Les Gens dans l’enveloppeAlex Beaupain, Isabelle Monnin

Mardi 3, mercredi 4 et jeudi 5 octobre 2017 – 20h30

salle des concerts – cité de la musique

PROGRAMME

Les Gens dans l’enveloppe

Un spectacle mis en scène par Alex Beaupain

D’après le livre d’Isabelle Monnin

Françoise Fabian, comédienne

Clotilde Hesme, comédienne

Clara Luciani, comédienne

Alex Beaupain, piano, chant

Valentine Duteil, violoncelle

Victor Paimblanc, guitare

Jean-Baptiste Julien, basse

Florent Savigny, batterie

Mirabelle Gillis, violon

Youri Bessières, violon

Julien Gaben, alto

FIN DU SPECTACLE (SANS ENTrACTE) VErS 22H.

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Les Gens dans l’enveloppe

Au confluent du personnel et de l’universel, du fictionnel et du réel, Les

Gens dans l’enveloppe est un projet éminemment singulier, élaboré en binôme par la journaliste romancière Isabelle Monnin et Alex Beaupain, l’un des plus talentueux auteurs compositeurs interprètes de la nouvelle génération – tous deux étant amis d’enfance.

En juin 2012, Isabelle Monnin fait l’acquisition sur Internet d’un lot de deux cent cinquante photos d’une famille qu’elle ne connaît pas et dont elle ne sait rien. Quelques jours plus tard, les photos lui parviennent dans une grosse enveloppe blanche. En les découvrant, elle ressent une vive émotion qui va, peu à peu, se transformer en une vive stimulation. Environ un an après, Isabelle Monnin voit jaillir dans son esprit l’idée d’un livre au croisement du documentaire et de la fiction. Elle imaginera d’abord la vie des gens sur ces photos puis, une fois le roman achevé, partira à leur recherche afin de les rencontrer et de faire se confronter réel et fiction. Déjà atypique, le projet va se concrétiser de manière encore plus originale, le livre arrivant accompagné d’un disque sur lequel figurent des chansons écrites par Alex Beaupain, qui entrent en résonance intime avec le contenu du livre.

« Un soir, Isabelle m’a montré les photos de famille qu’elle avait achetées sur Internet, raconte Alex Beaupain, et elle m’a parlé du projet de roman-enquête qu’elle voulait mener à partir de ce matériau. J’ai trouvé ce projet très exaltant. Comme nous avions envie depuis longtemps de travailler ensemble sur un objet hybride, entre livre et disque, l’idée de réaliser le projet à deux s’est imposée naturellement. Me plaisait en particulier le fait de pouvoir à la fois écrire des chansons originales, en me basant sur la fiction imaginée par Isabelle, et de faire interpréter des chansons qu’ils aimaient par les gens qui sont sur les photos et qu’Isabelle a pu retrouver au fil de son enquête. »

LE SPECTACLE

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Sorti en 2015 sous la double forme d’un livre et d’un disque, Les Gens

dans l’enveloppe reçoit un bel accueil de la critique et du public – plus de soixante mille exemplaires écoulés. Aujourd’hui, le livre-disque se métamorphose en un objet scénique tout aussi atypique. « Isabelle et moi avons d’emblée envisagé le projet comme une fusée à trois étages, précise Alex Beaupain. Il y aurait idéalement d’abord un livre-disque, ensuite un spectacle et enfin un film. Ce qui nous séduit, c’est d’explo-rer trois territoires artistiques différents à partir d’un même matériau. »

Présenté en création à la Philharmonie de Paris, le spectacle Les Gens

dans l’enveloppe est orchestré par Alex Beaupain, qui signe pour l’occa-sion sa première mise en scène (tout en étant également interprète), sous le regard extérieur d’Isabelle Monnin, celle-ci lui laissant une grande marge de manœuvre. « Proposer une sorte de condensé scénique du livre n’aurait, selon moi, pas grand intérêt, déclare Alex Beaupain. Je m’attache plutôt à articuler les deux versants complémentaires du projet – le roman et l’enquête – en mêlant tous les composants (le texte, les photos et les chansons) afin de former un ensemble aussi fluide, sensible et compré-hensible que possible. Je cherche avant tout à éviter une distinction schématique entre la réalité et la fiction, je voudrais au contraire qu’elles se fondent en un tout harmonieux et émouvant. »

Pour y parvenir, Alex Beaupain prend le parti d’un dispositif très épuré (pas de décors, quelques accessoires), la scénographie reposant avant tout sur la lumière, et la dramaturgie sur l’interaction entre images et (chan)sons. Sur scène, trois actrices chanteuses – Françoise Fabian, Clotilde Hesme et Clara Luciani – donnent corps (et voix) à la fiction imagi-née par Isabelle Monnin, chacune incarnant une génération différente : la grand-mère, la mère et la (petite-)fille. Les accompagnent un quatuor à cordes et une formation pop (guitare-basse-batterie), sous la houlette d’Alex Beaupain, qui chante également et joue du piano.

