Les politiques publiques ont-elles buté sur “l’Éternel féminin” ?

Introduction

« Dans  la  femme  parée,  la  Nature  est présente, mais captive, modelée par une volonté  humaine  selon  le  désir  de l'homme. »Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, 1949

• L’Éternel féminin, représente une figure essentialiste de la femme: à la fois mère et épouse, toujours vulnérable, passionnée et, par conséquent, irraisonnée.

• Le pouvoir politique a longtemps protégé la femme contre elle-même et a justifié son infériorité.

• Ce n’est que dans les années 70 que les réflexions concernant le droit des femmes apparaissent dans l’espace politique.

I. La femme: de l’objet au sujet politique

« Pour  faire  admettre  des  contraintes  ou  des inégalités sociales comme des impératifs naturels, les comportements masculin et féminin sont ainsi présentés comme des en-soi séparés. »

A. L’image traditionnelle de la femme a influencé l’action politique

• Les politiques publiques au XIXème, puis au XXème siècle entérinent la conception de « l’Éternel féminin ».

• La femme est considérée comme faible et dangereuse.

• Les lois votées en faveur des femmes n’ont qu’un but: orienter et encadrer les femmes dans leur devenir de mères et d’épouses.

B. Le « Féminisme d’État » propose une conception nouvelle des politiques en faveur des femmes

• « Les femmes sont une catégorie à part  et  ce qu’il  faut arriver à  faire justement, c’est qu’elles cessent de l’être », Françoise Giroud, 1974.

• Le féminisme d’État propose une vision égalisatrice de la loi. Les politiques publiques cherchent alors à corriger les inégalités de fait.

• Or, si des avancées significatives sont constatées dans le droit, les politiques publiques demeurent fondamentalement genrées.

II. Les politiques publiques ciblent des champs d’action genrés

« Les  politiques  (publiques)  mettent  en  œuvre  des solutions qui, parce qu’elles partent d’un constat où la  dimension  de  genre  est  inexistante,  ne  peuvent qu’aboutir à la reproduction d’inégalités sexuées. » 

A. Des politiques qui souscrivent à l’image de l’Éternel féminin

• La France mène une politique familialiste. La loi considère que la la femme doit pouvoir seule concilier sa vie professionnelle et sa vie familiale.

• Or, ces dispositions entravent

l’intégration des femmes sur le marché du travail.

• Les politiques familiales sont encore clairement à destination des femmes, ce qui semble contraire à une égalité d’accès à la vie professionnelle.

B. Quand les femmes sont invisibilisées et dépolitisées

• Loin de faire l’objet d’un simple oubli, les violences envers les femmes sont masquées au terme d’un travail d’invisibilisation et de dépolitisation qui a pour effet de les présenter comme non prioritaires pour l’action publique.

• Ainsi, les politiques publiques se construisent sur une réalité partielle.

• Les injustices et les violences que subissent les femmes n’apparaissent qu’à travers un prisme de représentation subjectif, en accord avec une certaine image de la femme.

Conclusion