les partenariats au cœur des enjeux de territoire

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Le contexte ouest-africain évolue très vite et en face, les « capacités de ré- silience » sont devenues le nouvel étendard normatif que nos organisations de la société civile membres du Gi au même titre que nos différents partenaires doivent savoir brandir. Nous sommes amenés à envisager ensemble les solutions sans pour autant avoir mûri notre « culture de partenariat ». Bien que déjà traitée, il nous a semblé important de rouvrir cette problématique, mais cette fois : - en l’abordant avec nos partenaires ouest-africains (14 initiatives retenues) ; - en adoptant une posture volontairement critique ; - en produisant une mallette de dix outils méthodologiques ; - en la mettant en regard et en l’articulant avec les enjeux de nos territoires d’intervention. Aborder la problématique des partenariats est un exercice fédérateur. Et c’est bien l’envie de nous rencontrer, d’agir et d’interagir, de nous dévoiler pour nous renforcer qui nous motive aussi bien en interne, au sein du Gi, qu’en externe avec nos partenaires. En l’inscrivant dans le temps de l’histoire de nos organi- sations et dans les espaces articulés de nos actions, nous nous donnons à la fois les moyens de revisiter nos pratiques et de renouveler notre vision de ce que revêtent les solidarités au contact des enjeux mondiaux, et une ambition émi- nemment politique de bousculer nos modèles associatifs : à travers une démarche à la fois rétrospective et prospective, nous avons réussi à appréhender nos intérêts (en) commun(s) avec l’ambition d’élaborer des stratégies réellement partagées autour des interdépendances entre « ici » et « là-bas ». C’est pour nous une évi- dente source de jouvence. Les partenariats au cœur des enjeux de territoire Sous la coordination du Grdr Migration – Citoyenneté – Développement (Olivier Le Masson et Jérémy Casteuble) Comité de pilotage : Christian Lespinats (HSF), Marc Lévy (Gret) et Stefano Mason (AVSF) Actes des journées d’étude organisées par le Groupe initiatives les 22 et 23 octobre 2013 à Ouagadougou (Burkina Faso) TRAVERSES n° 42 LES ÉDITIONS DU GROUPE INITIATIVES

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Page 1: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

Le contexte ouest-africain évolue très vite et en face, les « capacités de ré-silience » sont devenues le nouvel étendard normatif que nos organisations de lasociété civile membres du Gi au même titre que nos différents partenaires doiventsavoir brandir. Nous sommes amenés à envisager ensemble les solutions sanspour autant avoir mûri notre « culture de partenariat ». Bien que déjà traitée, il nousa semblé important de rouvrir cette problématique, mais cette fois :- en l’abordant avec nos partenaires ouest-africains (14 initiatives retenues) ;- en adoptant une posture volontairement critique ;- en produisant une mallette de dix outils méthodologiques ;- en la mettant en regard et en l’articulant avec les enjeux de nos territoires

d’intervention.

Aborder la problématique des partenariats est un exercice fédérateur. Et c’estbien l’envie de nous rencontrer, d’agir et d’interagir, de nous dévoiler pour nousrenforcer qui nous motive aussi bien en interne, au sein du Gi, qu’en externeavec nos partenaires. En l’inscrivant dans le temps de l’histoire de nos organi-sations et dans les espaces articulés de nos actions, nous nous donnons à lafois les moyens de revisiter nos pratiques et de renouveler notre vision de ce querevêtent les solidarités au contact des enjeux mondiaux, et une ambition émi-nemment politique de bousculer nos modèles associatifs : à travers une démarcheà la fois rétrospective et prospective, nous avons réussi à appréhender nos intérêts(en) commun(s) avec l’ambition d’élaborer des stratégies réellement partagéesautour des interdépendances entre « ici » et « là-bas ». C’est pour nous une évi-dente source de jouvence.

Les partenariatsau cœur des enjeuxde territoireSous la coordination du Grdr Migration – Citoyenneté –Développement (Olivier Le Masson et Jérémy Casteuble)

Comité de pilotage : Christian Lespinats (HSF), Marc Lévy (Gret)et Stefano Mason (AVSF)

Actes des journées d’étude organisées parle Groupe initiatives les 22 et 23 octobre 2013à Ouagadougou (Burkina Faso)

TRAVER

SES

n°42

LES ÉDITIONS DU GROUPE INITIATIVES

Page 2: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

1

SOMMAIRE

Listedesacronymes......................................................................................................................................2

NotedepositionnementduGroupeInitiatives:Osonsquestionnernosconvictions...........4

Partie1:Présentationdeladémarchedecapitalisation................................................................8

1.1 Synthèsedelanotedecadrage..........................................................................................................................................81.2 Méthodologieen3étapes:élaborationdesoutilsd’animationetdecapitalisation...................................101.3 Unedémarchedecapitalisationoriginale:entreunintérêtpartagépourleconceptetunemise

enpratiqueparfoislaborieuse...........................................................................................................................................131.4 Calendrierduprocessus:undialoguepermanententre«ici»et«là‐bas»..................................................161.5 Cartographiedesinitiatives................................................................................................................................................171.6 Synthèsegénéraledestroisthé‐palabres......................................................................................................................18

Partie2:Les journéesd’étudesdeOuagadougou:quelsenseignementstironsnousdenospratiquespartenariales?..............................................................................................................24

2.1 Présentationdeladémarchedela3èmeétape«AtelierdeOuagadougou»......................................................242.2 Atelier1:Leco‐engagementfait‐ilpartiedupartenariat?Lepartagedesresponsabilitésetdes

financements................................................................................................................................................................................252.3 Atelier 2: Partenariat et problématique de changement: avons‐nous les capacités de nos

ambitions?....................................................................................................................................................................................282.4 Atelier3: «Nord»et«Sud» sensdessusdessous: le renouvellementdupartenariatpassera

paruneautrevisiondelasolidaritéinternationale.....................................................................................................32

Conclusion: Faciliter la construction d’une voix collective pour faire naître uneréelleculturedupartenariatetchangerlespratiques....................................................................35

Annexes:

Annexe1:Programmedesjournéesd’études......................................................................................................................36Annexe2:Listedesparticipantsparatelier.........................................................................................................................37Annexe3:Lamalletteàoutilsméthodologiquedupartenariat...................................................................................38Annexe4:Tableaudes14fichesdesynthèse«initiatives»..........................................................................................39

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Listedesacronymes

CesacronymessontutilisésdansleTraversesetdanslesAnnexes–FichessynthèseetOutils

AAPR‐GF AssociationdesAnimateursdePisci‐RiziculturedeGuinéeForestièreABERME AgenceBéninoised’ElectrificationRuraleetdeMaîtrisedel’EnergieAFD AgenceFrançaisedeDéveloppementAMPG AssociationdesMairesetdesParlementairesduGorgolAPDRA AssociationPiscicultureetDéveloppementRuralenAfriquetropicalehumideARD AgenceRégionaledeDéveloppementAVSF AgronomesetVétérinairesSansFrontièresCARDER CentreAgricoleRégionalpourleDéveloppementRuralCEP CelluleEtudesetProjetsCIEDEL CentreInternationald’EtudespourleDéveloppementLocalCP ComitédePilotageCRIPS‐Togo CentredeRecherchesetd’InformationspourlaSantéauTogoCRK ConseilRégionaldeKayesCRM ConseilRégionaldeMatamCT CollectivitéTerritorialeCUN CommunautéUrbainedeNouakchottDADL Dispositifd’AppuiauDéveloppementLocalENDAGRAF EnvironnementetDvlpt duTiersmonde‐ Gpe deRechercheAction‐FormationESSOR ONG«Soutien‐Formation– Réalisation »FISONG Facilitéd’InnovationSectoriellepourlesONGFKF ForumKurukanFuganFRIO FondsdeRenforcementInstitutionneletOrganisationnelFUPROCAT FédérationdesUnionsdeProducteursdeCaféCacaoduTogoGERES GroupeEnergiesRenouvelablesEnvironnementetSolidaritésGI GroupeInitiativesGIE Groupementd’IntérêtEconomiqueGRAIND GroupedeRechercheetd’AppuiauxInitiativesNouvellesdeDéveloppementGRDR GroupedeRechercheetderéalisationspourleDéveloppementRuralGRET GroupedeRechercheetd’EchangesTechnologiquesHSF HydrauliquesansfrontièresICD Initiatives‐Conseils‐DéveloppementID InitiativeDéveloppementIRAM InstitutdeRecherchesetd’ApplicationsdesMéthodesdeDéveloppementJJT JangJupTekkiNPDC RégionNordPasdeCalaisOSC/ONG OrganisationdelaSociétéCivile /OrganisationsNonGouvernementalesPAIDEL‐CT Progd’AppuiauxInitiativesdeDvlptLocaletde CoopérationsTerritorialesPAMOC Projetd’AppuiàlaMaîtrised’OuvrageCommunaleetCommunautaire

PDERP Programme de Développement d’une offre durable d’Electricité Renouvelable pour lesbesoinsProductifsetdomestiquesdumonderural

PDRP‐GF ProjetdeDéveloppementdelaRizi‐PiscicultureenGuinéeForestièrePSMP ProjetdeSécurisationdel’ElevagePastoralPVVIH PersonnesVivantavecleVIHRAIL Réseaud’AppuiauxInitiativesLocalesRIF RégionIle‐de‐FranceRRA RégionRhône‐AlpesRSE ResponsabilitéSocialeetenvironnementaledel’EntrepriseSAB Sœursdel’AnnonciationdeBobo‐Dioulasso

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SADL Servicesd’AppuiauDéveloppementLocalSETUP ServicesEnergétiquesetTechniquesàUsagesProductifsSPM ServicespublicsmarchandsUE UnionEuropéenneUGPCC UniondesGroupementsdeProducteursdeCaféetdeCacao

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NotedepositionnementduGroupeInitiatives[Texteissudestravauxdecapitalisation‐2013]

OSONSQUESTIONNERNOSCONVICTIONSEn1999, leGroupe Initiativespubliaitunebrochurepour faire valoirnotre convictiond’unnécessairerenouvellementdel’engagementpourlacoopérationaudéveloppement.Nous livrions nos analyses et exposions les enjeux autour desquels nous avons construit uneidentitéetunprojetcommuns.Quinzeansplustard,nousavonsreprislaréflexion,toutaulongd’un processus étalé sur plus d’une année, en la basant sur notre expérience pratique et ens’efforçant de discuter entre nous et avec les institutions africaines dont nous sommespartenaires,aussisincèrementquefranchement.Nousavonschoisideprendrelespratiquesdepartenariat commesujetde réflexionenglobantdonnantàvoir la contributionduGi audébatgénéralactuelsurlespolitiquesdecoopération.

SeptengagementsetpropositionsduGROUPEInitiatives

pourrénoverlepartenariatfaceauxenjeuxdeterritoire

Cesujetmetenjeulesréalitésdelarelationdecoopérationentreassociationsdedroitseuropéenetouestafricains,ilestlerefletdel'évolutiondecesréalités,laquelleévolutionestpour lemoinsconséquenteetméritenotreattentioncritique.Lepartenariatmetégalementen jeu l'identité de nos organisations et par conséquent c’est un sujet qui éclaireavantageusement la nécessaire réflexion les concernant. Comme le sujet est ancien et peutsembler rabâché, le risque de la répétition existait. Nous n'y avons peut‐être pas totalementéchappé,néanmoinsnousneregrettonspasnotrechoix,nonseulement lesujetestd’actualitémaisnousréaffirmonsquelepartenariatestaucœurdenotreapprochedelaco‐opération.

Nous savions qu'en nous limitant aux collaborations avec l'Afrique de l'Ouest, nous necouvririons pas la richesse de nos relations avec les réalités sud‐américaines, caribéennes,asiatiques et celles des pays Africains lusophones et anglophones, qui ne relèvent pas de lamêmehistoire.C'estunelimitequenousassumons,nosconclusionsn'aurontpasdevaleuruniversellemaisprétendrontquandmêmeàlagénéralitéaunomduregardcomparatifquenousavonspratiquéetdeladiversitédessituationsauxquellesnousavonsétéconfrontés.Cettedernièrenousapermisd’éviterd'enfermerlarelationeuro‐africainedanstropdespécificitéetde pesanteur historique, mais sans pour autant les nier, en particulier pour ce qui est de larelationdelaFranceavecl’Afriquedel’Ouest.

En liant la réflexion sur le partenariat aux «enjeuxde territoire», nous nous référons auxentitésgéographiquesetpolitiques(villages,quartiers,villes,communes,nations,sous‐régions,bassinsversant,périmètres irrigués,parcoursd’élevage, itinérairesdemigration,etc.),mais leterritoire peut être moins physique: il peut s’agir de la famille, d’un groupe social, d’uneinstitution,pourquoipasd’uncorpusd’idéesoudecroyances.Entoutcas,l’évolutiondumondeen général et de la «coopération au développement» en particulier, nous conduit à ne passeulement considérer les territoires situés dans les pays avec lesquels nous coopérons, maiségalementlesinterdépendancesavecceuxdespayseuropéens.

Ilenressorttoutd’abordque:

1. Cemaître‐motdupartenariat,quifaittotalementconsensusets'appliqueàtoutessortesdesituationsquimériteraientdesapprochesplusdistinctives,recouvredans lapratiquedesréalitésbeaucoupmoinséquilibréesquelavertudutermelelaisseraitsupposer.

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2. Si lesmembres du Gi ont des relations de qualité à faire valoir,nousne saurionspourautantnousposerendonneursdeleçons,carcertainesdenosexpériencesnesontpasmeilleuresqued'autresenmatièrederelationpartenarialeéquilibrée.

3. Lesresponsabilitésdecesdéséquilibressontéminemmentcomplexesetpartagées,l'ensembledesacteursdelacoopérationeuro‐africaineyayantleurpart.

4. Quelles que soient les vicissitudes et difficultés constatées, au nom des belles réussitesaccomplies,nousréaffirmonsque lepartenariat, telquenous l'entendons,estaucœurdenotre approche car il caractérisenotre volontédepratiquer la solidarité à l'échelleinternationale.

Enconséquencenousretenonslesseptpointsdevueetrecommandationssuivants:

UNPARTENARIATPLUSSTRATÉGIQUE

Lepartenariatn'estpasdemêmenatureselonqu'ilconcerneuneorganisationprofessionnelle,uneassociationintermédiaire,unecollectivitélocale,uneentreprise,uneadministrationouunesociétéd’état.Nouspratiquonscesdifférentstypesderelationsetnouscontinueronsdelefaire,sansmodèlenormatifàpromouvoir,pourbénéficierdelavariétédesmissionsassuréesparcesdifférentsacteurs.Parailleurs,nousreconnaissonstout l’intérêtdupartenariat«deprojet»,àvocationpluspragmatiquepour saisir l’opportunitéde conduireune actionoude répondre àune offre, d’autant plus qu’un tel partenariat peut constituer une expérimentation, une étapeversunapprofondissementdelarelation.

Toutefois, nous ne nous limitons pas à la «gestion de projet»,nous nous engageons à viser unpartenariat entreacteursouest‐africains, européens et internationaux, inscritdans ladurée,auservice d’un projet politique commun, donc un partenariat qui se rapproche d’une alliance.Nous lequalifionsdestratégiquedans lamesureoù lesactionsentreprisescherchentàproduiredes résultatsquipuissent répondreàdes enjeuxde territoire, contribuerauxdynamiquesdechangement vers plus de justice, d'équité et de durabilité, apporter des propositions auxpolitiques publiques à l’échelle nationale, voire supranationale et renforcer les instances derégulationmulti‐acteurs.

