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2001 Les soins de santé au Canada www.icis.ca Institut canadien d’information sur la santé Canadian Institute for Health Information

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Page 1: Les soins de santé au Canada · Cyril Nair et Craig Seko de la Division des statistiques sur la santé et Ghislaine Villeneuve de la Division des données sur l'état civil et le

2001

Les soins de santé

au Canada

www.icis.ca

Institut canadien d’information sur la santé

Canadian Institute for Health Information

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2001

Les soins de santé

au Canada

www.icis.ca

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Institut canadien d’information sur la santé

377, rue Dalhousie

Bureau 200

Ottawa (Ontario)

K1N 9N8

Téléphone : (613 )241-7860

Télécopieur. : (613) 241-8120

http://www.icis.ca

ISBN 1-896104-83-5

© 2001 Institut canadien d’information sur la santé

This publication is available in English under the title: Health Care in Canada 2001

ISBN 1-896104-82-7

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Depuis 1994, l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), un organismenational, autonome et sans but lucratif, travaille à améliorer la santé des Canadiens etdu système de santé en fournissant une information fiable et de qualité sur la santé. Lemandat de l'Institut, tel que défini par les ministres de la Santé du Canada, est dedévelopper et d'entretenir un système intégré d'information sur la santé au pays. À cettefin, l'ICIS fournit l'information en vue de faire progresser les politiques canadiennes de lasanté, d'améliorer la santé de la population, de renforcer notre système de santé etd'aider les dirigeants du secteur de la santé à prendre des décisions avisées.

Voici la composition du Conseil d'administration de l'ICIS en date de février 2001 :

À propos de l'Institut canadiend'information sur la santé

En vertu de la Loi sur la statistique, Statistique Canada recueille, compile, analyse,dépouille et publie des statistiques relatives à la santé et au bien-être des Canadiens.L'objectif principal de la Division des statistiques sur la santé est de fournir desstatistiques et des analyses sur la santé de la population, sur les déterminants de lasanté, de même que sur l'ampleur du secteur de la santé au Canada et son utilisation.

À propos de Statistique Canada

• M. Michael Decter (président),Lawrence Decter Investment Counsel Inc.

• M. Tom Closson (vice-président),président-directeur général, UniversityHealth Network

• M. Richard Alvarez, président-directeur général, ICIS

• M. Daniel Burns, sous-ministre,ministère de la Santé et des Soins delongue durée de l’Ontario

• M. Ivan Fellegi, statisticien en chef,Statistique Canada

• M. Rory Francis, sous-ministre, PrinceEdward Island Ministry of Health andSocial Services

• M. Neil Gardner, directeur exécutif,Saskatchewan Health

• M. Ian Green, sous-ministre, Santé Canada

• Dr Michael Guerriere, président-directeur général, HealthLink ClinicalData Network Inc.

• Mme Leah Hollins, sous-ministre, BritishColumbia Ministry of Health

• M. Terry Kaufman, directeur généralCLSC Notre-Dame-de-Grâce/Montréal-Ouest

• M. Cameron Mustard, directeurscientifique, Institut de recherche sur letravail et la santé

• M. Rick Roger, président-directeurgénéral, Capital Health Region

• Dr Thomas F. Ward, sous-ministre, NovaScotia Department of Health

• Mme Sheila Weatherill, présidente-directrice générale, Capital HealthAuthority

• Mme Kathleen Weil, présidente duConseil d’administration, Régierégionale de la Santé et des Servicessociaux de Montréal-Centre

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À propos de l’Institut canadien d’information sur la santéÀ propos de Statistique CanadaPoints saillantsIntroduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Au sujet de ce rapport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2Pour en savoir davantage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Partie A : Un portrait du système de santé au CanadaChapitre 1 : Portrait d’un système en mutation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7L’a b c du système de santé au Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9La réforme du système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Mesurer la satisfaction face aux soins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Ce que disent les sondages pancanadiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Résultats de deux sondages provinciaux récents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11Comment le Canada se compare . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

La prochaine vague? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13Les lacunes de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14Pour en savoir davantage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Chapitre 2 : Promotion, prévention et soins primaires : Un portrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Promouvoir la santé, prévenir la maladie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Les vaccins contre la grippe : une nouvelle offensive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Première destination : soins primaires et services d’urgence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Le cabinet de votre médecin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19De la pharmacie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Faites marcher vos doigts... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Le service 9-1-1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Des conseils de santé au bout du fil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21La santé en ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Médecine complémentaire et parallèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23Résultats de sondages récents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Les lacunes de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24Pour en savoir davantage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

Chapitre 3 : Les hôpitaux de soins de courte durée au Canada : Un portrait . . . . . . . . . . . . 27Quand des hôpitaux ferment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Du nouveau dans la dernière année . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28Le vieillissement et les hôpitaux : les experts ne s’entendent pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29Accoucher à l’hôpital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Les écarts dans les taux de césarienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31En attendant les soins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Suivre l’évolution des temps d’attente au Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32Les lacunes de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35Pour en savoir davantage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

Table des matières

Page 7: Les soins de santé au Canada · Cyril Nair et Craig Seko de la Division des statistiques sur la santé et Ghislaine Villeneuve de la Division des données sur l'état civil et le

Chapitre 4 : La prestation des soins spéciaux : Un portrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37Les soins de santé mentale au Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37Vivre dans les établissements de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39Les soins de santé chez soi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39L’alliance de la technologie électronique et des soins de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

L’utilisation de la télésanté au Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41Évaluer la télésanté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

Les lacunes de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43Pour en savoir davantage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Partie B : Les gens, les soins, les coûtsChapitre 5 : Les dispensateurs de soins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47Une équipe de santé en pleine évolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47Les infirmières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

Une main-d’oeuvre vieillissante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49Pour le meilleur et pour le pire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

Les médecins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51Les médecins aussi se font plus vieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52Recruter des médecins et les garder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

Les administrateurs du système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54Au-delà des soignants officiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54Les lacunes de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56Pour en savoir davantage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

Chapitre 6 : Le résultat des soins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59Survivre à une crise cardiaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

De nouveaux résultats pour le Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60Survivre au cancer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62Survivre à une greffe d’organe : l’histoire d’une réussite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

Dans l’Est? Dans l’Ouest? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63Le Canada et les autres pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

Quand le volume est important . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64Volume et soins au Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65Dispenser des soins spéciaux : les pontages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66La solution passe par un compromis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

Les lacunes de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68Pour en savoir davantage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

Chapitre 7 : Les dépenses de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71Les dépenses de santé en hausse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71Se partager la facture : secteur public, secteur privé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

La part du secteur public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72La part du secteur privé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

Les dépenses d’un océan à l’autre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73Ce qu’il en coûte pour se soigner au Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75Où vont les dollars de la santé? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

Les hôpitaux : Une part importante, mais en baisse, des dollars de la santé . . . . . . . . . . . . . . . 76Les médicaments : toujours en croissance rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

Comprendre les dépenses en médicaments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77Les médecins : une croissance plus lente que dans les autres secteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

Donner à la santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79Les lacunes de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80Pour en savoir davantage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

Partie C : OrientationsChapitre 8 : En rétrospective ~ Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

IndexBon de commandeÀ vous la parole

Page 8: Les soins de santé au Canada · Cyril Nair et Craig Seko de la Division des statistiques sur la santé et Ghislaine Villeneuve de la Division des données sur l'état civil et le

L'Institut canadian d'information sur la santé désire remercier les nombreusespersonnes et les nombreux groupes qui ont collaboré à l'élaboration de ce rapport.

Nous aimerions notamment exprimer notre reconnaissance aux membres duGroupe d'experts dont les conseils judicieux se sont avérés précieux pendant leprocessus d'élaboration du rapport. Les membres sont :

Remerciements

REMERCIEMENTS

• M. Steven Lewis (président), AccessConsulting Ltd., Saskatoon etUniversity of Calgary

• Dr John Millar (covice-président), vice-président, Recherche et santé de lapopulation, ICIS

• M. Michael Wolfson (covice-président),statisticien en chef adjoint, Statistique Canada

• M. Ross Baker, professeur agrégé,University of Toronto

• M. Morris Barer, directeur, Centre forHealth Services and Policy Research,University of British Columbia

• Dre Charlyn Black, codirectrice, Centred'élaboration et d'évaluation de lapolitique de soins de santé, Universitédu Manitoba

• Mme Carmen Connolly, directrice,Initiative sur la santé de la populationcanadienne, ICIS

• Dr Victor Dirnfeld, président sortant,Association médicale canadienne

• M. Clyde Hertzman, professeuragrégé, University of British Columbia

• Dr Alejandro Jadad, directeur,Program in eHealth Innovation,Toronto General Hospital

• Dr Jonathan Lomas, directeur exécutif,Fondation canadienne de la recherchesur les services de santé

• M. Frank Markel, directeur général,Comité mixte de la politique et de laplanification

• Dr Richard Massé, sous-ministreadjoint de la santé publique, Ministèrede la Santé et des Services sociaux duQuébec

• Dr Robert McMurtry, Fellow invité,G.D.W. Cameron, Santé Canada

• M. Cameron Mustard, directeurscientifique, Institut de recherche sur letravail et la santé

• Mme Wendy Nicklin, directrice del’exploitation, Hôpital d'Ottawa

• M. Denis Roy, directeur adjoint, Régierégionale de la Santé et des Servicessociaux de Montréal-Centre

• Mme Judith Shamian, directriceexécutive de la politique des soinsinfirmiers, Santé Canada

• M. Larry Swain, directeur adjoint,Statistique Canada

• Dr Thomas F. Ward, sous-ministre,Nova Scotia Department of Health

• Dr Robert Williams, directeur médical,Timmins and District Hospital

• Mme Jennifer Zelmer, directrice,Rapports sur la santé et anlayse, ICIS

Page 9: Les soins de santé au Canada · Cyril Nair et Craig Seko de la Division des statistiques sur la santé et Ghislaine Villeneuve de la Division des données sur l'état civil et le

LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

viii

Il importe de souligner que les analyses etles conclusions contenues dans le présentrapport ne reflètent pas nécessairement lesopinions des membres du Groupe d'expertsou des organismes auxquels ils sont associés.

Le comité de rédaction du rapport de 2001était formé de Steven Lewis, Jennifer Zelmeret Kira Leeb. Les membres reconnus del'équipe de projet comprenaient également :Matthew Alexander, Janet Brown, JenniferCandlish, Paulina Carrion, ZeerakChaudhary, Jeremy Chrystman, ShelleyDrennan, Glenda Gagnon, Jeff Green,Jeanie Lacroix, Ann Lauzon, ChristinaMathers, Karen McCarthy, Christa Morley,Lise Poirier, Joan Porter, Marie Pratte, IndraPulcins, Serge Taillon, Linda Turner, EugeneWen et Scott Young.

L'ICIS aimerait également remercier GaryCatlin, Jason Gilmore, Helen Johansen,Cyril Nair et Craig Seko de la Division desstatistiques sur la santé et GhislaineVilleneuve de la Division des données surl'état civil et le cancer de StatistiqueCanada, pour leur aide et leur appui.L'ICIS remercie aussi Dr L. Higginson,Dr M. Knudtson et Dr D. Johnstone pour leur contribution et leur avis sur les donnéesrelatives à la survie à la suite d'une crisecardiaque.

Ce rapport n'aurait pu être produit sansl'appui et l'aide de nombreuses autrespersonnes et organisations, y compris lesreprésentants des nombreuses régionssanitaires et des ministères fédéral,provinciaux et territoriaux de la Santé, qui ontcompilé des données, effectué des rechercheset apporté un appui financier et logistique.

Page 10: Les soins de santé au Canada · Cyril Nair et Craig Seko de la Division des statistiques sur la santé et Ghislaine Villeneuve de la Division des données sur l'état civil et le

Un portrait du système de santé au CanadaCe que nous savons• L'espérance de vie au Canada et dans le monde a effectué des bonds

spectaculaires au XXe siècle. De 59 ans au début des années 1920, notreespérance de vie à la naissance est passée à 69 ans au cours des années 1950 età 79 ans en 1997. Depuis, des recherches récentes révèlent que, comparativementà la situation il y a 20 ans, les adultes plus âgés peuvent non seulement s'attendreà vivre plus longtemps, mais aussi à jouir d'une meilleure qualité de vie.

• Les sondages d'opinion montrent de quelle façon les attitudes des Canadiens àl'égard des soins de santé ont évolué au cours de la dernière décennie. Par exemple,les résultats des sondages Angus Reid de 1988 ne mentionnaient pas la santécomme la principale question d'intérêt national. Mais en l'an 2000, plus de la moitiédes répondants déclaraient qu'il devrait s'agir de la principale priorité du pays.

• Lors de sondages locaux, nationaux et internationaux, on a demandé aux gens dedonner leur évaluation générale du système de santé et des soins qu'eux-mêmes oudes membres de leur famille avaient reçus. De façon constante, ces sondages ontrévélé que les répondants accordent aux soins qu'eux-mêmes ou les membres de leurfamille ont reçus une cote supérieure à celle du système de santé dans son ensemble.

Ce que nous ignorons• De quelle façon le rendement global du système a changé depuis le début de la

réforme du système de santé?• Pendant et après la réforme du système de santé, de quelle façon l'accès aux soins,

les coûts, l'état des patients après le congé, les répercussions sur la famille et lesamis qui dispensent des soins de même que la satisfaction des patients et desfamilles ont changé?

• De quelle façon les attentes des patients ou du public influencent la satisfaction àl'égard des soins reçus?

• Dans quelle mesure la satisfaction des patients à l'égard de tel ou tel type de soinsvarie d'une région à l'autre du pays?

Points saillants

POINTS SAILLANTS

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Promotion, préventionet soins primaires : Un portraitCe que nous savons• La promotion de la santé et la prévention

des maladies sont des éléments essentielsde notre système de santé. Les activitésdans ce domaine vont de la vaccinationdes enfants et d'autres personnes à risque,aux cours sur les soins prénatals ou auxsoins à donner aux nourrissons, en passantpar les campagnes de promotion d'unesaine alimentation ou de lutte contrel'alcool au volant.

• Bien des provinces et territoires ont adoptédes programmes élargis de lutte contre lagrippe afin de réduire le nombre de cas etde soulager le système de santé. Certainsprogrammes vont encore plus loin enoffrant, par exemple, un vaccin gratuitcontre la grippe à tous les résidents decertaines régions.

• Les services de triage téléphonique semultiplient au pays. Ces services sontgénéralement offerts 24/7. Ils répondentà des questions touchant la santé etprodiguent des conseils sur la façon de régler les problèmes médicaux non urgents.

• Quatre-vingt cinq pour cent des femmes et72 % des hommes ont déclaré avoirrencontré un omnipraticien ou leurmédecin de famille en 1998-1999. Lenombre de rencontres ne variait pasvraiment en fonction du revenu, maisplutôt de l'âge. En effet, les adultes plusâgés étaient plus susceptibles de rencontrerun omnipraticien.

• En septembre 2000, les premiers ministresdu Canada ont accepté de continuer àfaire de la réforme des soins primaires unepriorité. Déjà, des projets pilotes surdiverses options sont mis en oeuvre aupays et d'autres sont prévus.

• Pour la deuxième année, l'ICIS a observédes variations importantes entre les tauxrégionaux des hospitalisations propices auxsoins ambulatoires (qu'on appelle aussi

admissions évitables). Par exemple, 11 desprincipales régions du Canadaprésentaient des taux d'admissionsévitables inférieurs à 300 par 100 000habitants en 1998-1999. Mais, dans bonnombre de régions, les taux étaientnettement plus élevés, pouvant atteindre 1 069 par 100 000 habitants.

• De nombreux Canadiens consommentrégulièrement des médicaments deprescription et en vente libre. En 1998-1999, les médicaments les plus courantsconsommés par les Canadiens étaient :médicaments contre la douleur (65 % desadultes en avaient consommé le moisprécédent), antibiotiques (8 %),médicaments contre le rhume (20 %),les maux d'estomac (10 %), la tensionartérielle (10 %), les allergies (9 %) etl'asthme (6 %).

• Au Canada, les citoyens utilisent de plus enplus de thérapies complémentaires etparallèles. Selon des sondages récents, 60à 70 % des Canadiens ont eu recours dansles six derniers mois à une forme dethérapie complémentaire comme lesvitamines, les suppléments minéraux et lesplantes médicinales.

Ce que nous ignorons• Combien d'enfants au Canada reçoivent à

temps tous les vaccins recommandés?• Quels services sont offerts par les

médecins qui ne sont pas rémunérés àl'acte et par les autres principauxdispensateurs de soins? De quelle façonla structure des soins ou les résultats destraitements varient selon la personne quioffre les services?

• Quelles seraient les répercussions dediverses réformes de soins primaires surles coûts, les résultats et l'accès auxservices?

• L’utilisation que fait les gens de lamédecine complémentaire et parallèle est-elle sûre et efficace?

LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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POINTS SAILLANTS

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Les hôpitaux de soinsde courte durée auCanada : Un portraitCe que nous savons• Depuis plus de 10 ans, on assiste à

l'amenuisement du secteur hospitalier auCanada. De moins en moins de patientssont hospitalisés chaque année. Ceux quile sont restent en moyenne moinslongtemps.

• Au cours des cinq dernières années, plusde 275 hôpitaux ont fermé leurs portes,ont fusionné ou ont été convertis.

• Beaucoup plus de gens subissent deschirurgies d'un jour.

• Les chercheurs continuent à surveiller et àévaluer les répercussions des fermeturesd'hôpitaux et de la réforme du système desanté sur la santé des Canadiens. Nousdisposons déjà de résultats pour denombreuses régions du pays, y compris laColombie-Britannique, la Saskatchewan, leManitoba et Montréal.

• Il n'existe pas de liste d'attente unique enchirurgie pour le Canada. Néanmoins,nous disposons de bribes d'information,recueillies de diverses façons, qui nousdisent qui attend quel service et depuiscombien de temps.

• La grossesse et l'accouchement sont encoreles principales raisons pour lesquelles lesfemmes en âge de procréer sonthospitalisées au Canada. Un pourcentageimportant des accouchements se font parcésarienne. Les pourcentages varientconsidérablement d'une région à l'autre,soit de moins de 15 % à plus de 25 %.

Ce que nous ignorons• Quels types de services l'urgence et les

cliniques externes des hôpitaux fournissent?Jusqu'à quel point la modification dudosage des services hospitaliers répondaux besoins des collectivités?

• Dans quelle mesure les temps d'attentepeuvent se comparer d'une région à l'autredu pays? Quel pourcentage des tempsd'attente correspond aux normesrecommandées pour la plupart destraitements? Quelles sont les répercussionsémotives et physiques de l'attente sur laplupart des traitements?

• Dans quelle mesure les patients et leurfamille sont satisfaits des soins hospitaliersqu'ils reçoivent?

• Quel est l'état de la plupart des types depatients après leur congé de l'hôpital?

La prestation dessoins spéciaux : Un portraitCe que nous savons• De nombreux Canadiens déclarent que

leur santé mentale est de bonne àexcellente. Mais d'autres souffrent dedépression, de schizophrénie et d'autresproblèmes de santé mentale et detoxicomanie. Lors de l'Enquête nationalesur la santé de la population de 1998-1999, presque 4 % des Canadiens de 12ans et plus ont mentionné des symptômespermettant de déduire qu'ils avaient vécuau moins un épisode dépressif majeur aucours de l'année précédente.

• Une bonne partie des personnes déclarantsouffrir de symptômes dépressifs nereçoivent pas de traitement. Moins de lamoitié (43 %) des personnes ayant déclarédes symptômes révélant un épisodedépressif majeur dans le cadre de l'ENSPde 1994-1995 déclaraient avoir parlé à unprofessionnel de la santé de leur état desanté émotive ou mentale au cours del'année précédente.

• Selon un sondage de Statistique Canada, aucours de 1996-1997, près de 185 000personnes âgées et 35 000 citoyens plusjeunes vivaient dans des centres d'accueil etd'autres établissements de soins de santé.

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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• Statistique Canada a suivi 2 300 personnesqui vivaient dans des établissements desoins de santé dans toutes les régions dupays pendant quatre ans, à compter de1994-1995. Selon les résultats de cetteétude rendue publique récemment,quelque 50 % des personnes suivies sontdécédées au cours de la période. Troispersonnes sur cinq encore en vie en 1998-1999 déclaraient que leur état de santéétait aussi bon ou meilleur qu'en 1994-1995.

• Les services de soins à domicile financéspar l'État sont très inégaux d'une région àl'autre. Dans le cadre de l'Enquêtenationale sur la santé de la population de1998-1999, quelque 12 % des personnesâgées au Canada ont déclaré avoir reçudes services de soins à domicile financéspar l'État. Selon les résultats d'un projetpilote de l'ICIS sur les soins à domicile, lesclients de ce type de service ont souventbesoin d'aide pour préparer leurs repas,prendre un bain et effectuer leurs achats.Ils sont plus indépendants pour desactivités comme boire, manger et s'habiller.

• Les nouvelles technologies, que l'ondésigne collectivement par le terme « télésanté », commencent à offrir desmoyens innovateurs de fournir des servicesde santé et d'information sur de courtes etde longues distances. Les résultats denombreuses évaluations préliminaires sontpositives et d'autres permettent de recenserles défis encore à relever.

Ce que nous ignorons• Qui cherche à obtenir et paie des services

publics et privés de santé mentale, deréadaptation, de soins de longue durée etde soins à domicile? Qui offre ce type desoins? De quelle façon leur qualité estévaluée? Dans quelle mesure les patientssont satisfaits?

• Dans quelle mesure les résultats destraitements relatifs aux soins à domicile secomparent aux résultats des soinsdispensés en établissement? Dans quellemesure les coûts assumés par le secteurpublic, les patients et leur famille varientselon l'endroit où les patients reçoivent desservices? Dans quelle mesure les effets surles patients, leurs amis et leur famille

varient selon l'endroit dans lequel les soinssont dispensés?

• Est-ce que des gens pouvant bénéficier desservices dispensés à l'extérieur des hôpitauxen sont privés? Par exemple, est-ce que lespatients hospitalisés seraient aussi bien oumieux à la maison, avec l'aide quiconvient, ou dans d'autres typesd'établissements de soins de santé?

• Comment pouvons-nous maximiserl'efficacité de la cybertechnologie dans lessoins de santé? Quelles différences peut-on noter d'un groupe à l'autre en ce qui atrait à l'accès à la santé électronique et àson utilisation?

Les dispensateurs de soinsCe que nous savons• En 1999, environ un Canadien sur 10

ayant un emploi travaillait dans le secteurde la santé. De nombreux autres citoyensaidaient des amis ou des membres de leurfamille, ou faisaient du bénévolat àl'intérieur d'organisations de soins de santé.

• La composition des équipesprofessionnelles de soins de santé continueà évoluer. En effet, le nombre et le rôle desprofessionnels des soins de santécontinuent à changer. C'est aussi le cas desprofessions réglementées.

• En 1999, plus de 228 000 infirmièresautorisées travaillaient en soins infirmiersau pays. Ce nombre est semblable à celuiqui était enregistré en 1998, mais présenteun recul de quelque 2,5 %comparativement aux résultats obtenuscinq ans auparavant. Cependant, lesestimations préliminaires pour l'an 2000indiquent une légère augmentation dunombre d'infirmières autorisées employéesen soins infirmiers en 1999.

• Au cours des 10 dernières années, lesinfirmières autorisées ont été plussusceptibles de ne pas se présenter autravail à cause d'une maladie ou d'uneincapacité que tout autre type deprofessionnel travaillant par quart (p. ex.policiers, pompiers et opérateurs demachinerie). Elles avaient aussi tendance às'absenter plus longtemps du travail.

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POINTS SAILLANTS

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• Le nombre total de médecins parCanadien est environ le même qu'au débutde la décennie, mais la répartition achangé. En effet, il y a moins de médecinsde famille par personne, et plus despécialistes. Le pourcentage de femmesmédecins est aussi en hausse.

• Les données d'un sondage national sur lebénévolat réalisé en 1997 indiquent uneaugmentation substantielle (71 %) dunombre d'organisations de soins de santéprofitant des services de bénévoles.

Ce que nous ignorons• Quel est l'âge, le sexe et les habitudes de

travail des dispensateurs de soins et desgestionnaires autres que les médecins etles infirmières? À quel rythme se modifie larépartition selon l'âge?

• Combien d'infirmières et d'autresdispensateurs de soins (à l'exception desmédecins) quittent le Canada chaqueannée? Combien d'entre eux reviennent?

• Est-ce que le nombre et le type de servicesfournis par les médecins rémunérés à l'actese distinguent de ceux qui sont fournis parles médecins salariés ou contractuels? Sic'est le cas, quelles en sont lesrépercussions sur la prestation de soins àla population?

• Dans quelle mesure les modifications dunombre et de la répartition deprofessionnels de la santé influencerontl'accès aux soins dans l'avenir?

• Est-ce que les modèles d'emploi et depratique évoluent avec le temps? Combiende travailleurs du système de santépréfèrent travailler à temps plein ou moinsqu'à temps plein? Dans quelle mesure lesdifférences entre les diverses ententespatronales syndicales influencent lacapacité du système de s'adapter àl'évolution des besoins?

• Quelles stratégies à long terme seront lesplus efficaces pour attirer, recruter etmaintenir au travail les professionnels dela santé?

Le résultat des soins

Ce que nous savons• Le taux de mortalité dans les 30 jours de

l'hospitalisation initiale par suite d'une crisecardiaque semble diminuer lentement. En1998-1999, le pourcentage global, àl'exclusion du Québec et de la Colombie-Britannique, était de 12,65 %. Aprèscorrection des différences dues à l'âge, ausexe et à la comorbidité, la plupart desrégions comptant une population d'aumoins 100 000 personnes affichaient destaux similaires. Mais les taux de certainesrégions étaient nettement en-deçà du tauxglobal, alors que celui d'autres régions ledépassaient.

• Les chances de survie cinq ans après undiagnostic de cancer en 1992 variaientconsidérablement selon le type de cancer.Les chercheurs de Statistique Canada ontcalculé récemment les taux relatifs desurvie pour les cancers du sein, du côlon-rectum, de la prostate et du poumon.Parmi les femmes, celles atteintes ducancer du sein enregistraient les meilleurstaux de survie (taux relatif de surviesupérieur à 80 % sur cinq ans, à l'exclusiondes personnes très jeunes et très âgées). Letaux relatif de survie pour les autres allaitde 15 % pour les hommes atteints ducancer du poumon à près de 85 % pourceux qui souffraient du cancer de laprostate.

• Au moins trois personnes sur quatre ayantreçu une transplantation de rein, de coeurou de foie entre 1992 et 1998 étaientencore en vie cinq ans plus tard. Leschances de survie après unetransplantation semblent varier très peud'une région à l'autre. Les chances auCanada sont semblables à celles aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

• Les recherches effectuées au Canada, auxÉtats-Unis et dans d'autres pays révèlentque, pour de nombreux types de soins etde nombreux types de chirurgies, lespatients traités dans les hôpitaux ayant unvolume de cas plus élevé sont moins

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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susceptibles de subir des complications oude décéder après une chirurgie.Cependant, de nombreuses personnessoutiennent que la régionalisation dessoins de santé pourrait avoir des effetsnégatifs, particulièrement dans les régionsrurales où l'accès aux soins peut déjàprésenter un problème.

• Au Canada, l'importance de larégionalisation varie d'une région à l'autre.Par exemple, en 1998-1999, 96 % despontages aortocoronariens en Ontario sontsurvenus dans des hôpitaux où plus de 500interventions sont enregistrées chaqueannée. Par comparaison, les pourcentagessont de 84 % en Colombie-Britannique, de77 % dans les provinces de l'Atlantique, de65 % dans les Prairies et de 53 % auQuébec. Ces données sont importantescompte tenu des résultats de recherchesmenées aux États-Unis. Ils indiquent queles patients traités dans des centreseffectuant moins de 500 pontagesaortocoronariens risquaient plus, dans uneproportion de 39 %, de décéder avant dequitter l'hôpital que ceux qui avaient ététraités dans des hôpitaux gérant desvolumes plus élevés.

Ce que nous ignorons• Quel est l'état de santé des patients 3, 6 et

12 mois après leur chirurgie?• Quelle est la relation entre le montant

consacré à telle et telle intervention et lesretombées sur l'état de santé?

• Pour quelles chirurgies, si c'est le cas, leshôpitaux effectuant un faible volumed'opérations imposent à leurs patients unrisque plus élevé de complications et dedécès? Pour ces interventions, quel est lenombre optimal de cas qu'un hôpital doittraiter pour fournir des soins sûrs etefficaces?

• Combien de décès pourraient être évités enconcentrant les chirurgies dans des centrestraitant des volumes élevés de cas?

Les dépenses de santé

Ce que nous savons• Les estimations des dépenses publiques et

privées en soins de santé ont dépassé labarre des 95 milliards de dollars en l'an2000, soit 6,9 % de plus que l'annéeprécédente. Ce montant équivaut à plus de3 000 $ par citoyen, soit une hausse deprès de 175 $ comparativement à 1999.Même après correction à cause del'inflation et de la croissancedémographique, il y a une augmentationréelle de 4,1 % des dépenses entre 1999 et2000. Selon les premières prévisionsbudgétaires, il semble que lesaugmentations de dépenses dans le secteurpublic pourraient se poursuivre en 2001,du moins dans certaines régions du pays.

• Sur dix dollars consacrés au système desanté, sept proviennent des fonds publics.La proportion assumée par le secteurpublic a progressé légèrement en 2000.

• En 1998, en ce qui a trait aux dépensespar personne dans le domaine des soinsde santé, le Canada se classait troisièmeparmi les pays du G-7, derrière les États-Unis et l'Allemagne.

• Avec presque un tiers du total, les hôpitauxreprésentent la principale catégorie desdépenses de santé. En 2000, les coûts deshôpitaux devraient avoir augmenté de plusde 5 % comparativement à l'annéeprécédente. Néanmoins, leur part desdépenses totales continue à diminuer.

• Les frais de médicaments représententmaintenant plus de 15 % des dépensestotales. Ils vont probablement grimper à14,7 milliards de dollars en l'an 2000, enhausse de 9 % comparativement à l'annéeprécédente. L'augmentation enpourcentage des dépenses relatives auxmédicaments entre 1985 et 1998représente plus du double de la croissancedes dépenses globales dans le domainedes soins de santé.

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POINTS SAILLANTS

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• Les dépenses attribuables aux services desmédecins ont augmenté relativementrapidement au milieu des années 1980,puis ont ralenti au cours des années 1990.En 2000, l'ICIS prévoit une croissancelégèrement inférieure à 5 %. Les coûts desservices des médecins s'élèvent maintenantà quelque 13 milliards de dollars, soit 13,5 % des dépenses totales.

• La plupart des médecins sont rémunérés àl'acte par les régimes d'assurance-maladiedes provinces et des territoires. Certainssont payés d'autres façons, partiellementou entièrement. Leur effectif augmentedans certaines régions du pays.

• Plus de la moitié des Canadiens (52 %) ontfait un don à une organisation de soins desanté ou à plusieurs de ces organisationsen 1997.

Ce que nous ignorons• Dans quelle mesure les changements dans

les dépenses relatives au système de soinsde santé influencent la santé des citoyens?

• Dans quelle mesure les dépenses en soinsde santé varient d'une collectivité à l'autreau pays?

• Quel montant les Canadiens consacrentaux thérapies complémentaires etparallèles comme la massothérapie,l'homéopathie et les plantes médicinales?

• Quel est le coût des services deréadaptation, des campagnes depromotion de la santé et des servicescommunautaires?

• Au total, qu'est-ce qu'il en coûte pourobtenir une hanche artificielle, accoucherou recevoir d'autres types de soins?

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Quels facteurs influent sur la santé des Canadiens? Vivons-nous plus longtemps?Pendant combien de temps pouvons-nous nous attendre à vivre sans être atteintsd'une maladie ou d'une incapacité? Comment les services se comparent-ils d'un boutà l'autre du pays? Qu'en est-il des temps d'attente? Combien dépensons-nous ensoins de santé? Que savons-nous du nombre et de la répartition des professionnelsde la santé?

Nous, à l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) et à Statistique Canada,sommes résolus à accroître la capacité à répondre à ces questions. Notre but est detravailler à améliorer la santé des Canadiens et du système de santé en fournissant entemps opportun une information de qualité sur la santé. Ce faisant, nous espéronsappuyer les progrès accomplis dans l'élaboration des politiques en matière de santéau Canada, la santé de la population, un système de santé plus efficace, ainsi quedes décisions et des débats éclairés sur la santé et les soins de santé.

Dans le cadre de cet engagement, nous avons de nouveau uni nos efforts pourfaire rapport sur la santé des Canadiens et de notre système de santé. Le présentrapport, Les soins de santé au Canada 2001, porte principalement sur le système desanté. Son rapport complémentaire, La santé de la population canadienne 2001,traite de l'état de santé des Canadiens et des facteurs qui influent sur leur santé.

Ces rapports mettent à profit ce que nous avons appris de la publication despremiers rapports annuels l'an dernier. Nous avons cerné la distribution des rapports,consulté notre Groupe d'experts et étudié attentivement les commentaires que leslecteurs nous ont envoyés au moyen des formulaires d'évaluation. En outre, l'ICIS aretenu les services d'un groupe de recherche indépendant pour recueillir l'opinion degroupes de discussion partout au pays au sujet du rapport sur le système de santé.Ces groupes étaient composés de professionnels de la santé, de représentants dugrand public et des médias. Dans l'ensemble, les participants ont trouvé que lerapport présentait une information intéressante, claire et accessible.

Et ils en voulaient davantage. Les participants aux groupes de discussion ontdemandé plus de renseignements sur une vaste gamme de sujets, dont :

• le continuum des soins• les résultats cliniques• la prévention et la promotion• les services de santé mentale• l'équipe de santé• les dépenses de santé• les temps d'attente

Introduction

INTRODUCTION

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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Le rapport de cette année s'appuie sur desnouvelles données et des analyses de l'ICIS etde Statistique Canada, de même que sur desrecherches effectuées à l'échelle locale,régionale, provinciale, nationale etinternationale sur les sujets énoncés plus hautet sur bon nombre d'autres enjeux importants.Mais nous ne pouvons présenter que ce quiexiste — des lacunes subsistent dans plusieursdomaines importants. Nous prévoyonscontinuer à travailler avec nos partenairespartout au pays pour combler ces lacunes etprésenter dans les rapports à venir des misesà jour sur les progrès que nous réalisons.

Au sujet de ce rapportLe rapport est divisé en trois parties :• La Partie A, Un portrait du système de

santé au Canada, présente un aperçu dece que nous savons et de ce que nousignorons du mélange complexe desservices qui forment le système de santé auCanada, les changements qui les touchentet la façon dont le public perçoit cesmodifications.

• La Partie B, Les gens, les soins, lescoûts, présente plus de détails sur lacombinaison changeante des dispensateursde soins de santé, les résultats des soinsdans les hôpitaux au Canada et les coûtsdes soins de santé. Chaque sectionprésente des nouvelles données et desanalyses, de même que les conclusions derecherches récentes et les tendances à longterme.

• La Partie C, Orientations, met en lumièrecertains développements récents et laisseentrevoir ce qu'il faudrait faire pour brosserun tableau plus complet du rendementgénéral dans les rapports à venir sur lesystème de santé au Canada.

Un encart intitulé IInnddiiccaatteeuurrss ddee ssaannttéé 22000011accompagne le rapport. Ce document deréférence présente des données comparativesà jour sur une variété d'indicateurs de santé et du système de santé pour les plusgrosses régions sanitaires au Canada (quireprésentent plus de 90 % de la population),les provinces et les territoires. Le symboledans la marge indique les parties pourlesquelles des données provinciales,territoriales et régionales sont disponibles etprésentées dans l'encart.

D'où viennent les données 1Plus récente année de données complètes pour les banques dedonnées pancanadiennes de l'ICIS et de Statistique Canada (endate d'avril 2001). En général, les données des années antérieuressont aussi disponibles.

1996•Recensement ‡

1997 ou 1997-1998• Personnel de la

santé †• Statistiques de

l'état civil ‡• Santé mentale en

milieu hospitalier †

1998 ou 1998-1999 • Enquête nationale sur

la santé de la population ‡

• Registre national des traumatismes †

• Rapport annuel des établissements de santé* †

• Avortements thérapeutiques †

• Base de données nationale sur les médecins †

• Morbidité hospitalière †• Registre du cancer* ‡

1999 ou 1999-2000• Registre canadien

des insuffisances et des transplantations d'organes †

• Base de données sur les congés des patients †

• Base de données médicales Southam †

• Base de données sur les infirmières et infirmiers autorisés †

2000• Dépenses

nationales de santé (prévisions) †

* Provinces et territoires choisis seulement.† Données recueillies par l'ICIS.‡ Données recueillies par Statistique Canada. i

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INTRODUCTION

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Pour en savoirdavantage

Les points saillants et le texte intégral durapport sont affichés sur le site Web de l'ICISà www.icis.ca. Pour obtenir des exemplairesimprimés (moyennant des frais minimes pourcouvrir les frais d'impression, d'expédition etde manutention), veuillez communiquer avec :

Institut canadien d'information sur la santéBureau des commandes377, rue Dalhousie, bureau 200Ottawa (Ontario) K1N 9N8Tél. : (613) 241-7860Téléc. : (613) 241-8120

On peut se procurer le rapportcomplémentaire, La santé de la populationcanadienne 2001, en consultant le site Webde Statistique Canada à www.statcan.ca. Unsommaire du rapport y est aussi affiché.

Nous serons heureux de recevoir voscommentaires et vos suggestions sur la façond'améliorer l'utilité et la valeur informativedes rapports à venir. À cette fin, voustrouverez à la fin du rapport une feuille derétroaction, À vous la parole. Vous pouvezaussi communiquer avec nous par courriel à[email protected].

Le Web : Une mine derenseignements!

Il y a beaucoup plus sur le Web. Le jour de lapublication, ainsi que dans les semaines et les mois àvenir, l'ICIS ajoutera à son site Web (www.icis.ca) unefoule de renseignements connexes. Par exemple, vouspourrez :• télécharger sans frais le rapport en français ou en

anglais;• lire un aperçu du rapport dans une brochure rédigée

dans un langage clair et simple;• inscrire votre nom pour recevoir des mises à jour

régulières du rapport par courriel;• voir une présentation des points saillants du rapport;• accéder à certains des documents et des données

utilisés dans la préparation du rapport;• évaluer vos connaissances du système de santé au

Canada grâce à notre jeu-questionnaire en ligne.