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En outre, le spectacle est tout du long jalonné de photos (certaines extraites du livre, d’autres inédites) et d’extraits d’entretiens réalisés par Isabelle Monnin avec les personnes qu’elle a pu retrouver au cours de son enquête – le réel faisant ainsi écho à la fiction présentée sur scène. Ainsi sommes-nous amenés à découvrir progressivement les gens dans l’enveloppe, à nous familiariser avec eux sans forcer leur intimité ni briser leur anonymat, et à librement imaginer en parallèle toutes les vies possibles que ce matériau recèle.

Jérôme Provençal

Thomas Crevecœur, régie générale | Pierre-Emmanuel Mériaud, son salle | Emmanuelle Corbeau, son plateau | Clément Ladune, éclairagiste

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L’AUTEURE

Isabelle Monnin

Après avoir été grand reporter, Isabelle Monnin est romancière et éditrice. Attachée à conserver les traces de quotidiens que l’on dit à tort ordinaires et à trouver la langue juste pour les dire, elle explore dans ses livres les questions de la mémoire et de la perte. Auteur de cinq romans, tous parus aux éditions JC Lattès, elle achète sur Internet en juin 2012 un lot de deux cent cinquante photographies d’une famille dont elle ne sait rien. Ces

photos, banales et familières, parfois ratées mais toujours émouvantes, lui arrivent dans une grande enveloppe blanche. Elle décide d’écrire un roman à partir de celles-ci puis de partir à la recherche des gens qui y figurent pour recueillir le récit de leur vie. Son ami Alex Beaupain mettra en musique le roman et l’enquête, et Les Gens dans

l’enveloppe, livre-disque publié en 2015, connaîtra un grand succès. Son dernier roman, Mistral perdu ou les

événements, paraît en septembre 2017.

LES INTERPRèTES

Alex Beaupain

Depuis que Les Chansons d’amour, de Christophe Honoré, est devenu le film d’une génération, Alex Beaupain occupe une place à par t dans la chanson française. C’est son premier album, Garçon d’honneur

(2005), qui avait inspiré le scénario du film, dont les titres se succèdent à l’écran. Leur romantisme à la fois aérien et cru a comblé un manque. La chanson d’amour, genre menacé soit par l’anecdote soit par le senti-mentalisme, a retrouvé avec lui une intensité, un lyrisme et une vitalité qui semblaient perdus. La bande originale du film sera disque d’or. « J’ai compris qui j’étais comme auteur compositeur grâce aux Chansons d’amour », dit Alex

Beaupain. De même, c’est devant les fans du film, affluant à ses concerts, émus et reconnaissants, qu’il a trouvé quel interprète, quel chanteur il serait. 33 Tours, son deuxième album (2008), est sorti dans le sillage de cette révélation et s’est mélangé naturel-lement sur scène aux morceaux des Chansons d’amour. Le titre « Comme la pluie », chanté avec Chiara Mastroianni, Clotilde Hesme et Ludivine Sagnier, se retrouve d’ailleurs dans le film suivant de Christophe Honoré, La Belle

Personne. Alex Beaupain s’émancipe, mais dans la fidélité puisque, presque simultanément, il écrit et compose les chansons des Bien-aimés, du même Christophe Honoré (avec, entre autres, Catherine Deneuve,

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Chiara Mastroianni, Ludivine Sagnier et Louis Garrel), et défend son troisième album, Pourquoi battait mon cœur. Un album plus personnel, où seul le titre « Avant la haine » rappelle le cinéma. Objet d’un culte secret depuis « Dans Paris », ce duo est cette fois chanté avec Camélia Jordana. Une légèreté nouvelle éclaire l’album. Depuis ses débuts, l’élégance d’écriture d’Alex Beaupain tournait autour d’une brisure originelle, et Pourquoi battait mon cœur inaugure une période différente, affranchie des fantômes. La chanson qui donne son titre à l’album est celle qui le résume le mieux. Énergique et mélancolique, elle parle du tourbillon de la vie et de la confusion des sentiments. Elle donne congé aux souvenirs mais garde le tempo de l’amour en fuite. C’est une chanson sur les temps qui changent, une chanson de vertige. Alex Beaupain écrit et travaille à présent pour Julien Clerc, Calogero ou encore Diane Dufresne. Il compose pour le théâtre (des mises en scène de Thierry Klifa dans lesquelles Fanny Ardant ou Nicolas Duvauchelle chantent ses chansons), travaille toujours régulièrement pour le cinéma et parti-cipe à la création du livre-disque Les

Gens dans l’enveloppe (JC Lattès/Capitol) avec la romancière Isabelle Monnin – succès couronné d’un disque de platine. Ses tournées l’ont amené à remplir près de cinq cents dates et, à plusieurs reprises, Le Bataclan, La Cigale, L’Olympia ou la Cité de la

musique, tout en parcourant la Suisse, la Belgique, le Québec, le Sénégal et le Japon. Son quatrième album, Après

moi le déluge, est sorti en mars 2013 chez AZ ; son cinquième album, Loin, en février 2016 chez Capitol.

