les octaèdres étoilés : rareté, beauté et mystère – par henri calhiol

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LES OCTAÈDRES ÉTOILÉS RARETÉ, BEAUTÉ ET MYSTÈRE Henri Calhiol Chez l’auteur 2013

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Page 1: Les octaèdres étoilés : rareté, beauté et mystère – par Henri Calhiol

LES OCTAÈDRES ÉTOILÉS

RARETÉ, BEAUTÉ ET MYSTÈRE

Henri Calhiol

Chez l’auteur2013

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Une des planches du traité de Wenzel Jamnitzer, Perspectiva Corporum Regularium (1568).

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Les octaèdres étoilés : rareté, beauté et mystère

Peut-être parce qu’il est menacé de disparition, le « petit patrimoine » connaît aujourd’hui un regain d’intérêt et il n’est que de voir le nombre de sites internet qui lui sont dédiés pour s’en convaincre.

L’expression n’a rien de péjoratif : elle vise seulement à démarquer les sujets étudiés du patrimoine habituellement classé comme Monument Historique. On s’intéresse dès lors à des témoignages modestes de l’intervention humaine mais qui sont des éléments de civilisation que recèle notre environnement : croix des rogations, cadrans solaires, moulins à eau et à vent, fontaines, lavoirs, etc. Les réalisations motivées par des croyances ou des rites en font bien évidemment partie.

C’est dans cette dernière catégorie qu’il faut intégrer certaines figures géométriques sculptées dans la pierre, d’une grande rareté et d’une beauté mystérieuse, dont le Gers possède curieusement un nombre d’exemplaires bien supérieur à la moyenne des départe-ments voisins : les octaèdres étoilés, une variété de figures polyédriques.

Henri Calhiol

Contact : <[email protected]>

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4 Henri Calhiol

Au commencement : l’octaèdre, figure platonicienne

C’est l’un des cinq solides de Platon, avec l’icosaèdre, le dodécaèdre, le tétraèdre et le cube ; les grecs leur accordaient un sens mystique en les associant aux grandes entités qu’ils pensaient modeler le monde : le feu, la terre, l’eau, l’éther et, pour l’octaèdre, l’air.

Dans le Timée, quatre siècles avant notre ère, le philosophe écrivait : « Il est un point que nous n’accorderons à personne, c’est que l’on puisse voir quelque part des corps plus beaux que ceux-ci ».

Et, comme d’autres avec lui qui recherchaient ce qui, dans le chaos apparent du monde, créait néanmoins de l’harmonie, il se posait la question : « De quoi sont-elles faites, toutes ces choses ? ». Il prétendait alors, au sujet des cinq polyèdres réguliers parfaits : « Dieu s’en est servi pour le Tout quand il en a dessiné l’arrangement final ». Et c’est cette considération initiale qui doit rester présente à notre esprit dans la lecture de ce qui va suivre.

Les cinq corps platoniciens

Au plan purement géométrique, un polyèdre régulier est une figure inscriptible dans une sphère dont toutes les faces sont des polygones réguliers isométriques.

L’octaèdre, figure platonicienne (sculpture F. Dejeumont)

Mille ans déjà avant notre ère, des penseurs qui laisseront leur nom dans l’histoire de l’humanité érigeront en concept l’étude des polyèdres mais en réservant finalement aux seuls initiés l’importance de leurs découvertes. Pythagore, Archimède, Euclide seront plus tard de ceux-là. Et de l’initiation naîtra le secret, qui engendrera à son tour le mystère.

À la Renaissance, dans le cadre de l’étude de la perspective par exemple, Jamnitzer s’y intéressera et Kepler lui, s’en inspirera pour sa conception du système solaire : il pensait que le nombre et la disposition des planètes étaient une manifestation de la volonté divine et non pas le fruit du hasard. Il intégrera les rares planètes connues à l’époque dans les solides par-faits platoniciens : Vénus correspondra ainsi à l’octaèdre.

Même Luca Pacioli les évoquera dans La Divine Proportion et Léonard de Vinci incor-porera des formes polyédriques dans ses dessins et ses tableaux, tout comme, à peu près à

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la même période, Dürer (Melencolia) et Stoër (Geometria et perspectiva) et même, bien plus tard après eux, Salvador Dali (Le sacrement de la dernière cène).