LE«NORD»ETLE«SUD»SENSDESSUSDESSOUSOnnepeutpasenresteràlasolidaritésynonymedu«nord»quiaidele«sud».Lephénomènedes économies émergentes, certaines étant en passe d'occuper des positions de leadershipmondial, a définitivement bouleversé cette dichotomie « nord/sud ». Pour autant, il n’y a nihomogénéisation dumonde, ni aplanissement des capacités. La pauvreté et les inégalités, quisont des marqueurs puissants des divergences de situation, s'appliquent toujours auxcomparaisonsentrepays,mais égalementdeplus enplus fondamentalement, auxnécessairessubdivisionsauseindespays.Decefait,laproblématiquedelaréductiondelapauvretéetdesinégalités s’applique aux réalités fortement diversifiées du «nord» et du « sud » : il y a, enAfrique de l’Ouest, des ressources humaines et financières qui imposent de reconsidérer lesaffirmations,tropfacilementénoncées,surlemanquedecapacitésetdemoyens.

Nousnousengageonsàfairetendretousnospartenariatsversunpartageencorepluséquilibrédesresponsabilités,des rémunérationsetdesapports financiers.Nousparlonsde co‐décision,de co‐financement,deco‐engagementpourinsistersurlaresponsabilitéetlaredevabilitéetsubstituerl’exigencedecomplémentaritéauxdéséquilibresencoretropfréquents.

NOSCAPACITÉSSECOMPLÈTENTETSERENFORCENTMUTUELLEMENTNotre conception du partenariat reconnaît l'existence des capacités de nos partenaires et nereposepasapriori sur lepostulatdurenforcement faceaumanque.Elle reconnaît égalementl'importancededistingueretconjugueràlafoislescapacitésindividuellesetcollectives,commeles capacités techniques et institutionnelles. Ces dernières sont particulièrement nécessairescompte‐tenu de notre ambition d’être des «protagonistes du changement», agissant comme

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ensembliersd’unepluralitéd’acteurspouraméliorer laqualitéde la relationentre l’Etatet laSociétéetpasseulementcommeopérateursfaceauxdéfaillancesdespolitiquespubliques.Decepoint de vue, les capacités liées aux réseaux (professionnels, scientifiques, commerciaux,universitaires, politiques, etc.) quenouspouvonsmobiliser, lesuns et les autres, sontunbonexempledecomplémentarité.

Pourautant,nousnousengageonsànepasidéaliserunevisionégalitaireignorantlafaiblessedescapacités en présence. Le partenariat peut donc être inégal pour mettre en synergie descomplémentarités ou renforcer des capacités, mais autant les nôtres que celles de nospartenaires.Lecadrecontractuelserviraàpréciserlescapacitésquisecomplètentetcellesquiontbesoinderenforcement.

DESCADRESCONTRACTUELSSANSCRAINDRELACONFLICTUALITÉLe partenariat que nous défendons repose sur une certaine «communauté de destin et devision».C'estunprésupposénécessairemaispourautantcettevisioncommunenes’imposepasd’emblée, elle nécessite, le plus souvent sur un pas de temps assez long, un travail deformulation: des valeurs partagées, des diagnostics des situations affrontées, des modalitésd'actionretenues,desrèglesdujeu,descapacitésrespectivesnécessaires,desrisquesàprendreetrépartir,etc.Letoutayantbesoind'êtreinclusdansuncadrecontractuel.

Nousnousengageonsàélaborercescadrescontractuelssurlemodedudialogueetdupartageetànepaslesréduireàdesinstancesdesuivipourenfairesurtoutdesengagementsréciproques.

Pourconstruireunetellerelation,ilyacertesbesoind'équilibreetdestabilité,certainementdeplusde transparencemutuelle.Maisnotre conceptiondupartenariatn'estpasnaïve, le cadrecontractuel aide à réguler les problèmes qui surviennent immanquablement compte‐tenu desresponsabilitésetdesrisquesàprendre,carilnelesempêchepas.

Nousnousengageonsdoncànepas rejeter leconflitetànousefforcerd’en faireun facteurderégulationdupartenariat,doncdeprogrès,enpratiquantunesaineconfrontationdes intérêtsetdespositions,àlarecherchedecompromis.

DESMODESDEFINANCEMENTENRAPPORTAVECLESDISCOURSLes modalités contractuelles du financement de la coopération internationale deviennentexcessivementrigoureuses,pournepasdireparfoistatillonnes,aunomdel'efficacitédel'aide.Enmêmetemps il fautaussidonnerdesgagesauxautresprincipesde laDéclarationdeParis(harmonisation et appropriation). L'ensemble a la fâcheuse tendance à instrumentaliser lepartenariat qui devient une stricte affaire d'opportunité. Nous dénonçons cette contradictionentrelediscoursenfaveurdupartenariat,enparticulierceluides«partenaires»financiers,etles modalités contractuelles auxquelles nous sommes confrontés. Elles peuvent même allerjusqu'ànousplacerdansunepositiondecontrôleadministratifdespartenairesetd'assurance‐garantiecontreleurssupposéesdéfaillances.Lepartenariatquenousdéfendonspassepardesétapes,ilprenddutemps,àconstruire,àfairevivre,àévaluer,àcapitaliser ;parconséquent, ilauncoûtqu'iln'estpas toujourspossibledefaire véritablement reconnaître comme postes de dépenses éligibles dans les budgets desopérationsdecoopérationaudéveloppement.

Nousdemandonsquel’intérêtpourlepartenariats’accompagnedesmécanismesnécessairesàsonfinancement.Nousrecommandons lamiseenplace, tantenEuropequ’enAfriquede l’Ouest,defondsspécifiquesd’aideàlastructurationdesorganisations,etproposonsqu’auseindescontratsd’opérations, ces coûts du partenariat soient imputables en coûts directs et non sur les fraisadministratifs,afindefinancercettepartessentielledeleurréussite.

RENFORCERLALÉGITIMITÉETLASOUVERAINETÉDESPARTENAIRESNospartenariatsetlasolidaritéqu'ilsserventsontdesfaçonsdetransgresserlesfrontièresmaisen reconnaissant le fait national et l’autorité des pouvoirs publics qui ont reçu lemandat de

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dirigerlepays.Ilyaencoretropdesubstitution,d'affichageexcessifdesacteurseuropéensquisepratiquesouscouvertdupartenariat.Nousaffirmonsnotreempathie,notreproximité,notrecomplicitéavecnospartenaires,etnoussommessoucieuxd’impliquerdansnosstructuresdesressortissants des pays avec lesquels nous coopérons. Tout en reconnaissant notre positiond’intervenantdirect,celaconfèreunecertainelégitimitéànosinterventions.

Nousnousengageons(1)àcequeleleadershippolitiquedupartenariatrevienneàceuxquisontancréssurleursterritoiresd’intervention,c'est‐à‐direàceuxquiassumentlacontinuitédesactionsetquiprennentsouventplusderisquesquenous,entoutcas,pasexactementlesmêmesqueceuxquenousendossons,et (2)àuserde l’atoutquereprésente le faitd’êtreun intervenantdedroiteuropéenpourpermettredeladistanciation,renforcerlalégitimitéetleleadershipdupartenaire,s’ouvrirsurd’autresterritoires.

POUR DES ENJEUX COMMUNS ET UNE COOPÉRATION «DE TERRITOIRE ÀTERRITOIRE»La nouvelle géopolitique mondiale a un autre impact sur l'approche de la solidarité.L'interdépendance s'est fortement accrue et de nombreuses questions auxquelles s'affrontentlesdiversessociétés,sesontmondialisées.Ellesconcernentle«nord»commele«sud»sanspourautantgommertouteslesdifférences.Quantauxsolutions,ellesnesetrouventpasfacilementauseindesfrontièresnationales,mêmesilesÉtatsontdesmargesdemanœuvrequifontaussilesdifférences d'un pays à l'autre. Le partenariat renforcera sa dimension stratégique ens'appliquantàdetelsenjeuxcommunsetennousimpliquantdansnosterritoireseuropéensetouest‐africains pour faire vivre des solidarités aussi mondiales que les enjeux auxquels ellesentendents'affronter.

Nous nous engageons à renforcer notre devoir de solidarité, pour élargir notre attention audéveloppement des autres en agissant sur des problématiques communes qui nous impliquentégalement sur «nos territoires». C’est tout le sens que nous donnons à une co‐opération de«territoireà territoire»,avec toujours lamêmeacception largedu terme et lemême intérêtpour les différentes formes de co‐opération (d’Etat, décentralisée, de société à société,interprofessionnelle,etc.).

Parmi lesenjeux communs qui nous permettent de bâtir un partenariat fondé sur une telle«communautédedestinetdevision»,nousprésélectionnons(viendraparlasuiteletempsdespriorités) : la pauvreté et les inégalités; le réchauffement climatique et ses conséquencespratiques; l’accès aux services sanitaires et sociaux de base; la propagation des maladiesanimales à l’homme; les revendications citoyennes et démocratiques; le financement desbudgets d'Etat et la fiscalité; la gestion des mobilités individuelles; le sous‐emploi, ladégradation des conditions de travail (emplois décents) et l'adéquation formation‐emploi; laqualité et la souveraineté alimentaire; la responsabilité sociale et environnementale desentreprises;l’équitédanslesrelationscommerciales.

Ces septpointsdevueetpropositionsnous servirontàquestionneret faireévoluernosmodèleséconomiques, nos systèmes de gouvernance, nos pratiques. Nous porterons cet ensemble depositionsàlaconnaissancedetousàtraverslesdifférentsréseauxoùnoussommesimpliqués.Noussommesouvertsàtouteformed’alliancerenforçantlepouvoirdelavoixcollectivedontnousavonsbesoin pour faire évoluer la coopération et la solidarité internationale en rapport avec lesévolutionsdumonde.

AOuagadougouetParis,les25octobreet12novembre2013,

PourlesmembresduGroupeInitiativesLePrésident,ChristianLESPINATS

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Partie1:Présentationdeladémarchedecapitalisation

1.1‐Synthèsedelanotedecadrage

LeGroupe Initiatives(Gi), soutenu financièrementpar l’AgenceFrançaisedeDéveloppement(AFD), mène un programme de capitalisation 2011‐2014 intitulé «Renforcer les praticiensassociatifs du développement, par le partage des savoirs et desméthodes» qui vise un doubleobjectif:

Renforcer les capacités desONGmembres duGroupe Initiatives et leurs partenaires àtraverslacapitalisationd’expérience,lepartagedessavoirsetl’élaborationcollectivedestratégiesouméthodes,ancréesdanslapratique.

Rendredisponiblesetmettreendébatélargilesleçonsdel’expériencedesmembresduGietdeleurspartenaires,surunesériedethématique.

En2013,secondeannéeduprogramme, leprocessusd’animationdes«Journéesd’étudeetdecapitalisation»estpourlapremièrefoistransposéenAfriquedel’Ouestetsedéroulesurprèsd’uneannée.UnComitédePilotage1(CP),composédereprésentantde5membresduGis’estréunià11reprises(cf.1.4‐Calendrier)pourprépareretanimerles3étapesdeladémarcheetgarantir la diffusion de l’information et la compréhension des outils produits (cf. 1.2‐Méthodologieen3étapes:élaborationdesoutilsd’animationetdecapitalisation).

Rappelducontexte:«lepartenariat»,unthèmefédérateur

Le contexte ouest‐africain évolue très vite. Nous, ONG du Groupe Initiatives avec nospartenairesdans chacundenos territoiresd’interventiondevons fairepreuvede capacitésderésiliencesanslimites,rapidesetprécises.Noussommesdeplusenpluspousséesàenvisagerensemblelessolutionssanspourautantavoirmûrinotreculturedepartenariat.

Nousavonsainsidécidé fin2012de concentrernotreattentionsur cetteproblématiquedespartenariats: sur le temps plus ou moins long de nos histoires communes, à l’échelle desindividuscommedesstructures,enanalysantetcroisantnoscapacités(cf.Annexe3,FicheoutilN°9 ‐Glossaire)eten les inscrivantdanscecontexteévolutifdenos territoiresd’intervention,notre ambition est bien d’analyser nos partenariats au cœur des enjeux de nos territoiresd’intervention.

L’organisationdeces«journéesd’étude»présentel’intérêtmanifestequenoséquipesterrainetnos partenaires en Afrique peuvent enfin se rencontrer, se connaitre, échanger et menerensemble ce travail de capitalisation: aborder la problématique des partenariats estd’évidence un thème fédérateur puisque toutes nos ONG développent des pratiquespartenarialessanspourautanttoujoursréussiràenparler(outilsd’analyse),àenfaireunbilan(regardrétrospectif)ouàseprojeterdansl’avenir(regardprospectif).

Maisau‐delàdecettenécessaireinclusionduGiauseindenoséquipesetpratiquesenAfrique,cestempsd’échangesetdedialoguenouspermettentaussid’apprendredesexpériencesdesunsetdesautressurlesvoiesàsuivreetlesmoyensàmobiliserpourfairevivredespartenariatssoutenablesauservicedesenjeuxdeterritoireoùsedéroulentnosactions.

1LeComitédePilotage(CP)desJournéesAfriqueestconstituédeChristianLESPINATS(HSF,PrésidentduGi),deMarcLEVY(Gret),deStefanoMASON(AVSF),deJulieCONVERSY(Iram),d’OlivierLEMASSONetdeJérémyCASTEUBLE(Grdr).

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Objectifsetrendus:«lespartenariatsaucœurdesenjeuxdeterritoires»

Cetravaildecapitalisationcroiséed’«initiatives»particulières»visaittroisobjectifs:

1. Porter un regard croisé sur nospartenariatsenAfriquede l’Ouest:avec nos partenaires nous avonsdéveloppé collectivement une grilled’analyse des partenariats (logiqued’initiatives,ci‐contre).

2. Mettre un coup de projecteur surles enjeux de territoire et lesnouveaux acteurs émergents: ladiversité des partenariats analysés anotammentmis en exergue l’émergence des acteurs au sein des collectivités locales (élus,techniciens)danslesdynamiquesterritorialesde(co‐)développement.

3. RendrevisibleslesactionsduGietouvrirundialogueà lafoisentrenospartenairesetnos équipes et au final avec les acteurs institutionnels (AFD, UE, CEDEAO, Etats,Collectivités…).

Aufinal,fin2013,leprocessusauradébouchésurl’élaboration:

D’unegrilled’analysequiresteperfectiblemaisquiparticipeàlaconstructiond’unsavoircommunsurles«richessesetlimites»despartenariatsquenousmettonsenœuvrelesunsetlesautresetquiincarnentsouventuneambitionpartagéede«fairebougerlesterritoires»(cf.encartci‐dessous).

Ducarnetduparticipantauxjournéesd’étudeenAfriquequicompileàlafoislesfichesde synthèses, les analyses transversales issues des thé‐palabres et présente les enjeux del’atelierfinal.

Du Traverses, les actes de l’atelier Afrique, qui – en plus de reprendre les élémentsméthodologiques, lesoutils et les fiches synthèses (enannexeset sous forme informatiquedisponible sur le Site Internet du Gi: www.groupe‐initiatives.org/), synthétise les débatsmenésenplénièreetenateliersetdéveloppelesrecommandationsainsiformulées.Ils’ouvresurlanotedepositionnement,véritablefeuillederoutepourleGroupeInitiativesvalidéeparchacundesesmembres.

Commentpeut‐onensemble«fairebougerlesterritoires»?

