu, des images avoir absolument ou encore de ce quil faut filmer en plus. Je raconte les histoires avec le ralisateur. Mais lui a une vision plus verticale et moi une vision plus horizontale . Le ralisateur pense ainsi davantage aux images sur le moment-mme tandis que la productrice se les imagine dans un ensemble, puisquelle assure une continuit transversale.

    Quelques consignes pour les acteurs

    Et pendant que le ralisateur donne quelques instructions son camraman sur des dtails techniques et des plans tourner, la productrice soccupe de briefer les acteurs . On leur dit dessayer de rester eux-mmes et cest assez souvent le cas. On leur demande d tre sincres et de parler ouvertement . Il nest pas rare

    que la productrice demande aux personnes de refaire une action, de dire quelque chose de spcifique ou bien de rpter une scne pour que lquipe technique puisse la

    capter sous diffrents angles. Cest le dsavantage de navoir quune seule camra. Un exemple : demander lun des intervenants de sortir dune pice plusieurs

    fois afin de capter diffrentes images. Une fois que le duo ralisateur/productrice est satisfait des images captes ce jour, il est temps de rentrer. Raliser ce genre de docu-

    ralit se fait en effet sur une priode assez longue. Et se lever 3h du matin plusieurs jours de suite nest sans doute pas de tout repos.

    Simon Hamoir

    RTL-Tvi lancera un tout nouveau programme dici la fin de lanne 2015. Le format sapparen-tera plus un docu-r-alit qu une vritable tlralit. Mais les mcanismes de production sont trs similaires.

    Sous les yeux du ralisateur, lquipe technique cherche raconter des his-toires. SimonHamoir

    Dans quelques mois, laroport de Charleroi sera le thtre dun nouveau docu-ralit.

    SimonHamoir

    La productrice Anne Franck donne quelques consignes Sophie du check-in. SimonHamoir

    On ne se parlait pas en-dehors des camras L'INTERVIEW

    La production vous a-t-elle oblig faire certaines choses ?

    On ne pouvait pas voir les filles hors du tournage. Mais avec Clia que javais choisie la ferme pour venir avec moi en voyage en Irlande, on sest vu 2-3 jours aprs le tournage la ferme. Et elle ma dit quelle ne voulait quune amiti Donc jai t voir la production parce que je ne voulais plus partir avec elle en voyage en Irlande. Mais ils ont dit quil fallait quand mme essayer de partir. La production a donc insist pour quon parte ensemble. Je ntais pas chaud du tout. Mais bon, on la quand mme fait. Et l-bas, ctait trs dur parce quelle ne me parlait pas en-dehors des camras

    Entre fermiers, la production a demand quon ne se voie pas pendant le tournage. Ctait, selon eux, pour que chacun vive sa propre exprience. On a bien respect cela. Donc pen-dant lmission, je navais aucun contact avec les autres fermiers.

    Pourquoi avoir particip lmission ?

    RTL est venu me chercher, ils me connaissent via Nicolas (can-didat en 2013) et jai dit pour-

    quoi pas. La production montre globalement la ralit. Cest tourn dans le cadre de lagri-culture, cest un bon point et cest aussi pour a que jai accep-t. Ils mettent en avant des per-

    sonnes, de la personnalit et ne montrent pas vraiment le travail quon fait dans la vie de tous les jours mais ce nest pas le but de lmission.

    tes-vous satisfait de ce qui parat la diffusion par rapport ce qui a t tourn ?

    Entre la ralit et ce qui est tourn, cest proche de 100% de ralit. RTL met en avant la personnalit. Parfois jtais surpris quils osent passer cer-tains passages. Mais dans la plupart des cas, les extraits qui sont choisis sont vraiment quivoques et montrent bien la globalit. Il y en a quand mme certains candidats qui, en se voyant lors de la diffu-sion, taient un peu surpris deux-mmes. Je pense notam-ment Pascal (candidat de la saison 6). Il ne se voyait pas si rleur mais finalement a le reflte bien.

    On peut dire ce quon veut pendant le tournage. Moi, jai quand mme fait un peu atten-tion ce que je disais. Si javais fait une gaffe ou dit des choses que jaurais regrettes, ils lau-raient pass mme si je ne vou-lais pas. Je ne sais pas si jtais

    un bon candidat parce quil ny a pas eu tellement dactions particulires. Avez-vous certains regrets ?

    Je dmarrais lmission en me disant on verra bien et puis finalement, a na pas t comme on pouvait lesp-rer avec les filles que jai ren-contres. Cependant, le sjour la ferme sest super bien pas-s, tout tait trs bien organi-s. RTL ma vraiment donn carte blanche pour toutes les activits, du portrait jusqu la fin. y rflchir, peut-tre que jaurais pris dautres can-didates. Mais la base, jes-time que javais bien choisi. Je nai pas trouv lamour pen-dant lmission. Par contre, jai trouv aprs Une fille que je connaissais avant lmission est revenue vers moi aprs mavoir vu la tl. Donc des regrets, peut-tre certains mais main-tenant jai trouv lamour. Propos recueillis par Simon Hamoir

    Jonathan Dolphens, dit John , a particip la sixime saison de l'Amour est dans le pr (en 2014). Ce producteur de fraises originaire de Mont-Saint-Guibert (Brabant wallon) a accept de tmoigner propos de certains aspects lis au tournage de lmission.

    John, lamoureux des fraises, a eu quelques soucis avec la fille quil avait choisie. SimonHamoir