les sépultures de la bòbila madurell-can gambús … 4 – le complexe de la bòbila madurell-can...

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N° d’ordre : THÈSE en cotutelle entre L’UNIVERSITÉ DE PARIS 1 PANTHÉON-SORBONNE et L’UNIVERSITAT AUTÒNOMA DE BARCELONA présentée à L’UNIVERSITÉ DE PARIS 1 PANTHÉON-SORBONNE par FLORENCE ALLIÈSE Pour obtenir le grade de DOCTEUR Spécialité : ARCHÉOLOGIE Les sépultures de la Bòbila Madurell-Can Gambús (Vallès occidental) Éclairages sur les pratiques funéraires du nord-est de la péninsule Ibérique à la fin du V e et au début du IV e millénaire Soutenue le 07/07/2016 Après avis de : - Alain Beeching (CNRS-UMR 5133) - Miquel Molist (UAB-SAPPO) Devant la commission d’examen formée de : - Alain Beeching (CNRS-UMR 5133) Rapporteur - Philippe Chambon (CNRS-UMR 7206) Directeur - Henri Duday (CNRS-UMR 5199) Examinateur - Juan Francisco Gibaja (IMF-CSIC) Directeur - Miquel Molist (UAB-SAPPO) Rapporteur - Maria Eulàlia Subirà (UAB-BABVE) Directeur - Aline Thomas (MNHN-UMR 7206) Examinateur

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  • N dordre :

    THSE

    en cotutelle entre LUNIVERSIT DE PARIS 1 PANTHON-SORBONNE

    et LUNIVERSITAT AUTNOMA DE BARCELONA

    prsente

    LUNIVERSIT DE PARIS 1 PANTHON-SORBONNE

    par FLORENCE ALLISE

    Pour obtenir le grade de

    DOCTEUR

    Spcialit : ARCHOLOGIE

    Les spultures de la Bbila Madurell-Can Gambs (Valls occidental) clairages sur les pratiques funraires du nord-est de la pninsule Ibrique

    la fin du Ve et au dbut du IVe millnaire

    Soutenue le 07/07/2016 Aprs avis de : - Alain Beeching (CNRS-UMR 5133) - Miquel Molist (UAB-SAPPO) Devant la commission dexamen forme de : - Alain Beeching (CNRS-UMR 5133) Rapporteur - Philippe Chambon (CNRS-UMR 7206) Directeur - Henri Duday (CNRS-UMR 5199) Examinateur - Juan Francisco Gibaja (IMF-CSIC) Directeur - Miquel Molist (UAB-SAPPO) Rapporteur - Maria Eullia Subir (UAB-BABVE) Directeur - Aline Thomas (MNHN-UMR 7206) Examinateur

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    223

    Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    Au total, au moins 169 spultures et 197 individus ont t rpertoris dans le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs, rpartis en trois ensembles principaux (Fig. 118). Lun des axes de recherche de cette thse consistait en une approche globale du complexe et des individus inhums : les diffrents ensembles ont-ils t utiliss simultanment ou successivement ? Comprenaient-ils une seule ou diffrentes communauts ? Les donnes biologiques et funraires obtenues pour les diffrents ensembles ou sous-ensembles sont croises dans ce chapitre.

    Figure 118 : effectifs des trois principaux ensembles du complexe (du nord au sud)

    1. Chronologie

    Treize dates sont dj disponibles pour le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs (Fig. 119). Elles suggrent une longue priode dutilisation stendant sur environ 1000 ans. Quarante-cinq autres datations encore non publies ont t obtenues dans le cadre du projet Sepulturas Neolticas.

    Lune des principales problmatiques lies au complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs est sa chronologie : est-elle continue ou discontinue ? Les diffrents ensembles ont-ils utiliss en mme temps ? Pendant combien de temps ? Dans le cadre dune communication prsente au 21e colloque de lEAA, nous avons travaill avec B. Morell partir de 51 nouvelles datations afin de dterminer si les diffrents ensembles ont t utiliss simultanment ou bien successivement (Allise et al., 2015). Daprs le graphique de la somme des probabilits, les dates sont distribues entre 4250 et 3350 av. J.-C. environ (Fig. 120). Le test du Chi indique quau sein dune mme phase, les estimations chronologiques des diffrentes spultures sont statistiquement distinctes. Cela signifie que lon peut supposer la contemporanit relative des diffrents ensembles au sein des limites chronologiques donnes par la somme des probabilits, mme si ils ne sont pas strictement contemporains. La contemporanit relative des deux zones de la ncropole permet dexclure lhypothse dune diachronie pour expliquer les diffrences observes. Le modle tablit le

    5

    47

    117

    5

    52

    140

    CanGambs2 CanGambs1 BbilaMadurell

    Spultures Individus

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    224

    dbut de lutilisation du complexe autour de 4050 av. J.-C. et la fin autour de 3600 av. J.-C., soit une dure approximative de 450 ans.

    Figure 119 : histogramme de calibration des dates disponibles pour le complexe de la Bbila Madurell-

    Can Gambs

    Figure 120 : reprsentation graphique de la somme des probabilits (graphique fourni par B. Morell)

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    225

    2. Caractristiques biologiques 2.1. Identification biologique lmentaire

    2.1.1. Une slection en fonction de lge ?

    2.1.1.1. Inhumation prfrentielle des enfants au sud du complexe

    Parmi les 197 dfunts rpertoris la Bbila Madurell-Can Gambs, 137 sont des sujets

    adultes ou de taille adulte (68 adultes, 66 individus de taille adulte et 3 jeunes individus de taille adulte), 54 sont immatures et 6 sujets taient dge indtermin. En dautres termes, sur les 188 dfunts adultes/de taille adulte ou immatures, 71% sont adultes et 29% sont immatures. Cette proportion nest pas invraisemblable au regard dune population naturelle car le taux de mortalit des individus immatures attendu dans les populations anciennes oscille entre un quart et la moiti de la population selon les auteurs (Perez, 2013, p. 43-44).

    La proportion dindividus immatures lchelle du complexe se rapproche des valeurs thoriques proposes par S. Ledermann (1969 ; Fig. 121). La seule exception est labsence denfant de moins de 1 an. Les classes [1-4] ans et [15-19] ans sont situes la limite basse des valeurs mdianes de Ledermann, mais les adolescents sont particulirement difficiles mettre en vidence la Bbila Madurell cause de la mauvaise conservation des ossements et en particulier des piphyses (les trois jeunes individus de taille adulte pourraient dailleurs appartenir la classe [15-19] ans). De mme, il ne restait des sujets retrouvs lors de lexploitation de lancienne briqueterie que les blocs crnio-faciaux et des adolescents tardifs ont ainsi pu tre classs tort parmi les adultes.

    Figure 121 : distribution des ges au dcs des individus immatures lchelle du complexe et

    comparaison avec les valeurs thoriques de S. Ledermann (1969)

    En revanche, si lon regarde en dtail le profil des diffrents secteurs du complexe, plusieurs cas de figures sont mis en vidence (Fig. 122). Pour cette analyse, nous avons fait le choix disoler Madurell Sud de la zone centrale de la Bbila Madurell sur la base de la diffrence de densit entre les deux groupes, Madurell Sud constituant un ensemble lche de spultures rparties sur une large surface et spares des spultures de Ferrocarrils denviron 200 m. Le profil de Can Gambs-1 est compltement atypique puisquaucun sujet de moins

    0

    100

    200

    300

    400

    500

    600

    700

    [0] [14] [59] [1014] [1519]

    Quo

    tientsd

    emortalit(

    )

    Classesdge(annes)

    Ledermann(valeursmaximales,e0=25ans)

    Ledermann(valeursmdianes,e0=25ans)

    Ledermann(valeursmdianes,e0=35ans)

    Ledermann(valeursmaximales,e0=35ans)

    BbilaMadurellCanGambs

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    226

    de 20 ans na t dcouvert (bien quun jeune individu de taille adulte puisse appartenir la classe [15-19] ans). Au contraire, la courbe de Madurell Sud est situe largement au-dessus des valeurs maximales de Ledermann pour les enfants de plus de 5 ans (et se trouve la limite haute des valeurs moyennes pour la classe [1-4] ans), bien que les enfants de moins de 1 an soient toujours sous-reprsents. Les sujets immatures reprsentent en effet 70% des dfunts de Madurell Sud. En revanche, les valeurs du groupe central de la Bbila Madurell, o les immatures constituent 33% des dfunts, sont cohrentes avec les valeurs fournies par Ledermann, toujours lexception de la classe [0] an. Cette anomalie dmographie montre une inhumation prfrentielle des enfants au sud de la ncropole. En effet, la distribution des individus immatures nest pas alatoire lchelle du complexe daprs le test du Chi (p < 0,001).

    Figure 122 : distribution des ges au dcs des individus immatures des trois principaux groupes de

    tombes du complexe et comparaison avec les valeurs thoriques de S. Ledermann (1969)

    2.1.1.2. Inhumation prfrentielle dadultes plus gs au nord ?

    Puisquil existait probablement une slection des dfunts en fonction de lge au moins Can Gambs-1 et Madurell Sud, lhypothse dune rpartition diffrentielle des adultes jeunes et matures lchelle du complexe a galement t teste. cause de limprcision des mthodes destimation de lge et de la mauvaise conservation des ossements, les individus adultes et de taille adulte ont t rpartis en trois catgories (ne se recouvrant pas) : jeunes adultes ([20-29] ans), adultes ([>20] ans et TA) et adultes matures ([>40] ans). Ces catgories sont trs ingales puisque seuls 3 jeunes adultes ont pu tre identifis, contre 121 individus adultes et de taille adultes et 10 adultes matures.

    La distribution des adultes matures est alatoire lchelle du complexe daprs le test du Chi (p = 0,375 ; Tabl. 81). Cependant, le test se rapproche de la significativit statistique en ajoutant les 12 individus prsentant des indices dge avanc (combinaison de critres tels que : usure dentaire importante, sutures crniennes synostoses, perte dentaire, arthrose ; cf. Annexe 6) aux adultes matures (p = 0,122 ; Tabl. 82).

    0

    100

    200

    300

    400

    500

    600

    700

    [0] [14] [59] [1014] [1519]

    Quo

    tientsd

    emortalit(

    )

    Classesdge(annes)

    Ledermann(valeursmaximales,e0=25ans)Ledermann(valeursmdianes,e0=25ans)Ledermann(valeursmdianes,e0=35ans)Ledermann(valeursmaximales,e0=35ans)CanGambs1

    Groupecentral

    MadurellSud

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    227

    Adultes matures Site Pst. Abs. Tot. obs. % Valeur p

    Can Gambs-2 0 5 5 0,0% 0,375 Can Gambs-1 2 47 49 4,1%

    Bbila Madurell 8 72 80 10,0%Tableau 81 : test dune distribution prfrentielle des adultes matures lchelle du complexe (test du Chi)

    Adultes matures + individus prsentant des indices dge avanc

    Site Pst. Abs. Tot. obs. % Valeur p Can Gambs-2 0 5 5 0,0%

    0,122 Can Gambs-1 12 37 49 24,5% Bbila Madurell 10 70 80 12,5%

    Tableau 82 : test dune distribution prfrentielle des adultes matures lchelle du complexe en incluant les individus prsentant des indices dge avanc (test du Chi)

    En effet, le nombre dadultes matures semble augmenter plus les spultures sont situes

    au nord du complexe, alors que le nombre dimmatures dcroit (Fig. 123).

