les maladies des animaux domestiques et leurs

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Les maladies des animaux domestiques et leurs répercussions sur la santé publique en Afrique noire Anthropozoonoses parasitaires * par S. M. TOURE”, B. JUMINER”‘, G. VASSILIADES” et P. C. MOREL” Les maladies parasitaires peuvent être clas sées en catégories faisant ressortir le degré d’adaptation de divers parasites à 1’Homme Certaines sont exclusivement humaines : l’in, festation de 1’Homme est directe ou dépend d’Invertébrés ; les autres Mammifères n’inter- viennent pas comme réservoirs ou comme disséminateurs de l’agent causal de ces mala- dies. Il en est ainsi d’un certain nombre de parasites essentiellement humains (Wuchereria hancrofti, Mansonella ozzardi, Onchocerca vol- V~~~US~ ou communs à 1’Homme et à d’autres Anthropoïdes (Loa loa, Dipetalonema perstans, Enterobius vermicularis, Ancylostoma duode- nale, Necator americanus, Ascaris lumbricoides, Trichuris trichiura, Strongyloides stercoralis). Il est remarquable qu’il s’agit dans tous ces cas de Nématodes à cycle direct ou transmis par des Diptères hématophages. Les différences de régime alimentaire n’interviennent pratique- ment pas dans la réalisation des infestations chez les Humains omnivores et les Anthropoï- des demeurés herbivores ou frugivores Quelques autres parasites passent obligatoi- rement par l’animal avant que 1’Homme se trouve infesté. Il s’agit des affections humaines à Tœnia solium et T. saginata. L’Homme est l’hôte définitif normal et joue le rôle de réser- voir et de disséminateur exclusif. Le Porc et les Bovins interviennent dans le cycle en hébergeant les stades larvaires sous forme de cysticerques. L’infestation humaine est liée au régime alimentaire carné ; les Anthropoïdes herbivores ne sont pas atteints. T * Laboratoire national de IUevage et de Recherches vétCrinaires du Sénégal, 1. E. M. V. T., Dakar - Hann, B.P. 2057. ** Faculté de Médecine de Dakar. Certaines parasitoses humaines atteignent quelquefois les animaux. Dans ces maladies, 1’Homme constitue souvent l’hôte normal ; les infestations animales sont occasionnelles, in- dépendantes du régime alimentaire ; elles ont lieu soit par voie transcutanée directe (Schis- tosoma mansoni, S. haematobium) ou indi- recte (Trypanosoma, Leishmania, Brugia ma- layi, Dipetalonema streptocerca), soit enfin par l’ingestion d’Invertébrés, hôtes intermé- diaires, présents dans une alimentation végé- tarienne. Un grand nombre d’autres parasitoses restent inféodées à l’animal ; 1’Homme n’en est atteint que très occasionnellement et le parasitisme qui en résulte aboutit le plus souvent à une impasse évolutive car 1’Homme ne joue pas le rôle de réservoir ou de disséminateur du parasite. Les causes favorisantes de ces affections résident soit dans l’habitat, soit dans l’ali- mentation. La consommation d’aliments carnés expose à certaines parasitoses dont l’origine réside chez les Carnivores. Les aliments végétaux contiennent, pour leur part, des stades infestants (souillure par des larves libres, ou présence d’Arthropodes intermédiai- res). Ces parasites peuvent être d’origine diverse (Herbivores, Carnivores, Primates, Rongeurs). C’est l’habitat ou le voisinage qui crée les conditions favorables à une transmis- sion par contamination ou par voie transcuta- née active. Pour étudier toutes ces zoonoses plusieurs classifications sont possibles : - La classification zoologique : assez longue et fastidieuse, elle a l’inconvénient de ne pas * Rapport présenté aux VII” Journées Médicales de Dakar (11 - 16 janvier 1971). Médecine d’Afrique Noire : 1971. 18 (10). -

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Page 1: Les maladies des animaux domestiques et leurs

Les maladies des animaux domestiques et leurs

répercussions sur la santé publique en Afrique noire

Anthropozoonoses parasitaires *

parS. M. TOURE”, B. JUMINER”‘, G. VASSILIADES” et P. C. MOREL”

Les maladies parasitaires peuvent être classées en catégories faisant ressortir le degréd’adaptation de divers parasites à 1’HommeCertaines sont exclusivement humaines : l’in,festation de 1’Homme est directe ou dépendd’Invertébrés ; les autres Mammifères n’inter-viennent pas comme réservoirs ou commedisséminateurs de l’agent causal de ces mala-dies. Il en est ainsi d’un certain nombre deparasites essentiellement humains (Wuchereriahancrofti, Mansonella ozzardi, Onchocerca vol-V~~~US~ ou communs à 1’Homme et à d’autresAnthropoïdes (Loa loa, Dipetalonema perstans,Enterobius vermicularis, Ancylostoma duode-nale, Necator americanus, Ascaris lumbricoides,Trichuris trichiura, Strongyloides stercoralis).Il est remarquable qu’il s’agit dans tous ces casde Nématodes à cycle direct ou transmis pardes Diptères hématophages. Les différences derégime alimentaire n’interviennent pratique-ment pas dans la réalisation des infestationschez les Humains omnivores et les Anthropoï-des demeurés herbivores ou frugivores

Quelques autres parasites passent obligatoi-rement par l’animal avant que 1’Homme setrouve infesté. Il s’agit des affections humainesà Tœnia solium et T. saginata. L’Homme estl’hôte définitif normal et joue le rôle de réser-voir et de disséminateur exclusif. Le Porc etles Bovins interviennent dans le cycle enhébergeant les stades larvaires sous forme decysticerques. L’infestation humaine est liée aurégime alimentaire carné ; les Anthropoïdesherbivores ne sont pas atteints.

T

* Laboratoire national de IUevage et de RecherchesvétCrinaires du Sénégal, 1. E. M. V. T., Dakar - Hann,B.P. 2057.

** Faculté de Médecine de Dakar.

Certaines parasitoses humaines atteignentquelquefois les animaux. Dans ces maladies,1’Homme constitue souvent l’hôte normal ; lesinfestations animales sont occasionnelles, in-dépendantes du régime alimentaire ; elles ontlieu soit par voie transcutanée directe (Schis-tosoma mansoni, S. haematobium) ou indi-recte (Trypanosoma, Leishmania, Brugia ma-layi, Dipetalonema streptocerca), soit enfinpar l’ingestion d’Invertébrés, hôtes intermé-diaires, présents dans une alimentation végé-tarienne.