Mais, s’il faut en croire le centralien, sculpteur et architecte Gérard Chamayou, réalisa-teur de la Géode de La Villette, la source du polyèdre est dans la nature elle-même ; il pense ainsi que les premiers hommes, confrontés à la découverte stupéfiante, au fond de leurs cavernes obscures, des cristaux de quartz (ces arrangements singuliers d’atomes ou d’ions, colorés ou translucides), dont certains peuvent avoir la forme parfaite de l’octaèdre, n’ont pas dû manquer de s’interroger sur ce mystère qui les dépassait et auraient pu en faire, en consé-quence et très tôt dans l’histoire de l’humanité, des objets sacrés.

Cristal naturel (fluorine) en forme d’octaèdre

Dans le monde microscopique de l’infiniment petit également, les formes polyédriques sont présentes (dans les algues par exemple).

Des météorites vieilles de plusieurs milliards d’années, appelées octéodrites en raison de leur forme géométrique, tombent même du ciel depuis toujours, frappant jadis les esprits dont elles alimentaient immanquablement l’imaginaire.

Nous l’avons dit, les polyèdres ont inspiré de nombreux chefs-d’œuvre artistiques et Gérard Chamayou est persuadé que le savoir accumulé sur ces figures est désormais une clé majeure pour la connaissance de l’organisation de la matière et que, de ce fait, il y aurait là « une voie de recherche pour les architectes du futur ». Les scientifiques qui étudient les fractales le savent bien, au demeurant.

Étude de fractale : le flocon de Von Koch

Bref, l’histoire des polyèdres est bien en mouvement, ce qui fait des octaèdres étoilés un passé à la fois bien présent mais aussi un thème manifestement ouvert sur l’avenir.

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Étude de structures octaédrique

Deux ouvrages récents de qualité ont abordé et approfondi – sous des angles différents – la question des polyèdres : celui de Guy Le Berre, L’évasion des polyèdres, et celui de Roger Le Masne, Les polyèdres ou la beauté des mathématiques, que l’on ne saurait trop recom-mander au lecteur curieux d’en savoir plus.

Deux ouvrages de référence

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L’octaèdre étoilé, figure géométrique complexe

L’octaèdre a donné naissance à l’octaèdre étoilé. Et c’est incontestablement, à tout le moins, une figure qui interpelle par sa seule beauté géométrique et qui ne peut laisser insen-sible même si on ne la comprend pas de prime abord.

On peut regarder l’octaèdre étoilé de deux manières non contradictoires :

• soit c’est l’interpénétration de deux tétraèdres et l’octaèdre va disparaître au cœur de la construction où il est cependant bien présent au gré des intersections ;

• soit c’est aussi bien un octaèdre sur chacune des faces duquel on a placé un tétraèdre aboutissant ainsi à une « stellation » qui cache donc de fait, elle aussi, ce cœur octaédrique.

Dans les deux cas, on note une présence marquée des figures platoniciennes. Mais, déjà, se posent les premières questions.

En « habillant » ainsi l’octaèdre, qu’a-t-on voulu faire ? Le cacher au cœur de la construction, auquel cas on serait en présence d’une manifestation d’occultisme, d’hermétisme ? Ou bien, en lui donnant cette forme étoilée, a-t-on voulu plutôt symboliser sa faculté de rayonnement et sa puissance de captation ?

Il s’en trouve de plusieurs modèles et nous en avons identifié quatre, plus ou moins so-phistiqués : simples, fractals (voire doublement fractal), facettés et même, performance admise comme admirable par des tailleurs de pierre contemporains reconnus : incorporant une sphère de laquelle dépassent les extrémités des branches fractales de la stellation !

Un octaèdre étoilé simple

Les appellations sont diverses selon l’angle de vue retenu ou la période de l’Histoire : stella octangula, octangle étoilé, octaèdre étoilé, étoile à huit branches, étoile tétraèdre, étoile de David en trois dimensions, anticube…

La « stellation » autour de l’octaèdre

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Un octaèdre étoilé fractal

Présence de l’octaèdre étoilé dans notre environnement

Un « avis de recherche » lancé en 2009 sur l’aire de diffusion de La Dépêche du Midi et avec l’aide bienveillante de ce quotidien, a permis de recenser sur dix départements du Sud-Ouest quarante sites où l’octaèdre étoilé était présent (de un à quatre spécimens par site), principalement en milieu rural et généralement au sommet des piliers d’entrée de cour de certaines « maisons bourgeoises » (autrement nommées « maisons de maître »).

Ce recensement, sans nulle prétention à l’exhaustivité compte-tenu de la méthode empirique et aléatoire utilisée, permet tou-tefois une approche objective du phénomène et se montre surtout révélateur de la rareté du sujet étudié : il faut en effet comparer ce modeste résultat aux dizaines de milliers de piliers QUI NE COMPORTENT PAS d’oc-taèdre étoilé. C’est donc à l’aune de cette rareté que l’approche doit être conduite car elle en est l’un des fils conducteurs.

