Les jardins secrets

JULIE

BRAY

Les jardins secretsN O U V E L L E S É R O T I Q U E S

© Les Éditions Quebecor, 2002bibliothèque nationale du Québecbibliothèque nationale du Canada

Avant-propos

Je ne sais exactement pourquoi j’écris ceslignes puisque je sais que vous ne les lirez proba-blement qu’en diagonale, toute impatiente demouiller… votre doigt et de tourner la page pourplonger dans ce nouveau tourbillon d’aventureset de fantasmes érotiques. Aussi, je serai brève,très brève.

Voici donc de nouvelles expériences fémininesqui nous entraînent vers le plaisir, là où la « nor-malité » est quelque chose – vous le constaterezvous-même – de subjectif. D’ailleurs, pourquoivouloir à tout prix chercher à savoir si noussommes « normales » lorsque nos sens guidentnotre corps vers des émois et des frissonne-ments qui nous sont agréables ? Le seul plaisirque nous en retirons ne devrait-il pas nousconvaincre que c’est le cas ? Car le plaisir n’estpas une perversion, moins encore un péché, n’endéplaise à certains esprits obtus.

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Apprenons donc à nous faire plaisir, sansculpabilité, car il s’agit effectivement, pour nousqui avons en quelque sorte été privées de ce droitpendant trop longtemps, d’un apprentissage àune liberté d’être et de faire ; liberté, que, mal-gré l’évolution et la liberté des mœurs, on cher-che encore trop souvent à définir pour nous.Surtout lorsqu’il s’agit de plaisir et de jouis-sance – effrayerions-nous les hommes ?

Vous aimeriez partager vos aventures ou vos fantasmes ?Écrivez-moi, racontez-moi tout :juliebray@art-culture.com

J’aime me montrer

J’ai attendu que son regard se pose surmoi pour passer à l’action et j’ai relevéles jambes pour bien les écarter…

J’éprouve l’envie de vous raconter mes aven-tures. La chaleur que nous avons eu cet été est lacause du jeu auquel je me livre depuis quelquesjours et qui m’excite énormément. Mon amant,actuellement en vacances avec sa femme, memanque beaucoup et je me sens frustrée ; alors jem’amuse comme je peux. Il faut vous dire que,grâce à lui, je suis devenue très exhibitionniste etque j’adore poser pour lui. Très mignonne (c’estce que l’on me dit), je n’éprouve plus aucunegêne à prendre des poses sinon obscènes, tout aumoins très suggestives où je dévoile absolumenttout à l’objectif en y prenant un plaisir inouï.Ensuite, nous faisons l’amour comme des fous.Il connaît mon corps « splendide », comme il lerépète souvent, absolument par cœur.

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Des gros plans de ma chatte et de mon anus, ilen a fait des dizaines, même en macrophotogra-phie. Pendant ces séances de photos, qui memettent en transe, je lui révèle l’intérieur de mavulve que j’ouvre toute grande et dans laquelle jem’introduis toutes sortes d’objets ; je lui montremon cul et j’y enfonce le doigt ou un gode – celavous montre à quel point je suis exhibitionnisteet très vicieuse.

Donc, pour assouvir ce qui est devenu un plai-sir, je me promène, légèrement vêtue : t-shirt trèséchancré sous les bras et qui me découvre lenombril, jupe très courte extrêmement serrée, etje vais m’asseoir dans des bars fréquentés par lestouristes, en dévoilant le plus possible ce que j’aide plus intime. J’adore voir le visage deshommes qui me regardent aussi furtivement quesournoisement et auxquels j’offre complaisam-ment mon sexe et mes seins. Pour les provoquerdavantage, je me suis entièrement rasé le pubisafin que ma chatte soit bien visible.

Un après-midi, au parc Lafontaine, j’étais assisesous un arbre face à un Noir magnifique quilisait. Nous étions environ à une dizaine demètres l’un de l’autre. J’ai attendu que son regardse pose sur moi pour passer à l’action et j’ai relevéles jambes pour bien les écarter. Ma jupe s’estrelevée sur mes cuisses et j’ai dévoilé mes trésors.Le Noir m’a alors fixée et j’ai écarté davantage lesgenoux, avant de les refermer pour les ouvrir ànouveau. Je l’aurais vu rougir s’il n’avait été noir.J’ai aussitôt remarqué la bosse qui gonflait sonpantalon. En prenant soin de ne pas attirer

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d’autres regards, je lui ai montré mon sexe toutrose dont j’avais intentionnellement passé lespetites lèvres au rouge à lèvres, bien sûr.