    Figure 123 : rpartition des diffrentes catgories dge en fonction de la zone

    2.1.2. Un sex-ratio quilibr ?

    La dtermination du sexe a permis lidentification de 21 femmes et de 19 hommes, soit

    un total de 40 sujets sexs sur les 137 individus adultes et taille adulte (29%). Le nombre dindividus de sexe indtermin tant trop lev pour tester lhypothse dune rpartition homogne, nous nous contenterons de conclure que les deux sexes sont reprsents.

    La distribution spatiale des hommes et des femmes a t teste lchelle du complexe et sest sans surprise rvle alatoire (p = 0,433 ; Tabl. 83). Aucun dsquilibre dmographique apparent nexiste donc entre hommes et femmes lchelle du complexe et entre les deux grands ensembles de spultures que sont la Bbila Madurell et Can Gambs-1.

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    10

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    50

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    Nombredindividu

    s

    Immatures(15ans)

    Adultesmatures+possiblesADmatures(>40ans)

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    228

    Site Femmes Hommes Total ind. sex Valeur p N % N % Can Gambs-2 0 0,0% 1 100,0% 1

    0,541 Can Gambs-1 8 57,1% 6 42,9% 14 Bbila Madurell 13 52,0% 12 48,0% 25 Tableau 83 : rpartition des femmes et des hommes en fonction du site

    Parmi limportant corpus dindividus de sexe indtermin, 12 ont t attribus au sexe

    fminin et 39 au sexe masculin lors de prcdentes tudes (Roig, 2005 ; Villar et al., 2008 ; rvision par M. E. Subir et J. Ruz). Daprs ces donnes, le complexe abriterait deux fois plus dhommes que de femmes, mais la mauvaise conservation des ossements et par consquent la difficult dappliquer les mthodes de dtermination du sexe nous pousse considrer ce potentiel dsquilibre dmographique avec prcaution. 2.2. Donnes mtriques

    La majorit des indices calculs ne montre pas de diffrence entre hommes et femmes,

    quil sagisse du squelette infracrnien (Tabl. 84-85 ; Annexes 40 et 41) ou crnien (Tabl. 86 ; Annexe 42). Cependant, les femmes sont caractrises par un pilastre faible et les hommes par un pilastre plus prononc (p = 0,003), refltant une diaphyse fmorale plus gracile classiquement observe chez les femmes. De mme, laplatissement antro-postrieur de lextrmit proximale de la diaphyse fmorale (indice de platymrie) est plus marqu chez les femmes (p = 0,016). Cest galement le cas au niveau de la diaphyse humrale qui est plus aplatie chez les femmes de faon proche de la significativit statistique (p = 0,060), ainsi quau niveau de la diaphyse du radius (p = 0,059).

    Aucune diffrence significative na t mise en vidence du point de vue de la morphologie crnienne, bien que les crnes masculins soient plus longs que les crnes fminins (indice horizontal), de faon proche de la significativit statistique (p = 0,085).

    N Fmur 1 N Fmur 2 N Tibia Femmes 0 0 1 19,9 19,0-19,9 Hommes 3 13,1 13,0-13,9 3 20,8 20,0-20,9 3 21,5 21,0-21,9

    Indt. 3 12,4 12,0-12,9 3 19,7 19,0-19,9 0F/H valeur p 0,500

    Tableau 84 (1/2) : indices de robustesse calculs lchelle du complexe (test U de Mann-Withney)

    N Humrus N Radius N Ulna Femmes 1 22,0 22,0-22,9 4 17,8 17,0-17,9 4 19,8 18,0-19,9 Hommes 1 20,1 20,0-20,9 4 17,2 17,0-17,9 3 19,0 18,0-19,9

    Indt. 2 21,2 21,0-21,9 4 18,7 18,0-18,9 6 19,7 18,0-19,9 F/H valeur p 1,000 0,486 1,000

    Tableau 84 (2/2)

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    229

    Fmur N Pilastrie N Platymrie N I. de la tte

    Femmes 14 102,3 Faible 10 72,6 Hyperplatymrique 3 101,7 100,0-104,9Hommes 15 110,6 Moyen 15 78,4 Platymrie 7 98,0 95,0-99,9

    Indt. 44 110,2 Moyen 38 78,5 Platymrie 6 99,0 95,0-99,9 F/H valeur p 0,003 0,016 0,517

    Tableau 85 (1/2) : indices morphologiques calculs lchelle du complexe (test U de Mann-Withney)

    Tibia Humrus Radius N Cnmie N I. crural N I. diaphysaire N I. diaphysaire

    Femmes 7 62,6 Platycnmie 0 12 77,1 75,0-79,9 8 73,7 70,0-74,9Hommes 13 65 Msocnmie 3 83,6 83,0-83,9 14 81,9 80,0-84,9 14 80,6 80,0-84,9

    Indt. 24 64,5 Msocnmie 0 36 79,7 75,0-79,9 28 76,0 75,0-79,9F/H valeur p 0,311 0,060 0,059

    Tableau 85 (2/2)

    N I. horizontal N I. hauteur/longueur N I. hauteur/largeurFemmes 3 76,3 Msocrne 2 65,5 Hypsicrne 2 85,6 Mtriocrne Hommes 8 70,2 Dolichocrne 3 55,3 Chamaecrne 3 74,2 Tapinocrne

    Indt. 7 77,5 Msocrne 4 58,2 Orthocrne 4 78,3 TapinocrneF/H valeur p 0,085 0,200 0,400

    Tableau 86 (1/5) : indices crniens calculs lchelle du complexe (test U de Mann-Withney)

    N I. frontal transverse N I. fronto-parital transv. N I. fronto-sagittalFemmes 4 82,2 Intermdiaire 3 66,6 Mtriomtope 2 85,0 85,0-89,9Hommes 9 82,6 Intermdiaire 10 70,3 Eurymtope 11 88,1 85,0-89,9

    Indt. 10 79,2 Divergent 12 67,8 Mtriomtope 18 85,8 85,0-89,9F/H valeur p 0,940 0,287 0,641

    Tableau 86 (2/5)

    N I. parito-sagittal N I. occipito-sagittal N I. orbitaire Femmes 4 88,1 85,0-89,9 1 80,8 80,0-84,9 1 88,6 Hypsiconque Hommes 8 91,9 90,0-94,9 1 89,1 85,0-89,9 3 75,1 Chamaeconque

    Indt. 12 88,6 85,0-89,9 8 83,1 80,0-84,9 3 87,0 Hypsiconque F/H valeur p 0,683 1,000 0,500

    Tableau 86 (3/5)

    N I. nasal N I. palatin Femmes 0 1 88,1 Brachystaphylin Hommes 2 52,3 Chamaerhinien 1 79,2 Leptostaphylin

    Indt. 0 0F/H valeur p 1,000

    Tableau 86 (4/5)

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    230

    N I. mandibulaire N Capacit crnienne Femmes 1 82,7 Brachygnathe 2 1451,2 Moyenne Hommes 6 82,9 Brachygnathe 3 1421,4 Petite

    Indt. 3 93,7 Dolichognathe 3 1321,4 Petite F/H valeur p 0,857 1,000

    Tableau 86 (5/5)

    Il nexiste pas de diffrence statistiquement significative entre le squelette infracrnien des hommes et des femmes de Can Gambs-160 (cf. chapitre 3, 1.2.3.). En revanche, les femmes de la Bbila Madurell sont caractrises par un pilastre plus faible que les hommes, et la diaphyse humrale est plus aplatie de faon proche de la significativit statistique (cf. chapitre 3, 2.2.3.).

    Les hommes et les femmes de Can Gambs-1 et de la Bbila Madurell ont galement t compars les uns aux autres (Tabl. 87-92). Il existe une diffrence proche de la significativit statistique entre les femmes de Can Gambs-1 et de la Bbila Madurell au niveau du pilastre fmoral (p = 0,059). Les femmes de Can Gambs-1 ont une diaphyse fmorale plus triangulaire que celles de la Bbila Madurell. En revanche, aucune diffrence na t mise en vidence entre les hommes de Can Gambs-1 et de la Bbila Madurell, quil sagisse des indices crniens ou infracrniens.

    N Tibia N Humrus N Radius N Ulna Femmes CG-1 1 19,9 19,0-19,9 1 22,0 22,0-22,9 1 19,2 19,0-19,9 1 23,0 22,0-23,9Femmes BM 0 0 3 17,4 17,0-17,9 3 18,8 18,0-19,9

    CG-1/BM valeur p 0,500 0,500 Tableau 87 : indices de robustesse calculs dans le corpus fminin (test U de Mann-Withney)

    N Fmur 1 N Fmur 2 N Tibia

    Hommes CG-1 0 0 0 Hommes BM 3 13,1 13,0-13,9 3 20,8 20,0-20,9 3 21,5 21,0-21,9

    CG-1/BM valeur p Tableau 88 (1/2) : indices de robustesse calculs dans le corpus masculin (test U de Mann-Withney)

    N Humrus N Radius N Ulna

    Hommes CG-1 0 0 1 18,7 18,0-19,9 Hommes BM 1 20,1 20,0-20,9 3 17,2 17,0-17,9 2 19,1 18,0-19,9

    CG-1/BM valeur p 0,667 Tableau 88 (2/2)

    Fmur

    N Pilastrie N Platymrie N I. de la tte Femmes CG-1 6 105,8 Faible 5 70,8 Hyperplatymrie 2 104,4 100,0-104,9Femmes BM 8 99,6 Nul 5 74,4 Hyperplatymrie 1 96,3 95,0-99,9

    CG-1/BM valeur p 0,059 0,151 0,667 Tableau 89 (1/2) : indices morphologiques calculs dans le corpus fminin (test U de Mann-Withney)

    60 Ce qui est probablement d au faible nombre dindividus sexs.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    231

    Tibia Humrus Radius N Cnmie N I. diaphysaire N I. diaphysaire

    Femmes CG-1 2 59,9 Platycnmie 5 80,3 80,0-84,9 3 69,5 65,0-69,9Femmes BM 5 63,7 Msocnmie 7 74,8 70,0-74,9 5 76,2 75,0-79,9

    CG-1/BM valeur p 0,381 0,106 0,571 Tableau 89 (2/2)

    Fmur

    N Pilastrie N Platymrie N I. de la tte Hommes CG-1 4 110,8 Moyenne 5 79,9 Platymrie 2 96,5 95,0-99,9Hommes BM 10 110,8 Moyenne 9 78,0 Platymrie 5 98,6 95,0-99,9

    CG-1/BM valeur p 0,945 0,699 0,571 Tableau 90 (1/3) : indices morphologiques calculs dans le corpus masculin (test U de Mann-Withney)

    Tibia

    N Cnmie N I. crural Hommes CG-1 4 67,3 Msocnmie 0 Hommes BM 8 64,0 Msocnmie 3 83,6 83,0-83,9

    CG-1/BM valeur p 0,683 Tableau 90 (2/3)

