les notes du pèlerin, n° 24-25

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Les notes du pèlerin n° 22 & 23 - juillet 2013 - 1 n° 24 & 25 - juillet 2014 Vers 1970, les populations de faucon pèlerin s’étaient effondrées partout dans le monde au point que l’ex- tinction totale de l’espèce était un scénario envisagé par beaucoup. En France, le pèlerin avait disparu de toute la moitié nord-ouest de l’hexagone. Les populations florissantes de Normandie, de la vallée de Seine et de Bretagne étaient éteintes, celles des massifs montagneux des Vosges, du Jura, des Alpes, du Massif central et des Pyrénées étaient réduites à quelques dizaines de couples au taux de reproduction quasi nul. Les quelques couples nicheurs de plaines n’étaient plus qu’un lointain souvenir dont on pouvait même douter de la réalité historique. Cette situation catastrophique a heureu- sement déclenché la réaction salutaire d’ornithologues passionnés qui a abouti à la protection légale des rapaces et à l’interdiction des pesticides organochlorés, facteur prédominant de l’effondrement constaté. Qui donc au début des années soixante-dix aurait pu sérieusement penser que le pèlerin, ce symbole de la Nature sauvage, regagnerait tous ses anciens territoires naturels et occuperait même les grandes aggloméra- tions urbaines ? Aujourd’hui, le nord-ouest de la France est de nouveau occupé, peut-être même avec de plus fortes densités qu’avant la période DDT. Pratiquement toutes les villes disposant de bâtiments adéquats sont colonisées par notre oiseau mythique, même la capitale s’enorgueillit de la présence de plusieurs couples. Mais ne nous laissons pas endormir par cette situation enthousiasmante. À l’est, dans ses anciens points forts - Vosges, Jura et Alpes du Nord - la situation du faucon pèlerin se dégrade du fait de facteurs naturels, contre lesquels il n’y a pas à s’insurger - je veux parler de l’expansion du grand-duc - mais aussi du fait de facteurs humains de plus en plus prégnants – activités de plein air, tourisme « vert », escalade, « vol libre », photographie animalière... Par ailleurs, alors que la majorité des Français est largement favorable au maintien et au retour de certaines espèces emblématiques de la faune sauvage, on observe les actions rétrogrades et persistantes de certains lobbies qui s’efforcent d’obtenir le déclassement de nombreuses espèces et sites protégés, pour la défense de quelques intérêts minoritaires. Restons donc vigilants, aucun acquis n’est définitif s’il n’est pas défendu, bec et ongles, comme il se doit. René-Jean Monneret Conservation Nouveaux aménagements 2 Arleux, Carcassonne 2 Castelnaudary, Toul 2 Paris 3 Gennevilliers, Saintes, Deux-Sèvres 4 Gers 5 Lyon 6 Les pèlerins sur sites artificiels 7 Bilan national du suivi 2013 7 Nidification insolite en baie de Morlaix 8 Sauvetages en Haute-Vienne 9 Le faucon pèlerin en milieu naturel 10 Bilan national du suivi 2013 10 Première reproduction en Pays de la Loire 17 Evolution bourguignonne 18 Pèlerin et grand corbeau 18 Sauvetage en Aveyron 18 Sensibilisation Yaca & Yaco 19 Outils de sensibilisation 21 Bibliographie Identification individuelle 22 Précipitations et mortalité 22 Nichoirs et immigration 22 Aérodynamique d’un piqué 23 Peregrines of the world 23 Urban Peregrines 24

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Les notes du Pèlerin, n° 24-25 - juillet 2014

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Les notes du pèlerin n° 22 & 23 - juillet 2013 - 1

n° 24 & 25 - juillet 2014

Vers 1970, les populations de faucon pèlerin s’étaient effondrées partout dans le monde au point que l’ex-tinction totale de l’espèce était un scénario envisagé par beaucoup. En France, le pèlerin avait disparu de toute la moitié nord-ouest de l’hexagone. Les populations florissantes de Normandie, de la vallée de Seine et de Bretagne étaient éteintes, celles des massifs montagneux des Vosges, du Jura, des Alpes, du Massif central et des Pyrénées étaient réduites à quelques dizaines de couples au taux de reproduction quasi nul. Les quelques couples nicheurs de plaines n’étaient plus qu’un lointain souvenir dont on pouvait même douter de la réalité historique. Cette situation catastrophique a heureu-sement déclenché la réaction salutaire d’ornithologues passionnés qui a abouti à la protection légale des rapaces et à l’interdiction des pesticides organochlorés, facteur prédominant de l’effondrement constaté.Qui donc au début des années soixante-dix aurait pu sérieusement penser que le pèlerin, ce symbole de la Nature sauvage, regagnerait tous ses anciens territoires naturels et occuperait même les grandes aggloméra-tions urbaines ?Aujourd’hui, le nord-ouest de la France est de nouveau occupé, peut-être même avec de plus fortes densités qu’avant la période DDT. Pratiquement toutes les villes disposant de bâtiments adéquats sont colonisées par notre oiseau mythique, même la capitale s’enorgueillit de la présence de plusieurs couples.Mais ne nous laissons pas endormir par cette situation enthousiasmante. À l’est, dans ses anciens points forts - Vosges, Jura et Alpes du Nord - la situation du faucon pèlerin se dégrade du fait de facteurs naturels, contre lesquels il n’y a pas à s’insurger - je veux parler de l’expansion du grand-duc - mais aussi du fait de facteurs humains de plus en plus prégnants – activités de plein air, tourisme « vert », escalade, « vol libre », photographie animalière... Par ailleurs, alors que la majorité des Français est largement favorable au maintien et au retour de certaines espèces emblématiques de la faune sauvage, on observe les actions rétrogrades et persistantes de certains lobbies qui s’efforcent d’obtenir le déclassement de nombreuses espèces et sites protégés, pour la défense de quelques intérêts minoritaires.Restons donc vigilants, aucun acquis n’est définitif s’il n’est pas défendu, bec et ongles, comme il se doit.

René-Jean Monneret

Conservation Nouveaux aménagements 2

Arleux, Carcassonne 2Castelnaudary, Toul 2

Paris 3Gennevilliers, Saintes, Deux-Sèvres 4

Gers 5Lyon 6

Les pèlerins sur sites artificiels 7Bilan national du suivi 2013 7

Nidification insolite en baie de Morlaix 8Sauvetages en Haute-Vienne 9

Le faucon pèlerin en milieu naturel 10Bilan national du suivi 2013 10

Première reproduction en Pays de la Loire 17Evolution bourguignonne 18Pèlerin et grand corbeau 18

Sauvetage en Aveyron 18

SensibilisationYaca & Yaco 19

Outils de sensibilisation 21

BibliographieIdentification individuelle 22

Précipitations et mortalité 22Nichoirs et immigration 22

Aérodynamique d’un piqué 23Peregrines of the world 23

Urban Peregrines 24

- Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - LPO Mission rapaces 2

ConservationNouveaux aménagements

Un nichoir à Arleux (Nord)

Le 30 août 2013, une délégation de la LPO Nord menée par Grégory Smellinckx, Roger et Virginie Machin, Yannick Hoffmann s’est rendue sur les silos d’Arleux à l’invitation de M. Sallio Didier, responsable du site de la société Unéal.Cette visite avait pour but la pose d’un nichoir à faucons pèlerins. La présence sur les lieux de ce rapace est avérée par le grand nombre de carcasses de pigeons domestiques décapités, trouvés sur les toits de la structure. Quoi de mieux que de réguler une espèce abondante, qui risque de poser des problèmes de contamination des récoltes, en favorisant l’implantation de son prédateur naturel ?

• LPO Info Nord n°4 • octobre 2013 •

Une première : un nichoir à pèlerin dans l’Aude...

Suite aux observations répétées de faucons pèlerins en période d’hivernage en ville de Carcassonne, un accord a été obtenu des services de la Cité pour l’installation d’un nichoir dans une tour tranquille de l’enceinte. C’est désormais chose faite, et nous n’avons plus qu’à at-tendre l’arrivée du rapace prestigieux dans les murs de la non moins prestigieuse cité médiévale. Cette opération poursuit un double but : conforter l’espèce dans sa conquête du milieu urbain et présenter une mesure palliative, peu coûteuse, au difficile règlement du problème de la pro-lifération des pigeons féraux entraînant nuisances urbaines et agricoles.

• LPO Aude • L’Oiseau magazine n°111 •

... puis un deuxième

Un second nichoir à pèlerins a été instal-lé fin décembre 2013 dans l’Aude, cette fois à Castelnaudary (sur la collégiale) par les bons soins des services tech-

niques de la ville. Un oiseau a été vu juste le lendemain, en chasse sur pigeons.

• Christian Riols • LPO Aude [email protected]

Un nichoir sur la cathédraleSaint-Etienne à Toul

Depuis 2008, le faucon pèlerin est connu comme hivernant sur la cathédrale Saint-Etienne de Toul. En 2012 et 2013, des individus des deux sexes ont été vus régulièrement en période de nidification, sans preuve de reproduction. Plus récemment, une femelle adulte a stationné d’octobre 2013 à la mi-juin 2014, sans trouver de partenaire en âge de se re-produire (passage d’au moins

deux mâles immatures en période de reproduction).En novembre 2013, une visite détaillée de l’édifice avait clairement montré un potentiel favorable pour qu’un couple se cantonne et se reproduise sur place.

Toutefois en l’état, cette capacité d’accueil pouvait être limitée par l’absence d’un substrat adéquat pour la création de l’aire. Sur ses aires naturelles, le faucon pèlerin creuse une petite dépression dans le sol (terre, graviers, sable, végétaux) pour y pondre ses œufs. Après réflexion, la mise en place d’une plateforme bien placée, contenant un substrat adapté à l’espèce, permettra peut-être de combler ce manque en fournissant un support adéquat à la nidification de l’espèce. En novembre 2013, une convention a été signée entre la mu-nicipalité de Toul, LOANA et la LPO Meurthe-et-Moselle. Dans la foulée, le nichoir (large bac en bois rempli de gravillons-coquilles d’huîtres concas-sées) a été mis en place bien à l’abri, dans une des tours de la cathédrale.

Installation à Arleux - photo : Yannick Hoffmann ©

Vue depuis l’intérieur du nichoir - photo : Grégory Smellinckx ©

Installation à Carcassonne - photo : Angèle Kemp ©

Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

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On croise les doigts pour que nos pèlerins urbains ap-précient ce nouvel aménagement.Nos remerciements vont à tous ceux qui ont participé à ce projet : la mu-nicipalité de Toul pour leur soutien et leur réactivité vis-à-vis de ce projet et plus particuliè-rement, Monsieur le Maire, Monsieur Greu responsable des services techniques, Wilfrid Thomas Monsieur « pèlerin » de Toul pour son enthousiasme com-municatif et son suivi assidu sur la cathédrale, la LPO Meurthe-et-Moselle et plus spéciale-ment son président Jean-Yves Moitrot et Gérard Jouaville. Et bien évidemment, Patrick Behr, référent pèlerin en milieu urbain pour ses conseils avisés. Sans oublier, Alain Fortier pour la construction de la plateforme et l’association l’Atelier Vert pour son partage d’expérience sur l’aménagement réalisé.

• Nicolas Patier - LOANA & Jean-Yves Moitrot • coordination

LPO Lorraine •

Un nichoirpour les pèlerinsdu 13e arrondissement de Paris

Il est une certitude, le faucon pèlerin colonise la capitale !En mars 2013, alors que le célèbre* couple de faucons pèlerins du 15e arrondissement s’apprêtait à entamer sa repro-duction sur la cheminée de la centrale CPCU de Beaugrenelle, un autre couple était repéré, par des bénévoles de la LPO et du CORIF, dans le quartier des Olympiades du 13e arrondis-

sement de Paris. En réalité, un ou deux individus avaient déjà été remarqués dans le secteur dès 2009. Mais, cette année, les oiseaux semblaient davan-tage cantonnés, des parades ont même été observées. Sans aucun doute, les tours du quartier, tantôt la tour Tokyo, tantôt la tour Mexico, plaisent aux faucons. Il faut dire qu’elles culminent à plus de 100 mètres de haut et constituent donc des perchoirs idéals pour les faucons.Si l’espèce s’installe de plus en plus en ville, profitant d’édifices élevés pour nicher, des amé-nagements sont généralement nécessaires pour permettre aux oiseaux de se reproduire avec succès.Dès l’été, la LPO Mission ra-paces a donc réuni les bénévoles impliqués dans le suivi des pèlerins afin d’identifier les sites favo-rables. Des démarches ont ensuite été engagées auprès des propriétaires des tours choi-sies. La Mairie de Paris, par le biais de Paris Habitat a aus-sitôt accepté le projet pour la tour Anvers.

Dans la foulée, la Mission rapaces a sollicité Frédéric Pezet, un bénévole de LPO Ile-de-France qui a ac-cepté de construire un nichoir.Ce dernier a été posé courant décembre sur la terrasse de la tour Anvers. Hélas, en 2014, seul un indi-vidu était présent sur le site. Espé-

rons qu’un couple se reconsti-tue et niche rapidement.D’autres démarches ont égale-ment été engagées pour tenter d’installer un second nichoir sur la tour Sapporo. Elles n’ont pas abouti.La LPO Mission rapaces tient à remercier les bénévoles Danièle Monier, Frédéric Pezet, Frédéric Malher, Yves Gestraud et Pierre Delbove pour leur mobilisation dans ce projet. Elle remercie également Paris Habitat et la Mairie de Paris pour avoir ac-cepté l’installation de ce nichoir.