Excitée par la situation, je me suis mise à mouil-ler très fort et bientôt ma rosée d’amour a humectémes fesses et est venue s’incruster dans mon anus.Aussi discrètement que j’ai pu, j’ai glissé une mainsous ma jupe et, en me penchant légèrement, jeme suis enfoncé un doigt dans le sexe. Je l’ai agitétout doucement en regardant le Noir, les yeuxexorbités et la bouche grande ouverte, touchersubrepticement sa queue qui n’en pouvait plus.Sans avoir joui mais en ayant quand même prisbeaucoup de plaisir, j’ai mis fin à ce jeu.

Après avoir mis de l’ordre dans ma tenue, je suisallée rejoindre le voyeur. J’ai fait semblant dem’intéresser à son livre et, sans un mot, il a prisma main gentiment, comme pour y déposer unbaiser. Il a senti mon doigt odorant et souillé et ill’a sucé. Je lui ai souri et je suis repartie chez moipour calmer mon excitation. Allongée sur le dosdevant un miroir, je me suis baisée et enculée avecdes godes jusqu’à ce que j’éprouve plusieursorgasmes. Jamais je n’ai eu de relation avec lesvoyeurs à qui je me donne en spectacle car je suisfidèle et je me réserve pour Martin. J’ai hâte qu’ilrentre pour lui raconter mes frasques. Cela vanous exciter tous les deux et nous allons fairel’amour comme jamais. Je le sens. La semaine pro-chaine, il sera là et peut-être que je lui permettraide découvrir mes petits jeux.

Ginette

Entre domination et soumission,mon corps balance

Paul malaxe mon corps de toute laforce de ses grandes mains ; il m’atta-che au lit pour me prendre aprèsm’avoir bandé les yeux.

Je suis mariée depuis douze ans et j’en aitrente-deux. Je suis très attachée à mon mari,mais, en ce qui concerne les rapports conju-gaux, il y a bien longtemps que j’en ai épuisétoutes les ressources. Il y a deux ans, j’ai eu lebonheur de rencontrer un homme merveilleuxqui est très vite devenu mon amant et m’a initiéeaux délices de la domination-soumission. Paul,mon amant, a d’abord commencé à m’attacherles seins : il me faisait pencher en avant pourpasser autour de chacun d’eux un lacet de cuir,qu’il serrait ensuite et par lequel il me traînaitderrière lui comme une esclave. Me sentir ainsisa chose m’excitait au plus haut point, et la jouis-sance que j’avais ensuite n’avait plus rien de

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banal… Paul, qui se livre à ces pratiques depuislongtemps, a toujours plusieurs esclaves qui netrouvent leur satisfaction que dans la servitudequ’il leur impose.

Je suis, par exemple, vêtue d’une guêpièrelacée très serré, chaussée d’escarpins à talonstrès hauts et très pointus. Mes seins sont offertsimpudemment aux regards et aux mains de monami. Il les caresse, les embrasse, les suce… puisnous nous installons dans des fauteuils conforta-bles. Deux esclaves nues s’affairent à nosgenoux. J’écarte mes jambes et ordonne à lamienne de me lécher. Paul sort sa queue qu’ilenfile dans la bouche de l’autre. Les servantesnous sucent avec application et attendent nosordres. Ensuite, l’une d’elles s’allonge devantmoi. Paul regarde mes orteils s’enfoncer dansson vagin épilé qui se boursoufle, tandis quel’autre me tend ses nichons, qu’elle tient dans sesmains pour que je les fouette. La lanière decaoutchouc s’écrase sur les chairs tendres avecun bruit mat. Ensemble, elles crient leur dou-leur. Puis Paul les encule à tour de rôle.

Finalement, nous les congédions, et nous nousoccupons l’un de l’autre. Paul malaxe mon corpsde toute la force de ses grandes mains. Il m’atta-che au lit pour me prendre après m’avoir bandéles yeux. Ou bien c’est moi qui le fouette tout enbranlant sa queue bandée, et je recommenceaussitôt qu’il a éjaculé, jusqu’à ce que, complète-ment vidé, il me demande grâce. Ou encore, jeprends ses couilles dans un lacet que je serre, etje le sodomise avec un godemiché. Il peut aussi

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me faire pencher en avant, attacher mes poi-gnets à mes chevilles. Il fouette alors cruelle-ment ma croupe ainsi offerte, puis écarte mesfesses cramoisies et cuisantes de douleur pourm’enfiler par le petit trou, malgré mes gémisse-ments qui ont bien vite fait d’exprimer duplaisir…

Un jour, mon amant m’a fait découvrir un plai-sir extrême, celui de la main effilée de sonesclave dévouée, introduite en entier dans monsexe mouillé. J’ai ainsi été besognée longuementpar ce « sexe » à la raideur sans faille. J’ai jouisans arrêt devant lui, tandis que l’autre servantele branlait au-dessus de moi et qu’il pouvait ainsise répandre sur mon corps, mon visage, mescheveux… L’imagination de Paul est sansbornes. Il invente constamment de nouveauxjeux pour notre plus grand plaisir et la doulou-reuse jouissance de nos esclaves.