Danscecontextemouvantpourdesterritoiresquidoivents’adapteràdescrisesmultiples,cettecapitalisationimpliquantnospartenairesouvreleschampsd’analyse:silesinterdépendancessont de plus en plus reconnues qui révèlent souvent des déséquilibres liées à de fortesinégalités, ellespeuvent aussi sedécliner encomplémentarités qui sont, pournous, acteurscitoyens, des sources de partenariats innovants et qui nous amènent à tisser des liensdurablesdesolidarité…

Initiatives :Chaque ONG du Gi a identifié un projet, uneaction, un processus mené avec un ou despartenariat(s) spécifique(s) [collectivités locales,OSC, coopératives, GIE/entrepreneurs, assos demigrants], territorialisé, qu’elle souhaitait avecl’accorddespartiesprenantesanalyserendétails(cf. fiche d’analyse) et mettre en débat (3 thé‐palabres,atelierfinal deOuagadougou).

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1.2‐Méthodologieen3étapes:élaborationdesoutilsd’animationetdecapitalisation

Le processus de capitalisation s’est déroulé en suivant une démarche de recherche‐actioncollective.Ens’inspirantfidèlementdelatramedes«Journéesd’étude»queleGial’habituded’organiserdepuisquelquesannéesenFrance,uncomitédepilotage aétémisenplace,desoutilsontétédéveloppés,testésetvalidéssousformedefiches(Cf.Annexes3‐Malletteàoutilsméthodologiques) et l’ensembledesdébatsont fait l’objet de documents préparatoires et desynthèsesquialimententprincipalementceTraversesfinal.

Uncomitédepilotageactif:composition,rôleetfonctionnement

Une fois validée la note de cadrage (8 p.) présentée succinctement ci‐dessus (Conseild’Administration–CAduGidu22novembre2012),unComitédepilotage(CP)composédesreprésentants de 5 associationsmembres du Gi s’est constitué et s’est réuni à onze reprisespendant10mois.Sonrôleétaitde:

- Définirlesgrandesorientations(àsoumettreauCA),- Questionnerenamontlesattentesdechacundesesmembres,- Recherchersystématiquementlesplus‐valuesdeladémarchepourlesparticipants,- Garantir la mobilisation des équipes et des partenaires identifiés dans chaque

«initiative»,- Elaborerlesoutilsdecapitalisation(fiched’analysedesinitiatives),- Contribueràlaréflexionsurlestechniquesetlessupportsd’animation,- Co‐organiserlestempsdedébats(thé‐palabre)etl’atelierfinalàOuagadougou.- JouerlerôledecomitééditorialduTraversesfinal(CPN°11).

PourchaqueComitédePilotage,l’ordredujouraétépartagéenamontparlesmembresetuncompte‐rendu a été systématiquement rédigé pour conserver la mémoire des échanges etdiffuserlerelevédedécisionsauxmembres.

Unprocessusdecapitalisationen3étapes

Lanotedecadrageprévoyaitd’alternerlesmodalitésd’animation:

a. ETAPEN°1:Travailpréparatoire(janvier‐mai):quatrehypothèsesdetravail

Dansunpremier temps, le comitédepilotageaproposéauxdixmembresduGi deprésenterjusqu’à trois «initiatives» (cas d’étude), pour permettre à la fois de disposer d’unéchantillonnagesuffisantetpouvoir,infine,faciliterlaconduitedelacapitalisationettirerdesconstats généraux sur nos pratiques partenariales. Seules une ou deux initiatives ont étéretenuespourlesquelleslespartenairesenprésencesesontengagésàparticiperaux3étapes.

LeCPadéfiniquatrehypothèsesdetravaildéclinéesvolontairementsuruntonprovocateur:

Hypothèse N°1: Le déséquilibre du partenariat ‐ Le partenariat estbeaucoupplusdéséquilibréqu’ilneprétend l’être, notammentà causeducadrecontractuel.

HypothèseN°2:Lemanquedecapacitéd’undespartenaires ‐LapositiondupartenaireenEuropese justifiesouventpar le«manquedecapacités»dupartenaire en Afrique qu’il se targue de venir «renforcer» en termestechniques et financiers. Cette posture biaise la nature du partenariat etmasque les «capacités» réelles du partenaire en Afrique. Le terme de«manque» tend à dénaturer le partenariat et la représentation que s’en faitchaqueacteur.

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Hypothèse N°3: Du principe de «souveraineté»… ‐ Certains partenariats(parfois au nom de la logique du «sans frontière») ne respectent pas lasouveraineté du partenaire en Afrique et par conséquent son nécessaireleadershippolitique.Lapositionde leadercontractuel se substitueàcettelégitimitéetpeutconforterlepartenaireenEuropedansunetendanceàconcevoirdesprojetssansdémarchedeconcertation.

Hypothèse N°4: … au principe de «solidarité» entre acteurs et entreterritoires! ‐ La solidarité permet de s’intéresser à des causes au‐delà de«chezsoi»etcréédesliensdeproximitéquifontsesentirplusprochedesoncollègue «au loin» que de son voisin de quartier. Ce qui fait l’intérêt de lasolidarité internationale n’est pas forcément ce que sous‐tend notre apport(financier,technique):lasolidaritépeut/doitcomplétervoiresesubstituerau «principe de souveraineté» et «transgresser» les frontières pour«penseretfaireensemble»icietlà‐bas.

Cette «posture critique» assumée a semblé plus intéressante: elle a été un moyen pourgarantirdesdébatsapprofondissurlesdéséquilibressupposésetéviterd’adopterune«posturevertueuse»certainementplusfacile,maisquiseseraitsatisfaitederegardsangéliquessurnotrerapportàl’autre,oubliantlesincompréhensions,lesfrustrationsetlesconflitsquinemanquentpourtantpasdejalonnernosrelations.Ces 4 hypothèses ont alors d’abord donné lieu à l’élaboration dequestionnairede collected’informations sur les initiatives [acteurs clefs, histoire, géographie, caractéristiques despartenaires,perceptionrespectiveàpartirduvécudespartenaires,pointsdebasculementdupartenariat, bilan rétrospectif et stratégie prospective, enjeux et leviers d’évolution… (Cf.Annexe3–FichesOutilsN°1)].Puis,ellesontnécessitéuneffortd’adaptationetd’appropriationdegrillesd’analysedéveloppéeparleGrdr(Cf.Annexe3–FichesOutilsN°4,5a‐5bet6)etquisontsusceptiblesdedeveniràtermedesoutilsquifaciliterontlescomparaisons,leséquençageetpeut‐êtremêmel’établissementdetypologiedepartenariats.Au sein d’une même initiative, les partenaires se sont ensuite retrouvés pour échanger surleursanalysesrespectives,croiser leursregards (Cf.Annexe3–FichesOutilsN°2et3) etréfléchiràleurintérêtàenvisagerl’avenir…ensemble!

10outilsopérationnels

La«malletteàoutils»ainsiproduiteleuraétéprogressivementdistribuée,ficheparfiche,quelesmembresduCPontcontribuéàfaciliterentermedemaniement:FicheN°1– Collected’informationsdescriptives(àremplirparchaquepartenaired’initiative)FicheN°2– Tramed’animation‐Rencontreentrelespartenairesd’initiative(4hypothèses)FicheN°3– Canevasdeprisedenote(pourfaciliterlafichesynthèse)FicheN°4– Grilled’appréciationcroiséedupartenariat?[représentationenradar]FicheN°5a– Schémadel’évolutiondelarelationpartenarialeaucoursdutemps(OSC/OSC)FicheN°5b– Schémadel’évolutiondelarelationpartenarialeaucoursdutemps(OSC/CT)FicheN°6– Schéma«rétrospectifetprospectif»:queveut‐onfaireensemble?(enjeux)FicheN°7– Filconducteurd’animationdesthé‐palabresFicheN°8– Organisationdel’atelierfinal:3problématiquesàmettreendébatFicheN°9– Glossairedestermesutilisés.

Au final,14 fichesdesynthèse ont ainsi pu être élaboréesdans l’objectif à la fois denepasperdre d’information importante et de rendre immédiatement visible et lisible l’identité dechaqueinitiative.

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b. ETAPEN°2:Lesthé‐palabres(juin):3tempsd’animationcollectiveenAfrique

Aumois de juin, successivement à Saint‐Louis (Sénégal), Bamako (Mali) et Lomé (Togo), lesreprésentants de chacun des partenaires de 13 sur 14 initiatives recensées se sont retrouvéspourprésenterleurinitiative,débattresurlespremiersconstatstirésdelapremièreétapeetéchangersurles4hypothèsesainsiposées(Cf.Annexe3–FichesOutilsN°7).Pendant2jours,danschacundessites,deuxmembresduCPontpuanimerdesgroupesde10à20personnessurunmodeconvivialmaisavecpourobjectif:

- Demettre àdécouvert les problématiques rencontrées, en adoptant une attitude defranchiseconscientequeladiscussionlapluscritiqueestsansdoutelaplusutile.

- D’enclencher les premières mises en commun des expériences de chacun: lesdiscussionsontcherchéàcomprendrecequecesexpériencespermettaientdediresurlepartenariat.

Chaque thé‐palabre a ainsi fait l’objet d’une synthèse posant les constats critiques sur lespartenariats bien entendu et pour certains allant même jusqu’à faire certainesrecommandations.

La synthèse des synthèses, validée par les participants est présentée par la suite dans ceTraverses(cf.1.6‐Synthèsegénéraledestroisthé‐palabres).

c. ETAPEN°3:L’atelierfinal(octobre):versuneprisedepositioncollective?

Lesthéspalabresontétél’occasiondefaireémergerdesréflexionsprofondessurlesplus‐valueset les limites de nos pratiques partenariales: plusieurs constats critiques issus des débatsautourdes4hypothèses formulées au départ et communs aux 14 fiches de synthèse alorsfinalisées,ontdonnélieuàlaformulationde3problématiquesàaborderlorsdel’atelierfinal(Cf.Annexe3–FichesOutilsN°8etPartie2).Dans lemêmetemps,dès lemoisdeseptembre, ilétait importantderéfléchirà lamanièredediffuser etmettre en débat en interne de chacune de nos structures respectives les 4hypothèses, les outils élaborés ainsi que les grandes questions issues de ce travail decapitalisationdespratiquesformuléessousformede3problématiques.Pourcefaire,untempsspécifiquedepréparationdel’atelierfinalaétéorganiséauGretlemardi08octobre2013.Construitsousformede«Bistro2»,ilaréunileséquipesduGretetd’AVSF(sursite) et des membres d’HSF, de l’Iram et du Grdr: après un résumé de la démarche, 2intervenants(GrdretAVSF)sontvenustémoignerdecequeleprocessusleuravaitapportéetdonnerleuropinionsurleshypothèsesetlesproblématiquesprésentées.Ilaétésouhaitéquecetypedetempsd’échangesoitgénéraliséauseindesstructuresmembresdu Gi et de leurs partenaires pour bien préparer l’atelier final deOuagadougou et faciliter laconstructionprogressived’unevoix collectivequi révèle ladiversitédenosexpériences etdenospratiquespartenariales.

2LeGretorganisechaquemoisdepuis2000«LesBistrosduGret»,lieuxd’échangesetdedébatssurlesproblématiques de développement. Abordant sujets d’actualité et questions liées aux enjeux dedéveloppement, ces rencontres s’appuient sur des exemples concrets‐ missions, projets, publications,capitalisations–présentéspardespartenaires,desexpertsduGretoud’autresstructures.

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1.3‐Unedémarchede capitalisationoriginale:entreun intérêtpartagépour leconceptetunemiseenpratiqueparfoislaborieuse

Ambitionnerde lancerunprocessusdecapitalisationparticipatif impliquantunecinquantainede personnes travaillant pour 24 organisations issues de 9 pays est complexe! Il a fallu (i)coordonnerlesactionsentrelesmembresduGi,puis(ii)entrelessiègesdechaquemembreetleursreprésentationsdanslespaysenAfriquedel’Ouestetenfin(iii)lanceruneréflexionavecchaquepartenairepourintégrerladémarche,etainsil’adapter,parfoislamodifieraufildel’eau.LaconduiteayantétédesurcroîteffectuéeàdistanceparleComitédePilotage,l’exercices’estavérédanscertainscastrèsdélicatpourplusieursraisonsquenoussynthétisonsici.

Commentgarantirlapleineimplicationdesacteurs?Capitaliser, c’est questionner une expérience, la discuter voire la critiquer. Il s’agît là d’unexercice d’introspection difficile, aussi bien interne qu’en externe, qui nécessite de savoirprendredureculpoursortirdel’écueildujugement.Cettedifficultés’esttrouvéerenforcéeparunedémarcheinitiéenonpasparchaquepartie‐prenantemaisbienparlesmembresduGi3.Ils’agissait donc dès le départ de garantir la pleine adhésion des acteurs concernés (chefs deprojets, coordinateurs nationaux ou directeurs des structures ouest africaines), à toutes lesétapesladémarche(débusquerlespointschaudsdelarelation,adopteruneposturefrancheetconstructivedanslesdébats)toutens’assurantquelesoutilsproposéssoientbiencomprisetfonctionnelspourconduirel’analyse.

«C’estquoileGi?Pourquoivousvoulezensavoirautantsurnotrepartenariat?»NousavonsrapidementfaitleconstatqueleGin’étaitpasencorebienconnudenoséquipesenAfriquedel’Ouest,encoremoinsbiensûrdenospartenaires.Lamobilisationdeséquipesdansun longprocessus, critique sur lespratiquesde chacunet conduitparuneorganisation«nonidentifiée»n’apasétésimpleà lancer.Cecid’autantplusque la circulationde l’informationasuiviunmaillagehiérarchiquecomplexeentrelecomitédepilotageetlapersonnedirectementimpliquéesurleterrain[CPSiègeONGduGiCoordinationAfrique/PaysChefdeProjet Partenaire].Néanmoins, une fois la démarche comprise et les outils transmis et adoptés, àmesuredel’avancementduprocessus,ladémarchefutaccueillieavecbeaucoupd’intérêt.

Commentprendreencompteetatténuerles«effetsdistance»?Lesquestionsdelaposturedesparticipantsetdelapertinencedesoutilsd’analysesontd’autantplusimportantesquel’objectifdelapremièreétape(rencontreinterneentrepartenaires)étaitdetirerlespremiersconstatscritiquesdeleurrelationpartenarialeautraversdes4hypothèses.Cetravailayantétéeffectuéauseindesterritoiresd’intervention,enl’absencedesmembresduCPquiavaientjusque‐làconstruitleprocessus,lesoutilsontétédirectementtestésavec,selonles cas, plus ou moins de facilité et de réussite. La compréhension des questions, lafonctionnalitédesoutils(fondet forme), ledegréd’analyse, lacapacitédeprisedereculetdemiseenperspectiveontétédes facteursessentielsdepriseenmaindesoutilspar lespartiesprenantes.Mais lesétapessuivantesontaussiétéorganiséespourpromouvoiretgarantiruneplusgrandeproximité,destempsd’explicationetl’animationd’espacesd’échanges.

«Vosoutilssontdifficilesàutiliser!»Pourcertains, laconduiteàdistancede lapremièreétapede lacapitalisation(analyse interneentre partenaires) a été difficile. Il s’agissait d’organiser une séance de travail avec sonpartenaire etde s’approprieruneméthode etdesoutils conçuspourparvenir àunniveauderésultatsuffisantenvuedela2èmeétapeduprocessus.Exercicedélicatd’autantplusqu’ilfallaitêtreencapacitédevisualiserles«rendus»proposéspourl’étapesuivante(rencontrescroisées«thé‐palabres»)ainsiquepour les fichesdesynthèse.Pourfacilitercetravail, lesFichesoutilN°2etN°3ontétéélaboréesetlapremièrefichedesynthèsefinaliséeaétélargementdiffusée.3Rappel:unréférentidentifiédèsledépartauseindechaquemembreduGiad’abordproposéplusieurs«initiatives». Les coordinateurs nationaux ont ensuite été sollicités puis ont identifié la personne enchargedeconduire,enlienaveclecomitédepilotage,l’analysedeson«initiative»avecsonpartenaire.

