les monts-rivières de téhéran lui manquent

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LE RÔLE DES MONTAGNES ET DES RIVIÈRES DANS LA SINGULARITÉ DE LA VILLE DE TÉHÉRAN ENSAPLV S. Nafiseh Mousavian Juillet 2013

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mémoir de recherche pour l'obtention de grad de Master à l'Ecole Nationale Supérieur de Paris La Villette. ©Nafiseh Mousavian

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Page 1: Les monts-rivières de Téhéran lui manquent

LE RÔLE DES MONTAGNES ET DES RIVIÈRES DANS LA SINGULARITÉ DE LA VILLE DE TÉHÉRAN

ENSAPLV

S. Nafiseh Mousavian

Juillet 2013

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Séminaire : Paysage/S Jury :Chris Younes (HDR), Francois Guena (HDR), Eric Daniel-Lacomb, Xavier Bonnaud

Étudiante: S. Nafiseh Mousavian n° 12445Mémoire de recherche pour l'obtention de grade de Master

ENSAPLVJuillet 2013

©Image de couverture : Vue de Nord depuis Behjat Abad,site municipale de http://virtualtour.tehran.ir/

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Tina Kazem SoltaniAyda Ale Hashemi

S. Mohammad MansouriMaryam Mansouri

Je présente mes sincères remerciments à:

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SOMMAIRE

RÉSUMÉ

INTRODUCTION

CHAPITRE I/ RACONTER L'HISTOIRE D'UNE ENVIE 1-1/Concept de la nature chez la culture iranienne 1-1-1/ Des fêtes 1--1-2/ Des Miniatures 1-1-2-1/Analyse de quatre Miniatures 1-1-2-2/Concevoir Le monde idéal de l’homme iranien

CHAPITRE II/ TÉHÉRAN, HISTOIRE, ET DEVELOPPEMENT 2-1/ Introduction 2-1-1/Étymologie 2-1-2/Situation Géographique 2-1-3/Histoire 2-2/Trois temps de Téhéran par rapport aux monts-rivières

CHAPITRE III/ LES MONTS-RIVIÈRES DANS TÉHÉRAN3-1/ Suivre des rivières 3-2/Descendre dans la ville 3-3/ Depuis des fenêtres

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

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RÉSUMÉ

La ville de Téhéran vient d’un changement de contexte naturel pendant ces derniers cinquante ans. La ville qui se situait naguère sur les plaines se trouve maintenant entre les bras des phénomènes naturels qu’on les appelle dans ce texte des « monts-rivières ».Les recherches effectuées dans ce mémoire démontrent que malgré l’existence des monts-rivières dans la ville, ils n’y sont pas vraiment présents.On constate que cette négligence est le résultat de la modernisation rapide d’une petite capitale jeune qui se métamorphose à une dite « métropole ».L’évolution de la ville en faveur de sa modernisation s’est fait à une telle vitesse que la ville n’a pas eu la chance de penser à la nouvelle situation dans laquelle elle va se situer.On essaie de vérifier la justesse de cette hypothèse en analysant comme le fruit de la modernisation l’état actuel des monts-rivières dans la ville.

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« Téhéran, la capitale d’un des États les plus anciens du monde, n’a que deux cents ans. La bourgade fortifiée que le chef d’une tribu nomade victorieuse avait choisie pour y établir le siège de son pouvoir encore précaire est devenue une métropole de huit millions d’habitants, au cœur de l’Iran actuel. »1

INTRODUCTION

1. sous la direction de C. Adle et B.Hourcade, Téhéran capitale bicentenaire,ED. Institut Français de Recherche en Iran, Paris - Téhéran,1992, P7.

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Toute ville possède son caractère propre. Le caractère constitue une face de la ville qui l’a plus ou moins accompagnée dans différentes temporalités, au cours des évolutions et des changements de celle-ci. C’est une constante qui, tout en suivant et subissant les hauts et les bas de la vie de la ville, conserve sa position et reste relativement stable.

L’élément naturel caractérisant la ville est souvent moteur de développement et d’évolution urbaine. Pour le cas d’Ispahan, le passage du Zayandé-Roud a donné naissance aux aménagements des bords, à la construction de divers ponts, à la qualification d’espaces des loisirs, à la constitution de souvenirs communs entre les habitants et à la formation d’espaces et de points emblématiques.

Tout parcours de recherche sur les caractères des villes, a rencontré de multiples cas où les éléments naturels tels que la mer, une montagne, une spécificité végétale ou une rivière présents sur le territoire des villes, constituent potentiellement ce «caractère»; car ils y ont sans doute existé depuis déjà une longue échelle de temporalité.

C’est d’ailleurs le cas pour la ville d’Ispahan2 dont la mémoire est étroitement liée à la rivière Zayandé-Roud, tout comme Paris et la Seine.

2. Ville située à 340 kilomètres au sud de Téhéran. Ispahan a été capitale de l’empire Perse sous la dynastie des Safavides (XVIe - XVIIIe). La ville est bien irriguée et noyée de verdure grâce à la rivière qui la traverse, ce qui offre un contraste bien particulier avec les étendues désertiques qui l’entourent.

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Figure 1: Photo aerien dess villes d'Ispahan et de Paris se formants autour des rivières de Zayande roud et de Seine.© Google earth

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Cependant, Téhéran, capitale moderne bicentenaire, n’est pas survenu à reconnaître les éléments naturels présents sur son territoire et donc, n’a pas été en mesure de qualifier le caractère propre à la ville.

C’est justement dans ce travail de recherche que nous essaierons de clarifier ces éléments caractéristiques, ainsi que d’expliquer les raisons et le processus qui ont conduit à s’en désintéresser.

Figure 2: Les gens felicitent la réouverture de l'eau vers la rivière Zayandé-roud, 5 avril 2013© MEHR NEWS Agency

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PROBLÉMATIQUE Téhéran est aujourd'hui avant tout, une très grande ville ; 6 fois plus grande que Paris en superficie et avec 8,7 millions d'habitants en 2012. Etant toujours pauvre en monuments historiques, elle est considérée comme une capitale jeune par rapport à l’ancienneté de la civilisation Perse. Téhéran n'a pas encore trouvé son caractère propre. Il change constamment d’apparence dû au manque d'un programme paysager cohérent ou bien aux changements successifs de nombreux programmes urbains qui n’aboutissent que très rarement3 .

Téhéran est souvent accusé d’être une ville sans mémoire, sans identité, et non emblématique4 . On en donne une image liée à la congestion, à la pollution, aux embouteillages énormes, aux autoroutes et à une modernité chaotique et démesurée. Des conséquences sociales de cette modernisation sont souvent critiquées par les sociologues (le grand écart entre les habitants des tours des quartiers riches du nord et ceux qui habitent dans des impasses étroites des quartiers dense et des banlieues du sud). Finalement l’image de la ville portant directement à la politique iranienne est incontestable dans les pages d’actualités de la presse.

3. Un des programmes importants désignés pour la capitale mais jamais appliqué est le Plan Directeur d’Urbanisme proposé par le bureau d’architecte Mirmiran en 1990.4. Réflexion assez générale chez les auteurs et journalistes tels que SHIR-ASB Rahehleh, « La ville sans Mémoire », in Le journal électronique www.Aftab.com, Téhéran, 19 mai 2006. MAJIDI Hossein, « Le manque de l’identité derrière les portes de la ville », in Le Journal Hamshahrihttp://hamshahrionline.ir/details/1744, 2 juillet 2006.SHAYEGAN Daryush, « Téhéran est-elle une cité emblématique ? », in www.publicspace.org, Exposé à la Conférence tenue au Centre de Culture Contemporaine de Barcelone dans le cadre du cycle « Haute tension à Téhéran », mars 2006.5. GHAMSAVAR KHEYRODDIN Reza, Spatial Justice or Social Polarization in North and South of Tehran? , Thèse de Ph.D. of urban planning in UPX, Paris

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Ainsi dit Shayegan 6 , essayiste et philosophe iranien : « […] Quiconque habite aujourd'hui dans cette ville inclassable et sans mémoire ne peut s'abstenir de poser cette question fatale : où suis-je ? Suis je dans une ville ou dans un non-lieu hostile où il n'y a que les montagnes majestueuses pour me donner un sens d'orientation ? Comment me déplacer puisqu'il n'y a que des embouteillages monstres ? Comment respirer puisque l'air est pollué, l'ambiance de la ville asphyxiante, la laideur omniprésente, et les peintures murales qui ornent partout les murs des bâtiments, […]». Cette image de la ville est clairement perçue dans les films, romans et photos.

6. Shayegan, op. cit.

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Figure 3: Les snapshots de Film «Téhéran, Téhéran»,un band de musique performe un track en hommage de Téhéran depuis les montagne d'ou la ville pollué se voit en dérrière.MEHRJOUI Daryush, 2012

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Sur les sites municipaux ou touristiques, Téhéran est plutôt représenté à travers des éléments architecturaux tel que la tour d'AZADI (Liberté) et la nouvelle tour de télécommunication MILAD (représentatif du Téhéran du XXIème siècle à l’opinion des gestionnaires) comme symboles de la ville. Les activités telles que la construction des tunnels, l'inauguration du deuxième étage des autoroutes, sont considérées comme progrès de la ville et souvent présentées avec fierté.

Figure 4: Premier page de la municipalité de Téhéranavec le portrait du Maire,consulté 20/06/2013©www.tehran.ir

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Le plan directeur d’urbanisme7 de la ville propose cinq principes suivis de dix-sept stratégies pour le développement urbain. Insistant sur le principe de « la réhabilitation des caractères authentique et identitaire iranien et islamique », il n’inclut que « le développement des espaces verts, espaces publics, espaces de loisirs et de tourisme ». En pratique, cela n’aboutit qu'à une augmentation simpliste de la superficie verte de la ville. La conversion récente du vallon de la rivière de Farahzad à un parc urbain inepte où « la rivière » devient « un canal peint en bleu » est un exemple qui montre le point de vue des gestionnaires urbains.

Figure 5,6,7:La vallon de la rivière Farahzad transformé en parc de Nahjolbalaghe en 2008, 2009,2012

© http://persiatazmin.wordpress.com, 2009 © http://persiatazmin.wordpress.com, 2012©Ayda Alehashemi, 2008

7. Municipalité de Téhéran, Plan Directeur d’Urbanisme de Téhéran, Mairie de Téhéran, Téhéran.

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Le parcours précédent démontre à quel point une ville historiquement peu développée telle que Téhéran est susceptible de prendre la couleur de la modernité sans aucune maturité.

Nous comptons dans cette recherche de démontrer qu’en considérant la géomorphologie particulière de la ville, un autre visage apparaitra ; une face bien cachée mais existante. Au-dessous des autoroutes du Grand Téhéran moderne, coulent des rivières qui viennent des montagnes debout derrière le voile de l’air pollué.

Téhéran, ville qui depuis des années a pris refuge du désert dans les contreforts du grand ALBORZ, ne semble pas être consciente du don dont elle profite.

Donc dans ce moment de mutation continu de la ville, où elle est encore à la recherche de sa singularité et des éléments emblématiques à s'approprier, il est essentiel de ne pas oublier les monts-rivières et que le grand potentiel que détient la ville de posséder une image agréable associée avec des montagnes et des rivières.

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ÉTAT DES CONNAISSANCES: Durant ces dernières années nous avons été témoins des attentions portées sur les rivières dans le milieu universitaire. Parmi les meilleurs exemples, nous citons un mémoire de Master 8 intitulé « Retrouvaille du paysage urbain durable de Téhéran sur la base des vallons de rivières » ainsi que le mémoire de DESA 9 de Sara Kamalvand « Téhéran2050 ».

Le premier document propose « une structure durable pour la ville, en tenant compte des critères de paysage urbain durable, en utilisant une infrastructure urbaine verte et en l'adaptant aux caractéristiques naturelles de Téhéran » (Alehashemi, p16). Le projet propose la procédure à grande échelle avec la coopération entre le réseau de l'espace vert et les vallons de rivières de la ville, en tant que patrimoine naturel de Téhéran. Ce modèle de développement durable guide la ville non seulement vers les différents aspects de la durabilité, mais aussi à l'amélioration de l'identité de la ville.

8. ALEHASHEMI Ayda, Retrouvaille du paysage urbain durable de Téhéran sur le base des vallons de rivières, mémoire de Master, Université de Téhéran, département de Paysage, Téhéran, 2010.9. KAMALVAND Sara, Téhéran2050, Mémoire de DESA, Ecole Spéciale d’Architecture de Paris, Paris, 2007.

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Ensuite, la proposition pour « Téhéran 2050 », en suivant de plan directeur d’urbanisme proposé par l’architecte Mirmiran (non-abouti), est « de penser le redéveloppement de la capitale iranienne à partir de l’irrigation de corridors urbains qui empruntent les traces des anciens cours d’eau et qui traversent le site depuis les montagnes jusqu’au désert » (Kamalvand, p11).