    Humrus Radius

    N I. diaphysaire N I. diaphysaire Hommes CG-1 5 82,6 80,0-84,9 4 79,6 75,0-79,9 Hommes BM 9 81,5 80,0-84,9 9 80,7 80,0-84,9

    CG-1/BM valeur p 0,438 0,710 Tableau 90 (3/3)

    N I. horizontal N I. hauteur/longueur N I. hauteur/largeur

    Femmes CG-1 0 0 0Femmes BM 3 76,3 Msocrne 2 65,5 Hypsicrne 2 85,6 Mtriocrne

    CG-1/BM valeur p Tableau 91 (1/4) : indices crniens calculs dans le corpus fminin (test U de Mann-Withney)

    N I. frontal transverse N I. fronto-par. transv. N I. fronto-sagittal

    Femmes CG-1 0 0 0 Femmes BM 4 82,2 Intermdiaire 3 66,6 Mtriomtope 2 85,0 85,0-89,9

    CG-1/BM valeur p Tableau 91 (2/4)

    N I. parito-sagittal N I. occipito-sagittal N I. orbitaire

    Hommes CG-1 1 90,1 90,0-94,9 0 0 Hommes BM 3 87,4 85,0-89,9 1 80,8 80,0-89,9 1 88,6 85,0

    CG-1/BM valeur p 0,500 Tableau 91 (3/4)

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    232

    N I. palatin N I. mandibulaire N Capacit crnienneFemmes CG-1 0 0 0Femmes BM 1 88,1 Brachystaphylin 1 82,7 Brachygnathe 2 1451,2 Moyenne

    CG-1/BM valeur p Tableau 91 (4/4)

    N I. horizontal N I. hauteur/longueur N I. hauteur/largeur

    Hommes CG-1 2 70,1 Dolichocrne 1 60,3 Orthocrne 1 86,7 Acrocrne Hommes BM 6 70,2 Dolichocrne 2 52,8 Chamaecrne 2 67,9 Tapinocrne

    CG-1/BM valeur p 0,643 0,667 0,667 Tableau 92 (1/5) : indices crniens calculs dans le corpus masculin (test U de Mann-Withney)

    N I. frontal transverse N I. fronto-par. trans. N I. fronto-sagittal

    Hommes CG-1 3 81,7 Intermdiaire 2 70,8 Eurymtope 2 101,5 100,0 Hommes BM 6 83,1 Intermdiaire 8 70,2 Eurymtope 8 85,7 85,0-89,9

    CG-1/BM valeur p 0,714 0,711 1,000 Tableau 92 (2/5)

    N I. parito-sagittal N I. occipito-sagittal N I. orbitaire

    Hommes CG-1 0 0 0 Hommes BM 7 92,4 90,0-94,9 1 89,1 85,0-89,9 3 75,1 75,9

    CG-1/BM valeur p Tableau 92 (3/5)

    N I. nasal N I. palatin

    Hommes CG-1 0 0Hommes BM 2 52,3 Chamaerhinien 1 79,2 Leptostaphylin

    CG-1/BM valeur p Tableau 92 (4/5)

    N I. mandibulaire N Capacit crnienne

    Hommes CG-1 1 89,5 Msognathe 1 1582,6 Moyenne Hommes BM 5 81,5 Brachygnathe 1 1340,9 Petite

    CG-1/BM valeur p 0,333 0,667 Tableau 92 (5/5)

    2.3. Variations anatomiques non mtriques

    Les variations anatomiques non mtriques ont t utilises pour tenter dapprhender la

    structuration des diffrents ensembles du complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs, avec une attention particulire aux caractres dont ltiologie gntique est fortement pressentie. Un total de 99 caractres crniens, 113 caractres dentaires et 73 caractres infracrniens ont t observs.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    233

    2.3.1. Caractres lis lge et au sexe

    Avant de tester la corrlation entre les caractres et les diffrents ensembles, les variations lies lge et au sexe (Tabl. 93 et 94) ont t cartes. Au final, 50 caractres crniens, 50 caractres dentaires et 30 caractres infracrniens ont t analyss (Annexes 43-45). Dans la mesure o 14 variations se sont rvles corrles lge (plus frquentes chez les enfants dans la majorit des cas), nous avons choisi de poursuivre les analyses uniquement partir des individus adultes et de taille adulte, le complexe montrant une claire rpartition diffrentielle des dfunts en fonction de lge (cf. 1.1.1.).

    Code Caractre Valeur p % AD % IM A6 Os fontanellaire au lambda 0,014 12,5% 55,6% A9 Os suturaire lambdode*? 0,039 40,0% 87,5% A23 pine supramatique 0,016 81,5% 37,5% A31 Os lincisure paritale* 0,033 8,3% 100,0% B8 Incisure supra-orbitaire mdiane* 0,025 90,0% 61,5% UI1TD Tubercule dentaire* 0,008 11,1% 60,0% UI2DIM Incisive diminutive* 0,036 3,1% 30,0% UCTD Tubercule dentaire* 0,003 3,6% 50,0% UM1TC Tubercule de Carabelli*

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    234

    B. Brckner (1981), les dimensions du foramen parital demeurent constantes au cours de la vie.

    Un autre caractre discriminant est labsence du foramen mentonnier (C3 ; p = 0,010). Le foramen mentonnier est absent chez 4 des 8 individus observables Can Gambs-1 mais seulement chez 2 des 32 individus observables la Bbila Madurell. Labsence du foramen mentonnier concerne deux adultes matures Can Gambs-1 et un la Bbila Madurell, mais aucune tude publie nvoque une relation lge avanc. De plus, daprs T. Hasan et collaborateurs qui ont men une tude extensive sur ce caractre, aucune influence sexuelle ou populationnelle na t rapporte (Hasan et al., 2010 ; Hasan, 2013). Cependant, L. M. Paes da Silva et collaborateurs (2011) ont rapport un cas dabsence du foramen mentonnier dtect sur images CBCT (tomographie volumtrique faisceau conique) chez une mre et sa fille. Cette variation tant rarement cite dans la littrature mdicale actuelle V. De Freitas et collaborateurs (1979) rapportent seulement 3 cas dabsence bilatrale sur 1435 mandibules la prsence de ce trait chez une mre et sa fille tmoigne en faveur dune transmission filiale.

    La forme en double pelle de lincisive centrale suprieure (UI1DPEL) nest prsente qu Can Gambs-2 (p = 0,042). Cependant, il sagit dune frquence artificiellement leve car seul un individu tait observable. Il sagit dun caractre dont ltiologie gntique est reconnue (Scott et Turner, 1997, p. 155).

    Les dfunts de Can Gambs-1 et de la Bbila Madurell montrent galement une diffrence significative du nombre de racines de la troisime molaire suprieure (UM3R ; p = 0,049). Le nombre standard de racines tant de trois pour les molaires suprieures (Turner et al., 1991 ; Scott et Turner, 1997), les dents trois racines (distinctes sur au moins la moiti de la racine) ont t cotes 0 et les dents une ou deux racines (fusionnes jusquau bout de lapex) ont t cotes 1 . Les individus inhums Can Gambs-1 prsentent des troisimes molaires suprieures avec un plus grand nombre de racines que les sujets inhums la Bbila Madurell (Fig. 124). En 1991, C. G. Turner et collaborateurs rapportent que The third molar usually has one or two roots; rarely, five or more third molar roots are present. This unusual condition seems to be associated with developmental problems where hypo- or hyperplastic crowns form and excess cusp numbers and/or other anomalies exist. 61 (Turner et al., 1991, p. 20). Plus tard, G. R. Scott et C. G. Turner prcisent que les facteurs environnementaux peuvent jouer un rle dans la dtermination du nombre de racines des troisimes molaires (Scott et Turner, 1997, p. 48).

    Trois caractres supplmentaires sont proches de la significativit statistique en fonction de lun des secteurs du complexe : il sagit de la suture mtopique (B1), du foramen zygomatico-facial accessoire (B17) et du sillon coronoradiculaire de lincisive latrale suprieure (UI2SCR).

    La frquence de la suture mtopique est artificiellement trs leve Can Gambs-2 car elle tait prsente sur lun des deux individus observables (p = 0,065). En revanche, elle ntait observable chez aucun des 42 sujets de la Bobila Madurell (p = 0,093). Daprs un article de A. H. Schultz (1929) cit par G. Hauser et G. F. De Stefano (1989), la fissure mtopique serait principalement due une tendance hrditaire larrt ou au retard du dveloppement ftal (p. 47).

    Bien que le foramen zygomatico-facial accessoire (B17) soit plus prsent la Bbila Madurell qu Can Gambs-1 de faon proche de la significativit statistique (p = 0,078), aucune influence gntique na t rapporte (Hauser et De Stefano, 1989), contrairement labsence du foramen zygomatico-facial (Sjvold, 1984).

    61 La troisime molaire prsente gnralement une ou deux racines ; rarement, des troisimes molaires cinq racines ou plus sont prsentes. Cette forme inhabituelle semble lie des troubles dveloppementaux, en association avec des couronnes hypo- ou hyperplasiques, des cuspides surnumraires et/ou dautres anomalies.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    235

    Le sillon coronoradiculaire de lincisive latrale suprieure (UI2SCR) est moins prsent Can Gambs-1 qu la Bbila Madurell de faon proche de la significativit statistique (p = 0,061). Ce trait est list comme autosomique dominant (McKusick, 1990 ; Turner et al., 1991).

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  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    237

    2.4. Bilan des donnes biologiques

    Certaines catgories dindividus ont t inhumes prfrentiellement dans des secteurs spcifiques, comme les adultes Can Gambs-1 et les immatures Madurell Sud, et peut-tre les adultes matures dans la bande G de Mas Duran et Can Gambs-1. La distribution spatiale en fonction du sexe nest pas significative, mais il est possible que le nombre trs important dindividus adultes et de taille adulte de sexe indtermin (71%) fausse cette conclusion. lchelle du complexe, les hommes et les femmes prsentent une diffrence significative au niveau de la morphologie de la diaphyse fmorale et dans une moindre mesure des diaphyses de lhumrus et du radius. Une diffrence morphologique proche de la significativit statistique au niveau de la diaphyse fmorale a t mise en vidence entre les femmes de la Bbila Madurell et celles de Can Gambs-1. Aucune diffrence significative na t mise en vidence entre les hommes, que ce soit au niveau du squelette crnien ou infracrnien. Plusieurs variations anatomiques non mtriques suggrent une distinction entre les individus inhums la Bbila Madurell et ceux inhums Can Gambs-1.

    Dun point de vue dmographique, les principaux groupes de tombes ne peuvent pas tre considrs indpendamment les uns des autres. Au niveau de lensemble de la Bbila Madurell-Can Gambs, le profil dmographique est proche du modle attendu pour les populations archaques. Les donnes mtriques et les variations anatomiques non mtriques montrent quelques diffrences, peu nombreuses mais significatives, bien que leur tiologie ne soit pas claire. Les datations radiocarbone attestant au moins partiellement de leur contemporanit, il est hautement probable que le fait davoir t inhum dans lun ou lautre des ensembles soit li des diffrences sociales, au moins lge et peut-tre les activits quotidiennes. De faon apparemment contradictoire, il apparat que lon est en prsence dau moins deux groupes qui diffrent lgrement dun point de vue biologique, mais qui ne peuvent pas tre considrs indpendamment lun de lautre. Cela suggre lexistence dautres lments structurants au sein du complexe, peut-tre li aux activits quotidiennes.