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14

Comments’assurerquelesquestionsquel’onn’osepasabordersontbienposées?

Lesfichesdeconduited’entretien(Cf.Annexe3–FichesOutilsN°2et3)ontétéconstruitesdemanière laplus ludique etopérationnelle.Ellesont abouti à un travailpousséd’introspectionsur larelationpartenariale: lesquestionsposéesétaientpeutraitéesentre lespartenaires,ouen tout cas, uniquement demanière implicite. Des sujets tels que lesgrandes séquencesdupartenariatet lespointsdebasculement (contractualisation, évaluation, opportunité…), lesmoyensetoutilsd’animationpartenarial,lessourcesdeconflitsetlesleviersd’évolution,lesperspectivesàmoyen et long termedupartenariat, n’étaient finalement que très peuabordés, souvent par crainte d’aborder des sujets parfois perçus comme risqués ou encoretabous.Làencore,cesontlestempsd’animationcollectifs(thé‐palabres)–dontilfutrappeléaupréalablelanécessitédeconstitueretrespecteruneatmosphèredeconvivialitéetdeconfiance– qui ont permis de libérer l’expression et de nommer précisément les ressentis et lescontraintessurcessujetsprécis.

«Onvanousapprendreàfairedupartenariat?»Cette question posée par certains participants était la manifestation d’une mauvaisecompréhensiondeladémarche.Ilnes’agissaitpasd’instaureruncadredebonnespratiquesdupartenariatauxparticipants,maisaucontrairedemenerunecapitalisationd’expériencesbaséesurlespratiquesdechacun.C’estàdire,adopterunedémarche,interrogerlapratiquedechacunpourentirerdesenseignementsetlescroiseravecceuxdesissusdes13autresinitiatives.

Commentmesurerlescoûtsdupartenariatàl’épreuvedutemps?

Le Comité de Pilotage était conscient dès le départ que le facteur «temps» pouvait êtrecontrebalancé par le facteur «motivation»: il est vrai que prendre un temps de réflexiond’abordseulpuisavecsonpartenaireetdecompréhensiondesoutilsproposéspourconduireledialoguerisquaitdenepasêtreuneprioritépourdeséquipesdéjàsouventdébordéesdanslecadrede leurpropres activités.Au final, c’est bienparceque la thématiqueproposée était aucœur des enjeux sinon du présent, au moins du proche avenir, que chacun a pu prendreconsciencequelecoûtdestempspriscetteannéeseraitsansdoutegagnélesannéessuivantes.

«Jen’aipasletempsdefairecetravail»Untempsimportantdemobilisationdeséquipesaétédemandé:lapremièreétapeconsistaitàtravailleràpartirde lamalletteàoutils.Bienqu’unedemi‐journéede travailété suffisante, la«complexitéapparente»desoutilsavéhiculé l’impressiond’unecharge importantede travailvenants’ajouterauxactivitésquotidiennes.Les2èmeet3èmeétapes(thé‐palabreetatelierfinal)ontmobilisé chacune 8 jours de travail pour les équipes (2x2 jours d’atelier et pour certainsjusqu’à 2x2 jours de déplacement, aller‐retour), ce qui constitue un réel effort de la part desparticipants,refletd’unréelmanifestepourmettreendiscussionsleurspratiquesrespectives.

Observerleseffetsimmédiatssurlesattitudesetlesposturesdesacteursimpliqués

Nous avons constaté une évolution rapide de la posture des acteurs impliqués vis‐à‐vis del’exercice proposé: la formulation des questionnements, la franchise des échanges, lecroisement des expériences et la prise de conscience du partage de problématiquespartenarialessimilairesentreinitiativesontétédesfacteursclefsdemotivation.D’ailleurs,dansle cadre de l’évaluation réalisée quelques semaines après l’atelier final de Ouagadougou,nombreuxparmilesparticipantsontsoulignéleseffetsdecetexercicesurleurpropredialoguepartenarialetsurlespratiquesqu’ilssouhaitentfaireévolueràl’avenir.

Page 16: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

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17

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1.6‐Synthèsegénéraledestroisthé‐palabres

Seconde étape du processus de capitalisation, après la première analyse menéeconjointementparlespartenairesdechaqueinitiative,lestrois«thé‐palabres»sesontdéroulésaumoisde juin2013àSaint‐Louis(Sénégal),Bamako(Mali)etLomé(Togo).Globalement, lesparticipants ont souligné leur satisfaction devant la richesse des expériences réunies, laconvivialité de l'ambiance, lemode participatif, la liberté de parole et la sincérité despositionsexprimées.Cestroisateliersontétél’occasiondeposerdesquestionsdefondsurlapratiquepartenarialedechacunetdeprendreuntempsderecultoutenrestantprospectif.Autotal,ceséchangesontpermisunecertaineclarificationetunutilerenouvellementdesidées.Autotalcesonttreizeexpériencesdepartenariat(sur14initiativesretenuesaudépart4)quiont été réunies et utilisées pour mener une vaste réflexion que cette synthèse restitue. Lesparticipants ont validé le contenude cette synthèsequi serviradebaseànos travaux lorsdel’atelierfinalàOuagadougou.Lesobjectifsprincipauxétaientbien(i)decroiserlesregardssurnos pratiques et nos histoires partenariales et dans lamesure du possible (ii) d’élaborer lesoutilsd’analyseetd’envisagerlesvoiesetmoyenspourlesaméliorer.Pour lesONGmembresduGi, le troisièmeobjectifdeceprocessusconsisteàsedoterd’uneprisedepositionclaireàfairevaloirsurcettequestionpour‐avecsespartenairesrespectifs‐sedonnerpourambitiond’influencerlespratiquesdesinstitutionsetdesbailleursdefonds.

Aprèscettesecondeétape,l’analysecroiséedesinitiativesconfirmeleshypothèsesque:1‐ Les ONG du Gi ne sont pas meilleures que d'autres en matière de relation partenariale

équilibrée.2‐ Lanotiondepartenariata(sanscesse)besoind'êtrequestionnéeetréactivée.3‐ Les situations sont très complexes, en particulier du point de vue des responsabilités

nécessairement partagées (y compris en impliquant d'autres acteurs que le tandemconsidéré).

Les discussions se sont organisées selon les quatre hypothèses proposées dans le canevaspréparatoire(cf.méthodologie),aprèslesavoirdiscutéesetvalidées.Ellesontfaitémergerdesquestions qui les complètent utilement, qui ont ensuite été réétudiées lors de l’atelier final,parmilesquelles: Lepartenariatest‐ilunmoyend’action(liéauxprojets)oubienunefinensoi(unobjectif)? Puisquelepartenariatauncoût,quelest‐iletcommentlefinancer? Peut‐ondirequelepartenariatvarieenfonctiondelanaturedespartenaires,etdanscecas,

quellessontlesspécificitésd’unpartenariatentrelesONGetdespouvoirspublicsetpeut‐onélaborerunetypologie?

Puisque le partenariat suppose de partager une «vision commune», comment renouvelernotre vision de la solidarité pour construire des partenariats évolutifs qui dépassent laseuleactionopérationnelle?

Plusieursparticipantsontfaitlelienentrerenouvellementdelasolidaritéinternationaleetévolutionducontexteglobal: De même que des pays devenus des puissances économiques et politiques modifient la

catégorie couramment utilisée de «pays du sud» avec celle de «pays émergents», il esttemps de reconnaître l'émergence de compétences et de capacités dans les payspartenairesquimodifielessoi‐disant«manques»etbesoinsde«renforcement».

Des problématiquesmondiales comme le changement climatique, les évasions fiscales, lagouvernance des biens publics mondiaux ou encore la gestion des flux migratoires,renforcentl'interdépendanceentrelespaysetmettentlesunsetlesautresenpositiond'acteursduchangement,aussibienceuxdu«nord»queceuxdu«sud»,pourutilisercesdénominationscourantesbienqu’inadaptéespourparlerenl’occurrencedespaysd’Europeet d’Afrique de l’Ouest. Ce ne sont donc pas seulement les territoires du «sud» qui sont

4L’initiativemenéeconjointementparleCIEDELetl’IramavecleRAILauNigern’apaspusejoindreàcestempsde«thé‐palabres»maisaétésynthétiséeetassociéeàl’atelierfinal(Ouagadougou,oct.2013).

Page 20: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

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concernés,lesacteursdu«nord»doiventaussiagirsurleursterritoires. Cesnouveauxenjeuxglobaux,accompagnent lemouvementengagéparcertainsacteurs

verslesoucid'influencerlespolitiquespubliquespourmieuxarticulerles«projets»avecdesobjectifsde«changement».Leprojetdoitêtrealors,avanttout,conçucommeun«outilpour le changement» (versus produire des résultats tangibles à court terme) et d'autresoutilsdoiventêtreimaginés(cf.lesoutilsduplaidoyer).

I.Lesdéséquilibresdelarelationpartenariale

Ilssontréels…mais: Ilfautleshiérarchiser,carcertainsparticipantsconsidèrentqu’ilyadesdéséquilibresplus

importantsqued'autres:enparticulierceuxquiseréfèrentà lavolontéd'êtreacteursdechangement,«co‐producteurs»del'évolutiondesasociété.Auquelcas,ilfautrapportercesdéséquilibresdavantageauxprocessusdechangementqu'àlagestiondesprojetsetainsiprendreletempsdepartagerdesvisionsetdesfinalitéscommunes5,

Ilsnesontpasforcémententreacteurs«dunord»etacteurs«dusud».Ilfautdébusquerlabonneéchellecartouslesordressociaux(famille,village,quartier,etc.)sonttraversésderapportsdeforceinégalitaires.

Il y a certes besoin d'équilibre, de stabilité pour construire mais les relationsconflictuellessontaussifacteursdeprogrès,

Uncertaindéséquilibredoitêtremaintenuauprofitd'acteursmoinsbiendotés,onparleradedéséquilibrepositifcommeonparlede«discriminationpositive»,

Pourréduirelesdéséquilibres,qui,rappelons‐le,concernentlarelation«nord/sud»danslesdeuxsens,lesparticipantsproposentde:

Systématiserlarégulationdupartenariat: Prendreencompte laresponsabilitédubailleuretsondevoirdecontrôledans lecadrage

dupartenariat Utiliserlaconventioncadre,enprévoyantuntempsd’élaborationpuisdesuivi‐évaluation

pour exprimer sincèrement les différents intérêts et ajuster ensuite les modalités decollaborationenfonctiondesréussitesetdeslimitesexpérimentéesparlesdeuxparties.

Lesbailleurspourraientêtrepartieprenantedecertainesséances/réunionsdetravailentrepartenairespourunemeilleurepriseencomptedesproblématiquespartenariales.

Affirmerleprincipedeco‐engagement: Discuterdelarépartitiondesrôlesetajusterlesniveauxderesponsabilitédechaque

partenaire,enparticuliervis‐à‐visdesbailleurs,enfonctiondesactivitésqu’ilsmettentenœuvre.Certainsproposent,parexemple,quelepartenaireenAfriquesoitchefdefiledansla gestion technique et financière du programme, tandis que le partenaire en Europeintervienneenappuitechniquedanslaréalisationduprojet(etn’estfinancéquepourcetteactivité).

Fairereconnaîtreaubailleurlaresponsabilitédechaquepartenairedanslesactivitésqu’ilportecommechefdefile.

Tenircomptedecesresponsabilitésdanslesfinancementsoctroyés.

Passerdupartenariatsubiaupartenariatsouhaité: «Pour réduire les déséquilibres, multiplions les partenariats». Certains participants

affirmentque l’équilibred’unpartenariatsetrouvedans lacapacitédesorganisationsàdiversifier leurs partenariats pour restreindre leur dépendance technique etfinancière. Cette «émancipation» favorise la construction d’une collaboration tenantcomptedescapacitésetvolontésréellesdechacun.Lavision, lesspécificitéset lesplus‐valuesde chacun sont mieux identifiées et assumées; au total, le partenariat est plus«souhaité»qu’«obligé».

5 Les mots soulignés sont expliqués dans le glossaire du Carnet du participant : toutefois, leur définition ne sont qu’indicatives et participent simplement à une meilleure compréhension.

Page 21: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

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Rendreflexibleetévolutiflemodèledefonctionnementparappelàprojetquiintroduitunbiaisdanslarelationpartenariale: Certainspartenariatssecréentsousl’effetd’uneopportunitédefinancement,sansqu’une

stratégiecommunedecollaborationn’aitétépréalablementdéfinie.

Le partenariat se doit d’être évolutif et flexible. Le caractère «opportuniste» dupartenariatàsacréationpeutêtreuneétapeversun«partenariatpluséquilibré».

Parailleurs,desconditionspréalablesàlacréationd’unpartenariatpeuventcontribueràunpartenariatpluséquilibré:o Uneconnaissancerespectivedesorganisationsavantlacréationd’unpartenariato Unecollaborationancienneentreindividusdesdeuxorganisationsdanslecadred’un

projet.

Donnerlaprioritéauxdéséquilibresdefinancement: Les structures enAfrique sub‐saharienne font état de leurs difficultés à participer au co‐

financementdesprojets.Lequeldéséquilibreengénèred’autresnotammentpour:o Bénéficierdesfraisdefonctionnementpermettantdeconsoliderleurassisefinancière

etd’autonomiserleurfonctionnement.o Peserdanslaco‐élaborationdesprojets.

Pourtant, le déséquilibre financier peut s’atténuer à travers certains mécanismes definancementssuivants:o Accroissementdelacapacitéd’autofinancementparl’acquisitiondematérielsenfinde

projet(procéduresUE).o Déconcentration de la comptabilité de l’organisation européenne vers celle africaine

(ligned’investissementetdesressourceshumainesd’unprojetparexemple).o Augmentationdes appelsàprojetsdestinésauxorganisationsduSudquipeuvent se

positionnercommechefdefileetpotentiellement,inverserledéséquilibre.

Etablir une gestion financière concertée et transparente: «Nous ne sommes pas égauxquantànoscoûtsdefonctionnement»,cequigénèreundéséquilibrefinancierquidoitêtreexpliqué pour être mieux accepté. Les activités et les coûts de gestion administrative etfinancière des projets (rédaction des rapports narratifs etc.) doivent être présentés aupartenairedusudpourjustifierlesdéséquilibres.

Le co‐financement peut être vu comme un élément de dignité qui met en rapport lesprétentions et les moyens et justifie un droit de regard. De ce fait, il devrait devenirobligatoireenmobilisantdesmoyenspublicsdespayspartenaires, au lieud’entendre lesditspouvoirspublicsseréfugierderrièrel'argument:«onn'apasd'argent».Autrementdit,pourenvisageruneaugmentationdesmoyensfinanciersdesEtats,noussommesincitésàtraiter les questions relatives à la fiscalité (élargissement de l'assiette, contrôle citoyen,péréquationnationale,évasionetdérogation,etc.).Enparticulieràl'échelledescollectivitéslocales, mais sans jeter l'opprobre sur elles, en cherchant plutôt à accompagner lanégociation avec l'Etat central pour favoriser l’augmentation de leurs ressources par unmeilleur transfert. De telles questions sont à l'image des sujets nécessitant desprocessuscommuns«nord/sud»,desalliances,pourêtreposésetsolutionnés.