Cela signifie la croissance de conscience par rapport au rôle absent des rivières cachées de Téhéran en tant que formateurs des structures urbaines. Nous situant dans ce contexte, nous questionnons maintenant la relation de ces rivières avec leur source, la montagne, visuellement plus présent que les rivières. Nous visons dans cette recherche, d'évaluer et de comprendre le rôle que jouent les montagnes et les rivières, étant considérées comme «un», dans la ville de Téhéran et dans sa singularité.

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SYNTAGME « MONTS-RIVIÈRES » : La composition des monts-rivières que nous utiliserons dans ce texte est une invention linguistique pour désigner les montagnes et les rivières : une partie de la chaîne des monts ALBORZ aux pieds desquels se situe Téhéran, accompagnée des cinq vallons de rivières qui coulent des monts, pénètrent la ville et la quittent pour rejoindre les nappes phréatiques plus au sud ou d’autres rivières se dirigeant vers un marais salin à 85km du sud de Téhéran.

Outre la facilité de l'usage de ce syntagme que nous rencontrerons souvent dans le texte, cette association des monts et des rivières dans une seule composition est évocateur d'une pensé poétique liée à la fertilité des monts et des rivières. Autant que le fleuve est évocateur de la mer, le rivière évoque la montagne. Dans un pays semi-aride, où l'eau est l’origine de toutes les formes de civilisation, le rôle des monts dans le cycle d'eau et leur richesse en eau les rend très valeureux. Pour leur capacité d'attraper les nuages pluvieux, on les appelle les monts généreux et bénisseurs, les sources de vie ou même les tours qui gardent l'eau !

Figure 8: Des monts-rivières de Téhéran© Mountain sport Magazine, modification de l'auteurhttp://www.gorustic.com/iranalborzmaps.htm

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D’un autre point de vue, tout comme le contraste formel de ces deux formes naturelles primitives /\ et \/, il existe un contraste et une complémentarité métaphorique entre la montagne et la rivière dans la langue persane ; la montagne, kooh, symbolise la résistance et la ténacité, alors que la rivière, rood, est la figure de la mutation, de l'amélioration et du renouvellement. La rivière prend sa source de la montagne, tout comme le changement résulte de la ténacité. Donc il y a un concept de contraste, de dualité, et de complémentarité des montagnes et des rivières de sorte que chacun rappelle l'autre.

Cette complémentarité des monts et des rivières se voit aussi dans d’autres cultures. Par exemple en Chine, le concept des monts et des rivières en tant qu’un ensemble est tellement fort qu’il signifie en soi-même « le paysage ». Le premier mot que les chinois ont employé pour dire « le paysage » est shanshui, littéralement « les monts et les eaux ». Le Philosophe et géographe Augustin Berque montre dans son article 10 « Des eaux de la montagne au paysage » comment le mot shanshui a perdu son sens initial utilisé par les ingénieurs hydrauliciens et a pu prendre le sens de paysage à partir de la poésie et cela lorsque le mot commence à exprimer que « la nature est l’objet d’une jouissance esthétique » 11.

10. BERQUE Augustin, « Des eaux de la montagne au paysage (La naissance du concept de paysage en Chine) », Version française de « Das aguas da montanha à paisagem », in Adriana VERISSIMO SERRÃO (dir.) Filosofia e arquitectura da paisagem, Centro de filosofia da Universidade de Lisboa, Lisbonne, 2012, p. 95-103.11. ibidem. p 98.

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Bien que nous lisons dans l’article que « pendant longtemps, shan et shui apparaissent séparément » mais « ils sont souvent chantés en rapport l’un à l’autre dans la poésie chinoise classique, où, comme symbole du monde, ils ont une grande importance sémantique » 12.

Ce qui importe par rapport à ma recherche est le fait de pouvoir toujours trouver la « complémentarité » des monts et des eaux, même lors qu’ils s’emploient en tant que métaphores pour la bienveillance et la sagesse, et lorsqu’il ne s’agit pas de paysage selon les spécialistes. De plus, l’aspect métaphorique de shan et shui en chinois est assez proche en celui de kooh et rood en persan : « La glose tient que le sage voit dans les changements incessants de l’eau courante la libre configuration de la connaissance qui se manifeste, tandis que le bienveillant voit dans l’aspect de la montagne, dont la stabilité abrite mille choses, l’apparition de la bienveillance ; toujours est-il que shan et shui sont là déjà considérés dans leur contraste » 13.

La composition des monts-rivières forme alors une totalité qui peut être considérée comme un concept poétique de la nature englobant la ville de Téhéran. Ce concept évoque un potentiel géographique qui peut irriguer la ville avec la poésie. On peut ainsi imaginer que Téhéran, étant tout proche de la source de vie et profitant des monts-rivières, soit la ville de la fertilité, la ville de la naissance, de création et de renouvellement.

12 et 13. ibidem. p 98.

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Cependant, quel est l'état actuel des monts-rivières dans la ville et quelle relation existe entre Téhéran et ses monts-rivières? Nous visons dans cette recherche, à comprendre pourquoi dans l’état actuel, la présence des monts-rivières semble-elle faible et ignorée? Pourquoi nous ne les remarquons pas assez souvent? C’est justement ici que se pose la question principale de la recherche :

À travers quel processus, la modernisation a-t-elle effacé l’effet caractérisant des monts-rivières sur la ville de Téhéran ?

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HYPOTHÈSE:L'hypothèse de départ était que la particularité géographique de la ville est presque perdue à l’égard des différentes conséquences produites par la modernisation de la ville. Autrement dit, la modernité a pratiquement effacé l’impact de présence des monts-rivières dans la ville ou remarquablement réduit le rôle que les monts-rivières pouvaient jouer concernant le contexte culturel de Téhéran.

En m’approfondissant dans la recherche, j'ai compris que la modernisation - et par « modernisation » j’entends le passage précipité 14 d’un village traditionnel à la capitale, incluant technologie, urbanisation et constructions gouvernementales ordonnées ; rapide et démesurée de la ville a peut être effacé ou affaiblit certains effets des monts-rivières, mais que d’autre part, elle a produit certaines occasions d'expérimentation de ceux-ci.

Comme évoqué précédemment, nous supposons que le concept de monts-rivières en tant qu'un concept englobant la ville, fonctionne d'une manière réciproque. Nous sommes dans un système composé des montagnes (et ses empreintes) et des rivières (et ses empreintes) où chaque élément nous renvoie aux autres et évoque la totalité du système et sa force se trouve dans cette complémentarité poétique.

14. À partir de la période du règne de Réza-Shâh (Premier Pahlavi) en 1921 jusqu’aujourd’hui.

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Il semble que la ville moderne de Téhéran a dissocié les monts et les rivières les uns des autres, et par cela, réduit la force que les monts-rivières pouvaient entrainer avec eux. Le résultat concret de la modernité immature est l’infériorisation des monts-rivières en tant que système englobant la ville, à des épars morceaux naturels dans la ville.Suite à cette étude, l’hypothèse consiste à dire que :

« La modernisation a causé la dissociation du couple conceptuel qu’est la « mont-rivière » en deux éléments seuls étant d’une part « la montagne » : située à l’horizon visuelle de la ville et d’autre part « la rivière » : coulant silencieusement sous la peau de la ville ; et ceci, à travers un processus d’interventions d’ordre urbaines, techniques et économiques. »

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MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE :De façon générale, cette recherche comprend une méthode pluridisciplinaire : étude bibliographique, analyse photographique, étude analytique.

Il est jugé nécessaire de préciser en début de travail et par suite de la méconnaissance du terrain pour l’audience, l’utilité d’une brève introduction sur la question de la nature dans la culture iranienne à partir d’une démonstration illustrative et de l’analyse personnelle d’une sélection de miniatures.

Pour répondre à la question problématique de la recherche étant la définition du processus qui conduit à l’effacement de l’effet des monts-rivières téhéranais, il nous faut passer par un travail de bibliographie concernant Téhéran, basé sur un corpus littéraire descriptif incluant des rapports de voyages (pour les textes anciens) et les romans et poèmes (pour les textes contemporains).

Cette partie de récolte des données est suivie d’une étude analytique sur les étapes du développement urbain de Téhéran et d’une session d’approfondissement sur la question des éléments naturels caractéristiques de la ville : les montagnes et les rivières.

La partie finale du travail vise la relation actuelle de la ville par rapport au couple naturel en question : « le mont-rivière ». Basé sur une documentation photographique, ce troisième et dernier chapitre se dirige directement vers la vérification de l’hypothèse présentée précédemment. À travers l’analyse des photos, nous comptons en tirer des raisonnements qui concrétisent la « dissociation du couple conceptuel de mont-rivière », évoqué dans l’hypothèse.

Le plan détaillé du travail figure à la suite.

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PLAN DÉTAILLÉ DE TRAVAIL :

CHAPITRE I/ RACONTER L'HISTOIRE D'UNE ENVIE : le désir de la nature

• Concept de la nature chez la culture iranienne : Quelle relation formulent les iraniens avec la nature ? Quelles sont les formes de la nature appréciées par les iraniens ?

• Les fêtes : Qu’est-ce qui est à l’origine des célébration persane ? Quel est le rôle de la nature dans les coutumes iraniennes ? Quelques exemples d’évènements iraniens liés à la nature et particulièrement aux monts-rivières.

• Les Miniatures : Qu’est ce que la miniature en général ? Analyse de quatre scènes de vie imaginés par des poètes et représentée dans des miniatures avec la coprésence des monts-rivières ; Proposition illustrative d’un monde idéal pour l’iranien imaginé à partir de séquences de miniatures persanes.

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CHAPITRE II/ Téhéran, Histoire et Développement

• Étymologie, Situation Géographique, Histoire :travail bibliographiqueLes origines de la ville ; Les éléments géographiques naturels, Histoire architecturale, Histoire sociale, Histoire urbaine.

• Trois temps de Téhéran par rapport à sa relation aux monts-rivières : étude analytique À quel position se situent les monts-rivières par rapport aux différentes temporalités de développement de la ville entre 1800 et 2013 ? Comment est décrite la ville dans les textes de ces époques (rapports de voyages, romans, poèmes) ? Proposition d’une image finale des temporalités de la relation de la ville envers les monts-rivières.

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CHAPITRE III/ LES MONTS-RIVIÈRES DANS TÉHÉRAN

• Suivre les rivières :documentation et analyse photographiqueTravail de photographie par l’auteur sur l’itinéraire de pénétration des rivières à l’intérieur de la ville en considérant les situations urbaines différentes (autoroute, quartier résidentiel,…) ; retrait des facts concrets à partir des expérimentations et approches de terrain ;

Questionnement par rapport au lien éventuel entre les rivières et les montagnes de la ville.

• Descendre dans la ville :documentation et analyse photographiqueCollecte de données photographiques sur un axe nord-sud considérant les points de visibilité de la montagne; note des avantages et des inconvénients du développement urbain par rapport à la relation ville - montagne.

Questionnement par rapport au lien éventuel entre les montagnes et la rivière.

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MOTS CLÉS : Téhéran, singularité, Montagnes, Rivières, Monts-rivières, Modernisation,

• Depuis des fenêtres :documentation et analyse photographiqueCollecte de données photographiques des vues par les fenêtres des bâtiments sur la ville ; analyse de la quantité et de la qualité de possibilité de vue à la montagne.

Questionnement par rapport au lien éventuel entre les montagnes et la rivière.

• Conclusion : modernité et ignorance des monts-rivières

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CHAPITRE IRACONTER L'HISTOIRE D'UNE ENVIE

« Ce que vous avez dites ne tient avec notre tempérament. Nous avons toujours vit en liberté, la nature a toujours été à portée de nos mains, nous avons fait du cheval dans ses monts, nous avons vit dans ses plaines, nous avons monté des tentes sous ses ciels. On ne peut pas nous emprisonner dans des maisons. » 15

15. Simin Daneshvar, Savushun, ED. Kharazmi, Téhéran, 2001

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La relation de chaque société avec la nature en général diffère selon des factures géographiques, spirituel, et politique qui sont propre à lui. On tient aussi compte que la société iranienne a été en pleine mutation ces dernières 100 années et cela ne peut pas passer sans avoir l’impacte sur la culture et la manière dont les iraniens pensent et considèrent la nature. Entre 1905-19011 le premier changement important s’est fait par la révolution constitutionnelle au cours de laquelle un parlement et une monarchie constitutionnelle ont été établis. La révolution ouvrit la voie à des changements importants en Perse, ouvrant ainsi l'ère moderne. Entre1921-1941 Réza Shah modernise le pays sous son gouvernement dictatorial. En même temps les effets de la seconde guerre mondiale touche la société iranienne. Après la nationalisation du pétrole en 1951, Pahlavi II met progressivement en place un régime autocratique et dictatorial fondé sur l’appui américain. Cela entraîne finalement la révolution iranienne et la formation de la république islamique en 1979. En 1980, Irak a commencé la guerre qui a duré 8 ans de laquelle a beaucoup subit la société iranienne. Puis la société a passé de différentes étapes de reconstruction et de réformations durant les différents gouvernements. L’analyse détaillée de l’évolution de la relation de telle société avec la nature sera très intéressante, mais cela demande plus de temps et des recherches spécialisées que ne tient pas dans cette recherche.Donc on se limite ici à une introduction basique vers une envie qui a existé depuis des millénaires chez les iraniens et qui les a amené à la création des jardins persans, les paradis sur la terre. En faisant cela, en essaie de chercher la coprésence des monts-rivières dans les fêtes, les mythes et les miniatures en tant que des échantillons de la culture générale perse.