Un grand nombre d’autres parasitoses restentinféodées à l’animal ; 1’Homme n’en est atteintque très occasionnellement et le parasitismequi en résulte aboutit le plus souvent à uneimpasse évolutive car 1’Homme ne joue pasle rôle de réservoir ou de disséminateur duparasite.

Les causes favorisantes de ces affectionsrésident soit dans l’habitat, soit dans l’ali-mentation. La consommation d’aliments carnésexpose à certaines parasitoses dont l’origineréside chez les Carnivores. Les alimentsvégétaux contiennent, pour leur part, desstades infestants (souillure par des larveslibres, ou présence d’Arthropodes intermédiai-res). Ces parasites peuvent être d’originediverse (Herbivores, Carnivores, Primates,Rongeurs). C’est l’habitat ou le voisinage quicrée les conditions favorables à une transmis-sion par contamination ou par voie transcuta-née active.

Pour étudier toutes ces zoonoses plusieursclassifications sont possibles :- La classification zoologique : assez longue

et fastidieuse, elle a l’inconvénient de ne pas

* Rapport présenté aux VII” Journées Médicales de Dakar (11 - 16 janvier 1971).

Médecine d’Afrique Noire : 1971. 18 (10).

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présenter d’emblée les quelques chapitres lesplus importants dans cet exposé ;- La classification par espèces animales,

sources de contamination humaine : elleexprime bien la progression adaptative dedivers parasites animaux à 1’Homme ;- La classification anatomopathologique

selon le siège de prédilection du parasite chez

I’Homme.

Nous préférons nous en tenir à une classi-fication synthétique faisant ressortir d’abordles maladies les plus importantes et ensuiteles diverses autres parasitoses, relativementrares, en les groupant, pour les Helminthes,en parasitoses imaginales ou larvaires etsuivant leurs hôtes normaux.

1. - PRPNCIPALES ANTHROPOZOONOSES PARASITAIRES.

A - DUES A DES HELMINTHES

1. - La TrichinelloseBien que Trichinella spiralis puisse réaliser

son cycle chez un grand nombre de Mammi-fères appartenant à plusieurs ordres, il s’agitd’un parasite certainement primitif des Carni-vores. Sous sa forme naturelle, la Trichinelloseest essentiellement une affection des Carnivoressauvages ; les Rongeurs et les Suidés, du faitde leurs habitudes omnivores, constituent deshôtes parallèles et c’est à ce titre que I’Hommeaussi est infesté.

Le schéma épidémiologique classique estbasé sur la transmission de la Trichinellosehumaine em-asiatique et américaine à traversle cycle domestique porc-rat, tandis que lecycle originel sylvatique met en jeu les Carni-vores, les Rongeurs sauvages et le Sanglier.

En Afrique éthiopienne, seul le cycle naturelsylvatique a été observé (au Kenya, par A. T. T.Forrester et al, 1961 ; en Tanzania par R. Sachset A. S. Taylor, 1966 ; au Sénégal par S. Gré-tillat et G. Vassiliades, 1967). L’infestationhumaine est en rapport avec la consommationde viande de chasse (M. Onde et A. Carayon,1968, observent la Trichinose chez des Euro-péens de Dakar). Il y a parallélisme avec leC'JdZ na?urel d’Eurasie, mais ici les Suidésafricains (Phacochère et Potamochère) rempla.cent les Porcins (Sanglier et Porc domestique).

Il a été par ailleurs constaté deux typesde réceptivité chez les Suidés, selon l’originedes souches de Trichinella : les Porcins sontréceptifs à la souche eurasiatique, très peu àla souche africaine, tandis que Phacochères etPotamochères sont réceptifs à cette dernière.D’autre part les deux souches sont égalementinfestantes vis à vis des Carnivores domestiques et sauvages ; cn Afrique les Chacals, les

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Hyènes, le Lion, la Panthère semblent surtouten cause ; en revanche les Rongeurs sauvagessemblent très peu infestés. La souche africainede T. spiralis représente donc pour I’Hommeun danger du fait de la consommation deSuidés sauvages. Par contre le Porc domestiqueest peu sensible et son infestation naturellen’a pas encore été observée ; de ce côté, lesrisques viendraient plutôt de l’introductionde la souche eurasiatique par importation deporcs ; il y aurait ainsi possibilité de cyclesuniquement domestiques, immédiatementdangereux pour 1’Homme du fait de sonexcellente adaptation au Porc.

2. - La SchistosomoseLes Trématodes du genre Schistosoma sont

représentés en Afrique noire par plusieursespèces, certaines au statut systématiqued’ailleurs discuté. Sont bien connus S. man-soni, agent de Ia Schistosomose intestinalehumaine ; S. haematobium (Schistosomosevésicale humaine) et S. bovis (Schistosomoseporto-mésentérique bovine). Les parasiteshumains ne sont pas signalés chez les animauxet S. bovis n’a jamais été indubitablementconstaté chez 1’Homme (quelques mentionscependant chez le Babouin et le Cercopithèque).

Il est à noter que sont admis un certainnombre de noms spécifiques dont on ne saits’ils représentent des espèces véritables ou desimples souches géographiques et biologiquesde S. bovis. Ces espèces, comme S. bovis, sontdes agents de Schistosomose intestinale ouporto mésentérique des Herbivores : S. mat.thei (Afrique oriento-australe), S. intercalatum(Afrique centrale), S. cuvassoni (Afrique occi-dentale). Or, il se trouve, au moins pour lesdeux premiers noms, qu’ils ont été impliquésdans certains cas de Schistosomose humainevésicale ou rectale, en rapport avec une mor

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phologie atypique des œufs des parasites. Suivant les conceptions il pourrait s’agir en faitde souches de S. bovis adaptées à I’Homme,intermédiaires entre S. bovis, propre à l’animal et S. haematobium uniquement humain,l’une et l’autre espèce aux extrémités d’unechaine ou d’un complexe de « races biologiques » (Van den Berghe, 1937).

On peut provisoirement admettre qu’en Afrique 1’Homme est parasité par des Schistosomesqui lui sont spécifiques, mais que certainesespèces apparentées à S. bovis et associées auxRuminants domestiques et sauvages pourraientoccasionnellement l’infester. Par ailleurs dansune région donnée, c’est le plus souvent lemême mollusque qui joue le rôle de vecteurpour les divers schistosomes humains etanimaux, et c’est dans les mêmes gîtes que seréalisent les infestations, ce qui devrait favori-ser les cas de parasitose des Humains par unschistosome d’Herbivores. J. E. Mc Mahon,1969, signale la présence d’oeufs de Schistosomabovis dans des selles humaines à M wanza,Tanzanie.