• Fabienne David •• LPO Mission rapaces •[email protected]

* suivi par caméra : http://rapaces.lpo.fr/faucon-pelerin/suivi-par-ca-mera

Plateforme à Toul - photo : Patrick Behr ©

Nichoir avec vue sur la Bibliothèque nationale de France - photo : Fabienne David ©

- Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - LPO Mission rapaces 4

Un autre à Gennevilliers (Hauts-de-Seine)

Du haut de la tour de la mairie de Gen-nevilliers, haute de 95 mètres, la vue sur Paris et l’Ouest parisien est exception-nelle. Quelques kilomètres seulement séparent l’édifice du quartier de la Dé-fense. Un faucon pèlerin, probablement cet individu encore cantonné au quartier d’affaires à moins qu’il s’agisse d’oi-seaux de passage, l’a d’ailleurs repéré puisque quelques restes et carcasses de proies ont été repérés sur la terrasse de la tour de la mairie par l’animateur environnement de la ville. C’est dans ce contexte, et à l’initiative de la ville et du groupe local LPO Gennevilliers que l’idée d’installer un nichoir à faucon pèlerin a germé. Fort de son expertise, la LPO Mission rapaces a été associée à la démarche. Le nichoir a été construit par l’équipe de la menuiserie de la maison de l’apprentissage de Gennevilliers durant l’hiver 2013-2014 ; le service technique de la ville a réalisé l’armature métallique nécessaire à la fixation du nichoir et le service des espaces verts

s’est chargé d’acheminer le nichoir et le substrat sur le toit. Le nichoir a finalement été posé sur le toit de la mairie début mars. A suivre.

• Fabienne David •• LPO Mission rapaces •[email protected]

Un nichoir à Saintes (Charente-Maritime)

Depuis plusieurs années, la présence du faucon pèlerin est régulière d’octobre à mars sur la ville de Saintes. La LPO Cha-rente-Maritime travaille avec la commune autour de la gestion environnementale des espaces verts avec la création d’un refuge LPO collectivités en 2012.Une visite des monuments historiques avec la commune a permis de déterminer le clocher le plus fréquenté avec la présence

de pelotes de réjections et de nombreux cadavres d’oiseaux (pigeon semi-domestique et étourneau sansonnet). Suite à plusieurs ren-contres avec l’équipe municipale, un nichoir construit par les ser-vices techniques pour favoriser l’installation de cette espèce a été installé en janvier 2014 sur la cathédrale Saint-Pierre. Affaire à suivre.

• Fabien Mercier • LPO Charente-Maritime •

[email protected]

Un nichoir dans une cimenterie en Deux-Sèvres

Un nichoir à faucon pèlerin a été installé sur un des silos de la cimenterie Calcia à Airvault (Deux-Sèvres, 79), avec l’aide du Groupe ornithologique des Deux-Sèvres (GODS). Devant l’abondance de pigeons biset domestiques et en se basant sur l’expé-rience d’un autre site (Villiers-au-Bouin, 37), la cimenterie a contacté le GODS dans le but de tenter d’attirer un couple nicheur sur ces infrastructures. Après

Installation sur le toit de la mairie de Gennevilliers - photo : Frédéric Thouin ©

Nichoir fixé - photo : Alain Cléty ©

Nichoir - photo : ville de Saintes ©

Cathédrale Saint-Pierre - photo : ville de Saintes ©

Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

LPO Mission rapaces - Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - 5

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une étude des potentiali-tés du site pour l’espèce, il a été décidé d’installer un nichoir qui a été fa-briqué par les bénévoles de l’association. Il a été installé au sommet du plus haut silo de stoc-kage (plus de 30 mètres) par Calcia et le GODS, le 5 mars 2014. Le département des Deux-Sèvres n’accueille actuellement qu’un unique couple de faucons pèlerins nicheur, sur une infras-tructure électrique à quelques kilomètres de là. Des couples ou des immatures stationnent cependant de manière régulière sur certains secteurs, laissant espérer dans les années à venir de nouvelles installations…

• Laurence Hizette • GODS• [email protected]

Et deux nichoirs dans le Gers

La commune de Samatan a sollicité le Groupe ornitholo-gique gersois (GOG) sur un projet d’implantation spontanée de faucons pèlerins sur la ville, afin de réduire la po-pulation de pigeons. De nombreux pigeons sont en effet installés à demeure sur plusieurs édifices et entraînent des nuisances, notam-ment leurs déjections corrosives (dégrada-tions des pierres et toits, dérangements des passants, etc.).Le projet serait non pas d’introduire un couple de faucons pè-lerins, particulièrement redoutés par les pi-geons, mais de faciliter leur implantation en

y installant un ou deux nichoirs dans des endroits précis sur les parties supérieures de hauts bâtiments, comme le clocher de l’église ou le lycée professionnel Clément Ader. Le projet visait donc à identifier un ou des sites jugés favorables et à installer un ou des nichoirs pour attirer l’espèce, cantonner et permettre la reproduction d’un couple.Au-delà du simple objectif d’ef-farouchement et de prédation des pigeons, ce projet pourrait permettre de fixer un éventuel couple de faucons pèlerins sur le département, où l’espèce est régulièrement observée en migration, en hivernage et en es-

tive, exploitant les ressources alimentaires disponibles. Si, depuis plu-sieurs années, l’espèce fréquente volontiers les milieux urbains, sa nidification sur un bâtiment reste encore un fait exceptionnel. Ne construi-sant pas de nid, sa nidification en ville nécessite un aménage-ment et sera donc favorisée par la pose d’un nichoir adapté au site. L’aménagement de sites artificiels constitue donc une réelle alternative à la préserva-tion de l’espèce, tout particuliè-rement dans le Gers.

Enfin,faire découvrir cette espèce au grand public donnerait par ailleurs une envergure pédagogique supplé-mentaire au projet. Accueillir un rapace si prestigieux en ville permettrait de sensi-biliser les habitants de Samatan et des com-munes environnantes à la nature en ville et de favoriser la cohabita-tion entre l’homme et la nature.Ce projet présentait donc un triple avan-tage :- participer à la dimi-nution des populations de pigeons urbains et aux désagréments

Nichoir au sommet de la cimenterie - photo : Etienne Debenest ©

Cimenterie - photo : Etienne Debenest ©

Installation dans le Gers - photo : coopérative Val de Gascogne ©

- Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - LPO Mission rapaces 6

occasionnés ;- permettre à la population de faucon pèlerin de consolider ses effectifs et de s’implanter dans une zone où, a priori, le faucon n’a pas ou peu de sites de nidification ;- constituer un support d’information et de sensibilisation pour le grand public sur l’espèce et la nature en général.Après un diagnostic à l’échelle de la commune et plusieurs rencontres avec des propriétaires ou gestionnaires de sites favorables, seul un site d’exploita-tion de la coopérative Val de Gascogne sur la com-mune de Lombez semblait conve-nir. Un nichoir, construit par les services tech-niques de la mairie de Sa-matan, a été installé au cours de l’hiver 2013-2014 sur un des silos du site, en présence de représentants de la coopé-rative, de la municipalité de Samatan et du GOG.En lien avec ce projet, plusieurs actions pédagogiques et de sensibilisation ont été menées.En 2013, un représentant du GOG est intervenu au collège de Samatan auprès des quatre classes de 6e en mars et en avril pour sensibiliser les élèves au faucon pèlerin et aux oiseaux de manière générale. L’école primaire s’est égale-

ment manifestée et trois classes de CM1 et CM2 ont bénéficié d’une intervention du GOG fin mars.En 2014, dans le cadre de la semaine verte du foyer rural de Samatan, le GOG et Nature Midi-Pyrénées se sont associés pour sensibiliser le grand public aux rapaces du département et de la région. Ainsi, une exposition itinérante « Agir pour les rapaces » s’est tenue du 14 au 30 mars à la médiathèque de Samatan. En parallèle, trois classes de primaire, du CM1 au CM2, ont été accueillies les 19 et 20 mars dans la médiathèque afin

de leur faire découvrir l’exposition et les rapaces du département.A l’occasion du vernissage de cette exposition, le 21 mars, les partenaires que sont la coopérative agricole Val de Gascogne, la mairie, le foyer rural et la médiathèque de Samatan, l’associa-tion Nature Midi-Pyrénées et le GOG se sont impliqués dans la protection des rapaces en tant que signataires de la charte « Agir ensemble pour les rapaces ». Un engagement issu d’une démarche qui acquiesce la préoccupa-tion de la coopérative et de la com-

mune à vouloir réguler naturellement les populations de pigeons à l’aide du faucon pèlerin. En suivant, en soirée, une projection de films suivie d’un débat a réuni 70 à 80 personnes curieuses de la vie des rapaces et qui ont discuté avec nos experts locaux, Jean Bugnicourt, Hermann Heinzel et Didier Villate.Suite à cette première expérimenta-tion sur les communes de Samatan et Lombez, la coopérative Val de Gascogne a sollicité de nouveau le GOG pour un projet similaire sur un autre site d’ex-ploitation situé sur la commune de Sainte-Christie. Au cours du printemps, un nichoir a donc été confectionné par les jeunes de l’IME Mathalin dans le cadre de leur cursus pédagogique. Ce nichoir a été remis le 4 juillet 2014 à la coopérative pour sa future installation sur un des bâtiments du site.

• Mathieu Orth • GOG [email protected]

Un nouveau nichoir à Lyon

Un quatrième nichoir à faucon pèlerin a été posé le 14 mars sur la tour métal-lique de Fourvière. Cette installation a été rendue possible grâce à l’accord de TDF, le propriétaire de la tour qui est un relais radiotélévision, et grâce à deux grimpeurs professionnels, des as de la voltige, aidés par notre référent faucon pèlerin Jean-Pascal Faverjon. Ce dernier avait repéré depuis plusieurs mois une fréquentation assidue de cette tour par des faucons pèlerins. C’est en effet un poste d’observation idéal pour la chasse, car on domine de ce belvédère l’ensemble de l’agglomération lyonnaise.

photo : coopérative Val de Gascogne © Signature de la charte - photo : coopérative Val de Gascogne ©

Nichoir construit par les jeunes de l’IME Mathalin - photo : coopérative Val de Gascogne ©

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En termes d’information, cette opération a été relayée par France 3 Rhône-Alpes. Il ne nous reste plus qu’à mettre un cierge à la basilique de Four-vière toute proche du site pour qu’un couple de pèlerins vienne s’installer dans ce nichoir flam-bant neuf.

• LPO Rhône • L’Oiseau magazine n°115 • été 2014 •

Les pèlerins sur sites artificiels

Bilan du suivi 2013en milieu anthropique

En 2013, 29 couples nicheurs (dont 28 suivis) et neuf couples non nicheurs ont été recen-sés sur des sites anthropiques (hors pylônes THT). C’est plus qu’en 2012 mais sensiblement semblable à 2011. Toutefois, ces données sont à considérer comme des minima puisque toutes les données n’ont vrai-semblablement pas été com-muniquées à la coordination nationale ; certains couples ou sites ne sont par ailleurs plus suivis. Ce bilan n’est donc pas exhaustif mais il confirme néan-moins que le faucon pèlerin continue lentement à coloniser de nouveaux sites anthropiques chaque année.Au total, pour l’année 2013, parmi les 29 couples nicheurs, 21 étaient des couples produc-teurs. Ils ont mené 56 jeunes à l’envol (soit sept jeunes de plus qu’en 2012 !). Le succès reproducteur s’élève à 1,93, le taux d’envol à 2,67 alors que les taux d’échec et de reproduc-tion atteignent respectivement 25 % et 75 %. L’année 2013 est meilleure que 2012.Dans le détail, le bilan 2013 se décompose comme suit :- six nichées à quatre jeunes à

l’envol. Il s’agit des sites de Vé-nissieux (tour HBZ), Strasbourg (tour de chimie), Schiltigheim (cheminée de brasserie), Saint-Nicolas de Port (basilique), Saint-Laurent-Nouan (centrale nucléaire) et de Lille (église Sacré-Cœur) ;- six nichées à trois jeunes à l’envol. Il s’agit des sites de Saint-Avold (site non divulgué), Villefranche-de-Rouergue (collé-giale), Strasbourg (silo du port de Rhin), Paris (centrale ther-mique), Morlaix (château) et de Loon-Plage (site industriel) ;- cinq nichées à deux jeunes à l’envol. Il s’agit des sites d’Albi (verrerie), Altkirch (cimenterie), Strasbourg (silo du port du Rhin, 2e site), Vitry-sur-Seine (centrale thermique) et d’un site dans les Deux-Sèvres ;- quatre nichées à un jeune à l’envol. Il s’agit des sites d’Albi (cathédrale), Dunkerque (site industriel), Nancy (cathédrale) et d’Oricourt (château) ;- sept échecs. Il s’agit des sites de Thionville (cimenterie), Feyzin (raffinerie), Grand Synthe (site industriel), La Maxe (cen-trale électrique), Marckolscheim (tour de télécommunication), Nogent-sur-Seine (centrale

nucléaire) et Pont-à-Mousson (abbaye) ;- un couple nicheur dont le manque de suivi n’a pas permis d’identifier une réus-site ou un échec. Il s’agit de l’église Saint-Jacques de Lunéville.A cela, s’ajoutent les couples non repro-ducteurs installés sur les sites de Boussois (site industriel), Brive-la-Gaillarde (église), Hornaing (centrale électrique), Limoges (cathédrale), Lyon (tour Part-Dieu et tour métallique de Fourvière), Reichstett (raffinerie), Saint-