Françoise Fabian

Françoise Fabian commence sa forma-tion artistique au Conservatoire de musique d’Alger. À son arrivée à Paris, au début des années 1950, elle s’inscrit au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Elle fait ses premiers pas au théâtre en 1954 dans Le Pirate de Raymond Castans, sous la direction de Jean Meyer, metteur en scène de la Comédie-Française. En 1955, elle débute au cinéma dans Bon voyage de Louis Félix et apparaît dans six films l’année suivante : Mémoires

d’un flic de Pierre Foucaud, Le Feu

aux poudres d’Henri Decoin, Cette

sacrée gamine de Michel Boisrond, Le Couturier de ces dames de Jean Boyer, Les Aventures de Till l’Espiègle de Gérard Philipe et Joris Ivens, et Michel Strogoff de Carmine Gallone. Sa filmographie ne cesse dès lors de s’enrichir, et elle côtoie des réalisateurs comme Yves Boisset, Mauro Bolognini, Henri Decoin, André Delvaux, Jacques Demy, Pierre Granier-Deferre, Alex Joffé, Nelly Kaplan, Claude Lelouch, Louis Malle, Édouard Molinaro, Jacques Rivette, Manoel de Oliveira, François Ozon. Elle poursuit une riche carrière au théâtre et travaille pour des metteurs en scène tels que Michael

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Cacoyannis, Jacques Charon, Jorge Lavelli, Jean Marais, Marcel Maréchal, Pierre Mondy, Yasmina Reza, Claude Santelli ou Jacques Weber. En 1999, dans la comédie La Bûche de Danièle Thompson, elle interprète la mère d’Emmanuelle Béart, de Charlotte Gainsbourg et de Sabine Azéma. Elle collabore de nouveau en 2011 avec la réalisatrice dans la pièce L’Amour, la

mort, les fringues, aux côtés d’Alexan-dra Lamy, Julie Ferrier et Rachida Brakni. En 2009, elle est la mère de Patrick Bruel dans Comme les cinq

doigts de la main d’Alexandre Arcady, un rôle qu’elle endosse à nouveau dans l’adaptation cinématographique du Prénom en 2012. En 2011, elle est à l’affiche de Je n’ai rien oublié de Bruno Chiche, film à suspense qui lui permet de donner la réplique à Gérard Depardieu ainsi qu’à Niels Arestrup. En 2013, elle incarne Charlotte dans Sonate d’automne, dans une mise en scène de Marie-Louise Bischofberger. En 2014, elle est nominée pour le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation dans Les

Garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne, mais également pour le Molière de la comédienne dans un second rôle dans Tartuffe de Molière, mis en scène par Luc Bondy au Théâtre de l’Odéon. Récemment, elle a également participé à la série télévisée 10 % pour France 2 réalisée par Cédric Klapisch.

Clotilde Hesme

Après deux années au Cours Florent, Clotilde Hesme commence à jouer dans des mises en scène de Thierry de Peretti et de François Orsoni dès 1999. Elle retrouvera ce dernier en 2009 pour jouer Baal dans la pièce du même nom. Elle entre au Conservatoire national supérieur d’art dramatique en 2000, où elle fait la rencontre de Jérôme Bonnell, qui la fera jouer dans Le Chignon d’Olga en 2002, puis de Philippe Garrel, qui la sollicite pour Les

Amants réguliers en 2004. Elle jouera ensuite à plusieurs reprises sous la direction de Bruno Bayen ou de Luc Bondy. Elle collabore régulièrement avec Christophe Honoré, au théâtre comme au cinéma. Pour Les Chansons

d’amour, elle est nommée pour le César du meilleur espoir féminin en 2008. Elle enchaîne les tournages avec Bertrand Bonello, Raoul Ruiz, les frères Larrieu. Elle obtient finalement le César du meilleur espoir en 2012 pour Angèle

et Tony d’Alix Delaporte. Elle interprète la même année le rôle d’Adèle dans la série française Les Revenants de Fabrice Gobert. Le 15 novembre 2017 sort Diane a les épaules, premier long métrage de Fabien Gorgeart, dont elle tient le rôle-titre.

Clara Luciani

D’abord une voix. Sèche et moelleuse à la fois, sensuelle et droite, impres-sionnante et pourtant toute simple, lisible, immédiatement familière. Il y a souvent de ces singulières alliances de

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contraires chez Clara Luciani. D’ailleurs, on ne sait si elle est plus une solitaire aux yeux sombres ou une parta-geuse au cœur large. Elle condamne aux paradoxes, aux oxymores, aux émerveillements emmêlés. On dira donc qu’elle est une radieuse dispen-satrice de spleens heureux. Ses chansons sont d’ailleurs nées à la fois d’une séparation et d’une rencontre. Le noir fracas d’un amour qui s’achève et la lumineuse association avec Sage, alias Ambroise Willaume, créateur de Revolver. Également chanteuse dans La Femme, Nouvelle Vague, Bristol ou le duo Hologram, Clara Luciani accompagnera, à partir de novembre, le chanteur Raphaël sur scène et sera sur la tournée de La Femme.

Piano à la Philharmonie.

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