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Des prélèvements en partie restitués après usage En 2002, les prélèvements d’eau en France métropolitaine sont estimés à 33,1 mil- liards de m 3 . Plus de la moitié de ce volume est consacrée au refroidissement des cen- trales thermiques classiques et nucléaires (55 %). Le reste sert à l’alimentation en eau potable (19 %), à l’irrigation des cultures (14 %) et à l’industrie (12 %). Afin d’évaluer la pression sur la ressource qu’exerce chaque secteur, il convient de s’intéresser aux volumes consommés plutôt qu’aux volumes prélevés. Le volume consommé est la part du volume qui, après usage, n’est pas restitué au cycle de l’eau continentale, à proximité du lieu de prélèvement. Selon les usages, le taux de consommation, c’est-à-dire le ratio entre le volume consommé et le volume prélevé, est très variable. C’est ainsi que la production d’énergie est le secteur le moins consommateur d’eau puisqu’une grande majorité des volumes prélevés est restituée au milieu après usage. Ce secteur utilise donc de grandes quantités d’eau mais, en resti- tuant l’essentiel, il n’exerce qu’une pression modérée sur les ressources. Le refroidisse- ment des centrales ne totalise qu’un cin- quième des volumes totaux consommés chaque année en France. Cet usage est néanmoins localement à l’origine d’im- portantes modifications du régime ou de la qualité des eaux. À l’inverse, bien que seulement 14 % des volumes prélevés en 2002 soient consacrés à l’irrigation des cultures, cette activité représente à elle seule près de la moitié des volumes consommés. On estime en effet que, en dehors d’une irrigation gravitaire, la quasi-totalité des volumes prélevés n’est pas restituée à la ressource (« perdus » par évapotranspiration, absorption…). Le secteur industriel a réduit significativement ses prélèvements d’eau en trente ans Depuis le début des années quatre-vingt- dix, le volume total prélevé est relative- ment stable. Ce constat est également vérifié pour le secteur de l’alimentation en eau potable et celui de la production d’énergie. 1 les données de l’ environnement eau Les réserves en eau disponibles sont satisfaisantes à l’échelle nationale et l’intensité d’exploitation des ressources est relativement modérée (19 %). Néanmoins, le risque de pénurie d’eau existe de manière locale et saisonnière. Ainsi, certaines rivières ou nappes connaissent un stress hydrique en période estivale et doivent faire l’objet d’une restriction d’usage. La France présente un profil typique des pays occidentaux avec notamment des volumes d’eau prélevés pour la production d’énergie importants, et un recours aux eaux de surface plus fréquent que les eaux souterraines, celles-ci étant sollicitées de préférence pour la production d’eau potable. Ariane Blum numéro 104 juillet 2005 institut français de l'environnement Les prélèvements d’eau en France et en Europe Eau potable (6,3) Industrie (3,8) Irrigation (4,5) Production d'énergie (18,5) 55 % 19 % 12 % 14 % Volumes d’eau prélevés en France métropolitaine en 2002 (en milliards de m 3 ) Évolution des volumes d’eau prélevés par usage depuis les années cinquante Source : Agences de l’Eau, RNDE. Traitements : Ifen, 2005. Source : Agences de l’Eau - Medd - BRGM. Traitements : Ifen, 2005. 0 5 10 15 20 25 1952 1957 1962 1967 1972 1977 1982 1987 1992 1997 2002 Eau potable Industrie Énergie Irrigation En milliards de m 3

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Page 1: Les prélèvements d’eau en France et en Europe...En 2002, les prélèvements d’eau en France métropolitaine sont estimés à 33,1 mil-liards de m3. Plus de la moitié de ce volume