Juéry (usine) et Ungersheim (château d’eau).Parmi les faits marquants de l’année 2013, nous retiendrons entre autre :- la nidification insolite sur le château du Taureau en baie de Morlaix (cf. page 17) ;- la première reproduction réus-sie du pèlerin à Paris après plus d’un siècle d’absence ;- la nidification de trois couples dans la zone industrielle de Dunkerque sur des sites distants de quelques kilomètres ;- la première reproduction dans le nichoir installé en décembre 2012 sur la cimenterie de Thionville ; - la première tentative de reproduction sur l’abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson après 12 ans de présence hiver-nale et le double échec (deux pontes déposées) ;- la nidification réussie du couple de la basilique de Nancy après une première ponte aban-donnée suite à des travaux sur les Grands Moulins Vilgrains ;- l’envol de jeunes (n=4) pour la première fois depuis 2010, grâce à une plateforme installée durant l’hiver précédent sur la

Installation sur la tour métallique - photo : LPO Rhône ©

- Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - LPO Mission rapaces 8

basilique Saint-Nicolas-de-Port ;- l’envol de deux jeunes nés dans une bouche d’aération d’un silo à grains à Strasbourg ;- l’envol de quatre jeunes issus d’une vraisemblable ponte de remplacement déposée par le couple dans le nichoir de la tour de chimie après avoir tenté de nicher dans un nid de corneilles sur l’antenne de France 3 à Strasbourg ;- l’abandon de plusieurs sites dont ceux notamment de Belleville-sur-Loire (centrale nucléaire), d’Autretot (château d’eau), etc. ;- l’abandon des sites du Bugey (cen-trale nucléaire) et Rochefort-sur-Nenon (cimenterie), les couples étant retournés sur des sites naturels proches ;- l’absence encore de nidification à Bor-deaux, Toulouse, etc. malgré la présence d’oiseaux depuis plusieurs années ;- etc.A noter également qu’au moins 17 ni-choirs ont été occupés par des couples nicheurs. 36 jeunes ont pris leur envol d’un nichoir, soit un succès de reproduc-tion de 2,12 et un taux d’envol de 2,77.

Le pèlerin confirme aussi son inté-rêt pour les pylônes THT. Ainsi, pour l’année 2013, 14 couples nicheurs et un couple non nicheur ont été recen-sés, auxquels s’ajoutent trois couples qui n’ont pas niché ou ont échoué leur reproduction. Installés dans des nids de corvidés, les pèlerins sont fortement soumis aux aléas climatiques. Ils sont aussi chahutés par les corneilles. Au final, le bilan est très mauvais : seuls quatre couples ont produit un total de cinq jeunes à l’envol. Ces derniers ont niché sur des pylônes situés dans les dé-partements de la Meuse, de la Moselle, de la Meurthe-et-Moselle et du Bas-Rhin. Les autres couples étaient situés dans les départements de Meurthe-et-Moselle, Moselle, Meuse, Nord, Aube, Bas-Rhin et Yvelines.Pour palier ces échecs quasi-systéma-tiques, certaines structures installent des nichoirs sur des pylônes. Au moins un cas en Lorraine a donné des résultats concluants en 2014 avec trois jeunes à l’envol.En hivernage, le faucon pèlerin fréquente aussi bon nombre de sites anthropiques.

Au moins 48 individus cantonnés ont été repérés sur des sites anthropiques durant l’hiver 2012-2013 (hors pylônes THT), à Dijon, Auxerre, Grenoble, Bel-fort, Erstein, Kehl, Benfeld, La Défense, Paris, Toulouse, Saint-Aman… Sur pylônes, au moins huit individus canton-nés ont été repérés principalement dans le Bas-Rhin mais aussi dans le Rhône.Le nombre croissant et la diversité des sites fréquentés par le faucon pèlerin tant en hivernage qu’en période de reproduction rendent les prospections et le suivi de plus en plus complexes. Nous tenons donc à remercier grandement les nombreux, fidèles ou nouveaux observa-teurs impliqués dans le suivi de l’espèce en milieu anthropique pour le travail remarquable réalisé chaque année. Nous remercions l’ensemble des coor-dinateurs et observateurs (que nous ne pouvons, hélas, pas citer individuel-lement) sans qui ce bilan ne pourrait exister. Les données de 2014 sont d’ores et déjà les bienvenues !

• Fabienne David • • LPO Mission rapaces

Le seigneur du château

En 2013, pour nicher au cœur de la baie de Morlaix, le faucon pèlerin a choisi de s’installer au château du Taureau.Les derniers faucons pèlerins ont disparu des falaises bretonnes dans les années 1960. Des individus originaires de Scandi-navie et des îles Britanniques ont prolon-gé leur hivernage sur les côtes et niché à partir de 1997. En 2012, on a compté 30 couples qui ont produit une quarantaine de poussins. Ils se répartissent de Cancale à Belle-Île, plus de la moitié ayant choisi le Finistère. Ainsi donc, en une quinzaine d’années, le faucon pèlerin a opéré un retour fulgurant. On constate même qu’il commence à connaître une sorte de crise du logement qui l’amène à occuper des sites proches les uns des autres (jusqu’à 1,8 kilomètre en presqu’île de Crozon) ou, depuis peu, des grandes carrières à l’intérieur. La place manque et les jeunes couples qui s’installent deviennent moins difficiles. On imagine qu’ils investiront bientôt, comme ailleurs, de grands mo-numents urbains.

Un monument historiqueQuand, le 13 mai, Yann Jacob, le respon-sable de la réserve ornithologique de la baie de Morlaix a vu trois poussins de faucon en duvet au pied du château du Taureau, il n’en croyait pas ses yeux. À quatre mètres à peine au-dessus du ni-veau des hautes mers, la situation du nid n’est pas banale. Mais, de toute évidence, le couple apprécie la haute muraille du XVIe siècle qui vaut bien une falaise met-tant le nid à l’abri des vents dominants et qui offre de magnifiques perchoirs sur les pierres en saillie. Comment ne pas s’émerveiller devant l’étonnante capa-cité d’adaptation du faucon pèlerin qui cherchait sans doute à se tenir à distance du couple déjà installé dans de « vraies » falaises à une dizaine de kilomètres à l’est !

Un moment historiqueCette installation marquera une date dans l’histoire de la protection de la nature en Bretagne. La réserve de la baie de Morlaix a été créée en 1962 et est devenue au fil des ans un sanctuaire pour les sternes. La sterne de Dougall, l’oiseau de mer le plus rare d’Europe, y trouva pendant de longues années et grâce à la persévérance d’Even de Kergariou, de Michel Querné et de Bretagne Vivante, l’unique site français où se reproduire. Mais, depuis quelques années, les faucons pèlerins devenaient de plus en plus présents et provoquaient l’échec de la nidification des sternes, non par

Chacun son perchoir - photo : F. de Beaulieu ©

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le nombre d’oiseaux mangés, mais par leur seule présence qui stressait toute la colonie de l’île aux Dames. Fort heureusement, Bretagne Vivante avait engagé en 2005 un programme « Life Dou-gall » de cinq ans soutenu par l’Europe, l’État et des collectivi-tés. Grâce à quoi, le vieux réseau des réserves favorables avait pu être amélioré, dératisé, protégé. Grâce à quoi aussi, en 2012, près de 40 couples de sternes de Dou-gall ont réussi à se reproduire avec succès sur l’île aux Moutons (archipel des Glénan) et à la Colombière (Saint-Jacut-de-la-Mer). On le voit, le patrimoine naturel est un patrimoine vivant et « protéger » un verbe actif. La baie de Morlaix a peut-être perdu ses sternes, mais elle accueille 10 espèces d’oiseaux nicheurs et, désormais, un nouveau seigneur pour le château du Taureau.

Une protection partagéeLes poussins de faucon pèlerin nés début mai sont restés six se-maines au nid. Pendant cette pé-riode, Bretagne Vivante a assuré la surveillance du site et lancé un appel (presse et mail) à tous les usagers de la baie pour qu’ils ne s’approchent pas à moins de 100 mètres de la façade est du château. La situation du nid ne posait aucun problème pour les débarquements à proximité du pont-levis. Tout le monde ayant sagement respecté la tranquillité du nid, trois jeunes ont pris leur

envol. Fin mars 2014, Yann Jacob a observé une femelle en position d’incubation (non loin d’un nid d’huîtrier-pie…) mais pour des causes inconnues, la nidification n’a pas été menée à son terme.

• François de Beaulieu• Bretagne Vivante •

[email protected]

Opérations de sauvetage en Haute-Vienne

La cathédrale de Limoges, où l’espèce est présente régulière-ment, a abrité un couple durant le printemps 2013. Mais le mâle se piège derrière un filet de pro-tection contre les pigeons, en haut du clocher de la cathédrale de Limoges, à près de 70 mètres de haut et est découvert le 3 mars 2013 par un béné-vole de la SEPOL. Le 4 mars, l’oiseau étant toujours piégé, une chaîne de solidarité se met en place (ONCFS-SEPOL-LPO) avec l’aide précieuse du Service territorial de l’architecture et du patrimoine (STAP) à la DRAC de Haute-Vienne (Direction ré-gionale des affaires culturelles), gestionnaire de la cathédrale de Limoges et surtout des sapeurs-pompiers du GRIMP 87 (Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux).

Alors que le vent souffle violem-ment, et sous les yeux de nom-breux badauds et de plusieurs journalistes, les deux pompiers du GRIMP 87 récupèrent en rappel le long de la façade l’oiseau qui est confié à SOS Faune sauvage, gérant le Centre de sauvegarde de la faune sauvage du Limousin à Ver-neuil-sur-Vienne. Un mois plus tard, jour pour jour après son sauvetage, le mâle de faucon pèlerin est relâché, au pied de la cathédrale de Limoges, en présence de représentants de la SEPOL, de l’ONCFS et de la région Limousin. A noter que la femelle « ayant attendu » son partenaire. Le couple très actif est observé très régulièrement tout le reste de l’année et durant l’hiver 2013-2014. Hélas, le couple ne s’est pas reproduit cette année.

Le printemps 2013 a été marqué par un second sau-vetage le 29 mai. En effet, le suivi commun ONCFS-SEPOL a permis de repérer que la patte du jeune faucon pèlerin est prise au piège dans un amas de ficelles bleues d’origine agricole, présent dans l’aire qui est un ancien nid de grand corbeau, au niveau de la carrière TRMC à Magnac-Bourg. Une opération de sauvetage se déroule avec succès par la société TRMC, la SEPOL et l’ONCFS le 29 mai 2013. Malheureusement, le diagnostic rapide se révèle peu encourageant voir alarmant, le jeune faucon pèlerin a une patte complètement atrophiée et né-crosée. L’oiseau est alors trans-féré vers le Centre de sauvegarde de la faune sauvage du Limou-sin, où Aurélie Gontier nettoie la patte, avant de consulter un vétérinaire spécialisé. Au final, ce poussin a dû être euthanasié.Soulignons l’investissement de la société TRMC dans la prise en compte de l’environnement

Observation du couple - photo : François de Beaulieu ©

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et notamment la protection du faucon pèlerin, du grand corbeau et des hiron-delles (notamment de rivage avec un programme de baguage) sur les sites gé-rés par cette société et le partenariat im-portant avec le Conservatoire d’espaces naturels du Limousin. Pour information, la société TRMC a éliminé toutes les ficelles du nid concerné, afin d’éviter ce piège potentiel pour les oiseaux.

• Nicolas Gendre • SEPOL - [email protected]

Le faucon pèlerin en milieu naturel

Bilan du suivi 2013

L’année 2013 restera dans les mémoires comme une année noire pour la repro-duction des rapaces. Le faucon pèlerin n’a pas été épargné. Malgré une relative constance du nombre de sites contrôlés occupés (n=1 006) et une augmentation du nombre de couples suivis (n=829), signe d’une mobilisation toujours aussi forte voire accrue des ob-servateurs, le nombre de couples nicheurs (n=630) et le nombre de couples produc-teurs (n=469) sont en baisse par rapport à 2012. Quant au nombre de jeunes à l’envol, il chute fortement, passant sous la barre des 1 000 (n=941). Le succès de reproduction s’établit à 1,47 jeune à l’envol par couple nicheur contre 1,58 en 2012 et 1,97 en 2011 ; la taille des familles à l’envol s’élève à 2 contre respec-tivement 2,19 et 2,18 en 2012 et 2011. Ces résultats sont la conséquence directe des très mauvaises conditions météoro-logiques qui ont frappé plus ou moins fortement les régions françaises durant le printemps Dans certains secteurs moins touchés, les bilans de reproduction sont tout de même bons, voire excellents.Le faucon pèlerin continue par ailleurs sa colonisation du territoire national et notamment du quart nord-ouest. Il pour-suit également sa colonisation des sites anthropiques.Que tous les observateurs et coordina-teurs soient chaleureusement remerciés pour leur mobilisation sans faille dans le suivi de cette espèce emblématique.

Fabienne David

Nota : nombreux sont les bilans à inclure tant des données en milieu naturel qu’en milieu anthropique.

