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DOSSIERS ÉTUDES ET PROSPECTIVE L’anticipation et la prévoyance L’adaptation de notre société Bien vieillir et vivre ensemble © Picture Art • Fotolia.com Seniors Les COUV • JP SENIORS 18/07/13 14:09 Page COUV1

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DOSSIERS ÉTUDES ET PROSPECTIVE

L’anticipation et la prévoyanceL’adaptation de notre sociétéBien vieillir et vivre ensemble

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Michèle Delaunay au forum « Bien vieillir » de Laval le 4 juin 2013.

« Changer le regard sur l’âge... »

Michèle Delaunay,Ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires Sociales et de la Santé,

chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie

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'est sans doute l'un desdossiers, avec son corollairelogique celui des retraites,qui marquera le plus pro-fondément les prochainesdécennies.

Car nous sommes confron-tés, avec force, à une tripleproblématique. L'allonge-

ment de la durée de vie, la place des seniors dans lemonde actif (on pense bien sûr aux contrats degénération mis en place par le Président Hollande)et enfin, la dépendance qui à terme devrait devenirune des nouvelles branches de l'Assurance maladie.

De cette combinaison, des approches qu'elle sous-tend, mais aussi des ambitions qu'elle peut et doitgénérer est né ce troisième dossier, qui poursuit etamplifie les précédents rapports d'étape que nousavions rédigé en leur temps et que nous avons tenuà réactualiser aussi régulièrement que possible.

Un simple exemple suffit à démontrer l'évolution deplus en plus rapide sur la planète des comportements.La progression des ventes en ligne n'est-elle pas dû,notamment, malgré la baisse du pouvoir d'achat, aux«silver surfer» comme il est d'usage de les dénommer,avec une progression de 27% sur les plus de 65 ans?

La France, même si elle n'a pas encore mis en placecomme au japon des supermarchés dédiés au troi-sième âge, prend très au sérieux cette nouvelledonne, notamment, par un développement des ser-vices à la personne, véritable gisement d'emploipourtant insuffisamment encouragé !

De l'anticipation et la prévoyance à l'accompagne-ment, de la nécessaire adaptation de notre sociétéau bien vieillir et vivre ensemble, nous avons sou-haité procéder à un panorama qui englobe aussi leproblème de l'emploi des seniors et les orientationscomme les grands enjeux qu'il convient de prendreen compte dès à présent.

Pour ce faire, autour du Ministre Michèle Delaunay,Chargée des personnes âgées et de l'autonomie,nous avons souhaité ouvrir un vaste débat avec lesprincipaux professionnels de ce secteur, tant dansle secteur médical que politique ou économique,sans oublier les différentes administrations qui ensont partie prenante.

En ce domaine, plus que dans beaucoup d'autres,tout est en effet lié et seule une vision transversalepeut permettre d'aborder ces questions qui concer-nent chacun d'entre nous, tant il est vrai quecomme le rappelait Malraux : on ne voit vieillir queles autres...

C'est un malheur qu'il y a trop peu d'intervalle entre le tempsoù l'on est trop jeune, et le temps où l'on est très vieux.

Montesquieu

UNE NOUVELLEPLANÈTE...

Alain de Tilière.

CPAR ALAIN DE TILIÈREPrésident du Comité Éditorial

AVANT PROPOS

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5 • Avant-proposPar Alain de TILIÈRE,

Président du Comité Editorial

• Grands entretiens

10 • L’entrée en âge : le début d’une autre vieEntretien avec Michèle DELAUNAY,

Ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la santé,

chargée des Personnes âgées et de l’autonomie

13 • Faciliter la vie des personnes âgées en adaptant l’environnementEntretien avec Sylvain DENIS,

Vice-président du Comité national des retraités et des personnes âgées (CNRPA)

L’ANTICIPATION ET LA PRÉVOYANCE

18 • La prévention pour retarder la perte d’autonomieEntretien avec le Dr. Jean-Pierre AQUINO, Gériatre

20 • La CNAV : Les Caisses de retraite agissent pour prévenir la perte d’autonomie

21 • Le gérontopôle de Toulouse : une référence gériatrique deniveau internationalEntretien avec le Professeur Bruno VELLAS,

Coordinateur du pôle-gérontologie du CHU de Toulouse et responsable du gérontopôle

23 • Essilor, leader au service de la santé visuelleEntretien avec Nicolas DE LAMBERT,

Directeur Général Essilor France

L’ADAPTATION DE NOTRE SOCIÉTÉ

26 • Le vieillissement, une véritable opportunité !Entretien avec Luc BROUSSY,

Conseiller général du Val d’Oise, auteur du rapport sur « l’adaptation de la société

au vieillissement de sa population»

29 • Synerpa : avec les résidences services seniors, l’organisation de la filière se poursuit

31 • Optimiser la gestion des EHPADEntretien avec Eric TABOUELLE,

Président d’Helpévia

32 • Les perspectives internationales de l’avancée en âgeEntretien avec Martine PINVILLE,

Députée de la Charente

37 • Des logements adaptés

39 • Maisons de retraite privées : un hébergement moderne et sécurisé au juste prixEntretien avec Florence ARNAIZ-MAUMÉ,

Délégué générale du Synerpa

41 • La CNAV : «Des modes d’accueil intermédiaires au serviced’un véritable projet de vie sociale»

42 • Les territoires face au défi du vieillissement

SOMMAIRE

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44 • Transdev s’engage en faveur de la mobilité des seniors

46 • Les nouvelles technologies au service de l’autonomie

48 • MEDeTIC Technologies, des solutions de logements connectésEntretien avec Philippe METZENTHIN,

Président du groupe MEDeTIC

49 • Une innovation technologique et sociale pour les seniorsEntretien avec Ludovic SAVARIELLO,

Directeur général de Sairenor

51 • Changer le regard sur le vieillissement

52 • Faire de la France un leader de la Silver Économie

L’ACCOMPAGNEMENT

56 • Le maintien à domicile : une priorité nationale

58 • M@DO, la maison de retraite à domicileEntretien avec Evelyne SANCIER,

Directrice du projet Assistance pour l’Autonomie à la Fondation

• POLITIQUE DE SANTÉ

61 • MGC, des solutions pour chacun, une mutuelle pour tousEntretien avec Patrice GUICHAOUA,

Président du Conseil d’Administration de la Mutuelle Générale des Cheminots

62 • La nutrition : une des clés de la longévité

64 • La prévoyance, un engagement historique de la Mutuelle Nationale des HospitaliersEntretien avec Dominique BÉNÉTEAU, Président de la MNH Prévoyance

67 • L’APA face au coût de la dépendance, une difficile équation

69 • Dépendance, il est urgent de soutenir les aidantsEntretien avec Renaud DESVIGNES,

Directeur Marketing de Natixis Assurances

70 • Les solutions d’optimisation de votre action socialePar Marion LE CAM,

Directrice CESU Social, Chèque Domicile, Groupe Chèque Déjeuner

72 • Le bénévolat un rôle décisif

74 • Quand les personnes âgées en situation de pauvreté deviennent « les vieux amis » des bénévolesEntretien avec Jean-François SERRES,

Secrétaire général de l’Association « Les petits frères des Pauvres »

77 • Améliorer la prise en charge globale des personnes âgées

80 • Le « reste à charge » au cœur du débat

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SOMMAIREBIEN VIEILLIR ET VIVRE ENSEMBLE

84 • « Bien vieillir, vivre ensemble » : les villes s’engagent

86 • L’Ufolep, tous les sports autrement pour le bien-être actif des seniorsPar Laurence NADAUD,

Chargée de mission « Seniors »

LA PROTECTION SOCIALE, ORIENTATIONS ET ENJEUX DE SOCIÉTÉ

94 • L’humain fait la force de MutexEntretien avec Thierry MASSON,

Président du Directoire de Mutex

97 • Vers un nouveau contrat social ?

100 • Financer la dépendance, un vrai jeu de solidarité

102 • Les seniors, une clientèle prioritaire pour BNP ParibasEntretien avec Cécile ROUZAULT,

Responsable de la clientèle des seniors

103 • La retraite par capitalisation encore taboue en France

EMPLOI DES SENIORS

108 • Emploi des seniors : un enjeu pour la croissance économique

110 • Les seniors, un atout pour l’établissementEntretien avec Jean-Louis REY,

Directeur général de l’Agence Centrale

des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS)

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Vous avez déclaré que l’objet de votre missionétait de répondre à cette interrogation: «Quefaire pour vivre jusqu’au bout en demeurantprésent au monde» quelles réponses comptezvous apporter?ivre jusqu'au bout en demeurant présent au mondesignifie que l'entrée dans le troisième âge n'est passynonyme de « début de la fin », mais le début d'uneautre vie - après la vie professionnelle. Et cette vie vautpleinement d'être vécue, jusqu'au bout, et avec envie!

Il s'agit donc, d'abord, de donner une vision positivede l'avancée en âge. Aujourd'hui plus de quinzemillions de nos compatriotes ont plus de soixanteans. Près de dix millions sont très actifs. Les âgésd'aujourd'hui sont souvent les soutiens de leurfamille. Beaucoup gardent leurs petits-enfants (ouarrières petits-enfants) le mercredi ou au momentdes vacances scolaires, certains s'occupent de leursparents en maisons de retraite. Enfin, ils sontpleinement investis dans les associations, les partispolitiques, que ce soit dans des logiques desolidarité, ou plus largement dans des activitésculturelles ou de loisirs. Bref, ils sont présents dansnotre monde. Pleinement.

Mais ce n’est pas tout : vivre jusqu’au bout endemeurant présent au monde signifie aussi que nousallons devoir, plus que les générations précédentes,anticiper notre propre vieillissement, afin de prévenir,

autant que possible, une éventuelle perted’autonomie. Nous pourrons le faire grâce à la foisaux technologies pour l'autonomie, à une activitéphysique régulière, et à un suivi médico-social plusapproprié. Ce défi doit être relevé par tous,collectivement et individuellement.

Il s’agit donc de porter une vraie « révolution del’âge». Et je suis certaine que la génération des baby-boomers, celle qui a fait soixante-huit notamment,saura porter cette nouvelle révolution.

En France l’espérance de vie ne cessed’augmenter, comment adapter la sociétéfrançaise au vieillissement ? Adapter la société au vieillissement, c'est se poserla question de l'environnement de la personne âgée.Maintenir une personne âgée à domicile supposenon seulement de réfléchir aux moyens d’adapterson propre logement, mais aussi de réfléchir àl’accessibilité de son quartier, de sa ville, de sesmoyens de transport... Il nous faut donc agir dansplusieurs directions pour donner les moyens àchacun d'adapter son logement afin qu'il ne soit pasun frein à l'autonomie, et donner aux collectivitéslocales les outils pour penser le vieillissement deleurs populations. Cela concerne aussi bien laconception de nouveaux habitats collectifsrassurants pour nos âgés, que la manière dont ondoit envisager l’aménagement des nouveaux

Michèle Delaunay.

ENTRETIEN AVEC MICHÈLE DELAUNAYMinistre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la santé,

chargée des Personnes âgées et de l’autonomie

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L’ENTRÉE EN

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quartiers pour que la personne âgée puisse continuerà être en prise avec son environnement et tout ce quise passe autour d'elle. Il faut aussi mener uneréflexion sur la mobilité, facteur importantd’autonomie. Cela implique de se poser les questionsdu développement du transport à la demande, desconditions du maintien du permis de conduire, de la

sécurité routière pour l’âgé conducteur ou piéton,mais aussi du développement des technologiessécurisantes de soutien à l’autonomie au volant.Enfin, adapter la société au vieillissement, c’est acterl’apparition sociale d’un citoyen nouveau, âgé, qui aune histoire, une mémoire à transmettre, qui abeaucoup plus de temps pour penser à lui et à rester

Les Seniors - 11

ÂGE :LE DÉBUT D’UNE AUTRE VIE

GRAND ENTRETIEN

Le vieillissement de la population représente un progrès et une chance maisconstitue aussi un défi : il est nécessaire d’adapter la société française à cetterévolution de l’âge. La future loi «autonomie», avec ses trois composantes,anticipation-prévention, adaptation de la société au vieillissement, etaccompagnement de la perte d’autonomie, devrait y répondre.

Lancement du projetMONALISA à Amiens avec Brigitte Ayrault,l’épouse du PremierMinistre Jean-Marc Ayrault.

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actif, totalement inséré dans la société. Un âgé quise connecte souvent à Internet, qui découvre sonrôle de grand-parent et qui a surtout l’envie et ledevoir de créer de nouvelles solidarités entre lesgénérations. Logement, transport, urbanisme,solidarités,… C’est en menant une réflexion sur tousces sujets, avec le prisme de l’âge, que nouspourrons adapter la société au vieillissement.

Pourquoi avoir lancé la mobilisation nationalecontre l'isolement des personnes âgées ?La part des âgés en situation d’isolement relationnela augmenté de manière assez sensible cesdernières années. 21% des plus de soixante-quinze ans étaient en situation d’isolementrelationnel en 2012 selon l’Observatoire de laFondation de France, contre 16% en 2010. Or,l’isolement social des âgés est un facteurindéniable de la perte progressive d’autonomie,d’autant plus que ce sont les plus précaires quisont les plus isolées. Il m’a donc sembléessentiel de lancer cette mobilisation nationaleavec les associations, mais aussi avec les caissesde retraite et les institutionnels, qui s’impliquentdéjà aujourd’hui au quotidien pour cette cause.L’objectif est de travailler à décloisonner lesinitiatives existantes, à les démultiplier, et à lesmettre en cohérence. Mme Brigitte Ayrault,l’épouse du Premier ministre, m’a fait la grandejoie d’accepter d’être la marraine de cettemobilisation. Et toutes les deux, nous entendonsbien que cette mobilisation soit une démarchepositive, dynamique, et non une initiativecompassionnelle. Ce défi est, lui aussi, uneopportunité pour changer le regard sur l’âge.

Améliorer l’accès despersonnes dépendantesaux maisons de retraiteest indispensable maiscomment résoudre leproblème du coût?Le président de la Républiquel’a réaffirmé le 25 janvier àLille: l’objectif est de favoriserl’accessibilité des établisse-ments pour personnes dépen-dantes, des EHPAD donc, pourtous. Pour diminuer le reste àcharge supporté par lesfamilles, nous allons orienterdavantage les aides publiquesvers ceux qui en ont le plusbesoin. Nous allons aussidemander aux établissementsde réduire leurs coûts : bonnombre pourraient, à l’échelled’un territoire, établir despartenariats pour mutualiserleurs achats et donc réaliserainsi des économies. Il nous

faudra, enfin, agir pour favoriser plus de transparencesur les tarifs et les caractéristiques des éta-blissements. Aujourd’hui, l’offre est illisible, et lesâgés et leurs familles doivent souvent se livrer à unvéritable parcours du combattant pour avoir desinformations. Action sur les coûts, sur les tarifs,solvabilisation publique : telle est notre feuille deroute pour notre future loi « autonomie », quicomprendra, je le rappelle, trois volets : anticipation-prévention, adaptation de la société au vieil-lissement, et accompagnement de la perted’autonomie.

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Visite de Madame MichèleDelaunay dans un EHPAD.

Madame Michèle Delaunay avec BUDDY le robot conçu par le CRIIF(Centre de Robotique Intégrée d’Île-de-France), un prototypedéveloppé pour l’assistance aux personnes âgées.

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Quelle est la mission duConseil national des retrai-tés et personnes âgées(CNRPA) ?réé en 1982, le CNRPA est unorganisme consultatif qui assurela participation des retraités etpersonnes âgées à l'élaboration età la mise en œuvre de la politiqueles concernant. Il est composé detrente-deux membres élus par

trois collèges : grands corps d'État et collectivitéslocales, organismes représentatifs des retraités(syndicats, associations) et personnalités qualifiées.

La consultation du Comité par le ministre estobligatoire sur les projets de textes réglementairesconcernant les personnes âgées et relatifs auxpolitiques de prévention de la perte d’autonomie, de

soutien à la dépendance, de maintien à domicile, decoordination gérontologique et de prise en chargepar les services et établissements. Le Comité peutêtre saisi sur toute question relative aux personnesâgées et participe à l’animation du réseau desComités départementaux des retraités et despersonnes âgées (CODERPA), placés auprès desprésidents de Conseils généraux.

Véritable «réservoir» de représentants, les membres duCNRPA peuvent être désignés pour participer àdiverses instances et organismes comme le Conseil dela caisse nationale de l’assurance vieillesse, laConférence nationale de santé, le Conseil d’orientationdes retraites, le Conseil national de l’organisationsanitaire et sociale, le Comité national de l’alimentation,l’Agence nationale pour l’évaluation et la qualité desétablissements et services sociaux et médico-sociaux,et le Comité consultatif d’accessibilité de la SNCF etc..

Sylvain Denis.

ENTRETIEN AVEC SYLVAIN DENISVice-président du Comité national des retraités et des personnes âgées (CNRPA)

GRAND ENTRETIEN

FACILITER LA VIEDES PERSONNESÂGÉESEN ADAPTANTL’ENVIRONNEMENT

La majorité des personnes âgées françaises vieillissent en bon état de santé.Afin qu’elles gardent leur place dans la société il est nécessaire de leurfaciliter la vie en adaptant leur environnement. Chargé de représenter lesquinze millions de retraités que compte la France, le Conseil national desretraités et personnes âgées s’efforce de faire entendre leur voix.

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Vous établissez un rapport annuel, quellessont les préoccupations majeures desretraités et personnes âgées ?Pouvoir d’achat, mobilité, isolement, adaptation deslogements, les sujets sont variés et récurrents.

Si la question de la revalorisation des retraites n’estpas abordée au sein du Comité, nous ne pouvonsque déplorer la dégradation du pouvoir d’achat despersonnes âgées.

L'allocation de solidarité aux personnes âgées(ASPA), créée en remplacement des différentesprestations qui composaient le minimum vieillesse,est attribuée sous conditions de ressources.« Allocation différentielle », elle varie en fonction desrevenus du bénéficiaire et le montant maximal verséest de 777,16 euros par mois pour une personneseule et de 1 237 euros pour un couple. Beaucoupde retraités, particulièrement des femmes, touchentde très faibles pensions et souvent, par manqued’information, ces personnes ignorent leurs droits,comme par exemple, la mutuelle gratuite. De même,une condition de ressources s’applique pour obtenirla pension de réversion du seul régime général, cequi ampute le niveau de vie de nombreux veufs ouveuves.

Nous constatons une aggravation de la pauvreté despersonnes arrivant aujourd’hui à l’âge de la retraite.Elles ont connu des carrières plus chaotiques queleurs prédécesseurs et leurs pensions sont moinsélevées. La situation devrait empirer dans lesannées à venir, en raison de l’arrivée plus tardive sur

le marché du travail conjuguée à des périodesd’inactivité dues au chômage. Le retraité de 2050sera plus pauvre que celui de 2010 !

Parmi nos préoccupations figurent également les

inégalités de traitement entre personnes âgées ethandicapées. Nous menons un combat pour lacréation d’un droit universel de la perted’autonomie, quel que soit l’âge.

Nous réfléchissons également depuis plusieursannées à l’amélioration de la qualité de vie despersonnes âgées avec notamment l’adaptation deslogements et l’accessibilité des bâtiments et destransports.

Comment les personnes âgées peuvent-elles intervenir dans les décisions qui lesconcernent? Comment organiser cettereprésentation?La représentativité des personnes âgées est un réelproblème. Elles doivent pouvoir s’exprimer, participeret ne pas être laissées de côté. Les retraités sont descitoyens aussi importants que les autres, passeulement au moment des élections où ces quinzemillions d’électeurs deviennent intéressants.

Certes, en tant que délégués du CNRPA nousparticipons à des groupes de travail, mais nousn’avons pas de moyens et souvent nous sommesun prétexte, un alibi. La société civile est variée. Ilfaut reconnaitre l’autonomie citoyenne despersonnes âgées.

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Le vieillissement ne serapas la catastrophe annon-cée, mais il convient d’enprévoir le budget etnotamment le «cinquièmerisque» : la dépendance etson financement...

La majorité des hommes etdes femmes d'âge mûrvieillissent en bon état desanté. Il s’agit d’un pro-cessus lent et progressif quidoit être distingué desmanifestations des mala-dies. Les difficultés d’auto-nomie ne concernent que7% des personnes de plusde soixante ans, encoreque ces barrières d’âgeartificielles n’ont aucunevaleur scientifique ousociale. Pour nous, auCNRPA, la dépendance estun problème majeur maiscependant ne doit pas êtreune excuse pour ne pastraiter les autres problèmesde l’avancée en âge.

La dépense publiqueengendrée par la dépen-dance des personnesâgées peut être évaluée àenviron vingt-quatre mil-liards d’euros en 2010, soit1,3 % du PIB. Mais, cesdépenses sont d’abordconsacrées aux soins(près de quatorze milliardsd’euros), puis à la perted’autonomie (7,7 milliardsd’euros) et, enfin, à l’hébergement (2,2 milliards).Les dépenses de soins sont assurées quel que soitl’âge par la sécurité sociale. Donc le coût direct dela dépendance proprement dite est beaucoup moinsélevé. Cependant il faut ajouter à cela des coûts nonmonétisés comme l’aide apportée par la famille,coûts qui ont été évalués à une dizaine de milliards.

Il est urgent en revanche que la société s'adapte auvieillissement des personnes en bonne santé, enprenant en compte les petits handicaps inhérents àl’âge : une vision et une audition qui baissent, desdéplacements plus lents. Ces personnes ont besoinqu’on leur facilite la vie. Par exemple on pourraitenvisager des trottoirs roulants sur les quais de gare.Pour certaines personnes âgées prendre le train,quand le quai n’est affiché qu’un quart d’heure àl’avance, et que leur place se trouve en tête de la

première rame d’un TGV double, c’est pratiquementmission impossible !

Toutes les adaptations pour les personnes âgéesprofitent aux autres usagers et particulièrement auxfamilles avec de jeunes enfants. Pour franchir uneporte avec un fauteuil roulant la largeur de celle-cidoit être de quatre-vingt centimètres, c’est la mêmetaille pour passer une poussette de jumeaux. Cesadaptations ne sont pas particulièrement couteusessi elles sont prévues au moment de la construction,c’est lorsqu’elles sont effectuées à posteriori qu’ellescoûtent chères.

C’est pourquoi la contribution du CNRPA consiste àapporter des réponses cohérentes et adaptées auxdifficultés de mobilité pour permettre aux personnesâgées de garder leur place dans la société.

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Le vieillissement de la population est un défi majeur qui se poseà la France. Pour y répondre, le gouvernement prépare une loi«autonomie» composée de trois volets : anticipation, adaptationet accompagnement. Il a choisi au préalable de faire appel auxcompétences de plusieurs experts. Parmi eux, le docteur Jean-Pierre Aquino, président du Comité Avancée en âge, a étéchargé d’un rapport sur «anticipation-prévention».

En tant que gériatre quelles sont lesévolutions que vous constatez ?a canicule de l’été 2003, avec ses conséquencesdramatiques en particulier pour les personnes les plusâgées, a suscité une véritable prise de conscienceincitant à la mise en place de réponses sanitaires,sociales et médico-sociales adaptées. L’annéesuivante la spécialité de gériatrie était reconnue et en2007 une circulaire sur les filières gériatriquespermettait de mieux structurer l’organisationhospitalière et extra hospitalière. En outre, on assisteactuellement à un développement de l’enseignementde la gériatrie et de la gérontologie, ainsi que de celuid’une recherche structurée.

Dans les services hos-pitaliers, ainsi qu’enmédecine libérale, lesspécialistes d’organesont pris conscience del’âge souvent avancéde leurs patients et dela nécess i té d ’undouble regard, le leuret celui du gériatre. Lecroisement des disci-plines médicales et lesin te r faces qu i enrésultent sont sourced’une meilleure priseen charge.

Enfin, la prévention dela perte d’autonomiecommence à occuperla place qui lui revient

grâce à des données scientifiques de plus en plusnombreuses. La durée de vie augmentant d’untrimestre tous les ans, l’enjeu est de permettre, auplus grand nombre, de vivre dans les meilleuresconditions physiques et intellectuelles possibles etd’améliorer ainsi l’espérance de vie sans incapacité.

Comment bien vieillir ?Un certain nombre de facteurs « prédictifs » sontcommunément admis pour permettre une avancéeen âge harmonieuse : l’absence d’hypertensionartérielle, de tabac et d’alcool, une alimentationéquilibrée et des activités physiques régulières.

Dr. Jean-Pierre Aquino.

LA PRÉVENTION POUR RETARDERLA PERTE D’AUTONOMIE

ENTRETIEN AVEC LE DR. JEAN-PIERRE AQUINOGériatre

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À ces règles de base, il convientd’ajouter d’autres facteurs importants:une structuration du lien social la plussatisfaisante possible, la capacité àfaire face aux changements, unedynamique de projets…

Mais au-delà, figure la mise en place destratégies conçues pour préserverl’autonomie qui doivent représenter unaxe important des politiques publiques.

Quelles orientations les poli-tiques publiques doivent-ellesprendre pour accompagner levieillissement de la population etretarder la perte d’autonomie? Il y a encore dix ans, les programmations de santépublique mettaient en exergue l’activité physique,l’alimentation et la nutrition comme étant deséléments-clés pour bien vieillir. Aujourd’hui, noussavons qu’il faut aller plus loin. La prévention engérontologie doit prendre une place plus importantedans les dispositifs sanitaires, médico-sociaux etsociaux, mais aussi s’intéresser à l’environnementet au cadre de vie, en incluant l’urbanisme, l’habitat,les transports, la culture, la lutte contre la précarité oul’isolement… Nous sommes passés d’une approcheparcellaire à une démarche préventive beaucoup plusglobale qui implique de fait plusieurs ministères. Onne peut pas imaginer qu’une politique préventive engérontologie ne soit pas interministérielle. Force estde constater que les experts missionnés par lesministres Marisol Touraine et Michèle Delaunayavaient pour objectifs de formuler des préco-nisations couvrant le champ le plus large possible,incluant des mesures individuelles et collectives,mais aussi des mesures organisationnellesconcernant l’environnement.

Jusqu’où peut-on aller dans la prévention dela dépendance ? La meilleure gestion du « capital autonomie »concerne chacun d’entre nous par l’actionpréventive déployée tout au long de la vie. Plusieursaxes de développement doivent être pris encompte..

Le premier territoire de santé c’est le milieu dutravail. L’entreprise est un lieu privilégié où ilconvient de poursuivre l’éducation à la santé et depromouvoir la préparation à la retraite. Pourstructurer efficacement la prévention, les liens entrela médecine du travail et la médecine libéraledoivent être plus étroits.

Le domicile est le deuxième lieu d’une dynamiquepréventive. Entre les personnes parfaitementautonomes et celles qui sont dépendantes, cellesdont la robustesse n’est plus la caractéristique

première et qui sont à la merci d’un stress ou d’unaccident de santé risquant de les mener à uneincapacité. Il convient donc de les repérer et demettre en place un programme de préventionadapté à la fragilité. Prévenir ces situationsreprésente un véritable challenge.

Les établissements d'hébergement pour personnesâgées dépendantes (EHPAD) sont aussi concernés.Il faut veiller à ce que ces structures favorisent unerécupération de la perte d’autonomie, chaque foisque possible, et surtout évitent son aggravation.

Enfin, plusieurs publications récentes soulignentque les personnes âgées hospitalisées, indépen-damment de la maladie causale, se trouvent dansune situation de perte d’autonomie parce quel’hôpital n’a pas pris en compte le maintien de cethandicap dans ses procédures. Il est nécessaire demieux former les équipes soignantes à cet enjeu.Ainsi, la procédure de certification conduite par laHaute Autorité de Santé pourrait prévoir un pland’action à mettre en place dans les hôpitaux pourpréserver l’indépendance des personnes âgéeshospitalisées.

Dans quelles mesures la politique préventivepermet-elle de maîtriser l’évolution desdépenses de santé?Toute action de prévention a un coût plus ou moinsimportant. La question est de savoir si cetinvestissement est rentable à moyen terme. Il estdifficile de répondre à cette question, car denombreux facteurs sont impliqués dans ladynamique préventive (santé, logement, transports..),ce qui rend l’analyse complexe. Mais ce serait unnon-sens économique de ne pas s'impliquer dansune telle démarche préventive, en raison de la qualitéde vie qui en résulte, car ce qui est immédiatementvisible c'est la qualité de vie des personnesconcernées. Sur le long terme le traitement en amontde cette problématique permet bien d’économisersur le coût de la dépendance.

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CNAV110, avenue de Flandre

75019 ParisTél : 01 55 45 50 74

Les régimes de retraite de base, qui ont la responsabilité d’organiser desprestations extra-légales à destination des retraités fragiles mais encoreautonomes, ont acquis un savoir-faire spécifique afin de prévenir lerisque de perte d’autonomie. Celui-ci résulte d’une orientation forte priseconsécutivement à la mise en place de l’APA, et également d’unengagement : accompagner les retraités au fil des ans.

insi, nous avons organisé sur leterritoire un maillage coordonnéde nos politiques d’action sociale.Cette politique interrégime enfaveur du bien vieillir repose sur unprogramme de prévention de laperte d’autonomie s’adressant àchaque retraité, quel que soit lerégime auprès duquel il a cotisé.Nous avons également mis enplace, avec les régimes complé-mentaires AGIRC et ARRCO, une

coordination de nos dispositifs autour du bien vieillirpour favoriser le maintien de l’autonomie desretraités le plus longtemps possible.

L’ensemble de ces actions se structure autour dedimensions correspondant aux grands axes duprochain projet de loi « autonomie et avancée enâge » : anticipation et prévention, adaptation de lasociété au vieillissement et accompagnementindividualisé des retraités les plus fragiles (accèsaux droits, ateliers collectifs de prévention, aidesindividuelles, solutions de logement adapté pour lesseniors autonomes…).La préservation de l’autonomie ne doit passimplement dépendre d’une politique de préventionsanté mais bien d’une politique globale couvrant lesdifférents champs du bien vivre à la retraite :• la prévention relative aux comportements et modes

de vie (alimentation, sommeil, mobilité et pré-vention des chutes, aide à la vie quotidienne…);

• la prévention destinée à lutter contre l’isolement,la solitude et la précarité ;

• la prévention touchant à l’environnement de lapersonne, en particulier le logement.