Mais la relative modestie du résultat fournit cependant un matériau suffisant pour que soient tirés quelques enseigne-ments et échafaudées des hypothèses, même si elles pourront paraître audacieuses à certains.

Ce bilan aura en tout cas permis une bien intrigante découverte : c’est, parmi les départements explorés, celui du Gers qui concentre la plus grande partie des trouvailles avec vingt-huit sites (soit 70% du total). Et la surprise ne s’arrête pas là dans la mesure où deux aires y sont tout Un octaèdre étoilé « facetté »

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spécialement chargées, l’une au Nord (secteur de La Romieu, versant sur le Tarn-et-Garonne) et l’autre au Sud (secteur de Miélan, versant sur les Hautes-Pyrénées). On trouvera en annexe I et II des détails sur cette dispersion géographique.

Des questions et des réponses mais encore des questions

Si le recensement opéré a utilement permis de cartographier la dispersion géographique du phénomène sur 1/10e du territoire métropolitain, il aura également ouvert quelques pistes de réponse aux questions qui ne manquent pas de se poser.

Et tout d’abord, l’implantation dominante. Il s’agit essentiellement d’anciennes maisons plutôt cossues dans le milieu rural considéré, construites généralement au XIXe siècle, parfois antérieurement, mais il faut faire un distinguo prudent entre la période de leur construction et celle de l’installation des octaèdres étoilés eux-mêmes sur les piliers d’entrée de la cour qui précède l’habitat et qui a pu être postérieure.

La datation ensuite. Des indices concrets et objectifs laissent à penser que la plupart ont été installés dans la deuxième moitié du XIXe siècle (des portails en fer forgé – souvent de très belle facture, tout comme un pilier de pierre le signalent : 1858, 1862, 1867, 1869…).

Datation sur portail en fer forgé orné d’octaèdres étoilés

Un octaèdre étoilé à coeur sphérique

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Quant aux auteurs de ces sculptures, ils restent pour l’instant inconnus dans leur quasi-totalité. La rareté et la facture complexe des octaèdres étoilés semblent indiquer cependant qu’il ne s’agit pas d’un savoir-faire courant : ces tailleurs de pierre-là maîtrisaient « l’art du trait », une connaissance qui aurait atteint son apogée au moment de la construction gothique mais connue bien avant puisque Vitruve, historien et architecte romain (Ier siècle avant J.-C.), précurseur dans l’art de bâtir, en parlait déjà.

Octaèdres étoilés sur piliers d’une maison de maître du Gers

Manifestement, les tailleurs de pierre qui ont sculpté dans le Gers ces octaèdres étoilés sortaient du lot commun de leur corporation. Étaient-ce des tailleurs de pierre Compagnons du Devoir (et si oui, de quel rite : Passant ou Étranger ?) ou d’artisans qui tenaient d’eux ces connaissances, les maîtres ayant, comme il se doit, formé des élèves ?

La question mérite d’être posée d’autant que Jean-Michel Mathonière, qui étudie l’histoire des compagnonnages depuis un quart de siècle maintenant (www.compagnonnage.info) a publié des statistiques susceptibles de nous éclairer : le passage à Avignon de 1039 tailleurs de pierre Compagnons du Devoir (du rite Passant) lors de leur Tour de France, consigné dans des registres portant sur une période d’un siècle environ, à cheval sur les XVIIIe et XIXe siècles. Les Compagnons originaires du Gers y représentent une part notable, très largement supérieure et de beaucoup à la moyenne des autres départements français ; le Gers s’inscrit à cet égard dans un « croissant fertile » qui incorpore également et d’un seul tenant, en Saintonge et en Gascogne, la Charente, la Gironde et le Lot-et-Garonne. Doit-on y voir une réponse, au moins partielle, quant au statut professionnel de ces sculpteurs pour la plupart anonymes et à leur savoir-faire ?

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Anonymes pour la plupart seulement, car à Troncens (Gers) par exemple, celui qui a taillé les piliers avec octaèdres étoilés d’une majestueuse demeure construite en 1819 y a gravé la date (1867) et son nom « Fait par Millet » (on aimerait en savoir plus sur cet homme de l’art ; une recherche auprès des associations généalogiques ap-portera peut-être un jour des informations).