Alsace - Lorraine

Massif vosgien : Meurthe-et-Moselle (54), Moselle (57), Bas-Rhin (67), Haut-Rhin (68), Haute-Saône (70), Vosges (88) et Territoire de Belfort (90)143 sites favorables ou anciennement occupés par le faucon pèlerin dans le Massif vosgien ont été suivis par plu-sieurs dizaines de bénévoles en 2013 et 85 territoires occupés par l’espèce ont été dénombrés. 53 couples ayant pondu ont été recen-sés et parmi eux, 27 ont élevé 61 jeunes jusqu’à l’envol, soit un taux de 2,3jeunes par couple producteur. La reproduction du faucon pèlerin a été mauvaise cette année avec 20 couples non reproducteurs recensés et 26 échecs constatés ! Les causes d’échec documentées sont princi-palement liées aux conditions météoro-logiques printanières défavorables (8 cas sur 12) : période de froid en mars, mois de mai froid et pluvieux, orages. De plus, 2 cas de prédations sur les jeunes ont été relevés ; un couple a abandonné le site de reproduction suite à des travaux forestiers et un échec est vraisemblablement dû à la présence d’un mât éolien.Des mesures de protection ont été initiées ou poursuivies sur plusieurs sites : accord avec la sécurité civile en Alsace pour ne pas intervenir sur les sites occupés, rencontre avec le peloton de gendarmerie de montagne, travail avec le Parc naturel régional des Ballons des Vosges pour une charte, rencontre avec les fédérations de sports de pleine nature pour la mise en place d’une charte, convention sur des carrières en exploitation, travail en collaboration avec l’ONF pour préserver la quiétude des sites… Rq : depuis 2011, les bilans de la repro-duction du faucon pèlerin dans le massif vosgien et la plaine d’Alsace ont été dissociés.

Coordination : Sébastien DIDIER (LPO Alsace)

Massif vosgien : zoom sur les Vosges (88)A noter que les chiffres cités sont déjà

intégrés dans le bilan du massif vosgien.Année noire pour la reproduction du faucon pèlerin vosgien, avec un taux de réussite en baisse de 50 % par rapport aux années précédentes malgré une présence normale des couples sur les sites utilisés. La météo exécrable durant tout le printemps, est en grande partie responsable de cet échec. En effet, tous les couples installés dans des aires à ciel ouvert, majoritaires dans le départe-ment, ont échoué (aires inondées, orages de grêle violents, pluies continues). De nombreuses pontes ont été abandon-nées avant éclosion. Les quelques aires abritées ont mieux résisté (4 couples). Le bilan final est de 4 couples produc-teurs sur 16 couples reproducteurs et 12 jeunes à l’envol (21 jeunes en 2012 et 22 en 2011). Encore un site confronté au dérangement, pourtant inclus dans une ZPS et 1 couple en concurrence avec un couple de grand-duc d’Europe. L’escalade n’a pas posé de problème cette année. Les réglementations ont été respectées, sauf sur un site où 2 personnes suspectes ont été priées de s’éloigner sur ordre des agents ONF. Un pan rocheux jusque-là utilisé comme dortoir a vu s’installer un couple nicheur connaissant, malheureu-sement, l’échec. Au risque de me répéter, je suis obligé de constater que la moti-vation pour le suivi du faucon pèlerin ne s’est pas améliorée dans le département des Vosges.

Coordination : Jean-Marie BALLAND (LPO)

Plaines d’Alsace : Bas-Rhin (67), Haut-Rhin (68) En 2013, 25 sites favorables ou ancien-nement occupés par le faucon pèlerin ont été suivis en plaine d’Alsace. Une vingtaine de bénévoles de la LPO Alsace ont confirmé la présence d’oiseaux sur 16 de ces sites. Il s’agit d’une ancienne carrière, de 6 pylônes haute-tension et de 8 bâtiments (église, silo, usine, tour de télécommunication). 4 de ces sites ont été occupés en début de saison par des couples qui ne se sont pas reproduits. Deux nouveaux sites, un pylône haute tension et un château d’eau ont été occu-pés ce printemps.La réussite de reproduction a été bonne et comparable à celle de 2012, malgré les mauvaises conditions météorologiques

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durant le printemps : 7 couples ont mené 20 jeunes à l’envol. Les nidifications sur bâtiments se sont bien déroulées, alors que seul un jeune s’est s’envolé d’un pylône haute-tension sur les 6 occupés. A noter que sur la seule agglomération strasbour-geoise, 13 jeunes se sont envolés (4 couples producteurs) ! Des mesures de protection ont été mises en œuvre sur plusieurs sites urbains, grâce à la motiva-tion des bénévoles notamment à Strasbourg.

Rq : depuis 2011, les bilans de la reproduction du pèlerin dans le massif vosgien et la plaine d’Alsace ont été dissociés.

Coordination : Sébastien DIDIER (LPO Alsace)

Aquitaine

Dordogne (24)3 nouveaux sites ont été dé-couverts en 2013, ce qui fait au total 45 sites occupés, dont 41 par un couple adulte. Nous constatons que les faucons n’hésitent pas à s’installer sur de très petites falaises ou carrières. 35 couples ont niché avec succès et ont amené 85 jeunes à l’envol, malgré un printemps froid et très pluvieux. 4 couples ont échoué et 2 n’ont pas niché. Pour l’instant, le grand-duc n’a qu’un impact très limité et localisé sur la po-pulation de faucons pèlerins. Les carrières occupées, en activité ou non, totalisent 10 sites sur 45.Ce bilan n’est possible que grâce à la motivation des surveillants et à l’échange d’informations avec l’ONCFS, très impliqué dans cette surveillance.

Coordination : Daniel RAT (LPO Aquitaine)

et Frédéric FERRANDON (ONCFS)

Auvergne

Allier (03)Données non communiquées

cette année.

Cantal (15) La population semble être stable depuis quelques années sur le département du Cantal. Nous observons un nombre de couples constants ainsi qu’une certaine fidélité aux sites de reproduction. Petit bémol, nous n’enregistrons toujours qu’un faible taux de réussite de la reproduction. Cette année, seuls 18 couples sur les 30, repérés en début de saison, ont déposé une ponte. Seules 14 pontes ont éclos donnant un minimum de 28 poussins à l’aire. Le nombre de 16 jeunes à l’envol est à relativiser, car les derniers passages de contrôle ont fait défaut. Une nouvelle fois, nous sommes amenés à nous interroger sur le faible taux de couples reproducteurs. Certes, l’observation de pontes et de fauconneaux en bas âge nous a certainement échappé. Mais est-ce là l’unique raison de cet important taux d’abstention ? Le printemps pluvieux a lui aussi dû impacter le nombre de poussins comptabilisés. D’autres causes éventuelles sont-elles à recher-cher ? Seul un suivi appliqué dans les années à venir devrait permettre de répondre à ces interrogations et d’ouvrir diverses pistes de réflexion.Coordination : Cédric DEROBINSON

et Thierry ROQUES (ONCFS et LPO Auvergne)

Haute-Loire (43)Cette année, le nombre de couples cantonnés est toujours stable (18) mais les nombreux échecs en fin de couvaison ou à l’éclosion, et donc le faible nombre de jeunes volants (15) sont sans doute imputables au très mauvais temps (fortes pluies et chute de neige tardive) qui a régné durant tout le mois de mai. 2 sites ont bénéficié d’un arrêté municipal interdisant l’esca-lade, permettant aux 2 couples

présents de mener à bien leur nichée.

Coordination : Arlette BONNET (LPO Auvergne) et Olivier TESSIER

(ONCFS)

Puy-de-Dôme (63)Dès le mois de février, le suivi des couples de faucons pèlerins a re-pris dans notre département. Au total, 20 sites ont été contrôlés. Un nouveau site a été découvert cette année. Il n’a été occupé que très brièvement par un couple dont la femelle était immature. La reproduction du faucon pèle-rin a, une nouvelle fois, été très mauvaise…Sur les 14 couples qui se sont installés et ont occupé un site, seules 4 pontes ont été vérifiées. Elles ont donné naissance à 7 poussins, dont 3 ont été suivis jusqu’à l’envol.

Coordination : Olivier GIMEL (LPO Auvergne) et Lucie MOLINS

(ONCFS)

Basse-Normandie

Calvados (14)Population à son plus haut niveau. Sur la partie occidentale, 3 couples sur 4 ont donné des jeunes à l’envol.

Coordination : Régis PURENNE (GONm)

Manche (50)Couples présents sur les secteurs habituels. Au moins 2 couples sur 5 ont échoué leur reproduc-tion.

Coordination : Régis PURENNE (GONm)

Bourgogne

Côte-d’Or (21), Nièvre (58), Saône-et-Loire (71) et Yonne (89)2013 représente une année inférieure à 2012, en ce qui concerne le nombre de couples présents sur les sites : 35 (contre 41), avec un nombre de jeunes à

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l’envol de moitié moins élevé : 30 (contre 59). Il faut remonter au milieu des années 90 pour retrouver de tels chiffres, avec cependant beaucoup moins de couples présents sur les sites de reproduction (moins d’une dizaine !).La productivité par couple présent sur les sites (1,16) est considérablement infé-rieure à 2012 (1,43), 2011 (1,67) et 2010 (1,64) et la productivité par couple ayant entamé une reproduction est également très faible (1,16 contre 1,59 en 2012, 2,39 en 2011, 1,76 en 2010 et 2,2 en 2009). La productivité par couple ayant produit des jeunes à l’envol est, quant à elle, de 1,87.2 individus surnuméraires et 2 autres pré-sents isolément sur les sites ont été notés. 4 nouveaux sites ont été découverts : 2 en falaise, 1 en carrière et 1 sur un pylône THT. Les oiseaux urbains, à Auxerre (1 fe-melle adulte) et Dijon (1 couple adulte), ne sont pas restés au printemps.La pression d’observation est redevenue habituelle : 61 sites prospectés, 170 jour-nées-homme pour 34 surveillants.Faute de suivi systématique, il est difficile d’affirmer à quel rythme se poursuit la progression du grand-duc d’Europe.Avec des conditions météorologiques plutôt défavorables, 2012 était une année médiocre, 2013 est une année catas-trophique en termes de productivité. La principale raison doit en être recherchée dans des conditions météorologiques extrêmement défavorables : pluviométrie exceptionnellement élevée durant tout le printemps et froid persistant. Elles font courir de grands risques de mort par hypothermie aux embryons et diminuent significativement le nombre de captures par les adultes, au moment où les jeunes ont le plus besoin de nourriture.A noter que des dérangements sur des sites de varappe ont été constatés.

Coordination : Luc STRENNA (LPO Côte-d’Or)

Bretagne

Côtes-d’Armor (22), Finistère (29), Ille-et-Vilaine (35), Loire-Atlantique (44) et Morbihan (56) Avec un effectif de 34 à 37 couples, la très forte croissance des années précé-dentes se poursuit. En 2013, la pro-

gression est surtout spectaculaire en carrière : 8 d’entre elles sont occupées par un couple dont 5 permettent l’envol de jeunes (contre 2 nichées en 2012). L’intérieur de la région commence donc à être colonisé... et ça ne paraît être qu’un début au regard des nombreuses carrières qui s’y trouvent. Par ailleurs, après une saison 2012 assez calamiteuse, l’espèce renoue avec une excellente productivité (2,6 jeunes envolés par couple producteur dont on connaît précisément le résultat). En conclusion, 2013 est un grand millé-sime plein de promesses...

Coordination : Erwan COZIC (Bretagne Vi-vante, Conservatoire du littoral, CG29, FCBE, GEOCA, GOB, GO35, LPO-Mission rapaces,

LPO 7îles, LPO 29, LPO 44, Mairie de Cro-zon, Syndicat des Caps)

Centre

Indre (36)Un nouveau couple nicheur a été décou-vert cette année sur une falaise calcaire à l’ouest du département de l’Indre dans le PNR de la Brenne. Ce site très éloigné de l’aire de répartition habituelle (vallée de la Creuse au sud du département) prouve que le pèlerin est prêt à s’installer si les conditions requises pour la nidification sont remplies : falaise dégagée.A noter que cette falaise est utilisée pour l’escalade, mais la découverte du couple ayant été faite juste avant l’envol des jeunes, il n’a pas été possible de connaître le niveau de dérangement : toujours est-il que 2 jeunes ont pris leur envol.L’année 2013 a été particulièrement pro-ductive : avec 16 jeunes à l’envol c’est la meilleure de ces 15 dernières années, bien qu’un couple installé n’ait pas réussi sa reproduction. A noter également un nou-veau couple, trouvé en 2012 et suivi par l’association Indre Nature juste en limite des départements Haute-Vienne et Indre : l’aire a été repérée cette année avec un jeune à l’envol. Il a été enregistré dans les effectifs du Limousin. Nombre de couples nicheurs certains en 2013 : 7 (2012 : 6, 2011 : 7, 2010 : 5, 2009 : 7, 2008 : 7), nombre de jeunes nés en 2013 : 17 (2012 : 9, 2011 : 15, 2010 : 12, 2009 : 15, 2008 : 15), nombre de jeunes volants en 2013 : 16 (2012 : 8, 2011 : 13, 2010 : 8, 2009 : 12, 2008 : 13).

Coordination : Yves-Michel BUTIN (Indre Nature)

Loir-et-Cher (41)Nouvelle reproduction du couple installé sur la centrale nucléaire de Saint-Laurent-Nouan avec 4 jeunes à l’envol.

Coordination : Alain POLLET (Loir-et-Cher Nature)

Champagne-ArdenneArdennes (08)Pour les Ardennes, c’est relativement simple : aucune reproduction consta-tée en 2013, conséquence d’une baisse de la prospection et de sites peu à peu désertés.

Coordination : Nicolas HARTER (ReNard)

Aube (10)Echec ou absence de reproduction pour les 3 couples du département, dont 2 sont sur pylônes THT à l’est de Troyes et 1 est sur la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine.