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II.Lemanquedecapacités

Le lien avec les déséquilibres est évident, mais aussi avec la confrontation entre des visionsdifférentes:«quellessontlescapacitésquipermettentquetuvoiescommejevois?».D’autrepartlaquestionneseposepasdelamêmefaçonselonquelepartenariatestunmoyenpour atteindreunobjectif communà travers l’action envisagée et par conséquent, se termineavecleprojet;oubienestunefinalité,auquelcaslerenforcementdecapacitéseradavantageau cœur de l’action qui peut prendre toutes sortes de formesévolutives,mais également seterminerquandlescapacitéssontacquises?

Pouréviteraprioriuneapprocheentermesde«manques»,onprivilégieralapriseencomptedes«pointsforts»6avantcelledes«pointsfaibles»:

LescapacitéstechniquesenAfriquesontavéréesetreconnuesL’évolutiondesorganisationsenAfriquedepuis lesannées80 leurapermisdesepositionnercommedevéritablesopérateurs,aupointparfoisdeseretrouverensituationdeconcurrenceaveclescollèguesdesONGeuropéennes.

Néanmoins,ilpeutyavoirdéfaillance(résultatsinférieursauxattentes,engagementsnonsatisfaits,etc.)

Un temps d’expérimentation partenariale peut être utile. Sinon, la gestion du conflit doitpermettreauxpartenairesdecalibrerleurcollaboration(cf.régulationdupartenariat)

Plusdélicates sont les capacitésorganisationnellesquipeuventavoirbesoinde serenforcerdepartetd’autre

«Les hommes font les structures», donc il vaut mieux avoir la possibilité (financière) demaintenirsescadres,maisilfautaussiavoirlacapacitédedépasserlesindividuspournepassefragiliser en cas de départ ou renouvellement de salariés. D’autre part, les capacités«d'ingénierie», de «mise en mouvement», de «mise en synergie des acteurs», sontdéterminantes: elles relèvent plus des dynamiques d’équipe que des seules capacitésindividuelles. Enfin, on s'intéressera particulièrement aux capacités «politiques» desorganisations, celles qui permettent au plus grand nombre d'acteurs de devenir desprotagonistesdechangement(discuterlesrèglesdeviecommune,contribueràleurévolution).

Ilestimportantd’êtreencapacitédefaireévoluerlepartenariat:

Leconflitestsourcedechangements’ilestbiengéré. Lafind’uncycle,(projet,programme,changementdedirection,changementd’élusetc.)est

uneopportunité. La formulation d’un nouveau projet est de même une opportunité, bien que l’urgence

n’aidepasforcément:lepasdetempsduprojet(etdesaphased’identification),n’estpaslepasdetempsdel’institution.

Les tempsd’évaluation (dupartenariat etpas seulementdesprojets)etplus largement,destempsderéflexion,doiventêtreprogramméspournepasêtreesclavesdelacourseauxcontrats. Ainsi que les temps de réflexion (comme ceux que le Gi organise avec ceprocessus) qui fonctionnent comme des soupapes, pour prendre de la distance avec lesréalitésetfabriquerdescommunautésdevision.

Lamaîtrise de concepts et instruments nouveaux nécessaires à l'innovation (parexemple le changement climatique et la mobilisation des nouveaux fonds financiers) estpropiceàdescomplémentarités,desalliancesrenouveléesentreacteurs

Aufinal,lesbailleursquifontlapromotiondupartenariatsont‐ilsprêtàfinancerlagestiondu partenariat (réunion de bilan, gestion des conflits, temps de d’information et decommunication,tempsderéflexion,etc.)?Deuxrecommandationsontétéformulées,tenantcomptedufaitquecen’estpasaprioriimpossibledanslesconventionsencours:

- Prévoirunelignedebudgetpourlaconcertationpartenariale,- Intégrerdanslestermesderéférencedel’évaluation,uneévaluationdupartenariat.

6Lespointsfortspouvantêtredescomplémentaritésentrelesorganisations.

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III.Leprincipedesouveraineté

Tous les participants aux thé‐palabres n’ont pas perçu ce point de discussion avec la mêmeacuité.Pourtant,lacollaborationfréquenteentreONGetpouvoirspublicsplaceévidemmentlasouveraineté au cœur de la relation partenariale. Elle doit au moins être respectée enélaborant des projets/programmes tenant compte des stratégies de développement desautoritéspubliques(centralesetdécentralisées).Maisellevautégalementquandilestquestiondes acteurs associatifs, surtout quand ils veulent intervenir dans des processus dechangement.

La question de la souveraineté s’attache aux questions de prise de risque et deresponsabilités:Decepointdevue,estsouverain:

‐celuiquiprenddesrisquesenpermanence,‐ou,celuiquisubitlesconséquencesdesprocessusdechangementqu'ilprovoque,‐ou,celuiquivitàdemeuresurlesterritoiresimpliqués,‐ou,celuiquiestconcernéàlongtermeparlesréformesdespolitiquespubliques,‐ou,celuiquiagitdansune«organisationnationale».

Ilyadoncunedifférencedesouverainetéentreuneorganisationnationaleetuneorganisationétrangère,mêmequandcettedernièreaunagrément,unaccorddesiègeouencorequandsonéquipe est constituée de ressortissants nationaux. De lamême façon il y a une différence desouverainetésurlesdécisionsàprendreconcernantlesfinancementsvenantdu«Nord».

Lavisibilitéestungagedesouveraineté:A cet égard, les structures européennes ontun«devoirde retrait», elles ne doivent pas semettre en avant, ne pas accaparer tout l'espace du mérite des actions, ne pas être«encombrantes», ont dit certains participants, afin de laisser la place à leur(s) partenaire(s)africain(s)visàvisdesautoritésetdesusagers.Nombreuxparmilespartenaireseuropéenssontceuxquireconnaissentdéjàetdisentrespectercedevoir«évident».Certainsajoutentqueleurrôlepeutd’ailleurscontribuerà«asseoirlasouverainetédeleurpartenaire».Maisledécalageentreledéclaratifetlaréalitédemeureencoreimportant.

Lasouverainetén’empêchepasle«droitderegard»:Ce débat sur la souveraineté est fortement lié aux règles de financement des bailleurs quinécessitent une organisation responsable «du Nord». Le cadre contraignant des bailleurs(technique et financier) génère ainsi de l’ingérence du partenaire «du Nord» auprès dupartenaire «du Sud» pour garantir sa crédibilité. Cet enjeu financier peut générer desconflits.Lesbailleurs,quiinsistentsurlepartenariat,devraientaccepterleco‐engagement(laco‐signaturedescontrats).«Laconfiancen’exclutpaslecontrôle»:undroitderegardréciproquepeutêtreenvisagé.Lesdifférents espaces de concertation existant pour réguler le partenariat doivent permettre àchacundeseprotégervis‐à‐visdesrisquesqu’ilprend.Ainsi,l'organisationétrangère,quiadelalégitimitéliéeauxvaleurspartagées,àsonexpertisetechnique,àsaproximitéaveclesacteursduchangement,maisquin’apasdelégitimitépolitiqueéquivalenteaupartenaire«souverain»,aaussiun«droitderegard»surlesdynamiquesdechangement,àconditiontoutefoisd'un«devoir d'élégance» (éviter de frustrer ou de heurter le partenaire sur son territoire). Et laréciproqueestvraie,du«Sud»sur le«Nord»encequiconcerne lagestion financière(cf.ci‐dessusladifférencedesouverainetéàcesujet).L’affirmationdurespectdesasouverainetéestaussiun«état»soumisà ladynamiquepartenariale et à l’évolution des compétences. De ce point de vue, le respect de lasouverainetés’acquiert sur le temps longdupartenariatpar la compétenceetà traversdeséchanges réguliers (dialogue, concertation). Certains participants ont anticipé, tout en seréférant à une certaine expérience, le risque d’une «solidarité de rente», c’est à dire seprévaloirdelasouverainetépourentirerdesavantages,sansêtrecapabledel’exercernid’enassumerlesrisques.

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IV.Leprincipedesolidarité

Il permet de dépasser le strict cadre national au nom d'une certaine «communauté dedestins» qui transcende les appartenances communautaires différentes et qui pourraits'exprimerdanscetargumentairerenouvelédelasolidaritéinternationale.Cette«communautédedestins»prendencomptedesvaleurs (l'équitéparexemple faceauxinégalités),desvisions(décentralisationetdémocratisationdelagouvernanceoupromotiondel’égalitédesdroitspour tousparexemple),desobjectifs (réductiondes inégalités, répartitiondes richesses,mutualisation des savoirs, régulation desmigrations par exemple) qui seraientalorsexplicitementmisencommunetpartagéscommeautantd'engagements.De tels engagements politico‐éthiques partagés, expression d’une solidarité, donnent auxorganisations«duNord»,undroitd'interpellationetd'intervention(droitd’ingérence?)dansla relation triangulaire État / populations / opérateurs intermédiaires (associations) etréciproquementuneobligationdepenserl’ambitiondupartenariatintégrantaussidesimpactsentermesdechangementdanscesmêmesdomaines«auNord»danslemêmepasdetemps.

Aunomdelasolidarité,partagerlesrisques: Risque financier: prispar l’organisationenvuede contribuer à l’assise financièrede son

partenaireetdepermettreàterme,uneparticipationauxcofinancements. Risquepolitique:danslecadredepartenariatsavecdescollectivitésterritoriales,certains

projets, s’ils ont des impacts négatifs sur le territoire, peuvent être une prise de risquepolitiqueàl’égarddesconcitoyens.

Risque technique: le temps du projet n’étant pas celui de l’organisation, le chef de fileendosse la responsabilité technique dans la gestion du projet (délai et qualité desréalisations).

Principe de réciprocité ou de responsabilité partagée: de tels risques partagés fontl’objet d’une concertation et d’une connaissance réciproque pour améliorer le dialoguepartenarialetlasouverainetédechacun.

Au nom de la solidarité, quelques recommandations pour renouveler nos formes departenariat: Accompagnerl’émergencedecollectifsd’acteurspuissants. RenforcerlescomplémentaritésaveclesactionsdeplaidoyerauNordcommeauSud. Promouvoirlescomplémentaritésetleséchangesd’expériencesentreacteursduSudet

duNord. Valoriserlerôledesmigrantscommepasseursdesolidaritéentreterritoiresd’«icietde

là‐bas». Construire une cartographie des expertises en Afrique pour favoriser les échangescroisésen:o Offrantunemargedeprogressionimportanteauxstructuresdansledéveloppementde

nouveauxprojets/programmesdesolidarité.o Favorisant l’émergence de nouveauxmodèles économiques et la constitution de fonds

propres pour les partenaires du Sud en les mobilisant sur des actions telles que desévaluationsdeprojet,unaccompagnementtechniqueetc.

o Renforçant l’expertise et la reconnaissance de ces partenaires auprès de nouveauxacteurs

o OffrantunespacedevisibilitésurlesiteinternetduGroupeInitiatives. DévelopperlacapacitéànouerdespartenariatsaveclesecteurprivéenAfrique. Parler d'une part de partenaires et de partenariat quand il y a avant toutune certainequalitéde relation entre eux et d'autre part d'alliés et d'alliance quand il y a partaged'une même ambition de changement politique. Les deux termes étant de ce faitcomplémentaires, mais l’alliance est évidemment plus fort. Elle suppose (i) une lecturegéopolitique commune aux échelles locale, nationale et internationale; (ii) une stratégiecommune;(iii)unemiseenœuvreopérationnellepartagée.

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Partie 2: Les journées d’études à Ouagadougou: quels enseignementstirons‐nousdenospratiquespartenariales?

2.1‐Présentationdeladémarchedela3èmeétape«AtelierdeOuagadougou»Lesjournéesd’étudesdeOuagadougouontconstituéla3èmeetdernièreétapeduprocessusdecapitalisation.Ellesontréunilamajoritédesprotagonistesimpliquésauxdeuxpremièresétapesduprocessusainsiquedes salariésetmembres représentant ladirectiondesONGduGroupeInitiatives (au total: 37 participants). Les enjeux de la rencontre étaientmultiples: plusieursquestionspréalablesseposaientquenousrestitutionsici. Untravailréflexifetprospectifautourde3problématiques

Notreobjectifétaitdeprolongerensemblenotreanalyseetdeproposerdespistespourdonnerdavantagedesens,decontenu,d’outilsetderythmeànospartenariatsetainsi,d’êtremieuxenmesuredereleverlesgrandsenjeuxcommunsànosterritoiresd’interventionetdevie.Atraversleprogrammedel’atelier(cf.Annexe1),nousavonsproposé(i)denousappuyersurlesconstatscritiquesdesthé‐palabres(cf.Partie1.6)et(ii)denousréunirsimultanémentenplénièreetenatelierspouranimeretmettreendébattroisproblématiquesainsiformulées:

Le co-engagement fait-il partie du « partenariat » ? Le partage des responsabilités et des financements

Partenariat et problématiques de changement : Avons-nous les capacités de nos ambitions ?

« Nord » et « Sud » sens dessus-dessous : Le renouvellement du partenariat passera par une autre vision de la solidarité internationale

Si les intitulés sont formulés sur lemodede l’interpellation, c’est lemême parti pris qui asous‐tendulesdifférentesétapesdelacapitalisation:ilétaitnécessaired’animernoséchangesauregarddesthé‐palabrespourconstruireuneréflexioncollective.

Commentsortirdescasparticulierspourmonterengénéralitésdanslaréflexion?

Lerisquederépétitionsuiteauxdeuxpremièresétapesexistait:nousavonstentéd’yéchappereninscrivantcetatelierdansunelogiquedemontéeengénéralitésauregarddesthé‐palabresprécédents.Etantdonnéladiversitédessituationsetleslimitesévidentesdel’échantillon(14initiatives),nousavonsprislerisquedevouloirtirerdesleçonsdecesexpériencesspécifiques.Si chaqueparticipant est venu avec sespropres réalités, il lui a étédemandéd’êtred’abordàl’écoutedesautresetdesystématiquementquittersaspécificitépourallerversdessujetsplusgénéraux,desenjeuxd’intérêtcommun:unevoieuniquepourconstruirenossolidarités!Dès lors, le Carnet du participant suggérait que nous nous donnions la liberté d’affirmer deschosesavecunpeudeculotquitteàgénéraliserdemanièreabusive:nousavonsfaitlechoixderester entre nous à cette troisième étape sans inviter nos partenaires institutionnels ni nosréseaux:unechanceraredecontinueràparlerfranchementsanspeur,niarrière‐pensée,pourfaireévoluernospratiques,auregarddesenjeuxquinousentourent.

Comment construire un discours collectif qui renouvelle la question dupartenariatdansnoscadresdeco‐opération?

L’animationaalternédes tempsdedébatsenplénière (1èrematinée, 2ème journée)etdestempsenatelier(1èreaprès‐midi):celaapermisdefavoriserlaprisedeparoleetdedonnerlemaximumdetempsd’expressionàchacun.Chaque problématique a effectivement fait l’objet d’un atelier d’une demi‐journée,regroupant un nombre restreint de participants (10 à 15). Les ateliers ont été structurés demanièreàproposerunetramed’analysecritique(Cf.Formedesencartsci‐après:explicationde la problématique, sous questions, résultats attendus et mots clefs) contribuant à laconstructiond’uneréflexioncollectiveparetpourlesparticipants.Lesrésultatsdeséchangesdechaqueatelierontensuiteétéprésentésenplénière(Jour2)avecunemiseendébatpourarrêterdespositionsconcertéesetdesrecommandationspartagées.