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Chacun d'entre nous est unique. Un grand nombre de facteurs influent sur notresanté et notre bien-être — tabagisme, chômage, qualité de l'air, activité physique,pour ne nommer que ceux-là. Au fil du temps, nous pouvons être atteints demaladies, de blessures ou d'autres problèmes de santé. Nous pouvons égalementdevoir faire face à des déficiences, à des limitations d'activité ou à des obstacles ànotre capacité de participer aux situations de la vie quotidienne.

À des moments différents, de différentes façons, ces problèmes de santé peuventnous amener à entrer en contact avec notre système de santé. Nous pouvons le faireà divers endroits : écoles, cabinets de médecins, pharmacies, centres de santé

communautaire, hôpitaux, services de soins àdomicile, centres d'accueil et à plusieurs autresendroits. Mais peu importe où nous y accédons,les divers dispensateurs et organismes devraientcollaborer pour offrir un éventail de soins dehaute qualité, de la promotion de la santé et laprévention de la maladie, en passant par lestraitements curatifs et la réadaptation et autresservices.

À l'instar de nombreux autres pays, le Canadaa connu des changements profonds en ce quiconcerne la santé et les soins de santé au coursdes cinquante dernières années. Quels ont-étéles effets de ces changements? Qui dispense lessoins aujourd'hui? Comment le font-ils?Comment travaillent-ils ensemble? Les réponsesà ces questions sont complexes et changentconstamment. Les pages qui suivent présententun aperçu du système de santé et de certaines deses composantes, ainsi que de leur effet sur lasanté des Canadiens. Elles se veulent unecontinuation de ce que nous avons commencé àbâtir l'an dernier (Les soins de santé au Canada :Un premier rapport annuel — disponible sur lesite Web de l'ICIS à www.icis.ca.)

Combiner santé et soins de santé 2Les gens sont au coeur du modèle illustré ci-dessous. Il présenteaussi les aspects ou les facteurs qui peuvent être associés aucheminement de nos problèmes de santé, qui ont un lien avec lesmaladies, les blessures et les autres problèmes de santé, et qui serapportent aux conséquences de la maladie.

Source: Institut canadien d’information sur la santé

Questions relatives à la santé

Intervention

Milieu

Partie A : Un portrait du systèmede santé au Canada

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Vingt-quatre heures par jour, sept jours sur sept, un ordinateur canadien est auxaguets. Il s'agit d'un système d'avertissement rapide. Le Réseau mondial d'informationsur la santé publique (RMISP) parcourt le web pour se renseigner sur toutepropagation de maladie qui pourrait survenir à l'échelle mondiale. Il achemineensuite les rapports à l'Organisation mondiale de la Santé pour assurer un suivi.Impensable il y a quelques années encore, le RMISP n'est qu'un simple exemple deschangements profonds au Canada et à l'échelle mondiale qui ont bouleversé lesdomaines de la santé et des soins de santé au cours des dernières années.

Les années 1990 ont été témoins de changements profonds dans la façon dont lessoins sont organisés et dispensés dans la plupart des régions au pays. Dans ladernière décennie, la plupart des provinces ont apporté des changements structurelsimportants à leur système de santé. Le rythme était différent d'une province à l'autre,mais l'élément moteur était semblable. Les pressions financières auxquelles étaientconfrontés les gouvernements y ont joué un rôle déterminant. De même, lesmodifications ont été motivées par une meilleure compréhension de la santé de lapopulation et du vaste éventail des facteurs qui l'influencent. Les plans mettaientsurtout l'accent sur les solutions de rechange aux hôpitaux et plusieurs provinces onttenté d'utiliser l'argent qu'elles avaient économisé en fermant des lits d'hôpitaux pourfinancer des services communautaires, les soins à domicile par exemple. La plupartdes provinces ont aussi réorganisé leurs services de santé.

Ce chapitre présente un aperçu de la manière dont le système de santé change etce que nous savons des effets de ces changements.

1. Portrait d'un système en mutation

1. PORTRAIT D'UN SYSTÈME EN MUTATION

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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La santé des CanadiensEn général, les soins de santé sont un moyen d’arriver à une fin : une meilleure santé. Un rapport controversé publié récemment par

l’Organisation mondiale de la Santé a essayé de quantifier dans quelle mesure les systèmes de santé dans le monde atteignent leursobjectifs.1 Mais outre le système de santé, un grand nombre de facteurs affectent notre santé. De même, bon nombre d’éléments jouent unrôle dans la répartition de la santé et des maladies dans la population.

Comment se portent les Canadiens? L’espérance de vie a fait un bond spectaculaire au Canada et dans le monde au XXe siècle.L’espérance de vie à la naissance a évoluécomme suit : 59 ans au début des années1920, 69 ans dans les années 1950 et 79 ansen 1997. Des recherches récentes fontobserver que comparativement à il y a 20 ans,les adultes plus âgés peuvent s’attendre à unemeilleure qualité de vie plus longtemps.2

Si on les compare aux habitants d’autrespays, les Canadiens ont tendance à vivre pluslongtemps. Selon des statistiques del’Organisation des Nations Unies, nous nousclassions au deuxième rang dans le monde àce chapitre en 1998, à égalité avec lesIslandais et après les Japonais. En fait, leCanada se situe en tête de peloton auclassement de l’espérance de vie à l’échelleinternationale depuis plusieurs décennies.Depuis le début des années 1970 jusqu’à lafin des années 1990, les augmentations quenous avons connues dans l’espérance de viedes hommes et des femmes se situaient dansla moyenne parmi les pays de l’OCDE(douzième sur 29 pays).

Même à l’intérieur d’un pays, tous nebénéficient pas de la même chance de vivrelongtemps et en santé. Par exemple,l’espérance de vie des Canadiennes était de81 ans en 1997, par rapport à presque 76ans pour les Canadiens. Les différences entrehommes et femmes sont aussi présentesdans les taux de maladie. En 1998-1999, lesfemmes de 12 ans et plus signalaient plussouvent que les hommes qu’elles avaient euun diagnostic d’hypertension, de migraine,d’asthme et de bronchite. Les différencesentre hommes et femmes pour l’asthme,l’arthrite, les problèmes de dos et lamigraine, sont plus prononcées chez lespersonnes à faible revenu.

On observe aussi des différencesimportantes entre les régions du pays et entredifférents groupes de population. Parexemple, l’espérance de vie actuelle dans laplupart des provinces (naissance en 1996)varie de 4 ans et plus, selon la région de laprovince. Au Québec, on note un écart de plusde 10 ans dans l’espérance de vie à l’intérieurde la province.3

Quelles sont les causes de ces différences?De nombreux facteurs influent sur la santé à l’heure actuelle et nous n’en comprenons que certains.4 Les habitudes alimentaires, l’usage detabac, l’activité physique — tout cela pèse dans la balance. D’autres facteurs sont aussi déterminants : nos niveaux de revenu etd’instruction; notre environnement familial, scolaire et professionnel; nos chances de développement dans la petite enfance.

Espérance de vie et taux de mortalité chez les 3moins de cinq ans : comparaisons dans le tempsSelon les données recueillies dans le cadre du Projet des Nations Unies pour ledéveloppement, l'espérance de vie a augmenté dans tous les pays de l'OCDE depuis lesannées 1970, et les taux de mortalité chez les moins de cinq ans ont diminué. Ce graphiqueillustre les changements dans l'espérance de vie (en années gagnées) de 1970-1975 à1995-2000, et la diminution des taux de mortalité chez les moins de cinq ans de 1970 à1998 dans les pays de l'OCDE.

Espérance de vie (années gagnées) à la naissance, de 1970-1975 à 1995-2000

Années gagnées

0 2 4 6 8 10 120 50 100 150 200

Diminution du taux par 1 000 naissances vivantes

Turquie 69 ans

Mexique 72,2 ans

Corée 72,4 ans

Portugal 75,3 ans

Japon 80 ans

Australie 78,3 ans

Autriche 77 ans

Allemagne 77,2 ans

Italie 78,2 ans

Finlande 76,8 ans

Luxembourg 76,7 ans

Grèce 78,1 ans

Belgique 77,2 ans

Canada 79 ans

France 78,1 ans

États-Unis 76,7 ans

Nouvelle-Zélande 76,9 ans

Royaume-Uni 77,2 ans

Irlande 76,4 ans

Espagne 78 ans

Suisse 78,7 ans

Islande 79 ans

République tchèque 73,9 ans

Pays-Bas 77,9 ans

Suède 78,6 ans

Norvège 78,1 ans

Danemark 75,7 ans

Pologne 72,5 ans

Hongrie 70,9 ans

Turquie

Mexique

Portugal

Corée

Grèce

Hongrie

Espagne

Autriche

Italie

Pologne

Belgique

Luxembourg

Allemagne

Irlande

France

République tchèque

États-Unis

Royaume-Uni

Japon

Canada

Australie

Nouvelle-Zélande

Danemark

Suisse

Finlande

Suède

Norvège

Pays-Bas

Islande

Taux de mortalité chez les moins de cinq ans, 1970-1998

Source : Rapport mondial sur le développement humain 2000. Programme des Nations Unies pour le développement

Remarque : Les années représentent les espérances de vie 1995-2000.

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1. PORTRAIT D'UN SYSTÈME EN MUTATION

9

L'a b c du système desanté au Canada

La pierre angulaire du système de santé du Canada est le financement public de la presque totalité des services médicaux et hospitaliers jugés nécessaires sur le plan médical. Ce que nous appelons « l'assurance-maladie » est une combinaisonde régimes publics d'assurance-maladie.L'assurance-maladie a vu le jour en 1947 enSaskatchewan, la première provincecanadienne à établir un programme publicuniversel d'assurance-hospitalisation. En1962, la Saskatchewan a aussi été lapremière province à assurer les servicesmédicaux. En 1972, toutes les provinces etles territoires avaient suivi son exemple.Aujourd'hui, ils administrent des régimesd'assurance qui s'inspirent de principescommuns à tous les Canadiens. Legouvernement fédéral est aussi directementresponsable de certains services de santépour des groupes précis, dont les membresde la Gendarmerie royale du Canada et des

Forces armées, les vétérans, les Indiens et lesInuits de plein droit et les détenus dans lesprisons fédérales.

Les Canadiens ont aussi recours àd'autres types de soins de santé. Lesmédicaments, les soins à domicile, les maisonsde soins infirmiers, les soins dentaires, laphysiothérapie, la médecine parallèle, etd'autres services complémentaires, sontfinancés au moyen d'une combinaisoncomplexe d'assurance publique et privée, et de paiements directs.

La réforme du systèmeQuelle est la meilleure façon d'améliorer la

santé des Canadiens? Comment pouvons-nous rendre notre système de santé mieuxadapté à la situation des gens qu'il dessert etplus responsable? Comment nous assurerque les bons services sont dispensés au bonmoment et aux bonnes personnes, de façonefficiente et efficace? Le secteur privé peut-iljouer un rôle dans l'amélioration de laprestation des soins de santé au Canada?

Toutes ces questions, et bien d'autres, sur lameilleure façon de financer, d'organiser et defournir les soins de santé, font l'objet d'undébat partout dans le monde depuis long-temps. Le Canada n'y fait pas exception.

Au cours des dernières décennies, nousavons été témoins de réformes quicomportent des points communs. La dernièrevague de réformes a déferlé sur le pays dansles années 1990. Elle a eu lieu pendant unepériode où les déficits étaient une source depréoccupations et où on était de plus en plusconscient de l'éventail des facteurs, outre lesystème de santé, qui influent sur la santé.

Dans le cadre de ces réformes, plusieursgouvernements provinciaux et territoriaux ontcréé des régions sanitaires et les ont chargéesdu fonctionnement quotidien du système desanté. Même si les objectifs précis variaient, laplupart des secteurs de compétence visaient àrationaliser les services de santé et à rapprocherla planification et la prestation des résidentslocaux.5 Parmi les autres buts communs,mentionnons l'accent accru sur la promotion dela santé et l'allocation de ressources plusnombreuses aux services communautaires.

Une priorité pour les Canadiens 4Si vous deviez vous arrêter pour penser à tous les enjeux auxquelsle Canada doit faire face à l'heure actuelle, lequel, selon vous,devrait retenir le plus l'attention de nos dirigeants? Des sondagesAngus Reid posent cette question aux Canadiens depuis plus dedix ans. Depuis 1998, la santé est le premier enjeu sur la scènenationale. En mai 2000, plus de la moitié des personnesinterrogées ont indiqué que les soins de santé étaient la priorité,plus du double que le deuxième choix.

Source : Le Conference Board du Canada. Canadians' Values and Attitudes on Canada's Health Care System: A Synthesis of Survey Results. Ottawa. Le Conference Board du Canada.

60 %

50 %

40 %

30 %

20 %

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Soins de santé Chômage Économie Éducation

Fév 88 Juil 90 Juil 92 Juil 93 Juil 94 Juil 96 Juil 97 Juil 98 Nov 98 Janv 99 Mai 00

% d

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pond

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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Les buts se ressemblaient peut-être, mais lataille, les responsabilités, les pouvoirs et lastructure des régions variaient d'un bout àl'autre du pays. Généralement, lesgouvernements provinciaux délèguent despouvoirs aux autorités sanitaires régionalesau moyen de mesures législatives. En retour,ces autorités doivent fonctionner selon lesprincipes, les lignes directrices et lesdirectives provinciales en matière depolitique. Leur conseil d'administration estresponsable de toute une gamme de servicesde santé dispensés dans une régiongéographique précise. Il s'agit en général dessoins hospitaliers, des soins de longue durée,des services de santé communautaires, decertains services de santé mentale et desprogrammes de santé publique. Dans laplupart des cas, la province ou le territoireconserve la responsabilité du financementdes services médicaux, des soins enoncologie, des médicaments de prescriptionet de certains services spécialisés.

Mesurer la satisfactionface aux soins

Les années 1990 ont été une décennie debouleversements. Pendant toute cettepériode, les dispensateurs de soins ontcherché à répondre aux attentes des patientset des collectivités qu'ils desservent. De plus,ils devaient s'assurer que les patients étaientsatisfaits des soins qu'ils recevaient et que lepublic en général sentait que le système desanté fonctionnait bien.

Une revue effectuée récemment à lademande de l'ICIS a révélé que presquepartout au pays, on mesure la satisfaction dupatient ou du public. Plusieurs initiatives localessont en cours au sein des régions sanitaires oudes hôpitaux. On effectue également dessondages publics régulièrement.

La recherche révèle qu'il est complexe demesurer la satisfaction, en partie parcequ'elle peut être influencée par une vastegamme de facteurs. Certains d'entre eux onttrait aux outils utilisés pour mesurer lasatisfaction. Par exemple, les questions quisont posées, et la façon dont elles le sont,peuvent influencer l'opinion des répondants.Mais divers types de personnes ont aussitendance à répondre différemment, même sion leur pose les mêmes questions. Parexemple, bon nombre de sondages révèlentque les répondants donnent une note plusélevée aux soins qu'ils ont reçus ou que leurfamille a reçus plutôt qu'au système de santéen général.

Ce que disent les sondages pancanadiens

Politiciens, gouvernements, médiasd'information, groupes de revendication —plusieurs groupes commandent des sondagesd'opinion sur toute une gamme de sujets.Récemment, Le Conference Board duCanada a compilé les résultats de sondagessur la santé effectués à l'échelle nationaleentre la fin des années 1980 et août 2000.6

Les chercheurs ont reconnu qu'il y a deslimites inhérentes aux sondages d'opinion etqu'il peut être dangereux de comparer lesrésultats provenant de diverses sources enraison des différences dans les questions

La régionalisation au Canada 5Le rythme de la régionalisation varie d'un bout à l'autre du pays.Ce tableau indique en quelle année les changements ontcommencé dans les provinces et les territoires. Et les changementsse poursuivent. Par exemple, en Nouvelle-Écosse, on restructureles anciens conseils régionaux de santé et à Nunavut, on les aéliminés graduellement.

Source : HEALNet Regionalization Research Centre, Saskatoon

C.-B.1993*

Alb.1994 Sask.

1992

Man.1997 Ont.

Pas de régionalisation

Qc1989-1992

N.-B.1992

Î.-P.-É.1993

Nun.Pas de

régionalisation

YnPas de

régionalisationT. N.-O.

1988-1992T.-N.1994

N.-É.1994

* La loi sur les autorités sanitaires en Colombie-Britannique a été adoptée pour la premièrefois en 1993 dans le cadre du projet « Nouvelles orientations ». La loi sur les autoritéssanitaires a été modifiée en 1997. Pour ce qui est de la prestation des services, le financementet les responsabilités à l’égard de la loi ont été transférés aux autorités sanitaires de laprovince en 1997.

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1. PORTRAIT D'UN SYSTÈME EN MUTATION

11

posées et des événements d'actualité quipeuvent modifier les réponses au fil dutemps. Néanmoins, les sondages fournissentcertains renseignements qui ne sont pasdisponibles autrement.

Par exemple, une série de sondages AngusReid présentent une perspective de la façondont l'évaluation que font les Canadiens dusystème de santé a changé au cours de ladernière décennie. Le plus récent sondage(janvier 2000) révèle qu'environ le quart desrépondants cote le système comme étantexcellent ou très bon. Les autres répondantsétaient partagés également entre les cotes« bon » et « passable/médiocre/très médiocre ».

Un sondage national sur les dispensateurset les utilisateurs de soins de santé, réalisépar Merck Frosst, la Coalition desorganisations nationales volontaires etPollara en 1999, présente une répartition desdegrés de satisfaction. On constate quepresque 80 % des répondants sont trèssatisfaits ou plutôt satisfaits de la capacité dusystème de santé à répondre à leurs besoinsou à ceux de leur famille. Par contre,seulement 62 % sont satisfaits de la capacité

du système à satisfaire aux besoins de tousles habitants de la province.Les résultats des sondages révèlent aussil'influence des médias sur l'opinion publique.En 1999, un sondage Angus Reid demandaitaux Canadiens sur quoi ils fondaient leuropinion du système de santé. Bien que 62 %de ceux qui croyaient que le système s'étaitdétérioré pendant les cinq dernières annéesfondaient leur opinion sur leur propreexpérience, 37 % ont indiqué qu'ils formaientleur opinion selon ce qu'ils avaient vu, lu ouentendu dans les médias.7

Résultats de deux sondagesprovinciaux récents

Le ministère de la Santé et du Bien-être del'Alberta effectue des sondages annuels surla santé et la satisfaction face au système desanté depuis 1995. En 2000, presque deuxtiers des Albertains (63 %) ont coté la qualitédes soins dispensés dans leur collectivitécomme bonne ou excellente.8 Il s'agit d'unediminution par rapport à 1999 (75 %). Maisils étaient plus nombreux — 86 % en 2000— à dire que les soins qu'ils avaient reçuspersonnellement au cours de la dernièreannée étaient bons ou excellents, une haussepar rapport à 79 % l'année précédente. Uneanalyse plus approfondie des résultats dusondage permet de penser que les cotesattribuées par les répondants étaientdirectement liées à la perception de leur étatde santé et de leurs besoins en matière desoins. Ceux qui considéraient que leur santéétait excellente avaient tendance à dire quele système de santé était bon ou excellent.Les répondants en moins bonne santé lecotaient plus comme passable ou médiocre.

En 1999, les patients hospitalisés enOntario ont en général donné une noteélevée aux soins qu'ils ont reçus.9 Ces résultatssont issus d'un sondage réalisé par l'Universitéde Toronto, avec l'aide de l'Association deshôpitaux de l'Ontario. Plus de 81 % des 26 000 répondants se sont dits satisfaits des résultats de leur séjour à l'hôpital. Ils ontdit qu'ils n'hésiteraient pas à retourner àl'hôpital où ils ont été soignés et qu'ils lerecommanderaient à des amis ou à desparents. Ils ont notamment donné une note

Comment les Canadiens ont 6évalué leur système de santéLa plupart des répondants aux sondages Angus Reid des dixdernières années ont coté le système de santé comme bon oumeilleur qu'avant. Par contre, la proportion de ceux qui ont dit quele système était excellent ou bon est passée d'un peu plus de 60 %en 1991 à environ 25 % aujourd'hui. Remarque : Les résultats sontconsidérés comme justes dans une marge de 2,5 points depourcentage, 19 fois sur 20.

Source : Le Conference Board du Canada (2000). Canadian's Values and Attitudes on Canada'sHealth Care System : A Synthesis of Survey Results. Ottawa. Le Conference Board du Canada.

70 %

60 %

50 %

40 %

30 %

20 %

10 %

0 %

Excellent/très bon Bon Passable/médiocre/très médiocre

Mai 91 Mai 93 Sept 95 Mars 96 Oct 96 Fév 98 Janv 99 Janv 00

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es ré

pond

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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élevée aux médecins et aux infirmières pourles soins dispensés. Plus de 50 % ont réponduque les soins infirmiers (53,2 %) et les soinsmédicaux (54,6 %) étaient excellents — un peumoins de 30 % ont jugé ces services commeétant bons. Les cotes attribuées aux services desoutien — par exemple, les servicesd'alimentation et d'entretien ménager —étaient plus bas, seulement 21 % desrépondants les jugeant excellents.

Les résultats changeront-ils dans les annéesà venir? Les hôpitaux en Ontario prévoientrefaire les sondages sur la satisfactionchaque année. Ne manquez pas lesprochains résultats à l'été 2001.

Comment le Canada se compare

Sur le continent américain, en Asie, enEurope, et ailleurs, le système de santé estaussi en évolution constante. Des sondagesrécents parrainés par le Fonds duCommonwealth donnent un aperçu de lafaçon dont la satisfaction change dans bonnombre de pays. Ainsi, un sondage réaliséen 199910 a conclu que les aînés au Canadaavaient tendance à être plus positifs quant ausystème de santé que l'année précédente. Parcontre, ils avaient moins tendance que ceuxde nombreux autres pays à qualifierd'excellent les soins qu'ils avaient reçus.

Les Albertains en santé donnent 7les notes les plus élevéesLors d'un sondage réalisé en Alberta en 2000, les répondants quiont indiqué être en excellente santé avaient tendance à mieux coterle système de santé que ceux en moins bonne santé.

Source : Northcott H.C. and Northcott J.L. (2000) The 2000 Survey About Health and the Health System in Alberta, Population Research Laboratory: University of Alberta.

Satisfaction par rapport aux 8besoins perçus en matière de soinsEn 2000, plus de 80 % des Albertains — sans égard à leursbesoins pour des soins — ont déclaré que les soins qu'ils avaientreçus au cours des 12 derniers mois étaient bons ou excellents.Mais ceux qui jugeaient qu'ils avaient besoin de beaucoup desoins étaient plus enclins à donner une cote passable ou médiocreaux soins qu'ils avaient reçus.

Source : Northcott H.C. and Northcott J.L. (2000) The 2000 Survey About Health and the Health System in Alberta, Population Research Laboratory: University of Alberta.

Moins de personnes âgées croient 9que le système doit être rebâtiEn 1999, dans bon nombre de pays, les personnes âgéessemblaient avoir une opinion plus favorable de leur système desanté. En 1998, plus d'une personne âgée sur quatre (27 %) auCanada vivant à la maison croyait que le système de santé devaitêtre repensé. Un an plus tard, seulement 18 % partageaient cetteopinion.

Source : Sondages de 1998 et de 1999 du Fonds du Commonwealth sur la politique internationale en matière de santé

100 %

90 %

80 %

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États-Unis

Royaume-Uni

Nouvelle-Zélande

Canada

Australie

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Faibles Modérés Élevés

Besoins

Excellents/bons

Passables/médiocres

1998 1999

Excellente santé Bonne santé Mauvaise santéAuto-évaluation de la santé

% d

es ré

pond

ants

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soins

: bo

nne o

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celle

nte

% système doit être rebâti

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1. PORTRAIT D'UN SYSTÈME EN MUTATION

13

La prochaine vague? Une série de rapports de commissions

royales et de groupes de travail a annoncé ledébut de la réforme des soins de santé auxquatre coins du pays dans les annés 1980.Dans certaines régions du pays, on procèdede nouveau à un examen approfondi dessoins de santé.

Par exemple, en janvier 2001, seulementsix mois après sa création, la Commissiond'étude sur les services de santé et lesservices sociaux au Québec (la CommissionClair) a publié un rapport. Il présentait 95suggestions pour améliorer les services desanté et les services sociaux dans la province.La recette du changement de la Commission :encourager les omnipraticiens à travailler engroupe afin d'offrir des soins 24 heures parjour, 7 jours par semaine, adopter unnouveau régime d'assurance pour les soinsde longue durée, faire participer le secteurprivé, mettre davantage l'accent sur laprévention de la maladie, et plus encore.Pour obtenir de plus amples renseignements,consultez le rapport de 400 pages àwww.cessss.gouv.qc.ca.

C'est maintenant au tour de laSaskatchewan. La Commission Fyke surl'assurance-maladie a présenté son rapporten avril 2001. Pour obtenir de plus amplesrenseignements, consultez www.medicare-commission.com. Le gouvernement fédéral arécemment annoncé la création de laCommission sur l'avenir des soins de santéau Canada, dirigée par Roy Romanow. Elledoit présenter son rapport d'ici novembre2002.

Les aînés canadiens sont moins 10enclins à qualifier les soins d'excellents Le graphique ci-dessous illustre le pourcentage des personnesâgées qui ont qualifié d'excellents les soins qu'elles avaient reçusdans la dernière année ou lors de leur plus récente visite chez lemédecin.

Source : Sondage de 1999 du Fonds du Commonwealth sur la politique internationale en matière de santé

Suivre l'évolution des changements 11dans les soins de santé Au moment où la prochaine vague de réformes déferlera sur lepays, les Canadiens disposeront peut-être d’un nouvel outil poursuivre l’évolution des changements dans les soins de santé. À leurréunion de l’automne 2000, les premiers ministres ont convenu deprésenter des rapports détaillés et réguliers sur les programmes etles services de santé, y compris sur 14 indicateurs (voir la liste).Certains sont déjà disponibles; d’autres doivent être élaborés. Laprésentation de l’information doit commencer en 2002.

Source : Communiqué de la réunion des premiers ministres, septembre 2000. www.scics.gc.ca/cinfo00/800038004_e.html

1. Espérance de vie2. Mortalité infantile3. Faible poids à la naissance4. Auto-évaluation de la santé5. Changements dans l'espérance de vie6. Amélioration de la qualité de vie7. Réduction du fardeau associé

aux maladies8. Temps d'attente9. Satisfaction des patients

10. Admissions subséquentes11. Accès 24/7 aux services de premier

contact12. Services de soins à domicile et

communautaires13. Pertinence des activités de surveillance

de la santé publique14. Pertinence des activités de protection et

de promotion de la santé

États-Unis

Royaume-Uni

Nouvelle-Zélande

Canada

Australie

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 %

% des répondants

Soins médicaux reçus dans ladernière année, « excellents »

Soins reçus lors de la plusrécente visite chez le médecins, « excellents »

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

14

Les lacunes de l'information

Ce que nous savons• Les années 1990 ont été témoins de changements importants, dont la régionalisation et

la fermeture de lits d'hôpitaux dans la plupart des régions.• L'état de santé des Canadiens, en fonction de l'espérance de vie et et de l'auto-évaluation

de la santé, a continué de s'améliorer (espérance de vie) ou est demeuré stable (auto-évaluation de la santé) pendant la réforme de la santé.

• Selon les sondages d'opinion et les médias, un pourcentage important du public et des dispensateurs de soins de santé sont inquiets de la qualité des soins et de l'accès aux soins. Les répondants aux sondages cotent mieux les soins qu'ils reçoiventpersonnellement que le système de santé dans son ensemble.

Ce que nous ignorons• Les constatations qui découlent d'études et de sondages d'opinion au sujet des

répercussions de la réforme dans certaines régions s'appliquent-elles à d'autres régionsdu pays? Quelles ont été les autres conséquences de la réforme?

• Comment la réforme a-t-elle changé le rendement général du système de santé?• A-t-on assisté à des changements dans la qualité de vie après les congés des hôpitaux,

dans les niveaux de stress des parents et des amis qui jouent le rôle de soignants, et dansla satisfaction des patients et des familles face aux changements qui ont accompagné laréforme de la santé?

• Dans quelle mesure les attentes des patients et du public influencent-elles la satisfactionface aux soins?

Ce qui se passe• Les chercheurs, les administrateurs et les décisionnaires dans bon nombre de régions au

pays continuent de définir des indicateurs et utilisent ceux en place pour préciser lesconséquences immédiates et à long terme de la réforme de la santé.

• À l'automne 2000, les premiers ministres des provinces ont défini 14 indicateurs dont ondoit suivre l'évolution partout au pays d’ici 2002.

• Une première série d'indicateurs comparables sur la santé, les déterminants de la santé,ainsi que le rendement et les caractéristiques du système de santé, a été récemmentpubliée pour les régions d'un bout à l'autre du Canada.

i

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1. PORTRAIT D'UN SYSTÈME EN MUTATION

15

Pour en savoir davantage1 Organisation mondiale de la Santé (2000). Rapport sur la santé dans le monde 2000, Pour un système de santé plus performant. www.who.int/whr/2000/fr/report.htm2 Statistique Canada (1999). L'état de santé à l'âge mûr. Rapports sur la santé, 11 (3), 35-463 Statistique Canada (2001). La santé de la population canadienne, Rapport annuel de 2001. Rapports sur la santé, 12 (3)4 Comité consultatif fédéral-provincial-territorial sur la santé de la population (1999). Pour un avenir en santé : Deuxième rapport sur la santé de la population canadienne. Ottawa : Santé Canada5 Lomas, J., Woods, J. et Veenstra, G. (1997). Devolving authority for health care in Canada's provinces: An introduction to the issues. Journal de l'Association médicale canadienne, 156 (3), 371-76 Le Conference Board du Canada (2000). Canadians' Values and Attitudes on Canada's Health Care System: A Synthesis of Survey Results. Ottawa : Le Conference Board du Canada7 Angus Reid Group, Inc. (1999). Sondage national Angus Reid no 53. Section sur les soins de santé8 Northcott, H.C. et Northcott, J.L. (2000). The 2000 Survey about Health and the Health System in Alberta. Edmonton Population Research Laboratory, University of Alberta9 Baker, G.R., Anderson, G.M., Brown, A.D., McKillop, I., Montgomery, C., Murray, M.A. et Pink, G.H. (1999). The Hospital Report '99: A Balanced Scorecard for Ontario Acute Care Hospitals. Toronto : Association des hôpitaux de l'Ontario10 Schoen, C., Strumpf, E., Davis, K., Osborn, R., Donelan, K. et Blendon, R.J. (2000). The Elderly's Experiences with Health Care in Five Nations: Findings from the Commonwealth Fund 1999 International Health Policy Survey. www.cmwf.org

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Promouvoir la santé, prévenir la maladieLa promotion de la santé et la prévention des maladies sont des activités

essentielles de notre système de santé : immunisation des enfants et des autrespersonnes à risque; cours prénatals etsur l'art d'être parent; campagnespour promouvoir de saines habitudesalimentaires, l'activité physique et lasexualité sans risque; surveillance dela salubrité de l'eau et des aliments;règlements pour interdire l'usage dutabac dans les lieux publics;campagnes dans les médias pourréduire l'alcool au volant; et biend'autres.

De nombreux partenairesparticipent à ces activités, qu'ilsproviennent du milieu de la santé ounon. Par exemple, les départementsde santé publique et communautairetravaillent souvent avec les centres desanté communautaires, lesorganismes bénévoles voués à lasanté, les groupes religieux, etd'autres, pour répondre aux besoinsdes collectivités. Grâce à ces efforts,nous avons réalisé des progrèsimportants. Pourtant, il reste tant à faire.

Les vaccins contre la grippe : une nouvelle offensiveEn matière de santé publique, la vaccination est l'une des plus grandes

réalisations du siècle dernier. Elle a eu raison, par exemple, de la variole.L'éradication de la polio dans le monde et de la rougeole au Canada sera bientôtréalité. Et de nouveaux vaccins sont offerts — comme celui pour protéger lesenfants contre la varicelle.

Mais les vaccins ne sont pas faits que pour les enfants. Ainsi, dans plusieursrégions du pays, on a récemment mis sur pied des programmes pour encouragerles autres Canadiens à se faire vacciner contre la grippe. Ces programmes visent àla fois à prévenir la maladie et à réduire les pressions sur le système de santé.

2. Promotion, prévention et soinsprimaires : un portrait

2. PROMOTION, PRÉVENTION ET SOINS PRIMAIRES : UN PORTRAIT

Le poids des enfants canadiens

Les programmes de santé publique s'adressent à denombreux groupes dont les besoins sont différents. Uneétude récente révèle que le surpoids et l'obésité chez lesenfants canadiens sont une source de préoccupationcroissante.1 Les enfants et les adolescents dont la massecorporelle est excédentaire risquent d'éprouver desproblèmes de santé à l'âge adulte. Les chercheurs ontconstaté que l'indice de masse corporelle des enfantsâgés entre 7 et 13 ans a augmenté au cours desdernières années. En 1981, 15 % des garçons et desfilles faisaient de l’embonpoint. Ce pourcentageatteignait 29 % chez les garçons et 23 % chez les fillesen 1996 et l'obésité d'enfance avait plus que doublépendant la même période. Les auteurs de l'étudeaffirment qu'il s'agit d'un sujet de préoccupation car« une masse corporelle excédentaire pendant l'enfanceet l'adolescence est associée à un risque accru d'obésitéet à des taux plus élevés de morbidité et de mortalité àl'âge adulte ».

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Dans le rapport de l'an dernier, nous avonsindiqué que les données de plusieursprovinces révèlent que la demande sur leshôpitaux et les salles d'urgence connaît sonpoint culminant pendant la saison de lagrippe. De nouveaux résultats semblentindiquer que la demande sur les hôpitauxcanadiens associée à la grippe a été plus forteen 1999-2000 que l'année précédente. Dansla plupart des régions du Canada, un plusgrand nombre de patients pour qui la grippeétait le diagnostic principal ont été admis dansdes hôpitaux de soins de courte durée.*

Depuis, de nouveaux programmes ou desprogrammes élargis ont été mis en placedans bon nombre de régions. Que se passe-t-il cette année? Il est trop tôt pour savoir sices programmes donneront les résultatsescomptés. En fait, certains chercheurs sedemandent même si une révision enprofondeur des programmes peut évaluerleur efficacité de façon concluante.2,3

Néanmoins, les premières données semblentindiquer que la saison 2000-2001 aura peut-être été moins pire que l'an passé au chapitrede la grippe. Au 17 mars 2001, six des dixprovinces avaient enregistré moins de cas degrippes confirmés en laboratoire par rapportà la même période l'an dernier. Dans

l'ensemble, le programme FluWatch de SantéCanada n'a été informé que de 3 772 caspendant les 23 semaines de la saison de lagrippe 2000-2001 (du 27 août 2000 au 17mars 2001). Ce nombre s'élevait à 6 887l'an dernier. Les premières donnéespermettent également de penser que leCanada, comme d'autres pays, connaît unesaison marquée par le virus de type B.Jusqu'à maintenant, plus des deux tiers descas confirmés par des tests de laboratoire en2000-2001 sont de type B. Il s'agit d'un typemoins virulent que le virus de type A qui aprédominé entre 1994 et 2000.

LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

18

Moins de cas de grippes en Ontario 13en 2000-2001Jusqu'à maintenant en 2000-2001, les cas de grippes sont enbaisse dans la plupart des régions du pays. À titre d'exemple, cegraphique illustre les cas de grippes confirmés par des tests delaboratoire en Ontario en 2000-2001 par rapport à l'an passé.On peut attribuer la diminution du nombre de cas en partie aunouveau programme de vaccination que le gouvernement offresans frais à tous les Ontariens. Mais elle s'explique peut-êtreaussi par l'apparition tardive de la grippe, ou une fluctuationaléatoire du taux annuel d'incidence, ou d'autres facteurs. Noussurveillerons la situation pour le reste de l'année et prendronsconnaissance des conclusions des évaluateurs lorsqu'ilsétudieront les résultats des programmes de vaccination.

Source : FluWatch, Direction générale de la santé de la population et de la santé publique, Santé Canada

Programmes provinciaux 12de vaccination contre la grippeLa plupart des provinces et territoires paient les vaccins contre lagrippe pour les personnes âgées et les malades chroniques.D'autres vont plus loin en ciblant des groupes précis (comme lestravailleurs de la santé) ou en offrant le vaccin à tous les résidents.

Source : Renseignements recueillis par l'ICIS auprès des provinces et des territoires

Secteur de compétence Programme de vaccination

Personnes âgées Malades chroniques Tous les autres résidentsTerre-Neuve ❉ ❉ ❍

Île-du-Prince-Édouard ❍ ❍ ❍

Nouvelle-Écosse ❉ ❉ ❍

Nouveau-Brunswick ❉ ❉ ❍

Québec ❉ ❉ ❍

Ontario ❉ ❉ ❉

Manitoba ❉ ❉ ❍

Saskatchewan ❉ ❉ ❍

Alberta ❉ ❉ ❍

Colombie-Britannique ❉ ❉ ❍

Yukon ❉ ❉ ❉ (plus de 18 ans)

Territoires du Nord-Ouest ❉ ❉ ❉

Nunavut ❉ (plus de 50 ans) ❉ ❍

* Les données pour le Québec et le Manitoba ne sont pas encore disponibles.

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1999-2000 2000-2001

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2. PROMOTION, PRÉVENTION ET SOINS PRIMAIRES : UN PORTRAIT

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Première destination :soins primaires etservices d'urgence

On parle de soins primaires à l'endroit oùse fait le premier contact avec le système desanté — bien souvent, un cabinet demédecin, une clinique ou un centre de santécommunautaire. Il s'agit aussi du premier liendans le continuum des services de santé.