B - DUES A DES PROTOZOAIRES

1 - Le Paludisme

C’est en 1960, à Memphis (Tennessee, U.S.A.),que D.E. Eyles contracta au laboratoire, parpiqûre d’un Anophèle expérimentalementinfecté, un Paludisme dû à une souche dePlasmodium cynomolgi Mayer, 1907, isolée parP.C.C. Garnham chez un Macaca irus capturétrois ans plus tôt dans le Nord-est de laMalaisie. Cet accident qui devait fortementstimuler les recherches écologiques sur lePaludisme simien, portait alors à cinq lesespèces plasmodiales de singe susceptibles des’adapter à l’organisme humain. En effet, ledéveloppement de quatre autres avait étéprécédemment obtenu chez l’Homme, maisexclusivement après inoculation de sangd’animal parasité : P. knowlesi Sinton etMulligan, 1932 (par R. Knowles et B.M DasGupta en 1932), P. inui Halberstadter etProwasek 1907 (par B.M. Das Gupta en 1938):P. rodhaini Brumpt, 1939 et P. schwetzi Brumpt,1939 (par J. Rodhain et R. Dellaert en 1943).

L’année suivante, G.R. Coatney et al. réalisaient chez des volontaires la transmissiond’une autre souche (« M strain >>) de P. cynomoigi par l’intermédiaire d’dnopheles (A.)

freeborni Aitken, 1939, d’élevage. 11 était ainsidémontré que l’intervention d’un Anophèleubiquiste était capable d’humaniser le Palu-disme simien et, dès lors, la notion d’Anthro-pozoonose pouvait être raisonnablementévoquée

Peu de temps après, ce problème eut unregain d’intérêt à la suite de deux passion-nantes observations de Paludisme par desPZasmoditrm simiens transmis à I’Homme dansdes conditions naturelles en milieu sylvatique :- En 1965, un Américain non immun, après

un court séjour en Malaisie, au cours duquelil avait eu l’occasion de passer quatre ou cinqnuits en forêt, présenta des accès palustresquotidiens à son retour aux U.S.A. L’inocula-tion de son sang à des volontaires de la prisond’Atlanta (Georgie) permit à W. Chin et al. dereproduire la maladie et d’identifier P. know-lesi, parasite habituel de Maraca irus à Java,dont les vecteurs naturels sont Anopheles (C.)hackeri Edwards, 1930 et Anopheles (C.) puju-tensis Colless, 1948.

- En 1966, L. M. Deane et al. au Brésil, pré-sentèrent le cas d’un habitant de I’Etat deSao Paulo ayant contracté un Paludisme àPlasmodium simium da Fonseca, 1951, parasitede singes néotropicaux du genre Alouatta, Ate-les, etc... A cette même occasion, ils découvri-rent le vecteur, en l’occurence Anopheles (K.)cruzi Dyar et Knab, 1908 chez lequel ils cons-tatèrent un taux d’infection de 2,4 p. 100 dansles zones forestières des environs de Sao Paulo.

Ainsi, à l’heure actuelle, seules les régionsorientale et néotropicale ont fourni desmaillons nosologiques d’une éventuelle chaîneanimal-homme en faveur d’une conceptionanthropozoonotique du Paludisme. Il est vraique depuis 1960 de nombreuses missionsspécialisées ont prospecté la jungle malaisede façon intensive et extensive, avec des ré-sultats si remarquables (10 espèces plasmodia-les au total) que G. R. Coatney n’hésite pas àdésigner la Malaisie comme « le berceau duPaludisme » ! Il en est pratiquement de mêmede l’aire néotropicale où d’abondantes recher-ches sur les Arboviroses, leurs vecteurs etleurs réservoirs ont aidé à une meilleure con-naissance du Paludisme simien (2 espècesconnues).

A propos de la région éthiopienne, l’on assis-te à une situation fort curieuse : il existe quatre

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espèces de Plasmodium simien en Afrique inter-tropicale et, morphologiquement, elles s’appa-rentent de façon très intime aux quatre espè-ces connues chez l’Homme, mais on ignoretout de leur transmission naturelle. Ce sont :- P. reichenowi Swellengrebell et Ihle, 1922

(P. falciparum) du Chimpanzé et du Gorille.- P. gonderi Rodhain et Van den Berghe,

1936 (P. vivax) des Cercocebus (Mangabeys),singes exclusivement arboricoles.- P. rodhaini Brumpt, 1939 (P. malariœ) du

Chimpanzé.- P. schwetzi Brumpt, 1939 (P. ovale) égale-

ment du Chimpanzé et du Gorille.Aucune de ces espèces n’a été spontanément

rencontrée chez 1’Homme qui, en outre, s’estmontré totalement réfractaire à P. reichenowiet P. gonderi. En revanche, la parenté P.rodhaini - P. malariœ et P. chwetzi - P. ovalepose un légitime problème phylogénique. Eneffet :- Le Chimpanzé est sensible à P. malariœ

tant par inoculation de sporozoïtes que de sangparasité ; inversement, lorsque P. rodhaini estadministré à l’Homme, il reproduit l’aspectclinique quarte typique de P. malariœ. J. Ro-dhain, 1940, va même jusqu’à suggérer qu’ils’agit d’une seule et même espèce qu’il con-viendrait de désigner sous le binôme prioritairede P. malariœ. Cette conception semble au-jourd’hui unanimement acceptée (O.M.S., Rapp.Techni. 1969, no 433).- P. schwetzi est transférable du Chimpanzé

à 1’Homme et vice versa, et seule reste àobtenir la transmission à 1’Homme par l’inter-médiaire d’un vecteur (piqûre ou inoculationde sporozoïtes).

Ainsi qu’il est signalé plus haut, les implica-tions phylogéniques et, par conséquent, épidé-miologiques de tels faits sont du plus hautintérêt :

a) - R. G. Coatney (1968), après P. C.C.Garnham (1967), tirant les conséquences d’uneconception uniciste, estime que P. brasilianumde la zone néotropicale est synonyme de P.malariœ et qu’initialement c’est 1’Homme quiaurait été ici une source de contaminationpour le Singe (« reversed zoonosis )>) ; en zoneéthiopienne, c’est le Chimpanzé qui auraittransmis le parasite à 1’Homme. En d’autrestermes, l’Afrique intertropicale serait le lieud’origine de P. malariœ qui aurait connu l’iti-

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néraire suivant : chimpanzé - homme - singesnéotropicaux.

b) - Pour P. C. Garnham (1966), il ne fait pasde doute que l’habitat ancestral de P. ovaleest l’Afrique tropicale où 1Wcidence de l’infes-tation peut atteindre 10 p. 100 chez les enfantsen milieu rural. Si l’on superpose l’aire dedistribution des Chimpanzés et Gorilles à cellede P. ovale, l’on constate une concordance trèssignificative.