Coordination : Dominique LEREAU et Pascal ALBERT

Franche-Comté

Arc jurassien Doubs (25), Jura (39), Haute-Saône (70) + Ain (01)2013 est la plus mauvaise saison d’ob-servation jamais réalisée en 50 ans, pour l’ensemble de la chaîne jurassienne et la Haute-Saône : - moins de couples cantonnés et moins de couples adultes malgré l’excellente reproduction de 2010 et 2011, lesquelles laissaient présager un accroissement du nombre de couples présents ;- une chute drastique du taux de repro-duction : nombre de couples ont aban-donné la ponte ou la nichée du fait des conditions météorologiques exécrables ;- l’absence apparente d’une population d’oiseaux de réserve non appariés, qui normalement comblent les trous causés par la mortalité naturelle, est inquiétante et pose la question des causes de cette mortalité inhabituelle.Le développement d’une épizootie pourrait expliquer cette chute inattendue des effectifs. Si elle perdure, elle pourrait encore accentuer la régression de la po-

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pulation régionale, d’autant que la reproduction de 2012 n’était pas des meilleures et que celle de cette année, la plus mauvaise jamais observée, ne pourra que renforcer le phénomène.

Coordination : René-Jean MONNERET

& René RUFFINONI (Jura), Jacques MICHEL, Christian BULLE &

Georges CONTEJEAN (Doubs), Yvonne et Raymond ENAY

& Pascal TISSOT (Ain)

Haute-Normandie

Seine-Maritime (côte d’Albâtre) (76)Aucun suivi n’a été mené cette année sur ce secteur du littoral.

Coordination : Guy BUQUET (LPO Haute-Normandie)

Seine-Maritime (cap d’Antifer) (76)Sur le littoral du pays de Caux, entre le Cap d’Antifer et Veu-lettes, 12 sites ont été contrôlés. Il y a eu 5 couples producteurs qui ont donné 9 jeunes à l’envol.

Coordination : Jacques BOUILLOC (LPO)

Seine-Maritime-Eure (vallée de Seine) (76, 27) La population de la vallée de la Seine se stabilise depuis 2009. Les oiseaux ne semblent pas avoir souffert des températures froides du printemps, car les 17 couples nicheurs ont mené 40 jeunes à l’envol.

Coordination : Géraud RANVIER (PNR des boucles de la Seine

normande)

Ile-de-France

Paris (75), Yvelines (78), Hauts-de-Seine (92), Val-de-Marne (94), Val-d’Oise (95)Nouvelle progression de l’espèce dans la région avec 2 nouveaux sites occupés par un couple (dont un sur pylône). Au total, les 4 couples nicheurs et produc-teurs mènent 8 jeunes à l’envol ;

2 couples échouent leur repro-duction ou ne se reproduisent pas et un couple est cantonné jusqu’en mai à Paris (13e). Après plus de 150 ans d’absence, le faucon pèlerin niche à Paris (15e) avec succès menant 3 jeunes à l’envol. A Ivry-sur-Seine, sur l’autre site appartenant à la CPCU, 2 jeunes prennent leur envol. Un nouveau couple (site non divulgué) mène 2 jeunes à l’envol. L’unique couple en milieu naturel ne mène qu’un jeune à l’envol. Des individus cantonnés sont observés sur plusieurs sites.

Coordination : Fabienne DAVID (LPO Mission rapaces)

Languedoc-Roussillon

Gard (30), Hérault (34)Cette année, nous avons recon-sidéré, avec le département de la Lozère, 3 couples limitrophes qui désormais feront partie du suivi lozérien. Mais avec 3 nou-veaux couples dans l’Hérault et 1 dans le Gard, le nombre de sites à suivre dans ce secteur est porté à 36. Les résultats sont comme souvent contrastés entre les 2 départements : une seule nichée réussie avec 2 jeunes dans le Gard pour 7 couples et 9 réussites avec 17 jeunes envolés dans l’Hérault pour 13 couples. La bordure calcaire du sud du Larzac confirme une producti-vité toujours supérieure à celle des Cévennes schisteuses. La partie ouest de l’Hérault n’est cependant pas suivie avec assez d’assiduité.

Coordination : Roland DALLARD (Groupe rapace sud Massif central,

LPO Hérault, COGard, CEN-LR, Parc national des Cévennes)

Lozère (48) Une légère amélioration cette année avec 1,9 jeune par couple. Nous avons observé une nichée à quatre jeunes volants, ce qui n’est pas chose courante en Lo-zère. Le nombre de couples suivis

est toujours assez faible, malgré un nombre d’observateurs en hausse pour 2013. 8 couples sur 10 ont été suivis sur la zone calcaire des Causses et seule-ment deux dans les Cévennes de schiste. Dans cette dernière zone, les sites non occupés sont im-portants. Une mise au point avec les départements voisins (Gard, Ardèche, Aveyron) a permis un toilettage des couples lozériens (anciens et récents) et porte à 36 le nombre de sites connus. En 2013, le nombre de couples nicheurs potentiels est estimé à 24.

Coordination : Jean-Pierre MALA-FOSSE (ALEPE, Parc national

des Cévennes, GRLR)

Aude (11) Prospection trop insuffisante, suivi encore plus (espèce « non prioritaire » et surtout manque de temps et de moyens hu-mains). De toute évidence, cependant, une très mauvaise année, comme pour la plupart des autres espèces, en raison de la météo pourrie du printemps.

Coordination : Christian RIOLS (LPO Aude)

Limousin

Corrèze (19) En 2013, 61 sites rupestres et 1 site urbain ont été invento-riés en Corrèze. Ce dernier était fréquenté uniquement en dehors de la période de reproduction et aucune nidification n’a donc été constatée cette année, mais la présence du couple dans le nichoir depuis trois ans à de nombreuses reprises laisse espé-rer une future reproduction.Sur les 61 sites rupestres inven-toriés, 47 sites ont été contrôlés par une vingtaine de surveillants en 2013. 45 sites étaient occupés dont 7 en carrières (4 en acti-vité).Sur les 43 sites suivis, 15 couples ont réussi leur reproduction.

- Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - LPO Mission rapaces 14

Outre les échecs possibles liés à la présence du grand-duc d’Europe ou du grand corbeau sur certains sites et un échec sur un site privé suite à un dé-rangement de militaires, les conditions météorologiques fortement défavorables (printemps très pluvieux, notamment au stade des éclosions et des poussins) expli-quent la majorité des échecs en 2013.Au total, 34 jeunes se sont envolés en 2013, soit 6 de plus par rapport à 2012 (28 jeunes) : 5 sites à 1 jeune à l’en-vol, 4 sites avec 2 jeunes et 7 sites avec 3 jeunes à l’envol.43 journées-hommes (environ 345 heures) ont été consacrées à la surveillance du faucon pèlerin en Corrèze dont 160 heures par l’ONCFS 19. Nous espérons qu’un suivi plus approfondi sera réalisé en 2014. Merci à l’ONCFS 19 et à tous les observateurs du suivi faucon pèlerin.

Coordination : Arnaud REYNIER (LPO Corrèze) en lien avec la SEPOL et l’ONCFS

Creuse (23) La prospection et le suivi sont légèrement supérieurs dans ce département en 2013, notamment avec la mobilisation accrue de l’ONCFS.14 sites potentiellement favorables (4 rupestres, 9 carrières dont au moins 3 en activité et 1 pont SNCF) ont été prospectés. 13 sites étaient occupés dont 12 ont été suivis. 11 couples ont pondu et 1 a échoué avant la ponte. 7 couples ont

produit 12 jeunes à l’envol : 3 sites avec 1 jeune à l’envol, 3 sites avec 2 jeunes et 1 site avec 3 jeunes. le couple nichant sur le pont SNCF a de nouveau échoué.L’effectif départemental est estimé à 13-18 couples. Ce département reste sous-prospecté. La mobilisation des ornithologues locaux et l’augmentation de l’investissement de l’ONCFS devraient améliorer le suivi. Un travail de référence des sites potentiels (données historiques, recensement de sites favorables type car-rière) et l’amélioration du réseau restent à finaliser pour 2014-2015.

Coordination : Nicolas GENDRE (SEPOL, LPO) en lien avec la SEPOL et l’ONCFS

Haute-Vienne (87)La coordination départementale a été re-conduite pour la quatrième année consé-cutive dans ce département en 2013.La cathédrale de Limoges a abrité un couple durant ce printemps. Piégé derrière un filet de protection contre les pigeons, le mâle a été récupéré, trans-porté en centre de soins avant d’être relâché un mois plus tard sur le site, aux côtés de sa femelle. Hormis le site de la cathédrale de Limoges, 38 sites poten-tiellement favorables (7 sites rupestres, dont 1 accueillant un mur d’escalade en activité, et 31 carrières, dont au moins 14 en activité) ont été prospectés. 31 sites occupés ont été contrôlés et 29 suivis. 24 couples ont pondu et 5 ont échoué avant ce stade. 3 couples ont échoué, au-delà

de la ponte et 21 ont produit 44 jeunes à l’envol : 6 sites avec 1 jeune à l’envol, 8 sites avec 2 jeunes, 5 sites avec 3 jeunes et 2 sites avec 4 jeunes. Ce résultat est plutôt très satisfai-sant, notamment en raison des conditions météorologiques exé-crables de ce printemps 2013 (notamment en avril et mai).Ce printemps 2013 a été mar-qué par une seconde opération de sauvetage. Pris au piège dans un amas de ficelles bleues d’origine agricole, présent dans l’aire au niveau d’une carrière TRMC, un jeune faucon est récupéré, mais finalement euthanasié peu après. Concer-nant le site rupestre abritant le mur d’escalade, la collaboration

entre la SEPOL et le Club alpin français s’est poursuivie, permettant l’envol de 4 jeunes. Des efforts communs de sur-veillance et d’information ont été menés afin d’éviter tout dérangement et rappeler l’interdiction de grimpe au printemps.L’effectif départemental estimé est revu à la hausse avec 32-42 couples. Un travail de prospection des sites potentiellement favorables et une meilleure assiduité dans le suivi des sites permettraient d’affiner la population départementale et de mieux appréhender le nombre de jeunes à l’envol.L’année 2013 a été marquée par la pour-suite de l’investissement important de l’ONCFS 87.

Coordination : Nicolas GENDRE (SEPOL, LPO) en lien avec la SEPOL et

l’ONCFS

Lorraine

Plaines lorraines : Meurthe-et-Moselle (54), Meuse (55) et Moselle (57)Le nombre de sites sur pylônes dépasse le nombre de sites classiques en milieu urbain. Cette année, un effort de pros-pection a permis de mieux identifier une zone particulièrement dense de 4 couples sur pylônes. Il est important de cerner les raisons réelles d’une faible producti-vité constatée d’année en année sur ces pylônes. Sans écarter une météo particu-lièrement mauvaise, des échecs dus à la

En montagne noire tarnaise, en mai 2014 - photo : Christian Aussaguel ©

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LPO Mission rapaces - Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - 15

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présence de corneilles noires ont encore été constatés, celles-ci prenant possession des aires où un adulte de faucon pèlerin avait été préalablement observé couvant. Ce scénario confirme des observations déjà relevées en 2012 au moins. Toutes les nidifications sur pylônes se sont produites sur des lignes à très haute tension (THT). Les plaines lorraines et alsaciennes étant à l’heure actuelle densément occupées, le quart nord-est de la France est la zone la plus importante quant à l’occupation de sites de reproduction en sites anthropiques. Elle présente un faciès de colonisation encore peu connu à l’échelle nationale et mériterait une attention plus particulière dans les futurs bilans nationaux.

Coordination : Patrick BEHR (LPO, COL)

Midi-Pyrénées

Ariège (09)Le bilan de cette deuxième année de suivi exhaustif est en demi-teinte. En 2012, 23 couples et 24 jeunes à l’envol avaient été recensés. Cette année, 20 couples ont été vus en début de saison pour seulement 15 jeunes à l’envol. L’effectif de la population nicheuse est stable, mais le nombre de jeunes à l’envol a chuté de plus de 30 % entre 2012 et 2013. Les couples ont probablement rencontré plus de difficultés à se repro-duire cette année en raison des conditions météo défavorables lors de l’élevage des jeunes et de la concurrence inter-espèces (grand-duc, grand corbeau, vau-tour percnoptère) sur les sites de nidification. Une bonne pression d’observation a été assurée par l’ensemble des bénévoles. Qu’ils soient tous remerciés.Coordination : Mathieu FEHLMANN

(Nature Midi-Pyrénées)

Aveyron (12)Stabilité relative de la popula-tion. De nombreux couples se déplacent du fait de l’accrois-sement des populations de grand-duc qui est certainement la cause de la disparition de plusieurs nichées de faucons. Sur au moins 5 couples, la préda-tion du grand-duc a dû prélever 11 jeunes ! Bonne coordination avec Gilles Privat pour les agents de l’ONCFS.

Coordination : Jean-Claude ISSALY (LPO Aveyron)

Lot (46) Le suivi de l’espèce dans le Lot, selon le protocole antérieur, s’est arrêté en 2012 avec le départ en retraite de Jean-Pierre Boudet (ONCFS).