    Lanalyse des isotopes stables du carbone et de lazote indique une dite similaire entre les individus inhums Can Gambs-1 et ceux inhums la Bbila Madurell, base sur des ressources terrestres (plantes en C3 ; Fontanals-Coll et al., 2015 ; Fontanals-Coll, 2015). Cependant, des diffrences intra-populationnelles significatives ont t mises en vidence entre les hommes et les femmes de Can Gambs-1. Les hommes prsentent des valeurs de 15N et de 13C lgrement plus leves que les femmes, indiquant une consommation de protines plus importante (Fontanals-Coll et al., 2015, p. 163). Pour les auteurs, cette diffrence dans la dite indique lexistence dune distinction sociale base sur le sexe. linverse, aucune diffrence significative na t identifie la Bbila Madurell, mais il est possible que le nombre important dindividus de sexe indtermin fausse ce rsultat. En effet, lanalyse de M. E. Subir et A. Malgosa sur les lments traces des individus nolithiques et protohistoriques du secteur de Can Feu (secteurs A et B) a galement montr une lgre diffrence de la dite en fonction du sexe, suggrant une consommation de protines lgrement plus importante chez les hommes (Subir et Malgosa, 1996). Dautres analyses biologiques sont en cours (isotopes stables du strontium par M. Daz-Zorita et K. Knudson, marqueurs osseux dactivit par J. Santana, analyses ADN par E. Fernndez, C. Gamba et E. Arroyo) afin didentifier dautres lments structurants.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    238

    3. Pratiques funraires 3.1. Organisation des dpts

    3.1.1. Considrations gnrales

    3.1.1.1. Des dpts primaires

    Dans les 125 cas bien documents, les individus inhums dans le complexe de la

    Bbila Madurell-Can Gambs correspondent des dpts primaires. Labsence des membres infrieurs voire de tout le squelette infracrnien a nanmoins conduit A. Martn et collaborateurs proposer que dans cinq structures (B-11, MS-17, MS-65, MS-70 et MS-74), le dfunt ait t dpos sous la forme de portions de cadavre, ou bien quune partie des ossements ait t retire aprs le dpt (Martn et al., sous presse). Des ossements isols ont galement t mis au jour dans les structures H-5 et D-55.

    Si lon ne peut carter lhypothse de traitements complexes la Bbila Madurell-Can Gambs, aucun cas bien document ne permet daffirmer lexistence de pratiques impliquant le dpt de segments de cadavre ou le prlvement dossements sur un corps dj squelettis. De plus, le caractre isol des restes mis au jour dans les structures H-5 et D-55 peut tre remis en question : la structure H-5 contenait au moins dix os de pied (droit et gauche) appartenant vraisemblablement un mme individu et la structure D-55 une denture quasi-complte appartenant galement un mme sujet. Il sagit densembles anatomiques cohrents et non de vritables ossements isols. On peut donc se demander sil ne sagit pas plutt de spultures vidanges.

    3.1.1.2. Une dcomposition en espace vide

    La dcomposition du cadavre se fait trs majoritairement en espace vide (108 cas sur les 114 observables). Elle est atteste par la dislocation des articulations hors du volume initial du corps, le basculement des membres infrieurs, ainsi que la rouverture de la tombe loccasion de probables pillages, mais aussi de gestes funraires. Au moins trois individus (BM-11.2, MF-18A, MS-21a) semblent stre dcomposs en espace colmat, plusieurs ossements tant demeurs en situation dquilibre instable lissue de la fouille, certains volumes tant conservs et aucune sortie du volume du cadavre ntant observe. Trois autres individus prsentent des indices contradictoires (CG-1 167 ; MF-18B ; MS-78A), tmoignant dun espace mixte, correspondant ventuellement un colmatage rapide de la fosse mais non immdiat. Dans 83 cas, lespace de dcomposition na pas pu tre dtermin.

    3.1.1.3. Des spultures individuelles

    Les dfunts sont majoritairement inhums seuls (143 cas sur 169). Sur les 25 dpts doubles, 7 correspondent la dcouverte dun second individu lors de ltude des ossements mis au jour dans la zone de lancienne briqueterie : dans 3 cas, une photo est disponible mais le second sujet nest pas visible. Cependant, cest galement le cas pour dautres spultures mieux documentes o la prsence dun second individu non visible sur la photo est atteste par le rapport de fouille (e.g. BM-G.9, BM-M.10, BM-M.16). Dans des cas comme CG-1 171, MF-2 ou MS-1, le second individu est discernable sur la photo grce aux indices fournis par la documentation crite, mais aurait t difficile reprer uniquement partir de la documentation graphique.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    239

    Le cas de MS-78 est un peu particulier car la structure contenait les restes de quatre individus. Cependant, les quatre dfunts nont pas t inhums simultanment, mais probablement en deux ou trois temps : dabord MS-78C et MS-78D, puis MS-78A et MS-78B au cours dune mme action ou trs peu de temps lun aprs lautre. Il sagirait donc de deux dpts doubles ou dun dpt double et deux dpts individuels.

    3.1.1.4. Des spultures doubles dpt simultan et successif

    La chronologie des dpts nest dterminable que dans cinq cas : les dfunts ont pu tre inhums simultanment comme dans les structures CG-1 247, B-10 et MF-18 ou bien successivement comme dans les cas de CG-1 497 et MS-78 (niveaux 1 et 2).

    Le dpt dun second individu ne semble pas toujours prmdit : si Can Gambs-1, les deux sujets inhums dans les spultures CG-1 515 et CG-1 580 disposent chacun de leur propre espace et ne sont pas en contact, le premier inhum de la spulture CG-1 497 a fait lobjet dune rduction pour faciliter le dpt du second, alors que la taille de la chambre (environ 170 x 135 cm) permettait linhumation de deux sujets cte cte. De mme, la petite fosse de la spulture CG-1 247 (environ 110 x 90 cm) navait probablement pas t creuse pour dposer les deux individus qui taient partiellement superposs. la Bbila Madurell, des cas comme BM-G.4, BM-G.9 ou MS-1 voquent une rduction ou une vidange du premier dfunt dans le but den inhumer un second. Dans la spulture B-10, la taille de la fosse (environ 130 x 80 cm) est adapte au dpt simultan de deux individus qui sont nanmoins en contact. Il nexiste pas dexemple clair o chaque dfunt disposerait de son espace personnel comme dans CG-1 515 et CG-1 580.

    lchelle du complexe, la taille de la fosse (petite ou grande fosse 120 cm de longueur) nest pas lie au nombre de sujets inhums (dpt individuel ou double) daprs le test du Chi (p = 0,519).

    3.1.2. Amnagement de la fosse

    3.1.2.1. Le creusement

    Sur les 169 structures repres la Bbila Madurell-Can Gambs, 22 appartenaient au type chambre centrale (13%), 18 au type chambre latrale (11%), 6 au type mixte (4%), soit un total de 46 structures complexes (27%) ; de plus, 53 taient des fosses simples (31%), 17 ont t qualifies de fosses circulaires (10%) et correspondent probablement des structures domestiques rutilises daprs leur forme et le remplissage et 53 nont pas pu tre attribues un type architectural (31%).

    Dans quelques rares cas, on peut supposer que la forme simple de la fosse corresponde en fait un type complexe dont lavant-fosse aurait disparu, comme CG-1 115 ou CG-1 180. linverse, dans des structures comme CG-1 70 (cf. Fig. 21) ou CG-1 664, la prsence dlments de mobilier en contact direct aussi bien avec le corps quavec les parois de la fosse suggre quil sagit bien de tombes simples plutt troites. Le dpt double de la spulture CG-1 247 o les dfunts sont quasiments superposs constitue galement un exemple allant dans ce sens (cf. Fig. 16).

    Si le type de structure ne semble pas li au sexe (p = 0,855) daprs le test du Chi, il est revanche li lge (p = 0,001). En effet, si la proportion dadultes et dimmatures est similaire dans les structures simples (14 immatures et 43 adultes) et complexes (12 immatures et 39 adultes), 28% du corpus immature (n = 15) a t inhum dans une structure circulaire, contre seulement 6% du corpus adulte (n = 8 ; Fig. 125). Les diffrents types de structures complexes ne sont pas lis lge (p = 0,944).

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    240

    Figure 125 : pourcentage des principaux types de structure en fonction de lge

    Sans surprise compte tenu de la distribution des immatures, le type de structure est

    galement li la zone : la rpartition spatiale des diffrents types architecturaux est statistiquement significative (p = 0,034 ; Fig. 126). Les trois types complexes ont t rassembls en une seule catgorie, la rpartition spatiale des spultures chambre centrale, latrale et mixte ntant pas significative (p = 0,631). noter que lon ne rencontre pas le type mixte dans les deux plus petits ensembles, Can Gambs-2 et Madurell Sud.

    Les spultures complexes reprsentent environ la moiti des structures Can Gambs-1 (n = 24), mais seulement 12% dans le groupe central de la Bbila Madurell (il est possible que le nombre important de structures pour lesquelles il est impossible de dterminer le type fausse ce rsultat). De mme, le type circulaire ne se retrouve qu la Bbila Madurell, et en particulier dans la zone la plus mridionale o il reprsente 52% du corpus (n = 13). En dautres termes, Can Gambs-1 ne rassemble que des structures vocation strictement spulcrale, tandis qu Madurell Sud, la moiti des structures correspondrait des fosses domestiques rutilises.

    Figure 126 : pourcentage des principaux types de structure en fonction de la zone

    22%26%

    28%24%

    29%32%

    6%

    33%

    Complexe Simple Circulaire Indt.

    Pourcentagede

    structures

    Typedestructure

    Immatures Adultes+TA

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    40%

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    32%

    4%

    52%

    36%

    8%

    52%

    4%

    Complexe Simple Circulaire Indt.

    Pourcentagede

    structures

    Typedestructure

    CanGambs2 CanGambs1 BMgroupecentral BMMadurellSud

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    241

    La taille de la fosse est lie au type de structure puisqu lexception de la spulture UF1, toutes les spultures complexes correspondent de grandes fosses (p = 0,001). En revanche, elle nest pas lie la zone de la ncropole (p = 0,552). Elle est presque significative si lon distingue les grandes fosses des trs grandes structures de plus de 2 m de longueur (p = 0,061) : 15 trs grandes structures se trouvent Can Gambs-1 contre seulement 8 la Bbila Madurell; Fig. 127). la Bbila Madurell, la spulture BM-H.9 se distingue car elle atteint 4 m de longueur : il sagit dune spulture chambre centrale dont il ne restait malheureusement que des fragments dossements suite une perturbation ou un pillage.

    Figure 127 : longueur maximale de la structure dans les trois ensembles principaux

    Les spultures sont majoritairement orientes nord-est/sud-ouest quel que soit le type de

    structure (Fig. 128). Dans les tombes de type complexe, la chambre est galement majoritairement oriente nord-est/sud-ouest, lexception du type chambre latrale o lorientation la plus reprsente est sud-est/nord-ouest (Fig. 129). De faon gnrale, il existe une corrlation entre lorientation de la chambre et celle de la structure (p < 0,001), ainsi quentre lorientation de la chambre et le type de structure (p < 0,001).