Ces hypothèses nouvelles jettent sur le Palu-disme un éclairage écologique original quin’est pas sans évoquer le mécanisme épidélio-logique de la Fièvre jaune. Si elles se vérifiaient,l’on disposerait ipso facto d’arguments déci-sifs pour expliquer, entre autres faits, l’échecdes campagnes d’éradication par la lutteinsecticide domiciliaire dans les régions rura-les intertropicales.

2 - TrypanosomiasesParmi les très nombreuses espèces de Try-

panosomes, celles qui appartiennent au sous-groupe biologique de Trypanosoma bruceiPlimmer et Bradford, 1899 sont les seules àl’origine de zoonose africaine. Ce sous-grouperenferme classiquement trois espèces :

a) - Trypanosoma brucei : pathogène pourles animaux domestiques et sauvages, trans-mis par Glossina morsitans et Glossina pal-palis. L’espèce a une très vaste distributiongéographique, des savanes de l’Afrique occi-dentale jusqu’aux hauts plateaux d’Afriqueorientale ; elle peut parasiter un très grandnombre d’animaux appartenant à des groupeszoologiques très divers. En Afrique occiden-tale, T. brucei a été isolé chez le Bœuf, l’Ane,le Cheval, le Mouton, le Chien, le Porc etplusieurs animaux sauvages (Cercopithecusœthiops, Adenota kob, Tragelaphus scriptus,etc...).

b) - Trypanosoma gambiense Dutton, 1902,qui détermine chez l’Homme, la Maladie dusommeil. Sa transmission se fait surtout parl’intermédiaire de Glossina palpalis et Glossinatachinoides et l’aire de la maladie couvrel’Afrique occidentale et équatoriale.

c) - Trypanosoma rhodesiense Stephens etFantham, 1910, pathogène pour 1’Homme etles animaux. L’espèce détermine une maladieà évolution plus rapide que dans la Maladiedu sommeil. Transmis primordialement parGlossina morsitans, accessoirement par Glossi-

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na pallidipes et G. swynnertoni, la maladie acomme aire géographique l’Afrique orientaleet centra-australe.

Cette division en trois catégories spécifiquesest très commode sur le plan didactique et setrouve souvent confirmée par la biologie et laclinique médicale. T. brucei est sensible ausérum humain et ne. parasite pratiquement queles seuls animaux ; T. gambiense déterminechez l’homme une maladie de type chroniqueet présente une sensibilité à l’égard des arse-nicaux. T. rhodesiense résiste aux arsenicauxet détermine chez 1’Homme une maladie àévolution de type aigu, et chez l’animal uneTrypanosomiase semblable à celle provoquéepar T. brucei, mais quelquefois cliniquementinapparente.

Sur cette base, seule la Trypanosomiased’Afrique de l’Est à T. rhodesiense peut êtreconsidérée comme une vraie zoonose. Par l’in-termédiaire de ses vecteurs, la maladie peutpasser des animaux à I’Homme et inversement.Le parasite présent dans le sang de l’animalest virulent pour 1’Homme. Des Trypanosomesprélevés sur animaux domestiques ou sauvageset inoculés à des volontaires humains ont pudéterminer chez l’un d’entre eux une parasi-témie (R. J. Onyango et aZ. 1965). Il n’en estpas de même avec les deux autres espèces deTrypanosomes. T. brucei sensu stricto ne dé.termine pas de maladie naturelle chez l’Hom-me et dans de nombreuses régions d’élevage,les animaux hébergent ce Trypanosome sansque les populations humaines soient trypano-somées. Quant à la Trypanosomiase à T. ganz-biense, elle semble spécifique à 1’Homme ;l’infection naturelle de l’animal par ce parasiten’a jamais été rigoureusement démontrée.Malgré tout, certains épidémiologistes pensentque la Trypanosomiase à T. gambiense est unezoonose et mettent en cause quelques animauxdomestiques, notamment le Porc (H.J.C.Watson, 1962).

Toutefois, il ne convient pas d’être catégo-rique dans les considérations qui précèdentcar ce schéma épidémiologique est sujet àdiscussion. Systématiciens, biologistes et clini-ciens remettent périodiquement en question lanature spécifique de ces trypanosomes. La con-ception pluraliste admet l’existence de troisespèces distinctes, telles que nous les avonsdéfinies ci-dessus. L’épidémiologie et les faitscliniques sont en faveur de cette thèse. Par

contre, la conception uniciste ne voit qu’uneseule et même espèce (T. brucei) avec dessouches à comportement variable suivant l’hôteparasité et la latitude géographique. En effet,la morphologie de tous ces trypanosomes estsemblable et l’on n’observe entre eux aucu-ne différence, pas même ultrastructurale, pou-vant justifier une division en catégories spéci-fiques. Admettre l’existence d’une seule espèce,c’est élever la maladie qui en résulte au rangde zoonose continentale au lieu qu’il en soitainsi dans la seule partie orientale de l’Afri-que. Cependant, les faits ne confirment pasgénéralement cette conception.

En tout cas, il est préférable de traiter dela Trypanosomiase ouest-africaine en tantque zoonose, non à travers des considérationsde systématique mais d’un point de vue écolo-gique. L’écologie des Trypanosomiases estsensiblement la même, que l’on considère lamaladie humaine ou celle de l’animal. Laplupart, sinon toutes les espèces de Glossinessont zooanthropophiles. Leur présence estdangereuse pour 1’Homme et pour l’llnimal :l’existence de trypanosomes dans une popula-tion qui vit au contact des Glossines est sourced’épidémie et, de la même manière, lesépizooties sont entretenues par des animauxparasités, en contact avec des mouches vectri-ces. Dans un grand nombre de régions sévitune Trypanosomiase endémique parallèlementà des Trypanosomiases animales dûes à uneou plusieurs espèces (T. vivax, T. congolence,T. hrzxei) et toutes ces maladies sont trans-mises par les mêmes vecteurs. Ainsi dansles Niayes du Sénégal et sur la Petite Côte,Glossina palpalis gambiensis transmet laMaladie du sommeil et la Trypanosomiaseanimale à T. vivax Ziemann 1905. Une telletransmission parallèle est réalisée par Glos&apalpalis (ou Glossina tachinoides, dans d’autresrégions à endémie trypanosomienne) : citonsDaloa et Gagnoa en Côte d’ivoire, la sous-préfecture de Say au Niger, Danpango, Sansan-ne-Mango au Togo, la région du Mayo-Kebbi,à cheval sur le Tchad et le Cameroun etc...