On notera à ce stade que Jean-Michel Mathonière explore également depuis plu-sieurs années – en marge de ses recherches sur les compagnons tailleurs de pierre – le thème peu étudié jusqu’ici de ces polyèdres ornementaux quelque peu mystérieux sur lesquels, comme le fait remarquer François Drouin (Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public, Groupe Mathématiques et Arts, http://apmeplorraine.free.fr/) : « […] Les histo-riens nous apporteront peut-être un jour des réponses à ces questions… ».

Les tailleurs de pierre Compagnons du Devoir ont laissé – volontairement ou non – le souvenir de leur intervention dans ce domaine : à Auch (Gers), ce sont des octaèdres étoilés ornant l’entrée d’un établissement de taille de pierre qui ont été confectionnés par l’un d’eux il y a quelques années ; à Bozel (Savoie), c’est un calvaire en bois qui fut restauré voilà environ quarante ans par un Compagnon du Devoir qui rajouta des octaèdres étoilés aux extrémités supérieures ; sur internet, un autre Compagnon du Devoir ébéniste donne aujourd’hui la méthode pour en sculpter à partir d’un cube de bois. Mais d’autres parmi ces fabricants d’octaèdres étoilés ne sont pas Compagnons du Devoir ; certains d’entre eux ce-pendant ont travaillé à leurs côtés et en ont été influencés.

« Fait par Millet » : signature sur pilier de 1867 avec octaèdre étoilé

Le calvaire de Bozel (Savoie)

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Des sculptures nimbées de mystère

Ces quelques réponses ne règlent cependant pas une question de fond : quelle motivation animait les commanditaires de ces bien singulières sculptures ? Leur statut personnel, que le caractère bourgeois de leur demeure laisse deviner, autorise à penser qu’ils avaient les moyens financiers d’orner leur demeure de sculptures coûteuses, belles et se démarquant des décorations plus banales ou traditionnelles présentes dans leur environnement.

Hélas, ces demeures ayant changé de mains et de familles (et parfois même ayant été achetées par des non nationaux), il est très difficile d’obtenir aujourd’hui des données sur la personnalité de ceux qui en avaient passé commande et d’obtenir ainsi l’éclairage souhaité.

On détecte cependant, ici ou là, des indices de position sociale individuelle : des ecclé-siastiques, des religieuses, un procureur, une dynastie de maires depuis les consuls de l’An-cien Régime, un architecte… bref, des gens qui avaient les moyens intellectuels de savoir que ces sculptures n’étaient pas vides de sens. Ou bien, la décoration d’édifices singuliers interpelle : puits, maisons de maître, églises, cathédrale, abbaye, château…

Doit-on pour autant en rester à la seule hypothèse d’un choix purement décoratif, à une simple décision d’esthète ? La question mérite d’être posée.

En effet, à ces réalisations se trouvent attachées, d’après une abondante littérature, an-cienne mais également contemporaine, diverses autres explications possibles, pas toujours évidentes, parfois surprenantes voire occultes et qui ne manquent pas d’interpeller le profane.

Octaèdres étoilés à cœur sphérique au cimetière de Lalanne-Trie (Hautes-Pyrénées)

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C’est là que la recherche doit quitter la raison pour pénétrer – avec les précautions d’usage et sur la pointe des pieds – dans une sphère particulière, celle où se côtoient voire s’interpénètrent l’ésotérisme, la su-perstition, la symbolique, la religion, l’ini-tiation, la mystique, l’alchimie, le secret… Bref : un foisonnement d’irrationnel qui ne manquera pas de rendre perplexe le plus irréductible des rationalistes ! Et où l’oc-taèdre étoilé apparaît comme un élément de ce monde mystérieux.

Ici ou là on attribue à l’octaèdre étoilé une vocation prophylactique (connotée de superstition) – également appelée apotro-païque – c’est-à-dire destinée à protéger contre le mauvais sort et les maléfices : un puits, si nécessaire jadis à la survie de la famille ou de la collectivité (comme ceux de Saint-Sauvy dans le Gers ou de Cazères-sur-l’Adour dans les Landes), ne méritait-il pas d’être « protégé » contre le tarissement ou l’infection ?

Et la maison et ses occupants également, contre tout ce qui, négatif ou potentielle-ment nuisible, pouvait en franchir le seuil ?

Présence et garde de l’espace donc : c’est l’explication savante que l’on donne à des octaèdres étoilés en bois au sommet de rampes d’escalier de deux maisons d’habita-tion en Alsace (étude réalisée par la Société d’Histoire du Val de Villé) mais aussi par l’office de tourisme de la ville d’Alberola (Pouilles italiennes), à des octaèdres étoilés en pierre disposés en épis de faîtage de bien curieuses maisons en pierre sèche.