    Figure 128 : nombre de structures associes aux diffrents types architecturaux en fonction de

    lorientation de la structure

    050

    100150200250300350400450

    Long

    ueurm

    axim

    ale(cm)

    CanGambs1 BbilaMadurell CanGambs2

    1 2 04

    15

    86

    35

    4 30

    11

    0 1 032

    40 0

    Central Latral Mixte Simple

    Nombrede

    structures

    Typedestructure

    NS NESO EO SENO Indt.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    242

    Figure 129 : nombre de structures associes aux diffrents types architecturaux en fonction de

    lorientation de la chambre spulcrale

    3.1.2.2. Les amnagements intrieurs

    Des couches de sdiment correspondant des sortes de litires recouvrant le fond de la fosse (CG-1 70, CG-1 110), une banquette (CG-1 167) et des supports (CG-1 110, CG-1 130, CG-1 161 et CG-1 167) ont t mises en vidence Can Gambs-1, mais aucun lment de ce type na t clairement observ la Bbila Madurell. Il est probable que cette absence soit due au moins en partie aux mthodes et aux conditions de fouille puisque lexistence de supports sous le squelette est atteste par lanalyse taphonomique dans les deux ensembles.

    Dans sept cas, dont un Can Gambs-1 (CG-1 221) et six la Bbila Madurell (BM-M.15, B-15, MF-10, MS-1A, MS-61 et MS-78A), des pierres pourraient avoir fait partie de lamnagement de la spulture, pour supporter des objets comme dans CG-1 221 ou surlever la tte comme dans MS-61.

    3.1.3. Prparation du corps

    3.1.3.1. Des spultures habilles ?

    Seuls 4 individus sur les 50 observables prsentaient des indices denveloppe souple (vtement ou linceul). Il sagit dindividus adultes (dont deux matures), de sexe masculin daprs M. E. Subir et J. Ruz (la diagnose a t confirme dans deux cas ; CG-1 137, CG-1 184, CG-1 668 et BM-G.18). ces 4 individus (2%) sajoutent peut-tre 26 individus supplmentaires (soit un total de 15%).

    Sil est peu probable que les dfunts aient t dposs nus et pars dans des chambres amnages, le fait que seul un trs petit nombre de dfunts prsente des effets de contrainte associs une enveloppe souple correspond peut-tre diffrents types de vtement, les pices larges et courtes nayant pas de raison dexercer une contrainte rgulire sur le squelette.

    12

    0

    18

    46

    3 3

    00

    7

    002

    0

    Central Latral Mixte

    Nombrede

    structures

    Typedestructurecomplexe

    NS NESO EO SENO Indt.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    243

    3.1.3.2. Des dfunts pars

    Les perles

    Parmi les 197 individus inhums la Bbila Madurell-Can Gambs (dont 152 observables), 28 tait accompagns de parure individuelle se prsentant sous la forme de perles discodales, cylindriques ou olivaires (14%). Il sagit dans la grande majorit de perles en variscite (24 cas), localises dans la moiti suprieure du corps, notamment au niveau du cou et du thorax. La prsence de variscite nest pas significative en fonction de la zone (p = 0,132). Dans cinq cas, les dfunts arboraient des parures composes de petites perles discodes en pierre noire, identifie comme du schiste Can Gambs-1 et de la statite la Bbila Madurell (CG-1 162, CG-1 171 1, BM-G.9A, B-5, B-6). M. Oliva (2012) parle quant elle de serpentina/amfibolita (p. 260). Un cas de perles en os a galement t rpertori la Bbila Madurell (MS-61). De plus, des coquillages marins perfors ont peut-tre t utiliss comme pendentifs : des Glycymeris dans les spultures CG-1 174 et BM-H.10, un Phalium dans la spulture CG-1 442 et une parure de 21 Dentalium dans la spulture BM-H.3.

    Si le port de parure nest li ni lge (p = 0,354), ni au sexe (p = 0,686), en revanche la rpartition en fonction de la zone frle la significativit statistique daprs le test du Chi (p = 0,056). En effet, les dfunts portant de la parure constituent 33% des individus observables de Can Gambs-1, contre seulement 17% de ceux de la Bbila Madurell (Fig. 130).

    Figure 130 : pourcentage dindividus associs de la parure porte en fonction de la zone

    Le port de parure est corrl au type de structure (p = 0,017). Si le pourcentage

    dindividus portant de la parure est relativement quilibr entre les types complexe et simple, aucun individu inhum dans une structure circulaire ne prsentait de parure personnelle (Fig. 131). En revanche, le port de parure nest pas significatif entre les diffrents types de structures complexes (p = 0,128).

    0%

    80%

    20%

    31%

    62%

    8%9%

    43%49%

    Parureporte Pasdeparure Indt.

    Pourcentagedindividu

    s

    CanGambs2 CanGambs1 BbilaMadurell

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    244

    Figure 131 : pourcentage dindividus associs de la parure porte en fonction du type de structure

    Les perles et les lments perfors ne correspondent pas uniquement de la parure

    individuelle. Il est vraisemblable que des pices non portes aient t cousues sur un tissu comme dans les spultures CG-1 70 et CG-1 110, ou simplement dposes sur le fond de la fosse comme les canines de suid de la spulture CG-1 161 ou le Phalium perfor de la spulture CG-1 221.

    Des accessoires de tte ?

    Treize individus ont livr un outil appoint en os sur lun des cts de la tte, voquant les possibles aiguilles cheveux publies par J. de C. de Serra Rfols en 1947. En dehors des deux cas publis par Serra Rfols, ces objets nont t retrouvs en place que dans un seul cas, la spulture CG-1 122, o le dfunt prsentait un petit poinon en os de chaque ct de la tte. Il sagit donc dune pratique mal documente, dont la signification lie la coiffure ou lenveloppe funraire demeure indtermine.

    Des traces de matire colorante

    Cinq dfunts inhums Can Gambs-1 prsentaient des petites taches de couleur rouge vif sur la face. Aucune trace de matire colorante na t observe sur les ossements des dfunts inhums la Bbila Madurell, mais il est difficile de dterminer sil sagit dune relle absence ou bien de la consquence du nettoyage des ossements (lavage, raclage dans le but denlever les concrtions, etc.).

    3.1.4. Transport et dpt du corps

    3.1.4.1. Des supports ou des contenants

    La prsence deffets de paroi, de tassement et de rupture au niveau du squelette suggre lemploi de supports ou de contenants pouvant avoir t utiliss pour transporter et/ou inhumer le cadavre. De tels effets sont observables chez 13 individus (7%), et peut-tre 16 autres (soit un total de 15%), sur un total de 51 cas observables.

    Ces effets suggrent lexistence de contenants rectangulaires aux parois peu montantes. Dans certains cas, lorsque le dfunt est plac dans une fosse troite ou entour de mobilier

    29%

    52%

    19%17%

    67%

    17%

    0%

    58%

    42%

    Parureporte Pasdeparure Indt.

    Pourcentagedindividu

    s

    Complexe Simple Circulaire

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    245

    comme dans CG-1 45 et CG-1 70, il est possible quune simple planche ait t place pour caler les membres infrieurs du dfunt. Lexistence dun support sous le corps, pouvant correspondre au fond dun contenant ou dun lment de type lit ou civire, est galement attest comme chez CG-1 130 et BM-G.18. noter que ces indices de contenant ou de support ont tous t observs dans de grandes voire de trs grandes fosses.

    3.1.4.2. Orientation du corps

    La majorit des dfunts dont lorientation est observable est oriente nord-est/sud-ouest (Fig. 132). La moiti est du cadran est dominante : seuls quatre individus ont t inhums selon une composante ouest-est. Dans les spultures doubles, lorsque lorientation des deux individus est connue (n = 6), elle est identique, quelle soit nord-est/sud-ouest, sud-nord ou sud-est/nord-ouest. La seule exception est le niveau suprieur de la structure MS-78 o deux individus ont t inhums simultanment ou peu de temps dintervalle, des altitudes lgrement diffrentes. Ladulte MS-78A est plac selon une orientation sud-est/nord-ouest et lenfant MS-78B selon une orientation nord-est/sud-ouest.

    Figure 132 : nombre dindividus inhums dans le complexe en fonction de lorientation du corps

    Lorientation du dfunt est corrle la zone spulcrale (p = 0,001 ; Tabl. 96). Can

    Gambs-1, les dfunts ont t inhums uniquement avec la tte dans la moiti est du cadran, tandis que lorientation est plus varie la Bbila Madurell (Fig. 133). Les quatre individus placs avec la tte dans la moiti ouest du cadran ont t inhums la Bbila Madurell et en particulier Madurell Sud (MS-1A, MS-8, MS-9 et MS-23), o se trouvaient galement les cinq sujets dposs tte au sud, orientation que lon ne retrouve pas Can Gambs-1 (MS-12, MS-16, MS-69, MS-78C et MS-78D).

    5

    58

    14 125 1 1 2

    99

    NS NESO EO SENO SN SONE OE NOSE Indt.

    Nombred'individu

    s

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    246

    Can Gambs-1 Bbila Madurell Can Gambs-2 Total Valeur p N % N % N %

    N-S 0 0,0% 3 60,0% 2 40,0% 5

    0,001

    NE-SO 32 55,2% 25 43,1% 1 1,7% 58 E-O 5 35,7% 9 64,3% 0 0,0% 14

    SE-NO 7 58,3% 5 41,7% 0 0,0% 12 S-N 0 0,0% 5 100,0% 0 0,0% 5

    SO-NE 0 0,0% 1 100,0% 0 0,0% 1 O-E 0 0,0% 1 100,0% 0 0,0% 1

    NO-SE 0 0,0% 2 100,0% 0 0,0% 2 Tableau 96 : rpartition de lorientation en fonction du site (test du Chi)

    Figure 133 : nombre dindividus associs aux diffrents ensembles en fonction de lorientation du corps

    Sans surprise, lorientation du dfunt est dpendante du type de structure (p = 0,002) :

    les individus inhums dans les structures simples et complexes sont quasiment uniquement orients avec la tte dans la moiti est du cadran (essentiellement nord-est), la moiti ouest ntant pas reprsente, contrairement au type circulaire (Fig. 134).

    2 0 31

    4439

    0 05

    0 0 428

    89

    CanGambs2 CanGambs1 BbilaMadurell

    Nombredindividu

    s

    NS Cadrantest SN Cadrantouest Indt.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    247

    Figure 134 : nombre dindividus associs aux diffrents types de structure en fonction de lorientation du corps

    Lorientation du dfunt est galement dpendante des diffrents types de structures complexes (p = 0,037). Les individus inhums dans les spultures chambre centrale ou de type mixte sont quasiment uniquement inhums selon une orientation nord-est/sud-ouest (Fig. 135). En revanche, leur orientation est plus varie dans les spultures chambre latrale : lorientation sud-est/nord-ouest est aussi prsente que lorientation nord-est/sud-ouest.