Le cabinet de votre médecinLa plupart des Canadiens voient leur

médecin au moins une fois par année. Unsondage réalisé en 1998-1999 par StatistiqueCanada a révélé que 85 % des Canadiennesde 12 ans et plus avaient consulté unomnipraticien pendant la dernière année.Soixante-douze pour cent des hommesavaient fait de même. Les visites étaient à peuprès égales pour les Canadiens avec desrevenus différents mais les adultes plus âgésétaient plus enclins à voir un omnipraticien.

Les visites chez le médecins étaient pluscourantes pour les patients atteints demaladies chroniques — diabète, asthme,hypertension — que pour la population engénéral. À l'occasion, ces maladies mènent àl'utilisation des services d'urgence ou àl'hospitalisation. Mais souvent, elles peuventêtre gérées par les patients qui prennent unepart active à leurs propres soins, avec l'aidede leur médecin ou d'autres dispensateurs desoins de santé. Bien qu'il soit impossibled'éviter toutes les hospitalisations, certainesdonnées semblent indiquer que les tauxélevés d'hospitalisation pour ce type demaladies peuvent être la manifestation deproblèmes d'accès à des programmes deprévention des maladies ou à des soinsprimaires adéquats.5

Pour la deuxième année consécutive, l'ICISa observé des variations considérables aupays dans les taux régionaux d'hospitalisationpour des conditions propices aux soinsambulatoires — ce qu'on appelle aussi leshospitalisations évitables. Par exemple, lestaux d'hospitalisation évitable dans 11 desplus grosses régions (où la population est de100 000 habitants et plus) étaient inférieursà 300 par 100 000 habitants en 1998-1999.Mais, dans certaines régions, ils étaient aumoins deux fois plus élevés que dans larégion qui a enregistré le taux le plus bas.

L'inscription volontaire : 14l'avis des CanadiensSelon un récent sondage pancanadien, l'appui du public pourl'inscription volontaire des patients a augmenté partout au paysentre 1997 et 2000, sauf au Québec.

Source : The Berger Population Health Monitor, Hay Health Care Consulting Group

La réforme des soins primaires Aujourd'hui, la plupart des médecins de famille travaillent dans des

cabinets, seuls ou en groupes, et ils sont rémunérés à l'acte. Au cours desdernières années, bon nombre d'experts ont remis en cause la façon dontles soins primaires sont dispensés. Dans bien des cas, les discussions ontporté sur la création de groupes de médecine de famille, où des équipes demédecins travailleraient avec des infirmières, des pharmaciens, ou d'autresdispensateurs de soins.

À l'heure actuelle, plusieurs solutions de rechange sont mises à l'essai.En Ontario par exemple, un projet fait appel à plus de 150 000 patientsrépartis dans six sites pilotes.4 Les patients « s'inscrivent volontairement »auprès des cabinets participants. Ceux-ci s'engagent à leur fournir les soinsde santé 24 heures par jours, 7 jours par semaine. Au Québec, une tellepratique se répand rapidement. Selon le récent rapport de la CommissionClair, 75 % des patients pourraient s'inscrire volontairement d'ici cinq ans.

Qu'en pensent les patients? Un sondage Berger réalisé en 2000 révèleque la plupart des Canadiens (59 %) appuient l'idée, par rapport à 55 %en 1997. En revanche, cet appui diminue rapidement si les patients nepouvaient pas utiliser les services de professionnels de l'extérieur del'équipe auprès de laquelle ils s'étaient inscrits ou s'ils devaient payer pourrecevoir les services. Un sondage récent réalisé par EKOS ResearchAssociates Inc. (2000) a fait ressortir des résultats semblables. Tout près destrois quarts des répondants (74 %) ont dit préférer voir un médecin defamille qui travaillait au sein d'une équipe. Mais plus de la moitié (52 %)ont déclaré qu'ils n'appuieraient plus l'inscription volontaire si elle étaitassortie d'une clause limitant leur accès à d'autres cliniques ou à d'autreséquipes de praticiens.

Canada

Pr. del'Atlantique

Québec

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Manitoba/Saskatchewan

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0 % 20 % 40 % 60 % 80 %

% des répondants

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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Dans la région où le taux était le plus élevé,on comptait 1 069 hospitalisations par 100 000 habitants. Ces différences peuventreprésenter en partie des variations dans lestaux de maladie, de même que dans ladisponibilité des soins communautaires. Onne dispose pas encore de données sur laprévalence des maladies chroniques àl'échelle régionale. Elles seront disponibles en2002, grâce à la nouvelle Enquêtecanadienne sur la santé communautaire.

L'examen approfondi des dossiers despatients révèle également que d'autrespatients hospitalisés pourraient aussi recevoirles soins appropriés dans un environnementdifférent.6

De la pharmacieLes Canadiens utilisent les médicaments de

prescription et en vente libre pour toutessortes de raisons : venir à bout d'uneinfection, contrôler le diabète, régulariser lerythme cardiaque, faire baisser la tensionartérielle, soulager la douleur et l'anxiété.Mais la consommation inappropriée de

médicaments comporte des risques. SantéCanada joue un rôle de premier plan dansl'évaluation et la surveillance de l'innocuité,de l'efficacité et de la qualité des produitsthérapeutiques, y compris les médicaments.

À un moment ou à un autre, la plupart desCanadiens ont fait exécuter une ordonnanceet des millions d'entre eux consomment desmédicaments quotidiennement. StatistiqueCanada a récemment rapporté que noussommes nombreux à consommer chaquemois des médicaments en vente libre ou deprescription. Ainsi, l'Enquête nationale sur lasanté de la population réalisée en 1998-1999 auprès des Canadiens de 12 ans etplus a révélé que :• presque les deux tiers des répondants

(65 %) ont déclaré avoir consommé, dansle mois précédant le sondage, del'aspirine, de l'acétaminophène, desmédicaments contre l'arthrite, des anti-inflammatoires, ou d'autres analgésiques;

Variations régionales dans les 15hospitalisations évitablesCette carte illustre les hospitalisations pour des conditionspropices aux soins ambulatoires en 1998-1999 (tauxnormalisé selon l'âge par 100 000 résidents) dans les régionssanitaires comptant plus de 100 000 habitants.

Source : Base de données sur la morbidité hospitalière, ICIS

L'approbation des nouveaux médicaments 16Lorsque les fabricants veulent commercialiser un nouveaumédicament, ils soumettent une demande à Santé Canadacontenant l'information sur l'innocuité, l'efficacité et la qualité duproduit. L'évaluation des nouvelles substances actives prend engénéral 355 jours. Pour certains médicaments, on adopte uneprocédure accélérée, notamment ceux qui sont prometteurs pourdes maladies potentiellement mortelles ou des maladiesdébilitantes pour lesquelles il n'existe aucun remède efficace.Dans de tels cas, la revue peut prendre 235 jours. En 1999, lespériodes moyennes d'évaluation ont été plus longues.

Source : Santé Canada, Rapport annuel du rendement

Taux de CPSA par 100 000 habitants en 1998-1999

691 ou plus de 427 à 690 426 ou moins

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Période cible - nouvelles substances actives

Période cible - procédure accélérée

Temps d'évaluation des nouvelles substances actives Évaluations prioritaires (procédure accélérée)

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2. PROMOTION, PRÉVENTION ET SOINS PRIMAIRES : UN PORTRAIT

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• un répondant sur cinq a déclaré avoirconsommé des médicaments contre la touxou la grippe pendant la même période;

• les répondants avaient aussi fait usage demédicaments contre les dérangementsd'estomac (10 %), pour la tension artérielle(10 %), contre les allergies (9 %), de lapénicilline ou d'autres antibiotiques (8 %) etpour contrôler l'asthme (6 %).

La consommation de médicaments étaitplus répandue chez les femmes que chez leshommes et chez les personnes plus âgées.Les Canadiens à faible revenu ont aussidéclaré une consommation élevée demédicaments, à l'exception des analgésiqueset des médicaments contre les allergies.

Faites marcher vos doigts…Les patients ne vont pas toujours au

cabinet d'un médecin, à la pharmacie ou àd'autres établissements de santé lorsqu'ils ontbesoin de soins. Partout au pays, de plus en

plus de choix s'offrent à eux, que ce soit pourles services d'urgence ou les soins courants.

Le service 9-1-1En situation d'urgence, chaque minute est

précieuse. Au Canada, les services 9-1-1 ontfait leur apparition en 1974. Ils ont remplacéles numéros locaux à sept chiffres pour lesappels d'urgence au service des incendies, auxambulances et aux services médicaux. Leslignes 9-1-1 visent à améliorer la coordinationdes services d'urgence, et leur accessibilité, et àréduire le temps qu'il faut attendre pour quel'aide arrive sur place.

Aujourd'hui, la majorité des Canadienspeuvent demander de l'aide en faisant le 9-1-1. Par contre, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick sontles seules provinces où le service couvrel'ensemble du territoire.

Des conseils de santé au bout du filTous les problèmes de santé ne constituent

pas une urgence. Les gens ont souvent desquestions au sujet de leur santé et de celledes membres de leur famille. Dans plusieursrégions du pays, ils ont maintenant unenouvelle façon de demander de l'aide.

Qui reçoit des prescriptions? 17Dans un récent sondage national, la plupart des Canadiensont déclaré avoir reçu au moins une prescription au cours del'année précédente. Ce graphique illustre leur répartition àl'échelle nationale.

Source : The Berger Population Health Monitor, Hay Health Care Consulting Group

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% des répondants

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Pr. del'Atlantique

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Manitoba/Saskatchewan

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Colombie-Britannique

Qui peut appeler 9-1-1? 18La ligne 9-1-1 couvre de plus en plus de territoire au pays.Cette carte illustre le pourcentage des résidents qui avaientaccès à une ligne 9-1-1 en date de mars 2001.

911 Couverture au Canada

100 %

75 à 99 %

50 à 74 %

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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Le nom de ces services ne sont pas lesmêmes partout — par exemple, les Néo-Brunswickois appellent la ligne d'aide la « grand-mère électronique » — mais lesservices de triage téléphonique se répandentpartout au pays. En général, ils sontdisponibles 24/7. Les demandeurs y trouventune réponse à leurs questions d'ordremédical et des conseils sur la façon de réagirà un problème médical non urgent.

Au Québec, la ligne Info-Santé a été miseen service en 1995 et est devenue par lasuite le premier service de triagetéléphonique à couvrir l'ensemble d'uneprovince. Le Nouveau-Brunswick, le nord del'Ontario, Toronto, Winnipeg, Victoria, etd'autres collectivités, offrent également un telservice. Des initiatives semblables sontprévues en Alberta, en Nouvelle-Écosse, enColombie-Britannique, dans le reste del'Ontario, et dans d'autres régions du pays.

Les services de triage téléphoniqueemploient des infirmières. Elles travaillent avecdes outils informatiques pour aider lesdemandeurs à décider s'ils doivent se soignereux-mêmes, voir un médecin ou un autredispensateur de soins, ou encore se rendre àl'urgence. Dans certains cas, les appelantspeuvent écouter des renseignementspréenregistrés sur des sujets liés à la santé. Lesinfirmières peuvent aussi les diriger versd'autres services : lignes d'écoutetéléphonique, 9-1-1, lignes de renseignementsmédicaux, services pour les victimesd'agressions sexuelles, centres antipoison.

Que savons-nous de ces services? Au total,la ligne Info-Santé au Québec a reçu plus de2,5 millions d'appels en 1998-19997, soit348 appels par 1 000 habitants. Les femmesâgées entre 25 et 44 ans — particulièrementcelles ayant de jeunes enfants — avaientrecours au service le plus souvent.

Au Nouveau-Brunswick, l'expérience arévélé qu'on dirige environ 1 % desdemandeurs seulement vers le service 9-1-1.8

On conseille à 20 % d'entre eux de se rendreà l'urgence. Le plus souvent, les infirmièresrecommandent aux demandeurs de sesoigner eux-mêmes à la maison, de serendre au cabinet de leur médecin de familleou à une clinique.

Dans une évaluation récemment publiée desservices de triage téléphonique à VViiccttoorriiaa9, onconstate que la ligne de soutien à la santéaugmente les chances de voir les demandeursse soigner eux-mêmes. Trente pour centd'entre eux ont affirmé qu'en appelant la lignede soutien, leur intention était de se soignereux-mêmes. Après avoir parlé à uneinfirmière, la proportion grimpe à plus de 48 %. Dans le cadre de l'évaluation, on acommuniqué avec 100 personnes pour voir sielles ont fait ce qu'elles avaient prévu, ce quiétait le cas pour 84 % d'entre elles.

Le triage téléphonique (Capital Health Link)a été mis sur pied en septembre 2000 àEdmonton. Selon une première évaluation,les infirmières autorisées reçoivent 5 000appels par semaine; 60 % de ces appels sontdes demandes de conseils relatifs à la santé.Par exemple, elles ont pu recommander auxdemandeurs de se soigner eux-mêmes, devoir un médecin dans les 24 heures ou de serendre à l'urgence. Plus de 90 % desdemandeurs se sont dits satisfaits desconseils reçus et plus de 95 % ont affirméqu'ils recommanderaient le service à desparents ou à des amis.

Dix raisons d'appeler 19Grâce à un projet pilote, les résidents du Nord de l'Ontarioont accès à un service de télésanté depuis juin 1999. Voici lesdix raisons les plus citées des appels :

Source : Rapport à l'intention des contribuables de l'Ontario, hiver 2000. www.onreport.gov.on.ca

Fièvres chez lesenfantsDiarrhée

Rhumes, grippes -hiver; morsures

d’insectes,piqûres d’abeilles

- été* #

Mal de têteSanté desfemmes

Douleurthoracique

Éruptionscutanées chez

les enfantsToux

Nausée/vomissement

Douleurabdominale

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2. PROMOTION, PRÉVENTION ET SOINS PRIMAIRES : UN PORTRAIT

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La santé en ligneLes Canadiens disposent maintenant d'un

nouvel outil pour accéder à desrenseignements sur la santé et les soins desanté : l'Internet. Un sondage réalisé en1999 par Statistique Canada a révélé quecette façon de procéder gagne rapidementen popularité auprès des familles. Presque42 % d'entre eux ont déclaré se servir del'Internet régulièrement. Et, pour un nombrecroissant de familles (leur nombre aaugmenté entre 1997 et 1999, passant de10 % à 19 %), l'accès à l'Internet à la maisonfait maintenant partie du quotidien. Plus dela moitié de ces ménages (54 %) se serventde l'Internet pour obtenir des renseignementsmédicaux et sur la santé.

Médecine complémentaire et parallèle

La massothérapie, la médecine autochtoneet chinoise traditionnelle, l'homéopathie etles produits à base de plantes médicinales,sont des exemples de pratiques et deproduits favorisant la guérison qui sontparfois utilisés avec les traitementsconventionnels (complémentaires) ou pour les remplacer (parallèles). Les Canadienssont de plus en plus nombreux à avoirrecours à ces types de traitements, même si,dans bien des cas, on dispose de peud'information sur leur efficacité à améliorerla santé et à soigner des maladies.

En 1998-1999, selon les données del'Enquête nationale sur la santé de lapopulation, 16 % des Canadiens de 12 anset plus ont déclaré avoir consulté unchiropraticien ou un autre dispensateur desoins complémentaires ou parallèles au coursde la dernière année. Il s'agit d'une haussepar rapport à 14 % en 1994-1995. Enmoyenne, les femmes, les personnes âgéesentre 25 et 54 ans, et celles atteintes demaladies chroniques, étaient plus

susceptibles d'avoir recours à la médecinecomplémentaire et parallèle. Il en allait demême pour les Canadiens plus instruits etdont le revenu était plus élevé, et lesrésidents des provinces de l'Ouest.

Résultats de sondages récentsLes personnes qui font appel à la

médecine complémentaire et parallèle sontune minorité à consulter un praticien.Toutefois, des sondages réalisés à l'échelle dupays en 2000 estiment qu'entre 60 %10 et70%11 des Canadiens avaient eu recours à cetype de traitements — particulièrement desvitamines — au cours de la dernière année.

Des sondages effectués à l'échelle locale,par exemple ceux du Summit Strategy Groupde Toronto, ont produit des résultatssemblables.

Le recours à la médecine 20complémentaire et parallèle à Toronto Pourcentage des résidents de Toronto qui ont déclaré avoir eurecours à divers types de médecine complémentaire et parallèledans la dernière année.

Source : The Local Market for Complementary Medicine: A Research Report, Summit Strategy GroupRemarque : Les pourcentages sont supérieurs à 100 car les répondants pouvaient indiquer avoir eu

recours à plus d'un type de traitement.

0 % 5 % 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 % 40 %

% des répondants

Médecine chinoise

Naturopathie

Homéopathie

Yoga

Aromathérapie

Relaxation

Chiropratique

Méditation

Alimentation

Massothérapie

Plantes médicinales

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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Les lacunes de l'information

Ce que nous savons• L'utilisation déclarée des services médicaux, ainsi que de la médecine complémentaire et

parallèle.• Les types de services dispensés par les médecins rémunérés à l'acte.• Les dépenses totales consacrées aux médicaments de prescription et en vente libre, et

leur utilisation.• Les taux d'utilisation de services précis de promotion de la santé et de prévention

(p. ex. les mammographies et les tests Pap).

Ce que nous ignorons• Combien d'enfants canadiens reçoivent tous les vaccins recommandés dans les délais

prescrits?• Quels sont les services dispensés par les médecins non rémunérés à l'acte et les autres

dispensateurs de soins primaires? Comment le profil de la santé et les résultats cliniquesvarient-t-ils en fonction du dispensateur de services?

• Quelles seraient les répercussions des différents types de réforme des soins primaires surles coûts, les résultats et l'accès aux services?

• L’utilisation que font les gens de la médecine complémentaire et parallèle est-ellesûre et efficace?

Ce qui se passe• Les premiers ministres des provinces et le premier ministre du Canada se sont entendus

pour surveiller, dans leur secteur de compétence, la pertinence des services de protectionet de promotion de la santé, et l'accès 24/7 aux services de santé de premier contact, demême que 12 autres indicateurs, d'ici à 2002. Ils ont aussi convenu d'en faire rapport.

• L'Enquête canadienne sur la santé communautaire de Statistique Canada fournira souspeu des estimations régionales de l'utilisation des divers types de soins de santé, commeles services médicaux et les médicaments de prescription.

• Un peu partout au pays, divers modèles pour la prestation de services de soins primairessont mis à l'essai. Plusieurs d'entre eux comprennent des plans d'évaluation.

• Un groupe d'experts a été créé récemment pour commencer à étudier les priorités enmatière d'information sur les soins primaires.

Environ 65 % des répondants à unsondage réalisé en 2000 ont dit avoir eurecours à un certain type de traitementscomplémentaires et parallèles dans ladernière année. Les plus répandus étaient lesproduits à base de plantes médicinales, suivisde la massothérapie. Le sondage ne portaitpas sur la consommation de vitamines.

La plupart des personnes interrogéesutilisaient ce genre de traitements de leurpropre chef — presque la moitié d'entre ellesont affirmé n'avoir jamais consulté undispensateur de médecine complémentaire etparallèle. À l'opposé, environ le quart des

personnes interrogées ont déclaré avoir vu unpraticien une ou deux fois par année.

Les adeptes de la médecinecomplémentaire et parallèle qui habitent àToronto paient en général eux-mêmes pource genre de services. Par contre, 30 % d'entreeux ont indiqué ne rien débourser pour letraitement auquel ils avaient recours le plussouvent. Cinquante-six pour cent ont déclaréqu'ils y consacraient moins de 100 $ parmois et une minorité (3 %) ont dépensé plusde 300 $ par mois. Seulement une personnesur cinq a dit avoir été remboursée par unrégime d'assurance.

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2. PROMOTION, PRÉVENTION ET SOINS PRIMAIRES : UN PORTRAIT

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Pour en savoir davantage1 Tremblay, M.S. et Willms, J.D. (2000). Secular trends in the body mass index of Canadian children.Journal de l'Association médicale canadienne, 163 (11), 1429-14332 Demicheli, V. (2001) Mass influenza vaccination in Ontario: Is it worthwhile? Journal de l'Associationmédicale canadienne, 164 (1), 38-393 Schabas, R.E. (2001). Mass influenza vaccination in Ontario: A sensible move. Journal de l'Associationmédicale canadienne, 164 (1), 36-374 Wexler, H.R. (2000). Primary care reform: what it means for our patients. Communiqué de l'OntarioMedical Association. www.oma.org5 Bindman, A.B., Grumbach, K., Osmond, D., Komaromy, M., Vranizan, K., Lurie, N., Billings, J. et Stewart,A. (1995). Preventable hospitalizations and access to health care, Journal of the American MedicalAssociation, 274 (4), 305-116 Health Services Utilization and Research Commission (1994). Barriers to Care. Saskatchewan : HSURC7 Dunnigan, L. (2000). Recours au service téléphonique Info-Santé CLSC. Enquête sociale et de santé 1998,2e édition, Québec, Institut de la statistique du Québec, chapitre 218 Santé et Services sociaux du Nouveau-Brunswick. http://www.gnb.ca/hw%2Dsm/sm/pub/ra/99-00/soins/telesoins.htm9 Mullett, J. (2000). Partnerships for Better Health: A Self-Care Pilot Project. Préparé pour le ministère de laSanté et le ministère responsable des personnes âgées de la Colombie-Britannique et la Capital HealthRegion10 PricewaterhouseCoopers (avril 2000). HealthInsider, points saillants.www.pwcglobal.com/ca/eng/about/ind/svcs_hc-hi.html11 The Berger Population Health Monitor (2000). Survey #21: May 2000 Survey. Toronto : The BergerPopulation Health Monitor and the Hay Health Care Consulting Group

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Dans le réseau de la santé, les soins de courte durée en milieu hospitalier sont àl'opposé des soins primaires. La plupart des hôpitaux offrent des services dediagnostic et de traitement à court terme aux patients atteints de toutes sortes demaladies et de blessures.

La plupart des hospitalisations sont associées aux soins des personnes âgées, à lagrossesse et à l'accouchement. En 1998-1999, les personnes âgées représentaient

environ 12 % de la population canadienne. Maiselles étaient responsables environ d'un séjour surtrois en soins de courte durée et de la moitié desjours passés à l'hôpital.

Quand des hôpitaux fermentDepuis plus de 10 ans, on assiste à

l'amenuisement du secteur hospitalier auCanada. De moins en moins de patients sonthospitalisés chaque année. Ceux qui le sontrestent en moyenne moins longtemps.

Les données de l'ICIS révèlent qu'au cours descinq dernières années, plus de 275 hôpitaux auCanada ont fermé leurs portes, ont fusionné ouété convertis en d'autres types d'établissementsde santé. Le nombre de lits approuvés a aussichuté. Parallèlement, on soigne un plus grandnombre de gens dans les programmes dechirurgie d'un jour.

3. Les hôpitaux de soins de courtedurée au Canada : un portrait

3. LES HÔPITAUX DE SOINS DE COURTE DURÉE AU CANADA : UN PORTRAIT

Les causes de l'hospitalisation 21des personnes âgéesEn 1998-1999, les personnes âgées au Canada ont passé plus de11 millions de jours dans les hôpitaux de soins de courte durée.Les raisons de leur hospitalisation variaient quelque peu selonl’âge. Ce graphique illustre la répartition des principales causes desséjours à l'hôpital.

Source : Base de données sur la morbidité hospitalière, ICIS

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %

% des hospitalisations en soins de courte durée

Maladies cardiovasculaires Troubles de l'appareil digestif Cancer et tumeurs bénignes

Maladies respiratoires Blessures et empoisonnement Autre

65-74 ans

75-84 ans

85 ans et plus

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Quelles ont été les répercussions de ceschangements sur notre santé? Il est trop tôtpour donner une réponse concluante à cettequestion. Nous disposons des premiersrésultats pour certaines collectivités; d'autresprocèdent actuellement à des évaluations.

L'an dernier, nous avons présenté lesrésultats de recherches effectuées enSaskatchewan et au Manitoba. L'étude de laSaskatchewan a examiné ce qui s'est passélorsque le gouvernement a fermé 52 petitshôpitaux en milieu rural.1 Les chercheurs ontconclu que les résidents des collectivités quiavaient perdu leur hôpital étaient beaucoupmoins satisfaits des soins de santé après lesfermetures. Par contre, leur crainte de voir leursanté se détériorer ou d'avoir un accès pluslimité aux services de santé ne s'était engénéral pas réalisée. L'étude a aussi démontréque les taux de mortalité avaient diminué plusrapidement dans les collectivités qui avaientperdu leur petit hôpital que dans celles où onl'avait conservé.

De même, des chercheurs au Manitobaont évalué les conséquences de la fermeturede plus de 700 lits d'hôpitaux à Winnipeg aumilieu des années 1990.2 La qualité des soins

— telle que mesurée par les taux demortalité, la fréquence des visites chez lemédecin et aux salles d'urgence après avoirreçu son congé d'un hôpital, et les tauxd'admissions subséquentes — est demeurée apeu près inchangée. Les personnes âgéeshospitalisées pendant la période defermeture des lits d'hôpitaux étaient plusconfiantes dans l'accessibilité des services qued'autres personnes qui n'avaient pas étéhospitalisées.3

Du nouveau dans la dernière annéeRécemment, des chercheurs de l'université

de la Colombie-Britannique ont publié unrapport sur les conséquences de la réductiondes effectifs des hôpitaux dans la province.4

Ils ont comparé comment les personnesâgées utilisaient les hôpitaux, les soins delongue durée et les services de soins àdomicile financés par l'État, avant (1986-1988) et après (1993-1995) une réductionde 30 % du nombre de lits d'hôpitaux. Lesfermetures ont commencé en 1991-1992.

Pendant la période à l'étude, le nombre depersonnes âgées vivant dans la province afait un bond de 17 %. Néanmoins, leschercheurs ont constaté qu'elles utilisaient lesservices hospitaliers à peu près à la mêmefréquence avant et après la fermeture des lits.Les taux de mortalité étaient égalementstables pendant cette période, après avoirtenu compte du vieillissement de lapopulation. Qu'est-ce qui a changé? Bienque les personnes âgées en Colombie-Britannique étaient aussi susceptibles d'êtrehospitalisées en 1993-1995, la durée de leurséjour était plus courte.

Montréal surveille aussi systématiquementles résultats de la réforme de la santé.5 Ladernière vague de réformes a commencé audébut des années 1990; en 1991, créationdes régies régionales; en 1992, adoptiond'une politique de promotion de la santé etdu bien-être et tentative visant à ralentir lesdépenses publiques consacrées aux soins desanté et à améliorer le rendement général.Dans ce contexte, la régie régionale deMontréal a mis en place un plan triennal detransformation en 1995, plan qui a été suivid'un deuxième en 1998 (Le défi de l'accès).

LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

28

L'évolution des hôpitaux 22Depuis les années 1980, les hôpitaux canadiens et les servicesqu'ils dispensent ont considérablement changé. Ce graphiqueillustre les changements en pourcentage dans le nombre de litsapprouvés et les services ambulatoires depuis 1984-1985.

Source : Rapport annuel des établissements de santé, Statistique Canada (jusqu'en 1994-1995) et ICIS (depuis 1995-1996)

% ch

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1999

-200

0

120 %

100 %

80 %

60 %

40 %

20 %

0 %

-20 %

-40 %

Lits approuvés Soins de jour et de nuit Visites à l'urgence et aux cliniques

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3. LES HÔPITAUX DE SOINS DE COURTE DURÉE AU CANADA : UN PORTRAIT

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Des chercheurs du département de santépublique de Montréal et d'autres organismesont surveillé les résultats de la mise enoeuvre des plans.6 Voici certaines despremières constatations.

• Entre 1995 et 1998, la régie régionale afermé plus du quart des lits d'hôpitaux àMontréal. Pendant la même période, ladurée des séjours a également diminué,mais l'utilisation des services de chirurgied'un jour et des salles d'urgence aaugmenté. Le taux des réadmissions étaitstable pour plusieurs groupes de patients,y compris pour les fractures de la hanche,les crises cardiaques, l'insuffisancecardiaque congestive, les cancers ducôlon et du rectum et les maladiespulmonaires obstructives chroniques. Enrevanche, le taux d'admissionssubséquentes était plus élevé pour lesnouvelles mamans (elles présentaientaussi un risque accru de dépression dupost-partum) et pour les patients subissantdes chirurgies d’un jour.

• Des sondages7 réalisés en 1994, 1997 et2000 ont comparé la satisfaction desMontréalais et leurs attentes face auxservices reçus lors de leur dernière visiteà un hôpital, une clinique médicale, uncentre de soins à domicile ou un centrede santé communautaire. Dans laplupart des cas (plus de 85 % pour lestrois années), on avait répondu à leursattentes. Les degrés de satisfaction ontatteint un sommet en 1997, mais ilscontinuaient à être plus élevés en 2000qu'il y a six ans.

• Les résidents de Montréal, etparticulièrement ceux qui n'avaient pas eurecours aux services de santé, croyaientque l'accès aux soins de santé avaitdiminué. Mais, dans l'ensemble, plus degens utilisent les services qu'avant (bienque les personnes âgées frêles et les plusdémunis reçoivent moins de serviceshospitaliers et spécialisés).

• Les barrières entre les hôpitaux et lesorganismes communautaires sont encore présentes. Par exemple, lespersonnes âgées, les nouvelles mères et les patients en santé mentale ontparfois de la difficulté à obtenir desservices communautaires après leursortie de l'hôpital.

• Quarante pour cent des patients de 70ans et plus qui ont quitté les servicesd'urgence ont connu une certaine baissede leur état fonctionnel. Le risque qu'ilsretournent à l'hôpital après avoir reçu leurcongé a été grandement réduit lorsqu'onleur donnait des renseignements sur lessoins de suivi et des références pour desservices de soins à domicile.

• Plus d'une personne âgée sur trois qui avisité l’urgence a affirmé ne pas avoiraccès à un omnipraticien.

• Le virage ambulatoire a augmenté lademande en soins auprès des CLSC. Leschercheurs affirment que pour cette raison,les programmes de promotion de la santéet de prévention des maladies et desblessures ont été réduits dans les CLSC.

Le vieillissement et leshôpitaux : les experts nes'entendent pas

Au XXe siècle, la population canadienne aaugmenté et vieilli. Cette tendance estappelée à se maintenir. En 1996, lespersonnes âgées représentaient 12 % de lapopulation. D'ici 2031, cette proportiondevrait grimper à 20 %.

De nombreux experts ont étudié lesconséquences possibles du vieillissement dela population sur l'utilisation des hôpitauxau Canada et dans d'autres pays. Les avissont partagés.

Certains craignent que les hôpitaux serontdépassés par le vieillissement de lapopulation. Les tenants de cette théorie fontvaloir qu'en moyenne, les personnes âgéessont plus enclines que les plus jeunes à utiliserdavantage les ressources de la santé. Ilsprévoient ensuite ce qui arriverait si les tauxactuels et les modèles d'utilisation deshôpitaux demeuraient inchangés alors que lapopulation augmenterait et vieillirait, commeon s'y attend. C'est donc dire qu'ils présumentqu'à l'avenir, les Canadiens utiliseraient leshôpitaux tout autant et qu'ils seraient soignésde la même façon. En tenant compte de ceshypothèses, les prévisions font ressortir uneaugmentation importante de l'utilisation deshôpitaux de soins de courte durée au coursde la prochaine décennie.8

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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D’autres affirment que de telles hypothèsesne sont pas réalistes. Premièrement, ilssoulignent les preuves récentes d'une « compression de la morbidité ». Parexemple, une recherche effectuée récemmentpar Statistique Canada révèle que lesCanadiens plus âgés peuvent s'attendre àune meilleure qualité de vie pendant pluslongtemps.9 Par conséquent, les personnesâgées sont actuellement plus en santé quejamais. Deuxièmement, ils relèvent leschangements spectaculaires dans la façondont les Canadiens utilisent les hôpitauxdepuis plusieurs décennies. Ainsi, lesdonnées de l'ICIS révèlent que le tauxd'hospitalisation des Canadiens a baissérégulièrement pendant cette période, malgrél'augmentation de la moyenne d'âge. Ladurée moyenne des séjours a aussi diminué.Lorsqu'il s'agit d'expliquer les modificationsrécentes dans l'utilisation des hôpitaux,10,11,12

certains chercheurs ont conclu que leschangements dans la fréquence et la duréedes hospitalisations des personnes dans

certains groupes d'âge comptent plus que levieillissement de la population.

Ceux qui partagent cette opinion affirmentque si l'on s'appuie sur des expériencesrécentes, on pourrait répondre à unedemande accrue causée par le vieillissementde la population si le système de santés'adaptait constamment.13 Ainsi, ils attirentl'attention sur des prévisions historiques (cellesde Statistique Canada à la fin des années1970 par exemple14) qui ont beaucoupsurestimé l'utilisation actuelle des hôpitaux enfonction des changements démographiquesprévus, et d'autres facteurs. En 1995-1996, laplus faible de ces prévisions était d'environ 20% supérieure à l'utilisation actuelle deshôpitaux† . La « plus plausible » de leursprévisions était d'environ 50 % trop élevée. Laquestion qu'ils posent est donc la suivante :pourquoi les prévisions actuelles, si elless'appuient sur des hypothèses similaires,seraient-elles meilleures?

Le débat se poursuit.

Accoucher à l'hôpitalLes soins aux personnes âgées

représentent peut-être une part importantedes jours-hôpitaux, mais la grossesse etl'accouchement sont toujours la premièrecause de l'hospitalisation des femmes auCanada. Un nombre importantd'accouchements se font par césarienne. Aucours des cinq dernières années, les taux decésarienne ont augmenté à l'échellenationale. Cette tendance — surtout aprèsque l'on ait enregistré des taux en baissedans la décennie précédente — a ravivé ladiscussion sur les pour et les contre del'intervention.15,16

Dans certains cas, les césariennes sont desinterventions essentielles qui sauvent des vies.Par exemple, des chercheurs ont récemmentétudié le cas de 2 083 femmes dans 26 paysayant donné naissance à un seul bébé qui se présentait soit en siège décomplété (lesjambes en extension), soit en siège complet(les jambes repliées).17 Ils ont constaté que les femmes, tout comme leur bébé, étaient enmeilleure santé si on avait planifié unecésarienne plutôt qu'un accouchement vaginal.

Taux d'hospitalisation en baisse 23Depuis plusieurs années, on assiste à une diminution constante dutaux d'hospitalisation en soins de courte durée par 100 000 habitants.Ce graphique illustre les taux normalisés selon l'âge pour lesCanadiens âgés entre 45 et 64 ans et de 65 ans et plus.

Source : Base de données sur la morbidité hospitalière, ICIS

† La différence peut s'expliquer en partie par une croissance démographique inférieure aux prévisions.

1994-1995 1995-1996 1996-1997 1997-1998 1998-1999

45-64 ans 65-74 ans

Taux

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25 000

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3. LES HÔPITAUX DE SOINS DE COURTE DURÉE AU CANADA : UN PORTRAIT

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Dans d'autres cas, la chirurgie n'est peut-être pas dans l'intérêt de la mère ou dubébé. Des experts de la Société desobstétriciens et gynécologues du Canada ontévalué les faits et établi des lignes directricessur les soins appropriés avant, pendant etaprès l'accouchement.18 Ils soulignent, entreautres, que la plupart des femmes, mêmeune grande partie de celles ayant déjà subiune césarienne, peuvent accoucher par voievaginale en toute sécurité. En fait, ilssignalent qu'un accouchement réussi par voievaginale après une césarienne comporte engénéral moins de risques pour la mère etqu'il occasione un séjour moins long àl'hôpital qu'un accouchement optionnel parcésarienne . Certaines données récentesindiquent aussi que les femmes qui ont unecésarienne ont plus de chances d'êtreréadmises à l'hôpital que celles quiaccouchent par voie vaginale.6

Les écarts dans les taux de césarienne

Les taux de césarienne varient grandementà l'intérieur d'un pays et entre ceux-ci.L'Organisation mondiale de la Santé arapporté des taux européens s'échelonnantentre 11 % (p. ex. aux Pays-Bas) et 29 % (p. ex. en Italie) en 1998.19 On observe aussisouvent des variations régionales dans lestaux de césarienne à l'intérieur d'un pays.20

Les données de l'ICIS révèlent qu'en 1998-

1999 au Canada, 19,2 % des naissances sesont faites par césarienne. Mais certainesrégions ont enregistré des taux supérieurs ouinférieurs. Ainsi, les taux de césarienne dansquatre des régions sanitaires au pays (100 000 habitants et plus) étaient supérieursà 25 %. À l'opposé, ils étaient inférieurs à 15 % dans deux régions.

Comment expliquer ces écarts? Bonnombre de facteurs influencent les taux decésarienne et, à l'heure actuelle, nous n'encomprenons que quelques-uns. Par exemple,des recherches effectuées récemment parl'Institut de recherches en services de santé del'Ontario portent à croire que le type de soinsdispensés à la mère peut être déterminant.21

L'étude a révélé que les taux de césarienneétaient inférieurs dans les hôpitauxd'enseignement et dans les hôpitaux dotés delignes directrices.

En attendant les soins Partout au pays, les périodes d'attente

pour des soins font régulièrement lesmanchettes. Et les sondages d'opinionrévèlent qu'il s'agit d'une préoccupationmajeure pour les Canadiens.

Les temps d'attente varient en fonctiond'un grand nombre de facteurs, y comprisles changements dans le fardeau de lamaladie, les modifications dans lesindications pour la chirurgie, la disponibilitédes médecins et des autres professionnelsde la santé, les modes de référence desmédecins, et la disponibilité des sallesd'opération et des autres ressources.22

Malheuseusement, nous disposons de trèspeu de données comparables sur qui attendquoi, pendant combien de temps, et sur lesfacteurs qui influencent l'attente. De même,nous savons peu de choses sur les effets àlong terme de l'attente pour des traitementscomme la chirurgie ou la chimiothérapie,ou d'autres traitements.

Différents groupes suivent l'évolution destemps d'attente au moyen de procédésdifférents. Il y a plusieurs façons d'y parvenir :on demande aux patients qui ont reçu letraitement dans une période donnée pendantcombien de temps ils ont attendu pourrecevoir des soins, ou encore on recueille

Comprendre les variations régionales 24dans les taux de césarienneCe tableau illustre qu’en 1998-1999, deux régions sanitaires auCanada ont affiché des taux de césarienne inférieurs à 15 %,tandis qu’ils étaient supérieurs à 25 % dans quatre régions. Bonnombre de facteurs influencent ces taux, notamment la fréquencedes accouchements par voie vaginale après les accouchementspar césarienne (le taux d'AVAC).