La même vocation protectrice se re-trouve dans le Lot, un département connu pour sa tradition des épis de faîtage dont certains sont des octaèdres étoilés. J.-L. Obereiner a publié en 1980 dans Quercy-Recherche (n° 35-36) une remarquable étude à ce sujet intitulée « Épis de faîtage en Quercy : technique et symbolisme ».

La position en hauteur est à retenir. L’auteur émet des hypothèses au sujet des épis de faîtage en général : « élan vers le haut », « captation des énergies divines et diffusion vers le bas »… Il conclut : « Le Cosmique dispose d’une porte immense à la pointe du toit. Dieu y passe sans cesse, les morts s’y envolent, le soleil y descend, les énergies du monde y circu-lent. L’homme a inventé de se brancher sur l’infini… ».

Octaèdre étoilé en épi de faîtage à Alberobello (Pouilles, Italie)

Un octaèdre étoilé fractal surmontant le puits commun de Cazères-sur-l’Adour (Landes)

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La religion elle-même a intégré les polyèdres dans nombre de ses monuments (il y a par exemple des ico-saèdres au sommet de la cathédrale d’Auch et, dans la nef, des octaèdres étoilés au sommet du retable de St Jean Baptiste (probablement remanié au XIXe siècle), de même qu’un octaèdre étoilé sur un autre retable dans l’église de Daumeray (Maine-et-Loire) et d’autres polyèdres – extra-ordinairement évidés ceux-là – sur un autel de la cathédrale anglicane de Salisbury. On trouve également un polyèdre étoilé sur un bâtiment religieux de Paray-le-Monial, « la cité du Sacré-Cœur ». Les exemples abondent, donc, d’une intégration des polyèdres dans l’environnement religieux.

Pour les croyants, l’octaèdre étoilé a une valeur affirmée de médiation entre la Terre et le Ciel, de communication avec Dieu ; serait-ce là l’explication de la présence d’octaèdres étoilés, à cœur sphérique, sur les deux piliers d’entrée du petit cimetière haut-pyrénéen de Lalanne-Trie, non loin de Miélan (Gers) ?

Une médiéviste interrogée à ce sujet voit dans cet élément d’architecture qui n’est souvent que décoratif pour nos contem-porains « un symbole vivant et sacré, un signe de plénitude, d’infini et d’équilibre».

Assurément, pour certains, l’octaèdre étoilé est un emblème symbolique qui ne dit pas ouvertement son nom… Des exemples ici ou là tendraient à le démontrer.

La majestueuse tombe (XIXe siècle) d’une famille de notables toulousains était – jusqu’à ce qu’il soit dérobé – décorée d’un octaèdre étoilé. Elle abritait – doit-on y percevoir un indice ? – les dépouilles d’un Franc-maçon et… d’un Compagnon du Devoir. On se perd en conjectures…

Jusqu’ici nous étions, avec la supersti-tion et la religion, dans des domaines rela-tivement familiers. Nous passons à présent à tout autre chose.

Il existe un octaèdre étoilé sur la tombe d’André Breton (poète et écrivain fran-çais surnommé « le pape du surréalisme). Décédé en 1966, il est inhumé au cime-tière des Batignolles à Paris avec cette épitaphe mystérieuse auprès du polyèdre : « Je cherche l’or du temps »… Ces mots

Octaèdre étoilé en épi de faîtage à Bédigas (Lot)

Cathédrale d’Auch : octaèdre étoilé au sommet du retable de St Jean Baptiste

Polyèdres évidés dans la cathédrale de Salisbury

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qu’il avait déjà écrits dans son œuvre en 1924 rappellent l’importance prise par l’hermétisme et l’alchimie dans sa vie. Les rapports étroits entre le surréalisme (et surtout Breton lui-même) et l’ésoté-risme ont été mis en évidence par certains auteurs et peuvent nous éclairer dans notre quête de compréhension.

On sait que l’écrivain possédait une solide connaissance de l’alchimie et avait fréquenté le mystérieux Fulcanelli, auteur d’ouvrages majeurs tels que Les Demeures philosophales et le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’art sacré et l’ésotérisme du grand œuvre – il y pose un regard décalé sur l’art gothique, en interprétant la symbolique qu’auraient laissé les alchimistes dans la pierre – et Le mystère des cathédrales – interprétation ésotérique des symboles her-métiques du Grand Œuvre.