    Figure 135 : nombre dindividus associs aux diffrents types de structures complexes en fonction de

    lorientation du corps

    Dans 63 cas (56%) sur les 113 structures orientes, lorientation du sujet est situe dans le mme quart du cadran que celle de la chambre funraire, mais aussi de la structure. Dans 18 cas (16%), on observe une diffrence dorientation entre les trois entits. Il sagit surtout de structures chambre latrale (n = 14). Dans les 32 cas restants (28%), au moins lune des trois variables est inconnue.

    13

    1

    23

    31

    46 7

    0

    53 42 1 20 0 10 0 10 0

    2

    15 15

    9

    Complexe Simple Circulaire

    Nombredindividu

    s

    Typedestructure

    NS NESO EO SENO SN SONE OE NOSE Indt.

    01

    0

    13

    5 5

    2

    4

    00

    5

    00

    2

    00 0 00 0 00 0 0

    8

    5

    2

    Central Latral Mixte

    Nombredindividu

    s

    Typedestructurecomplexe

    NS NESO EO SENO SN SONE OE NOSE Indt.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    248

    3.1.4.3. Position du corps

    Position gnrale

    Linhumation sur le dos est majoritaire puisquelle concerne 97 individus sur les 106 observables (49% du total), dont 3 prsentaient une composante sur le ct et 1 tait face contre terre du fait de limportante courbure de la colonne vertbrale (MS-78). Sept individus taient inhums sur le ct droit (n = 3) ou gauche (n = 4). Deux dentre eux montraient une composante sur le ventre car ils taient face contre terre (BM-11.2 et MS-21a). Deux individus taient inhums sur le ventre daprs le rapport de fouille (1% ; Blanch et al., 1990). La position du corps nest pas observable pour 91 individus (46%).

    La position gnrale du corps nest pas lie la zone (p = 0,336), mais elle est lie au type de structure (p < 0,001) : sur les 9 individus qui ntaient pas inhums sur le dos, 6 taient placs dans des fosses circulaires. Elle nest pas lie au sexe (p = 0,277), mais elle est lie lge puisque 7 individus sur le ct ou sur le ventre taient des enfants (p < 0,001).

    Les bras sont plaqus le long du corps dans quasiment tous les cas observables (n = 89 droite : 45% ; n = 82 gauche : 42%) : seuls les dfunts MF-18A, MF-18B et MS-78A avaient les paules flchies et les bras carts du corps. Encore une fois, il sagit de structures circulaires. Le degr de flexion des coudes est variable (Fig. 136). Bien que la symtrie ne semble pas spcialement recherche la position est symtrique dans 30 cas (15%) et asymtrique dans 38 cas (19%), auxquels peuvent se rajouter 129 cas (65%) pour lesquels la situation ntait pas observable il existe une corrlation entre la situation du coude gauche et celle du coude droit (p = 0,005).

    Figure 136 : nombre dindividus associs aux diffrents angles de flexion des coudes en fonction du ct

    lchelle du complexe

    lissue de la fouille, les cuisses reposent sur le ct dans 68 cas (35%). Il peut sagir du ct droit (n = 30) ou du ct gauche (n = 38). Les cuisses sont en extension dans 16 cas (8%). Elles sont hyperflchies dans 13 cas droite (7%) et 17 cas gauche (9%). La position des hanches nest pas observable dans 55% des cas (n = 109 droite et n = 108 gauche). Les genoux sont majoritairement flchis ou hyperflchis (Fig. 137). Le degr de flexion du genou droit est li celui du genou gauche (p < 0,001).

    1831

    17 19

    112

    823 23 20

    123

    Coudedroit Coudegauche

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    249

    Figure 137 : nombre dindividus associs aux diffrents angles de flexion des genoux en fonction du ct

    lchelle du complexe

    Position de la tte

    Au moins 21 individus (11%), voire peut-tre 29 supplmentaires (soit un total de 26%), sur les 60 sujets observables, prsentaient des indices de support de tte. Deux principales situations peuvent tre mises en vidence : la tte est contrainte vers la poitrine ou lune des paules, ou la mandibule est ouverte et disloque du bloc crnio-facial. Une couche de sdiment dune quinzaine de centimtres dpaisseur a t mise en vidence entre le fond de la fosse et le crne du dfunt de la spulture CG-1 122, tandis que dans trois cas, la tte reposait partiellement ou totalement sur un bloc de pierre (BM-M.15, MS-61 et MS-78A), suggrant diffrents types de support, pouvant correspondre aux deux situations voques prcdemment.

    Dans neuf cas, les indices de support de tte sont associs des indices de contenant rigide. Il pourrait alors sagir dune paroi passant derrire la tte. linverse, dans sept cas, la prsence dun support de tte est suspecte mais aucun indice de contenant rigide na t observ. Il existe une corrlation entre la prsence de support de tte et celle dun contenant rigide (p = 0,043).

    Position des mains

    La position des mains prsente une variabilit importante. Elles peuvent tre places sur ou contre une partie du corps (paule, thorax, abdomen, bassin) ou bien tre situes distance du corps (Fig. 138). lchelle du complexe, il apparat que la symtrie entre la position de la main droite et celle de la main gauche est recherche (p < 0,001). Cependant, la situation est diffrente au sein des ensembles (Tabl. 97). En effet, si la symtrie est recherche la Bbila Madurell (p < 0,001), elle ne lest pas Can Gambs-1 (p = 0,615).

    3243

    3 6

    113

    34 41

    3 5

    114Genoudroit Genougauche

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    250

    Figure 138 : nombre dindividus associs aux diffrentes situations des mains en fonction du ct

    lchelle du complexe

    Can Gambs-2 Can Gambs-1 Bbila Madurell Symtrie 1 8 18

    Asymtrie 1 20 19 Indt. 3 24 103

    D/G valeur p 0,615

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    251

    les variables, suggrant que leur dpt dans la tombe tait particulirement codifi. Les armatures tranchantes ne sont lies la zone que lorsque lon isole Madurell Sud du groupe central de la Bbila Madurell. La variable dont dpendent le plus dlments de mobilier est le type de structure (complexe, simple ou circulaire). En revanche, seuls les nuclus taient lis aux diffrents types de structures complexes (chambre centrale, chambre latrale ou mixte).

    Figure 139 : bilan des tests de corrlation entre les diffrentes catgories de mobilier et les principales

    variables observes (e.g. la prsence darmatures perantes et tranchantes, de vases entiers, dindustrie osseuse et densembles de poinons est lie lge)

    3.1.5.1. Lindustrie lithique

    Lindustrie lithique taille

    Lindustrie lithique taille est la catgorie de mobilier la plus reprsente lchelle du

    complexe puisque 113 individus taient associs des lames, des armatures ou des nuclus. Si la prsence dindustrie lithique taille dans la tombe nest associe ni lge (p = 0,315), ni au sexe (p = 0,585), ni la zone du complexe (p = 0,932) ; en revanche elle est lie au type de structure (p = 0,028) : elle est prsente dans 87,8% du corpus complexe (n = 43), contre 71,4% du corpus simple (n = 40) et dans 60,0% des structures circulaires (n = 12).

    Lindustrie laminaire La prsence de lames et de lamelles nest lie ni lge (p = 0,556), ni au sexe

    (p = 0,618), ni la zone du complexe (p = 0,646) ; en revanche elle se rapproche de la significativit statistique en fonction du type de structure (p = 0,086) : elle est prsente dans 83,7% du type complexe (n = 41), 69,6% du type simple (n = 39) et 60,0% du type circulaire (n = 12).

    Les armatures La prsence darmatures perantes est lie plusieurs facteurs : - lge (p = 0,017) : seul 1 sujet immature de moins de 10 ans (MF-12a) tait associ

    une armature perante, contre 19 adultes ; - le sexe (p = 0,013) : aucune femme ntait associe une armature perante, contre

    cinq hommes ;

    IndustrielithiquetailleLamesetlamellesArmaturesperantesArmaturestranchantesNuclusIndustrielithiquepolieOutillagedemoutureCramiqueVasesentiersIndustrieosseuseEnsemblesdepoinonsMacrofauneMalacofaunemarinePossiblesflches

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    252

    - la zone (p = 0,003) : 12 individus taient associs des armatures perantes Can Gambs-1 (23,5%), 6 la Bbila Madurell (6,3%%) et 2 Can Gambs-2 (40,0%). La rpartition spatiale est galement significative si lon isole Madurell Sud, puisque sur les six cas de la Bbila Madurell, aucun ntait situ dans ce secteur (p = 0,004) ;

    - au type de structure (p = 0,020) : des armatures tranchantes ont t retrouves dans 11 structures complexes (22,4%), 5 structures simples (8,9%), mais dans aucune structure circulaire. La rpartition entre les diffrents types de structures complexes est proche de la significativit statistique (p = 0,059) puisquelles ont t retrouves dans huit structures chambre latrale, trois structures chambre centrale et aucune spulture mixte.

    La situation est similaire pour les armatures tranchantes qui sont galement lies plusieurs facteurs :

    - lge (p = 0,018) : seuls trois sujets immatures de moins de 10 ans (BM-11.3, BM-M.15 et MF-12a) taient associs des armatures tranchantes, contre 25 adultes ;

    - le sexe (p = 0,022) : des armatures tranchantes taient associes huit hommes contre seulement deux femmes (CG-1 162 et CG-1 175) ;

    - la zone : la prsence darmatures tranchantes se rapproche de la significativit statistique en fonction de la zone (p = 0,075) car sur les 28 armatures tranchantes rpertories, 15 se trouvaient Can Gambs-1 (29,4%), 11 la Bbila Madurell (14,5%) et 2 Can Gambs-2 (40,0%). La rpartition est significative lorsque lon isole Madurell Sud o aucune armature tranchante na t mise au jour (p = 0,013) ;

    - le type de structure (p = 0,029) : 14 armatures tranchantes se trouvaient dans des spultures complexes (28,6%), 14 galement dans des spultures simples (25,0%), mais aucune dans des structures circulaires.

    Lanalyse tracologique des lames et des armatures montre des diffrences entre les deux grands ensembles du complexe de la Bbila Madurell-Gambs (Fig. 140). Les armatures utilises comme projectile Can Gambs-1 (29,2%) reprsentent presque le double de celles de la Bbila Madurell (15,9%). Le travail de boucherie est galement presque deux fois plus reprsent Can Gambs-1 (13,9%) qu la Bbila Madurell (7,4%) ; en revanche, la coupe des crales est deux fois plus reprsente la Bbila Madurell (49,8%) qu Can Gambs-1 (24,8%). Le travail de la peau est reprsent dans des proportions semblables, autour de 6%. De plus, la proportion de pices neuves ou ravives avant dtre dposes dans les tombes est similaire dans les deux sites, autour de 39%.