Source : Base de données sur la morbidité hospitalière, ICISRemarque : AVAC - Accouchement vaginal après césarienne

Région Taux de césarienne Taux d'AVAC Âge moyen des mères

Région de l'Estrie (Qc) 11,0 60 28Région des Laurentides (Qc) 14,0 44 29Nord de l'Okanagan (C.-B.) 25,0 23 29Région des services de santé et 26,7 16 28des services communautaires de l'Est (T.-N)Région de la capitale (C.-B) 28,0 30 30Région des services de santé et 29,4 7 28des services communautaires du Centre (T.-N)

i

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

32

les données directement dans les dossiersmédicaux ou dans des systèmes de surveillancespécialisés.

On peut aussi demander aux médecinspendant combien de temps un patient devraattendre pour des types de soins précis. Uneétude de la Fondation canadienne de larecherche sur les services de santé (FCRSS)23

révèle que la dernière solution proposée estpeut-être la meilleure façon de mesurer lasatisfaction des patients à l'égard des tempsd'attente. Il est difficile de comparer les deuxméthodes en raison des différences dans lesdéfinitions utilisées. Mais, dans les nombreuxdomaines où on peut établir des comparaisonsdétaillées, les temps d'attente mesurés au moyen de la première méthode semblent être

plus courts que ceux mesurés au moyen de la deuxième.

Suivre l'évolution des tempsd'attente au Canada

Il n'existe pas de liste d'attente en chirurgiepour l'ensemble du Canada. Dans plusieursrégions, pour plusieurs interventions, il n'existemême pas de liste commune de tous lespatients en attente de soins. Il existe tout demême des régions où on dispose de ren-seignements sur qui attend quoi et pendantcombien de temps. La plupart de ces renseignements figuraient dans le rapport del'an dernier.

Par exemple, le Réseau ontarien des soins encardiologie fournit des renseignements sur lesattentes pour les pontages. Selon ses plusrécentes données,24 l'attente médiane était detrois jours en 2000. Elle était plus longue pourles cas semi-urgents, huit jours, et non urgents,44 jours. Pour les trois degrés d'urgence, plusde 70 % des patients ont été opérés dans lesdélais recommandés.

Attendre ou ne pas attendre… Dans certains cas, chaque minute compte. Par exemple, un patient qui

saigne abondamment doit être soigné immédiatement. Mais dans bien descas, l'attente ne porte pas atteinte à la vie. Il n'est pas facile d'établir destemps d'attente qui sont sans risque sur le plan médical. De même, il estdifficile d'évaluer les effets de l'anxiété, de l'absence au travail, de ladouleur ou des autres répercussions auxquelles un patient doit faire facependant qu'il attend d'être soigné. Dans l'Ouest canadien, des experts ontrécemment analysé les recherches portant sur les conséquences despériodes d'attente sur la santé dans le cas de certaines maladies etinterventions. Voici ce qu'ils ont constaté :

Pour le cancer du sein …• Les patientes traitées dans un délai de trois à six mois avaient plus

de chances d'être en vie cinq ans après le diagnostic que celles qui ont attendu plus longtemps.

• Le temps écoulé entre le diagnostic et le traitement peut être stressant. Les femmes en attente d'une chirurgie étaient souvent victimes d'insomnie, de sautes d'humeur, de dépression et de tension.

Pour les arthroplasties de la hanche et du genou …• Après la chirurgie, la douleur s'atténue et la fonction s'améliore

grandement.• Après la chirurgie, la qualité de vie des patients s'améliore

sensiblement.

Pour les chirurgies de la cataracte …• La vue des patients s'améliore d'environ 20 à 25 % après la

chirurgie. Les évaluations de ces résultats sur la qualité de vie des patients varient. Les résultats des études de l'amélioration de la vue des patients s'échelonnent entre 2 % et 25 %.

Pour les chirurgies liées au cancer du côlon et du rectum …• On ne sait pas au juste comment les retards affectent les chances de

survie des patients à court et à long terme.• Les patients qui attendent d'être opérés ressentent souvent de la

douleur, mais, dans la plupart des cas, la chirurgie ne l'atténue pas.• Un traitement qui intervient à temps semble réduire la souffrance,

l'angoisse, la dépression et les perturbations du sommeil qui guettentbien des patients.

Source : Western Canada Waiting List Project

Top chrono 25Il n'est pas facile de comparer les données en provenance dedifférentes régions du pays parce qu'on peut définir les tempsd'attente de bien des façons. Est-ce que l’ « attente » commence avecles premières douleurs ou les premiers symptômes? Ou plutôt à lapremière visite chez le médecin de famille? Ou encore lorsque destests de laboratoire viennent confirmer que d'autres traitements sontnécessaires? Il n'y a pas qu'une seule réponse et chacune d'entre ellesa ses pour et ses contre. Toutefois, si on veut établir de véritablescomparaisons, il faut mettre fin à ces différends. Le graphique ci-dessous illustre une démarche possible avec diverses options pourcalculer les temps d'attente.

Réévaluation par spécialiste

Décision surtraitement non chirurgical

Autres tests

= Quand le chrono peut être mis en marche

= Quand le chrono peut être arrêté

Aller chercher de l’aide

Renvoi àspécialisteÉvaluation par

spécialisteTests

Évaluation paromnipraticien

Décision :chirurgie

Chirurgie

Premiers symptômes

Guérison

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3. LES HÔPITAUX DE SOINS DE COURTE DURÉE AU CANADA : UN PORTRAIT

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D'autres provinces publient également desrenseignements sur les temps d'attente pourdes types précis de soins. Les graphiquessuivants présentent des exemples de l'Albertaet de la Colombie-Britannique.

L'attente en Colombie-Britannique 27En Colombie-Britannique, plus de 30 des plus gros hôpitaux de laprovince font rapport régulièrement au ministère de la Santé et auministère responsable des personnes âgées sur les temps d'attentepour diverses interventions chirurgicales. Les résultats (par hôpitalet par chirurgien) sur les temps d'attente entre le moment où lachirurgie a été prescrite et le moment où elle a eu lieu, sontaffichés sur le site Web du ministère. Le plus récent rapport de laColombie-Britannique présente des données sur les temps d'attentemédians — le moment où la moitié des patients attend moinslongtemps et où la moitié des patients attend plus longtemps —pour 17 types de chirurgie non urgente. Ce graphique illustre lenombre médian de semaines d'attente pour les cinq types dechirurgie les plus courants. Les temps d'attente médians sontcalculés en fonction d'une période de six mois.

L'attente en Alberta 26Récemment, le ministère de la Santé et du Bien-être de l'Alberta acommencé à publier tous les trois mois des comparaisonsrégionales du nombre de patients, des listes d'attente et des tempsd'attente pour les arthroplasties de la hanche et du genou, leschirurgies à coeur ouvert, les soins de longue durée et les tempsd'attente pour l'hospitalisation depuis les salles d'urgence. Cetableau compare, à titre d'exemple, le nombre de semaines queles patients cancéreux ont dû attendre pour la radiothérapie àEdmonton et à Calgary. Les temps d'attente visés par legouvernement sont aussi indiqués.

Source : Alberta's Health and Wellness System: Some Performace Indicators, Alberta Health and Wellness

Source : Provincial Waiting List Trends, British Columbia Ministry of Health and Ministry Responsible for Seniors

31 mars 30 juin 30 septembre Temps 2000 2000 2000 d'attente visé

Radiothérapie - sein/prostate

Cross Cancer Institute 11 semaines 9 semaines 4 semaines 4 semaines(Edmonton)

Tom Baker Cancer de 4 à 4,5 5 semaines de 3,5 à 4 4 semainesCentre (Calgary) semaines semaines

- la plupart des * de 2 à 3,5 de 2 à 4 de 1,5 à 3 de 2 à 4 autres tumeurs semaines semaines semaines semaines

Chimiothérapie* 1 semaine 1 semaine 1 semaine 1 semaine

Juin 96 Déc 96 Juin 97 Déc 97 Juin 98 Déc 98 Juin 99 Déc 99 Juin 00Chirurgie de l'oeil Chirurgie gynécologique Chirurgie urologiqueChirurgie générale Chirurgie orthopédique

Tem

ps d

'atten

te m

édian

(sem

aines

)

10

9

8

7

6

5

4

3

2

1

0

* Temps moyens pour les 2 centres

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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Démêler lesfaits

Les résultats des étudessur les temps d'attentesemblent se contredire, enpartie à cause desdifférences dans lesméthodes utilisées et lessources de données. Cetableau présente certainesdes différences majeuresdans des études de tempsau Canada. De plus,même si la plupart desétudes incluent tous lespatients ayant reçu dessoins, la portée dessondages auprès desmédecins varie. Parexemple, seulement lequart des médecinscontactés par l'InstitutFraser en 1999 ontrépondu au sondage.

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Étude Source des données/couverture Conclusion générale Temps mesurés Période de tempsColombie-Britannique Expérience des patients telle que

rapportée par les hôpitaux.Temps d'attente généralementstables jusqu'à la fin de 1998;tendance à augmenter dans les6 à 12 mois suivants; légèrebaisse dans les 6 derniers mois.

De la réservation de la chirurgieà la chirurgie.

De juin 1995 à juin 2000.

Alberta Autorités sanitaires régionales(remplacements articulaires);Conseil du cancer de l'Alberta.

Temps d'attente varient entre lesrégions, certaines se situant en-dessous ou au-dessus des ciblesprovinciales; temps d'attentepour le traitement du cancer ontdiminué dans le derniertrimestre étudié.

Prescription pour un premiertraitement de radiation et dechimiothérapie; de laréservation de la chirurgie à lachirurgie pour remplacementarticulaire.

Cancer : de janv. à sept. 2000; remplacementsarticulaires : d'avril à juin 2000.

Manitoba Expérience des patients selon lesréclamations à l'assurance-maladie (tous les patients).

Peu de changements dans lestemps d'attente.

De la consultation avec unspécialiste à la chirurgie.

De 1992-1993 à 1996-1997.

Nouvelle-Écosse Expérience des patients selon lesréclamations à l'assurance-maladie (tous les patients).

Temps d'attente généralementmoins longs, sauf pourchirurgies de la cataracte.

De la consultation avec unspécialiste à la chirurgie.

De 1992-1993 à 1995-1996.

Réseau ontarien des soinscardiaques

Expérience des patients telle querapportée par les hôpitaux.

Différences régionales, maisdans toutes les régions, lespatients urgents attendent lemoins longtemps.

De la réservation de la chirurgieà la chirurgie.

D'août à octobre 2000.

Nouveau-Brunswick Listes d'attente en chirurgiedans hôpitaux régionaux.

55 % plus de cas en attente à lafin mars 1999 c. 1998.

Nbre de patients en attente, nonles temps d'attente.

Mars - 1996 à 1999 -

Institut Fraser Sondage sur l'opinion desmédecins au sujet des tempsd'attente prévus.

Temps d'attente plus longs àpartir de 1998, sauf en Ontarioet au Manitoba.

De la consultation avec unomnipraticien à la chirurgie.

De 1991 à 1999.

Sondage du Fonds duCommonwealth auprès desmédecins

Sondage sur l'opinion desmédecins au sujet des tempsd'attente prévus.

Temps d'attente prévus pourarthroplasties de la hanche pluscourts au Canada qu'enAustralie, en Nouvelle-Zélandeet au Royaume-Uni, mais pluslongs qu'aux États-Unis.

Non précisés. D'avril à juillet 2000.

Source : Compilation de l'ICIS

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3. LES HÔPITAUX DE SOINS DE COURTE DURÉE AU CANADA : UN PORTRAIT

35

Les lacunes de l'information

Ce que nous savons• Les types de patients qui reçoivent des soins de courte durée en milieu hospitalier, la

durée de leur séjour et les interventions qu'ils subissent.• Le nombre de visites à l'urgence, de visites dans les cliniques et d'autres services

dispensés par les hôpitaux qui soumettent des données.• Certaines données locales et provinciales sur les temps d'attente. • Les points communs des résultats à court et à long terme de certains types de soins dans

différents endroits au pays (voir Le résultat des soins). • Comment, dans l'ensemble, la qualité des soins pour la plupart des groupes (mesurée

par les taux de mortalité, les admissions subséquentes, les visites à l'urgence, et d'autresindicateurs semblables) a changé après la réduction des effectifs dans les hôpitaux danscertaines provinces et collectivités.

Ce que nous ignorons• Quels genres de services sont dispensés par les services d'urgence et les cliniques de

consultations externes des hôpitaux? Jusqu'à quel point la combinaison changeante desservices hospitaliers répond-elle aux besoins des collectivités?

• Comment les temps d'attente au pays se comparent-ils? Quel pourcentage des tempsd'attente s'inscrit dans les directives recommandées pour la plupart des traitements?Quelles sont les répercussions de l'attente sur les plans émotionnel et physique?

• Dans quelle mesure les patients et leur famille sont-ils satisfaits des soins hospitaliersqu'ils reçoivent?

• Comment les choses se passent-elles pour la plupart des patients après leur départ del'hôpital?

Ce qui se passe• Dans plusieurs régions du pays, des chercheurs, des administrateurs et des décisionnaires

continuent de mettre au point des nouveaux indicateurs et d'utiliser ceux qui existent poursuivre les conséquences à court et à long terme des changements dans les hôpitaux.

• Les premiers ministres des provinces et le premier ministre du Canada ont convenu desurveiller, dans leur secteur de compétence, les réadmissions, les temps d'attente, et 12autres indicateurs, et d'en faire rapport d'ici 2002.

• Un projet sur les listes d'attente dans l'Ouest du Canada (le Western Canada Waiting ListProject) a mis au point des nouveaux outils pour aider à gérer les listes d'attente dans lesdomaines suivants : chirurgie de la cataracte, santé mentale des enfants, chirurgiegénérale, arthroplasties de la hanche et du genou et examens par IRM. Un projetsemblable fait ses débuts en Ontario.

• L'ICIS établit des lignes directrices améliorées pour rapporter les temps d'attente pour lespatients admis dans les hôpitaux depuis l'urgence (en vigueur en avril 2001). Leshôpitaux de Terre-Neuve, de la Nouvelle-Écosse, de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick,sont obligés de recueillir cette information. Ils peuvent maintenant comparer les tempsd'attente pour leurs patients à ceux des autres établissements. Certains hôpitaux dansd'autres régions du pays participent également à ce programme ou à d'autres initiativessemblables à l'échelle locale ou provinciale.

• Le Registre canadien des remplacements articulaires sera bientôt en mesure de recueillirl'information sur les temps d'attente dans les établissements participants.

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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Pour en savoir davantage1 Health Services Utilization and Research Commission (HSURC) (1999). Assessing the Impact of the 1993Acute Care Funding Cuts to Rural Saskatchewan Hospitals, Summary Report No. 13, 1-16. Saskatoon :HSURC2 Brownell, M., Roos, N.P. et Burchill, C. (1999). Monitoring the Winnipeg Hospital System: 1990-91 Through1996-97. Centre d'élaboration et d'évaluation de la politique des soins de santé du Manitoba. Winnipeg :CEEPSSM3 Shapiro, E., Tate, R.B., Write, B. et Plohman, J. (2000). Changes in the Perception of Health Care Policy andDelivery Among Manitoba Elders During the Downsizing of the Hospital Sector. Revue canadienne duvieillissement, 19(1), 18-344 Sheps, S.B., Reid, R.J., Barer, M.L., Krueger, H., McGrail, K.M., Green, B., Evans, R.G. et Hertzman, C.(2000). Hospital Downsizing and Trends in Health Care Use Among Elderly People in British Columbia. Journalde l'Association médicale canadienne, 163 (4), 397-4015 La réforme du système de santé canadien de soins de santé et son impact sur la santé de la population,Cahier du participant, Résumé des cas. Séminaire interdisciplinaire, Montréal, 16-17 novembre 2000, 1 57-706 Direction de la santé publique (2000). Impact de la transformation du réseau montréalais sur la santé -Rapport annuel 2000 sur la santé de la population montréalaise. Régie régionale de la santé et des servicessociaux de Montréal-Centre. www.santepub-mtl.qc.ca7 Régie régionale de la santé et des services sociaux (2001). Un regard sur les attentes et la satisfaction desMontréalais en l'an 2000. Montréal-Centre : Régie régionale de la santé et des services sociaux.8 Denton, F.T. et Spencer, B.G. (1995). Demographic change and the cost of publicly funded health care.Revue canadienne du vieillissement, 14 (2), 174-1929 Statistique Canada (2000). L'état de santé des personnes âgées. Rapports sur la santé. Numéro spécial, 11 (3), 47-6210 McGrail, K.M., Evans, R.G., Barer, M.L., Sheps, S.B., Hertzman, C. et Kazanjian, A. (1998). The Quick andthe Dead: The Utilization of Hospital Services in British Columbia, 1969 to 1995/96. Vancouver: Centre forHealth Services and Policy Research, University of British Columbia11 Denton, F.T., Gafni, A. et Spencer, B.G. (1995). The SHARP way to plan health care services: A descriptionof the system and some illustrative applications in nursing human resource planning. Socio-EconomicPlanning Sciences, 29 (2), 125-13712 Getzen, T.E. (1992). Population Aging and the Growth of Health Expenditures. Journal of Gerontology, 47, S98-S10413 Rosenberg, M.W. (2000). The Effects of Population Aging on the Canadian Health Care system. SEDAPResearch Paper No. 14. http://socserv2.mcmaster.ca/sedap/14 Lefebvre, L.A., Zsigmond, Z. et Devereaux, M.S. (1979). Hôpitaux horizon 2031 : Les effets du mouvementde la population sur les besoins en soins hospitaliers, 1967-2031. Ottawa : Statistique Canada15 Sachs, B.P., Kobelin, C., Castro, M.A. et Firgoletto, F. (1999). The risks of lowering the cesarean-deliveryrate. The New England Journal of Medicine, 340, 54-5716 Groom , K. et Brown, S.P. (2000). The rate of caeserean section is not the issue. British Medical Journal,320, 107217 Hannah, M.E., Hannah, W.J., Hewson, S.A., Hodnett, E.D., Saigal, S, et Willan A.R. (2000). Plannedcaesarean section versus planned vaginal birth for breech presentation at term: A randomized multicentretrial. The Lancet, 356 (9239), 1375-138318 Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (1997). Accouchement vaginal après césarienne.Directive clinique de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Ottawa : SOGC19 OMS. European Public Health Information Network for Eastern Europe (2000).http://www.euphin.dk/hfa/Presult.asp20 Day, P., Sullivan, E.A., Ford, J. et Lancaster, P. (1999). Australia's Mothers and Babies 1997. Sydney : AIHWNational Perinatal Statistics Unit21 Anderson. G.M. et Axcell, T. (1996). Cesarian section. In Goel, V. et al (eds). Patterns of Health care inOntario. ICES Practice Atlas, 2nd ed. Ottawa : Association médicale canadienne, 170-17722 McDonald, P., Shortt, S., Sanmartin, C., Barer, M., Lewis, S. et Sheps, S. (1998). Listes d'attente et tempsd'attente pour des soins de santé au Canada : Plus de gestion!! Plus d'argent? http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/pnrds/listeatt.htm23 Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé (FCRSS) (1998). Quid Novi? 1(4). Ottawa : FCRSS24 Cardiac Care Network of Ontario (2000). www.ccn.on.ca/access

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Certains types de soins, par exemple les accouchements et les chirurgies majeures,sont en général dispensés seulement dans les hôpitaux de soins de courte durée.D'autres sont dispensés dans d'autres établissements ou par le biais d'autresprogrammes. Comparativement aux soins hospitaliers, peu d'information est rapportéeau sujet de ces types de soins, bien que certaines données soient disponibles.

Dans le rapport de l'an dernier, nous avons attiré l'attention sur quatre domaines oùles soins se poursuivent au-delà de l'hôpital : la réadaptation, les soins de longuedurée, les soins à domicile et les soins palliatifs. Cette année, nous reparlons des soinsà domicile et des soins de longue durée, et abordons les services de santé mentale etde télésanté.

Les soins de santé mentale au Canada Un grand nombre de Canadiens jugent leur santé mentale comme étant bonne ou

excellente. Par contre, d'autres souffrent de dépression, de schizophrénie, d'autrestroubles de santé mentale ou de toxicomanie. Ainsi, dans le cadre de l'Enquêtenationale sur la santé de la population de 1998-1999, environ 4 % des Canadiens de12 ans et plus ont déclaré présenter des symptômes qui semblent indiquer qu'ils ontconnu au moins un épisode de dépression grave au cours de l'année précédente. Lessymptômes étaient plus fréquents chez les femmes (6 %) que chez les hommes (3 %).

Plusieurs des personnes qui déclarent présenter des symptômes de dépression nesont pas soignées pour ce problème. Par exemple, selon l'Enquête nationale sur lasanté de la population de 1994-1995, moins de la moitié (43 %) de ceux qui ontdéclaré présenter des symptômes qui semblent indiquer un épisode de dépressionmajeure ont dit qu'ils avaient parlé à un professionnel de la santé au sujet de leursanté émotionnelle ou mentale au cours de l'année précédente.1 Des recherchesréalisées par l'Institut de recherche en services de santé en Ontario semblent indiquerque de nombreuses personnes souffrant de dépression ne vont pas chercher de l'aidepour ce problème, mais consultent un médecin pour d'autres problèmes.2

Ceux qui se font soigner pour des problèmes de santé mentale et de toxicomanieont tendance à obtenir l'aide de leur médecin de famille, de gestionnaires de cas, detravailleurs sociaux et de tout un éventail d'autres dispensateurs de soins. Ainsi, uneétude récente a révélé qu'environ les deux tiers des Ontariens qui recevaient dessoins médicaux pour des troubles de santé mentale en 1997-1998 consultaient leurmédecin de famille.3

Certaines personnes ont besoin d'interventions plus poussées, y comprisl'hospitalisation, à cause de troubles mentaux graves ou persistants. Une série deréformes des services de santé mentale, qui a pris naissance dans les années 1960,préconisait le soutien et le traitement dans la collectivité des personnes atteintes detroubles graves de santé mentale, et une dépendance réduite à l'égard des séjoursprolongés dans les hôpitaux psychiatriques provinciaux.

4. La prestation des soinsspéciaux : un portrait

4. LA PRESTATION DES SOINS SPÉCIAUX : UN PORTRAIT

i

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Quels ont été les résultats de la « désinstitutionnalisation »? On ne disposepas d'information détaillée, mais desrecherches ont été effectuées dans certainesrégions du pays. Par exemple, une étuderécente a suivi les patients qui avaientséjourné pendant une longue période detemps dans un gros hôpital psychiatrique duQuébec et qui avaient reçu leur congé entre1989 et 1998. L'étude a révélé que presquetous les patients recevaient les soinsappropriés dans la collectivité, en généraldans des milieux étroitement surveillés. On aconclu que les coûts des services d'aide à lavie autonome dans la collectivité étaientmoindres que les coûts de l'hospitalisationprolongée.4

En 1997, une revue des meilleurespratiques de la réforme de la santé mentalea mené à la conclusion que la disponibilitédes appuis — comme le logement, lesservices professionnels et scolaires, lesservices d'intervention en temps de crise, et laprise en charge dans la collectivité — avaittendance à réduire les besoins en matière desoins en établissement.5 La revue aégalement indiqué que les sans-abri atteintsde troubles mentaux avaient souvent besoind'appuis communautaires et professionnels,en plus de tout un choix de logement.

Combien de personnes sont affectées?Certaines données permettent de penser que lenombre est très élevé. En 1996-1997, unsondage a été réalisé à Toronto auprès desusagers adultes des abris de secours. Plus de75 % d'entre eux avaient été diagnostiquésavec au moins un trouble permanent. Pour unpeu plus de la moitié (51 %), il s'agissait detroubles de l'humeur.6 Une étude plus récenteréalisée à Vancouver a révélé que les deux tiersdes usagers des abris de secours en 1999étaient atteints d'une forme quelconque demaladie mentale.7

LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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Hospitalisations en psychiatrie 28au CanadaDe nombreux patients hospitalisés en soins de courte durée ou dansdes établissements psychiatriques présentent des troubles de santémentale ou de toxicomanie. Pour certains, il s'agit de la raisonprincipale (diagnostic principal) de leur séjour à l'hôpital. D'autressont soignés pour d'autres raisons mais ont quand même eu undiagnostic secondaire de troubles de santé mentale ou detoxicomanie. Ce graphique illustre le pourcentage de patients qui ontreçu leur congé d'un hôpital de soins de courte durée ou d'unétablissment psychiatrique, ou qui y sont décédés, en 1997-1998, etqui appartenaient à ces deux catégories.

Source : Base de données sur la morbidité hospitalière, ICIS

La santé des personnes âgées 29Comme on pouvait s'y attendre, le profil de santé des personnes âgéesvivant dans des établissements de soins de santé entre 1996 et 1997était différent de celui des personnes âgées vivant dans la collectivité.Quelles étaient ces différences? Quatre résidents sur 10 ont déclaréêtre en bonne ou en excellente santé, comparativement à presque 8sur 10 des personnes vivant dans leur demeure. De même, lesrésidents avaient plus tendance à rapporter des maladies chroniques.

Source : Enquête nationale sur la santé de la population, Statistique Canada

Qui vit dans les établissements desoins de santé?

Voici la composition des résidents des établissements de soins de santé,selon l'Enquête nationale sur la santé de la population de 1996-1997 :

• plus de femmes que d'hommes (68 % des résidents);• les personnes plus âgées (âge moyen des femmes : 83 ans; des

hommes : 69 ans);• les personnes atteintes d'incapacité à long terme (71 % des résidents);• les personnes atteintes d'un problème de santé chronique ou plus,

comme l'incontinence, une maladie cardiaque, la maladie d'Alzheimeret d'autres démences (95 % des résidents).

T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn/ Can.T. N.-O.

Diagnostic principal 1997-1998 Diagnostic comorbide 1997-1998

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4. LA PRESTATION DES SOINS SPÉCIAUX : UN PORTRAIT

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Vivre dans lesétablissements de santé

En 1996-1997, selon une enquête réaliséepar Statistique Canada, presque 185 000personnes âgées et 35 000 Canadiens plusjeunes vivaient dans des foyers de soinsinfirmiers et d'autres établissements de santé.Presque la moitié d'entre eux étaient desnouveaux venus. Ils avaient emménagé dansl'établissement au cours des deux annéesprécédentes.

Une étude récente de Statistique Canada asuivi pendant quatre ans 2 300 personnesvivant dans des établissements de santé unpeu partout au pays en 1994-1995.8 Environles deux tiers des personnes étaient desfemmes âgées et leur moyenne d'âge était de80 ans, comparativement à 67 ans pour leshommes. La majorité d'entre elles (68 % despersonnes âgées) avaient au moins unproblème de santé chronique, commel'incontinence, la maladie d'Alzheimer (oud'autres formes de démence) ou les séquellesd'un ACV.

Qu'est-ce qui leur est arrivé? Quatre ansplus tard, environ la moitié des résidentsétaient décédés. Il y a quand même unebonne nouvelle : trois résidents sur cinq ontdit que leur santé en 1998-1999 était aussibonne, sinon meilleure, qu'en 1994-1995. Etune grande proportion des résidentsmenaient une vie sociale aussi ou sinon plusactive que quatre ans auparavant. Parexemple, deux résidents sur trois ayant desamis proches à l'extérieur de l'établissementdisaient les voir autant ou plus souvent quelors de la première enquête. De même, prèsde quatre résidents sur cinq ayant de lafamille proche ont eu un contact avec un deses membres au moins aussi souvent quequatre ans auparavant.

Mais il y a une mauvaise nouvelle : deuxrésidents sur trois avaient plus de problèmesde santé chroniques que quatre ansauparavant. Les nouveaux problèmes les pluscourants étaient : ostéoporose, maladie ducoeur, maladie d'Alzheimer (ou d'autresformes de démence). Ces résultats ne sontpas surprenants car cette population atendance à être en mauvaise santé et elle avieilli pendant l'étude.

Les soins de santé chez soi Les soins à domicile sont une composante

importante de notre système de santé. Parfois,ils remplacent les soins hospitaliers ou lesétablissements de soins de longue durée. End'autres circonstances, leur but est d'aider lesclients à conserver leur autonomie dans lemilieu où ils vivent ou d'offrir des services deprévention en vue de réduire les besoins àlong terme en matière de soins.

Qui utilise les soins à domicile? Dans lecadre de l'Enquête nationale sur la santé dela population de 1998-1999, environ 12 %des personnes âgées au Canada ont déclaréavoir bénéficié des services de soins àdomicile financés par l'État. L'enquête aégalement révélé que l'utilisation des soins àdomicile augmente avec l'âge. La plupart desusagers avaient besoin d'aide pour lesactivités quotidiennes, comme la préparationdes repas et l'entretien ménager.

Les services couverts par les programmespublics de soins à domicile varient d'unendroit à l'autre au pays (voir le tableau ci-dessous). Mais peu importe l'endroit, lapremière étape est généralement celle del'évaluation. Une étude récente, qui fait partied'une évaluation continue de la rentabilité des

Les services couverts 30Les programmes de soins à domicile qu'offrent les provinces et lesterritoires présentent certaines différences. En 1999, tous lessecteurs de compétence couvraient des services comme l'évaluationet la gestion des cas, les soins infirmiers et le soutien à domicilepour les clients admissibles. Par contre, seulement certains d'entreeux incluaient les médicaments de prescription et divers types detraitement dans les services de soins à domicile financés par l'État.Si les clients des programmes de soins à domicile voulaient d'autresservices, ils devaient en général en assumer les coûts, soitdirectement, soit par l'entremise d'une assurance privée.

Source : Santé Canada, Programmes provinciaux et territoriaux de soins à domicile : Une synthèse pour le Canada, mises à jour compilées par l'ICIS

Service C.-B. Alb. Sask. Man. Ont. Qc N.-B. N.-É. Î.-P.-É. T.-N. T. N.-O. Yn

Évaluation et ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉

gestion des casSoins infirmiers ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉

Équipement et ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉

fournitures médicalesErgothérapie/ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉

physiothérapieOrthophonie ❉ ❉

Inhalothérapie ❉ ❉

Travail social ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉

Soutien à la maison ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉ ❉

Médicaments de ❉ ❉ ❉ ❉ ❉

prescription

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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soins à domicile, a examiné les facteursdont les gestionnaires de cas dans cinqprovinces tiennent compte au moment dedécider si une personne devrait recevoir dessoins à domicile ou être placée enétablissement.9 Voici ce que les chercheursont conclu : la capacité fonctionnelle de lapersonne, ainsi que des facteurs plusgénéraux comme l'accès aux services desoins à domicile et leur financement, ladisponibilité d'un aidant naturel, la santé decelui-ci, et l'accès aux travailleurs de l'aide àdomicile (y compris l'aide à l'entretienménager), pèsent tous dans la balance.

À l'heure où les programmes de soins àdomicile suscitent de plus en plus d'intérêt,on réalise de plus en plus l'importance d'unemeilleure information sur les services offertset leurs résultats. L'ICIS a donc reçu del’argent du Fonds pour l'adaptation desservices de santé et du Carnet de route del'information sur la santé pour travailler avec11 régions sanitaires et des experts enmatière de soins à domicile afin d'établir desindicateurs efficaces pour les soins àdomicile, et les mettre à l'essai. Cesindicateurs sont conçus pour aider les régionssanitaires à surveiller et à comparer la santé

de leurs clients et à contrôler la qualité et lerendement des services de soins à domicile.

Dans un premier temps, il fallait tester lesindicateurs en fonction des données dont lesrégions disposaient. Les résultats, quiviennent tout juste d'être divulgués, cadrentavec ceux d'autres recherches. Voici ce queles régions pilotes ont rapporté.

• La majorité de leurs clients sont despersonnes âgées.

• La plupart des bénéficiaires de servicessont des femmes.

• Moins d'un tiers des clients vivent seuls,mais la proportion de ceux vivant seulssemble augmenter avec l'âge,particulièrement chez les femmes.

• Bon nombre de clients ont de la difficultéà accomplir certaines tâches, commeprendre un bain, préparer les repas etfaire les courses.

• Le plus souvent, les clients ne reçoiventplus les services parce qu'ils ont atteint lesobjectifs qu'ils visaient. De plus, unnombre important d'entre eux sonttransférés dans des milieux institutionnels.

Nous reviendrons sur cette question dansles rapports à venir.

L'alliance de la technologieélectronique et des soins de santé

Dans un pays aussi vaste que le nôtre,assurer l'accès à des soins de qualité à tousest un tour de force. Les nouvellestechnologies commencent à offrir desmoyens novateurs de dispenser des servicesde santé sur de courtes et de longuesdistances et de diffuser des renseignements. Il s'agit de la télésanté.

Toute une gamme de services peuventmaintenant être dispensés au moyen de latélésanté. Par exemple, on peut transmettreélectroniquement des radiographies etd'autres images diagnostiques pour qu'ellessoient interprétées par des radiologistes quihabitent à des kilomètres de l'endroit où lesimages ont été prises. Le domaine del'ophtalmologie pédiatrique nous offre unautre exemple. Des progrès récentspermettent d'éviter de transporter les bébés

Différences dans l'état fonctionnel 31Les Canadiens reçoivent des soins à domicile pour plusieursraisons — ils ont besoin d'aide, entre autres, pour préparer lesrepas, se laver, ou accomplir d'autres activités. Dans le cadre d'unprojet pilote, cinq programmes régionaux de soins à domicile ontrécemment fait rapport sur l'état fonctionnel de leurs clients àl'admission au programme. Les notes moyennes, qui s'échelonnententre 1 (dépendant[e]) et 4 (autonome), sont présentées dans cegraphique. Elles étaient invariablement basses pour certainesactivités, et élevées pour d'autres.

Source : Évaluation des normes d'information pour les soins à domicile, Rapport final de projet duFonds pour l'adaptation des services de santé, ICIS

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4. LA PRESTATION DES SOINS SPÉCIAUX : UN PORTRAIT

41

prématurés à un grand hôpital pour qu'ils ysubissent un test visant à déterminer s'ils ontbesoin d'un traitement pour prévenir lacécité. Des caméras spéciales transmettentdes images de la rétine d'un bébé à desspécialistes dans les centres urbains. Lesbébés qui doivent être soignés devront peut-être voyager, mais les autres pourront resterplus près de leurs parents. Les autres emploisde la technologie électronique vont desévaluations en cardiologie au moyen decaméras vidéo et de stéthoscopesélectroniques, à la télépsychothérapie, enpassant par des groupes de soutien pour lecancer qui se servent des technologies destélécommunications pour rassembler les gensdans l'espace virtuel.

L'utilisation de la télésanté au Canada

Un certain nombre de projets sur latélésanté sont en cours au pays. La gammedes utilisations de la technologie est nonseulement variée, mais en pleine expansion.

Certains réseaux de télésanté relient descliniques et des hôpitaux par delà lesfrontières provinciales, territoriales, et même,internationales. Mais les liaisons ne couvrentpas que les longues distances. Certainesrelient l'équipement de surveillance au

domicile d'un patient et les établissements desanté locaux au moyen des lignestéléphoniques. D'autres permettent auxhôpitaux et aux cliniques d'une même régiond'échanger, au besoin, des renseignementssur un patient.

Évaluer la télésantéPlusieurs technologies et projets de télésanté

sont relativement nouveaux. Les évaluationsdes premières initiatives sont maintenantdisponibles et certains résultats portent à croireque les applications de la télésanté sontprometteuses. Par contre, sur les planstechnologique, juridique, organisationnel,clinique, et bien d'autres encore, certainsproblèmes devront être résolus.

Selon une revue systématique effectuéerécemment à l'échelle internationale sur lasatisfaction des patients à l'égard de latélémédecine, les patients acceptent et sont engénéral satisfaits des soins qu'ils ont reçus.10

Ces résultats sont conformes à ceux deplusieurs études canadiennes.

Par exemple, les évaluations des retombéesde cinq projets de télésanté en Nouvelle-Écosse sur la santé des patients ont révéléplusieurs résultats favorables. Voici certainesdes constatations (généralement relevées entreavril 1998 et mars 2000).

La télésanté au pays 33Des projets de télésanté sont en cours dans toutes les provinces ettous les territoires. Cette carte en présente un échantillon pourchaque secteur de compétence en 2000 ou 2001.

Qu'est-ce que la télésanté? 32Selon Industrie Canada, il s'agit de « l'utilisation de la technologie etdes réseaux d'information et de communications pour la diffusiond'information sur la santé, la prestation de services de santé et lafourniture d'expertise en la matière sur de courtes ou de longuesdistances ». Voici des exemples des applications de la télésanté.

Source : Industrie Canada

Télémédecine, « la médecine à distance »

Télé-éducation, triage téléphonique -information et formation à l'intention desprofessionnels de la santé, des patients etdu public

Télésurveillance, télé-soins à domicile,réseaux d'urgence

Dossiers et information électroniques despatients

Consultations, dermatologie, radiologie, cardiologie,psychiatrie, échographie, information sur le diabète,réadaptation, etc.

Formation des médecins et des infirmières,renseignements à l'intention des patients et desconsommateurs par l'entremise de l'Internet, dutéléphone, de CD-ROM, etc.

Surveillance des patients en hémodialyse et atteints demaladies cardiaques, perfusion télécommandée pour lespatients en oncologie, soins à domicile assistés pour lespersonnes âgées, systèmes d'urgence reliant maisons et hôpitaux

Couplage des dossiers des patients et des sourcesd'information au sein d'un réseau (p. ex. pharmacies,cliniques, dossiers des patients, résultats de tests, etc.)

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

42

• Télédermatologie : Les 360 patientssoignés ont parcouru en moyenne 35 kmaller-retour pour une consultation, parrapport à 200 – 1 100 km aller-retourpour se rendre au centre urbain le plusproche pour une consultation en personne.

• Téléradiologie : En date de mai 1998,environ 24 500 cas ordinaires et 200 casurgents avaient été transmis au moyen dela téléradiologie. Lorsqu'ils ont revu les casde 87 patients urgents, les médecinstraitants ont indiqué que la façon deprocéder avait changé dans 68 cas (78 %).Par exemple, dans deux cas sur cinq, lesmédecins ont été en mesure decommencer le traitement plus tôt et lequart a évité le transfert du patient. Dans12 % des cas, on a évité l'hospitalisation.