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2.2‐ Atelier 1: Le co‐engagement fait‐il partie du partenariat? Le partage desresponsabilitésetdesfinancements

ProblématiqueN°1Leco‐engagementfait‐ilpartiedu«partenariat»?

Lepartagedesresponsabilitésetdesfinancements

Au‐delàdenotre volontémanifeste (… chimérique?) de construire, rapidement et sur le longterme, des relations équilibrées ‐ «gagnant‐gagnant» ‐ avec nos partenaires, qu’ils soienteuropéens ou africains, nos expériences de partenariats dissimulent et/ou révèlent toutesd’importantsdéséquilibres.Peut‐onêtresincèredansleregardquel’onportedansetsurnotrepartenariat? L’équation qui consiste ‐ dans le même temps – à affirmer nos propressavoirs/savoir‐faire/savoir‐être,identifierceuxqu’ilseraitnécessairedemobiliserpourreleverles enjeux et s’assurer que nos partenaires les possèdent et sont enmesure de lesmettre enœuvre est d’ailleurs difficile à résoudre. La réponse est‐elle dans le «principe de co‐engagement» entendu à la fois comme «partage des responsabilités» donc des montagesbudgétairesplusjustesetcomme«co‐financements»avecunemobilisationplussystématiquedecontributionsnationales.Sousquestions:

o Lepartagedesresponsabilitésenfonctiondesexpertisesdesunsetdesautresparticipe‐t‐ilàlaréductiondudéséquilibre?

o Untravailcommunsurlafiscalitépeut‐ilfaciliterlescontributionsdesEtats,desCTetdesOSCduSuddanslefinancementdesprojets?

o Quelrôle–conscientounon(conditionnalité,procédures)‐desbailleursdefondsdanscesdéséquilibres?

o Démultiplierlespartenariats:(i)pouratténuerlesrisquesdedépendancedesorganisations«duSud?»ou(ii)poursedonnerdavantagedechancesquetouteslescapacitéssoientrassembléespourrépondreauxenjeuxetreleverlesdéfis?

Résultatsattendus: Typologie(etspécificités)despartenariats‐Stratégiecollectivedemobilisationdeco‐financements.

Motsclefs: Déséquilibre(s), concurrence, complémentarité(s), co‐engagement, co‐financement, ingérence, droitd’interpellation,responsabilités,montagefinancier,fiscalité.

Résultatsdelarestitutiondébattusenplénière

MéthodologiedetravailemployéeLegroupedetravails’estattachéàtraiterlesquestionsdeco‐engagementàtraverslaréductiondesdéséquilibresenformulant,pourchaquetyped’acteurs(ONG,pouvoirspublics,bailleursdefonds)uneséried’objectifsàatteindrecouplésderecommandations.

1.LesONG

Objectif: Tendre vers une collaboration «souhaitée», articulée autour decomplémentaritésidentifiéesetdéfiniepardesobjectifsàatteindre

«Pour réduire les déséquilibres, multiplions les partenariats»: la capacité des acteurs àdiversifierleurspartenariatscontribueàconstruiredespartenariats«souhaités»,baséssurdesplus‐valuesetdesexpertisesbienidentifiéesetassuméesdepartetd’autre.Cetteposturefavorise le développement de complémentarités tout en visant à renforcer et àprofessionnaliser les capacités de chacun. Le partenariat s’inscrit alors dans une logiquequalitative et doit être évaluépar rapportà l’atteinted’objectifspréalablementdéfinis,parmilesquelslaréductiondesdéséquilibresidentifiésetlarecherchedescomplémentarités.

Acetégard,legroupedetravailproposelesrecommandationssuivantes:‐ DémultiplierlespartenariatspourlesONG(toutecombinaisonestpossible:Nord‐Sud,

Sud‐SudouNord‐Nord)endiversifiantlesinterventions.‐ En fonction des expertises et des missions de chacun, partager les responsabilités

techniqueetfinancière,etlescontractualiseraveclesbailleurs.‐ Développer des synergies et ouvrir les opportunités d’échanges croisés entre nos

partenairespourvaloriserlesexpertisesdechacun(étudesdefaisabilité,évaluationdeprojets,etc.)

‐ Prévoirunrésultatattendupourlepartenariatainsiqu’unelignebudgétaireafférente.‐ Planifierlesétapesdusuiviévaluationdudispositifpartenarial.

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Objectif: Inscrire la question des ressources financières au cœur des réflexionspartenariales

Laquestiondupartagedesressourcesde fonctionnementallouéespar lesbailleursestconflictuelle,carsourcededéséquilibres.Bienque«nousnesoyonspaségauxdansnoscoûtsdefonctionnement»auNordetauSud,ilestnécessairedemettreenpratiquenotreobjectifderéductiondesdéséquilibres financiersdans laconceptiondesbudgets.Larevendicationd’accroitrelapartdesfraisadministratifsaccordésdanslesprojets,ungagedequalitépourlesstructures de mises en œuvre, doit également faire l’objet d’une réflexion et d’un plaidoyercommunauprèsdesdifférentsbailleursdefonds.

Danscesens,lesparticipantspréconisentde :‐ Organiser un groupe de travail entre lesmembres du Gi et leurs partenaires sur les

questionsdecoûtsdefonctionnementetderépartitiondesfraisadministratifs.‐ Porter une voix collective pour demander aux bailleurs de reconnaitre et allouer les

fraisadministratifsréelssupportésparlesONGdecoopération.‐ Elaborerdesstratégiescommunesderecherchedefinancementsetdecofinancements.

Objectif: LesONGdoiventdéfinirunpartenariatgraduéetadaptéàl’évolutiondeleurpartenaire

Laquestiondesdéséquilibresdanslarelationdepartenariatsupposegénéralementuneactionderenforcementdecapacité(s)visantàterme, lapriseenchargedenouvellesresponsabilités.Cettemontéeencapacitédupartenaire,qu’ilsoitduSudouduNord,peutgénérerunnouveau«rapport de force» entre partenaires, au point parfois d’aboutir à une situation deconcurrencesurunethématiqueouunterritoiredonné.Ils’agîtdoncdedéfinirunestratégieàmoyen/longtermeafindepréparercetteévolutiondelarelationpourorganiserdenouvellesmodalitésdecollaboration.

Legroupedetravailproposeàcetégarddeuxscénarii :‐ Définirunestratégiedesortie,dedésengagementdel’ONGduNordquidoitaccepterde

«perdredespartsdemarché».‐ Mettre en œuvre un processus d’accompagnement évolutif et adapté (changement

d’échelle d’intervention, élargissement des secteurs d’intervention etc.), avec un rôleplusrestrictifdetransfertderesponsabilités

Objectif: LesONGduSuddoiventrelever ledéfid’accroître leurscapacités financièrepourassumerleurco‐engagement

Certains mécanismes de financements imposent un cadre contractuel qui génère undéséquilibre financier (logique de chef de file «au Nord»). Celui‐ci peut être vécu, par lepartenaire,commeunassujettissementfaceàladifficultéd’assumersapartdeco‐financementdes activités. Il existe pourtant des mécanismes de financements locaux et internationauxaccessibles pour les ONG «du Sud» (fonds des délégations de l’UE, par exemple). Cesfinancements demeurent toutefois rares et peu accessibles. A cet égard, les ONG doiventassumer leur co‐engagement en déclenchant des logiques de plaidoyer auprès despouvoirs publics qui portent cette responsabilité à travers des conditionnalités et desprocéduresinadaptées.

Encesens,legroupedetravailaformulélesrecommandationssuivantes:‐ Effectueruntravaildetransparenceetdemiseenconfiancedes financeurspotentiels

(divulgation des rapports financiers et techniques, résultats chiffrés, audits annuelsetc.).

‐ Accroître la capacité de plaidoyer de la société civile pour influencer les politiquespubliquesenseregroupantenréseauxetplateformes.

‐ Militer ensemble pour la création d’une fiscalité nationale en faveur des associationslocales.

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2.Lespouvoirspublics(Etat,Collectivitéslocales)

Objectif: Préciser la place des pouvoirs publics au Sud dans le principe de co‐engagement

Ainsi, ilrelèveégalementde laresponsabilitédespouvoirspublicsdecontribueràréduire lesdéséquilibres financiers entreacteursde la société civile, en leurpermettantd’accroitre leurcapacitéàapporterlescofinancementsdesactivitésmisesenœuvre.Ceciconsisteà:

(i) mettre en place des mécanismes de financements locaux (fiscalité, implication detousleséchelonsadministratifs,etc.),

(ii) favoriserlastructurationinterneetlerenforcementinstitutionnel(identité,mission)desacteursdelasociétécivile

(iii) accroîtreleurplacedanslamiseenœuvredesplansdedéveloppementrégionaux.

Cespropositionspourrontêtre,enpartie,misesenapplicationparlesrecommandationssuivantes:

‐ Améliorer l’accès aux financements locaux pour les ONG nationales et créer desfinancementsvisantàrenforcerlastructurationdesorganisationsdelasociétécivile.

‐ Développeruneculturecitoyennedecontributionaudéveloppementlocal(encouragerlespolitiquesdeRSEdusecteurprivémarchand,etc.).

‐ Instaurerunefiscalitéplusjusteauniveaudesentreprisesétrangèresetoffshore.‐ Accroîtrelescapacitésd’investissementdescollectivitésterritoriales.‐ Mettre en place des cadres de concertation pluri‐acteurs permettant d’impliquer

davantage les plateformes et les réseaux de la société civile et d’améliorer lacoordinationavecl’actiondel’Etat(harmonisationdesapproches,etc.).

3.Lesbailleursdefonds«duNord»

Objectif: Amener lesbailleursde fondsà revoir leursmodèlesde financementspourfavoriserdesinitiativesportéesparlesacteursduSud

Les multiples procédures et conditionnalités inhérentes aux différents mécanismes definancements que chaque partie‐prenante doit d’abord comprendre puis respecter, confèrentauxbailleursdefondsunrôleessentieletunegranderesponsabilitédanslaviedespartenariatsentreOSC,etnotammententreOSCdites«duNord»etOSCdites«duSud».Faceàcesconstatstirésdenosanalyses,ilesturgentquelesbailleurs(i)développentdavantagedefinancementsaccessibles aux acteurs «du Sud» afin d’accroître leur place dans la logique partenariale etrenforcer leur capacité de prise de risques, (ii) ouvrent des possibilités aux OSC «Du Sud»d’accroitre leur responsabilités et à leurs partenaires «duNord», de se décharger de ce rôled’auditeurquicréédesdéséquilibresinaliénables.

Cecipasseparlesrecommandationssuivantesadresséesauxbailleurs:‐ Assumerunrôled’actionauprèsdespouvoirspublicspour:

o AccroîtrelescapacitésfinancièresdesacteursduSudparunefiscalitéplusefficaceo Octroyerdes fondsspécifiquesderenforcement institutionneldesorganisationsde

lasociétécivile«duNordetduSud»(desfondsdetype«FRIO»enFrance)o Améliorer la redistribution des financements publics bilatéraux et multilatéraux

reçusparlesEtatsenfaveurdesONGlocales.‐ Augmenter lespossibilitésde financements réservéesauxONG«duSud», touten les

accompagnantsurlesprocessusd’élaborationetdegestiondesprojets.o Admettre la possibilité de co‐signature des contrats de subvention entre plusieurs

partenaires,avec(i)uneresponsabilité juridique,budgétaireet techniquepartagéesur l’ensembleduprojet et (ii)une responsabilité répartiepour chaquepartenairesurdesvoletsdifférents(rapportstechniqueetfinancier,justification,audits,etc.).

‐ Augmenter les possibilités de financement des échanges d’expertise et de mettre enplacedesprocessusdecapitalisationauSudcommeauNord.

‐ InfluencerlesEtatspourdéfiscaliserlesprestationsintellectuellesdesONGduNord.

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2.3‐ Atelier 2: Partenariat et problématique de changement, avons‐nous lescapacitésdenosambitions?

ProblématiqueN°2Partenariatetproblématiquesdechangement

Avons‐nouslescapacitésdenosambitions?

Lepartenariatneseréfèrequetrèsrarementàdesproblématiques(politiques)dechangement:il s’inscrit très (trop?) souvent au service de la gestion de projets. Ces «partenariatsd’opportunité» («obligés») empêchent de prendre le recul nécessaire à l’interconnaissance(«souhaités») et d’aborder les capacités nécessaires pour traiter les problèmesorganisationnels et institutionnels en jeu dans les problématiques de changement.Donc pouraller au‐delà de la logique de projet, de quelles compétences/capacités a‐t‐on besoin pourpouvoirs’affirmercommevéritables«protagonistesdechangement»?Cecidit,lespartenariatsdoiventresterflexiblesetévolutifs:auregarddesexpériencesduGi, ilyades«cheminementsdepartenariats».Aquelsoutilsetcycled’étapesseréférerpourpouvoirsuivreetévaluernospartenariats?Sousquestions:

o Danslesfaitslepartenariatest‐ilunmoyend’action(pouratteindreunobjectif)ouunefinalité(l’objectif)?

o Existe‐t‐ildesprofilsdepartenariatsOSC–OSC//OSC–CT//OSC–pouvoirspublics?

o Quellessontlescapacitésrequisesdepartetd’autrepourêtredes«protagonistesduchangement»?

o Comment peut‐on passer d’un partenariat «opportuniste» (gestion de projet), à un partenariat «stratégique» (changementsocial)?

o Quellesconséquencesdecoûtsetdemontagefinancier?

Résultatsattendus: Identification des capacités du changement. Séquençage en 10 étapes» (avec notion d’échelles deterritoiresetde«pasdetemps»)ducycledepartenariat.Grilled’indicateurs(effetscliquets,principesclefs…).

Mots‐Clefs: Capacités, compétences, séquençage, pas de temps, échelle territoriale, devoir de retrait, droit deregard,protagonistedechangement,conflit(s),suivi,évaluerpourévoluer...

Résultatsdelarestitutiondébattusenplénière

Méthodologiedetravailemployée1.Tourdetabledeprésentationdesattentesdechacundesparticipantsàl’atelier.2.Tourdetabledecompréhensiondestermesposésdelaproblématique.3. Définition de résultats à atteindre à la fin de l’atelier: le travail en groupe a abouti à laconstructiondedeuxoutilsd’analysedupartenariat:«le(s)cycles»et«lesmomentsdevie».

«Lepartenariateststratégiquequandils’inscritdansunprojetpolitiquedeterritoire»Le partenariat acquière une dimension «stratégique» lorsqu’il s’inscrit dans un territoire etrelève un ou plusieurs enjeux bien identifiés auxquels il prétend répondre. En ce sens, lesparticipants ont affirmé que lepartenariatdoit,auplusvite,viserunprojetpolitiquedeterritoire pour générer des changements durables. Pour autant, le partenariat n’est passystématiquement «stratégique»: il est d’ailleurs souvent pragmatique et s’attache àrespecterdeslogiquesdeprojet...quipeutd’ailleursconstitueruneétapepréparatoire(phasepilote,miseàl’épreuvedevaleurscommunes),àunpartenariatplusstratégique!

Lepartenariatàl’épreuvedutemps:«êtreencapacitédefaireévoluerlepartenariat»Lepartenariats’inscritdansundoublepasdetemps:(i)celuidespartenairesquiconstruisentleurrelationdepartenariat(premièresactionsconjointes,conventionsetbilans,conflits,etc.)et(ii) celui du territoire sur lequel ils agissent et dont les enjeux évoluent dans le temps. A cetégard, lepartenariatsedoitd’êtredynamiquepourêtremisenadéquationavecl’évolutiondecesenjeuxdeterritoire.L’ateliers’estattachéàdessinerdescycles(fig.1)etàlisterlesprincipaux«momentsdevie»récurrents (tab.1) et notamment les points de basculement qui le rythment (convention,charte,textesfondateurs,évaluation,etc.)etmettentàl’épreuvelespartenairesetleursvaleurs(conflit,rupture).