Des prélèvements en partie restitués après usage

En 2002, les prélèvements d’eau en Francemétropolitaine sont estimés à 33,1 mil-liards de m3. Plus de la moitié de ce volumeest consacrée au refroidissement des cen-trales thermiques classiques et nucléaires(55 %). Le reste sert à l’alimentation eneau potable (19 %), à l’irrigation des cultures(14 %) et à l’industrie (12 %).Afin d’évaluer la pression sur la ressourcequ’exerce chaque secteur, il convient des’intéresser aux volumes consommés plutôt qu’aux volumes prélevés.Le volume consommé est la part du volumequi, après usage, n’est pas restitué au cyclede l’eau continentale, à proximité du lieu

de prélèvement. Selon les usages, le taux deconsommation, c’est-à-dire le ratio entrele volume consommé et le volume prélevé,est très variable.C’est ainsi que la production d’énergieest le secteur le moins consommateurd’eau puisqu’une grande majorité desvolumes prélevés est restituée au milieuaprès usage. Ce secteur utilise donc degrandes quantités d’eau mais, en resti-tuant l’essentiel, il n’exerce qu’une pressionmodérée sur les ressources. Le refroidisse-ment des centrales ne totalise qu’un cin-quième des volumes totaux consomméschaque année en France. Cet usage estnéanmoins localement à l’origine d’im-portantes modifications du régime ou dela qualité des eaux.À l’inverse, bien que seulement 14 % desvolumes prélevés en 2002 soient consacrés

à l’irrigation des cultures, cette activitéreprésente à elle seule près de la moitié desvolumes consommés. On estime en effetque, en dehors d’une irrigation gravitaire,la quasi-totalité des volumes prélevés n’estpas restituée à la ressource (« perdus » parévapotranspiration, absorption…).

Le secteur industriel aréduit significativementses prélèvements d’eau en trente ans

Depuis le début des années quatre-vingt-dix, le volume total prélevé est relative-ment stable. Ce constat est égalementvérifié pour le secteur de l’alimentationen eau potable et celui de la productiond’énergie.

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Les réserves en eau disponibles sont satisfaisantes à l’échelle nationale et l’intensité d’exploitationdes ressources est relativement modérée (19 %). Néanmoins, le risque de pénurie d’eau existe demanière locale et saisonnière. Ainsi, certaines rivières ou nappes connaissent un stress hydrique enpériode estivale et doivent faire l’objet d’une restriction d’usage.La France présente un profil typique des pays occidentaux avec notamment des volumes d’eau prélevéspour la production d’énergie importants, et un recours aux eaux de surface plus fréquent que les eauxsouterraines, celles-ci étant sollicitées de préférence pour la production d’eau potable.

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Les prélèvements d’eau en France et en Europe

Eau potable (6,3)Industrie (3,8)Irrigation (4,5)Production d'énergie (18,5)

55 %

19 %

12 %

14 %

Volumes d’eau prélevés en France métropolitaine en 2002 (en milliards de m3)

Évolution des volumes d’eau prélevés par usage depuis les années cinquante

Source : Agences de l’Eau, RNDE. Traitements : Ifen, 2005. Source : Agences de l’Eau - Medd - BRGM. Traitements : Ifen, 2005.

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Pour l’irrigation, il est difficile d’appré-cier l’évolution des volumes prélevés cardes évaluations fiables des volumes réel-lement prélevés ne sont disponibles quedepuis 2000. Les données du recense-ment agricole sur l’évolution des surfacesirriguées permettent cependant d’estimerune augmentation régulière de cesvolumes de 1955 à 1988. Cette tendances’explique par la conjonction d’épisodesclimatiques particulièrement secs (1976,1989) et par une politique agricole com-mune incitant à augmenter les surfacesirriguées. Depuis 1992, ces dernières sesont stabilisées, ce qui laisse à penser queles volumes prélevés sont depuis relati-vement constants.D’après les données disponibles, lesvolumes prélevés pour la productiond’énergie ont été marqués par une trèsforte augmentation dès la fin des annéessoixante. Cette tendance a été accentuéedans les années soixante-dix lorsqu’à lasuite du choc pétrolier, le recours auxcentrales thermiques pour la productiond’énergie s’est développé. Depuis le débutdes années quatre-vingt-dix, les prélève-ments semblent relativement stables. Lepassage d’un grand nombre de centralesfonctionnant en « circuit ouvert » à unfonctionnement en « circuit fermé » apermis de réduire les besoins en eau dusecteur.En ce qui concerne les volumes prélevéspour l’alimentation en eau potable, lesdonnées disponibles montrent très clai-rement une augmentation régulière desquantités d’eau mobilisées depuis lesannées cinquante jusqu’au milieu desannées quatre-vingt. L’augmentation dela population et l’amélioration du confortdes ménages expliquent cette tendance.Depuis vingt ans, cette évolution s’eststabilisée, sous l’effet conjugué d’une sta-bilisation de la consommation des mai-sons individuelles, d’une légère réductionde celles des habitations collectives etd’une diminution plus substantielle decelle des activités économiques et desservices publics et collectifs raccordés auréseau. Seul le secteur industriel présente unediminution significative des volumes pré-levés. On constate en effet une baissedes prélèvements supérieure à 30 %. Leralentissement de certaines activitésindustrielles, l’amélioration des process etle recours croissant aux circuits fermésont permis d’obtenir de tels résultats.