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1-1/CONCEPT DE LA NATURE CHEZ LA CULTURE IRANIENNE

La vie de l’homme iranien est étroitement liée à l’univers naturel qui l’entoure. Il a toujours eu envie de vivre dans le giron naturel. Depuis longtemps, il a passé ses temps de loisir, de repos, et de chasse dans un milieu naturel.Lorsque la nature était hors de sa portée, il l’a domestiquée, et il en a reconstruit dans une forme idéal, paradisé (pairi-daeza) et paradisiaque chez-soi. Donc il a créé le jardin persan.16

Figure 9 : Paysage naturel de l'Iran© Mohammad Mansouri,

Khoranagh,2009

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16. Les Jardins persans (en persan : باغ ایرانی) font référence à une tradition et à un style de conception de jardins qui a ses origines en Perse (actuellement Iran). Traditionnellement, de tels jardins étaient clos.Le mot persan (en langue avestique) pour « espace fermé » était pairi-daeza qui s'est transmis dans la Mythologie judéo-chrétienne sous le nom de Paradis, le Jardin d'Éden.Son rôle était, et est toujours, de procurer de la relaxation sous plusieurs formes : spirituel et récréatif (comme rencontrer des amis), en fait, c'est essentiellement un paradis sur terre.

Figure10 : Jardin de Prince Mahan© http://www.iaumahan.ac.ir/

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On dit que le jardin persan est la métaphore du paradis, ou c’est un paradis terrestre. On peut ainsi dire que la cour de la maison iranienne est la métaphore du jardin, ou bien c’est un jardin domestique où on trouvera nécessairement des éléments essentiels du jardin : un bassin d’eau, des pots de fleure, des petites closeries, de cyprès, et de vigne, de noyer, de grenadier, et de figuier, de pommier, de cerisier, ou de prunier (selon le climat).

Une autre fois encore, on voit l’envie de vivre avec la nature, dans des espaces fermés où vit l’homme iranien. Il reproduit la nature chez soi en y étalant des tapis et des kilims, dont les motifs sont selon l’origine du tapis ou du kilim: des animaux –sauvage et domestique-, les quatre saisons, le jardin persan, le paradis, et etc.

Figure 11 : Tapis Persan© http://nazmiyalantiquerugs.com/

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En fait, l’homme iranien habite toujours avec la nature, quoi qu’il soit à l’intérieur, et sur le tapis, ou qu’il soit à l’extérieur, dans sa cour, ou son jardin, ou bien qu’il soit parti dans la nature sauvage où il y a des monts, des arbres, et des rivières.

Dans ce texte, on essaie d’analyser brièvement, le rôle de deux éléments naturels, des monts et des rivières, dans la culture avec laquelle l’homme iranien est né et est agrandi.

Figure 12 : Court d'une maison traditionnel© http://www.iaumahan.ac.ir/

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1-1-1/ DES FÊTES :

La fête la plus importante des Iraniens depuis l’antiquité jusqu’au aujourd’hui, NOROUZ (no, « nouveau » + rouz, « jour », signifiant « nouveau jour ») et des traditions liées à celui-ci sont fortement associée avec la renaissance de la nature. NOROUZ marque le premier jour du printemps et le début de l'année dans le calendrier iranien. Elle est célébrée le jour de l'équinoxe vernal, dont la date varie entre le 20 et le 22 mars.Ainsi, dans la culture iranienne, il y a des fêtes pour célébrer des évènements naturelles, mais qui se sont estompées plus ou moins au fils du temps. On cherche ici des fêtes liées aux monts et aux rivières.

Dans la mythologie perse, deux principales composantes de la vie, l’eau (dont l’ange s’appelle ANAHITA et habite dans des montagnes) et le feu (qui donne la puissance à l’homme), prennent leur naissance et leur origine de la montagne.Donc il y a des fêtes dont les mythes et les légendes sur leur origine, ou la cérémonie sont liés à la montagne. Parmi eux, on peut donner l’exemple des fêtes de TIRGAN et de SADÉ.TIRGAN se tenait au début d’été. Il y a eu un rituel d’attendre et de regarder le premier lever d’une étoile qui apportait la pluie, et cela depuis des montagnes.

On dit aussi que TIRGAN est pour la célébration de l’événement d’ARASH l’archer, un héro iranien qui est choisi de lancer un tir depuis le mont DAMAVAND pour définir les frontières de deux empires de l’Iran et le Touran, et pour finir la guerre entre ces deux derniers. ARASH tire la flèche avec toute sa puissance. Il meurt après lancement de tire, et son âme accompagne la flèche. La flèche voyage de l'aube à soir et descend sur un noyer aux rives de la rivière Oxus et cela définit le territoire perse.

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Il existe encore entre des gens du nord de l’Iran (nord de l’ALBORZ) le tradition de monter et allers fêter le TIRGAN sur des altitudes de la montagne, mais avec des traditions différent que celui de l’origine.

SADÉ se tenait (et se tient encore chez certaines tribus) au début de la deuxième partie d’hiver, on disant qu’après cela le froid va se réduire (l’année se divisait en deux parties, 7mois d’été et 5 mois d’hiver) et donc on mange des apéros et on fait le fête autour d’un feu qu’on le met sur les hautes des montagnes, ou si ce n’est pas possible sur les toits des maisons.

Ainsi il y a des fêtes liées à l’eau, à la pluie et des cérémonies de leur consécration. Le plus connu est ABANGAN au dixième jour de huitième mois de l’année qui est nommé en respect de l’eau et sa déesse. C’était une fête publique tenant aux bords des eaux. Dans l’Iran d’aujourd’hui on n’en voit pas des tracés, mais les perses d’Inde célèbrent encore cette journée en s’habillant en blanc et à côté des eaux naturels. 17

17. (irania encyclopedia, http://irania.ir/ie/1643)et Ghiasabadi R M, The handbook of Persian Celebrations, ED. Iranian Studies, 2008.

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1-1-2/ DES MINIATURES

Les thèmes de la miniature persane sont pour la plupart liés à la mythologie persane et à la poésie. La fonction la plus importante de la miniature était l'illustration. Elle donnait une image à un texte littéraire, le rendant plus agréable et facile à comprendre. La miniature s'est développée en un mariage des langages poétiques et artistiques et parvint à un accord profond et sincère avec la poésie.

Le CHÂH NÂMEH (livre des Rois) est sans doute l'œuvre littéraire la plus connue en Iran, avec le KHAMSEH (cinq joyaux) de NIZAMI, qui d'ailleurs s'en inspire. Ce poème épique retrace l'histoire de l'Iran depuis la création du monde jusqu'à l'arrivée de l'Islam, en plus de 60 000 distiques, écrit aux alentours de l'an 1000 par FERDOWSI. La langue a peu vieilli (selon G. Lazard, lire le CHÂH NÂMEH pour un iranien correspond un peu à lire Montaigne dans le texte en France), et il constitue une base incontournable pour les récitants et les poètes encore de nos jours.

Le KHAMSEH, œuvre romantique du NIZAMI s’inspirant de l’histoire de l’Iran ou de légendes populaires.Les Héros de CHÂH NÂMEH et KHAMSEH sont des gens qui défendent du pays et de leur nation, battent contre des rois cruels, tuent les monstres et les mauvaises. Ils affament et assoiffent, tombent amoureux, et ils supportent des difficultés pour l’amour.

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Évidemment, les textes du CHÂH NÂMEH et du KHAMSEH, ainsi que beaucoup d’autres chefs d’œuvres littéraires persanes, ont donné lieu à de nombreuses représentations dans la peinture persane, des miniatures.

Ces illustrations, souvent tardifs par rapport aux poèmes d’origine, sont dessinées dans des époques différentes. Et chaque fois, des portraits des personnages d’une même histoire se sont dessinés différemment selon la race ou la dynastie gouvernante.

En fait ce qui est durable, c’est le récit raconté par l’illustration. Et le paysage dans lequel se passe ce récit, est l’invention ou le fruit d’imaginaire du peintre iranien. Cette invention paysagère est héritée d’un côté de ses propres expériences spatiales, et d’autre côté de son désire pour illustrer le mieux possible la scène entourant la vie de son héro aimé.

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1-1-2-1/ANALYSE DE QUATRE MINIATURES

Pour analyser des miniatures, je me suis basée sur celles de livre « La Peinture Persane »18. Ce livre offre une introduction complète aux différents styles de miniature depuis XIII en reproduisant des chefs d’œuvres de miniature persane. Donc grâce à cette chois, on a pu limiter le nombre des données à analyser, en s’assurant d’une certain généralité et qualité des données.

On a commencé à chercher des monts et des rivières dans des peintures représentées par ce livre et on a rendu compte d’abord, de leur présence considérable dans la plupart des scènes dessinés, soit des scènes urbains ou naturel ; et puis du fait que très souvent, ces deux-là sont dissociables. Cela vaut dire lorsqu’il y a un mont ou un paysage rocheux, il y aura forcément une rivière ou une ruisseau qui coule ou qui passe quelque part.

18. Texte de Gray Basil, Les trésors de l’Asie, La Peinture Persane, traduit de l’anglais par Yves Rivières, Ed. d’art Albert Skira S. A., Genève, 1977.

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On lit dans l’encyclopédie iranica, sous titre d’ALBORZ (Harborz) : « La couche la plus ancienne de la croyance sur la mythique «Hara élevé» semble être que c'était une énorme montagne montante dans le milieu du monde, autour le sommet de laquelle "tournent les étoiles, la lune, et le soleil ", créant ainsi jour et nuit.

Chaque matin, le «soleil avance pour traverser Hara haut dans son vol"; Et Mithra, qui marche devant elle, a son domicile sur le haut, sur la montagne brille ", où il n'y a ni nuit, ni ténèbres, ni froid vent ni bouillant. . . Pas plus que les brumes hausse de « Hara élevé ». En outre, «tout comme la lumière arrive de Harborz… l'eau arrive trop à partir de Harborz », car le fleuve mythique Aradvī Sura Anahita a eu lieu à tomber à

a/ CHÂH NÂMEH : Le SIMURGH emportant ZÂL dans les Montagnes de l’ELBOURZE (ALBORZ)

Cette œuvre est importante parce que d’après B. Gray c’est une des premières dans laquelle le paysage tient une place bien plus grande que l’habitude. L’action se situe dans le paysage et non pas sur une simple toile du fond. 19 Cette importance donnée au paysage, nous rappelle la place importante de l’ALBORZ dans les mythes et légendes.

19. ibidem, P40.20.Encyclopédie IRANICA, ALBORZ, traduit de l’anglais par l’auteur, des phrases entre guillemets sont des parties du livre sacré des Zoroastriens, AVESTA(http://www.iranicaonline.org/articles/alborz-massif-iran#pt2)

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partir du pic de la montagne dans la mer Vourukaša, étant ainsi l' source de toutes les eaux du monde entier. Le «séjour et des logements des nuages" est sur Harborz, et Baga y met la plante sacrée haoma de croître.» 20

On voit que le peintre du XIVème a du rendre compte de toutes ces mythes-là, si on regarde au rôle qu’il donne aux mont d’ALBORZ, aux eaux, aux nuages, et aux végétations.