Page 30: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

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Page 31: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

30

Tableau1:Quelssontlesmomentsdeviedupartenariat?

Momentsdevie Capacités TempsContexteTerritoire

OutilsIndicateurs

1 Larencontre CuriositéOuverture

Opportunité

Local :actionssurunmêmeterritoireNational/international:rencontredansréseauxcommuns

Textes fondateurs/CharteNotes depositionnementBonne entente (apriori)

2 Sechoisir

«Diagnosticpartenaire»HonnêtetéVigilance

Court : appel àprojetLong: via desactivités menéessur le mêmeterritoire

Chezl’unou/etchezl’autre

Grilled’analyse(àformaliser)

3Une premièreaction

Analysecontexte/acteurs

CourtPetitterritoire(village,unitéd’aménagement)

Conventionstechnique&financièreCahierdescharges

4 BilanpartagéSavoirdire/écouterSavoiraccepterAvoirconfiance

SedonnerdutempsPetitterritoire(village,unitéd’aménagement)

Apréparer(TDR, objectifs,critères,animation)

5

Elaborationetmiseenœuvred’unprogrammeoud’unprocessus

ExprimersesvaleursDéfinirmissionscommunesPotentieldechangementsComplémentaritéstechniquesetgéographiques,Réseaux(Co‐)Financements

DansladuréeSe ménager destempsspécifiques

Articulationdeséchelles

DiagnosticdesituationderéférenceConventioncadre,valeursPlanstratégiquedeco‐financementsOuvertureaupluri‐acteurs

6 Conflit/Crise

RégulationEmpathieDoubleécoute(soiavantl’autre)Concurrence=>complémentarités

Tempsd’échangesSortirduterritoirepourréglerleconflit

Miseàl’épreuvedevaleurscommunesEspacededialogueInterventionmédiateur

7 RuptureDire«non»CourageAssumerlesrisques

Tempsprécis

ElectionspouruneCTChangementdedirection

Formaliser(courrier)

8Enjeux/Intérêtscommuns(co‐développement)

IdentifierlesenjeuxcommunsMaîtriserlesinterdépendances

Mission «double‐espace»Voyaged’échanges

PlusieursTerritoires«Icietlà‐bas»

Cf.outils,schémas,stratégiepartagée

9 Capitalisation

Mesurerlechangement(not.mesuredesdéséquilibres)

Le long dupartenariat (au fildel’eau)

Situation deréférence

Fichepartenaire(mémoire)Grilled’indicateursderésultats,d’effets

10Evaluation(externe)

Regardrétrospectifetprospectif

TempsprécisEspaced’expressiondupartenariat

TDRpartagésGrilled’indicateurs

Page 32: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

31

«Evaluerlepartenariatàl’impactqu’ilgénèresurunterritoire»Puisque le partenariat vise à répondre à des enjeux de territoire, il doit aussi être évalué àl’impactqu’ilgénèresurunterritoire.Ilestbienentenduimpossiblededéfinirdesindicateursauregarddeladiversitédessituations.Lesarticulationsàlafoisdansletempsetsurdifférenteséchelles spatiales (locale, régionale, nationale, sous‐régionale, etc.) de dynamiques parfoismultisectoriellesconstituentunegrilledelecturecomplexepourévaluercesimpacts.

Quelle adéquation entre lesmécanismesde financementdesbailleurs et lespratiquespartenariales?Les«momentsdevie»dupartenariatstructurentetimpactentlaqualitédupartenariat,etdefait,rythmentleschangementssurleterritoiredanslequelils’inscrit.Lespremiersmoments‐larencontre,lechoixdupartenaire,laconstructiondesprojets(étuded’identification, formulationduprojet,etc.), l’animationdu«faireensemble» ‐ constituentunpremier socle préparatoire d’une collaboration, qui au départ peut être simplement«pragmatique»maisestamenéeàdevenirrapidement«stratégique».Ces moments de vie ont un coût indéniable qu’il faut financer. Cela relève d’abord de laresponsabilité des partenaires qui doivent être en capacité d’identifier et de planifier cesmoments de vie: comme il s’agit souvent d’une «conditionnalité» des bailleurs de fonds ‐souventjustementmaisaussimaladroitementimposée‐lescoûtsliésàlapriseenchargedecesmoments de vie (rencontre, expertise, évaluation) doivent pouvoir être intégrés dans lesbudgetsdesprojetsmenésenconsortium.

Dupartenariat«contraint»aupartenariat«souhaité»:unealliancedevaleurs!Lesparticipantontrappelécombienilétaitimportantdesavoirséquencerles«histoiresdevie»despartenariats»«séquencer,c’estprogresser!».De même, multiplier les partenariats (cf. Atelier n°1) permet d’avoir plus de marge demanœuvreetdemoinssubirlescrises:c’estunegarantiedepouvoirmieuxchoisiretchoisirlemieux.Etilsontenfinrevendiquéquelepartenariatn’estpasforcémentuneprogrammationd’actions:celapeut‐êtreaussidespositionnementscommun,deséchangesd’idéesquinedemandentpas(toujours)definancement.Nouspourronsalorsparlerd’«alliancestratégique».

Page 33: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

32

2.4‐ Atelier 3: «Nord» et «Sud» sens dessus dessous, le renouvellement dupartenariatpasseraparuneautrevisiondelasolidaritéinternationale

ProblématiqueN°3«Nord»et«Sud»sensdessus‐dessous

Lerenouvellementdupartenariatpasseraparuneautrevisiondelasolidaritéinternationale

Puisque le partenariat suppose de «partager une vision commune», et que le contexte de lasolidaritéinternationaleconnaituncertainchangement,c’estsansdoutelaformulationdecettenouvelle vision communequi devrait nouspermettrede renouvelernos partenariats.Dans lechangement de contexte il y a le passage des OMD à destination des «pays en voie dedéveloppement», aux ODD qui concernent tous les territoires de la planète: désordresclimatiques,gestiondesbienspublicsmondiaux,défensedel’égalitédesdroits,décentralisationetgouvernance,démocratieetcontrôlecitoyen,emploisdécents,optimisationfiscaleetparadisfiscaux, etc.… Autant de mécanismes de type «effets papillon» qui soulignent lesinterdépendances, les complémentarités et les principes de causes à conséquences. Nous les«développeurs»européens,spécialisésdansledéveloppementdesautres,sommesinterpelléssurcequenousfaisonsdansnospropresterritoires.Sinousvoulonsaffirmerquelescitoyenspartagent des«enjeuxcommuns»et peuventfaçonner des«communautésdedestin»pourlesquelleslesco‐opérationsdécentraliséesdelasociétécivilesontdeprécieuxcreusets,ilnousfautexpliciterces«communautésdedestin/vision»pourproposeruneréécrituredupourquoidelasolidarité(internationale)quiapporteunedimensionpolitiqueaupartenariat.Auquelcasonpourraitparlerd’alliancesquandils’agiraitd’untelpartenariatpolitique.Sousquestions:

o Lepartenariatpeut‐iltrouverunéquilibreàtraversunelecturegéopolitiquecommune?

o Dequoisontfaitesnossolidarités?Quelssontnos«enjeuxcommuns»?Commentlasolidaritépeut‐ellefairebougerlaréalitédesrapportssociauxauseindenosterritoiresd’intervention(partenariatstratégique,logiqued’alliance)?

o Peut‐ontransgresserlesfrontièresetdépasserlesquestionsdesouveraineté(pointsdecontradiction,detension…maisaussioriginalité)pourfairevaloirnotresolidarité?

o Enquoilespartenariatsentredesacteursenco‐opérationdécentraliséesont‐ilsdeslevierspourdesprocessussolidairesdeco‐développement local?Quelle place et rôle pour lesmigrants, citoyensdes territoires d’ici et de là‐bas, dans ces dynamiquesinnovantes?

Résultatsattendus: Méthodologie pour adapter le partenariat aux enjeux de territoire(s). « X principes clefs» d’unpartenariatstratégiqueàmultiplesdimensionspolitiquesetgéographiques.

Mots‐Clefs: Souveraineté, légitimité, communautarisme, valeurs, vision géopolitique, alliance, interdépendances,OMD/ODD et post 2015, «Sud et Nord?», «ici et là‐bas», co‐opération (décentralisée), co‐développement,EA(C)D.detypestratégique(=«alliance»).

Résultatsdelarestitutiondébattusenplénière

Méthodologiedetravailemployée1‐ Discussioncroiséesurlethèmeenmettantendébatlessousquestionsproposées.2‐ Analysedecesquestionsauregarddesrésultatsattendus.3‐ Propositionetanalysedesquestionstransversalesàlaproblématique.

Nord–Sud:unefrontièremouvanteàgéométrievariable

«OùestleSud?AuSudduSahara,delaMéditerranée,danslabanlieueNorddeMarseille?».Cesquestionsposéesenplénièrevisaientàdémontrerquelaquestiondelasolidaritéinternationaleestunenjeupourtouslesterritoires,àdifférenteséchelles:lapauvretéauNordestdeplusenplusimportanteetmêmevisible,laquestiondesinégalitéss’exacerbedansuncontextedecriseéconomique. D’autres enjeux mondiaux dépassent les frontières de nos territoires nationaux(démocratie,renforcementdelacitoyenneté,changementclimatiqueetc.).Encesens,nospartenariatsetnosvaleursdesolidaritésedoiventdedépasserleclivage«Nord‐Sud», s’ouvrir aux enjeux partagés qui nous rassemblent autour d’une même vision, d’unmodèledesociétécommun.

Page 34: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

33

«Qu’est‐cequivousintéressecheznous?»

Ilyabeletbienuneenvie,undésirpartagé,quianimelavolontédeconstruiredespartenariatsentrenosterritoires,detravaillerensemble,enco‐opération.Cetteaspirationoffredespistesderéflexionauxquestionsposéesenplénière:«qu’est‐cequivousintéressecheznous?»ou«quelssontlesenjeuxquipoussentleNordàs’intéresserauSud?».Les notions de «Nord» et de «Sud», on le voit, sont ambigües et favorisent desinterprétations qui participent à construire des représentations d’actions à sens unique quipeuventavoirunsenshistoriquelourd(NB:laquestiond’enjeuxcachésàmêmeétésoulevée).Lanotiond’«alliance»estintéressantequirenouvellenotrevolontédetravaillerensemblesurdesenjeuxcommunsendéveloppantdescomplémentaritéstechniquesetpolitiques.

Si lemonde change, le partenariat doit changer: quel renouvellement du partenariatpourviserdesenjeuxcommuns?

(i) Laconstructiond’unpartenariatplussolidairereposesurune lecturegéopolitiquecommunequidevientlecentredespréoccupationspartagées

Dansunmondechangeant(mobilité,moyensdecommunication,accroissementdesinégalités)etdeplusenplus interdépendant, ilestnécessaireque lesorganisations,qui fontégalementpreuve de capacité de changement et d’adaptation, s’allient pour relever un défi decompétences:s’accordersurunmêmepointdevuepourrésoudredefaçonglobalelesenjeuxquitouchentnosterritoires.Cecipasseparuneprisedeconsciencecollective:ladiversitédesacteurs doit être un atout, toutefois à canaliser par une farouche volonté de s’attacher à despréoccupationsetdesenjeuxcommunsquipourrontêtre(mieux)résolusensemble.Ceciimplique:

- Qu’un engagementmilitant doit être rapporté à l’échelle des communautés, à la situationgéographiqueetpolitiquedechaquegroupe.

- Qu’ilfautfaciliterlechangementenvalorisantlesdifférentspointsdevuequantitativementetqualitativement.

- Qu’ilestnécessairedemassifiernosréponsespourimpacterensemblelesmécanismesquiengendrentlesproblèmesauseindessociétés(c’est‐à‐direicietlà‐bas).

(ii) Lerenouvellementdupartenariatpasseparunnouveauschémad’informations,decontact

Ilnepeuts’agird’unpartenariatàsensunique(c’est‐à‐direvouluparunseuldesacteurs)maisbiend’unpartenariatstratégique,ayantuneffetd’échellepourrechercherdesrésultatsàeffets structurants et rénover les démarches d’intervention à partir de données mieuxdocumentées(faceàunefaiblessegénéraliséedecertainssystèmesstatistiques).Notre façon de travailler doit changer en maintenant une relation équilibrée (réflexioncommune en amont du projet/action, durant sa réalisation et à l’après projet) entre lesdifférents acteurs et en valorisant les atouts de chacun: capacités techniques, capacitésfinancières,capacitésdemiseenréseaux(cf.TableauAtelierN°2).

(iii) Transcenderlesbarrièresauniveaudesmécanismesdefinancement

CelapassenotammentpardavantagedefacilitépourlesOSCduSudàaccéderdirectementauxlignes de financement des bailleurs (comme c’est le cas déjà constaté au niveau de certainsd’appelàprojetdel’UE):cecicontribueraitàmettrefinàdesstéréotypesquifontperdureruneoppositionNord‐Sudqu’ilestnécessairededéconstruirepourmieuxladépasser.

(iv) De quelle souveraineté parle‐t‐on au sein d’organisations de plus en plusmulticulturelles,agissantsurplusieursterritoires,parfois«icietlà‐bas»?

Noséquipessontdeplusenplusmarquéesparunemixitéculturelle(auNordcommeauSud).Celle‐ci favoriseunbrassagedescompétences pouvant apporterune solution concrète àunproblèmeidentifiéensemble

Page 35: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

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Legroupedetravailfaitceconstat:lasouverainetéestfonctiondestypesderelations

Certains acteurs étatiques (collectivités décentralisées du Sud notamment) ont une faiblemaîtrise des outils technologiques et des exercices de propositions et de formulation deprogrammes. Cette faiblesse met en cause leur souveraineté car ils ont besoind’intermédiairespouraccéderàunappuifinancier.Parailleurs, lesOSCdoiventpromouvoirlerenforcementdel’autoritédel’Étatc'est‐à‐direamener l’Etat à jouer sa partition, de façon à ce qu’il soit en mesure d’assumer sesresponsabilitésdereprésentantdel’intérêtgénéral.Ils’agitlàd’unenjeudanslesrelationsentreEtatetsociétécivile.Lasouveraineténécessitedoncdescompétencesquipourêtreconstruitesontbesoinde:

- Ne pas se limiter uniquement aux procédures administrativesmais bien de s’ouvrir auxquestionsplusfonctionnellesetopérationnelles.

- Mettreenavantunecombinaisonstratégiqueentravaillantsurdesenjeuxcommunspouropérer des changements au sein d’une société donnée, tout en préservant les degrésrespectifsdesouverainetédechacundesacteursenprésence.

- Savoir identifier ladistinction entre ce qui relève de la solidarité et ce qui relève de lasouveraineté.

(v) Laquestiond’allianceautourd’enjeuxcommuns

L’élargissement des réseaux d’acteurs (OSC, CT, etc.) du Nord comme du Sud contribue àpartagerunevisioncommuneetglobale,endépassantlesoppositionsetlesconcurrencespourmieuxdévelopperlescomplémentarités.

(vi) Questionsconnexes:Légitimité,complémentaritéetpositionnement

Lasolidaritéinternationaleimplique:

- De la légitimité:quiest (leplus) légitimepourdévelopperuneactivitédonnéesurunouplusieursterritoires?