Des situations locales ousaisonnières contrastées

Comparé aux 175 milliards de m3, quichaque année, par le biais des précipita-tions, alimentent les réserves en eau doucedu territoire, le volume prélevé en 2002pour satisfaire les activités humainessemble relativement faible (33 milliardsde m3). Mais si l’indice d’exploitation desressources en eau douce de la France, c’est-à-dire le rapport entre les prélèvementsannuels et la ressource renouvelable (19 %),ne montre pas de risque de pénurie d’eau,on observe des écarts importants d’unerégion à l’autre. Pour l’usage eau potablepar exemple, la pression est plus impor-tante dans les zones hydrographiques les

plus peuplées (bassins de la Seine et duRhône, nappe de la Craie du Nord). Ilen est de même pour l’industrie. Lesrégions du Nord, de l’Est, du Sud-Ouestou encore de la vallée du Rhône sont mar-quées par des prélèvements plus impor-tants que les zones peu industrialisées.Cette variabilité se traduit également dansle temps puisqu’en période estivale, où lesbesoins en eau potable et pour l’irrigationsont plus importants, les prélèvements peu-vent excéder les ressources renouvelables.Aussi, malgré une situation nationale rela-tivement favorable, des risques importantsde pénurie d’eau existent de manièrelocale et saisonnière, conduisant chaqueannée les préfets à prendre des arrêtés derestriction d’usages dans un départementsur deux en moyenne.

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Source : Agences de l’Eau. Traitements : Ifen, 2005.

Source : Agences de l’Eau. Traitements : Ifen, 2005.

Prélèvements d’eau pour l’industrie en 2002 par bassin versant

Prélèvements d’eau pour l’alimentation en eau potable en 2002 par bassin versant

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Prélèvement total / ressource en eau

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La France dispose de ressources en eau par habitant proches de la moyenne européenne

L’Europe présente des contextes géogra-phiques et climatiques très variés. Il enest de même pour les ressources en eauqui leur sont étroitement liées. D’autrepart, du fait de situations économiqueset démographiques contrastées, les prélè-vements par usage sont également variablesd’un État à l’autre.D’après les données collectées par Eurostat,les pays nordiques offrent, sans surprise, lesplus importantes ressources en eau d’Europe.Celles-ci s’élèveraient à 20 200 m3/habi-tant en Suède et 21 319 m3/habitant enFinlande pour une moyenne européenned’environ 4 000 m3/habitant. À l’inverse,les ressources disponibles par habitantsont nettement inférieures dans les paysméditerranéens comme Malte qui enre-gistre le taux le plus faible (176 m3/habi-tant). On constate cependant que parmiles pays où la quantité d’eau disponible parhabitant est la plus basse, figurent la Bel-gique, le Danemark, la RépubliqueTchèque, ou encore la Pologne. Dans ces

États, moins de 2 000 m3/habitant sontdisponibles. La France, quant à elle, sesitue approximativement dans la moyenne(3 265 m3/habitant).

Des prélèvements d’eau de surface prédominantsen Europe

D’après Eurostat, les prélèvements en eaude surface représentent généralement 70 à90 % des prélèvements totaux des payseuropéens. Ce chiffre intègre les volumes,très élevés dans les pays occidentaux, des-tinés au refroidissement des centrales ther-miques classiques et nucléaires. Pour laproduction d’eau potable, environ 50 %des prélèvements sont réalisés dans lesnappes tandis que cette valeur n’est que de20 % pour l’industrie et de 18 % pourl’agriculture. D’après les données collec-tées, il apparaît que les nouveaux pays del’Union européenne sollicitent préféren-tiellement les rivières.L’intensité d’exploitation des ressourcesen eau en Europe, c’est-à-dire le rapportentre le volume prélevé annuellement et laressource renouvelable, montre que, mal-gré des ressources par habitant largementinférieures à la moyenne, certains payssollicitent intensément leurs réserves d’eaudouce. C’est le cas de la Belgique qui enre-gistre le taux le plus élevé (46 %) ou del’Allemagne (22 %). Avec des taux respec-tifs de 32 % et 23 %, l’Italie et l’Espagnemontrent également une exploitation intensedes ressources. Les besoins en eau de cespays ont toutefois des origines très diverses.