Nos atouts sont nombreux :• Par notre appartenance «sécurité sociale», nous

bénéficions d’une approche globale de la préventionallant de la santé à la prévention sociale ;

• En accompagnant les actifs dans la préparation de

la retraite, puis au moment de la liquidation de lapension, nous pouvons prodiguer informations etconseils très en amont, ce qui est un enjeuessentiel pour l’avenir ;

• Nous pouvons repérer les retraités confrontés àdes facteurs de risques de perte d’autonomiegrâce aux données dont nous disposons etproposer des offres de services adaptées,notamment aux personnes vivant seules, veufs ouveuves, bénéficiaires de minima sociaux,personnes résidant dans des zones géographiquesisolées ou ayant été hospitalisées, etc.

Au quotidien, nous menons, notamment grâce à nosstructures régionales interrégimes, des actions deprévention primaire et secondaire avec lescommunes et les CCAS, les centres sociaux-culturels, les associations et les Conseils généraux.Ces acteurs mobilisent les énergies et des budgets.Nous avons la conviction que cette mobilisation del’ensemble des acteurs est l’enjeu incontournabled’une politique publique de l’âge cohérente.

Grâce aux partenariats stratégiques que nous avonsnoués, notamment avec l’INPES, l’ANAH,l’UNCCAS et l’UNIOPPS, nous souhaitons que notrerôle soit reconnu afin de participer pleinement audéveloppement d’une nouvelle dimension de laprévention des effets de l’âge, enjeu de sociétémajeur pour affronter le défi de la longévité.

LES CAISSES DE RETRAITE AGISSENTPOUR PRÉVENIR LA PERTE D’AUTONOMIE

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Quel est l’apport du gérontopôlede Toulouse dans la connais-sance de la maladie d’Alzheimer?l’origine de la création de la premièreunité de soins aigus Alzheimer, legérontopôle de Toulouse est le premierCentre mémoire de ressources et derecherche (CMRR) labellisé en France.C’est également en son sein qu’a étécréée la première unité cognitivo-comportementale (UCC).

Initiateur du consortium européen sur la maladied’Alzheimer financé par la Commission européenne,le gérontopôle dirige le réseau du CenGeps sur cettepathologie.

Il participe aux grands essais thérapeutiques de luttecontre la maladie d’Alzheimer, en lien très étroit avecl’UMR INSERM 1027 telle l’étude GUIDAGE publiéeen septembre dans le Lancet Neurology1 et l’étudeMAPT : Multidomaine Alzheimer Preventive Trial.Cette dernière visait à étudier l’impact d’uneintervention multidomaine associant Oméga 3,exercices physiques et nutrition dans la préventiondu déclin cognitif et de la maladie d’Alzheimer. C’estégalement là que sont réalisés les grands essaisthérapeutiques, notamment ceux sur les anticorpsmonoclonaux sur la maladie d’Alzheimer.

Le gérontopôle collabore également aux travauxconcernant les biomarqueurs dans le liquidecéphalorachidien en liaison avec l’équipe du

Professeur Beaulieu à Paris et l’imagerie cérébrale,notamment avec les nouvelles techniques quipermettent, à partir du PET (tomographie parémission de positons), d’observer les plaquesamyloïdes2.

Quelles sont les avancées thérapeutiquesimportantes réalisées par le Centre derecherche clinique? En matière de préventiondes pistes se dégagent-elles?De plus en plus, nous nous orientons vers uneprévention multidomaine. En effet, la maladied’Alzheimer étant multifactorielle, il est difficile depouvoir assurer la prévention par une seule action.Cette démarche multidomaine devra associerl’exercice physique ainsi que la nutrition et lesexercices cognitifs. À côté des grands programmesqui sont réalisés en Europe, notamment dans lecadre du grand projet HATICE auquel participe legérontopôle par l’étude MAPT, se mettent en placedes thérapies ciblées. Elles visent à étudier desanticorps monoclonaux chez les patients qui ont desplaques amyloïdes, Le gérontopôle participe égale-ment aux travaux sur la Sarcopénie, un syndromegériatrique se caractérisant par la fonte de la massemusculaire avec l’avancé en âge et qui est unesource importante de perte d’autonomie.

La prise en charge des personnes âgéesfragiles par le secteur sanitaire et social est-elle adaptée?Il existe trois grandes catégories de personnesâgées : les personnes dépendantes qui représentent

Pionnier en termes de recherche sur la perte d'autonomie despersonnes âgées et sur la maladie d'Alzheimer, le gérontopôle deToulouse qui fédère des équipes de recherche et des cliniciens bénéficied'une notoriété planétaire. Les dispositifs de prévention et de détectionprécoce des populations à risques, initiés par ce centre vont contribuerà la mise en place des politiques publiques de ces prochaines années.

Pr. Bruno Vellas.

ENTRETIEN AVEC LE PROFESSEUR BRUNO VELLASCoordinateur du pôle gériatrie-gérontologie du CHU de Toulouse et responsable du gérontopôle

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LE GÉRONTOPÔLE DE TOULOUSE:UNE RÉFÉRENCE GÉRIATRIQUEDE NIVEAU INTERNATIONAL

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9 % de la population âgée, lespersonnes en bon état de santésoit 60 % de la population âgée, etles personnes âgées fragiles quireprésentent environ 30 % de lapopulation. Les personnes âgéesfragiles mais non dépendantes nesont pas prises en charge parnotre système de santé actuel defaçon spécifique En effet,l’essentiel des forces de lagériatrie est concentrée sur lespersonnes dépendantes. Il fautcontinuer à s’occuper d’elles,mais à ce stade il y a bien souventirréversibilité alors que chez lespersonnes âgées fragiles on peutprévenir la dépendance. Il estdonc important et capital pournotre système de santé de pouvoirrepérer suffisamment tôt les personnes âgéesvulnérables, de rechercher les causes de fragilité etde mettre en place les actions de prévention. Pourque cette intervention soit efficace il faut qu’elle soitciblée, forte et prolongée. Ciblée sur les personnesâgées fragiles, forte en recherchant les causesimportantes de cette fragilité et prolongée par uneaction longue et soutenue avec tous les acteurs dudomicile. Cette action permettrait d’économiser dessommes importantes.

Le centre de recherche est également un lieud’accueil et d’expérimentation sociale,comment travaillez-vous avec les associa-tions et les familles? Pourquoi avoir associéun projet culturel au gérontopôle?Le gérontopôle travaille de façon très étroite avec lesassociations de famille notamment les associations defamille Alzheimer. En ce qui concerne la fragilité c’estavec les associations de personnes âgées elles-mêmesqu’il va falloir agir. L’intégration de la culture dans leprojet de soins et de vie des patients, commeressource complémentaire aux pratiques hospitalières,enrichit la prise en charge de la personne âgée et luipermet de mieux vivre.

L’évolution de la maladie d’Alzheimer est-elle identique dans tous les pays européens?Nous avons réalisé une importante étude ICTUSfinancée par la Commission européenne qui nousa permis d’étudier 1 400 patients atteints de lamaladie d’Alzheimer d’un stade léger à modéré etde les suivre pendant deux ans. De façonparadoxale, on a pu s’apercevoir que, en ce quiconcerne les symptômes cognitifs et la perte descapacités à réaliser des activités de la viequotidienne, la maladie d’Alzheimer évolue defaçon progressive et linéaire dans l’ensemble despays de l’Union européenne. La maladied’Alzheimer est une maladie qui entraîne peu àpeu une lésion sévère au niveau du cortex cérébral.Par contre, nous avons pu observer des différencesen ce qui concerne les troubles du comportement,les entrées en maison de retraite et les tauxd’hospitalisation.

Enfin, il faut aborder le problème de la dépendanceacquise à l’hôpital. En effet, les hôpitaux de Toulouseont réalisé une étude qui a permis d’étudier lesniveaux de dépendance en entrée et sortie del’hôpital ; il a été ainsi constaté qu’un nombre

important de personnes âgées deplus de soixante-quinze ans,hospitalisées, ont un risque de perted’autonomie à l’hôpital. Il est doncessentiel d’adapter notre systèmepour pouvoir prévenir cette perted’autonomie en milieu hospitalierqui risque d’apparaître dans cettenouvelle dépendance.

1 • Revue scientifique médicale britannique2 • Plaques amyloïdes : un agrégat protéique

que l'on retrouve dans les neurones decertaines maladies neurodégénératives,dont la maladie d'Alzheimer

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En 2012, Essilor a célébré le40ème anniversaire de lafusion des sociétés Essel etSilor qui a fondé le GroupeEssilor. Quel en est l’« ines-timable héritage»?ssilor naît de la fusion d’Essel et deSilor, deux entreprises dont lesorigines remontent respectivementà 1849 et 1931. Elles ont dominé lesecteur de l’optique-lunetterie

française dès le milieu du XXe siècle. De cette doubleorigine, le nouveau Groupe, créé en 1972, reçoit desvaleurs entrepreneuriales de confiance partagée, derespect et de valorisation des différences qui le rendentunique et favorisent l’esprit d’initiative, lui permettantd’être constamment en avance sur son temps.Depuis, fort de ses 5000 collaborateurs répartis sur onzesites de production sur le territoire national, Essilor s'estfortement internationalisé déployant son activité dansplus de cent pays dans le monde, regroupant 50700collaborateurs, toujours aussi impliqués car associés àun mode de gouvernance particulier puisqu'ilsreprésentent l’actionnaire principal.

Il a également hérité d’une culture d’entre-prise centrée sur l’innovation. Quelle en estla stratégie ?Essilor est conscient de son rôle et de l’«utilité socialeforte» du Verre ophtalmique: quand nous équipons despersonnes de verres correcteurs, nous leur changeonsla vue mais nous leur changeons aussi la vie. Essilor,numéro un mondial de verres ophtalmiques, tire saréussite d’une stratégie dont l’innovation est le moteurdepuis plus de 160 ans. De la conception à lafabrication, le groupe élabore de larges gammes deverres et de traitements pour corriger et protéger la vueet consacre environ 150 millions d’euros par an à larecherche et à l’innovation afin d’offrir des produits dehaute performance, adaptés aux besoins de chacun.

Quel regard portez-vous sur la «SilverEconomy»?Parce que ces petits morceaux de plastique poséssur le nez ont pour objectif de se faire oublier, ilsoffrent un moyen simple et efficace de bien vivreavec son vieillissement. Avoir une vue mal corrigée,pour une personne âgée, c'est souvent le début de ladésocialisation et de la perte d’autonomie. Desétudes sur l’impact du mal voir chez ce public,disponibles sur le site de l’observatoire des enjeuxde la vision (www.visionimpactinstitute.org),montrent également que le nombre de chutes estmultiplié par deux, avec les conséquences surl’autonomie que l’on connaît. Notre espérance de vie augmente tandis que noscapacités visuelles déclinent. La presbytie survient àpartir de 45 ans. Puis, peuvent apparaître descataractes précoces, liées notamment aux effetscumulatifs des UV sur le cristallin. C’est pourquoiEssilor propose des traitements antireflets quiprotègent des UV et informent sur la capacité duverre à s’en protéger, avec l’indice de protection E-SPF, à la façon des crèmes solaires.Au-delà, nous allons proposer des verres quiprotègent la rétine d’une partie de la lumière bleue,nocive, tout en préservant des effets essentiels à lavie du reste du spectre lumineux. Cette lumière bleu-violet ayant des effets cumulatifs favorisant laDMLA, il est important de s’en préserver dès le plusjeune âge. Après 45 ans, les défenses de l’œildiminuant, cette protection est essentielle.Le verre de lunette va donc désormais bien au-delà dela simple correction du défaut visuel. Avec ces dernièresinnovations élaborées en collaboration avec les équipesde l’Institut de la Vision à Paris, nous entrons dans l’èrede la prévention. Si chacun, ophtalmos, opticiens,assureurs complémentaires, apporte sa pierre à l'édifice,nous relèverons le défi de mieux préserver le capitalvisuel des seniors et nous permettrons au plus grandnombre de bien voir pour vivre mieux, longtemps.

Invention du verre progressif Varilux, création du verre en matièreplastique, personnalisation de la correction visuelle, optimisation dutraitement antireflet jusqu’à la protection contre les ultra-violets etde la lumière bleue nocive… la mission «mieux voir le monde»menée par Essilor passe par l'innovation.

ESSILOR, LEADER AU SERVICEDE LA SANTÉ VISUELLE

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Essilor France64 bis, avenue Aubert94306 Vincennes cedexTél : 01 72 70 75 00Fax : 01 72 70 75 99

Nicolas de Lambert.ENTRETIEN AVEC NICOLAS DE LAMBERTDirecteur Général Essilor France

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«Puisque le vieillissement est inéluctable, transformons-le enautant d'opportunités». Luc Broussy, conseiller général du Val-d'Oise et auteur du rapport sur « l’adaptation de la sociétéau vieillissement de sa population» revient sur les enjeux et lesperspectives de l’«économie du vieillissement».

En quoi le vieillissement est-il uneopportunité pour la France ?n a trop souvent tendance à présenter levieillissement démographique comme unecatastrophe potentielle alors que levieillissement n’est ni plus, ni moins que laconséquence mécanique du plus grand progrèsqu’ait connu le XXème siècle : le quasi-doublement de l’espérance de vie ! De plus,grâce à son taux de natalité dynamique, laFrance va vieillir en s’étoffant tandis que laplupart des pays européens vont vieillir, ayant,dans le même temps, une population quidiminue. On estime ainsi qu’en 2060, les courbesdes populations allemande et française secroiseront au profit de cette dernière.

Puisque le vieillissement est là, alors faisons-enune opportunité. Une opportunité en termesd’emplois, de croissance économique et dedéveloppement industriel. On estime à 350000les capacités de créations d’emplois entre 2010et 2020 dans le seul secteur de l’aide auxpersonnes âgées dépendantes. Mais on voitbien également les potentiels de consommationencore inexploités en direction des seniors. Auxentreprises de s’adapter aux nouveaux besoinsqu’expriment les retraités. En cela, la créationcette année d’une filière industrielle dite «SilverÉconomie » par Arnaud Montebourg, ministreen charge du Redressement productif etMichèle Delaunay, ministre des Personnesâgées constitue un signal fort de ce « colbertisme » participatif dont nous avonsbesoin pour faire décoller ce secteur.

Luc Broussy.

LE VIEILLISSEMENT, UNEVÉRITABLE OPPORTUNITÉ !

ENTRETIEN AVEC LUC BROUSSYConseiller général du Val d’Oise,

auteur du rapport sur « l’adaptation de la société au vieillissement de sa population »

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Vous plaidez pour le maintien à domicile despersonnes âgées. Quelles mesures faudrait-il prendre pour adapter les logements, lesvilles et les territoires au vieillissement dela population?Pour rendre le maintien à domicile possible, c’esttout l’éco-système qu’il convient d’adapter. Lelogement d’abord, condition indispensable de la vieà domicile. Sachant que 75 % des seniors sontpropriétaires de leur logement, il faut lancer unevaste politique d’adaptation en sanctuarisant lesaides de l’ANAH, en permettant aux descendantsde bénéficier du crédit d’impôt de 25 % aujourd’huiseulement réservé aux personnes âgées elles-mêmes et en facilitant l’accès aux aides et àl’information. Mais il faut que les bailleurs sociaux,dans les quartiers, se préparent également à cetterévolution car si aujourd’hui seuls 13 % deslocataires d’HLM ont soixante-cinq ans et plus, ilsseront plus de 35 % dans vingt ans. Nos quartiersdits « sensibles » vont en être totalement recon-figurés. Il s’agit également d’engager un grandtravail d’adaptation des villes : ce qui passe autantpar l’accessibilité que par un mobilier urbain adapté

ou des transports publics urbains qui prennent encompte les besoins d’une clientèle de plus en plusfragile.

Enfin, le vieillissement demeure très divers selonnos territoires. Les seniors sont 13 % aujourd’hui enSeine-Saint-Denis et 32% dans la Creuse. Dans vingtans, on sera respectivement à 21 % et à 46 % ! Lesécarts vont donc s’accroître entre les départementsles plus jeunes et les départements les plus vieux ;ce qui impactera d’abord l’économie locale qui nese développera pas de la même façon selon lesterritoires et le financement de la dépendance, quine peut plus reposer à 72 % sur les financesdépartementales.

Quelles sont les technologies à développerau service des plus âgés? Et quereprésentent les gérontechnologies enFrance aujourd’hui?Il faut d’abord s’attaquer à l’idée stupide selonlequel le robot s’oppose à l’humain. De fait, lesnouvelles technologies n’ont de raison d’être quesi elles sont au service des usagers qui, par cebiais, pourront bénéficier de soins plusperformants (télémédecine), améliorer leursécurité (téléalarme, télésurveillance, braceletsélectroniques...) ou renforcer leurs liens sociaux(visio-conférence, communication...).

Et sur ce point, la France compte un certain retard. Iln’y a que 400000 Français abonnés à la télé-assistance alors que c’est le cas pour plus de deuxmillions de britanniques. Nous n’avons pas encore untissu suffisamment performant de grosses PME alorsque nos chercheurs sont pourtant performants. C’estla raison pour laquelle la filière « Silver Économie »est une formidable opportunité pour mobiliser lesindustriels et les pouvoirs publics. Mais en faced’une offre qui mériterait d’être plus lisible et plusaccessible, il faut qu’existe une demande. Et unedemande solvable. Là le problème est autantéconomique que culturel : il faut habituerprogressivement les Français à anticiper et àcomprendre que s’entourer de technologiespréventives, c’est gagner des années de vie enpleine autonomie.

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La remise des rapportsau Premier Ministre enavril 2013.

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Vous proposez de mieux affirmer et protégerles droits des âgés. Pourquoi?Il faut surtout éviter les discours victimaires selonlesquels les personnes âgées seraient par naturediscriminées. C’est évidemment faux. Les seniors,dans notre société, sont aussi bien épargnants etadministrateurs des sociétés du CAC 40 que pauvreset isolés. En revanche, il convient de rester vigilantspar rapport à des discriminations qui intervien-draient progressivement en fonction de l’âge. LeDéfenseur des droits, ainsi que la HALDE est de plusen plus souvent saisi par des cas où l’avancée en âgeest un facteur de discrimination. Louer une voiture,obtenir un crédit bancaire, louer un logement, avoiraccès à une complémentaire santé à un tarifabordable... : autant de sujets qui font l’objet demesures parfois «âgistes».

Pour faciliter l’accès à l’information, vousproposez de créer des guichets uniques.Sous quelle forme?En effet l’accès à l’information, au conseil et à

l’orientation est un sujet majeur d’anxiété pour lesfamilles confrontées à la dépendance d’un parent oud’un conjoint. Par ailleurs, tout le monde pâtit del’extrême prolifération et confusion d’organismescompétents dans le secteur du vieillissement. Il s’agitd’y voir plus clair en transformant les maisonsdépartementales des personnes handicapées (MDPH)en maisons départementales de l’autonomie. CesMDA rattachées aux conseils généraux, seraient à lafois des guichets uniques pour les familles et une«maison commune» pour les professionnels et lesinstitutions qui en profiteraient pour échanger et secoordonner.

Logement, urbanisme, transports, gérontechnologies,droits, gouvernance : le gouvernement a ici lapossibilité de proposer une grande loi d’adaptation,une loi véritablement interministérielle. Nous ferionsainsi mentir celles et ceux qui pensent que lespolitiques ne pensent qu’aux prochaines élections audétriment des prochaines générations. Nous avons làla capacité de concilier les deux...

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a question du parcours résidentielde la personne âgée sera, à n’enpas douter, au cœur de la réflexiondu futur projet de loi sur l’adap-tation de la société française auvieillissement de sa population.

Les évolutions démographiques etsociologiques de la population vontnécessiter une nouvelle offre d’ha-bitat pour les seniors qui, sans êtreen perte d’autonomie, n’en

demeurent pas moins en situation de fragilité et enrecherche de sécurité.

L’augmentation de l’espérance de vie, la dispersiongéographique des familles, le développement del’emploi féminin conduisent à l’isolement denombreuses personnes âgées dont l’habitat n’estplus adapté. L’entretien du jardin, l’absence detransports ou de commerces à proximité, la présenced’escaliers… deviennent alors autant de facteurs quifragilisent ces personnes.

Faire connaître et reconnaître cette nouvelleoffre d’habitat avec services…Dès lors, de plus en plus de seniors recherchent unesolution d’habitat dite « intermédiaire » à même deleur apporter la sécurité, le confort et la préservationde leur autonomie.

Or, la médicalisation des maisons de retraite a conduità une raréfaction de l’offre en habitat intermédiaire.Pour apporter une réponse à ces besoins, de plus enplus d’opérateurs privés, associatifs ou commerciaux,développent des résidences services pour séniors.

Intégrées dans le réseau gérontologique, lesrésidences services séniors proposent un logementadapté et sécurisé, accompagné d’une paletteoptionnelle de services à la personne. Elles ontégalement pour objectif de préserver l’autonomie dela personne âgée grâce à des espaces et des

équipements dédiés (restaurant, salle de sport,salon…), des équipes formées et disponibles, desactivités quotidiennes, des services centrés sur lebien-être et l’ouverture vers l’extérieur.

… Tout en clarifiant l’offre existanteCe secteur connaît actuellement un fort potentiel dedéveloppement: au nombre d’environ 400 aujourd’hui,elles seront 600 dans deux ans et, selon lesestimations, plus d’un millier en 2020.

Mais l’offre actuellereste hétéroclite etpâtit d’une imageconfuse. Le dévelop-pement de formulestelles que les « villa-ges de retraite » oules immeubles pourretraités offrant trèspeu de services etd’espaces de convi-vialité, ne permettentpas aux personnesâgées d’identifierclairement l’offre quirépondra en tout point à leurs attentes et besoins.

Or, pour le SYNERPA, si les résidences services pourséniors n’ont pas vocation à intégrer le champmédico-social, elles doivent cependant s’inscriredans un véritable projet de maintien du lien social etde préservation de l’autonomie des personnes âgées.

C’est pourquoi, le SYNERPA entend promouvoir uncahier des charges « résidences services séniors»pour que les personnes âgées, les collectivités locales,les réseaux gérontologiques identifient cette solutioncomme une alternative crédible de logement.

Le SYNERPA souhaite ainsi, à son niveau, poser lesjalons d’un parcours résidentiel de la personne âgée,moderne, organisé et adapté.

Après une dizaine d’années centrée sur le développement des EHPAD et alorsque le maintien à domicile est en restructuration, une nouvelle formed’habitat dédiée aux personnes âgées autonomes se développe. Le SYNERPA,déjà 1er syndicat national des maisons de retraite privées est, depuis le 1er juindernier, le 1er syndicat national des résidences services seniors.

AVEC LES RÉSIDENCES SERVICESSENIORS, L’ORGANISATION DE LAFILIÈRE SE POURSUIT

Synerpa164, bd du Montparnasse75014 ParisTél : 01 40 47 75 20Fax : 01 40 47 75 21

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Quelles sont les spécificitésde votre enseigne ?elpévia positionne son engage-ment dans une démarche d’achatsresponsables en santé qui elle-même s’inscrit de manière plusglobale, dans le cadre d’une politi-que de Responsabilité Sociétale del’Entreprise. Elle s’adresse auxétablissements de santé des sec-teurs sanitaire, médico-social et du

handicap qui ont la volonté de globaliser leurs achatsafin d’obtenir le meilleur résultat produits, prix etservices. Nous sommes un groupement denégociation, de référencement et de conseil implantésur tout le territoire français.

Helpévia propose une large gamme de produits etservices, avec plus de 40 marchés médicaux ou nonmédicaux. Nous sommes pionniers sur le conseil etl’accompagnement. Nos responsables de région etnos experts métiers participent à la réussite despolitiques achats mises en place en établissements.Notre conviction est que la santé des budgets desétablis-sements passe par une connaissancemaîtrisée des différents marchés et par un relationnelde proximité. Certifié ISO 9001 depuis 2002, la maîtrisede nos processus est au service de leurs organisationset de l’optimisation de leur gestion.

Quel élan donnez-vous à vos adhérents ?Helpévia agit comme un véritable centre deressources : veille réglementaire, économique ettechnique, négociation commerciale, apportd’expertises métier spécifiques dans des domainesvariés. Chacun y trouve une valeur ajoutéepermettant de mieux maitriser la fonction achat etde progresser plus vite dans son domaine d’activité.L’équipe Helpévia possède une parfaite connaissanceà la fois du métier et du marché du secteur de santé.Un relationnel fort et équilibré avec nos partenaires

adhérents et fournisseurs associé à une vision globaleet économique nous permet de répondre au plusjuste aux demandes des établissements.

Pouvez-vous illustrer votre adaptation auxSeniors ?Le dossier spécifique aux EHPAD est un point sensiblede la rentrée de septembre. Ce nouveau marché qui vaêtre mis en place correspond à tous les consommableset petits matériels utilisés dans les maisons de retraitepour le soin et la prise en charge des personnes âgées.Il sera disponible via notre site Internet avec unsystème de commande en ligne et de précommandequi sera extrêmement facilitant dans l'usage et lagestion des achats. Compte-tenu du poids d'Helpéviaen termes de masse d'achats dans le secteur sanitaire,les maisons de retraite bénéficient à plein de cettemutualisation. Nous confier ses achats est, pour unEHPAD, un atout tangible.

Après la masse salariale, la deuxième dépense d'unemaison de retraite porte sur l'alimentation. Helpéviapropose un dossier extrêmement complet et adapté àla nutrition de la personne âgée. Avec nos équipescomposées à la fois de responsables de restauration etd’une diététicienne, nous avons ainsi la capacité degérer en amont le référentiel GEMRCN, programme denutrition santé adapté à la personne âgée, applicableau 1er juillet 2013 et qui a pour but d’améliorer la qualiténutritionnelle des repas. Ces recommandations sontprises en compte dans la gestion des dossiers, qu’ilsconcernent la restauration autogérée aussi bien que larestauration sous-traitée par un prestataire.Nous devons également souligner que nous sommesconstamment à la recherche, pour constituer noséquipes, d’une véritable expertise par rapport à laconnaissance du secteur d'activité de l'EHPAD.Cette approche adaptée nous conduit à recruter despersonnes sensibilisées à la gestion de la personneâgée et de sa famille. Helpévia conjugue ainsiexpérience et expertise.

Créé en Normandie en 1980 sous l’enseigne Club h, Helpévia est legroupement précurseur du référencement pour les établissementsde santé. Par la mutualisation des potentiels d’achats et laparticipation des adhérents, Helpévia agit en fédérateur à leurservice avec, notamment, des marchés dédiés au secteur médico-social dont celui de la personne âgée (EHPAD, MAS, FAM…).

OPTIMISER LA GESTIONDES EHPAD

Eric Tabouelle.

ENTRETIEN AVEC ERIC TABOUELLEPrésident d’Helpévia

Helpévia55, rue Amiral Cécille76038 Rouen Cedex Tél : 02.32.81.86.00www.helpevia.fr contact @helpevia.fr

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En vue de la préparation de la future loi sur le vieillissement,Martine Pinville, députée de la Charente, a été chargée d’identifier,dans d’autres pays, les bonnes pratiques innovantes, tant dans lechamp de la prévention que dans celui de l’adaptation de lasociété au vieillissement.

Quelles sont les pratiques qui vousparaissent les plus intéressantes ?ors de cette mission, j’ai eu l’occasion d’observer denombreux projets originaux, et potentiellementtransposables en France. J’en présenterai ici deux,relatifs à l’adaptation du logement et de la ville auvieillissement.

Du point de vue de l’habitat, j’aimerais évoquer leprojet de logement pour personnes âgées, initié en1996 dans le quartier du vieux Nord de Rotterdam(Pays-Bas). Les concepteurs étaient en avance surleur temps puisque, au milieu des années 1990, ilsavaient déjà compris la nécessité de concilieraccompagnement socio-sanitaire de qualité etintégration sociale. Pour beaucoup de personnesâgées, les déplacements occasionnés par les visiteschez le médecin représentent une sourced’inquiétude. Afin de les limiter, les professionnelsde santé ont été invités à installer leur cabinetdirectement dans l’immeuble. Le rez-de-chaussée aainsi été dédié aux différents services de soins(infirmiers, médecins, kinésithérapeute…). Pourautant cet immeuble n’enferme pas les personnesâgées. Portés par un idéal de solidaritéintergénérationnelle, les architectes ont, en effet,veillé à multiplier les passerelles avec la cité. Grâceà la présence d’un centre commercial, d’unrestaurant, d’une crèche et de divers espacesassociatifs, les personnes âgées se voient placées aucœur d’un maillage social dense et dynamiqueauquel elles participent pleinement.

Si l’adaptation des logements constitue un préalableindispensable au maintien à domicile des personnesâgées et, a fortiori à leur intégration sociale, notrefaçon de penser et de concevoir l’espace public doit

également être repensée. Pour que les liens secréent et se maintiennent entre les générations, lespersonnes âgées doivent impérativement pouvoirfréquenter les commerces, effectuer des visites àleurs proches, etc. Or, pour beaucoup d’entre elles –comme d’ailleurs pour beaucoup de parents avecjeunes enfants ou de personnes handicapées – sedéplacer reste problématique. Le développement dela « mobilité pour tous » est une préoccupationparticulière du gouvernement du Royaume-Uni. LeDepartment for Local Communities and LocalGovernment (ministère en charge des Collectivités

Martine Pinville.

LES PERSPECTIVESINTERNATIONALESDE L’AVANCÉE EN ÂGE

ENTRETIEN AVEC MARTINE PINVILLEDéputée de la Charente

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locales) a, en ce sens, publié en 2011 un rapportintitulé « Lifetime Neighbourhoods » visant àencourager la réflexion des autorités locales sur lamanière dont elles peuvent faire évoluer leurterritoire pour prendre compte des besoins despersonnes âgées.