Tarn (81) Grande stabilité dans le Tarn depuis 2008. De fortes disparités existent cependant d’un secteur à l’autre. Quasiment aucun couple n’est bien éloigné d’un secteur habité par le grand-duc ce qui rend les suivis plus diffi-ciles…

Coordination : Jean-Claude ISSALY (LPO Aveyron) et Amaury CALVET

(LPO Tarn)

Tarn-et-Garonne (82) 2013 est une mauvaise année pour la reproduction du faucon pèlerin dans le Tarn-et-Garonne, alors que 2012 était un excellent « cru ». La présence du grand-duc a pu perturber 2 sites où seule la femelle adulte a été contactée et un 3e a été déserté…

Coordination : Jean-Claude ISSALY et Jean-Claude CAPEL

(LPO Aveyron)

Nord-Pas-de-Calais

Nord (59)Pour cette première année, il a été parfois un peu difficile de rassembler les données pour le département du Nord. 12 sites ont été contrôlés. 9 couples

ont été suivis. 7 couples étaient reproducteurs et 2 non repro-ducteurs. Il y a eu 3 couples producteurs qui ont donné respectivement 1, 3 et 4 jeunes à l’envol. Les comptages effectués sur 28 communes en ce début d’année 2014 par près de 20 bé-névoles de la LPO Nord, ont déjà permis d’affiner la présence de l’espèce en période hivernale dans le Nord : l’espèce n’est pas très rare, mais localisée. L’aug-mentation lente de l’espèce dans le département est très certai-nement rendue possible grâce à l’arrivée d’oiseaux en provenance du Benelux et peut-être d’Alle-magne (?), pays où des nichoirs sont posés. Une précision : il semblerait que depuis plusieurs années, des oiseaux fréquentent à la période de nidification les mêmes pylônes à haute tension mais sans succès de nidification.Nous remercions chaleureuse-ment Pascal Demarque, Alain Leduc, Julien Piette, Jean-Charles Tombal et Bernard Bril pour leurs précieuses informations en tant que spécialistes émérites des rapaces et découvreurs de nou-velles espèces pour le Nord.

Coordination : Yves BARNABE (LPO Nord)

PACA

Hautes-Alpes (05)Bilan partiel 2013 : l’année 2013 a été marquée par un faible taux de reproduction qui pourrait être attribué à une météorologie très défavorable en période de nour-rissage des jeunes. Ces mauvaises conditions ont certainement également découragé des obser-vateurs, car les données reçues sont moins nombreuses que les années précédentes. Néanmoins, la prospection annuelle en février avec la collaboration du Parc national des Ecrins a permis d’avoir, comme les années précédentes, une bonne idée de l’occupation des sites en 2013.

- Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - LPO Mission rapaces 16

A noter deux sites occupés par un adulte seul dans la vallée de l’Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence).Les organismes ayant participé aux prospections et suivis de reproduction en 2013 sont l’association Arnica Montana, les parcs nationaux des Ecrins et du Mer-cantour, l’association Aquila, le centre de soins faune sauvage 04-05, l’association CRAVE et des observateurs individuels.

Coordination : Claude REMY (ARNICA MONTANA)

Var (83)Données non communiquées cette année.

Poitou-Charentes

Charente (16) Sur les 5 sites contrôlés et occupés, 4 couples ont produit 7 jeunes à l’envol et un couple ne s’est pas reproduit.Pour cette 4e année où l’espèce est pré-sente dans le département, le nombre de jeunes volants n’est pas négligeable. De nouveaux sites sont susceptibles d’être colonisés ces prochaines années.

Coordination : Danièle RAINAUD (Charente Nature)

Deux-Sèvres (79) Un couple installé sur un pylône élec-trique mène 2 jeunes à l’envol.

Coordination : Clément BRAUD (GODS)

Vienne (86) Un 6e site a été découvert cette année avec une reproduction réussie et 2 jeunes à l’envol. Avec 5 couples suivis et 8 jeunes à l’envol, 2013 est avec 2011 la deuxième meilleure année pour la reproduction. (4 jeunes à l’envol en 2012 seulement) !

Coordination : Eric JEAMET (LPO Vienne)

Rhône-Alpes

Ardèche (07)L’année 2013 est globalement mauvaise. Malgré le nombre plutôt important de sites occupés par un couple, le nombre de jeunes à l’envol (15) est proche de sa valeur la plus basse depuis 2006 (14). Le succès de reproduction est faible avec une nidification réussie sur seulement 7 sites pour 15 sites occupés par un couple. Comme les 4 années précédentes, les

meilleurs résultats proviennent des sites de Basse-Ardèche qui cumulent 10 jeunes à l’envol. Les agents du Syndicat mixte de ges-tion des gorges de l’Ardèche assurent la majeure partie du suivi des sites de la Réserve naturelle nationale des gorges de l’Ardèche.

Coordination : Alain LADET

Haute-Savoie (74)La population haut-savoyarde, stable, est estimée entre 87 et 113 couples. Sur les 129 sites connus, 67 sont contrôlés et 64 occupés, dont 49 par un couple adulte et 15 par au moins un individu. 40 couples sont bien suivis : 29 produi-sent 62 jeunes, 5 couples produisent au moins un jeune, 2 couples et proba-blement un 3e échouent, et 3 couples ne produisent rien pour des raisons qui nous sont inconnues. La productivité est moyenne avec 1,68 jeune par couple. Le taux d’envol, en éliminant les couples dont le nombre de jeunes n’est pas connu avec précision, est moyen, avec 2,14 jeunes par couple. Les dérangements dus aux parapentes, varappe, via ferrata sont nombreux, et le grand-duc est un facteur limitant pour plusieurs sites. Mais sur les 15 kilomètres du massif qui subit le plus de dérangements, un 8e couple s’est installé, 1 seul échoue et les 7 autres produisent au moins 17 jeunes.

Coordination : Jean-Pierre MATERAC (LPO Haute-Savoie)

Isère (38)En 2013, la météo a été particulière-ment mauvaise tout au long de la saison de reproduction. Sur 64 sites connus, 17 sont non suivis, 16 sont contrôlés né-gativement, 3 sites sont avec un individu seul et 28 couples producteurs ont mené 54 jeunes à l’envol ; soit 1,93 jeune à l’en-vol par couple producteur. 14 personnes ont participé à cette étude.

Coordination : Jean-Luc FREMILLON (Groupe faucon pèlerin Isère)

Loire (42) Hélas, pas de reproduction cette année dans le département.

Coordination : Jean-Pascal FAVERJON (LPO Loire)

Rhône (69) Echec à Feyzin peut-être dû à un troisième individu adulte. Belle nichée de 4 jeunes sur Vénissieux qui a nécessité de remon-ter à 6 reprises des jeunes ayant raté leur premier envol.Grosses perturbations sur le site de Vénissieux où des travaux ont eu lieu au sommet de l’immeuble pendant la période de reproduction et ce malgré nos recommandations. Une convention a été rédigée entre le propriétaire de l’im-meuble et la LPO Rhône pour éviter que cet incident ne se reproduise.

Coordination : Jean-Pascal FAVERJON (LPO)

Savoie (73)La montée en puissance du site web faune-Savoie a permis une meilleure connaissance de la reproduction. A noter deux individus retrouvés morts, l’un par collision avec un câble, l’autre sur la route (voiture ?). La DDT nous a passé une commande pour 2014 pour identifier les falaises où protéger les faucons pèlerins et aigles royaux contre les équipements d’escalade...

Coordination : Yves JORAND (LPO Savoie)

Une nouvelle espèce d’oiseau nicheuse en Maine-et-Loire !Premier cas de reproduction du faucon pèlerindans le département

En 2014, deux couples de faucons pè-lerins ont niché dans le département de Maine-et-Loire. Les deux couples se sont installés sur des fronts de taille de deux carrières d’extraction de roches massives dès cet hiver, l’une en bordure de Loire et l’autre en limite Deux-Sèvres. Les deux jeunes produits par chacun des couples se sont bien envolés courant juillet. Deux immatures étaient par ailleurs présents sur une troisième carrière, prélude à une installation à venir ?L’espèce, présente chaque année en pé-riode hivernale dans nos vallées et plaines, concrétise ainsi son avancée dans l’ouest de la France en occupant désormais un secteur entre les falaises littorales et les

Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

LPO Mission rapaces - Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - 17

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Bilan du suivi du faucon pèlerin en France en 2013

REGIONScouplesnicheurs

couplesproducteurs

jeunes à l'envol

succèsreproducteur

taille des familles à l'envol surveillants

journéesde suivi

ALSACE-LORRAINE 62 34 81 1,31 2,38 78 127Massif vosgien 53 27 61 1,15 2,26 57 90Plaines d'Alsace 9 7 20 2,22 2,86 21 37AQUITAINE 39 35 85 2,18 2,43 15 39Dordogne 39 35 85 2,18 2,43 15 39AUVERGNE 37 19 34 0,92 1,79 68 149,5Cantal 18 8 16 0,89 2,00 37 57,5Haute‐Loire 15 8 15 1,00 1,88 7 29Puy‐de‐Dôme 4 3 3 0,75 1,00 24 63BASSE-NORMANDIE - - - - - 7 13Calvados (Falaises du Bessin occidental) ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ 2 7Manche  ‐ ‐ ‐ ‐ ‐ 5 6BOURGOGNE 35 16 30 0,86 1,88 34 170

Côte‐d'Or, Nièvre, Saône‐et‐Loire, Yonne 35 16 30 0,86 1,88 34 170BRETAGNE 26 22 51 - 2,63 60 65Ille‐et‐Vilaine, Côtes‐d’Armor, Finistère, Morbihan, Loire‐Atlantique 26 22 51 ‐ 2,63 60 65CENTRE 8 8 20 2,50 2,50 4 8Indre (vallée de la Creuse) 7 7 16 2,29 2,29 4 8Loir‐et‐Cher 1 1 4 4,00 4,00 ‐ ‐CHAMPAGNE-ARDENNE 3 0 0 0,00 0,00 2 -Ardennes 0 0 0 0,00 0,00 ‐ ‐Aube 3 0 0 0,00 0,00 2 ‐FRANCHE-COMTE 149 97 141 0,95 1,45 - 312Ain 37 27 39 1,05 1,44Doubs 57 38 61 1,07 1,61Haute‐Saône 5 4 5 1,00 1,25Jura 50 28 36 0,72 1,29HAUTE-NORMANDIE 22 19 49 2,23 2,58 17 32Seine‐Maritime (Cap d'Antifer à Veulettes) 5 5 9 1,80 1,80 1 16Eure, Seine‐Maritime  17 14 40 2,35 2,86 16 16ILE-DE-FRANCE 4 4 8 2,00 2,00 10 -Ile‐de‐France 4 4 8 2,00 2,00 10 ‐LANGUEDOC-ROUSSILLON 25 21 41 1,64 1,95 39 17Aude  4 3 3 0,75 1,00 14 17Gard, Hérault 11 10 19 1,73 1,90 12 ‐Lozère 10 8 19 1,90 2,38 13 ‐LIMOUSIN 54 44 91 1,69 2,07 74 115Corrèze 19 16 34 1,79 2,13 20 33Creuse 11 7 12 1,09 1,71 14 27Haute‐Vienne 24 21 45 1,88 2,14 40 55LORRAINE 18 6 12 0,67 2,00 30 -Meurthe‐et‐Moselle, Meuse, Moselle (plaines lorraines) 18 6 12 0,67 2,00 30 ‐MIDI-PYRENEES 64 45 103 1,61 0,04 61 294Ariège 12 8 15 1,25 1,88 15 21Aveyron 32 21 46 1,44 2,19 23 180Tarn 14 10 27 1,93 2,70 13 59Tarn‐et‐Garonne 6 6 15 2,50 2,50 10 34NORD-PAS-DE-CALAIS 7 3 8 1,14 2,67 10 -Nord 7 3 8 1,14 2,67 10 ‐PACA 5 2 2 0,40 1,00 59 32Hautes‐Alpes 5 2 2 0,40 1,00 59 32POITOU-CHARENTES 11 10 19 1,73 1,90 10 11,5Charente 4 4 7 1,75 1,75 6 9Deux‐Sèvres 1 1 2 2,00 2,00 3 1Vienne 6 5 10 1,67 2,00 1 1,5RHÔNE-ALPES 61 84 166 2,72 1,98 148 201Ardèche 9 7 15 1,67 2,14 25 59Isère ? 28 54 ‐ 1,93 14 ‐Haute‐Savoie 37 34 67 1,81 1,97 55 72Loire 0 0 0 ‐ ‐ ‐ ‐Rhône 1 1 4 4,00 4,00 16 16Savoie 14 14 26 1,86 1,86 38 54Total 2013 630 469 941 1,49 2,01 726 1586

RAPPEL TOTAL 2012 707 512 1120 1,58 2,19 734 1375

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- Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - LPO Mission rapaces 18

contreforts du massif central.Il s’agit des premières données historiques de reproduction de cette espèce dans le département, ainsi qu’en Pays de la Loire.

• Gilles Mourgaud • • LPO Anjou

[email protected]

L’évolution de la population de faucons pèlerinsen Bourgogne

Résumé : un historique des populations de faucons pèlerins en Bourgogne fait apparaître grossièrement six périodes : avant les années 1940 (pas de nidifica-tion connue), 1950-1960 (l’installation et l’expansion), 1961-1978 (le déclin), 1978-1984 (la stagnation), 1984-2003 (la recolonisation, lente puis très rapide), 2003-2008 (le tassement). Les mesures de protection n’ont sans doute pas été étrangères à l’expansion des populations sans qu’il soit possible d’en déterminer l’impact réel. Elles consistent principa-lement dans la protection générale des rapaces, la surveillance des aires, la prise d’arrêtés préfectoraux de protection de biotope et une charte pour un bon usage des falaises. Il est difficile de savoir quelles sont les perspectives d’avenir, même à court terme : une stabilisation ou un dé-clin des populations ? A partir de 2003, on assiste à une stagnation du nombre de couples présents sur les sites de nidifi-cation et à une baisse de la productivité sans qu’il soit encore possible de dire à quel point elles sont significatives. Cela pourrait correspondre à un phénomène de saturation de l’habitat, les meilleurs sites ayant tous été occupés. Il également prendre en compte l’utilisation de sites de nidification en dehors des parois ro-cheuses naturelles et la prédation récente par le grand-duc d’Europe.