En Espagne, ils sont essentiellement liés àl’alimentation en eau potable (26 milliardsde m3) et à l’irrigation (21 milliards de m3).En Allemagne, les prélèvements pour laproduction d’eau potable sont égalementimportants mais c’est la production d’énergiequi arrive en tête avec environ 26 milliardsde m3 prélevés chaque année pour le refroi-dissement des centrales. La comparaison des consommations et despériodes de prélèvement serait encore pluspertinente mais les données manquant, ilconvient d’ajouter quelques nuances à ceconstat. Ainsi, les prélèvements des paysméditerranéens ont lieu en grande partieen période d’été et ne sont pas restitués aumilieu, le manque de disponibilité de l’eauy est donc un problème plus grave. Tandisqu’en Allemagne et en Belgique, les volumesprélevés pour la production d’énergie ont unimpact modéré sur la ressource car ils sonten grande majorité restitués au milieu.Le taux d’utilisation de la ressource, annuelet global par pays, ne dépasse jamais unseuil critique mais il traduit des pressionsimportantes et la nécessité d’assurer unebonne gestion des ressources en eau douce.Il convient également de noter que, bienqu’elle n’apparaisse pas sur ces indicateurs,la pression est souvent saisonnière etrégionale. Les pays méditerranéens sontainsi susceptibles d’être confrontés à despénuries d’eau lors de la période estivale.Ce risque existe également à une échelleplus régionale. Localement, l’intensitéd’exploitation de l’eau peut en effet dépasser100 %.

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Source : Eurostat, 2005. Traitements : Ifen, 2005.

Intensité d’exploitation de l’eau en Europe

Ressources en eau disponibles par habitant en Europe

Pays Année Ressource en eau Ressource renouvelable en eau

(milliards de m3) (m3/habitant)Finlande 1999 110,2 21 319Suède 2002 179,0 20 200Estonie - 21,1 15 391Lettonie - 36,2 15 296Irlande 1994 50,3 14 568Norvège 1996 369,0 11 979Hongrie 2000 120,0 11 948Slovénie - 20,9 10 515Autriche 1997 84,0 10 402Portugal 1998 73,6 7 281Grèce 1997 72,0 6 866Lituanie - 24,5 6 635Pays-Bas 2001 89,7 5 788Luxembourg 1999 1,6 3 831France 2000 191,2 3 265Italie 1998 175,0 3 040Espagne 2001 111,1 2 797Royaume-Uni 2000 143,1 2 694Allemagne 2001 188,0 2 218Pologne 2002 63,1 1 633Belgique 1998 16,5 1 619Rép. Tchèque 2002 16,0 1 556Danemark 2001 16,0 1 165Chypre - 0,8 1 035Malte - 0,1 176Bulgarie - - -

Source : Eurostat.

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Méthodologie

Les données utilisées pour estimer lesvolumes d’eau prélevés proviennent desagences de l’Eau qui perçoivent des rede-vances auprès des usagers. Ces données sontobtenues soit par le relevé de compteursvolumétriques, soit par estimation forfaitaire(débit horaire maximum de la pompe, sur-face irriguée…). Le recours à des compteursest variable selon les usages, les bassins et lesmilieux. Il est très important pour l’alimen-tation en eau potable (90 %) et, dans unemoindre mesure, pour l’industrie (80 %).Pour l’irrigation agricole, il est de 75 % pourles eaux souterraines et de 43 % pour leseaux superficielles. L’estimation des prélè-vements agricoles a été faite en conservantla part mesurée et en apportant des correc-tions à la part évaluée forfaitairement enremplaçant les surfaces déclarées par les irri-guants par les surfaces recensées dans lerecensement général agricole (RGA).Les données utilisées pour la comparaisonavec les autres pays européens sont extraitesde la section « Eaux intérieures » du ques-tionnaire commun 2002 OCDE-Eurostat. Lorsde l’interprétation de ces données, il convientde garder à l’esprit que les définitions etméthodes d’évaluation utilisées par les payspeuvent varier considérablement.