À partir de quand faut-il mettre en place laprévention ?La prévention de la dépendance doit commencer tôt.Les habitudes alimentaires, sportives, cognitives, etc.développées durant l’enfance ont, en effet, desrépercussions directes sur le vécu en fin de vie. Lacible ne se réduit donc pas aux personnes âgées.

Un moment clé reste toutefois celui du départ à laretraite. De nombreuses études ont montré que lespertes occasionnées par ce passage ont desrépercussions importantes, d’un point de vuesanitaire notamment, sur la personne. Il est parconséquent essentiel de soutenir les actionsentreprises en lien avec la médecine du travail pourqu’au-delà d’un certain âge, les salariés en fin decarrière professionnelle aient accès à un bilanpsycho-social destiné à préparer au mieux leurretraite.

Parallèlement, il est également important de sefocaliser sur les populations vulnérables, ou encore« fragiles », à savoir les personnes qui bienqu’indépendantes présentent des risques de perted’autonomie. En complément des démarchesfondées sur des critères d’âge, la promotion duvieillissement actif devrait ainsi intervenir dans lesmoments de « rupture » que chaque personne est

amenée à vivre. Cesphases de crise ou de tran-sition ne se manifestentévidemment pas de lamême façon selon lesindividus. Mais il estprobable que celles-ci sedéclenchent à l’occasionde moments particuliè-rement sensibles, commela cessation d’activitéprofessionnelle, le décèsd’un proche ou lorsque lapersonne prend des déci-sions importantes pour lasuite de sa vie (déménager,ne plus prendre la voitureseul, etc.).

Comment identifierles personnes ensituation de fragilité ?Repérer les personnes ensituation de fragilité est unenjeu important. Plus le

repérage se fait rapidement, plus les impacts de cesruptures sur la vie de la personne et, par-delà, sur lacollectivité, sont limités. Pour repérer les personnesen situation de fragilité, la plupart des pays del’OCDE insistent sur le rôle que peuvent jouer lescommerçants de proximité, les gardiens d’im-meubles, les facteurs. Ces « médiateurs » ont uneplace particulière du fait de leur activitéprofessionnelle, qui les met en relation régulière etcontinue avec l’ensemble des habitants d’unquartier. Ils sont donc sans doute les mieux à mêmede percevoir la survenue de fragilités chez lespersonnes avançant en âge.

Le programme « Viva gli Anziani » (Vive les aînés),initié en Italie (Rome) par la communauté deSant’Egidio, développe un modèle d’interventionintéressant auprès de la population âgée de plus desoixante-quinze ans. Plus de 500 personnes,gardiens d’immeubles, commerçants, voisins, maisaussi médecins généralistes et aides à domicile ont,en effet, été mobilisés pour permettre le maintiendes personnes âgées chez elles le plus longtempspossible. En plus du repérage des personnes fragiles,ces professionnels ont pour mission de lutter contrel’isolement social et relationnel des personnesâgées, en sensibilisant les habitants d’un quartier àleurs besoins spécifiques. En Suède, desexpériences similaires ont été initiées, certainescommunes proposant les services de « médiateurs »dont le rôle consiste à aider les personnes âgéesvivant à leur domicile à effectuer des menus travauxdevenus trop dangereux pour elles.

Comment la France peut-elle jouer un rôlepionnier face à cette révolution de l’avancéeen âge ? Malgré les nombreuses « bonnes pratiques »existantes, aucun pays n’a encore véritablementpris en compte la révolution de l’avancée en âgedans des politiques transversales et cohérentes. Auxniveaux européen et international, il existe, certes,de nombreuses initiatives pour promouvoir despolitiques de l’âge, globales et coordonnées. Ladémarche « Villes amies des aînés » (OMS) mérite, àcet égard, une mention particulière. Ce labelconsacre toutefois des municipalités. En revanche, àl’échelon étatique, les politiques de l’âge appa-raissent encore très ciblées dans la mesure où ellesvisent un groupe aux contours flous : les « seniors »,les retraités ou les « personnes âgées ». Elles sontégalement très sectorisées puisqu’elles seconcentrent le plus souvent sur le domaine de lasanté ou les services sociaux.

En décidant d’élaborer une loi sur le vieillissementqui repose sur un projet de société embrassantl’ensemble des dimensions de l’avancée en âge, laFrance fera ainsi figure de pionnier au niveauinternational.

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Si la maison de retraite a longtemps constitué l’unique réponse auvieillissement de la population, aujourd’hui le maintien à domicile et dessolutions diversifiées de logement dans un environnement globalementaccessible sont privilégiés.

Un phénomène inéluctable’augmentation de l’espérance de viede la population française se traduitpar une occupation plus longue deslogements et donc par une moindrerotation du parc immobilier. Elle aégalement des conséquences surl’augmentation du nombre deménages et donc de logements (prèsde 25 % d’ici à 2030 selon l’Insee) etsur la réduction de leur taille : le

chiffre des personnes seules âgées de plus desoixante ans ne cesse d’augmenter.

Toutefois si dans leur grande majorité les retraités(76%) sont propriétaires de leur résidence principale,ils constituent néanmoins une populationhétérogène, en termes d’âge, de revenus, depatrimoine immobilier ou financier, de capitalculturel, de mode de vie, de situation familiale, decomportement résidentiel ou d’état de santé…

Mobilité résidentielleLes seniors français sont toujours plus nombreux àdéménager au moment de prendre leur retraite. Cephénomène concerne plus particulièrement leshabitants du Nord, de l’Est de la France et de larégion parisienne où 25 % des retraités partents'établir sous d’autres cieux. En revanche, lesrégions ensoleillées du littoral et de la côte ouestsont très prisées par les retraités français quiprivilégient la maison individuelle dans un contextede poursuite de la vie en couple.

Une seconde mobilité intervient plus tard et se faitalors plus par nécessité que par choix. Elle est liée àdivers ajustements : l’avancée en âge, la solitude à lasuite de décès du conjoint, l’apparition d’un handicapou encore la perte progressive d’autonomie. Cespersonnes, plus âgées, en particulier les veuves, sedirigent vers l’habitat collectif et notamment lesmaisons de retraite avant de rejoindre, lorsqu’ellesdeviennent très dépendantes, une maison de retraite

médicalisée (EHPAD). Oncompte 7416 établissements dece type autorisés en France, 3 243 dans le secteur public, 2 360 dans le secteur privéassociatif et 1 813 dans lesecteur privé commercial. Lelogement en résidence spé-cialisée pour les personnesâgées les plus dépendantes aun coût élevé pour la collec-tivité et c’est une des raisonspour laquelle les pouvoirspublics privilégient le maintienà domicile.

Le logement associé à unedemande de servicesSi les personnes âgées désirentrester dans leur logement, ellessouhaitent avoir accès à desservices. Cette demande

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concerne aussi bien des services àdomicile que ceux de l’immeuble, privéou public (gardien, sécurité) ; elleconcerne aussi ceux du quartier et de laville.

Certains d’entre eux sont déjà effectuéspar la famille, ce qui permet ainsi auxpersonnes de rester chez elles le pluslongtemps possible. Or, compte tenu del’augmentation considérable du nombrede personnes âgées, potentiellementdépendantes, il est vraisemblable queles prises en charge par la famille ou lacollectivité seront aussi en forteaugmentation.

D’autre part, lorsque les aménagementsdes logements deviennent tropimportants, que le domicile est situé enzone rurale ou dans des quartiers isolés,le maintien des personnes âgéesdépendantes chez elles n’est pastoujours souhaitable.

Développer des formules d’héber-gement intermédiaire Il existe désormais de nouveaux typesde logement, intermédiaires entre lemaintien à domicile et l’établissementspécialisé, qui constituent une réponseà leurs besoins. Des lieux rassurants,financièrement accessibles et permet-tant d’anticiper la dépendance,comprenant également des servicesmutualisés comme les Résidences-seniors, béguinages, immeubles inter-générationnels, foyers-soleil. Les collec-tivités locales l’ont bien compris et demultiples initiatives voient le jour,appuyées sur le droit commun et le parclocatif social, pour répondre aux besoinsde leurs populations et de leurs territoires.

Le rapport Broussy propose de créer larésidence plate-forme de quartier. «Une résidence oùse mêleraient hébergement, aide à domicile,consultations mémoire, point d’information, restau-ration et animation pour l’ensemble des seniors d’unquartier etc.»

Promouvoir de nouvelles constructions dansun environnement accessiblePour les personnes âgées vivre dans des quartiers maldesservis et sans commerces favorise l'isolement,donc la dégradation intellectuelle. Des «zonespropices au vieillissement» doivent être définies surlesquelles serait appliqué un quota de 20 % delogements adaptés pour toute nouvelle construction.Ainsi «plus de 30 000 nouveaux logements adaptés

pourraient sortir de terre chaque année, soit unvolume deux fois supérieur aux modificationsfinancées par l’ANAH» (Rapport Broussy).

Le développement de solutions diversifiées delogement pour les personnes vieillissantes nécessiteune bonne connaissance des besoins et des attentesde ce public. Bon nombre d’analyses de chercheurset de professionnels convergent en effet sur lanécessité de développer une approche globale de lapersonne âgée, d’intégrer le logement dans sonenvironnement pour éviter qu’il ne devienne unespace de confinement ; l’adaptation de l’habitat etdes services sera insuffisante si l’accessibilité à laville n’est pas garantie.

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ette démarche qualité, initiéedans les années 2000 avecl’avènement des conventionstripartites, bat aujourd’hui sonplein avec l’obligation légale pourles établissements de procéderavant fin 2014 à des évaluationsinternes et externes de leursactivités, dont les résultats,rendus par un cabinet d’auditindépendant, conditionnent le

renouvellement de leurs autorisations d’exploitation.

Cette amélioration continue de la qualité s’estégalement traduite par la mise en place deprocédures et de protocoles définissant les bonnespratiques professionnelles, par le développementd’outils de contrôles, de suivis et de notations, ainsique par une politique ambitieuse et soutenue deformation des personnels.

Au-delà de la démarche qualité, les établissementsont connu une inflation normative en raison de lagrande fragilité des résidents. Climatisation, groupesélectrogènes obligatoires, normes de sécuritéincendie évolutives, normes d’hygiène renforcées enmatière de restauration, de traitement du linge,d’approvisionnement en eau… Les établissementsdoivent ainsi faire face régulièrement à des exigencesrèglementaires accrues qui pèsent, de façon directeou indirecte, à 100% sur le tarif hébergement.

Un tarif hébergement maîtrisé eu égard auservice rendu …Ainsi, devant l’ensemble des charges immobilières,salariales, fiscales, de fonctionnement et de sécuritéqui pèsent aujourd’hui sur les EHPAD, lesprofessionnels du SYNERPA n’hésitent pas àl’affirmer :

Offrir un hébergement dans un cadre sécurisé,d’environ 50 à 55 m2 par résident (espaces collectifscompris) 24H/24 et 365 jours par an comprenant le gite,l’entretien, la restauration, l’animation et l’accom-pagnement permanent sur demande, au tarif moyen de60 à 70 euros par jour, constitue un prix juste!

Dès lors, à moins de revoir l’ensemble des normesrelatives à la qualité, à l’hygiène, à la sécurité voireà la superficie des chambres et autres locaux, ce tarifhébergement est aujourd’hui incompressible.

… Mais un tarif hébergement mal solvabiliséDès lors, c’est sur la solvabilisation du tarif hébergementqu’une éventuelle réforme doit être conduite. A ce titre,une réforme en profondeur de l’habilitation à l’aidesociale à l’hébergement pourrait utilement être menée.Aujourd’hui, 80% des lits sont habilités alors que seuls20% des personnes hébergées bénéficient de cette aide.Dès lors, dans les établissements majoritairementhabilités, la plupart des résidents acquitte un tarifpartiellement subventionné, ne reflétant pas la réalitédes charges de l’établissement alors même que leurrevenu ne justifie pas le bénéfice d’un tel tarif. En outre,le système de l’habilitation à l’aide sociale qui entraîne,de fait, un plafonnement des tarifs par les conseilsgénéraux à environ 52 euros par jour aujourd’hui, génèrepar ailleurs, une facture de rénovation chiffrée à près de12 milliards par les pouvoirs publics eux-mêmes.

Il est donc clair, pour le SYNERPA, que le systèmecomplexe et désuet de l’aide sociale prend l’eau detout coté et qu’il devient urgent de le revoir enprofondeur.

C’est donc bien par une rénovation des aides àl’hébergement que la problématique dite du «reste àcharge» doit être posée afin que l’aide publique puisseatteindre sa cible: ceux qui en ont le plus besoin!

Au cours de la dernière décennie, les politiques volontaristes despouvoirs publics et les efforts soutenus des professionnels du secteur ontconduit à un formidable bon en avant du confort et de la qualité dansles établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

MAISONS DE RETRAITE PRIVÉES :UN HÉBERGEMENT MODERNEET SÉCURISÉ AU JUSTE PRIX

Florence Arnaiz-Maumé.ENTRETIEN AVEC FLORENCE ARNAIZ-MAUMÉDéléguée générale du SYNERPA

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i la grande majorité des retraitéssouhaite vivre à domicile le pluslongtemps possible, c’est bien sûr enraison de leur attachement à leurenvironnement, mais c’est aussiparce que l’offre d’hébergement pourles retraités encore autonomes resterelativement peu diversifiée ouinadaptée.

Partant de ce constat, et pourrépondre aux besoins des retraités autonomes qui nepeuvent plus ou ne veulent plus vivre à leur domicile,la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse destravailleurs salariés et le réseau des CARSAT, laCaisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole et laCaisse Nationale du Régime Social des Indépendantsse sont engagés à soutenir financièrementl’émergence de modes d’accueil intermédiaires entrele domicile et les établissements collectifsmédicalisés de type EHPAD.

En effet, avec l’avancée en âge, lorsque le logementdevient de moins en moins adapté aux besoins desretraités et des personnes âgées, la question du choixdu logement peut se poser. Pour les retraités qui nesouhaitent pas entrer en établissement médicalisé etpour qui le domicile actuel n’apparaît plus adapté,d’autres formules de logement existent, qu’on appelle« les résidences pour personnes âgées avec services».

Ces formules regroupent des types d’habitat assezvariés, mais qui ont pour point commun de permettreaux locataires, moyennant un prix de journéemodéré, d’évoluer dans un espace autonome tout enoffrant des espaces de vie en collectivité afin derépondre aux attentes de chacun et de favoriser lemaintien du lien social des retraités.

Les projets pris en charge doivent respecter uncertain nombre de critères et répondre à un besoinlocal pertinent. Les aides des trois régimes deretraite dépendent de la nature des travaux –construction, rénovation, équipement – et seprésentent sous la forme de subventions ou de prêtssans intérêt.

Ainsi, l’Assurance retraite, la MSA et le RSIsoutiennent le développement de lieux de viecollectifs adaptés aux retraités, selon trois grandsaxes stratégiques :

• L’amélioration de la vie sociale et la prévention dela perte d’autonomie, grâce à des actionsd’animations culturelles, sociales ou physiques ;

• La création ou la réhabilitation de logementsintermédiaires entre l’habitat individuel et l’héber-gement collectif en institution, tels que les Marpa, lesbéguinages, l’habitat collectif regroupé, etc ;

• Le développement d’un cadre de vie de qualité ausein des logements-foyers.

Ces lieux de vie collectifs, plus que de simplesstructures d’accueil, se veulent porteurs d’unvéritable projet de vie sociale centré sur laprévention de la perte d’autonomie. Ils proposent deslogements accompagnés de services de qualité dansun cadre architectural adapté au vieillissement.

Ils permettent ainsi aux élus d’apporter des réponsesefficaces au vieillissement de leurs concitoyens, dediversifier l’offre d’habitat proposée aux personnesâgées et de dynamiser leur territoire.

Notre politique nationale de promotion du bien vieillir menée en interrégimenous a conduits à nous préoccuper de l’environnement et du cadre de vie denos retraités et en particulier de l’adaptation de leur logement.

«DES MODES D’ACCUEILINTERMÉDIAIRES AU SERVICE D’UNVÉRITABLE PROJET DE VIE SOCIALE

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Le vieillissement de la population est un sujet crucial pour les territoires.Au-delà du logement, Il est urgent d’anticiper les besoins de mobilité desseniors et d’adapter l’espace urbain pour leur permettre de continuer àavoir une vie sociale et une activité physique au quotidien.

Une mobilité à deux vitesseses conditions de vie des personnesâgées s’améliorent et celles-ci restentmobiles de plus en plus longtemps.Les jeunes seniors se partagent pourcertains entre plusieurs résidences,d’autres voyagent de par le mondedéveloppant ainsi tout un secteurtouristique et de loisirs hors saison.

Parallèlement, en raison de l’avancéeen âge, les seniors connaissent aussides problèmes de mobilité dans la villedont l’espace public, les transports oumême les bâtiments publics ne sontpas toujours accessibles.

De nombreuses solutions sont appa-rues ces dernières années pour palierleur difficulté à se déplacer. C’estaujourd’hui un marché émergent, quece soit pour les transports à la demandeou les services d’accompagnement à lamarche ou aux courses ou même leslivraisons à domicile, qui devrait êtreamené à moyen terme à se développer.

Les risques de ségrégationspatialeSi le phénomène du vieillissement vatrès prochainement toucher l’ensembledes agglomérations françaises, il concernera demanière plus aiguë les espaces périurbains etruraux dans lesquels les retraités les plus modestessont surreprésentés. Il s’agit principalement desquartiers pavillonnaires périphériques, des citésHLM de l’après-guerre, des centres bourgs moinsbien dotés en termes de commerces nonalimentaires, de services publics ou privés. A termeles habitants de ces quartiers et des communesrurales seront confrontés à des problèmes demobilité, notamment lorsqu’ils ne pourront plusutiliser leur voiture.

Les transports en commun n’offrent pas de solutionpertinente dans les territoires peu denses. Lespersonnes âgées s’en remettent à la solidaritéfamiliale ou au voisinage, si elles ont un réseau socialsuffisant. Les inégalités entre périurbains âgés –entre ceux qui ont accès à un transport collectif(arrêt de bus à proximité par exemple) et ceux qui ensont privés et qui se retrouvent rapidement isoléssocialement – sont ainsi très fortes.

En effet depuis la loi de 2005, en zones urbaines, lesréseaux de transports en commun sont plus

LES TERRITOIRES FACEAU DÉFI DU VIEILLISSEMENT

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développés et plus accessibles pour les personnesà mobilité réduite. Cependant, l’application de cetteloi reste lente en ce qui concerne l’accessibilité desbâtiments recevant du public. En 2013, seuls 15 %des bâtiments existants seraient conformes à laréglementation. Surtout, l’accessibilité reste penséeà travers l’unique prisme des personnes à mobilitéréduite, ce qui ne correspond pas toujours auxbesoins des personnes âgées.

Un urbanisme soucieux des fragilitésIl importe d’adapter l’urbanisme au vieillissementde la population. Les personnes âgées exprimentleurs besoins d’une voirie plus accueillante : descheminements agréables (moins pollués) avec deshaltes (bancs, sièges) permettant de ponctuer leurparcours. Elles souhaitent de plus en plus bénéficierde services de transport qui soient banalisés etrecherchent surtout des solutions humaines etrelationnelles.

On remarque que les villes les plus avancées ontadopté des mesures simples dans de nombreuxdomaines (voirie, transports, commerces, activitéssociales et culturelles, etc.), le plus souvent à coûtmodéré. Ces micro-adaptations impliquent d’abordun travail de recensement pour répertorier lesobstacles et les lieux accessibles aux personnesâgées. Ces démarches pourraient s’appuyer sur laparticipation des usagers en mobilisant notammentles technologies de l’information.

Si la mise en place des équipements adaptés revientaux communes, celles-ci peuvent également inciterles acteurs privés vers des investissementsadéquats (commerces de proximités, activités deloisirs, logements adaptés, EHPAD, lieux de soin,…).

Créer des bassins de vie Certes la prise en compte du vieillissement estintroduite dans les différents programmes urbains,cependant, aujourd’hui il convient comme lesuggère le rapport Broussy, « d’organiser des bassinsde vie économique qui répondraient aux besoinsfondamentaux des personnes âgées » .

Il ne s’agit pas d’inciter les plus fragiles à s’installerdans les centres-villes, les prix élevés deslogements y sont dissuasifs, surtout dans lesgrandes agglomérations, mais d’adapter desquartiers de vie. Car quand survient un début deperte d’autonomie, la personne âgée tend àrestreindre son territoire à l’échelle du quartier quidevient le secteur d’intervention pertinent pouradapter l’environnement. Il s’agit de renforcerl’accès aux services dans les différents territoires,notamment en zone peu dense, d’une part en lesregroupant dans des endroits pertinents, commeautour des stations de transports collectifs, etd’autre part en déployant des services à domicile.

Répondre au défi du vieillissement suppose dedévelopper des démarches de prévention ambi-tieuses, afin de maintenir en bonne santé les seniorset les personnes âgées le plus longtemps possible.L’adaptation de l’environnement urbain en est l’unedes pièces maîtresses. Les mesures à prendre(micro-adaptations des aménagements et actionsciblées dans certains quartiers), qui ne sont pastoutes très coûteuses, représentent des inves-tissements qui permettront de limiter les dépensessociales et de santé liées à la prise en charge despertes d’autonomie.

Sources commissariat général à la stratégie et à la prospectiveÉtude ICADE - Adapter les villes au vieillissement

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La mobilité des seniors est un véritable défi à relever pour les réseauxde transport public en perspective de l’augmentation attendue de cettetranche de population. Transdev, l’un des premiers opérateurs detransport public au monde, mène actuellement des études, à travers son«Laboratoire des mobilités » sur les solutions de transports les plusadaptées à la mobilité des seniors.

Transdev, l’un des acteurs mondiaux de lamobilitéartenaire de confiance des collectivités locales, auservice des voyageurs et des populations, le Groupeimagine, bâtit et met en œuvre dans les territoiresdes solutions de mobilité qui combinent l’ensembledes modes de transport. A l’écoute des clients –Autorités Organisatrices et voyageurs – des attentesindividuelles et des changements collectifs, leséquipes de Transdev s’investissent, au quotidien,aux côtés des acteurs locaux. Sa dimensioninternationale et la diversité des métiers qu’elleexerce permettent à Transdev d’imaginer lesréponses les plus innovantes pour proposer unemobilité intégrée, facilitée et connectée.

Recentré sur quatre grandes zones, à savoir la France,les Pays-Bas, Amérique du Nord/Grande-Bretagne etAsie-Pacifique-Europe du Sud, Transdev reste l’undes premiers opérateurs de transport au monde, avec7,9 milliards de chiffre d’affaires en 2012, 13 modesde transport gérés, 48000 véhi-cules, 95000 collaborateurs auservice de ses clients et 23 ré-seaux de tramway.

Les travaux de prospectivepour la mobilité des seniorsDans un contexte de vieillis-sement de la population, l’accèsà la mobilité des seniors est aucœur des préoccupations deTransdev. Son Laboratoire desmobilités mène des travaux deprospective sur cette catégoriede population et leurs besoins dedéplacement pour trouver dessolutions adaptées. Une initiativemajeure, car, en 2030 en France,25 % de la population aura plus

de 65 ans, il s’agit donc d’un véritable enjeu pour lamobilité de demain.

Si la part des seniors dans la population augmentede façon régulière, ils restent cependant encore peunombreux à utiliser les transports en commun. Laraison de ce décalage ? Des services de transportencore trop peu adaptés à une catégorie depopulation bien plus complexe qu’il n’y paraît,difficile à satisfaire. Selon l’étude de Transdev, lesseniors ont du temps mais préfèrent le gérer eux-mêmes ; ils se montrent pointilleux sur les horaireset, même si leur niveau de vie est correct, préfèrentun système de facturation souple à un abonnement,trop contraignant. De multiples facteurs sont àprendre en compte pour la mise en œuvre d’actionstelles que des abonnements spécifiques, le transportà la demande, le transport accompagné, du matérielplus confortable et accessible… Ce sont donc denouveaux besoins auxquels il faut répondre, par uneoffre flexible, variée et segmentée.

TRANSDEV S’ENGAGE EN FAVEURDE LA MOBILITÉ DES SENIORS

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Les solutions innovantes deTransdevAinsi, la multiplication des innovationssemble la meilleure réponse auxdemandes précises des seniors.

Transdev a d’abord identifié la mobilitéactive comme un axe majeur qui reposesur une vision intégrée de la santé, de lamobilité, de la ville et du vieillissement.Le développement de la mobilité activepeut être une préconisation généralepour l’organisation des villes de demainet la transformation des modes de vie.Agir sur ce levier permet de maîtriser lesdépenses publiques de santé, dontl’augmentation est à prévoir avec levieillissement de la population, tout enincitant à l’usage du transport public.Transdev place donc la marche à pied aucentre du système urbain de mobilité, etréalise des aménagements qui per-mettent d’assurer la continuité desparcours depuis le domicile, de pacifier lacohabitation des modes de transport etde faciliter les intermodalités, comme parexemple, le carrefour des mobilités àGrenoble.

Le maintien à domicile est égalementune tendance lourde qui va nécessiterde connecter le logement et sonenvironnement en développant unsystème intégrant mobilité et habitat.Transdev propose des services quifacilitent et accompagnent les pra-tiques de mobilité active, comme lamarche à pied et le vélo. Sur 13 villes deFrance, Transdev offre déjà 2 008 places destationnement et déploie 12 105 vélos en locationlongue durée, courte durée ou libre-service. En outre,l’opérateur organise la mobilité des aidants et lalogistique des quartiers. Pour pallier la tendance aumaintien à domicile, Transdev met également enœuvre des moyens de transport adaptés, et proposedes navettes électriques gratuites – les Diablines –dans les centres de plusieurs villes dont Nantes, Aix-en-Provence et Avignon. Son centre d’appel deChambéry permet d’opérer des services detransport à la demande partagés sur 16 villes. AuxPays-Bas, le Groupe offre une garantie de service detransport à la demande dans un délai d’une heureet des possibilités d’accompagnement au domicile.

Enfin, le rapport au numérique influence déjà leschangements des modes de vie des seniors. Lesusages du numérique constituent une chance demieux les aider sur leurs lieux de vie dans le cadred’une mobilité spatiale choisie et relationnelle.Transdev a mis en place des centrales de mobilité

agrégeant les services de différents opérateurs detransport, notamment les centrales de mobilitémultimodales de l’Oise, appelée SISMO (Systèmeintégré de services à la mobilité dans l'Oise) qui areçu le Pirx de l’Innovation à Dubai en 2011, et del’Alsace (Vialsace).

Transdev anime également des plateformescollaboratives qui proposent des services demobilité partagée fortement connectés à la vielocale. Le Groupe propose par exemple ledéploiement d’Adispo Covoiturage, une solution demobilité pour les zones peu denses qui met enœuvre et anime un covoiturage incitatif et unesécurité de retour par navette.

Transdev est donc déjà entré de plein pied dans letransport de demain et mise sur des solutionsinnovantes et durables afin de répondre au mieuxaux besoins des seniors. Un travail qui confirme laposition de leader mondial du groupe, qui s’offre unavenir prometteur.

TransdevDirection DéveloppementFrance32, bd Gallieni92130 Issy les MoulineauxTél : 01 74 34 20 00www.transdev.net

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L’évolution inéluctable de la démographie représente un défi mais aussiune chance. En effet s’il est nécessaire d’adapter la société française àcette révolution de l’âge, les innovations technologiques au service de lasanté, de la mobilité, de la communication et des loisirs des personnesâgées représentent un levier en termes d’emplois, de développementindustriel, et donc de croissance.

a dépendance pose la question de la main d’œuvrepour assister les personnes, mais également celle ducoût de ces prestations. Le développement desaides techniques pour soulager l’assistanceprofessionnelle peut alors représenter un avantageéconomique important.

La robotique d’assistance comme la domotiqueapparaissent alors comme des domaines de progrèsparticulièrement incontournables. Ces technologiesdéveloppent des dispositifs sécurisants quipermettent de maintenir les personnes en situationde faible dépendance à domicile et de diminuer lesrisques d'accident qui marquent souvent l'entrée endépendance lourde.

La domotique au service de la qualité de vieLa domotique, qui rassemble les techniques degestion automatisée appliquée à l’habitation,compense la perte d’orientation et d’autonomie despersonnes âgées dépendantes qui vivent seules.

Ainsi les systèmes de télé-assistance, reliés 24h/24et sept jours sur sept à un centre d’écoutepermettent de rassurer les personnes âgés ainsi queleur famille. En cas de difficultés (chutes,malaises…), l’appel est déclenché en appuyant surla touche d’un transmetteur ou en actionnant latélécommande, sous forme de bracelet ou de collier.La société de télé assistance ou les sapeurs-pompiers peuvent alors, selon la gravité de lasituation, intervenir immédiatement ou prévenirl’entourage familial.

On peut également installer dans les appartements,des capteurs qui détectent la présence de fumée, degaz carbonique et qui peuvent aussi décrypter lesmouvements de la personne (non-réveil, chute,absence de mouvement, etc.). Les informations surles activités journalières alimentent une base dedonnées, qui est ensuite analysée. En cas de

situation à risque, une alerte est envoyée à la familleet aux aides-soignants.

La domotique vient également en appui auxpersonnes âgées qui ont des difficultés à organiserleur prise de médicaments dans les conditionsprévues par la prescription et à observer destraitements qui sont assez lourds. Pour leur venir enaide, il existe des distributeurs de pilules,programmés pour une semaine. Lorsque vientl’heure de prendre son médicament, une alarmeretentit ou un flash apparaît. Verrouillés aprèschargement, ces appareils innovants sont lesgarants d’une bonne observance des traitements.