Breton, que l’on dit avoir été avide de ce merveilleux qui était pour lui une source de connaissance et de beauté, déclarait à ce sujet : « Les recherches surréalistes présentent avec les recherches alchimiques une remarquable analogie de but : la pierre philosophale n’est rien d’autre que ce qui devrait permettre à l’imagination de l’homme de prendre sur toutes choses une revanche éclatante ».

La couverture d’un ouvrage de F. Bardeau intitulé Les clés secrètes de la Chimie des Anciens (autrement dit l’Alchimie), paru chez Robert Laffont en 1975, est illustrée d’un magnifique octaèdre étoilé à cœur sphérique, de ceux que l’on trouve en nombre autour de Miélan (Gers). Selon le commentaire qui se rapporte à l’illustra-tion, il faudrait y voir « l’alliance indé-fectible de l’Eau et du Feu, du fixe et du volatil, dans la régénération de la matière ». Ce serait également « le sceau de Salomon en troisième dimension, symbole parfait de la pierre philosophale ».

À l’évidence, l’octaèdre étoilé possède une forte charge symbolique et ésotérique et semble servir de clé à des données restées hermétiques au commun des mortels. Des auteurs (dont Obereiner, déjà cité) la rattachent à sa forme omnidirection-nelle : « signe de plénitude, d’infini et d’équilibre, symbolisation de l’envol de la Conscience vers l’En-Haut, le cos-mique, voyage astral, appropriation astrale, passage de l’univers matériel au domaine spirituel, captage des énergies cosmiques, symbolisation de l’univers matériel et

Octaèdre étoilé ornant la tombe d’André Breton à Paris

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contingent d’En-Bas, communication avec les autres et avec Dieu…»

D’autres pouvoirs sont affectés à l’oc-taèdre dans le domaine de la lithothérapie ; cette médecine non conventionnelle vise à soigner par le biais des cristaux naturels et, bien qu’aucune preuve scientifique de son efficacité n’ait été reconnue, cette pratique attribue aux cristaux une vibration (ou réso-nance) prétendument susceptible d’apporter un mieux-être à ceux qui les approchent.

On peut ainsi trouver en vente sur in-ternet des « fluorines octaèdre » (cristaux autrement appelés « pierre aux fées ») aux

prétendus bienfaits multiples : « C’est un excellent outil de télépathie, en méditation elle symbolise l’équilibre, droite / gauche, ciel / terre, rêve / réalité, spirituel / physique. On l’uti-lise également pour stabiliser l’aura, pour la forme, le rayonnement… Elle favorise la luci-

dité d’esprit et la vivacité…. ».Ce survol des pouvoirs surnaturels attri-

bués à l’octaèdre et à l’octaèdre étoilé serait incomplet si n’était abordé le thème de la Merkabah (ou Merkavah) qui y occupe une place éminente.

Ce terme hébreu (qui signifie « char », avec une racine « chevaucher »), serait l’un des plus anciens thèmes de la mystique juive, selon lequel l’initié peut accéder par ce moyen à la contemplation du trône céleste. Le mouvement du New Age des années quatre-vingt-dix l’a repris à son compte au nom d’une prétendue propriété secrète de l’être humain à s’affranchir de la matérialité pour voyager dans l’espace et dans le temps.

Chez certains auteurs, la Merkabah désigne un « véhicule spirituel » ou « corps

de lumière » qui permettrait de voyager dans l’Univers et dans ses différentes dimensions, faculté qui serait connue depuis les Égyptiens.

Iconographiquement, la Merkabah est représentée sous la forme de deux pyramides s’in-terpénétrant, c’est-à-dire une stella octangula (autrement dit : un octaèdre étoilé).

On trouve en vente sur internet, sous ce nom, des octaèdres étoilés destinés à être portés en pendentifs et présentés comme « véhicule de lumière utilisé par les Maîtres pour se connecter dans les plans supérieurs ».

Nous voici donc rendus, comme on le voit, bien loin de la seule beauté de l’octaèdre étoilé qui a introduit notre propos.

Nous avons posé plus haut la question : qui oserait dès lors affirmer témérairement que tous les commanditaires de ces sculptures originales aient pu n’être guidés que par la seule motivation de l’achat purement esthétique d’un bel objet coûteux et par aucune autre consi-dération moins évidente ?

« Fluorines octaèdres » en vente sur internet

Pendentif Merkabah en vente sur internet

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À moins que le tailleur de pierre éclairé, qui ne leur aurait vendu que de la beauté, leur ait caché la symbolique qui s’y attachait tout en semant ici et là des graines de mystère pour les initiés présents et à venir : c’est ce que m’a suggéré un Compagnon du Devoir qui semblait en savoir plus qu’il ne souhaitait en dire… Il n’est pas interdit, dans un légitime souci de compréhension, de spéculer gratuitement.