Définitions

Précipitation : volume total des précipita-tions atmosphériques humides (pluie, neige,grêle…).

Évapotranspiration (évapotranspirationréelle) : volume total de l’évaporation dessols, des zones humides, des réservoirs d’eaunaturelle et de l’évaporation par la végé-tation. En vertu de la définition de ceconcept en hydrologie, l’évapotranspira-tion résultant de l’intervention humainen’est pas prise en compte, à l’exception del’irrigation dans l’agriculture et la sylvicul-ture.

In 2002, water abstractions in metropo-litan France amounted to 33 billion m3.Fifty-five per cent of the water abstractedwas used for the production of energy,19 per cent for drinking water, 14 percent for irrigation and 12 per cent forindustry.

Apport externe : volume total de l’apportréel des rivières et des eaux souterraines pro-venant des territoires voisins.

Ressource en eau douce : quantité d’eau dispo-nible pour prélèvement chaque année du faitdes mouvements d’eau dans le cadre du cyclehydrographique. Le volume de ces réservesest calculé comme suit : résultat net des préci-pitations moins évapotranspiration réelleplus apport externe réel.

Prélèvement d’eau : eau prélevée définitive-ment ou temporairement d’une source. Lesprélèvements à partir des ressources en eauxsouterraines pendant une période donnéecorrespondent à la différence entre la quan-tité totale d’eau prélevée sur les aquifèreset la quantité totale ajoutée artificiellementou injectée dans les aquifères.

Bibliographie

• Credoc, 2003. « La baisse de la consomma-tion d’eau dans les grandes villes : moinsd’usines et des économies de gestion »,Consommation et modes de vie, n°170, 4 p.

• Eurostat, 2003. Ressources en eau dans l’UEet les pays candidats. Statistiques en bref,Environnement et Énergie, thème 8, 8 p.

• Eurostat, 2001. Ressources, prélèvementset utilisation de l’eau dans les pays euro-péens. Statistiques en bref, thème 8, 8 p.

• Ifen, 2003. « Les prélèvements d’eau enFrance - Bilan 2003 - Données 2001 ». Rap-port RNDE, 56 p.

• Ifen, 2001. « 800 000 km de conduites pourdistribuer l’eau potable », Les données del’environnement, n°71, 4 p.

• Margat J., 1991. « Prospective de l’eau en Franceà l’horizon 2010 ». Rapport BRGM R32850.

• Ministère de l’Aménagement du territoireet de l’Environnement, 1996. « Les prélève-ments et consommations d’eau en Francede 1981 à 1994 ». Dossier réalisé par O. Mon-fort, 62 p.

• OCDE. Compendium 2004 - Données OCDEsur l’environnement. Les éditions de l’OCDE.

Available water reserves are sufficientfor national needs, with an intensityof use which is relatively moderate(19%). There is, however, a risk oflocal, seasonal shortages and somerivers and groundwater resources expe-rience water stress in summer periods,requiring restrictions on use.

France's profile is fairly typical of thatof western countries with high levels ofwater used for production of energyand greater use of surface resourcesthan of groundwater, the latter beingused preferentially for production ofdrinking water. ■

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Water abstraction and use in France and Europe

L’ifen élabore et diffuse desinformations scientifiques etstatistiques sur l’environnement. Il s’appuie sur un important réseaude partenaires : services statistiquesde l’État, établissements publicsscientifiques et organismesspécialistes de l’environnement.

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Directeur de la publicationBruno TrégouëtRédacteur en chefFrançoise NirascouCoordination éditorialeSophie MargontierAuteurAriane Blum, BRGM, en poste à l’Ifen au moment de la préparation du documentTraducteurGeoffrey BirdMaquette - RéalisationChromatiques ÉditingImpressionImprimerie Nouvelle, certifiée Imprim’vertImprimé sur du papier blanchi sans chlore, certifié PEFCDépôt légalISSN 1250-8616 N° CPPAP 8-3086

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