LES NOUVELLES TECHNOLOGIESAU SERVICE DE L’AUTONOMIE

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Des robots pour l’assistance aux personnesâgéesAider les personnes âgées dépendantes à conserverleur autonomie le plus longtemps possible, et leurpermettre de rester à domicile est un rôle essentiel etattendu des robots. Dans ce domaine, le Japon, paysle plus âgé du monde, s’est lancé dans une politiqueparticulièrement ambitieuse. On distingue deux typesde robots: les robots d’assistance physique : fauteuilsroulants automatisés, membres artificielspar exemple, et les robots sociaux quisont des systèmes perçus comme desentités sociales communiquant avecl’utilisateur. Ce sont les robots assurantune assistance à une activité de base (lerepas, le bain, la toilette, l’habillement, lesdéplacements, le ménage) ou des robotsde compagnie, destinés à apporter unsoutien moral. Si la culture nipponnepermet d’introduire le robot dans unerelation affective, celle-ci reste plusdifficile à accepter en Europe, etnotamment en France.

Nécessité d’une structuration dusecteurLe marché de la robotique personnelleet de services, est en pleine émergence.Il existe en France un foisonnement detechnologies et d’expérimentation dansle développement des gérontechno-logies. Toutefois, beaucoup d’entreprisesinnovantes sont de petite taille, elles ont une diffusionlimitée de leurs produits, un coût élevé et un risqueaccru au niveau de leur viabilité. C’est pourcoordonner les différents secteurs de recherche-développement, production, distribution et pourencourager les acteurs concernés : ingénieurs,chercheurs, professionnels de santé que se sont créésdes gérontopôles, comme le pôle allongement de lavie, Charles Foix, basé à Ivry-sur-Seine.

Ces pôles permettent de vérifier l’adaptation entre latechnologie et la population cible, de préciser àl’industriel le profil « type » de l’utilisateur et demesurer l’amélioration des services rendus.

Les robots, une réponse du futur Cap Robotique au sein du pôle de compétitivité CapDigital bénéficie déjà du succès de « Nao ». Ce petitrobot de presque soixante centimètres pour cinqkilos, parle, écoute, sent la présence humaine etcommunique. La société Aldebaran Robotics en acommercialisé plus de mille exemplaires dans prèsde 300 universités dans le monde. Nao, emblèmefrançais de la « robotique humanoïde », a étéexpérimenté auprès des enfants autistes.

Aujourd’hui, c’est « Roméo » destiné à l’assistance àla personne, qui fédère les partenaires de

Cap Robotique. Il mesure environ un mètrecinquante, pèse quarante kilos et s’exprime enanglais et en français. Ses facultés auditives luipermettent d’analyser les bruits qui l’entourent etde réagir en conséquence. Sa commercialisation estprévue en 2015.

Le CRIIF, le Centre de robotique intégrée d’Île-de-France, développe SAMI, un robot semi-humanoïde,

capable de faire la cuisine, d’apporter de l'eau,d’aider la personne à se relever après une chute, etc.Il est capable d'interagir avec son environnementgrâce à de multiples capteurs et peut être télé-opérévia une connexion internet. Il en est encore au stadede prototype.

Le marché mondial de la robotique d’assistance auxpersonnes en perte d’autonomie est évalué entre unet deux milliards et demi d’euros à l’horizon 2018,réparti entre des systèmes lourds (fauteuils robotiséspar exemple) et des robots compagnons légers et àbas coût. Mais, le développement de nouveauxmarchés, poussés notamment par le vieillissement dela population, ne pourra être possible qu’une fois lesrobots définitivement acceptés par le grand public.

L’enjeu sociétal est majeur et les technologies pourl’autonomie peuvent être une solution complé-mentaire pour répondre à un réel besoin. Si ellesapportent des réponses concrètes en permettantaux aînés de communiquer avec leurs proches, deconserver un lien social, de prévenir et répondre àd’éventuels troubles cognitifs, de se déplacer demanière autonome, de sécuriser et d’adapterl’habitat pour permettre le maintien et le soutien àdomicile, elles ne peuvent par remplacer la présencehumaine mais juste la suppléer.

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MEDeTIC Technologies conçoit et accompagne le déploiement technique et lamise en exploitation de solutions innovantes d’habitat intelligent et connectépour les seniors, combinant Technologies et Services à la personne.

pécialisée dans la conception etl’intégration de technologies éco-énergétiques et orientées autonomieet accessibilité, MEDeTIC Techno-logies accompagne des porteurs deprojets de logements connectés(architectes, promoteurs, construc-teurs), des collectivités et desbailleurs sociaux, ainsi que des

exploitants de structures de services à la personne,de la phase de conception globale du projet, en passantpar l’accompagnement des acteurs du déploiementtechnique sur le terrain (Electriciens, domoticiens,spécialistes courants faibles et télécom, …) jusqu’àl’assistance à la mise en exploitation des logementset des plates formes de services. Les solutions de

logements connectés, principalement mais pasexclusivement destinées aux personnes âgées etdépendantes proposées par MEDeTIC Technologies,s’appuient sur l’intégration des offres de grandsacteurs industriels du marché et sont complétéespar des développements d’applications sur mesureen fonction des spécificités des publics adressés.Les so lu t ions techno log iques p roposéescontribuent à la gestion technique et énergétiquedes logements et bâtiments, au confort et à lasécurité des biens et des personnes en facilitant àtous les publics l’accès à toute une gamme deservices à la personne proposés par les acteurs deterrains sans jamais oublier de préserver et dedévelopper le lien social entre les individus et lesgénérations.

MEDETIC TECHNOLOGIES,DES SOLUTIONS DE LOGEMENTS CONNECTÉS

MEDeTICTechnologies

1, route de Rouffach68000 Colmar

Tél : 03 89 78 23 66info@medetic-

technologies.com

L’ADAPTATION DE NOTRE SOCIÉTÉ

Philippe Metzenthin. ENTRETIEN AVEC PHILIPPE METZENTHINPrésident du groupe MEDeTIC

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Quels sont les axes priori-taires du concept que vousdéveloppez?e logement doit être le véhiculed’un cadre de vie composé de 4critères essentiels : sécurité, santé,lien social et accession pour tous.Par ailleurs, nos lieux de vie sontdomotisés et adaptés au vieil-lissement grâce à une conceptionréalisée par des ergothérapeuteset médecins gériatres.

En matière de sécurité, par exemple, ils bénéficientde technologies de pointe comme des capteurs« intelligents » réalisant de l’auto-apprentissagecomportemental. En cas d'anomalie ou malaise, unealarme est immédiatement envoyée au responsablede la résidence. Dans le domaine de la santé, nous privilégions la miseen place d’une politique de prévention afin deretarder le plus possible l’arrivée de la dépendance.Pour cela, en plus des activités quotidiennesstimulant l’autonomie, nous avons cherché à donnerplus d’informations médicales au médecin pourfaciliter la mise en place de traitements pour sonpatient. Pour ce faire, dans les logements, les résidentspeuvent envoyer directement à leur médecin traitantles mesures qu’ils prennent à leur domicile : tension,poids, glycémie. Par ailleurs, dans l’espace commun,nous installons une innovation unique en Europeconçue par notre partenaire H4D. En effet, une cabinede télé-santé permet aux résidents d'obtenir en dixminutes un bilan santé complet imprimé pouvant êtreenvoyé à leur médecin traitant. Par ailleurs, enpartenariat avec la commune d'accueil et les servicesde santé, il est possible d'installer dans cette cabineun module de téléconsultation permettant à unmédecin, situé à des centaines de kilomètres de là,de réaliser une consultation en direct. C'est uneréponse concrète au problème de désertificationmédicale et à l'accès aux services de soin.

Cette fonctionnalité ouverte à tous les habi-tants de la commune est l'une des compo-santes du lien social que vous privilégiez.Comment se traduit-il par ailleurs?Toujours située à proximité immédiate du centre-ville, une résidence village SAIRENOR comprend,sept pavillons de plain pied de cinq logements et unbâtiment d’accueil. Nous avons repris le principe dubéguinage. Ainsi, nous recréons, à chaque fois, uneplace centrale sur laquelle les résidents seretrouvent autour d’un boulodrome, d’un potagercommun et d’équipements de fitness extérieursconçus pour une utilisation senior. Dans le bâtimentd'accueil, les activités et animations sontdispensées par les associations locales pour lesrésidents mais aussi les non-résidents de lacommune afin de préserver le lien social. Àl'intérieur des maisons, une tablette tactile a étéconçue pour leur faciliter les échanges avec leurfamille grâce à un système de visioconférencesimplifié ou à la réception de photos envoyées parles enfants ou petits-enfants sans pour autantdisposer d’une adresse mail.

Vous avez actuellement dix-huit projets encours de développement tant en France quedans les DOM-TOM. Comment rationalisez-vous les investissements pour offrir deslogements accessibles à tous?Montant ce projet en collaboration avec lacommune d'accueil, nous bénéficions de chargesfoncières maîtrisées. Par ailleurs, nous avonsstandardisé notre produit pour réduire nos coûts.Nous pouvons donc proposer aux retraités des tarifscompris entre 630 et 1 000€ par logement (T2 et T3),services compris. Nous sommes systématiquementen dessous de la moyenne nationale des retraites,actuellement de 1 200 euros par mois. Selonl'implantation des opérations, les investisseurspeuvent être des particuliers, des caisses de retraiteou des bailleurs sociaux.

Sairenor est à l’origine d’un véritable défi en faveur de nos aînés,en donnant naissance à un cadre de vie adapté répondantconcrètement à la problématique du mieux-vieillir pour lesretraités, au cœur de villes de taille modeste. Une démarcheplébiscitée par les collectivités locales.

UNE INNOVATION TECHNOLOGIQUEET SOCIALE POUR LES SENIORS

Ludovic Savariello.

ENTRETIEN AVEC LUDOVIC SAVARIELLODirecteur général de Sairenor

Sairenor565, Avenue du Prado13008 MarseilleTél : 04 92 25 56 90

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elon Marie de Hennezel1 : «Les gensont peur de vieillir parce qu’ilssouffrent du regard que l’on portesur eux. Ils ont l’impression d’êtrelaids, inutiles, un fardeau pour lasociété. »

Au regard dévalorisant sur lavieillesse qualifiée de « naufrage »par le général De Gaulle, succède undiscours culpabilisant les aînés. Le

vieillissement de la population entrainerait une«catastrophe» économique avec la hausse des coûtsdes soins de santé et la mise en faillite des caisses deretraite. Des à priori qui entretiennent une fausseguerre des générations et une attitude d’effacementdes aînés qui intériorisent de tels regards.

Pascal Lardellier2 observe que « jamais la retraite n'aduré aussi longtemps (…) et jamais la jeunesse n'aexercé une telle dictature sur la société dans sonensemble. Non pas les jeunes, bien en peine dans denombreux domaines, mais la jeunesse, commevaleur sociale et dictature des apparences ».

Une image en décalage avec la réalitéAu tout début du dix-neuvième siècle, l’espérancede vie était de trente-sept ans. En 1914, elle était decinquante ans. Aujourd’hui, elle est de plus dequatre-vingt-huit ou quatre-vingt-quatre ans selonque l’on est une femme ou un homme. Statistiquesqu’il convient de croiser avec celle de l’espérance devie en bonne santé, c'est à dire sans limitationd'activité, soit soixante et onze ans pour les hommeset quatre-vingt-deux ans pour les femmes.

La représentation du vieillissement et des aînés necorrespond pas à une réalité homogène. Il convientde distinguer la retraite et la vieillesse car avantd’être atteints par les phénomènes du grand âge,l’homme et la femme ont de nombreuses années devie souvent épanouissantes.

Comme le constatait François Mitterrand : « Lavieillesse n'est pas une question de mort, c'est unequestion de santé puisque la mort est certaine ».Contrairement aux représentations sociales domi-nantes, la majeure partie des personnes âgées vit unvieillissement qui n’est pas synonyme d’invalidité. Lesseniors d’aujourd’hui sont dynamiques. Ils ontd’autres attentes sur leur avenir que les précédentesgénérations. Ils recherchent avant tout à conserverdes liens sociaux avec leur entourage, une activitéintellectuelle et culturelle accrue, et bien sûr, lemaintien de la forme physique et de la santé.

Comment changer le regard de la société surles seniors ?Il faut faire de la pédagogie pour lutter contre ladiscrimination liée à l'âge. Le respect des personnesen âge, doit (re)devenir une valeur phare. Les familles,l’école, les média, les politiques peuvent contribuer àréhabiliter l’image de la vieillesse. Les liens entre lesgénérations aident les plus jeunes à se construiretout en redonnant une place aux aînés. De nombreuxétablissements scolaires sont engagés dans desprojets intergénérationnels et des crèches sontjumelées avec des maisons de retraites.

En matière d’habitat la mixité est essentielle, elle est inscrite dans les objectifs de nouveaux pro-grammes en construction. Une association comme«ensemble2générations»2, en aidant les étudiants àtrouver un logement gratuit ou économique chez unepersonne âgée, en échange d’une présence et/ou dequelques services, instaure une nouvelle forme desolidarité et de connaissance mutuelle.

Le vieillissement n’est qu’une étape du parcours dela vie et comme l’écrivait Antoine Thomas : «chaquehomme porte en lui l'enfant qu'il a été et le vieillardqu'il sera un jour ».

1 • Professeur à l’Université de Bourgogne

2 • Premier prix 2012 de l'Année Européenne de la SolidaritéIntergénérationnelle

Moquée ou valorisée, l’image de la vieillesse est variable selon les époques. Aujourd’huila société porte sur elle un regard souvent peu amène et assez pessimiste et pourtantjamais l’avancée en âge n’a été aussi longue et dynamique !

CHANGER LE REGARD

SUR LE VIEILLISSEMENT

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Les perspectives de développement de la «Silver économie» ou économie duvieillissement, sont très importantes. La mise en place de cette filière doitrépondre aux besoins des personnes âgées en leur permettant de rester le pluslongtemps possible à domicile, tout en générant de l'emploi et de l'innovation.

Le marché des seniors en forte haussea croissance de la part des seniors dans lapopulation s’est fortement accélérée ces dernièresannées. Le rythme annuel devrait rester soutenu(plus 1,1 % par an) en raison de l’arrivée à l’âge de laretraite des « papy-boomers », la génération néedans les années d’après guerre. (sources Credoc).

Alors que jusqu’à présent, la société s’intéressesurtout à la jeunesse, survalorisée culturellement, etdélaisse les plus âgés ; l’allongement de l’espérancede vie rend nécessaire une meilleure prise encompte des modes de consommation des seniors.

De très nombreux secteurs comme le logement, lesloisirs, l’habillement, l’équipement... ont un fortpotentiel de développement.

Des réalités différentes Comme le révèle l’enquête du Credoc, «le vieillissementde la population française se double d’une évolutionsociologique et économique forte». La Silver économiequi regroupe les entreprises de services personnalisés,de technologies pour l'autonomie, recouvre à la fois ledomaine de la consommationdes aînés, encore en forme et àfort pouvoir d’achat et celui desgénérations plus âgées exposéesde manière croissante auxrisques de perte d’autonomie.Entre ces deux populations lesfrontières sont fluctuantes etévolutives: les demandes debiens et de services ne sont pasles mêmes et les revenus nonplus.

Néanmoins, il est un pointcommun à la majorité desseniors c’est leur taux d’é-pargne élevé (17 % contreseulement 1 % chez les moinsde 50 ans). Il s’accroît avec

l’âge alors même qu’à partir de soixante-cinq ansles seniors cessent de consommer.

Pour Luc Broussy, auteur du rapport sur l'adaptationde la société au vieillissement de sa population « lesentreprises n'ont pas compris, ou ne se sont pasadaptées au potentiel de consommation des seniors.L'Allemagne et le Japon, qui ont un processus devieillissement plus important, ont déjà réfléchi àcela ».

Les seniors pourraient consommer beaucoupplusSelon le Credoc « le potentiel de consommation setrouve dans les populations qui ont plus de cinquanteans ou soixante ans et dans les dix ans à venir, danscelles qui auront entre soixante ans et soixante-quinze ans». Avec l’augmentation de la part desdoubles retraites, le niveau de vie de ces couples estsupérieur à ce qu’il était en 1984 et il reste enmoyenne plus élevé que celui des moins de cinquanteans. Pour que le niveau de consommation de cespopulations se développe il faut qu’elles trouvent desproduits et des services qui leur soient adaptés.

FAIRE DE LA FRANCE UN LEADERDE LA SILVER ÉCONOMIE*

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D e s o p p o r t u n i t é s p o u r l e sentreprises françaisesLes entreprises françaises ont développéune offre destinée aux plus de cinquanteans, mais il reste de nombreusesopportunités à saisir.

Les pertes croissantes de capacitésphysiques liées au vieillissementimpliquent la création de nouveauxproduits ou services intégrant desaspects santé. Elles imposent surtout leuradaptation via la prise en compte desprincipes du design universel

C’est le cas de l’adaptation des biens etservices aux pertes de capacités phy-siques. Les entreprises de l’équipementdu logement, du bâtiment, des loisirs, deshôtels-restaurants et du commercedoivent se moderniser, prendre encompte des principes du design universelpour tenir compte du vieillissementphysique sous peine de voir les seniorsse détourner des produits et services qu’ellesproposent.

Le secteur alimentaire pourrait développer encoreplus les produits de prévention, non curatif, desmaladies cardiovasculaires, de l’ostéoporose ou lessoins dermatologiques.

L’offre française reste encore assez faible en ce quiconcerne les prothèses auditives, alors que celle deslunettes, verres et lentilles semble, quant à elle, assezdéveloppée.

Le secteur de l’équipement de la maison devraitégalement proposer une offre jeune senior entravaillant autour des étapes de vie comme le départdes enfants, la croissance du temps libre et celle dutemps passé au foyer.

Concevoir des produits ou services adaptésaux évolutions des modes de vieLes jeunes seniors encore en activité n’ont pas lesmêmes besoins que les jeunes retraités en bonnesanté, ni que les personnes âgées en couple ouseules. Dans nos sociétés où la crainte de lavieillesse pousse à une certaine dissimulationsociale, il faut proposer aux baby-boomers éprisd’individualisme et de consumérisme une offre quine stigmatise pas leur état.

La nouvelle génération de seniors sera trèsdifférente des générations plus âgées. Dans ledomaine technologique comme l’informatique, lademande de simplicité ne les concernera pas, ilssont nettement plus compétents que leurs aînésmais les besoins de services seront plus tournés vers

le coaching et l’accompagnement dans un usagepersonnalisé d’un utilisateur à l’autre.

Une filière à structurer Afin de structurer le marché des seniors, lesministères du Redressement productif et desPersonnes âgées ont lancé il y a quelques mois la« silver économie ». Car c’est d’abord en amont dela production des biens et services, sur les aspectsde conception et de design, que les instruments depolitique publique peuvent être mobilisés pourorienter l’offre.

À la croisée de différents domaines porteurs (santé,autonomie, numérique, design, services à lapersonne…), cette filière concerne aussi bien lesentreprises, les associations, les mutuelles, lesassurances, mais aussi les acteurs du monde médico-social. L'objectif est de favoriser les échanges entreeux, de faire connaître les produits et les services déjàexistants, de tracer une feuille de route pour ledéveloppement de cette filière émergente.

Une silver valley, pôle interentreprises dédiée auxproduits et services pour les seniors devrait êtrecréée dans le sud parisien.

La silver économie est une opportunité à ne pasmanquer ; les acteurs industriels français doivents’en saisir sans tarder, sous peine de se voirsupplantés par des concurrents étrangers. Cettenouvelle filière économique et industrielle seragrandement porteuse de croissance et d’emplois aucours des prochaines années.

*de l'anglais silver pour chevelure argentée.

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De l’adaptation des logements au développement des technologies del’autonomie, en passant par le secteur de l’aide à domicile, les conditionsdu maintien des personnes âgées chez elles sont nombreuses.

Une volonté réaffirmée des pouvoirs publicsepuis de nombreuses années les pouvoirs publicsentendent faire de la politique de maintien àdomicile une priorité. Paradoxalement, c’est ledéveloppement des établissements en général etles maisons de retraites médicalisées (Ehpad) enparticulier qui ont mobilisé l’énergie desinvestisseurs et des financeurs publics. Si tous cesefforts ont contribué à l’amélioration considérablede la qualité des maisons de retraites, celles-cirestent onéreuses et le nombre de leurs placesinsuffisantes. L’entrée dans la vieillesse de lagénération du baby-boom ainsi que l’augmentationde l’espérance de vie conduit à une hausse sensibledu nombre de personnes âgées en France, c’est laraison pour laquelle plus que jamais les pouvoirspublics veulent porter leurs efforts sur lesconditions du maintien à domicile.

En fixant l’objectif de 80 000 logements adaptés sur cinqans, le président de la République, M. François Hollande,marque sa volonté de relever le défi.

Un choix qui rejoint le vœu de la quasi-totalité desFrançais, puisque 90% des personnes déclarentpréférer, en cas de dégradation physique liée à l’âge,adapter leur domicile pour y rester en bonne santé et ensécurité plutôt que d'aller dans une maison de retraite*.

Pas de maintien à domicile possible sanslogements adaptés L’adaptation des logements est un facteur importantde prévention mais aussi d’économie. Sonaménagement revient a minima à 4 280 euros, alorsque le coût moyen mensuel d'une maison deretraite est de 2 200 euros. Il faut y ajouter ce quin'est pas chiffrable : la perte des souvenirs

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accumulés au fil des ans, souventl'éloignement des voisins et des amis,du quartier.

Ces travaux sécurisent les personnes enprévenant les chutes, les négligences etl’isolement, mais également la précaritéénergétique. Il s’agit donc comme lepréconise le rapport Broussy de créer un«éco-système favorable à un séjour sûr etserein chez soi le plus longtemps possible».

Cette mission d’aider à l’adaptation deslogements est confiée à l’AgenceNationale de l’Amélioration de l’Habitat(Anah) qui assure déjà la rénovation thermique dansles logements, parfois anciens, des personnes âgées.

Majoritairement propriétaires, les plus de soixante-cinq ans sont à même de savoir quels travauxengager, quel budget mobiliser et également quelledécision prendre quant à leur maintien dans les lieux.

La première étape consiste donc à mieux lesinformer sur la nécessité d’anticiper l’adaptation etl’aménagement de leur logement. Le rapportBroussy préconise « la mise en place d’un diagnostichabitat/mobilité entre soixante dix et soixantequinze ans par un ergothérapeute ».

Le crédit d’impôt de 25 % continuera à favoriserl’adaptation d’autres milliers de logements, surtoutsi, comme le préconise le Rapport, « ce créditd’impôt devient transférable aux enfants quisouhaiteraient aider au financement de l’adaptationdu logement de leurs parents ».

Quant aux locataires, il faut qu’ils aient la possibilitéde réaliser des travaux dans leur logement, enrespectant les droits du bailleur.

Le parc social, qui a commencé à relever le défi duvieillissement de ses locataires, devra amplifier soneffort, en mobilisant mieux les aides déjà existantes(exonération de la taxe foncière) et fléchant plusefficacement les logements adaptés lors desattributions.

L’aide à domicile : le maillon humainindispensableAvec l'âge, beaucoup de personnes âgées ont desdifficultés à accomplir les gestes de la vie quotidienneet sont en situation de dépendance. Elles ont du malà exécuter les tâches simples mais répétitives commese laver et se nourrir, à accomplir des gestesfondamentaux tels que se lever ou se déplacer, ouencore à communiquer (entendre et parler).

Pour favoriser leur maintien à domicile le pluslongtemps possible, tout un arsenal d’outils,

d’organismes et de dispositifs ont été mis en place. Illeur permet de continuer à vivre comme avant, tout enrestant libres chez eux sans changer leurs habitudes.

Des professionnels, comme les aides ménagères ou lesaides à domicile qui les accompagnent dans les tâchesdomestiques et administratives, contribuent, en créantune relation forte avec elles , à rompre leur isolement.

Des équipements et des moyens techno-logiques au service de l’autonomiePour conserver le plus longtemps possible leurautonomie, les seniors peuvent équiper leur maisonde différents appareillages, notamment pourprévenir les chutes qui représentent 85 % desaccidents des plus de 65 ans. En cas de gravemaladie ou après une hospitalisation, il est aussipossible d'utiliser du matériel d’hospitalisation àdomicile.

Enfin, au-delà de ces équipements extrêmementvariés et de l’aide humaine, des moyenstechnologiques peuvent également garantir lasécurité des personnes âgées dépendantes. C’estpar exemple le cas de la télé-assistance, permettantau senior d’obtenir aide ou secours 24 heures/24 etsept jours sur sept. D’autres systèmes, plussophistiqués et faisant eux appel à des logiciels, sedéveloppent comme la vidéo-vigilance. Une ouplusieurs pièces de la maison sont équipées decapteurs vidéos, reliés à un logiciel d’analysecomportementale. En fonction de paramètrespersonnalisables pré-enregistrés, celui-ci permet dedétecter si la personne est en situation de risque, parexemple si elle passe un temps anormalement longdans les sanitaires et a peut-être chuté, par exemple.

Si le maintien à domicile des personnes âgéesdépendantes impose d’importants efforts d’adap-tation en termes de logement, désormais bienidentifiés, en revanche la transformation de l’espaceurbain est encore jusqu’ici peu pris en consi-dération.

* OpinionWay réalisé en mars 2012 pour l’Observatoire del’intérêt général

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La naissance du projetous sommes partis du constatsuivant : une large majorité despersonnes âgées ou en situationde handicap souhaite rester chezelle le plus longtemps possible. Orles dispositifs existants ne lepermettent pas toujours. Nousavons donc souhaité apporter, audomicile, les services de soins etd’accompagnement offerts dansles établissements d’accueil

médicalisés. Trois ans d’observation, de concertationet de réflexion ont permis l’émergence de ce projet.Une phase expérimentale, autorisée par l’ARSLimousin, a débuté en 2013. Elle concerne 40personnes et durera trois ans. Elle permettra deprocéder à des évaluations économique, sociale etéthique du dispositif.

Comment fonctionne M@DO ?M@DO repose sur l’intervention complémentaire dedifférents partenaires: une équipe dédiée aux soins et àl’accompagnement à la vie quotidienne, la plateformeCorrèze Téléassistance de la Fondation, des prestatairesde services du secteur, et un partenariat rapproché avecle Centre Hospitalier de Tulle et sa filière gériatriquecomplète. Nous gérons la coordination des interventionset le suivi logistique avec l’appui d’une garde itinérante24h/24 et 7j/7. La coordination médicale est assurée parle Docteur Valérie Graval Hugedee, responsable du pôlesoins de la filière gériatrique. L’objectif est de prévenirles ruptures de soins et d’accompagnement préju-diciables à l’autonomie.

La force du dispositif : une grande réactivitéen toute situation M@DO permet un fonctionnement simplifié(interlocuteur unique), un accompagnement global,

personnalisé et évolutif. Nous rencontrons au préalablela personne pour évaluer son environnement et sesbesoins, puis nous proposons un accompagnementadapté à sa situation : soins médicaux, servicesménagers, aide à la vie quotidienne, installation desolutions domotiques au domicile, etc. Un engagementcontractuel garantit la continuité du service et larapidité d’intervention en toute situation. Tout est misen œuvre pour favoriser un maintien à domicile dequalité, durable et adapté au projet de vie de chacun.Ce dispositif contribue à soulager les aidants familiauxet offre également la possibilité d’un accueil d’urgenceen établissement d’hébergement pour personnesâgées dépendantes si besoin.

Financement et perspectivesLe projet est financé grâce à une dotation globale desoins (ARS/CNSA) et une dotation du Conseilgénéral. M@DO est un concept innovant,l’expérimentation ayant pour objectif de faireémerger un nouveau modèle économique.

M@DO, la maison de retraite à domicile initiée par le Conseil généralde la Corrèze et la Fondation Caisses d’Épargne pour la Solidarité, apour objectif de prendre en compte la demande d’accompagnementet de soins des personnes dont le choix est de rester à domicile.

M@DO, LA MAISON DE RETRAITEÀ DOMICILE

Evelyne Sancier.ENTRETIEN AVEC EVELYNE SANCIER

Directrice du projet Assistance pour l’Autonomie à la Fondation

Fondation Caissesd’Epargne pour la Solidarité

Pour en savoir plus :www.fces.fr

NQUELQUES MOTS SUR LAFONDATION CAISSESD’ÉPARGNE POUR LASOLIDARITÉ

La Fondation Caisses d’Épargne pour laSolidarité est reconnue d’utilité publique etpoursuit un but d’intérêt général. L’objet de laFondation est la lutte contre toutes les formesde dépendance liées à l’âge, à la maladie ou auhandicap. Avec 112 établissements et 5 540salariés, la Fondation est un acteur non lucratifmajeur du secteur médico-social et sanitaire.

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Politique de santé

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Coordonnées

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MGC, DES SOLUTIONS POUR CHACUN,UNE MUTUELLE POUR TOUS

MGC2 et 4, place de l’Abbé G. Henocque75013 ParisTél : 01 40 78 06 52

Depuis son ouverture au grand public en 2006, et en respectanttoujours les valeurs mutualistes, la Mutuelle Générale des Cheminotspropose une série de services originaux et adaptés à ses adhérents,de la prévention à l’hospitalisation.

Pouvez-vous nous présenter laMGC, son histoire, ses valeurs,son métier ?a MGC est issue de la ProtectionMutuelle des Agents des Chemins deFer Français, créée en 1883. Victor Hugolui-même a soutenu le projet et en futproclamé président d’honneur. En 1972,la MGC s’est lancée dans la complé-mentaire santé, d’abord pour les seulscheminots et, depuis 2006, s’est ouverte

à tous. En tant que «vraie mutuelle», nous respectonsbien sûr les valeurs mutualistes : non lucrativité,démocratie, non sélection du risque et solidarité.Toutes nos actions se font sous couvert de nosadhérents, membres participant à part entière au seinde notre organisation.Notre mission va bien au-delà du simple rem-boursement. Nous proposons aussi des solutionspour faciliter l’accès aux soins et limiter le reste àcharge de nos adhérents comme, par exemple, l’aidefinancière aux plus démunis ou des réseaux depraticiens pratiquant des prix justes. Une gestionrigoureuse nous permet d’offrir des produits dequalité à prix compétitifs, si nous nous comparonsau marché (études DRESS nldr). De même, informer,sensibiliser, inciter chacun à devenir un acteur de sapropre santé, fait partie de notre mission. D’ailleurs,un service prévention aussi actif que le nôtre estassez exceptionnel dans le monde de la mutualité.