    Figure 140 : pourcentage de pices associes aux principales activits la Bbila Madurell (Gibaja, 2003)

    et Can Gambs-1 (Gibaja et Terradas, 2012)

    0,0%

    10,0%

    20,0%

    30,0%

    40,0%

    50,0%

    60,0%

    Projectile Travaildelapeau

    Boucherie Coupedecrales

    Picesutilises Picesneuves

    CanGambs1

    BbilaMadurell

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    253

    Les nuclus La prsence de nuclus aux cts des dfunts nest lie ni lge (p = 0,144), ni au sexe

    (p = 0,618), ni la zone du complexe (p = 0,110). La rpartition spatiale se rapproche nanmoins de la significativit statistique lorsque lon isole Madurell Sud (p = 0,066) o se trouvait seulement un exemplaire sur les 26 retrouvs. La distribution des nuclus est significative en fonction du type de structure (p = 0,001) : 16 se trouvaient dans des spultures complexes (32,7%), 6 dans des spultures simples (10,7%), mais aucun dans des structures circulaires. Elle est galement significative en fonction du type de structure complexe (p = 0,044) : 11 nuclus se trouvaient dans des spultures chambre centrale (50,0%), contre seulement 3 dans des spultures chambre latrale (14,3%) et 2 dans des structures mixtes (33,3%).

    Par ailleurs, les nuclus de silex blond se retrouvent uniquement dans les spultures : aucun na t dcouvert dans la centaine de structures domestiques rparties sur le complexe (Gibaja, comm. pers.). noter qu Can Gambs-1, huit nuclus de silex blond taient en contact direct avec une lame de hache polie. Cette configuration na pas t observe la Bbila Madurell.

    Lindustrie lithique polie

    La prsence dindustrie lithique polie (haches et herminettes) nest lie ni lge (p = 0,276), ni au sexe (p = 0,335), ni la zone (p = 0,134), ni au type de structure (p = 0,164). On peut nanmoins remarquer que le nombre de haches polies est similaire dans les deux grands ensembles alors que la Bbila Madurell rassemble quasiment trois fois plus dindividus que Can Gambs-1. Cette analyse gagnerait tre affine en fonction de la morphologie des pices et ventuellement de lorigine des matriaux.

    Daprs ltude de A. Masclans et collaborateurs, les pices montrant des traces de travail du bois et de boucherie sont associes aux hommes et celles prsentant des stigmates du travail de la peau sont associes aux femmes (Masclans et al., 2016, p. 13). Aucune corrlation na t observe entre lorigine des matriaux et le sexe des dfunts.

    Loutillage de mouture

    La prsence doutillage de mouture (meules et molettes) nest lie ni lge (p = 0,360), ni la zone du complexe (p = 0,203), ni au type de structure (p = 0,994), mais elle est lie au sexe puisquaucune femme ntait associe de tels objets, contre sept hommes (p = 0,003).

    3.1.5.2. La cramique

    La prsence de cramique nest lie ni lge (p = 0,367), ni au sexe (p = 0,842), ni la zone du complexe (p = 0,423), ni au type de structure (p = 0,786). En revanche, la prsence de vases entiers est lie lge (p = 0,019) puisque seuls 5 immatures dont 1 adolescent et 4 enfants de moins de 10 ans y taient associs, contre 32 adultes. Elle est galement lie la zone (p = 0,023) : 21 individus taient associs des vases entiers Can Gambs-1 (41,2%), 15 la Bbila Madurell (19,2%) et 1 Can Gambs-2 (20,0%). Seul un sujet inhum Madurell Sud tait possiblement accompagn par un vase entier (MS-78A ; p = 0,005). Par ailleurs, Can Gambs-1, huit individus taient accompagns par deux vases ou plus, tandis quil sagit toujours dun exemplaire unique la Bbila Madurell. Enfin, la prsence de vases entiers nest lie ni au type de structure (p = 0,145), ni au sexe (p = 1,000).

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    254

    3.1.5.3. Lindustrie osseuse

    La prsence dindustrie osseuse nest pas lie au sexe (p = 0,254), mais elle est lie lge puisque seulement 7 immatures de moins de 10 ans y taient associs, contre 49 adultes (p = 0,002). Elle est galement lie la zone du complexe (p < 0,001) : 31 individus taient associs de lindustrie osseuse Can Gambs-1 (60,8%), 26 la Bbila Madurell (26,8%) et 1 Can Gambs-2 (20,0%). La rpartition spatiale est galement significative si lon isole Madurell Sud (p = 0,001) o seuls six sujets taient associs de lindustrie osseuse. La prsence dindustrie osseuse est galement lie au type de structure (p < 0,001) : elle tait prsente aux cts de 31 individus inhums dans des structures complexes (63,3%), 17 individus inhums dans des spultures simples (30,4%) et seulement 1 individu inhum dans une structure circulaire (5,0%).

    La prsence densembles doutils en os (de 3 26 exemplaires) est lie lge (p = 0,001) puisquelle concerne 26 adultes, mais aucun immature. Elle se rapproche de la significativit statistique au niveau du sexe (p = 0,070) car elle est associe 8 femmes et seulement 3 hommes. Elle est galement lie la zone du complexe (p < 0,001) : 21 individus taient accompagns par un ensemble doutils en os Can Gambs-1 (41,2%), contre seulement 5 la Bbila Madurell (5,3%) et aucun Can Gambs-2. Seul un sujet associ un ensemble doutils en os tait inhum Madurell Sud (p < 0,001). La prsence densembles doutils en os est galement lie au type de structure (p = 0,010) : elle concernait 15 spultures complexes (30,6%), 9 spultures simples (16,1%) et aucune structure circulaire.

    3.1.5.4. La faune

    La macrofaune

    La prsence de macrofaune nest lie ni lge (p = 0,358), ni au sexe (p = 0,127), ni la zone du complexe (p = 0,448) ; en revanche elle est lie au type de structure (p = 0,015) puisque quelle tait prsente dans 12 spultures complexes (24,5%), 6 spultures simples (10 ?%) et 8 structures circulaires (40,0%). Au moins deux individus (CG-1 130 et CG-1 161) taient associs de la faune sauvage puisquils taient accompagns de bois de cervid, ainsi que de canines de suid dont il est malheureusement impossible de dterminer sil sagissait de sanglier ou de porc domestique. Trois autres individus ont galement livr des canines de suid (CG-1 162, BM-M.8 et MS-10).

    La malacofaune

    La prsence de malacofaune marine nest pas lie lge (p = 0,486), mais elle est lie au sexe (p = 0,029) puisque seule une femme contre six hommes y tait associe. Elle nest pas lie la zone du complexe (p = 0,148), mais elle se rapproche de la significativit statistique en fonction du type de structure (p = 0,083) : elle tait prsente dans 7 spultures complexes (14,3%), 8 spultures simples (14,3%) et 7 structures circulaires (35,0%).

    3.1.5.5. Les objets disparus

    Des indices dobjets disparus comme des peaux ou des tissus recouverts de pigment rouge ont t mis en vidence Can Gambs-1, mais aucun lment de ce type na t repr la Bbila Madurell ou Can Gambs-2.

    Parmi les lments disparus, nous avons galement voqu la prsence de possibles poignes de flches dans les tombes. La prsence de ces armatures possiblement emmanches

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    255

    se rapproche de la significativit statistique en fonction de lge (p = 0,084) puisquelle concernait huit adultes et aucun immature. Elle est galement proche de la significativit statistique en fonction du sexe (p = 0,070) car elles taient associes trois hommes, mais aucune femme. Elle est lie la zone (p = 0,017) : six possibles dpts de flches ont t rpertoris Can Gambs-1, un la Bbila Madurell et un Can Gambs-2. Aucun ne se trouvait Madurell Sud (p = 0,040). Elle nest pas lie au type de structure (p = 0,411).

    3.1.5.6. Bilan

    Si la grande majorit des dfunts est accompagne par au moins un lment de mobilier, le nombre dobjets par individu est li lge (p = 0,015). Les sujets adultes ont tendance avoir plus dobjets que les sujets immatures (Fig. 141) : seuls des adultes taient associs plus de 20 objets et linverse les individus ne prsentant aucun objet taient principalement des enfants. En revanche, le nombre dobjets par individu nest pas li au sexe (p = 0,684).

    Figure 141 : pourcentage dindividus associs aux diffrentes catgories de nombre dobjets en fonction

    de lge

    La rpartition spatiale du nombre dobjets par individu est proche de la significativit statistique (p = 0,053). Si Can Gambs-1, comme la Bbila Madurell, la majorit des dfunts observables est associe 1 4 objets, la proportion de sujets inhums avec plus de 10 objets est plus de deux fois plus haute Can Gambs-1 qu la Bbila Madurell (Fig. 142). La situation est encore plus nette pour les individus enterrs avec plus de 20 objets, qui reprsentent 13% du corpus de Can Gambs-1 mais qui sont absents la Bbila Madurell. Il faut nanmoins souligner que la situation est indterminable pour prs de la moiti du corpus de la Bbila Madurell. En revanche, la rpartition spatiale du nombre dobjets par individu est significative si lon isole Madurell Sud (p = 0,039), o plus de la moiti des sujets observables taient associs 1 4 objets.

    11%

    30%

    15%11%

    0%

    33%

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    33%

    0 14 59 1019 >20 Indt.

    Pourcentagedindividu

    s

    Nombredobjets

    Immatures Adultes

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    256

    Figure 142 : pourcentage dindividus associs aux diffrentes catgories de nombre dobjets en fonction

    de la zone

    Le nombre dobjets par individu est galement li au type de structure (p = 0,005). La majorit des structures simples et circulaires contenait entre 1 et 4 objets, alors que la rpartition est plus homogne dans les structures complexes qui tendent avoir plus objets : parmi les sept sujets inhums avec plus de 20 objets, six reposaient dans une structure complexe (Fig. 143). En revanche, il nest pas li au type de structure complexe (p = 0,182), bien que lon puisse remarquer que cinq des sept individus associs plus de 20 objets taient inhums dans une spulture chambre centrale.

    Figure 143 : pourcentage dindividus associs aux diffrentes catgories de nombre dobjets en fonction

    du type de structure

    3.1.6. Fermeture et oubli de la tombe

    lexception dun possible dpt de vase dans les spultures CG-1 167 de Can Gambs-1 et MS-2 de la Bbila Madurell, aucun lment ne permet dvoquer lexistence de gestes postrieurs la fermeture de la tombe. A. Martn et collaborateurs (sous

    0%

    40% 40%

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    0% 0%

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    0 14 59 1019 >20 Indt.

    Pourcentagedindividu

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    Nombredobjets

    CanGambs2 CanGambs1 BbilaMadurell

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    17%

    3% 5% 3% 0% 0%

    89%

    0 14 59 1019 >20 Indt.

    Pourcentagedindividu

    s

    Nombredobjets

    Complexe Simple Circulaire Indt.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    257

    presse) proposent nanmoins que des objets auraient t dposs dans la tombe aprs le dpt du corps dans au moins trois cas (MS-8, MS-61 et MS-67). La prsence de traces daction du feu sur les ossements des deux individus de la spulture E-28 pourrait voquer un geste de condamnation par le feu, mais il sagit dune spulture perturbe et aucun lment fiable ne permet daller dans le sens de cette hypothse.

    3.1.6.1. Couverture de la chambre

    Parmi les 133 cas observables, 26 spultures taient closes par une ou des dalles de conglomrat cales par des pierres. Il sagit en majorit de structures chambre latrale (Fig. 144). Au moins trois tombes ont t rouvertes, probablement loccasion de pillages (CG-1 186, BM-11.3 et BM-M.9). Quatre contenaient deux individus qui ont t inhums successivement dans un moins un cas (CG-1 497). De plus, au moins 21 spultures qui ne prsentaient pas de dalle ont livr des pierres en surface de la chambre. Il sagit cette fois surtout de structures chambre centrale.