Figure 13 : Shah-Nameh; Le Simurgh emportant ZAL dans les monts d'ALBORZ, Tabriz, vers 1370, ©Istanbul, Palais de Topkapi

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En se référant au poésie originale du NIZAMI, on voit qu’il utilise trois mots du BIABAN (1fois), SAHRA (1fois), et DASHT (3fois) pour décrire le lieu où est MAJNOÛN, et enfin, SALIM lui trouve en DASHT, à côté d’un mont. Cela pour dire bien que ces trois mots peut signifier le désert, les deux derniers ne sont pas des équivalents exacts du désert. SAHRA signifie la plaine, et DASHT signifie la plaine ou le plateau où il est convenable pour l’établissement humain. 22

Donc on ne peut pas critiquer la peinture pour avoir trop d’arbres en désert, mais en même temps, on peut imaginer que le fait qu’il y ait des arbres, ainsi qu’une rivière qui n’est pas décrit par le poète, vient de l’envie du peintre pour les ajouter au seine du DASHT pour qu’il soit plus agréable. On peut aussi supposer que le peintre ait ajouté la rivière comme l’histoire se passait à côté d’un mont. (l’indissociabilité du mont et de la rivière)

b/KHAMSEH de NIZAMI : MAJNOÛN parmi les animaux visité par SALIM

Cette illustration décrit la visite de SALIM à MAJNOÛN dans le désert où celui-ci vit en bonne entente avec les animaux sauvages. Selon Gray, « l’espace est bien conçu, mais trop d’arbres viennent remplir le champ du désert [...] ». 21

21. Gray, op. cit. P12022. traduit par l’auteur, dictionnaire persan DEHKHODA, (http://www.loghatnaameh.org/)

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Figure 14 : Khamseh de Nizami; Majnoun parmi les animaux visité par Salim, peint par un élève de Behzad, Herat, 1494©Londres, British museum

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On peut ajouter à cette description, la présence de source d’eau au pied de l’arbre, qu’est nécessaire pour faire un pique-nique ; et puis la silhouette d’une ville au fond du plan, signifie qu’on n’est pas loin de la ville. Cela est aussi une image familière pour des citoyens de Téhéran qui peuvent observer la ville depuis des hauteurs d’ALBORZ.

Enfin, on peut constater par cette illustration, le rôle que montagne peut jouer comme une espace public sociale.

C/Le pique-nique dans la montagne

C’est un exemple qui semble plus réel parmi des miniatures persanes, et selon Gray « le réalisme dérive en fait du sujet lui-même ; il ne lui est pas extérieur. » « Le paysage baigne entièrement la scène mais seuls les personnages tiennent la rampe. Ils sont assis par terre devant un arbre noueux ; à côté d’eux, de grands bols de riz et des coupes de vin qu’on va remplir à l’immense jarre du premier plan.» 23

23. Gray, op. cit. P157

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Figure 15 : Le pique-nique dans la montagne, attribué à Mohammadi, vers 1590©Boston, Museum of Fine Arts

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Ce qu’est intéressant, est qu’il y a un souci architectural volontaire pour dessiner le château, son jardin, et le rapport entre château et la rue ou la place. Cette liaison entre le bâtiment et l’espace public est fait par surélévation de la place de marché par des rochers ou un colline ou une partie montagnarde. Et puis c’est le ruisseau qui passe le jardin du château, y sort, et en coulant d’un rocher, entre dans l’espace public de la ville.

d/YOUSSOUF et ZOLEIKHÂ de DJAMI : YOUSSOUF sur la place du Marché

Cette une scène absolument urbain où YOUSSOUF divise entre des peuples leurs subsistances. Les gens de différents types sociale sont présents, ils sont en pleine action comme ils sont dans une rue, et le château royal se voit au derrière plan.

En vraie, l’histoire doit se passer en Égypte, mais la peinture est plein de motifs persans : des fleures, le couplage du cyprès et l’arbre en floraison, et l’architecture et ornements du château. C’est vrai que le peintre iranien a créé une ambiance persane.

Donc on peut dire que c’est une scène urbaine très animée, à côté d’un mont-rivière.

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Figure 16 : Youssouf et Zoleikha de Djami;Youssouf sur la place du Marché, Meched, vers 1570 ©Londres, British museum

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Il est important de remarquer, même si l’homme iranien d’aujourd’hui habite dans la ville moderne, mais il a encore dans son bibliothèque CHÂH NÂMEH et KHAMSEH, il enlève ses chaussures pour marcher sure les tapis, et s’il n’a pas de cour chez-soi, il met toujours des pots de fleur devant ses fenêtres. De ce fait, cette image n’est pas autant loin de son esprit. Peut on dire que le monde idéal de l’homme moderne iranien aura le succès s’il sera basé et fondé sur l’image idéale du monde que connaissait l’homme traditionnel.

1-1-2-2/Concevoir Le monde idéal de l’homme iranien

Comme ce n’est pas possible de parler de chacun des miniatures où il y a des monts et des rivières dans ce texte, on a essayé de créer une image générale du monde qu’on peut concevoir à partir de ces miniatures et on peut l’appeler le monde idéal de l’homme traditionnel iranien. Un monde respectueux de la nature, où il y a une interaction entre l’homme et la nature dans toutes les moments de la vie humaine.

En Conclusion,

on souligne que des monts-rivières sont considérablement présent dans la culture iranienne. Et il y a une forte envie de vivre avec la nature en général, et en particulière avec des monts-rivières dont on a vu les empreints dans des mythes et des miniatures persanes.Ce qu’on attende d’une telle civilisation est qu’il y ait une interaction consciente avec la nature dans leurs villes. Mais est-ce que Téhéran, comme la capitale a une telle relation avec ses monts-rivières ?

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Figure 17 : Le monde idéal de l’homme iranien © Modification de l'auteur, à partir des miniatures de livre Peinture persane, op.cit

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CHAPITRE IITÉHÉRAN, HISTOIRE, et DÉVELOPPEMENT

2-1/INTRODUCTION

2-1-1/ÉTYMOLOGIE

L'origine du nom de Téhéran est encore discutée, et plusieurs interprétations sont disponibles. Une des étymologies populaires est que le nom de la ville viendrait de Tah + rān, qui signifie «celui qui chasse ou qui pousse (les gens)» ou «qui creuse». 24 Pour le Général Albert Houtum-Schindler, il s'agit d'une dérivation du terme Tir-ān, basé sur l'élément Tir. Cet élément a le sens de «plaine, plain désertique», qui est rapproché de Shemrān par Schindler. 25

24. c'est l'étymologie suggérée par les textes de Yāqut dans Boldān, ED. Wüstenfeld, Beyrouth, III25. A. Houtum Schindler, Eastern Persian Irak, ED. John Murray, Londres, 1897, p. 131.

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47 L'historien et linguiste Ahmad Kasravi a la même idée et oppose Tahrān, «endroit chaud» à Shemrān, «endroit froid». 26 Ou Selon Naser Najmi, Shemrān est composé de Shem+ran qui vaut dire en haut des plis et Tehrān, composé de Teh+ran qui vaut dire la fin des plis.

L'orientaliste Vladimir Minorsky propose de son côté une autre explication en se fondant sur la signification de tah qui signifie «fond, profondeur» dans des dialectes iraniens, qui serait associé au nom de la ville de Ray, ce qui voudrait dire que Téhéran signifie «qui est derrière Ray». 27

Xavier de Planhol, professeur émérite de géographie, souligne dans l’Encyclopédie Iranica que ces propositions semblent conjecturelles et qu'il est vain de chercher l'origine du nom de la ville. 28

26. Ahmad Kasravi, Kārvand-e Kasravi, ED. Yahyā Dokā, Téhéran, 1973. 27. Vladimir Minorsky, « Teheran »,Encyclopædia Iranica 1, IV, pp. 713-2028. Xavier de Planhol, « TEHRAN,Capital of Iran », Encyclopædia Iranica, http://www.iranicaonline.org/articles/tehran-i-a-persian-city-at-the-foot-of-the-alborz

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2-1-2/SITUATION GÉOGRAPHIQUE

Téhéran est située dans une plaine qui descend en pente vers le Sud au pied des monts ALBORZ. La ville a une altitude de 1 100 m au Sud et 1 200 m au centre à 1 700 au Nord. La ville et ses banlieues couvrent une superficie de 86 500 ha. 29

La ville ne dispose pas de très importantes ressources en eau. Elle est située à égale distance de deux importants bassins hydrographiques qui collectent les eaux qui viennent des montagnes situées en amont. Ces deux bassins sont celui de Karaj à l'ouest et celui du Jājerud, à une trentaine de kilomètres à l'est. 30

Les quartiers Nord de la ville, situés en hauteur sur les contreforts de l'ALBORZ, sont moins pollués et plus frais en été. Vers le Sud, en contrebas, et vers le désert, sont les quartiers plus populaires et industriels.La situation de Téhéran, entre montagnes et bassin désertique, a une grande influence sur le climat de la ville. Le climat des montagnes est plutôt frais et semi-humide, alors que les zones Sud de la ville, presque en contact direct avec le désert du Dasht-e KAVIR sont chaudes et sèches.31

Dans la région métropolitaine de Téhéran, les variations annuelles de la température moyenne de 15° à 18°C et compte tenu des différences de hauteur dans la ville, les différentes parties ont une moyenne de 3° C de différence de température. Cette différence reste à peu près le même dans les saisons froides et chaudes de l'année. 32

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Trois aspects géographiques de base influencent le microclimat de Téhéran:

a. Le Dasht-e-KAVIR (désert central de l'Iran), au sud de Téhéran, introduit dans la ville des vents chauds et de la poussière.b. La chaîne de l'ALBORZ, au nord de la ville, arrête les pluies venant de la mer Caspienne.c. Les nuages de mousson de l'ouest et la présence de l'ALBORZ modèrent partiellement les effets du climat du désert.

29. Ahmad Mehdipour Ataie, « La foresterie urbaine et périurbaine au Proche-Orient. Une étude de cas sur Téhéran » in La foresterie urbaine et périurbaine. Études de cas sur les pays en développement, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Rome, 2001, (http://www.fao.org/docrep/005/x3994f/X3994F08.htm)30. Planhol op. cit.31. Mehdipour Ataie op. cit.32.Le site d’Atlas of Tehran Metropolis, (http://atlas.tehran.ir/Default.aspx?tabid=242)

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La différence de température entre les montagnes (au nord) et les plaines (au sud) fait circuler l'air des montagnes vers les plaines (du nord au sud) pendant la nuit et des plaines vers les montagnes (du sud au nord) pendant le jour. Après le coucher du soleil, les parties montagneuses au nord de la ville se rafraîchissent plus rapidement que les parties méridionales, en raison de leur surface pierreuse; c'est pourquoi l'air froid se déplace progressivement et lentement vers la partie sud de la ville entraînant toute la poussière et la fumée en suspension.

Ce phénomène est visible notamment tôt le matin. Immédiatement après le lever du soleil, les zones montagneuses de la ville commencent à se chauffer, l'air monte et il se produit un appel d'air des zones méridionales pour le remplacer.

L'air est piégé en inversions thermiques pendant 240 jours par an, sans circuler ou se mélanger avec l'air extérieur, et la pollution des centres industriels, des cimenteries, des raffineries et des voitures reste dans ville, se limitant à se déplacer du nord vers le sud. 33

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33. Mehdipour Ataie op. cit.

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Figure 18 : Situation géographique de la ville© The university of texas libraries, 2001, http://www.lib.utexas.edu/maps/iran.html

La ville étant au pied des montagnes, une télécabine relie la sortie Nord de l'agglomération au mont TOCHAL à 3 966 m. Donc À dix minutes de Téhéran se trouve la station de sports d'hiver de TOCHAL, construite en 1976. Plus à l'Est et à 50 km du centre de Téhéran se trouve le mont DAMÂVAND dont le cône garde quelques traces de neige jusqu'en juillet et culmine à 5 671 m

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2-1-3/HISTOIRE

Téhéran était jadis un village situé à sept ou huit kilomètres de la grande ville historique de Ray. 5 Téhéran commence à prendre plus d'importance après la destruction de Rhagès (Ray) par les Mongols en 1228. Téhéran souffre aussi de l'invasion mongole, mais le déclin de Ray pousse ses habitants à venir s'installer à Téhéran qui offrait plus de commodités avec ses jardins et ses canaux d'irrigation. 34 Téhéran est alors un gros village connu pour ses jardins, ses vergers donnant des grenades somptueuse et ses eaux claires.

Au XIVe siècle, c'est Varamin qui est la ville la plus importante de la province mongole, composée de quatre départements, dont celui de Téhéran.À partir de la période Timouride (1405-1507), la ville se développe vers le Nord, à la recherche d'air et d'eau plus purs. 35

Shah Tahmasp, second souverain de la dynastie safavide, fait construire en 1553-1554 un bazar ainsi qu'un mur d’enceinte avec 114 tourelles (selon le nombre de sourates du Coran). 36

Xavier de Planhol souligne que la muraille était excessive et disproportionnée par rapport aux besoins d'une petite ville : elle s'étendait sur 8 km de long, entourant une surface de 4,5 km2, alors que la population n'excède pas 15 000 à 20 000 personnes à cette époque. Les descriptions en parlent alors comme d'une grande ville, qui a des grands jardins emplis de toutes sortes de fruits. 37

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En Moment, elle est un centre administratif régional mais elle ne compte ni grande mosquée, ni fabrique, ni autre trace d'urbanisation de la part des Safavides.