• Télépsychiatrie : Près de 100consultations avaient eu lieu (adultes etenfants). Les médecins traitants et ceux quiont fait la consultation ont indiqué que leservice avait permis de commencer letraitement plus tôt, empêché le problèmede se détériorer, et permis l'hospitalisationdu patient dans un milieu approprié oupermis d’éviter l'hospitalisation.

• Chirurgie cardiovasculaire —thoracique : En date de l'été 1999, 15cliniques de télésanté et 93 consultationsavaient eu lieu. Le temps d'attente pour unrendez-vous après une angiographie avaitdiminué d'au moins six semaines à une oudeux semaines.

Dans le même ordre d'idées, l'évaluationd'un projet de télémédecine au Labrador11

était généralement positive. On a testél'efficacité d'une méthode électroniqued'entreposage et de transmission del'information sur la santé à partir d'un posteinfirmier à Black Tickle vers un hôpitalrégional de Goose Bay. Les médecins quirecevaient l'information croyaient qu'ilspouvaient prendre des décisions pluséclairées. Pour leur part, les infirmièresétaient plus confiantes à l'égard destraitements qu'elles dispensaient. De plus, 32des 43 patients qui faisaient partie du projetpilote et qui ont répondu à un sondage sur lasatisfaction des patients croyaient avoir reçude meilleurs soins, y compris un meilleuraccès à un médecin. Également les coûtsassociés au transport des patients étaientmoins élevés.

Mais les évaluations ne sont pas toutespositives. En Nouvelle-Écosse, on a fait étatde renvois inappropriés et de restrictionsdans les technologies. Les psychiatres enpédiatrie croyaient aussi que latélépsychiatrie était plus appropriée pour lesvisites de suivi que pour les consultationsinitiales. Ils craignaient de manquer desindices subtils (p. ex. les communications nonverbales et les interactions familiales) quipourraient influencer le traitement de leurspatients. Dans une autre étude récente, lespsychiatres en pédiatrie à Terre-Neuveavaient tendance à préférer les évaluationsen personne, bien que certains enfantspréféraient l'évaluation par vidéoconférence.12

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4. LA PRESTATION DES SOINS SPÉCIAUX : UN PORTRAIT

43

Les lacunes de l'information

Ce que nous savons• Le nombre de lits pour des soins en résidence, selon le type.• Les taux d'hospitalisation dans les établissements psychiatriques et de soins de courte

durée pour des troubles de santé mentale et de toxicomanie.• Les renseignements tirés des sondages et l'information administrative de base sur les

soins dispensés à l'extérieur des hôpitaux et des cabinets des médecins.• Certains renseignements locaux, provinciaux et territoriaux sur la réadaptation, les soins

de longue durée, la santé mentale, les soins à domicile, ainsi que d'autres services, etleurs résultats.

Ce que nous ignorons• Qui demande des services publics et privés de santé mentale, de réadaptation, de soins

de longue durée et de soins à domicile, et qui en assume les frais? Qui fournit ce type desoins? Comment en surveille-t-on la qualité? Les patients en sont-ils satisfaits?

• Quelle est la meilleure façon d'utiliser la techonologie électronique dans le secteur de lasanté? Comment l'accès à la télésanté et son utilisation diffèrent-elles entre les groupes?

• Comment les résultats des soins à domicile soutiennent-ils la comparaison avec ceuxdispensés en établissement? Comment les coûts pour le secteur public, les patients et lesfamilles, varient-ils en fonction de l'endroit où les patients reçoivent les services?Comment les retombées sur les patients, leurs amis et leur famille, varient-elles enfonction de l'endroit où les soins sont dispensés?

• Est-ce que certaines personnes pourraient bénéficier de services offerts à l'extérieur deshôpitaux qu'elles ne reçoivent pourtant pas? Par exemple, est-ce qu'il y a des patientsdans les hôpitaux qui seraient aussi bien à la maison, sinon mieux, avec l'aideappropriée, ou dans d'autres établissements de santé?

Ce qui se passe• L'Enquête canadienne sur la santé communautaire de Statistique Canada fournira bientôt

des estimations régionales de l'utilisation des divers types de services de santé.• Le cycle 2002 de l'Enquête canadienne sur la santé communautaire portera

principalement sur la santé mentale.• Les premiers ministres des provinces et le premier ministre du Canada ont convenu de

surveiller les services de soins à domicile et communautaires dans leur secteur decompétence, ainsi que 13 autres indicateurs, et d'en faire rapport d'ici 2002.

• On a atteint un consensus sur une norme nationale pour les données sur les services deréadaptation, et un certain nombre d'établissements ont commencé à transmettre desdonnées comparables en fonction de cette norme.

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

44

Pour en savoir davantage1 Diverty, B. et Beaudet, M.P. (1997). La dépression : un trouble partiellement traité? Rapports sur lasanté, 8 (4), 9-182 IRSS (1995). P robing the Darkness. Diagnosis and Treatment of Major Depression. Informed, 2 (1),

www.ices.on.ca3 Lin, E . et Goering, P. (2000). Fee-for-service core mental health services: changes in provider sourceand visit frequenc y. Institute for Clinical Evaluative Sciences Atlas Report 3, 2000. www.ices.on.ca4 Reinharz, D., Lesage, A. et Contandriopoulos, A.-P. (2000). Cost-effectiveness analysis of psychiatricdeinstitutionalization. Revue canadienne de psychiatrie, 45, 533-385 Clarke Institute of Psychiatry (1997). Review of Best Practices in Mental Health Reform. Préparé pour leAdvisory Network on Mental Health par la Health Systems Research Unit6 Tomiczenko, G.S. et Goering, P.N. (1998). Pathways into homelessness: Broadening the perspective.Psychiatry Rounds, 2 (8)7 O'Dea, J. (1999). Homelessness: Responding to the Hard to House. A British Columbia Perspective on aNational P roblem. www.bchousin g.org/about/research.html#Homelessness

8 Statistique Canad a (2000). Enquête nationale sur la santé de la population, Résidents des

établissements de santé, 1998-1999. Le Quotidien, le 15 décembre 20009 Alcock, D., Gallagher, E., Diem, E., Angus, D. et Medves, J. (2000). Décision à prendre : soins àdomicile ou établissements de soins de longue durée. Rapport préparé pour le Fonds pour l'adaptationdes services de santé, Santé Canada10 Mair, F. et Whitten, P. (2000). Systematic review of studies of patient satisfaction with telemedicine.British Medical Journal, 320, 1517-2011 Jong, M.K.K., Horwood, K., Robbins, C.W. et Elford, R. (2001). A model for remote communities usingstore and forward telemedicine to reduce health care costs. Journal canadien de la médecine rurale, 6(1), 15-2012 Elford, R., White, H., Bowering, R., Ghandi, A., Maddiggan, B., St.John, K., House, M., Harnett, J.,West. R. et Battcock. A. (2000). A randomized controlled trial of child psychiatric assessments conductedusing videoconferencing. Journal of Telemedicine and Telecare, 6 (2), 73-82

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Partie B : Les gens, les soins, les coûts

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Notre système de santé est tributaire desprofessionnels qui y oeuvrent. Ils doivent être ennombre suffisant, bien répartis, bien formés etexpérimentés. Les dispensateurs bénévolesdévoués sont aussi une composante essentiellede notre système. En 1999, environ un Canadiensur dix sur le marché du travail travaillait dans lesecteur de la santé. Ils étaient beaucoup plusnombreux à aider des amis ou des membres deleur famille, ou à donner de leur temps à desorganismes de soins de santé.

Une équipe de santé en pleine évolution

Les dispensateurs de soins de santé et lesadministrateurs sont le pilier de notre système desanté. Plus de 30 groupes professionnels sontmaintenant réglementés en vertu d'une loi dansau moins une province ou un territoire. Chaque

groupe tend à se spécialiser dans certains domaines, bien que les compétences et lesrôles varient au pays et parfois même, se confondent.

Les professions réglementées sont de plus en plus nombreuses et leur rôle prendde l'ampleur. Par exemple :• la Colombie-Britannique est devenue la première province à réglementer les

praticiens de médecine chinoise. Ceux-ci sont qualifiés pour administrer diverstraitements, dont les remèdes à base de plantes médicinales et l'acupuncture;

• l'Ontario, le Québec, le Manitoba et la Colombie-Britannique, financentmaintenant les services des sages-femmes à même les deniers publics. Les sages-femmes offrent des soins aux femmes avant et après l'accouchement. Elles gèrentparfois les accouchements planifiés à la maison et à l'hôpital;

• le Québec a récemment changé ses lois pour permettre aux infirmières de remplirles fonctions d'adjointes aux chirurgiens. Cela signifie qu'elles peuvent maintenanteffectuer certaines tâches chirurgicales, comme faire des points de suture et fermerdes plaies. Les médecins résidents et d'autres médecins étaient auparavant chargésde ces tâches.De plus, de nouveaux rôles continuent de s'ajouter aux dispositions législatives

existantes. Par exemple, certains hôpitaux communautaires se dotent d'un nouveautype de spécialiste — les médecins affectés exclusivement aux hôpitaux pour soignerles patients qui n'ont pas de médecin de famille. De même, la médecine palliative estmaintenant reconnue comme une spécialité et plusieurs facultés de médecine auCanada offrent maintenant une formation universitaire supérieure dans ce domaine.

5. Les dispensateurs de soins

5. LES DISPENSATEURS DE SOINS

i

Une composition changeante 34Les professions de la santé sont nombreuses et variées. Ce tableauprésente le nombre de professionnels autorisés par 100 000Canadiens et la variation de ce nombre en pourcentage entre 1989et 1998 pour les professions réglementées dans toutes les provinces.

Source : Base de données sur le personnel de la santé, ICISRemarque : Tous les chiffres de 1998 sont des estimations préliminaires.

+Les chiffres sur les IA renvoient à celles qui travaillent en soins infirmiers.‡ Les chiffres sur les infirmières auxiliaires renvoient à celles qui sont autorisées mais qui ne

travaillent pas nécessairement en soins infirmiers.*Ceux qui exercent la profession activement.

1989 1998 Variation

Infirmières autorisées+ 804 750 -7,2 %Infirmières auxiliaires‡ 301 250 -17 %Médecins* 187 185 -0,5 %Pharmaciens* 67 76 +13 %Dentistes* 52 54 +4 %Physiothérapeutes* 37 49 +32 %Psychologues 32 40 +25 %Hygiénistes dentaires 29 46 +59 %Chiropraticiens 12 16 +33 %Optométristes 11 11 0 %

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Les infirmièresLes soins infirmiers constituent la plus grossede toutes les professions de la santé. Oncompte trois groupes réglementés : lesinfirmières autorisées (IA), les infirmièresauxiliaires et les infirmières autorisées en psychiatrie.

En 1999, plus de 228 000 IA travaillaienten soins infirmiers au pays.1 Il s'agit à peuprès du même nombre qu'en 1998, maisenviron 2,5 % de moins qu'il y a cinq ans. Si on tient compte de la croissancedémographique, on comptait 7 % moinsd'infirmières autorisées par habitant en 1999qu'en 1994. Toutefois, les estimationspréliminaires pour 2000 semblent indiquerun léger revirement de cette tendance.

Les tendances récentes varient d'uneprovince à l'autre. En fait, en 1999, les IAétaient plus nombreuses dans la plupart desprovinces comparativement à 1994, bien que

les chiffres par habitant étaient les mêmes ouplus élevés seulement à Terre-Neuve, à l'Île-du-Prince-Édouard et au Yukon.* Le nombretotal d'IA au Canada diminue surtout à causedes baisses importantes enregistrées enOntario (4 %), au Québec (5 %) et enNouvelle-Écosse (6 %).

Mais il ne suffit pas de compter les IA pourbrosser un tableau complet. Partout au pays,un peu plus de la moitié des IA travaillaient àtemps plein en 1999. Depuis cinq ans, ellessont de plus en plus nombreuses à travailler

à temps partiel et pour plus d'un employeur.En 1999, un peu plus de 45 % des IAtravaillant en soins infirmiers occupaient unposte à temps partiel. Certaines choisissentde travailler à temps partiel sur une baserégulière ou occasionnelle. D'autres, non.Ainsi, une étude récente des IA dans leshôpitaux de l'Alberta et de la Colombie-Britannique a révélé que 40 % de celles enColombie-Britannique et 60 % de celles enAlberta qui travaillaient sur une baseoccasionnelle le faisaient par choix.2

LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

48

Lieu de travail des infirmières 36Le nombre total de personnes travaillant en soins infirmiers auCanada change, tout comme la nature de leur travail. La plupartdes infirmières autorisées travaillent toujours dans un hôpital, maison a assisté à un léger déplacement entre 1994 et 1999. Ellesétaient en effet plus nombreuses à travailler dans les soins àdomicile et en santé communautaire. Voici où les infirmièresautorisées travaillaient en 1999.

Source : Base de données sur les infirmiers(ères) autorisés, ICIS

* En raison de changements dans la présentation des données, on n'a pas pu comparer les chiffres du Nouveau-Brunswick.

Les infirmières autorisées au Canada 35Comme on peut le voir au moyen de cette carte, le nombred'infirmières autorisées travaillant en soins infirmiers, par 100 000habitants, variait d'un endroit à l'autre au pays en 1999. Certainsfacteurs contribuent aux variations du nombre d'infirmières : lespostes à temps partiel ou à temps plein, le lieu de travail desinfirmières, l'étendue de leur pratique, leur répartitiongéographique, et la disponibilité d'autres dispensateurs de soins.

788

801706

740

887

891

833

915

C.-B.Sask.

Man.

T. N.-O./Nun.

N.-B.

676690

Yn

972

Ont.

T.-N.

N.-É.

Alb.

Canada

746

Remarque : Les infirmières du Nunavut sont inscrites auprès del'Association des infirmières des T. N.-O. À l'heure actuelle, lesdonnées ne permettent pas d'établir clairement le territoired'emploi de ces infirmières. En raison de différences dans lesrapports, les données du Nouveau-Brunswick n'étaient pasdisponibles au moment de la publication.

Source : Base de données sur les infirmiers(ères) autorisés, ICIS

Qc

Î.-P.-É.

Non précisé1 %Autre

16 %

Organisme de santécommunautaire

8 %

Soins à domicile4 % Hôpital

59 %

Maison de soins infirmiers/soins delongue durée

12 %

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5. LES DISPENSATEURS DE SOINS

49

On observe aussi d'importantschangements dans le genre de travail que lesIA accomplissent. En 1999, plus de 85 %d'entre elles dispensaient principalement dessoins directs aux patients. Il s'agit d'unebaisse par rapport à un peu plus de 88 % en1994. D'autres travaillent dans l'éducation, larecherche et l'administration. En 1999, ellesétaient plus de 10 % à oeuvrer surtout dansces domaines. On note également deschangements pour les IA dans des postes degestion. Entre 1998 et 1999, l'augmentationdes infirmières gestionnaires dans le secteurde la santé communautaire a partiellementcontré la baisse de 3 % des infirmièresgestionnaires en milieu hospitalier .

Dans l'ensemble, les infirmières sontsatisfaites de leur emploi actuel. Selonl'Enquête sur le lieu de travail et les employésréalisée en 1999 par Statistique Canada,environ 13 IA sur 15 (87 %) (y compris lesinfirmières en chef et les surveillantes) dansles provinces se sont déclarées satisfaites outrès satisfaites. Mais, si on les compare àd'autres dispensateurs de soins de santé,elles étaient plus nombreuses à se dire trèsinsatisfaites de leur travail.

Même si la satisfaction à l'égard du travailétait en général élevée, les IA et d'autresdispensateurs de soins de santé n'étaient pasaussi positifs en ce qui a trait à des aspectsprécis de leur emploi, par exemple, leurssalaires et avantages sociaux.

Une main-d'oeuvrevieillissante

L'âge moyen des infirmières au Canada esten hausse. En 1999, seulement une IA sur 10travaillant en soins infirmiers était âgée demoins de 30 ans. En 1994, il y en avait unesur huit (13 %). Parallèlement, le nombre d'IAâgées entre 50 et 59 ans a augmenté. Ellessont maintenant presque 53 000, et plusieursd'entre elles quitteront le marché du travaildans la prochaine décennie.

Satisfaction professionnelle 37En 1999, la plupart des dispensateurs de soins ont déclaré êtresatisfaits ou très satisfaits de leur travail. Ce graphique illustre lesdegrés de satisfaction pour 4 groupes de dispensateurs (les IAcomprennent les infirmières en chef et les surveillantes).

Source : Enquête sur le lieu de travail et les employés, Statistique Canada

Le vieillissement des IA 39Ces dernières années, l'âge moyen des IA travaillant en soinsinfirmiers a augmenté. Ce graphique illustre comment la répartitionselon l'âge des infirmières travaillant en soins infirmiers a changéentre 1994 et 1999.

Source : Base de données sur les infirmiers(ères) autorisés, ICIS

Satisfaction à l'égard des 38salaires et des avantages sociauxEn 1999, environ 67 % des IA (y compris les infirmières en chef et lessurveillantes) ont déclaré être satisfaites de leurs salaires et avantagessociaux. Parmi les dispensateurs de soins de santé, les degrés desatisfaction s'échelonnaient entre 65 % pour les professionstechniques et connexes (p. ex. techniciens de laboratoire) et 68 %pour les professions libérales (p.ex. médecins et dentistes).

Source : Enquête sur le lieu de travail et les employés, Statistique Canada

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %% des répondants

Très satisfait Satisfait Insatisfait Très insatisfait

Toutes les autresprofessions

Personnel de soutien de la santé

Professions techniques et connexes

IA

Professions libérales de la santé

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %% des répondants

Très satisfait Satisfait Insatisfait Très insatisfait

Toutes les autresprofessions

Personnel de soutiende la santé

Professions techniqueset connexes

IA

Professions libérales de la santé

<25 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70 +

% d

es IA

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s

20 %

18 %

16 %

14 %

12 %

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6 %

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2 %

0 %

1994 1999

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

50

La main-d'oeuvre en soins infirmiers vieilliten partie parce que moins de jeunesaccèdent à la profession. On observe aussides changements dans la répartition dediplômés des programmes collégiaux etuniversitaires à l'intention des IA.

Nous dirigeons-nous vers une pénuried'infirmières? Aux dires de certains, lemaintien des caractéristiques de l'état desanté, des soins, de l'utilisation des services, dela division du travail entre les travailleurs de lasanté, des résultats des programmes deformation, du cheminement des carrières, etd'autres facteurs, est la garantie d'une pénurieimportante en soins infirmiers.3,4,5 Desarguments semblables ont été avancés enAustralie6, au Royaume-Uni7 et aux États-Unis8.

D'autres affirment qu'on peut éviter unepénurie à grande échelle. Selon eux, lasituation dépend beaucoup du recrutement etdu maintien en poste des infirmières, del'évolution de leur rôle et de celui d'autresprofessionnels de la santé, et de l'efficacité dela promotion de la santé et de la préventiondes maladies. D'autres facteurs peuvent entreren jeu : politiques en milieu de travail, retraiteobligatoire et ententes de travail.

Pour le meilleur et pour le pireLe système de santé vise, entre autres, à

prévenir les maladies et les blessures. Mais lesinfirmières, le groupe le plus important destravailleurs de la santé, ont certains des tauxles plus élevés d'accidents du travail. Selondes données récentes de l'Associationcanadienne des commissions des accidentsdu travail, on comptait plus de 36 000blessures ayant occasionné l'absentéisme chezles travailleurs de la santé et des servicessociaux en 1998 — environ trois par 100travailleurs. Plus de 75 % des accidents dutravail dans le secteur de la santé sontattribuables aux infirmières et à leursassistants (comme les préposés aux soins). Laplupart des blessures sont causées quand onlève et déplace les patients.

À cause des accidents du travail et desmaladies, les taux d'absentéisme sont élevéschez les travailleurs de la santé. Selon lesrésultats de sondages réalisés par StatistiqueCanada, les Canadiens travaillant dans le

Les infirmières à l'école 40Le nombre d'étudiantes dans les programmes d'infirmière autoriséedes universités et collèges au pays a fluctué ces dernières annéesmais, en général, il a augmenté dans les programmes debaccalauréat. Remarque : Certains programmes menant à undiplôme n'ont pas déclaré le nombre d'inscriptions (10 en 1994, 4 en 1996, 15 en 1997, 4 en 1998 et 15 en 1999).

Source : Association des infirmières et infirmiers du Canada

Comparaison des accidents du travail 41Comparativement aux autres grandes industries, les travailleurs de la santé et des services sociaux au Canada se sont classés auquatrième rang en 1998 au chapitre des accidents du travail avec perte de temps. Ce graphique illustre les cinq secteurs où lestaux d'incidence d'accidents du travail par 100 travailleurs sont lesplus élevés.

Source : National Work Injury Statistics Program, Association des commissions des accidents du travail du Canada

1994 1995 1996 1997 1998 1999Programme de baccalauréatProgramme menant à un diplôme

Nbre

d'ins

cript

ions d

ans l

es p

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amm

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llégia

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ion d

es IA

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25 000

20 000

15 000

10 000

5 000

0

0 1 2 3 4 5 6 7Taux annuel d'incidence des accidents du travail par 100 travailleurs

Construction

Fabrication

Transport etentreposage

Santé et services sociaux

Commerce de détail

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5. LES DISPENSATEURS DE SOINS

51

secteur de la santé étaient plus susceptiblesde s'absenter du travail en raison de maladieou d'incapacité que les travailleurs dansd'autres secteurs. Par exemple, 8,5 % enmoyenne des infirmières à temps plein (ycompris les IA, les aides soignants et lespersonnes occupant des postes semblables)se sont absentées du travail pour cette raisonchaque semaine en 1999.

De plus, les infirmières s'absentaient dutravail plus longtemps. En 1999, lestravailleurs en soins infirmiers ont perdu enmoyenne plus de trois semaines de travail(15,4 jours) en raison de maladie oud'incapacité, une moyenne similaire à cellede l'année précédente (15,6 jours). Cela estbeaucoup plus élevé que la moyenne pourl'ensemble des travailleurs canadiens (6,7jours en 1999).

Les médecinsLes médecins constituent le troisième

groupe en importance des professionsréglementées de la santé, après lesinfirmières autorisées et les infirmièresauxiliaires. Selon les données de l'ICIS, il yavait environ 56 900 médecins non militairesen pratique clinique et non clinique auCanada en 1999. Ils sont plus nombreux quejamais. Le nombre de médecins a augmentérégulièrement au cours des trente dernières

Les infirmières ont tendance 43à s'absenter du travail plus souventEntre 1990 et 1999, les IA étaient plus susceptibles de s'absenterdu travail pour cause de maladie ou d'invalidité que les autrestravailleurs par quart dans certaines professions. Ce graphiqueillustre le pourcentage moyen des travailleurs à temps plein qui sesont absentés du travail chaque semaine en raison de maladie oud'incapacité. Les données pour 1996 et les années antérieurestiennent compte des congés de maternité.

Source : Enquête sur la population active, Statistique Canada

Combien de personnes « se partagent » 44les médecins?Le nombre de médecins au Canada est environ 2,5 fois plus élevéqu'il y a 30 ans, mais le rapport médecin-habitant a fluctué. En1999, on compait 76 médecins par 100 000 habitants de plusqu'en 1968 (réparti également entre spécialistes et omnipraticiens).Ce graphique illustre les changements dans le nombre demédecins civils actifs (à l'exclusion des résidents) par 100 000habitants entre 1968 et 1999.

Source : Base de données médicales Southam, ICIS

Jours de travail perdus 42Les employés du secteur de la santé ont tendance à s'absenter dutravail pour cause de maladie ou d'incapacité plus souvent que ceuxdes autres grandes industries. Ce graphique illustre le nombre moyende jours de travail perdus pour cause de maladie ou d'incapacité destravailleurs à temps plein en 1999.

Source : Enquête sur la population active, Statistique Canada

Canada C.-B. Prairies Ontario Québec Pr. de l'Atlantique

Moye

nne d

e jou

rs pe

rdus

soins de santé transport et entreposage fabrication

16

14

12

10

8

6

4

2

0

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999

Inclut congés de maternité Exclut congés de maternité

infirmières autorisées préposés aux soinséquipement de transport et journaliers manoeuvres de machine dans la fabricationpoliciers et pompiers

% d

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avail

leurs

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ps p

lein

14

12

10

8

6

4

2

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1968

19

69

1970

19

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19

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1974

19

75

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Spécialistes Omnipraticiens

Remarque : En raison de la petite taille de la case, les données de laC.-B. pour la fabrication ne sont pas disponibles.

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

52

années. Si on tient compte de la croissancedémographique, le rapport médecin-habitantà l'échelle nationale est demeuré relativementstable dans les années 1990.

Même si le nombre de médecins parhabitant est sensiblement le même qu'il y adix ans, le mélange a changé. On comptemaintenant moins de médecins de famillepar habitant, mais plus de spécialistes.

Le pourcentage des femmes médecins (29 % en 1999) est également en hausse. Etde plus en plus de nouveaux médecins — unpeu moins de la moitié des diplômés en1998 — sont des femmes. Ces tendancesrevêtent une importance particulière quandon sait que les femmes médecins,comparativement aux hommes, sont plussusceptibles de pratiquer en soins primaires,qu'elles ont tendance à choisir des spécialitésdifférentes, qu'elles travaillent souvent moinsd'heures par semaine, etc.10

Les médecins aussi se fontplus vieux

Depuis plusieurs années, l'âge moyen desmédecins grimpe lentement. En 1999,presque quatre médecins sur 10 (39 %)avaient plus de 50 ans, par rapport à 35 %

en 1995. Les spécialistes ont tendance à êtreun peu plus âgés que les omnipraticiens. En1999, un omnipraticien avait en moyenne 46ans; un spécialiste, 49 ans. Tout comme pourles infirmières, on se demande si une pénuriede médecins est imminente. À ce sujet, lesexperts ne s'entendent pas.11, 12, 13

Recruter des médecins et les garder

Chaque année, de nombreux Canadiensdéménagent d'une province à l'autre. Lesmédecins n'y font pas exception. En fait, leurmouvement à l'intérieur du Canada s'estlégèrement accentué dans les dernièresannées. En 1999, un peu plus de 800médecins (en excluant les résidents) ontdéménagé d'une province à une autre. LeQuébec a enregistré la perte nette la plusprononcée (78). À l'opposé, l'Ontario aaffiché le gain net le plus élevé (119). LaColombie-Britannique et l'Alberta ontégalement attiré un nombre important demédecins en 1999.

Les omnipraticiens et les 45spécialistes au CanadaNombre d'omnipraticiens et de spécialistes civils actifs par 100 000habitants, par province et territoire, en 1999.

Source : Base de données médicales Southam, ICIS

La migration interprovinciale 46D'une année à l'autre, les provinces et les territoires gagnent etperdent des médecins à cause de la migration interprovinciale.Cette carte illustre le nombre annuel moyen de médecins (àl’exclusion des résidents) perdus/gagnés pour cette raison entre1995 et 1999. Les chiffres s'appuient sur la province de résidencedes médecins au début de chaque année.

C.-B.80 Sask.

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Source : Base de données médicales Southam, ICIS

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5. LES DISPENSATEURS DE SOINS

53

Dans le monde, la migration des médecinssemble cyclique. Le dernier niveau record s'estproduit du milieu à la fin des années 1970,suivi d'un nouveau record (plus long maismoins prononcé) au milieu des années 1990.Les données de l'ICIS révèlent qu'en 1999,

585 médecins ontdéménagé à l'étranger,soit environ 3 % de plusqu'en 1998. La plupartd'entre eux étaient deshommes et desspécialistes. Environ lamoitié avaient reçu leurdiplôme de docteur enmédecine dans les 10dernières années. En1999, 343 médecinssont revenus au pays,une hausse d'environ 7 %par rapport à l'année

précédente. Leurs caractéristiques étaientsemblables à celles des médecins qui avaientquitté le pays.

De plus, de nombreux médecins viennents'établir au Canada —243 médecins sontdevenus des immigrantsreçus en 1999. Avantd'être autorisés àpratiquer, les immigrantssont en général soumisà un processus intensifd'accréditation. Parrapport à l'annéeprécédente, beaucoupmoins d'immigrants sontarrivés pourvus d'unemploi réservé (67 en1999 et 125 en 1998).Les médecins peuventaussi entrer au pays en

vertu d'un visa de travail temporaire.Plusieurs d'entre eux travaillent dans desrégions rurales ou éloignées.

Attirer les médecins et lesinfirmières, et les garder

Le recrutement et le maintien en poste des professionnels de la santén'est pas une mince affaire. Au cours des derniers mois, plusieursgouvernements y ont consacré des millions de dollars, de sorte qu'unevariété de programmes sontmaintenant en place un peupartout au pays : desrécompenses en argent enpassant par des stratégiespluriannuelles intégrées. Cetableau présente différentesfaçons utilisées pour tenterde résoudre les questionsliées au nombre demédecins.

Quelle est la meilleuresolution? Il n'est pas facilede faire le point sur lesrésultats des diversesstratégies et de les isolerdes autres facteurs quiaffectent le secteur de lasanté et l'économie engénéral. De même, lesméthodes étant en constanteévolution, il faudrabeaucoup de temps pourrecueillir des preuves sur lameilleure façon de procéder.Des chercheurs ontrécemment étudié lesconnaissances actuelles surle recrutement desinfirmières et les méthodespour les maintenir en poste,pour le compte du ministèrede la Santé et des Soins delongue durée de l'Ontario. Ce tableau présente les méthodes qui, d'aprèseux, fonctionnent le mieux.

Recrutement

Étudiants en sciences infirmières vers la profession

Infirmières vers les organismes de soins desanté

Maintenir en posteAspects administratifs

Aspects organisationnels

Pratique professionnelle

Développement professionnel

Horaires de cours flexibles, soutien financier,programmes d'encadrement, orientation professionnelle,salon/jours de recrutement

Liens solides avec écoles de sciences infirmières,orientation professionnelle, salon/jours de recrutement

Environnement de travail valorisant, reconnaissance dupersonnel, accessibilité et visibilité des chefs de file ensoins infirmiers

Salaires et avantages sociaux novateurs, flexibilité dansles horaires et la situation professionnelle, participationà des comitésPromotion de l'autonomie, accroissement des possibilitésde prise de décisions associées aux soins des patients,charge de travail/personnel en poste/assortiment descompétences appropriés

Possibilités d'avancement et de formation permanente

RecrutementEn médecine

Maintenir en posteRéglementation/administration

Financement relatif à la pratique

Éducation et formation

Autre

Subventions, prêts, bourses, foires/visites guidées

Restrictions sur l'endroit de la pratique, lois visant àélargir le rôle des infirmières

Primes pour aller travailler dans les régions insuffisamentdesservies, postes rémunérés selon un salaire ou d'autresmodes de paiement, indemnités de déplacement,indemnités de disponibilité, revenu subventionné

Subventions, prêts, bourses, fonds spéciaux pourformation/placement en milieu rural, fonds spéciauxpour formation permanente/développement descompétences, politiques spéciales de recrutement,infirmière praticienne ou programme semblable

Financement des nouvelles technologies de diagnostic àdistance, coordonnateur des ressources médicales

Extrait adapté de : Chan B., Barer M. (2000) Access toPhysicians in Undeserved Communities in Canada:Something Old, Something New. Document préparé pourla cinquième conférence annuelle sur la main-d'oeuvremédicale, Sydney, Australie, novembre 2000.

Extrait adapté de : Ministère de la Santé et des Soins delongue durée de l'Ontario (2000) Ensuring The Care WillBe There. Report on Nursing Recruitment and Retention inOntario, préparé par l'Association des infirmières etinfirmiers autorisés de l'Ontario et l'Association desinfirmières auxiliaires de l'Ontario, mars 2000.

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

54

Les administrateurs du système

La gestion des opérations quotidiennesdans le système de santé et la planificationde son avenir incombent aux dirigeants desservices de santé. Voici certaines de leursresponsabilités : élaborer des objectifs

organisationnels et mettre en oeuvre despolitiques, des programmes et des systèmesafin de répondre aux besoins changeants;recruter le personnel; coordonner le travaildes programmes, des divisions et desrégions; représenter leur organisme dansles négociations ou dans d'autres activités semblables.

Les ministres de la Santé jouent un rôle depremier plan dans l'établissement del'orientation générale du système de santé. Àl'échelle fédérale, neuf membres duParlement ont été nommés ministre de laSanté depuis 1980. Allan Rock, le ministreactuel, a rempli les fonctions le pluslongtemps pendant cette période. Il est enposte depuis 1997. Les changements degouvernement et les remaniementsministériels qui ont donné lieu à des rotations

à la tête des ministères varient selon lesprovinces et les territoires. Certains ministressont en poste pour quelques mois seulement.D'autres l'ont été pour plus de cinq ans.

On ne connaît pas le nombre exact decadres car il n'y a pas de processus officield'inscription. Les estimations proviennent dela liste des membres du Collège canadiendes directeurs des services de santé (CCDSS).Puisque l'affiliation au Collège n'est pasobligatoire et que la situation professionnellede ses membres n'est pas connue, on nepeut qu'estimer le nombre d'administrateursdans le réseau.

L'adhésion annuelle au CCDSS a fluctuéau cours de la dernière décennie, passant de2 500 membres en 1988, le niveau le plusbas, à un niveau record d'un peu plus de 3 000 membres en 1994 et 1995. En 1997,le nombre de membres (2 675) était similaireà celui de la fin des années 1980.

En 1993, un sondage a été réalisé auprèsd'un peu plus de 4 200 membres du CCDSS etdiplômés des programmes d'administration dela santé de six universités canadiennes. Lesondage portait sur les postes occupés, larémunération, la satisfaction professionnelle, etd'autres questions semblables.14 Sept personnessur dix y ont répondu. La plupart des cadressupérieurs et des cadres moyens (70 %) étaientâgés de plus de 40 ans. Bien qu'autantd'hommes que de femmes aient répondu ausondage, ils occupaient des postes différents.Ainsi, les postes de cadres supérieurs dans lesétablissements psychiatriques et deréadaptation étaient le plus souvent confiés àdes femmes. Les hommes étaient le plussouvent embauchés par des hôpitauxcommunautaires et d'enseignement.

Au-delà des soignants officiels

Pour les professionnels de la santé, laprestation de soins fait partie de leurquotidien. Mais bon nombre de Canadiensprêtent également leur appui à des amis ouà des membres de la famille, ou font dubénévolat dans des organismes de santé. Parexemple, un sondage effectué récemment enAlberta a révélé que plus du tiers desrépondants (36 %) avaient fourni des soins

Des changements au sommet 47Depuis 1990, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriauxont vu défiler 75 ministres de la Santé. Ce tableau illustre le nombre de ministres qui ont été en fonction dans chaque secteurde compétence entre janvier 1990 et février 2001, et la duréemédiane de leur mandat (en mois). La médiane est le moment oùla moitié de ces personnes ont servi plus longtemps et l'autremoitié, moins longtemps.

Source : Données compilées par l'ICIS

Secteur de compétence Nbre Durée médiane du de ministres mandat (en mois)

Gouvernement fédéral 6 24Terre-Neuve 6 28,5Île-du-Prince-Édouard 5 29Nouvelle-Écosse 6 23,5Nouveau-Brunswick 4 34Québec 4 38,5Ontario 7 28Manitoba 5 25Saskaskatchewan 7 19Alberta 4 41,5Colombie-Britannique 7 22Yukon 5 22Territoires du Nord-Ouest 8 13Nunavut 1 Nommé en avril 1999

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5. LES DISPENSATEURS DE SOINS

55

de santé à un membre de la famille au coursdes six mois précédents.15 L'appui prendplusieurs formes : soutien émotionnel,entretien ménager, hygiène personnelle,transport, soins aux enfants, aide financière,soins palliatifs. Jusqu'à l'âge de 75 ans, lesfemmes étaient plus nombreuses que leshommes à déclarer qu'elles avaient rendu cegenre de service. À l'échelle nationale, selonun sondage réalisé en 2000, un Canadienadulte sur quatre a déclaré avoir fourni uneforme quelconque de soins à une personnevivant dans la même maison et atteinte d'unemaladie physique ou mentale de longuedurée, ou à une personne fragile ousouffrant d'incapacité.16

En plus de soigner une personne à lamaison, les Canadiens sont de plus en plusnombreux à donner de leur temps à desorganismes de santé. Un sondage réalisé en1997 par Statistique Canada a révélé que lesorganismes de santé bénéficiaient depresque 12 % de l'activité bénévole auCanada. Et, comme dans bien d'autressecteurs, la participation était en hausse parrapport à il y a dix ans.17

La contribution de la famille 48aux soins de santé Les Albertains âgés entre 25 et 64 ans ont probablement fourni dessoins à un membre de leur famille plus souvent dans les six derniersmois que les plus âgés ou les plus jeunes. Ce graphique illustre lepourcentage d'hommes et de femmes qui ont déclaré avoir prêtéleur appui, selon le groupe d'âge.

Source : 2000 Survey About Health and the Health System in AlbertaAlberta Health and Wellness

Les aidants naturels : 49perspective internationale Au Canada en 1999, 26 % des personnes âgées qui avaient desenfants ont déclaré que ceux-ci les aidaient souvent lorsqu'ellesétaient malades. Dans les autres pays étudiés par le Fonds duCommonwealth, le pourcentage s'échelonnait entre 30 % et 37 %.

Source : Sondage de 1999 du Fonds du Commonwealth sur les politiques en matière de santé

Bénévoles plus nombreux dans 50le secteur de la santéLes données tirées d'enquêtes nationales révèlent que le nombre debénévoles dans les organismes de soins de santé a augmentéconsidérablement (71 %) entre 1987 et 1997. Plusieurs autressecteurs ont aussi accueilli plus de bénévoles.