L’existence des mêmes vecteurs pour lesTrypanosomiases du bétail et la Maladie dusommeil conduit à envisager une même actionde lutte au profit de la santé publique et del’économie pastorale. Quelques campagnes delutte contre Glossina palpalis ou G. tachinoidesont été menées ces dernières années, enquelques foyers de Trypanosomiase ; un grand

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nombre d’autres sont envisagées dans un procheavenir. Citons la récente campagne de luttedans les Niayes du Sénégal pour laquelle lesdernières prospections indiquent des résultatssatisfaisants.

Toutefois, à la différence de la Maladie dusommeil humaine, la lutte contre les vecteursdu groupe de Glos&a palpalis ne résout quetrès partiellement le problème des Trypanoso-miases animales car les glossines des savanes(Glossina morsitans) qui sont d’autres vecteurspour les animaux, occupent encore d’immensesétendues. Mais nous dirons volontiers avecCeci1 Hoare (cité par Lapeysonnie) que « ledomaine des Trypanosomiases de I’Homme etde l’animal domestique offre un des plusbeaux exemples où vétérinaires et médecinsse rencontrent sur un terrain commun ».

3 - LeishmanioseA l’image de nombreuses zoonoses, les

Leishmanioses évoluent à l’intérieur de terri-toires géographiques limités ou « foyersnaturels », dans lesquels l’affection se maintienttant que n’intervient aucune modificationbio-climatique ou édaphique. Le parasite seperpétue sur un ensemble de Vertébrés récep-tifs grâce à l’intervention d’un vecteurspécifique : le Phlébotome.

Avec P.C.C. Garnham (1965), il est à présentclassique de distinguer des « foyers primaires »où le réservoir est constitué par le seulVertébré sauvage (Carnivores ou Rongeurs), et

des « foyers secondaires » dans lesquels unVertébré domestique se substitue aux hôtesprécédents.

Dans le foyer méditerranéen, le Chienreprésente le réservoir domestique de laLeishmaniose. Les Chiens de chasse sont plussouvent infectés (63 p. 100) que les Chiens degarde (7 p. 100) ou de compagnie (3 p. 100).Le réservoir sylvatique de la maladie estessentiellement le Renard.

Dans le foyer ouest-africain, il est fortpossible que le Chien soit aussi le principalréservoir domestique, car la Leishmaniose duChien n’est pas aussi rare qu’on l’a toujourscru (Bussieras, communication personnelle).Quant au réservoir sylvatique, il n’est pas bienconnu. Notons que Larivière et al, 1965 ,signalent la Leishmaniose chez les Rongeursdu genre Arvicanthis.

Au demeurant, les cas de Leishmaniose sontassez rares. Seule la Leishmaniose cutanéo-muqueuse a été mise en évidence aveccertitude. Larivière et aZ, 1961 et 1965 font lachronique de la Leishmaniose cutanée enAfrique occidentale et signalent un cas observéau Sénégal.

Les vecteurs probables de la Leishmaniosesont représentés par Phlebotomus duboscqiNeveu - Lemaire, 1906 ; P. ciydei Sinton, 1928.P. schwetzi Adler, Theodor & Parrot 1929 ; etP. papatasi bergeroti Parrot, 1934.

II. - DIVERSE§ AUTRES ANTHROPOZOONOSES.

A - HELMINTHES1 - Anthropozoonoses imaginalesa) - Parasites de PrimatesLes (Esophagostomes (Nématodes, Strongy

loides) d’Anthropoïdes peuvent se retrouverchez les Humains dans les zones où vivent lesgrands Singes ; ordinairement chez l’Homme,ces parasites demeurent immatures, ou pré.sentent une taille inférieure à la normalequand ils parviennent au stade adulte ; le casa été observé avec CEsophagostomum stepha-nostomum du Gorille et du Chimpanzé enAfrique centrale, ainsi qu’avec 0. bifurcumet 0. aculeatum des Primates Catarhiniensd’Afrique et d’Asie tropicale. Il en est le

même pour Ternidens deminutus en Afriqueet en Asie (E. Brumpt, 1949). La transmissionen est directe.

Physalopteva caucasica (Spiruroides) desSinges d’Afrique est relativement fréquentdans l’estomac de 1’Homme. La transmissionen est directe (E. Brumpt, 1949 : Transvaal,Afrique Orientale et portugaise, Ouganda chezI’Homme ; Angola chez le Singe).

Le Cestode Bertiella studeri (Anoplocepha-lidar), connu chez le Gibbon, l’orang-outang, enAsie, chez le Chimpanzé et les Cercopithèquesen Afrique, a été observé chez 1’Homme endivers lieux, notamment au Bengale et à 1’IleMaurice. L’hôte intermédiaire est un Acarien

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MALADIES DES ANIMAUX DOMESTIQUES ET RÉPERCUTIONS SUR LA SANTÉ PUBLIQUE EN AFRIQUE NOIRE 7 4 1

Oribatidé du sol (E. Brumpt, 1949).Le Trématode Watsonius watsoni (Param-

phistomatoidea), du tube digestif des Babouinset Cercopithèques en Afrique, des Macaquesaux Indes, a été vu chez 1’Homme en Nigériaet en Tanzanie (E. Brumpt 1949 ; J. Buzeby1964).

b) - Parasites de CarnivoresUn certain nombre de Nématodes de Carni-

vores peuvent infester 1’Homme en raison desa cohabitation avec le Chien et le Chat ; latransmission s’effectue directement (Toxocaracuti, Ancyclostoma canirzum, A. brasiliense, A.cevlanicum, Trichuris vuipis), ou par un inter-mkdiaire (Gnathostoma spinigerum). Les typesd’infestation humaine sont cosmopolites. Il enest de même pour le Cestode Dipylidium cani-nufn (et pour les espèces et genres voisins).

Le problème de la Bothriocéphalose humai-ne à Diphyllobothrium Zatum ne concerne pasl’Afrique mais seulement l’Europe occidentaleet l’Amérique du Nord.