Mais on doit bien s’y résigner humblement : le mystère qui nimbe ces sculptures, loin d’être levé, semble plutôt s’être épaissi.

Épaissi mais pas inutilement car la multiplicité des vocations possibles attribuées à l’oc-taèdre étoilé peut permettre à chacun d’y trouver l’explication de son choix.

Objectivement, nous soulignons ce qui nous paraît essentiel : si Platon, voilà déjà vingt-trois siècles, a mêlé Dieu aux polyèdres, l’octaèdre étoilé est, concrètement, très souvent présent aujourd’hui dans des édifices religieux ou liés à la religion ou reliés à des religieux.

Une des planches du traité de Wenzel Jamnitzer, Perspectiva Corporum Regularium (1568).

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Un patrimoine menacé mais un savoir-faire intact

Il est temps de redevenir rationaliste. Nous avons souligné, en introduction, les menaces qui pesaient sur le « petit patrimoine ». Elles pèsent également sur les octaèdres étoilés qui, déjà rares par nature, disparaissent peu à peu de notre paysage. Les causes en sont multiples.

Tout d’abord, la fragilité de leur fixation (par oxydation de l’axe métallique central) entraîne leur chute lors des chocs acciden-tels (heurts par des véhicules par exemple) ou des intempéries (tempête de vent) : le choc avec le sol provoque alors leur éclate-ment et les propriétaires ne les remplacent pas et suppriment même, par souci d’équi-libre visuel, l’autre élément de la paire.

Certains octaèdres étoilés, à la faveur de la vente de l’immeuble qu’ils ornent, sont vendus séparément, par appât du gain et souvent exportés (les britanniques se-raient très friands de ces sculpture qu’ils nommeraient « pierres de sorcière ») ; on mesure là la difficulté à opérer un recense-ment méthodique.

Le vol enfin et probablement « sur commande », preuve de l’intérêt que les octaèdres étoilés suscitent. L’affaire la plus retentissante en la matière date de 1994 et a été rapportée par le quotidien Sud-Ouest en 1996 sous le titre révélateur de « Razzia sur les polyèdres » : la Saintonge, une région où ces sculptures sont également présentes en grand nombre (partie du « croissant fertile » évoqué plus haut), avait été rudement touchée par ce fléau. Mais dans le Gers aussi, tout comme là, certains propriétaires ont été dépouillés.

On notera non sans intérêt – compte-tenu de ce qui précède sur les pouvoirs attribués aux octaèdres – les propos du journaliste qui rapportait ces vols : « Casse-têtes issus de la Renaissance, les polyèdres utilisés comme épis de faîtage ou éléments de décoration ont toujours intrigué. On leur prêtait autrefois des vertus magiques. Ils étaient censés protéger la maison… » Décidément…

Fort heureusement des hommes talentueux sont, encore aujourd’hui, en possession de ce savoir-faire merveilleux des tailleurs de pierre, Compagnons du Devoir ou non. Et le Gers a la chance d’en posséder au moins deux de grande qualité en la personne de François Dejeumont et de Jean-Jacques Odorico.

Le premier, auteur de réalisations époustouflantes en matière de polyèdres est d’ailleurs cité avec des louanges méritées dans l’ouvrage de Roger Le Masne et son atelier de Castelnau-Barbarens mérite le détour.

Le second a sculpté voilà une dizaine d’années un icosaèdre en remplacement de l’un des quatre qui, cachés sur le toit de la cathédrale d’Auch, se trouvent à la verticale des piliers de ce lieu sacré qu’est le transept, au centre duquel passe « l’axis mundi » et où se fait la connexion entre la Terre et le Ciel. Mais c’est là une autre histoire et celle d’un autre corps platonicien…

Grâce à eux et même si les octaèdres étoilés conservent une part de leur mystère, au moins est-on assuré qu’ils ne disparaîtront pas puisque des commandes ont – tout récemment encore – été passées à François Dejeumont à la suite de l’ébruitement de mes recherches.

Au demeurant, d’autres, ici ou là, sont en mesure d’en commercialiser, comme Gilles Faltrep, architecte à Planioles (Lot) qui confectionne des octaèdres étoilés modernes en

Orifice de fixation d’un octaèdre étoilé à cœur sphérique

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matériau composite ou des entreprises de taille de pierre comme Vermorel à Salles-la-Source (Aveyron) et Labrouche à Montendre (Charente-Maritime).