Figure19 : Téhéran 1857© image de google 2013©TGIS-CNRS 2004modification de l'auteur

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34. Hamd-Allah Mostawfi, Nozhat al-qolub, ÉD. et tr. Le Strange, text p. 53; tr., p. 6035. Planhol op. cit.36. Planhol op. cit.37. notamment les descriptions faites par Pietro Della Valle et par Amin-Ahmad Rāzi dans son Haft Eqlim

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Nasseredin Shah Qadjar (1848 - 1896) fait passer réellement Téhéran du statut de ville provinciale à celui de capitale. Il détruit les anciennes fortifications pour en faire construire de nouvelles qui prennent alors une forme d'octogone irrégulier de 19,2 km de circonférence, et percée de 12 portes monumentales ornées de céramiques. Nasseredin Shah fait rénover de nombreux bâtiments et les qanâts pour approvisionner la capitale en eau.

On construit des places, des avenues et des bâtiments publics. La ville avance davantage vers nord et vers l’ouest. Téhéran a dix quartiers à la fin de cette époque.Téhéran, à l'époque des Qadjars, se concentre autour du Bazar qui constitue le cœur de la ville et à quelques pas se trouve la cité royale.

Puis, la ville se développe plus ou moins pendant des différentes dynasties qui règnent, mais c’est en 1786 que Agha Mohammad Khan Qadjar, premier roi de la dynastie, en fait sa capitale grâce à des préoccupations géostratégiques de la ville.En 1797, Téhéran a toujours l'apparence d'une ville neuve et compte peu d'habitants. Un voyageur européen, G.E. Olivier, parle d'une ville de 15 000 habitants dont 3 000 soldats, s'étendant sur 7,5 km2 dont seule la moitié est construite, l'autre étant encore occupée par des jardins et vergers. 38

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Figure 20 : Téhéran 1890© image de google 2013©TGIS-CNRS 2004modification de l'auteur

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38. G.E. Olivier, Voyage dans l'empire ottoman, l'Égypte et le Perse, Paris, 1807, t.3, p.50

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Puis au 1921, sous le support des anglais, et à la suit de leur découvert du pétrole en 1908, Résa Pahlavi, ministre de la guerre sous les Qâdjârs, devient Shah et instaure un pouvoir central.Le pays se développe, s’urbanise, se modernise et s’occidentalise pendant l’époque de Résa Shah. La capitale tourne le dos à son passé et se métamorphose à l’image de la ville européenne.

Entre 1932-1937 la totalité de l’ancienne muraille est détruit. Des jardins et bâtiments appartenant à l’ancienne famille Royale sont utilisés pour des nouvelles fonctions publiques. De nouvelles lois permettre l’agrandissement et la percée de nouvelles avenues en ayant pour objectif la facilité de déplacement et la mobilité.

Donc ce qui reste de Résa Shah est avant tout un réseau d’avenues qui en prenant exemple sur paris, coupe les différents tissues urbains et relient la ville d’un bout à l’autre.

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Figure 21 : Téhéran 1959© image de google 2013©David Rumsey Historical Map Collection, http://www.davidrumsey.commodification de l'auteur

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Dans les années 60, l'apparition des bidonvilles dans le sud de la ville ainsi que l’explosion démographique ont exigé de repenser la capitale. Donc en 1965 l’agence d’architecture de Farmanfarmaian (diplômé de l’école de beaux-arts de paris) en partenariat avec l’américain Victor Gruen est commanditée pour dessiner un schéma directeur sur une perspective de 25 ans qui est le premier plan d’urbanisme de la ville. Le projet privilège un axe de développement est-ouest quittant définitivement l’axe historique et géographique de nord sud. Il a prévue une extension de trois fois et demie dans 25 ans pour la superficie de la ville. C’est le modèle américain de la ville qui sépare les fonctionnements et qui privilégie la voiture individuelle et donc s’articule par un réseau d’autoroutes intra-urbain sur le modèle de Los-Angeles.

La majorité de ce schéma n’a pas été réalisé car il n’étai pas en accord avec la vérité du contexte social. Mais l’élément principal qui s’est concrétisé est le réseau d’autoroutes qui sont en cours d’achèvement. C’est à partir de ce moment que l’image de la ville change vers une grande ville moderne sans donner aucune importance au caractère naturel de la ville.

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Figure 22 : Téhéran Master plan 1966© image de google 2013© http://hydrocityblog.blogspot.fr/ modification de l'auteur

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2-2/TROIS TEMPS DE TÉHÉRAN PAR RAPPORT AUX MONTS-RIVIÈRES

Téhéran est une capitale assez jeune: entre son état d'un petit village situé à côté de Rey, et son passage en capitale, et puis son état actuel d'une métropole, ça passe seulement 220 années. Elle est donc toujours et encore en train de se construire, de se façonner, de se former, de s'arranger, et de se renouveler. L'image de la ville est en plein mouvement suite du changement rapide de la ville dans tous ses aspects.

On ne peut pas alors trouver une vision fixe de la ville. Téhéran n'est pas stable. C'est une ville mobile et jeune qui change le visage constamment.

« Bien qu’il n’ait pas eu lieu, un fort tremblement de terre à Téhéran, mais son portrait est plus que toute autre ville en mutation constante. » 39

Si on regard l›histoire de développement de la ville pendant ces 200 années, on peut distinguer trois états de la ville en relation avec son situation géographique/ naturel (on considérant 3 éléments: des monts-rivières/ jardins/ désert) et en relation avec des noyaux historique de Rey et Shemiran. Ce classement n’est pas une généralisation et s’est fait seulement pour démontrer l’interaction entre la ville et des monts-rivières et cela dans le contexte de cette recherche.

39. Mihan Bahrami, La notion de l'éspace dans le « livre de Téhéran 2 »ensemble des articles, ED. Roshangaran, 1992, P95. traduit de persane par l’auteur.

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Figure 23 : 3temps de Téhéran© auteur

1 Jusqu'au ≈1850 ≈1850 ≈1970 ≈1970 jusqu'aujourd'hui2 3

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C'est le temps quand Téhéran est une village simple, jusqu’au moment où elle vient d’être transformé en Capitale. En ce moment, il se situe entre Rey et Shemiran. -Rey est une ville historique, de l'importance religieuse, près de la route de la soie, et située sur la plaine, au sud de Téhéran.-Shemiran est un village Situé sur le pli des monts d'ALBORZ et connu pour ses jardins de fruits et son eau et l'air frais. Comme mentionné dans l’éthymologie, selon Naser Najmi, son Nom Shemiran est composé de Shem+ran qui vaut dire en haut des plis. 40

-Et Téhéran, composé de Teh+ran qui vaut dire la fin des plis, se situe en tant que Capitale entre ces deux centres. La ville se trouve en même distance du plaine, et donc du désert que de montagne. Des montagnes sont toujours visibles de lointain. Des rivières sont en dehors de la ville, mais on en trouve des empreints, comme des nominations des lieux et des quartiers par rapport à l'eau( la définition de nom de deux quartier entre quatre quartier de la ville -Oudlajan, et Sangladje- fait référance à l’eau. Ainsi sont les noms de passage de Sarpoulak ou de Sarcheshmeh)41. On a des jardins à l'intérieur des fortifications de la ville et on construit un système d'irrigation, Qanât, pour conduire l'eau de la montagne jusqu'aux jardins. Il y a même une petite période qu'on appel Téhéran Chenar-stan qui vaut dire le lieu des platanes (chenar), grâce à un grand jardin de platanes que construit Shah-Abbas à Téhéran (1618). 42

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40. Nasser Najmi, Téhéran ancien, Ed. Janzadeh, Téhéran, 1983, traduit de persane par l’auteur41. Oudlajan ou Oudrajan : le lieu où l’eau se divise en ruisseaux plus petits. Sangladje ou Sangradje : le lieu de classification et distribution de l’eau avec des pierres. Sarpoulak : à côté de petit pont. Sarcheshmeh : La source d’eau.42. H.M. Zadesh, Téhéran dans le passage de l’histoire d’Iran, Ed. Eshareh, Téhéran, 1991, traduit de persane par l’auteur

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Figure 24 : Téhéran vers1800© sans droit d'auteur

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Des descriptions que nous est resté de ce temps-ci, relèvent un PARADIS !L’un des plus anciens, en 879, dit : « Téhéran est une village de Rey, et on dit que ses grenades sont parfaits ». 43 Ahmad Razi, dans son livre « sept régions », écrit en 1581, dit : « Téhéran, pour des ruisseaux courants et multiplicité des arbres fruitières et des jardins agréables, ressemble au paradis. Particulièrement, Shemiran, situé au nord de ce village, de la perfection et de la joie, de la pureté et de la verdure, est tant qu’on ne peut pas le décrire. … En deux farsakh (une unité de distance) de Téhéran, se trouve Kan (aujourd’hui la partie est de Téhéran) où pour la quantité de l’eau courante, et des fruits doux, et la délicatesse de l’air est plus semblable aux jardins des fées.» 44

Parmi des étrangères qui ont visité la ville, Pietro della Valle, en 1618, écrit dans son récit : « Téhéran est une ville plus grande que Kashan, mais elle n’a pas ni de grande population, ni beaucoup de maisons. Par contre, elle a des très grands jardins. Un tiers de la ville est des maisons et le reste est des jardins. Là on trouve n’importe quel fruit et à telle qualité qu’on les envoie aux villes d’alentours. Dans tous les allées, des ruisseaux d’eau coulent et en sinuant vont vers des jardins lesquelles sont en vraie l’origine de la productivité de cette ville. Il y a plein de platane dans des allées, et ils sont parfois autant grand qu’il faut 2-3 personnes pour les embrasser. Comme Istanbul qu’est la ville des cyprès, on doit donner le nomme de la ville des platanes au Téhéran. Mais après, Téhéran n’a pas d’autre chose à citer, même un seul édifice.» 45

9 ans après, en 1627, Sir Thomas Herbert dit : «La ville a 3000 maison et bâtiment, mais aucun d’entre eux n’est considérable. Bazar possède deux secteurs, l’un ouvert, et l’autre couvert. Un ruisseau à deux branches traverse la ville et agit sur la fertilité de la ville. » 46

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Figure 25 : Téhéran vers1850Gravure sur acier originale, couleur de la main © Meyers Universum. 1850

43. Ghazvini, Téhéran dans le « livre de Téhéran 2 »ensemble des articles, ED. Roshangaran, 1992, P20, traduit de persane par l’auteur.44. Etemad ol Saltaneh, Téhéran-Téhéran, ibidem, P8.45. M.A. Jamalzadeh, Téhéran, ibidem, P15.46. ibidem, P16.

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C’est le temps de construction et de rénovation de la ville en tant que Capitale. la ville se développe, et les jardins qui étaient naguère à l’intérieur de la ville sont remplacés par de l'urbain. On a construit beaucoup d’œuvres d’architecture pendant ce période-ci dans la ville. La plupart des jardins se sont alors situés au nord de la ville, en dehors de ses murs, et le long des vallons de rivières. 47

Peu à peu, la surface de la ville est doublée. Shemiran et Rey sont encore des villes distinctes de Téhéran, mais la Capitale se trouve plus proche de la montagne et de Shemiran. Vers la fin de ce 2ème temps, On a détruit les murailles de la ville et pour faire la connexion plus convenable entre Téhéran et Shemiran, on a ajouté une route, avec des platanes implantés sur ses deux côtés toute au long du chemin. C’est pour le fait qu’en ce moment, le nord devient de plus en plus agréable et la famille royale et la bourgeoisie y préfèrent pour habiter. Cette route, étant construit par le Rois pour la facilité d'accès de la famille Royale vers Shemiran, on l'appelle la route Pahlavi. On peut dire que la route pahlavi est le premier pas de la ville pour aller vers et se connecter avec des monts-rivières.