Les parasitoses humaines par diverses esp&ces de Trématodes des familles des Opistorchi-dés, normalement parasites de la vésiculebiliaire des Carnivores sont fréquemment ob-servées en Asie orientale et sont liées à laconsommation de poisson cru. Des parasitesidentiques ou voisins existent chez les Carni-vores d’Afrique mais du fait des habitudesalimentaires, ce type de parasitisme n’a pasété constaté en Afrique. Certaines espèces deTrématodes Hétérophyidés et Echinostomati-dés, hôtes du tube digestif des Carnivores sontdans le même cas. Heterophyes heterophyesa été observé chez 1’Homme en Afrique duNord (Tunisie) : J. Euzeby, 1964.

c) - Parasites d’HerbivoresLes Nématodes Trichostrongylidœ parasites

de l’estomac des Herbivores monogastriques,de la caillette des polygastriques et du jéju-num, peuvent se retrouver chez l’Homme, sur-tout les espèces du genre Trichostrongylus.Il s’agit d’un parasitisme qui découle dans laplupart des cas de la promiscuité de 1’Hommeet du Mouton ; les infestations se réalisent parconsommation de légumes provenant de jardinssouillés des excréments des moutons de caseou dans lesquels ont été répandus les conte-nus digestifs de moutons de consommationfamiliale. Il peut y avoir également souillure

de tout aliment tombant sur le sol autour dela maison. Le phénomène est fréquent danstous les pays à mouton, notamment en certainspays du Proche-Orient ; il est observé irrégu-lièrement en Afrique au sud du Sahara.

Syngamus laryngeus (Strongyloidea), parasitenormal du larynx et de la trachée du Bœuf enAsie et en Amérique tropicale, a été trouvé àquelques reprises, dans cette même localisationchez 1’Homme aux Antilles. Il n’existe pas surle continent africain.

L’Acanthocéphale Macracanthorhynchus hi-rudinaceus, parasite du porc dans les zonestropico-équatoriales, a comme intermédiairedes larves de Coléoptères Mélolonthidés.L’Homme s’infeste par entomophagie propre-ment dite, par consommation de ces larves.L’a-fection humaine est connue du Bassin dela Volga et du Brésil, mais pourrait occasion-nellement se manifester ailleurs, notammenten Afrique.

Les Trématodes représentent les plus im-portants des agents de parasitoses humainesayant comme origine les Herbivores.

En Afrique au Sud du Sahara, Fasciola he-patica est absente ou localisée. Elle est rem-placée chez le bétail par F. gigantica, surtoutassociée aux Bovins. Les conditions généralesétant différentes, on n’observe pas de fascio-lose humaine à F. gigantica comme on l’ob-serve sur l’aire d’extension de F. hepatica. Unnombre limité de cas actuellement recensésmentionnent F. gigantica chez 1’Homme enIndochine et au Turkestan ; en Afrique quel-ques cas sont connus d’Egypte, de Tanzanie,du Sénégal, de Côte d’ivoire, du Cameroun etdu Burundi (Lane, 1929 ; Stemmermann, 1953 ;Faust et Russel, 1957 ; Gouvea, 1895 ; J.-J.Rousset, Comm. pers. ; J. J. Rousset, Paraf, Tradet Bauchetrit, 1968 ; P. G. Janssens et a2, 1968).La contamination est évidemment d’origine ali-mentaire mais la rareté des cas ne permetpas de définir les modalités de l’affection hu-maine. Parmi les principales causes de conta-mination, il conviendrait cependant de citerla consommation de cresson sauvage.

d) - Parasites de RongeursEn ce qui concerne l’Afrique, une des infes-

tations assez souvent constatée chez 1’Hommeest celle par le Cestode Inermicapsifer arvi-canthidis (Davaineidés) des Muridés sauvageset dont les intermédiaires vraisemblables sont

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des Coléoptères. Ce Cestode a été trouvé chezI’Homme au Kenya, au Rwanda, en AfriqueAustrale, à I?le Maurice et à Cuba. L’espèceest citée par J. Euzeby, 1964 (Kenya : Baylis,194,9 ; Rwanda : Fain, 1950 ; Ile Maurice : Baer,1956 ; Afrique du Sud : Ortlepp, 1961 ; Cuba :Kouri et a2 1940).

2 - Anthropozoonoses larvairesL’origine des parasites de ce groupe est

précise et ne met en cause que les Carnivoresou 1’Homme lui-même.

a) - Purasites de PrimatesIl convient de mentionner le parasitisme

de 1’Homme par la larve cysticerque deTaenia solium (Cysticercus cellulosa&) qui seprésente sous forme de kystes dans le conjonc-tif intermusculaire tout comme chez le porc,hôte intermédiaire normal. La Cysticercosehumaine a été observée plusieurs fois enAfrique, notamment en Angola, en Afriqueorientale et à Madagascar.

Il s’agit par ailleurs d’un problèmecosmopolite, lié à une hygiène défectueuse.L’origine de l’infestation larvaire est exogène(non endogène comme dans le cas de laTrichinellose) et la source en est 1’Hommelui-même, porteur des Taenia adultes.

C’est plus rarement que T. saginata (Cysti-cercus bovis) provoque une cysticercoselarvaire chez 1’Homme.

b) - Parasites de CarnivoresLes larves de plusieurs Nématodes Ancylos-

tomatidés, parasites de Carnivores, peuventinfester temporairement 1’Homme sous formede larva migrans pénétrant par voie cutanéeet se déplaçant plusieurs semaines sous lapeau, au lieu de suivre le courant sanguin etgagner le tube digestif par la voie pulmonaire.Les lésions consistent ordinairement en érup-tions rampantes déterminant parfois desplacards erythémateux. Ancylostoma brasi-liense est responsable de tels accidents enAfrique, A. ceylanicum à Madagascar, en Asieet dans les Iles du Pacifique. Au Sénégal, P.Morne& J. Orue et M. Sane, 1953, mentionnentA. brasiliense. Ce$ larves déterminent plusrarement des troubles pulmonaires en péné-trant jusqti’&x ‘poumons par la voie sanguine.L’établissement final des adultes dans l’intestingrêle est une possibilité qui a été constatéeplusieurs fois ; les examens coproscopiques

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habituels ne permettent pas de mettre enévidence chez les Humains un tel parasitismed’origine animale.

Les troubles pulmonaires sont au contraireles symptômes les plus fréquents du parasitis-me de 1’Homme par des larves de diversAscaridés, notamment Toxocara cati, Toxasca-ris leom!na ; T. cuti peut même s’établir dansl’intestin.