Source : Enquête nationale sur le don, le bénévolat et la participation, Statistique Canada

Tous les âges 18-24 25-44 45-64 65-74 75+

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Changement en % entre 1987 et 1997

Environnement,faune et flore

Arts et culture

Santé

Éducation etdéveloppementde la jeunesse

Droit et justice

Services sociaux

Sports et activitésrécréatives

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Les lacunes de l'information

Ce que nous savons• Le nombre de médecins selon l'âge et le sexe, l'endroit où ils travaillent et le schéma de

leur migration.• Le nombre d'infirmiers(ères) autorisés(ées) selon l'âge et le sexe et l'endroit où ils

travaillent.• Le nombre de professionnels actifs pour la plupart des autres professions de la santé.• Comment les taux d'accidents du travail et d'absentéisme des travailleurs de la santé se

comparent avec d'autres secteurs.• Le degré de satisfaction de certains professionnels de la santé à l'égard de leur travail, de

la rémunération et des avantages sociaux.

Ce que nous ignorons• Quels sont l'âge, le sexe et les habitudes de travail des dispensateurs des soins de santé

et des administrateurs, à l'exception des médecins et des infirmiers(ères)? À quel rythmela répartition selon leur âge change-t-elle?

• Combien d'infirmières et d'autres dispensateurs de soins de santé (à l'exception desmédecins) quittent le Canada chaque année? Combien y reviennent?

• Le nombre et le type de services dispensés par les médecins rémunérés à l'acte sont-ilsdifférents de ceux fournis par les médecins rémunérés selon un autre mode de paiement(salaire ou vacation)? Les soins dispensés à la population en sont-ils affectés?

• Comment l'accès aux soins sera-t-il affecté par les changements dans le nombre et larépartition des professionnels de la santé?

• Comment les schémas de travail et de pratique changent-ils au fil du temps? Combiende travailleurs de la santé préfèrent travailler à temps partiel? Comment les différencesdans les ententes liées au travail affectent la capacité du système de répondre auxbesoins changeants?

• Quelles stratégies s'avéreront les plus efficaces pour attirer, recruter et conserver lesprofessionnels de la santé à long terme?

Ce qui se passe• L'ICIS prévoit publier un rapport détaillé sur l'équipe de santé à l'automne 2001.• Un projet est en cours pour mettre sur pied une base de données qui accroîtra

l'information sur les infirmières auxiliaires et les infirmières autorisées en psychiatrie. • Un nouveau rapport sur le nombre et la répartition des infirmières autorisées au Canada

a été publié en 2000. D'autres projets sont en cours pour améliorer la pertinence desdonnées sur les médecins et les infirmières autorisées.

• Développement des ressources humaines Canada a entrepris plusieurs études du marchédu travail et des groupes professionnels qui se rapportent aux dispensateurs de soins desanté, notamment une étude des soins infirmiers au Canada et un profil des hôpitaux etautres établissements de santé.

• Un sondage actualisé sur les omnipraticiens au Canada est en cours.

LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

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5. LES DISPENSATEURS DE SOINS

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Pour en savoir davantage1 ICIS (1999). Nombre et répartition des infirmiers(ères) autorisés au Canada. Ottawa : ICIS2 Clarke, H., Giovannetti, P. et Shamian, J. (2001). Hospital and Patient Outcomes An International Study:Canadian Component Nurse Survey Results. Présenté à la Nursing Leadership Conference3 Lanctôt, A.M. (2000). Nursing Employment Cross-Country Checkup. Ottawa : AIIC4 Association des infirmières et infirmiers du Canada (1998). Report on the Canadian Nursing Workforce.Ottawa : AIIC5 Dussault, G., Fournier, M.A., Zanchetta, M.S., Kerovao, S., Denis, J.L., Bojanowski, L. et al. (2001). Lemarché du travail en soins infirmiers au Canada : revue de la littérature. Université de Montréal6 Australian Institute of Health and Welfare (AIHW) (1999). Nursing Labour Force 1998, National HealthLabour Force Series. Australie : AIHW7 Royal College of Nursing (2000). Making up the Difference: A Review of the UK Nursing Labour Marketin 2000. Edinburgh: Queen Margaret University College. www.rcn.org.uk/pay/lmr2000/labreview.pdf8 Buerhaus, P., Staiger, D. et Auerbach, D. (2000). Implications of an aging registered nurse workforce.Journal of the American Medical Association, 283:22, 2948-549 ICIS (2000). Nombre, répartition et migration des médecins canadiens, 1999. Ottawa : ICIS10 Cohen, M. (1999). Women in Medicine, The Canadian Perspective. 4th International Invitational Medical Workforce Conference, San Francisco11 Groupe de travail du Forum médical canadien sur les effectifs médicaux au Canada. PhysicianWorkforce. www.cma.ca/advocacy/taskforce12 Barer, M.L. et Stoddart, G.L. (1991). Toward Integrated Medical Resource Policies for Canada. Rapportpréparé pour la Conférence fédérale-provinciale-territoriale des sous-ministres de la Santé13 Rachlis, M., Evans, R., Lewis, P. et Barer, M. (2001). Revitalizing Medicare: Shared Problems, PublicSolutions. Colombie-Britannique : Tommy Douglas Research Institute14 Lemieux, C.L., Murray, M., Aird, C. et Barnsley, J. (1994). Careers in health care management, Part 1:Attainment, expectations and aspirations. Healthcare Management Forum, 7(2), 38-4515 Northcott, H.C. et Northcott, J.L. (2000). The 2000 Survey About Health and the Health System inAlberta. Edmonton : Health and Wellness Alberta16 The Berger Population Health Monitor (2000). Sondage no 21. Toronto : The Hay Group17 Statistique Canada (1997). Canadiens dévoués, Canadiens engagés. Points saillants de l'Enquête nationale de 1997 sur le don, le bénévolat et la participation. Ottawa : Statistique Canada

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Nous avons toujours été bons à tenir compte de ce qui se passe dans le système desanté - combien d'argent est dépensé et où, combien il y a de médecins etd'infirmières au pays, combien de chirurgies sont pratiquées chaque année, etcomment ces chiffres ont changé avec le temps. Mais les soins de santé visent àmaintenir ou à améliorer la santé, en d'autres mots, à produire de meilleurs résultats.Grâce à de nouvelles données, nous commençons à entrevoir comment les résultatsvarient d'une province à l'autre ou d'une région à l'autre. Le présent chapitre présenteles nouvelles constatations pour un certain nombre de problèmes de santé majeurs —crises cardiaques, cancer, transplantations et certaines interventions chirurgicales.

Survivre à une crise cardiaqueLes maladies du coeur sont la principale cause de décès des Canadiens. Mais on

observe des écarts importants dans les taux de mortalité au pays.1 Dans une certainemesure, cette situation s'explique par les différences dans la façon dont les troublescardiaques surviennent chez certaines personnes, et pourquoi. Parmi les principauxfacteurs de risque associés aux maladies du coeur, mentionnons l'usage du tabac, lediabète, l'hypertension, l'obésité et le manque d'exercice.1 Certaines circonstancessociales et économiques entrent aussi en jeu. Par exemple, les travailleurs à faiblerevenu présentent des risques plus élevés que les gestionnaires.2

Nous savons donc qu'il y a des différences dans la probabilité que les gens soientatteints de maladies du coeur. Mais qu'arrive-t-il après? Comment les choses sepassent-elles pour les patients?

En 1999, l'Institut de recherche en services de santé (IRSS), en collaboration avec laFondation de l'Ontario des maladies du coeur, a étudié l'issue des crises cardiaques(infarctus aigu du myocarde ou IAM) en Ontario.3 Ils ont comparé les taux de mortalité30 jours et un an après un IAM dans chaque district de santé de la province. Afind'équilibrer les comparaisons, ils ont ajusté les taux en fonction des différencesrégionales dans l'âge, le sexe, les conditions comorbides (maladies présentes en mêmetemps que la crise cardiaque) et d'autres facteurs. Ils ont malgré tout constatéd'importants écarts dans les taux de mortalité dans la province.

6. Le résultat des soins

6. LE RÉSULTAT DES SOINS

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De nouveaux résultats pour le Canada

Pour la première fois, l'ICIS a utilisé uneméthode semblable pour comparer lesrésultats au Canada. Nous avons étudié lestaux de mortalité à l'hôpital dans les 30jours suivant une hospitalisation pour unIAM. Nous avons calculé les taux pour laplupart des grosses régions sanitaires(100 000 habitants ou plus). Tout commedans l'étude de l'IRSS en Ontario, les taux

ont été ajustés en fonction des différencesdans l'âge, le sexe et les conditionscomorbides. En raison de différences dansla collecte des données dans les hôpitaux,les taux pour la Colombie-Britannique et leQuébec ne sont pas disponibles.

Dans toutes les régions, peu importe leurtaille, 12,65 % des patients sont décédés àl'hôpital dans les 30 jours suivant uneadmission initiale pour un IAM en 1998-1999.

LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

60

La présente étude s'appuie sur des données tirées de laBase de données sur les congés des patients de l'ICIS. Pourrendre les comparaisons les plus justes possible, nousavons utilisé ces données pour mettre au point des tauxrégionaux de mortalité ajustés en fonction du risque. Lesméthodes que nous avons utilisées ont été largementtestées en Ontario et ailleurs.4 L'encart Indicateurs de santé2001, qui accompagne ce rapport, présente les taux et lesintervalles de confiance pour les régions comptant plus de100 000 habitants. Vous trouverez des descriptionsdétaillées des méthodes que nous utilisons et des notestechniques sur notre site Web à www.icis.ca.

Rappelez-vous …• Nos analyses sont faites en fonction du lieu de résidence

des patients, non de l'endroit où ils se font soigner. Parconséquent, les taux rendent compte de la mortalitépour les patients victimes d'un IAM dans une région (quireçoivent peut-être des soins ailleurs), plutôt que lerésultat des soins pour les hôpitaux de la région (quisoignent peut-être des patients d'autres régions).

• Pour que les comparaisons des résultats soient les plusjustes possible, nous n'avons tenu compte que despatients qui ont été récemment victimes d'un IAM, enexcluant quiconque avait été hospitalisé dans ladernière année en raison d'une crise cardiaque. Enoutre, nous avons utilisé des méthodes qui ont fait leurspreuves pour ajuster les taux en fonction de l'âge, dusexe et de la comorbidité (p. ex. cancer, maladie rénale,état de choc) entre les régions. Ceci dit, nous nepouvions utiliser que les données dont nous disposions.Par conséquent, les disparités régionales peuventtémoigner de différences dans les facteurs de risque oudans les soins dispensés avant l'admission et après lasortie, différences dont nous ne pouvions tenir compte.Elles n'illustrent pas seulement les soins hospitaliers.

• La présente étude compare les taux de mortalité àl'hôpital dans les 30 jours suivant un IAM. Les décès àl'hôpital et hors de l'hôpital pendant cette périodeprésentent une concordance étroite, mais non parfaite.Les données de Statistique Canada sur les patientsvictimes d'un IAM provenant des régions sanitaires danstrois provinces indiquent qu'entre 91 et 100 % de tous

les décès dans les 30 jours de la premièrehospitalisation pour un IAM en 1995-1996 sontsurvenus à l'hôpital. Dans toutes les régions étudiées,environ 95 % des décès se sont produits à l'hôpital. Ladifférence entre les extrémités des deux lignes dans legraphique ci-dessous représente le 5 % qui manque. Laplupart des décès qui surviennent un an après un IAMse produisent dans les 30 premiers jours.

• On a calculé des intervalles de confiance de 95 % pourtous les taux de mortalité. Ces intervalles avaienttendance à être plus grands (c.-à-d., l'estimation estmoins précise) dans les régions qui comptaient moins depatients dans une année donnée. Ainsi, on estime quele taux pour Toronto est juste dans une marge de +/-0,93 points de pourcentage, 19 fois sur 20. À l'opposé,celui pour Lakeland en Alberta (qui compte une fractionseulement des cas de Toronto) se situe dans une margede +/-4,71 points de pourcentage.

Décès à l'hôpital et hors de l'hôpital 51 Taux cumulatif de mortalité jusqu'à 30 jours après une premièrehospitalisation pour un IAM, dans trois provinces, en 1995-1996.

Source : Person-Oriented Information Project, Statistique Canada

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30Jours après l'hospitalisation

Pour

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Tous les décès Décès à l'hôpital

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Les détails de notre étude

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6. LE RÉSULTAT DES SOINS

61

Après avoir ajusté les taux pour lesrisques, nous avons constaté que les taux demortalité dans la plupart des régions étaientà peu près les mêmes que la moyenneglobale. Mais dans certaines régions, lestaux étaient beaucoup plus ou beaucoupmoins élevés que la norme. Par exemple,trois régions de l'Alberta (Lakeland, DavidThompson et Calgary) ont enregistré lestaux les plus faibles — inférieurs à 10 %.Par contre, la région du centre-est, aussi enAlberta, s'est classée au deuxième rang auchapitre des taux les plus élevés, avec un peumoins de 17 %. Dans la région de St. John's àTerre-Neuve, le taux dépassait 18 %.

Comment expliquer de tels écarts?Certains peuvent être attribués à des fac-teurs de risque ou des conditions dont nousn'avons pas pu tenir compte. Par exemple,des recherches effectuées en Ontario ontrévélé que, toutes proportions gardées, lespatients à faible revenu

Changements dans la mortalité 52 causée par un IAM Entre 1995-1996 et 1998-1999, le risque qu'un patient meure àl'hôpital dans les 30 jours suivant une première hospitalisation pourun IAM a diminué progressivement. Ce graphique illustre les ten-dances combinées pour les provinces et les territoires qui ont présen-té des données pour cette période (Alberta, Manitoba, Ontario,Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve, Île-du-Prince-Édouard, et les Territoires). On estime que les taux* (indiqués par descercles) sont exacts dans les limites illustrées par les barres, 19 foissur 20 (intervalle de confiance de 95 %).

Source : Base de données sur les congés des patients, ICIS

1995-1996 1996-1997 1997-1998 1998-1999

Taux

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6

4

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0

Variations régionales dans la mortalité suite à un IAM 53Le risque qu'un patient meure dans les 30 jours suivant son hospitalisation pour un IAM (ajusté selon l'âge,le sexe et la comorbidité) variait selon la région en 1998-1999, même si les taux de quelques régionsseulement présentaient des différences statistiques importantes par rapport à la moyenne nationale. Cegraphique présente les données disponibles pour les régions comptant 100 000 habitants ou plus. Onestime que les taux (indiqués par des cercles) sont exacts dans les limites illustrées par les barres, 19 foissur 20 (intervalle de confiance de 95 %). La ligne solide représente la moyenne globale de 12,65 %.

Pour certains hôpitaux à Terre-Neuve les données ne sont pas comparables, donc veuillez ne pas en tenir compte Source : Base de données sur la morbidité hospitalière, ICIS

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* Adjusté pour les 4 années aux fins de comparabilité

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

62

couraient plus de risques de mourir dansl'année suivant une crise cardiaque que lesmieux nantis.5 D'autres différences peuventêtre liées à l'accès aux servicescommunautaires, et à leur qualité. Cesfacteurs ne sont en général pas biendocumentés dans les dossiers des patients.Il peut très bien y avoir d'autres raisons,mais, à l'heure actuelle, nous ne lescomprenons pas très bien.

Par contre, nous savons que plusieurs viespourraient être sauvées chaque année sitoutes les régions pouvaient obtenir des tauxde mortalité dans les 30 jours suivant un IAMqui se rapprocheraient des taux dans lesrégions où les plus bas ont été enregistrés.

Survivre au cancerLe cancer est la deuxième cause en

importance de décès des Canadiens et lapremière pour ceux de moins de 70 ans.L'Institut national du cancer du Canadaestime qu'il y a eu 132 100 nouveaux cas decancer en 2000 et 65 000 décès attribuablesau cancer.6

On compare les taux de décès attribuablesau cancer entre les provinces et avec d'autrespays depuis plusieurs années. Mais ces tauxne nous disent pas si ce que nous constatons— comme les récentes baisses des taux demortalité pour certains cancers — peuts'expliquer par les différences dans le nombrede personnes atteintes de cancer ou dans lasurvie des patients après un diagnostic.

Pour la première fois, Statistique Canada arécemment publié des taux « relatifs » desurvie à l'échelle nationale et provinciale pourles patients atteints de cancer du poumon, dusein, de la prostate et du côlon-rectum en1992.7 La survie relative compare le taux desurvie des cancéreux à celui de personnes enbonne santé qui sont du même âge, du mêmesexe, et vivent à peu près au même endroit.

Les taux relatifs de survie après cinq ansétaient différents pour les quatre formes decancer mentionnées précédemment. Lesfemmes avec le cancer du sein avaient lesmeilleurs taux de survie (supérieurs à 80 %après cinq ans, sauf pour les très jeunes et lestrès âgées). Pour les autres formes de cancer,les taux relatifs de survie après cinq anss'échelonnaient entre 15 % chez les hommes

atteints du cancer du poumon et plus de 85 % chez les hommes avec le cancer de la prostate.

Qu'est-ce que le taux relatif de survie?Les taux relatifs de survie pour le cancer mesurent la probabilité de décès

d'une personne atteinte de cancer dans une période de temps déterminéepar rapport à une personne dans la population générale. Prenons l'exemplede deux groupes fictifs formés de 10 personnes. Les membres du premiergroupe ont récemment reçu un diagnostic d'une forme quelconque decancer. Les membres du second groupe — dont l'âge, le sexe et la provincede résidence sont semblables — sont choisis au hasard dans la population.Cinq ans plus tard, cinq personnes du premier groupe et sept du deuxièmesont encore en vie. Le ratio de survie dans le premier groupe par rapport audeuxième est la survie relative. Dans cet exemple, les chances de survieaprès cinq ans des personnes atteintes de cancer étaient de l'ordre de 71 %(5/7) par rapport à la population générale.

Personnes atteintes de cancer

Survie = 50 %

Population générale

Survie = 70 %

Survie relative = 50 %/70 % = 71 %= encore en vie après 5 ans

= décédés après 5 ans

De deux choses l'une : ou les temps de survie plus longs signifient que lecancer a été diagnostiqué à un stade précoce (possiblement grâce à desprogrammes de dépistage plus vastes), ou que les cancéreux vivent pluslongtemps, peut-être grâce à des traitements améliorés. On pourra bientôtdémêler les faits, grâce à une meilleure surveillance du développement des tumeurs.Remarque : Les chiffres sont présentés à titre d'exemple seulement. Ils ne représentent pas destaux réels de survie.

Survivre au cancer : cinq ans plus tard 54En 1992, le taux relatif de survie d'une femme âgée entre 15 et99 ans et atteinte du cancer du sein était supérieur à 80 %, mais,comme on peut le constater ci-dessous, les chances de survievariaient selon l'âge.

Source : Coalition canadienne pour la surveillance du cancer, Statistique Canada

15-39 40-49 50-59 60-69 70-79 80-99

Groupe d’âge

Tous les âges (15-99)

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6. LE RÉSULTAT DES SOINS

63

On sera bientôt en mesure de comparerles taux relatifs de survie au pays et au fil dutemps pour plusieurs formes de cancer. Lescalculs sont actuellement en cours.

Survivre à une greffed’organe : l'histoired'une réussite

Toute chirurgie comporte des risques. Ilfaut minimiser les risques immédiats en vued'améliorer la santé et le mieux-être à longterme, ainsi que l'espérance de vie. Pour lesgreffés, les chances de survie semblents'améliorer de jour en jour.

Si vos reins arrêtent de fonctionner, vousn'avez en général que deux choix : la dialyseà long terme ou une transplantation. Toutprès des deux tiers (63 %) des presque 1 600transplantations d'organes solides pratiquéesau Canada en 1998 étaient des

transplantations de reins. Les chances desurvie des patients ayant subi unetransplantation rénale entre 1992 et 1998étaient meilleures que ceux dont l'opérationavait eu lieu entre 1985 et 1991. Il en allait demême pour les greffés du coeur et du foie.

Dans l'Est? Dans l'Ouest?Entre 1992 et 1998, l'endroit de la

transplantation rénale importait peu. Lesreceveurs dans les provinces de l'Atlantique, auQuébec, en Ontario et dans l'Ouest avaient àpeu près les mêmes chances de survie, un an,trois ans et cinq ans après leur opération. Danstoutes les régions, plus de neuf receveurs sur10 étaient encore en vie trois ans après.

Cette observation est également valable pourles transplantations du coeur. Par contre, onnotait des variations pour les transplantationsdu foie. Les chances de survie des patients desprovinces de l'Atlantique n'étaient pas aussibonnes que dans les autres régions, un an,trois ans et cinq ans après la chirurgie.

La survie cinq ans après une transplantation 56Les chances de survie après cinq ans des patients ayant subi unetransplantation du rein, du foie ou du coeur entre 1992 et 1998étaient plus élevées qu'entre 1985-1991. Ce tableau présente leschances de survie et les intervalles de confiance de 95 %.

Source : Registre canadien des insuffisances et des transplantations d'organes, ICIS

Survivre au cancer de la prostate 55Le taux relatif de survie après cinq ans des hommes âgés entre 15 et99 ans atteints du cancer de la prostate en 1992 était de 87 %. Leschances relatives de survie variaient avec l'âge.

Source : Statistique Canada, Coalition canadienne pour la surveillance du cancer

15-54 55-64 65-74 75-84 85-99

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Tous les âges (15-99)

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1985-1991 85 (84-87) 69 (65-72) 71 (67-74)1992-1998 88 (87-89) 76 (74-79) 78 (75-80)

Différences régionales après des 57transplantations du foieLes résultats des transplantations du foie effectuées entre 1992 et1998 ont été relativement semblables dans diverses régions.L'exception à la règle : les provinces de l'Atlantique, où les chancesde survie des patients étaient pires qu'ailleurs.* Les variations aléa-toires peuvent expliquer les petites différences entre les autres régions.Les estimations sont moins précises pour les régions plus petites.

Source : Registre canadien des insuffisances et des transplantations d'organes, ICIS

* Différence importante sur le plan statistique (p = 0,05)

1 an 3 ans 5 ans

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

64

Le Canada et les autres paysLes Américains sont environ 10 fois plus

nombreux que les Canadiens. Et ils effectuentenviron 10 fois plus de transplantations.Ainsi, selon le rapport annuel d'UNOS(United Network for Organ Sharing ScientificRegistry), 5 400 Américains ont subi unetransplantation du foie entre janvier 1996 etdécembre 1997. Au Canada, le nombre étaitde 509.

Plusieurs raisons rendent les comparaisonsinternationales délicates : différencessystématiques possibles dans l'âge, la santéet d'autres caractéristiques des donneurs etdes receveurs d'organes, méthode de collectedes données sur la survie. Cela dit, il sembleque les chances de survie au Canada et auxÉtats-Unis sont semblables pour lestransplantations du rein, du foie et du coeur.

Les chances de survie au Canada serapprochent aussi de celles en Australie et enNouvelle-Zélande. Par exemple, les patientscanadiens, australiens et néo-zélandais quiont reçu un rein en 1992 avaient une chancede survie d'au moins 90 % après un an. Letaux était le plus élevé au Canada, soit 96 %.

Quand le volume est important

Lorsque qu'un patient se présente à l'hôpital,il veut être assuré qu'il recevra des soins de

qualité. Des recherches permettent de penserque de nombreux facteurs influencent lerésultat des soins. Les caractéristiques despatients sont l'un d'entre eux. Par exemple,l'âge et la gravité de la maladie jouent souventun rôle important. D'autres facteurs tiennent àla façon dont les soins de santé sont organiséset dispensés.

Un facteur s'avère être toujours importantdans la qualité des soins : le nombre de caspour une intervention précise dont unétablissement s'occupe. Bien qu’au Canada,seulement certains types de soins aient faitl'objet d'une étude approfondie,8,9 un grandnombre de chercheurs (surtout américains)ont noté une relation frappante entrevolumes de cas et qualité. Pour plusieurstypes de soins et de chirurgies, deschercheurs ont constaté que les patientstraités dans des hôpitaux où le nombre decas est élevé ont moins de chances deconnaître des complications ou de mouriraprès avoir été opérés. Cela se vérifie pourla plupart des interventions étudiées, desinterventions plutôt rares comme leschirurgies cardiaques en pédiatrie10, 11 auxpontages aortocoronariens12, 13, en passant pardes interventions plus courantes commel'ablation de la vésicule biliaire(cholecystectomie)14 et l’hystérectomie15.

Quelle en est la raison? Nous ne le savonspas exactement. Certains prétendent que leshôpitaux où les volumes sont élevés (ceux quieffectuent le plus d'opérations) développentdes compétences plus étendues.20,21 Seloneux, c'est en forgeant qu'on devient forgeron.D'autres disent que les hôpitaux qui font unbon travail attirent plus de patients.21,22 Dansce cas, un rendement supérieur crée unvolume plus élevé de patients — la théoriede l'« aiguillage sélectif ».

Néanmoins, bien que la recherche établisseun lien entre le volume et les résultats, nousdisposons de très peu d'information sur lerapport exact. Y a-t-il un « seuil » de cas — unvolume précis pour une intervention enparticulier — associé à de meilleurs résultats?Les résultats s'améliorent-ils toujours si lesvolumes de cas sont plus élevés? Nousl'ignorons. Mais nous savons que de nombreuxhôpitaux canadiens effectuent un très petitnombre d'opérations.

Comparaisons transfrontalières 58Les chances de survie après trois et cinq ans au Canada et auxÉtats-Unis sont relativement semblables pour les transplantations durein et du foie dans tous les groupes d'âge. Les données sont cellesdes patients qui ont été transplantés entre janvier 1989 et décembre1997. Les intervalles de confiance de 95 % sont indiqués entreparenthèses après les chances de survie.

Sources : Registre canadien des insuffisances et des transplantations d'organes, ICIS; 1999 AnnualReport, UNOS Scientific Registry Data (USA)

Chances de survie après cinq ans

Groupe d'âge Transplantation du rein Transplantation du foie

Can. É.-U. Can. É.-U.

18-34 94 % 90 % 80 % 76,8 %(93-95) (89,6-91,2) (75-86) (76,6-76,9)

35-49 88 % 85 % 75 % 77 % (87-90) (84,1-85,3) (71-79) (76-78)

50-64 79 % 74 % 70 % 69 % (77-81) (73-75) (66-73) (67-70)

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6. LE RÉSULTAT DES SOINS

65

Volume et soins au CanadaPour la plupart des interventions

chirurgicales, on note des différencesappréciables entre les hôpitaux dans lenombre de cas pratiqués. Cette observationest valable autant pour les interventions moinsfréquentes, comme les opérations à coeurouvert, que pour les plus courantes, commel'ablation de la vésicule biliaire(cholécystectomie). En 1998-1999, on aobservé des écarts importants dans les

volumes d'hystérectomies. Presque 400hôpitaux ont pratiqué plus de 55 000hystérectomies au Canada. Soixante-dix neufétablissements ont déclaré avoir pratiqué 10interventions ou moins, et l'établissement quia rapporté le volume le plus élevé s'estoccupé de 833 patientes (environ 1,5 % detous les cas). Les établissements où lesvolumes étaient les moins élevés dans uneproportion de 10 % n'ont pratiqué que 1 % detoutes les cholécystectomies au Canada. Lesétablissements qui se situaient au sommet onteffectué près du tiers de tous les cas.

Nous constatons des schémas semblablespour toute une gamme d'interventionschirurgicales. Les hôpitaux sont nombreux àpratiquer un très petit nombre d'opérations.Mais ils sont moins nombreux à effectuer unvolume élevé de chirurgies.

Gérer la qualité du système Au Canada, comme partout ailleurs, des rapports récents soulignent

l'importance de gérer la qualité du système. Par exemple, selon une étuderécente, les « erreurs médicales » à l'hôpital seraient probablement la 8e

cause de décès en importance aux États-Unis.16 Cela voudrait donc direqu'elles seraient responsables d'un plus grand nombre de décès que lescollisions impliquant des véhicules à moteur, le cancer du sein ou le sida.Des études réalisées en Australie17 et au Royaume-Uni18 ont produit desdonnées semblables.

Ici, nous ne disposons pas encore d'estimations des effets des erreursattribuables au système de santé. Néanmoins, des événements récentsprouvent que nous ne sommes pas à l'abri de telles erreurs. Par exemple,une enquête a été menée au sujet du décès de 12 nouveau-nés ayant subiune opération à coeur ouvert au Centre des sciences de la santé deWinnipeg en 1994. Le rapport de l'enquête19, publié en novembre 2000, arévélé que chaque enfant est décédé dans des circonstances bien précises. Iln'en reste pas moins que le rapport a également mentionné que lesfaiblesses du programme — y compris les politiques sur la dotation enpersonnel, la direction, le travail d'équipe, les communications, la prise dedécision et l'assurance de la qualité — étaient partiellement responsablesdes problèmes dans les interventions et les résultats.

Par exemple, la preuve présentée à l'enquête a révélé certaines faiblessesdans la sélection des cas : le programme s'occupait de cas qui dépassaient lescapacités et l'expérience du nouveau chirurgien et de son équipe. Le rapportconcluait que le nombre limité de cas dont on peut s'occuper dans uneprovince comme le Manitoba, avec une population d'un peu plus d'un milliond'habitants, accroît les risques de morbidité et de mortalité, surtout dans lescas de chirurgie à risque élevé. Il recommandait la mise sur pied, dans larégion de l'Ouest ou dans les Prairies, d'un programme pédiatrique dechirurgie cardiaque à haut risque. Un programme provincial se chargeraitdes cas à faible risque ou à risque moyen. L'enquête a également révélé desinsuffisances sur les plans de l'assurance de la qualité et de la surveillance del'ancien programme. On a recommandé d'élaborer des méthodes pourréduire la fréquence des erreurs médicales et humaines dans les hôpitaux,les dépister lorsqu'elles se produisent et minimiser leurs conséquences. Lerapport a souligné que les recommandations étaient conçues pour établirune structure au sein de laquelle des personnes hautement compétentes etdouées peuvent former une équipe de santé qui travaille ensemblecontinuellement pour dispenser des soins de très haute qualité.

Les conclusions de la recherche 59Un grand nombre de chercheurs ont étudié la relation entre lenombre de dossiers traités et les résultats, tels que mesurés par lestaux de mortalité. Récemment, un chercheur du nom de Dudley etses collègues ont résumé les constatations pour 40 interventions. Engénéral, les études publiées établissent un lien entre des volumesélevés d'interventions et des taux inférieurs de mortalité. Ce tableauprésente quelques exemples. Certaines études n'ont dégagé qu'unetendance dans cette direction, mais, dans la plupart des cas, lesrésultats étaient révélateurs sur le plan statistique.

Adapté de : Dudley RA, Johansen KL, Brand R, Rennie DJ, Milstein A. (2000). Selective referral to high-volume hospitals: Estimating potentially avoidable deaths.

Journal of the American Medical Association. 283 (9):1159-1166.

Nbre montrant des Nbre avec résultats meilleurs résultats statistiquement

Nbre d'études avec des volumes révélateurs indiquant Intervention/Condition publiées plus élevés des meilleurs résultats

Pontage aortocoronarien 11 11 9Angioplastie coronaire 6 6 6Cathétérisme cardiaque 4 3 3Infarctus aigu du myocarde 4 4 3Chirurgie cardiaque pédiatrique 2 2 2Oncologie pédiatrique 1 1 1Traumatismes pédiatriques 1 0 0Chirurgie pour cancer 8 8 8du pancréasArthroplastie de la hanche 9 9 6Arthroplastie du genou 3 3 2Chirurgie colo-rectale 6 6 5Cholécystectomie 4 4 2Hystérectomie 2 2 2

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

Dispenser des soins spéciaux : les pontages

Qu'il s'agisse des interventions les plusrares ou des plus courantes, la majoritéd'entre elles sont pratiquées dans leshôpitaux où le volume est élevé. Prenonsl'exemple des 33 hôpitaux qui ont effectué lespresque 22 500 pontages aortocoronariens(une intervention majeure visant à remédieraux blocages dans l'apport de sang aucoeur) au Canada en 1998-1999. Un peuplus de 200 opérations ont été pratiquéesdans l'hôpital où le volume était le plusfaible. À l'opposé, l'hôpital affichant levolume le plus élevé en a effectué plus de 2 000, soit presque 10 % de toutes lesopérations pratiquées au pays dans unétablissement. Les trois hôpitaux où lesvolumes étaient les plus élevés ont pratiquéprès du quart de toutes les chirurgies.

La concentration des chirurgies dans lesétablissements à volume élevé peut êtreavantageuse pour les Canadiens. Au coursdes dernières années, les patients ont étésoignés de plus en plus dans desétablissements à volume élevé. Par exemple,les hôpitaux affichant les volumes les plus

élevés (1 000 chirurgies par année ou plus)ont effectué plus de 5 000 pontages de plusen 1998-1999 qu'en 1996-1997. Il s'agitd'une augmentation de 125 %.

Mais la concentration des services n'estpas la même partout. Les patients ayantbesoin de soins ont tendance à être plusnombreux dans les provinces les pluspeuplées. Par conséquent, les volumes sontpeut-être plus élevés dans les établissementssitués dans ces régions.

La part des pontages pratiqués dans lesmilieux à volume faible et élevé varieconsidérablement entre les provinces. En1998-1999, la plupart (77 %) des pontagesen Ontario, et presque la moitié au Québec(44 %), ont été pratiqués dans des hôpitauxeffectuant 1 000 pontages ou plus chaqueannée. En aucun autre endroit au pays lespontages n'ont-ils été effectués dans descentres à volume si élevé. On note aussi desdifférences dans la fréquence des services ausein des centres à faible volume.

66

Centralisation des pontages 60aortocoronariensEntre 1996-1997 et 1998-1999, le nombre d'hôpitaux au pays oùles volumes de pontages aortocoronariens étaient moins élevés (soitmoins de 500) a diminué, et on comptait plus d'établissements oùles volumes étaient plus élevés, particulièrement ceux quieffectuaient plus de 1 000 chirurgies.

Source : Base de données sur la morbidité hospitalière, ICIS

Remarque : Les hôpitaux pratiquant moins de 10 chirurgies par année ne sont pasprésentés. Pour 1996-1997 et 1997-1998, les résultats peuvent tenir compte deprogrammes qui ont ouvert ou fermé au milieu de l'année.

<200 200-499 500-999 >1000

Nombre annuel de pontages aortocoronariens

1996-1997

1997-1998

1998-1999

Nbre

d'hôp

itaux

18

16

14

12

10

8

6

4

2

0

Volumes de pontages aortocoronariens 61 au CanadaLe niveau de régionalisation des pontages aortocoronariens varied'un endroit à l'autre au pays. Ce graphique illustre lepourcentage de pontages aortocoronariens pratiqués dans les 33hôpitaux qui ont effectué entre 200 et 499, 500 et 999, et 1 000opérations ou plus en 1998-1999.

Source : Base de données sur la morbidité hospitalière, ICIS

* Comprend un programme qui a été transféré à un autre établissement lorsque l'hôpital afermé. Dans ce graphique, on a utilisé des volumes annualisés (en fonction des cas desprogrammes dans les deux hôpitaux).

0 % 20 % 40 % 60 % 80 % 100 %

% de chirurgies pratiquées selon les groupes de volume dans les hôpitaux

200-499 500-999 1 000+

Pr. de l'Atlantique

Québec

Ontario

Prairies*

C.-B.

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6. LE RÉSULTAT DES SOINS

67

En Ontario, seulement 4 % des pontagesont été pratiqués dans des établissements quien effectuaient moins de 500 par année. Àl'opposé, d'autres provinces dispensentsouvent des soins dans ces milieux à faiblevolume — 16 % en Colombie-Britannique,33 % dans les Prairies, 47 % au Québec et23 % dans les provinces de l'Atlantique.

Certaines données américaines semblentindiquer que de faibles volumes de pontagesaortocoronariens peuvent être associés à demoins bons résultats. En effet, des chercheursont constaté que les patients soignés dansdes centres effectuant moins de 500pontages par année avaient 39 % plus dechances de mourir avant de quitter l'hôpitalque ceux qui étaient soignés dans deshôpitaux où le volume était plus élevé.12,23

La solution passe par uncompromis

La concentration des interventionschirurgicales dans les centres qui s'occupentd'un grand nombre de cas — ce qu'onappelle parfois la régionalisation ou lacentralisation — peut engendrer desavantages importants, dont l'acquisition decompétences spécialisées, l'utilisationoptimale de matériel coûteux, etl'amélioration des résultats chez les patients.

Par contre, ils sont nombreux à dire que lacentralisation des soins peut avoir des effetsnégatifs, surtout dans les régions rurales. Parexemple, elle peut obliger les patients à sedéplacer, empiéter sur la continuité dans lessoins, et, à la longue, réduire l'accès à dessoins essentiels aux patients vivant loin desgrands centres.

Pour décider dans quelle mesure on peutcentraliser les soins, il est évident qu'on doitéquilibrer les enjeux. L'équilibre seravraisemblablement différent d'uneintervention à l'autre, et d'un endroit à l'autre.Un nouvel indicateur (ratio d'entrées et desorties des patients) illustre les écarts dans les déplacements des patients d'une région à l'autre pour recevoir des soins (voir Indicateurs de santé 2001). Une noteélevée indique un niveau plus grand decentralisation puisque de nombreux patientsviennent de l'extérieur de la région pour sefaire soigner. Les interventions spécialisées,comme les pontages aortocoronariens,tendent à être plus centralisées que lesopérations plus courantes, comme l'ablationde la vésicule biliaire et l'hystérectomie.

S'ils disposent de meilleurs renseignementssur les résultats dans les hôpitaux, lesadministrateurs seraient peut-être plus enmesure de décider quand la centralisationdes soins est appropriée. La compréhensionde la répartition des volumes d'un bout àl'autre du pays constitue la première étape.

i

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

68

Les lacunes de l'information

Ce que nous savons• Comment les taux de mortalité (ajustés en fonction de l'âge, du sexe et des conditions

comorbides) dans les 30 jours suivant une hospitalisation initiale pour un IAM, secomparent entre les grosses régions.

• Les taux relatifs de survie pour les cancers du sein, de la prostate, du poumon et ducôlon-rectum.

• La survie à long terme des patients ayant subi une transplantation du rein, du coeur, dupoumon, et d'autres organes.

• Le nombre de chirurgies pratiquées dans les milieux où les volumes sont faibles et élevés,pour différents types de chirurgie.