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47. Regarder au : plan de 1905, dessiné par Ardéshir Zaré, la collection de la fondation Neishabour

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Figure 26 : limite nord et nord-ouest de muraille Nasseri deTéhéran, des jardins et des rivières, 1905© plan dessiné par Ardeshir Zaré, collection de la fondation Neishabour, Téhéran

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Gérard Fourier, médecin de Nasseredin Shah (1889-1892) dit que « le nord de la ville, avec des beaux allées, et des cours, et des grands jardins, et des édifices, est privilégié… », Ainsi Lord Crezen qui a habité à Téhéran dans le même temps, décrit « des avenues pavées avec de l’eau courant, fait plus ou moins une sorte de plaisir à l’homme. C’est étonnant que apparemment des citoyens ne les confondent pas avec des égouts. » 48

Une autre description indiquant la présence fort des monts : « Chaîne de montagnes qui entourent la plaine environnante Téhéran, comme le Sphinx légendaire regardent la ville. » 49

L’article de Mohammad Ali Hejazi, publié en 1939 (à la fin de 2ème temps) nous aide à mieux concevoir la relation de la ville avec des monts-rivières :« Aujourd’hui que le capital de l’Iran est agrandi dans tous les sens, des monts grands et majestueux d’ALBORZ comptent comme sa muraille nord. Shemiran dans les bras de ses monts, est couché comme une enfant dans le giron de sa mère… le paysage exaltante de ces monts se voit depuis la plupart des avenues nord-sud de Téhéran…Mais il faut voire, la vraie beauté de ces monts, de près. Quelqu’un qui part de Téhéran pour regarder les paysages spectaculaires de Shemiran et de Darband passera au milieu de deux lignes d’arbres, la gloire desquels sera en achèvement au printemps. Plus il avance vers sa destination, plus la gloire des monts se montre à ses yeux, particulièrement quand il dépasse le Tajrish et il va vers Darband. À proximité de Darband, un exemple excellent de l'accord entre la nature et de l'ingéniosité se dévoile … Des bâtiments de Darband sont chacun la représentant du goût et de la saveur d’Iran d’aujourd’hui. Des édifices montagneux situés dans des bras des vieux monts, rassemblent aux jeunes amoureuses embellies, s’appuyant avec de l’humeur dans des bras de leurs amoureux. Il semble que nature exaltant de montagne et des effets étonnant de l’industrie humaine sont deux requérants qui demandent l’avis de visiteur sur leur beauté…» 50

48. Zadesh op. cit. P47,50.49. Jalal Sattari, Legend de Téhéran, Ed. le centre des recherches culturelles, Téhéran, 2007, P43, traduit de persane par l’auteur.50. Téhéran veut dire où, publié par l'agence d'ésthetique urbain de Téhéran. Téhéran, 2010

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Figure 27 : Téhéran 1967 après la destruction des murailles, des premiers pas vers des monts rivières© David Rumsey Historical Map Collection, http://www.davidrumsey.com

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Partie de la ville representé dans figure 26

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Téhéran se modernise de plus en plus pendant la période Pahlavi II et puis après la révolution Islamique, en s'étalant vers le nord. La ville ne contient plus des jardins, mais elle contient des pieds de montagnes et des cinq vallons de rivières. Ca vaut dire un changement de référant de nature avec laquelle la ville se façonne, de jardin aux monts-rivières, d’une nature choisie à une nature presque sauvage, d’une troisième nature vers une second nature -des rivières- ou même une first nature- des monts-. (John Dixon Hunt) 51. Rey et Shemiran et d’autres petits villages du nord font partie de la ville, et la route Pahlavi devient l'un des avenues structurant de la ville qui est considérée aujourd'hui comme l'avenue la plus longue, la plus belle, et la plus importante de la Capitale, l'avenue de Vali-asr.Suite aux plans américains d’urbanisation de la ville, plein des autoroutes se sont construits pour connecter des différents quartiers de la grande Téhéran (ce qui continue encore). Des nouveaux quartiers, beaucoup de tours, des parcs et des centres administratifs ont été construit. La ville arrive jusqu’au pied des monts à une énorme viteدvvsse.52

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51. J. D. Hunt, L'Art du jardin et son histoire, Paris, ED. Odile Jacob, 1996, P113. 52. Regarder à l’image aérienne de l’an 1985 et la comparer avec celui de l’an 2012

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Figure 28 : Téhéran 1985 et 2009, la ville se developpe vers le nord en saisissant des monts-rivières. © NASA Earth observatory

2009 1985

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Des meilleurs textes descriptifs de ce temps de Téhéran sont des romans dont les aventures passent dans Téhéran. Comme Jalal Sattari dit, le roman est une des emblèmes de la modernité, et le jumeau de l’urbanisation.53 Autrement dit, l’urbanisation entraine le roman, et le roman, c’est le résultat de la vie urbain.Selon lui, la ville de Téhéran, dans ce temps, et en général dans des premiers romans iraniens, est le symbole de la fourberie, et de la menterie.54 Pour vérifier son hypothèse, ca suffit de jeter un coup d’œil au nomination des romans célèbres de Téhéran : Téhéran, la ville sans ciel (Amir Hossein Cheheltan) / Le Téhéran hideux (Moshfegh Kazemi) / Des nuits de Téhéran (Ghazaleh Alizadeh) / Téhéran sous le pied d’Achil (nom d’un monstre imaginaire) (Rasoul Hoseinli) / Des fleurs qui poussent dans l’enfer (Mohammad Masoud).Téhéran, la ville obscure satanique, est la métaphore par excellence des forces inexorable de la modernité, dans certains romans selon Houra Yavari.55 «Une soleil brûlant avait rendu insupportable des avenues de la ville de Téhéran. On ne sait pas qui a raconté la mairie que des avenues de l’étranger n’ont aucun arbre ? Ils avaient pris des haches et des scies et ils faisaient tomber des arbres vieux. Ils détruisaient des rues étroites, des quartiers, et des maisons de peuples. Puis ca durait des années pour qu’une seule maison soit construite dans cette déserte. »56

53. Sattari, op. cit. P237.54. ibidem P10655.(http://www.iranicaonline.org/articles/fiction-iibthe-novel)56. Bozorg Alavi, Ses yeux, ED. Negah, Téhéran, 1952, traduit de persane par l’auteur.

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Donc dans des années 80s « Le temps de Zaferanieh n’avait aucun différence avec le sud de la ville ; Toute la ville était l’enfer. »57

Alors on devient nostalgique de Téhéran ancienne. Selon Jalal Sattari, ce regrette du passé et la nostalgie pour ce qui est perdu dans la ville est caractéristique de beaucoup des romans de la période modernes de Téhéran.58

Quand Iraj, caractère principal de roman « l’aube iranienne » retourne à l’Iran au moment de la révolution islamique, après 28 ans d’être loin de Téhéran, il voit que « Cette Téhéran, n’était pas son Téhéran familier, afflux continue des odeurs entraîné par la combustion incomplète des voitures érodé, qui brûlaient des poumons, ennuyaient des yeux, et produisaient des larmes. Téhéran était sous la dominance absolue de fume et de son. […] Il a mis la pression sur les muscles des yeux, des cils se sont approchés, il cherchait le mont Tochal. Il s’est dit : mais si j’ai eu tort ? Il a murmuré : est-ce que je suis vraiment à Téhéran ? D’un coup, il a eu peur de cette question mentale… ». Sa femme avait raison : « Dans une telle grande ville, tu ne pourra pas retrouver même un brique qui ait le signe du passé. C’est peut être pour cela qu’on est toujours nostalgique du passé. » 59

Des mots douloureux et regrettant ci-après sont aussi des signes de cette nostalgie : « Hélas ! Si Hafeziye était encore la place du prière, son alentour était des champs, des pieds des monts étaient près des vignobles. Mais maintenant c’est des avenues et des maisons partout. Des filles sont sur des trottoirs, des hommes sur des trottoirs, et les racines du blé et de vigne sous des asphaltes… » 60

57. Cheheltan Amir Hossein, la ville sans ciel, cité par Sattari, op. cit. P82.58. ibidem P18959. ibidem P189-19260. Shahryar Mandanipour, l’est du violet, ED. Markaz, Téhéran, 2004.

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Dans les poésies modernes aussi on voit une image similaire. Manouchehr Cohan, commence sa poésie de « la ville à damier » (indiquant le plan à carreaux de Téhéran moderne) : « Ma ville,La ville de Téhéran, Un dragon couché sur le pied d’ALBORZ, Une Piège caché dans le giron de l’Histoire, Une plaie ouverte du cœur de l’Iran, Ma ville,Ma maison et ma rue,La ville sans calme,La ville à damier,Je t’aime. » 61

« La ville est carrément folle » pour Manouchehr Atashi, elle est la folle qui a perdu la tête. Avec des autoroutes qui tournent autour de corps des bâtiments, comme des cordes innombrables des toreros compétents. Elle est la folle qui a mal à la tête… «Mais moi,Dans cette même ville,Je suis passé par un Boustan62 et j’ai vu l’amour, Qui est sortie toutefois de l’arrière d’un orme,Avec un jupe au couleur des fleurs et sans des lunettes de soleil,Et elle a tiréUne souris vers le cœur du poète de soixante-dix ans,Et tout à coup, Le temps a été pluvieux. »63

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61. Manouchehr Cohan, dans les débris de la mer, ED. Hirmand, Téhéran, 1990, traduit de persane par l’auteur.62. jardin où on sent beaucoup d'odeurs63. Manouchehr Atashi, le dernier évènement, ED. Negah, 2002, traduit de persane par l’auteur.

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CHAPITRE IIILES MONTS-RIVIÈRES DANS TÉHÉRAN

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On a vu dans les chapitres précèdent que il était toujours une envie vers le nord dans le développement de la ville de Téhéran, mais la rencontre de la ville et des monts-rivière n’est pas dû à cette envie historique. C’est l’étalement rapide de la ville, suite à sa modernisation qu’entraîne cette rencontre. Il ne semble pas que cette rencontre soit jamais programmée ou pensée auparavant. Même si il y a un souci dans deux célèbres plans d’urbanisations de la ville, mais ils ne sont jamais réussit jusqu’à la fin.64

En fait, l’envie de la modernisation de la Capitale dans le 3ème temps est tant forte qu’on ignore, ou l’on oublie, notre désir historique des monts-rivières. Donc Téhéran a perdu non seulement ses jardins anciens, mais elle a aussi raté le bonheur de s’urbaniser avec des monts-rivières qui pouvaient être des potentiels énormes pour former la nouvelle caractéristique de Téhéran.

64. dans le plan de Farmanfarmaian de 1965, il est prévu une bande vert à l’extrémité nord de la ville comme le bord nord de l’agglomération. Et le plan de Mirmiran 2006, concerne des axes des 5 valons-rivières de Téhéran comme des axes principaux et structurant nord-sud de la ville, mais après son décès en 2007, le plan ne voit pas vraiment le jour.

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Évoqué au début de la recherche, , l’hypothèse consiste à dire que : « La modernisation a causé la dissociation du couple conceptuel qu’est la « mont-rivière » en deux éléments seuls étant d’une part « la montagne » : située à l’horizon visuelle de la ville et d’autre part « la rivière » : coulant silencieusement sous la peau de la ville ; et ceci, à travers un processus d’interventions d’ordre urbaines, techniques et économiques. »

Pour Confirmer l’hypothèse, par un travail photographique, on va analyser l’état actuel de la ville entraîné par sa modernisation, dans ces dernières 50 années.

J’ai collecté des photos des monts-rivières de Téhéran de mes amis en les demandant si ils avaient des photos de la ville dans l’archive où des monts-rivières sont présent. J’ai reçu pas mal des photos dans lesquels les montagnes sont présentes au fond de différentes scènes urbaines. Mais pour des rivières j’ai dû dans un premier temps me baser sur des photos de deux amies qui sont allées chercher des rivières dans la ville délibérément. Puis, en profitant d’un retour sur le terrain j’ai photographié le parcours entier de deux rivières parmi les cinq qui forme le série des photos présentés ici. On remarque déjà que les rivières ne sont pas ordinairement présent même dans l’archive des étudiantes d’architectures qui habitent et étudient à Téhéran.Puis en classant les photos par des lieux géographiques de leur pris de vue, on a essayé d’un côté d’identifier des lieux et des occasions à partir des quels on peut avoir l’opportunité de les expérimenter dans la ville, et de découvrir ceux qu’empêchent la présence des monts-rivières dans la ville. D’autre côté de se questionner par rapport au lien éventuel entre les rivières et les montagnes (monts-rivières).

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Comment la ville modern de Téhéran donne lieu à des expérimentations des monts-rivières ?

D’un côté, la quantité et la qualité de l’expérience qu’on peut avoir de la présence des monts-rivières dans la ville de Téhéran, dépendent fortement à la quantité et à la qualité de l’attention portée sur des monts-rivières dans le processus de l’urbanisation en moment de sa modernisation. D’autre côte, c’est par la qualité et la quantité de cette expérience-ci que l’image de la ville, avec ou sans des monts- rivières, se construit dans l’esprit des citoyens ou des visiteurs de la ville.

Nous voyons, nous sentons et nous expérimentons la ville et des monts-rivières à partir de ses espaces publiques et privées. Donc l’image de la ville que nous nous construisons c’est le synthèse de toutes ces expérimentations visuelles, sonore, tactiles et etc.

Donc c’est important de voir à quel point on peut expérimenter des monts- rivières dans Téhéran modern. Pour cela, l’expérimentation photographique des monts- rivières s’est fait depuis des zones modernes de la ville. 65

65. des zones ajoutés ou modifiés dans 3ème temps

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On comprend la ville depuis des espaces publics, ainsi que depuis des espaces privées. Dans ce texte, l’expérience de la ville depuis des espaces publics est habituellement provoquée par notre présence dans des infrastructures urbaines comme le réseau autoroutier, des avenues, des carrefours, des places, des parcs, des trottoirs, des passerelles piétonnes et etc.

De plus, nous passons une partie considérable de nos jours dans des appartements ou des entreprises, et donc l’image de la ville qu’on peut voir depuis ces espaces-ci, est essentiel pour accomplir notre expérience. Nous en appellerons l’expérience de la ville depuis des espaces privées.C’est alors à la recherche des lieux à partir desquels on peut expérimenter et apprécier des monts-rivières ou sentir leur présence dans la ville de Téhéran que ce chapitre est fait.