Justement, que pouvez-vous dire de votreoffre prévention ?En tant que mutuelle responsable et solidaire, laMGC a créé une Direction prévention pour honorerune mission permanente d’information et de conseilsur tous les sujets liés au capital santé. Ainsi,l’activité de MGC-Prévention tourne autour de troisaxes forts que sont informer, agir sur le terrain et

développer des programmes de prévention adaptés.Nous diffusons sur le web avec notre newsletter etnotre site mgc-prevention.fr qui propose uneinformation variée, régulière et fiable sur des sujetsaussi divers que l’alimentation, l’activité physique, lesommeil, l’hygiène, le tabac, la sexualité, et biend’autres encore. Nos brochures, produites en interne,rencontrent également un grand succès auprès desprofessionnels de santé et du grand public.Nous agissons également auprès du grand publiclors d’événements comme, par exemple, le trainAlzheimer (2010 et 2011) ou le train Bien Vivre pourBien Vieillir (2012) ou auprès du personnel de laSNCF dans le cadre de l’action « Plus saine la vie ».Enfin, nous développons nos propres programmesde promotion de la santé en collaboration avec despartenaires sérieux et reconnus dans leur domaine.

Quelles sont vos principales offres santé àdestination des seniors ?Notre offre est définie par nos techniciens en étroiterelation avec les élus. Concernant les services,chacun sait que les besoins de santé augmententavec l’âge. Ce n’est pas une raison pour souscrireforcément des garanties plus élevées et donc pluschères, d’autant que certains professionnels desanté ajustent leurs honoraires à la couverturecomplémentaire de leurs patients.C’est bien pour cela que la MGC propose dessolutions originales : celles d’un réseau de partenairesqui pratiquent des tarifs négociés sur l’optique, lesprothèses dentaires et auditives, ainsi qu’uneorientation dans le système de soins grâce à unlogiciel d’évaluation de la qualité des hôpitaux. Noussommes partenaires du conventionnement hospitalierde la FNMF qui propose des tarifs négociés enchambre particulière notamment. Ajoutons à cela leforfait médecine douce avec la prise en charge del’automédication et de la pédicure.

Patrice Guichaoua.ENTRETIEN AVEC PATRICE GUICHAOUAPrésident du Conseil d’administration de la Mutuelle Générale des Cheminots

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Parmi les secrets d'une vie longue et harmonieuse, la nutrition joue unrôle primordial et certains aliments seraient même particulièrementbénéfiques.

es études sur la longévitémontrent que parmi les facteursqui influencent l’espérance devie d’un individu, 70% sontdirectement liés à son environ-nement et son mode de vie. Eneffet aujourd’hui dans les paysoccidentaux, les causes princi-pales de décès ne sont plus lesmaladies infectieuses mais lesmaladies chroniques, telles queles maladies cardio-vasculaireset le cancer, et dans leurdéveloppement l'alimentationjoue un rôle important. Enoutre, la nutrition peut agir surla qualité de la vie du grand âge,améliorer la mobilité ou retardersa perte et ralentir levieillissement des fonctionscérébrales.

Une alimentation restreinteen calories allonge ladurée de vie.Si les études confirment lesinnombrables bénéfices pour lasanté du fameux régimeméditerranéen, la longévité deshabitants de l'île japonaised'Okinawa, la plus grande aumonde avec une proportion decentenaires la plus élevée,proviendrait également de leuralimentation et de leur style devie. Or cette populationbénéficie d’une nutrition detrès bonne qualité, pauvre encalories (40% moins caloriqueque celle des américains), maisriche en vitamines et enminéraux (en particulier une

LA NUTRITION : UNE DES CLÉSDE LA LONGÉVITÉ

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forte consommation de fruits légumes, et peu degraisses dans l'alimentation) et pratique une formede restriction calorique.

Or une étude, publiée en 2009 dans la revue« Sciences » démontre qu’une alimentation réduiteen calories tout en maintenant un apport adéquat envitamines, minéraux et autres nutriments, retarde levieillissement et ralentit le commencement desmaladies telles que le diabète, le cancer et lesmaladies cardio-vasculaires.

Le rôle des antioxydants et des oméga-3Sans imposer un régime aussi rigoureux que larestriction calorique, on peut toutefois freiner levieillissement en adoptant une alimentation richeen antioxydants et oméga-3 qui contribuent, enstimulant le cerveau, à optimiser les capacitésmentales. Parmi les aliments les plus efficaces, ontrouve les noix, les carottes, les baies, le poisson, lecafé, le thé ainsi que les épinards.

Une découverte récente montre que le resvératrol,un anti-oxydant présent dans le raisin et le vinrouge, semble efficace à protéger de nombreusesmaladies associées au vieillissement, il est souventdésigné comme une « fontaine de jouvence »capable de prolonger la durée de vie.

La courbe de l’espérance de vie pourraits’inverserDans son livre publié en 2006 « espérance de vie lafin des illusions », Claude Aubert agronome etexpert dans le domaine de l'alimentation constataitque la multiplication des facteurs de risque(alimentation sédentarité, pollution, obésité) vafaire reculer l'espérance de vie dans les décenniesà venir. « Si nos habitudes alimentaires n'ont pasempêché l'espérance de vie d'augmenter c'estparce qu'elles sont trop récentes pour avoir unimpact notable. La première génération à n'avoirconnu depuis l'enfance une alimentation prochede celle d'aujourd'hui, trop riche en viande, enmatières grasses et en glucides rapides est né à lafin des années soixante. Les principaux effets deces déséquilibres se traduisent déjà par uneaugmentation sensible de la mortalité. »

Les jeunes générations ne pratiquant plus lamême hygiène alimentaire que celle de leursparents et grands parents, l’espérance de vierisque donc de diminuer. C’est pourquoi il faut lessensibiliser le plus tôt possible au rôle essentield’une alimentation équilibrée sur le ralentis-sement du vieillissement naturel des organes etsur la prévention des maladies, pour maintenirleur capital santé.

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Depuis une dizaine d'années, la Mutuelle Nationale desHospitaliers, premier organisme français des secteurs de la santéet du social, s'investit dans la perte d'autonomie. Innovante surces enjeux sociétaux majeurs, la MNH a aujourd'hui pour projet deprendre position dans l'économie du vieillissement en soutenant lesinitiatives permettant le développement du maintien à domicile.

Pourrions-nous rappeler la vocation de laMNH qui existe depuis 60 ans et qui atoujours fait de la prévoyance une priorité ?e voulant une mutuelle très solidaire en matièresociale et très performante en ce qui concerne lasanté de ses membres, la Mutuelle Nationale desHospitaliers n’exclut aucun personnel de santé niprofessionnel du social. Les infirmiers, lestechniciens de laboratoires, les aides-soignants, lesassistants sociaux et bien d’autres agents sontconcernés par nos prestations. La MNH s’adressedonc à tous, de manière responsable.

Depuis quand s'est-elle investie dans laperte d'autonomie et la dépendance ?Les premières réflexions sur ce sujet ont débuté il ya une petite dizaine d'années. Objet de moultinvestigations, la perte d'autonomie, qui concernechacun d’entre nous, reste un sujet trèspréoccupant. Nous sommes tous concernés : nousavons tous un membre de notre famille qui, du faitde sa vieillesse, d’un accident ou d’une maladie,dépend partiellement ou totalement des siens.Maintenir une personne dépendante à la maison oula placer dans un établissement spécialisé s’avèrentparticulièrement coûteux pour son entourage.

Nous privilégions le terme « perte d'autonomie » àcelui de « dépendance » et encore davantage celuide « maintien de l'autonomie ». Nous y sommes

d'autant plus sensibles que nos adhérents,professionnels de la santé et du social, sont encontact direct avec ces problématiques. Notreambition est donc de travailler très en amont pouranticiper le vieillissement et permettre le maintien àdomicile. Cette philosophie étant définie, nous avonsdécidé de prendre en charge les aspects financiers

Dominique Bénéteau.

LA PRÉVOYANCE,UN ENGAGEMENT HISTORIQUEDE LA MUTUELLE NATIONALEDES HOSPITALIERS

ENTRETIEN AVEC DOMINIQUE BÉNÉTEAUPrésident de MNH Prévoyance

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de cette problématique et ce pour tous nosadhérents, ce qui nous différencie du secteur privéà but lucratif

Quels sont les moyens concrets mis en placepour vos adhérents ? Nous avons privilégié le système en inclusion enouvrant la prise en charge de la perte d'autonomie àtous nos adhérents, moyennant une cotisation quireste modeste. Nous faisons également jouer lesmécanismes de solidarité intergénérationnelle.Notre premier geste s'est traduit par une rente de300 euros par mois ouverte à tous. Sur ce schéma, laMNH a été précurseur. En 2006, peu de mutuelleaccordait ce type de garanties. Aujourd'hui, enpopulation couverte pour la dépendance par cemécanisme de rente, la MNH en fait bénéficier àenviron 450 000 adhérents, chiffre qui valide l'intérêtet la justesse de vue de la mise en place de notredécision.

Nous ne pouvions cependant pas nous contenter dela rente et nous avons souhaité optimiser leprocessus initial dans différents domaines. Ainsi, il ya trois ans, avons-nous amélioré ce que nous avionsinitialement créé en l’élargissant. Désormais, elles'applique à l'incapacité à gérer les actes de la viequotidienne.

Considérant que nous n'étions pas à même dedéfinir tous les critères de la dépendance, la MNHs'est rattachée au Groupe iso-ressources (GIR). Et,alors que nous accordions une rente mensuelle auGir 1 (300 euros), Gir 2 (300 euros), Gir3 (150 euros),nous avons accordé, de manière audacieuse, uncapital de 1 000 euros pour le Gir 4.

Depuis le 1er janvier 2013, nous proposons à nosadhérents une offre complémentaire et optionnelleavec la capacité à s'assurer sur des montants allantde 500 à 3 000 euros par mois pour la dépendance.

À l'évidence, votre philosophie vous dis-tingue de celle des opérateurs marchands.Quelles sont aujourd'hui les orientationsmajeures de la MNH pour préserver la dignitéhumaine ?L'une de nos préoccupations est d'encourager lemaintien à domicile. Elle s'inscrit dans le droit fil dela politique nationale. La MNH a ainsi décidé defaire un diagnostic de l'habitat et d'en évaluer lesaméliorations requises pour permettre à l'adhérentde conserver son autonomie le plus longtempspossible. Cet engagement « thérapeutique » setraduit, si nécessaire, par une prise en charge destravaux à hauteur de 2 000 euros. La MNH peutégalement apporter des services complémentairescomme la recherche d'une aide ménagère ou d'unepersonne pour porter les repas.

Nous accordons une attention toute particulière auxaidants qui, face à des pathologies lourdes, souffrentd'épuisement. Nous favorisons notamment leurtemps de repos et de vacances par un systèmealternatif de garde. Ce soutien aux familles est unvolet très important pour la MNH.

Enfin, depuis fort longtemps, nous développons l'aspectprévention qui porte sur l'ensemble des sujets : nutrition,prévention du stress, action sur les addictions… Deuxcibles principales : les actifs mais aussi les adhérents quine sont pas en perte d'autonomie mais qui sontconsidérés comme population fragile et à risque de parleur passé. Nous souhaiterions leur apporter desprestations dédiées pour alléger leur quotidien. Nousallons, à titre expérimental, axer nos actions pour lesplus de 55 ans sur le maintien d'une activité physiqueadaptée à leur état au travers d'une prise en chargefinancière au cas par cas.

Il s'agit donc de prévention pour unvieillissement réussi par le biais de sesactions. La MNH agit sur les facteurs derisque afin que la maladie n’arrive pas puis,et si elle survient, qu’elle entraîne le moinsde séquelles morbides. Comment renforcercette prévention primaire ? Les évolutions démographiques et, en conséquence,celles des dépenses liées à la perte d’autonomie,nécessitent une réflexion globale pour une nouvelleapproche du vieillissement. Nous considérons qu'ilest du devoir d'une mutuelle de s’intégrer à ce quel'on nomme la « Silver Economy » en soutenant desinitiatives innovantes qui faciliteront le maintien àdomicile et développeront de nouveaux services.

En élargissant son offre, le groupe MNH, acteurmajeur de l'économie sociale, entend ainsi confortersa place de leader et renforcer la solidarité et lesentiment de proximité qu'il a su développer avecses adhérents et plus largement auprès despersonnels de la santé et du social depuis 60 ans.

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MNH331, avenue d’Antibes45200 MontargisTél : 02 38 90 76 80Fax : 02 38 90 75 12www.mnh.fr

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La réforme de la dépendance doit notamment remettre à plat les aides auxpersonnes âgées. L’APA (allocation personnalisée d’autonomie), principaldispositif financier, est insuffisante pour couvrir les frais liés à la dépendance,alors même que le nombre des bénéficiaires ne cesse d’augmenter et que lesressources de l’Etat et des départements tendent à diminuer.

La dépendance concerne le grand âgeelon la Drees1, une personne de plus dequatre-vingts ans sur quatre souffre depertes modérées d'autonomie. La dépen-dance lourde, quant à elle, frappe 13,7% denos grands aînés et concerne majori-tairement les personnes atteintes de lamaladie d'Alzheimer, ainsi que les femmesdont l’espérance de vie est plus longue quecelle des hommes. En moyenne, la durée dedépendance est de quatre années, unepériode qui a tendance à s'allonger.

L’APA principal dispositif financier Mise en place au 1er janvier 2002, pour aider lespersonnes en situation de dépendance, l’APA estattribuée selon le degré d'autonomie de la personnesuivant une échelle dite GIR2 décroissante, allant dela perte d’autonomie la plus sévère (GIR 1) à la plusmodérée (GIR 4). En vertu de cette échelle, 9,3 % desallocataires sont classés en GIR 1 ; 26,7 % en GIR 2 ;19,9 % en GIR 3 et 44,1 % en GIR 4.

Son montant, différent à chaque niveau de l'échelle,est fixé après une enquête médico-sociale dudépartement et tient compte des revenus du ménage(personne seule ou couple). L'APA est versée encontrepartie de l'utilisation d'une aide à domicile(association ou salarié) ou d'un hébergement dansun établissement. Attribuée sans plafond deressources, son montant est dégressif en fonction duniveau des revenus de l’allocataire.

Le nombre des bénéficiaires ne cessed’augmenterAu 31 décembre 2011, 1 199 000 personnes âgées deplus de soixante ans en situation de perted’autonomie percevaient l’APA en métropole etdans les DOM; soit 6,7 % des seize millions et demi

de Français de plus de soixante ans. Sur un an, lenombre de bénéficiaires a augmenté de 2 %.

Parmi les personnes percevant l’APA, 60% vivent à leurdomicile et 40% en établissement. Elles touchent enmoyenne 670 euros, seulement 200 euros lorsque l'APAest versée directement à une maison de retraite).

Cette allocation, même complémentaire à la pensionde retraite (en moyenne 1.200 euros par mois), nesuffit pas à assurer la prise en charge desdépendants, qu’ils soient à domicile où enétablissement d'accueil. Une étude de la Dreesindique même que dans 44 % des cas, le montant duplan d'aide ne permet pas de faire face auxdépenses, lorsqu’il s’agit de dépendance lourde.

Un coût élevé pour les famillesLa prise en charge de la dépendance reste encoremajoritairement du ressort des familles et selon desétudes récentes il leur en coute entre 1 857 euros et2 200 euros par mois pour payer une maison deretraite pour leur aîné ou faire appel à des aides àdomicile. Une situation financière parfois inex-tricable, d’autant que 50 % de ces descendants sontégalement des retraités.

Pour atténuer le reste à charge supporté par lespersonnes dépendantes et leurs proches, legouvernement envisage d'encadrer les tarifs desmaisons de retraite et de revoir le plafond de l’APA3.

Michèle Delaunay, la ministre déléguée en charge desPersonnes âgées et de l'autonomie assurait, dans uneinterview au Monde que les aidants ne seront pasoubliés dans la prochaine loi. Elle compte notammentsur la mise en place d’un guichet unique dans tousles départements qui permettra d’informer etd’orienter les familles. Une mesure recommandée par

L’APA FACE AU COÛT DE LADÉPENDANCE,UNE DIFFICILE ÉQUATION

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Luc Broussy, auteur du rapport sur l'adaptation de lasociété française au vieillissement démographique.

Les Conseils généraux, principaux finan-ceursAlors que les ressources de l'État, de l'assurance-maladie et des départements tendent à diminuer, lafacture échouant au secteur public en raison duvieillissement démographique s'alourdira d'environdeux milliards et demi d'euros d'ici à 2025, selon desprojections réalisées en 2011. Les départements,principaux financeurs de cette aide (68 %), le resteétant couvert par la CNSA (Caisse nationale desolidarité pour l'autonomie), vont avoir du mal à faireface à l’augmentation du nombre des bénéficiaires.

Le dispositif, qui coûte déjà cinq milliards et demid'euros, (trois fois plus qu'il y a dix ans) pourraitnécessiter entre 500 millions et un 1 milliard d'eurossupplémentaires d'ici à 2020. Sans une réforme, en2040 le coût de l'APA pourrait s'élever à quelque dix

m i l l i a r d s d ' e u r o s . L e sC o n s e i l s g é n é r a u x n epourront faire face à desdépenses de cet ordre.

Comment financer lessurcoûts ?Le Premier ministre a installéun groupe de travail entrel'État et les départementsqui fera des propositions surle financement de ces pres-tations sociales. Il étudieranotamment les mesurespermettant de mieux allouerles dotations de l'État auxconseils généraux.

L a m i n i s t r e M i c h è l eDelaunay n’exclue pas defaire jouer à l’assuranceprivée un rôle de complé-ment: «La solidarité nationaledoit jouer, mais aussi laresponsabilité individuelle. Ilest temps pour la générationqui est la mienne de mesurerque la vieillesse va durertrente ans, voire davantage etqu'il n'est pas illégitimequ'elle doive anticiper pourelle-même cette période de lavie». (le Monde).

Mais pour réduire lesbesoins financiers, l'accentsera surtout mis sur laprévention, afin de retarderau maximum la perte

d'autonomie et, donc, réaliser des économies.

La prise en charge des personnes dépendantescombine à la fois solidarité familiale et collective. Cesdeux formes de solidarité évolueront à l’avenir. Lasolidarité familiale pourrait diminuer car le nombremoyen d’aidants potentiels par personne âgéedépendante aura tendance à baisser. Parallèlementl’évolution des dépenses au titre de l’allocationpersonnalisée d’autonomie dépendra fortement deses modalités d’indexation. Aujourd’hui tous lesacteurs attendent la réforme de la dépendance, quidevrait intervenir avant la fin de l’année 2013.

1 • La direction de la recherche, des études, de l’évaluation etdes statistiques (Drees)

2 • Les six GIR ('Groupes Iso-Ressources') figurant dans lagrille AGGIR (Autonomie, Gérontologie Groupe IsoRessources)

3 • François Hollande alors candidat à la présidentielle avaitpromis de « doubler le plafond de l'allocationpersonnalisée d'autonomie (APA) à domicile pour lespersonnes » âgées « les plus dépendantes».

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Quel est le coût de la dépen-dance ?ujourd’hui, le budget consacré à ladépendance est de 30 milliardsd’euros, dont 10 milliards pris encharge par les ménages eux-mêmes. Ce montant correspond aucoût direct (aide à domicile, soins,aménagements du lieu de vie,maison de retraite...). Il ne comprendpas le temps que les aidants passentauprès de leur proche dépendant.

Le coût de la dépendance est donc beaucoup plusélevé. Pour trouver une solution à son financement,il faut revoir l’écosystème dans son ensemble. Pourque les assureurs puissent jouer pleinement leur rôlede stabilisateurs sociaux afin d’accompagner ledéveloppement de notre société, il faut que laréforme envisagée par le gouvernement inscrive lescontrats dépendance dans un cadre favorable. Etpuis il reste d’autres pistes à explorer pour participerau financement de la dépendance, comme les aidespubliques par exemple.

La dépendance, n’est-ce qu’unproblème de financement ?Au-delà du problème du finan-cement de la dépendance, se posesurtout, aux yeux de NatixisAssurances, la question des aidantsfamiliaux. 8 millions de Françaisaident un proche dépendant ou ensituation de perte d’autonomie dansles tâches de la vie quotidienne. Encharge de leur parent, de leur enfantmalade ou handicapé, de leurconjoint... les aidants leur consacrent,pour la majorité d’entre eux, 6 heurespar jour en moyenne, sachant qu’unaidant sur deux exerce une activitéprofessionnelle. Beaucoup d’actionsont déjà été mises en œuvre pour les

aider : adaptation du logement avec des offres deproduits faites par les établissements bancaires et lescompagnies d’assurance, sites Internet et forums pourapporter des conseils,trouver des solutions, offrirdes moments d’échange.Si les aidants sont soutenusdans leur recherche d’infor-mation, dans leur organi-sation, c’est un bon débutmais ce n’est, hélas, passuffisant.

Quelles sont les actions menées par NatixisAssurances pour les soutenir ?Depuis 2009, Natixis Assurances multiplie lesinitiatives pour accompagner les aidants auquotidien. Nous organisons les Rencontres del’Autonomie, des réunions locales d’informationdédiées aux clients des Banques Populaires. Nousavons réalisé «Regard de psy», une série vidéo quirépond à leurs questions sur Aidautonomie.fr, notresite Internet dédié aux aidants familiaux et auxpersonnes fragilisées. Nous animons également, sur

ce site, une communauté d’aidantsà travers un forum qui leur offre lapossibilité d’échanger, sansretenue ni tabou, à propos dustress de leur situation, dusentiment de ras-le-bol, du dangerde l’isolement, de la dépression quiles guette ou les atteint déjà. Nousallons d’ailleurs publier un recueilpour rendre hommage à ceux quimènent un combat au quotidien etfaire entendre leur voix au-delà duforum Aidautonomie.fr. Toujoursdans l’idée de faire bénéficier lesaidants des conseils d’autrespersonnes confrontées à la mêmesituation, nous animons la pageFacebook Aidautonomie.

Fidèle au rôle de stabilisateur social de l’assureur, Natixis Assurancesaccompagne depuis 2006 les personnes qui soutiennent au quotidienceux qui ont malheureusement perdu leur autonomie.

DÉPENDANCE : IL EST URGENTDE SOUTENIR LES AIDANTS

Renaud Desvignes.

ENTRETIEN AVEC RENAUD DESVIGNESDirecteur Marketing

Natixis Assurances4, rue des Pirogues de Bercy75012 ParisTél : 01 58 19 90 00

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A Natixis Assurances conçoit et gère des solutionsd’assurance vie, d’assurance prévoyance etd’assurance dommages pour les particuliers, lesprofessionnels et les agriculteurs, les entrepriseset les associations. Filiale à 100 % de Natixis, labanque de financement, de gestion et de servicesfinanciers du Groupe BPCE, Natixis Assurancesdistribue ses offres dans les réseaux des BanquesPopulaires, du Crédit Maritime, du Crédit Foncieret de banques régionales.

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Le maintien à domicile des personnes âgées est rendu possible d’une part,grâce à la mise en place d’aides à domicile professionnelles, financéespar les caisses de retraite ou l’allocation personnalisée d’autonomie, maiségalement grâce à l’implication de l’entourage des seniors (les enfantsessentiellement, mais également d’autres aidants familiaux ou non).

Action sociale des collectivités à destinationde leurs agents: penser aux seniors et lesaider à concilier leur vie professionnelle etleurs contraintes personnellesa conciliation de la vie professionnelle et de la viepersonnelle est souvent problématique, pour les actifsles plus jeunes, qui doivent assumer des doublesjournées de parents et de professionnels. Et les aidesdes employeurs sont donc orientées en ce sens.

Pour autant, pour les actifs plus âgés, la conciliationn’en est pas moins délicate entre leur nouveau statutd’aidant familial auprès de parents entrant dans ladépendance, de parents d’enfants adolescents ouentrant dans la vie active et les exigences de leurspostes de travail. Mais l’action sociale des employeursméconnait souvent cette dimension et laisse laplupart du temps la part belle aux dispositifs d’aide àla garde de jeunes enfants au détriment d’aides plusspécifiques pour les actifs plus âgés.

La mise en place de CESU préfinancés à destinationdes agents d’une collectivité pour d’autres types deservices que la garde d’enfants peut ainsi constituerune réponse à ces difficultés rencontrées au quotidien.Ces CESU peuvent être utilisés pour permettre un«répit» aux aidants au domicile de leurs proches, bienévidemment. Mais ils peuvent également permettred’assurer, en les «externalisant», les tâchesdomestiques quotidiennes qui s’ajoutent déjà à unedouble journée de professionnel et d’aidant.

Le CESU préfinancé «Aidant familial» pour lesagents : un nouvel outil au service de votrepolitique RH!

Action sociale à destination de la population :quels dispositifs d’optimisation ?Face aux défis à relever pour permettre tout à la foisune amélioration qualitative de la prise en chargede la perte d’autonomie et une maîtrise des

dépenses accrue, lesdépartements doivent au-jourd’hui accélérer la miseen place de projets demodernisation de gestionde l’APA notamment.

Environ 40 départementsont aujourd’hui opté pourune amélioration de leursprocédures de contrôled’effectivité de cette aideau travers de la mise enplace du CESU préfinancé,de la télégestion pour lesaides humaines, et duChèque d’Accompagne-ment Personnalisé pour lesaides techniques. Ces

LES SOLUTIONS D’OPTIMISATIONDE VOTRE ACTION SOCIALE

PAR MARION LE CAMDirectrice CESU Social, Chèque Domicile, Groupe Chèque Déjeuner

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solutions, peuvent être utilisées seulesou de manière combinée entre elles surun territoire.

Le choix de l’étendue du projet doitêtre effectué en fonction de larépartition des modes d’exercice desaides à domicile, entre emploi direct etprestataire, mais également en fonctiondu nombre de prestataires sur unterritoire ou encore de la place que ledépartement entend laisser à l’usager dans lerèglement des services.

Quelle que soit l’étendue des projets et les solutionstechniques retenues, les effets pour la collectivitésont les suivants :

1 • Réduction de la dépense nette d’APA enaméliorant le contrôle d’effectivité. Ledépartement a la garantie que l’APA est utiliséeuniquement pour des dépenses d’aide àdomicile, les plans d’aide partiellement exécutésne donnent plus lieu à récupération d’indupuisque les sommes ne transitent plus sur lescomptes bancaires. La valeur des titres CESU ouCAP non utilisés est restituée par l’émetteur àl’échéance de validité des titres. Avec la mise enœuvre de la télégestion, le département neréglera aux services d’aides à domicile que lesheures réellement effectuées et facturables.

2 • Limitation de l’augmentation de la dépensebrute d’APA : grâce aux outils informatiques desuivi proposés avec les solutions de titresprépayés ou grâce à l’extranet financeur detélégestion, le département dispose des donnéespermettant de réajuster au mieux les plansd’aide à la réalité de leur consommation tout aulong de l’année.

3 • Un redéploiement possible des équipes duConseil général sur l’accompagnement desbénéficiaires : la mise en place du CESU, du CAPet de la télégestion allège considérablement latâche des services ou agents en charge ducontrôle d’effectivité. Il n’est plus nécessaire decontrôler bénéficiaire par bénéficiaire les facturesdes services d’aides ou les bulletins de paie desaides à domicile. Les outils techniques permettentun contrôle de la dépense optimal doublé d’unedétection possible de situations personnellesnécessitant une intervention d’une équipemédico-sociale du département.

Le Groupe Chèque Déjeuner a développé une réelleexpertise dans la conception de ces solutions et deleur mise en place aux côtés des équipesdépartementales.

Les équipes dédiées du Groupe sont en mesured’accompagner chaque collectivité dans laconception et la mise en œuvre de dispositifsentièrement sur-mesure et adaptés au territoire.

Chèque Domicile, 1er émetteur CESU (près de 40 %de part de marché à fin 2012) accompagneaujourd’hui neuf départements ainsi que denombreuses caisses de retraite et mutuelles dans lemontage de leur projet de versement en CESU deleurs aides sociales à domicile.

Apologic, au travers de sa solution de télégestionDomatel, accompagne 11 Conseils généraux et est,en outre, leader sur le marché de l’informatisationdes services d’aide et de soins à domicile. À ce titre,nous connaissons parfaitement les besoins enaccompagnement des services et leur diversité.

Chèque de Services est le premier émetteur deChèques d’Accompagnement Personnalisé auprèsdes départements, CCAS, des caisses de retraite etdes associations caritatives.

Enfin, Info.DB équipe aujourd’hui près de 80 dépar-tements d’une de ses solutions d’informatisation del’action sociale, alors qu’Implicit est le leader del’informatisation des CCAS.

Toutes ces compétences et savoir-faire, réunis ausein d’une démarche commune, permettent auGroupe d’avoir une vision très large de l’évolutiondes besoins des collectivités dans la gestion de leurdispositif d’action sociale et d’adapter enpermanence notre offre de service de manièrestructurée.

Pour plus d’information :

info.collectivité[email protected]él : 01 41 85 08 55

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Chèque Domicile27-29 av. des LouvressesZac des Louvresses92234 Gennevillierswww.chequedomicile.fr

BON A SAVOIR

Plus de 85% des personnes âgées interrogées dans lecadre des enquêtes menées auprès des bénéficiairesCESU de 5 Conseils généraux clients de CHEQUEDOMICILE (plus de 15000 personnes interrogées) ontdéclaré que le CESU était un mode de paiement « Faciled’utilisation » et « simple ». Des chiffres qui permettentde rassurer ceux qui craindraient que la mise en placedu CESU ne soit trop complexe pour des publicsfragiles...