Ce que nous ignorons• Comment les patients se portent-ils trois, six et 12 mois après une chirurgie?• Quel est le lien entre les sommes d'argent consacrées à des interventions précises et les

avantages qu'elles représentent pour la santé?• Pour quels types de chirurgie, s'il en est, les hôpitaux qui effectuent un petit nombre

d'opérations exposent-ils les patients à des risques plus élevés de complications et dedécès? Pour ces interventions, quel est le nombre optimal d'opérations qu'un hôpitaldevrait pratiquer pour dispenser des soins efficacement et sans danger? Combien dedécès pourraient être prévenus si les chirurgies étaient pratiquées dans les centres où lesvolumes sont élevés?

Ce qui se passe• Des chercheurs canadiens mettent au point des méthodes pour comparer les résultats des

soins hospitaliers, y compris les complications, les admissions subséquentes et les décès.• Dans les cas où les répondants à des sondages ont donné leur autorisation, Statistique

Canada relie les données sur la santé et les données administratives du réseau de lasanté, en vue de mieux comprendre les facteurs qui influent sur la santé et les résultats.

• Dans les provinces, on calcule des taux relatifs de survie comparables pour plusieursformes de cancer.

• L'ICIS et les Instituts canadiens de recherche en santé coparrainent des recherches pourestimer l'ampleur des erreurs attribuables au système de santé au Canada.

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6. LE RÉSULTAT DES SOINS

69

Pour en savoir davantage1 Fondation canadienne des maladies du coeur (1999). Le nouveau visage des maladies cardiovasculaireset des accidents vasculaires cérébraux au Canada 2000. Ottawa : Fondation canadienne des maladiesdu coeur2 Hemingway, H., Shipley, M. Macfarlane, P. et Marmot, M. (2000). Impact of socioeconomic status oncoronary mortality in people with symptoms, electrocardiographic abnormalities, both or neither: Theoriginal Whitehall study 25 year follow up. Journal of Epidemiology and Community Health, 54(7), 510-5163 Institut de recherche en services de santé (1999). Cardiovascular Health and Services in Ontario: AnICES Atlas. Toronto : Institut de recherche en services de santé4 Tu, J.V., Austin, P., Naylor, C.D., Iron, K. et Zhang, H. (1999). Acute myocardial infarction outcomes inOntario. In Naylor, C.D. et Slaughter, P.M. (Eds). Cardiovascular Health and Services in Ontario: An ICESAtlas. Toronto : Institut de recherche en services de santé, 83-1105 Alter, D.A., Naylor, C.D., Austin, P. et Tu, J.V. (1999). Effects of socioeconomic status on access toinvasive cardiac procedures and on mortality after acute myocardial infarction. New England Journal ofMedicine, 341 (18), 1359-13676 Institut national du cancer du Canada, Statistiques canadiennes sur le cancer, 2000, Toronto, Canada.www.cancer.ca/stats2000/mainf.htm7 Statistique Canada (2001), La santé de la population canadienne, Rapport annuel 2001. Rapports sur lasanté (numéro spécial), 12 (3)8 Hamilton, B.H. et Ho, V. (1998). Does practice make perfect? Examining the relationship betweenhospital surgical volume and outcomes for hip fracture patients in Quebec. Medical Care, (6), 892-903

9 Simunovic, M., To, T., Theriault, M. et Langer, B. (1999). Relation between hospital surgical volume andoutcome for pancreatic resection for neoplasm in a publicly funded health care system. Journal del'Association médicale canadienne, 160 (5), 643-64810 Hannan, E.L., Racz, M., Kavey, R.E., Quaegebeur, J.M. et Williams, R. (1998). Pediatric cardiac surgery:The effect of hospital and surgeon volume on in-hospital mortality. Pediatrics, 101, 963-96911 Jenkins, K.J., Newburger, J.W., Locke, J.E., Davis, R.B., Coffman, G.A. et Iezzoni, L.I. (1995). In-hospitalmortality for surgical repair of congenital heart defects: Preliminary observations of variation by hospitalcaseload. Pediatrics, 95, 323-33012 Hannan, E.L., Kilburn, H. Jr., Bernard, H., O'Donnell, J.F., Lukacik, G. et Shields, E.P. (1991). Coronaryartery bypass surgery: The relationship between inhospital mortality rate and surgical volume aftercontrolling for clinical risk factors. Medical Care, 29, 1094-110713 Showstack, J.A., Rosenfeld, K.E., Garnick, D.W., Luft, H.S., Schaffarzick, R.W. et Fowles, J. (1987).Association of volume with outcome of coronary artery bypass surgery. [corrections publiées dans leJournal of the American Medical Association (1987) 257, 2438]. Journal of the American MedicalAssociation, 257, 785-78914 Hannan, E.L., O'Donnell, J.F., Kilburn, H. Jr, Bernard, H.R. et Yazici, A. (1989). Investigation of therelationship between volume and mortality for surgical procedures performed in New York Statehospitals. Journal of the American Medical Association, 262, 503-51015 Hughes, R.G., Hunt, S.S. et Luft, H.S. (1987). Effects of surgeon volume and hospital volume on qualityof care in hospitals. Medical Care, 25, 489-50316 Kohn, L.T., Corrigan, J.M. et Donaldson, M.S. (2000). To Err is Human: Building a Safer Health System.National Academy Press: Washington17 Wilson, R.M., Runciman, W.B., Gibberd, R.W., Harrison, B.T., Newby, L. et Hamilton, J.D. (1995). Thequality in Australian health care study. The Medical Journal of Australia, 163 (6), 458-47118 Vincent, C., Neale, G. et Woloshynowych, M. (2001). Adverse events in British hospitals: Preliminaryretrospective record review. British Medical Journal, 322, 517-51919 Province du Manitoba (2000). The Pediatric Cardiac Surgery Inquest Report.www.pediatriccardiacinquest.mb.ca/toc/toc.html20 Laffel, G.L., Barnett, A.I., Finkelstein, S. et Kaye, M.P. (1992). The relation between experience andoutcome in heart transplantation. New England Journal of Medicine, 327, 1220-122521 Luft, H.S., Hunt, S.S. et Maerki, S.C. (1987). The volume-outcome relationship: Practice-makes-perfector selective referral patterns? Health Services Research, 22 (2), 157-18222 Farley, D.E. et Ozminkowski, R.J. (1992). Volume-outcome relationships and inhospital mortality: Theeffects of changes in volume over time. Medical Care, 30 (1), 7-9423 Dudley, R.A., Johansen, K.L. Brand, R., Rennie, D. et Milstein, A. (2000). Selective referral to high-volume hospitals: Estimating potentially avoidable deaths. Journal of the American Medical Association,283 (9) 1159-1166

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Des pansements aux accouchements, en passant par les pontagesaortocoronariens, les services de santé représentent chaque année une partieimportante de la production économique canadienne. Les dépenses totales, et leurrépartition, ont beaucoup changé dans la dernière décennie. Il en va de même pourla façon dont les gouvernements, les assureurs privés, les particuliers et d’autresgroupes se partagent la facture.

Les dépenses de santé en hausseL'ICIS estime que les dépenses de santé ont dépassé la barre des 95 milliards de

dollars en 2000, 6,9 % de plus que l'année précédente.1 Il s'agit de plus de 3 000 $par Canadien, une hausse de presque 175 $ par rapport à 1999. Même après avoirajusté pour l'inflation et la croissance démographique, on note une augmentationréelle de 4,1 % dans les dépenses entre 1999 et 2000.

La hausse des coûts des soins de santé n'a rien d'inhabituel. Les dépenses ontaugmenté régulièrement au Canada pendant plusieurs décennies, sauf au milieu desannées 1990. Cette escalade ne s'explique qu'en partie par l'inflation et la croissancedémographique. Même après avoir tenu compte de ces deux facteurs, on estime que

les dépenses en 2000 auront été supérieuresdans une proportion de 70 % par rapport à 25ans auparavant. Le rythme de la croissances'accélère aussi. Les dépenses réelles parhabitant augmentent plus rapidement aujourd'huiqu'à n'importe quel moment depuis les années1980. Pourquoi? Voici certaines explications :changements dans la clientèle, modes definancement différents, coûts plus élevés desservices, modifications dans la façon dont lessoins sont dispensés pour des problèmes desanté précis à des groupes de gens bien définis.

Non seulement nos dépenses de santé sontplus élevées qu'avant, nous dépensons aussi plusd'argent que la plupart des autres pays. En1998, le Canada s'est classé au troisième rangdes pays du G-7 au chapitre des dépenses desanté par habitant, après les États-Unis etl'Allemagne. Seuls les États-Unis consacraientune plus grande partie de sa productionéconomique aux soins de santé (13,6 % de sonproduit intérieur brut). Dans la même année, laproportion était de 9,3 % au Canada. Selon lesplus récentes estimations, elle devrait demeurerau même niveau en 1999 et en 2000.2

7. Les dépenses de santé

7. LES DÉPENSES DE SANTÉ

La croissance des dépenses de santé 62Au Canada, la croissance des dépenses de santé réelles etajustées pour l'inflation, par habitant, a continué sur sa lancée en1999 et en 2000.

Source : Base de données sur les dépenses nationales de santé, ICIS

Remarque : Les prévisions sont indiquées par des symboles ouverts.

1975

19

7619

77

1978

1979

19

8019

8119

82

1983

1984

1985

1986

19

87

1988

19

8919

9019

9119

9219

9319

9419

9519

9619

9719

9819

9920

00

$ de 1992 ajustés pour l'inflation $ courants

$ par

hab

itant

3 500 $

3 000 $

2 500 $

2 000 $

1 500 $

1 000 $

500 $

0 $

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Des dépenses plus élevées se traduisent-elles par une meilleure santé? Pasnécessairement. Les Américains dépensentbeaucoup plus d'argent, mais les Canadiensvivent plus longtemps et les nouveau-néscanadiens courent moins de risques de mourir.

Se partager la facture : secteurpublic, secteur privé

Sept dollars sur 10 consacrés à la santéproviennent des deniers publics. Pendantplusieurs années au milieu des années 1980et jusqu'au milieu des années 1990, lesdépenses du secteur privé ont supplantécelles du secteur public. Mais dernièrement,la part du secteur public s'est accrue. Aprèsavoir ajusté pour l'inflation et la croissancedémographique, l'ICIS estime qu'elle auraconnu une augmentation de 4,4 % et de4,8 % en 1999 et en 2000.

La part du secteur publicLes dépenses de santé du secteur public

sont engagées par les gouvernements, lescommissions des accidents du travail etd'autres programmes de sécurité sociale. En2000, ce montant s'élevait à environ 67,6milliards de dollars. Le secteur public financela majorité des programmes de santépublique, des soins hospitaliers, des servicesmédicaux et des soins de santé pour lesIndiens et les Inuits de plein droit. Il paie enpartie d'autres services, comme les soins àdomicile, les médicaments de prescription etles services ambulanciers. D'autres servicessont surtout financés par des fonds privés.Par exemple, la plupart des Canadiens paienteux-mêmes les services dentaires et demédecine parallèle, ou ils le font au moyend'une assurance complémentaire.

Les gouvernements provinciaux etterritoriaux administrent le gros des fondspublics pour les soins de santé. Certains de

LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

72

Secteur public/secteur privé 63La part des dépenses de santé attribuable au secteur public devraitavoir augmenté entre 1997 (un peu moins de 70 %) et 2000 (71 %). Toutefois, cette proportion est encore inférieure à ce qu'on aconnu dans les années 1970 et 1980 (75 %). Ce graphique illustreles changements dans les dépenses de santé ajustées pour l'inflation,par habitant, engagées par les secteurs public et privé depuis 1975.Le secteur ayant connu la plus forte croissance (pour ce qui est de lavariation en pourcentage) chaque année depuis 1975 est marquéd'un triangle.

Source : Base de données sur les dépenses nationales de santé, ICIS

Remarque : Les prévisions sont indiquées par des symboles ouverts.

Le Canada par rapport à d'autres pays 64En 1998, le Canada s'est classé au cinquième rang des 27 pays del'OCDE au chapitre des dépenses de santé par habitant. Par contre,comme l'indique ce graphique, la part des dépenses engagées parle secteur public était plus élevée dans la plupart des pays. Lesestimations sont ajustées en fonction des différences dans les prix(pouvoir d'achat) entre les pays.

Source : Éco-Santé OCDE 2000

1975

19

7619

77

1978

1979

19

8019

8119

82

1983

1984

1985

1986

19

87

1988

19

8919

9019

9119

9219

9319

9419

9519

9619

9719

9819

9920

00

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992 p

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2 500

2 000

1 500

1 000

500

0

Secteur public

Secteur privé

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500$ de l'OCDE par habitant

Secteur public Secteur privé

États-UnisSuisse

NorvègeAllemagne

CANADALuxembourg

DanemarkIslande

BelgiqueFrance

Pays-BasAustralieAutriche

JaponItalie

SuèdeFinlande

Royaume-UniIrlande

Nouvelle-ZélandePortugalEspagne

GrèceRépublique tchèque

CoréeHongriePologne

45 %73 %

83 %75 %

70 %92 %

82 %84 %

90 %76 %

70 %69 %

71 %78 %

68 %84 %

76 %84 %

76%77 %

67 %77 %

57 %92 %

46 %76 %

73 %

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7. LES DÉPENSES DE SANTÉ

73

ces fonds proviennent de l'argent dugouvernement fédéral et des transfertsfiscaux. Mais qui paie quoi? Nous nedisposons pas de données complètes depuisplusieurs années. En 1996, le gouvernementfédéral a introduit le Transfert canadien enmatière de santé et de programmes sociaux.En vertu de ce programme, les provinces etles territoires répartissent les fonds entre lesprogrammes sociaux en fonction de leurspriorités. L'information comparable sur larépartition entre la santé, l'enseignementpostsecondaire, et d'autres programmessociaux, n'est pas publiée. Par conséquent,les données sur l'ensemble des contributionsfédérales à la santé ne sont plus disponibles.

La part du secteur privéOutre les dépenses du secteur public, on

estime que les Canadiens ont consacré 27,5milliards de dollars à la santé, par l'entremised'assurances (surtout offertes par lesemployeurs) ou de dépenses directes, soit toutprès de 900 $ par personne en 2000.Indirectement, certains de ces coûts sont pris en

charge par les gouvernements au moyen desrecettes fiscales prévisibles. Par exemple, lesentreprises peuvent déduire les primesd'assurance de leur revenu imposable, mais lesemployés n'ont pas à payer la taxe sur cesavantages.

Les médicaments, les soins dentaires et lessoins de la vue constituent le gros desdépenses privées. Elles sont surtout payéespar les consommateurs eux-mêmes, mais lapart attribuable aux compagnies d'assuranceest en hausse. Elles représentaient plus dutiers des dépenses privées en 1998.

Les dépenses d'unocéan à l'autre

D'est en ouest, les Canadiens dans toutes lesprovinces dépensent des sommes importantes chaque année pour les soins desanté. En 2000, elles allaient d’environ2 800 $ par habitant à l'Île-du-Prince-Édouard,à un peu plus de 3 400 $ au Manitoba.

Les tendances de l'assurance privée 65La couverture privée pour les soins dentaires et les avantagesélargis de l'assurance-maladie (p. ex. pour les médicaments deprescription) semble être beaucoup plus étendue aujourd'hui. Cegraphique illustre le nombre de Canadiens couverts (y compris laplupart des régimes offerts par les employeurs et en excluantl'assurance de la Croix-Bleue) entre 1970 et 1999.

Source : Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes

Remarques : Certaines personnes peuvent être comptées plus d'une fois (p. ex. lorsque lesmembres d'une famille sont couverts par les régimes distincts de chaque conjoint). Lesprévisions sont indiquées par des symboles ouverts.

Assurance dentaire Assurance complémentaire

1970

1971

1972

1973

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1977

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1991

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1995

1996

1997

1998

1999

Perso

nnes

couv

ertes

('00

0)

30 000

25 000

20 000

15 000

10 000

5 000

0

Les dépenses de santé au Canada 66Les dépenses de santé du secteur public devraient avoir atteint2 198 $ par personne au Canada en 2000 et celles du secteurprivé, 896 $. Dans les provinces, les dépenses du secteur privévariaient : à Terre-Neuve, moins de un dollar sur cinq provenaitdu secteur privé; en Alberta, presque un sur trois. Dans lesterritoires, la vaste majorité des services de santé sont financés àmême les deniers publics.

Source : Base de données sur les dépenses nationales de santé, ICIS

Canada

C.-B.Sask. Man.

T. N.-O.

Nunavut

N.-B.

Yn

Ont.

T.-N.

N.-É.

Alb.

Qc.

Î.-P.-É. 5682 403

8101 989

7802 068869

2 061

7542 0611,012

2 185788

2 6357492 340

1,0562 242

8542 273

7983 196

8962 198

4464 462

4135 541

Secteur privéSecteur public

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

74

Comment expliquer ces différences? Lescaractéristiques démographiques les justifienten partie. Les dépenses normalisées démêlentl'effet des différences dans l'âge et le sexe, desautres facteurs qui influent sur les coûts dessoins de santé. Les résultats indiquentcomment les dépenses de santé varieriaent si

la réparition des hommes et de femmes, desjeunes et des personnes âgées, était la mêmedans chaque province que pour dansl'ensemble du Canada. Pourquoi certaineslacunes subsistent? Voici quelques explications :différences dans l'état de santé (p. ex. lafréquence du diabète chez les enfants), dansl'utilisation des services (p. ex. le nombre depersonnes âgées qui reçoivent un vaccin anti-grippe) et dans les prix (p. ex. la rémunérationdu personnel dans les hôpitaux).

L'ICIS a récemment publié les premièresestimations normalisées des montants d'argentengagés par les gouvernements provinciaux etterritoriaux pour la santé. Ces chiffres révèlentles sommes qui auraient été dépensées si leprofil démographique des habitants d'uneprovince était le même que dans l'ensembledu pays.

Autre coup d'oeil aux dépenses de 68santé au CanadaNormalement, les besoins en matière de soins de santé augmententavec l'âge. Toutes proportions gardées, ces besoins et les coûtsconnexes seraient moins élevés dans une province où la populationest jeune que dans une autre où les habitants sont plus âgés. Danscette carte, la barre des dépenses réelles indique si les dépenses desanté des gouvernements provinciaux et territoriaux, par habitant,étaient supérieures ou inférieures à la moyenne nationale en 1998.La barre normalisée des dépenses illustre la même chose mais estajustée selon l'âge et le sexe. En général, une barre normalisée plusélevée signifie que les habitants de la province ou du territoire sontplus jeunes que la moyenne nationale. Par exemple, les dépensesréelles par habitant du gouvernement de l'Alberta sont d'environ 6 %inférieures à la moyenne nationale. Cette situation ne s'explique qu'enpartie par l'âge plus jeune des Albertains. En effet, après avoir tenucompte des différences selon l'âge et le sexe, la province sembledépenser un peu plus que la moyenne au Canada.

Source : Base de données sur les dépenses nationales de santé, ICIS

C.-B.Sask. Man.

T.N.-O./Nun.

N.-B.

Yn

Ont.

T.-N.

N.-É.

Alb.

Qc.

Î.P.-É. 12 %8 %

-10 %-7 %

-5 %-1 %

-8 %-6 %

-1 %-2 %-2 %

-1 %-3 %3 %

-6 %1 %

2 %-6 %

6 %8 %

79 %31 % 236 %

127 %

Normalisée c. moyenne nationaleRéelle c. moyenne nationale

L'éloignement a un prix Les coûts moyens des soins de santé par habitant sont beaucoup plus

élevés dans les territoires que dans le reste du pays. Cela s'explique engrande partie par le coût élevé de la prestation des soins de santé dans lesgrandes régions peupeuplées. Par exemple,dans les Territoires duNord-Ouest, on consacreprès de 13 % des dollarsde la santé au transportmédical. La moyennenationale est de moinsde 2 %.

L'âge fait la différence 67Les dépenses consacrées à la santé varient selon l'âge d'unepersonne. Dans la plupart des cas, les provinces et les territoiresengagent des sommes importantes pour la santé au cours de lapremière année de vie d'une personne. Puis, les dépensesdiminuent considérablement. Elles augmentent ensuite pendantl'adolescence, surtout pour les filles, en raison des coûts associés àla grossesse et à l'accouchement. La plus grosse partie desdépenses est attribuable aux personnes âgées. En 1998, 12 % desCanadiens étaient âgés de 65 ans et plus, mais plus de 43 % desdépenses de santé des gouvernements provinciaux et territoriauxleur étaient consacrées. Ce graphique illustre les dépensesestimées des gouvernements provinciaux et territoriaux, parhabitant, pour les hommes et les femmes et selon le groupe d'âge,en 1998. Tel qu'indiqué en médaillon, il s'agit de 64 % del'ensemble des coûts de la santé au Canada.

Source : Base de données sur les dépenses nationales de santé, ICIS

<1 1-4 5-14 15-44 45-64 65-74 75-84 85+Groupe d’âge

Hommes Femmes Les deux

Dépenses totales de santéAutres dépenses non répartiespar âge/sexe

Dépenses des gouvernements provinciaux et territoriaux

64 %

36 %

$ par

hab

itant

16 000 $

14 000 $

12 000 $

10 000 $

8 000 $

6 000 $

4 000 $

2 000 $

0 $

Photos, Santé Canada. Reproduites avec l’autorisation duministre des Travaux publics et des Services

gouvernementaux Canada, 2001.

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7. LES DÉPENSES DE SANTÉ

75

Ce qu'il en coûte pourse soigner au Canada

Le fardeau des maladies sur l'économiecanadienne est beaucoup plus important quece que nous dépensons pour soigner lesmaladies. Cela comprend le temps où nousnous absentons du travail ou manquons desactivités régulières parce que nous sommesmalades ou devons nous occuper d'amis et demembres de la famille qui sont malades. Demême, lorsqu'une personne meurt à un jeuneâge, son potentiel de production est perdu.

Selon une étude réalisée en 1997 parSanté Canada, ces coûts « indirects » fontplus que doubler la facture des soins desanté au pays.3 L'étude a estimé le fardeauéconomique de la maladie au Canada en1993. Elle a examiné à la fois les coûtsdirects — l'argent consacré aux traitements,aux soins et à la réadaptation — et les coûtsindirects — perte de productivité résultant dedécès prématurés et de l'incapacité de courteou de longue durée. Les coûts indirectscomprenaient la valeur du temps de travail etd'entretien ménager perdu à cause demaladies ou de blessures et les pertes deproductivité résultant de décès prématurés.Cependant, les coûts ne tenaient pas comptede la valeur du temps que les membres de lafamille et les amis ont passé à soigner unepersonne malade (sauf s'il donnait lieu à despertes de productivité) et ne reflétaient pas ladouleur et la souffrance ou les répercussionspsychosociales de la maladie.

En vertu d'hypothèses plutôt conservatricesau sujet des coûts indirects, les chercheursont conclu que les coûts de la maladie sechiffraient à 156,9 milliards de dollars en1993. Les coûts indirects représentaient plusde 85 milliards de dollars. Les grandsresponsables étaient : les maladiescardiovasculaires (19,7 milliards de dollars),les maladies musculo-squelettiques (17,8milliards), les blessures (14,3 milliards) et lecancer (13,1 milliards). Ensemble, cesproblèmes de santé représentaient plus de lamoitié (50,2 %) de tous les coûts pouvant êtreclassifiés selon le type de maladie. Dans lesquatre cas, les coûts indirects étaientbeaucoup plus élevés que les coûts directs.

Des chercheurs de Santé Canada, deStatistique Canada et de l'ICIS produisent

actuellement des estimations du fardeauéconomique de la maladie. Ne manquez pasles résultats plus tard cette année.

Où vont les dollars de la santé?

Avec un budget estimé à 95 milliards dedollars en 2000, le système de santé canadienest une immense entreprise. Plus de troisdollars sur cinq consacrés aux soins de santévont aux hôpitaux, aux médicaments et auxservices médicaux réunis.

Où vont les dollars de la santé? 69Nous ne dépensons plus nos dollars de la santé de la même façonqu'avant. Il y a 25 ans, les hôpitaux accaparaient une beaucoup plusgrosse partie des dépenses, et les services médicaux étaient ladeuxième catégorie en importance, non la troisième. Cette figureillustre comment la répartition des dépenses de santé des secteurspublic et privé a changé entre 1975 et 2000 (prévisions) au Canada.

Source : Base de données sur les dépenses nationales de santé, ICIS

Autres dépenses de santé(14,5 %)Bâtiments et

équipement (3,6 %)

Médicaments (15,5 %)

Autres professionnels de la santé(11,8 %) Médecins

(13,5 %)

Autres établissements(9,4 %)

Hôpitaux(31,8 %)

Autres dépenses de santé (8,9 %)Bâtiments et

équipement (4,4 %)

Médicaments (8,8 %)

Autres professionnels de la santé

(9 %)

Médecins (15,1 %)

Autres établissements (9,2 %)

Hôpitaux(44,7 %)

1975

2000

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

76

Les hôpitaux : Une partimportante, mais en baisse,des dollars de la santé

Avec près du tiers de toutes les dépenses,les hôpitaux constituent la premièrecatégorie en importance des dépenses desanté. En 2000, les coûts hospitaliersdevraient avoir augmenté de plus de 5 %par rapport à l'année précédente.Néanmoins, leur part des dollars de lasanté a baissé légèrement, comme elle lefait chaque année depuis le milieu desannées 1970. Pendant cette période, lenombre de séjours à l'hôpital a aussidiminué, mais les chirurgies d'un jour sontdevenues plus fréquentes.

Les données de l'ICIS révèlent que le grosdes services hospitaliers (92 %) sontfinancés par les deniers publics. Commentfinance-t-on les services publics? Uneéquipe de chercheurs4 a récemment étudiéles modes de financement au pays. Ils ontconstaté qu'en général, les gouvernementsfinancent les services hospitaliers enfonction des critères suivants :

• la clientèle desservie (p. ex. la proportionde personnes âgées dans la région) ou lestypes de services dispensés (p. ex., lenombre d'arthroplasties de la hanche);

• les sommes d'argent dépensées par leshôpitaux dans le passé, soit dansl'ensemble, soit pour des frais particuliers,telles que mesurées selon des principescomptables normalisés;

• des critères relatifs au programme politiquedu gouvernement et les besoins desélecteurs définis par des membres élus del'assemblée législative (p. ex., fondsspéciaux pour programmes prioritaires).

Les médicaments : toujoursen croissance rapide

En 1997, les ventes au détail demédicaments sont devenues la deuxièmecatégorie en importance des dépenses desanté, dépassant les services médicaux. Ellesconstituent maintenant plus de 15 % del'ensemble des dépenses. On estime qu'ellesatteindront 14,7 milliards de dollars en 2000,une hausse de 9 % par rapport à l'annéeprécédente. Entre 1985 et 1998, la croissanceen pourcentage des dépenses en médicamentsétait deux fois plus élevée que pour lesdépenses en général.

Qu'est-ce qui motive une telle croissance? Iln'existe pas d'indice de prix officiel pour tousles médicaments vendus au Canada et lesindices de prix disponibles ont leurs forces etleurs faiblesses.5 Toutefois, l'indice des prix à laconsommation, l'indice des prix des produitsindustriels, l'indice du Conseil d'examen duprix des médicaments brevetés et les indicesde prix des régimes provinciaux demédicaments sont restés pratiquement lesmêmes depuis 1993. Cela permet de penserque la hausse dans les dépenses enmédicaments peut s'expliquer en grande partiepar une utilisation moyenne accrue parpersonne et par l'apparition de nouveauxmédicaments sur le marché. Plusieurs facteurspeuvent engendrer des changements dans lestaux d'utilisation : couverture d'assurance plusétendue, tendances de la démographie et del'état de santé, changements dans lespratiques de prescription, nouveaux produitspharmaceutiques, nouveaux traitements, etc.

Où vont nos taxes? Chaque jour, les administrateurs du secteur de la santé, les

décisionnaires des gouvernements, et d'autres personnes, doivent faire deschoix difficiles sur l'affectation des deniers publics. Vaut-il mieux financerdes campagnes anti-tabac à l'intention des adolescents ou payer les timbresà la nicotine de ceux qui essaient d'arrêter de fumer? Est-ce plus profitablede mettre sur pied un service téléphonique pour dispenser des conseils surla santé 24/7 ou d'engager plus d'infirmières pour réduire l'encombrementdes salles d'urgence? Cette figure illustre deux façons possibles de dépenser2 150 $, soit un peu moins que ce que le secteur public a dépensé enmoyenne en 2000 par habitant (2 198 $).

Source/remarques : Les frais hospitaliers sont une estimation du coût du séjour d'un patient de 70 ans dans un hôpital de soins de courte pourune grippe, sans autres comorbidités majeures. L'estimation s'appuie sur les données de l'ICIS sur l'utilisation moyenne des ressources audureè Canada (à l'exclusion du Québec et du Manitoba). Les paiements aux médecins rémunérés à l'acte ne sont pas inclus. Le coût desprogrammes de vaccination est basé sur le programme de l'Ontario en 2000-2001, qui versait 8,25 $ aux médecins rémunérés à l'acte si lavaccination contre la grippe était le seul but de la visite du patient.

Une personne de 70 anshospitalisée pour la grippe, sauf

coûts des médecins.

260 vaccins contre la grippe

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7. LES DÉPENSES DE SANTÉ

77

Comprendre les dépenses en médicaments

Les ventes au détail de médicaments sontsurtout constituées de médicaments deprescription, mais d'autres produitsreprésentent un peu moins du quart desdépenses. Cela comprend les médicamentsen vente libre et les produits d'hygiènepersonnelle, comme les nécessaires pour testde grossesse et les solutions pour lentillescornéennes. Depuis 1985, les dépenses liéesaux médicaments de prescription augmententbeaucoup plus rapidement que pour lesmédicaments en vente libre. Par conséquent,

les médicaments de prescription représententune part de plus en plus grande du total,passant de 67 % en 1985 à 77 % en 2000.

En 1998, les Canadiens ont payédirectement 24 % des médicaments deprescription et les assureurs privés, 34,6 %.En 1998-1999, presque les trois quarts(74 %) des Canadiens âgés de 12 ans et plusont déclaré avoir une assurance publique ouprivée (avec des franchises différentes) pourles médicaments de prescription. Lespersonnes âgées, les jeunes adultes et lesCanadiens à faible revenu avaient moins dechances d'être assurés. Cela s'explique enpartie par le fait qu'une assurance privée estsouvent un des avantages sociaux offerts parles employeurs et elle englobe les employéset leurs personnes à charge.

Le Fonds pour l'adaptation des services desanté a récemment financé une étude portantsur l'accès à ce type d'assurance.6 Leschercheurs ont constaté que certainespersonnes ont des difficultés à continuerd'être protégées par une assurance si leursituation change. Cette observation estparticulièrement valable pour celles quicomptent sur des régimes parrainés parl'employeur ou qui déménagenent d'uneprovince à l'autre.

L'étude a aussi révélé que la couverture del'assurance publique varie grandement entreles provinces. Des familles dont le revenu etles besoins médicaux sont similaires peuventavoir droit à des avantages offerts par l'Étatbien différents selon l'endroit où ellesdemeurent. De même, les chercheurs ontnoté que la province de résidence est le plusimportant facteur qui détermine si unepersonne possède une protection adéquatecontre les coûts exorbitants des médicaments.

Les médecins : unecroissance plus lente quedans les autres secteurs

Les dépenses liées aux services médicauxont augmenté relativement vite au milieu desannées 1980, puis elles ont ralenti dans lesannées 1990. Selon l'ICIS, la croissancedevrait être de l'ordre d'un peu moins de 5 %en 2000. Ce pourcentage est plus élevéqu'au cours des dernières années, mais toutde même inférieur à la croissance des autresgrandes catégories de dépenses. Parconséquent, les services médicaux coûtentmaintenant presque 13 milliards de dollars,ou 13,5 % des dépenses totales de santé.

Les régimes provinciaux et territoriauxd'assurance-maladie financent presque latotalité des services médicaux. Les médecinscanadiens leur ont envoyé des factures pour241 millions de services professionnelsdispensés en 1997-1998.7 Les régimesd'assurance ont versé en moyenne 29,49 $pour les consultations et les visites. Lepaiement moyen pour les interventionschirurgicales varie selon le typed'intervention. Par exemple, un paiementpour une vasectomie était en moyenne de94 $, comparativement à 1 100 $ pour unpontage aortocoronarien.

Le coût des médicaments 70Dans la dernière décennie, le coût moyen (non ajusté pourl'inflation) d'une prescription au Canada (sans compter les territoires)a continué de grimper, comme l'illustre ce graphique.L'augmentation a été plus rapide pour les marques commercialesque pour les marques génériques.

Source : IMS Health

Août

92Dé

c. 92

Avr.

93Ao

ût 93

Déc.

93Av

r. 94

Août

94Dé

c. 94

Avr.

95Ao

ût 95

Déc.

95Av

r. 96

Août

96Dé

c. 96

Avr.

97Ao

ût 97

Déc.

97Av

r. 98

Août

98Dé

c. 98

Avr.

99Ao

ût 99

Déc.

99Av

r. 00

Août

00Dé

c. 00

Marque commerciale Marque générique

Prix

moy

en d

'une p

rescr

iption

60 $

50 $

40 $

30 $

20 $

10 $

0 $

i

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

Le revenu que les médecins retirent del'exercice de leur profession n'est pas lemontant qu'ils facturent aux régimesd'assurance-maladie. Ils doivent payer lesfrais associés à la pratique, comme des fraisde personnel et de bureau, à partir dessommes qu'ils facturent. Les estimations del'étendue de ces sommes varient. Parexemple, l'Association médicale canadiennecompile des estimations depuis le milieu desannées 1990 qui s'échelonnent entre 26 % et42 % de la facturation brute pour des servicesrémunérés à l'acte. Les coûts dépendent deplusieurs facteurs, dont le lieu de travail d'unmédecin, et s'il est un omnipraticien ou unspécialiste.

Médecins et régimes provinciaux 71Les frais médicaux moyens varient d'un endroit à l'autre du pays.La facturation brute doit tenir compte du personnel, des bureaux etdes autres dépenses (qui peuvent être différentes d'une province àl'autre) et du revenu personnel du médecin. Pour faciliter lescomparaisons, nous n'avons étudié que les médecins qui ont reçudes paiements d'au moins 50 000 $ des régimes provinciaux pourdes services rémunérés à l'acte en 1997-1998. En moyenne, lesmédecins de famille ont reçu 177 191 $, et les spécialistes, 239 322 $. Ce tableau présente la facturation brute moyenne,selon la province.

Source : Base de données nationale sur les médecins, ICIS

Province Omnipraticiens Spécialistes

Terre-Neuve 150 987 $ 215 256 $Île-du-Prince-Édouard 195 642 $ 248 509 $Nouvelle-Écosse 140 427 $ 221 114 $Nouveau-Brunswick 162 498 $ 255 065 $Québec 138 122 $ 177 089 $Ontario 200 076 $ 278 195 $Manitoba 140 169 $ 181 708 $Saskatchewan 185 454 $ 252 570 $Alberta 175 427 $ 237 410 $Colombie-Britannique 175 589 $ 240 396 $

78

Le temps est écoulé 72Les paiements versés aux médecins sont définis en détail dans destarifs d'honoraires qui varient d'une province à l'autre. Ils changentrégulièrement au gré des négociations entre les gouvernements et les associations médicales. Cette carte illustre le moment où lesententes actuelles (en date de février 2001) viendront à échéance.

C.-B.2001 Sask.

2002

Man.2001

N.-B.2002

Ont.2004

T.-N.2002

N.-É.2001

Alb.2003

Source : Associations médicales provinciales et territoriales

Qc2002

Î.-P.-É.2001

La rémunération à l'actecomme seule source de revenu La plupart des médecins canadiens facturent lesprovinces pour chaque service qu'ils dispensent,mais ils sont de plus en plus nombreux à être payésdifféremment. Leur rémunération provient desalaires, d'ententes basées sur la vacation, ou d'unecombinaison des deux et des paiements à l'acte. Cetableau présente le pourcentage estimé de médecinsactifs qui étaient rémunérés à l'acte seulement en1994-1995 et en 1997-1998. Dans certainesprovinces, la plus grosse partie de leur revenuprovient des paiements à l'acte, même s'ils reçoiventdes paiements en vertu d'un autre mode derémunération ou d'un accord de financement.

* Les chiffres de la Nouvelle-Écosse incluent 29 médecins qui ont reçudes paiements pour la radiologie, la médecine interne et la pathologieseulement (pendant les deux années) et 43 médecins qui ont reçu despaiements pour des services psychiatriques seulement (en 1997-1998). Le pourcentage des médecins du Québec dont le revenuprovient uniquement de la rémunération à l'acte n'est pas disponiblepour 1997-1998; par contre, on sait que 88 % des médecins étaientrémunérés à l'acte cette année-là. Les chiffres de l'Ontario pour lesdeux années reflètent le nombre de médecins qui peuvent facturer àl'acte. Les chiffres de l'Alberta pour 1997-1998 sont des estimations.

Source : ministères provinciaux de la Santé

Province 1994-1995 1997-1998

Terre-Neuve 72 % 72 %Île-du-Prince-Édouard 92 % 76 %Nouvelle-Écosse* 75 % 60 %Nouveau-Brunswick 67 % 60 %Québec* 63 % n.d.Ontario* 94 % 94 %Manitoba 61 % 41 %Saskatchewan 84 % 81 %Alberta* 98 % 98 %Colombie-Britannique 92 % 78 %

Remarque : n.d. - non disponible

Yn2002 T. N.-O

2002Nun.*

* sans objet

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7. LES DÉPENSES DE SANTÉ

79

Donner à la santéLes Canadiens ont donné environ 773

millions de dollars à des hôpitaux, à laSociété canadienne du cancer, à la Fondationcanadienne des maladies du coeur, et àplusieurs autres organismes de santé,pendant l'année précédant une enquêteréalisée en 1997 par Statistique Canada.8

Plus de la moitié (52 %) des Canadiens ontfait un don en argent pour appuyer cesgroupes. En fait, les organismes de santé ontreçu la plus grosse part de tous les dons decharité (38 %) que tout autre secteur.