Nous essaierons d’expliquer des expériences publiques des monts-rivières par deux collections photographiques:

« suivre des rivières », en suivant le parcours de deux rivières dans la ville, depuis la source (les monts) jusqu’où il est possible de les suivre, nous essayons à démonter la place des rivières dans Téhéran moderne et nous nous questionnons à quelle point la situation de la rivière est évocatrice des monts.

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« Descendre dans la ville » explore du nord au sud, en descendant des monts vers le centre de la ville, des situations qui donnent lieu à l’expérience des monts. On essaie à faire une collection de tous les occasions possibles d’expérimentation des monts en se questionnant sur l’existence des monts-rivières : est-ce qu’nous pouvons expérimenter des « monts-rivières » où nous sommes seulement capable d'observer des montagnes ?

Puis, on expliquera par « Depuis des fenêtres », la visage de la ville et des monts- rivières qui s’expose depuis des espaces privées. Pour faire cela, et comme c’était impossible de prendre des photos depuis un bon nombre des fenêtres de Téhéran, on a lancé un événement sur Facebook, « Téhéran par ma fenêtre »66,et on a demander à un vaste auditeur de nous envoyer leurs image de Téhéran de tous les jours, qu’ils voyaient depuis leurs fenêtres, et cela en indiquant l’adresse approximatif et la direction de fenêtre.

On n’a pas parlé des monts- rivières pour que les photos ne soient pas prises avec un pré jugement. La plupart des images reçus, depuis 21 novembre 2012 jusqu’à 14 février 2013, sont pries depuis des quartiers plus haute que le centre actuel de la ville. Cela peut être à cause de la situation social et économique plus élevé des habitants de ces quartiers qu’entraîne un accès plus facile à l’internet et à cette événement de Facebook.Mais cela ne crée pas de grande problème pour cette recherche, parce qu’on s’est basé sur les zones de la ville qui sont apparus pendant ces derniers 50 années, qui sont à peu près les mêmes endroits que ceux des photos.

66. https://www.facebook.com/Thranfrommywindow

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Et enfin, il faut ajouter que lorsqu’on parle d’expérimentation des monts- rivières, on parle d’un côté d’une expérience directe, qui est suite à voir ou entendre ou sentir ou toucher l’objet concrète (ici des monts et des rivières), et d’autre côté, on peut parler des traces de ces objets concrètes dans la ville (le pente comme la marque des monts, et des ruisseaux, Joui comme la marque des rivières), ce qu’on va appeler l’expérience des empreints.

Selon Pierre Vincent, architecte et professeur à l’école d’architecture de valle de seine, qui a visité la ville à l’occasion d’une conférence en 2011, l’ensemble de ce système de pente nord-sud (l’empreint des monts), et l’écoulement d’eau entrainé par cette pente dans des rues (l’empreint des rivières), en compagnie du plan quadrillé de la ville, crée un système d’orientation dans la ville. Et son hypothèse est crédible, parce qu’en tant que citoyen nous profitons toujours de ce système d’orientation, consciemment ou inconsciemment, pour se localiser dans la ville.

Donc nous supposons que les empreints sont des potentiels pour renforcer l'idée des «monts-rivières» partout dans la ville, même lors que les monts et les rivières ne sont pas présents en soi.Mais considérant que beaucoup de ces ruisseaux, ou des caniveaux aux ciels ouverts sont dans un mauvais état ou ils ont été couverts par des aménagements urbains de ces dernières années, nous constatons que la modernité désirée par des gouvernants de la ville est encore en train d’effacer des monts-rivières.

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Ainsi dit poét et auteur iranien, Mohammadreza Aslani à la fin de son article sur Téhéran :« Il ne s’agit pas de passéisme, ce qu’importe est comment une ville se mange, se mâche, et son visage mâché n’est plus familier. […] Même des collines se perdent, des collines se rasent. » 67

67. ASLANI Mohammad reza, Téhéran, la ville sans défense, dans op. cit. le livre de Téhéran, vol1, P34

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©Shahrzad Fotouhi©Alireza Bahrami ©Niloufar Sheykh

©Saghar Setareh ©Mohammad Mansouri ©Auteur ©Mohammad Mansouri©Mohammad Mansouri

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©Tina Kazem Soltani

©Auteur ©Mehr NEWS

©Mehr NEWS©Mohammad Mansouri

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S U IVRE DES RIVIÈRES

Cette collection, en suivant le trajet de deux rivières de DARAKEH et de DARBAND essaie de trouver des lieux par lesquels on a la possibilité d’expérimenter des rivières. Il faut indiquer que ces lieux-ci ne sont pas lisibles en Téhéran dans une première visite de la ville. On peut trouver très facilement des citoyens qui ne soit même conscient d’existence de ces rivières dans la ville. Les rivières se cachent parfois au dessous des autoroutes, et parfois sont inaccessibles. Mais le but de cette collection est de les suivre quand c’est possible, et de fournir un état du lieu de différents situations de ces rivières qui coulent dans la ville et y traversent, aussi timides que personne ne les aperçoit pas.

Nous estimons la puissance des rivières à porter notre attention vers des monts en définissant trois facteurs suivant :

_la présence visuel des monts _la forme naturel du lit de la rivière \/ _la pente en tant qu’empreint des monts

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FARAHZAD

KAN

DARAKEH

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FARAHZAD

DARAKEHDARBAND

DARABAD

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1. Nous sommes en 1,6 km des dernières parcelles de nord de Téhéran et nous sommes sur les hauteurs de DARAKEH. Les neiges sont en train de se fondre sous la chaleur de soleil en mois de mars. En tournant la tête, nous voyons des reliefs vallonnés. Les bruits de l’eau sauvage nous tire à baisser la tête : nous trouvons la rivière DARAKEH passant en bas, dans la vallées.

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forêt de KARA.

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2. Après la recherche pour trouver le chemin moins pentu pour descendre la vallée, nous arrivons en bas. La rivière se trouve dans son état le plus naturel. Elle prends les formes de cascade et des cascatelles en passant des reliefs et se calme sur les terrains plus plat de forêt de KARA.

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3. En approchant la ville, nous remarquons des petits interventions ici et là : quelques cafés s’installent en aménageant l’un des côtés inclinés de la vallée. Des chemins en terre battu longeant la rivière rappel qu’on est près de la ville. Des petits ponts la traversent. Mais son état général la rivière reste naturel et en liaison fort avec des monts.

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4. Face aux premiers immeubles situés sur des reliefs, nous entendons la menace qui peut détruire le concept de mont-rivière avant qu’il apparaisse. La zone est en pleine construction et des anciennes maisons villageoises donnent leur place aux appartements de 10-12 étages. Comme l’accès à cette partie de la rivière été privilégié pour des propriétaires de ces maisons, on a pu l’accéder à partir d’un terrain vide qui était en moment en cour de préparation pour une nouvelle construction. Ces nouvelles constructions, n’ayant aucune harmonie avec la nature environnant, masquent la vue vers les monts, endommagent la forme naturelle de la vallée et rendent la rivière complétement inaccessible et délaissée même par leurs habitants.Cela emporte le critique vers le manque de rigueur dans les règles de construction et d’urbanisation dans les zones concernant les monts-rivières.

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5. En arrivant sur la place de DARAKEH, la rivière se cache derrière la ligne continue des cafés qui l’ont approprié au fils du temps. Nous n’avons plus l’accès direct à la rivière. Elle est prisonnière entre deux murs de pierre toute au début de son entrée dans la ville.Nous avons la possibilité de la voir depuis des salons de cafés et aussi depuis le pont qui lie la rue DARAKEH à la place DARAKEH.

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Malgré la suppression inconscient de la rivière de l’espace publique et sa privatisation par des activités égocentrique des commerces, la potentiel poétique du concept de mont-rivière se trouve ici par deux phénomènes: 1-des nominations de la quartier, la rue et la place après la rivière et la montagne de DARAKEH montre la centralité de ces éléments naturel dans ce quartier qu’était jadis un village appelé aussi DARAKEH.2-La place DARAKEH étant le point de rendez vous pour des randonneurs fonctionne comme l’entrée de la montagne. En considérant que la rue DARAKEH à sens unique, est la seul possibilité d’arrivée sur la place, le pont mentionné devient alors la port d’entrée de la montagne. C’est un potentiel qui peut renforcer l’idée de la complémentarité de mont-rivière.

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6. Ensuite nous passons par le quartier résidentiel, où l’accès à la rivière est devenu privilégie pour des maisons et des jardins situé sur ses deux côtés et puis le long de prison d’Évin où c’est interdit de photographier. Donc nous n’avons pas eu la possibilité de la photographier mais nous supposons qu’elle passe tranquillement en son état naturel, donnant une vue vers la montagne sur son axe.

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7. Ayant un peu de problème pour la retrouvaille de trajet de la rivière, nous le retrouvons après le passage au dessous de l’autoroute YADEGAR-E-EMAM, en arrière d’un quartier résidentiel, au bout d’une impasse. N’ayant pas prévu aucune voie particulière vers la rivière, elle passe dans un endroit non accessible et inconnu entre le complexe résidentiel d’ATISAZ à l’est et des terrains libres de propriété de l’État à l'ouest. La rivière est aménagée en canal de pierre pour la prévention du risque d’inondation.

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8. Étant arrivée au dessous de grand changeur autoroutier (autoroute NIAYESH et CHAMRAN), nous arrivons à une situation particulière. Ce lieu sous autoroutier, étant actuellement un non-lieu et sans aucun fonctionne précise (autre qu’étant le déchet des autoroutes où la mairie va faire l’implantation) bénéfice d’un énorme potentiel considérant le mont-rivière : le passage de la rivière et une vue dégagé vers des monts. Il est Intéressant que nous apprécions les monts en passant quotidiennement sur le pont de NIAYESH et en montant l’axe de CHAMRAN sans même avoir présente à la mémoire la rivière qui passant au dessous, nous amène des eaux de la montagne.Nous remarquons aussi que malgré une quantité considérable de l’eau, la végétation de la vallée (les arbres dont nous voyons le long de la vallée plus haut) s’est disparue à cause de la canalisation et donc de l’isolation de la rivière qui empêche l’irrigation du sol en alentour.

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9. Plus bas, nous voyons des appartements résidentiels le long de la rivière. Mais il ne s’agit pas d’un quartier résidentiel avec une rivière qui passe au milieu. Par contre la rivière fonctionne ici en tant que la ligne séparatrice de deux quartiers entre lesquels il n’existe aucune liaison sauf quelques petites passerelles piétonnes en métal. Il y a des barrières colorées sur des deux côtés le long de la rivière renforçant encore la séparation des quartiers d’eux mêmes et de la rivière. Il semble que les aménagements urbains autour de la rivière se sont faits seulement de point de vue fonctionnel n’en considérant aucune fonction esthétique pour la rivière (la prévention du risque d’inondation par la canalisation, la sécurisation par la mise en place des barrières, et la traversée à partir des ponts préfabriqués).

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Par rapport à la relation mont-rivière, il faut dire que grâce aux terrains vastes non urbanisés autour de la rivière, nous profitons de la présence visuelle des monts, mais la rivière en son état canalisée et clôturée ne nous permettra pas de croire qu’elle vient de ces monts-là. Donc la relation inventée des monts-rivières est bien affaiblie en suppression totale de la forme naturelle de la vallée et de la rivière.

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Des bidonvilles, étants plus intéligants que la municipalité, s'installent le long de la rivière et profitent de l'air frais et de végétation de la vallée

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10. Les terrains de la vallée, entre boulevard MODIRIAT et l’autoroute HEMMAT sont peu desservis par les réseaux de la ville. Ces terrains non-urbanisé et non accessibles favorisent la constitution d’un quartier des résidences illégales, dit un bidonville au cœur de la ville. Considérant le phénomène des bidonvilles comme la conséquence de la modernisation et de l’agrandissement de Téhéran dans un temps très court, le voisinage des bidonvilles et la rivière désignera la négation de tous les deux par la ville.

aprés passage au dessous de pont de MODIRIAT, les terrains de la vallée sont peu desservis.

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Fin d'access routier ou piétonnier le long de la rivière

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Des maisons sans permission de construction face aux rivière

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11. Puis, manquant un chemin routier ou piétonnier le long de la rivière, nous sommes obligé à la suivre avec une distance depuis l’autoroute CHAMRAN. Depuis là-bas nous ne voyons que des terrains libres avec des végétations plantés par la mairie, et des tours en lointain. La rivière se cache entre deux band gris de béton au milieu d’un vaste terrain dont personne ne le considère en tant qu’une vallée.C’est seulement en passant au dessous de l’autoroute HAKIM que nous réussirons de retrouver la rivière.

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12. En passant l’autoroute HAKIM, nous arrivons au parc de GOFTEGOU, où nous attendons la rivière de réapparaître. Nous entrons le parc mais le gardien nous informe que la rivière passe au dessous du parc et nous ne la retrouvons que au debout et à la fin du site. Donc nous comprenons très étonnement que les concepteurs du parc ont décidé de supprimer la rivière et de ne pas profiter de cet énorme potentiel de loisir.