• Strenna L. L’évolution de la population de Faucons pèlerins Falco

peregrinus en Bourgogne. Alauda 81 (3), 2013 : 17-38 • L’article est disponible auprès

de la LPO Mission rapaces •

Quand le grand corbeau s’installe dans un nichoirà pèlerin

Installé en milieu naturel depuis plusieurs années, le nichoir réservé en priorité au couple de faucons pèlerins bien implanté sur le site, a trouvé cette année un nou-veau locataire quelque peu inattendu, en la personne d’un couple de grands corbeaux tout heureux de trouver un pied à terre et un toit pour sa reproduction. Les faucons pèlerins ayant préféré, ou contraint de choisir, une petite vire à ciel ouvert, à une dizaine de mètres du nichoir. Maître corbeau n’était toutefois pas maître des lieux et des clauses de voisi-nage s’imposèrent aussitôt. Le respect de l’intimité des faucons pèlerins ne souffrait d’aucune dérogation. Le départ et l’arri-vée au nichoir devaient obligatoirement se faire, en toute discrétion, par la droite sous peine d’une vigoureuse volée de plumes de la part du faucon pèlerin mâle. Les grands corbeaux s’accommodaient de ces querelles de voisinage, et évitaient si possible les provocations. La cohabi-tation se déroulait normalement tout au long de la couvaison des deux espèces. Les naissances ne tardèrent pas à arriver, d’abord chez la famille grand corbeau, puis plus tardivement chez les pèlerins. Mais là, les événements prirent une tour-nure bizarre quelques jours plus tard. Le surveillant assurant le suivi de la repro-duction des deux couples constata un calme inquiétant de la part des faucons : plus de querelles, plus de volées de plumes, plus de présence de ces derniers sur le site, plus troublant encore l’autori-sation des grands corbeaux à se poser sur l’aire. Les soupçons d’une prédation, suite peut être à une négligence ou à un relâche-ment des pèlerins se portèrent sur les corvidés. La déprime s’ins-talla chez le surveillant, qui

continua néanmoins à suivre l’évolution de l’élevage des jeunes grands corbeaux. Mais quelques jours plus tard, nouvelle surprise, nouveau calme inquiétant, chez les grands corbeaux cette fois, dispa-rition des jeunes alors qu’ils n’étaient pas encore en âge de voler, et quitter le nichoir ; pas de manifestation non plus des parents. Nouvelle suspicion de prédation, mais là, en absence de preuves, bien que des hypothèses soient émises, le coupable ne sera pas désigné officiellement. Seule cer-titude, la martre des pins est exclue des suspects, l’accès étant impossible pour cette dernière. Les interrogations sont toujours de rigueur en attendant un nou-vel événement, qui peut-être dénouera le mystère des disparitions.

• Jean-Marie Balland •• coordinateur pèlerin Vosges •

[email protected]

Sauvetage d’une jeune femelle de pèlerin

Un des jeunes faucons pèlerins d’un village aveyronnais a raté son envol cette année. Des touristes l’ont amené à la LPO suite aux conseils de la mairie. Après quelques jours passés au centre de soins, le jeune (une femelle) a été relâché sur son lieu de naissance, juste au-dessus de l’aire. Après quelques hésitations qui ont permis aux deux autres personnes pré-sentes de prendre quelques clichés, elle a pris son envol avec succès et a disparu au niveau des bois du versant d’en face.

• LPO Aveyron • [email protected]

Quelques instants avant l’envol - photo : LPO Aveyron ©

Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

LPO Mission rapaces - Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - 19

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Sensibilisation

Les faucons parisiensYaca & Yaco par eux-mêmes

C’est nous, Yaca et Yaco, premier couple de faucons pèlerins à être revenus nicher à Paris après plus de 150 ans d’absence. Sur http://rapaces.lpo.fr/faucon-pelerin/suivi-par-camera, vous nous avez suivis en 2013, puis en 2014… Laissez-nous vous révéler maintenant quelques détails iné-dits de cette dernière saison...

Commençons par ce début du mois de février 2014. Bien qu’oc-cupés à parader, notre attention fut attirée, 200 mètres en contre-bas, depuis une cour de récréa-tion, par des enfants qui nous montraient du doigt en criant : « Faucons pèlerins ! Faucons pèle-rins ! »… Nous le devinions, dans cette école maternelle de la rue Sextius Michel, quelque chose se préparait qui nous concernait… Mais quoi, au juste ?Le 28 février, alors que Yaca ve-nait de pondre son premier œuf, à travers les fenêtres, nous avons découvert les affiches de la LPO et celles d’un projet de suivi de notre nidification. C’était donc ça, une opération savamment orchestrée pour suivre et révéler à l’ensemble de la communauté scolaire tous les détails de notre vie !De mars à juin 2014, le projet s’est effectivement bien réalisé, et nous avons pu assister chaque jour à des scènes inoubliables. Les enfants et leurs parents n’ont rien manqué de nous, depuis la ponte et la couvaison de nos quatre œufs, jusqu’à l’envol de nos quatre jeunes. Et nous, nous n’avons rien perdu non plus des actions menées

par cette école… Jugez plutôt : des dizaines de dessins de toutes les couleurs et de tous les styles dans les classes et les couloirs, des postes d’observation à différents endroits de l’école, équipés de longues-vues, de ju-melles (financées par la Mairie du 15e et la Ville de Paris) et d’écrans montrant les dernières vidéos filmées par la caméra située dans notre nichoir (merci à Fabienne David). Le matin à l’accueil, lon-gue-vue installée dans l’entrée et pointée en direction de la chemi-née pour permettre aux enfants et aux parents de nous observer en direct, écran pour voir les vidéos du nichoir en différé, avec les explica-tions du directeur bien informé par-dessus le marché…Dans une classe, réplique en car-ton du nichoir, occupé par des peluches de faucons pèlerins ! Que de souvenirs !En mai, nos quatre jeunes ont commencé à montrer le bout du bec et à déployer leurs ailes. Les classes sont alors venues le plus près possible pour observer la nichée. Frédéric Thouin, un bénévole de la LPO que nous connaissons bien, leur a parfois prêté main-forte.Le moment de l’envol fut de loin le plus stressant. Car il faut vous dire que pour nos jeunes, s’élancer depuis cette cheminée n’est pas une mince affaire. Impossible de sortir pour aller se promener autour du nichoir

Dans cette classe, nous avons vu les enfants se passionner pour nous - photo : F. David ©

Les petites peluches imitent parfaitement nos cris (succès garanti) - photo : Fabienne David ©

Les humains ont besoin de cette machine pour voir comme nous ! photo : Elisabeth Paul ©

- Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - LPO Mission rapaces 20

avant de s’envoler. Très peu de ter-rasses, de balcons ou de rebords pour se reprendre. Sans parler des turbulences créées par les tours environnantes…Le moment fatidique arriva. Le 18 mai, à 6h43, Zozo*, la première des jeunes femelles, prit son envol. Elle fut suivie à 7h58 de Zouzou*, seconde jeune femelle. Le lendemain vers midi, ce fut au tour du jeune mâle, Zorro*. Dès le départ, ce fut plus compliqué pour lui. Il fallut d’abord dégager l’espace aérien. Yaca dut voler très haut pour s’assurer qu’une buse repérée à l’aplomb ne nous importune pas. Yaco quant à lui, à grand renfort de piqués dissuasifs, mettait en fuite les nombreuses corneilles du quartier. À 12h32, l’autorisation de décoller fut accordée. Zorro s’élança sur sa droite, en direction de la Tour Évasion, mais il avait déjà perdu trop d’altitude pour atteindre le sommet. Il tenta ensuite de s’accrocher aux fenêtres de la face nord-ouest, trop lisse, ne réussissant qu’à heurter la paroi. Il finit par se poser bien plus bas, sur le toit d’un petit immeuble. Vraisemblable-ment épuisé, il fut revu jusqu’à tard dans la nuit sur le balcon d’un appartement du quartier. Le lendemain, à 10h00, il était retrouvé sans vie sur le trottoir, au pied de l’école. Hélas, malgré tous nos soins, malgré des riverains prêts à nous venir en aide comme cela avait été le cas l’an dernier pour notre jeune femelle, Zorro n’a donc pas survécu. Avec la maternelle où l’émotion fut grande, nous n’étions cependant pas au bout de nos

surprises. Après accord de l’ONCFS, célébration bien inhabituelle pour nous, Zorro fut enterré dans le jardin de l’école et une statue de pèlerin fut érigée sur sa tombe !Le 22 mai à 6h11, Zazou*, la dernière des jeunes femelles, finit par s’envoler sans en-combre…

* Propositions arrivées en tête parmi les près de 400 recueillies par l’école pour trouver un nom aux jeunes pèlerins.

Pour conclure, ce que nous retenons, c’est qu’en touchant les enfants et les parents de l’école, beaucoup d’ha-bitants du quartier ont ainsi pu être sensibilisés à notre présence. En connaissant mieux leur environnement et sa valeur, ils en profitent davantage. Et pour notre part, bien entendu, cela favorise notre sauvegarde, car vous avez compris que permettre à nos jeunes de vivre est loin d’être facile…C’est maintenant l’été, nous allons essayer de nous reposer un peu avant le prochain hiver, en espé-rant bien vous retrouver en 2015.

Nous sommes persuadés que notre fan-club de la maternelle Sextius Michel continuera à nous soutenir. Peut-être même au-delà du 15e arrondissement où des sites proches intéressent nos cousins et pour lesquels des jumelages scolaires sont à l’étude…Un grand merci à tous pour votre soutien et vos actions qui nous ont beaucoup touchés.

• Yaca & Yaco • juillet 2014 •

Ci-git Zorro - photo : Elisabeth Paul ©

Photo de famille - photos : Yves Gestraud ©

Voyez comme ils nous surveillent - photo : Elisabeth Paul ©

Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

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Les outils de sensibilisationdu réseau « pèlerin »

Nous profitons de ce bulletin pour vous rappeler que la LPO Mission rapaces met à disposi-tion du réseau national faucon pèlerin les outils de sensibilisa-tion suivants :-le dépliant de présentation de l’espèce (3 volets) ;-l’affiche sur le faucon pèlerin en ville (format : 40 x 60 centi-mètres) ;-les actes du colloque faucon pèlerin organisé à Albi en 2010 (brochure de 196 pages) ;-le cahier technique faucon pèlerin dont il ne reste qu’une dizaine d’exemplaires mais la version in-formatique reste téléchargeable sur le site web.Si ces documents vous intéressent, contactez-nous par mail ([email protected]) ou par courrier (notez notre nouvelle adresse : LPO Mission rapaces, Parc Montsouris, 26 boulevard Jourdan, 75 014 Paris).De même, si vous avez des idées d’outils qu’il vous semblerait utile de réaliser, n’hésitez pas à nous en faire

part. Le site web consacré au faucon pèlerin http://rapaces.lpo.fr/faucon-pelerin contient égale-ment de nombreuses informa-tions et notamment un film et des séquences vidéos.Les pages « Où et comment agir ? » sont l’occasion pour vous et de faire connaître et de valoriser vos actions. N’hésitez pas à vous en servir (un identifiant et un mot de passe sont nécessaires et disponibles auprès de la LPO Mission rapaces).

Enfin, le site comprend une page réservée et protégée par un mot de passe. Elle est destinée à stoc-ker tous les documents utiles au réseau national. Cette page est assez peu utilisée. Aussi, faites-nous part de vos suggestions !

• Fabienne David LPO Mission rapaces •

[email protected]

Ils ont aussi parlé de nous !

L’équipe du magasin Nature & Découvertes du centre commer-cial de Beaugrenelle et sa clien-tèle se sont aussi intéressées à nous. Durant tout un samedi de soldes, nous étions les vedettes du magasin. Affiche à l’entrée, visionnage de vidéos et expli-cations détaillées en présence de la LPO. Décidément, on a la cote dans le quartier !

Il paraît aussi que la chaîne de télévision BFM TV est venue

faire des images de nous et de nos jeunes. Malheureu-sement, on n’a pas de télévision dans le stu-dio !

Yaca & Yaco

Les pèlerins chez Nature & Découvertes - photos : Fabienne David ©

- Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - LPO Mission rapaces 22

BibliographieIdentification individuelledes faucons pèlerins territoriaux : une clé pour les programmes de suivi à longterme

La recherche sur les dynamiques de po-pulations d’oiseaux nécessite du temps et des efforts considérables afin de mar-quer et de contrôler un nombre suffisant d’individus au sein de la population suivie et d’obtenir un échantillon adéquat pour analyse. Diverses techniques d’identification facili-tant le suivi de populations ont été docu-mentées, la photographie étant l’un des outils les plus utiles. Nous avons utilisé la photographie, des dessins et des bagues colorés alphanumériques pour identi-fier les faucons pèlerins (Falco peregrinus Tunstall 1771). Nous avons décrit huit caractères principaux qui nous ont permis d’identifier des individus de faucons pèlerins dans la nature, tels que la forme, la longueur et la taille de la moustache et les marques sombres qui s’étendent de la nuque à la joue et au cou ; le style, la taille, la densité et la distribution des taches sur la poitrine, la gorge, le cou et la joue ; et la couleur de la poitrine et du cou. De 1997 à 2013, nous avons iden-tifié 83 mâles et 96 femelles dans 35 ter-ritoires. Nous avons trouvé une variation phénotypique entre les individus lorsque nous considérions une combinaison des sous-groupes possibles de caractères d’identification, ce qui permet d’indivi-dualiser les faucons sans les marquer avec des marques artificielles.