Il n’est donc pas si difficile que cela de se protéger des maléfices…

Un octaèdre étoilé doublement fractal (remarquable réalisation contemporaine F. Dejeumont)

Icosaèdre remplacé au sommet de la cathédrale d’Auch

Octaèdre étoilé moderne (en épi de faîtage), réalisation G. Faltrep

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Nous ne saurions conclure sans évoquer le chef-d’œuvre compagnonnique que consti-tue la confection d’un octaèdre étoilé évidé (le squelette, en quelque sorte) dont un exem-plaire (avec boule prisonnière sculptée à l’intérieur) est déposé au musée du Vieux Chinon (Indre-et-Loire) mais dont deux spécimens trônent, bien vivants, au sommet d’une maison d’habitation de Saint-Loup-de-Varennes (Saône-et-Loire).

Octaèdre étoilé évidé, musée du Vieux Chinon

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ANNEXE 1

BILAN DU RECENSEMENT DES OCTAÈDRES ÉTOILÉS

Sur les 10 départements constituant l’aire de diffusion du quotidien régional La Dépêche du Midi (soit 1/10ème du territoire national) en nombre de sites comportant un ou plusieurs octaèdres étoilés :

ARIÈGE 0 AUDE 0TARN-ET-GARONNE 0AVEYRON 1 (Villefranche-de-Rouergue)HAUTE-GARONNE 1 (Toulouse)TARN 1 (Villeneuve-sur-Vère)HAUTES-PYRÉNÉES 2 (Trie-sur-Baïse et Lalanne-Trie)LOT-ET-GARONNE 2 (Castillonès et Penne-d’Agenais)LOT 5 (Boissières, Beduer, Gramat, Cazals et Gourdonnais)GERS 28 (voir détail en annexe 2)— —TOTAL 40 (dont 70% dans le Gers)

Nota : recensement ayant porté sur la période du 16 octobre 2010 au 12 août 2013

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ANNEXE 2

BILAN DU RECENSEMENT DES OCTAÈDRES ÉTOILÉSDANS LE SEUL DÉPARTEMENT DU GERS

(par commune concernée)

Partie nord du département

Lectoure 2 sites (2 + 1 octaèdres étoilés)Gimont 1 site (4)La Romieu 1 site (2, de très grande taille)Pouy Roquelaure 1 site (2)Castera Lectourois 1 site (2)

soit 6 sites relativement regroupés géographiquement autour de La Romieu.

Partie sud du département

Tillac 1 site (2)Estampes 2 sites (2+2)Bazugues 1 site (1, l’autre ayant été dérobé))Laas 2 sites (2 + 2)Laguian-Mazous 1 site (1)Miélan 3 sites (2 + 2 + 2)Malabat 2 sites (2 + 2)Troncens 1 site (2, sur piliers signés et datés au XIXe par le tailleur de pierre)

soit 13 sites relativement regroupés géographiquement autour de Miélan, auxquels il faut rajouter, compris dans la même aire mais situés dans le département voisin des Hautes-Pyrénées, 2 sites (1 à Trie-sur-Baïse avec 2 octaèdres étoilés et 1 site à Lalanne-Trie tout proche, avec 2 octaèdres étoilés sur les piliers d’entrée du cimetière).

Partie sud-ouest du département

Saint Germé 1 site (2)Beaumarchès 1 site (2)Barcelonne-du-Gers 1 site (2)

soit 3 sites relativement proches alignés en bordure de l’axe routier Marciac/Aire-sur-l’Adour, avec, au-delà et non loin, un site dans le département voisin des Landes (non étudié), à Cazères-sur-l’Adour (1 octaèdre étoilé sur le puits public au centre du village).

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Autres localisations dans le Gers, non regroupés

Mirande 2 sites (1 + 2, ces derniers en provenance de l’autre site, un ancien établissement religieux)Saint Sauvy 1 site (1, coiffant un puits privé)Auch 2 sites (2 contemporains, réalisés par un Compagnon du Devoir tailleur de pierre, + 2 dans la cathédrale, au sommet d’un retable, avec datation possible au XIXe)Castelnau-Barbarens 1 site (2, contemporains, chez le tailleur de pierre François Dejeumont)

soit 6 sites dispersés, sans enseignement à tirer géographiquement.

Total Gers : 28 sites (+ 3 à proximité dans des départements limitrophes pouvant leur être rattachés géographiquement).

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Une des planches du traité de Wenzel Jamnitzer, Perspectiva Corporum Regularium (1568).

Cette étude d’Henri Calhiol est téléchargeable sur le site www.compagnons.info