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Une personne dépendante sur quatre est entièrement seule et un grandnombre de celles-ci ne bénéficie pas d’un entourage familial en capacité deles aider. C’est pourquoi les bénévoles associatifs, qui ne se substituent niaux familles ni aux professionnels, occupent une place essentielle dansl’accompagnement des personnes et particulièrement auprès de celles enperte d’autonomie..

Un bénévolat bénéfique

es bénévoles peuvent accompagner les personnesdans les gestes de la vie courante, aider à sonmaintien «en éveil », mais ils ne se substituent pas àla famille, ni aux intervenants professionnels. Enaucun cas ils ne peuvent remplacer le plan d’aidemis en place. L’objectif fondamental de ce bénévolat,à domicile comme en établissement, est de main-tenir leur socialisation.

Différentes études constatent les bienfaits de cesrelations proches et régulières. Elles permettent deretarder l’apparition des pertes de mobilité et mêmecelle des troubles liés aux maladies neurodégénératives.

L’accompagnement par les bénévoles, en rassurantles sujets affaiblis par la vieillesse, permet d’éviter desplacements d’urgence. C’est un gage de réussite duretour à domicile après une hospitalisation et leurprésence est indispensable lors de périodes difficilespendant la maladie ou encore à l’occasion du décèsdu conjoint. Par leur proximité, ils permettent de réagirrapidement et d’alerter en cas d’urgences climatiquesou pandémiques.

Ils assurent également un soutien indispensableauprès des familles et leur évitent fatigue etépuisement en prenant ponctuellement le relais dansl’accompagnement de leurs parents.

Dans les services de gérontologie qui accueillent unepopulation de malades de plus en plus âgés,dépendants et souvent isolés, dont la prise en chargenécessite une équipe pluridisciplinaire, les bénévolesont un rôle extrêment important. En donnant de leurtemps, ils apportent aux malades une présence et unsupplément d’écoute irremplaçables, ils contribuent

à donner un sens à leur vie quotidienne. Lesstructures gériatriques étant aussi des lieux de fin devie, les bénévoles d’accompagnement assistentautant les malades que leurs familles mais aussiparfois, les soignants.

Des associations actives Des bénévoles sont présents dans la plupart desétablissements, et à domicile. Ils sont délégués pardes associations importantes, ou dépendantes depetits groupes locaux.

Depuis 1946, les petits frères des Pauvresaccompagnent, dans une relation fraternelle, despersonnes de plus de cinquante ans souffrant de

LE BÉNÉVOLATUN RÔLE DÉCISIF

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solitude, de pauvreté, d’exclusion ou demaladies graves. En assurant des visites àdomicile régulières, les bénévoles per-mettent à celles-ci de continuer à vivre chezelles malgré l’isolement et la dépendance.L’association les accueille aussi pour lesvacances dans des maisons à la campagneet au bord de la mer.

Partout en France, les membres de lafédération nationale VMEH, « Visite desmalades en établissement hospitalier » serendent auprès des malades dans leshôpitaux. C’est l’une des plus anciennesassociations caritatives (elle a plus de 210ans !), elle regroupe quatre-vingt-quatreassociations et 8000 bénévoles.

La fondation Claude Pompidou développe unaccompagnement pour le retour des personnesâgées à domicile après une hospitalisation. Lesbénévoles en s'assurant que les aides médicales,ménagères et techniques sont bien en place,contribuent à leur redonner confiance.

D’autres associations interviennent de façon plusspécifiques, c’est le cas de VSArt « volontariat etsoutien par l’art » qui organise quotidiennement desanimations culturelles dans les hôpitaux et lesmaisons de retraite. L’association France Alzheimerse bat quant à elle depuis 1985 pour lareconnaissance des besoins des personnes maladeset de leur famille, et pour défendre leurs droits.

Le Secours Catholique, les Equipes Saint Vincent,

l’UNIOPSS (Union nationale interfédérale des œuvreset organismes privés sanitaires et sociaux), laFédération de l’entraide Protestante (FEP), FranceBénévolat, (etc...) toutes ces associations contribuentpar leurs démarches de solidarité et de proximité aubien être et à l’accompagnement des ainés.

Une action basée sur le volontariat Si les associations sont de plus en plus sollicitéespour les services qu’elles rendent, elles rencontrentdes difficultés pour trouver des volontaires quiacceptent de consacrer un peu de leur temps à celuiou celle qui souffre de solitude. Or, être bénévoledemande un engagement dans le temps, pour qu’unlien véritable puisse se nouer avec la personnevisitée.

Le bénévolat c’est surtout l’affaire des douze millionsde retraités ou préretraités en France, dont une grandepartie s’engage et qui vivent cette action comme unenouvelle utilité sociale. Le rôle et la place de cebénévolat associatif devraient être légitimés, à l’instardu bénévolat d’accompagnement dans le champ dessoins palliatifs. D’ailleurs Michèle Delaunay, laministre déléguée chargée des Personnes âgées,compte inscrire comme priorité « la lutte contrel'isolement des âgés et le rétablissement de liensintergénérationnels» dans la future loi «d'anticipationet d'accompagnement de la perte d'autonomie». Laministre a lancé le projet Monalisa, acronymede Mobilisation nationale contre l’isolement socialdes âgés, qui est un groupe de travail pour le combatcontre la solitude des âgés. Il est composéd’une trentaine d’associations et opérateurs publicset parapublics (CNAV, UNCCAS, MSA, CNSA…)

L’importance du nombre de ceux qui sont ensituation d’isolement, le risque d’épuisement desaidants familiaux et le nombre de ceux qui n’ont pasaccès aux aides du fait de leur situation de précaritéou d’exclusion, invitent à considérer plus que jamaisle rôle indispensable et décisif du bénévolatassociatif.

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Une certaine bienveillance, aucune condescendance, unerelation humaine qui va au-delà de l'aide indispensable pourtoucher à l'essentiel… Cette réponse humaine à la pauvreté estau cœur de l’action de l'Association des petits frères desPauvres et de ses bénévoles qui écrivent avec une majuscule lemot Pauvres. Toute une philosophie solidaire inscrite dans unagir collectif, qui signe l'intuition du fondateur et l'expertise del'engagement dans l'accompagnement. Une association quiconstitue aujourd'hui une référence nationale.

Quel est l'objectif principal poursuivi par«les petits frères des Pauvres» ?'est en 1946, au sortir de la guerre, qu'ArmandMarquiset fonde, à Paris, l'Association les petits frèresdes Pauvres. Soutenu par des bénévoles, il se met auservice des personnes âgées, les plus durementtouchées par les privations de l'occupation. Ledénuement qu'il découvre alors est un véritable choc.Il comprend, qu'au-delà des besoins matérielsélémentaires, chacun aspire à la dignité et au bonheur.Avec leur devise «des fleurs avant le pain», les petitsfrères des Pauvres privilégient la qualité de la relationdans toutes leurs actions et missions. Cette intuitiondu fondateur continue aujourd'hui d'animer lesbénévoles pour une réponse humaine à la pauvreté.

La lutte contre l'isolement reste le cœurhistorique de votre mission. Comment setraduit-elle?Aujourd'hui, l'Association accompagne plus largementles individus touchés par les problématiques d’unvieillissement difficile, comme celui, très précoce, deceux vivant dans la rue, qui connaissent une espérancede vie très réduite. Consciente que la solitude est l'unedes causes d'entrée dans la pauvreté et afin de briser lecercle de l'isolement, le cœur de notre accompa-gnement passe par l'établissement d'une relation avecl’intéressé.La reconstruction du lien social par une action decitoyenneté dans la proximité a toujours été pour

moi un fil rouge. Les interventions des petits frèresdes Pauvres vont de l'accueil à l'accompagnementrégulier. Nous allons vers les gens, là où ils habitent,soit à leur domicile, soit en établissement, et mêmedans les situations de précarité extrême dans la rue.

Avec ces visites régulières, nous visons laconstruction d'une relation de citoyen à citoyen.Nous distillons de la fraternité par notre actionbénévole pour que les personnes puissent sereconstruire et se réinsérer dans le réseau social.Elles peuvent ainsi retrouver l'énergie, le courage, ledynamisme permettant de reprendre un parcours devie qui soit intégré dans celui de la Cité.

Jean-François Serres.

QUAND LES PERSONNES ÂGÉESEN SITUATION DE PAUVRETÉDEVIENNENT «LES VIEUX AMIS»DES BÉNÉVOLES

ENTRETIEN AVEC JEAN-FRANÇOIS SERRESSecrétaire général de l’Association « Les petits frères des Pauvres »

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Vous insistez sur la valeur unique etirremplaçable de chacun d’entre nous, sur laliberté fondamentale de chacun, sur lafraternité et la fidélité. Quand plus personnen'est là, comment compensez-vous le vide?Sur les 37000 personnes que nous aidons actuellement,10000 sont accompagnées de façon régulière. Larelation peut se faire sur plusieurs années, 20, 25 ans.Elle se poursuit souvent jusqu'à la fin de la vie.Mais l'accompagnement peut aussi revêtir d'autresformes: nous organisons des séjours de vacances, destemps conviviaux lors de périodes de fêtes, comme leréveillon de Noël ou du Jour de l'an. L'idée maîtresse,c'est d'éviter les ruptures de liens en tissant sur le longterme une relation d’alter ego, de personne à personne.

Votre mission d'action civique serait impos-sible sans les bénévoles qui en font toute laforce. Pouvons-nous considérer que le termede «bénévolat» définit le mieux votre action ?Le seul chiffre de 9 700 bénévoles engagés dans nos126 équipes d’action dans toute la France enrésume l’idée. Nous sommes une association de citoyens bénévolesqui agit principalement grâce aux dons des uns etdes autres. C'est un engagement personnel, pour lesbénévoles, de temps et pour les donateurs, d'argent.Notre association est fortement soutenue par le doncitoyen et l'engagement sous toutes ses formes.Nous sommes principalement financés par des donsprivés – particuliers ou entreprises – à 83%. Nousavons un peu plus de 176000 donateurs.L'engagement est une composante forte de l'effi-cacité de notre action. Nous sommes très inscritsdans les villes grâce à un maillage fin au sein desquartiers. Le signalement des personnes en situationdifficile vient pour moitié des citoyens eux-mêmes, lescommerçants, les voisins, les gardiens d'immeubles,voire les bénévoles... L'autre moitié vient d'unrepérage institutionnel émanant des professionnels.Nous avons un partenariat extrêmement étroit avec lesacteurs de la gérontologie sociale, les centres locauxd'information et de coordination gérontologique (Clic),les centres communaux d'action sociale (Ccas) desvilles. Ce sont eux qui nous signalent la présence depersonnes en situation d'isolement.

Le rôle du bénévolat émerge dans le débatnational lancé par le Gouvernement sur laprise en charge de la perte d'autonomie. Vousconsidérez que celui-ci doit s'inscrire dans lemouvement associatif et votre volonté est dedévelopper des équipes de bénévoles afin demieux répondre aux besoins. Quel est votrepositionnement sur la mobilisation descitoyens, organisée en associations ?Le bénévolat associatif est un acteur décisif pourl'avenir. Les bénévoles ne sont ni un substitut del'aidant familial ou des professionnels et leursinterventions ne doivent en aucun cas minorer le plan

d'aide. Vivre des relations affectives proches etrégulières retardent l'apparition des pertes de mobilitéet même, comme certaines études le confirment, lestroubles liés aux maladies neurovégétatives.L'accompagnement relationnel bénévole participedonc à la prévention de la perte d'autonomie, aumaintien des intéressés à domicile, favorise l'accèsaux aides, aux services, aux droits et facilitel'intervention des professionnels. Ces défis, nous neles relèverons évidemment pas seuls.Le Collectif inter associatif «Combattre la solitudedes personnes âgées», que nous avons initié, est unvaste mouvement qui doit être relayé par unenouvelle génération de philanthropes, prêts à investirleur générosité autour d’un vrai projet de société.Ensemble, nous pouvons inverser la tendance au replisur soi, pour que notre pays retrouve la fierté intimeet collective qu’apporte l’exercice de la fraternité !

Vous avez été missionné par MichèleDelaunay dans le cadre de la Mobilisationnationale contre l'isolement des personnesâgées (Monalisa). Quels en sont les objectifs ?Pour que la lutte contre l'isolement soit durablementintégrée dans les préoccupations citoyennes, un groupeconstitué de représentant d’associations, decollectivités territoriales et d’institutions, telles queles caisses de retraite, travaille pour trouver le moyende développer et déployer le bénévolat dans laproximité pour faire de la lutte contre l’isolement desaînés un axe majeur de l’implication citoyenne. Laministre a souhaité « une démarche positive etdynamique, non une initiative compassionnelle ».Le groupe de travail Monalisa doit définir undispositif social de proximité et mettre en cohérenceet en convergence les actions que ces associationset organismes mènent aujourd’hui de façon distinctesur le terrain, afin de permettre l’échange de bonnespratiques et d’assurer un meilleur maillage territorial.Il doit également déterminer les besoins en termesde partenariats financiers et proposer, chiffres àl'appui, un modèle économique du programmed'action mis en place. C'est un nouveau pas pournous et un grand pas pour renforcer la fraternitéautour des personnes âgées souffrant de solitude.

* 16 % ont moins de 30 ans, 38 % entre 31 et 60 ans, 46 % + de 60 ans

Les petits frères des Pauvres33 et 64, avenue Parmentier75011 ParisTél : 01 49 23 13 00Fax : 01 47 00 94 66

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Coordination des intervenants

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L’accompagnement d’une personne âgée en situation de fragilité setraduit trop souvent par une succession de ruptures qui rendent la chargedes aidants familiaux encore plus complexe. Une meilleure coordinationentre tous les acteurs médico-sociaux permettrait d’améliorer cette priseen charge globale.

Développer des formes d’inter-vention adaptéesi la forte consommation de soins hospi-taliers des personnes âgées est liée aunombre, à la fréquence et à la gravité desmaladies qui augmentent avec l’âge, c’estsurtout leur passage préalable tropsystématique par les urgences qui estdommageable. D’autant que ce recoursélevé aux urgences ne convient pas pourdes gens fragiles dont les pathologies

multiples nécessitent une approche globale ettransversale et une prise en charge complexe.

Il est nécessaire de développer des formesd'interventions adaptées à des besoins spécifiques.Il s'agit de prendre en compte la surveillance desinteractions entre les traitements pour des maladiesdiverses, la superposition des soins d'entretien, del'aide aux activités de la vie quotidienne et ladimension psychologique et souvent neurologiquede l'ensemble des difficultés médicales rencontrées.

Coordonner l’ensemble des intervenantsC’est le résultat d’une enquête menée par l’IGAS1

qui le révèle. Outre le fait d’améliorer la prise encharge globale des personnes âgées par « ledécloisonnement des pratiques et des savoir-faire,la coordination des acteurs permet de réduire ladurée moyenne de séjour et les entrées enhospitalisation par les urgences ».

La communication entre le secteur sanitaire et lesecteur médico-social est facilitée par la mise enplace d’un certain nombre de bonnes pratiquescomme : la fiche de liaison, le dossier médico-socialpartagé, l’inscription de la participation de l’hôpitalà des réseaux gérontologiques dans le projetd’établissement, les interventions des équipesmobiles gériatriques, les moyens de communicationentre médecins hospitaliers et médecins de ville ouencore les expérimentations de télémédecine.

« Les organisations coordonnées réduisent nonseulement la durée moyenne de séjour et les entréesen hospitalisation par les urgences, mais aussi lestransferts entre services de l’hôpital ». Quant aumédecin traitant, véritable « pivot » de la prise encharge du malade, il assure le suivi médical et lasurveillance des soins lors de ses visites à domicile.

L’entourage, au cœur de l’accompagnementà domicileLorsqu’un sénior souhaite rester ou rentrer chez elle àla suite d’une hospitalisation, les proches jouent unrôle essentiel. Et, à mesure que les conséquences de lamaladie ou du grand âge se font sentir, certains

AMÉLIORER LA PRISE EN CHARGEGLOBALE DES PERSONNES ÂGÉES

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deviennent progressivementdes « aidants ». C’est ainsi queplus de trois millions depersonnes accompagneraientleurs proches et ce nombre necesse d’augmenter au fil desannées. Les deux tiers del’aide apportée par la famillesont assurés par les femmes,âgées de 45 à 64 ans, ellesconstituent la «générationpivot». À l’avenir, certainsfacteurs pourraient contribuerà une pénurie d’aidants, comme l’éloignementgéographique, la séparation plus fréquente des couplesou encore la participation accrue des femmes sur lemarché du travail.

Or cette aide, qui peut aller des tâches domestiquesaux soins en passant par le soutien moral, peutdevenir épuisante et les proches se sentent seulsface à une situation difficile qu’ils ont de plus enplus de mal à accompagner.

Quelques mesures existent déjà en faveur desaidants de malades atteints d’Alzheimer. Pourautant, l’ensemble des aidants de gens âgésdépendants, n’y a pas accès. Or ces aidantsfamiliaux toujours disponibles jouent un rôleprépondérant et difficilement substituable qui« s’inscrit dans une logique de réciprocité gratuiteet de solidarité familiale et se caractérise par soninvisibilité sociale »2. C’est pourquoi une politiqued’appui aux aidants des personnes âgées en perted’autonomie devient urgente.

Reconnaître les aidants comme des acteursde l’aide pour l’autonomie La reconnaissance d’un statut juridique et de droitssociaux, la conciliation de la vie professionnelle et durôle d’aidant, l’allègement des tâches administrativeset domestiques et le développement de structures oude services permettant des moments de répit et deloisirs sont les quatre pistes d’action essentielles àmener en faveur des aidants familiaux.

La majorité d’entre eux sont encore salariés et doiventconcilier leur emploi avec la charge d’une personneâgée dépendante. Certains dispositifs existent quipourraient répondre en partie à leurs besoins, commeles «congés de soutien familial» et « les congés desolidarité familiale»3 mais ils ne correspondent pas dansleur modalités aux besoins réels de ceux qui sou-tiennent leurs parents âgés sur le long terme, et dont letravail de coordination et de gestion des imprévuss’effectue au coup par coup. Dans la pratique, lessalariés ont plus souvent recours à leurs journées deRTT. Il faudrait qu’ils puissent bénéficier de formulesde conciliation et de soutien sur le lieu de travail,comme le télétravail ou les aménagements horaires.

Les aidants ont surtout besoin d’êtrerelayés! C’est le rôle que remplissent des « intervenants audomicile » pour les tâches domestiques et pour lesgardes à domicile de jour et de nuit.

Les avancées dans les «gérontechnologies» sontimportantes pour les familles. Des instrumentsextrêmement variés comme les détecteurs de chute,les appareils de télésurveillance, les piluliers élec-troniques automatiques, contribuent à faciliter la priseen charge et à maintenir les liens sociaux à distanceentre aidants et aidés âgés dépendants. Pour prévenircertaines formes d’épuisement physique etpsychologique des aidants, les structures d’accueil,sont essentielles.

En France, il existe plus de 3 000 centres, qui offrentdes services différents. Lieux d’information, dediagnostic, de soutien d’écoute mais aussi d’accueiltemporaire pour les catégories âgées et dépen-dantes. Toutefois les places étant relativement peunombreuses ils ne demeurent qu’un des maillons dudispositif d’aide aux aidants.

En outre on assiste depuis quelques années à unvéritable essor des « cafés des aidants », quipermettent de rompre l’isolement de ceux-ci et departager leurs expériences.

Le soutien apporté par ces aidants familiaux estprimordial et conditionne le maintien à domicile.C’est pourquoi il faut les soutenir par des mesuresadaptées car « aider les aidants familiaux supposed’abord de structurer l’offre et d’améliorer lesconditions de travail des intervenants professionnelsà domicile».

1 • Inspection générale des affaires sociales : (IGAS) sur« l’impact des modes d’organisation sur la prise en chargedu grand âge» (mai 2011).

2 • Sources Centre d’analyse stratégique La note de veille n°187 – Juillet 2010.

3 • «Le congé de solidarité familiale permet d’accompagnerune personne en fin de vie à domicile, pendant une périodede 3 mois, renouvelable une fois. Il donne droit à unerémunération de compensation depuis la loi du 2 mars2010, pendant 21 jours maximum.

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Pour la plupart des familles faire face au grand âge et à la perted’autonomie d’un proche est une véritable épreuve qui s’accompagned’une charge financière lourde. Le coût de l’hébergement en établissementétant, malgré les aides, supérieur aux pensions de retraites, la question du«reste à charge» est au cœur du débat national sur la dépendance.

Combien coûte un héber-gement en maison deretraite ?es maisons de retraite, de plus enplus souvent «médicalisées», lesEHPAD (Établissement d’Héber-gement pour Personnes ÂgéesDépendantes) accueillent lespersonnes qui ne peuvent plusrester à domicile. Leur tarifi-cation s’établit à partir du tarifdépendance et du tarif héber-gement, le forfait soins étantdirectement versé à l’établis-sement par l’Assurance maladie.

Le montant du forfait dépen-dance varie en fonction dudegré d’invalidité. Trois tarifss’appliquent dans une maisonde retraite : le plus élevé con-cerne les personnes extrêmement dépendantesfaisant partie des groupes iso-ressources* Gir 1 et 2,le tarif intermédiaire aux personnes des Gir 3 et 4, etle plus bas à celles relevant des Gir 5 et 6 autonomesdans tous les actes de la vie courante.

Le forfait dépendance est toutefois en partiecompensé par l’allocation personnalisée d’autonomie(APA) pour les résidents relevant des Gir 1 à 4. Lereste est dû par les résidents, ou leurs familles, enfonction de leurs revenus.

Le tarif hébergement varie sensiblement d’unétablissement à l’autre et les prestations facturéesaux résidents, (coiffure, télévision, téléphone,blanchissage, produits de toilette...). peuventreprésenter un surcoût important.

Selon un rapport de l'Inspection générale desaffaires sociales (Igas), le coût minimum constaté estde 1 500 euros pour une maison de retraite située enmilieu rural et d’environ 2 900 euros par mois pour

un établissement en ville. Le coût mensuel decertaines maisons de retraite pouvant mêmedépasser 5 000 euros !

Quel est le montant du «reste à charge» ?Au final, le « reste à charge » qui correspond au tarifhébergement auquel s’ajoute le forfait dépendancedes GIR 5 et 6 s’élève à 1 600 euros par mois pour unEhpad public, un peu plus pour les EHPAD privés àbut non lucratif, et de 2 400 euros pour un EHPADprivé à but lucratif. Tandis que le montant moyendes pensions de retraite est de 900 euros pour lesfemmes qui représentent la majorité des pen-sionnaires des EHPAD.

Pour faire face à ces dépenses qui excèdentgénéralement leur revenu, les résidents doivent faireappel à leur famille et puiser dans leur patrimoine.

Pour les personnes les plus pauvres, les conseilsgénéraux subviennent, via l’aide sociale àl’hébergement (ASH), sous réserve de la contribution

LE «RESTE À CHARGE»AU COEUR DU DÉBAT

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des enfants, voire des petits enfants, par le biais de« l’obligation alimentaire» avec, au décès de lapersonne âgée, le recours sur succession. Cette«obligation alimentaire» reste très complexe à activer.

Comment diminuer le «reste à charge» ?Pour Michèle Delaunay, ministre déléguée auxPersonnes âgées et à l’autonomie, il est urgent delimiter le poids du « reste à charge » en EHPAD car« Il n'est pas possible de sortir une personne âgéed'une maison de retraite parce qu'elle ne peut pluspayer ou à l'inverse de maintenir un âgé seul àdomicile pour de simples raisons financières ».**

Parmi les pistes envisagées, la diminution des coûtsimpactant le tarif hébergement, comme le coût dufoncier (des terrains) des maisons de retraite ouencore la mutualisation entre plusieurs établis-sements, comme c'est le cas dans les EHPAD publicsd'Essonne.

Dans son rapport publié en août 2009, l’Igasproposait de mutualiser les fonctions de direction,les fonctions techniques lorsqu’elles ne sont pasdéjà externalisées (cuisine, blanchisserie, etc.) maisaussi certaines prestations comme le défraiementd’un psychologue ou de l’animateur, par exemple.« Il n’y a pas baisse directe du coût pour le résidentmais la présence de tels personnels concourtsouvent à la qualité des prestations quilui sont offertes ».

Dans la même optique, pour ce quiconcerne la qualité des soins, l’Igassoulignait « l’opportunité d’encouragerdes mutualisations qui permettent decréer une pharmacie à usage intérieurou d’accéder à une telle pharmacie ».

Pour « faire jouer la concurrence »entre les établissements, la ministreétudie la faisabilité d’un site internetnational où chacun pourra trouver laliste des maisons de retraite duterritoire (établissements publics etprivés), les places disponibles, lesservices, les coûts précis et aussi lessurcoûts (blanchisserie, coiffure, autresprestations...). Toutefois, selon l’Igas, lademande est susceptible d’enregistrerdes évolutions qui, a priori, ne devraientpas aller dans le sens d’un abaissementdes coûts. Pourtant «compte tenu dutrès fort désir des personnes âgées deretarder autant que faire se peutl’admission en EHPAD, on pourraits’attendre à ce que le maintien àdomicile progresse encore et que,corrélativement, la demande d’entréeen institution stagne, voire baisse.

Mais, en sens inverse, il se peut qu’on arriveprogressivement aux limites du maintien àdomicile».

De nouvelles pistes de réflexion Michèle Delaunay, étudie la possibilité d’encadrer leprix du loyer à la relocation, au changement derésident, comme c’est le cas pour la loi Duflot dansle logement hors EHPAD, mais aussi d’établir desconventions avec les maisons de retraite, limitant lesmarges d’augmentation de tarifs.

Enfin, les aides publiques (APA, APL (Aidepersonnalisée au logement) ALS (Allocation logementà caractère social) font également partie des pistessoumises à la réflexion, l'objectif étant de « revoir leurdistribution pour les rendre plus efficaces».

Dans un contexte économique contraint, lesprofessionnels en charge de ce secteur doivent,aujourd’hui plus que jamais, conjuguer qualité de laprise en charge des résidents et efficiencebudgétaire.

* Les six groupes iso-ressources (GIR) permettent de classerles personnes en fonction des différents stades de perted'autonomie à l'aide de la grille Aggir (Autonomiegérontologie-groupe iso-ressources)

** lors des vœux à la presse janvier 2013

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Les villes sont de plus en plus nombreuses à adopter une démarchevolontariste pour mieux prendre en compte les besoins des aînés. À ceteffet, le label «Bien vieillir – Vivre ensemble» a été lancé en 2009 enpartenariat avec l’Association des maires de France (AMF) etl’association parlementaire «Vieillir ensemble».

e vieillissement de la population urbaine est uneréalité à laquelle doivent s’adapter les villesfrançaises. Déjà, plus de soixante-dix villes de toutetaille, se sont mobilisées et ont reçu le label «Bienvieillir, vivre ensemble». Elles ont répondu à un cahierdes charges bien précis et proposé un plan d’actionsur cinq ans pour adapter leur ville aux besoins desseniors. Les actions portent sur l’urbanisme, l’habitat,le logement, les transports et sur toutes les initiativespour le maintien du lien social.

Des initiatives diverses et variées Les collectivités territoriales rivalisent d'initiatives enfaveur des aînés. La remise de ce label est l'occasionde récompenser leurs efforts et leur imagination«pour mieux accompagner les aînés dans leur vie

quotidienne et valoriser leur rôle dans la cité».

C’est ainsi qu’à Versailles des « Chiens visiteurs »sont amenés toutes les semaines auprès despersonnes âgées. Outre l’aspect ludique etaffectueux, la présence complice de l'animal et sacapacité à motiver les échanges permettent derecréer des liens et de stimuler les personnes.

À Quatzenheim, une commune alsacienne de 800habitants, pour favoriser le lien intergénérationnel,les jeunes ont collecté des photos et destémoignages, audio et vidéo, auprès des ancienspour faire mémoire de la vie d’autrefois. Lacommune de La-Londe-les-Maures (83), quant à elle,incite les plus de soixante ans à pratiquer des sports

«BIEN VIEILLIR VIVRE ENSEMBLE»:LES VILLES S’ENGAGENT

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adaptés en présence d’un éducateur sportif(aquagym, gym douce, marche, tennis de table…).

La ville de Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, remet lesanciens en selle en leur proposant des sortieshebdomadaires à vélo.

À Saint-Maur-des-Fossés des cycles de conférences,des concerts et des représentations théâtrales sontofferts gratuitement aux ainés.

Aux activités de socialisation multiples et variéess’ajoutent de nombreux services pour facilité lamobilité et l’accessibilité. Plusieurs communes ontmis en place des ateliers de prévention des chutes. Letransport à la demande est offert. Ainsi, à Marseille, leservice «Allô Mairie accompagnement aînés» répondaux besoins les plus divers: promenades, rendez-vousmédicaux, coiffeur, esthétique, et apporte son aidepour remplir les dossiers administratifs.

Les ateliers Nutrition Seniors à Quimpersensibilisent les personnes sur la nécessité demanger équilibré même avec de petits budgets etles font sortir de leur isolement en organisant desrepas pris en commun avec des enfants.

Le programme «villes amies des aînés» est unedémarche basée sur l'échange entre les villes duréseau. Pour les villes lauréates, cette récompensereprésente un engagement fort dans une démarched'anticipation, innovante et durable. Le label les pousseà s’investir plus encore en répondant à des

problématiques de transport public, de sécurité routière,de vie culturelle, de lien social entre les générations, desolidarité, et de lutte contre l’isolement.