Lucie

Jamais auparavant

Quel délice de baiser cette fille toujoursdistante, réservée, en levrette, debout,par-derrière, appuyée sur une table !Aucune femme ne m’avait jamais atti-rée auparavant.

J’ai trente ans, mon mari quarante. Nous nousentendons très bien sexuellement. Je suis multi-orgasmique et mon mari peut tenir très long-temps quand il me baise. Nous avons égalementdes séances faites uniquement de caresses, où jele masturbe longuement. Je mets très longtempspour le « finir », malgré ses supplications. Nousavons un godemiché et un vibromasseur. Detemps en temps, je le sodomise avec ce derniermais je préfère le faire avec mes doigts. C’est sen-sationnel pour une femme d’amener un hommeà l’affolement et de l’obliger à demander lui-même la pénétration. Mais mon propos n’est paslà. Nous avons un couple d’amis, plus jeunes quenous, dont le mari est un collègue du mien. Sa

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femme est très jolie, fine, rousse et un peu guin-dée. Bref, cette fille m’intrigue et m’attire à lafois. Aucune intimité n’était encore née entre elleet moi jusqu’au jour où…

Nous habitons une petite maison en banlieue.Un dimanche, mon mari était allongé car il souf-frait d’une vertèbre déplacée et ces amis arrivè-rent. Je les fis entrer dans la chambre. Nousavons échangé quelques mots, puis je me suisdirigée vers la porte pour préparer du café. Nosamis étaient debout, appuyés contre le mur.Lucie était devant son mari qui avait les brascroisés sur elle. Elle portait un jean et un t-shirt.Je passai devant eux, très près, quand, sous uneimpulsion que je ne m’explique pas encore, jeplaquai ma main sur le pubis de Lucie. Elle n’eutaucun recul. Dans un état second, je commençaià lui masser doucement l’entrejambe. Le silenceétait total. Sa respiration s’accéléra. Après uncertain temps, très excitée, j’ouvris son jean, pas-sai la main sous son slip jusqu’à sa chatte déjàgluante, trouvai son clitoris et le caressai. Ellecommença à jouir. Je continuai ma caresse, jevoulais l’amener au point du « non-retour ».Après quelques minutes, je l’attirais doucementvers le lit tout proche et l’allongeai…

Son mari lui retira rapidement son jean et saculotte. Je n’avais pas cessé de la branler. Elleavait écarté largement les jambes. Assise à côtéd’elle, lui tournant le dos, j’entrepris une mastur-bation lente, minutieuse. Mes mains voletaientsur sa chatte. Ses plaintes se faisaient de plus enplus fortes, mais je lui refusais toujours

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l’orgasme. Je jouissais trop de la situation. Leshommes étaient toujours silencieux. Lucie étaitpantelante quand je retirai mes doigts. Enfin, jeme retournai vers elle et, les doigts d’une mainenfoncés dans son sexe, et l’autre main vibrantsur le clitoris, je la fis jouir. Elle eut un orgasmefantastique. Elle hurla, le corps arqué, puis elleretomba. Elle s’apaisa lentement, je fis sortir leshommes. Elle ouvrit les yeux, me sourit et passales bras autour de mon cou.

Après cette journée, Lucie et moi avons décidéde nous revoir très vite. Et effectivement, ellerevint chez moi. Par la suite, j’allai chez elletoutes les semaines. Et puis, un jour, une idéeterrible me vint. Nous avions de longues séancesde caresses. Je dévorais littéralement la chatte decette fille, la faisant crier. Elle me rendait mescunnilingus avec une incroyable douceur. Nousavions à la maison un godemiché avec des san-gles, dont nous ne nous servions d’ailleursjamais. Mon mari l’avait autrefois emprunté àquelqu’un et ne l’avait pas rendu. Ses dimen-sions étaient celles d’une bite moyenne. Unaprès-midi, en attendant Lucie, je le mis. L’effetétait saisissant.

Lucie étant nue et couchée, je la rejoignis enréussissant à dissimuler l’instrument. Je medérobai à ses mains, me plaçai entre ses cuisses,la léchant et la branlant longuement. Quand je lavis bien jouir, je m’agenouillai et plaçai le gode-miché devant son vagin. Un peu inquiète quandmême, je m’enfonçai lentement. Quelle chosemerveilleuse, cette pénétration ! Quel souvenir !

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9939CompositionFACOMPO

Achevé d’imprimer en Italiepar GRAFICA VENETA

le 16 avril 2012.

Dépôt légal : avril 2012EAN 9782290091142

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ÉDITIONS J’AI LU87, quai Panhard-et-Levassor, 75013 Paris

Diffusion France et étranger : Flammarion