D'où viennent les dons? Voici lescaractéristiques des personnes qui étaient leplus susceptibles de faire un don :

• les personnes plus âgées (surtout par rapport aux moins de 25 ans);

• les femmes;• les personnes mariées;• les personnes qui travaillent, qui sont

plus instruites et dont le revenu est élevé;• les habitants des régions rurales;• les personnes ayant un lien avec un

groupe religieux, sans égard à l'appartenance;

• les personnes qui donnent d'une autre façon ou qui font du bénévolat.

Qui donne à la santé, et combien 73La fréquence des dons de charité et leur montant varient en fonctionde plusieurs facteurs : conditions économiques, valeurs sociales etconventions culturelles. Ces facteurs, et d'autres encore, sont reflétésdans les variations provinciales associées aux taux de don decharité. Ils sont mesurés au moyen du pourcentage d'habitants quiont déclaré avoir fait un don à au moins un organisme sans butlucratif ou caritatif à visée sanitaire pendant l'année précédant unsondage réalisé en 1997. Le tableau présente aussi les donsmoyens et typiques (médiane). La moitié des dons étaient inférieurs àla médiane et l'autre moitié, supérieure.

Source : Enquête nationale sur le don, le bénévolat et la participation, Statistique Canada

Province Taux de dons Moyenne Médianede charité

Terre-Neuve 70 % 25 $ 11 $Île-du-Prince-Édouard 69 % 62 $ 20 $Nouvelle-Écosse 63 % 43 $ 20 $Nouveau-Brunswick 62 % 36 $ 20 $Québec 42 % 66 $ 15 $Ontario 56 % 75 $ 30 $Manitoba 53 % 61 $ 28 $Saskatchewan 61 % 41 $ 20 $Alberta 52 % 54 $ 28 $Colombie-Britannique 46 % 52 $ 25 $

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

80

Les lacunes de l'information

Ce que nous savons• Le montant d'argent que chaque province et chaque territoire alloue aux divers types de

soins, comme les hôpitaux, les services médicaux et les médicaments.• La part des dépenses engagées par les secteurs public et privé.• Les changements dans les dépenses au fil du temps.• La manière dont les dépenses au Canada se comparent à celles d'autres pays.• Combien d'argent en moyenne les gouvernements provinciaux et territoriaux dépensent

pour les Canadiens de différents âges, et comment cela affecte les comparaisons desdépenses totales entre les secteurs de compétence.

• Comment les coûts pour un vaste éventail de services de santé se comparent d'un endroità l'autre au pays.

Ce que nous ignorons• Comment les changements dans les dépenses de santé affectent-ils la santé des

Canadiens?• Quels sont les coûts directs et indirects de différentes maladies aujourd’hui?• Comment les dépenses de santé varient-elles d'une collectivité à l'autre?• Combien d'argent les Canadiens dépensent-ils pour la médecine complémentaire et

parallèle, comme la massothérapie, l'homéopathie et les produits à base de plantesmédicinales?

• Combien coûtent la réadaptation, la promotion de la santé et les servicescommunautaires?

• Combien coûte une arthroplastie de la hanche, un accouchement, ou d'autres types desoins?

• Quelle est la part du gouvernement fédéral dans les dépenses de santé, aprèsl'introduction du Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux?

Ce qui se passe• Plusieurs provinces ont des plans pour améliorer la cohérence et l'opportunité des

données financières des hôpitaux, y compris l’élaboration d’indicateurs de rendementpour évaluer la situation financière des hôpitaux.

• On met au point des méthodes pour rapporter les dépenses associées aux servicescommunautaires (p. ex., santé publique et soins à domicile).

• On prévoit améliorer les comparaisons des dépenses entre les provinces et les territoires.

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7. LES DÉPENSES DE SANTÉ

81

Pour en savoir davantage1 ICIS (2000). Tendances des dépenses nationales de santé, 1975-2000. Ottawa : ICIS2 Éco-Santé OCDE 2000 : Analyse comparative de 29 pays [CD-ROM]. Paris : Organisation decoopération et de développement économiques (OCDE) et Centre de Recherche, d'Étude et deDocumentation en Économie de la Santé (CREDES).3 Moore, R., Mao, Y., Zhag J. et Clarke, K. (1997). Le fardeau économique de la maladie au Canada,1993. Ottawa : Santé Canada4 ICIS (2000). Les méthodes de gestion financière des hôpitaux au Canada : Financement, rapports et suividu rendement. Version préliminaire, octobre 2000. Ottawa : ICIS5 ICIS (2001). Drug Expenditures in Canada, 1985 to 2000. Ottawa : ICIS6 Applied Management, Fraser Group, Tristat Resources (2000). Canadians' Access to Insurance forPrescription Medicine. Ottawa : Santé Canada7 ICIS (2000). Base de données nationale sur les médecins — Rapport sur les catégories du Système degroupement national, Canada, 1996-1997 et 1997-1998. Ottawa : ICIS8 Febbraro, A. et Hal, M. (1999). Charitable Giving and Non-Profit Health Organizations: PerspectivesProvided from the National Survey of Giving, Volunteering and Participating. Ottawa : Santé Canada

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Partie C : Orientations

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Nous avons demandé à nos lecteurs ce qu'ils jugeaient leplus important dans notre rapport Les soins de santé auCanada : Un premier rapport annuel, que nous avons lancél'an dernier. Nombre d'entre eux nous ont dit qu'ilsappréciaient surtout la compilation des données les plusrécentes, inscrites dans le contexte de résultats des recherchesles plus récentes; ils ont aimé ce bilan de ce que nous savonset de ce que nous ignorons des soins de santé au Canada.

Le rapport 2001 poursuit sur cette lancée. Dans certainscas, nous revenons sur des sujets importants traités en 2000;par exemple les répercussions de la réforme des soins desanté, les temps d'attente ainsi que l'état de santé et lasatisfaction au travail du personnel infirmier. Sur chacun deces sujets, nous fournissons des données à jour et nousrésumons les résultats des recherches et des analysesrécentes. De plus, nous explorons de nouveaux domaines,comme les services de santé mentale, les répercussions duvieillissement de la population sur les hôpitaux, le bénévolatdans les soins de santé et les résultats des soins.

Une bonne partie de nos résultats correspondent à ceux del'année dernière. Nous continuons à observer deschangements significatifs dans le système de santé. Parexemple, les dépenses ont augmenté de 20 milliards depuis1996. Le nombre de séjours de plus de 24 heures à l'hôpitalcontinue de diminuer et le pourcentage des chirurgies d'unjour augmente. La composition des équipes de médecins,d'infirmières et des autres dispensateurs de soins évolue. Deplus, nous assistons à d'autres changements importants dansle domaine des services de santé, comme de nouveauxmodèles pour les soins primaires, de nouvelles applicationsde la télésanté et le recours accru aux thérapiescomplémentaires et parallèles.

Malgré tout, le changement suit résolument les mêmes axes.En effet, la plupart des Canadiens sont encore en bonne santé.L'espérance de vie augmente aussi, même si des différencesimportantes subsistent à l'intérieur des collectivités, et d'unecollectivité à l'autre. En grande majorité, les Canadiensdemeurent satisfaits des soins qu'ils reçoivent. Les sondagesd'opinion révèlent cependant que l'évaluation globale dusystème de santé est nettement inférieure à celle qui lui étaitaccordée il y a une décennie (même si on décèle depuisquelques mois des signes de stabilisation ou d'amélioration).

8. En rétrospective ~ Perspectives

8. EN RÉTROSPECTIVE ~ PERSPECTIVES

Du nouveau en 2001 Presque chaque page du présent rapport contient des

données et analyses nouvelles ou mises à jour dont nousne disposions pas l'année dernière. Certaines données —comme les montants à jour sur les dépenses de santé ou lesrésultats des recherches sur la répercussion de la réformede la santé à Montréal et en Colombie-Britannique —proviennent d'études publiées par l'ICIS ou d'autresorganisations pendant l'année qui vient de s'écouler. Nousprésentons aussi de nouvelles analyses et une actualisationdes séries de données. Vous trouverez ci-dessous desexemples de l'information nouvelle. La liste complète estdonnée à notre site Web, www.icis.ca.

• Risques de décès à l'hôpital dans les 30 jours suivant uneadmission initiale après une crise cardiaque (comptetenu des différences relatives à plusieurs facteurs derisque importants) qui ont changé au cours desdernières années, et variation de ces risques d'unerégion du pays à l'autre.

• Fréquence des divers types d'actes chirurgicaux dans lescentres à volumes élevé et faible.

• Fermetures de lits d'hôpitaux et évolution du recoursaux programmes de chirurgie d'un jour depuis le milieudes années 1980.

• Accès au numéro 9-1-1 au Canada.• Changement dans l'effectif de pharmaciens, de dentistes,

de physiothérapeutes et d'autres types de professionnelsde la santé.

• État de santé et degré de satisfaction des infirmièrescomparativement à d'autres travailleurs, à l'intérieur età l'extérieur du secteur de la santé.

• Mesure dans laquelle les patients de divers coins dupays reçoivent des soins hospitaliers à l'extérieur de leurrégion de résidence — dans l'ensemble et pour certainstypes de soins.

• Comparaison entre les 63 principales régions sanitairesdu Canada (englobant plus de 90 % de la populationtotale) en fonction d'indicateurs clés de la santé et dessoins de santé.

• Information à jour sur les services de soins à domicileofferts dans chaque province/territoire.

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Le rapport de cette année contient aussi denouvelles données et analyses importantes surles résultats des soins. Il montre, pour lapremière fois, de quelle façon les chances desurvivre à une crise cardiaque varient d'unerégion à l'autre du pays. Dans l'ensemble, ceschances de survie, comme celles quis'appliquent à plusieurs types detransplantations, se sont améliorées au coursdes dernières années. Néanmoins, lesdonnées portent à croire qu'ilpeut être encore possibled'améliorer les résultats decertains soins. Par exemple,des chercheurs canadiens etd'autres pays ont constaté queles chances de survie à denombreux types de chirurgiessont meilleures dans leshôpitaux où le volume desoins est plus élevé. Même side nombreux Canadienssubissent des opérations dans ces typesd'établissements, d'autres sont traités dans deshôpitaux qui reçoivent moins de patients.

Dans ces domaines comme dans d'autres,nos lacunes en matière d'information secomblent peu à peu. Mais beaucoup reste àfaire. Le rapport de 2000 présentait denombreuses questions sans réponse, toutcomme celui de cette année. Par exemple,dans quelle mesure est-ce que le système desanté répond aux besoins dans toutes lesrégions du pays? De quelle façon est-ce queles temps d'attente varient d'un endroit àl'autre? Est-ce que le pourcentage d'erreursdans le système de santé au Canada estsupérieur ou inférieur à celui que l'on retrouveaux États-Unis et en Australie — deux pays quise sont récemment penchés sur la question?De quelle façon l'évolution des caractéristiquesdémographiques, de la pratique et des autresfacteurs influencent-elle l'effectif de médecins,de personnel infirmier et d'autres dispensateursde soins, et quels sont les besoins à cesniveaux? Quelles sont les répercussions desservices et des coûts sur la santé de lapopulation, à court et à long terme? Nouspossédons des bribes d'information mais, dansl'ensemble, ces questions et bien d'autresdemeurent sans réponse.

Quelles sont nos chances d'obtenir desréponses? Dans certains cas, elles sont trèsbonnes. En septembre 2000, les premiers

ministres du Canada ont convenu de fairerapport au public d'ici l'automne 2002 sur lestemps d'attente, le taux de satisfaction despatients et douze autres indicateurs. D'autresinitiatives visant à combler les lacunes enmatière d'information sont aussi en marche.Par exemple, l'ICIS et les Instituts de rechercheen santé du Canada (IRSC) ont convenu decommander ensemble des recherches sur leserreurs dans le système de santé au Canada,l'ICIS prévoit diffuser un rapport spécial surl’équipe de santé à l'automne 2001 et desestimations nouvelles du fardeau économiquede la maladie sont en cours de réalisation.Les résultats de la nouvelle Enquête sur lasanté communautaire de Statistique Canadacommenceront à être diffusés plus tardcette année.

Dans d'autres domaines, des défisimportants subsistent. Par exemple, unecompréhension plus approfondie durendement du système de santé repose sur unéventail plus large de données et d'analysesà jour, fiables et comparables sur la

LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

86

Un cadre pour comprendre lesindicateurs de santé

Nous disposons d'une vaste gamme de données importantes sur la santéet les soins de santé, mais de nombreuses lacunes demeurent. Le cadre ci-dessous a été élaboré par suite de la Conférence consensuelle nationale surles indicateurs de la santé de la population organisée en 1999. Ce cadrecommun permet de structurer et de comprendre ce que nous connaissons etce que nous ignorons. Lorsque c'est possible, tous les éléments du cadre sontharmonisés avec ceux que l'on utilise dans d'autres initiatives permanentes.Par exemple, certains des éléments de la catégorie sur l'état de santé sont

fondés sur des conceptsde la Classificationinternationale dufonctionnement et duhandicap (CIH-2, versionbêta-2) de l'Organisationmondiale de la Santé.De la même façon, leséléments de la catégoriesur le rendement dusystème de santéproviennent du Conseilcanadien d'agrément desservices de santé. Nous

possédons déjà des données touchant de nombreux indicateurs choisis lorsde la conférence consensuelle ou de consultations ultérieures.Certaines se retrouvent dans l'encart Indicateurs de santé 2001 quiaccompagne le présent rapport. On peut aussi prendre connaissance d'autresdonnées sur les indicateurs sur le site de l'ICIS : www.icis.ca. Le cadre et lesindicateurs évolueront au fur et à mesure des consultations permanentesavec les intervenants clés au pays.

ÉTAT DE SANTÉ

Problèmes de santé Fonction humaine Bien-être Décès

Déterminants de la santé

Comportement Conditions de vie et Ressources Facteurs sanitaire de travail personnelles environnementaux

Rendement du système de santé

Acceptabilité Accessibilité Caractère approprié Compétence

Continuité Efficacité Efficience Sécurité

Caractéristiques communautaires et du système de santé

i

Source : ICIS

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8. EN RÉTROSPECTIVE ~ PERSPECTIVES

satisfaction, l'accès, l'adéquation, l'efficience,l'efficacité et la sécurité (et peut-être mêmed'autres domaines). Ces données ne doiventpas concerner uniquement les hôpitaux. Ellesdoivent commencer à combler des lacunesimportantes en matière d'information liée auxmédicaments, aux soins primaires, à la santépublique, aux soins à domicile, aux centresd'accueil, aux services de santé mentale et detoxicomanie et à d'autres services. Des mesuresont déjà été prises dans nombre de cesdomaines; on peut donc s'attendre à uneamélioration progressive de la situation.

Dans les prochains rapports, nousespérons faire état des progrès réalisés dans

ces domaines comme dans d'autres. Lesconsultations sur les priorités en matière derecherche se déroulent déjà dans tout lepays. Et nous continuons à surveiller lesnouvelles sources de recherche et de donnéesen matière de santé. Nous prévoyons utiliserles résultats de ces dernières activités demême que les commentaires sur le présentrapport et les conseils de notre grouped'experts pour progresser. Veuillez nous aiderà élaborer des rapports correspondant mieuxà vos besoins en remplissant le formulaire decommentaires à la fin du rapport ou enenvoyant vos suggestions par courriel à[email protected].

Bâtir un système d'information sur la santé 74Supposons que vous êtes à la tête d'un programme de réadaptation. L'objectif du programme est d'aider lesgens ayant eu un ACV, une amputation, un remplacement d'articulation ou un autre problème de santé àrecouvrer et à améliorer des aptitudes de base comme marcher, monter un escalier et parler. De quelsrenseignements aimeriez-vous disposer? Pour le savoir, nous avons posé la question à des spécialistes enréadaptation de tout le pays. Ils nous ont expliqué que l'établissement de données comparatives sur les délaisd'attente, les services et les résultats des soins pour des programmes semblables est importante. L'informationsur l'état des patients (est-ce que la douleur a diminué ou augmenté?) pendant le traitement et après le congéest aussi importante. Le nouveau Système de rapports pour la réadaptation a pour objet de fournir cesrenseignements et bien d'autres. Comme de nombreuses initiatives dans ce domaine, le système a évoluéavec le temps, tel que l'indique le calendrier ci-dessous. Ne manquez pas les données sur les délais d'attente,les services fournis et les résultats des traitements dans le rapport annuel de l'année prochaine.

• Les consultations auprès d'intervenants des soins de santé permettent de considérer comme prioritaire la correction des lacunes en information sur la réadaptation et les autres services de soins non urgents.

• L'ICIS entreprend une évaluation environnementale des programmes de réadaptation, des besoins en information et des systèmes de données au Canada.

• Un groupe de travail multidisciplinaire - comprenant des professionnels de la réadaptation, des fonctionnaires, des chercheurs et des consommateurs - se voit confier la tâche de conseiller l'ICIS sur les questions et priorités en matière d'information sur la réadaptation.

• Le groupe de travail s'entend sur un fichier minimal que les programmes de réadaptation doivent constituer.

• Un essai pré-pilote de l'ensemble de données touchant cinq programmes de réadaptation à l'hôpital ou en centre d'accueil est effectué à Toronto. Cet essai préliminaire (tout comme les stades ultérieurs) respecte des principes et normes rigoureux en matière de protection des renseignements personnels et de confidentialité.

• Réalisation d'un essai pilote complet touchant 31 programmes de réadaptation à l'hôpital ou en centre d'accueil dans six provinces.

• Analyse et diffusion des résultats de l'essai pilote.• Organisation d'une consultation auprès du groupe de travail et d'autres sur les améliorations à apporter par suite des essais pilotes.

• Un consensus est atteint sur les modifications à apporter aux fichiers de même que sur les indicateurs prioritaires et le regroupement pertinent des patients/clients.

• Les séances de formation sur le prototype du système de rapports commencent.• Le British Columbia Health Information Standards Council adopte la norme comme outil privilégié de collecte de données sur la

réadaptation des patients hospitalisés dans la province.

• Le prototype du système de rapports est lancé en avril 2000.• En mars 2001, plus de 30 établissements de réadaptation de patients hospitalisés dans six provinces participent à l'initiative. Les

plans prévoient l'élargissement de la participation à d'autres établissements et provinces au cours de l'année qui suit.

• Lancement officiel du Système de rapports pour la réadaptation au Congrès annuel de l'Association canadienne de médecine physique et de réadaptation/RehabNet en juin 2001.

• Encourager un plus grand nombre de programmes de réadaptation à participer à l'initiative afin de comparer les délais d'attente, l'utilisation des services et les résultats des traitements subis par les patients/clients, dans le but de soutenir la gestion des programmes et les efforts en matière d'amélioration de la qualité.

• Mettre en oeuvre des outils qui permettent un accès plus facile et plus souple aux résultats propres à chaque établissement et aux résultats comparatifs.

• Donner suite aux autres priorités touchant les améliorations permanentes au processus suggérées par les participants.• Élargir le système de rapports au-delà de la population de patients adultes hospitalisés afin d'englober les clients des services

pédiatriques et les soins hors établissement.

87

1995

1996

1997-1998

1998-1999

1999-2000

2000-2001

2001-2002

Plans pourl'avenir

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Les numéros de page en italique indiquent quel'information apparaît dans un tableau, une figure ou unencadré.

9-1-1 21, 22

ablation de la vésicule biliaire 64, 65, 67accidents cérébrovasculaires 75acupuncture 47 administrateurs de la santé 54âge

des infirmières 49-50des médecins 52et dépenses de santé 74 et dons de charité à la santé 79et hospitalisation 27, 29-30et soins de longue durée 38, 39et survivre au cancer 62-63et traitements parallèles 23 et utilisation des soins à domicile 39-40et visites chez un médecin 19

aidants naturels 54-55Alberta

aidants naturels 54-55dépenses de santé 73-74dons de charité à la santé 79infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54mortalité causée par maladies cardiaques 60-61paiements aux médecins 78programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39satisfaction à l'égard des soins de santé 11, 12services d'urgence 21télésanté 22, 41temps d'attente 33utilisation des médicaments de prescription 21

ambulances 72aromathérapie 23assurance-maladie 73

bâtiments et équipement, dépenses de santé 75bénévoles

en tant que dispensateurs de soins 54-55et dons de charité à la santé 79

blessuresfardeau économique 75infirmières au travail 50

cancerfardeau économique 75mortalité 62taux de survie 62-63,68temps d'attente pour un traitement 32

cancer de la prostate, survie 63cancer du côlon-rectum

survie 62temps d'attente 32

cancer du poumon, survie 62cancer du sein

survie 62temps d'attente 32

césariennes 30-31chiropratique

nombre de praticiens 47utilisation accrue 23

chirurgiecentralisation 67

effet du volume de cas 64-67rôles des infirmières 47télésanté 42temps d'attente 31-34transplantation 63-64

chirurgie cardiaque en pédiatrie 64, 65chirurgie cardiovasculaire-thoracique 42chirurgie de la cataracte 32Colombie-Britannique

dépenses de santé 73-74dispensateurs de soins réglementés 47dons de charité à la santé 79fermetures de lits d'hôpitaux 28infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54paiements aux médecins 78pontages aortocoronariens 66-67programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39services d'urgence 21survivre au cancer 62-63télésanté 22, 41temps d'attente 33utilisation des médicaments de prescription 21

Commission Clair 13, 19Commission Fyke 13Commissions royales

Avenir des soins de santé 13Commission Clair, Québec 13, 19Commission Fyke, Saskatchewan 13

comparaisons internationalesaidants naturels 55césariennes 30-31dépenses de santé 71-72espérance de vie 8, 8migration des médecins 53mortalité chez les moins de cinq ans 8résultats des chirurgies 67satisfaction à l'égard des soins 12survivre à une transplantation 64systèmes de santé 8

dentistesfinancement privé 72nombre 47

dépenses de santécroissance 71-72différences provinciales/territoriales 73-74dons de charité 79fardeau de la maladie 75, 80lacunes de l'information 68, 80mélange secteur public/secteur privé 72-73où va l'argent 75-78

dépression 37différences entre les sexes

et dépenses de santé 74et dons de charité à la santé 79et espérance de vie 8et maladie 8et poids des enfants 17et soins de longue durée 38, 39et survivre au cancer 62-63et traitements parallèles 23et utilisation des soins à domicile 40et visites chez un médecin 19parmi les aidants naturels 55parmi les médecins 52

Index

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

dirigeants des services de santé 54dispensateurs de soins, voir aussi professions spécifiques

aidants naturels 54-55composition changeante 47dépenses de santé 75lacunes de l'information 56

dons de charité à la santé 79dossiers électroniques des patients 40

éducationet dons de charité à la santé 79et utilisation des traitements parallèles 23

enfantsmortalité 8poids 17

espérance de vie 8, 14état civil et dons de charité à la santé 79état de santé

déterminants 8indicateurs 13, 14soins de longue durée 39

femmesdons de charité à la santé 79en tant qu'aidants naturels 55espérance de vie 8médecins 52soins de longue durée 38, 39survivre au cancer du sein 62utilisation des soins à domicile 40utilisation des traitements parallèles 23visites chez un médecin 19

grippeimmunisation 17-18nombre de cas 18

grossesse et accouchementfardeau économique 80hospitalisations 27, 30-31sages-femmes 47

homéopathie 23hommes

en tant qu'aidants naturels 55espérance de vie 8soins de longue durée 38, 39survivre au cancer 62-63utilisation des traitements parallèles 23visites chez un médecin 19

hôpitauxdépenses 75-76et résultats des soins 64-67, 68fermetures 27-28fermetures de lits 14, 27, 28lacunes de l'information 34, 43satisfaction des Canadiens 11-12soins en santé mentale 37, 38temps d'attente 31-33

hospitalisationsdurée du séjour 27, 29-30évitables 19-20grippe 18grossesse et accouchement 27, 30-31maladies chroniques 19personnes âgées 27, 29-30

soins en santé mentale 38hygiénistes dentaires 47hystérectomies 64, 65, 67

Île-du-Prince-Édouarddépenses de santé 73-74dons de charité à la santé 79infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54mortalité causée par maladies cardiaques 61paiements aux médecins 78programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39services d'urgence 21télésanté 41

immunisationgrippe 17-18lacunes de l'information 24polio 17rougeole 17varicelle 17variole 17

incapacités 38infirmières

absentéisme 50-51accidents du travail 50conseils au téléphone 22inscription des étudiants 50lacunes de l'information 56nombre 47, 48, 50nombres provinciaux/territoriaux 48recrutement et maintien en poste 53rôles 47, 48-49satisfaction des Canadiens 12satisfaction professionnelle 49tendances de l'emploi 48types 48vieillissement 49-50

influence des médias 11information sur Internet 23information sur la santé

comprendre les indicateurs 86GPHIN 7ICIS 85-86Internet 23lacunes de l'information 24liens internationaux 8réadaptation 87recherche 86-87

inscription volontaire des patients 19

Labrador, télésanté 42

maladieet différences entre les sexes 8et revenu 8fardeau économique 75, 80

maladies chroniqueset soins de longue durée 38, 39et utilisation des traitements parallèles 23et vaccins contre la grippe 18et visites chez un médecin 19

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INDEX

maladies du coeurfacteurs de risque 59-60fardeau économique 75mortalité 59-62

Manitobadépenses de santé 73-74dispensateurs de soins réglementés 47dons de charité à la santé 79fermetures de lits d'hôpitaux 28infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54mortalité causée par maladies cardiaques 61paiements aux médecins 78programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39services d'urgence 21télésanté 41temps d'attente 33utilisation des médicaments de prescription 21

massothérapie 23médecine autochtone 23médecine chinoise 23, 47médecins

dépenses de santé 75, 77-78lacunes de l'information 56mélange changeant 51migration 52-53migration provinciale/territoriale 52nombre 47, 51, 52recrutement et maintien en poste 53satisfaction des Canadiens 12sexe des médecins 51-52soins en santé mentale 37temps d'attente 31vieillissement 52visites 19

médecins affectés aux hôpitaux 47médicaments

avantages et risques 20dépenses de santé 75, 76-77financement privé 73financement public 72lacunes de l'information 24processus d'approbation 20utilisation 20-21

ministres de la Santé 54mortalité

après une chirurgie 64-67causée par des maladies cardiaques 59-62causée par le cancer 62chez les moins de cinq ans 8et fermetures d'hôpitaux 28

naturopathie 23Nouveau-Brunswick

dépenses de santé 73-74dons de charité à la santé 79infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54mortalité causée par maladies cardiaques 61paiements aux médecins 78programme de vaccination contre la grippe 18

programmes de soins à domicile 39services d'urgence 21télésanté 21-22, 41temps d'attente 34, 35

Nouvelle-Écossedépenses de santé 73-74dons de charité à la santé 79infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54mortalité causée par maladies cardiaques 61paiements aux médecins 78programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39services d'urgence 21télésanté 41-42temps d'attente 34, 35

Nunavutdépenses de santé 73-74infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54programme de vaccination contre la grippe 18services d'urgence 21télésanté 41

Ontariocas de grippes 18dépenses de santé 73-74dispensateurs de soins réglementés 47dons de charité à la santé 79infirmières 48inscription volontaire des patients 19migration des médecins 52ministres de la Santé 54mortalité causée par maladies cardiaques 61paiements aux médecins 78pontages aortocoronariens 66programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39satisfaction à l'égard des soins de santé 11-12services d'urgence 21survivre à une transplantation 63télésanté 22, 41temps d'attente 32, 34, 35utilisation des médicaments de prescription 21utilisation des traitements parallèles 23-24

optométristes 47

personnes âgéesétat de santé 38hospitalisations 27, 29-30satisfaction à l'égard des soins de santé 12, 13soins à domicile 39-40soins de longue durée 38-39vaccins contre la grippe 17, 18

pharmaciens 47physiothérapeutes 47plantes médicinales 23, 47poids, enfants 17polio 17pontages aortocoronariens 64, 65, 66-67profession et vaccins contre la grippe 18

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

promotion de la santéactivités 17fardeau économique 80importance accrue 9

provincesdépenses de santé 72-74différences dans l'espérance de vie 8dons de charité à la santé 79infirmières 48médecins 52mortalité causée par crises cardiaques 60-62paiements aux médecins 78pontages aortocoronariens 66-67programmes de vaccination contre la grippe 18responsabilités en matière de soins de santé 9-10services d'urgence 21soins à domicile 39télésanté 41utilisation des médicaments de prescription 21

provinces de l'Atlantique, voir aussi provinces spécifiquespontages aortocoronariens 66survivre à une transplantation 63survivre au cancer 62-63utilisation des médicaments de prescription 21

provinces de l'Ouestpontages aortocoronariens 66survivre à une transplantation 63utilisation des traitements parallèles 23

psychologues 47qualité de vie

améliorations 8des personnes âgées 30impact des réformes 14

qualité des soinseffet du volume de soins 64-67facteurs qui influencent 64gérer 65impact des réformes 14mesurer 68

Québeccésariennes 31dépenses de santé 73-74dispensateurs de soins réglementés 47dons de charité à la santé 79espérance de vie 8fermetures de lits d'hôpitaux 28-29infirmières 48inscription volontaire des patients 19migration des médecins 52ministres de la Santé 54paiements aux médecins 78pontages aortocoronariens 66programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39réformes de la santé 13services d'urgence 21soins en santé mentale 38survivre à une transplantation 63télésanté 41utilisation des médicaments de prescription 21

réadaptationfardeau économique 80information sur la santé 87 lacunes de l'information 43

régionalisation 9-10, 14relaxation 23religion 79remplacement articulaire

fardeau économique 80temps d'attente 30, 34, 35volumes des soins 65

Réseau mondial d'information sur la santé publique(GPHIN) 7 résultat des soins

cancer 62-63crise cardiaque 59-62influence du volume 64-67lacunes de l'information 68transplantation 63-64

revenuet dons de charité à la santé 79et maladie 8et utilisation des traitements parallèles 23

Rock, Allan 54Romanow, Roy 13 rougeole 17

Saskatchewandépenses de santé 9, 73-74dons de charité à la santé 79fermetures d'hôpitaux 28infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54mortalité causée par maladies cardiaques 61paiements aux médecins 78programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39réformes de la santé 13services d'urgence 21télésanté 41utilisation des médicaments de prescription 21

services communautairesaccès 29fardeau économique 80importance accrue 9, 29promotion de la santé 17soins en santé mentale 37-38

services de santéchangements dans les années 1990 7, 19fardeau économique 80financement combiné 72-73Internet 23lacunes de l'information 24, 43, 56modèle 6parallèles 23-24, 47, 72, 80satisfaction des Canadiens 28-29soins à domicile 39-40, 43, 72soins de longue durée 38-39, 43, 75 soins en santé mentale 37-38, 43soins primaires 19télésanté 21-22, 40-43urgence 20, 21, 32, 35

services des sages-femmes 47

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INDEX

services d'urgence9-1-1 21-22lacunes de l'information 35télésanté 40temps d'attente 33

soins à domicileclients 39-40état de santé des clients 40évaluation 39financement public 72lacunes de l'information 43processus d'évaluation 39programmes provinciaux/territoriaux 39types de services 39-40

soins de la vuefinancement privé 73nombre d'optométristes 47

soins de longue duréeclients 39-40dépenses de santé 75état de santé des résidents 39lacunes de l'information 43traitements parallèles 23-24

soins de santéaccès 14lacunes de l'information 24primaires 19priorité pour les Canadiens 9qualité 14, 64-65temps d'attente 31-33

soins en santé mentaledemander de l'aide 37désinstitutionnalisation 37-38lacunes de l'information 43

soins palliatifs 47système de santé

financement 9lacunes de l'information 14mesure de la satisfaction 10, 14opinion des Canadiens 11, 13-14réformes 9-10, 13, 14, 19responsabilités fédérales 9responsabilités régionales 10responsabilités provinciales/territoriales 9-10qualité des soins 65

télé-éducation 40télé-soins à domicile 40télédermatologie 42télémédecine 40télépsychiatrie 42téléradiologie 42télésanté

définitions 40évaluation 41-42lacunes de l'information 43lignes téléphoniques pour conseils 21-22, 40programmes provinciaux/territoriaux 41types de services 40-41

télésurveillance 40temps d'attente

attendre ou ne pas attendre 32définition 32lacunes de l'information 35mesure 31-33

nouvelles initiatives 35Terre-Neuve

dépenses de santé 73-74dons de charité à la santé 79infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54mortalité causée par maladies cardiaques 61paiements aux médecins 78programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39services d'urgence 21télésanté 41, 42temps d'attente 35

territoiresdépenses de santé 73-74infirmières 48médecins 52programmes de vaccination contre la grippe 18responsabilités en matière de soins de santé 9-10services d'urgence 21soins à domicile 39télésanté 41

Territoires du Nord-Ouestdépenses de santé 73-74infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39services d'urgence 21télésanté 41

toxicomanie 37 traitements complémentaires, voir traitements parallèlestraitements nutritionnels 23traitements parallèles

dépenses de santé 80financement privé 72réglementés 47utilisation accrue 23-24

transplantation 63-64transplantation du coeur 63-64transplantation du foie 63-64transplantation du rein 63-64

vaccination voir immunisationvaricelle 17variole 17vitamines, utilisation de 23volumes de soins

au Canada 65-66effet sur les résultats 64-67lacunes de l'information 68

yoga 23Yukon

dépenses de santé 73-74infirmières 48migration des médecins 52ministres de la Santé 54programme de vaccination contre la grippe 18programmes de soins à domicile 39services d'urgence 21télésanté 41

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Veuillez envoyer le paiement à :Institut canadien d’information sur la santéBureau des commandes377, rue Dalhousie, bureau 200, Ottawa (Ontario) K1N 9N8Tél. : (613) 241-7860 Téléc. : (613) 241-8120.

PRODUIT† QUANTITÉ PRIX A PRIX B TOTAL

No d’inscription aux fins de la TPS/TVH R137411641

Sous-total

Frais de port et de manutention applicables aux commandes de l’extérieur du Canada (minimum 25 $)

Total taxable

TPS (7%) ou TVH (15 %)*

TOTAL

Les soins de santé au Canada (exemplaire imprimé)

Les soins de santé au Canada(version Web à www.cihi.ca)

Health Care in Canada 2001(exemplaire imprimé)

Health Care in Canada 2001(version Web à www.icis.ca)

25 $ 35 $

0 $ 0 $

25 $ 35 $

0 $ 0 $

Prix A s’applique aux établissements de santé canadiens, aux gouvernements, aux organismes de santé sans but lucratif, auxuniversités, aux professionnels de la santé et aux chercheurs du secteur public.Prix B s’applique aux exploitations commerciales privées (comme les fournisseurs et les conseillers en logiciels, sans toutefois s’ylimiter), les clients de l’extérieur du Canada et ceux qui ne se qualifient pas pour le prix A.

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À vous la parole✷

À vous la parole

Nous serons heureux de connaître vos commentaires et vos suggestions sur le présent rapport et sur la façon d'améliorer l'utilité et la valeurinformative des rapports à venir. Veuillez remplir cette fiche d'évaluation ou envoyer vos idées par courriel à [email protected].

Veuillez retourner le questionnaire à l'adresse suivante :

Rétroaction sur les rapports sur la santéInstitut canadien d'information sur la santé90, avenue Eglinton Est, bureau 300Toronto (Ontario) M4P 2Y3

Évaluation générale du rapportPour chacune des questions, inscrivez un X vis-à-vis la réponse la plus appropriée.

1. Comment avez-vous obtenu un exemplaire du rapport?❻ Par la poste❻ Un collègue me l'a remis❻ Sur Internet❻ J'ai commandé mon propre exemplaire❻ Autre (veuillez préciser)

2. Dans quelle mesure avez-vous lu ou parcouru le rapport?❻ J'ai parcouru tout le document.❻ J'ai parcouru le document et lu certains chapitres.❻ J'ai lu tout le document.

3. Comment trouvez-vous les aspects suivants du rapport?a. Longueur ❻ trop court ❻ satisfaisant ❻ trop longb. Clarté/lisibilité ❻ excellente ❻ bonne ❻ acceptable ❻ médiocrec. Organisation/format ❻ excellente ❻ bonne ❻ acceptable ❻ médiocred. Utilisation de figures ❻ excellente ❻ bonne ❻ acceptable ❻ médiocree. Qualité de l'analyse et des données ❻ excellente ❻ bonne ❻ acceptable ❻ médiocre

Utilité du rapport4. L'objectif général du rapport consiste à fournir des renseignements à jour sur ce que nous savons et ce que nous

ignorons du système de santé au Canada. Le rapport a-t-il réussi à atteindre cet objectif?❻ très bien réussi❻ assez bien réussi❻ réussi en partie❻ pas réussi

5. Chacune des sections du rapport vous a-t-elle semblé utile?Points saillants ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas lueIntroduction ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas luePortrait d’un système en mutation ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas luePromotion, prévention et soins primaires :

Un portrait ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas lueLes hôpitaux de soins de courte durée

au Canada : Un portrait ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas lueLa prestation des soins spéciaux :

Un portrait ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas lueLes dispensateurs de soins ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas lueLe résultat des soins ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas lueLes dépenses de santé ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas lueOrientations ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas lueIndicateurs de santé 2001 (encart) ❻ Très utile ❻ Un peu utile ❻ Pas utile ❻ Ne l'ai pas lue

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LES SOINS DE SANTÉ AU CANADA 2001

6. Comment avez-vous utilisé ou utiliserez-vous l'information contenue dans le rapport?

Autres commentaires7. Qu’est-ce qui vous a semblé le plus utile dans le rapport?

8. Que feriez-vous pour améliorer le rapport? Avez-vous des suggestions pour les prochains rapports?

Renseignement sur les lecteurs9. Où habitez-vous?

❻ Terre-Neuve ❻ Saskatchewan❻ Nouvelle-Écosse ❻ Alberta❻ Nouveau-Brunswick ❻ Colombie-Britannique❻ Île-du-Prince-Édouard ❻ Territoires du Nord-Ouest❻ Québec ❻ Yukon❻ Ontario ❻ Nunavut❻ Manitoba ❻ À l’extérieur du Canada

10. Quel est votre poste ou votre rôle principal?❻ Gestionnaire ou administrateur des services de santé❻ Dispensateur de soins de santé❻ Chercheur❻ Analyste de politique❻ Membre du conseil❻ Représentant élu❻ Éducateur❻ Étudiant❻ Autre (veuillez préciser)

Merci d'avoir rempli ce questionnaire