- Delacomplémentarité:enamontd’uneaction,d’unprojet,d’unprogramme,ilfautsavoiridentifieretjouersurlescomplémentarités,techniques,financières,politiques…

- Unpositionnement stratégiquedéfinissant des enjeux communs représentatifs de cettenouvelle vision des rapports «Nord‐Sud», néanmoins encore difficile à formuler et àproposer. En ce sens, il faut poursuivre la réflexion sur le sujet pour favoriser unrenouvellementdupartenariatbasésuruneautrevisiondelasolidarité.

Page 36: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

35

Conclusion:Faciliterlaconstructiond’unevoixcollectivepourfairenaîtreuneréelleculturedupartenariatetfaireévoluerlespratiques

Partantde ladiversitédenosexpériencesetdenospratiques, l’atelier final àOuagadougouapermisdemonterengénéralitésetdefaciliterainsilaconstructiond’unevoixcollectivequelanotedepositionnement(enintroduction)faitl’effortdesynthétiser.

Ausortirdeceprocessusdecapitalisationinnovant, leGroupeInitiativess’estinterrogésurles résultats concrets que nous pouvons finalement attendre de cet atelier. La définitiond’objectifsdèslanotedecadragefin2012répondaitàuntripleenjeu:

- Porterunregardcroisésurlespartenariats:lesmembresduGietleurspartenairesontdéveloppécollectivementunegrilled’analysedespartenariats(logiqued’«initiatives»).

- Porterun coupdeprojecteur sur les enjeuxde territoirepartagés et lesnouveauxacteursémergents:nousavonspuproduiredesgrillesde lecturesnouvellescontribuantau renouvellement de la question du partenariat et posant les problématiques dupartenariatcommedesleviersinnovantspour«fairebougerlesterritoires».

- Visibiliser lesactionsduGietouvrirundialogueentrenoséquipes etnospartenairesaveclesacteursinstitutionnelsenAfriquedel’ouest(AFD,UE,Etats,etc.):defait,lesoutilscréés permettent de promouvoir les grands principes du Gi ‐ échanges d’expérience,mutualisationdessavoirs–etdemettreenvaleurl’expériencedesmembresduGi.

Bien évidemment, leGroupe Initiativesneprétend pas développerdesmodèles etdesréflexions normatives applicables dans tout contexte et pour tout type d’acteurs.Maispourlesparticipantsauprocessusdecapitalisation, ils’agitmaintenantd’êtreencapacitédemodifier leurspratiquesauniveaude leursorganisationsetde leurspartenaires:Commentpartagerlesconnaissancesacquisesàtraversceprocessusdecapitalisation?Parquelsmoyensdiffusercesacquisauniveaudenosorganisations?Commentconstruiredorénavantuneréelleculturedupartenariatquis’appuiesurl’ensembledesexpériencestraitées?

Les documents produits constituent de fait un socle intéressant de production deconnaissances.Néanmoins, le travail doit sepoursuivre en interne au seindesorganisationsqui doivent s’approprier ces éléments pour les utiliser dans leurs pratiques d’animationpartenariale,voirelestraduireendocumentsstratégiques.Aufinal,pourleGroupeInitiativeseffectivement,cetravailestunélémentfondateurdesondepositionnementpolitiquesurlesujetautantquedesonidentité.

L’un des objectifs affirmés de ce programme de capitalisation était d’inscrire les résultats duprocessus dans un nouveau cycle de réflexion qui dépasse le Groupe Initiatives et sespartenaires: si ce travail apporte des plus‐values certaines auniveaudes protagonistes et auseindesorganisations impliquées, les recommandationsdoiventmaintenantêtre soumisesauplus vite au sein des réseaux d’acteurs français, européens et africains: la note depositionnementenintroductiondeceTraversesenseraleprincipalsupport.

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Annexes:

Annexe1:Programmedesjournéesd’études

‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐Lundi21octobre‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐

Journée: ArrivéedesparticipantsàOuagadougou‐HôteldesConférencesOuindYide

‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐Mardi22octobre‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐

09h00: Accueildesparticipants Animateurs

09h30: Présentationduprogrammedesjournées C.Lespinats

Rappeldesétapesprécédentes[cf.CarnetduParticipant] J.Casteuble

Pointsurles«règlesdujeu»(présentationdugrandtémoin) J.Casteuble

10h00‐Pause‐café/thé

10h30: Présentationdes3problématiquesdesateliers O.LeMasson

Débatsenplénière(pourquoi/pourquoi?réactions?compréhension?) M.Lévy

Répartitiondanslesateliers

12h30–Pausedéjeuner

14h00: Travauxdegroupes[parproblématique–Cf.présentationdesproblématiques].

Groupe1:Co‐engagementetpartenariat S.MasonetC.Lespinats

Groupe2:Partenariatetproblématiquesdechangement O.LeMassonetJ.Casteuble

Groupe3:NordetSudsensdessusdessous M.Lévy

15h30‐Pause‐café/thé

17h30: Findestravauxdegroupe

19h00‐InvitationàlasoiréeduGroupeInitiatives‐22h00EnprésencedespartenairesduBurkinaFaso

‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐Mercredi23octobre‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐

09h00: RestitutiondestravauxduGroupe1etdébatsenplénière S.MasonetC.Lespinats

Propositionsderecommandations Rapporteur:MathildeBullot

10h30‐Pause‐café/thé

11h00: RestitutiondestravauxduGroupe2etdébatsenplénière O.LeMassonetJ.Casteuble

Propositionsderecommandations Rapporteur:PhilippeMartel

12h30–Pausedéjeuner

14h00: RestitutiondestravauxduGroupe3etdébatsenplénière M.Lévy

Propositionsderecommandations Rapporteur:DodjiKossiApedo

15h30‐Pause‐café/thé

16h00: Expressionlibre:Observationdugrandtémoin(30’) EricBologo

Synthèsedestravauxetmiseenperspectives(30’) M.Lévy[pourleCP]

Motdeclôture C.Lespinats

17h30: Findelajournée

19h00–Dîneràl’hôtel/Soiréelibre

‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐Jeudi24octobre‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐

09h30: ElaborationdelanotedepositionnementduGroupeInitiatives MembresduGi

12h30–Pausedéjeuner

Après‐midi:Libre Départenjournéeousoirée

Page 38: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

37

Annexe2:ListedesparticipantsparatelierAtelier1:

Leco‐engagementfait‐ilpartiedupartenariat?Lepartagedesresponsabilitésetdesfinancements

Animateurs:C.LESPINATSetS.MASON Rapporteur:M.BULLOT

PlagnimpeAYEKOELE UGPCCATSEMAWOE TogoAbouBASS Grdr MauritanieMathildeBULLOT ESSOR Guinée‐BissauMalickDIALLO ICD MaliAtoumaneKANE AVSF SénégalMichelKPOYIN GRAIND BéninLudovicLANTONKPODE CARDER‐ZC BéninAntoineLENO AAPR‐GF GuinéeBenoît‐XavierLORIDON ID FranceMariamMAGUIRAGA Grdr MaliGéraldinePALLIERE Geres BéninG.AppolinaireRAGOUNANDEA AVSF MaliFounékéSISSOKO CRK MaliAtelier2:

PartenariatetproblématiquedechangementAvons‐nouslescapacitésdenosambitions?

Animateurs:O.LEMASSONetJ.CASTEUBLE Rapporteur:P.MARTEL

AnthonyAHO CRIPS‐Togo TogoFrédéricAPOLLIN AVSF FranceRaymondAZOKPOTA Geres BéninGeorgetteBARRO SAB BurkinaFasoGuillaumeBASTARD Gret SénégalGaëlleGANDEMA ID FrancePhilippeMARTEL APDRA GuinéeBrunoREMONT HSF FranceAtelier3:

«Nord»et«Sud»sensdessusdessousLerenouvellementdupartenariatpasseraparuneautrevisiondelasolidaritéinternationale

Animateur:M.LEVY Rapporteur:D.K.APEDO

MahamanADAMOU RAIL NigerDodjiKossiAPEDO AVSF TogoTodémanASSAN ABERME BéninOlivierBRUYERON Gret FranceG.ChristianHOUENOU Geres BéninBakaryKOITA AMPG MauritanieYvanLeCOQ Grdr SénégalEmmanuelNDIONE ENDAGRAFSahel SénégalCécilePATAT Iram FranceSaidouTALL CUN Mauritanie

A noter: La prise de note durant l’atelier et les restitutions en plénières a été assurée parZaynahGUINGANI,AngèleKOROGHO,StellaKAFANDO. EricBOLOGO,représentantauBurkinaFasod’Inter‐Réseauxaparticipéauxtroisateliersentantque«grandtémoin»desJournéesd’études.

Page 39: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

38

Annexe3:Malletteàoutilsméthodologiques FicheN°1– Collected’informationsdescriptives(àremplirparchaquepartenaire/initiative) FicheN°2– Tramed’animationdelarencontreentrelespartenairesd’initiative(4hypothèses). FicheN°3– Canevasdeprisedenote(pourfaciliterlafichesynthèse). FicheN°4– Grilled’appréciationcroiséedupartenariat[représentationenradar]. FicheN°5a– Schémadel’évolutiondelarelationpartenarialeaucoursdutemps(OSC/OSC). FicheN°5b– Schémadel’évolutiondelarelationpartenarialeaucoursdutemps(OSC/CT). FicheN°6– Schéma«rétrospectifetprospectif»:queveut‐onfaireensemble?(enjeux). FicheN°7– Filconducteurd’animationdesthé‐palabres. FicheN°8– Organisationdel’atelierfinal:3problématiquesàmettreendébat. FicheN°9– Glossairedestermesutilisés.

CesfichessontconsultablessurleSiteInternetduGi:www.groupe‐initiatives.org/

Page 40: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

39

Annexe4:Tableaudes14fichesdesynthèse«initiatives» CesfichessontconsultablessurleSiteInternetduGi:www.groupe‐initiatives.org/

Initiatives Partenaire français Partenaire africain Autres partenaires Thématiques Territoires Origine du

partenariat

1

D'un groupe de salariés motivés à la mise en œuvre d'actions communes de développement de la rizi-pisciculture

APDRA

AAPR-GF Association des Animateurs de Pisci-Riziculture de Guinée Forestière

- Rizi-pisciculture

Guinée forestière, Liberia, Cameroun, Madagascar

2008

2

Développement d'un territoire à travers une action concertée de redynamisation de la filière cacao dans l'Akébou

AVSF UGPCC ATSEMAWOE Union des Groupements de producteurs de café et cacao de l'Akébou

Fuprocat Fédération des Unions de Producteurs de Café Cacao du Togo

Filière cacao biologique et équitable

Préfecture de l'Akébou (Togo) 2009

3

Quel type de partenariat public/privé pour une pérennisation des projets de développement ?

Geres CARDER Centre Agricole Régional pour le Développement Rural

- Filière agrocarburant Département du Zou (Bénin) 2008

4 Partenariat public/privé sur l’accès à l’énergie en zone rurale

Geres ABERME Agence Béninoise d’Electrification et de maîtrise de l’Energie

- Electrification rurale

Départements Zou-collines, Mono-Couffo, Ouéme-plateau (Bénin)

2008

5

Agir ensemble pour mieux vivre "ici" et là-bas" sur nos territoires en coopération

Grdr AMPG Association des Maires et Parlementaires du Gorgol

Région Centre

Développement local, décentralisation, migrations

Région du Gorgol (Mauritanie), Région Centre (France)

2006

6

Promouvoir les dynamiques de co-développement inter-régional au service des citoyens d"ici" et de "là-bas"

Grdr CRK Conseil Régional de Kayes

Région Ile-de-France CADERKAF (Coordination des Associations de Développement de la Région de Kayes)

Migrations, développement économique, local et rural

Région de Kayes (Mali), Région Ile-de-France (France)

2000

Page 41: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

40

Initiatives Partenaire français Partenaire africain Autres partenaires Thématiques Territoires Origine du

partenariat

7 Un compagnonnage dans la durée Gret

Enda Graf Sahel Groupe de Recherche - Action - Formation

-

Education, politique publique, agroalimentaire, gestion des ressources naturelles

Sénégal 1990

8 Pour l'émergence d'un acteur fort de la santé au Togo

ID CRIPS-Togo Centre de Recherches et d’Informations pour la Santé au Togo

-

Santé, prévention et prise en charge psychologique des PVVIH

Lomé (Togo) 2008

9

La souveraineté dans les relations de partenariat entre ONG du Nord et du Sud

ID

GRAIND Groupe de Recherche et d’Appui aux Initiatives Nouvelles de Développement

Mairies de Toffo, Zè et Kpomassé

Développement local, eau et assainissement

Département de l'Atlantique (Bénin)

1999

10 Renforcer la sécurité alimentaire au Mali AVSF

ICD Initiatives - Conseils - Développement

- Elevage, agriculture, filière

Tombouctou, Mopti, Sikasso, Kayes (Mali)

2001

11 Un super potager dans les limbes HSF

SAB Sœurs de l'annonciation de Bobo-Dioulasso

Pro Natura International Eau, maraîchage, formation

Département de Lena (Burkina Faso)

2011

12

ONG et collectivité territoriale : quelle adéquation entre objectifs de solidarité et attentes politiques?

Gret CUN Communauté Urbaine de Nouakchott

- Gestion des déchets, eau et assainissement

Communauté Urbaine de Nouakchott (Mauritanie)

2002

13

Pour une innovation en matière de gouvernance locale et de coopération décentralisée

Iram - Ciedel

RAIL Réseau d'Appui aux Initiatives Locales

Région Picardie Développement local, décentralisation

Départements de Konni et Madaoua (Niger)

2005

14

Pour une gestion concertée des ressources pastorales dans le Ferlo

AVSF RRA Région Rhône Alpes Région de Matam

Gestion des ressources pastorales et changement climatique

Entente interrégionale du Ferlo (Sénégal)

2007

Page 42: Les partenariats au cœur des enjeux de territoire

Comment mettre en œuvre des services durables aux populations ? Commentconstruire et pérenniser des dispositifs d’appui qui sachent répondre à la de-mande ? Comment appuyer sans étouffer des organisations locales et des opé-rateurs techniques ? Quelles méthodes et quels savoir-faire pour que l’idéal d’undéveloppement qui met les populations au cœur de l’intervention ne soit pasqu’un discours incantatoire ?

Longtemps négligées du fait de la polarisation sur les réalisations concrètes,les dimensions institutionnelles du développement apparaissent aujourd’huicomme un enjeu majeur. Loin de l’image idyllique d’un développement consen-suel, les opérations de développement suscitent des jeux d’acteurs complexesqu’il faut être capable de comprendre et de prendre en compte. Au-delà desdiscours et des principes, il faut savoir discuter de la « cuisine » de l’inter-vention. Au service des intervenants de développement, la série Traverses veutcontribuer au débat stratégique et méthodologique sur ces questions, avecune approche transversale aux différents champs d’intervention. Elle accueilledes documents de travail, issus de littérature grise ou de capitalisation d’expé-rience, qui offrent un intérêt particulier en termes d’analyse et/ou de méthodeà partir d’expériences de terrain.

La série Traverses est éditée par le Groupe initiatives, qui rassemble dix organisationsfrançaises de coopération internationale partageant une ambition commune pour un déve-loppement au service des acteurs locaux, dans une logique de recherche-action et de renfor-cement institutionnel.

Tous les numéros de Traverses sont téléchargeables gratuitement sur le site Web du Groupeinitiatives (www.groupe-initiatives.org). Certains sont accessibles via les sites d’Agronomes etVétérinaires sans frontières (www.avsf.org), du Gret (www.gret.org) ou de l’Iram (www.iram-fr.org).

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