Le label de l’Organisation mondiale de lasanté (OMS)Ce label « Bien vieillir, vivre ensemble » s’inscritpleinement dans la démarche « Les villes amies desaînés » portée par l’OMS qui vise à créer desenvironnements urbains permettant aux personnesâgées de rester actives. Plusieurs villes françaisescomme: Lyon, Dijon, Besançon, Nice, Quimper,Angers, Limonest, Charleville-Mezières, Rennes etLille, ont déjà été séduites et certaines d’entre ellescumulent même les deux labels. C’est notammentle cas de Dijon, déjà reconnue « Pôle d’excellenceterritoriale pour sa politique en faveur des aînés ».Dans le cadre du concours national des villes 2010,la ville s’est engagée à mettre en place une Maisondes seniors, lieu de ressources unique pour tous lesdijonnais, et à créer l’Observatoire de l’âge pourassurer le suivi des politiques initiées par la ville, enpartenariat avec différents acteurs.

Ces labels profitent à l’ensemble de la population.L’absence d’obstacles dans les rues ou lesbâtiments publics facilite les déplacements despersonnes à mobilité réduite ou handicapées. Demême, un voisinage sûr l’est tout autant pour lesseniors que pour les jeunes, les femmes et lesenfants. À terme, c’est donc à des villes plushumaines et plus respectueuses de leurs habitantsque pourrait bien aboutir le label « Bien vieillir ».

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Dans le slogan «Tous les sports autrement», l’UFOLEP,première fédération sportive multisports et affinitaire, affirmeson identité mais aussi sa volonté d’adaptation aux différentesévolutions des publics, des pratiques sportives et des territoires.

elon une étude réalisée en 2004 (n°410 bulletind’informations de l’Institut national d’étudesdémographiques), l’espérance de vie était alors de 83,8ans pour les femmes et 76,7 ans pour les hommes. Ildevient, dans ce contexte, indispensable de prendreen considération le vieillissement de la populationsachant que les seniors constituent plus d’un tiers dela population française et en représenteront 40% en2020. Contrairement aux idées reçues, les seniorsdisposent, en général, de ressources et de potentialitésdu fait de leur disponibilité et de leur désir d’apprendre,d’entreprendre… (cf. «Politique d’éducation et deformation des adultes, seniors par l’UE» ou VéroniqueCHATEL dans l’Express en 2011). En effet, l’imagedéficitaire de la vieillesse qui se focalise exclusivementsur le déclin biologique, inéluctable, ne correspond plusaux vécus des retraités qui restent actifs et impliqués,à condition que la société le permette. Cetteparticipation dépend bien entendu de la capacité de lapersonne vieillissante à faire face aux diminutionsphysiologiques, physiques… et de manière générale àgérer son vieillissement. Bien vieillir exigerait non pasde se retirer de la société mais, au contraire, depréserver et exercer ses rôles sociaux ou ses activités.C’est pour toutes ces raisons que l’UFOLEP a fait decette problématique une de ses priorités ; l’objectifétant de valoriser les pratiques physiques dégagéesdes objectifs de performance, miser sur le plaisir etle bien-être et contribuer à faire des associations ouclubs des lieux de rencontre et de cohésion socialeen privilégiant toutes formes d’activités notammentd’engagement social.

Le projet Senior UFOLEP, ancré dans lesterritoiresLe projet de l’UFOLEP : «être acteur de son parcoursde vie», s’inscrit donc logiquement dans son Plan

National de Développement, sur l’axe Sport et Sociétéqui vise les publics éloignés de la pratique physique.La difficulté ayant été de déterminer la tranche d’âgedu senior, son activité (retraité ou encore en activitéprofessionnelle), son état de santé (à problématiquesanté ou pas), son environnement et son histoiresportive (pratiquant, ancien sportif, sédentaire).L’UFOLEP s’inscrit donc comme acteur d’un plan«vieillir sans incapacité» en contribuant à lavalorisation d’un territoire par la promotion de l’activitéphysique et en participant aux actions de préventionsanté pour contribuer au mieux-être de l’individu. Pource faire l’UFOLEP anime, au sein de son réseau decomités et d’associations, une réflexion participativeautour de ces enjeux. Apres un diagnostic interne etexterne, elle a déterminé, via son comité de pilotage,un plan stratégique avec orientations, objectifs et pland’actions pour 2013.

Ce comité de pilotage travaille sur une doubleapproche : « santé », d’une part, pour lutter contre lasédentarité grâce à l’activité physique et «sociale»,d’autre part, pour réduire l’isolement. Cette approchea trois axes : « la personne», où il s’agit de privilégierle bien-être . Au-delà du réseau UFOLEP, les ciblesd’intervention sont très diverses comme, parexemple, les maisons de retraite, les foyers logementset les entreprises en direction de quatre publicsseniors : les seniors à l’UFOLEP en situation de pratiquecompétitive ou de loisir ; les seniors en activitéprofessionnelle; les seniors retraités autonomes; lesseniors pris en charge et/ou dépendants.

L’UFOLEP souhaite donc proposer une pratique del’activité physique adaptée et sécurisée maiségalement créer un cercle de partenaires, participeraux politiques territoriales de prévention, mettre en

Laurence Nadaud.

L'UFOLEP, TOUS LESSPORTS AUTREMENT POUR LEBIEN-ÊTRE ACTIF DES SENIORS

PAR LAURENCE NADAUDChargée de mission « Seniors »

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BIEN VIEILLIR ET VIVRE ENSEMBLE

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avant les territoires en proposant l’activité physiquecomme alternative de santé et promouvoir la santécomme ressource de la vie quotidienne par lamodification des comportements. Pour ce fairel’UFOLEP s’appuie sur un réseau de « référentsseniors » proactifs inscrits dans 50 départementschargés de répondre au mieux aux attentesidentifiées localement.

Les comités départementaux et régionaux UFOLEPs’illustrent dans ce dispositif par leurs diversesactions. Le Loiret, le Vaucluse ou la Creuseinterviennent au sein des maisons de retraite, l’Indreet l’Indre-et Loire proposent de la multi-activité àtravers une caravane senior (actions itinérantes sur lesdépartements, à destination des seniors afin de lessensibiliser aux bienfaits de la pratique d’une activitéphysique), le comité régional Bretagne propose desateliers post maladies cardio- vasculaires, le comitédépartemental UFOLEP du Puy-de-Dôme anime etpropose des activités physiques d’entretien autour dusport-santé, le comité régional UFOLEP de Franche-Comté se positionne sur les activités VTT ourandonnée pédestre et pour terminer ce bref tourd’horizon des initiatives UFOLEP, la région Picardieorganise des ateliers «seniors soyez sport» enpartenariat avec les Conseils généraux.

Au regard de cette problématique, on peut constaterque s’engager dans un projet senior dépasse lecadre uniquement sportif et que les éléments deréponses appropriées renforcent le rôle social etsolidaire de l’UFOLEP.

Le « Bien vieillir » fait partie aujourd’hui despréoccupations politiques et ça n’est pas un hasardsi la Commission européenne a décrété 2012 « annéedu vieillissement actif ».

En France ce souci transparaît dans les plansd’actions mis en place par les Agences Régionalesde Santé (le plan « Bien vieillir » ou « Vivre chez soi,autonomie et projet de vie »), dans les critères duCentre National de Développement du Sport(soutenir les zones les plus défavorisées et lespublics les plus éloignés de la pratique) ou encoredans les messages diffusés par les mutuelles, lescaisses de retraite, les collectivités qui n’hésitentplus à se rapprocher du mouvement sportif.

Le ministère en charge des Sports accompagne etsoutient l’UFOLEP dans sa démarche, dans le cadrede sa convention d’objectifs pluriannuelle.

Par ailleurs l’UFOLEP s’est engagée dans unedémarche européenne en participant à deux projets.Le premier, GRUNDTVIG, est financé par l’AgenceEurope Education Formation France et consiste enun échange Franco-italien de volontaires seniorsinvestis dans l’élaboration et la mise en œuvred’actions d’activités physiques pendant 3 semainesconsécutives.

Le second, le projet ACTIVE AGE, représente 16 organisations sportives de 16 pays européensdont le but est de mettre en place un planstratégique à destination des seniors.

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UFOLEP3, rue Récamier75341 Paris cedex 07Tél : 01 43 58 97 77www.ufolep.org

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Randonnée pédestre oumarche nordique,exemples d’activitéssupports du projetséniors UFOLEP.

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Référence majeure dans le paysage de la protection socialecomplémentaire, Mutex se positionne comme un acteur depremier rang dans les domaines de la prévoyance, dépendance,épargne, retraite. Conséquence de l’allongement de l’espérancede vie, dans les années à venir, notre pays comptera de plus enplus de personnes dépendantes. Enjeu de société, ce sujetmobilise les acteurs de la santé, dont ceux de la Mutualité.

Quelles sont les raisons d’être de Mutex ?es principales mutuelles interprofessionnelles, regrou-pées au sein de Mutex – Adréa, Apreva, Eovi, HarmonieMutuelle, Ociane – adhérentes à la Mutualité française,couvrent aujourd’hui près de sept millions de personnesen santé et plus de 300000 entreprises.

La puissance de notre alliance mutualiste nous permetaujourd’hui de proposer aux entreprises, branchesprofessionnelles, structures publiques, collectivitésterritoriales, partenaires sociaux ainsi qu’à chaqueadhérent une offre de protection sociale, complète etcohérente.

Quelles valeurs portez-vous et autour dequels engagements ?La solidarité intergénérationnelle fonde l’existenceet le fonctionnement des régimes de santé. Nousportons cet engagement avec conviction auquotidien en proposant, depuis plus de 40 ans, desproduits conçus autour des valeurs mutualistes.

Les dispositifs de santé de nos mutuelles membress’adressent à tous les publics et œuvrent en ce sensen faveur de la solidarité. Agent ou salarié, public ouprivé, ancien salarié, élu local, travailleur indépendant,retraité ou demandeur d’emploi : chacun doitbénéficier d’une protection sociale de qualité quicouvre ses besoins et ceux de ses proches. Le principe structurant de la mutualisation reposenotamment sur la diversité des profils de nos adhérents.Maintenir cette mutualisation fait partie de nosambitions et constitue un enjeu essentiel. L’équilibrede notre système de santé solidaire en dépend.

Une réflexion de fond sur le sujet doit être rapidementmenée. La récente Loi sur la sécurisation de l’emploinous y encourage.

Comment vous positionnez-vous dans cetout récent cadre législatif ?Cette Loi, qui transpose le contenu de l’accordnational interprofessionnel signé en janvier dernierpar les Partenaires sociaux, renforce la protectionsociale des salariés du privé. Tous bénéficierontdésormais d’une complémentaire santé, cofinancéepar l’employeur.

Forts de notre expérience, nous souhaitons mettre àdisposition des acteurs concernés notre expertise afinde bâtir des régimes qui favorisent l’accès aux soinspour tous. Nous cherchons en même temps à renforcerles solidarités au-delà du seuil des collectivités, desentreprises et branches professionnelles.

Comment se traduit votre action ? Dans le domaine des soins et de la santé, laproximité exemplaire du réseau de la Mutualitéfrançaise constitue une force majeure.

Nos mutuelles membres s’appuient en effet sur unréseau d’une remarquable densité, constitué de plusde 700 agences et quelque 1 500 interlocuteurs, auservice de leurs ressortissants partout en France.Notre organisation couvre l’ensemble du territoireavec des établissements de santé, hospitaliers, deréadaptation, de conventionnements, un service detiers-payant performant et des actions de préventionciblées.

Thierry Masson.

L’HUMAIN FAITLA FORCE DE MUTEX

ENTRETIEN AVEC THIERRY MASSONPrésident du Directoire de Mutex

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Comment envisagez-vous la question de laperte d’autonomie et de la dépendance ? Nos mutuelles membres proposent des produits deprévoyance solidaires adaptés aux personnes ensituation de dépendance et à leur entourage. Mutex Indépendance Services, qui a reçu le labeld’excellence des Dossiers de l’épargne en 2012,permet par exemple de faire face aux problèmesfinanciers qui se posent souvent avec la survenancede la dépendance.

En parallèle de cette prestation assurantielle, nousproposons divers services d’aide à domicile en vuede faciliter et d’améliorer le quotidien de la personneen situation de dépendance. Ces aides favorisent,par exemple, le prolongement de son maintien àdomicile dans de bonnes conditions.

Nous intervenons aussi auprès de l’entourage etnotamment des aidants familiaux. Ces dernierss’occupent au quotidien de leurs parents dépendants,souvent sans expérience préalable, avec un risqued’isolement face à des situations complexes. En vuede les soutenir au quotidien, nous mettons à leurservice un dispositif complet d’aide et de formation.

Menez-vous d’autres actions de prévention ?Accompagner les régimes afin qu’ils s’inscriventdans les dispositifs légaux fait partie de nos missions.

Développer puis maintenir des liens de solidaritéentre toutes les populations et les générationsreprésente un enjeu majeur pour la mutualité.

Globale, notre vision de la santé nous projette àlong terme. Loin d’un simple « assureur trésorier »,nous développons de réelles ambitions. Persuadésque tout doit être mis en œuvre pour permettre àchacun de vivre le plus longtemps possible enbonne santé, nous déployons, depuis longtempsdéjà, des actions de prévention auprès desparticuliers, entreprises et branches profes-sionnelles.

Nous intervenons ainsi à plusieurs niveaux, appuyéspar un réseau de professionnels de santé et d’experts.

Ouvert à nos adhérents, une structure d’écoute lesmet en relation avec des professionnels de la santéqui répondent en toute confidentialité à leursquestions et proposent un suivi par téléphone.

Quelles actions de prévention développez-vous au sein des entreprises ou branchesprofessionnelles ?Plusieurs partenariats permettent de renforcer nosactions en vue de promouvoir des actions préventives,en nous appuyant sur les savoir-faire d’associationsou d’entreprises.

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Mutex soutient ainsi la Croix Rouge.Nous accompagnons en effet lacréation et le développement de sonréseau HRDA – Halte Répit DétenteAlzheimer. Ces structures, portées pardes bénévoles, accueillent lespersonnes atteintes de la maladied’Alzheimer ainsi que leurs aidants.Ceux-ci s’accordent dans ces lieux desmoments de répit. Ils y trouventégalement soutien, écoute et lemaintien essentiel d’un lien social. Cepartenariat s’inscrit dans nos actionsmenées en faveur des populations ensituation de dépendance et de leursaidants familiaux.

Dans le domaine de la prévention desrisques psycho-sociaux, nousfavorisons l’accompagnement desalariés en arrêt maladie de longuedurée en vue de faciliter leur retour àl’emploi. Selon la raison de l’arrêt, nousproposons deux types de soutiens : psychologique etphysique.

Dans les deux cas, l’accompagnement personnalisé doitpermettre au salarié de reprendre confiance, recréer sesmotivations, dont celle de son retour à l’emploi.

Leur encadrement soutient par ailleurs les politiquesde Ressources Humaines au sein des entreprises quiintègrent la question du maintien dans l’emploi desalariés ponctuellement fragilisés.

Toujours dans une démarche de partenariat, engagécette fois auprès d’une branche professionnelle, nousœuvrons également au renforcement de la solidaritéen faveur des demandeurs d’emploi.Nous avons, dans ce cadre, créé un site de recru-tement, plate-forme d’emploi spécifique à laprofession, qui met en relation demandeurs d’emploi

et employeurs. Forts du succès de ce service, nousenvisageons d’étendre l’expérience.

Loin du simple assureur santé, nous considéronschaque adhérent, son entourage, ses proches, sonenvironnement. Chacun évolue dans un contexteparticulier que nous cherchons à bien comprendreafin de mieux adapter notre offre et nos services.

Quels sont aujourd’hui vos liens avec lescollectivités territoriales ?Partenaires historiques de nombreuses collectivitésterritoriales, nos mutuelles membres ont noué de solidesrelations de confiance auprès de ces structures dont lesattentes et les dispositifs évoluent régulièrement.Désormais, les collectivités participent par exemple aufinancement de la protection sociale de leurs agents.Les mutuelles de notre alliance se trouvent en mesurede répondre à leurs attentes par des solutions

adéquates qui respectent les récentesrègles en vigueur. Améliorer lacouverture sociale dans les structurespubliques et locales, tant des agentsque des élus au statut spécifique, faitaussi partie de nos missions.

Parce que la mutualité offreaujourd’hui une protection socialeglobale et solidaire à l’ensemble de lapopulation, nous devons maintenir lacontinuité d’un système efficace quifait ses preuves depuis denombreuses années. De nouvellessolidarités restent à inventer. Lesactions et les réflexions menées parl’alliance mutualiste y contribuent.

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MUTEX125, avenue de Paris

92327 Chatillon cedexTél : 01 40 43 34 76

NOS CHIFFRES – AU 31 DÉCEMBRE 2012.Chiffre d’affaires : 1063 millions d’euros, dont 444 millions d’euros dechiffre d’affaires en Prévoyance collective.

529299 contrats individuels

181120 contrats collectifs

Plus de 6 milliards d’actifs gérés – et un capital social détenu à 100% pardes acteurs mutualistes, puissants et solidaires. Un groupe dont lastratégie de placements répond à l’impératif de sûreté des revenus.

500 collaborateurs et 4% de la masse salariale consacrée à la formation.

Issue de Mutex Union, créée en partenariat avec cinq grandes mutuellesinterprofessionnelles – Adréa, Apreva, Eovi, Harmonie Mutuelle, Ociane –Mutex se situe au cinquième rang dans le classement des acteurs de laprévoyance collective.

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Une difficile confrontationllons-nous connaître une guerredes générations dans lesdécennies à venir? Entre unepopulation vieillissante maisdisposant de revenus et depatrimoines jamais aussi élevésdans l'histoire, et une jeunessequi éprouve, comme dans laplupart des pays occidentaux, lespires difficultés à s’insérer sur lemarché du travail, ne va t-on pas

assister à une confrontation capable de mettre à basle contrat social existant implicitement depuis 1945?Alors que la crise économique a creusé le déficit de laprotection sociale et de ses différentes branches -famille, retraite, Sécurité sociale etc – force est deconstater que les perspectives offertes à la jeunessesont beaucoup plus incertaines que pour lesgénérations précédentes, même si le niveau de viemoyen s'est accru. A l'heure d'aujourd'hui, on saitdéjà que les générations à venir bénéficieront d'unEtat-providence moins généreux que par le passé, dufait d'une capacité d'endettement moindre. Qu'on leveuille ou non, cela se traduira pour les générationsfutures par des retraites moins rémunératrices et plustardives, des prélèvements fiscaux plus importants,sans compter des soins moins bien remboursés.

Une jeunesse démoraliséeTous ces faits ne risquent-ils pas de mettre à mal lecontrat social existant entre les différentesgénérations, qui constitue le ciment du lien social ?La jeunesse elle-même est dans son ensembleparfaitement consciente des enjeux. Selon uneétude réalisée en 2011-2012 par la Fondation pourl'innovation politique (Fondapol), seulement 53 %des jeunes Français considèrent avec optimismeleur avenir, les plaçant en vingtième position enEurope dans un classement portant sur vingt-cinqpays. Seuls 1 % d'entre eux déclaraient croire en

l'avenir de leur pays, à égalité de « pessimisme »avec les jeunes Grecs.

Leur anxiété semble justifiée si l'on examine lestravaux du Conseil des prélèvements obligatoires

CPO), qui depuis 2005 est chargé «d’apprécierl’évolution et l’impact économique et budgétaire del’ensemble des prélèvements obligatoires, ainsi que deformuler des recommandations sur toute questionrelative à ces prélèvements». Selon le CPO, lestransferts entre générations effectués par le systèmede prélèvements obligatoires opère au final destransferts nets des tranches d'âge actives vers lesseniors. En moyenne, un jeune de moins de trente anspaie aujourd'hui deux à trois fois plus en prélèvementsobligatoires qu'un senior de plus de 65 ans. Sachantque ces derniers verront leur poids dans la sociétéfortement progresser dans les prochaines décennies,du fait du vieillissement continu de la population et del'arrivée en masse à l'âge de la retraite des classesissues du baby-boom, on est en droit de se poser laquestion de la viabilité du système. Et cela au momentoù l'Organisation de coopération et de développementéconomique (OCDE) souligne que les dépenses deretraite française sont parmi les plus élevées de la zoneOCDE. Bien que d'autres économistes -comme PierreConcialdi, chercheur à l'Institut de rechercheséconomiques et sociales (IRES)- pointent du doigt,qu'au contraire, la France, du fait des mesuresdrastiques déjà prises, sera l'un des pays de la zoneeuro où les retraites pèseront le moins en pourcentagedu PIB à l'horizon 2050, la question de la solidaritéentre générations restera l'un des enjeux sociétauxdont dépendra la viabilité du pacte social.

Entre des générations de « vieux riches », mais dontles coûts de santé ne peuvent que croître et desgénérations de « jeunes pauvres » -les Anglo-saxonsparlent de « jinxed generation », c'est à dire degénération poissarde – comment faire évoluer

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VERS UN NOUVEAUCONTRAT SOCIAL ?

Comment éviter le conflit des générations et le creusement des inégalités,facteur de dégradation de la cohésion sociale ? Pour beaucoupd'économistes, afin d’éviter une société de rentiers, il faut taxer plus lespatrimoines et les héritages, ce qui aura pour conséquences de dynamiserl'économie et de favoriser les transferts entre générations.

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les politiques publiques afin que l'on évite, commele rappelle Pierre-Henri Tavoillot, maître deconférences en philosophie à l'université Paris IV-Descartes, que les pères ne soient châtrés (Chronoscontre Ouranos) ou que les enfants ne soientmangés (Chronos contre Ouranos) comme dans lamythologie grecque. En fait, que le potentiel conflitentre générations ne se termine par une doubledéfaite. Et Pierre-Henri Tavoillot de cependantrelativiser l'actualité de ce conflit de générations, enfaisant remarquer que la retraite moyenne d'unsalarié français n'est que de 1 200 euros par mois -ce qui n'en fait pas un privilégié-, et que le tempsn'est pas très loin ou vieillesse et pauvreté étaientsynonymes. Pour d'autres chercheurs en effet,comme André Masson, directeur d'études à l’Écoledes hautes études en sciences sociales (EHESS) -chaire Transitions démographiques, transitionséconomiques (TDTE) – l'accent est mis tropexclusivement sur les écarts entre de supposéesgénérations dorées ou sacrifiées, ce qui masque levrai problème : le creusement des inégalités au seinmême de chaque génération.

Faire circuler les patrimoinespour éviter une société derentiersLa plupart des économistes quis'intéressent aux relations entre lesgénérations mettent l'accent sur lacaractéristique majeure de la Francedu XXI ème siècle, à savoir, comme l’arécemment écrit Jean-Hervé Lorenzi,président du Cercle des économistes,dans Le Monde, « que l'on vit leretour de la société patrimoniale d'ily a cent ans, avec une augmentationforte des inégalités sociales». Faisantremarquer « que les plus de 65 anspossèdent la moitié de la capitalisa-tion boursière et que les transmissionspatrimoniales ont plus que doublé surles trente dernières années, repré-sentant aujourd'hui environ 10% duPIB, tandis que les successionsmoyennes augmentaient, elles, de75% en dix ans». Jean-Hervé Lorenzimet en garde contre l'apparition d'unesociété de rentiers se désintéressantdes jeunes. Pour éviter cette pers-pective régressive, l'auteur jugeinévitable d'accentuer la taxationdes héritages, ce qui inciterait à ladonation et permettrait aux jeunesadultes de s'engager plus rapide-ment dans l'achat d'un logement oude créer une entreprise. En faisantcirculer plus rapidement les patri-

moines, on rebattrait aussi plus facilement les cartesà chaque génération, pour le bienfait accru d'uneéconomie plus dynamique. Même constat de la partde Mickaël Mangot, économiste, enseignant àl’ESSEC Paris et à l’Institut de Haute Finance, auteuren 2012 de Les Générations déshéritées (EyrollesEditeur). Il prône une réorientation profonde dusystème fiscal et social français vers une moindreponction des revenus du travail et une plus grandefiscalisation d'autres sources de revenus, dont larésidence principale, devenue l'un des vecteursmajeurs des inégalités, non seulement entregénérations, mais aussi entre ménages d'une mêmeclasse d'âge. Pour remédier à l'apparition de cettesociété de rentiers, il faudrait donc durcirl’imposition des successions tout en accélérant lestransferts et les transmissions précoces à l’intérieurdes familles. Si telles sont les réformes les plusurgentes pour refonder le contrat social entre lescitoyens -notamment entre les générations - laclasse politique est-elle prête à faire ce choixdouloureux pour une partie notable de sonélectorat? Rien n'est moins sûr.

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Comment financer le cinquième risque, celui de la dépendance? Alorsque les besoins ne feront que croître, les pistes de financement devrontfaire la part des choses entre solidarité et responsabilité individuelle. Maisla prévention de la dépendance devrait aussi être un facteur important deprise en compte de ce nouvel enjeu de société.

Le cinquième risque e Haut Conseil du financement de la protectionsociale a remis le 7 juin au Premier ministre unrapport d'étape sur la clarification et la diversificationdu financement des régimes de protection sociale(santé, famille, vieillesse, retraite...). Parmi les pistesexplorées figurent en bonne place des scénarios quipermettraient de faire moins peser les ressources dela Sécurité sociale sur le travail : recours accru à lafiscalité verte, taxes comportementales (tabac, alcool),TVA sociale, etc. Quelles que soient les solutionsretenues pour assurer la pérennité des différentesbranches de la Sécurité sociale, il ne fait pas de douteque les partenaires sociaux et les pouvoirs publicsdevront à l'avenir se préoccuper de plus en plus dece que l'on appelle désormais « le cinquième risque»,à savoir la dépendance. Celatouche à la fois les personnesâgées et les personnes handica-pées (on compte en Franceenviron 770 000 bénéficiaires del'allocation aux adultes handi-capés). Pour les personnes âgées,le risque dépendance concerneprincipale-ment les plus de 85ans, soit environ 1,4 million depersonnes, dont 850 000 relèventde ce que l'on qualifie dedépendance lourde.

À l'avenir, la demande de soinsnécessaires pour faire face auxbesoins de cette population (plusde 2 millions en 2040) ne pourraque connaître une forte crois-sance du fait de l'arrivée de lagénération des baby boomers àl'âge de la retraite dans unpremier temps et ensuite au« grand âge », où le risquedépendance est élevé. Calculé entaux de perte d'autonomie,

la dépendance est en effet estimée à 7 % à 60 ans,17 % à 80 ans et 42 % à 90 ans. Ce coût ne pourradonc que croître. Un rapport du Sénat estime ainsique le coût de la perte d'autonomie atteindrait 40milliards d'euros en 2040, soit près de 3 % du PIB(contre 1,5 % en 2025 et 1,3 % en 2010). D'ores etdéjà, le financement de la dépendance pose dessoucis évidents de trésorerie aux départements,dispensateurs de l'APA (allocation personnaliséed'autonomie), créée en 2002, qui constitueaujourd'hui son principal outil de financement. C'estainsi que l'on considère que la charge de l'actionsociale de l'APA a représenté plus de 21 milliards en2010 pour les départements, soit une augmentationde 76 % depuis 2000 ! Ceci s'explique en partie parle fait que les familles se sont précipitées sur l'APA,

FINANCER LA DÉPENDANCE,UN VRAI ENJEU DE SOLIDARITÉ

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qui à la différence des mesures précédentes - PSD(prestations spécifique dépendance) - n'est pasrécupérable par l'État sur la succession du défunt.

L'APA, un succès qui coûte cher auxdépartementsPour pouvoir faire face aux besoins de financementdu futur, de nombreuses pistes existent. Le rapport duSénat de 2008 remettait justement en cause la non-récupération de l'APA sur le patrimoine. Serait ainsidistingués deux niveaux d'APA: l'un à taux plein, quisupposerait une part récupérable sur la succession, àhauteur de 20000 euros pour les personnes dont lepatrimoine excède 150 000 euros; et l'autre avec untaux de prestation de 50% où la contribution sur lepatrimoine disparaîtrait. Une autre piste consisterait àavoir plus facilement recours à des assurancesdépendance privées. Cela consisterait par exemple àconvertir des contrats d'assurance-vie en contratsdépendance, en permettant la déductibilité fiscale descotisations. Ces pistes de réflexion pourraient êtrecomplémentées par d'autres mesures plus classiquesou déjà mises en oeuvre dans d'autres pays : nouvellejournée de solidarité, taxe sur les successions,alignement du taux de la CSG des retraités sur celuides actifs, cotisation obligatoire dépendance, commeau Japon, ponctions sur les salaires, comme enAllemagne.

Des familles fortement sollicitéesQuelles que soient les mesures prises pour faire faceà ce cinquième risque, il est probable que les familles soient aussi mises à contribution. À lavérité, elles sont déjà les premiers financeurs, non

seulement sous forme financière, mais aussi defaçon diffuse par leurs contributions directes ennature : soutien à un proche en assurant uneprésence, organisation et dispense des soins. Onestime ainsi que la prise en charge d'une personneâgée dépendante coûterait, du fait de la solidaritéfamiliale, moitié moins cher à domicile qu'eninstitution. Cependant, on estime que pour les 4,3millions de Français s'occupant de leurs parentsdépendants, cette prise en charge aurait un coûtcertain en termes de santé ou même d'épuisement,de stress, ou de vie professionnelle entreparenthèses. C'est ainsi que près de 40 % desaidants d'une personne lourdement dépendante sedisent « dépressifs », selon une étude de la Dress(Direction de la recherche, des études, del’évaluation et des statistiques du ministère de laSanté). Chez ces aidants, existerait même, seloncette étude datant de 2010, une surmortalité de plusde 60 % dans les trois années qui suivent le début dela maladie de leur proche !

Plus de prévention de la dépendanceAfin de réduire cette charge, non seulement financièremais psychologique, la future loi sur l'autonomiedevrait mettre fortement l'accent sur la prévention.Cela comprendra des mesures pour retarder aumaximum la perte d'autonomie afin de réaliser deséconomies. Exemple : il conviendra d'essayer deréduire l'isolement relationnel des personnes âgées,facteur certain de la perte d'autonomie. Les régimesde retraite complémentaire seront aussi mis àcontribution pour financer des bilans de prévention.Lutte contre la surmédicamentation, surveillance dessignes de dépression ou de fragilité, dépistage précocedes cas d'Alzheimer font aussi partie des mesures deprévention destinées à opérer des économies. Au total,ces mesures permettraient d'économiser 10 milliardsd'euros, soit l'équivalent de ce que devrait coûter lecinquième risque en plus d'ici 2040.