• Zuberogoitia I., Martinez J. E., Zabala J. (2013) Individual recognition of territorial peregrine falcons Falco peregrinus:a key for long-term monitoring programmes. Munibe

n°61. Pp 125-135• Traduction du résumé : Fabienne David •

• L’article dans son intégralité et en anglais est disponible auprès de la LPO Mission rapaces •

De fortes précipitations augmentent la mortalité des nichées d’un super prédateurde l’Arctique : preuves expérimentales et tendances à long terme chez les faucons pèlerins

Bien que les dynamiques de populations animales soient souvent corrélées avec les fluctuations de précipitations, les causes ont rarement été démontrées chez les oiseaux sauvages.Nous avons combiné les observations de nids avec les expériences de terrain pour étudier l’effet direct des précipitations sur la survie des nichées de faucons pèlerins dans l’Arctique canadien.Nous avons ensuite utilisé des données historiques pour évaluer si les change-ments récents dans le régime des préci-pitations pouvaient expliquer le déclin à long terme de la productivité annuelle des faucons pèlerins. Les précipitations sont directement responsables d’un tiers des mortalités de nichées enregistrées. Les juvéniles ont été particulièrement affectés par les fortes pluies torrentielles (≥8 mm/jour). Les nichées protégées des précipi-tations par un nichoir avaient des taux de survie significativement plus élevés. Nous avons trouvé que l’augmentation de la fréquence des fortes pluies au cours des trois dernières décennies est proba-blement un facteur important expliquant le récent déclin des taux de survies des nichées de faucons, et donc la diminu-tion de la productivité annuelle de la population. Notre étude figure parmi les premières à démontrer le lien direct entre les précipitations et la survie des oiseaux sauvages. Elle indique clairement que les prédateurs de l’Arctique peuvent être si-gnificativement impactés par des change-ments des régimes de précipitations.

• Anctil A., Francke A. & Bêty J. (2014). Heavy rainfall increases nestling mortality of an

artic top predator: experimental evidence and

long-term trend in peregrine falcons. Oecologia 174:1033-1043

• Traduction : Fabienne David• L’article dans son intégralité et en anglais

est disponible auprès de la LPO Mission rapaces

Les nichoirs et l’immigrationprovoquent l’augmentationd’une population urbaine de faucons pèlerins

Les paramètres de dynamique de popula-tion de la vie sauvage sont généralement nombreux et interagissent entre eux. Cer-tains de ces paramètres sont susceptibles d’impacter les processus démographiques qui sont difficiles à estimer, tels que l’immigration dans la population étudiée. Les populations peuvent par ailleurs être petites et sujettes à la stochasticité démo-graphique. Tous ces facteurs contribuent à brouiller la relation causale entre les ac-tions de gestion passées et les tendances actuelles des populations. La population urbaine de faucons pèlerins dans la ville du Cap en Afrique du Sud est passée de trois couples en 1997 à 18 couples en 2010. Les nichoirs ont été installés durant cette période pour gérer l’interface entre les nouveaux couples urbains de faucons et les usagers des édifices colonisés, et incidemment pour améliorer le succès de reproduction. Nous avons utilisé des modèles de populations intégrés (IPMs) officiellement pour combiner les données issues d’une étude de capture-marquage-recapture, du suivi du succès de repro-duction et des comptages de taille de population. Comme tous les processus démographiques locaux étaient directe-ment observés, l’approche IPM nous a aussi permis d’estimer l’immigration par les différences. L’installation de nichoirs, comme stimulant possible de l’augmen-tation de la population, a amélioré le succès de reproduction et a contribué à hauteur de 3-26 % (estimé) à l’augmen-tation de la population. Cependant, le facteur le plus important de l’augmenta-tion était l’immigration.

Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

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Malgré la faible taille des échan-tillons, l’approche IPM nous a permis d’obtenir des estimations relativement précises de l’im-pact, sur les niveaux de popu-lations, du déploiement des nichoirs. Le but des actions de conservation est souvent d’aug-menter la taille des populations, si bien que l’efficacité de telles opérations devrait idéalement être évaluée par le niveau de population. Dans ce contexte, les modèles IMPs sont des outils puissants pour combiner l’in-formation démographique qui peut être limitée en raison de la petite taille de la population ou de contraintes pratiques dans le suivi. Notre étude a documenté quantitativement le processus d’immigration qui conduit à l’augmentation d’une petite po-pulation et l’effet de l’action de gestion qui aide ce processus.

• Altwegg R., Jenkins A., Abadi F. (2014). Nestboxes and immigra-tion drive the growth of an urban

Peregrine Falcon Falco peregrinus population. Ibis 156, 107-115• Traduction : Fabienne David• L’article dans son intégralité

et en anglais est disponible auprès de la LPO Mission rapaces •

Aérodynamique d’un piqué de faucon pèlerin

Cette étude analyse l’aérodyna-mique du faucon pèlerin pen-dant le piqué. Durant un piqué, les faucons pèlerins peuvent atteindre une vitesse supérieure à 320 km/h. Malheureusement, chez les faucons évoluant dans la nature, cette vitesse élevée interdit toute détermination précise des paramètres de vol tels que la vitesse et l’accéléra-tion ainsi que la forme du corps et des ailes. Aussi, des individus de faucons pèlerins ont été entraînés à piquer face à un barrage vertical d’une hauteur

de 60 mètres. La présence d’un fond bien défini nous a permis de reconstruire la trajectoire de vol et la forme du corps du faucon durant certaines phases de vol. Les trajectoires de vol ont été obtenues avec un système de caméra stéréo à haute vitesse. En complément, des images du corps du faucon ont été prises à partir de deux perspectives avec une caméra digitale haute résolution. Le barrage nous a permis de faire correspondre les images en haute résolution obte-nues avec la caméra digitale avec les images équivalentes prises avec les caméras à haute vitesse. Avec ces données, nous avons construit un modèle grandeur nature d’un faucon pèlerin et l’avons utilisé pour mesurer la force de traînée (ou de résis-tance) et de portance dans une soufflerie. Nous avons comparé ces forces agissant sur le modèle avec les données obtenues à partir du trajet de vol en 3D du faucon pèlerin en piqué. Les visualisations des flux dans la soufflerie ont révélé les détails de la structure du flux autour du corps du faucon, ce qui suggère des zones locales de sépara-tion des flux. Les photos en haute résolution du faucon en piqué indiquent que les plumes surgissent dans les mêmes zones où les flux se séparent sur la maquette de faucon.

• Ponitz B., Schmitz A., Fischer D., Bleckmann H. & Brücker C. (2014). Diving-flight Aerodynamics of a Pere-grine Falcon (Falco peregrinus). PLoS

ONE 9(2): e86506. doi:10.1371/journal.pone.0086506

• Traduction : Fabienne David• L’article dans son intégralité

et en anglais est disponible auprès de la LPO Mission rapaces •

Peregrine Falcons of the world

White C.M., Cade T.J. et Ender-son J.H., 2013, Lynx Edicions, Barcelone, 379 p. (22 euros)

Le faucon pèlerin a fasciné bien des ornithologues, d’autant plus nombreux qu’il est un des rares oiseaux répandus sur les cinq continents, de l’Arctique aux confins de l’Antarctique. Que trois des meilleurs spécialistes de l’espèce en brossent une mono-graphie exhaustive mérite qu’on s’y arrête bien que plus d’une douzaine de livres y aient déjà été consacrés. Son originalité est surtout la systématique intra spécifique des pèlerins, c’est-à-dire la définition, la description et les particularités des diffé-rentes populations et sous-es-pèces à travers le monde. C’est ainsi qu’ils reconnaissent 19 races dont une probable-ment éteinte (furuitii) et deux appartenant à pelegrinoides, souvent différenciée comme une espèce distincte, le faucon de Barbarie. Ils n’acceptent aussi qu’à demi la sous-espèce har-terti du nord-est de la Sibérie, à l’est de calidus et au nord de japonensis, qu’ils traitent avec cette dernière en raison de ses limites imprécises. Après une longue présentation des pèlerins du monde, surtout de la varia-bilité des plumages et autres

- Les notes du pèlerin n° 24 & 25 - juillet 2014 - LPO Mission rapaces 24

Les notes du pèlerin

Bulletin de liaison du réseau « faucon pèlerin » disponible sur le web (http://rapaces.lpo.fr/faucon-pelerin et sur http://rapaces.lpo.fr/)

Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Gecina et des donateurs de la LPO

LPO © 2014 - papier recyclé

Réalisation : LPO Mission rapaces, Parc Montsouris, 26 boulevard Jourdan, 75014 Paris - [email protected]

Conception & réalisation : Fabienne David Relecture : François Bégasse

D’après une maquette de la tomate bleue

ISSN : 2266-3053

caractéristiques morphologiques ou écologiques de leurs différentes popula-tions, chaque sous-espèce est traitée en un chapitre particulier. Bien que tous les aspects connus de leur biologie y soient passés en revue, c’est leur description précise qui domine, et la validité de leur différentiation, avec leur distribution et leurs migrations, ainsi que des tentatives d’estimation de leurs effectifs respec-tifs, souvent pays par pays. L’histoire de leur description initiale et de ses aléas est une addition originale à l’appui des incertitudes sur la définition des sous-espèces par le seul plumage. Les zones de contacts entre sous-espèces, lorsqu’elles existent, sont analysées soigneusement, par exemple entre pelegrinoides et brookei au Maroc et aux Canaries. Originale aussi est l’analyse de la quinzaine de grandes îles qui devraient abriter des pè-lerins nicheurs et en sont en fait inexpli-cablement dépourvues. Les auteurs sont tous trois nord-américains, de sorte que les données américaines sont plus large-ment développées que celles d’Europe, basées sur les publications référencées et en anglais, d’où la représentation très faible des études françaises. Cependant, C. White a toujours pris grand soin de questionner directement le plus possible de chercheurs dont il rapporte souvent les propos qui complètent les publica-tions existantes. Nombre de photos, pourtant intéressantes, sont trop petites, et même les cartes de distribution ne sont pas bien grandes. En revanche, il y a de très belles planches d’A. Ellis (on croirait des photographies). Cette mise au point très documentée de toutes les populations de pèlerins, le sérieux de leur validation, leurs caractéristiques respec-tives et l’historique de leur évolution sont un précieux apport à la connaissance des pèlerins qui, entre autres, aidera beaucoup les observateurs cherchant l’identité subspécifique des faucons qu’ils rencontrent.

• Jean-Marc Thiollay • • LPO Mission rapaces

[email protected]

Urban Peregrines

Drewitt E., 2014, Pelagic Publishing, Exeter, UK, 208 p. ( 25 £)

Suite à l’arrêt des persécutions et du DDT, les populations de faucons pèlerins ont augmenté partout et ont colonisé les grandes villes de l’Europe à l’Amé-rique du Nord et à l’Australie. Une telle réussite requiert des adaptations particu-lières à ce milieu urbain apparemment hostile. Ce sont ces multiples adapta-tions que décrit l’auteur, un passionné qui a passé des années à suivre les Pè-lerins dans plusieurs villes d’Angleterre. Tous les détails de leur comportement social, reproducteur, de chasse, etc. sont décrits simplement (Drewitt n’est pas un scientifique) mais précisément et complètement, permettant de com-prendre pourquoi et comment ce faucon prestigieux profite de l’environnement urbain, parfois le plus artificiel qui soit. Passionnantes sont ses descriptions du régime alimentaire extrêmement varié, des chasses nocturnes aux migrateurs, du stockage de nombreuses prises excédentaires, du va-et-vient incessant d’individus différents, des mouvements d’oiseaux présumés sédentaires, des cas observés de trios, de polygynie ou d’inceste et autres facettes peu connues de la vie des pèlerins. Mais c’est aussi un manuel détaillé des façons d’obser-ver et d’étudier l’espèce, de la collecte des plumées à la pose de balises et de nichoirs, des relations avec le public à la gestion des menaces qui affectent les faucons. C’est même l’occasion de faire le point sur les mythes concernant

les relations entre pèlerins, pigeons, goélands ou corvidés. Nombreuses (mais petites) sont les photos, très instructives en général, de même que les allusions à ce qui se passe dans les autres pays, mais sans jamais citer de références précises (même la liste bibliographique à la fin est succincte). La lecture du texte en est allégée, mais on ne peut pas approfondir ces comparaisons faute de pouvoir s’y reporter. Au total cependant, un livre facile à lire, bourré d’informations très pratiques et d’observations originales, indispensable à ceux qui s’intéressent au pèlerin, même s’il ne s’agit presqu’uni-quement que de la population anglaise.-

• Jean-Marc Thiollay • • LPO Mission rapaces

[email protected]

Appel à textes et illustrations

Pensez à nous transmettre vos articles, brèves, anecdotes de terrain. Ils sont toujours les bienvenus pour alimenter et enrichir les numéros des Notes du pèlerin. Continuez aussi à nous envoyer vos pho-tos et dessins. Ils sont fort utiles pour illustrer le bulletin. Enfin, vos remarques, critiques et suggestions sont toujours les bienvenues pour que ce bulletin s’amé-liore d’année en année. Merci d’avance pour vos contributions !

• Fabienne David • • [email protected]