    La prsence de dalle est lie celle de pierres (p < 0,001). Si elle nest pas lie lge (p = 0,461) ou au sexe (p = 0,476), elle est en revanche lie la taille de la fosse (p = 0,001) puisque seules de grandes ou trs grandes structures taient recouvertes de dalles. Elle est galement lie au type de structure (p < 0,001) : tous les types sont reprsents, lexception du type circulaire. Nanmoins, deux structures circulaires taient peut-tre recouvertes de dalles : il sagit de la structure MS-2 qui prsentait une petite dalle verticale sa surface et de la structure MS-21a qui tait recouverte de trs gros blocs de pierre. En revanche, la prsence de dalle nest pas significative en fonction du type de structure complexe (p = 0,160).

    Figure 144 : nombre de structures associes aux diffrents types architecturaux en fonction de la prsence

    de dalle de couverture

    3.1.6.2. Visibilit des spultures

    Labsence de recoupement par des structures prhistoriques, que ce soit Can Gambs-1 et 2 ou la Bbila Madurell, ainsi que des indices de perturbation ou de pillage dans au moins 49 cas (29%) sur les 131 observables, tmoignent dune signalisation des spultures. A. Martn et collaborateurs (sous presse) ont propos lexistence de possibles tumulus de terre et de pierre pour au moins huit structures de la Bbila Madurell, mais il sagit dun aspect mal document. Le fait que les seuls recoupements observs impliquent des structures

    5

    9

    3

    5

    0

    4

    9

    43

    5

    0 0

    Central Latral Mixte Simple Circulaire Indt.

    Nombrede

    structures

    Typedestructure

    Dalle Pierres(sansdalle)

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    258

    domestiques romaines et ibriques suggrent que les spultures taient probablement visibles au moins durant la dure de lutilisation du complexe, soit environ 450 ans. 3.2. Implantation des structures spulcrales

    3.2.1. Une rpartition htrogne

    Environ 2,2 km spare les spultures les plus mridionales du secteur de Madurell Sud

    du petit ensemble de Can Gambs-2 (cf. Fig. 6). Les structures spulcrales ne sont pas rparties uniformment au sein du complexe (Fig. 145). Au nord, les cinq tombes de Can Gambs-2 forment un ensemble dense denviron 58 m. Elles sont distantes de la ncropole de Can Gambs-1 denviron 1 km. Les 47 spultures sont rparties sur environ 5000 m. Les structures les plus mridionales de Can Gambs-1 sont spares des premires tombes du secteur de Mas Duran par une zone vide denviron 500 m ( lexception de la spulture E-28, isole sur le secteur A de Can Feu). la Bbila Madurell, les structures spulcrales sont rparties en lots plus ou moins denses sur une surface denviron 9,5 ha. Les 19 tombes de la zone nord sont rparties sur environ 4500 m. La densit moyenne de spultures est plus importante au sud de la briqueterie, o au moins 72 structures ont t rpertories sur une surface denviron 1 ha. En revanche, les 25 tombes de Madurell Sud forment un ensemble lche denviron 6,3 ha.

    Figure 145 : densit moyenne de spultures en fonction de la zone (Can Gambs-2 nest pas reprsent ici

    car sa densit atteint 86 spultures au km)

    Le complexe prsente un dnivel denviron 40 m, le petit ensemble de Can Gambs-2 tant situ environ 210 m au-dessus du niveau de la mer, la ncropole de Can Gambs-1 vers 195 m ASM et les spultures de la Bbila Madurell vers 170 m ASM (cf. Fig. 6 et Fig. 66).

    Daprs le modle ralis par B. Morell (cf. partie 1), les diffrents ensembles ont t utiliss simultanment. Lanalyse des nouvelles dates permettra daffiner lhistoire du complexe et peut-tre de dterminer si la zone la plus dense au sud de la briqueterie correspond au noyau initial de la ncropole ou si les tombes les plus anciennes sont rparties alatoirement dans tout le complexe.

    Aucune structure domestique na t mise en vidence Can Gambs-1, mais il est possible quelles aient t plus affectes par lrosion que les tombes, creuses profondment

    0

    1

    2

    3

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    8

    9

    10

    CanGambs1 Norddelabriqueterie

    Suddelabriqueterie

    MadurellSud

    Densit

    moy

    enne

    despu

    lturesa

    ukm

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    259

    dans le sol (Roig et Coll, 2010, p. 95). En revanche, plus dune centaine de fosses domestiques en creux taient rparties sur lensemble de la Bbila Madurell, parmi les spultures (Fig. 146). La question de la contemporanit de ces structures domestiques avec les spultures nest pas rsolue, mais aucun recoupement nest observ.

    Parmi ces structures, au moins deux ont livr des restes humains : la structure D-55 tait situe sur le secteur A de Can Feu, au nord de la spulture E-28, et a livr 26 dents correspondant un individu adulte (Mercadal, 1988) ; la structure H-5, localise dans la bande H du secteur de Mas Duran, contenait plusieurs os de pied appartenant un sujet de taille adulte. Daprs A. Martn et collaborateurs, los maxillaire et la mandibule de D-55 voire peut-tre la tte osseuse dans son ensemble devaient tre entiers lors de leur dpt (Martn et al., sous presse). La prsence de restes humains pars dans des structures domestiques, dont la rutilisation est atteste des fins spulcrales dans plusieurs cas, pose ainsi la question de pratiques plus complexes que la simple inhumation dun cadavre dans une fosse.

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    260

    Figure 146 : rpartition des structures domestiques et des spultures lchelle du complexe

    (SIG : G. Remolins, thse en cours)

  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    261

    3.2.2. Diffrents modles dimplantation

    La coexistence de diffrents modles dimplantation des spultures lchelle du complexe pose la question de la cration de ces ensembles. Une ncropole comme la Bbila Madurell ne correspond-t-elle qu une juxtaposition de petits lots tels que Can Gambs-2 ou lorganisation se fait-elle une plus grande chelle ? Pour tenter de rpondre cette question, nous nous sommes penchs sur trois secteurs fonctionnant des chelles diffrentes : le groupe de tombes de Can Gambs-2, considr comme un ensemble part entire malgr son faible effectif, la bande G du secteur de Mas Duran, o les spultures forment un lot dense dans la zone centrale du complexe, et enfin le secteur de Madurell Sud, caractris par une implantation clairseme des structures.

    Lensemble de Can Gambs-2 est form par cinq spultures individuelles regroupes sur un espace denviron 58 m (Fig. 147). La proximit gographique des structures, en particulier UF1, UF13 et UF16 qui sont distantes de moins dun mtre les unes des autres, est importante. Malgr un dcalage, les deux datations radiocarbone disponibles se chevauchent : la contemporanit des tombes est donc possible. Laspect le plus frappant est certainement la coexistence de trois types de structures au sein dun corpus si rduit. En effet, si lidentit biologique des dfunts (des adultes), leur position (sur le dos, bras plaqus le long du corps, membres infrieurs flchis) et leur orientation (nord-sud) renvoient une image homogne, une telle diversit architecturale est remarquable dans un si petit ensemble.

    Figure 147 : plan de rpartition des spultures de Can Gambs-2 et du mobilier associ

    linverse, seuls deux types de structures sont reprsents dans la bande G du secteur

    de Mas Duran : huit structures simples et deux structures circulaires sont rparties sur un espace denviron 500 m (Fig. 148). Les spultures BM-G.4, BM-G.5, BM-G.13 et BM-G.9 sont alignes selon un axe nord-sud. Les spultures BM-.10 et BM-G.12 sont situes au bout de cet alignement. Les tombes sont rparties selon une distance rgulire comprise entre deux et trois mtres. Les spultures BM-G.7 et BM-G.14 sont excentres dune dizaine de mtres par rapport cet alignement, de mme que les tombes BM-G.17 et BM-G.18, situes environ neuf mtres au sud-est de BM-G.12. Les datations obtenues dans le cadre du projet Sepulturas Neolticas sont comprises entre le dernier tiers du Ve et le premier tiers du IVe millnaire.

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  • Chapitre 4 Le complexe de la Bbila Madurell-Can Gambs : analyses transversales

    263

    La profondeur des structures simples est comprise entre 10 et 105 cm. Il est possible que certaines dentre elles correspondent des spultures chambre centrale dont lavant-fosse aurait t arase.

    Ces tombes simples renvoient une image homogne : lorientation des fosses et des corps est globalement nord-est/sud-ouest et les dfunts ont t inhums selon les modalits classiquement observes dans les Sepulcres de fossa (sur le dos, les bras plaqus le long du corps, avec une certaine variabilit de la position des avant-bras, les membres infrieurs flchis et probablement relevs dans au moins trois cas).

    lexception des deux sujets immatures de la structure BM-G.14, il sagit dindividus adultes et notamment dadultes de plus de 40 ans (cf. chapitre 3, 2.2.2.1.). Cette concentration de sujets de plus de 40 ans va dans le sens dune inhumation prfrentielle des adultes et notamment des adultes matures au nord du complexe (cf. 2.1.1.2.). Les deux sexes sont reprsents, la majorit des individus tant de sexe indtermin.

    Les deux structures circulaires sont situes respectivement en bordure nord et est de cet ensemble. Elles abritaient chacune deux dfunts et semblent avoir t perturbes. Dans les deux cas, les sujets sont placs contre la paroi nord de la fosse dans une position hypercontracte dans le cas du sujet A de BM-G14 (la position initiale du sujet B est indtermine) et dans la position classiquement observe dans les Sepulcres de fossa dans celui du sujet A de BM-G.4 (la position initiale du sujet B est galement indtermine). Ces deux structures se distinguent galement du reste des inhumations de la bande G et de faon gnrale du reste de la Bbila Madurell car elles ont livr des restes de bovin : une corne pour BM-G.4 et une mandibule et dautres os pour BM-G.14. Un canid en connexion anatomique se trouvait galement dans la structure BM-G.4, sur le ct droit, la tte sur le bassin de lindividu A (Pou et Mart, 1995, p. 134).

    En dehors de ces restes de faune, ces deux structures nont livr aucun lment de mobilier remarquable. linverse, deux spultures qui contenaient respectivement 15 et 11 objets, rassemblent tous les lments classiques de lassemblage Sepulcres de fossa. Il sagit de BM-G.10 et BM-G.12, distantes de seulement 2 m lune de lautre. Elles ont livr des armatures, des nuclus, des haches et des parures en variscite, ainsi quun ensemble de poinons pour BM-G.10 et une meule pour BM-G.12. Les tombes BM-G.17 et BM-G.18 qui abritaient des hommes matures, ont galement livr un nombre dobjets assez important et notamment des armatures.

    Lalignement de six spultures dans la bande G du secteur de Mas Duran, selon une distance faible et rgulire, est remarquable. Au sein du complexe, lorganisation des tombes en files a t voque par J. Roig et J. M. Coll propos des spultures de Can Gambs-1 (Roig et Coll, 2010, p. 95). Sil est difficile daffirmer la pertinence de cette observation, dautant plus que dans la bande G qua