Entre solidarité familiale, prévention et responsabilitéindividuelle, les pistes ne manquent pas pour faireface à la dépendance. Il ne faut pas non plus négligerle fait que celle-ci peut aussi être une source deprogrès et de croissance économique pour la sociétédans son ensemble. Nouvelles règles d'urbanisme,adaptation de l'habitat grâce à la domotique ou larobotique : nul doute que le vieillissement va créerdes besoins nouveaux ainsi que des emplois.Notamment dans le domaine des soins - du «care» -pour des prestations infirmières ou d'aide à domicilepar exemple. C'est ainsi que 350000 postespourraient être créés au cours des dix prochainesannées, selon la Dares (direction de l’animation de larecherche, des études et de la statistique, ministèrede l’économie et du travail). Qui a dit que lespersonnes âgées dépendantes seraient uniquementun fardeau pour la société ?

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Pourquoi vous êtes-vousintéressé à la populationdes seniors ?our plusieurs raisons. Toutd’abord, avec l’allongement de ladurée de la vie, cette populationest devenue très importante. Lesplus de 55 ans représentent untiers de notre clientèle. Par ailleurs,nous souhaitons accompagnernos clients à toutes les étapes de

leur vie et le passage à la retraite constitue une de cesétapes fondamentales. Aujourd’hui, les seniorsabordent cette période comme une nouvelle vie, pleinede projets et encore très active.

Quels sont les besoins spécifiques de cetteclientèle?Un senior qui prend sa retraite aujourd‘hui entameune nouvelle vie pour une durée moyenne de 25 ans.Ses besoins vont évoluer pendant cette période. Aumoment du départ en retraite, il a souvent denouveaux projets (déménagement, nouvelles activités,voyages…) qu’il faut financer et accompagner. Noussavons, par ailleurs, que les seniors sont sensibles aumaintien du lien social. Ils bénéficient pour cela d’unconseiller dédié qui les accueille et les aide dans leursdémarches. La transmission de leur patrimoine etd’une façon plus générale, le sujet de la prévoyancesont au cœur de leurs préoccupations. Ils veulentpréserver l’avenir de leurs proches, aider leurs petits-enfants... Nous les conseillons et leur remettons desguides très complets sur ces sujets.

Enfin, pour les plus âgés se pose la question du maintienà domicile. Là encore, nous les accompagnons en les

aidant à financer leurs projets d’aménagement et en leurproposant des solutions de services à la personne.

Avez-vous adapté votre offre pour répondreaux besoins des seniors ?Oui, nous avons fait évoluer certains de nos produitscomme, par exemple, notre assurance emprunteurs.Les seniors vivant en bonne santé de plus en pluslongtemps, ils ont encore des projets et donc desbesoins de financement. Désormais, il est possiblede la souscrire jusqu’à l’âge de 80 ans contre 65 ansseulement auparavant. On sait aussi qu’ils sont deplus en plus équipés en informatique. Nous avonstesté des ateliers de formation en agence pour lesfamiliariser à l’usage d’Internet. Ils apprennent ainsià gérer leurs comptes à distance. Une initiative trèsappréciée car les seniors sont de grands voyageurset ils partagent souvent leur vie entre deux lieuxgéographiques.

Depuis de très nombreuses années, BNP Paribas accompagne ses clientsdans la préparation financière de leur retraite. C’est donc trèsnaturellement que la banque s’est intéressée aux besoins des seniors. Dès2008, les premières études concernant cette population ont été lancées etune offre dédiée au passage à la retraite a vu le jour. Aujourd’hui, lesseniors font partie intégrante de l’approche client de BNP Paribas.

LES SENIORS, UNE CLIENTÈLEPRIORITAIRE POUR BNP PARIBAS

Cécile Rouzault.

ENTRETIEN AVEC CÉCILE ROUZAULTResponsable de la clientèle des seniors

BNP ParibasSiège social :

16 bd des Italiens75009 Paris

Tél : 01 40 14 45 46www.bnpparibas.net

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RUBRIQUE

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LA PROTECTION SOCIALE, ORIENTATIONS ET ENJEUX DE SOCIÉTÉ

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Les produits d'épargne-retraite sont encore peu développés en France,alors qu’ils permettent à la fois d'assurer un complément de revenus pourles retraités et de financer les entreprises.

epuis 1993 et les premièresréformes Balladur sur la retraite, onentend toujours la même antienne :pour sauver le régime des retraitesissu des lois sociales des annéesd'après-guerre, il n'y a que troisleviers sur lesquels agir : le niveaudes pensions, l'âge de mise à laretraite et la durée de cotisation.Jusqu'ici ce sont surtout les deuxderniers paramètres qui ont permis

de faire face aux besoins du système dit derépartition, c'est à dire le système de paiement desretraites basé sur le principe que ce sont lescotisations des actifs d'aujourd'hui qui cotisent pourles pensions d'aujourd'hui.

Des besoins croissants Du fait de l'augmentation constante de l'espérancede vie - pour les hommes âgés de 60 ans, elle estpassée de 20,8 années en 2003 à 22,6 années en2012 – en 2020, les besoins de financement desrégimes de retraite, selon les données les plusrécentes du rapport Moreau et du Conseild'orientation des retraites, pourraient représenter de0,9 % à 1 % du PIB, soit de 19,8 à 21,9 milliardsd’euros. Et ce n'est pas fini, si l'on estime que ladégradation de la situation économique et duchômage va perdurer.

Pour l'heure, les partenaires sociaux qui devrontdécider des orientations futures – augmentation desdurées cotisations, baisses de certaines pensions? –n'ont pas mis au menu des discussions les mesuresqui, dans d'autres pays, s’imposent : les retraites parcapitalisation. Prononcer ces termes représenteencore un tabou dans le débat français, et peud'hommes politiques osent s'engouffrer dans cettebrèche. «Depuis vingt ans personne n'a osés'attaquer à l'architecture des régimes de retraite etnul n'a osé réellement ouvrir le débat sur lacomplémentarité de la répartition et de la capi-talisation», constate Jean-Pierre Thomas, auteur dela loi sur les plans d'épargne retraite en 1997, dite loisur « les fonds de pension à la française».Paradoxalement, une des catégories de Français qui

peuvent bénéficier de ce type de financement pourleur retraite complémentaire sont les fonctionnaires,avec le système PREFON (www.prefon-retraite.fr).

Un complément à la répartitionMais qu'appelle-t-on réellement retraite parcapitalisation ? Contrairement au régime parrépartition, la capitalisation fonctionne sur leprincipe de la constitution aujourd'hui d'un capitalqui servira à payer les pensions de demain. Dans cesystème, les actifs d’aujourd’hui épargnent en vuede leur propre retraite, les cotisations faisant l’objetde placements financiers ou immobiliers, dont lerendement dépend essentiellement de l’évolutiondes taux d’intérêt. Cette capitalisation peut êtreeffectuée dans un cadre individuel ou collectif (ex :accords d’entreprise), ce qui peut permettre deréintroduire une dose de solidarité.

Pour les promoteurs de la retraite par capitalisation,il n'est bien évidemment pas question de substituerla répartition, jugée plus solidaire, à la capitalisation,jugée plus aléatoire et individualiste. Il s'agit avant

LA RETRAITE PAR CAPITALISATIONENCORE TABOUE EN FRANCE

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LA PROTECTION SOCIALE, ORIENTATIONS ET ENJEUX DE SOCIÉTÉ

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LA PROTECTION SOCIALE, ORIENTATIONS ET ENJEUX DE SOCIÉTÉ

tout d'offrir un complément de retraite à ceux qui lepeuvent ou le souhaitent, « sans déshabiller Paulpour habiller Pierre». Il n'existe d'ailleurs pas un seulpays dans lequel les systèmes de retraite parcapitalisation ont supplanté les systèmes parrépartition. Au sein de l'ensemble des pays del'OCDE, la capitalisation fournit en effet de 20 à 30%des revenus des retraités contre 3% en France.

«Face à l'incontournable baisse de rendement desrégimes de retraite par répartition, poursuit Jean-PierreThomas, il est urgent d'offrir unealternative crédible aux futursretraités». Et de juger que lesproduits d'épargne actuels (pland'épargne-retraite populairePERP, Madelin, assurance-vie,Plan d'épargne retraite collectif-Perco), manquent de cohérence etne sont pas à la hauteur desbesoins (voir encadré).

Financer les entreprises Pour les tenants de l'extensionde la retraite par capitalisation,celle-ci aurait en outre l'avantagede réorienter l'allocation del'épargne de long terme vers lesentreprises. «Nous ne pouvonspas pleurer sur l'absenced'investisseurs français poursauver nos entreprises tout enrejetant le développement de lacapitalisation» estime Jean-Pierre Thomas. Les fonds depension manquent en effetcruellement en France, et la

retraite par capitalisation serait donc unmoyen de faire d'une pierre deux coups:assurer un niveau de retraite avantageuxet participer au financement desentreprises.

Reste que pour l'heure la retraite parcapitalisation souffre encore des effetsde la crise financière de 2008 qui n'a pasété sans conséquence sur le rendementdes produits financiers servant desupport aux retraites des salariés.Autant les retraités bénéficient de lahausse des cours de Bourse, autant leretournement de celle-ci peut avoir deseffets dévastateurs sur le niveau desretraites. C'est ce qu'ont vécu desmilliers de retraités en Grande-Bretagneou aux Etats-Unis par exemple.

Dans les faits, on distingue deux grandstypes de régimes de retraite parcapitalisation: les régimes de retraite à

«cotisations définies» et ceux à «prestation définie».Dans le premier cas, c'est le niveau de pensionconstaté au moment de la liquidation de la retraite quipeut varier en fonction de la valorisation del'investissement. Dans le second cas, ce sont lescotisations qui varient, le niveau de pension étantgaranti, quelle que soit l'évolution de la valeur ducapital accumulé. Le salarié prend grosso modo moinsde risque avec le second système, mais desmécanismes complexes de diversification contribuentà atténuer les effets du premier.

LES PRODUITS DE RETRAITE PAR CAPITALISATION ÀLA FRANÇAISE

Les Français sont prévoyants. Cinq millions d'entre eux ont déjà souscrit un produitd'épargne-retraite, anticipant la baisse programmée des retraites par répartition. Même sil'acquisition d'un bien immobilier reste la première mesure à prendre pour «assurer sesvieux jours», les futurs retraités ont tout intérêt à souscrire soit à un plan d'épargne-populaire (PERP), soit à un contrat Madelin si l'on est indépendant, soit au régime Préfon sil'on est fonctionnaire. Dans tous les cas, ces produits -qui restent sauf événements imprévus- bloqués durant la phase d'épargne et qui sont dotés d'un avantage fiscal à l'entrée,permettent de se constituer un complément de retraite sous forme, sauf exception, de renteviagère. C'est aussi ce que permettent d'établir les Perco (épargne collective proposée auxsalariés des grandes entreprises) ou certains contrats d'assurance-vie. Ceux-ci n'offrent pasd'avantage fiscal lors de leur souscription, mais ce sont les supports d'épargne quimaximisent le montant de la rente. Bien qu'ils offrent un meilleur rapport entre la rente etle coût, les produits d'épargne-retraite intéressent surtout les personnes proches de laretraite ayant de bons revenus et souhaitant maximiser les avantages fiscaux qui y sontliés. Les jeunes peu fiscalisés n'ont pas intérêt à ouvrir un PERP. Autre inconvénient duPERP: le souscripteur n'a aucune garantie sur le montant de la rente versée à la sortie,puisque la conversion du capital se fera en fonction des tables de mortalité en vigueur à cemoment-là. Au final, les produits d'épargne-retraite restent encore des produits de niche nepouvant pas intéresser un public de masse. Pour combien de temps encore?

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Même si la mise à la retraite d'office des salariés ne peut s'appliquer qu'àpartir de 70 ans, le taux d'emploi des 60-64 ans, et même celui des 55-64 ans est bien trop bas en France. Travailler plus pour les seniors est eneffet un enjeu pour le financement des retraites, mais aussi pour lacroissance économique du pays.

Un taux d’emploi peu élevé e paradoxe est le suivant : alors que l'allongement dela durée de travail et le report progressif de l'âge légalà la retraite deviennent des réalités incontournables,le taux d'emploi des plus âgés reste dramatiquementpeu élevé en France. Comment expliquer auxsalariés qu'ils devront travailler plus longtemps alorsqu'ils constatent d'eux-mêmes, dans un contexte dechômage élevé - que travailler après 55 ans - ou pireretrouver un travail après cet âge - est tout saufévident ? Ce sera assurément l'un des écueils de lanouvelle réforme des retraites dans les mois à venir,ne serait-ce qu'en termes de communication.

Pourtant, les mentalités commencent à changer etles réformes successives des retraites - droit de partiren retraite porté à 62 ans en 2010 - vontprobablement faire bouger le système qui acependant déjà évolué sur une longue période,puisque le taux d'emploi des seniors** de 60 à 64 ans

est passé de 11 % de 1990 à 2000 à 14 % de 2000 à2011. Le temps semble désormais révolu où la miseen pré-retraite des plus âgés faisait forcément partiedes mesures de régulation dans les entreprises.Désormais, on y regarde à deux fois avant de placercette mesure en tête de celles à prendre en cas decrise. Et le législateur a bien compris l'importancede cet enjeu : à partir du 1er janvier 2010, lesentreprises et les établissements publics employantau moins 50 salariés risquent en effet une pénalités’ils n’ont pas conclu un accord ou établi un pland’action relatif à l’emploi des salariés âgés. Cesmesures coercitives s'expliquent car la France est enretard sur l'emploi des plus de 60 ans, puisqu'enAllemagne, par exemple, le taux d'emploi des 60-64 ansest passé de 33 % en 2007 à 41 % en 2011, lamoyenne étant de 43 % dans les pays de l'OCDE(50 % aux Etats-Unis). Si l'on descend d'une classed'âge en prenant en compte les 55-64 ans, le tauxd'emploi français était de 38,9 % en 2009, bien

éloigné de l'objectif européen de 50 % fixépar Conseil européen de Lisbonne en 2000.Ce taux était de 37 % en 2003, soit unequasi-stagnation.

L'emploi des seniors favorable à lacroissanceCette question de l'emploi des seniors n'estpas seulement vitale pour la problématique dufinancement des retraites dans le contexted'un vieillissement démographique -rappelons que la population dite âgée passerade 22% de la population totale en 2007 à 33%en 2050. «Il faudrait cesser de considérer quele seul problème engendré par levieillissement est celui du financement desretraites. L'éloignement des seniors dumarché du travail a un effet dramatique sur lacroissance économique globale», expliqueMathilde Lemoine, responsable des étudeséconomiques et de la stratégie marchés de labanque HSBC à Paris. Et d'expliquer que pour

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éviter ce danger aboutissantin fine à un appauvrissementgénéralisé de la population, ilest urgent d'accroître le tauxd'emploi des seniors. Selonses calculs en effet, celui-cireprésente un formidableréservoir de croissance : si letaux d'emploi des seniors de60-64 ans français était lemême qu'en Allemagne, lePIB par habitant serait 3,5%supérieur en France. Dans lecas d'un rattrapage sur dixans de ce taux, celui-cipourrait générer 0,35 pointsupplémentaire de crois-sance par an pendant dixans. Dans le contexte actuel de croissance atone -c'estle moins qu'on puisse dire – on comprend que l'impactd'une meilleure occupation des seniors est un enjeumajeur. Même si la situation de la France et del'Allemagne sont dissemblables en termes devieillissement de la population, Mathilde Lemoineestime que la croissance du taux d'emploi des seniorsa contribué à hauteur de 0,9% à la croissance du PIBoutre-Rhin depuis les années 90. Ce qui est loin d'êtrenégligeable.

Une formation indispensableFavoriser le maintien dans l’emploi et le recrutementde salariés âgés suppose – outre un changement dementalités, à la fois chez les salariés et les recruteurs– un profond bouleversement du système deformation de la population salariée dans sonensemble. En effet le triste record français résulte engrande partie du faible taux de formation dessalariés les moins qualifiés, particulièrement ceuxayant dépassé les 45 ans. Ce n'est en effet qu'en leurassurant une formation générale leur permettant destabiliser leurs capacités cognitives qu'on leurpermettra de rester employables en étant capablesde s'adapter à des postes de travail différents deceux qu'ils occupaient auparavant. La capacité destravailleurs plus âgés à absorber de nouvellestechnologies ou à s'adapter à de nouveaux métiers– ce qui est une nécessité dans le cadre d'uneéconomie ouverte à la recherche constante d'unemeilleure productivité – est en effet conditionnée àl'acquisition d'une formation généraliste et continuefavorisant la flexibilité et l'acquisition permanentede nouvelles connaissances. Plus un seniordisposera d'une expérience spécialisée dans unmétier particulier, et moins en effet il sera productifs'il change d'emploi ou d'entreprise. A l'inverse lefait de se former de façon continue à de nouvellestechnologies ou à de nouvelles façons de travaillerne pourra que le rendre plus employable sur lemarché du travail, même s'il a plus de 60 ans. Nuldoute que les mesures coercitives ou incitatives

prises par les Pouvoirs publics favoriseront cetteévolution. Deux autres dispositions - le cumulemploi-retraite et la retraite progressive –permettent déjà à ceux qui le désirent de reprendreune activité ou de la poursuivre. Le cumul emploi-retraite permet à une personne retraitée qui perçoitune pension du régime général d'exercer uneactivité professionnelle et de cumuler le versementde revenus professionnels et de sa pension deretraite. La retraite progressive permet, elle, auxsalariés qui ont atteint l’âge d’ouverture du droit àune pension de retraite de travailler à temps partieltout en bénéficiant d’une fraction de leur pensionde retraite (retraite de base et complémentaires).Mais, pour obtenir un taux d'emploi des seniors plusimportant, il sera nécessaire que de nouveauxdispositifs soient mis en place dans les années àvenir.

AGE MINIMUM, ÂGE MAXIMUML'âge maximum de travail est fixé enFrance à 70 ans depuis 2009. Jusqu'à cetâge, une entreprise qui souhaite le départd'un salarié ne peut que le licencier ounégocier avec lui son départ. La France estl'un des rares pays à avoir trois âges légauxde départ à la retraite : le minimum (60ans), le maximum (70 ans), et celui de laretraite à taux plein (variable, maximum 65ans). Porté à 62 ans dans le cadre de laréforme des retraites de 2010, le droit departir en retraite à cet âge n'ouvre pasforcément droit à une retraite à taux plein.Mais une personne qui a suffisammentcotisé pour en bénéficier -soit 41 ans etdemi- ne peut pas partir avant 62 ans saufexception.

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L’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS)est un acteur majeur de la protection sociale. À ce titre, elleporte des valeurs fortes, de solidarité et de cohésion sociale. Entant que caisse nationale du Recouvrement, elle a un devoird’exemplarité vis-à-vis du réseau des Urssaf qu’elle gère.L’Acoss a une conscience élevée de sa responsabilité sociale entant qu’organisme public, et en particulier envers ses seniors.

vant tout, à partir de quel moment, un salariédevient-il un senior ? Oser donner ce qualificatif est-il socialement responsable ? L’Acoss s’est poséetoutes ces questions. Si rien dans le code du travail ne définit avecexactitude l’âge à partir duquel un collaborateurdevient un senior, les pratiques et les évolutions dumonde du travail font commencer l’usage à 45 ans.Cela paraît bien tôt, dans une société où les carrièrescommencent plus tard et dans laquelle l’espérancede vie ne cesse de croître. Mais cela ne pose guèrede problèmes si cet âge charnière ne marque pasune fin, mais de nouvelles perspectives et despossibilités d’envisager de nouvelles missions.

L’Acoss, comme de nombreux organismes publicset parapublics, compte un nombre important desalariés de 45 ans et plus. Le savoir est un devoir,mais agir en fonction de cette donnée est unenécessité organisationnelle et une obligationéthique.

C’est pourquoi, elle a souhaité se doter d’unepolitique en faveur des seniors, assortie de mesuresconcrètes et orientée vers le maintien dans l’emploi.Cela s’est traduit, dès 2009, par un plan d’actions etle développement d’offres spécifiques.

Il s’agit de favoriser la poursuite d’une activitéprofessionnelle motivante, d’accompagner lessalariés dans la gestion de leur carrière, devaloriser leurs compétences et de ne se priverd’aucun talent.

Un principe de non-discriminationL’Acoss affirme quotidiennement son attachementau principe de non-discrimination du fait de l’âge.Que ce soit en matière de recrutement, depromotion professionnelle, d’accès à la formation,de mobilité… tous ont la même chance d’intégreret d’évoluer au sein de l’organisme.

Pour mettre en œuvre ce principe, l’ensemble desmanageurs est amené à suivre un parcours deformation RSE inscrit au plan de formation del’établissement, notamment à la non-discrimination.Faire tomber les préjugés, s’assurer de développer unenvironnement accueillant pour tous passe aussi parla sensibilisation et la formation de l’encadrement.

L’Acoss recrute en moyenne une soixantaine decollaborateurs chaque année. En aucun cas, l’âgen’est un critère dans le choix du candidat : seulesles compétences comptent. Junior ou senior, tousont leur chance en fonction des profils recherchés.

Anticiper l’évolution des carrières profes-sionnellesPermettre aux collaborateurs, quel que soit leur âge,de se former est un gage majeur de maintien dansl’emploi. Et c’est particulièrement vrai pour les plusde 55 ans. C’est la raison pour laquelle l’Acoss s’estengagée à former au moins 20 % des salariés decette tranche d’âge chaque année.

En maintenant le niveau de qualification de sescollaborateurs, en leur permettant d’accroître

Jean-Louis Rey.

LES SENIORS, UN ATOUTPOUR L’ÉTABLISSEMENT

ENTRETIEN AVEC JEAN-LOUIS REYDirecteur général

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encore leurs compétences, l’Acossinvestit efficacement. Les enjeuxauxquels doit faire face l’agence sont deplus en plus importants et elle n’a doncpas les moyens de se priver des qualitéset forces de travail d’aucun de sessalariés, même et surtout les plusanciens.

L’Acoss a développé également unepolitique d’entretien RH. Tous les collaborateurs deplus de 45 ans sont invités à rencontrer, s’ils lesouhaitent, un collaborateur du service desRessources humaines, afin d’examiner leur situationprofessionnelle, leurs souhaits, leurs besoins enmatière de formation, dans le cadre d’un entretiende seconde partie de carrière. Au 1er semestre 2013,ce sont ainsi plus de 60 collaborateurs qui ont étéreçus (soit 20 % de la population concernée).

Aménager les fins de carrière et la transitionentre activité et retraiteLa fin de carrière professionnelle est un tempsparticulier pour tous les collaborateurs, quel que soit

leur métier ou leur niveau de qualification. Lesaccompagner dans leurs dernières années d’activitéest un engagement fort pour l’établissement.

De plus, la législation, en matière de droit à laretraite, est en constante évolution depuis plusieursannées. Si l’Acoss ne doit en rien se substituer à ladécision individuelle de ses salariés, elle faitcependant en sorte que chacun puisse être aumieux conseillé et faire ses choix avec lesinformations les plus complètes et pertinentes. C’estpourquoi, chaque année, l’Acoss organise une« journée retraite » dans ses locaux pour lescollaborateurs de plus de 55 ans en collaboration

avec la CNAV et l’AGIRC-ARRCO : uneprésentation générale de la législation envigueur et des mesures en cours esteffectuée et chaque collaborateur a lapossibilité de rencontrer un conseiller pourfaire le point sur sa situation personnelle.

Des aménagements de travail ont étéproposés à nos collaborateurs de plus de60 ans. Les temps de transport sont parfoisplus pénibles avec l’avancée dans l’âge.Aussi certains peuvent-ils choisir desoptions d’aménagement du temps detravail sur 4 jours ou de télétravail 1journée par semaine. 14 de noscollaborateurs ont déjà fait ce dernierchoix.

Transmission des savoirs et compé-tencesLes seniors sont porteurs de compétences,de savoir être et de savoir-faire, dontaucune entreprise ne devrait se détourner.Pour certains, ils ont fait une grande partiede leur carrière au sein de l’Institution etont une connaissance aigüe des dossierset de leur histoire. Ils sont donc aussi lesgarants d’une culture d’entreprise, de satransmission et de son enchérissement.

L’Acoss souhaite développer le tutorat.Que les plus de 55 ans puissenttransmettre leurs métiers, leurs savoirs estune valorisation de leur expérience. C’estdémontrer aussi la non obsolescence descompétences.

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ACOSS36, rue de Valmy 93108 Montreuil cedex Tél : 01 77 93 65 00

Plan d'actions SéniorsPlan d'actions Séniors

Décembre 2009

L’ensemble de cette politique a été impulsé par mon prédécesseur, PierreRicordeau. Et je suis heureux de rejoindre et prendre la direction d’unorganisme très sensibilisé à sa responsabilité sociale.

Aujourd’hui, je m’inscris dans la continuité des démarches engagées, maisaussi en soutien à toutes les actions novatrices qui feront avancer l’Acoss.Rien n’est jamais acquis, il nous faut rester à la recherche de toutes lesmeilleures pratiques.

Penser aujourd’hui à demain, c’est se donner les moyens de rester unorganisme performant et d’offrir à tous les collaborateurs un environnement detravail respectueux et agréable.

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114 - Le Journal du Parlement

Le Journal du Parlement :Siège : 59, Avenue Victor Hugo - 75116 PARISRédaction : 27, rue Pétion de Villeneuve - 75011 ParisTéléphone : 01 43 79 07 37 – Télécopie : 01 43 79 76 88Site internet : www.lejournalduparlement.fr

Commission paritaire : 0909T78321

• Directeur de la publication : Alain de TILIÈREPrésident du Comité Editorial de l’Office de Presse Parlementaire

• Président du conseil de rédaction :Claude-Henry LECONTEPrésident d’honneur des Journalistes Européens

• Directeur de la rédaction : Olivier de TILIÈREDélégué Général de l’Office de Presse Parlementaire

• Rédacteur en chef : Madi TESTARD

• Directrice artistique : Colette de TILIÈRE

• Directrice des relations extérieures :

Patricia de FIGUEIRÉDO

• Secrétaire de Rédaction : Pauline WIRTH du VERGER

OFFICE DE PRESSE PARLEMENTAIRE - LE JOURNAL DU PARLEMENT

Régie Publicitaire :

Office de Publications Administratives et SocialesSA au capital de 1 645 632 € - RCS Paris B 333 953 123

Président Directeur Général : Jean-Pierre KALFON

41, rue Saint-Sébastien - 75011 Paris

Téléphone : 01 49 29 11 20 - Télécopie : 01 49 29 11 46

• Conception et direction des dossiers : Hervé LE HENAFF

• Directeur du dossier : Marc BUONOMANO

• Coordination : Margaret LANG, Assya MIQYASS

• Impression : SMARTMEDIA Printing

DOSSIERS DU JOURNAL DU PARLEMENTDossiers Intercommunalités - Dossiers Territoires et Développement - Dossiers InternationauxDossiers Études et Prospective - Dossiers Institutionnels - Dossiers Économiques

La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés. Toute reproduction est strictement interdite, sauf accord express du Directeur de la publication.

PARTENAIRES DU DOSSIER

Les Seniors

ACOSS P110 et 111

ADP - AEROPORTS DE PARIS

P90 et 91

BNP PARIBAS P102

CFR - CONFÉDÉRATION

FRANCAISE DES RETRAITÉS P105

CNAV - CAISSE NATIONALE

ASSURANCE VIEILLESSE P20 et 41

CREDIT COOPERATIF P40

EMERA P36

ESSILOR FRANCE P23

FONDATION CAISSES D’EPARGNEPOUR LA SOLIDARITÉ P58

HELPEVIA P30 et 31

LE CHÈQUE DOMICILE P70 et 71

LES PETITS FRÈRES DES PAUVRES P74 et 75

MEDETIC TECHNOLOGIES P48

MNH -MUTUELLE NATIONALEDES HOSPITALIERS ET DESPROFESSIONNELS DE LA SANTÉ

P64 et 65, 4ème de couverture

MUTEXP94, 95 et 96, 2ème de couverture

MGC - MUTUELLE GENERALE DES

CHEMINOTS P60 et 61

NATIXIS ASSURANCES P69

SAIRENOR P49

SCA HYGIENE PRODUCTS

FRANCE SA P79

SOPREGIM P40

SYNERPA P29 et 39

TRANSDEV SA

P44 et 45, 3ème de couverture

UFOLEP P86 et 87

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LA MNH 1RE MUTUELLE DU MONDEDE LA SANTÉ ET DU SOCIAL

Depuis plus de 50 ans, la MNH regroupe les professionnels de la santé et du social autour

Des garanties adaptées à chacun : - Le choix parmi 3 garanties complémentaires santé.

- Des indemnités journalières en cas de perte de salaire

pour maladie ou accident du travail.

- La prise en charge intégrale en matière d’hospitalisation.

- Solides garanties en optique, dentaire et prévoyance.

Une prestation Prévoyance décès, éducation, invalidité, perte d’autonomie et rente survie.

Un large choix de services : - Ligne claire : conseil en santé et en social au

- Cautionnement des prêts immobiliers.

- Assistance à domicile.

Une politique de prévention active : - Des actions menées sur : le mal de dos, l’alcoolisme,

le tabagisme, le stress, le risque VIH et exposition au sang,

la lutte contre la toxicomanie.

- Le réseau « Hôpital sans tabac ».

L’action sociale et solidaire : - Services d’entraide et du handicap.

- Minoration de cotisations pour les faibles revenus.

PERFORMANTE CÔTÉ SANTÉ SOLIDAIRE CÔTÉ SOCIAL.

www.mnh.fr Renseignements au

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