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Le parc, inauguré en 2003, montre l’approche général de la ville face à la rivière qu’est selon nous la suppression. La ville moderne de Téhéran essaie de réduire la pollution d’air et d’augmenter la superficie des espaces de loisirs en créant des espaces verts et des parcs qui effacent en pratique la rivière et en conséquence le concept de « mont-rivière ».L’état de la rivière en début du parc, où elle se cache, et en fin où elle revient à la surface se voit dans des photos. Nous ne voyons que des interventions techniques pour gérer l’eau en faveur de la modernisation (dit progrès de la ville). La rivière est ainsi conçue comme une quantité d’eau dont on se protège du risque et la forme de la vallée est totalement aplatie pour donner plus d’espace à l’urbanisation, à la rue, et à la construction des bâtiments.La suppression consciente de la rivière dans un parc d’où on profite d’une vue extraordinaire et dégagée vers les monts, nous admettrons à quel point la ville à dénier le concept des monts-rivières en se modernisant.

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11913. Après cette étape, la rivière est orientée vers l’ouest pour joindre le canal de KAN et sortir la ville. Nous arrêterons ici parce que d’un côté la rivière n’aura plus sa forme naturelle et d’autre côté nous n’avons pas eu la possibilité de la suivre.

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12.Parc

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En voyant des photos de cette collection et concernant que Téhéran est la ville de voiture, et la plupart des expériences des citoyens se font depuis de la voiture, dans des autoroutes et des avenues, c’est évident que la possibilité d’entendre, de toucher et même de voir l’eau en général soit vers zéro. Autrement dit, la ville moderne ne respect pas des rivières et leurs milieu naturel. Ayant la technologie suffisante, la ville dépasse brutalement des rivières au dessous des autoroutes, et ne permet plus l’expérimentation de « ces rubans d’eau gris entre deux parois de béton » 68 qui étaient autrefois des rivières.

En fait, dans des lieux, où les rivières sont censées d’être aménagé, la qualité et l’approche de ces aménagements sont telle qu’on ne pourrai pas même voir l’eau de la rivière. Bien que dans une ville toujours menacée par la sècheresse du désert qui se trouve à deux pas, ces rivières sont des vrais dons de la nature, mais on les utilise comme des lieux où on jette des égouts de notre vie moderne.

Le seul souci de la ville concernant des rivières, après le souci de gagner de plus en plus de terrain pour des nouvelles constructions, est le souci d’inondation. Alors que l’inondation d’avril 2012 à cause de la crue de la rivière Mianrood (la confluence de trois rivières de Farahzad, Darakeh, et Neyzar), qu’a eu comme conséquence des dommages aux stations du métro, démontre l’inadéquation de ces aménagements empêchant l’infiltration naturel par le sol.

68. L’expression utilisé par Augustin Berque en décrivant des rivières de Tokyo dans : Berque Augustin. Tokyo : une société devant ses rivières / Tokyo : Rivers as mirrors of society. In: Revue de géographie deLyon. Vol. 65 n°4, 1990. pp. 255-260. (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1990_num_65_4_5744 )

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Par rapport à la relation des monts-rivières, nous avons considéré trois facteurs détérminant la force de la rivière en évoquant les monts. nous voyons la force de chacun des facteurs en chaque étap de nos éxpérimentation en suivant la rivière de DARAKEH.

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Nous pouvons simplement résumer que sauf quelques interventions d’ordre d’aménagements urbains, tel que la coloration des barrières, la présence visuel des monts est assez forte le long de la rivière.Par contre, la relation mont-rivière est abimé en effacement la forme naturel de la vallée et sa diversité végétal.Et enfin la pente en tant qu’empreinte des monts accompagne toujours le chemin de la rivière, mais le problème est que la ville n’étant pas conçue pour les piétonnes nous ne donne pas l’occasion de sentir la pente à côté de la rivière.

Donc, de point de vue des rivières, la relation vers des monts peut exister, mais le point est que les rivières eux mêmes sont supprimées de la scène de la ville par des réseaux autoroutiers, des constructions ayant seulement des objets économiques, des aménagements urbains ne considérant pas que l’aspect technique de la gestion des rivières, et enfin, la privatisation d’un large partie de la rivière en moment de l’arrivée de la ville au but des monts.

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Cette collection, fondée sur une archive photographique, essaie de trouver des lieux et des occasions par lesquels on a la possibilité d’expérimenter des monts. Il est possible qu’il y ait encore des lieux similaires par lesquels on peut avoir la même expérience, mais nous pensons qu’il ne serait pas loin de ce qu’on a collecté. Autrement dit, nous avons essayé de donner une vision assez générale et complète par cette collection.

De plus, nous définissons trois factures évocatoires pour évaluer la force de la relation mont-rivière lors d’expérimentation des monts dans la ville : _la présence visuelle des rivières _la neige sur des montagnes _le joui en tant qu’empreint de la rivière.

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Depuis :Un carrefour

Depuis :Une place

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Nous pouvons dire :

- des lieux de fortunes, où des monts se découvrent, se classent ainsi : - des monts eux-mêmes - toutes les autoroutes nord-sud - des autoroutes est-ouest lorsqu’ils passent en hauteur (des ponts suspendus, des échangeurs) - certaines avenues larges nord-sud - des rond points ou des places - certains parcs profitant d’une hauteur agréable - depuis des passerelles piétons traversant des autoroutes (si ils ne soient pas couverts avec des publicités, des reines du monde consommateur d’aujourd’hui)- la plupart des photos sont pris depuis la voiture.- a part des passerelles piétons, et quelques parcs, il y a peu de lieu d’expérience directe des monts pour le piéton dans la ville.- dans certains quartiers du nord, malgré la proximité aux monts, le trafic visuel des tours empêche des monts d’être perçu. (des masques)- parfois, lorsqu’on s’éloigne des monts, on les perçoit mieux, grâce à une vue panoramique vers des monts, accentué par l’hauteur modérée des bâtiments des quartiers plus bas.- tous ces photos sont visibles uniquement à l’absence de la pollution qui est en train d’augmenter chaque année.- Le visage changeant de la ville et ses couleurs, avec ou sans la pollution est notable.

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Nous voyons que des lieux majeurs d’expérimentation des monts sont quand même des autoroutes, les produits majeurs de la modernité. Alors est-ce que la modernité a vraiment effacé des monts ou elle les a accentué ?

D’abord il faut indiquer que nous ne pouvons pas prévoir l’état éventuel de Téhéran en 2012-13, si elle n’ait pas été modernisée. Mais on sait que sans la modernisation, la ville n’était pas autant polluée, il n’y avait pas autant des tours juste au pied des monts empêchant la vision et en se vantant devant la beauté des monts. Et enfin l’expérience des monts ne se faisait pas nécessairement par la voiture, et donc à la vitesse.

Puis en relation avec des rivières, nous ne pouvons pas trouver les facteurs évocateurs que très difficilement. La présence visuel des rivières depuis des espaces de la ville d'où nous appreçions des monts est presque annulée (nous avons vu comment la ville a effacé des rivières en les inférieurisant aux canaux).La neige sur des monts se voit seulement en absence de la pollution. Considérant que la pluparts des jours en automn et en hiver la ville souffre d'une énorme pollution, ce facture révélateur des rivières devient aussi annulé.Et enfin, nous pouvons seulemnt compter sur des jouis, se trouvant presque partout dans la ville, en tant que des empreints des rivières pour accentuer la relation conceptuel des monts-rivières. alors que ce dernière facture est aussi en train de disparaitre par des aménagements urbains de la ville, dit l'ésthetisation de la ville, qui couvre les jouis sous le prétexte de l'aménagement des trottoires.

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DEPUIS DES FENÊTRES

D’abord, il faut indiquer que nous sommes capable d’analyser seulement le rôle des monts dans cette collection de photo, car parmi des photos que nous avons reçues, il n’y a aucun avec des rivières, ou leur empreint. Cela montre encore une fois la négligence des rivières dans la ville.

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SUDEST

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En analysant des photos nous remarquons :

- La vue des plupart des fenêtres, sans considération de leur direction, donne sur les bâtiments en face. C’est le résultat de la distance court entre deux bâtiments par rapport à leur hauteur qui les évite d’avoir une vue assez dégagée.

- Dans un nombre considérable des photos, nous constatons la présence des monts. Cela veut dire l’expérience directe/visuel des monts depuis des fenêtres nord, est, et ouest ; et l’expérience d’empreint/la pente depuis des fenêtres vers le sud. Ces images sont souvent pries depuis des tours, ou des toits, ou des bâtiments très proches des monts.Nous n’avons pas supprimé des photos depuis des toits, car cela vient d’un côté d’une habitude des citoyens pour monter au toit de chez-soi pour profiter d’une vue plus dégagée que son appartement, et d’autre côté montre son insatisfaction par ses fenêtres et son désir pour nous montrer l’image la plus agréable (selon lui) qu’il peut prendre de la ville.

- Les plus intéressants, sont des photos, d’où on suppose que nous devrions voir des monts, (parce qu’un morceau! de monts se voit au côté de photo), mais le cadrage est vers le bas, et nous voyons la rue comme l’élément essentiel de l’image de tous les jours de photographe. Les monts n’ont pas d’intérêt pour lui. Cela peut être parce que la rue est un espace avec des évènements et une vie sociale dynamique, ou peut être à cause de la qualité bas de la vue vers des monts, masquée par des tours et des bâtiments et la pollution, à telle point que photographe n’a pas eu l'envie de les regarder ou de les capter par image.

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- Un grand nombre des photos sont des photos de la nuit, ou des photos de coucher du soleil où la ville est en contre-jour. Nous les avons enlevé de la collection, parce qu’ils étaient non pertinents. Mais c’est quand même considérable cette envie de ne pas représenter la ville ou la partie de la ville dont on trouve désagréable.

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CONCLUSION

Après tous ce que nous avons dit jusqu’ici, nous peouvons constater que l’impacte de la modernité et de ses conséquences sur l’ignorance des monts et des rivières dans la ville est indéniable : Dans un premier temps, la manque de la vie piéton dans la ville augment de plus en plus l’impossibilité de vivre avec des monts-rivières et les rende de plus en plus isolés et inaccessible par des citoyens. La deuxième conséquence de la modernité qu’empêche l’expérience des monts-rivières (particulièrement des rivières) est la vitesse de nos emplacements dans la ville ; cela veut dire que même si nous passons devant un scène des monts ou à côté d’une rivière dans la ville, nous y passons tant vite que c’est peu probable que l’on fixe une image important. autrement dit, le rôle de l'embouteillage dans la singularité de Téhéran est plus important que des monts-rivières parce que nous l'éxperimentons au moins deux heur dans la journée alors que l'éxperimentation des monts et des rivières se limite à quelques minutes par hasard.Ensuit le traitement des rivières de point de vue seulement technique, et leur amenagement en faveur de la modernisation, les a rendu très faible en caractérisation de la ville.Et enfin, il y a des effets visuels de la modernisation, comme la pollution d'air et des hautes tours, qui empêchent la jouissance de l’expérience des monts depuis la ville.

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En même temps, nous avons vu par des collections photographiques, que la plupart des expériences des monts (et pas des rivières) se produisent quand même grâce à des autoroutes et des tours, des incontournables de la modernité.Nous avons aussi vu que l’accompagnement des empreints des monts-rivières et la ville à domier peut donner lieu à un système puissant d’orientation dans la ville. Et nous avons trouvé que des passerelles piétonnes fonctionnelles d’aujourd’hui, construites partout pour traverser des autoroutes, peuvent fonctionner aussi comme des belvédères pour la ville.Dans tous les cas, ce qui est évident, c'est qu'il n'existe aucun programme conscient par rapport des monts-rivières et toutes ces petites opportunités pour les apprécier sont produites par hasard.

Donc, nous peouvons dire, bien que la modernité a donné par hasard des petites possibilités pour profiter des monts. mais elle a presque supprimer les rivières et a diminué l’impact que des monts-rivières pouvaient avoir dans une ville telle que Téhéran en tant qu'un concept englobant la ville.La modernité en supprimant des rivières, et en affaiblisant la force des monts évocateurs des rivières, a causée une dissociation entre les monts et les rivières. Ceci résulte à l'inférieurisation de concept des monts-rivières en deux élements naturels (si on considère les canaux en tant qu'elements naturels) séparés l'un à l'autre dans la ville.

En conclusion, nous croyons que la ville de Téhéran risque de perdre la grande capacité de se caractériser à l'aide de ses monts-rivières, si la ville continue à se gérer, se faconner, et se moderniser en continuant sur son chemin actuel.La ville ne pourra penser de ses monts-rivières en tant qu « un » si elle continue à la fission de la chaîne et de la trame des monts-rivières.

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