L’Homme peut prendre la place de l’hôteintermédiaire normal dans le cycle de certainsTaenia qui deviennent adultes chez les Carni-vores. Il s’agit le plus souvent du sous-genreMulticeps. Plusieurs cas de parasitisme humainpar T. (M.) multiceps, ordinairement chez leMouton, ont été constatés en France, de mê-me qu’en Europe T. (M.) serialis, ordinaire-ment chez le Lapin et le Lièvre. En Afrique,c’est une coenurose, des Gerbilles : T. (M.) glo-merata, très proche de (T. (M.) serialis et dontla forme adulte parasite le Chacal), qui a étéobservée chez 1’Homme (au Nigéria, au Congoet au Kenya).

La parasitose la plus importante par sagravité concerne celle de I’Homme par la larvedu ténia échinocoque Echinococcus granulosus,dont les Herbivores sont les hôtes intermé-diaires habituels. Les conditions générales deI’infestation humaine ont fait l’objet de nom-breux travaux. En Afrique au Sud du Sahara,les cas contrôlés d’échinococcose humainedoivent être très rares ; les conditions sontdifférentes de ce qu’elles sont dans les zonesd’endémie humaine caractérisées par l’asso-ciation étroite Mouton - Chien - Homme. Voiciquelques données concernant E. gramdostrs enAfrique.

L’infcstation du Chien est connue au Magh-reb, en Egypte, au Soudan, au Kenya, en Afri.que du Sud, au Tchad ; chez les Chacals (Canisaureus, Canis mesomelas), les pourcentagesd’infestation sont faibles ou nuls ; de mêmepour les Hyènes ; par ailleurs sont connuscomme hôtes des adultes Lycaon pictus, Vtdpespallida, V . chama, Panthera leo et Felis l-bica ; Il semble bien que c’est le Chien quientretienne l’échinoccose chez les Herbivoresdomestiques. En Afrique occidentale et cen-trale, I’Hydatidose pulmonaire et hépatiqueest surtout fréquente chez le Dromadaire surtoute son aire d’extension (jusqu’à 37 p. 100au Tchad, selon Troncy 1968). Les chiffresindiqués par les abattoirs montrent des fré-

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quences du même ordre en ce qui concernela Mauritanie, le Mali ou le Niger ; de mêmepour le Maghreb, la Lybie, l’Egypte et leSoudan. En revanche, les pourcentages sonttrès faibles chez le Zébu (1 p. 100) et le Mou-ton (0,2 p. 100) et c’est encore dans la zonedu dromadaire que les chiffres sont Ie plusélevés ; la Chèvre, 1’Ane et le Cheval sont pra-tiquement indemnes d’échinococcose, tandisque divers animaux sauvages ont été trouvésporteurs : au Tchad (Phacochère, Oryx), auKenya (Gnou), en Zambie (Phacochère), auMozambique (Babouin), au Kalahari (Oryx),en Namibie (Gnou, Zèbre). Quelques casd’Hydatidose humaine ont été rapportés : auKenya, selon Nelson et al, 1963, plusieurs cashumains ; Troncy, 1968, au cours d’une enquê-te effectuée au Tchad chez une populationnomade dans le Kanem, au Nord de Mao,constate 21 réactions positives au test deCasoni sur 189 tests pratiqués.

B - PROTOZOAIRES

1 - La ToxoplasmoseSi la description de Toxoplasma chez l’ani-

mal remonte à 1908 (Nicolle et Manceaux),les premiers cas humains de Toxoplasmosene furent mis en évidence que longtempsaprès (Janku, 1923 ; Wolf, Cowen et Paige,1939). Actuellement, il est établi que « detoutes les maladies à Protozoaires, la Toxo-plasmose est sans conteste la plus répandue.On la trouve dans tous les continents et danstous les pays, chez presque tous les animauxà sang chaud, qu’ils soient sauvages ou do-mestiques ».

En 1957, C. L. Gibson et D. E. Eyles, devantun cas de Toxoplasmose congénitale, tententde mettre en évidence le réservoir de la mala-die en sacrifiant plusieurs espèces animales duvoisinage et inoculent leurs cerveaux à dessouris blanches. Ont été reconnues porteursde toxoplasmes :

* Canards : 213* Poules : 3/7* Chiens : 119* Pigeons : 1116* Chats : 7135* Souris : 7/131On admet avec Sabin l’existence d’une seule

et même espèce de Toxoplasmase, Toxoplasmagondii Nicolle et Manceaux, 1908, pathogène

pour I’Homme et présent chez un grandnombre d’espèces animales :- Primates : La Toxoplasmose spontanée

paraît rare chez les singes. Les jeunes sontplus réceptifs que les adultes, ce qui sembleêtre de règle. G. Uilenberg et J. J. Ribot 1965,signalent la toxoplasmose chez les Lémuriensde Madagascar.- Carnivores : La Toxoplasmose semble plus

fréquente que chez n’importe quel autre ani.mal domestique (incidence de 3 p. 100 d’aprèsR. Frankhauser, 1950). La maladie atteint leplus souvent le Chien jeune, ayant cependantdépassé le cap de la première année, au coursde laquelle survient l’encéphalite à virus deCarré. Les femelles sont plus atteintes queles mâles.

La Toxoplasmose spontanée est rare chez leChat et ne se manifeste pas par des signescliniques.- Les Rongeurs : sont sensibles suivant

l’espèce (Lapin, Souris, Cobaye sont très sen-sibles à la différence du Rat).

Parmi les Artiodactyles, le Mouton est leplus réceptif de tous (jusqu’à 60 p. 100 de dyetest +) ; la Chèvre est fréquemment infectée(40 p. 100) ; chez le Porc, l’infection est sub-clinique : Bovins et Chevaux peuvent êtreatteints, les jeunes étant beaucoup plus sen-sibles que les adultes.

La Toxoplasmose détermine chez les Oiseauxune entérite. Les Pigeons sont surtout atteints(30 p. lOO), mais aussi la Poule, le Canard etles petits oiseaux.

Les mentions de Toxoplasma en Afriquenoire ne sont pas nombreuses, comparative-ment aux autres parties du monde. R. Rousse-lot en signale en 1943 au Soudan (Mali) chezPasser griseus. Nicalan en 1932 et Pellissier en1948 chez Cavia poucellus, au Congo ; R. Rous-selot, en 1948 chez le Chien en Oubangui.Quelques cas humains ont été décrits en Afri-que Noire anglophone (de Jongh et Jaeger,1959 ; B. G. Maegraith, 1961). Nous n’avons pasconnaissance de cas de conjonctivite à Toxo-plasma concernant cette partie de l’Afrique.

2 - La BalantidioseBalantidium coli, parasite habituel du Porc,

est source de contamination pour I’Homme.La fréquence du parasitisme humain est liéeà l’élevage porcin. Au Sénégal, pays à majoritémusulmane, et, pour cette raison, à très faible

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cheptel porcin, la Balantidiose est très peurépandue chez 1’Homme. Un premier cas a étésignalé en 1958 par Netik et ~2. En 1960, Larivière et a1 découvrent une Balantidiose chezun jeune sujet de 6 ans vivant dans un villagesérère où l’élevage du porc est pratiqué. Dansce cas la zoonose a été confirmée par la pré-sence de Balantidium coli chez un grand nom-bre de cochons de ce village. Si le porc est leplus souvent désigné comme le réservoir dela contamination humaine, certains cas deBalantidiose humaine auraient pour origineune autre source de contamination, vraisem-blablement représentée par des RongeursMuridæ, le Rat notamment.

C - ARTHROPODES ET ZOONOSES

1 - Arthropodes hématophagesa) - Notion de ZooanthropophilieLes Arthropodes hématophages ne présen-

tent pas en général une affinité absolue pourun hôte donné. La plupart d’entre eux piquentles animaux ou 1’Homme compte tenu descirconstances. Ils sont zooanthropophiles.Cependant un grand nombre d’espèces sontliées à l’animal et ne piquent 1’Homme quetrès occasionnellement. Il en est ainsi desIxodidE, des Anoploures et Mallophages, desSiphonaptères. 11 faut cependant souligner quecertaines espèces sont maintenant inféodéesà 1’Homme. Ainsi Pediculus humanus, quelquesespèces de puces devenues domestiques (P. irri-tans ainsi que la puce du Chien Ctenocephaluscanis et enfin des Hémiptères tels que Cimexlectularius et Leptocimex boueti. La notiond’anthropophilie est beaucoup moins strictequand il s’agit des Diptères qui ont une plusgrande latitude de mouvement leur permet-tant d’atteindre les hôtes les plus divers. Cefait est source de nuisance pour 1’Homme etles animaux, outre les maladies que ces Dip-tères transmettent aux uns et aux autres.

b) - Rôle vecteurRécapituktion du rôle vecteur de certains

Arthropodes en Afrique noire :Ixodidœ : Typhus, RickettsiosesSiphonaptères : PesteSimuliidœ : OnchocercosePhlebotominœ : LeishmanioseCulicidœ : Paludisme, Fièvre jaune, Filario-

se de Bancroft, Dengue, Arboviroses

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S. Mi TOURC, B. JWIII4Ei2, G. VASSILIADES ET P. C. MOREL

Glossinidœ : Trypanosomiases.

2 - Arthropodes histiophagesa) - Artlzropodes inférieurs- Porocéphales- Acariens psoriques.Quelques porocéphales ont été trouvés chez

I’Homme et les animaux domestiques. NaguèreFain et Salvo, 1966, signalent au Congo unePentastomose humaine à Armillifer grandis.Challier et nl, 1967, ont trouvé A. (Nettorhyn-chus) armillatus au Mali et en Haute-Voltachez un Bovin et un Porcin. L’un de nous aobservé ce même parasite au cours de l’an-née sur un foie de mouton provenant desabattoirs de Dakar. Ce parasite habituel desReptiles ne détermine plus de zoonose cou-rante du fait d’une modification des habitudesalimentaires des populations. L’Histoire nousdit qu’il en était autrement jadis dans beau-coup de régions (E. Brumpt, 1936).

Parmi les Acariens, i l faut signaler quel-ques espèces qui déterminent des gales chez1’Homme et l’animal. Sarcoptes scabiei, agentde gale chez de nombreuses espèces anima-les peut parasiter I’Homme. Pour ce qui estde l’Ouest africain, on ne peut rattacher sûre-ment les cas de gale chez 1’Homme à des caschez les animaux et le plus souvent la conta-gion interhumaine est amplement suffisantepour expliquer la propagation de la maladie.Toutefois la contagion de 1’Homme par l’ani-mal,

b)--

n’est pas excGe, surtout en milieu rural.

- Insectes et myiasesMyiase à Chrysomyia bezzianaMyiase à Cordylobia anthropophaga ouver de Cayor

- Myiase à Oestrus ovis- Myiase à Gasterophilus.D e ces myiases, assez communes chez l’ani-

mal, deux seulement présentent un intérêtpar leur fréquence chez 1’Homme : la myiaseà Cordylobia et la myiase à Chrysomyia.L’atteinte de l’homme est largement tribu-taire du manque de soins, de l’hygiène et del’ignorance.

D - DERMATOPHYTES

Les dermatophytoses par agents anthropo-zoophiles sont rares en Afrique occidentale.

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MALADIES DES ANIMAUX DOMESTIQUES ET RÉPERCUTIONS SUR LA SANTÉ PUBLIQUE EN AFRIQUE NOIRE 745

Quelques cas ont été recensés avec certi-tude au Sénégal. Juminer et al, 1970 signalentun kérion du cuir chevelu chez un écolier deThiadaye dû à Trichophyton verrucosum.Quelques autres espèces de champignons ontété signalés : Microsporum canis, Trichophytonmentagrophytes (trouvés une fois dans un casd’intertrigo des orteils chez un Africain) etM. gypseum (un cas d’herpès circiné chez unenfant européen à Dakar).

CONCLUSIONCe sont là les principales zoonoses parasi-

taires que l’on peut citer pour l’Afrique del’ouest. Toutes ne sont pas importantes et ungrand nombre relèvent de trouvaille occasion-

nelle. En règle générale, en raison de la spéci-ficité très marquée des espèces, les zoonosesparasitaires ne posent pas de problème aussigrave qu’en Bactériologie où des maladiescomme la Tuberculose, le Botulisme, le Char-bon, la Brucellose, les Arboviroses représententun réel danger pour I’Homme, n o n p a s àl’échelle individuelle, mais pour de vastescollectivités. Traiter des zoonoses parasitairesn’est pas chose aisée au plan de I’épidémiologie.En effet, le particulier l’emporte sur le géné-ral ; l’accident interrompt par hasard le dérou-lement habituel des cycles et remplace l’hôtenormal par un hôte de fortune. En d’autresmots, « être où l’on ne doit pas être », c’est lacause de maintes zoonoses parasitaires.

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